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Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Ministère de l’Enseignement, REPUBLIQUE DU MALI


Supérieur et de la Recherche Un Peuple-Un but -Une Foi

Année universitaire : 2009 – 2010 N°…..… :

transfusion
transfusionsanguine
sanguineau
aucENTRE
cENTRE
HOSPITALIER
HOSPITALIERET ETUNIVERSITAIRE
UNIVERSITAIRE du
du
point-G :
point-G :audit
auditdes
despratiques
pratiques

Par Mlle ABOUAME Palma Haoua


Pour obtenir le grade de Docteur en Médecine
(DIPLOME D’ETAT)

Président : Pr. Abdoulaye DIALLO

Membre : Pr. Zimogo Zié SANOGO

Co-directeur : Dr. Mounirou BABY

Directeur de thèse : Pr. Youssouf COULIBALY

1
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

A toi ALLAH le miséricordieux le tout puissant sans qui rien n’est


possible.

Merci d’avoir exaucé mon vœux, tu as fais de mon rêve d’enfance


une réalité. Tu as toujours été présent à mes cotés et c’est
pourquoi je te demande pardon pour toutes mes offenses et je te
prie pour donner force courage et détermination pour résister au
mal. A présent je remets entre tes mains ma vie et celle de ceux
qui me confiront la leur, et j’espère au plus profond de mon être
combler leur attente.
Que ta lumière me guide, que ta puissance me protège, que ta
miséricorde m’accompagne.

Bénis moi et fais de moi un bon médecin.

2
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

• A mes parents : Dr ABOUAME Salé et


Mme ABOUAME née Amma ABOUYA

• A mes frères et sœur : Amine, Hassan et


Ousseina
• Famille PABASALE
• Famille Ag HAMANI

3
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Je remercie
Mon père : je te remercie de m’aimer d’avoir permis la réalisation de ce
rêve que nous avons partagé.
Merci d’avoir cru en moi, de t’être sacrifié pour moi.
Ma crainte a toujours été de te décevoir, et j’espère que tu seras fier de
moi. Puisse le seigneur t’accorder longue vie, amour et prospérité et ne
jamais oublier ce que tu as fait pour moi.

Ma mère : ma tendre maman, merci pour tout l’amour et pour la confiance


que tu me portes. Je sais que je suis une fille difficile, mais tu as toujours su
me guider dans mes choix, mes résonnements. Je te suis infiniment
reconnaissante et redevable. Puisse le seigneur t’accorder longue vie,
amour et prospérité.

Mes frères et sœurs : je sais que ça n’a pas été facile, merci de m’avoir
supporté, d’avoir endossé les sacrifices des parents puisse DIEU vous
accompagner et réaliser vos vœux.

La famille PABASALE : merci pour l’amour, l’aide et les conseils que vous
m’avez prodigués. Que DIEU vous accorde longue vie, amour et prospérité.
4
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Papa et Habiba: Merci de m’avoir adopté car je me considère comme un


membre de la famille. Tout au long de ce séjour, j’ai été marqué par votre
générosité, votre humilité et votre tendresse. Merci pour tout l’amour, les
conseils et l’aide. Que DIEU vous accorde longue vie, santé et prospérité.

Dodo : ton encadrement précieux a contribué à mon épanouissement dans


ce pays. Je te suis infiniment reconnaissante pour tout. Que DIEU te bénisse,
te protège et t’accorde santé, longue vie et prospérité.

Feu mon grand père et mes grands-mères.

Ma grande famille maternelle : je vous remercie pour l’affection, les


conseils et pour toute l’aide que vous m’avez apportés ;

Ma grande famille paternelle ;

Mes amies et sœurs : Rosine, Nicaise, Gilder, titi, Aicha Panta, Mireille,
Martine, Marinette, Doris, Mamina, feu Tanfo ;

Mes amis et frères : Alexis, Guy, Arthur, Scott, Francis, Armand, , Laurel,
Fabien ; Dalil ;

Mes grandes soeurs et grand frères : Mama, Bébé, Doudou, Baba,


Mohamed, Mya, Hajara, Fati, Didi, Moussa, Aissata, Abdoul koudous,
Oumelou, Iloulet, Mohamadoun, feu Hamdi ;

5
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Doudou, Christian, Aziz, soul, fatou, sonya ;

Ma promotion SATRES merci pour les bons moments vécus ;

Aux Docteurs : Stéphane Tchomtchoua, Fernando Lekpa , Franck Zouna.

Au peuple malien, d’avoir fait de mon rêve une réalité, Merci de m’avoir
accordé l’hospitalité, de m’avoir fait me sentir chez moi chez vous, Merci
pour tous vos enseignements ;

L’AEESCM et ses membres, pour l’accueil et le soutien durant toutes ces


années.

Toutes les promotions de l’AEESCM

Mes cadettes chéries : Estelle, Mady, Nina, Ornella, Natacha, Nathalie

Ma cours : Guy, William, Rodrigue, Natacha, Nathalie, Tangui, Stephane,


Seydou, Dramane, Ba alima ;

Dr KAMENI Nicolas le tonton de toujours, merci pour ton geste inoubliable.

Mon service :
Pr Youssouf Coulibaly, Dr Mohamed Keita, Dr Dramane GOITA, Dr DOUMBIA
Djénaba, Dr DICKO

Internes : SIMPARA Mohamed , Patrice HOUNDJE, Géraud AMOUSSOU,


Christelle, Christella IROUME, Julia THOUASSA , Mamoutou TRAORE, Oumar
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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

KONE, NIENTAO Ousmane, DIALLO Daouda et DIALLO Boubacar, Agnidé


MAROUFATOU, Nana CAMARA, Herman SANDJON, Rosine MAFOMA, Salif
BERTHE , Asma, Lassine, Souleymane ;

Les majors : Aliou KABORE et Mamadou SAMAKE, DIABATE ;

Les infirmiers : Mme TRAORE Kadidia NIENTAO, Mme FOMBA Bintou


SOUKO, Cheikh Oumar DIAKITE, Mme Ballo Sali DOUMBIA, François
DEMBELE, Mme TRAORE Awa, Sidi COULIBALY, Mme KEITA Oumou CISSE ,
Sidibé Marie France DIARRA ;

La secrétaire Awa SIMAGA ;

Le personnel d’anesthésie : Modibo DIARRA, Issa TRAORE, Jérôme


DIARRA, Dossou CISSOKO…

Les garçons de salle ;

A notre maître et président du jury


Professeur Abdoulaye DIALLO
 Maître de conférences en anesthésie réanimation

 Chef de service d’Anesthésie Réanimation et Urgences


du CHU Gabriel Touré

 Vice-président de la SARMU – Mali

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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
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Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

 Médecin colonel du service de santé de l’armée du


Mali
Cher maître,
Nous vous remercions d’avoir bien voulu diriger ce jury de thèse. La
spontanéité avec laquelle vous vous êtes investi dans l’amélioration de ce
travail nous a énormément marqué et ont renforcé en nous l’estime et le
respect que nous avions de vous dès nos premiers pas dans l’exercice
pratique de la médecine.
Votre exigence, votre courtoisie et votre accueil font de vous un
maître respectable et admiré de tous. Il nous serait difficile de trouver les
mots justes pour exprimer notre reconnaissance et notre gratitude à votre
endroit. Veuillez trouver ici cher maître ; l’expression de nos sentiments
respectueux.

A notre maître et juge


Professeur Zimogo Zié SANOGO
 Maitre de conférences agrégé en chirurgie générale

Cher maître,

8
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Nous sommes honorés de vous compter parmi les membres de notre


jury malgré vos multiples occupations. Vos qualités de pédagogue et votre
amour pour le travail bien fait n’ont pas manqué de nous séduire. Les mots
seraient bien faibles pour qualifier notre gratitude pour l’amélioration de ce
travail.
Veuillez recevoir ici cher maître, nos sentiments respectueux et
plein de reconnaissance.

A notre maître et co-directeur

Docteur Mounirou BABY

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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

 Maitre assistant en hématologie

 Directeur général du CNTS

Cher maître,

Vous nous faites un grand honneur en acceptant de co-diriger ce


travail malgré vos multiples occupations. Nous avons été impressionnés par
votre simplicité et votre humilité.

Votre souci du travail bien fait et votre marque de respect pour vos
collaborateurs et vos étudiants font de vous un maître au grand cœur.

Veuillez trouver ici cher maître, l’expression de notre profonde


reconnaissance et nos sincères remerciements.

A notre maître et directeur de thèse

Professeur Youssouf COULIBALY

 Maître de conférences agrégé en


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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
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Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Anesthésie – Réanimation

 Chef de service d’anesthésie – Réanimation et des


Urgences du CHU du point G

 Président de la Société d’Anesthésie-Réanimation et


Médecine d’urgence du Mali (SARMU / MALI)
Cher maître,

En acceptant de diriger ce travail, en nous faisant profiter de votre


sagesse, de vos connaissances, de votre expérience, de vos ambitions, vous
avez suscité en nous l’amour de la médecine, le sens des valeurs humaines.
Vos qualités intellectuelles et humaines forcent respect et admiration.

Votre rigueur scientifique, votre enseignement de qualité et votre


simplicité font de vous un grand maître admiré de tous.

Vous avez été durant cette année un éducateur, un censeur, un


conseiller, comme un père vous avez su nous guider dans cet apprentissage
de la médecine, nous vous serons toujours redevable

Nous vous prions de trouver ici cher maître, l’expression de notre


grand respect et nos vifs remerciements. Puisse le Seigneur vous accorder
santé et longévité afin que soit mené à bien vos projets, et que d’autres
comme nous, puissent bénéficier de votre savoir et de vos connaissances.

ABREVIATIONS :
Ac : anticorps
Ag : antigène
Ag HBS : Antigène de surface du virus B de l’hépatite
Anesthésie-réa et urgence : anesthésie-réanimation et urgence
ATCD : Antécédent

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CAT : Conduite à tenir


CES : Certificat d’études spécialisées
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
CIVD : Coagulation Intraveineuse disséminé
CG : Concentré de Granulocytes
CGA : Concentré Granulocytaire d’Aphérèse
CGR : Concentré de Globules Rouges
CMV : Cytomégalovirus
CNTS : Centre National de Transfusion Sanguine
CP : Concentré plaquettaire
CPS : Concentré de Plaquettes Standard
CTS : Centre de Transfusion Sanguine
DFC : Débit de filtration glomérulaire
FC : Fréquence Cardiaque
FR : Fréquence Respiratoire
G : Giga
GB : Globule blanc
GR : Globule rouge
GS : Groupe Sanguin
Gynéco-Obst : gynécologie et obstétrique
Hb : Hémoglobine
HCV : Virus C de l’hépatite
HHV-8 : Virus de l’Herpes Humain 8
HLA : Human Leucocyte Antigens
Ht : Hématocrite
HTA : Hypertension artérielle
HTLV1 : Human T cell Lymphotropic Virus « type 1 »
Ig G : immunoglobulines G
Ig M : immunoglobuline M
IRA : Insuffisance Rénale Chronique
Med-interne : Médecine interne
MHNN : Maladie Hémolytique du Nouveau-né
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
π : Pouls
NFS : Numération formule sanguine
NP : Numération Plaquettaire
PA : Pression Artérielle
PEC : Prise en charge
PSL : Produits Sanguins Labiles
PSS : Produits Sanguins Stables
PVA : Plasma Viro Atténué
RAI : recherche d’agglutinines irrégulières
Rh- : Rhésus négatif
Rh+ : Rhésus positif
SAGM : chlorure de sodium+ Adenine +Glucose +Mannitol
SIDA : Syndrome Immuno Déficitaire Acquis
SPO2 : Saturation en O2
STS : Service de Transfusion Sanguine
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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
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Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Ta O2 : teneur artérielle en oxygène


T° : Température
TA : Tension Artérielle
TCA : Temps de Céphaline Activée
TCK : Temps de Céphaline Kaolin
TP : Taux de Prothrombine
TS : Transfusion Sanguine
VIH : Virus de l’Immunodéficience Humaine

SOMMAIRE

Introduction ……………………………………………………………... 1

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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Généralités ……………………………………………………………… 4

Méthodologie……………………………………………………………. 36

Résultats………………………………………………………………….. 40

Commentaires et discussions………………………………………... 53

Conclusion et recommandations…………………………………….. 59

Références bibliographiques…………………………………………. 62

Annexes…………………………………………………………………. 65

1- INTRODUCTION

La transfusion sanguine (TS) est une thérapeutique substitutive qui consiste à


remplacer chez un malade le composant sanguin dont il a besoin [1]. Le sang d’un seul
donneur peut être utilisé par plusieurs receveurs [2].
La TS présente un risque de complications aigues ou retardées et de transmission
d’infections [2]. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 5 à 10% des infections
dues au Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) de part le monde sont transmises
par la transfusion de sang ou de produits sanguins contaminés. Un nombre encore plus
grand de receveurs de PSL sont contaminés par le virus de l’hépatite B et C, par le
tréponème de la syphilis et d’autres agents infectieux [3]. Au CNTS (Centre National de

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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
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Transfusion Sanguine) de Bamako, toutes les unités de sang sont testées pour le VIH,
l’hépatite B, l’hépatite C et la syphilis depuis 2004, dont les prévalences respectives en
2007 étaient de 2,6%, 13,9%, 3,3%, 0,3% [4].
La TS reste un acte thérapeutique particulier dans la mesure où il correspond à
l’administration d’un produit biologique résultant de l’appréciation de l’indication, soumis
à un cadre réglementaire. Les progrès scientifiques et technologiques ont amélioré la
qualité de la médecine transfusionnelle du donneur au receveur. L’évaluation des
pratiques médicales transfusionnelles, par confrontation aux recommandations en
vigueur est un exemple de démarche qualité et d’évaluation des pratiques
professionnelles qui contribue à renforcer la sécurité transfusionnelle [5], d’où l’intérêt
de l’audit clinique.
L’audit clinique est une méthode d’évaluation qui permet à l’aide de critères
déterminés, de comparer les pratiques de soins à des références admises en vue de
mesurer la qualité de ces pratiques, et les résultats des soins avec l’objectif de les
améliorer [6].
Ces dernières années, l’audit est devenu un concept acquis dans le contexte des
services de santé. L’audit médical ou clinique est maintenant une partie acceptée de la
pratique de routine dans beaucoup d’hôpitaux des pays occidentaux [7].
En France, plusieurs audits sur la transfusion sanguine ont été menés notamment
au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Marseille [8].
En Afrique, en 2001 au cours de la 51ème session de l’OMS tenue à Brazzaville, le
comité régional a adopté la stratégie régionale pour la sécurité transfusionnelle, dont le
but est la formulation et la mise en œuvre de politiques et de plan nationaux de TS [4].
Le concept d’audit est récent, et peine à être mis en œuvre. En effet, 2 études ont été
menées en 2005 dont une au CHU de Treichville dans le service de gynéco-obstétrique
en Côte-D’ivoire [9], et l’autre au CHU Fatouma BOURGUIBA de MONASTIR en Tunisie
[10].
Au Mali, malgré la grande utilisation des produits sanguins labiles (PSL), il n’existe
pas de protocole, ni de procédure d’administration de produits sanguins dans nos
hôpitaux, et le programme d’hémovigilance est inexistant. C’est pourquoi nous nous
proposons de réaliser un audit des pratiques transfusionnelles au CHU du Point G, qui

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nous permettra de comparer nos pratiques quotidiennes aux normes en vigueur afin de
ressortir les insuffisances.

OBJECTIFS

Objectif général :
Evaluer les pratiques transfusionnelles au CHU du Point G.

Objectifs spécifiques :
 Identifier le profil des médecins prescripteurs de PSL
 Etablir la pertinence des prescriptions des PSL
 Identifier les contraintes de la pratique transfusionnelle
 Déterminer les éléments de surveillance per et post-transfusionnelle

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Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

1- GENERALITES

2.1 DEFINITION ET HISTORIQUE [1]

C’est une thérapeutique substitutive qui consiste à remplacer chez un malade le


composant sanguin dont il a besoin.
Depuis plusieurs dizaines de millier d’années, les hommes savent que le sang est la vie,
et que la perte d’une quantité importante de sang entraine la mort. Mais, ils ne savaient
pas remplacer le sang perdu. C’est en 1900 que KARL Landsteiner découvre à Vienne les
groupes sanguins. C’est pendant la première guerre mondiale que, pour la première fois,
les transfusions de sang sauvent les blessés du champ de bataille l’homme malade qui a
besoin de sang. Les hommes de sciences qui ont développé l’immunologie,
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l’hématologie, la physiologie, les administrateurs, les techniciens de santé, les donneurs


de sang ont tous contribué et continuent à faire progresser la TS. La thérapeutique
transfusionnelle est admirable, elle a sauvé de très nombreuses vies, mais elle reste
dangereuse avec de nombreux risques. Nous comprenons aisément que le sang d’un
individu malade puisse apporter aussi la maladie à celui qui reçoit ce sang par
transfusion. Mais, il est un peu difficile de comprendre quand on n’a pas vu ce que c’est
que l’agglutination des hématies recouvertes par des anticorps dirigés contre les
antigènes présents à leur surface. Quand on aura vu de telles agglutinations sur une
plaque de groupage, nous pourrons imaginer le danger mortel immunologique des
transfusions incompatibles .C’est à dire des transfusions réalisées dans un contexte où le
donneur et le receveur ne sont pas de même groupe sanguin.
La TS est une thérapeutique admirable mais très dangereuse à cause des risques
infectieux et immunologiques.
Les grandes périodes de la transfusion sanguine :
• Découverte des groupes sanguins du système ABO, utilisant l’agglutination
érythrocytaire par Karl Landsteiner
• L’époque du bras à bras qui s’étend jusqu’en 1950. Le seul produit utilisé est le sang
frais total.
• L’époque du flacon : elle va de 1950 à 1965, utilisation de sang total conservé et
fractionnement du plasma avec utilisation des composants plasmatiques à longue
conservation.
• L’époque de la poche plastique : de 1965 à nos jours, il existe fractionnement
physique du sang et transfusion plus sélective.
• L’époque des machines : séparation in vivo des composants sanguins, transfusion
plus efficace de produits labiles cellulaires depuis 1967.

2.2 EPIDEMIOLOGIE.
La TS sauve des vies et améliore la santé, mais des millions de patients qui en ont
besoin n’ont pas accès en temps voulu à du sang sécurisé. On collecte chaque année
plus de 81 millions d’unités de sang dans le monde dont seulement 45% dans les pays
en développement ou en économie de transition, qui représente pourtant plus de 80% de
la population mondiale [11]. La bonne organisation des services de transfusion sanguine
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(STS) est une condition préalable qui seule permet l’utilisation sûre et efficace du sang et
des produits sanguins. La pandémie de VIH/SIDA a focalisé l’attention sur l’importance de
la prévention des maladies transmissibles par le sang. De 5 % à 10% des infections à VIH
de par le monde sont transmises par la transfusion de sang ou de produits sanguins
contaminés. Un nombre encore plus grand de receveurs de produits sanguins sont
contaminés par les virus des hépatites B et C, par le tréponème de la syphilis et d’autres
agents infectieux tels la maladie de Chagas. Les maladies transmissibles par le sang
peuvent être éliminées ou considérablement réduites si l’on applique une stratégie
intégrée de sécurité transfusionnelle qui comporte :

• La mise en place d’un STS ;


• La collecte du sang exclusivement chez des donneurs volontaires et non rémunérés
sélectionnés dans des groupes de population à faible risque ;

• La recherche sur tous les dons de sang des agents des maladies transmissibles par le
sang et notamment du VIH, des virus des hépatites, d’autres agents infectieux
comme celui de la syphilis ;

• La réduction des transfusions non indispensables par une utilisation clinique


rationnelle du sang, y compris le recours aux alternatives simples à la transfusion
(cristalloïdes et colloïdes) quand cela est possible [3] ;
Au Mali, depuis 2004, toutes les unités de sang collectées à Bamako sont testées pour le
VIH, l’hépatite B, l’hépatite C et la syphilis. Les prévalences de ces différents marqueurs
étaient de : 2,6% pour le VIH ; 13,9% pour l’hépatite B ; 3,3% pour l’hépatite C ; et 0,3%
pour la syphilis en 2007 [4].

2.3 RAPPELS PHYSIOLOGIQUES.

2.3.1- Le sang et ses composants [1]


Le sang est le liquide rouge qui circule dans les vaisseaux et va dans l’organisme
pour assurer les échanges gazeux indispensables à la vie et à la défense contre les
agents infectieux.
Il comporte deux parties :

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• Le plasma : liquide dont la couleur jaunâtre varie selon la situation physiologique.


Il transporte les protéines, les lipides, les glucides, les sels minéraux et les cellules
sanguines.

• Les cellules sanguines ou éléments figurés : elles comprennent les globules


rouges dont le rôle essentiel est le transport des gaz (O2 et CO2), les globules
blancs qui sont subdivisés en 3 principaux groupes (les polynucléaires, les
monocytes et les lymphocytes).
Les polynucléaires ont un rôle essentiel de phagocytose. Ils interviennent aussi
dans les mécanismes de régulation de la réponse immunitaire.
Les monocytes sont les cellules phagocytaires aussi mais avec une plus grande
capacité de biosynthèse. Ils interviennent comme cellules présentatrices de l’antigène au
moment de la première étape de reconnaissance de l’antigène par les cellules de
l’immunité spécifique que sont les lymphocytes.
Les lymphocytes sont les cellules de reconnaissance de l’immunité spécifique. Ils
comprennent deux grands groupes (les lymphocytes T et les lymphocytes B) et de
nombreuses sous populations caractérisées par les marqueurs de différenciation.
2.3.2- Les groupes sanguins. [12]
Les molécules présentes à la surface du Globule Rouge (GR) et qui expriment les
polymorphismes de Groupes Sanguins (GS) sont pour la plupart, produites dans
l’érythroblaste. Ces molécules sont des allo-antigènes capables d’induire la formation
d’anticorps (Ac) et se répartissent en systèmes de GS génétiquement induits et le plus
souvent indépendants les uns des autres.
Certains de ces allo-antigènes sont faiblement et d’autres fortement immunogéniques
(l’immunogénicité est la capacité d’un Antigène (Ag) à provoquer l’apparition d’un Ac
chez un sujet dépourvu de l’Ag). Ils sont donc d’une importance variable en transfusion
et plus ou moins souvent impliqués dans l’apparition de la maladie hémolytique du
nouveau-né (MHNN) qui est un passage , au travers de la barrière foeto-placentaire, d’Ac
maternels Immunoglobulines G (IgG) dirigés contre les Ag érythrocytaires du fœtus et
responsables de leur destruction
Schématiquement, il est commode de distinguer :

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• Les systèmes de GS dont les Ag résultent de l’action de glycosyl-transférase


agissant séquentiellement, aboutissant à une structure sucrée plus ou moins
complexe et partagée par de nombreux tissus. Les Ac sont souvent les
Immunoglobulines M (IgM) et peuvent être présents en dehors de toute
stimulation reconnue, ils sont dits « naturels »

• Les systèmes de GS dont les déterminants antigéniques sont exprimés par les
acides aminés directement codés par les gènes. Les Ac, alors souvent les IgG sont
secondaires au contact avec les érythrocytes étrangers n’exprimant pas l’allo-
antigène (Ac « immuns »)

2.3.2.1- systèmes avec les antigènes de nature glucidique :

• Système ABO :
C’est le système majeur de compatibilité transfusionnelle. La présence des Ag ABO
sur la plupart des cellules de l’organisme en fait un système majeur de compatibilité
dans le domaine de la greffe d’organe. Quatre phénotypes (A, B, AB, O) sont définis par
la présence sur la membrane des hématies d’un ou deux Ag, A ou B, ou par leur absence
(groupe O). Les sujets possèdent toujours des Ac dirigés contre les Ag qui ne sont pas
exprimés sur la membrane de leur GR.
Les sujets du groupe A possèdent dans leur sérum un Ac « naturels » anti-B, les sujets du
groupe B un Ac de groupe A, les sujets de groupe O possèdent les deux Ac anti-A et anti-
B, les sujets de groupe AB ni anti-B, ni anti-A . Il s’agit le plus souvent d’IgM agglutinant
spontanément les hématies à 22°C. Ces Ac peuvent aussi devenir des IgG au décours
d’une hétéro ou allostimulation (Ac « immuns ») et sont alors capables d’hémolyser les
GR à 37°C, même à très faible concentration. La détermination du groupe ABO comporte
à la fois la recherche des Ag exprimés par le globule, grâce à des sérums tests de
spécificité connue (épreuve de Beth-Vincent), et les Ac présents dans le plasma en
testant celui-ci vis-à-vis d’hématies test exprimant des Ag ABO connus (épreuve de
Simonin).
Le génotype ne peut se déduire du phénotype dans les cas de sujets de groupe A ou B.
Le fait de posséder sur la membrane du GR des Ag A ou B ne permet pas, en effet,
d’affirmer qu’il y a deux gènes A ou deux gènes B ou un gène A ou B associé à un gène

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O. Seule la biologie moléculaire ou l’étude familiale permet de trancher entre les deux
possibilités (AA ou AO, BB ou BO).Les gènes ABO sont situés sur le chromosome 9. Le
gène A code une N acetyl-galactosamine transférase, le gène B code une galactose
transférase, le gène O une enzyme inactive due à la présence de mutations dans la
partie codant pour le site enzymatique ou à la présence de codons stop.
Ces enzymes ne transfèrent leur sucre (N –acetyl-galactosamine ou galactose) sur
les chaînes polysaccharidiques que si celles-ci sont déjà porteuses de substance H. De
nombreuses mutations ponctuelles produisent des enzymes dont l’activité peut être
affaiblie. Il existe ainsi plusieurs phénotypes A ou B ou AB différents qui correspondent à
la présence sur leur GR d’une quantité de substance A ou B variable et dépendante du
type, génétiquement déterminé, de la transférase présente. Ainsi, pour les sujets de
groupe A ou AB, la présence d’une enzyme A1 ou A2 définit les phénotypes les plus
fréquents A1 ou A1B (80% des cas) et A2 ou A2B (20% des cas) pour lesquelles la
quantité de substance A pour le GR est 3 à 5 fois moindre pour le groupe A2 que pour le
groupe A1. Les autres allèles au locus AB sont rares et définissent les groupes A (ou B)
faibles.

• Système associé au système ABO, Système H et Se


Ces deux systèmes sont déterminés par une paire de gènes situés en contiguïté sur le
chromosome 19. Ceux –ci codent des alpha 2-fucosyl transférases qui transfèrent la
substance H (caractérisée par la présence de fucose) sur les chaînes polysaccharidiques.
Ces enzymes diffèrent par leurs substrats et leurs tissus d’expression (le gène H produit
une alpha2-fucosyl transferase dans la lignée érythroîde, le gène Se dans les épithéliums
bordant le tractus digestif, biliaire, respiratoire et urinaire).
Les très rares sujets H déficitaires (phénotype Bombay) ne produisent pas d’alpha2-
fucosyl transférase ne peuvent donc transférer la substance H sur les chaînes
polysaccharidiques, et donc exprimer d’antigène du système ABO sur les érythrocytes
malgré la présence d’une enzyme (A et/ou B) active. Ils possèdent un Ac dirigé contre
l’Ag H qui rend toute transfusion de CGR impossible en dehors de ceux issus de sujets
Bombay.

• Système LEWIS

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Ce gène est à l’origine de substances qui sont sécrétées sous forme hydrosoluble et
s’absorbent secondairement sur les hématies.
Le gène est situé sur le chromosome 19 et code une alpha (1-3, 1-4) fucosyl-transférase,
à l’origine de la substance de Lewis a (Lea ou LE1) lorsqu’il agit seul. S’il agit en
interaction avec le système Se, quand celui-ci est présent, il forme la substance Leb
(LE2).

2.3.2.2- Système d’antigène de nature protéique

• Système Rhésus
Le nom de système Rhésus est donné à un Ag exprimé par les hématies de 85% des
sujets de race blanche. Les sujets Rhésus positifs (Rh+) sont les sujets dont la membrane
du GR expriment cet Ag et ceux de Rhésus négatif (Rh-) ceux de la membrane du GR qui
en est dépourvu. L’absence d’Ag D correspond à l’absence de gène (délétion). On
n’observe jamais d’Ac naturels anti-Rhésus, mais l’Ac d’immunisation est très fréquent
chez les sujets Rh- et est encore, malgré la prévention réalisée, l’Ac le plus fréquemment
responsable de MHNN.
Le système rhésus comprend en fait de nombreuses molécules dont la fréquence et
l’importance comme cible des allo-anticorps sont variables. Pour la pratique
transfusionnelle, seule est prise en compte un ensemble de 5 Ag : D, C, c, E, e. Les 4
derniers Ag sont codés par un même gène (CE) situé sur le chromosome 1 à côté du
locus D. Ce gène D provient probablement d’une duplication du gène CE au cours de
l’évolution de l’espèce. Les deux gènes D et C produisent des protéines ayant plusieurs
domaines transmembranaires et des homologies de séquence. Les allèles C et c, et E et
e fonctionnent comme des couples d’allèles co-dominants et résultent de mutations
ponctuelles du gène CE.

• Système Kell
Il comprend deux allèles principaux K (Kell) comprend deux allèles principaux K (Kell)
et k (cellano). 8% des sujets de race blanche expriment l’Ag K qui est immunogène. Les
Ac dirigés contre l’Ag Kell peuvent être très hémolysant et à l’origine de MHNN sévères.
L’Ag Cellano est présent chez 99% des sujets de race blanche.

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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

• Autres systèmes
Duffy qui comprend l’Ag Fya ou Fy1 et l’Ag Fyb ou Fy2.
Kidd qui est un système avec 2 allèles jka ou JK1 et jkb ou jk2.
Ss qui est un système avec 2 allèles S(MNS3) et s(MNS4).

2.4 REGLE DE COMPATIBILITE TRANSFUSIONNELLE


Toute transfusion incompatible de GR peut entraîner un accident hémolytique qui
peut être mortel. La sécurité immunologique de la transfusion érythrocytaire consiste en
premier lieu à ne pas injecter de GR portant les Ag contre lesquels le sujet possède des
Ac. La transfusion de GR devra donc toujours être compatible dans le système ABO, et
dans les autres systèmes s’il existe des Ac irréguliers. La recherche de ces Ac (recherche
d’agglutinines irrégulières) sera systématiquement réalisée avant toute transfusion. Les
Ag les plus immunogènes sont les Ag D, c, E, et Kell à un moindre degré, les Ag C, et e,
ceux des systèmes Duffy, Kidd et Ss. La politique de prévention de l’immunisation contre
ces Ag dépendra du receveur : la prévention de l’immunisation contre l’Ag D est
obligatoire chez tous les receveurs Rh- du fait de la grande fréquence de la survenue (
60% des cas après une transfusion incompatible ) ; la prévention de l’immunisation
contre les Ag des systèmes Rhésus et Kell ( ou au minimum contre les Ag les plus
immunogènes de ces systèmes) est obligatoire pour les femmes en période d’activité
ovarienne et devra donc être proposée aux transfusés chroniques.
La transfusion d’Ac anti-A ou anti-B reconnaissant les Ag du receveur est en règle
générale sans danger car les Ac seront absorbés sur les Ag A ou B des parois vasculaires
et dilués dans le plasma. Elle peut cependant être compliquée en cas de transfusion
massive ou lorsque les Ac anti-A et /ou anti-B sont hémolysants (Ac IgG « immuns »). La
recherche de tels Ac est systématique chez les donneurs de sang et les produits issus de
AB

ces dons portent alors la mention « strictement réservés à la transfusion iso groupe ».

L’hémolyse liée à la présence d’Ac d’allo-immunisation chez le donneur dirigés


contre le receveur est quant à elle devenue exceptionnelle car les donneurs antérieures
B

transfusés sont exclus du don de sang et ces Ac recherchés systématiquement sur


chaque don [13].
A

24
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
O
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Figure 1: Schéma de la compatibilité de la transfusion sanguine de CGR dans le système ABO [12]

Cas de la néonatologie : les Ac naturels anti-A et anti-B n’étant détectables vers le


6° mois, le GS réalisé à la naissance n’est pas considéré comme définitif. Les Ac
maternels de classe IgG passent la barrière placentaire et sont retrouvés chez l’enfant
pendant plusieurs semaines. Pour la transfusion en néonatologie, il est indispensable de
disposer du GS et de la RAI de l’enfant et de la mère (RAI du pré-partum immédiat). Les
GR transfusés doivent être compatibles avec le sérum de la mère, le plasma avec le GR
de l’enfant. En cas de RAI positive chez l’enfant, il est nécessaire de réaliser un cross
match entre les sérums de la mère et de l’enfant et les GR à transfuser [13].

2.5 LES NORMES DES PRODUITS SANGUINS ET LEUR CONSERVATION [1]


Le prélèvement de sang, son fractionnement, sa conservation, son contrôle
doivent répondre à certaines normes ayant trait à la composition en éléments efficaces
ou autres et se rapportant à des considérations d’ordre immunologique. Pour la France,
ces normes sont définies par l’arrêté ministériel du 25 août 1983. Les pays qui n’ont pas
encore adopté une politique nationale de transfusion se sont inspirés des normes
françaises.
Le prélèvement de sang est effectué chez des sujets âgés de 18 à 65 ans qui ne
présentent pas de contre indication médicale au don de sang. La fréquence des
prélèvements de sang ne doit pas être supérieure à 4 fois par an. Le volume de sang
maximum prélevé doit tenir compte du poids du donneur et ne doit pas dépasser 7ml/kg
sans que la quantité ne soit supérieure à 450ml non compris les échantillons nécessaires

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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

aux analyses. Chaque prélèvement doit être précédé de l’examen médical du donneur
de sang comportant :

• Un interrogatoire orienté plus spécialement sur le dépistage des affections contre-


indiquant le prélèvement de sang et les maladies transmissibles.

• Un examen clinique comprenant notamment l’appréciation de l’état général et la


mesure de la PA.
Sur chaque prélèvement de sang doivent être pratiquées les analyses biologiques
suivantes :
 La détermination du groupe dans le système ABO ;
 La détermination du groupe Rhésus, qui doit être effectué de telle façon que le
sang identifié Rh- soit bien dépourvu des Ag D, C, E. ;
 La détection des allo-anticorps irréguliers anti-érythrocytaires pouvant avoir
une incidence clinique transfusionnelle ;
 Le dépistage sérologique de la syphilis ;
 La détection de l’Ag HBs ;
 La détection des Ac anti- HIV ;
 La détection des Ac anti-HCV ;
 La détection des Ac anti- HTLV1 ;
 La détection d’Ac anti-paludisme, anti-trypanosoma crusi, selon les pays.

Immédiatement après le prélèvement, le donneur doit observer, sous surveillance


médicale un court repos au cours duquel une collation lui est offerte. Les prélèvements
par cytaphérèse ne doivent pas être effectués chez les personnes de plus de 50 ans et
ne doivent pas être supérieure à 2 par an. L’intervalle entre deux dons de plasma ne doit
pas être supérieur à 10 jours.

2.6 LES DERIVES SANGUINS A USAGE THERAPEUTIQUE


Ils sont subdivisés en 2 groupes :

• Les produits sanguins stables (PSS) : produits obtenus à partir de pools de


donneurs à partir du plasma uniquement, leur durée de conservation est longue.

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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
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• Les produits sanguins labiles (PSL) : obtenus à partir d’un seul donneur, leur
durée d’utilisation est limitée, leur condition de conservation est particulière [14].

2.6.1 les produits sanguins stables (PSS) [14]:


Ils sont dérivés de pools de plasma subissant un fractionnement physico-chimique. Leurs
caractéristiques communes sont : conservation longue (un à trois ans) ; inactivation
virale pendant le processus de fabrication.

2.6.1.1 Fractions coagulantes :

• Facteur VIII anti-hémophilique A


• Facteur IX anti-hémophilique B
• Facteur Willebrand
• Fibrinogène
• Complexe prothrombinique (PPSB)
• Facteur XIII
• Facteur VII

2.6.1.2 Facteurs produits par génie génétique :

• Facteur VII
• Facteur VIII
• Facteur IX
• Facteur Willebrand

2.6.1.3 Immunoglobulines humaines :

• Immunoglobulines intraveineuses polyvalentes.


• Immunoglobulines intraveineuses spécifiques : anti-D, anti-HBs.
• Immunoglobulines intramusculaires spécifiques : anti-HBs, anti-tétaniques, anti-
rabiques
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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
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Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

2.6.1.4 Albumine :

• Albumine humaine à 4 % iso-oncotique.


• Albumine humaine à 20 %.

2.6.1.5 Colle biologique à base de fibrinogène.

2.6.2 Les produits sanguins labiles (PSL) [12]


Ils sont issus soit d’un don de sang total, soit d’un prélèvement sur un automate
séparateur de cellules qui prélève sélectivement un type de produits (prélèvement par
aphérèse). On peut distinguer les produits homologues provenant d’un donneur bénévole
et les produits autologues prélevés sur le malade lui-même, en pré-opératoire pour
couvrir les besoins d’une chirurgie hémorragique programmée.
Les CGR homologues sont, actuellement issus du sang total. Les CP (concentré
plaquettaire) proviennent d’aphérèse ou d’un mélange de 5 à 8 concentrés de plaquettes
issus du sang total. Les plasmas thérapeutiques sont issus d’aphérèse.
En France, depuis le 1er avril 1998, tous les produits cellulaires (en dehors du
concentré de granuleux) sont déleucocytés. La concentration de leucocytes résiduels
dans le produit est inférieure à 1million. Depuis le 15 avril 2001, les produits
plasmatiques sont déleucocytés, le chiffre de leucocytes résiduels est inférieure à
10.000.
La déleucocytation systématique a pour objectif :

• L’amélioration de la conservation et de la tolérance des PSL. Les débris cellulaires,


enzymes et cytokines libérés par la dégradation rapide des leucocytes lors de la
conservation des PSL, ont un effet délétère. Ces substances ont été rendues
responsables de la survenue du « poumon blanc » lors de la transfusion massive,
complication qui a en partie, disparue depuis l’utilisation de PSL déleucocytés.

• Une diminution, voire une suppression de la survenue de l’allo-immunisation anti-


HLA. Chez les malades déjà allo-immunisés, la déleucocytation des PSL évite
l’aggravation de l’immunisation et permet de tolérer la transfusion de CGR HLA-
incompatibles.
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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
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Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

• L’amélioration de la sécurité transfusionnelle vis- à-vis des maladies


transmissibles. Elle est établie pour les virus intraleucocytaires comme le CMV
(cytomégalovirus), HTLV-I (Human T cell Lymphotropic Virus « type I »), l’HHV-8
(virus de l’Herpes Humain 8, mais aussi pour les bactéries comme Yersinia
enterocolitica et dans des modèles expérimentaux de la transmission des prions ;

• Une diminution de l’effet immunosuppresseur des transfusions dont témoigne


l’effet tolérogène utilisé pour préparer les greffes rénales. Cet effet est suspecté,
mais non démontré, par l’apparente augmentation en post-opératoire des
infections après transfusion de CGR non déleucocyté par rapport à l’incidence
observée après transfusion de CGR deleucocyté.
Les CGR, CP, CGA (concentré granulocytaire d’aphérèse) peuvent par leur mode de
préparation, les examens réalisés (qualifications) ou les transformations qu’ils ont subies,
avoir des caractéristiques particulières qui les différencient des produits de base et
doivent les faire réserver à certaines indications.
2.6.2.1 Qualifications :
- Qualification phénotypés :
Les CGR peuvent être phénotypés (outre dans le système ABO et pour l’Ag Rhésus D)
pour les Ag du système Kell, Duffy, Lewis, MNSs, Kidd. Le choix, pour éviter une allo-
immunisation, de CGR Rhésus Kell identiques ou compatibles avec le phénotype du
patient est obligatoire pour la femme, tant qu’elle est en âge de procréer, et pour les
patients immunisés ; ce choix est recommandé pour les patients polytransfusés
chroniques.
Les CP ou les CGA phénotypés dans le système HLA sont toujours utilisés pour transfuser
les malades immunisés dans ces systèmes.
- Qualification Cytomégalovirus (CMV) négatif :
L’utilisation de PSL issus de donneurs de sang séronégatifs vis-à-vis du CMV a été
longtemps recommandée pour les patients receveurs de greffe de moelle osseuse ou
d’organes. L’avènement de la déleucocytation systématique a remis en cause ces
indications. Le CMV est en effet un virus intraleucocytaire et les études récentes ne
montrent pas de différence significative quant à la fréquence des infections à CMV que

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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

les patients reçoivent des PSL CMV négatifs ou des PSL non testés pour le CMV, mais
déleucocytés précocement.

2.6.2.2 Transformations :
L’irradiation à 25 grays des produits sanguins cellulaires permet de prévenir la
maladie du greffon de l’hôte, complication de la transfusion exceptionnelle mais presque
constamment mortelle. L’irradiation n’est pas à ces doses délétères pour le produit.

2.6.2.3- Cryoconservation :
Les techniques de cryoconservation permettent de conserver longtemps les
produits. La congélation, surtout la décongélation sont cependant des techniques
délicates. La durée de conservation après décongélation est de 12 heures. Des progrès
récents permettent de conserver 7 jours après décongélation les PSL [12].

2.6.2.4- Caractéristiques et indication des PSL.


- Produits érythrocytaires :
 caractéristiques générales
le CGR est issu d’un don de sang total après soustraction du plasma séparé par
centrifugation et suspension des hématies dans une solution de conservation contenant
du chlorure de sodium (NaCl), de l’adénine, du glucose et du mannitol (SAGM). Le
contenu minimal en hémoglobine (Hb) est d 45g avec un hématocrite (Ht) compris entre
60 et 70%. Sur milieu SAGM, la durée de conservation est de 42 jours. Le CGR doit être
conservé à une température comprise entre 2°C et 8°C [15].

 indications
La notion de seuil transfusionnel est critiquée, car la transfusion est une décision
complexe, dans laquelle intervient notamment, outre le taux d’hémoglobine, la réserve
cardiaque, l’estimation de la vitesse du saignement, la tolérance clinique. Toutefois, la
notion selon laquelle il n’existe pratiquement pas de situation nécessitant un taux
supérieur à 10 g/dl n’est pas remise en cause. Un seuil de l’ordre de 7 g/dl est
généralement admis au cours de l’anesthésie des sujets sans antécédents
cardiovasculaires.
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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
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Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Pour les patients ayant de tels antécédents, il existe une discussion entre 7 et 10
g/dl, mais Il n’existe pas de bénéfice démontré pour des taux supérieurs à 8 g/dl, seuil
qui est donc recommandé, sauf évidence clinique contraire. Il apparaît raisonnable de
conserver le seuil de 10 g/dl dans les cas de pathologie cardiaque avérée et menaçante.
En résumé, avec toutes les réserves que la notion de seuil impose, les seuils
suivants sont retenus :
- 7 g/dl chez les personnes sans antécédents particuliers ;
- 8-9 g/dl chez les personnes ayant des antécédents cardiovasculaires ;
- 10 g/dl chez les personnes ne tolérant pas cliniquement les taux inférieurs ou
atteintes d’insuffisance coronaire aiguë ou d’insuffisance cardiaque avérée.

Ces valeurs ne sont pas applicables avant l’âge de 2 ans en raison de l’augmentation
de la Ta O2 (teneur artérielle en oxygène) : modification de l’affinité d’Hb pour l’O2,
augmentation de la consommation de l’organisme en O2, diminution des capacités
d’adaptation par réduction des réserves inotropes du cœur. De plus, l’existence d’une
détresse respiratoire peut être responsable d’une hypoxémie [16].
En hémato-oncologie, la TS constitue un des supports essentiels aux thérapeutiques.
Au cours des aplasies thérapeutiques, l’objectif du soutien transfusionnel est de
maintenir une concentration d’Hb supérieure à 8g /dl, seuil préconisé par le collège
français des hématologistes. Chez les patients plus âgés ou insuffisants respiratoires,
coronariens, ou en cas de sepsis sévère, un seuil transfusionnel plus élevé peut
préconiser, adapté au cas par cas en fonction de la tolérance. Le seuil transfusionnel
peut être porté à 10g si nécessaire. Au cours des formes sévères de thalassémie
homozygotes, un programme transfusionnel prophylactique doit être établi chez l’enfant
afin de maintenir une concentration d’Hb supérieure à 10g/dl pour concourir à une
croissance normale et éviter les déformations osseuses résultant de l’hyperactivité
érythroïde. Chez l’adulte, le seuil de 8g/dl est discuté [17].
En chirurgie, les recommandations internationales soulignent que la décision doit être
individualisée et relève du bon jugement clinique. L’indication se discute entre deux
bornes de l’Hb : 6g/dl ou 7g/dl d’une part, et 10g/dl d’autre part. Entre ces deux limites,
interviennent les facteurs conditionnant la tolérance à l’anémie aigue que sont les

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Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

capacités d’accroissement du débit cardiaque, de l’extraction tissulaire d’O2 et des


besoins métaboliques. Interviennent des considérations comme le débit des pertes
sanguines, l’état circulatoire, le terrain et les co-morbidités ; la période opératoire et le
type de chirurgie.
Si la transfusion consécutive, voire simultanée, de plusieurs unités de CGR est
justifiée en cas d’hémorragie, la transfusion érythrocytaire doit être effectuée sur la base
d’une unité avec réévaluation de la situation après chacune. L’habitude de transfuser au
minimum deux unités repose sur un dogme dépassé que rien ne justifie aujourd’hui [15].

• Plasma frais congelé (PFC)


 Différents types de préparation [15]
Selon la méthode de sécurisation virologique, on distingue trois types de PFC
homologue.
- Plasma viro-atténué (PVA) : il résulte du traitement par solvant-détergent de
quantités importantes de plasma. Il impose le mélange d’unités provenant d’un
grand nombre de donneurs  100 ;
- PFC « sécurisé » : actuellement, ils proviennent exclusivement d’aphérèse. Avant
délivrance, il lui est appliqué le principe de la quarantaine qui consiste à conserver
le PFC pendant 120 jours.
- PFC « solidarisé » : il est destiné uniquement au receveur du CGR issu du même
don. Cette méthode est difficile à réaliser à grande échelle.

 Caractéristiques générales [15]


Le volume d’une unité de PFC est en règle égale ou supérieure à 200ml (il peut
aller jusqu’à 650 ml pour les unités de PFC sécurisé). Dans tous les cas, sa durée de
conservation maximale (- 30°C) est d’un an. Une fois décongelé au bain marie à 37°C, le
PFC doit être utilisé immédiatement, au maximum dans les 6heures, la récongélation est
interdite. Le taux de facteurs V et VII est au moins égale à 0,7UI/ml après décongélation
rapide. La transfusion de 1ml de PFC augmente le taux de prothrombine(TP) d’environ
2% et la posologie usuelle est de 15à 20ml/kg. La compatibilité ABO doit être respectée
du fait des Ac du donneur. La compatibilité Rhésus doit en principe être respectée en
particulier chez la femme en âge de procréer.

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 Indication
Le texte de l’arrêté du 3 décembre 1991 stipule que « l’utilisation à des fins
thérapeutiques de PFC est strictement réservée aux situations qui l’exigent de façon
indiscutable :
- Coagulopathies graves de consommation, avec effondrement de tous les facteurs de
coagulation ;
- Hémorragies aiguës, avec déficit global des facteurs de coagulation ;
- Déficits complexes rares en facteurs de coagulation, lorsque les fractions coagulantes
spécifiques ne sont pas disponibles ».
Le PFC homologue ne doit jamais être utilisé comme soluté de remplissage.
L’administration prophylactique de PFC n’est pas indiquée avant la survenue du
saignement ou de la coagulopathie chez un patient ayant des concentrations
normales de facteurs.
La transfusion de PFC n’est recommandée qu’en cas d’association :
- soit d’une hémorragie, soit d’un geste à risque hémorragique ;
- et d’une anomalie profonde de l’hémostase.
L’administration de PFC doit être guidée en priorité par les tests de laboratoire, dont
le plus prédictif d’un saignement anormal car non expliqué par une cause chirurgicale,
est une concentration de fibrinogène inférieure à 1 g/l, et ce d’autant que la numération
plaquettaire est inférieure est à 50.109 /l. Le TP (Taux de Prothrombine) et le TCA (Temps
de Céphaline Activé) sont associés à un saignement anormal lorsque leur valeur atteint
1,5 - 1,8 fois la valeur témoin (soit un TP < à 40 % environ). Ces perturbations
surviennent en règle générale pour un remplissage vasculaire supérieur à une masse
sanguine. L’administration de PFC à une dose curative permet la remontée des facteurs
de coagulation au-delà de 40%. Le volume initial de PFC à prescrire est usuellement de
l’ordre de 10 à 15 ml/kg. L’évaluation biologique de l’efficacité des PFC est impérative et
guide la poursuite éventuelle de ce traitement [16].
En chirurgie, des enquêtes de pratique transfusionnelle montrent que ses limites sont
perçues de façon variable selon les prescripteurs. Ce fait est lié à la difficulté à définir un
chiffre de facteurs de coagulation nécessaire en fonction d’un geste chirurgical donné à

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caractériser en per-opératoire un désordre hémostatique, et à affirmer la responsabilité


d’un taux bas de facteurs dans un saignement per-opératoire. En pratique, les
indications péri-opératoires du PFC homologue sont surtout les situations de transfusion
massive et d’insuffisance hépatocellulaire sévère. La place du PFC autologue est
controversée [15].

• Le concentré plaquettaire (CP)


 Différents types de produits [15]
Il existe deux types de CP :
Le mélange de concentré plaquettaire (MCP) : d’un nombre variable, souvent 5 unités de
Concentré Plaquettaire standard (CPS), et le concentré plaquettaire d’aphérèse (CPA).
Le CPS est issu d’un don de sang total après double centrifugation, il contient au
minimum 0,5 x 1011 plaquettes. La constitution d’un MCP est indispensable pour la
déleucocytation systématique en France, et en facilite l’utilisation pratique. Une unité
MCP contient au minimum 1,0 x 1011.
Le CPA est obtenu par extraction sélective de plaquettes d’un donneur, grâce à un
séparateur de cellules. Il contient au minimum 2 X 1011 et peut contenir jusqu’à 8 X 1011.

 Caractéristiques générales [15]


Le CP peut être conservé 3 à 5 jours à compter du prélèvement entre 20 et 24°C
(en agitation lente et continue). Les CP doivent être utilisés dès réception dans l’unité de
soins et surtout, ne doivent pas être entreposés dans une enceinte réfrigérée. La
posologie habituelle est de 0,6 X 1011 plaquettes pour 7kg de poids. L’anti-
génocompatibilité ABO et Rh est toujours souhaitable quand elle est possible. En
pratique, pour des raisons de disponibilité, elle est rarement respectée en chirurgie ou
elle revêt une importance moindre qu’en hémato-oncologie. La transfusion plaquettes
antigéno-incompatible dans le système ABO et Rh n’entraine pas d’accidents graves,
mais peut être responsable de syndrome frisson-hyperthermie ou être moins efficace.

 Indications

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La transfusion de plaquettes est indiquée dans les cas de thrombopénie due à une
insuffisance de production et chez les malades présentant une thrombopathie. Elle peut
être administrée de façon préventive ou curative [15].
Transfusion préventive : elle est recommandée pour les chimiothérapies
thrombopéniantes, associée ou non à une irradiation corporelle. La transfusion se fait
lorsque :
- Taux de plaquettes  10G/l en absence de facteur de risque ;
- Taux de plaquettes  20G/l si fièvre supérieure ou égale
- à 38,5°C, infection, HTA (Hypertension artérielle), lésion à potentiel hémorragique,
chute brutale de la NP en 72h ;
- Taux de plaquettes ≤ 50G/l en cas de traitement anti-coagulant, coagulopathie ou
de gestes invasifs (cathéter central, ponction lombaire…).

Transfusion curative : elle est proposée en cas d’hémorragie extériorisée ou non dans
le cadre des insuffisances médullaires chroniques faisant suite au traitement radical
d’une hémopathie maligne ou d’une aplasie et pour lesquels une prise en charge
transfusionnelle prolongée est prévisible. En cas de thrombopénie périphérique,
l’indication est portée si les manifestations hémorragiques sont portées au premier plan
et ne se corrigent pas rapidement, malgré la mise en route d’un traitement étiologique.
En cas de CIVD (coagulation intraveineuse disséminée) au cours des leucémies aigues
en particulier promyélocytaire, il est recommandé de transfuser les plaquettes quelque
soit la NP s’il existe des signes hémorragiques ou si la NP 50G/l (Giga par litre) qu’il y’ait
ou non de signes hémorragiques et surtout si un traitement par l’héparine est entrepris
parallèlement au traitement d’induction.
Il n’ya pas d’indication à transfuser les plaquettes au cours du purpura
thrombopénique auto-immun ou des thrombopathies médicamenteuses en dehors des
urgences hémorragiques mettant en jeu le pronostic vital. Au cours des thrombopénies
induites par les héparines la transfusion des CP sont fortement déconseillés, sauf si
l’hémorragie est menaçante, car elles sont susceptibles d’augmenter le risque
thrombotique [13].

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En chirurgie, Avant certains gestes réfractifs (ponction-biopsie hépatique


transpariétale, ponction lombaire, fibroscopie bronchique avec biopsie, endoscopie
digestive avec biopsie, pose de cathéter, etc.) réalisés chez des malades
thrombopéniques il est recommandé de transfuser pour obtenir une NP > 50 G/l. Il est
souhaitable de contrôler la NP après la transfusion, avant le geste. Il n’y a pas lieu de
vérifier systématiquement le temps de saignement.
En l’absence de thrombopathie, il n’y a pas de risque hémorragique, en chirurgie, lié
à la seule thrombopénie pour une NP > 100 G/l. Le risque est faible pour des NP
comprises entre 50 et 100 G/l. Il existe un risque hémorragique quand la NP est < 50 G/l,
y compris en cas de chirurgie cardiaque avec circulation extracorporelle.
Pour la neurochirurgie et la chirurgie ophtalmologique du segment postérieur de
l’oeil, une NP de 100 G/l est requise.
En cas d’anesthésie régionale axiale :
- une NP de 50 G/l est suffisante pour la rachianesthésie ;
- une NP de 80 G/l a été proposée pour la péridurale, mais les autres facteurs de risque
hémorragique doivent être pris en compte, ainsi que l’évolutivité de la thrombopénie
En dehors du cas de la transfusion massive, il est considéré que la transfusion
plaquettaire est utile au cours de la chirurgie cardiaque et de la chirurgie hépatique
majeure (transplantation hépatique et anastomose porto-cave, notamment).
En chirurgie cardiaque, la transfusion plaquettaire curative est justifiée en présence
d’une NP < 50 G/l Un saignement micro-vasculaire associé à une NP < 100 G/l justifie la
transfusion plaquettaire.
En chirurgie hépatique, notamment de transplantation, la transfusion plaquettaire
curative est justifiée en présence d’une NP à 50 G/l. La correction des autres facteurs
favorisant le saignement comme l’hypovolémie, l’hypothermie, et l’anémie est
impérative et indissociable de la transfusion plaquettaire
Il n’y a pas d’indication à la transfusion plaquettaire en cas de thrombopénie
gestationnelle de fin de grossesse (encore appelée thrombopénie idiopathique de fin de
grossesse). En cas de thrombopénie associée à un HELLP syndrome ou une éclampsie, la
transfusion plaquettaire est recommandée immédiatement avant la césarienne pour une
NP inférieure à 50 G/l et immédiatement avant l’accouchement par voie basse pour une
NP < 30 G/l. Au cours du purpura thrombopénique auto-immun, les plaquettes
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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

transfusées sont très rapidement détruites comme les plaquettes du patient. De ce fait, il
n’y a pas d’indication à transfuser des plaquettes, en dehors d’urgences hémorragiques
mettant en jeu le pronostic vital. Dans ce cas, elles doivent être associées aux perfusions
d’immunoglobulines polyvalentes intraveineuses et à de fortes doses de corticoïdes [16].

• Le concentré de granulocytes (CG) [12]


 Caractéristiques générales :
Les CG (concentré de granulocytes) sont obtenus par aphérèse à l’aide d’un
séparateur de cellules. Leur obtention n’est possible qu’après mobilisation des
leucocytes circulants chez le donneur par corticoïdes. La mise en place du traitement est
rendue difficile par la péremption du produit 12heures après son prélèvement.

 Indication
Le CG est indiqué pour traiter les infections bactériennes graves échappant à la
chimiothérapie anti-infectieuse chez un malade profondément neutropénique (< 0,2
109/l) ou souffrant d’un déficit fonctionnel sévère de polynucléaire.

• Le sang total
 Caractéristiques générales [1]
Le sang provenant d’un donneur est recueilli dans une solution anticoagulante qui
doit permettre sa conservation. Le volume d’anticoagulant ne doit pas dépasser 22% du
volume final. Si l’anticoagulant est du glucose, le délai de conservation est de 21 jours au
maximum. Si l’anticoagulant est du citrate plus du glucose et de l’adénine, le délai de
conservation peut être porté à 35 jours maximum. La température de conservation se
situe entre 2°C et 8°C

 Indications
Le sang total est de nos jours pas utilisé et son administration peut être justifiée
lorsque :
- Perte de tous les éléments du sang
- Situation d’urgence extrême
37
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

2.7 L’ACTE TRANSFUSIONNEL.


Il se déroule en plusieurs étapes :
2.7.1 Vérification de l’ordonnance,
Sur la prescription figure notamment :

• Coordonnées de l’établissement et du service demandeur ;


• Date et heure de la demande ;
• Identité du patient ;
• Renseignement clinique (pathologie, contexte clinique) ;
• Description de PSL demandé (qualification, transformations, demande particulière,
dernière Numération Plaquettaire (NP) et poids du patient en cas de prescription
de Concentré Plaquettaire (CP), indication en cas de prescription de Plasma Frais
Congelé (PFC)…

• Date et heure prévues pour la transfusion et le degré d’urgence ;


• Nom, prénom et signature du médecin ;

2.7.2 Vérification de l’identité du patient,


Elle comporte au minimum :

• Le nom ;
• Le prénom ;
• Nom de naissance ;
• Date de naissance ;
• Le sexe ;

2.7.3 Information du patient,


Le médecin prescripteur doit aux patient (ou aux parents si le patient est mineur,
au responsable légal en cas de tutelle), une information orale et écrite à propos de

38
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

l’indication de la transfusion, des tests pré et post transfusionnels, des éventuels effets
inattendus.
Le consentement du patient doit être recueilli et noté dans le dossier. La charge
de la preuve de l’information incombe au médecin. Seule la transfusion en urgence vitale
et en absence d’autres thérapeutiques autorise le médecin à ne pas recueillir le
consentement du patient. Un document d’information post-transfusionnel mentionnant
la nature et la quantité de PSL administré est aussi remis au patient (ou à son
représentant) à la sortie du service, avec l’ordonnance des tests post-transfusionnels.

2.7.4 La réception du PSL dans le service,


Elle comporte la vérification de :
• Aspect et intégrité des PSL ;
• Le respect des conditions d’hygiène et de transport (délai, température) ;
• La concordance entre la prescription, le bon de délivrance, la fiche de distribution
nominative et les PSL reçus ;
• La date de péremption de chaque PSL ;
Les PSL doivent être transfusés dans un délai maximum de 6 heures.

2.7.5 Contrôle ultime au chevet du patient,


Il constitue l’étape essentielle à la sécurité de la transfusion et le dernier verrou
destiné à éviter l’erreur de transfusion et l’incompatibilité ABO. Il est effectué par le
médecin ou l’infirmier qui pose la poche immédiatement avant la transfusion auprès du
patient. Il est effectué avant l’administration de chaque PSL homologue ou autologue. Il
comporte la réalisation successive de 4 étapes :
• Contrôle de l’identité du patient selon la procédure de l’établissement ;
concordance entre l’identité du patient et l’identité inscrite sur la carte de GS, du
bon de délivrance, et de la fiche de distribution nominative
• Contrôle de la concordance entre le numéro étiqueté sur le PSL et le numéro du
PSL inscrit sur la fiche de distribution nominative
• Contrôle de la concordance ou de la compatibilité du groupe ABO étiqueté sur le
PSL et la carte du groupe du patient

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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

• Réalisation de l’épreuve globulaire de BETH VINCENT avant la transfusion de CGR


• La prise des paramètres de surveillance [5]

2.7.6 Le bilan post-transfusionnel :


L’information et le bilan post-transfusionnels sont décrits par une circulaire. Si une
information écrite sur le nombre et la nature des PSL transfusés est systématiquement
fournie au malade dès sa sortie. Un bilan biologique à trois mois est conseillé. Sont
suggérés, la recherche d’Ac anti-VIH, anti-VHC, un dosage sérique des alanines-
aminotransférase (ALAT) à la recherche d’agglutinines irrégulières (RAI). Le patient qui
ne souhaite pas, après une information claire et loyale être dépisté n’est toutefois jamais
tenu de signer un document mentionnant son refus [19].

2.8 INCIDENTS ET ACCIDENTS DE LA TRANSFUSION SANGUINE.[18]


2.8.1 Chocs transfusionnels
Les trois principaux chocs transfusionnels de haute gravité se manifestent par un
collapsus dans les minutes ou les heures qui suivent la transfusion, lequel peut être suivi
de deux complications redoutables :

• Une CIVD
• Une insuffisance rénale aigue (IRA)

2.8.1.1 choc d’incompatibilité immunologique


C’est le plus fréquent : c’est l’accident hémolytique. C’est l’accident d’incompatibilité
ABO ou l’accident lié à une allo-immunisation méconnue (ant- D, anti-E, anti-Kell, anti-
Jka,etc…) :
• Erreur ABO ;
• Donneur universel dangereux (présence d’hémolysine) ;
• Allo-anticorps immuns ;
Signes d’alarmes dès les 20 à 50 premières gouttes sont :
• Le malade se plaint de brulure sur le trajet de la veine ponctionnée
• Céphalées

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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

• Rougeur de la face
• Sensation d’oppression et de constriction rénale
• Hémoglobinurie, anurie
• Douleur lombaire
Ces signes vont faire défaut chez un malade sous anesthésie en cours d’intervention
chirurgicale, ce qui est redoutable

Conduite à tenir :
• Arrêt de la transfusion sanguine ;
• Garder l’abord veineux ;
• Prévenir le médecin du service ;
• Traitement du choc ;
• Prévoir le traitement de l’IRA ;
• Prévenir le médecin du centre de transfusion ;
• Vérifier l’interprétation du contrôle ultime au lit du malade ;
• Prélever le malade sur tube sec ;
• Renvoyer le tube et la poche à la banque de sang.

2.8.1.2 Choc endotoxinique


Il est lié à l’infection de l’unité de sang transfusé : en effet, si une unité de sang est
souillée par des bactéries (lors du prélèvement ou de la préparation des PSL) et si elle
n’est pas conservée selon les règles, une pullulation microbienne extrêmement rapide
peut survenir car le sang est un excellent milieu de culture pour de nombreux germes.
Par ailleurs, du fait du pouvoir bactériostatique du sang, beaucoup de germes sont
détruits et libèrent leurs endotoxines dans le plasma. Transfuser une telle unité à un
malade équivaut à une perfusion d’une solution d’endotoxines et provoquera un choc de
haute gravité. L’évolution est souvent fatale.
Le choc ne s’accompagne pas d’hémolyse, l’accident commence généralement par :
• Frissons violents ;
• Elévation thermique importante ;

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Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

• Douleur abdominale avec émission impérieuse et répétées de selles liquides ;


• Nausées et vomissements.
Parfois, après un répit de quelques heures, la TA s’effondre et un collapsus s’installe.

Conduite à tenir :
• Arrêt de la TS ;
• Garder l’abord veineux ;
• Prévenir le médecin du service ;
• Prélever les hémocultures à une heure d’intervalle ;
• Traiter le choc septique dans une unité de réanimation ;
• Prévenir le médecin du centre de transfusion ;
• Vérifier l’interprétation du contrôle ultime au lit du malade ;
• Prélever le malade sur tube sec ;
• Renvoyer la poche et le tube au laboratoire de bactériologie pour contrôle et
recherche de l’étiologie.

2.8.1.3 Choc anaphylactique


Il est plus rare et lié à la présence d’anti IgA chez le receveur atteint de déficit
immunitaire profond contre l’IgA normale du donneur. Ce choc ne s’accompagne pas non
plus de signe d’hémolyse. On observe :
• Un malaise intense et une transpiration abondante du receveur
• Un collapsus transfusionnel.

2.8.2.4 Réactions allergiques


Le PSL transfusé peut contenir des molécules auxquelles le receveur est allergique
(protéines plasmatique, substance médicamenteuse, pollen ou autre), ce qui va
déclencher une réaction d’hypersensibilité de type immédiat avec libération d’histamine.
C’est pourquoi les donneurs atteints d’asthme, de rhume des foins, d’urticaire, d’eczéma,
doivent être exclus temporairement du don de sang.

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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
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Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Un exemple d’accident est celui du receveur sous traitement par la pénicilline, recevant
du plasma d’un donneur sensibilisé à la pénicilline. La solution est de laver les GR (GR
déplasmatisé)

Les réactions sont généralement bénignes :


• Rougeur de la peau ;
• Prurit, urticaire ;
• Hypotension ;
• Crise asthmatiforme.
Les symptômes disparaissent avec l’utilisation d’anti-histaminique. La forme très
grave est l’œdème de Quincke pouvant aller jusqu’au choc anaphylactique.

Conduite à tenir :
• Arrêt de la TS ;
• Garder l’abord veineux ;
• Prévenir le médecin du service.
• Réaliser le traitement spécifique selon le tableau clinique ;
• Prélever le malade sur un tube sec pour rechercher les Ac de type IgA.

2.8.3 Hémolyse intra-tissulaire par incompatibilité érythrocytaire (hémolyse retardée)


La présence de certains allo-anticorps chez le receveur vont provoquer une
hémolyse intra tissulaire des GR transfusés. On observe alors un ictère post-
transfusionnel : le malade a cliniquement bien toléré sa transfusion mais dès le
lendemain, apparaît un ictère avec parfois un certain retentissement rénal. L’ictère peut
être retardé et n’apparaître que vers le cinquième jour. Parfois, c’est le seul fait que les
transfusions soient sans bénéfice pour le malade qui attire l’attention et conduit à
demander les examens immunologiques.

Conduite à tenir :
• Prévenir le médecin du service ;
• Prélever le malade sur tube sec ;
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Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

• Renvoyer le tube à la banque pour recherche d’étiologie (bilan d’hémolyse,


recherche d’Ac irréguliers) ;
• Renseigner le dossier du patient pour les transfusions à venir.

2.8.4 Accidents liés à l’allo-immunisation aux Ag leuco-plaquettaires


Ces accidents sont liés à la présence d’allo-Ac présents chez le receveur et dirigé contre
les Ag leuco-plaquettaires de CGR ou de sang total non déleucocytés. Quatre situations
cliniques peuvent être décrites :
• Une forme latente : la transfusion est inefficace. Après des transfusions de sang
ou de CGR contenant des plaquettes et/ou des granulocytes, le conflit Ag-Ac chez
le sujet immunisé peut se traduire par l’inefficacité de la transfusion.
• Une forme bénigne : la réaction « frissons –hyperthermie »
Au cours de la transfusion ou dans l’heure qui suit, le malade ressent :
• Une vive sensation de froid avec des frissons intenses ;
• Pâleur
• Tachycardie ;
• Hypotension modérée ;
• Hyperthermie à 39-40°C qui va disparaître progressivement en 2-3 heures.
Mais, il n’ya pas de baisse de la tension artérielle comme dans l’accident hémolytique ou
dans la toxi-infection. L’évolution est souvent favorable.
• Une forme grave : le choc pyrogénique avec œdème pulmonaire et insuffisance
respiratoire.

Conduite à tenir :
• Arrêt de la TS
• Garder l’abord veineux
• Prévenir le médecin du service
• Réaliser le traitement spécifique
• Prélever le malade sur tube sec
• Renvoyer l tube et la poche à la banque de sang

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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

2.8.5 Surcharge circulatoire


• Surcharge citratée : la transfusion de 2 unités de sang peut entrainer un excès de
citrate apporté par l’anticoagulant, ce qui chélate le calcium plasmatique du
malade provoquant une tendance à l’hypocalcémie (paresthésie, tétanie,
convulsion…) d’où prévention par 10ml de chlorure de calcium 10% ;
• Surcharge potassique : chez les insuffisants rénaux où il existe déjà une tendance
à l’hyperkaliémie, l’excès de potassium plasmatique apporté par du sang conservé
peut entrainer des manifestations neurologiques et cardiaques généralement bien
supportées, mais parfois sérieuses ;
• Surcharge volémique : il survient chez les sujets âgés, prématurés, hypertendus,
anémiés chronique dont le débit cardiaque est déjà augmenté ou qui ont au
départ, une augmentation de la pression pulmonaire et qui reçoivent une
transfusion importante. Chez ce type de patient, il importe de prendre des
précautions particulières dans la lenteur et le volume de la transfusion. Les signes
d’alarme sont :
 Dyspnée ;
 Quinte de toux ;
 Cyanose ;
 Turgescence des veines jugulaires.
Il faut interrompre immédiatement la transfusion pour éviter de déclencher la crise
d’œdème du poumon qui est mortelle.

Conduite à tenir :
• Arrêt de la TS ou ralentir le débit ;
• Mettre le malade en position assise ;
• Garder l’abord veineux ;
• Prévenir le médecin du service ;
• Surveiller attentivement le malade ;
• Réaliser le traitement spécifique (digitalo –diurétique).

45
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

En prévention, les insuffisants rénaux, les insuffisants pulmonaires, les anémiés


chroniques seront transfusés en position demi-assise avec exclusivement du CGR,
lentement.

2.8.6 Embolies
La migration d’un caillot de fibrine doit être redoutée, qu’il s’agisse de sang ou de
plasma. L’utilisation d’un filtre est toujours indispensable.
Accident par embolie gazeuse : lié à une hyperpression en rapport avec un circuit non
hermétique ou une mauvaise purge de la tubulure. Il suffit en moyenne 50ml d’air pour
entrainer :
• Angoisse ;
• Douleur thoracique, turgescence des jugulaires ;
• Cyanose ;
• Dyspnée ;
• Collapsus, syncope, hémiplégie.

Conduite à tenir :
• arrêt de la transfusion ;
• tourner le malade sur le coté gauche ;
• oxygène et morphine ;
• anticoagulants.

2.8.7 Thrombophlébite
Il s’agit de l’inflammation d’une veine superficielle ou d’anti-inflammatoire,
anticoagulant si extension menaçante.

2.8.8 Hemosidérose et hémochromatose


Ils sont observés en cas d’insuffisance médullaire sévère (thalassémie) ou dans les cas
d’anémie hémolytique. Chaque unité de sang transfusé apporte 200mg de fer. On voit
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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

apparaître une hémosidérose (surcharge en fer qui s’accumule dans la rate, le foie et le
cœur). A la longue, tout le système réticulaire est surchargé, des dépôts peuvent se
constituer dans les cellules épithéliales et une sclérose hépatique peut avoir lieu
(hémochromatose) qui constitue une cause fréquente de décès. Un chélateur de fer est
indispensable chez ce type de patient.

2.8.9 Réaction « greffon contre l’hôte » post-transfusionnelle


Elle est exceptionnellement observée et est liée à la greffe de cellules
immunologiquement compétentes, apportées par le sang du donneur (lymphocytes
contenus dans le sang total ou les CGR transfusés) dans l’organisme du receveur : cette
complication survient chez des receveurs incompétents immunologiquement (déficit
immunitaire primitif), des sujets transfusés avec du sang de sujets apparentés. On
observe alors une destruction des cellules hématopoïétiques du receveur.
Les troubles commencent 5 à 8 jours après la transfusion :
• Diarrhée
• Hépatite ;
• Rash cutané ;
L’évolution est très fréquemment mortelle en quelques semaines. L’irradiation
précoce des lymphocytes constitue la seule possibilité de prévention.

2.8.10 Accident infectieux


Il ya toujours la possibilité de transfusion de maladies infectieux, en particulier d’origine
virale (les virus des hépatites et les rétrovirus). Il faut considérer que toute transfusion
comporte un risque résiduel, si minime soit-il, qui doit toujours être à l’esprit du médecin
prescripteur qui devra évaluer le rapport bénéfice/risque de la transfusion.

47
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

2.9 ASPECTS DE LA TRANSFUSION SANGUINE AU MALI.[4]


La volonté politique du gouvernement de la république du Mali de mettre en place
des structures transfusionnelles nationales adéquates et efficaces, s’est traduite dès
1990 par la création d’un Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS).
La collecte de sang s’effectue principalement au CNTS qui représente 87% des dons, il a
un effectif de 58 agents. Prévu initialement pour 5000 dons par an, le CNTS a réalisé en
2007, 25543 dons. Il existe aussi des cabines mobiles de collecte (13% des dons) qui a
lieu en dehors du CNTS et de toute structure ou établissement de soin. 70% des dons
proviennent des donneurs occasionnels et 30% des donneurs volontaires réguliers. Plus
de 70% des dons ont lieu chez les adultes jeunes avant l’âge de 35 ans. Bien que la
collecte de sang soit passée de 5000 poches en 1995 à 25.543 en 2007, celle-ci reste
insuffisante pour couvrir les besoins du Mali estimés à environ 240.000 unités de sang
par an (méthode 3 d’estimation des besoins en sang OMS). Toutes les unités de sang
sont testées pour le VIH, l’hépatite B et C, la syphilis. A l’intérieur du pays, le dépistage
des hépatites B et C n’est pas systématique. La qualification immuno-hématologique des
dons concerne essentiellement le groupage ABO et Rhésus. Le programme
d’hémovigilance est inexistant.
Le sang total représente plus de 90% des transfusions effectuées au Mali. Les règles de
prescription ne sont pas toujours respectées par les prescripteurs. Il n’existe pas de
comité hospitalier de transfusion au Mali. Une série de formation a été initiée à partir de
2006 à l’intention des prescripteurs et des techniciens de laboratoire. La distribution des
produits sanguins est essentiellement nominative sur la présentation d’une ordonnance
type au CNTS de Bamako et dans les EPH des régions.

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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

2- METHODOLOGIE

3.1 Cadre d’étude


Ce travail a été réalisé au CHU du Point G en collaboration avec le CNTS de Bamako.
C’est un centre de référence de 3e niveau au sommet de la pyramide sanitaire du MALI. Il
comporte 18 services dont 9 services de médecine et 4 services de chirurgie, un
laboratoire, un service d’imagerie médicale, une pharmacie. Il a une capacité
d’hospitalisation de 471 lits et en 2008, 10542 hospitalisations. Il compte 139 médecins
et 128 soignants exerçant à plein temps. Rappelons que le CHU ne dispose plus de dépôt
de sang depuis 2004. La collecte et la distribution de sang s’effectue principalement au
CNTS, qui a un effectif de 58 agents. Prévu initialement pour 5000 dons par an, le CNTS a
réalisé en 2007, 25543 dons.

3.2 Type d’étude


Il s’agit d’une étude, transversale, et descriptive.

3.3 Lieu et période d’étude


L’étude a été menée dans les services de médecine et de chirurgie du CHU du
Point G et au CNTS de Bamako. Elle s’est étendue sur une période allant du mois d’avril
au mois de juin 2009.

3.4 Déroulement de l’étude


L’étude Aa été réalisée dans 2 structures : CNTS de Bamako et CHU du Point G.
3.4.1 Au CNTS : une fiche d’enquête préétablie était destinée au directeur du CNTS de
Bamako afin de récolter un certain nombre d’informations en complément de l’enquête
menée au CHU du Point G.
3.4.2 Au du Point G : une fiche d’enquête anonyme comprenant une série de
questions a été remise aux audités à savoir les médecins, les soignants, les
patients ayant été transfusés ou gardes malades pour ceux qui n’étaient pas en

49
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

mesure de répondre aux questions. La majorité des questions étaient des


questions à choix multiples. Les questions portant sur la connaissance des
pratiques étaient des questions à réponses ouvertes pour lesquelles un score a
été établi, La connaissance était estimée :
• mauvaise lorsqu’ aucune réponse n’était juste ;
• bonne lorsqu’on avait plus d’une réponse juste ;
• très bonne lorsqu’on avait plus de 3 réponses justes.
La connaissance des incidents et accidents était jugée :
• bonne lorsqu’on avait 1 à 5 réponses justes ;
• très bonne connaissance plus de 5 réponses justes.

La fiche d’enquête était composée de :


• Données du service :
 Type de service
 Le profil du personnel pratiquant la transfusion sanguine
 Registre /ou un dossier transfusionnel
 Système de formation continue
 Méthode de conservation des PSL
 Protocole écrit de transfusion sanguine

• Données sur les audités


 Age
 Sexe
 Grade
 Spécialité
 Formation reçue sur la transfusion
 Diagnostic des patients transfusés

• Données transfusionnelles
 Indications de la transfusion
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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
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Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

 Critères cliniques et/ou biologiques de la transfusion


 Etapes de la transfusion (vérification de l’ordonnance, nom du malade,
groupe sanguin-rhésus, date de prélèvement et de péremption de la poche,
numéro du lot de la poche, test de compatibilité au lit du malade, prise des
paramètres : PA, FC, température, FR, VV réservée à la transfusion).
 Volume de PSL administré
 Type de PSL prescrit
 Surveillance de la transfusion (clinique et para clinique)
 Complications et leur gestion
 Dossier post transfusionnel

3.5 Variables
3.5.1 Quantitatives
• Volume de PSL administré
• Paramètres de surveillance cliniques : (Pression artérielle (PA), Fréquence
cardiaque (FC), Pouls (π), température (T°), diurèse en ml, fréquence
respiratoire(FR).
• Paramètre de surveillance biologique (hémoglobine (Hb), hématocrite(Ht),
hématie (GR), plaquettes, taux de prothrombine (TP).

3.5.2 Qualitatives
• Grade/Spécialité
• Indications transfusionnelles
• Dossier post transfusionnel
• Paramètres cliniques : pâleur, signes d’intolérance de l’anémie (dyspnée,
tirages inter-sous costal-claviculaire, battement des ailes du nez)
• Complications : choc transfusionnel (incompatibilité immunologique, choc
endotoxinique, choc anaphylactique), les réactions allergiques, l’hémolyse
intra-tissulaire, accidents liés à l’allo-immunisation aux antigènes leuco-
plaquettaires, les surcharges circulatoires (volémique, potassique, citratée),
embolies, thrombophlébite, hémosidérose et hémochromatose, infection).
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Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

• Paramètres de surveillance clinique

3.6 Analyse et traitement des données


La saisie des données a été effectuée grâce au logiciel Microsoft Word 2007, l’analyse
avec le logiciel SPSS 17.0.

3.7 Considérations éthiques


La participation à l’enquête était volontaire, un consentement oral a été obtenu des
différents participants. L’anonymat a été conservé et garanti.

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Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

3-Résultats
4.1 Résultats de l’enquête du CHU du point G.
Sur les 18 services techniques du CHU, 14 services médicaux chirurgicaux étaient
concernés par l’étude. Le taux de participation était de 35% pour les médecins, 39%
pour le personnel paramédical et 53 patients. Il existait un protocole de TS clairement
établi dans 2 services avec un registre; 4 services organisaient des formations portant
sur la transfusion sanguine. Tous les services utilisaient le réfrigérateur comme méthode
de conservation des PSL. Un service possèdait un protocole de prise en charge des
incidents et accidents.

4.1.1- Paramètres médecins.


Tableau I : Grade des médecins, selon les services.

Services grade du médecin Total (%)


Généralistes CES spécialistes
Chirurgie générale 5 6 11 (22,5)
Gynéco-obstétrique 3 3 6 (12,2)
Pneumologie 2 3 5 (10,2)
Cardiologie 4 1 5 (10,2)
Urologie 1 2 2 5 (10,2)
Médecine-interne 1 4 5 (10,2)
Anesthésie-réa et urgence 1 3 4 (8,2)
Infectiologie 2 2(4,1)
Rhumatologie 2 2 (4,1)
Neurologie 2 2 (4,1)
Hématologie 1 1 (2)
Néphrologie 1 1 (2)
Total(%) 12 (24,6) 18(36,7) 19(38,7) 49 (100)

Les médecins étaient les plus représentés dans le service de chirurgie générale (22,5%),
les spécialistes le grade le plus retrouvé (38,7%).

Tableau II : Age et sexe des médecins.

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Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Effectif Fréquence (%)

Sexe Masculin 44 89,8


Féminin 5 10,2

Total 49 100

Age 25-35 ans 19 38,8


36-45 ans 17 34,7
Plus de 45 ans 13 26,5
Total 49 100

Le sexe masculin et les tranches d’âge de 25-35 ans étaient majoritaires, avec des
fréquences respectives de 89,8% et 38,8%.

Tableau III : Ancienneté et formation reçue sur la TS

Effectif Fréquence (%)


Ancienneté Moins d’1 an 13 26,5
1 à 5ans 25 51,0

6 à 10 ans 4 8,2

Plus de 10 ans 7 14,3


Total 49 100
Formation reçue* Non 35 71,4
Oui 14 28,6
Total 49 100
Formation reçue : ateliers, congrès, recyclage, formation au sein du service.
*

Les médecins dont l’ancienneté était de 1 à 5 ans avaient la fréquence la plus élevée
(51,0%). La plupart des médecins n’avaient pas reçu de formation sur la TS soit 71,4%.

Tableau IV : Connaissance des critères d’administration des PSL.

54
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Connaissance CGR (%) PFC (%) CP(%) Sang total (%)


Mauvaise connaissance 42 (85,7) 37 (75,5) 41(83,6) 44(89,8)
Bonne connaissance 5 (10,2) 11 (22,5) 8 (16,4) 4(8,2)
Très bonne connaissance 2 (4,1) 1 (2) 0 1 (2)
Total 49 (100) 49 (100) 49 (100) 49 (100)

La connaissance des critères d’administration des PSL était mauvaise, 85,7% pour le
CGR, 75,5% pour le PFC, 83,6% pour le CP, 89,8% pour le sang total.

Tableau V : Type de PSL prescrit et leur justification.

Types de PSL
Sang total CGR Total
Justification du type de PSL Disponibilité 19 0 19
Aucune 11 0 11
Anémie 7 1 8
Complet 1 0 1
Plus adapté 1 0 1
Habitude du service 1 0 1
Manipulation facile 1 0 1
En fonction de la biologie 0 1 1
Total 41 2 43

Le sang total était le PSL le plus prescrit. La justification du type de PSL prescrit était
fonction de la disponibilité.

Tableau VI : Volume de PSL prescrit et leur justification.

Justification Volumes (ml) Total


500 ml 1000ml 1500ml 2000ml
Taux d’Hb souhaité 3 18 3 6 30
Aucune 2 2 3 5
55
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
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Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Débit de filtration glomérulaire 1 1


Empirique 1 1
20ml/kg 1 1
Saignement 1 1
Total 6 20 8 7 41

Le volume correspondant à 1000ml était le plus prescrit avec un total de 20


prescriptions.
C’était en fonction du taux d’Hb souhaité, que l’on retrouvait les plus grandes quantités
de PSL prescrit.

Tableau VII : état des connaissances des médecins sur les étapes de la TS, les incidents
et accidents, et la conduite à tenir face aux incidents et accidents.

Connaissances Etapes de la TS Incidents et CAT devant incidents et


accidents accidents
Mauvaise connaissance 17 (34,7%) 15 (30,7%) 25 (51,1%)
Bonne connaissance 31 (63,3%) 33 (67,3%) 23 (46,9%)
Très bonne connaissance 1 (2%) 1(2%) 1(2%)
Total 49 49 49

Les médecins avaient une bonne connaissance des différentes étapes (63,3%), incidents
et accidents (67,3%) de la transfusion sanguine. Par contre, 51,1% avaient une mauvaise
connaissance de la conduite à tenir face aux incidents et accidents de la transfusion
sanguine.

Tableau VIII : Paramètres de surveillance de la TS

Surveillance Paramètres Oui Non Absente Total


Clinique FC 40 07 02 49
Température 33 14 02 49
PA 32 15 02 49
Diurèse 28 19 02 49
SPO2 17 30 02 49
Biologique NFS 45 02 02 49
56
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

TP 07 40 02 49
Hémoculture 03 44 02 49

La fréquence cardiaque et la NFS étaient les paramètres clinique et biologique les plus
observés de surveillance de la TS.

4.1.2- Personnel Paramédical.

Tableau IX : Répartition des soignants en fonction des services, de l’âge, du sexe, de la


fonction.
Effectif Fréquence (%)
Services Anesthésie-réa et urgence 10 20,0
Néphrologie 7 14,0
57
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
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Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Chirurgie générale 7 14,0


Cardiologie 5 10,0
Hématologie 4 8,0
Pneumologie 4 8,0
Urologie 4 8,0
Infectiologie 3 6,0
Med- interne 3 3,0
Neurologie 2 4,0
Rhumatologie 1 2,0
Gynéco-obstétrique 1 2,0
Total 50 100
Fonction Techniciens de santé 23 46,0
Techniciens sup de santé 22 44,0
Anesthésistes 3 6,0
Sage femme d’état 2 4,0
Total 50 100
Sexe Féminin 26 52,0
Masculin 24 48,0
Total 50 100
Age Moins de 25 ans 4 8,0
25-35 ans 15 30,0
36-45 ans 12 24,0
Plus de 45 ans 19 38,0
Total 50 100

Les soignants étaient les plus représentés dans le service d’anesth-réa et urgences
(20%), la fonction la plus retrouvée était celle d’ infirmier (46%), tout comme le sexe
féminin (52%), et la tranche d’âge de plus de 45 ans (38%).

Tableau X : Ancienneté, formation reçue sur la TS et vérification des prescriptions.

Effectif Fréquence (%)


Ancienneté Plus de 10 ans 16 32,2
Moins d’1 an 14 28,0

1-5 ans 12 24,0

6-10 ans 8 16,0

58
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Total 50 100
Formation sur la TS* Non 41 82,0
Oui 9 18,0
Total 50 100
Vérification Oui 49 98,0
prescriptions Non 1 2,0
Total 50 100
Formation reçue* : formation continue, congrès, formation au sein du service

Les soignants de plus de 10 ans d’ancienneté soit 32,2%, étaient les plus représentés.
82% n’avaient pas reçu de formation sur la TS. 98% vérifiaient les prescriptions avant de
les administrer.

Tableau XI : Connaissance sur les étapes de la TS, les incidents et accidents et leur
conduite à tenir face aux incidents et accidents

Connaissances Etapes de la TS Incidents CAT incidents


accidents et accidents
Mauvaise 19 (38%) 21(42%) 30 (60%)
Bonne 25 (50%) 29 (58%) 20 (40%)
Très bonne 6 (12%) 0 0
Total 50 (100%) 50 (100%°) 50 (100%)
Une grande majorité des soignants avait un bonne connaissance des étapes (50%), des
incidents et accidents (58%) de la transfusion sanguine. Par contre, 60% avait une
mauvaise connaissance sur la CAT face aux incidents et accidents de la TS.

Tableau XII : Paramètres de surveillance de la TS.

Paramètres
Oui Non Aucune Total
surveillance
Température 20 18 12 50

PA 28 10 12 50

Diurèse 12 26 12 50

SPO2 8 30 12 50

FC 27 11 12 50
59
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

FR 19 19 12 50

La majorité des soignants effectuait une surveillance de la TS (38). Le paramètre le plus


suivi était la PA.

4.1.3- Patients

Tableau XIII : Répartition des patients selon les services, l’âge, le sexe

Effectif Fréquence (%)


Services Néphrologie 9 17,0
Chirurgie générale 9 17,0
Hématologie 8 15,1
Anesthésie-réa et urgence 8 15,1
Gynéco-obstétrique 7 13,2

60
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2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Médecine- interne 4 7,5


Infectiologie 4 7,5
Rhumatologie 2 3,8
Urologie 1 1,9
Pneumologie 1 1,9
Total 53 100
Age Moins de 20 ans 4 7,5
20 à 29 ans 9 17,0
30 à 39 ans 14 26,4
40 à 49 ans 16 30,2
Plus de 50 ans 10 18,9
Total 53 100
Sexe Féminin 31 58,5
Masculin 22 41,5
Total 53 100

La néphrologie et la chirurgie générale étaient les services où on avait le plus de patients


transfusés soit 17%, la tranche d’âge de 40 à 49 ans était la plus retrouvée 30,2%, tout
comme le sexe féminin 58,5%.

Tableau XIV : Diagnostic des patients.

Diagnostic Effectif Fréquence (%)


Tumeurs *
15 28,3
Causes obstétricales 11 20,8
IRC 10 18,9
VIH 5 9,3
Drépanocytose homozygote 2 3,8
Sepsis sévère 2 3,8
Péritonite par perforation iléale 2 3,8
Autres 6 11,3
Total 53 100
61
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

*
tumeurs du tractus digestif (7), tumeurs génitales (5), pulmonaire (1), neurologique (1),
du genou (1)
Les tumeurs étaient le diagnostic le plus retrouvé avec 28,3% des cas chez les patients

Tableau XV : Indications, critères cliniques et biologiques de la TS.

Effectif Fréquences (%)


Indication de la T.S Anémie 38 71,7
Hémorragie per-opératoire 8 15,1
Choc hémorragique 7 13,2
Total 53 100
Critère clinique Intolérance 29 54,7
Signe de choc 11 20,8
Aucun 11 20,8

62
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
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Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Pâleur 2 3,8
Total 53 100
Critères biologiques Hb< 7 g/dl 28 52,9
7g/dl<Hb<10g/dl 12 22,6
Hb>10g/dl 1 1,9
Aucun 12 22,6
Total 53 100

L’anémie (71,7%) était l’indication de la TS la plus retrouvée, tandis que l’intolérance


(54,7%) était le critère clinique le plus fréquent et l’Hb< 7g/dl (52,9%) le critère
biologique majoritaire.

Tableau XVI : Information sur la transfusion sanguine, les incidents et accidents


transfusionnels.

Information Oui (%) Non (%) Total (%)


T.S 38 (71,7) 15 (28,3) 53 (100)
Incidents et accidents 10 (18,9) 43 (81,1) 53 (100)

La majorité des patients (71,7%) avaient eu l’information pré-transfusionnelle, tandis que


81,1% n’avaient pas été mis au courant des incidents et accidents transfusionnels.

Tableau XVII: Incidents et accidents de la TS.

Incidents et accidents Effectif Fréquences (%)


Oui Frissons 1 1,9
Infections 1 1,9
Prurits 1 1,9

Paludisme 1 1,9

Total 4 7,6
Non 49 92,4

63
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Total 53 (100) 53 (100)

La plupart des patients (92,4%) n’ont pas présenté d’incidents ou d’accidents au cours
de la T.S.

Tableau XVIII : Volume de PSL par patient.

Volumes reçus TOTAL


0 ml 500 ml 1000 ml 1500 ml 2000 ml >2000 ml

PSL Sang total 2 9 11 4 5 13 44 (83,1%)


CGR 0 0 2 2 1 2 7(13,2%)
PFC 0 1 0 1 0 0 2 (3,7%)
CP 0 0 0 0 0 0 0

TOTAL 2 10 13 7 6 15 53 (100%)
(3,7%) (18,8%) (24,5%) (13,2%) (11,4%) (28,4%)

Le sang total (83,1%) était le PSL le plus utilisé, et 28,4% patients avaient reçu plus de 4
poches. 3,7% des patients n’ont pas pu être transfusés.

4.2- Résultats du CNTS


Le CNTS a collecté environ 30.000 poches de sang en 2008. Les PSL disponibles
étaient au nombre de 14.406 poches de sang total, 937 de CGR, 304 de PFC, 31 de CP.
La collecte de sang s’effectue en cabines fixes au CNTS de Bamako et en cabines
mobiles. Les différents tests pratiqués sont :
• le groupage rhésus
• le phénotypage rhésus- Kell
Les autres phénotypes sont réalisés à la demande, exemple du RAI. Les sérologies
pratiquées sont : le VIH, les hépatites virales B et C, la syphilis.
Les types de PSL disponibles sont le CGR, le PFC et le sang total. Le CP et le CG sont
fabriqués sur commande. Les températures de conservation sont de 2 à 8°C pour le culot
64
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

globulaire et le sang total ; - 30°C pour le plasma frais congelé ; température ambiante
pour le concentré de plaquettes. Le milieu de conservation est le citrate.
Les PSL sont délivrés sur bon de commande nominatif et individuel ; Le taux de
satisfaction est estimé à 25% selon une thèse réalisée au sein du CNTS en 2008. Les
dépôts de sang au service des urgences du CHU Gabriel TOURE sont inexistants depuis
2007.
Le transport est assuré par les malades ou les gardes malades.
Il n’existe pas de système d’hémovigilance car il n’ya pas de comité de transfusion
dans les structures de soin et au niveau du CNTS.
Depuis 2005, le CNTS organise 2 sessions par an d’informations des prescripteurs
sur les PSL, leur disponibilité et leurs indications.

4-COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
La transfusion du sang ou de ses composants est à l'heure actuelle une pratique
courante. Mais le risque résiduel et la pénurie de dons rendent légitimes les
recommandations guidant la pratique transfusionnelle.
Au Mali, l’unité responsable de la collecte de sang : le CNTS a enregistré un total
d’environ 30.000 poches de sang parmi lesquelles 14.406 de sang total ; 937 de CGR ;
304 de PFC ; et 31 de CP.
De nombreuses études portant sur l’évaluation des pratiques transfusionnelles ont
été menées de part le monde. Elles étaient confrontées :
• Aux difficultés d’ordre pratique du fait de l’absence de maîtrise des règles
transfusionnelles ;

65
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

• Aux difficultés liées à la réticence du personnel à se faire évaluer.


Nous avons procédé à une distribution du questionnaire en laissant aux participants un
délai de quelques jours pour son remplissage. Une telle procédure avait l'avantage de
faciliter la coopération des différents personnels et leur donner l'opportunité de bien
réfléchir sur les différentes questions. Cependant, cette méthode pourrait augmenter le
taux de non répondants. En plus, les personnes enquêtées pourraient s'informer avant
de répondre au questionnaire ou remplir le questionnaire à l'aide d'une tierce personne,
attitudes pouvant surestimer le niveau des connaissances et des pratiques
transfusionnelles.
Nous avons recensé durant la période d’étude 139 médecins, 128 soignants exerçant au
CHU du Point G. Sur les 128 fiches d’enquêtes distribuées aux médecins, 115 au
personnel paramédical, ont répondu respectivement 49 médecins, 50 soignants, les 53
fiches distribuées aux patients ont été répondues. . Nous n’avons pas pu ressortir la
fréquence totale des TS du fait de l’absence de registre et de dossiers transfusionnels.
Les indications et les critères de transfusion ne figuraient pas toujours sur les
dossiers ainsi que le type de PSL reçu; les patients transfusés en per- opératoire
n’avaient pas connaissance de l’acte transfusionnel étant donné que la transfusion se
déroulait sous anesthésie générale.

5.1- Au CHU du Point G.


5.1.1- Médecins
• Profil des prescripteurs :
 Sexe :
Cosquer [19] dans son étude retrouvait une prédominance masculine avec un
pourcentage de 56% à l’instar de notre étude qui retrouve 89,8%.
La prédominance masculine pourrait s’expliquer par le fait que le sexe masculin
est le plus représenté dans la spécialité médicale. L’écart serait dû au fait que, l’étude de
Cosquer [19] ne portait que sur les anesthésistes –réanimateurs.

 Age :

66
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Cosquer [19] retrouvait une prédominance dans la tranche d’âge de plus de 55


ans avec un pourcentage de 58%. Ce résultat est contraire à celui de notre étude qui
retrouve une prédominance dans la tranche d’âge de 25 à 35 ans avec un pourcentage
de 38,8%.
Ceci pourrait s’expliquer par le fait que la tranche d’âge de 25 à 35 ans était la plus
nombreuse et la plus accessible.

 Services
Gouëzec et al [20] dans leur étude retrouvent une prédominance de réponse
données par le service de médecine (51%) , suivi d’anesthésie- réanimation et urgences
(34%) et de chirurgie 15%. Ceci est contraire à notre étude où le service de chirurgie est
le plus représenté avec une fréquence de 44,9%.
Ceci pourrait s’expliquer par le fait que la collaboration est plus étroite avec les
services de chirurgie.

 Formation reçue sur la TS


Gouëzec et al [20] ont retrouvé un pourcentage de 76%.Ceci étant différent de
notre étude où le pourcentage des médecins n’ayant pas reçu de formation sur la TS
était prédominant de 71,4%. Cependant, chez Gouëzec et al [20] elle était attribuée à la
formation reçue à la faculté de médecine, formation jugée insuffisante dans 62% des
cas. La différence pourrait s’expliquer par le fait que dans notre étude la formation reçue
sur la TS excluait les cours reçus à la faculté de médecine.

• Connaissance des pratiques


Les connaissances sur les critères d’administration étaient limitées à plus de 75%.
Ce qui serait dù au fait que 71,4% n’ont pas reçu de formation sur la TS. Dibi et al [9] ont
retrouvé dans leur étude une méconnaissance générale des pratiques de TS de 25% de
l’ensemble des prescripteurs. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que l’étude de Dibi et al
[9] ne portait que sur un seul service.

67
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Le sang total était le PSL le plus prescrit dans 44,1% en raison de sa disponibilité
par rapport aux autres PSL, mais aussi à cause des méconnaissances sur les critères
d’administration des PSL.
La connaissance sur les étapes de la TS, les incidents et accidents étaient bonnes
à plus de 60%. Par contre, la CAT face aux incidents et accidents était mauvaise à
51,1%.
Ceci s’expliquerait par le fait que d’une part, les étapes de la TS relève d’une
pratique routinière dont la surveillance des incidents et accidents est axée sur les
plaintes du patient et d’autre part, la méconnaissance de la CAT serait due à l’absence
de protocole de prise en charge (PEC) des incidents et accidents.

• Bilan post-transfusionnel
L’examen biologique le plus pratiqué était la NFS avec un pourcentage de 95,7%.
Par contre, Cosquer [19] montre que la NFS était l’examen le moins pratiqué avec un
pourcentage de 6,7%.
Ceci serait dù au fait que dans notre étude, le bilan post transfusionnel était
réalisé afin de juger de l’efficacité de la TS. En plus, les patients ne bénéficient pas d’un
bilan de suivi post transfusionnel systématique.

5.1.2- Paramédicaux
• Caractéristiques
 La tranche d’âge
La plus représentée était celle de plus de 45 ans avec un sexe ratio de 0,92 en faveur
des femmes. La majorité des soignants étaient des infirmiers à 46%. 32,2% avaient plus
de 10 ans d’ancienneté. Ces résultats sont proches de ceux de l’étude de M. Letaief et
al [10].
Ce qui pourrait s’expliquer par le fait que les 2 études ont été menées dans le
même contexte.

68
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

 Formation sur la TS :
M. Letaief et al [10] ont retrouvé dans leur étude que 42% du personnel avait reçu une
formation sur la TS à type de réunion de service, atelier, formation continue. Poullin et al
[8] retrouvaient que 62% du personnel avait reçu une formation sur la TS. Ce qui est
contraire à notre étude où le pourcentage était de 18%.
Ceci pourrait s’expliquer par le fait que le système médical tunisien serait plus
axé sur la formation du personnel en matière de transfusion.

• connaissances pratiques
Nous avons retrouvé que 50% des soignants avaient une bonne connaissance des
étapes de la TS. Ceci est semblable aux résultats de : M. Letaief et al [10] qui ont trouvé
dans leur étude un pourcentage de 52,8%. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que la TS
est une pratique routinière. M. Letaief et al [10] expliquaient cela par le fait que le
personnel habitué à réaliser l'acte transfusionnel avait une maîtrise plus rassurante pour
les aspects purement techniques.
La connaissance sur les incidents et accidents de la TS ; nous avons trouvé que
58% des soignants avaient une bonne connaissance des incidents et accidents
transfusionnels. M. Letaief et al [10] trouvaient que 34 % des répondants connaissaient
les signes cliniques traduisant la survenue d'un accident transfusionnel.
La conduite à tenir face aux incidents et accidents transfusionnels était mauvaise
dans 60% des cas. Ce résultat est contraire à celui de M. Letaief et al [10] qui
retrouvaient dans leur étude que 50% des soignants avaient une bonne connaissance
des attitudes face aux incidents et accidents. Ceci pourrait s’expliquer par l’absence de
protocole préétabli de la prise en charge des incidents et accidents. Poullin P et al [8]
expliquaient cela par une mauvaise connaissance de la procédure de déclaration des
incidents dans 53 % des cas et la gestion des incidents et accidents était mauvaise dans
50% des cas. Cependant, nous avons trouvé que 76% des soignants effectuaient une
surveillance de la TS.

5.1.3- Patients

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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
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Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

• Caractéristiques :
La tranche d’âge la plus prédominante était celle de plus de 40 à 49 ans avec un sexe
ratio de 0,70 en faveur du sexe féminin. La majorité des patients transfusés étaient
hospitalisés dans les services de néphrologie et d’hémodialyse, de chirurgie générale.
Ceci pourrait être du à l’utilisation fréquente de sang chez les patients atteints
d’insuffisance rénale en hémodialyse et le besoin de sang des patients opérés.

• Diagnostic :
La transfusion sanguine a été pratiquée au cours des traitements des pathologies
tumorales dans 28,3% des cas, du fait certainement de la fréquence élevée de l’anémie
chronique dans ces pathologies.

• Indications, critères clinico-biologiques :


L’indication transfusionnelle la plus fréquente était l’anémie dans 71,7% des cas. Les
critères clinico- biologiques étaient les signes d’intolérance de l’anémie (54,7%) et un
taux d’Hb < 7g/dl (52,9%).

• Information pré-transfusionnelle :
Dans 71,4%, les patients avaient été informés de l’acte transfusionnel. Poullin et al [8]
retrouvaient que l’information pré transfusionnelle était faite dans 80 % des cas dont 65
% par le médecin responsable.

• Incidents et accidents :
Nous avons retrouvé que 92,4% des patients n’avaient pas présenté d’effet secondaires
immédiats à la TS. Par contre 81,1% des patients n’avaient pas été informés sur les
effets secondaires de la TS.

• Type de PSL et le volume :


Le sang total était le PSL le plus utilisé à 83,3% avec plus de 4 poches dans 29,6%. Dibi
et al [9] retrouvaient que 74,06% avaient reçu du sang total et plus de 2 poches.
5.2- Au CNTS

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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Les collectes de sang sont organisées au Mali comme au Maroc à l'intérieur des centres
de transfusion sanguine (cabine fixe) et à l’extérieur (unité mobile). Au centre de
transfusion sanguine (CTS) de Rabat [21], le nombre de poches collectées, est croissant
d’année en année, allant de 140.000 en 1999 à 180.000 en 2002. Ce résultat est
largement au dessus de celui du Mali sous estimé à 30.000 en 2007 compte tenu du fait
que nous ne disposons pas de toutes les statistiques. Ceci pourrait être du à la
réceptivité de la population marocaine face au don de sang.
Le type de PSL disponible au CTS de Rabat [21] en 2002 était de 140.000 poches pour
le CGR, 10.000 poches pour le PFC, et 70.000 poches pour le CP. Au Mali Les PSL
disponibles étaient au nombre de 14.406 poches de sang total, 937 de CGR, 304 de PFC,
31 de CP en 2007. Les tests obligatoires pratiqués sont sensiblement les mêmes ; à
l’exception des transaminases, hémolysines anti-A et anti-B qui sont réalisés au Maroc
[21].
Le taux de satisfaction au Mali était de 25% selon une étude réalisée en 2008 alors
qu’au CNTS de Tunis [22], il était estimé à 65%. Ceci serait du à un nombre plus élevé
de donneurs de sang.
Le transport, des PSL est organisé par l’établissement de soins contrairement au
Mali où le transport est effectué par les malades ou gardes malades. Il existe, un
système d’hémovigilance au Maroc [21] impliquant une étroite collaboration entre le
centre de transfusion sanguine et les établissements de soin.
Le CTS de Rabat [21] organise des séminaires chaque année, des stages de
formation continue en TS, des congrès internationaux au profit des médecins et des
biologistes. Au Mali, Depuis 2005, le CNTS organise 2 sessions par an d’informations des
prescripteurs sur les PSL, leur disponibilité et leurs indications. Des formations des
techniciens de laboratoire avec la participation des cadres et techniciens aux modules de
formation de l’Institut National de Transfusion Sanguine de France ; la participation aux
ateliers et congrès sur la transfusion sanguine.

71
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

5-CONCLUSION
La sécurité transfusionnelle est un objectif essentiel de santé. Toutes les étapes de la
chaîne transfusionnelle doivent être sécurisées, depuis le prélèvement de donneurs
bénévoles et volontaires, jusqu’à la transfusion du produit chez le malade. Entre ces
deux étapes, les centres de transfusion mettent en œuvre toute une série de mesures
afin de réduire le risque transfusionnel au minimum.
Cette étude transversale et descriptive, ayant pour objectif d’évaluer la pratique de la
transfusion afin d’en mesurer les écarts par rapport aux normes, nous a permis de
ressortir des défaillances dans la pratique courante de la TS.
- Les prescripteurs étaient en majorité des sujets jeunes (38,8%) n’ayant pas reçu
de formations sur la TS (71,4%).

72
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

- les connaissances liées aux pratiques routinières étaient bonnes que ce soit chez
les médecins (60%) que chez les soignants (50%). Par contre, en ce qui concerne les
critères d’administration des PSL (75% des médecins) et l’attitude face aux accidents et
incidents (60% des soignants), les résultats en général étaient mauvais, étant donné
l’absence de protocoles de transfusion sanguine au sein des services et de système
d’hémovigilance.
- La surveillance portait sur les paramètres cliniques en per-transfusionnel on notait
un manque d’information des patients sur les effets secondaires de la transfusion
sanguine dans 81,1% des cas. Le bilan biologique n’était réalisé que pour juger de
l’efficacité de la transfusion. Il n’existe pas de bilan de suivi des patients en post
transfusionnel.
- La pratique de la TS ne peut se faire qu’en collaboration avec le CNTS, chargé de
la collecte et de la fabrication et de la distribution des PSL. Il joue un rôle essentiel dans
la sécurité transfusionnelle.
Des efforts impliquant une étroite collaboration entre le personnel médical et le
CNTS doivent être fournis pour l’élaboration de guides, manuels et référentiels sur la
transfusion sanguine et la formation des praticiens à tous les niveaux de la chaîne
transfusionnelle.

6-RECOMMANDATIONS
Au terme de notre étude, et au vu de nos différents résultats, nous pouvons formuler
les recommandations suivantes :

Aux autorités sanitaires,


- Mise en place d’un système d’hémovigilance ;
- Promotion du don de sang volontaire, bénévole et régulièr ;
- Dotation des CHU de banques de sang ;
- Mise en place d’un système de formation continue axé sur la TS.

73
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Au personnel médical,
- Organisation de formation continue sur la transfusion sanguine ;
- Mise en place de protocoles de transfusion sanguine ;
- Système de formation continu dans tous les services concernés ;
- Collaboration étroite avec le CNTS.

Au CNTS,
- Information des prescripteurs sur les sessions organisées par le CNTS ;
- Organisation d’un système de transport des PSL ;
- Elaboration d’un système d’hémovigilance ;
- Organisation des sessions d’information dans les différents hôpitaux ;
- Information de la population sur l’importance du don de sang.

A la population,
- Sensibilisation sur le don de sang ;
- Information sur les risques transfusionnels.

7- REFERENCES :

[1]. Ministère de la santé, CNTS,


Module de formation en transfusion sanguine.

[2]. LEFRERE Jean-Jacques, ROUGER P.


Pratique nouvelle de la transfusion sanguine.
Publié par Elsevier Masson : 2006 ; 158 p.

74
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

[3]. Organisation mondiale de la santé : Aide-mémoire pour les programmes


nationaux de transfusion sanguine.
http://www.who.int/bloodsafety/quality/en/Quality_Aide-Memoire_French.pdf
dernière mise à jour: octobre 2004
Consulté le 14/01/09

[4]. Politique nationale de transfusion sanguine, Ministère de la santé,


République du Mali.
Bamako, septembre 2008

[5]. BAZIN A.
Les recommandations des bonnes pratiques en anesthésie réanimation : Transfusion.
13e journée normande d’anesthésie-réanimation et de médecine d’urgences ; Caen
2006 : 6p.

[6]. DUPUY M. MAISONNEUVE H. TERRA JL.


L'audit clinique : Bases méthodologies de l’évaluation des pratiques professionnelles. In
ANAES / Service d’évaluation en établissements de santé 1999 .p. 5 - 26.

[7]. RONSMANS C.
Les audits peuvent-ils améliorer la qualité des soins obstétricaux?
http://www.jsieurope.org/safem/cgi-bin/library.rcgi.
Consulté le 14/01/09

[8]. POULLIN P. TARDIEU S.


Audit des pratiques transfusionnelles au CHU de Marseille.
Journée régionale sur l’évaluation des pratiques professionnelles en établissement de
santé ;H.A.S., Marseille, mars 2006 : 16p.

[9]. DIBI, KOUAKOU. ADJOUMANI, F.


75
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Audit clinique de la pratique transfusionnelle dans le Service de Gynécologie et


Obstétrique du CHU de Treichville.
Thèse Med Abidjan 2005. N°1175: 67p.

[10]. LETAIEF M. HASSINE M.


Connaissances et pratiques du personnel soignant en matière de sécurité
transfusionnelle.
Transfusion Clinique et Biologique
Elsevier Masson février 2005 ; Volume 12, Issue 1 : 25-29.

[11]. OMS,
10 facts on blood transfusion
14 juin 2008.
http://www.who.int/features/factfiles/blood_transfusion/en/
consulté le 14/01/09

[12]. FRANÇOIS A. BIERLING P.


Transfusion Sanguine.
Traité de médecine 4ème Ed,
Edition Flammarion Paris 2004, tome 2, : 2824-30.

[13]. GOUËZEC H. et al
Les indications des produits sanguins labiles et la physiologie de la transfusion en
médecine.
XXIIe congrès national de la SFTS,
Elsevier Masson Juin 2005 ; volume 12, issue 2 : 169-76.

[14]. Collège des enseignants en transfusion sanguine


Connaitre les produits sanguins labiles et les médicaments dérivés du sang utilisés en
thérapeutique.
Janvier 2005 ; N°186-1 : 20p.
76
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

[15]. OZIER Y., ROSENCHER N.


Transfusion sanguine et alternatives.
Anesthésie-réanimation chirurgicale, 3ème Ed, Flammarion Paris ;2003 : Pages 233-236 ;

[16]. LIENAHART A. BENHAMOU D. BALLY B. BARBIER J. BLERY C. COSSET M.


EYRAUD J. et al
Transfusion en anesthésie-réanimation.
Référentiel de pratiques professionnelles,
CFAR et SFAR Juin 2005 : 17 pages

[17]. LEFRERE F. VARET B.


Transfusion sanguine en hématologie.
Médecine thérapeutique Décembre 1997 ; Volume 3, Numéro 10 : 803-11.

[18]. LUDOVIC Y. ANANI Y.


Guide pratique de la transfusion sanguine.
Cotonou 2006 : 30-5.

[19]. LE COSQUER P.
Enquête sur les pratiques des médecins anesthésistes-réanimateurs en transfusion
sanguine et en hémovigilance.
Annales Françaises d’Anesthésie-Réanimation 2000 ; 19 :485-91.

[20]. GOUEZEC H. BERGOIN V. BERTBESE V. BOURCIER V. DAMAIS A. DROUET


N. ET AL
Evaluation des connaissances médicales transfusionnelles dans 14 établissements
publics de santé.
Transfusion sanguine et biologique 2007 ; 14 : 407-15.

77
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

[21]. République du Maroc ministère de la santé


Centre national de transfusion sanguine. 2003.

[22]. NOUREDDINE H.
Sécurité transfusionnelle
Http// www.allafrica.com
Dernière mise à jour : Tunis octobre 2007
Consulté le 16/06/2009

8- ANNEXES
FICHE D’ENQUETE

Afin d’améliorer la pratique de la transfusion sanguine dans le service, nous


vous remercions de bien vouloir répondre aux quelques questions qui suivent. Ce
questionnaire est strictement anonyme, cependant si vous ne souhaitez pas le
remplir, il suffit de le barrer.
La plupart des questions comprennent des réponses prédéfinies. Si les
réponses ne correspondent pas exactement à ce que vous souhaitez exprimer,
essayez d’encercler la réponse la plus proche de ce que vous penser. Le cas

78
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

échéant, vous pouvez aussi écrire sur le questionnaire pour préciser votre
réponse.
Par avance nous vous remercions de ces précieuses informations qui nous
permettront d’assurer une meilleure pratique de la transfusion sanguine dans le
service

QUESTIONNAIRE SERVICE N°……….


Service ……………………………………………………………
Q1- Effectifs du personnel
1 : 1 à 10 ; 2 : 10 à 20 ; 3 : 21 à 30 ; 4 : 31 à 40 ; 5 : plus de 40
Q2- Existe-t-il un registre de transfusion dans le service ?
1 : Oui 2 : Non
Q3- Le personnel du service a-t-il reçu une formation sur la transfusion sanguine
dans le service ?
1 : Oui ; 2 : Non
Q4- Existe-t-il un système de formation continue dans le service ?
79
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

1 : Oui 2 : Non
Q5- Quelle méthode de conservation de PSL utilisez-vous ?
1 : Réfrigérateur ; 2 : Glacière ; 3 : Autre……………………
Q6- Existe-t-il un protocole de transfusion sanguine dans le service ?
1 : Oui 2 : Non
Si oui est-il efficace
1 : Toujours 2 : souvent 3 : rarement 4 : jamais
Q7- Existe-t-il un protocole de prise en charge des incidents et accidents de la
transfusion ?
1 : Oui 2 : Non
Si oui, ce protocole est –il efficace
1 : Toujours 2 : Souvent 3 : rarement 4 : jamais
Q8- quel est le taux de transfusion sanguine dans votre service (en mois) :
………………………………………………………………………………

Questionnaire médecins N°………..

Afin d’améliorer la pratique de la transfusion sanguine dans le service, nous


vous remercions de bien vouloir répondre aux quelques questions qui suivent. Ce
questionnaire est strictement anonyme, cependant si vous ne souhaitez pas le
remplir, il suffit de le barrer.
La plupart des questions comprennent des réponses prédéfinies. Si les
réponses ne correspondent pas exactement à ce que vous souhaitez exprimer,
essayez d’encercler la réponse la plus proche de ce que vous penser. Le cas

80
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

échéant, vous pouvez aussi écrire sur le questionnaire pour préciser votre
réponse.
Par avance nous vous remercions de ces précieuses informations qui nous
permettront d’assurer une meilleure pratique de la transfusion sanguine dans le
service

Date de l’enquête : Année……………………mois…………………………


Service ………………………………………………………………..
1- Fonction dans le service
1 : Médecin généraliste 2 : C ES 3 : spécialiste
2- Age
1 : Moins de 25ans 2 : 25-35 ans 3 : 36-45 ans 4 : plus de 45ans
3- Sexe 1 : féminin 2 : masculin
4- Quelle est votre ancienneté dans le service ?
1 : Moins d’1an 2 : 1 à 5 ans 3 : 6 à10 ans 4 : plus de 10ans
5- Avez-vous bénéficié d’une formation spécifique sur la transfusion sanguine ?
1 : Oui 2 : Non
Si oui, laquelle
1 : Formation au sein du service 2 : congrès 3 : atelier 4 : recyclage
5 : autre………………….

6- La formation que vous avez reçu vous permet-elle de poser l’indication de la


transfusion sanguine ?
1 : Oui 2 : Non
7- Existe-t-il un protocole de prescription de PSL (Produit Sanguin Labile) dans le
service ?
1 : Oui 2 : Non
Vous parait-il,
1 : Clair 2 : complet 3 : adapté à nos réalités 4 : incompréhensible
5 : autre……………….
8- Adhérez-vous à ce protocole
1 : Oui 2 : Non
81
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Si non pourquoi ?……………………………………………………………………….


9- Ces protocoles sont-ils efficaces
1 : Jamais 2 : rarement 3 : souvent 4 : toujours
10- Vérifiez-vous si les prescriptions sont appliquées ?
1 : Jamais ; 2 : rarement ; 3 : souvent ; 4 : toujours
11- Quels sont les critères d’une transfusion sanguine ?
1 : Clinique 2 : biologique 3 : clinique et biologique
12-Quel type de PSL prescrivez-vous le plus souvent ?
1 : Sang total ; 2 : culot globulaire ; 3 : plasma frais congelé ;
4 : concentré plaquettaire
Justifiez……………………………………………………………………………….
Quelle quantité prescrivez-vous en général ?
1 :500ml 2 : 1000ml 3 : 1500ML 4 : 2000ml 5 : autre………
Comment déterminez vous le volume à administrer ?
Justifiez……………………………………………………………………………….
13- Quels sont les critères d’administration du culot
globulaire ?........................................................................................................
14- Quels sont les critères d’administration du plasma frais
congelé ? …………………………………………………………… ..........................................
...................................................................................................................................
.............

15- Quels sont les critères d’administration du concentré


plaquettaire ?.............................................................................................................
...................................................................................................................................
....................

16-Quels sont les critères d’administration du sang


total ?.........................................................................................................................
...................................................................................................................................
...............

82
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

17- Votre prescription de PSL est elle toujours satisfaite ?


1 : Oui 2 : non
Si non pourquoi :………………………………………………………………….
18-La transfusion sanguine est une thérapeutique
1 : Très Importante 2 : importante 3 : moyennement importante
4 : sans importance
19- Quels sont les moyens de surveillance d’une transfusion sanguine ? 1 : clinique
2 : biologique 3 : radiologique 4 : clinique et biologique
20-Quels sont les paramètres cliniques à surveiller ? 1 : la FR 2 : la diurèse 3 : la FC
4 : la température 5 : la PA 6 : saturation en oxygène
21-Quels sont les examens biologiques que vous demandez après chaque
transfusion ? 1 : TP 2 : NFS 3 : hémoculture

22- Informez-vous vos patients avant chaque transfusion sanguine ?


1 : Oui 2 : Non
Si non, pourquoi………………………………………………………………….
23-Citer les incidents et accidents de la transfusion sanguine :
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………….

24- Recherchez-vous la survenue de ces accidents et incidents ?


1 : Jamais 2 : rarement 3 : souvent 4 : toujours
25-Existe-t-il dans le service un protocole en cas d’accident et incident
1 : Oui 2 : Non
26-Quelle est votre attitude en cas d’accident et incident
Préciser :
…………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………..

83
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

27-Citez les différentes étapes de la transfusion sanguine :


……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………
28-Quelle est la température de conservation du sang total ? 1 : 10 à 20°C 2:2à
8°C 3 : 8 à 10°C
29-Quelle est la température de conservation du culot globulaire ? 1 : 10 à 20°C 2 : 2
à 8°C 3 : 8 à 10°C
30-Quelle est la température de conservation du plasma frais congelé ? 1 : 0°C 2 :
moins 20°C 3 : moins 30°C
31-Quelle est la température de conservation des plaquettes ? 1 : 20°± 2°C 2 : 22 ±
2°C 3 : 24 ± 2°C
32-Commentaires :
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………

Questionnaire soignant N°………..

Afin d’améliorer la pratique de la transfusion sanguine dans le service, nous


vous remercions de bien vouloir répondre aux quelques questions qui suivent. Ce
questionnaire est strictement anonyme, cependant si vous ne souhaitez pas le
remplir, il suffit de le barrer.
La plupart des questions comprennent des réponses prédéfinies. Si les
réponses ne correspondent pas exactement à ce que vous souhaitez exprimer,
84
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

essayez de cocher la réponse la plus proche de ce que vous penser. Le cas


échéant, vous pouvez aussi écrire sur le questionnaire pour préciser votre
réponse.
Par avance nous vous remercions de ces précieuses informations qui nous
permettront d’assurer une meilleure pratique de la transfusion sanguine dans le
service

Date de l’enquête : année…………………………mois……………………


Service :……………………………………………………………………..
1- Quelle est votre fonction dans le service ?
1 : Infirmière ; 2 : Sage femme ; 3 : Technicien de santé ; 4 : Autres……..
2- Quel est votre âge ?
1 : < à 25ans ; 2 : 25 à 35ans ; 3 : 36 à 45ans ; 4 : > à 45ans
3- Sexe
1 : féminin 2 : masculin
4- Quel est votre ancienneté dans le service ?
1 : < à 1an ; 2 : 1 à 5ans ; 3 : 6 à 10ans ; 4 : > à 10 ans
5- Avez-vous bénéficiée d’une formation spécifique sur la transfusion ?
1 : Oui ; 2 : Non
Si oui laquelle, 1 : formation continue ; 2 : congrès ; 3 : formation au sein du
service ; 4 : Autres………………………………………………
6- La formation que vous avez reçue vous permet elle de comprendre les différentes
indications de la transfusion sanguine ?
1 : Oui ; 2 : Non
7- Avant toute transfusion vérifiez-vous la prescription ?
1: oui ; 2 : Non
8- Citer les étapes de la transfusion sanguine:
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
…………………………………
9- Existe-t-il des protocoles de transfusion dans le service ?
85
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

1 : Oui ; 2 : Non
Si oui, répond-t-il aux normes ? 1 : Oui ; 2 : Non
10- Effectuez-vous une surveillance au cours de votre transfusion sanguine ?
1 : Oui ; 2 : Non
Si oui, quel support utilisez-vous ? 1 : Dossier ; 2 : Feuille de température ;
3 : Registre ; 4 : Autres……………………………………………………

11-Quels sont vos paramètres de surveillance ? 1 : la diurèse 2 : la FR 3 : la FC 4 : la


PA 5 : température 6 : la saturation en oxygène

12- Pensez-vous bien connaître les principaux effets secondaires d’une transfusion
sanguine ?
1 : Oui ; 2 : Non
13-Citer les effets secondaires de la transfusion que vous reconnaissez :
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
………………..

14-Recherchez-vous systématiquement la survenue de tous ces effets secondaires ?


1 : Jamais ; 2 : Rarement ; 3 : Souvent ; 4 : Toujours
15-Quelle est votre attitude devant la survenue des effets
secondaires ?..............................................................................................................
...................................................................................................................................
...............................................................

16- Existe-t-il dans le service des protocoles écrits de conduite à tenir pour traiter ces
effets secondaires ?
1 : oui ; 2 : Non
17- Communiquez-vous avec le patient sur les modalités de la transfusion sanguine et
des effets secondaires ?
86
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

1 : toujours ; 2 : très souvent 3 : rarement 4 : jamais


18- Pensez vous que la transfusion sanguine améliore l’état du patient ?
1 : Toujours ; 2 : Souvent 3 : rarement 4 : jamais
19-Commentaires :
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
………………………….

Questionnaire des patients ou des gardes malades N°………..

Date de l’enquête : année ……………… mois………………………


Service : ……………………………………………………………………
1- Quel est votre âge ?
1 : < à 20ans ; 2 : 20 à 29ans ; 3 : 30 à 39ans ; 4 : 40 à 49ans ;
5 : > à 50ans
2- Quel est votre sexe ?
1 : Masculin ; 2 : Féminin
3- Diagnostic :……………………………………………………………………………
87
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

4- Avez-vous des antécédents de transfusion sanguine ?


1 : Oui ; 2 : Non
Si oui, avant chaque transfusion vous a-t-on informé ? 1 : oui ; 2 : Non
5- Vous a-t-on expliqué l’intérêt de la transfusion ?
1 : Oui ; 2 : Non
4.a- Si oui, avez-vous bien compris ? 1 : Oui ; 2 : Non
4.b- Avez-vous effectivement reçu des poches de sang ? 1 : Oui ; 2 : Non
4.c- Si non, vous a-t-on expliquez pourquoi ? 1 : Oui ; 2 : Non
6- Quelle était l’indication de la transfusion sanguine :
……………………………………………………………………………
7- Quels étaient les critères cliniques de la transfusion :
………………………………………………………………………..
8- Quels étaient les critères biologiques de la transfusion :
……………………………………………………………………….
9- Vous a-t-on fait part des différentes complications ou effets secondaires dus à
cette thérapeutique ?
1 : Oui ; 2 : Non
Si oui, avez-vous compris ? 1 : Oui ; 2 : Non
Si non, avez-vous insisté ? 1 : Oui ; 2 : Non
10-Vous a-t-on demandé de signaler des désagréments au cours du traitement ?
1 : Oui ; 2 : Non
11-Avez-vous déjà présenté ou vu des désagréments liés à ce traitement ?
1 : Oui ; 2 : Non
Si oui, à qui l’avez-vous signalé ? 1 : Infirmière ; 2 : Médecin ;
3 : Garde malade ; 4 : Autre………………………………………….
Votre inquiétude a-t-elle été prise en charge ? 1 : Oui ; 2 : Non
12-Avez-vous présenté des effets secondaires du à la transfusion ?
1 : Oui ; 2 : Non
Si oui, quel(s) effet(s) secondaire(s) ………………………………………

13-Quel type de PSL avez-vous reçu ?


1 : sang total 2 : CGR 3 : PFC 4 : CP
88
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

14-Combien de poches avez-vous reçu ?


1 : 1 poche ; 2 : 2 poches ; 3 : 3 poches ; 4 : 4 poches ; 5 : plus de
4 poches
15- La transfusion sanguine a-t-elle entrainé une amélioration de votre état ?
1 : Oui ; 2 : Non

FICHE SIGNALETIQUE

NOM : ABOUAME PRENOM : Palma Haoua


Pays d’origine : CAMEROUN
ANNEE DE SOUTENANCE : 2009 VILLE : BAMAKO
TITRE : Transfusion sanguine au CHU du Point G : Audit des pratiques
Lieu de dépôt : Bibliothèque de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-
stomatologie
Secteur d’intérêt : Réanimation, Santé publique
Adresse et Email : palmahaoua@yahoo.fr
Résumé :
La TS est une thérapeutique qui reste un problème majeur de santé publique du fait des
complications aigues ou retardées et de la transmission des infections qu’elle peut
engendrer. L’absence de protocole et de système d’hémovigilance en matière de
transfusion sanguine au Mali rend difficile la pratique transfusionnelle. C’est pourquoi

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Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

nous nous sommes proposés de réaliser une étude permettant de comparer nos
pratiques aux référentiels en vigueur. Ainsi, l’audit des pratiques transfusionnelles au
CHU du Point G en collaboration avec le CNTS de Bamako avait pour objectif d’évaluer
les pratiques courantes. Cette étude était transversale analytique et portait sur le
personnel médical et paramédical exerçant au CHU du Point G ainsi que les patients
transfusés.
Le taux de participation était de 35% pour les médecins, 39% pour le personnel
paramédical et 53 patients ont été interrogés. 71,4% des médecins et 82,0% des
soignants n’avaient pas reçu de formation sur la TS. Les critères d’administration des PSL
étaient méconnus à plus de 75% des cas. La connaissance des étapes de la TS était
bonne chez 63,3% des médecins et 50% des soignants ainsi que les incidents et
accidents 67,3% des médecins et 58% des soignants. Par contre, la conduite à tenir face
aux incidents et accidents était mauvaise chez 51,7% des médecins et 60% des
soignants. Le PSL le plus administré était le sang total dans 83,1% des cas.
L e CNTS de Bamako a collecté environ 30.000 poches de sang en 2008. Les PSL
disponibles étaient de 14.406 pour le sang total, 937 de CGR, 304 de PFC et 31 de CP.
Depuis 2005, le CNTS organise 2 sessions de formation par an.
Des efforts impliquant une étroite collaboration entre le personnel médical et le CNTS
doivent être fournis pour l’élaboration de guides, manuels et référentiels sur la
transfusion sanguine et la formation des praticiens à tous les niveaux de la chaîne
transfusionnelle.
MOTS CLES : transfusion sanguine, audit, Mali, FMPOS.

SERMENT D’HIPPOCRATE

En présence des maîtres de cette faculté, de mes chers condisciples, devant


l’effigie d’Hippocrate, je jure au nom de l’être suprême d’être fidèle aux lois de
l’honneur et de la probité dans l’exercice de la médecine.

Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais un salaire au


dessus de mon travail, je ne participerai à aucun partage clandestin d’honoraires.

Admis à l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe, ma
langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à
corrompre les mœurs ni à favoriser le crime.

90
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009
Transfusion sanguine au CHU du Point « G » : audit des pratiques

Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de nation, de race, de


parti ou de classe sociale viennent s’interposer entre mon devoir et mon patient.
Je garderai le respect absolu de la vie humaine dès la conception.

Même sous la menace, je n’admettrai pas de faire usage de mes connaissances


médicales contre les lois de l’humanité.

Respectueux et reconnaissant envers mes maîtres, je rendrai à leurs enfants


l’instruction que j’ai reçue de leur père.

Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses.

Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y manque.

Je le jure.

91
Présentée par Mlle ABOUAME Palma Haoua Thèse de médecine
2009

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