Volume 4, numéro 3
Automne 2006
L'inutile et le superflu
sont plus
indispensables à
l'homme que le
nécessaire. Le chant
du merle est inutile,
la rose est superflue.
Le travail est
nécessaire...
dans
Si j'étais Dieu...
de René Barjavel
DANS CE BULLETIN:
La douleur: une question de
perception, même pour ceux
qui évaluent celle des autres
Le coin du livre
Quand le corps dit NON –
Le stress qui démolit
École de la FM
La gestion des limites
Chronique des régions
Méditation et mouvement
Activités à venir
Dans ce bulletin, le mot
fibromyalgie est remplacé
par FM afin d’économiser
de l’espace.
Le bulletin de liaison et d’information de
l’Association de la fibromyalgie de l’Estrie
L’information contenue dans ce journal ne remplace en rien l’avis d’un spécialiste reconnu.
Mot de la présidente
Bonjour,
Déjà l’automne est à nos portes et la
rentrée scolaire est faite. Je profite de
l’occasion qui m’est donnée de vous souhaiter
à tous et à toutes un bon retour à la vie
quotidienne et j’espère que vous avez su
profiter de votre été.
Comme par les années passées, nous
aurons à chaque mois nos déjeuners. Il y aura
LE BÉNÉVOLE : FORCE VIVE DES ORGANISATIONS COMMUNAUTAIRES
L’association de la FM de l’Estrie poursuit
actuellement un projet qui lui tient à cœur et qui
vous concerne tous : l’implantation d’un pro- pro-
gramme de gestion des bénévoles. La mise sur
pied d’un tel programme vise l’engagement du
plus grand nombre de personnes possible et
veut surtout apporter à l’association une vigueur
2,10 nouvelle.
L’association compte parmi ses membres un
bassin d’au-delà de 50 personnes qui se sont
3, 9,
dites intéressées à faire du bénévolat.
10
Plusieurs activités auxquelles l’association
5-7 est appelée à participer nécessitent actuelle-
ment la contribution de bénévoles qui viennent
8 aider au bon déroulement de celles-ci. Les be-
soins actuels de l’association sont :
11
11
Envois postaux
12

Tenue de kiosques d’information

Levées de fonds

Montage de pochettes

Décoration/emballage de cadeaux

Accueil à certains événements ex. : Jour-
née internationale de la FM

Etc.
De plus, le développement des régions, soit
aussi les conférences mensuelles à la
bibliothèque Eva-Senécal, la piscine avec
Nadia Savard, des rencontres du groupe de
soutien et des rencontres amicales si vous le
désirez.
Donc au plaisir de se voir et revoir.
Armande Faucher
Lac-Mégantic, Coaticook et Magog a amené
une plus grande expansion de notre associa-
tion. Ce rayonnement nous amène à créer des
unités de base dans ces régions qui devront
se développer et s’autogérer progressivement
en lien avec l’association mère de l’Estrie. Il
faudra des mentors et des personnes qui au-
ront la responsabilité de former, d’accompa-
gner et de superviser la création et le dévelop-
pement de ces différentes unités en région.
C’EST QUOI UN BÉNÉVOLE?
Les bénévoles sont la ressource la plus
importante qu’aient les organisations commu-
nautaires. L’aptitude des gens à travailler en-
semble avec cœur à l’enrichissement de leur
collectivité et à leur épanouissement personnel
est quelque chose de précieux. Le portrait du
bénévole a évolué au fil des années. De nos
jours, les bénévoles sont des personnes de
toutes conditions sociales. Idéalement, le bé-
névole a le sentiment que le temps et l’énergie
qu’il consacre à l’organisation profitent à cette
dernière tout en lui permettant de vivre une
expérience enrichissante sur le plan person-
nel. L’activité ne fait alors que des gagnants.
(Suite page 4)
PAGE 2 L’INFO-FIBRO ESTRIEN
LA DOULEUR : UNE QUESTION DE PERCEPTION MÊME POUR CEUX
QUI ÉVALUENT CELLE DES AUTRES
L’une des choses les plus frustrantes
avec la FM est certainement de réussir à
faire comprendre aux autres à quel point
nous avons mal. Comme on le sait, per-
sonne ne le voit sur notre visage; il arrive
même qu’on nous dise à quel point nous
avons l’air en forme!
Plusieurs chercheurs dans le domaine
de la douleur se sont penchés sur l’éva-
luation qu’en font ceux qui sont placés
devant des personnes qui souffrent. Il est
clair que plus un professionnel de la san-
té évaluera de façon juste le niveau de
douleur d’un patient, mieux sera ciblé le
traitement qu’il lui prescrira, avec, de sur-
croît, une plus grande dose de compré-
hension et même d’empathie. Toutefois,
cette évaluation est sujette à plusieurs
facteurs.
FACTEUR 1 : L’INTENSITÉ
Dans une première étude, le
Dr Kenneth Pkrachin et son équipe ont
tenté d’évaluer la capacité de percevoir
de façon juste la douleur d’autrui. Ils ont
donc fait visionner aux sujets des bandes
vidéos de personnes souffrantes affichant
différentes expressions faciales afin qu’ils
estiment leur niveau de douleur. La majo-
rité d’entre eux l’ont sous-évaluée. Se
demandant si la fréquence d’exposition à
des personnes souffrantes n’affectait pas
cette perception, les chercheurs ont me-
né une autre expérience avec deux grou-
pes de sujets : des gens n’ayant pas été
exposés régulièrement à la douleur des
autres et des professionnels qui traitaient
régulièrement des personnes souffrantes.
Résultats : les professionnels ont fré-
quemment sous-estimé la douleur res-
sentie par autrui et de façon marquée par
rapport au premier groupe. On peut en
déduire que, lorsqu’une personne est ex-
posée à la souffrance d’autrui régulière-
ment, au bout d’un certain temps, elle
s’insensibilise à cette souffrance et a ten-
dance à la sous-estimer.
Pour raffiner leurs données, les cher-
cheurs ont ensuite constitué quatre grou-
pes auxquels ils ont montré des images
de personnes avec des expressions fa-
ciales dénotant des niveaux de douleur
différents; ils ont varié la période d’expo-
sition de même que le nombre d’images
auxquelles les sujets étaient exposés. Il
en ressort que plus une personne était
exposée à des images de douleur in-
tense, moins elle était en mesure d’éva-
luer de façon juste toute expression de
douleur, qu’elle soit intense ou légère. À
la lumière de tout ceci, il est peut-être
plus facile de comprendre que nos méde-
cins et les personnes de notre entourage
aient tendance à sous-estimer la douleur
que nous ressentons.
FACTEUR 2 : LE GENRE
Je ne vous apprendrai rien en disant
que la douleur des femmes est souvent
moins prise au sérieux que celle des
hommes. En s’inspirant de cette réalité, le
Dr Michael Robinson et son équipe ont
décidé de mener une étude visant à véri-
fier s’il existait des facteurs d’influence de
la perception de la douleur des autres
reliés au sexe des personnes souffrantes
et des personnes qui jugeaient de cette
douleur. Voici les résultats qu’ils ont dé-
gagés : les femmes estimaient toujours
comme plus grande la douleur que sem-
blaient démontrer les personnes souffran-
tes auxquelles elles étaient exposées, ce
qui, en définitive, en faisait de meilleures
juges de la réelle douleur ressentie par
ces personnes. Tous les sujets, hommes
ou femmes, évaluaient la douleur et l’an-
xiété chez les femmes souffrantes
comme étant supérieure à celle des hom-
mes. De plus, les hommes voyant des
hommes souffrant et l’exprimant perce-
vaient ces derniers comme plus féminins.
On peut donc se rappeler que les person-
nes qui nous évaluent sont influencées
par leur genre et le nôtre. Ceci explique
en partie les résultats sans pour autant
assurer que les femmes seront mieux
traitées par leur médecin. Mais si votre
médecin est une femme, il y a plus de
chances qu’elle réalise comment vous
souffrez.
FACTEUR 3 : L’EXPÉRIENCE
Certains scientifiques se sont interro-
gés sur la pertinence d’une formation
pour apprendre à évaluer plus justement
la douleur ressentie par autrui. Leur re-
cherche a conclu que cette formation
n’est d’aucune utilité. Par contre, une au-
tre étude a démontré que l’expérience de
la douleur augmente la justesse de l’éva-
luation qu’on en fait. Un groupe de sujets
a été exposé à des images de personnes
subissant une stimulation douloureuse.
Toutefois, la moitié de ces sujets ont subi
la même stimulation douloureuse que les
personnes sur les images avant de les
voir, alors que l’autre moitié n’a que vu
les images. Les personnes ayant subi la
stimulation ont toujours estimé la douleur
de celles qu’elles voyaient sur les images
comme plus élevée que ne l’ont fait les
personnes de l’autre partie du groupe.
Conséquemment, elles donnaient une
évaluation plus juste de cette douleur.
Bien sûr, on ne peut pas soumettre
les autres à notre douleur. Mais, comme
nous nous le sommes tous dit un jour ou
l’autre, c’est sûr que s’ils la subissaient,
ils comprendraient!
Avec toutes ces données en main,
vous pourriez vous décourager car votre
douleur, il va de soi, sera souvent sous-
estimée par ceux qui vous entourent.
Toutefois, lorsque c’est le cas, rappelez-
vous que ceci est typique donc, ne le pre-
nez pas personnellement! Par ailleurs,
ces données vous permettent aussi d’an-
ticiper la réaction des autres et de ne pas
être déçu. Elles vous confirment qu’il est
préférable d’attirer l’attention sur votre
douleur lorsque vous en avez vraiment
besoin puisqu’une exposition constante
désensibilise autrui. De plus, ne vous
contentez pas de grimacer : soyez clair et
explicite quant à votre crise de douleur et
quant à ce que vous ressentez – et de-
(Suite page 10)
L’INFO-FIBRO ESTRIEN
Le coin du livre: Quand le corps dit NON – Le stress qui démolit
du Dr Gabor Maté au Éditions de
l’homme (2003)
« Non seulement la maladie a une histoire,
mais elle raconte aussi une histoire. Elle
est la culmination de l’histoire d’une vie
de lutte pour le soi .»
Voilà un livre qui m’a simplement en-
chantée. Je l’ai demandé en cadeau à
mon anniversaire cette année et je suis
très contente de l’avoir fait. C’est pour-
quoi je vous en parlerai plus longuement.
Pour ceux que cela intéressera, j’imagine
qu’il est disponible à la bibliothèque; si-
non, son coût n’est pas très élevé (27 $).
Tout ce qui est avancé dans cet ou-
vrage repose sur le principe de l’unité du
corps et de l’esprit malgré la division ac-
tuelle qui prévaut dans le monde médical.
La maladie n’est pas présentée comme
indépendante et d’origine purement exté-
rieure; c’est une manifestation intelligente
de notre organisme.
Le livre débute avec des présen-
tations de cas, c’est-à-dire des personnes
que le Dr Maté (l’auteur), médecin de fa-
mille à Vancouver, a accompagnées lors
de leurs maladies diverses. Il parle aussi
de personnages connus qui ont fait face à
de difficiles pathologies. La façon dont il
en parle nous amène à réfléchir sur le
sens de la maladie. En effet, le stress
dont il traite dans son livre est surtout
émo-tionnel : c’est le stress que nous vi-
vons intérieurement, celui issu de nos
pensées, de nos croyances et de nos fa-
çons d’appréhender le monde – souvent
toutes inconscientes mais bien ancrées
en nous. Par exemple, il écrit : « La
confusion des limites psychologiques
pendant l’enfance est une importante
source de stress psychologique futur pour
l’adulte. Cette confusion a des effets né-
gatifs persistants sur les systèmes hor-
monal et immunitaire de l’organisme, car
les personnes dont les limites sont floues
1
Selye, Hans. Le stress de la vie, Paris, Gallimard/Lacombe, 1975.
vivent un stress continuel ».
Cela ne veut pas dire qu’il affirme que
le stress émotionnel serait la cause d’une
maladie; mais il joue un grand rôle dans
son apparition et ensuite, dans son dérou-
lement. De plus, un stress chronique aura
des effets insidieux et plus dommageables
sur le plan biologique qu’un stress ponc-
tuel. Il explique ce qu’est le stress en se
référant aux observations de Hans Selye1
qui a choisi ce mot pour désigner le méca-
nisme physiologique activé lorsque l’orga-
nisme perçoit une menace. En génie, le
mot stress fait référence aux effets d’une
force qui agit contre une résistance – par
exemple, les changements provoqués sur
un élastique parce qu’il est étiré. Cette
analogie est simple mais très parlante :
quand l’élastique se rompt, c’est que la
force exercée était trop grande par rapport
à ses capacités d’étirement. Ainsi peut-il en
être de même pour tout organisme qui su-
bit des demandes excessives. En matière
humaine : « La réaction au stress peut être
déclenchée par une lésion physique,
qu’elle soit causée par une infection ou une
blessure. Elle peut aussi être provoquée
par un traumatisme émotionnel ou par la
simple menace d’un tel traumatisme, et
cela même lorsque celle-ci est purement
imaginaire. Des réactions physiologiques
de stress peuvent se produire lorsque la
menace demeure étrangère à la cons-
cience du sujet et même lorsque celui-ci
croit être stressé de manière "positive" ».
Dans notre vie moderne, le stress n’est
pas de même nature que celui que subis-
saient les premiers humains. Hans Selye
écrivait d’ailleurs : « On peut dire sans hé-
sitation que les plus importants facteurs de
stress pour l’homme sont d’ordre émotion-
nel ». De ce type de stress, les recherches
ont identifié trois éléments qui causent du
stress pour tout être humain : l’incertitude,
le manque d’information et la perte de
contrôle. Avec ceci en lumière, il est clair
qu’une maladie chronique comme la FM
PAGE 3
apporte sa dose de stress par le seul fait
qu’elle est présente, quels que soient les
stress présents à son origine. Nous
avons donc en quelque sorte une double
portion de stress, si je puis m’exprimer
ainsi, puisque nous subissons aussi cer-
tains stress de la vie quotidienne en plus de
celui provoqué par la présence de la FM.
L’auteur entre ensuite dans diverses
explications sur la nature du stress émo-
tionnel chronique et sur les différents vi-
sages qu’il présente. Tout comme les ani-
maux de laboratoire qui développaient
divers problèmes de santé lorsqu’ils ne
pouvaient s’évader d’un stress qu’on leur
imposait, les gens se retrouvent souvent
prisonniers de styles de vie et de patterns
émotionnels qui leur nuisent physiolo-
giquement. Le Dr Maté explique bien ceci
avec plusieurs exemples qui appellent à
la réflexion sur notre passé et sur l’envi-
ronnement dans lequel nous avons gran-
di. Il nous rappelle comment notre orga-
nisme et ses réactions évoluent dans un
contexte biopsychosocial c’est-à-dire
comment il est influencé par le monde
physique et l’environnement culturel, so-
cial et familial dans lesquels il vit, ainsi
que par sa psychologie personnelle.
Par la suite, il nous explique ce qui se
passe réellement dans notre corps en
introduisant, entre autres, la notion d’un
système PNI (psychoneuroimmuno-
endrocrinologique), lequel englobe des
organes et des glandes qui régularisent
notre comportement et notre équilibre
physiologique. La chose peut sembler
complexe, mais elle met en relief l’inter-
dépendance des activités biologique et
psychologique. Plusieurs recherches ont
permis d’observer la véracité d’une telle
interdépendance. Il nous parle aussi de
l’axe HHS – hypotalamo-hypophyso-
surrénalien – qui est le premier à être
activé lorsqu’un stimulus psychologique
ou physique est perçu comme une me-
(Suite page 9)
PAGE 4 L’INFO-FIBRO ESTRIEN
LE BÉNÉVOLE : FORCE VIVE DES ORGANISATIONS COMMUNAUTAIRES (suite)
(Suite de la page 1)
ÉTAPES PRÉALABLES À L’IMPLAN-
L’IMPLAN-
TATION D’UN PROGRAMME DE
GESTION DES BÉNÉVOLES
1. Préparer le terrain : Il s’agit d’abord de
faire la cueillette de données auprès des
membres ayant déjà signifié leur désir de
faire du bénévolat au sein de l’association
pour connaître leurs intérêts, leurs goûts,
leur motivation, leur disponibilité et leur
désir de s’engager plus à fond comme
bénévoles.
Moyen : Vous avez reçu au cours de l’été
un appel de notre secrétaire ou un cour-
rier et vous avez répondu à un question-
naire qui nous a permis de vous connaî-
tre davantage et de vous exprimer sur
différentes facettes de votre personne.
Cette cueillette va nous permettre de faire
le profil de l’ensemble des compétences
et intérêts des bénévoles de l’AFE.
2. Faire connaître nos besoins en ma- ma-
tière de programme de bénévolat : Le
conseil d’administration, conscient des
besoins de plus en plus grands de l’AFE
et sensibilisé à la ressource que repré-
sente l’ensemble de ses bénévoles, de-
vra cerner les sphères nécessitant la pré-
sence et l’action de bénévoles compé-
tents : définir les champs d’action dans
lesquels des bénévoles pourraient agir et
accomplir des tâches qui permettraient à
l’AFE de devenir plus efficace et d’avoir
un plus grand rayonnement, identifier dif-
férentes activités suggérées par des
membres qui pourraient être mises sur
pied et organisées pour le mieux-être des
membres, etc.
Moyen : Après l’analyse détaillée des
données recueillies, s’approprier et dis-
cuter au sein du conseil de cette nou-
velle réalité. Introduire une nouvelle fa-
çon de gérer les ressources humaines
dont une nouvelle répartition des tâches
afin que cette nouvelle force vive soit
utilisée à bon escient. La publication d’un
article dans L’INFO–FIBRO pourrait per-
mettre au conseil de faire connaître les
besoins de l’associaiton et de lancer une
campagne de recrutement.
3. Recruter et développer différents co- co-
mités de travail : À la suite de cette pé-
riode de recrutement auprès de nos
membres et des gens ouverts et empathi-
ques à notre cause, mettre à jour la liste
des bénévoles. Mettre en place différents
comités qui regroupent les intérêts et
compétences des personnes ayant mani-
festé leur désir de s’engager comme bé-
névoles. Selon les caractéristiques des
personnes engagées, créer et/ou déve-
lopper de nouvelles activités, s’il y a lieu,
pour répondre aux différents besoins de
l’association.
Moyen : L’AFE verra à nommer une per-
sonne ressource responsable qui s’occu-
pera de l’implantation du programme de
gestion de ses bénévoles. Elle verra à
créer les différents comités et à les faire
se rencontrer pour que se développe une
dynamique de groupe et que s’élabore
une première équipe de travail. Cette per-
sonne ressource fera le pont entre les
comités et le conseil.
4. Orienter et former les bénévoles : Les
comités étant constitués, il sera primor-
dial qu’ils soient tous réunis afin de créer
un esprit de collaboration et de fraternité.
Pour être un bon bénévole, il faut bien
connaître son association et les membres
qui la composent. L’AFE présentera son
histoire, son fonctionnement, ses diffé-
rents services, ses projets, son rayonne-
ment, etc. Ce sera alors le moment où
vous pourrez présenter votre comité et
communiquer à l’ensemble des membres
vos motivations et vos besoins de forma-
tion et/ou d’accompagnement face à l’en-
gagement que vous venez de prendre. Il
est important que les bénévoles soient
motivés et qu’ils voient et apprécient ce
que l’activité leur apporte.
Moyen : Réunion spéciale de tous les
bénévoles qui ont choisi de s’engager :
échange et partage entre bénévoles pour
que se développent de nouveaux liens
interpersonnels et se créent une force
d’action et un sentiment d’accomplisse-
ment. Cueillette par les membres du
conseil des besoins de formation ou au-
tres en vue d’un plan d’action adapté aux
besoins des bénévoles.
5. Superviser et assurer un mentorat de
qualité : À partir du moment où l’ensem-
ble des bénévoles sont en action et font
un travail qui les intéressent et qu’ils for-
ment des équipes fonctionnelles, il faut
qu’en tout temps une supervision soit dis-
ponible pour répondre aux demandes
ponctuelles d’aide autant sur les plans
personnel que technique.
Moyen : La supervision pourra être assu-
rée par la personne ressource responsa-
ble de la gestion des bénévoles. Il s’agit
ici de créer entre la personne supervi-
seure et les bénévoles un sentiment de
complicité. Pour un mentorat de qualité,
il faudra rechercher à l’intérieur des mem-
bres de notre association celles et ceux
qui voudraient jouer ce rôle clé auprès
des différents comités. Une personne
d’expérience et avisée apporte toujours
une sécurité et un support fort apprécia-
bles.
6. Évaluer le travail des bénévoles et
reconnaître leur apport : Le bénévole a
des droits dont celui de se voir confier
une tâche compatible avec ses préféren-
ces personnelles, son tempérament, sa
(Suite page 8)
L’INFO-FIBRO ESTRIEN
Chronique de l’École interactionnelle de la fibromyalgie (CHUS)
La « Gestion des limites »
Par Patricia Bourgault, inf. Ph.D. et Juliana Barcellos de Souza, pht, Ph.D.(c)
Divers traitements existants visent à
contrer les symptômes associés à la FM.
Nous n’avons qu’à penser à la pharmaco-
logie qui aide à diminuer la douleur, à la
relaxation qui favorise le sommeil ou en-
core à l’exercice qui réduit la raideur. Or,
ces traitements sont souvent appliqués
de façon non-concertée ce qui peut en
affecter l’efficacité. Pour assurer un
contrôle optimal des symptômes, L’École
de FM propose une approche globale
dont l’objectif est d’apprendre à la per-
sonne fibromyalgique à s’auto- s’auto-traiter.
traiter
Cette notion d’auto-traitement est essen-
tielle puisque le contrôle des symptômes
revient alors à la personne qui les connaît
le mieux. Pour arriver à cet auto-
traitement, l’École présente de nombreux
outils que la participante est invitée à ap-
pliquer dans son quotidien et qui l’aide-
ront à gérer ses symptômes le plus effica-
cement possible. Il est important de préci-
ser que ces outils ne remplacent aucune-
ment le traitement médical en cours mais
en sont plutôt un complément. Ainsi, nous
traiterons dans les prochaines chroniques
de certains de ces outils soit : la relaxa-
tion, l’exercice physique, l’alimentation,
les stratégies, les conséquences indésira-
bles et la gestion des limites. Ce dernier
thème fait l’objet de la présente chroni-
que.
Pourquoi parler de « Gestion des limi-
limi-
tes » ?
Une limite se définit comme « une
borne, un point au-delà duquel ne peu-
vent aller ou s’étendre une action, une
influence, un état, etc. » (Larousse,
1999, p. 598). Or, bien que cette défini-
tion nous mentionne que l’on ne peut aller
au-delà des limites, il semble néanmoins
que l’humain franchisse facilement ces
Exemples de gestion des limites
Limites bien gérées
« J’ai pas dit non mais quand j’ai
regardé mon horaire, j’ai vu que
c’était trop. Alors, j’ai rappelé la
personne et lui ai précisé que ce
n’était pas une urgence et que ce
pourrait être fait plus tard. »
dernières. Il serait faux de penser que la
non-reconnaissance et le dépassement
des limites ne concernent que les person-
nes fibromyalgiques. Toutefois, nous ob-
servons que chez ces personnes, ce dé-
passement s’accompagne plus directe-
ment et plus rapidement de conséquen-
ces négatives notamment de douleur, de
fatigue et d’insomnie. Plutôt que de voir
ces manifestations comme étant négati-
ves, nous proposons que celles-ci soient
vues comme un signe d’alarme et appré-
ciées à ce titre. Afin d’illustrer notre pro-
pos, nous vous présentons dans le ta-
bleau ci-haut deux citations de personnes
atteintes de FM, l’une ayant difficilement
géré ses limites et l’autre les ayant gé-
rées adéquatement.
Comment reconnaître qu’on a dépassé
ses limites ?
L’objectif en regard de la gestion des
limites est donc d’identifier des signes qui
permettront de réagir avant que ne s’ins-
tallent leurs conséquences négatives.
PAGE 5
Limites mal gérées
« Je n’ai pas osé dire à ma fille que
je ne pouvais garder mes petits-
enfants car je ne voulais pas lui
faire de peine et surtout je ne
voulais pas de chicane. Toutefois,
ça m’a pris trois jours à m’en
remettre. Mais tu sais, j’aime
tellement mes petits-enfants! »
Ces signes apparaissent le plus souvent
lorsque la personne refuse ses limites
mais ils peuvent aussi se manifester lors-
que la personne se laisse abattre par ces
dernières. Cette situation est moins cou-
rante mais peut se produire, par exemple,
si la journée semble tellement insurmon-
table que la personne préfère rester au lit
plutôt que de l’affronter. Il est possible de
distinguer deux types de signes, ceux qui
se traduisent au plan physique aux ni-
veaux respiratoire, cardio-vasculaire,
musculaire ou cutané et ceux affectant
davantage l’aspect psychologique via
l’humeur et le stress. Afin d’illustrer ces
signes, nous vous proposons le tableau à
la page 7. Il est important de noter que
ces signes observables ne sont pas ex-
haustifs mais représentent les signes dis-
cutés par les participantes lors des Éco-
les de FM. Il est possible que certaines
personnes notent d’autres signes, signes
qui demandent tout autant d’attention et
de considération.
(Suite page 6)
PAGE 6 L’INFO-FIBRO ESTRIEN
La gestion des limites (suite)
(Suite de la page 5)
Est-
Est-ce que tous ont les mêmes limites et
est--ce qu’elles sont toujours les mêmes ?
est
En fait, les limites sont variables non
seulement entre les individus mais égale-
ment chez une même personne. En plus,
ces limites peuvent varier d’une journée à
l’autre voire même à l’intérieur d’une
même journée. Cette variabilité des limi-
tes renforce l’importance de bien identifier
les signes, d’y réagir rapidement et ainsi
de ne pas dépasser ses limites person-
nelles. Par exemple, certains matins, la
personne peut se sentir pleine d’énergie
alors qu’à d’autres non et ce, bien que
ses activités aient été les mêmes. Il est
toutefois possible que la personne se
sente épuisée après une journée très
chargée. Cette situation est fréquente
lorsque la personne ressent un regain
d’énergie et s’engage dans une foule
d’activités qu’elle ne peut pas habituelle-
ment effectuer. Pour contrer ces situa-
tions, il est recommandé de planifier des
journées modérées. Ainsi, même si la
personne se sent très énergique, elle
conservera son énergie, ce qui lui évitera
de se sentir épuisée les jours suivants et
lui assurera plus de constance dans ses
capacités.
Maintenant que la notion de limites a
été explicitée, que les signaux d’alarme
ont été identifiés et que leur variabilité est
connue, il faut se demander qu’est-ce qui
amène une personne à dépasser ses li-
mites tout en sachant quelles conséquen-
ces pourrait entraîner ce dépassement.
Force est de constater que nous som-
mes bien souvent notre propre ennemie
face au dépassement de nos limites. Bien
entendu, des événements extérieurs peu-
vent contribuer à leur dépassement. Pre-
nons l’exemple d’un travail où la per-
sonne doit maintenir une position qui exa-
cerbe ses douleurs comme, par exemple,
la coiffure. Néanmoins, en dernier lieu, la
personne concernée demeure maître
d’organiser ses activités afin de bien gé-
rer et ainsi de ne pas dépasser ses limi-
tes. La gestion inadéquate de ses limites
semble motivée bien souvent par la
crainte de blesser les autres, de les cho-
quer et/ou d’en subir les répercussions.
Citons à titre d’exemple cette dame qui
disait : « Dire non, c’est beaucoup plus
complexe parce qu’il faut toujours se jus-
tifier ». Ainsi, chez une personne qui avait
l’habitude de toujours aider les autres, le
refus peut créer certaines réactions dans
son entourage qui peuvent l’amener à se
demander s’il n’est pas mieux de ne pas
tenir compte de ses limites. Cette même
personne qui maintenant refuse en ré-
ponse à ses propres limites, peut voir son
entourage réagir à ce refus. C’est pour-
quoi nous proposons trois stratégies vi-
sant à se respecter à travers ses limites :
refuser une tâche, accepter une tâche et
se valoriser. Ces stratégies sont présen-
tées dans le tableau à la page 7 et sont
accompagnées de divers moyens de faci-
liter leur utilisation.
(Suite page 7)
L’INFO-FIBRO ESTRIEN PAGE 7

La gestion des limites (suite)

STRATÉGIES DE GESTION DES LIMITES
Refuser la tâche Accepter la tâche
Dire NON PLANIFIER
Répondre avec franchise : Désolé, mais je n’ai pas le temps Donner des priorités aux tâches à effectuer.
ou je ne peux effectuer cette tâche. Être flexible et changer l’ordre de priorité si nécessaire.
Désolé, mais j’ai fait ma part. Prévoir un scénario pour faire face à l’imprévu.
Prendre son temps pour répondre i.e. dire non sur le moment Planifier des pauses ou des arrêts.
ou demander une période de réflexion.
Revoir la demande, faire un bilan de ses activités et se donner VARIER
le droit de changer d’idée si nécessaire. Faire plusieurs types de tâches différentes.
Varier le nombre et le format des tâches selon la journée.
DÉLÉGUER Débuter par les tâches qu’on aime moins et continuer avec
Identifier les ressources disponibles autour de nous. celles qu’on préfère, ou l’inverse.
Accepter que les choses soient faites différemment une fois la Débuter par les tâches plus exigeantes mentalement et
tâche déléguée. continuer avec celles exigeantes physiquement, ou l’inverse.

Se valoriser
S’OBSERVER
S’auto-observer durant la journée.
Faire un bilan de la journée.
Observer l’environnement et adapter sa journée en conséquence.

SE VALORISER
Mieux vaut 3 journées d’activités modérées qu’une journée excessive suivie de 2 jours en épuisement.
Valoriser le temps pour soi, pour les amis et pour la famille.

(Suite de la page 6) Cette gestion des limites demande

Quels sont les ingrédients nécessaires à
une gestion adéquate de ses limites ?
Autant le respect de ses propres limi-
tes n’est pas facile, autant ce change-
ment d’attitude peut provoquer, comme
nous en avons discuté précédemment,
des réactions dans l’entourage. Comme il
est impossible de contrôler les réactions
des autres, il est essentiel de se concen-
trer sur son attitude et non sur celle d’au-
trui; d’autant plus que la gestion des limi-
tes demande une grande discipline, disci-
pline qui exige une constance dans l’ob-
servation des signes, dans son attitude
face aux demandes des autres, dans la
planification de ses activités et dans la
valorisation de sa réussite à gérer ses limites.
Est-
Est-ce parfois rentable de dépasser ses
limites ?
Malgré l’importance de respecter ses
limites, la vie nous présente parfois des
situations où leur respect semble inoppor-
tun. Il est alors pertinent de se demander
si ces dernières méritent d’être dépas-
sées. La réponse est OUI si ce dépasse-
ment aboutit à une situation marquée par
le PLAISIR. Pensons à la joie de prendre
ses petits-enfants, à un jardin fleuri, fruit
d’un travail constant ou encore à une soi-
rée de danse en bonne compagnie. Que
faut-il faire alors? Deux possibilités : la
première est de planifier un temps de ré-
cupération et la seconde, la plus difficile,
est de ne pas se culpabiliser.
avant tout un changement de mentalité
marqué par le respect de ses limites, par
l’utilisation de stratégies et par la recon-
naissance de la difficulté à gérer ses limi-
tes. Il est souhaité qu’une fois bien inté-
grée dans son quotidien, la gestion de
ses limites prenne la forme d’une gestion
de ses capacités. Puisqu’une capacité est
une « aptitude à faire, à comprendre
quelque chose » (Larousse, 1999, p.174),
ce changement traduit le passage d’une
vision pessimiste à une vision plus opti-
miste. Il permet de constater que plus la
gestion est adéquate, plus les capacités
seront grandes. Ainsi, la gestion des limi-
tes deviendra un outil de plus dans l’auto-
traitement de la FM et ce, en combinai-
son avec les traitements en cours.
PAGE 8 L’INFO-FIBRO ESTRIEN

LE BÉNÉVOLE : FORCE VIVE DES ORGANISATIONS COMMUNAUTAIRES (suite)

(Suite de la page 4)
formation, ses compétences, ses forces
et ses limites. Il a aussi des devoirs dont
celui d’être sincère dans le service qu’il
rend et de croire en la valeur des tâches
qu’il accomplit, d’être loyal, etc. Par
conséquent, les bénévoles sont des gens
de valeur qui méritent qu’on leur témoi-
gne de la gratitude pour le temps et l’é-
nergie qu’ils consacrent à l’organisation.
On doit leur témoigner notre reconnais-
sance.
Moyen : Plusieurs façons pourraient être
trouvées… Ex. : publication du portrait du
bénévole de l’année dans le journal ou
remise d’une plaque lors de la journée
internationale de la FM; petit message
personnalisé après chacune des contribu-
tions…
… clientèle visée. Un tel programme permet-
1
Source : Les bénévoles, une ressource indispensable, Trousse de recrutement et de gestion des bénévoles pour les projets de PACE
et du PCNP.
UN PROJET RÉALISTE ou
UN RÊVE UTOPIQUE?Co
UTOPIQUE?
Comme vous le constaterez, l’idée de
ce projet est très stimulante. L’opérationna-
lisation et la réalisation de chacune des
étapes proposées va nécessiter une
somme de travail considérable et des res-
sources tant humaines que financières
d’autant plus que les personnes qui for-
ment l’association sont atteintes de FM,
donc malades et sujettes à de fréquents
problèmes de santé et d’instabilité au ni-
veau de leur engagement. Des subven-
tions pouvant assurer une permanence
pour mener ce programme à terme et par
la suite, pour assurer son maintien, appa-
raîtraient la solution viable au regard de la
tant aux personnes atteintes de FM ayant
la chance de se rencontrer, d’agir, de bou-
ger, de s’organiser, de s’entraider, de bri-
ser l’isolement à court, moyen et long
terme ne serait-il pas une forme d’auto-
guérison? C’est un pensez-y bien et une
question sur laquelle les chercheurs de
l’École interactionnelle de FM se sont
penchés. Voilà un lieu d’application qui
me semble fort intéressant!
L’ACTION BÉNÉVOLE POUR TOUS
LES GOÛTS!
En ce début d’année, l’association de
FM vous invite donc à réfléchir, ne serait-
ce que quelques secondes, à votre action
et à vous rappeler qu’il n’est pas néces-
saire d’avoir une spécialité quelconque
pour ¨bénévoler¨. Nous vous attendons!
Francine Lacroix Roy
Secrétaire de l’AFE

CHRONIQUE DES RÉGIONS

Le 14 août dernier, la région de LAC-
LAC-
MÉGANTIC, en présence de deux mem-
bres du conseil de l’AFE, a créé la pre-
mière UNITÉ DE BASE composée de
membres bénévoles issus du milieu. Les
personnes nommées sont Carole Du-
mont, qui agira comme responsable du
groupe, entourée de Brigitte Roy, Huguette
Vachon et Chantal Rouillard, qui l’assiste-
ront dans différentes tâches tels qu’appels
téléphoniques auprès des membres, prise
de notes lors des rencontres et consulta-
tions lors de projets internes. Cette unité
de base sera supervisée par un membre
du conseil l’AFE et développera son pro-
pre fonctionnement interne. Les modali-
tés de financement et d’encadrement
sont encore à définir. Félicitations à ces
bénévoles qui ont choisi de s’engager et
longue vie à cette première UNITÉ DE
BASE!

MOT DE LA RESPONSABLE DE LAC-MÉGANTIC

Bonjour à toutes et à tous,
Je prends quelques instants pour re-
mercier Mme Armande Faucher, prési-
dente ainsi que Mme Francine Lacroix,
secrétaire, de s’être déplacées à Lac-
Mégantic afin d’entamer la formation
d’une cellule de base de personnes at-
teintes de FM dans la région du Granit.
Je vous présente donc les personnes
qui ont bien voulu me prêter main forte
dans cette entreprise : Mme Brigitte Roy,
assistante, Mme Huguette Vachon, conseil-
lère et Mme Chantal Rouillard, conseillère.
Quant à moi, je serai la personne respon-
sable de notre région et celle qui gardera
un contact avec les administratrices de
l’association.
En espérant être à la hauteur de l’As-
sociation de la fibromyalgie de l’Estrie, je
vous souhaite une très bonne année,
sans trop de douleurs…
Carole Dumont,
Responsable de Lac-Mégantic
L’INFO-FIBRO ESTRIEN PAGE 9

Quand le corps dit NON – Le stress qui démolit (suite)

(Suite de la page 3)
nace2.
Le Dr Maté a une bonne expérience et
un point de vue très compatissant. Son
livre ne donne pas de solution miracle
mais il nous amène à réfléchir et peut-
être à revoir certains aspects de notre
vie, à s’intéresser à ce qui nous habite et
à mieux nous écouter pour mieux nous
comprendre et nous aimer. Il est cons-
cient de la difficulté éprouvée par les per-
sonnes qui souffrent, surtout lorsque leur
maladie est mal reconnue. En médecin
qu’il est, il explique : « Après de nom-
breuses visites chez le médecin et de
nombreux examens, Patricia a reçu un
diagnostic du colon irritable. Selon la ter-
minologie médicale, il s’agit d’un trouble
fonctionnel. On entend par trouble fonc-
tionnel un trouble dans lequel les symptô-
mes ne s’expliquent ni par une anomalie
anatomique, pathologique ou biochimique
ni par une infection. Les médecins ont
l’habitude de lever les yeux au ciel lors-
qu’ils ont un patient qui présente des
symptômes fonctionnels, car ce qualifica-
tif laisse entendre qu’il s’agit d’une mala-
die imaginaire. […] L’incertitude découle
de notre méfiance innée à l’égard des
renseignements fournis par les patients
lorsque nous n’arrivons pas à les jumeler
à des données concrètes obtenues à
l’aide de techniques d’examen et de sca-
nographies, de rayons X, d’examens san-
guins, de biopsies et d’autres moyens
d’électrodiagnostics. Dans ces cas, les
patients ont l’impression que les méde-
cins font fi de leurs symptômes. Pis en-
core, ils sont parfois accusés de vouloir
des médicaments, d’être névrosés ou
manipulateurs ou de simplement vouloir
de l’attention. Les gens atteints du syn-
drome du colon irritable, comme les gens
souffrant de fatigue chronique ou de fibro-
myalgie, se trouvent souvent dans cette
situation ».
Son exposé fait ensuite nombre de
liens entre divers types de refoulements
émotionnels, de patterns comportemen-
taux, de croyances inconscientes et di-
verses pathologies. Il nous amène aussi
à voir que nos expériences de l’enfance
peuvent avoir un rôle majeur dans la
structure de notre personnalité et que de
revisiter ces souvenirs pour nous com-
prendre mieux peut être salutaire. C’est
ainsi qu’il fait l’apologie de la pensée né-
gative au chapitre 18 : « Pour guérir, il est
essentiel de rassembler la force de pen-
ser négativement. La pensée négative
n’est pas un point de vue pénible et pes-
simiste sous couvert de "réalisme". Au
contraire, c’est une volonté d’envisager
ce qui ne marche pas. Où est la source
du déséquilibre? Qu’est-ce que j’ai négli-
gé? Qu’est-ce que mon corps refuse? Si
nous ne nous posons pas de telles ques-
tions, les stress responsables de notre
manque d’équilibre demeurent cachés ».
En fait, comme il l’écrit plus tôt dans ce
chapitre, « Dès que nous qualifions le
mot pensée de l’adjectif positive, nous
excluons les parties négatives de la réali-
té qui nous frappent. C’est du moins ce
que semblent croire les gens qui épou-
sent la pensée positive. Or, la véritable
pensée positive commence par l’inclusion
de toute notre réalité ». La maladie pour-
rait provenir d’un refoulement excessif et
d’un refus de souffrir, d’un mécanisme
psychologique conscient ou inconscient
qui nous a protégé et qui s’est peut-être
développé en trait de caractère ou en
style d’adaptation dans le passé mais qui
n’est plus adéquat dans notre vie d’a-
dulte. Il peut être effrayant de faire face à
ces douleurs et l’accompagnement théra-
peutique est fortement conseillé lorsqu’on
décide de s’aventurer dans cette zone, au
risque de se perdre dans le méandre de
ses émotions.
Bien sûr, l’accueil, la compassion et la
compréhension face à soi sont essentiels.
Et la patience aussi. Mieux se connaître,
s’aimer et se donner des droits est sou-
vent l’apprentissage de toute une vie.
Voici sept ingrédients mentionnés par le
Dr Maté pour favoriser notre mieux-être :
• L’acceptation – Reconnaître et accueillir
les choses telles qu’elles sont et être
indulgent envers soi. « Avoir une curio-
sité indulgente envers soi ne veut pas
dire qu’on aime tout ce qu’on découvre
sur soi, mais plutôt qu’on se voit avec la
même acceptation indulgente qu’on ac-
corderait à n’importe quelle personne
qui souffre et qui a besoin d’aide ».
• La prise de conscience – Porter plus
attention à nos états intérieurs et leur
accorder de l’importance. « La prise de
conscience consiste aussi à apprendre
quels sont les signes de stress de notre
corps et comment celui-ci nous commu-
nique ses messages quand l’esprit re-
fuse de comprendre ».
• La colère – Se donner le droit de la sen-
tir et de l’exprimer. « De plus, la colère
a une valeur cognitive, c’est-à-dire
qu’elle fournit de l’information essen-
tielle. Comme la colère n’existe pas
dans le vide, on peut conclure qu’elle
survient en réaction à la perception qu’a
le sujet d’une perte, d’une menace à sa
relation ou d’une invasion réelle ou ap-
préhendée de ses frontières. En se lais-
(Suite page 10)

2
Les docteurs Pierre Arsenault et Serge Marchand en parlent justement dans leur article La fibromyalgie en l’an 2002 :des pistes in-
téressantes. On peut lire en page 2 : « L’une des découvertes intéressantes des dernières années sur la fibromyalgie est l’identifica-
tion d’une dysfonction de l’axe hypothalamo-hypophysaire-surrénalien. En effet, chez les fibromyalgiques, en réponse à un stress, on
ne retrouve pas des augmentations aussi importantes de cortisol que chez les personnes en bonne santé, et ce, malgré des niveaux de
base légèrement plus élevés. Il semble que la surrénale n’arrive pas à répondre aussi efficacement à une stimulation par l’ACTH. En
ce sens, les fibromyalgiques pourraient donc souffrir d’un syndrome de dérégulation au stress ».
PAGE 10
Quand le corps dit NON – Le stress qui démolit (suite)
(Suite de la page 9)
sant aller à la colère, sans faire de mal
à personne, le sujet peut ensuite réflé-
chir à l’événement qui l’a provoquée.
Selon les circonstances, il peut choisir
de la manifester d’une manière ou d’une
autre, ou de laisser tomber. Qu’on dé-
cide de la manifester en paroles ou en
actes, le secret consiste à ne pas refou-
ler l’expérience de la colère ni à se lais-
ser aller à des débordements de rage
incontrôlée. Dans une expression saine
de la colère, l’individu ne cède pas le
contrôle à l’émotion débridée ».
• L’autonomie – Établir nos frontières et
nos limites et se référer à notre centre
de contrôle intérieur. « En dernière ana-
lyse, la maladie elle-même est une
question de frontières et de limites ».
• L’attachement – Rechercher et entrete-
nir les relations avec les autres. « Pour
guérir, nous devons retrouver la vulné-
La douleur, …. (Suite de la page 2)
mandez l’aide correspondante. Depuis,
lorsque vous êtes en crise et que vous
devenez frustré et anxieux, il serait judi-
cieux de ne pas vous étendre sur ces
émotions en entrant dans le bureau de
votre médecin puisque ceci peut modifier
la qualité et le type de soins qu’il vous
prodiguera. Il est normal que lorsque
nous sommes en douleur nous vivions de
Source : Face to Face with Pain, Fibromyalgia Network Newsletter, January 2005, p. 1-2.
C'est avec enthousiasme que je
vous offre un groupe intitulé « Mé-
ditation et Mouvement ». Ce groupe a
pour but de vous donner des outils pour
accroître votre présence au corps, élé-
ment essentiel, selon moi, de toute guéri-
son. Il est le fruit de ma démarche per-
sonnelle à travers plusieurs approches
comme la danse africaine, le yoga, le
massage Trager, la méditation, le Mouve-
rabilité qui nous a amenés au départ à
refouler nos sentiments. Nous ne som-
mes plus des enfants dépendants et
impuissants; nous n’avons plus besoin
d’avoir peur de la vulnérabilité émotion-
nelle. Nous pouvons nous permettre à
la fois d’honorer le besoin humain et
universellement réciproque de
connexion avec les autres et de remet-
tre en question la croyance bien ancrée
qui accable inconsciemment tant de
gens malades, c’est-à-dire la croyance
de ne pas être digne d’amour. Pour
guérir, il faut rechercher les relations
avec les autres ».
• L’affirmation générale – Reconnaître sa
valeur intrinsèque. « Elle est une décla-
ration et une évaluation positive de no-
tre être, indépendamment de nos anté-
cédents, de notre personnalité, de nos
compétences et des perceptions que
les autres ont de nous ».
l’anxiété, mais le médecin pourrait mini-
miser votre état douloureux dans un tel
cas et l’attribuer à votre anxiété.
Puis, finalement, lorsque vous désirez
parler à quelqu’un de votre douleur, ten-
tez de trouver des analogies avec quel-
que chose que cette personne a déjà res-
senti. Par exemple, si celle-ci a déjà eu
une tendinite, dites-lui comment l’intensité
de votre douleur est semblable mais
Méditation et mouvement
ment Fondamental, le Body-Mind Cente-
ring et diverses autres formes thérapeuti-
ques basées sur l'écoute et l'expression
spontanée du ressenti corporel.
Je ne suis pas une spécialiste de la FM.
J'offre simplement de vous partager ma
passion pour le corps, dans un cadre d'ex-
ploration, d'échange et d'écoute de vos
besoins.
Maryse Richard
L’INFO-FIBRO ESTRIEN
• L’affirmation de soi – « Il y a deux affir-
mations fondamentales qui peuvent
nous aider à guérir et à demeurer en-
tiers. […] La première grande affirma-
tion est celle de notre créativité intrinsè-
que. […] La deuxième affirmation est
l’affirmation de l’Univers lui-même,
c’est-à-dire notre connexion avec tout
ce qui est ».
Bref, je recommande fortement ce li-
vre à toute personne qui adhère aux
idées qui y sont énoncées. Le livre est
très bien rédigé et les concepts sont très
bien expliqués. Il va de soi qu’il est aussi
une excellente porte d’entrée pour tous
ceux qui veulent explorer les théories qui
y sont avancées. Et surtout, les propos
du Dr Maté sont teintés d’une grande
compréhension et d’une sincère compas-
sion face à la souffrance humaine, ce qui
s’est révélé un baume pour mon cœur
lorsque j’en ai fait la lecture.
Diane Leroux
qu’elle affecte plusieurs parties de votre
corps, et nommez-les. Ceci leur permet-
tra sans doute de mieux évaluer ce que
vous ressentez puisqu’elles peuvent aller
pêcher dans leur expériences passées
pour le faire. Et surtout, n’oubliez pas
qu’avec des personnes qui vivent elles
aussi avec la FM vous serez compris sans
avoir recours à toutes ces stratégies de
communication! Rédigé par Diane Leroux
Maryse Richard détient une
maîtrise en Psychologie Somatique
de l'Université Naropa et est professeure
certifiée de Yoga. Elle a une pratique pri-
vée en psychothérapie corporelle à Sher-
brooke et est membre de l'Académie des
Naturopathes et Naturothérapeutes. Vous
pouvez la contacter au (819) 212-3311
Pour inscription, voir annonce à l’endos du
journal.
L’INFO-FIBRO ESTRIEN
ACTIVITÉS À VENIR
CONFÉRENCES
Salle 3 de la bibliothèque Eva-Senécal, 420, rue Marquette à 19 h Droit d’entrée: 2 $ / gratuit pour les membres
20 septembre : Soirée de partage
Animatrice: Maryse Richard, M.A. psychologie s.
Venez partager votre expérience de la FM avec d’autres personnes
atteintes. Comment avez-vous vécu l’apparition des symptômes et le
diagnostic? Comment avez-vous fait pour vous adapter à votre nou-
velle réalité? Quels sont les trucs que vous avez trouvés pour que les
choses aillent mieux pour vous?
15 novembre : De la gestion de ses limites à la
gestion de ses capacités
Patricia Bourgault, infirmière et docteure en sciences cliniques
Que comporte la notion de limites? Comment identifier nos propres
limites et les signes qui démontrent que nous les avons atteintes,
voire dépassées? Quelles sont les difficultés à bien les gérer et com-
ment y remédier? Voici des questions auxquelles nous répondrons et
que nous illustrerons à partir d’exemples tirés de l’École interaction-
nelle de la FM. Nous amorcerons ensuite une réflexion sur le concept
de gestion des capacités.
LAC-MÉGANTIC
Rencontres de la FM
19 septembre, 24 octobre et 21 novembre à 14 h
Au Centre local d’emploi
5527, rue Frontenac à Lac-Mégantic
(au sous-sol à l'arrière de l'édifice de l'hôtel de ville)
Conférence en octobre (date à déterminer) avec
Mme J. Miranda, infirmière
Surveillez la section communautaire de l’Écho de Frontenac
pour les infos
Contact: Carole Dumont au (819) 583-2917
TAI CHI ADAPTÉ
Habitués: mardi 12 septembre de 11 h à 12 h avec Pauline Beaudry
Besoins spéciaux:* : mercredi 20 septembre à 13 h 30 avec Isabelle St-Jean
Ou le mardi 26 septembre à 13 h avec Céline Dion
Lieu : Local de la Société au 815, rue Short
Coût : 20 $ par année pour les membres de l’AFE
*Sous réserves: Début à confirmer avec la Société au (819) 821-4002
PAGE 11
18 octobre : S’auto-
S’auto-traiter, comment le faire?
Outils et résultats de l’École Interactionnelle de FM
Juliana Barcellos de Souza, physiothérapeute et étudiante au doc-
torat en sciences cliniques à l’U. de Sherbrooke, sous la direction
de Serge Marchand, Ph.D. et Jacques Charest, Ph.D.
En raison de la diversité des symptômes de la FM et de ses possibles
causes, une approche multifactorielle est nécessaire pour son traitement.
Les effets d’une telle approche ont été étudiés lors de l’École interaction-
nelle de la FM (recherche auprès de patientes suivies pendant un an).
Comme nous voulons vous aider à choisir des stratégies qui visent à
gérer vos symptômes et à vous auto-traiter, nous vous présenterons les
outils élaborés lors de cette recherche accompagnés de suggestions
pour que vous puissiez les ajouter à votre routine. Nous allons aussi
vous parler des résultats de cette recherche. Votre discipline associée à
des outils simples (ex.: respiration, journées modérées) pourront vrai-
ment vous aider à améliorer votre condition physique.
CAFÉS RENCONTRES
SHERBROOKE
4 octobre, 1er novembre, 6 décembre
À 9 h 30 au Catalina, rue King Est
MAGOG
15 septembre, 20 octobre, 17 novembre, 15 décembre
À 9 h 30 à la Pizzeria Johnny, 66, rue St-Patrice Est
COATICOOK
22 septembre, 27 octobre, 24 novembre, 15 décembre
À 9 h 30 au Jack-O, 385, rue Child
AQUA-FIBRO
Du 28 septembre au 14 décembre
Heure:
Heure à 17 h 30 ou à 18 h 30
Lieu : CRE, 300 King Est, porte 22 ou 25
Coût : 40 $
Animatrice:
Animatrice Nadia Savard
Activité partiellement financée par l’ARLPPHE.
 Méditation et mouvement
Association Groupe animé par Maryse Richard
de la fibromyalgie Les personnes intéressées à se joindre à ce groupe sont
de l’Estrie priées de contacter le bureau pour connaître les
Votre alliée dans la recherche modalités de participation ainsi que l’horaire qui est encore
d’une meilleure qualité de vie à définir.
Pour en savoir plus sur Mme Richard et cette activité,
1335, rue King Ouest, bureau 230
Sherbrooke (Québec) J1J 2B8
vous pouvez consulter l’article en page 10 du journal.
Téléphone : (819) 566-1067
Courriel: fmestrie@aide-internet.org

N OTRE SITE WEB

HTTP: / / WWW. FIBROMYALGIE. CA

Le bureau est habituellement ouvert de 9 h à 12 h et Groupe d’entraide

de 13 h à 16 h 30 les lundi, mardi et jeudi et de 13 h à
16 h 30 le mercredi. Toutefois, appelez avant de À déterminer
vous y présenter car le bureau peut être fermé.

Rédaction: Juliana Barcelos de Souza, Patricia

Bourgault, Carole Dumont, Armande Faucher, Fran-
cine Lacroix, Diane Leroux, Maryse Richard
Révision : Francine Lacroix, Annie Lavoie, Diane
Artisanat
Leroux Mise en page: Diane Leroux Toute personne intéressée à venir faire du tricot et du crochet est
priée de contacter Armande au (819) 569-9201
ISSN 1708-3311
Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Canada, 2006
Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Québec, 2006

Vous désirez soutenir les personnes atteintes de fibromyalgie?

Devenez membre ou faites un don.

Association de la fibromyalgie de l’Estrie

1335, King Ouest, bureau 230 Don  Adhésion  Renouvellement 
Sherbrooke (Québec) J1J 2B8

NOM : PRÉNOM :
ADRESSE : VILLE :
CODE POSTAL :
ADRESSE ÉLECTRONIQUE :
NOM DU MEMBRE AUXILIAIRE :
Membre actif : 20,00 $  Membre auxiliaire : 10,00 $  Membre soutien : 20,00 $  DON : ____ $
Je suis prêt (e) à faire du bénévolat à l’occasion oui  non 
Préférences pour bénévolat: ________________________________________________________________
SIGNATURE : DATE :