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AOUT 1991 - N° 78 - 20F ISSN 0182-0567 Rivage de |’lle-aux-Moines, mai 1991 LE GOLFE DU MORBIHAN milieu sensible ? Eau et Riviéres de Bretagne - APPSB - 1, impasse Camille Pelletan - 56100 Lorient - C.P.PA.P. 52518 ABONNEZ-VOUS A ’’COMBAT NATURE’’ © COMBAT NATURE” est vendu au numéro dans les princigaux magasins de presse. Cela ne laisse aucune marge béné: ficiaire, Pour nous, C'est smplement une apé- ration de publicté vers de nouveaux lecteurs. Crest pourquoi nous vous proposons de yous abonner Ainsi vous nous aiderez! © Lenvoi des 4 numéros de lannée 1990 au prix de 120, 150 ou 200 F et plus, selon vos possibltés (0° 88 - Février 1990; 89 - Mai 90 - Aoiit et 91 - Novembre 1990), + Aire d'essai, si vous préférez, 'envoi des deux demiers numéros seulement (Aodt et Novembre 1990) au prix de 60, 75 ou 100 F au cho. ‘= Promotion : si vous voulez abonner un parent, des amis, vous avez la possibilté, & partir du deuxigme abonnement, de payer 100 F au lieu de 120 F pour lenvoi des qua te numéros de l'année 1990, ‘= “COMBAT NATURE PERIGUEUX CEDEX - tél. 63 08 29 01 - BP. 3046 - 24003 INDEX PAR THEMES DES ARTICLES PUBLIES DE 1974 4 1988 ‘Avant d'entreprendre une action, et de rédi (ger un texte, consultez cet index atin d'util- ser au mieux tout ce que les autres ont deja ‘pensé et éert dans "Combat Nature” depuis 1974, Cola vous permettra de mieux argu: menter votre réflexion, CChaque article est répertorié dans au moins trois rubriques. * Lindex des articles publiés de 1974 a 1988, 31 pages, franco : 35 F Ensuite, la copie de chaque aricle peut vous, €tre fournie contre réglement de 5 F franco (bien préciser pour chaque cas le tire de Farticle et le numéro de revue concernée), Les stations d’épuration qui fonctionnent bien produisent des BOUES qu’il faut éliminer... ou utiliser ! Le recyclage en agriculture de ces BOUES est souvent, a la bonne dose, au bon moment, une bonne solution. Choix de solution - Etude de plan d’épandage - Suivi agronomique annuel ABER ENVIRONNEMENT est préte a étudier ces problémes avec vos élus. La Lande de I’Oiselais - 44360 SAINT-ETIENNE de MONTLUC - tél. "Eau et Riviéres de Bretagne - A.P.P.S.B." est une association créée en 1969. Son objectif est de défendre l'eau pure des "sources a la mer”, de protéger les rivigres, leurs vallées et leurs estuaires contre tout ce qui porte atteinte a leur beauté et a leur équilibre naturel. Si la lutte contre toutes les formes de pollution est la principale préoccupation de l'association, celle ci s'efforce aussi, en permanence, de faire ccuvre éducative et de susciter le respect de la nature. En démontrant qu'une eau pure et des rivigres propres sont les conditions d'une économie saine et respectueuse des hommes, l'association s’est attirée de nombreuses sympathies. Il nen demeure pas moins qu'elle méne une action difficile et qu'elle a besoin de votre concours personnel pour la poursuivre et ‘amplifier. Sige de l'association et secrétariat : 1, impasse Camille Pelletan - 56100 LORIENT - tél. : 97 87 92 45 A qui s’adresser ? en Morbihan : a notre secrétariat - 1, rue Camille Pelletan - 56100 LORIENT - tél. 97 87 92 45 en Cétes d’Armor : Gilles Huet - Kerdudalou - 22200 SQUIFFIEC - tél. 96 43 28 69 a notre Centre d'Initiation a la Riviére (Classes riviére) : Vincent Lefebvre 22810 BELLE-ILE-EN-TERRE - tél. 96 43 08 39 en Finistére Sud : Youenn Landrein - tél. 98 55 66 61 — Gilbert Duigou - tél. 98 39 47 96 en Finistére Nord : M.PT. du Guelmeur - 29000 BREST - Raymond Léost - tél. 98 40 75 22 ese eau ot rividres / N° 78 Eau et Rivieres de Bretagne “EAU et RIVIERES de BRETAGNE - A.P.PS.B.”" "Eau et Rhidres de Bretagne -APPS.B"” a étendu son action et sa réflexion & Vensemible des problémes relatifs & la gestion de eau, es sources aux estuaires. lest apparu, en eet, que la dégradiation dela qualité de eau es sources, des rivéres, des estuares, du litora,.. ata résutante des multiples agressions qui affecent le miley naturel Les pottutions : * tots pus cu meins épurés des agglomerations et des indusies + efuents des Slevages industriel (isis) ‘*lessivage des sols “enrchis’ dlengras chimiques et de produits de traitement des cultures LLérosion des sols, favorisse par larasemont des talus et cetaines ‘méthodes de cutture, qui entraine ver les cours eau dimportantes ‘masses de sédiments Larectiication des cours d'eau, eleciuée ors des travauxconnexes ‘au remembrement ou @ 'cocasion des opératons de crainage, queria dtnos paysages, dtl rchesse des cours dea ot avorse les crves, La destruction des zones humides dont le maintion serat pourtant nécessaie pour réguariser le débt des cours d'eau, ralenti les cues el vier les éiages trop accusés en période de sécheresse. La muttiplication des plans d'eau qui contbuent au réchautferent des eaux (poltion thermique) et aggravent les pertes par évapora tion, Ces retenues impiquent des barrages souvent dépourvus des pas 88 nécessaites aux Poissons migrateurs. Le gaspillage de l'eau engencré par des mentaliés et des techn ues peu souciauses d'éconamies eau, Des secteur eters de économie réiorae exigont poutant une eau de qualité: 'levage, [agro alimentaire a pisccutur, a conc: Ficuture Vaquacuture, fa phe cote etoursme.. eer la plu ton au nom d'un cei “réallsme économique” cest contibuer Afragiser vie a dere es fondements de tconcmie éginale dont les chances reposent su la dversté ‘Ausdela des questions économiques se posent, bien entend, de redoutables problémes de santé sur lesquels i est urgent de lever le voile (nitrates, pesticides, métaux lourds, substances radio-actves..) En apportant votre contribution aux efforts de association "Eau et Rviéres de Bretagne” vous lui permettez de poursuve son action cn totale liberté. N° 78 - SOMMAIRE 2 Editorial : Recherche en paternité ! 3 La S.E.P.N.B. et l'aquaculture 4 Nouvelles du Parlement 5 Forum des lecteurs 6 Traitement industriel des lisiers 9 Conseil départemental d’Hygigne Dossier spécial ot Politique Agricole Européenne et environnement Une intégration croissante 19 2° Université d'Eté Européenne 20 Nouvelles du Morbihan 21 Un barrage sur le Haut Ellé 22 Nouvelles du Finistére 24 Nouvelles des Cétes d'Armor 25 Nouvelles d'llle-et-Vilaine 26 Classe de riviére a Belle-Isle-en-Terre 28 A vos commandes ‘Ont participé ala réalisation de ce numéro, outre les auteurs des articles, Mise en page : Jean-Claude Pierre, Evelyne Maho, Jacques Dumur, Photo de couverture : Bvelyne Maho Editorial Recherche en paternité ! Défendre Venvironnement ainsi que nous nous efforgons de le faire n'est pas chose facile. Pour les uns, nous sommes des irresponsables cherchant @ bloquer le sacro-saint "développement": Pour les autres, des “tiddes” qui en acceptant le dialogue et en jouant le jeu des structures cautionnent la poursuite du modéle... Le débat est ouvert mais sil est des situations face auxquelles il convient de dire non, ferme- ment, il en est dautres, nombreuses, qui nécessitent le dialogue. Les contextes, dailleurs, ne sont pas identiques d'une ville a une autre, d’un département aun autre. Comme nous Vavons déja écrit, la “ligne de partage" vis-a-vis des problemes environ- nementaux ne passe pas entre les structures politiques, administratives ou socio-professionnelles ‘mais @ 'intérieur de chacune d’entre elles, selon la sensibilité des hommes. Elle est aussi fonction, n'hésitons pas a le dire, de leur subordination aux valeurs de Vargent et de leur ouverture desprit. Ceci dit, et malgré une incontestable prise de conscience collective vis-a-vis des problemes écologiques, il nous apparait que le débat va se radicaliser. Beaucoup de ceux qui se sont identifiés au modéle actuel et a ses conguétes n’en acceptent pas la plus petite remise en cause et manifestent un aveuglement consternant. Nous allons devoir affronter les situations nouvelles en sachant faire preuve de sérénité et de hauteur de vues. Compte tenu de ‘aptitude du systéme en place a récupérer a son profit les concepts - "por- teurs"" = de nature et denvironnement, afin de mieux les vider de leur sens profond, nous serons conduits 4 renforcer nos actions d'information et d’éducation. Que vaudraient d’ailleurs nos actions juridiques - pourtant si nécessaires - si nous ne parve- nions pas @ cristalliser en soutien actif la sympathie d'une fraction croissante de nos concitoyens. Ceest en effet au niveau des choix qu'il faut que cela change et V'opinion publique doit en étre plus consciente. 1 faut qu'elle sache que la logique interne des grands groupes agro-industriels qui cherchent ‘a concentrer sur le plus faible espace territorial le maximum de production - et de telle sorte aussi quielle soit le fait d’un nombre toujours plus réduit d’éleveurs - est incompatible avec l'intérét général ! Iva done nous falloir dénoncer avec détermination et sans complaisance le double langage de ceux qui réclament, moins d'Btat, moins de lois et de reglements sous le fallaciewx prétexte que leur conception de la liberté d'entreprendre est synonyme de Liberté tout court et qui n’hési- tent pas, en d'autres occasions, devant la gravité des situations induites par le laxisme qu'ils ont prOné, a réclamer de la collectivité aides et subventions.. En appeler ainsi au contribuable pour assurer le financement des installations de traite- ment du lisier - alors que ce méme contribuable finance déja la dénitrification de l'eau potable et ['élimination des pesticides... a quelque chose d'indécent. Quel mépris du principe "pollueur- payeur” fondement de la loi sur l'eau de 1964. Les propos du Maire de Lannilis, commune du Léon, région aujourd'hui “sinistrée”” plan écologique, sont a cet effet particulidrement révélateurs. Monsieur le Maire lance en effet un appel au secours (1) “pour qu'on Uaide financirement construire une usine de traitement du lisier. Les 1.200 hectares de Lannilis étant en effet insuffi- sants pour absorber le flot de lisier généré par les 360.000 porcs produits chaque année sur la commune par 30 éleveurs I" “Monsieur le Maire est @ la téte de sa commune depuis 1983. Auparavant il y avait exercé un mandat dadjoint... Combien d’élevages a-t-il cautionné ? Une bonne question a lui poser mais 4 poser aussi a tous ceux qui portent la responsabilité de la situation actuelle : ses conseillers, les structures agricoles, la D.D.A.F. du Finistére, les Préfets qui se sont succédés 4 Quimper et dont nous avons si souvent dénoncé la complaisance aux pressions du lobby porcin. Nous sommes Id au terme d'un processus logique, parfaitement prévisible qui ne doit rien aux éléments mais dont les hommes seuls portent Ventiore responsabilité Si nous voulions vraiment faire ceuvre pédagogique, il serait judicieux d’owvrir une action en “recherche de paternité” : ce serait édifiant a plus d’um titre.. Diores et déja, en tout cas, on peut compter sur "Bau et Riviéres de Bretagne" pour faire de cette affaire une affaire exemplaire : elle survient bien son heure... 1) OF dug sur le Jean-Claude Pierre P.2/ eau et rvidres / N° 78 LA S.E.P.N.B. et l’aquaculture Nous abordions, dans notre précédent numéro, le probléme de Vaquaculture. Cette technique, de plus en plus présentée comme la panacée a tous les maux dont souffre la péche cétiére, excerce une veritable fascination sur de nombreux décideurs : lus et fonctionnaires s'imaginent, une fois de plus, que les solutions les plus sophis- tiguées sont nécessairement - puisque "modernes” - les meilleures. Nous publions ci-dessous un communiqué de la S.B.P.N.B. dont nous partageons les préoccupations. Lequaculture a plus d’un siécle. Depuis une vingtaine d'années, son déve- loppement a été considérable, particulidre- ‘ment au plan de la recherche et grace a des subventions importantes. Aujourd hui, on peut dire que nous avons une bonne connaissance scientifique pour tune quinzaine d'espéces ainsi qu'une ise technique de Iélevage. I devient possible de prendre des risques économiques, notamment pour des grou- pes financiers, et nous voyons déja appa- railre divers projets plus ou moins impor- tants sur le littoral breton. Une réflexion est nécessaire pour en mesu- rer les enjeux, Au plan économique, Vexpérience ‘acquise montre, qu’en dehors de la conchy- liculture traditionnelle (huitres, moules, palourdes) (1), les petites fermes aquacoles et aquaculture extensive rencontrent de ‘gros problémes de rentabilité. Ainsi, en rai son des investissements importants néces- saires et donc des risques financiers, des concentrations, les gros élevages, c'est-d- dire une aquaculture intensive, s‘impose- ront, Des spécialistes ont diailleurs déja affirmé que aquaculture sera industrielle ‘ow ne sera pas’ és lors, il faut bien comprendre que les éventuelles fermes aquacoles de demain seront “les élevages hors mer’, équivalents des élevages hors sol actuels de nos fermes terrestres dont nous connaissons et subis- sons les conséquences de limpact sur Venvironnement. [Ne soyons pas naifs en imaginant que ces fermes aquacoles n’auraient qu‘un impact négligeable sur l'environnement marin. Des siécles de croyance dans les capacités infinies d’épuration de la nature et de Teau ‘nous ont conduits dans la situation actuelle. Ayons la sagesse de ne pas répéter I'erreur en croyant que la mer pourra a l'infini absorber sans dommages nos rejets et nos déchets, méme si ceuscci sont issus de cul- ture d'espéces marines. est cependant encore difficile de mesu- pact de cette aquaculture nouvelle sur le miliew marin, Forme a saumons en cose [Nous noterons cependant que aquac ture intensive présente toutes les injections d’hormones pour favoriser la ‘maturation sexuelle ; — fertilisation du milieu naturel pour amé- liorer la productivité végétale des sites = apport de nourriture exogéne compl mentaire ; ~ utilisation dantibiotiques {inévitables en levage concentrationnaire) qui restent fixés dans la chair et dont cerlains pour- raient étre toxiques pour homme (tétracy- cline, chloramphénicol}; ~ rejets importants tr8s riches en ammo- niaque et en phosphates (excréments des animaux) et bien str en germes bactériens. A titre de comparaison, un élevage inten sif de 500 tonnes/an de bar serait équiva lent & la pollution organique de 15.000 habitants. Il convient d'ajouter que pour ses sites potentiels, laquaculture représente dans Yaménagement du littoral une certaine incompatibilité avec des objectifs de pro- tection des secteurs naturels sensibles et du tourisme de nature. De ces considérations, la S.E.P.N.B. : — ne peut croire, pour lavenir, qu’en une aquaculture écologique, cesta-dire en Véle vage rentable des seuls herbivores (ormeaux, oursins) et des filtreurs (coquil- lages},.. encore faudrait:l savoir leur con- server un milieu littoral de qualité ! Une telle activité peut étre adaptée a des niliewx naturels d'une grande richesse éco- logique, autrefois faconnée par l'homme, et dont la protection est nécessaire. P.8/ eau et rvidres / N° 78 — attire 'attention sur les énotmes dangers écologiques et économiques que consti- tuent les pratiques consistant & importer "clés en mains’ des espaces exotiques con: sidérées comme plus rentables en terme Economique nous évitant ainsi deffectuer de longues et cofiteuses recherches sur les espéces indigenes. Les grosses difficultés rencontrées dans divers types de conchy. liculture [ostréiculture, vénériculture) depuis introduction des huitres japonai- ses et des palourdes pacifiques... devraient inciter une prudence extréme. Ne pas oublier le cas des algues. —doute de la rentabilité économique a terme des élevages intensifs hors subven: tions et craint que le mirage d'une aqua- culture nouvelle eréatrice d'emplois, ave- nit de Véonomie bretonne, soit vite Aissipé. — insiste sur les pollutions engendrées par les élevages hors mer qu'il nest pas con- cevable de rejeter simplement dans le milieu marin, et soubaite une législation internationale adaptée ; — rappelle que le poisson produit hors mer ‘nest pas un meilleur produit que le cochon produit hors sol et que I'usage d'antibioti ues doit inquiéter le consommateur ; ~ rappelle que la mer sait naturellement produire du poisson et des coquillages sans ‘que cela cotite le moindre centime. Cela permet une activité économique qui est la péche, Lavenir de exploitation de potentia- lités dela mer ne serait-il pas dans la bonne gestion des ressources et dans la protection des milicux marins Tittoraux ? TB Setcrere apne oct cocr ane tsps exoge cea deat ne reponse cae treiomel au soe sri NOUVELLES DU PARLEMENT Les régles se font plus sévéres Porcheries 4 géométrie variable M. Jean-Yves Cozan attire l'attention de M. le Secrétaire d'Etat auprés du Premier Ministre, chargé de l'environnement et de la prévention des risques technologiques et natu- rels majeurs, sur la diversité des réglementa- tions existants, en matiére d’épandage des effluents d’élevages porcins dans les départe- ‘ments bretons, et sur les distorsions suscepti- bles d’en résulter entre les éleveurs de ces dif- férents départements. Il apparait en effet que, si l'instruction technique ministérielle du 12 aoiit 1976 applicable aux porcheries autori- sées recommande de prévoir, en matiere de superficie d’épandage, 1 ha de terres labou- rables pour 40 porcs produits par an, et 1 ha de surfaces toujours en herbe pour 100 pores produits par an, certaines normes édictées au niveau départemental prennent comme base le nombre de places de porcs a l'engraisse- ment, et non le nombre de pores produits par an, comme le veut l'instruction technique, ow bien le nombre d'unités d'azote minéral et organique apportées par unité de surface agri- cole, Il lui demande de bien vouloir lui indi- quer les mesures qu'il envisage de prendre pour uniformiser les prescriptions régissant fa ‘gestion des effluents d’élevages intensifs en général, et des élevages porcins en particulier. Réponse. - Conscient des problémes de pol- lution microbienne, organique et chimique (dont les nitrates) posés par les élevages intensifs et plus particuliérement en Breta- gne, le Ministére de l'Environnement a réa- lisé une mission d'inspection générale sur ce sujet en 1988. Les conclusions de cette mis- sion ont mis en évidence la nécessité de la révision des textes réglementaires en la matiére et notamment de I'instruction tech- nique du 12 aoat 1976 sur les porcheries. Un groupe de travail regroupant les organisa- tions professionnelles agricoles, des inspec- teurs des installations classées et les Agen- ces de bassin a été mis en place par le Minis- tére de l'Environnement a la fin de l'année 1989. Ce groupe a élaboré un nouveau texte fixant les régles techniques que devront satis- faire les porcheries soumises & autorisation. Ce texte devrait paraitre d'ici a la fin de Yannée et permettra I'harmonisation des réglementations en la matiére sur I'ensem- ble du territoire national. Il fixe en parti- P.4 eau et rvibres /N® 78 culier les mesures suivantes : une capacité minimale de stockage des lisiers ; des quan tités maximales d’apports azotés (toutes ori: gines confondues, minérales et organiques) sur les terres labourables avec la tenue d’un carnet d’épandages. La notion de base rete- nue est celle du bilan global de fertilisation, puisque les lisiers sont des fertilisants dont seuls les excés dont néfastes pour l'environ- nement. Dans le méme ordre d'idée, une modification de la nomenclature des instal- lations classées pour la protection de l'envi- ronnement aux vaches laitiéres et nourrices a été acceptée par les organisations profes- sionnelles agricoles. Les mémes régles con- cernant |’épandage leur seront appliquées. Des travaux similaires seront ensuite mis en ceuvre pour réviser les instructions techni- ques concernant les volailles et les fapins afin d'y intégrer cette notion de bilan global de fertilisation azotée (...) Voila un échange bien technique. il est pourtant cessentiel de souffrir un peu sur ces textes : Veffica- cité a’ "Bau et Rividres” est & ce prix. Quels sont les enjeux ? Diabord, obtenir de 'administration le respect des reglements existants. Ensuite, obtenir un durcisse- ment de ces réglements, encore trop doux aux pol ueurs. Cest indispensable a la survie de nos cours deau. Car il faut savoir que jusqu‘a l'année demniere le Pré- fet du Finistere, par exemple, bafouait allegrement les instructions ministérielles. Grand ami des betes + et des éleveurs -il autorisait, pour chaque hectare de terre proposé, deux fois et demi plus de cochons que son collague le Préfet d'Tle-ct-Vilaine. Heureusement, la situation s‘améliore. Le Ministre de I'Environnement prépare effectivemeent de nouvel- les instructions techniques porcs/bovins. Et l'Europe vient de sortir une directive nitrates qui fait du bruit dans le Landerneau paysan. Elle imposera, en zone sensible, un maximum d’épandage de 170 unités dazote par hectare. Coite histoire de lois et effluents démontre qu'il est souvent bon, en matiere d’environnement, davoir affaire a une administration centrale impartiale. Cer- tains préfets sont décidément trop indulgents envers les lobbies agricoles. Forum des lecteurs Quand les fonctionnaires s'expriment... Quelle surprise de lire dans le N° 77 un extrait d'une letire des Techniciens Sanitai- resde la D.DASS, tirée della revue "I’Bau en Loire-Bretagne'. Faut-il prendre cette lettre comme un appel au secours d'une prison intérieure ? Occuper des fonctions oa acces privilégié & information sur la gualité de leau est évident, entraine-til un ‘malaise si profond que la bonne conscience sébranle ? Les ingénieurs de la DD.ASS. sont ils également visés a travers "les ingé- nieurs des administrations" ? Dans tous les cas, bravo pour l'audace et "Ja qualité de V'analyse' car vues de Vexté- rieur, il est vrai, les D.D.ASS. comme les autres administrations, malgré Veffort d'information quielles se chargent de dif- fuser notamment dans le Finistere, ne sont pas vraiment percues comme un lieu de réflexion et de conseil auprés des déci- deurs. Lévolution des comportements des "chefs" viendre-telle de leurs subordon- nés lucides mais déresponsabilisés et las de ne pouvoir que constater cette dérive col- lective et le manque de décisions réalistes de la part des élus, des professionnels et des administrations? ‘raiment, les choses bougent. Les techni- ciens sanitaires ont eu raison de se faire entendre et je suis heureux que la revue ait puse faire 'écho de cette prise de position si encourageante, ‘Toutes les catégories socio;professionnelles ‘organisées en syndicats, ou en associations devraient suivre cet exemple et s'exprimer sur ce sujet car Yeau est note affaire a tous. "Nous devons étre nombreux & nous expri- mer sur cette question qui engage forte- ment notre société EB. (Rennes) lest vrai que les ingénieurs de la DD.ASS. ‘ou des autres administrations ne sont pas des Plus bavards, au sein par exemple des Con- seils Départementaux d'Hygiéne. Bspérons ‘que cette lettre a fait et fera des vagues. Agressi ‘rs souvent, & travers nos actions juridi- ques oua travers des voyages trap peu ano- dins comme celui a Bruxelles, notre asso- ciation semble préter Ie flanc aux critiques de plus en plus virulentes & notre égard, me semble-til Ne voulant pas remettre en question ces initiatives que je trouve trés justifiées sur le fond, je suis en tant que simple adhé- rente, parfois troublée par tant d'agressi vité de la part de nos détracteurs ‘Aussi, je pense que nous serions plus cré- dibles si nous pouvions avancer sur le ter- rain des alternatives au développement, notamment au développement agricole Cécile |Lamballe} ‘Nos détracteurs existent et sont donc la prewve vivante de notre crédibilité car nos actions Aérangent. Mais déranger nest pas la finaité de nos actions. Elles ont pour but de promou- voir une réflesionglobae su le développement de notre région et de tirer les. sonnettes alarme face aux logiques sectorielles et de sureroit@ court terme. Nous navons de pow- voir que celui d’étre des citoyens qui souhai- tent vivernent vivre cette citoyenneté ; nous ne ‘powons done qu influencer les décdeurs. Nos ‘nombreuses participations @ des rélexions et ‘actions menées en Bretagne attestent notre souci de dialogueret de confronter notre point de vue de protecteurs de a natured celui des autres acteurs sociaux et économiques. C'est de ces confrontations et concertations que naf- tra, nous lespérons, un nouveau projet de développement réaliste et harmoniewx pour la Bretagne, région d’Burope. Quand les lecteurs d’Eau et Riviéres s'expriment au forum des lecteurs de leur revue préférée. Coup de cceur, indignation, réflexions a partager, propositions... selon votre humeur et vos pensées : Eau et Rivieres de Bretagne Forum des Lecteurs M.PT. du Guelmeur 34, rue Montcalm - 29200 Brest Prochain envoi pour le 15 septembre. Merci d’avance. ils pensent Francs comme I‘or “"Lélevage intensif est une erreur, i faut Ia corrger...Lagriculture intensive a en- trainé un chargement sur 'environnement (qui n'est plus supportable. De plus avec e systéme, on pout nourrr la CEE. en uutlsant 25% de la SA.U. Cest une catas- trophe pour lenvironnement sur les 75% qui restent..” Monsieur Anz, Chef de division a la Direction Développement Rural a Bruxelles, mapas maché ses mots devant le "lobby porcin" breton recu en début d'année. Rapportés aussi dans Espace Ouest, le Journal régional de la ENSE.A., ces propos nen sont pas moins inquié- tants. Si en 1960 les promoteurs de ‘agriculture intensive ont réinventé un certain développement économique de Ja Bretagne, que représentent 30 années denrichissement {soit une seule génération) devant l'avenir éco- nomique breton qui semble se prof ler: moins d‘agriculteurs, un espace rural désertifié, des ressources en eau polluées, des sols destructurés, un pay- sage défait Leau, enjeu économique, est & juste titre notre leitmotiv depuis 10 anf Un imperaui: revenr a des methodes ‘lus naturelles liges au sol "Las techniques de traitement actuelle ment a Vétude des déjections animales eniraineront des surconts qui seront dif- ficilement supportables, en particulier pour la filigre pores. Cest pourquoi une réflexion sur leur mode de financement dovra étre conduite rapidement’. (Jean Collard, CEMAGREF Lyon, Courants 1° 4, juilletaodt 90). On n‘a jamais vu des technocrates manguer d'idées. Le CEMAGREF est capable de produire de eau pure a partir de pipi de cochon, nous dit-on. On peut étre sir un énarque inventera bientOt un P.5/eau ot rvibres / N° 7B TRAITEMENT INDUSTRIEL DES LISIERS : La position d’‘ ‘Eau et Riviéres de Bretagne”’ Depuis plusieurs mois se multiplient dans notre région, les expérimentations de traitement du lisier. Pas moins de huit “pilotes" ont ainsi été mis en place, et une premiere usine, congue pour traiter 20.000 tonnes de lisier de volailles, est en projet dans le secteur de Lamballe . “Aprés un rappel de certaines données du probleme, nous précisons ici la position de notre association. Pour éliminer le lisie, la solution la moins cofiteuse consiste bien sir 'épandre sur les terres agricoles, les cultures étant char- gées de prélever dans le sol les éléments minéraux azote, phosphore, potasse] apportés par le lisier. Inconvénient du systéme : i est trés risqué pour l'environnement, le processus exportation des éléments minéraux étant lié a de multiples conditions. De plus, ce systme suppose une parfaite adéquation entre Ia quantité d’éléments chimiques ‘apportés et les exportations des cultures, qui varient suivant le type de cultures et leurs rendements.. Dans quelle situation nous trouvons- nous aujourd'hui ? La concentration d'élevages hors-sol dont Jes industries d'amont (fabrication dali- ments) et aval (transformation) sont les grands bénéficiaires, se traduit par des excédents de lisier. En clair il n'y a plus par endroits, assez de terres agricoles pour Gliminer les quantités considérables de lisier produites par les élevages industrels. Traitement du lisier Bio Armor & Andel (22) Comment en est-on arrivé la ? Diabord, parce que les réglementations édictées au plan national pour éviter cette situation dlexcédents qui perturbe considé- rablement Venvironnement (nuisances olfactives, pollution des eaux et des sols) cont é€ inappliquées en Bretagne sous la pression des leaders agricoles, avec la com: plicité des responsables administratifs de Vépoque [voir articles de presse ci-aprés} Disfonetionnement des Conseils d'Hy- signe, surfaces minimales d'épandage divi- sées par 2,5, dérogations ala pelle, sont les ‘éléments les plus forts de ce laxisme admi- nistratif qui a prévalu durant une vingtaine dlannées. Mais cette situation met aussi en cause la responsabilité des élus locaux : ceux-ci sont en effet conviés dans le cadre des procé- dures légales d'autorisation d’élevages & donner leur avis sur les projets : force est de reconnaitre qu’a de rares exceptions pris, maires et conseillers municipaux ont cautionné de leurs avis favorables le phé- noméne de concentration des élevages hors-s0l. P.6/ eau ot rivigres / N° 78 Un exemple : le secteur de Lamballe En 1984, les études engagées par le Conseil Général dans le cadre du pro- gramme de restauration de la qualité des eaux de la baie de Saint-Brieuc, mettent en Evidence un volunie excédentaire de lisier ‘de 200.000 m! sur les quarante communes autour de Lamballe ing ans aprés, en 1989, cet excédent a 6 multiplié par 2,5 et atteint 700.000 m? ! Ceci avec la bénédiction officielle des pouvoirs publics, et sous la pression conjointe d'une partie des agricul- teurs et des groupements de producteurs... Pour notre part, nous nvavons jamais cessé dattirer attention a tous les niveaux, auprés de ensemble des responsables administratifs, us, professionnels, écono: miques, sur les limites de ce type de développement. Rappelons ici que est précisément pour avoir exprimeé avec réalisme Vabsurdité de cette évolution non maitrisée et Vabsence de réaction suffisante des services adminis. tratifs, que notre Délégué Départemental sest, en 1987, fait exclure du. Conseil d’Hygiéne des Cotes d’Armor. Nous n'avons pas attendu 1991 pour pren- re nos responsabilité et affirmer que la ‘concentration abusive d'élevages hors-sol état ane aberration éologigue mais ausi :conomique. Le projet FERTIVAL A présent, mais il est un peu tard, chacun reconnait que des cantons entiers Sont sur- chargés d'un lisier bien encombrant pour Yenvironnement. Des expérimentations ont done été enga- sées dans les Cotes d/Armor, le Finistére (3) Pour trouver un autre systéme d’élimina- tion que lépandage. Pout instant un seul projet véritablement copérationnel a été dépos¢ officiellement il agit de celui dela société anonyme FER- TTIVAL, qui rassemble 12 aviculteurs indus- triels et un éleveur de pores de la région ‘de Lambialle, deux coopératives et la Cham: bre d'Agriculture des Cétes d’Armor. Il sfagit d'un projet de compostage de fientes de volailles et de lisier de porcs, le produit fini étant un engrais organique sous forme de granulés ou petites boulettes. Premiére observation quant a ce pro- Jet :lextréme discrétion avec laquelle ses ‘promoters et ls financeurs sollictés (Etat, Région, Département) entourent Aucune réflexion collective associ Vensemble des organismes concernés, comme si l'on souhaitait éviter que les implications de ce type fassent objet d'un deébat public... aura fallu que des respon- sables agricoles locaux réagissent, pour que Yon apprenne que I'Btat, le Conseil Régio- nal et le Conseil Général des Cates d’Armor s‘apprétaient a mettre la main au porte feuille... des contribuables, pour aider la société FERTIVAL & construire usine. Une aide généreuse, puisque le montage finan- cier repose & 60% du coat total sur des fonds publics : 30% pour le FEDER (CEE) et 30% a partager en parts égales entre V'Btat, la Region, et le Département. Un tel pourcentage de financement public pose probléme :ilest paradoxal de constater que ceux qui chantent en per- manence les vertus de I'ultra libéralisme ‘en matigre économique, sont ceux qui réclament de la collectivité des aides finan- cieres considérables... Paradoxe encore, quand on sait que les mémes se sont oppo: 63 depuis des années & la mise en place des redevances pollution pour leur activité, ‘mais veulent aujourd'hui des aides pour la aépollution. ‘Méme si nous ne sommes pas opposés ce ‘que des aides publiques soient accordées 4 la profession agricole pour 'aider & Lut ter contre les pollutions, deux condit nous paraissent nécessaires : les aides doivent aller prioritairement a ceux qui mettent en ceuvre des systémes ou méthodes qui ne polluent pas - plutét que d'aller aider & la dépollution , et elles doivent s‘inscrire dans une politique de maintien du plus grand nombre possible d'exploitations agricoles car une des fonc- tions de lagriculture c'est aussi de gérer espace rural et les paysages. Cest ainsi ‘que notre association a approuvé les aides du programme "Bretagne Eau Pure” concernant lextension des capacités de stockage des lsiers, ou laménagement des batiments... Sfagissant du projet FERTIVAL, dont il faut dire qu'il ne s‘agit nullement d'une expé- rimentation comme on tente de le fa croire mais bel et bien d'une unité opéra- tionnell, rien ne justifie un financement public d'un tel niveau. Sauf vouloir créer une distorsion de concurrence considéra- ble entre éleveurs, certains producteurs @tant largement aidés pour dépolluer, et dlautres pas du tout. En outre,ilest inadmissible que limps des contribuables bénéficie & des industriels dont les exploitations ont 68 créées, exploi- tées, agrandies, en dehors des autorisations administratives indispensables : or, clest bien le cas des élevages de la Ville Poissin ‘en Henenbihen (250.000 poules pondeuses, 4.000 porcs}, pricipaux intéressés du pro- jet puisqu’ils produisent environ la moi du lisier a traiter par l'usinage de compostage ‘On ne pourrait réver de plus belle prime a'llégalité et de meilleure incitation a la délinguance écologique que de recevoir plusieurs millions de francs de subventions alors que les élevages en question ne sont méme pas autorisés |. Mais au-dela du cas FERTIVAL, ce qui préoccupe notre association, cest la logi- que dans laquelle s'inscrit le traitement industriel des lisiers: une logique de ‘concentration des productions animales qui casse le lien indispensable entre I'éle- vvage et le sol, qui participe a I’slimination d'un nombre croissant de producteurs et contribue a la désertification de centaines de communes. Cette logique de concentration, si elle profite a quelques uns, est une aberration sur le plan social, P.7/eau et rivibres (N° 78 économique et environnemental. Sur le plan social, carla Bretagne qui a déja perdu 20.000 producteurs de porcs entre 1981 et 1988, na nul besoin de diminuer encore ses actifs agricoles. Sur le plan économique, carla mono indus- trie da pore concenirée sur quelques dizai nes de communes de la région heurte le nécessaire développement diactivités éco- nomiques aussi indispensables a la région gue le tourisme ou la conchyliculture exemple de la difficile cohabitation entre tourisme, mytilculture et production por- cine en Baie de Saint-Brieuc le montre suffisamment Sur le plan de Venvironnement, car il ne servirait & rien de dépolluer l'eau... pour contaminer Vair. Pour toutes ces raisons, “Eau et Rivigres de Bretagne ne peut approuver les projets de traitement industriel du lisier, qui font basculer un peu plus la région dans un pro- ccessus dindusirialisation de 'élevage, échappant & la majorité des producteurs, et lourd de menaces pour notre envi ronnement. st pourquoi, afin de casser cette dyna- migue de concentration des élevages hors- sol que la majorité des citoyens condamne, ‘mais que les lus, par absence de courage, laissent faire, notre association a officiel: lement saisi les services de la Commission Européenne du dossier FERTIVAL. Il faut qu’en Bretagne, on sache sice type d’usine peut ére financé par des fonds publics. Ce financement doit étre compatible avec les dispositions de l’Acte Unique européen, qui pose en matiére d'environnement, trois ipes : laction préventive, la correction es a Venvironnement par priorité Ala source, et enfin le principe " pollueur- payeur”. Il garantit en outre, l'égalité de concurrence entre les producteurs des douze pays de la CEE, Sice financement public nest pas autorisé, ceux, qui en Bretagne, ont assuré la pro: motion de 'élevage hors-sol, ou ont, par laxisme ou couardise,laissé se développer des situations d’excédents de lisier devront alors assumer leurs responsabilité Bau et Rivieres de Bretagne Une parfaite illustration de nos préoccupations Les pages agricoles de nos quotidiens régionaux sont de véritables mines d'or... Dans Quest-France des 6-7 juillet, on pouvait en effet lire que le systéme élaboré par Coopagri de Bretagne et le Cémagref, et expérimenté a Saint-Ségal (29) permettait d'éliminer environ 54% de l'azote brut total contenu dans le lisier. Larticle, prudent, s'interrogeait sur l'utilisation de la matire séche résiduelle (chargée de cuivre et de zinc - NDLR} et relevait aussi le fait que les 2/3 de I'azote sen allaient dans I'atmosphere (ce qui s'appelle un transfert de pollution puisque cet azote est susceptible de provoquer des pluies acides) Guillaume Roué, l'actif Président du Comité Régional Porcin, ne s'arréte pas a de telles considérations : “Le chemin parcouru est fantastique. On arrive au moment oi les éleveurs seront fondés @ demander une extension d'élevage dans un systdme de cette nature. Sur un systeme épurant 50%, on peut en effet doubler sa production’: Nous voila ainsi revenu a la case départ... avec entre temps l'élimination d'une partie des éleveurs qui n'auront pu supporter les investissements considérables nécessaires a la réalisation de ces unités de traitement du lisier. ‘Que pensent nos politiques d'une telle “fuite en avant’" ? Des affirmation comme celles de M. Roué ont au moins le mérite d’éclairer le débat : la remise en cause du modéle et la recherche de véritables solutions, a la source méme des problémes, ne sont pas pour demain, hélas, avec de tels propos ! Factions dela part des élevours de pores. Ceuxci sont particulgrement ‘vas par un projet de décret en cours (Slaboration qui prévoitun reriorce: — Laci sur les étabissements clas- Ment. de. la. legislation sur S65 de janvier dernie, qui soumet & 1977-1991 : 14 années de pressions ininterrompues pour faire obstacle 4 V'évolution des comportements et a l'application des lois ! Les éleveurs contestent la campagne ’’anti-pollution”’ La campagne anttpolsion, merge Contre-attaque tambour battant par les Powors Fe ata eaonart caves Cette nquitude se trouve rervorode ooo eae elacace. parlartise en ceuvre d'une série de textos régiementant les activités dela production Les agriculteurs refusent la taxe sur Ja pollution de eau srg au ord de Lie Beare conten des ts ak te “onsonima: enmean en more 18 et pourealen cedure eur consonants: ena Sovcdonucouneencases | [al ee eee ea er eae dans le débat né autour du pro- see ee eee Desboucs-emissaires fsx te oun eee eae "La parton ds Soret est nnd. uti Vanhlacarn éodonent | Tnsnctansaes Seine tele Sept “a paraion duatertectinnt mvgsasenant sored | tanaywaniem meine — Site nf ene sire Jesh ora Fes. Soe rescatunachece | permuted tiaydtecrscennt er ee Porane, Pour la constuction des patients | [A dumerar ie cana dopey wana 2 mmei c Biel, tout se passe actuelemen omy oT” | Rice abd er cen ‘comme si les Pouvoirs publics vou "°° ‘sont asst des pol Encourager Ia « fertilisation PRinlare des poduserelesboues Un aaierdecetecmension permet | fie aurenc as ‘iisande ‘émissaires de la polution. en ies assu- de lager environ 600 porcs @ fencirais, seeerinae parle pane SEM. Mangin admet que «307d critares ce MNO en Sotapprowmainementieseutimie | Keheyycte tat Rut peat x cle ‘ue les usines polluantes. Pesophiad per la redexelion noone. Pts er spats Pespotant (6 aplvsone apical rie Porcine, en matiére de limitation de ta gneoles, M. Raymond Lacombe, ‘sourniies au méme régime que les: Pourtant, les Gleveurs ne sont pas ile des sie Mors. Siseathtedsa ag Geta nets Gee pollusurs, Ce svest pss leur ily ale fameux. uel ‘Rjerustave strpaltion «Hout ‘edevance aon agencet de Bais Ge lca ce eaas Beavawimmmdomens | sree minear — rine taku Parisiens par exemple obtionnent source sar qui prévvatlaconst. | Syst ae tame a arr expe oe ae oe ingemisdeconararepou ses Src sumne Sot a ee eet fdences secondaies,& prox Nl geurteute mpantatcnctun | Comehodmigeeieatienie tr ff ara pal come fe nite Gune ferme, puis se pla. Suto Cercnoierindaendctane: nt ipl mide ne gnent des nuisances éventuelles heats que fe peésident du CHUA & fagon prudente de refwser ce que les Srejomandant a ermcture deo LAFNPteeactaloment dasa | Sih Hada, | Rewer a Sinem’ Sturge or ence Brmevormes amon Cowon | Shnactamaes erie: ea eng eh bitimente,délevege, ow encore on expique aussi du meme ce Hatred pout eres Interdisent la construction des C1" jes aciviés les & Venvronne Se ihcniNatimeaei nates Mpcacer nom rol ‘hon pronert de plus en pus | retake ee (iron eae ae anpeaing Lamsprudence dans.ce domaine Gmpotance son elatetraon | “ternqon Manip eee SUleiin a pact fa cerble pos tue Gabewent Lecdiomimentrunertoonionsen | Getimaatymtmaat ats t,Coua Geena 4 Getinie. Par exemple dans telle Gesisgiizions nadaniees maiseur- | Hyeelwsane Cex weapemenis Eset Sf ejttn ao région, on a vu un colonel en oct expique M. Brow, appiquoes | feaaciicy vie owstsh len on dt min Jt ent retraite "géné" pares crs dun yougiomant par une amistaion, | es wind'On ect Cima Gata cc? froupecu dolesvolsin, gagner un poy au fa des contanes de ae | saromnaion seria tarde fie torte fe vin procés contre une fermiére. age en milieu rural, (Sapna le obit det pompes ma dase fen soc pour la FAL, 1 aut bien dite Adela dece smpleprovémetech: | Su Lintas tt epee Ca ater iene ‘nave, test Gndert aussi que ces mci cleagiredcteie, ccs mtu deem e {ur pollution et nuisances et sut- Heeitinceertae tine napa la mone hc SinrRtamer integidaton actuelle Voneriaton méme un eran type | fer ml seremse tog ones faux contraintes spécifiques du 7levege qui s2 trouve posé. th Whee is nes wal ‘ilu agricole" Ouest France - 23477 P.8/ eau et rvidres / N° 78 Conseil Départemental d’Hygiéne UN TEMOIGNAGE... Jean Salatin vient de quitter le poste de Président de la S.B.P.N.B. pour consa- crer un peu de sa retraite a son loisir favori : la voile sur une vieille coque en bois Crest une sage décision |... Avant de larguer les amarres, il nous a communiqué Vintégralité d'un texte qu'il avait rédigé pour le journal "Le Télégramme de Brest” dans le cadre des enquétes publiées sur les problémes d'agriculture et environnement. ly présente ses réflexions sur ce qui se passe aujourd'hui dans le monde agri- cole, ainsi que son expérience du Conseil Départemental d’Hygiéne du Finistare out il était le représentant des associations agréées de protection de la nature. Aujourd'hui, c'est Christian Belluard, membre de notre association et Président de VA.A.PP. de Concarneau qui le remplace dans cette instance. ‘Au moment ose déroule une énorme ‘campagne de communication, ou plus ‘exactement de propagande, du lobby agro- industriel, mais aussi des élus, sur le pro- gramme "Bretagne Eau Pure", notre inguiétude ne cesse de grandir En effet, cette publicité par grandes affi- ches veut faire croire & la population que Ta lutte est engagée contre la pollution des eaux, Notre analyse est totalement différente et nous pensons que nous allons a la catas- trophe ca aujourd'hui, pratiquement, rien fest fait I suffit de lie la conclusion du document "Qualité des Baux distribuées dans le Finis- tare” (DD.ASS) publige dans le N° 77 d "Bau et Rivigres de Bretagne" pour le comprendre. On peut voir, par ailleurs, dans des publi cations récentes d'une grande coopérative agricole, 'incitation & consommer ‘des cengrais en surplus du lisier pour une sur- fertilisation. C'est ainsi qu'il est préconisé employer du lisier + 600 kg de 14-8-20 (Nitrate-Phosphore-Potasse) puis 250 kg a 300 kg a I'hectare d'ammonitrate, ce qui représente 351 kg d'azote a I'hectare, cela pour une culture de colza-oléagineux. Four Tes cétéales, ces mémes messages techni- ques recommandent, aprés avoir épandu du lisier, de compléter la fertilisation par 200 kg. dammonitrate soit 267 kg d’azote a Vhectare. Larrété préfectoral de juillet 1989 n’auto- rise pourtant que 200 kg d'azote, culture par culture, et de récentes études menées par la Chambre d'Agriculture sur les sec: teurs de Morlaix-Gouézec montrent que pour un apport de 150 unités d'azote, 57 unités en moyenne ne sont pas utilisées et ‘vont done se transformer en nitrates et pl- luer la nappe phréatique ou les eaux de surface Que dire du phosphore dont Vexcéédent dans le sol est énorme alors que Ion conti- nue allégrement a alimenter ce stock. Le relargage du phosphore contribue pour une large part a leutrophisation des eaux dou ces et en particulier des eaux captives. Bientot toutes nos réserves seront victimes d'une eutrophisation et le traitement de eau potable deviendra alors de plus en plus difficile. On peut donc imaginer tne elimination prochaine de l'azote des lisiers, alors que Yon continuerait a se débarras- ser du phosphore sans aucune contrainte réglementaire. PUN DE aa Far Porcuere FE ” Le Conseil Départemental d’Hygisne est, selon Varticle 1 du réglement intérieur et conformément a larticle 76 du Code de la Santé publique, consulté sur toutes les questions intéressant la santé publique et la protection sanitaire de l'environnement et selon l'article 8, son secrétariat doit = présenter chaque année un rapport activité mentionnant le nombre des affai- res trait6es pour chaque catégories de dossiers — informer des suites qui ont été données, aux délibérations du Conseil ; — faire le point sur les travaux du Conseil Supérieur d'Hygiéne publique de France. Hélas, rien de tout cela mest fait. Ce Conseil n’est qu'une chambre d’enre- gistrement des dossiers, Par exemple, quelque soit e type d'installation d'élevage hhors-sol et la procédure administrative réglementaire, le Préfet dans ses arrétés préfectoraux se base toujours sur les con- traintes minimales bien qu'il ait la pos bilité de contraintes différentes adaptées aux situations et aux problémes de pollu- tion, Le Conseil Départemental d’Hygiéne se satisfait de ce fonctionnement, ne cher- chant jamais a émettre un avis sur d'autres bases. P.8/ eau ot rvidros / N° 78 Jamais, i nest discuté de la continuité de la dégradation de la qualité de l'eau, de la rise en place des périmétres de protection autour des prélévements, etc. Les avaneées, si avancées il y a, ne vien- nent que de la sensibilité éventuelle aux problémes d’environnement du fonction: naire chargé de la présentation du dossier. Crest ainsi qu'il peut étre demandé analyse régulitre des terres d’épandage et de Yeau au voisinage ou mérhe de ne pas épandre le samedi pour respecter le droit des ters... Je me pose la question de savoir si le droit des tiers nest concerné que par les nuisances olfactives et si ce nest pas aussi le droit de tous que la ressource en eau soit globalement protégée Le probléme de fond, qui est I'Hygiéne Publique, est délassé. Par contre, il est fré- ‘quent de voir demander la plantation ’une hhaie autour de Ilevage pour une meilleure prise en compte de l'environnement. La couverture des fosses a lisier n'est pas exigée par la réglementation aujourd'hui. Cet sans doute pour pouvoir la subven- tionner demain, comme le propose le pro- gramme “Bretagne Eau Pure” ou le Conseil Général pour les fosses existantes. Quand arrétera-ton de subir a pression du lobby agricole et de leurrer la population par des mesures qui_ne compenseront ‘méme pas Vaugmentation de la pollution azotée ou phosphorée résultant de l'ouver- ture ou de Textension de nouveaux élevages. Diautres éléments sijoutent désormais a la panoplie des polluants : les pesticides. Des analyses relativement récentes ont montré que la contamination chimique des eaux était réelle, en particulier par l'atra- zine. 92% des échantillons d'eau brute analysés dépassaient les normes CEE pour eau potable et certains éaient aussi supé- rieurs ala norme OMS pour l'eau potable {sources : Préfecture de Région} Nous ne souhaitons pas la mort de I'agr culture comme certains ont plaisir ale faire entendre mais simplement une prise en compte du probleme tel qu'il se pose. En 1989, il y avait en Finistére plus de 2 millions de places de porcins, 25 millions de places de volailles et 612.000 places de bovins. Le bilan global de fertilisation était envi- ron de 107.000 tonnes d'azote (240 kg/ha} soit en 20 ans une augmentation de 50%. La fertilisation phosphatée est de 57.000 tonnes (135 kg/ha) soit environ 55 kgha dexcédent, Depuis, le cheptel n'a cessé d'augmenter. Infest done plus question de se gargariser intentions, il faut agir et vite car méme en commencant aujourd'hui, laugmenta- tion du taux de nitrates continuera a se faire durant 10 ou 15 ans. Seul le traitement des excédents nous parait dans un premier temps étre la mesure eff: cace, y compris ceux provenant des éleva- {ges autorisés jusqu'au début 1991. Mais il impose des contraintes financires et régle- ‘mentaires importantes. Car il est bien sir Gvident que tous les élevages ayant un ‘excécent de fertilisation devront etre régle- rmentairement concernés par le traitement — financement public partie! avec cepen: dant perception d'une taxe la pollution recherche de marchés pour le produit issu du traitement, Dans un second temps, il faut développer une agriculture plus respectueuse de son environnement. Ceci est vital pour la région, sinon le tourisme sera freiné et les produits agricales deviendront inven- dables. Jean Salatin - 31 mai 1991 NDLR : Nous partageons bien sir les points ‘de ue ii exprimés par notre ami Jean Salaiin en souhaitant, pour notre part, que le traite- ‘ment des excédenis delisier nfabsorbe pas tous les crédits et toutes les énergies mais que parallélement avec des moyens accrus et tune détermination sans faille, on assure aussi Ia promotion des méthodes agricoles plus respectueuses de Tenvironnement. ‘Subventionner la conversion en agrobio- logie dexploitants traditionnals : une idée que lance au profit de l'eau pure le Syndicat Mixte pour l'aménagement hydraulique des bassins de 'Elorn et de la riviére de Daoulas. 1! est prét ver- ser de argent : mais & condition que les pouvoirs publics participent aux financements.. La mise en conformité des exploitations agricoles, la erlsation rasonnée, "cela ne suffira pas pour retrouver une de qualité. Il faut détinir d'autres axes de lutte contre la pollution” consiate Louis Cann, Président du Syndicat Diautres axes ? Pourquoi ne pas favor- ser la reconversion en agrobiologie des exploitans tradtionnels qui le souhaite ralert, suggére la Maison de Agriculture Blologique de Daouias ? Pas de pestic: des, pas d'engraissolubles, pas de ser, aseclement et rotations des cultures... Les meéthodes séduisent en matiere de pollution Et puis il y a un marché” constate Louis Cann, "Actuellement, les pro- dducteurs ne parviennent pas a répon- Le Syndicat de Bassin de |’Elorn veut aider l’agrobiologie dre la demande”. Au demeurant Vimage de cette autre agriculture va Slaméliorant. Le discours foroément moderne qui consiste & substtuer la notion de "rentabillé" a colle de "rende- ment" commence a étre compris, Paral leurs, la CEE parle de soutenir les agri- cultures non polluantes. Bref, de plus en plus de personnes seraiont prétes fran chir le pas. Courant porteur Seul probleme: "Une reconversion prend plusieurs années: il faut acquérir de nouvelles techniques, reconstituer la qualité biologique du ‘801" Bref passer par une période de mai ge "C'est ce qui {reine nombre ‘agriculteurs intéressés”. D’ou lidée de subventionner des entreprises volon- taires et situées dans le périmétre prior taire d'aide defini par le programme "Bre- tagne Eau Pure” (Bassin versant de '"Elorn) avec 25000 F par an et par UTH (1) pendant cing ans. Un chiffre qui pour commencer concer- nerait 15 & 20 recorversions. Et dans leque! le Syndicat stengage dés & présent € prendre une part de 6000 F. Mais ile partia pas seul : ""Nous voulons mon- trer exemple. Aujourd’hui, nous le disons : nous sommes préts. Mai tous les autres partenaires doivent ‘suivre : Conseil Général et Régional, Ministére de 'Environnement, Agence de Bassin, etc... Sans eux, nous ne ferons rien”. LLiniiative s‘inscrit assurément dans un ‘courant porteur Réuni en assambiée ple. rire, hier le Syndicat n'a pas hésité & juger ce dossier capital. Les associations {e protection de l'environnement applau- discent des deux mains. Car cette fis, i ne s'agit plus de "guérir, mais bien de prévenir la pollution’ (17 Unité de Travail Humain - elle est en moyenne de 1.5 dans le département ‘Quest France, 25691 P10! 1 et rividves / N° 78

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