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~ 56100 Lorient é < g Le nettoyage des riviéres 2° trimestre 1986 - N° 56 - 20 F ISSN 0182-0567 @ 96 20 99 22 IOP Résidence Gu PontNeuf A SeURANCEE 22500 Paimpol Toutes les assurances du particulier 4 lentreprise. Ets J. LE GOUARD SPECIALISTE BUREAUTIQUE _jLG 5,rueGenéral-Duball © (97) 27.11.68 LORIENT Pécheurs a la mouche un spécialiste a votre service Le Pécheur Breton Patrick Lebreton 7, tue de Chatilon - 35100 RENNES - Tél. 99/50.48.38 di mater! ipéche ef montage des moustes) Faeaton aisanse = de movetes & Saumon (atalogue conte un cheque de 2000 P ‘Tone sere de cannes on carbone spdstalomant congue pou la poh en Bretagne (osumaation gratuita sur demance) Le Grand Voyage de EOG le Saumon Sort en mai dernier. ce pelt livre ert par J-C. Pierre, et tsire par B. Jeunet a fat Tunanimite par sa simplicte, sa Figuews Ia qualte de sa presentation. (i est entierement ua ‘ichromie) CConcu pour les enfants, du CAM 8 la5* il doit permettre& ‘association et lous ceux qui partagent ses idées, de faire connaite les metvelles du monde vivant et. en prermier leu des rvires salmonides ‘A coup sur un excellent moyen de sensiiiser les enfants, ennchir leurs connaissances et leur capaci de réenion. Un beau cadeau pour tous vos jeunes amis, Noel et le jour de Van approchent. pense2 35 + 10F de port commander au sitge de associa N’oubliez pas que notre revue peut étre un excellent support publicitaire pour vous ou vos amis (péche, loisirs, restauration...) Pour tout renseignement : Eau et Riviéres 12, rue Colbert 56100 LORIENT Tél. (97) 84.88.95 DALE == SON omy? Sony! revue historique bretonne Dans chaque numéro, des articles | sur Phistoire politique, x économique, sociale, culturelle de la Bretagne et des autres pays celtiques. Le numéro: 15,00 firs Abonnement : 55,00 frs A Dale’homp Soi! 36,rue Emile Zola-56100 An Oniant-Lovient COrpane de Association Eater Rivires de Bretagne ADPSA. 36100 Lorient Tater osse.95 N° 56 SOMMAIRE Avant-propos : L’eau, le coeur et la raison J.-C. Pierre 3 Editorial : Nettoyage des riviéres bretonnes J.C. Pierre DOSSIER : Le nettoyage des rividres. 4 Un écosystéme fragile J. Moalic L'abandon des riviéres J.-C. Pierre - M. Thibault 8 Les solutions lourdes G. Huet. 16 L'entretien G. Huet Les méthodes douces G. Huet - J.C. Le Clainche - J. Bellay 17 Les aménagements complémentaires yal Pelletier - JC. Le Clainche - E. Bouin 21 Les partenaires G. Huet 22 Assemblée Générale J. Moalic 27 32 En bref Commandes - Adhésions - Abonnements 1986 Ont participé a la réalisation de co numéro, outee les auteurs des articles Rédaction :Joan-Claude Piotr, et Chi Marylise Desbois, Jourdron, Evelyne Maho, Photo de couverture : Joan Claude Pierre Photos intériouros Y-C. Le Cl icho, G. Picr IoC. Pierro, G. Tourdren, IMlustrations : Tage 400 F oe ‘Apese. | ipa 2000 F pot Kégal: 2: trimostro 1086], page 1000 F NYCPPAP szim sacs SE “Tati des sbomnements eg SOF por ae “eadrihromie 20 Fe naméro raat 5.00 Fates meso 12 pase 3.00 F ae Tart des pblciés noe ct Blane espa sertendes pour ue inser (ada tous ess de fan ino et Jean Lois Pelletier, J-Y. Allain, faho, -Y. Kerbeout, Clalniche, JL. Pelletier Photocompostion + laren Compo 12. tue Fee ely S500 umient ‘Tekphone 64.2320 otogavare Nin van 2 re Besmachs Sooo Laneser Tel 97704273 Impression: Torment Cone ror Fades $6100 Lanont ‘Teatheos 041 ibas les opmions émises dan a eve engage! uc ers aur Us manent ne sont par rend. Mest pei, de aon phi hie, {ee Fabponemest ot alse ‘ist del consti. ‘Toute pesoan on sdheete ME thins APPSB. pest tro fer ree, sit 3 fut sot en Shona 1 et appelé que nate suction fst et Fon erat AVANT-PROPOS L’eau, le coeur et la raison Le nettoyage des riviéres par des bénévoles, IIn'y a pas la diront les gens sérieux matiére disserter: 'événement con- Cerne les pécheurs ot les écologistes et mérite tout au plus quelques lignes en « locale » & coté du méchoul et du «battage a l'ancienne ». Certains pourtant commencent de se poser des questions et s'interro- gent. Se cacherait-l quelque chose der- rlére ce geste si simple et si banal pour Quill mobilise ainsi des milliers de bénévoles? Leur interrogation est judicieuse Il s'y cache d'abord 1a honte; la honte, car o'est elle, et non la grace écologique qui est A Vorigine de ces actions. La révolte ensuite; la révolte des plus sensibles devant 'incroyable dégradation subie par nos rivieres Gurant ces vingt demiétes années, Las d'attendre que Ie salut vienne «d’en haut », conscients du caractére anachronique de la législation q régit les rividres, de simples citoyens ont décidé d'agir Lampleur des travaux réalisés par leurs soins sur le Scorff, 'Elorn, le Leff et quelques autres cours d'eau leur donne aujourd'hui une confiance sup- plémentaire. lls savent maintenant que le net- toyage d'une riviere est a la mesure des habitants de sa vallée ! Personne vaurait oser le dire hier. Gertains s'en rejouissent et il est juste de reconnaitre que les pouvoirs Publics commencent de favoriser ces initiatives, en particulier par le biais de subventions aux chantiers de jeunes. Dautres bien sor sien affligent, mais comme il ne serait pas de bon ton de critiguer trop ouvertement cette participation qui dérange les habitu- des et perturbe les routines, ils s'ingé- ‘lent a la contrecarrer, par exemple en ‘comparant le « rendement » des béné- voles & celui des entreprises et de leurs engins. Des solutions qui, il est vrai, ne posent pas de problémes humains, La pauvreté de ces comparaisons donne l'occasion de mettre en évi dence extraordinaire promesse que stitue la prise en main du cadre de Vie par les habitants d'une région. II_ne s'agit pas en effet de commet- tre erreur de situer la valeur de cette nouvelle forme de civisme & la seule mesure des kilometres nettoyés. Bien que vu sous cet angle le bilan est déja considérable. Nous ne nous y arréterons pas pour bien signifier que toute intervention sur un écosystéme aussi fragile reléve davantage du jardi: ‘nage que de Ia pelle hydraulique. Nous sommes ici dans le domaine de la vi seul le qualitatif a droit de priorite. Mais il importe surtout de bien préci ser que la « réhabllitation » des cours d’eau ne saurait se limiter a la seule coupe du bois ou au désouchage des rives, Le véritable probleme n’est ni tech- nigue ni financier. Ce qui compte vrai- ‘ment clest de susciter & nouveau le respect pour un bien aujourd'hui méprisé: l'eau. Laisser croire que des entreprises ou des engins pourront faire revivre les rividres, C'est pratiquer la fuite on avant at se bercer dillusion. Si elles sont mortes, c’est d'abord de loubli et de la désinvolture d'une ‘génération obnubilée par la course aux biens de consommation. Ne craignons pas de le répéter: c'est d'abord dans le coeur des hom- mes que se gagnera le combat pour des riviéres propres, belles et pures. Pour parvenir & ce résultat, il Importe d'y associer les citoyens, non de les « démissionner » un peu plus en leur demandant une quelconque con- tribution financiare. Dans ce monde ou tout s’achate et tout se vend, c'est Ia bien sir nager A contre-courant. Mais faut-il pour plaire ‘se contenter de précher la facilité ? N'en déplaise d'ailleurs aux pessi- mistes, le Mouvement en faveur des riviéres semble bien prouver I'inverse et suscite de nouvelles espérances. Cette participation des citoyens & lour renouveau est en effet source de Jole et promesse d’une saine évolution des mentalités ; des critéres qui en valent bien d'autres. Crest Ia joie du travail en équipe, antidote a lindividualisme de I'époque i l'on retrouve spontanément le sens P.2leau et riviéresiN® 56 aujourd'hui oublié de la vraie féte et (grace auquel se retrouvent au coude a coude des gens que tant de choses opposent : ruraux et citadins, jeunes et vieux, écologistes et consommateurs associés a la défense d'un mame patti- moine. Oui se retrouvent aussi, élus et militants d'associations qui 'appren- rent ainsi & travailler conjointement & Pavénement d'une nouvelle forme de démocratie locale dont nul ne con- teste plus la nécessite. C'est la joie du travail qui fait com: prendre, résumé par ce proverbe japo- nals dont les bénévoles ont fait lour devise : « J’entends, j’oublie — je vois, je retiens — je fais, je comprends » Ils comprennent en effet tous ceux qui travailient, lls comprennent leffet cumulatif et insidieux de tous les maux dont souf- frent nos riviéres. lls découvrent, en «mouillant leur chemise », et mieux que dans un traité, que ce qui est mau: vais pour la truite et le saumon I'est aussi pour l'homme. Extraordinaire legon collective d'écologie certes, mais aussi prise de conscience devant la premiére et la pire de toutes les pollutions : l'inditfé- ence des citoyens. lls comprennent et, de proche en proche, s'interrogent pour remetire en cause le gaspillage, la course aux ren- dements, les codteux remédes de ceux Qui préférent soigner les effets plutot que de traiter les causes. La joie enfin doffrir, en matiere d'exemple, aux Jeunes qui sont tout & la fois si disponibles et si déscouvrés, une tache & la mesure de leur généro- sité et de leur énergie. Vision idéalisée des choses ? ‘Quelques-uns nemanqueront pas de le dire. Qu'ils n’oublient cependant pas de se rappeler que la morale précéde tou- jours le droit. Celle qui inspire ou que Pressentent les bénévoles au travail sur les rivigres ne conditionne+-lle pas cette nowelle législation qui slimpose & notre Société si elle entend, ‘enfin se donner les moyens de gérer tne ressource en tous points essen: J.C. PIERRE Extrait de Penn Ar Bed Vol. 11 n* 90 Septembre 1977 EDITORIAL Nettoyage des riviéres bretonnes : Une expérience a faire partager Ty aura bient6t 18 ans — le tomps qu’ll faut & un Homme pour devenir adulte — que notre association langait en Breta- ‘premitres opérations de nettoyage des rividres. Regroupant tout au plus une douzaine de personnes manquant dexpérionco et dépourvues de moyens, ces opérations soulevé- rent au départ plus de specticisme et de sarcasmes que daldes ou de concours. Susciter Ja participation des citoyens a I'entretien du patri- moine naturel pouvait alors apparaitre comme ile I'utopie mais en omenant le maximum de personnes d s'inléresser 4 leur riviére nous pensions susciter une nouvelle forme dle civisme qui Jerait Punanimité. Bien vite cependant, nous avons da déchanter car s'il n'est jamais focile de lutter contre la résignation et indifference, ilest ‘encore plus malaisé de remettre en cause les idées rogues. Or, en matiére de péche et de gestion des cours d'eau les idées recues et les licux communs abondent entretenus par tous ceux. ‘qui n’acceptent ni le changement ni la remise en cause de leurs prégoratives. Les obstacles n'ont donc pas manqué et s'il faut ici souligner le ‘Ole éminent de nombreux responsables d’A.A.P.P. particulidre- ment ouverts et clairvoyants avec lesquels, des le début des opé- rations « riviéres propres », nous avons coopéré de facon active, il nous faut aussi rappeler avec tristesse les actions de retarde- ‘ment et de dénigroment menées & notre endroit par des respon- sables de la « péche officielle», Quoiqu’ll en soit le mouvement est aujourd'hui lancé et bien lanes. ‘Aux pécheurs les plus avisés ot les plus dévoués & la cause publique se sont joints des canoéistes, des randonneurs, des amis de Ia nature, des écoles, des scouts. Quant aux agriculteurs riverains, parfois réticents au début, ils ont rapidement compris l’intérét do ces opérations de nettoyage des rivieres et leur apportent maintenant une contribution sou- vent decisive, Désormais, des milliers de bénévoles de tous ages, de tous hori- zons participent chaque année aux chantiers «riviéres propres » ‘qui gognent progressivement tous les « bassins versants » de notre région. Des centaines de kilométros de cours d’eau ont dares et déja 6t6 rendus & la lumiére of & Ja vie mais, & nos yeux, Ie bilan se situe @ un tout autre niveau... I importe en effet de bien rappeler les onjeux ot de considérer que Vessentiel, au travers de cette vaste participation des usa- xgers, est de changer les mentalités, de faire couvre éducative et d'amener le maximum de nos concitoyens 0 modifier leurs com- Portements vis & vis de l'eau et des rivibres Dans cette perspective, rien ne remplacera jamais le bénévolat, seule solution qui permette tout a la fois d'assurer un travail de qualité, de garantir l'entrotien a long terme ot de favoriser Ia prise de conscience par le plus grand nombre en créant un « con- Mais rien n'est jamais acquis et cette réussite du « Mouve- ment » en faveur du netioyage des cours d'eau selon les techni- ‘ques douces se heurte oussi 6 des problémes, Le moment semble venu de proposer une méthodologie qui tienne compte de lexpérience acquise ot qui permette d’éviter certaines des erreurs qui ont pu étre commises dans lenthou- siasme des débuts Tel est lobjectif de ce numéro spécial de « Kau et Riviéres ». Puisse-il, dans sa simplicité, répondre & Vattente de toutes les bonnes volontés qui, aux quatre coins dela région et au-dela — se donnent aujourd'hui la main pour sauver leurs ruisseaux et rivié= Cos ruisseaux et rividres, éléments inestimablos de notre patri- ‘moine naturel, nous savons qu'il nous faudra encore persévérer longtemps pour les réhabiliter dans le cnur des hommes : nous savons surtout que cette réhobilitation ne sera ni le fruit du dis ‘cours ni méme celui de la réglementation mais celui de la partic pation. Jentends, joublie, Je vois, je retions, Je fais, je comprends, Ce vieux proverbe chinois, nous 'avons foit notre et il trouve ‘insi, sur nos rivieres, une nouvelle jeunesse, Jean-Claude PIERRE P.Sleau et rvidresiN® 56 NETTOYAGE DE RIVIERES La riviére 4 salmonidés, un écosystéme fragile Définition de I'écosystéme La riviére est un écosystéme qui Wes ae associe un milieu physique ou blotope a: Stern fo patito et des étres vivants ou blocénose, Au fe pittance sein de cet écosystéme des relations Oia 2B Siteraorion réciprogues s'établissent entre le bio. fh Reston tope et la blocénose: la renoncule d’eau anorée dans le lit de la rivier les larves d’éphémeres tapies sous les cailloux sont des exemples de ces relations, Mais au sein de la biocénose elle-meme des interelations existent entre les étres vivants, ainsi la truite a des liens de type alimentaire avec cer- taines espaces diinsectes. L’écosystéme-riviere tel que nous le connaissons est le résultat d'une lon- que évolution qui a vu habitat se Modifier sous l'action des organismes vivants et ces deniers s'adapter au milieu physique. La rivigre en tant qu’écosystéme est forlement dépendante des écosysté- mes terrestres qui le bordent (cf figure 1), Les caractéristiques du bassin ver- sant (géologie, climat, types de sols, Interventions humaines, etc.) ont une influence sur le régime des eaux, tan- dis que la nature des terrains traversés sera déterminante quant & la densité des espéces végétales et animales, aquatiques et rivulaires. L’éco: systéme-rivigre ne se limite donc pas au seul cours d’eau, mais englobe les | extrait de 7.0.8." 90 fig. 1: 'écosystéme. tives et les berge: : aes Le fonctionnement de ‘extralt de "Rives ot Riviere Fécosysteme-tiviare Au sein du cours d'eau, de la source a Vestuaire, la matiére organique et minérale est continuellement transtor- imée par les dtres vivants. A proximité des sources, des apporis extérieurs importants alimentent le cours d'eau en matiére organique (feuilles, chages), que des invertébrés détri res et des bactéries se chargent de minéraliser. D’un point de vue énergé- tique, le tulsseau dépend donc essen- tiellement des apports de son bassin vorsant. Plus en amont, le ruisseau est devenu riviere et la iumiére atteint plus facilement la surface de l'eau. L’éner- gie solaire est alors utilisée par les Plantes. aquatiques pour synthetiser de la matiere vivante a partir du gaz carbonique et des sels minéraux pré- sents dans l'eau. Ce processus de pho- tosynthése produit accessoirement de Voxygeéne, élément indispensable & la fig. 2: cycle classique de la matidre vivante en eeu douc ss aa aimee Ua. nEtiore vvente ence dete. respiration des atres vivants. P.sleau et rvidresiN” 56 NETTOVAGE OE Les plantes aquatiques sont quall- fiées de producteurs car elles seules sont capables de produire de la matiére vivante & partir d'éléments minéraux. Les végétaux sont done le point de départ d'une chaine alimen- talre (cf figure 2) qui voit se succéder des consommateurs primaires, ani- maux herbivores vivant aux dépens des producteurs, puis des consomma- tours secondaire, animaux carnivores eux-mémes dépendants pour leur nour- riture des précédents. Les décompo- seurs (bactéries, invertébrés) se nour- Tissent des déchets organiques pré- sents dans l'eau et les rédulsent & l'état de sels minéraux, bouclant ainsi le cycle. Les riviéres a salmonidés Les riviétes & salmonidés consti- tuent des écosystémes. particuliers, peuplés d'organismes vivants parfaite: Ment adaptés aux caractéristiques physiques de ces riviéres. Toute modi- fication, meme légere, de l'une ou autre de ces caractéristiques. peut tre fatale pour les biocénoses de ces cours d'eau Ce sort tout d'abord des rivieres of vitesse du courant est élevée (supé- jeure a 25 cms). Cette vitesse rest toutefois pas homogéne a lintérieur du cours ‘d'eau: maximale en sur face, elle est fortement ralentio & proximité des berges et du fond. Pour résister au courant, les organismes Vivants se sont adaplés, soil de aniére active comme la trulte, capa: ble de vivre et de se reproduire dans les zones de fort courant, soit de maniére passive comme les inverté- brés tapis ou anorés sur le fond de la fividre (larves d'éphémeres et de tr chopteres) Le lit de cos rviares est constitué de cailloux, de gravier, de sable grossier et parfois, dans les zones tres ealmes, Ge sable fin. Le courant rapide ne per: met pas l'accumulation de vase dans Ges cours d'eau, La structure relative- ment grossiére des particules qui com- posent le substrat permet a eau de Elrouler librement. Un tel substrat est le sidge d'une vie aquatique intense et Une zone de reproduction idéale pour les salmonidés (truite, saumon). L’édi- fication de barrages, ou absence Grentretien des cours d'eau peut provo- quer le colmatage de ce substral par depot de limon ou de débris organi- ques et faire disparaitre les biocéno- Ses dinvertébrés et les frayeres do Poissons. Le gradient de température de l'eau es rivigres a salmonidés est falble. En été, la température ne doit pas dépas- ser le niveau de 20° C, au-dela duquel jes populations de salmonidés. sont menacées, dou lintérét de conserver Une végétation rivulaite suffisante, RIVIERES extrait de 7.0. n° 90 A: Rivibre & courant rapide 2: Riviere 4 courant lent Ifossés. canaus) “apres un document de TACTA) capable de calmer les ardeurs du soleil et done d’éviter un trop grand réchaut- fement de l'eau. En hiver, la tempéra- ture doit osciller entre 5 et 10° C pour permettre |'éclosion rapide des ceufs de salmonidés. Les eaux de ces riviéres doivent d'autre part contenir suffisamment oxygéne dissous (au moins 7 mg/l) our satisfaire les exigences des com- munautés vivantes quielles abritent Toute pollution qui accroft la demande ‘en oxygane du milieu, peut &tre mor- telle pour certains types d'invertébrés. (plécoptéres) ou de poisons (truites). Retrouver I’équilibre Du fait des exigences trés partioulié- res des organismes aquatiques de nos rivigres bretonnes, ces demiéres P.Sieau et rivleresiN® 56 sont trés vulnérables @ la pollution, ‘aux aménagements touchant leur bas: sin versant (drainage, remembrement) et aux pratiques agricoles Intensives (lessivage des engrais et des fertili- sants organiques). Face 4 ces diverses menaces, absence d’entretien consti- tue un facteur aggravant car des rivi res a l'abandon ont une capacité d'auto-épuration réduite et une pro- pension trés forte a l'envasement ot & Veurophisation. Pour nos riviéres, le chemin du retour & 'équilibre passe donc par le nettoyage, l'entretien régulier et la modification du comportement laxiste de l2 majorité des citoyens et des acteurs économiques a l'égard de environnement. Jean MOALIC NETTOYAGE DE RIVIERES L’évolution de l’'agriculture Au cours des trente derniéres années l'agriculture, et en particulier agriculture bretonne, a subi une fan: tastique mutation. Les conséquences de cette muta: tion sur notre environnement sont con. sidérables et il est vraisemblable que nous nen percevons pas encore tous les effets. Les rividres paient un lourd tribut & cette évolution et plus personne ne sous-estime aujourd'hui impact de Vérosion des sols ou des pollutions dies a 'agro-chimie et & V"industriall sation de |'élevage sur les écosyste- mes aquatiques. Mais il est d'autres impacts de cette éyolution qui, pour étre difficilement ‘mesurables, n’en sont pas moins con: idérables. Il s'agit de ceux causés par abandon’ de lentretien des cours d'eau par les riverains. Qu'on nous comprenne bien; il ne s'agit pas Ici de culpablliser les agri- culteurs. Ils sont, pour la plupart, tout autant que nous, victimes d'une évolu- tion quills ne maitrisent pas: il s’agit seulement de considérer, avec objecti- Vité, l'ineidence sur nos riviares & sal monidés d'un modéle de production qui ne se soucie guére, c’est le moins que l'on puisse dire, des équilibres naturels... ‘entretien autrefois ly a8 ou 4 décennies, agriculture dans notre région vivait en symbiose avec le milieu naturel. Le bocage qui recouvrait pratiquement tout le massif armoricain avait induit une relation trés forte entre homme et l'arbre. Le bois, en effet, faisalt partie de cette société rurale et les agriculteurs d'hier, tel Monsieur Jourdain, faisaient de I'écologie sans le savoir. En tous cas, lls entretenaient les tividtes selon les « méthodes douces » que nous préconisons... Tous les 7 ans environ les riverains, les agriculteurs mais aussi les tres nombreux meuniers, dont les moulins se succédalent pratiquement tous les km, émondaient les arbres plantés le ong des rives. Peupliers, frénes, ormes mais sur- tout saules et aulnés fournissalent le bois indispensable aux constructions et aux cldtures ainsi que les fagots alors si nécessaires. Les arbres abattus par les tempétes et susceptibles d’obstruer le lit de la rividte étaient immédiatement retirés ; il n’était pas alors question de les lais- ser pourtir sur place. Cette société rurale était aussi ot surtout une société économe et les cours d'eau pour des raisons finale- P.6leau et rviérasiN® 56 ment plus économiques que écologi- ques étaient entretenus « 4 vieux fond Vieux bord» comme l'exige le code rural. Aujourd’hui, un constat IN aura suffi d'une génération pour remettre en cause un équilibre resut fant de plusieurs siécles c'alllance entre Thomme et son environnement. Les agriculteurs. aujourd'hui. cing fois moine nombreux quil y a trente ans, soumis par allleurs aux impératifs du productivisme, ne sont plus en mesure g'entretenir es rivieres comme par fe passe Le bois, en particulier Naulne et le saule si abondants dans nos vallées, a perdu une grande partie de sa valeur. Par ailleurs, les prairies natures, pour des raisons que nous ne pouvons Sévelopper ick, sont jaissées & aban: don ef ne sont plus lobjet des soins attontife qui leur étaient. prodigues fais. Tous ces éléments se conjuguent pour remettre en cause le fragile équi- libre de nos riviéres & salmonidés et s'il ne sert a rien de regretter le temps passé, encore moins de I'idéaliser ‘sans nuance, il importe cependant de mieux cermer les conséquences d'une telle évolution sur le patrimoine natu- rel. NETTOYAGE Les conséquences de bandon des riviéres Le non entretien des rivieres selon les méthodes traditionnelles qui ont prévalu plusieurs siécles durant, se traduit d'abord par un développement excessif des taillis et des arbres sur les berges. C'est ainsi que nos cours d'eau, en général modestes riviéres, se sont peu 8 peu transformées en « riviéres gale- ries», voire en veritable « arroyos » obstrués par les branches ot les arbres. tombés & l'eau... quand ce n'est pas par les troncs et les souches volontai- Fement poussés sur les berges et dans leur lit lors des travaux connexes au remembrement. Si Fencombrement qui en résulte pose probléme aux pécheurs, il en pose davantage encore & l'équilibre naturel de la riviére et, par vole de con- séquence aux populations piscicoles les plus sensibles, c'est & dire aux sal- monidés. ‘Sous cette votite quas! impénétrable aux rayons du soleil les plantes aquati- ques privées de photosynthése ne peu- vent se développer normalement et les herbiers, premier mailion de la chaine alimentaire, se raréfient et disparais- sent. La raréfaction des herbiers se trouve encore accentuée par I'envasement consécutif au ralentissement des cou- rants, ralentissement provoqué par la ‘multiplication des obstacles jalonnant le cours, De plus, ’érosion des sols, va favori- ‘ser l'entrainement vers les riviéres de masses considérables de matériaux qui aggravent le processus normal de sédimentation. Lrenvasoment qui en résulte recou- re peu a peu les frayares diminuant & la fols les surfaces disponibles & la Teproduction des salmonidés et les abris nécessaires aux alevins. Le colmatage des graviéres et la dispa- rition des herblers tarissent également la production des larves diinsectes aquatiques dont se nourrissent la truite et le jeune saumon. Le salentissement du développe- ment des plantes aquatiques des eaux courantes qui servent de nourriture aux consommateurs primaires et d'abris aux poissons a en outre pour conséquence de priver la riviére d'une source importante d’oxygéne Ainsi Ia riviére non entretenue se stérilise-telle, lentement mais sdre- ment. De gros poissons peuvent encore &tre présents ce qui iilusionne bon nombre de pécheurs mais la repro- duction naturelle diminue inexorable- ment. DE AIVIE Dans ces conditions les réalevina- [as ane ges avec des truitelles de pisciculture, |" | st ja fort aléatoires par ailleurs, ne peuvent qu’étre inopérents et illusoi- it See Fes compie tenu de l'état de habitat. [Ty —\—sateor me Pour reprendre expression dun 3} agriculteur plein de bon sens qui Batt wan Cipait a une de nos « operations i est aussi ridicule de reempolseonner tne rividre ainsi dégradée que dense Go — gan —-— mencer un champ en friche »... isc me Bes Conséquences piscicoles ee eee ee de I'abandon des riviéres Lt “tae ae Les différents types d'habitats pisci oles de nos rivieres a salmonidés, ont 6té définis par A. CHAMPIGNEULLE en 1978 partir d'une étude effectue Il distingue ainsi 6 types d’habitats, et pour ce qui sur la riviére SCORFF : RES it TABLEAUX 1 et 2: Définition simplifiée des 3 types gra- nulométriques et des 4 classes d'élé- est du substrat, 3 types granulométri- ments grossiers rencontrés sur le ques et 4 classes d'éléments gros. SCORFF (CHAMPIGNEULLE, 1978) et siers: le TRIEUX (1984), (eznoureweir] Tee —[prorovogo-| — ress — | suesnat-| —newarones | Protonds | > 60 em ‘

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