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Adriana Butoi

Master 1 – No étudiant 220649

LA BEAUTE.. cause

Petit duel-dissertation sur la question du politique-


esthetique .. Témoin : la beauté .. Duellistes : deux
« acteurs » de l’art contemporain

Premier « acteur »

« La question politique est une question esthétique,


et réciproquement : la question esthétique est une
question politique. Le terme esthétique est pris dans son
sens le plus vaste, où l’aisthésis est la sensation, et où la
question esthétique est donccelle du sentir et de la
sensibilité en général.
Il faut poser la question esthétique dans sa relation à la
question politique, pour inviter le monde artistique à
reprendre une compréhension politique de son rôle.
L’abandon de la pensée politique par le monde de l’art
est une catastrophe. Réciproquement, l’abandon de la
question esthétique par la sphère politique aux
industries culturelles, et à la sphère marchande en
général, est lui-même catastrophique.
Cela ne veut évidemment pas dire que les artistes
doivent
s’engager, cela veut dire que leur travail est
originairement engagé dans la question de la sensibilité
de l’autre. Or la question politique est essentiellement la
question de la relation à l’autre dans un sentir ensemble,
une sym-pathie en ce sens. Le problème du politique,
c’est de savoir comment être ensemble, vivre ensemble,
se supporter comme ensemble à travers et depuis nos
singularités, (bien plus profondément encore que nos «
différences ») et par-delà nos conflits d’intérêts.
La politique est l’art de garantir une unité de la cité dans
son désir d’avenir commun, sa singularité comme
devenir un.
Etre ensemble…un ensemble sensible.
Une communauté politique est donc la communauté
d’un sentir ensemble. Tel est le sens de la philia chez
Aristote. »

Deuxième « acteur »

Cela veut dire qu’on pourrait ouvrir un bordel dans


un système politique? L’artiste serait la belle de jour et
de nuit… dans un sentir ensemble avec les
têtes esthétiquement illuminés de la communauté. Ca
serait bien d'entendre une bouche sage dire en regardant
un sexe de femme. .. « Définir la beauté dans les termes
non les plus abstraits mais les plus concrets qu'on puisse
trouver, chercher une formule non point universelle,
mais qui exprime le plus justement telle ou telle
manifestation spéciale de la beauté, voilà le but du
véritable esthéticien. Il faut que l'esthéticien regarde
tous les objets de son étude, toutes les oeuvres d'art,
toutes les formes exquises de la nature et de la vie
humaine comme des forces, comme des puissances
capables de produire des sensations agréables, d'espèce
plus ou moins particulière, plus ou moins unique. ».. Tel
est le sens de la philia chez Walter Pater… le papa
spirituel de Oscar Wilde.
Et on continue (Ruskin et Wilde) : « Si l'oeuvre
d'art unique et, par là, éternelle, se perpétue dans l'Etre
alors que la nature se détruit sans cesse pour se créer à
nouveau dans le devenir, l'art connaît dès lors une
extraordinaire positivité. Il est ce qui peut fixer la nature
dans l'Etre tout en s'inspirant d'elle dans le
devenir…fixer la beauté éphémère de la nature…
Puisque toute esthétique digne de ce nom se donne la
perfection pour fin et que la beauté de l'éphémère ne
saurait être parfaite: n'est parfait que ce qui représente
une éternité. Et certes l'art est la solution à une telle
fixation. L'art devient dès lors un recours désespéré qui
aide à oublier le temps, non à s'élever au-dessus; il
permet tout au plus de maintenir de brèves extases, de
brûler plus encore car il sait le prix de l'instant qui est la
vérité pour nous de ce monde ».
En n'oubliant jamais que la vie est le premier et le
plus grand de tout les arts, est-ce qu'on ose vivre, être
naturel et artiste et paradoxal et beau et bien et politique
et amoureux et chien et dauphin et aristotélicien et
Wilde et divin et miracle païen et feu et eau et ici et là,
et tout et rien?! L’artiste qui vit en moi se jette dedans.
Est-ce que je vais le suivre?? »
« Le beau est l’ennemi du bien ». On l’entends très
souvent chez l’artiste contemporain « en guerre » avec
les traditions, les classiques, le « déjà-vu ». Ou tout
simplement avec le concept classique de la beauté dans
l’art. On s’accroche au « pratique », à l’« utile ».. à tout
ce qui sert à l’idée… l’idée « novatrice »,
« révolutionnaire ».. le nouvel utilitarisme culturel de
notre siècle.. il n’y a qu’un petit pas jusqu’au
commercial, bon à consommer..
On vit une nouvelle mise en question des liaisons
profondes entre Art et Morale, Beauté et Vérité.. ligoter
par leurs contraires, jusqu’à faire « un ».. un siècle
« androgyne », au sens où les contraires vont très bien
ensemble, on valide bien cette idée, on l’accepte, on la
vend, on essaie l’équilibre à tout prix, contenter tous les
goûts, tous les dégoûts, tous les désirs, faire exploser les
cervelles blasées, on aborde une sorte de «religion
inesthétique», qui n’est plus l’esthétique du laid.. l’art
qui touche de plus en plus le cerveau.. rares chances que
ça descende au cœur.. que ça produise des sentiments..
la recherche dans « la forme », il y a encore de la place
pour ça ; on s’enfui du « simple » ; on a peur de la
« répétition ».. et « le fond », c’était le travail d’autres
siècles? On parle depuis longtemps de la « forme sans
fond ».. comment coller l’idée de beauté sur ça ?

Qu’est-ce que nous dit le XIX-ème siècle ?

Fin XVIII-ème, tout début XIX-ème


Kant : « le Beau.. plaisir dans l’absence de l’intérêt,
finalité dans l’absence du but, universalité dans
l’absence d’un concept et ordre dans l’absence de la loi.
On se réjouit d’une belle chose sans vouloir la posséder
à tout prix ; on la regarde comme si elle fut programmée
dans les moindres détails pour un certain but, et en fait,
le seul but vers lequel cette forme tend est sa propre
auto soutenance; on se réjouit de cette chose comme si
c’était la véritable incarnation d’une certaine règle, et
elle n’est rien de plus que sa propre règle.. jeu libre de
l’imagination et de l’intellect.. »
Le Sublime : mathématique (le ciel aux
étoiles…espace illimité ; plaisir inquiet, « négatif », on
sent la grandeur de notre subjectivité, capable à désirer
ce qu’on peut pas avoir), dynamique (une tempête..
force illimité.. humiliation de notre nature sensible, une
nouvelle sensation d’impuissance, équilibrée par le
sentiment de notre grandeur morale, face à laquelle les
forces de la nature ne valent rien.. Schiller (« Sur le
Sublime », 1801) : face au Sublime notre nature
physique sent ses limites, et en même temps notre
nature raisonnable sent sa supériorité et indépendance
devant toute limite.. Hegel (« Leçons d’esthétique, II,
2 »): le Sublime c’est l’essaie d’exprimer l’infini sans
trouver dans le champ des phénomènes un objet qui se
révèle adéquat à une telle représentation.. »
On associe le Sublime aux arts..
Caspar David Friedrich.. peint « le sublime »
La Beauté romantique.. ses formes « dictées » par
la raison et le sentiment, liaison qui ne veut pas annuler
les contradictions ou résoudre les antithèses (limite-
infini, le tout-fragment, vie-mort, raison-cœur), mais les
accueillir dans une solution unique de coexistence.. ça
c’est la nouveauté du romantisme.
Beauté-mélancolie (Ugo Foscolo, « Sonnets »,
1802), la brillance de la Beauté (Shakespeare, « Roméo
et Juliette», 1594-1597), Potion et sortilège (Baudelaire,
« Petits poèmes en prose », 1869..), la Gorgone
(D’Annunzio, « Isaotta Guttadauro et autres poèmes »..
la Joconde « macabre »)…la beauté romantique exprime
un état d’esprit.. elle se coagule chez Shakespeare et
Tasso et persiste jusqu’à Baudelaire et D’Annunzio, par
l’élaboration de certaines formes qui vont être reprises
à leurs tour par la Beauté onirique des surréalistes et du
goût pour le macabre du Kitch moderne et postmoderne.
Le « je ne sais quoi » (Rousseau, XVIII-ème), la
beauté qui ne peut pas être exprimée en paroles..
chimérique, pittoresque, l’indéfini, le chaotique, le
vague. .
La Beauté romantique et la Beauté romanesque :
un mélange de passion et sentiment.. la beauté de
l’amour, une beauté tragique.. la mort peut être belle
pour le personnage romantique.. le relativité de la
beauté..
Rousseau introduit cette manière vague de s’exprimer
dans le contexte d’une ample offensive contre la Beauté
prétentieuse de l’esprit classique. Si l’homme moderne
n’est pas le fruit d’une évolution, mais d’une
dégénérescence de la pureté originaire, alors la bataille
contre les progrès de la civilisation doit être menée avec
de nouvelles armes, qui n’appartiennent plus à la raison
(elle aussi un produit de la dégénérescence), mais avec
les armes des sentiments, de la nature, de la spontanéité.
Sturm und Drang en Allemagne s’oppose au pouvoir
despotique de la raison représenté par les souverains
illuminés et à la limitation de l’espace légitime dont une
certaine partie de l’intellectualité déjà détachée de
l’aristocratie par sa morale et un « sans-culottisme »
littéraire (Goethe) qui se nourrit des contraintes
extérieures pour vivre intérieurement la révolte. Et cette
vie intérieure, parce qu’elle ignore les règles de la
raison, est en soi libre et despotique. L’homme
romantique vit sa vie comme un roman, traîné par la
puissance des sentiments auxquels il ne peut pas
résister. D’ici la mélancolie de l’homme romantique.
Hegel considère que le romantisme commence avec
Shakespeare (Hamlet, le héros pâle et triste).
L’aspiration vers l’infini est associée à l’idée de « belle
âme », un refuge illusoire dans la dimension de
l’intériorité. Novalis, Friedrich Schlegel, Hölderlin
(revue « Athenäum ») ne cherchent pas une beauté
statique et harmonieuse, mais une dynamique, en cours
de transformation, alors disharmonieuse, dans la mesure
où (comme Shakespeare et les maniéristes l’ont montré)
le beau peut jaillir du Laid, et la forme de l’amorphe, et
vice-versa. On réduit la distance entre l’objet et le sujet
en vue d’une discussion plus radicale sur limité-infini ;
individu-totalité. On remet en discussion les antithèses
classiques de la pensée, pour les juger dans un rapport
dynamique. La Beauté donne naissance à la Vérité…
plus de Vérité, plus de Réalité. . une nouvelle
mythologie, qui propose un discours narratif moderne
en contenu, avec une même ouverture communicative
que celle des antiques.

Théophile Gautier et le « roman d’art »..


« Mademoiselle de Maupin », sa singularité dans
le paysage littéraire du XIX-ème siècle

« Mademoiselle de Maupin » a été revendiqué par


les romantiques, il l’est aussi par les néo-classiques,
puis par les défenseurs de l’art pour l’art. La critique a
montré aussi comment il imprègne un grand nombre
d’œuvres du XIX-ème et du XX-ème siècles, du
« Portrait de Dorian Gray » aux « Enfants du Paradis »,
sans que les auteurs aient toujours voulu s’en
apercevoir… Cette fortune étonnante témoigne à la fois
de sa grande richesse et de son extrême singularité.
« Mademoiselle de Maupin » présente une bonne
trentaine de références à la peinture et à la sculpture, si
l’on compte les noms d’artistes, les titres d’œuvre ou
encore les sujets ayant été traités en art – les références
pouvant se situer à la frontière entre la littérature et le
pictural. Cette fréquence des références à l’art est
exceptionnelle. Gautier a eu toute sa vie le goût de l’art,
de ses débuts dans l’atelier de Rioult à ses derniers
écrits en tant que critique d’art. Quand il se remémore
son expérience de peintre, vers la fin de sa vie ; il y voit
comme une clef permettant de comprendre le sens de
son attachement à la beauté : « le premier modèle de
femme ne me parut pas beau, et me désappointa
singulièrement, tant l’art ajoute à la nature la plus
parfaite. (...) d’après cette impression, j’ai toujours
préféré la statue à la femme, et le marbre à la chair ».
Les lecteurs de Gautier, arguant de cette fréquentation
exceptionnelle de la peinture, ont entretenu l’idée que
Gautier avait fait de la « peinture écrite » (les Goncourt)
ou qu’il avait réalisé une œuvre toute de surface
(Lanson et Zola). Il aurait en quelque sorte toute sa vie
payé les conséquences d’une vocation contrariée…
Gautier pose, à travers son personnage d’Albert,
poète et esthète, la question, souvent débattue en son
temps, de la spécificité de chacun des modes artistique,
peinture et littérature. Le personnage, qui est l’auteur
d’un recueil de vers que personne n’a lu, affirme sans
cesse la supériorité de la peinture sur la poésie : « les
langues ont été faites par je ne sais quels goujats qui
n’avaient jamais regardé avec attention le dos ou le sein
d’une femme et l’on n’a pas la moitié des termes les
plus indispensables ». Pour l’admirateur d’art qui veut
exprimer cet indicible, deux voies seulement s’ouvrent :
« partir en Italie, voir les tableaux des grands maîtres,
étudier, comparer, dessiner, devenir un peintre enfin »
pour se « débarrasser de cette espèce d’obsession » ou
convoquer inlassablement les chefs-d’œuvre de l’art. La
première voie est suivie par Tiburce dans « La Toison
d’or », la seconde est celle que choisit l’esthète
d’Albert, pour qui citer équivaut (presque) à créer.
« Trois choses me plaisent : l’or, le marbre et la
pourpre, éclat, solidité, couleur », reconnaît d’Albert,
qui admire dans une belle femme une statue de
Cléomène, dans une forêt aux arbres centenaires une de
ces « forêts touffues et sombres où se détachent
admirablement les croupes satinées et blanches des gros
chevaux de Wouvermans » et dans le voile blanc qui,
tombé à terre, encercle les pieds de Madeleine, un
lévrier couché aux pieds de sa maîtresse… Son « palais
imaginaire » est une merveilleuse galerie de tableaux,
où les Rubens, les Raphaël, les Véronèse aussi côtoient
les plus beaux Titien et les Giorgione. Les références
ouvertes laissent toute liberté de représentation au
lecteur : si derrière les noms de l’Antiope et
d’Endymion, on devine les tableaux de Corrège et de
Girodet, il n’est pas aisé de savoir quels modèles sous-
tendent les allusions à Sainte Ursule et à Danaé. La
première fut représentée par Memling, Cranach et
Rubens, la seconde par Carrache, Jules Romain, le
Titien et le Corrège! Gautier est plus précis lorsqu’il
décrit les costumes des acteurs (pour le spectacle
« Comme il vous plaira » qu’ils jouent au château,
Madeleine de Maupin – Ganymède et d’Albert –
Orlando) qui s’inspirent des dessins de « Della Bella et
de Romain de Hooge » ou celui de la femme rêvée, qui
rappelle, avec sa « grande fraise à la Médicis », son
« chapeau de feutre capricieusement rompu » et se
« longues plumes blanches frisées et crespelées », le
tableau d’Hélène Forman, mais alors il se trompe
étrangement sur le titre du tableau, puisqu’il s’intitule
« Helena Systerman ».
Le vague de la référence artistique est,
paradoxalement, le signe de l’intériorisation de
l’œuvre : on ne se rappelle en effet jamais qu’une partie
d’un tableau, un motif (un front, un pied), ou une
manière (une ligne courbe, une atmosphère moelleuse
ou une lumière), jamais une œuvre dans sa totalité.
Gautier reproduit donc non pas le tableau mais l’effet
qu’il suscite sur son admirateur. Madeleine et d’Albert
insistent pareillement sur l’attraction suscitée par
l’œuvre d’art : « J’aime passionnément cette végétation
imaginaire, ces fleurs et ces plantes qui n’existent pas
dans la réalité, ces forêts d’arbres inconnus où errent des
licornes, des caprimules et des cerfs couleur de neige » ;
« J’aime les larges fleurs et les cassolettes, la
transparence des eaux vives et l’éclat miroitant des
belles armes, les chevaux de race et ces grands chiens
blancs comme on en voit dans les tableaux de Paul
Véronèse ».
Ce qui s’exprime dans « Mademoiselle de
Maupin » est toujours l’idée de la jouissance
provoquée par la beauté.
Gautier ne sonde pas un savoir lorsqu’il multiplie
les références artistiques mais il communique une sorte
de goût de la beauté. On lit l’œuvre comme si l’on
arpentait le « musée imaginaire » de d’Albert, le tableau
tenant lieu de psychologie. Les références finissent par
s’ordonner autour de deux grandes axes contradictoires ;
i’idéal associe « un caractère de beauté fin et ferme à la
fois, élégant et vivaces, poétique et réel ; un motif de
Giorgione exécuté par Rubens », « les lignes d’une
statue grecque du meilleur temps et le ton d’un Titien ».
Soient les traits opposés, de délicatesse et de forces,
que résume le figure de l’androgyne.
La référence à l’art n’est, on le voit, ni gratuite, ni
décorative, mais généreuse. Elle permet de caractériser
des personnages habités par l’art, de donner au roman
une couleur, une atmosphère et de chanter la beauté.

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