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et la santé
Votre guide
dans le paysage électromagnétique
Les champs électromagnétiques et la santé
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Votre guide dans le paysage électromagnétique
Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Le spectre électromagnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
La réglementation belge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Les ondes radio et les valeurs limites d’exposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Installation d’antennes considérées comme des constructions . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Les équipements radio et les équipements terminaux de télécommunication . . . . . . . . 15
Les normes pour les téléphones mobiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
La réglementation pour les appareils électroménagers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
La réglementation pour le réseau électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
La compatibilité électromagnétique et les perturbations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Notions techniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Adresses utiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
Documents utiles 9 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
Plus d’infos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
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Les champs électromagnétiques et la santé
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Votre guide dans le paysage électromagnétique
Avant-propos
Chaque jour, nous sommes confrontés aux champs électromagnétiques. Outre le rayonnement élec-
tromagnétique naturel, comme la lumière du soleil et la chaleur, nous sommes exposés à des rayons
et à des champs d’origine artificielle, provenant des installations électriques, du transport électrique,
de la télévision, de la radio, de la téléphonie mobile, etc. dont l’utilisation ne cesse d’augmenter.
La première entrave est la complexité. Les technologies utilisées, le corps humain et l’interaction
des deux sont des éléments tellement complexes qu’il est particulièrement difficile de donner une
information qui couvre tous les aspects nécessaires.
Le deuxième obstacle est l’incertitude. Le public exige des réponses concrètes à ses questions, que
ni la science ni les autorités ne sont parfois en mesure de donner. Il souhaite également une certitude
et une sécurité absolues dans la vie quotidienne qu’on ne peut toujours lui donner. En témoignent par
exemple les risques liés à la circulation, les procédures médicales, l’environnement, l’alimentation...
Les autorités prennent des mesures pour protéger la population des risques. Cependant, le principe de
précaution est trop souvent interprété de manière simpliste comme garant d’une protection absolue.
Le troisième obstacle est l’absence d’unanimité. En effet, le public perçoit des interprétations et des
opinions contradictoires. Souvent il n’est pas possible de vérifier la fiabilité et l’expertise de l’un ou
l’autre expert. On préfère également souvent des assertions simplistes, linéaires et par conséquent
mieux compréhensibles, mais pas toujours correctes. Pourtant la prudence est de rigueur lorsqu’il
s’agit d’interpréter de tels messages : les résultats des recherches scientifiques doivent être placés
dans leur contexte.
Cette brochure dresse un tableau de cette problématique complexe de la manière la plus objective
et conséquente possible. De nombreux experts scientifiques et collaborateurs des administrations
fédérales, régionales et communautaires ont apporté leur pierre à cet édifice.
Laurette Onkelinx,
Ministre de la Santé publique
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Les champs électromagnétiques et la santé
Le spectre électromagnétique
Les charges électriques génèrent un champ La fréquence détermine le type, les caractéris-
électrique. Ainsi, il existe un champ électrique tiques spécifiques et l’application des ondes
autour de chaque prise. Quand le courant élec- électromagnétiques. Notre corps réagit diffé-
trique passe dans les fils, lors de la consomma- remment aux ondes de fréquences différentes.
tion d’électricité (par exemple, quand une lampe
est allumée ou que l’aspirateur fonctionne), les Une onde électromagnétique transporte de
charges électriques se déplacent et génèrent un l’énergie en petits groupements que l’on appelle
champ magnétique. les photons. Plus la fréquence est élevée, plus
l’énergie photonique est grande.
Les appareils électriques sont alimentés par
un courant alternatif. Les champs électri- L’ensemble des ondes électromagnétiques s’ap-
ques et magnétiques générés sont donc des pelle le spectre électromagnétique. Ce spectre
champs alternatifs qui alternent avec la même reprend tant le rayonnement ionisant que non
fréquence1 que le courant : 50 vibrations par ionisant, suivant la fréquence et donc l’énergie
seconde ou 50 Hz. photonique.
À très basses fréquences (par exemple 50 Hz), Les photons riches en énergie sont capables
le champ électrique et le champ magnétique de chasser les électrons des atomes et des
sont considérés comme distincts. À hautes molécules qu’ils rencontrent. Les atomes et les
fréquences, le champ électrique et le champ molécules sont alors chargés électriquement :
magnétique, indivisibles, sont désignés dans c’est ce qu’on appelle l’ionisation.
leur ensemble comme une onde électromagné-
tique ou un champ électromagnétique. Le rayonnement non ionisant reprend les ondes
électromagnétiques dont l’énergie photonique
Les ondes radio, la lumière infrarouge, la lumière est trop faible pour entraîner une ionisation.
visible, les rayons ultraviolets, les rayons X, les
rayons gamma, etc… sont tous des ondes élec- Les rayons électromagnétiques provenant de
tromagnétiques. Seule leur fréquence varie : sources artificielles – électricité, fours à micro-
plus les ondes se succèdent rapidement, plus la ondes, GSM – se trouvent dans cette partie du
fréquence est élevée. spectre.
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Les grandeurs mentionnées dans ce texte et ci-après sont expliquées dans la rubrique « Notions techniques », page 33
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Votre guide dans le paysage électromagnétique
Source : www.infogsm.be
La zone de transition est constituée des rayons Il existe plusieurs applications par zone de
ultraviolets. Les rayons gamma, les rayons X et fréquence :
une partie des rayons ultraviolets ont une action
ionisante. En revanche, la lumière ultraviolette à 9 Fréquences extrêmement basse (FEB) :
basse fréquence, la lumière visible, les rayons lignes à haute tension et autres installations
infrarouges, les ondes radio, les champs élec- électriques, appareils électriques, véhicules
tromagnétiques de fréquences intermédiaires électriques…
et extrêmement basses (champs FI et FEB) font
partie des rayons non ionisants. Cette brochure 9 Fréquences intermédiaires (FI), ou
porte sur le rayonnement non ionisant. moyennes fréquences : systèmes antivol
et systèmes d’identification…
En général, on utilise le terme rayons pour les
hautes fréquences : dans ce cas, il y a un trans- 9 Radiofréquences (RF) et micro-ondes :
fert d’énergie (flux d’énergie) dans l’espace. radiodiffusion, télévision, radar de navi-
Pour les basses fréquences, le transfert d’éner- gation aérienne, contrôle de vitesse sur la
gie est insignifiant. C’est pourquoi on parle de route avec un radar, téléphonie mobile, …
champs, même si ce mot est également utilisé
pour les hautes fréquences.
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Les champs électromagnétiques et la santé
Les champs électriques et magnétiques peu- Les effets directs correspondent à l’inter-
vent exercer une force sur les particules char- action directe entre un champ et un orga-
gées électriquement dans le corps humain (ions, nisme. Lorsqu’un champ agit indirecte-
molécules polaires). Les conséquences varient ment sur un organisme, via un élément
en fonction des fréquences du champ électro- intermédiaire, on parle d’effets indirects.
magnétique alternatif.
Des effets indirects à court terme peuvent sur-
9 Les champs électromagnétiques ayant des venir suite à des courants de contact. Un cou-
fréquences entre 1 Hz et environ 10 MHz rant de contact est un courant qui parcourt le
génèrent dans le corps un courant élec- corps humain lorsqu’il est en contact avec un
trique, que les scientifiques appellent le objet conducteur (une grille métallique, la car-
courant induit. rosserie d’une voiture) qui reçoit une charge
électrique par la présence de champs électro-
9 A partir de 100 kHz environ et plus, la magnétiques proches. C’est à peu près la même
conversion de l’énergie électromagnétique chose qu’une décharge électrostatique.
en chaleur joue un rôle primordial. C’est ce
qu’on appelle l’effet thermique. La grandeur
utilisée pour quantifier le dépôt d’éner- Qu’est ce qu’un effet biologique ?
gie dans les tissus est le débit d’absorp-
tion spécifique (DAS ou en anglais SAR – Un effet biologique se présente lors d’un chan-
Specific Absorption Rate). gement perceptible dans un système biolo-
gique, à la suite d’un changement dans l’en-
Les champs ayant des fréquences entre 100 kHz vironnement ou d’une activité. De nombreux
et 10 MHz peuvent donc déclencher les deux processus biologiques ont lieu dans notre corps
processus. lorsque nous faisons du sport, lisons un livre ou
mangeons une pomme. Notre corps dispose de
Tant le courant électrique induit dans le corps mécanismes complexes pour s’adapter à nos
que l’absorption d’énergie peuvent entraîner, activités et aux influences extérieures. Toute-
dans l’organisme des changements biologiques fois, les mécanismes de compensation de notre
que l’on considère comme des effets biologi- corps ne sont pas sans limite. Les changements
ques directs à court terme. radicaux mettent notre système sous pression
et peuvent entraîner un risque pour la santé.
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Votre guide dans le paysage électromagnétique
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Le terme homéotherme s’applique à des organismes dont le milieu intérieur conserve une température constante, indépendam-
ment du milieu extérieur.
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Les champs électromagnétiques et la santé
Les marges de sécurité et limites d’exposition des limites d’exposition pour l’ensemble du
spectre électromagnétique (9 document 1). Les
Le seuil de risque est la valeur de l’exposition à experts de l’ICNIRP ont rédigé leurs recomman-
laquelle on peut percevoir le premier effet pré- dations après une étude approfondie des résul-
judiciable à la santé. tats des recherches disponibles.
Le seuil de risque n’est pas encore une limite Après la constatation des seuils de risques,
d’exposition. Pour obtenir cette dernière, une l’ICNIRP a décidé d’appliquer un facteur de
marge de sécurité (un facteur de sécurité) est sécurité de 10 pour les travailleurs et de 50 pour
appliquée au seuil de risque. De cette manière, la population en général. Cela signifie que les
certaines incertitudes sont compensées – personnes à l’intérieur et à l’extérieur de la mai-
erreurs expérimentales, extrapolation de l’ani- son ne peuvent entrer en contact qu’avec des
mal à l’homme, sensibilité potentiellement plus champs 50 fois plus faibles que ceux entraînant
accrue chez certains groupes de population le premier effet préjudiciable à la santé.
(personnes âgées, enfants et malades). L’uti-
lisation des marges de sécurité s’applique en En 1999, le Conseil de l’Union européenne a
général pour protéger la santé publique. préconisé l’application de ces limites d’exposi-
tion dans les États membres (dans sa recom-
Il n’est cependant pas toujours possible mandation 1999/519/CE, 9 document 2).
de déterminer le seuil de risque comme le
seuil d’apparition d’effet. Le rayonnement Les valeurs limites recommandées par le Conseil
ionisant a par exemple des effets préjudi- de l’Union européenne ont servi de base à l’éla-
ciables même en cas de très faibles doses. boration des réglementations sur l’exposition du
Le cas échéant, on définit des limites d’ex- public dans les États membres de l’Union euro-
position sur la base du risque acceptable. péenne, des normes européennes en matière
de sécurité des produits et des réglementations
Les recommandations de l’ICNIRP européennes concernant la sécurité et la santé
des travailleurs.
Une organisation internationale rassem-
blant des experts scientifiques indépendants, Les limites d’exposition sont régulièrement
l’ICNIRP (International Commission on Non-Ioni- revues et renouvelées si nécessaire. Le dernier
zing Radiation Protection), a proposé en 1998 rapport du SCENIHR (Scientific Committee on
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Votre guide dans le paysage électromagnétique
Emerging and Newly Identified Health Risks de réelle mais l’application de ces résultats sur
la Commission européenne) date de mars 2007 l’homme n’est pas toujours évidente.
(9 document 3). Selon le SCENIHR, les don-
nées scientifiques récentes ne remettent pas 9 Les études épidémiologiques font la lumière
en cause les limitations d’exposition européen- sur les associations statistiques entre l’ex-
nes actuelles pour les ondes radio. Néanmoins, position aux champs électromagnétiques et
il existe des « zones d’ombre » auxquelles il l’apparition d’une maladie déterminée ou
convient de prêter attention. Le monde scientifi- d’un effet sur la santé. Néanmoins, une asso-
que dispose de certitudes sur les effets à court ciation statistique ne signifie pas forcément
terme, mais en a beaucoup moins sur les ris- un lien de causalité (voir cadre page 12).
ques à long terme.
9 Dans le cas d’études sur des volontaires
humains (étude de provocation) il est tech-
L’incertitude scientifique niquement impossible d’exposer les par-
ticipants à un rayonnement pendant une
En ce moment, des recherches sont menées sur les longue durée, et ce, pour des raisons tant
effets possibles à long terme des champs électro- techniques qu’éthiques.
magnétiques. Cependant, on ne dispose d’aucune
certitude malgré le grand nombre d’études C’est pourquoi les scientifiques tiennent compte
menées. La science biomédicale est un domaine de tous les résultats pertinents – qu’ils soient
de recherche très complexe où il n’est pas facile issus d’études épidémiologiques ou menées sur
de tirer des conclusions. En outre, la technologie des animaux et des cellules – lorsqu’ils s’ex-
elle-même est en constante évolution. priment sur les risques éventuels pour la santé.
Les études sur les champs électromagnétiques
donnent des résultats très variés – et parfois
Les méthodes de recherche et les conclusions contradictoires. C’est l’une des principales rai-
scientifiques sons pour lesquelles les scientifiques ne sont
pas enclins à conclure que les champs élec-
Aucune conclusion définitive ne peut être tirée tromagnétiques faibles sont préjudiciables à la
sur la base d’une seule étude ou d’un type de santé.
recherche. Différentes études sont nécessaires
car chacune a ses propres limites : En conclusion, nous pouvons dire que les cher-
cheurs doivent prendre en compte de nombreux
9 Les études menées sur des cellules ou des facteurs pour pouvoir établir un rapport de
tissus (in vitro) se font en dehors de l’envi- cause à effet. Un présumé rapport de causalité
ronnement « normal » de ces cellules, ce est d’autant plus pertinent lorsqu’il y a un rap-
qui élimine les éventuels mécanismes de port fort et constant entre l’exposition et l’effet,
compensation. Ceci peut déboucher sur des une relation claire entre dose et effet, une expli-
conclusions erronées. cation biologique crédible, un soutien apporté
par une étude animale pertinente et notamment
9 La recherche sur les animaux (in vivo) per- des résultats convergents issus de différentes
met de rester plus proche de la situation études.
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Les champs électromagnétiques et la santé
Il est en effet faux de croire qu’une asso- 9 L’UCL (Université catholique de Louvain)
ciation statistique signifie forcément un mène des études sur des rats afin de com-
lien de cause à effet. prendre les effets biologiques d’une exposi-
tion prolongée aux ondes radio.
Imaginez que l’on puisse établir un lien
entre l’agressivité croissante chez les
enfants et le nombre d’heures qu’ils pas- Le principe de précaution
sent devant la télévision. Il n’est pas prouvé
que les enfants deviennent agressifs parce Les décisions politiques s’appuient, en règle
qu’ils regardent la télévision. Toutefois, il générale, sur des faits scientifiques afin d’en
est possible que les enfants qui regardent garantir la fiabilité, la neutralité et la solidité.
souvent la télévision soient plus enclins à Les risques pour la santé et l’environnement de
être agressifs. Une troisième variable (par nombreuses nouvelles applications technologi-
exemple le milieu social) peut être à l’ori- ques ou substances chimiques sont encore trop
gine d’une corrélation entre la télévision et peu connus du monde scientifique. Toutefois, il
l’agressivité. Dans ce cas, il s’agit unique- est de plus en plus demandé aux décideurs de
ment d’une association statistique et non définir une politique prenant en compte cette
d’un lien de causalité. incertitude. Ceci vaut particulièrement pour les
situations présentant un risque potentiel grave,
imminent et irréversible. La précaution est la
La recherche belge ligne de conduite que suivent les autorités dans
de telles situations.
Dans notre pays aussi, des recherches sur les
effets des champs électromagnétiques sont Selon le document COM(2000)1 de la Com-
réalisées. En voici quelques exemples : mission européenne, le principe de précaution
implique, pour les autorités, le droit d’entre-
9 De nombreux centres de recherches, comme prendre une action dès qu’une évaluation scien-
par exemple le VITO (Vlaamse Instelling voor tifique objective et préliminaire indique qu’il est
Technologisch Onderzoek), l’ISSeP (Institut raisonnable de craindre des effets potentiel-
Scientifique de Service Public) et l’Univer- lement dangereux pour l’environnement et la
sité de Gand, mesurent les champs électro- santé publique.
magnétiques afin d’évaluer l’exposition du
public. Selon le Conseil Supérieur de la Santé et les
scientifiques d’autres pays, il faut être prudent
9 Le BBEMG (Belgian BioElectroMagnetic concernant les risques potentiels du rayonne-
Group) s’intéresse spécifiquement aux ment non ionisant. Il existe un certain nombre
effets des champs électriques et magné- d’indications d’effets biologiques, et dans cer-
tiques, à la fréquence du réseau (50 Hz), tains dossiers même des effets sur la santé. Ces
générés par le transport et l’utilisation de indications sont contradictoires et vagues, mais
l’énergie électrique ainsi qu’à « l’hypersen- incitent tout de même à la vigilance.
sibilité électrique ».
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Votre guide dans le paysage électromagnétique
ALARA est l’acronyme de « As Low As Reasonably Achievable » (aussi bas que raisonnablement
possible). Cette approche est suivie en prenant des mesures de protection contre les rayon-
nements ionisants et en luttant contre les nuisances sonores. L’essentiel n’est pas d’aspirer à
une protection absolue, mais bien de chercher un équilibre avec les facteurs économiques et
sociaux. Un éventuel préjudice peut ainsi être jugé tolérable.
« Évitement prudent » (« Prudent avoidance ») est le fait de prendre des mesures relativement
simples et peu onéreuses, même si aucun risque n’est à priori décelable. La différence avec le
principe ALARA réside dans le fait que les risques sont peu connus et qu’aucun équilibre entre
coûts et bénéfices ne peut donc être établi. Même si aucun effet négatif n’est démontré, il vaut
mieux éviter toute exposition inutile.
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Les champs électromagnétiques et la santé
La réglementation belge
Les ondes radio et les valeurs limites Installation d’antennes considérées comme
d’exposition des constructions
Les autorités belges adhèrent à la recomman- Les trois régions de notre pays – Région fla-
dation 1999/519/CE du Conseil de l’Union euro- mande, Région wallonne et Région de Bruxelles-
péenne. Des valeurs limites quatre fois plus Capitale – ont chacune leur propre législation en
sévères ont été fixées en Belgique uniquement matière d’aménagement du territoire et d’envi-
pour les ondes radio entre 10 MHz et 10 GHz, ronnement. Toutes trois considèrent les instal-
qui constituent la zone de fréquence la plus lations d’antennes comme des constructions.
utilisée en communication. Les valeurs limi- Les propriétaires des installations doivent, pour
tes concernent les ondes radio provenant des chaque nouvelle implantation d’antenne, vérifier
antennes d’émission (arrêté royal du 10 août si un permis de bâtir s’avère nécessaire et, le
2005, 9 document 4). La dénomination exacte cas échéant, le demander à la commune.
de l’arrêté est « Arrêté royal fixant la norme pour
les antennes émettant des ondes électroma- Bruxelles
gnétiques entre 10 MHz et 10 GHz ». Dans la Région de Bruxelles-Capitale, c’est
l’Ordonnance organique de Planification et de
La décision d’établir des valeurs limites a été l’Urbanisme qui définit les règles. Nul ne peut
prise en concertation entre les ministres fédé- construire ou placer une installation fixe sans
raux et régionaux (accord du 4 décembre 2000). permis préalable.
Dans l’accord, il a été relevé qu’aucun effet à
long terme n’a pu être établi avec certitude en Un permis d’urbanisme est demandé pour cha-
ce qui concerne les antennes d’émission. En que installation d’antenne, de mât ou de pylône
appliquant le principe de précaution, on a paré servant comme support d’antennes ou pour les
en quelque sorte à cette incertitude. Le carac- boîtiers techniques qui s’y rapportent. Aucun
tère involontaire de l’exposition est considéré permis n’est nécessaire pour les éléments à
comme un facteur aggravant. l’intérieur d’un bâtiment, pour autant qu’ils ne
mettent pas en péril sa stabilité.
Vous trouverez plus d’informations sous la rubri-
que « Foire aux questions », page 17.
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Votre guide dans le paysage électromagnétique
Wallonie
En Région wallonne, toute installation d’an-
tenne requiert un permis d’urbanisme. Lors de
l’analyse du dossier, les effets sur l’environne-
ment sont également pris en compte. L’Institut
Scientifique de Service Public (ISSeP) étudie les
aspects environnementaux de chaque dossier
traitant d’antennes.
Flandre
La Région flamande compte un large régime Téléphone DECT
d’exemption de permis d’urbanisme. Sont
exemptés de permis d’urbanisme les types de Le fabricant doit démontrer que ses produits
sites d’antennes suivants : répondent aux exigences en matière de pro-
9 antennes placées dans des bâtiments der- tection de santé. Les procédures, pour y arri-
rière des matériaux radiotransparents ; ver, sont définies dans les normes techniques
9 antennes placées contre les façades des harmonisées européennes : dans les standards
bâtiments ; génériques et les normes spécifiques de pro-
9 antennes placées sur des pylônes ou duit, comme par exemple pour les téléphones
poteaux existants ; mobiles ou les réseaux sans fil de type Wi-Fi.
9 antennes placées sur des bâtiments en
zone industrielle, maximum 5 mètres plus DECT est la dénomination de la nouvelle
haut que le bâtiment ; génération de téléphone sans fil. DECT
9 antennes placées sur un poteau d’éclairage signifie Digital Enhanced Cordless Tele-
à maximum 3 mètres au-dessus du dispo- communications.
sitif d’éclairage.
Wi-Fi (Wireless Fidelity) est une dénomina-
Pour toute autre construction, un permis d’urba- tion populaire pour désigner une technique
nisme est obligatoire. où les connexions au sein d’un réseau
informatique sont réalisées sans fil. Un
Les équipements radio et les équipements réseau sans fil est ainsi appelé WLAN, ou
terminaux de télécommunication Wireless Local Area Network.
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Les champs électromagnétiques et la santé
La réglementation pour les appareils Actuellement, c’est la valeur limite (la valeur
électroménagers d’intervention) de 10 µT qui est en vigueur en
matière d’environnement intérieur en Flandre.
Tous ces appareils, comme par exemple les Cet arrêté fait également état de la valeur à
machines à laver, les sèche-cheveux, les cou- atteindre (la valeur guide) : 0,2 μT. Ces valeurs
vertures chauffantes, les fours à micro-ondes, limites ont pour but de protéger le public contre
génèrent des champs électromagnétiques dans les risques éventuels d’une exposition prolon-
leur entourage immédiat. Ils ne peuvent être gée. Vous trouverez davantage d’informations à
commercialisés que s’ils sont sûrs et s’ils ne ce sujet dans les rubriques « Foire aux ques-
présentent aucun risque pour la santé. Cette tions » page 23 et « Gros plan sur... », dossier
exigence est stipulée dans la directive basse 1, page 24.
tension (directive 2006/95/CE).
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La fréquence détermine le type et par conséquence les caractéristiques du rayonnement. Par exemple, la fréquence détermine
la couleur de la lumière visible. Les unités comme V/m et μT reposent sur l’intensité du rayonnement. Vous trouverez plus d’infos
dans la rubrique ‘Notions techniques’, page 33.
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Votre guide dans le paysage électromagnétique
1. En ce qui concerne les valeurs limites 9 13,7 V/m à 100 MHz (radio FM) ;
fédérales d’exposition aux ondes radio : 9 20,6 V/m à 900 MHz (GSM 900) ;
9 29,1 V/m à 1.800 MHz (GSM 1800).
• Sur quels effets sur la santé les valeurs
limites se basent-elles ? Pour les champs composés, issus de différentes
sources simultanées, l’intensité totale du champ
L’arrêté royal du 10 août 2005 offre une protec- est soumise à des limitations.
tion contre l’effet thermique engendré par une
exposition à de fortes ondes radio. • Pourquoi ces normes sont-elles plus
strictes que les normes internationales ?
Les conclusions de l’ICNIRP (International Com-
mission on Non-Ionizing Radiation Protection) L’arrêté royal fixe les normes d’exposition dans
ont servi de base scientifique pour déterminer la les cas où l’exposition est prolongée et involon-
norme. Selon l’ICNIRP, la valeur de l’absorbtion taire. C’est aussi pour cette raison qu’une norme
du rayonnement (DAS) résultant d’un rayonne- plus stricte a été définie pour les antennes
ment électromagnétique sur tout le corps ne peut d’émission mais pas pour les appareils GSM.
excéder 0,08 W/kg, en moyenne sur une période
de 6 minutes. La réglementation belge est 4 fois • Quelles sources d’ondes radio sont
plus stricte : l’exposition totale d’une personne concernées par l’arrêté royal ?
aux ondes radio ne peut excéder 0,02 W/kg.
L’arrêté royal s’applique à tous types d’installa-
• Quelles grandeurs et valeurs limites sont tion d’émission: émetteurs de radio et de télé-
utilisées pour les contrôles ? vision, pylônes GSM, antennes des services de
police, de l’armée et de radioamateurs.
Pour procéder au contrôle, on utilise d’autres
grandeurs que le DAS, notamment l’intensité du L’arrêté royal s’applique donc à toutes les
champ électrique, car la valeur DAS n’est pas antennes fixes, comme celles placées sur une
mesurée, mais calculée. Cette valeur de 0,02 façade ou un pylône. Par contre, les antennes
W/kg correspond aux valeurs pour les champs intégrées dans des appareils portables (comme
électriques suivants : un ordinateur ou un GSM) ne sont pas concer-
nées par cet arrêté royal.
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Les champs électromagnétiques et la santé
On trouve des « hotspots » entre autres dans certains hôtels, gares et immeu-
bles de bureau : on peut y surfer sans fil sur Internet grâce au Wi-Fi. La plupart
du temps, la puissance d’un hotspot est comprise entre 100 et 200 mW.
Des antennes micro ou pico sont placées aux endroits où se trouvent de nom-
breux utilisateurs de GSM afin de pouvoir traiter un grand nombre d’appels. Ces antennes ont
une faible puissance.
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Votre guide dans le paysage électromagnétique
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Les champs électromagnétiques et la santé
Notre état de santé dépend de différents fac- Contrairement à certains pays apparemment
teurs. Il existe un lien manifeste entre certaines plus stricts, en Belgique ce sont toutes les
maladies et le style de vie, l’alimentation ou le sources d’ondes radio, y compris les puissants
stress. Les facteurs génétiques, les caractéristi- émetteurs TV et radio, qui sont soumises à des
ques de personnalité et la qualité de vie peuvent restrictions plus sévères.
influencer notre état de santé. Jusqu’à présent,
aucun lien n’a été prouvé entre les ondes radio Toutes ces sources sont non seulement limitées
– un élément courant de notre environnement à individuellement, mais aussi dans leur ensemble
l’heure actuelle – et les problèmes de santé. via une valeur limite sur la totalité de l’intensité
du champ qu’elles génèrent. Ainsi, par exemple,
• Est-ce que la norme doit tenir compte de si deux opérateurs placent leurs antennes sur le
l’hypersensibilité électromagnétique ? même site, ils doivent en fait s’organiser afin de
respecter la valeur établie en fonction de l’inten-
Ce qu’on appelle « l’hypersensibilité électroma- sité totale du champ.
gnétique » (« electrical » ou « electromagnetic
hypersensitivity », EHS) ne représente pas un • J’ai entendu dire que les normes en
diagnostic. Il s’agit d’un ensemble de plaintes matière d’antenne GSM sont plus strictes
que les gens imputent spontanément à l’exposi- à Bruxelles. Est-ce vrai ?
tion aux champs électromagnétiques.
En 2007, la Région de Bruxelles-Capitale a
L’Organisation Mondiale de la Santé a conclu, décidé d’appliquer dès 2009 des valeurs limites
de plusieurs recherches expérimentales, qu’il strictes pour une large gamme de champs élec-
n’existe aucune base scientifique permettant tromagnétiques, allant de 100 kHz à 300 GHz,
d’imputer, à l’heure actuelle, les plaintes à l’ex- (à l’exception des émetteurs de télévision et de
position aux champs électromagnétiques. radiodiffusion), dont le rayonnement d’antennes
GSM. Jusqu’à présent, aucun arrêté d’exécution
De toute évidence plusieurs facteurs jouent un de cette décision n’a encore été pris et on ne sait
rôle sur « l’hypersensibilité électromagnéti- pas encore dans quelle mesure cette décision
que ». Vous trouverez plus d’informations à ce s’accorde légalement avec la norme fédérale.
sujet dans la rubrique « Gros plan sur... », dos-
sier 3, page 29.
2. En ce qui concerne les normes pour les
• Les normes sont plus strictes dans appareils qui émettent des ondes radio :
d’autres pays. Est-ce que la population
est moins protégée en Belgique ? • Est-ce que je cours un risque plus élevé
de cancer du cerveau si je téléphone avec
Même si la Belgique ne fait pas la course en un GSM ?
tête, elle se trouve sans nul doute à l’avant du
peloton. Dans la plupart des pays européens, les Sur le plan épidémiologique, ce sont principale-
normes relatives aux antennes GSM sont moins ment des études à court terme qui ont été réali-
contraignantes que chez nous. sées (utilisation du GSM pendant moins de 10 ans).
Celles-ci ne montrent aucun risque accru de
20
Votre guide dans le paysage électromagnétique
développement de tumeurs du cerveau. Les étu- • Doit-on interdire aux enfants d’utiliser un
des à long terme (plus de 10 ans d’utilisation) sont GSM ?
rares. Il n’y a pas encore assez de données dispo-
nibles pour tirer de conclusion. L’utilisation longue Il faut toujours être plus prudent lorsque des
et répétée du GSM reste donc une zone d’ombre enfants sont concernés. De plus, les enfants
où la prudence est de mise. Lisez à ce sujet la d’aujourd’hui auront utilisé plus longtemps leur
rubrique « Gros plan sur... », dossier 2, page 27. GSM que la génération actuelle d’adultes. Il est
recommandé à tout le monde, et surtout aux
• Où puis-je trouver des informations pour enfants, de respecter des règles élémentaires
choisir un GSM en fonction de sa valeur pour éviter une exposition inutile – par exem-
de rayonnement ? ple en téléphonant moins souvent et moins
longtemps. Vous trouverez d’autres conseils
L’absorption du rayonne- à ce sujet dans la rubrique « Gros plan sur.. »,
ment (DAS) induit par un dossier 2, page 27.
GSM peut être obtenue
en lisant le mode d’em- • J’ai un téléphone sans fil à la maison
ploi ou sur le site web du (téléphone DECT). Dois-je prendre des
fabricant. Les valeurs se situent normalement précautions particulières ?
entre 0,1 W/kg et 1,5 W/kg. Dans le cadre
de l’écoétiquetage, les institutions suédoise
« TCO development » et allemande « Bunde-
samt für Strahlenschutz » (BFS) effectuent des
mesures indépendantes des valeurs DAS des
téléphones mobiles. Vous trouverez un récapi-
tulatif de ces valeurs (mesurées selon la norme
EN 50361) sur les sites Internet suivants :
www.mobilelabelling.com (TCO) et www.bfs.de/
elektro/hff/oekolabel.html (BFS).
21
Les champs électromagnétiques et la santé
Selon les connaissances scientifiques actuelles, Il existe plusieurs classes de babyphones sur
les téléphones sans fil ne représentent aucun le marché, avec une puissance de crête située
risque pour la santé. Pour éviter une exposi- entre 10 et 500 mW (donc de 4 à 200 fois
tion inutile, il suffit de ne pas placer la station inférieure à la puissance de crête d’un GSM).
à proximité de votre lit ou de votre bureau. Une Étant donné la diversité des babyphones, il est
autre solution est d’acheter un téléphone sans conseillé de suivre attentivement le mode d’em-
fil qui n’émet aucun signal quand le combiné se ploi, notamment en plaçant l’appareil du bébé à
trouve sur la station de base (téléphones de type une distance suffisante du lit (au moins 1 m) et
Eco DECT). en utilisant la position « activation vocale ».
La plupart des babyphones fonctionnent avec Un ordinateur portable avec une carte Wi-Fi ou
des ondes radio. Ils sont constitués d’un appa- un adaptateur Wi-Fi permet de surfer sur Inter-
reil pour le bébé et d’un ou plusieurs appareils net sans fil. En général, cet ordinateur portable
pour les parents. L’appareil du bébé est l’émet- fait partie d’un réseau informatique sans fil
teur, celui des parents le récepteur. Toutefois, (WLAN). La connexion entre tous les appareils
dans certains cas, les deux appareils peuvent sans fil passe par un petit appareil appelé le
servir d’émetteurs. La majorité des systèmes « point d’accès ». Un routeur sans fil (modem)
n’émettent pas en continu, mais seulement sert parfois de « point d’accès ».
après l’activation de l’émetteur par la voix du
bébé. Les babyphones sans fil avec une fonction Tant le point d’accès que l’ordinateur porta-
vidéo émettent, quant à eux, un signal continu. ble émettent des ondes radio pour échanger
des données. Les puissances sont très faibles
(voir la rubrique « Gros plan sur.. », dossier 4,
page 31) et sont considérées comme sûres. On
peut éviter une exposition inutile en respectant
de simples règles :
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Votre guide dans le paysage électromagnétique
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Les champs électromagnétiques et la santé
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Votre guide dans le paysage électromagnétique
La leucémie infantile est une maladie qui se pré- Tous les appareils et câbles électriques génè-
sente chaque année chez 3 enfants sur 100 000. rent un champ électrique et magnétique. Le
champ magnétique peut atteindre quelques
Plusieurs facteurs de risques peuvent accroître centaines de microteslas lorsqu’on utilise des
le risque de leucémie chez l’enfant, par exem- appareils électriques comme un aspirateur, un
ple le rayonnement ionisant, les facteurs géné- sèche-cheveux ou un rasoir électrique. Il dimi-
tiques, l’utilisation par les parents de pesticides nue fortement dès qu’on s’éloigne de l’appareil
et de certains solvants dans la peinture, le taba- en marche.
gisme et, peut-être, la consommation d’alcool
de la mère pendant la grossesse. D’autres sources de champs électriques et
magnétiques sont les lignes de distribution élec-
S’il apparaissait que les champs magnéti- triques, les postes de transformation et les lignes
ques FEB étaient un facteur de risque, moins à haute tension souterraines et aériennes.
de 1% des leucémies par an, selon le VITO
(Vlaamse Instelling voor Technologisch Onder-
zoek), serait imputable à ce facteur (en région
flamande).
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Les champs électromagnétiques et la santé
Ces dernières sources peuvent donner lieu à Vous trouverez plus d’infos à ce sujet sur le site
une exposition prolongée supérieure à 0,4 µT, web du BBEMG (Belgian BioElectroMagnetic
mais ce n’est pas forcément le cas. L’intensité Group), voir la rubrique « Plus d’infos », p. 38 et
du champ diminue rapidement dès qu’on s’éloi- dans les rapports de recherche du MIRA (Milieu-
gne de la source. Dans la plupart des logements, rapport Vlaanderen) sur le réseau à haute ten-
le champ magnétique à basse fréquence est en sion (9 document 6). L’Organisation Mondiale
moyenne inférieur à 0,1 μT. Le champ électrique de la Santé a récemment publié une monogra-
dans les logements est minime car il est affaibli phie sur ce thème (9 document 7).
par certains obstacles comme les murs.
Centrale électrique
Ligne haute tension
Poste de
transformation
Poste de
Ligne aérienne transformation
moyenne tension
Clients industriels
Consommateurs
domestiques
La tension doit être augmentée pour pouvoir transporter efficacement de grandes quantités d’énergie. On parle de haute tension quand
la tension est supérieure à 30 kV. La tension doit ensuite être réduite pour pouvoir utiliser l’énergie électrique : c’est à cela que servent
les postes de transformation. L’électricité part de ceux-ci pour arriver dans nos maisons par le biais du réseau de distribution.
26
Votre guide dans le paysage électromagnétique
1. Réduisez votre temps d’appel Quand vous envoyez un message, vous ne tenez
pas votre téléphone mobile près de l’oreille.
Evitez les conversations téléphoniques inutiles De plus, votre GSM n’émet qu’un bref signal.
ou longues avec votre GSM : plus votre appel L’exposition est donc largement inférieure.
est long, plus vous êtes exposé aux ondes radio.
En effet, vu la faible distance entre l’antenne 4. Prenez garde à la mauvaise réception
d’un GSM et la tête, une personne qui appelle
est exposée à un niveau de rayonnement rela- Votre GSM adapte automatiquement sa puis-
tivement plus élevé. N’oubliez pas que l’exposi- sance pour assurer une bonne qualité de
tion est accrue pendant les premières secondes connexion. En effet, dans les véhicules, dans
quand l’appareil cherche la connexion. Attendez un ascenseur, dans un parking souterrain ou
donc quelques instants avant de poser le GSM simplement là où le réseau n’est pas étendu,
contre l’oreille. vous avez une mauvaise réception et votre GSM
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Les champs électromagnétiques et la santé
Bon à savoir
La valeur limite officielle en Europe pour le DAS
d’un GSM est de 2 W/kg. L’organisme suédois
TCO souhaite imposer dans le monde une norme
maximale de 0,8 W/kg. Le label allemand Blaue
Engel exige une valeur limite de 0,6 W/kg pour
obtenir le label (voir aussi la rubrique « Foire aux
questions », page 21).
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Votre guide dans le paysage électromagnétique
29
Les champs électromagnétiques et la santé
Les sciences biomédicales utilisent ce type tale idiopathique. Un autre exemple est l’hyper-
d’étude ‘en double aveugle’ pour exclure sensibilité chimique multiple (MCS – « Multiple
ce qu’on appelle l’effet placebo : cela per- Chemical Sensitivity »), où les symptômes sont
met de réduire l’influence de la croyance subjectivement attribués à une faible dose de
ou de la conviction du participant ou du substances chimiques.
chercheur.
Comment aider les personnes « hyper-
Si ce n’est pas le champ électromagnétique, sensibles » ?
qu’est-ce donc ?
Même si un lien de causalité avec les champs
Cette question reste sans réponse. Dans cer- électromagnétiques est improbable, les symp-
tains cas, on trouve une affection sous-jacente, tômes sont réels. Il faut commencer par vérifier
souvent chronique, qui est responsable des s’il n’y a pas de maladies sous-jacentes ou, de
symptômes présents. Dans d’autres cas, les conditions de vie ou de travail malsaines. Le
troubles peuvent s’expliquer par un milieu de vie médecin peut faire appel à l’aide du Medisch
inadapté ou inconfortable, comme un mauvais Milieukundigen bij de LOGO’s (MMK) en Flandre
éclairage ou une mauvaise aération, des fac- et des Services d’Analyse des Milieux Intérieurs
teurs psychosociaux ou le stress professionnel. (SAMI) en Wallonie pour détecter les problèmes
dans la maison qui comportent un risque pour la
Les symptômes sont réels santé des habitants. Pour identifier les risques
pour la santé au travail, chaque employeur doit
En l’absence d’explication scientifique, ce pro- instituer un service interne (ou doit faire appel à
blème est considéré comme « inexplicable d’un un service externe) pour la prévention et la pro-
point de vue physique ou médical ». Cela ne veut tection au travail.
pas dire que les plaintes n’existent pas : elles ne
sont pas imaginaires et elles méritent que l’on Des études cliniques ont été réalisées afin de
s’y attarde. C’est seulement que les connais- tester l’efficacité de certains moyens de pro-
sances scientifiques actuelles ne nous permet- tection, comme les filtres d’écran ou les émet-
tent pas de dire que l’exposition aux champs teurs « protecteurs ». Leur efficacité n’a pas
électromagnétiques à de faibles niveaux serait pu être démontrée de manière cohérente. Les
le (seul) facteur en cause de ces plaintes. patients se sont sentis mieux tant en utilisant
des moyens de protection « réels » que dans des
Un terme plus général pour désigner ces formes situations fictives.
de sensibilité aux facteurs environnementaux
non prouvés scientifiquement est « l’Intolérance Même s’il n’existe actuellement aucun traite-
Environnementale Idiopathique » (IEI). Ce terme ment thérapeutique défini, il est clair qu’une
couvre plusieurs symptômes non spécifiques et bonne relation entre le médecin et le patient et
médicalement inexplicables, sans en attribuer un soutien émotionnel de l’entourage ont une
la cause à quelque facteur environnemental grande importance.
que ce soit. L’hypersensibilité électromagnéti-
que est par conséquent également considérée
comme une forme d’intolérance environnemen-
30
Votre guide dans le paysage électromagnétique
Dossier 4. Les sources d’exposition aux ondes de transmission de données sans fil (WLAN),
radio les téléphones DECT, les antennes de micro-
cellules et de pico-cellules de la téléphonie
On trouve toutes sortes de types d’émetteurs mobile ;
et d’autres sources d’ondes radio dans notre
entourage : 9 les appareils à très petite couverture
(quelques mètres) et à faible puissance
9 les émetteurs de télévision et de radio d’émission : clés USB Bluetooth, oreillettes
avec des puissances pouvant atteindre des Bluetooth, Webcams sans fil et divers péri-
centaines de kW et qui ont une couverture phériques informatiques.
régionale ;
La tendance où les appareils sans fil sont de
9 les antennes émettrices de téléphonie plus en plus proches de l’utilisateur est le résul-
mobile de type de macro-cellule ou de cel- tat de la demande croissante en communication
lule parapluie, avec des puissances pouvant mobile et en échange de données sans fil.
atteindre 100 W (et une couverture jusqu’à
30 km) ; Le tableau ci-dessous représente les puissan-
ces de différents types d’appareils.
9 les appareils ayant une portée spatiale
moyenne (100 à 200 m) comme les réseaux
Babyphone 10 – 500 mW *
31
Les champs électromagnétiques et la santé
Toutefois, la puissance n’est pas la seule don- appareils GSM ou les combinés de téléphone
née qui influence l’exposition. L’exposition est DECT. D’autres appareils qui peuvent également
aussi notamment déterminée par la distance être utilisés près du corps y sont aussi présen-
par rapport à la source. tés. Comme vous pouvez le constater, l’effet
d’un GSM est bien plus important que celui
La figure 1, ci-dessous, montre le débit d’ab- d’une antenne d’émission GSM. La valeur DAS
sorption spécifique (valeur DAS) pour plusieurs d’un combiné de téléphone DECT est bien plus
appareils qui sont tenus près de la tête ou du faible que celle d’un GSM.
corps lors d’une utilisation normale : comme les
&!*
&
H6G!L$`\
%!*
%
Les bâtonnets représentent la portée des valeurs mesurées couramment rencontrées. Les valeurs DAS ont été mesurées en
contact avec le corps (dans les pires conditions d’exposition).
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Votre guide dans le paysage électromagnétique
Notions techniques
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Les champs électromagnétiques et la santé
Adresses utiles
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Votre guide dans le paysage électromagnétique
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Les champs électromagnétiques et la santé
Documents utiles 9
Document 1.
Guidelines for limiting exposure to time-varying electric, magnetic, and electromagnetic fields (up to
300 GHz), International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection, 1998 (en anglais)
Document 2.
La recommandation 1999/519/CE du Conseil du 12 juillet 1999 relative à la limitation de l’exposition
du public aux champs électromagnétiques (de 0 Hz – 300 GHz), 1999
Document 3.
Le rapport ‘SCENIHR Opinion on Possible effects of Electromagnetic Fields (EMF) on Human Health’,
2007
ec.europa.eu/dgs/health_consumer > Public Health > Scientific Committees > Scientific Committee
on Emerging and Newly Identified Health Risks (en anglais)
Document 4.
L’arrêté royal du 10 août 2005 fixant la norme pour les antennes émettant des ondes électromagné-
tiques entre 10 MHz et 10 GHz
36
Votre guide dans le paysage électromagnétique
Document 5.
Avis du Conseil Supérieur de la Santé : « Systèmes de communication sans fil et GSM dans les hôpi-
taux », février 2007
Document 6.
Rapports de recherche du MIRA (Milieurapport Vlaanderen) sur le réseau à haute tension
www.milieurapport.be > Publicaties > Onderzoeksrapporten > voir les rapports portant les références
MIRA/2007/07 et MIRA/2003/05 (en néerlandais)
Document 7.
Extremely Low Frequency Fields: Environmental Health Criteria Monograph No. 238, Organisation
mondiale de la Santé, juin 2007 (en anglais)
www.who.int > Programmes and projects > Electromagnetic fields (EMF) > Publications and infor-
mation resources
Document 8.
Avis du Conseil Supérieur de la Santé (auparavant le CSH) : « Recommandations du CSH du 12 mars
2004 concernant l’usage du téléphone mobile (GSM) par la population générale »
37
Les champs électromagnétiques et la santé
Plus d’infos
www.infogsm.be
www.bbemg.ulg.ac.be
38
Instances publiques concernées
La Commission pour la Sécurité des Consommateurs
La Cellule nationale Environnement et Santé:
• Communauté et Région flamande : Agence
flamande de Soins et de Santé et Département
Colophon Environnement, Nature et Energie
• Région wallonne : Direction Générale de l’Action
Sociale et de la Santé, Direction Générale des
Mois et année d’édition : mai 2008 Ressources Naturelles et de l’Environnement
• Région bruxelloise : Institut Bruxellois pour la
Composition Gestion de l’Environnement
Service Maîtrise des risques de la DG Environnement • Communauté germanophone : Département
Service public fédéral Santé publique, Sécurité de la Emploi, Santé et Affaires Sociales
Chaîne alimentaire et Environnement
en collaboration avec des experts scientifiques Mise en page
Dr. Jacques Vanderstraeten, Dr. Marion Crasson, Tostaky
Dr. Ir. Benoît Stockbroeckx
Éditeur responsable
Relu par Dirk Cuypers
• Le groupe de travail New Communication Techno- Service public fédéral Santé publique, Sécurité de
logies du Conseil Supérieur de la Santé la Chaîne alimentaire et Environnement, place Victor
• Prof. Dr. Luc Verschaeve (Université d’Anvers, Horta 40 boîte 10
membre de la commission consultative ‘Stra- B-1060 Brussel
ling en Gezondheid’ du ‘Gezondheidsraad’ des
Pays-Bas) Dépôt légal : D/2008/2196/6
Copyright photos
(de gauche à droite)
Couverture: Franz Pfluegl – Fotolia.com, William Azttard McCarthy – Fotolia.com, istockphoto.com (3), VRT,
page 4: BBEMG, istockphoto.com (3), Olivier Tuffé – Fotolia.com, VITO, page 6: ISSeP, page 8: Photodisc,
page 9: BBEMG, page 10: VITO, page 14: istockphoto.com, page 15: istockphoto.com, page 17: istockphoto.com,
page 18: istockphoto.com, VITO, page 19: Olivier Tuffé – Fotolia.com, SPF, page 21: TCO development,
istockphoto.com, Charly – Fotolia.com page 22: Tostaky, page 23: istockphoto.com, page 24: istockphoto.com,
page 25: William Azttard McCarthy – Fotolia.com, page 26: Elia, page 27: istockphoto.com, page 28: istockphoto.com,
page 32: istockphoto.com (4), Tostaky (2), page 33: istockphoto.com, page 34: Franz Pfluegl – Fotolia.com,
page 36: istockphoto.com
Cette brochure est destinée aux per-
sonnes qui cherchent des informations
fiables sur les risques éventuels des
GSM, des antennes GSM, des réseaux
sans fil, lignes à haute tension et autres
technologies impliquant l’émission d’un
rayonnement. La brochure explique en
termes clairs les incertitudes scientifi-
ques, les choix politiques et la régle-
mentation actuelle, autant d’éléments
pertinents tant pour la santé publique
que pour la santé des consommateurs.
En outre, elle oriente le lecteur dans le
« labyrinthe » des administrations com-
pétentes. Enfin, elle donne quelques
conseils pratiques pour une utilisation
raisonnable du GSM, du Wi-Fi et du
téléphone sans fil.
www.tostaky.be