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ND 2143-182-01

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 182, 1er trimestre 2001

→ Commission internationale
pour la protection
contre les rayonnements
Guide pour l’établissement
non ionisants (ICNIRP) (1,2)
de limites d’exposition aux champs
(1) Secrétariat de l’ICNIRP,
c/o Dipl.-Ing. Rüdiger Matthes,
Bundesamt für Strahlenschutz,
Institut für Strahlenhygiene,
électriques, magnétiques
Ingolstädter Landstrasse 1,
D-85764 Oberschleissheim, Allemagne. et électromagnétiques
Champs alternatifs (de fréquence variable
dans le temps, jusqu’à 300 GHz) (*)

ette publication a pour principal objectif l'établissement d'un guide destiné à limiter
GUIDELINES FOR LIMITING C l'exposition aux champs électromagnétiques à des niveaux assurant la protection des
personnes contre les effets nocifs connus de ces champs. Un effet nocif est une altération
EXPOSURE TO ELECTRIC,
MAGNETIC AND ELECTRO- décelable de la santé des personnes exposées ou de leur descendance ; un effet biologique
peut être, ou ne pas être, nocif.
MAGNETIC FIELDS
TIME-VARYING FIELDS
Ce document présente des études sur les effets directs et indirects des champs électroma-
(UP TO 300 GHZ)
gnétiques ; les effets directs résultent d'une interaction directe entre les champs et l'orga-
nisme humain, les effets indirects font intervenir des interactions avec un objet se trouvant
he main objective of this publication
Tlimiting
is to establish guidelines for
ELF exposure that will provide
à un potentiel électrique différent de celui du corps humain. Les auteurs discutent les résul-
tats des études épidémiologiques et de laboratoire, les principaux critères d'exposition et
les niveaux de référence pour l'évaluation pratique du risque. Le guide présenté ici s'ap-
protection against known adverse plique à l'exposition des travailleurs et du public.
health effects. An adverse health effect
causes detectable impairment of the
health of the exposed individual or of
his or her offspring; a biological effect,
on the other hand, may or may not be
an adverse health effect.  champ magnétique  champ électrique  fréquence variable  limite d’exposi-
tion  guide
Studies on both direct and indirect
effects of EMF are described; direct
effects result froom direct interaction
of fields with the body, indirect effects

E
involove interactions with an object n 1974, l'IRPA (Association inter- En collaboration avec la Division d'hy-
at a different elevtric potential from nationale de radioprotection) a giène de l'environnement de
the body. Results of laboratory and constitué un groupe de travail sur l'Organisation mondiale de la santé
epidemiological studies, basic exposure les rayonnements non ionisants (OMS), l'IRPA/INIRC a entrepris d'élaborer
criteria, andreference levels for practi- (RNI). Ce groupe, chargé de l'étude des des documents sur les critères d'hygiène
cal hazard assessment are discussed, problèmes de protection contre les RNI, relatifs aux rayonnements non ionisants.
and the guidelines presented apply to est devenu l'INIRC (Comité international Ces travaux entrent dans le cadre du
occupational and public exposure. des rayonnements non ionisants) au Programme « critères d'hygiène de l'envi-
 electromagnetic field  time-varying
congrès de l'IRPA tenu à Paris en 1977. ronnement » de l'OMS, financé par le
field  exposure limit  guide

[*) Ce document est la traduction d’un article paru dans la revue Health Physics, 1998, 74, 4, pp. 494-522 et reproduit
ici avec l’aimable autorisation de la Health Physics Society ; il a été relu, pour la traduction française, par Mme
Herrault et MM. Hée (INRS), Louit (ministère du Travail) et Méreau (INRS).

(2) Pendant la préparation de ce guide, la composition de la Commission était la suivante : A. Ahlbom (Suède) ;
U. Bergqvist (Suède) ; J. H. Bernhardt, Président depuis mai 1996 (Allemagne) ; J. P. Césarini (France) ; L.A. Court
jusqu’en mai 1996 (France) ; M. Grandolfo, Vice-président jusqu’en avril 1996 (Italie) ; M. Hietanen, depuis mai 1996
(Finlande) ; A. F. McKinlay, Vice-président depuis mai 1996 (Royaume-Uni) ; M. H. Repacholi, Président jusqu’en avril
1996, Président d’honneur depuis mai 1996 (Australie) ; D. H. Sliney (Etats-Unis) ; J. A. J. Stolwijk (Etats-Unis) ;
M. L. Swicord, jusqu’en mai 1996 (Etats-Unis) ; L. D. Szabo (Hongrie) ; M. Taki (Japon) ; T. S. Tenforde (Etats-Unis) ;
H. P. Jammet (membre honoraire, décédé) (France) ; R. Matthes, Secrétaire scientifique (Allemagne).
Les experts extérieurs dont les noms suivent ont apporté leur concours à l’ICNIRP au cours de la préparation de ce
document : S. Allen (Royaume-Uni) ; J. Brix (Allemagne) ; S. Eggert (Allemagne) ; H. Garn (Autriche) ; K. Jokela
(Finlande) ; H. Korniewicz (Pologne) ; G.F. Mariutti (Italie) ; R. Saunders (Royaume-Uni) ; S. Tofani (Italie) ; P. Vecchia
(Italie) ; E. Vogel (Allemagne). Nous remercions vivement de nombreux autres experts internationaux pour leurs pré-
cieux commentaires.
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Programme des Nations Unies pour l'envi- et l'organisme humain, les effets indirects calcul, et d'autres sont liés à la perception
ronnement (PNUE). Les documents élabo- font intervenir des interactions avec un et aux effets nocifs indirects de l'exposi-
rés donnent un aperçu général des carac- objet se trouvant à un potentiel électrique tion aux champs électromagnétiques. Les
téristiques physiques des RNI, des tech- différent de celui du corps humain. Les grandeurs dérivées sont :
niques et instruments de mesure, des auteurs discutent les résultats des études - l'intensité de champ électrique (E),
sources et des applications de ces rayon- épidémiologiques et de laboratoire, les - l'intensité de champ magnétique (H),
nements, ainsi qu'une analyse détaillée de principaux critères d'exposition et les - la densité de flux magnétique (B),
la littérature scientifique sur les effets bio- niveaux de référence pour l'évaluation - la densité de puissance (S),
logiques de ces rayonnements et une éva- pratique du risque. Le guide présenté ici - et les courants passant dans les
luation des risques pour la santé liés à l'ex- s'applique à l'exposition des travailleurs et membres (IL).
position aux RNI. Ils constituent ainsi une du public. Les grandeurs liées à la perception et à
base de données scientifiques pour l'éta- L'IRPA/INIRC avait publié, en 1988 et d'autres effets indirects sont :
blissement de limites d'exposition et de 1990, des guides relatifs à l'exposition aux - le courant de contact (Ic),
codes de bonne pratique relatifs aux RNI. champs électromagnétiques hautes fré- - et, pour les champs pulsés, l'absorp-
quences et de fréquence 50/60 Hz. Ces tion spécifique (AS).
Au 8e Congrès international de l'IRPA guides sont remplacés par la présente Quelles que soient les conditions d'ex-
(Montréal, 18-22 mai 1992), un nouvel publication, qui couvre toute la gamme de position, les valeurs mesurées ou calcu-
organisme scientifique indépendant a suc- fréquences des champs électromagné- lées de l'une quelconque de ces grandeurs
cédé à l'IRPA/INIRC : il s'agit de l'ICNIRP, tiques de fréquence variable dans le physiques peuvent être comparées aux
Commission internationale pour la protec- temps (jusqu'à 300 GHz). Les champs niveaux de référence correspondants. Le
tion contre les rayonnements non ioni- magnétiques statiques sont traités dans le respect du niveau de référence garantit le
sants. Cette commission est chargée d'étu- guide ICNIRP publié en 1994 [ICNIRP, respect de la restriction de base. Si la
dier les risques potentiels liés aux diffé- 1994]. valeur mesurée ou calculée dépasse le
rents types de RNI, d'élaborer des guides niveau de référence, il ne s'ensuit pas
internationaux pour l'établissement de La Commission reconnaît que l'établis- nécessairement que la restriction de base
limites d'exposition et de traiter de tous les sement de valeurs limites d'exposition soit dépassée. Toutefois, tout dépasse-
aspects de la protection contre ces rayon- impose de concilier de nombreux avis dif- ment du niveau de référence impose de
nements. férents. Il faut apprécier la validité des rap- vérifier le respect de la restriction de base
ports scientifiques et extrapoler à l'homme correspondante et de déterminer si des
Les effets biologiques signalés à la suite les résultats obtenus sur l'animal. Les mesures de protection complémentaires
d'expositions à des champs électriques et valeurs limites citées dans ce guide ont été sont nécessaires.
magnétiques statiques et extrêmement établies exclusivement à partir de données
basses fréquences (ELF) ont fait l'objet scientifiques. Toutefois, l'état actuel des Le présent guide n'est pas lié directe-
d'études bibliographiques des connaissances indique qu'elles garantis- ment aux normes de performance de pro-
PNUE/OMS/IRPA [UNEP/WHO/IRPA, sent un niveau de protection adéquat duits, qui sont destinées à limiter les émis-
1984 ; id., 1987]. Ces publications, ainsi contre l'exposition aux champs électroma- sions de champ électromagnétique en
que plusieurs autres [UNEP/WHO/IRPA, gnétiques de fréquence variable dans le conditions d'essai spécifiées, et il ne traite
1993, et Allen et coll., 1991, notamment] temps. Deux catégories de valeurs limites pas des techniques de mesure des gran-
ont fourni la base scientifique du présent sont présentées : deurs physiques caractérisant les champs
guide. électriques, magnétiques ou électroma-
 Restrictions de base : Les valeurs gnétiques. L'instrumentation et les tech-
Un glossaire est donné en annexe. limites d'exposition aux champs élec- niques de mesurage de ces grandeurs
triques, magnétiques ou électromagné- physiques sont décrites de façon détaillée
tiques de fréquence variable, qui sont éta- dans différents documents [NCRP, 1981 ;
blies directement à partir d'effets sur la IEEE, 1992 ; NCRP, 1993 ; DIN VDE, 1995].
Objet et domaine santé avérés, sont appelées restrictions de
base. Selon la fréquence du champ, les Le respect du présent guide ne permet
d’application grandeurs physiques utilisées pour spéci- pas ipso facto d'éviter toute perturbation
fier ces valeurs limites sont : des dispositifs médicaux tels que pro-
- la densité de courant (J), thèses métalliques, stimulateurs ou défi-
Cette publication a pour principal objec- - le débit d'absorption spécifique (DAS), brillateurs cardiaques, implants
tif l'établissement d'un guide destiné à - et la densité de puissance (S). Seule la cochléaires. Les stimulateurs cardiaques
limiter l'exposition aux champs électroma- densité de puissance dans l'air, à l'exté- peuvent être perturbés par des champs
gnétiques à des niveaux assurant la pro- rieur du corps, peut être facilement mesu- n'atteignant pas les niveaux de référence.
tection des personnes contre les effets rée chez les personnes exposées. La prévention de ces problèmes n'entre
nocifs connus de ces champs. Un effet pas dans le domaine d'application du pré-
nocif est une altération décelable de la  Niveaux de référence : Ces niveaux sent guide mais est traitée dans d'autres
santé des personnes exposées ou de leur sont indiqués à des fins d'évaluation pra- documents [UNEP/WHO/IRPA, 1993].
descendance ; un effet biologique peut tique de l'exposition, afin de déterminer
être, ou ne pas être, nocif. s'il est vraisemblable que les restrictions Le présent guide sera révisé et mis à jour périodi-
Des études sur les effets directs et indi- de base soient dépassées. Certains quement, au fur et à mesure de l'identification des
rects des champs électromagnétiques sont niveaux de référence sont dérivés des res- effets nocifs des champs électriques, magnétiques
présentées ; les effets directs résultent trictions de base correspondantes au ou électromagnétiques de fréquence variable dans
d'une interaction directe entre les champs moyen de techniques de mesure et/ou de le temps.
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TABLEAU I

Grandeurs physiques CHAMPS ELECTRIQUES, MAGNÉTIQUES ET ÉLECTROMAGNÉTIQUES :


et unités GRANDEURS DOSIMÉTRIQUES ET UNITÉS SI CORRESPONDANTES
- ELECTRIC, MAGNETIC, ELECTROMAGNETIC,AND DOSIIMETRIC QUANTITIES
AND CORRESPONDING SI UNITS
Alors que les champs électriques ne
sont associés qu'à la présence d'une char- GRANDEUR SYMBOLE UNITÉ
ge électrique, les champs magnétiques Conductivité s siemens par mètre (S.m-1)
sont créés par le mouvement physique Courant I ampère (A)
d'une charge électrique (courant élec-
Densité de courant J ampère par mètre carré (A.m-2)
trique). Un champ électrique E exerce des
forces sur les charges électriques et s'ex- Fréquence f hertz (Hz)
prime en volts par mètre (V.m–1). De Intensité de champ électrique E volt par mètre (V.m-1)
façon analogue, les champs magnétiques Intensité de champ magnétique H ampère par mètre (A.m-1)
peuvent exercer des forces physiques sur
les charges électriques, mais seulement Densité de flux magnétique B tesla (T)
lorsque ces charges sont en mouvement. Perméabilité magnétique m henry par mètre (H.m-1)
Les champs électriques et magnétiques Permittivité e farad par mètre (F.m-1)
ont une intensité et une direction (ce sont
Densité de puissance S watt par mètre carré (W.m-2)
donc des vecteurs). Un champ magné-
tique peut être spécifié de deux façons, Absorption spécifique AS joule par kilogramme (J.kg-1)
soit par la densité de flux magnétique B, Débit d’absorption spécifique DAS watt par kilogramme (W.kg-1)
exprimée en teslas (T), soit par l'intensité
de champ magnétique H, exprimée en
ampères par mètre (A.m-1). Ces deux direction de propagation, qu'en champ  débit d'absorption spécifique DAS, dans
grandeurs sont liées par la formule : lointain. En champ proche, la structure du la gamme de fréquences comprise entre
B = µ .H (1) champ électromagnétique peut être forte- 100 kHz et 10 GHz ;
ment inhomogène, et l'on peut s'écarter  absorption spécifique AS, pour les
avec µ : constante de proportionnalité notablement de l'impédance d'onde plane champs pulsés dans la gamme de fré-
(qui exprime la perméabilité magné- de 377 ohms ; cela signifie que l'on peut quences comprise entre 300 MHz et 10
tique) ; dans le vide et dans l'air, comme avoir des champs presque « exclusivement GHz ;
dans les matériaux non magnétiques (y E » dans certaines zones et des champs  densité de puissance S, dans la gamme
compris les matériaux biologiques) : presque « exclusivement H » dans d'autres. de fréquences comprise entre 10 et 300
µ = 4 π . 10–7 H.m–1 (henrys par mètre) Les expositions en champ proche sont GHz.
plus difficiles à déterminer : en effet, il faut
Il suffit donc, pour décrire un champ mesurer à la fois les champs E et les Le tableau I donne un résumé général
magnétique à des fins de prévention, de champs H, et la géométrie des champs est des grandeurs et unités utilisées dans le
spécifier l'une des grandeurs B ou H. plus complexe ; cette situation ne permet guide pour caractériser les champs élec-
plus d'utiliser la densité de puissance tromagnétiques.
En champ lointain, le modèle d'onde comme critère pour l'expression de limites
plane constitue une bonne approximation d'exposition (contrairement à ce qui se
de la propagation du champ électroma- passe en champ lointain).
gnétique. Les caractéristiques d'une onde
plane sont les suivantes : L'exposition à des champs électroma-
Fondements de la
 les fronts d'onde ont une géométrie gnétiques de fréquence variable dans le limitation de l’exposition
plane ; temps génère des courants à l'intérieur du
 les vecteurs E et H sont perpendiculaires corps, ainsi qu'une absorption d'énergie
à la direction de propagation ; dans les tissus ; l'intensité de ces phéno- Le présent guide pour la limitation de
 les champs E et H sont en phase, et le mènes varie selon les mécanismes de cou- l'exposition a été élaboré à la suite d'une
quotient des amplitudes E/H est constant plage et la fréquence en cause. Le champ revue exhaustive de la littérature scienti-
dans tout l'espace. En champ libre : électrique interne et la densité de courant fique publiée. Cette revue a été conduite
E/H = 377 ohms (Ω), ce qui est l'impé- sont liés par la loi d'Ohm : en appliquant des critères d'évaluation de
dance caractéristique du champ libre ; J = σ .E (3) la crédibilité des différentes observations
 la densité de puissance S, c'est-à-dire la rapportées [Repacholi et Stolwijk, 1991 ;
puissance par unité de surface normale à avec σ : conductivité électrique du Repacholi et Cardis, 1997] ; seuls les effets
la direction de propagation, est liée aux milieu. Les grandeurs dosimétriques utili- avérés ont été retenus comme fondements
champs électrique et magnétique par la sées dans ce guide, compte tenu des dif- pour les valeurs limites d'exposition pro-
formule : férentes gammes de fréquences et des dif- posées. Les effets cancérogènes à long
S = E . H = E2 / 377 = 377 . H2 (2) férentes formes d'onde, sont les terme n'ont pas été considérés comme
suivantes : avérés ; ce guide n'est fondé que sur des
En champ proche, la situation est plus  densité de courant J, dans la gamme de effets immédiats sur la santé, tels que la
complexe, car les maxima et minima des fréquences allant jusqu'à 10 MHz ; stimulation des muscles ou des nerfs péri-
champs électrique E et magnétique H ne  courant I, dans la gamme de fréquences phériques, les chocs et brûlures provo-
se situent pas aux mêmes points, dans la allant jusqu'à 110 MHz ; qués par le contact avec des objets
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conducteurs, ou encore l'élévation de Couplage avec les champs Absorption de l'énergie


température des tissus sous l'effet de l'ab- électriques basses fréquences des champs électromagnétiques
sorption d'énergie liée à l'exposition aux
champs électromagnétiques. En ce qui L'interaction champs électriques de fré- L'exposition du corps humain aux
concerne d'éventuels effets à long terme, quence variable - corps humain pro- champs électriques ou magnétiques basses
tels qu'une élévation du risque de cancer, voque : fréquences n'entraîne généralement qu'une
l'ICNIRP a conclu que les données dispo- - un écoulement de charges électriques absorption d'énergie négligeable et aucune
nibles étaient insuffisantes pour servir de (courant électrique), élévation de température mesurable.
base à l'établissement de valeurs limites - la polarisation des charges liées (for- L'exposition à des champs électromagné-
d'exposition ; des recherches épidémiolo- mation de dipôles électriques), tiques de fréquence supérieure à 100 kHz
giques ont cependant apporté des élé- - et la réorientation des dipôles élec- peut toutefois entraîner une absorption
ments en faveur d'une association entre triques déjà présents dans les tissus. d'énergie et une élévation de température
exposition (à des densités de flux magné- L'importance relative de ces différents significatives. De façon générale, l'exposi-
tique très inférieures aux valeurs recom- effets dépend des propriétés électriques tion à un champ électromagnétique unifor-
mandées dans le présent guide, pour les du corps, c'est-à-dire de sa conductivité me (onde plane) entraîne un dépôt et une
champs de 50/60 Hz) et effets cancéro- électrique (qui détermine l'écoulement du distribution d'énergie fortement inhomo-
gènes potentiels. courant électrique) et de sa permittivité gènes à l'intérieur du corps ; ce dépôt et
(qui détermine l'ampleur des phéno- cette distribution doivent être évalués par
Les effets in vitro d'une exposition à mènes de polarisation). La conductivité et dosimétrie et par calcul.
court terme aux champs électriques ou la permittivité varient selon le type de
aux champs électromagnétiques d'extrê- tissu biologique et dépendent également En ce qui concerne l'absorption d'éner-
mement basses fréquences modulées en de la fréquence du champ. Les champs gie par le corps humain, les champs élec-
amplitude sont présentés de façon résu- électriques externes induisent, à la surface tromagnétiques peuvent être classés en
mée. Des réactions cellulaires et tissulaires du corps exposé, une charge superficielle quatre gammes de fréquences [Durney et
transitoires ont été observées en cas d'ex- qui provoque, à l'intérieur du corps, l'ap- coll., 1985] :
position aux champs électromagnétiques, parition de courants dont la distribution  fréquences comprises entre 100 kHz
mais sans relation exposition-réponse dépend des conditions d'exposition, de la environ et moins de 20 MHz, auxquelles
nette. Ces études n'ont qu'une valeur limi- taille et de la forme du corps, ainsi que de l'absorption dans le tronc décroît rapide-
tée pour l'évaluation des effets sur la la position du corps dans le champ. ment avec la fréquence, tandis qu'une
santé, car nombre d'observations faites in absorption significative peut se produire
vitro n'ont pas pu être mises en évidence au niveau du cou et des jambes ;
in vivo. Les résultats d'études menées Couplage avec les champs  fréquences comprises entre 20 MHz
exclusivement in vitro n'ont donc pas été magnétiques basses fréquences environ et 300 MHz, auxquelles une
considérés comme une base suffisante absorption relativement importante peut
pour l'évaluation des effets éventuels des L'interaction physique champs magné- se produire dans l'ensemble du corps ;
champs électromagnétiques sur la santé. tiques de fréquence variable - corps cette absorption peut même être plus forte
humain crée des champs électriques si l'on prend en compte les résonances
induits et provoque la circulation de cou- dans certaines parties du corps (tête, par
rants électriques. L'intensité du champ exemple) ;
Mécanismes de couplage induit et la densité de courant sont pro-
portionnelles :
 fréquences comprises entre 300 MHz et
plusieurs GHz, auxquelles se produit une
entre les champs - au rayon d'une boucle de courant absorption locale inhomogène
et le corps humain dans le corps humain,
- à la conductivité électrique du tissu,
importante ;
 fréquences supérieures à 10 GHz envi-
ainsi qu'à la densité de flux magnétique, ron, auxquelles l'absorption d'énergie se
- et à la vitesse de variation de cette produit principalement à la surface du
Il existe trois mécanismes fondamen- grandeur. Pour un champ magnétique corps.
taux de couplage, par lesquels les champs d'intensité et de fréquence données, les
électriques ou magnétiques de fréquence champs électriques les plus intenses sont Dans les tissus biologiques, le débit
variable dans le temps interagissent avec induits lorsque les dimensions de la d'absorption spécifique est proportionnel
la matière vivante [UNEP/WHO/IRPA, boucle sont maximales. au carré de l'intensité du champ électrique
1993] : Le trajet exact et l'intensité du courant interne. Le DAS moyen et la distribution
 couplage avec les champs électriques induit dans une partie du corps donnée du DAS peuvent être calculés ou estimés
basses fréquences ; dépendent de la conductivité électrique à partir de mesures faites en laboratoire.
 couplage avec les champs magnétiques du tissu considéré. La valeur du DAS dépend des facteurs sui-
basses fréquences ; vants :
 absorption d'énergie provenant des Le corps humain n'est pas homogène  paramètres du champ incident, à savoir
champs électromagnétiques. électriquement ; on peut cependant calcu- fréquence, intensité, polarisation, configu-
ler les densités de courant induit en utili- ration source-objet (champ proche ou
sant des modèles anatomiquement et lointain) ;
électriquement réalistes associés à des  caractéristiques du corps exposé, à savoir
méthodes de calcul qui ont un haut degré taille, géométrie interne et externe, pro-
de résolution anatomique. priétés diélectriques des différents tissus ;
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 effets du sol et des autres objets réflé- ce hautes fréquences du corps. Enfin, les
chissants dans le champ proche du corps valeurs du DAS obtenues par mesurage Fondements biologiques
exposé. sont cohérentes avec celles obtenues par
calcul de modélisation numérique. Le DAS
de la limitation
Lorsque l'axe longitudinal du corps est moyen pour le corps entier et le DAS local de l’exposition
parallèle au vecteur champ électrique, et sont des quantités commodes pour la (jusqu’à 100 kHz)
en conditions d'exposition à des ondes comparaison des effets observés dans dif-
planes (c'est-à-dire en champ lointain), le férentes conditions d'exposition. On trou-
DAS pour le corps entier est maximal. La ve dans la littérature une discussion
quantité d'énergie absorbée dépend de détaillée des DAS [UNEP/WHO/IRPA, Les données qui suivent permettent un
nombreux facteurs, y compris la taille du 1993]. aperçu général de la littérature scientifique
corps exposé. L'homme de référence stan- consacrée aux effets biologiques et aux
dard (« Standard Reference Man ») [ICRP, Aux fréquences supérieures à 10 GHZ effets sur la santé des champs électriques
1994] n'est pas raccordé à la terre et a une environ, la profondeur de pénétration du et magnétiques de fréquence inférieure ou
fréquence d'absorption en résonance champ dans les tissus est faible, et le DAS égale à 100 kHz, l'induction de courants
proche de 70 MHz. Chez les individus de ne représente pas une bonne mesure dans les tissus constituant le principal
plus grande taille, cette fréquence est un pour l'évaluation de l'énergie absorbée ; la mécanisme d'interaction. Pour les fré-
peu plus basse, tandis que chez les densité de puissance incidente du champ quences comprises entre 0 et 1 Hz, les
adultes moins grands, les enfants, les (W.m-2) constitue une grandeur dosimé- fondements biologiques des restrictions
bébés et les personnes se tenant assises, trique plus appropriée. de base et des niveaux de référence sont
elle peut dépasser 100 MHz. Les valeurs ceux fournis par l'ICNIRP [1994]. Des
des niveaux de référence pour les champs études plus détaillées sont disponibles par
électriques sont fondées sur la relation ailleurs [NRPB, 1991, 1993 ;
entre fréquence et absorption d'énergie
dans le corps humain. Chez des sujets rac-
Mécanismes UNEP/WHO/IRPA, 1993 ; Blank, 1995 ;
NAS, 1996 ; Polk et Postow, 1996 ; Ueno,
cordés à la terre, les fréquences en réso- de couplage indirect 1996].
nance sont environ deux fois moins éle-
vées [UNEP/WHO/IRPA, 1993].
Il existe deux mécanismes de couplage Effets directs des champs
Pour certains appareils fonctionnant à indirect : électriques et magnétiques
des fréquences supérieures à 10 MHz (par  les courants de contact résultant du
exemple, appareils de chauffage diélec- contact du corps humain avec un objet se Etudes épidémiologiques
trique, téléphones mobiles), l'exposition trouvant à un potentiel électrique différent
du corps humain peut avoir lieu en condi- (c'est-à-dire lorsque soit le corps soit l'ob- Il existe de nombreuses revues biblio-
tions de champ proche. Dans ces condi- jet est chargé électriquement par un graphiques des études épidémiologiques
tions, la relation entre l'absorption d'éner- champ électromagnétique) ; portant sur les risques de cancer liés à l'ex-
gie et la fréquence diffère grandement de  le couplage de champs électromagné- position à des champs à la fréquence du
celle que l'on observe en conditions de tiques à des appareillages médicaux por- réseau [NRPB, 1992, 1993, 1994b ; ORAU,
champ lointain. Avec certains appareils, tés par, ou implantés sur, une personne 1992 ; Savitz, 1993 ; Heath, 1996 ; Stevens
les téléphones mobiles, par exemple, il (ce cas n'est pas envisagé dans le présent et Davis, 1996 ; Tenforde, 1996 ; NAS,
peut y avoir prédominance des champs guide). 1996]. Des analyses similaires ont été
magnétiques dans certaines conditions consacrées aux risques d'effets défavo-
d'exposition. Lorsqu'un champ électromagnétique rables sur la fonction de reproduction
charge électriquement un objet conduc- associés à l'exposition aux champs élec-
Pour l'évaluation de l'exposition en teur, cela provoque le passage de courants tromagnétiques [Chernoff et coll., 1992 ;
champ proche, on a démontré l'utilité des électriques à travers le corps de la person- Brent et coll., 1993 ; Shaw et Croen, 1993 ;
calculs de modélisation numérique, ainsi ne en contact avec cet objet [Tenforde et NA, 1996 ; Tenforde, 1996].
que celle du mesurage des courants Kaune, 1987 ; UNEP/WHO/IRPA, 1993].
induits dans le corps et de l'intensité de L'amplitude et la distribution spatiale de Effets sur la fonction de reproduction
champ dans les tissus biologiques, dans le ces courants dépendent de la fréquence,
cas des téléphones mobiles, des talkies- de la dimension de l'objet considéré, de la Les études épidémiologiques relatives à
walkies, des tours de radiodiffusion, des taille de la personne et de la surface de l'issue des grossesses n'ont pas fourni
émetteurs-récepteurs à bord des navires et contact ; des décharges transitoires - étin- d'éléments cohérents permettant de prou-
des appareils de chauffage diélectriques celles - peuvent se produire lorsqu'une ver l'existence d'effets défavorables sur la
[Kuster et Balzano, 1992 ; Dimbylow et personne et un objet conducteur exposé à fonction de reproduction chez des
Mann, 1994 ; Jokela et coll., 1994 ; Gandhi, un champ intense se rapprochent l'un de femmes travaillant sur écran de visualisa-
1995 ; Tofani et coll., 1995]. L'importance l'autre. tion [Bergvist, 1993 ; Shaw et Croen, 1993 ;
de ces études tient au fait qu'elles ont NRPB, 1994a ; Tenforde, 1996]. Ainsi, la
montré que l'exposition en champ proche méta-analyse n'a révélé aucun excès de
peut entraîner un DAS local élevé (par risque d'avortement spontané ou de mal-
exemple, au niveau de la tête, des poi- formation fœtale dans des études combi-
gnets et des chevilles) et que le DAS pour nées comparant des femmes travaillant sur
le corps entier et le DAS local dépendent écran et d'autres n'en utilisant pas [Shaw et
fortement de la distance séparant la sour- Croen, 1993]. Deux autres études traitaient
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spécialement de la mesure précise des nantes. Ces études ont estimé l'exposition Le fait que les résultats obtenus pour les
champs électriques et magnétiques émis aux champs magnétiques à partir de leucémies, sur la base de la proximité du
par ces écrans ; l'une de ces études a mesurages à court terme ou sur la base de domicile par rapport aux lignes élec-
signalé la possibilité d'une association la distance entre le domicile et la ligne triques, soient relativement homogènes, a
entre les champs magnétiques ELF et les électrique et, dans la plupart des cas, de la conduit le US National Academy of
fausses couches [Lindbohm et coll., 1992], configuration de la ligne ; certaines études Sciences (NAS) Committee à conclure que
tandis que l'autre n'a pas trouvé d'associa- ont également pris en compte la charge les enfants vivant à proximité de lignes
tion de ce genre [Schnorr et coll., 1991]. de la ligne. Les données relatives à la leu- électriques semblent être soumis à un
Une étude prospective portant sur un cémie sont les plus cohérentes. Sur ces 13 risque accru de leucémie [NAS, 1996]. En
grand nombre de cas, avec de forts taux études [Wertheimer et Leeper, 1979 ; raison du faible nombre de sujets, les
de participation et une évaluation détaillée Fulton et coll., 1980 ; Myers et coll., 1985 ; intervalles de confiance dans les diffé-
de l'exposition [Bracken et coll., 1995] a Tomenius, 1986 ; Savitz et coll., 1988 ; rentes études sont larges ; néanmoins,
conclu à l'absence de relation entre le Coleman et coll., 1989 ; London et coll., dans l'ensemble, les résultats sont cohé-
poids de naissance ou la vitesse de crois- 1991 ; Feychting et Ahlbom, 1993 ; Olsen rents, avec un risque relatif groupé de 1,5
sance intra-utérine et une quelconque et coll., 1993 ; Verkasalo et coll., 1993 ; [NAS, 1996]. Au contraire, le mesurage du
exposition à un champ ELF. Les résultats Michaelis et coll., 1997 ; Linet et coll., champ magnétique à court terme dans
défavorables n'étaient pas associés à de 1997 ; Tynes et Haldorsen, 1997], huit certaines de ces études n'a pas fourni de
plus hauts niveaux d'exposition. donnent des estimations de risque relatif preuve d'une association entre l'exposi-
L'exposition était évaluée à partir du cou- comprises entre 1,5 et 3,0. tion à des champs de 50/60 Hz et le risque
rant délivré par les lignes électriques en de leucémie ou de toute autre forme de
dehors des habitations, du mesurage de Le mesurage direct des champs magné- cancer chez l'enfant. Le NAS Committee
l'exposition individuelle pendant 7 jours, tiques, comme les estimations basées sur n'était pas convaincu que cette élévation
du mesurage pendant 24 heures dans les les lignes électriques avoisinantes, repré- du risque puisse s'expliquer par l'exposi-
habitations, et de l'utilisation (signalée par sentent des mesures grossières, approxi- tion aux champs magnétiques, étant
les habitants eux-mêmes) de couvertures matives, d'une exposition intervenue à un donné l'absence d'association apparente
chauffantes, de matelas à eau chauffants et moment quelconque avant le diagnostic lorsque l'exposition était estimée sur la
d'écrans de visualisation. Le plus souvent, des cas de leucémie, sans que l'on puisse base des valeurs relevées à l'aide de mesu-
les informations disponibles ne viennent clairement déterminer laquelle des deux reurs de champ dans les habitations des
pas soutenir la thèse d'une association méthodes fournit l'estimation la plus sujets atteints de leucémie et des témoins.
entre l'exposition professionnelle aux valable. Bien que les résultats semblent L'hypothèse a été émise que ce phéno-
rayonnements émis par les écrans de indiquer que les champs magnétiques mène pourrait s'expliquer par une confu-
visualisation et des effets nocifs sur la pourraient effectivement jouer un rôle sion résultant d'un facteur encore indéter-
fonction de reproduction [NRPB, 1994a ; dans l'association au risque de leucémie, miné de risque de leucémie chez l'enfant,
Tenforde, 1996]. une incertitude demeure du fait du faible associé à la proximité des habitations par
nombre de cas et du fait de la corrélation rapport aux lignes électriques ; toutefois,
Etudes sur les risques de cancer entre champ magnétique et proximité de aucun facteur de confusion vraisemblable
dans les zones d'habitation lignes électriques [Feychting et coll., 1996]. n'a été avancé.
On connaît mal l'étiologie de la plupart
L'hypothèse d'un lien entre l'exposition des types de cancer chez l'enfant, mais on Les résultats d'une étude entreprise en
aux champs magnétiques ELF et une aug- a tenté à différentes reprises de contrôler Norvège [Tynes et Haldorsen, 1997] ont
mentation du risque de cancer est forte- les facteurs de confusion potentiels, tels été rapportés, alors que l'étude bibliogra-
ment controversée. Un certain nombre de que le statut socio-économique et la pol- phique du NAS Committee était achevée.
rapports sur ce thème ont été publiés lution de l'air par les gaz d'échappement L'étude norvégienne portait sur 500 cas de
depuis que Wertheimer et Leeper [1979] des véhicules automobiles, sans grand cancers de tout type chez l'enfant.
ont signalé une association entre la morta- effet sur les résultats. Les études consa- L'exposition individuelle de chaque sujet a
lité par cancer chez l'enfant et la proximi- crées aux liens entre l'utilisation d'appa- été estimée par calcul du niveau du
té du domicile par rapport aux lignes de reils électrodomestiques (couvertures champ magnétique produit au domicile
distribution d'électricité, avec ce que les chauffantes, notamment) et les cancers ou de chaque enfant par les lignes électriques
chercheurs ont classé configuration à d'autres problèmes de santé n'ont en avoisinantes, avec moyennage sur une
haute intensité. L'hypothèse de base qui général donné que des résultats négatifs année entière. Aucune association n'a été
se dégageait de l'étude d'origine était que [Preston-Martin et coll., 1988 ; Verreault et notée entre risque de leucémie et champs
l'apport de sources externes, telles que les coll., 1990 ; Vena et coll., 1991, 1994 ; Li et magnétiques pour le domicile occupé au
lignes électriques aux champs magné- coll., 1995]. Seules deux études cas- moment du diagnostic. La distance par
tiques de 50/60 Hz rencontrés dans les témoins ont évalué l'utilisation d'appareils rapport à la ligne électrique, l'exposition
zones d'habitation, pourrait être lié à une domestiques en relation avec le risque de au cours de la première année de vie de
augmentation du risque de cancer chez leucémie chez l'enfant. L'une de ces l'enfant, l'exposition de la mère à l'époque
l'enfant. études, menée à Denver [Savitz et coll., de la conception et une exposition supé-
1990], suggérait l'existence d'un lien avec rieure au niveau d'exposition médian du
A ce jour, treize études ont été consa- l'utilisation de couvertures chauffantes groupe témoin n'ont pas permis de rele-
crées aux relations entre le cancer chez pendant la grossesse ; l'autre étude, réali- ver d'association avec la leucémie, le can-
l'enfant et l'exposition aux champs sée à Los Angeles [London et coll., 1991], cer du cerveau ou le lymphome.
magnétiques à la fréquence du réseau en trouvait une association entre leucémie et Toutefois, le nombre des cas exposés était
environnement domestique qui sont pro- enfants utilisant des sèche-cheveux et faible.
duits par les lignes électriques avoisi- regardant la télévision en noir et blanc.
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Une autre étude, menée en Allemagne, en particulier la procédure de sélection Etudes en milieu professionnel
a également fait l'objet d'un rapport des témoins, les taux de participation et
[Michaelis et coll., 1997] après l'achève- les méthodes utilisées pour l'analyse sta- Un grand nombre d'études épidémiolo-
ment de l'étude bibliographique de la tistique des données. Les instruments utili- giques ont été réalisées en vue d'évaluer
NAS. Il s'agit d'une étude cas-témoins sur sés pour le mesurage ne prenaient en les liens éventuels entre l'exposition aux
la leucémie chez l'enfant, portant sur 129 compte ni les champs transitoires, ni les champs ELF et le risque de cancer chez les
cas et 328 témoins. L'évaluation de l'expo- harmoniques d'ordre supérieur. L'ampleur personnes travaillant dans le secteur de
sition comportait le mesurage du champ de cette étude est telle que ses résultats, l'électricité. La première étude de ce genre
magnétique sur 24 heures dans la combinés à ceux d'autres études, affaibli- [Milham, 1982] mettait à profit une base de
chambre de l'enfant, au domicile où l'en- raient de façon significative (sans néces- données constituée de certificats de décès
fant avait passé le plus de temps avant sairement les invalider cependant) l'asso- indiquant l'activité professionnelle et com-
l'établissement du diagnostic. Un risque ciation potentielle précédemment obser- portant des informations sur la mortalité
relatif plus élevé, de 3,2, a été observé vée avec les résultats obtenus sur la base par cancer. Milham, utilisant une méthode
pour des valeurs supérieures à 0,2 µT. des codes d'identification des conducteurs grossière d'évaluation de l'exposition, clas-
électriques. sait ces activités en fonction de l'exposi-
Aux Etats-Unis, une grande étude cas- tion présumée aux champs magnétiques,
témoins (638 cas, 620 témoins), visant à On s'est également intéressé de près, et avait trouvé un risque accru de leucé-
vérifier si la leucémie aiguë lymphoblas- ces dernières années, à la question de l'as- mie parmi les travailleurs de l'électricité.
tique chez l'enfant est ou non associée à sociation entre l'exposition aux champs Des études ultérieures [Savitz et Ahlbom,
l'exposition à des champs magnétiques de magnétiques et le cancer du cerveau chez 1994] ont utilisé des bases de données
60 Hz, a été publiée par Linet et coll. l'enfant, qui vient, pour la fréquence, au similaires ; les types de cancers pour les-
[1997]. L'exposition aux champs magné- second rang des cancers observés dans quels on notait des taux augmentés
tiques a été déterminée par des mesurages cette classe d'âge. Trois études récentes, variaient d'une étude à l'autre, notamment
dans la chambre de l'enfant, pondérés sur achevées postérieurement à l'analyse du lorsque des sous-types de cancer étaient
24 heures, et par des mesurages de 30 NAS Committee, n'ont pas permis d'étayer définis. Des risques accrus ont été rappor-
secondes dans différentes autres pièces. la thèse d'une association entre cancer du tés pour différents types de leucémie et de
Les mesurages étaient faits dans l'habita- cerveau et exposition des enfants aux tumeurs des tissus nerveux, ainsi que,
tion où l'enfant avait vécu 70 % des cinq champs magnétiques, que ces derniers dans quelques rares cas, pour le cancer du
années précédant l'année d'établissement proviennent des lignes électriques ou des sein chez l'homme et chez la femme
du diagnostic, et pendant les périodes cor- couvertures chauffantes et qu'ils aient été [Demers et coll., 1991 ; Matanoski et coll.,
respondantes pour les témoins. Les codes estimés par calcul ou à partir des codes 1991 ; Tynes et coll., 1992 ; Loomis et coll.,
de câblage des conducteurs électriques d'identification des conducteurs élec- 1994]. Ces études ont non seulement
ont été évalués par paire cas-témoin de triques [Guénel et coll., 1996 ; Preston- donné des résultats un peu incohérents,
résidence stable (ni le cas ni le témoin Martin et coll., 1996a, 1996b ; Tynes et mais elles ont encore subi les consé-
n'avait changé de domicile au cours des Haldorsen, 1997]. quences d'une évaluation très grossière de
années précédant le diagnostic). Cette l'exposition et de l'incapacité à contrôler
évaluation a pu être faite pour 416 paires Il n'existe que peu de données sur le les facteurs de confusion, tels que l'expo-
cas-témoin. Rien n'indiquait une associa- cancer chez l'adulte et l'exposition aux sition au benzène sur le lieu de travail.
tion entre catégorie de code d'identifica- champs magnétiques dans les zones d'ha-
tion des conducteurs électriques et leucé- bitation [NAS, 1996]. Les rares études Trois études récentes se sont efforcées
mie. Pour ce qui est du mesurage des publiées à ce jour [Wertheimer et Leeper, de surmonter certaines des insuffisances
champs magnétiques, les résultats sont 1979 ; McDowall, 1985 ; Seversen et coll. des travaux antérieurs, en mesurant l'ex-
plus surprenants. Avec un point seuil à 1988 ; Coleman et coll., 1989 ; Schreiber et position aux champs ELF sur le lieu de
0,2 µT, les analyses non appariées et coll., 1993 ; Feychting et Ahlbom, 1994 ; Li travail et en prenant en compte l'ancien-
appariées ont donné des risques relatifs de et coll. 1996 ; Verkasalo, 1996] ont toutes neté dans l'emploi [Floderus et coll., 1993
1,2 et 1,5 respectivement. Avec un point pâti à divers degrés du faible nombre de ; Thériault et coll., 1994 ; Savitz et Loomis,
seuil à 0,3 µT, l'estimation du risque relatif cas exposés, si bien qu'il est impossible 1995]. Un risque augmenté de cancer a été
non apparié donne 1,7, sur la base de 45 d'en tirer des conclusions valables. observé parmi les personnes exposées,
cas exposés. Ainsi, les résultats de mesu- mais le type de cancer pour lequel cela se
rage semblent indiquer l'existence d'une L'ICNIRP estime que les résultats de la vérifiait variait d'une étude à l'autre.
association positive entre champs magné- recherche épidémiologique sur l'exposi- Floderus et coll. [1993] trouvaient une
tiques et risque de leucémie. Cette étude tion aux champs électromagnétiques et le association significative avec la leucémie ;
représente une contribution majeure de cancer, et en particulier la leucémie de Thériault [1994] notait également une
par sa taille, le nombre de sujets inclus l'enfant, ne sont pas assez assurés, en l'ab- association, mais faible et non significati-
dans les catégories à forte exposition, le sence du soutien de la recherche expéri- ve ; aucun lien n'était observé par Savitz et
moment des mesurages par rapport à la mentale, pour servir de base scientifique à Loomis [1995]. Le manque de cohérence
date de survenue de la leucémie (en règle l'établissement de guides pour la limitation était encore plus grand pour les sous-
générale, moins de 24 mois après le dia- de l'exposition. Cette estimation est en types de leucémie ; toutefois, l'analyse ne
gnostic), les autres mesures utilisées pour accord avec des analyses récentes sur le couvrait qu'un petit nombre de cas. Pour
l'obtention des données relatives à l'expo- sujet [NRPB, 1992, 1994b ; NAS, 1996 ; les tumeurs des tissus nerveux, Floderus et
sition, et la qualité de l'analyse qui prend CRP, 1997]. coll. [1993] trouvaient un excès de glio-
en considération de multiples facteurs de blastome (astrocytome III-IV), tandis que
confusion potentiels. Parmi les faiblesses Thériault et coll. [1994] et Savitz et Loomis
potentielles de cette étude, il faut évoquer [1995] trouvaient seulement des éléments
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semblant indiquer une augmentation des Etudes sur des volontaires la stimulation de nerfs des membres, afin
cas de gliome (astrocytome I-II). S'il exis- de vérifier l'intégrité des voies nerveuses.
te véritablement un lien entre exposition L'exposition à un champ électrique de La stimulation des nerfs périphériques et
professionnelle aux champs magnétiques fréquence variable dans le temps peut des muscles a également été rapportée
et cancer, on serait en droit d'attendre plus amener les sujets exposés à percevoir le chez des volontaires exposés à des
de cohérence et des associations plus champ du fait de la vibration des poils champs magnétiques de gradient 1 kHz
fortes de ces études récentes fondées sur provoquée par la charge électrique alter- dans des systèmes d'imagerie par réso-
des données d'exposition plus élaborées. native induite à la surface du corps. nance magnétique (IRM). Les densités
Plusieurs études ont montré que la plupart liminaires de flux magnétique étaient de
Les chercheurs ont aussi étudié la possi- des gens sont capables de percevoir des plusieurs milliteslas, et les densités corres-
bilité d'un lien entre champs électriques champs électriques de 50/60 Hz d'intensi- pondantes de courant induit dans les tis-
ELF et cancer. Les trois entreprises d'élec- té supérieure à 20 kV.m-1 et que seule, sus périphériques étaient de l'ordre de
tricité qui participaient à l'étude de une infime minorité peut percevoir des 1 A.m-2, dans le cas de champs pulsés
Thériault et coll. [1994] sur les champs champs d'intensité inférieure à 5 kV.m-1 produits par des changements rapides de
magnétiques ont aussi analysé les don- [UNEP/WHO/IRPA, 1984 ; Tenforde, gradient. Les champs magnétiques de fré-
nées relatives aux champs électriques. 1991]. quence variable dans le temps qui indui-
L'étude notait que, dans l'une de ces Des volontaires exposés à des champs sent dans les tissus des densités de cou-
entreprises, les travailleurs souffrant de électriques et magnétiques combinés de rant supérieures à 1 A.m-2 provoquent
leucémie étaient davantage susceptibles 60 Hz (9 kV.m–1, 20 µT) ont présenté de une stimulation nerveuse et peuvent
d'avoir été exposés aux champs élec- légères modifications de la fonction car- entraîner des effets biologiques irréver-
triques que les travailleurs du groupe diaque [Cook et coll., 1992 ; Graham et sibles, tels que la fibrillation cardiaque
témoin. En outre, l'association était plus coll., 1994]. Au repos, le rythme cardiaque [Tenforde et Kaune, 1987 ; Reilly, 1989].
forte dans le groupe qui était exposé à la était légèrement mais significativement Dans une étude comportant des électro-
fois à des champs électriques et magné- réduit (de 3 à 5 battements par minute) myogrammes du bras chez l'homme
tiques de forte intensité [Miller et coll., pendant ou immédiatement après l'expo- [Polson et coll., 1982], il a été observé qu'il
1996]. Dans la deuxième entreprise, les sition. Cette réaction n'était pas observée fallait un champ pulsé de valeur dB/dt
chercheurs n'ont fait état d'aucune asso- lors de l'exposition à des champs plus supérieure à 104 T.s-1 pour stimuler le
ciation entre exposition cumulée accrue forts (12 kV.m-1, 30 µT) ou plus faibles tronc nerveux médian. On a également
aux champs électriques sur le lieu de tra- (6 kV.m-1, 10 µT) et elle était diminuée si constaté que la durée du stimulus magné-
vail et leucémie, mais certaines des ana- le niveau de vigilance du sujet était suffi- tique représentait un paramètre important
lyses indiquaient une association avec le sant. Aucun des sujets participant à ces dans la stimulation des tissus excitables.
cancer du cerveau [Guénel et coll., 1996]. études n'était en mesure de détecter la
Une association avec le cancer du côlon a présence de champs et il n'y a pas eu On peut trouver des seuils inférieurs à
également été rapportée, alors que, dans d'autres résultats cohérents sur toute une 100 mA.m-2 dans les études sur volon-
d'autres études portant sur de grandes batterie de tests sensoriels et perceptifs. taires portant sur les fonctions visuelles et
populations de travailleurs de l'électricité, mentales. On a signalé des changements
ce type de cancer n'a pas été observé. Aucun effet physiologique ou psycholo- dans le temps de réponse aux tests de rai-
Dans la troisième entreprise, aucune asso- gique défavorable n'a été observé dans les sonnement complexe chez des volon-
ciation n'a été observée entre champs études de laboratoire portant sur des taires soumis à des courants électriques
électriques intenses et cancer du cerveau sujets exposés à des champs de 50 Hz de faibles à la fréquence du réseau traversant
ou leucémie, mais cette étude plus res- densité de flux magnétique comprise des électrodes fixées sur la tête et les
treinte était moins susceptible de per- entre 2 et 5 mT [Sander et coll., 1982 ; épaules ; on a estimé que les densités de
mettre la détection d'éventuelles altéra- Ruppe et coll., 1995]. Dans les études de courant correspondantes se situaient entre
tions mineures [Baris et coll., 1996]. Sander et coll. [1982] et de Graham et coll. 10 et 40 mA.m-2 [Stollery, 1986, 1987].
[1994], aucun changement n'a été observé Enfin, de nombreuses études ont signalé
Sobel et Davanipour [1996] ont évoqué au niveau de la chimie du sang, de la que les volontaires éprouvaient de légères
la possibilité d'une association entre mala- numération sanguine, des gaz du sang, sensations visuelles de papillotement
die d'Alzheimer et exposition profession- des taux de lactate, de l'électrocardio- (magnétophosphènes) lors de l'exposition
nelle aux champs magnétiques. Toutefois, gramme, de l'électroencéphalogramme, à des champs magnétiques ELF supérieurs
cet effet n'a pas été confirmé. de la température cutanée ou des taux à 3-5 mT [Silny, 1986]. Ces effets visuels
d'hormones circulantes. De même, aucu- peuvent aussi être induits par l'application
Etudes en laboratoire ne étude récente sur des volontaires n'a directe à la tête de courants électriques
établi un effet quelconque de l'exposition faibles. A 20 Hz, on a estimé que des den-
Les paragraphes qui suivent présentent à des champs magnétiques de 60 Hz sur sités de courant d'environ 10 mA.m–2 au
une évaluation résumée et critique des les taux nocturnes de mélatonine dans le niveau de la rétine constituaient un seuil
études en laboratoire consacrées aux sang [Graham et coll., 1996, 1997 ; pour l'induction de phosphènes ; cette
effets biologiques des champs électriques Selmaoui et coll., 1996]. valeur est supérieure aux densités habi-
et magnétiques de fréquences inférieures tuelles des courants endogènes dans les
à 100 kHz. Les résultats des études sur des Des champs magnétiques ELF suffisam- tissus excitables par l'électricité. Des seuils
volontaires exposés en conditions contrô- ment intenses peuvent provoquer directe- plus élevés ont été notés pour des fré-
lées et des études en laboratoire portant ment une stimulation des nerfs périphé- quences soit inférieures, soit supérieures
sur des systèmes cellulaires, tissulaires et riques et des tissus musculaires, et de [Lövsund et coll., 1980 ; Tenforde, 1990].
animaux sont discutés séparément. courtes impulsions de champ magnétique
ont été utilisées à des fins cliniques pour
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Des études réalisées à 50 Hz sur les [Sienkiewicz et coll., 1991 ; Tenforde, tés de ce modèle tient au faible nombre
potentiels évoqués visuels indiquent des 1993]. On a signalé des altérations neu- des particules de magnétite par rapport au
seuils d'effet pour des densités de flux de roendocriniennes (suppression de la syn- nombre des cellules du tissu cérébral.
60 mT [Silny, 1986]. thèse nocturne de la mélatonine, par Ainsi, chez l'homme, le tissu cérébral
Dans le même sens, aucun effet sur les exemple) en réponse à des champs élec- contiendrait quelques millions de parti-
potentiels évoqués visuels n'a été obtenu triques induits d'intensité égale ou infé- cules de magnétite par gramme, réparties
par Sander et coll. [1982] avec un champ rieure à 10 mV.m-1, ce qui correspond à en 105 grappes discrètes de 5 à 10 parti-
de 50 Hz, 5 mT, ni par Graham et coll. des densités de courant induit égales ou cules chacune [Kirschvink et coll., 1992a].
[1994] avec une combinaison de champs inférieures à 2 mA.m-2 environ [Tenforde, Le nombre des cellules du tissu cérébral
électriques et magnétiques de 60 Hz ne 1991 ; 1996]. Rien ne permet d'établir clai- dépasse donc le nombre des particules de
dépassant pas 12 kV.m-1 et 30 µT, respec- rement que ces effets soient nocifs. magnétite d'un facteur 100 environ, et il
tivement. est difficile d'envisager comment les inter-
On a montré que les champs et courants actions magnétomécaniques oscillatoires
Etudes cytologiques et sur l'animal électriques induits de niveaux dépassant d'un champ ELF avec les cristaux de
ceux des signaux bioélectriques endo- magnétite pourraient influer, dans le cer-
Si un grand nombre d'études ont été gènes dans les tissus entraînaient un cer- veau, sur un nombre significatif de canaux
consacrées à la détection des effets biolo- tain nombre d'effets physiologiques de ioniques sensibles à la pression. De nou-
giques des champs électriques et magné- gravité croissante au fur et à mesure de velles études sont manifestement néces-
tiques ELF, il y a eu fort peu d'études sys- l'augmentation de la densité de courant saires, pour faire la lumière sur le rôle bio-
tématiques visant à définir les caractéris- induit [Bernhardt, 1979 ; Tenforde, 1996]. logique de la magnétite et les mécanismes
tiques liminaires de champ pour l'appari- Dans le domaine de densité de courant éventuels grâce auxquels ce minéral pour-
tion de perturbations significatives des compris entre 10 et 100 mA.m-2, des effets rait jouer un rôle dans la transduction des
fonctions biologiques. C'est un fait bien sur les tissus et des modifications des fonc- signaux magnétiques ELF.
établi qu'un courant électrique induit peut tions cognitives cérébrales ont été signalés
provoquer la stimulation directe des tissus [NRPB, 1992 ; NAS, 1996]. Lorsque la den- Dans l'évaluation des effets des champs
nerveux et musculaires lorsque la densité sité du courant induit dépasse 100, voire électromagnétiques, l'un des grands pro-
de courant induit dépasse certaines plusieurs centaines de mA.m-2 à des fré- blèmes est de savoir s'il est ou non pos-
valeurs seuils [UNEP/WHO/IRPA, 1987 ; quences comprises entre 10 Hz et 1 kHz sible que ces champs aient des effets téra-
Bernhardt, 1992 ; Tenforde, 1996]. Des environ, il y a dépassement des seuils de togènes et des effets sur le développement
densités de courant qui ne provoquent stimulation neuronale et neuromusculaire. du produit de conception. D'après les
aucune stimulation des tissus excitables Les densités liminaires de courant aug- données scientifiques publiées, il est peu
peuvent néanmoins perturber l'activité mentent progressivement aux fréquences probable que les champs magnétiques
électrique normale et influer sur l'excitabi- inférieures à quelques hertz et supérieures basses fréquences aient des effets défavo-
lité neuronale. On sait que l'activité du sys- à 1 kHz. Enfin, à des densités de courant rables sur le développement embryonnai-
tème nerveux central est sensible aux extrêmement élevées, supérieures à re et postnatal des mammifères [Chernoff
champs électriques endogènes produits 1 A.m-2, des effets graves et potentielle- et coll., 1992 ; Brent et coll., 1993 ;
par l'action des cellules nerveuses adja- ment létaux peuvent apparaître (extrasys- Tenforde, 1996]. En outre, les éléments
centes, à des niveaux inférieurs à ceux qui toles, fibrillation ventriculaire, tétanie, disponibles indiquent qu'il est peu pro-
sont nécessaires à la stimulation directe. insuffisance respiratoire). La gravité et la bable que l'exposition à des champs élec-
probabilité d'irréversibilité des effets sur triques ou magnétiques de fréquence infé-
A en croire un grand nombre d'auteurs, les tissus s'amplifient en cas d'exposition rieure à 100 kHz puisse entraîner des
la transduction de signaux électriques chronique à des densités de courant induit mutations somatiques ou des effets géné-
faibles du domaine des ELF entraînerait qui dépassent un niveau de 10 - tiques [Cridland, 1993 ; Sienkiewicz et
des interactions avec la membrane cellu- 100 mA.m-2. Il semble donc judicieux de coll., 1993].
laire, d'où des réponses biochimiques du limiter l'exposition de l'homme à des
cytoplasme qui, à leur tour, impliqueraient champs qui n'induisent pas de densités de Il existe dans la littérature scientifique
des modifications des états fonctionnels et courant supérieures à 10 mA.m-2 au un grand nombre de rapports sur les effets
prolifératifs cellulaires. A partir de modèles niveau de la tête, du cou et du tronc à des in vitro des champs ELF sur les propriétés
simples du comportement de cellules iso- fréquences allant de quelques Hz à 1 kHz. de la membrane cellulaire (transfert
lées dans des champs faibles, on a calculé ionique et interaction de mitogènes avec
qu'un signal électrique dans un champ On a émis l'hypothèse que l'action des les récepteurs de surface de la cellule) et
extracellulaire devait être supérieur à une forces et des couples oscillatoires magné- sur les modifications des fonctions cellu-
valeur de l'ordre de 10-100 mV.m-1 (ce qui tomécaniques, sur des particules de laires et des propriétés liées à la croissan-
correspond à une densité de courant magnétite biogène dans le tissu cérébral, ce (par exemple augmentation de la proli-
induit de l'ordre de 2 à 20 mA.m-2) pour pourrait expliquer le mécanisme de trans- fération, altérations du métabolisme, de
dépasser le niveau de bruit endogène duction des signaux à partir de champs l'expression des gènes, de la biosynthèse
physique et biologique dans les mem- magnétiques ELF. Kirschvink et coll. des protéines et des activités enzyma-
branes cellulaires [Astumian et coll., 1995]. [1992b] ont proposé un modèle dans tiques) [Cridland, 1993 ; Sienkiewicz et
Les données existantes semblent égale- lequel les forces magnétiques ELF agissant coll. 1993 ; Tenforde, 1991, 1992, 1993,
ment indiquer que plusieurs caractéris- sur les particules de magnétite sont ren- 1996]. On s'est beaucoup intéressé aux
tiques structurelles et fonctionnelles des dues visibles, alors qu'elles produisent effets des champs basses fréquences sur le
membranes peuvent se trouver modifiées l'ouverture ou la fermeture de canaux passage de l'ion calcium (Ca++) à travers la
en réponse à des champs ELF induits d'in- ioniques sensibles à la pression dans les membrane cellulaire et sur la concentra-
tensité égale ou inférieure à 100 mV.m-1 membranes. Cependant, l'une des difficul- tion intracellulaire de cet ion [Walleczek et
28
Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 182, 1er trimestre 2001

Liburdy, 1990 ; Liburdy, 1992 ; Walleczeck, prolifération de cellules génétiquement rongeurs traités par initiateur chimique
1992], sur les modes de synthèse de l'ARN modifiées, plutôt qu'en provoquant la donnent à penser que l'exposition à des
messager et des protéines [Goodman et lésion initiale de l'ADN ou de la chromati- champs magnétiques à la fréquence du
coll., 1983 ; Goodman et Henderson, ne. Par leurs effets épigénétiques (altéra- réseau et de densité de flux comprise
1988 ; 1991 ; Greene et coll., 1991 ; tions des voies de communication cellu- entre 0,01 et 30 mT entraîne un effet de
Phillips et coll., 1992] et sur l'activité d'en- laire ou de l'expression des gènes), ces promotion du cancer [Beniashvili et coll.,
zymes, telle l'ornithine-décarboxylase champs pourraient influer sur le dévelop- 1991 ; Löscher et coll., 1993 ; Mevissen et
(ODC), qui sont liées à la prolifération cel- pement tumoral. Aussi certaines études coll., 1993, 1995 ; Baum et coll., 1995 ;
lulaire et à la promotion tumorale [Byus et récentes se sont-elles concentrées sur la Löscher et Mevissen, 1995]. On a émis
coll., 1987 ; 1988 ; Litovitz et coll., 1991 ; détection des effets éventuels des champs l'hypothèse que l'augmentation observée
1993]. Néanmoins, avant de pouvoir utili- ELF sur les phases de promotion et de de l'incidence de ces tumeurs chez les rats
ser ces observations pour la définition de progression du développement tumoral, exposés à des champs magnétiques pour-
limites d'exposition, il est indispensable après initiation par un cancérogène chi- rait être liée à une suppression de la méla-
d'établir à la fois leur reproductibilité et mique. tonine épiphysaire consécutive à l'action
leur pertinence par rapport au cancer ou de ces champs, avec augmentation résul-
à d'autres effets nocifs. Ce point est mis en Des études sur la croissance de cellules tante des taux d'hormones stéroïdiennes
évidence par les difficultés rencontrées tumorales in vitro et sur le développement et du risque de cancer mammaire
lorsqu'on veut reproduire certaines des de tumeurs transplantées chez des ron- [Stevens, 1987 ; Stevens et coll., 1992].
observations clés relatives aux effets des geurs n'ont pas fourni d'éléments suffi- Toutefois, il faut que des études de répé-
champs sur l'expression des gènes et la samment probants en faveur d'effets can- tition soient réalisées indépendamment
synthèse des protéines [Lacy-Hulbert et cérogènes de l'exposition aux champs ELF par différents laboratoires, avant qu'il soit
coll., 1995 ; Saffer et Thurston, 1995]. Les [Tenforde, 1996]. Plusieurs études portant possible de dégager des conclusions
auteurs de ces études de répétition ont plus directement sur le cancer chez l'hom- quant à l'effet promoteur des champs
identifié un certain nombre de faiblesses me ont donné lieu à des essais in vivo sur magnétiques ELF sur les tumeurs de la
dans les études antérieures, et en particu- l'effet de promotion tumorale des champs glande mammaire. Il convient également
lier une mauvaise régulation de la tempé- magnétiques ELF au niveau de la peau, du de noter que des études récentes n'ont
rature, l'absence de témoins internes adé- foie, du cerveau et de la glande mammai- pas apporté la preuve d'un effet significa-
quats, ainsi que le recours à des tech- re chez les rongeurs. Trois études portant tif de l'exposition aux champs magné-
niques à faible résolution pour l'analyse sur la promotion des tumeurs cutanées tiques ELF sur les taux de mélatonine chez
de la transcription de l'ARNm (messager). [McLean et coll., 1991 ; Rannug et coll., l'homme [Graham et coll., 1996, 1997 ;
L'augmentation transitoire de l'activité de 1993a, 1994] n'ont pas permis d'observer Selmaoui et coll., 1996].
l'ODC signalée en cas d'exposition à un d'effet de l'exposition, tant continue qu'in-
champ est faible et n'est pas associée à termittente, à des champs magnétiques
une synthèse de novo de l'enzyme aux fréquences du réseau sur la promo- Effets indirects des champs
(contrairement aux promoteurs tumoraux tion de tumeurs chimiquement induites. électriques et magnétiques
chimiques comme les esters de phorbol) Avec un champ de 60 Hz et 2 mT, on a
[Byus et coll., 1988]. Les études sur l'ODC observé un effet de co-promotion avec un Les effets indirects des champs magné-
ont été effectuées principalement avec des ester de phorbol sur le développement tiques peuvent résulter d'un contact phy-
préparations cellulaires ; d'autres études d'une tumeur cutanée chez la souris aux sique (par exemple, toucher ou frotte-
sont nécessaires pour établir s'il y a ou stades initiaux de l'expérimentation ; mais ment) entre une personne et un objet, par
non des effets sur l'ODC in vivo, bien ce résultat avait cessé d'être statistique- exemple une structure métallique placée
qu'une étude indique que ces effets ment significatif lorsque l'étude s'est ache- dans le champ, qui se trouvent à un
auraient été observés lors d'un test de pro- vée, à la 23e semaine [Stuchly et coll., potentiel électrique différent. Ce contact
motion de tumeur de la glande mammai- 1992]. Des études antérieures réalisées par provoque l'écoulement de la charge élec-
re chez le rat [Mevissen et coll., 1995]. les mêmes chercheurs avaient montré que trique (courant de contact) qui a pu s'ac-
l'exposition à un champ à 60 Hz, 2 mT, cumuler dans l'objet ou sur le corps de la
Il n'existe pas de preuve de modifica- n'avait pas d'effet promoteur sur la crois- personne. Dans le domaine de fréquences
tion structurelle de l'ADN et de la chro- sance de cellules cutanées initiées par le allant jusqu'à 100 kHz environ, l'écoule-
matine par les champs ELF, et l'on ne s'at- DMBA (diméthylbenzanthracène) ment du courant électrique d'un objet
tend pas à des effets mutagènes ou onco- [McLean et coll., 1991]. placé dans le champ vers le corps d'une
gènes. Les résultats d'études en laboratoi- personne peut entraîner une stimulation
re visant à détecter les lésions de l'ADN, Des expériences sur le développement des muscles et/ou des nerfs périphé-
les altérations chromosomiques, les muta- de foyers de cellules hépatiques transfor- riques. Lorsque l'intensité du courant aug-
tions et l'augmentation de la fréquence mées, avec initiation par un cancérogène mente, cela peut se traduire par une per-
des transformations en réponse à l'exposi- chimique et promotion par un ester de ception tactile, une douleur et/ou des brû-
tion aux champs ELF [NRPB, 1992 ; phorbol, chez des rats partiellement hépa- lures consécutives au choc électrique, l'in-
Murphy et coll., 1993 ; McCann et coll., tectomisés, n'ont révélé aucun effet de capacité de lâcher l'objet, des difficultés
1993 ; Tenforde, 1996] vont dans le même promotion ou de co-promotion en cas respiratoires et, pour des courants très
sens. L'absence d'effets sur la structure des d'exposition à des champs de 50 Hz et de forts, une fibrillation ventriculaire
chromosomes semble indiquer que les densité de flux comprise entre 0,5 et 50 µT [Tenforde et Kaune, 1987]. Les seuils d'ef-
champs ELF, à supposer qu'ils influent sur [Rannug et coll., 1993b ;1993c]. fet sont fonction de la fréquence, le seuil
le processus de cancérogenèse, agissent inférieur se situant à des fréquences
plus probablement comme promoteurs Des études sur le développement de situées entre 10 et 100 Hz. Les seuils de
que comme initiateurs, en favorisant la cancers de la glande mammaire chez des réponse nerveuse périphérique restent
29
Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 182, 1er trimestre 2001

TABLEAU II
bas pour des fréquences allant jusqu'à plu-
sieurs kHz. Des mesures de prévention GAMMES DE COURANTS SEUILS AYANT DES EFFETS INDIRECTS
d'ordre technique et/ou administratif, SUR L’ÊTRE HUMAIN (HOMMES, FEMMES ET ENFANTS INCLUS) 50 Hz - 100 kHz
voire le port de vêtements de protection, - RANGES OF THRESHOLD CURRENTS FOR INDIRECT EFFECTS,
permettent d'éviter ces problèmes. INCLUDING CHILDREN, WOMEN, AND MEN, 50 HZ TO 100 kHZ
COURANTS SEUILS (mA) À LA FRÉQUENCE :
Des décharges d'étincelles peuvent se
produire lorsqu'une personne se place EFFET INDIRECT 50 / 60 Hz 1 kHz 100 kHz
tout près d'un objet se trouvant à un SENSATION TACTILE 0,2 - 0,4 0,4 - 0,8 25 - 40
potentiel électrique différent, sans toute- SENSATION DOULOUREUSE 0,9 - 1,8 1,6 - 3,3 33 - 55
fois le toucher [Tenforde et Kaune, 1987 ; AU CONTACT AVEC LE DOIGT
UNEP/WHO/IRPA, 1993)] Lorsque des CHOC DOULOUREUX / SEUIL DE 8 - 16 12 - 24 112 - 224
volontaires, électriquement isolés par rap- RELAXATION MUSCULAIRE
port à la terre, mettaient chacun le bout CHOC SÉVÈRE / DIFFICULTÉ 12 - 23 21 - 41 160 - 320
d'un doigt près d'un objet relié à la terre, À RESPIRER
le seuil de perception des décharges
d'étincelles était bas, de l'ordre de 0,6 - permis d'établir l'existence d'effets des quelques études plus récentes ont utilisé
1,5 kV.m-1, dans 10 % des cas. Le niveau champs basses fréquences révélateurs des méthodes plus raffinées d'évaluation
liminaire de champ signalé comme provo- d'une action nocive, lorsque la densité de de l'exposition ; dans l'ensemble, ces
quant une gêne dans ces conditions d'ex- courant induit est inférieure ou égale à études semblaient indiquer l'existence d'un
position est de l'ordre de 2,0 - 3,5 kV.m-1. 10 mA.m-2. A des niveaux supérieurs de risque accru de leucémie ou de tumeurs
De forts courants de contact peuvent pro- densité de courant induit (entre 10 et cérébrales, mais ne présentaient pas de
voquer une contraction musculaire. Il a été 100 mA.m-2), on a régulièrement observé cohérence quant au type de cancer pour
rapporté que, chez des volontaires de sexe des effets plus significatifs sur les tissus, lequel il y avait augmentation du risque.
masculin, le seuil au 50e percentile pour tels que des altérations fonctionnnelles du Ces données ne suffisent pas à l'élabora-
l'incapacité de lâcher un conducteur char- système nerveux ou autres [Tenforde, tion d'une base utilisable pour élaborer un
gé était 9 mA à 50/60 Hz, 16 mA à 1 kHz, 1996]. guide pour la limitation de l'exposition aux
environ 50 mA à 10 kHz et environ champs ELF. Un grand nombre d'études
130 mA à 100 kHz [UNEP/WHO/IRPA, Les données sur le risque de cancer épidémiologiques n'ont fourni aucune
1993]. associé à l'exposition aux champs ELF preuve cohérente d'effets défavorables sur
chez des sujets vivant à proximité immé- la fonction de reproduction.
Le tableau II récapitule les valeurs limi- diate de lignes électriques semblent
naires de courant pour différents effets concorder pour indiquer un risque légère- La mesure des réactions biologiques
indirects de champs de fréquence infé- ment plus élevé de leucémie chez l'enfant, dans les études en laboratoire et sur des
rieure ou égale à 100 kHz bien que des études plus récentes mettent volontaires n'a donné que peu d'indica-
[UNEP/WHO/IRPA, 1993]. en doute l'association faible observée tions sur les effets défavorables des
antérieurement. Cependant, les études champs basses fréquences aux niveaux
n'indiquent pas l'existence d'un risque habituels d'exposition. On a estimé à
Effets biologiques et études également augmenté pour tout autre type 10 mA.m-2, pour des fréquences allant jus-
épidémiologiques de cancer chez l'enfant, ou toute autre qu'à 1 kHz, la densité liminaire de courant
(jusqu'à 100 kHz) forme de cancer chez l'adulte. On ne pour laquelle on observe des effets
connaît pas la base de ce lien hypothé- mineurs sur les fonctions du système ner-
A l'exception possible des tumeurs de la tique entre leucémie chez l'enfant et rési- veux central. Chez les volontaires, les
glande mammaire, les études en laboratoi- dence à proximité de lignes électriques : si effets de l'exposition qui reviennent le
re n'offrent guère de preuves d'un effet de ce lien n'est pas en relation avec les plus régulièrement sont l'apparition de
promotion tumorale dû aux champs champs électriques et magnétiques ELF phosphènes et une baisse minime du
magnétiques à la fréquence du réseau. générés par les lignes électriques, il faut rythme cardiaque pendant ou immédiate-
Des études complémentaires sur l'animal relier des facteurs (inconnus) de risque de ment après l'exposition aux champs ELF,
sont nécessaires, afin d'élucider les effets leucémie aux lignes électriques d'une sans qu'il y ait de preuve que ces effets
possibles des champs ELF sur les signaux manière qui reste à déterminer. En l'ab- transitoires soient associés à un risque à
produits dans les cellules et sur la régula- sence de confirmation par des études de long terme pour la santé. Une diminution
tion endocrinienne - qui tous deux pour- laboratoire, les données épidémiologiques de la synthèse nocturne de mélatonine
raient influer sur le développement tumo- sont insuffisantes pour l'établissement de dans la glande pinéale a été notée chez
ral par promotion de la prolifération des guides pour la limitation de l'exposition. diverses espèces de rongeurs après expo-
cellules initiées – et la seule conclusion sition à des champs électriques et magné-
possible en l'état actuel des choses est : Certains rapports ont signalé un risque tiques faibles, mais aucun effet systéma-
- qu'il n'y a pas de preuve convaincante accru de certains types de cancer (leucé- tique n'a été signalé chez des êtres
d'un effet cancérogène de ces champs, mie, tumeurs des tissus nerveux et, dans humains exposés à des champs ELF en
- et que ces données ne peuvent pas une certaine mesure, cancer du sein) conditions contrôlées. Des études com-
servir de base pour l'élaboration d'un parmi les travailleurs du secteur de l'élec- portant une exposition à des champs
guide pour la limitation de l'exposition. tricité. La plupart des études ont utilisé les magnétiques de 60 Hz et de densité de
intitulés d'emploi pour classer les sujets en flux allant jusqu'à 20 µT n'ont pas permis
Des études en laboratoire sur des sys- fonction des niveaux présumés d'exposi- d'observer des effets fiables sur les taux
tèmes cellulaires et sur l'animal n'ont pas tion aux champs magnétiques. Cependant, sanguins de mélatonine.
30
Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 182, 1er trimestre 2001

[Larsen et coll., 1991 ; Ouellet-Hellstrom et Une publication a signalé un risque accru


Fondements biologiques Stewart, 1993]. Une étude portant sur des de cancer chez le personnel militaire
de la limitation hommes travaillant dans des installations [Szmigielski et coll., 1988] ; cependant, étant
radar n'a pas permis de constater d'asso- donné l'absence d'indications claires sur la
de l’exposition ciation entre l'exposition de ces hommes taille de la population concernée et les
(100 kHz – 300 GHz) aux micro-ondes et le risque de syndrome niveaux d'exposition, les résultats de cette
de Down dans leur descendance [Cohen étude sont difficiles à interpréter. Dans une
et coll., 1977]. étude plus récente [1996], Szmigielski a
trouvé une élévation des taux de leucémie
Les paragraphes qui suivent donnent un Dans l'ensemble, les études portant sur et de lymphomes chez des militaires expo-
aperçu général de la littérature scientifique les effets de l'exposition aux micro-ondes sés à des champs électromagnétiques, mais
traitant des effets biologiques et des effets sur la fonction de reproduction sont obé- l'évaluation de l'exposition à ces champs
potentiels sur la santé de champs électro- rées par une évaluation très imparfaite de reste mal définie. Quelques études récentes
magnétiques de fréquence comprise entre l'exposition et, dans de nombreux cas, par consacrées à des populations vivant à
100 kHz et 300 GHz. Des études biblio- le nombre limité des personnes prises en proximité d'installations génératrices de
graphiques plus détaillées sont dispo- compte. Malgré les résultats, en général champs électromagnétiques semblent indi-
nibles par ailleurs [NRPB, 1991 ; négatifs, de ces études, il sera difficile de quer une augmentation locale de l'inciden-
UNEP/WHO/IRPA, 1993 ; McKinlay et tirer des conclusions claires quant au ce de la leucémie [Hocking et coll., 1996 ;
coll., 1996 ; Polk et Postow, 1996 ; risque pour la fonction de reproduction Dolk et coll., 1997a, 1997b], mais les résul-
Repacholi, 1998]. tant que l'on ne disposera pas de données tats sont peu concluants. Dans l'ensemble,
épidémiologiques complémentaires sur les résultats des quelques rares études épi-
les sujets fortement exposés et d'une éva- démiologiques publiées ne fournissent que
Effets directs des champs luation plus précise de l'exposition. des informations limitées sur le risque de
électromagnétiques cancer.
Etudes sur le risque de cancer
Etudes épidémiologiques Etudes en laboratoire
Les études sur le risque de cancer lié à
Il n'existe qu'un nombre restreint l'exposition aux micro-ondes sont rares et Les paragraphes qui suivent donnent
d'études consacrées aux effets sur la fonc- souffrent en général de l'absence d'éva- une synthèse et une évaluation critique
tion de reproduction et au risque de can- luation quantitative de l'exposition. Deux des études de laboratoire consacrées aux
cer chez des personnes exposées aux études épidémiologiques consacrées à des effets biologiques des champs électroma-
rayonnements micro-ondes. Le PNUE, personnes travaillant sur des radars dans gnétiques aux fréquences comprises entre
l'OMS et l'IRPA ont passé en revue les l'industrie aéronautique et dans l'armée 100 kHz et 300 GHz. Les résultats des
publications consacrées à ce thème des Etats-Unis n'ont pas apporté la preuve études sur des volontaires exposés en
[UNEP/WHO/IRPA, 1993]. d'une augmentation de la morbidité ou de conditions contrôlées et des études de
la mortalité, pour quelque cause que ce laboratoire sur des systèmes cellulaires ou
Effets sur la fonction de reproduction soit [Barron et Baraff, 1958 ; Robinette et tissulaires et sur des animaux sont discutés
coll., 1980 ; UNEP/WHO/IRPA, 1993]. Des séparément.
Deux études complètes portant sur des résultats analogues ont été obtenus par
femmes traitées par diathermie à micro- Lillienfeld et coll. [1978] dans une étude Etudes sur des volontaires
ondes, afin de soulager les douleurs dues portant sur des membres du personnel de
aux contractions utérines au cours de l'ac- l'ambassade des Etats-Unis à Moscou chro- Des études réalisées par Chatterjee et
couchement, n'ont pas permis d'apporter niquement exposés à des rayonnements coll. [1986] ont démontré que, lorsque la
la preuve d'effets défavorables sur le fœtus micro-ondes de faible niveau. Selvin et fréquence passe d'une valeur de l'ordre de
[Daels, 1973 ; 1976]. Néanmoins, sept coll. [1992] n'ont pas signalé d'élévation du 100 kHz à une valeur de 10 MHz, l'effet
études portant sur l'évolution des gros- risque de cancer parmi des enfants chro- prédominant de l'exposition à un champ
sesses, chez des femmes professionnelle- niquement exposés au rayonnement en électromagnétique de forte intensité n'est
ment exposées aux rayonnements micro- provenance d'un grand émetteur de plus une stimulation nerveuse et muscu-
ondes et sur les anomalies congénitales micro-ondes situé à proximité de leur laire, mais un échauffement. A 100 kHz, la
dans leur descendance, ont donné aussi domicile. Des études plus récentes n'ont principale sensation est un fourmillement,
bien des résultats positifs et des résultats pas mis en évidence d'augmentation signi- tandis qu'à 10 MHz il s'agit de chaleur
négatifs. Dans certaines études épidémio- ficative des tumeurs des tissus nerveux cutanée. Dans ce domaine de fréquences,
logiques portant sur un assez grand parmi les travailleurs et le personnel mili- il convient donc que les critères de base
nombre de femmes, ouvrières travaillant taire exposés à des champs de micro- pour la protection de la santé permettent
au soudage de matières plastiques et kiné- ondes [Beall et coll., 1996 ; Grayson, 1996]. d'éviter la stimulation des tissus excitables
sithérapeutes utilisant des appareils de dia- En outre, il n'a pas été observé de sur- et les effets d'échauffement. Aux fré-
thermie à ondes courtes, on n'a pas noté mortalité globale parmi les utilisateurs de quences comprises entre 10 MHz et
d'effet statistiquement significatif sur les téléphones mobiles [Rothman et coll., 300 GHz, l'échauffement constitue l'effet
taux d'avortement spontané et les malfor- 1996a ; 1996b], mais il est encore trop tôt principal de l'absorption d'énergie électro-
mations fœtales [Källen et coll., 1982]. Au pour qu'il soit possible d'observer un effet magnétique, et toute élévation de tempé-
contraire, dans d'autres études portant sur sur l'incidence du cancer ou sur la morta- rature supérieure à 1 ou 2 °C peut avoir
des populations similaires de travailleuses, lité par cancer. des effets nocifs tels que le coup de cha-
on a noté un risque accru de fausse leur ou l'insolation [ACGIH, 1996]. Des
couche et de malformations congénitales études consacrées à des personnes tra-
31
Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 182, 1er trimestre 2001

vaillant en conditions d'astreinte ther- giques et comportementales nécessaires immunitaire associées au stress, altérations
mique ont montré que la performance au maintien de l'homéostasie. hématologiques, perturbations de la fonc-
dans des tâches simples se dégrade tion de reproduction (oligospermie, par
lorsque la température corporelle atteint Lors de l'exposition d'animaux de labo- exemple), effets tératogènes, modifica-
un niveau proche des conditions physio- ratoire à des champs électromagnétiques tions de la morphologie, de la teneur en
logiques d'astreinte thermique [Ramsey et provoquant une absorption d'énergie eau et en électrolytes et des fonctions
Kwon, 1988]. supérieure à 4 W.kg-1 environ, on a obser- membranaires de la cellule.
vé un mode caractéristique de réponse
Des volontaires exposés à un courant thermorégulatrice dans lequel la tempéra- En conditions d'exposition d'une partie
haute fréquence d'environ 100 à 200 mA ture corporelle commence par monter, du corps à des champs électromagné-
au niveau d'un membre ont signalé une puis se stabilise à la suite de l'activation tiques intenses, des lésions thermiques
sensation de chaleur. Il est peu probable des mécanismes de thermorégulation significatives peuvent se produire dans
que le DAS correspondant produise, dans [Michaelson, 1983]. La phase initiale de des tissus sensibles tels que les yeux et les
le membre concerné, une élévation locale cette réaction s'accompagne d'une aug- testicules. L'exposition aux micro-ondes
de température supérieure à 1 °C mentation du volume sanguin due à la pendant 2 à 3 heures a provoqué une
[Chatterjee et coll., 1986 ; Chen et Gandhi, mise en circulation de fluide provenant de cataracte chez des lapins pour des valeurs
1988 ; Hoque et Gandhi, 1988], valeur l'espace extracellulaire, et d'une augmen- de DAS comprises entre 100 et 140
considérée par certains auteurs comme la tation de la fréquence cardiaque et de la W.kg-1, qui portaient le cristallin à des
limite supérieure d'augmentation de la pression sanguine intraventriculaire. Ces températures comprises entre 41 et 43 °C
température sans effet nocif modifications cardiodynamiques sont le [Guy et coll., 1975]. Aucune cataracte n'a
[UNEP/WHO/IRPA, 1993]. Les données sur reflet de réponses thermorégulatrices qui été observée chez des singes exposés à
les volontaires rapportées par Gandhi et favorisent la conduction de chaleur vers la des champs de micro-ondes d'intensité
coll. [1986] pour des fréquences allant jus- surface du corps. L'exposition prolongée semblable ou supérieure, probablement
qu'à 50 MHz, et par Tofani et coll. [1995)] des animaux à des niveaux de rayonne- du fait d'une différence entre les modes
pour des fréquences allant jusqu'à 110 ment micro-ondes entraînant une aug- d'absorption d'énergie de l'oeil du singe et
MHz (limite supérieure de la bande FM) mentation de la température corporelle du lapin. A des fréquences très élevées (de
sont en faveur d'un niveau de référence finit par provoquer une défaillance de ces 10 à 300 GHz), l'énergie électromagné-
de 100 mA pour les courants traversant les mécanismes thermorégulateurs. tique est absorbée principalement dans les
membres, afin d'éviter les effets d'un couches épidermiques de la peau, les tis-
échauffement excessif [Dimbylow, 1997]. Plusieurs études sur des rongeurs et des sus sous-cutanés et la partie externe de
singes ont également démontré la présen- l'œil. A l'extrémité supérieure du domaine
Plusieurs études ont été consacrées aux ce d'une composante comportementale de fréquences, l'absorption se fait de plus
réponses thermorégulatrices chez des dans les réponses thermorégulatrices. Une en plus à la surface du corps. On peut évi-
volontaires au repos exposés à des rayon- diminution des performances des rats et ter les lésions oculaires à ces fréquences si
nements électromagnétiques dans des sys- des singes a été observée pour des DAS la densité de puissance des micro-ondes
tèmes d'imagerie par résonance magné- de 1 - 3 W.kg-1 environ [Stern et coll., est inférieure à 50 W.m-2 [Sliney et
tique [Shellock et Crues, 1987 ; Magin et 1979 ; Adair et Adams, 1980 ; de Lorge et Wolbarsht, 1980 ; UNEP/WHO/IRPA,
coll., 1992]. Elles ont en général démontré Ezell, 1980 ; D'Andrea et coll., 1986]. Chez 1993].
qu'une exposition de durée inférieure ou les singes, la dégradation du comporte-
égale à 30 minutes, dans des conditions ment de thermorégulation commence dès On s'est beaucoup intéressé ces der-
où le DAS pour le corps entier était infé- que la température de la région hypotha- nières années aux effets cancérogènes
rieur à 4 W.kg-1, provoquait une augmen- lamique augmente de 0,2 - 0,3 °C [Adair et éventuels de l'exposition aux champs de
tation de moins de 1 °C de la température coll., 1984]. On estime que l'hypothalamus micro-ondes dans le domaine de fré-
centrale. est le centre de commande des processus quences des systèmes de communication
de thermorégulation normaux, et que son couramment utilisés, notamment des télé-
Etudes cytologiques activité peut être modifiée par une légère phones mobiles et des stations de base. Les
et études sur l'animal augmentation de la température locale, résultats des recherches sur ce thème ont
dans des conditions où la température rec- été synthétisés par l'ICNIRP [1996]. En résu-
De nombreux rapports traitent des tale reste constante. mé, de nombreux rapports donnent à pen-
réponses comportementales et physiolo- ser que les champs de micro-ondes n'ont
giques des animaux de laboratoire, en par- Des études portant sur des systèmes cel- pas d'effets mutagènes et qu'il est par
ticulier des rongeurs, des chiens et des pri- lulaires et animaux à des niveaux d'éner- conséquent improbable que l'exposition à
mates non humains, aux effets thermiques gie électromagnétique absorbée qui ces champs entraîne une cancérogenèse
des champs électromagnétiques, à des fré- entraînent une augmentation de la tempé- [NRPB, 1992 ; Cridland, 1993 ;
quences supérieures à 10 MHz. La ther- rature corporelle supérieure à 1 - 2 °C UNERP/WHO/IRPA, 1993]. Par contre, cer-
mosensibilité et les réponses thermorégu- [Michaelson et Elson, 1996] ont permis de tains rapports récents indiquent que l'ex-
latrices sont liées à la fois à l'hypothalamus mettre en évidence un grand nombre d'ef- position de rongeurs à des champs de
et aux récepteurs thermiques de la peau et fets physiologiques. Il s'agit en particulier micro-ondes avec des niveaux de DAS de
des organes internes. Les signaux afférents des effets suivants : modifications des l'ordre de 1 W.kg-1 pourrait entraîner des
reflétant une variation de température fonctions nerveuses et neuromusculaires, ruptures de brins sur l'ADN des tissus tes-
convergent au niveau du système nerveux augmentation de la perméabilité de la bar- ticulaires et cérébraux [Sarkar et coll.,
central et modifient l'activité des princi- rière hémato-encéphalique, troubles ocu- 1994 ; Lai et Singh, 1995, 1996] ; cependant,
paux systèmes de contrôle neuro-endocri- laires (opacités du cristallin et anomalies aussi bien l'ICNIRP [1996] que Williams
nien, déclenchant les réponses physiolo- de la cornée), modifications du système [1996] ont relevé des carences méthodolo-
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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 182, 1er trimestre 2001

giques qui pourraient avoir influé de façon questions. Il est nécessaire de reproduire laboratoire indépendant [Kamimura et
significative sur ces résultats. l'étude, de réduire la liberté de mouvement coll., 1994] a cherché à répéter partielle-
des animaux de façon à diminuer la varia- ment ces résultats pour des champs à
Dans une grande étude sur des rats tion du DAS dû à l'exposition et de déter- ondes continues (c'est-à-dire non pulsés) ;
exposés à des micro-ondes pendant une miner s'il existe ou non une relation dose- cette entreprise n'ayant pas été couronnée
durée allant jusqu'à 25 mois, un excès de réponse. Des études complémentaires sont de succès, il est impossible d'évaluer les
tumeurs malignes primitives a été observé nécessaires pour savoir si ces résultats se implications potentielles des résultats ini-
dans le groupe exposé par rapport au retrouvent ou non dans d'autres modèles tiaux de Kues et coll. [1985] pour la santé.
groupe témoin [Chou et coll., 1992]. animaux, afin d'être à même de les extra-
Néanmoins, il n'a pas été noté de diffé- poler à l'être humain. Il est également On a signalé que l'exposition à des
rence entre les groupes pour ce qui est de indispensable d'établir si les résultats obte- champs de micro-ondes pulsés intenses
l'incidence des tumeurs bénignes, et la nus avec des animaux transgéniques sont amoindrissait la réaction de sursaut chez la
prévalence de tumeurs spécifiques n'était ou non applicables aux êtres humains. souris éveillée et suscitait des mouvements
pas supérieure dans le groupe exposé par corporels [NRPB, 1991 ; Sienkiewicz et
rapport aux rats de même lot et de même coll., 1993 ; UNEP/WHO/IRPA, 1993]. Le
souche maintenus dans des conditions Cas particulier des formes niveau seuil d'absorption spécifique
analogues (absence d'éléments patho- d'onde des champs pulsés d'énergie au niveau du mésencéphale qui
gènes spécifiques - SPF). Dans l'ensemble, et modulés en amplitude suscitait ces mouvements corporels était
les résultats de cette étude ne peuvent pas de 200 J.kg-1 pour des impulsions de 10
être interprétés comme indicatifs d'un effet Comparés aux rayonnements à ondes ms. Il reste à déterminer le mécanisme de
d'initiation tumorale des champs de micro- continues (CW : continuous wave), les ces effets des micro-ondes pulsées, dont
ondes. champs de micro-ondes pulsés ayant la on pense qu'il est lié au phénomène d'au-
même vitesse moyenne de dépôt d'éner- dition des micro-ondes. Pour les rongeurs,
Plusieurs études ont analysé les effets de gie dans les tissus sont généralement plus les seuils auditifs sont inférieurs d'un ordre
l'exposition aux micro-ondes sur le déve- aptes à induire une réponse biologique, de grandeur environ à ceux de l'être
loppement de cellules tumorales pré-ini- notamment s'il existe un seuil bien défini humain, soit 1-2 mJ.kg-1 pour les impul-
tiées. Szmigielski et coll. [1982] ont noté qui doit être dépassé pour que l'effet soit sions de durée inférieure à 30 ms. Il a éga-
une élévation de la vitesse de croissance obtenu [ICNIRP, 1996]. L'effet d'« audition lement été noté que des impulsions de cet
de cellules de sarcome pulmonaire trans- des micro-ondes » en est un exemple bien ordre de grandeur affectaient le métabolis-
plantées chez des rats exposés à des connu [Frey, 1961 ; Frey et Messenger, me des neurotransmetteurs et la concen-
micro-ondes de forte densité de puissan- 1973 ; Lin, 1978] : les personnes dont l'au- tration des neurorécepteurs impliqués
ce. Il est possible que cet effet résulte d'un dition est normale peuvent percevoir des dans les réponses au stress et à l'anxiété
affaiblissement de la défense immunitaire champs pulsés - modulés de fréquence dans différentes régions du cerveau chez
de l'hôte en réponse à l'astreinte ther- comprise entre 200 MHz et 6,5 GHz. Cette le rat.
mique provoquée par l'exposition aux sensation auditive a été décrite de diverses
micro-ondes. Des études récentes faisant façons, comme un bourdonnement, un Sur la question des effets non ther-
appel à des niveaux non thermiques d'ir- claquement, un éclatement, selon les miques des champs électromagnétiques
radiation par les micro-ondes n'ont pas caractéristiques de modulation du champ. hautes fréquences, la littérature est princi-
mis en évidence d'effets sur le développe- Les effets d'audition des micro-ondes ont palement centrée sur des rapports consa-
ment du mélanome chez la souris ou du été attribués à une interaction thermoélas- crés aux effets biologiques in vitro des
gliome cérébral chez le rat [Satini et coll., tique au niveau de la zone auditive du cor- champs modulés en amplitude, à des
1988 ; Salford et coll., 1993]. tex cérébral, avec un seuil de perception valeurs de DAS bien inférieures à celles
de l'ordre de 100 - 400 mJ.m-2 pour des qui provoquent un échauffement mesu-
Repacholi et coll. [1997] ont rapporté impulsions de durée inférieure à 30 ms à rable des tissus. Les premières études
que l'exposition de 100 souris femelles 2,45 GHz (ce qui correspond à une menées par deux laboratoires indépen-
transgéniques Eµ-pim1 à des champs de absorption spécifique de 4 à 16 mJ.kg-1). dants avaient permis de noter que les
900 MHz pulsés à 217 Hz (largeur d'impul- Une exposition répétée ou prolongée aux champs très hautes fréquences (VHF)
sion : 0,6 ms) pendant des périodes allant effets auditifs des micro-ondes pourrait modulés en amplitude à des fréquences
jusqu'à 18 mois avait entraîné un double- être à l'origine d'un stress et comporte un extrêmement basses (6-20 Hz) provo-
ment de l'incidence du lymphome par rap- risque de lésion. quaient une libération, faible mais statisti-
port aux 101 souris du groupe témoin. Les quement significative, de l'ion calcium
souris pouvant se déplacer librement dans Certains auteurs sont d'avis que la réti- (Ca++) à partir de la surface des cellules du
leur cage, les variations du DAS étaient ne, l'iris et l'endothélium cornéen du pri- cerveau chez le poussin [Bawin et coll.,
importantes (de 0,01 à 4,2 W.kg-1). La vites- mate sont sensibles à de bas niveaux de 1975 ; Blackman et coll., 1979]. Une tenta-
se du métabolisme au repos chez ces sou- rayonnement micro-ondes pulsé [Kues et tive de répétition de ces résultats en utili-
ris étant de 7 à 15 W.kg-1, seules les valeurs coll., 1985 ; UNEP/WHO/IRPA, 1993]. Des sant le même type de champ modulé en
hautes du domaine d'exposition auraient transformations dégénératives des cellules amplitude a échoué [Albert et coll., 1987].
pu produire un léger échauffement. Cette photosensibles de la rétine ont été signa- Un certain nombre d'autres études rela-
étude paraît donc suggérer qu'un mécanis- lées pour des niveaux d'énergie absorbée tives aux effets des champs modulés en
me non thermique serait en cause, ce qui de 26 mJ.kg–1, ce qui est faible. Après amplitude sur l'homéostasie de Ca++ ont
demande des recherches supplémentaires. administration de maléate de timolol, qui donné des résultats positifs et des résultats
Néanmoins, avant d'émettre la moindre est utilisé dans le traitement du glaucome, négatifs. Par exemple, des effets de ces
hypothèse sur le risque pour la santé, il le seuil de lésion rétinienne par les champs sur la liaison de Ca++ à la surface
faut répondre à un certain nombre de champs pulsés est tombé à 2,6 mJ.kg-1. Un des cellules ont été observés pour les cel-
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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 182, 1er trimestre 2001

lules de neuroblastome, les cellules pan- lation d'amplitude est si complexe, la vali- existe des variations significatives entre la
créatiques, le tissu cardiaque et les cellules dité des effets rapportés est si mal établie, sensibilité des femmes, celle des hommes
du cerveau chez le chat, mais pas dans le et la pertinence des effets quant à la santé et celle des enfants pour les champs de
cas de cultures de cellules nerveuses de de l'homme si peu assurée, qu'il est fréquences plus élevées. Les données du
rat, de cellules des muscles squelettiques impossible de prendre cet ensemble d'in- tableau III représentent la fourchette des
de poussin et de cellules du cerveau de rat formations pour base en vue de définir valeurs au 50e percentile pour des indivi-
[Postow et Swicord, 1996]. des limites d'exposition de l'être humain à dus de différentes tailles et de sensibilités
ces champs. différentes aux courants de contact.
Il a aussi été signalé que les champs
modulés en amplitude modifiaient l'activi-
té électrique du cerveau [Bawin et coll., Effets indirects Résumé des effets biologiques
1974], inhibaient l'activité cytotoxique des des champs électromagnétiques et des études épidémiologiques
lymphocytes T [Lyle et coll., 1983], dimi- (100 kHz – 300 GHz)
nuaient l'activité de la kinase dépendante Dans le domaine de fréquences
de l'AMP non cyclique dans les lympho- 100 kHz - 110 MHz, les chocs électriques D'après les données expérimentales dis-
cytes [Byus et coll., 1984] et déclenchaient et les brûlures peuvent être causés soit par ponibles, lorsque des personnes au repos
une augmentation transitoire de l'activité contact (toucher) entre une personne et sont exposées pendant 30 minutes envi-
cytoplasmique de l'ornithine-décarboxyla- un objet métallique non relié à la terre qui ron à des champs électromagnétiques
se, enzyme essentielle à la prolifération s'est chargé dans un champ, soit par produisant un DAS pour le corps entier
cellulaire [Byus et coll., 1988 ; Litovitz et contact entre une personne chargée et un compris entre 1 et 4 W.kg-1, l'augmenta-
coll., 1992]. Par contre, aucun effet n'a été objet métallique relié à la terre. Il convient tion de la température corporelle reste
noté sur toute une série d'autres systèmes de noter que la valeur supérieure du inférieure à 1 °C. Les données sur l'animal
cellulaires et sites d'action fonctionnelle, domaine de fréquences pour le courant indiquent un seuil de réponse comporte-
en particulier la calotte lymphocytaire, sur de contact (110 MHz) est imposée par le mentale situé dans le même domaine de
la transformation cellulaire néoplasique, ni manque de données sur les fréquences DAS. L'exposition à des champs plus
sur diverses propriétés électriques et enzy- supérieures plutôt que par l'absence d'ef- intenses, qui donnent des valeurs de DAS
matiques de la membrane [Postow et fets. Néanmoins, 110 MHz est la limite supérieures à 4 W.kg-1, peut dépasser la
Swicord, 1996]. Les observations de supérieure de fréquence de la bande FM. capacité de thermorégulation de l'organis-
Balcer-Kubiczek et Harrison [1991], sur Les courants seuils qui provoquent des me humain et provoquer des niveaux
l'accélération de la transformation néopla- effets biologiques allant, par ordre de gra- d'échauffement tissulaire nocifs. De nom-
sique dans des cellules C3H/10T1/2 expo- vité croissante, de la perception à la dou- breuses études en laboratoire sur des
sées à des micro-ondes de 2 450 MHz leur (tableau III) ont été mesurés lors d'ex- modèles de rongeurs et de primates non
modulées en impulsion à 120 Hz, sont périences sur des volontaires en condi- humains ont montré l'étendue des lésions
tout à fait pertinentes quant aux effets can- tions contrôlées [Chatterjee et coll., 1986 ; tissulaires qui se produisent lorsque
cérogènes potentiels des champs pulsés. Tenforde et Kaune, 1987 ; Bernhardt, l'échauffement d'une partie du corps ou
L'effet dépend de l'intensité du champ 1988]. Il a été démontré qu'en général, les du corps entier entraîne une augmenta-
mais ne se produit que lorsqu'un promo- courants seuils qui produisent une per- tion de température de plus de 1 - 2 °C.
teur tumoral chimique, le TPA, est présent ception et une douleur varient très peu La sensibilité des différents types de tissu
dans le milieu de culture de la cellule. Ce dans le domaine de fréquences 100 kHz - aux lésions thermiques varie fortement,
résultat donne à penser que les micro- 1 MHz et sont peu susceptibles d'une mais le seuil d'irréversibilité des effets,
ondes pulsées pourraient avoir des effets variation significative dans le domaine de même pour les tissus les plus sensibles,
co-cancérogènes en combinaison avec un fréquences allant jusqu'à environ est supérieur à 4 W.kg-1 en conditions
agent chimique qui accroît le taux de pro- 110 MHz. Comme il a été noté antérieure- normales d'environnement.
lifération des cellules transformées. A ce ment pour les fréquences plus basses, il
jour, personne n'a essayé de répéter ces
résultats, dont les implications en matière
d'effets sur la santé ne sont pas claires.

L'interprétation de certains des effets TABLEAU III


biologiques, observés lors de l'exposition DOMAINES DE COURANTS SEUILS POUR LES EFFETS INDIRECTS
aux champs électromagnétiques à modu- CHEZ LES ENFANTS, LES FEMMES ET LES HOMMES (100 kHz À 300 GHz)
lation d'amplitude, est rendue plus com- - RANGES OF THRESHOLD CURRENTS FOR INDIRECT EFFECTS,
plexe encore par l'existence apparente de INCLUDING CHILDREN, WOMEN, AND MEN (100 kHz TO 300 GHz)
« fenêtres » de réponse, à la fois dans le
domaine de la densité de puissance et COURANTS SEUILS (mA) À LA FRÉQUENCE :
dans celui des fréquences. Ce phénomè- EFFET INDIRECT 100 kHz 1 MHz
ne, qui remet en question le concept tra- SENSATION TACTILE 25 - 40 25 - 40
ditionnel de relation monotone entre
SENSATION DOULOUREUSE 33 - 55 28 - 50
intensité de champ et gravité des effets AU CONTACT AVEC LE DOIGT
biologiques, n'est correctement expliqué
CHOC DOULOUREUX/SEUIL 112 - 224 Non déterminé
par aucun des modèles admis. DE RELAXATION MUSCULAIRE
Dans l'ensemble, la littérature scienti-
CHOC SÉVÈRE/DIFFICULTÉ 160 - 320 Non déterminé
fique consacrée aux effets non thermiques
À RESPIRER
des champs électromagnétiques à modu-
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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 182, 1er trimestre 2001

Ces données constituent la base de la L'exposition à des champs électroma-


restriction à l'exposition professionnelle, gnétiques pulsés d'intensité suffisante Guide pour l’établissement
fixée à 0,4 W.kg-1, ce qui laisse une marge entraîne certains effets prévisibles, tels le de limites d’exposition
de sécurité confortable pour d'autres phénomène d'audition des micro-ondes et
conditions limitantes telles que des valeurs différentes réponses comportementales. aux champs
élevées de température ambiante ou d'hu- Les études épidémiologiques portant sur électromagnétiques
midité relative, ou un niveau élevé d'acti- des travailleurs exposés et sur la popula-
vité physique. tion générale n'ont fourni que des infor-
mations limitées et n'ont pas démontré
Les données de laboratoire et les résul- l'existence d'effets sur la santé. En raison Limitation de l'exposition
tats d'études limitées chez l'homme de l'échec des tentatives de répétition des professionnelle et de l'exposition
[Michaelson et Elson, 1996] font clairement résultats, les graves atteintes rétiniennes de la population générale
apparaître que la capacité de thermorégu- signalées ont dû être remises en question.
lation de l'organisme peut être compromi- La population exposée en environne-
se par un environnement d'astreinte ther- Un grand nombre d'études portant sur ment professionnel est composée
mique et par la consommation de drogues les effets biologiques des champs électro- d'adultes qui, en règle générale, sont
et/ou d'alcool. Dans ces conditions, il magnétiques à modulation d'amplitude, exposés dans des conditions connues et
convient d'introduire des facteurs de sécu- dans la plupart des cas à de faibles formés à identifier le « risque potentiel » et
rité afin d'assurer une protection adéquate niveaux d'exposition, ont donné des résul- à prendre les précautions qui s'imposent.
des personnes exposées. tats positifs et des résultats négatifs. Une La population générale, au contraire, est
analyse approfondie de ces études révèle composée de personnes de tous âges et
L'exposition de volontaires en condi- que les effets des champs à modulation de tous états de santé et peut comprendre
tions contrôlées et les études épidémiolo- d'amplitude varient fortement en fonction des groupes ou des individus particulière-
giques portant sur des travailleurs exposés des paramètres d'exposition, des types de ment fragiles. Dans de nombreux cas, les
à des sources telles que les radars ou les cellules et de tissus en cause et des sites individus constituant la population géné-
appareils de diathermie médicale et de d'action biologique examinés. En général, rale ne se rendent pas compte qu'ils sont
thermosoudage ont fourni des données les effets de l'exposition de systèmes bio- exposés à des champs électromagné-
sur les réactions humaines aux champs logiques, à des niveaux non thermiques tiques. En outre, on ne peut raisonnable-
électromagnétiques hautes fréquences qui de champ électromagnétique à modula- ment s'attendre à ce que chacun d'eux
produisent un échauffement détectable. tion d'amplitude, sont faibles et très diffi- prenne les précautions requises pour limi-
Ces données vont tout à fait dans le sens ciles à relier à des effets potentiels sur la ter l'exposition à un minimum ou l'éviter
des conclusions tirées des études de labo- santé. Il n'existe aucune preuve convain- totalement. C'est pourquoi les restrictions
ratoire : une augmentation de température cante de l'existence de fenêtres de fré- à l'exposition sont plus sévères pour la
de plus de 1 °C dans les tissus peut entraî- quence et de densité de puissance, pour la population générale que pour les tra-
ner des effets biologiques nocifs. Des réponse à ces champs. vailleurs exposés.
études biologiques portant sur des tra- Les chocs électriques et les brûlures
vailleurs exposés et sur la population peuvent constituer des effets nocifs indi-
générale n'ont pas fait apparaître d'effet rects des champs électromagnétiques Restrictions de base et niveaux
notable sur la santé en conditions d'expo- hautes fréquences impliquant un contact de référence
sition types. Bien que les travaux épidé- entre une personne et des objets métal-
miologiques comportent des faiblesses, liques se trouvant dans le champ. A des Les restrictions d'exposition sont fon-
telles qu'une évaluation insuffisante de fréquences de 100 kHz - 110 MHz (limite dées sur les effets avérés sur la santé et
l'exposition, ces études n'ont pas réussi à supérieure de la bande FM), les niveaux sont dénommées restrictions de base.
démontrer de façon convaincante que les seuils de courant de contact qui produi- Selon la fréquence du champ, les gran-
niveaux d'exposition types entraînent des sent des effets allant de la perception tac- deurs physiques utilisées pour spécifier les
effets défavorables sur la fonction de tile à une douleur forte ne varient pas de restrictions de base à l'exposition aux
reproduction, ou un risque accru de can- façon significative en fonction de la fré- champs électromagnétiques sont la densi-
cer chez les personnes exposées. Cela quence du champ. Le seuil de perception té de courant, le débit d'absorption spéci-
concorde avec les résultats de recherche est compris entre 25 et 40 mA chez des fique et la densité de puissance. Pour que
en laboratoire sur modèles cellulaires ou personnes de tailles différentes, et le seuil la protection contre les effets défavorables
animaux, qui n'ont permis d'établir l'exis- de la douleur entre 30 et 55 mA ; au-delà sur la santé soit assurée, il faut que ces res-
tence d'effets tératogènes ou cancéro- de 50 mA, il peut y avoir des brûlures trictions de base ne soient pas dépassées.
gènes de l'exposition à des niveaux sans graves, au point de contact des tissus avec
effet thermique de champs électromagné- un conducteur métallique placé dans le Les niveaux d'exposition de référence
tiques hautes fréquences. champ. sont fournis à des fins de comparaison
avec les valeurs mesurées des grandeurs
physiques ; le respect de tous les niveaux
de référence donnés dans le présent guide
assure normalement la conformité aux res-
trictions de base. Si les valeurs mesurées
sont supérieures aux niveaux de référen-
ce, il ne s'ensuit pas nécessairement qu'il y
ait dépassement des restrictions de base ;
une analyse détaillée est nécessaire pour
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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 182, 1er trimestre 2001

savoir si les restrictions de base sont res- du corps entier et un échauffement local autrement dit de prendre un facteur de
pectées ou non. excessif des tissus ; dans le domaine com- sécurité de 10. Pour la population généra-
pris entre 100 kHz et 10 MHz, ces restric- le, on applique un facteur supplémentaire
tions s'appliquent à la fois à la densité de de 5, ce qui donne une restriction de base
Considérations générales courant et au DAS ; à l'exposition de 2 mA.m-2. Au-dessous de
sur les facteurs de sécurité  entre 10 et 300 GHz, les restrictions de 4 Hz et au-dessus de 1 kHz, la restriction
base s'appliquent à la densité de puissan- de base à la densité de courant induit aug-
Les informations disponibles sur les ce, de façon à prévenir un échauffement mente progressivement, ce qui corres-
effets biologiques et les effets sur la santé excessif des tissus à la surface du corps ou pond à l'élévation du seuil de stimulation
de l'exposition de populations humaines à proximité de cette surface. nerveuse dans ces domaines de fré-
et d'animaux de laboratoire aux champs quences.
électromagnétiques sont insuffisantes ; de Dans le domaine de fréquences allant
ce fait, elles ne sauraient constituer une de quelques hertz à 1 kHz, pour des Les effets biologiques et les effets sur la
base rigoureuse pour l'établissement de niveaux de densité de courant induit santé établis pour le domaine de fré-
facteurs de sécurité, pour l'ensemble du supérieurs à 100 mA.m-2, il y a dépasse- quences compris entre 10 MHz et quelques
domaine de fréquences et pour toutes les ment des seuils d'altération aiguë de l'ex- gigahertz sont cohérents avec les réactions
modulations de fréquence. En outre, l'in- citabilité du système nerveux central et à une élévation de la température corpo-
certitude quant au choix du facteur de d'autres effets aigus tels que l'inversion du relle supérieure à 1 °C. Ce niveau d'échauf-
sécurité adéquat tient pour une part à une potentiel évoqué visuel. Compte tenu des fement est celui qui résulte de l'exposition,
connaissance insuffisante du type de dosi- principes de sécurité rappelés ci-dessus, il pendant environ 30 minutes et en condi-
métrie à appliquer [Repacholi, 1998]. Les a été décidé que, pour les fréquences du tions d'environnement modéré, à un DAS
paramètres généraux qui suivent ont été domaine compris entre 4 Hz et 1 kHz, il pour le corps entier de 4 W.kg-1. Un DAS
pris en compte lors de la définition de fac- convient de limiter l'exposition profes- moyen pour le corps entier de 0,4 W.kg-1 a
teurs de sécurité pour les champs hautes sionnelle à des champs induisant des den- donc été retenu comme restriction assurant
fréquences : sités de courant inférieures à 10 mA.m-2, une protection adéquate en cas d'exposi-
 effets de l'exposition aux champs élec-
tromagnétiques en conditions d'environ-
nement sévères (température élevée, etc.) TABLEAU IV
et/ou pour des niveaux d'activité élevés ; RESTRICTIONS DE BASE POUR LES CHAMPS ÉLECTRIQUES ET MAGNÉTIQUES
 sensibilité thermique potentiellement ALTERNATIFS À DES FRÉQUENCES ALLANT JUSQU’À 10 GHz (*)
plus élevée dans certains groupes de - BASIC RESTRICTIONS FOR TIME-VARYING ELECTRIC AND MAGNETIC FIELDS
population (personnes fragiles et/ou per- FOR FREQUENCIES UP TO 10 GHz
sonnes âgées, nourrissons et jeunes
enfants, personnes atteintes de maladies CARACTÉRISTIQUES DOMAINE DE DENSITÉ DE DAS MOYEN DAS LOCAL DAS LOCAL
DE L’EXPOSITION FRÉQUENCES COURANT CORPS ENTIER (TÊTE ET TRONC) (MEMBRES)
ou prenant des médicaments qui compro-
(TÊTE ET TRONC) (W.kg-1) (W.kg-1) (W.kg-1)
mettent la tolérance à la chaleur). (mA.m-2) (rms)

Les facteurs supplémentaires ci-après TRAVAILLEURS jusqu’à 1 Hz 40 - - -


ont été pris en compte dans la déduction 1-4 Hz 40/f - - -
4 Hz-1kHz 10 - - -
de niveaux de référence pour les champs
1-100 kHz f/100 - - -
hautes fréquences :
100 kHz-10MHz f/100 0,4 10 20
 différences dans l'absorption de l'énergie
10 MHz-10 GHz - 0,4 10 20
électromagnétique, selon la taille des per-
sonnes et leur orientation par rapport au
champ ; POPULATION jusqu’à 1 Hz 8 - - -
 réflexion, focalisation et diffusion du GÉNÉRALE 1-4 Hz 8/f - - -
champ incident, qui peuvent entraîner un 4 Hz-1kHz 2 - - -
1-100 kHz f/500 - - -
renforcement de l'absorption locale
100 kHz-10MHz f/500 0,08 2 4
d'énergie haute fréquence.
10 MHz-10 GHz- - 0,08 2 4

Restrictions de base (*)  1° f est la fréquence, en hertz.


 2° Etant donné l’inhomogénéïté électrique du corps, il convient de moyenner les densités de courant sur une sec-
tion de 1 cm2 perpendiculairement à la direction du courant.
Différentes données scientifiques ont  3° Pour les fréquences allant jusqu’à 100 kHz, on obtient la densité de courant crête en multipliant la valeur rms par
√2 (≈ 1,414). Pour des impulsions de durée tp , il est recommandé de calculer la fréquence équivalente applicable pour
été utilisées pour l'élaboration des restric- le calcul des restrictions de base selon la formule f = 1/2 tp.
tions de base à l'exposition pour différents  4° Pour les fréquences allant jusqu’à 100 kHz et pour les champs magnétiques pulsés, la densité de courant maxi-
male associée aux impulsions peut se calculer à partir des temps de montée / descente et de la vitesse maximale de
domaines de fréquences : variation de la densité de flux magnétique. La densité de courant induit peut alors être comparée à la restriction de
 entre 1 Hz et 10 MHz, les restrictions de base applicable.
 5° Il faut moyenner tous les DAS sur une période quelconque de 6 minutes.
base s'appliquent à la densité de courant,  6° Pour le moyennage du DAS local, la masse de référence est une masse quelconque de 10 g de tissu d’un seul
de façon à prévenir les effets sur les fonc- tenant ; pour l’estimation de l’exposition, il convient d’utiliser le DAS maximal ainsi obtenu.
 7° Pour des impulsions de durée tp, il est recommandé de calculer la fréquence équivalente applicable pour les res-
tions du système nerveux ; trictions de base selon la formule f = 1/2 tp. En outre, pour les expositions aux champs pulsés dans le domaine de
 entre 100 kHz et 10 GHz, les restrictions fréquences 0,3 - 10 GHz et pour les expositions localisées à la tête, afin de limiter ou de prévenir les effets auditifs
dus à l’expansion thermoélastique, on recommande une restriction de base supplémentaire : il convient que l’ab-
de base s'appliquent au DAS, de façon à sorption spécifique ne dépasse pas 10 mJ.kg–1 pour les travailleurs et 2 mJ.kg–1 pour la population générale, moyen-
prévenir l'astreinte thermique au niveau nés sur 10 g de tissu.
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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 182, 1er trimestre 2001

TABLEAU V
tion professionnelle. Pour la population
RESTRICTIONS DE BASE POUR LA DENSITÉ DE PUISSANCE générale, un facteur de sécurité supplé-
AUX FRÉQUENCES COMPRISES ENTRE 10 ET 300 GHZ (*) mentaire de 5 a été introduit, ce qui donne
- BASIC RESTRICTIONS FOR POWER une limite de DAS moyen pour le corps
DENSITY FOR FREQUENCIES BETWEEN 10 AND 300 GHZ
entier de 0,08 W.kg-1.
CARACTÉRISTIQUES DE L’EXPOSITION DENSITÉ DE PUISSANCE (W.m-2)
Le choix de restrictions de base plus
Travailleurs 50
basses pour l'exposition de la population
Population générale 10
générale tient compte du fait que les indi-
vidus composant celle-ci peuvent différer
(*)  1° Il faut moyenner les densités de puissance sur 20 cm2 quelconques de zone exposée et sur un intervalle de des travailleurs, pour ce qui est de l'âge et
temps quelconque de 68 / f1,05 min (f étant exprimée en GHz) pour compenser la diminution progressive de la pro- de l'état de santé.
fondeur de pénétration avec l’augmentation de la fréquence.
 2° Il convient que les densités de puissance maximales dans l’espace, moyennées sur 1 cm2, ne dépassent pas 20
fois les valeurs ci-dessus. Dans le domaine des basses fréquences,
les données associant les courants transi-
toires à des effets sur la santé sont actuel-
lement peu nombreuses. L'ICNIRP recom-
TABLEAU VI
mande donc que les restrictions relatives
NIVEAUX DE RÉFÉRENCE POUR L’EXPOSITION PROFESSIONNELLE aux densités de courant induit par des
À DES CHAMPS ÉLECTRIQUES ET MAGNÉTIQUES ALTERNATIFS champs de crête transitoires ou de très
(VALEURS RMS EN CONDITIONS NON PERTURBÉES) (*) courte durée soient considérées comme
- REFERENCE LEVELS FOR OCCUPATIONAL EXPOSURE TO TIME-VARYING ELECTRIC des valeurs instantanées qu'il ne convient
AND MAGNETIC FIELDS (UNPERTURBED RMS VALUES) pas de moyenner par rapport au temps.
DOMAINE DE INTENSITÉ INTENSITÉ CHAMP B DENSITÉ DE
FRÉQUENCES DE CHAMP DE CHAMP (µT) PUISSANCE DE L’ONDE Les restrictions de base pour les densités
E H PLANE ÉQUIVALENTE de courant, le DAS moyen pour le corps
(V.m-1) (A.m-1) Seq (W.m-2) entier et le DAS local dans le domaine de
jusqu’à 1 Hz - 1,63 x 105 2 x 105 - fréquences compris entre 1 Hz et 10 GHz
sont présentées dans le tableau IV. Les
1 - 8 Hz 20 000 1,63 x 105 / f2 2 x 105 / f2 - valeurs correspondant aux fréquences
8 - 25 Hz 20 000 2 x 104 / f 2,5 x 104 / f - situées entre 10 et 300 GHz figurent au
tableau V.
0,025 - 0,82 kHz 500 / f 20 / f 25 / f -

0,82 - 65 kHz 610 24,4 30,7 -

0,065 - 1 MHz 610 1,6 / f 2,0 / f -

1 - 10 MHz 610 / f 1,6 / f 2,0 / f - Niveaux de référence


10 - 400 MHz 61 0,16 0,2 10

400 - 2 000 MHz 3 f1/2 0,008 f1/2 0,01 f1/2 f / 40


Lorsque cela est nécessaire, les niveaux
2 - 300 GHz 137 0,36 0,45 50 de référence sont obtenus à partir des res-
(*)  1° f comme indiqué dans la colonne Domaine de fréquences. trictions de base par modélisation mathé-
 2° A condition que les restrictions de base soient respectées et que l’on puisse exclure les effets nocifs indirects, les matique et extrapolation des résultats de
valeurs d’intensité de champ peuvent être dépassées. recherches en laboratoire pour des fré-
 3° Aux fréquences comprises entre 100 kHz et 10 GHz, Seq, E2, H2 et B2 doivent être moyennés sur une période quel-
conque de 6 minutes. quences spécifiques. Ces niveaux sont
 4° Pour les valeurs de crête aux fréquences allant jusqu’à 100 kHz, voir tableau IV, note 3°. donnés pour les conditions de couplage
 5° Pour les valeurs de crête aux fréquences supérieures à 100 kHz, voir figures 1 et 2. Entre 100 kHz et 10 MHz, les
valeurs de crête des intensités de champ sont obtenues par interpolation de 1,5 fois la valeur de crête à 100 kHz à 32 fois maximal du champ à la personne exposée,
la valeur de crête à 10 MHz. Pour les fréquences supérieures à 10 MHz, il est suggéré que la densité de puissance de assurant ainsi une protection maximale.
crête de l’onde plane équivalente, moyennée sur la largeur d’impulsion, ne dépasse pas 1 000 fois les restrictions Seq
ou que l’intensité de champ ne dépasse pas 32 fois les niveaux d’intensité de champ donnés dans le présent tableau. Les tableaux VI et VII présentent respecti-
 6° Aux fréquences supérieures à 10 GHz, il faut moyenner Seq, E2, H2 et B2 sur une période quelconque de 68 / f1,05 vement les niveaux de référence pour l'ex-
min (f étant exprimée en GHz).
 7° Aucune valeur de champ E n’est donnée pour les fréquences inférieures à 1 Hz, qui correspondent en fait à des position professionnelle et pour l'exposi-
champs électriques statiques. Les chocs électriques dus aux sources de faible impédance sont prévenus par l’applica- tion de la population générale ; ces
tion des procédures de sécurité électrique classiques pour ces équipements.
niveaux sont illustrés par les figures 1
(champs électriques) et 2 (champs magné-
tiques). Il est prévu que les niveaux de
référence soient des valeurs moyennées
dans l'espace pour l'ensemble du corps de
la personne exposée, sous la réserve
expresse que les restrictions de base pour
l'exposition locale ne soient pas dépassées.

Pour les champs basses fréquences,


diverses méthodes de calcul et de mesura-
ge ont été mises au point pour déduire les
37
Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 182, 1er trimestre 2001

TABLEAU VII
niveaux de référence d'intensité de
champ à partir des restrictions de base. NIVEAUX DE RÉFÉRENCE POUR L’EXPOSITION DE LA POPULATION GÉNÉRALE À
Les simplifications utilisées jusqu'à pré- DES CHAMPS ÉLECTRIQUES ET MAGNÉTIQUES ALTERNATIFS
sent ne prenaient pas en compte des phé- (VALEURS RMS EN CONDITIONS NON PERTURBÉES ) (*)
nomènes tels que l'inhomogénéité de la - REFERENCE LEVELS FOR GENERAL PUBLIC EXPOSURE TO TIME-VARYING ELECTRIC AND
distribution et l'anisotropie de la conduc- MAGNETIC FIELDS (UNPERTURBED RMS VALUES)
tivité électrique, ni d'autres facteurs tissu- DOMAINE DE INTENSITÉ INTENSITÉ CHAMP B DENSITÉ DE
laires qui interviennent dans ces calculs. FRÉQUENCES DE CHAMP DE CHAMP (µT) PUISSANCE DE L’ONDE
E H PLANE ÉQUIVALENTE
(V.m-1) (A.m-1) Seq (W.m-2)
La dépendance selon la fréquence des
niveaux de référence concorde avec les jusqu’à 1 Hz - 3,2 x 104 4 x 104 -
données sur les effets biologiques et le
1 - 8 Hz 10 000 3,2 x 104 / f2 4 x 104 / f2 -
couplage du champ.
8 - 25 Hz 10 000 4 000 / f 5 000 / f -
La modélisation du champ magnétique 0,025 - 0,8 kHz 250 / f 4/f 5/f -
est fondée sur l'hypothèse d'une conducti-
vité homogène et isotrope du corps et ne 0,8 - 3 kHz 250 / f 5 6,25 -
fait appel qu'à des modèles à boucle 3 - 150 kHz 87 5 6,25 -
conductrice circulaire simple pour évaluer
les courants induits dans différents 0,15 - 1 MHz 87 0,73 / f 0,92 / f -
organes et régions du corps, la tête par 1 - 10 MHz 87 / f1/2 0,73 / f 0,92 / f -
exemple, en utilisant l'équation ci-après,
qui s'applique à un champ sinusoïdal pur 10 - 400 MHz 28 0,073 0,092 2
de fréquence f dérivée de la loi de Faraday 400 - 2 000 MHz 1,375 f1/2 0,0037 f1/2 0,0046 f1/2 f / 200
sur l'induction électromagnétique :
2 - 300 GHz 61 0,16 0,20 10
J = π .R . f . σ . B (4)
(*)  1° f comme dans la colonne « Domaine de fréquences ».
 2° A condition que les restrictions de base soient respectées et que l’on puisse exclure les effets nocifs indirects, les
B étant la densité de flux magnétique valeurs d’intensité de champ peuvent être dépassées.
et R le rayon de la boucle d'induction  3° Aux fréquences comprises entre 100 kHz et 10 GHz, Seq, E2, H2 et B2 doivent être moyennés sur une période quel-
conque de 6 minutes.
de courant.  4° Pour les valeurs de crête aux fréquences allant jusqu’à 100 kHz, voir tableau IV, note 3°.
Des systèmes plus complexes utilisent  5° Pour les valeurs de crête aux fréquences supérieures à 100 kHz, voir figures 1 et 2. Entre 100 kHz et 10 MHz, les
valeurs de crête des intensités de champ sont obtenues par interpolation de 1,5 fois la valeur de crête à 100 kHz à 32
un modèle ellipsoïdal pour représenter le fois la valeur de crête à 10 MHz. Pour les fréquences supérieures à 10 MHz, il est suggéré que la densité de puissance
tronc ou le corps entier lors de l'estima- de crête de l’onde plane équivalente, moyennée sur la largeur d’impulsion, ne dépasse pas 1 000 fois les restrictions
Seq ou que l’intensité de champ ne dépasse pas 32 fois les niveaux d’intensité de champ donnés dans le présent
tion des densités de courant induit à la tableau.
surface du corps [Reilly, 1989 ; 1992].  6° Aux fréquences supérieures à 10 GHz, il faut moyenner Seq, E2, H2 et B2 sur une période quelconque de 68/f1,05
min (f étant exprimée en GHz).
 7° Aucune valeur de champ E n’est donnée pour les fréquences inférieures à 1 Hz, qui correspondent en fait à des
Si, pour simplifier, on suppose une champs électriques statiques. Les charges électriques de surface ne sont pas perçues à des intensités de champ infé-
rieures à 25 kV.m–1. Il convient d’éviter les décharges d’étincelles, source de stress ou de gêne.
conductivité homogène de 0,2 S.m-1, une
densité de flux magnétique de 100 µT à
50 Hz génère à la périphérie du corps des
densités de courant comprises entre 0,2 et
2 mA.m-2 [CRP, 1997]. D'après une autre
analyse [NAS, 1996], des niveaux d'expo-
sition de 100 µT à 60 Hz correspondent à 10 4
des densités de courant moyennes de
0,28 mA.m-2 et à des densités de courant
maximales de l'ordre de 2 mA.m-2. Des
calculs plus réalistes, fondés sur des
E (V/m)

modèles plus élaborés du point de vue 10 3


anatomique et électrique [Xi et Stuchly,
1994], ont donné des densités de courant
maximales supérieures à 2 mA.m-2 pour
un champ de 100 µT à 60 Hz. Toutefois,
10 2
la présence de cellules biologiques influe
sur la géométrie des courants et des Population générale
champs induits, ce qui entraîne des diffé- Crête population générale

rences significatives à la fois quant à Travailleurs


l'ordre de grandeur (augmentation d'un Crête travailleurs

facteur 2) et au mode d'écoulement du 1 10 10 2 10 3 10 4 10 5 10 6 10 7 10 8 10 9 10 10 10 11


courant induit en comparaison de ce que
prédisent les analyses simplifiées [Stuchly Fig. 1. Niveaux de référence pour l'exposition à des champs électriques variables dans
et Xi, 1994]. le temps (cf. tableaux VI et VII) - Reference levels for exposure to time-varying electric fields
38
Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 182, 1er trimestre 2001

proche, étant donné que le couplage de


l'énergie provenant du champ électrique
10 5
ou magnétique ne peut pas être supérieur
aux restrictions de base exprimées en
10 4 DAS. Pour une évaluation moins pruden-
te, il est conseillé d'utiliser les restrictions
de base exprimées en DAS moyen corps
10 3
entier et en DAS local.
B (µT)

10 2 Pour l'exposition de la population géné-


rale, les niveaux de référence ont été obte-
10 1 nus à partir des niveaux applicables à l'ex-
position professionnelle, en utilisant diffé-
rents facteurs sur l'ensemble du domaine
1 de fréquences. Ces facteurs ont été choisis
Population générale en fonction d'effets reconnus comme spé-
10 -1 Crête population générale cifiques et pertinents pour les différents
Travailleurs domaines de fréquences. De façon géné-
Crête travailleurs rale, ils assurent le respect des restrictions
de base sur l'ensemble du domaine de fré-
1 10 10 2 10 3 10 4 10 5 10 6 10 7 10 8 10 9 10 10 10 11
quences, et leur valeur correspond à la
Fréquence (Hz)
relation mathématique entre les restric-
tions de base et les niveaux dérivés,
Fig. 2. Niveaux de référence pour l'exposition à des champs magnétiques
variables dans le temps (cf. tableaux VI et VII) comme indiqué ci-après :
- Reference levels for exposure to time-varying magnetic fields (compare tables VI and VII)  dans le domaine de fréquences allant
jusqu'à 1 kHz, les niveaux de référence
pour l'exposition de la population généra-
le aux champs électriques sont deux fois
Dans la modélisation du champ élec- triques et les champs magnétiques ne se moins élevés que les valeurs fixées pour
trique, il faut tenir compte du fait que, cumulent pas. l'exposition professionnelle. Les valeurs de
selon les conditions d'exposition, la taille, 10 kV.m–1 à 50 Hz et 8,3 kV.m–1 à 60 Hz
la forme et l'orientation du corps exposé Dans le cas particulier de l'exposition retenues pour l'exposition professionnelle
dans le champ, la densité de charge à la professionnelle à des fréquences infé- comportent une marge de sécurité suffi-
surface du corps peut subir de fortes rieures ou égales à 100 kHz, les intensités sante pour assurer la prévention des effets
variations, d'où une distribution variable de champ électrique dérivées peuvent de stimulation dus aux courants de contact
et non uniforme des courants à l'intérieur être augmentées d'un facteur 2 lorsque les dans toutes les conditions possibles. Les
du corps. Pour les champs électriques effets nocifs indirects du contact avec des niveaux de référence pour l'exposition de
sinusoïdaux de fréquence inférieure à conducteurs chargés électriquement peu- la population générale ont été fixés à la
10 MHz, la densité du courant induit à l'in- vent être exclus. moitié de ces valeurs, soit 5 kV.m–1 à 50
térieur du corps augmente avec la fré- Hz et 4,2 kV.m–1 à 60 Hz, afin de prévenir
quence. La distribution des densités de Aux fréquences supérieures à 10 MHz, les effets nocifs indirects chez plus de
courant induit varie inversement à la sec- les intensités de champ électrique et 90 % des personnes exposées ;
tion transversale du corps et peut être magnétique dérivées ont été obtenues à  dans le domaine des basses fréquences
relativement élevée au niveau du cou et partir de la restriction de base exprimée jusqu'à 100 kHz, les niveaux de référence
des chevilles. Un niveau d'exposition de en DAS pour le corps entier, sur la base de pour l'exposition de la population généra-
5 kV.m-1 pour la population générale cor- données expérimentales et par calcul. le aux champs magnétiques sont inférieurs
respond, dans les conditions les plus défa- Dans le cas le plus défavorable, le cou- d'un facteur 5 à ceux fixés pour l'exposi-
vorables, à une densité de courant induit plage d'énergie atteint un maximum entre tion professionnelle ;
de l'ordre de 2 mA.m-2 au niveau du cou 20 MHz et plusieurs centaines de méga-  dans le domaine de fréquences compris
et du tronc, si le vecteur du champ E est hertz. Dans ce domaine de fréquences, les entre 100 kHz et 10 MHz, les niveaux de
parallèle à l'axe du corps [ILO, 1994 ; CRP, niveaux de référence dérivés ont des référence pour l'exposition de la popula-
1997]. Néanmoins, la densité du courant valeurs minimales. Les intensités de tion générale aux champs magnétiques
induit par un champ de 5 kV.m-1 reste champ magnétique dérivées ont été cal- ont été augmentés par rapport aux valeurs
généralement conforme aux restrictions culées à partir des intensités de champ limites présentées dans le guide IRPA de
de base dans les conditions d'exposition électrique en utilisant la relation entre E et 1988. Dans ce guide, les niveaux de réfé-
réalistes les plus défavorables. H en champ lointain (E/H = 377 ohms). rence pour l'intensité de champ magné-
En champ proche, les courbes de varia- tique étaient calculés à partir des niveaux
Pour démontrer la conformité aux res- tion du DAS en fonction de la fréquence de référence pour l'intensité de champ
trictions de base, il convient d'envisager ne sont plus valables ; en outre, le rôle des électrique, par application de la relation
séparément et non de façon cumulative composantes électrique et magnétique du entre E et H en champ lointain. Ces
les niveaux de référence pour les champs champ doit être envisagée séparément. niveaux de référence péchaient par excès
électriques et les champs magnétiques. En Pour une approximation prudente, il est de prudence ; en effet, aux fréquences
effet, du point de vue de la prévention, les possible d'utiliser les niveaux d'exposition inférieures à 10 MHz, le champ magné-
courants induits par les champs élec- au champ pour une évaluation en champ tique ne contribue pas de façon significa-
39
Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 182, 1er trimestre 2001

TABLEAU VIII
tive au risque de choc électrique, de brû-
lure ou d'effet de charge superficielle, qui NIVEAUX DE RÉFÉRENCE POUR LES COURANTS ALTERNATIFS
constituent la raison principale de la limi- DUS AU CONTACT AVEC DES OBJETS CONDUCTEURS (*)
tation de l'exposition professionnelle aux - REFERENCE LEVELS FOR TIME-VARYING
champs électriques dans ce domaine de CONTACT CURRENTS FROM CONDUCTIVE OBJECTS
fréquences ; CARACTÉRISTIQUES DOMAINE DE FRÉQUENCES COURANT DE CONTACT
 dans le domaine des hautes fréquences DE L’EXPOSITION MAXIMAL (mA)
comprises entre 10 MHz et 10 GHz, les
niveaux de référence pour l'exposition de Exposition jusqu’à 2,5 kHz 1,0
la population générale aux champs élec- professionnelle 2,5 - 100 kHz 0,4 f (1)
triques et magnétiques sont inférieurs d'un 100 kHz - 110 MHz 40
facteur 2,2 à ceux fixés pour l'exposition
Exposition de la jusqu’à 2,5 kHz 0,5
professionnelle. Ce facteur 2,2 correspond
à la racine carrée de 5, facteur de sécurité population générale 2,5 - 100 kHz 0,2 f
entre les restrictions de base pour l'expo- 100 kHz - 110 MHz 20
sition professionnelle et les restrictions de (1) f est la fréquence en kHz.
base pour l'exposition de la population
générale. On utilise la racine carrée pour
TABLEAU IX
relier les grandeurs « intensité de champ »
et « densité de puissance » ; NIVEAUX DE RÉFÉRENCE POUR UN COURANT INDUITS DANS UN MEMBRE
 dans le domaine des hautes fréquences À DES FRÉQUENCES COMPRISES ENTRE 10 ET 110 MHZ (*)
comprises entre 10 et 300 GHz, les - REFERENCE LEVELS FOR CURRENT INDUCED
niveaux de référence pour la population IN ANY LIMB AT FREQUENCIES BETWEEN 10 AND 110 MHZ
générale sont définis par la densité de
CARACTÉRISTIQUES DE L’EXPOSITION COURANT (mA)
puissance, comme c'est le cas pour les res-
trictions de base, et sont inférieurs d'un Exposition professionnelle 100
facteur 5 aux restrictions pour l'exposition
professionnelle ; Population de la population générale 45
 bien que l'on dispose de peu d'informa-
tions sur la relation entre valeurs de crête (*)  1° Pour la population générale, le niveau de référence est égal au niveau de référence pour l’exposition profes-
sionnelle divisé par √5.
des champs pulsés et effets biologiques, il  2° Pour que les restrictions de base pour le DAS local soient respectées, on calcule les niveaux de référence à par-
semblerait que, pour des fréquences supé- tir de la racine carrée de la moyenne du carré du courant induit sur une période quelconque de 6 minutes.
rieures à 10 MHz, la valeur de Seq moyen-
née sur la largeur d'impulsion ne devrait
pas dépasser 1000 fois les niveaux de réfé-
rence, ou que les intensités de champ ne population générale, la relation avec la niveaux de référence pour le courant de
devraient pas dépasser 32 fois les niveaux fréquence restant toutefois généralement contact fixés pour la population générale
de référence d'intensité de champ donnés la même pour les niveaux d'exposition de sont inférieurs d'un facteur 2 aux valeurs
dans les tableaux VI et VII et illustrés par la population générale et les niveaux d'ex- fixées pour l'exposition professionnelle.
les figures 1 et 2. Pour les fréquences com- position professionnelle.
prises entre 0,3 GHz et plusieurs GHz, et Pour le domaine de fréquences compris
pour une exposition localisée à la tête, il entre 10 et 110 MHz, les niveaux de réfé-
faut, afin de limiter ou d'éviter les effets rence pour les courants parcourant les
auditifs dus à l'expansion thermoélastique,
limiter l'absorption spécifique due aux
Niveaux de référence membres sont inférieurs aux restrictions
de base pour le DAS local (tableau IX).
impulsions. Dans ce domaine de fré- pour les courants
quences, le seuil d'absorption spécifique
de 4 à 16 mJ.kg-1 pour la production de
de contact
ces effets correspond, pour des impulsions et les courants induits Exposition simultanée
de 30 ms, à un DAS de crête de 130 à 520
W.kg-1 au niveau du cerveau. Entre 100 à des champs de
kHz et 10 MHz, les valeurs de crête des
intensités de champ des figures 1 et 2 sont
Jusqu'à 110 MHz, ce qui inclut la bande
FM, il a été défini des niveaux de référen-
fréquences différentes
obtenues par interpolation de 1,5 fois la ce pour le courant de contact, au delà des-
valeur de crête à 100 kHz à 32 fois la quels il faut veiller à éviter les risques de
valeur de crête à 10 MHz ; choc électrique et de brûlure. Les niveaux Il est important de déterminer si, en cas
 les tableaux VI et VII, ainsi que les de référence en cas de contact ponctuel d'exposition simultanée à des champs de
figures 1 et 2, montrent différents points sont présentés dans le tableau VIII. Etant fréquences différentes, les effets de l'ex-
de rupture de fréquence dans les niveaux donné que les valeurs seuils des courants position sont ou non cumulatifs. Il
de référence dérivés pour l'exposition de de contact qui provoquent des réactions convient d'étudier cette question séparé-
la population générale et pour l'exposition biologiques chez l'enfant et chez la femme ment pour les effets de la stimulation ther-
professionnelle. Ce fait provient des diffé- adulte représentent respectivement à peu mique et électrique et d'appliquer les res-
rences entre les facteurs utilisés pour l'ob- près la moitié et les deux tiers des niveaux trictions de base indiquées ci-après. Les
tention des niveaux de référence pour la correspondants chez l'homme adulte, les formules ci-dessous s'appliquent aux fré-
40
Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 182, 1er trimestre 2001

quences rencontrées en conditions d'ex- Hj : intensité de champ magnétique à la 110 MHz 2


position réelles. fréquence j,  Ik 
HL,j : niveau de référence de champ ∑ I  ≤1
k = 10 MHz  L , k 
Pour la stimulation électrique, c'est-à- magnétique indiqué dans les tableaux VI
dire aux fréquences allant jusqu'à 10 MHz, et VII,
il est recommandé de sommer les densités a = 610 V.m–1 pour l'exposition profes- 110 MHz
In
de courant induit suivant la formule : sionnelle et 87 V.m–1 pour l'exposition de
la population générale,
∑ I
n = 1Hz C , n
≤1
10 MHz b = 24,4 A.m–1 (30,7 µT) pour l'exposition (11)
Ji

i = 1Hz
J L ,i
≤1 professionnelle et 5 A.m–1 (6,25 µT) pour
l'exposition de la population générale.
avec :
Ik : composante de courant parcourant
(5) On utilise les constantes a et b au-dessus le membre à la fréquence k,
de 1 MHz, pour le champ électrique et au- IL,k : niveau de référence du courant
Pour les effets thermiques, c'est-à-dire dessus de 65 kHz, pour le champ magné- parcourant le membre (cf. tableau IX),
aux fréquences supérieures à 100 kHz, il tique, étant donné que la sommation est In : composante de courant de contact à
est recommandé de sommer les valeurs de fondée sur les densités de courant induit la fréquence n,
DAS et de densité de puissance suivant la qu'il convient de bien distinguer des consi- IC,n : niveau de référence du courant de
formule : dérations sur les effets thermiques. Ces contact à la fréquence n (cf. tableau VIII).
derniers sont pris en compte dans EL,i et de
10 GHz 300 GHz HL,j, au-dessus de 1 MHz et de 65 kHz, res- Les formules de sommation ci-dessus
SAR i Si

i = 100 kHz
SAR L
+ ∑
i > 10 GHz
S L
≤1 pectivement (tableaux VI et VII). sont fondées sur le cas le plus défavorable
d'exposition à des champs émis par des
(6) Pour les effets thermiques, c'est-à-dire sources multiples. Par conséquent, en
aux fréquences supérieures à 100 kHz, il conditions d'exposition types, on peut
avec : convient d'appliquer aux niveaux de admettre des niveaux d'exposition moins
Ji : densité de courant induit à la fré- champ les deux exigences suivantes : restrictifs que ceux indiqués dans les for-
quence i, mules ci-dessus pour les niveaux de réfé-
JL,i : restriction de base pour la densité 1 MHz 2 300 GHz 2 rence.
de courant induit à la fréquence i, telle  Ei   Ei 
qu'elle figure dans le tableau IV, ∑
i = 100 kHz
  +
c
∑ E  ≤1
i > 1 MHz  l,i 
DASi : DAS provoqué par l'exposition à
la fréquence i,
DASL : limite de DAS indiquée dans le (9)
Mesures de prévention
tableau IV, et
SL : limite de densité de puissance indi- 2 2
1 MHz 300 GHz
quée dans le tableau V,  Hj   Hj  L'ICNIRP note qu'il incombe aux entre-
Si : densité de puissance à la fréquence i. ∑  
j = 100 kHz 
d
+ ∑ 
j > 1 MHz 
 ≤1
HL , j 
prises qui sont à l'origine de l'exposition
aux champs électriques et magnétiques de
Pour l'application pratique des restric- faire en sorte que toutes les mesures énu-
tions de base, il convient d'utiliser les cri- (10) mérées dans le présent guide soient res-
tères qui suivent en matière de niveaux de avec : pectées.
référence des intensités de champ. Ei : intensité de champ électrique à la
fréquence i, La protection des travailleurs comporte
Pour la densité de courant induit et les EL,i : niveau de référence de champ élec- des mesures de prévention d'ordre tech-
effets de la stimulation électrique, c'est-à- trique indiqué dans les tableaux VI et VII, nique et organisationnel, des programmes
dire aux fréquences allant jusqu'à 10 MHz, Hj : intensité de champ magnétique à la de protection individuelle et une sur-
il convient d'appliquer aux niveaux de fréquence j, veillance médicale [ILO, 1994]. Il faut
champ les deux exigences suivantes : HL,i : niveau de référence de champ mettre en œuvre des mesures de protec-
1 MHz 10 MHz magnétique indiqué dans les tableaux VI tion adéquates lorsque l'exposition sur le
Ei Ei et VII, lieu de travail a pour effet un dépassement

i = 1Hz
+ ∑
EL ,i i >1 MHz a
≤1
c = 610/f V.m–1 (f en MHz) pour l'expo- des restrictions de base. En premier lieu, il
(7) sition professionnelle et 87/f1/2 V.m–1 pour convient, autant que faire se peut, de
et l'exposition de la population générale, prendre des mesures de prévention tech-
d = 1,6/f A.m–1 (f en MHz) pour l'expo- nique, afin de réduire à des niveaux
65 kHz 10 MHz
Hj Hj sition professionnelle et 0,73/f pour l'ex- acceptables les champs émis par les équi-
∑H
j = 1Hz L, j
+ ∑
j > 65 Hz
b
≤1 position de la population générale. pements. Ces mesures comprennent
notamment une conception satisfaisante
(8) Pour le courant parcourant un membre du point de vue de la sécurité et, si néces-
avec : ou le courant de contact, il convient d'ap- saire, l'utilisation de dispositifs d'interver-
Ei : intensité de champ électrique à la pliquer respectivement les exigences sui- rouillage ou de mécanismes similaires des-
fréquence i, vantes : tinés à la protection de la santé.
EL,i : niveau de référence de champ élec-
trique indiqué dans les tableaux VI et VII,
41
Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 182, 1er trimestre 2001

Il est recommandé que des mesures BIBL I OGRAPHI E


d'ordre organisationnel (restrictions d'ac-
cès, signalisation acoustique et optique, La présentation des références a été reprodui- BENIASHVILI, D.S. ; BILANISHVILI, V.G. ;
etc.) soient mises en œuvre en liaison avec te de façon similaire à celle de l’article original. MENABDE, M.Z. - The effect of low-frequency electro-
les mesures d'ordre technique. Si les magnetic fields on the development of experimental
mammary tumors. Vopr. Onkol. 37 : 937-941 ; 1991.
mesures de protection individuelle (vête-
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ANNEXE I
GLOSSAIRE - GLOSSARY
 Absorption. En matière de propagation des ondes radioélec-  Densité de flux magnétique (B). Grandeur vectorielle de champ B
triques, atténuation d'une onde radio par dissipation de son énergie, qui produit une force agissant sur une ou plusieurs charges en mou-
c'est-à-dire par transformation en une autre forme d'énergie, par vement ; elle s'exprime en teslas (T).
exemple en chaleur.
 Densité de puissance. En matière de propagation des ondes radio-
 Absorption spécifique (AS). Energie absorbée par unité de masse électriques, puissance traversant une unité de surface perpendicu-
de tissu biologique ; elle s'exprime en joules par kilogramme (J.kg–1) ; lairement à la direction de propagation de l'onde ; elle s'exprime en
l'absorption spécifique est l'intégrale sur le temps du débit d'ab- watts par mètre carré (W.m-2).
sorption spécifique.
 Dosimétrie. Mesurage ou calcul de l'intensité du champ électrique
 Barrière hémato-encéphalique. Concept fonctionnel élaboré pour interne, de la densité de courant induit, de l'absorption spécifique ou
expliquer la raison pour laquelle de nombreuses substances trans- de la distribution des débits d'absorption spécifique chez l'être
portées par le sang pénètrent facilement dans d'autres tissus sans humain ou l'animal exposé à des champs électromagnétiques.
pénétrer dans le cerveau ; cette « barrière » fonctionne comme s'il
s'agissait d'une membrane continue doublant le système cérébro-  ELF (Extremely Low Frequency). Extrêmement basse fréquence ;
vasculaire. Ces cellules de l'endothélium capillaire cérébral forment fréquence inférieure à 300 Hz.
une barrière pratiquement continue qui fait obstacle à la pénétra-
tion de substances dans le cerveau à partir du système vasculaire.  Effet non thermique. Tout effet autre que thermique de l'énergie
électromagnétique sur le corps.
 Champ lointain. Région dans laquelle la distance à une antenne
émettant un rayonnement est supérieure à la longueur d'onde du  Energie électromagnétique. Energie accumulée dans un champ
champ électromagnétique rayonné ; en champ lointain, les compo- électromagnétique ; elle s'exprime en joules (J).
santes du champ (E et H) sont perpendiculaires à la direction de pro-
pagation, et la géométrie du champ est indépendante de la distance  Exposition professionnelle. Toute exposition à des champs électro-
à la source. magnétiques au cours du travail.

 Champ proche. Région dans laquelle la distance à une antenne  Exposition de la population générale. Toute exposition à des
émettant un rayonnement est inférieure à la longueur d'onde du champs électromagnétiques d'individus appartenant au grand
champ électromagnétique rayonné. Note : L'intensité de champ public, à l'exclusion de l'exposition professionnelle et de l'exposition
magnétique multipliée par l'impédance de l'espace traversé n'est au cours d'un acte médical.
pas égale à l'intensité de champ électrique et, à des distances à l'an-
tenne inférieures au dixième de la longueur d'onde, ces grandeurs  Fréquence. Nombre de cycles sinusoïdaux accomplis par une onde
varient en raison inverse du carré ou du cube de la distance si l'an- électromagnétique en une seconde ; elle s'exprime habituellement
tenne est petite comparée à cette distance. en hertz (Hz).

 Conductance. Inverse de la résistance ; elle s'exprime en siemens  Impédance d'onde. En notation complexe, rapport de la compo-
(S). sante transversale du vecteur champ électrique à celle du vecteur
champ magnétique en un même point ; il s'exprime en ohms (Ω).
 Conductivité électrique. Grandeur scalaire ou vectorielle qui, lors-
qu'elle est multipliée par l'intensité de champ électrique, donne la  Intensité de champ électrique. Force E s'exerçant sur une unité de
densité du courant de conduction ; c'est l'inverse de la résistivité. charge positive stationnaire en un point d'un champ électrique ; elle
Elle s'exprime en siemens par mètre (S.m-1). s'exprime en volts par mètre (V.m-1).

 Constante diélectrique. Voir Permittivité.  Intensité de champ magnétique. Grandeur vectorielle axiale H qui,
avec la densité de flux magnétique, définit un champ magnétique en
 Débit d'absorption spécifique (DAS). Débit d'absorption d'énergie un point quelconque de l'espace ; elle s'exprime en ampères par
dans les tissus biologiques ; il s'exprime en watts par kilogramme mètre (A.m-1).
(W.kg-1) ; le DAS est la grandeur dosimétrique couramment adoptée
pour les fréquences supérieures à 100 kHz.  Longueur d'onde. Distance, dans la direction de propagation d'une
onde périodique, entre deux points successifs où la phase est la
 Densité de courant. Vecteur dont l'intégrale sur une surface don- même.
née est égale au courant passant à travers cette surface ; dans un
conducteur linéaire, la densité de courant moyenne est égale au cou-  Micro-ondes. Rayonnement électromagnétique de longueur d'on-
rant divisé par la section transversale de ce conducteur. La densité de assez courte, pour la transmission et la réception duquel on peut
de courant s'exprime en ampères par mètre carré (A.m-2). utiliser les guides d'onde et les cavités associées. Note: Ce terme est
pris dans l'acception suivante : rayonnements ou champs dont le
domaine de fréquences est compris entre 300 MHz et 300 GHz.
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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 182, 1er trimestre 2001


ANNEXE I (suite)
GLOSSAIRE - GLOSSARY

 Onde continue. Onde dont les oscillations successives sont iden-  Radiofréquence (RF). Toute fréquence à laquelle le rayonnement
tiques en régime stable. électromagnétique peut être utilisé en télécommunication. Note :
Pour les besoins du présent guide, il s'agit du domaine de fréquences
 Onde plane. Onde électromagnétique telle que les vecteurs champ compris entre 300 Hz et 300 GHz.
électrique et champ magnétique se trouvent dans un plan perpendi-
culaire à la direction de propagation de l'onde, et que l'intensité de  Rayonnement non ionisant (RNI). Tous les rayonnements et
champ magnétique multipliée par l'impédance de l'espace traversé champs du spectre électromagnétique qui n'ont normalement pas
est égale à l'intensité de champ électrique. assez d'énergie pour provoquer l'ionisation de la matière ; ce rayon-
nement se caractérise par une énergie par photon inférieure à 12 eV
 Perméabilité magnétique. Grandeur scalaire ou vectorielle qui, environ, des longueurs d'onde supérieures à 100 nm et des fré-
multipliée par l'intensité de champ magnétique, donne la densité de quences inférieures à 3 x 1015 Hz.
flux magnétique ; elle s'exprime en henrys par mètre (H.m-1). Note :
En milieu isotrope, la perméabilité magnétique est un scalaire ; en  Résonance. Variation d'amplitude se produisant lorsque la fré-
milieu anisotrope, c'est un tenseur. quence de l'onde tend vers ou coïncide avec une fréquence naturel-
le du milieu ; l'absorption des ondes électromagnétiques par le corps
 Permittivité. Constante qui définit l'influence d'un milieu isotrope entier atteint sa plus forte valeur, c'est-à-dire la résonance, pour des
sur les forces d'attraction ou de répulsion entre corps électrisés ; fréquences (en MHz) correspondant approximativement à 114/L, L
elle s'exprime en farads par mètre (F.m-1) ; la permittivité relative est étant la taille de la personne en mètres.
la permittivité d'un matériau ou d'un milieu divisée par la permitti-
vité du vide.  Valeur efficace (valeur rms). Certains effets électriques sont pro-
portionnels à la racine carrée de la moyenne des carrés d'une fonc-
 Profondeur de pénétration. Pour un champ électromagnétique en tion périodique (sur une période). Cette valeur est appelée valeur
ondes planes, incident à la limite d'un bon conducteur, la profondeur efficace, ou moyenne quadratique (rms), puisqu'elle est obtenue
de pénétration de l'onde est la profondeur à laquelle l'intensité de d'abord par mise au carré de la fonction, puis détermination de la
champ de l'onde se trouve réduite à 1/e, soit approximativement à moyenne des carrés obtenus, et enfin extraction de la racine carrée
37 % de sa valeur d'origine. de cette moyenne.


JOUVE-Paris

INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SÉCURITÉ - 30, rue Olivier-Noyer, 75680 Paris cedex 14
Tiré à part des Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail, 1er trimestre 2001, n° 182 - ND 2143 - 2 400 ex.
N° CPPAP 804/AD/PC/DC du 14-03-85. Directeur de la publication : J.L. MARIÉ. ISSN 0007-9952 - ISBN 2-7389-0879-9

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