FEVRIER 1992 - N° 80 - 20 F
ISSN 0182-0567
Le Haut Blavet au coeur du " "eau" de la Bretagne
LA NOUVELLE LOI SUR LEAU
suffira-t’elle ?
Eau et Riviéres de Bretagne - APPSB - 1, impasse Camille Pelletan - 56100 Lorient - C.PPA.P. 52518Découvrez
Les SECRETS DES Livres
‘Mévtage dun péchenr Ala mauche-Priciade montage dea mouches
Senge Pestel
combat nature
La revue des associations écologiques
et de défense de l'environnement
(comneT naira
ae
Reed
1. Los Trchoptéres- Charles Galdy
1 1 ‘Sous cease.
nasmeminibRes eietage ces reacaarrenes lant
Ry ise <| * Les actions des associations.
* Des articles de fond sur 'écologie.
* Lactualite “nature et environnement’
Edition’ Ge VEpine en France et dans le monde.
a LAI Cte T3010
+ Revue trimestrille, fonciée en 1971
Demandez un spécimen gratuit.
‘* Abonnement annuel & partir de 120 F
‘whoops a
1a CBee depnae se
BLP. 3046 - 24003 Périgueux Cédex - tél. 53 08 29 01
"Bau et Riviéres de Bretagne - A.P.P.S.B."
est une association créée en 1969.
Son objectif est de défendre l'eau pure des "sources a la mer", de protéger les rivitres, leurs vallées
et leurs estuaires contre tout ce qui porte atteinte a leur beauté et a leur équilibre naturel.
Si la lutte contre toutes les formes de pollution est la principale préoccupation de l'association, celle-ci
s‘efforce aussi, en permanence, de faire ceuvre éducative et de susciter le respect de la nature.
En démontrant qu'une eau pure et des rivieres propres sont des conditions d'une économie saine et
respectueuse des hommes, l'association sfest attirée de nombreuses sympathies.
Il nen demeure pas moins qu’elle méne une action difficile et qu'elle a besoin de votre concours
personnel pour la poursuivre et l'amplifier.
Siege de l'association et secrétariat : 1, impasse Camille Pelletan - 56100 LORIENT - tél. 97 87 92 45
A qui s'adresser ?
+ en Morbihan : & notre secrétariat - 1, rue Camille Pelletan, 56100 LORIENT, tél. 97.8792.45
* en Cétes d’Armor : Gilles Huel, Kerdudalou, 22200 SQUIFFIEC, tél. 96.43.2869
* a notre Centre d’Initiation a la Riviere (Classes riviére) : Vincent Lefebvre
22810 BELLE-ISLE-ENTERRE - tél, 96 43 08 39
* en Finistére Sud : Youenn Landrein - tél. 98 55 66 61 — Gilbert Duigou - tél. 98 39 47 96
* en Finistére Nord : 1, rue Proudhon, 29200 BREST, tél. 98 44 35 86 — Raymond Leost - tél. 98 40 75 22
eau et rvidres N° 79Eau et Rivieres de Bretagne
“EAU et RIVIERES de BRETAGNE - A.PPS.B.””
"Eau ot Piviéres de Breiagne - A/PPS.B" a lendu son action et
sa rlexion & Fensemble des problémes reais @ la gestion de eau,
des sources aux estuaires.
lest apparu, en ott, que la dégradation de la qualité de eau
‘des sources, des riviées, des estuaies, du itor. aia ésulanie
‘des mutiples agressions qui alectent le milieu nature!
Les pollutions
* 1ejets plus ou moins épurés des agglomeérations et des industies;
* efuerts des éevages industriel sins)
* lessivage des sls “enrichis d'angrais chimiques et de produts de
tratement des cutures ;
LLérosion des sols, favorite par farasernent dos talus ot coraines
méthodes de cuture, qui enirane vers les cours d'eau dimportantes
massos do sédiments.
Lareetitication des cours d'eau, efieiuée lors des travaux connenes
‘au remembrement ou & foccasion des operations de rainage qui er
citnos paysages, dtu laichesse ds cours cau et favorise ls rues,
Ladestruction des zones humides dort le maintion sera pourtant
‘nécassaire pour régulaiser le obit des cours deau,ralent les rues,
et uit les étiages trop accusés en période de sécheresse
‘La multiplication des plans d'eau qui conriuent au réchauftement
‘des eaux (pollution thermique) et aggravent les pertes par Gvapora:
tion, Ces retenues impiquent des barrages souvent dSpourus das pas
828 nécessaites aux poissons migrateus.
Le gaspillage de l'eau engencié par des meniats et des tech
ques pou souciouses d'écanomies d'eau,
Des sacturs enters de 'éconamie régionale exigent pourtant une
‘eau de quali: | levage, 'agroalmentare, la piscculure la conch
‘outlure, ‘aquaculture, la pache cote, o toursme.. Toler la pol
tion au nom dun certan “réalisme économique” csi contibuer
2 fagiisr vore & dtr ls fondements de économie régionale dont
les chances reposent sur la divers
‘Aurdala dos questions économiques se posent, bien enter, de
redoutabes probiemes de santé sur lesque's il est urgent de lover lo
voile (nitrates, pesticides, métaux utds, substances radio-ctves..),
En apportant votre contrisution aux efforts de Tassociation "Eau
et Rivieres de Bretagne” yous lui permettez do poursuvre son acton
cn totale liber
N° 80 - SOMMAIRE
2 Editorial : Une loi pour l'eau
3 Nouvelles du Parlement
4 Deux poids, deux mesures ?
6 Forum des lecteurs
DOSSIER SPECIAL
1992
Une loi sur l'eau
Révolution ou poudre aux yeux ?
17. Pays de l'Aven-Ster Goz
20 Nouvelles d'Ille-et-Vilaine
21 Nouvelles du Morbihan
22 Moins d'herbicides
23. Retrouver l'eau pure
24 A vos commandes
En raison du dossier spécial réalisé sur la nouvelle loi sur
Veau, nous avons da reporter au N° 81 a suite de l'article
“Tourisme Péche"
Ont participé a la réalisation de ce numéro, outre les auteurs
des articles
Mise en page : Jean-Claude Pierre, Evelyne Maho, Youenn
Landrein, Pascal Mugnier, Jacques Dumur.
Photos de couverture : Joél Pierre
Photo intérieures : Gilbert Duigou, Jean-Claude Pierre, Le
‘Télégramme.
grower, pamhemeen
‘ecru ge aroun: Pisenion rrarete
Spain Genta Peter ECB era rae haresEditorial
Une loi pour l'eau
Voild vingl-huit ans, des législateurs inspirés posaient les buses juridiques d'une
protection des eaux. La loi de 1964 était une bonne loi, en aoance sur son temps. Elle
imaginait de muttualiser le risque de pollution et chargeait les Agences de bassin délaborer
un mécanisme de solidarité entre les acteurs économiques. Elle affirmait l'importance des
caplages d'eau potable, et prévoyait une protection efficace de cette précieuse ressource.
‘Mais la loi de 1964 fut une loi nual appliquée. Certains décrets, préous, non publiés,
restent enfouis @ jamais dans les archives d'une administration trop timorée. Et si les
Agences de bassin ont su démontrer leur efficacité, elles n’ont pas pu imposer a lagriculture
la redevance acquittée par tous les autres consommateurs. Complaisance coupable, sit'on en
‘uge par I'étendue du désastre en Bretagne et dans d'autres régions de France.
Nous venons d'assister — nous venons de contribuer — a la naissance d'une loi
nouvelle, moins ambitieuse mais importante et attendue. Votée avant Noel, promulguée au
début de cette année, elle consacre I'unicité de la ressource et de son régime juridique; elle
instaure une planification de la gestion de l'eau et associe tous les partenaires concernés @
Mélaboration de schémas d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) décentralisés
Cette réforme s‘imposait et, le sujet traité ne se prétant pas aux traditionneltes
empoignades politiciennes, les débats parlementaires furent de bonne tenue. Les élus porteurs
d'une haute idée de leur fonction discutérent au Sénat l'intérét général, et le défendirent
remarquablement au Palais Bourbon
Cependant Vambition du ministere de Uenvironnement était autre, et les premiéres
versions du projet de loi plus completes. Au fil des mois et des pressions de toutes sortes, le
texte plusieurs fois réécrit a perdu de sa substance. Les esprits chagrins diront_ que la loi dans
ion finale résulte moins d'une politique novatrice que de ta simple pression des
irconstances. L’Europe imposait de nowoelles régles en matiére d’assainissement collect :
loi integre ces contraintes; 'évolution de la jurisprudence démontrait de sévéres lacunes au
niveau de la répression des infractions : ta toi renforce les peines applicables.
sa ver
En reoanche Ia loi de 1992, comme celle de 1964, fat l'impasse sur les pollution
diffuses d’origine agricole alors méme que agriculture est responsable de 60 p. 100 de la
pollution des eaux sur le territoire national, La ENSEA, prisonniére d'une idéologie
productiviste se flatte d’avoir fait reculer le gouvernement sur ce point précis. Et le
syndicalisme dominant, avec son cortege de revendications corporatistes reste micux
accueilli au Parlement que les écologistes, attentifs au long terme et porfeurs dune vis
_globale des rapports de homme a ta nature.
Heureusement, les temps changent. La remise en cause fondamentale du modele
dagriculture intensive, d’élevage intensif, est engagée. Un grand quotidien du soir titrait
récemment sur la "grandeur et décadence” du lobby agricole, et partout des associations
aissent, grandissent, se fortifient dans une réflexion alternative a un productivisme débride.
La démarche heureuse d’André Pochon, paysan, militant, découvreur, racontée dans
ces colonnes nous démontre la pertinence dun retour au champ, d’un retour aux sources.
Pascal MUGNIER
$$» ot rsaren 0 — —__$_$_$_$_$_____Quand
les
arbres
meurent
NOUVELLES DU PARLEMENT
Lisiers et pluies acides
37301.- 24 décembre 1990.- M. Jean-Yves COZAN
attire Fattention de M. lo Ministre délégué a l'envi-
ronnement et a la prévention des risques techno-
logiques naturels et majeurs, sur 'évaluation faite
aux Pays-Bas selon laquelle les déjections animales,
paar le dégagement d'ammoniac quislles produisent,
Contribuent pour 27 a 30% aux dépots acides prove
nant de atmosphere. Ila ét6 observé, dans ce pays,
que dans les zones de forte concentration en atelier
hors-sol, prés de 2/3 des arbres sont touchés, et 30%
‘gravement malades, 3% seulement étant indemnes. I
lui demande quelle est, pour la région Bretagne —
région faiblement boise — impact mesuré sur la
vvégétation, sur les eaux et sur les sols, des précipita-
tions ou dépots acides provenant de atmosphere et
limputables aux déjections animales.
Réponse.- Les études menées dans ce domaine,
‘notamment dans le cadre du programme DEFORPA,
Cont effectivement montré que t'ammoniac contribue
pour une part importante aux dépéts acides dans les
régions ol de grandes quantités de ce polluant sont
mises, comme celles ou est pratiqué I'élevage inten-
sif. En Bretagne, compte tenu de importance de ce
secteur ot de la ‘Yaiblesse des émissions acidtiantes
dlorigine industrielle, on peut a priori estimer que tam-
moniae provenant des déjections animales contribue
de fagon majeure aux dépéts acides. Toutefois, cette
supposition n'a pas encote été verifiée par des cam-
pagnes de mesures. Pour ce qui concerne impact de
ces émissions sur la végétation, les informations
actuollement disponibles, notamment colles sur état
des foréts en France diffusées par !Office national
des foréts, ne signalent pas de troubles notables:
Cconstatés eur les arbres de cette région. Il convient &
cet égard de remarquer que la Bretagne est Ine des.
régions frangaises les moins touchées par la pollution
atmosphérique générée par les polluants majeurs
(oxydes de soutre, oxydes dazote, hycrocarbures).
Enfin, slagissant de Timpact sur les eaux ot les sols
de précipitations ou dépdts provenant de 'atmosphe-
re, on ne dispose pas de données permettant de le
quantifier. Toutefois, compte tenu des problemes:
aigus liés a '6pandage des lisiers et constatés sur
‘cos milioux en Bretagne, la pollution due aux retom=
bbées atmosphériques n'est manifestement pas celle