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ey raig Wy REVUE BELGE D’ARCHEOLOGIE ET D'HISTOIRE DE 1/ART publige par!" ACADEMIE ROYALE D'ARCHEOLOGIE DE BELGIQUE avec Te concours de Ia FONDATION UNIVERSITAIRE \ \ RECUEIL ‘TRIMESTRIEL, VIL < * 1937 DRIEMAANDELUKSE UITGAVE BELGISCH TIJDSCHRIFT VOOR OUDHEIDKUNDE- EN KUNSTGESCHIEDENIS vitgegeven door de KON. BELGISCHE ACADEMIE VOOR OUDHEIDKUNDE. met de medewerking van de UNIVERSITAIRE STICHTING BRUXELLES ET PARIS KRAUS REPRINT Ba conteibut sleeonnert des seuyees inédites, ila également Feetifig dex me o> ole ates inverites str lex tablenax: Une gravure ste Miner Galle tait connaitre une ceuvre perdue de Stradanus : Jésus chassant lex veirclamls cla Temple. M. Th. Riewerts, étudiant le peintre de Lubeck, Johann Willinges, démontre que ce maitre sinspira de la composition de Stradanus lorsquil réalica un sujet identique dans un tablenu que conserve le musée de TEtat A Lubeck (Th. Kirweers, Der Mater Johonn Willinges in Litbock, Zeitschrit ides doutschen Vereins fiir Kunstwwissenschoft, I, 5/5, 1936, p. 288). - Pierre Paul Rubens sest pla peindre souvent le portrait de ses deux femmes, Isabelle Brant et Hélene Fourment. Dans ses elfigies, Tartiste a voulu chanter ses joies intimes. M. L. Vas Perveuoe, étudiant Les portraits des femmes de Rubens (La Reoue de TArt, avril 1937, pp. 1-24), a souligné les enrnetéres du style du peintre tels aquils Salfirment dans des ceuvres schelonnant de 1609 A 1639. Notons quelques avis dle Tauteur au sujet des attributions des portraits qu'il eénombre: celui Isabelle Brant Mauritshuys & La Haye est de In main du matice de méme que le portrait d'Hélene Fourment au méme musée, celui de TErmitage doit passer au catalogue Antoine Van Dyek, le portrait d'Héline Fourment du Riksmuseumn A Amsterdam est étude da maftre’en vue du tableau de Munich, c'est bien Héline Fourment — et non une Madeleine — qui figure sur le tablent conserve au college de Dulwich. = Les esquisses de Rubens intéressent M. Detacrs qui consacre deux tudes A ce sujet, Gtudes quil intitule Essai sur quelgues osquisses de Rubens (Académie royale de Belgique, classe des Beaux-Arts, bulletin, macs 1937, pp. 51-6, mai 1937, pp- 8198). Liauteur étude quelques esquisses (Montée au Calvaire, Mariyre de Saint’ Liévin, sacle de Saint Ignace de Loyola, Miracle de Saint Francois Xavier, Résurreetion dle Lazare, Vierge et les Saints), passant aw crible de sa critigue la. valeur, volte &, des diverses esquisses reproduisant ces thémes iconographiques. Liauteur démontre les perfectionnements apportes par le maitre depuis Vesquisse jusgu'a Teuvee dlelinitive, mais il insiste, dans sa méthode, sur la permanence de Tharmonie et de la répartition des tonalités “dans le projet comme dans Texéeution finale aguticn ale pas repudiate rarchange emperesr, deoout comme 'a mica dai coat > flats, ot tenant peciiquement ele ct Ie sceptre ie a mi i lance au ping et 3 2 tord sous ses pleds le corps du dragon ». L'Art dene P'Italie Méridionale, t. Hy Livre inh, p. 460. (Paris, 1904) (18) On admirera dans’ Cuantes Diexat e L'Art Chrdtion Primitif et I'Art Byzantin >, Pl. LIV, la présentation en hellogravure du travail dvorfevrerie emaillée dont il s'agit 294 du VIII sitcle, en 708.7%, saint Aubert, évéque d’Avranches, faisait creu- ser dahs Ie granit du Mont-Tumba, — nt-Michel (16), — une grotte-sanctuaire, réplique fide c du Mont-Gargan (17). Diabord desservie par un chapitre de douze clercs, la grotte normande le fut ensuite par les moines de saint Benoit (18): le Mont-Saint-Michel devenait aussitét abbaye bénédictine (19). Comme pour la sainte caverne du Mont-Gargan, M. Male cherche & vérifier si Vimage de Varchange décorait la crypte primitive du Mont- Saint-Michel. Malgré le silence des textes, il n’en veut pas douter : & défaut de reliques, n’était-il pas désirable, n’était-il pas nécessaire que les pélerins trouvassent au moins une icone devant laquelle s'agenouiller? L'icone a disparu. L’éminent critique la réssuscite: un saint Michel foulant le dragon se rencontre sur les sceaux de plusieurs abbés, entre autres sur celui de Robert de Torigni qui présida aux destinées du Mont-Saint-Michel de 1154 a 1186 (20). Cette figure de Varchange, adoptée pour les cachets des abbés, constituait en quelque maniére le blason de-Pabbaye. Tout porte & croire qu'elle reproduisait une image célébre: Vicone vénérée A Vintérieur du sanctuaire et connue de tant de pelerins. C’est pourquoi, M. Male ne eraint pas d’avancer qu’on retrouve en Normandie non seule- ment la caverne apulienne, mais le saint Michel italien (21). Si la grotte naturelle du Mont-Gargan servit de maquette, — principal et accessoires, — au premier sanctuaire du Mont-Saint-Michel, celui-ci fut copié & son tour: en 962, le doyen de la cathédrale du Puy élevait un oratoire en Vhonneur de Varchange au faite d’un_roc dé basalte aussi escarpé que la montagne normande. Les peintures qui agrémentaient les murs de ce petit édifice sont effacées et Ie féal saint Michel ne se détache plus, en tons ardents, sur I'un d’eux. « Mais, on le retrouve a la cathédrale » du Puy. Une grande fresque nous le montre solennel, immobile, la » lance enfoneée dans le corps du dragon vaincu quill foule aux pieds » sans daigner Jui jeter un regard. Les antiques icones vénérées par les (16) Le Mont-Saint Miche! est aussi dénommé, Scint-Michel-ow-péri-de-laxmer. (12) Bhaue Mate; L/drt Religicur du X1l siecle on France, pr 150 e Cet de Vautee «Boe Aes elon Taba, du Ton rpc iene donation de + fanctuaite du Mont-Gargano = cette copie, qui devint aussi"lamcase que Torgisl cog otro, Mont-Saint Michel normand ».P" Seco (18) Crest Richard I, due de Normandie, qui, en 996, annte de sa mort, it appel aux ones béaéaictins pour deservir le sanctualre du Mont Saint Michel am lew tt Pee deo eres séealiers. 18) Voir historique ebségé des débuts du Mont-SaintMichel dans. dom Gutmaxorn Année Liturpique, t. XIV. pp. 8-478. (Parke Poitiers, 1010), (20) "Mile ‘denne la reproduction photographigue du ecel de Robert de Torigni: TAME Religions. du XIle sible en France p. 450, ge 17. (ty LAN Religious de XT side en France, p61” 92 » pélerins au Mont-Gargano et au Mont-Saint-Michel devaient ressembler » & la fresque du Puy » (22). Enfin, M. Male & qui rien n'échappe, attirera attention sur certain complément apporté par les imagiers francais au prototype apulien du saint Michel debout sur le dragon: «de bonne heure», constate-il, « ils avaient attaché un bouclier au bras gauche de 'archange. Cette par » ticularité, étrangére a Tart italien, se remarque assez fréquemment chez » nous au XII° siécle. Un manuscrit, enluminé au Mont-Saint-Michel a la » fin du XI sigcle (23), nous montre un saint Michel tout-A-fait con- » forme au type consacré (le prototype du Mont-Gargan), mais portant » au bras le bouclier » (24). Des fécondes recherches de M. Male, il ressort clairement que le type du saint Michel debout sur le dragon n'est pas oriental, qu'il est né au. Mont-Gargan, peut-étre au VII" sigcle, au plus tard au VIII siécle, et ‘que de 1a, presqu’incontinent, il passait en France — oii les artistes Pen- richissaient d’un nouveau trait caractéristique : le bouclier (Fig. 3). Il existe un bas-relief mosan du XU siécle, dont la sculpture réédit saint Michel debout sur le monstre. Repéré et décrit par dom Gérard van Caloen (26), ce bas-relief de caleaire (Fig. 4) est aujourd'hui encastré, avec deux autres panneaux de méme provenance, de méme matiére et de méme Age, dans l'un des murs du cloitre de Tabbaye de Maredsous. Ces trois petits monuments pro- viennent, sans conteste, du vieux moutier de Florennes (27) fondé au commencement du XI° sitcle « par Gérard, évéque de Cambrai, et par » ses fréres, Godefroid et Arnoul, fils d’Arnoul, seigneur de Floren- (22) Este Mace : L'Art Religieus du XII sicle en Franca, p. 261. La. grande fresque ge Ja cathédrale du Puy est reproduite Gaus L. Gitow? Les pelutures murate de te Hage, Loige PLY (Pass, 1911)" Ce manuscilt est aujourd‘mui conservé sous le n* 76 a la Bibliothéque d'Auranches. Crest un Traité de saint Augustin sur los Psoumes copie ch enluming, ent au Xt ele Fats moines du MoeSafneichel, Vor B. Govt Le Mont Saineatichoy tl pelt Bae (24) L'art’ Religious du XII siete on France, p. 262 (26) es ‘basvelojs de Moredsous provenent de Tabbaye de Florenna — dans Annales de a Socitté Archdologique de Namur,’ t. XVI, pp. 85 et ot, (Nesur, 1600) (22) ‘Dom ‘van Calcen les découveit'& Porcanee méme dats e haut d'un yur de ferme ¢ Nous trouvant un jour & Forenne, notre curiosité nous fit porter aos pas vers Temple 2 caren! de Woniqut moutier. las tien, anni de raes éfaven, gut put ati abt 2 attention ai ce nlest quelques sculptures aniigues que none aperphuad au-dsttee Fe > forte de hangar’. Op. ch, pp. Seas % 293, » ne» (28). Les anciens chroniqueurs rapportent que Péglise abbatiale de Florennes fut consacrée en l'an de grace 1011 par Pévéque Gérard en personne, et, qu’en 1012, lempereur saint Henri sanctionnait, par charte, existence juridique de Pabbaye (29). Pour que la science belge s'intéressat & la généalogie de ces images de pierre, il faudra attendre Vaprés-guerre : en 1921, M. Marcel Laurent sou- mettait sa maniére de voir au Congrés de Tournai (30) et la développait A nouveau, en 1923, dans Oud Holland (31). A propos du bas-relief ot Yarchange saint Michel foule le dragon, — le seul des trois panneaux dont il importe de se préoccuper ici, — le savant professeur concluait pour qu'un simple ouvrier donnat «a cette figure tant de style, de carac- » tare, joserai dire de grandeur, il fallait qu'll efit sous les yeux un modéle > et ce modéle d'un saint Michel cuirassé sous la tunique et le manteau, » debout, tout droit, impassible et victorieux sur le fond que forme ses » ales éployées, ce n'est qu'un ivoire oriental qui pouvait en donner Vidée. > Quel fut exactement ce modéle? Je Tignore, mais il est difficile de ne » pas le replacer dans une suite dont Parchétype serait le saint Michel » bien connu du British Museum (Fig. 2) que Strzygowski considére » comme une ceuvre du IV* sidcle (32) exécutée A Antioche » (33). Personne ne contestera que seule la méthode comparative permet au critique de découvrir les prototypes. Aussi bien, ne saurait-on assez reve- nir sur la claire remarque du Pére de Jerphanion : « Au fond de cette » méthode », consignait-il, «il y a une hypothése, celle de la dépendance » mutuelle des types iconographiques et un postulat qui ne peut en étre » séparé et qui s’énoncerait ainsi: la dépendance est manifestée par la » similitude des traits caractéristiques » (34). Or, personne ne contestera davantage que les traits caractéristiques du saint Michel de Florennes sont, & coup stir, le dragon terrassé, Ia lance et le bouclier. Au contraire, ceux du saint Michel d’Antioche sont le globe et le sceptre. Ici, cest gi Dow Giinand VAN Catosx: op. cit, ps 85. 23) Ibid., p. 8. (30) Annates du XXIV* Congris de la Fédération Archdotogique ot Historique de Bel- ie feats i 0 as ER ty ada: atelier Ae Slama oases’ Fotioye a aritees Miva Pi bap lle enteeteck Soe Maree ted we cee pe th Cone te ees LS ae mee eee a Sen, 3 ee ae eee a EEE tte Bae. (amsterdam, 190). BS) Keeani PEt tk A tv Ue ie Tien tea ye aiee rence okonas Selita wage a Le MSIE keen Ea cel Come, ate Pes Ae: det mai de lomoqaple ct ti) aS ee tS Sate eg ah a tae eee 294 Fig. 4. Saint-Michet 2 moitié du XI sidcle. (apvaye de Maredsous) Varchange-empereur, tel que le révérent les fires im tines. La, c'est le chevalier de Dieu, le chevalier sans peur et tel quion le vénere aujourd'hui encore au Mont-Gargan et au Mont-Sai Michel. De leur confrontation, il ressort nettement que pas un seul des traits caractéristiques du saint Michel syrien ne se retrouve dans le saint Michel mosan. Des lors, comment pourrait.il y avoir dépendance de celui- ciA celui-la? Au nom de la méthode comparative elle-méme, on est done en droit de proclamer hautement que le saint Michel du British Museum (Fig. 2) n’est pas le prototype du saint Michel de Maredsous (Fig. 4). Tout en donnant & son appréciation un tour catégorique (35), M. Lau- rent laisse d'ailleurs percer de-ci, de-la, quelques réserves qui en atténuent Fabsolu. Il admet par exemple que «influence directe des ivoiriers lié- » geois du X“XI* siécle, si reconnaissable encore dans les fonts de Saint » Barthélémy et les crucifix en Iaiton du XII" siécle, tend & s’évanouir » complétement dans l'art jeune et hardi des tailleurs de pierre » (36). Tl admet, en outre, «que la bordure végétale » du bas-relief de Florennes «est mosane, ou, si Yon veut rhéno-mosane du XIIP siécle » (37). Il est vrai qu'il ajoutera aussit6t: « mais, employer ainsi, en décoration con- » tinue, sur la moulure bombée d'un cadre de pierre, c'est procéder selon » Vexemple des ivoiriers» (38). Puis, désireux de discerner comment: le seulpteur de Florennes acquit «la connaissance de décors et de types si » anciens d'origine », M. Laurent se demande si ce fut « par des produits » de l'art byzantin »? En toute loyauté, il convient que « Pinfluence byzan- » tine s'accuse d'habitude plus nettement » (39). Renoneant a préciser, il avance en termes d'une généralité assez décevante, que le sculpteur de Florennes eut « plutdt sous les yeux de trés anciens ivoires conser » dans 'abbaye» et quill es'inspira de l'un pour le saint Michel » (40). Nrest-il pas plus probable qu'il sinspira de V'icone du Mont-Saint-Michel? Dis le X* sidcle, le sanctuaire dressé li-bas «au-péril-dela-mer » est desservi par les bénédictins et Florennes fut pareillement une abbaye bénédictine. Selon toute vraisemblance il y eut contact entre les moines du pic normand et leurs fréres d’Entre-Sambre-et-Meuse. Le saint Michel velar eee perma du basrelief mosan semble Vattester 4 sulfisance, car si Tarchange «a » toujours &€é en grande vénération dans Pordre bénédictin » (41), ee fut en raison méne de La retentiss: du Mont-Saint-Michel. les plis adressés par les we de la Manche 4 leurs collégues du bassin de la Meuse. Pourquoi cette empreinte de cire n’aurait-elle pas suggéré aux abbés de chez nous la résolution d’en faire interpréter et agrandir le sujet sur un bloc de calcaire du pays? De méme, pourquoi la biblioth@que de Florennes n’aurait-elle pas recu de Normandie l'une ow Vautre copie de manuscrits enluminés: une miniature comme celle du manuscrit d’Avranches, — manuscrit exécuté au Mont-Saint-Michel et dont 'archétype doit remonter au VIII ou IX° siécle, — a pu étre mise quelque jour sous les yeux du sculpteur wallon, edtil été simple laic et non moine-artisan (42). N'est-il pas également raisonnable de supposer que des moines de Florennes, au cours des XI et XII sitcles, firent & diverses reprises le pélerinage du Mont-Saint-Michel et que Tun deux, — peintre A ses heures — ramena en terre belge le croquis de licone sainte? Ainsi, soit directement, soit par Tintermédiaire de quelque minia- ture (43), soit par celui d’un sceau, le bas-relief de Maredsous dépend de la iresque jadis vénérée au Mont-Saint-Michel. Et celle-ci n'ayant été que le décalque de icone du Mont-Gargan, le saint Michel apulien est, en fin de compte, le prototype du saint Michel de Florennes. Il convient de s/arréter maintenant A la déconcertante conclusion de ‘M' Devigne qui, loin de souligner les réserves sagaces de M. Laurent, force le ton et décide : le saint Michel de Maredsous « s‘inspire d’un proto- ‘Dow Gixann van Catozn : Les basvreliefs de Maredsous frovenant de Fabbaye de ne, dane Atenas de la Socidté Archéologigue de Namur, ¢. XVI, p. 93. (Namur, 1883). “Liane da Xile sitele ext surtout un art monastique: aon sai doute que tous les > drtitce d'alows fassent des'molues, mat e'dtaient presque toujours dee moines qui leur 2 ictalent leurs sujets: Les moines conservaient dans'leurs bibiotheques, riches en madus: 2 rite enluminés; tous les trésore' Je Tanclen art chréten: ls étaient tes gardens de te } Gtadiclon, Auss), Gait-ce aux miniatures de leurs livres quils demendaicat des modtles 3 quand ils voulaient decorer leurs lis, La miniature joué alors un séle- decaf». Exliue Mate L'drt Relies du Xfie sicle-en France, Préjace, p. Jit (Patis, 1922) a) Soran de ase ates pana de Povenpen fe scl 9 eat te baie ea ange au sujet doquel hf. Lauren sexprime en ces termes «-« Considerer le type physique 3° cat akg ‘ih hte sonde, le visage ovale ot asncr alongs, avec ses proportions, (aa > physlonal, vou y,Soonatrey a avers de rade Cru, "e carctve parti 3 GeY"teter" juveniles “dans. ieo melleues productions smosanes de la seconde motte. du Fu 4 Sete‘! "intters, chnreo rligunirer >. Trois Bavtfs romans de te Belgique Méridionale, tage 4 part, p- 4. M. Laurent touchait ici au trefonds de Ia vérité 2 une ture & procuré le’ modtle do eet ange. Par consequent, qu'y auraitil d'extraordinaire Wee quune autre miniature ait donné au méme artiste Te modéle du saint Michel debout fur le dragon? 296 » type égyptien, — le diew Horus vainqueur des animaux malfaisants, — » ou d'un prototype syrien » (44). On a vu pourquoi T'voire syrien du British Museum (Fig. 2) ne pou- vait are retenu en qualité de prototype du bas-relief mosan (Fig. 4). I n'est pas inutile de le répéter : entre ces deux euvres, la similitude des traits caractéristiques est inexistante. Il ne saurait done étre question de dépendance puisque seule la similitude, — qui la révéle, — en est garante. Contrairement A ce que pense M'™ Devigne, frappant A mort le dragon» (47), parceque, dans une autre étude, & Ja suite de Néroutsos-Bey (48), Pminent professeur rapprocha le Christ foulant aux pieds le Tion et Ie dragon, du dieu Horus écrasant ses croco diles (49), M® Devigne sempressera d'apparenter le saint Michel de Florennes au filg d'isis et @Osiris. Que Néroutsos-Bey ait été tenté de rapprocher telle peinture des cata- combes chrétiennes d’Alexandrie (50) de telle sttle du musée de Ghisch (51), c'est assez compréhensible : fresque d’Alexandrie et stéle (ei) Ea Sculpture Mosane du XII an XVM stele, p. 28 (PasisBroxeles, 1992). {is} fod. pe 28, note t (is) roid b. 28 U5} Trois Ricreliefs romans de ta Belgique Méridionale, tage & part de Oud-Holland, 9.5 (Amaterdam, 1924), (4s) Lidncionne Alerondrie, pp. 46-48 (Paris, 1888). (83) Eee" ctes Srdgotnigues”conseruss on Belgique, Le dipiyque de Genoels-Elderen, p.@2 (Braxalles, 1812) (fe) ‘Cotte potature murale que Néroutios-Bey attribue au 1V* sitcle, est une Mustration dal Prune Mev. 18 cfu marcheras sur Taspic ct le baslic et ti fouleras aux pide Set iion ct le ‘Srogon +Lartiow a seprésenté le Christ deboat sur le lion et Je dragon, Zanuis que Fatpie ef le basic, deja occ, paent sur les cbtés, Cest un défaut de perspective Gul dotus Ligapression quo Faspc ct lo Baal tombent, on ne salt 08, Ala drete et Pia “euuche du Sauveur Gif Ua ttle ee Ghisch représente Horus piétinant deux crocodiles et étouffant de ses rains d/atier toute ane serie @'animaux * des serpents, un scorpion, un lérard, une gazelle tn lon 297 de Ghisch virent le jour sous le méme ciel, le ciel embrasé d’Egypte (52). Mais si, comme Ie prétend M™ Devigne, le dieu égyptien Horus a réelle- ment transmis ses traits caractéristiques aux saints Michel terrassant le dragon, expliquera-t-on pour quelle raison, pas plus en Egypte, qu’en Syrie, larchange ne fut jamais représenté debout sur le monstre? Expli- quera-t-on par quel singulier caprice ce sera en Occident que, dans l'art, ‘int Michel, troquant son sceptre et sa sphére contre la lance et le bou. clier, empruntera tout-i-coup, vers le VII" ou VIII" siécle, — clest-a-di 4 des centaines d’années d'intervalle, — Yattitude d'un dieu d’Orient? Non, le Horus aux animaux variés n’est pas le prototype des saints Michel au dragon. La réalité est autrement simple. Au VII* ou VIII' sitcle, artiste apulien chargé de peindre l'image de ange sur l'une des parois de la caverne du Mont-Gargan, se rendit compte qu'il ne pouvait rien tirer des Apocalypses enluminées: certes, elle n’eut &é ni dun attrait exceptionnel, ni d'un choix heureux, la transposition en grande fresque des petites miniatures oi le brillant archange pique une téte une céleste altitude vers le «grand dragon, Pancien serpent, qui s’ap- » pelle le diable et Satan» (53). Pour un groupe destiné a Pédification des pélerins, mieux valait limmobilité sereine du triomphe que Fimpé- tueuse ardeur du combat. Les enlumineurs d’Apocalypses s'étaient plu a imaginer Ia premiére phase de l'action : d'un vol intrépide, Parchange de: cend des zones supérieures pour affronter V’hallucinant dragon a attend dans une zone moins élevée. Au contraire, Vartiste apulien du VIF ou VIII siécle imaginera la dernitre phase de la rgncontre : debout sur le monstre, — piedestal de cauchemar, mais qui fait sa gloire, — Varchange-justicier asséne le coup de grace. En le figeant ainsi, Partiste apulien s‘évitait de sérieuses difficultés techniques, dont, pour n’en citer qu'une, Vingrate perspective (54), Le graphique de l'iconographie du saint Michel debout sur le dragon (62) Dans le Dictionnaire d'Archéologie Chrtienne ot de Liturgi, t. 1, col. 1197-1198, fig, 285-286, (Pacis, 1907), dom Heart ‘Lecoreq coniconte sar use adie’ pase Ios phe Eiphles ae. femae dAtsandne dela ale de Chine. (55) ‘Saint-Jean L'Apocalypse, ch XU, v. 8, Gans J. B Grane: Le Nowveeu Teste: tment selon a Vulgate, pp. 846-897 (Basis, To88) (54) 6 Laurent dont le mémotre deborde vratnent d’apergus judicieux, fit romarquer 85 A propos que’ det cutpieure comme cela de Florennes re eadalon pus leurs emoitons Jasgu'd‘copier‘des ches. deuvres : «ia ae contentalent de mtadres ceaprants ctaccone > plissaiont lour travail comme ils pouvalent (valle que valle) © moing quiile wessent 3h est disposition an modete facile a imiter> Trot basrelfs omens He fa Deiptgas Méridionale, trage & part, p. 8, Au Vile ou VITlestci, le pelntie apelen ayant pac ioe les yeux de modile facile d imitercréa, de toutes pitcts, Ie type fare I acdc ba seit Michel debout sur te dragon.” Ce type, facile d exdauter, devint au cours des Ager, °° cate autres pour le seulpteur Se Plorelae, “fe madile facie titer 298 peut done s'établir comme suit : au VII ou VIII" sitcle, ce type nouveau de Varchange, — type ignoré des orientaux, — nait au Mont-Gargan de la ination d'un décorateur italien. Reproduit ds ce méme VIII" siécle 4 T'intérieur de la crypte du Mont-Saint-Michel, il sera bientat propagé par les graveurs de sceaux, comme l'atteste le cachet de Robert f curs, comme en témoigne la manuscrit d’Avranches (Fig. 3). Exceptionnellement, les ivoiriers sep- tentrionnaux s'en inspireront. On reviendra sur ce point dans un instant. Enfin, les tailleurs de pierre s'en emparent et, & partir du XIIP sidcle, de par toute I'ltalie, de par toute la France, en Allemagne, en Belgique, cest une efflorescence de statues, de hauts et bas-reliefs dont celui de Florennes n'a pas la prétention d’étre le chef-d’ceuyre. Si les ivoiriers orientaux ignorérent l'archange debout sur le monstre, ce sera rareté de le voir interprété par les ivoiriers d’Occident. Et, est. une affirmation controuvée que de soutenir, tout au moins en ce qui regarde le saint Michel, que «les bas-reliefs de Maredsous s'inspirent de » sujets traités précédemment par les ivoiriers» (55). Un travail septen- trionnal doit étre ici mentionné : au IX* sigcle, un artiste allemand utili- sait le revers d'une tablette de diptyque consulaire du V° siécle pour y buriner Teffigie de archange. L’inscription ne laisse aucun vague : Ia tablette date de la magistrature de Messius Puornus Severus, consul en 470 (Empire d’Occident). L'artiste du IX° sigcle y représenta Parchange non point debout sur le monstre, mais debout par deli celui-ci. De la dextre, saint Michel enfonce son arme dans la-gueule du dragon, tandis que, de la main gauche, il manie un petit bouclier ombelliforme (56). On trouvera dans Goldschmidt historique de cette tablette d'ivoire et une excellente reproduction photographique (57). Néanmoins, il serait facheux de renvoyer & Goldschmidt en négligeant le Pére Garruci: «la forme » du bouclier » mis au poing de Parchange et «la manitre de le tenir », notait l’érudit jésuite, «se retrouvent tant dans l'image d’Henri I (922) » — raj de Germanie de 912 4 936, — «que dans Vimage d’Othon (965 », qui régna, de 936 4 973, sur le Saint-Empire romain germanique. Garruci ajoutait ne pas connaitre d’antécédent 4 cette fagon de représenter 'ar- 55) Mancusnirs Devions : op. cits, p. 28. 58) Le bouelier dont se protige ssint Bickel suc Is miniatare d'Avranches (fin dv XUI¢ site, Fig. 3) ett Sgaerent ombeliferme. On, Tarchétype de is ite miniature gout seinen ter au Vite ou IX stcle et, de ce fale: Gtre anterear au travail du TX" stele qu nous (GP) Die Evfendeinshulptaren aus der Zeit der Karolingischen und Stchsischen Keiser. VIERY Fabrhundert, p. 12, Pl, VE, am 110 ct 11» (Bern, 1916). 299 change: «io non ne conosco esempii anteriori » (58). Il avouait ainsi que le prototype des saints Michel au dragon lui échappait. I n'a donc pas soupgonné que, dés le VII* ou VIII" sigcle, la caverne du Mont-Gargan avait offert a la vénération des foules une grande icone de saint Michel terrassant le dragon. Il n'a pas soupgonné davantage que, toujours dés le VIL sigcle, la crypte primitive du Mont-Saint-Michel normand avait é&é décorée d'une fresque semblable. Ces pei murales constituérent es «esempii anteriori» inconnus de Garruci, esempii dont devait s'inspi rer, par Vintermédiaire d'une miniature, V'ivoirier allemand du IX* siécle. En orde principal, la conclusion de cette étude reste celle de M. Mal Je type iconographique du saint Michel debout sur le dragon est occi dental. II est né au Mont-Gargan dés avant Pépoque carolingienne. En ordre subsidiaire, — et par voie de conséquence, — il est logique de dénier toute origine orientale & Parchange-paladin du bas-relief de Florennes... A partir du XII° siécle, ?Occident connut_un prestigieux épanouisse- ment de pierres sculptées. C’est surtout en France que l'art du tailleur de pierre atteignit les sommets. Il est intéressant d'enregistrer ce que devint & ’époque romane, sous le ciseau magique des imagiers francais, le prototype apulien des saints Michel au dragon. Ici encore, M. Male nous éclaire : «Le saint Michel le plus vivant que le XII" sidcle ait créé », assure-til, «est au portail de Saint Michel d’Entraigues, dans la Charente. » Jamais artiste ne remplit un tympan d'une plus fire arabesque. Le » vent du ciel souffle dans les grandes ailes de Parchange et souléve les » plis de sa tunique; le long corps du dragon se crispe et se noue » (59). Cette «fiére arabesque » remonte au premier tiers du XII sigcle. Elle est done antéricure au bas-relief de Florennes et de combien pourtant ne lui estelle pas supérieure? Un frémissement d’épopée et de gloire anime la scéne : d'un vol tromphal, l'archange vient d’affronter le monstre. Pour mieux diriger sa lance, il n'a pas hésité A se poser sur le corps visqueux aux anneaux redoutables. Aussi, quel adroit coup de haste! Pénétrant par la gueule du dragon, I'arme invincible ressort par la nuque. Quoique Irappée & mort, la béte denier se redresse dans un dernier sursaut de résistance opinidtre. Mais déja le fer de la lance va toucher le sol, s'y enfoncer et clouer ainsi la téte écumante. C'est de la dextre que saint (58) Storia dell Arte Christiana, t. VI, p. 84 (Prato, 1881) : «La forma della scudo > 0 umbelia Ia manera d'impugnano, ni Confronta nelle imagini at Basico T (922) "6 ok > Ottone (988). Vedi le tavole dail’ Heinneccio (Sint, de sigs, t. 1V. 19, © ¥, 4). 39,08 Me conosco esemptit anterior». Garruct donse, PL 487, n° 8, one Doane extampe (58) Liat Religious du X11 sidele on France, p. 262, 300 Michel manie la haste; de Vautre main, i] maneuvre un étreit boucliet triangulaire. Toute de mouvement, son attitude ne manq de distine- tion. Le large et beau nimbe qui lui éclaire le visage, accen outrance, le relief de ses traits. Quant au monstre, c'est bien l'apox tique dragon tel que le concurent les enlumineurs : tte de mamm ailes membraneuses, pattes de griffon, corps et queue de reptile g ‘Au portail de Saint-Michel d’Entraigues, si Tarchange debout sur Ia bét dérive sans discussion de Ticone du Mont-Gargan, les Apocalyses enlum nées ont indubitablement fourni le modéle du dragon (Fig. 5). Reste 4 savoir comment le prototype apulien du VII" ou VIII" sitcle, — rigide, compassé, solennel, — a pu faire éclore des groupes d’allure si différente, pleine d'aisance et de vitalité. Une fois de plus, c'est M. Mile qui donne la solution : « Nos sculpteurs, bouillonnant de seve, impatients » de eréer, ne pouvaient se résoudre A reproduire indéfiniment Pantique » image (celle du Mont-Gargan). A Vimmobilité grandiose autrefois, » ils préférent le mouvement, et, sous leur ciseau, saint Michel devient » un chevalier qui livre bataille... Comme jadis, il est debout sur le » monstre et lui enfonce sa lance dans Ja‘ gueule, mais une vie nouvelle » anime le groupe antique de lange et de la béte» (60). : En aucun autre pays du monde, la maitrise du tailleur de pierre ne

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