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Après ses études secondaires, et son service militaire effectué dans les
parachutistes en Algérie puis à Bayonne, il est embauché comme ouvrier
spécialisé, en décembre 1949, aux aciéries de Pompey (Meurthe-et-
Moselle), où furent forgés les fers de la Tour Eiffel. Grâce à la formation
permanente, il devient contremaître puis agent de maîtrise – en 1953, il
prend sa carte à la CGC qu’il quittera six ans plus tard la jugeant « trop
corporatiste ».
Un « prolo » chrétien
Jacques Chérèque n’a rien d’un gauchiste. C’est un « prolo » chrétien qui
s’engage avec son épouse dans Vie nouvelle puis à l’Action catholique
ouvrière. En mai 1970, il entre dans le saint des saints confédéral, le
bureau national, et il est élu, en mai 1971, à la tête de la fédération de la
métallurgie, responsabilité qu’il exercera jusqu’en 1979.
« Carré et franc », selon son ami Delors
Jacques Chérèque n’a rien d’un rêveur. En homme de terrain, il a les pieds
dans la glaise. « C’est pas parce qu’on est de gauche qu’il faut être à côté
de ses pompes », aime-t-il répéter. En 1979, Edmond Maire le fait venir à
la commission exécutive – le gouvernement de la CFDT – comme
secrétaire général adjoint. Truculent, fort en gueule, amateur de « bonne
bouffe », colérique à l’occasion, il n’a rien d’un diplomate mais il est chargé
du secteur international. Il œuvrera pour l’entrée de la CFDT à la
Confédération internationale des syndicats libres.
Contesté par les intellectuels et l’aile gauche du syndicat – il est le plus mal
élu dans les congrès –, il soutient à fond le recentrage, et donc la
dépolitisation, de la CFDT. Aprés avoir défendu l’unité d’action avec la
CGT, il s’en fait le procureur. « La CGT et le PC conduisent le syndicalisme
au suicide, martèle-t-il en septembre 1980. Par son maximalisme, le
syndicalisme type CGT fait que les revendications , parce qu’elles ne sont
plus crédibles, ne mobilisent plus les travailleurs ». Avec Edmond Maire, il
est à la fois complice et rival, soupçonné de vouloir prendre sa place.