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Pathologie Biologie 51 (2003) 418–427

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Mini-symposium sur les microbilles et cytométrie

Microbilles, nanobilles et cytométrie : applications à l’analyse


et à la purification cellulaire et moléculaire
Microbeads, nanobeads and cytometry: applications to the analysis
and purification of cells and biomolecules
G. Lizard a,*, L. Duvillard a, N. Wedemeyer b, C. Muller c, F. Ghiringhelli d, A. Cesbron e,
P. Poncelet f, F. Gallet g, E. Kahn h, P. Gambert a, W. Göhde i
a
Laboratoire de biochimie médicale, CHU/hôpital du Bocage, Inserm U498, IFR 100, BP 77908, 21079 Dijon cedex, France
b
Praenadia GmbH, Hafenweg 46–48, 48155 Münster, Allemagne
c
UFR de sciences pharmaceutiques, université Louis-Pasteur, UMR CNRS 7034, 74, route du Rhin, BP 24, 67401 Illkirch cedex, France
d
Faculté de médecine, Inserm U517, IFR 100, 7, boulevard Jeanne-d’Arc, 21000 Dijon, France
e
Laboratoire HLA, EFS Pays de la Loire, 34, boulevard Jean-Monnet, BP 91115, 44011 Nantes cedex 1, France
f
BioCytex, 140, chemin de l’Armée-d’-Afrique, 13010 Marseille, France
g
Université Paris VII, UMR CNRS 7057, FR 2438, case 7056, 2, place Jussieu, 75251 Paris cedex 05, France
h
CHU, Pitié-Salpétrière, Inserm U494, 91, boulevard de l’Hôpital, 75634 Paris cedex 13, France
i
Institut für Strahlenbiologie, Westfälische Wilhelms-Universität Münster, Domagkstr. 11, 48149 Münster, Allemagne

Reçu le 14 mars 2003 ; accepté le 17 avril 2003

Résumé

Les nanobilles et les microbilles sont des outils importants en cytométrie. Les microbilles ont d’abord été utilisées pour optimiser les
signaux de diffraction et de fluorescence analysés par cytométrie en flux ainsi que pour évaluer la phagocytose. Couplées de façon covalente
à des anticorps, les nanobilles ont servi à révéler des antigènes cellulaires. Actuellement, des microbilles particulières permettent de quantifier
de manière absolue des sites antigéniques. Par ailleurs, les nanobilles et les microbilles magnétiques constituent un outil important de
purification cellulaire et moléculaire. Les méthodes analytiques faisant appel aux microbilles se sont étendues à la détection de protéines,
d’acides nucléiques et d’ions. Pour cela, des microbilles de fluorescences différentes sont couplées à des anticorps, des oligonucléotides ou des
chélatants. Les applications de ces méthodes multiplexées qui permettent l’identification et la quantification simultanée de plusieurs ions ou
macromolécules concernent aussi l’identification d’activités enzymatiques et les analyses de polymorphisme. Avec les microbilles utilisées
comme support réactionnel, les domaines d’application de la cytométrie en flux vont ainsi de l’analyse cellulaire à l’analyse moléculaire. Les
microbilles sont aussi utilisées comme outil de calibration en microscopie confocale mais aussi pour la micromanipulation d’objets
biologiques à l’échelle cellulaire ou moléculaire. Des innovations méthodologiques importantes associées aux nano et aux microbilles sont
prévisibles en biologie, médecine, agro-alimentaire et environnement.
© 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Abstract

Nano and microspheres are important tools in cytometry. They have been used in first to optimize fluorescent signals detected by flow
cytometry and to evaluate phagocytosis. Some antigens were also detected by using nanospheres covalently coupled to antibodies. Specifically
dedicated microspheres are now widely used for antigenic quantitation by flow cytometry, and magnetic nano and micropheres are very usefull
for cellular and molecular purifications. To date, analytical methods based on the use of microspheres are developed to detect proteins, nucleic
acids, and ions. To this end, antibodies, oligonucleotides, or chelating agents are bound to microspheres characterized by different
fluorescences. The applications of these multiplexed microspheres assays allow to identify and quantify simultaneously some macromolecules
and ions, but they also permit to analyze enzymatic activities and to perform polymorphism analyses. With microspheres used as reactive

* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : Gerard.Lizard@u-bourgogne.fr (G. Lizard).

© 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.


doi:10.1016/S0369-8114(03)00127-5
G. Lizard et al. / Pathologie Biologie 51 (2003) 418–427 419

support, molecular analyses are therefore possible by flow cytometry. Nano and microspheres are also usefull tools for calibration in confocal
microscopy as well as for micromanipulations of biomolecules and of living cells. Inovative methods based on the use of nano and
microspheres are expected in the fields of biology, medicine, food industry, and environmental sciences.
© 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Microbilles ; Nanobilles ; Quantification ; Tri ; Analyse multiplexée ; Cytométrie

Keywords: Microspheres; Nanospheres; Quantification; Purification; Multiplexed analysis; Cytometry

1. Introduction tion lumineuse (stabilité), chemin optique (filtres, miroirs),


photomultiplicateurs et système d’exploitation des données.
Les progrès de la cytométrie, en particulier de la cytomé- Mélanger à l’échantillon à analyser, les microbilles peuvent
trie en flux, sont difficilement concevables sans prendre en aussi servir de standard interne pour du dénombrement afin
compte les technologies associées aux microbilles et aux de déterminer une quantité de cellules par unité de volume
nanobilles. En effet, ces dernières sont non seulement néces- [9].
saires pour s’assurer du bon fonctionnement des cytomètres En microscopie confocale, l’utilisation des billes permet
en flux et des microscopes confocaux en permettant d’opti- aussi de bien caractériser chacun des éléments de la chaîne
miser la détection des signaux de diffraction et de fluores- d’acquisition (objectifs, filtres, miroirs, source d’excitation)
cence [1] mais elles constituent aussi des outils indispensa- tant en terme de fluorescence qu’en terme de résolution
bles dans de nombreux domaines de la biologie pour la spatiale. Les billes fluorescentes sont des outils qui modéli-
quantification antigènique [2], la purification cellulaire et la sent les fluorochromes et permettent de vérifier leur détecta-
purification moléculaire [3]. Grâce à l’élaboration de micro- bilité et de conditionner les caractéristiques de leur détection
billes fluorescentes couplées à des anticorps, à des protéines (choix des longueurs d’onde d’excitation, des filtres d’émis-
ou à des oligonucléotides, des méthodologies conduisant à sion, de l’amplification et de la sensibilité des détecteurs,
quantifier simultanément par cytométrie en flux plusieurs analyse de la vitesse de blanchiment, présence d’autofluores-
protéines ou nucléotides émergent actuellement et laissent cence, perte de spécificité, altérations de balayage, décalages
envisager le développement de techniques d’analyses multi- dans les chemins optiques). En microscopie confocale, les
plexées performantes (simples, rapides et sensibles) dans de microbilles permettent ainsi de vérifier que les appareils de
nombreux domaines : biologie (bactériologie, génétique, pa- mesure sont optimisés et que les images conduisant à juger
rasitologie, virologie), médecine humaine (médecine infan- de colocalisation et d’analyse 3D ou 4D sont pertinentes
tile, médecine d’urgence, cancérologie, endocrinologie, [10].
transplantation, transfusion) et vétérinaire, agro-alimentaire
(contrôle qualité), environnement (qualité de l’eau et de l’air)
[4–7]. 3. Microbilles, cytométrie en flux et quantification
antigénique

2. Utilisation des microbilles pour l’optimisation Les cytomètres en flux sont couramment utilisés pour
des signaux en cytométrie en flux et en microscopie étudier une population cellulaire hétérogène et pour y détec-
confocale ter des cellules particulières sur la base d’informations qua-
litatives (positivité d’un ou plusieurs marqueurs) ainsi que
Afin d’obtenir par cytométrie en flux des résultats repro- pour en établir le dénombrement. Mettre la métrie dans
ductibles et comparables, fondés sur la quantification de l’immunocytométrie, c’est utiliser au mieux les performan-
fluorescence, la détermination de la taille et l’évaluation des ces de mesure des intensités de fluorescence que les cytomè-
structures internes (définies sous le terme de granularité tres peuvent effectuer sur chaque cellule prise indépendam-
cellulaire), il est nécessaire d’optimiser régulièrement le ment. C’est, au-delà du dénombrement des cellules, réaliser
fonctionnement des cytomètres en flux utilisés. Une des le dénombrement des molécules présentes sur ces cellules.
premières applications des microbilles a donc été l’optimisa- Classiquement, ces mesures d’intensité de fluorescence dé-
tion des signaux de fluorescence et de diffraction aux petits terminées par cytométrie en flux sont établies de façon rela-
angles et aux grands angles mesurés par l’intermédiaire des tive (unités arbitraires de fluorescence) : telle sous-
cytomètres en flux [8]. Pour cela, des microbilles fluorescen- population est plus fortement marquée que telle autre issue
tes de diamètres de l’ordre de 3 à 5 µm sont généralement du même échantillon ou d’une même série. À l’instar du
utilisées (www.polysciences.com ; www.probes.com ; www. dosage immunologique d’une molécule soluble (rendu par
spherotech.com ; www.dukescientific.com). Elles permet- exemple en ng/ml), le résultat d’un dosage moléculaire sur
tent simplement et rapidement d’évaluer les capacités et les cellules devrait être exprimé en unités physiques tangibles
performances d’un cytomètre en flux à différents niveaux : (nombre de molécules par cellule). Pour arriver à ce mode
système fluidique (écoulement laminaire), source d’excita- d’expression de résultats par cytométrie en flux, on a recours
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Schéma 1 : différents types de billes de calibration.

à des systèmes de calibrage qui relient, plus ou moins direc- sensibilité au pH (important dans le cas de l’isothiocyanate
tement, l’intensité de fluorescence mesurée par l’instrument de fluorescéine (FITC)) et un spectre de fluorescence identi-
au nombre de molécules d’anticorps monoclonaux fixées sur que [11,12]. La réalité est parfois décalée de la théorie. Ainsi,
l’antigène cellulaire. Ces calibrants doivent fournir une série la phycoérythrine (PE), dont la brillance change selon la
de niveaux différents en intensité et correspondent aux stan- pureté et les lots de production, n’est pas toujours identique
dards de type III A, B ou C selon la nomenclature suggérée sur les billes et les anticorps monoclonaux–PE et les tandems
par A. Schwartz [11]. Les points-clefs de ces dosages d’anti- PE–Cy5, déjà variables d’un conjugué à l’autre. Pour quan-
gènes cellulaires se situent au moins autant dans la maîtrise tifier les molécules d’anticorps monoclonaux fixées sur des
des réactifs immunologiques que dans le calibrage de l’ins- cellules en immunofluorescence directe avec de tels cali-
trument. Il est donc justifié de les classer par type de billes : brants, il faut impérativement maîtriser le taux de couplage
billes de calibrage fluorescentes dans la masse ou en surface, (rapport F/P) des réactifs [13]. Hormis le cas des conjugués
billes de calibrage immunologiques (Schéma 1). anticorps monoclonaux–PE garantis, vendus pour utilisation
Les billes fluorescentes dans la masse fournissent des pics avec les billes QuantiBrite®, cette information est rarement
de fluorescence très fins, d’une excellente stabilité et d’une disponible et sa maîtrise délicate [13].
proportionnalité parfaite entre les divers niveaux d’intensité, Pour ce qui est des calibrants immunologiques, ils
ces systèmes sont d’excellents outils pour le contrôle de la contiennent des billes non fluorescentes dotées d’une capa-
linéarité en fluorescence d’un instrument ainsi que dans le cité de fixation des anticorps fluorescents (ABC pour Anti-
contrôle de sa stabilité dans le temps. Leurs limitations pour body Binding Capacity ou Antibody Bound per Cell). Dans
des applications d’immunodosages cellulaires sont toutefois le système Quantum Simply Cellular® (Bang’s Laborato-
nombreuses : pas de cohérence spectrale avec les réactifs ries, États-Unis), les billes fixent les anticorps monoclonaux
[12] ce qui signifie que le calibrage dépend des filtres opti- conjugués par une anti-immunoglobuline. Ces calibrants
ques de chaque instrument, de la nature des fluorochromes sont adaptés à l’immunofluorescence directe et sont étalon-
sensibles ou non à l’environnement (pH, fixateurs, etc.) mais nés en nombre de molécules d’anticorps monoclonaux fixées
aussi de paramètres immunologiques (taux de couplage F/P, par billes (ABC) à saturation complète. À ce titre, ils ne
valence de l’anticorps monoclonal utilisé). Une erreur fonda- réclament pas la maîtrise du F/P et garantissent l’utilisation
mentale consisterait à utiliser directement en immunocyto- du même fluorochrome que celui porté par les anticorps
métrie quantitative les valeurs de calibration fournies, pour monoclonaux. Ce concept à la fois simple et générique a
information seulement, en molécules d’équivalent fluoro- attiré de nombreux utilisateurs. Cependant, sa fiabilité a été
chrome (MEF). remise en cause par des utilisateurs experts, du fait de 2 limi-
Avec les billes fluorescentes en surface, le fluorochrome tations techniques majeures [14,15] : d’une part, les concen-
greffé en surface est (en théorie au moins) le même que celui trations d’anticorps monoclonaux et les temps de contact
des anticorps monoclonaux conjugués. Il présente la même avec les billes sont très supérieurs aux conditions pratiquées
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avec les cellules ; ce décalage aboutit à des surcoûts impor- de l’insuline au niveau de l’expression des récepteurs des
tants et/ou à des surévaluations artéfactuelles des ABC mesu- lipoprotéines de faible densité exprimés par les monocytes
rés sur cellules ; d’autre part, les valeurs ABC mesurées avec circulants [18].
le même anticorps monoclonal conjugué FITC, PE ou PE–
Cy5 étant différentes, les calibrations ne peuvent être consi-
4. Nanobilles et microbilles : applications au tri
dérées comme fiables. Par ailleurs, une technique de quanti-
cellulaire et moléculaire
fication par immunofluorescence indirecte [15] est à la base
de plusieurs générations de calibrants, progressivement amé- Depuis longtemps, les phénomènes magnétiques ont été
liorés dans leur utilisation pratique et leurs performances utilisés pour isoler les substances magnétiques. L’application
[16]. Ces derniers sont composés de billes chargées d’IgG de de ces techniques en biologie pour séparer des cellules ou des
souris qui miment les cellules marquées à différents niveaux molécules non magnétiques s’est développée ces dernières
par un anticorps monoclonal. Ces calibrants ont été étalonnés années grâce à l’apparition de nouvelles particules magnéti-
par comparaison à des techniques radio-immunologiques. ques. La séparation cellulaire par billes magnétiques a de
Après le Qifikit®, outil de calibration pour les grosses cellu- nombreux avantages par rapport aux autres techniques de
les dans des techniques avec lavages, des calibrants adaptés à séparation. En effet, cette technique permet d’isoler des cel-
l’exploration des plaquettes par leur taille (3 µm), leur lules provenant directement d’échantillons non traités
gamme de calibration (1000–100 000 ABC) et l’absence de comme le sang ou la moelle osseuse. Comparée aux autres
lavage, ont été proposés, soit sous forme de kits complets techniques de séparation cellulaire, cette technique est sim-
orientés vers des applications précises (gamme Platelet, Bio- ple et rapide. De plus, contrairement au tri par cytomètrie en
Cytex), soit sous forme de kits de calibration ouverts à tous flux, il n’y a pas d’interférence avec les mouvements d’ions
les anticorps monoclonaux de souris (Platelet Calibrator). Le et la sélection d’une population de cellules viables en grande
Cellquant Calibrator, optimisé pour l’analyse des leucocytes quantité est effectuée très rapidement.
en sang total, permet la calibration immunologique sur la Actuellement, 2 méthodes de séparation magnétique fon-
fluorescence verte du FITC avec contre-marquages dans les dées sur le phénotype cellulaire existent :
autres couleurs. Ces systèmes allient une série d’avantages : • la première consiste à séparer des cellules contenant
• sensibilité : le marquage indirect apporte une amplifica- assez de substances magnétiques pour être retenues par
tion permettant la mesure de 500 molécules d’anticorps l’aimant ; cela n’est possible que pour 2 types cellulai-
monoclonal par cellule ; res : les érythrocytes, dont l’hémoglobine contient une
• aspect générique : un calibrage unique sert à l’ensemble forte concentration d’une substance paramagnétique et
de tous les anticorps monoclonaux d’une même série, les bactéries magnétotactiques contenant de petites par-
aussi grand soit le panel d’anticorps monoclonaux ; ticules magnétiques [19] ;
• contrôles de bruit de fond : alors qu’en immunofluores- • la deuxième consiste à marquer avec une particule ma-
cence directe les contrôles négatifs sont quasiment irréa- gnétique un ligand, la plupart du temps un anticorps,
lisables du fait des F/P très disparates cette approche reconnaissant une structure cellulaire de surface.
d’immunofluorescence indirecte permet de mesurer le Le principe du tri par billes magnétiques repose sur un
marquage non spécifique avec un contrôle isotypique marquage de la sous-population à isoler (ou à éliminer) par
[17]. La correction ainsi permise est particulièrement un anticorps spécifique couplé à une bille magnétique. Après
significative pour les cellules à fort bruit de fond (mono- marquage avec cet anticorps spécifique, les cellules sont
cytes, macrophages, cellules myéloïdes, cellules dendri- introduites dans une colonne qui traverse le champ magnéti-
tiques ou endothéliales, etc.) et les antigènes faiblement que créé par un aimant. Les cellules, qui sont entourées de
représentés (< 3000 ABC pour des plaquettes, billes métalliques, sont retenues sur la colonne par cet
< 10 000 ABC pour des lymphocytes) ; aimant, alors que les cellules non marquées sont éluées et
• fiabilité : garantie par la reproductibilité lot à lot main- récupérées dans un premier tube à essai. Les cellules mar-
tenue sur de longues années [15] et, pour les approches quées par les billes sont ensuite récupérées par gravité après
avec contre-marquage, par la priorité donnée à l’anti- avoir retiré l’aimant dans le deuxième tube (Fig. 1). Il est
corps monoclonal de mesure (évite les inhibitions stéri- ainsi possible d’effectuer une sélection positive en marquant
ques apportées par les conjugués PE) et le choix du canal les cellules d’intérêt, celles-ci étant alors retenues dans la
FITC (le moins perturbé par les fuites optiques et les colonne. L’autre alternative consiste à effectuer une sélection
problèmes de compensation de fluorescence). négative lorsqu’il y a un risque de modification de la fonction
Ainsi, l’utilisation des microbilles comme outils de cali- cellulaire par l’anticorps ou qu’il n’existe pas de marqueur de
brage illustre la portée de la dimension « mesure » disponible ce type cellulaire. On utilise alors une technique de déplétion
dans l’immunocytométrie, et permet d’envisager largement en marquant toutes les cellules non désirées, celles-ci étant
(grâce aux valeurs absolues fournies) l’accès à la biologie alors retenues dans la colonne.
clinique. Au laboratoire, cette méthode de quantification an- Un exemple d’utilisation courante du tri cellulaire dans le
tigénique par cytométrie en flux a été appliquée avec succès domaine médical est l’utilisation pour les greffes de moelle
chez des patients diabétiques de type 2 pour évaluer les effets osseuse ou de précurseurs hématopoïétiques du sang péri-
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Ces 3 objectifs nécessitent d’utiliser un excès de micro-


billes et d’anticorps reconnaissant les cellules à éliminer puis
l’exposition à un champ magnétique intense pour s’assurer
qu’aucune cellule non désirée ou bille reste dans la suspen-
sion cellulaire.
Quant aux techniques de sélections positives elles ont
également 3 objectifs :
• récupérer toutes les cellules marquées ;
• éliminer toutes les cellules non désirées ;
• éliminer les microbilles des cellules sélectionnées.
L’élimination des billes peut être obtenue par méthode
physique ou enzymatique. Les billes colloïdales sont sponta-
nément biodégradables.
À ce jour, 2 méthodes de tri cellulaire monoparamètrique
existent présentant chacune des avantages et des inconvé-
nients (Schéma 2).
Fig. 1. Schéma du tri cellulaire phénotypique monoparamètrique
La première méthode de tri cellulaire par méthode immu-
(www.miltenyibiotec.com). nomagnétique a été décrite au début des années 1980 par
John Ugelstad et John Kemshead [21]. Elle utilise des parti-
phérique. Les techniques de sélections sont utilisées pour les cules de polystyrène poreux de 1 à 4 µm contenant de l’oxyde
autogreffes de sauvetage chez les patients atteints de cancer de fer. Le polymère de surface protège les cellules de la
et bénéficiant d’une chimiothérapie intensive. La sélection possible toxicité du fer. Ces particules sont des éléments
négative sert alors à éliminer les cellules tumorales du gref- superparamagnétiques, c’est-à-dire qu’ils ne présentent des
fon. Les techniques de sélection positive sont utilisées pour propriétés magnétiques que lorsqu’ils sont soumis à un
les allo- et les autogreffes et servent à la sélection des progé- champ magnétique.
niteurs hématopoïétiques exprimant la molécules de surface Pour permettre un tri cellulaire efficace, ces billes doivent
CD34 [20]. remplir des critères importants [22] : rester stables et ne pas
Les techniques de sélections négatives ont 3 objectifs : s’agréger dans le milieu de sélection ; rester magnétiques
• éliminer toutes les cellules cibles non désirées de la après avoir été soumis au champ magnétique ; ne pas se lier
suspension cellulaire de départ ; de manière aspécifique aux cellules ; permettre une rapide et
• récupérer toutes les cellules non marquées dans un état quasi-totale séparation des cellules ayant fixé les billes ; être
viable ; d’une taille qui limite au maximum la phagocytose. Ces
• éliminer toutes les microbilles de la suspension cellu- billes magnétisables sont bloquées par le champ magnétique
laire. et se dispersent librement sans agrégation quand le champ

Schéma 2 : avantages et inconvénients des microbilles et des nanobilles magnétiques utilisées pour le tri cellulaire.
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magnétique est retiré. Cette interaction entre la bille et la cellulaire désirée est récupérée par une deuxième sélection
cellule peut alors être responsable d’une dépression de la positive pour obtenir un pool cellulaire très pur.
membrane plasmique et ainsi de la formation de pseudopodes. Le tri magnétique a aussi abouti à la purification de cellu-
Le second procédé de tri cellulaire par microbilles magné- les transfectées et à l’isolement de cellules produisant des
tiques a été développé à l’université de Cologne par Miltenyi cytokines (tri cellulaire fonctionnel). Pour sélectionner les
[23] et est devenu la technique la plus utilisée. Cette techni- cellules transfectées par tri magnétique, on utilise un plas-
que est fondée sur l’utilisation de billes colloïdales consti- mide vecteur contenant une séquence codant pour une pro-
tuées de petites particules paramagnétiques (100 nm) et d’un téine membranaire (par exemple une molécule CD4 tron-
puissant champ magnétique. Cette technique permet l’isola- quée). Il est alors nécessaire qu’il y ait entre le gène d’intérêt
tion de 108 cellules en 15 min. L’enrichissement est de plus et le marqueur de sélection une séquence Ires (internal ribo-
de 100 fois et on obtient une déplétion d’un facteur 1000. somal entry site) permettant alors l’expression des 2 gènes
[25]. Dans le cadre du tri fonctionnel, des procédés permet-
Ces billes sont 1 million de fois plus petites que les tant de séparer les cellules en fonction de leur sécrétion de
cellules eucaryotes et sont à peine visibles en microscopie cytokines ont été développés. Ceux-ci permettent de récupé-
électronique. Leur faible taille limite le stress cellulaire. Ces rer des fractions enrichies en cellules sécrétant un type de
billes restent en suspension dans le milieu de culture et leur cytokine. Le tri par billes magnétiques présente alors un
composition (oxyde de fer et polysaccharide) les rend rapi- avantage essentiel par rapport au cytomètre en flux ; en effet
dement biodégradables. La plupart du temps, les billes ne cette technique permet de disposer de cellules viables utili-
modifient pas la fonction ni la viabilité cellulaire, il n’y a sables pour des tests fonctionnels.
donc pas besoin de les détacher des cellules récupérées par Enfin, les billes magnétiques offrent aussi la possibilité de
sélection positive. Ce système permet d’obtenir une pureté purifier des macromolécules. Ainsi, il a été développé des
cellulaire de plus de 95 % et de récupérer plus de 90 % des techniques permettant de sélectionner par tri magnétique des
cellules exprimant l’antigène. protéines notamment pour des immunoprécipitations ou des
Les 2 types de techniques utilisant soit des billes de grande co-immunoprécipitations [26]. Pour cela, des microbilles
taille (microbilles), soit des billes de petite taille (nanobilles), magnétiques conjuguées à une protéine A de 42kDa (protéine
ont été utilisés avec succès, mais les nanobilles semblent être de la membrane des staphylocoques) ou une protéine G de
d’un intérêt supérieur pour la sélection positive car elles ne 33kDa (protéine de la membrane des streptocoques) sont
déforment pas la surface des cellules et il n’est pas nécessaire utilisées. Ces protéines ont la propriété de se lier au fragment
de les enlever de la surface des cellules triées pour pouvoir Fc des IgG. Pour purifier une protéine dans le but d’effectuer
les utiliser. Les microbilles nécessitent d’être agitées en per- une immunoprécipitation, les cellules sont lysées puis les
manence lors de l’incubation avec les cellules pour éviter protéines cellulaires sont incubées avec un anticorps spécifi-
leur sédimentation ; au contraire les nanobilles diffusent en que de la protéine recherchée et avec les billes. La solution
suivant les mouvements browniens des fluides et se distri- est ensuite passée sur une colonne magnétique. La protéine
buent dans la suspension cellulaire sans agitation. Les micro- d’intérêt est ensuite éluée de la colonne. Par ailleurs, des
billes ont l’avantage de ne pas nécessiter un champ magnéti- méthodologies sont aussi disponibles pour la purification
que intense et donc le matériel de séparation reste d’un faible d’ARNm cellulaires ou tissulaires [27]. Le principe consiste
coût contrairement au matériel de séparation pour les nano- à lyser les cellules. Ensuite l’ARNm est hybridé avec des
billes. Le tri par billes magnétiques permet de purifier une billes magnétiques porteuses d’une sonde constituée d’un
sous-population cellulaire avec une bonne efficacité, et d’ob- oligo-dT qui a la propriété de s’hybrider à la queue polyA des
tenir plusieurs centaines de millions de cellules en une di- ARNm. La solution est ensuite passée sur une colonne ma-
zaine de minutes, ce qui est donc beaucoup plus rapide qu’un gnétique et seuls les ARNm hybridés avec les billes magné-
tri par cytomètrie en flux. En revanche, un unique critère de tiques restent fixés sur la colonne.
tri peut être pris en compte avec cette technique standard et En raison des nombreuses méthodes de purification asso-
seuls les marquages de surface sont utilisables. ciées aux nanobilles et aux microbilles, ces dernières sont
Toutefois, une techniques de séparation multiparamètri- devenues des outils importants et souvent incontournables en
que a été développée depuis peu [24]. Cette dernière permet biologie cellulaire et moléculaire.
de sélectionner positivement des cellules en fonction de
2 critères phénotypiques. Cette technique est utile lorsqu’une 5. Microbilles, cytométrie en flux et analyses
partie des cellules que l’on veut éliminer expriment l’anti- multiplexées
gène utilisé pour la sélection positive. Cette technique est
aussi utile lorsque l’on cherche à sélectionner une population L’identification des macromolécules d’intérêt biologique
de cellules très rares. Cette technique de double sélection (protéines, lipides, glucides et acides nucléiques) fondée sur
positive s’effectue en 2 étapes. Tout d’abord les cellules leurs propriétés physicochimiques fait appel à des techniques
subissent une première sélection positive permettant d’élimi- d’électrophorèse mono- ou bidimensionnelle, de chromato-
ner les cellules non désirées. Les billes magnétiques sont graphie et de spectrométrie qui permettent une détection et
ensuite détachées de la fraction positive. Et enfin la fraction une caractérisation simultanée de plusieurs constituants mais
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Fig. 2. Analyse multiplexée d’interleukines par cytométrie en flux. Exemple du système CBA (Cytometric Bead Array). Les microbilles homogènes en taille
(Forward scatter : FSC) et en diffraction à 90° (Side scatter : SSC) se distinguent en fonction de leurs fluorescences rouges (FL3). Dans le contrôle négatif, les
6 populations de microbilles identifiées selon FL3 (au-delà de 670 nm), ne génèrent aucune fluorescence en FL2 (575 ± 10 nm). Dans l’essai, en fonction de la
quantité d’interleukines présentes, la fluorescence des microbilles en FL2 est plus ou moins importante.

qui en raison de leurs degrés de sophistication et des coûts fluorescence rouges et qui portent chacune des anticorps de
élevés de l’équipement requis ne sont accessibles que dans capture dirigés contre des interleukines différentes. Après
des laboratoires extrêmement spécialisés. Grâce au dévelop- incubation avec l’échantillon, les interleukines présentes qui
pement de technologies utilisant des anticorps monoclonaux se sont fixées à l’anticorps de capture sont détectées avec des
et des oligonucléotides, certaines de ces macromolécules anticorps de révélation couplés à de la phycoérythrine
(protéines, acides nucléiques et éventuellement lipides) de- (Fig. 2). Grâce à des standards, les interleukines mises en
viennent facilement identifiables et quantifiables dans des évidence peuvent être quantifiées.
liquides (biologiques ou autres) mais aussi dans des extraits Cette possibilité de détecter simultanément plusieurs mo-
cellulaires ou tissulaires. Ainsi, pour les analyses de protéi- lécules a conduit à la mise au point de cytomètres en flux et
nes (ou de lipides lorsque des anticorps sont disponibles), les de microbilles spécifiquement dédiés aux analyses multi-
techniques Elisa sont largement utilisées. Pour la détection plexées (www.luminexcorp.com ; www.lincoresearch.com ;
d’acides nucléiques (présents même en faible quantité), www.biosource.com ; www.bendermedsystems.com) qui
l’amplification génique est devenue une méthode facile à présentent un intérêt majeur dans de nombreux domaines de
mettre en œuvre. Toutefois, en Elisa, les capacités analyti- la biologie, en particulier en biologie de la transplantation
ques sont limitées à une protéine (ou un lipide) par échan- dans le cadre de typage HLA et en endocrinologie. Actuelle-
tillon, et avec les techniques d’amplification génique multi- ment, le système Luminex fait office de référence dans le
plexées disponibles la détection simultanée de plusieurs domaine. Ce système est équipé de 2 lasers et permet d’iden-
nucléotides par échantillon demeure difficile. En raison de tifier simultanément 100 billes ce qui rend une identification
ces limites, des méthodes multiplexées prometteuses utili- et une quantification simultanée de 100 macromolécules.
sant la cytométrie en flux et des microbilles fluorescentes sur Parmi les 2 lasers, l’un émet à 532 nm et l’autre à 633 nm. Le
lesquelles sont fixées de façon covalente des protéines (anti- premier laser est destiné à exciter des fluorochromes émet-
corps, antigènes, substrats) ou des oligonucléotides se déve- tant vers 575 nm (comme la phycoérythrine : PE), le second à
loppent actuellement [4–7,28]. identifier les microbilles distinguées selon leurs fluorescen-
En cytométrie en flux, une application d’analyse multi- ces rouges à 675 nm et au-delà de 712 nm. Ces microbilles
plexée assez aisée à mettre en œuvre concerne le dosage sont couplées soit à des antigènes, des anticorps ou des
d’interleukines développé par la société BD Biosciences oligonucléotides ce qui permet la quantification respective
Pharmingen (www.bdbiosciences.com). Avec ce système d’anticorps, d’antigènes ou de nucléotides (Fig. 3). Les nu-
(Cytometric Bead Array : CBA), qui est utilisable sur des cléotides sont alors analysés en faisant ou non appel à une
cytomètres équipés d’une source d’excitation lumineuse amplification génique [5,29,30].
émettant à 488 nm, 6 interleukines sont simultanément iden- Par ailleurs, l’évolution rapide des techniques d’analyses
tifiées dans un faible volume d’échantillon (5–50 µl), en multiplexées dans le domaine de la biologie moléculaire a
utilisant 6 types de microbilles de tailles homogènes qui sont abouti à des méthodologies originales appliquées aux études de
distinguées en fonction de leurs différences d’intensités de polymorphismes (OLA : Oligonucleotide Ligation Assay ;
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Fig. 3. Illustration du principe Luminex permettant l’analyse simultanée de 100 macromolécules. Le système d’analyse Luminex utilise 2 sources d’excitation
laser (532 nm, 633 nm) et fait appel à des billes à la fois colorées par 2 fluorochromes rouges et couplées soit à des antigènes, des anticorps ou des
oligonucléotides ce qui conduit à détecter respectivement des anticorps, des antigènes ou des nucléotides (résultant ou non d’amplification génique). PE,
phycoérythrine ; SA, streptavidine.

SBCE : Single Base Chain Extension) (Figs. 4 et 5) [31,32] et 6. Pinces optiques, microbilles et applications à
à la détection d’agents infectieux [33–35]. Actuellement, les la manipulation de cellules et de macromolécules
divers avantages des méthodes multiplexées (faible volume biologiques
d’échantillon, facilité et rapidité d’exécution, fiabilité) condui-
sent aux développement de nombreuses applications. En biolo- Les pinces optiques constituent un outil bien adapté pour
gie clinique, les plus récentes concernent le dosage simultané la micromanipulation d’objets biologiques à l’échelle cellu-
d’ions sodium et potassium par l’intermédiaire de microbilles en laire ou moléculaire [37,38]. Le principe consiste à utiliser
polychlorure de vinyl couplées à des ionophores sélectifs [36]. les forts gradients de champ électrique au voisinage du point

Fig. 4. Principe d’analyse de polymorphisme ponctuel par la méthode OLA (Oligonucleotide Ligation Assay) et l’utilisation de microbilles (Kellar KL et
Iannone MA Exp Hematol 2002, 30, 1227–1237). Dans cette méthode, le dernier nucléotide de la sonde de capture est aligné avec la base polymorphe. La sonde
« reporter » n’est liée par la ligase que s’il y a complémentarité totale entre la sonde de capture et la séquence d’ADN amplifiée contenant le polymorphisme
ponctuel. Par ailleurs, chaque microbille est associée à une séquence cZip spécifique et à une fluorescence unique ce qui confère d’une part une spécificité à la
réaction d’hybridation et d’autre part une spécificité à la détection. La séquence luciférase est utilisée afin de s’assurer au préalable que toutes les billes portent
la même quantité de séquences cZip.
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Fig. 5. Principe d’analyse de polymorphisme ponctuel par la méthode SBCE (Single Base Chain Extension Assay) et l’utilisation de microbilles (Kellar KL et
Iannone MA Exp Hematol 2002, 30, 1227–1237). Dans cette méthode, le dernier nucléotide de la sonde de capture est positionné juste avant le nucléotide du
polymorphisme ponctuel présent sur l’ADN amplifié. Dans ces conditions, le didésoxynucléotide fluorescent n’est lié par la ligase à la sonde de capture que s’il
est complémentaire du nucléotide de la séquence d’ADN amplifiée correspondant au polymorphisme ponctuel. Chaque microbille est associée à une séquence
cZip spécifique et à une fluorescence unique ce qui confère d’une part une spécificité à la réaction d’hybridation et d’autre part une spécificité à la détection. La
séquence luciférase est utilisée afin de s’assurer au préalable que toutes les billes portent la même quantité de séquences cZip.

de convergence d’un faisceau laser pour piéger un petit objet au développement d’une nouvelle génération de cytomètres.
diélectrique, en général une bille micrométrique en silice ou Ces derniers à l’interface de plusieurs disciplines font appel
en latex. Pour une bille de taille et de nature donnée, il est aux progrès les plus récents de la physique des lasers, de la
possible de réaliser un étalonnage des forces appliquées. Une chimie des fluorochromes, de l’immunologie, de la biologie
ou plusieurs billes, fixées à la membrane cellulaire ou aux moléculaire et de l’informatique. Ces appareils conçus pour
extrémités d’une molécule biologique, servent de « poi- fonctionner en utilisant des microbilles vont amener à conce-
gnées » pour appliquer à l’objet étudié des forces calibrées et voir des analyses biologiques multiplexées qui aboutiront à
donc mesurer sa réponse mécanique à une contrainte contrô- des innovations importantes dans divers domaines de la bio-
lée. Les forces exercées sont de l’ordre de la centaine de logie médicale (transplantations, endocrinologie, médecine
piconewtons pour une puissance laser de quelques centaines d’urgence, médecine infantile, microbiologie, virologie, pa-
de mégawatts. Ceci correspond aux échelles des forces d’ori- rasitologie), de l’agro-alimentaire (contrôle qualité) et de
gine physiologique à l’échelle cellulaire ou subcellulaire. l’environnement (contrôle des eaux et de l’air associés aux
Parmi les applications possibles à la biologie, les pinces risques chimiques et biologiques).
optiques sont utilisées pour réaliser des expériences quanti-
tatives sur des molécules uniques : étude de l’élasticité des
polymères biologiques ou mesure de la force exercée par un Références
moteur moléculaire se déplaçant le long d’un filament. De
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même, à l’échelle cellulaire, les pinces optiques permettent Ninth Edition, 2002.
de sonder les propriétés de la membrane et du cytosquelette [2] Poncelet P, George F, Papa S, Lanza F. Quantitation of hemopoietic
sous-jacent, qui constitue l’architecture dynamique de la cell antigens in flow cytometry. Eur J Histochem 1996;40(suppl.1):
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réponse visco-élastique du cytosquelette à une contrainte [3] Haukanes BI, Kvam C. Application of magnetic beads in bioassays.
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ont évolué de manière parallèle et complémentaire. Ces tech- says by flow cytometry for diagnosis and surveillance of infectious
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niques offrent aux biologistes de nombreux outils pour ré-
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