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Le luth est un instrument à cordes pincées. Le terme désigne aussi de manière générale
tout instrument ayant les cordes parallèles à un manche. Bien que voisin de la guitare, le
luth a connu une histoire différente et distincte, les deux instruments ayant coexisté au
cours des périodes principales de la musique. Il est d'origine persane (barbat) pour la forme
générale et arabe pour la caisse en lamellé-collé.
Sommaire
Luth arabe et luth occidental
Lutherie
Accord
Diapason
Détail du tableau Les Ambassadeurs
Évolution de l'instrument après l’âge d'or
de Hans Holbein le Jeune
Liste de compositeurs de musique pour luth
Luth Renaissance
Luth baroque
Luth classique
Compositeurs modernes et contemporains
Tableaux célèbres représentant des joueurs de luth
Notes
Bibliographie
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Le luth arabe — oud (terme venant de al `oud : « le morceau de bois »), qui a donné le nom « luth » — encore utilisé
couramment aujourd’hui enAfrique du Nord, et au Moyen-Orient. C'est un instrument essentiellementmélodique (voir
l'article détaillé)
Le luth occidental, dérivé du luth arabe, est l'objet de cet article. Arrivé enEurope par l’Espagne, pendant la présence
mauresque, il s'est différencié du précédent vers le XIVe siècle. Il est devenu vraimentpolyphonique grâce à l'ajout de
frettes sur le manche. Il a sans cesse évolué, principalement par l’ajout de cordes graves, jusqu’au XVIIIe siècle où il finira
par disparaître, victime d’une image très élitiste et close du public, ainsi que de son manque de volume sonore. L'essor
de la musique ancienne jouée sur des instruments copiés d'instruments originaux a relancé l'intérêt pour cet instrument
depuis la fin du XIXe siècle.
Lutherie
Le luth est presque entièrement en bois. La table est faite d'une fine planche de bois résonnant (le plus souvent de l'épicéa) en forme de
poire. Tous les luths ont une, parfois trois rosaces décorées. Elles ne sont pas ouvertes comme sur une guitare classique actuelle, mais
constituées d'une grille décorative sculptée dans le bois de la table lui-même.
Le dos de l'instrument est un assemblage de fines planches de
bois appelées côtes assemblées (avec de la colle) bord à bord
pour former le corps très arrondi de l'instrument. L'intérieur
de cette coque est renforcé par des bandes de parchemin
1
collées . Le manche est réalisé dans un bois léger et couvert
de bois dur (en général de l'ébène) pour la touche.
Contrairement à la plupart des instruments actuels, la touche
est au même niveau que la table. La tête des luths avant la
période baroque faisait un angle avec le manche de près de
90°, probablement pour que les cordes de faible tension
restent fermement plaquées au début du manche. Les
chevilles sont coniques et sont maintenues en place par
Atelier d'un luthier (1568)
friction dans les trous qui les reçoivent. La forme et les bois
employés font du luth un instrument très léger pour sa taille.
Les frettes sont réalisées à l'aide de cordes en boyau nouées autour du manche. Quelques frettes
Luth Renaissance à 8
supplémentaires en bois sont généralement collées sur la table, où elles ne peuvent être nouées chœurs (copie d'instrument
derrière le manche. ancien)
Les cordes en boyau (plus rarement en métal) sont groupées en chœurs, généralement deux cordes
par chœur (plus rarement trois) à l'exception du chœur le plus aigu, la chanterelle, constitué d'une seule corde ; dans les luths baroques
tardifs, les deux chœurs les plus aigus sont généralement deux cordes simples. Les chœurs sont comptés en groupe, ainsi la corde la plus
aiguë est appelée premier chœur, les deux cordes suivantes (pour un luth renaissance) deuxième chœur etc. Un luth renaissance à huit
chœurs aura donc habituellement quinze cordes (sept fois deux cordes et une corde simple) et un luth baroque à treize chœurs, vingt-quatre
cordes (deux fois onze cordes et deux cordes simples).
Les chœurs sont accordés à l'unisson dans l'aigu et le médium, les chœurs graves ayant une des cordes accordée à l'octave supérieure (selon
les époques, cette octave est rajoutée à partir de hauteurs différentes). Les deux cordes d'un chœur sont normalement jouées à la même
hauteur (dans la même case) et simultanément, à l'exception de cas rarissimes où elles sont jouées séparément ou dans des cases férentes.
dif
Accord
L'accord du luth est très peu standardisé et assez complexe. Les luths ont été construits dans des tailles très variables et sans standard
permanent d'accord, le nombre de cordes et de chœurs ayant lui aussi beaucoup changé.
Cependant, on peut dire que l'accord du luth Renaissance ci-dessous est en général celui qui était employé : pour un luth à 6 chœurs, on
retrouve l'accord de laviole de gambe ténor, les chœurs ayant entre eux un intervalle de quarte juste, à l'exception de l'intervalle entre les 4e
et 3e chœurs qui est une tierce majeure (on peut retrouver l'accord du luth Renaissance sur une guitare en abaissant la troisième corde au fa#
- au lieu de sol - et en utilisant un capodastre à la troisième case ; sans capodastre, les notes jouées depuis la tablature sonnent une tierce
mineure au-dessous du luth).
Pour les luths de plus de 6 chœurs, les chœurs sont ajoutés vers le grave. En raison du grand nombre de cordes et de la largeur du manche, il
est alors difficile de modifier le son des chœurs les plus graves en plaçant un doigt de la main gauche sur la touche ; ces chœurs sont donc
plutôt utilisés de façon diatonique pour permettre leur utilisation en cordes à vide, comme pour le luth pré-baroque à 10 chœurs - voir ci-
dessous.
Il s'agit ici de l'accord habituel, et il arrive que le compositeur donne d'autres indications sur la manière d'accorder - par exemple : 7e chœur
en Fa.
Le XVIIe siècle accroît encore la diversité d'accords, tout particulièrement en France. À la fin du siècle, une certaine norme se met cependant
en place, l'accord dit en ré mineur s'imposant. Les basses indiquées ci-dessous pour le luth baroque sont modifiées selon la tonalité jouée.
Instrument Accord
Luth
Renaissance
à 6 chœurs
\new Staff \with {\remove "Time_signature_engraver"}{\time 13/1 \clef "G_8" { << {a,1 b, cd e f g a, d f a} \\
Luth {a,,1 b,, c, d, e, f, g, a, d f a d' f'} >>}}
baroque à
13 chœurs
Diapason
Le diapason peut varier de la3=392 Hz à la3=470 Hz selon le pays, le répertoire, l'instrument et le diapason utilisé par les autres instruments
dans le jeu d'ensemble. Il n'existe pas de standard universel à l'époque, seuls des standards locaux peuvent être établis.
Quelques compositeurs français du XXe siècle ont écrit pour le luth à 10 cordes : Jacques Chailley, Yvonne Desportes grand prix de Rome,
Jean Loubier à la demande de Michel Faleze, luthiste français et élève de Michael Schäffer. À signaler une pièce du compositeur hongrois
Georg Aranyi-Aschner et une messe en latin avec luth, hautbois solo, quatuor à cordes, or
gue et chœurs.
e
Au XXI siècle, certains luthistes composent pour leur instrument une musique originale et idiomatique : Jozef Van Wissem, Ronn
McFarlane et Tsiporah Meiran ont ainsi entrepris de composer une musique contemporaine pour cet instrument initialement réservé au
répertoire ancien.
Luth Renaissance
Espagne
Alonso Mudarra
Luys de Narváez
Miguel de Fuenllana
Juan Bermudo
Luis de Milán
Antonio de Cabezon
Diego Pisador
Luis Venegas de Henestrosa
Italie
Pietro Paolo Borrono
Franciscus Bossinensis
Francesco Canova da Milano
Vincenzo Capirola
Giovanni Maria da Crema
Marco dall'Aquila
Joan Ambrosio Dalza
Albert de Rippe (Italien actif en France)
Vincenzo Galilei
Giovan Maria Giudeo
Simone Molinaro
Jean-Paul Paladin (Italien actif en France)
Francesco Spinacino
Angleterre
Daniel Bacheler
Thomas Campion
Anthony de Countie
John Dowland
Robert Dowland
John Johnson
Robert Johnson
Philip Rosseter
France
Europe centrale
Valentin Bakfark
Hans Neusidler
Melchior Neusidler
Luth baroque
Italie
France
Robert II Ballard
François Dufaut
Jacques Gallot
Ennemond Gaultier, dit Le Vieux Gaultier
Denis Gaultier, dit Gaultier le Jeune
Nicolas Hotman (théorbe)
Charles Hurel (théorbe)
Étienne Lemoyne (théorbe)
René Mézangeau
Charles Mouton
Germain Pinel
Robert de Visée
Nicolas Vallet
Allemagne
Autriche
Luth classique
Autriche
Karl Kohaut
Notes
1. Vue de l'intérieur d'un luth(http://www.cs.dartmouth.edu/~wbc/vanL/lute-inside.gif)
Bibliographie
Christine Ballman, Le Luth et Lassus, Académie royale de Belgique,2011, 288 p. (ISBN 978-2-8031-0283-9)
Hélène Charnassé et France Vernillat, Les Instruments à cordes pincées, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? » (no 1396),
1970, 1re éd., 128 p.
(en) Douglas Alton Smith, A History of the Lute from Antiquity to the Renaissance
, Lute Society of America,2002
(ISBN 0-9714071-0-X)
(en) Matthew Spring, The Lute in Britain : A History of the Instrument and its Music
, Oxford University Press,2001
Voir aussi
Articles connexes
Catégorie:Luthiste
École française de luth
Archiluth
Théorbe
Liuto forte
Orpharion
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