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UNE NOUVELLE VISION DE LA

PÉRENNITÉ DES JEUNES ENTREPRISES

Le plus souvent, la pérennité des jeunes entreprises est appréciée par le


«taux de survie» à cinq ans, de sorte que toutes les entreprises qui ont disparu
sont considérées comme ayant échoué. L’analyse développée ici montre que,
parmi ces disparitions, seuls les trois quarts correspondent effectivement à des
fermetures pour cause économique, le reste étant lié soit à des événements
tout à fait indépendants de la réussite économique de l’entreprise, soit même
à une évolution tout à fait positive. Le taux d’échec économique à 5 ans peut
être alors évalué à 38%, et non pas à 52% comme le laisserait penser la simple
analyse des «taux de survie». L’étude permet également de suivre le devenir
des créateurs dont l’entreprise a disparu : dix huit mois après la fermeture, 61%
N° 14 Janvier 2005

des anciens créateurs ont retrouvé un emploi.

Chaque année, parmi les 2 300 000 Tout d’abord, sur ces 52 disparitions, 4
entreprises en activité, 200 000 à 250 000 correspondent à des évolutions jugées favorables
entreprises de l’industrie, du commerce et des par le créateur : création d’une autre entreprise,
services (champ ICS) disparaissent des réper- simple transformation de statut juridique
toires. Le taux annuel de cessation d’activité est (impliquant une cessation au sein du répertoire
d’environ 11%. Le nombre de créations et de Sirène), départ pour un poste salarié ou départ
reprises est à peu près du même ordre, de sorte en retraite, etc.(tableau 1).
qu’environ un dixième du stock d’entreprises
se renouvelle chaque année. Mais les nouvelles Ensuite, 10 sont des cas de fermetures
DIRECTION DES ENTREPRISES venues disparaissent plus fréquemment : le taux sans lien avec les difficultés économiques habi-
commerciales, artisanales et de services de cessation d’activité est de 15% pour les jeunes tuelles des jeunes entreprises : principalement
entreprises de moins de 5 ans, contre 8,5% pour des problèmes de santé ou d’ordre personnel.
Cellule Communication :
les entreprises de 5 ans et plus. On retrouve également, parmi ces 10%, des
3-5, rue Barbet de Jouy immatriculations de nature administrative
75353 - Paris 07 SP. Le fait qu’une nouvelle entreprise sur dont l’objectif n’était pas une véritable créa-
Tél. : 01.43.19.42.97 deux disparaît avant l’âge de cinq ans est trop tion d’entreprise mais simplement de donner
1 :
Télécopie
01 43.19.36.52 souvent interprété en termes très négatifs : la un cadre fiscal ou social à des opérations très
http://www.pme.gouv.fr création d’entreprise se traduirait une fois sur ponctuelles.
deux par un échec économique grave laissant
Entreprises en bref,
sur le bord de la route un infortuné créateur et Restent enfin, 38 disparitions que l’on
Directeur de la des créanciers impayés. Afin de mieux cerner peut qualifier d’échecs suite à des difficultés
publication : ces «échecs», la DEcas, en partenariat avec économiques. Parmi celles-ci, l’entreprise n’est
Jean-Christophe Martin l’Insee, a demandé au cabinet d’études TMO passée par une procédure de dépôt de bilan que
Rédactrice en chef :
Claire Lefèbvre. d’interroger des créateurs dont l’entreprise a dans une proportion de 40% (cf. encadré 1).
Conception graphique : disparu avant 5 ans, afin d'analyser les causes de Ces dépôts de bilan se terminant par une liqui-
Gilles Deketelaere. ISSN ces cessations (voir encadré méthodologique, le dation judiciaire ne concernent donc que 15%
0183-0988 - Commission
paritaire en cours. rapport complet est disponible sur le site "www. des entreprises créées en 1998.
pme.gouv.fr").
Parmi les dirigeants interrogés lors de l’en-
quête, qui ont donc fermé leur entreprise, 55%
estiment avoir cessé volontairement leur activité,
UN TAUX D’ÉCHEC «ÉCONOMIQUE» 45% ayant le sentiment d’y avoir été contraints.
À 5 ANS DE 38% Quelle que soit la procédure suivie, une part
non négligeable des créateurs est « acteur » de
Si sur 100 entreprises créées ex nihilo en la fin de son projet.
1998, 52 entreprises ont fermé leurs portes cinq
ans après, toutes ces situations ne se traduisent
pas par un échec de nature économique.

M i n i s t è r e d e s Pe t it e s e t M o y e n n e s E nt r e p r i s e s , d u C o m m e r c e ,
d e l ’A r t i s a n a t , d e s P r o f e s s i o n s l i b é r a l e s e t d e l a C o n s o m m a t i o n
Tableau 1 : Estimation du devenir des créations pures issues de la génération 1998
Au total, sur 100 entreprises
créées, 48 sont toujours en activité Situation des entreprises / entrepreneurs Répartition
après 5 ans, 38 ont fermé pour des
Entreprises en activité 48%
difficultés économiques, les 14 dis-
Situations décrites comme favorables
paritions restantes correspondant Création d’une autre entreprise (dont réactivations suite à une cessation sans diff éco) 24%
soit à des évolutions favorables, soit Changement de catégorie juridique mais propriétaire identique 24%
Entreprises ayant connu une restructuration 7%
à des difficultés individuelles sans Proposition d’un poste salarié 20%
lien avec la situation économique Départ en retraite 4% 15%
Cession à un membre famille décrite comme favorable 2%
de l’entreprise. Cession à un tiers décrite comme favorable 7%
Mise en location gérance 1%
Sous total 100%
Le taux d’échec économique Fermetures sans lien avec les difficultés classiques des jeunes entreprises
est donc inférieur de 14 points Problème de santé, problème personnel 40%
au taux habituellement présenté Immatriculation purement administrative, hors logique création d’entreprise 32%
Mise en sommeil 7%
(52% - 38%). Décès de l'exploitant
10%
4%
Divers 17%
Les 3 premières années Sous total 100%
Echecs économiques
demeurent toujours les plus dif- Difficultés économiques sans dépôt de bilan 57%
ficiles. Entreprises liquidées suite à un dépôt de bilan 40%
Cession à un tiers décrite comme peu favorable ou défavorable 38% 2%
Réactivation suite à une cessation avec difficulté économique 1%
Sous total 100%
Total 100%
SOUVENT UN ENCHAÎNEMENT Source : Étude sur le devenir des créateurs ayant cessé l'exploitation de leur entreprise, DEcas

DE DIFFICULTÉS DIVERSES
Les créateurs ayant cessé leur acti- Une analyse plus fine des
L’analyse qui suit a été res- vité ont été confrontés en moyenne réponses des créateurs ayant cessé
treinte aux fermetures véritables, à 5 difficultés majeures auxquelles met en évidence 4 types de discours
en excluant les entreprises qui ont s’ajoutent 3 autres raisons moins des créateurs, qui expliquent 93%
poursuivi leur activité sous une importantes. des fermetures (voir graphique 1).
autre forme (4 entreprises sur 100 Le solde se répartit en 3 groupes
créations). La cessation d’activité résulte d’ampleur très modeste : dans 3%
donc, le plus souvent, d’un enchaî- des cas, la cessation d’activité ne serait
Cette analyse peut s’envisager nement de difficultés diverses. Les due qu’à la lourdeur des charges et
sous deux angles. On peut soit difficultés de marché, qui a priori des formalités administratives (selon
mesurer la proportion des créa- devraient concerner au premier chef les propos des créateurs) ; dans 2%
teurs ayant été concernés par telle les créateurs d’entreprise, n’apparais- des cas, elle serait la résultante d’un
ou telle difficulté, soit évaluer le sent pas dans leur discours comme la impayé ; enfin, toujours dans 2% des
poids de chaque problème parmi première cause d’échec. cas, elle ne s’expliquerait que par des
les causes de cessations (tableau 2). problèmes personnels.

Encadré 1 : Les différences entre cessation d’activité, cessation de paiements


(défaillance), et liquidation
Environ 200 000 à 250 000 entreprises cessent leur activité chaque année. Dans le même temps, entre 35 000
et 50 000 sont défaillantes dont les 9/10ième sont comptabilisés au sein des cessations.

Il est utile de rappeler que sont comptées comme défaillantes les entreprises qui ont déposé leur bilan auprès
du tribunal de commerce, c’est-à-dire qui sont en état de cessation de paiement. Dans la très grande majorité des
cas, la cessation de paiements est suivie d’une liquidation judiciaire, le tribunal estimant que l’entreprise ne pourra
en aucun cas retrouver une situation économique viable, et l’entreprise cesse son activité et disparaît. Mais dans
quelques cas (souvent les entreprises les plus grandes), le redressement judiciaire, période pendant laquelle l’en-
treprise, avec un administrateur judiciaire, négocie avec ses créanciers, aboutit au rétablissement de l’entreprise,
seule ou grâce à un repreneur.

A contrario, la très grande majorité des entreprises qui cessent leur activité le font sans être en cessation de
paiements ou sans passer par une procédure judiciaire.
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��������������������������������������������������������������������������� avec les associés, avec l’administra-
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tion) et d’un problème personnel
�� (santé, vie familiale gâchée...).
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������������������������� ��������������������������������� LE DEVENIR DES CRÉATEURS
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Les entreprises de la génération
������������������������� 1998 ayant cessé leur activité pendant
leurs cinq premières années (hors les
entreprises continuant sous une autre
forme) employaient, en moyenne
et au moment le plus favorable, 2,5
personnes y compris le chef d’entre-
����������������������� prise. Leur disparition aurait donc
������������������������������������������������������������������������������������������������ «détruit» environ 200 000 emplois,
Logique de convergence Logique d’insuffisance de dont 125 000 emplois salariés. Mais
l'ensemble des entreprises de la géné-
des difficultés économiques chiffre d’affaires ration 1998 aurait créé dans le même
Ces créateurs ont été confron- Ces entrepreneurs citent temps 315 000 emplois salariés. Au
tés à un grand nombre de difficul- d’abord des difficultés de marché : total, les entreprises créées en 1998
tés, principalement économiques, insuffisance de chiffre d’affaires, auraient permis, après leur créa-
surtout financières, mais aussi de difficulté à trouver des clients, con- tion, une création nette de 190.000
marché. Les problèmes de gestion et currence. Il en découle mécanique- emplois salariés en 5 ans.
les difficultés personnelles apparais- ment des problèmes de marge, des
sent comme moins graves. revenus personnels trop faibles, et Le devenir individuel des entre-
Logique d’isolement les charges sociales deviennent alors preneurs ayant fermé leur entreprise
trop lourdes. mérite également d’être examiné.
L’entreprise n’est pas assez Si, 61% d’entre eux déclarent ne pas
rentable et dégage des revenus per- Logique extérieure à la avoir de dettes à assumer, 39% des
sonnels trop faibles, les charges et créateurs ont des dettes d’un mon-
les problèmes administratifs pèsent viabilité du projet tant moyen estimé à 8500 - 9000
lourd. La méconnaissance en ges- Les problèmes de marché ou euros. Ceux qui ont fait l’objet d’une
tion se cumule avec un sentiment de financiers ne sont qu’à peine évoqués. liquidation judiciaire sont en situa-
manque de soutien. Les problèmes de En règle générale, la cessation s’expli- tion plus défavorable puisqu’un peu
marché ne sont par contre que peu que par la conjonction d’un problème moins des deux tiers ont des dettes
mentionnés. de gestion (problème avec un tiers, estimées, en moyenne, de 10 000 à
11 000 euros .
Tableau 2 : Causes de cessation des entreprises de moins de 5 ans
Situation globale (champ des cessations hors cas de continuation sous une forme ou une autre)
Certains n’ont pas réussi à 3
Catégorie de
Part des
créateurs ayant
Pondération retrouver une situation stable : sans
problème
Problème détaillé
été fortement
des problèmes
rencontrés
compter les 2% qui sont en forma-
Problème des charges, taxes
concernés
63% 12%
tion, 28% des créateurs dont l’entre-
Revenus personnels trop faibles 49% 8% prise a fermé se trouvent sans activité
1 - problèmes Marge / Rentabilité insuffisante
79%
37%
40%
7% professionnelle, dix-huit mois après.
financiers Insuffisance de fonds propres 32% 5%
Impayés des clients - défaillance de clients 19% 4%
Mais l'exclusion totale du marché du
Délais de paiement, problèmes de trésorerie 24% 4% travail, c’est-à-dire le fait de ne jamais
Chiffre d'affaires insuffisant 56% 10% avoir retrouvé un emploi depuis la
2 - problèmes La difficulté de trouver des clients 24% 6%
de marché / de Concurrence trop forte 62% 25% 27% 5%
cessation, ne concerne que 20% des
clientèle Mauvaise évaluation de la réalité de votre marché 18% 5% créateurs dont l’entreprise a fermé.
3%
Conjoncture défavorable
Problèmes administratifs et réglementaires 29%
1%
7%
Parmi ceux-ci, on observe une majo-
Manque de soutien, de conseil, le sentiment d'isolement 26% 5% rité de personnes qui avaient déjà des
3 - problèmes
de gestion
Méconnaissance en matière de gestion 50% 14% 18% 3% difficultés d’insertion avant de créer
Problème avec tiers 6% 2%
Mésentente entre associés 3% 1%
leur entreprise et dont l’objectif était
Problèmes d'ordre personnel, 24% 7% de sortir du chômage. Après l’échec
4 - problèmes
liés à la
Une surcharge de travail, votre vie familiale gâchée
44%
27%
4%
15%
6% de l’entreprise, elles retrouvent les
Manque confiance 1%
personne
Problème de santé 3% 1% mêmes difficultés d’insertion, une
Total 235% 486% 100% 100% sur deux ayant en outre de nouvelles
Lecture : pour une entreprise « moyenne » ayant cessé avant son 5ème anniversaire, le problème des charges a
contribué pour 12% à l’arrêt de l’entreprise, 63% des personnes interrogées ayant rencontré ce problème
dettes. Parmi les personnes sans
(une note de 0 à 10 était demandée aux chefs d'entreprise interrogés pour chacun des thèmes, emploi, un tiers touche le RMI,
les créateurs fortement concernés étant repérés par une note de 7 ou plus,
la colonne pondération donnant la structure de l'ensemble des notes attribuées) une moitié ne bénéficiant d’aucune
Source : Étude sur le devenir des créateurs ayant cessé l'exploitation de leur entreprise, DEcas indemnisation ou aide sociale.
Ces mêmes résultats peuvent jours au sein de l’entreprise crééeLes anciens dirigeants qui
être présentés différemment, en les cherchent une nouvelle activité, sont
(lorsqu’elle a continué son activité).
comparant, non plus aux créateurs 55% à citer leur expérience de chef
Parmi ceux qui ont un emploi ou
dont l’entreprise a fermé, mais à d’entreprise dans leur cursus pro-
en ont eu un depuis la fermeture
l’ensemble des créateurs d’entreprises fessionnel. Enfin 19% des créateurs
de l’entreprise, seul un sur cinq a le
de la génération 1998 (voir graphi- ayant fermé leur entreprise ont déjà
sentiment d’avoir régressé depuis la
que 2). fermeture de son entreprise. recréé une nouvelle entreprise et
24% envisagent de le faire à court
Mais les deux tiers des entre- Plusieurs résultats convergent terme, soit un cumul de 43%. Seuls
preneurs ayant cessé trouvent une pour indiquer que l’expérience 27% déclarent être certains de ne
solution relativement rapidement : est loin d’être toujours considérée plus vouloir tenter l’aventure.
dix huit mois après la cessation comme négative. En premier lieu,
(quelle que soit l’année durant 45% des personnes interrogées ont Ces derniers résultats sont en
laquelle elle est intervenue), 61% déclaré que la fermeture de l’entre- cohérence avec les descriptions des
des personnes interrogées sont en prise n’avait pas été difficile à vivre. créateurs d’entreprise que donnent
activité dans une autre entreprise, les enquêtes statistiques. Parmi
6% sont en retraite et 3% sont tou- eux, nombreux sont les anciens
dirigeants qui redémarrent une nou-
������������������������������������������������������������������������������� velle activité, en s’appuyant sur leur
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expérience antérieure. La création
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d’entreprise s’inscrit dans une logi-
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que dynamique, faite de création,
����������� destruction, puis recréation.
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Jacques Bonneau (TMO Régions)
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Catherine Renne (Insee)
������������������������ Philippe Trogan (DEcas)
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MÉTHODOLOGIE
4
L’analyse des cessations d’activité des jeunes entreprises a été conduite sur le champ des entreprises créées
ex-nihilo entre 1997 et 2002 et ayant cessé leur activité en 2002 (cessations économiques enregistrées jusqu’en
août 2003).

Ces 74 800 cessations ont tout d’abord été caractérisées à partir des informations connues au sein du
répertoire Sirène. Une enquête par téléphone a ensuite été conduite auprès de 1 350 entreprises. Cette recherche
a permis de retrouver plus facilement les anciennes entreprises individuelles que les sociétés. Les 1 350 réponses
ont donc été pondérées selon leur caractérisation dans Sirene, leur statut juridique, l’année de création, la dernière
taille connue de l’entreprise et enfin le secteur d’activité. L’enquête téléphonique s’étant déroulée à la fin du pre-
mier trimestre 2004, les créateurs ont été interrogés entre 12 et 24 mois après la cessation, les résultats obtenus
décrivent donc des cessations d’entreprises ayant vécu entre 1 mois et 6 ans. Un contrôle de la représentativité
des données a ensuite été effectué par une enquête sur le terrain auprès des non-répondants. Les résultats ici
présentés prennent en compte l’hypothèse corrective la moins favorable, à savoir 38% des cessations liées à des
difficultés économiques, sachant que l’hypothèse la plus favorable concluait à un résultat de 35%.

Par souci de simplification de cette synthèse, ces résultats ont ensuite été calés sur le devenir de la généra-
tion 1998 tel que mesuré par l’Insee au travers de l’enquête SINE 1.
1
Système d’information sur les nouvelles entreprises, enquête menée par l’INSEE tous les quatre ans sur un échantillon de nou-
velles entreprises, lequel est interrogé de nouveau au bout de trois puis cinq ans, afin de connaître le devenir de ces entreprises.

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