LA LETTRE POLITIQUEMENT INCORRECTE DU SÉNATEUR MICHEL DELA-

Belgique-België
P.P.
1000 Bruxelles X
BC10655
P505345

Numéro 3 / gratuit / Trimestriel

avril / mai / juin 2006
Bureau de dépôt: Bruxelles X

Michel Delacroix Bruno Gollnisch

Sommaire
L’éditorial de Michel Delacroix page 3

«Droite et Modernité», le débat de février pages 6 à 10

La chronique de Charles Pire page 11

Interview exclusive de page 19

Bruno Gollnisch
Gauche / Droite: vers la synthèse page 34

Retours: Michel Delacroix, Palais de la Nation, Bruxelles 1009, Bureau 3021

A DROITE 2

1 ER FÉVRIER 2 0 0 6 :
UN D Î N E R - D É B AT Q U I F E R A D AT E

Le député
wallon FN
Le député wallon Daniel
FN Charles Pire Huygens
2 A DROITE 3

L’ É D I T O R I A L DE M ICHEL D ELACROIX
Il est bêtement prétentieux de vouloir principes fondamentaux de liberté d’ex-
ajouter encore aux foisonnants commen- pression et de liberté électorale que l’ar-
taires de l’arrêt du 18 avril dernier de la rêt a pour vocation de malmener. Il est
11ème Chambre de la Cour d’Appel de vrai que ces alarmes n’ont été relayées
Bruxelles qui a condamné Daniel Féret que par des publications non-subsidiées
pour transgression de la loi dite Mou- pour garantir la limitation de leur au-
reaux de 1981 sensée dience. Madame le
réprimer l’incitation au PEREAT MUNDUS, Ministre de la Justice y
racisme, à la discrimina- FIAT JUSTITIA veille. Big Sister is
tion, à l’antisémitisme, watching you. Il y eu
plus généralement à tout aussi la franche indi-
ce qui contrevient à la gnation des périodi-
mode intellectuelle du ques du Front National
moment. Il y a eu les et l’excellente analyse
commentaires grégaires développée par le dé-
de la presse quotidienne puté européen Bruno
et hebdomadaire qui a Gollnisch que vous
fait preuve de l’objectivi- lirez plus loin dans ce
té et du recul dont elle est numéro 3 de A
coutumière en analysant DROITE. J’essaierai
l’arrêt à tort et à travers cependant d’y contri-
pour n’en retenir, en mé- buer encore par quel-
langeant tout, que ce ques réflexions per-
qu’il n’a de plus superfi- sonnelles et quelques
ciel et en soulignant à rappels à la mémoire
gros traits, pour ceux qui qui n’ont rien d’origi-
n’auraient pas compris, nal mais qui veulent
que la Cour suggère que les 250 heures replacer la condamnation exceptionnelle
de travaux d’intérêt général auxquelles prononcée par l’arrêt en question dans le
elle condamne Daniel Féret doivent s’ef- contexte qui lui est propre et que l’on
fectuer dans les milieux propres à favori- pourrait avoir tendance à oublier sur le
ser l’insertion des personnes étrangères moment. J’ai dit condamnation excep-
(wouaf! wouaf!). Il y a eu les commentai- tionnelle et je la crois effectivement uni-
res de quelques intellectuels qui, quoi que depuis l’Ancien Régime, sauf à aller
qu’innocents du pêché de sympathie ou chercher dans les jurisprudences soviéti-
de collusion avec les mouvements de ques ou nationales-socialistes qui ont
droite nationale, se sont inquiétés des tant fait pour l’essor de notre démocratie
A DROITE 4

qu’elles doivent être déclarées hors- rite extraordinaire de reproduire sans

concours. aucune faute d’orthographe le texte
Le schéma de l’exception est simple. Le identique de la loi française de 1972.
président d’un parti politique propose un Celle-ci faisait référence aux actes ini-
programme à ses électeurs. Ce programme tiés par le racisme, puis par la discrimi-
implique nécessairement une modification nation, puis parallèlement par l’apolo-
des lois. Près de 190.000 électeurs adhè- gie des crimes commis par le régime
rent à ce programme en lui accordant leurs national-socialiste allemand durant la
voix. Le tribunal constate, sur base de la deuxième guerre mondiale, etc, etc. On
loi, que ce programme la n’y verrait aucun mal si
transgresse et il a pour pre- « L’insertion de la cette loi n’était pas im-
mier souci de rendre inéligi- morale dans le bécile et perverse. Imbé-
ble son auteur. Il sanctionne cile en ceci, comme l’a
par-là même l’électeur en
droit est la pire des rappelé très opportuné-
décrétant que celui-ci a choses car elle ment mon confrère Jean-
contrevenu à la loi en pré- conduit à son état Paul Wagner, qu’elle
tendant la modifier. Une religieux ». souffre de débilité par
des grandes victoires de la rapport à un décret édic-
démocratie consisterait donc à permettre té par Louis-Philippe, le Roi citoyen,
au pouvoir judiciaire de décréter que l’opi- qui valait bien mieux que ce que ses
nion de certains électeurs serait infraction- détracteurs actuels se permettent d’en
nelle. Voilà qui a le mérite de démontrer à dire selon leurs modes. Ce dit décret
ce fat de Montesquieu la trivialité de sa sanctionnait toute personne ou groupe
théorie de la séparation des pouvoirs. Il est de personnes incitant à l’agression à
évident pour tout bien-pensant de notre l’égard de toute personne ou groupe de
temps que le Législatif doit être limité, au personnes sans autre référence à des
besoin censuré, par le Judiciaire. C’est ce critères raciaux ou autres.
qu’on appelait sous l’Ancien Régime le Tout était dit et les éléments de notre
gouvernement des juges et il n’y a que les droit positif y trouvaient tous leur
pauvres mal-comprenants qui ont organisé compte y compris l’équité et le droit
la révolution française qui ont pu y penser naturel, tout au moins avant que celui-
à mal. J’ai lu, de ci de là, que la décision ci soit sodomisé par Jean-Jacques
dont nous parlons serait inique ou aurait Rousseau et ses succédanés du Comité
été prononcée par des juges partiaux. Point de Salut Public de la Révolution fran-
du tout. Le juge est là pour dire le droit et çaise. Les autres critères qui ont été
il n’a fait ici qu’appliquer la loi dans tou- apportés à cette même notion par la loi
tes les extensions tentaculaires qui lui ont Moureaux de 1981 veulent procéder
été donnée par le législateur depuis 1981. d’une certaine morale. L’insertion de la
La loi Moureaux rend par son nom hom- morale dans le droit est la pire des cho-
mage à son auteur en ce qu’il a eu le mé- ses car elle conduit à son état religieux.
4 A DROITE 5

Pour mieux me faire comprendre, je vou- moins perfectible et n’a aucun caractère
drais revenir aux propos d’un ancien pré- sacré.
sident de la république française, François - La Convention de New-York de
Mitterand, déjà et heureusement oublié 1966 dont découlent les lois Pleven de
par les générations actuelles. Ce person- 1972 en France et Moureaux en 1981 en
nage a tenté d’assouvir ses premières am- Belgique ne mérite que le même sort.
bitions comme responsable de Vichy sous - Les juges qui ont condamné Da-
l’occupation. Il a été décoré de la Francis- niel Féret y ont été contraints par l’appli-
que (distinction qui n’était accordée que cation d’une législation qui ne répond
suite à une demande expresse). De dé- pas nécessairement aux aspirations des
chéance en déchéance il devint secrétaire citoyens.
général du Parti socialiste puis Président - L’ingérence du judiciaire sur le
de la République Française sous la ridi- législatif en exécution de principes su-
cule étiquette de «l’Union de la gauche». praconstitutionnels arbitrairement infor-
C’est lui qui a proclamé, en parlant des mulés peut et se doit d’être remis en
droits de l’homme, qu’il s’agirait du pro- cause en fonction d’autres critères d’ap-
chain décalogue. Il s’agit là, une fois de préciation.
plus, d’une référence au sacré et au reli- J’ai peut-être raison, j’ai peut-être tort en
gieux. Et voilà encore cette pauvre Répu- commettant le péché d’ouvrir ce débat.
blique Française retournée à l’Ancien Ré- Je n’ai cependant aucune raison de ne
gime. Je ne veux pas dire par-là que la pas y être à l’aise, en constatant que des
Convention européenne de sauvegarde vieillards obscènes ont encore eu le culot
des droits de l’homme soit chose à com- de chanter l’internationale ce premier
battre. Elle est probablement le résultat du mai.
meilleur effort tendant à l’exercice des
droits de l’humanité. Elle n’en demeure Michel Delacroix
pas moins œuvre humaine et donc perfec- Sénateur
tible. Tony Blair a fait frissonner Vice-président du Front National
la communauté internationale en
rappelant que cette convention
ne procédait que d’un traité in-
ternational par lui-même suscep-
tible de révision.
Tout ce que j’en déduis ici est
que:
- La Convention interna-
tionale de sauvegarde des droits
de l’homme est le mieux que
l’on puisse faire et qui a pu être
fait et qu’elle n’en demeure pas
Michel Delacroix dans son QG du Sénat
A DROITE 6

L’intervention du député fédéral Filip De Man (VB)

lors du dîner-débat organisé par le
«Cercle Droite et Modernité» le 1er février 2006

Mesdames, Messieurs, impossible dans un Etat de droit est

Le thème de cette soirée: «Droites devenu ce 21 avril 2004 une triste réalité.
nationales: vers le pouvoir?», m'inspire La condamnation de notre parti avait
deux sentiments. Il va de soi que toute pourtant provoqué une vague de
formation politique doit aspirer au protestations, des juristes éminents ont
succès électoral, doit aspirer au démoli l'arrêt, et les électeurs ont
changement. En d'autres termes - termes massivement suivi notre appel de voter
plus militants - nous avons pour but de pour la sauvegarde de la liberté
chasser le régime d'expression aux
socialo-libéral et de élections de cette même
développer une année. Un million de
politique voor «eigen Flamands ont acquitté
volk eerst». Pour le Vlaams Blok dans les
notre peuple d'abord. urnes.
Mais, et c'est Mais cet arrêt populaire
justement là que n'a fait réfléchir ni les
survient mon juges ni les hommes
deuxième sentiment: politiques. Les tueurs à
en Flandre cela reste gage politiques avaient
quasiment impossible été payés et devaient
pour le moment. Nous exécuter leur contrat.
sommes ce soir entre La Belgique a écrit une
camarades, autant voir triste page d'histoire en
les choses de façon persécutant le Vlaams
réaliste. Blok et en faisant
Je commence donc condamner notre parti
par mon propre parti. Vous savez sans par les tribunaux. Dans une véritable
doute que le régime fera tout pour garder démocratie, on n'intente pas de procès
intact le soi-disant «cordon sanitaire» contre ses adversaires politiques.
autour des ces infâmes nationalistes du Verhofstadt -qui avait juré qu'on avait le
VB. Vous savez sans doute que le droit de mesurer son succès au déclin du
régime nous a trainés devant les juges et Vlaams Blok- a peut être gagné une
que le procès monstre contre le Vlaams bataille avec la condamnation de notre
Blok a pris fin en avril 2004. parti, mais il n'a pas pour autant gagné la
Ce que tellement de gens ont tenu pour guerre. C'est une victoire à la Pyrrhus, les
6 A DROITE 7

sondages récents le prouvent. Que Pour la première fois dans notre

l'establishment belge et les partis histoire, en début de cette année nous
traditionnels ne se fassent donc pas trop avons passé le cap des 22.000 membres.
d'illusions. Ils ont interdit le Vlaams Nous avons quelque 800 élus nationaux
Blok, mais ils ne pourront jamais tuer les et locaux, nous avons des milliers de
idées que nous défendons et que nous cadres et de militants qui jour après jour
continuons à propager sur la scène sont sur le terrain. Notre parti sera
politique. Même la menace d'un nouveau toujours «la puissance des gens sans
procès, contre le Vlaams Belang cette pouvoir et l'espoir pour les gens qui
fois, ne nous fera pas taire! n'ont plus d'espoir». Un million de
Cela nous amène à la vraie raison de tous Flamands comptent sur nous.
ces procès. N o u s
Avec un quart n'avons pas
de l'électorat, le droit de
l e V B l e s
constitue abandonner.
aujourd'hui Une énorme
une vraie t â c h e
menace pour repose donc
les prébendes sur nos
et le pouvoir épaules.
dont profitent Elle ne sera
les partis pas simple.
traditionnels. Mais après
Le VB toutes ces
m e n a c e Ci-dessus Filip De Man interpelle années,
l'establishment le Ministre Verwilghen à la Chambre nous avons
belge, menace le profitariat et le les électeurs, les cadres et les militants
clientélisme, menace l'hégémonie compétents pour continuer le combat.
socialiste sur le pays. Le Vlaams Belang - qui a un nouveau
Nos cadres, nos conseillers municipaux, nom mais le même programme et les
nos députés et sénateurs, tous ont bravé mêmes personnes que le Vlaams Blok -
la haine des médias et des partis au doit devenir plus fort encore.
pouvoir. Sans jamais fléchir ou courber Nous avons en premier lieu, tout
l'échine. Et ils continueront de le faire. comme nos collègues en Wallonie, en
Nous sommes un grand parti populaire France, en Italie, en Autriche, au
qui a des soutiens dans toutes les couches Danemark la mission d'information,
de la population. Des dockers aux pour que nos peuples ouvrent les yeux.
médecins, des enseignants aux avocats, Cela suffira-t-il? Evidemment non:
des femmes au foyer aux artisans, des notre poids électoral doit devenir
étudiants aux entrepreneurs... encore plus grand. Comme je viens de
A DROITE 8

le dire, le Vlaams Belang est maintenant le
plus grand parti de Flandre et même de
toute la Belgique, mais vous savez aussi
que le «cordon sanitaire» nous empêche
d'accéder au pouvoir.
Je sais bien que dans une ville comme
Anvers et beaucoup d'autres villes et
communes de Flandre, nous allons obtenir
en octobre de bons résultats, mais tant que
nous n'obtenons pas la majorité des sièges,
rien ne changera.
Parce que la situation est telle: le parti
libéral - aussi bien côté flamand que côté
wallon - est gangrené par des sous-marins
de gauche, les démocrates-chrétiens
flamands sont à la botte du syndicat ACV
(le MOC, en plus grand) et leurs collègues
francophones sont présidés par une
mégère qui essaie de dépasser les Ecolos
par la gauche.
Est-il donc possible que nous passions
quand-même dans quelques villes? Je
l'espère, je l'espère même vivement pour
mon ami Filip Dewinter, je l'espère pour
les Flamands en général, mais il faut rester
les pieds sur terre: ce sera difficile.
Pour ce qui est du niveau politique
supérieur, la région, le fédéral, il faut
admettre que là non plus le moment où
l'on chassera les pourris-qui-nous-
gouvernent ne s'annonce pas pour demain.
Est-ce du défaitisme? Non: je crois que
pour le Vlaams Belang - et je crains que
le même cas de figure ne soit valable
pour la Wallonie, pour la France, pour
l'Allemagne- il faudra une atmosphère
que je qualifierai de pré-révolutionnaire
pour que la droite nationale accède au
pouvoir. Climat qui selon moi ne se
réalisera qu'au moment ou les
conséquences socio-économiques de la
globalisation se feront sentir d'une façon
dramatique à nos peuples, quand le fléau
de la criminalité sera devenu vraiment
insupportable pour la grande majorité de
notre population, quand la drogue fera
encore plus de ravages chez nos
adolescents, quand les attaques
terroristes se multiplieront sur notre
continent, quand la révolte islamique
dans nos villes deviendra une vraie
guerre civile. On peut, on doit le
regretter, mais ce n'est qu'alors que
Flamands, Wallons et autres Européens
sortiront de la léthargie qui est si bien
entretenue par les médias, les syndicats,
le secteur de la culture, l'enseignement,
etc…
Mais, chers camarades, comme disait
Guillaume d'Orange: «point n'est besoin
d'espérer pour entreprendre, ni de
réussir pour persévérer».
Le flambeau brûle, soyons prêts pour le
jour ou débutera la deuxième

Filip De Man est l’auteur de plusieurs ouvrages en

néerlandais. Sa dernière œuvre s’intitule «Le Combat
Eternel». Pour De Man, le 21ème siècle sera caractéri-
sé par deux problèmes fondamentaux: les conflits ethni-
ques et éthiques. Pour répondre à ces questions crucia-
les, l’auteur retourne aux sources de notre civilisa-
tion: l’Antiquité classique. (240 pages, 12 €). Le
livre de Filip De Man peut être commandé auprès
de la rédaction de « A Droite »
8 A DROITE 9

L’intervention du Sénateur Michel Delacroix

(FN) lors du dîner-débat organisé par le
«Cercle Droite et Modernité» le 1er février 2006

Chers amis, gants que ceux qu’ils

ont l’habitude de
Je me doutais que débattre avec Filip De
côtoyer, les gens du
Man allait être extrêmement désagréable et
VB finiront par
cela se confirme parce qu’il a dit une bonne
changer d’attitude à
partie des choses que je comptais dire.
l’égard de la problé-
Le premier sentiment qui m’anime dans un
matique de l’Etat belge.
tel débat est l’humilité, dans la mesure où
De toute façon, le parti socialiste fait actuel-
Filip De Man est capable de s’exprimer
lement beaucoup mieux que le VB sur le
dans un français parfait ce que je suis bien
plan du séparatisme par son mépris à l’é-
incapable de lui rendre la réciproque dans
gard de la réalité flamande.
la langue de Vondel.
La toute puissance d’un parti aussi corrom-
Pour paraphraser Savary: c’est pire qu’un
pu que le PS doit glacer le sang de tout vrai
crime... c’est une faute!
démocrate. Le PS se comporte en parti uni-
Un constat s’impose: lors des votes dans
que dans un Etat totalitaire, disposant d’une
les assemblées où nos deux formations po-
RTBF entièrement à sa solde et des tentacu-
litiques sont présentes, au fédéral ou au
les dans toutes les strates de la société, y
régional, 95% du temps nous votons exac-
compris dans les autres partis de l’establish-
tement la même chose. Il y a évidemment
ment. Le PS règne en maître partout sauf…
des points sur lesquels nous sommes radi-
en Flandre. Ce qui explique que le scénario
calement en désaccord. Il n’y a que des
d’une participation gouvernementale est
trissotins aux petits pieds qui peuvent s’en envisageable à terme pour le VB, du moins
effaroucher, ceux sans doute qui ont troqué
en région flamande, mais que l’idée même
leur idéal de jeunesse pour quelques pro-
est absurde aujourd’hui en partie franco-
messes fugaces.
phone du pays. Voilà pour ce qui concerne
Toute crispation sur les terrains qui nous
le thème du débat de ce soir. Mon message
opposent serait parfaitement prématurée
à cet égard n’est donc guère optimiste.
puisque tous les autres combats sont priori- Le PS est puissant pour une grande part
taires et que ces combats, nous les mène- grâce à la RTBF qui pratique le lavage de
rons ensemble. Nous serons peut-être ad- cerveau à grande échelle, il suffit d’écouter
versaires un jour, mais les gens du VB se- ses chaînes de radio pour s’en convaincre.
ront nos ultimes adversaires et nous verrons Cette «intéressante» radio cucultureuse,
bien à ce moment-là ce qu’il conviendra de diffuse plus volontiers de la musique ban-
faire. Etant entendu que je ne désespère pas toue, inuit, kirghize, Toltèque, tonkinoise ou
qu’à force de rencontrer des politiciens hottentote que du biniou ou de la viole de
francophones moins bêtes et moins arro- gambe. Ils veulent démontrer ainsi que «le
A DROITE 10

monde est un village», en réalité ils en

font un véritable brolewinkel (brocante en
bruxellois).
Par contre, ils ignorent complètement la
culture flamande pourtant la plus proche
historiquement et géographiquement.
Nous savons qu’il s’agit d’une volonté
politique affichée de la part des socialis-
tes. C’est une manière pour les prétendus
intellectuels de gauche de nier l’existence
de la nationalité, la notion de nationalité
étant prise ici au sens premier du mot,
c’est-à-dire la communauté de culture qui
se crée du fait qu’on est né quelque part et
qui s’est installée autant dans les gènes et
les chromosomes que par l’acquis sco-
laire.
N’oublions pas que le dictateur bête est
celui qui dirige les choses par le biais de Michel Delacroix: la subversion
l’armée et que le dictateur plus subtil est
celui qui essaye de diriger les choses par
le biais des médias en les contrôlant tota- colloque au Sénat qu’il existait une «charte»
lement. L’Etat PS tient les médias en à laquelle tous les journalistes étaient tenus
laisse parce que sans subsides il n’y a pas de souscrire. Ce document leur interdit de
presse en Belgique. Les journaux ne sont relater le travail parlementaire des manda-
pas rentables. Il est possible, il est salu- taires de Droite nationale, ni de leur accor-
taire d’avoir une presse subsidiée et une der la moindre interview. Cette interpréta-
radio-télévision de service public où la tion particulière du critère de démocratie
parole est donnée à l’ensemble du spectre prive le citoyen de tout accès à la réalité du
politique en présence. C’est le cas en mouvement d’idée que nous représentons.
Flandre où nos amis du VB peuvent très Nous ne pouvons qu’y opposer notre travail,
régulièrement s’exprimer, même en di- à travers nos publications et notre travail
rect. Evidemment le temps d’antenne dé- parlementaire, qui n’est jamais commenté
volu au VB n’est pas proportionnel à son du côté francophone alors qu’on y fait régu-
importance politique, mais nous au FN, lièrement allusion dans la presse flamande,
on s’en contenterait parfaitement. Il est je voulais le souligner.
clair que le VB, à cet égard dispose d’un Ceci démontre que les partis traditionnels
avantage considérable sur le FN. francophones méprisent les aspirations fon-
Ce cordon sanitaire, cette chape de plomb damentales des citoyens et se dissimulent
sont souvent niés par les médias, mais en derrière un paravent de mots vidés de leur
février 2005 le masque est définitivement substance.
tombé. Madame Bénédicte Vaes, journa- Le citoyen d’aujourd’hui, n’est plus que ce
liste au «Soir» devait révéler lors d’un petit bonhomme qui mendie sur le parvis du
10 A DROITE
temple où l’on célèbre dans le pourpre le culte
de la démocratie.
Sur mon bureau au Sénat, je possède une clo-
chette que j’agite comme un tocsin chaque
fois que les politiciens usent et abusent des
mots démocratie, démocrate, démocratique et
démocratiquement totalement vidé de leur
sens. Ce combat est commun d’un côté
comme de l’autre de la frontière linguistique.
Il s’agit d’un combat européen qui doit per-
mettre l’expression de la nature propre des
citoyens et de l’ensemble de leurs aspirations
qu’ils ont puisé dans leurs cultures, leur peau
et dans l’enracinement à son sol.
Nos peuples aspirent à vivre et travailler en
paix et en toute sécurité, à créer et à enfanter,
bref à vivre libres dans une société structurée
et organisée. Des constructions intellectuelles
torves nées dans le brouet pervers des cer-
veaux de penseurs schizophrènes veulent au-
jourd’hui nier l’évidence, la réalité et y substi-
tuer l’inversion. Les lois sur l’adoption par les
couples homosexuels n’en est qu’un exemple.
Cette loi aurait-elle survécu à un référendum
populaire?
Ceux qui nous gouvernent se sont empêtrés
dans de nouvelles théories qui deviennent de
nouvelles religions. Religion des droits de
l’homme et de ses succédanés qui se mord la
queue.
Quid absurdum! Le libre examen a toujours
considéré comme une victoire d’avoir com-
battu les arguments d’autorité. C’est para-
doxalement au nom de ce même libre examen
et de ses serviteurs qu’on nous ressert au-
jourd’hui ce même argument d’autorité. Cette
nouvelle religion s’est dotée d’une nouvelle
liturgie avec un nouveau bras séculier: le Cen-
tre pour l’égalité des chances.
Ce combat titanesque que nous mènerons en-
semble prendra bien une ou deux générations,
ce qui nous épargnera de devoir nous opposer
aujourd’hui sur des peccadilles. ■
11
LA
CHRONIQUE
DE
CHARLES
PIRE
DÉPUTÉ WALLON
(LIÈGE)
Eglise catholique,
trafiquants d’êtres
humains, gauche
politique:
même combat !
Eglise catholique, trafiquants d’êtres hu-
mains, gauche politique : même combat!
Il s’agit d’une alliance objective de mou-
vements et d’organisation qui ne poursui-
vent pas les mêmes objectifs.
Les curés
L’Eglise, malgré la grogne d’un bon
nombre de fidèles qui estiment que les
occupations des lieux de culte prennent
trop d’ampleur, soutient le mouvement
pour deux raisons principales, inspirées
de la charité chrétienne: premièrement,
notre société doit être plus accueillante;
deuxièmement, la procédure est scanda-
leusement longue. En ce qui concerne la
première raison, il est intéressant de noter
A DROITE 12

que la doctrine pontificale défend le prin- intéressées au succès du mouvement d’oc-

cipe de l’ouverture à l’immigration, mais cupation. Les chefs maffieux qui les diri-
reconnaît que le pouvoir politique est maî- gent savent que les autorités belges sont
tre de décider de l’importance de cette ou- molles, lentes et hésitantes, que les chan-
verture. Celle-ci a été définie par la Com- ces pour l’immigré illégal de rester sur le
mission pontificale Justice et Paix, le 3 territoire sont élevées. Le mouvement peut
novembre 1988, comme suit: «Certes, il donc être exploité par eux comme motiva-
appartient aux pouvoirs pu- tion «commerciale».
blics qui ont la charge du
bien commun, de déterminer Avec le PS
la proportion de réfugiés ou Les socialistes wallons et
d’immigrés que leur pays Bruxellois, pourtant au
peut accueillir, compte tenu gouvernement fédéral qui
de ses possibilités d’emploi prétend limiter au maxi-
et de ses perspectives de mum l’immigration, frei-
développement, mais aussi nent systématiquement les
de l’urgence du besoin des efforts de leurs partenaires
autres peuples. Et l’Etat tenus d’afficher, dans la
veillera à ce que ne se longue période électorale
créent pas des situations de qui commence, certains
déséquilibre social grave, résultats. L’enjeu pour les
accompagnées de phénomè- L’église Sainte-Marie socialistes francophones,
nes sociologiques de rejet, à Schaerbeek dans
c’est le maintien de leur
comme cela peut arriver les années 50. Une époque où leadership. Il est pour eux
lorsqu’une trop forte les églises étaient uniquement de la plus haute impor-
concentration de personnes des lieux de prière
et de recueillement. tance de remplacer les
d’une autre culture est per- nombreux électeurs qui les
çue comme menaçant direc- quittent (notamment pour
tement l’identité et les coutumes de la com- la droite nationale) par des allochtones qui
munauté locale d’accueil.» Nous sommes, acquièrent très facilement la nationalité
là, très loin du discours des curés qui logent belge ou qui sont admis comme électeurs
les sans-papiers et même de celui des évê- au scrutin communal. Le phénomène crève
ques, à moins évidemment que la raison les yeux à Bruxelles où, dans ce parti, les
principale du soutien au mouvement soit la parlementaires issus de l’immigration sont
protestation contre la lenteur à décider. majoritaires. En Wallonie urbaine, la
Des trafiquants même évolution se fait jour de plus en plus
clairement.
Un très grand nombre de sans-papiers sont Il est d’autres organisations intéressées au
arrivés directement ou indirectement chez succès du mouvement d’occupation. Ainsi
nous en utilisant les services de réseaux de les syndicats, mais nous n’examinerons
trafiquants d’êtres humains. Ces organisa- pas, dans le cadre du présent article, leurs
tions, puissantes et riches, sont évidemment mobiles.
12 A DROITE
Occupation Permanente
Coïncidence d’agenda ou premier
succès du mouvement, le Parlement
fédéral achève la partie législative
de la réforme de la politique
d’immigration. Celle-ci vise
notamment à raccourcir les délais de
décision. Sans entrer dans le détail
de la comparaison des mérites et
défauts du système actuel et de celui
qui est annoncé, une remarque
fondamentale s’impose. Il y a retard
p a r ma n qu e sc an d a leu x de
magistrats et de fonctionnaires pour
traiter les dossiers. Réformer sans
affecter le personnel nécessaire et
des renforts exceptionnels pour
résorber l’arriéré, c’est l’échec
assuré.
Nous sommes dans une matière
jurid iqu e et a d min istra tivo -
judiciaire. Dans ce domaine, en
Belgique, la déconvenue est
immense. A de nombreux endroits,
l’appareil s’est installé dans le déni
de justice permanent alors que le
pouvoir, tous partis traditionnels
confondus, annonce des solutions.
Nous vivons dans l’annonce
perpétuelle.
Revenons au mouvement d’occupa-
tion et à la scandaleuse lenteur de la
procédure, grief sur lequel tout le
monde s’accorde. Il n’y a aucun si-
gne sérieux de la volonté du gouver-
nement de dégager les moyens et les
effectifs qui permettront de résorber
rapidement l’arriéré.
En conséquence, il y aura occupa-
tion permanente dans un coin, grè-
ves de la faim et même de la soif
dans d’autres lieux et immanquable-
13
Carte blanche:
Alain Escada,
Président de
Belgique et Chrétienté
Les occupations
d’églises,
cela suffit !
Depuis 2003, les occupations d’églises par
des immigrés clandestins sont devenues fré-
quentes.
Une fréquence qui s’est encore accélérée de-
puis que Patrick Dewael, ministre de l’Inté-
rieur, a accordé gain de cause aux occupants
de l’église Saint-Boniface à Ixelles.
Devant l’ampleur du phénomène, «Belgique
& Chrétienté» a voulu analyser les faits.
L’église est un lieu sacré
C’est important de le rappeler. Même cer-
tains membres du clergé semblent l’avoir
oublié.
Chaque église est une «maison de Dieu» et
doit honorer Notre Seigneur Jésus-Christ par
l’exercice du culte. En dehors même des offi-
ces, le catholique doit pouvoir s’y recueillir
et y prier.
Transformer des églises en «boîtes de nuit»,
comme cela se voit en différents lieux d’Eu-
rope, est un sacrilège.
Concéder des églises catholiques à la prati-
que d’un autre culte -hérétique-, comme cer-
tains diocèses acceptent de le faire, constitue
A DROITE
une impiété qui viole la sainteté du lieu.
Dresser des dortoirs et des cantines dans
une église, devant l’autel, constitue un
usage sordide de l’église, ce qui en viole
également la sainteté.
N’est-il pas évident qu’une église n’est
pas construite pour y tenir des meetings
révolutionnaires ou des conférences de
presse revendicatrices?
C’est au culte de Dieu et uniquement au
culte de Dieu qu’une église doit servir. Il
faut le répéter fermement et encourager
le clergé, tout le clergé, à le rappeler
avec force et constance.
Quel droit d’asile?
La mémoire collective retient d’autrefois
que l’on pouvait se réfugier dans une
église, un monastère, une abbaye, et y
demander asile. Cette notion, par ailleurs
disparue du nouveau droit canon,
n’avait rien de comparable avec
la situation des occupations
d’églises par des immigrés
clandestins et ceux qui les
encadrent.
Le demandeur d’asile
auprès d’une institution
religieuse venait en
fait y chercher un abri
pour échapper à de
quelconques poursui-
tes en s’y fondant
dans une parfaite dis-
crétion.
Reprenant à son
compte une tradition
ancienne qui concer-
nait déjà les temps
païens, l’Eglise of-
frait un lieu inviolable.
14
Mais celui qui profitait de cette immuni-
té ne venait pas s’y installer pour obtenir
une tribune pour ses revendications. Au
contraire, le bénéficiaire de cette immu-
nité adoptait une vie discrète et, en
contrepartie, participait le plus souvent à
de petits travaux au sein de la commu-
nauté qui l’accueillait. Et, est-ce besoin
de le rappeler tant c’était autrefois élé-
mentaire, celui qui obtenait l’asile mon-
trait un minimum de respect vis-à-vis de
la religion catholique et n’aurait en rien
cherché à perturber la pratique de son
culte. Cela se comprend aisément si l’on
se souvient que le demandeur d’asile
était presque toujours catholique. Déci-
dément, on est bien loin de la situation
actuelle.
Instrumentalisation
Comme l’ont déclaré plusieurs prêtres,
nous assistons à une instrumentalisa-
tion d’édifices religieux et des com-
munautés qui s’y rassemblent.
D’abord, il est évident que ce
mouvement n’est pas sponta-
né. Ces immigrés clandes-
tins ne débarquent pas
«par hasard» au même
endroit au même mo-
ment. Ils sont encadrés
par des professionnels
de la subversion camou-
flés sous des labels de col-
lectifs quelconques. Ceux
qui poussent l’observation
auront repéré autour des
immigrés clandestins di-
vers militants communis-
tes, trotskistes et anarchis-
tes. Les mêmes qui, en d’au-
14 A DROITE
tres circonstances, dénoncent l’ordre mo-
ral enseigné par l’Eglise et véhiculent un
anticléricalisme pathologique.
Quand un tel groupe envahit une église, il
ne vient pas y chercher de l’aide mais
l’occuper, si le prêtre se montre complai-
sant. Si jamais un prêtre s’oppose à l’oc-
cupation de son église tout en proposant
cependant une salle paroissiale, les immi-
grés clandestins marquent nettement leur
déception. En fait, ce qu’ils cherchent,
c’est de la visibilité. Et cette visibilité
s’obtient notamment en perturbant le
culte.
Quelques propositions alternatives
assurées de visibilité
Pourquoi occuper des églises catholiques
et uniquement des églises catholiques s’il
n’y avait, chez ceux qui les encadrent, une
intention cathophobe connexe?
Ni temples, ni mosquées, ni synagogues,
ni maisons du peuple, comme l’ont relevé
quelques journalistes.
Interrogé par la télévision, un Africain
répondait que dans les mosquées, ils se-
15
raient «mal accueillis».
Pourtant, de nombreux clandestins
concernés sont musulmans…
Et, à l’inverse, rares sont les occupants
d’églises que l’on pourrait qualifier de
catholiques dévots.
Ce serait encore et toujours une ques-
tion de «visibilité» prétendent certains.
Soit. Si ce n’est que cela et si l’imagina-
tion leur fait à ce point défaut, nous leur
proposons d’autres lieux à occuper où,
avec certitude, ils bénéficieront d’une
visibilité incomparable: le siège du parti
socialiste, le siège d’Ecolo, ou du CDH,
quelques cabinets ministériels rouges ou
verts, le siège central de la FGTB ou de
la CSC,… Autant de lieux où on ne
pourra «mal les accueillir» et où se pré-
cipiteront les caméras de télévision.
Qui plus est, ils auront des interlocu-
teurs privilégiés sous la main…
Les paroissiens doivent
se mobiliser
Ce mouvement d’occupation d’églises
se développe grâce à l’apathie des pa-
roissiens. Pourtant, c’est à leur détri-
ment qu’il se propage.
Nous encourageons les paroissiens à
appeler fermement leurs prêtres à ne pas
livrer leurs églises à de telles profana-
tions. Par téléphone, par mail, par cour-
rier, agissez !
Si les paroissiens se mobilisent, ils peu-
vent mettre un coup d’arrêt à ces oc-
cupations. C’est leur devoir de catholi-
ques. ■
Alain Escada,
Président de Belgique & Chrétienté
A DROITE 16

ALLIANCE BRUXELLOISE CONTRE LE DECLIN

Courrier: BP 102 - 1000 Bruxelles 1 (seule mention sur l’enveloppe)

dise»:
STOP OU ENCORE ?
Q ue notre pays n' a pas besoin de
58 ministres. Ni de 534
Il y a une vingtaine d'années un ancien parlementaires dont la plupart sont
boucher, ex-ministre de la Défense et ex- inscrits aux abonnés absents. Etre élu:
Premier a été condamné par la Justice OUI. Travailler? NON!
comme «fraudeur viscéral et invétéré».
Cela ne l'a pas empêché ensuite d'être Q ue, de T INDEMANS à
VERHOFSTADT, en passant par
réélu dans la capitale avec plusieurs MARTENS et DEHAENE, plus de
milliers de voix de 600.000 étrangers
préférence. ont été naturalisés
Par conséquent, et à entendre nos
pourquoi s'étonner des dirigeants, il
pratiques mafieuses, des faudrait accueillir
détournements de fonds demain tous ceux
publics, d'abus de biens qui viendraient
sociaux et de corruption s'installer chez
auxquels se livrent nous parce « qu'il
toujours les politicards? y fait bon vivre...».
Les citoyens choisissent
les élus qui leur Q ue, depuis 5
ans le
ressemblent, pourquoi commerce de la
alors se plaignent-ils cocaïne et de
après? l'héroïne a explosé
Si par hasard à Liège, à dans nos rues et
Bruxelles ou à Anvers dans les bars. La
on payait trop d'impôts, La maison Belgique s’effondre Justice baisse les
on ne trouvait plus de bras et la Police
travail, on circulait mal, on se faisait ferme les yeux. Vous avez dit laxisme ?
agresser, on rackettait nos enfants à
l'école, on distribuait de la drogue partout Q ue notre état Providence nourrit
plus d’un million d'individus qui
et que les grévistes avec leurs sacs vivent des deniers publics, soit 1 actif
poubelles rouges, verts ou bleus, nous sur 4! On pourrait y rajouter 900.000
empêchaient de travailler, cela se saurait! fonctionnaires et cela ferait un actif sur
Apparemment «tout va très bien Madame deux!!
la marquise, mais il faut que je vous Si à cela on y ajoute, d'une part un
16 A DROITE
système scolaire en pleine
décadence qui tous les ans
lâche des inaptes sur le marché
du travail, et d'autre part une
overdose de multiculturel, on
aura fait le tour de la situation
abracadabrante dans laquelle
nous vivons. ..mal.
La question que tout le monde
devrait se poser: «Stop ou
Encore?»
Le président LINCOLN disait:
on peut tromper tout le monde
pendant quelque temps; on
peut t r omper quel ques
personnes tout le temps; mais
on ne peut pas tromper tout le
monde tout le temps!
Arrive donc un moment où
chacun devra prendre ses
responsabilités et dire tout haut
ou écrire noir sur blanc que les
corrompus et les charlatans qui
nous gouvernent doivent être
punis et renvoyés parce qu'ils
sont incompétents et
inefficaces. Un peu de bon
sens:
BALAYONS
ET
RECONSTRUISONS!
Ch. Arete
coordina-
teur
17
LES POINGS
SUR LES
Le journaliste flamand John De Wit de la «Gazet van
Antwerpen» considère dans un article paru le
20.05.2006 que le débat du moment sur les occupa-
tions d’églises démontre en réalité la faillite de l’en-
semble de la politique belge d’asile.
Il estime, avec justesse, que la timidité de la politique
des rapatriements forcés est le talon d’Achille de cette
politique.
Alors que le ministre de l’Intérieur, le libéral flamand
Patrick Dewael, devrait intensifier la recherche active
des illégaux et mener de front une politique toute aus-
si active de rapatriement de ces illégaux, celui-ci
n’ose rien entreprendre tant il est l’otage du PS qui
exerce une pression énorme au sein du gouvernement
à cet égard. En réalité, c’est une politique tout à fait
inverse que mène Dewael. Le ministre régularise à
tour de bras en toute discrétion. C’est ainsi qu’en
2005, ce ne sont pas moins de 11.630 personnes qui
ont été régularisées par ses soins.
«La situation actuelle est un mélange de
régularisation de fait, d’interdiction de rechercher les
illégaux et de procédure d’asile bien trop inefficace.»,
dit De Wit.
Entre temps, plus le temps passe, plus les actions des
illégaux se développent avec le soutien des Evêques
belges. Le week-end du 20 mai, ce ne sont pas moins
de 5.000 manifestants qui exigeaient à Gand une nou-
velle régularisation massive. Les activistes vont de
plus en plus loin dans leurs exigences. En plus d’une
régularisation générale, ils exigent aussi la disparition
des centres fermés et la cessation des rapatriements
forcés. Ces gens ont compris que la Belgique était le
maillon faible en Europe. Ils ont compris qu’en Belgi-
que, TOUT est possible. Quelle bêtise, quelle lâcheté,
quelle tristesse…
A DROITE
AU SENAT
Dans l’ébullition de l’affaire Erdal, cha-
cun s’était demandé pourquoi cette ter-
roriste pouvait comparaître en liberté, ce
qui lui a d’ailleurs permis de s’évanouir
dans la nature. Il s’est rapidement avéré
que la loi relative à la détention préven-
tive devait être améliorée. Ce réflexe légi-
slatif du sénateur Delacroix n’a toujours
pas été traité par la commission ad hoc.
Faut-il encore s’étonner?
Proposition de loi modifiant
l’article 31 § 5 de la loi du 20 juillet
1990 relative à la détention préventive
(Déposée par M. Michel Delacroix)
DÉVELOPPEMENTS
La loi du 31 mai 2005 modifiant la loi du
13 mars 1973 relative à l'indemnité en cas
de détention préventive inopérante, la loi
du 20 juillet 1990 relative à la détention
préventive et certaines dispositions du
Code d'instruction criminelle, dans son
article 13, a adapté le délai prévu à
l’article 31 § 4 al. 3 de la loi du 20 juillet
1990 relative à la détention préventive, à
savoir qu’elle a allongé à un mois la
validité du titre de détention du détenu qui
a vu celui-ci confirmé par un arrêt de la
Chambre des mises en accusation, sur
appel d’une ordonnance de la Chambre du
conseil.
L’objectif de cette disposition était de
décharger les juridictions
d’instruction.Lorsqu’un détenu se
18
pourvoit en
cassation contre
une décision de la
Cha mbr e des
mises en accusation qui décide de le
maintenir en détention préventive, la
Cour de cassation doit se prononcer dans
les quinze jours à compter de la date du
pourvoi. Si celle-ci casse l’arrêt, elle
renvoie l’affaire vers une autre chambre
des mises en accusation qui doit statuer à
son tour dans les quinze jours. Si elle
confirme l’arrêt entrepris, la chambre du
conseil sera appelée à statuer sur la
détention préventive dans les quinze
jours également.
Par contre, si le détenu ne s’était pas
pourvu en cassation, son titre de
privation de liberté aurait valu pour un
mois.
Cela entraîne une inégalité de fait entre
les détenus qui se pourvoient en
cassation, qui voient leur cause
examinée à des échéances plus proches,
que ceux qui ne se pourvoient pas.
L’objectif de la présente proposition est
de corriger cette inégalité en remettant
sur un même pied d’égalité les détenus
qui se pourvoient en cassation et ceux
qui ne le font pas, ainsi que de
désengorger les juridictions
d’instruction.
Article 1er
La présente loi règle une matière visée à
l'article 78 de la Constitution.
Art. 2
18 A DROITE 19

L’interview de
Bruno Gollnisch
Nous relations dans le numéro deux de pos. Cette ordonnance déclare très
«A DROITE», les accusations insensées clairement que je n’ai pas commis de
qui frappaient Bruno Gollnisch et les délit de contestation de crime contre
poursuites judiciaires iniques dont il l’humanité et que je n’ai pas semé le
était l’objet. Aujourd’hui, le dirigeant doute en évoquant le massacre de Ka-
du Front National a eu gain de cause tyn. Il est d’ailleurs de notoriété publi-
même si l’establishment s’acharne. que aujourd’hui, heureusement, que
Nous avons eu le plaisir de le rencontrer ce massacre est le fait des Soviétiques
au Parlement européen pour un entretien et non pas des Allemands. Toujours
riche et chaleureux. Bruno Gollnisch
connaît bien la Belgique, il en aime la
culture et les gens, mais il est d’une sé-
vérité féroce pour ceux qui veulent y
museler l’opposition nationale.
Notre pays, une fois de plus, est en tête
de la bêtise méchante.
La rencontre de deux avocats de droite
nationale comme Bruno Gollnisch et
Michel Delacroix doit redonner espoir
aux réprouvés que sont les militants de
nos formations pourchassées.

A DROITE: Nous avons appris, sou-

lagés, que vous avez obtenu gain de
cause concernant les accusations qui
vous frappaient. Où en est «l’Affaire
Gollnisch»?
Bruno Gollnisch: J’ai fait l’objet d’une
ordonnance de non-lieu extrêmement Bruno Gollnisch est assailli par les jour-
motivée qui vise l’ensemble de mes pro- nalistes lors du défilé du FN le 1er mai à
Paris
A DROITE 20

est il que je suis le seul justiciable de Alpes, le seul contre lequel j’avais por-
France qui a fait l’objet à la fois d’un té plainte, mais aussi contre les six pré-
renvoi par citation directe en correc- sidents de groupes politiques, il s’agit
tionnelle par le parquet et par le Pro- entre autres, d’un ancien ministre de
cureur de la République et d’une ins- l’agriculture, dont le logement de fonc-
truction sur base d’une plainte du tion avait fait scandale, et du président
MRAP, qui est l’équivalent du MRAX du groupe communiste. Puis, j’ai obte-
chez vous. Certains espèrent que je nu la condamnation pour diffamation
serai condamné par le tribunal dans le de Monsieur Olivier Duhamel, ancien
cadre de la plainte du parquet même si député socialiste et politologue plutôt à
j’ai été relaxé gauche et com-
par la juridic- mentateur de
tion d’instruc- radio et de télé-
tion. Moi, je vision qui, sur
considère les ondes de
qu’on ne peut France-Culture,
pas être jugé m’avait mis en
deux fois pour cause pour anti-
les mêmes faits, sémitisme. Notez
c’est un prin- que monsieur
cipe fondamen- Duhamel n’a pas
tal de notre fait appel de ce
droit, et par jugement.
conséquent que «Je m’érige contre les atteintes nombreuses Sur le plan aca-
cette ordon- aux droits politiques de démique je suis
nance de non l’opposition et en particulier de en appel, mais
lieu est opposa- l’opposition que l’on pourrait l’instance d’ap-
ble à toute au- qualifier de droite nationale qui se pel, prudem-
tre poursuite commettent en Belgique». ment, attend l’is-
qui se fonde sur sue des procédu-
les mêmes faits. C’est d’ailleurs la rai- res judiciaires, ce que je crois sage. Je
son pour laquelle le Parquet, aux or- crois que l’issue judiciaire s’imposera
dres du gouvernement, a fait appel de à ces instances académiques et j’estime
cette ordonnance. qu’elles sont totalement incompétentes
Dans l’attente, mes diffamateurs ont puisque les propos que j’ai tenus ne
été renvoyés devant le tribunal correc- l’ont pas été à l’université, ni dans le
tionnel par le magistrat instructeur. Il cadre de mon enseignement, ni dans le
ne s’agit pas seulement du président cadre de mes publications académi-
socialiste du Conseil régional Rhône- ques, mais comme parlementaire euro-
A DROITE
péen dans les locaux de ma perma-
nence électorale. Voilà la situation au
moment où je vous parle.
A.D: Au niveau de la procédure
pénale française, l’ordonnance de
non-lieu dont vous avez bénéficié
faisait-elle suite à une audience
contradictoire au cours de laquelle
le parquet s’est exprimé et vous
aussi?
B.G.: Le parquet avait adressé la
plainte du MRAP au magistrat ins-
tructeur, ce qui est peut-être une er-
reur de procédure de leur part, lequel
a disposé de toutes les dépositions des
journalistes et lequel m’a entendu
quatre fois, par conséquent, il a mené
un examen au fond de l’affaire. Quoi
qu’il en soit, le Parquet a fait appel et
ce sera plaidé devant la Chambre de
l’Instruction qui est l’équivalent de
votre Chambre des Mises en Accusa-
tion.
A.D.: La presse belge et notamment
«La Libre Belgique» avait embrayé
sur la presse française lorsque
«l’Affaire Gollnisch» avait éclaté.
Vous avez fait l’objet d’un véritable
maelström médiatique. Aujourd’
hui, alors que vous avez marqué des
points décisifs en votre faveur, la
presse, tant en France qu’en
Belgique est singulièrement muette?
B.G: C’est toujours comme ça, les
nouvelles qui nous sont défavorables
reçoivent une audience maximale et
les démentis qui viennent après sont
21
ignorés. J’ai chargé maître Ghislain
Dubois d’exiger la publication de cette
information en justice en mon nom.
Mais le procédé est malheureusement
courant, nous avons par exemple un
garçon qui a été arrêté d’une façon
scandaleuse dans l’affaire de la profa-
nation d’un cimetière juif en Alsace. Il
n’avait absolument rien à voir avec
cette profanation. On a d’ailleurs re-
trouvé les vrais coupables et il a été
totalement innocenté, mais il n’y a tou-
jours aucun démenti du parquet et au-
cune publicité n’a été donnée à sa mise
hors de cause et à la mise hors de
cause de Front National dans cette af-
faire dans les médias. Ce sont des pro-
cédés véritablement staliniens. Nous
vivons une époque stalinienne et le
journal «La Libre Belgique» devrait
s’appeler «La Belgique Opprimée».
Oppression à laquelle elle participe à
sa façon, d’ailleurs.
A.D.: Le Front National français, par
votre bouche, se montre d’une sévéri-
té absolue à l’égard des autorités bel-
ges suite à différents jugements pro-
noncés récemment à l’encontre de
formations et de personnalités politi-
ques belges de droite nationale. Ces
décisions de justice, incroyablement
iniques, mettent les libertés de nos
concitoyens en danger et plus parti-
culièrement celles de l’opposition na-
tionale?
B.G.: Je m’érige contre les atteintes
nombreuses aux droits politiques de
l’opposition et en particulier de l’oppo-
A DROITE
sition que l’on pourrait qualifier de
droite nationale qui se commettent en
Belgique. Un pays que nous aimons et
auquel nous sommes attachés, que nous
fréquentons régulièrement ne serait-ce
que par notre présence au Parlement
européen ici à Bruxelles. Les autorités
belges, tant judiciaires qu’administrati-
ves, gouvernementales et politiques
dans le sens le plus large du terme,
nous inquiètent vivement.
Le Parlement européen, et je m’ex-
prime ici nous seulement en tant que
responsable du Front National fran-
çais, mais essentiellement en ma quali-
té de parlementaire européen et comme
tel attaché au respect des libertés poli-
tiques dans l’ensemble du territoire de
l’Union Européenne, a l’habitude de
voter un certain nombre de résolutions
à chaque session, notamment de résolu-
tions visant au respect des droits de
l’homme. De façon assez curieuse, il
s’agit généralement du respect des
droits de l’homme en dehors de l’U-
22
nion. Nous votons des résolutions sur
la situation au Népal, en Indonésie, en
Arabie Saoudite, etc. Les dernières en
date, particulièrement solennelles, ont
été une vigoureuse condamnation de la
politique du gouvernement du Prési-
dent sortant de Biélorussie. On s’est
ainsi indigné du fait que le président
sortant aurait bénéficié de facilités
d’expression très supérieures à celle du
candidat de l’opposition. Mais cette
situation nous paraît, à tout prendre
moins grave que ce qui est en train de
se profiler en Belgique. En Biélorussie,
l’opposition a au moins pu se présen-
ter, tandis qu’en Belgique, dans une
indifférence générale qui ne saurait
durer éternellement, c’est de l’interdic-
tion faite à l’opposition d’exister et de
se présenter aux élections qu’il est
question. Je vise en particulier l’inter-
diction qui a été faite par mesure judi-
ciaire, parfaitement inique et je pèse
mes mots, qui a frappé le Vlaams Blok
et les asbl servant de support au
Vlaams Blok. On
peut évidemment
partager ou ne
pas partager les
opinions du
Vlaams Blok, sur
la question lin-
guistique ou sur
la question na-
tionale flamande
par exemple,
mais on ne peut
nier que le
Vlaams Blok soit
22 A DROITE
un courant politique extrêmement im-
portant, en particulier en Flandre. Les
électeurs du Vlaams Blok ont le droit
d’être représentés sur base de leur ap-
proche de ces questions et aussi sur
leur appréhension de la politique d’im-
migration que conduit l’Etat Belge. Ces
procédures qui ont abouti à l’interdic-
tion virtuelle du Vlaams Blok ont susci-
té, chez nous en France, une indigna-
tion qui ne s’est pas éteinte même si ce
courant d’idées, ce courant politique,
renaît sous la forme d’un nouveau parti
politique, le Vlaams Belang dont les
parlementaires nous honorent de leur
amitié.
Plus récemment encore c’est l’incroya-
ble «affaire Féret et Tonnelier». Mon-
sieur Tonnelier, un jeune homme, a été
frappé de lourdes sanctions qui sont
autant d’entraves à sa carrière politi-
que. C’est une espèce de «mort civile»
qui n’est pas sans conséquences sur le
plan de l’emploi, s’il pensait entamer
une carrière juridique par exemple. Je
précise que je ne porte pas de juge-
ment, ni sur la personne ni sur l’action
du Docteur Féret, bien que le Docteur
Féret ait pris le nom du Front National
et ait repris la flamme du Front Natio-
nal, son mouvement est tout à fait dis-
tinct du Front National français. Le
Front National n’émet à son égard au-
cune approbation ni improbation quant
à son comportement, ses propos, ses
idées, son action. Nous sommes des
nationaux conséquents et nous n’enten-
dons pas dicter à nos amis belges ce
que doit être leur comportement.
23
Le caricaturiste du Vlaams Belang, Fré,
montre le président du VB, Frank
Vanhecke à gauche et Filip De Winter bail-
lonnés au nom des droits de l’homme. Fa-
buleux raccourci qui
illustre à merveille le paradoxe
liberticide qui domine ce début de
troisième millénaire.
On ne peut qu’être frappé de surprise
et d’indignation à la lecture de l’arrêt
de la Cour d’Appel de Bruxelles qui
condamne Monsieur Féret (10 ans d’i-
néligibilité) et Monsieur Tonnelier (7
ans d’inéligibilité). C’est une autre mé-
thode que la dissolution pour abattre
une formation politique. Si l’opposition
déplaît à l’establishment, celui-ci
frappe d’inéligibilité, pour tout dire de
mort civique, les responsables de cette
opposition. Si cela se passait en Améri-
que du Sud, en Afrique, en Europe de
l’Est, les pays qui prendraient de telles
mesures seraient régulièrement
condamnés par le parlement européen
et seraient traités de républiques bana-
nières.
Ce qui est tout a fait extraordinaire,
A DROITE 24

c’est que ces condamnations sont pro- lité à Messieurs Féret et Tonnelier,
noncées à la réquisition des habituelles c’est un document électoral qui précise
associations financées et stipendiées le programme du Front National belge
pour tenir le rôle de la police de la pen- et notamment en ce qui concerne la
sée. Ces organisations sont financées «préférence nationale».
par les deniers publics et constituent un On considère que ces propositions sont
appareil répressif extraordinairement discriminatoires, mais les magistrats
cohérent et redoutable dans son fonc-
tionnement. J’ai lu avec beaucoup d’at-
tention cet arrêt. Ce qui sert de base à
la condamnation, ce sont deux sortes de
propos. Un propos tout à fait dérisoire,
il s’agirait d’un tract dans lequel il se-
rait dit que les attentats du 11 septem-
bre était le fait du KousKous-Klan. Jeu
de mot assez inoffensif qui veut expri-
mer sans doute le fait qu’il y a quand
même une relation entre ces attentats et
le Moyen-Orient voire entre ces atten-
tats et l’islamisme. Je crois que l’on
peut dire cela, en effet!
On pourrait même dire des choses
beaucoup plus sévères. Les magistrats
de la Cour d’Appel belge, s’érigent en
nouveaux juges des élégances du dis-
cours, de ce qu’il convient de dire ou
de ne pas dire en protestation à un at-
tentat odieux qui a fait plus de 3.000
victimes innocentes, grillées par les qui ont rendu ces décisions l’ont fait au
terroristes islamistes. Parce qu’enfin, nom du peuple belge. Ils ne l’ont pas
Monsieur Moussaoui, que je sache, fait au nom du peuple universel.
n’est pas un membre de l’Ecole Boudd- On peut se demander par conséquent si
histe de la Terre Pure. leur fonction elle-même n’est pas le
Ces juges ont considéré que cette seule fruit d’une discrimination. L’existence
assertion, bien modeste au regard de ce même d’un code de la nationalité est en
qu’on lit dans un certain nombre de elle-même une discrimination, c’est une
journaux français qui se prétendent évidence. Il y a un certain nombre de
satiriques, valait l’inéligibilité. droits qui sont dévolus aux nationaux et
L’autre assertion qui a valu l’inéligibi- qui ne sont pas reconnus aux étrangers
24 A DROITE
par le droit international, lesquels ont
le droit, lorsqu’ils séjournent légale-
ment de ne pas être molestés dans leur
personne et dans leurs biens et d’avoir
un recours correct auprès des tribu-
naux. Ce sont des dispositions qu’on
appelle en droit international le
«minimum standard of treatment». Au-
delà de ce minimum prévu par le droit
des gens, il est du droit élémentaire de
toute formation politique de prévoir
une modification de la législation exis-
tante.
Ce qui est extrêmement grave dans la
décision de ces magistrats belges, c’est
qu’ils s’arrogent le droit, au mépris de
la séparation des pouvoirs, de dire
qu’une formation politique a le droit
25
ou n’a pas le droit de proposer. Il est
évidemment de l’essence de toute for-
mation politique de proposer des mo-
difications à la législation, sinon on ne
voit pas en quoi les partis politiques
auraient quelque utilité que ce soit. Ou
alors il faut se convaincre que la légi-
slation actuelle est irréprochable en
tous points et qu’elle ne doit être modi-
fiée sous aucun prétexte. Il y a là quel-
que chose d’extrêmement grave qui est
une atteinte très sérieuse au principe
de la séparation des pouvoirs. Ce pro-
cédé est intellectuellement nul et mora-
lement débile puisqu’il est bien évident
qu’un programme politique fait des
propositions sur ce qui doit être chan-
gé dans la loi. Proposer un change-
ment de la loi, ce n’est pas en soi vio-
ler la loi. L’interprétation absurde des
magistrats, peut être légitime dans l’é-
tat actuel du droit, implique qu’il est
désormais interdit de faire la moindre
espèce de différence entre les Belges et
les autres. Alors, faut-il ouvrir les
frontières à tout le monde, donner les
mêmes droits à tout le monde? Faut-il
décréter la disparition de la nation
belge et décréter la disparition de la
nation européenne? On se demande
d’ailleurs pourquoi il y a encore des
frontières sur le pourtour de l’Europe?
On a aussi fait grief à Monsieur Féret
et à Monsieur Tonnelier d’établir une
relation entre certaines formes de dé-
linquance et l’immigration sauvage,
alors que concomitamment éclatait la
malheureuse affaire du jeune Joe dont
je lisais dans les journaux belges que
A DROITE 26

raient dû être renvoyé

chez eux. Certes il y a en
France des Français qui
sont des voyous, il y a en
Belgique des Belges qui
sont des voyous, mais
qu’il soit interdit à des
personnalités politiques
d’établir le lien indiscuta-
ble qui existe entre l’im-
migration illégale et une
surcriminalité, sans doute
compréhensible sociologi-
quement s’agissant de po-
pulations déracinées, est
Le Palais de Justice de Bruxelles est peut-être le tout à fait scandaleux.
dernier rempart d’un régime aux abois, miné par Dernier élément, c’est le
sa propre faiblesse, sa perversité intrinsèque et
fameux décret wallon du
sa méchanceté banale.
8 décembre 2005 dont
c’est par racisme que les témoins ont l’article 49 modifie certaines disposi-
cru identifier deux maghrébins. Ce n’é- tions du code de la démocratie locale,
tait pas deux maghrébins, c’était deux qui devrait plutôt s’appeler le «code de
polonais. Il faut lire les journaux bel- la dictature locale», qui prévoit que
ges avec beaucoup d’attention et lire quiconque aura été condamné pour des
entre les lignes «la Libre Belgique» infractions visées par les lois dites anti-
pour savoir que ce sont en fait deux racistes et antinégationnistes sera frap-
gitans. Mais qu’ils soient polonais, pé d’une inéligibilité de 18 années.
maghrébins, gitans, catholiques ou C’est-à-dire une condamnation à la
quelle que soit leur nation ou leur ori- mort civile perpétuelle. Là on est au
gine, c’est un fait avéré que ce crime sommet de l’odieux et de la bouffonne-
est une conséquence de l’immigration rie, il faut tout de même dire les choses
illégale. Puisque les assassins du jeune telles qu’elles sont. Cette «peine» d’i-
Joe sont entrés sur le territoire belge néligibilité n’est pas prévue pour les
illégalement, si l’on en croit ce qu’écri- assassins pas plus que pour les pédo-
vent les journaux philes. Quiconque aura exprimé un
Celui qui a porté les coups de couteau point de vue différent sur l’histoire
était déjà connu des services de police contemporaine, comme je l’ai fait en
pour divers délits et c’est très logique- rappelant les crimes du communisme
ment que sa famille et lui-même au- au cours de la deuxième guerre mon-
A DROITE
diale et sa complicité avec le national-
socialisme risque la mort civile.
Comme ceux qui auront parlé de l’im-
migration de façon critique ou auront
réclamé la préférence pour les Belges
chez eux, s’exposeront à la mort ci-
vile.
Nous espérons que le recours devant
la Cour d’Arbitrage préparé de façon
extrêmement documentée par le très
talentueux maître Ghislain Dubois,
s’il y a encore en Belgique de voie de
droit, aboutira favorablement. Nous
espérons que ces décisions seront ré-
formées par la Cour Européenne des
droits de l’homme, sans nous faire
trop d’illusions pour cette institution
qui reprend à son compte les théories
révolutionnaires du «Pas de liberté
pour les ennemis de la liberté» qui
était celle, en France, du Tribunal
révolutionnaire du Comité de Salut
Public dans les années 1793 et qui
n’ont pas laissé une trace indélébile
dans l’évolution des droits de
l’homme.
Nous pensons que la Bel-
gique viole les droits et
les libertés de l’opposi-
tion en matière politique
et bafoue la liberté d’ex-
pression. Elle le fait
d’une façon d’autant plus
odieuse que cette répres-
sion frappe des gens dont
le souci est de protéger
la Belgique des inva-
sions, de protéger l’iden-
tité du pays, de protéger
27
la liberté et l’intérêt de leurs conci-
toyens. Le fait est que les droits préfé-
rentiels sont reconnus à toutes les na-
tions du monde, sans exception.
Face à cette situation inique en Belgi-
que, nous voulons faire entendre la
contestation du Front National. J’ai eu
l’occasion de le dire dans l’enceinte du
parlement européen de façon très suc-
cincte, dans ma minute de temps de pa-
role, en des termes je dois dire assez
vifs. Nous n’abandonnerons pas parce
que nous sommes dans cette affaire,
quelque soit notre nationalité, les dépu-
tés de la droite nationale et nous au-
rons à cœur de rappeler leur devoir aux
autorités belges ainsi qu’à celles de
tous les autres Etats qui se comporte-
raient de la même façon.
Il est vrai que les responsables politi-
ques qui comme nous sont attachés au
respect de la loi, même injuste, et de la
paix civile, sont relativement dépourvus
de moyens d’agir. Il y a beaucoup de
pays où des partis d’opposition traités
A DROITE
de cette façon-là verraient leurs parti-
sans descendre dans la rue, prendre des
fusils et abattre les magistrats qui ren-
dent des jugements aussi iniques. Ils
n’hésiteraient pas à lyncher des diri-
geant politiques, commettre des attentats
et que sais-je encore. Ce n’est pas, c’est
vrai, notre façon d’agir! Nous allons de
façon constante harceler les hommes
politiques belges, les ministres par
exemple, toutes les fois qu’il s’en pré-
sentera. Après tout la Belgique assumera
la présidence du Conseil. Nous allons
faire des résolutions au Parlement euro-
péen. Nous allons adresser des protesta-
tions aux ambassades de Belgique, nous
allons intervenir dans ce parlement à
temps et à contretemps. Nous allons éga-
lement aider nos amis flamands et wal-
lons, dans toute la mesure du possible, à
utiliser toutes les voies de droit contre
ces décisions iniques, notamment en ce
qui concerne les recours juridiques et
judiciaires dans les instances tant natio-
nales et devant les instances internatio-
nales, comme la Cour européenne des
droits de l’homme. Nous ferons un peu
comme Caton qui ne concluait pas de
discours sur quelque sujet que ce soit
devant le Sénat sans faire de référence à
Carthage. Chaque fois qu’il sera ques-
tion des droits de l’homme, toutes les
fois qu’il sera question d’un pays qui
bafoue les libertés politiques, nous di-
rons qu’il vaut mieux balayer devant
notre porte et d’abord balayer devant la
porte de la communauté. Nous aimons la
Belgique, sa civilisation et ses gens mais
nous constatons que son système est à
28
bout de souffle, corrompu et clienté-
liste et qu’il bafoue les droits de l’op-
position.
On devrait toujours être en faveur de
la liberté de ses adversaires parce
qu’on peut se retrouver un jour mino-
ritaire. C’est ce que nos adversaires
d’aujourd’hui ignorent superbement.
Ces actes posés par les autorités gou-
vernementales, parlementaires et judi-
ciaires belge traduisent une très grave
régression de l’Etat de droit. Si nous
ne protestons pas dès à présent contre
ces actes nous entérinerions cette es-
pèce de soft-totalitarisme. Comme tou-
jours, ce sont les systèmes qui gèrent le
plus mal qui se défendent avec le plus
de vigueur.
A.D: La loi sur le Contrat Premier
Emploi, le CPE, a provoqué un
tremblement de terre politique en
France. Quelle est l’analyse du FN
français sur ce dossier explosif et sur
la question de l’emploi et de la re-
lance économique en général?
B.G.: C’est un psychodrame typique-
ment français. Cette mesure partait
d’un constat qui n’est pas tout à fait
faux mais qu’il faudrait expliquer aux
Français, à savoir que des lois socia-
les en apparences protectrices, dans le
contexte actuel, sont en fait des lois
sociales qui nuisent à ceux qu’elle pré-
tendent protéger parce qu’elles ont des
effets pervers. Cela n’est pas seule-
ment vrai pour les jeunes: on a fait des
lois pour protéger les plus de cin-
quante ans qui seraient menacés de
28 A DROITE 29

licenciement. Mais les employeurs re- si elle ne fait pas cette démarche, ses
chignent plus encore qu’avant à enga- concurrents la feront et de ce fait, l’u-
ger ces quinquagénaires parce que sine devra de toute façon fermer. Cette
l’employeur en question sait très bien entreprise se soucie assez peu de savoir
que si la personne ne devait pas faire si les 2000 euros mensuels du contrat
l’affaire, il ne pourrait plus le licencier. normal d’un salarié entrent dans le ca-
En tout état de cause, ce n’est pas le dre d’un CPE, d’un CDI, d’un contrat
fond du problème. Le fond du problème aidé ou pas aidé, cela fait toujours,
est celui du contexte international et des grosso-modo 2000 euros par mois, tan-
frontières ouvertes à des importations dis qu’en Chine le même temps de tra-
de produits qui sont fabriqués à vil prix vail coûtera cinquante euros.
par des gens qui n’ont aucune protec- Le salaire des Chinois va se multiplier
tion sociale, qui n’ont pas de limite de par deux ou par trois et celui des Occi-
la durée du temps de travail et qui sont dentaux sera divisé dans les mêmes
payés cinquante fois moins que les tra- proportions. La masse globale y aura
vailleurs occidentaux. J’étais, il y a peut-être gagné, mais moi je suis en
quelques semaines dans les Vosges où charge, n’en déplaise aux magistrats
se trouve une usine du groupe SEB. que j’ai évoqué tout à l’heure, des inté-
SEB, ce ne sont pas seule-
ment les fameuses cocottes-
minutes, mais c’est aussi
beaucoup de filiales dans l’é-
lectroménager comme Ro-
wenta, etc. Cette usine vos-
gienne fait des bénéfices, et
pourtant elle ferme ses por-
tes. La direction s’est très
clairement exprimée sur les
raisons de cette fermeture: en
faisant fabriquer nos produits
en Chine, nous allons diviser
nos coûts salariaux par cin-
quante. Ce n’est pas moi qui
le dis, ce n’est pas Jean-
Marie Le Pen, c’est la direc-
tion de cette usine. Cette n’est
pas le résultat d’une perversi-
«Le salaire des Chinois va se multiplier par deux
té particulière, ni même d’un
ou par trois et celui des occidentaux sera divisé
goût immodéré de profit, mais
dans les mêmes proportions»
A DROITE 30

rêts des Français et au-delà, des Euro- octroyé par cette institution, sur le
péens. fondement des programmes qu'ils
Une des réponses au défi de l’emploi sont obligés de déposer auprès de ses
et de la relance économique, c’est la instances?
restauration de certaines barrières
B.G.: La démocratie consiste à permet-
douanières, ce qui ne s’oppose pas à
tre aux peuples de se gouverner eux-
tous les échanges internationaux, mais
mêmes ou de se choisir des représen-
qui permettent de rétablir un certain
tants qui défendent leurs intérêts dans
équilibre. Tous les pays qui ont connu
les instances décisionnaires, parle-
un réel développement l’on connu à
ments ou gouvernements. Imposer des
l’abri d’une certaine protection de leur
entités artificielles ne représentant
industrie. Je vous précise que quand
qu'elles-mêmes et soumises à l'idéolo-
les droits de douane existaient, et qu’il
gie européiste est tout sauf de la démo-
n’y avait pas d’Union Européenne, par
cratie.
exemple avant la première guerre
Je suis très préoccupé de voir que ce
mondiale, en 1914, il y avait exacte-
que j’appelle «les partis du système»
ment la même part du produit national
votent des législations à but hautement
qui s’échangeait le cadre du commerce
idéologique afin d’assurer de façon
inter-européen. C’était beaucoup
artificielle leur pérennisation contre
moins important en volume, mais c’é-
l’opposition et éventuellement contre la
tait la même proportion de la produc-
volonté populaire et notamment afin
tion nationale. Il y avait donc un com-
d’empêcher la progression de notre
merce international très actif, malgré
courant d’idées. La loi électorale doit
et même peut-être à cause de ces droits
fixer la règle du jeu de façon neutre.
de douane.
Aujourd’hui, on a des lois qui favori-
Il y avait des contrebandiers entre la sent des partis qui prennent une atti-
France et la Belgique qui ont perdu tude européiste. On va financer des
leur emploi depuis lors… partis européens et une des conditions
sera que ces partis soient des partis
A.D.: Vous avez cogné dur au Parle-
européistes. Si vous êtes contre l’évolu-
ment européen contre le projet de
tion actuelle de l’Union Européenne,
réserver au sein de cette assemblée
vous n’aurez pas droit à ces finance-
des sièges dévolus à des partis euro-
ments. Peut-être que demain vous n’au-
péens, vous dites que ces partis poli-
rez pas le droit de vous présenter. C’est
tiques européens ne sont que des as-
très exactement ce qui se passe au-
sociations à but hautement lucratif.
jourd’hui dans votre pays avec la
Leur création, dites-vous, dépend
condamnation du Vlaams Blok et de
d'ailleurs d'un inadmissible certifi-
Messieurs Féret et Tonnelier. On voit
cat de "bien-pensance" européenne
30 A DROITE 31

bien l’évolution: si vous n’êtes pas haineux qu’ils ne sont pas capables d’une
politiquement correct, vous êtes dé- telle hypocrisie. Je suis frappé par le fait
chu de vos droits civiques, c’est-à- qu’on trouve des justifications à toute
dire que vous êtes condamné à la sorte de comportements criminels,
mort civique puisque vous n’avez déviants ou autres. Il y a une seule
plus le droit de personne qui n’a droit
vous présenter au à aucune justification,
suffrage de vos c’est le Belge ou le
compatriotes. Ca Français qui est
c’est la dictature pauvre, qui vit chez lui
idéologique. harcelé, qui voit son
cadre de vie se
A.D.: L’évolution
dégrader et qui devient
que vous évoquez
un étranger dans son
ne risque-t-elle
propre pays, dont la
pas d’aboutir à la
cage d’escalier est
psychiatrisation
souillée, dont la femme
de la Droite
ou la fille sont
nationale. Non
importunées et dont les
seulement tenir
nuits ne se déroulent
certains propos
plus dans le calme et
est un délit, est ce
dont la demeure est
que l’étape
cambriolée. S’il émet
suivante ne va pas
une plainte un peu trop
consister à
vive sur la situation
considérer ceux
qu’il vit, on le taxe de
qui tiendraient ces Les penseurs libres et les esprits
salaud, de raciste, d’
propos ou qui frondeurs finiront-ils tous ignoble, de bauf, de
seraient définis colloqués par le pouvoir ? tout ce qu’on veut.
c o m m e
Celui-là n’a droit à
politiquement incorrects comme
aucune circonstance atténuante. Donc je
des malades mentaux qu’il
pense que ce comportement parfaitement
convient de soigner. Dans la
haineux les empêchera d’aller jusque-là
dernière mouture de la loi Pleven
quoique ce ne soit pas l’envie qui leur en
de 1972 est ce qu’il n’y a pas des
manque.
dispositions qui permettent aux
On voit bien, avec ce qui a été imposé au
tribunaux de prononcer des
Docteur Féret (250 heures de travaux
mesures de rééducation?
d’intérêt général dans le secteur de
B.G.: Nos adversaires sont tellement l’intégration des personnes étrangères),
A DROITE 32

qu’il a d’ailleurs eu tort d’accepter jeune fille qui était hostile à ce

parce que je crois qu’il faut accepter processus, comme nous l’étions et
d’aller en prison et d’ainsi placer les qui était militante. J’ai connu à cette
auteurs de cette répression indigne époque plusieurs autres personnes
devant leur forfait. On voit bien la dont plusieurs jeunes gens qui
volonté d’humilier, d’obliger un militant avaient plaisir à se retrouver dans
politique qui est hostile à l’immigration un restaurant que tenait alors Roger
de participer au phénomène qu’il Holeindre, qui était notre ancien, lui
réprouve. qui revenait d’expériences bien plus
terribles encore comme les guerres
A.D.: Nous avons appris avec émotion
d’Indochine et d’Algérie. Ca a été à
la disparition de Marie-France
l’origine de mon
Stirbois, grande figure
premier contact avec
du Front National et de
la droite nationale.
la droite nationale en
J’ai beaucoup
général, vous la
regretté les
connaissiez bien, elle est
malentendus qui ont
pour une part à l’origine
pu exister entre
de votre engagement en
Marie-France
politique?
Stirbois et la
B.G.: J’ai connu Marie- direction du Front
France avant qu’elle ne National. Je m’étais
soit Stirbois, puisqu’elle efforcé de les
n’était pas encore mariée. atténuer, mais tout
Elle était étudiante une ceci s’est effacé
année plus avancée que devant ses
moi à la faculté de souffrances. Je suis
Nanterre, au cours de ma In memoriam toujours resté en
première année d’étude Marie-France Stirbois terme d’amitié avec
qui était l’année elle et je m’honore
1967/1968, qui a été naturellement également de l’amitié de ses enfants.
terriblement perturbée. C’est de là C’est par elle que j’avais connu
qu’est parti toute la contestation Jean-Pierre Stirbois qui est devenu
gauchiste qui a commencé par son mari. J’avais souffert de la
s’emparer de cette université par le disparition de Jean-Pierre et
moyen de la violence, du saccage, de maintenant c’est la disparition de
l’intimidation, de l’élimination physique Marie-France, tout à fait prématurée
de toute opposition à ce qui était à l’issue d’un cancer qu’elle a
marxiste ou révolutionnaire. C’était une supporté avec un très grand courage,
32 A DROITE 33

qui m’étreint. dernières années, est ce que vous

A.D.: La France est un pays qui a pensez que c’est un pays qui est mûr
voté deux fois pour De Gaulle et deux Interview recueillie par
fois pour Mitterand ces cinquante Michel Delacroix et Patrick Sessler

P ENSEURS EUROPÉENS:
Edmund BURKE (1729-1794)
Edmund Burke, avocat, homme politique
et écrivain né à Dublin en 1729, est resté
député du Parlement britannique de 1765 à
1794. Burke s'engagea dans le combat po-
litique après l'accession au trône de
George III (1760). Le souverain, décidé à
rétablir pleinement les prérogatives roya-
les, entamées par la seconde révolution
d'Angleterre, en 1688, avait mis fin au
long gouvernement des Whigs, représen-
tants de l'aristocratie foncière et anti-
absolutistes.
La guerre d'indépendance américaine puis
la Révolution française furent pour Burke
l'occasion de formuler sa théorie politique.
Il défendit une politique libérale, favorable
aux revendications des colons anglais
d'Amérique, appelant la Couronne à la
conciliation. Mais il s'éleva contre la Ré-
volution française et ses partisans en
Grande-Bretagne. Il s'opposa avec force à
la philosophie des Lumières ainsi qu’à la
Révolution française, dès son début. Il s'en
déclara l'adversaire notamment dans ses
Réflexions sur la Révolution en France
(1790), qui eurent en Angleterre et sur le
continent un immense succès. C’est dans
cette ouvrage que Burke déclare: «Nous
n’avons pas été préparés et troussés pour
nous faire bourrer,
tels des oiseaux de
musée, de paille,
de chiffons et de rognures de papier
barbouillées de discours sur les Droits
de l’homme».
Ses Réflexions sur la Révolution en
France (1790), ouvrage lu dans toute
l'Europe, le posèrent en défenseur de
l'ordre établi, produit du droit naturel
que le rationalisme n'était pas en mesure
de modifier. Burke critiquait l'œuvre
législative des révolutionnaires, fondée
sur des principes abstraits.
Cette conception organique des institu-
tions influence les traditionalistes fran-
çais (Joseph de Maistre, Bonald) et le
romantisme politique allemand (A.
Müller).
Soulignant avec Aristote la
«ressemblance frappante» de la démo-
cratie avec la tyrannie, Burke prédisait
que le mouvement révolutionnaire fran-
çais aboutirait à la dictature militaire.
Citation: «Penchant à conserver, ta-
lent d'améliorer: voilà les deux quali-
tés qui me feraient juger de la bonté
d'un homme d'État.»
A DROITE 34

Gauche / Droite:
vers la synthèse
Quelle gauche et quelle droite ? gauche» sur l’échiquier politique re-
vient à s’exclure du champ politique et
Aujourd’hui, la gauche qui occupe le
à rendre son discours inintelligible au
champ médiatique et culturel, s’efforce
plus grand nombre. Nous observons un
de nous faire croire qu’elle serait parée
glissement de l’ensemble du spectre
de toutes les vertus: solidarité, partage,
politique belge vers la gauche. Celui
amour du prochain, défense des masses
qui reste où il est, se retrouve forcé-
laborieuses, humanisme, tolérance,
ment «à droite».
lutte contre l’exclusion. La droite, par
Se positionner «à droite» permet d’é-
contre, incarnerait le calcul froid, cyni-
chapper à d’autres catégorisations ré-
que, la rentabilité nourrie de la sueur
ductrices de type «extrême droite»
des travailleurs.
d’une part et crée d’autre part un cadre
Cette imagerie populaire issue du XIXe
sémantique plus confortable pour les
siècle a constitué le fond de commerce
forces «de droite» qui souhaitent rejoin-
du socialisme marxiste et l’est encore
dre notre combat de défense et de
du socialisme «moderne».
conservation des valeurs traditionnelles
La nature n’est évidemment ni de droite
européennes et ainsi les amener au
ni de gauche. L’homme biologique
combat identitaire.
n’est ni de droite ni de gauche.
Dans notre esprit, se définir de droite se
L’homme réel n’est ni de droite ni de
gauche et c’est sa com-
plexité même qui lui
permet d’échapper à
ces moules réducteurs.
Il reste que pour
l’homme de la rue,
Droite et Gauche signi-
fie encore «quelque
chose».

Le champ politique
Refuser de se position-
ner «à droite» ou «à
34 A DROITE 35

confine à un usage strict de lisibilité et

à nous distinguer clairement de l’enne-
mi intégral qu’est le socialisme.
Notre famille de pensée a tout à gagner
d’une bipolarisation gauche
(l’ensemble des vieux partis) contre
droite nationale. Cette simplification du
débat politique implique pour l’électeur
un choix simple: ou il vote pour l’esta-
blishment qui n’a pas répondu à ses
attentes ou il donne une chance à l’al-
ternative de droite nationale de montrer
qu’elle peut gérer autrement et mieux
que les vieilles formules qui se ressem-
blent toutes. où il est représenté, son champ d’action
est limité aux joutes électorales qui el-
Cette «droite nationale» doit être radi-
cale dans le sens où son programme neles-mêmes sont circonscrites par une
souffre aucun compromis sur l’essen- série de dispositifs administratifs et lé-
gaux. Les conditions de l’efficacité de
tiel, c'est-à-dire sur les valeurs. Elle
son action sont régentées par les règles
doit être identitaire dans le sens où nous
sommes enracinés biologiquement et de bonne communication et d’intelligi-
bilité. Ces règles elles-mêmes sont ré-
culturellement et elle doit être solida-
gentées par la réalité sociologique de
riste dans le sens où nous voulons une
société solidaire et non-antagoniste l’époque et par les vecteurs de commu-
nication du moment.
(solidarité de classe plutôt que lutte des
classes). Il n’y pas de place pour une stratégie de
rupture avec le «système» dans l’opti-
Enfin, le concept de «droite nationale»
que électorale. Une telle rupture ne peut
est repris par quasi l’ensemble des par-
mener qu’à la marginalisation et à la
tis politiques européens qui représen-
tent quelque chose, comme le Front groupuscularisation politique. Nous
National français, le Vlaams Belang parlons ici de l’efficacité électorale et
non du fondement doctrinal ou de l’i-
(ex-Vlaams Blok), le Front National de
déologie.
Belgique, etc. C’est une manière de se
C’est ce que soulignait Julien Freund
reconnaître et d’affirmer son apparte-
nance à une même famille de pensée. dans son ouvrage «L’Essence du Politi-
que» paru en 1965: «La distinction en-
Raison d’être d’un parti politique tre gauche et droite est d’ordre polémi-
Sans évoquer sa fonction législative que et électoral, elle ne détermine pas
fondamentale au sein des assemblées des catégories politiques essentielles».
A DROITE
Catégorisation des idées
Certains auteurs vont plus loin dans la
critique de la distinction
«gauche»/«droite» en voulant lui substi-
tuer une stratégie de rupture, comme
nous l’avons évoqué plus haut. C’est le
cas d’un jeune historien belge, Frédéric
Kisters, qui a livré en 1995 un article
fort intéressant à la revue «Vouloir». La
conclusion de son article intitulé «Le
clivage Gauche/Droite dans l’Histoire
politique belge (1830-1900)» est révéla-
trice de cette vision : «Actuellement, ce
qui distingue la gauche et la droite est
le niveau d’intervention de l’Etat dans
l’économie: ainsi retrouvons-nous à
droite les libéraux partisans du retrait
plus ou moins prononcé de l’Etat et à
gauche les socialistes soi-disant protec-
teurs des acquis sociaux (nous consta-
tons une inversion des valeurs, voilà un
parti de renouveau qui vire au conser-
vatisme). En ce sens le terme
d’«extrême gauche» s’appliquerait aux
partisans de vastes nationalisations ou
d’une économie dirigiste, tandis que
«extrême droite» désignerait les hyper-
libéraux. La confusion naît du fait que
l’on utilise un critère économique pour
distinguer des attitudes politiques.
De même, l’autoritarisme est habituelle-
ment attribué à la droite qui a peu
confiance en la nature humaine et dé-
sire donc l’encadrer. La gauche qui
croit en la «bonté naturelle» ou la per-
fectibilité de l’homme, s’affirme plus
libertaire. Pourtant il existe encore des
libéraux qui défendent ces valeurs. Si
l’on donnait une importance primor-
36
diale à ce critère, les communistes de-
viendraient des extrémistes de droite!
Enfin, la droite induit le primat de l’in-
dividu sur le collectif contre les hom-
mes de gauche qui parlent plus souvent
qu’à leur tour de «solidarité» et
«d’intérêt général». Pourtant, peu
d’auteurs classent les fascistes, grands
défenseurs des valeurs communautai-
res, à l’extrême gauche...
Il apparaît donc que le classement gau-
che/droite n’est pertinent que dans une
société où il n’existe pas d’opposition
fondamentale au régime. Il ne s’appli-
que qu’aux partis gouvernementaux à
l’intérieur du système. La seule discri-
mination valable semble celle qui sé-
pare les ennemis d’un système de ceux
qui en vivent.»
Jugement sévère qui ne se justifie que
si le choix de l’action est métapolitique
et s’inscrit dans le très long terme. Si
l’on choisit de présenter une formation
lors d’élections, et donc de faire le pari
de séduire suffisamment d’électeurs
pour décrocher des élus, alors les règles
du jeu sont totalement différentes et
nécessitent l’implication «technique»
dans le «système».
Il est clair que les vieux partis consti-
tuent aujourd’hui de véritables féodali-
tés. Leur égoïsme leur fait perdre le
sens de l’intérêt général et par ailleurs
leurs alliances contre-nature laissent
planer le doute quant à leur désintéres-
sement.
De plus en plus, l’idée que tous les par-
tis politiques sont liés et qu’ils consti-
tuent les pseudopodes d’un même corps
36 A DROITE
gagne du terrain. Cette opinion est
aussi pour une grande part la nôtre. Il
ne reste que quelques stéréotypes
convenus et savamment entretenus par
la caste politique elle-même pour se
distinguer les uns des autres.
C’est qu’effectivement, aucun do-
maine n’échappe à l’idéologie, ou plu-
tôt, à la vue du monde dont on a hérité
ou que l’on a choisie. Tout est neutre
en dehors de l’homme. Mais dans les
sociétés humaines, rien n’est neutre.
L’homme est l’animal qui donne du
sens aux choses qui l’entourent. Il y a
différentes façons de voir le monde et
d’être au monde (des façons «de
droite» et «de gauche», si on veut), et
celles-ci englobent aussi bien les
connaissances pures que les croyances
intuitives, les émotions,
les valeurs implicites, les
choix quotidiens, les sen-
timents artistique, etc...
Entendons-nous: comme
nous l’avons déjà indiqué,
nous ne croyons pas qu’il y
ait véritablement des idées
de droite et de gauche, mais
nous pensons qu’il y a une
façon de droite et de gau-
che de soutenir des idées
et nous pensons qu’il y a
des valeurs de droite et des
valeurs de gauche. La défense de
la «nature» n’est pas plus de droite
que de gauche, mais il y a une façon
de droite et de gauche d’appréhender
le concept de nature…
Dans cette inadéquation de plus en
37
plus évidente des formules et des idéolo-
gies toutes faites, il y a un sentiment qui
se fait jour.
Aspiration à une synthèse
Alain de Benoist considère que la caté-
gorisation des idées en «droite» et
«gauche» est dépourvue de sens : «Etre
considéré comme un intellectuel de
droite ou comme un intellectuel de gau-
che m’indiffère totalement. Et d’ailleurs,
pourquoi ne pas être les deux à la fois!
Mais à la vérité, les étiquettes sont tout
juste bonnes pour les pots de confitures
et, du point de vue du travail de la pen-
sée, ces notions de «droite» et de
«gauche» n’ont plus aujourd’hui la
moindre pertinence» (Interview au
«Choc du Mois» de juillet/août 1990).
Nombreux sont ceux qui ressentent la
nécessité d’aller au-delà des lignes de
partage actuelles. La façon
dont, depuis quelques an-
nées, certains thèmes pas-
sent de la droite à la
gauche ou de la gauche
à la droite est l’un des
signes d’une telle as-
piration. Mais c’est
là précisément que
les choses achop-
pent. Il ne faut pas
se le dissimuler: ce
dont le début de
ce millénaire a
besoin, c’est
d’une synthèse
des aspirations
positives qui,
A DROITE 38

jusqu’à présent, se sont présentées de perspective mentale de droite et dans un

façon éparse. Cette synthèse équivaut à cadre de référence identitaire, libertaire
un dépassement du stade actuel de la et solidariste.
condition humaine. Nous croyons à la
Nous croyons que l’avenir appartient à
possibilité d’une telle synthèse à condi-
ceux qui seront capables de penser si-
tion d’éliminer du champ politique le
multanément ce qui jusqu’ici n’a été
primat actuel de l’ idéologie égalitaire
pensé que contradictoirement.
en lui substituant le droit naturel, les
valeurs et les cadres de références de la Nous défendons l’idée forte de solidari-
civilisation européenne. té de classe contre la fable de
la lutte des classes. Chaque
Nous voulons prendre en
acteur économique doit être
compte ce qu’il peut y avoir
solidaire des autres dans
de juste dans chaque système
l’œuvre de création, de réali-
ou dans chaque point de vue.
sation et de compétition.
Seule une telle démarche
C’est l’âpreté de la concur-
peut aboutir à une synthèse.
rence mondiale et les agres-
Mais nous ne croyons pas
sions économiques de tous
non plus que cette voie soit
ordres qui doit nous imposer
une voie «moyenne», une
cette grande idée aujourd’hui.
sorte de compromis. Patrick Sessler
Le travail prend alors une di-
Toute vraie synthèse est un dépasse- mension quasi spirituelle qui prend sa
ment. Elle n’est pas un peu de ceci, un place, essentielle, dans la mise en oeu-
peu de cela, successivement, mais ceci vre d’un véritable patriotisme économi-
et cela, avec la même intensité, au que et social, seul garant de l’indépen-
même moment. Cela exige que l’on ne dance et de la souveraineté nationales.
se laisse jamais enfermer dans une al-
La synthèse de la Droite et de la Gauche
ternative, que l’on adopte une logique
doit permettre d’imaginer les nouvelles
mentale du tiers inclus. Et bien sûr, l’a-
formes d’organisation de notre société
boutissement de cette démarche «de
de manière à assurer la survie de ses
droite» ne peut-être que la résorption en
valeurs, le maintien de son standard de
un seul ensemble des notions «de
vie et les moyens de sa défense contre
droite» et «de gauche» comme on les
les agressions de toutes natures.■
conçoit actuellement. Précisons en-
core: nous n’entendons pas par là que
l’on ne soit - «ni de droite ni de gau-
che» - ce qui ne veut rien dire. Mais
que l’on parvienne à être en même Texte de synthèse
temps et la droite et la gauche dans une réalisé par Patrick Sessler
38 A DROITE 39

M A U VA I S COUP POUR LES IDÉES REÇUES

LE FA S C I S M E B R I TA N N I Q U E :
U N PA R A D O X E D E L ’ H I S T O I R E
PA R S E R G E A LG O E T
Le nationalisme est une notion ancrée conservateur, A. M. Ramsay. C'est de
dans la mentalité britannique. L'amour ces trois groupes que les principaux
de la Nation était inculqué dès le plus chefs de file émergeront.
jeune âge à tous les étudiants d'Oxford, Arnold Spencer Leese
de Cambridge, d'Eton et autres collè-
ges. Qu'ils soient Anglais, Ecossais ou Les British Fascists seront rejoints en
Gallois, les Britishs sont fiers de leurs 1924 par un certain Arnold Spencer
Nations respectives et la grandeur de Leese, un vétérinaire âgé de 45 ans. Il
leur Histoire peut en témoigner. Bien écrit un petit ouvrage: «Fascism for Old
sûr, il est arrivé que ce nationalisme se England» (Le fascisme pour la vieille
soit exacerbé, ce fut notamment le cas Angleterre). Il se lie d'amitié avec Ar-
avant guerre. thur Kitson, célèbre réformateur moné-
taire. Grâce à cette relation, il rencontre
Henry H. Beamish, fondateur de The
Le fascisme anglais Britons Society (Société des Britanni-
Le fascisme anglais ne peut se résumer à ques). Celui-ci va inculquer à Leese ce
Sir Oswald Mosley, même si celui-ci en qui deviendra son cheval de bataille: la
est la figure emblématique. Inspirée par primauté de la race et la lutte contre la
Mussolini, une jeune Anglaise, Rotha Lin- «Conspiration juive mondiale». Selon
torn Orman crée en 1923 un mouvement, Beamish, on ne pouvait être patriote
anti-communiste, qui se nomme les Bri- sans être antisémite.
tish Fascisti. Très royalistes et anti- En 1928, Leese fonde, à Chandos
socialistes, les membres du BF assumaient House, à Londres, l'Imperial Fascist
surtout le service d'ordre du parti conser- League (Ligue Impériale Fasciste) dont
vateur. Malgré un large succès au début, la philosophie est nationale-socialiste. Il
Rotha L.Orman ne parvint pas vraiment à en devient le chef en 1930. Son organe
s'imposer comme leader et son parti se officiel est la revue «The Fascist».
dissout en 1934. Entre les deux guerres,
trois groupes furent actifs: la Nordic Lea- La Ligne sera un fascisme racial pur et
gue, la Britons Society et l'Imperial Fascist dur. Mais le succès ne suit pas, à cause
League. La Nordic League exista de 1937 de l'ascension de Mosley, et l'estimation
à 1939 et était dirigée par un parlementaire des membres n'est que de 1000 en 1939.
A DROITE 40

Sir Oswald Mosley en première page: «Hurrah for the

Blackshirts!» (Hourrah pour les Chemi-
Cet authentique aristocrate commence
ses Noires). Le parti éditera les revues
très tôt sa carrière politique. Déjà en
«Action, Blackshirt, Fascist Week» et
1918, âgé de 22 ans, il est élu à Harrow
«Fascist Quaterly». Elles toucheront
sur la liste conservatrice. Mais il est rapi-
toutes les classes de la société. Chester-
dement déçu et siège comme indépen-
ton, un des chefs du parti, affirmera
dant. En 1924, il rejoint le Labour Party,
qu'en 1938 quelques 100.000 personnes
espérant un changement radical de la so-
avaient adhéré au mouvement. Mosley
ciété anglaise. En mars 1931, avec de
est obligé d'organiser son parti et ses
nombreux appuis, il fonde le New Party
principaux lieutenants seront Raven-
(Parti Nouveau). Mais se radicalisant, il
Thomson, Williamson, Joyce, Chester-
crée, en octobre 1932, la British
ton et McNab. Le parti aura
Union of Fascists (Union bri-
une ligne plus classique
tannique des Fascistes) qui
que l'IFL, ne prônant
coalise le New Party et
que mollement l'antisé-
une grande majorité de
mitisme.
membres de mouve-
Oswald Mosley, dès le
ments fascistes existants,
début de la guerre, or-
«à l'exception des notoi-
donnera aux membres
res et écœurants antisé-
de son parti de faire
mites de l'IFL» selon
tout leur devoir. Lui-
l'expression du mouve-
même, sa famille et
ment. Mosley se consacre
d'autres responsables du
entièrement à la
Sir Oswald Mosley parti seront emprisonnés
«renaissance nationale».
sans jugement dans des
Ces deux partis historiques, l'IFL
conditions très dures.
et le BUF, adoptent le principe du lea-
Après plusieurs mois de captivité, il
dership. Le succès sera du coté de Mo-
pourra rester en résidence surveillée
sley et en 1934 à l'Albert Hall de Lon-
dans l'une de ses propriétés. Après la
dres, il réunit 10.000 membres et en
guerre, il rassemble les restes du mou-
1939, à Earls Court, toujours à Londres,
vement et tient encore divers meetings.
30.000 membres et sympathisants assis-
En 1948, il lance l'Union Movement qui
tent à son congrès.
fut le catalyseur des émeutes de Notting
Sir Oswald est, en effet, très bien intro-
Hill.
duit auprès de l'aristocratie dont une par-
En 1952, Sir Oswald s'exile en Irlande
tie le soutient financièrement. Un fas-
d'abord, puis à Paris. En 1959, il de-
cisme anglais était bien vu par la popula-
vient, à la surprise générale, député au
tion des îles. L'un des grands barons de la
Parlement. Une gloire tardive qui sera
presse, Lord Rothermere, le soutiendra
aussi la fin de son parcours politique. ■
quelques temps et «Le Daily Mail» écrira
40 A DROITE
La mouvance
nationaliste en
Grande-Bretagne
aujourd’hui
AVERTISSEMENT
Loin de nous l’idée de présenter les
partis nationalistes britanniques d’au-
jourd’hui comme les héritiers des
mouvements fascistes et assimilés d’a-
vant-guerre. L’inspiration de ces mou-
vements modernes est multiple. Il s’y
trouve des obédiences de type
«nouvelle droite», «droite nationale»,
«nouvelle gauche», etc. Il est bon de
rappeler que Sir Oswald Mosley fut
élu sur les listes du Labour Party, le
parti socialiste anglais.
A
près la guerre, de nombreux petits
partis se créeront et disparaîtront
aussi rapidement: le British
National Party de Colin Jordan et John
Tyndall, la Ligue of Empire Loyalists de
A.K. Chesterton, le Patriotic Party et le
Greater Britain Movement de John
Tyndall.
Mais surtout depuis les années 70, une
partie de la société britannique se sent
interpellée par la présence d'étrangers en
grand nombre qu’elle perçoit comme non
intégrables. Un sentiment de perte
d’identité nationale et culturelle se
développe. (Les attentats de Londres,
résultat de la montée islamiste intégriste,
renforcent encore cette idée). Deux partis
nationalistes plus importants vont émerger.
41
Le British National Party ( BNP )
Créé dans le milieu des années 60, il
fédérera plusieurs groupes anti-
immigration.C'est le parti le plus important
avec une dizaine de milliers de membres et
sympathisants. Les leaders actuels sont Nick
Griffin et Anthony Lecomber. Le BNP est
très actif. Ainsi en 2001 il est présent sur le
terrain pour protester contre les islamistes
qui provoquèrent des émeutes dans les villes
du Nord de l'Angleterre. Après le 11
septembre 2001 le parti commence une large
campagne anti-islamiste et édite des livres et
des brochures très largement diffusés. Mais
comme dans tous les partis nationalistes, il
existe des dissensions qui finissent par des
exclusions ou des départs. Mais l'audience
grandit et quelques succès aux élections
locales de mai 2002 confirment cet état de
chose. A Burnley, trois élus deviennent
membres du Conseil, équivalent à
Conseillers communaux. En octobre 2002,
un nouvel élu à Lewisham, Londres. En
2003, nouvelles victoires à Blackburn et à
Mixenden (Halifax). Cette même année, le
parti présente 219 candidats en Angleterre
en Ecosse et au Pays de Galles. Enfin, cette
année, en 2006, le BNP augmente
considérablement son implantation lors des
élections locales. On constate donc la vitalité
de ce parti. Publications: revues Identity, The
Voice of Freedom, Patriot, et Spearhead. Il
possède aussi des sites Internet
(www.bnp.org.uk).
Le National Front ( NF )
Fondé également dans les années 60 il fut
très actif sous l'influence de John Tyndall et
Martin Webster par sa politique anti-
immigration et anti-européenne En 1977, il
était le quatrième parti politique du pays.
A DROITE
Plus modeste mais très actif, le National
Front rallie de nombreux conservateurs
dégoûtés par la politique officielle.
Actuellement le parti est dirigé par Tom
Holmes, Bernard Franklin et Terry
Blackham et compte environ 5000 membres
et sympathisants. En 2001, il organise des
manifestations contre les demandeurs
d'asiles dans les ports du Sud de
l'Angleterre et contre la communauté noire
de Bermondsey à Londres. Le Parti est
présent aussi en 2001
lors des émeutes
islamistes du Nord. Il
est très actif aussi dans
les autres Etats du
Royaume-Uni, surtout
en Irlande du Nord où
il est allié aux
activistes locaux. Il
organise avec le BNP
des manifestations
anti-islamistes chaque
11 septembre. Le parti
présente aussi des
candidats aux élections locales. Publication:
The Flame. Possède un important site
Internet.
Il existe également des groupes moins
importants, comme le Freedom Party (FP)
se situant surtout dans les Middlands et qui
regroupe d'anciens membres du BNP. Publi-
cation : Freedom News. Ces partis mènent
des activités semblables aux deux grands
partis frères.
Liberté d’expression!
Au Royaume Uni règne encore une vraie
42
liberté d'expression. Il n'est pas étonnant
donc que les Conservateurs, du moins
l'aile radicale, fréquentent lors de
colloques, de conférences ou de journées
culturelles, les membres des partis
nationaux. Personne ne trouve rien à redire
à ces rencontres. Un 'cordon sanitaire'
serait considéré en Angleterre comme une
atteinte inadmissible à la liberté
d'expression.
Autre signe de cette liberté d'expression,
des slogans qui
s e r a i e n t
immanquablement
condamnés dans nos
pays comme: Stop
immigration and
Asylum! (Stop à
l'immigration et à
l'asile!) Pensioners
before Asylum Seek-
ers! (Les pensionnés
a v a n t l e s
demandeurs d'asile!)
Stop Anti-White Ra-
cism! (Stoppez le racisme anti blanc!) Buy
British! (Achetez britannique!) Stop Ani-
mal Cruelty, ban halal & kosher! (Arrêtez
la cruauté envers les animaux, bannissez
le halal et le casher!). Les conditions
d'admission du National Front, par
exemple, tomberaient immanquablement
sous le coup de la loi en Belgique: «…être
blanc, avoir pour compagne une blanche,
ne pas être homosexuel, ni usager de
drogue…». Cette liberté d'expression sans
restriction fait que le l’opposition contre
les abus de l'immigration illégale par
42 A DROITE 43

D ÉTENTE:
ELIO, P HILIPPO, R ERETTE
ET LES AUT RES
De scandales en scandales, de
prévarications en corruptions
diverses, d’abus de biens sociaux en
abus de confiance, de
détournements de fonds en faux en
écriture, les socialistes cartonnent
mieux qu’Al Capone au hit-parade
de la délinquence politique en ce
moment.
Les parrains de ce syndicat du
crime devraient à l’évidence être
jugés sur base de la loi sur le crime Article 1er.– le parti Socialiste a pour but
organisé. d’organiser sur le terrain de la lutte des
Ajoutons les investissements classes, toutes les forces socialistes du pays,
fonciers de Madame Onkelinkx- sans distinction de race, de sexe, de langue,
Uytendaele qui se fait bâtir une de croyance religieuse ou philosophique, afin
maisonnette dans la riante de conquérir le pouvoir pour réaliser
communne de Lasne, dans le l’émancipation des travailleurs.
Brabant wallon, pour ne citer
qu’elle, et nous aurons compris que
les damnés de la terre se portent
bien, très bien et même de mieux en
mieux.
Par ailleurs, on connaît les revenus
époustouflants du «dernier marxiste
du PS», Philippe Moureaux, par
ailleurs président de la fédération
bruxelloise du parti des masses
ouvrières.
Pour rire, nous reproduisons le
Bulletin d’adhésion de cette
fédération qui rappelle l’article 1er
des statuts du PS: «le parti distinction de race, de sexe, de langue, de
Socialiste a pour but d’organiser croyance religieuse ou philosophique, afin de
sur le terrain de la lutte des conquérir le pouvoir pour réaliser
classes, toutes les forces l’émancipation des travailleurs». Snuls!■
socialistes du pays, sans
A DROITE
E C R I VA I N S D E C H E Z N O U S :
JEAN TOUSSEUL (18 9 0 - 19 4 4 )
Bien que
grand amateur
de littérature
belge, j'ai
longtemps
hésité avant
de me lancer
dans la
lecture des
ouvrages de
Jean Tousseul. Sans doute, son
engagement -temporaire!- au parti
socialiste m'a-t-il longtemps retenu.
J'avais oublié que les socialistes d'avant-
guerre n'avaient à peu près rien à voir
avec les actuels gérants de «la
Carolorégienne», et qu'un réel souci des
classes laborieuses avait présidé aux
destinées du parti à l'origine. Les temps
ont bien changé.
Il ne s'appelait pas Jean Tousseul, mais
Olivier Degée, et il naquit à Landenne-
sur-Meuse le 7 décembre 1890. Son père
était ouvrier aux fours à zinc de
Sclaigneaux, et lui-même travaillera un
temps aux carrières de Seilles. C'est un
jeune homme triste, timide à l'excès, de
santé fragile, qui devra interrompre ses
études pour cause de maladie.
Autodidacte, il publie contes et poèmes
dans des revues locales, puis les réunit
44
dans un ouvrage imprimé à 300
exemplaires à compte d'auteur, et
intitulé «Pour mes amis» (1916).
Ce volume retiendra l'attention de
Georges Eekhoud. L'écrivain
anversois ne mesurera pas son appui
au jeune écrivain, et préfacera son
second ouvrage: «La mort de petite
Blanche» (1918).
Le 10 décembre 1918, Tousseul est
incarcéré sous l'inculpation de
défaitisme. Il est exact qu'il fut
toujours opposé à la guerre, mais le
dossier d'accusation est quasiment
vide, et il est relâché dès avril 1919
grâce à l'appui des écrivains belges
auxquels s'est joint le Français
Romain Rolland. C'est à partir de
1927 qu'il publie une série de cinq
romans inspirés du regret de sa terre
natale. Jean Tousseul s'est en effet
installé à Machelen, aux portes de
Bruxelles, et une intense nostalgie de
la vallée mosane lui inspirera le
cycle des «Clarembaux», en partie
autobiographique. Le héros de
l'histoire n'a pas connu son père, tué
aux carrières. Il devient instituteur et
s'installe dans son village natal.
Idéaliste, il se lance dans l'action
politique et sociale, mais en ressort
44 A DROITE
dégoûté des mœurs politiciennes.
Enfin, il se marie et trouve dans la vie
simple le vrai bonheur qu'il
recherchait. Une seconde série de
romans, historiques ceux-Ià, contera
l'histoire de François Stienon, apprenti-
menuisier au temps de Napoléon, qui
deviendra par la suite maître d'école et
secrétaire communal. Mais il faut bien
avouer que ce ne sont pas là les
meilleurs livres de l'auteur. Car si
Tousseul excelle à créer une
atmosphère,
celle de nos
villages du
temps passé, il
faut bien
reconnaître
que l'action de
ces romans est
assez faible, et
que ces livres
ressemblent
plus à des
tableaux
juxtaposés qu'à
de véritables
romans.
L'immense valeur de Jean Tousseul est
ailleurs. Elle se manifestera dans la
série des chef-d'œuvres que l'auteur
publie à partie de 1931 et qui ont pour
titre «Images et souvenirs» (1931),
«Silhouettes et croquis» (1932),
«Humbles visages» (1933),
«A lmanach » ( 1937) , Feuillets
rustiques (1939), «Vieilles
images» (1940). Ce ne sont pas des
romans, mais des recueils de
45
souvenirs, de contes, de récits du temps
passé. Nul mieux que Jean Tousseul
n'excelle à recréer une ambiance,
l'ambiance de nos villages wallons du
temps jadis. Il parle avec ferveur de la
maison où il est né, du grand fleuve, la
Meuse, dont le spectacle a animé son
enfance, des paysages, des coutumes, et
surtout des hommes, ces hommes
laborieux, courageux, luttant pour
assurer la subsistance quotidienne des
leurs.
J e a n
Tousseul
é v o q u e
également
les morts de
son pays, les
légendes
a ncie n ne s ,
les châteaux
q u i
dominent la
vallée, les
personnages
historiques
qui hantent
ce coin de terre: Sainte Begge, la
fondatrice de la ville d'Andenne; Saint
Mort, le petit berger; Saint Jean
l'Agneau, évêque de Liège; Charles
Martel, qui tua un ours près d'une
fontaine de la région; Clodion le
chevelu, et tant d'autres... Il trouve des
mots charmants pour décrire les trois
rivières qui arrosent son petit coin de
terre: la Gemine, la Fontenelle et la
Velaine... Il parle également des
oiseaux que toute sa vie il a aimés,
A DROITE
choyés, soignés, et auxquels il donnait
des noms... Il évoque les veillées au
coin du feu, avec les contes, les
chansons, les crêpes et le petit verre de
«péket». Et encore les grandes crues de
la Meuse, qui inondent périodiquement
les villages des alentours... Les grands
feux de la Saint-Jean, les fêtes...
Bien que généralement situé à gauche
de l'échiquier politique, à cause de son
engagement très momentané en faveur
du socialisme et du pacifisme, Jean
Tousseul est assurément le plus
enraciné de nos écrivains. Et il n'y a pas
de meilleur guide que lui pour connaître
la vie profonde de nos ancêtres...
Jean Tousseul est mort à Seilles le 9
février 1944. Il est revenu fermer les
yeux dans cette merveilleuse vallée de
la Meuse qu'il a tant aimée et si bien
décrite dans ses livres.
Les ouvrages de Jean Tousseul ne sont
plus disponibles actuellement en
librairie, mais on peut les trouver assez
facilement en bouquinerie, Seul, son
premier ouvrage «Pour mes amis» est
introuvable. Même la Bibliothèque
Royale ne le possède pas! Les titres de
jeunesse comme «La mort de petite
Blanche», «La mélancolique aventure»
et «La cellule 158» sont rares et chers,
mais il est possible de les trouver avec
un peu de patience. Les autres ouvrages
sont faciles à trouver. Edités avant-
guerre par les Editions de Belgique et
réimprimés dans les années 60 par la
librairie Debray. Ils se négocient entre 1
et 10 Euros en bouquinerie. «Images et
souvenirs» et «Silhouettes et croquis»,
46
des éditions «Les heures claires» (1931
et 1932) sont très communs et
présentent un assez bon choix de textes
pour s'initier au genre de l'auteur. Quant
à «L'Epine blanche» et «Contes et
nouvelles des bords de la Meuse»,
(1938) ils ont été édités à Paris dans la
célèbre collection Nelson, dans laquelle
Tousseul est l'un des seuls Belges à
figurer. Ils sont assez rares.
Enfin, pour mieux connaître le
personnage, on lira «Jean Tousseul,
l'homme et l'œuvre» de Désiré Denuit,
paru à l'Office de publicité en 1945, et
«Témoignages sur Jean Tousseul» de
JP. Bonnami, à l'Horizon nouveau en
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Quelques ouvrages de Jean Tous-
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A DROITE 47

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ront de parrainer une revue politiquement incorrecte,
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