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Par Guillemette Faure | Rue89 | 16/04/2009 | 19H28

Crésus, c'est le pseudonyme que s'est choisi celui qui signe ces « Confessions d'un banquier pourri ». Notre directeur de banque va goûter à l'Elysée, avec François Pérol, Alain
Minc et compagnie (« Ce n'était pas la fête à Neuneu ni la fête des Loges mais bien celle des abrutis de l'inspection des finances »), dîne à Bercy pour préparer un Xavier Musca, alors patron du Trésor qui ne s'en laisse pas
compter, aux résultats catastrophiques de sa banque .En quelques paragraphes, il assassine Patrick Artus, le directeur des études de la banque Natixis, « expert aussi péremptoire que volubile », suffisamment visionnaire pour
s'émerveiller des performances du patron de Lehman Brothers quelques jours avant la chute de la banque américaine.La chute de Lehman Brother s ? Une call-girl explique à notre banquier pourri qu'un client saoudien a été
averti qu'Henry Paulson allait lâcher la banque américaine. Autrement dit, le secrétaire au Trésor d'alors s'est rendu coupab le de délit d'initié. Dans ce tous -pourris, notre banquier détaille les ruses des Suisses pour faire taire la
commission européenne sur le secret bancaire, la façon dont Paulson fait pression sur la Suisse pour obtenir les comptes de s ix dirigeants de Lehman. Côté communication financière, il explique comme nt les comptes dits « en
attente d'affectation » peuvent être ponctionnés pour lisser les résultats et nous plonge dans le « maquis du hors -bilan » pour planquer les mauvais résultats.


  

 « Vous ne me connaissez pas. J'ai grandi dans l'ombre, au coeur du sérail de l'argent », explique t-il : « Je suis un parasite de la haute finance, l'un des membres du
directoire d'une des plus grandes banques de France. A peine surpayé, j'ai ramassé quelq ues dizaines de millions d'euros en une quinzaine d'années. Une paille, comparée aux salaires et aux primes des traders que j e dirige.
Ou plutôt que je dirigeais. Voilà cinq mois, j'ai été écarté des affaires par un président soudain très à cheval sur les règles et le contrôle des risques. Il paraît que j'ai été négligent. Laxiste, même. Que j'ai planté La Banque. »La
lecture des « Confessions » nous donne quelques indices supplémentaires :

Crésus a des connections américaines. Il a « navigué entre Paris et New York », semble roué aux négociations aux Etats -Unis, raconte en détails les manœuvres de sauvetage de Lehman. Crésus a t -il passé un MBA
aux Etats-Unis ? Est-il passé par une banque d'affaires américaine ? A t-il représenté une banque française à New York ?

m Crésus semble vouloir se payer Michel Pébereau et BNP Paribas.

m Sa banque a l'air très active dans les paradis fiscaux

Quelques noms circulent :

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, ex-numéro 2 de la Société Générale, comme Crésus qui dit être devenu numéro deux d e sa banque. Les réunions de « La Banque » évoquent celle de la Société Générale, deux traders imprudents se
font remercier, le PDG chauve peut évoquer Daniel Bouton.

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   , ex-membre du comité exécutif de BNP Paribas. Il
est passé par Harva rd. Il est auteur d'ouvrages économiques un peu plus austères que les confessions du banquier pourri : « les 100 mots de la crise » et « Macropyschanalyse, l'économie de l'inconscient ».

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. Ex-patron de Paribas, mais la fusion avec la BNP ayant eu lieu en 1999, il ne pourrait pas être aussi bavard sur les derniers mo is de la crise.

m c  , ancien dirigeant de Calyon France (groupe Crédit Agricole), avant de démissionner en mai suite à des pertes plus importantes que prévu. Il est jeune, iconoclaste (patron d'un restau et d'une galerie d'art) et
a été responsable de la banque d'investissement de la Société générale.

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2 c , ex-patron de la Banque d'investissement et de fi nancement de la Société Générale. Il est jeune (48 ans), a passé deux ans aux Etats -Unis.. Mais exposé dans l'affaire Kerviel, on s'imagine qu'il en
aurait fait le cœur de son livre plutôt que de s'attarder sur Lehman. Par ailleurs, il apparaît à la troisième personne dans le livre (à un dîner chez un vice -président d'HSBC : « Il n'y a pas plus d'exception française que
d'excédent budgétaire« on est en train de foncer dans le mur en klaxonnant »).

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  , ancien dirigeant de Natixis, seule banqu e française
à directoire, rappelle la Tribune. Débarqué en 2008, c'est lui
qui s'occupait du dossier de CIFG, qui a plombé les comptes des Banques
Populaires. « Je ne crois pas que votre piste soit la bonne », répond Crésus à cette hypothèse dans Marianne.

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Après tout, on imagine mal un respectable directeur de banque écrire « au fait, vous voulez savoir si je compte rendre l'argent que je vous ai volé pendant toutes ces années ? Eh bien, je préfère vous le dire tout de suite : la
réponse est non ! »

Ou encore parlant de son métier en disant « jamais une opération de banditisme collectif n'avait été menée avec un tel sang -froid » ou encore décrire sa « philosophie personnelle » d'un « ser vir certes, mais sans oublier de me
servir ». « Il faut aussi un peu d'imagination pour visualiser un inspecteur de finances parler d'« une des épouses liposucées » d'un banquier ou de Mandy, call -girl, « virtuose des relations horizontales ».

Crésus a l'écriture vi ve, termine ses chapitres de petits teasers comme : « J'avais un peu d'avance. Qu'est -ce que j'allais en faire ? » Pas exactement la plume d'un banquier dans l'imaginaire collectif.

Et un directeur de banque prendrait -il ce genre de risque ? Pourquoi dirait-il la vérité dans sa présentation surtout pour avouer en fin de livre avoir détourné 317 millions d'euros ? Membre d'un directoire de banque, écarté il y a
cinq mois, la liste est courte. Pourquoi se laisserait -il désigner aussi facilement après avoir choisi un pseudonyme ?

Et vous ? Si vous avez lu ces « Confessions d'un banquier pourri », qui imaginez-vous derrière le pseudonyme de Crésus ?

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