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ORDRES EQUESTRES. DOCUMENTS SUR LES URDRES TEMPLE ET DE SAINT-JEAN-DE-JERUSALEM EN ROUERGUE SUIVIS D'UNE NOTICE HISTORIQUE SUR LA LEGION-D'HONNEUR ET DU TABLEAU ‘RAISONNE DE SES MEMBRES DANS LE MEME PAYS. RODEZ, Iuprimerig pe N, RATERY, RUE DE L'EMBERGUE, 21. 1861. 6 TEMPLIERS. COMMANDERIE DE SAINTE-EULALIE-DU-LARZAC. Le Larzac , immense plateau calcaire de plus de trente lieves carrées , s’unissant au sud-ouest avec les montagnes de La Caune , et au sud.avec celles des Cevennes , domine d’un cdté le bassin du Tarn, et de l'autre celui de I’'Hérault. Limité au nord par le Tarn , au couchant par les deux petites riviéres de Cernon et de La Sorgue, a l’orient par la Dourbie, il s’avance au sud de plus de sept lieues dans le département de l'Hérault. Sa surface est monotone et presque entiérement plane ; on n’y voit que des quartiers de roches calcaires qui ressemblent a des villages ou, dans les temps nébuleux, les voyageurs sont tentés d’aller chercher un gite. Ces grands blocs de pierre , qui ont tous one forme carrée, ne sont couverts ni de mousse, ni d’aucune espéce de lichen; leur sommet est noir et dur ; leur base friable et blanchatre. Ces hautes plaines du Larzac, dont la stérilité continue épouvante, oi sous un ciel étincelant on fait des lieues en- tiéres sans rencontrer une maison , un arbre, un filet d’eau , nourrissent cependant une grande quantité de bétes a laine qui font la richesse du pays. Au milieu de ces plateaux s’éléve l’ancien bourg de La Cava- lerie, dont l’enceinte carrée, formée de hauts remparts brunis par le temps , dérobe la vue des habitations intérieures. Un peu plus loin, prés du cours du Cernon, est batie Sainte-Eulalie , ou les Templiers établirent une de leurs plus anciennes résidences, et le centre de leurs possessions sur le Larzac. En 1458, Raymond-Bérenger II, vicomte de Millau et comte de Provence , donna aux chevaliers du Temple, dont Heélie de Montbrun était alors maitre en Rouergue, la petite ville de Sainte-Eulalie-du-Larzac. Ce prince se fit méme Templier et mourut a Barcelonne dans l’exercice de sa nouvelle pro- fession. TEMPLIERS. 1 Quelques années aprés, le 5 aoit 4184, Sanche d’Aragon fit don aux mémes chevaliers du péage que lui et ses prédé- cesseurs avaient accoutumé de lever a Sainte-Eulalie et sur le Larzac. Telle fut l’origine de cette commanderie qui devint dans la suite une des plus riches du royaume. Elle avait dans sa dé- pendance les bourgs de La Couvertoirade et de La Cavalerie que les Templiers firent entourer de fortes murailles qui sub- sistent encore. Cet établissement, comme les autres de méme nature dans le pays, relevait en foi et hommage des comtes de Rouergue. En 1249 , le comte Raymond VII manda au-com- mandeur de Sainte-Eulalie qu’il edt a délivrer a son bailli de Rouergue, en témoignage de la haute seigneurie qui lui ap- partenait, les forteresses de La Couvertoirade , de Sainte- Eulalie et de La Cavalerie. (Trésor des chartes de Toulouse, sac 9, n° 42). Les fortifications de Sainte-Eulalie ont disparu depuis longtemps ; mais le vaste chateau ou habitait le commandeur existe encore et sert de logement a plusieurs familles qui l’ont achelé. Celles de La Cavalerie ne forment plus une enceinte conti- nue ; il en reste cependant des pans de murs assez considé- rables ainsi que plusieurs tours ou fragments de tours qui doivent dater du xu° siécle. Il ne parait pas que les comman- deurs y aient possédé de chateau. Enfin , 4 La Couvertoirade les fortifications se sont entiére- ment conservées. Elles doivent remonter au temps de la puis- sance des Templiers. Elles se composent d’une enceinte de mars qui enferme tout le village et de six tours carrées. Ces mars sont élevés et ne sont percés que par deux portes. Ce village offre aujourd’hui l’aspect le plus pittoresque. Outre ces fortifications, il y avait encore 4 La Couvertoirade un cha- teau qui appartenait aux commandeurs. Il était situé avec Péglise sur un rocher renfermé dans l’enceinte du village. Ce chateau ne présente plus que des ruines , mais il a été dé- moli depuis fort peu de temps. Telles étaient les principales dépendances de la comman- derie de Sainte-Eulalie qui s’étendait d’ailleurs sur presque 8 TEMPLIERS. toute la partie du Larzac comprise aujourd’hui dans le dépar- tement de l’Aveyron. Elle était bornée d’un cété par le dio- cése de Lodéve, la terre de Cornus et celle de Canals, et s’étendait de l'autre jusqu’au pied des Cevennes et jusqu’au dessus des gorges de la Dourbie et du Tarn. Cependant L’Hospitalet , connu dans les actes sous le nom de L’Hdpital- Guibert, ne lui appartenait point , quoique situé entre les deux villages de La Cavalerie et de La Couvertoirade. Les vil- lages de La Blaquarerie , de Cazajourde, du Viala-du-Pas-de- Jaux , de La Blaquiére et plusieurs autres en faisaient partie. La forét de La Salvage, située entre Pierrefiche et La Bla- quiére , et dont une partie n’a été vendue que depuis la Ré- yolution de Juillet, et le domaine de |’Amaissou lui appar- tenaient. Presque tous les domaines de cette partie du Larzac en relevaient ; il n'y avait la aucune seigneurie particuliére. Tous les communaux des communes environnantes provien- nent des concessions faites par les Templiers ou les Hospita- liers & diverses époques. Cette commanderie était, en 1789 , une des plus belles que Vordre de Malte possédat en France. Elle ne produisait guére moins de 80,000 livres de rente. Le projet de l'ordre de Malte , 4 cette époque , était de la diviser en trois comman- deries , et elle pouvait facilement subir cette division , parce qu'elle renfermait trois gros bourgs qui en pouvaient devenir chacun le chef-lieu. La tradition est muette sur les faits qui pourraient intéres- ser I’histoire locale pendant la domination des Templiers sur le Larzac. A peine les documents écrits peuvent-ils nous ap- prendre le nom de quelques membres de cet ordre illustre. Hélie de Montbrun , vivant en 1458, comme on I’a vu, pa- rait avoir été le premier précepteur de Sainte-Eulalie. Un ancien titre des archives du chateau de Montpaon nous fait connaitre que Guillaume d’Arnaud en était précepteur en 4213. Pierre Raymond gouvernait la méme maison en 1259, comme on le voit par un acte d’échange fait cette année entre ce seigneur et Agnés de Claviers , abbesse de Nonenque. (Gall. Christ.). Dans une sentence arbitrale du 7 octobre 1280, entre les TEMPLIERS. 9 habitants de Mil'au et frére Pierre Raymond, celui-ci prend le titre d’ancien gouverneur de Sainte-Eulalie. Il existe une transaction de l’'an 1304, passée entre Gui Azemar, commandeur de Sainte-Eulalie et de Montals, et Ber- nard de Combret au sujet du mas de Caunac, situé dans la juridiction de Combret. (Tit. de Combret). Ce précepteur est sans doute le dernier qu’ail eu l’ordre a Sainte-Eulalie: Combe-Roumal. On voit encore sur le versant méridional du Lévezou et non loin de Saint-Beauzély les restes d'une ancienne maison reli- gieuse qui, d’aprés la tradition du pays , aurait été jadis une annexe de la commanderie du Larzac. C’est une erreur. Combe-Roumal pouvait relever féodakement des Templiers ; mais c’était un prieuré d’hommes , annexe de Saint-Michel de Lodéve (1). Voici la description qu’en a donné M. l'abbé Ravailhe. « Dans lendroit le plus recueilli d’un sinus de Combe-Rou- mal, sous un monticule de gros blocs de grés , est batie une an- cienne et belle demeure, au dehors sévére, 4 la construction concentrée. De grands chataigniers , de magnifiques noyers om- bragent cet asile. A lest, sous un mur élevé et fendu adistances égales par de longues et étroites ouvertures, s’étendent une belle prairie et un verger fertile. Le cOté nord est couvert par un mur sans ouvertures, qui se plie en demi-cercle et vient re- joindre le mur précédent. L’on approche avec curiosilé de cette habitation , dont les dehors trahissent l’origine etla destination. » Cette ferme, comme on le voit de prime-abord , est un an- cien monastére. Sa nouvelle destination a exigé de grands chan- gements dans la disposition des batiments; lon a transformé , détruit es reconstruit ; mais il reste encore de précieux fragments de ce qui fut. L’église , qui est une trés-jolie basilique , est res- (1) La France ecclésiastique , 1768. — Hugues III, comte de Rodez , dans son testament de Il’'an 1271, légua cent sous Rodanois aux freres de Combe-Roumal.

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