1) la présomption d’innocence : la consécration d’un principe probatoire.
une personne soupçonnée d’avoir commis une infraction pénale est tenue pour innocente tant que la preuve de sa culpabilité n’a pas été rapportée.
I- la consécration de la présomption
a. la proclamation de la présomption
i. le code de procédure pénale
o La présomption est entrée en vigueur depuis la loi du 15 juin 2000 ; le législateur a introduit dans ce texte un article préliminaire aux termes duquel « toute personne suspectée ou poursuivie est présumée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été établie ». o ce principe directeur était, avant 2000, déjà expressément visé dans de nombreux textes supra législatifs.
ii. les textes supra législatifs
o présomption d’innocence consacrée par l’article 9DDHC et fait donc partie des « droits naturels inaliénables et sacrés de l’homme » o ce principe à valeur constitutionnelle est également proclamé dans plusieurs traités ratifiés par la France convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (article 6-2) le pacte international relatif aux droits civils et politiques (art14-2) la charte des droits fondamentaux de L’UE(art 48)
b. le respect de la présomption d’innocence
Les lois du 4 janvier 1993 et du 15 juin 2000 ont renforcé la présomption d’innocence.
i. loi du 4 janvier 1993
o Le législateur de 1993 a inséré dans le code civil un article 9-1 dont le premier alinéa dispose « chacun a droit au respect de la présomption d’innocence. » Cette protection ne cessant qu’avec la condamnation irrévocable Civ, 1ère12 novembre 1998 o la personne concernée par un non lieu peut demander au juge d’instruction, ou à la chambre de l’instruction en cas d’arrêt de non-lieu, d’ordonner soit la publication intégrale ou partielle de la décision(art 177-1 et 212-1 CP) o la loi du 4 janvier 1993 à ajouté un alinéa à l’article 13 de la loi du 29 juillet 1881 relative au droit de réponse. Ce texte prévoit que dans les 3 mois du jour ou une décision de non-lieu , de relaxe ou d’acquittement a acquis l’autorité de la chose jugée, le bénéficiaire peut exercer une action en insertion forcée contre le journal qui l’avait nommé à l’occasion de la poursuite. (refus d’insérer= délit passible de 3750 euros d’amende.
ii. loi du 15 juin 2000
le législateur a entendu protéger la réputation des personnes mises en causes contre les « ravages médiatique » en ajoutant un article 35 ter dans la loi du 29 juillet 1881 relative à la liberté de la presse « est désormais puni d’une amende de 15 000 € , d’une part le fait de diffuser sans le consentement de l’intéressé , l’image d’une personne menottée ou placée en détention provisoire, d’autre part, le fait de réaliser ou diffuser des sondages sur la culpabilité d’une personne ».
II- le sens de la présomption
L’individu poursuivi est innocent aussi longtemps que sa culpabilité n’est pas reconnue par jugement irrévocable. La présomption est une règle générale de traitement de la personne poursuivie. De nombreuses dispositions du Code de Procédure Pénale, consacrent des solutions protectrices de l’individu découlent implicitement de ce concept. Pourquoi la pers gardée à vue dispose- t-elle de droit ? elle est présumée innocente. Pourquoi nécessité d’une majorité qualifié de 6 voix pour toute décision défavorable à l’accusé ? il est présumé innocent. Ce principe fondamental de la procédure pénale est l’expression pénale ou la variante pénale de l’article 1315 du code civil disposant que la charge de la preuve incombe au demandeur. Ainsi, la présomption d’innocence permet de désigner celui qui supporte la charge de la preuve, et , et cas échéant , le risque de la preuve. en vertu de ce principe, c’est à la partie poursuivante (ministère public et partie civile) de prouver la culpabilité et pas à la partie poursuivie de démontrer son innocence. Crim 24 mars 1949 : la partie poursuivante doit faire la preuve de l’infraction , donc « établir tous les éléments constitutifs de l’infraction et l’absence de tous éléments susceptibles de la faire disparaître »
Obligations probatoires du procureur multiple :
o Prouver le préalable légal de l’infraction pénale, c’est à dire, viser le texte d’incrimination sur lequel reposent les poursuites. ( texte en question existe + texte applicable) o Tache du ministère public concerne la preuve de l’infraction stricto sensu(=preuve de la participation matérielle du suspect à la réalisation de l’acte délictueux + sa culpabilité). a. la preuve de la matérialité de l’infraction i. un principe La preuve de la participation aux faits délictueux se dédouble : l’acte ( action/ omission) répréhensible et ses accessoires ( circonstances aggravantes , lien de parenté ) l’identité du contrevenant : prouver que l’acte est bien le fait de la personne poursuivie. ii. des dérogations 1° Article 225-6 CP : répute proxénète tout individu incapable de « pouvoir justifier des ressources correspondant à son train de vie , tout en étant en relatons habituelles avec une ou plusieurs personnes se livrant à ce type de trafic. Article 222-39-1 CP réprime au titre de trafic de stupéfiant le fait de na pouvoir justifier de ressources correspondant à son train de vie, tout en étant en relations habituelles avec une ou plusieurs personnes se livrant à ce type de trafic. 2° Articles L121-2 et L121-3 du code de la route font peser sur le titulaire du certificat d’immatriculation du véhicule , les infractions à la réglementation du code de la route , à moins qu’il fournisse des renseignements permettant d’identifier l’auteur véritable de l’infraction. La cour de Strasbourg avait admis dès 1988 la validité de ces présomptions. Dans l’arrêt Salabiaku du 7 octobre 1988, elle avait en effet indiqué que « tout système juridique connaît des présomptions de preuve et que la convention n’y met évidemment pas obstacle en principe, mais en matière pénale, elle oblige les Etats contractants à ne pas dépasser des limites raisonnables prenant en compte la gravité de l’enjeu et préservant les droits de la défense. b. la preuve de la culpabilité du suspect i. un principe Aux termes de l’article 121-3 CP, les crimes et délits sont nécessairement intentionnels, à moins que la loi n’ait exigé une imprudence ou une négligence. Quelque soit la nature du délit, la condamnation de son auteur suppose donc depuis l’entrée en vigueur du nouveau code , la preuve d’une faute intentionnelle ou non intentionnelle. ( mise en danger , faute d’imprudence ou de négligence) ii. des dérogations la loi a consacré de véritable présomptions de culpabilité en dispensant le ministère public d’avoir à prouver l’existence de l’élément moral. L’élément moral est bien exigé, mais son existence est présumée. L’article 35 bis de la loi du 29 juillet 1881, sur la presse, dispose que toute reproduction d’une imputation ayant été jugée diffamatoire est réputée de mauvaise foi. Le même type de présomption s’applique aux contraventions.(article 121-3al 4 CP) La preuve des causes de non-imputabilité et de l’erreur de droit pèse sur le prévenu : au moment des faits, l’agent est censé agir en toute liberté et lucidité et n’est pas censé ignorer la loi. signifie une triple présomptionfic de libre détermination, d’équilibre mental et de connaissance de la loi.
Procédure Pénale - Analyse de La Réforme de La Garde À Vue Du 14 Avril 2011 Par Jonathan Quiroga-Galdo (Élu Parmi Les 10 Meilleurs Articles 2011 Sur Le Site Village-Justice)