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L’industrie agroalimentaire :
le plus grand employeur industriel de l’Ouest
En moins de 40 ans, la Bretagne est devenue la première région agroalimentaire fran-
çaise et constitue avec les Pays de la Loire et la Basse Normandie, le plus grand bassin
alimentaire Européen.
Les industries agroalimentaires se répartissent un peu partout sur le territoire car elles
se sont mises en place à proximité des centres de production agricole. Elles sont le plus
important employeur industriel du grand Ouest (25% des emplois salariés industriels en
Bretagne, 20% dans les pays de la Loire et 21% en Basse-Normandie).
Valorial
une aide pour dessiner la filière agroalimentaire de demain
Valorial comme 'VALOrisation pour la Recherche et l'Innovation ALimentaire » est une association née de la création des pôles
de compétitivité. Soutenus par les collectivités territoriales et l’état, ces pôles cherchent à favoriser les projets collectifs entre
entreprises, centres de recherche et organismes de formations. Ils ont pour but de favoriser l’innovation et la croissance sur un
territoire.
Le pôle Valorial concerne l’ensemble des acteurs des filières agroalimentaires (lait, viandes, ovoproduits, légumes…) de la production
à la consommation : producteurs, industries agroalimentaires et leurs fournisseurs, équipementiers, fabricants d’ingrédients… Il
regroupe plus d’une centaine d’entreprises et 29 centres de recherche et de formations.
Pour en savoir plus : www.pole-valorial.fr
Vrai/faux
Un cuisinier peut travailler en recherche et représentent 41 % des salariés. Alors qu’elles Merchandising est le mot anglais pour
développement ne sont que 26% pour l’ensemble du secteur marchandage
✔ Vrai industriel. ✔ Faux
Il cherchera à développer de nouvelles recet- Merchandising signifie : techniques pour
tes en prenant en compte toutes les contrain- La majorité des emplois sont en production optimiser la vente dans un lieu : quels produits
tes de la production industrielle. Voir pages 8 ✔ Vrai dans les rayons, à quelle place etc.
et 37. Plus des deux tiers des emplois sont des em-
plois de production. Actuellement les services Qualité organoleptique désigne la qualité des
Pas besoin de diplôme pour travailler dans les IAA recherche et développement et qualité ne différents composants d’un produit
✔ Vrai et faux représentent que 2 % des personnels. Mais la ✔ Faux
Plus d’un tiers des salariés des industries tendance est au renforcement de ces équipes. Organoleptique désigne ce qui peut être appré-
agroalimentaires sont sans qualification. Mais Voir pages 6, 13 et 20. cié par les sens humains.
leur nombre diminue au profit des ouvriers
qualifiés et des techniciens. Aujourd’hui les Ce sont des métiers difficiles L’hygiène est primordial dans les IAA
entreprises demandent des connaissances sur ✔ Vrai et faux ✔ Vrai
le produit, l’hygiène, la qualité. Elles recher- Le secteur connaît actuellement un fort taux de Les mesures d’hygiène sont de plus en plus
chent plus de polyvalence et de compétences maladies professionnelles dues au travail dans strictes. Tout le personnel doit être formé afin
techniques. Voir page 13. le froid, aux tâches répétitives, au stress. de garantir un maximum d’hygiène pour éviter
Mais les progrès technologiques et les besoins des accidents alimentaires mettant en péril
Beaucoup de femmes travaillent dans les IAA en recrutement amènent les entreprises à pas seulement le consommateur mais égale-
✔ Vrai améliorer les conditions de travail. voir pages ment l’entreprise.
Le secteur agroalimentaire est le secteur 13 et 18.
industriel qui emploie le plus de femmes. Elles
Innovation
Un atelier de 2000 m2
dans ces « co-produits » des compo- vient nous voir avec une idée de re-
sés de valeur que nous récupérons cette de soupe de poisson qu’il veut
grâce à des procédés de transfor- commercialiser. Nous allons à partir
mation physico-chimique. » de là engager tout le processus de
Ainsi il est possible d’extraire de mise au point du produit. » Tester la
viscères de sardines des compo- recette, l’adapter aux contraintes
sants utilisables en cosmétique ou de la production en série, définir
en compléments alimentaires ! Ou précisément les matières premiè-
encore de fabriquer de la colle pour res, leur dosage, la façon de procé-
l’ébénisterie haut de gamme à par- der, les modes de conservation et
tir de la peau de poisson… de conditionnement, le coût, etc. le
En lien avec cette activité, deux per- centre technique va jusqu’au bout
sonnes, une chercheuse en biolo- de la démarche puisqu’il fabrique le
gie marine et une technicienne de produit en petites unités afin que le
laboratoire, travaillent en recherche client puisse le tester auprès des
© ONISEP Bretagne
appliquée sur des projets qui dé- consommateurs. Mais il peut aller
boucheront à terme sur des appli- encore plus loin. « Si le client ne
Des équipements pour fabriquer cations industrielles. peut ou ne veut pas investir dans un
jusqu'à 2000 unités par jour.
atelier de production tout de suite
« Nous disposons d’un atelier pilote
Service tout compris nous avons l’équipement et la tech-
nologie pour fabriquer jusqu’à 2000
de 2000 m2 équipé pour toutes sor- Cet atelier pilote permet aussi de unités par jour, cela lui permet de
tes de procédés de fabrication et qui développer à la demande de très tester la viabilité de son produit. En-
nous permet, en particulier, de me- petites ou petites entreprises de suite nous pouvons aussi proposer
ner une activité semi industrielle de nouveaux produits et procédés. les plans d’agencement d’un atelier
valorisation de tout ce qui n’est pas « C’est ce que nous appelons le ser- de fabrication avec l’emplacement
utilisé directement dans les pois- vice mise au point et expertise dont des machines, le nombre de per-
sons ou les mollusques comme la je suis responsable, précise Eric sonnes nécessaires, les volumes de
peau, la carapace, les déchets de fi- Cormier. Les demandes sont très va- stockage… »
letage, les viscères…», explique Eric riées et pas seulement en produits
Cormier ingénieur. « Il y a en effet, de la mer. Par exemple, un client
Parcours
« j’ai travaillé sur tout type de produits »
Eric Cormier a longtemps travaillé comme ingénieur dans l’industrie agroalimentaire avant
d’être, il y a trois ans, embauché à ID mer.
Après avoir obtenu un BTSA Industries agroalimentaires spécialité industries des viandes, il
commence au service qualité d’une grande entreprise de plats cuisinés. Ensuite il passe au
service recherche et développement et franchit toutes les étapes : assistant chef de projet
puis chef de projet et enfin responsable RetD. En parallèle il prépare en formation continue
avec le CNAM, son diplôme d’ingénieur spécialité agro-industrie. « J’ai travaillé sur tout type
de produits, explique-t-il, et qu’il s’agisse de volaille, de plats cuisinés ou de produits de la mer,
les technologies restent les mêmes. Ce qui m’intéresse aujourd’hui c’est de proposer à des
gens qui ne connaissent pas ce que j’ai appris dans de grosses entreprises. »
Le groupe « Saveur »
Le groupe « Saveur » est composé de 4 Dix personnes travaillent en R&D :
sociétés dont celle à Bréal-sous-Montfort
employant cinquante personnes. - 2 cuisiniers
Dix personnes travaillent en R&D alors - 2 techniciens viande (titulaires d’un
que dans une entreprise classique d’IAA BTS IAA)
de la même taille, on trouve en général - 1 aromaticien (diplômé de l’Institut
seulement une ou deux personnes. C’est Supérieur International du Parfum
une entreprise est spécialisée dans la de la Cosmétique et de l’Aromatique
sous-traitance R&D pour les entreprises Alimentaire de Versailles)
du secteur des IAA. Mais le produit Saveur - 1 ingénieur chargé de mission
n’est pas connu des consommateurs car innovation
il s’agit d’ingrédients (fonds de sauce en - 2 assistants de laboratoire
poudre, marinades, aromes…) intégrés - 1 charcutier
dans les produits alimentaires comme - 1 chef du service
par exemple les plats cuisinés.
© SAVEUR
ONISEP Bretagne
12 ONISEP Basse Normandie/Bretagne/Pays de la Loire - Regards sur L'IAA - 05/2008
production
L'AGENT DE PRODUCTION
au coeur du process
Même si, aujourd’hui, les entreprises automatisent de plus en plus leurs outils
de production, les industries agroalimentaires ont toujours un besoin important
d’agents de production. Au coeur du processus de transformation, ils agissent
directement sur le produit à l’aide de différents outils et machines.
L
es industries agroalimentaires (IAA) occupent une place importante dans le tissu économique breton.
Les entreprises agroalimentaires sont implantées dans toute la région : à la campagne, en ville et dans
la périphérie des grandes agglomérations. On y trouve les mêmes métiers que dans d’autres industries :
gestionnaire, maintenancier, logisticien, commercial, etc., mais ils présentent certaines particularités. L’agent
d’une chaîne de production doit ainsi être particulièrement vigilant sur l’hygiène.
ONISEP Bretagne
«L
tes de bouchers, de conditionnement
’entreprise Fantou a dé- et de préparation de commandes. Ce Mais l’organisation matérielle ne
marré en 1906 avec mon sont des métiers à fortes contraintes suffit pas, il faut aussi trouver du
arrière grand père. Nous puisque la découpe se fait à 5 de- sens à son travail. La communica-
avions alors toute la filière viande, grés, le conditionnement et le stoc- tion est importante dans l’entre-
de l’élevage à la boucherie de détail. kage entre 0 et 2 degrés. Les sala- prise : comptes rendus de réunions,
A partir de 1999 nous nous sommes riés du secteur sont confrontés à des briefing tous les matins… Enfin la
spécialisés dans la découpe et le soucis de maladies professionnelles production est aménagée pour per-
conditionnement de viande pour des en particulier au niveau des tendons, mettre à chacun de s’organiser et
magasins de proximité. » Aujourd’hui, des muscles ou de la colonne verté- pour développer l’esprit d’équipe.
Yves Fantou est responsable d’une brale, et d’accidents du travail (bles- « C’est important pour moi que cha-
entreprise qui emploie 24 personnes. sures dues aux couteaux, à la manu- cun se sente le mieux possible dans
Son organisation lui permet d’offrir tention de charges lourdes...). « Je ne son travail. Mais vous savez, ce n’est
une large gamme de produits même voulais pas être confronté à cela. En pas par « bonté d’âme », précise Yves
en petite quantité. Chaque semaine, 2002, quand nous avons dû construire Fantou. C’est aussi l’intérêt de l’entre-
37 000 barquettes sont livrées à un nouvel atelier, j’ai cherché toutes prise. Actuellement, je n’ai aucun pro-
plus d’une centaine de clients avec les améliorations possibles. J’ai visité blème pour recruter, peu d’absence
d’autres entreprises. J’ai travaillé avec ou de maladie et la productivité a aug-
la CRAM (Caisse régionale d’assuran- menté de 20 % ».
ce maladie, département des risques
➽
VISITE GUIDÉE
➽ ➽
" Sur le quai de réception,
les carcasses sont pesées et Les ordres de préparation sont
contrôlées, explique Yannick distribués aux bouchers sous
Grégoire, responsable de la formes d’étiquettes avec code
production, avant d’être ren- barre. Une fois préparés, les
trées dans le système informa- Tout arrive accroché sur rail. plateaux avec leur étiquette
tique et étiquetées avec un nu- Les carcasses sont ensuite de préparation et de traçabilité
méro de lot. Ainsi tout au long poussées jusqu’aux postes de sont convoyés jusqu’aux oper-
de la production, on sait exacte- parage et de désossage. Ce culeuses (machines qui condi-
ment quelle bête on travaille (ce qui évite les ports de charges tionnent les barquettes sous
qu’on appelle la traçabilité). " lourdes. atmosphère protectrice.)
« A moi de m'organiser »
La journée commence avec l’habillage. gagne son poste. « Je vais chercher la
La tenue de travail conçue pour protéger carcasse que je dois découper dans les
du froid répond aussi aux règles de frigos et je la pousse sur un rail jusqu’à
l’hygiène et de la sécurité. Après avoir mon plan de travail. Je travaille surtout
pointé, les employés s’échauffent l’agneau et prépare les commandes de
pendant 5 minutes. « On travaille tous filets de bœuf et de tournedos. Mais
les muscles et surtout les épaules nous devons être polyvalents. Il faut
comme le kinésithérapeute nous l’a beaucoup de rigueur et de soin pour
appris. » Ensuite, 5 minutes de réunion tirer le meilleur parti des carcasses.
avec le responsable de la production J’apprécie l’autonomie dans mon
qui donne des informations sur la travail, Je connais mes commandes sur
marche de l’entreprise et examine la journée voire la semaine et c’est à
avec les salariés les point forts et moi de m’organiser. Si j’ai fini plus tôt,
les points faibles de la production. je peux m’avancer pour le lendemain
« Par exemple, précise Arthur Pucet, ou aller donner un coup de main à un
en cas de litige avec un client, on collègue. Cela favorise l’esprit d’équipe
regarde ensemble s’il y a erreur et conclut-il, et c’est vrai qu’ici l’ambiance
d’où elle vient. » Puis chaque boucher est bonne.»
ONISEP Bretagne
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Au moment de la mise en barquette,
les informations sont transmises par
flashage des codes barres. A ce
poste, la présentation doit être par- Ensuite, les barquettes sont automatique-
faite car c’est la dernière manipula- ment identifiées et attribuées à leur desti- Puis elles sont rangées dans
tion directe sur le produit. nataire. les colis, par clients.
Il faut être très présent sur les marchés et savoir se remettre en cause. Le commerce est « une
bataille permanente » selon M. Le Brun directeur commercial à CERECO (cf page 26). Il faut être
très dynamique, à l’écoute des clients afin de pouvoir répondre au besoin d’innovation des consom-
mateurs qu’ils soient français ou japonais. Tous les 5 ans, la moitié des produits est renouvelée
dans les linéaires des grands surfaces ! Il faut sans cesse inventer, innover et être très réactif. Le
rôle des commerciaux est essentiel du fait de leur contact permanent avec les clients.
Qu’il s’agisse d’acheteurs ou de vendeurs, ces professionnels doivent être aptes à négocier. Le
meilleur prix reste le leitmotiv de tout commercial. Mais les relations commerciales sont différentes
selon le type de clientèle. Négocier avec la grande distribution disposant de nombreux points de
vente et d’une force financière considérable est très différent d’une négociation avec un réseau
de magasins spécialisés. Le rapport de force joue et le jeu devient difficile entre d’un côté les
producteurs de matières premières voulant un juste prix pour leurs produits et de l’autre côté les
grandes surfaces voulant des prix d’achat encore plus bas. Un jeu complexe avec de multiples
paramètres qui bougent en permanence. Les propos d’Armel Le Pape posent toutefois une approche
plus sage et raisonnable de la relation commerciale dans ce monde d’apparence impitoyable : « Il
est essentiel d’être capable de comprendre leurs (les clients NDLR) besoins et intérêts pour gagner
leur confiance sans oublier les nôtres.. », (cf. page 28).
Parcours
Il commence alors sa carrière chez les Fromageries « Bel » comme chef de secteur. Son travail consiste
à visiter les magasins de la grande distribution pour faire de la « revente », c’est à dire optimiser la vente
en négociant les têtes de gondoles, la place des produits dans les prospectus de la grande surface…
Par la suite il passe chef de produit. Une position clé au centre de l’entreprise. Il faut faire un travail
de positionnement commercial d’un produit en collaboration avec les tous les services : la direction, le
service juridique, commercial, Recherche & Développement… Ensuite il travaille pour Les grands saloirs
Saint Nicolas puis Tribalat. Chez cette dernière, il est responsable de « comptes clé » (3), et gère des
négociations avec plusieurs centaines de magasins. Sa première expérience dans le monde du bio date
de son entrée chez Biocoop (un réseau de 300 magasins spécialisés) en 2003 où il s’occupe du pôle
vente en gérant une équipe de 8 personnes chargées de faire du merchandising. Il arrive chez CERECO
en 2007.
Armel Le Pape travaille depuis Au plus près du client « Ce sont des achats très tech-
15 ans dans l’entreprise « Sa- niques, il faut connaître parfai-
veur » spécialisée dans des in- tement les ingrédients et savoir
grédients destinées aux produits La société « Saveur » propose détecter des adultérations et
alimentaires (arômes, épices différents services à ses clients d’autres fraudes… l’acheteur doit
(1), fumets, bouillons, colorants, fabricants de produits alimen- d’être quelqu’un de curieux, tou-
conservateurs etc.). Après de taires. Elle les aide à finaliser jours au courant des évolutions,
nombreuses années dans les les recettes, simplifie leur tra- des nouveautés du marché », pré-
services de Recherche & Déve- vail, et apporte des garanties cise-t-il.
loppement, il change de métier en de qualité (la réglementation est
2001 pour devenir acheteur. Un de plus en plus rigoureuse et
contraignante)… Un ensemble Il s’appuie aussi sur un réseau
nouveau défi qui lui plait même
de prestations qui fait dire à M. de partenaires et de délégués
si c’est parfois un peu stressant.
Le Pape que les services rendus commerciaux en Chine, en Eu-
« On traite parfois de très grosses
sont aussi important que les in- rope et en Amérique du Sud. La
commandes et des sommes im-
grédients. Quand par exemple maîtrise de l’anglais est bien sûr
portantes et la pression est forte
un fabricant de plats cuisinés a obligatoire dans la profession et
pour obtenir à la fois un bon prix
besoin d’un goût, d’une texture, une deuxième voire une troisième
et la meilleur qualité ».
d’une couleur… « Saveur » fournit langue est appréciée.
le mélange prédosé correspon-
dant exactement aux besoins. Dans l’entreprise il s’occupe éga-
Quand on sait qu’un tel mélange lement du suivi des contrats ap-
contient jusqu’à 30 ingrédients provisionnements. Il jongle avec
différents et que le client règle prés d’un millier d’ingrédients
une seule facture (au lieu de 30), différents. Par exemple, pour fa-
on comprend que le service ren- briquer une arôme de poulet il
du est non négligeable. faut une trentaine d’ingrédients
(épices, amidon, sucre, sel…).
« Je travaille sur la rationalisation
Un globe-trotter… des achats et je suis en contact
virtuel avec les responsables Recherche
& Développement des autres si-
tes de production et laboratoires
Acheteur d’épices… on s’imagi-
de notre société pour essayer de
ne un globe-trotter parcourant la
faire des regroupements d’achat
planète à la recherche d’épices
et aussi rationaliser les approvi-
rares, voire inconnues ! M. Le
sionnements ».
Pape quant à lui voyage surtout
sur le web à la recherche de four-
nisseurs, de nouveaux arômes,
et bien sûr les meilleurs prix.
ONISEP Bretagne
« Ce que j’aime dans mon métier, Il faut donc assurer que chaque
c’est la diversité des tâches. Pas équipe travaille avec la même ri-
de monotonie dans mon travail. gueur. Les opérateurs remplissent
Je dois traiter simultanément de des fiches nominatives qui prou-
nombreux sujets y compris parfois vent qu’ils ont bien effectué tous
dans les domaines techniques liés les contrôles. Je mets en place
aux matériaux ou aux machines. Je des audits internes pour vérifier la
jongle avec des problèmes qui peu- conformité de la mise en oeuvre
vent concerner le développement, et des produits »
le laboratoire, la production ou La démarche qualité ne se limite
encore la logistique. » Benoît Cat- pas à la production, elle s’étend
teau est ingénieur qualité à l’en- à toute l’activité de l’entreprise
treprise LINPAC de Noyal-Pontivy jusqu’à la livraison, la factura-
tion, la fourniture des documents
indispensables (certificat d’ap-
Plus de 200 formules titude au contact alimentaire,
« Nous avons aujourd’hui plus de documents douanier s), etc.
200 formules de plastique. Elles
varient en fonction des aliments Contribuer à la sécurité « Au départ, c’est le hasard et l’opportu-
emballés, gras ou secs, si ce sont
des produits frais ou de longue sanitaire : une priorité nité d’un premier emploi dans le secteur
conservation, s’ils doivent être de l‘emballage plastique qui m’ont orien-
surgelés, cuits dans l’emballage, La fabrication des films plasti- té vers ce secteur et finalement j’y suis
sous atmosphère protectrice, ques, qui seront en contact di- depuis 24 ans ! ». Muni d’un diplôme
etc, précise Benoît Catteau. Les rect avec les aliments, doit aussi d’ingénieur Arts et Métiers, Benoît Cat-
contraintes ne seront pas les mê- répondre à des règles d’hygiène teau travaille d’abord 13 ans en produc-
mes non plus si le conditionne- très strictes.. tion d’emballages en Eure & Loir. Puis
ment est manuel ou automatisé. » « Après avoir été chauffé, notre LINPAC lui propose un poste à Pontivy.
Chaque emballage doit être léger film plastique est stérile, nous de- Il commence aux services techniques
et économique sans compromet- vons maîtriser tout risque de le où il gère la maintenance et les travaux
tre la préservation du contenu et contaminer. L’entreprise a mis en neufs. Dans ce cadre, il anime durant
la facilité de sa manipulation et place diverses mesures inspirées un an le démarrage d’une nouvelle
de son utilisation. Il ne doit pas de l’agroalimentaire : lavage des usine du groupe en Uruguay. En 2001,
non plus changer le goût ou l’as- mains, port de la charlotte, zone il change de poste et rejoint le service
pect de l’aliment. climatisée à air filtré, pièges à in- qualité de l’entreprise.
sectes, double porte… »
Pour garantir aux clients la qua- Qualité, hygiène mais aussi sécu-
lité souhaitée, une grande par- rité au travail ou encore impact
tie du travail de Benoît Catteau sur l’environnement des activités en leurs fournisseurs. Certains
avec le service qualité, consiste de l’entreprise, l’ingénieur qua- de leurs audits ou questionnai-
à veiller au respect de leurs exi- lité s’intéresse à tout. Et cela en res peuvent demander plusieurs
gences par le biais des certifica- relation constante avec le client. jours de travail !
tions. Celles-ci, délivrées par un « J’analyse bien entendu les récla-
organisme indépendant, prouvent mations traitées par le labo, mais « C’est un métier aux multiples
que chaque étape de la mise en je dois aller plus loin et mesurer facettes qui demande beaucoup
oeuvre du produit est réalisée le niveau de satisfaction de nos de rigueur, d’organisation et de
selon des procédures précises clients grâce à des enquêtes régu- polyvalence, conclut Benoît Cat-
et régulièrement vérifiées. « Nous lières, afin d’y trouver des pistes teau. Il faut toujours s’informer
validons des instructions très dé- d’amélioration. » des attentes du client, connaître
taillées, explique Benoît Catteau, Avec ses collègues, Benoît Cat- la législation et s’adapter aux évo-
pour qu’à tout niveau, chacun sa- teau répond également aux mul- lutions. »
che exactement ce qu’il a à faire. tiples questions des clients qui,
Ici, les ateliers fonctionnent 24 eux-mêmes en démarche de cer-
heures sur 24 et 7 jours sur 7. tification, doivent avoir confiance ONISEP Bretagne