Un lien

Avec le supplément du Lien-Israël Diaspora

DANS LE LIEN:
américain
avec les La seconde
organisateurs mort
de l’expédition? d’Atatürk

Disparition
du Grand Rabbin
Mordeh’aï Eliahou

5689 - 5770

Elie Kling : La crise en Europe

et l'isolement croissant
Les Bons, les Brutes d'Israël vont coûter
GRATUIT - Numéro - 134 - 10 Juin 2010

et les Capitulards 1% du pib israélien

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 10 Juin 2010 - 134 / 5 Edito

Elie Kling

Editorial

Les Bons, les Brutes et les Capitulards

Au début, l’homme occidental
pensait que combattre était en soi
une vertu.
La guerre permettait de mani-
fester des qualités viriles telles le
courage et l’honneur, la bravoure et
l’esprit de sacrifice, sans parler de la
saine camaraderie que l’approche
des durs combats était censée faire
régner dans les casernes et sur les
champs de bataille! En ces temps
là, il n’était pas rare de partir à la
guerre comme on part à la chasse.
La guerre était le but, la raison
officielle du conflit n’était qu’un
prétexte. Bien que celui-ci pût
être varié, le plus mobilisateur
était sans conteste le motif reli-
gieux. Lorsque le monothéisme
triompha, ce fut donc au nom de ce
Dieu unique dont Israël leur avait
révélé l’existence, que la Croix et
le Croissant se firent la guerre des
siècles durant.
Lorsqu’enfin l’Occident annonça
la mort de Dieu, les guerres ne
cessèrent pas. Au contraire, elles
redoublèrent de violence et, la
technologie aidant, d’efficacité
meurtrière. Simplement, ce
n’était plus au nom de Dieu que
l’on massacrait, mais au nom de
la Révolution qui éclatait tantôt
à Paris, tantôt à Berlin et tantôt
à Moscou. On se battait alors
officiellement pour de généreux
principes, le plus populaire étant
celui de l’Egalité des hommes
(principe que dès sa première
page, la Bible des Juifs avait été la
première à proclamer). Mais cette
égalité tardait à venir. La guillotine
tombait, les canons tonnaient, les
chars déferlaient mais l’âge d’or
sans cesse était remis aux calendes,
comme le remarquera judicieuse-
ment Brassens qui ajoutait, lucide:
«encore s’il suffisait de quelques
hécatombes pour qu’enfin tout
changea, qu’enfin tout s’arrangea,
depuis tant de Grands Soirs que
tant de têtes tombent, au Paradis
sur terre, on y serait déjà!».
Si bien que les Juifs qui, plus
que d’autres, avaient mis bien
des espoirs dans ces révolutions
successives, en vinrent à réfléchir
sérieusement à l’audacieux projet
de mettre fin eux-mêmes à leur
long et douloureux exil.
C’est à ce moment là que
l’occident représenté par le
peuple devenu souverain, était à
la recherche d’une nouvelle bonne
cause. Dieu étant mort, l’Egalité
se révélant par trop utopique, on
inventa le Patriotisme. Il devint bon
de mourir et de tuer pour la Patrie.
Mais voilà qu’au moment même
où les Juifs parvenaient finalement
à ressusciter la leur, les guerres
patriotiques perdaient leur popu-
larité. Il faut dire que les dernières
en date avaient été si saignantes,
que l’occident, écœuré, semblait
en avoir été définitivement saturé.
On était donc passé successive-
ment de : «il est bon de combattre»
à «il est bon de combattre pour
Dieu», «il est bon de combattre
pour la Révolution», «il est bon de
combattre pour la Patrie», avant
d’arriver au «il n’est plus bon de
combattre du tout» actuel. Les
grandes idéologies étaient toutes
mortes, suite aux catastrophes
qu’elles avaient engendrées. Dans
l’Europe d’après 1945 (mais on en
percevait les signes annonciateurs
dès les années 30) rien ne justi-
fiait plus la guerre. Tout lui était
préférable. Seuls les Etats-Unis
d’Amérique semblaient, pour
quelques décennies encore, moins
touchés que les Européens par
la grâce de la nouvelle religion
pacifiste, sans doute parce que les
boucheries du vingtième siècle
auxquelles ils avaient également
participé, n’eurent pas lieu sur leur
sol et n’avaient pas donc pas eu sur
eux le même effet traumatisant. Le
slogan «plutôt rouges que morts»
n’avait pas vraiment traversé
l’Atlantique. Ainsi en menaçant
d’engager l’Union Soviétique
sur une guerre des étoiles qu’elle
n’était pas en mesure de mener,
les Américains provoquèrent fina-
lement son implosion. Le nuage
rouge qui pesait sur l’Europe
s’était évaporé à son tour.
Le Vieux Continent, tout à
l’euphorie de sa réunification,
célébra la chute du Mur qui
l’avait divisé sans s’apercevoir
que la menace avait déjà changé
de couleur, préférant l’étendard
vert aux drapeaux rouges ou aux
chemises brunes de naguère. Mais
il n’était plus question de s’opposer
à elle par la force. L’Europe
ayant enfin compris que l’usage
de la force rendait les hommes
sauvages, que le soldat n’a le choix
qu’entre mourir ou tuer, perdre sa
vie ou perdre son âme, il ne restait,
pour contrer la menace, que la
possibilité de négocier avec elle.
On s’efforça donc de croire aux
vertus de la négociation, évitant de
reconnaître qu’il devenait évident
que celle-ci ne pouvait aboutir
qu’à une capitulation.
La présidence d’Obama, sans
que l’on puisse encore prédire
quelle en sera la durée, ayant
depuis un an aligné la grande
puissance outre-atlantique sur
les positions pacifistes du Vieux
Continent , l’observateur n’a
plus qu’à constater que toutes les
démocraties ont choisi la capitula-
tion pour éviter la guerre. Sauf une
qui, comble de l’outrecuidance,
se situe en plein Moyen Orient,
donc au cœur même de ce que les
musulmans appellent le dar-al-
islam! Israël, plus que toute autre
démocratie, aurait donc dû depuis
longtemps déposer les armes pour
sauver son âme. Or voici qu’il
s’obstine à résister à la menace par
la force. Pour un esprit européen du
vingtième siècle, il s’agit là d’un
impardonnable anachronisme!
La tentation pacifiste était
probablement à l’origine de la
plus grande crise qui secoua les
Hébreux dans le désert du Sinaï
et dont les juifs ont lu le récit ce
shabbat: les explorateurs envoyés
par Moise pour observer le pays
reviennent affolés de ce qu’ils y ont
vu: 3 géants, d’authentiques brutes,
Ahiman, Sheshay, et Talmay, en
action dans la région de Hevron.
Que le lecteur ne s’imagine surtout
pas que cette rencontre leur fait
peur, au sens physique du terme.
Ils en ont vu d’autres, ces premiers
dirigeants de la nation hébraïque
naissante! Ils ont vu la puissante
armée égyptienne engloutie par
les flots, ils ont lutté vaillamment
contre les redoutables Amalécites
et ce ne sont donc pas ces 3 indi-
vidus, fussent-ils redoutables par
leur taille et par leur force, qui
risquent de les impressionner.
Mais ce que cette rencontre va
provoquer en eux aura pourtant
d’incalculables conséquences: à
la vue de ces 3 Hercules, nos dix
sages décident de renoncer a ce qui
fut le but de la Sortie d’Egypte et
préparent un rapport si alarmiste
sur le pays qu’en les écoutant,
le peuple, en proie à une incon-
trôlable crise d’hystérie collective,
décide de laisser tomber l’aventure
et de retourner en Egypte! C’est
qu’en voyant ces brutes épaisses,
les explorateurs ont soudain
l’impression de voir leur propre
image dans quelques dizaines
d’années! Si pour survivre dans
l’environnement hostile d’Erets
Israël, il faut devenir des Ahiman,
Sheshay et Talmay, cela valait-
il vraiment la peine de sortir
d’Egypte? La Torah reçue au
Sinaï et les valeurs de justice et
d’égalité qu’elle véhicule pourra-
t-elle résister à la dure réalité
israélienne? La nécessité de créer
une armée et d’y servir 3 ans,
d’entraîner des commandos d’élite
pour intercepter de provocatrices
flottilles en pleine mer et éviter
ainsi de favoriser ceux qui par
haine ou par plaisir font sauter les
restaurants et les bus bourrés de
civils, ne risque-t-elle de trans-
former le peuple en un ramassis
de Rambos sauvages, rien dans la
tête, tout dans les muscles? Bref, si
la «montée» physique en Israël se
solde par une chute morale, le jeu
en vaut-il la chandelle?
Ils n’étaient que deux à s’opposer
à la meute hystérique. Comme
quoi la justesse d’une cause ne
se justifie pas par le nombre de
ses porte-parole! Calev et Josué
croyaient en une troisième voie.
Ni sauvages, ni capitulards!
Combattre s’il le faut mais sans
y laisser son âme. Intercepter les
provocateurs, idiots utiles ou véri-
tables collabos islamisants, mais
en ne tuant que les 9 qui mena-
çaient directement les hommes
sans ouvrir indistinctement le feu
en en massacrant dix fois plus!
Arraisonner au lieu d’envoyer une
torpille. Non pas parce que tu n’en
as pas la possibilité technique par
parce que tu t’en dénies le droit
moral!
Les pieux membres de la nouvelle
religion pacifiste des deux côtés de
l’Atlantique connaissent les faits.
Ils ont vu comme vous et moi,
la vidéo. Ils savent aussi que les
maîtres actuels de Gaza ne sont
pas des enfants de chœur et qu’ils
n’attendent que la fin du blocus
pour reprendre leurs attaques
meurtrières, bombarder à coup de
roquettes les populations civiles
ou faire sauter les hôtels en pleine
fête de Pessah’. Ils les connais-
sent bien, les maîtres de Gaza: ils
côtoient depuis des années leurs
émules et leurs disciples dans
les rues de leurs cités et écoutent
impuissants leurs prêches incen-
diaires dans certaines de leurs
mosquées, situées a deux pas de
chez eux. Et c’est justement pour
cela qu’ils condamnent Israël avec
tant de haine et de véhémence.
Car si les Juifs peuvent contrer la
menace islamiste sans perdre leur
âme, cela signifie qu’avec un peu
de courage et un sens aigu de la
morale, avec de la détermination
et de la retenue, ils auraient pu le
faire aussi. Mais le courage des
Européens les a définitivement
abandonnés un jour d’été 1940
et ce qui leur reste du sens aigu
de la morale, c’est la capitulation
devant l’inacceptable, hypocrite-
ment érigée en valeur suprême
de l’humanisme et du respect
d’autrui!
Israël les dérange parce que sa
simple existence et son simple
courage les accusent. Leur
haine et leur colère ne sont que
l’expression de leur frustration due
à un mélange pervers de jalousie
et d’admiration envers ce «petit
peuple à la nuque raide» qui n’en
finit pas de refuser de rentrer dans
les rangs du conformisme bien-
pensant.
Un peuple qui dans sa majorité a
refusé le pernicieux message des
10 explorateurs pour ne retenir
que l’exhortation lucide de Calev:
«Venez et montons! Installons-
nous au pays car nous en sommes
capables!...»
Arrêtez-moi si je dis des bêtises…

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Infos 10 Juin 2010 - 134 / 6

En bref Netanyahou dénonce l’hypocrisie du monde

L’IHH et
Erdogan: même
source de
financement
D’après une informa-
tion publiée dans le
New York Times, si le
gouvernement turc n’a pas
accepté de stopper la flot-
tille pour Gaza, comme
le réclamait Israël, c’est
que l’organisation IHH
qui a financé une partie
de l’expédition reçoit ses
fonds du même organisme
qui a porté au pouvoir le
Premier ministre turc actuel
Erdogan. IHH affirme de
son côté que sa source de
financement provient des
dons versés par un groupe
de commerçants religieux
de Turquie.
IHH a organisé le départ,
depuis Istanbul, de trois
bateaux avec à leur bord
des matériaux de construc-
tion pour une valeur totale
de 10 millions de dollars.
Israël, précisons-le, interdit
l’introduction de ces
produits dans la bande de
Gaza de crainte qu’ils ne
soient utilisés à des fins
militaires. IHH est lié aux
Frères musulmans qui ont
Le Premier ministre Binyamin Netanyahou a tenu mercredi soir une conférence de presse à Jérusalem pour réagir
aux nombreuses critiques venant de l’étranger, suite aux événements violents sur l’un des bateaux de la Flottille pour Gaza.
Il a notamment déclaré que les « militants » avaient pour premier objectif de forcer le blocus maritime, ce qui aurait eu des
conséquences dramatiques pour Israël « avec un port iranien à Gaza ».
Claire Dana-Picard
Les affrontements violents
sur l’une des embarcations de
la flottille qui transportaient
des « militants » en direction
de Gaza, ont suscité, dans le
monde entier, des réactions
extrêmement virulentes contre
Israël alors qu’il s’avère de
plus en plus clairement que les
soldats ont subi une agression
brutale, et bien préparée, des
occupants du bateau Mavy
Marmara.
Le Premier ministre a enfin
décidé d’aborder la ques-
tion mercredi soir, dans une
conférence de presse qu’il a
donnée depuis ses bureaux de
Jérusalem. Binyamin Netan-
yahou a notamment déclaré
que « l’Etat d’Israël devait
faire face, une nouvelle fois, à
une attaque des plus hypocrites
sur la scène internationale ». Et
pourtant, a-t-il ajouté, l’armée
israélienne veille toujours,
dans la mesure du possible,
à ne pas porter atteinte à des
civils.
Netanyahou a rappelé, par
exemple, comment Tsahal
avait agi, il y a deux ans,
lorsque le Hamas tirait sur les
agglomérations israéliennes
du sud des milliers de missiles, il s’agissait pour la plupart bravoure en agissant en état
en se cachant au milieu de la de supporters du Hamas qui de légitime défense, et
population. Et de souligner: s’étaient bien préparés en vue j’en suis fier ».
« Tsahal a tenté d’éviter les d’un affrontement avec les
pertes civiles mais cela n’a soldats. Ils ont tiré sur eux,
pas empêché l’Onu d’accuser ils voulaient les tuer
Israël, et c’est le cas également en tentant de les
aujourd’hui ». lyncher. Où étaient
les « mili- tants de
Quant au blocus sur Gaza,
le Premier ministre a estimé la paix »? Je dois
dire que n o s
qu’il était encore nécessaire
afin d’empêcher les infiltra- soldats se sont
comportés
tions d’armes et de munitions
au profit du Hamas. Et de a v e c
préciser: « L’Iran continue à
faire passer des armements et
il est important de souligner
que ses missiles sont destinés
aux attaques contre les habi-
tants des localités proches de
Gaza, ainsi que de Beershéva,
Ashdod et même Tel Aviv.
C’est pourquoi il est de notre
devoir, et c’est également
notre droit, selon la législation
internationale, d’empêcher le
transfert de ces armes à Gaza
».
Revenant aux événements de
cette semaine, en pleine mer,
Netanyahou a rappelé que
les membres de la Flottille
avaient refusé les propo-
sitions de compromis
d’Israël. »Quant aux «
militants » du bateau Mavy
Marmara, a-t-il précisé,

Livni exclut toute enquête Le Hamas bloque

des représentants dans 70
pays.
L’organisation terroriste a

internationale l’aide humanitaire

salué mercredi les résultats
de l’expédition maritime
vers Gaza. L’un de ses
dirigeants en Turquie a
prétendu qu’elle les avait
rendus célèbres et a même
adressé cyniquement ses «
remerciements » aux auto-
rités israéliennes.
Yéochoua Sultan
La présidente de l’opposition,
Tzipi Livni, est catégorique-
ment opposée à l’ouverture
d’une commission d’enquête
internationale au sujet de
l’arraisonnement de la flot-
tille qui a tenté sans succès de
forcer le blocus des eaux terri-
toriales au large de Gaza. Elle a
déclaré à la station Galé Tsahal
qu’il n’est pas encore trop tard
pour enrayer le processus de
cette démarche.
Elle soutient que si une véri-
fication peut être envisagée,
selon elle, celle-ci doit se
faire uniquement à l’intérieur
du pays, et seuls des respon-
sables israéliens y prendraient
part, sans y mêler d’éléments
étrangers. Elle a cependant
déclaré: «Je ne mets absolu-
ment pas en doute l’attitude de
nos soldats. Pour moi, ils ont
agi comme ils le devaient.
Il est évident que si des gens
ont été tués, c’est parce que
nos soldats ont été en danger
et qu’ils se sont défendus. J’ai
rencontré ces soldats, et je sais
qu’ils ont été extraordinaires,
a-t-elle précisé».
En revanche, elle regrette les
manquements de l’information
israélienne auprès des instances
et de l’opinion internation-
ales: «Le Hamas n’est pas un
interlocuteur valable pour la
paix. Israël doit expliquer au
monde que l’isolement voulu
par Israël de l’organisation
terroriste est précisément la
preuve que nous voulons la
paix. Il existe de nombreuses
solutions au blocus, pour ne
pas affamer la population.
Mais le Hamas ne saurait être
un partenaire valable. Pendant
quatre ans, nous avons pu
imposer ce blocus, et le monde
nous a soutenus. Mais depuis
que ce gouvernement qui ne
sait pas où il se dirige est en
place, le monde entier devient
agressif.»
Elle a en outre exprimé son
avis sur les relations avec la
Turquie: «La Turquie n’a pas
le droit de menacer Israël.
Elle est obligée de choisir son
camp. En ce moment, elle se
sert d’Israël pour se faire bien
voir des deux côtés, aussi bien
du côté de l’Iran que de la
communauté internationale.»
Les députés arabes n’ont pas
échappé à son sens critique:
«Les Arabes d’Israël doivent
comprendre qu’ils ne peuvent
pas outrepasser toutes les
limites. Et Zoaby l’a franchie.
Je me suis rendue chez les
blessés et ils se sont plaints
qu’ils ont dû se battre alors
qu’une députée se trouvait sur
le bateau.»
Yéochoua Sultan
Les camions chargés de
l’aide humanitaire ont pris la
route pour Gaza dès l’arrivée
au port d’Ashdod de la flottille,
mardi. Huit véhicules trans-
portaient du matériel médical,
des jouets, et des vêtements
qui ont été débarqués des
bateaux. Parvenus au passage
de Kerem Shalom, la marchan-
dise a été déchargée. Pourtant,
elle est restée sur place. Des
responsables de la sécurité ont
expliqué que le Hamas empê-
chait le passage des produits.
De nombreuses instances
sont représentées en bordure
de la bande de Gaza, en
grande partie en provenance
de la communauté internatio-
nale. Elles veulent s’assurer
que le matériel parviendra à
sa destination finale. Tsahal a
annoncé qu’au port d’Ashdod,
les produits continuaient à
être déchargés des bateaux,
malgré l’obstruction opposée
par le Hamas. Les autorités
tentent de parlementer pour
convaincre le Hamas de laisser
passer le chargement.
Le président du port
d’Ashdod, Shouqui Saguis, a
expliqué que la tâche n’était
pas facile, car les marchan-
dises n’étaient pas emballées
mais déposées pêle-mêle dans
les cales du bateau. Il rapporte
que les paquets ont dû être
organisés.
Le chef du département de la
coordination et de la commu-
nication avec Gaza, le général
de réserve Moshé Lévi,
explique: «Cet envoi n’était
absolument pas indispensable.
L’aide humanitaire est trans-
férée en continu tout au long
de l’année. Depuis le début de
l’année, 100 convois ont été
acheminés, et les médicaments
sont passés par tonnes, ce qui
prouve une fois de plus que
toute cette expédition n’était
que de la propagande et de
la provocation qui n’avaient
aucune relation avec l’aide.»
 Infos
En bref
1 435 jours de
séquestration
Noam Shalith, père
du soldat séquestré par
l’organisation terroriste
du Hamas, constate avec
amertume l’échec du
gouvernement: «Un pays
qui est capable d’envoyer
des forces militaires en
Haïti pour y sauver des
civils devrait pouvoir
Témoignag e d e s s o l d a t s
Les activistes
ont tenté de nous
lyncher
Claire Dana-Picard
Alors que le monde entier
condamne Israël sans avoir
la moindre idée de ce qui
s’est passé sur les bateaux,
le témoignage de plusieurs
soldats permet de mieux
comprendre la situation et
les motivations de certains
passagers.
Les activistes pro-pales-
tiniens, qui se trouvaient
sur le pont du navire Mavi
Marmara, ont tenté de lyncher
les combattants de l’unité
d’élite de la Marine israéli-
enne qui sont intervenus pour
arraisonner les embarcations.
Les militaires ont précisé
qu’ils n’ont ouvert le feu que
lorsqu’ils ont été attaqués par
sauver un soldat qui lui
appartient et qui est retenu
en otage. Quatre ans, c’est
largement suffisant pour
essayer toutes les options
possibles.» Il a pris la
parole au congrès des
directeurs à Eilat.
un grand nombre de militants
et qu’un soldat a été frappé à
la tête et écrasé par ses agres-
seurs. Les soldats ont reçu
alors l’ordre de tirer et leurs
supérieurs ont ensuite obtenu
le soutien du haut commande-
ment de l’armée.
Les soldats ont raconté
qu’ils ont eu l’impression
d’être victimes d’un véritable
lynchage avec une trentaine
d’activistes qui les attendaient
sur le pont supérieur du bateau.
« Ils venaient pour combattre,
se sont jetés sur nous en faisant
tomber une partie d’entre nous
sur le pont inférieur. Nous ne
nous attendions pas à de telles
violences et nous n’avions
comme arme qu’un pistolet
qui ne devait être utilisé qu’en
dernière extrémité ».
Flottille de Gaza
affrontements violents
Les militants pro-palestiniens, qui tentaient de rejoindre les côtes de Gaza, ont refusé d’obtempérer
aux ordres de la Marine israélienne, qui leur demandait de changer de cap et de se diriger vers
Ashdod. Des affrontements violents ont eu lieu sur les embarcations.
Claire Dana-Picard
C’est pour dénoncer le «
blocus » et la « crise humani-
taire » dans la bande de Gaza
que des centaines d’activistes
pro-palestiniens se sont
dirigés, à bord de huit embar-
cations, vers la région malgré
les mises en garde des auto-
rités israéliennes qui ont répété
à maintes reprises qu’elles
ne leur permettraient pas
d’accoster. Cette expédition,
précisons-le, a été organisée
par des éléments turcs.
Tsahal a d’abord adressé un
message par haut-parleur aux
passagers des bateaux pour
leur demander de renoncer
à leur destination première
et de se diriger vers Ashdod.
N’obtenant aucune réaction,
la Marine israélienne a alors
envoyé une unité pour stopper
la flottille. Mais les passagers
ont refusé d’obtempérer et ont
attaqué les soldats avec des
barres de fer, des matraques et
même des couteaux. Certains
auraient même tenté de leur
voler leurs armes. D’après les
premières informations parve-
nues aux medias, qui n’ont pas
été confirmées officiellement,
il y aurait une dizaine ou une
quinzaine de morts parmi les
activistes et une cinquantaine
de blessés. Côté israélien, une
dizaine de militaires seraient
blessés, deux d’entre eux assez
gravement.
Le Hamas n’a pas tardé
à réagir: le dirigeant de
l’organisation terroriste,
Ismaïl Haniyeh a déjà publié
un communiqué dans lequel il
dénonce l’intervention israé-
lienne sur les bateaux, parlant
de « piraterie ». Il a lancé un
appel au secrétaire général de
l’Onu Ban Ki-moon pour lui
demander une convocation
urgente du Conseil de Sécu-
rité. Les dirigeants du Hamas
de Gaza comptent tenir dans
la matinée une conférence
de presse pour déclarer une
« Journée de colère interna-
tionale » au cours de laquelle
ils tenteront de mobiliser
l’opinion publique en leur
faveur et d’exiger une inter-
vention extérieure.
C’est certainement le moment
pour Israël de dénoncer le
grand mensonge sur Gaza et
de rétablir la vérité en affir-
mant que contrairement aux
allégations des militants pro-
palestiniens, la population de
Gaza ne souffre pas de pénurie
de denrées alimentaires ou
d’équipement de toutes sortes.
Le porte-parole de Tsahal a
publié un document vidéo où
l’on voit un officier de Tsahal
lancer un appel aux activistes,
leur demandant de changer de
cap.
Il faut encore rappeler, dans
ce contexte, que les auto-
rités israéliennes, soucieuses
d’éviter des affrontements,
avaient proposé il y a quelques
10 Juin 2010 - 134 / 8
jours de transférer elles-
mêmes les marchandises se
trouvant sur les bateaux. Ceci
après un contrôle minutieux
qui aurait pu être effectué dans
le port d’Ashdod.
Cette ingérence risque
de provoquer des remous
à l’intérieur du pays. Les
forces de sécurité ont renforcé
leurs effectifs pour pouvoir
maîtriser, si nécessaire,
d’éventuelles émeutes dans le
secteur arabe d’Israël.
L’ambassadeur d’Israël en
Turquie, Gaby Lévy, a été
convoqué à Ankara et d’après
la télévision turque, il a été
entendu et blâmé en présence
du Premier ministre du pays,
Erdogan. Le consulat israé-
lien à Istanbul, sérieusement
gardé par les services d’ordre
locaux, a été attaqué lundi
matin à coups de pierres par
des centaines de manifestants.
 10 Juin 2010 - 134 / 9
Réactions prévisibles et hostiles
dans le monde
Shraga Blum
Le scénario bien huilé et
prémédité par les partisans
du Hamas a bien fonctionné :
l’assaut donné par Tsahal sur
l’un des six bateaux a eu l’effet
escompté par les terroristes:
des morts, des blessés, et des
images sanglantes diffusées
dans le monde entier. Oubliés
les nombreux avertissements
de Tsahal pour faire rebrousser
chemin à la flottille, oubliées
l’identité des participants à cette
expédition et leurs intentions,
oublié le lynch évité de justesse
sur les soldats arrivés sur le pont,
oubliés les couteaux et les barres
de fer utilisés par les « pacifistes
non-violents », oubliés les coups
de feu en direction des soldats.
Il se confirme que le monde
entier ne se prenne de pitié pour
les terroristes que lorsqu’ils ont
des Israéliens en face d’eux. Les
réactions très hostiles à Israël
ne se cantonnent pas aux pays
de la Ligue Arabe, à l’Iran,
à l’Autorité Palestinienne,
aux Arabes israéliens, ou à la
Turquie, qui a cyniquement
organisé et soutenu l’expédition
de propagande vers les côtes de
Gaza.
Les condamnations viennent
également des pays occiden-
taux, même chez ceux qui subis-
sent par ailleurs des menaces
terroristes musulmanes. La
France, par la voix de son
ministre des Affaires Etrangères,
Bernard Kouchner, parle «
organisation de mariage et bar mitsva dans toutes les salles et
la mise de tefilim au kotel avec bus shoffars
soirée de mariage ou bar mitsva
dans toutes les salles d’israel tout
compris -traiteur -photo video-orchestre -disc jockey-décoration-
dragées-limousine avec les meilleurs prix négociés ...
des conséquences tragiques de
l’assaut de Tsahal » et indique «
que rien ne pouvait justifier une
telle violence ». Le président
Nicolas Sarkozy accuse Israël
« d’usage disproportionné de
la force » !! Même l’Italie, allié
d’Israël au sein de l’Union Euro-
péenne, condamne cette attaque
par la voix du chef de la diplo-
matie, Franco Frattini, mais son
vice-ministre, Alfredo Mantica,
a été pratiquement le seul à
rappeler « que l’expédition
maritime était une provoca-
tion de la part d’organisations
politiques qui savaient très bien
qu’Israël ne pourrait rester sans
réagir ». La Suède a convoqué
l’ambassadeur israélien à
Stockholm « pour éclaircisse-
ments ». L’Union Européenne a
violemment réagi, sa « ministre
des Affaires Etrangères », Cath-
erine Ashton, exigeant « une
Commission d’Enquête interna-
tionale » ainsi « que l’ouverture
des points de passage entre
Israël et la Bande de Gaza pour
faire passer l’aide humanitaire
», oubliant volontairement
que des centaines de camions
traversent hebdomadairement
cette frontière depuis Israël avec
des denrées et des médicaments.
Le gouvernement espagnol,
qui assure actuellement la
présidence de l’UE a égale-
ment convoqué l’ambassadeur
israélien à Madrid, Raphaël
Schwartz. Les gouvernements
allemand, turc, grec, irlandais,
danois et norvégien ont tous
condamné l’assaut de Tsahal
en des termes d’une violence
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Infos
Photos témoin
Photos édifiantes
diverse. L’ONU, par la voix
de Navi Pillay, Commissaire
des Nations Unies aux Droits
de l’Homme, se dit « en état de
d’un journal turc
choc de l’agressivité israéli-
enne » (sic). Pour l’instant,
les pays d’Europe
orientale ou centrale,
traditionnellement plus
proches d’Israël que
ceux d’Europe occiden-
tale, n’ont pas réagi de
manière particulière.
Bien évidemment, les
réactions sont très viru-
lentes dans le monde arabe
et musulman, en Turquie, au
Liban et en Jordanie notam-
ment.
Une nouvelle preuve vient d’être apportée, attestant de la
violence des assaillants qui ont accueilli avec une brutalité
inouïe les soldats de Tsahal venus arraisonner le bateau turc
Mavi Marmara. Elle provient d’un journal … turc, Hürriyet,
qui a publié des photos de militaires israéliens battus, blessés
et ensanglantés. Ces images avaient été censurées par Israël
et elles ont été récupérées sur une des cartes-mémoires d’un
appareil photo digital appartenant à un des passagers.
Les intentions du journal, en publiant ces photos, n’avaient
certainement rien de louables. En effet, il a souligné que «
les hommes du IHH (mouvement islamiste turc) voulaient
montrer, avec ces images, qu’ils avaient neutralisé les soldats
» et que l’armée israélienne avait refusé de les diffuser pour ne
pas porter atteinte à son image de marque ». On voit notam-
ment un soldat allongé sur le dos, encerclé par six hommes,
qui se couvre le visage pour se protéger.
Le porte-parole de Tsahal a réagi en indiquant que ces
photos prouvaient, une fois de plus, qu’Israël disait vrai
lorsqu’il affirmait que les occupants de l’embarcation étaient
des mercenaires résolus à tuer les soldats.
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International
En bref
Provocation
iranienne
Les Gardiens de la révo-
lution islamique d’Iran
se sont déclarés prêts à
escorter tout cargo qui
tenterait de briser le blocus
des eaux territoriales
d’Israël. L’Agence de
presse iranienne a publié le
communiqué suivant, dont
l’auteur n’est autre que
l’ayatollah ‘Ali Khamenei:
«L’armée de mer iranienne
propose une protection
rapprochée aux flottilles
de “la paix” pour Gaza, et
fera usage de la force s’il
le faut, du mieux qu’elle le
pourra.»
L’Afrique du Sud
rappelle son
ambassadeur
Le ministère sud-africain
des Affaires étrangères a
rappelé son ambassadeur
en Israël pour consulta-
tions, suite à l’action de
Tsahal pour intercepter la
Flottille de Gaza. Toute-
fois, le gouvernement de
Johannesburg n’aurait pas
l’intention de renvoyer
l’ambassadeur d’Israël ou
de rompre ses relations
diplomatiques avec l’Etat
juif. Il a précisé que sa
démarche avait pour but
de protester contre les
violences sur le
bateau.
Heritage juif
Propos scandaleux d’une
journaliste américaine
Claire Dana-Picard
La journaliste Helen Thomas,
89 ans, reporter attitrée de la
Maison Blanche depuis les
années 60, a tenu récemment
des propos scandaleux. Inter-
rogée par le rabbin David
Nesenoff, propriétaire d’un
site Internet d’information,
à l’occasion de la « célébra-
tion de l’héritage juif « en la
Un lien américain
avec les organisateurs
de l’expédition ?
Shraga Blum
Le site Internet WND
(WorldNetDaily) croit savoir
qu’un proche conseiller du
Président Barack Obama serait
le lien entre l’Administration
US et le mouvement « Free
Gaza », qui a été l’un des
organisateurs de l’expédition
de la flottille. Il s’agit de John
Brennan qui est l’une des
personnalités en vue dans le
domaine de la Sécurité Natio-
nale et du domaine du terror-
isme. Selon la source, ceci
démontrerait que l’expédition
de la flottille vers Gaza se
serait faite en coordination
résidence présidentielle, elle a
prétendu que les Juifs devaient
« foutre le camp de la Pales-
tine, qu’ils occupaient indû-
ment » et « retourner chez eux
en Allemagne, en Pologne, aux
Etats-Unis ou ailleurs ».
Parlant des Arabes, elle a
indiqué que « ces gens-là
vivaient sous l’occupation
sur leur terre ». Elle aurait
ensuite regretté ses propos
mais l’ancien porte-parole de
George Bush Ari Fleischer a
avec le Président Obama, dans
le cadre de sa « nouvelle poli-
tique au Proche-Orient ». Le
Président lui-même serait un
ami de longue date d’activistes
radicaux, William Ayers,
Bernardine Dohrn, ou encore
Jodie Evans, qui soutiennent
le terrorisme et sont parmi les
organisateurs de l’expédition
vers Gaza. Selon la source
d’information, John Brennan
s’est déjà exprimé à plusieurs
reprises sur le sujet du Moyen-
Orient, en manifestant pas
mal d’empathie pour l’Islam,
par exemple en disant ceci : «
Utiliser le terme de ‘Jihad’ –
qui signifie lutte intérieure de
l’individu pour s’améliorer –
afin de désigner le terrorisme,
10 Juin 2010 - 134 / 10
Campagne
d’information
suggéré malgré tout au groupe
Hearst, qui publie ses édito-
riaux, de la congédier.
Le directeur général du
Congrès Juif mondial, Ilan
Steinberg, a estimé pour sa
part que Mme Thomas devait
avoir honte d’avoir proféré de
tels propos. Et d’ajouter: « Elle
est suffisamment âgée pour se
souvenir de la Shoah et doit
s’excuser auprès de toutes les
victimes du nazisme ». l’ambassadrice d’Israël à
Yéochoua Sultan l’Onu, Gabriella Shalev, avant
de s’entretenir avec les partici-
Le ministre des Affaires pants de la conférence des
étrangères, Avigdor Lieber- présidents.
mann, doit rencontrer à De même, Danny Ayalon,
l’étranger, aux États-Unis le vice-ministre des Affaires
et au Canada, les ambas- étrangères, doit se rendre à
sadeurs d’Israël. Son départ New-York pour une campagne
est prévu pour lundi. Il doit d’information dans le cadre
s’entretenir avec eux et avec de laquelle il rencontrera les
responsables des principaux
les diplomates en poste en
Amérique du Nord de la posi- groupes de presse et des
tion officielle du pays face membres du Congrès améri-
aux derniers développements cain. Il rencontrera également
internationaux, provoqués par les représentants des commu-
la campagne turque et son nautés juives, pour leur faire
navire, le «Marmara». Il leur connaître les derniers amen-
parlera des relations et inter- dements concernant la loi sur
actions entre l’équipage de ce les conversions. Il rentrera
dernier et le jihad mondial. en principe vendredi et le
Il devra rencontrer ensuite ministre, mercredi.
Nucléaire iranien
Dubaï enrichit l’Iran
Le Sunday Telegraph a fait des révélations surpre-
nantes: «Téhéran s’est procuré du matériel technologique
perfectionné qui devrait lui permettre de procéder à
l’enrichissement de l’uranium, dans son centre nucléaire de
Natanz». Ce trafic contourne donc les mesures prises contre
l’Iran, en particulier en ce qui concerne son programme
atomique.
L’AIEA a révélé que l’Iran s’est récemment procuré deux
est dangereux, car il laisse à tonnes et demie d’uranium faiblement enrichi. Ce rapport
croire que les Etats-Unis sont est cité dans le même journal. Il suffirait donc à l’Iran de se
en guerre contre la religion procurer à nouveau une quantité semblable, mais suffisam-
musulmane ». Une autre fois,
il avait suggéré « que les Etats- ment enrichie, pour être en mesure de préparer deux bombes
Unis étudient la possibilité atomiques. Selon ces révélations, des hommes d’affaires des
de soutenir le Hezbollah, afin Emirats arabes serviraient d’intermédiaires pour négocier et
de mieux l’implanter dans la se fournir en matériel spécialisé fourni par l’Allemagne.
politique intérieure libanaise Une enquête menée conjointement par les États-Unis et
». Mike Hammer, porte-parole l’ONU aurait donc permis de découvrir le pot aux roses. Des
du Conseil de la Sécurité hommes d’affaires des Emirats, l’enquête s’est poursuivie
Nationale, a cependant nié jusqu’à Dubaï, qui fait déjà l’objet de critiques du gouver-
un quelconque lien entre nement américain pour son aide fournie à l’Iran malgré les
Brennan et les organisateurs sanctions décrétées par la communauté internationale. Un
de l’expédition pro-Hamas, fonctionnaire haut-placé de l’ONU, dont l’identité n’a pas
indiquant de manière laco- été révélée, a déclaré: «Téhéran réussit encore à faire passer
nique « qu’il y avait au sein de la technologie de pointe pour son programme nucléaire,
de l’Administration US des en se servant d’intermédiaires et de fausses autorisations.
personnes chargées es-qualité Les autorités de Dubaï devraient se montre plus vigilantes
de la fixation de la politique afin d’empêcher ces fournitures de passer».
américaine au Proche-Orient »
 10 Juin 2010 - 134 / 11
Erdogan rajoute l’insolence à la haine
Shraga Blum
Depuis qu’il avait humilié
publiquement Shimon Pérès
au Forum de Davos fin janvier
2009 – sans réaction israé-
lienne – le Premier ministre
turc Erdogan n’a cessé de se
livrer à des attaques en règle
contre Israël, et à laissé se
développer dans son pays
un climat de haine anti-
israélienne, notamment par
médias interposés. Tous les
observateurs politiques inter-
nationaux ont attesté ce net
virage stratégique qui s’est
accompagné d’un rapproche-
ment avec l’Iran et la Syrie. Le
Premier ministre turc, après
ses vociférations de mercredi
devant le parlement à Ankara,
a une nouvelle fois pris la
parole jeudi, devant l’Union
Turque des Exportateurs, en
menaçant Israël : « Si Israël
ne change pas d’attitude…
il risque de perdre son allié
le plus précieux aux Proche-
Orient » !!! Il a
également repris
ses calomnies
habituelles
: « Tant
que des
Dém
du
enfants sont tués, tant que des
écoles et des hôpitaux sont
bombardés, et tant que des
bénévoles humanitaires sont
assassinés, il n’y aura aucune
stabilité dans cette région
». Puis est venu le fleuron
de l’insolence : « Israël doit
maintenant se poser des ques-
tions. Nous, les Turcs, avons
fait de grands efforts pour
préserver nos liens d’amitié
avec Israël, mais les dirige-
ants de ce pays n’ont pas été
reconnaissants, et ont commis
l’erreur historique qui a porté
atteinte non seulement à la
Turquie, mais à 32 autres
pays », et à laissé se dével-
opper dans son pays un climat
de haine anti-israélienne,
notamment par médias inter-
posés. Tous les observateurs
politiques internationaux ont
attesté ce net virage straté-
gique qui s’est accompagné
d’un rapprochement avec
l’Iran et la Syrie. Le Premier
ministre turc, après ses voci-
férations de mercredi devant
le parlement à Ankara,
a une nouvelle
fois pris la
p a r o l e
jeudi,
devant
` 1
N ag e m ent
én
International
l’Union Turque des Expor-
tateurs, en menaçant Israël
: « Si Israël ne change pas
d’attitude…il risque de perdre
son allié le plus précieux aux
Proche-Orient » !!! Il a égale-
ment repris ses calomnies
habituelles : « Tant que des
enfants sont tués, tant que des
écoles et des hôpitaux sont
bombardés, et tant que des
bénévoles humanitaires sont
assassinés, il n’y aura aucune
stabilité dans cette région
». Puis est venu le fleuron
de l’insolence : « Israël doit
maintenant se poser des ques-
tions. Nous, les Turcs, avons
fait de grands efforts pour
préserver nos liens d’amitié
avec Israël, mais les dirige-
G o l f e p e r s i que
Des sous-marins israéliens
ants de ce pays n’ont pas été
reconnaissants, et ont commis
l’erreur historique qui a porté
au large de l’Iran ?
atteinte non seulement à la
Turquie, mais à 32 autres
pays »
Israël a-t-il déployé des sous-marins nucléaires au large des côtes iraniennes,
comme l’affirme le Sunday Times ? L’information a déjà suscité la réaction
d’un amiral iranien, qui a menacé d’une riposte cinglante ceux qui tenteraient
de mener, dans le Golfe persique, une opération hostile à son pays.
présence militaire permanente dans cette région.
Un des officiers de cette mission maritime aurait
Claire Dana-Picard
précisé que la portée des missiles, qui peuvent
Le Sunday Times a indiqué dimanche matin toucher une cible à une distance de 1 500 km,
qu’Israël comptait déployer des sous-marins leur donnait la possibilité d’atteindre n’importe
dotés de missiles nucléaires au large des côtes quel objectif en Iran.
iraniennes. Selon l’hebdomadaire britannique, Le militaire a ajouté: « Les submersibles
trois submersibles se trouveraient déjà dans le peuvent rester en mer pendant une cinquantaine
Golfe persique et l’un d’entre eux devrait rester de jours et être maintenu sous l’eau pendant une
en permanence dans la région. L’objectif de semaine. Nous constituons une base de rensei-
cette opération est clair: il s’agit pour les forces gnements stable pour recueillir des informations
de sécurité israéliennes d’une action de dissua- particulièrement sensibles ».
sion, en réaction au développement par Téhéran Ces révélations ont déjà suscité la réaction
de ses missiles balistiques. d’un amiral de la marine iranienne qui a déclaré
Ce n’est pas la première fois qu’Israël envoie que « ceux qui souhaitaient mener des activités
des sous-marins dans le secteur mais à présent, néfastes dans le Golfe persique subirait une
il s’agit vraisemblablement de maintenir une riposte cinglante de la part des Iraniens ».
Sur internet
www.israel7.com
Pour une Alya réussie, un seul interlocuteur
FRANCE-ISRAEL
Sécurité 10 Juin 2010 - 134 / 12

En bref Barak salue la détermination des soldats

Mort accidentelle
d’un soldat
La presse a été autorisée
à publier quelques préci-
sions supplémentaires sur
le regrettable accident au
cours duquel un soldat a
été tué jeudi matin dans
le sud du pays. Il s’agit du
sergent Omri Shoushan,
19 ans, combattant de
l’unité de Guivati et origi-
naire de Gan Yavné. Il
sera enterré ce jeudi soir à
21 heures au cimetière de
sa localité. Il a été promu
à titre posthume au grade
de sergent-chef.
D’après les premiers
résultats de l’enquête
menée sur ce grave inci-
dent, le militaire aurait
été atteint dans le dos par
l’un de ses camarades lors
d’un exercice effectué
dans une base militaire
du sud du pays. Mais on
ignore encore les circon-
stances exactes de cette
tragédie.
Le commandant en chef
de l’armée de terre a donné
l’ordre d’interrompre les
Les combattants du commando marin qui a investi le bateau Mavy Marmara, avec les scènes de violence dont on a tant
parlé, ont eu la visite mercredi matin du ministre de la Défense Ehoud Barak.
Claire Dana-Picard
Le ministre de la Défense
Ehoud Barak, accompagné
de son chef d’état-major
Gaby Ashkenazy et du
commandant de la Marine
nationale Elie Marom, s’est
rendu mercredi matin en
hélicoptère à la base mili-
taire d’Atlit pour rencontrer
les soldats qui ont pris le
contrôle de la Flottille se
dirigeant vers Gaza. Au
cours de son entretien avec
les combattants, il a déclaré
« qu’il était venu au nom du
gouvernement israélien pour
leur dire merci ».
Il a ajouté: « Vous avez agi
dans des conditions diffi-
ciles et vous avez accompli
votre mission qui consistait
à empêcher les bateaux
d’accoster à Gaza malgré le
prix lourd qu’il a fallu payer
». Barak a salué la détermi-
nation des soldats qui avaient
dû affronter des passagers
armés de gourdins et de
couteaux.
Barak a ensuite indiqué
qu’il comptait sur tous
les officiers qui avaient
commandé l’opération
pour qu’ils effectuent les
enquêtes nécessaires sur les
graves incidents qui s’étaient
déroulés sur le bateau « afin
d’en tirer les conséquences
qui s’imposaient pour une
prochaine fois ».
Le ministre et ses adjoints
ont ensuite obtenu des
informations sur le déroule-
ment de l’opération auprès
des soldats qui y avaient
participé. Ils ont tenu à
savoir notamment comment
elle avait été préparée, quels
renseignements avaient Ces premiers éléments enquête. entier. Elle permet aussi de
été recueillis et de quelle devraient être utilisés pour Cette visite avait également montrer que ces derniers
façon s’étaient déroulés répondre aux revendications pour but de réconforter les jouissent du soutien entier de
les affrontements avec les de la communauté inter- soldats, après les attaques leurs supérieurs, au plus haut
passagers du bateau. nationale qui réclame une multiples venant du monde niveau de la hiérarchie.

7 juin 1981 :
entraînements tant que
la lumière ne serait pas
faite sur ce terrible acci-
M o u v e m en t i s l a m i q u e
dent. Les investigations
sont menées par
la police mili-
Raed Salah assigné à résidence Bombardement
d’Osirak
taire et par le
commande- Le chef de la section Nord du frappé avec une brutalité inouïe et attaqué
ment de mouvement islamique d’Israël, arrêté des soldats de Tsahal.
la région par la police pour sa présence sur le Lorsque la garde-à-vue de Salah et de ses
Sud. bateau Mavy Marmara, a prétendu, compagnons avait été reconduite ce mardi
avant l’audience du tribunal, que « les au tribunal d’instance d’Ashkelon, la juge
soldats avaient tenté de le tuer ».
avait expliqué sa décision en indiquant
que leur libération risquait de perturber le
Claire Dana-Picard déroulement de la procédure et de constituer
un danger pour le public.
Ce n’est pas la première fois que le chef Les juges ont ordonné dès jeudi de le
de la section Nord du mouvement islamique relâcher et de l’assigner à résidence avec
d’Israël, Raed Salah, a des démêlés avec la trois autres prévenus, membres de son
justice. Cette fois, il a comparu jeudi matin mouvement, jusqu’à mardi prochain. Les
devant le tribunal d’instance d’Ashkelon suspects ont dû verser une caution de 150
pour sa participation à la Flottille de Gaza 000 shekels et il leur a été interdit de quitter
et sa présence sur le bateau Mavy Marmara le pays. Le tribunal a ainsi accédé à la
où des « activ- demande de la police et a rejeté la requête
istes » de leurs avocats qui réclamaient la libéra-
ont tion totale de leurs clients sans conditions.
Salah, égal à lui-même, a prétendu
que les soldats qui avaient investi le
bateau avaient tenté de le tuer. Il a
ensuite déclaré que son « enlèvement
» était un « crime flagrant » et qu’il était
« prêt à mourir pour dieu ». Et d’affirmer
avec aplomb: « Nous avons le droit de nous
défendre et d’aider les faibles. Nous étions
à bord d’un bateau appartenant aux Turcs
et ils doivent donc nous prêter assistance
».
Salah a rejoint en début d’après-midi
la localité arabe d’Oum el Fahm, où
son mouvement lui avait organisé une
conférence de presse sous le slogan suivant:
« La vérité sur la tentative d’élimination
du cheikh Raed Salah ». Des centaines
de personnes, encadrées par les notables
de la cité, sont venues l’accueillir en
déployant des drapeaux de l’OLP et de la
Turquie.
Les actions d’Israël sont
souvent dénoncées et critiquées
sur le moment, avant de
s’avérer avoir été judicieuses
et salutaires. Il y a 29 ans, le
7 juin 1981, le gouvernement
de Menah’em Begin décidait
de l’une des opérations mili-
taires les plus audacieuses de
l’Histoire : le bombardement
de la centrale nucléaire «
Osirak » en Irak. A 16h, des
avions F-16 s’envolaient de
la base aérienne « Etzion » à
Eilat, et revenaient sains et
saufs…trois heures plus tard
après avoir anéanti la centrale
nucléaire irakienne fournie par
la France ! Menah’em Begin
avait considéré que l’Irak de
Saddam Hussein constituerait
un danger vital pour Israël au
cas où il posséderait la bombe
atomique. Durant l’année
qui précéda l’opération, les
services israéliens de Rensei-
gnement observèrent toutes
les activités irakiennes dans le
domaine nucléaire avec l’aide
française, pour en arriver à la
conclusion que le but recherché
n’était pas exclusivement civil
! Ce constat avait été précédé
des menaces proférées par le
dictateur irakien en octobre
1979, annonçant « que la lutte
contre Israël serait longue
et difficile, qu’Israël avait
l’intention d’utiliser la bombe
atomique contre les pays
arabes, et que ces derniers se
devaient donc se préparer en
conséquence pour vaincre ».
Pour les responsables poli-
tiques et militaires israéliens,
il était clair qu’il fallait agir
pendant qu’il était encore
temps. La préparation de
l’opération exigea une préci-
sion et un travail impression-
nants, car il fallait que les
avions israéliens volent sur
une distance de 1.100 km dans
les deux sens, en traversant des
pays ennemis. Le Comman-
dant de l’Armée de l’air de
l’époque, David Ivri, proposa
de traverser l’Arabie Saoudite
et la Jordanie. Les avions de
Tsahal décollèrent à 16h01 et
un peu plus d’une heure après,
ils étaient au dessus de leurs
cibles. L’attaque ne dura qu’un
quart d’heure, et les huit appa-
reils lâchèrent un à un leurs
bombes avec une précision
impressionnante en l’espace
de 50 secondes ! Un ingénieur
français qui se trouvait malen-
contreusement sur les lieux fut
tué lors du raid. A l’annonce
de l’opération, la population
israélienne salua avec effer-
vescence et fierté l’exploit des
pilotes de Tsahal, mais comme
de bien entendu, les condam-
nations furent unanimes dans
la communauté internationale,
dont la France, principal pays
impliqué dans le programme
nucléaire irakien, mais aussi
les Etats-Unis, qui accusaient
Israël (déjà à l’époque !!) «
de menacer les efforts de paix
au Proche-Orient ». A la suite
de cela, pour « punir Israël »,
l’Administration US bloqua
toute vente d’armement à
Israël pendant quatre mois.
Mais dix ans plus tard, le
Président George Bush (père)
n’aurait jamais pu déclencher
la 1ère Guerre du Golfe face
à un Irak nucléarisé. Très rares
sont les dirigeants qui avaient
alors reconnu l’utilité de
l’opération israélienne dix ans
auparavant !
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60 assistants familiaux de se construire, en leur offrant un cadre de
vie stable et chaleureux.
➜ 2 centres socio-éducatifs permettent à 270 enfants et adolescents
de vivre une relation éducative soutenue, sans qu’il soit nécessaire
de les séparer de leur famille.
➜ La maison des sources, lieu d’accueil, de parole et de jeux pour les
tout-petits et leurs parents, sur le modèle de la maison verte de
François Dolto, reçoit, chaque année, près de 5000 enfants.
➜ La colonie de vacances qui rassemble 80 enfants suivis par les
services de l’Ose ou venant de l’extérieur, privilégie l’expérience
de la citoyenneté et du vivre ensemble, autour d’activités liées à
l’histoire juive. »
➜ L’unité de prévention en milieu scolaire edouard stern intervient
dans 30 écoles juives en ile-de-France pour dépister et prévenir
les troubles infantiles. Cette équipe, composée de médecins et de
dentistes, rencontre plus de 2000 enfants chaque année.
L’association consacre les deux-tiers de ses ressources au
bon fonctionnement et au développement de cette activité.
Les dons financent le lancement de nouveaux projets et
tout ce qui concerne la vie juive de nos établissements.
Grâce à votre générosité, voici les principaux projets
que l’Ose portera en 2010
• L’ouverture d’une antenne Enfance à Créteil, pour aider, sur place, les
jeunes et leurs familles.
• Le développement de l’activité du Centre Georges Lévy, notre nouveau
centre de santé dédié aux jeunes à Paris XIIe.
• La création d’un centre de vacances pour nos jeunes, en Auvergne.
• La mise en œuvre des valeurs de l’éducation juive des enfants de la
communauté qui nous sont confiés, comme la préparation des Bar et
des Bat mitsva ou la prise en charge de la scolarité dans les écoles
juives, pour ceux qui le souhaitent.
Interview
‘Raison Garder’: Défendre la souveraineté d’Israël
Pour réagir à "l'appel à la Raison" du
mouvement JCall, réplique fidèle du J-Street
américain, des intellectuels juifs français et
francophones ont publié une pétition sous
le titre "Raison Garder". Pour le moment,
malgré les nombreuses signatures qu'ils ont
recueillies, ils ne parviennent pas encore
à faire entendre leur voix. Entretien avec
l'un des initiateurs de ce mouvement, le Pr
Georges Elia Sarfati, professeur des univer-
sités, philosophe, linguiste et poète, qui vit à
Jérusalem.
Claire Dana-Picard: Vous êtes également
membre du comité de rédaction de la Revue
'Controverses'. Pouvez-vous nous dire
quelques mots sur cette revue ?
Georges Elia Sarfati: La revue Controverses,
comme son nom l'indique, a pour objet d’adresser
dans l'espace public un certain nombre de
critiques, en portant la contradiction à ce qui se
présente à nous sous forme d'évidences, c’est-à-
dire aux différentes expressions de ce que l’on
appelle la « pensée unique ». Celle-ci corre-
spond à toutes les idéologies de notre temps. La
revue Controverses existe depuis 2005. Elle a
été fondée en France à l'initiative de Shmuel
Trigano qui a fédéré autour de lui un groupe
d'intellectuels, juifs et non-juifs, qui travail-
lent très régulièrement sur un certain nombre
de thèmes. Il s’agit d’un collectif en somme,
qui a le souci du véritable débat critique ; notre
système de référence est ouvert, puisqu’aussi
bien nous tâchons d’alimenter la réflexion grâce
à des contributions pluridisciplinaires.
CDP: On ne va pas s'attarder sur l'appel
de JCall dont nous avons déjà parlé. Mais
comment expliquez-vous le fait qu'il ait fallu
cet appel pour que naisse votre mouvement
? Peut-on dire qu'il devait fondamentale-
ment constituer une réponse, une réaction
à un questionnement ? Peut-on le présenter
comme une sorte de réveil des consciences ?
GES: Ce mouvement existait vraisemblable-
ment avant l'appel et avant la réplique que
nous lui avons opposée. Il est vrai que, chro-
nologiquement parlant, "Raison Garder" est
une réponse à JCall, mais il ne s'agit pas seule-
ment d'une contre-pétition, même si c'est sous
cette forme que les choses se présentent dans
un premier temps. Si vous examinez bien son
contenu, c'est surtout une déclaration faite pour
fédérer autour d'elle un projet positif, à la fois
pour Israël et pour le monde démocratique.
CDP: Dans votre appel, quel est le message
essentiel que vous avez tenu à transmettre ?
GES: Il contient plusieurs messages. Ponctu-
ellement, il s'agissait de rappeler que la situa-
tion au Moyen-Orient est plus complexe que ne
le prétendent les signataires de JCall et qu'Israël
n'est pas responsable de l'état de guerre, contrai-
rement à ce que suggèrent, expriment et présup-
posent les signataires de JCall. C'est d'ailleurs
une proposition extrêmement dangereuse
puisqu'elle adopte l'attitude symétrique des
ennemis d'Israël. Il s'agissait aussi de rappeler
que le refus et le bellicisme palestiniens n'ont
absolument rien à voir avec une prétendue
revendication territoriale. Cette proposition
peut détonner aujourd'hui mais il faut rappeler
que ce refus remonte aux années 20 du 20e
siècle et qu'il a ses origines dans les violences
et les pogromes anti-juifs organisés sous la
houlette du Haut Comité Arabe animé déjà par
l'idéologie des Frères musulmans. Nous avons
aussi voulu mettre en garde contre le pacifisme
niais et béat de JCall qui veut la paix à tout
prix sans s'interroger sur l'histoire récente. Or
ce pacifisme dogmatique implique une paix à
bon compte pour ceux qui n’ont à rien à perdre
(notamment l’Europe), une paix à bas prix pour
les Palestiniens, et une paix au prix fort pour
Israël à qui l’on demande de ratifier son arrêt
de mort sans sourciller. Nous avons notamment
rappelé qu'Oslo a été à l'origine d'une vague
sans précédent de terrorisme, que le retrait
unilatéral du Liban a permis au Hezbollah de
s'établir et de se développer et que le retrait de
Gaza a favorisé l'épanouissement du Hamas
avec tous les dangers que cela représente.
Autrement dit, l’histoire récente permet de
reconnaître dans ces faits la concrétisation de la
« stratégie des étapes » naguère préconisée par
l’OLP. Ces mêmes faits indiquent en outre que
le slogan : « la paix contre les territoires » n’a
aucune validité, puisque sa politique de retrait
unilatéral a valu à l’Etat d’Israël deux guerres
(contre le Hezbollah libanais en 2006, contre le
Hamas établi à Gaza en 2009). Nous pensons,
par conséquent, que ce n'est pas en donnant
Jérusalem à nos ennemis qu'Israël aura la paix.
J'ajouterai enfin que la paix, à mon sens, ne sera
possible que lorsque l'islam fondamentaliste
sera défait. Il est tout à fait imprudent de vouloir
pousser Israël à négocier à tout prix, à restituer
des territoires, à se mettre en danger contre
aucune garantie, sachant très bien que nous
sommes dans un environnement qui n'est pas
du tout l'environnement occidental et que pour
l'instant, nos adversaires, à part les régimes dits
modérés ne sont pas susceptibles de respecter
des accords, en tout cas certainement pas les
islamistes. Il s'agit également de réaffirmer la
nécessité de défendre et de respecter la souver-
aineté de l'Etat d'Israël et de faire que le choix
de ses citoyens et de ses électeurs soit respecté,
même si ce choix ne plait pas à tout le monde.
C'est cela, la véritable démocratie. Nous allons
redonner la parole à la majorité silencieuse,
aussi bien juive et israélienne que non-juive,
l'une et l'autre littéralement anesthésiées par un
siècle de désinformation et de propagande.
CDP: Vous parlez de créer un mouvement
d'opinion. Il est clair que vous n'êtes qu'au
tout début de votre entreprise et qu'il reste
encore un long chemin à parcourir : quel est
votre objectif à long terme ?
GES: Je dirais, pour reprendre une très belle
formule de Shmuel Trigano, qu'il s'agit de "réaf-
firmer la légitimité du récit hébraïque et juif".
Pour ma part, je pense qu'il faut réaffirmer la
valeur de sens universelle de la présence juive
à l'histoire, notamment à travers la souveraineté
d'Israël et sa renaissance nationale et spirituelle,
sur sa terre, avec ses valeurs propres qui sont
d’authentiques valeurs de paix, de justice, de
liberté et de fraternité. Nous voudrions aussi
engager le peuple juif, mais aussi les amis
d'Israël, à relever la tête au lieu de se laisser
berner par la bêtise ancestrale du discours anti-
juif, appelé aujourd'hui discours antisioniste,
comme s'il était plus légitime que les avatars qui
l'ont précédé jusqu'à l'antijudaïsme théologique.
De manière précise, nous entendons reconquérir
le terrain et le front spirituels et idéologiques
qui ont été complètement abandonnés depuis
plusieurs décennies.
CDP: Visiblement, vous ne vous attendiez
pas à susciter un tel intérêt et vous dépassez
même largement, aujourd'hui, le nombre des
signataires de JCall. Avez-vous le sentiment
de répondre à un besoin qui se faisait sentir
depuis longtemps ?
GES: Incontestablement, la déclaration
"Raison Garder" fédère et cristallise quelque
chose qui est bien plus qu'un mouvement
d'opinion, qui est un mouvement social. C'est
une façon de donner la parole à de vastes frac-
Interview du Pr Georges Elia Sarfati par Claire Dana-Picard
tions de l'opinion juive et non juive qui étaient
tenues sous le boisseau, qui ont été censurées et
le sont encore aujourd'hui. La difficulté d'accès
aux médias est visible, patente, et on peut dire
que "Raison Garder" reflète un état de fait très
significatif. C'est vraiment un mouvement social
au sens propre, c'est-à-dire qu'il est représentatif
de manière transversale et pyramidale de tous
les secteurs de la société civile. Je pense, que
de ce point de vue, nous cristallisons une attente
qui avait tendance à s'éterniser dans le silence.
CDP: Quels sont pour vous les principaux
dangers qui guettent aujourd'hui Israël ?
GES: Je dirais qu'il existe aujourd'hui deux
grandes sortes de dangers. La première forme de
danger nous apparaît ici, quand nous vivons en
Israël. Il s'agit de la menace d’anéantissement,
de destruction matérielle, et je fais évidem-
ment référence à la menace réitérée proférée
par l'Iran depuis plusieurs années. Mais il y a
également, plus récemment, le retournement
d'alliance visible qui se profile nettement avec
la Turquie, et puis, nous le savons, l'extension
de l'islamisme, avec son double discours qui
a gagné également la classe politique euro-
péenne ainsi qu'une vaste partie de l'opinion
dite démocratique. Il existe aussi un danger
de désintégration spirituelle, sans doute lié à
l'action nuisible et délétère d'une partie des
élites diasporiques - on l'a constaté avec JCall
– mais aussi au relâchement des contenus de
l'identité juive en diaspora: ce phénomène est
lui-même la conséquence d'une certaine assimi-
lation automatique. Ce danger provient égale-
ment de la démission d'une partie des élites
nationales israéliennes liée à l'influence que
l'idéologie post-sioniste exerce depuis plusieurs
années. On en a des attestations malheureuses
avec, par exemple, le pamphlet de Shlomo
Sand (Comment le peuple juif fut inventé)
qui fait le tour du monde et qu'on considère
comme une référence suprême en matière de
réflexion sur l'identité juive. Dans une critique
très rigoureuse de ses « thèses », j’ai d’ailleurs
accusé Sand d’être le promoteur d’une nouvelle
forme de négationnisme. Malgré tout ce que
nous évoquons, j'observe une fois encore que
les forces vives sont nombreuses mais elles
ne disposaient plus des moyens d’expression
appropriés et nous espérons pouvoir les recon-
quérir.
CDP: On a pu constater cette semaine le
parti pris des médias, dans le monde entier,
avec l'affaire de l’arraisonnement de la flot-
tille turque, par leur refus de tenir compte
des nombreuses preuves par images du
lynchage des soldats de Tsahal et du fait qu'il
ne s'agissait en rien d'une mission humani-
taire. Comment, dans ce contexte, pensez-
vous avoir des chances de vous faire entendre
? GES: C'est capital. Il est vrai que la traduction
GES: Je pense que nous avons été partielle-
ment entendus et cela devrait se poursuivre à
court et moyen terme. Nous sommes entrés,
je crois, dans une épreuve de vérité et notre
message, avec notre réflexion, aura finalement
raison de cet air du temps tout à fait mortifère.
Nous sommes dans une situation ainsi que dans
un contexte historiques qui obligent finalement
les gens à se définir mais aussi à se positionner.
Nous ne devons pas craindre de dire qui nous
sommes. Il me semble que la mission d'Israël
n'est pas un vain mot ni une notion seulement
digne de figurer uniquement dans les recueils de
midrashim ou les livres de prières. C'est aussi
un principe d'action historique qui doit être
pris très au sérieux et hautement et fortement
réaffirmé. Il s'agit d'une mission de destruction
de toutes les formes d'idolâtrie mais aussi de
réconciliation dans la vérité.
Sur internet
www.israel7.com
10 Juin 2010 - 134 / 14
CDP: Pr Sarfati, on a parlé à un moment
donné de la création d'un lobby pro-
israélien au sein de l'Union Européenne ?
Qu'en pensez-vous ? Est-ce que cela pour-
rait s'inscrire dans le cadre de votre action
auprès de l'opinion publique ?
GES: On pourrait voir les choses dans cette
perspective mais il faut d'abord rappeler, avec
quelques précautions, que l'idée même de lobby
présuppose que de vastes secteurs de l'opinion
soient déjà reconquis ou acquis. Or bien des
positions, comme je l'ai dit plus haut, ont été
délaissées dans l'assaut de nos ennemis, de
nos adversaires, qu'on pourrait appeler les
nouveaux barbares étant donné qu'ils s'affirment
avec la violence d’une véritable déferlante, par
la calomnie, l’intimidation, la désinformation,
la déformation ou la criminalisation des idées
qui ne sont pas les leurs, en empêchant le débat.
Donc, nous allons nous atteler à entreprendre
la société civile ici et ailleurs, y compris en
Europe, et notre but n'est pas finalement de
constituer un lobby mais plutôt de susciter un
éveil et une sorte de vigilance constante, en
amenant aussi bien Israël que le reste du monde
à faire un examen de conscience.
CDP: Existe-t-il des mouvements
semblables au vôtre dans d'autres pays euro-
péens ?
GES: Je ne pense pas mais il y a des institu-
tions, des associations qui existent depuis un
certain temps avec leurs traditions et leur légiti-
mité. Elles sont, elles-aussi, malheureusement,
sous le coup de ces chocs violents réitérés et ne
se mobilisent pas comme on l'aurait souhaité.
L'une de nos ambitions serait de nous adresser à
ces dispositifs qui existent déjà pour les inviter
à nous rejoindre et à fédérer leur action avec
la nôtre. Et puis, il y a en Israël un groupe de
jeunes gens natifs du pays tout à fait remar-
quables, rassemblés dans le collectif Im Tirtsou.
Ils ont été les premiers à mettre en évidence
les sources occultes du rapport Goldstone.
Un de nos objectifs à très court terme est de
passer une alliance avec eux afin de converger
sur un certain nombre de projets, d'actions et
d'initiatives communes.
CDP: Dernière question, Pr Sarfati: Pour-
quoi tenez-vous à ce que votre appel soit
traduit et diffusé dans d'autres langues ? En
fait, quel impact voulez-vous lui donner ?
est fondamentale dans le cas présent, notam-
ment en hébreu. Il existe déjà et il suffit de
chercher sur Google: Pétition Raison Garder.
Le texte est en ligne aussi bien en français qu'en
hébreu, ainsi qu’en anglais et en allemand.
Nous voudrions le faire circuler et obtenir avec
les Israéliens parlant l'hébreu le même "pléb-
iscite" que ce qui a été déjà acquis en Europe,
aux Etats-Unis et ailleurs. C'est capital si nous
voulons entrer en contact avec la majorité des
Israéliens. Il est donc urgent que le message
passe. Israël doit reprendre les rênes de son
destin et il faut lui en donner les moyens. Les
Israéliens sont les premiers concernés par des
manœuvres, des visées destructrices et des
intrigues qui s'opèrent à leur insu. Il faut donc
les informer pour qu'ils puissent se positionner
en toute connaissance de cause.
10 Juin 2010 - 338 / 15 www.israel-diaspora.info Le Lien
Fondé en septembre 1980, Le Lien Israël-
Diaspora lutte inlassablement depuis contre
la désinformation, pour une authentique
identité juive et en faveur d’Israël. C’est
le seul journal juif indépendant qui n’est
financé que par ses abonnements et dont
Les enjeux de l’actualité tous les collaborateurs sont bénévoles.
Animés par le souci de la vérité et le courage
pour le peuple juif et Israël de la dire, ils sont en quête des enjeux de
l’actualité pour le peuple juif et Israël. Notre
ligne est :
«Le peuple de la Bible,
sur la terre de la Bible
pour y édifier une société
sur les valeurs de la Bible»
En partenariat avec le site Aroutz 7, l'hebdomadaire Israël Actualité et le site http://lelien.a7fr.com – 29e année – N° 293 / 82

Edito Haine des Nations et lumière des Nations

"Le peuple de la Bible, sur la terre de la Bible pour y édifier une société sur les valeurs de la Bible

La réalité internationale" est mal à l'aise de

et la fiction
Messieurs Weiner Reid Justus,
Steven Aiollo, et Zachary D.Lewis
du CAPE de Jérusalem ont publié,
le 2 juin un article très instructif
dont tous ces chiffres doivent
être connus de tous.
"Contrairement au mythe
répandu affirmant que la bande
de Gaza est « un territoire dont
la population est la plus dense de
la planète ». Nous avons fait la
comparaison avec d’autres villes
dans le monde et les résultats
sont éloquents. On constate
selon le “Statistical Abstract of
the United States” de 2009, que
la densité de la population de
la bande de Gaza est de 11,165/
par km ²carré. Mais par contre et
d’une manière significative, les
agglomérations suivantes ont une
densité de population beaucoup
plus élevée : Monaco (42,690/
par km², Singapore (17,751) Hong
Kong (17,536) et Macao avec
une densité de population de
51,786—près de cinq fois plus que
la bande de Gaza.
"Selon un rapport de la “CIA
World Factbook”, la popula-
tion Gazaouie est relativement
en bonne santé et instruite.
En 2009, l’espérance de vie
était de 73.42 ans, supérieure
à la Russie (66.03), les Bahamas
(69.92) l’Inde (66.09), l’Afrique
du Sud (48.98) l’Egypte (72.12)
et l’âge de la moyenne mondiale
de 66.12. De même, à Gaza le
taux de mortalité infantile est
inférieur (18.35/1000 naissances
vivantes) que la Chine (20.25),
que l’Egypte (27.26) que l’Iran
(35.78), l’Afrique du Sud (44.42)
l’Inde (50.78) et que la moyenne
mondiale qui est de 44.13.
"En ce qui concerne
l’alphabétisation à Gaza et
contrairement aux articles de
la presse condamnant Israël et
brossant un tableau sombre et
sans avenir, le chiffre est impres-
sionnant, il atteint les 92.4%, un
taux qui est beaucoup plus élevé
que celui de l’Inde (61%) l’Egypte
(71.4%) l’Arabie Saoudite (77.8%)
et la moyenne mondiale de 82%.
"Les restrictions et les sanctions
imposées aux frontières avec
l’Egypte et Israël ont créé une
économie souterraine par le biais
d’une infrastructure de tunnels
utilisés pour la contrebande de
marchandises entre Gaza et
l’Egypte. On aurait pu croire
tout naturellement que ces
tunnels acheminent surtout des
produits alimentaires de base,
eh bien, pas nécessairement…
A travers ces “étroits tunnels”
on achemine des armes, des
cigarettes, de la drogue, et des
prostituées... Ces marchandises
sont destinées à des toxicomanes
affamés, et non à un peuple mal
nourri."
Nessim Cohen-Tanugi
Il n'est nul besoin d'argumenter et
de disserter sur la montée de haine
des Nations envers l'État juif : tous les
lecteurs du Lien, Juifs ou non-juifs,
la connaissent parfaitement. Inutile
donc d'y revenir.
Mais d'où vient cette haine ? On
cherche toujours à y trouver des
raisons politiques, économiques,
spirituelles ou autres. Mais la
recherche de causes objectives paraît
peu convaincante. C'est que la vraie
cause n'est pas extérieure aux Juifs,
mais intérieure : sa source est la
vision du monde juive. C'est elle qui
rend le Juif haïssable pour les Nations
et il le restera longtemps encore. Si
l'on consulte les archives on trouve
exactement la même haine aux temps
de Dreyfus, de Hitler, de la Guerre du
Liban ou aujourd'hui. Les images, les
mots, les faits sont rigoureusement
similaires.
La raison en est simple : le Juif
dérange. Son existence est ressentie
comme un danger, une menace, elle
déstabilise le commun des mortels.
Les Juifs dérangeaient Pharaon, les
Romains, les Grecs, les Perses, les
chrétiens, l'Angleterre,l'Espagne, la
France, les Russes, l'Allemagne, les
Arabes, l'ONU, bref toutes les nations
et la communauté des nations. On peut
le démontrer sans peine pour chacun
de ces cas. La vision du monde juive
est proprement subversive, car elle
remet en question les convictions,
les certitudes, les modes de vie. Les
Nations se sentent d'abord confusé-
ment coupable mais n'arrivent pas
facilement à en trouver la raison. Or
la meilleure défense est l'attaque. Le
Juif culpabilise le non-juif et celui-ci
se défend en renversant la culpabilité
sur le Juif.
Dans l'actuelle affaire dite de
la "flotille dite humanitaire" c'est
évident. La prétendue "communauté
L’ a ff a i r e d e s b a t e a u x p o u r G a z a
Une victoire de l’extrémisme islamiste
Paul Giniewski
Ainsi, pendant l’assaut mondial
contre Israël, le Premier ministre
français, Francois Fillon, a demandé à
Jérusalem de reconnaître l’erreur qui a
été commise.
Quelle erreur ? Celle d’avoir osé
intercepter une «flottille de la paix»
venue apporter au Hamas le soutien
enthousiaste de plusieurs centaines
de militants chauffés à blanc, à cet
Hamas placé par l’Europe des vingt-
sept comme par les États Unis sur la
liste des organisations terroristes ? Ou
l’erreur d’avoir résisté à l’agression
permanente des terroristes, de ne pas
tendre la joue aux soufflets et le cou
aux couteaux, comme c’était l’usage
laisser impunément l'Iran, le Hamas
et le Hezbollah proclamer qu'ils
vont détruire l'État juif et même d'en
exterminer les habitants ; elle se
sent coupable d'avoir exigé d'Israël
d'abandonner Gaza et, loin d'avoir
gagné la paix, Israël a reçu des volées
de roquettes ; elle se sent coupable
d'avoir signé un cessez le feu avec le
Hezbollah au Liban qui en retour a
pointé 40000 roquettes sur tout Israël;
elle se sent coupable de démoniser
Israël pour plaire à "la rue arabe" etc.
etc. Et pour se déculpabiliser, elle
culpabilise Israël ! Le seul coupable
est Israël.
A la question de l'un de ses collabo-
rateurs lui demandant pourquoi
il haïssait tant les Juifs, Hitler a
répondu : parce qu'ils ont inventé la
conscience. Tout est dit dans cette
réponse. Autre exemple, aussi remar-
quable : un député allemand, il n'y a
guère, interpellait les Juifs par cette
parole profonde et pleine de vérité
: "Les Allemands ne vous pardon-
neront jamais… la shoah !"
Quelle est l'origine de cette capacité
juive de "déranger", de mettre en
question les Nations ?
Elle tient à la naissance même du
peuple juif avec Abraham, dont la
vision du monde est transmise par les
Juifs de génération en génération.
Selon la tradition orale juive,
Abraham était un jeune artisan
travaillant avec son père dans
une échoppe où ils pratiquaient le
commerce lucratif des idoles. Ces
statuettes auxquelles les acheteurs
prêtaient des vertus surnaturelles,
interpellaient Abraham. Un jour, il
les brisa toutes en en laissant une
seule intacte. Son père, stupéfait de
ce désastre, lui demanda qui avait mis
en pièces toutes ces idoles. Abraham,
impassible, désigna la statuette restée
intacte. C'est impossible, s'écria son
père, puisque c'était moi-même qui
l'ait fabriquée. Tu reconnais donc
pendant deux mille ans d’esclavage
juif ?
Et Nicolas Sarkozy, son opposante
Martine Aubry et d’autres hommes
politiques français et étrangers, ont
dénoncé la «force excessive» ou
«disproportionnée» des soldats de
Tsahal.
Force excessive contre les militants
complices du Hamas qui ont poig-
nardé, assommé à coups de barres
de fer, jeté par dessus bord, blessé à
coups de feu les soldats venus prendre
le contrôle du navire-amiral de la flot-
tille pirate ? Ou force excessive contre
cet ennemi qui déclare ouvertement
ses buts de guerre : détruire l’État
d’Israël, le remplacer par une entité
islamiste et qui a prouvé son savoir-
faire et sa détermination à réaliser son
que cette statuette n'a aucun pouvoir,
lui répond Abraham, et pourtant tu
assures à tes clients qu'elle donne des
pouvoirs à son possesseur ! Abraham
avait "dérangé" et remis en question
l'opinion établie en rendu évident le
mensonge partagé par tous. Abraham
décida alors de quitter son pays et
la maison de son père pour chercher
sa propre route, loin des apparences
et des mensonges environnants, à la
recherche d'une autre vérité.
Cette capacité de remettre en ques-
tion et de se remettre en question
deviendra par tradition un caractère
acquis culturellement par les Juifs.
Les Juifs sont par tradition des
briseurs d'idoles. La Bible, le Deuté-
ronome en particulier, les enjoint
d'agir ainsi. Il n'est pas étonnant
qu'ils dérangent et, du même coup, se
fassent haïr.
Israël dérange et le sionisme
dérange. Les chrétiens avaient
admis une fois pour toute que les
Juifs étaient destinés à être errants et
persécutés et qu'ils étaient par destin
condamnés pour la mort de Jésus
programme en envoyant ses hommes-
bombes dans les supermarchés de
Tel-Aviv pour massacrer des femmes
et des enfants juifs, en déversant des
milliers de roquettes sur le territoire
israélien adjacent à son repaire de
Gaza ?
Ce sont les principales questions que
pose l’affaire des bateaux et elles ne
comportent qu’une seule réponse :
nous venons d’assister à une grande
victoire de l’extrémisme islamiste.
Sous diverses formes, cet extrémisme
règne désormais sur les plus grands
pays du monde de l’islam. Tournant le
dos à l’Occident, la Turquie a choisi
d’y adhérer. De nombreux pays arabo-
musulmans y succomberont à leur
tour. Et les démocraties d’Occident
commencent à se fissurer et à craquer
dont ils n'étaient d'ailleurs en rien
coupables. Et, contre toute attente,
ils ont retrouve leur indépendance et
leur identité. Les Juifs ont poussé les
chrétiens à remettre en question leurs
opinions et c'est tout à leur honneur.
L'Occident avait admis que les Juifs
étaient couards et inaptes à la guerre
et à l'agriculture et qu'ils ne régnaient
que dans la finance. Ils se sont distin-
gués dans deux de ces domaines
mais, en finance, ils ont été passable-
ment médiocres et ce n'est que depuis
quelques années que l'Etat juif détient
une monnaie assez saine.
Les Arabes avaient admis que
l'Islam avait réintégré et islamisé les
prophètes juifs et que les Juifs étaient
indignes de disposer d'une terre à eux.
Voici que le mort vivant est ressus-
cité, qu'il réclame sa terre et combat
victorieusement les légions arabes.
Le sionisme a dérangé toutes les
idées qu'avaient admises les Arabes.
Pour eux, il faut remettre l'ordre
établi, dérangé par les Juifs, donc ils
les haïssent.
Suite page 19
sous l’immense poids démographique,
l’extension géographique sur tous les
continents, la richesse du bloc arabo-
islamique, tandis que l’immigration
en provenance de ce bloc complète,
à 1’interieur des pays d’immigration,
la pression extérieure pour pousser
ces démocraties chancelantes et
s’aligner peu à peu sur les exigences
exorbitantes et moyenâgeuses des
extrémistes.
Il faudrait citer en entier un bloc-
notes d’Ivan Rioufol, analysant ce qui
s’est passé et expliquant pourquoi les
modérés et les pacifistes d’Occident
soutiennent leurs pires ennemis.
Suite page 16
Le Lien
La nouvell e s t r a t é g i e t u r q u e
La seconde mort d’Atatürk
Ce qui se passe avec la Turquie au Moyen-Orient, ne doit pas seulement inquiéter Israël mais aussi les Arabes,
encore plus concernés à long terme.
Robert Cotta
Il semble bien que la Turquie ait
décidé de renouveler totalement sa
stratégie à long terme, désormais que
l’Armée, garante de la laïcité et de
l’héritage d’Atatürk, a été mise au
pas, étape après étape, par le premier
ministre, Recep Tayyip Erdogan,
et l’AKP, le Parti de la justice et du
développement.
L’Armée est en effet fondamentale-
ment opposée à l’islamisation de la
société et reste fidèle à l’héritage
laïc d’Atatürk. De manière rampante
l’AKP impose jour après jour le
démantèlement de la théorie d’Atatürk
qui visait à faire de la Turquie un
État moderne, très moderne même,
sur certains points plus avancé, plus
démocratique que l’Europe d’avant la
guerre.
L’AKP, a cherché à avancer ses pions
un à un pour transformer la Turquie
laïque en Turquie islamiste. Islamiste
? Pas exactement : ce que cherche
l’AKP c’est moins l’empire du monde
par l’Islam qu’un nouvel Empire
turc musulman. Il est peu probable
que l’AKP envisage de faire reculer
le cours de l’Histoire pour refaire
à l’identique l’Empire ottoman. Ce
serait illusoire et irréaliste. Ce qu’elle
veut c’est que la Turquie soit le leader
du Moyen-Orient, satellisant les États
arabes tels la Syrie, l’Irak, la Jordanie,
Une victoire de l’extrémisme islamiste
Suite de la page 15
«Le sionisme est un racisme; Israël
doit disparaître car il se comporte
avec les Palestiniens comme les nazis
avec les Juifs : voila ce que martèle
la propagande islamiste, qui attire
jusqu’en Europe les passions anti-
juives» (…) C’est une «imposture qui
fait passer pour pacifique l’armada
sponsorisée par la Turquie grâce
à sa Fondation pour les droits de
l’homme, les libertés et le secours
humanitaire (IHH) proche des Frères
musulmans et du Hamas. La charte
de ce mouvement (…) enjoint de
‘purifier le pays’ (article 3) et, tout
bonnement, de ‘tuer les Juifs’ (article
7). C’est cette organisation totalitaire
qui qualifie la démocratie israélienne
de régime fasciste» (…) Et «personne
ne trouve à redire à l’islamo-fascisme
qui veut supprimer l’État hébreu et
entend poursuivre son djihad contre
1’Occident (…), qui rêve, au-delà de
son obsession antijuive, d’humilier
l’ensemble des démocraties». Mais
pourquoi l’Occident soutient-ils ses
ennemis ? «C’est sans doute dans (le)
refus (d’Israël) de se dissoudre et
son opiniâtreté à défendre une identité,
que doit être recherchée l’exécration
que ce pays suscite, en Occident,
auprès des adeptes du pacifisme (et)
de l’apaisement» (1).
Une presse mondiale unanime
Et pourtant, l’Occident connaissait
la vérité sur la mystification turco-
palestinienne qui se déroulait au large
de Gaza. Personne n’ignorait les
véritables intentions des assassins du
Hamas et des centaines d’ «humani-
taires», complices abusés ou consent-
ants qui les ont accompagnés sur la
scène du crime.
«L’initiative lancée notamment par
une ONG islamiste turque n’était pas
qu’humanitaire, écrit en éditorial. Le
l’Arabie, voire l’Egypte. Il s’agit de
recomposer la région à l’Ouest autour
de la Turquie, à l’Est autour de l’Iran.
Le véritable perdant de cette stratégie
seront les Arabes : Chiites et Turcs (qui
ne sont pas du tout arabes mais seule-
ment musulmans) domineront alors
le monde arabe ce qui sera insupport-
able pour les Arabes, qui ne peuvent
supporter que l’Islam dont ils sont
le berceau soit tenu par des pays tels
l’Iran et la Turquie, considérés comme
des nouveaux venus, des branches sur
le tronc de l’islam.
Il est possible que la Turquie
s’inspire de l’Europe qui lui ferme la
porte, en créant à son tour une Union
du Moyen-Orient. Historiquement,
cette région appartenait à l’Empire
Ottoman, elle était musulmane et
unifiée et dominée par la Turquie. La
Turquie est l’une des pièces centrale
de l’avenir. Elle parie sur un ensemble
en cours de formation dans l’Asie
centrale dont l’Iran ou peut-être le
Pakistan pourrait être le leader, depuis
la Mer Caspienne jusqu’à la frontière
de la Chine. On verrait se redessiner
la géographie politique de toute cette
région, avec quelques ensembles
colossaux : la Chine, l’Inde, la Russie,
l’Asie centrale balançant entre l’Iran
et le Pakistan, et à l’Ouest un bloc
arabe conduit par la Turquie.
Quoi qu’il en soit, un chose est
certaine : la Turquie veut paraître
à la pointe de cet ensemble et pour
Monde, elle visait à faire pression
sur Israël (…) elle relevait du défi
politique, de la bataille d’images»
(2). Une autre analyse du Monde, de
Gilles Paris, va dans le même sens
: «Pour (les) organisateurs, le défi
était sans doute surtout symbolique
: pousser les autorités israéliennes à
la faute, en les attirant sur un terrain
défavorable, obliger une force armée
à intervenir contre un convoi humani-
taire» (3). Et Alain Frachon, toujours
dans Le Monde : «L’initiative de cette
opération ‘Libérez Gaza’ a été le fait
d’une ONG turque qui ne cache pas
que son objectif était au moins autant
politique - marquer un point contre
Israël - qu’humanitaire» (4).
De même, un éditorial de Pierre
Rousselin dans Le Figaro titre sur le
«piège» où Israël a été attiré : «Comme
le voulaient les instigateurs de la flot-
tille humanitaire, l’affaire attire en
effet 1’attention sur le blocus (…). Les
Palestiniens retrouvent leur statut de
victimes aux yeux de l’opinion inter-
nationale, un statut qu’ils avaient
perdu en se livrant aux attentats
suicides et aux attaques de roquettes»
(5). «L’affrètement de cette flottille
islamo-humanitaire, écrit l’essayiste
Alexandre Adler dans le même journal,
par des militants durs proches des
intégristes d’Erbakan mais bénéficiant
de l’appui indirect du pouvoir (turc)
actuel visait, au terme d’incidents
limités mais spectaculaires, à placer
Israël dans une nouvelle impasse» (6).
Cette évidence, qui ne saurait être
mise en doute par qui que ce soit de
bonne foi, n’a pas empêché Libération
de titrer en gros caractères : «Israël,
État pirate», le Guardian britannique
de titrer : «Le vrai visage d’Israël se
révèle» et le Radikal turc de parler de
«balles contre l’humanité». C’est à
peu près le ton et le vocabulaire qu’on
retrouve dans toute la presse mondiale.
Et dans ce climat de lynchage média-
tique, le caricaturiste Plantu s’est cru
autorisé à montrer, dans Le Monde du
www.israel-diaspora.info
y arriver, elle a trouvé sa tactique :
unifier autour d’elle ces pays contre
Israël. En fait, elle reprend la tactique
qui a si bien réussi à l’Iran : capitaliser
le conflit israélo-arabe à son profit pour
que l’Iran devienne le fer de lance du
monde arabo-musulman contre Israël.
Il semble bien que la Turquie tente
de faire la même opération avec
bien de chances de succès car les
délires islamistes des mollahs les
rend suspects face à l’Occident. Avec
la Turquie à sa tête, avec son islam
modéré, sa démocratie assez avancée,
l’Occident acceptera facilement à
sacrifier Israël.
Ce n’est pas par hasard, qu’Erdogan
à Davos a soudain pris à partie violem-
ment et publiquement le très modéré
Shimon Pérès qui n’en croyait pas ses
yeux : et sous quel prétexte ? Gaza,
actuellement à la tête du monde pales-
tinien.
De même, la soi disant «flottille de
la paix», a été initiée par l’AKP visant
à accroître la pression internationale
sur Israël, au sujet du blocus de Gaza.
Il faut savoir que se trouvaient à son
bord nombre d’extrémistes islamistes
turcs membres de l’association para
humanitaire mais en réalité terroriste,
le IHH. Des armes et des explosifs
avaient été découverts chez eux par
les autorités turques en 1997. Et
selon l’expert de la lutte antiterroriste
français Jean Louis-Bruguière, cette
organisation n’est qu’une couverture
4 juin, un char israélien stationnant
devant un signe de «stationnement
interdit» et une contractuelle, qui est
l’ONU, verbalisent le contrevenant.
«Stationnement : les contraventions
vont augmenter» est titré ce chef
d’oeuvre de méchanceté. Car sous
le char gît un personnage à keffieh à
damiers, baignant dans une mare de
sang, tandis que le soldat israélien dans
la tourelle du char déclare, goguenard :
«Je m’en fous, j’la paierai pas !»
Israël et le droit de la guerre
Il reste une question juridique à clari-
fier. Israël a-t-il commis, ou non, «un
acte contraire au droit international»
comme l’a affirmé le 1er juin François
Fillon ?
Le blocus de Gaza, tout d’abord,
est parfaitement conforme au droit
de la guerre. Tous les belligérants ont
utilisé l’arme du blocus à travers toute
l’histoire et jusqu’à nos jours. Israël
l’utilise contre le Hamas, qui fait à
Israël une guerre d’extermination.
On a reproché ensuite à Israël
d’avoir arraisonné les navires ennemis
en dehors de ses eaux territoriales. Or,
la liberté de navigation dans les eaux
internationales n’est pas absolue.
Nathalie Guibert répond dans un
article du Monde à la question de savoir
si Israël a agi en violation du droit de
la mer, en rappelant qu’après les atten-
tats du 11 septembre 2001contre le
World Trade Center et le Pentagone, le
Conseil de Sécurité a pris des résolu-
tions pour «empêcher que la liberté de
navigation soit utilisée abusivement
pour soutenir (…) le terrorisme». La
flottille turco-internationale a préci-
sément commis cet abus. Et d’une
manière plus générale, «la résolution
1368 appelle 1a Communauté inter-
nationale à redoubler d’efforts pour
prévenir et éliminer les actes terror-
istes».
Nathalie Guibert invoque aussi une
pour la conscription de djihadistes
pour Al-Qaeda.
Cela ne fait que souligner les
funérailles hors normes qui ont été
réservées à ces «martyrs» du djihad.
La cérémonie s’est déroulée dans
la capitale à Istanbul, à la célèbre
mosquée de Fatih, les cercueils des
«martyrs» étaient drapés des drapeaux
turcs et palestiniens et enveloppés
d’un texte du Coran, la foule scandait
«Allah hu Akbar».
«La Turquie ne pardonnera jamais»,
a déclaré Abdullah Gül, le président
de la République. Pardonner quoi ?
Les terroristes ont tenté de massacrer
les premiers soldats et les a lynchés.
Il faut noter les termes du discours de
Erdogan : «Le moment est venu pour
la communauté internationale de dire
“ça suffit”.». Ce qui est notable c’est
l’appel à se tourner vers la Commu-
nauté internationale et non vers le
monde islamique. Erdogan cherche le
note de Rüdiger Wolfrum, ancien
président du Tribunal international
de la mer de 1’0NU, encore plus
explicite: les résolutions du Conseil de
Sécurité permettent «de s’approcher
de navires battant pavillon étranger
et de les arrêter (…) et d’examiner
ensuite les documents, la cargaison
et l’équipage». Et la journaliste de
rappeler que «la France use de ce
droit, dans l’océan indien, pour véri-
fier les intentions de navires suspects
« (7). François Fillon le sait. Et c’est
exactement ce qu’Israël a fait. Devrait-
il être interdit à Israël, et à Israël seul,
de faire ce que les autres ont le droit de
faire et font ?
Nous sommes en 1933
Quelle leçon tirer de la tempête qui
ne s’est pas apaisée tandis que nous
écrivons ?
Qui veut une chose en veut les
conséquences. Ce n’est pas l’aide
humanitaire que cherche le Hamas
pour Gaza, qui n’en a nullement besoin.
«Dans les magasins de la Gaza-ville,
constate un envoyé spécial du Figaro,
les magasins regorgent de toutes
sortes de marchandises. Les étalages
sont remplis de fruits et de légumes.
Les magasins d’électroménager
vendent d’énormes réfrigérateurs, les
boutiques de téléphonie, les derniers
modèles de portables. Ordinateurs,
Play Stations, jouets, robes de mariée
garnies de frou-frous, épices et médi-
caments : rien ne correspond à 1’idée
d’une quelconque crise, sans même
parler dune crise humanitaire. Le
blocus porte essentiellement sur les
matériaux de construction. Ciment,
armatures métalliques (…) manquent
de façon chronique» (8). C’est à dire
les matériaux nécessaires à la construc-
tion de bunkers et de fortifications.
Parmi les denrées «humanitaires», la
flottille en transportait.
Ce que cherche le Hamas, c’est
10 Juin 2010 - 338 / 16
soutien de l’Occident contre Israël.
Erdogan a ainsi ravi le titre de
défenseur des Palestiniens à Mahmoud
Ahmadinejad. Erdogan, très habile-
ment joue les cartes de l’Irak et de
la Syrie pour que ces deux pays se
rapprochent d’elle plutôt que de l’Iran
qui les inquiète. La Turquie mesure
le déclin de l’Égypte et de l’Arabie
saoudite et se détache avantageuse-
ment de l’Iran.
L’AKP a abandonné le rôle de
médiation entre la Syrie et Israël. Elle
a fait volte face, et, de médiatrice, elle
se pose en alliée des Palestiniens et
surtout du Hamas.
La Turquie sort ainsi de l’ère Atatürk.
Il faut désormais qu’Israël repense
sa stratégie envers la Turquie. Le défi
sera difficile. Mais à ce jour Israël a
toujours fini par les surmonter.
qu’on lui permette librement de trans-
former Gaza en base iranienne. Tous
le savent. Est-ce cela que veulent les
Occidentaux, que veulent les États-
Unis : une avancée territoriale de
Téhéran jusqu’en Méditerranée orien-
tale ?
Est-ce cela que veut 1’Egypte, qui
vit sous la menace de la subversion
islamiste, au point d’avoir appliqué
sévèrement son propre blocus de
Gaza, pour se protéger de la peste qui
y sévit ?
Nous avons évoqué tout à l’heure
la progressive subversion du monde
civilisé par l’obscurantisme islamiste.
L’un des effets de cette conversion
progressive du monde libre au monde
de l’obscurantisme, est la délégitima-
tion universelle d’Israël. Elle est une
menace pour l’existence d’Israël,
comme 1’a été la délégitimation des
Juifs avant la shoah hitlérienne. Elle
est une menace pour l’univers civilisé,
qui ne s’en était pas aperçu en 1933,
et qui a payé le prix que l’on sait de
1939 à 1945.
Nous sommes revenus à 1933. Plus
que jamais, il faut tenter de montrer
au monde, dans son propre intérêt,
l’incontournable vérité de l’une
des lois de l’histoire : les Juifs sont
toujours les premières victimes des
périls qui menacent l’ensemble de
l’humanité.
(1) Ivan Rioufol : «Le monde libre, cible de la guerre
des mots», Le Figaro, 4 juin 2010, p. 15.
(2) «Triple fiasco pour les Israéliens», Le Monde, 2
juin 2010 p.1.
(3) Gilles Paris : «Un raid qui renforce l’ idée d’ un
Israël replié sur lui-même», Le Monde, 1 juin 2010,
p. 6.
(4) Alain Frachon : «Israël et la Turquie, la fin d’une
époque», Le Monde, 4 juin 2010, p. 20.
(5) Pierre Rousselin : «Un piège pour Israël et
Obama», Le Figaro, 2 juin 2010, p 15.
(6) Alexandre Adler : «Israël-Turquie : de l’alliance
au désamour», Le Figaro, 3 juin 2010.
(7) Nathalie Guibert : «Israël a-t-il agi en violation du
droit de la mer et des conventions sur le terrorisme
?», Le Monde, 3 juin 2010, p. 5.
(8) Adrien Jaulmes : «La population de Gaza paie
l’addition pour tout le monde», Le Figaro, 3 juin
2010, p.6
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L’immense travail d’Israël
Caroline Glick
La campagne mondiale
actuelle contre l’Etat juif est
la conséquence de trois dével-
oppements récents.
La férocité et la vitesse de
l’attaque internationale actu-
elle contre Israël ont laissé
le gouvernement hébété. Les
déclarations de nos dirigeants
sont marquées par la confusion.
Cette réaction est compréhen-
sible. Où qu’Israël se tourne, il
rencontre de l’hostilité.
La Turquie – qui une décennie
auparavant était l’allié régional
le plus important d’Israël – a
pris une position de pointe à
côté de l’Iran dans l’agression
islamiste mondiale contre l’Etat
juif. Sous la direction du prési-
dent Barack Obama, les USA
ont adopté la position interna-
tionale contre Israël. L’Irlande
– jamais bien intentionnée – se
tient désormais ouvertement
aux côtés du Hamas contre
Israël. Et comme le Premier
ministre Benyamin Netanyahou
le remarquait mercredi soir,
la Grande Bretagne, la France
et l’Allemagne et le reste des
démocraties occidentales, en
appelant Israël à mettre fin à
son blocus de Gaza contrôlé par
le Hamas, font effectivement
valoir qu’Israël devrait fournir à
l’Iran – qui contrôle le Hamas –
un port en Méditerranée.
Le reportage des fameux
commandos de marine, devenus
la proie d’une foule islamique
prête à les lyncher sur le pont du
bateau turc Mavi Marmara lundi
matin, fournit une comparaison
parfaite à l’humeur nationale.
Les commandos ont abordé le
navire armés de pistolets à pein-
ture, s’attendant à être accueillis
par des activistes humanitaires
hostiles mais non violents. A lieu
de cela, ils furent accueillis par
une foule meurtrière.  Recyp Erdogan a présidé à
De même, le public israélien
sent que quand nous faisons
notre maximum pour montrer
au monde nos intentions et notre
nature pacifiques, nous sommes
accueillis par une foule inter-
nationale prête à nous lyncher.
Plutôt que de nous écouter, le
monde nous fait taire avec une
propagande mensongère dans
tous les actes d’un théâtre poli-
tique.
Dans une situation où tout
paraît désespéré et futile, il est
important de prendre du recul
et d’envisager ce qui se tient
derrière l’agression. Ce n’est
qu’en comprenant ce qui arrive
que les dirigeants d’Israël seront
capables de formuler une stra-
tégie pour faire naviguer le pays
à travers les écueils actuels.
La campagne d’aujourd’hui
contre l’Etat juif est le produit
de trois développements
récents.  Le déclin relatif du
pouvoir arabe traditionnel par
rapport à la croissance des Etats
islamiques non arabes dont
l’Iran, le Pakistan et la Turquie ;
la montée concomitante de
l’incitation à l’antisémitisme
à travers le monde islamique  ;
et la diminution de la part des
liens américains avec ses alliés
en général et l’abandon des
USA de son soutien à Israël en
particulier.
Depuis la chute de l’Empire
Ottoman au cours de la Première
Guerre Mondiale, des Etats
arabes comme l’Egypte et
l’Arabie saoudite ont été les diri-
geants largement reconnus du
monde islamique. Au cours des
dernières années, leur pouvoir
s’est évanoui et il est mainte-
nant débordé par la croissance
d’Etats islamiques non arabes, le
Pakistan et l’Iran.  n’écartaient pas l’attaque contre
Le Pakistan – jusqu’à présent
le seul pays islamique doté d’un
arsenal nucléaire – est le foyer
du mouvement extrêmement
populaire, al Qaïda. Malgré sa
cachette nucléaire et jihadiste,
la capacité du Pakistan de mettre
en cause le pouvoir de gouver-
nements arabes est limitée. Sa
dépendance financière à l’égard
de l’Arabie saoudite, ses liens
stratégiques avec les USA et la
guerre actuelle entre son gouver-
nement et les Taliban/al Qaïda
ont ensemble rendu la Pakistan
– pour l’instant – incapable
d’entrer en concurrence avec le
monde arabe pour revêtir la cape
de la direction islamique.
Mais l’arsenal nucléaire du
Pakistan a contribué à mettre
l’Iran au bord de la domina-
tion régionale. Les aspirations
de longue date de l’Iran ne
sont devenues réalistes que
quand le Pakistan a partagé
ses technologies nucléaires et
balistiques avec la mollahcratie.
Le programme d’armes nuclé-
aires de l’Iran est le bâton
qu’il brandit maintenant pour
contraindre le monde arabe à se
plier à sa volonté.
L’Iran n’est cependant pas que
menaces et coercition. Il offre
aussi au monde arabe une carotte
attractive. Depuis l’invasion de
l’Irak par les USA et même avec
plus de force depuis la guerre de
2006 entre Israël et le Hezbollah,
l’Iran a pris la tête du combat
contre les grands ennemis du
monde arabe : les USA et Israël.
En 2006, les masses arabes
ont pris le parti de l’Iran alors
qu’Israël combattait son manda-
taire chiite   arabe au Liban, la
volonté du Hamas de servir de
mandataire à l’Iran a conféré à
l’Iran un contrôle total sur les
fronts les plus actifs contre les
maudits Juifs.
Depuis que le Parti Radical
Islamiste AKP s’est rendu
maître de la Turquie en 2003,
son dirigeant le Premier ministre
un profond lavage de cerveau
du Peuple turc. Selon des
données répétées de sondages,
la majorité des Turcs pensent
qu’Israël et l’Amérique sont
des nations diaboliques, meur-
trières, qui tuent des gens inno-
cents par amusement. Erdogan
a cultivé l’antisémitisme et
l’antiaméricanisme pour deux
raisons. D’abord, ce faisant, il
peut distraire l’attention de son
peuple des échecs économiques
de son gouvernement. Agité
d’une frénésie de haine, les
Turcs se rassemblent volontaire-
ment derrière leur dirigeant qui
les sauve des bêtes juives et
yankee.
Puis il y a l’objectif d’Erdogan
de réaffirmer la domination
régionale turque et de revendi-
quer la puissance perdue des
Ottomans comme dirigeants du
monde islamique. Sa décision en
2006 d’être le premier dirigeant
au monde  à accueillir les maîtres
terroristes du Hamas en visite
officielle, après leur victoire aux
élections palestiniennes, était
une tentative claire de la Turquie
de gagner en popularité dans les
www.israel-diaspora.info Le Lien
masses arabes. du Conseil de Sécurité de l’ONU répand dans le monde actuelle- En les mettant sur la défensive,
L’Iran et la Turquie compren- à une enquête indépendante sur ment.  Israël les forcera à consacrer
nent que s’attaquer à l’Etat juif l’incident du Mavi Marmara. Comme pour cette campagne, du temps à écarter les attaques
est la voie la plus rapide vers le Israël a justement rejeté une il est temps pour Israël de israéliennes et ainsi à consacrer
sommet du monde arabe. telle enquête, comprenant que lancer une contre-offensive. moins de temps pour entamer
Depuis des décennies, deux son objectif est de diminuer son Ses représentants à l’ONU de nouvelles agressions contre
choses ont limité l’éruption droit souverain à l’autodéfense. doivent exiger une enquête Israël.
de la haine des Juifs comme D’un autre côté, jeudi matin le sur le parrainage illégal par A Los Angeles mardi, une foule
force politique dans le monde ministre des affaires étrangères la Turquie de la flottille pro- de Musulmans arborant des
arabe. D’abord, la réputation Avigdor Lieberman a offert Hamas. Ils doivent soulever ces insignes appelant à la destruc-
d’Israël comme puissance qu’Israël mette en place sa protestations à chaque forum de tion d’Israël étaient rassem-
régionale a dissuadé les Etats propre enquête judiciaire et qu’il l’ONU et continuer de protester blés à proximité du consulat.
arabes de l’attaquer. Ensuite, la n’y avait aucune raison pour que jusqu’à leur rejet des réunions et Tandis qu’ils hurlaient ’Allahu
stratégie politique des USA au des enquêteurs internationaux y retourner, le jour suivant, pour Akhbar’, un jeune Juif seul,
Moyen-Orient de récompenser ne soient pas membres de la relancer leurs protestations. étudiant à l’université et portant
les Etats vivant en paix avec commission israélienne. Le ministre de la justice doit un drapeau israélien, apparut sur
Israël et d’éconduire ceux qui Cette idée est mal avisée pour émettre des mandats d’arrêt la scène. Soudain, les protesta-
deux raisons. D’abord de par internationaux contre les taires oublièrent qu’ils étaient
Israël comme une option moins sa nature même, une enquête organisateurs de la flottille et supposés manifester contre
attractive pour la plupart des judiciaire mettrait Israël dans les participants et préparer des l’Etat d’Israël et commencèrent
Etats musulmans. Les émules de la position du criminel sur la mises en examen contre eux de menacer ce Juif isolé qui
l’Iran et de la Syrie étaient punis défensive. Et ensuite, de par la pour être jugés devant des cours tenait tête fièrement et agitait le
pour leur soutien au terrorisme nature de l’attaque internationale israéliennes. Les ambassades drapeau israélien.
et leur refus de faire la paix contre Israël, aucun observateur
d’Israël à travers le monde Alors qu’ils confluaient autour
avec Israël Et puis, la montée international ne peut se voir doivent appeler les gouverne- de lui, un cordon de policiers
de la prééminence turque aux
confier un rôle d’investigation ments hôtes à mettre hors la loi se dirigea vers eux et entoura
USA dans les années 1990 était sur l’affaire du Marmara. les organisations impliquées le jeune Juif qui refusait de se
liée en grande partie à ses liens dans le mouvement de la flottille laisser intimider. S’adressant
Au contraire, Israël pour-
stratégiques avec Israël. La rait bénéficier d’une enquête de Gaza. aux journalistes, à l’évidence
réputation d’Israël comme puis- émus par son courage, le jeune
sance régionale a été diminuée intérieure sur les aspects opéra- Non, ces efforts israéliens ne
tionnels et diplomatiques de sa déclara  : «  Je suis sorti parce
par son retrait du Sud Liban en changeront aucun vote à l’ONU
prise en charge de la flottille dans aucun forum. Mais ils plac- que je voulais défendre Israël ».
2000, et ses performances plus Interrogé pour savoir s’il
que médiocres dans la guerre de turco - Hamas. C’est dans ces eront ces institutions totalement
domaines – plutôt que dans les corrompues sur la défensive. appartenait à quelque groupe, il
2006. répondit : « Juste le judaïsme et
domaines légaux – qu’Israël Depuis des décennies, Israël a
De même pour les USA, a échoué et doit apprendre les tenu pour acquis que l’ONU est Israël ».
dans les 18 mois après la prise
leçons de ses échecs. De plus, désespérément hostile et a laissé Le travail d’Israël est immense
de fonctions d’Obama, il a nommer une commission ferait les choses en l’état. La volonté et les risques ne peuvent être
fondamentalement restructuré
la politique étrangère des USA gagner du temps vis-à-vis de d’Israël de déclarer la défaite a plus grands. Mais notre cause
la campagne anti-Israël qui se enhardi les officiels de l’ONU. est grande et loin d’être perdue.
d’une manière qui récompense
les ennemis des USA aux
dépens des alliés des USA. Du
Honduras à la Colombie en
passant par la Grande Bretagne,
la Pologne, la Tchéquie, le Japon
et l’Inde jusqu’à Israël, l’Irak et
l’Afghanistan, Obama a traité
les alliés des USA avec mépris
et hostilité. Dans le même
temps, ses tentatives répétées
de caresses aux adversaires des
USA ont gratifié les dirigeants
en Iran, au Venezuela, en Russie
et d’autres pour leurs agressions.
Israël est bien sûr l’allié le
plus menacé des USA. Et le
traitement d’Israël par Obama
n’a été que mesquinerie et
danger. Guidé par sa vision
idéologique du monde qui argue
que le soutien des USA à Israël
est l’origine de l’animosité du
monde arabe et islamique à
l’égard des USA, Obama a mis
en avant une politique consistant
à punir Israël et à courtiser ses
pires ennemis, ce qui a radi-
calement modifié le calcul du
pouvoir islamique.
En cherchant à se concilier
l’Iran et la Syrie pour leur
comportement agressif et
en courtisant un régime turc
toujours plus agressif, Obama a
humilié l’Egypte et la Jordanie
qui ont signé des traités de
paix avec Israël. Ce faisant, il
a convaincu les Arabes que la
seule manière de conserver et
d’étendre leur pouvoir, c’est
d’attaquer Israël.
Cela nous ramène au dilemme
actuel d’Israël sur la façon de
répondre à la campagne interna-
tionale contre lui. Israël peut bien
sûr ne rien faire pour modifier la
puissance de la haine antijuive
dans le monde islamique. Il peut
aussi ne rien faire pour changer
le comportement de l’Amérique.
Aussi longtemps qu’Obama sera
président, on peut s’attendre à
ce que la politique étrangère des
USA persiste sur sa trajectoire
actuelle. C’est-à-dire, pour les
deux ans et demi à venir, que les
USA vont continuer de jouer un
rôle hostile et déstabilisant dans
la région.
Ce qui signifie qu’Israël doit
adopter une stratégie pour mini-
miser la capacité de lynchage
d’une foule internationale
s’approcher, et maximiser la
capacité d’Israël de la déstabi-
liser. Prenez par exemple l’appel
 Le Lien www.israel-diaspora.info 10 Juin 2010 - 338 / 18

Bon nes feu i l l e s

Asher le devin
Ami Bouganim, écrivain né au Maroc à Essaouira en 1951, s’est fait remarqué en 1982 – en particulier par
Le Lien – avec les Récits du Mellah. Il a depuis publié un roman, Le charmeur des mouettes, mais aussi de
nombreux essais, dont Walter Benjamin, Le rêve de vivre, et Tel-Aviv sans Répit. Il vient de publier Asher
le devin et autres contes de Fès chez Albin Michel. Ami Bouganim fait revivre avec tendresse et émotion,
parfois avec truculence, les souvenirs de la petite communauté juive de sa ville, désormais disparue. Nous
présentons aujourd’hui quelques «Bonnes feuilles» de son dernier livre.
Il était né muet et on le prit longtemps de se compromettre dans leurs séances de quiconque a posé sur toi le
pour un demeuré jusqu’au jour où on d’exorcisme, au cours desquelles ils mauvais œil :
lui découvrit une voix, qu’il répugnait entraient en transes, gesticulaient que ses yeux éclatent en grains de
à utiliser, et des pouvoirs surnaturels, dans tous les sens et s’infligeaient une couscous.
dont il n’était pas même conscient. Il riche gamme de violences, il répondait
habitait une ruelle étroite et hantée près : « C’est pour me déverrouiller les
du tribunal rabbinique, dans le quartier membres et m’ouvrir l’esprit. » En Quand c’était un grand bout qui
le plus ancien du mellah. Il n’était ni fait, les gnawas faisaient appel à lui lui restait au bout de cinq empans,
rabbin ni descendant de rabbins et quand ils soupçonnaient les démons c’était l’oeil d’une femme ; un petit
n’avait aucune prétention rabbinique. juifs - les redoutables sebtyin - d’être à bout, celui d’un homme. Contraire-
Il poussait l’humilité jusqu’à se lever l’origine de quelque mal. Asher passait ment aux autres guérisseurs, il ne toute sa gloire. De ses longues et régulières pérégri-
sur le passage des notables et, comme pour connaître mieux que quiconque crachait pas sur le châle ou le foulard - Je n’entends presque rien et, si nations dans les sphères supérieures,
il était né à Taza, que c’était par l’air musical - le rih - de Zaâtut, le et n’invitait pas leurs propriétaires à je ne t’entends pas, je ne peux me il revenait si rasséréné qu’il lui fallait
conséquent un Chleuh, il ne distinguait plus redoutable d’entre eux, qui se cracher dessus, il les embrassait et les convaincre de ta volonté de vivre et plusieurs jours pour s’accoutumer
pas les rabbins des bedeaux et baisait complaisait dans les immondices et donnait à embrasser. Puis il se drapait exercer mes pouvoirs. de nouveau au monde. Au reste, sa
la main des uns autant que des autres. abusait d’eau-de-vie, et pour orchestrer du châle ou se coiffait du foulard - Je veux guérir, vivre et non mourir, voix avait acquis à ses méditations un
Il avait pour habitude de «s’absenter» les séances censées le chasser. Quand avant d’en draper ou d’en coiffer ses pour voir la venue du Messie dans tel laconisme et ses gestes une telle
pour des jours entiers, son âme on persistait à lui reprocher ses incli- patients. Le châle ou le foulard étaient toute sa gloire !!! lenteur qu’il donnait l’impression de
s’envolant pour l’autre monde. Il ne nations pour la sorcellerie étrangère, enfin enterrés pour se débarrasser du - Ce n’est pas assez convaincant vivre au ralenti. Il ne servait à rien de
mangeait ni ne buvait. Il rêvait les yeux assimilée par les sages à de l’idolâtrie, mauvais oeil qu’ils avaient pris des puisque je ne sens pas mes pouvoirs. le presser, il avait l’éternité devant lui.
ouverts, les mains posées sur le cœur. il répondait : « Quand les gnawas malades. Quand on lui reprochait Tu peux prendre ton temps, te recueillir Entre deux phrases et entre deux mots.
C’était sa manière de consulter les incriminent les sebtyin, ce sont les d’embrasser les étoffes plutôt que de sur la tombe de ta mère et revenir me Souvent, il tardait tant à se prononcer
patriarches Abraham, Isaac, Jacob et Juifs qu’ils visent. Participer à leurs leur cracher dessus comme le voulait la voir demain. » qu’on s’écriait en désignant le patient :
Joseph, de même que ses ancêtres, avec lilas est une manière de lutter contre tradition, il rétorquait : « Le mauvais Le patient en venait à hurler comme « Asher ! le malheureux est en train de
lesquels il s’entretenait à longueur de l’antisémitisme. » oeil disparaît quand on l’étreint et non mourir! » Il prenait la plus traînante de
quand on lui crache dessus. » un forcené, et dans la cour, au mellah,
rêves. Pour certains, c’était un bahlala Il lui arrivait cependant, sous dans les cieux et sous terre, on savait ses voix pour répondre : « Si son destin
(1) qui avait des notions rudimentaires l’influence des hmadchas, d’assommer Tout le monde n’était pas d’accord est de mourir, il mourra. S’il a tenu
qu’untel, fils d’unetelle, souhaitait
de Kabbale; pour d’autres, la pauvre les plus jeunes de ses patients d’un avec lui. Il n’avait pas besoin de vraiment guérir. Assourdis par les cris jusque-là, il tiendra encore quelques
victime d’une variété particulièrement brusque et imprévisible coup de tête. convaincre, il ne cherchait pas les du patient, les démons désertaient leur heures. »
maligne du haut mal. Sans plus. Quand ils s’en remettaient, ils avaient clients. En général, ils ne venaient victime. Asher était d’autant plus respecté
Mais à mesure que les années troqué leurs maux d’estomac contre le trouver que lorsque ses nombreux Asher n’était pas contrariant avec qu’il dépouillait quantité de revues de
passaient, ses pouvoirs ne cessaient de légères migraines qui disparais- concurrents avaient lamentablement ses clients. Il commençait par leur médecin en français et en anglais de la
de croître et d’étonner. Dans les saient au bout de quelques heures. Il échoué. C’est dire qu’il n’était pas en demander en quel traitement ils première à la dernière page. Pourtant,
années 1920, il passait pour un guéri- lui arrivait également, sous l’influence manque de patients. Il vivait du reste croyaient le plus et il les traitait selon il n’avait été qu’à l’école rabbinique
sseur hors pair, le plus grand dans des gnawas, de tirer l’oreille du patient pauvrement des dons qu’on lui laissait leurs voeux sans s’intéresser à leurs et on ne l’avait jamais entendu parler
l’histoire de la communauté juive pour lui arracher le cri auquel il et encore attendait-on de guérir totale- raisons. À la longue, il en était venu à une autre langue que l’arabe. Il n’en
de Fès. Il guérissait par la salive, par reconnaissait le démon qui l’habitait. ment pour lui régler ses honoraires et croire à tous les remèdes. Aux vertus consacrait pas moins les premières
l’urine et par l’hypnose. Il prescrivait Il prescrivait alors les numéros des seulement quand, entraîné de nouveau des herbes et à celles des aiguilles. heures de la journée à étudier ses
des pèlerinages, des réclusions et des Psaumes à ânonner, du matin au soir dans le roulis de la vie, on n’oubliait Aux incantations des hmadchas et aux revues, à les décortiquer et, selon ses
méditations. Il préparait des amulettes et du soir au matin, à sourde et haute pas ses soins. exorcismes des gnawas. Aux queues proches, à les apprendre par coeur.
personnalisées qu’il glissait dans de voix, jusqu’à la guérison. Plus tard, Asher était intimement convaincu Quand il les recevait par la poste, il
de lézard et aux oeufs de tortue. Aux
minuscules cadres et qu’il recomman- quand il serait à Paris, il se risquerait qu’il n’était pas un mal contre lequel pilules des médecins et aux gélules entrait en transes intellectuelles. Il était
dait de porter autour du cou. Il préten- d’ailleurs à comparer le tirage de la volonté se révélait impuissante. Elle des pharmaciens. Aux bougies des si excité qu’on éclatait de rire autour
dait que la meilleure manière de se l’oreille des gnawas au toucher rectal terrassait les virus et les microbes, rabbins et aux hosties des curés. Aux de lui : « Ce ne sont que des revues
débarrasser de ses démons était encore des urologues. détruisait les cellules cancéreuses,
pèlerinages sur les tombeaux des des nations, elles ne recèlent que
de bâiller et il avait mis au point une Surtout, il n’avait pas son pareil régulait les battements de coeur, saints et aux séjours en montagne. leurs sottises. » Il s’extasiait : « Oui,
méthode imparable pour les chasser. pour pratiquer le célèbre mesurage à normalisait la circulation du sang. Aux senteurs du bois d’aloès dans les mais quelles sottises ! Elles traitent de
Sitôt qu’il en décelait sur un patient, il l’empan. Sa méthode tranchait avec Seulement, il ne savait trop comment braises et à celles du bois de santal la vie et de la mort ! » Quand on lui
réunissait au cimetière un quorum de celle des autres. Il avait pour habitude communiquer sa conviction aux dans les encensoirs. Il était même demandait comment il lisait ses revues
dix hommes et un double quorum de de mesurer le châle de prière du patient patients et il en était réduit à cultiver partisan de la tournée des assiettes de sans connaître la langue : « Ce ne sont
femmes, séparés les uns des autres par ou le foulard de la patiente en marmon- leur volonté de guérison par des tech- raisins secs dans les synagogues. Selon pas les dictionnaires qui manquent. De
un rideau, plaçait le patient en face de nant la formule rituelle : niques qui n’étaient ni plus ni moins
cette pratique, l’assiette circulait entre plus, je ne les récite pas, je me contente
lui, sortait le légendaire livre qu’il avait légitimes que celles des meilleurs
Dieu d’Abraham ! Dieu d’Isaac ! les fidèles qui en détournaient le regard de les lire. »
dans sa capuche ou dans une poche médecins au monde. Il se faisait passer
Dieu de Jacob ! de dégoût ou passaient un raisin sur Pourtant, leur lecture lui arrachait
intérieure de sa djellaba et dont nul ne pour sourd pour leur soutirer une
Par la semence de Joseph le saint les lèvres avant de simuler prestement plus de hochements de tête que
savait de quoi il traitait, se plongeait déclaration, enracinée dans leur âme, son crachat. Les raisins étaient délayés
dans sa lecture et attendait patiemment qui n’a jamais connu selon laquelle ils souhaitaient véri- d’expressions d’émerveillement. Il ne
dans de l’eau et on donnait la décoction saisissait pas comment on ne compre-
que le public bâille en choeur. Les le mauvais oeil, tablement vivre pour voir la venue du à boire au malade. Pour Asher, tout
séances pouvaient durer des heures, ni ne l’a vu. Messie. Sitôt que le patient s’ouvrait de nait pas ce qui tombait sous le sens :
était susceptible de guérir du moment
voire des jours, et il n’était pas rare sa volonté de guérir, il reprochait : «Je qu’on croyait au remède choisi — et
s’il était une maladie, ce ne pouvait
Oeil du voisin et de la voisine, n’ai pas entendu, veux-tu répéter? » être que de l’âme, et toutes les plaies
qu’un des participants succombe de celui qui habite la léproserie. la prière davantage qu’autre chose. Il
d’ennui... au mauvais oeil. Le malheureux réitérait sa déclara- n’était pas de charlatans, il n’était que physiques n’étaient qu’autant de
Oeil du Berbère et de la Berbère, tion d’une voix encore plus puissante : séquelles de ses purulences.
En outre, Asher connaissait les des rebouteux. Les médecins étaient
thérapies des confréries religieuses de celui en quête de postérité « Plus fort, l’encourageait-il, plus des rebouteux, les pharmaciens des (1) Un illuminé plus inoffensif que dangereux.
de la ville et il lui arrivait de parti- qui entre avec son bâton fort ! guérisseurs. Lui-même n’était qu’un
(2). Confréries religieuses participant de la
mouvance soufie maghrébine et se livrant régu-
ciper aux hadras des hmadchas et des et sort avec son vêtement. - Je veux guérir, vivre et non mourir, rebouteux et sa supériorité lui venait lièrement à des séances d’exorcisme (hadras)
gnawas (2). Quand on lui reprochait L’oeil de ton père et l’oeil de ta mère, pour voir la venue du Messie dans de ce qu’il le savait. Sans plus. pour certaines en vue de chasser les démons.
10 Juin 2010 - 338 / 19 www.israel-diaspora.info Le Lien
Archives

Technique de l’antisémitisme
Cet article de R.N. Cohen-Tanugi est tiré des archives du Lien de janvier 1983, dans le contexte de l’hystérie antisioniste lors de la première
guerre du Liban, très proche de celle que provoque le Hamas à Gaza. 27 ans après, nous retrouvons la même haine antisémite et antisioniste,
les mêmes mots, la même propagande, la même technique…
Il est facile de débusquer l’antisémitisme
dans le discours antisioniste ou anti-israélien :
il existe une technique de l’antisémitisme qui
le trahit.
La récente campagne anti-israélienne s’est
coulée dans le moule de l’antisémitisme dont
elle a épousé le schéma.
L’étude comparative de l’antijudaïsme chré-
tien et de l’antisémitisme nazi permet de décou-
vrir un aspect, à notre connaissance inaperçu à
ce jour, de l’antisémitisme. Il y a une structure
commune à tout discours antisémite, une tech-
nique de l’antisémitisme, évidente dès qu’on
en a saisi le mécanisme. Elle se développe en
trois étapes, identifiables dans l’antijudaïsme
chrétien ainsi que dans l’antisémitisme nazi ou
la récente campagne anti-israélienne.
La première consiste à métamorphoser le Juif
en monstre, la seconde à créer un phénomène
collectif de rejet, enfin, le monstre identifié,
transformé en repoussoir et rejeté, est anéanti.
Avec la bonne conscience de ceux qui sont
convaincus de faire oeuvre utile...
Un monstre fabriqué
Ainsi a procédé l’antijudaïsme chrétien qui,
à partir de Saint Jean Chrysostome, transfigure
le Juif en monstre en falsifiant l’histoire et en
défigurant les Écritures : peuple rebelle, charnel,
serviteurs d’un Dieu jaloux et vengeur, obéis-
sant à l’impitoyable loi du talion, fanatique,
cruel, persévérant aveuglément dans l’erreur,
d’une intelligence mise au service exclusif
du mal, enfin et surtout déicide. Les textes
chrétiens du premier millénaire fourmillent de
textes comme celui-ci, signé de Grégoire de
Nysse : «Meurtriers du Seigneur, assassins de
prophètes, rebelles et haineux envers Dieu, ils
outragent la Loi, résistent à la grâce, répudient
la Loi de leurs pères, comparses du Diable,
race de vipères, délateurs, calomniateurs,
obscurs du cerveau, levain pharisaïque, Sanhé-
drin de démons, maudits, exécrables, lapideurs,
ennemis de tout ce qui est beau».
Toute cette entreprise d’avilissement a été
largement dénoncée et réfutée par l’historien
Jules Isaac (L’enseignement du mépris, la
genèse de l’antisémitisme, Jésus et Israël,
etc.) ainsi que par de nombreux chrétiens
comme Marcel Simon, qui reconnaît que
«l’antisémitisme chrétien poursuit un but très
précis : rendre les Juifs odieux.»(Verus Israël,
p. 263).
Le procédé sera repris avec succès par Hitler :
«Il est et demeure le parasite type, l’écornifleur
qui tel un bacille nuisible s’étend toujours plus
loin.., l’effet produit par sa présence est celui
des plantes parasites : là où il se fixe, le peuple
qui l’accueille s’éteint.., c’est une véritable
sangsue qui se fixe au corps du malheureux
peuple... les Juifs de Cour (sont les) monstres
qui torturent le bon peuple et le poussent
au désespoir... il ne recule devant rien et sa
vilénie est tellement gigantesque qu’il ne faut
s’étonner si dans l’imagination de notre peuple,
la personnification du Diable comme symbole
de tout ce qui est mal, prend la forme du Juif...»
On ne finirait pas de citer tout le chapitre
XI, «Le peuple et la race» de Mein Kampf .
Ayant enfin conquis le pouvoir, Hitler n’aura
de cesse que de rendre populaire cette image
monstrueuse du Juif.
Le rejet
Ainsi accréditée l’idée que le Juif est un
monstre, on passe à la deuxième phase, le rejet
hors de la société qu’il est censé pervertir par
sa présence.
La christianisation de l’Empire Romain en
l’an 325 va rendre possible l’entreprise grâce
aux lois de Constantin, au code Théodose, et
au code Justinien : bannissement des contacts
entre Juifs et Chrétiens, discrimination sociale,
religieuse, politique et économique. Pendant
deux siècles, presque chaque année voit publiée
une nouvelle loi destinée à écarter «la secte
bestiale et impie au nom repoussant et ignoble
qui pollue tout ce qu’elle touche.»
Le système aboutira en Europe à «l’apartheid»:
mise à l’écart dans des quartiers réservés (les
ghettos), signes distinctifs individuels, (rouelle,
chapeau pointu, vêtements jaunes, etc.).
Le nazisme suivra la même voie : suppression
de l’exercice des droits fondamentaux, mesures
interdisant tout contact entre Aryens et Juifs,
marquage des lieux habités ou tenus par des
Juifs, port individuel de l’étoile jaune, bouclage
du ghetto de Varsovie, camps de concentration.
L’extermination
Zelewsky exprima, on ne peut plus clairement, Les font-ils prisonniers ? Simple retard : ils
la séquence logique qui mène à l’extermination «vont» être massacrés.
Le monstre dénoncé, identifié, rejeté, il reste à : «Si vous prêchez pendant 10 longues années
en débarrasser l’humanité en l’exterminant. Ils sont toujours vivants? C’est que la victime
que les Juifs sont des sous-hommes, ils a simplement changé : le «massacre des Inno-
Ce fut l’un des objectifs des Croisades, trop s’ensuivra logiquement qu’on acceptera comme cents» (cf. Hérode) aura lieu à Beyrouth. D’un
souvent passé sous silence par bien des manuels un phénomène naturel le fait de tuer des millions
d’histoire. jour à l’autre, d’heure en heure, la télévision
de ces êtres humains. De Mein Kampf, le chemin annonce l’imminence de l’assaut final et du
A l’appel enflammé de l’Abbé de Cluny qui conduit directement aux fournaises d’Auschwitz carnage. Nouveau rebondissement: les feddayin
rappelle que la race des infidèles est dans nos et aux chambres à gaz de Maï Danek». s’embarquent librement pour l’exil. C’est
murs et non seulement en Terre Sainte, les
Croisés «massacrèrent le peuple des Juifs de la «maintenant» que les Israéliens vont couler les
Le monstre israélien bateaux-: il faut les escorter à bon port. Enfin
manière la plus inhumaine, disant que c’était là
le commencement de leur expédition et de leur lassés de tenir en haleine le public, les Israé-
liens vont accomplir «ce qui était écrit» : c’est
service contre les ennemis de la foi chrétienne» La récente campagne anti-israélienne
(Albert d’Aix). «Tandis qu’on conduisait les (1982-1983) s’est coulée dans le moule de Sabra et Chatila. Mais l’histoire n’en finit pas
de bégayer: pas un Israélien n’a pris part au
pèlerins à travers les villes du Main et du l’antisémitisme dont elle a épousé le schéma.
massacre, perpétré par des... chrétiens. C’est
Danube, soit ils détruisaient la race exécrable La première étape a consisté à accréditer l’idée
des Juifs partout où ils se trouvaient, soit ils les que l’Etat d’Israël était un monstre. Un député que l’histoire des Juifs est un éternel retour,
contraignaient à entrer dans le sein de l’Eglise» anglais a déclaré sans fard pendant la guerre du un inexorable destin. Ils n’avaient pas non
(Eckhard, moine allemand). Liban que l’État d’Israël était le.Frankenstein plus tué Jésus. Ce sont les Romains qui s’en
L’Inquisition d’Espagne, les pogroms de des nations. Il est difficile d’être plus clair. étaient chargés. Le crime des Juifs est d’avoir
Russie poursuivront la tâche de «purification» Hier le peuple déicide, aujourd’hui l’État été «témoins» impassibles du martyre : ce sont
du monde chrétien d’Europe. génocidaire. A peine l’offensive du Liban eux les déicides. De même à Chatila: témoins du
Quelques siècles plus tard, au procès de commencée, on accuse Israël de nourrir le massacre, ils sont donc coupables de génocide !
Nuremberg, un général S.S., Von Den Bach projet d’exterminer les Palestiniens. CQFD

Haine des Nations et lumière des Nations

Suite de la page 15
Alors que faire devant cette haine universelle,
partagée par la dite "communauté des Nations".
Se justifier ? Se défendre ? Toutes les stratégies
défensives seront contre-productives car se
défendre c'est déjà être suspecté d'être coupable.
La seule solution qui soit compatible avec notre
identité, notre vision de monde juive, est tout
simplement de continuer à déranger, et encore
plus, car, à terme, seules la vérité et la justice
gagnent.
Il faut mettre nos adversaires à l'épreuve
du miroir. Voilà qui vous êtes et ce que vous
faites : vous soutenez le Hamas qui est une
dictature islamiste anti-occidentale, terroriste,
anti-laïque, anti-féministe; vous défendez une
bande aux ordres des mollahs et de la Syrie qui
satellise et martyrise le Liban; vous soutenez
une entité qui impose par la force et la violence
son pouvoir sur les Palestiniens eux-mêmes; en
fait vous les détestez mais vous détestez encore
plus les Juifs, vous ne supportez que les Juifs se
soient libérés enfin de l'esclavage et des humili-
ations que vous leur avez fait subir; vous êtes de
plus jaloux des étonnantes réalisations de l'État
juif…
Vous avez tout à fait raison de nous haïr car
vous aimez tout ce que nous détestons et vous
détestez tout ce que nous aimons… La vérité
et la justice sont avec nous, le mensonge, la
propagande et la falsification sont en vous.
Vous comptez sur le nombre mais ce n'est pas le
nombre qui fait la vérité.
Nous avons une "hasbara", un organisme
chargé d'expliquer. Mais ce n'est pas de cela dont
nous avons besoin, c'est d'interpeller Messieurs
Sarkozy, Fillon, Kouchner, et tout l'Occident
qui ont condamné l'intervention israélienne
avant de connaître les faits, avant d'avoir vu
les images du lynchage des soldats, avant de
s'être renseigné sur les agresseurs turcs que le
juge Bruguière avait accusé de terroristes dela
mouvance d'al-Qaîda. Décidément vous n'avez
honte de rien. La vérité est que vous léchez les
bottes des islamistes, que vous courez derrière
le pétrole iranien, que vous honorez au 14 juillet
Bashar el Assad, le tueur en série qui a fait
main basse sur le Liban en exécutant sauvage-
ment tous les opposants. La Syrie a assassiné
l'ambassadeur Louis Delamarre et organisé des
actes terroristes sanglants dans Paris. La vérité
c'est que vous croyez que l'intérêt prime tout.
Mais comme l'a dit Lénine "l'Occident est prêt
à vendre tout même la corde pour le pendre".
C''est ce qui arrivera si, par malheur pour vous,
les mollahs, le Hamas, la Syrie vous tiennent un
jour à leur merci.
Vous croyez que vous êtes nombreux et forts
et que nous ne sommes que "le moindre des
peuples" (Deut. 7,7) et le plus petit État du
monde. Rappelez vous Paul Valéry : "Nous,
civilisations, savons désormais que nous
sommes mortelles". C'est vrai, mais la civili-
sation juive, elle, transcende les civilisations.
Le Pharaon Menerptah gravait sur la pierre,
"Israël est vaincu", Titus érigeait une colonne à
la défaite des Juifs et de la Judée. Menerptah,
Titus où est votre victoire ? Israël est toujours là
sur cette même terre, sur sa terre.
Les Juifs sont physiquement faibles mais leur
force est la foi en la justice et en la vérité. Vous
pouvez gagner des batailles sur les Juifs mais
vous ne gagnerez pas la guerre. Car la vision
juive a l'éternité devant elle.
 Le Lien
La Maison de la lithographie
et de la sérigraphie à Jérusalem
Shoshana Saskia Cohen-Tanugi
Au cœur de Jérusalem, située
rue des Tribus d’Israël, à l’angle
de la rue des Prophètes, se trouve
une ancienne bâtisse ottomane en
pierres de Jérusalem. Ornée d’un
escalier de fer, elle surplombe
la rue sur deux étages. A trois
minutes au Sud, elle voisine le
quartier arabe, un peu plus à
l’Est, les églises catholiques la
surplombent; au Nord les familles
religieuses Hahédites longent ses
murs pour rentrer chez eux. Elle
est à la base des trois religions.
Cette bâtisse s’affirme, depuis
1974, comme lieu de compa-
gnonnage des créateurs, lithogra-
phes, artistes du livre et maîtres
de l’encre et du crayon. Elle
ne propose pas d’exposition
conventionnelle de chevalet. Elle
présente des œuvres en éditions
limitées. Le premier étage est
réservé aux ateliers de lithogra-
phie, de sérigraphie et d’édition.
Les artistes peuvent venir y
préparer leurs œuvres, mais aussi
y donner des cours ou proposer des
stages professionnels instruisant
les élèves de la ville, aux différ-
entes techniques de l’impression,
de la création du livre d’art, de
la sérigraphie en série limitée.
Les œuvres sont signées par les
Les Pianos d’Art à Tel Aviv
Sh. Saskia Cohen-Tanugi
Instrument musical et Art
La tradition antique des instru-
ments musicaux richement décorés
remonte au troisième millénaire
– vers 2600 avant notre ère. Les
harpes décorées d’or et de mosa-
ïques, trouvées par les fouilles
Woolley, dans les sépultures
royales d’Ur en 1927, révèlent
un sens esthétique d’une qualité
exceptionnelle.
La reine Shub-ad, épouse du
roi A bar Gi, de la dynastie d’Ur
en Chaldée, possède une harpe
«ornée d’une merveilleuse tête de
taureau en or, les yeux, la barbe,
le bout des cornes en lapis-lazuli.»
Cette harpe était près d’elle durant
5000 ans. Woolley définit la harpe
ornée, comme un trait caractéris-
tique de l’ancienne Mésopotamie.
«Pas moins de quatre harpes-lyres
ont été trouvées. L’une à deux
montants incrustés de coquilles de
lapis lazulis, galons d’or, l’autre est
revêtue d’argent, une lyre porte une
tête de cerf, en ronde bosse.
Suivant la forme de la caisse de
résonance, les têtes des animaux
représenteraient, la basse, pour le
taureau, le ténor, pour le cerf, ou le
contralto.»
Les harpes, les clavecins peints
du XVIIe siècle, ou les pianos d’art
en bois précieux du facteur Gabriel
Gaveau font partis de la grande
artistes, les livres sont décorés à
la main. Certaines œuvres font
partie des collections des Musées
Nationaux. Des stages sur 12
semaines, en leçon de trois heures
l’après midi, permettent une véri-
table formation professionnelle. A
l’étage supérieur, la galerie reçoit
les expositions temporaires. Le
choix des expositions est toujours
lié à Israël, au Proche Orient,
aux trois religions, ou à la ville
de Jérusalem. L’atelier s’ouvre
régulièrement aux conférences
philosophiques, culturelles, aux
lectures, aux séminaires, aux
rencontres littéraires. Une biblio-
thèque privée riche de livres rares
présente certaines des éditions à
tirage limitées.
Exemples de la création
contemporaine au Proche-Orient,
les livres d’Helena Markson,
d’Igal Tumarkin, d’Hilla Lulu
Lin, les boites-dessins de Zvi
Tolkovsky, les livres-poèmes de
Sharon Poliakine, permettent de
situer la création contemporaine
dans la tradition cohérente de
tradition du patrimoine musical
considéré comme support d’un
langage esthétique aussi bien sonore
que visuel.
L’instrument de musique est
symbole de royauté: La harpe du roi
David symbolise actuellement en
Israël, le prix décerné pour honorer
l’excellence du patrimoine artistique
contemporain.
Les Pianos d’Art
Une galerie de Tel Aviv, suivant la
tradition, propose à plusieurs artistes
israéliens de travailler au décor de
piano de concert. Yamaha reçoit
un hommage signé par Michèle
Belin. Le travail de l’artiste s’est
concentré avec intelligence, sur une
présentation figurative des scénettes
www.israel-diaspora.info
l’histoire et de l’art de la région.
Les conflits, la guerre, l’histoire
locale, la pensée religieuse se
retrouvent dans les œuvres des
artistes, explicitement, ou d’une
manière, plus discrète. Mais ainsi
que le note Elie Faure, quand il
parle de la relation entre Derain
et la guerre : «André Derain, a
fait 7 ans de « service militaire «
et quatre ans de guerre - le tout
comme simple soldat. Derain n’a
pas fait de croquis de guerre. Je
dis : pas un. Il a fait la guerre. Il
n’a pas travaillé de son métier
de peintre, pendant la guerre. Il
a fait son métier de guerrier. Il
a couché dans la boue, il a vu
des hommes souffrir, il a vu des
hommes mourir. Je sais qu’il a
beaucoup moins souffert de sa
misère et de l’horreur que de se
dire: «Cette guerre ne finira pas,
je ne peindrais plus jamais. Je
sais qu’il a eu peur. Je sais que
s’il avait pu fuir, comme le fit
jadis Cézanne, il l’aurait fait…
D’autres ont peint tout le temps
de la guerre, qui ne peignaient
des principaux opéras de Mozart.
Le requiem est présenté au dessus
du pied gauche du piano, dans une
laque sombre et grise. Don Juan
fait face au Commandeur, La Flute
enchantée, L’enlèvement au Sérail,
Le Mariage de Figaro où comtesse,
comte, Suzanne, et Figaro se retrou-
vent dans le merveilleux quatuor
final, sont abordées comme autant
de petites œuvres sur la laque noire.
Dans une finesse de miniature, le
couple Mozart/Constance déambule
entre les arbres de Vienne. Mozart et
sa sœur sont représentés au dessus
du pied droit orné d’un soleil. Le
coffre du piano reçoit des partitions
sépia et lorsqu’il s’ouvre, le visage
en reflet de Mozart signe les cordes
croisées du cadre. Parfait pour le
travail magnifique de Yamaha. On
aimerait y entendre les partitions
pas mieux qu’avant. Lui n’a pas
peint. Mais la guerre lui a fait
faire des découvertes dans la
peinture. Parce qu’elle lui a fait
faire des découvertes en lui.» (1)
En poussant la porte de l’étage,
de la galerie, on se souviendra
certainement de l’émotion
ressentie devant la force simple
des œuvres. Cette sensation d’être
face à quelque chose de vrai-
ment élémentaire de Jérusalem.
Une idée de quelque chose de
moderne, de langage totalement
contemporain et pourtant de déjà
figé par le temps. Une certaine
idée de la ville est contenue dans
les œuvres des artistes de cette
ville.
Une exposition vient de finir,
elle présentait les œuvres de 10
artistes - un miniane - qui choi-
sirent 10 poètes pour illustrer
Jérusalem. Une autre, s’ouvre
dans quelques jours. Un temps à
la galerie à l’étage, un autre temps
au rez-de-chaussée, aux côtés des
presses, ou de la grande table de
bois, salle à manger collective,
accompagnant les voix des person-
nages reproduits sur le bois de
l’instrument. Le second piano fait
partie du choix classique de l’Ecole
de Vienne au début du XXe. Il est
orné magnifiquement d’une repro-
duction de très haute qualité de
Klimt. De la dorure claire, à l’effort
du peintre, de prendre en un seul
geste l’œuvre de Klimt et la forme
de l’instrument de musique, nait une
somptueuse présence. L’or, l’ocre,
le tendre vert amande du Klimt,
magnifient la qualité déjà excep-
tionnelle de l’instrument. Voici une
œuvre sur lequel il doit faire bon
entendre l’unique sonate pour piano
d’Alban Berg.
1) Leonard Woolley, Ur en
Chaldée, Payot, Paris, p. 55
10 Juin 2010 - 338 / 20
permettent de remettre en place
la foi en une vie artistique riche,
pleine et épanouie, dans la Jéru-
salem moderne de ce début du
XXIe siècle.
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(1) Elie Faure, Histoire de l’art
– Art Moderne, Édition Denoël,
988; p, 488
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La galerie Moses Bija de Tel Aviv
s’est spécialisée avec bonheur, dans
la commande d’œuvres sur instru-
ments de musique, ou sur meubles et
bois peints. Une tradition à proposer
aux Conservatoires, aux musées,
et à populariser, peut être par
l’intermédiaire d’un des producteurs
issus de la révolution imposée par
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 10 Juin 2010 - 134 / 21 Analyse

du blocus permettrait aux navires la Turquie et du Hamas qui doivent

affrétés par l’Iran, le Hezbollah ou la
Turquie de venir impunément livrer
Jacques Kupfer
des armes les plus sophistiquées aux
assassins du Hamas.
Il est vrai qu’en Europe, les musul-
mans n’ont nul besoin de prendre
le pouvoir par les armes puisque la
démocratie européenne et l’esprit de
Analyse Munich leur permettent de marquer
des points incessants.
désormais craindre de se retrouver
face à un uniforme de Tsahal.
La crainte est de voir les « politiques
» gaspiller cette victoire militaire
obtenue dans des conditions difficiles
et redoubler de mièvrerie mielleuse
pour déplorer les « tragiques » pertes
de vie chez l’ennemi. Un agresseur ne
doit bénéficier d’aucune pitié et ne pas
pouvoir jouer sur le complexe chro-
nique de culpabilité que développe la

Surtout … pas d’excuses

UNE PROVOCATION classe intellectuelle israélienne.

Sachant qu’ils ne parviendraient pas BRAVO TSAHAL

La flottille de bateaux qui préten-
dait arriver à Gaza et briser le «
blocus » a été stoppée. Bien sur, le
prix est élevé. Des soldats israéliens
ont été blessés car ils n’ont tiré sur
leurs agresseurs que lorsque leur vie
fut mise en danger. Les instructions
devraient être de tirer avant qu’un
danger mortel ne se profile et éviter
ainsi tout risque inconsidéré pour nos
combattants.
La seule erreur de notre prise
de contrôle de cette flotte a été
l’influence des analystes de gauche
qui ont déclaré à nos soldats qu’ils
auront à faire face à des activistes «
humanitaires » et des militants « de
la paix ». Là où se rassemblent des
arabes et des musulmans, il faut
s’attendre à la violence, à l’incitation
à la haine et au combat.
La prochaine flottille des « briseurs
de blocus » doit être arrêtée avec tous
les moyens militaires qui ne mettront
en danger ni la vie ni la santé de nos
soldats. Il faut l’annoncer clairement
aujourd’hui pour donner à réfléchir
aux terroristes et pour ne pas avoir à
s’expliquer demain.
Les passagers de ces navires ne
sont pas des civils innocents et les
députés qui les accompagnent ne
sont pas de simples spectateurs. Ils
sont soit des « idiots utiles » pour le
terrorisme musulman et arabe soit des La Turquie, postulante à l’entrée
antisémites forcenés. dans l’Union Européenne, est l’alliée
Le mythe stupide d’un besoin affichée de l’Iran et l’ennemi déter-
humanitaire pour Gaza a décidément miné d’Israël. Erdogan, le premier
la vie dure. Les chômeurs et SDF de ministre turc, s’affiche volontiers
France sont bien plus mal lotis que les avec un Chavez et avec tout ce que
arabes de Gaza à qui le monde entier l’Occident compte d’ennemis. La
envoie des fortunes considérables qui télévision turque a projeté des feuil-
auraient permis à tout autre peuple, letons antisémites qui dépeignent
non parasite, de sortir de la misère en les soldats israéliens comme des
Afrique ou en Asie. Gaza n’est que assassins d’enfants. L’exemple vient
le centre d’un horrible racket qui fait d’Erdogan lui-même qui répète à
trembler les gouvernants européens et qui veut l’entendre qu’Israël est un
exploite la connivence d’Obama avec Etat terroriste sans nulle légitimité.
un Islam djihadiste. C’est d’ailleurs ce même individu
qui déclarait que le Mont du Temple
LA TURQUIE à Jérusalem et le Tombeau des Patri-
arches à Hébron n’avaient aucun
rapport avec le peuple juif!
Le navire « amiral » de cette armada
antisémite venait de Turquie. Cette Les navires de cette flottille trans-
portaient des personnes peu intéres-
Turquie qu’Ata Turc avait sorti
de l’illettrisme et de l’inculture, a sées par l’aide humanitaire. Ils ont
replongé dans l’Islam. Force est de refusé à maintes reprises l’offre
constater que là où prolifère l’Islam, généreuse, beaucoup trop généreuse,
pousse la barbarie, la lutte contre la des autorités israéliennes de trans-
civilisation et les libertés. La Turquie férer à partir d’un port israélien les
denrées vers Gaza.
d’Erdogan ou l’Iran des mollahs ou
le Liban du Hezbollah plongent dans Il est également évident pour tout
cerveau normalement constitué
les ténèbres barbares qu’y a engendré
l’idéologie politique de l’Islam. Ces qu’Israël ne doit pas lever le blocus
pays qui étaient proches de l’Occident de Gaza. Les tunnels servent déjà à
de la culture européenne sont tombés accumuler des armes, des missiles,
sous la coupe de dictatures islamiques des explosifs et des éléments
étouffant toutes lumières. d’infrastructure militaire. La fin
à débarquer à Gaza et sachant que
leur « aide humanitaire » pouvait être
acheminée légalement par Israël, les
passagers de ces navires ne visaient
pas une action de paix mais simple-
ment une provocation à retentisse-
ment mondial.
Il suffit d’ailleurs de regarder les
images de ces « pacifistes humani-
taires » chanter avec hystérie des
chants islamiques célébrant le
massacre par Mahomet des derniers
juifs vivant en Arabie pour s’en
convaincre. Ces « humanitaires »
promettaient le même sort à tous les
Juifs et se vantaient d’être victorieux
en mourant en martyrs au combat. Ce
ne serait pas « humanitaire » de les
priver de la réalisation de ce rêve!
L’agression contre les soldats
israéliens avait été programmée et
préméditée. Les armes trouvées sur
le bateau correspondent parfaitement
à la notion « humanitaire » en vigueur
chez les arabes. L’accueil des soldats
de la marine juive était destiné à tuer
et à lyncher.
Ce n’est qu’une bataille dans la
guerre que nous livrons et il faut la
conclure par la victoire de l’armée.
L’opération militaire est un succès
et les commandos israéliens ont
parfaitement rempli leur mission.
La terreur doit changer de camp et
ce sont les suppôts islamiques de
Les manifestations des milliers de
musulmans à travers le monde et
de leurs acolytes rouges et verts ne
doivent pas nous impressionner. Ils
doivent surtout inquiéter le dernier
carré d’européens lucides qui
souhaiteraient défendre les fonde-
ments d’une société occidentale
judéo-chrétienne. Ce déferlement des
hordes arabes et musulmanes dans le
centre des grandes villes européennes
présage ce qui attend les européens,
futurs dhimmi de la colonisation
arabe.
Israël et le peuple juif sont les
premières cibles car ils sont le seul
rempart face à la déferlante musul-
mane. Ces responsables politiques
qui se sont empressé de condamner
Israël sans attendre de connaître les
faits seront les premiers à payer le
prix de leur lâcheté et de leur bêtise.
Confronté à des régimes munichois
dans le monde dit « libre », notre
gouvernement israélien a pris la
bonne décision pour la défense de la
souveraineté juive.
Alors un immense Bravo pour les
courageux commandos de Tsahal et
un avertissement pour les politiques:
surtout …pas d’excuses.

‫בס"ד‬
‫בס"ד‬

n v o u s o u v r e l es
v r o b
eOffrez à votre fils le plus beau des cadeaux:ra
H
s
commencer sa vie d’adulte au cœur de Hevron,
entouré de nos Avot et de nos Imaot.
Nous avons toutes sortes de héros juifs. "...‫"וזוכר חסדי אבות ומביא גואל לבני בניהם‬
)‫(תפילת שמונה עשרה‬

Venez vivre l’histoire de l’un Tu te souviens de la fidélité des patriarches,

et Tu enverras un libérateur à leurs descendants….
d’entre eux
Ayez le mérite d’être appelé à la Torah à la
En compagnie d’un conteur Machpela au Cœur de Hevron, berceau de notre
histoire, à l’occasion de sa Bar-Mitsva
exceptionnel
Eliaou Attlan Laissez-vous porter par la magie du lieu.
Nous nous chargeons du reste.
La prochaine aventure se fera au nord d’Israël Pour tout renseignement contactez
Yaelle 052 834 7205 ou yaelle@skpisrael.com
Et nous entrainera sur la piste de Croisés
kidnappeurs de nos frères et sur celle d’un
pirate Juif nommé Chmouel Pallach
Mardi 22 juin 2010
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 Interview
Le Dr Robert Zbili, président de la Fédéra-
tion des Organisations Sionistes de France et
représentant en France du Likoud mondial,
conduira la délégation française au 36e
Congrès sioniste mondial qui se réunira le 15
juin prochain à Jérusalem, et à la convention
du Likoud mondial, prévue deux jours plus
tôt.
Claire Dana-Picard: Nous allons parler
de ces événements mais j'aimerais que vous
nous donniez tout d'abord des précisions
sur le travail qu'effectuent en France d'une
part la Fédération des Organisations sion-
istes et d'autre part le Likoud. Quelles sont
aujourd'hui leurs priorités et sur quoi se
concentrent essentiellement leurs activités ?
Robert Zbili: En ce qui concerne la représenta-
tion sioniste en France, nous nous trouvons dans
un pays qui a la politique étrangère que l'on
connait bien vis-à-vis de l'Etat d'Israël, variable
dans le temps. Le mouvement sioniste a toujours
été présent pour défendre l'idée sioniste. Ce
n'est pas facile actuellement mais en fait, cela ne
l'a jamais été et en diaspora, depuis la création
du mouvement sioniste par Herzl, il y a toujours
eu deux courants: certains sont favorables à
la centralité de Jérusalem et de l'Etat d'Israël
alors que d'autres estiment qu'on peut avoir
une vie juive sans Israël, sans la centralité de
Jérusalem. Et actuellement, il existe en France
deux mouvements, J-Call et Raison Garder, qui
sont très différents et illustrent parfaitement les
sensibilités de la Diaspora.
CDP: Quelles sont dans ce contexte vos
activités à la tête de ces deux organisations ?
RZ: Mes activités sionistes ont toujours été
les mêmes. Le "lobbying pour Israël" en France
n'est pas comme celui des Etats-Unis. Il s'agit
plutôt d'être en contact avec les personnalités
politiques françaises de tous bords, d'assurer
la représentativité d'Israël en emmenant régu-
lièrement des délégations en Israël, de mettre
en avant les réalisations de l'Etat et d'unir les
Juifs autour de l'idée d'Israël dans des moments
importants comme Yom Hatsmaout (Fête de
l'Indépendance) ou Yom Yeroushalayim (fête de
la réunification de Jérusalem).
CDP: L'actualité a été très chaude
tout récemment et Israël se trouve une
nouvelle fois accusé de toutes parts après
l'arraisonnement de la Flottille qui se
dirigeait vers Gaza et les violences sur le
bateau turc Mavi Marmara. Comment tout
"Gagner la bataille du sionisme"
cela a-t-il été ressenti en France, au sein de la
communauté juive et, bien entendu, au sein
des institutions que vous présidez ?
RZ: Au sein de la communauté, ces événe-
ments ont été ressentis comme une agression
contre Israël et par conséquent contre les Juifs,
le message étant que "le Juif est responsable de
tout". C'est une image traditionnelle de l'Etat
d'Israël et des Juifs en diaspora, c'est un nouvel
épisode avec une désinformation constante
des médias nationaux français et une réponse
communautaire qui, si elle n'était pas uniforme,
était néanmoins marquée avec, sur la fin, un ton
unanime, un ton de soutien à Israël.
CDP: On parle beaucoup ces derniers
temps de la Hasbara, terme plutôt difficile
à traduire mais qu'on va présenter comme
étant la défense, l'explication, peut-être même
la justification de la politique israélienne à
l'étranger. Que pensez-vous aujourd'hui de
cette Hasbara ? Est-ce qu'Israël parvient
malgré tout, face à toutes les attaques dont
il fait l'objet à l'étranger, notamment dans
les médias, à se faire entendre en diaspora, à
faire passer certains de ses messages ?
RZ: Je ne voudrais pas me montrer trop
critique mais je pense que pendant des années,
la Hasbara n'était pas adaptée. Je pense que
la diaspora et le mouvement sioniste en sont
responsables au même titre. Aujourd'hui, nous
sommes mieux organisés grâce aux médias
électroniques, grâce à Internet. J'ai l'impression
que lors de l'épisode de la "Flottille", les choses
se sont mieux passées et qu'entre les différents
réseaux associatifs et Internet, nous avons pu
donner une réponse beaucoup plus performante,
grâce notamment à tout ce qui a été mis en ligne
par le ministère israélien des Affaires étrangères
et le mouvement sioniste. Pour moi, c'était la
première fois que je recevais, le jour des événe-
ments, un mail du département, me donnant
l'adresse de tous les sites internet. Ce sont ces
méthodes qu'il faut utiliser à l'avenir: faire de
la Hasbara s'inscrit maintenant dans le cadre du
travail sioniste, en répercutant tout ce qui nous
vient de Jérusalem. Les médias ne nous sont pas
favorables en France mais nous avons des relais
grâce aux médias électroniques. Si vous prenez
YouTube par exemple, les vidéos mises en
ligne ont été très regardées et elles concernent
une catégorie de population qu'il est important
d'informer.
CDP: Revenons maintenant aux deux
événements importants prévus dans quelques
jours. Il y a tout d'abord la convention
Interview de Robert Zbili par Claire Dana-Picard
annuelle du Likoud mondial. Dans quel état
d'esprit vous allez aborder cette réunion ?
RZ: Je conduis une délégation du Likoud
de France à cette convention pour débattre
des thèmes qui nous sont chers, c'est-à-dire la
défense de la Judée-Samarie où le Likoud de
France est le parrain de plusieurs réalisations,
notamment à Kiriat Arba-Hévron. Il est très lié
à cette région et cela fait partie de ce que nous
allons défendre à la convention du Likoud.
CDP: Et puis, le 15 juin, ce sera le 36e
Congrès sioniste mondial: combien de délé-
gués y aura-t-il cette année ?
RZ: Je vais conduire une délégation de 23
délégués, ce qui est important parce que la
France n'en avait pas lors du précédent congrès
alors qu'elle est le pays ayant la plus grande
population juive en Europe occidentale. Cette
délégation a été constituée assez rapidement
avec une représentation globale de tout l'éventail
politique sioniste, de la gauche à la droite.
Nous avons un groupe très uni dans le combat
sioniste, même si sur le plan idéologique, nous
avons de grandes divergences. J'en suis très fier
parce que cette délégation représente l'ensemble
de la mouvance idéologique.
CDP: Au cours de cette manifestation, vous
allez célébrer le 150e anniversaire de la nais-
sance de Théodore Herzl. De quelle façon,
à votre avis, cet événement va marquer ce
congrès ?
RZ: Cela nous incite à la réflexion. Lorsque
le mouvement sioniste est né, la situation de la
diaspora était plus ou moins la même que celle
qui prévaut aujourd'hui. Au départ, Herzl était
un Juif autrichien, rédacteur en chef du prin-
cipal journal de son pays et totalement intégré
dans la société autrichienne. Et un jour, il a eu
ce rêve et il s'est battu pour le réaliser. Et si on
parle de Herzl, on peut aussi parler de Jabo-
tinsky qui aurait pu être un écrivain de génie et
qui a consacré sa vie, lui aussi, à la réalisation
d'un rêve. Le congrès sioniste est la réunion de
tous les mouvements sionistes de par le monde
et il permet une réflexion sur la diaspora et sur
l'avenir du peuple juif en diaspora et de ses liens
avec Jérusalem. C'est très important et on se
retrouve dans la même situation que lors de la
création du mouvement sioniste avec les mêmes
oppositions entre ceux qui pensent qu'on peut
avoir une vie juive sans Israël et sans Jérusalem
et ceux qui estiment qu'il n'y a pas de survie
pour le peuple juif en dehors d'Israël.
10 Juin 2010 - 134 / 22
CDP: Il s'y tiendra également des votes
pour renouveler un certain nombre de postes.
Sur quoi vont porter ces élections ?
RZ: Le congrès sioniste et le mouvement sion-
iste ont des côtés très enthousiasmants, surtout
lorsqu'il est question d'idéologie ou de réflexion.
Mais ils ont aussi un aspect plutôt rébarbatif, qui
est celui de la distribution des postes. Un certain
nombre d'entre eux vont être décidés mais la
répartition a déjà été faite lors de négociations
entre les différentes factions qui ont lieu avant
le congrès. Nous venons principalement pour
approuver ces nominations.
CDP: Quelle est aujourd'hui la place du
Likoud au sein de ce congrès ?
RZ: Je suis très content d'aller m'asseoir sur
les bancs du Likoud à ce congrès parce que la
dernière fois, nous n'étions qu'une toute petite
faction totalement isolée. Cette fois, nous devr-
ions être plus d'une centaine de délégués avec
une représentation qui correspond réellement à
la place du Likoud au sein de la classe politique
en Israël et en diaspora.
CDP: Si on aborde l'aspect idéologique de
la question, vu les différents mouvements qui
se développent dernièrement, pensez-vous
qu'il serait nécessaire aujourd'hui de redé-
finir le sionisme, de lui donner un nouveau
sens, une nouvelle dynamique ?
RZ: Plutôt que de le redéfinir, il faudrait plutôt
réexpliquer le sionisme qui est une notion
moderne. Je crois que les gens qui dénigrent
le sionisme et l'idéal sioniste ne savent pas de
quoi il s'agit, ils en ont juste entendu parler. Le
plus important, et j'ai l'intention de défendre
mon point de vue là-dessus à la convention du
Likoud et au congrès, c'est l'éducation. Je pense
que ce qui a été abandonné ces dernières années,
ce sont les mouvements de jeunesse, quels qu'ils
soient, qui faisaient pourtant la richesse du sion-
isme. Bien sûr, le Betar est important pour mon
mouvement et je vais le défendre mais ce que
je dis est vrai aussi pour l'Hachomer Hatsaïr ou
pour le Dror. Les mouvements politiques israé-
liens ont oublié leurs mouvements éducatifs et
si on veut gagner la bataille du sionisme, c'est
avec les jeunes qu'on pourra le faire. Dans un
monde qui a perdu tout repère, c'est quelque
chose d'important, en tout cas pour nous Juifs.
 Société
En bref
A chaque
chantier, sa
découverte
archéologique
Les sous-sols israéliens
n’en finissent pas de livrer
leurs secrets. Des trésors
archéologiques, qui dater-
aient de plus de 3500 ans,
viennent d’être mis à jour à
Tel-Kasis, près de la jonc-
tion de Tishbi dans le nord
du pays. Le site présente
plus de 100 instruments à
vocation religieuse quasi-
ment intacts, comme des
couverts de tables. Les
archéologues ont également
sorti de terre des statuettes
importées de Mykonos
en Grèce. Décidément,
l’Autorité des antiquités
d’Israël ne chôme pas.
C’est grâce au projet de
construction d’un pipeline
de gaz naturel, sur le site en
question, que la découverte
a été faite. Les travaux ont
été alors dirigés par deux
archéologues israéliens de
premier plan, Uzi Ad et
Edwin Van-Den-Brink.
Des sites israéliens
attaqués par des hackers
D’après une information
diffusée par le quotidien
Haaretz, des hackers auraient
attaqué dès lundi des sites
Internet israéliens. Les
premiers étaient d’origine
turque mais leur exemple
a vite été suivi par des
hackers algériens, marocains,
indonésiens, et même de Gaza.
Les attaques se sont multi-
pliées dans la soirée contre
d’autres sites israéliens.
Il s’agit d’un moyen rapide
et efficace utilisé pour
exprimer des protestations ou
Conditions de travail
Salaire minimum : faut-il l’augmenter ?
un soutien. On se souvient
qu’au moment de la deuxième
guerre du Liban, les ennemis
d’Israël avaient utilisé la
même méthode en piratant
des sites liés au gouverne-
ment, à la presse et au secteur
économique.
On ignore encore l’ampleur
de cette nouvelle attaque
mais l’on craint malgré tout
qu’elle atteigne de nombreux
sites israéliens et que certains
tentent même de s’introduire
dans un certain nombre d’entre
eux.
Prix - Service - Efficacité
Renseignements et réservations :
e-mail : yossibudget@gmail.com
France : 01.73.79.29.84 Israel : 07.22 33 33 20 / 052.7.68 98 59
Vacances d’été :
Retombées touristiques
Le prix des vacances à
l’étranger et dans les hôtels
israéliens va augmenter. En
effet, les annulations des
voyages et séjours pour la
Turquie ont provoqué une
demande accrue pour les
autres options permettant de se
dépayser pendant les vacances
d’été. Malgré le boycott des
comités d’entreprises, qui ont
décidé, bien avant la crise de
la tentative d’intrusion illégale
dans les eaux territoriales,
d’envoyer leurs employés vers
d’autres lieux de villégiature,
quelque 150 000 citoyens ont
annulé leur réservation chez
les Turcs, principalement à
Istanbul et Ankara.
De la sorte, un voyage pour
deux à Barcelone, qui coûtait
700 dollars l’an dernier coûtera
cet été 800 dollars. Les prix
pour Paris, pour juillet, vont
augmenter de 20%. Mais étant
donné la chute du cours de
l’euro, qui est passé d’environ
5.5 shekels à 4.7 shekels, les
frais dépensés sur place pour-
ront revenir moins cher aux
vacanciers, qui s’en sortiront
CAR.IL
HORS-PAIR
www.car-il.net
-ISRAEL-
avec le même budget que l’an
dernier.
Revenons en Israël: la
majoration des tarifs pour des
vacances à Eilat pourra être
de 8 à 10%. Les agences de
voyages pourront donc palier
aux importantes pertes que
risquait de représenter la dété-
rioration des relations avec
la Turquie. Le président de
l’union des agents de voyage,
Yossi Pétael, n’est pas inquiet.
Il y voit au contraire une
opportunité pour les services
hôteliers. Pour lui, outre la
hausse des prix, les hôtels
devront héberger plus de 10%
du nombre de vacanciers
initialement prévu.
Les hôteliers se préparent
donc à être pris d’assaut et à
louer 100% de leurs chambres.
Erdogan, en ce qui le concerne,
est persuadé que son pays
pourra se passer du tourisme
israélien qui représente, selon
lui, à peu près 1% des rentrées
d’argent apportées par le tour-
isme extérieur.
Claire Dana-Picard
Le ministre des Finances
Youval Steinitz n’est pas le
seul à refuser l’augmentation
du salaire minimum qui,
selon le nouveau projet de
loi, devrait passer de 3 850
shekels à 4 600 par mois. La
Banque d’Israël est égale-
ment très réticente et donne
les raisons de son opposition.
Elle estime en effet qu’une
telle mesure risque d’entrainer
de nombreux licenciements
et par conséquent une hausse
sérieuse du chômage.
Rappelons que Steinitz n’a
pas approuvé ce projet visant
à augmenter progressivement
le salaire minimum de 20 %. Il
a fait part de ses réserves lors
d’une réunion de la commis-
sion ministérielle des lois qui
devait débattre de la proposi-
tion présentée par le député
travailliste Amir Peretz. Cette
opposition a retardé le vote qui
devait avoir lieu à la Knesset.
Pour la Banque d’Israël,
une hausse aussi significa-
tive pourrait porter sérieuse-
ment atteinte à de nombreux
employés à bas salaire, qui
Rishon Tours:
témoignage accablant
Pour la première fois depuis
le début du procès pour
l’affaire Rishon Tours contre
Ehoud Olmert, ancien Premier
ministre, et Shoula Zaken,
son assistante à l’époque des
faits, un témoin a présenté
clairement, lors de sa déposi-
tion au tribunal de district
de Jérusalem, les méthodes
utilisées par les suspects pour
abuser le trésorier général
lors de l’acquisition de billets
d’avions. Il s’agit du directeur
d’une agence de voyages qui
a notamment reconnu avoir
10 Juin 2010 - 134 / 24
risqueraient de perdre leur
emploi, alors que cette loi a
justement pour but d’améliorer
leurs conditions de travail.
Mais si l’impôt négatif est
mis en application, comme
elle le souhaite, il permettra
d’augmenter le revenu de
ces travailleurs sans risques
de licenciement. La banque
a également estimé qu’il
fallait renforcer les contrôles
sur le versement du salaire
minimum, notamment auprès
des employeurs embauchant
de la main d’œuvre étrangère.
Les responsables de la
Banque d’Israël ont en effet
indiqué que peu de gens appli-
quaient les règles imposées par
cette loi et que près de 14 %
des travailleurs devant toucher,
pour un plein temps, le salaire
minimum recevaient en fait
bien moins que la somme fixée.
Dans certains secteurs, comme
par exemple les hôtels et les
restaurants, près d’un quart
des employeurs ne verseraient
même pas le salaire minimum
à une partie de leur personnel.
été associé dans l’émission
de factures illégales pour le
ministère du Commerce et de
l’Industrie, à la demande de la
compagnie Rishon Tours.
Ce témoignage serait très
important et confirmerait les
soupçons contre Olmert selon
lesquels la compagnie Rishon
Tours aurait réuni un grand
nombre de factures pour les
voyages d’Olmert, dont un
certain nombre auraient été
fausses, pour une somme
totale de 70 000 dollars.
34 agenc
es
a votre
dispos
itio n
 10 Juin 2010 - 134 / 25
Disparition
du Grand Rabbin
Mordeh’aï Eliahou
Le Rav Mordehaï Eliahou,
ancien grand rabbin d’Israël,
est décédé lundi après-midi
des suites d’une longue
maladie. Il était âgé de 81 ans.
Cela faisait déjà un certain
temps qu’il était soigné au
département des soins inten-
sifs de l’hôpital Shaaré Tsedek
à Jérusalem après plusieurs
accidents cardiaques et une
hémorragie cérébrale. Mais
malgré la gravité de son état,
il a connu des rémissions spec-
taculaires et miraculeuses que
les médecins ne s’expliquaient
pas. Malheureusement, il s’est
affaibli ces derniers jours et
a finalement succombé à la
grave maladie dont il était
atteint.
Le Rav Mordehaï Eliahou
est né dans la Vieille Ville de
Jérusalem, dans une famille
d’origine irakienne. Son père,
qui était monté en Israël depuis
Bagdad, était connu comme
étant un grand cabaliste. Sa
mère était la sœur du Rav
Yehouda Sadka et la petite-
nièce du Rav Yossef Haïm,
plus connu sous le nom du Ben
Ich Haï.
Le Rav Mordehaï Eliahou
était une sommité religieuse
d’une très grande érudition,
dont l’influence était consi-
dérable. C’est en 1960 qu’il
a entamé sa carrière de juge
rabbinique, après avoir obtenu
son diplôme de Dayan du
grand rabbinat d’Israël. Il a
alors été nommé au tribunal
rabbinique de Beershéva,
devenant le plus jeune Dayan
d’Israël. Après quatre ans
d’exercice, il a obtenu un poste
à Jérusalem avant de siéger,
trois ans plus tard, au grand
tribunal rabbinique d’Israël.
En 1983, le Rav Mordehaï
Eliahou a été élu grand rabbin
séfarade d’Israël, recevant le
titre de Rishon Letsion, après
le grand rabbin Ovadia Yossef.
Il a alors dirigé les affaires
religieuses du pays avec le
grand rabbin ashkénaze, le
Rav Avraham Shapira. Il a
occupé ce poste pendant dix
ans, jusqu’en 5753 (1993).
Dès qu’il a quitté ses fonc-
tions, il est devenu le maître
spirituel du public sioniste
religieux aux côtés de son
ancien collègue, le Rav
Shapira, répondant régulière-
ment aux questions posées par
ses nombreux fidèles.
Ces derniers temps, son
état de santé s’était nette-
ment dégradé et il y a deux
semaines, des dizaines de
milliers de personnes s’étaient
rassemblées dans différents
points du pays pour des prières
collectives en faveur de son
rétablissement. Malgré les
souffrances qu’il a endurées, il
est toujours resté conscient et
lucide.
La disparition du Rav
Mordehaï Eliahou va laisser
un grand vide au sein de toute
une population qui le respec-
tait profondément et suivait
scrupuleusement ses décisions
et ses avis.
Le Rav Mordehaï Eliahou
a été inhumé lundi soir au
cimetière du Har Hamenouoth
(Guivat Shaoul), à Jérusalem.
Le cortège funèbre a pris son
départ à 22 heures dans le
quartier de Kiriat Moshé, au
17, Rehov Raïness, où il deme-
urait. Yehi Zih’ro Barouh’.
Société
Une foule immense
aux obsèques du Rav
Mordekhaï Eliyahou zatzal
Des centaines de milliers d’Israéliens venus de tout le
pays se sont rendus lundi soir dans le quartier de Kiryat
Moshé à Jérusalem, afin de rendre un dernier hommage à
celui qui fut l’un des Rabbanim les plus prestigieux d’Israël
et le guide spirituel du sionisme-religieux. Parmi la foule,
de nombreux Rabbanim de toutes tendances ainsi que des
ministres, députés et personnalités de la société civile.
Dès 22h, des oraisons funèbres très émouvantes et
élogieuses ont été prononcées par des Rabbanim dans
la cour du Beit Midrash du Rav Eliyahou zatzal, puis le
cortège s’est dirigé vers le cimetière. Toutes les rues du
quartier ont été fermées à la circulation ainsi que les artères
du parcours jusqu’au cimetière.
Le Rav Shmouel Zafrani, qui fut le bras droit du Rav
Eliyahou zatzal a lu une prière qui a été écrite par le défunt
et qui a été trouvée mardi dans son porte-monnaie. Le Rav
Baroukh Abouhatzeira (« Baba Baroukh’ ») s’est référé à
la difficile situation actuelle d’Israël, et a demandé « à ce
que tout le peuple suive les enseignements du Rav Eliyahou
zatzal, et fasse Techouva pour qu’Israël soit sauvé ». De
son côté, le Grand-Rabbin d’Israël, Rav Yona Metzger,
qui a dû interrompre à plusieurs reprises son oraison pour
pleurer, a rappelé « sa première rencontre avec le Rav
Eliyahou lorsqu’il était jeune Rabbin », et a indiqué « que le
défunt savait s’adresser aux enfants comme aux grands de
la même manière ». Il a également rappelé « que lorsqu’il
avait rencontré Jonathan Pollard dans son cachot américain,
celui-ci avait commencé par lui demander des nouvelles du
Rav Eliyahou zatzal, tant il avait œuvré pour lui ».
Le Premier ministre Binyamin Netanyahou a écrit une
lettre à la famille du Rav zatzal, dans laquelle il « exprime
sa profonde peine », et loue les qualités du défunt : « Ce fut
le guide du sionisme-religieux et un amoureux fervent de
notre peuple. Il savait allier les parole de Thora, des juge-
ments justes et pertinents, ainsi que des conseils avisés ».
Politique 10 Juin 2010 - 134 / 26

En bref
Débats
houleux à
la Knesset
Comme on pouvait s’y
attendre, les débats en
commission sur la levée de
l’immunité parlementaire
de la députée arabe Hanin
Zouabi (Balad), qui se
sont déroulés à la Knesset,
ont été particulièrement
houleux. Cette dernière,
rappelons-le, était présente
sur le bateau turc Mavi
Marmara, où des soldats
de Tsahal ont été agressés
par certains passagers
extrêmement brutaux.
Les députés arabes ont
boycotté la séance mais
les représentants des partis
d’extrême gauche, comme
Meretz et Hadash, ont tenu
à y assister. Ils ont toutefois
été expulsés à plusieurs
reprises de la salle en
raison de leurs interven-
tions intempestives qui ont
troublé l’ordre de la séance.
Le président de la commis-
sion, le député Yariv Levin
(Likoud), a déclaré que
“Zouabi avait trahi son
pays” et qu’il fallait la
poursuivre en justice.
Blocus
Les ministres discutent de Gaza
Claire Dana-Picard
L’avenir de la bande de Gaza
a été évoqué dimanche matin
par les ministres, réunis pour
leur conseil hebdomadaire. La
région, on le sait, est soumise
à un embargo terrestre et mari-
time depuis l’enlèvement du
soldat Guilad Shalit en 2006.
Mais malgré ces mesures,
on sait que Tsahal autorise le
passage quotidien de convois
qui franchissent les points de
contrôle avec, à leur bord, des
équipements de toutes sortes
et des denrées alimentaires,
permettant à la population
locale de ne manquer de rien.
Plusieurs ministres ont
proposé des solutions pour
annuler les mesures prises
à l’encontre de Gaza. Le
ministre travailliste Itshak
Herzog a déclaré qu’il fallait
trouver le moyen d’empêcher
les infiltrations d’armes par la
mer tout en levant le blocus. responsabilités. C’est donc l’occasion de D’après les renseignements que nous sion d’enquête gouvernementale pour
Pour cela, il a proposé notam- couper tout lien entre Israël et Gaza, en détenons, le groupe qui a assailli les mili- examiner les erreurs commises lors de
ment d’augmenter le volume excluant bien sûr les contrôles effectués taires israéliens est monté séparément, l’intervention du commando de la Marine.
des marchandises qui transi- pour empêcher l’introduction d’armes d’une autre ville, et les contrôles effectués Pour le ministre des Finances Youval
tent par les points de passage stratégiques ». Katz a ensuite suggéré de sur eux ont été différents que pour les
vers Gaza et d’œuvrer en Steinitz, la meilleure solution consiste
chercher une solution pour faire entrer à autres ». Il a souligné que les agresseurs en une enquête parlementaire interne
coopération avec les instances
internationales. Gaza toutes les marchandises civiles en avaient la ferme intention de faire usage en rappelant que « dans une démocratie
passant par Rafiah et l’Egypte, avec une de violence à l’égard des soldats ». comme Israël, il existait un groupe
Quant au ministre des Trans- aide internationale comme par exemple
ports Israël Katz, du Likoud, il Netanyahou a en outre laissé entendre, qualifié pour ce type de travail, à savoir la
celle des Etats-Unis ». commission des Affaires étrangères et de
a estimé qu’il fallait « revoir sans citer de nom, que les passagers
l’essence même des relations Le Premier ministre a ouvert la séance brutaux avaient agi au nom d’organisations la Défense de la Knesset ».
entre Israël et la bande de du conseil des ministres en communiquant « extrémistes » qui avaient dirigé tout le Le ministre des Sciences Daniel Herz-
Gaza, non adaptées actuelle- de nouvelles informations sur les dizaines processus, et a tenu ainsi à marquer la kowitz (Habayit Hayehoudi) a déclaré
ment à la situation depuis le d’occupants du bateau Marmara qui ont différence avec les passagers d’autres pour sa part: « Nous sommes un Etat
retrait israélien de la région attaqué avec la brutalité que l’on sait les bateaux, qui ont pu être stoppés sans le indépendant, et nous pouvons donc mener
». Et de souligner: « Nous soldats de Tsahal lors de l’arraisonnement moindre affrontement. nous-mêmes notre enquête. Nous n’avons
ne nous trouvons plus là-bas de la flottille qui se dirigeait vers Gaza. Plusieurs ministres se sont prononcés pas besoin d’éléments non objectifs
mais nous y avons encore des Netanyahou a notamment déclaré: « contre la création d’une commis- comme la Turquie ».

Création d’une «L’activisme de la Cour suprême

commission
d’enquête
Hélène Jaffiol
Un panel de juristes israéliens examinera l’opération
d’arraisonnement du Mavi Marmara. C’est le « forum
des sept ministres » dirigé par Binyamin Netanyahou qui
a pris cette décision, lundi 7 juin, après plusieurs jours de
délibération.
Binyamin Netanyahou cède à la pression internationale.
Du moins en partie. Le Premier ministre doit annoncer
prochainement la création d’une commission d’enquête
chargé d’examiner l’opération israélienne sur le navire
Mavi Marmara, le 31 mai dernier. C’est le « forum des sept
ministres » dirigé par Binyamin Netanyahou qui a pris cette
décision, lundi 7 juin, après plusieurs jours de délibération.
Le panel devrait comprendre des juristes expérimentés en
matière de lois internationales et de règlements maritimes.
Deux spécialistes non-israéliens, dont au moins un Améri-
cain, participeront au panel en tant qu’observateurs. Mais
les concessions de Jérusalem ne s’arrêtent pas là. En plus de
l’action sur le Mavi Marmara, les juristes auront la charge
d’examiner la question du blocus de Gaza et la légalité de
son isolement maritime.
Mais une donnée est déjà acquise : aucun des soldats ou
officiers qui ont pris part à l’opération sur le Mavi Marmara
ne pourront être interrogés. Et on ne sait toujours pas si le
chef d’état-major de Tsahal, Gabi Ashkenazi, ou le comman-
dant des forces navales israéliennes, Eliezer Marom, passe-
ront devant la commission d’enquête. Les Nations unies
avaient réclamé une commission d’enquête internationale
mais Jérusalem a tenu bon. Binyamin Netanyahou le clame
haut et fort : Israël a parfaitement le droit d’enquêter par
lui-même sans pression extérieure.
coûte cher»
L’Institut de Jérusalem de la recherche
sur les marchés a publié un compte-rendu
dans lequel il a évalué les dommages
économiques provoqués par les prises de
position de la Cour suprême. Parmi les
décisions du tribunal énumérées dans le
rapport, figurent les embouteillages dus
à l’intensification de la circulation sur
la route n°1, provoquée par l’abandon
relatif de la route 443, désertée depuis
que les automobilistes ne s’y sentent
plus en sécurité ; l’annulation de l’appel
d’offre pour la construction d’une prison
gérée par des fonds privés, ou encore
des retards imposés sur les chantiers de
l’autoroute n°6.
Le rapport évalue le préjudice
économique: «L’Etat évite de tenir
compte des décisions des tribunaux
afin de réduire le préjudice économique
qui pourrait s’élever à 29 milliards de
shekels. Concrètement, quelques unes
des décisions ont coûté à elles seules
14 milliards de shekels.» Boaz Arad, de
l’Institut de Jérusalem, soutient que le
tribunal, par ses verdicts, fait peser de
lourdes charges sur l’économie nationale:
«Le passage de la circulation routière, de
la route 443 à la route 1, conséquente au
décret de la Cour suprême qui a imposé
au ministère de la Défense et à l’armée
la levée des barrages routiers destinés
à protéger les usagers de la route 443,
risque de provoquer des encombrements
qui coûteront dans les 350 millions de
shekels par an.»
A propos de l’ordre intimé par la
Cour suprême de renoncer à la procé-
dure de privatisation du pénitencier
Ma’assiyahou, le contribuable perdra
9 milliards de shekels au courant
des prochaines années, tandis que le
ministère de la Sécurité intérieure
verra son budget diminuer de 15%.
Selon le rapport, Israël est le seul pays
démocratique du monde occidental qui
voit sa Cour suprême s’interposer pour
empêcher la privatisation d’une prison.
Arad considère que les plaignants, qui
ont déposé leur recours, ont obtenu plus
que ce qu’ils exigeaient: «Ils n’ont pas
demandé que le projet soit totalement
avorté. Il faut ajouter, dans cette affaire,
une baisse de l’intérêt suscité chez
les investisseurs étrangers à cause de
l’empêchement de l’aboutissement de ce
programme de privatisation. Les inves-
tisseurs risquent de craindre un manque
de stabilité politique et économique en
Israël et lui préférer d’autres horizons.»
Quant aux retards des travaux du tracé
de l’autoroute n°6, qui traverse le pays
du Nord au Sud, ils provoqueraient des
pertes financières de l’ordre du milliard
de shekels. La porte-parole des tribunaux
a réagi aux allégations sérieuses mention-
nées dans ce rapport, en citant la prési-
dente de la Cour suprême, Dorit Beinish,
qui a pris la parole lors du congrès des
avocats du 31 mai cette année.
«Personne ne prétend qu’il ne
peut jamais y avoir de retombées
économiques aux décisions des tribu-
naux. En revanche, quand le tribunal
doit trancher, de par son pouvoir, que lui
accorde le système en vigueur en Israël,
il se concentre sur l’aspect juridique de
l’affaire en cours. En général, le tribunal
évite de se mêler d’affaires qui touchent
à la politique économique, ainsi que de
s’immiscer dans les décisions politiques
des instances au pouvoir, qui sont le
gouvernement et la Knesset.»
Pour la présidente, le tribunal
n’intervient que lorsque les déci-
sions sont jugées discriminatoires ou
lorsqu’elles provoquent une atteinte
illégale aux droits de l’homme. «En
pareil cas, il ne faut pas fermer les yeux
quand, pour faire respecter ces principes,
des conséquences économiques survien-
nent. Les considérations économiques ne
doivent pas empêcher le tribunal de juger
pour défendre les droits de l’homme et le
pouvoir de la loi».
Pour la présidente, un pénitencier ne
saurait être géré par des fonds privés.
Quant au préjudice économique entraîné
par l’annulation tardive du tribunal,
qui n’est intervenue que vers la fin du
processus de privatisation, et non pas dès
le départ, ce qui aurait évité des dépenses
importantes, elle a expliqué: «C’est
surtout dû au fait que le tribunal a essayé
d’éviter de son mieux de prendre partie
dans cette affaire ou de se mêler des lois
décidées par la Knesset. Or, comme la
Knesset a elle-même marqué une pause
en raison de la procédure destinée à
établir la loi au sujet de la privatisation
de la prison, le tribunal a jugé bon de
donner son avis.»
 10 Juin 2010 - 134 / 27

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En bref
Pourquoi Israël
a “perdu”
au moins 10
millions d’euros
Selon un site espagnol : “Le
prince héritier Felipe, son épouse
Letizia et les 8 petits-enfants du
roi d’Espagne Juan Carlos ont
finalement accepté un héritage
étonnant de 10 millions d’euros
d’un millionnaire espagnol qu’ils
ne connaissaient pas du tout.
Après réflexion, le legs a été
accepté et c’est environ 40% de
son montant total soit 4 millions
d’euros qui seront consacrés à
une fondation pour “l’emploi
et la formation” des jeunes et à
de nombreux projets sociaux et
culurels.
Une fois réglés les droits de
succession, le reste sera réparti
entre les 10 héritiers (Le Prince
Felipe, son épouse et les 8 petits-
enfants), soit 70.000 euros pour
chacun. Felipe et Letizia ont déjà
annoncé qu’ils consacreraient les
140 000 euros leur revenant à
des oeuvres sociales, les petits-
enfants encore mineurs décideront
à leur majorité de ce qu’ils feront
de leurs parts. L’Etat d’Israël
doit être agacé de cette décision
d’acceptation, car conformé-
ment au testament de l’homme
d’affaires, en cas de refus de
la famille royale espagnole, la
totalité du don aurait été pour les
Israéliens”.
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10 Juin 2010 - 134 / 28
La crise en europe
et l'isolement
croissant d'israël
vont coûter 1% du
pib israélien en 2010
Devant le Conseil des ministres qui s’est tenu hier une croissance inférieure de 0,3 point par rapport relèvement du plafond de la Sécu, etc.
à Jérusalem, le ministre des Finances a présenté des aux prévisions précédentes du Trésor. Les événe- La crise des flottilles :
prévisions, corrigées à la baisse, du PIB jusqu’en ments de ces dernières semaines ont convaincu le Si la baisse de l’euro devrait coûter 0,3% du
2012. Cette révision à la baisse est le résultat de ministre des Finances Youval Steinitz de tempérer PIB israélien, la crise ouverte avec la Turquie et
deux changements économiques et sécuritaires son optimisme: les nouvelles prévisions du Trésor
sont même inférieures à celles publiées récemment d’autres pays occidentaux devrait se traduire par
majeurs qui sont intervenus au cours des dernières une contraction du commerce extérieur d’Israël. De
semaines: la crise économique qui touche certains par la Banque d’Israël (3,7% en 2010 et 4% en
2011). même, certains contrats internationaux de coopéra-
pays d’Europe, et l’isolement croissant d’Israël à tion et d’échange pourraient être gelés jusqu’à ce
la suite des tentatives étrangères de lever le blocus En 2010, le budget de l’Etat se montera à 354
milliards de shekels, soit une augmentation des que la situation géopolitique se stabilise. Les pertes
de Gaza. économiques causées par l’isolement d’Israël pour-
dépenses publiques de 2,6%; quant au déficit
La crise de l’euro : public, il descendra à 3% du PIB. Pour tenir ses raient se monter à 0,7% de son PIB.
Selon les nouvelles prévisions du Trésor, la baisse objectifs, le Trésor devra accroître ses ressources Au total, on peut estimer que les deux crises
de l’euro devrait coûter 0,3% du PIB israélien. en augmentant certains impôts, comme la taxe sur ouvertes (l’euro et les flottilles) causeront une
Dorénavant, la croissance du PIB sera de 3,6% en l’essence et les cigarettes, laTVA à taux plein à perte d’environ 1% du PIB israélien en 2010, soit 8
2010, 3,8% en 2011 et 4% en 2012. C’est donc bien Eilat, la TVA partielle sur les fruits et légumes, le milliards de shekels (1,6 milliard d’euros)
La Turquie gèle les projets Le groupe azrieli a réussi
de coopération bilatéraux à lever 1,7 milliard de
citer, par exemple, l’entreprise turque shekels en un jour.
Zorlu Elektrik Uretim qui est liée par
Jacques Bendelac
des contrats de livraison de gaz à trois
Il s’agit de la plus grande levée de
L’opération de la marine israélienne sociétés israéliennes: Ashdod Energy
contre la flottille d’aide humanitaire Ltd, Solad Energy Ltd et Ramat Jacques Bendelac fonds que la Bourse de Tel Aviv ait
Negev Energy Ltd. Ces relations, jamais réalisée. Depuis des mois, le
continue d’envenimer les relations
israélo-turques. Hier, le ministre turc qui ne concernent pas des sociétés Le groupe Azrieli (immobilier) groupe Azrieli se préparait à lever des
gouvernementales, pourront se pour- a failli être la première victime de
de l’Energie Taner Yildiza a gelé les capitaux à la bourse de Tel Aviv. Les
projets de coopération bilatéraux. Ce suivre normalement. la crise régionale: la société avait
prévu de faire son entrée en Bourse préparatifs avaient été effectués par
gel ne concerne que la coopération Sur le plan commercial, le gel des
publique: les projets entre entreprises relations sera plus difficile à appli- le jour de l’opération de la marine les sociétés de courtage IBI et Leumi
privées sont, pour l’instant du moins, quer: les échanges bilatéraux ont israélienne contre la flottille à desti- Partners. Certes, l’opération de la
épargnés par la tension entre les deux représenté 2,5 milliards de dollars nation de la bande de Gaza. Pour marine israélienne a provoqué un
gouvernements. en 2009 et ils ont progressé de 24% éviter l’échec, le patron du géant
israélien de l’immobilier a même tel tollé international que beaucoup
Cité par la chaîne télévisée CNN- au cours du premier trimestre de
Turk, le ministre turc de l’Energie a envisagé d’annuler son introduction d’investisseurs étrangers n’ont pas
2010. Rappelons aussi qu’Israël et
déclaré jeudi que « la réalisation des à la Bourse de Tel Aviv. Finalement, participé à l’offre du groupe Azrieli.
la Turquie sont liés par un accord de
projets énergétiques turco-israéliens les investisseurs se sont repris et ils
libre-échange entre en vigueur en mai La société Azrieli est un groupe
est inconcevable tant que les relations ont acheté massivement les actions
1997. d’Azrieli. familial: jusqu’à son introduction
entre Tel-Aviv et Ankara ne seront
pas normalisées ». Selon le ministre, Au delà des échanges commer- Hier en fin de journée, la confi- en Bourse, David Azrieli en détenait
le gel comprend deux projets prin- ciaux, de grands groupes industriels ance des investisseurs institutionnels 40% du capital et ses quatre enfants
cipaux: le projet du gazoduc Blue israéliens sont implantés en Turquie, est revenue à la Bourse de Tel Aviv.
directement ou en partenariat avec en possédaient 15% chacun. Depuis
Stream-2, censé acheminer le gaz Plus de 70 fonds d’investissement,
russe vers le Proche-Orient, et le un investisseur local, comme: Teva, d’épargne et de retraite, ont acheté 1985, le groupe a créé et fondé les
projet d’acheminement d’eau potable Netafim, Iskar, Radware, Opgal, un paquet d’actions d’un montant de principaux centres commerciaux du
depuis la rivière Manavgat (Antalya) Nilit, Holga, etc. En 2006, la banque 1,72 milliard de shekels que le groupe pays dans une douzaine de villes,
vers Israël. Hapoalim a pris une participation de Azrieli a mis en vente. D’ici à la fin comme à Jérusalem, Tel aviv, Haïfa,
Pour l’heure, les contrats de 70% dans la banque turque BankPoz- de la semaine, le groupe espère lever
Holon, etc. La valeur boursière du
coopération qui ont été conclus entre
des entreprises privées des deux pays
itif: celle-ci est devenue, en fait, une
succursale turque de la banque israé-
un total de 2,5 milliards de shekels,
groupe est estimée à 10 milliards de
soit 25% de la valeur boursière de la
ne sont pas remis en cause. On peut lienne à Istanbul, Izmir et Ankara. société. shekels (2 milliards €).
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