Logement étudiant P.

40

Les bons plans selon vos moyens

pN°1111
Juillet-août 2015 Toute l’information juridique et pratique pour prendre les bonnes décisions

VIVRE
de ses
PLACEMENTS
Santé
Les solutions Internet, télé,
téléphone
pour vaincre Quelle box
l’insomnie pour quel
P. 62
budget ?
P. 72
Toutes les
Travaux stratégies
Tirez profit
DOM : 6,20 €

de vos pour
certificats s’assurer
d’économie un revenu
d’énergie
P. 46 à vie
P. 24

Assurance vie P. 52

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ÉDITORIAL

Notre système de retraite

vacille, ne chutez pas avec lui

L
a réforme de 2014, portée par Marisol Touraine, ministre
N O S VAL E U R S des Affaires sociales, ne serait pas suffisante pour
EXPERTISE sauvegarder notre système de retraite. Quelle surprise !
Nos informations Depuis plusieurs semaines, on prépare ainsi nos
reposent sur les esprits à un nouveau serrage de boulon. Tout a débuté fin mai,
compétences et
l’analyse impartiale lorsque le Medef, qui manie la provocation avec un art
de nombreux experts, consommé, proposait aux partenaires sociaux, dans le cadre des
ainsi que sur un négociations sur les retraites complémentaires, de remettre tout
important travail
de documentation bonnement en cause la retraite à 62 ans. Selon l’organisation
et de vérification patronale, il faudrait attendre 67 ans pour percevoir sa pension
des sources légales
complémentaire dans sa globalité : peu importerait donc que le
SENS PRATIQUE
Nos articles répondent
salarié soit en droit d’obtenir une retraite à taux plein avant cet
tous à des probléma- âge… (voir notre article p. 18). Une réforme qui, soit dit en
tiques concrètes passant, ne ferait porter les efforts financiers que sur les salariés !
fréquemment
rencontrées par nos De son côté, le Conseil d’orientation des retraites, qui a rendu
lecteurs. Ils aident à public son rapport annuel d’activité le 10 juin, n’envisage plus
comprendre pour agir, un retour à l’équilibre du système avant 2030, alors qu’il tablait
débouchent sur des Il devient
conseils pratiques, encore, 2 mois auparavant, sur 2025. Et de proposer quelques
permettent de bien pistes de réforme : baisse des pensions, en moyenne, de 0,9 %,
capital de vous
défendre ses droits
ou augmentation des cotisations de 0,3 point, et ce dès 2016, constituer
ACCESSIBILITÉ
pour revenir dans 25 ans à l’équilibre. une épargne
Les sujets et notions
abordés étant Dans le pire des scénarios, vous l’aurez compris, les actifs suffisante
souvent techniques seraient donc amenés à cotiser plus largement, et à accepter, pour en
et complexes,
Le Particulier s’attache à une fois à la retraite, qui sera encore plus tardive qu’aujourd’hui, tirer un
ce qu’ils soient une baisse de leurs pensions. complément
traités dans un style
clair et intelligible Dans ces conditions, il devient capital de se constituer une de revenus
RESPONSABILITÉ épargne suffisante au fil du temps pour pouvoir en tirer
Dans tous les conseils des revenus complémentaires, que vous décidiez d’anticiper
et informations qu’il votre départ à la retraite ou non. Mais de combien devrez-vous
apporte à ses lecteurs,
Le Particulier veille disposer pour conserver votre niveau de vie ? Nous avons
à toujours promouvoir calculé, placement par placement, le capital nécessaire pour
le strict respect de obtenir le revenu dont vous aurez besoin, net de frais et
la légalité et des valeurs
F. ALBERT POUR LE PARTICULIER

citoyennes de fiscalité. Un exercice qui vous fera prendre conscience de

et humanistes. l’importance de préparer, le plus tôt possible, votre fin
de carrière, en suivant les conseils que Le Particulier vous
prodigue mois après mois.
F R É D É R I C D U R A N D - B A Z I N Rédacteur en chef

Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 3

 N°1111
JUILLET-AOÛT 2015
SOMMAIRE

ACTUALITÉS
06/ L’ACTUALITÉ DU
PARTICULIER
08/ COURRIER DES LECTEURS
10/ CHIFFRES CLÉS
380 % de hausse des demandes de délégation
d’assurance pour les prêts immobiliers. 74, 4 %
des villes de plus de 100 000 habitants ont connu
une baisse des loyers depuis le début de l’année. ARGENT
12/ ALERTES
SFR visé par une action de groupe 24/ DOSSIER Vivre
pour la vente déloyale de ses forfaits 4G.
Dès le 1er août, le bail type devient obligatoire
de ses placements
Vous avez réussi à épargner un joli capital et vous voulez
pour les nouvelles locations.
maintenant en profiter pour changer de vie ? Nous
16/ EN BREF vous donnons les clés pour dégager de cette épargne
Paris Habitat reversera 2 millions à ses des revenus complémentaires qui vous permettront
locataires. Le barème dégressif des allocations de réduire votre activité professionnelle.
familiales entre en vigueur.
18/ EN PROJET 36/ Assurance vie : vos vieux
contrats déclinent, réagissez !
De nombreuses compagnies n’accordent que de piètres
Emmanuel
Macron, rendements aux contrats anciennement souscrits.
ministre de Faut-il les fermer ou continuer à les alimenter ?
l’Économie et
des Finances Nos préconisations, suivant votre âge et vos objectifs.

Loi pour la croissance et l’activité : le

gouvernement ajoute des mesures pour les PME. LOGEMENT
20/ VRAI OU FAUX ?
Le régime social des indépendants
40/ Les bons plans pour loger
maltraite ses assurés. un enfant étudiant
Résidence universitaire, colocation, chambre
22/ AGENDA chez l’habitant... toutes les pistes pour trouver un toit
Toutes les dates importantes à connaître pour son enfant sans se ruiner.
pour prendre les bonnes décisions et remplir
vos obligations légales et fiscales.
46/ Tirez parti de vos certificats
COUVERTURE : CLOD POUR LE PARTICULIER - PHOTOS : ISTOCK d’économie d’énergie
Jeté sur 4CV : Catalogue Le Particulier Éditions sur la totalité
des abonnés ; encart « Sac 48H » sur la totalité des abonnés ; encart
Encore trop de personnes qui réalisent des travaux
Challenges sur la totalité des abonnés ; encart « Guide de vos droits » sur la d’économie d’énergie oublient de valoriser ces certificats
totalité des abonnés ; lettre de bienvenue sur une partie des abonnés ;
relances de réabonnement sur une partie des abonnés ; publicité Reliure
qui permettent d’alléger la facture. Tout ce qu’il faut savoir
sur porte-adresse. Collé p. 3 : encart abonnement sur diffusion kiosques. pour ne plus passer à côté de cette aide.

4 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

 FA M I L L E
52/ Anticipez la transmission
de votre assurance vie
Moins vos bénéficiaires auront de formalités à
accomplir, plus vite l’assureur leur versera le capital.
Pensez, dès la souscription du contrat, à prendre les
dispositions qui éviteront retards et conflits.

C O N S O M M AT I O N
56/ UN PATRIMOINE À LA LOUPE
Constituer une SCI 72/ Et si vous changiez de
pour transmettre son capital fournisseur d’accès internet ?
Marie et Bernard envisagent de rénover une ferme Les opérateurs se livrent à une concurrence
en Haute-Savoie acharnée sur les box. Profitez-en pour améliorer
pour la louer. votre pouvoir d’achat. Choisissez l’abonnement
Ils souhaitent aussi qui vous convient, de 10 à 60 € par mois.
qu’elle revienne
à leurs enfants dans
les meilleures
conditions fiscales.
Le Particulier
leur indique la
marche à suivre.

SANTÉ
62/ Les solutions pour vaincre
l’insomnie
Il n’y a pas que les
somnifères pour
traiter les troubles
du sommeil.
Une thérapie
spécifique et
des exercices de
relaxation peuvent
être efficaces contre
les nuits blanches.
Vos
droits
au
QUOTIDIEN
78/ VOS QUESTIONS DU MOIS
80/ LES ARRÊTS DU MOIS
Les dernières jurisprudences concernant le régime
de la communauté universelle, le contrat de travail,
la vidéosurveillance, les chèques sans provision.
82/ AVIS DES TRIBUNAUX
Les conflits entre voisins au sujet des plantations

86/ COMBIEN COÛTE

VIE PROFESSIONNELLE Les frais d’huissiers pour loyers impayés

68/ LE POINT SUR Le contrat

90/ COMMENT FAIRE POUR
Contester un licenciement
de professionnalisation 94/ TABLEAU DE BORD
Ce contrat, qui permet d’alterner périodes de formation
et périodes de pratique en entreprise, est soumis à des règles 99/ SOMMAIRE DU NUMÉRO
particulières. DE SEPTEMBRE
Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 5
L’ A C T U A L I T É D U PA R T I C U L I E R
Honoraires de syndics : De nouveaux horaires
participez à notre enquête pour Allô Conseil

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Si cette prestation est
e mois dernier, nous vous avons proposé de participer à incluse dans votre
notre enquête sur les tarifs des syndics, dont les résultats abonnement, vous pouvez
seront publiés dans notre n° 1114 de novembre et sur notre interroger les juristes de notre
site. Vous êtes déjà plusieurs centaines à avoir répondu. Nous vous service Allô Conseil au
en remercions vivement. Mais nous avons besoin de beaucoup 01 57 08 57 57. Nos experts
plus de réponses, pour vous fournir des données affinées par types délivrent des informations à
de syndics (cabinets indépendants, réseaux Lamy, Foncia, etc.) et caractère documentaire sur
par régions. Nous aimerions aussi mesurer les écarts de tarifs prati- toutes les nouveautés légales et
qués selon l’existence, ou non, d’un compte séparé. jurisprudentielles, dans de
nombreux domaines : fiscalité,
Notre questionnaire peut être
immobilier, transmission, droit du
complété jusqu’au 10 septem- travail, consommation… Afin de
bre mais nous souhaitons en répondre encore mieux à vos
récupérer le maximum au attentes, Allô Conseil a élargi ses
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participez à notre contactez notre service
enquête nationale ». abonnement au 01 55 56 71 11.

Retrouvez les vidéos de nos dernières rencontres patrimoniales

Le 16 avril dernier, nous avons organisé une journée
de rencontre avec nos lecteurs de la région lilloise.
Ce salon a rencontré un vif succès, comme celui que
nous avions tenu à Paris le 16 octobre 2014 (voir le
n° 1103, p. 8). Vous avez été nombreux à assister aux
3 conférences proposées : « Doper votre contrat
d’assurance vie en limitant les risques », « Immobilier
en 2015, une année clé pour investir » et « Bourse :
les stratégies à privilégier en 2015 ». Vous pouvez
visionner l’intégralité de ces 3 conférences sur notre
site, en cliquant sur « Événements » dans le menu
situé à droite de notre logo. Vous pourrez aussi
vous inscrire en ligne à la 2e édition de notre
salon à Paris, le 16 octobre prochain.

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le rôle du syndic et du conseil syndical ?
Quand faut-il faire intervenir un architecte ?
Comment sélectionner la meilleure
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6 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

COURRIER DES LECTEURS
Retraite
Le chômage avant la retraite : un
droit ou un manque d’éthique ?
“ Vous dites que la rupture
conventionnelle est une possibilité de
partir plus tôt à la retraite. Nous avons
des droits, mais aussi des devoirs. Cette
solution n’est pas éthique, car elle coûte
aux contribuables.” FRANCINE Z. (par courriel)
“
Vous trouvez anormal que
des seniors au chômage ayant cotisé
toute leur vie puissent percevoir
une indemnisation pendant 36 mois.
Puis-je vous rappeler que l’assurance
chômage est destinée à compenser
un risque lorsqu’il survient.”
CATHERINE T. (par courriel)
“ On ne s’inscrit pas à Pôle emploi
pour percevoir une allocation, mais
parce que l’on recherche activement
un emploi. Les personnes qui se
considèrent en préretraite risquent
d’être sanctionnées.” PIERRE C. (par courriel)
Indemnités de stage
Un doute sur les conditions d’exonération
“ Le Guide de la déclaration de revenus 2015
indique les anciennes conditions d’exonération
des indemnités de stage. En juillet 2014, vous évoquiez
pourtant un assouplissement de ces conditions.”
C L A U D E P . ( par courriel) cette exonération ne s’appliquerait qu’aux conventions signées
P La loi réformant les stages a aligné les conditions
d’exonération des indemnités de stages sur celles des salaires
POUR NOUS ÉCRIRE : Le Particulier, Courrier des lecteurs, 14 bd Haussmann, 75009 Paris, ou
8 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier
Déchets et déjections sur la voie publique
L’amende encourue varie
de 68 à 450 € !
“ Pour l’abandon de détritus ou de déjections
animales sur la voie publique, vous signalez une
amende de 68 € dans le n° 1110 (p. 10) et de 450 €
dans le n° 1109 (p. 10 également). Lequel de ces
chiffres est le bon ? ” J E A N - C L A U D E B . (par courriel)
P Les deux sont bons. En effet, la police municipale
peut, désormais, vous infliger une amende forfaitaire de 68 €
(contre 35 € avant le décret du 25.3.15). Si vous ne la réglez pas
dans les 45 jours, elle sera majorée à 180 €. Si vous ne la payez
toujours pas, ou si vous la contestez, vous passerez devant
le tribunal de police. La peine que vous encourrez alors sera
de 450 €, au maximum (150 € avant le décret).
Les points clés pour vendre vite et bien
Un lecteur mécontent…
“
Votre article du n° 1110 « Les points clés pour
vendre votre logement vite et bien » me pose
problème. Je ne suis absolument pas d’accord avec
l’encadré intitulé « Le mandat exclusif peut réduire
le délai de vente » pour avoir vécu cette expérience.
De plus, l’encadré « J’ai réalisé 9 500 € de travaux
pour que mon bien se détache du lot » me fait douter
de l’intérêt d’être abonné. Il est impossible de faire
les travaux que vous indiquez pour le prix que
vous donnez. J E A N - P I E R R E P . (Viroflay)
P Concernant le mandat exclusif, nous maintenons
qu’il réduit sensiblement le délai de vente dès lors que
le bien est correctement estimé et que le professionnel choisi
est compétent et diligent. Sur votre second point de
mécontentement, sachez que les prix varient en fonction
des équipements retenus. Ainsi, une vasque de lavabo peut
valoir de 300 à 3 000 €. Il est évident qu’on n’optera pas
pour le modèle le plus onéreux lors d’une rénovation
préalable à une mise en vente.
des apprentis : elle est limitée au montant annuel brut du Smic.
Mais l’article 81 bis du code général des impôts qui le prévoit
renvoie à l’article L 124-6 du code de l’éducation, qui n’entrera
en vigueur que le 1er septembre 2015. Le fisc nous a indiqué que
à partir de cette date. Avant cette date, l’exonération ne joue
que si le stage est obligatoire et ne dure pas plus de 3 mois.
courrierlecteurs@leparticulier.fr
 Avers

• Or 999‰

Revers

en Or Pur émise par la France en 2015 est un placement garanti

 CHIFFRES CLÉS

380 %
de hausse des demandes
de délégation
8%
des Français ont résilié leur
assurance automobile au cours
du 1er trimestre 2015,
d’assurance pour soit environ deux fois plus
des prêts immobiliers qu’habituellement.
depuis le 1er janvier Source : sondage Opinion Way/
LesFurets.com
2015.
RÉA

7C’est800 €
4,83%
Source : reassurez-moi. fr

ce que coûte
en subvention,
par abonné et par an, C’est le rendement annualisé
le fonctionnement moyen, au 1er trimestre 2015,
des SCPI investies dans l’immobilier
du TER (train express commercial et tertiaire.
régional). Source : MeilleureSCPI. com

14 mois
Source : étude UFC-Que Choisir,
mai 2015.

27 %
74,4 %
C’est la durée maximale pendant laquelle les
fournisseurs de gaz et d’électricité pourront
réclamer un rattrapage sur votre facture.
des sites marchands
Source : loi de transition énergétique pour
(Pixmania, PriceMinister…) la croissance verte, adoptée en nouvelle lecture
à l’Assemblée nationale le 26 mai.
refusent de reprendre
gratuitement un appareil des villes de plus de
électrique usagé lors de
l’achat d’un produit de
100 000 habitants
même type, alors que c’est connaissent une baisse
obligatoire (art. R. 543-180 des loyers d’habitation

8 400 €
du code de l’environnement).
Source : association CLCV.
depuis début 2015.
FOTOLIA

Source : Clameur, mai 2015

95 %
C’est, en moyenne,
ce qu’un couple

des télétravailleurs
22,78 % avec enfant(s)
dépense
en plus par an
estiment que
leur qualité de vie
C’est le gain moyen réalisé par rapport
en louant le week-end à un couple sans
s’est améliorée, enfants.
même si 61 %
jugent leur temps
une voiture sur internet Source : Drees, Dossiers solidarité et

plutôt qu’en agence.

santé, n° 62 de juin 2015.
de travail plus long.
GETTY

Source : 4e enquête de l’Obergo, en ligne Source : Familles de France, mai 2015.

sur ergostressie.com.

10 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

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 ALERTES
Plus-value immobilière Téléphonie mobile
Pour certains résidents,
la CSG est remboursable SFR visé par une action de groupe pour
L'actu Le Conseil d’État a accordé
à un résident français non affilié
au régime de la Sécurité sociale
française le remboursement
des prélèvements sociaux payés
sur une plus-value immobilière
(CE du 17.4.15, n° 365511).
Le juge se conforme ainsi à la
position de la Cour de justice
de l’Union européenne (CJUE
du 26.2.15, n° C-623/13).
L'action Il est encore possible
de déposer une réclamation
auprès des services fiscaux pour
les plus-values immobilières
réalisées en 2014 et 2015 et, sous
certaines conditions, en 2013 (voir
le n° 1108 du Particulier, p. 12).
REA
Départ en retraite
Pas plus de 4 mois pour
toucher sa pension
L'actu Marisol Touraine, ministre
des Affaires sociales, s’est engagée à
ce que les retraites soient liquidées
dans une délai maximal de 4 mois
par l’Assurance retraite, pour
les demandes déposées à compter
du 1er septembre 2015. En cas de
retard dans le traitement du dos-
sier, l’organisme versera un mon-
tant estimatif, puis régularisera a
posteriori. Cette mesure ne devrait
concerner, dans un premier temps,
que les retraites du régime général.
L'action Demandez la liquidation
de vos droits au moins 4 mois
avant le départ prévu. Ce délai
ne commence à courir que lorsque
le dossier est complet.
12 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier
la vente déloyale de ses forfaits 4G
L'actu L’association de consomma-
teurs Familles rurales lance sa première
action de groupe contre SFR. En cause :
la communication de l’opérateur à pro-
pos de son réseau 4G. Celle-ci laissait
penser « que l’offre était accessible sur une
large partie du territoire, plus étendue que
la réalité ». Fin 2013, SFR proposait, en
effet, un abonnement 4G à des clients
pourtant non éligibles à ce service. « De
nombreux abonnés ont été incités à sous-
crire, alors que SFR savait que cette tech-
nologie n’était pas disponible pour eux »,
explique l’association.
Familles rurales avait déjà assigné SFR en
justice, le 8 octobre 2013, pour pratique
commerciale déloyale. À l’époque, con-
trairement aux autres opérateurs, SFR ne
fournissait pas de carte de sa couverture
4G, tout en proposant à ses clients de
s’équiper de « terminaux onéreux pour
accéder à cette technologie ».
L'action Si vous avez souscrit une offre
4G chez SFR fin 2013, signalez-vous
auprès de l’association en remplissant
un formulaire sur son site (famillesrura-
les.org). Réunissez vos factures d’abon-
nements pour pouvoir vous faire rem-
Carte bancaire
Vous pouvez refuser le paiement sans contact
L'actu La Commission nationale de
l’informatique et des libertés (Cnil)
impose aux banques d’informer claire-
ment leurs clients si leur carte bancaire
dispose d’un dispositif de paiement
sans contact (un logo avec le sym-
bole du wi-fi figure alors dessus ;
voir ci-contre), et de leur don-
ner la possibilité de refuser
cette fonction. Votre banque
doit donc soit vous envoyer
une carte classique, soit n’activer
cette technologie qu’à votre demande,
soit vous permettre de la désactiver. La
désactivation, comme l’envoi d’une
REA
bourser la différence de prix entre le
forfait 4G et le 3G. Vous devez égale-
ment conserver la facture d’achat de
votre mobile 4G. Familles rurales sou-
haite, en effet, que l’opérateur indem-
nise les consommateurs qui se sont
équipés d’un téléphone compatible 4G
pour profiter de leur abonnement.
Vous pourrez rejoindre l’action de
groupe une fois le jugement prononcé,
si l’opérateur est condamné (pour en
savoir plus sur la procédure, voir le
n° 1106 du Particulier, p. 22). P. F.
nouvelle carte sont gratuits (plus
d’informations sur le site de la Cnil,
cnil.fr, rubrique « documentation »,
fiche pratique du 19 mai 2015).
L’action Si votre banque refuse ou vous
facture des frais, adressez un
courrier à la Cnil (8, rue
Vivienne, CS 30223, 75083
Paris cedex 02 – modèle de let-
tre sur cnil.fr, « vos droits », puis
« Les courriers pour agir »). Joi-
R.V. POUR LE PARTICULIER
gnez le plus d’éléments possibles
(lettres, e-mails…) pour qu’elle puisse
intervenir. En parallèle, vous pouvez sai-
sir le médiateur de votre banque. F. S.
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vous adressant à notre siège social. Elles pourront être cédées à des organismes extérieurs, sauf si vous cochez la case ci-contre. Photo non contractuelle. Particulier et Finances Éditions - 14, boulevard Haussmann
75009 Paris - SA à directoire et conseil de surveillance au capital de 375 805,78 € - SIREN 320 758 428 RCS Paris
 ALERTES
Baux d’habitation
Dès le 1er août, le bail type devient
obligatoire pour les nouvelles locations
L'actu Les propriétaires louant des loge- ainsi que leurs voies de conciliation et de
ments nus ou meublés devront désor- recours en cas de litiges doit obligatoire-
REA

Mutuelle étudiante mais signer un bail type dont le contenu

La LMDE désormais
gérée par la Sécu
L'actu La Mutuelle des étudiants
LMDE, qui a succédé à la Mnef,
ne gérera plus elle-même les
remboursements de ses affiliés :
cette activité sera assurée par
l’Assurance maladie. La LMDE,
placée sous administration
provisoire en 2014, était incapable
de rembourser correctement
ses adhérents. Sa complémentaire
est désormais garantie par
Intériale, qui remplace la MGEN.
L'action Il est, de nouveau, possi-
ble d’adhérer à la LMDE sans crain-
dre de perdre ses droits et de subir
de longs délais de remboursement.
vient d’être précisé dans un décret
(n° 2015-587 du 29.5.15). Cette disposi-
tion est issue de la loi pour l’accès au loge-
ment et un urbanisme rénové (Alur) du
24 mars 2014. Le texte fixe les clauses
devant obligatoirement figurer dans le
bail, mais précise aussi « qu’au-delà de ces
clauses, les parties sont également soumises
à l’ensemble des dispositions légales et régle-
mentaires d’ordre public applicables aux
baux d’habitation sans qu’il soit nécessaire
de les faire figurer dans le contrat ». Une
notice d’information reprenant les
droits et obligations des deux parties
Meublés touristiques
La mairie de Paris lance des contrôles pour
débusquer les loueurs hors-la-loi
ment être annexée au bail. Son contenu
figure dans un arrêté du 29 mai 2015 (JO
du 31). À noter : le texte ne s’applique pas
aux logements en foyer, aux colocations
lorsque plusieurs contrats ont été signés
entre les locataires et le bailleur, aux loca-
tions saisonnières ou encore aux loge-
ments faisant l’objet d’une convention
d’aide personnalisée au logement (APL)
ou appartenant à un organisme HLM.
L’action Vous devez utiliser ces baux
types pour tous les nouveaux contrats
conclus à partir du 1er août 2015. Vous
les trouverez sur notre boutique en ligne
à compter du 27 juillet. V. V.-S

L’actu Pour lutter contre la

Escroqueries
Nouvelles mises en
garde de l’AMF
L'actu L’Autorité des marchés
financiers (AMF) mis en garde
contre les activités de 14 sites
ou opérateurs proposant des
placements financiers sans
y être autorisés. Dans le même
temps, l’Autorité de contrôle
prudentiel (ACPR) dénonce
multiplication des meublés
touristiques non déclarés, la
mairie de Paris a lancé, le
20 mai dernier, une opéra-
tion commando dans les
quartiers touristiques de la
capitale. Le but : débusquer
les appartements loués à des
touristes de passage sans per-
mission. En effet, transfor-
mer un appartement en loca- Le 20 mai, des agents assermentés
ont visité des appartements
tion touristique est possible,
DIVERGENCE

des escrocs qui se font passer susceptibles d’être loués illégalement

pour ses agents et proposent
– moyennant finance – de
récupérer des sommes perdues
sur le marché des devises.
L'action Vérifiez sur regafi.fr,
si la société est autorisée en
France. Et ne répondez pas à
des personnes qui vous deman-
dent de l’argent en se présen-
tant au nom d’une autorité.
mais requiert une autorisa-
tion préalable. Celle-ci est
accordée sous réserve d’une « compensa-
tion » : le bailleur doit transformer paral-
lèlement en logement un local non des-
tiné à l’habitation (par exemple, un
commerce). Le demandeur peut propo-
ser d’effectuer cette compensation sur
son propre patrimoine ou sur celui d’un
tiers qui lui cède ses droits. En pratique,
cette démarche, complexe et coûteuse,
à des touristes.
est rarement respectée par les propriétai-
res de locations meublées.
L’action Vu les sanctions encourues
(25 000 € d’amende et 1 000 € d’astreinte
par jour et par m²), mieux vaut vous met-
tre en règle, ou opter pour le meublé de
longue durée (par exemple, la location à
l’année à un étudiant) qui ne nécessite
aucune démarche. V. V.-S

14 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

 L’ÉCO-
tidien
DU LUNDI AU SAMEDI
LE RENDEZ-VOUS DES DÉCIDEURS

NOUVELLE FORMULE
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 EN BREF
DÉPÊCHES
›› Transférer son dossier
d’une auto-école dans une
autre est désormais gratuit
(décret n° 2015-578 du 27.5.15).
›› Le conducteur
REA
d’un deux-roues motorisé
devra avoir un gilet jaune
à portée de main à partir
du 1er janvier 2016 (décret
C
n° 2015-514 du 7.5.15).
›› Les coupures d’eau
dans une résidence principale
sont définitivement interdites
(décision du Conseil constitu-
tionnel n° 2015-470 du 29.5.15).
›› Les opérateurs de
téléphonie se sont engagés
à installer 2 300 antennes-
relais supplémentaires
en France d’ici à fin 2016,
pour étendre le réseau 2G et
3G sur tout le territoire.
›› Il est maintenant possible
de prélever 5 000 € sur le
compte d’un défunt pour
payer ses obsèques, et 5 000 €
pour faire face à ses dettes
urgentes (arrêté du 7.5.15).
›› Dorénavant, un livret
d’épargne populaire
ne sera fermé que le 31 mars
L
de l’année suivant celle
où son détenteur ne répond
plus aux conditions pour en
bénéficier (décret n° 2015-538
du 15.5.15).
›› Après les salariés, les
fonctionnaires peuvent, à
leur tour, donner des jours
de repos à un parent d’enfant
gravement malade (décrets
n° 2015-580 et n° 2015-573
du 28.5.15).
›› Les plafonds de loyers
et de ressources applicables
à certains dispositifs d’investis-
sement locatif (Pinel…) vien-
nent d’être publiés (instruction
Bofip du 22.5.15 ; voir p. 96).
16 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier
Menacé par une action
de groupe, le bailleur a
préféré négocier.
Logement
Paris Habitat reversera
2 millions à ses locataires
’est le premier dénouement d’une action de
groupe depuis la création de ce nouveau
droit par la loi Hamon (voir le n° 1106 du
Particulier, p. 22). En octobre 2014, le Syndicat du
logement et de la consommation (SLC-CSF) a assi-
gné en justice Paris Habitat, principal bailleur
social de la capitale, pour avoir indûment facturé à
ses locataires des charges de télésurveillance et de
téléalarme des ascenseurs. Les deux parties ont
choisi un règlement amiable. À l’issue de la négo-
ciation, un protocole d’accord a été signé le 19 mai
dernier. En contrepartie de l’abandon de l’action
en justice, Paris Habitat remboursera près de
2 millions d’euros aux 100 000 locataires concer-
nés et s’engage, bien sûr, à ne plus facturer les pres-
tations litigieuses. V. V.-S.
Assurance vie
La baisse des fonds en
euros va se poursuivre
e rendement des fonds en euros des assuran-
ces vie n’est pas près de remonter : après le
plaidoyer de la Banque de France pour une
baisse des taux en octobre (voir le n° 1103 du Par-
ticulier, p. 16), le représentant de la direction géné-
rale du Trésor a déclaré, le 6 mai, devant la Com-
mission des finances du Sénat que « les assureurs
doivent maîtriser l’évolution de (leur) rémunération
[…], afin d’inciter les souscripteurs à choisir d’autres
supports ». La représentante de l’Autorité de con-
trôle prudentiel et de résolution (ACPR) a enfoncé
le clou, estimant « impératif que les assureurs ajus-
tent la revalorisation […] pour préserver leur solvabi-
lité ». Ces appels à la modération, ajoutés à la fai-
blesse persistante des taux d’intérêt des
obligations, devraient se traduire par une baisse
de rémunération des fonds en euros en 2015, déjà
tombée à 2,50 % en 2014, en moyenne. E. L.
Défiscalisation
Les fonds immobiliers
dans le collimateur
Selon des informations circulant
dans le milieu de la gestion de
patrimoine, la Direction de la
législation fiscale se pencherait sur
les fonds investis dans les hôtels ou
résidences-services pour seniors
permettant de réduire l’impôt de
solidarité sur la fortune (ISF).
L’administration se demanderait
si ces investissements dans des
sociétés détenant principalement
de l’immobilier (alors que
l’immobilier est normalement exclu
de ces fonds de défiscalisation)
peuvent vraiment faire profiter
leurs souscripteurs d’avantages
fiscaux. Une condamnation de ces
dispositifs – pour l’instant
hypothétique – pourrait conduire
à des redressements. Mieux
vaut s’en tenir à l’écart, tant que le
doute n’est pas levé.
FOTOLIA
Dépassements d’honoraires
De plus en plus de
médecins autorisés
Sur les 11 000 médecins signataires
du contrat d’accès aux soins
(CAS), 30 % étaient auparavant
installés en secteur 1, selon
l’Observatoire citoyen des restes
à charge. L’adhésion au CAS les
autorise à facturer des dépasse-
ments d’honoraires plafonnés
à 100 % de la base de rembourse-
ment, en moyenne. L’Observatoire
dénonce un véritable « effet
d’aubaine » pour ces médecins
qui n’avaient jusqu’alors pas le droit
de facturer de dépassements.

Chômage
Droit au maintien des
garanties prévoyance
Depuis le 1er juin, les salariés
licenciés peuvent conserver
gratuitement, et pendant un
maximum de 12 mois (variable
selon la durée de leur ancien
contrat de travail), les garanties
de prévoyance dont ils bénéfi-
ciaient dans leur entreprise (loi
n° 2013-504 du 14.6.13). Il s’agit
principalement des garanties
décès et invalidité. Pour profiter
de ce maintien de droit, il ne
faut pas avoir commis de faute
lourde et bénéficier de l’assu-
rance chômage. Le même dis-
positif existe depuis juin 2014
pour la complémentaire santé.
Médiation
Vers une autorité unique
Courant juillet, tous les secteurs
de la consommation devront être
dotés d’une médiation (décret à
paraître). La France aura ensuite
jusqu’au 9 janvier 2016 pour adres-
ser à Bruxelles la liste des média-
teurs retenus. Ils seront évalués par
une autorité composée de magis-
trats, d’experts et de représentants
de consommateurs. Les média-
teurs privés déjà en place devront
être agréés par cette autorité.
Donation
L’abattement
exceptionnel précisé
Les donations de logements neufs
et de terrains à bâtir bénéficient
d’abattements exceptionnels de
100 000 € lorsque les enfants ou
petits-enfants du donateur sont
gratifiés. Le donateur peut répartir
comme il le souhaite ces abatte-
ments entre les bénéficiaires (Bofip
BOI-ENR-DMTG-20-20-20 § 480 ;
voir le n° 1108 du Particulier, p. 48).
EN BREF
Banques en ligne
Le crédit pour conquérir
de nouveaux clients
C
onnues pour leurs tarifs imbattables (gra- Sylvia Pinel,
tuité des opérations courantes et de la carte ministre
du Logement.
bancaire), leurs assurances vie sans frais
REA
d’entrée et leurs superlivrets à taux dopés, les Construction neuve
banques en ligne comptent désormais sur le cré-
dit immobilier pour conquérir de nouveaux
Le dispositif Pinel
clients. Après Boursorama et Hello Bank, ING dope les ventes
Direct a lancé mi-mai son offre de prêts. Un autre Dans son dernier observatoire, la
acteur vient de se lancer : BforBank, auparavant Fédération des promoteurs immo-
centré sur l’épargne, dispose, depuis le 26 mai, biliers (FPI) se félicite du retour des
d’une offre bancaire à distance complète, et pro- investisseurs au 1er trimestre
met de proposer des crédits immobiliers en 2015. Sur la période, la commercia-
2016. Vous trouverez dans notre prochain lisation à des investisseurs a, en
numéro un dossier complet sur l’offre et les inno- effet, progressé de 59,4 % et repré-
vations des banques en ligne. A. F. senté 49 % des ventes au détail.
En revanche, l’accession à la pro-
priété enregistre un nouveau recul
Allocations familiales de 3,3 % sur les 3 premiers mois
Le barème dégressif de l’année. Et ce, alors que les taux
d’intérêt restent très bas et
entre en vigueur que la réforme du prêt d’accession
sociale (PAS) aurait dû favoriser
PRESTATIONS MENSUELLES la primo-accession (voir le n° 1108
À PARTIR DU 1er JUILLET 2015
du Particulier, p. 36).
Ressources annuelles
≤ 67 140 € > 67 140 € > 89 490 €
2 enfants
129,35 € 64,67 € 32,34 €
Démarches
Ressources annuelles
3 enfants ≤ 72 735 € > 72 735 € > 95 085 €
40 mesures pour vous
295,05 € 147,53 € 73,76 € simplifier la vie
Ressources annuelles Le gouvernement a dévoilé, le
4 enfants ≤ 78 330 € > 78 330 € > 100 680 € 1er juin, 40 mesures de simplifi-
460,76 € 230,38 € 115,19 € cation concernant les particu-
L
liers. Parmi elles, certaines sont
a dégressivité des allocations familiales en d’ores et déjà en vigueur,
fonction des revenus s’applique pour la pre- comme l’accès aux résultats de
mière fois au mois de juillet 2015, sur les pres-
tations qui seront versées entre le 5 et le 10 août.
l’examen du permis de conduire
et à une version numérique
Les seuils de ressources, qui viennent d’être fixés du permis provisoire sur le site
par décret, correspondent aux revenus de 2013 de la sécurité routière. D’autres
(salaires nets avant abattements fiscaux et autres entreront en vigueur fin 2015
revenus imposables). Pour éviter une diminu- (inscription en ligne à Pôle
tion brutale des allocations dès le premier euro emploi, demande d’attestation
au-dessus de ces limites, un système de lissage est fiscale sur le site Agirc-Arcco...)
prévu. Les familles pourront percevoir un com- ou en 2016, comme la création
plément si la fraction de leurs ressources excé- d’un guichet unique de
dant le seuil est inférieure à 12 fois le montant demande de retraite complé-
mensuel des allocations familiales (décret mentaire du régime général.
n° 2015-611 du 3.6.15, JO du 5). F. S.
Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 17
 EN P ROJ ET
Retraite complémentaire
Les pistes de réformes
de l’Arrco et de l’Agirc
Les discussions sur une réforme des
complémentaires des salariés (Arrco
et Agirc) se prolongent. Le compro-
mis entre partenaires sociaux–
attendu d’ici à fin 2015 – devrait
aboutir à un report de l’âge pour
une pension de réversion (55 ans
aujourd’hui), à une hausse des coti-
sations et, surtout, à une décote
momentanée (jusqu’à 22 %, selon le
souhait du Medef) sur la pension
complémentaire des salariés par-
tant à la retraite avant 67 ans. Une
revalorisation des pensions actuel-
les inférieure de 1,5 point à l’infla-
tion est aussi évoquée.
ENTRÉE EN VIGUEUR En 2016 au plus tôt.
ANDIA
Permis de conduire
La durée de formation
pourrait être rallongée
La durée de formation à la conduite
pourrait passer de 20 à 32 heures.
Une formation aux premiers
secours et à la prévention des dan-
gers pourrait être ajoutée. Le Con-
seil national de la Sécurité routière
demande également deux séances
de conduite supplémentaires,
après 6 mois ou un an de permis,
pour une validation définitive.
ENTRÉE EN VIGUEUR Début 2016.
Allocations logement
Vers un durcissement des conditions d’octroi des aides au logement
Les économies souhaitées
par le gouvernement pas-
seront, sans doute, par une
refonte des aides person-
nelles au logement (APL)
dont bénéficient, notam-
18 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier
LOI POUR LA CROISSANCE ET L’ACTIVITÉ
Le gouvernement ajoute
des mesures pour les PME
L
e projet de loi Macron est revenu
devant l’Assemblée nationale en
juin, après avoir été adopté en pre-
mière lecture le 19 févier 2015 puis
modifié par les sénateurs (texte adopté
par eux le 12 mai). Le projet devrait être
définitivement voté d’ici à la fin juillet.
Les parlementaires ne sont pas parvenus
à s’accorder sur les modalités de libérali-
sation du transport en car, la réforme du
permis de conduire, celle de la justice
prud’homale et du travail dominical.
Lors de cette seconde lecture, les députés
examineront divers amendements
déposés par le gouvernement. La mobi-
lité bancaire serait ainsi intégrée dans la
loi qui imposerait aux banques de pro-
poser gratuitement un service pour
changer d’établissement avec un trans-
fert des prélèvements et virements per-
manents. De nouvelles mesures en
faveur des PME ont aussi été intégrées.
Le montant des indemnités de licenciements
abusifs plafonné. Le ministre de l’Écono-
mie, Emmanuel Macron, veut encadrer
le montant des indemnités pour licencie-
ment abusif (sans cause réelle et sérieuse)
accordées par les juges, en plus des
indemnités légales ou conventionnel-
les. La loi fixerait un plancher et un pla-
fond, variables selon l’effectif de l’entre-
prise et l’ancienneté du salarié. Pour un
salarié ayant 15 ans d’ancienneté, le pla-
fond serait de 12 mois pour les entrepri-
ses de moins de 20 salariés, et de 20 mois
pour celles de 20 salariés et plus. Le minis-
ment, les étudiants. Parmi les ler les APL et le rattachement
pistes explorées, on note de l’étudiant au foyer fiscal de
l’application de critères identi- sa famille (octroyant aux
ques pour l’octroi des APL et parents une demi-part fiscale
des bourses d’études ou supplémentaire).
encore l’interdiction de cumu- ENTRÉE EN VIGUEUR En 2016.
Le ministre de
l’Économie,
Emmanuel
Macron, veut
plafonner les
indemnités de
certains
licenciements.
RÉA
tre a expliqué s’être conformé aux mon-
tants moyens accordés par les juges et
s’est dit prêt à retenir des plafonds supé-
rieurs dans les entreprises de plus de
300 salariés. Enfin, en cas de procédure
irrégulière (vice de forme), le caractère
réel et sérieux du licenciement ne serait
pas remis en cause. Un salarié licencié
sans que la procédure légale ait été res-
pectée bénéficierait d’une indemnité
supplémentaire d’un mois de salaire.
Les accords de maintien de l’emploi assou-
plis. Les accords conclus dans les entre-
prises faisant face à de graves difficultés
permettant d’aménager la durée du tra-
vail pour sauvegarder des emplois pour-
raient prévoir une interdiction de licen-
ciement durant 5 ans, au lieu de 2 ans. Les
salariés licenciés pour avoir refusé de se
voir appliquer un tel accord n’auraient
plus droit qu’aux indemnités légales ou
conventionnelles de licenciement. F. S.
ENTRÉE EN VIGUEUR Variable selon les mesures et, au
plus tôt, en juillet 2015.
RÉA
 COPROPRIÉTÉ

VOTE DES TRAVAUX ?

Arrivez bien préparé en A.G.
En copropriété, la décision
d’effectuer des travaux doit être

2
e
prise en assemblée générale

éd
it ion
Information préalable des
copropriétaires, majorités requises
(assouplies par la loi Alur du 24 mars
2014), mode de financement, répartition
des frais, modalités de contestation de
la décision... Pour tout savoir avant de
décider et voter.

“ Le détail de toutes les règles,

de la prise de décision
à l’exécution des travaux ”

AU SOMMAIRE À JOUR DE
LA LOI ALUR
DE MARS
• Intervenants • Exécution 2014
• Préparation • Fin des travaux
• Financement • Principaux
• Vote • Annexes juillet 2015 | 144 pages | 21 €

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 VR A I O U FAUX ?

Le régime social des indépendants

Les indépendants fustigent leur système de protection
sociale, sur fond de dysfonctionnements administratifs
et de crise économique. Le point sur les idées reçues et
contre-vérités qui circulent à propos du RSI.
PA R A U R É L I E N F E R R O N

D
ossiers perdus, erreurs
LE RSI dans le calcul des cotisa-
EN BREF tions, courriers contradic-
toires, conseillers injoigna-
intention de développer la qualité
du service avec un accueil télépho-
nique directement assuré par le RSI
et la nomination de médiateurs

→ Le RSI
compte
2,8 millions de
cotisants (39 % de
commerçants, 36 %
d’artisans et 25 % de
professions libérales)
et 2,1 millions de
retraités pour un
total de 6,3 millions
d’assurés, ayants
droit compris.
bles… Les artisans, commerçants et
libéraux cotisant au Régime social
des indépendants (RSI) sont à bout.
Tout a commencé en 2008, avec la
mise en place d’un guichet unique
faisant collaborer RSI et Urssaf. Une
simplification administrative dont
la mise en œuvre a été qualifiée de
« catastrophe industrielle » par la
Cour des comptes en 2012. Si la
pour gérer les cas complexes.
Mais la grogne des indépendants
ne se limite pas à ces anomalies
administratives. Elle s’étend à tout
ce qui tourne autour du RSI, du poids
des charges aux montants des pres-
tations versées. L’exaspération est
telle que certains veulent changer de
statut pour ne plus avoir affaire avec
le RSI, et cessent de payer leurs coti-

→
Créé en juillet
2006, il est
issu de la fusion de
3 organismes
(Canam, Cancava et
Organic) et gère les
assurances vieillesse
situation semble s’être améliorée sations pour s’assurer ailleurs. Entre
depuis (voir ci-dessous), le gouver- fantasmes et idées reçues, nous fai-
Plusieurs milliers
nement a annoncé, le 9 juin, son sons le point sur ce régime. ■ de travailleurs non
salariés ont
manifesté
le 9 mars dernier
« Ma retraite sera moins élevée que celle des salariés » dans les rues de

et invalidité-décès
des artisans et com-
merçants, et l’assu-
rance maladie de
tous les non-salariés
non agricoles.
→ Au 1er janvier
2008, il
devient l’« interlocu-
teur social unique »
des indépendants et
assure le versement
des prestations et la
collecte des cotisa-
tions, leur recouvre-
FAUX
Paris.
À cotisation identique, les droits sous-déclaration des revenus
des artisans et commerçants d’activité (estimée à près d’un
sont aujourd’hui analogues à ceux des salariés quart du chiffre d’affaires), un
non cadres. Mais, en pratique, leurs pensions régime peu avantageux avant 1973 et des
sont parmi les plus faibles : 1 300 € en carrières souvent irrégulières. Les professions
moyenne à la fin 2012, contre 1 750 € pour les libérales ne cotisent pas au RSI pour la retraite.
salariés et 2 475 € pour les anciens fonctionnai-
res d’État (1). La Cour des comptes (2) avance plu-
(1) Études et résultats n° 904 de la Drees, janvier 2015.
(2) Rapport de la Cour des comptes sur l’application des lois de
sieurs causes pour expliquer ce décalage : la financement de la Sécurité sociale, septembre 2014.
« Je n’ai droit qu’à des prestations sociales au rabais »
VRAI et FAUX Certes, cotisation à ce titre. Par 8 jour d’arrêt, alors que les e

ment étant délégué les non-salariés n’ont pas
aux Urssaf. droit aux allocations chô-
mage, ni aux indemnités en
cas d’accident du travail ou de
maladie professionnelle.
Mais ils ne versent aucune
ailleurs, en cas de maladie ou
d’accident, le versement des
indemnités journalières aux
artisans et commerçants (les
professions libérales n’y ont
pas droit) ne débute qu’au
salariés en profitent dès le
4e jour. Pour le reste
(remboursement des frais de
santé, allocations familiales,
retraite de base…), les
prestations sont analogues.

20 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

 maltraite ses assurés
« Je paie plus de charges
sociales qu’un salarié »
VRAI et FAUX Selon les calculs du RSI,
pour obtenir un revenu annuel net de charges
sociales de 20 000 €, un indépendant aura
versé 9 225 € de cotisations. Pour percevoir le
même montant, un salarié aura dû cotiser
14 700 € auprès de la Sécurité sociale. Au final,
le travailleur indépendant paie moins de coti-
sations qu’un salarié. Pour des droits similai-
res, ses cotisations maladie seraient même
inférieures « de plus de 4 points » (1) à celles
d’un salarié et sa contribution pour la retraite
de base moindre (2). Mais, pour les indépen-
dants, ces charges peuvent sembler plus lour-
des. En effet, ils règlent directement l’intégra-
lité des cotisations, quand l’employeur en
verse les 2/3 pour le compte d’un salarié. de
plus les cotisations étant calculées sur les
revenus de l’année précédente, un non-salarié
peut se retrouver à régler des sommes dispro-
portionnées si son activité chute, et ne plus
rien gagner en fin de mois. Tout est donc une
question de point de vue !
(1) Rapport d’information du Sénat n° 597, du 11.6.2014.
(2) Rapport de la Cour des comptes sur l’application des
« Je peux quitter lois de financement de la Sécurité sociale, septembre 2014.

le RSI pour
m’assurer ailleurs » « Les services du RSI
FAUX En l’état actuel
du droit, cotiser
sont totalement
désorganisés »
RÉA

au RSI reste obligatoire pour

les non-salariés, une position
régulièrement confirmée par
les tribunaux (en dernier lieu
par la cour d’appel de Limoges
du 23.3.15, n° 13/00341). De
leur côté, les anti-RSI tentent
de démontrer que ce régime
serait une mutuelle comme
une autre, soumise à la con-
currence. Et qu’il serait donc
possible de la quitter pour
aller s’assurer dans le privé.
Que risquent ces déserteurs ?
Jusqu’à 6 mois d’emprisonne-
ment et 15 000 € d’amende
(art. L 114-18 du code de la
Sécurité sociale).
« Mes cotisations ont explosé
ces dernières années »
VRAI et FAUX Après avoir augmenté
d’1 milliard d’euros les charges des non-salariés
en 2013, le gouvernement vient de les alléger
d’un montant équivalent. Reste que la baisse
intervenue au 1er janvier 2015 ne profite, pour
l’essentiel, qu’aux plus bas revenus. D’une part,
avec une diminution du taux de la cotisation des
allocations familiales (jusqu’à -3,1 points pour
ceux déclarant moins de 41 844 € de revenus) et,
d’autre part, une baisse des cotisations minima-
les à payer, ramenées désormais à 1 103 € par an,
dues même en cas d’activité déficitaire. Les coti-
sations retraite, elles, continuent d’augmenter.
VRAI C’est ce qui ressort
des nombreux
témoignages d’assurés et des syn-
dicats d’indépendants. Mais la
situation s’améliore. « L’appel et le
recouvrement des cotisations est en
voie de normalisation, selon un
récent rapport (1), cependant, cela
ne se traduit pas encore par une
amélioration de la relation avec les
usagers. » De son côté, le RSI met
en avant une baisse de 65 % des
réclamations entre 2012 et 2014 et
un délai de traitement de 2 à
7 jours dans 90 % des cas.
(1) Rapport d’étape des députés S. Bulteau
et F. Verdier, du 9.6.2015.

Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 21

 AGENDA
FOTOLIA
DEPUIS LE 1er JUIN 2015
Les particuliers qui recourent au
chèque emploi-service universel
(Cesu) pour rémunérer un salarié
doivent lui verser l’indemnité
de congés payés au moment
où il prend ses vacances, s’il
travaille plus de 32 heures par mois.
Cependant, ils peuvent, avec son
accord, continuer à le payer tous les
mois en majorant son salaire de 10 %.
➔ Voir le n° 1109 du Particulier, p. 18
À PARTIR DU 1er JUILLET 2015
En cas de travaux de rénovation
énergétique, il devient obligatoire
de passer par un artisan « Reconnu
garant de l’environnement »
(RGE) pour valoriser les certificats
d’économie d’énergie (CEE)
et bénéficier des avantages
liés à ce dispositif.
➔ Voir le n° 1083 du Particulier, p. 82
Les automobilistes ne peuvent
plus utiliser de kit mains libres
ni des écouteurs pour téléphoner
au volant. Les contrevenants
s’exposent à une amende
de 135 € et à un retrait de 3 points
sur leur permis de conduire.
ÉVÉNEMENTS
Le SALON NATIONAL DE L’IMMOBILIER, prévu du 18 au 20 septembre, est annulé.
16 octobre LES RENCONTRES PATRIMONIALES DU
PARTICULIER Venez à la rencontre de la rédaction du Particulier
et de ses experts partenaires et assistez aux 3 conférences
animées par nos journalistes. Inscription sur leparticulier.fr,
onglet « événements » ● Paris, salle Wagram (75017), métro
Ternes ou Charles-de-Gaulle – Étoile, de 9 h 30 à 19 h 30.
22 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier
Le paiement du stationnement
dans les parkings publics est
facturé par tranches de 15 minutes
(loi Hamon, n° 2014-344 du 17.3.14).
Le montant des allocations
familiales est modulé en fonction
des revenus des parents.
➔ Voir p. 17
2 JUILLET 2015
L’utilisation du contrat type de
syndic, prévu par la loi Alur
(n° 2014-366 du 24.3.14), entre en
vigueur pour les contrats conclus ou
renouvelés à partir de cette date.
➔ Voir le n° 1110 du Particulier, p. 48
15 JUILLET 2015
Date limite de déclaration et
de paiement de l’ISF pour les
contribuables résidant à l’étranger
dont le patrimoine taxable est
supérieur à 2,57 millions d’euros.
➔ Voir le n° 1109 du Particulier p. 32
1 AOÛT
er
Entrée en vigueur du nouveau bail
type pour les contrats de location
nue et meublée conclus à partir
de cette date (décret n° 2015-587
du 29.5.15).
➔ Voir p. 14
17 AOÛT 2015
Le règlement européen sur les
successions entrera en vigueur.
Pour celles contenant des biens situés
dans différents États européens, la
législation du dernier pays de résidence
du défunt s’appliquera à l’ensemble
de son patrimoine. Sauf s’il avait choisi,
par testament, la loi d’un autre pays.
Les Français vivant à l’étranger peuvent
obtenir, auprès de leur ambassade ou
de leur consulat, une liste d’avocats ou
de notaires à même de les conseiller.
➔ Voir le n° 1096 du Particulier, p. 56
FOTOLIA
1er SEPTEMBRE 2015
Rentrée scolaire des élèves, les
enseignants faisant la leur le 31 août.
15 SEPTEMBRE 2015
Date limite pour payer le solde de
l’impôt sur le revenu, les
prélèvements sociaux et l’ISF pour
les patrimoines compris entre 1,30
et 2,57 millions d’euros. Si vous
payez par internet, vous avez
jusqu’au 20 septembre, à minuit. Si
vous ne recevez vos avis
d’imposition qu’en octobre, vous
avez jusqu’au 16 novembre
(21 novembre par internet).
À PARTIR DU 1er OCTOBRE 2015
Pour apprécier l’équivalence
de garanties des assurances
emprunteur, les banques utiliseront
une liste de 18 caractéristiques
(couverture de certaines affections,
prise en charge de l’invalidité partielle
à 33 %…), publiée par le Comité
consultatif du secteur financier. La
banque en choisira 11 répondant à ses
exigences et, le cas échéant, 4 autres
portant sur la garantie perte d’emploi.
➔ Voir le n° 1102 du Particulier, p. 50
A R G E N T DOSSIER

Vivre
de ses
placements
Si vous avez patiemment
épargné et vous êtes
constitué un patrimoine
significatif, le moment
est peut-être venu
de changer de vie :
réduire votre activité
professionnelle et
profiter de votre capital
pour compléter
vos revenus.

A URÉLIEN F ERRON ET É RIC L EROUX

I L L U S T R AT I O N S : C L O D * I L L U S T R AT E U R

24 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

A
près avoir passé 25 ou
30 ans de votre exis-
tence à vous consacrer
pleinement à votre tra-
vail, parfois au détri-
ment de votre vie personnelle, la ten-
tation peut être grande de lever un
peu le pied et de revoir votre mode
de vie. Mais la réalité vous rattrape le
plus souvent : comment conserver
votre train de vie en réduisant votre
activité professionnelle, quand
l’heure de la retraite n’a pas encore
sonné ? Ou même d’ailleurs après ?
Le moment est peut être venu de
mobiliser le capital que vous avez
épargné lorsque vous étiez en pleine
activité. Nous avons fait les calculs :
de 200 000 à 400 000 € de capital suf-
fisent pour percevoir 1 000 € net par
mois dès 55 ans ou pendant 30 ans
(voir l’ensemble de nos simulations
p. 26). Ce qui n’a rien d’extravagant
si vous avez commencé à épargner
jeune, bénéficié de dispositifs
d’épargne salariale, sélectionné les
meilleurs placements financiers ou
procédé à de judicieux investisse-
ments locatifs, bien sûr en ayant
suivi les conseils que le Particulier
vous prodigue chaque mois.
Une multitude de solutions
Reste à trouver les meilleures pistes
pour dégager les revenus dont vous
aurez besoin.
Longtemps décriée, la rente via-
gère que l’on perçoit en échange
d’un capital confié à un assureur
peut s’avérer une bonne solution
pour certains, d’autant qu’il s’agit de
la seule formule permettant d’avoir
Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 25
un complément de revenus garanti
et revalorisé chaque année, sans
souci de gestion (voir p. 28).
À choisir, vivre des intérêts de ses
placements est toutefois préférable
puisque cela vous permet de con-
server intact votre patrimoine. Mais
il faut être prêt à prendre un mini-
mum de risques pour que le fruit de
vos investissements financiers ou
immobiliers suffise à vos besoins
(voir p. 31).
Vous pouvez encore piocher peu
à peu dans votre capital mais vous
pourriez le voir s’épuiser avant vos
vieux jours (voir p. 34).
Comme souvent, il n’existe pas de
solution idéale, mais une multitude
de possibilités qui, mises bout à
bout, peuvent vous permettre de
vivre de votre patrimoine. ■
 ARGENT VIVRE DE SES PLACEMENTS

Quel capital pour 100 €

UTION N° 1
SOL

EN SE

É SÉPARANT
changer son patrimoine
contre une rente, vivre des
intérêts de son épargne
DE SON CAPITAL
ou piocher progressivement CONTRE UNE
dans son capital : quel que soit RENTE VIAGÈRE
votre choix, voici l’épargne
dont vous devez disposer pour DÈS 55 ANS
toucher 100 € de revenu
net d’impôt par mois. Et les
meilleures solutions pour y
parvenir. Tous les rendements
sont indiqués nets de frais et de
charges, avant fiscalité, et les
simulations réalisées pour un
contribuable imposé au taux
marginal de 30 %.

41 300 €
sur un PEA
ou un PEP
de plus
de 8 ans
Le
placement 49 400 €
idéal sur une
assurance
vie

Hypothèses : conversion d’un capital en rente viagère simple à 55 ans selon la table de mortalité TGF05,
1 % de taux technique, 0 % de frais de conversion et 3 % de frais sur arrérages.
Fiscalité des assurances vie de plus de 8 ans ; fiscalité des revenus fonciers pour les SCPI ;
régime du microfoncier pour l’investissement locatif et application du prélèvement forfaitaire
libératoire de 24 % pour le livret bancaire.
Lorsque les sommes sont obtenues en consommant son capital (solution n° 2),
elles sont revalorisées de 1 % chaque année.

26 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

de revenu net par mois ?
UTION N° 2 UTION N° 3
SOL SOL

EN NE
EN VIVANT
CONSOMMANT QUE SUR
SON CAPITAL LES INTÉRÊTS
SUR 30 ANS DE SES
PLACEMENTS
Le
placement
idéal
30 200 €
23 500 € sur une
sur une assurance 44 000 € assurance vie en
vie en unités 44 000 € d’un bien unités de compte
de compte sur des SCPI locatif de plus de 8 ans
de plus de 8 ans, rapportant 5 % rapportant rapportant 4 %
ou un Plan par an 4 % par an par an
d’épargne
entreprise
de plus de 5 ans,
rapportant 60 100 € 64 600 €
Le 4% par an sur des actions
versant 3 % sur une
placement
assurance vie en
idéal de dividendes
euros de plus de
31 300 € par an sur
8 ans rapportant
sur une assurance un compte-titres
vie en euros 2,20 % par an
de plus de 8 ans
rapportant 2,20%
par an
37 900 €
sur un livret
bancaire
198 300 €
ILLUSTRATION : MARIELLE LELANTIER

rémunéré à 1%
brut par an sur un livret bancaire
rémunéré à 1% brut par an
 ARGENT VIVRE DE SES PLACEMENTS

Troquer son patrimoine

contre une RENTE VIAGÈRE
L
À S AVO I R
Seule une part des
rentes est taxée
Les rentes viagères issues
de la vente d’un bien
immobilier en viager ou de
la conversion d’un capital
en rente sont taxées à
l’impôt sur le revenu (sauf
pour les PEA et PEP de plus
de 8 ans) et aux
prélèvements sociaux de
15,50 %. La part taxée
varie selon votre âge au
jour de la conversion du
capital. Elle est de :
- 70 % de la rente pour une
conversion avant 50 ans ;
- 50 % entre 50 et 59 ans ;
- 40 % entre 60 et 69 ans ;
- 30 % à partir de 70 ans.
es Français ont toujours boudé la
rente viagère, sans doute parce
qu’elle contraint à abandonner une
part de son patrimoine à un assu-
reur. Il s’agit pourtant de la seule formule
permettant de toucher un complément de
revenu garanti, revalorisé chaque année,
sans souci de gestion, jusqu’à la fin de ses
jours. Le rêve de tout rentier. En faisant les
bons choix, il est même possible d’en gom-
mer les principaux défauts.
Retardez la conversion
de votre capital en rente
pour la maximiser
Si vous voulez obtenir une rente en échange
d’un capital, il faut avoir conscience que son
montant est d’autant plus élevé qu’elle est
demandée tardivement. En effet, le mon-
tant de la rente est, schématiquement,
obtenu en divisant le capital par l’espérance
de vie. Plus le demandeur est âgé, plus son
espérance de vie est courte et plus les arréra-
ges de rente (la somme versée régulière-
ment au rentier) sont importants. Pour
100 000 € de capital, un rentier ne peut
compter que sur 2 560 € de rente annuelle
(avant fiscalité) s’il s’y prend à 45 ans, alors
qu’il pourra prétendre à 4 170 € par an à par-
tir de 65 ans (pour une rente à 1 % de taux
technique, voir p. 29 et le tableau p. 30). Cela
peut sembler faible, mais il ne faut pas sous-
estimer son espérance de vie. Un homme
aujourd’hui âgé de 60 ans peut espérer vivre
jusqu’à 83,2 ans, une femme du même âge,
jusqu’à 87,8 ans, selon l’Insee.
Les rentes s’avèrent plus défavorables aux
hommes qu’aux femmes. Depuis décembre
2012 et une jurisprudence européenne
(CJUE du 1.3.2011, n° C236/09), les assu-
reurs sont contraints de ne plus différencier
les sexes pour calculer la rente, et ont choisi
d’appliquer à tous la table de mortalité
auparavant réservée aux femmes (à l’espé-
rance de vie plus longue), dite « TGF 05 ». Au
final, les hommes perçoivent une rente de
10 à 15 % inférieure à celle à laquelle ils
auraient pu prétendre avant 2013.

PEA ASSURANCE VIE

COMMENT PROCÉDER Vendre toutes les valeurs
composant votre PEA de plus de 8 ans, demander sa
transformation en PEA assurance (sauf si vous l’avez souscrit
sous cette forme) puis sa conversion en rente viagère.
Les plus La fiscalité est très attractive, la rente issue d’un PEA
de plus de 8 ans étant exonérée d’impôt. Seuls sont dus les
prélèvements sociaux sur une portion de la rente perçue
(50 % à 55 ans, par exemple, voir ci-dessus À savoir).
Les moins Plafonnement des versements à 150 000 €
(auxquels s’ajoutent 75 000 € avec un PEA PME-ETI), ce qui
limite le montant de la rente potentielle. ● Composé d’actions
(ou de fonds investis en actions), le PEA est risqué par nature.
NOTRE CONSEIL Pour limiter les risques de fluctuations
boursières associés au PEA, faites des versements (jusqu’à
150 000 €) juste avant de convertir le capital en rente.
COMMENT PROCÉDER Demander à votre assureur la
conversion du capital accumulé en rente.
Les plus Les gains inclus dans l’épargne convertie en rente
échappent à tout prélèvement, quelle que soit la date
d’ouverture du contrat. ● La taxation de la rente ne dépend
pas de l’ancienneté du contrat, mais de votre âge au jour de
la conversion du capital en rente (voir ci-dessus À savoir).
Les moins Impossibilité de transférer son contrat d’un assureur
à un autre, à moins de le fermer, de régler les éventuels impôts
sur les gains (voir p. 32), puis d’en souscrire un nouveau.
NOTRE CONSEIL Privilégiez une conversion en rente à
partir de 60 ans pour bénéficier d’une fiscalité
clémente : la rente sera soumise à l’impôt sur le revenu
et aux prélèvements sociaux sur 40 % de son montant
pour une conversion entre 60 et 69 ans.

28 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

 Attention à ne pas vous laisser
aveugler par le « taux technique »
appliqué sur la rente. Il s’agit d’un
mécanisme de revalorisation anti-
cipé de la rente. Plus le taux techni-
que est haut, plus la rente sera élevée
au départ, mais moins les revalorisa-
tions ultérieures seront importantes.
La plupart des assureurs proposent
différents niveaux, de 0 à 1 % actuel-
lement. Avec un taux nul, la rente
sera revalorisée chaque année dans
des proportions proches de celles des
fonds en euros d’assurance vie, soit
de 2 à 3 %. Avec un taux technique de
1 % (c’est l’hypothèse retenue dans le
tableau p. 30), l’assureur accordera au
départ une rente d’un montant de 10 à 30 % après le versement de la première rente,
supérieur, selon l’âge à la conversion. En l’épargne reste acquise à l’assureur, même si
revanche, sa revalorisation annuelle sera d’un le capital a été à peine entamé. Ce type de
point inférieur, pour s’établir entre 1 et 2 % rente ne convient qu’aux personnes seules
l’an. À terme, les deux options s’avèrent équi- et sans héritiers.
valentes, la rente sans taux technique étant Pour protéger vos proches, nous vous
même plus avantageuse pour les personnes conseillons de souscrire au moins l’option
qui dépassent leur espérance de vie théorique. « annuités garanties » proposée par la quasi-
totalité des assureurs. Ainsi, en cas de décès
Protégez vos proches en prématuré, l’assureur versera la rente au
acceptant de réduire votre rente bénéficiaire que vous aurez désigné jusqu’à
Sachez encore qu’avec une rente « simple » une date déterminée, souvent de 15 à 20 ans
(voir tableau p. 30), et en cas de décès quel- après le versement de la première rente.
ques mois ou quelques années seulement Une durée suffisante pour vous assurer

PLACEMENTS RETRAITE VIAGER IMMOBILIER

COMMENT PROCÉDER Demander la conversion en rente
de son Perp ou de son contrat Madelin, mais pas avant votre
départ en retraite (ou avant l’âge légal).
Les plus La déduction des versements de ses revenus
imposables permet de se constituer un capital à moindre coût.
Les moins Fiscalité pénalisante, la rente étant imposable au
barème progressif de l’impôt sur le revenu (après un
abattement de 10 %) et assujettie aux prélèvements sociaux
au taux de 8,4 %. ● Impossibilité d’obtenir une rente avant
l’âge de la retraite.
NOTRE CONSEIL Faites jouer la concurrence entre
assureurs avant la conversion du capital en rente, pour
savoir lequel vous versera la rente la plus élevée et la
mieux revalorisée. Transférer un Perp ou un contrat
Madelin ne coûte rien si votre contrat a plus de 10 ans.
COMMENT PROCÉDER Vendre son logement en viager,
tout en conservant le droit d’y vivre jusqu’à la fin de ses jours.
Les plus Être propriétaire de son logement suffit pour
bénéficier d’une rente viagère, sans avoir à immobiliser un
capital financier. ● La vente permet de récupérer une partie
en capital (le bouquet) pour procéder à des donations ou
vivre plus confortablement.
Les moins Il est difficile de trouver un acquéreur avant d’avoir
70 ans et de vendre en viager des logements modestes ou
mal situés. ● Aucune règle juridique ne définit le mode de
calcul de la rente et du bouquet, avec le risque d’être
désavantagé au profit de l’acquéreur.
NOTRE CONSEIL Comparez les simulations de plusieurs
experts et insérez des garanties au contrat, telle une
clause résolutoire pour annuler la vente en cas d’impayés.

Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 29

 ARGENT
Comment lire
le tableau ?
Pour 100 000 € de capital
converti à 55 ans, vous
pouvez compter sur une
rente viagère simple de
3 150 € par an (3,15 % de
100 000 €), revalorisée de
1 à 2 % par an. La rente
passera à 3 120 € avec
15 annuités garanties (en
cas de décès, la rente est
versée au bénéficiaire
désigné jusqu’à l’échéance
des 15 ans suivant le
début de versement de la
rente) ou à 2 780 € si elle
est réversible à 100 %.
Cette dernière option
assure au bénéficiaire
désigné de la toucher
jusqu’à son propre décès.
QUELLE RENTE ESPÉRER EN 2015, SELON SON ÂGE
(EN % DU CAPITAL CONVERTI)
Âge Rente simple
45 ans
55 ans
65 ans
75 ans
Selon la table de mortalité TGF05 (voir p. 28), sans frais de conversion, avec 3 % de frais sur arrérages,
1 % de taux technique et une réversion à un bénéficiaire du même âge, avant fiscalité.
30 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier
VIVRE DE SES PLACEMENTS
que de 60 à 80 % du capital confié à
l’assureur (au minimum) vous reviendra, à
vous ou à vos proches. Cette option est
d’autant plus attractive que son coût est rai-
sonnable. Bénéficier de 15 annuités garan-
ties a ainsi pour conséquence de diminuer
la rente d’origine de 1 à 10 % seulement.
Vous pouvez choisir une option encore
plus sécurisante pour le conjoint : la rente
« réversible ». En cas de décès, le bénéficiaire
désigné percevra de 60 à 100 % de la rente
(le pourcentage est à déterminer avec votre
assureur) qui vous était servie, et ce jusqu’à
la fin de ses propres jours. L’option est
cependant plus coûteuse puisqu’elle vient
diminuer de 10 à 20 % la rente perçue si elle
est réversible à 100 % (de -5 à -15 % pour une
rente réversible à 60 % seulement).
Enfin, de rares assureurs proposent une
solution encore plus protec-
trice et plus souple puis-
qu’elle permet au souscrip-
teur de récupérer une partie
de son capital s’il le souhaite.
Et, à son décès, de transmet-
tre une partie de capital
garantie aux bénéficiaires
qu’il avait désignés. C’est le
cas avec le contrat Sérénité
Viagère, de Monceau Assurances. Avec un
capital de 100 000 €, par exemple, le rentier
peut décider que le capital assuré sera de
100 000 € la première année, diminué de
5 000 € par an. Au bout de 10 ans, par exem-
ple, il pourra faire le choix de récupérer le
capital restant, soit 55 000 €. Une somme
qui sera transmise à ses héritiers s’il décède
à cette échéance. Une telle sécurité est, en
revanche, plus coûteuse, puisqu’elle vient
(dans notre exemple précis) diminuer la
rente viagère de 15 à 25 %, selon l’âge à la
conversion.
Avec 15 annuités
Réversible à 100 %
garanties
2,56 % 2,55 %
3,15 % 3,12 %
4,17 % 4,07 %
6,33 % 5,60 %
Choisissez les placements dont
la rente ne sera pas imposée
Veillez également à optimiser la fiscalité de
votre rente. L’idéal est de disposer d’un Plan
d’épargne en actions – ou bien d’un Plan
d’épargne populaire, dont la commerciali-
sation a cessé en 2003 – de plus de 8 ans. Il
s’agit, en effet, des deux seuls placements
dont il est possible de sortir en rente sans
impôt. Seuls sont dus les prélèvements
sociaux sur une partie de la rente, variable
selon son âge au jour de la conversion (voir
À savoir p. 28).
L’assurance vie se révèle également
attractive, surtout pour une conversion tar-
dive. La fiscalité ne dépend pas de la date
d’ouverture de son contrat, mais de votre
âge au jour de la conversion du capital en
rente. Elle sera ainsi imposable (à l’impôt
sur le revenu et aux prélève-
Préférez le PEA ments sociaux), tout au long
de votre vie, mais sur une
ou le PEP pour fraction de son montant seu-
percevoir une lement (voir p. 28). Une per-
sonne devenue rentière à
rente exonérée 45 ans et imposée au taux
d’impôt marginal de 30 % verra sa
rente de 1 000 € amputée de
318,50 € (45,50 % d’impôt et
de prélèvement sociaux sur 70 % de 1 000 €),
mais seulement de 136,50 € pour une con-
version après 70 ans. À l’inverse, la rente
issue d’un placement retraite (Plan d’épar-
gne retraite populaire, contrat Madelin…)
est bien plus lourde. Elle vient intégrale-
ment s’ajouter à vos revenus imposables et
est taxée comme une pension de retraite,
après un abattement de 10 %. Au final, il
faut immobiliser un capital de 40 % supé-
rieur sur un placement retraite que sur un
PEA pour obtenir une rente nette d’un
montant identique (voir p. 26).
Pas besoin de capital pour
profiter du viager immobilier
À noter, enfin, qu’un propriétaire peut
aussi obtenir une rente en vendant son
2,32 % logement, tout en conservant le droit d’y
2,78 % vivre. À titre d’exemple, la vente en viager
d’un bien de 300 000 € par une femme de
3,56 %
70 ans peut rapporter autour de 50 000 €,
5,10 % auxquels s’ajoute une rente viagère d’envi-
ron 715 € par mois (voir le n° 1079 du Parti-
culier, p. 60).
Se reposer sur les INTÉRÊTS
de ses placements financiers
V
ivre des fruits de son épargne tout
en préservant le capital ? Pour
beaucoup de rentiers, c’est le
schéma idéal. Il permet, en effet,
d’obtenir des revenus réguliers sans enta-
mer son patrimoine, ce dernier pouvant
être transmis à ses héritiers le jour venu ou
bien utilisé pour réaliser d’autres projets.
Mais vivre des intérêts de son épargne n’est
pas à la portée de tout le monde. Le souci : vu
la difficulté à obtenir un rendement satisfai-
sant, il est nécessaire de disposer de capi-
taux très importants pour obtenir des reve-
nus conséquents, tout en prenant garde à ce
que ces revenus ne soient pas trop forte-
ment amputés par l’impôt. Une véritable
quadrature du cercle à résoudre.
Il faut placer de 300 000 à
600 000 € pour pouvoir toucher
1 000 € par mois
Pour y parvenir, l’assurance vie et le fonds en
euros sont parfaitement adaptés, en raison
de la sécurité apportée, de la simplicité
d’usage et de la fiscalité avantageuse. À con-
dition, cependant, d’en avoir les moyens.
Placé sur un fonds en euros rapportant 2 %
par an, nets de frais et de prélèvements
sociaux, un capital de 60 000 € vous procu-
rera 1 200 € de revenus annuels, soit 100 € par
mois (voir le tableau p. 33). C’est donc un
capital de 600 000 € qui sera nécessaire si
vous cherchez à obtenir 1 000 € par mois.
Ces chiffres sont d’ailleurs trompeurs, car ils
ne tiennent pas compte de l’inflation. Même si
elle est actuellement très faible (+0,5 % en
2014), vous devrez, pour la compenser, aug-
menter vos prélèvements de revenus au fil du
temps, ce qui vous conduira à entamer votre
capital (voir aussi p. 34). Pour durer, mieux
vaut donc ne pas retirer la totalité des intérêts
engrangés chaque année, mais seulement une
partie. En ne prélevant, par exemple, que
1,5 % d’intérêt sur votre fonds en euros, vous
permettrez à votre capital de progresser de
0,5 % et pourrez donc plus facilement aug-
menter vos retraits à l’avenir et ainsi préserver
votre pouvoir d’achat. Il vous faudra, en revan-
che, un capital encore plus important, puis-
que 792 000 € seront alors nécessaires

ASSURANCE VIE SCPI

COMMENT PROCÉDER Effectuer régulièrement un retrait
partiel à hauteur de tout ou partie des gains ou intérêts
crédités sur votre compte (en janvier pour un fonds en
euros). Le solde du capital reste investi et continue à fructifier.
Les plus Une fiscalité particulièrement avantageuse (voir
p. 32). ● Le capital investi sur le fonds en euros est garanti et
ne peut jamais diminuer, sauf du fait des retraits. ● Possibilité
d’investir sur des unités de compte, au potentiel de gain
supérieur, mais en acceptant un risque de perte sur le capital.
COMMENT PROCÉDER Acquérir des parts de SCPI via leurs
sociétés de gestion ou auprès de votre banque. Votre quote-
part de loyers vous est ensuite versée tous les trimestres.
Les plus Des rendements élevés (5,08 % en 2014, en
moyenne), durablement supérieurs à ceux des placements
sans risque. ● Votre capital est susceptible de progresser si
les prix de l’immobilier professionnel augmentent.
● Les loyers versés sont régulièrement revus à la hausse.
● Des SCPI sont proposées dans le cadre de l’assurance vie.

Les moins Le rendement des fonds en euros devrait encore Les moins Le capital et les revenus ne sont pas garantis.
s’amoindrir dans les années à venir. ● Fiscalité lourde (sauf dans le cadre de l’assurance vie).

NOTRE CONSEIL Mieux vaut répartir vos économies sur NOTRE CONSEIL Répartissez votre investissement sur
plusieurs contrats, utiliser en priorité les intérêts dégagés plusieurs SCPI pour diversifier les risques et conservez-les
par le moins rentable et, pour les audacieux, investir une au moins 10 ans pour amortir les frais d’acquisition.
partie de votre épargne en unités de compte. Trouvez les meilleures dans le n° 1109 du Particulier, p. 50.

Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 31

 ARGENT
À S AVO I R
La douce fiscalité
de l’assurance vie
Les gains retirés d’une
assurance vie de plus de
8 ans ne sont pas soumis à
l’impôt sur le revenu s’ils
sont limités à 4 600 € par
an pour une personne
seule ou 9 200 € pour un
couple marié. L’excédent
éventuel est soumis au
barème progressif de
l’impôt ou taxé à 7,5 %.
Pour un contrat ouvert
depuis moins de 8 ans, les
retraits sont soumis au
barème ou taxés à 35 %
(moins de 4 ans) ou 15 %
(de 4 à 8 ans). S’ajoutent
systématiquement les
prélèvements sociaux,
aujourd’hui à 15,5 %.
VIVRE DE SES PLACEMENTS
pour obtenir 1 000 € de revenus mensuels.
La faiblesse des rendements des fonds en
euros doit vous inciter à chercher ailleurs.
Vous pouvez, par exemple, placer une partie
de votre contrat sur des fonds prudemment
investis sur les marchés financiers, tels que
les fonds patrimoniaux proposés dans de
nombreux contrats (voir le n° 1103 du Parti-
culier, p. 28). S’ils parviennent à tenir leur
objectif, à savoir grimper de 5 à 6 % par an,
vous avez de bonnes chances d’en tirer un
revenu de 4 % par an, déduction faite des
frais de gestion du contrat. Dans ces condi-
tions, le capital nécessaire pour obtenir
100 € de revenu net par mois n’est plus que
de 30 200 € (voir p. 26), soit 302 000 € de
capital pour 1 000 € par mois. Avec le risque,
cependant, d’enregistrer des pertes sur
votre capital, même si celles-ci sont faibles
sur une période de 3 ans.
Intéressez-vous aux SCPI pour quote-part de loyers. Non seulement, leur
leurs revenus stables et élevés rendement est attractif (5,08 % en 2014, en
Mais il n’y a pas que l’assurance vie. Se tour- moyenne), mais la valeur des parts, reflet de
ner vers les sociétés civiles de placement la valorisation de leurs investissements, est
immobilier (SCPI) est une excellente alter- orientée à la hausse depuis 20 ans. Elles ne se
native. Grâce à l’argent des épargnants, les contentent donc pas de maintenir la valeur
SCPI achètent de l’immobilier profession- du capital, elles le font aussi prospérer.
nel (bureaux, commerces, entrepôts…), les Il faut cependant garder en tête que ni le
mettent en location et reversent aux sous- capital investi, ni les revenus perçus ne sont
cripteurs, chaque trimestre en général, leur garantis et que l’immobilier d’entreprise

IMMOBILIER LOCATIF ACTIONS

COMMENT PROCÉDER Acheter puis louer un bien en À DIVIDENDES ÉLEVÉS
vous entourant de toutes les garanties pour éviter le risque
COMMENT PROCÉDER Acheter des actions d’entreprises
d’impayés (souscription d’une assurance, notamment).
servant durablement des dividendes élevés. Vous pouvez
Les plus Le bien est susceptible de prendre de la valeur si les les détenir sur un compte-titres ou sur un PEA.
prix de l’immobilier repartent à la hausse. ● Les loyers
Les plus Un taux de revenu qui peut dépasser 8 % par an, le
évoluent en partie comme l’inflation et protègent donc le
plus élevé de tous les placements financiers. ● Le capital
pouvoir d’achat de vos revenus.
est susceptible de progresser si le cours des actions
Les moins Il est nécessaire d’investir des sommes achetées s’apprécie. ● Fiscalité clémente, surtout au travers
importantes si vous voulez diversifier votre placement sur d’un plan d’épargne en actions.
plusieurs biens. ● La gestion locative entraîne des
Les moins Risque de diminution ou de suppression des
contraintes assez lourdes et les revenus sont fortement
revenus et de perte sur le capital.
taxés.
NOTRE CONSEIL Diversifiez votre investissement sur
NOTRE CONSEIL Investissez dans un secteur que vous
plusieurs actions. Suivez régulièrement le bilan de
connaissez bien et où la demande locative est forte
santé des entreprises dans lesquelles vous avez investi.
pour éviter les périodes de vacance.

32 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier


n’est pas à l’abri des crises. Celle du début des
années 1990 a entraîné de lourdes pertes
chez les épargnants. Attention aussi à la fisca-
lité, les loyers perçus étant imposables sur le
revenu et assujettis aux prélèvements
sociaux. Pour un contribuable imposé à 30 %
de taux marginal, la facture globale s’élève
donc à 45,5 %. Une SCPI distribuant 5 % par
an ne vous laissera donc, réelle-
ment, que 2,725 % de revenu Un minimum
net. Il faut donc y investir
44 000 € pour obtenir 100 € de
de risque est
revenu net par mois (voir p. 26), nécessaire
440 000 € pour 1 000 € net.
Pour limiter l’impact fiscal, il
pour obtenir
existe cependant une solution : davantage
souscrire des SCPI disponibles de revenus
dans un contrat d’assurance
vie, à la fiscalité plus avantageuse. En contre-
partie, le capital investi sera réduit à hauteur
des frais de gestion prélevés par l’assureur, de
l’ordre de 0,5 à 1 % par an. En réalité, le jeu ne
vaut réellement la chandelle que pour les
contribuables imposés à 30 % ou plus et dont
les économies d’impôt réalisées sont supé-
rieures aux frais inhérents à l’assurance vie
(voir le n° 1086 du Particulier, p. 50).
L’achat d’un bien immobilier locatif peut
également faire l’affaire, à condition,
comme pour les SCPI, de ne pas être trop
imposable et de dénicher un bien de qualité
e t ave c u n t r è s b o n e m p l a ce m e n t , d e
manière à faciliter la location et la revente.
QUEL CAPITAL POUR VIVRE
DES INTÉRÊTS DE SON ÉPARGNE ?
Rendement de son Pour 100 € Pour 500 € Pour 1 000 €
placement* par mois par mois par mois
1 %/ an 120 000 € 600 000 € 1 200 000 €
2 %/ an 60 000 € 300 000 € 600 000 €
4 %/ an 30 000 € 150 000 € 300 000 €
6 %/ an 20 000 € 100 000 € 200 000 €
* Rendement net de frais de gestion, avant fiscalité.
Attention, cependant, car l’immobilier Comment lire
d’habitation est souvent moins rentable le tableau ?
que l’immobilier d’entreprise. Il vous faut disposer
d’un capital de 300 000 €
Sachez profiter des dividendes pour obtenir 500 € de
revenu par mois si votre
des sociétés cotées placement rapporte 2 %
La dernière solution pour doper ses revenus par an. En revanche, avec
est d’investir dans des actions servant des un produit qui rapporte
4 %, 150 000 € suffisent
dividendes élevés. Si les grandes valeurs du pour décrocher le même
CAC 40 servent 3 % de rendement par an, en montant.
moyenne, plusieurs entreprises se mon-
trent très généreuses avec leurs actionnai-
res et versent un revenu d’environ 8 % par
an. C’est régulièrement le cas pour Neopost,
Total Gabon ou encore ABC Arbitrage.
Au travers d’un compte-titres ordinaire, les
dividendes encaissés supportent l’impôt sur
le revenu, après un abattement de 40 %. Ils
sont donc taxés sur 60 % de leur
valeur, seuls les prélèvements
sociaux de 15,5 % étant dus sur
la totalité. Si vous détenez déjà
un Plan d’épargne en actions,
utilisez-le en priorité : à condi-
tion qu’il ait au moins 8 ans
d’ancienneté, vous pourrez en
retirer régulièrement une partie
des gains accumulés (dividen-
des, plus-values…) sans payer d’impôt (seuls
les prélèvements sociaux sont dus) et en con-
servant le solde investi.
Ainsi, une action servant un dividende de
8 % vous laissera, après impôt et prélève-
ments sociaux, 5,32 % de revenu net via un
compte-titres (pour un taux d’imposition
de 30 %), ou 6,76 % au travers d’un PEA. Pour
obtenir 100 € par mois, il vous suffira donc
d’y investir, respectivement, 22 560 € ou
17 750 €. Reste à bien mesurer les risques
encourus : ces dividendes ne sont évidem-
ment pas garantis et le maintien du capital
dépendra de la bonne tenue du cours bour-
sier de l’action. ▶▶▶
Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 33
 ARGENT VIVRE DE SES PLACEMENTS
Consommer progressivement
son CAPITAL
S
i vous êtes réfractaire au principe de
la rente viagère, et si votre épargne
n’est pas suffisante pour en tirer des
revenus conséquents, il reste une
troisième possibilité : consommer progres-
sivement votre capital. Il s’agit d’effectuer
régulièrement des retraits sur vos place-
ments, en prélevant les intérêts crédités
ainsi qu’une partie des sommes placées.
L’exercice se révèle toutefois périlleux, car
votre capital se réduira mécaniquement au
fil du temps alors que vous devrez augmen-
ASSURANCE VIE
COMMENT PROCÉDER Procéder à retraits ponctuels ou
réguliers sur votre contrat. Dans les deux cas, il suffit
d’informer l’assureur du montant que vous désirez retirer et
de leur fréquence en cas de retraits réguliers.
Les plus Une fiscalité très clémente pour les contrats de plus
de 8 ans (voir p. 32). ● Possibilité de moduler le montant des
retraits, de les suspendre ou de les arrêter à tout moment. ●
Aucun plafond de versement et une totale liberté pour fixer
le montant de ses retraits.
Les moins Le rendement des fonds en euros sans risque est
en baisse continue.
NOTRE CONSEIL Pour faire durer votre capital,
investissez-en une petite partie, dont vous n’aurez pas
besoin avant plusieurs années, dans des fonds plus
risqués, mais plus rentables, que le fonds en euros.
34 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier
ter vos retraits pour ajuster vos revenus en
foncion de l’inflation. Le risque est donc de
consommer trop rapidement votre capital
(voir notre tableau page ci-contre) et de ne
plus avoir de quoi financer vos vieux jours.
Pour y parvenir, vous pouvez compter
sur votre épargne salariale (si vous en béné-
ficiez), seulement soumise aux prélève-
ments sociaux, ou encore sur l’assurance
vie. Non seulement sa fiscalité est réduite
(voir p. 32), mais la plupart des contrats
offrent l’avantage de pouvoir automatiser
les retraits. Il vous suffit d’indiquer la fré-
quence et le montant des sommes que vous
souhaitez percevoir. Puis vous recevrez ces
sommes directement sur votre compte
bancaire. Reste à choisir les supports
d’investissement les plus adaptés. Sachez
que 31 300 € placés sur un fonds en euros
rapportant 2,20 % (avant fiscalité) vous per-
mettront d’obtenir 100 € de revenu net par
mois, revalorisé de 1 % par an, pendant
30 ans, alors que 23 500 € suffiront si votre
épargne rapporte 4 % l’an (voir p. 26). Pour y
parvenir, cela suppose cependant de pren-
ASSURANCE VIE À REVENUS
GARANTIS
COMMENT PROCÉDER Souscrire un contrat et choisir la
date à partir de laquelle vous souhaitez recevoir vos revenus.
Les plus Le montant des revenus garantis est susceptible de
grimper si les marchés financiers progressent. ● En cas de
décès, le capital restant est transmis aux bénéficiaires
désignés. ● Les revenus perçus les premières années
profitent de la fiscalité de l’assurance vie (voir p. 32).
Les moins Des frais supplémentaires sont facturés en
échange de cette garantie de revenus, d’autant plus élevés
que l’assuré est âgé et que la gestion financière est risquée.
NOTRE CONSEIL À choisir si vous disposez d’une somme
importante à investir d’un seul coup. Mieux vaut souscrire
10 ans au moins avant la mise en place des revenus, pour
profiter de la revalorisation des revenus garantis.
dre un minimum de risque et de parier sur
des fonds partiellement investis sur les
COMBIEN D’ANNÉES PEUT DURER UN CAPITAL,
marchés financiers (voir p. 32). SELON LES REVENUS PRÉLEVÉS ?
Capital initial Pour 100 €/mois Pour 500 €/mois Pour 1 000€/mois
Une rente minimale garantie 100 000 € Illimité 19 ans 9 ans
grâce aux « variable annuities »
300 000 € Illimité 74 ans 30 ans
Certaines formules d’assurance vie propo-
sent un compromis efficace : les contrats à 500 000 € Illimité Illimité 45 ans
revenus garantis, aussi dénommés « varia- 1 000 000 € Illimité Illimité Illimité
ble annuities » (voir le n° 1062 du Particu- Pour un capital dont le rendement est de 2 % par an et des retraits revalorisés de 1 % par an.
lier, p. 38). Avec eux, l’assureur s’engage à
verser un revenu à vie dont le niveau peut diale, les autres promoteurs de ces formules. Comment lire
augmenter si les marchés financiers pro- Autre atout : au départ, les revenus perçus le tableau ?
gressent (l’épargne est, en partie, investie correspondent à des rachats sur le contrat Avec 300 000 € placés à
dans des supports à risque), sans jamais d’assurance vie. Si vous n’avez plus besoin de 2 % par an, vous pouvez
pouvoir diminuer par la suite. Avec le con- ces revenus, votre capital non consommé retirer 100 € par mois sans
jamais épuiser votre
trat Secure Advantage d’Axa, par exemple, reste disponible et peut être retiré. Il sera
capital. Si vos retraits
le revenu garanti est égal, au minimum, à aussi transmis à vos bénéficiaires en cas de s’élèvent à 500 € par mois,
3,5 % du capital versé pour une perception décès. Mais si vous vivez longtemps et con- il sera épuisé au bout de
de revenus dès 65 ans (3 % à partir de 60 ans). sommez tout votre capital, une rente viagère 74 ans, et de 30 ans si vous
Soit un minimum de 3 500 € de revenu prend alors le relais, ce qui vous assure un y prélevez des revenus de
1 000 € par mois.
annuel à partir de 65 ans pour 100 000 € complément de revenus à vie. En revanche,
investis, davantage si les marchés financiers la perception de revenus ne peut générale-
s’envolent. Des garanties proches de celles ment intervenir avant vos 60 ans. Pas idéal,
accordées par Allianz ou AG2R La Mon- donc, pour une retraite anticipée ! ■

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* Taux net de frais annuels de gestion hors prélèvements sociaux et fiscaux et frais éventuels liés à la garantie décès. Les rendements passés ne préjugent pas des rendements futurs.
(1) Pour les autres frais consultez les conditions générales du contrat. (2) Offre réservé à une 1re souscription sur le contrat mes-placements Retraite réalisée entre le 01/06/2015 et le 31/07/2015 avec
un versement minimum de 10 000 investi au minimum à 25% en unités de compte. Voir conditions détaillées sur mes-placements.fr. mes-placementsretraite est un contrat individuel d’assurance
sur la vie de type multisupport géré par SURAVENIR. (3) SA à directoire et conseil de surveillance au capital entièrement libéré de 400 000 000 euros. Siège social : 232, rue Général Paulet - BP 103 -
29802 Brest Cedex 9. Société mixte régie par le code des assurances - Société soumise au contrôle de l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) (61, rue Taitbout, 75436 PARIS Cedex
9) - Siren 330 033 127 RCS Brest. mes-placements.fr est édité et exploité par Finance Sélection : 9 avenue Percier - 75008 Paris. Tél. 01 47 20 33 00 - www.mes-placements.fr. Finance Sélection est
une SAS de courtage d’assurances au capital de 126 320 euros. RCS Paris B 424 354 223. N° ORIAS 07 001 799 (www.orias.fr). Garantie financière et assurance professionnelle conforme aux articles
L. 530-1 et L. 530-2 du code des assurances. Document publicitaire dépourvu de valeur contractuelle.

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ARGENT

ASSURANCE VIE
Vos vieux contrats
déclinent,
réagissez !
De nombreuses compagnies n’accordent que de piètres
rendements aux contrats anciennement souscrits. Curieuse façon
de récompenser la fidélité. Avez-vous intérêt à changer de contrat ?
É RIC L EROUX

N
CHIFFRE CLÉ ous avons beau pointer du doigt en euros classiques : voir le n° 1107 du Parti-

0 frais
depuis plusieurs années la poli-
tique inéquitable de certains
assureurs et banquiers vis-à-vis
de leurs plus fidèles clients, il existe tou-
La plupart des contrats jours trop de contrats anciens aux fonds en
vendus sur internet ne
euros sacrifiés (voir le n° 1086 du Particu-
prélèvent aucuns frais
sur les versements. lier, p. 40). Les nombreux témoignages que
Privilégiez-les pour vous nous avez adressés en sont une preuve.
redéployer sans perte La majorité des récriminations que nous
l’épargne issue de vos avons reçues concernent trois « bancassu-
vieux contrats.
reurs » : les Caisses d’Épargne, le Crédit agri-
cole et la Banque postale (voir tableau
p. 38). Les taux de rendements qu’ils ont
attribués à leurs anciens clients sont édi-
fiants : 1,35 % de revalorisation l’an dernier
pour un ancien plan d’épargne retraite du
Crédit agricole, 1,80 % aux Caisses d’Épar-
gne et à la Banque postale. Pour mémoire,
les fonds en euros ont rapporté en
moyenne 2,50 % en 2014 (nets de frais, mais
avant prélèvements sociaux), et les plus
performants ont gagné bien plus de 3 %
(3,65 % à la MIF, le plus rentable des fonds
culier, p. 24).
Ces établissements ne sont pas les seuls à
léser leurs anciens clients : le CIC, HSBC, Le
Conservateur et Swiss Life sont loin d’être
irréprochables, même s’ils ne les maltrai-
tent pas systématiquement.
Comment les assureurs se justifient-ils ?
Ils ne se justifient pas ! Les sociétés ici mises
en cause n’ont fait aucun commentaire.
D’autres évoquent l’existence, à une époque
lointaine, de taux garantis généreux, qu’il
faut compenser aujourd’hui.
Les vieux contrats déshabillés
pour valoriser les nouveaux
Bien plus prosaïquement, les assureurs et les
banquiers sacrifient leurs vieux contrats fer-
més à la commercialisation pour offrir des
taux plus attractifs sur leurs nouveaux pro-
duits en cours de commercialisation. Il suffit
de comparer les taux indiqués dans notre
tableau page 38 pour voir que l’écart en
faveur des contrats plus récents est systéma-

36 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

 VOUS AVEZ ÉTÉ NOMBREUX, ANCIENS ASSURÉS,
À TÉMOIGNER DE VOTRE MÉCONTENTEMENT
tique et atteint parfois plus d’un point. Il faut
dire que les assureurs sont bien aidés par la
réglementation, qui leur permet de faire à
peu près ce qu’ils veulent des rendements
des fonds en euros. Ils n’ont pour seule obli-
gation que de reverser au minimum 85 %
des résultats financiers aux assurés. Libre à
eux de répartir ces résultats comme ils le
souhaitent. Ils choisissent souvent de ren-
dre plus attractifs leurs nouveaux produits
grâce à des taux qui ne correspondent pas à
la réalité, au détriment de leurs fidèles
clients. Des anciens clients qui ne sont pas
encouragés à la mobilité par l’environne-
ment fiscal. Les avantages fiscaux et succes-
soraux de l’assurance vie étant attachés au
contrat, il est impossible de les transférer,
malgré des initiatives régulières en ce sens
de parlementaires ou d’associations d’épar-
gnants. Aussi lorsqu’un contrat a dépassé
8 ans ou que son souscripteur a plus de
70 ans, les épargnants ont-ils l’impression
d’être prisonniers de leur assureur. Ce qui
n’est pas toujours le cas (voir p. 38).
Les courriers que nous avons reçus rendent
DAT E C L É
1991
bien compte de la déception des épargnants
face à cette politique. Ils montrent aussi
l’incompréhension des assurés face à des
mécanismes complexes. Certains d’entre
vous se sont plaints d’avoir perdu de l’argent Si votre contrat a été
ouvert avant le
en investissant sur des supports en unités de
20 novembre 1991, il
compte non garantis. D’autres dénoncent renferme des avantages
des rendements trop bas, alors que leur assu- successoraux
reur traite ses clients avec équité, à défaut de extraordinaires.
générosité (comme Groupama Gan, avec un Ne le fermez pas !
taux de 1,8 % pour tous ses clients, sauf ceux
qui ont diversifié leur épargne sur des sup-
ports non garantis).
Des politiques de gestion
incompréhensibles
Mais vos interrogations vont au-delà de la
rémunération médiocre de vos contrats.
◗ À quoi servent les réserves de bénéfices
constituées par les assureurs ? L’an der-
nier, de très nombreux assureurs ont mis de
côté des parts de gains provenant de vos pla-
cements. Et vous vous demandez à qui
Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 37
 ARGENT ASSURANCE VIE : VOS VIEUX CONTRATS DÉCLINENT, RÉAGISSEZ !

LES ASSUREURS QUI VALORISENT LES NOUVEAUX CONTRATS AU DÉTRIMENT DES ANCIENS
Assureur Ancien contrat Rendement Nouveau contrat Rendement Différence
2014 2014 de rendement
Caisse d’Épargne/CNP Assurances Initiative Transmission 1,80 % Nuances 3D 2,20 % + 0,40 %
PEP Transmission 1,80 % Nuances 3D 2,20 % + 0,40 %
Cardif
Evolu 8 1,69 % Cardif Multi-Plus 3i 2,75 % + 1,06 %
CIC/ACMN Vie Assurance PEP n° 1 1,77 % Plan Assurance vie 2,10 % + 0,33 %
PER Predica V1 1,35 % Prédissime 9 2,10 % + 0,75 %
Crédit agricole/Predica Carissime 1,70 % Prédissime 9 2,10 % + 0,40 %
Prédiane V2 1,45 % Prédissime 9 2,10 % + 0,65 %
Crédit mutuel/ACMN Vie Orchidée Long Terme 2% Plan Assurance vie 2,10 % + 0,10 %
Crédit mutuel de Bretagne/ Previ-Retraite 2,30 % Prévi-Options 2,45 % + 0,15 %
Suravenir
HSBC Anthemis 1,36 % HSBC Essentiel 2,45 % + 1,09 %
Poste Avenir, + 0,40 %
GMO Poste Avenir (après + 0,40 %
La Banque postale/ 1,80 % Vivaccio 2,20 %
1997), Assurdix 2, + 0,40%
CNP Assurances PEP Previposte + 0,40%
Excelius 1,80 % Cachemire 2,55 % + 0,75%
Le Conservateur Arep 2,75 % Arep Multisupport 3,25 % + 0,50 %
Maaf/Maaf Vie Dynalto 2,11 % Winalto 3,01 % + 0,90 %
Swiss Life Suisse Épargne 2,20 % SwissLife Liberté Plus 2,50 à 3,30 % + 0,30 à 1,10 %

en 2014) et celui effectivement crédité à

2,51 %. Cet écart provient de la constitution
de réserves et des frais de gestion, mais il
n’est jamais expliqué par les assureurs, qui
se complaisent dans un formalisme légal,
sans véritable souci de pédagogie.

Faut-il changer d’assurance vie

bénéficieront ces fonds dans l’avenir ? Les
assureurs peuvent-ils en faire ce qu’ils veu-
lent ? La réponse est simple : ces bénéfices
mis de côté appartiennent aux assurés. Les
assureurs disposent de 8 ans pour les créditer
sur les comptes de leurs clients. Mais comme
pour l’attribution des rendements annuels,
ils ont toute liberté d’utiliser cette réserve
pour favoriser le contrat de leur choix.
◗ À quoi correspond la différence entre le
rendement crédité sur le compte des
assurés et celui des relevés de situation
annuels, où les assureurs ont l’obligation
de mentionner le rendement brut de leurs
actifs ? Les détenteurs du contrat Tellus PEP
d’Allianz s’interrogent, par exemple, sur
l’écart entre le rendement de l’actif (3,82 %
si votre ancien contrat ne
rapporte quasiment plus rien ?
Reste la question essentielle : que faire de vos
vieux contrats ? Tout dépend d’abord de vos
impératifs, puis de votre situation.
◗ Votre priorité est de valoriser votre
patrimoine. Dans ce cas, les situations dif-
fèrent suivant votre horizon de placement.
- Vous disposez d’au moins 4 ans avant
d’effectuer des retraits sur votre assurance
vie ? Vous n’avez rien à perdre à y mettre fin
pour orienter votre épargne vers un contrat
au fonds en euros plus performant. Le chan-
gement peut être gagnant : vous paierez des
impôts sur les gains retirés, mais à un taux
de 15 %, qui n’est pas trop pénalisant. Et
passé 8 ans de détention, vous bénéficierez
de la fiscalité la plus avantageuse (abatte-
ment annuel de 4 600 € sur les gains retirés,
9 200 € pour un couple marié ; l’excédent
étant taxé à 7,5 %).

38 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

 - Vous envisagez d’effectuer des retraits
d’argent dans les 4 prochaines années. Vous
seriez pénalisé par un changement, car vos
gains seraient imposés à 35 %. Dans ce cas,
mieux vaut conserver votre ancien contrat,
quitte à l’alléger pour n’y garder que les
revenus dont vous aurez besoin à moyen
terme. Le solde pourra être dirigé vers un
nouveau contrat qui prendra le relais de
celui-ci dans 8 ans, lorsqu’il aura atteint sa
maturité fiscale.
◗ Votre priorité est de transmettre votre
capital. Si vous avez investi dans l’assu-
rance vie avec une optique successorale,
deux situations s’offrent à vous, en fonction
de votre âge.
- Vous n’avez pas encore atteint 70 ans.
Vous n’avez absolument rien à perdre à fer-
mer votre ancien contrat pour réinvestir
dans un nouveau. Vous bénéficierez exacte-
ment des mêmes avantages successoraux, à
savoir une exonération de 152 500 € pour
chacun de vos bénéficiaires (taxation de
20 % au-delà ; 31,25 % à partir de 700 000 €).
Il ne faut donc pas hésiter à partir si vous
êtes déçu.
- Vous avez dépassé 70 ans et avez investi
après 70 ans dans un contrat aujourd’hui
décevant. Vous pouvez également y mettre
fin et réinvestir en profitant de la même fis-
calité (abattement de 30 500 € sur les primes
versées, les intérêts étant exonérés de droits
de succession), sauf si votre contrat regorge
de plus-values, car celles-ci ne sont pas sou-
mises à la fiscalité.
- Vous avez dépassé 70 ans et avez investi
avant 70 ans. C’est dans cette situation que
se pose le vrai problème. Fermer un ancien
contrat reviendrait à abandonner le régime
de faveur accordé à la transmission de capi-
tal pour les contrats souscrits avant 70 ans
(exonération de 152 500 € pour chacun de
vos bénéficiaires, puis taxation forfaitaire
au-delà). Il faut alors déterminer si les gains
supplémentaires engrangés par un nou-
veau contrat sont susceptibles de compen-
ser la perte des avantages fiscaux. À raison
de 1 % de rendement supplémentaire par
an pendant 10 ans, ce ne sera pas possible. Il
faudrait vivre plus longtemps pour que la
balance s’inverse.
Au final, seules les personnes pariant sur
une longue espérance de vie peuvent avoir
intérêt à changer de contrat d’assurance.
Tous les assureurs ne se montrent
pas ingrats avec leurs anciens clients
T ous les assureurs et les
banquiers ne se valent pas.
Quelques-uns n’ont pas renoncé
ments, parfois très bons.
GMF Vie a ainsi servi 3,05 % l’an
dernier y compris aux contrats
à prendre soin de leurs clients les plus anciens ; la MACSF leur a
fidèles et continuent d’honorer attribué au moins 3,10 % ; et
leur engagement de taux mini- l’Afer, avec 3,20 %, comme
mal garanti à 4,50 %. C’est le cas, l’Asac-Fapes, logent tous ses
notamment, des Assurances du adhérents à la même enseigne
Crédit mutuel, et même, pour (voir tableau ci-dessous). Avant
certains contrats, de la Banque de souscrire une assurance vie,
postale. Par ailleurs, de nom- c’est donc un point à regarder de
breux assureurs traitent tous près, afin de vérifier la manière
leurs clients à égalité, en accor- dont un assureur considère ses
dant à tous les mêmes rende- clients les plus fidèles.
D’ANCIENS CONTRATS ENCORE PERFORMANTS
Année de Rendement
Distributeur CONTRAT création 2014
MACSF épargne Retraite Épargne 1970 3,10 %
retraite Santé (RES)
AGPM Plan Éparmil 1984 3,05 %
MIF (Mutuelle d'Ivry Compte Épargne 1986 3,65 %
- La Fraternelle) Enfant (CEE)
Asac-Fapes Épargne Retraite 2 1993 3,20 %
Carrefour Banque Carrefour Avenir 1993 3%
Sur une durée de 15 ou 20 ans, les gains sup-
plémentaires peuvent, en effet, compenser
la perte fiscale.
Envisager le transfert de votre
contrat vers un multisupport
Dernière solution à envisager : transférer
votre contrat chez votre propre assureur – s’il
le permet – dans le cadre de la loi Fourgous ou
en profitant de l’arrivée des nouveaux fonds
et contrats euro-croissance. Dans les deux
cas, vous devrez cependant accepter une
dose de risque : les transferts Fourgous vous
obligent, en effet, à investir au moins 20 % de
votre capital sur des supports à risque, et les
euro-croissance n’apportent aucune garan-
tie sur le capital investi durant les 8 premiè-
res années, au moins. Autant dire qu’il n’y a
pas de solution vraiment satisfaisante dans
cette situation, en tout cas tant qu’il n’existe
pas un droit de transférer librement son
assurance vie d’un assureur à l’autre. ■
Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 39
LOGEMENT

Les bons plans

pour loger un
enfant étudiant
Résidence universitaire, colocation, chambre chez un senior…
Il existe plusieurs possibilités d’hébergement. Nos conseils pour

PHOTOS: TENDANCE FLOUE

trouver la plus adaptée à votre enfant, et à votre budget !
M ARIANNE L AGRANGE

En résidence
universitaire
7,4 %
En résidence
étudiante
3,1 % Autres
6,7 %

Où se
Dans un logement logent les
appartenant à
la famille étudiants ? En location
classique
3,8 % 34,7 %
Chez les
parents En colocation
32,3 % 12,2 %

40 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

 V
otre enfant vient de réussir son
bac ou son concours d’entrée
dans une grande école ? Passée
l’euphorie de cette excellente
nouvelle, vous allez devoir partir en quête
d’un logement si, comme 60 % des étu-
diants, il doit quitter le domicile familial
pour suivre son cursus dans une autre ville. À
la difficulté de trouver l’habitation idéale
s’en ajoute souvent une autre d’ordre pécu-
niaire. En effet, la location d’un studio dans
une grande ville peut atteindre 450, voire
800 € par mois. Pour vous aider à choisir la
formule qui conviendra le mieux à votre
enfant et à votre portefeuille, nous avons
recensé tous les types d’hébergement adap-
tés aux étudiants.
1 Les résidences universitaires :
toujours prises d’assaut pour
leurs loyers très doux
Gérées par les centres régionaux des œuvres
universitaires et sociales (Crous), les rési-
dences universitaires proposent deux types
de logements. D’une part, vous trouverez
Quel budget faut-il prévoir ?
(loyers mensuels moyens Paris/province)
RÉSIDENCE UNIVERSITAIRE
Paris 370 €
Province 344 €
RÉSIDENCE ÉTUDIANTE
Région parisienne 623 €
Province 429 €
des « cités U » traditionnelles qui, même
rénovées, offrent toujours des conditions de
vie spartiates : chambre de 9 m², cuisine et
sanitaires collectifs. Mais, avec des loyers
aux alentours de 120 € par mois (électricité
et chauffage compris), c’est la solution la
plus économique ! Il existe, d’autre part, des
résidences plus récentes aux logements sen-
siblement plus grands (autour de 20 m²
pour un studio). On y trouve aussi des servi-
ces (cafétéria, laverie, etc.). Les loyers y sont
plus élevés : comptez environ 350 € par
mois. En pratique, les places en résidence
universitaire sont accordées, en priorité,
aux étudiants boursiers logeant loin de chez
leurs parents ou aux étudiants étrangers.
Avantages Des loyers raisonnables, la
proximité immédiate des lieux d’études et
une grande convivialité entre les résidents.
En effet, y sont hébergés des étudiants de
toutes les nationalités dans des disciplines
très variées (médecine, philosophie…).
Inconvénients Les critères d’admission
sont assez stricts. De plus, il faut être pré-
voyant, puisque les dossiers doivent être
déposés avant le 31 mai !
Sources : Observatoire de la vie des étudiants-OVE,
Location-etudiant.fr et Appartager.com.
LOCATION CLASSIQUE
Paris 744 €
Région parisienne 600 €
Province 431 €
COLOCATION
Paris 562 €
Province 424 €
Paris 905 €
Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 41
 LOGEMENT LOGEMENT ÉTUDIANT
➜ Où se renseigner ? Sur le site internet
du Crous (crous.fr) qui propose un ensem-
ble de services (simulateurs de bourses,
procédures d’inscription). Sur log-etu-
diant.com qui recense une offre variée de
locations, tous types d’hébergements con-
fondus, y compris dans certaines résidences
universitaires. Le site lokaviz.fr, qui publie
de nombreuses offres, vous guide dans tou-
tes vos démarches et vous propose des
informations pratiques.
2
Les résidences étudiantes
privées : souvent onéreuses
Elles s’appellent Espacil, Estudines, Studéa
ou Studélites… Dans les villes universitaires,
vous trouverez ces résidences réservées aux
étudiants et gérées par des groupes privés à
proximité des écoles et des facultés. Elles se
composent essentiellement de coquets stu-
dios meublés et équipés (on trouve néan-
moins quelques deux pièces). Elles propo-
sent de nombreux services : cafétéria, lave-
rie, service d’accueil, salle de sport, ménage…
Les loyers (charges comprises) sont à la hau-
teur des prestations fournies : comptez,
pour un studio d’une vingtaine de mètres
carrés, entre 400 et 600 € mensuels en pro-
vince et de 300 à 900 € en Île-de-France.
Source : Century 21
42 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier
Avantages Une ambiance studieuse, ras-
surante pour les parents. Sauf exceptions,
ces résidences font rarement le plein en
début d’année scolaire. Vous pouvez éven-
tuellement y avoir recours au dernier
moment, si vos autres pistes d’héberge-
ment n’ont pas abouti.
Inconvénient Des loyers élevés.
➜ Où se renseigner ? Sur le site adele.org
qui gère l’ensemble des résidences étudian-
tes. Vous trouverez des offres partout en
France, leurs prix et disponibilités, ainsi que
la liste des services proposés dans la rési-
dence et pourrez réserver en ligne. Consul-
tez également les sites log-étudiants.com et
lokaviz.fr (voir ci-dessus).
3
La location classique : caution
parentale indispensable
Vous pouvez aussi faire le choix de louer un
studio ou un appartement (généralement
non meublé) dans une copropriété classi-
que. La rotation des locations se faisant
généralement de juin à octobre, vous dispo-
sez, pendant ce laps de temps, d’une offre
abondante et variée. La tâche peut néan-
moins se révéler ardue car les propriétaires
sont souvent frileux avec les étudiants. « Par
définition, un étudiant n’a pas de revenus,
aussi les bailleurs préfèrent-ils que ce soient
ses parents qui signent le contrat de location.
Mais attention, dans ce cas, l’enfant n’a pas
droit aux aides au logement, prévient Marine
Lorillard, responsable de l’agence immobi-
lière Re/Max à Rueil-Malmaison. Pour éviter
cela, nous proposons une caution des parents
afin de rassurer le propriétaire, et nous
signons le contrat de bail au nom de l’enfant. »
Si vous cherchez un logement pour votre
enfant, mettez toutes les chances de votre
côté en préparant soigneusement votre dos-
sier en plusieurs exemplaires. Réunissez des
photocopies de votre pièce d’identité, de
celle de votre enfant, de sa carte de scolarité,
de vos derniers bulletins de salaires, d’un jus-
tificatif de domicile et de votre relevé
d’imposition.
Ne sous-estimez pas le budget nécessaire
à son installation. Au départ, outre l’achat
de quelques meubles et de l’électroménager
de base, vous devrez verser un dépôt de
garantie (un mois de loyer pour un loge-
ment nu et 2 mois pour un meublé) et payer
l’éventuelle rémunération de l’agent immo-
 Profitez de toutes les aides pour alléger le loyer
L es plus connues des aides
sont celles allouées par les
caisses d’allocations familia-
les (CAF) : l’aide personnalisée
au logement (APL) et l’aide au
logement social (ALS). La pre-
mière s’adresse aux locataires
de logements conventionnés
avec l’État (foyers, résidences
universitaires, HLM…). La
seconde s’applique à tous les
logements privés non conven-
tionnés, dès lors qu’ils respec-
tent des critères de décence
(surface, confort, etc.). Non
cumulables, les deux disposi-
tifs sont plafonnés à 257 €
mensuels. Si le logement
appartient à un membre de la
famille en ligne directe
(parent, grand-parent), il est
impossible de recevoir ces
aides. Elles sont, en revanche,
accordées si le lien est indirect
(oncle, frère, cousin…). Mais
attention, ces allocations
pourraient être prochaine-
ment réformées. Si l’étudiant
n’est pas en mesure de fournir
une caution au bailleur,
il peut, s’il est boursier et/ou
salarié, bénéficier de la garan-
tie Loca-Pass d’un organisme
d’Action Logement. Les étu-
diants non-boursiers peu-
vent, eux, présenter une
garantie de l’État, la caution
locative étudiante (CLE).

bilier (ses honoraires ont été plafonnés par
décret (n° 2014-890 du 1.8.14, voir le n° 1100
du Particulier, p. 10). Et n’oubliez pas que
vous devrez aussi régler des charges (eau,
gaz, électricité, assurance habitation…).
Les tarifs des locations de petites surfaces
varient sensiblement en fonction de la
localisation géographi-
que. Suivant le dernier Chauffage, électricité,
guide du logement étu-
diant du réseau d’agen-
assurance…
ces Century 21, le loyer ne sous-estimez pas
mensuel d’un studio est,
en moyenne, de 400 € à
les charges fixes
Besançon, de 457 € à Bordeaux, de 525 € à
Lyon et s’envole au-delà de 700 € dans la
capitale (voir carte p. 42).
Avantages Une offre de logements assez
abondante et la possibilité de choisir son
quartier en fonction de ses goûts et de ses
contraintes (proximité d’une gare, d’une sta-
tion de tramway…).
Inconvénient Compte tenu des nom-
breux frais annexes (eau, électricité…), cette
option peut vite se révéler coûteuse !
➜ Où se renseigner ? Consultez les sites des
agences immobilières (Fnaim, Century 21,
Orpi…), les portails immobiliers (Seloger,
Explorimmo...), ainsi que les sites lokaviz.fr
ou log-étudiants.com, qui publient des
annonces de particuliers (voir ci-avant).
RÉA
4 La colocation : pour
un logement plus grand
et moins cher
Partager un appartement offre de nom-
breux avantages. Votre enfant pourra
disposer d’une surface plus importante et
fera des économies sur le
loyer (un grand logement
est, proportionnellement,
moins cher qu’un petit) et
sur les charges (électricité,
chauffage, etc.) qui seront
réparties.
Il est important que chaque locataire signe
un bail avec le propriétaire et s’engage à payer
sa part, sans devoir se charger de celle qui
n’aura pas été payée par un autre. Il faut donc
éviter les clauses de solidarité entre colocatai-
res car, dans ce cas, chaque colocataire serait
responsable de l’intégralité des impayés.
Selon le dernier baromètre du site appar-
tager.com, au 1er trimestre 2015, les loyers en
colocation s’élèvent, en moyenne, à 448 €
par mois.
Avantages Des économies sur le loyer et
les différents frais.
Inconvénients Entre les colocataires
fâchés avec les tâches ménagères et ceux qui
ne pensent qu’à organiser des soirées, les
sources de conflits potentiels sont nom-

Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 43

 LOGEMENT

“ Pour une colocation,

soyez vigilant, chacun doit
signer son propre bail
KARIM GOUDIABY, président d’Apartager

L e marché de la colocation est en pleine expansion.

Désormais, pour une offre, il y a entre 5 et 8 demandes.
Cette tension a, d’ailleurs, entraîné une augmentation
moyenne des loyers de 2,05 % sur un an. Les loyers
– comme l’offre – ont tendance à augmenter entre juin
et septembre, c’est-à-dire entre les résultats du bac
et la rentrée. Il faut donc commencer à chercher assez tôt
en se posant les bonnes questions, notamment sur
l’emplacement du logement par rapport à son école
ou son université. Mais surtout, il faut apprendre
à connaître ses futurs colocataires en échangeant avant
l’emménagement sur leur mode de vie, leurs projets,
leurs études, etc. Cela évite les mauvaises surprises !
Enfin, et c’est souvent un volet négligé par les colocataires,
P.MATSAS POUR LE PARTICULIER

il faut être vigilant au moment de la signature du bail.

Chacun des colocataires doit signer son propre bail
et, surtout, aucun d’entre eux ne doit se porter solidaire
de l’autre en cas d’impayés de loyers.
»
breuses. Vérifiez que votre enfant
pourra s’adapter à cette cohabitation.
➜ Où se renseigner ? Sur appartager.com,
premier site de colocation en France, ou
studyenjoy.com, une plateforme commu-
nautaire d’échanges de logements en
France et à l’étranger.
d’étudiants une ou plusieurs chambres de
leur logement. La première formule, la plus
courante, consiste à louer une chambre
contre un loyer souvent moins élevé qu’en
cas de location classique. En effet, le pro-
priétaire n’est pas imposé sur les revenus
tirés de la location meublée si ceux-ci

5
Une chambre chez un senior :
pour les étudiants studieux
De nombreux seniors vivant seuls dans un
grand logement mettent à la disposition
Pensez à souscrire une assurance
n’excèdent pas, hors charges, 184 € le m² par
an en Île-de-France et 135 € le m² par an
dans le reste de la France (plafonds pour
2015). L’étudiant n’a aucune obligation par-
ticulière, si ce n’est – bien sûr – un minimum
de convivialité !
La deuxième formule permet de louer
une chambre à prix réduit (une centaine

C omme tout locataire, l’étudiant
doit souscrire une assurance
multirisque habitation (MRH).
Dans le cas d’une location meublée,
le propriétaire demandera une
assurance habitation qui couvrira
les dommages pouvant être
occasionnés dans l’appartement
et aux meubles. Dans le cas d’une
colocation, l’assurance est, là aussi,
obligatoire, mais elle peut être con-
tractée par un seul des colocataires.
Attention, si un sinistre survient,
tous les colocataires devront partici-
per aux dommages à
hauteur de leur quote-part de loyer.
Il est donc plus intéressant
de prendre une assurance indivi-
duelle habitation qui couvrira
vos propres biens et les risques liés
à la location. Enfin, même si l’assu-
rance n’est pas obligatoire en cité
universitaire, elle reste fortement
conseillée, dans la mesure
où l’occupant reste responsable des
dommages qu’il occasionne.
d’euros mensuels environ) en échange de
quelques services rendus à l’hôte (lui faire
quelques courses, l’accompagner au théâtre
ou au cinéma, l’initier à l’informatique ou à
une langue étrangère, par exemple). Un
échange de bons procédés, mais qui
demande un peu de disponibilité.
Enfin, certaines personnes âgées peuvent
offrir un hébergement gratuit en échange
d’une présence le soir, la nuit, une partie des
week-ends et pendant la quasi-totalité des
vacances. Un engagement fort est donc
demandé de la part de l’étudiant, notam-

44 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

ment par rapport à sa vie sociale. « Cette for-
mule convient bien aux étudiants altruistes
et studieux », souligne Tiphaine de Penfen-
tenyo, porte-parole de l’association Ensem-
ble 2 générations. Mais il s’agit en aucun cas
de remplacer les aides à domicile et autres
aides aux personnes dépendantes.
Avantages Évite à l’étudiant de se retrou-
ver seul, loyer modique et richesse des
échanges entre générations.
Inconvénient Une ambiance qui peut,
dans certains cas, sembler pesante.
➜ Où se renseigner ? Sur les sites ensemble
2générations.fr, ou parisolidaire.fr.
6
La mise à disposition d’un
logement : attention au fisc !
Si vous disposez déjà d’un logement dans la
ville où votre enfant va poursuivre ses étu-
des, naturellement, vous pensez le mettre à
sa disposition. Vous songez aussi peut-être,
si vos moyens vous le permettent, à en ache-
ter un pour l’occasion. D’autant qu’avec la
faiblesse des taux de crédit et la baisse des
prix de l’immobilier, la conjoncture est favo-
rable à un achat (voir le n° 1110 du Particu-
lier, p. 36). Il existe plusieurs possibilités.
◗ Vous louez le bien à votre enfant. C’est
une solution envisageable, s’il a des reve-
nus. « Mais attention, le loyer doit correspon-
dre à la réalité du marché. Sinon, vous ris-
quez un redressement fiscal sur la base du
loyer que vous auriez dû effectivement per-
cevoir », met en garde Arlette Darmon,
notaire à Paris et présidente du Groupe
Monassier. De plus, les loyers que vous per-
cevrez seront taxés à votre taux marginal
d’imposition, majoré de 15,5 % de prélève-
ments sociaux. Notez que dans le cadre
d’un investissement locatif Pinel, vous pou-
vez profiter d’un avantage fiscal tout en
louant le bien à votre enfant dès lors que
vous respectez les contraintes du dispositif
(plafond de loyers, de ressources… voir
tableau de bord, p. 96).
◗ Vous le logez gratuitement. « Dans ce
cas, s’il y a des frères et sœurs, le problème est
plutôt civil que fiscal. Cet hébergement gra-
tuit peut représenter un avantage pour
l’enfant, dont il faudra peut-être tenir
compte au moment de la succession », souli-
gne Arlette Darmon. Toutefois, depuis une
jurisprudence de 2012 (cass. civ. 1 re du
18.1.12, n° 11-12863), cet avantage n’est
N’attendez pas les
résultats des examens et
des concours pour
chercher un logement !
rapportable à la succession (c’est-à-dire
déduit de la part de l’enfant bénéficiaire)
que si les autres héritiers réussissent à prou-
ver l’intention libérale et l’appauvrisse-
ment des parents. Une preuve qui, en prati-
que, n’est pas facile à apporter (voir le
n° 1074 du Particulier, p. 73).
◗ Vous lui donnez temporairement
l’usage du bien. La donation temporaire
d’usufruit consiste à démembrer temporai-
rement la propriété d’un bien. Avec cette
dernière piste, vous donnez l’usage de votre
logement à votre enfant, le temps de ses étu-
des, tout en restant propriétaire. À la fin du
démembrement, vous retrouvez, sans frais,
la pleine propriété du bien. Intérêt de cette
stratégie : le bien démembré sort de votre
base imposable à l’impôt de solidarité sur la
fortune (ISF). Toutefois, l’opération n’a pas
que des atouts. « La donation est taxable sur
23 % de la valeur du bien par période de
10 ans. Entre un ISF de l’ordre de 1 à 1,5 % du
patrimoine et des droits de donation sur
23 % de la valeur du bien, il faut faire le cal-
cul », conclut Arlette Darmon. N’oubliez
pas, cependant, que vous bénéficiez d’un
abattement de 100 000 € sur les donations
(entre parents et enfants), qui se reconstitue
tous les 15 ans.
Avantages Si vous achetez le bien pour
l’occasion, cela vous permet de faire d’une
pierre deux coups : loger votre enfant et
vous constituer un patrimoine locatif.
Inconvénient Vous risquez un redresse-
ment fiscal, si vous sous-estimez le loyer
réclamé à votre enfant. ■
Ce qu’il faut retenir
➜Suivant la formule d’hébergement choisie et la ville,
le coût mensuel oscille entre 300 et 900 €.
➜Les solutions les moins onéreuses (résidences universitaires,
colocation…) nécessitent de rechercher son logement avant
l’obtention des résultats des examens.
➜Il est possible, sous certaines conditions, de bénéficier d’aides
financières des caisses d’allocations familiales (CAF).
Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 45
LOGEMENT

Tirez parti de vos

certificats
d’économie
d’énergie
Encore 30 % des particuliers qui réalisent des travaux dans leur
logement négligent de valoriser leurs certificats d’économie d’énergie
(CEE). Ils passent alors à côté d’une aide financière. Découvrez
comment bien utiliser ce dispositif qui vient d’être remanié.
VA L É R I E VA L I N - S T E I N

L
es certificats d’économie d’énergie
(CEE ou C2E) viennent de fêter leur
dixième anniversaire. Créés par la
loi de programmation et d’orienta-
CHIFFRE CLÉ tion de la politique énergétique (dite loi
d’opérations standardisées éditées par le
ministère du Développement durable. Tous
les 3 ans, elles sont remises à jour, et les moda-
lités de leur valorisation redéfinies. Une nou-
velle période triennale – la troisième – a

525 €
Montant moyen perçu,
en 2014, par chaque
particulier ayant effectué
des travaux d’isolation
ou de rénovation de
chaufferie grâce aux
Pope) du 13 juillet 2005, ils n’ont été vérita-
blement connus des particuliers qu’en 2010
lorsque deux enseignes de la grande distri-
bution (Leclerc et Auchan) se sont mises à
les valoriser sous forme de bons d’achats.
Depuis, ils entrent dans les mœurs. De plus
en plus de particuliers et de copropriétés
qui améliorent la performance énergétique
d’un logement ou d’un immeuble ont le
démarré le 1er janvier 2015 et prendra fin le
31 décembre 2017. Elle favorise les travaux
d’isolation au détriment des rénovations de
chaufferie. « Les pouvoirs publics se sont aper-
çus qu’il fallait inciter les particuliers à isoler,
car le parc de logement l’est peu ou mal », expli-
que Nicolas Moulin, président fondateur de
Primesenergie.fr

certificats d’économie
d’énergie.
Source : Primesenergie.fr
réflexe de monnayer les CEE auxquels leur
ouvrent droit les travaux réalisés. Pour cela,
ils peuvent s’adresser à l’artisan chargé du
chantier, à un fournisseur d’énergie ou de
carburant ou à un courtier en CEE tel que
Certinergy ou Primesenergie. Ils bénéfi-
cient alors d’un coup de pouce financier qui,
suivant les interlocuteurs, peut prendre
plusieurs formes (voir page ci-contre). Les
travaux éligibles sont définis par des fiches
1
Puis-je faire appel
au professionnel de mon
choix pour les travaux ?
À partir du 1er juillet 2015, vous devrez faire
réaliser vos travaux par un artisan certifié
« Reconnu garant de l’environnement » (RGE)
pour pouvoir valoriser vos CEE (cette condi-
tion est repoussée au 1er octobre pour l’outre-
mer). Soyez vigilant, les entreprises n’ont pas

46 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

 4
3

OÙ VALORISER
VOS CEE ?
toutes ce label. Faire appel à une entreprise gie et du Développement durable ou celui de ➊ AUPRÈS D’UN
qui n’est pas RGE peut avoir des répercus- l’Association technique énergie et environ- ARTISAN OU D’UN
sions financières. Non seulement vous ne nement (Atee). On y trouve la dénomination FOURNISSEUR
pourrez pas valoriser vos CEE, mais vous ne des travaux, les caractéristiques techniques et D’ÉNERGIE pour
obtenir une remise sur
bénéficierez pas non plus du crédit d’impôt les performances minimales exigées (les le devis ou la facture.
pour la transition énergétique (CITE) ou de mêmes que celles requises pour le CITE), la
l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ). Vous pouvez durée de vie conventionnelle de l’équipe-
➋ ➌ DANS LA
GRANDE
vérifier si une société est certifiée RGE sur le ment et le montant des certificats en kilowat- DISTRIBUTION OU
site renovation-info-service.gouv.fr. theures cumulés actualisés (kWh cumac, voir LES ENSEIGNES
question 3). La révision de ces fiches pour la DE BRICOLAGE pour

2
troisième période est en train de s’achever. À avoir des bons d’achat
Tous les travaux ouvrent-ils noter : dans de rares cas, certaines dépenses
ou des cartes cadeau.
droit a des CEE ? peuvent être valorisées uniquement par le ➍ DANS UN
ÉTABLISSEMENT
Seuls les travaux d’économie d’énergie les vendeur, et non par le particulier (par exem- DE CRÉDIT affilié à
plus efficaces peuvent donner droit à des CEE. ple, l’achat d’un lave-linge, d’un réfrigérateur un fournisseur
Leur liste évolue. Ainsi, l’installation d’une ou d’ampoules LED). d’énergie pour profiter
chaudière basse température ou la mise en d’un prêt à taux

3
place d’une ventilation mécanique contrôlée préférentiel.
Comment sont calculées ➎ CHEZ UN
(VMC) simple flux, encore éligibles au dispo-
ILLUSTRATION : LAURENT BAZART

sitif des CEE lors de la 2e période triennale, ne
le sont plus depuis l’entrée en vigueur de la
3e période. Chaque opération admissible fait
l’objet d’une fiche d’opération standardisée,
consultable sur le site du ministère de l’Écolo-
les économies d’énergie COURTIER pour
réalisées grâce aux travaux ? recevoir un chèque.
Chaque fiche d’opération standardisée se
termine par une évaluation théorique, en
kWh cumac, du certificat d’économie

Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 47

 LOGEMENT TIREZ PARTI DE VOS CERTIFICATS D'ÉCONOMIE D'ÉNERGIE
d’énergie. Cette valeur est calculée en
tenant compte des économies d’énergie
procurées par l’équipement pendant sa
durée de vie (variables en fonction de la
POUR PLUS localisation géographique du bien) aux-
D’INFORMATIONS quelles on applique un coefficient d’actuali-
sation de 4 %. La valorisation théorique des
Pour échanger CEE vient d’être revue pour la 3e période. Par
vos certificats exemple, la pose d’une chaudière à conden-
contre un chèque sation était évaluée à hauteur de 61 000
Les courtiers en CEE :
certinergy.com ; kWh cumac en région parisienne. Désor-
primesenergie.fr mais, elle ne l’est plus qu’à 40 300 kWh. A
Les fournisseurs d’énergie : contrario, l’isolation des combles et des toi-
antargaz.fr (rubrique tures est passée de 1 900 à 2 300 kWh cumac
Particuliers puis « prime
par m² pour un chauffage au fioul ou au gaz
énergie maîtrisée »),
total.fr (rubrique « ma en Île-de-France.
maison »), etc.
5 Combien mes CEE peuvent-ils
me rapporter ?
Les transactions portant sur les CEE sont cen-
tralisées dans le registre national des CEE. Le
cours du kWh cumac est fixé, mensuellement,
en fonction de l’offre et de la demande. Il a
sensiblement baissé ces dernières années,
passant de 0,0039 € en avril 2011 à 0,0029 € en
avril 2015. Mais il ne sert à rien de se référer à
ce cours pour négocier vos certificats. En effet,
chaque intermédiaire les valorise comme il le
souhaite (voir p. 47). « Un certificat d’économie
d’énergie n’a pas de valeur fixe. Celle-ci
dépend de l’interlocuteur choisi. En copro-
priété, par exemple, la valeur peut aussi varier
en fonction du type de contrat signé avec le

4
Pour obtenir un Auprès de qui puis-je
bon d’achat valoriser mes CEE ?
Les sites des
distributeurs :lenergiemoi En théorie, auprès des vendeurs d’énergie
nscher.com (Leclerc), ou de carburants (électricité, gaz, fioul
prime-eco-energie. domestique) qui ont mis en place des mesu-
auchan.fr, prime-energie- res incitatives pour la réalisation de travaux
casto.castorama.fr,
leroymerlin.fr (puis «les
d’économie d’énergie. En pratique, la plu-
services Leroy Merlin »). part ont délégué la collecte des certificats à
des intermédiaires : courtiers, enseignes de
Pour avoir accès la grande distribution (Auchan, Carrefour,
à un prêt à un taux Leclerc, notamment), magasins de brico-
préférentiel lage (Castorama ou Leroy Merlin) ou
gdfsuez-dolcevita.fr,
travaux.edf.fr
réseaux d’artisans (Dolce Vita et Bleu Ciel
sont liés respectivement à Engie – ex-GDF-
Suez – et à EDF ; la Confédération de l’artisa-
nat et des petites entreprises du bâtiment –
Capeb – recueille les certificats pour Total).
Attention, faire travailler un artisan par-
tenaire d’un distributeur d’énergie ne doit
pas vous interdire de négocier vos certifi-
cats avec l’intermédiaire de votre choix !
chauffagiste », assure Benoît Fauchard, en
charge du développement durable à la Fnaim.
La valorisation des CEE ne passe pas for-
cément par la remise d’un chèque, d’un bon
d’achat ou par une ristourne sur votre devis.
Elle peut aussi prendre la forme d’un prêt à
taux bonifié. Par exemple, si vous rempla-
cez votre chaudière en passant par un arti-
san Bleu Ciel à qui vous cédez vos certificats,
Domofinance, la banque partenaire d’EDF,
peut vous accorder un prêt à un taux com-
pris entre 1,76 et 3,46 % (suivant le montant
emprunté). Si vous négociez vos CEE auprès
d’un autre interlocuteur, vous obtiendrez
des taux plus élevés : de 3,55 à 4,95 %.
Quelques astuces peuvent vous permet-
tre de mieux valoriser vos certificats. Sachez
qu’il est souvent peu intéressant de céder
ses certificats à l’artisan qui réalise les tra-
vaux. « On obtient plus en passant par un
courtier qui peut faire jouer la concurrence
que par un artisan qui n’a qu’un seul

“ Les certificats ont financé 10 % de mes travaux

CHRISTINE D., propriétaire d’une maison dans les Yvelines.

J’ ai eu connaissance du
dispositif de valorisation des
certificats d’économie d’énergie
J’avais le choix entre un chèque
de 454 € versé par un courtier
ou 500 € en bons cadeaux à valoir
avant le début des travaux.
Ensuite, la secrétaire du
chauffagiste s’est chargée du
DIDIER CRÉTÉ POUR LE PARTICULIER

grâce à mon chauffagiste. En dans une enseigne de la grande montage de dossier. J’ai reçu mon
effet, lorsqu’il m’a envoyé un distribution. Même si le montant chèque quelques semaines après
devis pour le remplacement de était moins important, j’ai préféré la fin du chantier. La valorisation
ma vieille chaudière par un la première formule qui me des certificats a financé 10 % de

”
modèle à condensation, il m’a dit semblait plus pratique. Je me suis mon chantier, puisque la facture
que je pouvais obtenir une prime. préinscrite sur le site du courtier globale s’élevait à 4 300 €.

48 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

 REPÈRES

Combien valent vos CEE selon vos travaux ?

Leur valeur dépend de nombreux critères, parmi lesquels les travaux réalisés, la localisation
géographique de votre logement et l’interlocuteur auprès duquel vous les monnayez.
Voici des exemples de valorisation chez deux courtiers et un distributeur d’énergie pour

Les trois zones ISOLATION DE 100 M2

climatiques

550 € 506 € 440 €

450 € 414 € 360 €
300 € 276 € 240 €

ISOLATION DE 100 M2
DE MUR
ISOLATION DE 100 M2
DE TOITURE

950 € 874 € 760 €

575 € 529 € 460 € 775 € 713 € 620 €
475 € 437 € 380 € 525 € 483 € 420 €
325 € 299 € 260 €

REMPLACEMENT
DE FENÊTRES *

20,50 € 18,86 € 16,40 €

16,75 € 15,41 € 13,40 €
11,25 € 10,35 € 9€
* Primes pour une fenêtre.
INSTALLATION D’UNE
POMPE À CHALEUR
ISOLATION DE 100 M 2

DE PLANCHER
INSTALLATION D'UNE
CHAUDIÈRE À
ILLUSTRATON : LAURENT BAZART

HAUTE PERFORMANCE
283,13 € 260,48 € 226,50 €
1 115 € 1 058 € 920 €
231,88 € 213,33 € 185,50 €
950 € 874 € 760 €
154,38 € 142,03 € 123,50 €
625 € 575 € 500 € 305,20 € 280,78 € 244,16 €
258 € 237,36 € 206,40 €
186 € 171,12 € 148,80 €
Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 49
 LOGEMENT TIREZ PARTI DE VOS CERTIFICATS D'ÉCONOMIE D'ÉNERGIE

Les certificats sont cumulables avec les autres aides

V aloriser vos certificats
d’économie d’énergie ne
vous interdit pas de bénéfi-
cier d’autres avantages mis
en place par l’État pour favo-
riser la rénovation énergéti-
que des logements (voir le
n° 1104 du Particulier, p. 42).
Vous pouvez ainsi profiter du
nouveau Crédit d’impôt pour
la transition énergétique
(CITE) qui vous permet
d’obtenir un avantage fiscal
de 30 % du montant de
votre équipement (la
main-d’œuvre n’est prise en
compte que pour les dépen-
ses d’isolation). Si vous
faites réaliser au moins deux
types de travaux (remplace-
ment de chaudière et pose
de fenêtres, par exemple),
il est possible d’emprunter
sans intérêt grâce à l’éco-PTZ.
Attention, vous devez res-
pecter les critères de perfor-
mance énergétique des équi-
pements et passer par un
artisan certifié « reconnu
garant de l’environnement »
(RGE) pour profiter de ces
dispositifs. Pensez aussi à
solliciter les aides de votre
région et département.
« Très hétérogènes, elles ne
sont pas forcément liées à
des conditions de ressour-
ces », explique Antoine
Chatelain, Pdg de Quelle-
energie.fr, site de conseils
en économies d’énergie qui
recense toutes les aides
et subventions dont vous
pouvez bénéficier.

interlocuteur », constate Jean-Luc Gau- réaliser les travaux. D’où l’obligation de

lon, vice-président de l’Union des syndicats négocier vos certificats en même temps que
LES CINQ TRAVAUX de l’immobilier (Unis). le devis si vous les cédez à un artisan, ou de
D’ÉCONOMIE Il faut aussi vous demander quelle est la vous inscrire, avant le début des travaux, sur
D’ÉNERGIE meilleure façon de valoriser vos certificats. le site internet d’un courtier, d’un fournisseur
PRIVILÉGIÉS PAR Par exemple, si vous réalisez plusieurs tra- d’énergie ou de carburant, d’une enseigne de
LES FRANÇAIS vaux, vous aurez sans doute accès à l’éco- distribution ou de bricolage si vous passez
(en 2014) prêt à taux zéro, par définition plus intéres- par l’un de ces intermédiaires. Anticiper la
Installation sant qu’un prêt à taux bonifié. De même, il valorisation de vos CEE vous permettra aussi
d’une chaudière 20 % n’est pas forcément opportun de recevoir de vérifier si l’artisan n’essaie pas d’empo-
à condensation
des bons d’achat d’une enseigne que vous cher l’intégralité de la prime à votre place.
Isolation des ne fréquentez pas. Dans ces cas-là, mieux Très répandue il y a quelques années, cette
combles ou 18 %
de la toiture vaut percevoir un chèque. pratique semble disparaître. « Aujourd’hui,
Enfin, sachez que les chèques et autres bons pour pouvoir céder vos CEE, l’artisan doit
Remplacement d’achat sont versés quelques semaines (au indiquer, de façon très claire, que les certificats
de fenêtres ou de 12 %
portes-fenêtres maximum quelques mois) après réception ont été valorisés. Très souvent, on retrouve sur
du dossier complet (voir question suivante). une ligne du devis la ristourne accordée », sou-
Installation
d’un chauffage 11 % ligne Frédéric Utzmann, président de Certi-

6
au bois
Comment dois-je m’y prendre
Isolation
des 9 % pour valoriser mes CEE ?
murs C’est en signant l’attestation de fin de travaux
Source : Primesenergie.fr (AFT) que, juridiquement, vous transférez
vos certificats d’économie d’énergie. Mais
vous devez vous préoccuper de leur valorisa-
tion en amont du projet. Le législateur
impose que la prime obtenue par le particu-
lier joue un rôle moteur dans la décision de
Ce qu’il faut retenir
➜La réalisation de travaux d’économies d’énergie ouvre droit à des
certificats d’économies d’énergie (CEE) échangeables auprès des fournisseurs
d’énergie, d’enseignes de la grande distribution, d’artisans ou de courtiers.
➜En fonction de l’interlocuteur, vous pouvez bénéficier d’un chèque, de bons
d’achat, d’une ristourne sur un devis ou d’un prêt travaux à taux préférentiel.
➜Vous devez toujours négocier vos certificats avant de réaliser vos travaux.
Soit auprès de l’artisan qui travaille pour vous, soit en vous préinscrivant sur le site
internet d’un courtier, d’un magasin ou d’un fournisseur d’énergie.
Nergy. Si vous négociez avec l’artisan, c’est lui
qui se chargera des formalités. Si vous passez
par un courtier, un magasin ou un fournis-
seur d’énergie, vous devrez les accomplir
vous-même. En plus de vous préinscrire sur le
site de l’entreprise choisie, vous devrez lui
envoyer vos justificatifs une fois les travaux
terminés : attestation de fin de travaux, copie
de la facture (celle-ci doit être précise : pour
une pose d’isolant elle doit, par exemple,
indiquer la marque du produit et la surface
isolée…), fiche technique du matériel et, à
compter du 1er juillet, copie de l’attestation
RGE de l’artisan. Attention, « on estime que
30 % des particuliers n’arrivent pas à valoriser
leurs CEE, en raison de dossiers incomplets »,
regrette Frédéric Utzmann. Vous avez un an,
à compter de la fin des travaux, pour envoyer
le dossier, mais certains intermédiaires
imposent des délais plus courts (6 mois, par
exemple, chez Leclerc). ■

50 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

 Ré E
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me ed 2015
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CHIFFRE CLÉ
1 mois
C’est le délai dont dispose
un assureur pour verser les
capitaux aux bénéficiaires,
après que toutes les pièces
lui ont été transmises.
S‘il excède ce délai, il devra
acquitter des pénalités :
1,5 fois le taux de l’intérêt
légal (taux annuel de
4,06 % pour le 1er semestre
2015) pour les 2 premiers
mois de retard, puis 2 fois
le taux de l’intérêt légal
au-delà (art. L 132-23-1 du
code des assurances).
52 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier
V
ous pouvez accélérer le versement
du capital des assurances vie que
vous souhaitez transmettre à vos
proches et alléger les démarches
qu’ils auront à accomplir. La solution est sim-
ple : prendre en considération, dès la souscrip-
tion du contrat, les formalités nécessaires à
l’obtention des capitaux et supprimer toutes
sources de conflits ou d’incertitudes qui pour-
raient retarder ou bloquer leur versement.
Identifiez clairement
vos bénéficiaires
Plus votre clause bénéficiaire sera facile à
interpréter, et plus elle donnera d’éléments
précis pour identifier les bénéficiaires, plus
l’assureur pourra leur verser rapidement les
capitaux. « Si la clause désigne le conjoint, à
défaut, les enfants nés ou à naître, vivants ou
représentés, il peut être utile d’indiquer, pour
les enfants déjà nés, leur nom – de naissance et
d’usage –, leur prénom, leur date et lieu de nais-
sance et leur adresse. Si un des enfants part
vivre à l’étranger, mieux vaut communiquer sa
nouvelle adresse à l’assureur », recommande
Domitille Raillon, directeur du service aux
clients épargne et retraite individuelles d’Axa
France. Évitez de désigner un trop grand nom-
bre de bénéficiaires. Cela allonge les délais de
versement des capitaux et multiplie les ris-
ques de conflits ou de difficultés (voir encadré
p. 55), notamment si l’un d’eux décède pré-
maturément. Ce cas de figure doit, d’ailleurs,
toujours être envisagé pour préciser si la part
du bénéficiaire défunt doit être partagée
entre les autres ou revenir à ses propres héri-
tiers. Votre assureur doit vous conseiller dans
la rédaction de votre clause pour qu’elle
réponde exactement à vos volontés.
Actualisez régulièrement
la rédaction de votre clause
L’assureur doit aussi veiller à actualiser
votre clause bénéficiaire. Un agent général
d’assurance a été condamné pour ne pas
avoir proposé au souscripteur de modifier
sa clause bénéficiaire après son mariage
(CA de Paris du 8.10.13 n° 12/00558). Vous
1
pouvez également confier la rédaction de
Désignez les bénéficiaires de votre
votre clause bénéficiaire à un autre profes-
contrat par leur nom, en précisant leur
sionnel (notaire, avocat, conseiller en ges-
date de naissance sans oublier le nom
tion de patrimoine) et ne pas la faire figurer
de jeune fille pour les femmes.
dans votre contrat, mais alors déposez-la
chez un notaire. « Mieux vaut rédiger deux
documents distincts. L’un pour la clause
bénéficiaire de l’assurance vie ; l’autre pour
ce qu’on souhaite léguer par testament. Dans
le premier, on désigne un ou des bénéficiai-
res ; dans le second, on institue un ou des
légataires », explique Me Cécile Sadeler,
notaire à Villejuif. En cas de confusion entre

2
les deux, les capitaux de l’assurance vie ris-
Ne désignez quent, en effet, d’être réintégrés dans la suc-
pas un trop cession et de perdre la fiscalité favorable
grand nombre dont ils auraient pu bénéficier (voir ci-des-
de bénéficiaires sous). Il faut, bien sûr, informer l’assureur
dans un même que la clause est déposée chez un notaire et
contrat. lui communiquer ses coordonnées. « On a
tout intérêt à inscrire ce document au Fichier
central des dispositions de dernières volon-
tés. Le coût est modique – 11,54 € –, et cela
garantit que le document sera retrouvé au

3
décès », souligne Me Sadeler.
Souscrivez plusieurs
Enfin, ne changez pas la clause bénéficiaire
contrats si la situation
sans en avertir l’assureur par lettre recom-
familiale est conflictuelle.
mandée avec avis de réception. S’il n’a pas été
informé, il sera impossible de lui reprocher
d’avoir versé les capitaux aux anciens bénéfi-
ciaires indiqués dans le contrat (art. L 132-25
du code des assurances).

Informez les bénéficiaires

de l’existence d’un contrat
Même s’il est difficile d’évoquer son décès et

4
les questions d’argent avec ses proches, infor-
Dans les familles
mez les bénéficiaires de l’existence du contrat
recomposées, souscrivez
d’assurance vie. Idéalement, préparez un
un contrat pour votre nouveau
dossier regroupant les éléments clés de votre
conjoint ou compagnon et un
patrimoine (comptes bancaires, notam-
autre pour vos enfants.
ment) et l’original de vos contrats d’assurance
vie. « Le souscripteur peut aussi remettre une
copie du contrat aux bénéficiaires », suggère
Domitille Raillon. Ceux-ci auront ainsi le
numéro du contrat, les coordonnées de
l’assureur et la liste des pièces demandées,
ILLUSTRATIONS : MADEMOISELLE CAROLINE

après le décès, pour obtenir les capitaux (voir

ci-dessous). Leur dissimuler l’existence de
contrats (sauf dans des situations familiales

5 Ouvrez un nouveau exceptionnelles ou conflictuelles) ne se justi-

contrat pour verser des fie plus. En effet, depuis 2007, les bénéficiaires
primes à partir de 70 ans. ne peuvent accepter le bénéfice du contrat du
vivant du souscripteur qu’avec son

Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 53

 FA M I L L E ANTICIPEZ LA TRANSMISSION DE VOTRE ASSURANCE VIE
accord (cette acceptation est contrai-
gnante pour ce dernier, qui ne peut plus chan-
ger la clause ni faire de rachats sans l’aval du
bénéficiaire acceptant).
Prenez garde aux versements
de primes après 70 ans
La fiscalité à laquelle est soumise le contrat
influe sur les délais de remise des capitaux
aux bénéficiaires. Mais elle varie suivant
LEXIQUE que le souscripteur a versé les fonds avant
Acte de notoriété ou après 70 ans. Ceux qui l’ont
Ce document, établi par un été avant cet âge sont exoné- Si vous
notaire, recense les
héritiers de la personne
rés, à la transmission, de droits
jusqu’à 152 500 € par bénéfi-
modifiez votre
décédée. Il permet aux
bénéficiaires de justifier ciaire, et sont taxés à 20 % au- clause, pensez
delà (31,25 % au-delà de
de leur qualité (héritier,
enfant…) auprès de 700 000 €). Quant aux capi- à en informer
l’assureur. Cet acte coûte
entre 150 et 200 €. Pour
taux correspondant aux som- votre assureur
les successions d’un mes investies dans le contrat
montant modique après 70 ans, ils sont soumis aux droits de
(moins de 5 000 €), une succession, après application d’un abatte-
attestation de dévolution ment global de 30 500 € (pour l’ensemble
successorale rédigée par
des bénéficiaires). C’est pourquoi il peut
un notaire suffit. Comptez
de 20 à 50 €. être judicieux, pour simplifier le règlement
des capitaux à votre décès, d’ouvrir un con-
trat distinct pour vos éventuels versements
effectués après 70 ans.
◗ Si le contrat a été souscrit avant le
20 novembre 1991, ou s’il a été souscrit
après cette date mais qu’aucune prime n’a
Des règles plus favorables aux
bénéficiaires en janvier 2016
été versée par le souscripteur après ses
70 ans, le paiement peut être très rapide.
Chaque bénéficiaire doit simplement
envoyer une attestation sur l’honneur à
l’assureur indiquant s’il a perçu d’autres
assurances vie à la suite du décès de l’assuré
et, dans ce cas, si une partie de l’abattement
de 152 500 € dont il bénéficie a déjà été
déduite. Avant de verser le capital aux béné-
ficiaires, l’assureur doit, le cas échéant, en
décompter le prélèvement de 20 % dû au fisc
(31,25 % au-delà de 700 000 €).
Étant exonérés de ce prélève-
ment, le conjoint et le parte-
naire de pacs de l’assuré n’ont
pas à fournir cette attestation.
◗ Si le contrat a été souscrit
après le 20 novembre 1991 et
si plus de 30 500 € de primes ont
été versées après les 70 ans de
l’assuré, une partie de ces primes est soumise
aux droits de succession. « L’assurance vie
reste, néanmoins, en dehors de la succession.
On règle, d’un côté, la succession, qui revient
aux héritiers et aux légataires désignés par
testament, et, de l’autre, l’assurance vie, reve-
nant aux bénéficiaires. Mais fiscalement, il est
nécessaire de tenir compte des droits de suc-
cession acquittés d’un côté pour calculer ceux
à payer de l’autre », explique Me Sadeler. Sur
les primes supérieures à 30 500 € versées
après 70 ans (tous bénéficiaires et tous con-
trats confondus), le barème des droits de suc-
cession appliqué aux bénéficiaires dépend,
en effet, de leur lien de parenté avec le sous-
cripteur. Cet abattement de 30 500 € est
réparti entre eux proportionnellement aux

L e législateur a imposé de nou-

velles contraintes aux assu-
reurs pour rechercher les bénéfi-
ciaires d’assurance vie qui
ignorent l’existence du contrat.
Adoptée le 13 juin 2014, la loi
Eckert a laissé un an et demi aux
assureurs pour s’y préparer.
À partir du 1er janvier 2016, ils
devront envoyer, chaque année,
un relevé de situation (valeur de
rachat, notamment) aux sous-
cripteurs, et ce quelle que soit
la valeur du contrat. Ainsi, en
retrouvant ces courriers, les héri-
tiers – souvent les bénéficiaires –
connaîtront l’existence du contrat
et les coordonnées de l’assureur.
Les assureurs devront consulter,
tous les ans, le Répertoire natio-
nal d’identification des person-
nes physiques (tenus par l’Insee),
et élargir cette consultation aux
contrats de capitalisation.
Enfin, pour les décès intervenus
après le 1er janvier 2016, les assu-
reurs devront revaloriser le capi-
tal dès le décès de l’assuré
(et non plus après un an).
Un taux de revalorisation mini-
mal sera fixé par décret et les frais
qui continueront à être prélevés
sur le contrat seront plafonnés
(décrets à paraître).
capitaux reçus (sans tenir compte de la part
revenant au conjoint survivant ; voir ci-
après). Les droits sont ensuite calculés après
déduction de l’abattement dont ils peuvent
bénéficier en matière de succession
(100 000 € pour les enfants, voir p. 97).
Attention L’assureur ne verse les capi-
taux qu’une fois ces droits payés. Les bénéfi-
ciaires doivent donc établir rapidement
une déclaration de succession partielle
dans laquelle sont précisés le montant des
primes versées après les 70 ans du souscrip-
teur et la répartition des capitaux entre eux
(Cerfa n° 12321*05, téléchargeable sur ser-
vice-public.fr, onglet « services en ligne et
formulaires »). Mieux vaut confier la rédac-
tion de cette déclaration au notaire chargé

54 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

 Le retard d’un des bénéficiaires ne doit pas pénaliser les autres
P lus vite les bénéficiaires renver-
ront les documents réclamés
par l’assureur, plus vite les sommes
leur seront versées. La loi donne un
mois à l’assureur pour débloquer les
fonds, mais ce délai ne court qu’une
fois tous les documents reçus. S’il
tarde à communiquer la liste des
pièces aux bénéficiaires ou leur
réclame des documents complé-
mentaires, le délai est repoussé.
C’est pourquoi, pour les décès pos-
térieurs au 1er janvier 2016, la loi
imposera à l’assureur un délai de
15 jours après réception de l’avis de
décès et sa prise de connaissance
des coordonnées des bénéficiaires
pour leur faire parvenir cette liste.
Mais que se passe-t-il si l’un d‘eux
tarde à compléter son dossier ?
« L’assureur attend de préférence
que tous les bénéficiaires lui adres-
sent les documents. Mais si on ne
parvient pas à identifier ou à joindre
un des bénéficiaires ou si l’un d’eux
tarde, il n’y a pas de raison de blo-
quer les capitaux ; ils sont versés aux
bénéficiaires dont le dossier est com-
plet. C’est l’esprit de la loi », répond
Marie-Hélène Poirier. Reste la marge
d’interprétation de la loi par cer-
tains assureurs. En effet, la législa-
tion fixe comme point de départ du
délai d’un mois pour verser les
fonds au bénéficiaire la date « de
réception des pièces nécessaires au
paiement ». Rien n’est prévu dans
l’hypothèse où plusieurs bénéficiai-
res ont été désignés. Passé ce délai
d’un mois, l’assureur doit, quoi qu’il
en soit, acquitter des intérêts de
retard (voir le Chiffre clé, p. 52).

de régler la succession (ses coordonnées
figurent sur l’acte de décès). Il calculera les
droits à payer sur l’assurance vie en tenant
compte des abattements applicables qui
n’ont pas été utilisés, puis, en fonction de
ceux-ci, les droits de succession dus sur le
reste du patrimoine. « Même si le conjoint et
le partenaire de pacs sont exonérés de droits
de succession, ils sont tenus d’établir cette
déclaration », précise Me Sadeler.
Après réception de cette déclaration par-
tielle par le service des impôts du lieu de
décès, le fisc délivrera un certificat de non-exi-
gibilité ou de paiement des droits de succes-
sion, indispensable pour que l’assureur verse
le capital. Les bénéficiaires peuvent, toutefois,
demander à l’assureur de payer directement
ces droits au fisc, en les prélevant sur les som-
mes qui leur reviennent (art. 806 III du code
général des impôts). Seuls le conjoint et les
enfants ou petits-enfants vivant en France
sont dispensés de ces formalités si les som-
mes transmises par assurance vie (ou assu-
rance décès) n’excèdent pas 7 600 €.
Votre clause détermine les pièces
à fournir par les bénéficiaires
L’assureur indique dans les conditions
générales du contrat, plus ou moins précisé-
ment, les documents réclamés aux bénéfi-
ciaires pour leur verser les fonds. Ceux-ci À S AVO I R
diffèrent d’un assureur à l’autre, mais aussi
selon la rédaction de la clause. Dans tous les Le notaire est
cas, les bénéficiaires doivent fournir un acte rémunéré sur les
de décès et prouver leur identité. Si vous les primes soumises
désignez nominativement dans la clause, aux droits de
ils devront adresser une copie recto verso succession
La rémunération du
d’une pièce d’identité, ainsi que, éventuel- notaire pour établir la
lement, de leur acte de naissance ou de leur déclaration de succession
livret de famille (pour le conjoint, notam- est calculée sur la valeur
ment). Si vous les désignez par leur qualité du patrimoine portée
(enfant, petit-enfant, frère, héritier…), ils dans la déclaration fiscale
de la succession (avant
devront présenter une attestation de dévo- déduction des dettes),
lution successorale ou un acte de notoriété augmentée du montant
notariés (voir lexique p. 54). L’original du des primes versées après
contrat d’assurance peut aussi être exigé 70 ans qui dépassent
30 500 € (cass. com. du
par l’assureur. Ainsi, Axa le réclame. « S’il n’a
4.10.11, n° 10-20218).
pas été retrouvé, nous demandons une attes-
tation sur l’honneur de perte de cet original »,
souligne Domitille Raillon. D’autres assu-
reurs, comme SwissLife, ont abandonné
cette exigence. « Elle se justifiait pour les
vieux contrats. Aujourd’hui, l’assureur n’a
plus besoin de recevoir l’original du contrat
pour s’assurer qu’il n’a pas été donné en
garantie à un créancier. Dans la mesure du
possible, il faut au moins communiquer le
numéro du contrat et/ou le nom de l’assuré »,
explique Marie-Hélène Poirier, directrice
juridique et fiscale de SwissLife France. ■

Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 55

U N PAT R I M O I N E À L A L O U P E

Constituer une SCI

pour transmettre
son patrimoine
Âgés respectivement de 61 et 62 ans, Marie et Bernard envisagent de
rénover une bâtisse pour la louer. Ils souhaitent aussi qu’elle revienne
à leurs deux enfants dans les meilleures conditions fiscales possibles.

PA R PAU L I N E J A N I COT

Bernard et Marie ont
sollicité Pauline Janicot,
journaliste au Particulier,
pour recueillir ses conseils
avisés au sujet de la
transmission de leur
patrimoine.
D
epuis maintenant
35 ans, Marie et Ber-
nard vivent à Che-
vrier, un petit village
de Haute-Savoie de 450 habi-
tants. Ils sont propriétaires de
leur résidence principale, une
maison de 120 m2 construite en
1980 sur un terrain apparte-
nant à Bernard. Le couple a
2 enfants, François, 35 ans et
Bruno 37 ans. Le premier réside
à Lyon avec sa famille. Le second vit avec sa
femme et ses 2 enfants à une trentaine de
kilomètres de Chevrier.
Après avoir travaillé comme assistant
social, Bernard a dirigé une maison de
retraite pendant quelques années. Il a
ment une formation de 3 ans de chi gong,
une gymnastique traditionnelle chinoise.
Elle exerce aujourd’hui son métier en tant
qu’indépendante et compte travailler jus-
qu’à 66 ans pour obtenir sa retraite à taux
plein (sa pension devrait atteindre de 800
à1 000 € par mois).
Le couple envisage de rénover une
ancienne ferme appartenant à Bernard,
située à quelques pas de leur maison. Leur
objectif est de diviser le bâtiment en deux
appartements de 35 et 65 m² et de les louer
pour se procurer des revenus complémen-
taires (ils peuvent espérer percevoir un
loyer annuel de l’ordre de16 000 €). Le coût
de ces travaux est évalué à environ
200 000 €. Marie et Bernard souhaitent éga-
lement transmettre ce bien à leurs deux fils.
PHILIPPE THALHOUEDEC POUR LE PARTICULIER

ensuite été nommé directeur de la Commu-
nauté de communes du Genevois. Il a égale-
ment été élu maire de Chevrier pendant
près de 12 ans. Depuis avril 2015, il est à la
retraite. Marie a, elle aussi, été assistante
sociale durant de nombreuses années. Puis
elle a décidé de changer de voie pour deve-
nir professeur de shiatsu. Elle suit actuelle-
Ils sollicitent nos conseils afin d’optimiser
leur projet.
NOTRE DIAGNOSTIC Marie et Ber-
nard sont mariés sous le régime légal de la
communauté réduite aux acquêts (sans con-
trat). Les biens achetés après le mariage sont
communs. En revanche, ceux acquis pré-

Profitez de notre expertise Si vous souhaitez que le diagnostic de votre patrimoine soit publié dans Le Particulier, remplissez le dossier
en ligne figurant sur la page d’accueil de notre site (leparticulier.fr) dans la colonne de droite ou imprimez-le et renvoyez-le à Frédéric Durand-Bazin,
Le Particulier, 14 boulevard Haussmann, 75009 Paris. Attention : seuls les cas qui nous semblent les plus exemplaires seront examinés et publiés.

56 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

 Leur
objectifs
La situation financière PATRIMOINE 748 000 €
de Marie et Bernard Résidence
• Transformer une bâtisse
en logements pour les
Assurance
vie principale donner en location
REVENUS EN 2015 53,5 %
1,1 % • Préparer la transmission
Revenus Liquidités de leur patrimoine
de Marie
7 800 € 2,1 % Autres biens
Revenus immobiliers
de Bernard 43,3 %
34 000 €
U N PAT R I M O I N E À L A L O U P E
cédemment, reçus par donation ou suc-
cession appartiennent en propre à chaque
RépaRtition
du patRimoine époux. Ainsi Bernard est seul propriétaire de
du couple l’ancienne ferme, qu’il compte rénover, et
Liquidités d’un hangar agricole, tous deux hérités de ses
2,1 % parents. Il est aussi propriétaire du terrain sur
Assurance lequel la résidence principale du couple a été
vie
1,1 % construite. « Même si elle a été financée par les
deux époux, la maison appartient à celui qui
détient le terrain, rappelle Nathalie Couzi-
gou-Suhas, notaire à Paris. Néanmoins, en cas
Immobilier de divorce ou de décès, le propriétaire du ter-
96,8 % rain devra dédommager la communauté par
une récompense, c’est-à-dire une indemnité
en 2015
calculée sur la plus-value procurée par la
Liquidités construction. » Pour sa part, Marie est nue-
2,6 % propriétaire d’un bien locatif de 80 m² estimé
Assurance à environ 180 000 €. Situé dans la Drôme, il lui
vie a été donné par sa mère, âgée de 85 ans. Cette
1,3 %
dernière en a conservé l’usufruit. Marie envi-
sage, éventuellement, de céder ce bien pour
financer les travaux de rénovation de la
ferme de Bernard.
Immobilier
96,1 % La majeure partie du patrimoine du cou-
ple est détenue en propre par l’un ou l’autre
en 2017 de ses membres. Cette situation pourrait
poser des problèmes de transmission en cas
de séparation ou de décès. Il convient donc
de la régler d’abord avant d’envisager la
transmission du patrimoine.
Marie pratique
en indépendante
le shiatsu.
Bernard est
retraité. Le
couple a besoin
de complément
de revenus
58 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier
Notre conseil n°1 Aménager
leur régime matrimonial
en apportant leurs biens propres
à la communauté
Pour rétablir l’équilibre dans le patrimoine du
couple, Bernard peut transmettre ses biens
propres à la communauté. « Il s’agit d’un amé-
nagement de leur régime matrimonial qui aura
pour avantage d’éviter de futures récompenses
entre époux en cas de séparation ou de décès.
Cela leur coûtera 1,5 % de la valeur des biens.
Cet aménagement peut, par ailleurs, être révo-
qué en cas de divorce », précise maître Nathalie
Couzigou-Suhas. Ce changement des règles
matrimoniales est autorisé à condition que les
enfants soient majeurs. Dans le cas contraire,
une procédure d’homologation devant le tri-
bunal est obligatoire.
De son côté, Marie peut apporter le fruit de
la vente du bien qu’elle a reçu en nue-pro-
priété. « Elle ne pourra le céder qu’avec
l’accord de sa mère qui est usufruitière », met
en garde Nathalie Couzigou-Suhas. Au cas où
elles décident de vendre l’appartement loca-
tif, Marie touchera 80 % du produit de la ces-
sion (144 000 €), la valeur de la nue-propriété
étant déterminée en fonction de l’âge de l’usu-
fruitière (85 ans). Sa mère recevra les 20 % res-
tants (36 000 €), qu’elle pourra, par exemple,
verser sur un fonds en euros (à capital garanti)
 L E S CO M P T E S D U CO U P L E
Vous trouverez dans les 3 tableaux ci-dessous le détail des
Les loyers des deux ressources, des dépenses et de la répartition du patrimoine
appartements qu’ils de Marie et Bernard. En suivant les conseils du Particulier, ils
auront débuté la transmission de leur patrimoine.
créeront dans la ferme
leur assureront un RESSOURCES ANNUELLES
complément de revenu Revenus d’activité en 2015 en 2017 (1)
du couple

d’un contrat d’assurance vie rémunéré envi- Revenus d’activité de Marie 7 800 € 7 800 €
ron 3 % par an. Ainsi, grâce à ces intérêts et en Pension de retraite de
réalisant des retraits partiels (de l’ordre de 34 000 € 34 000 €
Bernard
4 000 € pendant 10 ans), la mère de Marie
pourra toucher une somme équivalente aux Loyers 0€ 16 000 €
loyers qu’elle perçoit actuellement.
Total 41 800 € 57 800 €
Notre conseil n°2 Transmettre
la nue-propriété du futur bien CHARGES ANNUELLES
locatif aux enfants Dépenses En 2015 En 2017
Marie et Bernard doivent ensuite organiser Impôt sur le
la gestion de leur futur bien locatif et sa trans- 2 550 € 3 900 € (3)
revenu
mission à leurs enfants. Pour cela, deux solu-
tions sont envisageables. Impôts locaux 1 500 € 1 500 €
Remboursement
1 920 € 0€
◗ PREMIÈRE SOLUTION Donner Crédit (2)
la nue-propriété de la bâtisse aux
deux enfants avant d’avoir réalisé Total 5 970 € 5 400 €
les travaux de rénovation
L’avantage ? Ils transmettent le bien pour ➔ Reste à vivre en 2015 : 35 960€, en 2017 : 52 400 €
une valeur minorée. La valeur de la nue-pro-
PATRIMOINE
priété est, en effet, égale à une fraction de la
valeur du bien en pleine propriété, qui est Leurs biens En 2015 En 2017
déterminé en fonction de l’âge des usufrui- Résidence principale 400 000 € 400 000 €
tiers. Ces derniers ayant moins de 70 ans, la
valeur de la nue-propriété est donc égale à Futur bien locatif 130 000 € 132 000€ (4)
60 % de celle du bien, aujourd’hui évaluée à
Hangar agricole 50 000 € 50 000 €
130 000 €, soit 78 000 €. Les enfants n’ayant
bénéficié d’aucune autre donation, ils ne Nue-propriété du
paieront aucun droit, compte-tenu de l’abat- bien locatif (Granges- 144 000 € 0 € (5)
tement de 100 000 € applicable aux dona- les- Valence)
tions entre parents et enfants (voir p. 97).
Compte courant 3 000 € 3 000 €
En tant qu’usufruitiers, Bernard et Marie
peuvent ensuite emprunter pour faire les Assurance vie 8 000 € 8 000 €
rénovations, puis percevoir les loyers (de
l’ordre de 16 000 € par an). Ces revenus fon- Livrets bancaires 13 000 € 13 000 €
ciers seront imposés au régime réel (le
microfoncier n’est autorisé que si les loyers Total 748 000 € 606 000 €
annuels sont inférieurs à 15 000 €). À leur
décès, le bien reviendra à François et Bruno ➔ Patrimoine transmis aux enfants : 198 000 €
sans droit supplémentaire à payer. En effet, (1) Après réalisation des travaux de rénovation sur le futur bien locatif, et sa mise effective
la Cour de cassation a estimé, dans un arrêt en location. (2) Crédit travaux dont le remboursement se terminera en 2016. (3) Compte
tenu de la perception de 16 000 € de dividendes en provenance de la SCI. (4) Valeur de la
du 19 janvier 2012 (n° 11-15460), que les nue-propriété du bien, évaluée à 330 000 € en pleine propriété, après réalisation des
agrandissements ou les rénovations de logements locatifs. (5) Le produit de la vente du bien finance une partie des travaux de
biens donnés en démembrement de rénovation du futur bien locatif.

Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 59

U N PAT R I M O I N E À L A L O U P E
Même s’ils l’ont
financée tous les
deux, la maison
appartient
à Bernard,
détenteur
du terrain
propriété ne doivent pas être considé-
rés comme une donation indirecte, à condi-
tion que les nus-propriétaires n’en tirent
aucun enrichissement avant l’extinction de
l’usufruit.
Avantage : la possibilité de transmettre le bien
sans droit de succession à régler.
Inconvénients : usufruitiers, Marie et Ber-
nard ne pourront plus disposer du bien
comme ils l’entendent. Il faudra l’accord de
leurs enfants, nus-propriétaires, notamment
pour vendre le ces logements rénovés.
◗ DEUXIÈME SOLUTION Constituer une
SCI dont la nue-propriété des parts sera
transmise aux enfants
« La constitution d’une SCI est généralement
recommandée pour faciliter la gestion et la
transmission d’un bien immobilier familial »,
précise Christophe Chaillet, directeur de
l’ingénierie patrimoniale chez HSBC.
En pratique, le couple crée la société et lui
apporte le bien immobilier destiné à être
60 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier
transformé en logements locatifs. Marie et
Bernard se nommeront eux-même cogé-
rants de la SCI. Ils auront toute latitude pour
gérer le bien, voire pour le vendre si besoin,
sans avoir à en référer à leurs enfants, aux-
quels ils souhaitent transmettre la nue-pro-
priété des parts de la SCI (voir ci-après).
La constitution d’une SCI a toutefois un
coût non négligeable. Il faut compter près de
2 000 € pour faire rédiger les statuts par un
notaire ou un avocat. Elle impose aussi cer-
taines contraintes de gestion (tenue de la
comptabilité, de l’assemblée générale
annuelle...). « Une fois propriétaire de
l’immeuble, la SCI empruntera pour financer
les travaux à réaliser dans l’immeuble et per-
cevra les loyers », ajoute Christophe Chaillet.
➔ Attention à choisir l’option fiscale la
plus avantageuse
Il faudra ensuite déterminer le régime fiscal
de la SCI. Si le couple opte pour la taxation à
l’impôt sur le revenu (IR), les revenus locatifs
nets de charges (intérêts d’emprunt, travaux
de rénovation, frais de gestion locative, assu-
rance, taxe foncière…) encaissés par la SCI
sont taxés chaque année au taux marginal
d’imposition de chaque associé. En cas de
revente du bien, la plus-value est exonérée
au bout de 22 ans de détention (et des prélè-
vements sociaux au bout de 30 ans). Atten-
tion, le bien ne peut pas être loué en meublé
lorsque la SCI a opté pour l’IR.
Il est également possible d’opter pour la
taxation à l’impôt sur les sociétés (IS), plus
avantageuse pour la taxation des loyers. Pour
un montant de loyers encaissés équivalent
(de l’ordre de 16 000 € par an pour les deux
appartements), une SCI imposée à l’IS déga-
gera un revenu net taxable moins élevé
qu’une SCI à l’IR, puisque le montant des
charges déductibles est plus important. En
effet, certaines dépenses engagées lors de
l’acquisition du bien peuvent venir en en franchise d’impôt grâce aux abattements
déduction des recettes, comme les frais de entre chaque parent et chaque enfant, qui
notaire, les droits d’enregistrement ou les peuvent atteindre 100 000 € tous les 15 ans.
commissions d’agence. On peut aussi Puis, au décès de leurs parents, François et
déduire les amortissements sur le prix Bruno seront propriétaires de tout le bien
d’acquisition du bien (sur 40 ans, par exem- immobilier sans payer de droit supplémen-
ple avec un amortissement de 2,5 % par an), taire. Enfin, Bernard et Marie pourront appor-
mais aussi sur les coûts de travaux d’amélio- ter, par la suite, d’autres biens à la SCI, comme
ration ou de reconstruction. « Les amortisse- le hangar ou leur résidence principale.
ments sont des charges déductibles qui rédui- Avantages : en optant pour une SCI
sent le montant de l’impôt à payer », ajoute imposé à l’impôt sur les sociétés, Bernard et
Christophe Chaillet. Le bénéfice annuel Marie optimisent la fiscalité des loyers géné-
(revenus locatifs après prise en compte des rés par le bien immobilier. Ils disposent, par
frais) est taxé à 15 % jusqu’à 38 120 €, puis à ailleurs, d’un outil particulièrement adapté à
33,33 % au-delà. Les détenteurs des parts la transmission de leur patrimoine.
peuvent ensuite soit se distri- Inconvénients : la constitu-
buer des dividendes (ces der- tion d’une SCI a un coût à ne
niers sont imposés au barème Grâce aux pas négliger. Il faut également
progressif de l’impôt sur le conseils du tenir compte des contraintes
revenu, après application d’un Particulier de gestion. ■
abattement de 40 %), soit pla-
cer ces sommes sur un compte Bernard
courant d’associés (dans ce envisage
cas, ils ne sont pas taxés tant
qu’ils ne sont pas retirés). En
l’avenir avec
revanche, il n’existe aucun sérénité
avantage fiscal en cas de ces-
sion du bien. Attention, si les associés optent
pour une SCI à l’impôt sur les sociétés, leur
choix est irréversible.
➔ Un outil pour préparer la transmission
« L’autre avantage de la SCI est qu’elle facilite
la transmission du bien aux enfants, tout en
gardant la main sur les décisions importan-
tes concernant la gestion du bien », ajoute
Nathalie Couzigou-Suhas. Pour cela, Marie
et Bernard peuvent donner la nue-propriété
de leurs parts à leurs deux fils, François et
Bruno, et conserver l’usufruit, c’est-à-dire les
revenus de la société. Cogérants, ils peuvent
continuer à gérer le bien à leur gré.
La SCI permet même de réduire, voire
d’annuler les droits de transmission. « Comme
elle s’est endettée pour financer les travaux de
rénovation de l’immeuble, la SCI dispose d’un Ce qu’il faut retenir
passif important qui vient minorer la valeur du ➜Si un couple fait construire une maison sur un terrain apparte-
patrimoine », précise Christophe Chaillet. La nant à l’un d’entre eux, cette dernière sera considérée comme son bien propre,
même si elle a été financée avec l’argent des deux époux. En cas de divorce, une
valeur des parts transmises aux enfants s’en
indemnité devra néanmoins être versée par l’époux à la communauté qui sera
trouvera ainsi fortement réduite. D’autant calculée sur la plus-value engendrée par la construction.
qu’en donnant la seule nue-propriété des
➜La constitution d’une société civile immobilière (SCI) permet de gérer et
parts, les droits de donation seront calculés de faciliter la transmission d’un patrimoine immobilier au sein d’une même
sur une fraction de leur valeur en pleine pro- famille. Elle implique néanmoins des frais (autour de 2 000 €) et certaines con-
priété (voir p. 59). Marie et Bernard peuvent traintes (tenue d’une comptabilité, assemblée générale annuelle...).
ainsi transmettre à leurs fils les parts sociales

Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 61

SANTÉ
Les solutions pour
vaincre
l’insomnie
Le premier réflexe en cas d’insomnie consiste, souvent, à recourir
aux somnifères. Il existe pourtant d’autres moyens de traiter les
troubles du sommeil. Le point sur les traitements et leur efficacité.
E R WA N L E F U R
E
nviron 20 % de la population adulte
souffrirait d’insomnie. Ce trouble
se caractérise par une difficulté à
s’endormir (insomnie d’endormis-
sement), des éveils nocturnes (insomnie de
maintien) ou bien un réveil précoce le
matin (insomnie terminale). L’insomnie est
dite transitoire ou aiguë si elle ne persiste
pas. Dans la plupart des cas, elle est due à
une situation stressante bien identifiée
(décès, activité professionnelle intense,
etc.). « En général, ce type d’insomnie ne se
prolonge pas au-delà d’un mois », indique le
docteur Alain Nicolas, psychiatre, respon-
sable de l’unité du sommeil du centre hos-
pitalier Le Vinatier à Lyon.
Mais lorsque l’insomnie persiste au
moins 3 fois par semaine pendant 3 mois ou
plus et qu’elle s’accompagne en journée de
somnolence, de troubles de la concentra-
tion ou de la mémoire, elle est considérée
comme chronique. « C’est une grande souf-
france que d’être insomniaque », commente
ISTOCK
le docteur Joëlle Adrien, directrice de
62 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier
recherche de l’Institut national de la santé
et de la recherche médicale (Inserm) au
Centre du sommeil et de la vigilance de
l’Hôtel-Dieu de Paris.
Comment survient l’insomnie ?
Plusieurs facteurs peuvent concourir à la
survenue d’insomnies. Pour la majorité
des patients (de 50 à 80 %), elles sont liées à
une cause psychologique ou psychiatri-
que. « Le trouble, s’il est d’origine psycholo-
gique, peut résulter d’un épisode précédent
d’insomnie. Cela génère un conditionne-
ment négatif qui se traduit par une activa-
tion des systèmes d’éveil dès que la personne
se met au lit », explique Sylvie Royant-Pa-
rola, présidente du Réseau Morphée,
réseau de santé consacré à la prise en
charge des troubles du sommeil (voir enca-
dré p. 66). Le stress, l’anxiété (sans qu’elle
soit liée à un souvenir d’insomnie), de
même que la dépression ou une maladie
psychiatrique grave constituent égale-
ment d’autres causes bien identifiées.
 2/3
4,2
des insomnies sont
d’origine psychologique
(anxiété, stress, etc.)
millions de Français
sont sous sédatif
(+ 5 % entre 2007
et 2012)

20 %
de la population adulte
est insomniaque
1/5
des consommateurs
de somnifères
sont considérés comme
dépendants

70 %
20 % des thérapies cognitives
sont efficaces
des femmes, après 65 ans,
prennent des somnifères

Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 63

 SANTÉ LES SOLUTIONS POUR VAINCRE L'INSOMNIE
L’insomnie peut aussi s’expliquer par
l’existence d’une maladie ou d’un état phy-
siologique perturbant le sommeil comme
des douleurs chroniques, un syndrome des
jambes sans repos (sensation désagréable
au niveau des jambes accompagnée d’un
impérieux besoin de bouger qui provoque
des insomnies d’endormissement ou des
À S AVO I R éveils nocturnes), ou une apnée du som-
meil (voir ci-contre). La période de la méno-
Les apnées pause est également propice à la survenue
du sommeil
d’insomnies. Certains médicaments (bêta-
Elles se caractérisent
par des interruptions bloquants, cortisone, etc.) et certaines subs-
de la respiration durant tances peuvent, par ailleurs, être mis en
le sommeil. Elles sont cause. Le café, le thé, les boissons énergisan-
liées à une obstruction tes ou à base de cola sont à éviter en cas
des voies aériennes
dans la région du pharynx. d’insomnies. Enfin, les boissons alcoolisées,
Pendant le sommeil, sédatives en début de nuit, peuvent provo-
les parois du pharynx quer des insomnies de maintien, en aggra-
s’affaissent, n’étant vant la survenue d’apnées du sommeil.
plus maintenues par
Voici trois traitements contre les insomnies
la tension des muscles
qui les écartent en qui ont déjà prouvé leur efficacité.
1 Les
médicaments
période de veille. L’apnée
a lieu quand le passage
de l’air est totalement uniquement dans
obstrué, ce qui peut
provoquer le réveil du
les cas d’insomnie passagère
dormeur. Le médecin dispose de plusieurs traite-
ments médicamenteux si l’insomnie est
transitoire. Il se tourne généralement vers
des benzodiazépines hypnotiques (Nucta-
lon, Havlane, etc.) ou apparentées (Stilnox
et Imovane). Attention, la prescription de
ces médicaments ne doit pas excéder un
Des appareils connectés vous aident
à lutter contre vos nuits blanches
P
lusieurs appareils connectés Vous obtenez, au matin, une
actuellement vendus sur cartographie de la nuit passée,
le marché peuvent vous aider à avec vos différents cycles et des
vaincre l’insomnie. Par exemple, indicateurs de qualité du sommeil
un bracelet capable d’identifier (durée, délai d’endormissement,
vos cycles de sommeil (léger, nombre de réveils). À noter
profond et paradoxal) selon les que le Withings est équipé d’un
mouvements de votre corps, afin dispositif de luminothérapie
de déclencher le réveil dans une pour accompagner le réveil par
phase propice (Sony Smartband, l’émission d’une lumière adaptée.
notamment, vendu 99 €). Ces objets peuvent vous apporter
D’autres systèmes, plus sophisti- des clés pour comprendre vos
qués (Withings Aura, vendu 300 €, troubles du sommeil, à condition
ou Beddit, 450 €), associent un que votre médecin puisse
capteur situé sous le matelas à une accéder aux données collectées
application pour smartphone. afin de les analyser.
64 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier
Au-delà de 28 jours de
traitement, l’efficacité
des somnifères diminue
et des complications
peuvent survenir
mois. « Il ne faut les prendre à pleine dose
que les 2 premières semaines, puis passer à
une demi-dose la 3e semaine, et à un tiers de
dose la dernière », précise le docteur Alain
Nicolas. « Lorsque le somnifère est prescrit
ad libitum (sans limitations, Ndlr), comme
c’est malheureusement trop souvent la règle
en France, de vraies complications peuvent
apparaître, explique Patrick Lemoine, psy-
chiatre et directeur de recherche à l’univer-
sité Claude-Bernard de Lyon, dans
l’ouvrage La vérité sur vos médicaments
(voir p. 67). Certains médecins renouvellent
indéfiniment les ordonnances. Des patients
prennent tous les soirs leur somnifère depuis
10, 15 voire 20 ans. Il est alors très difficile
d’arrêter le traitement. »
Les spécialistes que nous avons consultés
confirment à l’unanimité ce constat. La
Haute autorité de santé (HAS), chargée
d’évaluer le service médical rendu des
médicaments, dénonce également ce
renouvellement systématique des pres-
criptions de ces hypnotiques.
Attention aux risques
de dépendance
Dans une note datant de juillet 2014, la HAS
indique qu’« au-delà de 28 jours, l’efficacité
est incertaine, les risques d’effets délétères
augmentent (somnolence diurne, troubles de
la mémoire, chutes, accidents, etc.) ainsi que
celui de dépendance ». Fort de ce constat,
l’autorité a décidé de diminuer le taux de
remboursement de cette catégorie de médi-
caments à 15 %, contre 65 % auparavant.
Cette décision a pris effet en décembre der-
nier. Les somnifères appartenant à la classe
des benzodiazépines sont également soup-
çonnés de participer à l’augmentation du
risque de survenue de la maladie d’Alzhei-
mer ou d’accélérer son apparition, selon
une étude publiée à la fin de l’année 2011
par le professeur Bernard Begaud, phar-
 10 CONSEILS POUR PASSER UNE BONNE NUIT SANS SOMNIFÈRE
V oici les règles à suivre pour faciliter l’endormissement et retrouver un sommeil réparateur.
1. Se lever tous les jours 2. Dormir dans
à la même heure (à une une chambre
demi-heure près). obscure,
insonorisée et
climatisée.

3. Ne pas
consommer
de caféine,
de tabac ou
d’alcool.

4. Limiter le temps passé corporelle facilite substance impliquée qui augmente l’activité
au lit sans dormir. l’endormissement). dans la production motrice.
5. Ne pas faire d’exercice 7. Pour le repas du soir, de mélatonine, 9. Ne pas dormir en
physique intense privilégier des aliments l’hormone du sommeil. journée (ou alors faire

ILLUSTRATION : MARGAUX MARCELLET

après le repas du soir.
6. Proscrire les bains
chauds juste avant
le coucher (une baisse
de la température
riches en oméga 3,
des produits laitiers
et des légumineuses qui
favorisent la sécrétion
de sérotonine, une
8. Éviter les repas
riches en protéines
qui favorisent la
production de dopamine,
un neurotransmetteur
une micro-sieste).
10. S’exposer à la lumière
au réveil (c’est le signal qui
permet à notre horloge
interne de se synchroniser).

maco-épidémiologiste à l’université de sécurité du médicament (ANSM). Elles sont

Bordeaux. Le risque serait d’autant plus
élevé que la durée de prise l’est aussi.
D’autres médicaments peuvent être pres-
crits en cas d’insomnies :
• certains antihistaminiques (Donormyl,
Theralene) ;
• le Circadin (contenant de la mélato-
nine) indiqué pour les insomniaques de
55 ans ou plus ;
• des médicaments à base de plantes
(valériane et mélisse : Euphytose, Elusane,
Dormicalm, Mediflore, etc.).
L’indication de ces dernières spécialités à
base de plantes dans le traitement de
l’insomnie « a été définie sur le principe
d’une plausible efficacité. Elles ne peuvent se
substituer à des médicaments ayant démon-
tré la leur », précise l’Agence nationale de
largement utilisées en automédication
pour des troubles modérés du sommeil de
l’adulte et de l’enfant. Par ailleurs, certains
traitements homéopathiques (Boripharm,
Noxium, Somnidoron) revendiquent éga-
lement une efficacité dans le traitement de
l’insomnie, observe l’ANSM, qui précise
qu’elles ne sont autorisées que sur la base
d’une reconnaissance de la tradition
homéopathique.
Quelques médecins psychiatres évo-
quent enfin la possibilité de prescrire des
antidépresseurs sédatifs, en cas d’insomnie
tenace. « Ces médicaments n’ont pas d’auto-
risation de mise sur le marché en France dans
cette indication mais l’ont dans d’autres
pays », justifie Patrick Lemoine. Sylvie
Royant-Parola décrit, elle, une pratique

Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 65

 SANTÉ LES SOLUTIONS POUR VAINCRE L'INSOMNIE
meil. « Le premier traitement à prescrire
sans modération est un horaire fixe de
Où s’adresser pour soigner réveil », indique Patrick Lemoine. Cet

des troubles du sommeil ? horaire doit correspondre à l’heure de

réveil habituel du sujet moins un quart

L es médecins généralistes
sont souvent les premiers
consultés en cas d’insomnie. Ils
sont responsables de près de
9 prescriptions de somnifères
sur 10. Si l’insomnie est chroni-
que, le généraliste est censé pas-
ser la main à un spécialiste (psy-
chiatre ou psychologue), afin
qu’il mette en œuvre une théra-
pie adaptée. Vous pouvez vous
renseigner vous-même sur
l’offre de soins près de chez vous
sur le site de la Société française
de recherche et médecine
GAZETTE PHOTO
annuaire national de ses adhé-
rents et des établissements hos-
pitaliers (privés ou publics) dis-
posant d’une unité spécialisée
dans les troubles du sommeil. Il
est également possible d’avoir
accès à un annuaire de spécialis-
tes sur le site de l’association
Sommeil et Santé (sommeil-
sante.asso.fr). En Île-de-France,
le Réseau Morphée, une associa-
tion qui regroupe des profes-
sionnels de santé spécialisés
dans le traitement des troubles
du sommeil, propose une prise
d’heure ou une demi-heure, « afin de créer
une petite dette de sommeil qui facilitera
l’endormissement les nuits suivantes. Le
patient doit se lever toujours à la même
heure sans aucune dérogation, car la grasse
matinée entraîne un retard de phase qui
mène, en réalité, à l’insomnie ». Ce conseil
constitue l’un des premiers piliers d’une
bonne hygiène de sommeil (voir nos con-
seils, p. 65). « Pour un tiers de mes patients, sa
simple application apporte déjà une nette
amélioration », indique le docteur Isabelle
Poirot, psychiatre et praticienne hospita-

lière à l’unité de sommeil du pôle psychia-

du sommeil (SFRMS, sfrms-som- en charge gratuite pour les
meil.org) qui propose un insomniaques sévères résidant
dans la région. Pour en bénéfi-
cier, rendez-vous sur le site de
l’association (reseau-mor-
phee.fr) afin d’y télécharger un
dossier qui sera étudié par un
médecin. Enfin, pour trouver un
thérapeute spécialisé dans la
relaxation, consultez le site de la
Chambre syndicale des sophro-
logues (annuaire-sophrolo-
gues.fr) ou celui de la Fédération
française de sophrologie (fede-
ration-sophrologie.org).
qui fait consensus dans le milieu médical :
« Il faut souligner l’intérêt encore trop sou-
vent méconnu de ces médicaments, notam-
ment de la Miansérine et de la Doxépine, qui
donnent de très bons résultats sur les insom-
nies touchant la seconde partie de la nuit. Il
suffit d’utiliser des doses infimes de 5 à 10 mg,
pour obtenir un effet satisfaisant, sans pro-
blème d’accoutumance et de dépendance. »
trique du CHRU de Lille.
Commencez par restaurer
une bonne hygiène de vie
En cas de nécessité, le recours aux thérapies
cognitivo-comportementales (TCC) devrait
être favorisé en première intention, selon la
HAS. Mené sous la houlette d’un psychiatre
ou d’un psychologue formé, ce traitement
vise à apprendre des techniques pour lutter
contre l’insomnie et se débarrasser des mau-
vaises habitudes. Il s’agit, par exemple,
d’aider le patient à déterminer son heure
idéale de coucher et de lever, en essayant de
trouver le meilleur compromis possible
entre ses besoins physiologiques et ses con-
traintes. « La préparation au coucher est à
restructurer avec lui en établissant un
schéma d’activités rituelles au cours de la
demi-heure précédant l’horaire souhaité. La
chambre doit être réservée au sommeil. Des
activités telles que regarder la télé, manger ou
travailler au lit sont à proscrire », explique
Sylvie Royant-Parola. Le patient est ainsi
invité à ne se coucher que lorsqu’il a effecti-
vement sommeil, à se réveiller à heure fixe

2 La thérapie cognitive et à quitter le lit s’il ne parvient pas à s’assou-

et comportementale pir. Ce dernier conseil, totalement contre-

pour les insomnies chroniques
Face au faible intérêt thérapeutique des
somnifères, la HAS appelle au développe-
ment des thérapies non médicamenteuses.
Lorsque l’insomnie persiste, elle recom-
mande quelques règles d’hygiène du som-
intuitif pour les insomniaques, qui ont jus-
tement coutume de s’agripper au matelas en
espérant la venue de Morphée, permet de
rompre la crispation liée à l’insomnie.
Autre technique, développée dans le cadre
d’une TCC, la restriction de sommeil.
« L’insomniaque passe un temps anormale-

66 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

ment long au lit. Il se couche souvent tôt, traîne
au lit le matin, et il affirme pourtant ne dormir
que quelques heures. La technique consiste
donc à réduire le temps passé au lit pour le
faire coïncider le plus possible avec le temps
de sommeil », précise Sylvie
Royant-Parola. Dans les
Réduire son temps établissements
de sommeil publics, la
Pendant cette thérapie basée thérapie est
sur la restriction de sommeil, le
patient doit tenir, durant entièrement
8 jours, un agenda dans lequel prise en charge
il consigne ses heures d’endor-
missement et de réveil, ses éveils nocturnes,
évalue la qualité de son sommeil et de sa
forme en journée, etc. « L’efficacité subjec-
tive » de son sommeil est calculée en rappor-
tant le temps de sommeil total sur le temps
passé au lit et en multipliant ce résultat par
100. L’objectif de la thérapie est d’approcher
de 100 %. La restriction de sommeil se fait en
retardant l’heure du coucher tout en mainte-
nant l’heure du lever constante. Les siestes
sont évidemment à bannir pendant la phase
de restriction. Éventuellement, le médecin
prescrira un arrêt de travail de 8 à 10 jours
afin d’éviter les inconvénients, voire les ris-
ques liés à la somnolence en journée.
Une TCC dure de un à 2 mois (soit de trois à
huit séances en tout). Elle est proposée dans
des établissements de soins (publics et pri-
vés) ou plus rarement en libéral. Dans les éta-
blissements publics, la TCC est prise en
charge intégralement. En libéral, la séance
peut grimper jusqu’à 100 €. Si le thérapeute
est médecin, sa consultation est prise en
charge par l’Assurance maladie à 70 %. Les
30 % restant étant la plupart du temps rem-
boursés par la complémentaire santé, dépas-
sements d’honoraires éventuellement com-
pris. Les prestations des psychologues ne
sont pas remboursées par l’Assurance mala-
die. Certains contrats de complémentaires
santé peuvent toutefois proposer une prise
en charge sous la forme d’un forfait.
Selon les praticiens, la TCC est efficace
pour environ 70 % des patients, si elle est sui-
vie avec assiduité. Cette thérapie permet
même d’abandonner les médicaments.
Pourquoi alors, tant d’insomniaques conti-
nuent-ils de prendre des somnifères plutôt
que d’y recourir ? D’abord, parce que ce type
de thérapie demande un investissement que
tous ne sont pas prêts à consentir. Ensuite, et
surtout, parce que peu de thérapeutes sont
formés à ce mode de traitement de l’insom-
nie. Sauf dans les grandes villes, si bien que le
cabinet d’un spécialiste peut
être très éloigné de votre
domicile. Dans tous les cas, le
délai pour obtenir un rendez-
vous est important : il n’est pas
rare d’avoir à attendre 6 mois
et même un an pour pouvoir
entamer la thérapie (voir nos
conseils pour trouver une
structure appropriée, p. 66).
3 La relaxation, en soutien,
pour apprendre à chasser
soi-même ses tensions
Seule ou associée à une TCC, la relaxation
est une autre approche envisageable en cas
d’insomnies. La technique permet, par des
exercices de respiration, de faire le vide au
moment du coucher et d’éviter que
l’anxiété s’installe. Une dizaine de séances
sont nécessaires pour maîtriser la techni-
que. « La relaxation est utilisée au coucher,
avec pour consigne de ne pas chercher spé-
cialement le sommeil. Celui-ci vient naturel-
lement quand la relaxation est complète tant
sur le plan physique que mental », conclut
Sylvie Royant-Parola. La relaxation est pra-
tiquée par des sophrologues, des médecins
généralistes, des psychologues, des psy- « La vérité sur vos
médicaments », André
chiatres ou par certains kinésithérapeutes Grimaldi, Jean-François
et infirmières. Comptez de 30 à 80 € la Bergmann, François Chast,
séance. De la même manière qu’une TCC, la Claire Le Jeunne et Claire
Hédon, éditions Odile
prise en charge de la relaxation dépend du Jacob, mars 2015,
statut du thérapeute. ■ 600 pages, 23,90 €.
Ce qu’il faut retenir
➜En cas d’insomnie transitoire, la prescription
de médicaments apparentés aux benzodiazépines hypnotiques
est utile à condition qu’elle soit limitée dans le temps.
➜Le patient doit rester attentif à la durée de l’ordonnance et refuser
tout renouvellement qui ne ferait pas l’objet d’une discussion avec
le médecin (généraliste le plus souvent).
➜La méthode la plus efficace pour lutter contre l’insomnie
chronique reste la thérapie cognitivo-comportementale associée
à la relaxation. Cette thérapie constitue aussi une option pour les
personnes dépendantes aux hypnotiques.
Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 67
LE POINT SUR

Le contrat de
professionnalisation
Prendre ou garder sa place dans le monde professionnel tout en
se formant : c’est possible, grâce au contrat de professionnalisation.
Il permet d’alterner des périodes de formation et des périodes
de pratique en entreprise, en ayant le statut de salarié.
P A R A N N E D AY R A U T

P
lus de 140 000 contrats de
professionnalisation ont été
initiés en 2013, et le gouver-
nement souhaite que le nombre de
contrats en alternance augmente
de manière significative d’ici à
2017. Ce qui est une bonne nou-
velle. En effet, « ces contrats sont, à
la fois, intéressants pour les salariés
en recherche de qualification et
pour les entreprises, qui bénéficient
d’une exonération de charges »,
explique Me Gordon Fairbairn,
avocat au cabinet Panon-Fairbairn
Paris-Toulon. Voici les principaux
points à connaître sur ce contrat.
deurs d’emploi d’au moins 26 ans
lorsqu’une professionnalisation est
nécessaire au retour à l’emploi ; aux
bénéficiaires du revenu de solidarité
active (RSA), de l’allocation de solida-
rité spécifique (ASS), de l’allocation
aux adultes handicapés (AAH) et aux
personnes ayant bénéficié d’un con-
trat unique d’insertion (CUI).
2 Quelles entreprises
peuvent recruter en
utilisant ce type de contrat ?
Tous les employeurs assujettis à la
formation professionnelle sont sus-
ceptibles d’embaucher en contrat de
professionnalisation. Cela exclut
ainsi que les employeurs des entre-
prises d’armement peuvent conclure
des contrats de professionnalisation.
Les entreprises de travail temporaire
peuvent employer des intérimaires
avec de tels contrats. Les groupe-
ments d’employeurs ont également
la possibilité d’en faire usage. Sachez
enfin que deux employeurs saison-
niers peuvent embaucher un contrat
de professionnalisation en se coor-
donnant (pour un emploi en été et un
autre en hiver).
3 Quelle est la rémunération
d’un salarié en formation ?
Les salariés perçoivent une rémuné-

1 À qui s’adresse le contrat de

professionnalisation ?
Il est ouvert aux jeunes de 16 à 25 ans
révolus qui souhaitent compléter
leur formation initiale ; aux deman-
SALAIRE MINIMAL EN CONTRAT DE PROFESSIONNALISATION
Âge du salarié
De 16 à 20 ans
De 21 à 25 ans
À partir de 26 ans
* Qualification avant la formation.
l’État, les collectivités locales et les
établissements publics à caractère
administratif. En revanche, les éta-
blissements publics ou organismes à
caractère industriel et commercial,
Qualification inférieure au Qualification égale ou
baccalauréat professionnel supérieure au baccalauréat
(ou avec un bac général)* professionnel*
55 % du Smic (801,63 € brut) 65 % du Smic (947,39 € brut)
70 % du Smic (1 020,26 € brut) 80 % du Smic (1 166,01 € brut)
Le salaire ne peut-être inférieur ni au Smic ni à 85 % de la rémunération
minimale prévue par la convention collective ou l’accord collectif de la
branche dont relève l’entreprise où le salarié est employé.
ration liée à leur âge et à leur niveau
actuel de qualification. Elle est basée
sur le Smic, mais un accord de bran-
che peut fixer un niveau de rémuné-
ration supérieur à ce seuil. Le mon-
tant du salaire varie avec l’âge du
titulaire du contrat (voir tableau ci-
contre). Un jeune ayant 21 ans le
17 juin verra son salaire réévalué le
1er juillet suivant. Vous pouvez éva-
luer votre salaire selon votre situa-
tion, en vous rendant sur le site
alternance.emploi.gouv.fr et en cli-
quant sur le cartouche « Simulation
des revenus en alternance ».
Les frais de déplacement entre le
domicile et le lieu de travail habituel

68 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

 “ Je pense
trouver un emploi
plus vite, grâce à
cette expérience
CLOTILDE VERRIER, 20 ANS
commis de salle

A près avoir validé un bac S, puis

commencé des études en IUT de
biologie, j’ai décidé de me tourner
vers la restauration. Je suis la
formation à l’école 2 jours par
semaine. Le reste du temps, je le
passe au restaurant. Mes horaires
et jours de travail sont très variables,
et je dois m’adapter en permanence.
Dans ma classe de BTS, plusieurs

D.CRETE POUR LE PARTICULIER

personnes ont abandonné en raison
des difficultés rencontrées,
notamment en entreprise. Mais le
travail est intéressant et me permet
de prendre peu à peu des
responsabilités, ce qui est très
formateur. Je pense pouvoir trouver
plus facilement un emploi par
la suite, grâce à cette expérience.
L’alternance m’a fait entrer dans le
monde du travail. Je me sens plus
salariée qu’étudiante et je pense
que cette expérience m’a beaucoup
fait mûrir.
»
(l’entreprise ou l’organisme de for-
mation) doivent être remboursés à
hauteur de 50 % des coûts d’abonne-
ment des transports publics. Les
autres frais sont pris en charge
comme pour les autres salariés de
l’entreprise (voir question 10).
d’aptitude professionnel (CAP) ou
une licence. Pour ce faire, il alterne
des périodes de formation dans un
organisme public ou privé spécialisé
ou dans le service de formation de
l’entreprise, et des périodes en
entreprise, au cours desquelles il
doit acquérir un savoir-faire en rela-
CLOTILDE
➔ Prépare un BTS hôtellerie-restauration
à l’École supérieure hôtelière de Paris
➔ En contrat de professionnalisation de
2 ans au restaurant Les Bouquinistes
➔ Salaire : 880 € net par mois
tion est entièrement prise en charge
par un organisme paritaire collec-
teur agréé (Opca). En aucun cas, vous
ne devez payer votre formation !
5 Quels sont les recours si la
formation ne correspond
pas à vos attentes ?

4 Quelle formation doit

être assurée ?
S’agissant d’un contrat d’insertion,
le salarié doit acquérir une qualifica-
tion visée à l’article L 6314-1 du code
du travail (CT), c’est-à-dire « corres-
pondant aux besoins de l’économie
prévisibles à court ou moyen
terme ». Par exemple, un certificat
reconnu par une branche profes-
sionnelle (certificat de qualification
professionnelle - CQP), un certificat
tion avec la formation dispensée.
La formation doit représenter, au
minimum, entre 15 et 25 % de la
durée totale du contrat ou de l’action
de professionnalisation, sans pou-
voir être inférieure à 150 heures. Si
votre contrat de professionnalisa-
tion est d’une durée de 8 mois et que
la durée du travail dans l’entreprise
est de 35 heures, l’action de forma-
tion doit être au moins de 168 heures
(32 semaines x 35 h x 0,15). La forma-
« Les actions d’évaluation et de for-
mation font l’objet d’une conven-
tion annexée au contrat, précisant
les objectifs, le programme, les
moyens pédagogiques, techniques
et d’encadrement, ainsi que la date
et les modalités de validation des
résultats », précise la circulaire
DGEFP n° 2012-15 du 19 juillet 2012
relative à la mise en œuvre du con-
trat de professionnalisation. Il s’agit
d’un accord élaboré entre

Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 69

LE POINT SUR
l’entreprise et l’organisme de for-
mation. La formation doit être réali-
sée en présence d’un formateur.
L’e-learning, la formation à distance
ou par correspondance ne peuvent
être dispensées qu’à titre exception-
nel et à condition d’être justifiées et
demandées par le salarié.
« Si le salarié ne se voit pas proposer
une fonction en rapport avec sa forma-
tion, il doit informer son tuteur et l’orga-
nisme de formation de la difficulté ren-
contrée. S’il n’obtient pas de résultat, il
doit adresser un courrier à l’entreprise.
Ce n’est qu’en dernier recours qu’il
pourra rompre son CDD et, éventuelle-
ment, demander des dommages et inté-
rêts devant le conseil de prud’hom-
mes », précise Gordon Fairbairn. Ce
faisant, la formation est compromise,
à moins de retrouver rapidement une
autre entreprise.
Par contre, « le fait de ne pas se ren-
dre aux formations constitue une faute
qui peut être sanctionnée, mais ne peut
pas faire l’objet d’une retenue sur
salaire », poursuit Gordon Fairbairn.
Pour éviter toute désillusion, avant de
vous inscrire, renseignez-vous auprès
d’anciens stagiaires, sur les réseaux
sociaux, par exemple.
6 Quelle forme doit prendre
le contrat ?
Le contrat de professionnalisation
doit être établi par écrit, sur un for-
mulaire Cerfa n° 12434-02 (téléchar-
geable sur service-public.fr, rubrique
La professionnalisation peut s’acquérir
en formation continue
V ous êtes salarié, en CDI, en CDD
d’insertion au sein d’une structure
d’insertion ou en contrat unique d’inser-
tion (CUI) à durée déterminée ou indé-
terminée et vous souhaitez acquérir une
qualification reconnue ? Vous pouvez
bénéficier d’une période de profession-
nalisation. Il s’agit d’une formation d’une
durée minimale de 70 heures, réparties
sur une période maximale de 12 mois.
Vous alternez des périodes en entreprise
70 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier
« Services en ligne et formulaires »).
Le contrat et le programme de for-
mation doivent être adressés à
l’Opca, au plus tard, dans les 5 jours
qui suivent le début du contrat. Mais
il est préférable de lui adresser ces
documents avant le début du con-
trat, afin de vous assurer de la prise
en charge des dépenses de forma-
tion. L’Opca dispose de 20 jours pour
vérifier la conformité du contrat aux
dispositions légales et convention-
nelles en vigueur, et notifier sa déci-
sion de prise en charge. L’absence de
notification dans le délai vaut
accord. L’Opca remet ensuite sa déci-
sion et le contrat à la direction régio-
nale des entreprises, de la concur-
rence, de la consommation, du tra-
vail et de l’emploi (Direccte) du lieu
d’exécution du contrat. Si l’Opca
rend une réponse négative, le con-
trat ne peut se poursuivre qu’en tant
que contrat de travail classique
(CDD ou CDI). Mais sans formation,
l’entreprise risque de mettre un
terme au contrat pendant la période
d’essai.
7 Le contrat est-il forcément
à durée déterminée ?
Il peut prendre la forme d’un CDD ou
d’un CDI, même si la plupart des con-
trats signés sont des CDD. Dans ce cas,
il est de 6 à 12 mois, mais il peut être
porté à 24 mois (art. L 6325-11 du CT),
notamment pour les personnes per-
cevant le revenu de solidarité active
et des périodes en formation qui ont
lieu, en général, pendant le temps de tra-
vail. Vous conservez alors intégralement
votre salaire. Si la formation se déroule
en dehors du temps de travail, elle est
comptabilisée dans le cadre du compte
personnel de formation ou du plan de
formation, et votre employeur doit vous
verser une allocation de formation dont
le montant est égal à 50 % de votre
rémunération nette de référence.
ou l’allocation aux adultes handica-
pés et celles sorties sans diplôme du
système scolaire. Lorsqu’un contrat
de professionnalisation est à durée
indéterminée, il débute par une
période de professionnalisation de 6 à
12 mois, puis se poursuit de manière
classique à l’issue de la période de for-
mation. Sachez qu’il est possible de
conclure un contrat de professionna-
lisation à temps partiel dès lors que la
formation peut être effectuée dans le
temps de travail.
8 Une période d’essai
peut-elle être prévue ?
Oui, le contrat peut prévoir une
période d’essai d’une durée maximale
d’un jour calendaire par semaine de
CDD, dans la limite de 2 semaines
pour un CDD d’une durée inférieure
ou égale à 6 mois et d’un mois au-delà ;
de 2 à 4 mois en CDI ; d’un mois au
maximum en intérim. Une visite
médicale doit avoir lieu avant
l’embauche pour les salariés affectés à
des travaux à risques spéciaux, pour
les handicapés, les femmes enceintes,
les mères d’un enfant de moins de
2 ans et les jeunes de moins de 18 ans,
et, au plus tard, avant l’expiration de la
période d’essai pour les autres. La for-
mation doit commencer dans les
2 mois qui suivent le début du contrat.
9 Comment est assuré
le suivi en entreprise ?
Un tuteur doit accompagner le sala-
rié. Il doit s’agir d’un salarié volon-
taire, qualifié, justifiant d’une expé-
rience professionnelle d’au moins
2 ans dans le domaine de qualifica-
tion visée. Un tuteur ne peut pas
s’occuper de plus de 3 salariés en
contrat de professionnalisation. Le
chef d’entreprise peut faire office de
tuteur, s’il en a les compétences,
mais il ne peut prendre en charge
que deux salariés.
Le rôle du tuteur est fondamental
dans un contrat en alternance. Il
doit « accueillir, aider, informer et
guider (…), participer à l’évaluation
du suivi de la formation (…), veiller
 “ Titulaire d’un DUT, je me
forme pour obtenir un bac + 5,
afin de retrouver plus
facilement un emploi
CAROLINE AUBARD, 48 ANS
future manager des systèmes d’information

A près un DUT et une expérience professionnelle de

20 ans, je me suis retrouvée au chômage. Les annonces
correspondant à mon profil requéraient un diplôme de
niveau bac + 5. J’ai donc décidé de reprendre mes études.
J’ai validé un bac + 4 en contrat de professionnalisation de
2 ans chez Total et je poursuis avec un bac + 5 dans une
entreprise qui a pour politique d’embaucher les alternants
qu’elle forme. Je suis une semaine par mois en formation.
Je ne regrette pas d’avoir fait ce choix, même si, au départ,
il est très déstabilisant de se retrouver sur les bancs de
CAROLINE l’école avec des jeunes qui réfléchissent à toute allure ! Peu
➔ Prépare une certification de à peu, on trouve sa place, on reprend confiance en soi. Je
manager des systèmes d’information serai contente, une fois diplômée, de retrouver un emploi
(bac + 5) au Centre des études
supérieures industielles (Cesi) de Pau.
fixe et correctement rémunéré.
»

➔ En contrat de professionnalisation
de 1 an à Orthez, à GFI Chrono Time
une société de services en ingénierie
informatique (SSII)
➔ Salaire : 1 137 € net par mois
au respect de l’emploi du temps du
bénéficiaire » (art. D 6325-7 du CT).
des récupérations sous forme de
jours de réduction du temps de tra-
vail (RTT) ou de repos compensa-
teur, « la durée du travail appliquée
dans ce cas est de 35 heures calculées
sur une base annuelle. En revanche,
si la durée du travail est variable
d’une semaine à l’autre, la durée du
REA
Il est toujours possible d’enchaîner
avec un contrat d’apprentissage, ou
d’embaucher le salarié en CDI, sans
période d’essai si le poste corres-
pond au poste précédent. Son
ancienneté remonte alors au jour de
sa première embauche dans l’entre-
prise. L’embauche en CDD est aussi

10
salarié ?
Quelles sont les
conditions de travail du
« Le titulaire d’un contrat de profes-
sionnalisation bénéficie de l’ensem-
ble des dispositions applicables aux
autres salariés de l’entreprise dans la
mesure où elles ne sont pas incom-
patibles avec les exigences de la for-
mation », précise l’article L 6325-6 du
code du travail. « Cela veut dire que
ce qui s’applique aux salariés en CDD
ou en CDI dans l’entreprise s’appli-
que aussi aux salariés en contrat de
professionnalisation, comme la
durée du travail, par exemple »,
explique Gordon Fairbairn. Mais les
conventions collectives peuvent
prévoir des règles particulières pour
les contrats de professionnalisation,
notamment en matière de temps de
travail. S’il est prévu une durée de
travail supérieure à 35 heures avec
travail indiquée sur le Cerfa est une
durée hebdomadaire moyenne cal-
culée sur l’ensemble du contrat »
(circulaire DGEFP n° 2012-15 du
19.7.12). La législation relative au
travail des mineurs s’applique au
contrat de professionnalisation. Les
heures supplémentaires et le travail
de nuit sont strictement encadrés
(art. L 3162-1 et s. du CT).
11 Comment prend fin
le contrat ?
Le terme du contrat de profession-
nalisation en CDD est prévu dès le
début. Aucune indemnité de préca-
rité n’est due (art. L 1243-10 du CT). Il
peut être renouvelé une fois en cas
d’échec à l’examen, de maladie, de
maternité, d’accident du travail,
défaillance professionnelle, ou pour
permettre au salarié de préparer une
qualification d’un niveau supérieur.
possible, à condition de respecter la
législation sur la succession des CDD
(art. L 1244-1 et L 1243-11 du CT).
Quant à la rupture du contrat de pro-
fessionnalisation en CDD avant
terme, elle ne peut intervenir qu’en
cas de force majeure, de faute grave
ou d’accord des parties. Le CDI de
professionnalisation, lui, peut être
rompu par un licenciement ou la
démission du salarié. ■
POUR PLUS D’INFORMATIONS
• Le Portail de l’alternance
Des formations et conseils pour trouver une
entreprise, www.alternance.emploi.gouv.fr.
• Le Répertoire national des certifications
professionnelles (RNCP)
Le RNCP inventorie les formations accessibles,
www.rncp.cncp.gouv.fr.
• Le Conservatoire national des arts et métiers
Le Cnam propose de nombreuses formations
en alternance, alternance.cnam.fr.

Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 71

C O N S O M M AT I O N

Et si vous
changiez de
fournisseur d’accès
internet ?
La concurrence fait rage parmi les opérateurs pour vous proposer
de plus en plus de services à des prix attractifs. De 10 à 60 €/mois,
choisissez l’abonnement haut débit le mieux adapté à vos besoins.
M ICHEL E BRAN

E
n lançant, en janvier, pour ses
LEXIQUE
clients abonnés à l’ADSL , et en mars
ADSL pour tous, son décodeur Bbox
(Asymmetric Digital Miami, Bouygues Telecom pensait
Subscriber Line),
prendre une avance confortable sur ses
technique de
télécommunication qui concurrents. C’était sans compter avec Free,
permet de faire transiter qui lui a emboîté le pas, quelques jours plus
les données sur le réseau tard, en commercialisant sa Freebox mini
téléphonique classique et 4K, la première box compatible ultra haute
ses fils de cuivre.
définition. Ces deux nouveautés illustrent
Fibre optique l’évolution des offres triple play (internet,
Support permettant la télévision et téléphone fixe). Les box der-
transmission de données à nier cri permettent de bénéficier de très
très haut débit. L’abonné
peut alors profiter de nombreuses chaînes de télévision, des ser-
plusieurs contenus vices de vidéo à la demande (VOD) ou des
multimédias (jeux en programmes en replay (voir tableau, p. 74).
ligne, visionnage ou De plus, la vitesse d’accès à internet s’est
téléchargement de films…)
accrue grâce à l’arrivée de la fibre optique et
en haute définition
et en simultané. la télévision est même devenue connectée,
vous donnant la possibilité de disposer de
vos applications préférées sur grand écran.
Cette multiplicité d’offres fait le bonheur
des clients… pour peu qu’ils puissent effecti-
vement en profiter. Par exemple, à peine un
million de foyers sont aujourd’hui éligibles
à la fibre. Pour vérifier si vous pouvez avoir
accès à l’offre triple play qui vous intéresse,
il suffit d’indiquer votre numéro de télé-
phone fixe sur le site de l’opérateur internet
qui la propose.
Mieux vaut disposer d’un bon
débit internet
Pour tirer pleinement parti d’une box, il
faut disposer d’un débit internet impor-
tant. Ce qui n’est pas toujours le cas, notam-
ment pour les abonnés à l’ADSL. Le débit
théorique annoncé par les fournisseurs est
de l’ordre de 20 ou 25 mégabits par seconde
(Mbps ; voir lexique, p. 74). En réalité, il pla-
fonne, en moyenne, à 5,6 Mbps, les perfor-
mances chutant lorsque le logement n’est
pas situé à proximité immédiate du serveur
de l’opérateur (source : DegroupTest). Idem
pour les abonnés à la fibre. Les débits réels,
certes sans comparaison avec ceux de
l’ADSL, sont, la plupart du temps, entre trois
et quatre fois inférieurs à ceux annoncés.

72 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

 AVEC UNE BOX, ON PEUT ...
Se connecter à internet
par l’ADSL ou la fibre optique
Accéder à des services de vidéo
à la demande ou revoir
ses programmes en replay
BOX
Stocker ses programmes
grâce à un enregistreur numérique
Commencez donc par mesurer le débit
réel de votre connexion internet. Plusieurs
sites utilitaires gratuits vous renseigneront
en quelques clics, comme celui de la revue
60 Millions de consommateurs (60millions-
mag.com, onglet « outil », puis « testeur de
connexion »), speedtest.net ou degroup-
test.com (onglet « test de débit »). Le débit
montant correspond à votre émission, lors-
que vous envoyez une requête ou des
fichiers sur le réseau, et le débit descendant,
à la réception, quand vous téléchargez ou
naviguez sur internet. Sachez qu’il faut dis-
poser d’un débit montant d’au moins
5 Mbps pour utiliser avantageusement tou-
tes les fonctionnalités de votre box. Rien ne
sert donc de payer l’accès à une box de der-
nière génération si votre raccordement
ILLUSTRATIONS : MARGAUX MARCELLET
n’est pas capable de lui fournir une vitesse
de fonctionnement adéquate.
À condition que vous possédiez une con-
nexion internet de qualité, voici les offres
que vous pouvez souscrire, en fonction de
votre budget et de vos besoins.
Téléphoner en illimité vers la France
et jusqu’à 120 destinations sur un fixe
Regarder jusqu’à
280 chaînes de télévision
◗ MOINS DE 25 €/MOIS CHIFFRE CLÉ
34 €
pour une offre complète en ADSL
Attaqué par Free sur le mobile, Bouygues
Telecom a répliqué sur l’internet fixe en
proposant sa Bbox ADSL classique à C’est le coût moyen
19,99 €/mois. L’opérateur va même jusqu’à mensuel d’un
garantir ce prix d’appel pendant 5 ans à abonnement à une offre
triple play, selon l’Autorité
compter de la date de souscription. Un bel de régulation des
argument commercial ! Il ne s’agit pourtant communications
pas de l’offre la moins chère du marché. La électroniques et des
maison mère de Free, Iliad, commercialise postes (Arcep).
l’Alice Box Initial, à 9,99 €/mois, à condition
de conserver l’abonnement téléphonique
de 17,96 €/mois à Orange, sinon l’accès à
cette box passe à 19,98 €/mois. En fait, cette
offre à 9,99 € n’est intéressante que pour les
abonnés qui ne sont pas en zone dégrou-
pée, c’est-à-dire qui ne peuvent pas résilier
leur abonnement à Orange.
Quoi qu’il en soit, la Bbox ADSL classique
comme l’Alice Box Initial ne sont pas des
offres au rabais : internet haut débit, appels
illimités vers les téléphones fixes en
 C O N S O M M AT I O N
LEXIQUE
Mégabit et gigabit
par seconde
Unités de mesure de
vitesse de transfert
des données. 1 mégabit
par seconde (Mbps)
correspond à un flux
d’un million de données
(bits) par seconde et
1 gigabit par seconde à
1 000 Mbps.
Gigaoctet (Go)
Unité de mesure de la
quantité d’informations
contenue sur un support
numérique (disque dur,
clé de stockage USB…).
1 Go représente 1 milliard
d’octets.
Offre triple play
Elle comprend 3 services
distincts dans un seul
boîtier connecté : l’accès à
internet, la téléphonie fixe
gratuite et la réception de
dizaines de chaînes de
télévision.
74 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier
ET SI VOUS CHANGIEZ DE FOURNISSEUR D'ACCÈS INTERNET ?
France et dans 60 pays étrangers pour
Alice, 120 pour Bouygues, bouquet de TOUTES LES OFFRES
90 chaînes de télévision pour Alice et 160 De 10 à près de 60 €/mois, la
pour Bouygues. Les deux box comprennent éligibilité à ces abonnements.
même un magnétoscope numérique de
40 Go de mémoire. Elles peuvent vous con-
venir si vous recherchez, avant tout, un Offres box (fournisseur d'accès)
accès internet simple et vous permettront
de réaliser près de 50 % d’économies men- Alice Box Initial (Alice)
suelles par rapport au coût moyen d’un for-
20 €
– de
fait box. Quant à l’opérateur Prixtel, il ne
propose, pour un prix à peine supérieur, Internet seul (SFR)
U
soit 22,90 €/mois, qu’un accès internet OIX D
LE CH ULIER
Bbox (Bouygues Telecom) PARTIC
ADSL, sans téléphonie ni télévision. Son
offre est donc loin de pouvoir rivaliser avec
celles de Free et de Bouygues. Modulo ADSL (Prixtel)
Le choix du Particulier Avantage à la
Bbox ADSL classique de Bouygues Telecom, Bbox Miami (Bouygues Telecom)
qui donne accès à plus de chaînes de télévi-
U
sion, avec un prix garanti pendant 5 ans. OIX D
LE CH ULIER
de 20 € à 30 €
Freebox Mini 4K (Free) ARTIC
◗ À PARTIR DE 25 €/MOIS
P
pour des box ADSL de dernière
génération Freebox Revolution (Free)
Pour 25,99 €/mois, vous pouvez bénéficier
de la Bbox Miami, la dernière-née de Bou- Red Fibre (Red by SFR)
ygues Telecom. Cette box fonctionne sous
Android, le système d’exploitation de Goo- Box de SFR (SFR)
gle ; 23 applications y sont préinstallées,
dont Netflix (diffusion de VOD par abonne-
ment, voir le n° 1103 du Particulier, p. 72), Virgin Box (Virgin)
Gameloft (plateforme de jeux en ligne), Spo-
tify (portail de streaming musical avec ou
de 30 € à 40 €
sans abonnement), ainsi que Chrome, le Livebox Zen (Orange)
navigateur internet développé par Google,
qui transforme l’écran de votre téléviseur en Livebox Play (Orange)
ordinateur. La Bbox Miami est en concur- U
OIX D
rence directe avec la nouvelle Freebox mini LE CH ULIER
PARTIC
4K de Free, 4 € plus chère : fonctionnement LaBox Starter (Numericable)
sous Android, accès au magasin d’applica-
tions Google Play Store, navigateur Chrome Box Starter de SFR (SFR)
préinstallé… Et quand Bouygues met en
avant les algorithmes intelligents du moteur
de recommandation de VOD de sa box, Free Livebox Jet (Orange)
+ de 40 €
réplique par une télécommande vocale iné-
dite qui permet, notamment, de rechercher Labox Power (Numericable)
U
un programme. Toutes deux sont équipées OIX D
LE CH ULIER
de la technologie Chromecast, grâce à PARTIC
Box Power de SFR (SFR)
laquelle vous pouvez visionner les contenus
de vos tablettes et de vos smartphones sous
Android directement sur votre téléviseur, en Labox Family (Numericable)
y branchant une clé HDMI. Néanmoins, la (1) Vers les fixes, en l’absence de précisions. (2) Pas de
(3) Prix garanti 5 ans à compter de la souscription.
nouvelle Freebox présente un avantage dégroupage total (suppression de l’abonnement Orange),
technique indéniable sur la Bbox Miami : (9) Promotion permanente : – 9 €/mois pendant 12 mois.
 INTERNET HAUT ET TRÈS HAUT DÉBIT À LA LOUPE
disparité des offres est très marquée. Le choix dépend, avant tout, de votre
Tester votre ligne est un préalable indispensable à toute souscription.
Nb de
Prix mensuel Connexion Téléphonie illimitée incluse (1) chaînes TV Autres fonctions Notre avis
incluses
TV replay, magnétoscope numérique
9,99 € (2) ADSL Appels vers France + 60 destinations 90
(40 Go), 2 prises CPL fournies
Ces offres proposent l’essentiel.
option (1 €/
Avantage à Bouygues Telecom,
18,90 € ADSL Aucune mois pour Aucune
pour son choix de chaînes TV et
170 chaînes)
son tarif garanti pendant 5 ans.
TV replay, magnétoscope numérique
19,99 € (3) ADSL Appels vers France + 120 destinations 160
(40 Go) et VOD

22,90 € ADSL Aucune Aucune Aucune

Applications Google préinstallées,
ADSL ou
25,99 € Appels vers France + 120 destinations 163 moteurs de suggestions, TV replay et
fibre
VOD
Applications Google préinstallées,
ADSL ou
29,99 € Appels vers France + 106 destinations 163 télécommande vocale, TV replay et VOD, L’arrivée, début 2015, de la box
fibre Miami de Bouygues Telecom et
enregistreur numérique
de la Freebox Mini 4K, propo-
en option
sées aussi bien en ADSL qu’en
ADSL ou (1,99 €/ Lecteur DVD Blu-Ray, enregistreur
29,99 € Appels vers France + 108 destinations fibre, démode les autres box de
fibre mois pour numérique, manettes de jeux + 2 jeux
cette catégorie. Nous préférons
200 chaînes)
la Mini 4K pour ses nombreuses
29,99 € (4) Fibre Appels vers France + 100 destinations 25 (5) Aucune fonctions, comme la télécom-
Appels vers fixes en France option (1 €/ mande à recherche vocale.
29,99 € (4) ADSL + 100 destinations (option mobiles mois pour VOD, replay
France à 5 €) 170 chaînes)
Appels vers fixes et mobiles en France
Enregistreur numérique (250 Go), VOD,
29,99 € ADSL +  vers fixes pour 80 destinations 170
replay
(option mobiles France à 4 €)

31,99 € (ADSL) (6)(7) ADSL ou 10 Go de stockage numérique en ligne Les Livebox d’Orange accusent
Appels vers France + 100 destinations 160
ou 36,99 € (fibre) (7) fibre sur le cloud d’Orange un retard technologique sur
Appels vers France + 100 destinations Enregistreur numérique (160 Go) et la concurrence et les services
35,99 € (ADSL) (6) (7) ADSL ou annexes proposés ne changent
+ mobiles France, DOM, États-Unis et 160 100 Go de stockage numérique en ligne
ou 40,99 € (fibre) fibre rien. Depuis son rachat par
Canada sur le cloud d’Orange
Numericable, SFR bénéficie de
Appels vers fixes et mobiles en France Enregistreur numérique (160 Go, la technologie de ce dernier
39,99 € (8) Fibre 200
+ vers fixes pour 100 destinations extensibles à 500 Go), VOD (box et réseau), et les tarifs sont
ADSL ou Appels vers fixes et mobiles en France identiques. Avantage à l’offre
39,99 € 200 VOD, replay
fibre + vers fixes pour 100 destinations LaBox pour ses fonctions.

Appels vers France + 100 destinations Enregistreur numérique (240 Go) et

40,99 € (ADSL) (6) (7) ADSL ou
+ mobiles France, Europe, DOM, 160 100 Go de stockage numérique en ligne
ou 45,99 € (fibre) fibre
États-Unis, Canada et 11 pays d’Asie sur le cloud d’Orange Les offres Numericable
Appels vers fixes et mobiles en France Enregistreur numérique (160 Go, devraient satisfaire les foyers
48,99 € (9) Fibre 240 très gros consommateurs de
+ vers fixes pour 100 destinations extensibles à 500 Go), VOD
haut débit, grâce à la vitesse
Enregistreur numérique (500 Go), VOD, de la fibre optique. L’offre Box
46,99 € (ADSL) ADSL ou Appels vers fixes et mobiles en France
210 replay, 10 Go (ADSL) ou 100 Go (fibre) Power de SFR affiche les fonc-
ou 48,99 € (fibre) fibre + vers fixes pour 100 destinations
de stockage sur le cloud tions les plus complètes.
Appels vers fixes et mobiles en France Enregistreur numérique (160 Go,
57,99 € (10) Fibre 280
+ vers fixes pour 100 destinations extensibles à 500 Go), VOD
dégroupage : le client doit conserver l’abonnement téléphonique Orange (17,96 €/mois). En cas de dégroupage total (suppression de l’abonnement Orange), le coût grimpe à 19,98 €/mois.
(4) Promotion permanente : – 10 €/mois pendant 12 mois. (5) TNT uniquement. (6) Pas de dégroupage : le client doit conserver l’abonnement téléphonique Orange (17,96 €/mois). En cas de
le coût grimpe de 5 €. (7) Dont 3 € de location de Livebox obligatoire et la promotion permanente – 9 €/mois pendant 12 mois. (8) Promotion permanente : – 14 €/mois pendant 12 mois.
(10) Promotion permanente : – 16 €/mois pendant 12 mois.

Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 75

 C O N S O M M AT I O N
CHIFFRES CLÉS
ET SI VOUS CHANGIEZ DE FOURNISSEUR D'ACCÈS INTERNET ?
son interface TV est capable de supporter
l’ultra-haute définition (dite aussi 4K, car
quatre fois supérieure au standard de haute
définition actuel). Même si, en pratique, ce
service n’est accessible qu’avec la fibre (voir
ci-après), cela rend attractif le tarif de la Mini
4K : 29,99 €/mois tout compris (sans engage-
ment), soit 2 €/mois de moins que pour la
Freebox Crystal, qu’elle remplace.
Pour le même prix, Virgin, l’opérateur
virtuel récemment racheté par SFR-Nume-
tive : son disque dur amovible de 160 Go
permet de stocker environ 200 films et,
grâce à son double tuner, vous pouvez enre-
gistrer une chaîne tout en en regardant une
autre. Elle est équipée d’une télécommande
avec un clavier Azerty, pratique pour
rechercher les programmes.
Les choix du Particulier Si le débit de
votre ligne est capable de supporter
la très haute définition, optez sans hésiter
pour la Mini 4K de Free. Si vous souhaitez,

25,97
millions
C’est le nombre de lignes
internet haut et très haut
débit actives en France
(+ 4 % en 2014), selon les
dernières statistiques de
l’Arcep.
ricable, vient de lancer une nouvelle Virgin
Box ADSL. En réalité, vous disposerez de
l’ancienne box SFR avec accès internet haut
débit, communications téléphoniques gra-
tuites en illimité vers les fixes en France et
dans 80 pays étrangers, 170 chaînes de télé,
dont celles de la TNT gratuite, et d’un ser-
vice de VOD. Le contenu de cette offre est
quasi identique à celui proposé par SFR au
en revanche, pouvoir appeler sans restric-
tion vers les téléphones mobiles et bénéfi-
cier d’un enregistreur numérique
de grande qualité, choisissez LaBox
Starter de Numericable.
◗ DÈS 30 €/MOIS
pour le très haut débit avec la fibre
La fibre promet des débits colossaux : de

935 000
C’est le nombre
d’abonnements internet
en fibre optique à la fin
2014 (+ 67 % en 2014).
Attention aux frais cachés
même tarif, afin de ne pas vampiriser des
abonnements au sein du même groupe.
Toutes deux viennent concurrencer la Live-
box Zen ADSL d’Orange à 31,99 €/mois,
pour laquelle les 10 Go de stockage en ligne
inclus ont bien du mal à justifier les 2 € de
surcoût mensuel. Quant aux Livebox Play
et Jet d’Orange, elles sont encore plus oné-
reuses (voir tableau p. 74) et ne se différen-
cient que par quelques services supplé-
mentaires : appels vers les mobiles dans
davantage de pays étrangers, magnétos-
cope numérique intégré de plus grande
capacité, 100 Go de stockage dans le cloud
(espace de stockage à distance). En revan-
che, LaBox Starter de Numericable
(39,99 €/mois) est particulièrement attrac-
100 Mbps à 1 gigabit par seconde (Gbps ; voir
lexique p. 74), soit de 4 à 40 fois plus que les
meilleurs débits possible en ADSL ! Une
dizaine d’offres existent sur le marché, à com-
mencer par la Bbox Miami de Bouygues Tele-
com et la Freebox mini 4K (voir ci-dessus).
Pour leurs box déclinées en version fibre,
SFR et Orange annoncent, l’un et l’autre, des
débits allant jusqu’à 1 Gbps. Comptez de 40
à 46 €/mois (avec des tarifs promotionnels
inférieurs de 9 à 16 €/mois pendant les
12 premiers mois). De quoi rivaliser avec les
offres de Numericable. Ce dernier (proprié-
taire de SFR depuis novembre 2014) met en
avant sa maîtrise historique du réseau fibré
et de la technologie associée. Pour preuve, il
vient de lancer une offre fibre inédite à
29,99 €/mois sous la marque à bas coût Red.
Simple, incluant peu de services (25 chaînes
de télévision seulement, les appels vers les

L es offres les moins chères cachent
parfois des frais élevés. Ainsi, l’acti-
vation du service coûte 40 € pour
l’Alice Box Initial et les Freebox. Les
frais de résiliation atteignent 49 €
(Alice, Bouygues, Prixtel, SFR), voire
59 € (Virgin). La plupart du temps, la
mise à disposition de la box est
incluse dans l’abonnement, sauf pour
les Livebox d’Orange, louées 3 €/mois.
D’autres frais peuvent également être
à prévoir : Prixtel facture 5 € l’envoi du
matériel. Alice et Free exigent 400 €
de dépôt de garantie si vous refusez le
paiement par prélèvement automati-
que. Afin d’éviter de mauvaises surpri-
ses et de pouvoir récupérer votre
dépôt de garantie (49 € chez
Bouygues, Orange et SFR), en cas de
résiliation de contrat, vous devrez res-
tituer le matériel (décodeur, télécom-
mande, antennes wi-fi, prises CPL,
etc.) en parfait état. En revanche, tous
les opérateurs proposent à leurs
futurs abonnés une aide à la résilia-
tion de leur contrat en cours chez un
autre fournisseur sous la forme d’un
remboursement de 100 €.
mobiles ne sont pas compris), mais assortie
d’une réduction promotionnelle de 10 €
/mois pendant 12 mois. Quel que soit votre
choix, si vous faites la part belle au téléchar-
gement intensif, à la réception de chaînes
de télé, au visionnage de films en haute défi-
nition et si vous partagez l’accès avec vos
ados accros aux jeux en ligne, la fibre appor-
tera une solution à vos problèmes récur-
rents d’internet qui patine.
Le choix du Particulier La Box Power
de SFR, qui possède l’enregistreur numérique
le plus puissant du marché (500 Go)
et permet de recevoir 210 chaînes de télé. ■

76 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

 IMMOBILIER
NE FAITES AUCUN FAUX PAS
Une transaction immobilière

2
e
éd
se prépare toujours avec soin.

itio
n
De la petite annonce à la signature
de l’acte notarié, que vous soyez
acheteur ou vendeur, cette nouvelle
édition vous donnera toutes les clés
pour comprendre et maîtriser les
différentes étapes de l’opération.

“ Un guide précieux
pour concrétiser votre
projet immobilier ”

AU SOMMAIRE
À JOUR DE
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 Vos VOS QUESTIONS DU MOIS

‘
droits
au On m’a dit que j’étais
QUOTIDIEN obligé de me marier dans
ma commune de résidence,
or j’aimerais me marier
dans celle où je suis né.
Est-ce possible ? ’’
Ce n’est pas prévu par la loi, mais cela
semble possible. En vertu des arti-
cles 74 et 165 du code civil, le mariage
peut être célébré dans la commune
où l’un des futurs époux a sa rési-
dence principale ou secondaire. Il
doit y habiter depuis au moins un
mois de manière continue à la date
de la publication des bans. Les futurs
époux peuvent aussi décider que le
règlement doit préciser la durée
maximale de la sanction. Dans une
entreprise de moins de 20 salariés,
l’employeur n’a pas besoin de règle-
ment intérieur pour prononcer une
mise à pied.
Le règlement intérieur de mon
entreprise prévoit une mise à pied
disciplinaire sans fixer sa durée
maximale. Cette durée est précisée
dans la convention collective.
La sanction est-elle valable ?
Non. La mise à pied disciplinaire ne
peut pas être décidée par l’employeur
si la durée maximale de la sanction
n’est prévue que par la convention
collective et non par le règlement
intérieur de l’entreprise (cass. soc. du

‘
mariage sera célébré, non pas dans 7.1.15, n° 13-15630).
leur commune, mais dans celle où
l’un de leurs parents a sa résidence
principale ou secondaire (rép. min. J’ai souscrit un crédit à la
JOAN du 20.1.15, p. 426, n° 52680). Si
consommation auprès de ma
vos parents n’ont jamais déménagé
depuis votre naissance, vous pourrez
banque pour acheter un
effectivement célébrer votre mariage camping-car. Le vendeur a fait
faillite et ma commande

‘
dans la ville de votre naissance.
ne sera pas honorée. Dois-je

J’ai été convoqué à un

Nous reproduisons
ici une sélection des
questions les plus
fréquemment
posées par nos
abonnés aux juristes
d’Allô Conseil
entretien par mon employeur.
Il m’a reproché mon
comportement agressif et mon
manque de respect à l’égard
d’un supérieur hiérarchique.
J’ai ensuite reçu un courrier
m’informant d’une mise à pied
de 2 jours. Est-ce légal ? ’’
Oui, si votre employeur a respecté
certaines règles. Rappelons qu’une
mise à pied disciplinaire est une sus-
pension du contrat de travail impo-
sée par l’employeur et destinée à
punir un comportement fautif.
Dans les entreprises de 20 salariés ou
plus, l’établissement d’un règlement
intérieur est obligatoire et la mise à
pied ne pourra y être prononcée par
l’employeur que si le règlement inté-
rieur la prévoit (cass. soc. du 26.10.10,
n° 09-42740). En outre, ce même
rembourser le prêt ? ’’
Si vous avez conclu un crédit à la con-
sommation classique, vous avez
14 jours pour revenir sur votre prêt, à
compter de l’acceptation de l’offre
(art. L 311-12 du code de la consom-
mation – CC). La banque a l’interdic-
tion de vous verser les fonds avant
7 jours (art. L 311-14 du CC). Si vous
vous rétractez dans les 7 jours, vous
n’aurez donc rien à rembourser.
En revanche, si vous vous rétractez
entre le 8e et le 14e jour, vous devrez
restituer le capital versé par la ban-
que et payer les intérêts cumulés sur
cette somme entre la date de son ver-
sement et celle de son rembourse-
ment (art. L 311-15 du CC).
Au-delà du 14e jour après l’acceptation
de l’offre, vous êtes obligé de continuer
à rembourser votre prêt. Peu importe
que le camping-car ne soit jamais livré
puisque la faillite du vendeur n’est pas
une cause d’annulation du prêt.

78 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

 Et avec un crédit affecté, la situation
est-elle identique ?
Non, passé le délai de rétractation
dont vous pouvez user dans les
mêmes conditions que pour un prêt
à la consommation classique, vous
bénéficiez d’une protection spécifi-
que. Si vous avez financé votre achat
par un crédit affecté, le contrat de
prêt est lié au contrat de vente, vous
n’êtes donc tenu de rembourser
‘
l’argent qu’à compter de la livraison
du bien (art. L 311-31 du CC).
Comme, a priori, votre commande
ne sera jamais honorée, vous n’aurez
rien à rembourser.
‘
J’envisage de donner en
location un local commercial.
Puis-je prévoir une révision
annuelle du loyer ? ’’
Oui, le bail commercial peut com-
porter une clause d’indexation préci-
sant que le loyer sera réactualisé tous
les ans, en fonction de la variation
d’un indice choisi par les parties. En
pratique, cette clause peut se référer à
l’indice trimestriel du coût de la cons-
truction (ICC) ou au nouvel indice
des loyers commerciaux (ILC, voir p.
95). L’indexation s’effectue à la date
anniversaire de prise d’effet du bail,
automatiquement et sans formalité.
Le loyer évolue alors selon l’indice
choisi aussi bien à la hausse qu’à la
baisse.
Puis-je préciser dans la clause
que le loyer ne sera révisé
qu’à la hausse ?
Non, interdire la variation du loyer à
la baisse est illicite (CA de Versailles
du 10.3.15, n° 13/08116). Les juges
estiment que l’exclusion de l’indice à
la baisse revient à interdire toute
diminution du loyer.
Mais si l’indice baisse plusieurs
années de suite, mon loyer risque
d’être alors fortement diminué ?
Pas obligatoirement, chaque fois que
par le jeu de la clause d’indexation
votre loyer doit baisser de plus de
25 %, vous pouvez demander au pré-
sident du tribunal de grande ins-
tance de fixer son montant en fonc-
tion de la valeur locative réelle du
local (art. L 145-39 du code de com-
merce). La variation de 25 % est
appréciée par rapport au dernier
loyer fixé d’un commun accord entre
le bailleur et le locataire ou par le juge
(cass. civ. 3e du 9.7.14, n° 13-22562).
J’ai donné la nue-propriété
d’une maison à ma fille.
Notre relation s’est dégradée
depuis, jusqu’à de violentes
disputes et des injures. Puis-je
revenir sur cette donation ? ’’
En principe, une donation est défini-
tive. L’article 955 du code civil per-
met cependant de révoquer cet acte
lorsque le bénéficiaire du don (le
donataire) s’est montré ingrat à
l’égard du donateur. L’ingratitude ne
peut toutefois être invoquée que
dans les situations extrêmes : le
donataire porte atteinte à la vie du
donateur, il refuse de l’aider financiè-
rement alors que celui-ci est dans le
besoin, ou bien il a commis des délits,
infligé des sévices ou proféré des POSEZ-NOUS
injures graves à l’encontre du dona- TOUTES VOS
teur. Au vu du comportement de QUESTIONS :
au 01 57 08 57 57,
votre fille à votre égard, vous pour- de 9 heures
riez donc envisager de révoquer à 20 heures, du
votre donation. Mais attention, les lundi au samedi.
Le service
magistrats refusent la révocation de Allô Conseil
la donation lorsque c’est l’attitude du est réservé
aux abonnés du
donateur qui a provoqué l’ingrati- Particulier
tude du donataire. La Cour de cassa- (2 appels/an)
tion l’a rappelé dans une affaire sauf en cas
d’abonnement
récente où la bénéficiaire du don Découverte.
s’était montrée ingrate envers la Ce service offre
donatrice, sa mère (gifles, insultes…). des informations
juridiques ne
Or, la donataire était en situation de pouvant en aucun
grande souffrance psychologique et cas être assimilées
à des consultations
son comportement résultait du peu juridiques délivrées
d’affection témoigné par sa mère par des avocats.
depuis sa naissance (cass. civ. 1re du Sur notre site
internet dans la
4.3.15, n° 14-13329). rubrique « Forum ».
Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 79
 Vos LES ARRÊTS DU MOIS
droits Communauté universelle
au
QUOTIDIEN Un bien donné à
un époux appartient
Contrat de travail
à la communauté,
malgré l’existence L’indemnisation
d’une clause de retour d’une clause de non-
concurrence ne peut
Cour de cassation, 1re chambre civile
du 18 mars 2015, n° 13-16567 pas varier selon le mode
En 1973, des parents donnent à leur fils la de rupture du contrat
moitié d’un local en pleine propriété. Afin
Cour de cassation, chambre sociale
que ce bien reste dans la famille, ils prévoient
du 9 avril 2015, n° 13-25847
une clause d’inaliénabilité et une clause de
retour (si le fils décède avant eux, le bien doit Dans le contrat de travail d’un expert-
retourner dans leur patrimoine). En 1984, les comptable figurait une clause de non-
parents donnent la nue-propriété de l’autre concurrence prévoyant qu’en cas de
moitié du local à leur fils et s’en réservent démission ou de licenciement, l’entreprise
l’usufruit. Un bail est signé sur ce bien et lui verserait une indemnité mensuelle tant
c’est la mère (divorcée du père), qu’il serait tenu à son obligation de non-
qui en perçoit les loyers. concurrence. Celle-ci était fixée à 25 %
Quelque temps plus de sa rémunération mensuelle moyenne des
tard, le fils décide 24 derniers mois en cas de licenciement,
avec sa femme de et à 10 % de cette même rémunération en cas
changer de régime de démission. Or le salarié et son employeur
matrimonial. ont décidé de se séparer en signant une
Mariés en rupture conventionnelle de contrat de
séparation de biens, travail, cas non prévu par la clause. Fallait-il
ils optent pour l’assimiler à une démission, et ne payer que
la communauté 10 % d’indemnité, ou à un licenciement ?
universelle. Mais, La cour d’appel d’Aix-en-Provence a opté
en 2001, ils divorcent. pour la première solution estimant que
L’ex-épouse réclame « le salarié qui démissionne et celui qui signe
alors sa part des une rupture conventionnelle manifestent
loyers du local. Les l’un et l’autre une même intention de quitter
juges lui donnent raison : ni la clause de droit l’entreprise ». Mais la Cour de cassation a
de retour, ni la clause d’inaliénabilité n’ont très clairement sanctionné ce raisonnement
empêché le bien d’entrer dans la communauté. et annulé cette décision. Selon elle, la
L’ex-épouse possédait un quart de l’usufruit et contrepartie pécuniaire d’une obligation
devait donc toucher un quart des loyers. de non-concurrence ne doit pas être
minorée selon le mode de rupture du contrat
CE QU’IL FAUT RETENIR de travail. Dans cette affaire, elle aurait
Pour qu’un bien donné aux enfants reste dans dû être fixée à 25 % du salaire mensuel
la famille, insérer une clause de retour ou moyen des 2 dernières années de salaires.
d’inaliénabilité ne suffit pas. Il faut aussi inclure
une « clause d’exclusion », au cas où les enfants CE QU’IL FAUT RETENIR
se marieraient sous le régime de la communauté Une clause de non-concurrence ne doit pas
universelle ou choisiraient ce régime en cours prévoir d’indemniser un salarié d’une somme
de mariage (voir le n° 1068 du Particulier, p. 71). différente selon le mode de rupture du
contrat de travail. Sinon, le salarié peut demander
le maximum prévu par la clause.

80 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier


Vidéosurveillance
Un employeur ne peut
pas utiliser contre son
salarié des caméras
installées pour la
sécurité de l’entreprise
Cour d’appel de Paris, 1re chambre du pôle 6,
du 24 février 2015
L’employé d’un restaurant a obtenu la
condamnation de son employeur par le
conseil de prud’hommes pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse. Lors de la
procédure, il s’est rendu compte que son
employeur possédait deux photographies
de lui, issues d’une vidéo de surveillance,
le montrant en train d’entrer et de sortir
du restaurant pendant ses heures de travail.
L’employé a contacté la Commission
nationale de l’informatique et des libertés
(Cnil), qui a confirmé que ce système de
vidéoprotection avait été déclaré pour assurer
la sécurité des locaux et non pour surveiller
les salariés. L’employé a porté plainte contre
son employeur, qui a été condamné avec
dispense de peine (les photos n’ayant pas
servi dans la procédure), pour avoir détourné
le dispositif vidéo de sa finalité (art. L 254-1 du
code de la sécurité intérieure).
C E Q U ’ I L FA U T R E T E N I R
L’employeur ne peut pas utiliser les caméras
de vidéosurveillance de l’entreprise pour observer
ses salariés sans les en informer personnellement
ILLUSTRATIONS : AMÉLIE FALIÈRE
au préalable (art. L 1222-4 du code du travail).
Le fait d’utiliser les images à d’autres fins que celles
pour lesquelles elles sont autorisées constitue une
infraction punie de 3 ans de prison et de 45 000 €
d’amende.
Chèque sans provision
La banque doit
informer son client
avant de refuser
son chèque, ou elle
devra l’indemniser
Cour de cassation, chambre commerciale
du 17 février 2015, n° 13-28495
Une banque peut refuser le paiement d’un
chèque s’il s’avère sans provision, et mettre
en œuvre une procédure d’interdit bancaire
à l’égard de son client. Elle doit toutefois
l’en informer, au préalable, par tout moyen
approprié (art. L 131-73 du code monétaire
et financier). La loi ne précise pas quelles
sont les sanctions encourues par la banque
si elle ne respecte pas ces obligations
d’information. Mais la Cour de cassation
vient de combler cette lacune : la banque
peut être condamnée à payer des
dommages et intérêts à son client. Celui-ci
doit toutefois prouver qu’il a subi un tort
et qu’il existe un lien de causalité entre
le manquement de la banque et ce préjudice.
Or ce n’était pas le cas dans cette affaire
où le client (une société) ne démontrait
pas que l’information de la banque avant
le rejet de ses chèques lui aurait permis
d’approvisionner son compte à temps.
Les juges en ont conclu que la preuve d’un
préjudice en lien avec la faute de la banque
n’était pas rapportée.
CE QU’IL FAUT RETENIR
La banque peut être condamnée à payer des
dommages et intérêts à un client si elle a refusé
d’honorer un de ses chèques sans le prévenir.
Le client doit toutefois prouver que s’il avait
été informé, il aurait pu combler son découvert
à temps. C’est la première fois que la Cour
de cassation se prononce sur les conséquences
Pour savoir
du non-respect par la banque de son obligation où se procurer les
d’information. textes juridiques
C AROLINE M AZODIER et la jurisprudence,
consulter
leparticulier.fr,
rubrique Vie
pratique, onglet
Formalités
et Démarches
puis Justice.
Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 81
 Vos AV IS D E S T R I B U NAUX
droits
au
QUOTIDIEN Les conflits entre voisins
au sujet des plantations
La loi Les arbres et arbustes plantés près des limites de propriété sont
soumis à des distances légales (art. 671 et 672 du code civil) ainsi qu’à
une obligation d’élagage (art. 673 du même code). De plus, ils ne doivent
pas causer de trouble anormal de voisinage (art. 544 du code civil).

La jurisprudence On ne peut réclamer en justice le respect des

distances légales que pendant 30 ans. En revanche, il n’y a pas de limite
de temps pour demander un élagage. Les juges apprécient, en fonction
des circonstances, les cas de troubles de voisinage qui leur sont soumis.

1. Les plantations en limite de propriété

sont soumises à certaines règles de distance
L’article 671 du code civil précise que les plan- civ. 3e du 1.4.09, n° 08-11876). Quant à la hauteur
tations doivent respecter les distances fixées des arbres, elle se mesure du pied au sommet
par les usages ou les règlements (plan local sans tenir compte du dénivelé entre les deux
d’urbanisme, règlement de lotissement, etc.). terrains (cass. civ. 3e du 1.10.13, n° 12-19889).
En l’absence de règlement ou d’usage, c’est le
code civil qui s’applique : les arbres dépassant Les délais pour agir sont stricts
2 m de hauteur doivent être plantés à au moins Il est impossible de réclamer le respect des
2 m de la limite de propriété. Ceux qui ne dépas- règles prévues, passé 30 ans ! Cependant, le
sent pas 2 m doivent être à 50 cm au moins de la point de départ de ce délai est différent selon
limite. Si ces distances légales ne sont pas res- que les arbres sont plantés à moins de 50 cm de
pectées, le voisin peut exi- la propriété voisine ou à
ger l’arrachage ou la réduc- « Ma haie existe depuis une distance de 50 cm à
tion des arbres gênants, 2 m. Pour les premiers, il
sauf s’il existe une disposi-
35 ans. Les nouveaux démarre à la date de la
tion contraire dans un écrit voisins peuvent-ils exiger plantation (cass. civ. 3e du
officiel (titre de propriété son arrachage ? » 6.5.14, n° 13-11617), ce qui
ou accord du voisin), ou si NON est logique puisque la vio-
les terrains concernés ne lation de la loi commence
faisaient qu’un et ont été à ce moment-là. Pour les
divisés alors que les plan- seconds, le délai est
tations existaient déjà décompté à partir du jour
(art. 672 du code civil). où les arbres ont dépassé la
hauteur de 2 m (cass. civ. 3e
La distance se calcule du 6.5.14, n° 13-11066), la
ILLUSTRATIONS : EMMANUEL KERNER

de manière précise plantation devenant alors

La distance entre l’arbre et illégale. La preuve de son
le terrain voisin est déter- illégalité peut être appor-
minée en partant de l’axe tée par des témoignages,
médian du tronc et non de des photos ou l’expertise
l’écorce extérieure (cass. d’un spécialiste.

82 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

2. Chaque propriétaire doit tailler ses branches
d’arbres si elles avancent chez le voisin
Selon le code civil, « celui sur la propriété duquel
avancent les branches des arbres, arbustes et
arbrisseaux du voisin peut contraindre celui-ci
à les couper » (art. 673). Ce droit d’exiger l’éla-
gage d’un arbre dont les branches ont dépassé
les limites de son terrain est un droit absolu :
même un chêne bicentenaire remarquable,
auquel une coupe risque d’être fatale, peut être
concerné. Peu importe qu’il soit répertorié
dans le plan vert de la commune ou qu’il ne
cause aucun trouble de voisinage (cass. civ. 3e
du 31.5.12, n° 11-17313).
Le droit d’exiger l’élagage n’est pas
limité dans le temps
On peut avoir acheté une propriété en sachant
que des branches de platanes dépassent du
terrain voisin, ne s’être jamais plaint pendant
6 ans et demander que ces arbres soient éla-
gués (cass. civ. 3e du 12.11.08, n° 07-19238). En
effet, l’article 673 du code civil précise que le
droit à l’élagage est « imprescriptible ». Cela
signifie que, contrairement aux distances de
plantation que l’on ne peut plus faire respec-
ter passé 30 ans (voir partie 1), l’élagage peut
être exigé sans limite de temps. Les juges l’ont
rappelé dans une affaire récente : un couple
avait assigné des voisins dont les arbres avan-
çaient sur leur propriété. Les voisins invo-
quaient le fait que les arbres en question exis-
taient depuis plus de 30 ans. Selon les juges,
cela importait peu. Certes, plantés depuis
30 ans, ils n’avaient plus à être arrachés, même
si les distances légales n’avaient pas été res-
pectées, mais le droit de demander l’élagage
restait, lui, intact, car il est imprescriptible (CA
de Limoges du 31.3.15, n° 14/00221).
Seul le propriétaire du terrain contigu à celui
où se trouve un arbre gênant peut demander
en justice son élagage. Si un chemin apparte-
nant aux riverains et dont l’usage est commun
sépare sa parcelle de celle où est planté l’arbre,
il ne peut donc pas se plaindre (cass. civ. 3e du
2.2.82, n° 81-12532). En revanche, si des bran-
ches empiètent sur un terrain supportant un
simple droit de passage, une taille peut être
exigée (CA de Limoges du 31.3.15, précité ci-
dessus). Notez que lorsque des arbres sont
plantés sur un chemin qui sépare deux ter-
rains, les propriétaires de ces deux parcelles
« Ai-je le droit de couper moi-
même les branches du voisin qui
surplombent mon jardin ? »
NON
peuvent agir pour réclamer l’élagage des bran-
ches qui avancent au-dessus de chez eux (cass.
civ. 3e du 2.10.13, n° 11-28704).
Il existe des dérogations à l’obligation
d’élagage
Les juges considèrent que l’article 673 du code
civil n’est pas d’ordre public et qu’il est possible
d’y déroger par une convention écrite. Ainsi, le
règlement d’un lotissement peut imposer le
maintien et la protection des arbres présents sur
les lots avant la construction des maisons. Dans
ce cas, la demande d’élagage sera rejetée (cass.
civ. 3e du 13.6.12, n° 11-18791). De même, si un
jardin est classé monument historique, les juges
ne pourront ordonner la taille des arbres sans
l’accord des services chargés des monuments
historiques (cass. civ. 3e du 1.6.11, n° 06-17851).
Enfin, s’il est possible de demander en justice
l’élagage d’arbres qui dépassent au-dessus de sa
propriété, on ne peut pas exiger que l’opération
soit répétée, dans le futur, à intervalles réguliers.
Non seulement il est impossible de prévoir la
vitesse de pousse des arbres, mais cette solution
reviendrait à présumer que les voisins ne res-
pecteront pas leurs obligations à nouveau. Un
juge ne peut pas prendre une telle décision (CA
de Limoges du 31.3.15, précité ci-dessus). ▶▶▶
Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 83
 AVIS D E S T R I BU NAUX L E S CO N F L I T S A U S UJ E T D E S P L A N TAT I O N S
Vos
droits 3. Les arbres plantés le long des routes
au
QUOTIDIEN doivent être entretenus
Lorsqu’une propriété privée est voisine d’une
voie publique, les règles applicables aux plan-
tations sont différentes de celles en vigueur
lorsqu’elle jouxte une voie privée (voir p. 83).

L’administration peut obliger un propriétaire

à tailler ses arbres
Le maire peut commander aux riverains des
voies publiques d’élaguer des arbres qui cons-
tituent une menace pour la sûreté et la com-
modité du passage (art. L 2212-2-1° du code
général des collectivités territoriales). Et ce,
même si les distances de plantation prévues
par l’article 671 du code civil sont respectées. Il
peut également, pour assurer une meilleure
visibilité sur les voies publiques, ordonner leur
suppression (art. L 114-1 et 2 du code de la voi-
rie routière). Après une mise en demeure restée
sans effet, il a le pouvoir de faire tailler lui-
même les arbres aux frais du propriétaire (rép.
min. n° 07283, JO Sénat du 29.8.13, p. 2513). Un
maire peut également exiger que des arbres
situés en bordure de rue soient réduits à une
hauteur de 2 m. Mais à condition qu’ils présen-
tent un danger grave et imminent pour le
public. Car sa demande ne doit pas s’appuyer
sur le seul fondement de l’article 671 du code
civil, qui ne s’applique qu’entre terrains privés
(CAA de Nancy du 2.3.06, n° 03NC01188).
Enfin, le gestionnaire du réseau électrique,
ERDF, a lui aussi le droit de faire tailler et abat-
« Dois-je faire élaguer
mes arbres qui donnent sur
la route départementale ? »
OUI
tre des arbres si nécessaire, et de demander en
justice le remboursement au propriétaire
(cass. civ. 1re du 11.9.13, n° 12-22209).
La commune doit entretenir ses plantations
La commune doit procéder à l’élagage de ses
arbres s’ils surplombent des propriétés privées
(cass. civ. 3e du 2.10.13, précité p. 83). Elle est
aussi tenue de les entretenir et de réparer les
dommages qu’ils occasionnent. Le conducteur
d’une voiture a ainsi obtenu 3 616 € d’une col-
lectivité car un arbre mort tombé du bord de la
chaussée avait endommagé son véhicule (CAA
de Marseille du 11.2.13, n° 11MA00643).

4. C’est au propriétaire du terrain qu’il faut

adresser une demande d’élagage
Le locataire d’une maison avec jardin doit
entretenir sa parcelle, et notamment tailler et
élaguer les arbres (décret n° 87-712 du 26.8.87
sur les réparations locatives). Pour autant, en
cas de litige relatif aux plantations, c’est au pro-
priétaire qu’il faut s’adresser.
Les voisins gênés doivent agir contre
le propriétaire et non le locataire
En dépit des obligations du locataire, les juges
ont estimé que les demandes fondées sur les
articles 671 et suivants du code civil – respect
des distances de plantation, hauteur et élagage
des arbres – doivent être dirigées contre le pro-
priétaire (cass. civ. 3e du 5.2.14, n° 12-28701).
Celui-ci demandera ensuite à son locataire de
procéder à la taille des arbres. S’il ne le fait pas,
le propriétaire devra s’en charger, puis lui
réclamer le remboursement des frais qu’il a
réglés pour cela (CA de Colmar du 9.3.15,
n° 15/0234). Dans une copropriété, le syndic,
qui représente les copropriétaires, peut agir en
justice contre un copropriétaire qui n’entre-
tient pas son jardin en violation du règlement
de copropriété (CA d’Aix-en-Provence du
2.4.15, n° 14/00820). Il a également la possibi-

84 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

lité de demander la condamnation d’une voi-
sine dont les plantations gênent la copropriété
(cass. civ. 3e du 6.5.14, précité p. 82).
Le propriétaire peut se retourner
contre le locataire négligent
En fin de bail, le locataire doit rendre le jardin
comme il l’a trouvé à son arrivée. Si l’état des
lieux d’entrée décrit un jardin bien entretenu
(pelouse tondue, haies et arbustes taillés), le
5. Les plantations ne doivent pas causer
un trouble excessif de voisinage
Les juges considèrent qu’un propriétaire est
libre de faire ce qu’il veut chez lui sous réserve
de ne pas causer à ses voisins un dommage qui
dépasse les inconvénients normaux du voisi-
nage (art. 544 du code civil). Il est donc possible
d’agir en justice si des arbres et des arbustes
sont la source d’un « trouble anormal de voisi-
nage ». Et ce, indépendamment du respect ou
non des règles imposées par le code civil en
matière de distance, de hauteur ou d’élagage.
Par conséquent, si une action contre un voisin
dont les rosiers ne respectent pas les distances
légales de plantation ne peut plus aboutir
après 30 ans, elle peut être menée sur la base du
trouble anormal de voisinage. C’est, par exem-
ple, le cas si cela provoque des fissures dans un
mur (cass. civ. 3e du 17.5.11, n° 10-14260).
La perte de luminosité, les feuilles mortes :
des nuisances parfois dédommagées
Si un arbre peut, en soi, causer un trouble anor-
mal de voisinage (perte d’ensoleillement, accu-
mulation sur le sol, les gouttières ou la toiture de
feuilles ou d’aiguilles portées par le vent), il faut
que celui qui s’en plaint rapporte la preuve du
caractère exagéré de ce trouble (CA de Rennes
du 10.3.15, n° 14/01254). Les juges apprécient
ce critère au cas par cas. Dans une affaire, plu-
sieurs propriétaires accusaient les arbres de leur
voisin d’assombrir leur jardin et leurs feuilles de
rendre la chaussée glissante et d’encombrer
leurs gouttières. Ils ont obtenu 1 000 € de dom-
mages et intérêts (CA de Douai du 18.3.15,
n° 14/02014). Les juges ont, en revanche, refusé
d’indemniser cette même nuisance dans un
quartier où les habitations bénéficiaient d’un
cadre verdoyant et dense. Ce qui, selon eux,
impliquait nécessairement une perte d’enso-
propriétaire peut se retourner contre le loca-
taire qui ne l’a pas fait. Par exemple, il pourra
retenir sur le dépôt de garantie le montant cor-
respondant à des frais d’élagage qu’il a dû
payer à sa place (cass. civ. 3e du 25.2.04, n° 02-
16589). De même, des locataires qui avaient
rendu un jardin à l’abandon et abattu un
cyprès bleu de 20 ans ont été condamnés à
indemniser leur propriétaire (CA de Nancy du
11.4.13, n° 12/00696).
« Les feuilles de mon arbre
s’envolent chez le voisin. Est-ce
nécessairement un trouble
de voisinage ? » NON
leillement et le ramassage des feuilles (CA de
Bourges du 12.3.15, n° 14/00325).
Le risque de chute d’arbres non taillés
peut aussi être un trouble excessif
Les juges ont aussi reconnu que le risque de chute
d’arbres pouvait constituer, en lui-même, un
trouble anormal de voisinage. Un propriétaire
qui avait négligé son jardin, malgré une mise en
Pour savoir
demeure de sa voisine, a été condamné. Certains où se procurer les
de ses arbres s’étaient abattus chez elle lors de la textes juridiques
tempête de 1999, d’autres menaçaient de le faire et la jurisprudence,
consulter
(cass. civ. 2e du 5.2.04, n° 02-15206). Les tribunaux leparticulier.fr,
ont également admis le trouble anormal pour de rubrique Vie
pratique, onglet
grands pins penchant dangereusement vers une Formalités
propriété (cass. civ. 3e du 10.12.14, n° 12-26361). et Démarches
D IANE DE T UGNY puis Justice.
Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 85
 Vos COMBIEN COÛTE...
droits
au
QUOTIDIEN Les frais d’huissier
pour loyers impayés
1. De quoi se composent les frais d’huissier ?
Les tarifs des huissiers sont réglementés par le
décret n° 96-1080 du 12 décembre 1996. Leur
rémunération se décompose en différentes
sortes de frais, selon le type de procédure que
vous leur demandez d’engager.
Des frais fixes
Les honoraires de l’huissier sont tarifés selon
un droit forfaitaire pour les actes que le profes-
sionnel établit. Les frais de déplacement et les
diverses taxes fiscales auxquelles ces actes sont
soumis sont également fixes.
◗ Un droit fixe forfaitaire pour tous les actes
et les formalités
Pour plus de 150 actes et formalités (comman-
dement de payer, assignation, signification,
etc.), le décret de 1996 fixe le montant d’un
droit forfaitaire, exprimé en taux de base :
1 taux de base = 2,20 € HT (2,64 TTC). Ce droit
est ensuite affecté d’un coefficient qui varie en
fonction du montant de la créance à récupérer :
● entre 0 et 128 €, le coefficient est de 0,5 (pour
un impayé de loyer, il s’agit d’une hypothèse
d’école, qui ne sera donc pas étudiée ici).
86 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier
Lorsqu’il fait face
à des loyers impayés, le
bailleur peut faire appel
à un huissier de justice
pour récupérer son dû.
Les actes de cet officier
ministériel ont un coût,
fixé par le décret du
12 décembre 1996, qui
varie en fonction de leur
nature et de la valeur des
sommes à recouvrer.
Voici le détail de la
facture qui sera mise à la
charge du propriétaire.
● entre 128,01 et 1 280 €, coefficient 1 ;
● au-delà de 1 280 €, coefficient 2.
Vous trouverez des exemples précis, selon le
montant de l’impayé, à partir du point 2 (p. 87).
◗ Des frais de déplacement et des droits fiscaux
Les frais de déplacement des huissiers sont
fixés forfaitairement à 7,67 € HT pour chaque
acte délivré. Ces sommes sont reversées à un
service de compensation de la Chambre natio-
nale des huissiers. Par ailleurs, l’ensemble des
différents postes réclamés est soumis à la TVA à
20 % et à une taxe parafiscale de 11,16 € (arti-
cle 302 bis Y du code général des impôts).
Des frais variables
En plus des droits forfaitaires, l’huissier perçoit
des droits qui diffèrent selon la nature de l’acte
et du montant de la créance.
ILLUSTRATIONS : ISABELLE LUTTER
◗ Un droit d’engagement des poursuites (DEP)
Le droit d’engagement des poursuites (appelé
également « honoraires de l’article 13 ») peut
être perçu sur certains actes énumérés par le
décret de 1996 (dénonciation de commande-
ment de payer…) et est calculé à partir du taux de
base, et en fonction du montant de la créance. Il
ne peut être perçu qu’une seule fois dans le
cadre du recouvrement d’une créance. Il est cal-
culé selon les tranches suivantes :
● de 0 à 304 €, 2 taux de base par tranche de 76 € ;
● au-delà de 304 € et jusqu’à 912 €, 8 taux de
base + 2 taux de base par tranche de 152 € ;
● au-delà de 912 € et jusqu’à 3 040 €, 16 taux de
base + 2 taux de base par tranche de 304 € ;
● supérieure à 3 040 €, 30 taux de base + 2 taux
de base par tranche de 1 520 €.
Vous trouverez un exemple précis de calcul
p. 88. Notez que ce droit ne peut être inférieur
à 2 taux de base, soit 5,28 € TTC, ni supérieur à
125 taux de base, soit 330 € TTC .
◗ Un droit pour le recouvrement et l’encaisse-
ment des fonds (DRE)
Lorsque l’huissier est mandaté, à la suite d’un
jugement, pour procéder au recouvrement
d’une créance, il perçoit un droit proportionnel
à la somme recouvrée. Il est fixé par l’article 10
du décret de 1996, selon les tranches suivantes :
● 12 % jusqu’à 125 € ;
● 11 % au-delà de 125 €à 610 € ;
● 10, 5 % au-delà de 610 € et jusqu’à 1 525 € ;
● 4 % au-delà de 1 525 €.
Vous trouverez un exemple précis de ce calcul
p. 89. Enfin, ce droit ne peut être inférieur à
10 taux de base (26,40 € TTC), ni supérieur à un
plafond de 1 000 taux de base (2 640 € TTC).
Des honoraires libres pour certains actes
Les honoraires libres (encore appelés « hono-
raires de l’article 16 ») ne sont facturables que
2. Solliciter un huissier pour adresser un
commandement de payer peut suffire
Avant de saisir un tribunal pour récupérer
votre dû, vous devrez impérativement avoir
fait délivrer à votre
locataire un comman-
dement de payer,
visant la clause résolu-
toire de votre contrat
de bail (c’est-à-dire la
clause qui prévoit de
mettre automatique-
ment fin au bail en cas
d’impayés de loyer).
Pour cela, adressez-
vous à un huissier éta-
pour un nombre limité d’actes ou de situations
(urgences, difficultés particulières…), énumé-
rés par le décret de 1996. En matière de recou-
vrement d’un impayé de loyer, seule la rédac-
tion d’une assignation ouvre droit à de tels
honoraires (voir p. 89). Mais l’huissier peut éga-
lement facturer des honoraires libres pour les
consultations juridiques, la rédaction d’actes
sous seing privé, les missions d’assistance ou de
représentation devant les juridictions, ou bien,
depuis le décret n° 2014-673 du 25 juin 2014,
pour les recouvrements amiables qu’il serait
amené à faire (voir encadré p. 89). Ces honorai-
res doivent être négociés et acceptés par le
client. D’une étude à l’autre, ils peuvent varier.
Notre conseil : faites jouer la concurrence. Vous
pouvez demander à l’huissier de dresser un
devis écrit de sa prestation au terme du premier
rendez-vous (en dehors des cas d’urgence).
Des frais divers
L’huissier peut facturer 3 taux de base pour
frais de gestion du dossier, soit 7,92 € TTC. Il
faut ajouter, s’il y en a, des frais d’affranchisse-
ment (comptez 5 €, au maximum) et des
débours, c’est-à-dire des dépenses faites par
l’huissier pour traiter le dossier (par exemple
les frais de serrurier ou la rémunération des
témoins en cas d’expulsion).
À S AVO I R L’huissier de justice doit remettre au
bailleur un compte détaillé des sommes dues. Celui-ci
doit clairement faire ressortir les rémunérations tari-
fées, les frais de déplacement et les honoraires libres.
bli, de préférence, près du lieu de l’apparte-
ment loué. Ce dernier délivrera au locataire
défaillant un comman-
dement de payer et en
informera la personne
qui s’est portée caution
dans les 15 jours. Ces
actes entraînent un cer-
tain nombre de frais.
Les frais fixes
Ce tt e i n j o n c t i o n d e
payer les loyers et les
charges est tarifée à
Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 87
 COMBIEN COÛTE... L E S F R A I S D ' H U I S S I E R P O U R LOY E R S I M PAY É S
Vos
droits FRAIS D’HUISSIER SANS ASSIGNATION
au Actes et formalités Taux de Droits
base
Frais de
fixes déplacement
Montant
HT
TVA Taxe
20 % forfaitaire Sous-total
QUOTIDIEN EXEMPLE pour un impayé de 1 200 €
Commandement de payer 12 26,40 € 7,67 € 34,07 € 6,81 € 11,16 € 52,04 €
Dénonciation à la caution 12 26,40 € 7,67 € 34,07 € 6,81 € 11,16 € 52,04 €
DEP * 39,60 € 7,92 € 47,52 €
Total TTC 151,60 €
EXEMPLE pour un impayé de 3 600 €
Commandement de payer 12 52,80 € 7,67 € 60,47 € 12,09 € 11,16 € 83,72 €
Dénonciation à la caution 12 52,80 € 7,67 € 60,47 € 12,09 € 11,16 € 83,72 €
DEP * 70,40 € 14,08 € 84,48 €
Total TTC 251,92 €
* Droit d’engagement des poursuites, voir p. 86.

12 taux de base. Pour une créance infé-
rieure à 1 280 € (coefficient 1), les droits fixes
seront donc de 26,40 € HT(12 x 2,20). Pour une
créance supérieure à 1 280 € (coefficient 2), ils
seront de 52,80 € HT (12 x 2,20 x 2). Quant à la
« dénonciation de la caution », elle est tarifée à
12 taux de base également (voir tableau ci-
dessus). S’y ajoutent les frais de déplacement
et les droits fiscaux mentionnés p. 86.
Les frais variables
Le commandement de payer autorise aussi
l’huissier à facturer un droit d’engagement des
poursuites (DEP), calculé comme indiqué p. 87.
Exemple de calcul pour un impayé de 1 200 € :
on se situe dans la tranche allant de 912 € à
1 216 € . Vous devrez donc payer 16 taux de
base + 2 taux de base par tranche de 304 €. Pour
savoir le nombre de sous-tranches à compter,
partez du plancher de la tranche (912 €), puis
ajoutez 304 € autant de fois que nécessaire.
Dans notre exemple, la créance à recouvrer ne
comprend qu’une seule sous-tranche (912 +
304 = 1 216 €), donc vous devrez payer 16 taux
de base + 2 taux de base ( 18 x 2,20 = 39,60 € HT),
soit 47,52 € TTC. Avec les frais fixes, le total des
frais d’huissier se monte à 151,60 € TTC (voir
tableau ci-dessus).
Exemple de calcul pour un impayé de 3 600 € :
on se situe cette fois dans la tranche supé-
rieure à 3 040 €, et dans une première sous-
tranche de 1 520 € (3 040 + 1 520 = 4 560). Vous
devrez donc payer 30 taux de base + 2 taux de
base (32 x 2,20 = 70,40 € HT), soit 84,48 € TTC.
Ainsi, le total des frais d’huissier se monte à
251,92 € TTC.

3. Le coût augmente en cas d’assignation

Une fois qu’il a reçu le commandement de
payer, le locataire a 2 mois pour régler la
somme réclamée. Passé ce délai, le bailleur
peut l’assigner devant le tribunal d’instance
du lieu où est situé l’immeuble afin de deman-
der le paiement des impayés de loyers ainsi
que l’expulsion du locataire. L’assignation
doit alors être délivrée par un huissier, qui se
chargera d’informer le préfet. Quelle que soit
la décision du juge, il faudra ensuite la signifier
au locataire défaillant.

Les frais fixes

L’assignation est facturée 8,5 taux de base,
l’information du préfet (appelée « dénoncia-
tion »), 15,5 taux de base, et la signification du

88 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

 FRAIS D’HUISSIER AVEC ASSIGNATION (1)
Actes et formalités Taux de Droits Frais de Montant TVA Taxe
base fixes déplacement HT 20 % forfaitaire Sous-total
Exemple pour un impayé de 1 200 €
Frais avant assignation (2) 151,60 €
Assignation 8,5 18,70 € 7,67 € 26,37 € 5,27 € 11,16 € 42,80 €
Dénonciation au préfet 15,5 34,10 € 7,67 € 41,77 € 8,35 € 11,16 € 61,28 €
Signification du jugement 12 26,40 € 7,67 € 34,07 € 6,81 € 11,16 € 52,04 €
DRE (3) 130,30 € 26,06 € 156,36 €
Frais de gestion du dossier 3 6,60 € 1,32 € 7,92 €
Total TTC 472 €
Exemple pour un impayé de 3 600 €
Frais avant assignation (2) 251,92 €
Assignation 8,5 37,40 € 7,67 € 45,07 € 9,01 € 11,16 € 65,24 €
Dénonciation au préfet 15,5 62,80 € 7,67 € 75,87 € 15,17 € 11,16 € 102,20 €
Signification du jugement 12 52,80 € 7,67 € 60,47 € 12,09 € 11,16 € 83,72 €
DRE (3) 247,43 € 49,49 € 296,92 €
Frais de gestion du dossier 3 6,60 € 1,32 € 7,92 €
Total TTC 807,92 €
(1) Hors honoraires libres, voir p. 87 et 89. (2) Voir tableau p. 88. (3) Droit proportionnel pour le recouvrement et l’encaissement des fonds, voir p. 87.

jugement au locataire, 12 taux de base. Pour

une créance inférieure à 1 280 € (coefficient 1),
les droits fixes (TVA, frais de déplacement et Tentez tout d’abord le
taxe parafiscale inclus) seront donc de 156,12 €
TTC. Pour une créance supérieure à 1 280 €
recouvrement amiable
Avant de procéder à une exécution forcée,
(coefficient 2), ils seront de 251,16 € TTC (voir
sachez qu’il est possible de demander à
tableau ci-dessus). l’huissier de tenter un règlement amiable. Il
se contentera alors de contacter votre loca-
Les frais variables taire (par téléphone, puis par courrier), sans
Une fois le jugement rendu, l’huissier va tenter délivrer de commandement de payer. Il
d’encaisser la somme fixée par le juge. Le droit arrive que cette simple intervention soit suf-
pour le recouvrement et l’encaissement des fisamment comminatoire pour que le loca-
fonds (DRE) est proportionnel à la somme taire obtempère. L’officier ministériel est
recouvrée (voir p. 87). alors rémunéré selon des honoraires libre-
Exemple de calcul pour un impayé de 1 200 € : ment négociés entre les parties (par exem-
ple : 8 % de la créance en cas de succès et 3 %
sur la 1re tranche, 125 x 12% = 15 € ;
en cas d’échec du recouvrement amiable).
sur la 2e tranche, (610 – 125) x 11% = 53,35 € ; Mais, le plus souvent, l’huissier ne se rému-
sur la 3e tranche, (1 200 – 610) x 10,5% = 61,95 €. nère qu’en cas de succès (comme une société
Total = 130,30 € HT, soit 156,36 € TTC. de recouvrement privée, avec la garantie
Exemple de calcul pour un impayé de 3 600 € : d’une profession réglementée en sus). Comp-
sur la 1re tranche, 125 x 12% = 15 € ; tez entre 12 et 20 % de la somme recouvrée.
sur la 2e tranche, (610 – 125) x 11% = 53,35 € ;
sur la 3e tranche, (1 525 – 610) x 10,5 % = 96,075 € ;
sur la 4e tranche, (3 600 – 1 525) x 4 % = 83 €. que ce montant peut être minoré ou majoré en Vous trouverez
un annuaire des
Total = 247,43 € HT, soit 296,92 € TTC (voir fonction des circonstances (voir p. 87). huissiers et des
tableau ci-dessous). Notez enfin que l’huissier pourra également chambres régionales
percevoir des droits de recouvrement et des huissiers sur le
site de la Chambre
Les honoraires libres d’encaissement qui seront facturés au loca- nationale des
Une assignation à rédiger, à délivrer et à signi- taire (« honoraires de l’article 8 »). Nous ne les huissiers de justice :
www.huissier-
fier est facturée, en moyenne, 200 € TTC en détaillerons donc pas ici. justice.fr
honoraires libres. Mais il faut garder à l’esprit C AROLINE M AZODIER Tél. : 01 49 70 12 90

Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 89

 Vos CO M M E NT FA I R E P O U R . . .
droits
au
QUOTIDIEN Contester
un licenciement
Vous venez d’être licencié. Quel que soit le motif du licenciement,
économique ou personnel, vous pouvez le contester, si vous estimez
que vos droits, en tant que salarié, ont été bafoués. Si vous n’êtes pas
d’accord avec les fautes que vous reproche votre employeur ou le
montant des indemnités qu’il vous propose, voici la marche à suivre.

1. Préparez votre défense

La rupture du contrat de travail à l’initiative de
l’employeur est strictement encadrée. En cas
de non-respect des dispositions applicables, le
salarié peut contester son licenciement si
celui-ci est irrégulier, injustifié ou nul.
Vérifiez si le licenciement est valable
Tout d’abord, l’employeur a pu commettre une
erreur lors de la procédure. Il peut s’agir du
non-respect des formes ou des délais. Ainsi,
lors d’un licenciement pour motif personnel
(insuffisance professionnelle, faute, etc.),
l’employeur doit impérativement suivre les
trois étapes suivantes : convocation à un entre-
tien préalable, entretien, lettre de licencie-
ment (concernant le licenciement pour faute
grave, voir le n° 1110 du Particulier, p. 82). En
cas de licenciement économique, des mesures
spécifiques préalables doivent être prises (con-
sultation des représentants du personnel, dis-
positif de reclassement des salariés, etc.).
Par ailleurs, si le licenciement n’est fondé ni sur
un motif économique ni sur un motif person-
nel, tels que ceux prévus par la loi, il pourra être
déclaré sans cause réelle et sérieuse et invalidé
par un juge.
Enfin, le licenciement peut également être
frappé de nullité en cas de motif discrimina-
toire ou de violation de la protection accordée
à certains salariés (par exemple les représen-
tants du personnel, les femmes enceintes ou en
congé de maternité).
Pour savoir précisément si votre licenciement
peut être remis en cause, commencez par
prendre conseil auprès d’un avocat ou d’un
juriste. Il existe des consultations gratuites en
mairie, dans les maisons de justice et du droit,
ou dans les organisations syndicales. Votre
contrat d’assurance peut aussi prévoir les con-
seils gratuits d’un avocat.
Sachez qu’en théorie, vous pouvez vous enga-
ger seul dans une procédure devant le conseil
de prud’hommes. Cependant, il est vivement
conseillé de vous faire assister par un avocat
spécialisé en droit social. Non seulement il
constituera un dossier solide en fonction des
éléments que vous lui soumettrez, mais il
saura le présenter avec conviction, ce qui aug-
mentera vos chances de succès. Cela étant,
avant d’en prendre un, vérifiez si les sommes
en jeu dans votre affaire (voir encadré p. 92)
seront suffisamment importantes pour cou-
vrir ses honoraires. Ces derniers étant libres et
variables selon le profil du salarié et la com-
plexité du dossier. Néanmoins, si vos ressour-
ces sont faibles, vous pouvez demander l’aide
juridictionnelle.

90 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

 Constituez votre dossier
Quel que soit votre mode de défense, réunissez
des preuves pour convaincre le conseil de
prud’hommes. Celui-ci prendra sa décision
notamment au vu des informations en sa posses-
sion. Lors d’un procès prud’homal, la preuve est
libre. Vous pouvez utiliser des e-mails, SMS, enre-
gistrements de conversations téléphoniques,
2. Restez ouvert à un règlement amiable
Avant de vous engager dans une procédure
judiciaire longue et à l’issue incertaine, mieux
vaut essayer de résoudre le conflit à l’amiable.
Dans ce cas, vous conclurez, avec votre
employeur, une transaction écrite. Pour être
valable, celle-ci doit comporter des conces-
sions réciproques. En général, en contrepartie
d’une indemnité substantielle (accompagnée
éventuellement d’autres avantages : forma-
tion, conservation de la voiture de fonction,
etc.), le salarié s’engage à ne pas contester son
licenciement en justice. Une transaction équi-
table est souvent la meilleure solution car elle
évite un investissement moral trop important
de la part du salarié licencié. L’accord entre
salarié et employeur peut également prendre
la forme d’une rupture conventionnelle (voir
le n° 1109 du Particulier, p. 16).
En pratique, contestez votre licenciement dans
une lettre recommandée avec avis de réception
(LRAR) envoyée à votre employeur et dans
laquelle vous lui proposerez d’en discuter. Cer-
3. Saisissez le conseil de prud’hommes
Si une transaction s’avère impossible, vous
n’avez plus d’autre choix que de saisir le conseil
de prud’hommes, composé d’autant de repré-
sentants de salariés que d’employeurs. Ce sont
des juges non professionnels élus. Ils sont com-
pétents lorsque le licenciement concerne un
contrat de droit privé. Avant le procès, une con-
ciliation est obligatoire. Le cas échéant, l’affaire
est jugée lors d’une audience. Dans certaines
situations, il est possible d’engager une action en
référé pour obtenir rapidement une décision
ILLUSTRATIONS : MARION DUVAL
(voir le n° 1099 du Particulier, p. 92).
À S A V O I R La procédure prud’homale étant
orale, vous devez vous présenter en personne,
tant devant le bureau de conciliation que devant
vidéos, constats d’huissier, rapports d’expert,
témoignages de collègues, etc.
À S AVO I R Pour être valable, l’attestation d’un
collègue doit respecter un certain formalisme (voir
l’article 202 du code de procédure civile) et être
accompagnée d’une photocopie recto verso d’un
document d’identité de celui qui témoigne.
taines entreprises détestent les contentieux et
préfèrent trouver un compromis avec les salariés
car, devant le conseil de prud’hommes, il y a plus
de probabilités de succès du côté de ces derniers.
À S AVO I R Devant les prud’hommes, la durée
moyenne de la procédure atteint 16 mois
au niveau national mais peut s’allonger jusqu’à
2 ans et plus dans certains conseils très engorgés.
le bureau de jugement. Mais en cas de motif
légitime (état de santé ou événement familial, par
exemple), vous pouvez vous faire représenter par
un salarié de votre branche d’activité, un délégué
syndical, votre conjoint, concubin ou partenaire de
pacs ou encore un avocat. Vous pouvez également
vous faire assister par l’une de ces personnes.
Vous pouvez choisir entre plusieurs
conseils de prud’hommes
Pour que votre action soit recevable, vous devez
saisir le conseil de prud’hommes qui est territo-
rialement compétent. Il s’agit de celui dont
dépend l’établissement où vous travaillez, ou
celui de votre domicile, si vous exercez votre acti-
vité professionnelle en dehors de l’entreprise
Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 91
 CO M M E NT FA I R E P O U R . . . CO N T E S T E R U N L I C E N C I E M E N T
Vos
droits (par exemple si vous êtes VRP ou travailleur à
au domicile). Mais quel que soit votre lieu de travail,
QUOTIDIEN vous pouvez toujours (si cela vous arrange) por-
ter l’affaire devant le conseil de prud’hommes du
lieu de signature de votre contrat de travail ou du
siège social de votre entreprise.
Pour saisir le tribunal, il suffit de vous rendre
directement sur place au secrétariat-greffe et
de remplir le formulaire adéquat (disponible à
l’accueil et parfois téléchargeable sur le site
internet du conseil de prud’hommes) ou
d’envoyer un courrier recommandé avec avis
de réception. Attention, la demande de saisine
doit contenir certaines informations obligatoi-
res, en particulier vos prétentions, si possible
chiffrées (voir le n° 1099 du Particulier, p. 90). Le
plus simple et le plus sûr est d’utiliser le formu-
laire remis à l’accueil. La saisine doit être faite
dans un délai maximal de 2 ans à compter de la
notification de votre licenciement (ou de
12 mois s’il s’agit d’un licenciement économi-
que). Toutefois, pour conserver la crédibilité de
votre action, il est conseillé de ne pas tarder.

Une conciliation est obligatoire

avant le procès
Dans un premier temps, les parties sont convo-
quées devant le bureau de conciliation, com-
posé d’un conseiller salarié et d’un conseiller
employeur. Si une solution est trouvée lors de
cette audience à huis clos, un greffier rédige un
procès-verbal de conciliation qui met fin au
conflit. Ce PV est assimilé à une transaction et
Quelles indemnités pouvez-vous
réclamer à votre ancien employeur ?
doit donc donner lieu à des concessions récipro-
ques : l’employeur verse une indemnité forfai-
taire en contrepartie de la renonciation du sala-
rié à agir en justice. Son montant est déterminé
selon un barème fixé en fonction de l’ancien-
neté du salarié. Par exemple, un salarié licencié
après 9 ans d’ancienneté qui conteste son licen-
ciement peut obtenir, en cas de conciliation,
une indemnité égale à 8 mois de salaire. Devant
le juge, il peut gagner une indemnité de 6 mois
de salaire, au minimum, mais il prend le risque
de voir sa demande rejetée, si son licenciement
est jugé valable. Dans les faits, rares sont les affai-

L
e montant des indemnités
dépend de la taille de votre
entreprise, de votre ancienneté
et du préjudice subi.
• Dans une entreprise d’au moins
11 salariés, si vous avez plus de
2 ans d’ancienneté, vous avez
droit à 1 mois de salaire, au maxi-
mum, si la procédure n’a pas été
respectée, et à 6 mois de salaire,
au minimum, si le licenciement
est jugé nul ou injustifié.
Si le licenciement est injustifié,
le juge peut proposer, à la
place, votre réintégration dans
l’entreprise. Si vous ou
l’employeur refusez, vous
recevrez votre indemnité.
Si le licenciement est nul, le juge
peut ordonner à l’employeur
de vous réintégrer.
• Dans une entreprise de moins
de 11 salariés et dès lors
que vous avez moins de 2 ans
d’ancienneté, il n’y a pas de
minimum prévu. Le montant des
indemnités est fixé par le juge,
en fonction du préjudice subi.
res qui se concluent par une conciliation (à
peine 7 %). En cas d’échec de la conciliation,
l’affaire est transmise au bureau de jugement, à
une date ultérieure qui peut être lointaine (de
quelques mois à plus d’un an). Ce bureau est
composé de quatre conseillers prud’homaux.
Le jour de l’audience, soyez synthétique
La procédure prud’homale étant orale, la
rédaction de vos arguments (ou conclusions)
est facultative. Cela étant, il est conseillé avant
l’audience de préparer un dossier. Exposez par
écrit les arguments sur lesquels vous fondez
vos demandes et joignez des preuves. Vous
devez démontrer que les faits qui vous sont

92 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

reprochés dans la lettre de licenciement ne
sont pas fondés. Pour cela, vous pouvez pré-
senter des e-mails, des attestations de collè-
gues, des certificats médicaux… Pour respecter
le principe du contradictoire, vous devez com-
muniquer votre dossier à la partie adverse (vos
arguments sous forme de note récapitulative
et une copie des pièces justificatives). Celle-ci
doit faire de même.
Le jour de l’audience, le dossier complet est
remis au président du bureau de jugement.
Chacune des parties expose ensuite ses pré-
tentions. En tant que demandeur, vous pren-
drez la parole en premier. Soyez précis et syn-
thétique, en renvoyant, si besoin, au dossier.
Les conseillers vous poseront ensuite quelques
questions, puis l’affaire sera mise en délibéré.
Le jugement doit être rendu à la majorité abso-
lue. En cas de partage des voix, l’affaire est ren-
voyée, dans le mois, devant le même bureau de
jugement mais présidé par un juge du tribunal
d’instance (magistrat professionnel) dont
l’avis est prépondérant.
Notez que les juges sont chargés d’apprécier la
régularité de la procédure de licenciement et le
caractère réel et sérieux des motifs invoqués
par l’employeur pour rompre le contrat. Si un
4. Vous pouvez faire appel de la décision
Si le jugement du conseil de prud’hommes ne
vous donne pas satisfaction, vous pouvez faire
appel de la décision dans le délai d’un mois à
compter du jour où le jugement vous a été noti-
fié. Le dossier est alors réexaminé par la cham-
bre sociale de la cour d’appel (au mieux, plu-
sieurs mois après la déclaration d’appel), où
siègent uniquement des magistrats profession-
nels. Le recours à un avocat n’est pas obligatoire
mais vivement recommandé. L’appel est sus-
pensif, c’est-à-dire que le jugement attaqué
n’est pas exécuté (les indemnités que vous
réclamez ne vous seront donc pas versées avant
le jugement définitif, sauf si vous obtenez une
exécution provisoire de la décision). L’arrêt
rendu par la cour d’appel peut faire l’objet d’un
pourvoi en cassation dans les 2 mois qui sui-
vent la réception de la notification. Notez que
si votre affaire porte sur un montant inférieur
ou égal à 4 000 €, le conseil de prud’hommes
juge, en dernier ressort, sans possibilité
d’appel. Seul un pourvoi devant la Cour de cas-
sation est alors possible. Le pourvoi en cassa-
doute subsiste, il profite au salarié (art. L 1235-1
du code du travail). Le jugement est ensuite
notifié aux parties par lettre recommandée
avec avis de réception.
À S A V O I R Le projet de loi Macron pour
la croissance et l’activité (encore débattu par le
Parlement) envisage une réforme de la procédure
prud’homale pour la simplifier et la raccourcir.
Faites appliquer le jugement
Le jugement prud’homal est exécutoire lors-
qu’il est devenu définitif, c’est-à-dire après
expiration des délais de recours. Certaines
décisions peuvent toutefois être applicables
dès leur prononcé, à titre provisoire (par exem-
ple, le paiement d’indemnités, dans la limite
maximale de 9 mois de salaire). Mais attention,
car le jugement sera peut-être remis en cause
par une décision ultérieure en cas de recours.
Une fois le jugement devenu définitif, si votre
employeur refuse de se plier à la décision (par
exemple, en ne réglant pas vos indemnités),
vous devez vous rapprocher d’un huissier. Si
l’action de l’huissier échoue, vous devrez saisir
le président du tribunal de grande instance, en
tant que juge de l’exécution.
tion n’a pas d’effet suspensif. Autrement dit, le
jugement ou l’arrêt attaqué doit être exécuté.
À S AVO I R Le recours à un avocat à la Cour de
cassation est obligatoire pour former un pourvoi en
cassation en matière prud’homale.
L AURE L E S CORNET
Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 93
 TA B L E A U D E B O R D
La mention « Voir n° 1060 », par exemple, renvoie au numéro du Particulier dans lequel le chiffre clé a été examiné « à la loupe ». Ainsi, vous saurez à quoi sert ce chiffre, comment il est calculé
et de quelle manière il s’utilise. Les informations sont aussi disponibles sur notre site leparticulier.fr, écrire « Indice à la loupe », puis le nom de l’indice (ex. : « Valeur en euros des francs ») dans
notre moteur de recherche. Retrouvez sur notre site ce dernier indice in extenso (depuis 1911) ainsi que de nombreux autres, classés par thématiques dans «Outils pratiques », « Indices et chiffres ».

ARGENT
INDICES DES PRIX À LA CONSOMMATION (base 100 en 1998) Voir n° 1060

Dates 4.14 5.14 6.14 7.14 8.14 9.14 10.14 11.14 12.14 1.15 2.15 3.15 4.15 Inflation
annuelle*
Ensemble
des ménages 126,24 126,27 126,22 125,81 126,38 125,88 125,92 125,70 125,81 124,53 125,37 126,20 126.35 + 0,1 %
hors tabac

Ménages urbains
France entière 126,04 126,05 125,99 125,62 126,16 125,64 125,69 125,51 125,64 124,42 125,19 125,97 126.16 + 0,1 %
Ensemble
des ménages 128,15 128,19 128,14 127,73 128,29 127,80 126,97 126,77 127,73 126,45 127,28 128,12 128.27 + 0,1 %
Avec tabac

Source : Insee
Ménages urbains
France entière
128,83 128,85 128,79 128,42 128,95 128,44 128,49 128,32 128,44 127,23 128 128,78 128.97 + 0,1 %
* En moyenne glissante, sur les 12 derniers mois. L’indexation des pensions alimentaires, des rentes viagères, etc. se fait à partir de l’évolution sur 12 mois de l’indice « Ensemble des ménages hors tabac ».

VALEUR EN EUROS DES FRANCS DE 1973 TAUX MAXIMAL DES PRÊTS Voir n° 1064
À 2014 (valeur de l’euro : 1 € = 6,55957 F) Voir n° 1050 Types de crédits Seuil de l’usure *
1 F de vaut en € 1 F de vaut en € Prêts aux particuliers (crédit de trésorerie) d’un montant
l’année en 2014 l’année en 2014 - inférieur ou égal à 3 000 € 20,23 %
1973 0,86915 1994 0,20609 - supérieur à 3 000 € et inférieur ou égal à 6 000 € 14,15 %
1974 0,76424 1995 0,20259 - supérieur à 6 000 € 9,04 %
1975 0,68378 1996 0,19867 Prêts immobiliers libres
1976 0,62380 1997 0,19626 - à taux fixe 4,49 %
1977 0,57036 1998 0,19491 - à taux variable 4,09 %
1978 0,52296 1999 0,19394 - prêts relais 4,73 %
* Depuis le 1.4.15.
1979 0,47217 2000 0,19071
1980 0,41581 2001 0,18759 TAUX DE L’INTÉRÊT LÉGAL (1er semestre 2015)
1981 0,36665 1 € de 2002 1,207 Créances des personnes physiques agissant pour des besoins non-professionnels (1) 4,06 %
1982 0,32791 1 € de 2003 1,182 Autres cas (2) 0,93 %
1983 0,29913 1 € de 2004 1,158 (1) Arrêté du 23.12.14, JO du 27. (2) Décret n° 2014-1565 du 22.12.14, JO du 24.
1984 0,27850 1 € de 2005 1,137 RETRAITE DE BASE
1985 0,26316 1 € de 2006 1,119 Salaire minimal pour valider un trimestre en 2014 : 1 429,50 €
1986 0,25635 1 € de 2007 1,102
À partir du 1er juillet 2011, pour une retraite de base à taux plein, les personnes nées en
1987 0,24853 1 € de 2008 1,072 1951 doivent avoir une durée de cotisation (ou d’assurance) tous régimes confondus de
1988 0,24202 1 € de 2009 1,071 163 trimestres, celles nées en 1952 doivent avoir cumulé 164 trimestres, celles nées
en 1953 et 1954 doivent avoir cumulé 165 trimestres, celles nées en 1955,1956 et
1989 0,23358 1 € de 2010 1,055 1957 doivent avoir cumulé 166 trimestres. Pour celles nées à partir de 1958, la durée de
1990 0,22597 1 € de 2011 1,033 cotisation augmente progressivement d’un trimestre tous les 3 ans pour atteindre
1991 0,21895 1 € de 2012 1,013 172 trimestres pour celles nées à partir de 1973.
Source : Insee

1992 0,21389 1 € de 2013 1,005 Retraite minimale (minimum contributif) * : pour les pensions dont la date d’effet est fixée
1993 0,20953 1 € de 2014 1,000 à compter du 1.4.13, le minimum contributif est égal à 7 547,96 € par an et 8 247,85 €
par an pour le minimum contributif majoré (circulaire Cnav n° 2013-29 du 18.4.13).
RENDEMENT DES LIVRETS Voir n° 1053 Revalorisation des pensions au 1.4.13* : + 1,3 %
Livret Taux Plafond Retraite des anciens combattants : 670,56 €/an au 1.4.14
* Montants inchangés au 1.4.14.
Livret A, Bleu 1 %(1) 22 950 €(2)(3)
Livret de développement durable (4) 1 %(1) 12 000 €(2)(5) RETRAITE COMPLÉMENTAIRE Voir n° 1037
Livret B Libre Illimité Valeur du point
Livret d’épargne populaire 1,50 %(1) 7 700 €(2) Plafond
du 1.4.11 au 31.3.12 du 1.4.12 au 31.3.13 à compter du 1.4.13 *
Plan d’épargne logement 2 %(6) 61 200 €
Arrco 1,2135 € 1,2414 € 1,2513 € + 0,80 %
Compte d’épargne logement 0,75 % (1) (6) 15 300 € (2)
Agirc 0,4233 € 0,433 € 0,4352 € + 0,50 %
(1) Depuis le 1.2.15. Arrêté du 28.1.15 (JO du 30). (2) Hors capitalisation des
intérêts. (3) Décret n° 2012-1445 du 24.12.12 (JO du 26). (4) Ex-Codevi. (5) Décret du 1.4.11 au 31.3.12 du 1.4.12 au 31.3.13 du 1.4.13 au 30.9.15
n° 2012-1057 du 18.9.12 (JO du 19). (6) Prime d’épargne non comprise, taux brut. Ircantec 0,45887 € 0,46851 € 0,4746 € + 1,30 %
* Montants inchangés au 1.4.15.
CHÔMAGE VOIR n° 1054
Allocation journalière au 1.7.14 : soit 57 % du salaire journalier SMIC BRUT au 1er janvier 2015 Voir n° 1058
de référence (SJR), soit 11,72 € + 40,40 % du SJR ; minimum :
28,58 € (brut), maximum : 75 % du SJR 9,61 €/heure (7,51 € net * ), soit 1 457,52 €/mois (1 137 € net * ) sur une base de 35 heures.
* En moyenne.

94 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

 LOYER DE L’ARGENT (moyenne mensuelle) (1) Voir n° 1067
Dates 5.14 6.14 7.14 8.14 9.14 10.14 11.14 12.14 1.15 2.15 3.15 4.15 5.15
Taux courts (en %)
• TMM (2) 0,2564 0,0757 0,04326 0,0620 0,0066 - 0,0552 - 0,1155 - 0,3010 - 0,0506 - 0,0360 - 0,0509 - 0,0770 - 0,1058
• Euribor (3) Voir n° 1022
- à 3 mois 0,3250 0,2410 0,2048 0,1915 0,0971 0,0826 0,0809 0,0809 0,0627 0,0482 0,0273 0,0052 - 0,0105
- à 6 mois 0,4180 0,3330 0,3045 0,2917 0,1997 0,1835 0,1818 0,1765 0,1523 0,1258 0,0969 0,0733 0,0569
- à 1 an 0,5930 0,5120 0,4874 0,4690 0,3623 0,3375 0,3347 0,3285 0,2982 0,2550 0,2123 0,1809 0,1653
Taux longs (en %) Voir n° 1067
• TME (4) 1,89 1,77 1,59 1,41 1,36 1,28 1,18 0,98 0,74 0,66 0,56 0,46 0,92
• TMO (5) 2,09 1,97 1,79 1,61 1,56 1,48 1,38 1,18 0,94 0,86 0,76 0,66 1,12
(1) Sert notamment à l’indexation des taux des prêts immobiliers à taux variables. (2) TMM : taux moyen du marché monétaire. (3) Euribor : Euro Inter Bank Offered Rate, remplace le Pibor
depuis le 4.1.99. (4) TME : Taux moyen des emprunts d’État. (5) TMO : Taux moyen des obligations du secteur public.

LOGEMENT
FRAIS DE NOTAIRE AU 1.3.15 NOUVEL INDICE DE RÉFÉRENCE DES LOYERS (1) (2)

POUR UN ACHAT IMMOBILIER Voir n° 1061

Années 1er trim. Insee 2e trim. Insee 3e trim. Insee 4e trim. Insee
Exemple d’achat d’un appartement ancien (de plus
de 5 ans) sans frais de négociation ni frais de prêt 2010 117,81 14.4.10 118,26 14.7.10 118,7 14.10.10 119,17 14.1.11
Détail de la provision 2011 119,69 14.4.11 120,31 14.7.11 120,95 13.10.11 121,68 13.1.12
Prix de % * du prix
vente Émoluments Taxes * compris entre 2012 122,37 13.4.12 122,96 13.7.12 123,55 12.10.12 123,97 11.1.13
et débours comprises entre
2013 124,25 12.4.13 124,44 12.7.13 124,66 16.10.13 124,83 15.1.14
60 000 € 2 330 € 3 500 et 3 930 € 9,72 et 10,43 %

Source : Insee
2014 125 11.4.13 125,15 11.7.14 125,24 15.10.14 125,29 (3) 15.1.15
90 000 € 2 580 € 5 100 et 5 750 € 8,53 et 9,26 %
2015 125,19 16.4.15
120 000 € 2 830 € 6 710 et 7 570 € 7,95 et 8,67 %
(1) Obligatoire pour les révisions de loyers d’habitation depuis le 10.2.08 (loi n° 2008-111 pour le
150 000 € 3 070 € 8 320 et 9 390 € 7,59 et 8,31 % pouvoir d’achat). (2) Pour l’indexation des loyers entre le 1.1.06 et le 9.2.08 (voir n° 1075, p. 95).
(3)+ 0,37 % depuis le 4e trimestre 2013.
230 000 € 3 730 € 12 600 et 14 250 € 7,10 et 7,82 %
300 000 € 4 310 € 16 350 et 18 500 € 6,89 et 7,60 % INDICE TRIMESTRIEL DES LOYERS COMMERCIAUX (1)
380 000 € 4 970 € 20 630 et 23 360 € 6,74 et 7,46 % Années 1er trim. Insee 2e trim. Insee 3e trim. Insee 4e trim. Insee
450 000 € 5 550 € 24 380 et 27 610 € 6,65 et 7,37 % 2010 101,36 9.7.10 101,83 8.10.10 102,36 7.1.11 102,92 8.4.11
600 000 € 6 790 € 32 420 et 36 710 € 6,54 et 7,25 % 2011 103,64 8.7.11 104,44 7.10.11 105,31 6.1.12 106,28 6.4.12
750 000 € 8 020 € 40 450 et 45 820 € 6,46 et 7,18 % 2012 107,01 2.8.12 107,65 5.10.12 108,17 4.1.13 108,34 5.4.13

Source : Insee
900 000 € 9 260 € 48 480 et 54 930 € 6,42 et 7,13 % 2013 108,53 5.7.13 108,5 4.10.13 108,47 7.1.14 108,46 4.4.14
1 000 000 € 10 090 € 53 840 et 61 000 € 6,39 et 7,11 % 2014 108,50 (2) 13.6.14 108,5 12.9.14 108,52 16.12.14 108.47 15.3.15
* Le taux des droits de mutation varie selon le département. (1) Pour l’indexation des loyers commerciaux depuis le 10.11.08 (décret n°2008-1139 du 4.11.08).
Il est compris entre 5,09006 % et 5,80665 % du prix de vente. (2) +0,01% par rapport au 4e trimestre 2013.

INDICE DU COÛT DE LA CONSTRUCTION INSEE (base 100 au 4e trimestre 1953)

1 trimestre
er 2e trimestre 3e trimestre 4e trimestre
Indice Publications Moyenne Indice Publications Moyenne Indice Publications Moyenne Indice Publications Moyenne
(1) Insee (JO) (2) (3) (1) Insee (JO) (2) (3) (1) Insee (JO) (2) (3) (1) Insee (JO) (2) (3)

2008 1 497 9.7.08 (11.7) 1 462,25 1 562 10.10.08 (12.10) 1 494,00 1 594 9.1.09 (15.1) 1 531,75 1 523 10.4.09 (25.4) 1 544,00
2009 1 503 10.7.09 (25.7) 1 545,50 1 498 14.10.09 (15.10) 1 529,50 1 502 8.1.10 (13.1) 1 506,50 1 507 10.4.10 (11.4) 1 502,50
2010 1 508 9.7.10 (20.7) 1 503,75 1 517 8.10.10 (10.10) 1 508,50 1 520 7.1.11 (9.1) 1 513,00 1 533 8.4.11 (10.4) 1 519,50
2011 1 554 8.7.11 (19.7) 1 531,00 1593 7.10.11 (9.10) 1 550,00 1 624 6.1.12 (8.1) 1 576,00 1 638 6.4.12 (8.4) 1 602,25
2012 1 617 6.7.12 (8.7) 1 618,00 1666 5.10.12 (7.10) 1 636,25 1 648 4.1.13 (6.1) 1 642,25 1 639 5.4.13 (9.4) 1 642,50
2013 1 646 5.7.13 (11.7) 1 649,75 1637 4.10.13 (8.10) 1 642,50 1 612 7.1.14 (10.1) 1 633,50 1 615 4.4.14 (6.4) 1 627,50
2014 1 648 13.6.14 (20.6) 1 628,00 1621 12.9.14 (19.9) 1 624,00 1 627 20.12.14 (20.12) 1 627,75 1 625 13.3.15 (15.3) 1 630,25
(1) Pour l’indexation des baux commerciaux, par exemple. (2) Pour l’indexation des loyers : à défaut d’indication dans le bail, la révision du loyer se fait sur la base de l’indice Insee à la date de la signature
du bail (et non celle de publication au JO). (3) Pour l’indexation des loyers d’habitation jusqu’au 31.12.05. Elle est remplacée par l’IRL depuis le 1.1.06.

INDICE DU COÛT DE LA CONSTRUCTION DE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT * (ex-FNB) Voir n° 1070

1er t. 2012 2e t. 2012 3e t. 2012 4e t. 2012 1er t. 2013 2e t. 2013 3e t. 2013 4e t. 2013 1er t. 2014 2e t. 2014 3e t. 2014 4e t. 2014 1er t. 2015
901 898,5 901,5 903,1 919,8 915,8 914,4 920,8 924,9 925 926.8 930.8 930.8
t. = trimestre. * Pour l’indexation des contrats d’assurance.

Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 95

TA B L E A U D E B O R D
INDICE NATIONAL DU BÂTIMENT BT.01 (sert pour l’indexation des achats sur plan) Voir n° 1052
2.14 3.14 4.14 5.14 6.14 7.14 8.14 9.14 10.14 11.14 12.14 1.15 2.15
105,1 105 105 105,1 105,1 105,3 105,4 105,2 105,1 * 104,7 104.5 104,1 104.5
* La base de calcul a changé en octobre 2014. Pour obtenir l’équivalent en ancienne base, il faut multiplier le nouvel indice par un
coefficient de raccordement égal à 8,3802. Par exemple : l’indice d’octobre 2014 en nouvelle base = 105,1 équivaut à 880,8 (1) Pour les investissements réalisés
en ancienne base, soit 105,1 x 8,3802 = 880,76 (880,8 en arrondissant à la décimale supérieure). entre le 1.1.13 et le 30.9.14, le zonage
est fixé par l’arrêté du 29.12.12. Pour les
CONDITIONS POUR BÉNÉFICIER DU DISPOSITIF DUFLOT-PINEL MÉTROPOLE investissements depuis le 1.10.14, il est fixé
Plafonds de ressources pour les baux conclus en 2015 (1) (2) par l’arrêté du 1.8.14 modifié par l’arrêté du
30.9.14. Retrouvez
Composition du foyer du locataire Zone A bis Zone A Zone B1 Zone B2 toutes les communes
Personne seule 36 971 € 36 971 € 30 133 € 27 120 € concernées par
ce zonage sur
Couple 55 254 € 55 254 € 40 241 € 36 216 € leparticulier.fr.
(2) Plafonds
Personne seule ou couple + 1 enfant à charge 72 433 € 66 420 € 48 393 € 43 554 € applicables pour les
Personne seule ou couple + 2 enfants à charge 86 479 € 79 558 € 58 421 € 52 579 € baux conclus ou renouvelés en 2015.
(3) Pour déterminer le loyer applicable,
Personne seule ou couple + 3 enfants à charge 102 893 € 94 183 € 68 725 € 61 853 € multipliez le plafond de loyer par la surface
(S) du logement et un coefficient calculé
Personne seule ou couple + 4 enfants à charge 115 782 € 105 985 € 77 453 € 69 707 € selon la formule [0,7 + (19/surface)] qui ne
Majoration par personne à charge supplémentaire 12 900 € 11 809 € 8 641 € 7 775 € doit pas excéder 1,2. (4) Plafonds réduits
pour les investissements réalisés dans
Plafonds de loyers mensuels pour les baux conclus en 2015 (en € /m2)(1) (2) (3) certaines communes d’Île-de-France, de
Franche-Comté et de Rhône-Alpes.
16,82 € (4) 12,49 € (4) 10,06 € 8,74 € (4)

CONDITIONS POUR BÉNÉFICIER DES DISPOSITIFS SCELLIER MÉTROPOLE

Plafonds de loyers mensuels applicables en 2015 (en € /m2) (1) (2) Plafonds de prix
Investissements réalisés avant 2011 Investissements réalisés depuis 2011 de revient par m2 de surface
habitable (3)
Scellier classique Scellier intermédiaire Scellier classique Scellier intermédiaire
A 23,11 € 18,49 € 17,04 € 13,63 € 5 000 €
Zone A
A bis N. A. N.A. 22,97 € 18,38 € 5 000 €
B1 16,07 € 12,86 € 13,75 € 11 € 4 000 €
Zone B
B2 13,13 € 10,50 € 11,21 € 8,97 € 2 100 €
Zone C C (4) N.A. N.A. 7,80 € 6,24 € 2 000 €
Plafonds de ressources en secteur intermédiaire (baux 2015) (1) (2)
(1) BOI-IR-RICI-230-20-20 (Scellier classique) et 230-40-10 (Scellier
Composition du foyer fiscal Zone A Zone B1 Zone B2 Zone C (4) intermédiaire). (2) Pour les investissements réalisés entre le 1.1.09 et le
Personne seule 46 807 € 34 769 € 31 871 € 31 656 € 3.5.09, le zonage est fixé par l’arrêté du 30.12.08 (JO du 31). Pour les
investissements réalisés entre le 4.5.09 et le 31.12.10, le zonage est fixé
Couple 69 953 € 51 057 € 46 803 € 42 547 € par l’arrêté du 29.4.09. (3) Pour le calcul de la base de réduction d’impôt
(décret n° 2012-305 du 5.3.12) et sans pouvoir dépasser le prix total de
Personne seule ou couple + 1 enfant à charge 84 088 € 61 122 € 56 029 € 50 935 € 300 000 €. Plafonds applicables aux investissements réalisés en 2012 ou
depuis le 8.3.12 (Bofip du 18.3.13,BOI-IR-RICI-230-30-10). (4) Pour les
Personne seule ou couple + 2 enfants à charge 100 724 € 73 972 € 67 809 € 61 644 € villes dotées d’un agrément.
Personne seule ou couple + 3 enfants à charge 119 239 € 86 820 € 79 587 € 72 349 € N. A. : Non applicable.

FA M I L L E
SALAIRES HORAIRES BRUTS DES EMPLOYÉS DE MAISON SELON LEUR ANCIENNETÉ Voir n° 1046
Niveau de Ancienneté de l’employé de maison Prestations en nature :
qualification • repas : 4,70 € pour
< 3 ans > 3 ans > 4 ans > 5 ans > 6 ans > 7 ans > 8 ans > 9 ans > 10 ans 1 repas
I 9,61 € 9,61 € 9,61 € 9,61 € 9,61 € 9,61 € 9,62 € 9,71 € 9,80 € • logement : 71 € par mois.
II 9,61 € 9,61 € 9,61 € 9,61 € 9,61 € 9,66 € 9,75 € 9,84 € 9,93 € Avenant S36 étendu
III 9,61 € 9,61 € 9,61 € 9,66 € 9,75 € 9,84 € 9,94 € 10,03 € 10,12 € par arrêté du 23.11.09
(JO du 28) applicable
IV 9,61 € 9,61 € 9,63 € 9,72 € 9,82 € 9,91 € 10,00 € 10,09 € 10,19 € depuis le 1.1.11.
V 9,68 € 9,97 € 10,07 € 10,16 € 10,26 € 10.36 € 10,45 € 10,55 € 10,65 € et montants au 1.1.15.

SÉCURITÉ SOCIALE Voir n° 1056
Plafond mensuel pour 2013
Plafond mensuel pour 2014
Plafond mensuel pour 2015
Abréviations. Bofip : Bulletin officiel des finances publiques-impôts. BOSS : Bulletin officiel solidarité-santé.
3 086 € CA : cour d’appel. CAA : cour d’appel administrative. Cass. com. : Cour de cassation, chambre commerciale (soc. : sociale ;
civ. : civile ; crim. : criminelle). CE : Conseil d’État. CGI : code général des impôts. JO : Journal officiel. JOAN : Journal officiel
3 129 € de l’Assemblée nationale. JOUE : Journal officiel de l’Union européenne (remplace le JOCE). LPF : Livre des procédures
3 170 € fiscales. TA : tribunal administratif. TI : tribunal d’instance. TGI : tribunal de grande instance.

96 / Juillet-août 2015 • N° 1111 • Le Particulier

 P MENSUEL N° 1111 Juillet-août 2015
14, bd Haussmann, 75009 Paris
FISCALITÉ DE LA TRANSMISSION DE L’ASSURANCE VIE (1) Tél. : 01 57 08 58 00. Fax : 01 57 08 73 87.

Primes versées avant le 13.10.98 Primes versées à compter du 13.10.98 Service abonnements
Tél. : 01 55 56 71 11, de 8 h 30 à 19 h,
Contrat souscrit avant le 20.11.91 du lundi au vendredi. Fax : 01 57 08 73 88.
Prélèvement de 20 % sur la tranche imposable ≤ 700 000 € et Allô Conseil *
Pas de taxation de 31,25 % sur la tranche supérieure (2) (après abattement (3) de Tél. : 01 57 08 57 57. Service d’information juridique
152 500 €). de 9 h à 20 h, du lundi au samedi.
Contrat souscrit à compter du 20.11.91 Réservé aux abonnés ayant droit à ce service.
Sommes versées avant le 70e anniversaire de l’assuré www.leparticulier.fr
Prélèvement de 20 % sur la tranche • Fondateur Michel Druon •
Pas de taxation imposable ≤ 700 000€ et de 31,25 % sur la tranche supérieure (2)
(après abattement (3) de 152 500 €). DIRECTION
Président Marc Feuillée
Sommes versées après le 70e anniversaire de l’assuré Directeur général Jean-Luc Breysse
Droits de mutation par décès sur la fraction des primes qui excède 30 500 €. Directeur général adjoint Erwan Ferraton

(1) Le conjoint survivant, le concubin pacsé, les frères et sœurs remplissant certaines conditions, bénéficiaires d’un contrat sont exonérés des RÉDACTION
prélèvements de 20 ou 31,25 % ou des droits de succession. (2) Applicables aux contrats dénoués depuis le 1.7.14. Pour ceux dénoués avant, 25% Directeur de la rédaction, rédacteur en chef multimédia
sur la tranche imposable supérieure à 902 838 € (loi de finances rectificative pour 2013). (3) Les nouveaux contrats vie-génération bénéficient, au Patrick Lepetit
préalable, d’un abattement d’assiette de 20 % depuis le 1.7.14. Rédacteur en chef Frédéric Durand-Bazin
Rédactrice en chef adjointe (hors-séries) Édith Tavignot
Directrice artistique Valérie Guillo
DROITS DE DONATION ET DE SUCCESSION (1) Chefs de rubrique Aurélien Ferron (argent, santé), Jean-Léon
Tranches À soustraire pour Gantier (hors-séries), Caroline Mazodier (droit), Frédérique
Abattement Taux (2) Schmidiger (patrimoine), Valérie Valin-Stein (immobilier)
(après abattement) un calcul rapide (3) Rédacteurs Renaud Bernard, Pascal Frasnetti ;
En ligne directe (4) hors-séries : Arnaud Saugeras
Ont collaboré à ce numéro
Donation et succession : 100 000 € entre ≤ 8 072€ 5% 0€ Anne Dayraut, Michel Ebran, Pauline Janicot, Éric Leroux,
parents et enfants de 8 073 € à 12 109 € 10 % – 404 € Laure Le Scornet, Marianne Lagrange
Erwan Le Fur, Diane de Tugny
Donation : 31 865 € (5) entre grand-parent de 12 110 € à 15 932 € 15 % – 1 009 € Secrétaire générale de la rédaction Caroline Fonty
et petit-enfant et 5 310 € (5) entre arrière- Secrétaires de rédaction
grand-parent et arrière-petit-enfant de 15 933 € à 552 324 € 20 % – 1 806 € Yolande Le Douarin, Armelle Magnant,
Fabienne Riou
Don d’argent : abattement supplémentaire de 552 325 € à 902 838 € 30 % – 57 038 € Première rédactrice graphiste Édith Valleron
de 31 865 € si le donateur a moins de 80 ans Rédacteurs graphistes
pour un don aux enfants majeurs, aux petits- de 902 839 € à 1 805 677 € 40 % – 147 322 €
Marie-Anne Pirez, Hervé Portay
enfants et arrière-petits-enfants majeurs. Au-delà de 1 805 677 € 45 % – 237 606 € Iconographe Pascale Duval
Chef de fabrication Aurélien Sebag
Donation et succession entre frères et sœurs (4) Fabricant Richard Deniau
0 € à 24 430 € 35 % 0€ Responsable de la documentation Nadia Jouaudin
15 932 € (exonération totale de droits de Documentalistes Laurence Bourdeau,
succession sous 3 conditions cumulatives (6)) Au-dessus de 24 430 € 45 % – 2 443 € Amélie Fondimare, Aurélie Martinet
Responsable des nouveaux médias Ludovic Nénot
Donation et succession entre parents jusqu’au 4 e degré inclus (4) Responsable technique des nouveaux médias Viet Anh Tran
• À un neveu ou nièce : 7 967 € Première rédactrice graphiste web Véronique Babin
• Autre parent : 1 594 € (7) Sur part nette taxable 55 % 0€ Responsable éditoriale web Stéphanie Delmas
• Don d’argent : abattement de 31 865 € (8) Rédactrice web Stéphanie Alexandre
Intégrateur de contenu web Xavier Gros-Dubois
Donation et succession à un tiers (et à des parents au-delà du 4 e degré) (4)
GESTION
• Succession : 1 594 € Sur part nette taxable 60 % 0€ Contrôle de gestion S. Le
• Donation : 0 € Assistante de direction R. Tabei
Succession entre époux (dont donation au dernier vivant) et partenaires de pacs COMMERCIAL
Directrice commerciale et marketing F. Couplet
Exonération totale de droits de succession (9) Directrice du développement M. Moulai
Donations à effet immédiat à un époux ou à un partenaire de pacs (4) Responsable diffusion S. Gueugnon
Chargée de diffusion J. Rojzner Graphiste A.Lorrai
≤ 8 072 € 5% 0€ Responsables adjointes M.-J. Constant, I. Robin
P. Combes, M. Donineaux, F. Blanquet
de 8 073 € à 15 932 € 10 % – 404 € Régie publicitaire Figaromédias
de 15 933 € à 31 865 € 15 % – 1 200 € Directrice de publicité Christine Cayla ccayla@figaromedias.fr
Directeur de la publication Marc Feuillée
80 724 € de 31 866 € à 552 324 € 20 % – 2 793 € Le Particulier est édité par la société
de 552 325 € à 902 838 € 30 % – 58 026 € Particulier et Finances Éditions,
Groupe Figaro au capital de 496 902 996 €.
de 902 839 € à 1 805 677 € 40 % – 148 310 € Président : Marc Feuillée
Au-delà de 1 805 677 € 45 % – 238 594 € Tous droits de reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce
soit, sont réservés pour tous pays. Impression et brochage : Imaye, France.
Donation et succession aux handicapés (en plus de l’abattement personnel) (4) Dépôt légal Juillet-août 2015. ISSN 1167-6078. Publication mensuelle.
Commission paritaire n° 09 19K85862. Abonnement 1 an : 64 € (11 nos +
159 325 € Ces droits sont calculés selon le lien de parenté avec le Guide fiscal + 4 nos spéciaux + 2 appels à Allô Conseil) ou
défunt ou le donateur offre Découverte à 29 € (11 nos + Guide fiscal + 2 appels à
(1) Applicables depuis le 17.8.12 (voir le simulateur de calcul des droits sur leparticulier.fr). (2) Si l’héritier, le légataire ou le donataire a Allô Conseil) ; 2 ans : 118 € (22 nos + 2 Guides fiscaux +
3 enfants ou plus, les droits sont réduits de 610 € par enfant à compter du 3e si la transmission s’opère en ligne directe ou entre époux, et de 8 nos spéciaux + 4 appels à Allô Conseil). Pour toutes les
305 € dans les autres cas. Réduction de 50 % pour une donation en pleine propriété d’une entreprise. (3) Chiffres arrondis à l’euro le plus offres : accès gratuit à l’espace abonnés leparticulier.fr.
proche. (4) Abattement supplémentaire pour donation de terrain à bâtir (du 1.1.15 au 31.12.15) et de logement neuf (du 1.1.15 au Étranger : nous consulter.
31.12.19) de 100 000 € en ligne directe, au conjoint ou partenaire de pacs, de 45 000 € entre frères et sœurs et de 35 000 € pour toute autre SERVICE DES VENTES :
personne. (5) 1 594 € en cas de legs. (6) Si l’héritier ou le légataire est célibataire, veuf, divorcé ou séparé de corps ; s’il a plus de 50 ans ou est Le Figaro, tél. : 0 800 216 200 (n° vert, appel gratuit réservé aux
atteint d’une infirmité lui interdisant de travailler normalement et s’il a été constamment domicilié avec le défunt pendant les 5 ans précé- dépositaires et diffuseurs de presse).
dant le décès. (7) En cas de succession uniquement. (8) Si le donateur a moins de 80 ans sans descendant : pour un don à un neveu ou une *Allô conseil offre des informations juridiques ne pouvant en aucun cas
nièce majeur, ou s’ils sont décédés à un petit-neveu ou petite-nièce majeur. (9) Y compris pour les capitaux transmis par assurance vie. être assimilées à des consultations juridiques délivrées par des avocats.

Le Particulier • N° 1111 • Juillet-août 2015 / 97

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 p
AU SOMMAIRE DU NUMÉRO DE SEPTEMBRE

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il peut être judicieux d’engager des travaux
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Héritage Comment régler les droits de succession

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Le point sur Le portage salarial

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Énergie Réduire sa facture de gaz ou d’électricité

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QUOTIDIEN CO M M E N T FA I R E P O U R Racheter une partie commune de copropriété