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Magazine édité par le LE CENTRE REGIONAL D’ETUDE FRANC - MAÇONNIQUE PARIS - BUCAREST

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“ Au commencement était le mot... ”

2018
La

CENT ANS UGLE - Célébrer


D’INDÉPENDANCE ET DE LA TRADITION

Loge Ritualistique Comparée


2017 300 ans
de tradition
une maçonnerie spirituelle
et Recherche Maçonniques PROMOUVOIR
une maçonnerie traditionnelle

Liberté égalité fraternité une maçonnerie roumaine


Année XII -N.1 / 2017 - PRIX 25LEI
Directeur Général : Viorel DANACU
Senior Editor : George SAVU
Rédacteur Chef : Stefanut RADU
Graphic Designer : Vlad COMAN
Director Marketing : Bogdan TANASE
Articles à l’étranger :
Miss Diane CLEMENTS, Director of the Masonic Library and Museum of
the United Grand Lodge of England.
François ROGNON, Directeur, Musées, Archives, Bibliothèque,
Grande Loge de France.
Glenys A. WALDMAN, Bibliothécaire, la Bibliothéque et le Musée Maçonnique, de Pennsylvania,
Philladelphia, U.S.A.
Iuliana GRAŻYŃSKA, La Bibliothèque Universitaire de Poznań, Le Département de la Collection
Maçonnique, Polonie.
Serge LEUZINGER, Ancient Grand Sécretaire G.L. Alipina, Hon. Jun. Gd. W. GL
of Scottland, Sécretaire de la “Bibliotheca Masonica August Belz” à Saint Gall, Suisse
Mihai CHIRESCU, R:.L:. Les Amitiés Internationales, Grande Loge de France
- Orient de Paris
Articles des internes :
Viorel DANACU, Grand Maître, GRANDE LOGE NATIONALE DE ROUMANIE
Loge de Ritualistique Comparée et Recherche Maçonnique
Président, Le Centre Régional d’Etudes Franc-maçonniques Paris Bucarest, Roumanie
Ştefănuţ RADU, Grand Maître Regional-Dobrogea, GRANDE LOGE NATIONALE DE
LA ROUMANIE, Loge de Ritualistique Comparée et des Recherches Maçonniques, Roumanie.
Silviu ZINICĂ, R:.L:. Loge de Galati, Or:. Galati GRANDE LOGE NATIONALE DE ROUMANIE
Loge de Ritualistique Comparée et Recherche Maçonnique, Roumanie
Ciprian Emanuel CRISTEA, Grand Premier Surveillant, GRANDE LOGE NATIONALE DE ROUMANIE
Loge de Ritualistique Comparée et Recherche Maçonnique, Roumanie.
Cosmin-Gabriel Porumb-Ghiurco, Grand Maître Régional – Transylvanie,
GRANDE LOGE NATIONALE DE ROUMANIE Loge de Ritualistique Comparée
et Recherche Maçonnique, Roumanie.
Radu THEODORU, L’écrivain roumain - Flotte Aérienne Générale (R)
Ciprian CINCU, Grand Inspecteur Général, GRANDE LOGE NATIONALE DE ROUMANIE
Loge de Ritualistique Comparée et Recherche Maçonnique, Roumanie.

ISSN 2457-4791
EN MÉMOIRE,
IL:.FR:. Nicu FILIP, premier Grand Maître, Grande
Loge Nationale de Roumanie dans 1993, Grand
Maître d’ Honneur et Fondateur al GRANDE
LOGE NATIONALE DE LA ROUMANIE-Loge
de Ritualistique Comparée et Recherches Maçon-
niques, qui en 2002, à Brasov, consacré et a ins-
tallé de manière constitutionnelle, régulière et élu
Grand Maître, Frère Viorel DANACU.
Le Centre Régional des Etudes Franc-Maçonniques Paris-Bucarest a été constitué de la Dr. Viorel DANACU, en 2005 et
collabore des opinions, des options, des données historiques, qui attestent l’existance de la maçonnerie en Europe et dans le monde
entier, soutenu par des collaborateurs initiés et non-initiés.
L’association Centre Régional des Etudes Franc-Maçonniques Paris-Bucarest, il est membre Association des Musées, des
Bibliothèque, des Librairies, et des Archives Européennes sise à Bruxelles, 2007.
Le 6 Mai 2005, à partir des 19 heores, La Curte - dans Temple Mémorial Maçonnique de la rue Radu de la Afumati, no
12A, secteur 2, Bucarest, nous avons organisé la Soirée Culturelle Européenne à laquelle des personnalités de 13 pays européennes
et de l’entier territoire de la Roumanie ont participé, pour connaissance, discussions, lancement des livres, dans le cadre de l’inau-
guration du Centre Régional des Etudes Franc-Maçonniques Paris-Bucarest.
L’Association Centre Régional des Etudes Franc-Maçonniques Paris-Bucarest, a édité la premiérerevue franc-maçonnique
aprés le 1989 destinée à l’opinion publique appelée CUVANT MASONIC / PAROLE MAÇONNIQUE. La revue << PAROLE
MAÇONNIQUE >> est une apparition mensuelle et a comme objectif principal la présentation des travaux maçonnique, en Rou-
manie en Europe, et sur d’autres continents.
La revue est destinée à ceux qui sont intéresses de la tradition de l ‘ Ordre Franc-Maçonnique, pour débarrasser l’opinion
publique de la mauvaise foi, des fabulations, des spéculations qui mettent en ombre les principes fondamentaux sur lesqueles s’ap-
puie cette societé.
Chaque numéro de la revue est diffusé dans la presse écrite et audiovisuelle. Parmi nos lecteurs fidéles se trouvent des
représentants de la présidence, des institutions gouvernamentales (ministres, secrétaires d’états, conseillers), des ambassades d’au-
tres pays en Roumanie (ambassadeurs, consuls ), de l’ Académie Roumanie, des institutions d’enseignement et culture du pays de
l’étranger et, non pas en dernier lieu, tous les maçons.
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tien, par l’éducation, la facili-

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tation de la communication,

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Ion I. C. Bratianu et d’autres moyens, la

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gestion et la préserva-

ue
tion du patrimoine

d
maçonnique. L’objectif de ce site est

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d’informer le public, les maçons et

on
les non-maçons, de l’existence des
nombreux musées et biblio-
I.C thèques maçonniques petits
.B et grands en Europe qui
conserve des collections
ra d’une histoire ma-
Alexandru tia çonnique longue
Vaida - Voievod
nu et riche.

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La volonté de la nation.
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Rédigé le 20 juillet 1887


Magazine édité par le LE CENTRE REGIONAL D’ETUDE FRANC - MAÇONNIQUE PARIS - BUCAREST
Année XII-N.1 / 2017

EDITORIAL

(
Fr:. Viorel DANACU 330
Grand Maître
GRANDE LOGE NATIONALE DE ROUMANIE
Loge de Ritualistique Comparée et Recherche Maçonnique
Président, Le Centre Régional d’Etudes Franc-maçonniques Paris Bucarest
Roumanie
LA GRANDE LOGE NATIONALE DE ROUMANIE - Loge de Ritualistique Comparée et
Recherche Maçonnique - est la seule Obédience maçonnique pure qui puisse régénérer
la Maçonnerie de nos jours de Roumanie par le réveil de tous les frères afin de faire
un front commun contre l’ignorance, le mensonge, les fraudes, la corruption, le trafic
d’influence etc qui, tout le monde le dit : TUENT.

M alheureusement la maçonnerie est devenue les dernières 27 années,


une maçonnerie en carton comme la presse le relate, corrompue, elle ne présente plus aucune confiance envers
personne, seulement à ceux qui ne s’informent pas de leurs passés de derniers 27 ans.
Je suis convaincu que tous ceux qui viendront dorénavant à la porte du Temple, seront plus attentivement vérifiés et
pour ceux déjà y entrés, s’ils ont d’autres activités que celles maçonniques, ils seront immédiatement exclus.
Ainsi nous aurions une qualité et un caractère ferme parmi nos frères qui auront la chance de rebâtir la
maçonnerie de Roumanie, maçonnerie détruite les derniers 26 ans.
J’ai toute la confiance que vous, les générations de nos temps, allez revigorer une maçonnerie réellement
initiatique, profondément spirituelle, traditionnelle, ordonnée, avec du rituel et morale. Une maçonnerie roumaine,
une maçonnerie pour les Roumains et une maçonnerie à la portée des Roumains.
Je vous demande de nous unir les forces comme il y a 100 années, autour des principes de Liberté, Egalite et
Fraternité, de partager aux autres prochains comme beaucoup de générations de jeunes ont promus plusieurs fois
pendant notre histoire et avec des effets très bénéfiques pour la nation.
C’est le temps de passer aux faits mais pour cela nous devons fortement croire en Dieu, que seulement par
nous ciseler, nous progresseront comme êtres humains et comme société et nous assisteront a la propre répression
par la mort, qui fera nos frères précédents se retourner dans leurs tombeaux.
Je vous offre un fragment de mon livre, écrit en 2014 : « LA FRANC-MACCONERIE TELLE QU’ELLE L’ETAIT » 
:Nous, les gens d’un temps sans couleur, nous voulons de la Lumière
« Au profane qui veut devenir Maçon, on lui donne la « Lumière » après avoir été préparé pour la recevoir.
Le plus beau symbole.
Jadis, dans l’ésotérique égyptienne, c’était le point culminant du Rituel et aussi en Eleusis. Et aujourd’hui la
partie la plus attirante du rituel d’initiation est lorsqu’on donne au Débutant de la « Lumière ». Mais nous, les mortels,
pouvons nous donner de la Lumière à quelqu’un ?
Pouvons-nous partager la Lumière immatérielle de la Divinité telle que les Rationalistes perçoivent cette

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Lumière ? Naturellement que nous ne pouvons pas le faire. Mais nous, en tant que symbolistes, nous savons qu’après
une juste préparation, nous pouvons faire quelqu’un sentir et vivre le symbole. Nous donnons le symbole de la
Divinité en Lumière et nous indiquons la voie. En nous ouvrant les cœurs devant une âme humaine qui aspire vers
la Lumière en l’introduisant dans notre cercle dédié à la Lumière, nous réussirons que nous et lui, en même temps,
vivrons et sentons le grand symbole.
A présent dans nos rituels, qui doivent rester la colonne vertébrale de l’Ordre maçonnique, lorsqu’on enlève
le ruban des yeux de l’initié, pratiquement celle petite, très petite Lumière, une étincelle divine que l’être humain
contient en soi-même depuis sa naissance, nous devons imaginer que le Vénérable de la Loge la tient dans sa paume,
celui qui offre de la Lumière au candidat, en éveillant cet esprit-la, en revigorant la conscience, en éliminant toute
ombre ou toute obscurité et les autres Dignitaires et Officiers de la Loges ne font une autre chose que d’envoyer un
petit souffle, de leur souffle intérieur à la petite étincelle de la paume du Vénérable, ne faisant rien de spécial que
d’aider intensifier, augmenter en intensité, devenir plus forte , brillante tel que la voie que chaque initie prendra , soit
une voie Illuminée et pas une voie Obscure où il pourrait se perdre dans les labyrinthes de l’obscurité. Cette Lumière
éclaire les symboles de l’intérieur du temple pour la première fois, étant ainsi accessible au nouvel initié mais elle
produira une ambiance propre à l’initié, ambiance nécessaire à son perfectionnement, sentiment, pensée et vie
maçonnique dans la Lumière. Pratiquement lorsqu’on enlève le ruban des yeux, il voit pour la première fois une
lumière vive, étincelante, qui revigore l’esprit et anime la conscience.
Nous aidons le sens de l’âme par l’éclairage artificielle de la réalité du sens, en faisant apparaitre l’initié dans
notre chaine fraternelle, dans la Lumière radieuse, après que ce voyage a été fait en obscurité. C’est bien que nous
essayions à rendre grande la puissance symbolique de notre rituel par dignité et beauté, ceux qui veulent simplifier
le rituel étant de mauvais psychologues.
Ainsi, tel que l’initié devrait voyager dans l’obscurité il y a 4000 années lorsqu’il était reçu en mystère, aussi
l’homme du territoire du nord vivait l’hiver sans Soleil, en obscurité.
Mais c’est au moment où le Printemps arrivait et le Soleil faisait son apparition, que leur cœur sentait une
grande joie grâce à la Lumière. C’est à ce moment là où ils recevaient la Lumière. Et ils fêtaient ce moment comme
le plus heureux, comme la plus grande fête de l’année. Toute initiation Maçonnique est une fête de la Lumière. Le
souvenir des siècles et des milles d’années brille dans notre Rituel.
Afin de pouvoir atténuer le sentiment et l’existence du symbole nous avons rendu le plus beau possible, plus
digne et plus actif le rituel donc nos Temples doivent-ils être dépouillés de parures ? Pourquoi nos ouvrages soient-
ils humbles ? Pourquoi faire disparaitre toutes celles qui sont en serrée liaison - depuis milles années – avec nos
symboles ?
Notre vie de chaque jour est monotone et assez fragile sous la dictature de l’obscurité. Nous ne voulons pas
qu’on nous souvienne dans nos Temples de la vie mécanisée de nos temps. Nous, les êtres humains d’un temps sans
couleur, voulons de la Lumière.
Nos frères viennent directement des bureaux et des fabriques dans le Temple. Ils portent encore sur leurs
vêtements comme aussi sur leurs âmes la poussière des heures de travail. Pendant l’Antiquité le monde était plus
intelligent que celui d’aujourd’hui de point de vue ésotérique.
A ce moment-là n’existait aucune action symbolique sainte ésotérique qui ne fut pas précédée par un
nettoyage corporel, par un habit spécial et autres diverses préparations.
Nous sommes beaucoup plus négligents par rapport à cet aspect et ainsi nous rendons l’action spirituelle
plus pauvre que nous nous imaginons. La coutume adoptée dans beaucoup de Loges de venir habillé avec les
vetements de travail et fatigués après une journée de travail doit être supprimée.
Lorsque les Frères sont invités a un diner ils n’hésitent pas de s’habiller dans les vetements de gale. Pourquoi les
Frères n’aurions-ils pas le temps d’habiller les vetements noirs ? Ils marchent vers notre grand symbole.

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Le symbole de la Lumière reste au-dessus de toute réception de gale, n’importe pas l’éclat de la réception.
Ne laissons pas mourir la dignité extérieure. Cela n’est pas harmonique et produit une disposition non
harmonique si nous faisons des actions extérieures manquées de respect qui ont effet seulement lorsqu’elles
sont faites avec la pénétration de la plus grande dignité. Aussi, la légende de la Maçonnerie qui correspond aux
enseignements du degré de Maitre n’est pas autre chose qu’un symbole de la Lumière.
Le problème symbolique de la Maçonnerie est celui d’éveiller, d’activer et de l conduire vers le but. Mais la
Tendance vers la Lumière, elle est quoi ? Est-elle la tendance après la conception intellectuelle ?
Alors cela serait inutile car les frontières naturelles de l’Intellect sont fermées. La lumière de la connaissance
humaine est une petite et minuscule flamme qui avec beaucoup de difficulté illumine à peine autour d’elle.
La tendence vers la Lumière est donnée à l’être humain, lumière que son intellect ne verra jamais mais qui
remplit son âme avec un saint tremblement. La tendance vers l’union avec la Divinité, vers le sentiment de la Divinité,
vers la Patrie de la vie.
De la nuit du but de l’humanité, de sa faiblesse, de la poursuite tumultueuse de la mécanisation sans âme, des
prisons du démonique, du terrible froid du désert entre les deux pôles : Moi et le Monde, s’élève la tendance vers
le dernier but, vers la tranquillité qu’une personne sent après avoir achevé avec du succès un ouvrage commencé,
vers la liberté du libéré, vers la chaleur de la communauté spirituelle de l’être, où, sans temps et sans espace, l’âme
n’est plus torturée par la conscience de séparation liée de la terre, entre Moi et tout. C’est la Lumière. La Lumière qui
n’est pas matérielle, le grand symbole de tous les ésotériques, plus ancien que toutes les églises, plus ancien que
toutes les religions. C’est le symbole de ceux, qui par hasard, pendant le XVIII-eme siècle ont reçu le nom de Franc-
maçonnes mais qui depuis milles années étaient les adeptes de la Lumière.
Et dans cette tendance vers la Lumière, pas vers la flamme fragile et trouble du rationalisme obscure, dans
cette tendance vers la Lumière brillante et lumineuse de la profondeur de l’initié que les bases de l’être ésotérique
de la Maçonnerie sont mises.
Ce que Rousseaux a dit : « Retournons à la nature » pourrait se traduire par « Retournons au symbole vécu
avec intensité, à la profondeur du cœur ».
Conclusion :
« ….La Lumière éclaire dans l’obscurité et l’obscurité ne réussit pas l’attraper…. »
Selon l’Apôtre Jean,
Afin d’avoir plus de Lumière, on doit séparer le bon grain de l’ivraie.
Braves gens, la Maçonnerie a été et reste l’une de plus importantes écoles initiatiques du monde qui a toujours
contribué à la construction d’un monde meilleur et d’un monde plus pacifique.
Nos précurseurs ont complètement accompli leur devoir, il nous reste de les suivre avec beaucoup d’honnêteté,
en connaissant l’histoire de la Maçonnerie, en pratiquant les vertus et ayant de la foi en Dieu, le Grand Architect de
l’Univers.
Aujourd’hui, nous devons éveiller les êtres humains, seulement en recevant plus de Lumière, notre voie sera
une voie plus droite, plus illuminée, plus facile à voyager vers le jour de demain.

Passons aux faits, unis !


Que Dieu nous aide !
J’ai dit,

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1717 and All That


Message was sent in goodwill of Miss Diane Clements, Director of the Masonic Library and Museum of
the United Grand Lodge of England. Member on the Association, Museums, Libraries and Archives Masonic,
(A.M.M.L.A.) with headquarter in Brussels.
24th June 1717 is the official 300thbirthday of the first Grand
Lodge in the world, formed in London. In this article I will discuss how
this anniversary has been marked in earlier years.
In 1817, just four years after the Union of the two eighteenth
century grand lodges, there were no official events to mark the
centenary. The masonic authorities were too busy working hard to
integrate the two organisations and marking an anniversary which
favoured just one of them was not appropriate.
It was all very different as the 200th anniversary approached.
In 1914 the Grand Master was the Duke of Connaught and Strathearn,
the youngest son of Queen Victoria. Almost all of the forty seven
provincial rulers were peers of the realm including the Earl of Mount
Edgcumbe who had been Provincial Grand Master of Cornwall since
1872 and the Earl of Derby, Provincial Grand Master of East Lancashire
since 1899.
English freemasonry was ubiquitous and eminently
respectable. There were more than 1,700 lodges meeting across
England and Wales. Their buildings were notable landmarks in many
towns and cities. Local freemasons were closely involved with their
local communities fundraising for good causes such as hospitals,
orphanages and church restoration.

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The jurisdiction of English freemasonry extended not just over these
1odges but also over a further 1,300 lodges located across the British Empire
and its trading partners from Uruguay to Nova Scotia, throughout Africa from
Egypt to the Cape, across the Indian subcontinent to China and south to New
Zealand. Informal links were established by the founding of “imperial lodges”.
The first of these was Empire Lodge No. 2108, founded in London in 1885, to
strengthen “the bonds that unite the Dominions with the Mother Country, by
bringing the Brethren from Overseas into close relationship with Freemasons
in the Metropolis of the Empire”.
The first mention of celebrating the Bi-centenary of Grand Lodge can
be found in the proceedings of the Grand Lodge meeting held on 3rd June
1914. The Pro Grand Master, Lord Ampthill, proposed that the Board of General
Purposes be requested “to prepare a scheme for the fitting celebration in 1917
of the Bi-centenary of the foundation of Grand Lodge, with due regard to the
fact that genuine Freemasons in every part of the world are looking forward to
this occasion with deep interest and with the hope that it may be the means
of strengthening the bonds of the fraternity and confirming the true principles
of our Order”. Ampthill noted that he had received letters from across the
world asking what the Grand Lodge of England was going to do. At the next
meeting in September 1914 it was reported that the Board had appointed a
sub-committee to prepare “a preliminary sketch” of a scheme for a “fitting
celebration”. However the intervening months had seen the assassination
of Archduke Franz Ferdinand which had plunged Europe, including Britain,
into war. Accordingly the September report went on to say that, although the
committee had met, it had adjourned without taking any steps partly because
the Pro Grand Master had been absent on active service.
Despite the First World War, a celebration was organised in 1917. There Lord Ampthill
are no further reports in Grand Lodge until the actual events but how those celebrations developed can be pieced
together from the papers of Sir Alfred Robbins, the President of the Board of General Purposes, which are held by the
Library and Museum.
Robbins had been appointed as President only in 1913. He was a newspaperman, a well- respected and
influential lobby correspondent. The evidence throughout his papers is that he and Ampthill quickly built up a close
and effective working relationship. It was Ampthill who seems to have originated the wording of the motion proposed
at the June 1914 meeting.
After the June meeting, in a much longer letter dated 21st June and circulated to the sub-committee, Ampthill set
out his ideas for the bicentenary as a basis for discussion. “Is it to be domestic or imperial or International?”he asked.
Ampthill, an internationalist and the son of a leading diplomat, was quite clear that the event should not be purely
domestic given the extent of interest by overseas grand lodges. “Hospitality on an extensive scale is therefore expected
of us”, he wrote, “We should incur most damaging reproaches for insularity and selfishness if we did not respond to
the friendly expectations of …other Constitutions”. The celebration was to be “both Imperial and International and our
scheme must be sufficiently large in its conception and in its scope to be worthy of such pretensions”. Ampthill felt
that taking this approach ruled out events only applicable in a domestic situation such as “the erection of buildings,
unlimited distribution of “jewels”, wholesale promotions to Grand Rank (and) Gargantuan banquets on record lines”.
For Ampthill, the event should be “a feast of reason and a flow of soul”. It should demonstrate real hospitality
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by which he meant not just a banquet but “we must receive [our guests] into our homes and show them something
of our lives and of English life in general”. Provincial Grand Masters who were owners of stately homes, he suggested,
should be prominent in this element but “brethren of all grades will be able to assist in accordance with their means
and their opportunities”.
The intellectual side of freemasonry was for Ampthill by far the most important although he noted “unhappily
it is the most neglected”. The Bi-centenary was “to prove that the light of our ideal is burning as brightly as ever and
has not be(en) obscured or extinguished by the dust and fog of materialism and [it was] to proclaim a new message
of hope and enthusiasm to Freemasons all over the world”. He envisaged conferences to be an important part of the
celebration in order to ensure “serious business of mutual importance”. “We must seek the advice of our scholars and
pundits in this matter and so lay down the lines of the Conferences before we send out any invitation”.
Ampthill then turned to practical matters: the date, “June in the week of the Quarterly Communication of Grand
Lodge” and the place – “we shall want the Albert Hall”. However the celebration was not to be confined to London but
festivities and conferences were to be held in provincial centres such as Liverpool and Bristol.
The masonic press, which reported the proceedings of Grand Lodge meetings, soon endorsed the idea of a bi-
centenary celebration. In an article in The Freemason, ten days after the June Grand Lodge meeting, three particular
ideas were advanced: a two day conference of “English and Foreign” masons, the appointment (and payment) by
Grand Lodge of a dozen lecturers on the historical side of freemasonry to lecture to members across the country
and the publication by Grand Lodge of a book called “Our Forefathers in the Craft” which was to be given to all
members in 1917, “the cost will be well repaid by the interest and enthusiasm created in the Craft, and the book will
become a treasured one to be kept and handed down to our descendants”. It seems likely that the article’s author,
“Prospector”, was Albert Calvert, a former mining engineer turned masonic author. In the following month on 25th
July, the Freemason published a further article about the bi-centenary written by the pioneering masonic historian,
Robert Freke Gould, which argued for a leading role to be played in the event by the Time Immemorial lodges in
England and the oldest lodges in Scotland.
The first Committee meeting was scheduled for 5th August 1914. War was declared the day before and as
several of its members were unable to attend, the committee was adjourned without doing any business as reported
at the September Grand Lodge meeting. The next note in Robbins’ files is dated 4th October 1915 at which time the
Committee felt that it was quite impossible to take any action. They were agreed that some celebration should be
held but further consideration was to be postponed until May 1916.
By that time an outline of the celebration had been developed: an Especial Grand Lodge meeting at the Royal
Albert Hall on Saturday 23rd June to be followed by a masonic church service on Sunday 24th June. On Monday 25th
June guests were to be invited to the opening of the extension to Freemasons’ Hall in Great Queen Street, then being
built as a memorial to Edward VII.
By January 1917 the dates, ticket allocation and timings of the meetings were all agreed as was the design of
the Bi-centenary jewel although “special difficulties” attended its production. Replicas in gold were to be presented
to the Grand Master, Pro Grand Master, Deputy Grand Master and the Grand Secretary and the Grand Masters of
Ireland and Scotland if they attended.
It was to the Grand Director of Ceremonies, J. S. Granville Grenfell, that most of the responsibility for the
ceremonial elements fell. He was headmaster of a Hampstead prep school and worked closely with the Assistant
Grand Secretary, William Resbury Few, as he explained to Robbins in a letter dated 30th May 1917,
“I was working one night up to four o’clock… Few has managed to get 150 [charity]collecting boxes … and I am
arranging to see the men who have managed the collecting when the [Albert] Hall has been full to find out exactly
how it has been done. It is the little details in these matters which make the difference between anything being
methodically and quickly done and being muddled…4000 medals are finished, the seats …have all been allotted to
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the Lodges; the Grand Officers’ tickets have also been allotted and are ready for printing”.
As well as affecting the production of the Bi-centenary jewel, the war was also, of course, affecting travel and transport.
It was left to Grenfell as the Grand Director of Ceremonies to invite “distinguished Foreign Brethren who might be in
this country at the time of the Commemoration”.
The organising committee had asked the Librarian and Curator, William Hammond, to produce a short
pamphlet on the historical background which was reproduced in the official record of the proceedings. But others
had taken matters into their own hands. Albert Calvert had prepared a bi-centenary history called The Grand Lodge
of England 1717-1917. This was lavishly produced with 280 full page illustrations amidst its 300 pages of text. An
extensive review by The Freemason on 2nd June was followed by a full page advertisement in the 30th June edition,
the same edition which reported on the events at the Royal Albert Hall.
A typed summary of the tickets requested and allocated in Robbins’
papers demonstrates a successful programme of events at the Royal
Albert Hall, particularly for the service of prayer and thanksgiving on
the Sunday. Over 10,500 tickets were requested for that day but space
constraints meant that only 7,316 could be allotted. Taking into account
tickets issued to the Grand Officers and event stewards, attendance was
8,246.
Ampthill had clearly stated his opposition to “wholesale promotions”
so only a modest number of names were promoted or appointed to
Grand Rank at the Especial Grand Lodge. Amongst those who received
promotions was John Hilton Carter, the manager at the Royal Albert Hall.
The war had also undermined Ampthill’s ambition to create an imperial
and international event. As well as deputations from the Grand Lodges
of Ireland and Scotland, a number of overseas freemasons attended
although they were only able to do so because they were already in
Britain. They included Sir George Ruthven Le Hunte, a former Governor
of South Australia and Past Grand Master there, Sir Newton J Moore,
a past premier (and Past Pro Grand Master) of Western Australia who,
whilst Agent-General for Western Australia in London between 1911-
1918, had responsibility for Australian forces’ depots in the UK. Sir Henry
McMahon, diplomat and Past Grand Master of Egypt, was only able to
attend because he had been dismissed from his government position
in the Middle East a few months before. Telegrams and loyal addresses
were, however, received from around the world.
Sir Alfred Robbins The idea of extending the event to three days and opening the Edward
VII Memorial extension to Freemasons’ Hall on the Monday fell victim to war time restrictions on building work which
postponed its construction to such an extent that it was never completed and the monies raised for the Memorial
were eventually put towards the postwar building of an entirely new Hall financed by the Masonic Memorial Fund.
Ampthill’s idea of individual members receiving guests into their homes was never mentioned perhaps because the
lack of overseas visitors rendered the idea unnecessary. Wartime food controls, although never on the scale of the
Second World War, ruled out any idea of a banquet.
The Bi-centenary breast jewel was able to be worn by all freemasons eligible to attend Grand Lodge on 23rd
June 1917 (but not all members). Those attending the Especial Grand Lodge were entitled to wear a special bar on the
ribbon and the jewels of those volunteers acting as Special Stewards on the day had an additional S.

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Robbins’ papers include a handwritten note of the costs and
income from the event. The Royal Albert Hall hire costs were £356 (about
£28,000 today). 8,272 bi-centenary jewels were sold each at 10 shillings
(about £39 today). The 18ct gold jewels given to the Grand Master and
others cost 7 guineas each (about £575). The charity collection at the
Royal Albert Hall raised £643 equivalent to £50,000 today.

It is interesting to compare the events of 1917 with the plans for


2017 which will include a celebration event at the Royal Albert Hall and lots
of events taking place across the country.

This is a copy of the first


letter sent by Ampthill to
Alfred Robbins

Le Rite Ecossais Ancien et Accepté


entre Aristote et Platon
François ROGNON
Directeur, Musées, Archives, Bibliothèque, Grande Loge de France, France
www.gldf.org
Prérsident, Association des Musées, Bibliothéques, Archives Maçonnique
Bruxelles,(A.M.M.L.A.)

J ’ai eu un jour, comme sujet imposé « la philosophie du REAA »


Il m’a semblé que cette philosophie était l’héritière de certaines propositions
développées au 18e siècle tout au long duquel s’est élaboré le REAA : la philosophie
des lumières avec ses idées de progrès, de tolérance et de libre examen, l’hermétisme
et sa proposition de vision globale du monde, la résurgence de l’idée de chevalerie et,
enfin, les références intellectuelles et symboliques aux pratiques traditionnelles des
constructeurs opératifs.
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A la philosophie des Lumières j’associais Aristote et à l’hermétisme Platon.
Je suis bien incapable, vous vous en douter de présenter clairement les idées fondamentales des deux
philosophes. Je me baserai plus modestement - mais peut-on faire autrement ?- sur la vision que l’on peut en
avoir à partir des interprétations qui en ont été faites, au fil du temps. Nous progresserons par jalons car qui peut
aujourd’hui intégrer dans nos réflexions ce que proposent les textes grecs ?
Le REAA entre Aristote et Platon, le titre est pompeux, c’est une gageure, mais vous comprendrez, je l’espère,
qu’il permettait, en une ligne, de traduire ce que je vais essayer de vous dire. Je ne suis pas prof de philo, loin de
là, mais comme nous tous, j’essaie d’être un peu philosophe et comme nous tous, j’essaie surtout d’intégrer les
propositions du Rite Ecossais Ancien et Accepté et de les conceptualiser avant d’en faire mon chemin de vie. Je ne
vous soumettrez que des clichés, des raccourcis, des interprétations, des à peu près…
La pratique du Rite à ses différents degrés mais aussi l’étude de son histoire, de sa genèse m’ont donc amené
à la remarque suivante : ses propositions nous offrent deux visions du monde complètement différentes qu’il nous
invite à concilier. La vision rationaliste et la vision spiritualiste. La aussi le raccourci est un peu rapide mais précise
un peu plus l’objet de cette planche. Employons d’autres termes : analyse / intuition, observation / participation…
à l’époque ou les loges bleues du Rite Ecossais Ancien et Accepté obtiennent du Suprême Conseil l’indépendance
suffisante pour créer la Grande Loge de France, à la fin du XIXe siècle, ces loges qui composent la jeune Grande
Loge sont traversés par deux courants qu’apparemment tout oppose : le positivisme et le symbolisme, deux termes
culturellement et historiquement bien définis. La bibliothèque de la Grande Loge conserve de cette époque des
ouvrages d’Auguste Comte, de Renan qui côtoient, physiquement, ceux d’Alan Kardec et de Papus. Gustave Mesureur
« scientiste » convaincu, fondateur de l’assistance publique côtoie Oswald Wirth auteur du « symbolisme occulte de
la Franc-Maçonnerie » et de ses fameux ouvrages « la Franc-Maçonnerie rendue intelligible à ses adeptes ». Déjà
au XVIIIe siècle l’ordre maçonnique comptait dans son sein des Voltaire et des Benjamin Franklin mais aussi des
Martines de Pasqualy, des Willermoz et des.
Pour les premiers, seules la raison et la science pouvaient sortir l’homme de son ignorance, les deuxièmes
transmettaient les grands secrets des opérations théurgiques.
Aristote :
Dans son ouvrage « la matière et l’esprit », Erwin Schrôdinger, prix Nobel, fondateur de la théorie quantique
(l’état ne préexiste pas à la mesure, c’est la mesure qui le fait advenir) écrit : « il y a deux principes généraux qui
forment la base de la méthode scientifique : le principe suivant lequel la nature est compréhensible et le principe
d’objectivation, qui sont l’héritage des grecs anciens desquels toute notre science et toute notre pensée sont
issues. L’objectivation est une hypothèse du monde qui nous entoure, c’est une simplification que nous adoptons
afin de maîtriser le problème infiniment complexe de la nature : nous excluons le sujet de connaissance du champ
naturel que nous tentons de comprendre. Nous reculons avec notre propre personne dans le rôle du spectateur
qui n’appartient pas au monde…C’est l’antinomie, l’impasse de la science actuelle encore entièrement basée sur le
principe d’exclusion. L’attitude scientifique devrait être reconstruite. La science conçue de nouveau, cela requiert
de la prudence », écrit toujours Schrôdinger qui tente ensuite de focaliser le point permettant le changement de
plan : « rappelez-vous les yeux brillants et joyeux avec lesquels votre enfant vous éclaire quand vous lui apportez
un nouveau jouet, puis laissez le physicien vous dire qu’en réalité rien n’émerge de ces yeux, en réalité, leur seule
fonction objectivement décelable est d’être continuellement frappés par des quantas de lumière et les recevoir. En
réalité ! Etrange réalité ! Quelque chose semble manquer en elle ! » fin de citation.
J’avais été très impressionné lors du lancement d’Hubble un télescope géant envoyé en direction du soleil,
qui devait en mesurer les températures, en analyser les gaz. J’avais été très impressionné lorsqu’en science naturelle
on m’avait expliqué la fonction chlorophyllienne. Mais ces étonnements ne sont rien à coté de l’émerveillement
que je ressens, à chaque printemps, lorsque me dirigeant vers la Grande Loge je vois les bourgeons des arbres du
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boulevard des Batignolles qui explosent et chaque jour les petites pousses vertes qui éclatent avec une puissance
extraordinaire une harmonie une force, une beauté inexprimable. Le soleil est une masse gazeuse en combustion
certes mais le soleil c’est aussi la force extraordinaire de ces petites pousses vertes et la science ne peut pas en
rendre compte. Par contre si vous avez entendu une fois dans une planche citer la table d’émeraude ce qui est en
haut est comme ce qui est en bas… alors vous pourrez vivre le phénomène et comprendre. En ce moment, voyez avec
quelle sérénité les arbres vont se débarrasser, au soleil descendant, des fruits qui ne leur appartiennent plus, pour se
reposer et prendre de nouvelles forces pour continuer leur œuvre.
Platon propose des archétypes placés au-delà du faux savoir du monde sensible, des apparences. La
pensée peut accéder à ces archétypes par la « remontée des idées » (vers le beau, le bien, le vrai …). Platon se soucie
peu de ce que l’observation peut enseigner. Pour Aristote la vérité n’est pas cachée derrière les données concrètes,
elle ne plane pas au dessus du monde réel, elle s’y trouve, il suffit de l’en extraire par la mesure et la comparaison.
Aristote « le père de toutes les sciences » est le premier qui, pour observer le monde qui l’entoure, s’en sépare, se
place en dehors de son domaine d’expérimentation et d’observation. Aristote pratique ce qu’Edgard Morin appelle le
« grand partage », la dichotomie grandiose d’où découle toute l’histoire de la pensée du monde occidental. Aristote
coupe la Sophia en deux morceaux : la sagesse et la science. Il sépare l’esprit et la matière, le vécu et l’observable, le
sentiment et la raison, les mouvements de l’âme et le mesurable, l’affectif et le cognitif dira plus tard Mallebranche.
Les sociologues de la communication (Watzlavick) appellent ça aujourd’hui le phatique et le référentiel (fonctions si
importantes dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication mais revenons à notre sujet).
Cette séparation c’est la fameuse coupure épistémologique que Pierre Bourdieu voulait pratiquer dans les sciences
humaines, « les sciences molles ». Lucien Sfez, Regis Debray, Edgard Morin la refusent : « il faut, écrit ce dernier,
s’arracher à cet autocentrisme absolu par lequel le sujet, tout en disparaissant sur la pointe des pieds, s’identifie à
l’objectivité souveraine ».
Au 4e siècle avant Jésus Christ, dans des jardins proches d’Athènes, Platon créé l’Académie où il transmet
l’enseignement de Socrate, Aristote est l’un de ses élèves les plus doués. A 50 ans Aristote quitte l’académie et
fonde sa propre école le Lycée. A Platon succède Isocrate, qui a 80 ans. L’Académie ne peut rivaliser, elle déclinera
doucement jusqu’au milieu du premier siècle avant J.C. Aristote lui, sait s’attirer la grâce des puissants, il sera le
précepteur d’Alexandre, qui mettra à sa disposition des milliers d’hommes (oui : des milliers d’hommes) pour repérer,
mesurer, collecter, analyser plantes, animaux, vents et même institutions politiques. Ses dizaines de livres traitent
de la nature de Dieu, du raisonnement ou du mécanisme de la digestion des poissons. Il explique pourquoi la pierre
tombe alors que la fume monte. La science encyclopédique est née.
Quelle aurait été notre civilisation si Isocrate avait eu 30 ans de moins ou si Aristote était tombé en disgrâce.
L’influence d’Aristote, en effet est considérable tout au long de l’évolution de la pensée occidentale. Il est
étudié jusqu’à la fin de l’empire romain. Au XIe siècle, à Cordoue, en Espagne, Averroès en fait une lecture parallèle
avec celle du Coran, persuadé de démontrer la possibilité de concilier la foi et la raison. Ce grand philosophe arabe
sera pour beaucoup dans l’influence d’Aristote sur la philosophie du Moyen-Age : « la doctrine d’Arsitote, écrit-il, est
la souveraine vérité car son intelligence a été à la limite de l’intelligence humaine de sorte qu’on peut dire, à bon
droit, qu’il nous a été donné par la providence pour nous apprendre ce qu’il est possible de savoir ». La scolastique
enseignée pendant tout le Moyen Age est entièrement issue de la pensée d’Aristote. Thomas d’Aquin en fera le
philosophe officiel de l’Eglise, Dante l’appellera « le maître de ceux qui savent ». C’est au XVIIe siècle que Descartes
ancre de façon définitive la vision aristotélicienne du monde : il jette les fondements de la science moderne en scellant
trois socles : l’évidence rationnelle, l’enchainement mathématique et l’expérimentation. Il fait de la représentation
scientifique du monde le modèle de la vérité, physicien, (on lui attribue la création de la mécanique) il ouvre la voie
au triomphalisme scientifique à travers les possibilités des réalisations techniques. On dit pourtant que Descarte était
proche du mouvement Rose croix ?
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Le mot d’ordre du XVIIIe siècle, du siècle des Lumières sera emprunté par Kant au poète latin Horace «
sapere aude » « ose savoir, aies le courage de te servir de ton propre entendement » cette formule ne dépareillerait
pas dans un rituel maçonnique pas plus que cette autre phrase : «penser par soi-même signifie chercher la pierre
de touche de l’humanité en soi, c’est-à-dire dans sa propre raison. » Cette émancipation provoquée par la logique
rationnelle, cartésienne, aristotélicienne se fera dans l’Europe entière mais c’est vers l’Angleterre que les regards se
tournent : le regard des savants vers ce cénacle que représente pour eux la Royale Society of London for improving
natural knowledge, le regard des philosophes qui admirent son système parlementaire pris comme modèle par
Montesquieu dans « l’esprit des lois » et lorsque les freemasons débarquent sur le continent, l’engouement est quasi
immédiat, Montesquieu l’avait même devancé, qui avait été reçu à la Horn Tavern à Westminster en 1731.
La franc-maçonnerie vit de l’air du temps et y participe. Elle a toujours baigné dans son temps elle a toujours
collé à son époque. Le XVIIIe siècle en témoigne et l’un des exemples les plus frappants est l’initiation de Voltaire
quelques mois avant sa mort. Dans son discours de bienvenue Lalande, l’astronome, le scientifique, l’exprime de
façon claire et concise : « vous étiez franc-maçon avant même d’en avoir reçu le caractère et vous en avez rempli
les devoirs avant que d’en avoir contracté l’obligation entre nos mains. » Entre la philosophie des Lumières et la
franc-maçonnerie il y a interaction. Les loges vont répandre la méthode maçonnique dans un véritable réseau supra
national mais elles vont aussi s’imprégner des idées de l’air du temps et les idées de l’air du temps c’est « la déesse
raison », l’égalité comme aboutissement logique, c’est la déclaration de l’évidence des droits de l’homme et du
citoyen et c’est aussi la certitude de l’avènement d’un âge d’or rendu possible grâce à la raison et à la science, c’est
Condorcet et l’idée de progrès. Benjamin Franklin qui fut Vénérable de la loge « les neuf sœurs » en est persuadé
lorsqu’il dit qu’il se résignera sans peine à mourir mais qu’il ne se résignera jamais d’avoir vécu trop tôt « la vie sera
tellement plus belle dans un siècle, dans deux siècles » écrit-il.
Que dirait-il aujourd’hui ?
Dans la Chapelle Sixtine, la fresque de Raphaël « l’école d’Athènes » montre Platon l’index levé vers le ciel et
Aristote la main tournée vers la terre.
C’est le moment d’emprunter la formule de Frances Yates : « le Moyen Age est surtout tributaire de l’influence
d’Aristote et la Renaissance réintroduira celle de Platon. » Tout est dit. Frances Yates a fait une thèse sur l’hermétisme
à la Renaissance, elle a étudié et écrit sur l’art de la mémoire, la lumière des rose+croix, les académies, en France au
XVe, mais son ouvrage le plus diffusé en français est son monumental « Giordano Bruno et la tradition hermétique
», où elle écrit en toutes lettres « il apparait que tout cela débouche sur la franc-maçonnerie mais je ne sais pas
comment… ».
Platon
Au XVe siècle, les Médicis veulent faire de Florence une république idéale s’inspirant de la république de
Platon. Ils ressuscitent l’Académie autour de Marsile Ficin et Pic de la Mirandole. C’est au premier que Come de
Médicis demande de traduire en latin un manuscrit qu’un moine a apporté de macédoine : le corpus hermeticum, le
deuxième en fera de longs commentaires.
Daniel Bersniak a intitulé l’un de ses (nombreux) livres « les premiers Médicis et l’académie Platonicienne
de Florence – la résurgence d’Hermès. (Le quatrocento, est me semble-t-il le plus la période la plus extraordinaire
de l’histoire de l’art les lois de la perspectives sont découvertes en même temps que l’intériorisation de la lumière
spirituelle des ors des icones. Michel Ange et Léonard sont en compétition au palais Pitti. Pour le premier le doigt
de l’homme touche Dieu, pour le deuxième le doigt il indique où l’on peut le trouver (voir Raphael) Il propose une
explication historique de la réhabilitation officielle de Platon dans la Florence du quatrocento : Les églises d’orient et
d’occident s’affrontent depuis longtemps. Les conciles de Bâle en 1431 et de Ferrare en 1437 n’arrivent pas concilier
(étymologie) les théologies grecques et romaines, Constantinople et Rome. Come de Medicis invite le concile à
siéger à Florence à l’ordre du jour : l’origine du Saint Esprit (pour les latins, le St Esprit procède dans une mesure
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égale du Père et du Fils, pour les grecs il procède seulement du Père et est transmis par le Fils). Le pape Eugène IV
l’Empereur de Bysance et sa suite de sept cents personnes entrent à Florence en janvier 1439.
Parmi les grecs, un vénérable érudit de quatre vingt ans Giorgos Gemistos Pléthon. Il s’est lui-même attribué
le surnom de Pléthon « le plein, le rempli, le débordent » dont la prononciation est évidemment de la consonance de
Platon. Zélateur de ¨Platon il désire à travers le platonisme rétablir un paganisme hellénistique régénéré basé sur la
doctrine des émanations en opposition aux catégories, un monde en mouvement opposé au monde figée. Il oppose
Platon a Aristote, il oppose deux manières d’être, deux structures mentales foncièrement différentes, fin de citation.
Une anecdote qui peut nous intéresser : Roger-Pol Droit dont vous vous êtes certainement délecté des
rubriques « philosophie » dans le monde des livres a fait la couverture du magazine Le Point du 25 juillet 2013. Avec
un clin d’œil à la façon grand public « comment maigrir en quinze jours », il intitule son article « mieux vivre avec
Aristote et Platon ». Il s’inspire (lui aussi) de la fresque de Raphaël je cite : « le doigt de Platon tendu vers le ciel
et celui d’Aristote pointé vers la terre. Le premier se tourne vers les abstractions, les arrières-mondes, les formes
idéales. Le second fait l’inventaire de la réalité, classe les espèces comme les formes de raisonnement. Cette façon
de les distinguer est très conventionnelle. Pas entièrement fausse, mais simplifiée. Dès qu’on regarde de près, Platon
se révèle bien plus charnel qu’on ne le dit souvent et Aristote moins empirique (l’expérience sensible à l’origine de la
connaissance) qu’on ne la croit. ».
Mais revenons au quinzième siècle. A Florence Pléthon combat l’Aristotélisme et la scolastique. Il enseigne
que chacun doit faire table rase de ses connaissances et de ses préjugés et reconstruire une connaissance basée sur
le principe socratique du « connais-toi toi-même ». « Chacun doit réfléchir par lui-même et vérifier ses références, en
s’interrogeant sans cesse sur la méthode à suivre.
Dans « Le livre de la vie » Marcile Ficin constate que pour comprendre le comportement des gens la voie
objective de la philosophie officielle n’est pas suffisante la vraie philosophie consiste à surprendre la substance de
l’être, à cueillir le secret comme on cueille une fleur et pour en arriver la il faut se préparer. Le travail a effectuer sur
soi-même est plus prometteur que l’expérience objective ».
La théologie platonicienne est le titre d’un autre ouvrage de Ficin. C’est aussi le nom que donnent les académiciens
à l’hermétisme, A l’aube de notre ère, Alexandrie est le point de contact entre l’orient et l’occident, s’y côtoient
juifs égyptiens et grecs et c’est certainement de la confrontation de la philosophie grecque platonicienne, du
monothéisme juif et de la religion égyptienne que prend forme la pensée hermétique, exposée dans ses textes
fondateurs : le corpus hermeticum, ensemble de 17 textes attribués à Hermès Trismégiste, datés du 1er siècle après
Jésus Christ et la table d’émeraude, attribuée à Apolonius de Tyane, du 1er siècle également, époque à laquelle fut
rédigée l’évangile de Jean. Etait-ce dans l’air du temps ?
La comparaison entre le Poïmandrès (titre du premier texte du premier livre que l’on traduit habituellement «
pasteur d’hommes ») et le prologue de Saint Jean suffirait déjà à rattacher notre maçonnerie johannique à la tradition
hermétique. « Au commencement était le verbe et le verbe était auprès de Dieu…En lui était la lumière des hommes
et la vie était la lumière des hommes.» (Saint Jean) « Cette lumière, c’est moi, l’intelligence ton Dieu, antérieur à la
nature humide qui sort des ténèbres et le verbe lumineux de l’intelligence c’est le fils de Dieu…En la vie et la lumière
consiste le père des choses. » (Hermès)
Pour le père Festugière, (mort en 1981) philosophe dominicain spécialiste du néoplatonisme, son sujet de
thèse était « contemplation et vie contemplative selon Platon » auteur de nombreux ouvrage sur l’hermétisme,
pour lui, la principale caractéristique de l’hermétisme est l’absence de séparation entre science et religion. La
connaissance ne peut être obtenue que par une révélation accordée par un dieu ou un prophète. Fruit d’exercice
de piété et d’ascèse plutôt que d’une réflexion rationnelle, elle se présente comme une gnose fondamentalement
opposée à la science aristotélicienne. Le monde n’est pas un ordre et un système de lois, le monde est un tout dont
l’unité repose sur les relations de sympathie et d’antipathie reliant entre eux tous les êtres qui la composent.
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Le mot « hermétique », aujourd’hui est devenu synonyme de caché, fermé, probablement à cause des
termes employés, du style utilisé et de la difficulté de traduction du grec, du copte ou de l’arabe. Mais cela provient
également du fait que la pensée hermétique s’est toujours exprimée à mots couverts, en marge de la logique
aristotélicienne, de la scolastique puis de l’esprit scientifique.
Son refus de séparer le ciel et la terre, l’individu et l’universel, mais surtout la nature et celui qui l’observe, ne pouvait
pas participer à l’évolution matérielle et intellectuelle du monde tel que nous le connaissons aujourd’hui. La vision
hermétique englobe l’homme et la nature à laquelle il participe, dont l’essence est la même et qu’il peut connaître
en connaissant le tout.
Cette vision hermétique s’est transmise plus ou moins ouvertement de l’école d’Alexandrie à la Renaissance,
à travers le platonisme : Plotin (Pierre Hadot : Plotin ou la simplicité du regard, éditions augustiniennes,1989), Jean
Scot Erigène, Raymond Lulle (franciscain qui obtint du Pape, en 1276, l’autorisation de fonder un couvent pour
l’enseignement du Grand Art (Ars Magna) et de la langue arabe ! (Saint François et Averroes).
Au XVIe siècle, Giordano Bruno parcourt l’Europe se désignant lui-même « académicien sans académie », se
rattachant explicitement à Platon. Il commente Raymond Lulle, critique à la fois le géocentrisme d’Aristote, le
luthérianisme et la théologie chrétienne, il expose sa relation du philosophe à l’un, à l’unité et surtout il enseigne l’art
de la mémoire, qui selon lui est dû à l’invention d’Hermès Trismégiste lui-même. Bruno est en Angleterre entre 1583
et 1585, il rencontre à Londres Alexander Dixon qui, dans un traité de 1584 place résolument l’art de la mémoire dans
un contexte hermétique. Dixon était catholique et écossais, comme son ami Wiliam Schaw. Bruno est brulé vif en
1600. C’est en 1599 que William Schaw termine ses statuts.
L’universitaire Ecossais David Stevenson présentent William Schaw comme le fondateur de la franc-
maçonnerie moderne : « en entreprenant de réorganiser le métier de maçon en Ecosse, il le dota d’une nouvelle
signification et ce faisant il créa la maçonnerie. » Je continue de citer Stevenson (p. 31) :
« Malheureusement on sait très peu de choses sur Schaw lui-même, bien que l’on sache qu’il fut un réfractaire,
catholique dans une Ecosse protestante. Il mourut en 1602 très peu de temps donc après la publication de ses
statuts. S’il avait vécu plus longtemps, ses intentions auraient pus être plus claires, « pour nous » ajoute Stevenson
que je continue de citer. « Quoiqu’il en soit, en injectant un mélange savant d’influence de la fin de la Renaissance
aux institutions et tradition de l’ordre, il eut un rôle déterminent. Les mythes médiévaux des maçons prennent une
importance nouvelle. Ces mythes proclamaient que l’ordre avait ses racines dans l’Egypte ancienne et les anciens
devoirs attribuaient un rôle important dans ce processus à Hermès Trismégiste. Il est permis de penser que cet
ordre qui prétendait avoir des liens avec Hermès et une sagesse issue de l’Egypte ancienne amena Schaw à y voir
la greffe possible de sociétés initiatiques secrètes. Ainsi on peut voir le noyau des nouvelles loges comme une
implication dans la quête hermétique. Penser que Schaw croyait que les maçons écossais avaient un rôle à jouer
pour retrouver une sagesse ancienne perdue et essentielle pour l’humanité peut sembler absurde aujourd’hui. Mais
dans l’atmosphère tendue de 1600 où beaucoup pressentaient que toute certitude et toute stabilité étaient en train
de s’écrouler, elle devient crédible, » fin de citation.
L’une des branches de la quête hermétique était l’art de la mémoire.
Plusieurs articles des statuts Schaw insistent sur l’art de la mémoire et la science qui s’y rattache (art of memory and
the science theirof). Pour Frances Yates cet Art de la Mémoire a joué un rôle certain dans les origines de la franc-
maçonnerie mais, cette fois encore, elle avoue ne disposer d’aucune preuve directe. Stevenson tente une explication
en proposant les rituels, les significations symboliques attribuées à ses diverses parties et aux objets qui s’y trouvent
comme une assimilation de la loge à un temple de la mémoire. Je vous renvoie aux articles parus dans notre revue
Points de Vue Initiatique de Charles Jameux et, plus récemment de Robert de Rosa.
Robert Moray l’un des premiers non-opératifs à être reçu maçon, en Ecosse en 1641, choisit, comme le voulait
la coutume qui était d’attribuer une marque à chaque nouveau reçu, le pentagramme, « ce caractère hiéroglyphique
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que j’appelle une étoile est célèbre parmi les égyptiens et les grecs » écrit-il, et il accompagnera les cinq pointes de
cinq lettres grecques formant le doux nom d’agapé qui vous le savez, écrit-il toujours, signifie « tu aimes » ou « il aime
» ce qui est l’amour réciproque de Dieu et de l’homme, c’est Moray qui écrit çà. Il y a de curieuses coïncidences et
peut-être que le terme écossais désignant les premiers hauts grades français se réfère-t-il à la tradition hermétique
présente dans les loges d’Ecosse… ce n’est qu’une hypothèse…
En 1766 le Baron Tschoudy publie en France « l’étoile flamboyante ». L’ouvrage à pour sous-titre « la science
d’Hermès, origine et but de la confédération vulgairement appelée Franche Maçonnerie. »
Le grade de Rose+Croix qui s’avèrera être l’une des pièces maitresse du REAA apparaît en France vers 1760 il
est, sans aucun doute d’inspiration hermétique. Certaines phases du rituel sont même carrément alchimiques. Nous
ne pourrons pas développer d’avantage ici mais sans trahir de grands secrets nous pouvons rappeler de façon très
schématique ce que propose les hauts grades du Rite Ecossais Ancien et Accepté : le maçon écossais va retrouver la
connaissance d’Hiram, l’Architecte, et mesurer son temple dans les moindres détails à la « lumière du flambeau de
la raison » comme disent les anciens rituels, puis, s’apercevant des limites de ses sens et de sa raison il devra passer
dans un autre état fait de feu, de sacrifice, d’amour et d’espoir inexplicable par la raison pour pouvoir, finalement agir
en toute conscience.
Vision d’Aristote et vision de Platon.
Le Suprême Conseil a pris comme emblème l’aigle à deux têtes du Saint Empire, l’une des tètes regardant
Rome, l’autre Constantinople, l’une regardant l’occident, l’autre l’orient l’une regardant la mesure et l’organisation,
l’autre l’intuition et la contemplation…
On peut dater avec précision la fixation définitive de la structure du REAA en 1801 mais son âme s’est
cristallisée tout au long du 18e siècle. Des loges imprégnées par la certitude de la primauté de la raison sur la
superstition et l’obscurantisme, vont intégrer des rituels hermético-alchimiques.
Le siècle des Lumières voyait la maîtrise du monde comme un moyen d’émancipation de la nature Le 19e
siècle a fait de cette maîtrise non plus un moyen mais une fin en soi et nous a fait croire que l’on pouvait tout expliquer
, tout mesurer. Cet enthousiasme scientiste pénétrera dans les loges et l’on voit des loges écossaises prendre des
titres distinctifs significatifs : « Avenir et Progrès » (1843) « Les Libres Pionniers du Progrès » (1869) « La Raison » (1905)
(il y a même une loge qui s’est intitulée « Les Amis de la Ligne droite » (1852). Cet esprit propre au 19e siècle rebondira
au 20e. L’espoir de voir les sciences décider des actions à mener pour définir le bonheur et la liberté est toujours
présent mais le 20e siècle s’aperçoit avec ses fanatismes, ses inégalités extrêmes, ses mégalopoles, sa pollution,
que la maîtrise du monde ne peut pas être une fin en soi. Et pourtant il multiplie les possibilités techniques que lui
offrent les progrès de la science. En ce début de 21e siècle ces progrès techniques proviennent des départements «
recherche et développement » des entreprises et ne sont qu’une promesse de retour sur investissement, même au
niveau médical, c’est pour cela que les réflexions sur l’éthique se multiplient et se précipitent.. Il n’est plus question
de bien être et de bonheur mais d’économie. L’homme s’approche de plus en plus près des lois de la nature, et,
véritable apprenti sorcier, il n’hésite pas à les manipuler : clônage, ogm… En philosophie, les préoccupations que les
médias proposent aujourd’hui au grand public sont le pouvoir d’achat et la psychologie au bureau. Hubert Reeves
est mort, Michel Serres est fatigué, même le très médiatique Luc Ferry ne fait plus audience.
Et pourtant les maçons écossais continuent de croire au progrès tel qu’il se définit au 18e siècle, et fidèles aux
déclarations du Convent de Lausanne, ils continuent de « s’assigner pour but de lutter contre l’ignorance sous toutes
ses formes […] et de travailler sans relâche au bonheur de l’humanité et poursuivre son émancipation progressive et
pacifique ». Revenons encore aux noms des loges « Voltaire-Vigilance » (1995) « Condorcet – Homme Libre » (1991)
« Equerre et Progrès » (2003). L’homme est perfectible (c’est peut-être le seul dogme maçonnique) la société aussi,
le monde, l’univers… ce n’est pas une interrogation c’est une affirmation… Ordo Ab Chao.
D’autres noms de loges « Hermès », « Les Disciples d’Horus », « Thot », sont eux d’inspiration hermétique et
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c’est peut-être la vision hermétique, platonicienne, qui peut sortir la vision aristotélicienne de son impasse. J’allais
oublier la loge n° 622 de la Grande Loge de France porte le titre distinctif « Platon », une loge plus récente (2004) «
Le banquet » il n’y a pas de loge « Aristote ».
Plus que jamais, le franc-maçon de Rite Ecossais Ancien et Accepté se doit conserver et transmettre les
propositions du Rite et avant de les transmettre, il se doit de les vivre pour s’en imprégner, que ce soient dans les
hauts grades, comme nous l’avons vu, que ce soit aux trois premiers degrés ou que ce soit déjà au premier degré.
Une reconstruction méthodique et rationnelle du temple et de son architecte, suivie d’un bain de l’esprit ou tout est
un dans les hauts grades. En loge bleu l’apprenti se tait et médite, il visite l’intérieur de la terre, moment hermétique,
alchimique, l’œuvre au noir, le compagnon va voyager, mesurer, analyser le monde qui l’entoure.
Le Rite Ecossais ne fait pas que proposer les deux visions du monde, il propose de les concilier pour agir.
L’action chevaleresque dans les hauts grades, la construction du maître architecte en loge bleue, le travail sur la
pierre brute au grade d’apprenti, ce travail sur la pierre brute pour la rendre conforme à sa destination est déjà un
programme d’action, de rayonnement sur le monde. Ce grade d’apprenti, où déjà le récipiendaire se fait adoubé, où
déjà tout est dit, qui concilie Aristote et Platon pour porter au dehors l’œuvre entreprise au-dedans. Dès le rituel
du premier degré nous retrouvons les trois propositions : Sagesse, Force et Beauté : Les trois petites lumières, les
trois piliers (uniquement présents au REAA) qui soutiennent la loge : la Sagesse c’est l’intellect, la mesure, la raison,
Aristote, la Beauté c’est l’intuition, l’amour, l’enthousiasme qui ne s’analyse pas, Platon, la Force c’est la foi dans notre
idéal c’est l’esprit chevaleresque qui transcende notre réflexion et notre action. L’équerre le compas et le volume
de la loi sacrée, les trois grandes lumières que l’on fait apparaître à l’ouverture des travaux : l’équerre, la mesure
orthonormée, l’objectivité, le compas dont l’angle dépend de notre état, la subjectivité et le volume de la loi sacrée
qui nous rappelle l’immensité du chantier où nous ne faisons que passer.
La perpendiculaire de l’apprenti c’est la table d’émeraude : ce qui est en haut est comme ce qui est en
bas. Le vitriol du cabinet de réflexion est une invitation alchimique, ce n’est pas observe, mesure, analyse, de façon
scientifique c’est ressens, regarde en étant compris dedans, c’est visite...vit… l’intérieur de la terre… puis remonte le
long de la perpendiculaire pour aller du nadir au zénith la où la lumière est la plus forte. Le compagnon passe ensuite
de la perpendiculaire au niveau, il observe et mesure avec ses cinq sens, il structure son intellect, sa compréhension
du monde avec les arts libéraux,
Le Rite Ecossais Ancien et Accepté nous invite à l’ascension mystique et nous propose une descent, un retour
au monde muni de l’outillage rationnel (les arts libéraux par exemple). Platon et Aristote.

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Mozart: Musicien et Franc-Maçon


Glenys A. WALDMAN
Bibliothécaire
la Bibliothéque et le Musée Maçonnique, de Pennsylvania, Philladelphia, U.S.A.
www.pagrandlodge.org

L e tourbillon de créativité musicale, qui etait Johannes


Chrysostomus Wolfgangus Theophilus Mozart (1756-1791) est bien
répresenté et commemoré en Pennyslvanie. Les collections
de la Grande Loge -- précisement de The Masonic Library and
Museum of Pennsylvania (la Bibliotheque et le Musée Maçonniques
de Pennsylvanie) -- ont des images, des partitions d’orchestre, des
photographies, et surtout des livres, dont les plus vieux et importants
sont tous les tomes du Journal für Freymauerer (Journal pour Franc-
maçons 1784 -1787), et Gedichte und Lieder... (Poèmes et Chansons
composés par les Frères, 1783), les deux publiés par la loge Zur Wahren
Eintracht [la Vraie Harmonie] à Vienne.
Franc-maçon enthousiasmé, Frère Mozart fut initié dans la Loge Zur
Wohltätigkeit (Charité, Bienviellance) le 14 decèmbre, 1784; devint campagnon dans la Loge Zur Wahren Eintracht
[la Vraie Harmonie] le 7 janvier, 1785, au demande de sa loge mère.
On a un compte-rendu de l’initiation. Pour tout autre, c’est de l’évidence circonstantielle, mais il devait être
Maître pour les faire: Mozart a encouragé ses deux mentors primaires de joindre la fraténité: son père, Johann Georg
Leopold Mozart (1719-1785, initié probablement le 6 avril 1785, fait compagnon le 16 avril 1785, et Maître le 22 avril
1785 dans la Loge Zur Wohltätigkeit) et Franz Joseph «Papa» Haydn (1732-1809, initié le 4 février 1785 dans la Loge
Zur Wahren Eintracht. Aussi, Frère Mozart a composé sa «Meistermusik» ou “Maurerische Trauermusik” (Musique
funébre), et déjà le 26 mars 1785 il a écrit sa «Die Gesellenreise». Puis qu’il fallait être Maître pour composer, et
sûrtout pour laisser jouer ces oeuvres dans la loge, Mozart devait être fait Maître en janvier ou février 1785.
Pendant toute la turbulence cause par des décrets anti-maçonniques du pape et de l’empereur, Frère
Mozart a resté fidèle à la fratérnité: il l’a donné la symphonie nr. 39 (1788); La Flûte Enchantée, donnée en première
le 30 September 1791 (dont le librettiste fut Frère Emmanuel Schikaneder); et son dernier oeuvre complet, Une
Petite Cantate Maçonnique, achèvée le 15. novèmbre 1791 -- il est mort le 5. decèmbre.*
Comme à New York (St. Caecilia Loge), on voulait fonder une loge à Philadelphie pour les musiciens et
d’autres Maçons professionelles qui aimaient la musique. Le 6 avril 1869 le Grand Maître Richard Vaux a constitué
la Mozart Loge Nr. 436 qui avait un orchestre et une “quartette double”.
Il y a deux autres petits connections indirectes entre Mozart et les États Unis: le Frère Benjamin Franklin a
inventé une une version mechanisée de l’harmonica en verre pour laquelle Mozart a composé son Adagio K.356; et
Lorenzo da Ponte, le librettiste du Mariage de Figaro (1786), Don Giovanni (1787), and Così fan tutte (1790). Da Ponte
a demeuré à New York et Sunbury, Pennsylvanie; après son retour à New York, il est devenu le premier professeur
d’italien à Columbia College (maintenant Université.
https://en.wikipedia.org/wiki/Lorenzo_Da_Ponte).
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Voilà la Philosophie de la Franc-Maçonnerie résumée (La Flûte Enchantée 2e acte, Nr. 15): Sarastro chante:

Dans ce séjour tranquille,


Rien n’agite le cœur,
Et c’est un pur asile,
De paix et de candeur.
Ici, par l’amour fraternel,
L’homme tombe expie ses torts,
Soutenu par nos bras amis,
Chez nous il achève ses jours.

Ici, pour tous les hommes,


Aimants et fraternels,
Au lieu de la rancune,
Nous voulons le pardon.
Et qui méprise notre loi }
Est perdu pour l’Humanité } ter

*Les informations aux sujets de l’affiliation et la vie maçonniques de Mozart sont grace à Frère Peter Back-Vega, Directeur passé de
l’Österreichisches Freimaurermuseum, Rosenau (Musée Franc-maçonnique Autrichienne, Rosenau -- sous la Grande Loge d’Autriche).

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LE DEVOIR – UN MOT – UN SENS AVEC EFFET !


Serge LEUZINGER
Ancient Grand Sécretaire G.L. Alipina, Hon. Jun. Gd. W. GL of Scottland
Suisse
et Sécretaire de la “Bibliotheca Masonica August Belz” à Saint Gall en Suisse

S elon la définition le devoir est un accord fixé ou une entente, dont le non
respect conduit à un avertissement ou à une sanction, lesquels sont dans les
rituels des différents degrés clairement spécifiés et communiqués d’une manière
drastique au candidat.
Nous connaissons les devoirs envers l’état, la société, la famille, le partenaire et
soi-même.
Il y a:
Δ - les obligations légales comme, les devoirs de la mère ou du père, des parents, les devoirs d’assistance, les
obligations fiscales, militaires, etc…
Δ - devoirs moraux, humanitaires, sociaux, comme parrainage ainsi que les obligations d’assistance envers les
personnes dans le besoin.
Δ - les devoirs autodéterminés et volontaires, chez nous particulièrement les devoirs envers sa loge et ses frères,
mais aussi les devoirs émotionnels envers soi-même et les devoirs que l’on partage avec son / sa partenaire.

Les risques et les difficultés en rapport avec les devoirs sont extrêmement variés :
Δ - Nous pouvons faussement évaluer les devoirs, respectivement sous-estimer, totalement les négliger ou bien les
surestimer, ou au pire en tirer parti pour exercer un pouvoir sur les autres !
Δ - Les devoirs dans la famille: combien dois-je en prendre en charge – combien puis-je les imposer aux autres ?
Est-ce que je peux aussi les refuser ?
Δ - Est-ce que « faire son devoir » est synonyme d’ « assumer sa responsabilité » ? Ce qui est sûr, c’est que à partir
des devoirs il est possible d’intervenir, même sans prendre de responsabilité.

Les devoirs peuvent avoir aussi pour certains un aspect négatif, notamment lorsqu’ils sont imposés, pour
ainsi dire forcés, comme la nomination par le maître pour un poste. Ainsi ils apparaissent souvent contraignants. Les
devoirs sont souvent rationnels, factuels et peuvent être impersonnels. « Assumer sa responsabilité » inversement
ils sont autodéterminés et agissent plutôt en déployant la responsabilité personnelle et un sentiment positif.

Le franc-maçon n’a qu’un seul, vrai devoir à savoir travailler en silence à sa pierre brute comme faisant partie
de son développement éthique et moral personnel et de sa mise en œuvre quotidiennement. Ceci est l’état d’esprit
du devoir comme maxime suprême pour les intégrer dans son parcours de vie. Cependant chacun d’entre nous frère
franc-maçon sait ce que veut dire prendre en charge le devoir, il serait judicieux d’y penser concrètement. En plus les
serments pris lors de la réception au grade d’apprenti, de compagnon et l’élévation au grade de maître, ainsi que

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l’installation solennelle du maître en chair aident à comprendre et sont résumés ainsi :

LE SERMENT de l’apprenti
Je le jure et promets sur mon honneur et ma conscience :
Δ - De me dévouer de tout cœur et de toute ma force au service de l’humanité.
Δ - D’accomplir par conséquent en toute conscience mes devoirs envers ma famille, ma commune, mon pays et la
communauté de tous les êtres humains.
Δ - De maintenir avec honneur la tradition maçonnique, ne pas communiquer les affaires internes de ma loge à
l’extérieur et préserver la confidentialité ce qu’un frère m’a confié.
Δ - De suivre avec obéissance, les lois de la fraternité et des coups maillet du maître.
Δ - De soutenir avec force les travaux de ma loge, lui consacrer temps et soutien et ne pas la quitter sans raison
importante.
Δ - De soutenir et conseiller mes frères et les promesses du maçon consciencieusement.

LE SERMENT du compagnon
Je le jure et promets sur mon honneur :
Δ - De m’acquitter avec ardeur des devoirs promis lors de ma réception.
Δ - De prendre volontairement en charge des tâches supplémentaires.
Δ - De pratiquer la maîtrise de soi et travailler sans cesse à mon perfectionnement.
Δ - De garder le secret au sujet de la tradition maçonnique du compagnon.
Δ - De préserver et de promouvoir l’amitié et la fraternité de notre communauté.
LE SERMENT du maître
Je le jure et promets sur mon honneur :
Δ - D’être efficace dans notre communauté, moi comme frère et maître.
Δ - De pratiquer l’art de rester silencieux.
Δ - De lier ma vie présente à la mesure de l’éternité.

LE SERMENT du maître en chair


Choisi grâce à la confiance de mes frères et en premier lieu par la loge, je jure et promets devant le Grand
Architecte de l’Univers d’accomplir ma fonction avec zèle, avec amour et sagesse, le bien-être et la prospérité de ma
loge avec honneur et conscience, et de respecter les lois et règlements de ma loge et la Grande Loge Provinciale de
Valence, ainsi que la Grande Loge d’Espagne.
Je jure et promets de m’efforcer de préserver les principes maçonniques, d’acquérir la reconnaissance à
l’intérieur et à l’extérieur de la loge et de maintenir la paix, l’harmonie et la fraternité entre mes frères.
Je jure et promets de mettre en pratique une participation loyale envers la franc-maçonnerie et ma loge maternelle,
quoi qu’il arrive.

Pour clôturer, je vous cite une pensée du philosophe Rabindranath Tagore :

« Je dormais et rêvais la vie serait la joie.


Je me réveillais et voyais, la vie était le devoir.
J’agissais et vois, le devoir était joie. »

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Analyse du manuscrit Pieces en prose, et en


vers, a l’usage de l’aimable societé des maçons
libres a Lorient.
Iuliana GRAŻYŃSKA
La Bibliothèque Universitaire de Poznań
Le Département de la Collection Maçonnique
Polonie
P armi les 80 000 livres que comptent la collection maçonnique de l’Université de
Poznań, on trouve des centaines de textes et partitions musicales. Certains d’entre eux
sont moins connus.
La Bibliothèque Universitaire de Poznań est entrée dans la possession de ces
documents, après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, lors de l’abandon de la collection
maçonnique par les représentants de la Gestapo et de la Bibliothèque de Reichsführer
SS Heinricha Himmler. �
La moitié de la collection est en langue allemande, car ces imprimés viennent des
bibliotheques des loges maçonniques existant en Silésie et Poméranie. Près 16% du
total est en langue française, le reste est
representé par les principales langues
européenes.
Au fur et à mesure du catalogage des
documents, on a trouvé des pièces rares,
parfois uniques, comme cette vedette,
un recueil de chansons provenant de
Bretagne, intitulé: Pieces en prose, et
en vers, a l’usage de l’aimable societé
des maçons libres a Lorient, chez les F.
Philanthropes Rue de la Sincérité 3.5.7.
L’ouvrage n’est pas daté et ne donne
aucune indication sur le Frère qui l’a écrit
à la main, ni sur les auteurs des discours
et des poèmes qu’on y retrouve.
La Bibliographie de la franc-maçonnerie
et des sociétés secrètes de Paul Fesch
ne signale pas, non plus l’existence de ce
chansonnier.
�* Karpowicz A., Geneza i zawartość
(Pieces En Prose, Et En Vers, A L’Usage de L’Aimable Societé des Maçons Libres, Photo BU Archives)
kolekcji druków masońskich Biblioteki
Uniwersyteckiej w Poznaniu, „Biblioteka” 2006, nr 10 (19). http://hdl.handle.net/10593/14609

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En France, à partir du XVIIIe siècle, la musique était de plus en plus présente dans les Tenues de la Loge.
En 1737, le compositeur Jacques-Christophe Naudot a fait paraître le premier recueil : Chansons notées de la trés
vénérable Confrérie des Maçons libres, précédées de quelques pièces de poésie convenables au sujet et d’une
Marche.
Après lui, ce sont les frères Lansa et Tierce qui ont traduit de l’anglais et ont mis en musique des textes.
D’autres frères ont commencé à créer des recueils de chansons d’après leur goût.
À la fin du règne de Louis XV « la musique tient une place considérable, intégrant en loge des véritables ensembles
instrumentaux composés de 7 musiciens » ! . Cette musique était composée par des francs-maçons et l’audition
n’était accessible qu’à des Maçons initiés.
D’après M. Strebel, le Groupe de Recherche Alpina, « la pratique de la musique et du chant en loge contribue
essentiellement au maintien de la communion des esprits lors des travaux rituels, mais aussi – dans la mesure où
elle est en adéquation avec le texte et la gestuelle – à marquer plus intensément la perception du déroulement du
rituel » .
L’analyse de la premiere édition du recueil Chansonnier de Naudot, qui contient 35 chansons, permet de
constater que notre manuscrit est bien plus grand, car il possède 73 pièces.
En tenant compte des textes qui y sont inclus, on peut reporter le manuscrit à une date ultérieure, l’apparition
du recueil de Naudot, puisqu’il contient également des textes du Recueil de chansons des francs-maçons à l’usage
de la Loge de Ste Geneviève (1763) et une série de chansons qu’on trouve à d’autres auteurs du XVIIIe siècle.
Le manuscrit est composé de 250 pages et il renferme: 199 pages écrites à la main, 27 planches et 24 pages
qui n’ont que des portées, sans notes de musique.
Les planches contiennent des gravures liées au symboles bibliques et maçonniques, où on a ajouté des
cherubins, des créatures légendaires ou encore des fleurs de lys. Les gravures sont découpées en papier avec
précision et fidélité des détails et ensuite collées sur des cartons peints en bleu. Les planches sont complétées par
de petits messages : « Salomon puise la justice dans la Nature », « Justice, Sagesse, Prudence dirigent nos mœurs.
La force nous soutient », « Plan du Temple de Jerusalem », « La source des sciences », « Travaillez jusqu’a l’heure
indiquée et venez ensuite recevez votre salaire », « La conaissance des temps », « Trois nous gouvernent suivons
leur lumière », « L’amour de la science doit accompagner celuy de la vertu », « La Sincérité nous met tous d’accord
», « Celui qui cherche la lumière la trouvera », « Venez à Moi vous qui estez dans les ténèbres et je vous feray voir
la lumière », « Rien n’eschape à son regard », « PONE COR
TVVM ET VIDE OCVULIS TVIS, ET AVRIBVS TVIS AVDI QVAE
LOQVOR AD TE DE VNIVERSIS CAEREMONIIS DOMINVS
DOMINI. Ezechiel. 44 », « La droiture est la base de tout »,
« Etudiez pour apprendre », « Mes rayons radieux semblent
quitter les cieux pour vous faire voir la lumière venez vous
eclairer en force »...
Le manuscrit se compose d’un fragment de l’Evangile
selon St Jean, un acrostiche, le Portrait d’un franc-maçon, 8
discours , 62 chansons et poèmes.
Il n’y a que deux poèmes qui mentionnent les noms
d’auteurs. Le premier c’est l’Apologie des Francs-Maçons par
le F.[rère] Procope Couteaux.

( Photo BU Archives )

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Michel Procope-Couteaux (1684–1753) - médecin et franc-maçon, c’est le frère de Francesco Procoppio
Coltelli, alias François Procope Couteaux (le célèbre propriétaire du plus ancien Café de Paris). « [Michel Procope-
Couteaux ] fit l’objet de poésies maçonniques diverses où il se trouve comparé à Socrate (Fréron) ou à Esope (Momus,
Registres de la Calotte). Le café Procope, tenu par son frère était un lieu de rendez-vous pour les Francs-Maçons
français et étrangers [...].

Un autre poème appartient au frère Cuvillier, et


commence par les mots: Jadis tu chansonnais si
bien. C’est une version copiée d’après Le Recueil de
chansons des francs-maçons à l’usage de la Loge de
Ste Geneviève (1763).
Il existe plusieurs versions de cette chanson:
http://mvmm.org/c/docs/jer1752_083.html

(Le Procope Restaurant a été fondé en 1686.


Dans le manuscrit, bien qu’il ne possède une table de
Photo Iuliana Grażynska)
matière, on trouve successivement les textes suivants :

nº ct. Titre Incipit Page


1. Evangile selon St. Jean In principo erat Verbum -
2. Portrait d’un franc-maçon. C’est un honnête homme 1
3. Acrostiche Former sur la vertue 3
4. Norma morum. [Avec une traduction faite par F. Fide Deo, diffide tibi 5
Gobin]
5. Pieces en Vers Freres dont les liens plus fort que ceux du sang 7
6. Apologie des Francs-Maçons par le F.[rère] Procope- Quoy mes freres souffrirés vous 11
Couteaux
7. Le Francs-Maçons. Songe Illustre Franc Maçon dont le coeur trop discret 15
8. Discours de reception Apres avoir la route tenebreuse 21
9. Autre L’Ordre respectable dans lequel vous allé 23
10. Autre L’Intrepidité que vous avé fait paraitre 25
11. Autre Rassuré vous Monsieur 27
12. Autre La noble et vive ardeur que vous avé 31
13. Discours de Table. M.F. S’il m’etoit permis d’ouvrir a vos yeux 33
14. Autre Nous sommes Maçons libres 39
15. Autre / M. On ne parle dans le monde de l’Ordre 47
16. Morphée, franc-maçon. 22Sur un gazon fleuri, près les bords de la Seine 61
17. Chanson sur la marche des Frans-Maçons La main aux armes freres 67
18. Chanson des Maitres. Tous des concert chantons 69
12. Autre La noble et vive ardeur que vous avé 31
13. Discours de Table. M.F. S’il m’etoit permis d’ouvrir a vos yeux 33
14. Magazine
Autre édité par le LE CENTRE REGIONAL D’ETUDE FRANCMaçons
Nous sommes - MAÇONNIQUE
libres PARIS - BUCAREST 39
15. Autre / M. On ne parle dans le monde de l’Ordre Année XII-N.1 / 201747
16. Morphée, franc-maçon. Sur un gazon fleuri, près les bords de la Seine 61
17. Chanson sur la marche des Frans-Maçons La main aux armes freres 67
18. Chanson des Maitres. Tous des concert chantons 69
19. Chanson des Surveillan[ts] Adam a sa posterité 73
20. Chanson des Compagnons. Art divin, l’Etre Suprême 79
21 Chanson des Apprentifs. Freres et compagnons 81
22. Autre pour les même[s]. Freres et compagnons 85
23. La Convalescence du Roy sur la Marche des maçons 1. Reunissons mes frères 89

1
Plusieurs fois on nomme le roi Louis
24. Menuet maçon Accordé nous votre Souffrage, [accompagné d’ un petit 91
couplet]
25. Chanson. Rare discretion Qu’un franc-maçon ne se demonte pas 94
26. Ronde maçonne Etre impenetrable, jusqu’a la table 95
27. Autre. Freres que des plus doux accords 97
28. Chanson Lorsque sous le regne d’Astrée 100
29. Chanson. Sur le menuet des Maçons Pour passer doucement la vie 101
30. Chanson Ah ! qu’il est doux de passer la vie 104
31. Chanson Apprentifs, Compagnons et Maitres 105
32. Chanson Comus ne peut de la Table 108
33. Chanson Dans ces banquets delicieux 109
34. Chanson Cher amant tu es franc-Maçon 112
35. Chanson La lanterne a la main, 113
36. Chanson de tous les Capucins Nous possedons l’Art de nous taire 116
37. Chanson Tous les plaisirs de la vie 117
38. Chanson. Comme la Precedente Les plaisirs purs et tranquiles 120
39. Eloge des Maçon[s] Frères maçons dans cette Loge 121
40. Chanson Dans nos Loges nous batissons 125
41. Chanson Aimable Maçonnerie 128
42. Autre La Justice et l’Innocence 128
43. Chanson Par trois fois trois mes frères 129
44. Chanson. Les Pelerins Nous agissons avec franezise 134
45. Chanson Il m’est donc permis 135
46. Chanson Des francs-maçons le Saint langage 137
47. Chanson C’est icy le Sejour 140
48. Chanson Du moindre rang au Diadême 141
23
49. Chanson Nous vivons tous en bon accord 144
50. Chanson Quel est ce monde enchantés 145
44. Chanson. Les Pelerins Nous agissons avec franezise 134
45. Chanson Il m’est donc permis 135
46. Chanson
Magazine Des francs-maçons
édité par le LE CENTRE REGIONAL D’ETUDE le Saint langage
FRANC - MAÇONNIQUE PARIS - BUCAREST 137
47. Chanson C’est icy le Sejour Année XII-N.1 / 2017 140
48. Chanson Du moindre rang au Diadême 141
49. Chanson Nous vivons tous en bon accord 144
50. Chanson Quel est ce monde enchantés 145
51. Chanson... Ioconde Iris si ton Ambition 150
52. Chanson D’une innocente vie 151
53. Chanson Aujourd’hui rien n’est compassé 154
54. Couplex nouveaux. Quoy ma Voisine es tu fachée A mes doux daigne enfin te rendre 155
55. Autre. Ou s’en vont ces gays Bergers Ou s’en vont ces francs-maçons 157
56. Chanson Noe maçon tres venerable 162
57. Chanson Nous seuls des secrets des maçons 163
58. Chanson [...] ... Nous jouissons dans nos hameux D’une aimable fraternité 167
59. Chanson. Loin d’icy le chagrin et le soucy. Cherissons l’ordre que nous professons 169
60. Chanson Je viens devant vous 171
61. Chanson Recevés tres aimable frères 173
62. Chanson Puis que cet air plait a la ronde 177
63. Chanson... du frere Cuvillier Jadis tu chansonnois si bien 179
64. Chanson Dans nos banquets point de melancolie 182
65. Chanson Tes charmes sont toujours nouveaux 183
66. Chanson Buvons, buvons de ce vin frais 185
67. Chanson Quel plaisir d’etre maçons 187
68. Chanson Dans ce doux et charmant festin 191
69. Chanson Vous voulé du franc-maçonnage 192
7O. Chanson Faisons remplir tous nos barils 193
71. Autre Dans une égalié parfaite 194
72. Chanson Mes cheres soeurs jusqu’a demain 195
73. Autre [...] ... des fanatiques. Frères buvons à la santé 198

Parmi les textes du manuscrit on a pu identifier 27 chansons qui se trouvent aussi dans deux recueils de
Naudot. Il s’agit des numéros : 3, 17, 18-22, 24, 27, 30, 32, 33, 35, 37, 40, 43, 45, 47-48, 52, 55, 59-60, 62, 64, 66, 70.
D’autres 9 chansons ici présentes proviennent du Recueil de chansons des francs-maçons à l’usage de la Loge de
Ste Geneviève. Il s’agit donc des numéros : 6,13, 31, 38, 39,42, 49, 58, 73.
Les historiens français consultés estiment que le manuscrit ne peut être antérieur aux années 1740, car les
plus anciens textes franc-maçonniques ont fait l’apparition après cette date, ni postérieure à 1780, car il aurait eu un
aspect un peu différent.
D’après l’ordre chronologique d’événements, dans le manuscrit on rencontre deux textes qui parlent du roi
Louis XV (1710 – 1774): le no. 16 , Morphée, franc-maçon. [Incipit : Sur un gazon fleuri, près les bords de la Seine et vers
la fin : Sous l’Auguste Louis, dont l’amour le plus tendre Couronne les Vertus [...] et le no. 23, La Convalescence du Roy
sur la Marche des maçons. [Incipit : Réunissons mes frères, on retrouve à plusieurs reprises le nom du roi Louis XV].

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Il s’agit de la période comprise entre 1744, ”L’épisode de Metz » quand Louis XV tomba malade (la chanson
no. 23) et jusqu’aux années 1760/1770 (la chanson no. 16) lorsque le roi Louis XV était encore populaire.
Une pièce importante comme point de repère pour la datation du document est le no. 17, Chanson sur la
Marche des Francs-Maçons., qui provient d’une autre version du chansonnier de Ste Geneviève publié en 1765.
Notre estimation pour les années 1760/1770 peut être soutenue par ces deux textes y inclus. On peut situer le
manuscrit entre la date de l’impression du recueil de Naudot et celle de l’apparition de chansonnier de Ste Geneviève.
Bien que le recueil reste inédit, sur la dernière planche, il y a des lettres qui rappellent la calligraphie du
XVIIIe siècle, caractéristique à l’époque de Versailles. Ce sont les lettres : AMBPLEOV. Ou peut-etre il s’agit de la
lettre Β écrit en effet miroir. Est-ce qu’elles ont une signification ?

(La dernière planche du manuscrit.


Photo BU Archives)

Le manuscrit est « habillée » dans une reliure très soignée en peau de truie, de couleur rouge sombre.
Le décor « à la dentelle » (apparue vers 1740 et présente jusqu’ à la Révolution) présente un encadrement doré
spécifique a cette période. Les plats sont recouverts de quatre filets et un miroir ornées d’une palette à motif floral,
pointillée, ou bien avec des étoiles et des motifs maçonniques : des équerres et des compas. Le centre des plats
est laissé nu. Le dos de la reliure est orné à 5 faux nerfs séparés par un triple filet d’or. Entre eux, il y a de différents
symboles maçonniques : l’équerre, le compas, la truelle, le niveau avec le fil à plomb, la hache, entourés des fleurs
de lys, des étoiles, deux griffons, etc.
La pièce de titre en peau bleu marin est gravé en lettres d’or. Les tranches du corps d’ouvrage sont également
dorées. Un signet est fixé en tête du livre. Le contreplat est faite en papier deminoté (notamment un papier blanc
étoilé d’or, typiquement pariesien) . Ce type d’assemblage est intimement lié à la Régence et au regne de Louis XV,
qui voient la remise à l’honneur des arts décoratifs conçus comme un tout, mouvement auquel participe la reliure .
Pendant l’analyse du manuscrit des questions naissaient sur son histoire. La recherche de provenance des
gravures a pris du temps. Sur les planches on ne voyait pas de traces permettant d’identifier leur origine. Et pourtant,
sur la planche no. 4, il y avait un nom du graveur : N. Regnesson ! Le fondateur d’un réseau parisien de graveurs
rémois au XVIIe siècle. ₁₀
₁₀ *
Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles : Sociètés de cour en Europe, XVIe-XIXe siècle.

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l’initiateur de l’illustre Robert Nanteuil, comme lui Rémois ; accessoirement comme le
beau-père de Gérard Edelinck.
Est-ce que l’environnement, où cette compilation a été faite, est bien Lorient,
en Bretagne ou plutôt L’Orient à Paris ?
Pour ceux qui désirent toujours dépister l’auteur du manuscrit, un scan a
été mis en ligne et il est accessible sur le site Bibliothéque numérique de la Grande
Pologne: http://www.wbc.poznan.pl/publication/481714.
Pour les historiens qui souhaitent approfondir des documents de la Collection
maçonnique en d’autres langues, la Bibliothèque Universitaire de Poznań posséde un
catalogue exhaustive sur le site : http://buuam.digital-center.pl - masoniki. Dès début
de l’année 2016, un Catalogue des imprimés francs-maçons en langue française vous
attends à consulter 2395 des titres sur le site : http://hdl.handle.net/10593/14305 . 11

11 *
Iuliana Grażyńska, Materiały do katalogu druków w języku francuskim w zbiorach
masońskich Biblioteki Uniwersyteckiej w Poznaniu, 278 s.; 2016. http://hdl.handle.
net/10593/14305 .

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LE RÉVEIL DE LA MACONNERIE ROUMAINE


24 ANNÉES D’EXISTENCE
( LE24 JANVIER 1993- LE 24 JANVIER 2017 )
Fr:. Viorel DANACU 330
Grand Maître
GRANDE LOGE NATIONALE DE ROUMANIE
Loge de Ritualistique Comparée et Recherche Maçonnique
Président, Le Centre Régional d’Etudes Franc-maçonniques Paris Bucarest
Roumanie

L
puisqu’on doit savoir une fois pour toujours que les
e réveil,
de nuit rouge, années de fil de fer barbelé, les maçonnes
ont été détenus dans les plus épouvantables prisons
communistes, les fortunes confisquées, beaucoup
maçonnes roumains, soit ceux de l’intérieur du pays, d’entre eux y trouvant leur mort, sans avoir jamais revu
prisonniers dans les camps d’extermination communistes, leurs familles.
soit ceux de l’étranger, en exile, ont maintenu la lumière On peut àprésent apprendre des informations
maçonnique toujours allumée, lumière qui ne s’est jamais concernant cette oppression barbare de la sécurité
éteinte. de l’état roumain contre les maçonnes par l’étude des
Le lendemain de la révolution de 1989, à la archives du Conseil National pour l’Etude des Archives de
maison du frère Nicu Filip sont venus les frères de sa la Sécurité, le fond documentaire « Le Problème Occulte
génération et notamment :Costică Bărbulescu, Dinu » que moi aussi j’ai, en détail,étudiéles annéesdernières,
Roco, Gheorghe Cercel, Edmond Nicolau, et autres, tous la surveillance et l’interdiction de la maçonnerie qui a été
initiés avant 1945. disposée jusqu’au mois de décembre 1989.
Ils se sont pris dans les brans et ont commencé Donc, le fondement, le point zéro, le premier et
à pleurer comme les enfants puisqu’ils n’ont jamais le plus important moment de l’histoire de la maçonnerie
penséd’arriver vivre le moment de la liberté, le moment roumaine est celui de la réunion pour la première fois,
de la réapparition de la maçonnerie libre en Roumanie. en tenue maçonnique, du décembre 1989, lorsque
Mamiţa, l’épouse du frère Nicu Filip a pris un drap, les maçonnes ont repris le contact entre eux et ont
l’a rompu en morceaux, de son ourlet a fait les cordons et commencé, à la suite de ce moment-là,s’organiser en
ainsi on a créé les premiers tabliers maçonniques que les loges maçonniques, etc.
frèresprésents a ce moment-la ont portés. Le moment 24 janvier 1993 constitue le deuxième
Ce moment a été un moment de grande émotion, moment historique, un moment purement administratif
avec une signification initiatique les plus profondes, et d’organisation, moment déclaré par des faussaires de
sacrées et inoubliables qui a pratiquement marqué la l’histoire, en spécial par des communistes et espions des
cesse de la persécution contre les maçonnes et contre services spéciaux du pays et de l’étranger, faussaires qui
la maçonnerie. ont opprimé la maçonnerie, avant et après 1989, vraiment
On ne doit pas oublier que, pendant les 45 années
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sous un autre masque, comme étant le moment réel de contestés, par les maçonnes, en spécial, et par les
la renaissance de la lumière maçonnique sur le territoire profanes en général.
de Roumanie. Entre ces années, à partir de 1989 et jusqu’en 1993
Faux, rien de plus faux, puisque, comme je vous on a fait des nombreuses initiations maçonniques, sur
l’ai déjà dit, la lumière ne s’est jamais éteinte, même lesquelles on ne sait plus rien, le Registre Maçonnique de
pendant la période du communisme, dans les prisons, cette période-là a pratiquement disparu, par le soin des
la flamme est vivement restée a llumée dans l’âme services d’après 1989 qui ont eu un ordre de supprimer
de chaque frère, puis en liberté, ceux qui ont réussié toute trace concernant les initiations faites pendant les 3
chapper, ont communiqué en secret entre eux, c’est vrai, années de débuts maçonniques.
sans avoir réussi se réunir dans des tenues maçonniques D’ailleurs en octobre 2006 aussi, on a rendu
ou dans des temples maçonniques, mais la lumière public l’effraction du siège du Suprême Conseil Roumain
maçonnique a été éternellement vive dans les cœurs et de degré 33 et dernier pour la Roumanie, conduit par le
consciences de chacun d’entre eux. frère Costel Iancu lorsque l’entière archive maçonnique a
Le 24 janvier 1993 a plutôt signifié un réveil de la été volée, les ordinateurs aussi, etc., objets qui n’ont plus
maçonnerie, une revigoration des maçonnes, un repris été trouvés, quelle coïncidence ! Les Roumains disent : «
des contacts avec les frères d’exil, une sortie a la lumière le loup mourra dans sa peau », Mon Dieu comme cela est
de la maçonnerie, en passant de secret au discret, vrai !
recevant aussi un soutien venu de l’extérieur de la part Le frère Nicu Filip a été choisi conduire la
de la maçonnerie américaine et italienne. maçonnerie roumaine et comme son premier désir- celui
On doit savoir que le Fr :.Nicu Filip a reçu soutien d’être oint par les frères d’Yougoslavie- a été opprimé,
maçonnique pour la première fois de la part de la Grande cette fois-ci, il a demandé que le réveil de la maçonnerie
Loge Nationale de l’Yougoslavie de ce temps-la, mais roumaine se fit dans un cadre organisé, c’est–à-dire dans
puisque les services, qui ont toujours voulu contrôler un Convent Maçonnique, le 24 janvier.
et tout savoir, y sont intervenus, comme de nos jours La signification de ce jour de 24 janvier, je
aussi, ont détourné cet appui des frères d’Yougoslavie, pense que je ne doit pas la présenter de point devue
imposant le soutien de la part des frères d’Italie et profane, historique, mais je seulement dois dire que,
Amérique. des discussions que j’ai eues avec le frère Nicu Filip
Hélas, quel néfaste moment, en droit on aurait , j’ai compris que la maçonnerie travaillait et parlait au
du immédiatement contacter les frères roumains d’exil, monde à l’intermède des symboles, c’est la raison pour
de Paris, frères qui avaient continué travailler dans les laquelle il a souhaité marquer ce début d’organisation,
loges de la Grande Loge de France, sous la direction du d’administration, ce jour profondément symbolique pour
frère Marcel Schapira, qui avaient une grande expérience tous les Roumains, qui soient réunis, en se serrant les
maçonnique, une culture et une raison maçonnique, mains, éternellement, ayant un seul sentiment et un seul
même si formée à Paris, mais sentie et vécue de manière battement de cœur, comme dans le cadre d’une vraie
roumaine. fraternité, pour la Roumanie.
Dans le livre que j’écris a présent : « LA Depuis le début, on doit préciser qu’afin de
FRANCMACONNERIE TELLE QU’ELLE L’A ÉTÉ » tome II, soutenir la maçonnerie sur le territoire de Roumanie,
qui contient la période à partir de 1989 jusqu’à présent, je immédiatement après 1989, n’ont été présents ni les
vais décrire en détail des déclarations des frères qui j’ai frères Anglais, respectivement de la Grande Loge Unie
connus le lendemain de la révolution, a ce moment, uns d’Angleterre- United Grand Lodge of England (U.G.L.E),
se trouvent a l’Orient Eternel, autres sont en vie, leurs ni les frères de la Grande Loge de France- Grande Loge
témoignagesétant essentiaux pour la connaissance de France (G.L.F), celle qui avait hébergé la maçonnerie
de la vérité historique et pas de mensonges dits par la roumaine en exile pendant le temps du communisme de
maçonnerie d’après 1989, mensonges qui sont durement Roumanie.
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Le frère Nicu Filip m’a toujours dit qu’il aurait été Anglais n’ont réagi ou intervenu d’aucune manière, pour
plus honnête et juste que nous eussions été oints par des raisons manquées de substance, le frèreNicu Filip
les frèresserbes, nos voisins, puisque ceux de la Grande disait de toute son âme, mêmeétanttrès indigné que le
Loge de France ont eu beaucoup de bon sens, attendant Duc de Kent, le Grand Maitre, pratiquement le lendemain
de notre part le début des démarches dans ce sens, de 1989, comme un frère ainé, il aurait du venir et aider les
comme un remerciement et reconnaissance pour toute frères roumains tombés à genoux, après 45 années de nuit
l’aide offerte pendant la période que nous avons vécu rouge, mais il ne l’a pas fait et jusqu’à présent on n’a pas
des difficiles temps pendant le communisme. signé un Traité d’Amitié et Reconnaissance Réciproque
Concernant la Grande Loge de France, entre la maçonnerie roumaine et celle anglaise, il existe
après le Convent Extraordinaire de Brașov de 2002, seulement un Diplôme de reconnaissance et ce diplôme
lorsqu’ensemble avec le frère Nicu Filip nous avons a été donnétrès tard, approximativement en 2009, mais ,
dévoilé pour la première fois la corruption de la Grande je répète, il n’existe pas jusqu’à présent un Traité d’Amitié
Loge Nationale de Roumanie (la ligne anglo-saxonne), et Reconnaissance Réciproque signé, puisque le diplôme
une année en avant, à Paris ont été arrêtés presque est une chose et une autre chose est le Traite, ces
tous les membres du Grand Conseil de la Grande Loge documents constituant des documents maçonniques
Nationale de France (G.L.N.F., la ligne anglo-saxonne), différents.
toujours pour des faits de corruption, la Grande Loge de C’est très important de savoir qu’au long de
France (G.L.F) m’a envoyé une lettre par laquelleon m’a l’histoire, les relations maçonniques roumaines-anglaises
sollicité d’annoncer toutes les autres Grandes Loges de ont été spéciales, mais voilà que pas toujours les frères se
Roumanie de l’arrivée d’une délégation officielle de la comportent comme les frères, il y a aussi des moments
Confédération Grandes Loges Unies d’Europe (G.L.U.D.E), de conservation, de prudence, d’indifférence comme
composée par lesfrères suivants : l’ancien président probablement les Anglais ont fait.
G.L.U.D.E, Fr. Bernard Bertry et ancien Grand Maitre de la En conclusion, les Anglais et les Français ont fait leur
Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra de Paris, apparition plus tard dans le paysage maçonnique
Jean Claude Bousquet, le président G.L.U.D.E ex exercice roumaine, je répète, au début, c’étaient les Italiens et
et ancien Grand Maitre de G.L.F. et Charles Jameaux, le les Américains et bien sûr, les influences des services
Secrétaire G.L.U.D.E qui souhaitaient avoir des entretiens de toutes les parties, mais je parlerai plus tard de ces
avec toutes les Grandes Loges maçonniques de notre aspects dans le livre que j’écris, avec des exemples etc.
pays. Ainsi qu’à 24 janvier 1993, à Bucarest, à Casa Vernescu,
Nous avons organisé ces entretiens et à la Salle des Miroirs, le Premier Convent Maçonnique a
la fin , quelques jours après, j’ai été annoncé que eu lieu, avec un but administratif et d’organisation de
d’entre tous, nous avons été sélectionné s puisque la maçonnerie roumaine, je répète, pas pour allumer
nous accomplissions tous les critères de régularité de nouveau la lumièremaçonnique, puisque la lumière
maçonnique, signant ainsi pour la première fois après ne s’est jamaiséteinte, a l’aide offerte par des frères du
1989, ce n’est qu’a la date de 12 décembre 2003, le Traite Grand Orient d’Italie, par la présence du Grand Maitre, I1 :
d’Amitié et Reconnaissance Réciproque avec G.L.F, Le Fr. Giuliano di Bernardo et des frères d’Amérique, Douglas
Grande Maître à ce moment-làétant Fr:. Yves Max-Vyton Lemons, Fred Kleinknecht, D.Wdoord, ElvioScubba,
et immédiatement après nous avons été admis à pleins Alfredo Diomede etc.
droits dans le cadre de la Confédération des grandes Le 24 janvier 1993 a été le moment où les
Loges Unies de l’Europe et avec cette occasion nous Américains, les frères de la Grande Loge de la Base
avons signé la Carte Blanche Maçonnique de l’Europe et N.A.T.O ont offert aux maçonnes Roumains des cadeaux,
le Traité d’Adhésion aux Grandes Loges Unies d’Europe. des garanties, des diplômes de degré 32 à plus de
Concernant U.G.L.E, pratiquement la Grande 176 franc-maçonnes Roumains au Cercle Militaire
Loge Mère du Monde comme elle est appelée, les frères de Bucarest donc un encouragement extraordinaire
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pour que la maçonnerie roumaine prenne essor, se Comparée et Recherche Maçonniqu, nous réussirons
développecomme elle le fait partout dans le monde. en temps, avec le soutien et l’aide de tous ceux qui
La malchance est que ces gestes symboliques sentent encore de manière roumaine, rebâtir une
offerts, ont été mal compris par beaucoup d’entre les maçonnerie authentique, une maçonnerie roumaine
frères Roumains, par ignorance ou avec intention, tel que et une maçonnerie a la portée des Roumains, une
la maçonnerie roumaine a dérapé, arrivant aujourd’hui maçonnerierégulière, de rituel, traditionnelle, morale et
une maçonnerie dégénérée, compromise, corrompue, spirituelle.
sans aucun but, sans aucune direction. Je demande aux Roumains de conscientiser que la
Je ne souhaite pas faire l’analyse de quelqu’un maçonnerie au long de l’histoire a fait entièrement
mais, chaque année, le 24 janvier, je ne peux ne pas dire son devoir, a contribuà a la modernisation du pays, les
aux générations d’aujourd’hui comment les choses se maçonnes ontbâti des hôpitaux, des demeures pour les
sont passées à ce moment-la, je ne peux pas garder le vieux, les actes de charité et humanitaires n’ont jamais
silence puisque le Frère Nicu Filip et tous les autres frères manqué de la part de la confrérie maçonnerie.
de ce temps-la tordraient dans leurs tombeaux, c’est Aujourd’hui on ne doit pas rester de coté mais on doit
pour cela que même si la vérité dérange, je continuerai se réunir dans les fraternités de jadis qui commencent
être un Apôtre de la Vérité, un Fils de la Lumière, pour la rebâtir ce pays, dévalisé les 27 années, par tous, de
Gloire de dieu, le Grand Architecte de l’Univers. partout.
Bon anniversaire à la maçonnerie roumaine, La Roumanie peut redevenir ce qu’elle a été seulement
LA GRANDE LOGE NATIONALE DE ROUMANIE- Loge par le réveil du sommeil où elle s’est trouvée
de Ritualistique Comparée et Recherche Maçonnique, pendant les 45 années de nuit rouge et puis dans les
la seule qui souhaite la régénération de la maçonnerie suivantes presque 20 années de compromission et
en Roumanie, la seule qui en 2002 a commencé la lutte dégradationcoordonnées, la sortie de l’ignorance, le
contre la corruption de la maçonnerie Roumanie, moi et retour aux valeurs et principes humanistes, morales,
le frère Nicu Filip, étant les seuls à ce temps-là qui avons spirituelles, pour qu’elle occupe la place légitime que
dévoilé la corruption de la maçonnerie, puis j’ai été celui nous méritons avoir dans le monde.
qui adéclaré que la maçonnerie se délimite de toutes les Chaque fois à 24 janvier que Dieu nous aide
institutions de l’état qui sont corrompues et politisées. par beauté, force et sagesse, que la volonté d’unité,
Qu’en voulez-vous de plus, j’ai eu raison, harmonie, travail et défense des droits de l’homme,
aujourd’hui j’entends que pas seulement la classe celles de la Liberté, Egalité, Fraternité, les trois principes
politique, mais les institutions administratives sont ainsi fondamentaux écrits en or sur le frontispice de tout
affectées, mais on est même arrive que les institutions Temple Maçonne, renaissent dans les cœurs de tous les
qui doivent assurer la sécurité de l’état soient politisées et Roumains !
corrompues, on parle de manière politique, la corruption
tue et on a vue au Club Colectiv et puis a l’intérieur des Bon anniversaire Roumanie !
hôpitaux ; le système malfaisant corrompu du pays est Vive la Roumanie !
celui qui conduit le pays, pratiquement, on constate Que Dieu bénit la Roumanie !
comment tous nos aspirations de 1989 se ruinent, les J’ai dit,
tensions et les intentions de nos voisins sont de projets
d’avenir dans la région et nous resteront comment nous
l’avons été.
Malheur à nous et a nos descendants !
Je pense que les frères de la GRANDE LOGE
NATIONALE DE ROUMANIE- Loge de Ritualistique

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Nicolae Balcescu et sa influence dans la lutte


pour l’indépendance de la Roumanie
Fr:. Silviu ZINICĂ
R:.L:.Loge de Galati, Or:. Galati
GRANDE LOGE NATIONALE DE ROUMANIE
Loge de Ritualistique Comparée et Recherche Maçonnique

F ondateur du nationalisme roumain, Nicolae Bălcescu (1819-1852), a mis en


place une loi: « La nation est plus importante que la Liberté. Une fois perdue, la Liberté
se récupère, tant que la Nation une fois détruite, elle est définitivement disparue “.
Le concept de l’Etat moderne dans les Principautés Roumaines et la Roumanie
Un État moderne est un État qui gouverne parmi une constitution qui prévoit des droits
et des libertés et la séparation des pouvoirs, nous garantisse le droit de la propriété
privée et assure la participation de toute la vie sociale.
La politique a une industrie développée et de nombreuses institutions culturelles.
Premièrement la modernisation dans l`espace roumain avait supposé l’abolition des privilèges féodaux,
devenus indépendants paysans et leur réforme agraire, l’adoption de la constitution moderne et l’indépendance
de la suzeraineté ottomane et l’union de tous les Roumains dans un seul État. La théorie de la modernisation a été
conçue à l’origine des divers projets, puis pratique parmi des réformes.
Nicolae Bălcescu est né à Bucarest, le 29 Juin 1819, dans une famille de nobles. Il provient d`un père boulanger,
Barbu Bălcescu, et sa mère, Zinca Petreasca Balcescu, ayant a l`origine de leur nom une propriété nommée Balcesti
, Arges. Nicholas avait deux frères - Costache Barbu - les deux impliqués dans la révolution de 1848, et deux soeurs,
nommées Sébaste, et l`autre était la femme d’un Gianolu.
La dernière d`entre ses soeurs, se sentait très attaché de son frère et a dû prendre soin de lui dans sa dernière
année de vie -1852.
Nicholas a commence son éducation dans sa famille, avec un professeur grec, et a continué à Saint-Sava,
où il était l`étudiant de Eliade Radulescu. D`après les données de l’école, notre héro était dans la première année de
collège. En 1832 et 1835-1836, à l’âge de 15 ans était en cours complémentaires, conformément aux regles scolaires
de ce temps la. Là, il étudie - l’histoire, l’arithmétique, l’algèbre, la géométrie, la trigonométrie, la philosophie droit
formel civils et langues roumaine, français, grecque et latine «Il aurait voulu compléter sa formation intellectuelle à
Paris, mais comme il n`a pas pu réaliser son rêve, à l’âge de 19 il s`engage dans l’armée qui comme cadet. Mais plutôt
il s`est rendu compte que ce mode de vie ne correspondait de militaire, ne correspondait pas a ce qu`il voulait pour
sa vie. – ce n`est pas une carrière de son niveau intellectuel - et - pas sous-traitent la milice, ni les gens qu`il a été
force de les voir ne lui faisait heureux, ni l’esprit, ni le coeur. « Cependant ici se distingue par le fait qu’il a demandé
la. création d’une école pour les soldats, dont pendant quatre mois, Balcescu enseignaient Régiment n ° 3 sous-
officiers qui étaient en garnison à Bucarest, ainsi qu’un escadron de cavalerie, l’écriture, la lecture, l’arithmétique et la
géographie, bien qu’il faut dire que les officiers étaient très ignorants et manifestent peu d’intérêt pour les concepts
qui les sont enseignés.
L’initiation dans la lutte politique lui a fait de se decider d` adhérer au « Parti national » Ion Campineanu
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qui vait fini avec les paysans de sa proriete.sa succession et a aboli le manifeste de claca. Dans le manifeste de
Campineanu de 1838 ils parlaient de «la fusion de tout le peuple roumain et de réunir sous le même sceptre d` « une
patrie indépendante. Un projet de constitution préparé par Campineanu avec l`aide d`un attaché au consulat français
à Bucarest, Felix Colson, predisai le vote universel et la libération sans leur donner des terres. Le programme de
Campineanu que la question agraire, ne ferait que renforcer le domaine seigneurial, en libérant de toute la servitude
féodale ne pouvait le satisfaire Balcescu, qui se laisse attiré par la société secrète organisée et dirigée par Mitita
Filipescu en 1840. En profitant de la guerre turco-égyptienne, qui a aggravé la situation
de l`empire ottoman et éveille chez tous les peuples chrétienes l’espoir européen
dans la Turquie europeene la libération, et la société a été développé rapidement,e
attirant, surtout, des jeunes de la moyenne classe. Parmi les dirigeants se trouvent des
grandes nommees de la société: Filipescu, Balcescu, C. Telegescu, Marin Serghiescu,
D. Macedonski, Eftimie Murgu et le professeur français J. A. Vaillant.
Selon Balcescu, le but de la société a été le renversement de la domination
ottomane et la revocation du régime régulier, l`abolition des privilèges féodaux et
l’établissement d’une république démocratique dans laquelle les citoyens sont égaux
devant la loi et libération des esclaves et possèdent les titulatures de proprietees
terrestres trouvés en leur possession. Mais la compagnie a été découverte et ses
membres arrêté.
Alexandru Ghica envoie les 10 accusés le 1/13 Février dans la Haute cour de
Divan, mais cette référence Il est plus en raison de l’insistance des consuls étrangers
- Vienne et Saint-Pétersbourg. sont condamnés à quatre chefs d’accusation travaux
forcés en prison, 5-8 ans d’emprisonnement dans les monastères et Balcescu mineurs
à trois ans dans le monastère de la prison Margineni, puis Gorgani.
Nicolae BĂLCESCU
Sortie après deux ans,il entre dans la « Société littéraire », où ils ont rencontré les futurs dirigeants de la
Révolution de 1848: Tell, Bolliac, Ion Ghica, deux Goleşti, Eliad, Voinesu Ion, Laurian. La société a été tolérée par le
gouvernement pour qui prétend être traite uniquement des questions de langue inoffensive, en réalité, son but
est de renforcer l’unité culturelle. Dans l`abri de cette il a créée une organisation secrète nommée «les Frères »,
les fondateurs sont - Ion Ghica, Bălcescu et Tell – ils ont promis de servir la patri et lutter pour l’émancipation et
l’appropriation du sens clăcaşi du nom de « fraternité » ce qui est la solidarité nationale.
Enfin, en 1846, Nicolae Bălcescu a réussi se rendre à Paris, où il a rencontré Kogalniceanu, C.A. Rosetti, Ion
Ghica,Ion et Dimitrie Bratianu. Sa principale préoccupation était de recueillir des données sur un « poème historique
sur Michael Brave », qui espère faire la pierre angulaire de l’unité nationale. Pour compléter sa documentation, et
de connaitre l’Italie, l avait voyage à Rome, puis à Naples, où ils ont rencontré Vasile Alecsandri et Elena Negri, qu`
il les avait accompagne a Palerme. De retour en France, il participe à la révolution de Février 1848, convaincu qu’il
transformerait le monde.
Quand la évolution a balayé l’Allemagne et l’Hongrie les jeunnees qui habitaient à Paris ayant décidé qu’il
était le temps de déclencher la révolution aussi dans les principautés.
Ils se réunissent chez Balcescu le 8/20 Mars 1848 et fixant les principes au nom desquels monteraient les
personnes: liberté individuelle, de la parole et de la presse, l’abolition des privilèges de la réforme agraire féodale
indemnisation des propriétaires, sous le régime constitutionnel sous la suzeraineté de la Porte et l’abolition du
règlement organique. basé sur ces principes Balcescu avait écrit une proclamation approuvée à Bucarest par les
membres de la « Fraternité » devait être lu à Izlas
A Bucarest, le comité « Fraternité » comptait sur le soutien du Major Christian Tell, des membres influents du
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pays et les villes et le mécontentement général contre le règne de Gheorghe Bibescu. À cet égard, en ettant arrivé
dans pays avec Alexandru Golescu Bălcescu il va par urgence vers Caracal, afin de fournir un soutien à Gheorghe
Magheru, le préfet de ville Romanati, mais il ne lui a pas trouvé là. La seconde journee il va a Islaz pour se rencontrer
avec le cmmandant Nicolae Plesoianu. Il dira a Plesoianu qu’il est prêt, avec les mêmes sentiments et que se rendre
heureux en bénéficiant du soutien de ses soldats, mais d’abord il est tres importants que Christian Tell soit au courant
avec les nouveautes, ce qui fait a Bălcescu de partir a Giurgiu, où le major Tell etait. La il communique a Tell la «
détermination de faire trop vite la révolution », le programme décidé à Paris et ce qi`il a discuté avec Plesoianu.
Le plan d’action proposé était: Tell devait démarrer le bataillon sous son commandement à Bucarest,
pendant que Plesoianu devait aller avec ses soldats vers Craiova. Une deuxième version du plan trouve a Tell dans
l`obligation d’aller chez Plesoianu et de prendre le commandement des soldats de Islaz pour et d`aller vers Craiova.
Tell est d’accord avec la deuxième version, de plus il se fait responsable d` expliquer a Magheru, qui était son ami,
le plan d`action,. Surcroit , il donne sa suggestion a Bălcescu que a Bucarest se troiuve la base de la révolution
organisationnelle, ce qui signifie réunir dans un même camp tous les révolutionnaires. En arrivant à Bucarest, dans
ses rencontres avec d’autres révolutionnaires, Bălcescu opte pour le déclanchement de la révolution dans la journee
de Pâques, qui est le 11 Avril 1848, mais Bratianu Ion, exige d`attendre le soutien français. Ainsi, il était prévu que le
déclenchement de la révolution soit retardé encore deux mois.
Pour Balcescu la principale demande était que celle agraire soit résolue immédiatement, mais il rencontre
une résistance dans la résolution de la part de même ses collègues des comités révolutionnaires, qui étaient
les propriétaires libéraux et aussi des propriétaires de terres. Ils ont la meme opinion que Nicolae Bălcescu pour
reconnaître que les relations étaient les règlements agraires féodales et la paysannerie la dépendance est dans un
état de dépendance, mais ne reconnaît pas le droit des paysans à la propriété, en disant immobilier maître propriété
était pleine, mais en reconnaissant la nécessité de donner des villageois une partie de celui-ci par la rémunération.
Même après le début de la révolution de Islaz en Juin 1848 et l’abdication de Bibescu, Balcescu continue de s’inquiéter
sur cet souci, et pense de fonder une Commission des Proprietes. Pressions extérieures et une intervention militaire
imminente go étrangère en Août 1848 à suspendre la discussion des biens de la Commission, puis entrer dans la
capitale à 13 armées septembre ottomane puis tsariste signifie la liquidation et la mise en place d’un gouvernement
révolutionnaire occupation.
En admettant par un acte public émis par les institutions de suspension Suleiman -Pasa créé par la révolution,
le lieutenant royal sacrifié pays d’autonomie, révolution sociale et politique ainsi abandonné.
Construit avec les autres, il est allé où Bălcescu e Giurgiu se lancer sur une ghimie. De Orsova va à Sibiu,
puis Belgrade, à la fin, en passant par Athènes, afin d`arriver a Constantinople en Mars 1849. Pendant ce temps, la
révolution hongroise continue, et espère Bălcescu la tête de la révolution hongroise à nouveau l’éveil des sentiments
nationaux et relancer la révolution dans les pays roumains. En ce sens, il vise à parvenir à une conciliation entre
Kossuth et Avram Iancu, à partir du 14 Avril, 1849 à Constantinople, doté de lettres Accréditation Ion Ghica pour le
général Kossuth et Bem. Une fois sur place, les Hongrois se rend compte que ne le font pas ils allaient faire des
Romains concessions, même malgré les succès répétés de Avram Iancu.
En Juillet 1849, Kossuth Iancu lui a donné un poste de général dans l’armée, mais aucune concession étant aucune
nation Roman. Bălcescu seul résultat qu’il avait dans sa réconciliation tentative était la neutralité de Iancu au cours
Bataille de l’armée austro-hongroise russe en Août 1849.
Après la capitulation de la Syrie du 15 Août 1849, Bălcescu a été retourné à Avram Iancu qui a gardé caché
quelque temps dans un cabane sur la montagne jusqu’à ce que, travesti, pourrait, à Pest et à Vienne, pour retourner
à Paris.
Rester à Paris jusqu’en 1852 quand, malade de la tuberculose être aller à Constantinople et de là à Galati,
Roumain essayant d’entrer dans le pays pour voir leur famille. Je refuse accces et un médecin est établie en Italie,
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Palerme, où il meurt et à la fin de Novembre 1852, seulement 33 ans.


1848 Révolution dans la Roumanie a été le premier des intellectuels libéraux d’opéra, les quarante-huitards
un groupe particulier uniforme. La génération de 1848 diffère de ses prédécesseurs ayant une connaissance directe
de l’Europe occidentale, la plupart avaient étudié en France (Dumitru et Ion C. Brătianu, C. A. Rosetti, Alexandru Ion
Golescu, Ionescu de la Brad, Nicolae Bălcescu) ou en Allemagne (comme Mihail Kogălniceanu).
Ils se sentaient partie de l’Europe et l’Occident reconnu comme un modèle politique et culturel, et ont cru
que le modèle son développement était applicable Les pays roumains. Un rêve brisé la coopération entre le russe et
ottoman, la événements Roumains laissant des aspirations non tenues.
Traité de Paris de 1856, qui mit fin à la guerre de Crimée, tout en laissant les pays roumains sous suzeraineté
ottomane, Principautés reconnu l’indépendance de gestion, le droit de maintenir une armée nationale, de légiférer et
faire du commerce avec d’autres pays. Laissez, mais non résolues, deux des questions constitutionnelles les plus
critiques, les syndicats et l’indépendance.
L`union prendra lieu trois ans plus tard, en 1859, sous la double élection d` Alexandru Ioan Cuza comme chef
tant pour la Moldavie et aussi pour la Valachie, célébré
après longues campagnes au 1er mai de 1860.

Nicolae BĂLCESCU
historien, écrivain et
révolutionnaire
roumain
Venerable
Or:. Bucarest

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EXEMPLE VS ANTI-EXEMPLE
1918 La Grande Union
Fr:. Ciprian CRISTEA 330
Grand Premier Surveillant
GRANDE LOGE NATIONALE DE ROUMANIE
Loge de Ritualistique Comparée et Recherche Maçonnique

D epuis les temps anciens, la maçonnerie, que ce soit spéculative


ou opérationnelle, a participé activement à la vie urbaine. Son absence, même si
seulement pendant quelques décennies, menant à un amincissement, une détérioration
morale d’une nation. Peut-être seulement une coïncidence, peut-être chez nous,
magnifiquement mis par le grand philosophe roumain Constantin Noica, les choses se
passent différemment:
“Nous avons été jetés par l’histoire sur des pistes perdues et nous n’avons pas cogné la tête contre le linteau,
nous sommes passés à manège...” si l’on me le permet, je voudrais contredire le grand philosophe, nous avons eu de
moments de gloire au cours du temps, moments qui, par hasard ou non, étaient simultanés aux périodes de gloire
de la maçonnerie roumaine, dans ses diverses manifestations et de la même pensée que les Illuminati. Si l’on va
mentionner un de nos illustres dirigeants, pionnier, grand architecte, visionnaire et Saint. Duquel nous sommes restés
au-delà du style unique, de l’exemple de sacrifice total et qui, dans l’une des fresques du monastère Horezu, comme
nous le rappelle souvent V:M:. Viorel Dănacu, Constantin Brâncoveanu est peint à commande, au niveau de Maître.
En continuant au contraire avec les propriétaires fonciers qui étaient “en service” et qui, comme un anti-
exemple de héros nationaux l’ont trahi, en le prenant au martyre qui l’a accepté bienvenu avec ses quatre fils et avec
le conseiller Ianache. Plutôt que trahir le credo, la foi et la nation, il a mieux choisi la mort.
L’histoire des nations en général, mais des Roumains, en particulier, a eu des hauts et des bas, mais une
chose est certaine, dans les moments où nous avons été en dehors des principes chrétiens, maçonniques, tout a été
ruiné. La trahison, l’oppression, le parjure, le martyre et tous les problèmes du monde, terminant avec une terrible
athéisme communiste.
Au contraire, la période entre les deux guerres, la période de l’émulation maximale du peuple roumain,
pendant laquelle les loges maçonniques roumaines connaissent l’apogée de leur développement et dégagent les
idéaux les plus sublimes, culminant avec la Grande Union de 1918. Les artisans de la Grande Union, frères maçons
eux-mêmes, sont la plupart de Arad. Bien qu’ici il y ait de fortes loges hongroises, car après Cluj, il est la deuxième
position en Ardeal, voir la Loge Concordia, loges que malheureusement disparaissent en même temps que les loges
roumaines, après l’établissement du communism. Dans cette brève présentation, je vais faire référence à l’un des
protagonistes de la Grande Union, dr. Ioan Suciu, la personnalité qui a organisé l’événement de la Grande Union.

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Né le 14 décembre 1862 à Sistarovat près de Arad, avocat, homme politique, militant du mouvement de
libération nationale des roumains en Transylvanie. L’un des 15 membres du Conseil Dirigeant de Transylvanie, Banat
et les terres roumaines hongrois. Il est mort en 1939 à Arad et est enterré au cimetière Eternitatea.
Sachant très bien l’aversion des communistes vers le phénomène maçonnique, nous savons tous que depuis
45 ans ils ont chassé toute l’élite roumaine, ont détruit tout ce qui pourrait faire le lien entre l’union et la maçonnerie,
et pas seulement, ont détruit tout ce que représente le phénomène maçonnique. Les gens, documents, objets, livres,
etc.
J’ai été étonné quand dans les Archives Nationales de Arad, j’ai trouvé perdues deux lettres adressées à dr.
Ioan Suciu, des lettres où le mode d’adressage est initiateur. L’un des deux documents est conservé en partie, la
deuxième partie de la lettre dans laquelle on pouvait se référer à certaines questions qui pourraient perturber est
disparue, et dans le second document il est mentionné clairement un post-scriptum à un troisième document, qui
devait être et a été remis au “maître”. Je peux conclure, en tant qu’homme simple, connaissant le fonctionnement
de l’ancienne sécurité communiste, que tout ce qu’était lié à ce sujet, devait être vraiment supprimé pour toujours
de l’histoire, devait disparaître, afin qu’on croie que l’Union a été faite par des gens qui pensaient comme eux, ou,
pourquoi pas, qu’a été faite par eux.
Impossible à falsifier l’histoire dans le traité, ils ont tenté de minimiser même l’importance de l’acte de l’Union,
n’étant fait par des communistes, ils devaient la mettre quelque part dans l’ombre, l’utiliser seulement quand elle
leur était utile, voici pourquoi, la journée nationale de Roumanie a été fixée le 23 Août, un jour qui, autrement, ne fait
pas honneur au peuple roumain.
Même si stratégiquement, diplomatiquement et moralement elle était justifiée, il reste un jour de trahison,
alors que la Grande Union est le jour le plus important dans l’histoire de ce peuple, tourmenté.
Aujourd’hui, les Roumains croient que la Maçonnerie est un adversaire à détruire par tous les moyens. Mais l’histoire
le contredit. Je cite l’article de V. Surcel dans 2004 Le Journal: «La plupart de nos grandes personnalités ont reçu, à
un certain moment, l’initiation maçonnique. Que ce soit des politiciens au commande du pays dans les moments les
plus délicats de l’histoire ou des savants et des artistes qui ont marqué notre civilisation, presque tous avaient eu des
liens avec la «Fraternité».
LE «ROSICRUCIEN» CANTEMIR. La première personnalité roumaine faisant partie d’une société secrète
européenne a été Dimitrie Cantemir. Nous savons de lui qu’il était affilié à l’Ordre Rosicrucien, dont Isaac Newton
était lui aussi l’un des membres d’honneur. Une légende, pas confirmée par les historiens, dit qu’après la mort de
Cantemir, sa tête a été enterrée avec les honneurs d’un initié, dans un cimetière rosicrucien en Ecosse.
La franc-maçonnerie est arrivée en Roumanie dans le XVIIIe siècle. Tout d’abord, a été fondé «la Loge de Galati»,
fondée en 1734. Plus tard, Mavrocordat a établi «la Loge de Moldavie» dont le premier «vénérable» a été Mgr Leon
Gheuca, évêque de Husi. Les idéaux maçonniques sont également entrés en Ardeal. En 1767, à Sibiu il y avait «la
Loge de St. André avec les trois Feuilles de Mer». Certains historiens de la franc-maçonnerie affirment que Horea, le
dirigeant de la révolte qui a secoué l’Ardeal en 1784, fut lui aussi un franc-maçon.
UN SIECLE MAÇONNIQUE. La franc-maçonnerie en Roumanie a été étendue dans le XIXe siècle, lorsque les
maçons étaient de plus en plus conscients de leur propre force, l’influence de la Maçonnerie Spéculative est comparu
comme un fort courant politique nationaliste. Sa première représentation fut la révolte de Tudor Vladimirescu,
«connecté» à la franc-maçonnerie par Etheria..... les intellectuels roumains qui étudiaient à Paris ont reçu l’initiation
maçonnique dans la Loge de l’Athénée des étrangers. Vasile Alecsandri, Mihail Kogalniceanu, Ion Heliade Radulescu,
C.A. Rosetti, les frères Golescu, Alecu Russo ne sont que quelques-uns d’entre eux. Retournés à la maison, ils ont
constitué la «génération des 1848», impliqué dans la Révolution de 1848, mais aussi dans la modernisation politique
de principautés. Les Loges «Lumière», «Fraternité» ou «Fils de la colonie de Trajan» ont été établies et opératives à

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Bucarest et Iasi. Après la Révolution de 1848, les «fraternités» maçonniques roumaines ont changé leurs objectifs, et
ont commencé à préparer l’Union. A cet effet, les «unionistes» ont utilisé tout argument possible. Et le plus efficace
a été justement leur appartenance à la franc-maçonnerie. Après quelques activités politiques laborieuses le 24
janvier 1859, le premier souverain des Principautés Roumaines Unies a été élu «l’illustre frère Alexandru Ioan Cuza»,
«Vénérable de la Loge Étoile du Danube». Son élection a été favorisée par l’influence de la délégation européenne,
composée de francs-maçons, dirigé par le «frère» A. Carance. Sous occupation «les Loges de Transylvanie» sont
secrètes et discrètes. Les frères de cette loges vivent dans l’ombre des puissantes loges hongroises. Cela est une
autre raison importante à considérer lors de la discussion sur les documents restants.
Pratiquement, il n’y a aucun événement ou personnalité de la Roumanie moderne qui n’eut pas un lien avec
la franc-maçonnerie. En 1905, la Maçonnerie autochtone était composé du Conseil suprême du 33ème degré et
de la Grande Loge Nationale, à 20 ateliers, dont deux à l’étranger. Au total, 618 membres. Tous les grands hommes
politiques étaient francs-maçons. La Grande Union du 1er décembre 1918, a été faite grâce à l’héroïsme montré par
les soldats roumains sur le front, et à la «guerre cachée» menée par les politiciens maçons sur les «fronts» invisibles.
Peu de temps après la réunification, en 1919, Jean Pangal a fondé le Conseil suprême du degré 33 de la Grande
Roumanie et le 1er mai 1923 sont entrées en vigueur la Constitution et le Règlement général des Loges, déclare le
même auteur.
Quelques questions rhétoriques font leur chemin dans ma tête:
Comment organiser un tel moment historique, sans communication?
Il est évident, ON NE PEUT PAS!!!
et alors où sont les lettres, où est la communication, les lettres, sachant qu’à l’époque la communication était
faite uniquement par écrit et rarement par voie orale.
Heureusement, pour un profane, l’expression «Cher frère Jean» ne veut dire rien, bien que dans la lettre,
comme on puet le noter dans la photo ci-jointe, il n’y a aucun lien de parenté entre les deux, ils sont amis dans la vie
profane et frères francs-maçons. La question se pose, pourquoi on a perdu la deuxième partie de la lettre? Est-elle
perdu?
Aussi, dans le dossier personnel de l’Illustre dr. Ioan Suciu, on a perdu une autre lettre encore, émise par
l’Office de la paroisse orthodoxe roumain de Jermata, comté de Arad, écrite par Ioan Bota, pour l’Illustre dr. Ioan Suciu,
et cette lettre, ainsi comme on le peut lire dans le post-scriptum, était accompagnée d’une seconde, et je cite:
“PS: La lettre ci-jointe, s’il vous plaît la remettre au maître qui a fait...“
peut-être il y a seulement des coïncidences, mais jusqu’à présent, la vie m’a démontré qu’elles se produisent surtout
quand il y a un motif inavoué.
Il est connu par les initiés, qu’au cours de l’histoire, l’Église Orthodoxe, par le biais de divers représentants et
des loges maçonniques roumaines, ont eu une étroite coopération, pour le bien du peuple roumain. Le plus souvent
non officiel, mais aussi de manière visible. Par exemple, voir la Loge de Moldavie qui était dirigée par un évêque de
Husi. Aucune personne intelligente ne peut nier ce fait. En outre, dans la période étudiée, parmi les francs-maçons
roumains il y avait de nombreux membres du clergé.
Cette étude sur la participation de la Maçonnerie roumaine dans l’événement principal du 1er décembre
1918 est seulement un commencement. Les recherches sont menées au niveau de la Grande Loge Nationale de
Roumanie – Loge de Ritualistique Comparée et Recherche Maçonnique, cette loge respectable a comme but la mise
en lumière de la véritable histoire derrière ce moment important de notre nation. Et pour célébrer le centenaire de
la Grande Union on veut trouver des preuves inégalable, des documents, des brochures ou tout autre document
probant, avec lequel on peut prouver clairement que la plupart des personnes impliquées dans cet acte historique
ont été Initiés.

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Maintenant, la plupart des sources historiques nous disent que la génération de 1848, francs-maçons sans doute, initiés
dans les Grande Loges de Paris, à la suite des événements tragiques de 1948, ont saisi l’occasion et ont proposé un
nouvel but, très audacieux pour ceux jours-là, respectivement, la Grande Union. Cela a été rendu possible grâce au
peuple d’un dévouement exemplaire.
Pendant l’étude des dossiers en cause, j’ai lu inévitablement la correspondance personnelle aussi. Elle est
navrante. Leur amour pour ce peuple coule comme le sang d’un martyr des lignes mises sur le papier et envoyées aux
parents, amis, frères, ces mots vous font exclamer:
Cela est le patriotisme!!!
Je vais résumer certains d’entre eux “...seulement ça, cher père. Je n’ai rien, mais je suis heureux que j’ai réussi à
voir mon rêve réalisé, le reste n’a pas d’importance, tant que je peux respirer, je vais lutter pour mon peuple...” , tant de
dévotion, tant d’amour, tant de force de caractère, et tant d’esprit de sacrifice!
Est-ce que nous, aujourd’hui, nous les honorons suffisamment? Est-ce que nous, aujourd’hui, nous avons de tels
sentiments?
La Maçonnerie Roumaine a une obligation morale d’intervenir et de dire la vérité sur ces ancêtres des nôtres,
tous Frères, dans toutes les Loges ont cette obligation.
Réveillez-vous mes frères!!!
Ce qu’on fait aujourd’hui, va nous suivre dans l’histoire. Qu’est-ce que ceux qui viendront après nous vont dire de
nous?
Il y avait de petits hommes, aux intérêts personnels mesquins, plein de vices et de corruption. Ne soyez pas!
Après 45 ans de communisme sauvage, on ne sera jamais capable d’aimer désintéressé, de se sacrifier pour
l’idée de pays, pour cette nation troublée. On ne saura jamais, mais on peut essayer, l’histoire va nous juger.
En contraste avec ces titans, il y a Ana Pauker, Gheorghe Gheorghiu-Dej, Nicolae Ceauşescu, Elena Ceauşescu,
toutes les soi-disant politiciens de la période communiste, je suis désolé, je n’aurais pas dû les mentionner, ils n’ont pas
le droit.
Mais nous, les hommes d’aujourd’hui, nous annulons notre droit de rester dans l’histoire?!
Quel dommage, dommage...
Et pour nos frères de l’Ouest, je voudrais retourner à Constantin Noica, qui dit:
“Ne demandez nous jamais de grands témoignages, les esprits du lieu étaient plus forts... mais oubliez que
l’histoire nous a envoyé un certain temps sur des rues latérales, à entrées secondaires par des portes étroites... Demandez
nous, en échange, témoins de la joie dans ce monde triste d’un grand nombre de possibles, mais sans réel.”
Nous vous dirons donc, dans votre langue:
«QUI N’A PAS VECU LA REVOLUTION N’A PAS CONNU LA DOUCEUR DE VIVRE»
A travers ces lignes, je veux sensibiliser les frères de l’Europe occidentale, afin qu’ils comprennent que ce à quoi
on est arrivé au cours des dernièrs 28 ans en Roumanie, est due au communisme féroce, et n’a rien à voir avec le génome
de ce peuple respectable.
Enfin, je vous demande, tout le soutien que vous, comme de vrais Frères, êtes en mesure de nous donner, pour
nous aider dans notre approche européen pour nous retrouver finalement.
Cette nation, depuis les premières années, plus tard Zamolxe et nos ancêtres, les daces et les artisans de la
Grande Union, était, est et sera ici pour toujours.
Nous remercions nos ancêtres pour tout ce qu’ils ont fait!
Aujourd’hui, nous pouvons dire:
Gloire au Grand Architecte Universal!
et grâce à eux.
On l’a dit.

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La Transylvanie maçonnique
Fr :. Cosmin-Gabriel Porumb-Ghiurco
Grand Maître Régional – Transylvanie
GRANDE LOGE NATIONALE DE ROUMANIE
Loge de Ritualistique Comparée et Recherche Maçonnique


est
L a Transylvanie
auréolée et
Tout comme la voûte céleste appuie son infinité sur
les confins montagneux des Carpates, toujours ainsila
voûte du Temple Maçonniquede Transylvanie s’est
ennoblie de certains élevée sur ses piliers les plus vigoureux.
des plus sublimes La Transylvanie est ce « pays fier et béni de Dieu
cognominaengendrés sur terre » , comme le disaitNicolae Bălcescu, l’un des
dans le creuset plus grands et des plus célèbres maçons roumains.
métaphorique de la langue roumaine. On l’appelle, entre Au seuil du centenaire de la constitution de l’État
autres,la Cité de Montagnes ou le Château d’Eaux. Et national roumain, souverain et indépendant, unitaire et
une cité de montagnes ne peut être qu’un Temple. Car indivisible, conformément à l’article 1 de la loi suprême,
l’âme de n’importe quelle cité du temps jadis, le cœur la Constitution de la Roumanie, il convient de prendre
pulsatoire du peuple,siégeaitdans son temple. Le temple conscience de la contribution cruciale de la communauté
doré était en même temps le dépositaire de la richesse maçonne transylvaine apportée à la Grande Union du 1er
spirituelle de la cité. Notre Transylvanie, celle de tous les décembre 1918. Mais je traiterai davantage ce sujet dans
Roumains, non seulement celle des francs-maçons, est un matériel ultérieur.
sacrée. Elle comble de sacralité tout sentiment roumain On retient absolument nécessaire de faire un
sincère et honnête à l’égard de ses origines. court historique du thème abordé. Les germes de la
La sacralité lui est conférée par le martyre franc-maçonnerie transylvaine remontent à la tradition
bimillénaire auquel a été soumis ce « pays d’au-delà médiévale des ordres chevaleresques, fortement
des forêts », berceau du peuple roumain. L’histoire a été imprimée dans la mentalité de l’aristocratie autochtone.
implacable avec la Transylvanie. Les vicissitude ssubies, Ces ordres sont attestés depuis le début du XIVe siècle,
les invasions barbares et les occupations étrangères qui lorsque Charobert (Charles Robert) d’Anjou a fondé
s’y sont succédées au fil du temps – comme les dix plaies l’Ordre de Saint-Georges, dont certains membres étaient
bibliques vétérotestamentair estombées sur l’Égypte des dignitaires transylvains. Un siècle plus tard, en 1408,
– ont sillonné, endeuillé et rempli de larmes le visage l’empereur-roi Sigismond de Luxembourg a créé le fameux
saint de la Transylvanie, sans pour autant aboutir à en Ordre du Dragon, auquel ont été initiés des membres
défigurer sa beauté inégalable.Cité transfigurée dans un issus des familles nobles détenant des propriétés en
Temple de Montagnes, la Transylvanie se présente à nos Transylvanie . Dans l’Ordre ont été intronisés aussi des
yeux enveloppéed’une Lumière d’une autre nature. représentants des familles princières de Valachie,

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notamment le prince Vlad, admis en 1431 et gagnant par par un groupe formé de huit jeunes, présidés par Simon
la suite le surnom le Dragon. Quoique l’on connaisse très Friedrich vonBaussnern, qui étaient revenus de leurs
peu de choses sur l’activité de cet ordre de chevalerie, études universitaires en Allemagne. Celle-ci a eu des
on sait avec certitude que son existence a fortement filiales à Brașov, Cluj et Alba Iulia (et probablement à
marqué à l’époque la symbolique du pouvoir dans la Sighișoara aussi). La loge St. André était en contact avec
tradition politique transylvaine. Cela se doit au symbole les loges maçonniques de Bucarest, Bucovine, Iassy,
de l’Ordre, le Dragon à la Croix ou le Dragon Ouroboros, Braunschweig, Erlangen, Hildesheim, Peste, Prague et
le serpent qui se mord la queue, devenu emblème du Vienne. Elle a été dissoute en 1790.
pouvoir princier transylvain après l’effondrement du La franc-maçonnerie saxonne de Transylvanie
Royaume de Hongrie à la suite de la défaite de Mohács. a été à l’origine de la presse, du mouvement théâtral
La longue et inespérée transmission de la tradition de organisé, du mouvement associationiste, par la création
l’Ordre du Dragon, jusqu’après le milieu du XVIIe siècle, d’une « société de lettrés », ainsi que par la constitution
représente l’un des témoignagesles plus puissants des cercles et des sociétés littéraires, philosophiques,
de la continuité de la tradition et de la symbolique historiques et de sciences naturelles.
d’une chevalerie ésotérique, que les sources écrites ne La Loge Saint André aux trois feuilles de nénuphar
mentionnent que vaguement. Beaucoup d’historiens de Sibiu était une organisation qui avait incorporél’élite
se demandent si cette tradition chevaleresque pourrait intellectuelle transylvaine. Elle comptait dans ses
être mise en corrélation avec la propension de la plupart rangs une majorité saxonne de Transylvanie, groupée
des princes de Transylvanie à l’ésotérisme, la magie, autour de deux pôles d’attraction différents, d’un côté
l’alchimie et les pratiques occultes .Bien que les familles Samuel von Brukenthal, d’autre côté, l’imprimeur Martin
princières de Transylvanie aient incontestablement eu Hochmeister l’Ancien. La loge a également accueilli
des liens forts et solides avec le monde occulte, on est en son sein des Hongrois et des Roumains, comme
loin d’en avoir trouvé une réponse définitive. par exemple le baron Gheorghe (György) Bánffy, futur
La franc-maçonnerie transylvaine passe gouverneur de Transylvanie, ou le médecin occultiste
généralement pour un produit du siècle des Lumières.Si Ioan Piuariu Molnar. Tout en transgressant les barrières
on la considère aussi comme instrument de propagation ethniques et confessionnelles, les idéaux maçonniques
de l’espritdes Lumières, il est clair que les promoteurs de humanistes et humanitaires, quoique bâtis sur un
la franc-maçonnerie transylvaine ont été les Saxons de échafaudage chimérique (la résurrection de l’ordre du
Transylvanie . Elle apparaît au milieu du XVIIIe siècle, étant Temple), ont unifié et solidarisé ses adeptes pour une
diffusée, en premier lieu, par l’intermédiaire des troupes courte période de temps, dans l’accomplissement d’une
impériales présentes dans la province et des loges cause commune .
militaires crées dans les garnisons de celles-ci. Il n’est L’activité de la Loge Saint André s’est
pas étonnant alors que la maçonnerie ait trouvéle terrain concentrée sur les aspects d’ordre culturel, sur la
de manifestation le plus fertile à Sibiu, ville allemande stimulation de l’activité journalistique et littéraire. Les
et résidence préférée de l’armée et de l’administration réunionsse tenaient le plus souvent dans la maison de
impériale en Transylvanie. D’autre côté, la maçonnerie l’imprimeurHochmeister.
se répand à traversl’initiation directe,dans les loges de La loge représentait un lieu de rencontre destiné
la capitale impériale,de certains des représentants de à la haute société et était dominée par les intérêts de
premier rang de l’aristocratie transylvaine. la noblesse, et par conséquentfaiblement réceptive
La Loge Saint André aux trois feuilles de nénuphar aux réformes joséphistes, surtout pendant la deuxième
(FreimaurerlogeSt. Andreas zu den dreiSeeblettern, en partie du règne de Joseph II, lorsqu’elle se manifeste
allemand) a été l’une des premières loges maçonniques ouvertement hostile à la nouvelle politique. Cependant,
de Transylvanie et probablement la plus importante en la loge était composée d’intellectuels animés par l’esprit
son temps. La loge a été fondée à Sibiu, en mai 1767, des Lumières, par ses idées humanitaires, de tolérance
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et d’égalité des droits. La Loge se proposait d’« anéantir légiférait l’activité de la maçonnerie en Autriche et la
les contradictions nationales et religieuses » – ce qui plaçait sous le contrôle direct de l’État. Suite à cette
correspondait à une tendance tout à fait nouvelle dans loi, la loge de Sibiu se voyait obligée de présenter
la société transylvaine –, de promouvoir l’esprit de régulièrement devant les autorités la liste des membres
tolérance tout en éduquant la foule et de combattre les et de signaler les jours de tenues, ce qui affectait
superstitions. Pourtant leurs actions avaient un impact manifestement le caractère secret de l’association. Par
réduit sur la paysannerie, puisque le théâtre, la presse, conséquent, les filiales ont été dissoutes et l’activité de la
les revues, les livres ou les collections scientifiques, loge a été suspendue pour quelques mois. Enfin, à cause
qui étaient au centre de leurs préoccupations, ne des conditions hostiles, la loge maçonnique a décidé de
concernaient que très peu les masses. Le seul aspect cesser son activité en 1790.
qui visait les paysans était l’introduction de méthodes À cette époque-là, la maçonnerie comportait
performantes en agriculture. une partie importante de l’élite sociale et intellectuelle
Les Statuts prévoyaient que pour être accepté de la société transylvaine. Le penchant des maîtres de
dans la franc-maçonnerie, tout membre potentiel devait la maçonnerie pour la mutation et la modernisation
remplir deux conditions obligatoires : avoir accompli 24 ans de la société s’inscrit dans le climat propre à l’époque
et être un citoyen libre. Au cours de son fonctionnement, joséphiste, lorsque l’empereur lui-même descend au
entre 1767-1790, la loge a eu 276 membres au total, milieu de ses sujets, et les gens de condition modeste
d’origine allemande, hongroise, grecque ou roumaine. pénètrent dans les salons aristocratiques et même à la
Parmi ses membres se trouvaient : le gouverneur et le cour impériale. Un tel exemple a été Horea, le chef de la
général commandant de Transylvanie, des conseillers révolution transylvaine déroulée dans les monts Apuseni
impériaux, des conseillers gouvernementaux, des en 1784-1785, dont les rapports mystérieux avec des
nobles hongrois, des évêques saxons de Transylvanie, personnalités influentes proches à la cour impériale ont
des prêtres et certains des plus importants politiciens. été mis en lumière par l’historien Ioan Chindriș. Selon
Parmi les Roumains – assez nombreux – on compte des celui-ci, le contact de Horea avec la cour viennoise a
noms comme Ioan Molnar Piuariu (inscrit en 1781), un été assuré par l’une des personnalités maçonniques les
important représentant des Lumières roumaines, ou le plus remarquables de l’époque, Ignaz Edlervon Born,
prince Mavrocordato.D’autres membres marquants ont géologue et minéralogue originaire de la ville d’Alba
été Martin Hochmeister, Anton Joszika, FarkasKemény, Iulia, un des proches de l’empereur Joseph II. Dans la
Alexandru Bethlen, Samuel von Brukenthal ou Gheorghe maison viennoise d’Ignaz Born fonctionnait un cénacle de
Bánffy. savants et d’artistes adeptes des réformes joséphistes,
En analysant les listes des membres de la loges, parmi lesquels on compte le graveur Jakob Adam, qui a
on a observé que des 276 francs-maçons, 147 étaient réalisé les portraits de Horea et de Crișan. Quoique l’on ait
catholiques, 73 évangéliques luthériens, 37 calvinistes,8 du mal àprouver le ralliement de Horea à la maçonnerieà
orthodoxes, 2 unitariens, et 9 de religion inconnue. De partir des données existantes, ses rapports avec les plus
par leur origine, 82 étaient issus de l’Empire, 72 du reste importants cercles maçonnique de Transylvanie et de
de la Transylvanie, 26 de Hongrie et de Croatie, 56 des Vienne sont à présent de plus en plus difficile à contester
territoires héréditaires des Habsbourg et 40 venaient Les échos de la révolution transylvaine de 1784, dirigée
de l’étranger. Du point de vue social, 38% des membres par Horea, Cloșca et Crișan, ne cessent de retentir
étaient fonctionnaires, 22% officiers, 14% nobles, 11% jusqu’à nos jours. L’hypothèse la plus incitante part de
habitants ayant droit à la citoyenneté et propriétaires, 8% la prémisse de l’immixtion étrangère, par l’influence de
prêtres et enseignants, 4% médecins et pharmaciens et l’idéologie maçonnique révolutionnaire qui a présidé au
3% serviteurs. déclenchement de cet évènement historique majeur.
En 1785, Joseph II a promulgué un décrit qui Lors d’un entretien , l’historien Tudor Sălăgean,
directeur du Musée Ethnographique de Transylvanie,
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déclarait : « En Transylvanie, la maçonnerie s’est remarqué en tant queministre de l’Intérieur et ministre
retrouvée sur un terrain fertile. Au XVIIIe siècle, on fonde des Affaires Étrangères. Il a soutenu le régime autoritaire
les premières loges. À cette époque-là, la maçonnerie imposé par le roi Charles II, quittant le Parti National
réunissait l’élite de la société transylvaine : les riches Paysan pour ainsi fonder son propre parti politique. Après
et les intellectuels. Plus tard, ils ont promu le principe l’instauration de la monarchie autoritaire, il a été nommé
de l’égalité, les élections par vote direct et secret. Ils conseiller royal. Alexandru Vaida-Voevod a été le chef de
ont commencé à admettre parmi eux les serviteurs des la délégation roumaine à la Conférence de Paix de Paris,
maisons nobiliaires et les paysans ». du 28 octobre 1920, après la retraite du Premier ministre
Parmi les francs-maçons transylvains les plus Ion I. C. Brătianu.
remarquables on comptait : Simion Bărnuțiu (1808- Une liste étendue de maçons de Transylvanie
1864), politicien, historien, philosophe et professeur des ou de maçons en rapport direct avec cette ancienne
universités ; le baron Samuel von Bruckental (1721-1803), province roumaine pourrait inclure des personnalités
gouverneur de Transylvanie ; Octavian Goga (1881-1938), telles : Bram Stoker, le fameux écrivain irlandais qui,selon
poète et politicien ; Cristian Friedrich Hahnemann (1755- certaines sources écrites, aurait été Grand Maître de la
1843), médecin roumain d’origine allemande ; Eftimie Loge « Golden Dawn » (« Aube dorée ») de Londres ;
Murgu (1805-1870), juriste, professeur de philosophie et Arminius, personnage mystérieux du roman Dracula,
politicien ; Ștefan Péterfi (1906-1978), botaniste hongrois ou bien Arminius Vambery, le plus grand orientaliste
de nationalité allemande, membre de l’Académie hongrois, savant et membre de l’Académie de Budapest,
roumaine ; Ioan Molnar Piuariu (1749-1815), le premier expert en vampirologie, qui avait été le conseiller secret
médecin diplômé, occultiste célèbre et philologue ; et l’ami intime du grand écrivain. La translation entre les
Alexandru Vaida-Voevod (1872-1950), politicien, médecin mythes celtiques anciens et les mythes fabuleux des
et publiciste ; Traian Vuia (1872-1950), grand aviateur Daces, soulignée par Vambery, a profondément influencé
roumain et pionnier de l’aviation mondiale. la vision du romancier irlandais, qui l’a transformé par la
Vu qu’à peu prèsune année et demie nous suite dans le personnage « absent » de son roman. Le
séparedu centenaire de la constitution de l’État national franc-maçon Arminius Vambery faisait, lui aussi, partiede
unitaire roumain, en ce qui suit nous évoquerons la loge de Stoker. Il passe à l’Orient éternel – terre des
succinctement la personnalité du franc-maçon Alexandru Lumières – le 15 septembre 1913 . D’aucuns soutiennent
Vaida-Voevod, en raison de rôle décisif qu’il joué dans la que même Vlad Dracul aurait été franc-maçon. Cette
reconnaissance internationale de la Grande Union de présupposition est le plus probablement redevable à
Transylvanie avec la Roumanie, du 1er décembre 1918, l’appartenance du célèbre prince roumain à l’Ordre du
et dans l’effort de tracer les frontières du pays réunifié, Dragon.
à l’occasion de la Conférence de Paix de Paris. Politicien Le premier Temple maçonnique de Transylvanie
réputé, médecin et publiciste, Vaida-Voevod a été a été fondé à Cluj-Napoca par la Loge Unio. Celui-
l’un des principaux leaders du Parti National Roumain ci se trouvait 7 Place Avram Iancu. En ce qui concerne
de Transylvanie, et ensuite du Parti National Paysan. la symbolique maçonnique, le bâtiment qui abritait
Il a débuté dans la vie politique dans l’entourage de le Temple garde encore de nos joursl’emblème
l’archiduc François-Ferdinand, en tant que défenseur des représentant une ruche. À cette époque-là, les membres
droits des Roumains de Transylvanie. Après l’unification de la loge ont fondé des écoles destinées aux jeunes
de Transylvanie avec la Roumanie et la fusion entre des mères, où elles suivaient des cours qui leur permettent
nationaux transylvains et les nationaux paysans du Vieux de s’intégrer dans la société ;ils ont milité pour le
Royaume, il est devenu l’un des chefs du nouveau Parti maintien de l’éducation religieuse dans les écoles et ont
National Paysan. Pendant sa carrière politique, Alexandru appuyé la création des écoles spécialisées pour non-
Vaida-Voevod a occupé la fonction de Premier ministre voyants et pour sourds-muets. Selon Tudor Sălăgean , la
de Roumanie pour trois mandats ; en outre, il s’est construction de l’actuelle Gare de Cluj est due à cette
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même loge. héros de la lutte sans trêve menée pour la protection
De nombreux atlantes ont soutenu la voûte du du fonds roumain de ces terres sacrées, combattants de
Temple transylvain. Ils étaient tous des francs-maçons l’émancipation et de la libération.
ayant cultivé l’Art Royal, dans l’esprit duquel ils ont fait L’Ill :. Fr :.Nicu Filip, Premier Grand Maître de la
de leurs vies des œuvres au service du peuple roumain, maçonnerie roumaine après 1989, a tenu un propos
s’étant sacrifiés avec une avidité rédemptrice sur l’autel de sublime et d’une beauté inégalable à l’Assemblée
la langue roumaine, de la défense de l’identité nationale Générale du Grand Conseil de la Grande Loge Nationale
et de l’intégrité territoriale. Nous, qui faisons partie des de Roumanie – Logede Ritualistique Comparée et
dernières générations, avons un unique devoir souverain : Recherche Maçonnique, convoquée à l’occasion de
leur rendre hommage et honorer leur sacrifice. Continuer l’installation de l’Ill :. Fr :. Viorel Danacu dans le siège
leur œuvre. Accomplir notre Devoir, comme le dit très de Grand Maître. Lors de cette Tenue de référence
bien l’Ill :. Fr :. Viorel Danacu 33°, Grand Maître de la Grande pour le sort de la franc-maçonnerie roumaine, qui a eu
Loge Nationale de Roumanie – Loge de Ritualistique lieu à l’Église fortifiée de Cisnădioara en 6002 (année
Comparée et Recherche Maçonnique : « Nous les francs- maçonnique), le Frère Nicu Filip a transféré toutes les
maçons roumains, nous devons envisager et construire prérogatives maçonniques à son successeur en disant :
une maçonnerie pour les Roumains, c’est-à-dire une « Et si tu veux entendre battre le cœur de la terre, incline
maçonnerie à la portée des Roumains et en dépendance ton front sur la terre transylvaine et tu y entendra retentir
directe avec notre culture millénaire » . la voix du frère Iancu, qui a quitté le monde pour rejoindre
En réalité, cette injonction essentialise et esquisse l’éternité il y a déjà 130 ans [en 2002], mais les années
la mission de l’Ordre Maçonnique Roumain. Ne laissons n’ont pas d’importance pour nous. Nous travaillons dans
pas cette mission en proie à la perception commune et l’éternité […] » .
profane de ceux qui n’en voient que des passéismes et Illustres, Bien Aimés et Très Chers Frères
des idéalismes anachroniques. Le sentiment noble du transylvains, formons la chaîne de l’union fraternelle
devoir est l’apanage de la vraie virilité – moribonde à autour des Colonnes du Temple transylvain, et en tant
présent –, de la chevalerie. qu’autorité tutélaire spirituelle, morale, historique et
C’est au nom du sacrifice trop souvent suprême de légitimes, scellons et perpétuons, en portant serment
ces piliers indestructibles que nousdevons adresser,dans de défendre au prix de nos propres vies, la sacralité
la langue ancestrale, nos prières incessantes et durables et les richesses spirituelles, humaines et naturelles
à la voûte céleste du Grand Temple de Montagnes, fait – le patrimoine transylvain animé et inanimé, mobile
de millions d’âmes d’atlantes en garde et de cariatides et immobile, tangible et intangible – de la Cité de
agenouillées en prière. Loués soient-ils, cerbères Montagnes, source du peuple roumain.
veillant la porte de bois de l’âme roumain, martyrs et J’ai dit.

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LA FRANC-MAÇONNERIE ET LA GRANDE UNION


Radu THEODORU
L’écrivain roumain
Flotte Aérienne Générale(R)
Seulement des documents:
Benjamin Freedman, ploutocrate hébreu,
conjointement avec des personnes clés de l’occulte
maçonnique telles que Bernard Baruch et Samuel
Untermeyer à la Conférence de paix mentionne dans
le volume FACTS ARE FACTS tradus de Traian Golea şi
publicat în ,,Romanian Historical Studies”, Iaşi, 1998, que
U ne la délégation américaine était composée de 114 grands
financiers hébreux, qui contrôlaient et dirigeaient Wilson
spécification, à mon avis une discussion sur ce titre ne
et, par des liaisons maçonniques, Clemanceau, en ce
peut commencer que des Traités de paix à Paris dans
qui concerne la Roumanie, leurs imposant par chantage,
les années qui ont mis fin à la Première Guerre mondiale,
non reconnaissant le belligérant en raison de la paix
en jetant les bases de la Seconde Guerre mondiale. Je
de Bucarest et par dicté plusieurs clauses stratégiques
regrette dès le début que je suis en opposition avec les
conçues pour lui usurper la souveraineté.
poncifs officiels, avec l’histoire dictée par les vainqueurs
1. Sous le prétexte d’assurer des droits aux minorités on
et ses profiteurs.
imposait à Ionel I. C. Brătianu d’“enraciner les hébreux” en
La Grande Union a été réalisée par les armes
leur donnant des droits juridiques complets.
et la volonté des masses de citoyens guidées par
2. Privilégier le transit et le commerce des Alliés en
l’intelligentsia patriotique de l’époque, en utilisant deux
Roumanie.
événements socio-politiques européens de contact
Les deux demandes fournissaient une brèche
direct ou indirect avec la roumanité: l’effondrement de
par laquelle les capitaux étrangers entraient dans le pays
l’intérieur de l’Empire austro-hongrois et l’effondrement
avec des groupes massifs d’hommes d’affaires maçons
apparent de l’empire tsariste par les travaux de la
hébreux.
maçonnerie des États-Unis, de l’Allemagne et de Russie.
Le Premier Ministre roumain s’est opposé à
Personnellement, je crois que la Conférence de Paix à
toutes les réclamations asservisantes des financiers
Paris et le Traité de Paix à Versailles, représentent une
francs-maçons, devenues par le biais des maçons
première victoire mondiale de l’hiérarchie maçonnique
Wilson et Clemanceau des conditions politiques pour
en ce qui concerne les réalisations de la mondialisation,
la reconnaissance juridique internationale de la Grande
victoire qui a tiré tout dur, blessant et injuste l’ensemble
Union.
des traités regardant la Roumanie, membre actif de
La manoeuvre devenue publique par le biais
l’alliance qui a donné les plus grandes sacrifices de tous les
de Brătianu et le groupe des patriotes qui étaient à
pays de l’Entente, mais qui, par son premier ministre Ionel
Paris avec Take Ionescu, a déclenché une réaction
I. C. Brătianu, n’a pas accepté les conditions onéreuses
publique européenne violente, favorable pour la
imposées par la hiérarchie maçonnique qui dirigeait
Roumanie. Réaction qui, en termes de manoeuvre, a été
Woodriow Wilson, maçon, président des États-Unis.
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obtenue diplomatiquement pour que les coulisses les parmi tous nos alliés a été la plus touchée, a été la pire
appelassent. traitée. Le Conseil suprême ne pouvait pas nier son
Δ Robert Lansing: Papers vol. I, BASES FUTURES DE principe essentiel, le principe de la nationalité, empêcher
LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE DES ÉTATS-UNIS, Libraire of son application en réalisant son unité et l’augmentation
Congres, Washington, 1919. du territoire. La justice évidente de sa cause et la pression
,,Possédant la plupart des armes et les plus sur l’opinion publique européenne impressionnée par
puissantes flottes de guerre, les quatre grandes l’immensité des sacrifices de ce pays ont triomphé sur ce
puissances ont pris dès le début la direction de la grand malheur...”.
Conférence, en imposant leur opinion au reste du Δ Ionel I. C. Brătianu en LA SITUATION INTERNATIONALE
monde. Elles ont formé une aristocratie des nations... une DE ROUMANIE, Bucarest, 1919:
tyrannie qui refuse d’appliquer le principe démocratique ,, … Malheureusement nos opposants politiques
dans les relations mutuelles entre les nations. Ce pouvoir exploitent ici< nn. À la Conférence> contre nous la
arbitraire extraordinaire du Conseil des quatre pouvoirs a méfiance et la cupidité des hommes d’affaires et leur
provoqué stupeur et des plaintes parmi tous les autres influence sur les décisions politiques.”.
délégués ainsi que la critique des médias et de l’opinion En tant que conclusion. Entravé, chantagé,
publique dans les autres pays.” manipulé, incriminé, ayant l’ostilité violente de
Δ LE TEMPS, 20 octobre 1918: Clemanceau, en connaissant les coulisses, en appréciant
”Sous la bannière qui avait inscrites sur les plis les le rôle important des maçons et des financiers de la
plus beaux et les plus larges principes internationaux, le délégation des États-Unis, Ionel I. C. Brătianu se retire
roumains ont envoyé aussi des combattants qui se sont de la présidence de la délégation de la Conférence,
sacrifiés toujours pour les grandes et droites causes, en imaginant une stratagrame ingénieuse. Membre
mais devant la table des calculs, les ombres des intérêts important du Parti National Roumain de Transylvanie, Al.
particuliers ont commencé à se répandre de plus en plus Vaida Voievod est devenu rapidement un maçon de haute
et à assombrir le jeune soleil ressuscité des vagues de niveau pour discuter sur des positions maçonniques
sang... Roumanie, que par le traité d’alliance avait été d’une égalité relative aux maçons qui conduisaient la
admise et reconnue en tant qu’égale, reçut sa première Conférence, certainement en cédant ce que Ionel I. C
déception...”. .Brătianu n’avait cédé, afin d’obtenir la reconnaissance
Δ Andre Tardieu, membre de la délégation de France juridique de la Grande Union réalisée par les roumains
à la Conférence, après le comte de Saint Aulaire dans avant la bagarre de Versailles.
le vol.: CONFESSION D’UN VIEUX DIPLOMATE, Ed La bagarre dans laquelle la franc-maçonnerie
Flamarion, Paris, 1953: américaine a joué un rôle mauvais, soutenue par les
“…J’ai lutté à peine pour faire reconnaître Brătianu maçonneries de l’ancien Empire austro-hongrois et,
et la Roumanie, en qualité d’allié. Clemanceau était indirectement, par le régime bolchevique, l’élève
contre moi, qui ne pouvait pas pardonner son armistice, de Wilson et des grands financiers d’outremer dont
Wilson aussi, affirmant qu’il ignorait absolument notre l’expension à l’Ouest a été fermée à l’époque par l’armée
traité d’alliance de 1916, tous les avocats... En conclusion, roumaine, le Premier Ministre de l’état étant le même
au nom de la justice, il y a une grave injustice parce qu’on implacable Ionel I. C. Brătianu qui va payer avec sa vie le
veut punir Roumanie pour des malheurs, dont ses allié credo politique: ,,Par nous-mêmes”.
sont responsables, nous-mêmes parce que nous n’avons
pas respecté nos engagements à Thessalonique, et en Gradiştea sur Argeş
particulier la Russie… 18 avril 2017
Δ Le comte de Saint Aulaire, ancien ministre de France
pendant la guerre, dans le volume cité ci-dessus:
“…Après cette guerre du droit, la Roumanie, qui,

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1918 – Centenaire de l’Union


Fr:. Ciprian CINCU
Grand Inspecteur Général
GRANDE LOGE NATIONALE DE ROUMANIE
Loge de Ritualistique Comparée et Recherche Maçonnique

G alati, ville pionnière de la maçonnerie appelée par les classiques de l’époque
Petite Venise de la Mer Noire, avraiteu la chance de devenir la capitale de la Roumanie au
désirde Alexandru Ioan Cuza.
Galati est peut-être le plus grand port fluvial et maritime du pays avec d’innombrables
ambassades et consulatsayant un fort impact social et économique en Roumanie, reconnu
comme le lieuoù l’on a fondé la première loge maçonnique en Roumanie sous le nom de
“Loge de Galati”. Suivant la tradition, Alexandru Ioan Cuza devient vénérable de la loge
“L’Étoile du Danube” en tantque Gouverneur de Galati. Son nom est étroitementlié à la
fondation de l’État Roumain, ainsique le 24 Janvier.
Le 24 Janvierest entrédans l’histoire commele Jour de l’Union. Il est aussile jour de la maçonnerie roumaine
délibérément choisie pour marquer sa victoire dans la conquête du territoire de la Roumanie.
Conjointement avec“L’Étoile du Danube”de Galati, il y avait aussi deux ailes de la même loge, l’une à Bucarest,
Muntenia, et l’autre à Iasi,Moldavie. L’Union des Principaut é sa été précédée par une union maçonnique symbolique
des trois loges sous la semelle de Alexandru Ioan Cuza. Dans l’histoire de notre pays, le gouverneur de l’union,
comme ila été appelé, jouait, comme nous le savonstous, un rôle important, pénétrant profondément la conscience
collective roumaine, étant considéré par beaucoup le fondateur de l’État moderne.
Alexandru Ioan Cuza a imposé chez nous pour la première fois la denomination “roumain” et “Roumanie”, a
imposé l’alphabet latin au lieu de celui slave. Aurait pu être l’élection de Alexandru Ioan Cuza en tant que Gouverneur
de Moldavie et de Muntenia au même temp sun stratagème ourdi par la maçonnerie qui a rendu possible l’émergence
de la Roumanie en tant qu’État, trois ans plus tard, en 1862, ou tout simplement une miraculeuse adaptation de
notreinstinct? L’activitédes maçons roumains prenait en considération l’idéal de l’Unification dès 1848 et Balcescu
même, peut-être le plus grand maçon romain, a accueilli l’idée d’une “Confédération danubienne”.
Il y a des personnages émetteurs de théories selon lesquelles Alexandru Ioan Cuza n’était pas un franc-
maçon, mais ils acceptent la théorie selon laquelle il est possible qu’il fût un franc-maçon, mais nous savons tous
très bien que tous les révolutionnaires de 1848 étaient liés à la franc-maçonnerie. Ils ont appris les règles de la
démocratie et ont établi des relations bénéfiques pour eux-mêmes et pour le pays. Les relations avec les francs-
maçons se sont avérées utiles aussi pour l’Union de 1918, Alexandru Vaida Voievod (premier ministre après la retraite
de Bratianu) lors de la conférence de paix de 1918, a réalisé qu’il avait besoin du soutien des francs-maçons.
Une fois conseillé par Maniu et Bratianu avec leur approbation, il est entré dans la loge «Ernest Renan» une loge
composée principalement par des journalistes. La participation aux réunions a conduit les journalistes à le souteniret
ils ont exercé des pressions pour la fondation de la Grande Roumanie.

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LA ROUMANIE CENTENAIRE 1918-2018


CONTRIBUTIONS INDIRECTES DE LA MAÇONNERIE
ROUMAINE A LA REALISATION DE LA GRANDE UNION
DE 1918
Fr:. Radu STEFANUȚ 330
Grand Maître Regional-Dobrogea
GRANDE LOGE NATIONALE DE ROUMANIE
Loge de Ritualistique Comparée et Recherche Maçonnique

CONSTANTIN MOROIU

L orsqu’il s’agit de la contribution de la Maçonnerie roumaine à la réalisation de


la Grande Union du pays de 1918, on pense presque instantanément à des aspects d’ordre
politique ou économique et, secondairement, à des aspects culturels. Or, la réussite de la
réalisation de l’union de tous les Roumains n’aurais jamais été possible sans l’éveil de l’esprit
du peuple et la canalisation de celui-ci afin de réaliser ce but dans une période très difficile du point de vue historique
et de la formation de l’être national, époque marqué au niveau international par la création et l’affirmation des nations.
Ainsi la Maçonnerie roumaine se crée-t-elle, dans le Royaume ainsi que dans les territoires roumains engloutis par
les empires environnants, des instruments de propagande culturelle, historique et politique ayant un fort caractère
nationaliste. Les documents de l’époque nous présentent des figures importantes, ayant marqué l’histoire du pays, qui
font partie simultanément d’une loge maçonnique du Royaume (ou qui ont été initiées dans des loges maçonniques
hors du pays) et aussi d’une société culturelle (appelée d’habitude « Société académique », « société littéraire » ou
« pen club »). Ces « sociétés académiques » ne sont pas, officiellement parlant, des « productions » maçonniques.
Pourtant, leur activité est fort patriotique et nationaliste.
Si le nom de Basile Alecsandri est intimement lié à la Loge l’Étoile de Roumanie de Iassy, ainsi qu’à sa qualité
de membre fondateur de la Société Littéraire Roumaine et de celle de membre d’honneur de la Société Académique
Roumaine, un cas pareil est celui de P. P. Carp. Initié en Maçonnerie en 1867 dans la Loge l’Étoile de Roumanie de
Iassy, P. P. Carp reçoit le grade de Compagnon la même année, devenant l’un des membres fondateurs de la Société
littéraire de Junimea (La Jeunesse) et ensuite un fervent partisan de la participation de la Roumanie à la Grande
Guerre pour la Réunification du pays. Les exemples pourront en continuer avec l’activité du Capitaine Constantin
Moroiu, celui qui a organisé et fondé la Grande Loge Nationale de Roumanie. Ses animations culturelles visent
à « libérer », culturellement parlant, la Dobroudja du statut de pachalik turc immédiatement après la guerre de
l’Indépendance de 1877. Le même peut se dire de l’activité et de la vie de Ion Nistor, le professeur universitaire de
Tchernowitzayant fait ses études à Vienne, membre de la Loge Maçonnique « MeşteruManole », membre actif dans
les Sociétés académiques de Junimea et d’Arboroasa de la Bucovine enlevée par les Autrichiens.

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ION (IANCU) NISTOR ET LES FRERES DUGAN-OPAJETZ
Le modèle d’organisation de ces sociétés académiques est entièrement celui de la société de Junimea
d’Iassy. Parfois, elles en portent le nom après avoir porté d’autres dénominations auparavant ou après que les
autorités autrichiennes aient défendu le fonctionnement d’autres sociétés. (Voir le cas de la Société d’Arboroasa de
Tchernowitz.) Ce modèle s’impose aussi dans les territoires roumains occupés, ce type de sociétés étant directement
liées à l’institution maçonnique par le fait qu’elles fonctionnaient d’une manière discrète, n’étant pas organisées
officiellement, par un acte formel (comme c’est le cas de l’Académie Roumaine, par exemple, constituée en même
temps à Bucarest). De telles sociétés culturelles rassemblaient plutôt une communauté d’intérêts culturaux et socio-
politiques. Suivant le modèle de la Société Junimead’Iassy, ces sociétés comprenaient aussi un cénacle littéraire,
une typographie et un système de librairies, une ou plusieurs revues littéraires et humoristiques pour distribuer la
propagande nationaliste roumaine. Elles détenaient aussi des salles de spectacles et elles devenaient aussi les «
parents » d’autres sociétés qui s’y revendiquaient et qui fonctionnaient d’habitue dans les villages, telles les Archeries
de Bucovine. Les sociétés académiques qui se fondaient d’après le modèle d’une loge maçonnique et qui, à leur
tour, créaient des sociétés culturelles-nationalistes qui leurs étaient inférieures du point de vue du statut, avaient
comme modèle primordial de fonctionnement celui d’une loge maçonnique, basé surtout sur la discrétion, l’initiation,
l’examen des candidats, l’avancement en grade, les contributions financières des membres basées sur un montant
fixe et aussi sur des dons (appelés « offrandes »), des rencontres, l’organisation des évènements d’envergure à fort
caractère public pour attirer toute une population et pour éveiller l’esprit et la conscience nationale. Les membres de
marque jouissaient du statut d’éméritat et avaient un rôle bien défini dans la continuation de la dite société, comme
nous allons voir dans le cas du « renard » Arcadie Dugan-Opajetz.

LE PROFESSEUR UNIVERSITAIRE ION NISTOR


Un cas spécifique est celui du professeur universitaire Ion Nistor de Bucovine. Ses animationsdu côté des
sociétés culturelles du pays à part son activité maçonnique de l’ombresont mises en lumière par la publication
des œuvres des frères Arcadie et Ilie Dugan-Opajetz de Bucovine par l’Académie Roumaine à travers son Institut
de recherche appelé « Bucovine ». Les frères Dugan-Opajetz sont les artisans et les dépositaires » des plusieurs
œuvres écrites sur l’activité de ces sociétés académiques et nationales (notamment d’Arboroasa, de Junimea de
Tchernowitz et des Archeries de Bucovine – dont l’artisan a été Valerian Dugan-Opajetz, le frère des deux). Considéré
comme l’artisan de l’union de la Bucovine avec la patrie, Ion Nistor – historien et militant unioniste, membre du comité
d’organisation de l’Assemblée Nationale de Tchernowitz, rédige « l’Acte de l’Union » par lequel la Bucovine prend la
décision de s’unir avec la Roumanie. Ion Nistor a été professeur aux Universités de Vienne et de Tchernowitz, recteur
de l’Université de Tchernowitz, professeur universitaire à Bucarest, membre de l’Académie Roumaine, directeur de
la Bibliothèque de l’Académie Roumaine, leader du Parti National Libéral, ancien ministre d’état représentant la
Bucovine, ensuite, successivement, Ministre des Travaux Publiques, du Travail et des Cultes et des Arts. L’historien a
été l’un des plus renommés francs-maçons de la contrée de Suceava, étant membre de la Loge « MeşterulManole
», comme beaucoup d’autre gens de culture et de lettres roumains. Sa relation avec les sociétés académiques
est illustrée par le travail rédigé par le professeur Arcadie Dugan-Opajetz intitulé « Le Grand Album des Sociétés
ArboroasaetJunimea de Tchernowitz ». C’est d’ici que l’on apprend qu’Ion Nistor était le président du Comité de cette
société académique, menant une riche activité de « renard » de celle-ci (l’équivalent du « loup » maçonnique), étant
le « père » de beaucoup de « renardeaux » (Fuchs) (l’équivalents des « louveteaux » maçonniques), étant, en effet
l’un des organisateur de ce type d’associations. Un vrai réseau d’intellectuels marquants, telCiprian Porumbescu,
I.E.Torouţiu, DimitrieOnciul, Mihai Eminescu, VasileBurlă, des gens politiques (Iancu, chevalier de Flondor), des
personnalités de la vie culturelle du Royaume (de Roumanie), tel Mihail Sadoveanu ou Nicolas Iorga, dont beaucoup
étaient connus pour leurs affinités et leur affiliation maçonnique, met en œuvre non seulement la préparation de la
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population pour le grand acte de 1918, mais déterminent les hommes à prendre les armes et à s’en aller sur le front
même. On retrouve des figures telles Ilie Dugan-Opajetz, le commandant Constantin Dugan ou le professeur Arcadie
Dugan-Opajetz soit sur le front roumain, soit sur celui autrichien.

ILIE DUGAN-OPAJETZ
Le 26 juin 1917, Ilie Dugan-Opajetz signe le Pacte militaire par lequel : « Le soussigné, Ilie Dugan-Opajetz de
Tchiresh (Bucovine), ancien cadet dans l’armée autrichienne, pourtant d’origine roumaine, jure sur mon honneur et
ma conscience de lutter dans l’armée roumaine pour la libération de tous nos territoires roumains se retrouvant sous
la domination austro-hongroise et pour leur union à la Roumanie. » Accomplissant ainsi un désirspirituel profond
de son peuple et inculqué par la forte volonté de sa mère qui a décidé que son fils aille à l’école pour « élevage et
ciselage spirituel », Ilie Dugan-Opajetz devient, en commençant avec le mois d’octobre 1917, sous-lieutenant dans
l’Armée Roumaine et ensuite, en décembre, membre du Bataillon selecte des Chasseurs de montagne, bataillon qui
se retrouvait sous la commande directedu Prince Charles, l’héritier du trône de la Roumanie. Pourtant, Ilie Dugan-
Opajetz n’est pas le seul membre du « clan » qui lutte dans la Grande Guerre pour la réunification du Pays, dans
l’Armée Roumaine.

LE COMMANDANTCONSTANTIN DUGAN-OPAJETZ
Le commandant Constantin Dugan-Opajetz, adjudant de la Maison Royale – le cousin des frères Ilie et
Arcadie Dugan-Opajetz – qui avait depuis longtemps passé dans le Royaume de Roumanie étant devenu officier de
l’Armée Roumaine, est, à son tour, blessé sur le front et lutte avec le même « fanatisme » pour la réunification du pays
et pour que le Nord de la Moldavie revienne à la patrie-mère, étant lui-aussi membre de la société d’Arboroasa de
Tchernowitz pendant sa jeunesse d’étudiant.

LE « RENARD »ARCADIE DUGAN-OPAJETZ


Le professeur Arcadie Dugan-Opajetz participe à la guerre en tant que sous-lieutenant en réserve de l’Armée
Autrichienne. Il est détaché sur le front russe, ensuite sur celui italien, participant à sept luttes, rentrant à la maison
avec trois décorations. « Infatigable lampadophore roumain, personne d’une bonté hors du commun et d’un fort
caractère, source de conseil et de vrai exemple pour ses élèves, vrais aide matériel pour les étudiants roumains de
la Bucovine ralliés sous l’étendard de la Société de Junimea », comme le caractérise son neveu Nicolas Popescou,
Arcadie Dugan-Opajetz convoque, le 2 mai 1919, une assemblée générale extraordinaire de cette société, reprenant
l’activité de celle-ci sur la voie culturelle et nationale. Une fois la Bucovine revenue à la patrie-mère, le Professeur
Arcadie Dugan-Opajetz reçoit de la part du Roi Ferdinand I l’Ordre de Chevalier de « La Couronne de Roumanie » par
le décret royal 955 daté le 9 mars 1923pour le mérite d’avoir été grand roumain et infatigable promoteur culturel pour
plus d’une moitié de siècle dans la ville natale de Tchernowitz. Par son activité incessante en tant que professeur
mais surtout par son activité de « Renard » dans la Société Académique de Junimea, Arcadie Dugan – « un homme
dont la vie est un vrai culte pour la nation roumaine » (Ilie Dugan-Opajetz dans La voix de Bucovine, 1936, p.3), ainsi
que ses frères Ilie et Valerian (un autre grand roumain, folkloriste et fondateur par ses propres moyens financiers des
Archeries de la plupart des villages de la Bucovine – des sociétés culturelles formées après le modèle maçonnique
(des « poussins » de la Société académique de Junimea) ayant pour but de promouvoir et disséminer parmi les
villageois l’esprit national roumain et la résistance devant la slavisation d’un territoire volé au pays) définissent par
leurs actions, leur patriotisme et leur courage toute une histoire d’une partie du pays sans lequel l’histoire de la
Roumanie n’aurait jamais été écrite.
L’activité de ces sociétés académiques, comme celle de la Société de Junimea, sous l’empire spirituel de la
Maçonnerie vise principalement l’affirmation de l’identité nationale des roumains de la Bucovine surtout par le biais

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des bureaux de lecture, par celui des bibliothèques, des spectacles de théâtre et d’opéra, par la défense du drapeau
tricolore et des valeurs nationales roumaines, par le soutient de la presse nationale en Bucovine et dans tous le
territoires occupés par les Empires environnants, par la dissémination de la littérature et de l’histoire nationale, par le
soutient des jeunes gens. A l’occasion de la célébration du Jubilé de la Société d’Arboroasa (le 28 février 1926) et de
la Société académique de Junimea (le25-27 octobre1928), les chefs-d’œuvre du « renard » Arcadie Dugan-Opajetz
comprenant les quatre volumes duGrand Album des Sociétés académiques d’Arboroasa et de Junimea, l’Album des
Renardeauxet Le Livre des offrandes sont exposés.
Ces sociétés dérivées de la structure d’organisation et fonction de l’institution maçonnique continuent leurs
travaux et leur lutte infatigable de recrutement et de formation des futurs membres même après la Grande Union
de tous les territoires roumains de 1918, se constituant elles-mêmes en vraies trampolines vers la propulsion des
meilleurs membres dans les vraies loges maçonniques du pays.

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A.L.G.D.G.A.D.L.U.
Rite Ecossais Ancien et Accepté
Sous les auspices de la Grande Loge de France
« Liberté, Egalité, Fraternité »

Que faisons nous dans nos Loges ?


Fr:. Mihai CHIRESCU
R:.L:. Les Amitiés Internationales
Grande Loge de France - Orient de Paris

Que faisons-nous dans nos Loges ?

Pour y répondre, j’ai choisi d’évoquer certains aspects de notre travail en articulant ma réflexion autour de
trois questions du rituel :
Pourquoi vous êtes vous fait FM ?
Qu’est vous venu faire ici ?
Qu’est-ce que la FM ?

Cette planche ne saurait envisager l’exhaustivité de l’analyse ; une partie des aspects que je n’ai pas développé
feront l’objet des échanges qui suivront.
Au préalable, je précise que toutes les citations sont celles du Rituel officiel de la G.L.D.F.

Que faisons-nous donc dans nos Loges ?


Une réponse courte serait : nous nous réunissons en tenue et pratiquons le Rite Écossais Ancien et Accepté.
Je reviendrai, bien sûr, sur la finalité de cette pratique.
Une tenue commence par le rituel d’ouverture des travaux ; suit le travail en Loge autour d’une planche
présentée par un Frère conférencier; enfin, la tenue est clôturée par le rituel de fermeture des travaux.
Je ne saurai assez insister sur l’importance du rituel. Répété de tenue en tenue, il est le principal vecteur de la
transmission de notre tradition car les dialogues, déplacements et actions des officiers en Loge sont une source
inépuisable d’enseignements initiatiques.
Une tenue particulière est celle dédiée à l’initiation des profanes. Cette tenue nous permet de revivre, cette
fois-ci en spectateur, les épreuves de l’Air, de l’Eau et du Feu que nous avons traversé lors de notre propre initiation.
L’épreuve de la Terre elle est unique ; nous ne la vivons qu’une seule fois, en étant à la fois l’unique acteur … et
spectateur.

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Ce caractère unique la rend encore plus précieuse, car nous garderons seulement le souvenir du commencement
de notre initiation, là-bas dans l’intimité du Cabinet de réflexion.
En suivant le fil conducteur de mes 3 questions j’aborde d’abord la 1e.
= = = = =Réflexion sur la 1e question = = = = = = =
« Pourquoi vous êtes-vous fait F.M. ?
Parce que j’étais dans les Ténèbres et que j’ai désiré la Lumière»

Après l’épreuve de la Terre dans le cabinet de réflexion et les 3 autres épreuves dans le Temple, j’ai enfin reçu
la Lumière. Mais comme le rituel le précise :
Il ne suffit pas d’être mis en présence de la Vérité pour qu’elle nous soit intelligible. …. Tant que l’illusion et les préjugés
nous aveuglent, l’obscurité règne en nous et nous rend insensibles à la splendeur du Vrai. »

De ce fait, ce n’est pas parce que la lumière de l’initiation m’a permis de voir que j’ai pour autant tout compris.
« Qu’avez-vous aperçu en entrant en Loge ?
Rien que l’esprit humain puisse comprendre: un voile épais me couvrait les yeux »

En Loge, nous nous retrouvons ensemble Apprentis, Compagnons et Maîtres pour travailler sur le chantier symbolique,
chacun comprenant ou interprétant avec la profondeur de réflexion que lui a permis d’acquérir l’assiduité de son
travail en F.M.

Mais rappelons-nous ce que dit l’Apprenti FM : je ne sais ni lire ni écrire, je ne sais qu’épeler.
Cette réponse, empreinte d’une profonde modestie, constitue un guide de conduite en L. mais aussi en dehors de la
Loge.

Dans nos Loges nous abordons les sujets sous l’angle du symbolisme, à qui nous donnons une prévalence, sans pour
autant exclure d’autres approches.
Un symbole est comme une fenêtre qui ouvre vers l’infini de l’univers, ou dans notre cas vers le vaste univers de la
pensée et des interprétations …

Je ne sais lire peut ainsi avoir comme sens : je ne perçois pas tout ce que peut signifier le symbole … Dans
la mesure où le sens ultime d’un symbole sera toujours à venir, cette affirmation est vraie quel que soit le grade ou
qualité d’un Frère en Loge d’Apprenti.
Transposé en dehors de la Loge, cet aveu d’ignorance est la prise de conscience de nos limites par rapport à la
complexité du réel. Nous « épelons » des faits épars, ce qui est accessible à notre intelligibilité, forcément subjective,
du monde. La globalité est inaccessible à notre finitude.

Rappelons-nous ce qui valut à Socrate d’être considéré comme étant le plus sage par la Pythie de Delphes : ce fut
son aveu « Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien ». (Platon – Apologie de Socrate )

Si je devais résumer en un seul mot l’essence de ce que nous faisons dans nos Loges pour moi ce serait le mot :
écoute. Ce mot est à décliner comme verbe (injonction) ou comme substantif (attitude de l’être).

Pour moi la F.M. est d’abord une école de l’écoute. Une fois que les travaux sont ouverts, et que donc nous
ne sommes plus dans le monde profane, nous travaillons à dégrossir la pierre brute par le travail de l’écoute. Nous

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apprenons à écouter les autres, à entendre et comprendre ce qu’ils ont à dire.
Beaucoup de violences partent du fait que les gens ne se parlent pas, ou parce qu’ils n’écoutent pas ce que l’autre
a à dire. Ce qui se passe entre les deux premiers frères Caïn et Abel constitue le paradigme de l’absence de parole
qui mène au meurtre.

La parole en Loge suit une triangulation. La parole ne circule pas directement d’un FF à un autre, mais passe
toujours par le VM. Le VM est le Médiateur de la parole, et il remplit ce rôle important du « tiers » qui apaise les
relations et évite les conflits. Il est le garant de l’unité du groupe en sachant « concilier les oppositions nécessaires
et fécondes », que symbolisent les deux branches de l’équerre qui décore son sautoir. La triangulation de la parole
opère le passage du binaire vers l’unité.
Dans le Volume de la Loi sacrée, au livre de l’Exode (25:18-22), le texte précise que dans le Temple de Jérusalem, sur
l’Arche de l’Alliance, deux statues de Chérubin se faisaient face.
La Tradition enseigne que la résidence ou présence de Dieu, la Shekina (‫)ה נ י כ ש‬, était dans cet espace vide entre les deux
statues.

Il est surprenant de constater qu’une tradition qui s’interdit toute représentation de Dieu place le nom de
Dieu entre deux statues. Mais la subtilité de ce dispositif c’est justement de situer Dieu dans l’espace vide entre
statues. C’est par l’entre-deux que l’Autre entre. Le tiers réside comme le Un qui relie les deux parties séparées.

Ce travail sur nous même, pour écouter l’autre, m’amène à la 2e question.


= = = = =Réflexion sur ma 2e question guide = = = = = = =
« Qu’est vous venu faire ici ?
« Soumettre ma volonté, vaincre mes passions et faire de nouveaux progrès dans la FM. »

Soumettre sa volonté c’est apprendre à respecter les règles qui régissent une alliance dans laquelle l’initié est reçu.
Une fois que j’ai pris connaissance des règles j’ai deux choix :
1/les rejeter, car non conformes à ma conception de la vie, et donc partir, ou
2/les accepter, les respecter et les transmettre.

En étant reçu à la G.L.D.F. j’ai prêté un serrement ; c’est une question d’honneur que de respecter le serrement. Celui
qui est reçu n’a pas à imposer sa volonté à ceux qui l’ont reçu.

Que dire des passions? Deux penchants sont en constante confrontation dans l’homme : « penchant pour le mal »
et « penchant pour le bien ». (Le Talmud analyse longuement ces deux penchant Yetzer Rah ( ‫ער רצי‬‎ ) et Yetzer Tov (‫ ב ו ט‬‎ ‫) רצי‬.
Une passion est porteuse d’un élan, d’une énergie. Tout est question vers quoi est dirigé l’énergie de la passion. Elle
peut être destructrice et tournée vers la mort, ou constructrice et orientée vers la vie.

En Loge, la maîtrise des passions, ou du moins l’intention de le faire, nous la manifestons par le symbole du
signe d’ordre. Rappel du signe d’ordre de l’Apprenti FM :
« Etant debout, pieds en équerre à angle droit, le gauche devant orienté Ouest-Est, talon contre talon, porter la main
droite étendue (quatre doigts joints et pouce écarté formant équerre) placée en équerre sous la gorge, main, avant
bras et bras droit dans un plan horizontal dans le prolongement de l’épaule, bras gauche allongé normalement le
long du corps. Lorsque l’on reste en cette position, on est à l’ordre »

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C’est en cette position que les FF se tiennent à l’appel du VM, ou après avoir reçu la parole.
La pratique stricte du geste dans sa simplicité a les vertus d’un exercice spirituel qui traduit en acte l’intention de
Vaincre mes passions, soumettre ma volonté …
En pratique, nous pouvons nous rendre compte que cette position s’avère bien difficile à garder en toute circonstance.
Si ce simple exercice est rarement réussi, nous pouvons nous imaginer ce qu’il en est de la maîtrise des passions
dans d’autres situations.

Abordons la symbolique du signe d’ordre. Que signifie se tenir à l’ordre ? Le rituel le précise :
« La main droite, placée en équerre sous la gorge, contient le bouillonnement des passions qui s’agitent dans la
poitrine et préserve ainsi la tête de toute exaltation fébrile, susceptible de compromettre notre lucidité d’esprit. Le
Signe d’ordre de l’Apprenti signifie: je suis en possession de moi-même et je m’attache à tout juger avec impartialité.
»

La maîtrise des passions devra se manifester dans la prise de parole en Loge. N’oublions pas que la langue
peut être coupante comme une d’épée, et qu’il y a des mots qui tuent !

La maîtrise des passions est de la plus haute importance, et de ce fait elle est rappelée constamment lors de
l’initiation, comme le prouvent les rappels suivants.
Le 1e voyage symbolique du Récipiendaire est l’emblème de la vie humaine par le symbole des bruits qui figurent
les passions qui l’agitent.
«Le bandeau qui couvre vos yeux est le symbole de l’aveuglement dans lequel se trouve l’homme dominé par ses
passions …»
Lors du 2e voyage symbolique ces bruits diminuent, tout comme il y a moins d’obstacles « sous les pas de
l’homme qui persévère dans les sentiers de la Vertu ».
Cependant, il n’est pas encore délivré des combats qu’il est obligé de soutenir pour triompher de ses passions et de
celles des autres hommes.

Ce n’est qu’avec le 3e et ultime voyage initiatique, celui où le récipiendaire subit l’épreuve du feu, qu’il n’y a
plus de bruit. L’interprétation symbolique étant que « si l’on persévère résolument dans la Vertu, la vie devient calme
et paisible ». C’est-à-dire la flamme des passions se transmuera en Charité qui inspirera les paroles et les actions.
Sur la maîtrise des passions nous retrouvons dans le Volume de la Loi Sacrée, au livre de Proverbe 16.32 cette
réflexion sobre et riche d’enseignements:
« Celui qui est lent à la colère vaut mieux qu’un héros, Et celui qui est maître de lui-même, que celui qui prend des
villes. » (Pv 16 :32)
Une courte réflexion sur un autre mot qui est mentionné en contrepoint des passions : Vertu. Si le mot vertu
est maintes fois entendu lors de la cérémonie d’Initiation, il moins entendu dans le rituel. Nous l’entendons dans la
définition du FM : homme libre et de bon meurs, également ami du riche et du pauvre, s’ils sont vertueux.
Le statut d’homme vertueux n’est pas comme une distinction qui récompense les mérites et les efforts
passés. La vertu n’est jamais acquise, la chute est possible à tout moment.
Rappelons-nous ce qu’il était écrit dans les Cabinet de réflexion : « VIGILENCE et PERSEVERENCE »
Le titre d’homme vertueux, à mon humble avis, ne peut être que … posthume.
= = 3/ = = = = Quelques réflexions sur la 3e question qui a guidé ma réflexion :
« Qu’est-ce que la FM ? « C’est une alliance universelle d’hommes éclairés, groupés pour travailler en commun au
perfectionnement intellectuel et moral de l’humanité.»

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Cette phrase du rituel indique la finalité de notre travail en Loge. Mais le perfectionnement dont il est question passe
d’abord par le travail sur soi. En nous changeant nous-mêmes nous contribuerons à changer le monde dont nous
faisons partie.
Nous apprenons en Loge à écouter, à nous connaître (nous-mêmes et les autres), à nous entre-aider. Mais
tout le travail commencé dans ce laboratoire qu’est la Loge trouvera son accomplissement dans le monde. Avant
fermeture des travaux le VM dit:
« Que la Lumière qui a éclairé nos Travaux continue à briller en nous pour que nous achevions en dehors l’œuvre
commencée dans ce T…»

SYNTHESE
Un symbole me semble faire la synthèse de ce que nous faisons en Loge, pour désigner comme un fil conducteur la
finalité du travail. Il s’agit de … la corde.
Considérons d’abord la présence cachée de la corde lorsque nous sommes à l’ordre d’Apprenti. Le geste de la main
droite sous la gorge semble indiquer la maîtrise des pulsions remontant du bas. Mais le geste de la main sous la
gorge, symbolise aussi une maîtrise du siège de la voix, donc des cordes vocales dont les vibrations génèrent les
paroles (ou d’autres sons !) que nous prononçons.
Une autre corde, visible mais bien discrète, nous pouvons l’apercevoir sur le sautoir du FF Hospitalier…où est
représenté un cœur posé sur une bourse fermée par une corde. Dénouer cette corde, ouvrir les cordons de la
bourse, c’est ouvrir son cœur, témoignant de la compassion envers nos semblables. Compassion qui se prolonge
dans l’acte d’aide envers ceux qui sont dans le besoin, en détresse matérielle ou psychique.
S’il y a un officier de la Loge qui symbolise la Fraternité, c’est bien le FF Hospitalier.

Après le passage du FF. Hospitalier avec le Tronc de Bienfaisance, nous formons la Chaîne d’Union. Notre Chaîne
d’union est à rapprocher de la Corde à 12 lacs qui décore la frise.
Les 12 lacs d’amour correspondent à la ceinture zodiacale et à ses douze Signes zodiacaux qui symbolisent le Monde
(κόσμος = cosmos en grec). Le mot Zodiac, contient en racine le mot grec Zoï (ζωή = vie en grec).

La Chaîne d’Union est constituée des maillons qu’incarnent les FF. Une chaîne est aussi faible que le maillon le plus
faible. Il en est tout autrement d’une corde.
Une corde est d’autant plus forte qu’il y a des brins qui la constituent. Chaque brin, en « s’accordant » aux autres
brins de la corde, ne fait que renforcer sa solidité.

Quand étant en Chaîne d’union le VM dit « levons ensemble nos cœur vers notre idéal » l’un des sens qui peut
être donné est de faire sublimer notre chaîne d’union (terrestre) dans ce que symbolise la corde (céleste) à 12 lacs
d’amour.
Le symbole de la corde, dans les 3 instanciations décrites ci-dessus, me semble indiquer une voie à suivre. Par la
maîtrise des passions (corde vocales), et l’ouverture du cœur (en dénouant le cordon de la bourse), l’Apprenti s’élève
de maillon faible en Chaîne d’Union en en un brin de la corde à 12 nœuds symbole d’une Humanité unie.
C’est le lointain idéal vers lequel nous ouvrons sans relâche dans nos Loges.

CONCLUSION
En guise de conclusion je vous raconterai une brève histoire pour souligner ce qui me semble être au centre de ce
que je suis venu faire ici : Vaincre mes passions ….
C’est un conte de l’Orient lointain...
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Un Samouraï au faîte de sa gloire se présenta devant un Maître Zen et lui demanda :
- J’ai entendu dire que tu es un grand Sage. Dis-moi à quoi ressemblent l’enfer et le paradis !
- Qui es-tu ?, demanda le Maître.
- Je suis un Samouraï renommé !
- Toi, un samouraï ?!, s’exclama le Maître.
La colère s’empara du samouraï qui saisit son sabre et dégaina comme l’éclair.
Le Maître poursuivit :
- Ah bon, tu as même un sabre?!
Au moment où le samouraï allait abattre son sabre le Maître lui dit :
- Ici s’ouvrent les portes de l’enfer.
Surpris par la tranquille et l’assurance du moine, le samouraï rengaina son sabre et s’inclina.
- Ici s’ouvrent les portes du paradis, lui dit alors le Maître.

J’ai dit
Mihai CHIRESCU

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LE MESSAGE DU GRAND MAITRE


DE LA GRANDE LOGE NATIONALE DE ROUMANIE
Fr:. Viorel DANACU 330
Grand Maître
GRANDE LOGE NATIONALE DE ROUMANIE
Loge de Ritualistique Comparée et Recherche Maçonnique
Président, Le Centre Régional d’Etudes Franc-maçonniques Paris Bucarest, Roumanie

Loge de Ritualistique Comparée et Recherche Maçonnique 15 années de travail


Maçonnique Régulière, Traditionnelle, Spirituelle et Morale
Le 13-14 Avril 2002-2017

O n accomplit 15 années de 13-14 avril 2002, data à laquelle la maçonnerie a été la première institution
de l’entier territoire de Roumanie qui a dévoilé la corruption de son intérieur comme une réponse à l’appel des
institutions autorisées à ce moment-la.
Jusqu’à présent, personne ne parlait de la lutte contre la corruption, personne ne discutait de ce fléau, qui
puis a connu une ampleur générale, arrivant aux déclarations publiques communes a partir des conducteurs du pays
et jusqu’au peuple de la rue, notamment : LA CORRUPTION TUE !
Nous considérons que la date de 13-14 avril 2002 est un tournant de l’histoire de notre pays puisque ce
signal fort d’alarme que j’ai fait public ensemble avec le frère Nicu Filip, Le Premier Grand Maitre de la Grande Loge
Nationale de Roumanie, après 1989, nous l’avons assumé, sous une immense vague de tout sorte de menaces,
démasquant pour la première fois la corruption de la maçonnerie roumaine.
Si l’on avait pris en sérieux ce signal, la situation actuelle aurait été certainement différente, au lieu de nous
unir les forces contre la corruption, beaucoup d’autres maçonnes ayant des fonctions importantes dans le cadre
des institutions de l’état ont fait une opposition, cela pratiquement donnant naissance aux deux groupements
maçonniques pro et contre. Voilà le niveau auquel les maçonnes du groupement pro corruption sont-ils arrivés
aujourd’hui. Incroyable !
Le groupement maçonnique pro corruption, c’est-a-dire la Grande Loge nationale de Roumanie , de laquelle
j’ai fait partie, ayant la qualité de Grand Trésorier Adjoint et le Vénérable de la Respectable Loge Athenaeum de
l’Orient Bucarest, a sanctionné ce proteste anticorruption maçonnique de manière inqualifiable, antimaçonnique,
immoral, par mon exclusion et du frèreNicu Filip, ensemble avec tous les frères qui nous ont suivi le 13-14 avril
2002 a Brasov, la raison étant celle que nous avons dévoilé la corruption, un mal qui , aujourd’hui, est devenu une
apparition à chaque pas. Incroyable ! Cette sanction d’exclusion se fait lorsqu’on apporte des préjudices a l’état, à la

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souveraineté et l’indépendance ou lorsqu’on s’associe avec des personnes viles, qui complotent contre la sape de
la maçonnerie, contre ton pays, la Roumanie, mais nous souhaitions exactement le nettoyage de la maçonnerie, la
séparation le bon grain de l’ivraie, le développement de la maçonnerie et du pays.
Inutilement ils nous ont frappé avec la haine et la peur, la maçonnerie mondiale régulière n’a pas pris cela
en considération, elle n’a pas reconnu notre exclusion de la maçonnerie, cette sanction étant sans fondement, anti
maçonnique, antinationale et anti roumaine, nous soutenant et nous encourageant de créer une maçonnerie propre,
signant plus de 72 Traites d’Amitié et Reconnaissanceré ci proque, en spécial avec la Grande Loge de la France (qui
a hébergé la franc-maçonnerie roumaine en exil pendant la période communiste) par la conclusion le 12 décembre
2002 du traité que nous avons signé ensemble avec l’Ill :.Fr :.Yves Max Viton, Grand Maitre de la Grande Loge de
France.
Il est visible actuellement que tous ceux qui faisaient partie du groupe maçonnique pro corruption, beaucoup
d’entre eux ont été arrêtés, tel que la presse a relaté pendant cette période de 15 ans, jusqu’ a ceux qu’on voit
en agonie aujourd’hui, portant l’étiquette de pénaux, condamnés ou pas, ils restent éternellement sals de parjure,
étantdéclarés indignes et infâmes pour toujours.
Coupables de l’état de fait d’aujourd’hui de Roumanie, sont tous ces personnes qui ont délibérément favorisé
le phénomène de la corruption, en couvrant le passé, soit communiste, soit sécuriste, sous le masque de l’honorabilité
de l’Ordre Maçonnique, blessant exactement en nous ceux qui n’avons rien fait contre les coutumes maçonniques,
nous avons seulement fait notre devoir d’honneur et conscience qui caractérise un maçonneréellement initié.
Laplupart des maçonnesne sont pas ciselés, l’initiation ne constituant pour eux une préoccupation, la maçonnerie
ne signifiant rien pour eux, beaucoup sont entrés dans la maçonnerie mais la maçonnerie n’est pas entrée en eux,
improprement dit des maçonnes, rien à faire avec les vrais maçonnes.
Je ne raconterai rien sur les événement santérieures aux jours de 13-14 avril 2002, puisque ces événements
ont été terribles, des institutions et personnes situées au plus haut niveau ont été impliquées, et le tremblement a eu
un degré maximum, personne ne s’y attendait, tous ont été pris par surprise par notre courage et verticalité. Ne pas
oublier que Nicu Filip a fait des grandes sacrifices pour la maçonnerie roumaine et celle universelle.
Les documents maçonniques et le déroulement des événements feront le délice historique dans le tome 2 du livre
« FRANC-MAÇONNERIE TELLE QU’ELLE L’A ÉTÉ », la période 1989- présent.
Je regrette énormément que les personnes au lieu de comprendre ce qu’ils ont à faire, ont inversement réagi
et les effets ont été ceux que nous tous voyons aujourd’hui et dans l’avenir.
Mes remerciements pour les actions concrètes que nous avons réalisées en qualité de Grand Maitre, ensemble
avec mes frères, comme par exemple celle d’intégration de la Roumanie en NATO et aussi l’impulsion de lutte contre
la corruption, sont tel que résulte dumessage transmis par la lettre du 02 décembre 2002, celles de l’ambassadeur
des Etats Unis de l’Amérique a Bucarest, Son Excellence, Monsieur Michael E. Guest, que je peux mettre à disposition
à tout moment, représentant pour moi et mes frères un signal très fort que nous avons pris la bonne voie.
Ainsi, j’ai su à partir de ce moment-là que la seule possibilité de progresser etait celle de consolider l’état
de droit et la démocratie en Roumanie, la maçonnerie ayant l’opportunité d’offrir à la société les hommes d’état,
verticaux, moraux, que le Grand Architecte crée par retouche, perfectionnement et foi en Dieu pour la Gloire duquel
nous travaillons.
J’espère et j’ai confiance dans l’actuel Président de la Roumanie, Monsieur Klaus Johannis qu’il réussira
finalement et soutenu par les citoyens de Roumanie d’apporter de la lumière, la morale, la vérité et la justice dans la
maison de chacun.
Les frères de la Grande Loge Nationale de Roumanie- la Loge de Ritualistique Comparée et Recherche
Maçonnique, la seule maçonnerie propre de Roumanie qui a été fondée juridiquement le 18 avril 2002, immédiatement
après le Convent Extraordinaire du 13-14 avril 2002 de Brasov, déposent continument tous les efforts même aujourd’hui
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, voilà, après 15 années de travail assidu, afin de régénérer la maçonnerie de Roumanie, de redonner à celle-ci la
place légitime qu’elle mérite dans le monde, pour la récupération du prestige qu’elle a eu jadis dans l’histoire.
Il y a 15 années la Grande Loge Nationale de Roumanie- la Loge de Ritualistique Comparée et Recherche
Maçonnique été fondée de manière maçonnique en conformité avec toutes les règlesmaçonniques universellement
acceptées par la maçonnerie mondiale, avec le respect strict de tous les critères de régularité, c’est-a-dire : le cadre
maçonniquerégulier d’un Convent Maçonnique, respectivement celui du 13-14 avril 2002 de Brasov, convoqué par
lettre de recommandation de réception de tous les Vénérables de loges du pays entier, de la Grande Loge Nationale
de Roumanie, tel comme cela a été fait, dans la présence de minimum 3 loges régulièresconstituées, tel comme
on a vu, 16 loges ont été présentées de la Grande Loge nationale de Roumanie, l’élection du Grand Maitre et du
grand Conseil tel comme on a été fait, la cérémonie du rituel réalisée par l’Ill Fr :. Nicu Filip, Le Premier Grand Maitre
de la Grande Loge Nationale de Roumanie, après 1989, j’ai eu l’honneur que celui-ci m’installe, consacre et investit
comme Grand Maitre, en me transférant toutes les prérogatives maçonniques, la lumière maçonnique, le marteau
maçonnique et le sabre maçonnique (voir le film avec le rituel d’installation sur youtube, de Cetatea Cisnadioara, près
de Sibiu).
On accomplit aujourd’hui 15 années, j’aurais voulu dire : fêter, mais on n’a pas encore quoi feter puisque notre
idéal de régénérer et de redonner le prestige de la maçonnerie roumaine se trouve encore dans la phase de début,
en phase de lutte contre la mafia, on voit comment il est difficile de nos jours de prouver la corruption, on voit le
spectacle misérable de la société roumaine mais j’ai l’obligation que par mon serment envers l’Ill:. Fr :.Nicu Filip et
tous les maçonnes de l’histoire, de m’arrêter jamais, jusqu’à la fin de mes jours, et c’est exactement ce que je ferai.
Je recommande à tous les maçonnes moraux qui existent égarés parmi les loges maçonniques de
comprendre que s’ils ne viennentbâtir ensemble avec nous, les frères de la Grande Loge Nationale de Roumanie-
la Loge de Ritualistique Comparée et Recherche Maçonnique, une maçonnerie roumaine, une maçonnerie pour les
roumains et une maçonnerie à la portée des roumains, une maçonnerie morale, spirituelle, de rituel, traditionnelle
et régulière, c’est mieux qu’ils oublient qu’ils ont fait partie de l’Ordre, qu’ils ne doivent pas y rester seulement pour
compliquer les choses, de se retirer pour qu’ils ne soient pas plus tard condamnes par l’histoire.
La maçonnerie doit parler au monde par les faits, tel que nous l’avons fait ces 15 années et notamment : à
Alba Iulia , à l’aide du Vénérable de la Respectable Loge Horia, Closca et Crisan et Pro Grand Maître a ce moment-
là, en 2002, l’Ill :. Fr :. Mircea Ioan Chira, un franc-maçonne absolu, on lui a bâti un Monument Candela en bronze,
en mémoire du martyr et en même temps de l’héros et frère Horis, étant initié à Vienne, puis la première loge
maçonnique rurale du pays, a Hobiţa, le village où le titane de la sculpture universelle est né, Constantin Brancusi,
des conférencesmaçonniques publiques, des expositions maçonniques, des livres maçonniquesédités, la revue «
CuvântMasoni » dans la langue roumaine et française, la première revue roumaine et beaucoup d’autres.
J’ai la conviction que les Roumains se sont éveillés, on ne se trouve plus dans l’état de confusion de
premièresannéesaprès 1989 tel que si nous devenons conscients de l’importance de la maçonnerie, le rôle que
celle-ci l’a joué dans l’histoire, nous réussirons de rendre a César ce qui est àCésar.
En 2018 on accomplira 100 années du moment de la Grande Union que tous les franc-maçonnes s’assument
par écrit en première page de la Constitution maçonnique comme étant l’œuvre de leur réalisation, moment très
important pour nous les Loges de Cérémonies RituellesComparées et Recherches Maçonniques, de démontrer avec
des documents maçonniques que la maçonnerie ou certains maçonnes se sont impliqués dans l’acte de l’Union,
sinon, signifie que la Déclaration de Principes de la Constitution Maçonnique, qui stipule cela , est une grande erreur.
Cette année je serai présent à la Grande Loge Unie de l’Angleterre (U.G.L.E.), La Grande Loge Mère du Monde, le
Seul Grand Maitre de Roumanie, à l’occasion de la réunionannuelle de l’Association des Musées, Bibliothèques et
Archives Maçonniques ayant le siège en Bruxelles (A.M.M.L.A.) dont les membres nous sommes par le Centre Régional

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d’études Franc-maçonniques Paris Bucarest, visionnant la plus complexe exposition maçonnique qui a jamais existé,
contenant l’histoire de 300 années de maçonnerie (de 1717 d’Anderson), fêtée cette année a Londres.
Je transmettrai à cette occasion aussi, notre effort aux frères roumains, de continuer la construction d’une maçonnerie
régulière, morale et spirituelle, traditionnelle et de rituel.
Je remercie aux frères qui sont à coté de moi, qui croient dans une maçonnerie propre et qui sont convaincus
que la GRANDE LOGE NATIONALE DE ROUMANIE- Loge de Ritualistique Comparée et Recherche Maçonnique, est la
seule qui pourrait régénérer la maçonnerie roumaine.
Tout cela est proclamé au nom de la Vérité dont ses apprentis nous sommes, dans la Gloire du Grand
Architecte de l’Univers, c’est-a-dire Dieu.

J’ai dit,

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