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Pourquoi, ces dix derniers mois, le cours mondial des denrées

alimentaires a-t-il augmenté de 55% en moyenne?

On peut identifier sept causes:

1/ La folie des biocarburants qui a saisi la planète depuis la hausse


vertigineuse des prix du pétrole. Selon le FMI, entre 20 et 50% de la
production mondiale de maïs ou de colza ont été détournés de leur
usage initial.

2/ L'augmentation très rapide des coûts du fret, autre conséquence de


la flambée des cours du pétrole.

3/ L'enrichissiment de pays très peuplés tels la Chine ou l'Inde, dont


la consommation de produits alimentaires progresse de façon
exponentielle.

4/ La modification de la demande alimentaire dans ces pays,


qui veulent consommer davantage de poulets ou de porcs, eux-
mêmes grands consommateurs de céréales.

5/ La spéculation. Du fait de la crise des subprimes, les fonds


d'investissement cherchent à placer leurs liquidités là où les profits
semblent les plus rapides à accumuler. Les premières hausses des prix
des denrées alimentaires a attiré les premiers spéculateurs qui
ont massivement acheté du riz ou des céréales à terme.

6/ La baisse des aides au développement. Selon "Libération" de ce


matin, celles-ci ont diminué de 8,4% en 2007 et l'aide à l'agriculture
est aujourd'hui inférieure de 50% à son niveau de 1984.

7/ Les changements climatiques qui commencent à modifier les


cycles des récoltes dans certains pays.

Banque mondial

Un tournant décisif pour les produits de base


La forte baisse des prix du pétrole et des produits alimentaires

enregistrée récemment marque la fin de la hausse la plus importante

qu’aient connue les prix des produits de base au court des cent

dernières années. Comme les précédents, cette flambée des prix avait

pour moteur la forte croissance de l’économie mondiale et s’est

terminé avec son soudain ralentissement, précipité par la crise

financière.

La durée exceptionnelle (cinq ans) de cette explosion des prix des

produits de base, le nombre des produits concernés et les sommets

atteints par les prix reflètent la vigueur de la croissance des pays en

développement durant cette période.

Entre début 2003 et mi-2008, les prix du pétrole (exprimés en dollars)

ont grimpé de 320 %, tandis que les prix des produits alimentaires sur

le marché international ont augmenté de 138 %. Mais cette longue

période de hausse de prix est bel et bien terminée, même si l’on

ressent encore les conséquences humaines et sociales de cette

augmentation exceptionnelle des prix. Ces derniers connaissent une

baisse générale, due au ralentissement de la croissance du PIB, à

l’augmentation de l’offre et de la révision des prévisions.

Les prix restent cependant beaucoup plus élevés qu’ils ne l’étaient au

début de cette période de hausse. Ils devraient d’ailleurs demeurer

plus élevés que durant les années 1990 au cours des 20 années à

venir, du fait de la demande de céréales, liée à l’utilisation des

biocarburants. Le prix du baril de pétrole devrait se situer autour de 75


dollars l’année prochaine et, durant les cinq prochaines années, les

prix réels des aliments dans le monde devraient demeurer supérieurs

de 25 % aux prix en vigueur dans les années 1990.

Les perspectives à long terme de l’offre et de la demande du

pétrole, des métaux et des denrées alimentaires

Malgré la baisse des prix des produits de base, le problème de l’offre

et de la demande reste préoccupant sur le long terme, tout comme les

conséquences de ces prix élevés sur les populations pauvres. Les

auteurs du rapport examinent la question de savoir si le monde

pourrait entrer dans une longue période de pénurie, avec (comme

certains le craignent) une diminution de l’approvisionnement en

pétrole, métaux, céréales et des prix qui ne cessent de grimper. Ils

étudient également les répercussions de ce phénomène sur les

populations les plus pauvres et s’interrogent sur les solutions les plus

efficaces à envisager pour leur venir en aide.

« Il nous semble que les spéculations concernant la pénurie de

nourriture et d’énergie qui nous menace ne sont pas vraiment fondées

et que le monde ne sera pas à court de produits de base si l’on adopte

les mesures adaptées. », affirme Andrew Burns, le principal auteur du

rapport. « L’évolution de la situation au cours des 20 prochaines

années va dépendre des mesures prises par les gouvernements pour

réduire la dépendance pétrolière, promouvoir des énergies de

substitution, combattre le changement climatique et stimuler la

productivité agricole. »
Pourquoi sommes-nous pour un certain temps à l’abri d’une pénurie de

produits de base ? L’économie mondiale entre dans une phase de

croissance plus faible, du fait du ralentissement de la croissance

démographique, du vieillissement de la population dans les pays à

revenu élevé et de la baisse de la croissance dans certains grands

pays qui connaissent un développement rapide, à mesure que le

niveau des revenus y rattrape celui des pays développés. D’autre part,

le progrès technologique a réduit les ressources énergétiques et

alimentaires utilisées par unité de PIB. La demande de métal en Chine

(responsable de l’augmentation mondiale de l’utilisation du métal)

devrait se stabiliser, puis décliner comme dans le reste du monde.

La demande de nouveaux véhicules dans les pays en développement

devrait représenter 75 % des besoins énergétiques supplémentaires

jusqu’à 2030. Il est donc primordial d’améliorer l’efficacité du

transport, en recourant par exemple à des voitures hybrides,

électriques et à hydrogène.

Étant donné que la croissance de la population se ralentit, le monde

n’est guère exposé au risque de pénurie alimentaire. Cependant la

demande pourrait excéder l’offre dans certains pays dont la population

connaît une croissance rapide, notamment en Afrique. Ces pays

doivent renforcer la productivité agricole nationale en améliorant les

réseaux routiers dans les campagnes et en mettant l’accent sur la

recherche et le développement dans le secteur agricole.

Selon M. Burns, « le changement climatique pourrait entraîner une

baisse de la productivité agricole pouvant atteindre 25 % d’ici 2080 si


l’on ne réagit pas. Il ne faut pas relâcher les efforts, mais au contraire

prendre des mesures, y compris en soutenant le développement

technologique. »
Les prix du carburant risquent de continuer à influer considérablement
sur le prix des aliments du fait de l’augmentation de la production de
biocarburant à partir des récoltes alimentaires. Cependant, les
nouvelles technologies, telles que la production de biocarburants sans
utilisation de céréales, ainsi que d’autres énergies de substitution,
pourraient rendre les biocarburants à base de céréales peu
avantageux sur le plan économique.

Exportations de produits de base et croissance économique

L’une des autres conclusions essentielles de ce rapport est que les

exportations de produits de base peuvent promouvoir la croissance à

condition d’adopter des mesures adéquates. Le rapport indique en

particulier qu’alors que les pays dépendants en matière de ressources

tendent à avoir une croissance faible, les pays riches en ressources

tendent à être des pays à revenu élevé.

Le rapport conclut que ce n’est pas tant la dépendance à l’égard des

produits de base qui ralentit la croissance et entraîne la pauvreté, mais

plutôt la faiblesse de la croissance (le non-développement des secteurs

économiques autres que celui des produits de base) qui explique la

dépendance à l’égard de ces produits.

Les pays riches en ressources ont géré leurs revenus récents (et

inespérés) plus prudemment que par le passé, et sont donc mieux

préparés à faire face à la baisse actuelle des prix. Les pays dont les

ressources sont récentes et ceux qui sont fortement dépendants des

prêts bancaires sont plus vulnérables.

L’impact de la hausse des prix des produits de base sur la


pauvreté

Pour finir, le rapport révèle que la hausse des prix des produits de base

(en particulier des aliments) a eu un fort impact sur la pauvreté, en

faisant basculer de 130 à 155 millions de personnes sous le seuil de

pauvreté pour la seule période comprise entre décembre 2005 et

décembre 2007. Les zones urbaines ont été les plus touchées. Les

gouvernements ont certes réagi rapidement pour atténuer les plus

graves effets de cette hausse des prix, mais ces efforts se sont avérés

pour beaucoup mal ciblés et coûteux.


« À l’avenir, les programmes d’aide sociale doivent être mieux ciblés,
de sorte que la prochaine fois qu’ils seront déployés lors d’une crise,
une part beaucoup plus importante de cette aide bénéficie à ceux qui
en ont le plus besoin », conclut M. Burns. « Il faut également agir au
niveau mondial, afin de décourager les interdictions frappant
l’exportation de céréales, renforcer les organisations telles que le
Programme alimentaire mondial et améliorer l’information et la
coordination en ce qui concerne les réserves de céréales nationales
existantes. »

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