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DURABILITE

DES BETONS

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I. Présentation
I.1. Généralités
I.2. l’origine des détériorations
I.2.1. Les facteurs climatiques et environnementaux
I.2.2. Les autres facteurs
I.2.3. Les facteurs chimiques
I.3. Durabilité et normalisation
I.3.1. Matériaux
I.3.2. Formulation
I.3.3. Exigences de conception et de mise en oeuvre
I.4. le Ciment
I.5. Facteur de transport
I.6. L'importance des perméabilités et de l'étanchéité sur la durabilité
des structures en béton.
I.7. Perméabilité
I.8. La porosité

II. L’environnement Marin

II.1. Les agents agressifs


II.2. Mécanismes de base
II.3. L’attaque de mer
II.3.1. Les principaux mécanismes d'attaque par l'eau mer
II.3.2. Paramètres contrôlant la durabilité du béton en milieu marin

III. Action des sulfates et attaque par les acides

III.1. Les deux types d'interactions chimiques.


III.2. Facteurs contrôlant la résistance aux sulfates du béton

IV. Corrosion

IV.1. Le cas particulier du béton armé


IV.2. La dépassivation des armatures
IV.2.1. Le rôle des chlorures
IV.2.2. Le rôle de la carbonatation
IV.2.3. Influence de la composition du béton
IV.2.4. Influence de l'humidité

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I. Présentation
I.1. Généralités

Les Conséquences techniques et économiques de l'endommagement des structures


de béton provoquent des dépenses importantes pour leurs réparations allant jusqu’a
50% à 100% des dépenses par rapport aux constructions nouvelles.

Dans la majorité des cas, on pourrait démontrer que les coûts de réparation et
d'entretien des structures endommagées en viennent rapidement à dépasser les
coûts initiaux de construction.
Non seulement mais influence aussi la qualité de vie des usagés et l'activité socio-
économique de toute la région.

C’est pour ceux qu’on commence a s’intéresse de plus en plus a la durabilité des
structures en béton, et développe ce cote longtemps reste à l’ombre.

Un matériau n’est pas intrinsèquement durable ou non durable

– la durabilité est une fonction de l’interaction du matériau avec son


environnement.
– Un béton plus durable est un béton plus coûteux

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Il existe un très grand nombre de structures en béton âgées de 40 à 90 ans qui sont
encore en excellent état :

• Bonne qualité de construction.


• L’environnement était relativement bénin.
• Le béton ne contenait pas d’acier.

Il existe aussi de très nombreux cas où une mauvaise durabilité a provoqué la ruine
complète ou partielle des ouvrages. À une certaine époque, on ne connaissait pas
tous les mécanismes de destruction et les façons d'éviter les détériorations.

• Gel dégel
• Réactions alcalis granulats
• Corrosion

Une partie des échecs peut aussi être associée à l'évolution de la technologie de
fabrication et de la performance des ciments. La performance des ciments progresse
constamment et on peut atteindre une résistance donnée en utilisant un rapport
Eau/Ciment toujours de plus en plus élevé.

Le contact n'est pas toujours adéquat entre les chercheurs, les concepteurs et les
propriétaires d'ouvrage. Les recommandations touchant à la durabilité n'atteignent
souvent pas les bonnes personnes en raison des trois solitudes du monde de la
construction : Les responsables des matériaux, les concepteurs et les ingénieurs de
chantier.

Pour obtenir un ouvrage durable, il faut

- Utiliser un matériau durable


- Concevoir la structure en fonction des facteurs environnementaux
- Exercer un bon contrôle de la qualité des matériaux et des techniques de
construction.

les détériorations du béton sont regroupées en deux grandes catégories :

Dégradations de surface
- Abrasion
- Érosion
- Cavitation
- Écaillage

Fissuration interne
- Gradients d'humidité ou de température
- Pressions de cristallisation
- Chargement structural
- Exposition aux températures extrêmes : Gel – Feu

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I.2. l’origine des détériorations

I.2.1. Les facteurs climatiques et environnementaux

Il est clair qu'une structure de béton évoluera de manière très différente en fonction
des conditions climatiques et du type d'exposition face aux agents potentiellement
agressifs.
Dans les climats chauds et secs, les problèmes de durabilité sont beaucoup plus
rares. Les exigences touchant à la qualité du béton y sont généralement moins
sévères. Pas de gel, peu de précipitations, pas de sels de déglaçage, peu d'écarts
thermiques, etc. On retrouve parfois des cas de dégradation par des eaux agressives
(eau souterraine, eau de mer).

 Climat tempéré froid : cycles de gel dégel et taux d'humidité élevé


- Fissuration interne due au gel dégel
- Écaillage dû aux sels fondants
- Corrosion des armatures
- Réactions alcalis granulats
 Climat tempéré chaud et humide
- Attaque par les eaux agressives
- Réactions alcalis granulats
 Climat sec
- Carbonatation
 Environnement marin
- Attaque par l'eau de mer (sulfates)
- Corrosion des aciers d'armature
- abrasion par les glaces
- Détérioration par les cycles de gel dégel

I.2.2. Les autres facteurs

En plus des facteurs climatiques et environnementaux, les dégradations qui affectent


les ouvrages en béton peuvent avoir plusieurs autres origines.
On peut généralement regrouper ces autres facteurs en quatre grandes familles.
1) Les facteurs reliés à la conception de l'ouvrage
2) Les facteurs reliés à la mise en œuvre de l'ouvrage
3) Les facteurs reliés aux caractéristiques des matériaux et du béton
4) Les facteurs reliés à l'entretien de la structure

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Principales causes des problèm es de durabilité
des structures de béton

Conception

7,5 4,5
37 Mise en Œuvre

Caractéristiques des
matériaux et du béton
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L'entretien

Le processus qui mène de la conception à la livraison finale des ouvrages peut être
relativement complexe. Le cas d'une structure de béton par exemple:

Des déficiences au niveau d'une ou plusieurs des étapes de ce processus peuvent


avoir des répercussions importantes sur la durabilité et la performance générale de
l'ouvrage.

I.2.2.1. Conception

De nombreux critères de conception peuvent exercer une grande influence sur la


durabilité d'une structure de béton. Ainsi, une structure mal conçue peut avoir une
durabilité déficiente malgré l'utilisation d'un béton de bonne qualité.

En choisissant des critères de conception appropriés on peut diminuer


considérablement le stress environnemental sur la structure.

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Parmi les principaux critères de conception qui contrôlent la durabilité d'une structure
de béton on retrouve:

- Tous les aspects reliés au système de drainage et d'évacuation des eaux


(pour diminuer les problèmes de gel dégel et d'écaillage)
- Le calcul des aciers d'armature et le choix de l'épaisseur de recouvrement des
armatures (corrosion).
- Le choix des enduits protecteurs ou des imperméabilisants
- Le choix d'une géométrie particulière de la structure qui permettrait de
diminuer le stress environnemental (forme et disposition des colonnes et des
poutres)

I.2.2.2. Mise en œuvre

Le béton est un des rares matériaux de construction ou les composants sont


rassemblés au site, ou près du site de construction, pour ensuite être dosés,
malaxés et mis en place dans les coffrages pour obtenir un produit fini. Il existe un
très grand nombre de variables qui contrôlent ce type de production. Il y a donc
toujours une possibilité qu'il y ait un maillon faible dans la chaîne de production qui
fasse en sorte que la durabilité de l'ouvrage soit handicapée.

Si les méthodes de mise en place et de mûrissement ne permettent pas au béton de


développer toutes ses qualités, la durabilité de l'ouvrage pourra être
considérablement réduite.

Les principaux points à surveiller concernant la mise oeuvre sont:

- Les méthodes de mise en place du béton : Il faut adopter un technique


appropriée de mise en place du béton dans les coffrages pour éviter les nids
d'abeilles et la ségrégation. Il faut aussi surveiller les techniques de finition de
surface.
- La mise en place des aciers d'armature
- Les méthodes de mûrissement et de cure : une mauvaise technique de
mûrissement réduit presque toujours la capacité du béton à résister à la plupart
des types d'agressions.
- Vérifier la rigidité, l'étanchéité et la conception des coffrages
- Prendre les mesures nécessaires pour éviter le ressuage excessif et le retrait
plastique.
- Adopter des mesures de protection nécessaires pour éviter le gel du béton au
très jeune âge.

I.2.2.3. Caractéristiques des matériaux et béton

Les propriétés du béton ont une influence directe sur la durabilité de l'ouvrage.
• Pour fabriquer un ouvrage durable, il faut donc utiliser un matériau durable.
• Les caractéristiques du béton qui contrôlent sa durabilité peuvent être regroupées
en deux grandes familles.

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A- INFLUENCE DES PROPRIÉTÉS DES MATÉRIAUX ENTRANT DANS LA
FABRICATION DU BÉTON

- Type de ciment
Certains types de ciment offrent de meilleures performances en présence d'eau de
mer ou de granulats potentiellement réactifs. En milieu marin, il peut être
nécessaire d'utiliser un ciment type 50 à faible teneur en C3A. Pour limiter les
risques de réaction alcalis granulats on peut choisir un ciment à faible teneur en
alcalis.

- Type de granulats
Certains granulats sont gélifs, c'est-à-dire qu'ils sont sensibles à l'action des cycles
de gel dégel. Il faut donc éviter de les utiliser dans les bétons exposés au gel. Il
existe aussi des granulats qui peuvent réagir avec les alcalis du ciment pour former
des produits expansifs qui peuvent faire fissurer le béton (réaction alcalis
granulats). Il existe des essais d'acceptation qui permettent d'identifier les granulats
potentiellement réactifs.

- Ajouts minéraux (fumée de silice, cendres volantes, laitiers)


Les ajouts minéraux peuvent modifier considérablement le comportement du béton
exposé à un environnement donné. Ils peuvent parfois améliorer ou diminuer la
durabilité du béton. Les effets sont fonction du type et du dosage de l'ajout minéral.

B- INFLUENCE DES PROPRIÉTÉS PHYSICO-CHIMIQUES ET DES


PARAMÈTRES DE FORMULATION DU BÉTON

- Résistance à la compression et à la traction


Une résistance à la compression élevée est généralement un indice de bonne
qualité du béton : Elle est généralement le signe d'un rapport E/C faible qui produit
généralement une pâte de ciment durcie de meilleure qualité (porosité et
perméabilité plus faibles). Une bonne résistance à la traction est souhaitable pour
la résistance au gel. La résistance à la compression peut être utilisée pour spécifier
un niveau de maturité minimal avant la première exposition en milieu agressif
(résistance minimale à 28 jours).

- Choix du rapport eau/ciment (E/C) ou eau/liant (E/L)


Le rapport E/C est un paramètre fondamental qui contrôle la plupart des propriétés
physico-chimiques du béton. Le E/C exerce un rôle prépondérant dans presque
tous les mécanismes de destruction qui peuvent affecter le béton. Du point de vue
de la durabilité, une réduction du E/C est presque toujours bénéfique car elle
entraîne une diminution de:
+ Porosité de la pâte de ciment hydraté
+ Perméabilité de la pâte et du béton

- Caractéristiques des vides d'air


La production d'un bon réseau de bulles d'air entraînées et d'un bon facteur
d'espacement sont nécessaires pour obtenir un béton durable face aux cycles de
gel dégel.

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I.2.2.4. L’entretien

Des programmes d'entretien ou de protection sont généralement nécessaires pour


éviter ou retarder certains types de dégradations des structures.
Un bon programme d'entretien peut contribuer à prolonger très significativement la
vie utile d'un ouvrage.

I.2.3. Les facteurs chimiques

Les dégradations du béton peuvent résulter de plusieurs processus chimiques entre


les constituants du béton et le milieu extérieur. La structure interne du béton est un
milieu très alcalin possédant un pH voisin de 13. ( Pour le béton, l'environnement
externe (l'eau de pluie ou de ruissellement, le C02 de l'air) apparaît comme un milieu
extrêmement corrosif. C'est un peu comme si nous devions vivre dans un
environnement constitué d'acide sulfurique !)
Malgré tout, il résiste à la plupart des attaques chimiques lorsqu'il est fabriqué et mis
en place selon les règles de l'art.
Ses principaux moyens de défense sont son faible porosité et son faible perméabilité
qui joue le rôle de scaphandre en lui permettant de limiter les interactions avec
l'extérieur.
Les principaux processus chimiques à la base des dégradations du béton sont
généralement regroupés en trois catégories.

A- L'hydrolyse ou la lixiviation (dissolution) des hydrates


Lorsque les eaux de ruissellement ou l'humidité du milieu externe entrent en contact
avec la pâte de ciment, elles tendent à lixiviés (dissoudre) certains produits à base
de calcium (surtout la chaux formée par l'hydratation du ciment). Ce processus peut
diminuer les propriétés mécaniques des hydrates ou augmenter la porosité interne.
- Perte de résistance mécanique du béton

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- Problèmes d'ordre esthétique lorsque les substances lixiviées interagissent
avec le CO2 de l'air et se redéposent en surface (efflorescences)

B- Les échanges ioniques entre les hydrates et le milieu agressif


Certaines solutions acides, souvent rencontrées en milieu industriel, peuvent
interagir avec la pâte de ciment pour former des sels solubles qui peuvent ensuite
être facilement lixiviés.
Des eaux agressives peuvent réagir avec la pâte de ciment pour former de nouveau
produits insolubles mais qui ne participent pas au développement des propriétés
mécaniques du béton.

C- La formation de produits expansifs


Plusieurs types de produits expansifs peuvent se former dans la pâte de ciment
durcie. Le processus de formation est fonction des matériaux utilisés et/ou du type
d'exposition. Ces produits expansifs peuvent créer de très grandes pressions
internes qui peuvent provoquer une intense fissuration du béton. Les principales
causes de la formation de ces produits expansifs sont:
- L'attaque par les sulfates que l'on retrouve parfois dans les eaux
souterraines. ces réactions produisent un gel expansif
- Les réactions alcalis granulats qui produisent aussi un gel de silice
fortement expansif -> gonflement de la structure
- La corrosion des aciers d'armature, qui produit différents oxydes de fer
très fortement expansifs au voisinage des barres corrodées ->
décollements du recouvrement de béton
- La formation de glace qui engendre des pressions internes dans la
porosité capillaire du béton

I.3. Durabilité et normalisation


Il existe plusieurs organismes de normalisation ou sociétés techniques qui publient
des normes ou des recommandations sur la plupart des aspects touchant la
technologie du béton.
Les plus connus sont :
CSA (A5 - A23.1 - A23.2 - ...)
ASTM
NQ
CCDG
ACI

Les sujets traités sont très nombreux


- Définitions
- Exécution des travaux, mise en place et mûrissement
- Responsabilités
- Méthodes de calcul et de formulation du béton
- Méthodes d'entretien
- Méthodes d'échantillonnage et d'essais
- Exigences minimales pour les propriétés du béton frais et durci
- Exigences minimales sur les constituants du béton
- Exigences minimales concernant la durabilité du béton

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I.3.1. Matériaux

En fonction du type d'utilisation du béton ou de son degré d'exposition, on doit


souvent respecter les exigences des normes concernant les critères de sélection des
matériaux utilisés pour la fabrication du béton (ciment, granulats).
Ciments : En fonction des conditions d'exposition, il peut y avoir des exigences
particulières pour prévenir les réactions alcalis granulats ou l'attaque par les sulfates
ou l'eau de mer.
Granulats : En fonction des conditions d'exposition, il existe de nombreuses
exigences sur la granulométrie, la résistance au gel, la pétrographie, la résistance à
l'abrasion ou à la désagrégation.

I.3.2. Formulation
Plusieurs organismes de normalisation imposent des règles de formulation du béton
de manière à diminuer les risques de voir apparaître des problèmes de durabilité.
Ces règles sont la plupart du temps énoncées en fonction du type et du degré
d'exposition du béton.

I.3.3. Exigences de conception et de mise en oeuvre


Des critères de conception et des techniques de mise en oeuvre du béton sont
souvent prescrits pour minimiser les problèmes de durabilité. Les exigences
changent en fonction du type d'ouvrages et du degré d'exposition. Ainsi, certaines
recommandations s'appliquent aux :

- Méthodes de cure et de protection


- Recouvrement minimal des aciers d'armature pour assurer la
protection contre la corrosion.

I.4. le Ciment

Le ciment Portland est un liant hydraulique, c'est-à-dire qu'il se solidifie en réagissant


avec l'eau (hydratation) pour produire des composés (hydrates) qui sont stables dans
l'eau.

Les principaux constituants du ciment Portland sont:

- C3S : 3CaO.SiO2 (35% à 65%)


- C2S : 2CaO.SiO2 (10% à 40%)
- C3A : 3CaO.Al2O3
- C4AF : 4CaO. Al2O3Fe2O3
- Autres (sulfates, alcalis, filler calcaires, impuretés, ...)

Son invention date du début des années 1800 (1824). Le béton durci est produit à la
suite de l'hydratation du ciment Portland qui réagit avec l'eau pour former des C-S-H
(silicates de calcium hydratés). Les C-S-H (la pâte de ciment durcie) jouent le rôle de
colle qui solidarise les granulats entre eux pour former un matériau rigide. La pâte de
ciment représente de 25% à 40% du volume du béton. La plupart des propriétés du

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béton, et plusieurs aspects de la durabilité du béton, sont directement liée aux
caractéristiques de la pâte de ciment durci.
Pour bien comprendre les propriétés physico-chimiques du béton, il est donc
important de comprendre la structure de base de la pâte de ciment hydraté.

La pâte de ciment hydraté est le résultat de la réaction chimique entre l'eau et le


ciment (la réaction d'hydratation). C'est un processus chimique complexe où les
principaux composés du ciment C3S, C2S, C3A, C4AF réagissent pour former de
nouveaux composés insolubles qui durcissent avec le temps. C'est surtout
l'hydratation du C3S et du C2S qui participent le plus au développement de la
résistance en produisant des C-S-H.

Très sommairement la réaction d'hydratation du C3S et du C2S est la suivante:

La réaction du C3A avec l'eau est très violente (beaucoup de chaleur) et elle doit être
contrôlée par les sulfates (gypse ou anhydrite) La réaction du C3A forme des
sulfoaluminates dont la forme la plus connue est l'ettringite
(3CaO.Al2O3.CaSO4.31H2O).
La réaction du C4AF dégage peu de chaleur et participe peu au développement de la
résistance.

La pâte de ciment hydraté est formée par


- Les hydrates (C-S-H, Ca(OH)2, sulfoaluminates)
- Des grains de ciment non hydraté
- Des espaces capillaires
- Des bulles d'air
La figure montre une représentation schématique d'une pâte de ciment partiellement
hydratée. On y retrouve:
- Des grains de ciment (10 à 80 µm au départ) partiellement hydratés et
recouverts d'une couche d'hydrates.
- Des capillaires remplis ou partiellement remplis d'eau
- Des hydrates (surtout des C-S-H et de la chaux qui remplissent
graduellement les espaces entre les grains de ciment.
- Les pores de gel ne sont pas représentés (trop petits !) et les bulles d'air
sont trop grandes pour apparaître sur cette figure.

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I.5. Facteur de transport

Presque tous les types de destruction causés par la formation de produits expansifs
ou par des ions agressifs (corrosion, réactions alcalis granulats, attaque par les
sulfates) ne peuvent se produire que si le béton est dans un état voisin de la
saturation (grande disponibilité de l'eau).

La diffusion désigne le processus de transport d'un constituant dans un milieu donné


sous l'effet de son agitation aléatoire à l'échelle moléculaire. S'il existe des
différences de concentration entre deux points du milieu, il y aura un transport du
constituant de la zone la plus concentrée vers la zone la moins concentrée.
Les transports par diffusion peuvent se produire sous deux formes:
- En phase liquide (ions chlore, sulfates, CO2, O2)
- En phase gazeuse (oxygène, CO2)

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• Le transport en phase liquide concerne la diffusion des constituants en solution
dans la phase liquide (les ions chlore, les sulfates). Elle intervient, par exemple, dans
l'attaque par l'eau de mer et la corrosion des aciers d'armature.
• Le transport en phase gazeuse concerne, par exemple, la diffusion de la vapeur
d'eau dans un béton partiellement saturé ou la diffusion de l'oxygène ou du CO2.
• Les différents mécanismes d'attaque du béton font généralement intervenir un ou
plusieurs types de transferts de masse: en phase liquide, en phase gazeuse ou par
écoulement de la solution interstitielle
• Le type de mécanisme de transport est généralement fonction des caractéristiques
du milieu environnant et des conditions d'exposition de la structure.
• Les formes principales de détérioration sont étroitement liées aux mécanismes de
transferts de masse à travers les pores.

Le tableau suivant présente un aperçu des types de détérioration et les agents


transportés qui en sont responsables.

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I.6. L'importance des perméabilités et de l'étanchéité sur la
durabilité des structures en béton.

La performance et la durabilité d'un ouvrage en béton sont très souvent liées à


l'étanchéité de certains éléments de la structure.

Plusieurs études et relevés sur le terrain montrent que les causes principales de la
mauvaise performance du béton sont plus ou moins liées à la facilité avec laquelle
un fluide ou un ion pénètre dans la porosité du béton.

La perméabilité du béton est un autre paramètre fondamental contrôlant la durabilité


des structures.

C'est surtout la perméabilité de la peau du béton qui est la plus étroitement liée à la
durabilité. En effet, c'est véritablement cette peau qui bloque ou ralenti le passage
des agents agressifs (liquides, gaz, ions) qui peuvent corroder la masse du béton ou
les aciers d'armature.

Les caractéristiques (et le degré de protection) de la peau du béton sont fonction de


très nombreux paramètres :

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- Paramètres de composition du béton (E/C, ajouts minéraux, ...)
- Techniques de mûrissement et de mise en place
- Fissuration due au retrait
- Fissuration due aux charges de service.

En laboratoire, il est relativement facile de déterminer quelle est l'influence des


paramètres de composition du béton sur la perméabilité du béton.
Cependant, il est assez difficile d'évaluer précisément quels sont les effets des
techniques de mûrissement et de mise en place utilisée en chantier et comment la
fissuration peut influencer la perméabilité du béton de peau.
La perméabilité du béton et celle de la pâte de ciment hydraté est liée aux
caractéristiques du réseau de pores capillaire. Les principales caractéristiques du
réseau de pores capillaires qui influencent la perméabilité sont:
-La porosité
-La connectivité
-Le degré de saturation

I.7. Perméabilité

La perméabilité d'un matériau se définit comme son aptitude à se laisser traverser


par un fluide (eau ou gaz par exemple) sous l'effet d'un gradient de pression. Elle
s'exprime au moyen de la relation de DARCY qui est valide en régime d'écoulement
laminaire.

avec Q = débit volumique du fluide de viscosité µ


K = perméabilité du milieu (m2)
A = aire apparente du matériau
dP/dz = gradient de pression

La perméabilité K est une caractéristique intrinsèque du matériau dans la mesure où


certaines conditions sont satisfaites. Elle s'exprime en m 2. L'écoulement doit se faire
dans des conditions données (température et caractéristiques constantes du
matériau en fonction du temps) et il ne doit pas y avoir d'interactions physiques et
chimiques entre le fluide et le matériau.
La perméabilité K peut être utilisée pour estimer l'aptitude du matériau à se laisser
traverser par un fluide. Plus la valeur de K est élevée, plus le matériau est perméable
et, inversement, plus la valeur de K est faible, plus le matériau est imperméable.
Dans le cas du béton, on peut mesurer expérimentalement la valeur K en utilisant
des appareils spécialement conçus à cet effet.
En pratique, la perméabilité K peut être utilisée pour caractériser la perméabilité à
l'eau et au gaz du béton. Très souvent, on utilise, à tort, la notion de perméabilité aux
ions chlore. En fait, le concept de perméabilité aux ions chlore n'existe pas. Dans le
béton, la pénétration des ions chlore dans le béton n'est pas le résultat d'un gradient
de pression mais plutôt d'un gradient de concentration.

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I.8. La porosité

C'est le rapport entre le volume de vides Vv et le volume total Vt d'un corps donné.

Po = Vv / Vt

Lorsqu'un fluide occupe une fraction Ve du volume des vides, on définit le degré de
saturation du milieu poreux par :

S = Ve / Vv

Selon la répartition en taille des pores, leur volume respectif et


leur interconnectivité, le transfert d'un fluide dans un milieu
poreux peut être plus ou moins facile.

La porosité est une propriété volumétrique représentant le contenu des pores qui ne
sont pas nécessairement interconnectés, alors que la perméabilité est une propriété
d'écoulement qui caractérise la facilité avec laquelle un matériau poreux se laisse
traverser par un fluide.

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II. Environnement Marin

II.1. Les agents agressifs

Les principaux typent d'agents agressifs


• Gaz
- Origine naturelle (CO2)
- Origine industrielle (S, N, vapeur de chlore,...)
• Liquides
- Ils peuvent contenir des ions agressifs (Cl, SO3,...)
- Ils peuvent avoir un pH relativement faible(< 12,5)
• Solides
- Sols
- Résidus industriels

La plupart du temps, les attaques chimiques surviennent lorsque les agents agressifs
s'associent avec l'eau pour former une solution agressive qui peut pénétrer le béton.

II.2. Mécanismes de base

• Dissolution
- Certains hydrates de la pâte de ciment hydraté sont solubles dans l'eau
(Ca(OH)2). La portlandite de dissocie complètement en ions Ca 2+ et OH-

• Hydrolyse
- Certains hydrates solubles dans l'eau libèrent des ions qui peuvent réagir
avec l'eau pour ensuite produire des ions OH - ou H+. Le pH de la solution
peut être modifiée (plus acide ou plus alcalin) et certains hydrates peuvent
alors devenir instables.
- Le phénomène d'hydrolyse peut conduire à un lessivage ou «lixiviation»
des composés de la pâte de ciment durci provocant une augmentation de
la porosité et un affaiblissement du liant.
- Lixiviation par les eaux acides.

• Échanges cationiques
A) Formation de sels de calcium solubles
- Des substances acides contenant des anions pouvant former des sels
de calcium solubles sont souvent présentes dans les environnements
industriels
- Ces substances acides peuvent réagir avec la portlandite pour former
des sels de calcium solubles. Lixiviation porosité plus grande,
résistances mécaniques plus faibles.
- Activités industrielles : Acides chlorhydriques, sulfurique et nitrique.
- Produits organiques: Acides acétiques formiques, carbonique et
lactiques.

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- Fertilisants : Chlorures d'ammonium et sulfates d'ammonium.
2NH4Cl + Ca(OH)2 CaCl2 + 2NH4OH

B) Formation de sels de calcium insolubles ou non expansifs


- Certains anions présents dans les eaux agressives peuvent réagir avec
la pâte de ciment pour former des sels de calcium insolubles ou non
expansifs.
- Ils ne causent pas de dommages en autant qu'ils ne soient pas
expansifs.
- Ces produits peuvent être formés par la réaction entre la portlandite et
les acides oxalique, tartarique, tannique, humique et phosphorique.

C) Substitution des ions calcium dans les C-S-H


- L'exposition prolongée du béton à une solution contenant des ions
magnésium peut favoriser le remplacement des ions calcium des CSH
par des ions magnésium. Cette substitution produit donc des silicates
de calcium magnésium hydratés ((C,M)-S-H) qui ont des propriétés
mécaniques relativement faibles.

II.3. L’attaque de mer

La durabilité du béton en milieu marin est fonction d'un nombre relativement


important de paramètres.
- Paramètres chimiques (ions agressifs)
- Paramètres géométriques (marées et fluctuation du niveau de la
mer)
- Paramètres physiques (cycles de gel dégel, activation par les
hautes températures)
- Paramètres mécaniques (abrasion)

Une faible porosité et une faible perméabilité sont essentielles pour obtenir un bon
comportement face à l'eau de mer. Un béton bien formulé et bien mûris possède
généralement une très bonne durabilité face à l'eau de mer.

Des dégradations peuvent apparaître très rapidement (5 à10 ans) dans le cas
d'ouvrages mal conçus (mauvais recouvrement des armatures) ou fabriqués avec un
béton de mauvaise qualité (choix du type de ciment, dosage en ciment trop faible,
E/C trop élevé, etc.).

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II.3.1.Les principaux mécanismes d'attaque par l'eau mer

• Action du CO2 (carbonatation)

Ca(OH)2 + CO2 + H2O CaCO3 + H2O

• Action des chlorures


A) Corrosion

B) MgCl2 : substitution Mg2+ Ca2+ (peu dommageable)

MgCl2 + Ca(OH)2 CaCl2 + Mg(OH)2

C) CaCl2 : (peu dommageable)

CaCl2 + C3A + 10H2O C3A . CaCl2 . 10H2O

• Action des sulfates


A) MgSO4 : substitution Mg2+ Ca2+

MgSO4 + Ca(OH)2 CaSO4 + Mg(OH)2

B) Gypse secondaire

CaSO4 + C3A + 32H2O C3A . 3CaSO4 . 32H2O


ettringite

C) Substitution Mg2+ Ca2+

Substitution des ions Ca2+ par les ions Mg2+ dans les C-S-H

C-S-H + MgSO4 CaSO4.2H2O + (C,M)-S-H

Perte des propriétés liantes des C-S-H

Les différents types d'attaques ont des localisations préférentielles qui progressent
vers l'intérieur du béton.

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L'attaque pas l'eau de mer est fortement conditionnée par la température de l'eau.
Activation des réactions chimiques - accélère la cinétique des réactions de
dégradation.
- En mer du Nord (10°C) : agressivité beaucoup plus faible
- Dans les mer chaudes (> 25°C) : Dégradations rapides et très sévères.

II.3.2.Paramètres contrôlant la durabilité du béton en milieu marin

• Perméabilité - Une faible perméabilité retarde la pénétration des ions agressifs.


• Rapport E/C - Un rapport E/C faible diminue la porosité, la perméabilité et retarde
la pénétration des ions agressifs.
• Recouvrement - Il faut prévoir un bon recouvrement (60 mm) des aciers
d'armature pour éviter la corrosion métallique.
• Type du liant
- Un ciment à faible teneur en C3A et en C3S peut être nécessaire.
- Utiliser un ciment ayant un rapport
C3A / SO3 inférieur à 3.
- Le choix du type de liant est un paramètre important de la durabilité des
bétons en milieu marin
- L'expérience européenne montre que les liants contenant une forte teneur
en laitiers (>60%) ont un bon comportement en eau de mer.
• Attention à la cure.
• Mise en place soignée.

21
III. ACTION DES SULFATES ET ATTAQUE PAR LES
ACIDES

L'attaque par les sulfates peut détériorer très significativement le béton dans un laps
de temps relativement court (10 à 15 ans).

L'eau de mer contient des sulfates en solution. On peut aussi les retrouver en
solution dans les eaux souterraines, dans les eaux usées industrielles et dans
certains sous-produits industriels.

Les sulfates peuvent être d'origine naturelle, biologique ou provenir de pollution


domestique et industrielle. Dans certaines régions où les sols contiennent du gypse
(CaSO4.2H2O) ou de l'anydrite (CaSO4), on peut rencontrer des concentrations
élevées (>5%). (Afrique du Nord Na2SO4 (58 g/L))

Les sources de sulfates peuvent aussi être internes

 Contamination des granulats par du plâtre


 Granulats gypseux
 Sulfures dans certains granulats

Les sulfates peuvent détériorer le béton selon deux mécanismes physicochimiques:

 Expansion
 Perte des propriétés liantes des C-S-H

Les mécanismes de destruction sont fonction de la concentration et de la source des


ions sulfates dans la solution d'eau externe ou dans la pâte de ciment.

L'action des sulfates peut prendre la forme d'une expansion du béton suite à
la formation de produits expansifs :
- Lorsque le béton se fissure, la perméabilité augmente et l'eau agressive
peut pénétrer plus facilement, ce qui accélère de rythme de destruction.
- Ces expansions peuvent causer des dommages structuraux considérables

L'action des sulfates peut aussi engendrer une perte de résistance et une
perte de masse du béton en surface.
- Ces effets sont alors dus à l'altération des propriétés liantes de certains
hydrates.

22
III.1. Les deux types d'interactions chimiques.

Les aluminates et la portlandite sont les deux produits les plus sensibles à l'attaque
par les sulfates. Les dégradations peuvent survenir suite à la formation de produits
expansifs. Les expansions peuvent résulter de la formation d'ettringite secondaire
(l'ettringite primaire n'est pas expansive).

1) Formation de gypse secondaire (substitution ionique entre la


portlandite et les sulfates). Dans le cas du sulfate de sodium:

Ca(OH)2 + Na2SO4 + 2H2O CaSO4.2H2O + 2NaOH

NaOH : Alcalinité élevée -> stabilisation des C-S-H.


CaSO4.2H2O : Produit expansif mais qui se forme uniquement dans les
espaces internes de la pâte de ciment hydraté, Dans la majorité des cas, pas
ou peu d'expansion.

2) Formation d'ettringite secondaire, à partir du C3A anhydre résiduel:

C3A + 3CaSO4.2H2O + 26H2O C3A.3CaSO4.32H2O

Dépendant de la composition de la solution interstitielle, (particulièrement de la


concentration en portlandite), la cristallisation de l'ettringite secondaire peut être
expansive. La précipitation rapide de l'ettringite conduit à la formation de cristaux très
fins dont le volume molaire est de 3 fois supérieur au volume du solide initial.
Dans les ciments qui libèrent moins de portlandite, l'ettringite précipite à partir de la
solution dans les vides interstitiels du béton et la cristallisation en aiguilles n'est pas
expansive.

III.2. Facteurs contrôlant la résistance aux sulfates du béton

- La résistance aux sulfates augmente avec la teneur en ciment.


Les bétons avec un dosage en ciment plus élevé sont généralement plus
compacts et ont une perméabilité plus faible qui ralentie la pénétration des
sulfates et de l'ion qui leur est associé.

- Le taux de dégradation est proportionnel à la quantité de C3A du ciment. Un


béton poreux (faible dosage en ciment) peut être vulnérable mais si la teneur en
C3A du ciment est faible.

23
- Les ajouts minéraux (particulièrement les laitiers) permettent généralement
d'augmenter la résistance aux sulfates.
o Moins de ciment => teneur en C3A plus faible dans le béton.
o Perméabilité plus faible
o Fumée de silice et cendres volantes: Moins de Ca(OH)2 dans la
pâte de ciment hydraté.
o Les ciments contenant 40% ou plus de laitier ont généralement une
bonne résistance aux sulfates.
o

24
o Les ciments avec plus de 20% à 30% de cendres volantes ont une
meilleure résistance aux sulfates. L'effet des cendres est variable en
fonction de leur composition chimique. Les cendres ayant un contenu
en chaux > 20% ne devraient pas être utilisées.
o La fumée de silice (7%-10%) améliore très significativement la
résistance aux sulfates.

La sévérité de l'attaque est fonction de la concentration en sulfates

La norme CSA A23.1 section 15 Tableau 10 présente quelques exigences de


formulation en fonction du degré d'exposition aux sulfates.

IV. Corrosion

25
Les dommages dus à la corrosion se manifestent par des expansions qui conduisent
à la formation de fissures qui provoquent éventuellement le décollement du couvert
de béton (l'enrobage).
En plus de la disparition du couvert de béton, des dommages structuraux de la
structure peuvent survenir en raison de la perte d'adhérence des barres et de la
diminution de leur diamètre effectif (perte de capacité en traction).
Le béton est un milieu très alcalin (pH=13) et constitue un environnement
relativement agréable pour les aciers d'armature. Sous ce niveau de pH, les aciers
d'armature ne se corrodent pas car ils sont recouverts d'un film passif formé d'une
solution solide de Fe3O4 - Fe2O3 g dont l'épaisseur est de 10-3 à 10-1 µm.
La corrosion des aciers d'armature peut débuter si le film passif est détruit ou si les
pH de la solution interstitielle devient trop faible (< 12).

IV.1. Le cas particulier du béton armé

La corrosion des aciers d'armature dans le béton est issue d'un processus
électrochimique.
Pour que l'acier dans le béton se corrode (formation de rouille) il retrouver au même
moment:
 Un électrolyte avec une forte conductibilité (ionique)
 De l'oxygène à la zone cathodique
 Une dissolution non inhibée (dépassivation de l'acier par l'attaque des
chlorures ou par la carbonatation).

Il ne se produit pas de corrosion lorsque l'atmosphère est très sèche. Il n'y a pas de
formation de rouille lorsque le béton est totalement immergé dans l'eau désaérée
(manque d'oxygène). L'humidité relative la plus favorable pour que la corrosion se
produise est de 70% à 80%. Pour des valeurs plus élevées, la diffusion de l'oxygène
est considérablement diminuée.

Le potentiel électrochimique qui est à la base de la formation d'une cellule de


corrosion peut être généré de deux façons:
 Une différence dans la nature des métaux ou lorsque les propriétés de surface
d'un même métal varient considérablement d'un endroit à l'autre.
 Une différence de concentration de certains ions au voisinage de l'acier
(alcalis, chlorures, oxygène).

Dans une cellule de corrosion, un des deux métaux (ou une région du même métal)
devient anodique et l'autre cathodique.
Les réactions chimiques de base dans les régions anodiques et cathodiques sont les
suivantes (en milieu alcalin):

Anode:
Fe => Fe2+ + 2e-
Cathode:
H2O+(½)O2 + 2e- => 2 OH-
L'anode et la cathode sont reliés par le métal conducteur qui permet le passage des
électrons.

26
Le milieu électrolyte environnant (le béton) assure le transport des ions par diffusion.
La rouille apparaît lorsque les ions ferreux (Fe2+) réagissent avec les ions OH- pour
former de l'hydroxyde ferreux (Fe(OH)2).

Fe2+ + 2 OH- => Fe(OH)2

En présence d'oxygène, les réactions d'oxydation se poursuivent pour former des


nouveaux produits dont certains sont très expansifs. La rouille est formée d'un
mélange de ces produits (Fe(OH)3, Fe2O3.H20, Fe3O4).

Pendant le processus, un courant de corrosion se développe entre la cathode et


l'anode. Le taux de corrosion (quantité de fer dissous) est proportionnel au courant
de corrosion.
La corrosion des aciers d'armature peu provoquer des dommages au béton parce la
rouille est formée de produits fortement gonflants. Dépendant de l'état d'oxydation, le
fer métallique peut former des oxydes dont le volume peut être jusqu'à 6 fois
supérieur au volume initial.

27
l'évolution de la corrosion des aciers d'armature s'effectue généralement en deux
étapes.
 Au début, l'acier est stabilisé par la couche de passivation qui empêche la
formation de rouille.
 Durant la phase d'amorçage se produit la dépassivation progressive de l'acier.
Cette dépassivation peut être engendré par de nombreux facteurs dont:
- Carbonatation (baisse du pH).
- Pénétration des ions chlorure
 Durant la deuxième phase se produit la propagation de la rouille produite par
des réactions d'oxydation à la surface du métal. La formation des produits
d'oxydation provoque un gonflement qui fini par provoquer la fissuration de
l'enrobage.

En pratique, on doit donc faire en sorte que la période d'amorçage soit la plus longue
possible. On peut allonger cette étape en prévoyant des épaisseurs de recouvrement
suffisantes et en choisissant une formule de mélange permettant de diminuer la
perméabilité du béton (eau, gaz).

IV.2. La dépassivation des armatures

La dépassivation de l'acier dans le béton se produit le plus souvent par l'action de


deux agents qui peuvent se présenter simultanément:
 Le dioxyde de carbone, CO2 (carbonatation)
 La présence de chlorures au niveau des armatures

28
IV.2.1. Le rôle des chlorures

La vitesse de corrosion des barres d'armature est plus grande en présence de


chlorures. Les chlorures ont deux effets dans les mécanismes de corrosion :
 Ils diminuent la résistivité de l'électrolyte (le couvert de béton), ce qui
facilite le transport des ions d'un site à l'autre.
 Ils permettent l'amorçage plus rapide de la corrosion en dépassivant la
couche superficielle.
Aux endroits où la couche a été détruite, l'acier se dissous (zone anodique), alors
que le reste de la surface encore passivée correspond à la zone cathodique. Le
rapport cathode/anode élevé favorise la progression localisée et en profondeur de la
corrosion.
 Les ions chlorures s'associent avec l'ion hydrogène de l'eau pour former de
l'acide chlorydrique.
 Ces réactions engendrent une importante baisse du pH. (pH = 3 à 5). La
dissolution du fer est alors accélérée. Les ions chlorures sont constamment
recyclés

Fe++ + Cl- + H2O => FeOH+ + H+Cl-


H+Cl- => Cl- + H+

Plus la concentration en chlorure au niveau des armatures est grande, plus vitesse
de corrosion est élevée. En pratique, il est important de limiter la quantité de
chlorures dans le béton (pénétration par diffusion ou via les adjuvants, les granulats,
l'eau de gâchage). Des essais en laboratoires suggèrent que la propagation de la
corrosion s'amorce pour une concentration en ions chlore de l'ordre de 0,5% en
poids de ciment.

Plusieurs critères ont été proposés afin d'évaluer la concentration critique à partir de
laquelle les ions chlorure (solubles dans l'eau) sont susceptibles de provoquer la
dépassivation des armatures.

 On ne peut pas établir une seule concentration maximale en chlorure puisque


cette concentration critique dépend du pH. Une très faible modification du pH
produit une très grande variation de la concentration en OH- (et par conséquent
de la concentration critique en chlorures). Dans le béton carbonaté (pH faible -
environ 9) même une faible concentration en chlorures peut initier la corrosion.
 Les chlorures peuvent être piégés chimiquement (par les aluminates) ou
physiquement (par adsorption sur les parois des pores). Les chlorures piégés
interviennent peu lors du processus de corrosion.
 Certains granulats peuvent contenir des chlorures. Ces chlorures ne peuvent pas
être lixiviés dans la solution interstitielle. Ils ne jouent donc aucun rôle dans le
processus de corrosion.
 Dans les bétons très faiblement saturés, la corrosion ne se produit pas
nécessairement même si la concentration en chlorures est très élevée (il n'y a
pas assez d'eau pour amorcer la corrosion).
 Dans les bétons totalement saturés la corrosion ne se produit pas
nécessairement (même si la concentration en CL- est élevée) puisqu'il peut y
avoir un manque d'oxygène pour entretenir le processus de corrosion.

29
Dans le calcul de la teneur en ions chlorures solubles, on doit tenir compte de
l'apport de chacun des constituants du béton (adjuvants, granulats, ciment, ajouts
minéraux, etc).

Les chlorures en solution qui pénètrent dans le béton peuvent réagir chimiquement
avec le C3A du ciment. Cette réaction produit des monochloroaluminates hydratés
(C3A. CaCl2.10H2O) qui est un hydrate relativement stable dans le béton.

La formation des chloroaluminates permet de fixer des chlorures dans le béton, ce


qui réduit la teneur en chlorures soluble et, par le fait même, les risques de corrosion.
Ce phénomène explique pourquoi les ciments riches en C3A offrent en général une
meilleure protection contre la corrosion des aciers d'armature.

IV.2.2. Le rôle de la carbonatation

La stabilité du film passif est étroitement liée à la valeur du pH au voisinage de


l'acier. Le film passif disparaît lorsque le pH devient inférieur à environ 12.
Tous les mécanismes qui peuvent provoquer une diminution du pH dans le béton
peuvent donc contribuer à amorcer ou accélérer la corrosion des aciers d'armature.

Dans la grande majorité des cas, c'est la carbonatation qui est principalement
responsable de la baisse du pH dans le béton. La carbonatation est engendrée par
une réaction entre le CO2 de l'air et certains constituants du béton. Un des produits
de la carbonatation est le CaCO3 (calcite).
 Le dioxyde de carbone gazeux (CO2) présent dans l'air peut être dissous et
réagir avec la solution interstitielle basique du béton.
 L'attaque commence à la surface et le CO2 pénètre par diffusion dans la
phase liquide.

La réaction du CO2 fait intervenir la chaîne de réactions suivantes:

CO2 + Ca(OH)2 => CaCO3 + H2O

 Cette réaction se produit en milieu aqueux (les composés doivent être en


solution dans l'eau).
 Un des effets de cette réaction est de provoquer une baisse du pH jusqu'à des
valeurs voisines de 9.

La carbonatation du béton est un phénomène progressif qui, avec le temps, atteint


des couches de plus en plus profondes.
On peut mesurer la profondeur de carbonatation par un essai de coloration à la
phénophtaléine.

30
La vitesse de carbonatation est fonction de nombreux paramètres dont les plus
importants sont la perméabilité et le taux d'humidité relative du milieu ambiant.
La vitesse de carbonatation est maximale pour une humidité comprise entre 40% et
80% (60% semble être la valeur la plus critique).
 Dans les environnements secs, la quantité d'eau est insuffisante pour
dissoudre de CO2.
 Dans les environnements très humides, le béton est saturé, ce qui ralentie
considérablement la diffusion du CO2.

On peut ralentir la progression de la carbonatation en:


 Augmentant le dosage en ciment
 Diminuant le rapport E/C
 Augmentant le temps de cure
 Augmentant la résistance à la compression

les fortes teneurs en cendres volantes (> 30%) et en laitiers (>50%) peuvent
accélérer significativement la vitesse de carbonatation du béton. Dans ce cas, une
cure humide prolongée est de rigueur.

Il faut rappeler que plus le pH interne du béton est faible, plus les chlorures ont un
effet néfaste sur la corrosion (importance du rapport Cl-/OH-). Par conséquent, dans
les bétons carbonatés, même une très faible teneur en chlorures peut provoquer la
dépassivation des aciers d'armature.
La dépassivation des armatures peut se produire plus facilement si le béton est
fissuré car le processus de carbonatation se déroulant tout au long des fissures peut
pénétrer plus profondément sous la surface. Il est important d'éviter la fissuration du
béton ainsi que la présence de vides importants qui peuvent permettent que l'acier
soit atteint plus facilement par des zones carbonatées.

IV.2.3. Influence de la composition du béton

Toute modification de la formulation d'un béton produisant une augmentation de sa


compacité ou une réduction de sa perméabilité a généralement un effet favorable sur
la résistance à la corrosion. Les principaux paramètres de composition qui
influencent la corrosion des aciers d'armature sont
 Le rapport E/C: La diminution du rapport E/C améliore considérablement la
protection contre la corrosion
 Les ajouts minéraux: Les cendres volantes et la fumée de silice ont
généralement une influence bénéfique puisqu'elles produisent une très nette
diminution de la perméabilité, du coefficient de diffusion et de la conductivité
du béton.
L'augmentation de la compacité provoquée par les ajouts minéraux (utilisés en
quantité suffisante) semble annuler largement les effets néfastes de la diminution du
pH interne et de la moins grande quantité de C3A qui découlent de l'utilisation de ces
ajouts minéraux.

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IV.2.4. Influence de l'humidité

La vitesse de corrosion dépend fortement du taux d'humidité du béton car celui-ci


influence directement la conductivité et la diffusion de l'oxygène.
 Pour des taux d'humidité inférieurs à 80%, l'oxygène atteint facilement les
régions anodiques mais la faible conductivité du béton limite la vitesse de
corrosion.
 Plus le taux d'humidité augmente, plus la conductivité du béton augmente
mais, mais alors, la diffusion de l'oxygène vers les barres se fait de plus en
plus difficilement.
 Les vitesses de corrosion les plus élevées sont généralement observées
lorsque le taux d'humidité est voisin de 95%

La corrosion des aciers d'armature ne constitue généralement pas un problème


majeur dans le cas des structures ou des parties de structures constamment
immergées puisque l'oxygène ne parvient que très difficilement à atteindre les
armatures.

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