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IMEN ARFAOUI

FIBRES OPTIQUES A CŒUR CREUX COMME ÉLÉMENTS


SÉLECTIFS ET COMPENSATEURS DE DISPERSION POUR
LES SYSTÈMES DE COMMUNICATION
MULTILONGUEURS D'ONDE

Thèse présentée
à la faculté des études supérieures de l'Université Laval
dans le cadre du programme de doctorat en génie électrique
pour l'obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph.D.)

Département de génie électrique et de génie informatique


FACULTÉ DES SCIENCES ET DE GÉNIE
UNIVERSITÉ LAVAL
QUÉBEC

2006

Imen Arfaoui, 2006


RÉSUMÉ
Cette thèse présente une étude des fibres optiques à cœur creux, nommées
aussi capillaires, dans le but de caractériser ce nouveau type de fibres
creuses et de réaliser des éléments sélectifs pour une application au
niveau de la compensation de la dispersion chromatique dans les systèmes
de communication multi-longueurs d'onde. Nous avons concentré nos
travaux de recherche sur la caractérisation, la modélisation, la conception
et la réalisation de compensateurs de dispersion chromatique ainsi que
des filtres Fabry-Perot pour les réseaux optiques à base de fibres
monomodes. Un système analogue de guides plans ARROW à base de
pellicules en nitrocellulose et d'étalons en silice a été expérimenté pour
comparer le degré d'efficacité des deux systèmes au niveau de la
compensation de la dispersion chromatique et des applications possibles
avec ces deux systèmes. Les applications de nos FCCE sont multiples,
allant du simple filtre optique FP au compensateur de dispersion
chromatique.
RÉSUMÉ

L'évolution rapide des nouvelles technologies dans le domaine des


télécommunications a tendance à créer de jour en jour de nouveaux
besoins et de nouveaux défis et de fertiliser de plus en plus les esprits
créateurs pour enrichir le domaine des communications par fibres
optiques en inventant et en améliorant les réseaux existants. De nos jours,
la fibre optique présente des pertes inférieures à 0.2 dB/km à 1550 nm.
Néanmoins plusieurs effets indésirables subsistent lors des transmissions
par fibres optiques.

Dans ce cadre, nous avons concentré nos travaux de recherche sur la


caractérisation, la modélisation, la conception et la réalisation de
compensateurs de dispersion chromatique ainsi que des filtres Fabry-Perot
pour les réseaux optiques à base de fibres monomodes. Nos recherches se
sont penchées sur de nouveaux types de guides cylindriques à cœur creux
à base de capillaires en silice ainsi que des guides plans à cœur creux à
base de pellicules en nitrocellulose et d'étalons de silice.

Ce genre de fibre creuse se comportant comme un guide à perte peut aussi


jouer le rôle d'un résonateur Fabry-Perot. Ainsi, grâce à ses propriétés
Fabry-Perot, on a pu exploiter et étudier la compensation de la dispersion
chromatique à large bande.
Les fibres à cœur creux proposées ont montré les fonctions attendues et
ciblées dans cette thèse. De futures recherches devraient mener à
l'amélioration de la compensation de la dispersion ainsi que
l'expérimentation de la partie couplage entre une fibre à cœur creux et une
fibre monomode.
REMERCIEMENTS

Une thèse de doctorat est un travail intensif, exigeant et rigoureux qui


renforce notre savoir et nous aide à acquérir une méthodologie cohérente
dans le but de mener à bout des idées innovatrices et de les concrétiser
pour réaliser un projet final. Une thèse de doctorat est un travail
méthodique et appliqué, c'est le défi de surmonter les difficultés de chaque
étape du projet et de résoudre les différents types de problèmes qu'on
croise le long de ce voyage scientifique. Cependant, c'est aussi la
réalisation d'un rêve ; le nôtre et celui de nos proches, et c'est l'unique
opportunité pendant laquelle on peut toucher à tous les sujets avant de se
spécialiser dans un domaine précis.

Le long de cette thèse, on vit la chance de partager ce qu'on a appris avec


les membres de notre groupe de recherche et de comprendre que sans ces
personnes, un projet de doctorat ne peut se réaliser d'une manière isolée
loin de ces gens là et de leur aide judicieuse et continue.

Tous les travaux effectués dans cette thèse ont été réalisés au sein des
laboratoires du Centre d'Optique Photonique et Laser du département de
génie électrique et de génie informatique de l'Université Laval, dont je
remercie les membres.

J'exprime ma plus profonde reconnaissance au docteur Michel A. Duguay


pour avoir dirigé mes travaux et m'avoir permis de travailler sur un sujet
aussi passionnant, et surtout, pour m'avoir transmis sa passion et son
enthousiasme sur les guides à cœur creux. Sans son aide et ses idées
innovatrices, les découvertes réalisées dans cette thèse n'auraient pas été

iv
possibles. Le docteur Duguay a toujours cru en mes travaux et m'a
souvent encouragée à poursuivre, pendant des moments difficiles de ma
vie, pour mener à terme ce doctorat.

J'exprime ma gratitude à mes collègues de l'équipe de recherche du


docteur Duguay. En effet, le long de mon séjour au COPL, j'ai rencontré
des personnes exceptionnelles que je tiens à remercier pour leur
encouragement, leur aide judicieuse et leur patience : Charles Lavoie,
Bertrand Morasse, Etienne Grondin, Geoffroy Deltel, Pierre Yves Cortès,
Majid Naji, Francis Pronovost, etc. Je dis à tout ce monde : merci ! Merci
de m'avoir laissée réaliser mes mesures dans l'obscurité du laboratoire
sans se plaindre, merci pour vos idées et merci pour votre présence
agréable...

Je tiens à remercier le docteur Michel Piché, professeur au COPL du


département de physique de l'Université Laval, pour m'avoir prêté son
laser accordable à colorant et de m'avoir laissée librement expérimenter
dans ses laboratoires avec son grand sourire et aussi d'avoir accepté d'être
membre de mon jury.

Je tiens aussi à remercier le docteur Christine Tremblay, professeure au


département de génie électrique à l'École de Technologie Supérieure, de
m'avoir accueillie chaleureusement dans ses laboratoires et d'avoir accepté
de faire partie de mon jury.

Je tiens à exprimer ma reconnaissance pour le docteur Çetin Aktik,


professeur au département de génie électrique à l'Université de
Sherbrooke, d'avoir accepté de faire partie de mon jury.

J'exprime ma reconnaissance aussi à nos techniciens du laboratoire :


André Ferland, Philippe Chrétien, Martin Blouin et Patrick Larochelle, qui
ont su me venir en aide avec beaucoup de rigueur tout en conservant une
bonne humeur quotidienne et un sens de l'humour tout a fait appréciable.
Je remercie particulièrement André pour m'avoir fait profiter de sa grande
culture en matière d'optique, mécanique et chimie.
v
Malheureusement, je ne peux pas me permettre de remercier toutes les
personnes qui m'ont apporté car je réécrirais alors un manuscrit, mais je
me permets de citer quelques noms de personnes chères qui m'ont
témoigné leur soutien et leur amitié sincère: Essma Chaalane, Imane
Belkhrouf, Inhel Rekik, Nizar El Ghali, ....

Ce travail est une occasion privilégiée pour moi d'exprimer ma tendresse et


mon amour à mes parents et à des proches qui comptent beaucoup dans
ma vie. Je remercie mon papa Noureddine pour sa générosité et son sens
de l'écoute malgré sa maladie, ma mère Fatma pour sa sincérité, sa
gentillesse et ses prières continues pour que je réussisse et que je fonde
une famille, ma sœur Ikbel et son mari Fethi pour leur ouverture d'esprit
et leur bonté. Mon cher frère Nidhal qui compte énormément pour moi,
pour ses encouragements et ses courriels bourrés de cartes. Je termine
par ma petite sœur pétillante Ferdawess qui bouillonne d'énergie et avec
qui j'ai passé, passe et passerai beaucoup de moments heureux à chaque
fois que je rentre au bled. Un remerciement spécial à ma chère grande
tante Teber et ma grand-mère Fatma qui ont été toujours présentes
pendant mon enfance et qui ont participé à ce que je suis devenue
aujourd'hui. La famille est le socle sur lequel tout se bâtit.

Ce travail de thèse m'a permis d'acquérir des connaissances scientifiques,


notamment grâce à des discussions avec des personnes aussi disponibles
que compétentes. Je mets tout particulièrement en avant l'aspect humain
des rencontres réalisées dans le cadre de mes activités d'enseignement, de
formation et de recherche qui sont à l'origine du plaisir que j'ai eu à
réaliser ce travail.

Imen Arfaoui
Sainte-Foy,
24 Avril 2006

VI
TABLE DES MATIÈRES

Résumés

Remerciements

v
Table des matières "

xi
Liste des figures

Liste des tableaux

Notation

Introduction Générale 1

Cadre général 1
Historique et motivation 3
Revue des technologies existantes 7
Composants proposés 15
Objectifs et plan de la thèse 17

Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques

1.1 Théorie de la transmission par fibre optique 22


1.1.1 Réflexion et réfraction 23
1.1.2 Fibres diélectriques 26
1.1.3 Fibres à cœur creux 30
1.2 Dispersion 31
1.2.1 Dispersion intermodale 31
1.2.2 Dispersion intramodale 33
1.2.3 Dispersion du matériau 40
1.2.4 Dispersion de guide 42
1.2.5 Dispersion de polarisation 45
1.3 Pertes en transmission dans les fibres optiques 48
1.3.1 Absorption 48
Table des matières viii

1.3.2 Pertes par diffusion 50

1.3.3 Atténuation 54

Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux

2.1 Historique 56
2.2 Théorie de la propagation dans les GCC 60
2.2.1 Transmission dans les guides cylindriques à cœur creux 65
2.2.2 Équation d'onde pour un GCCC droit 66
2.2.3 Méthode des rayons pour les GCCC droits 68
2.3 Atténuation dans les GCCC courbés 69
2.4 Couplage de l'énergie 71
2.4.1 Couplage des modes de l'air libre vers le guide 71
2.4.2 Couplage entre une FCCE et une SMF 72
2.4.3 Longueur de battement 72
2.5 Guides d'ondes à cœur creux en verre 75
2.6 Autres cas : guides métalliques à recouvrement diélectrique 78
2.6.1 Atténuation théorique des GMRD 79
2.6.2 Transitions modales dans les GMRD 82
2.7 Influences de la rugosité des murs des GCC 85
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC

3.1 Fonctionnement d'un filtre FP 88


3.2 Propriétés Fabry-Perot des FCC 91
3.2.1 Simulation de l'effet FP des FCC dans l'infrarouge 94
3.2.2 Simulation de l'effet FP des FCC dans le visible 97
3.3 Expérimentations des propriétés FP des FCC en IR 99
3.4 Expérimentations des propriétés FP dans le visible 107
3.5 En guise de comparaison 111

Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion dans les FCCE


et les GPAE

4.1 Étude de l'effilement dans une FCC 114


4.1.1 Effilements dans une fibre monomode 114
4.1.2 Adiabaticité dans les FCCE 118
Table des matières ix

4.1.3 Critères d'adiabaticité dans un guide cylindrique 120


4.2 Étude de l'effilement dans un guide plan "ARROW 123
4.2.1 Critères d'adiabaticité dans un guide plan 124
4.2.2 Transformations adiabatiques dans un guide plan 124
4.3 Solutions proposées pour optimiser la CDC 130
4.3.1 FCCE à cœur de méthanol entourée par l'eau 132
4.3.2 FCCE à cœur d'eau lourde (D2O) entourée par l'eau (H2O) 134
4.3.3 FCCE à cœur de polymère liquide entourée par un polymère 137
4.3.4 FCCE à cœur de xénon entourée par l'hélium 140

Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon

5.1 Étude de l'atténuation dans une FCCE à cœur de xénon 145


5.1.1 Calculs théorique de l'atténuation 146
5.1.2 Résultats de simulation de l'atténuation 149
5.1.3 Mesures expérimentales de l'atténuation 152
5.2 Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 159
5.2.1 Interprétation des cartes de modes 167
5.2.2 Évaluation de la dispersion chromatique 169
5.2.3 Pente de dispersion dans les FM 175
5.2.3.1 Dispersion de "deuxième ordre" 176
5.2.3.2 Limitations imposées par la dispersion chromatique 177
5.2.3.3 Dispersion chromatique et effets non-linéaires 179
5.2.4 Compensation de la pente de dispersion 180
5.2.4.1 Dispersion positive 183

Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion

6.1 Expérimentations de la dispersion des FCCE 185


6.1.1 Méthode de dégainage 185
6.1.2 Montage expérimental 186
6.1.3 Mesure de la dispersion 189
6.1.3.1 Analyseur de réseau 190
6.1.3.2 Ré sultats expérimentaux 192
6.2 Dispersion dans un guide plan ARROW effilé 201
6.2.1 Configuration du guide 202
Table des matières

6.2.1.1 Calculs théoriques 204


6.2.2 Mesures expérimentales 207
6.2.2.1 Montage expérimental 207
6.2.2.2 Résultats expérimentaux 209
6.3 Évaluation comparative 212
6.3.1 Coûts 212
6.3.2 Considérations de couplage avec une FM 213
6.3.2.1 Couplage FM -guide plan ARROW 213
6.3.2.2 Couplage FM-FCCE à cœur de xénon 214

Conclusion Générale

Fibres à cœur creux 216


Filtres sélectifs Fabry-Perot 217
Compensateurs de dispersion chromatique 218
Études et perspectives futures 221

Appendice A : Méthode des faisceaux propagés

A. 1 BPM conventionnelle 224


A.2 BPM vectorielle aux différences finies 225
A.2.1 Aspect mathématique 226
A.2.2 Propagation paraxiale 227
A.2.3 Propagation à grand angle 228
A.2.4 Les différences finies 228
A.2.5 Conditions de transparence aux limites 230

Appendice B : Conception des enceintes à gaz

B.l Conception de la double enceinte 231


B.2 Théories associées 237
B.2.1 Résistance à la traction 238
B.2.2 Faisceau gaussien 239
B.2.3 Pression de la double chambre 240
2 4 2
Bibliographie
LISTE DES FIGURES

Introduction Générale
1.1 Dispersion en fonction de la longueur d'onde dans une fibre de silice 4
pure.

Chapitre I
1.1 Trajectoire d'un rayon lumineux d'un milieu Ni à un milieu N2 (lois 24
de la réflexion et de la réfraction).

1.2 Représentation de l'angle critique et de la Réflexion Totale Interne 25


aux interfaces d'indices de réfraction respectifs ni et n.2 tels que
ni>n2.

1.3 Propagation de la lumière dans les trois types de fibres : (a) Fibre à 27
saut d'indice, (b) Fibre à gradient d'indice et (c) Fibre monomode.

1.4 Schéma explicatif de la dispersion intermodale dans une fibre 31


multimode.

1.5 Élargissement temporel d'une paire d'impulsions dans une fibre 34


dispersive.

1.6 Phénomène d'interférence inter-symboles pour une transmission RZ 35


(retour à zéro).

1.7 Impulsions à pas variables: a) pas décroissants; b) pas croissants. 37

1.8 Dispersion chromatique d'une fibre standard en fonction de la 39


dispersion de vitesse de groupe.

1.9 Évolution de l'indice de réfraction de la silice pure en fonction de la 41


longueur d'onde.

1.10 Évolution du temps de groupe tg en fonction de la longueur d'onde. 44

1.11 Représentation des modes dégénérés du mode LP01. 45

1.12 Coefficient d'absorption lié à la présence d'ions métalliques de 49


transition dans les verres.

1.13 Spectre d'absorption associé à l'existence de 1 p.p.m. de OH- dans la 50


silice.
Liste des figures xii

1.14 Atténuation linéique en fonction de la longueur d'onde pour une fibre 5 3


à base de silice.

1.15 Facteurs de pertes en fonction de la longueur d'onde. 54

Chapitre II
2.1 Images MEB de FMAS [réalisées à 11RCOM*] 58

2.2 Régions où l'approximation de Marcatili-Schmeltzer des trois modes 70


dans un guide cylindrique à cœur creux courbé est précise.

2.3 Coefficients de couplage en puissance en fonction du ratio (diamètre 71


du faisceau (2co) par le diamètre du cœur 2a) pour les modes HEin.

2.4 Longueurs de battement entre le mode HEn et HE 12 à 10.6 |j.m pour 74


un certain intervalle de diamètres de cœur.

2.5 Atténuation théorique et mesurée d'un guide Corning 0120 ATR à 76


cœur creux à 10.6 p.m.

2.6 Atténuation du mode HEn d'un guide ATR à cœur creux en CaGeAl 7 8
pour un certain intervalle de diamètres de cœur.

2.7 Atténuation théorique pour une certaine plage d'épaisseur de la 83


couche de recouvrement de Ge d'un guide à cœur creux de diamètre
800^im.

2.8 Transitions modales dépendamment des dimensions du guide 83


métallique, (a) les lignes du champ du mode EHn à 2a=lmm se
convertissent au mode TE lorsque 2a=0.1mm. (b) les lignes du
champ du mode HEn à 2a=lmm se convertissent au mode TM
lorsque 2a=0.1mm.

2.9 Transitions modales dans un guide métallique à recouvrement 85


diélectrique : la rangée du haut représente un multiple pair de
l'épaisseur idéale du recouvrement alors que la rangée du bas
représente un multiple impair de l'épaisseur idéal.

Chapitre III
3.1 Fonctionnement d'une structure Fabry-Perot standard. 89

3.2 Profil de l'indice de réfraction d'une fibre de silice pure à cœur d'air. 92

3.3 Résonances Fabry-Perot dans une fibre à cœur creux. 93


Liste des figures xiii

3.4 Observation de l'effet FP dans une FCC suite à l'injection du mode 94


HEii dans l'infrarouge.

3.5 Profil transversal du champ électrique dans des états de 95


RÉSONANCE et d'ANTIRÉSONANCE du mode fondamental:
(a) fi=188.786THz (1588nm), (b) f2=194.973THz (1537.61nm),
(c) f3=182.522THz (1642.5nm), (d) f4=188.566THz (1589.85nm).

3.6 Carte de modes dans l'infrarouge du mode fondamental HEn. 97

3.7 Profil de la distribution de l'énergie transmise dans le cœur d'une 98


FCC dans le visible : États de RÉSONANCE et d'ANTIRÉSONANCE
du mode fondamental.

3.8 Propagation de la lumière dans une FCC à effilement ascendant. 100

3.9 Image d'une section clivée d'une FCC prise au SEM (Scanning 102
Electron Microscope).

3.10 Élimination des modes d'ordres supérieurs et favorisation de la 103


propagation du mode de Marcatili.

3.11 Puissance transmise en fonction de la longueur d'onde pour un bout 104


de 10 cm de FCC.

3.12 Puissance transmise en fonction de la longueur d'onde pour un bout 105


de 5 cm de FCC.

3.13 Puissance transmise dans le cœur de la FCC mesurée en fonction de 108


la longueur d'onde.

3.14 Carte du mode fondamental évaluée à partir de calculs de 109


simulation effectués pour les longueurs d'onde de 590nm à 610nm.

3.15 Puissance transmise du cœur de la FCC pour les longueurs d'onde 110
entre 590nm et 602nm. Les creux de la courbe représentent les
passages de la lumière dans la gaine de silice (résonance).

Chapitre IV
4.1 Taille normalisée de la tâche en fonction de la valeur locale V le long 116
d'un effilement pour : (a) une gaine finie d'une fibre à saut d'indice
(ligne solide), (b) un profil parabolique infini (ligne en pointillés)
[selon Henry et Love 1989].

4.2 Taille normalisée de la tâche en fonction de la distance z le long d'un 116


effilement à diminution linéaire, à gaine finie et à profil à saut
d'indice montrant: (a) une variation adiabatique (ligne en
pointillées), (b) une variation non adiabatique (ligne solide).
Liste des figures xiv

4.3 Propagation de la lumière dans une FCC à effilement ascendant et 119


descendant.

4.4 Propagation du mode HEn dans une FCC à effilement ascendant. 121

4.5 Calcul de l'angle de l'effilement au niveau de la gaine de silice de la 123


FCC.

4.6 Configuration du guide effilé utilisé (croquis pas à l'échelle). 125

4.7 Photographies du point de la transformation adiabatique du mode 128


du cœur en mode de gaine (la pellicule) en fonction de la longueur
d'onde.

4.8 Profil d'indice d'une FCC à cœur d'air entourée par l'air. 130

4.9 Profil d'indice d'une FCC à cœur de gaz ou de liquide entourée par 131
un gaz ou un liquide.

4.10 Profils de la composante transversale du champ électrique du mode 132


fondamental d'une FCCE à cœur de méthanol et ayant de l'eau
comme milieu extérieur.

4.11 Spectres en infrarouge de la cellule remplie de méthanol et de la 133


cellule vide en infrarouge.

4.12 Profils de la composante transversale du champ électrique du mode 135


fondamental d'une FCCE à cœur d'eau lourde et ayant de l'eau
normale comme milieu extérieur.

4.13 Spectres en infrarouge de la cellule remplie d'eau lourde (D2O) puis 136
d'eau normale (H2O) vs de la cellule vide.

4.14 Molécule du Poly[diméthylsiloxane]. 137

4.15 Profil d'indice d'une FCC à cœur de polymère liquide entourée par 137
un polymère liquide.

4.16 Profils de la composante transversale du champ électrique du mode 138


fondamental d'une FCCE à cœur de polymère liquide, le
Poly[diméthylsiloxane] d'indice de réfraction 1.402 et ayant du
Poly [diméthylsiloxane] d'indice 1.399 comme milieu extérieur.

4.17 Spectres dans l'infrarouge de la cellule remplie de polymère d'indice 139


1.402 puis de la cellule remplie de polymère d'indice 1.399 vs de la
cellule vide.

4.18 Profil d'indice d'une FCC à cœur de xénon entourée par de l'hélium. 140
Liste des figures xv

4.19 Profils de la composante transversale du champ électrique du mode 141


fondamental d'une FCCE à cœur de xénon et ayant de l'hélium
comme milieu extérieur.

4.20 Spectres dans l'infrarouge de la cellule remplie de d'air libre, remplie 142
de xénon et remplie d'hélium.

Chapitre V
5.1 Profil d'indice d'une FCC à cœur de xénon entourée par de l'hélium. 145

5.2 Modèle de rayon d'une FCCE à cœur de xénon entourée par 146
l'hélium.

5.3 Distribution de l'énergie lors d'une antirésonance pour une FCCE à 150
cœur de xénon entourée par l'hélium et une FCCE à cœur d'air
entourée par l'air pour À = 1550 nm.

5.4 Montage expérimental pour la mesure de l'atténuation de la FCCE à 153


cœur de xénon entourée par l'hélium.

5.5 Montage des enceintes à gaz installées sur leurs bases de 154
po sitionnement.

5.6 Puissance mesurée à la sortie d'un cœur de xénon d'une FCCE de 157
longueurs 27 et 20 cm respectivement.

5.7 Puissance mesurée à la sortie d'une fibre de 27 cm pour une FCCE 158
à cœur de xénon entourée par l'hélium et une FCCE à cœur d'air
entourée par l'air.

5.8 Puissance mesurée à la sortie de 25cm d'une FCCE de à cœur de 161


xénon entourée par l'hélium.

5.9 Composantes Ex, Ey et Ez du champ électrique pour une 163


propagation antirésonante à X= 1550.2 nm pour une épaisseur de
mur Em=22.96 \xm:
(a) Simulation vectorielle avec BeamPROP. Simulations vectorielles
avec Photon Design: (b) composante Ex, (c) composante Ey et (d)
composante Ez.

5.10 Composantes Ex, Ey et Ez du champ électrique pour une 164


propagation résonante à X= 1539.77 nm pour une épaisseur de mur
Em=22.96 pm:
(a) Simulation vectorielle avec BeamPROP. Simulations vectorielles
avec Photon Design: (b) composante Ex, (c) composante Ey et (d)
composante Ez.
Liste des figures xvi

5.11 Profil de la distribution de la puissance transmise dans le cœur de 166


xénon de la FCCE pour une propagation antirésonante à
A,= 1550.2nm et une propagation résonante à A,= 1539.77nm pour une
même épaisseur de mur : Em=22.96 |a.m.

5.12 Propagation des composantes spectrales bleues et rouges le long 166


d'un effïlement ascendant d'une FCCE à cœur de xénon.

5.13 Carte de modes et profil du mode HEn à une position antirésonante 167
à une épaisseur Em du mur de silice de 22.952iam.

5.14 Carte de modes et profil du mode HEn à une position résonante à 168
une épaisseur Em du mur de silice de 22.96pm.

5.15 Courbe de la dispersion de la FCCE à cœur de xénon entourée par 171


l'hélium au point de résonance et pour une Em=22.96vim.

5.16 Longueur limite de dispersion chromatique en fonction du taux de 179


transmission pour les signaux à 1.55 |im modulés en NRZ à
l'externe.

5.17 Schéma d'un effïlement parabolique illustrant la compensation de la 181


pente de dispersion.

5.18 Schéma d'un effïlement décroissant offrant une dispersion positive. 183

Chapitre VI
6.1 Schéma du montage de mesure de la dispersion de la FCCE à cœur 188
de xénon entourée par l'hélium.

6.2 Puissance mesurée à la sortie d'une FCCE de 25 cm à cœur de 192


xénon entourée par l'hélium.

6.3 Délai en fonction de la longueur d'onde du système de mesure sans 194


la FCCE.

6.4 Amplitude de transmission mesurée part l'analyseur de réseau à la 195


sortie du cœur de xénon la FCCE.

6.5 Délai généré par la FCCE à cœur de xénon entourée par l'hélium en 197
fonction de la longueur d'onde.

6.6 Lissage linéaire des parties descendantes des pics de délai et 197
dispersion négative de la FCCE à cœur de xénon entourée par
l'hélium.

6.7 Dispersion générée par la FCCE à cœur de xénon entourée par 198
l'hélium en fonction de la longueur d'onde.
Liste des figures xvii

6.8 Amplitude de transmission mesurée part l'analyseur de réseau à la 199


sortie du cœur de xénon d'une FCCE de longueur 25cm.

6.9 Délai généré par 25cm d'une FCCE à cœur de xénon entourée par 200
l'hélium en fonction de la longueur d'onde.

6.10 Dispersion générée par 25cm d'une FCCE à cœur de xénon entourée 200
par l'hélium en fonction de la longueur d'onde.

6.11 Configuration du guide effilé (le schéma n'est pas à l'échelle). 202

6.12 Carte de modes du mode TE20 du guide ARROW plan. 206

6.13 Pic de dispersion théorique pour la structure étudiée. 206

6.14 Montage expérimental de la mesure de la dispersion dans un guide 207


ARROW plan.

6.15 Optiques de positionnement du guide plan ARROW dans le montage 208


de mesure.

6.16 Puissance transmise via le cœur d'air en fonction de la longueur 210


d'onde.

6.17 Délai de groupe mesuré pour le guide à effilement ascendant. 210

Appendices A 8B B
B.l Plan de la double enceinte à gaz sur Pro-Engineer®. 232

B.2 Plan de l'assemblage des pièces : 1, 2, 3, 4 et 5. 233

B.3 Plan de la pièce 2. 234

B.4 Plans séparés des pièces 1 et 3. 235

B.5 Plans séparés des pièces 4 et 5. 236

B.6 Plan de l'assemblage des pièces : 6, 7 et 8. 236

B.7 Plans séparés des pièces 6, 7 et 8. 237


LISTE DES TABLEAUX

1.1 Coefficients de Sellmeier pour le S1O2. 33

2.1 Atténuations linéiques en dB/km mesurées dans différentes FMAS 59


fabriquées à 11RC0M et Alcatel.

2.2 Constantes de propagations du guide. 67

2.3 Indices de réfraction complexes de quelques types de verres à 77


10.6um.

2.4 Propriétés optiques de certains métaux à 10.6|u,m. 81

2.5 Propriétés optiques du matériau diélectrique constituant la couche 81


de recouvrement du guide à cœur creux à 10.6|am.

3.1 Tableau comparatif. 111

4.1 Épaisseurs de résonance du guide ARROW effilé. 127

5.1 Canaux de la grille ITU compensables par la FCCE à cœur de 173


xénon.

6.1 Dispersion, extinction en puissance des pics et FSR entres les pics 211
de résonance.

XVlll
NOTATION

Cette section illustre les principales abréviations utilisées dans cette


thèse :

FCC Fibre à Cœur Creux

FCCE Fibre à Cœur Creux Effilée

ARROW "AntiResonant Reflecting Optical Waveguide"

(Guide d'ondes à parois antirésonantes)

GPAE Guide Plan ARROW Effilé

GCC Guide à Cœur Creux

GCCC Guide Cylindrique à Cœur Creux

GMRD Guide Métallique à Recouvrement Diélectrique

FM Fibre monomode

FP Fabry-Perot

IR Infrarouge

FSR "Free-Spectral Range" (intervalle spectrale libre)

FWHM "Full-Width at Half-Maximum" (Largeur à mi-hauteur)

CDC Compensation de la Dispersion Chromatique

u.a Unités arbitraires

WDM "Wavelength Division Multiplexing"

(Communications Multilongueurs d'onde)

DWDM " Dense Wavelength Division Multiplexing"

(Communications Denses Multilongueurs d'onde)

XIX
INTRODUCTION GÉNÉRALE

Cadre général

Ce nouveau siècle est en train de voir l'avènement de 'l'âge numérique'


construit sur l'accès personnel en tout lieu et à tout moment à de
l'information multimédia (musique, images animées, données). La
disponibilité de ces services sera basée sur un ensemble de technologies,
rendues disponibles à prix abordable par un haut niveau de recherche et
développement guidant les choix du futur.

Cette évolution durant les toutes prochaines années vers une industrie de
services et de contenu d'information requiert un immense travail. Il est
bien connu que l'industrie de l'information et des télécommunications
connaît un sévère retournement de situation. Il nous faut traverser cette
crise tout en maintenant et préparant notre compétitivité future. Nous
serons ainsi prêts et en position favorable lors du retour à une situation de
croissance, sous peine d'être dépassés.

En l'occurrence, l'optique a une place de choix dans ce contexte. Elle est


aujourd'hui le support idéal à la couche de transmission dans les réseaux
fixes, en offrant la capacité nécessaire à moindre coût entre les noeuds.
L'optique commence aussi à apporter une flexibilité élémentaire, à travers
les commutateurs et les sous-systèmes accordables. Néanmoins, un
réseau complet nécessite un ensemble large et fonctionnel de technologies,
non seulement optiques, mais également électroniques, logicielles et
architecturales. Ces technologies ne doivent pas être à proprement parler
en compétition, mais doivent trouver chacune leur espace de façon
harmonieuse. Il en est de même pour le traitement de l'information,
comme dans les applications de l'optique dans l'ordinateur, le stockage de
masse, etc. Ainsi, la présente thèse expose quelques solutions possibles et
Introduction Générale

réalisables pour remédier à des problèmes majeurs dans les réseaux par
fibre optique.

Les composants passifs tels que les filtres et les compensateurs de


dispersion présentent des éléments cruciaux dans une communication
multilongueur d'onde par fibres optiques. Dans ce cadre, nous avons
concentré nos travaux de recherche sur la caractérisation, la modélisation
et la réalisation de compensateurs de dispersion chromatique ainsi que
des filtres Fabry-Perot pour les réseaux optiques multilongueurs d'onde à
base de fibres monomodes. Nos recherches se sont penchées
principalement sur de nouveaux types de guides cylindriques à cœur creux
à base de capillaires et à caractère ARROW [52] parallèlement avec une
étude comparative avec des guides plans à cœur creux à base de pellicules
en nitrocellulose et d'étalon de silice [50].

D'un autre côté, Le développement rapide des réseaux optiques WDM


(Wavelength Division Multiplexing) et l'augmentation des taux de
transmission imposent des restrictions strictes pour la dispersion
chromatique résiduelle des liaisons optiques. Une des meilleures solutions
existant sur le marché et permettant de minimiser les pénalités introduites
par la dispersion chromatique sur une large bande de longueurs d'onde est
d'utiliser des fibres compensatrices de dispersion (DCF) [7]. Cependant,
une forte dispersion négative a été obtenue dans une fibre à cœur creux
ayant des dimensions spécifiques et tout en modifiant son profil d'indice
de réfraction (PIR). Le profil étudié présente un coeur central creux rempli
de gaz rare tel que le xénon et la fibre en silice pure est entourée par un
autre gaz rare qui est l'hélium [52]. Cette structure devra faciliter un
guidage monomodal et quasi sans pertes. Le profil d'indice de réfraction
(PIR) composé par la nouvelle structure n'est autre qu'une structure
ARROW [81] en géométrie cylindrique.
Introduction Générale

En général, ce type de fibre creuse se comportant comme un guide à perte,


peut aussi jouer le rôle d'un résonateur Fabry-Perot dans des cas
particuliers et bien précis. Ainsi c'est grâce à ses propriétés Fabry-Perot,
on a pu exploiter et étudier la compensation de la dispersion chromatique
à large bande. Dans les zones de résonance, la fibre effilée à cœur creux
présente une forte dispersion. Cette caractéristique dispersive est
périodique en fréquence. Nous avons traité, au cours de nos travaux, les
différents paramètres et facteurs capables d'optimiser la compensation de
dispersion. Nous avons conçu à partir de ces fibres des structures ARROW
cylindriques très intéressantes et utiles. Par conséquent, plusieurs
simulations ont été effectuées pour interpréter le comportement modal de
nos capillaires suivies par plusieurs expérimentations pour confirmer les
résultats des simulations.

Historique et motivation

L'évolution rapide des nouvelles technologies dans le domaine des


télécommunications a tendance à créer de jour en jour de nouveaux
besoins et de fertiliser de plus en plus les esprits créateurs pour enrichir le
domaine des communications par fibres optiques en inventant de
nouvelles solutions pour améliorer les réseaux existants.

À l'aube du 20ème siècle et lors des premières utilisations de la fibre


optique, celle ci s'est montrée inefficace avec des pertes dépassant les
lOOOdB/km. Cependant, la recherche intensive sur le matériau de base de
la fibre qui est la silice a amélioré le taux des pertes en le réduisant à
ldB/km [100]. De nos jours, la fibre optique présente des pertes
inférieures à 0.2dB/km à 1550nm et de l'ordre de 0.36dB/Km à 1300nm.
Néanmoins plusieurs effets indésirables subsistent lors des transmissions
par fibres optiques tels que:
Introduction Générale

• La dispersion chromatique, qui conduit à un élargissement d'une


impulsion lumineuse du fait de la variation des vitesses de
propagation, ce qui est pénalisant dans le cas d'une modulation
directe (1 ou 0) du signal optique,

I0 -20
40
/
-60- JT

0.9 1 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7

Noter le zéro pour A » 1,27 p. m

FIG 1.1 : Dispersion en fonction de la longueur d'onde dans une fibre de silice
pure.
• La dispersion des modes de polarisation (PMD), qui se caractérise
par un étalement spectral de l'impulsion causé par le changement
aléatoire de la biréfringence dans la fibre,

L'UIT-T a dans un premier temps normalisé la fibre monomode G-652


(fibre à dispersion non décalée) qui compte plus de 80 millions de km de
fibres installées dans le monde, puis la fibre monomode G-653 (fibre à
dispersion décalée, notamment utilisée dans les câbles sous-marins). Mais,
les effets non linéaires de la dispersion de mode, conjugués aux forts
niveaux de puissance produits à la sortie des amplificateurs étant des
paramètres critiques pour le haut débit, ont conduit quelques fournisseurs
à proposer à la standardisation une nouvelle fibre optique monomode,
spécialement conçue pour les systèmes WDM amplifiés.

Ainsi est née, sous la spécification G-655, la fibre NZDF (Non Zéro
Dispersion Fiber) [7,46] apparue en 1994, fibre à dispersion non nulle,
Introduction Générale

utilisée aujourd'hui sous le nom de NZDSF (Non Zéro Dispersion Shifted


Fiber) [79] dans les infrastructures terrestres et sous-marines longue
distance :

Type de fibre mono mode : 6652 6653

Année de mise en service 1983 1985 1994


Longueur d'onde 1310 1550 1550
Affaiblissement 1285- 1330nm <0,4 <0,5 <0,5
Affaiblissement 1550nm < 0,25 < 0,25 <0,25
Dispersion chromatique 1285-Î330 < 3,5 < 23 <23
Dispersion chromatique 1550nm < 19 <3,5 <3,5
Dispersion du mode de polarisation <0,5 <0,5 <0,5
Longueur d'onde de coupure 1150/1230 1050/1350 1450

Dans le tableau ci-haut, les unités sont les suivantes: la longueur d'onde
est en nm et la dispersion est en ps/nm.km.

Lucent Technologies, après avoir déjà conçu une fibre G-655 "TrueWave"
garantissant l'homogénéité des performances de ce type de fibre dans la
bande 1528 nm-1565 nm, a réalisé une fibre optique "Ail Wave" capable de
fonctionner sur une large étendue du spectre de lumière, à savoir:
1300nm-1400nm-1550nm (fenêtre pour le WDM)-1620 nm, en utilisant un
nouveau procédé breveté de purification permettant d'éliminer les
molécules d'eau résiduelles dans le coeur de la fibre, molécules d'eau qui
rendaient inutilisables les fibres dans certaines zones du spectre optique.
Le tableau suivant compare les distances maximales autorisées par les
fibres G652 et G655 du fait de la dispersion induite pour différentes
valeurs du débit de transmission :

Débit 2,5 Gb/s 10 Gb/s 40 Gb/s

True Wave (G 6SS)


Introduction Générale

Alcatel a établi en laboratoire un nouveau record du monde en


transportant une capacité de 5 Tbit/s (125 canaux DWDM à 40 Gbit/s)
sur une distance de 1500 km de sa fibre optique TeraLight (TM) Ultra.
Cette démonstration a été réalisée en utilisant des amplificateurs hybrides
Erbium/Raman à deux étages, des systèmes DWDM 40 Gbit/s, la
technologie FEC (Forward Error Correction ou code correcteur d'erreur) et
la fibre optique TeraLight (TM) Ultra spécifiquement optimisée pour la
transmission haut débit sur de très longues distances. La performance
ainsi réalisée permet de transporter simultanément, sur une seule fibre
optique, 80 millions d'appels téléphoniques ou plus de 500000 connexions
InternetADSL. Des liaisons sans répéteur peuvent comporter jusqu'à 48
paires de fibres, l'ensemble acheminant plus de 15 Tb/s sur une distance
de 200 Km. Malgré les pas géants réalisés par les grandes compagnies
telles qu'Alcatel et Lucent Technologies, les problèmes de propagation sont
minimisés mais ne sont pas résolus. C'est dans ce contexte que se situent
nos travaux de recherche.

Les réseaux à fibres optiques permettent en théorie de transmettre


plusieurs THz d'informations avec des pertes minimes. Cependant, la
saturation de la vitesse des composantes électroniques ainsi que les
différents types de dispersion telles que la dispersion chromatique et la
dispersion de polarisation limitent cette bande passante à quelques
dizaines de GHz. Pour surmonter ces limitations et optimiser la fiabilité de
la transmission, des systèmes multilongueurs d'onde sont mis en
opération pour pouvoir véhiculer plusieurs longueurs d'ondes
simultanément sur le même support optique. En outre l'utilisation des
éléments sélectifs et de compensateurs de dispersion s'avère fondamental
pour maximiser la transmission et éviter un taux d'erreurs élevé.
Introduction Générale

Revue des technologies existantes

Les lignes optiques actuellement installées sont majoritairement


constituées de fibres optiques monomodes optimisées à la longueur d'onde
de 1.3 |am, longueur d'onde pour laquelle la dispersion chromatique de ces
fibres est quasi nulle. Depuis le développement des amplificateurs
optiques à fibres dopées en erbium, et fonctionnant dans la fenêtre
1.55|um, le besoin de compenser la dispersion chromatique de ces lignes
(de l'ordre de +16ps/(nm.km) autour de 1.55 |um) est devenu un enjeu
majeur pour l'augmentation des débits optiques des réseaux de
communication déjà installés. L'intérêt des fibres optiques à profil d'indice
de réfraction particulier, en comparaison avec d'autres techniques comme
l'emploi de réseaux de Bragg à pas variable, la modulation du signal ou
l'interférométrie, est qu'il s'agit d'une solution tout optique permettant de
s'affranchir de l'électronique et des différents problèmes de stabilité du
système de compensation de dispersion chromatique. Plusieurs techniques
sont utilisées de nos jours pour compenser la dispersion chromatique,
telles que les réseaux de Bragg [39], les fibres compensatrices [21] et
présentement les fibres à cristal photonique [11]. Cependant l'efficacité de
ces techniques est jusqu'à présent s'est avérée relativement acceptable de
plus que le coût de l'implémentation de ces techniques reste assez élevé.

Nous allons décrire les techniques de compensation de la dispersion


chromatique agissant sur le signal.

Pré-compensation du signal au transmetteur

Cette technique consiste à pré-déformer ou 'pré-chirper' les impulsions à


transmettre dans la fibre. Nous appelons 'chirp' la variation de la
fréquence de la porteuse pendant la durée d'une impulsion. Cet effet est
généralement obtenu en combinant une modulation directe en fréquence
du laser avec une modulation externe en intensité [95,30]. Ainsi pour une
Introduction Générale

fibre présentant une dispersion positive, le 'chirp' est ajusté de manière à


ce que le début de l'impulsion oscille à de plus basses fréquences par
rapport à la fin. Ainsi, les grande longueurs d'onde à l'avant de l'impulsion
devront passer complètement au travers du bit avant de commencer à
ralentir à l'arrière et par conséquent à causer in étalement temporel.
L'impulsion se comprime ainsi avant de s'élargir. Cette méthode sert
surtout à augmenter la distance de propagation avant l'installation d'un
premier module de compensation de la dispersion.

Égalisation électronique du signal au récepteur et DST

Les techniques de compensation basées au récepteur sont utilisées autant


en détection cohérente que directe. En détection hétérodyne (cohérente), le
signal incident est combiné à un oscillateur local, les fluctuations de phase
et d'amplitude de la porteuse optique sont alors transférées à une porteuse
de fréquence électronique. Une compensation linéaire de la dispersion est
ensuite appliquée au signal électronique. En détection directe,
l'information sur la phase du signal dispersé est perdue, une égalisation
non linéaire doit donc être effectuée. Pour une longueur de fibre donnée,
nous considérons que la distorsion du signal causée par la dispersion
chromatique est constante et prévisible. La présence d'un bit étalé sur
plusieurs périodes génère alors une forme d'onde reconnaissable. Le seuil
de décision sur un bit donné est calculé en analysant la forme d'onde
d'une bande de périodes d'horloge entourant le bit en question.

La DST (Dispersion Supported Transmission) est une transmission où le


signal est modulé en fréquence à l'émission et acquiert une modulation
d'amplitude par la dispersion chromatique durant sa propagation. Lorsque
les bits '1' sont codés par une fréquence f\ et les bits '0' à une fréquence
/o, une superposition temporelle de ces deux fréquences se produit lors de
la propagation créant ainsi une variation de puissance. L'information
modulée en amplitude et détectée en réception est identique à celle
Introduction Générale

modulée en fréquence à l'émission. L'écart en fréquence au transmetteur et


la largeur du filtre du récepteur doivent être adaptés à la distance de
propagation. Une expérience [28,115] a montré la possibilité de combiner
la DST avec la compensation électronique de la dispersion modale de
polarisation (PMD) au récepteur pour une transmission à 10Gb/s sur 100
km de fibres standards.

Inversion spectrale mi-système

Cette technique est unique dans le sens où un seul composant placé à mi-
chemin permet de compenser la dispersion de tout lien sans égard à sa
longueur. Dans la première moitié du lien, le signal se disperse, générant
ainsi des impulsions distordues où les composantes bleues devancent les
rouges. Ce signal dispersé subit ensuite une conjugaison de phase qui
inverse son spectre optique; le bleu devient rouge et le rouge devient bleu.
La forme de l'impulsion reste la même mais maintenant les composantes
spectrales longues sont situées à l'avant et les courtes à l'arrière. Dans la
deuxième partie du lien la dispersion recomprime l'impulsion. Si la
dispersion avant le conjugateur de phase est la même que celle que l'on
retrouve après alors l'impulsion originale sera restaurée à la fin du lien.
Les méthodes de conjugaison de phase sont basées sur le mélange à
quatre ondes entre le signal et une pompe dans un milieu non linéaire. La
conjugaison de phase optique, en plus de compenser la dispersion
chromatique, peut également compenser les effets non-linéaires [102].
L'inconvénient connu de cette technique est qu'elle requiert une partie de
la bande réservée aux communications pour opérer l'inversion spectrale
réduisant ainsi le nombre de canaux de transmission possible. Des
résultats semblent tout de même démontrer qu'une conjugaison de phase
optique est possible dans déplacement de fréquence.

Nous résumerons maintenant les techniques de compensation de la


dispersion chromatique agissant sur la liaison.
Introduction Générale 10

La fibre compensatrice de dispersion

La méthode privilégiée dans les systèmes actuels est la fibre à dispersion


négative ou fibre compensation de dispersion (DCF) [26]. La dispersion
négative est obtenue en guidant le mode très faiblement de sorte que de
petites augmentations de longueur d'onde soient accompagnées de
grandes variations de largeur modale. Une bonne partie du mode passe
alors dans la gaine ou l'indice plus faible procure une augmentation de
vitesse de propagation. Malheureusement, le faible guidage de cette fibre
en augmente l'atténuation et les pertes de courbure. La dispersion de ces
fibres varie typiquement entre -40 et -120 ps/nm.km à 1550nm pour une
atténuation de 0.3 à 0.45 dB/km.

La DCF est généralement enroulée autour d'un cylindre de faible


coefficient d'expansion thermique et insérée dans un module connectorisé.
La longueur de fibre DCF nécessaire pour compenser un lien varie entre
1/4 et 1/5 du lien. Des modules dispendieux et lourds contenant entre 15
et 25km de DCF doivent alors être déployés stratégiquement le long d'un
lien. De plus la fibre DCF présente une forte dispersion des modes de
polarisation (PMD).

Traditionnellement la DCF possède une pente de dispersion positive tout


comme la fibre conventionnelle. La dispersion n'est donc pas compensée
complètement qu'à une seule longueur d'onde et la largeur de bande
utilisable se trouve limitée. Des recherches [30] ont toutefois démontré la
faisabilité de la DCF à pente négative qui augmente la largeur de bande et
la distance de propagation limite.

Une autre technique de compensation de dispersion basée sur la fibre


utilise un mode d'ordre élevé (LPn et LP02) de la fibre [21,110]. Les modes
d'ordre élevés procurent plus de dispersion négative par unité de longueur
que le mode fondamental (LP01) et peuvent compenser une plus large
Introduction Générale 11

bande. Contrairement à la DCF, les fibres à mode élevé peuvent compenser


environ 50 fois leur longueur. Cette technique requiert une conversion de
mode entre le mode fondamental et le mode d'ordre élevé à l'entrée et à la
sortie du module. Cette méthode à été exploitée par K.Oh et S. Choi [75,76]
en introduisant une fibre à cœur d'air à double gaine pour assurer la
conversion de mode. En effet, la fibre à cœur d'air utilisée dans les
recherches de K. Oh et col est basée sur la conversion modale entre une
fibre multimode procurant des modes d'ordres supérieures et une fibre
standard monomode [111,112]. Dans ce cas, un désavantage à noter, en
effet dans des hautes températures d'opération, la première gaine dopée
au germanium risque de fondre et de boucher le cœur d'air ainsi le guide à
cœur d'air intégré assez souvent entre une fibre monomode standard et
une fibre multimode risque de changer de propriétés et de redevenir tout
simplement une fibre monomode. Un inconvénient à ne pas négliger dans
des environnements à hautes températures. Ces dispositifs sont sensibles
aux effets environnementaux et présentent des pertes assez élevées.

Soulignons une autre technique qui suggère l'utilisation d'une fibre à deux
cœurs pour compenser la dispersion [79]. Le couplage du mode LPoi d'un
cœur au mode LP02 de l'autre cœur par effilement de la fibre générerait
une dispersion de signe opposé à celle de la fibre à compenser. Notons que
l'effilement nécessaire serait extrêmement faible sur une grande longueur
de fibre et difficilement réalisable avec les technologies actuelles.

Le réseau de Bragg apériodique

Le principe d'un réseau de Bragg est assez simple. Un réseau est photo-
inscrit le long d'une fibre optique en changeant périodiquement son indice
de réfraction. Ceci est généralement effectué en illuminant la fibre par le
côté avec une lumière ultraviolette à travers un masque adéquat. À cause
de la photosensibilité de la fibre, cela induit une modification permanente
et localisée de l'indice de réfraction. Une lumière se propageant dans la
Introduction Générale 12

fibre avec une longueur d'onde deux fois plus grande que le pas du réseau
sera alors réfléchie. Dans un réseau de Bragg compensateur de dispersion,
la période est réduite linéairement le long du dispositif (le réseau est
'chirpé') [104]. De cette façon, les longueurs d'ondes plus courtes (bleues)
sont réfléchies en un point plus éloigné de l'entrée du système que les
longueurs d'onde plus longues (rouges), ce qui produit un retard temporel
du bleu par rapport au rouge et donc une dispersion négative.

Les avantages de ces réseaux sont leur forte dispersion (< -1000 ps/nm),
leur compacité (quelques centimètres) et leur faibles pertes. Au niveau des
inconvénients, citons que la plupart de ces réseaux nécessitent l'utilisation
d'un circulateur optique souvent dispendieux pour séparer le signal
d'entrée du signal rétroréfléchi de sortie. De plus les réseaux de Bragg
exhibent généralement une forte PMD et des oscillations dans la courbe de
délai. Leur largeur de bande typiquement faible (< 1 nm) et en voie de
s'élargir (5-6 nm) avec l'avènement des techniques permettant l'écriture de
longs réseaux de Bragg de l'ordre du mètre [30].

Les réseaux de phase

De nouvelles techniques prometteuses sont basées sur l'utilisation de


réseaux de phase, aussi appelés phasars ou AWG (Arrayed Waveguide
Grating). Ces dispositifs d'optique intégrée ont été développés pour
effectuer des fonctions telles qu'ajout/retrait ('add/drop), routage et
multi/ démultiplexage dense de plusieurs canaux. Il est possible de faire
un parallèle entre un réseau de phase et un réseau conventionnel. Dans le
réseau conventionnel, chaque facette réfléchit une partie de l'énergie avec
une phase qui dépend de l'inclinaison du réseau. Dans le réseau de phase,
les facettes sont remplacées par des microguides de longueurs différentes,
agissant comme des lignes de délai optique. La phase est alors reliée à la
différence des parcours entre ces microguides. Le réseau de phase est donc
le pendant en transmission du réseau conventionnel. Les microguides sont
Introduction Générale 13

compris entre deux larges guides coupleurs. Celui de l'entrée distribue la


puissance entre les microguides et celui de la sortie combine les
puissances issues des microguides et forme une figure d'interférence sur
les ports de sortie.

Les longueurs d'ondes de plusieurs canaux présentes sur un port d'entrée


se retrouveront chacune sur un port individuel de sortie. Notons qu'un
phasar est réciproque.

Pour compenser la dispersion chromatique, il a été suggéré d'insérer un


filtre de phase spatial entre deux phasars de haute résolution [30]. Le
premier phasar décompose les impulsions de chaque canal en leurs
différentes composantes spectrales. Le filtre compense ensuite la phase de
chaque composante de chaque canal. Le deuxième phasar reforme les
impulsions en recombinant leurs composantes spectrales. Cette technique
a fourni une dispersion autant positive que négative de 260ps/nm sur une
bande de 28nm. Elle peut également compenser la pente de dispersion.
Les pertes de 15dB de ce dispositif sont cependant très élevées.

Une autre technique plus simple et plus efficace consisterait à instaurer


un 'chirp' sur les longueurs des microguides du phasar [118]. En
instaurant une avance de phase quadratique proportionnelle au carré du
numéro du guide (avec i=l, le plus petit guide, ayant une avance de phase
nulle), un compensateur/démultiplexeur peut être conçu. Le guide
diffractif d'entrée fait en sorte que les composantes spectrales rouges se
propagent dans les guides plus courts et les bleues dans les guides plus
longs. Lors de la focalisation à la sortie, les composantes bleues auront
alors subi le plus grand délai compensant ainsi les caractéristiques de la
fibre standard autour de 1550nm. Les résultats de simulation montrent
une compensation périodique de la dispersion de -4300ps/nm par canal
(sur 14 GHz). D'autres configurations d'avance de phase pourraient
compenser les dispersions d'ordres supérieurs. Le désavantage du phasar
Introduction Générale 14

est qu'il nécessite un contrôle actif de la température du substrat pour


rester aligné sur la grille de fréquence sélectionnée.

Le VIPA (Virtually Imaged Phased Array) est une autre technologie de


compensation de dispersion [92]. Ce module combine des éléments
d'optique traditionnels (lentille, lame de verre, miroir) pour réaliser un
réseau de phase imagé virtuellement aux propriétés très intéressantes. La
grande dispersion angulaire de ce dispositif est utilisée pour générer une
grande dispersion chromatique. La dispersion de cet appareil est
périodique sur la grille ITU* de lOOGHz et peut varier de -3160 ps/nm à
+660 ps/nm. La bande passante est de 70nm. Le principal avantage est
son accordabilité en dispersion. En effet, par un déplacement transversal
d'une lentille et d'un miroir, la dispersion et la pente peuvent être ajustées.
Cela représente un avantage certain pour les systèmes 40 Gb/s ou une
compensation dynamique de la dispersion risque de devenir essentielle. La
stabilité mécanique de l'appareil reste tout de même à valider dans des
conditions réelles d'utilisation.

Les solitons

Le soliton est une impulsion lumineuse qui se propage sans déformation


dans la fibre sur de très longues distances. Ce comportement résulte de
l'interaction entre les effets non-linéaires et la dispersion chromatique de
la fibre dans le domaine de dispersion négative ou positive.

*ITU : International Télécommunications Union. Cet organisme a standardisé une échelle


de fréquences pour les communications optiques DWDM. Les canaux espacés de lOOGHz
avec comme point d'ancrage la fréquence 193.1 THz (1552.52 nm). D'autres canaux
décalés de 50 GHz par rapport à cette échelle ont été ajoutés.

Dans ce domaine, la vitesse de groupe des basses fréquences est plus


faible que celle des hautes fréquences et l'impulsion s'élargira. Les effets
non-linéaires (qui dépendent de la puissance de l'impulsion) quant à eux
provoquent un glissement des basses fréquences vers le front avant de
Introduction Générale 15

l'impulsion et vers le front arrière pour les hautes fréquences. L'impulsion


aura alors tendance à se comprimer. Donc en augmentant la puissance de
l'impulsion à un niveau optimal, les effets d'élargissement et de
compression s'annuleront et un soliton se propagera.

Dans la première observation expérimentale de soliton [30], la recherche


dans ce domaine s'est surtout concentrée sur les applications de type
transocéanique. Une propagation WDM en laboratoire sur 9000km
(amplificateurs optiques espacés de 30km) de 8 canaux à 10Gb/s a ainsi
été réalisée. Les solitons ne se déforment pas si leur puissance ne varie
pas durant la propagation. L'espacement et le nombre d'amplificateurs
optiques le long d'un lien deviennent donc critiques. L'utilisation de tant
d'amplificateurs amène un problème important : le bruit provenant de leur
émission spontanée interagit avec les solitons. Cette interaction non
linéaire avec le bruit provoque un changement aléatoire des fréquences
centrales de chaque soliton. La dispersion chromatique de la fibre convertit
ces variations de fréquences en une gigue sur le moment d'arrivée des
impulsions. Ces variations de synchronisme peuvent déplacer des
impulsions hors de leur temps bit assigné. Cet effet est la cause des
principales erreurs de transmission et constitue la limitation actuelle des
systèmes solitoniques.

Composants proposés

Dans ce cadre, le docteur Michel Albert Duguay a entamé plusieurs


recherches pour concevoir un compensateur de dispersion basé sur les
guides plans antirésonants «ARROW» [23,40]. Ses travaux qui ont débuté
depuis 1996 avec son étudiant au doctorat Vincent Delisle [123] et son
étudiante en maîtrise Dominique Brichard [23] se sont montrés fructueux
et constructifs mais l'étude de la compensation de dispersion s'est limitée
aux résultats de simulation de Dominique qui a utilisé le logiciel de
Vincent Delisle «Find C». Suite à des résultats prometteurs et avec l'arrivée
Introduction Générale 16

de François Baribeau en 1997 en maîtrise [41], ce dernier a entamé des


expériences pratiques sur des guides plans de toutes sortes (pellicules en
nitrocellulose, guides plans en silice sur silicium...) pour étudier en
profondeur la compensation de la dispersion chromatique pour les
longueurs d'ondes des bandes L et C des télécommunications
multilongueurs d'onde. Ses résultats se sont montrés excellents et ont
confirmé l'idée motrice du projet qui se basait sur les guides plans effilés
[40]. Cependant quelques limitations et difficultés d'ordre pratique ont
affaibli l'efficacité du guide ARROW plan compensateur de dispersion. En
effet, l'introduction d'un guide plan dans un réseau à fibres optiques pose
toujours des problèmes du point de vue couplage des modes entre une
fibre optique à géométrie cylindrique et un guide à géométrie plane et bien
évidemment le contrôle de la polarisation de ces modes qui peut engendrer
de la dispersion de polarisation. Par conséquent une conversion des modes
s'avère imminente de plus que le guide de François est applicable pour une
seule longueur d'onde de la grille ITU. En adoptant une approche
différente, on peut rendre l'effet non seulement périodique mais aussi à
n'importe quelle longueur d'onde de la grille UIT-T.

C'est sur toutes ces considérations théoriques et pratiques que nous avons
décidé d'entamer nos travaux en se concentrant sur l'aspect pratique des
guides compensateurs de dispersion. Nous avons tout de suite commencé
par fouiller dans le domaine des fibres à cœur creux ayant une géométrie
cylindrique assez attrayante pour l'application, tout en sachant qu'il s'agit
d'un domaine immense et compliqué étant donné le caractère à perte de ce
genre de guides d'ondes.

Nous proposons dans cette thèse un nouveau type de guides cylindriques


compensateurs de dispersion chromatique et éléments sélectifs pour les
communications multilongueurs d'onde. Le but de ce composant et
d'accomplir des fonctions de sélection en longueur d'onde dans un système
Introduction Générale 17

WDM et des fonctions de compensation de dispersion chromatique dans


les réseaux à fibres monomodes.

La première fonction que nous proposons est la propriété Fabry-Perot de


notre guide que nous avons su exploiter et en déduire par la suite une
fonction sélective très intéressante à large bande et facilement exploitable
en sélectionnant le mode désiré et les bonnes dimensions de la fibre pour
l'application.

La deuxième fonction est le compensateur de dispersion chromatique.


Cette fonction nécessite des critères précis pour qu'elle soit réalisée. En
effet, un guide compensateur de dispersion chromatique doit être
monomode et à pertes minimales ou nulles si c'est possible. Ces deux
aspects nous ont menés à des modifications importantes au niveau de
notre guide de départ et la bonne majorité de notre recherche était
penchée principalement sur l'étude du guidage monomodal ainsi que la
minimisation des pertes dans une fibre creuse en silice. C'est ainsi que
nous avons introduit l'aspect ARROW à notre guide et nous l'avons
exploité efficacement pour aboutir à un guide monomode quasi sans
pertes.

Enfin nous proposons une étude comparative avec un guide plan effilé à
base d'étalon de silice effilée. Nous caractériserons l'aspect adiabatique,
par la suite nous mesurerons sa dispersion chromatique.

Objectifs et plan de la thèse

L'objectif principal de cette thèse est de démontrer qu'il est possible


d'obtenir une fonction de compensation de la dispersion chromatique avec
une fibre à cœur creux du type capillaire en silice pure, une technique
différente et beaucoup moins chère que celles communément utilisées
actuellement sur le marché des télécommunications et citées au début de
cette introduction. Par la suite, nous verrons les autres applications
Introduction Générale 18

découvertes lors de nos travaux avec ce type de fibre telles que la fonction
de sélectivité ainsi que les applications possibles et envisageables. Nous
traiterons certains résultats expérimentaux obtenus sur notre fibre creuse
proposée ainsi que notre guide plan effilé qui nous servira comme
référence de comparaison.

La thèse est ainsi divisée en six grands chapitres :

Le chapitre I cible une étude théorique de base approfondie de la fibre


optique standard englobant l'étude des types de transmission, de la
dispersion sous tous ses aspects et l'atténuation. Cette étude des fibres
standard s'avère importante pour un lecteur ordinaire; non-expert dans le
domaine des fibres tel un étudiant débutant dans le secteur des
communications par fibres optiques. D'un autre côté, cette étude est aussi
pertinente pour un lecteur expert qui peut simplement comparer les
caractéristiques d'une fibre standard à celles d'une fibre creuse et les
exploiter pour des applications futures.

Cette étude mènera automatiquement au chapitre II qui consistera à


l'étude des guides à cœur creux et particulièrement les guides cylindriques
ou fibres creuses ou aussi telles que je les ai nommées le long de cette
thèse FCC ou FCCE pour Fibres à Cœur Creux Effilées. Alors on traitera la
transmission ainsi que l'équation d'onde dans ce type de guide. Dans ce
chapitre, une grande partie de la théorie est consacrée aux applications
dans la bande des lOum. En effet, on s'est appuyé sur les premiers
travaux utilisant la fibre creuse comme milieu guidant intéressant dans la
zone des lOum. D'ailleurs, une majorité des applications de cette fibre
s'est concentrée principalement dans la zone des lOum. Une autre raison
qui nous a encouragé à étudier les propriétés de la fibre creuse dans la
bande des lOum sont les applications éventuelles de cette fibre qui
peuvent s'étendre aux micro-ondes (lmm à 10 cm). En effet, un transport
Introduction Générale 19

des micro-ondes via ces fibres est possible pour des applications
industrielles par exemple.

Le chapitre III vise à traiter la fonction de sélectivité de notre composant


sous tous ses angles. Ainsi nous présenterons le filtre Fabry-Perot, ses
propriétés et les caractéristiques Fabry-Perot de la FCC (Fibre à Cœur
Creux). Ce chapitre traitera les caractéristiques Fabry Pérot de notre guide
dans l'infrarouge et dans le visible ainsi que les simulations et les
expérimentations réalisées pour caractériser le composant.

Le chapitre IV est une suite logique de l'idée précédente. En effet, dans


cette section, nous traiterons les critères requis dans une FCCE (Fibre à
Cœur Creux Effilée) et un guide ARROW plan pour aboutir à une mesure
de dispersion adéquate. Ainsi, nous étudierons le transfert adiabatique
sous tous ses angles pour la FCCE et le GPAE (Guide Plan ARROW Effilé).
Dans une dernière section, nous proposerons toutes les solutions que
nous avons envisagées pour optimiser la CDC; "Compensation de la
Dispersion Chromatique" d'une FCCE.

Le chapitre V exposera l'étude théorique de la dispersion basée sur la fibre


à cœur de xénon entourée par l'hélium. Ainsi une étude comparative de
l'atténuation entre une FCCE à cœur d'air entourée par l'air et une FCCE à
cœur de xénon entourée par l'hélium sera expliquée. Finalement des
calculs théoriques de la dispersion dans une FCCE à cœur de xénon
entourée par l'hélium seront donnés. Des résultats de simulations et
expérimentaux appuient cette étude.

Le chapitre VI contient l'évaluation globale de nos recherches et il


illustrera principalement la partie expérimentale de la dispersion d'une
FCCE et d'un GPAE. La première partie consiste à l'étude expérimentale de
la dispersion dans une FCCE à cœur de xénon entourée par l'hélium, la
description du montage ainsi que sa conception, les outils de mesures et
Introduction Générale 20

les résultats obtenus. Dans la deuxième partie de ce chapitre, nous


exposerons les résultats obtenus avec un guide plan ARROW constitué
d'un cœur d'air et d'une gaine de silice effilée. Ces résultats seront en
dernière partie de ce chapitre comparés avec ceux de la FCCE.

Plusieurs annexes accompagnent cet ouvrage dans le but de clarifier


certains sujets importants et de donner un aspect assez global et complet
à cette étude.
Chapitre I

THÉORIE DE BASE DES FIBRES OPTIQUES

De nos jours, la fibre optique est un média qui est utilisé pour transmettre
toutes les données numériques, telles que les paquets Ethernet, la vidéo et
le son, puisque les centraux téléphoniques de plusieurs institutions sont
couplées entre eux par des fibres.

La fibre optique dans son principe de base est constituée de deux verres
transparents disposés de manière coaxiale. Le cœur dispose d'un indice
réfraction plus élevé; la gaine qui l'enrobe, se caractérise par un indice de
réfraction plus petit. Les fibres optiques sont groupées en faisceaux. La
transmission par fibres optiques bénéficie de nombreux atouts par rapport
aux câbles en cuivre : débits très élevés, légèreté, encombrement moindre,
insensibilité aux perturbations électromagnétiques, résistance à la
corrosion, caractère.

Pour transmettre l'information (voix, sons, vidéo, TV, données..), on


transforme le plus souvent celle-ci en code numérique, puis en signal
lumineux, et à la sortie on convertit le signal lumineux de nouveau en
signal numérique. Une liaison optique est un système comportant
plusieurs éléments. La fibre optique protégée et séparée des autres fibres
dans un câble optique transporte ce signal lumineux. Le récepteur restitue
à l'arrivée le signal électrique. Des répéteurs intermédiaires reproduisent le
signal tout au long de la fibre optique. Dans les systèmes de transmission
par fibre optique les différents composants peuvent se répartir par
fonctions : transmission, multiplexage, amplification, commutation. Pour
améliorer la capacité de transport d'information, on procède à différents
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 22

types de multiplexage en longueur d'onde. A l'entrée, le multiplexage


permet d'injecter sur la même ligne plusieurs signaux de différentes
longueurs d'onde. On assiste à une explosion de capacité avec des
systèmes de multiplexage dense en longueur d'onde (DWDM Dense
Wavelength Division Multiplexing). Il est possible ainsi de transmettre plus
de 10 térabits/s sur une seule fibre optique, avec le passage de 256 ondes
simultanées de 40 gigabits/s chacune. Les progrès sont rendus possibles
grâce aux avancées dans l'optique, les composants optoélectroniques, le
traitement du signal. En plus des usages conventionnels (câbles sous-
marins et terrestres), on trouve parmi les secteurs à fort potentiel de
développement, les réseaux locaux et les réseaux métropolitains à haut
débit.

Les transmissions par fibres optiques présentent un domaine d'étude


assez étendu et assez attrayant. En effet, les fibres à base de silice sont
largement utilisées dans la bande de l'infrarouge proche, à 1310nm où la
dispersion du matériau est nulle, à 1550nm où les pertes sont minimales
et aussi dans la bande des 800nm où les pertes sont assez élevées. Ce
genre de fibres présente un moyen efficace de transmission dans les
réseaux de télécommunication modernes.

1.1 Théorie de la transmission par fibre optique

En optique et particulièrement en optique infrarouge, nous considérons


des radiations électromagnétiques de longueurs d'onde X très supérieures
à l'espacement atomique d. Par conséquent, les radiations se propageant
dans les solides peuvent être traitées d'une façon classique. Le champ
électrique E et le champ magnétique H définissent non seulement la
nature de la radiation mais aussi ils agissent sur le milieu sous forme de
stimulants pour induire des réponses macroscopiques telles que la
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 23

polarisation P, la magnétisation M et la densité de courant J. Les


équations qui suivent décrivent ces phénomènes :

( (1.1)
i/ (1.2)
J = a.E (1 3)

s étant la constante diélectrique, x étant la polarisabilité, \y étant la


perméabilité, Xm étant la polarisabilité magnétique et a étant la
conductivité (où so et |ao sont respectivement la permittivité et la
perméabilité dans le vide). Généralement, ces paramètres sont des
tenseurs mais pour des matériaux isotropes, ils sont des quantités
scalaires. Mathématiquement, une onde plane se propageant dans la
direction z avec son vecteur E parallèle à la direction x dans un milieu
transparent, homogène et isotrope, peut être exprimée comme suit :

Ex(Z,t)=E0xexp[i{cot-k0z)] (1.4)
Hy(z,t) = HOyQxp[i(û)t-koz)] (1.5)

Où co=27rf, ko=27i/A,, et Hoy=(sso/|J.o)1/'2 Eox. La fréquence angulaire co décrit


la dépendance dans le temps de l'onde et le vecteur d'onde ko décrit la
dépendance spatiale.

1.1.1 Réflexion et réfraction


Les concepts de réflexion et de réfraction aux interfaces sont simples à
expliquer en termes d'onde plane voyageant dans des milieux diélectriques
isotropes. À l'interface, la lumière réfléchie et celle transmise sont toutes
les deux dans le plan d'incidence alors que leurs directions ne sont pas les
mêmes (voir la figure 1.1). Les lois qui gouvernent leur comportement sont
dérivées des équations de Maxwell pour les radiations électromagnétiques.

Les deux milieux (Ni et N2) sont supposés homogènes et transparents (voir
schéma). D'après la loi de Descartes-Snell, le milieu où se trouve la
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 24

lumière est appelé Ni et possède un indice m qui dépend de nombreux


paramètres. Le deuxième milieu sera appelé N2 avec un indice i\2. Lorsque
la lumière heurte le milieu N2, elle va changer de direction via le dioptre
qui est la surface séparant les deux milieux transparents. Son angle
d'incidence va décider de sa direction. Si m*sin(ii)<l alors il y a réfraction
car m*sin(ii) = n2*sin(i2). Lors d'une réfraction la lumière traverse le milieu
N2 avec un angle i2. Si nisin(ii)>l alors la lumière est réfléchie en un angle
identique à h. Voici un schéma permettant de mieux visualiser les lois de
la réflexion et de la réfraction :

rayon incident i rayon réfléchi

dioptre séparant
milieux d'indices

rayon réfracté

FIG 1.1: Trajectoire d'un rayon lumineux d'un milieu Ni à u n milieu N2 (lois de la
réflexion et de la réfraction).
Lorsqu'un rayon pénètre dans un milieu N2 moins dense (son indice de
réfraction est inférieur au milieu Ni), il s'éloigne de la normale. Comme
l'angle de déviation par rapport à cette perpendiculaire augmente avec
l'angle d'incidence, il existe un angle d'incidence, appelé angle critique,
pour lequel le rayon réfracté forme un angle de 90° avec la normale à la
surface de séparation des milieux. Si l'angle d'incidence est supérieur à
l'angle critique, les rayons lumineux sont totalement réfléchis. La réflexion
totale est impossible lorsque la lumière passe d'un milieu moins dense à
un milieu plus dense. Les fibres optiques utilisent le phénomène de la
réflexion totale: la lumière pénètre par une extrémité dans un tube de
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 25

verre ou de plastique. À l'intérieur de ce dispositif, la lumière se propage


par réflexions successives sur la surface intérieure du tube, puis sort par
l'autre extrémité. Grâce à cela, la lumière peut circuler indéfiniment dans
un câble de verre. Plus le diamètre du câble sera faible plus l'angle critique
ne pourra être atteint.

»i
e,>ec e,

FIG 1.2: Représentation de l'angle critique et de la Réflexion Totale Interne aux


interfaces d'indices de réfraction respectifs ni et n2 tels que ni>n2.
Si les milieux m et n2 sont transparents, alors le faisceau transmis ou
réfléchi obéit à la loi de Snell:

tt, sin 6] = n2 sin 92 (1-6)

Quand l'angle d'incidence 9i pénétrant le milieu le plus dense (m > n2) est
petit alors l'angle de réfraction 82 diminue et tend vers zéro quand :

6>=é?e=sin 'O7 2 /H,) (1.7)

La condition de la réflexion totale interne est atteinte lorsque 6i>9c. Le


rapport des intensités de lumière dans les deux milieux dépend
généralement des conditions de polarisation de la lumière et est gouverné
par les formules de réflexion et de réfraction de Fresnel [3].
Particulièrement, la lumière non polarisée peut être partiellement ou
totalement polarisée suite à la réflexion. Dans le cas des réflexions totales
internes, la lumière possède des changements de phase dépendant des
angles de réflexion. Les variations parallèle et perpendiculaire de la phase
par rapport au plan d'incidence sont respectivement comme suit :
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 26

ô±=2tan-1[(n2cos201-l)f/2/wsin01] (1<9)

où n = m/ri2.
Lorsqu'un milieu a une conductivité non nulle, son indice de réfraction
peut être considéré complexe et s'exprimant sous la forme suivante :

v = n-iK (1.10)

K est le coefficient d'extinction et relié à la conductivité par la relation qui


suit :

<T = 2nKs0co (1-11)

C'est une façon adéquate d'inclure s et o dans le formalisme de la réflexion


et la réfraction [3]. La réflectivité comme une fonction de l'angle d'incidence
d'un milieu transparent (a=0) vers un milieu absorbant (a*0) est
qualitativement similaire à celle entre deux milieux transparents sauf que
l'intensité de la réflectivité est beaucoup plus élevée. Dans le cas d'une
réflectivité à partir d'un métal, K >> 1, la réflectivité est élevée pour tous
les angles, même pour une incidence normale. Cependant elle peut être
totale si la conductivité est infinie.

1.1.2 Fibres diélectriques


La fibre optique classique est un guide d'ondes cylindrique qui guide les
radiations grâce aux réflexions totales internes. La configuration la plus
simple d'une fibre consiste en un cylindre circulaire de rayon ai et d'indice
de réfraction m, nommé le cœur, entouré par une gaine de rayon a2>ai et
ayant un indice n2<ni. Les deux matériaux composant la gaine et le cœur
sont des diélectriques transparents. Généralement, les fibres sont
protégées par un recouvrement extérieur en polymère. Les détails de la
propagation électromagnétiques dans cet environnement sont expliqués via
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 27

les solutions des équations de Maxwell [16,25]. Cependant la méthode


modale s'est avérée une méthode quantitative (voir figure 1.3).

Indice de Impulsion Inpulsion


6* totrtl*

389.HPI

\ /

Fibre à saut d'indice

Fibre à gradient d'indice

Fibre monomode

FIG 1.3: Propagation de la lumière dans les trois types de fibres : (a) Fibre à saut
d'indice, (b) Fibre à gradient d'indice et (c) Fibre monomode.

En général, une fibre est caractérisée par son nombre de modes, chacun
de ces modes est défini par sa distribution de champ électromagnétique
normal à l'axe z de la fibre. Dans une fibre à saut d'indice, la transmission
des rayons lumineux est illustrée dans la figure 1.3 (a), où on voit les
rayons méridiens contenant l'axe de la fibre et confinés dans le cœur. En
utilisant une figure de rayons et en se basant sur la loi de Snell, nous
constatons que la fibre peut faire propager des rayons dans le cas d'un
angle d'incidence 6o définie comme suit :

nosinûo =n] siné?c =(n2x -ni)'2 =nx

i1-13)
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 28

où no est l'indice de l'air et égal approximativement à 1, A est la différence


relative des indices et la quantité m(2A)1/2 représente l'ouverture
numérique de la fibre optique (NA).

La théorie des rayons permet à n'importe quel rayon tel que 9<9C, de se
propager le long de la fibre. Le nombre de modes est contrôlé par le
paramètre V défini comme suit :

V = (2m/Âa)n](2A)h'2 (1.14)

où Xo est la longueur d'onde dans le vide. Il existe trois types de modes.


Les modes hybrides (HEpq et EHpq) se caractérisent par leurs composantes
Hz et Ez différentes de zéro où z est l'axe de la fibre. Les modes TE se
caractérisent par une composante Ez nulle et les modes TM se
caractérisent par une composante Hz nulle. Le mode de plus faible ordre
(généralement c'est le mode HEn) se propage pour n'importe quelle valeur
de V non nulle. En effet, pour V<2.405, le mode HEn est le seul mode
guidé. Pour des valeurs élevées de V, des modes d'ordre supérieur
apparaissent. Le nombre total des modes guidés (incluant la polarisation)
apparaissant pour des valeurs élevées de V est approché à V 2 /2. L'ordre
du mode est corrélé non seulement au paramètre V mais aussi au degré de
complexité du profil du champ transversal EH et à l'angle d'incidence 9 de
la réflexion du mode. Le mode de plus faible ordre se propage
généralement à proximité de l'axe de la fibre. Il est nécessaire de noter que
les champs des modes guidés ne sont pas complètement confinés dans le
cœur mais étendus jusqu'à la gaine (une décroissance exponentielle
d'amplitude). Les modes d'ordre supérieur pénètrent généralement dans la
gaine; cependant, le degré de pénétration dépend essentiellement du
paramètre V.

Les effets de la pénétration dans la gaine s'accentuent particulièrement


lors de la propagation dans des fibres courbées. En effet, ces imperfections
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 29

engendrent les pertes d'énergie. La fraction de pertes modales / pour une


fibre multimode à saut d'indice est calculée comme suit [16] :

f = {\/2A%2a/R)+{3/2n2k0R)2n\ (1.15)

où R est le rayon de courbure et ko=27i/A,o. Les pertes de courbures


peuvent être provoquées par des microcourbures dues aux fluctuations
lors de la fabrication ainsi qu'aux non-uniformités lors du câblage.

Cependant, dans le cas d'une fibre monomode (le cas de fibres qui nous
intéresse dans notre application), il existe deux types de pertes dues à la
courbure: les pertes pures de courbure et les pertes de microcourbures.
En effet, le guidage dans une fibre monomode courbée est dû au
déplacement du faisceau à l'extérieur de la courbure causant une
diminution de la vitesse de phase sur la partie intérieure du faisceau et
une augmentation sur sa partie extérieure. Dans une macrocourbure, le
mode fondamental de la fibre perd de sa puissance à cause des radiations.
Les pertes pures de courbure pour une fibre monomode à saut d'indice
[31] sont décrites par le facteur de perte a'b tel que :

1/2 2
1 n U 1 (1.16)
exp
2 _4aRW\ VKX{W) 6K2 a3 ni

(1.17)

u2 +w2 =v2 (1.18)

où a est le rayon du cœur de la fibre, ni est l'indice de réfraction du cœur,


r\2 est l'indice de réfraction de la gaine, R est le rayon de courbure, V est la
fréquence normalisée, U est la constante de la propagation radiale
déterminant la distribution du champ dans un cœur homogène, [3 étant la
constante de phase et ko est le nombre d'onde. Cependant l'atténuation a'm
due aux microcourbures est donnée par la formule suivante [31]:
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 30

4V l et

JO{U) + 1
[a) ~2>\UJX{U) 2 W2 U2) <•

où we est la taille relative du faisceau pour une fibre monomode à saut


d'indice et wp est un paramètre qui caractérise chaque fibre monomode.

En effet wp est définit comme suit : — > w2(p)>wL,wd >wd. Le paramètre wa


W
caractérise la taille du faisceau reliée à la dispersion de la fibre, pour des
valeurs élevées de l'exposant p, la valeur de w(p) s'approche de 2a/W.

1.1.3 Fibres à cœur creux

Les pertes d'absorption de la silice sont faibles dans la bande du proche


infrarouge (aux alentours de X ~ 1.55|am). En effet, les atténuations totales
sont de l'ordre de 0.15-0.2dB/km pour les applications en
communications optiques. Cependant, à des plus grandes longueurs
d'ondes, l'absorption de la silice augmente. D'un autre côté, d'autres types
de diélectriques tels que les chalcogénures et les verres lourds peuvent
maintenir une faible atténuation pour les longueurs d'onde aux alentours
de 10|am. Cependant, dans cette plage de longueurs d'onde, des problèmes
de purification, de viabilité mécanique et de stabilité du verre peuvent
limiter les champs d'application.

Des problèmes pareils ont mené les chercheurs et les scientifiques à


étudier la propagation dans les guides d'onde à cœur creux lors des
transmissions à des longueurs d'onde élevées [84,85]. En utilisant un
cœur d'air, une propagation efficace peut être accomplie si un degré
suffisant de réflexions internes est induit entre le cœur d'air et l'interface
de la gaine. Dans ce contexte, deux types de gaines sont considérés, à
savoir une gaine en métal ou une gaine diélectrique.
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 31

Considérons le cas des guides cylindriques. Le mode ayant les plus faibles
pertes dans un guide en métal est le mode TEio [88], pour lequel le champ
E est parallèle au mur. Cependant, de sérieux problèmes apparaissent
pour les guides métalliques tels des pertes de courbure assez élevées
[88,89]. C'est pourquoi, on a donné plus d'attention aux guides
diélectriques ou à recouvrement diélectrique. Cependant avant de traiter
les guides à cœur creux, nous allons expliquer les types de problèmes qui
peuvent surgir lors de la transmission dans des fibres standard.

1.2 Dispersion

1.2.1 Dispersion intermodale


Un signal optique a tendance à se déformer quand il voyage le long d'une
fibre ou d'un guide à cause de deux mécanismes dominants qui sont les
dispersions intermodales et intramodales. Ces distorsions peuvent être
expliquées en se référant à la vitesse de groupe [45].

La dispersion intermodale est présente là où plusieurs modes sont excités


dans un guide. Elle contribue à la distorsion dans les guides diélectriques
classiques et dans les guides à cœur creux.
f~\
1 Fibre multimode
longueur L
Impulsion Impulsion
en entrée en sortie

FIG 1.4 : Schéma explicatif de la dispersion intermodale dans une fibre


multimode.
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 32

Plusieurs modes différents se propagent le long du guide avec différents


angles aux interfaces cœur-gaine, et particulièrement les modes d'ordres
supérieurs.

Dans un tel cas, l'énergie de l'impulsion est répartie entre les différents
modes excités. Ces modes se propagent dans une direction cpi par rapport à
la normale qui dépend du mode lui-même et tel que :

*>>,<§ (1.21)
Le temps de propagation dans une fibre pour un angle (pi est défini par t
tel que montré par l'équation (1.22) :

t (1.22)
v.

où L est la distance parcourue par le mode excité, vz est sa vitesse et 91 est


son ange de propagation.

Ainsi pour les modes lents, leur angle de propagation tend vers l'angle
critique cpc. Cependant pour les modes rapides et pour la même distance L,
leur angle de propagation s'approche de 71/2. On peut ainsi déduire
l'élargissement de l'impulsion par le raisonnement suivant :

Mode - lent : sin <pc = —- => tx = — -


n, cn2

Mode - rapide :çi = — => t2 -


2 c (1.23)
r ï Yi J,yi ï yi \ yi Yl \
El a r g issement -de-V impulsion : Att =t]-t2= — =—- — -
cn2 c c y n2 J
Ln,
A/,. - — L A
c

Ce mécanisme de distorsion intermodale peut être éliminé par une


opération en régime monomodal en utilisant des fibres opérant au-dessous
de la fréquence de coupure V = 2.4 pour laquelle seul le mode HEn peut se
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 33

propager. Le régime monomodal s'avère plus délicat dans un guide à cœur


creux [84]; c'est pourquoi des modifications du guide seront nécessaires
pour minimiser les pertes causées par le régime multimodal dans une
fibre creuse.

1.2.2 Dispersion intramodale


Le problème de la dispersion prend de plus en plus d'ampleur, surtout
avec le développement des réseaux optiques à haut débit. Un composant
simple et fiable se montre nécessaire pour s'adapter dans un réseau à
fibre. Cependant, la dispersion du mode LPoi dans une fibre monomode est
due à plusieurs facteurs. En effet, quand une onde électromagnétique
interagit avec les électrons du diélectrique, la réponse du milieu dépend
généralement de la fréquence angulaire co. Cette propriété se manifeste au
niveau de la dépendance de l'indice de réfraction n(w) de la fréquence et
elle explique en quelque sorte la dispersion chromatique. En l'occurrence,
l'origine de la dispersion chromatique est reliée aux fréquences
caractéristiques de résonance auxquelles le milieu absorbe les radiations
électromagnétiques par l'intermédiaire des oscillations des électrons liés
dans les atomes. Une bonne approximation de l'indice de réfraction est
donnée par l'équation de Sellmeier [25,27,31] :

où COJ étant la fréquence angulaire de résonance et Bj est la force de la j i è t n e


résonance. Le tableau 1.1 illustre les valeurs des Bj et Aj pour le cas de la
silice,

Tableau 1.1: Coefficients de Sellmeier pour le SiÛ2.


Bj h
Bi=O.6961663 A.i=O. 0684043
B2=0.4079426 ^2=0.1162414
B3=0.8974794 X3=9.896161
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques

où A,j = 2nc/(ùi et c est la vitesse de la lumière dans le vide. La dispersion de


la fibre joue un rôle critique dans la propagation des impulsions le long de
la fibre. En effet, les différentes composantes spectrales de l'impulsion
voyagent à différentes vitesses c/n(co). La dispersion d'un signal émis peut
causer de multiples distorsions lors d'une transmission numérique ou
analogique le long de la fibre. Lorsque nous considérons des
implémentations majeures des transmissions par fibres optiques qui
incluent plusieurs types de modulations numériques, nous pouvons noter
l'élargissement des impulsions lors de leur propagation, causé
principalement par des mécanismes de dispersion. Le phénomène est bien
illustré à la figure 1.5 où on remarque que chaque impulsion s'élargit et
interfère avec sa voisine jusqu'à un niveau non distinguable à la réception.
Il s'agit de l'interférence des symboles (ISI). Par conséquent, ce phénomène
peut multiplier les erreurs dans un canal optique numérique. Le taux
d'erreur dépend énormément du rapport signal à bruit (SNR). Pour éviter
l'interférence entres symboles lors d'une transmission optique, le taux
binaire PT doit être inférieur à l'inverse de la durée de l'impulsion (2T). Ceci
nous montre l'ampleur des problèmes dus à la dispersion et la nécessité
d'investir pour concevoir des solutions remédiables à ce genre de
défaillance dans les réseaux optiques.

FIG 1.5: Élargissement temporel d'une paire d'impulsions dans une fibre
dispersive.
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 35

D'une manière mathématique, le phénomène de l'interférence inter-


symboles se produit comme le montre le schéma 1.6 :

Format optique F
*) tB = 2m
0 1 0 1 0 i 0

A A A —•

l
Après propagation sur une distance L

FIG 1.6: Phénomène d'interférence inter-symboles pour une transmission RZ


(retour à zéro).

Le phénomène de l'interférence inter-symboles se produit lorsque


l'élargissement de l'impulsion An est inférieur à la largeur initiale tB de
l'impulsion. Le paramètre B est le débit numérique. En effet, lorsqu'une
onde se propage dans un milieu dispersif, les diverses composantes
fréquentielles de l'onde se propagent à des vitesses différentes, créant un
étalement temporel de l'onde à l'arrivée. On parle alors de dispersion en
groupe de vitesse ou "Group Velocity Dispersion" (GVD). L'étalement
temporel entre deux longueurs d'ondes est proportionnel à la distance de
transmission, à la largeur spectrale de la source et au paramètre de
dispersion du milieu. Plus la distance de transmission est élevée et la
largeur spectrale de la source est grande, plus l'impulsion s'élargit à
l'arrivée.

Rappelons qu'une impulsion lumineuse n'est pas chromatique mais


possède une certaine largeur spectrale AA (à mi-hauteur) autour de sa
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 36

longueur d'onde centrale Ào. Pour une impulsion gaussienne, la relation


entre la durée de l'impulsion Ai et AA est donnée par l'expression suivante:
0 44 A2
Ar = ——.—, où c est la vitesse de la lumière dans le vide. Cette
AA c
caractéristique fondamentale nous dit qu'une impulsion très courte
possède une très grande largeur spectrale.
Le délai Ax entre deux longueurs d'onde séparées par AA après une
propagation dans un milieu dispersif tel une fibre; de longueur L est

obtenu: AT = - A 4 — I = -AA\-A0^-\ = D.L.AA, où D est le

paramètre de dispersion de la fibre, L sa longueur et AA est la largeur


spectrale de la source.

Le paramètre de dispersion d'un milieu est proportionnel à la longueur


d'onde et à l'accélération du changement de l'indice de réfraction lorsque la
longueur d'onde varie dans ce milieu. S'il est négatif, le milieu est dit
posséder une dispersion normale ou positive. Si un signal est transmis
dans un milieu de dispersion normale, les composantes de hautes
fréquences 'Voyagent" plus lentement que les composantes de basses
fréquences et le signal devient "chirpé positivement" tel illustré à la figure
1.7(a), augmentant en fréquences avec le temps. Dans le cas contraire
(Figure 1.7(b)) où le paramètre de dispersion est positif, le milieu possède
une dispersion négative et le signal devient "négativement chirpé" (sa
fréquence diminue avec le temps). Si, enfin, ce paramètre est nul, le milieu
est non dispersif et toutes les composantes fréquentielles du signal
voyagent à la même vitesse à travers ce milieu.
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 37

iwmgmékâam A
p u <*6ci

'1 1 1 ft

'.' i l : * - '.£ c • n :mmi

FIG 1.7: Impulsions à pas variables: a) pas décroissants; b) pas croissants.

En règle générale, pour un débit de transmission donné, l'étalement


temporel doit être plus petit que la période de pulsation (qui n'est rien
d'autre que l'inverse du débit) pour minimiser le chevauchement des bits.
Ceci aboutit à une limitation du produit : la distance de transmission
multipliée par le débit de transmission et par la largeur spectrale de la
source et le paramètre de dispersion du milieu. Pour une largeur spectrale
de source donnée dans un milieu de paramètre de dispersion donné, ce
produit est constant et inversement proportionnel à la largeur spectrale et
au paramètre de dispersion. À titre indicatif, si l'on utilise comme source
un laser multimode à semi-conducteurs (de largeur spectrale 2nm) à un
débit de l'ordre de 2.5Gb/s pour une propagation autour de la longueur
d'onde de 1550nm (la constante de propagation est égale à -20 ps 2 /km), la
distance maximale sur laquelle on peut transmettre les signaux sans qu'il
n'y ait altération est de 330km environ tandis que cette même distance
devient seulement 20km pour un débit de 10Gb/s [26].

En effet, ce genre de problème peut être généré entre autres par la


dispersion intramodale ou chromatique et c'est évidemment le problème
qui touche nos travaux de recherches. Pour expliquer en détail l'effet de la
dispersion, il faut passer par le développement en série de Taylor de la
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 38

constante de propagation modale p tout en ayant œo comme fréquence


angulaire centrale,

c o i 2

(m = 0,1,2,...) (1.26)
dco'

L'impulsion transmise se propage à une vitesse de groupe (vg = /?, ), tandis

que le paramètre P2 définie l'élargissement de l'impulsion lors de sa


propagation. Les paramètres Pi et P2 sont reliés à l'indice de réfraction n et
à ses dérivés via les équations suivantes :

a \( dn) n 1 ,.
c\ dco) c vg
1 ^ dn d n \ co d n k dn
cy dco dco J c dco 2nc dA

où n g est l'indice de groupe.

Quand P2 est nulle, il s'agit de la longueur d'onde correspondant à la


dispersion nulle et cette longueur d'onde XD est généralement de l'ordre de
1.31|am pour les fibres standards. La figure 1.8 illustre des mesures de la
variation de la dispersion totale en fonction de la longueur d'onde pour
une fibre monomode standard.
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 39

ispersion normale Dispersion anonnale


dispersion négative dispersion positive
le rouge va plus vile le bleu va plus vite
que le rouge

Longueur d "on

X, X,

FI G 1.8 : Dispersion chromatique d'une fibre standard en fonction de la


dispersion de vitesse de groupe.
Le facteur de dispersion D est lié au paramètre P2 par l'intermédiaire de
l'équation (1.29) :

dfi, 2nc n X d2n (1.29)


D= 2 Pi = — 2
dX X c dX

Le paramètre P2 caractérise aussi la dispersion de la vitesse de groupe


(Group Velocity Dispersion) et change de signe dépendant de la dispersion
dans la fibre :
dpx d
J (1.30)
dco dû) v2 dû)

Le paramètre P2 est généralement positif pour les longueurs d'onde


inférieures à Xr> et négatif pour les longueurs d'onde supérieures à Xn.
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 40

Calcul de la dispersion chromatique


Le développement mathématique qui suit explique le calcul du facteur de
dispersion chromatique D :
2nc
Comme A = alors :

d d dA d -2TÏC
=—x = —x- (1.31)
dco dA dco dA a2
-2nc -A1 (1.32)
a1 2nc
d'où on déduit le délai de groupe tg après un parcours de longueur L :

iTtcdn (-A2
n +— — x\ x\ (1.33)
A dA { 2TCC

dn
n - A- (1.34)
dA
Le facteur de dispersion D est défini comme suit :

1 dte l dn dn d2n
D= - •A- (1.35)
L dA c dA dA

Xfn (1.36)
c dA2

D est défini comme étant la dispersion intramodale et elle est généralement


mesurée en ps/(nm.km).

1.2.3 Dispersion du matériau

La constante de propagation d'un mode dans une fibre optique est donnée
par la relation: /3 = k0ne avec n2<ne<ni. Le mode étant principalement
confiné dans le cœur de la fibre d'indice de réfraction m proche de ne, on
supposera par la suite que :

) {) (1.37)
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 41

La dépendance de l'indice de réfraction de la silice pure, qui constitue le


matériau de base des fibres optiques utilisées dans les systèmes de
télécommunication, en fonction de la longueur d'onde se visualise sur la
courbe de la figure 1.9.

1.4S4'

1*52-

1448-

oe us u M u
Longuaur cfoncte i\im)

FIG 1.9 : Évolution de l'indice de réfraction de la silice pure en fonction de la


longueur d'onde.
Le temps de transit d'une onde pour parcourir une distance L est tel que :

mal.
(1.38)
vg dA dco
avec
(1.39)
dA A2 l
A dA
et
dA (1.40)
dco ça2
Alors l'équation de tmat. peut donc s'écrire
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 42

2n dn,.f ITIC
)
X' X dX

/ =
mal. l2co2\ dXJ (1.41)

-—f -1—1
et dXJ
L'allongement temporel de l'impulsion (ou étalement impulsionnel) est
défini par la relation (1.42) :

r mau =
dX

c y dX dX dX )
L d n,
c dX2
Or la dispersion du matériau est telle que :

p\ mal.

(1.43)

1.2 A Dispersion de guide

Le temps de transit tg s'écrit sous la forme : t = —, avec l'hypothèse


c da>

que w,(/l) soit une constante, et donc que — = 0. On élimine ainsi la


dX
dépendance de l'indice de réfraction du matériau en fonction de la
longueur d'onde.
La fréquence spatiale normalisée V est définie par :

V2=a2k2o(nt-n22)=U2+W2 (1.44)

où U et W respectivement sont les constantes de propagation transversales


normalisées dans le cœur et la gaine telles que :
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 4.1

(1.45)
(1.46)

Soit b, la constante de propagation normalisée

l (1.47)
b

V2 nx-n2

On peut donc faire une approximation de p par


(1.48)

Par conséquent, le temps de transit tg peut s'écrire tel que

_ L_ dp_ _ L d(ko(n2
c dk0 c dk0 (1.49)
L d(bk0)
n2

avec :
dV _dV
V= dV = UKn — , (1.50)
arc,V2A A
alors :

d(Vb) (1.51)
n2 n2

La figure 1.10 présente l'évolution du temps de groupe t g en fonction de la


longueur d'onde.
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 44

(1) : Fibre optique optimisée à 1310 nm


(2): Fibre optique optimisée à 1550 nm
Temps de groupe (n&)
30

1.6 1.8 2.0


Longueur d'onde
FIG 1.10 : Évolution du temps de groupe tg en fonction de la longueur d'onde.
L'étalement de l'impulsion xg est défini par :

g = —s-AA = -AA = -AA—«.A (1.52)


2
*• dA AdV Ac ^ dV

Soit Dg le paramètre de dispersion du guide :

T
D = s (1.53)
g
AAL y 2
cA dV
La dispersion du guide est calculée en supposant une valeur nulle de la
dispersion du matériau. Par conséquent, on peut investiguer la
dépendance entre l'angle de réflexion par rapport à X pour n'importe quel
mode. L'angle de réflexion peut affecter la dispersion intramodale en
influençant la constante de propagation p. La dispersion du guide sert à
déplacer le zéro de dispersion et est souvent négligée dans le cas d'un
contexte multimode, car elle est minime par rapport à la dispersion
intermodale. La dispersion de guide dépend de la géométrie du guide; dans
le cas des communications par fibres optiques, elle dépend du profil
d'indice de réfraction dans le cœur et dans la gaine de la fibre.
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 45

1.2.5 Dispersion de polarisation


Le mode fondamental d'une fibre optique monomode (LPoi) est composé de
deux modes électromagnétiques dégénérés caractérisés par deux directions
de polarisation perpendiculaires (voir figure 1.11). Dans une fibre
monomode « idéale », ces deux modes, notés LPoix et LPoi^, se propagent à
des vitesses identiques. Lorsque la fibre présente une biréfringence qui
peut être due à des contraintes (élongation, courbures, micro-
courbures...), on observe une levée de la dégénérescence des constantes de
propagation entre les deux modes. Les deux composantes du mode se
propagent alors à des vitesses différentes.

La propagation simultanée dans la fibre de ces deux modes de polarisation


introduit un phénomène de dispersion dite de polarisation qui est un
facteur limitant de la capacité des lignes de transmission optique
monomode.

FIG 1.11 : Représentation des modes dégénérés du mode LPoi.

On peut définir la variation de la constante de propagation p comme


étant :

Ôf3 = px-/3y (1-54)

avec ôp très petit devant les constantes de propagation px et py. On exprime


également la longueur de battement LB :
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 46

(L55)

définie comme la longueur de propagation après laquelle chaque état de


polarisation se retrouve identique à lui-même.

Le concept de dispersion de polarisation est plus difficile à appréhender


que celui de la dispersion chromatique du fait du couplage aléatoire des
modes de polarisation. Ce phénomène rend nécessaire une analyse
statistique de la dispersion de polarisation avec comme conséquence
immédiate le fait que la valeur obtenue n'est qu'une valeur moyenne.

Celle-ci dépendant de tous les paramètres extérieurs (température,


pression, contrainte, etc), il est généralement admis que cette valeur
fluctue au cours du temps et suit une loi de probabilité de Maxwell-
Boltzmann. Pour la métrologie, ceci induit que toute mesure effectuée
devra être moyennée dans le temps.

Cette dispersion est faible, de l'ordre de quelques dixièmes de p s / ^ n pour


une fibre monomode standard.

Techniques de contrôle et de compensation de la dispersion


chromatique

Les réseaux de télécommunication installés utilisent des fibres optiques


monomodes optimisées à 1310nm, longueur d'onde pour laquelle la
dispersion chromatique est nulle, mais qui travaillent à 1550nm, longueur
d'onde pour laquelle elles présentent une dispersion chromatique de
l'ordre de +17ps/(nm.km). Afin de pouvoir garantir des débits de
communication importants, il est donc indispensable de compenser cet
étalement temporel par l'ajout, au sein du réseau, de systèmes actifs ou
passifs [101].
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 47

La fibre SSMF ("Standard" Single-Mode Fiber) limite la distance de


transmission à 1550nm à moins de 100km pour des réseaux fonctionnant
à un débit de lOGbit/s et pour une source ayant une largeur spectrale de
l'ordre de 0.05nm. Pour des systèmes WDM ayant le même débit mais des
distances plus grandes, on doit non seulement compenser la dispersion
chromatique mais aussi la pente de cette dispersion. Il en est de même
pour les lignes dont le débit est de 40Gbit/s ou plus. En effet, une fibre
conventionnelle possède une pente de dispersion de 0.09ps/nm2.km à la
longueur d'onde de dispersion nulle. Cette variations de la dispersion
chromatique en fonction de la longueur d'onde peut devenir importante
dans les systèmes WDM et DWDM à plusieurs canaux de lOGbit/s
puisque ces derniers peuvent nécessiter différentes compensations de la
dispersion. On a déjà observé que les taux binaires d'erreur de ces
systèmes peuvent varier de manière significative d'un canal à l'autre. C'est
pourquoi il y a maintenant intérêt à compenser cette pente de dispersion.

D'un autre côté, la fibre compensatrice (DCF) peut posséder une pente de
dispersion positive tout comme la fibre conventionnelle, alors le problème
reste présent même avec l'usage d'une telle fibre. En outre, des recherches
[110,30] ont toutefois démontré la faisabilité de la DCF à pente négative
qui augmente la largeur de bande et la distance de propagation limite.
Cependant d'autres types de problèmes surgissent tels que la dispersion
modale de polarisation estimée au double de celle d'une fibre standard;
0.lps/ 4km [26], ainsi qu'un problème d'atténuation chiffré à 0.62dB/km,
trois fois la valeur de l'atténuation dans une fibre standard.

Soient DCd, SCd et Dtr, Str respectivement la dispersion et la pente du


compensateur de dispersion et celles du tronçon de ligne à compenser à
une longueur d'onde donnée. Soit la pente de dispersion relative K telle
que K=D/S. On compense simultanément la dispersion et sa pente quand
Kcd et Ktr sont égaux.
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 48

II existe deux approches pour combattre les effets de la dispersion


chromatique. La première est d'utiliser des fibres avec des dispersions
réduites et correspond au cas où l'on devrait installer un nouveau réseau
et donc de nouvelles fibres optiques. La seconde est de créer des modules
compensateurs de dispersion chromatique lors de la mise à jour des lignes
de transmission est ceci fait un des objectifs majeurs de notre thèse.

À part la dispersion, on trouve d'autres facteurs affectant la transmission


dans les fibres optiques standards.

1.3 Pertes en transmission dans les fibres optiques

Le mécanisme des pertes dans les guides optiques peut être classé selon
deux catégories selon que l'on doit traiter un mécanisme à caractère
dissipatif représenté par l'absorption ou que l'on observe une limitation
sur la transmission liée à un processus de diffusion élastique. Les
mécanismes d'absorption se développent lorsque la fréquence de l'onde
optique correspond à des transitions électroniques ou à des modes de
vibrations moléculaires du matériau ou de ses constituants.

Inversement, le processus de diffusion peut être intrinsèque aux matériaux


ou extrinsèque si les pertes sont liées à des imperfections du guide
(fluctuations longitudinales du profil d'indice ou de la géométrie du guide).
Dans ce dernier cas, les pertes peuvent être décrites par la théorie du
couplage de modes qui permet d'établir l'échange d'énergie entre le ou les
modes guidés avec les modes rayonnants.

1.3.1 Absorption
L'absorption est associée à l'existence d'ions métalliques de transition dont
la présence dans un verre se trouve sous la forme de traces. La figure qui
suit donne l'importance de la présence de ces ions métalliques de
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 49

transition au niveau de l'absorption sur la fenêtre spectrale allant du


visible au proche IR. A titre indicatif, une concentration de 1 p.p.m. d'ions
Cu induit une absorption de 600 dB/km à 0.8|um.

0.6 O,6 O.7 O,8 1 1.1


Longueur d'onda C|L«n}

FIG 1.12: Coefficient d'absorption lié à la présence d'ions métalliques de


transition dans les verres.

Un autre processus d'absorption est lié à l'existence d'ions OH dans la


matrice vitreuse. Sur la figure qui suit, nous avons porté le spectre
d'absorption calculé, associé à l'existence de lp.p.m. d'hydroxyle OH dans
la silice. On observe que lp.p.m. d'ions OH a pour effet d'induire des
pertes de l'ordre de 40dB/km à l,38|um et 1 dB/km à 0,95)Lim. Ainsi, le
développement des techniques d'élaboration des fibres optiques a consisté
à réduire la pollution des matériaux. En final, seuls les modes de vibration
de la structure moléculaire contribuent à définir le domaine spectral
d'emploi des matériaux et pour la silice, au-delà de 2\xva les pertes
deviennent importantes, limitant ainsi l'emploi des fibres optiques à base
de silice.
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 50

10-
96
CL

1-

a
g 0,1 H
V
a.

0,6 0,7 Ofi 0,9 1 1,1 1,2 1,3 1/* 1,6


Longueur d'onde (|*m)

FIG 1.13: Spectre d'absorption associé à l'existence de 1 p.p.m. de OH dans la


silice.

En effet, dans le domaine du proche infrarouge, le mécanisme d'absorption


provient des caractéristiques de vibrations chimiques entre atomes
composant le matériau de fibre. Il peut être décrit par un mécanisme de
couplage et de transfert d'énergie entre l'onde électromagnétique
caractérisant l'onde optique vers l'oscillateur mécanique décrivant la
liaison chimique entre atomes et plus généralement l'édifice moléculaire.
Dans le cas de la silice, cet édifice est représenté par un tétrahédron SiÛ4
qui possède des fréquences propres de vibrations selon le mode de
déformation considéré.

1.3.2 Pertes par diffusion

Les autres contributions sont liées à des processus de diffusion de la


lumière qui dans les domaines du visible et du proche IR suivent une loi
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 51

de type Rayleigh en A~4. Le mécanisme de diffusion est lié à des


fluctuations de concentrations des dopants et à des fluctuations de
densité.

Les pertes par diffusion proviennent de variations microscopiques de la


densité du matériau, de fluctuations de composition et d'inhomogénéité ou
de défauts induits durant le processus de fabrication de la fibre. Pour un
milieu amorphe à composition simple, les pertes par diffusion liées à des
fluctuations de densité sont données par :

avec ks : Constante de Boltzmann.

p.f : Coefficient de compressibilité isotherme.

Température effective pour laquelle les fluctuations de


densité sont figées dans le milieu vitreux durant la
phase de solidification.

ad est ici exprimé en neper, la conversion en décibels est obtenue en


multipliant cette grandeur par 10 logio (e) = 4,343.

Dans le cas où le milieu est constitué de multiples composés (cas des


fibres à base de silice dopée par des oxydes) alors les pertes par diffusion
sont obtenues à partir d'une expression du type :

8;r3
ad = •{SnlJôV
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 52

ônc est la fluctuation de l'indice de réfraction sur élément de volume 8V.


Ces pertes par diffusion varient selon une loi en X4, de type Rayleigh, et
décroissent très rapidement avec A .

Pour la diffusion Rayleigh, une relation linéaire fonction de la


concentration du dopant employé (de type GeC"2 par exemple) peut être
utilisée. Cette relation qui concorde assez bien avec les mesures réalisées
sur des fibres optiques monomodales à faibles pertes peut se mettre sous
la forme :

ad = (0.75 + 0.7An)A~4 (1.58)

où a d est exprimé en dB/km et A en |um.

Ainsi, l'emploi d'un fort dopage au niveau du matériau de cœur


(concentration molaire d'oxyde de germanium, d'aluminium ou de bore)
permettant de réaliser une fibre à grande différence d'indice présente
l'inconvénient d'augmenter les pertes par diffusion. À ces contributions
s'ajoutent celles caractérisant les pertes par microcourbures. Ces pertes
peuvent être induites par :

• Le conditionnement du guide (câblage) ou par sa


manipulation et sont extrinsèques à la fibre ;
• Les conditions de fabrication (fibrage) et sont dans ce
cas intrinsèques au guide.

Finalement, le coefficient de perte peut s'écrire :

a{km-x ) = a0H + am + ^ f + aMCOUrhures (1-59)

ad correspond au coefficient de pertes par diffusion (krrr^ium4). Une


représentation des pertes en transmission en dB/km en fonction du
paramètre \j A 4 a l'avantage de permettre d'évaluer les pertes par diffusion
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 53

(pente de la courbe), la concentration résiduelle en ions OH et les pertes


par microcourbures.

Par ailleurs, la relation entre le coefficient d'absorption donné en km 4 et le


coefficient de pertes linéiques en dB/km s'écrit :

a(dB/km)=4.343a(km-]) (1.60)

La figure 1.14 illustre l'évolution de l'atténuation linéique en fonction de la


longueur d'onde pour une fibre optique à base de silice selon l'importance
de la concentration molaire de dopant employée pour réaliser le cœur de la
fibre et en absence d'ions OH.

0,6 Or7 O,8 1.1 1,3 1,6 1,7 1,9


Longueur d'ondo (p,m)

FIG 1.14 : Atténuation linéique en fonction de la longueur d'onde pour une fibre à
base de silice.
On observe que la fibre présente un minimum d'atténuation entre 1.5 et
1.6|am. Typiquement, le coefficient de perte est de l'ordre de 0.2dB/km à
1.55|um et 0.4 à 0.5 dB/km à 1.3|am. La comparaison des différents
mécanismes d'absorption ou des pertes par diffusion, permet de
déterminer la fenêtre spectrale la plus adaptée pour l'emploi de fibres
optiques à base de silice.
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 54

Fluctuation
102- de densité —
Diffusïon Rayleigh
Fluctuation
de concentration
10 1

10-

Infrarouge
101 - 1 - Ultraviol « r

0,6 0,8 1,2 1.4 1,8 lfi


Longueur d'onde (|irn)

FIG 1.15 : Facteurs de pertes en fonction de la longueur d'onde.

À la figure 1.15 sont représentés les différents facteurs de pertes et leurs


dépendances avec la longueur d'onde optique. On peut observer ainsi,
qu'en absence de bandes d'absorption liées à la présence de l'hydroxyle
OH, le minimum de pertes en transmission est obtenu à 1,55 |um. Une
modélisation du même type appliquée à une fibre à faible différence
d'indice et de niveau de dopage de 3 % de GeÛ2 permet d'obtenir des
pertes résiduelles comprises entre 0,15 et 0,18 dB/km au voisinage de
1,55 uni alors qu'à 1,3 |um elles atteignent 0,5 dB/km. Cette
caractéristique permet d'obtenir une atténuation de 10 dB de la puissance
optique couplée à l'entrée de la fibre au bout d'une distance de 66 km à
1,55 |am.

1.3.3 Atténuation
L'atténuation ou les pertes en puissance sont tout simplement l'ensemble
des phénomènes vu précédemment mais mesurées lorsque la lumière
Chapitre I : Théorie de base des fibres optiques 55

voyage sur une certaine distance L le long d'un matériau. Cette


atténuation est évaluée comme suit :

(1.61)

Ainsi le coefficient de perte est défini comme étant :

a = L-]\ne[p{0)/P(L)] (1.62)

où le terme L"1 est exprimé en cm 1 . Généralement, le coefficient de perte a


est exprimé en dB/km, d'où :

dB)\0\og]0[p{0)/P(L)]
km)) L(km)

Les mécanismes provoquant les pertes sont dus à l'absorption dans le


matériau. Concernant l'atténuation dans les guides à cœur creux, la
différence par rapport aux fibres standard se situe au niveau du cœur qui
est généralement composé d'air ou d'un autre type de gaz, de plus que le
mur d'un guide à cœur creux est plus large. Par conséquent la forme et les
dimensions du cœur dans un guide à cœur creux ainsi que la symétrie de
propagation des modes, interviennent lors du calcul de l'atténuation. Dans
les guides à cœur creux, l'atténuation est généralement causée par la
gaine (mur). Considérons les guides diélectriques à cœur creux, la
constante diélectrique du mur est v = n-iK, ce qui explique que les pertes
dans un guide droit sont données par [90] :

(v2 -\Y'2,Modes-TEOa
Oq
2 2
(1.65)
fiy) = \v (v -1)~'/2,Modes-TMOq
(\/2^v2+\\v2 -l)"' / 2 , Modes -EHpci,p*0

Dans le chapitre II de la thèse, nous allons décrire la transmission dans


les guides d'onde cylindriques à cœur creux.
Chapitre II

THÉORIE DE BASE DES GUIDES À CŒUR CREUX

2.1 Historique

En 1996 de nouvelles fibres "à gaine microstructurée air-silice" ou FMAS


souvent improprement appelées fibres à cristaux photoniques sont
apparues [2]. Les FMAS présentent des propriétés de propagation
nouvelles parmi lesquelles : un guidage monomode sur une large bande de
longueur d'onde, des dispersions chromatiques singulières, une aire
effective grande (pour les applications de télécommunications) ou petite
(pour les applications non-linéaires) ... Ces propriétés nous ont attirés au
début de notre choix du sujet de recherche et nous ont encouragés à
étudier un cas de guides à cœur creux, les capillaires, déjà existants sur
le marché.

Ces propriétés suscitent un fort intérêt pour de multiples applications, en


particulier pour les télécommunications, les capteurs, l'optique non-
linéaire mais également dans le domaine des sources (biologie,
médecine...). Ces fibres sont fabriquées par assemblage de barreaux: et de
tubes de silice pure. Lorsque la structure de la fibre est régulière, celle-ci
se comporte comme un cristal photonique, elle peut alors présenter des
bandes photoniques interdites permettant d'obtenir un confinement du
champ dans un coeur qui peut alors être creux. Dans le cas où la
structure ne présenterait pas de bandes photoniques interdites, il est
cependant possible d'obtenir un guidage par réflexion totale interne dans
un coeur de silice pure, la gaine d'indice plus faible étant constituée d'un
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 57

mélange de silice et d'air. Ce nouveau type de structure guidante ouvre


une voie d'exploration nouvelle pour l'optoélectronique.

La figure 2.1 (a) présente le cas d'une fibre infiniment monomode


(monomode à n'importe quelle longueur d'onde). Dans le domaine de
l'optique non-linéaire, la possibilité d'obtenir des coeurs de petites
dimensions a permis d'accentuer les effets et d'obtenir des générations de
supercontinuum dans le visible et le proche infrarouge [97,99] grâce aux
caractéristiques particulières et ajustables sur une large bande de la
dispersion chromatique (figure 2.1(b)).

La figure 2.1(c) montre la réalisation d'une fibre à trous. L'assemblage qui


permet de réaliser la préforme des fibres microstructurées ouvre des voies
intéressantes pour la fabrication de fibres amplificatrices multi-cœurs, de
fibre à gros coeur hexagonal, de fibres air-gaine (figure 2.1(d)) en
introduisant un barreau dopé aux terres rares extrait d'une préforme
MCVD [80] dans le coeur de la FMAS. Lorsque le barreau central utilisé est
dopé au germanium, de nouvelles perspectives sont offertes par la
réalisation de réseaux de Bragg [11,80].

Ces fibres à cœur d'air guident par résonance de Bragg sur une bande de
longueur d'onde donnée. La figure 2.1(e) montre une fibre de ce type
fabriquée à 11RCOM. Le défi technologique à relever consiste à avoir la
structure à forte fraction d'air la plus régulière possible, tout en ayant des
ponts de silice suffisamment fins pour limiter les pertes par modes de
surface. Ces structures à coeur vide offrent une large possibilité
d'applications dans le domaine du transport de fortes énergies y compris à
des longueurs d'ondes inédites; l'atténuation linéique de ce type de fibres
ne cessant de diminuer, leurs applications en télécommunication est
désormais envisageable. Leurs propriétés en termes de dispersion
chromatique couplées à des effets non-linéaires très réduits, permettraient
de faire sauter les principaux verrous technologiques des systèmes
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 58

actuels. Et c'est sous tous ses angles théoriques qu'on a choisi d'étudier la
fibre à cœur creux composé d'air et entourée par une gaine en silice pure
[48].

^ • * • • »

I | tilMI M
, • i » * « * t • •
. I , * « « t » *

FIG 2.1 : Images MEB de FMAS [réalisées à HRCOM*]

* : Institut de Recherche en Communications Optiques et Micro-ondes (IRCOM) -123,


Avenue Albert THOMAS - 87060 LIMOGES Cedex.

L'aire effective dans une fibre FMAS est très sensible au rapport entre le
diamètre d d'un trou d'air et la distance A entre deux trous adjacents [11].
Une FMAS présentes des aires effectives de l'ordre de 10um2. En effet, une
faible aire effective provoque des forts effets non linéaires. Un des défis de
la fabrication des FMAS serait l'obtention de grandes aires effectives pour
repousser les effets non linéaires. A titre d'exemple, une FMAS ayant un
d=0.87±5.10-3um et un A=1.4±8.103um possède une aire effective
Aeff=3.51um2. D'un autre côté, en jouant sur les paramètres d et A, on peut
augmenter l'aire effective pour minimiser les effets non linéaires cependant
on peut aussi augmenter les pertes. Le tableau 1.1 donne des valeurs
typiques de l'atténuation linéique en dB/km mesurées pour différentes
FMAS fabriquées à l'IRCOM et Alcatel.
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 59

Tableau 2.1: Atténuations linéiques en dB/km mesurées dans différentes FMAS


fabriquées à 11RCOM et Alcatel.

FMAS A m o y t n (Min) 'moyen Pertes (dB/km)


13 3 180 @ 1.55 uni

13 L.5 1400 @ 1,306


800 @ 1,55 n

0.5 380 @ 1 uni


410 @ 1,3 uni
430 @ 1,55 uni

2.32 45 @ 1 uni
15 @ 1.3 Mm
4 @ 1.55um

2,3 1,9 25 @ 1 nm
23 @ 1,3 uni
14 @ 1,55 jun

2.4 1,78 25 @ 1 uni


17 @ 1,3 uni
11 @ 1.55 uni

Cependant, malgré les défis de fabrication que ces fibres présentent, elles
offrent de larges possibilités d'applications dans le domaine de l'optique
non-linéaire, de l'amplification, des lasers et des capteurs par la possibilité
offerte de remplir les canaux d'air avec des liquides ou des gaz aux
propriétés jusqu'alors inexploitables par un guidage RTI, en raison de leur
indice plus faible que celui de la silice. L'idée de remplir les cœurs d'air par
des gaz ou par des liquides est apparue pendant l'année 2003 [52] alors
notre projet avait débuté bien avant. J'ai toujours mis cette idée en priorité
pour optimiser la rentabilité de notre guide du point de vue des pertes, de
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 60

la transmission en puissance et bien évidemment de la compensation de


dispersion chromatique.

Les exemples de fibres présentés dans cet historique illustrent les axes de
recherche actuels dans lesquels plusieurs laboratoires du monde entier
sont engagés présentement, entre autres les laboratoires de 11RCOM qui se
situent parmi les premiers mondiaux dans le domaine de la fabrication et
la caractérisation des fibres microstructurées. Ainsi et par comparaison à
ce qui se passe actuellement, nous avons été parmi les premiers
laboratoires de recherche qui ont senti la nécessité de mener des
recherches scientifiques dédiées pour les communications optiques sur les
fibres creuses (publications et dates à l'appui) [48] et nous avons pu
concrétiser jusqu'à un certain niveau les objectifs ciblés par notre cahier
de charge.

2.2 Théorie de la propagation dans les GCC

Dans le but d'améliorer les communications multilongueurs d'onde, les


composants à fibres optiques se perfectionnent de plus en plus. Un
composant fiable et facile à connecter dans un réseau fibre peut être très
utile dans les systèmes multi-longueurs d'onde. Les filtres sélectifs
représentent une catégorie de composants passifs, très demandés pour
faciliter les transmissions dans ce genre de système.

Les transmissions par fibres optiques avancées englobent entre autre les
transmissions via des fibres standards se composant généralement d'un
coeur en silice dopée et d'une gaine en silice. En effet, les pertes
d'absorption de la silice sont extrêmement faibles pour la bande de
longueurs d'ondes balayant l'infrarouge proche (jusqu'à X=1.65(am) et par
conséquent l'atténuation totale peut être de l'ordre de ldB/km. Cependant
théoriquement, pour des longueurs d'onde supérieures à 1.65(am, la silice
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 61

devient un milieu absorbant. Certes d'autres matériaux diélectriques


comme les verres chalcogénures peuvent maintenir une faible atténuation
pour des longueurs d'onde aux alentours de 10|j,m, mais plusieurs
problèmes techniques tels que la purification et la stabilité des verres
peuvent limiter leur application.

Dans les fibres à coeur creux, l'indice de coeur est inférieur à l'indice
effectif de la gaine, ce qui rend impossible toute comparaison avec le
phénomène de réflexion interne totale. Le mécanisme de guidage de la
lumière repose dans ce cas sur l'existence de bandes photoniques
interdites. Concrètement, il existe des plages de fréquences pour lesquelles
la propagation de la lumière est impossible dans la gaine, mais autorisée
dans le coeur, ce qui assure donc le guidage de certaines longueurs
d'onde.

C'est dans ce contexte que nous avons eu recours à l'étude de la


propagation des ondes dans les fibres optiques à cœur creux pour
l'amélioration des transmissions des longueurs d'onde au-dessous de
1.8|um. En outre, jusqu'à nos jours, les applications majeures des guides
d'ondes à cœur creux se concentrent sur les rayonnements des lasers à
CO2 (10.6|um) en parallèle avec des recherches intensives dans les
laboratoires sur les fibres microstructurées et nanostructurées et les
guides à cœur creux.

Plusieurs scientifiques et chercheurs ont élaboré des études sur le


développement des guides d'onde à coeur creux pour l'infrarouge moyen.
En l'occurrence, Rayleigh [69] a décrit le concept de guidage
électromagnétique dans des tubes creux. Quelques années plus tard, la
compréhension des guides d'ondes à cœur creux a été établie lors des
premiers développements des équipements micro-ondes pendant les
années 1930-1940. En effet, à des fréquences micro-ondes, les guides
d'ondes à cœur creux se sont avérés efficaces et attrayants par rapport aux
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 62

câbles coaxiaux à coeur métallique qui ont des pertes de dissipation


considérables.

Les longueurs d'ondes balayant la région de l'infrarouge proche jusqu'à


l'infrarouge lointain s'étendent de 1 à 100(jm. La théorie des micro-ondes
suggère que les dimensions du guide d'onde (diamètre interne ou section
interne) doivent être de l'ordre d'une longueur d'onde. Cependant, les
guides d'onde à coeur creux ayant ces dimensions présentent des pertes
excessives et en plus, ils sont difficilement réalisables. C'est pourquoi le
domaine des guides à coeur creux n'a pas été exploré depuis des années.

À maintes reprises, l'utilisation des guides d'ondes à cœur creux a été


évoquée pour transporter la puissance laser, mais les recherches dans le
domaine ne se sont activées qu'à l'aube de l'année 1974 quand Nishihara
et col [69] ont proposé l'utilisation des guides rectangulaires pour guider la
lumière en provenance des lasers à CO2. Depuis cette période, les guides
d'ondes à cœur creux ont connu plusieurs étapes de transformation et de
fabrication jusqu'à devenir concevables à partir de plusieurs sortes de
matériaux et avec une large variété de formes. En outre, la fiabilité des
guides d'ondes à cœur creux pour la transmission des lasers est nettement
supérieure à celle des fibres solides standard utilisées pour l'infrarouge
moyen.

L'introduction des lasers infrarouges et spécifiquement les lasers à CO2 à


lO.ôf^m avait pour conséquence le besoin pressant d'un guide d'onde
adapté pour le transport d'énergie à cette longueur d'onde. La complexité
et la délicatesse avec lesquelles ce type de laser est monté exigent l'usage
de moyens plus commodes pour guider les radiations du laser jusqu'à la
cible appropriée. Par conséquent, des développements ont été élaborés
pour concevoir les guides d'ondes adéquats, solides et à coeurs creux pour
l'infrarouge moyen.
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 63

Tous les guides d'onde solides ont présenté des problèmes majeurs lors de
la transmission de l'infrarouge moyen, ceci étant dû essentiellement à
l'absorption du matériau constituant le guide à des longueurs d'onde plus
longues. En effet, la structure atomique du matériau résonne à des
fréquences bien précises d'où le phénomène d'absorption. Cependant les
guides d'ondes à cœur creux ne présentent pas ces problèmes grâce à leur
milieu de transmission composé généralement d'un gaz.

Le besoin de matériaux de transmission dans l'infrarouge moyen s'accroît


de jour en jour et surtout avec l'introduction des lasers dans le domaine
médical. Récemment, le laser Er :YAG s'est montré prometteur pour
quelques opérations chirurgicales. En effet, sa capacité de couper les
tissus humains avec précision et presque sans dommages l'a rendu
attrayant et en demande par plusieurs médecins qui visent la précision et
le minimum de dégâts. Cependant, les radiations d'un laser à CO2 ou d'un
Er:YAG à 2.94 [om ne peuvent pas être transmises via une fibre solide en
silice jusqu'à certaines régions du corps humain. Plusieurs efforts ont été
fournis pour produire la fibre à base de verres fluorés pour les systèmes de
transmission des radiations laser Er :YAG. Par contre, les impulsions du
Er :YAG à puissances élevées, tendent à favoriser la cristallisation dans les
fibres fluorées durant l'utilisation. C'est pourquoi les guides d'ondes à
cœur creux sont devenus une alternative attrayante grâce à leur fiabilité et
à leur coût relativement abordable.

Il y a deux différences significatives entre la structuration des guides


d'ondes à cœur creux et celle des guides solides. En effet un cœur solide
dans un guide standard est remplacé par un gaz ou du vide dans un guide
à cœur creux. De plus la gaine d'un guide à cœur creux est plus souvent
opaque aux longueurs d'ondes d'opération. Généralement, la majorité de
l'énergie guidée est confinée dans le coeur creux de la structure. Par
conséquent, tant que le gaz constituant le coeur est transparent, des
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 64

matériaux hautement opaques sont plus convenables pour la composition


de la gaine.

Un guide d'ondes à cœur creux doit avoir des parois capables de confiner
la lumière dans le cœur. C'est pourquoi la réflectivité des parois est le
paramètre le plus important pour la détermination de la performance de ce
type de guide. Pour maximiser la réflectivité des parois du guide, leur
surface réfléchissante peut se composer d'un matériau diélectrique, d'un
métal ou d'une structure plus complexe telle qu'une couche diélectrique
déposée sur une autre en métal. Les guides à coeur creux se classent en
deux catégories, les guides à Réflectivité Totale Atténuée; ATR (Attenuating
Total Reflecting) et les guides à pertes. Les guides ATR ont un mur interne
dont la partie réelle de l'indice de réfraction est inférieure à 1, alors que
celle des guides à perte est supérieure à 1. L'atténuation dans le guide est
due essentiellement aux réflexions multiples entres ses parois [85].

Les parois d'un guide ATR sont généralement composées d'un matériau
diélectrique et les réflexions de la lumière sont le résultat de la différence
entre l'indice de réfraction du coeur et celui de la gaine. En effet, l'indice de
la gaine ng est inférieur à celui du coeur nc (nc=l) et par conséquent la
lumière est totalement réfléchie car l'angle d'incidence est plus grand que
l'angle critique. Les pertes dans ce genre de guide sont possibles même s'il
s'agit d'une réflexion totale interne. En effet, la lumière peut pénétrer dans
le mur du guide avec une décroissance exponentielle de son intensité; c'est
le champ évanescent. Ce champ peut être fortement absorbé si le matériau
constituant le mur n'est pas assez transparent à la longueur d'onde
d'opération. Si le matériau du mur est absorbant, la pénétration du champ
évanescent dans le mur s'intensifie en faisant croître les pertes.
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 65

2.2.1 Transmission dans les guides cylindriques à cœur


creux

La description mathématique doit être combinée avec les conditions aux


interfaces du guide d'ondes pour pouvoir développer l'équation
caractéristique décrivant les champs électromagnétiques dans la structure.
L'expression temporelle et spatiale de la propagation du champ électrique
dans un guide d'onde à coeur creux est la suivante [85] :

Y^ (2.1)
où P; la constante de propagation est réelle si le matériau constituant le
mur (gaine entourant le cœur creux) est un conducteur parfait. Si p est
réelle, la partie dépendante de la direction de propagation z est imaginaire
(ipz) et représente simplement le changement de phase lorsque le mode se
propage dans la direction z. Les matériaux ayant une constante
diélectrique complexe et par conséquent un indice de réfraction complexe
sont utilisés pour faire des guides d'onde métalliques. Ceci résulte en un
affaiblissement du champ électrique d'un facteur e'zlm^ ce qui implique
l'expression (2.2) de la puissance :

P(x,y,t)=E(x,y,t)2 =E0(x,y,0fe-2^ (2-2)

Par conséquent, le coefficient d'atténuation a d'un guide d'onde à coeur


creux est donné par l'expression (2.3) :
2a = 2Im(/3) (2.3)

De ce fait, pour trouver l'expression théorique de l'atténuation à partir de


l'équation d'onde, il faut chercher l'expression complexe de la constante k.
Dans les structures cylindriques, l'expression du champ électrique
comporte des fonctions de Bessel au niveau du cœur et des fonctions de
Hankel dans la gaine. C'est pourquoi, les solutions pour une constante de
propagation complexe dépendent des fonctions de Bessel.
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 66

Depuis plusieurs décennies, plusieurs solutions ont été formulées pour


décrire la propagation de la lumière dans les guides d'ondes cylindriques à
saut d'indice. La majorité des solutions de l'équation d'onde des guides
diélectriques a été fondée sur l'approximation à faible guidage. Cette
approximation suppose qu'il existe une légère différence entre l'indice de
réfraction du coeur et celui de la gaine. Ceci engendre une simplification
considérable dans le calcul des composantes du champ du guide.
Cependant, l'approximation à faible guidage reste inutile pour décrire les
guides d'ondes à cœur creux; en effet, la majorité des structures à coeur
creux ont une large différence entre l'indice de réfraction du coeur et celui
de la gaine.

2.2.2 Équation d'onde pour un GCCC droit


La propagation de la lumière laser à travers un guide d'ondes cylindrique
à coeur creux a été décrite et interprétée adéquatement par Marcatili et
Schmeltzer en 1964 [32]. La solution de la propagation de la lumière dans
le guide de Marcatili et Schmeltzer commence par l'équation
caractéristique de Stratton [69] d'un guide d'ondes cylindrique :

où a est le rayon du cœur, Jn(x) est la fonction de Bessel de x d'ordre n,


Hn(x) est la fonction de Hankel de x d'ordre n, u=hia et w=h2a. Les
expressions de hi et b.2 sont décrites par les équations (2.5) et (2.6) :

h2=p2-h2 (2.5)
2 2 2 2
h 2=v f3 -h (2.6)

où p est la constante de propagation dans le vide, h est celle dans le mur


du guide et v est l'indice de réfraction complexe du mur. Marcatili et
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 67

Schmeltzer ont été capables de développer une solution approximative de


l'équation caractéristique en se basant sur la condition (2.7) :

ka))\v\unm (2.7)

où Unm correspond à la solution de l'équation : ./„_, (unm ) = 0. Pour des n et


m variant de 0 à 4, les valeurs de unm sont illustrées dans le tableau 2.2.

Tableau 2.2 : Constantes de propagations du guide.


Unm Uni un2 Un3 Un4
Uom 3.832 7.016 10.173 13.324
Ulm 2.405 5.520 8.654 11.796
u2m 3.832 7.016 10.173 13.324
U3m 5.136 8.417 11.620 14.796
U4m 6.380 9.761 13.015 16.223

Marcatili et Schmeltzer ont supposé que la composante axiale de la


constante de propagation du guide d'ondes soit quasi égale à la constante
de propagation dans le vide. Ces approximations leur ont permis de
changer l'équation caractéristique comme suit :

ou

(2.8)

La valeur du paramètre y dépend du mode choisi. Ils ont été capables de


développer une approximation de la constante de propagation de plusieurs
modes dans les guides circulaires à coeur creux en utilisant les techniques
de perturbation. L'équation qui suit illustre l'approximation du facteur
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 68

(2 9)
-

La partie imaginaire de la constante de propagation h du guide représente


la constante d'atténuation du mode d'ordre nm. Dans un guide d'ondes à
coeur creux dont l'indice de réfraction du mur est supérieur à 2.02, le
mode TEoi a les plus faibles pertes. La majorité des guides métalliques ou
ceux ayant un recouvrement diélectrique ou se composant de verres à
indices de réfraction élevés ont des indices supérieurs à 2. Par conséquent
le mode TEoi est celui qui a les plus faibles pertes dans ce genre de
structures. Cependant, quand l'indice du mur est inférieur à 2.02, le mode
HEii a les plus faibles pertes [32]. Ce cas est valable pour quelques types
de verres et de cristaux dont le nôtre.

2.2.3 Méthode desrayons pour les GCCC droits

Matsuura et col [90,124] ont développé une méthode des rayons


approximée et très simple pour le cas d'une lumière incohérente pour
calculer l'atténuation dans un guide circulaire à coeur creux droit. Dans
cette approximation, ils comptent le nombre de rebondissements d'un
rayon optique et estiment la perte comme étant le produit du nombre de
rebondissements et de la perte à chaque rebondissement. La perte par
rebondissement est calculée en moyennant les équations de Fresnel pour
les deux polarisations et elle a la forme suivante:

(
2a
Matsuura intègre sur les angles du rayon optique tout en ajustant la
puissance de chaque angle suivant la distribution de puissance du mode
d'ordre minimum [124] :
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 69

f P(0)exp| — R ^ z tan 0) sin Odd


2a = -l/zlog ï V 2a ) (2.11)
tel 2

La distribution de puissance pour un faisceau d'entrée gaussien est la


suivante :
(
^ (2.12)

où 6o est l'angle correspondant à un niveau d'intensité de 1/e2. L'angle à


1/e2 pour le mode HEn est donné par l'expression (2.13) :

sin<9 = 2.405/1/2^ (2.13)

Les solutions de l'équation de l'atténuation (2.11) pour le mode d'ordre


minimum s'accordent avec l'atténuation prédite par Marcatili et
Schmeltzer [32].

2.3 Atténuation dans les GCCC courbés

Marcatili et Schmeltzer [32] ont essayé de développer une solution pour les
guides cylindriques courbés à coeur creux en ajoutant des corrections au
niveau de la solution des guides droits. Par conséquent, leur solution pour
l'atténuation de ce guide est donnée par l'équation (2.14) :

^ (2.14)

où, oco est le coefficient d'atténuation d'un guide droit, R est le rayon de
courbure du guide et Re(Vnm) est la partie réelle de Vnm qui a l'expression
suivante :

iÏÏ^ ^ ^ (2-15)
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 70

où y est défini précédemment, 5=1 quand n=±l et 0 ailleurs.


L'approximation est valide seulement quand R très élevé pour que a définie
à l'expression (2.16) soit très inférieure à 1 :

In a a
a =2 (2.16)
R

La figure 2.2 illustre clairement la région précise pour les 3 modes (HEn,
HE12 et HE13) correspondant à l'approximation de Marcatili et Schmeltzer
pour le cas d'un guide cylindrique courbé.

15
<u Régions où l'approximation de M-S
est assez précise
I 10
o
u
1 5

400 600 800 1000 1200

Diamètre du cœur (microns)

FIG 2.2 : Régions où l'approximation de Marcatili-Schmeltzer des trois modes


dans un guide cylindrique à cœur creux courbé est précise.
En 1990, Miyagi et Karasawa [84] ont développé une solution des champs
électromagnétiques dans un guide d'onde à cœur creux courbé. Ils ont
trouvé que l'atténuation du mode HEn polarisé orthogonalement et
parallèlement au plan de courbure est inversement proportionnelle au
rayon de courbure. Par conséquent, elle est proportionnelle à 1/R2. Ces
résultats ont été confirmés expérimentalement [90].
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 71

2.4 Couplage de l'énergie

2.4.1 Couplage des modes de l'air libre vers le guide

La transmission dans les guides d'ondes à cœur creux est fortement


dépendante du couplage d'énergie avec les modes du guide. En 1972,
Chester et Abrams [69] ont calculé les paramètres optimaux de couplage
en reliant la distribution d'énergie du mode TEMoo dans l'espace libre au
mode HEn ayant les plus faibles pertes dans le guide d'onde circulaire à
coeur creux. Ces calculs ont été raffinés simultanément par Hongo et col et
par Jenkins et Devereux [86] et les deux ont abouti à des graphiques
similaires à celui de la figure 2.3. Le graphique montre clairement qu'on
peut atteindre 98% de l'efficacité de couplage du mode HEn quand le
rapport R du rayon du faisceau d'entrée par le rayon du cœur du guide est
de l'ordre de 0.64.

Ratio (diamètre du faisceau (2co)/diamètre du cœur)

FIG 2.3: Coefficients de couplage en puissance en fonction du ratio (diamètre du


faisceau (2w) par le diamètre du cœur 2a) pour les modes HEi n .
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 72

2.4.2 Couplage entre une FCCE et une SMF

Le couplage entre une fibre à cœur creux effilée et une fibre monomode
standard est l'un des paramètres à considérer pour d'éventuelles
utilisations du composant dans un réseau à fibres monomodes. Les guides
d'ondes diélectriques à cœur creux ne supportent pas des modes guidés
dans le sens propre du terme. En effet, leur base de modes orthogonale ne
contient que des modes radiatifs. Cependant, s'il s'agit d'une fibre en silice
à cœur creux et à profil d'indice différent (changement des indices de
réfraction du cœur et du milieu entourant la gaine de silice), nous pouvons
même avoir un guidage parfait du mode fondamental presque sans pertes
et c'est effectivement le but de nos travaux pour pouvoir passer à des
applications optiques telles que la compensation de dispersion et l'effet
Fabry-Perot [54]. Les ondes guidées dans ce cas sont des ondes à pertes.
Ces pertes en puissance sont causées par les radiations. Les solutions de
l'équation aux valeurs propres des ondes à perte ne sont pas
normalisables et n'appartiennent pas à une base orthogonale de modes.
Dans ce contexte, le problème de couplage peut être résolu en comptant
sur un bon couplage entre le mode fondamental de la fibre monomode et
celui de la fibre effilée à cœur creux. En effet, le transfert adiabatique entre
le mode de la structure effilée du composant et celui de la fibre standard
va aider à confiner le mode dans la gaine de silice et le reconvertir par la
suite pour être guidé dans le cœur creux de la fibre. Par conséquent, de
point de vue conservation de puissance, on prévoit une efficacité de
couplage raisonnable entre la fibre standard et la fibre effilée à cœur
creux.

2.4.3 Longueur de battement

Quand le rayon du faisceau laser injecté dans le guide d'onde à coeur


creux n'est pas proche du ratio R idéal 0.64, des modes d'ordres
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 73

supérieurs pourront être excités dans le guide. Chacun de ces modes a sa


propre constante de propagation et par conséquent sa propre atténuation
et sa vitesse de phase (indice de réfraction effectif). Si plusieurs modes
sont couplés ou générés dans le guide, la distribution de puissance à la
sortie peut être élargie ou rétrécie dépendamment de la longueur du guide
d'ondes.

Roullard et Bass [69] ont démontré que la combinaison entre les deux
modes HEn et HE12 dans le guide résulte en une distribution plus étroite
de l'énergie que le fait d'avoir le mode HEn seul à l'extrémité du guide.
Ces deux modes se propagent dans le guide à des vitesses différentes.
C'est pourquoi le rétrécissement de la distribution de puissance diminue et
s'inverse quand la différence de phase est de n. En l'occurrence, après une
distance de propagation double (2n), les phases des deux modes coïncident
encore une fois et le faisceau se rétrécit. Ceci est effectivement la longueur
de battement; s. En effet, la longueur de battement est déduite de
l'approximation de la constante de propagation des modes guidés de
Marcatili et Schmeltzer. Si la longueur d'onde est très inférieure au rayon
du coeur du guide tout en ayant un coefficient d'extinction assez faible
alors on a:

Im— « 1 (2.17)
na
Par conséquent la constante de phase (3 peut être simplifiée comme suit:

Pxn=—-^k (2-18)
Par conséquent, la différence Ap entre les constantes de phase des deux
premiers modes a l'expression suivante :

A/?-^(«â-«,'.) (2.19)
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 74

La longueur de battement s est déduite après une longueur de propagation


correspondant à une différence de phase de 2n :

s = • (2.20)

Heureusement, dans les guides d'ondes typiques, les longueurs de


battement sont assez longues à cause de la petite différence entre les
parties réelles des constantes de propagation. Cette distance ne dépend
pas de l'indice de réfraction du matériau mais elle dépend uniquement des
dimensions du guide, des modes en propagation et de la longueur d'onde.
La figure 2.4 illustre les longueurs de battement pour un certain rang de
diamètres de guides d'onde.

Diamètre du cœur en microns

FIG 2.4 : Longueurs de battement entre le mode HEn et HE12 à 10.6 pour un
certain intervalle de diamètres de cœur.

Jenkins et Devereux [68] ont présenté une description des champs


modaux progressant dans le guide. Ils ont corrélé la perte d'énergie et les
variations de température avec les régions d'interférences destructives
entre deux modes de plus bas ordre. Ils ont prouvé expérimentalement que
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 75

les pertes se produisent fréquemment lorsque les distributions d'énergie


sont concentrées près des parois du guide d'ondes. La différence de phase
des deux modes est affectée par la position où les différents modes
commencent à interagir avec les murs du guide.

2.5 Guides d'ondes à cœur creux en verre

Les tubes en verre ainsi que leur technologie sont des produits communs
pour les manufacturiers. Des surfaces de haute qualité et une large
diversité de compositions de verres sont disponibles. Les régions de
dispersion anormale de la majorité des verres de silice s'étendent entre
6jam et Ç^m. Grâce à la nature amorphe du verre, les fréquences de
résonance sont élargies. Ceci engendre des oscillations d'indice de faible
amplitude. Hidaka et col [87] ont trouvé que la région d'indice de réfraction
de la silice inférieur à 1 s'étend entre 7.69\im et 9.62^m. La silice a un
indice de réfraction aux alentours de 2 à 10.6|um et par conséquent elle est
inappropriée pour les guides d'onde à laser CO2. Le but majeur des
scientifiques était de chercher des compositions adéquates à base de silice
pour aboutir à un indice de réfraction inférieur à 1 à la longueur d'onde
voulue; 10.6|nm. En effet, des expérimentations à base de silice dopée ont
été menées. Il s'est avéré que de la silice contenant 25% de PbO, la partie
réelle de son indice de réfraction est inférieure à 1 pour les longueurs
d'ondes se situant entre 8.20|um et 10.75|am. De même, la silice contenant
71% de PbO a un indice inférieur à 1 entre 8.5|am et 10.0|Ltfn. Par
conséquent, uniquement la silice avec 25% de PbO a du potentiel pour les
guides d'onde à coeur creux opérant à 10.6|iim, mais son indice de
réfraction reste très proche de 1. Le groupe de recherche de Hidaka a
conçu un guide d'ondes de lmm de diamètre et de lm de long et ils ont
mesuré une atténuation de 7.7dB/m. La figure 2.5 illustre la transmission
théorique des deux modes symétriques de faible ordre dans un guide à
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux

coeur creux 0120 composé de 55SiO2-3B2O3-4Na2O-9K2O-27PbO-2Al2O3.


En outre le tableau 2.3 illustre les propriétés d'un certain nombre de
verres à 1

En 1982, Hidaka et col [87,120] ont exploré les utilités des verres à base
de dioxyde de germanium pour les guides d'ondes à cœur creux ayant des
indices de réfraction inférieurs à 1. Pour le GeÛ2, la région des n<l s'étend
de 9.9 à 11.5^m, et l'indice est très inférieur à 1 à 10.6|am comme le
montre le tableau 2.3. Cependant, le GeO2 est un verre difficile à fabriquer
et ayant une faible stabilité. Le guide d'ondes de lmm de diamètre que
Hidaka et col ont conçu avait une perte théorique, 2a de 0.17dB/m,
cependant les pertes expérimentales s'élevaient à 2.5dB/m [88]. Ces pertes
sont dues principalement à quelques imperfections au niveau des
conditions d'injection et aux irrégularités qui peuvent exister sur les murs
du guide.

10
\
8
HE,2
\
\
ion, dB/m

6
V HE,,
mesuré
4

-s
itténi


2

1 1 1 1 1 ^
400 500 600 700 800 900 1000

Diamètre du cœur en microns

FIG 2.5 : Atténuation théorique et mesurée d'un guide Corning 0120 ATR à cœur
creux à 10.6 ^m. (Gregory, C. et Harrington, Journal of Applied Optics., Vol 32,
pp. 5302, 1993.)
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 77

Tableau 2.3 : Indices de réfraction complexes de quelques types de verres à


10.6um.
Indice de Coefficient Atténuation d'un guide
Verre réfraction d'extinction d'onde de 750-(im de long
(partie réelle) (partie imaginaire) à 10.6 nm en dB/m

CaAl 0.88 0.2 2.22


CaGeAl 0.81 0.58 1.80
KZnGe;U-14470 0.76 0.6 1.65
KZnGe; U-14371 1.93 1.2 3.35
27.8%PbO-SiO 2 1.5 0.9 2.96
TiO2-SiO2 1.2 1.25 2.24
SiO2 2.22 0.1 4.05
GeO2 0.6 0.9 1.21

La figure 2.6 illustre l'atténuation du mode HEn pour un verre composé à


base de CaGeAl. Cette atténuation est calculée par l'approximation de
Marcatili et Schmeltzer tout en utilisant les données de le tableau 2.3. Le
graphique montre que l'atténuation diminue au-dessous de ldB/rn pour
les diamètres de guides aux alentours de lOOOum.

Worrel a testé du GeO2 [69] comme matériau pour les guides d'ondes à
cœur creux à laser CO2. En effet, il a prédit que les pertes pouvaient être
réduites dans un guide en GeÛ2 et qu'il fallait dévitrifier la couche
intérieure du guide. Par conséquent, une couche interne polycristalline
était supposée réduire l'atténuation d'un facteur de huit. L'atténuation
mesurée par Worell pour un guide droit en GeÛ2 de diamètre 1 mm était de
1.2dB/m.
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 78

100

10
CQ
Atténuât ion,

0.1 1 1 | 1 1 1
200 400 600 800 1000

Diamètre du cœur en microns

FIG 2.6: Atténuation du mode HEn d'un guide ATR à cœur creux en CaGeAl pour
un certain intervalle de diamètres de cœur.

2.6 Autres cas : guides métalliques à recouvrement


diélectrique

Les guides cylindriques à coeur creux et à recouvrement diélectrique se


composent de trois parties essentielles; ils possèdent un substrat comme
support qui donne au guide ses propriétés mécaniques et géométriques. Le
substrat supporte une couche métallique interne recouverte d'une seconde
couche diélectrique pour augmenter la réflectivité des surfaces des murs.
Les guides d'onde typiques font un mètre de long et un diamètre de lmm
au maximum. La technique traditionnelle de la déposition par vapeur ne
produit pas un recouvrement de bonne qualité sur les parois des
capillaires utilisés. Pour surmonter ce problème, les techniques de
recouvrement liquéfié ont été utilisées avec succès pour produire des
guides à faibles pertes [17,32].
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 79

Cette partie se veut importante car un recouvrement diélectrique est une


possibilité future à considérer dans le cas d'une fibre creuse en silice. En
effet une couche diélectrique ayant un indice de réfraction supérieur à
celui de la silice pourra améliorer le confinement de la puissance dans le
cœur et annuler les pertes. En outre un contrôle de l'effilement sera
possible lors du recouvrement ainsi on pourra adapter l'effilement aux
longueurs d'onde de résonance voulues. Par conséquent, un usage de
fibres en silice à cœur creux à épaisseur uniforme sera suffisant.

2.6.1 Atténuation théorique des GMRD


En 1984, Miyagi et Kawakami [88] ont publié une solution de l'atténuation
théorique dans les GMRD; guides métallique à recouvrement diélectrique,
pour l'infrarouge. Ils ont développé des approximations de l'équation
caractéristique qui utilise l'impédance et l'admittance du recouvrement
diélectrique à la place des indices de réfraction complexes utilisés par
Marcatili et Schmeltzer. Leur approximation du coefficient d'atténuation
du guide d'ondes de rayon a est la suivante :

(2-21)
2m0) {a* )2

où no est l'indice du gaz contenu dans le cœur du guide (généralement de


l'air, no=l) et z et y étant l'impédance et l'admittance normalisées de la
surface. Les valeurs de z et y peuvent être déduites des propriétés du
matériau et de l'épaisseur de la couche mince à partir des équations (2.22)
et (2.23) :

(2.22)
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 80

(2-23)

où n s et nf sont les indices de réfraction complexes de la couche du


substrat métallique et du recouvrement diélectrique, respectivement.
L'épaisseur de la couche diélectrique est notée t, ko étant la constante de
propagation dans l'air libre. Si n s et nf sont égaux alors les équations ci-
dessus se réduisent à celles de Marcatili et Schmeltzer.

L'atténuation de ce genre de guide d'ondes peut être décrite en séparant


les effets de la couche de métal de celle diélectrique. Par conséquent
l'atténuation aura la forme (2.24) :

où n s et ks représentent l'indice de réfraction et le coefficient d'extinction


du métal et F est un facteur multiplicatif exprimant l'atténuation causée
par la couche diélectrique. Il est évident que la performance du guide est
fortement dépendante des propriétés optiques de la couche métallique au-
dessous de celle diélectrique. L'atténuation est minimisée en utilisant un
métal ayant un indice faible et un coefficient d'extinction assez élevé. Les
bons choix de métaux incluent l'argent, le nickel, le cuivre et l'or (voir le
tableau 2.4). Autres paramètres comme la qualité de la surface et la
résistance à l'oxydation causée par des attaques extérieures influencent le
choix du matériau de la couche réfléchissante du guide. La nature de la
couche diélectrique ainsi que sa géométrie présentent aussi des
paramètres critiques. Les propriétés optiques de quelques types de
diélectriques utilisés pour les guides d'onde à coeur creux sont présentées
au tableau 2.5.
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 81

Tableau 2.4 : Propriétés optiques de certains métaux à 10.6fo.rn.

Métal n K

Ag 13.5 75.3
Ni 9.08 34.8
Cu 14.1 64.3
Au 17.1 55.9
Al 20.5 58.6

Tableau 2.5 : Propriétés optiques du matériau diélectrique constituant la couche


de recouvrement du guide à cœur creux à 10.6nm.
Diélectrique n

Ge 4.0
KC1 1.47
ZnSe 2.2

ZnS 2.22
CaF2 1.28
PbF2 1.63
Agi 2.1
PbTe 5.7

La couche diélectrique de recouvrement doit être choisie avec un indice de


réfraction assez élevé pour minimiser l'atténuation dans le guide
(augmenter la réflectivité interne dans le guide). Le germanium est un
diélectrique adéquat pour le recouvrement des couches métalliques car il
possède un indice de réfraction assez élevé. En outre il peut être déposé
avec les techniques conventionnelles.

L'épaisseur optimale d'une couche diélectrique peut être déduite de


l'équation de l'atténuation d'un guide à coeur creux à recouvrement
diélectrique évaluée ci-haut. Deux séries d'équations sont déduites pour
obtenir une atténuation minimale :
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 82

t, = (2.25)

où i= 1, 3, 5,..., et

(2.26)

où i= 2, 4, 6, ...[94]. Le minimum de l'atténuation coïncide avec le


maximum de réflexions. La figure 2.7 illustre les creux d'atténuation
(faibles pertes) qui correspondent aux épaisseurs de la couche diélectrique
adéquates comme c'est défini par les équations précédentes. Cet effet est
très analogue à l'effet Fabry-Perot qu'on a observé lors de nos expériences
avec des fibres optiques à cœur creux [54].

2.6.2 Transitions modales dans les GMRD


Le comportement des champs électromagnétiques dans les guides à coeur
creux est facilement prévisible tant que le diamètre global du guide est
assez élevé. Cependant, si le guide d'onde est étroit, des changements se
produiront en ce qui concerne les champs électrique et magnétique au sein
du guide. Kato et Miyagi [69,84] ont utilisé un facteur P, défini comme
étant le ratio entre les composantes en amplitude Hz et Ez du mode de
propagation. En résolvant l'équation caractéristique numériquement, ils
ont trouvé que le facteur P s'approche de 1 pour les modes EH et HE
quand le diamètre du guide est assez grand. Quand le diamètre est réduit,
la valeur de P pour les modes EH tend vers l'infini, alors que P tend vers 0
pour les modes HE. Par conséquent, le mode HEn devient le mode TE12 et
le mode HEn devient le mode TMn. Ces transitions dans un guide
métallique sont illustrées à la figure 2.8.
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux

Epaisseur de la couche de recouvrement en microns

FIG 2.7: Atténuation théorique pour une certaine plage d'épaisseur de la couche
de recouvrement de Ge d'un guide à cœur creux de diamètre 800^m.

2T=0.îmm
10mm

FIG 2.8 : Transitions modales dépendamment des dimensions du guide


métallique, (a) les lignes du champ du mode EHn à 2a=lmm se convertissent au
mode TE lorsque 2a=0.1mm. (b) les lignes du champ du mode HEn à 2a=lmm se
convertissent au mode TM lorsque 2a=0. lmm.
©1992 IEEE, (Kator Y. and Miyagi M., IEEE Trans. Microwave Theory Practice,
Vol 40, pp. 679, 1992)
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 84

Ces transitions sont fortement dépendantes du matériau du guide ainsi


que de ses dimensions. Un guide métallique peut subir des changements
majeurs au niveau des champs pour des diamètres au-dessous de lmm. Si
l'indice de réfraction de la couche diélectrique d'un guide est supérieur à 1
et le coefficient d'extinction est assez faible (coefficient d'extinction étant la
partie imaginaire de l'indice de réfraction), alors le mode HEn se
transforme en mode TE12, ainsi le cas des guides en SiÛ2 et en Ge à

L'atténuation calculée par les approximations conventionnelles est assez


précise pour quelques guides diélectriques ayant des diamètres au-
dessous de lOO^m. Cependant, les approximations d'atténuation dans le
cas des guides métalliques proviennent de la solution exacte pour les
guides à grand diamètre. L'approximation du mode HE11 est
raisonnablement précise pour la majorité des guides métalliques jusqu'à
des diamètres au-dessous de 200^m et au-delà de cette valeur, la solution
diverge rapidement.

Dans un guide à recouvrement diélectrique, les changements des formes


des modes dépendent de l'épaisseur de la couche diélectrique recouvrant
le métal [88,89]. Dans la section précédente, on a expliqué les deux
formules donnant les différentes épaisseurs de la couche diélectrique pour
un minimum d'atténuation. La première série des ti correspondant au i=l,
3, 5,... engendre une structure de guide où le mode HEn devient comme le
mode TMn pour des diamètres réduits. La deuxième série des ti
correspondant aux i=2, 4, 6..., engendre une structure de guide où le mode
HEn devient le mode TE12. Les transitions des modes dans un guide
d'argent à recouvrement en CaF2 et de diamètre 0.1mm à un diamètre de
lmm pour des multiples paires et impaires de l'épaisseur idéale de la
couche diélectrique sont illustrées à la figure 2.9.
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux

0.1mm 0.4 mm 1.0 mm


•s
A

(
> •s
•a. -•*

0.1 mm 0.4 mm 1.0 mm

FIG 2.9 : Transitions modales dans un guide métallique à recouvrement


diélectrique : la rangée du haut représente un multiple pair de l'épaisseur idéale
du recouvrement alors que la rangée du bas représente un multiple impair de
l'épaisseur idéal.
© 1994 IEEE, (Kator Y. and Miyagi M., IEEE Trans. Microwave Theory Practice,
Vol 42, pp 2336, 1994.)

2.7 Influences de la rugosité des murs des GCC

La rugosité de la surface des murs est le facteur majeur qui empêche les
GCC (Guides à Cœur Creux) d'atteindre leur limites théoriques [88,89,90].
Gregory et Harrington [17] ont démontré la relation entre la rugosité d'un
guide à saphir et son atténuation. Par conséquent, il est démontré que le
polissage de la surface interne du substrat avant d'appliquer le
recouvrement améliore la transmission dans le guide. Les verres en
général représentent des surfaces lisses. En effet leur usage comme
composant principal des guides améliore la transmission.

La rugosité des murs tend à coupler l'énergie des modes d'ordre inférieur à
celle des modes d'ordre supérieur. En outre, la rugosité des parois sur
quelques nanométres peut avoir un impact fort sur la transmission causée
par les réflexions multiples le long du guide.
Chapitre II : Théorie de base des guides à cœur creux 86

Le couplage des modes causé par la rugosité a un impact sur la


distribution d'énergie à la sortie du guide. En effet si par exemple le mode
HEn est excité dans le guide, d'autres modes d'ordre supérieur peuvent
apparaître à la sortie du guide à cause de la rugosité des murs.

De nos jours les applications de ce genre sont diversifiées mais elles


restent toujours liées au domaine de la médecine (laser à CO2, laser
Er :YAG), le domaine de l'industrie (les processus de découpage des
métaux), des applications militaires, en thermométrie, en imagerie et en
spectrométrie.

Certes, ce type de guide a toujours été utilisé pour des domaines multiples
autres que les communications optiques, mais notre projet de recherche a
couru le défi et a mis en évidence l'utilité des guides d'ondes à cœur creux
(capillaires de silice pure) pour les systèmes de communications
multilongueurs d'onde. Ceci nous ouvre les portes sur un domaine
prometteur d'application de ce genre de guide et les résultats obtenus
nous poussent à continuer sûrement et efficacement à explorer les
fonctions cachées de ce guide qui se montrent prometteuses aussi pour la
compensation de dispersion chromatique.

Dans le chapitre III, nous allons exposer les propriétés Fabry-Perot des
fibres à cœur creux. Ce thème représente l'un des objectifs de nos travaux
de recherche.
Chapitre III

ELÉMENTS SÉLECTIFS FABRY-PEROT


À BASE DE FCC

Le filtrage a pour but de limiter l'occupation spectrale d'un signal. Le


multiplexage optique regroupe des signaux occupant des bandes de
fréquence différentes, tandis que la fonction réciproque, le démultiplexage,
permet de séparer des signaux occupant des bandes de fréquence
différentes. Ces dispositifs sont donc des éléments essentiels dans les
systèmes de transmission multilongueurs d'onde sur une même fibre. Les
multiplexeurs optiques peuvent être classés en trois catégories principales
selon la technique utilisée :

• Le filtrage optique : il s'effectue à l'aide de filtres spéciaux tels que


les filtres dichroïques, les filtres Fabry-Perot ou les deux en même
temps [16].

• La dispersion angulaire (réseaux de diffraction) : pour un angle


incident avec la normale 9i, un angle 82 diffracté est observé. Quand
la différence de marche entre deux rayons diffractés est multiple de
la longueur d'onde alors il s'agit d'interférences constructives et d'un
cas d'intensité maximale [27].

• L'interaction entre guides : le principe de ces composants est


l'interaction cohérente entre deux guides optiques sur une longueur
L. La puissance optique couplée d'une fibre vers l'autre fibre est de
la forme sin2(KL); K étant une fonction de la longueur d'onde, la
puissance optique transférée est une fonction sinusoïdale de ce
paramètre.
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC 88

Notre recherche a considéré le cas de filtrage passif en ayant recours aux


fibres effilées à cœurs creux. En effet des filtres tout fibres sont un
excellent choix dans un réseau multilongueur d'onde.

Dans les réseaux multilongueurs d'onde, l'utilisation des filtres devient


essentielle. En effet, un filtre placé devant un récepteur non cohérent peut
être utilisé pour sélectionner un signal particulier parmi plusieurs
signaux. En outre, les filtres sont souvent utilisés dans les réseaux WDM
pour contrôler l'acheminement des signaux. Le fonctionnement des filtres
Fabry-Perot se base sur un principe simple d'interférométrie. Les cavités
Fabry-Perot sont utilisées souvent dans des lasers, des filtres et des
applications spectroscopiques.

3.1 Fonctionnement d'un filtre FP


Les filtres permettent la séparation spectrale en réfléchissant une certaine
gamme de longueurs d'onde et en transmettant les autres. On caractérise
par conséquent le filtre par sa bande passante, c'est-à-dire le domaine de
fréquences (ou de longueurs d'onde) pour lesquelles il laisse passer la
lumière, et la bande atténuée, c'est-à-dire le domaine de fréquences (ou de
longueurs d'onde) pour lesquelles il réfléchit la lumière incidente. Ces deux
domaines spectraux peuvent être très larges notamment pour les filtres
passe-haut et passe-bas utilisés couramment. Deux types de filtres sont
utilisés, les filtres dichroïques et les filtres Fabry-Perot [16].

Un filtre Fabry-Perot est un résonateur de fréquence, car il stocke l'énergie


et filtre la lumière seulement à certaines fréquences. Quand on a un tube
en verre de silice vide ayant un diamètre L de cœur d'air, les réflexions de
l'onde entre les murs du tube de verre engendrent des interférences
constructives et destructives. Les ondes réfléchies interfèrent avec celles
réfléchies par l'autre. Le résultat est une série d'ondes électromagnétiques
stationnaires dans la cavité tel qu'illustré à la figure 3.1. La figure montre
le principe d'interférométrie Fabry-Perot typique le long de deux miroirs
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC

plans parallèles dans des conditions d'injection latérale. Cependant dans


nos travaux, il s'agit d'une fibre creuse à cœur d'air dans laquelle nous
avons injecté le rayon lumineux d'une façon très précise et directement
dans son cœur [56]. Nos expériences ainsi que nos simulations se
concordent et montrent un effet Fabry-Perot très intéressant de notre
composant.

onde incidente
d'amplitude 1
et de phase à
l'origine nulle

rayons parallèles ;
interférences
à l'infini.

FIG 3.1 : Fonctionnement d'une structure Fabry-Perot standard.

La longueur de la cavité ou le diamètre L de notre fibre creuse doit être u n

multiple de la moitié de la longueur d'onde: /w-M = I (m=l, 2, 3, ...).

Chaque longueur d'onde A, nommée km qui satisfait l'équation pour u n


ordre m donné, définit u n mode de cavité. Par conséquent les fréquences
vm de ces modes sont appelées les fréquences de résonance de la cavité et
sont données par l'équation (3.1):

= mv
2L, (3.1)
vf=c/(2L)

où Vf est la plus basse fréquence correspondant à m = l , le mode


fondamental, et aussi à la différence de fréquence entre deux modes
consécutifs: Àvm =vm+] -vm = v / , c'est le FSR "Free Spectral range" ou
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC 90

l'espacement spectral. Si les miroirs ou les murs sont parfaitement


réfléchissants alors il n'y aura pas de pertes dans la cavité, et donc les pics
aux fréquences vm seront alors très étroits. D'un autre côté, si les miroirs
ou les murs ne sont pas parfaitement réfléchissants, alors des radiations
s'échappent de la cavité, et donc les pics des modes ne sont pas aussi
étroits. Cette cavité servant à stocker l'énergie de certaines fréquences, est
nommée résonateur Fabry-Perot.

Considérons une onde arbitraire A. Après un aller et retour entre les murs
de la fibre, cette onde sera nommée maintenant B et aura une phase et
une intensité différentes de la première à cause de la réflexion imparfaite
des murs. Si les murs sont identiques avec un coefficient de réflexion de
grandeur r, ce qui est normalement notre cas, alors B a une différence de
phase après son premier tour de k(2L) et une grandeur r2 (deux réflexions).
Quand A et B interfèrent alors :

A + B = A + Ar2Qxp{-j2kL) (3.2)

Après plusieurs réflexions successives, le champ résultant Ecavité est. défini


par l'équation (3.3) :
F
n
- A + R+
'cavité — n TZ> Ï-...
Ecavjlé = A + Ar2 exp(-j2kL) + Ar4 exp(-j4kL) + Ar6 exp(-j6kL) +... \ ^)

La somme de cette série géométrique est alors :

Ecaviti
~\-r2txp{-j2kL) (3
-4)

Une fois que le champ dans la cavité est connu, on peut donc déduire
l'intensité de la cavité :

-*cavité ~ ^cavité (3-5)

En posant R=r2, on a alors :


/ .= ^ (3.6)
cav e
" (\-R)2+4Rsm\kL)
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC 91

où Io=A2 est l'intensité de l'onde à l'origine. L'intensité Imax est maximale


dans la cavité quand sin2 (kL) est nul. Ceci veut dire que (kL) doit être
multiple de nui ou m est entier. Pour les valeurs résonantes de km, on a :

/ = —L° , kL = mn (3 7)

Un R faible veut dire plus de pertes radiatives dans la cavité; ceci affecte la
distribution de l'intensité dans la cavité. En outre, plus R est petit et plus
les pics de résonance sont larges. La largeur spectrale ôvm du résonateur
Fabry-Perot est la largeur à mi-hauteur (FWHM) de l'intensité de chaque
mode. Cette largeur spectrale peut être calculée pour des (R > 0.6) comme
suit :

S v m , F
m
F \-R

où F est la finesse du résonateur, laquelle augmente quand les pertes


diminuent (donc R augmente). Une grande finesse engendre des pics
modaux assez étroits. La finesse est en quelque sorte aussi le ratio entre la
séparation modale (Avm) et la largeur spectrale (8vm). Les filtres Fabry-Perot
font partie de notre recherche.

3.2 Propriétés Fabry-Perot des FCC


Nous décrivons de nouveaux types de compensateurs de dispersion
chromatique et de filtres sélectifs Fabry-Perot basés sur les fibres optiques
effilées à cœur creux pour application aux communications optiques
multilongueurs d'onde. La lumière d'un laser monochromatique accordable
est injectée dans le cœur de 40um de diamètre d'une fibre dont la paroi a
22um d'épaisseur et est légèrement effilée (effilement usiné lors de la
fabrication). Une modélisation de la structure ainsi que des simulations
effectués avec les logiciels BeamPROP de RSoft® et Photon Design de
FI M M WAVE© montrent que des résonances de type Fabry Pérot sont
présentes dans le spectre de transmission du guide creux.
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC

n(r)
nSiQ, i i n SiQ >
à

n air n air n air

][ p

T+Em T+Em

FIG 3.2: Profil de l'indice de réfraction d'une fibre de silice pure à cœur d'air.

Nos recherches ont été basées sur les études menées par Miyagi et Nishida
[86,91] dans le domaine des guides diélectriques à cœur creux. En effet, ils
ont considéré que les pertes dans ce type de composant sont assez élevées.
Cependant des expérimentations utiles et significatives sont permises si
nous considérons un rayon interne du capillaire assez supérieur à notre
longueur d'onde d'opération. Notre capillaire a une géométrie cylindrique
et utilise le mode HEn, le mode ayant le minimum de pertes, et par
conséquent étant le plus efficace pour l'obtention d'un effet Fabry-Perot
significatif et caractérisable.

Notre capillaire est de type TSP (Standard Polyimide Coating) [103]. Il est
constitué d'une gaine de silice d'épaisseur moyenne de 22um, un cœur
d'air de diamètre 40um et un recouvrement en polyimide d'épaisseur
moyenne de 13um. Lors de nos expérimentations, nous avons utilisé le
capillaire sans son recouvrement en polyimide. Ce dernier est dissous à
l'avance dans une solution d'acide sulfurique.

Le choix des dimensions de notre capillaire est fixé suite à une série
d'expérimentations effectuée sur plusieurs autres capillaires de
dimensions différentes.
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC 93

Injection de la
lumière

2 à 15 cm

Em=22 nm L=2T=40 |im

FIG 3.3: Résonances Fabry-Perot dans une fibre à cœur creux.

Ces résultats sont appuyés par nos expériences qui ont été menées dans
l'infrarouge avec un laser accordable balayant la bande 1500nm à lôOOnm
et dans le visible à l'aide d'un laser à colorant accordable balayant la
bande 540nm à 630nm [54]. La caractérisation du guide creux avec un
laser à colorant balayant la bande 540nm à 630nm, confirme les
propriétés Fabry-Perot du composant dans le visible.

Nos premières expérimentations nous ont permis d'observer un effet de


propagation du mode fondamental dans la fibre (cas d'antirésonance). En
effet, l'image qui suit (figure 3.4) du mode H E n (lumière infrarouge
confinée dans le cœur d'air) dans l'infrarouge à la sortie d'un capillaire de
diamètre 40|um et de 22um d'épaisseur de mur (Image prise avec une
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC 94

caméra infrarouge). La présence de cercles concentriques confirme l'effet


Fabry-Perot.

FIG 3.4: Observation de l'effet FP dans une FCC suite à l'injection du mode HEn
dans l'infrarouge.

Les premières observations dans l'infrarouge appuyées par des


observations similaires avec l'hélium néon dans le rouge visible et avec un
laser à colorant dans la bande visible nous ont menés à confirmer l'effet FP
à l'aide de simulations.

3.2.1 Simulation de l'effet FP des FCC dans l'infrarouge


Les simulations de la propagation dans les capillaires ont été effectuées
par les méthodes de propagation implémentées par RSoft® via leur logiciel
BeamPROP. Tous les paramètres doivent être entrés dans le programme de
simulation de RSoft® et des premières simulations sur un capillaire ayant
un diamètre de 40pm et une épaisseur de mur de 22um ont donné les
résultats de la figure 3.5 :
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC 95

ï* 1.^88 |im %• 153761124 |Un


0.9994356 0.9998954

Ètal-antirésonance Êtat-résonance
! r ' '" I
0 10 20 30 40 50 0 10 M 30 40 50

(a) (b)

X = 1.6425 |un 1 = 15898529 (un"]


N,(( • 0.9994489 N,u - 0.9998872

ï o-

i ti

État-résonance
Ètat-antirésonance
I ' ' '* 1
10 20 30 40 50 60 10 20 30 40 50 60
Transw*KQf«toni,Ji»l

(o)

FIG 3.5: Profil transversal du champ électrique dans des états de RÉSONANCE et
d'ANTIRESONANCE du mode fondamental:
(a) fi=188.786THz (1588nm), (b) f2=194.973THz (1537.61nm),
(c) f3=182.522THz (1642.5nm), (d) f4=188.566THz (1589.85nm).
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC 96

Les résultats présentés à la figure 3.5 (a)-(c) montrent les variations des
composantes imaginaires et réelles du champ électrique en fonction de la
direction transversale (rayon du capillaire) à quatre différentes fréquences
(longueur d'onde). En effet aux deux fréquences : fi=188.786THz et
f3=182.522THz, la gaine de silice est antirésonante (il s'agit d'une
propagation dans le cœur d'air). La puissance est confinée dans le cœur
d'air avec un faible pourcentage dans le mur. La figure 3.5 (b) illustre le
profil de champ à la fréquence (f2=194.973THz) à laquelle le champ optique
résonne fortement dans la gaine de silice de la fibre creuse (passage de la
lumière du cœur d'air à la gaine de silice). La figure 3.5 (d) montre le profil
de champ à la résonance suivante qui apparaît à une fréquence plus basse
que la précédente (f3=188.566THz). Nous notons alors, une FSR simulée de
6.4THz, l'équivalent de 51nm et nous allons la confirmer plus tard dans la
thèse grâce à nos résultats expérimentaux. Par conséquent, l'effet FP est
confirmé dans notre composant et appuyé par les simulations de RSoft°.

Un ensemble de simulations a été effectué avec le programme BeamPROP


de Rsoft0 qui nous a permis de dresser la carte de modes pour le mode
fondamental du cœur HEn. Cette carte illustre la variation de l'indice de
réfraction effectif en fonction de la longueur d'onde d'opération. Par
conséquent, elle montre l'effet FP périodique et confirme la valeur de notre
FSR.

À partir des cartes de modes, nous allons déduire plus tard dans la thèse
toutes les informations concernant la dispersion et la largeur de bande que
notre FCC effilée peut fournir. Chacun des points sur la courbe est associé
à une valeur d'indice effectif de ce mode et à une longueur d'onde. Un
graphique typique de carte de modes est illustré à la figure 3.6.
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC 97

0 99991

si" 088981 .

§ 0.88971 -

tj 0 99961 .

" 0 99951

099041
1487 1507 1527 1547 1567 1587 1607 1627 1647 1667 1687
LONGUEUR D'ONDE(nm|

FIG 3.6: Carte de modes dans l'infrarouge du mode fondamental HEn.

La carte de modes consiste en un traçage de l'évolution de l'indice effectif


en fonction de la longueur d'onde d'opération d'un ou de plusieurs modes
à la fois. À partir de simulations des modes guidés dans la structure, nous
avons choisi un des modes guidés illustrant bien le phénomène de la
résonance. Ce mode est généralement le mode fondamental, avec lequel
nous avons pu en outre interpréter le phénomène de la dispersion.

La carte de mode de la figure 3.6 est tracée à partir de données recueillies


suite aux simulations effectuées avec Rsoft®. Les longueurs d'onde
d'opération sont entrées manuellement dans le programme ainsi les
résultats de simulation nous ont fourni au fur et à mesure les indices
effectifs du mode. Nous avons tracé la carte de modes avec l'aide d'un
logiciel de traitement de données; Excel. Nous avons ainsi obtenu une
série de courbes séparée par le même espacement spectrale pour le même
mode.

3.2.2 Simulation de l'effet FP des FCC dans le visible


Pour étendre le fonctionnement de la FCC comme un élément sélectif, une
série de mesures dans le visible (540nm-630nm) avec un laser
monochromatique accordable a été réalisée avec la même FCC de 40u.m de
diamètre de cœur et un mur de 22u.m d'épaisseur. La fibre est légèrement
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC

effilée. Une modélisation de la structure et des résultats de simulation ont


montré que des résonances de type Fabry-Perot sont présentes dans le
spectre de transmission du guide creux. En effet, les simulations ont été
menées avec le logiciel Photon Design de FI M M WAVE® qui adopte une
méthode de simulation très similaire à celle de BeamPROP de RSoft® mais
en trois dimensions.

(1) ANTIRÉSONANCE (2) RÉSONANCE


Passage de l'énergie dans la
Guidage total dans le cœur d'air gaine et un facteur de
avec un facteur de confinement confinement dans le cœur d'air
de 96.34 %. de 12.26%.

XAR1=593 nm, >.AR2=598.17 nm 1,^=591 nm, k R2 =596.18 nm

FIG 3.7: Profil de la distribution de l'énergie transmise dans le cœur d'une FCC
dans le visible : États de RÉSONANCE et d'ANTIRÉSONANCE du mode
fondamental.

Dans le cas des simulations dans le visible, nous avons suivi les mêmes
étapes que dans l'infrarouge et nous avons obtenu un espacement spectral
(FSR) simulé de l'ordre de 5.17nm. La figure 3.7 illustre le taux de
puissance confinée dans un cœur d'air lors des états de résonance et
d'antirésonance. À chaque état, nous avons refait la simulation pour
plusieurs longueurs d'onde d'opération dont nous avons retenu deux
longueurs d'onde correspondant à un état de résonance (passage de la
lumière du cœur d'air à la gaine de silice) et deux autres correspondant à
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC 99

un état d'antirésonance (guidage dans le cœur d'air) pour lesquelles nous


avons obtenu le même taux de puissance confinée dans le cœur. Ces
résultats de simulation confirment la périodicité du phénomène de
résonance et d'antirésonance.

Dans le cas de Vantirésonance, la différence entre les longueurs d'onde À,AR2


et A,ARI est de 5.17nm. D'un autre côté et dans le cas de la résonance, la
différence entre les longueurs d'onde XR2 et A,RI est de 5.18nm. Ce résultat
correspond à notre FSR qui est de l'ordre de 5.17nm; cependant la
différence de O.Olnm entre les deux différences est due essentiellement
aux erreurs cumulées de calcul de notre simulateur Photon Design®.

Toutes nos simulations ont été confirmées par des résultats


expérimentaux. Par conséquent, nous avons pu caractériser nos FCC
comme des éléments sélectifs intéressants pour des applications
industrielles [48,54,56].

3.3 Expérimentations des propriétés FP des FCC en IR


Notre fibre à cœur creux a été conçue dans les laboratoires de Polymicro©
[Polymicro Technologies, Inc.]. Lors de la réception de nos fibres à
différentes dimensions, nous avons obtenu aussi toutes les spécificités
nécessaires sur les dimensions ainsi que sur la qualité de la silice et sur
l'effilement de la gaine. Pour expérimenter les propriétés Fabry-Perot du
capillaire, nous avons travaillé avec des bouts de fibres qui présentaient
un léger effilement ascendant (les dimensions sont spécifiées par le
manufacturier pour chaque rouleau de capillaire).

Lors de nos expérimentations, nous avons utilisé des petits bouts de


capillaires dont les longueurs variaient entre 5cm à 30cm. Le but de ce
choix est de vérifier les propriétés Fabry-Perot sans trop s'exposer aux
effets de l'atténuation (le calcul de l'atténuation est expliqué au chapitre
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC 100

V). Cependant il faut noter qu'en injectant le mode de Marcatili [32], HEn,
nous avons un minimum d'atténuation très visible et mesurable.

Avec une FCC droite et ayant un effilement ascendant, la lumière injectée


dans le cœur d'air de la fibre se propage dans le cœur aux longueurs
d'onde d'antirésonance et avec un confinement élevé de la puissance dans
le cœur d'air. Les pertes sont de l'ordre de 0.2dB/cm de capillaire avec un
cœur d'air de diamètre 40|am, (le calcul théorique est effectué au chapitre
V). La constante d'atténuation est proportionnelle au cube de la longueur
d'onde d'opération et inversement proportionnelle à la puissance
quadruple du rayon de la FCC [90] pour les modes à pertes guidés dans le
cœur d'air (r<T).

En ce qui concerne la résonance dans le mur de silice, une fois que la


lumière pénètre une portion du mur effilé où la résonance débute, le mode
se transforme d'une manière adiabatique en un mode d'ordre 28 (le cas
d'une paroi de silice de 22\im d'épaisseur) avec une large part de la
puissance dans le mur de silice.

Composante spectrale
-•z longue
Composante spectrale
courte
Cœur d'air
Gaine de silice

FIG 3.8: Propagation de la lumière dans une FCC à effïlement ascendant.


Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC 101

La figure 3.8 illustre la propagation des composantes spectrales de longues


longueurs d'onde et celles de courtes longueurs d'onde de la lumière le
long d'une FCC à effilement ascendant. Ce phénomène va être exploité
plus tard dans la thèse dans le chapitre de la compensation de la
dispersion. En effet, nous voulons juste illustrer la propagation de la
lumière dans une FCC légèrement effilée.
L'effilement du composant est conçu lors de sa fabrication dans les
industries de Polymicro®. Nos expériences ont été menées avec différentes
longueurs de FCC et ceci dans le but de maximiser la puissance confinée
et de voir l'effet de la longueur de la FCC sur la propriété FP du
composant. Nous avons manipulé des FCC de quelques centimètres de
longueur à quelques dizaines de centimètres. En effet, il s'agit d'un
composant très délicat dont les méthodes de clivage sont très différentes
de celles d'une fibre standard à cœur plein. Un de nos premiers défis était
de bien réussir la clive des extrémités de notre composant; avoir des
surfaces clivées bien lisses sans bosses ni rugosités et pour cela nous
avons adopté des moyens de base purement manuels, qui consistaient à
l'usage d'un marteau, un microscope optique pour vérifier notre clive au
fur et à mesure et un SEM (microscope à scanner électronique) si
l'occasion se présente. Un exemple d'image pris au SEM est illustré à la
figure 3.9. La salle où le SEM est installé est loin d'être une salle blanche
ou une salle propre (taux de poussière non contrôlé), par conséquent il y
avait de la poussière un peu partout. C'est pourquoi sur l'image on voit un
bout de poussière sur la surface de notre clive.
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC 102

FIG 3.9 : Image d'une section clivée d'une FCC prise au SEM (Scanning Electron
Microscope).

L'image 3.9 confirme que l'épaisseur du mur de la FCC est assez uniforme
le long de la section circulaire (la même épaisseur le long de la paroi de
silice). En outre, nous avons une preuve que notre méthode de clivage est
correcte car nous voyons bien sous un microscope optique que la lumière
est bien uniforme le long de la section donc il s'agit dans ce cas d'une clive
réussie.

Nous avons essayé d'éliminer les modes d'ordre supérieur en déposant


quelques gouttes de différents liquides ayant un indice de réfraction
légèrement supérieur à celui de la silice de la gaine. Ainsi nous avons
adopté la glycérine comme notre liquide <<strippant>> comme illustré à la
figure 3.10. L'indice de réfraction de la glycérine est de l'ordre de 1.473.
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC 103

En effet la glycérine est un liquide assez visqueux qui demeure sur le


premier centimètre de la FCC sans trop déborder sur les côtés. Par
conséquent notre FCC à cœur d'air peut opérer tel un guide d'onde de
Marcatili. Ce liquide aide à éliminer les modes d'ordres supérieurs et à les
filtrer tout en facilitant l'injection du mode HEn dans le cœur d'air de la
FCC.

Liquide «Strippant»
Mur de Silice
Cœur d'air

FIG 3.10 : Élimination des modes d'ordres supérieurs et favorisation de la


propagation du mode de Marcatili.
Le montage expérimental mesure avec précision la puissance transmise
dans le cœur après une propagation le long de quelques dizaines de
centimètres de FCC et sur une plage de longueurs d'onde s'étendant de
1500nm à 1610nm fournie par un laser accordable. La puissance
transmise dans la gaine de silice est bloquée à la sortie en utilisant un
diaphragme ajustable de couleur noir dont le diamètre correspond à celui
du cœur.

Nous avons mesuré un très léger effilement au niveau de l'épaisseur de la


gaine de silice. En effet, un tel effilement pourra être très utile pour
sélectionner les fréquences d'opération de notre composant FP. Les figures
3.11 et 3.12 montrent que les résonances se produisent à des fréquences
différentes pour deux bouts de capillaire pris sur le même rouleau de fibre.
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC 104

1530 1536 1542 1548 1554 1560 1566 1572 1578 1584 1590 1596 1602 1608
1.0

0.0
Longueur d'onde en nm
FIG 3.11 : Puissance transmise en fonction de la longueur d'onde pour un bout
de 10 cm de FCC.
La figure 3.11 illustre des premiers résultats de mesures expérimentales
effectuées sur un bout de FCC de longueur 10cm avec un peu de glycérine
sur le premier centimètre. Dans ce cas, nous avons une FCC à cœur d'air
dans laquelle nous avons injecté un faisceau infrarouge en provenance
d'un laser accordable. La première résonance se produit à une fréquence fi
égale à 195.413THz (1534.15nm) et la seconde à une fréquence h égale à
188.953THz (1586.60nm); par conséquent nous avons mesuré une
séparation spectrale de 6.4THz (51.8nm) qui confirme nos simulations et
nos calculs. En outre, nous observons l'apparition sur la figure d'un
second lobe qui correspond à un mode d'ordre supérieur commençant à f'i
égale à 194.468THz (1541.60nm) et à f2 égale à 188.146THz (1593.40nm).
Cette apparition du deuxième mode transversal est justifiée par le fait que
nous n'avons pas optimisé nos conditions d'injection du mode
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC 105

fondamental, ce qui a provoqué son apparition. Dans le cas d'une FCC à


cœur d'air entourée par l'air, une injection à angle rasant est une
condition nécessaire pour favoriser la propagation du mode fondamental et
éviter ainsi l'apparition de modes d'ordres supérieurs.

Un effilement léger reflété sur la figure 3.12 par un déplacement des pics
de résonance vers les longueurs d'onde les plus longues, est donc noté
quand nous avons effectué des mesures similaires sur d'autres bouts de
FCC provenant du même rouleau. La figure 3.12 illustre la puissance
mesurée à la sortie d'une FCC de longueur 5cm (3.12) en lui ajoutant de la
glycérine sur le premier centimètre.

1540 1550 1560 1570 1580 1590 1600 1610

_ 0.8

Longueur» d'onde en n.m

FIG 3.12 : Puissance transmise en fonction de la longueur d'onde pour un bout


de 5 cm de FCC.

Nous observons deux pics qui correspondent à notre mode fondamental


voyageant dans le cœur d'air de la FCC. Ces pics présentent une largeur à
mi-hauteur de l'ordre de 1.5nm. Nous notons que les deux pics du mode
fondamental se sont déplacés vers les longueurs d'onde les plus longues.
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC 106

La première résonance se produit à fi égale à 195.025THz (1537.20nm) et


la seconde à une fréquence {2 égale à 188.615THz (1589.44nm). Ces
fréquences diffèrent relativement des résultats de simulations qui nous ont
donné des fréquences de résonances respectives, fi égale à 194.973THz
(1537.6lnm) et f2 égale à 188.566THz (1589.85nm). Cette différence de
0.4nm (50GHz) est due principalement aux erreurs de mesures de nos
instruments et à la présence d'un effilement léger dans nos bouts de FCC.
En effet, la structure simulée a une épaisseur uniforme. En outre,
l'incertitude de mesure pour un montage contenant un laser accordable,
un puissancemètre et un lambdamètre est de l'ordre de ±0.1nm [24].
D'autant plus que notre FCC présente un effet FP sur une large bande
spectrale, par conséquent les incertitudes de mesure causées par les
instruments de mesure ont un effet très minime. En outre, une séparation
spectrale de 6.4THz est toujours mesurée, ceci confirme nos calculs et nos
simulations effectuées avec une épaisseur de mur de 22um.

Ainsi des pics de résonance périodiques du type Fabry-Perot ont été


observés et ils sont séparés par une FSR de 6.4THz, une valeur confirmant
les calculs théoriques. Les pics individuels sont assez étroits et présentent
une largeur à mi-hauteur de 1.5nm. Cet avantage donne la possibilité
d'envisager un usage industriel de notre composant en tant que référence
périodique en longueur d'onde, abordable, stable et couvrant une bande
large de longueurs d'onde (1500nm-1600nm) et même plus large comme
nos résultats dans le visible le démontrent.

Nos FCC possèdent un effilement léger au niveau du mur de silice, conçu


lors de sa fabrication. L'effilement du mur de silice est un outil contrôlable
sur lequel l'utilisateur pourrait jouer pour ajuster les fréquences de
résonance. En effet, la FSR d'un étalon Fabry-Perot dépend directement de
son épaisseur de mur. Par conséquent un effilement contrôlé est sollicité
pour sélectionner des fréquences précises. La FSR d'une FCC est calculée
comme suit :
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC 107

XpK
FSR = (3.9)

où dans notre cas ÀPiC désigne la longueur d'onde du pic, nmur désigne
l'indice de réfraction du mur de silice, neff étant l'indice effectif du mode se
propageant dans le cœur et dmur étant l'épaisseur du mur de silice du
capillaire. La finesse du filtre est le rapport entre le FSR et la largeur à mi-
hauteur; FWHM (Full Width Half Maximum) qui est tout simplement :

Finesse = (3.10)
FWHM
Cette finesse reflète l'efficacité du composant en tant que référence de
mesure. Le paramètre «Finesse» définit également la qualité d'un filtre
Fabry-Perot. Cette quantité est définie par un rapport entre la quantité
d'énergie stockée dans le filtre et celle qui passe à travers le filtre.

Dans le cas de notre FCC opérant dans l'infrarouge, la finesse est de


l'ordre de 33 (51nm/1.52nm). Une grande valeur du facteur finesse signifie
que nos pics sont assez étroits pour réaliser la fonction de filtrage sélectif.
Un contrôle de ce facteur est possible en ajustant un paramètre physique
important de notre FCC qui est l'épaisseur de son mur. En effet en
diminuant l'épaisseur du mur de la FCC à 1 lum ou moins, on peut aller
facilement doubler notre FSR et par conséquent doubler notre facteur
finesse. En ce moment notre FCC ne pourra pas atteindre les exigences du
marché d'un filtre FP qui implique une finesse aux alentours de 100.
Cependant, notre fournisseur de FCC, Polymicro.inc est limité lors de sa
fabrication à une épaisseur de mur de silice minimale de 22um qui est
notre choix pour mener nos recherches.

3.4 Expérimentations des propriétés FP dans le visible


Outre nos résultats dans l'infrarouge, nous avons étendu nos recherches
au visible. Des résultats prometteurs avec un laser à colorants (balayant la
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC 108

plage de 570nm à 610nm) ont été observés et mesurés. Le but de ces


expériences est l'étude des propriétés Fabry-Perot des FCC à large bande.

Nous avons mesuré la puissance lumineuse à la sortie du cœur pour une


longueur de 15cm de FCC en fonction de la longueur d'onde. L'expérience
a été menée avec un laser monochromatique accordable balayant les
longueurs d'onde de 540nm à 630nm dans le visible. De plus nos mesures
de puissances ont été réalisées à la sortie d'un spectromètre. Un
espacement de l'ordre de 5.2nm entre les pics a été mesuré et ceci
confirme les résultats de simulation. Les pics mesurés représentent le cas
où la lumière passe intensément dans la gaine de silice et ils possèdent
une largeur à mi-hauteur de 0.93nm. Ainsi notre composant pourrait
présenter une référence potentielle dans le visible aussi.

Longueur d'onde en nm
540 548 556 564 572 580 588 596 604 612 620 628
l.O
ri
c O.8 -
A kr A /^A A A A
1 O.6-
g
2 O.4-
-

O.2

-0.2 J

FIG. 3.13: Puissance transmise dans le cœur de la FCC mesurée en fonction de la


longueur d'onde.
Une carte de mode a été dressée avec l'aide de nos logiciels de simulation,
RSoft© et FIMMWAVE©. Ainsi le résultat obtenu illustré à la figure 3.14
confirme nos mesures et vient démontrer l'effet FP du composant dans la
bande visible. Cet effet a été calculé lors de nos simulations et est confirmé
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC 109

par la périodicité dans la carte. Ainsi une largeur spectrale de l'ordre de


5.17nm est calculée à la suite de nos simulations.

1,0002565 -

1,0002515 -

1,0002465 -

1,0002415 -

1,0002365 -

1,0002315 -

1,0002265 -

1,0002215
590 594 598 602 606

Longueur d'onde en nm

FIG 3.14 : Carte du mode fondamental évaluée à partir de calculs de simulation


effectués pour les longueurs d'onde de 590nm à 610nm.

La figure 3.15 illustre des résultats de mesures plus précises sur notre
FCC dans le visible qui nous ont confirmés la séparation spectrale simulée.
De plus ces pics expérimentaux se distinguent par une largeur à mi-
hauteur de l'ordre de 0.93nm. Les images du mode à la sortie du cœur du
capillaire illustrent les cas de résonance et de guidage dans le cœur avec
de la lumière visible. Nous avons obtenu un espacement spectral de l'ordre
de 5.2nm qui est relativement identique à celui calculé et simulé (5.17nm).
En effet, cette différence minime est due essentiellement aux erreurs de
lectures lors des mesures.
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC 110

Longueur d'onde en nm

FIG 3.15 : Puissance transmise du cœur de la FCC pour les longueurs d'onde
entre 590nm et 602nm. Les creux de la courbé représentent les passages de la
lumière dans la gaine de silice (résonance).

Dans ce cas, notre FCC opère dans le visible, sa finesse est de l'ordre de
5.6 (5.2nm/0.93nm). Une grande valeur du facteur finesse signifie que nos
pics sont assez étroits pour réaliser la fonction de filtrage sélectif. Un
contrôle de ce facteur serait possible en ajustant un paramètre physique
important de notre FCC qui est l'épaisseur de sa paroi de silice. En effet en
diminuant l'épaisseur du mur de la FCC à 1 l^irn ou moins, nous pourrions
éventuellement doubler notre FSR ou la tripler et par conséquent
augmenter significativement notre facteur finesse. Pour les mêmes raisons
citées dans le cas de l'infrarouge, notre manufacturier ne peut fabriquer
actuellement que des capillaires dont l'épaisseur minimale de leur mur est
de 22^m. Une possibilité d'amélioration des techniques de fabrication peut
aussi rendre notre composant commercialisable en tant que référence
Fabry-Perot.
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC III

3.5 E n guise dé comparaison


Nous avons effectué une étude de marché pour évaluer notre filtre FCC en
comparaison avec des étalons Fabry-Perot qui se fabriquent récemment
avec les nôtres et les résultats sont illustrés dans le tableau 3.1.
En effet, nous avons pris comme produit, les étalons FP de la compagnie
Doric lenses® Inc. et ceux de la compagnie Micron Optics®.

Tableau 3.1 : Tableau comparatif.

Propriétés Étalons FP de Étalons FP de Nos étalons FP


Doris lenses Inc. Micron Optics À base de FCC

Finesse 10-50 10-1000 5-34

FSR (GHz) 1-5000 0.01-45000 652-6400

Prix ~ 1000 $US ~ 2000 $US ~ 10 $CAN


/mètre de FCC

Le tableau montre que nos FCC en tant qu'éléments sélectifs sont bien
classées sur le marché actuel des étalons FP de point de vue qualité-prix.
En outre, une nette amélioration est éventuellement possible en contrôlant
l'épaisseur du mur de silice, en jouant sur l'effilement ainsi qu'en
changeant le profil d'indice de la FCC [52]. En l'occurrence, nos
composants en tant qu'éléments FP pourriront être comparables aux
produits existants sur le marché.

D'autres critères de comparaison peuvent aussi intervenir dans l'étude de


marché tels que les pertes d'insertion et la stabilité thermique. Alors, en ce
qui concerne la stabilité thermique, c'est évidemment la stabilité de la
silice pure qui est comparable à la stabilité des produits existants sur le
marché car ceux-ci sont en majorité fabriqués à partir de silice pure et ont
une stabilité de l'ordre de 2pm/°C. Les pertes d'insertion sont testées et
calculées lors de l'insertion du composant dans un système fibre, ce qui
Chapitre III : Éléments sélectifs Fabry-Perot à base de FCC 112

n'a pas été notre cas car notre composant n'a pas été assemblé d'une
façon industrielle pour faciliter son branchement sans un système fibre.

Dans la section suivante de la thèse, une étude théorique et expérimentale


a été menée pour caractériser la dispersion chromatique de la FCC et ceci
en optimisant les conditions d'opération et en testant plusieurs possibilités
qui vont être exposées en détails. En effet, de nouvelles structures de FCC
à base de milieux différents tels que (alcool, eau lourde, polymère liquide,
xénon) dans le cœur et à l'extérieur ont été expérimentées. Le but de ces
structures est de concevoir une fibre avec un minimum de pertes et
servant à compenser la dispersion chromatique d'une manière adéquate.
Chapitre IV

CRITÈRES DE LA COMPENSATION
DE DISPERSION DANS LES FCCE ET LES GPAE

La dispersion est un phénomène assez difficile à quantifier par


comparaison à l'atténuation dans une fibre optique. Elle décrit le fait que
les composantes lumineuses dans une fibre ne voyagent pas à la même
vitesse. En effet, la vitesse d'une onde lumineuse se propageant dans une
fibre optique dépend de la fréquence (couleur) de cette onde. La courbe de
dispersion associée à une fibre optique établit le lien entre la fréquence et
la vitesse des ondes qui s'y propagent. Dans le cadre des
télécommunications par voie optique, les impulsions codant l'information
sont dégradées par la dispersion, ce qui rend primordiale l'étude de
moyens optimaux pour la compensation de cette dispersion.

En technologie de transmission, le phénomène de la dispersion a tendance


à étaler les impulsions optiques lors de leur propagation dans la fibre. Par
conséquent les pics s'élargissent et les bits "1" et "0" se coupent et seront
non distinguables à la réception. Le problème de la dispersion est de plus
en plus critique sur de longues distances de fibres. En outre, à hauts
débits, les impulsions des bits sont plus courtes et plus proches les unes
des autres. Par conséquent, elles sont beaucoup plus susceptibles à
l'élargissement causé par la dispersion, laquelle entre en jeu encore plus
fortement à cause de la plus grande largeur spectrale des impulsions.

Dans ce contexte, nos recherches ont été menées sur la compensation de


la dispersion chromatique. Nous proposons une solution tout optique
permettant de s'affranchir de l'électronique et des différents problèmes de
stabilité du système de compensation de dispersion chromatique. La FCC
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 114

effilée est un composant intéressant pour résoudre le problème de la


dispersion chromatique à large bande. Il s'agit alors d'une fibre creuse
effilée à laquelle nous avons ajouté des gaz ou des liquides dans son cœur
et autour de sa gaine pour assurer un guidage monomodale et une
compensation de dispersion avec un minimum d'atténuation.

Nous avons montré dans la section précédente les propriétés Fabry-Perot


des FCC. Dans cette section, nous adoptons une suite logique à nos idées
et nous étudions la dispersion chromatique dans une FCC effilée. Par
conséquent, nous allons définir l'effet de l'effilement sur le fonctionnement
de notre composant. Ensuite nous allons exposer des différentes
alternatives pour résoudre les limitations dues aux pertes et ainsi
minimiser les pertes dans le capillaire et optimiser le taux de transmission
lors du guidage monomodal. Le but d'un guidage monomodal est de
favoriser la compensation de dispersion chromatique dans la FCC effilée.
Puis, nous expliquerons notre choix de profil d'indice ainsi que les
résultats théoriques et expérimentaux obtenus. Finalement une étude
comparative entre notre FCCE et un guide planaire ARROW effilé (GPAE)
composé d'un cœur d'air et d'une gaine sous forme de lamelle de silice,
validera l'utilité de notre composant.

4.1 Étude de l'effilement dans une FCC

Nous allons commencer par présenter les effilements connus à l'origine sur
des fibres monomodes [105]. Par la suite nous présenterons l'effilement de
notre composant ainsi que les critères requis pour obtenir un transfert
adiabatique.

4.1.1 Effilements dans une fibre monomode


Depuis sa découverte, l'effilement est appliqué principalement sur des
fibres monomodes à saut d'indice. Les fibres à effilement conique ont des
sections dont le diamètre change graduellement le long de leur axe. Les
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 115

effilements sont fabriqués en chauffant un bout de fibre tout en appliquant


une tension axiale. En coupant l'effilement biconique dans le centre, on
obtient deux fibres effilées coniques. Sur un bout effilé, le rayon du cœur
ao(z) diminue le long de l'axe z et le ratio du rayon de la gaine a\z) par
rapport à celui du cœur ao(z) reste constant : ai(z)/a0(z) = a,(o)/ao(o).

Si on considère u n effilement infini à profil parabolique ayant une


longueur z à partir de l'entrée, on a la formule (4.1) expliquant l'évolution
de l'indice de la gaine n(R) [71] :

n2(R)=n20(\-2.An.R2) (4.1)

où no est l'indice de réfraction du cœur, An est la différence d'indice de


réfraction et (R=r/ao) est la distance radiale normalisée en utilisant la
définition de la taille de la tâche de Petermann [114]. La taille locale du
spot co(z) normalisée par rapport au rayon initial ao(O) est donnée par
Henry et Love en 1989 [67] :

V(z) = V(0)a0(2)/ao(0)

V(0) étant la fréquence normalisée de la fibre à z=0. La taille de la tâche


augmente linéairement avec a (z) ou en diminuant le ratio de l'effilement.
Cependant, quand il s'agit d'un effilement à profil fini et à saut d'indice, le
résultat est différent (voir la figure 4.1).
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 116

2.0

2.0

FIG 4.1: Taille normalisée de la tâche en fonction de la valeur locale V le long


d'un effilement pour : (a) une gaine finie d'une fibre à saut d'indice (ligne solide),
(b) un profil parabolique infini (ligne en pointillés) [selon Henry et Love 1989].
Si nous considérons le cas d'un effilement à saut d'indice ayant une
diminution linéaire dans une gaine finie, nous pouvons distinguer les deux
cas de transformations adiabatique et non adiabatique du mode du cœur.
La figure 4.2 illustre ces variations adiabatique et non adiabatique.
3.0

3 1.0

0.0
0.0 0.5 1.0
Z en (mm)
FIG 4.2: Taille normalisée de la tâche en fonction de la distance z le long d'un
effilement à diminution linéaire, à gaine finie et à profil à saut d'indice montrant:
(a) une variation adiabatique (ligne en pointillées), (b) une variation non
adiabatique (ligne solide) [selon Henry et Love 1989].
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 117

Dans le cas d'un effilement non adiabatique, la taille du spot est définie
par la totalité du champ [67]. Ceci résulte de la superposition des champs
du mode fondamental du cœur aux modes d'ordre supérieur de la gaine.
Le mode fondamental HEn est ainsi couplé aux modes HEim (m=2,3, ...)
d'ordre supérieur. Dans le cas d'un effilement à gaine finie et ayant un
profil à saut d'indice et non adiabatique, on a :

o0(z) = o 0 (0)ll-(z/I r ^)j (4.3)

où LTaper est la longueur de l'effilement. Le ratio [w(z)/ao(O)] présente un pic


dans le cas d'une variation adiabatique pour une distance z plus petite que
dans le cas d'une variation non adiabatique (figure 4.2).

Si on considère le cas d'une fibre optique monomode où son mode


fondamental est excité, la puissance du mode est couplée au champ de
radiation par n'importe quelle non uniformité existante dans la symétrie
cylindrique de la fibre. Dans le cas d'une gaine finie, la puissance est
perdue lors du couplage entre le mode fondamental et les modes de la
gaine. La longueur de couplage Lc est définie en fonction des constantes de
propagation Pi du mode fondamental HEn et P2 du mode de la gaine :

Lc=2nl{f$x-P2) (4.4)

Dans le cas d'un effilement à profil parabolique et à gaine infinie, une


longueur L est définie en fonction de l'angle Q(z) et exprime la longueur de
l'effilement. En effet la tangente de Q(z) est définie comme le rapport entre
la longueur le long de l'interface cœur-gaine et l'axe de propagation z de la
fibre. Si a (z) est le rayon local, nous obtenons :

tan Q(z) = a(z)/L (4.5)

où L est la longueur de l'effilement. La théorie de la dispersion indique que


si L est supérieure à la longueur d'onde de propagation alors des pertes se
produisent. Si nous procédons par approximation à faible guidage
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 118

n, =n2 =n), les pertes seront significatives au cas où {Xln{L). Ces pertes
se produisent si la longueur de l'effilement L est comprise entre la
longueur de la dispersion {Ain) et la longueur de couplage Lc : (A I n)(L(Lc .

Par conséquent, pour un effilement adiabatique nous avons :


tan Q.(z) S Q(Z) . Alors L)LC signifie la condition nécessaire pour avoir un

minimum de pertes le long de l'effilement et ceci implique que:

Q(z)(a(j3]-j32)/27r (4.6)

En conclusion, pour obtenir un effilement adiabatique, l'angle de


l'effilement fi(z) doit être suffisamment petit et satisfaire l'équation 4.6
pour chaque position de l'effilement.

4.1.2 Adiabaticité dans les FCCE


La partie précédente de l'effilement des fibres monomodes nous a montré
que la propriété principale d'un effilement est d'étendre la taille de la tâche
lors d'une propagation monomodale. Ce genre de dispositif possède une
géométrie quasi monomodale dans un bout tandis que dans l'autre bout de
la fibre, et avec l'élargissement graduel de la section, on peut bien avoir un
comportement multimodal. Cependant, pour un effilement suffisamment
lent, les fronts d'onde demeurent pratiquement plans. Pour un effilement
graduel pouvant supporter une propagation multimodale à son extrémité
la plus large, tel est le cas dans nos expérimentations, la conversion du
mode fondamental en modes radiatifs ou d'ordres supérieurs devrait être
négligeable; les pertes de couplage entre le mode fondamental et ces modes
sont quasi inexistantes et qu'ils ont un couplage très proche et c'est tout à
fait le caractère adiabatique de l'effilement qui maintient cet aspect
[67,27].

L'homogénéité de notre guide cylindrique s'avère un critère primordial


pour le déroulement de nos expérimentations et pour assurer un transfert
adiabatique entre le mode fondamental de notre fibre et les modes de la
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 119

gaine de silice sans pertes considérables, c'est-à-dire sans perte de


puissance lors du transfert (figure 4.3). Dans la mesure où nous nous
concentrons essentiellement sur un seul mode pour compenser la
dispersion chromatique, l'excitation de modes d'ordre supérieur contribue
à des pertes de puissance et bien évidemment constitue un effet
indésirable pour notre système.

D'un autre côté, pour obtenir un transfert adiabatique adéquat, il est


important que notre mode sélectionné de propagation se propage dans le
cœur creux de notre guide effilé, sans pour autant se coupler dans
d'autres modes ni subir une atténuation de façon significative.

Gaine de silice
Composante spectrale
SIO2
longue
Composante spectrale / Cœur de gaz
courte

FIG 4.3 : Propagation de la lumière dans une FCC à effilement ascendant et


descendant.

Si l'angle de l'effilement est assez faible, ceci facilitera un couplage très


négligeable entre le mode fondamental et les modes d'ordre supérieur;
dans ce cas l'effilement est dit adiabatique. Cependant, on peut avoir un
certain couplage entre le mode fondamental et les modes d'ordre supérieur
(modes de la gaine) causé par l'asymétrie dans la structure cylindrique de
la fibre engendrant ainsi des pertes. Si l'angle de l'effilement n'est pas
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 120

assez petit, alors les pertes de couplage ne sont pas négligeables et ainsi
l'effilement est dit non adiabatique ou à perte.

La FCC que nous étudions présente un effilement (Taper). L'épaisseur de


son mur (gaine de silice) varie le long de l'axe de la fibre. Les modes
injectés ont tendance à se modifier au fur et à mesure de leur propagation
dans la fibre creuse. Selon la variation spatiale des paramètres physiques
de la FCC (épaisseur du mur et indices de réfraction du cœur et de la
gaine), la modification des modes peut être adiabatique (c'est-à-dire sans
transfert d'énergie entre les différents modes) ou pas. Dans ce dernier cas,
elle est accompagnée d'un transfert de puissance du ou des modes
porteurs vers des modes d'ordre supérieur et par conséquent d'une perte
considérable de puissance. Dans les sections suivantes nous allons
montrer que la FCC effilée possède bien une propagation adiabatique.

Lors d'une propagation adiabatique, il est possible à un mode donné de se


propager dans la fibre creuse sans pour autant se coupler avec d'autres
modes ni être atténué de façon significative. C'est le cas ici, la FCCE
favorise un guidage monomodal sans perte ce qui est très favorable pour la
transformation adiabatique du mode fondamental. La propagation d'un
mode est dite donc adiabatique si la nature du mode est conservée et
aucun transfert de puissance à des modes d'ordres supérieurs ne se
produit. En outre, pour obtenir un transfert adiabatique satisfaisant, il est
nécessaire que la variation de la structure en question soit faible en
comparaison avec la variation de la propagation du mode : aux épaisseurs
de résonance, le mode du cœur doit se transformer en un mode d'ordre
supérieur de gaine sans pertes en puissance [40,41,67],

4.1.3 Critères d'adiabaticité dans un guide cylindrique


Les variations de l'épaisseur des murs doivent être assez faibles par
rapport aux variations de la propagation du mode le long de la fibre
creuse. C'est pourquoi, la pente des murs effilés doit être très douce. Dans
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 121

le cas d'une fibre optique conventionnelle, la valeur locale de l'angle du


taper Q(z) doit être inférieure à une valeur maximale Qmax(z). Ceci est voulu
afin de minimiser les pertes et le couplage de modes dans un «taper» d'une
fibre optique [71]. La valeur de Q(z) obéit à la relation suivante:

(4.7)

a(z) est le rayon du cœur de la fibre à la position z de l'axe de propagation


et PHEII(Z) et PHEI2(Z) sont respectivement les constantes de propagation
locales des modes HEn et HE12. Ce critère implique que l'angle
caractérisant la variation de l'effilement doit être inférieur au rapport entre
le rayon du cœur et la longueur de couplage entre les deux modes. En se
basant sur le critère d'adiabaticité, nous pouvons trouver une analogie
entre le critère cité ci-haut et celui applicable à une FCCE.

La figure 4.4 montre une FCC à effilement ascendant, comme c'est le cas
de nos capillaires conçus dans les laboratoires de Polymicro Technologies
où un effilement ascendant a été manufacturé sur nos 10 mètres de fibres
creuses.
Composante spectrale
courte
Mur de silice pure Composante spectrale
SIO, longue
Coeur de gaz Surface Clivée
ou de liquide
Surface Clivée

FIG 4.4: Propagation du mode HEn dans une FCC à effilement ascendant.
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 122

La figure 4.4 illustre la propagation du mode fondamental HEn dans une


FCC à effilement ascendant au niveau de sa gaine de silice. Nous notons
que la séparation des composantes spectrales de la lumière se fait au fur
et à mesure de la propagation dans le cœur et tout dépendant de
l'évolution de l'épaisseur de l'effilement le long de la FCC. Puisqu'il s'agit
d'un effilement ascendant, la composante spectrale bleue de la lumière
infrarouge qui est la plus courte pénètre le mur de silice avant la
composante rouge. Cet effet est à la base de la compensation de la
dispersion.

Dans notre cas, la fibre à cœur creux a 40p.m ±2|am (données du


manufacturier) de diamètre de cœur et 22\im ±l|am d'épaisseur de mur
alors nous obtenons un angle maximal :

_ 20/ x
^.^yl^rVi'J (4.8)
Si nous considérons le cas de la résonance d'une FCC à cœur d'air dans
l'infrarouge, nous avons les paramètres suivants obtenus suite à nos
calculs de simulation avec BeamPROP dans un cas de résonance. En effet,
pour une longueur d'onde donnée, la valeur maximale de l'angle de
l'effilement devra être évaluée à l'endroit où Aneff est la plus faible. Ainsi,
nous n'allons jamais atteindre un angle maximal critique et ainsi les
exigences du critère d'adiabaticité seront respectées le long de notre
effilement. D'un autre côté, à la résonance, la différence des indices
effectifs des deux modes est la plus faible [40] ainsi notre angle maximum:

À = 1.53761124//m
« ^ u =0-9998954
nmExï =0.9989421 (4>9)

n
efmu - nejm) = 12.4.10-'radians ±0.6.10-" radians = 0.71° ±0.035°
Â
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 123

Par conséquent, nous devons avoir un angle inférieur à l'angle maximum


de 0.71°. Notre FCC mesure 10 mètres de long, elle a une épaisseur de
mur de 22\im ±\\xm à un bout et de 23.8^m il^m à l'autre bout (données du
manufacturier).

Ceci correspond à un calcul simple de l'angle que fait l'effilement


ascendant du mur avec l'axe z :

22 23.8
FIG 4.5 : Calcul de l'angle de l'effilement au niveau de la gaine de silice de la
FCC.

I 23.8 22 - .03.10~5o±4.58.10~7os0.18//ra</±8«rad (4.10)


10.106 l

Par conséquent, nous confirmons que nous pourrions opérer en régime


adiabatique car notre angle est très inférieur à l'angle maximum, ceci va
être démontré plus tard dans la thèse par des mesures expérimentales.

4.2 Étude de l'effilement dans un guide plan "ARROW"


Des études parallèles ont été menées sur des guides plans du type ARROW
[40,23] dans le but de valider nos résultats de la compensation de la
dispersion sur deux géométries différentes de guides d'onde à cœur creux.
Le guide ARROW (Antiresonant Reflecting Optical Waveguide) utilise la
réflectivité importante obtenue quand on fonctionne dans un régime
d'antirésonance de 2 surfaces alignées ou légèrement désalignées.

Après avoir expliqué les critères d'adiabaticité dans un guide cylindrique


effilé, nous montrerons dans cette section, une étude analogue sur les
critères d'adiabaticité dans un guide antirésonant plan.
Chapitre IV : Critères de la c o m p e n s a t i o n de dispersion 124

4.2.1 Critères d'adiabaticité dans un guide plan


Dans le cas de l'étude de l'adiabaticité dans nos guides plans
antirésonants [49,50], le mode le plus susceptible d'introduire des effets
parasites est celui dont la constante de propagation est la plus proche de
celle du mode qui se propage dans le cœur. Le risque de couplage entre les
modes est élevé à l'approche du point de résonance. Les critères
d'adiabaticité dans des guides plans ARROW (structure plane constituée
de parois ayant u n indice de réfraction supérieur à celui du cœur) ont été
démontrés dans le cadre du projet de maîtrise de François Baribeau [41].

Par conséquent, dans le cas d'un guide ARROW plan le critère


d'adiabaticité adopté est celui dépendant de la différence Aneff entres les
indices effectifs des deux modes successifs lors de la résonance et de
l'augmentation Ad de l'épaisseur de l'effilement par rapport à son épaisseur
initiale le long de la gaine. Ainsi le critère dans ce cas est :

A«c//(z) (4.11)

Q(z) est l'angle que constitue l'effilement par rapport à l'axe z de


propagation, Omax(z) est l'angle maximal à ne pas dépasser et ÀR est la
longueur d'onde centrale de la bande sur laquelle notre guide opère.

4.2.2 Transformations adiabatiques dans un guide plan


Un guide ARROW effilé est composé d'un cœur d'indice plus faible que la
gaine et l'épaisseur de cette dernière augmente avec la distance de
propagation [81]. Lorsque les conditions de résonance sont atteintes, la
lumière, qui se propage initialement dans le cœur, se transfère dans la
gaine. La théorie du guide ARROW permet de prédire à quelle épaisseur de
gaine la résonance se produit. C'est à ce point que la puissance commence
à se propager dans la gaine. Ce phénomène étant dépendant de la
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 125

longueur d'onde, il est donc possible d'observer le point d'entrée de la


lumière dans la gaine se déplacer en fonction de la longueur d'onde.

Le but de notre expérience est de confirmer le critère d'adiabaticité


respecté et ainsi observer la transformation adiabatique dans le visible au
niveau de la gaine varier en fonction de la longueur d'onde et de vérifier les
calculs théoriques se rattachant à ce phénomène d'adiabaticité.

Les paramètres du guide effilé ARROW planaire utilisés sont montrés à la


figure 4.6 [50]. Un faisceau laser est simplement injecté dans le cœur d'air
en le confinant aux dimensions de celui-ci à l'aide d'une lentille
cylindrique. Puisque la gaine est composée d'un matériau transparent, la
nitrocellulose, il est possible d'observer la lumière se transférer
adiabatiquement dans la gaine au point de résonance. Le faisceau injecté
provient d'un laser Hélium-Néon accordable sur cinq longueurs d'onde
discrètes. Les longueurs d'onde disponibles sont 543, 594, 604, 612 et 633
nanomètres.

T
4.95 Pellicule de nitrate de
cellulose : n = 1.51 4.65 uni

100 |um Cœur d'air: n = 1.00027

Injection
Miroir d'argent du laser

5.08 cm

FIG 4.6 : Configuration du guide effilé utilisé (croquis pas à l'échelle).

Pour ce guide, l'angle de l'effilement ne doit pas dépasser l'angle maximum


calculé par (4.12) à partir des résultats des simulations:
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 126

Ad = 4.95 - 4.65 = 0.3//W


AR =6\2nm
4
àneff=neffrim -neffrm =1.00065-1.00052 = 1.3.10" (4

nmJz) = ~Aneff = 63.73/*-«/ = 3.65.10"3 degré


ÀR

L'angle réel de l'effilement de notre guide est calculé par la formule 4.13 :

Q = arctan(—)
y = arctan - - = 3.38.10~4 degré
ë = 5.9//rat/
H
L {5Mcm)

Par conséquent, notre guide obéit théoriquement au critère d'adiabaticité.


Sous ces angles, nous avons entrepris des manipulations expérimentales
pour confirmer le phénomène de l'adiabaticité dans un tel guide et valider
expérimentalement le critère.

Pour la configuration du guide de la figure 4.6, les épaisseurs de gaine


résonantes (dR) ont été calculées en fonction de la longueur d'onde {%), de
l'indice du cœur et de la gaine (ni et n2), de l'épaisseur du cœur (di) et de
l'ordre du mode (N) avec la formule (4.14) [123]:

AU/ (4.14)
ni-n'-\

Les résultats sont données dans le tableau 4.1 pour les paramètres du
guide montrés ci-haut, soient m=1.00027, n2=1.51 et di=100 |urn. Les
épaisseurs résonantes applicables à notre guide (épaisseurs comprises
entre 4.65 |am et 4.95|jm) sont coloriées en jaune.
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 127

Tableau 4.1 : Épaisseurs de résonance du guide ARROW effilé.


Épaisseur résonante (nm) en fonction de la longueur d'onde (k)
et de l'ordre N du mode TE
-—-____^^ Mode N : 16 17 18 19 20 21
A en (nm) ' —•—__
633 4.47 4.75 5.03 5.31 5.59 5.87
612 4.32 4.60 4.86 5.13 5.41 5.68
604 4.27 4.54 4.81 5.07 5.34 5.61
594 4.20 4.46 4.73 4.98 5.25 5.51
543 3.84 4.08 4.32 4.56 4.80 5.04

L'observation de la pénétration de la lumière dans la gaine a été


enregistrée à l'aide d'une caméra numérique pour les différentes longueurs
d'onde. Sur les photographies de la figure 4.7, la lumière est injectée par la
droite et la pellicule est placée de sorte que l'effilement de la gaine soit
ascendant: soit une épaisseur de gaine croissant de 4.65|um à 4.95|um de
droite à gauche. Pour chaque photographie, la longueur d'onde (A.) utilisée
et l'épaisseur de gaine résonante théorique correspondante (du) sont
indiquées.
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 128

X = 604 nm dR = 4.81 uni X = 594 nm dR = 4.72

Injection
faisceau

X = 543 nm = 4.80 |nm Dimensions de la pellicule utilisée


FIG 4.7 : Photographies du point de la transformation adiabatique du mode du
cœur en mode de gaine (la pellicule) en fonction de la longueur d'onde.
Nous pouvons observer facilement la variation du point d'entrée de la
lumière en fonction de la longueur d'onde. De plus, le point d'entrée se
produit à l'épaisseur résonante prédite théoriquement en comparant avec
les dimensions de la pellicule (les épaisseurs de la pellicule le long de
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 129

l'effilement sont spécifiées sous forme de carte d'épaisseur achetée avec


chaque pellicule).

Ainsi nos photographies confirment nos résultats affichés au tableau 1. En


effet, à la longueur d'onde À=633nm, l'épaisseur de résonance correspond
à 4.75(j.m pour le mode TE17, ceci en mesurant à partir de la droite du
schéma de la pellicule. Ceci correspond bien au point du transfert
adiabatique sur la pellicule où nous voyons exactement le passage
adiabatique du cœur d'air vers la pellicule de nitrocellulose. Pour
À=612nm, l'épaisseur de résonance est égale à 4.86^m pour le mode TEis.
Si nous comparons le point d'entrée en propagation adiabatique avec les
dimensions de la pellicule, nous voyons que le point de résonance
correspond effectivement au même point sur la pellicule. En ce qui
concerne À=604nm, le mode TEis résonne à l'épaisseur de 4.81|j,m. Nous
observons le point de transfert adiabatique sur la photo qui illustre bien
une correspondance entre l'épaisseur calculée théoriquement et celle
mesurée expérimentalement. Pour À=594nm, la résonance se produit pour
le mode TEis à une épaisseur de 4.72^m, une épaisseur calculée en
premier et mesurée par la suite. Enfin, nous avons observé une
propagation adiabatique pour À=543nm. Le mode TE20 a résonné pour
l'épaisseur de 4.80jxm, qui correspond à la moitié de la pellicule et ceci est
visible sur la photographie. Nous avons observé un transfert adiabatique
intéressant : en effet ceci confirme une théorie tant étudiée sans
observations expérimentales réelles effectuées jusqu'à présent. Par
conséquent nos photographies viennent appuyer de façon expérimentale la
théorie de l'adiabaticité dans un guide plan.

Nos résultats expérimentaux et théoriques confirment la théorie du guide


ARROW plan effilé qui prédit que le point de transfert adiabatique de la
lumière dans la gaine varie selon la longueur d'onde et l'épaisseur de
l'effilement et permet de calculer analytiquement ce paramètre. Une
expérience simple a permis de visualiser la variation de ce point de
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 130

transfert en fonction de la longueur d'onde et de valider les calculs


théoriques de l'épaisseur de résonance de la gaine et par conséquent le
critère d'adiabaticité.

Le but de cette étude est de s'assurer du transfert adiabatique dans nos


guides étudiés lors de la résonance et par conséquent d'étudier la
dispersion chromatique. Cependant un choix de profil d'indice de notre
FCCE s'est imposé au cours de nos recherches pour maximiser la
puissance transmise dans le cœur et ainsi minimiser les pertes dues à la
structure initiale de la FCCE (cœur d'air et gaine de silice entourée par
l'air).

En tenant compte de tous ces paramètres, nous avons étudié plusieurs


profils d'indice de la FCCE. En effet, nous avons simulé la propagation
dans de telles structures et nous avons mesuré expérimentalement les
spectres de transmission des différents milieux choisis.

4.3 Solutions proposées pour optimiser la CDC


Au début de nos recherches, nous avons commencé par caractériser une
fibre à cœur d'air entouré par l'air libre. Le profil d'indice de la FCC est
illustré par la figure 4.8.
n(r)

lr=H.00029

air=l.00029 n »ir= 1.00029

T T
T+Em T+Em

FIG 4.8 : Profil d'indice d'une FCC à cœur d'air entourée par l'air.
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 131

Nous avons observé des difficultés au niveau de l'injection du mode


fondamental HEn sous forme d'apparition fréquente lors de nos mesures
de modes d'ordre supérieur. En outre, une diminution de la puissance
injectée est notée. Ce phénomène est dû à notre structure de départ tel
montré à la figure 4.8 qui engendre des pertes. Suite à nos observations
qui vont être prouvées plus tard dans la thèse par des calculs théoriques,
nous avons voulu expérimenter d'autres types de profils d'indice basés sur
une structure ARROW en géométrie cylindrique. La figure 4.9 illustre notre
nouveau profil d'indice.

n(r)
nSiOa A nSiOa

Cœur dp gaz ou
de liquide
Milieu extérieur de Milieu extérieur de
gaz ou de liquide gaz ou de liquide

T+Em 0 T+Em
FIG 4.9 : Profil d'indice d'une FCC à cœur de gaz ou de liquide entourée par un
gaz ou un liquide.
En effet, des discussions intéressantes avec des chercheurs travaillant sur
les matériaux choisis comme milieu du cœur ont été à l'origine de nos
choix. Une série de mesures expérimentales des spectres d'absorption de
ces différents matériaux ainsi que des simulations menées avec
BeamPROP de RSoft® nous ont guidés dans le choix ultime de notre
structure idéale pour la compensation de la dispersion chromatique. Le
long de nos simulations des différents profils d'indice, nous avons
considéré les dimensions suivantes pour la FCC simulée : un cœur de
40um et une gaine de 22um. Ces dimensions nous ont aidés à choisir la
solution efficace, cependant ces dernières changeront dans la section
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 132

expérimentale. Le long des expérimentations, nous avons utilisé une


cellule transparente en infrarouge de 10cm de longueur.

4.3.1 FCCE à cœur de méthanol entourée par l'eau


La FCCE à cœur de méthanol entouré par l'eau représente une alternative
parmi d'autres que nous avons envisagées pour assurer un guidage
monomode dans la FCCE presque sans pertes.
*wt : poids anhydre du solvant en pourcentage, g de solvant/ 100g de solution.

Xresl= 1.5266 |U.m ^antiresl=1.6 )J.m


Computed Transverse Mode Profile (m=0,n^1.333098) Computed Transverse Mode Profile (rrrO.n^i .332725)

l
1
o-

1
10 20 30 40 10 20 30 40 50 60
Transverse Direction (nm) Transverse Direction (nm)

A,res2=1.6192 A.antires2=1.64
Computed Transverse Mode Profile (rrpO.n^i .333098) Computed Transverse Mode Profil* (m'O.n^i .332762)

o- o-

II s
1

10 20 30 40 50 60 10 20 30 40 50 80
Transverse Direction dm) Transverse Direction M

FIG 4.10 : Profils de la composante transversale du champ électrique du mode


fondamental d'une FCCE à cœur de méthanol et ayant de l'eau comme milieu
extérieur.
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 133

Dans ce cas l'indice du méthanol (CH3OH) à 0.5% par wt* est de 1.3331 et
l'indice de l'eau entourant la FCCE à 24°C est de 1.33262 [107,66]. Les
résultats de simulation sont illustrés à la figure 4.10.

Par conséquent nous avons mené une série de mesures expérimentales du


spectre du méthanol en infrarouge. Nous avons pris ainsi une cellule vide
et transparente en infrarouge dont nous avons mesurée le spectre que
nous avons comparé au spectre de la même cellule remplie de méthanol.
Les résultats expérimentaux sont illustrés à la figure 4.11.

Spectre de la cellule remplie de méthanol vs la cellule


vide dans l'infrarouge

1528 1538 1548 1558 1568 1578 1588 1598


1.0
i r i r t i

cd 0.9 • W Ï A A A A / V A A / L/IAAAAA/IAAAA A A/IAAAJI AAASIA AAAAAÀAfeA AAAAA AA AA


3

yyyyvvvvv vvv y v w v y v-yvsijfy y wyyvwy vvy *V V Wfvvif^TrVwyvYX
0.8.
ise en

0.7, Spectre de la cellule


0.6 vide
lus

n ,s
ran

0.4

0.3 Spectre de la cellule


lues

remplie de méthanol
0.2.
Puis

0.1.
0.0.

Longueur d'onde en nm

FIG 4 . 1 1 : Spectres en infrarouge de la cellule remplie de méthanol et de la cellule


vide en infrarouge.

Nos mesures de puissances ont montré une puissance transmise dans le


méthanol trois fois inférieure à celle transmise dans la cellule vide. Ceci
implique que le méthanol est un milieu absorbant dans l'infrarouge malgré
que la structure nous procure un guidage monomodal tel que montré par
les résultats de simulations.
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 134

4.3.2 FCCE à cœur d'eau lourde (D2O) entourée par


l'eau (H2O)
Ce cas a été envisagé suite à une analyse du spectre de l'absorption de
l'eau par rapport à celui de l'eau lourde. Concernant l'eau, certes
l'absorption du groupe OH est centrée aux alentours de 1400nm mais le
pic d'absorption s'étend jusqu'à 1600nm, et par conséquent des problèmes
majeurs d'absorption lors de l'utilisation de l'eau dans la bande infrarouge.
C'est pourquoi nous avons pensé sérieusement à remplacer l'eau par l'eau
lourde. En effet, l'atome de deutérium D est deux fois plus lourd que celui
de l'hydrogène H. Par conséquent, en changeant le H par le D nous
décalons les fréquences de vibration vers les longueurs d'onde les plus
longues sur le spectre infrarouge. Ceci fait, que le spectre du D2O est
similaire à celui du H2O mais décalé vers les longueurs d'onde les plus
longues sur le spectre infrarouge. Le déplacement est assez important ce
qui signifie que le D2O peut être un milieu potentiel dans le cœur de la
FCCE pour remplacer l'eau et éviter les absorptions indésirables. Les
indices de réfraction de l'eau lourde et de l'eau normale sont
respectivement, 1.33828 et 1.33262 à 24°C [107,66].

Ainsi des simulations avec BeamPROP ont été effectuées et des mesures
expérimentales comparatives dans l'infrarouge de spectres d'absorption de
l'eau lourde et de l'eau normale. Les résultats de simulations et
expérimentaux nous ont aidés à prendre la décision efficace.

Les figures 4.12 et 4.13 illustrent respectivement les résultats de


simulation obtenus avec BeamPROP de RSoft® ainsi que les résultats des
mesures de spectre.
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 135

A. re8 i=1.5214 X-antiresl = 1 . 5 8 5 (J.m

Computed Transverse Mode Profile ( n p O ^ I .333541)


n\ o-
il

o-

$E
te ^

10 20 30 40 50 0 10 20 M 40 50
Transverse Direction (^m) Transverse Direction (jun)

A,res2=1.6136 Xantires2= 1.644

Computed Transverse Mode Profile (m'O.n^i .333541)

0-
i o-

1 p
i ' ' ' n ' ' ' i ' ' ' ' i • ' ' ' i ' • ' ' i ' ' ' ' i
10 20 30 40 50 10 20 30 40 50 60
Transverse Direction (jim) Transverse Direction (un)

FIG 4.12 : Profils de la composante transversale du champ électrique du mode


fondamental d'une FCCE à cœur d'eau lourde et ayant de l'eau normale comme
milieu extérieur.
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 136

Spectres en IR de la cellule remplie par D2O puis


H2O vs la cellule vide

1528 1533 1538 1543 1548 1553 1558 1563 1568

Spectre de la cellule
0.5 _ vide
Spectre de la cellule
0.4 remplie de D2O

Spectre de la cellule
remplie de H2O

Longueurs d'onde en nm

FIG 4.13 : Spectres en infrarouge de la cellule remplie d'eau lourde (D2O) puis
d'eau normale (H2O) vs de la cellule vide.

Nous avons noté lors de nos mesures expérimentales que le spectre du


l'eau lourde est très proche de celui de la cellule vide et très différent de
celui de la cellule remplie avec de l'eau normale. D'un autre côté les
simulations ont montré l'existence d'un guidage monomodal tel que les
profils du champ électrique le montrent à la figure 4.10. Cependant, la
puissance transmise via l'eau lourde demeure inférieure à celle de la
cellule vide, facteur que nous avons pris en considération lors de notre
choix du milieu formant le cœur de la FCCE. En outre, nous n'avons pas
négligé l'effet du déplacement dans l'eau lourde qui peut nuire aux
fonctions de notre composant si nous voulons élargir la plage d'opération
de la FCCE.
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 137

4.3.3 FCCE à cœur de polymère liquide entourée par un


polymère
Suite à l'effet d'absorption observé avec le méthanol et l'eau lourde comme
milieux possibles dans le cœur de la FCCE, nous avons pensé aux
polymères liquides et nous nous sommes inspirés des publications sur ses
polymères ainsi que leur taux d'absorption minimale dans l'infrarouge
[65]. Nous avons choisi le Poly[diméthylsiloxane] dont la molécule est très
stable et dont l'indice de réfraction est directement proportionnel à la
longueur de la chaîne de la molécule [107]. La molécule du
Poly[diméthylsiloxane] est montrée à la figure 4.14.

-O-Si -

FIG 4.14 : Molécule du Poly[diméthylsiloxane].


Nous avons alors choisi deux longueurs de chaîne de la molécule de
Polyfdiméthylsiloxane] ayant deux indice très proches (figure 4.15).
n (r)
nSiO 2 • nSiO 2

Polymère liquide
Poly[dimétïiylsiloxane
[OSi(dHs)2)]n
Polymère liquide n=1.402 Polymère liquide
Poly[diméthylsiloxane] Poly [diméthylsiloxane]
[OSi(CH3)2)]n [OSi(CH3)2)]n
n=1.399 n=1.399

T+Em 0 T+Em

FIG 4.15 : Profil d'indice d'une FCC à cœur de polymère liquide entourée par un
polymère liquide.
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 138

Nous avons simulé la propagation dans ce genre de structure (figure 4.16) et


nous avons mesuré le taux d'absorption de ce polymère dans l'infrarouge
en suivant la même méthode de mesure adoptée pour les matériaux
précédents (figure 4.17).

Aresi= 1397.5 nm A an tiresl= 1 4 1 0

Computed Transverse Mode Profile (rrpO.n^i .401986) Computed Transverse Mode Profile (m=0,n rtt =1.401792)

t.-

10 20 30 40 50 60 10 20 30 40 50 60
Transverse Direction (nm) Transversa Direction (nm)

Ares2~ 1537.2 n m Aantiresl- 1 5 5 8 . 1


Computed Transverse Mode Profile (m-O.n^-i .401792)
Computed Transveru Mode Profile ( m - O . n ^ i .401986)

0-

20 30 40 50 10 20 30 40 50
Transverse Direction dm)
Tramver» Direction ftim)

FIG 4.16 : Profils de la composante transversale du champ électrique du mode


fondamental d'une FCCE à cœur de polymère liquide, le Poly[diméthylsiloxane]
d'indice de réfraction 1.402 et ayant du Poly[diméthylsiloxane] d'indice 1.399
comme milieu extérieur.
Les figures qui suivent illustrent des mesures de puissances effectuées
dans l'infrarouge (la bande des télécommunications) avec les deux types de
polymère tout en comparant à un spectre d'une cellule vide.
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 139

Spectres en IR de la cellule vide, de la cellule remplie du polymère


d'indice (1,399) et de la cellule remplie du polymère d'indice
(1,402)

1525 1538 1551 1564 1577 1590 1603


1.0
À 0.9
a 0.8 .
V
0> 0.7 .
w Spectre de la cellule remplie
0.6 . de Poly[diméthylsiloxane]
B 0.5 -
1.402 Spectre de la cellule vide
te
a 0.4 -
o 0.3 - Spectre de la cellule remplie
a de Poly[diméthylsiloxane]
0.2 - 1.399
s
eu 0.1
J
0.0
Longueur d'onde en nm

FIG 4.17 : Spectres dans l'infrarouge de la cellule remplie de polymère d'indice


1.402 puis de la cellule remplie de polymère d'indice 1.399 vs de la cellule vide.

Suite à nos résultats de simulation, nous avons noté que l'usage des
polymères liquides engendre un guidage monomodal. Cependant cette
hypothèse simulée ne peut être confirmée suite aux observations
expérimentales. En effet, nous avons noté une variation rapide au niveau
des spectres mesurés dans l'infrarouge des deux polymères choisis. Cette
variation représente des zones possibles d'absorption. Ceci affecte le
caractère de transmission dans l'infrarouge. La figure 4.17 montre une
différence nette entre le spectre de la cellule vide et ceux des cellules
remplies de polymères. En outre, la non-uniformité au niveau des spectres
des polymères laisse croire que cette instabilité causera des pertes
supplémentaires dans notre FCCE et ainsi des problèmes de propagation
affecteront le guidage monomodal par l'apparition de modes d'ordre
supérieur.
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 140

4.3.4 FCCE à cœur de xénon entourée par l'hélium


Au cours de notre étude des solutions possibles avec des faibles pertes par
absorption dans le but de maximiser la compensation de la dispersion
chromatique et assurer ainsi un guidage monomodal, nous avons choisi
d'essayer quelques types de gaz rares connus par la stabilité de leur
molécule et de leur indice de réfraction. Par conséquent, des simulations
réalisées sur une FCCE à cœur de xénon et ayant de l'hélium comme
milieu extérieur entourant le composant (figure 4.18), montrent un
comportement monomodal.
n(r)
aSiOi 4 nSÎOa

Cœur dé Xénon
nXe=l.000702
Hélium Hélium
n He s 1.000035 n He=l.000035

T+Em T+Ei

FIG 4.18 : Profil d'indice d'une FCC à cœur de xénon entourée par de l'hélium.

Les résultats de simulations des états de résonnances et d'antirésonances


du mode fondamental sont illustrés à la figure 4.19. En outre des résultats
expérimentaux montrant le taux d'absorption du xénon par rapport à l'air
dans l'infrarouge sont présentés à la figure 4.20.
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 141

taesi = 1.5376 A-antiresl ~ 1 . 5 4 5

Computed Transverse Mode Profile (m=0,neff=1.000696) Computed Transverse Mode Profile (m=0,neff=1.000293)


u
0-

-p r r T -r | i i r • | i t i i

10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 50 60
Transverse Direction (uni) Transverse Direction M

A,res2 = 1 . 5 8 8 5 |U,m ?WmtireS2 = 1 . 5 9 4

Computed Transverse Mode Profile (m=0,n. Computed Transverse Mode Profile (m«0,nel/*1.000281)

il

1' I 0
S
5 S •

£1
f I '
12
a. =-

1
I ' ' ' ' I
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50
Transverse Direction tgn) Transverse Direction i\m)

FIG 4.19: Profils de la composante transversale du champ électrique du mode


fondamental d'une FCCE à cœur de xénon et ayant de l'hélium comme milieu
extérieur.
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 142

Spectres e n IR de la cellule remplie d'air libre,


remplie de xénon e t remplie d'hélium

1495 1510 1525 1540 1555 1570 1585 1600

Spectre de la cellule remplie


de xénon

Spectre de la cellule remplie


d'hélium

Spectre de la cellule
remplie d'air libre

Longueur d'onde en nm

FIG 4.20 : Spectres dans l'infrarouge de la cellule remplie de d'air libre, remplie
de xénon et remplie d'hélium.

Ainsi, nos simulations ont confirmé un guidage monomodal dans la FCC à


cœur de xénon entourée par l'hélium. En comparant avec les résultats de
simulation précédents, nous notons une composante transversale du
champ électrique extrêmement résonante lors du passage de la puissance
dans le mur de silice et nous savons que la puissance lumineuse est
proportionnelle au module du champ électrique [25]. En effet, nous
pouvons anticiper par dire que notre nouvelle structure est prometteuse de
point de vue pertes minimes en puissance. Cependant avec de telles
simulations, nous ne pouvons pas conclure tout de suite sur le taux de
puissance transmise dans le cœur car le champ électrique est normalisé à
1 dans tous les cas. Des simulations vectorielles entreprises avec Photon
Design de FIMMWAVE© nous offriront dans la section suivante de la thèse
beaucoup plus de détails sur le taux de confinement dans une FCCE à
cœur de xénon.
Chapitre IV : Critères de la compensation de dispersion 143

Concernant les résultats expérimentaux avec une cellule infrarouge


remplie respectivement d'air libre, de xénon puis d'hélium, la figure 4.18
montre que la transmission dans le xénon et l'hélium est nettement
meilleure que celle dans l'air libre d'autant plus que les trois spectres sont
assez uniformes et suivent une trajectoire similaire.

Certes, nous avons établi une présélection de notre choix final à l'aide des
résultats présentés dans les sections précédentes du chapitre; cependant
nous ne sommes pas arrêtés à cette étape d'évaluation pour la structure
idéale de la FCCE. En effet, nous avons entrepris des mesures
expérimentales sur les structures citées dans les sections précédentes et
nos hypothèses se sont confirmées avec les résultats expérimentaux
obtenus avec la FCCE à cœur de xénon entourée par l'hélium. Les
chapitres suivants présentent en détails la nouvelle FCCE à cœur de
xénon et les mesures théoriques et expérimentales qui ont été effectuées
pour l'adoption de ce composant comme le compensateur de dispersion de
notre projet de recherche.
Chapitre V

DISPERSION CHROMATIQUE DANS UNE FCCE


À CŒUR DE XÉNON

Dans la section précédente, nous avons analysé les différents profils


d'indice pour améliorer les fonctionalités de la FCCE comme compensateur
possible de dispersion chromatique. L'étude de la compensation de la
dispersion chromatique est basée sur une FCCE monomode à pertes
minimes. En effet, un guide d'ondes monomode ayant des pertes minimes
est primordial pour la compensation de la dispersion chromatique dans les
fibres monomodes.

D'un autre côté, nous avons choisi la FCCE à cœur de xénon entourée par
l'hélium [52] pour laquelle nous avons conçu un montage spécial
comprenant deux cellules à gaz, une pompe pour faire le vide et remplir les
cellules par le gaz adéquat, un contrôle et une lecture de la pression au
cours de nos expérimentations et tout ceci est accompagné de notre
montage optique à l'entrée et la sortie de la FCCE.

Avant d'expérimenter le facteur dispersion de la FCCE à cœur de xénon,


nous avons entrepris une étude de l'atténuation dans ce composant [51]
pour confirmer notre choix. Cette étude consistait en un calcul des pertes
dans un guide cylindrique à cœur creux. Nous avons comparé une
structure de FCC à cœur de xénon entourée par l'hélium à celle d'air libre
entourée par l'air. Par la suite nous avons mesuré la dispersion d'une
FCCE à cœur de xénon et nous l'avons comparé à la dispersion mesurée
dans un guide "ARROW" plan effilé à cœur d'air et ayant une lamelle de
silice effilée comme l'une des parois de la gaine.
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 145

5.1 Etude de l'atténuation dans une FCCE à cœur de


xénon
Nous avons rempli notre FCCE avec du xénon à la pression
atmosphérique. À l'extérieur du capillaire, nous avons introduit de l'hélium
de manière à assurer une différence positive d'indice de réfraction entre le
cœur et le milieu entourant la FCCE. Dans une FCCE à cœur d'air et
ayant de l'air autour, l'atténuation est élevée et ce phénomène a été noté
lors de nos premières expérimentations où nous avons rencontré plusieurs
difficultés pour injecter le mode fondamental HEn car l'excitation des
modes d'ordre supérieur est assez facile.

Dans cette section de la thèse, nous allons montrer expérimentalement


qu'une FCCE à cœur de xénon possède des pertes minimes par
comparaison avec une FCCE à cœur d'air et qu'elle sera utile pour des
applications éventuelles dans des systèmes de communications
multilongueurs d'onde. Nous avons un cœur de 40um de diamètre rempli
de xénon d'indice 1.000702 et de l'hélium d'indice 1.000035 entourant les
murs de silice. Le profil d'indice de la nouvelle FCCE est montré à la figure
5.1.
n(r)
oSiOa nSiOa

Cœur dé Xénon
nXe=l .000702
Hélium Hélium
n He = 1.000035 n Hc=1.000035

T+Em T T T+Em

FIG 5.1 : Profil d'indice d'une FCC à cœur de xénon entourée par de l'hélium.
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 146

Le mur d'une telle structure présente des résonances Fabry-Perot à un


espacement spectral de l'ordre de 50nm dans la plage de 1500 nm à
1600nm. Les pics ont une largeur à mi-hauteur de l'ordre de lnm. Par
conséquent la FCCE à cœur de xénon se caractérise par une finesse de
l'ordre de 50. Une telle finesse est supérieure à celle de 34 obtenue avec
une FCCE à cœur d'air. Des calculs théoriques et des mesures
expérimentales ont été menés pour confirmer la possibilité d'utiliser la
FCCE à cœur de xénon comme compensateur de dispersion chromatique.

5.1.1 Calculs théorique de l'atténuation


La figure 5.2 illustre la propagation de rayons lumineux dans une FCCE à
cœur de xénon. En effet, la différence d'indice de réfraction entre le xénon
et l'hélium rend l'interface silice-hélium totalement réfléchissante pour le
mode fondamental ce qui est le principe de fonctionnement d'une structure
ARROW [98]. De plus les réflexions antirésonantes dans le mur de silice
réduisent les pertes de propagation.

Hélium

Rayon
Lumineux

Hélium

FIG 5.2 : Modèle de rayon d'une FCCE à cœur de xénon entourée par l'hélium.

Les guides d'ondes à cœur creux tels que montrés par la figure 5.2 ont été
déjà étudiés par Miyagi et Nishida [86]. Les pertes sont élevées dans de tels
guides à cause de l'excitation à l'injection, de modes d'ordres supérieurs.
Par conséquent, une optimisation de l'injection est sollicitée et un nouveau
profil d'indice du guide améliorera le confinement de la lumière dans le
cœur et diminuera les pertes. La nouvelle FCCE ARROW (la FCCE à cœur
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 147

de xénon entourée par l'hélium à l'extérieur) fournira u n confinement


additionnel de la puissance dans le cœur résultant des réflexions
antirésonantes dans les couches composant la gaine (silice et hélium).

Les calculs de Miyagi sont basés sur la théorie des rayons [90,94,120] où
on considère u n guide d'ondes cylindrique ayant u n rayon de cœur T
supérieur à la longueur d'onde d'opération tel qu'illustré par la figure 5.2.

Quand l'angle incident rasant 9 est assez petit, les pertes de transmission
des rayons obliques sont équivalentes à une approximation du premier
ordre des pertes calculées pour les rayons méridionaux et ceci pour le
même angle [85,91]. Par conséquent, seuls les rayons méridionaux sont
pris en considération dans une telle analyse. La constante d'atténuation
2a(0) pour les rayons méridionaux est calculée comme suit :

(5.1)
2TcoX9

où R(0) est le coefficient de réflexion de la puissance lumineuse aux deux


interfaces (xénon-silice et silice-hélium). Il est supposé présenter une
moyenne des coefficients de réflexion correspondants aux parties
polarisées p et s d'une lumière incohérente et à une polarisation fixe s'il
s'agit d'une lumière cohérente. Nous avons considéré le trajet d'un rayon
présenté à la figure 5.2. Les calculs de R(G) sont basés sur les formules de
Fresnel appliquées aux interfaces xénon-silice et silice-hélium. Ensuite,
nous avons intégré sur les angles du rayon allant de 0 à n/2 selon la
distribution de puissance du mode de plus bas ordre; le mode HEn [32].
L'équation (5.2) montre ainsi le calcul du coefficient d'atténuation.

v
f P(#)exp ' z tan 9\ sin 8d6
2T
' )' (5.2)
xll
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 148

La distribution de puissance pour une entrée gaussienne est donnée par la


formule (5.3):

P(0) = Ae~2(eie<>)2 (5.3)

où Go est l'angle auquel nous avons une intensité de 1/e2. L'angle à 1/e2
pour le mode HEu est donné par l'équation suivante : sine1 = 2.405/1 IITTT.

En ce qui concerne les pertes de courbure dans une FCC, nous avons
utilisé l'atténuation calculée plus tôt dans la thèse pour un guide
cylindrique droit pour en développer celle d'un guide courbé. L'atténuation

otcnm dans une fibre creuse courbée est donnée par l'équation (5.4) [91]:

.3

cnm = #,/„„,
dnm +
V (5.4)
A. K

où adnm est l'atténuation d'une FCC droite, R est le rayon de courbure et


Vnm est la fréquence normalisée des modes HEnm définie comme suit :

(5.5)

où nci est l'indice de réfraction de la gaine, nco est l'indice de réfaction du


cœur et unm est la constante de propagation normalisée du mode HEnm.

Dans le contexte de nos recherches, notre FCC est un guide d'ondes


cylindrique de rayon interne T et de rayon externe (T+Em), Em étant
l'épaisseur de la gaine de silice tel que la figure 5.1 l'illustre. Nco est l'indice
de réfraction du cœur et nci est l'indice de réfraction de la gaine de silice;
nci=a.nco, où a >1. Le mode HEu est le mode dont l'énergie est concentrée
dans le cœur de la FCC. En utilisant le modèle de transmission transverse
de ligne [124], le coefficient d'atténuation minimale amm pour le mode de
bas ordre HEu dans une FCC droite est calculé par Miyagi et Nishida tel
que montré par l'équation (5.6) :
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 149

(5.6)

où Wœ est définie pour les modes HEnm comme suit:

^ | j | , (5.7)

ko est le vecteur d'onde et v est la fréquence normalisée définie par (5.8):

v = (a2-l)m(n0kj) (5.8)

Le modèle de transmission transverse de ligne est plutôt un modèle


applicable pour les lignes électriques. Le choix de ce modèle permet de
simplifier le calcul compliqué des modes à pertes se propageant dans le
cœur du guide d'onde et d'éviter ainsi des solutions complexes de
l'équation caractéristique. Dans ce modèle, la variable temporelle t et la
variable spatiale z sont supprimées et elles sont remplacées par la tension
V et le courant I.

5.1.2 Résultats de simulation de l'atténuation


La lumière injectée dans une FCC à effilement ascendant et à cœur de
xénon et entourée par l'hélium, se propage le long dans le composant avec
des pertes minimes pour un cœur de diamètre 40um. La puissance
lumineuse se propage majoritairement dans le cœur de xénon avec un
facteur de confinement élevé de l'ordre de 99% tel que simulé par Photon
Design de FIMMWAVE© (voir la figure 5.3). Photon Design est le seul
logiciel qui nous montre en trois dimensions la distribution de la
puissance dans notre fibre creuse. Le facteur de confinement est déduit à
partir du champ électrique. En effet le facteur de confinement F exprime la
fraction de la puissance guidée qui passe dans le cœur de la FCC et il est
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 150

\\\E\2ds
calculé en général comme suit : Y = ££^f—-2 . E est le scalaire du champ
\E ds
électrique.

La constante d'atténuation des modes guidés dans un rayon r<T est


proportionnelle au cube de la longueur d'onde À d'opération et est
inversement proportionnelle à la quatrième puissance du rayon interne T
de la FCCE [32]. Pour des longueurs d'onde dans la bande de
communication optique, quand la lumière pénètre une portion de
l'effilement où l'épaisseur de la gaine de silice correspond à une résonance,
le mode se transforme adiabatiquement en un mode d'ordre supérieur
(pour un mur d'épaisseur aux alentours de 22um) avec une part
importante de puissance dans le mur de silice. Ainsi le confinement dans
le cœur de xénon est de l'ordre de 9% lors d'une résonance et de 99% pour
une antirésonance. Cependant, pour les mêmes longueurs d'onde et pour
la même FCCE à cœur d'air entourée par l'air, nous avons obtenu un
facteur de confinement de 57% en cas d'antirésonance et de 13% en cas de
résonance. La figure 5.3 illustre la distribution de l'énergie lumineuse lors
d'une antirésonance pour une FCCE à cœur de xénon et une FCCE à cœur
d'air pour une longueur d'onde de 1550 nm.

FIG 5.3 : Distribution de l'énergie lors d'une antirésonance pour une FCCE à
cœur de xénon entourée par l'hélium et une FCCE à cœur d'air entourée par l'air
pour À = 1550 nm.
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 151

En effet, en cas de résonance, la puissance lumineuse a plus tendance à


passer majoritairement dans la gaine de silice pour une FCCE ARROW à
cœur de xénon que pour une FCCE à cœur d'air. En cas d'antirésonance,
la puissance a tendance à se propager majoritairement dans le cœur de
xénon que dans le cœur d'air.

Les résultats de simulation réalisés avec Photon Design de FIMMWAVE®,


montrent à priori une FCCE à cœur de xénon se caractérisant par une
atténuation très faible par rapport à celle à cœur d'air. Cette hypothèse est
appuyée par un facteur de confinement élevé dans la FCCE à cœur de
xénon comparativement à ce lui dans la FCCE à cœur d'air entouré par
l'air. En effet, le facteur de confinement exprime la portion de puissance
guidé dans le cœur de la fibre creuse par rapport à la puissance totale
dans la fibre. Par conséquent, un facteur de confinement élevé dans la
FCCE à cœur de xénon explique qu'il y a moins de pertes de puissance par
rapport à la FCCE à cœur d'air.

D'après les calculs théoriques de Miyagi et Nishida [85], l'atténuation est


évaluée de l'ordre de 3.72dB/m pour une FCCE droite à cœur de xénon
entourée par l'hélium lors de la transmission dans le cœur de xénon. Aux
résonances, cette valeur est de l'ordre de 4.5dB/m étant donné qu'on
passe d'un mode fondamental à un mode de silice d'ordre supérieur.
Cependant, l'atténuation reste stable car il s'agit d'une transformation
adiabatique entre le mode du cœur et celui de la gaine. Cette valeur varie
de 0.5dB/m pour 1.5|im < À < 1.6|iim lors d'une propagation dans le cœur
de xénon. Pour la FCCE à cœur d'air entourée par l'air, l'atténuation est
évaluée à 15.7dB/m. Cette valeur est 4 fois supérieure à celle de la FCCE
à cœur de xénon entourée par l'hélium, ceci affirme que notre choix est
efficace car nous avons adopté une structure avec le minimum de pertes.

D'un autre côté, certes, nous avons manipulé au long de nos


expérimentations une FCCE droite assemblée dans un dispositif spécial
conçu pour pouvoir injecter les gaz dans le cœur et autour de la gaine tout
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 152

en contrôlant leur pression. Cependant, d'après la théorie de Miyagi et col


sur l'atténuation, la FCCE à cœur de xénon entourée par l'hélium est
affectée légèrement par les courbures. Suite à cette analyse théorique, des
expérimentations sont réalisées pour confirmer les résultats obtenus sur
l'atténuation dans une FCCE à cœur de xénon entourée par l'hélium.

L'équation 5.4 exprime l'atténuation pour une FCC courbée. En effet, le


deuxième terme de l'addition est inversement proportionnel au carré du
rayon du courbure. Ce qui implique que pour des valeurs élevées de R, ce
terme est faible. Par contre, pour des petites valeurs de R, ce terme devient
significatif et il peut augmenter la valeur de l'atténuation d'un facteur de
10 pour des microcourbures de l'ordre de quelques millimètres.

5.1.3 Mesures expérimentales de l'atténuation


Dans n'importe quel type de guide d'ondes, l'atténuation est élevée pour
les modes d'ordre supérieur. Par conséquent, dans une FCC, le mode de
plus faible ordre est préférable comme mode guidé dans le cœur. Les
pertes expérimentales dans la FCCE à cœur de xénon ont été mesurées en
adoptant la "cutback technique", dans laquelle la puissance transmise via
le cœur de la FCCE est mesurée avant et après avoir coupé une certaine
longueur de la fibre. Le facteur de perte adB dans la longueur coupée de la
FCCE, est calculé par l'équation suivante :

10 , P, ,c q]

Al: longueur coupée de la FCCE,


pi: puissance Transmise avant de couper,
P2: puissance Transmise après avoir coupé,
L'unité de adB est des dB par unité de longueur.
La figure 5.4 montre le montage expérimental adopté pour les mesures de
la transmission dans notre FCCE. Des lasers accordables ont été utilisés
comme sources de lumière infrarouge balayant la bande des
télécommunications (1500nm-1600nm). Un système de détection est
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 153

installé à la sortie de la FCCE pour mesurer l'intensité de la lumière


transmise. Une optique spéciale est montée à la sortie de la FCCE pour
mesurer uniquement la puissance transmise dans le cœur de la FCCE à
cœur de xénon. L'avantage de la technique "cutback" est d'éliminer les
facteurs indésirables affectant la mesure de l'atténuation tels que
l'influence de la réflexion, les pertes dans l'espace libre et de connexion
entre la source, la fibre et le détecteur. L'élimination se fait
automatiquement en coupant successivement de courtes longueurs de la
FCCE de départ tout en mesurant la puissance transmise pour chaque
bout de FCCE restant. L'atténuation est en effet la différence entre ces
puissances divisée par la longueur éliminée de la FCCE. Ainsi, la méthode
que nous avons adoptée élimine aussi l'influence des sources d'erreur
telles que les fluctuations de la puissance d'entrée, l'irrégularité de la
surface interne de la FCCE, l'effet de la poussière dans le cœur, l'influence
du matériel qui maintient la FCCE droite et enfin les micro-courbures.

Chambres à gas montées sur des


Fenêtres IR j , a 8 C g ^ positionnement

Z_

Acquisitions de limées :
ordinwew

FIG 5.4 : Montage expérimental pour la mesure de l'atténuation de la FCCE à


cœur de xénon entourée par l'hélium.
L'expérimentation a été réalisée pour seulement deux longueurs de la
FCCE à cœur de xénon entourée par l'air (27cm et 20cm) à cause de la
complexité de l'assemblage du montage (figure 5.4). En plus les deux
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 154

enceintes à gaz sont conçues pour une marge limitée de longueurs de


fibres qu'on ne peut pas dépasser.
Design et conception des enceintes à gaz
Nous montrons à la figure 5.5 une photographie prise des enceintes à gaz
conçues spécialement pour la FCCE à cœur de xénon entourée par
l'hélium. Une annexe est jointe à la fin de la thèse expliquant les designs
adoptés pour fabriquer les enceintes à gaz et qui ont été réalisés à l'aide du
logiciel Pro-Engineer®. Nos chambres sont fabriquées à partir de plexiglas.
Pour pouvoir introduire un gaz dans le cœur de la FCCE et un autre
différent autour de la fibre, nous avons eu recours à deux cellules à gaz
cylindriques s'emboîtant l'une dans l'autre. Par la grande chambre, nous
avons introduit le gaz dans le cœur du capillaire, tandis que par la petite
chambre, nous avons introduit le gaz constituant le milieu entourant la
gaine de silice. Nous avons installé des fenêtres infrarouges en BK7 à
l'entrée et à la sortie de la grande chambre. Le BK7 est un matériau qui est
transparent dans l'infrarouge et qui présente des pertes de l'ordre de 4%
par réflexion par interface. Ses pertes sont essentiellement dues à la
réflexion à sa surface.

FIG 5.5 : Montage des enceintes à gaz installées sur leurs bases de
positionnement.
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 155

Nous l'avons adopté car c'est le meilleur matériau pour nos fenêtres du
point de vue rapport qualité prix. Pour obtenir des joints étanches, nous
avons installé en premier lieu des "O ring" (anneau d'étanchéité) enduits
de graisse à vide. Pour la petite chambre, nous avons eu recours au téflon.
Les couvercles de téflon possèdent deux petits trous symétriques de
250um de diamètre pour pouvoir y enfiler la FCCE. Pour fixer la FCCE
dans les trous, nous avons mis le capillaire dans la petite chambre sous
tension et nous avons appliqué de la colle époxy aux extrémités pour
maintenir la FCCE droite. Nous avons, dès le début de nos manipulations,
choisi de maintenir la FCCE droite pour éliminer l'influence des micros
courbures sur la propagation dans la FCCE. En effet, les pertes liées aux
micros courbures peuvent affaiblir la fiabilité de notre composant.
L'équation 5.4 exprime le facteur d'atténuation lié aux courbures. Ce
facteur est composé de deux termes : le facteur d'atténuation pour une
FCCE droite et un autre qui est inversement proportionnel au rayon de
courbure. Par conséquent on peut déduire que pour des micros courbures
(de petits rayons de courbures), le deuxième terme devient significatif.

En outre, des tests d'étanchéité ont été réalisés pour aboutir à la façon
optimale de sceller nos chambres sans varier le niveau de la pression dans
les deux chambres à gaz. En effet, nous avons eu recours à la colle époxy
au niveau des collets (connecteurs par lesquels nous introduisions les gaz)
pour éliminer les fuites qui faisait varier la pression des gaz dans les deux
chambres.

Au début de nos expérimentations, nous avons testé deux types de


mécanisme de pompage : la pompe cryogénique et la pompe mécanique. La
pompe cryogénique fonctionne à l'azote liquide et par comparaison à la
pompe mécanique, elle donne de meilleurs vides. Son principe de
fonctionnement est simple, ce sont des granules qui condensent l'air
ambiant à -198°C, soit la température de l'azote liquide. Cependant pour
avoir un bon fonctionnement, les contenants de granules doivent être
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 156

submergés d'azote liquide en tout temps. Alors du point de vue pratique,


nous avons préféré la pompe mécanique dont le fonctionnement est
comparable à celui de la pompe cryogénique.

Ainsi, nous avons optimisé tous les paramètres pour assurer des mesures
crédibles et avec des erreurs minimales. Une lumière infrarouge en
provenance d'un laser accordable est amplifiée et injectée dans le cœur de
la FCCE via l'optique adéquate. Le faisceau transmis par le cœur de la
FCCE est collecté par l'optique adéquate et est détecté par un
photodétecteur InGaAs. L'expérience est réalisée pour une FCCE à cœur
de xénon entourée par l'hélium et une FCCE à cœur d'air entourée par
l'air. Un ordinateur d'acquisition de données est connecté via des câbles
GPIB au montage, les mesures sont enregistrées en temps réel et
analysées par la suite.

En premier lieu, nous avons mesuré la puissance transmise d'un cœur


d'air d'une FCCE entourée par l'air de longueur 27cm. Ensuite, nous
avons mesuré la puissance transmise d'un cœur de xénon de la même
FCCE entourée par l'hélium. Puis, nous avons coupé 7cm de la FCCE à
cœur de xénon et nous avons refait les mesures dans les mêmes
conditions pour une FCCE de longueur 20cm. Nous avons vérifié que
l'épaisseur du mur de silice est uniforme autour du périmètre du cœur
cylindrique creux (vérification au microscope optique juste après un
clivage des bouts de la FCCE). La manipulation est complexe et c'est
pourquoi que nous nous sommes contentés de deux mesures de
puissances. Après la première mesure sur la fibre de 27cm, nous avons
clivé la FCCE par un de ses bouts, nous avons vérifié la clive au
microscope, nous avons enfilé la fibre dans le petit trou de téflon, nous
avons installé le tout sous tension et nous avons appliqué de la colle
époxy. Ensuite nous avons introduit la petite enceinte dans la grande,
nous avons alors refait le vide à nouveau et nous avons introduit nos gaz
dans les même conditions.
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 157

Notre FCCE est installée ainsi dans les enceintes à gaz tel que montré par
la photographie de la figure 5.5. Les gaz injectés sont sous une pression
contrôlée de 101.325kPa. Nos enceintes sont conçues pour fonctionner
sous des pressions très supérieures à 101.325kPa et sont évaluées à
6428kPa (annexe B). Le but d'une telle expérience est de vérifier les calculs
théoriques et de comparer l'efficacité de la nouvelle structure par rapport à
une FCC à cœur d'air sur une plage de longueur d'onde allant de 1500nm
à 1600nm. Les figures 5.6 et 5.7 illustrent les résultats de mesures
expérimentales.

Puissance transmise via une FCCE à coeur de xénon


pour deux longueurs de fibre: 27 cm et 20 cm

20 centimètres de FCCE à
cœur de xénon
27 centimètres de FCCE a
cœur de xénon

1530 1540 1550 1560 1570 1580 1590 1600


Longueur d'onde en nm

FIG 5.6 : Puissance mesurée à la sortie d'un cœur de xénon d'une FCCE de
longueurs 27 et 20 cm respectivement.

Les mesures expérimentales montrées à la figure 5.6 prouvent que


l'atténuation moyenne dans une FCCE à cœur de xénon est de l'ordre de
0.39dB/7cm ±7.8.10"3dB/7cm de FCCE ce qui vaut à 0.055dB/cm
±1.1.10-3dB/cm. En effet, cette valeur mesurée de l'atténuation dans une
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 158

FCCE à cœur de xénon est de l'ordre de celle calculée théoriquement qui


est de l'ordre de 0.037dB/cm (équation 5.6).

À la figure 5.7, nous montrons la puissance transmise pour la même


longueur de 27cm de FCCE : une structure à cœur d'air entourée par l'air
et une structure à cœur de xénon entourée par l'hélium à la même
pression de 101.325kPa. Nous notons une différence d'atténuation
moyenne mesurée de l'ordre de 3.9dB/27cm ±7.8.10"2dB/27cm de FCCE
entres les deux structures ce qui est équivalent à 0.14dB/cm ±2.8.10~2
dB/cm de différence d'atténuation. D'un autre côté le calcul théorique
nous a donné une différence d'atténuation de l'ordre de (15.7-3.7)dB/m
qui est équivalent à 0.12dB/cm de différence d'atténuation entre la FCCE
à cœur de xénon et celle à cœur d'air. Par conséquent, nous sommes dans
le même ordre de grandeur et ceci prouve que la FCCE à cœur de xénon
entourée par l'hélium est la mieux adaptée pour une étude de dispersion
chromatique.

Puissance transmise via 27 cm de fibre d'un coeur d'air


d'une FCCE entourée d'air et d'un coeur de xénon d'une
FCCE entourée par l'hélium

-5

-15 "
27 centimètres de FCCE à
cœur de xénon
-20 -
27 centimètres de FCCE à
cœur d'air

-25 .

1525 1540 1555 1570 1585 16OO


Longueur d'onde en nm

FIG 5.7: Puissance mesurée à la sortie d'une fibre de 27 cm pour une FCCE à
cœur de xénon entourée par l'hélium et une FCCE à cœur d'air entourée par l'air.
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 159

En effet, cette différence au niveau de l'atténuation des deux structures (la


FCCE à cœur de xénon entourée par l'hélium et celle à cœur d'air entourée
par l'air) est expliquée par le fait que la structure ARROW de la FCCE
droite à cœur de xénon entourée par l'hélium (différence d'indice positive
entre le xénon et l'hélium) élimine l'effet des pertes radiatives de la
structure. La différence d'indice de réfraction entre le cœur de xénon et le
milieu d'hélium entourant la gaine de silice fait que les modes d'ordres
supérieurs sont éliminés ou sont très proches de la coupure.

Dans cette section, nous avons démontré théoriquement et pratiquement


que l'adoption de la FCCE à cœur de xénon comme le composant ayant le
minimum de pertes est un choix efficace. Nous allons ainsi étudier la
compensation de la dispersion chromatique avec la FCCE à cœur de xénon
entourée par l'hélium dans la section suivante.

5.2 Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de


xénon
Les fibres monomodes classiques utilisées pour les communications
optiques souffrent de la dispersion chromatique surtout pour les hauts
débits déployés dans les systèmes WDM et DWDM. Les composantes
spectrales d'une impulsion laser ultra brève voyagent à des vitesses de
groupe différentes, ce qui engendre un élargissement progressif de
l'impulsion. Dans les communications optiques, la porteuse du signal à
transmettre est modulée par un train d'impulsions, chacune ayant une
durée déterminée. Cette modulation provoque un élargissement du spectre
autour de la longueur d'onde de la porteuse. En outre, on engendre une
variation du courant d'injection du laser lors de la modulation de la
porteuse. Ceci provoque une variation de la fréquence durant l'impulsion
appelée «chirp». Par conséquent ceci cause l'étalement spectral.
L'étalement spectral des impulsions engendre des effets de dispersion sur
le signal. Comme chaque composante spectrale voyage à une vitesse de
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 160

groupe différente, un élargissement de la durée de l'impulsion se manifeste


progressivement à mesure que l'on s'éloigne de l'émetteur. Ceci
augmentera le taux d'erreur à la détection. Il est donc pratique de trouver
un dispositif passif, tout optique et efficace capable de compenser la
dispersion adéquatement.

Le long de cette partie, on va expliquer la compensation de la dispersion


chromatique en utilisant une fibre effilée à cœur creux dont le cœur est
rempli de xénon et la gaine de silice est entourée par de l'hélium. Pour
calculer la dispersion dans une FCCE effilé, il faut nécessairement passer
par l'interprétation des cartes de modes. C'est à partir des courbes qui
nous donnent l'indice effectif des modes en fonction des longueurs d'onde
que nous déduisons la dispersion ainsi que la largeur de bande du
dispositif.

Des calculs de simulation et théoriques étendus ainsi que des résultats


expérimentaux ont montré qu'inclure des gaz dans le cœur de la FCCE et à
l'extérieur permet une propagation à pertes minimales ainsi qu'un guidage
monomodal. Cette nouvelle structure ARROW est capable de fournir une
compensation de dispersion adéquate telle que sera démontrée dans la
suite de la thèse.

Nous avons observé des résonances Fabry-Perot dans le spectre de


transmission de nos FCCE dès le début de nos expérimentations. Cet effet
est plus prononcé au niveau de la FCCE à cœur de xénon entourée par
l'hélium car nous avons un taux de transmission de puissance dans le
cœur plus important que pour une FCCE à cœur d'air. Aussi nous avons
noté des quantités de puissance supérieures lors des passages dans la
gaine de silice lors des états de résonance. La figure 5.7 illustre
l'amélioration au niveau de la transmission dans une FCCE à cœur de
xénon par rapport à celle dans une FCCE à cœur d'air. En outre, une
augmentation de la finesse qui est due essentiellement à la diminution des
pertes radiatives dans la cavité FP de la nouvelle FCCE. Une finesse large
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 161

engendre des pics modaux assez étroits et c'est ce que nous avons observé
et mesuré au niveau du graphique de la figure 5.8 qui illustre le spectre de
transmission dans 25cm d'une FCCE à cœur de xénon entourée par
l'hélium.

Puissance transmise via 25 cm d'une


FCCE à coeur de xénon entourée par l'hélium

FSR = 49.2 nm
FWHM= O.98 nm
0.4 -

ï 0.3 -

0.2 "
S
•S 0.1 -

o.o -
1530 1547 1564 15S1 1598

Longueur d'onde en n m

FIG 5.8: Puissance mesurée à la sortie de 25cm d'une FCCE de à cœur de xénon
entourée par l'hélium.

Nous avons minimisé les pertes et optimisé ainsi la finesse de la FCCE à


cœur de xénon entourée par l'hélium (49.2nm/0.98nm=50.2).

Suite à la "FSR" obtenue expérimentalement avec les 25cm de la FCCE,

"pic
nous avons déduit à partir de la formule (3.9) : FSR = la
~ " Iff
valeur de dmur correspondant à une FSR de 49.2nm, à une ÀPiC de
1539.77nm, à un neff de 1.000677 et un nmur de 1.45. Nous avons obtenu
un dmur de 22.9um correspondant à l'épaisseur de l'effilement à la
première résonance. Nous avons ainsi entamé des simulations avec Photo n
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 162

Design de FIMMWAVE© et BeamPROP de RSoft© où nous avions dû entrer


la valeur trouvée pour l'épaisseur de notre effilement pour simuler les états
de résonance et d'antirésonance. Nous avons alors entré la valeur de
22.9um correspondant à la première longueur d'onde expérimentale de
résonance (Àresi=1539.77nm). Étant donné que notre effilement est
manufacturé naturellement lors de la fabrication de la FCCE, alors il a
fallu que nous passions par une telle étape de calcul pour aller chercher la
bonne épaisseur de résonance de 22.96um de la FCCE à cœur de xénon
entourée par l'hélium. Ainsi, il a suffi d'effectuer quelques simulations avec
des épaisseurs très proches de l'ordre de grandeur calculé et à Àresi pour
trouver exactement la bonne épaisseur de résonnance. Nous avons
considéré par la suite l'épaisseur exacte simulée à laquelle nous avons
changé la longueur d'onde pour aller chercher un état d'antirésonance
(guidage dans le cœur de xénon). Tous les résultats obtenus sont illustrés
dans les figures 5.9, 5.10 et 5.11.

Avec une FCC droite et à effilement ascendant, la lumière infrarouge


injectée dans le cœur de xénon à une longueur d'onde où la FCCE
présente une antirésonance FP, se propagera le long des 25cm avec des
pertes minimes de l'ordre de 1 dB. La puissance dans le cœur de xénon est
confinée à 99%. Une fois que la lumière infrarouge atteint une épaisseur
de résonance dans le mur de silice, elle entre massivement dans la gaine
avec un facteur de confinement de 9% dans le cœur de xénon, le mode
fondamental du cœur HEn se transforme ainsi adiabatiquement en un
mode d'ordre 30 dans la gaine de silice (pour une épaisseur résonante de
l'ordre de 22,96um). L'ordre 30 du mode est déduit à partir des
simulations réalisées avec BeamPROP où il suffit de compter les creux et
les pics du mode dans la gaine de silice.

Pour une composante dans l'infrarouge, le point de conversion du mode du


cœur vers un mode de la gaine et inversement, se produit en avance ou en
retard le long de l'effilement tout dépendamment de la longueur d'onde.
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 163

Puisque les vitesses de groupe dans le cœur de xénon et dans la gaine de


silice sont respectivement 0.997c et 0.689c (c=299 792 458 m/s), alors les
composantes spectrales rouges subissent un délai plus court que les
composantes bleues. En effet, les composantes bleues passent en premier
dans la gaine à effilement ascendant et retournent dans le cœur de xénon
après les composantes rouges tel que montré par la figure 5.12.

(a) Computed T n m w w Mod* Proft* (m«0,n(f|>1000247) (b)


1

0--

10 20 30 40 90
TrmvMW Otradion (pin)

(e)

FIG 5.9: Composantes Ex, Ey et Ez du champ électrique pour une propagation


antirésonante à X= 1550.2 nm pour une épaisseur de mur Em=22.96 \xxa:
(a) Simulation vectorielle avec BeamPROP. Simulations vectorielles avec Photon
Design: (b) composante Ex, (c) composante Ey et (d) composante Ez.
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 164

«ai Cempul«d Transv*n* Mod* ProKt (m«0.nïl(*1.009677>

10 30 M « 60 60
Tr*MWuDirtctlon<Mni)

(C)

FIG 5.10: Composantes Ex, Ey et Ez du champ électrique pour une propagation


résonante à A,= 1539.77 nm pour une épaisseur de mur Em=22.96 nm:
(a) Simulation vectorielle avec BeamPROP. Simulations vectorielles avec Photon
Design: (b) composante Ex, (c) composante Ey et (d) composante Ez.
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 165

Les figures 5.9 et 5.10 présentent l'évolution des composantes Ex, Ey et Ez


du champ électrique lors d'une antirésonance et lors d'une résonance
respectivement. La figure 5.9 montre que la composante Ex présente l'effet
de la propagation dans le cœur de xénon avec des ondulations minimes à
l'extérieur du cœur et principalement au niveau de la gaine de la silice.
L'amplitude de Ex est maximale. En ce qui concerne les composantes Ey et
Ez, elles présentent l'effet minime FP toujours présent et se traduisant par
des amplitudes de l'ordre de 10"3. En effet, l'effet Fabry-Perot est illustré
sous forme de petits pics rapides (amplitude entre 1O3 et 10 2 V/m pour
les composantes Ey et Ez).

D'un autre côté, la figure 5.10 illustre l'effet résonant; l'effet FP, sous tous
ses angles, c'est-à-dire au niveau des différentes composantes du champ
électrique. En effet, la composante Ex montre l'évolution de l'amplitude des
pics qui diminue en partant du cœur vers la gaine. L'effet est très bien
présenté en deux dimensions avec les simulations de BeamPROP de
RSoft® à la figure 5.10 (a). Si nous voulons imaginer dans l'espace cet effet,
il s'agit de l'effet anneaux concentriques qui diminuent de luminosité en
s'éloignant du centre. La composante Ez, quant à elle montre l'effet FP vu
sur l'axe de propagation z et une amplitude du champ électrique de l'ordre
de 0.4V/m. Les amplitudes des composantes Ex et Ez sont de même ordre
de grandeur, soit 0.4V/m. Enfin la composante Ey, illustre un autre côté
de l'effet FP mais vue sur l'axe des y.

La figure 5.11 montre la distribution de la puissance lumineuse pour un


cas de résonance et un cas d'antirésonance. Ceci confirme qu'à
l'antirésonance, la puissance est majoritairement confinée dans le cœur,
alors qu'en résonance, la puissance passe majoritairement dans la gaine
de silice et elle est distribuée selon l'effet FP.

La figure 5.12 montre la trajectoire que suivent les différentes


composantes spectrales de la lumière infrarouge dans une FCCE à
effilement ascendant.
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 166

(1) ANTIRÉSONANCE (2) RÉSONANCE


Passage de l'énergie dans la
Guidage dans le cœur de xénon gaine de silice avec un facteur
avec un facteur de confinement de confinement dans le cœur
de 99.16%. de xénon de 9.2%.

• 1550.2 nm 3 ^ = 1539.77 nm
FIG 5.11: Profil de la distribution de la puissance transmise dans le cœur de
xénon de la FCCE pour une propagation antirésonante à X=1550.2nm et une
propagation résonante à À=1539.77nm pour une même épaisseur de mur :
Em=22.96
Composante spectrale
courte
Mur de silice pure Composante spectrale
SI02 longue
Coeur de Surface Clivée
xénon
Surface Clivée

Injection
IR

FIG 5.12: Propagation des composantes spectrales bleues et rouges le long d'un
effilement ascendant d'une FCCE à cœur de xénon.
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 167

Pour comprendre l'effet de la dispersion dans la FCCE à cœur de xénon,


nous avons eu recours à l'interprétation des cartes de modes expliquée
dans la section qui suit.

5.2.1 Interprétation des cartes de modes


L'opération du composant peut être analysée en se référant au figures 5.13
et 5.14. Ces figures montrent la carte du mode HEn illustrant l'évolution
de son indice effectif en fonction de la longueur d'onde pour une
composante spectrale de 194.7THz (À=1539.77nm) qui coïncide avec un
canal de la grille ITU.

Compuled Transwst Mode Profil» (m=0.n,lt=1.000247)

Antirésonance
Em du SiO2 = 22.952

0 10 20 30 40 50
Transvtr» Diieclton ( ,.nu

1,0002 -

1,0001
1,520 1,530 1,540 1,550 1,560 1,570 1,580 1,590 1,600 1,610 1,620 1,630
Longueur d'onde en (microns)

FIG 5.13: Carte de modes et profil du mode HEn à une position antirésonante à
une épaisseur Em du mur de silice de 22.952um.

La figure 5.14 illustre la carte de modes et le profil du mode HEn à la


résonance. Ainsi nous voyons le déplacement du point qui correspond à la
longueur d'onde de 1.53977um sur la carte du mode.
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 168

Résonance Cwnputod Transverse Mode Profil* <m=0.n ..,=1 OO0677)

1,0007 - Em du SiO2 = 22.96

10 20 30 40 90 60
Transvers* Direction 11 irm

g 1,0003 i

1,0002 -

1,5301,540 1,5501,5601,570 1,5801,5901,6001,6101,6201,6301,6401,650

Longueur d'onde en (microns)

FIG 5.14: Carte de modes et profil du mode HEn à une position résonante à une
épaisseur Em du mur de silice de 22.96um.

Les deux figures expliquent qu'une fois que la lumière se propage le long
du cœur du xénon, elle atteint un point où l'épaisseur du mur de silice
devient résonante selon la direction transversale. Par conséquent, la
puissance du cœur du xénon passe massivement dans la gaine de silice tel
que montré à la figure 5.14. Ceci correspond à une conversion du mode
fondamental du cœur HEn à un mode de la silice d'ordre supérieur.

Les cartes du mode HEn de la FCCE à cœur de xénon expliquent les


raisons de la compensation possible de la dispersion sur une large bande
de longueur d'onde. La figure 5.13 montre la variation de l'indice effectif en
fonction de la longueur d'onde pour une épaisseur de mur de 22.952 \xm
d'une FCCE à cœur de xénon entourée par l'air. Le profil du mode HEn
simulé à À=1539.77nm (194.7THz) illustre un comportement antirésonant
du champ électrique le long de la partie horizontale de la courbe. Sur ce
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 169

plateau de la courbe, il n'y a pas de dispersion : en effet, la pente de la


courbe est nulle. Elle est proportionnelle à la vitesse de groupe qui est
constante et égale à 0.997c (vitesse de groupe dans le cœur de xénon).

La figure 5.14 illustre la courbe de l'indice effectif versus la longueur


d'onde se décalant vers les longueurs d'onde les plus longues. En effet la
longueur d'onde de 1539.77nm n'est plus sur la partie plane de la courbe
comme c'est montrée sur la figure 5.13 mais plutôt elle s'est déplacée sur
la première partie verticale de celle ci. Nous avons alors la carte du mode
HEn pour une épaisseur de mur de 22.96^m. Nous avons un état de
résonance à la longueur d'onde À=1539.77nm et nous observons sur la
courbe le déplacement du point vers la gauche. Il s'agit alors d'un mode de
gaine de silice où sa vitesse de groupe est de 0.690c.

La dispersion se produit alors au niveau du "genou" de la courbe où la


pente est proportionnelle à la vitesse de groupe et change rapidement avec
la longueur d'onde. La dispersion de la FCCE à cœur de xénon entourée
par l'hélium sera évaluée à la section suivante.

5.2.2 Évaluation de la dispersion chromatique


Sur les cartes de modes illustrées dans la section précédente, le plateau de
la courbe ne procure aucune dispersion car la vitesse de groupe vg est
constante. La valeur de la vitesse de groupe est déduite par la carte de
mode et est donnée par l'équation 5.10:

eff
dX (5.10)

Au «genou» de la courbe, la lumière résonne et commence à entrer


massivement dans le mur de silice. C'est autour de ce «genou» qu'une forte
dispersion se produit car la pente (proportionnelle à la vitesse de groupe)
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 170

de la courbe dans cette région varie très rapidement avec la longueur


d'onde. Les longueurs d'onde A,i et X2 étant deux valeurs voisines de
longueurs d'onde sur le «genou» de la courbe de mode correspondant au
passage de la lumière du cœur de xénon vers la gaine de silice (état de
résonance).

Dans notre cas nous avons considéré la dispersion engendrée par la FCCE
comme guide d'ondes et nous allons négliger la dispersion due au
matériau.

La dispersion du matériau se produit dans une fibre optique standard car


l'indice de la silice dopée utilisée dans la fabrication du cœur de la fibre
varie avec la longueur d'onde. L'origine de cette dispersion est reliée aux
fréquences de résonance auxquelles le matériau absorbe la radiation
électromagnétique. Cependant dans notre cas, le cœur est composé d'air
ou de xénon. L'air ainsi que les gaz rares sont des milieux transparents qui
n'absorbent pas les radiations électromagnétiques. La dispersion du
matériau Dmat est donnée par l'expression suivante ou ni est l'indice du

cœur du guide : Dmat = ^-(ps/(nm.km)).


c dX
Nous obtenons alors la dispersion du guide par unité de longueur à partir
de l'équation (5.11) :

C'est cette formule que nous avons appliquée aux cartes de modes de la
figure 5.14 pour obtenir la dispersion de la FCCE en ps/(nm.cm) illustrée
sur la figure 5.15. En effet, les pics de dispersion correspondront aux
«genoux» des courbes des modes. Ces pics de dispersion sont périodiques
et l'espacement entre deux pics est donné par l'équation (5.12) :

12
A RES
r^nn
FSR=
T7~ I ,
.2 _
n
2 (5-12)
J2/Air eff
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 171

La figure 5.15 montre le résultat du calcul théorique de la dispersion


déduit à partir des cartes de modes de la figure 5.14. Ces cartes de modes
ont été tracées à partir d'une épaisseur fixe de la gaine de silice de la
FCCE. La courbe de la figure 5.15 illustre la dispersion théorique pour une
épaisseur fixe du mur de silice de 22.96um. Nous aurions pu songer à la
fabrication de capillaires à épaisseur constante pour que le spectre d'une
impulsion coïncide avec un pic de dispersion tel que montré par la figure
5.15. Cette solution aurait donné une dispersion négative très forte mais
variant si rapidement avec la longueur d'onde qu'une distorsion temporelle
de l'impulsion se produirait de façon inacceptable.

Par contre, avec l'effilement de la FCC, tout le spectre d'une impulsion


peut passer au travers du pic de la dispersion de façon douce le long de la
propagation. La dispersion accumulée n'est alors que l'intégrale du pic sur
la FSR du dispositif. Cette dispersion effective est de valeur moindre à la
dispersion crête du pic mais elle est uniforme sur une largeur de bande
beaucoup plus grande que la largeur du pic (FWHM) de la figure 5.15.

Dispersion théorique dans une FCCE à coeur de xénon pour


une épaisseur de silice Em=22.96 microns

I -400 -
a
£
£ -800
S -1200
ï FWHMNO.96 nm

IS -1600 -2218 p»/aui.cui


FSR = 48 nm
I
a
-2000 -
-2400
1531 1539 1547 1555 1563 1571 1579 1587 1595
Longueur d'onde en nm

FIG 5.15: Courbe de la dispersion de la FCCE à cœur de xénon entourée par


l'hélium au point de résonance et pour une Em=22.96um.
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 172

Pour calculer la dispersion effective, nous avons lissé les courbes de


dispersion de la figure 5.15 sur une fonction d'Airy telle que utilisée dans
le chapitre III pour la modélisation de la transmission périodique en
longueur d'onde d'un filtre sélectif Fabry-Perot (équation 3.6). Le but de ce
lissage est de pouvoir calculer la dispersion effective en s'appuyant sur
une modèle mathématique. La forme alors est donnée par l'équation (5.13):

(5.13)
2
1 + Fsin - A
{FSR .
2
„ (2 -Y f ™ Y
avec, F = — / =
U y [TVFWHMJ
où Dmax est la dispersion crête du pic et F est le coefficient de finesse que
nous calculons à partir de la finesse / d'un pic. Nous avons ensuite
intégré D(À) pour obtenir le paramètre de dispersion effective Deff en
fonction de la longueur d'onde. L'intégration est faite comme suit :

PS*
J
FSR

, isR (A)dAz (5.15)


2
Àr étant une longueur d'onde de résonance égale dans ce cas à
1539.77nm. L'intégration se fait sur la FSR dans le but de connaître la
dispersion pour chaque longueur d'onde qui passera complètement au
travers du pic en parcourant l'effilement. Dans notre cas, nous obtenons
une dispersion effective de -70ps/(nm.cm). Il est intéressant à noter qu'un
centimètre d'une FCCE à cœur de xénon peut théoriquement compenser 4
kilomètres de fibres monomodes ayant une dispersion positive de
(+17ps/nm.km) dans la bande des 1550nm. Ceci veut dire que 25cm de la
FCCE à cœur de xénon entourée par l'hélium pourront compenser 100km
de fibres monomodes standards.

L'avantage de la dispersion effective s'explique par une quantité de


dispersion négative étalée sur une large bande de longueurs d'onde. Si
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 173

nous observons la figure 5.13 montrant la carte de modes pour une


épaisseur Em de 22.952um, nous remarquons sur la carte du mode HEn
que la partie linéaire (pente nulle) s'étend approximativement sur 40nm.
Sur ces 40nm on peut inclure 50 canaux DWDM de largeur 0.8nm
(lOOGHz) de l'échelle ITU.
Tableau 5.1 Canaux de la grille ITU compensables par la FCCE à cœur de
xénon.
N° canal Fréquence N° canal Fréquence À en nm
À en nm
enTHz enTHz
Canal 1 190.40 1574.54 Canal 31 193.40 1550.12
Canal 2 190.50 1573.71 Canal 32 193.50 1549.32
Canal 3 190.60 1572.89 Canal 33 193.60 1548.51
Canal 4 190.70 1572.06 Canal 34 193.70 1547.72
Canal 5 190.80 1571.24 Canal 35 193.80 1546.92
Canal 6 190.90 1570.42 Canal 36 193.90 1546.12
Canal 7 191.00 1569.59 Canal 37 194.00 1545.32
Canal 8 191.10 1568.77 Canal 38 194.10 1544.53
Canal 9 191.20 1567.95 Canal 39 194.20 1543.73
Canal 10 191.30 1567.13 Canal 40 194.30 1542.94
Canal 11 191.40 1566.31 Canal 41 194.40 1542.14
Canal 12 191.50 1565.50 Canal 42 194.50 1541.35
Canal 13 191.60 1564.68 Canal 43 194.60 1540.56
Canal 14 191.70 1563.86 Canal 44 194.70 1539.77
Canal 15 191.80 1563.05 Canal 45 194.80 1538.98
Canal 16 191.90 1562.23 Canal 46 194.90 1538.19
Canal 17 192.00 1561.42 Canal 47 195 1537.40
Canal 18 192.10 1560.61 Canal 48 195.1 1536.61
Canal 19 192.20 1559.79 Canal 49 195.2 1535.61
Canal 20 192.30 1558.98 Canal 50 195.3 1535.04
Canal 21 192.40 1558.17
Canal 22 192.50 1557.36
Canal 23 192.60 1556.55
Canal 24 192.70 1555.75
Canal 25 192.80 1554.94
Canal 26 192.90 1554.13
Canal 27 193.00 1553.33
Canal 28 193.10 1552.52
Canal 29 193.20 155 1.72
Canal 30 193.30 1550.92
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 174

Si on considère la figure 5.13 où l'épaisseur de la silice est de 22.952um,


on peut placer les 50 canaux sur la partie linéaire de la courbe. Sur la
figure 5.14, l'épaisseur de la silice est maintenant de 22.96um. Par
conséquent, lors de la propagation le long de l'effilement ascendant, ces 50
canaux vont passer automatiquement et progressivement par le genou de
la courbe où la dispersion est forte (pente raide), tel le cas de
À=1539.77nm. Le dispositif étudié peut donc théoriquement compenser la
dispersion chromatique des canaux illustrés dans le tableau 5.1.

En ce qui concerne la dépendance des paramètres physiques de la FCCE à


cœur de xénon, il faut noter que nous avons étudié une nouvelle structure
effilée ARROW en géométrie cylindrique. En effet, toutes les études
antérieures des guides ARROW effilés ont été traitées en géométrie plane
[40]. Par conséquent, les chercheurs comparaient leurs résultats et avaient
souvent des références et des études précédentes sur lesquelles ils se
basaient. C'était le cas des projets de recherche qui ont traité la
compensation de dispersion chromatique en géométrie plane [23,40]. Dans
notre cas, nous allons expliquer qualitativement la dépendance de
quelques paramètres physiques de la fibre creuse sur la compensation de
la dispersion.

La différence des indices de réfraction entre les différents matériaux


utilisés (silice, xénon et hélium) pourrait effectivement influencer
directement la dispersion de la FCCE. Cependant, il faut bien savoir que le
guidage est monomodal dans notre structure et la puissance est optimisée
de façon à avoir des pertes minimales. Ceci n'est pas le cas dans les guides
plans dans lesquels il faut souvent ajuster l'angle d'injection et la
différence d'indices entre les différentes couches constituant le guide
ARROW pour optimiser le guidage dans le cœur du guide et les états de
résonance. En effet, dans les guides plans plus la différence d'indice entres
les couches est élevée, plus la réflectivité antirésonante de l'effilement
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 175

augmente [40]. Ceci augmentera alors l'amplitude de la dispersion dans les


zones de résonance ainsi que la finesse des pics.

D'après nos observations expérimentales et nos calculs de simulations,


dans les guides cylindriques, l'interprétation est différente. En effet, il faut
injecter le mode fondamental HEn, avoir un guidage monomodal le long de
la plage de longueurs d'ondes d'opération et éviter les pertes dues aux
modes d'ordre supérieur, pour obtenir une dispersion maximale de la
structure. Le fait que nous avions eu recours à une structure ARROW de
la FCCE en injectant du xénon dans le cœur et de l'hélium dans le milieu
entourant la gaine de silice a minimisé les pertes du guide et a favorisé un
guidage monomodal. Cet effet a des conséquences directes sur la
dispersion. Par conséquent, nous avons obtenu une dispersion crête dans
la FCCE à cœur de xénon de l'ordre de [-2200ps/(nm.cm)] qui est
équivalent à une dispersion effective de [-70ps/(nm.cm)]. Cette dispersion
effective est deux fois supérieure à celle obtenue avec des guides ARROW
plans [39]. Nous allons présenter plus loin dans la thèse, une comparaison
effectuée avec un guide plan ARROW. Dans la section qui suit, nous
expliquerons la pente de dispersion dans les fibres conventionnelles ainsi
que d'autres facteurs affectant la dispersion lors des transmissions
optiques.

5.2.3 Pente de dispersion dans les FM


La dispersion d'une fibre monomode standard n'est pas constante le long
de la bande d'amplification de l'erbium. En effet, il existe une "dispersion
de deuxième ordre" ou pente de dispersion. De plus, ils existent des
limitations imposées par la dispersion chromatique ainsi que par la
corrélation dispersion chromatique / effets non-linéaires. Nous allons
essayer d'expliquer ces différents points.
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 176

5.2.3.1 Dispersion de "deuxième ordre"


La dispersion d'une fibre monomode peut varier de façon significative sur
la bande des communications. Seulement sommes-nous assurés en
opérant un système à la longueur d'onde de dispersion zéro, qu'aucune
dispersion ne se produise. Pourtant, les effets dispersifs sont toujours
présents avec un niveau minime à ÀDZ =1.31 |jm. Les impulsions optiques
s'élargissent à cause des effets dispersifs d'ordre supérieur. En effet, nous
pouvons expliquer ce phénomène en notant que la dispersion n'est pas
nulle pour toutes les longueurs d'onde contenues dans le spectre d'une
impulsion centrée en ÀDZ. La dépendance en longueur d'onde de D joue
donc un rôle dans l'élargissement des impulsions. Il s'agit de la dispersion
cubique gouvernée par la pente de la dispersion S donnée par l'équation
(5.16):

S = ^- (5.16)
dA
Cette dispersion de deuxième ordre peut provoquer de la confusion car en
quelques sortes elle contient un terme de dérivée troisième:
A d2n dD -A2 d2n A d3n TT _, .. „ .,
D= r-=> — = r- r-. Une fibre conventionnelle possède une
c dA2 dA c dA2 c dA'
pente de dispersion d'environ de 0.09ps/(nm2.km) à ÀDZ [31].

Pour une SMF-28, la dispersion D(À) est calculée comme suit :

— A-—j ps/nm.km,\200nm< A <\600nm

AQ = \3l3nm
So = 0.086 pslinm2. km)
dD(A) S{
S= 1+
dA AA
= \550nm^S = 0.057 ps l(nm2 .km)
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 177

Cette dépendance en longueur d'onde de la dispersion chromatique pourra


s'amplifier dans les systèmes à hauts débits tels les systèmes DWDM à
plusieurs canaux de 10Gb/s. Alors, ces systèmes peuvent nécessiter
différentes compensations de la dispersion. Nous avons noté que les taux
d'erreur binaire de ces systèmes peuvent varier de manière significative
d'un canal à l'autre [101]. C'est pourquoi la compensation de cette pente
de dispersion s'impose pour les systèmes multilongueurs d'onde à hauts
débits.

5.2.3.2 Limitations imposées par la dispersion chromatique


La dispersion chromatique limite la distance maximale sur laquelle un
signal optique peut être transmis sans régénération électronique du signal
numérique du départ. Cette distance, appelée limite de dispersion ou
longueur de dispersion LD, est estimée en calculant la distance de
transmission au bout de laquelle une impulsion s'élargira de l'intervalle
d'un bit. La limite de dispersion estimée pour un signal de largeur
spectrale AÀ est donnée alors par l'équation (5.17) :

l5A7)

où B est le taux de transmission.

Par exemple, pour un système commercial typique avec une source


modulée à 2.5Gb/s, nous pouvons utiliser respectivement 2.5Gb/s,
+ 17ps/nm.km et 0.5nm pour B, D et AÀ. Nous pouvons estimer une limite
de dispersion de 47km. En pratique, des limites de dispersion plus
grandes sont atteintes en utilisant des lasers à spectre plus étroit et à
faible "chirp".

Cependant, si nous désirons augmenter de façon significative le taux de


transmission ou utiliser un système à amplification optique et augmenter
ainsi la distance entre les régénérateurs électroniques, nous devrions opter
pour une modulation introduisant un faible "chirp" du signal optique.
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 178

Nous pourrons alors adopter la modulation externe. En effet, lorsqu'un


modulateur externe, de type interféromètre Mach-Zehnder par exemple, est
utilisé sur un laser à rétroaction distribuée DFB (Distributed FeedBack), la
largeur de la bande optique en fréquence d'un signal modulé en NRZ (non-
retour à zéro; dans ce cas la durée du "1" binaire occupe le temps d'un bit)
est approximativement 1.2 fois le taux binaire de transmission B [37,46].
En convertissant en unités de longueur d'onde, nous obtenons alors, pour
les systèmes à modulation externe, un LD comme suit :

LD=^km(Gb/sf (5.18)
B
pour la fibre optique standard opérant autour de 1.55um. La figure 5.18
illustre l'évolution de LD en fonction du taux de transmission pour un
système utilisant une source module à l'externe. Pour une fibre standard
avec D=+17ps/nm.km, la limite de dispersion est de 1000km pour un taux
de transmission de 2.5Gb/s. À 10Gb/s, cette limite estimée est réduite à
61km.

Pour opérer sur de longues distances ou/et à hauts débits, nous pouvons
réduire la dispersion de la fibre, soit en opérant avec la fibre standard à
ÀDZ =1.31^m, ou en modifiant la dispersion de la fibre. Depuis l'apparition
des amplificateurs à l'erbium opérant aux alentours de 1.55|um, et en
sachant que les pertes d'une fibre conventionnelle sont minimes à ces
longueurs d'onde, les transmissions à 1.31|jm sont quasi éliminées pour
les longues distances. Dans certaines nouvelles installations, la fibre à
dispersion décalée est utilisée (DSF). La courbe pointillée de la figure 5.16
montre la limite de dispersion sur une fibre dont le zéro a été décalé vers
les 1.55|am avec D=0.1ps/nm.km. La longueur de dispersion est alors
beaucoup plus élevée. Cependant il faut noter qu'il s'agit d'une bande
limitée aux alentours de 1.55 |um.
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 179

10000
i i • inui i i i i nui i i i i 1111

- \ I
\
\
- \
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\
1000 —;
\
\
\N —:
\ \ :
\ \
\ \
_ \ \
\ S
\ N
\ \
\ \
- \ \ *
\ \
100 —=

- Fibre standard (D • 17ps/nm.km]


Fibre à dispersion décalée ( D » 0. lps/nm.km) \
10 • • • • mil • "1 • \ • • • ••••
0.1 1 10 100

Taux de transmission binaire en (Gb/s)


FIG 5.16: Longueur limite de dispersion chromatique en fonction du taux de
transmission pour les signaux à 1.55 jum modulés en NRZ à l'externe.

5.2.3.3 Dispersion chromatique et effets non-linéaires

Des effets non-linéaires se développent dans les fibres lorsque la puissance


combinée de tous les canaux multiplexes dépasse un certain seuil. La fibre
doit alors fournir une certaine dispersion pour contrer un effet majeur : le
mélange à quatre ondes, où les battements entre les canaux génèrent
d'autres signaux à la somme ou à la différence de leurs fréquences.

L'origine des non-linéarités dans la fibre optique est attribuée


principalement au changement de l'indice de réfaction causé par l'intensité
du faisceau lumineux se propageant dans la fibre. L'indice de réfraction
change selon l'équation (5.19) :

n = no+n2l (5.19)
I est l'intensité du champ électrique dans la fibre, no est l'indice linéaire et
n2 est l'indice non-linéaire dans les fibres et dont la valeur varie de 102 0 à
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 180

10"18 m2/W dans les verres et de 10 ~18 à 10 1 1 m2/W dans les verres dopés
[44].

L'évolution dans le temps et dans l'espace de l'enveloppe du champ


électrique à l'intérieur de la fibre est décrite par l'équation non-linéaire de
Schrôdinger (5.20):

idE .a-, 0, 82E n,co „, „ (5.20)


dz --i—E-
2 2 ôt 2
cAeff
où le premier terme contient l'effet de l'atténuation a de la fibre, le
deuxième est relié à la dispersion chromatique par fte et le troisième aux
effets non linéaires, avec Aeff étant l'aire effective de la fibre. La différence
de signe entre le terme de dispersion et le terme non-linéaire indique qu'ils
s'équilibrent. Par conséquent, une dispersion quasi-nulle ou faible n'est
pas souhaitable comme les fibres DSF et NZDSF l'offrent; en effet, cela
permet aux non-linéarités de prendre le dessus.

Pour minimiser les effets du mélange à quatre ondes dans les systèmes
WDM et DWDM, la fibre à dispersion décalée non nulle "Non-Zéro
Dispersion Shifted Fiber" (NZDSF), peut être utilisée à la place de la DSF.
Cette fibre a une dispersion de ±2 à ±4 ps/nm.km. Une gestion de la
dispersion sera alors distribuée sur la ligne de transmission pour
maintenir la dispersion accumulée à un niveau bas et adapté aux effets
non-linéaires. Ces systèmes peuvent alors avoir recours à une forme de
compensation de la dispersion au transmetteur ou au récepteur pour
améliorer les effets de la dispersion totale de la ligne.

5.2.4 Compensation de la pente de dispersion


Suite aux explications montrées dans la section précédente, la nécessité de
compenser la pente de dispersion dans les fibres monomodes dépendra de
la largeur de la bande et du taux de transmission du système.
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 181

Pour une fibre conventionnelle, la pente de dispersion est positive. Ceci


indique que la fibre est plus dispersive aux grandes longueurs d'onde
qu'aux longueurs d'onde courtes. Par conséquent, si nous désirons que
notre FCCE compense la pente des fibres conventionnelles, notre
composant devra offrir plus de dispersion négative aux canaux centrés sur
les plus grandes longueurs d'onde. Une solution envisagée à ce problème
est l'utilisation d'un profil "parabolique" de l'effilement ascendant. Tel est
le cas de notre FCCE.

En effet dans un tel profil, la pente est plus forte au début du profil et
progressivement elle devient plus douce tel montré à la figure 5.17 de
façon que les composantes spectrales des canaux au début de la bande
rencontrent leur point de résonance dans une zone plus restreinte que
celles des canaux de fin de bande.

Coeur de xénon
& courte & langue

Mur de silice
ï
FI G 5.17: Schéma d'un effilement parabolique illustrant la compensation de la
pente de dispersion.

Cela engendrerait alors un délai plus long entre les composantes rouges et
bleues des canaux de fin de bande que pour les canaux du début de la
bande. Notre FCCE compensatrice offrirait donc une pente négative de
dispersion.
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 182

Considérons un exemple pratique. Prenons le cas de la fibre monomode


standard SMF-28™ de Corning® [20] qui est la plus répandue. Nous
obtenons une dispersion chromatique de cette fibre à l'aide de la relation
(5.21) :

où À est la longueur d'onde d'opération, ÀDZ=1313nm est la longueur


d'onde typique correspondant à une dispersion nulle et So est la pente
typique de dispersion à ÀDZ et So =0.09 ps/nm 2 .km.

La largeur de bande de notre FCCE s'étant de 1535,04nm (canal 1) à


1574.54nm (canal 50). La dispersion de la fibre SMF-28™ est
respectivement de +16.11 ps/nm.km et +18.35 ps/nm.km à ces longueurs
d'onde. Dans le cas d'un lien de 75km, cela représente une différence de
dispersion totale de +168 ps/nm à compenser entre le premier canal et le
dernier de la bande.

La condition pour compenser la pente de dispersion est que la pente de


dispersion relative RDS (Relative Dispersion Slope) de la fibre soit égale à
celle du compensateur de dispersion [7,21]. La pente de dispersion relative
est définie comme le rapport de la pente de dispersion S sur la
dispersion D :

RDS = - (5.22)

Au canal ITU de 1539.77nm, la pente de dispersion relative de la fibre


SMF-28™ est de O.OOSSnm1 (avec Si539.77=0.054ps/nm2.km et
Di539.77=+16.38ps/nm.km). Notre FCCE à cœur de xénon avec sa
dispersion de (-70ps/nm.cm) devrait avoir la même RDS de la fibre et donc
avoir une pente de dispersion de (-0.231 ps/nm2.cm) pour compenser
parfaitement à la fois la dispersion et la pente de dispersion de la fibre
optique conventionnelle.
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 183

Dans notre cas, la pente de dispersion de notre composant n'est que SFCCE

donnée par l'équation (5.23) [26] :

dD(X)
FCCE (5.23)
dl
En se référant au graphique 5.15 de la dispersion, nous avons déduit la
SFCCE et ainsi la RDS de la FCCE à À =1539.77 nm, en faisant le rapport
entre la SFCCE et la dispersion du composant. La pente SFCCE est de l'ordre
de (-0.264 ps/nm2.cm) ce qui est équivalent à une RDS de 0.0037nm 1 . Il
faut savoir que nos résultats s'appuient jusqu'à présent sur une étude
théorique. Par conséquent la RDS théorique de la FCCE est intéressante
pour l'utilisation du composant à large bande.

5.2.4.1 Dispersion positive


Un autre avantage de notre composant est qu'il peut générer de la
dispersion positive à partir de la même géométrie.

Coeur de sinon

r
Mur de ailioe pure
S1O3
i. courte
A longue

FIG 5.18: Schéma d'un effilement décroissant offrant une dispersion positive.

En effet, en injectant les impulsions dans le cœur de xénon à partir de


l'extrémité plus épaisse du mur (effilement descendant), leurs
composantes spectrales longues se coupleraient plus tôt dans la silice que
les courtes tel montré à la figure 5.18. Un délai plus grand des
composantes longues engendrerait alors une dispersion positive.
Chapitre V : Dispersion chromatique dans une FCCE à cœur de xénon 184

Une compensation positive de la dispersion chromatique peut s'avérer


intéressante sur les liens optiques comportant des fibres spéciales telles
que les fibres à dispersion décalée. Ces fibres ont une longueur d'onde de
dispersion nulle située très proche ou souvent à l'intérieur de la bande de
l'amplification à l'erbium. Par exemple la fibre SMF-LS™ de Corning® a
son zéro de dispersion à À>1560 nm. Par conséquent, ceci implique que
tous les canaux DWDM en dessous de cette longueur d'onde subiront une
dispersion négative à l'intérieur de cette fibre. Les niveaux de
compensation positive nécessaire sont généralement faibles. Cependant,
notre composant en tant que compensateur de dispersion positive s'avère
utile dans de telle situation.
Dans le chapitre VI de la thèse, nous allons effectuer un bilan pratique du
composant en tant que compensateur de dispersion chromatique et faire
une étude comparative avec un guide plan à cœur creux.
Chapitre VI

EXPÉRIMENTATIONS DE LA DISPERSION

Dans ce dernier chapitre de la thèse, nous allons présenter les


observations et les résultats expérimentaux obtenues pour une FCCE à
cœur de xénon et pour un guide plan. En l'occurrence, nous expliquerons
les méthodes de mesures adoptées le long de nos expériences.
Dans la première partie de ce chapitre, nous exposerons les résultats
expérimentaux de la dispersion pour une FCCE à cœur de xénon. La
seconde partie de ce chapitre traitera la dispersion dans un guide plan à
cœur creux.

6.1 Expérimentations de la dispersion des FCCE


Dans cette section, nous présentons des mesures de dispersion sur 25cm
d'une FCCE à cœur de xénon entourée par l'hélium. La puissance
transmise via ce composant est montrée à la figure 5.8 du chapitre V.

6.1.1 Méthode de dégainage


Au début de nos expérimentations sur les capillaires, nous avons
expérimenté plusieurs recettes pour enlever le recouvrement en polyimide
d'épaisseur moyenne de 13um entourant le mur de silice de la FCCE. Nous
avons eu de la difficulté à adopter les méthodes de dégainage classique
pour les fibres telles que l'usage d'un scalpel pour enlever le revêtement
mécanique en polyméthacrylate, ou la dissolution du recouvrement de
silicone enveloppant la gaine de silice de la fibre dans une solution
Chapitre VI : E x p é r i m e n t a t i o n s de la dispersion 186

sulfochromique composée de bichromate de potassium et d'acide


sulfurique en quantités dosées.

Cependant nous nous sommes inspirés de la solution chimique pour


parvenir à enlever la gaine polymérique de la FCCE sans altérer la qualité
de la surface de silice entourant le cœur creux [59]. Ainsi, nous nous
somme penchés vers une solution à base d'acide sulfurique. Nous
chauffions alors notre solution à une température proche de l'ébullition
(330°C) pour accélérer l'opération de dégainage dans un laps de temps
permettant de maintenir une belle surface de silice. Nous trempions notre
bout de fibre pendant quelques secondes (entre 20 et 40 secs), et tout de
suite en le sortant de l'acide, nous le plongions dans un récipient de
méthanol pour enlever les résidus de la gaine dissoute et nous nettoyions
ainsi la surface de silice. Pendant ce processus, nous laissions les deux
extrémités du bout à dégainer avec leur gaine polymérique, à l'extérieur
des solutions chimiques. Il s'agit d'une façon sécuritaire pour éviter la
pénétration de l'acide à l'intérieur de notre composant. Les bouts non
dégainés étaient coupés par la suite. C'est à la fin de ce processus que
nous les clivions et ainsi obtenions une FCCE dégainée avec des belles
surfaces clivées sans liquide à l'intérieur du cœur creux. Par conséquent,
c'est la recette que nous avons optée pour obtenir des fibres de silice pure
à cœur creux.

6.1.2 Montage expérimental


Après le dégainage chimique, nous observions souvent notre FCCE au
microscope optique pour vérifier que notre surface est bien dégainée et
qu'il ne restait que la silice entourant le cœur creux.

Notre montage contient les enceintes imbriquées montrées dans le chapitre


précédent. Ces enceintes sont conçues pour l'insertion de différents gaz et
elles sont montées sur des bases de positionnement avec l'optique
adéquate à leur entrée et à leur sortie.
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 187

L'insertion des 25cm de la FCCE dans la petite chambre se fait


délicatement et avec précision. En effet, après avoir introduit la FCCE dans
la petite chambre à travers les trous usinés dans les bouchons de téflon,
nous appliquons une tension sur les deux extrémités de la FCCE pour la
maintenir droite. Une fois que la tension voulue est atteinte, nous collons
les deux extrémités de la FCCE avec deux petites gouttes de colle époxy
dans le but de maintenir la FCCE droite dans la petite chambre. En plus,
la colle époxy a un indice plus grand que celui de la silice (son indice varie
de 1.515 à 1.565 dans l'infrarouge [107), alors elle joue un rôle "strippant".
Par conséquent, à l'entrée de la FCCE nous éliminons l'effet des réflexions
en facilitant ainsi la propagation du mode de Marcatili, le mode HEn [32].
À la sortie de la fibre, nous éliminons l'effet des modes de silice et nous
favorisons ainsi une mesure de la puissance transmise par le cœur de
xénon.

Les simulations menées respectivement avec BeamPROP de RSoft® et


Photon Design de FIMMWAVE® et montrées aux sections précédentes sont
basées sur la méthode des faisceaux propagés annexée à la fin de la thèse.
Les résultats de ces simulations sont complémentaires et ils nous ont
aidés à comparer leur compatibilité. Les logiciels sont basés sur des
méthodes vectorielles de calcul. Les résultats de simulation avec
BeamPROP sont illustrés en deux dimensions alors qu'avec Photon Design,
les résultats sont présentés en trois dimensions. D'autant plus qu'avec
Photon Design, nous sommes capables de calculer la densité d'énergie
dans le composant.

Notre montage mesure la puissance transmise par le cœur de xénon après


une propagation le long des 25cm de FCCE et sur une plage de longueur
d'onde de 1500-1600 nm en utilisant un laser accordable. Le montage est
illustré à la figure 6.1.

Les enceintes à gaz sont installées sur des montures de positionnement


permettant des réglages flexibles et précis en azimut et en élévation. La
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 188

lumière provient d'un laser accordable. Un contrôleur de polarisation et un


coupleur 50/50 sont placés à sa sortie. Une partie de la puissance est
dirigée vers un lambdamètre de haute précision et l'autre à un analyseur
de réseau qui servira à mesurer la dispersion chromatique. Le contrôleur
de polarisation sert à éviter la dispersion en polarisation des composantes
optiques de l'analyseur de réseau. Le signal de sortie de ce dernier passe
alors par un amplificateur optique à l'erbium (EDFA) qui fait augmenter
ainsi la puissance laser.

Connexions GPIB
Analyseur de réseaux
Acquisition de
Laser accordable données Comparateur
de phase
1500-1600 u n

Contrôleur de polarisation

- Lambdamètre

FCCE a cœur
de xénon
n

Contrôleur de polarisation

Pulssancemdtre

FIG 6.1: Schéma du montage de mesure de la dispersion de la FCCE à cœur de


xénon entourée par l'hélium.

Le signal alors est injecté via l'optique d'injection adéquate dans la FCCE à
cœur de xénon entourée par l'hélium. Un coupleur 95/5 est placé
respectivement à l'entrée d'un contrôleur de polarisation avant l'optique
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 189

d'injection et à celle d'un puissancemètre, permet de faire un contrôle de la


puissance injectée.

La lumière passe ensuite par le contrôleur de polarisation, un collimateur


fibre est placé à l'entrée des enceintes à gaz. Le collimateur est suivi d'un
objectif de microscope placé sur des montures angulaire et à trois axes
pour contrôler l'injection à l'entrée de la FCCE. Le choix d'un objectif de
microscope 4X s'est avéré plus efficace qu'une lentille mince convergente
de 100 mm de focale (le calcul de la distance focale requise est présenté à
la section B.2.2 de l'annexe B).

La puissance est maximisée en favorisant l'injection du mode fondamental


à l'entrée de la FCCE en ajustant l'angle d'injection. La technique
d'injection repose sur des essais expérimentaux avec une maximisation de
la puissance transmise via le composant ainsi qu'une propagation du
mode fondamental. Le faisceau de sortie est reformé par un objectif de
microscope 10X placé à la sortie de la FCCE. Il est recueilli ensuite sur un
collimateur fibre et il est alors dirigé au détecteur de l'analyseur de réseau.

Tous les appareils et les prises de mesures de ce montage sont contrôlés


par un programme d'acquisition de données développé avec Labview® pour
cette application.

6.1.3 Mesure de la dispersion


La technique adoptée pour mesurer la dispersion chromatique de la FCCE
est celle du déphasage de modulation "MPS : Modulation Phase Shiff.
Cette méthode a été développée à l'origine pour caractériser les réseaux de
Bragg apériodiques [39,64,102]. En effet, elle mesure simultanément et de
manière automatisée l'amplitude réfléchie et le délai de groupe en fonction
de la longueur d'onde. Nous avons adapté cette technique à la
configuration de notre FCCE en transmission.
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 190

6.1.3.1 Analyseur de réseau


Un laser à cavité externe de faible largeur de raie et accordable entre
1530nm et 1580nm est relié à un analyseur de réseaux "HP Lightwave
Component Analyser". Cet appareil comporte trois éléments principaux; un
modulateur optique en amplitude de type Mach-Zehnder (130MHz-20GHz),
un photodétecteur rapide et un comparateur de phase. La lumière laser est
modulée à une fréquence RF. La source de la modulation sinusoïdale peut
être représentée par l'équation (6.1) :

ie = je [l + m cos(a>et)] (6.1)

où m(( 1 représente l'indice de modulation et a e est la fréquence angulaire

de modulation. Le champ électrique à la sortie du modulateur devient


alors :

E
M) = s/CJe cos(û)et)cos(û>0t) (6-2)

où CL et QO sont respectivement l'efficacité quantique du laser et la


fréquence de la porteuse optique. C'est en effet, ce champ que nous
injectons dans la FCCE de réponse H(o) que nous désirons caractériser. Le
champ à la sortie de la FCCE, Eo(t) est recueilli par la fibre et dirigé vers le
photodétecteur de l'analyseur de réseau. Ce champ est ainsi transformé en
un courant dont la formule est donnée par :

= R\EQ(tf (6.3)
où R est la "responsivité" du photodétecteur.

Pour û)e{{coQ, n o u s avons: \H(co0] « \H(CD0 -COC] « \H(CC>0 +eoe^. Si l a s e u l e

composante du photocourant est à coe, le courant de sortie est alors donné


par la formule (6.4) :

/0(/)= RC,,Iem\H{œof cos[©,/-r(©0K] ,& 4»


Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 191

t (QO) est le délai de groupe de la FCCE à QO.

Le rôle de l'analyseur de réseau est de comparer la phase de ce signal de


sortie avec la phase du signal initial modulé à o e et il génère alors le signal
vectoriel suivant :

10 ./[arg(/o(0)-arg(/,,(/))]
S=
ml,

Le module et la phase de ce signal sont directement et simultanément


représentés par l'analyseur de réseau. Ceci permet d'associer à chaque
longueur d'onde du laser accordable une valeur d'amplitude de
transmission (en dB) et de déphasage <P (en degré) que l'on sauvegarde au
fur et à mesure dans un fichier.

Nous pouvons alors calculer le délai de groupe introduit par la FCCE en


fonction de la longueur d'onde à l'aide de l'équation (6.7) :

360

Le paramètre de dispersion de la FCCE de longueur L (cm) est déduit à


partir de l'équation (6.8) :

D3 =—. (pslnm.cm) (6.8)

Avant de commencer les mesures de délai, une calibration de l'analyseur


de réseau est obligatoire. En effet, la calibration sert à annuler les
contributions en provenance de l'analyseur et des composants du montage
autres que la FCCE à caractériser. Le signal que nous désirons injecter
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 192

dans la FCCE est en premier envoyé directement au détecteur de


l'analyseur de réseau. Des paramètres de calibration du déphasage sont
alors générés et gardés en mémoire. Lorsque la FCCE sera ajoutée au
circuit de mesure, l'analyseur utilisera ses paramètres pour soustraire la
réponse des composants du montage de la réponse mesurée.
Tous les appareils du montage sont contrôlés et synchronisés par un
ordinateur via des connexions GPIB et un programme d'acquisition de
données adapté au montage.

6.1.3.2 Résultats expérimentaux


La puissance transmise via le cœur de xénon de la FCCE a été mesurée
dans le chapitre précédent. La figure 6.2 illustre cette mesure effectuée
dans des conditions optimales d'injection où nous avons propagation
monomodale du mode fondamental HEn. En effet, ceci a minimisé
l'extinction du signal.

Puissance transmise via 25 cm d'une


FCCE a coeur de xénon entourée par l'hélium

O.7 -
8 O,6 - FSR = 49.3 nm
a O.5 - FWHM= O.98 nm

î O.4 -
O.3 -
0.2 "
O.l "
O.O "
1530 1547 1564 1561 1598

Longueur d'onde en nm

FIG 6.2: Puissance mesurée à la sortie d'une FCCE de 25 cm à cœur de xénon


entourée par l'hélium.
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 193

Lors de la mesure de la puissance transmise dans la FCCE, un niveau de


bruit non négligeable est noté. Ce bruit est dû principalement à nos
fenêtres en BK7 placées à l'entrée et à la sortie de la grande enceinte à gaz.
L'épaisseur d'une fenêtre de BK7 est de 0.5cm, une perte variant de
0.25dB à 0.45dB est mesurée pour chaque fenêtre dans la bande de
1500nm à 1600nm. La puissance injectée dans la FCCE et de 3dBm
(2mW). Ces pertes sont causées par l'effet de la réflexion dans le matériau.
Nous n'avons pas installé de couches antireflets dans la bande de 1500nm
à 1600nm sur les fenêtres en raison de leurs coûts élevés
comparativement à celui du capillaire (100$US la fenêtre). Ce bruit est
causé aussi en partie par le bruit de l'émission spontanée de l'EDFA.

Dans le but de valider nos mesures, nous avons mesuré le délai en


fonction de la longueur d'onde du système fibre de mesure de dispersion
sans la FCCE. Ce montage comprend alors les éléments fibre suivants :
deux coupleurs de longueur lm, deux contrôleurs de polarisation de
longueur lm, 13m de câble de raccordement et 20 à 30m de fibre dopée à
l'erbium dans l'EDFA. Donc approximativement entre 37 et 47m de fibres
monomodes qui peuvent générer de la dispersion chromatique. La figure
6.3 montre le résultat de mesure.
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 194

Délai du système sans FCCE


Lissage linéaire

Line«rR.gros«ionforAN19039907_E
Y-A 4- B*X
Parametet Value En-or

1540 1545 1550 1555 1560 1565 1570 1575 1580


Longueur d'onde en (nm)

FIG 6.3: Délai en fonction de la longueur d'onde du système de mesure sans la


FCCE.
L'incertitude A<3> sur la valeur du déphasage mesuré par l'analyseur de
réseau se traduit par une incertitude sur le délai que nous calculons
ainsi :

Ar- (6.9)
/c.360°

Dans notre cas A^ = ±0.4° et fe = 500 MHz, ce qui nous donne une
incertitude sur le délai mesuré d'environ ±2.15ps. Une fréquence de
modulation plus élevée et un moyennage plus important aurait pu réduire
l'aspect un peu bruyant de la mesure. En effectuant ainsi un lissage
linéaire sur la courbe, nous obtenons une pente de 0.71ps/nm. En
considérant la longueur de la fibre sur laquelle la mesure a été effectuée
(0.037-0.047 km), nous avons un paramètre de dispersion D se situant
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 195

entre 15 et 19 ps/nm.km. Cette plage correspond à la dispersion de la


fibre monomode à 1550 soit 17ps/nm.km.

Nous avons entamé alors les mesures de délai et d'amplitude avec la FCCE
dans le montage. L'injection a été optimisée pour avoir la propagation du
mode HEn. Le délai et l'amplitude ont été mesurés sur ce mode à la sortie
du cœur de xénon.

La figure 6.4 montre l'amplitude de transmission mesurée par l'analyseur


de réseau pour la FCCE à cœur de xénon.

Transmission via 25cm d'une FCCE à coeur de xénon


mesurée par L'ANALYSEUR DE RÉSEAU

-28 -i

-30
-32
tj
1
i
M
S
S.
a -36-
V

1T
2 -40

g -42 '
* -44
r
FSR = 49.21 nm
-46 " r
FWHM* 0.97 nm
" ' L

-48 1 1 , 1 , , , 1 1 , | 1 1 | , , 1 1 1 1 1 ,

1530 1542 1554 1566 1578 1590


Longueur d'onde en nm

FIG 6.4: Amplitude de transmission mesurée part l'analyseur de réseau à la


sortie du cœur de xénon la FCCE.

Sur la plage de 1520-1600 nm, l'extinction des pics est de l'ordre de -23
dB, la FSR est de 49.2lnm et le FWHM est de 0.97nm. L'amplitude plus
élevée dans cette mesure est due à deux facteurs principaux : 1)
l'analyseur de réseau se fixe sur la longueur d'onde modulée éliminant
Chapitre VI : E x p é r i m e n t a t i o n s de la dispersion 196

ainsi l'effet de la contribution du bruit d'émission spontanée amplifiée


(ASE) émis par l'EDFA. Aussi, le mode est très bien injecté donc la
puissance est optimisée.

La figure 6.5 illustre le résultat de la mesure de délai en fonction de la


longueur d'onde. Chaque mesure de déphasage a été moyennée trois fois
plus qu'à la figure 6.3 (un choix du nombre de moyennages par mesure de
déphasage est offert par l'analyseur de réseau mais la mesure prends plus
de temps). Cependant l'effet du bruit de phase est toujours présent et se
présente sous forme de pics secondaires sur le graphique 6.5. La fréquence
de modulation utilisée est de lGHz. L'extinction des pics de délai varie
entre 80 et 1200ps, leur espacement est de 48nm avec une FWHM de
l.lnm.

Les pics de la courbe 6.5 correspondent au creux du graphique de la figure


6.4. En effet, ce résultat montre que les longueurs d'onde situées dans les
creux de la courbe de transmission du cœur de xénon ont été transférées
dans la gaine de silice car le délai de ces longueurs d'onde est élevé (cas de
résonance). Par conséquent, ces longueurs d'onde se trouvent à subir un
ralentissement par rapport à celles qui continuent à se propager dans le
cœur de xénon. En effet, lors du transfert de la lumière du cœur de xénon
vers la gaine de silice, la vitesse de la lumière change d'un milieu à un
autre ce qui provoque les pics de délai. Pour compenser la dispersion
chromatique des fibres standard, le spectre des impulsions devra
correspondre avec l'emplacement des pentes négatives des pics.

Le lissage linéaire de la partie descendante des deux pics de délai de la


figure 6.5 est montré en droites rouges sur la figure 6.6. En effet cette
partie correspond à la dispersion négative du composant. Par conséquent,
pour mesurer la pente descendante, nous avons procédé à un lissage de la
courbe sur les parties descendantes des deux pics tel qu'illustré par la
figure 6.6.
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 197

Délai de groupe en fonction de la longueur d'onde

.6
•o 1 |
m
a.
U)
1 FSR=47.6 nm
n
«
A FWHM= 1.1 nm

::::::::::::nz:::::::::::::r
\
a.
a
S
bO
Cl
XI I..1 i. .J...J. *(... tiA.i
3
•a*' -
1525 1545 1565 15S5 1605

Longueur d'onde |nm)

FIG 6.5: Délai généré par la FCCE à cœur de xénon entourée par l'hélium en
fonction de la longueur d'onde.

Lissage linéaire pour les deux pics de délai de groupe

Les deux droites sont


parallèles —> même pente

a.

u
a.
3
£
bfl
v
•o

1525 1545 1565 1585

Longueur d'onde (nm)

FIG 6.6: Lissage linéaire des parties descendantes des pics de délai et dispersion
négative de la FCCE à cœur de xénon entourée par l'hélium.
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 198

Cette dispersion est mesurée pour 25cm de FCCE à effilement ascendant.


Ainsi la valeur expérimentale de la dispersion représente la pente des
droites du graphique 6.6 et elle est estimée à -1655 ps/nm pour une
longueur de 25cm de FCCE. Ceci signifie un facteur de dispersion
expérimental de -66 ±2.5 ps/nm.cm. Théoriquement, cette dispersion
devrait être effective sur une largeur de bande de 40nm. Le facteur de
dispersion effectif théorique de la FCCE à cœur de xénon est calculé dans
le chapitre V et il est de -70ps/nm.cm.

Sur la figure 6.5, la largeur à mi-hauteur des pics de délai est de lnm,
insuffisante pour inclure les 50 canaux DWDM prédits par la théorie au
chapitre V. Par conséquent ce graphique semble une mesure de délai pour
une FCC à épaisseur constante au niveau du mur de silice.

La figure 6.7 illustre la dispersion générée par les 25cm de la FCCE. La


dispersion est déduite de la figure 6.5 en appliquant la formule suivante:

Dx = —. (ps Inm.cm), où L est la longueur de la FCCE en cm.


L dA

Dispersion générée par 25 cm d'une FCCE à coeur


de xénon entourée par l'hélium

longueur d'onde | a a |

FIG 6.7: Dispersion générée par la FCCE à cœur de xénon entourée par l'hélium
en fonction de la longueur d'onde.
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 199

Alors nous avons mené une autre série de mesures de délai sur un autre
bout de FCCE à coeur de xénon entourée par l'hélium de longueur 25 cm.
Le graphique 6.8 illustre l'amplitude de transmission mesurée par
l'analyseur de réseau pour le nouveau bout de la FCCE à cœur de xénon.

Transmission via 25cm d'une FCCE à coeur de xénon


mesurée par L'ANALYSEUR DE RÉSEAU

-28

-30 -

-32

"T -36 "


s -38
-2
-40

-42 -

FSR = 50.33 nm
FWHM= 1.03 nm

1530 1542 1554 1566 1578 1590


Longueur d'onde en nm

FIG 6.8: Amplitude de transmission mesurée part l'analyseur de réseau à la


sortie du cœur de xénon d'une FCCE de longueur 25cm.

Des mesures de délai ont été effectuées sur le nouveau bout de la FCCE à
cœur de xénon entourée par l'hélium. Ces mesures de délai ainsi que la
dispersion générée par le composant sont illustrées sur les figures 6.9 et
6.10.
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 200

Délai de groupe en fonction de la longueur d'onde

—•»

H
a

a.
o
4*

•M

1535 1545 1SSS 1565 1575

Longueur d'onde |nm|

FIG 6.9: Délai généré par 25cm d'une FCCE à cœur de xénon entourée par
l'hélium en fonction de la longueur d'onde.

Dispersion générée par 25 cm d'une FCCE à


coeur de xénon entourée par l'hélium

•S"

Longueur d'onde en |nm)

FIG 6.10: Dispersion générée par 25cm d'une FCCE à cœur de xénon entourée
par l'hélium en fonction de la longueur d'onde.
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 201

La dispersion négative de la figure 6.10 s'étend sur une largeur de


longueurs d'onde de 33nm ±1.3nm. Cette dispersion varie entre -37 ±0.8 et
-53 ±1.1 ps/(nm.cm) et elle est effective sur une largeur de bande de
l'ordre de 33nm. Ceci démontre que les 25cm de la FCCE à cœur de xénon
entourée par l'hélium présente effectivement un effilement ascendant.

En effet, un ajustement des pics par rapport à la grille ITU est possible. Il
suffit alors d'adapter les dimensions de la FCCE aux besoins du client
ainsi que les deux milieux remplissant le cœur creux et entourant la
FCCE. En outre, le cœur de xénon de la FCCE nous procure une stabilité
de polarisation du mode HEn se propageant dans le cœur, un facteur qui
a aidé à la stabilité des mesures de la dispersion chromatique. En effet, le
xénon est un médium qui ne présente pas de facteurs impliquant la
biréfringence.

La section suivante de ce chapitre montre des mesures effectuées sur un


guide plan ARROW.

6.2 Dispersion dans un guide plan ARROW effilé


Un guide ARROW (AntiResonant Reflecting Optical Waveguide) effilé est
composé d'un cœur d'indice plus faible que la gaine et l'épaisseur de cette
dernière augmente avec la distance de propagation. Lorsque les conditions
de résonance sont atteintes, la lumière, qui se propage initialement dans le
cœur, se transfère dans la gaine. Ce type de guide possède l'avantage de
compenser la dispersion chromatique puisque les courtes longueurs
d'onde pénètrent dans la gaine avant les longues longueurs d'onde et sont
ainsi ralenties sur une plus longue distance.

L'objectif de ces mesures est de caractériser expérimentalement les


paramètres d'un guide effilé ARROW tels le domaine spectral libre (FSR), la
nature du mode se propageant dans le cœur et la compensation en
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 202

dispersion pour pouvoir comparer ces résultats à ceux obtenus pour la


FCCE.

6.2.1 Configuration du guide


Les paramètres du guide effilé ARROW planaire utilisés pour l'expérience
sont montrés à la figure 6.11. Un faisceau laser infrarouge (1500nm-
1600nm) est simplement injecté perpendiculairement au guide dans le
cœur en le confinant aux dimensions de celui-ci à l'aide d'une lentille
cylindrique de 2mm de focale.

T
216.25 Lame de silice, 112 = 1.45 1 215
i.
40 Cœur d'air, ni = 1.00

Injection
Miroir d'or Faisceau Laser

22 mm

FIG 6.11: Configuration du guide effilé (le schéma n'est pas à l'échelle).
où n2 est l'indice de réfraction de la silice et m est l'indice de réfraction de
l'air.
Caractérisation de la lame de silice
Pour déterminer l'épaisseur de la lame de silice, nous avons appliqué la
méthode de mesure adoptée par François Baribeau [41]. Pour caractériser
la variation du profil d'épaisseur de l'étalon de silice, nous avons utilisé un
montage simple. L'étalon de silice est fixé sur une monture calibrée en
translation et en rotation. La lumière d'une diode électroluminescente
(LED) à spectre large autour de 1525nm est incidente sur l'étalon de silice.
L'incidence normale est contrôlée par la lumière recueillie en réflexion par
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 203

la branche 10% d'un coupleur 90/10. Cette branche est reliée à un


puissancemètre. En ajustant la position du collimateur à l'entrée de
l'étalon de silice, nous pouvons ainsi maximiser la puissance lue et on
peut ainsi s'assurer que l'incidence est normale. La puissance transmise
est collectée par un deuxième collimateur relié à un analyseur de spectre.

La procédure consiste à mesurer le spectre de transmission en différents


points le long de l'axe horizontale au centre de l'étalon. À partir de ces
spectres, il est possible de tracer un profil de variation de l'épaisseur de
l'étalon et de voir l'évolution de l'effilement. Comme le changement de la
FSR correspondant à un faible changement d'épaisseur est difficilement
observable, nous avons plutôt opté pour la mesure du déplacement latéral
des pics de transmission par rapport à un spectre de référence. Notons que
l'épaisseur absolue n'est pas mesurée mais seulement les variations
relatives par rapport à la référence.

Pour une incidence normale, la variation d'épaisseur AD correspondant à


un déplacement AÀ des pics de transmission est donnée par :

=>AD- -, ou n(Aref) est lindice de


Kef Kf
réfraction de la silice à la longueur d'onde d'un pic de la courbe de
référence tel que calculé par l'équation de Sellmeier pour la silice, m étant
l'ordre du pic de transmission à la longueur d'onde de référence et Dmoy est
l'épaisseur moyenne de l'étalon que nous fixons à 215±l|um.

Pour notre cas nous avons calculé les paramètres suivants :

Dmoy =2\5±l^m,Âref =1545.65«w


= 1.98nm => AD, = 0.275/zw
=5ASnm=>AD2 = 0.720 jum
AA, = 8.3wrc => AD3 =1.154/iw

Les positions de référence, 1, 2 et 3 étaient mesurées respectivement a u


niveau de l'entrée de la lame de silice à l'épaisseur de 215±l|jm, 6mm plus
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 204

loin de la position de référence, 8mm plus loin de la première position et


4mm plus loin de la deuxième position. On obtient ainsi 4 points
représentant AD en fonction de la position le long de Taxe horizontal de la
lame de silice. Donc, en extrapolant, on trouve une droite liant la majorité
des points de pente 0.057|im/mm, ce qui correspond à une variation totale
du profil d'épaisseur d'environ 1.25|um.

6.2.1.1 Calculs théoriques


À la longueur d'onde de résonance d'un guide ARROW, la puissance
injectée dans le cœur se transfère dans la gaine. Ce phénomène se produit
périodiquement à un multiple constant de la longueur d'onde. Pour une
configuration de guide donnée, il est possible de calculer l'intervalle
spectral libre (FSR) des résonances en fonction de la longueur d'onde dans
le vide (Xo), de l'indice du cœur et de la gaine (ni et n2), de l'épaisseur du
cœur et de la gaine (di et d2) avec la formule (6.10) :
2
FSR = —

(6.10)

En utilisant les paramètres du guide montrés à la figure 6.7, nous


obtenons un FSR de 4.95nm pour la configuration de guide sélectionnée.
Ainsi, la dispersion de notre guide effilé peut se calculer avec la formule
(6.11):

-^^f- (6.11)
dX

où c est la vitesse de la lumière. Ainsi, il suffit de calculer l'évolution de


l'indice effectif en fonction de la longueur d'onde pour le mode résonant,
aussi appelé carte de modes, et d'appliquer la formule ci-dessus pour
obtenir le pic de dispersion au point de résonance de notre guide. Ensuite
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 205

en appliquant le même raisonnement que pour la FCCE (chapitre V), la


dispersion effective est tout simplement l'aire sous la courbe du pic divisée
par l'intervalle spectrale libre (équation 5.15) telle que donnée par
l'équation suivante :

m FSR

Dans ces calculs, la dispersion du matériau est négligée puisque la


variation de l'indice de la silice et de l'air avec la longueur d'onde est très
faible comparativement à la variation de l'indice effectif.

L'indice effectif en fonction de la longueur d'onde a été calculé avec deux


logiciels de propagation BeamPROP de RSoft© et 2D Mode Solver de BPM
CAD®. Nous avons calculé la carte de modes du mode résonant TE20- Le
choix du mode TE20 n'est pas aléatoire. En effet le champ gaussien que
nous injectons dans la couche de silice est de profil symétrique. Il est bien
connu qu'un champ symétrique aura fortement tendance à exciter les
modes de profils symétriques d'un guide d'onde. Le mode TE20 que l'on
désire exciter à l'entrée est le mode fondamental de type ARROW [29] de la
structure car il ne comporte qu'un seul lobe dans la couche de faible
indice de réfraction (cœur d'air). Le profil de ce mode est symétrique si l'on
considère le champ contenu à l'intérieur de la couche de silice. Cependant
d'autres modes ARROW symétriques d'ordre supérieur peuvent être exciter
dans la structure. Il s'agit des modes TE22, TE24, ...etc. Nous ne
considérons ici que le mode d'ordre supérieur TE20, la probabilité que les
autres soient excités efficacement par une gaussienne étant trop faible.
Ces résultats ont été confirmés dans des travaux antérieurs [23,40,123].
La carte de modes du mode TE20 ainsi que le pic de dispersion de notre
structure sont illustrés dans les figures 6.12 et 6.13.
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 206

Indice effectif du mode en fonction de la longueur d'onde

1,00350
1,00300
s 1,00250
? 1,00200
*£ 1,00150
a>
£ 1,00100
- 1,00050
1,00000
0,99950
1,5515 1,5520 1,5525 1,5530 1,5535 1,5540 1,5545 1,5550
Longueur d'onde (um)

FIG 6.12: Carte de modes du mode TE20 du guide ARROW plan.

dispersion en fonction de la longueur d'onde


longueur d'onde (um)
J.5526 1.553 1.5?34 1.5538
0:
\ /
-20:
cm)

\ /
¥ura)

:
-40
\ /
-60:
\ /
dispersil

-80:

-100:
\
:
-120

FIG 6.13: Pic de dispersion théorique pour la structure étudiée.

Ainsi, la dispersion effective correspondant à ce pic est de -27ps/nm.cm.


Les étapes de calculs de la dispersion effective sont expliquées au chapitre
V de la thèse.
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 207

6.2.2 Mesures expérimentales


Les mesures expérimentales ont été effectuées sur le guide plan à cœur
d'air et à gaine de silice effilée dans le sens ascendant. Un montage a été
conçu pour la géométrie plane du guide.

6.2.2.1 Montage expérimental


Le montage de la figure 6.14 et 6.15 a été utilisé pour mesurer la
puissance transmise via le cœur d'air ainsi que la dispersion du guide
effilé.

Culliiiiaiiim

Miroir ((Or
•3TI

•5LJ
T • «K
silice effilée
U n i s cylindrique

Coimateur
D—«—

EDF/

FIG 6.14: Montage expérimental de la mesure de la dispersion dans un guide


ARROW plan.
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 208

CoHmaletJf

Miroir (TOr

Étabada silice
Contrôle du a«U
naoopositkxineur
Lentille cybodnqoe

ÇoWmaleur

Polanseur
FIG 6.15: Optiques de positionnement du guide plan ARROW dans le montage de
mesure.

Les appareils et les composants suivants ont été utilisés dans le montage :

• Analyseur de réseau Hewlett Packard 8703A : #lA4-37,


• Laser accordable Tunics-BT de Photonetics : #002417 (1500nm-
lôOOnm et une puissance maximale à la sortie de +6 dBm (4mW)),
• Amplificateur à fibre dopée à l'erbium du COPL,
• Collimateurs LPC-04 1300/1550 9/125-S-2.2-11AS-40-3-2-2 d'OZ
Optics,
• Lentilles cylindriques de 2.0 mm de focale,
• Contrôleur de polarisation,
• Bases de translation.

À l'entrée du guide, on a une puissance de 3.5dBm (2.2mW). Il s'agit du


même principe de mesure de la dispersion que pour la FCCE. Cependant
ce qui diffère, c'est l'optique à l'injection et à la réception de la puissance
lumineuse.
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 209

L'analyseur de réseau permet de mesurer directement la phase et la


puissance à la sortie du cœur d'air. Ces paramètres peuvent être mesurés
sur une plage de longueurs d'onde (1530nm-1580nm) en utilisant le laser
accordable. Tel qu'expliqué lors des mesures de dispersion de la FCCE,
avec la phase en fonction de la longueur d'onde, </)(X), il est possible de
mesurer la dispersion. En effet en utilisant les formules suivantes, nous
mesurons la dispersion du composant :

LdÀ
- (6.13)

.__
360/,

où fe est la fréquence de modulation de l'analyseur de réseau, L est la


longueur du guide et T est le délai de groupe.

6.2.2.2 Résultats expérimentaux


En réglant l'injection pour exciter le mode fondamental de la structure
ARROW, les courbes de puissance et de délai en fonction de la longueur
d'onde ont été obtenues tels que montrés aux figures 6.16 et 6.17. En
déduisant la dispersion à partir de la courbe de délai (équation 6.13), la
dispersion de chaque pic a pu être déterminée. Dans ce cas, nous avons
appliqué u n lissage linéaire sur chaque pic. L'extinction en puissance de
chaque pic est la différence entre la puissance maximale du signal et la
puissance minimale du pic.
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 210

Transmission via le coeur d'air mesurée avec l'analyseur


de réseau en fonction de la longueur d'onde

-30
-33
« -36

4> -39
O
42
S
10
-45
BU -48
-51
-54
1520 1530 1540 1550 1560 1570 1580 1590

Longueur d'onde |nm)

FIG 6.16: Puissance transmise via le cœur d'air en fonction de la longueur


d'onde.

Délai de groupe du guide ARROW planaire en


fonction de la longueur d'onde

-320 i

-380
1525 1530 1535 1540 1545 1550 1555 1560 1565 1570 1575
Longueur d'onde (un)

FIG 6.17: Délai de groupe mesuré pour le guide à effilement ascendant.


Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 211

Tableau 6.1 : Dispersion, extinction en puissance des pics et FSR entres les pics
de résonance.
N° du pic Dispersion Extinction FSR

ps/(nm*cm) (dB) (nm)


±1.5 ±0.2 ±0.2
1er - 16.6 5.4 4.8
2ème - 12.0 5.2 4.8
3ème -30.4 7.9 4.9
4ème -30.6 8.2 5.0
gème -34.8 6.3 4.9
6ème -31.8 6 4.9
yème - 22.9 7.7 5.1
gème -24.5 8.3 5.0
Valeur Moyenne -25.4 6.9 4.93

Les résultats obtenus pour le guide plan confirment les calculs théoriques
effectués. Notre dispersion théorique concorde avec les mesures
expérimentales. En effet, la dispersion négative moyenne mesurée sur les
pics est de [-25.4 ±1.5 ps/(nm*cm)] ce qui concorde avec le calcul
théorique de la dispersion de [-27ps/(nm*cm)] effectué avec les logiciels de
simulation. En outre, les pics de dispersion exhibent une FSR de 4.93
±0.20 nm tel que la théorie l'a démontré. Aux longueurs d'onde de
résonance, la majorité de la puissance dans le cœur (80% ou 6.9dB,
p
-JS£L.100% pour chaque pic) se transfère à la gaine telle que la théorie du
min

guide ARROW stipule [40,81]. Les 80% de puissance sont calculés à partir
d'un rapport entre la puissance maximale du signal et le niveau minimale
de la puissance d'un pic multiplier par 100%. D'un autre côté, l'extinction
est la différence entre la puissance maximale et la puissance minimale
d'un pic en dB.
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 212

6.3 Evaluation comparative


La théorie du guide ARROW effilé prédit qu'un tel composant permet de
compenser la dispersion chromatique avec une périodicité donnée en
longueur d'onde. Cette compensation étant causée par le fait que la
puissance injectée dans le cœur se transfère dans la gaine, des mesures
expérimentales sur deux géométries différentes ont permis d'observer et de
caractériser ce phénomène et ainsi de confirmer les calculs théoriques s'y
rattachant.

Par conséquent, un guide ARROW s'avère un composant efficace pour


compenser la dispersion chromatique dans les communications optiques
multilongueurs d'onde. Cependant des différences pratiques entres les
deux géométries proposées peuvent favoriser le choix de l'une par rapport
à l'autre.

6.3.1 Coûts
En effet de point de vue économique, un étalon en silice à effilement
contrôlé peut coûter dans les alentours de 3000 $US et plus, sans compter
les dépenses sur l'optique précise à l'injection et à la réception. Comme
nous l'avons montré dans le montage de mesure d'un guide plan, des
bases de positionnement très précises sont recommandées pour assurer
des mesures fiables.

D'un autre côté, les 10m de la FCCE nous ont coûté 100 $US. En plus,
nous avons récupéré du matériel peu coûteux dans le laboratoire pour
concevoir nos enceintes à gaz. Cependant, les seules pièces qui nous ont
coûté relativement cher sont les fenêtres infrarouges BK que nous avons
achetées à 150 $CAN la fenêtre. D'un autre côté, nous n'avons pas besoin
d'optique très élaborée pour assurer une injection et une réception du
mode voulu dans la FCCE.
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 213

6.3.2 Considérations de couplage avec une FM


Dans cette section, nous allons expliquer les contraintes de couplage entre
les deux géométries de guides présentées dans la thèse et une fibre
monomode conventionnelle.

6.3.2.1 Couplage FM-guide plan ARROW


Dans le cas d'un guide ARROW plan, le faisceau de sortie d'une fibre
monomode doit être couplé à angle rasant par rapport au plan de la
couche de silice effilée. Certes de nos jours, les techniques de couplage
fibre-guide plan sont bien développées. En effet, les méthodes basées sur
le "butt coupling", ou l'extrémité de la fibre est simplement mise en contact
avec le guide sans interface, permettent des efficacités de couplage
atteignant les 90% [9,15,41].

Pour obtenir d'excellentes performances de couplage, il faut également que


le profil du faisceau à la sortie de la fibre corresponde le plus exactement
possible au profil du mode que nous excitons dans le guide plan. Dans le
cas d'une fibre monomode, le mode LPoi est très bien approché à sa sortie
de la fibre par un profil gaussien. Nous savons que notre mode excité dans
le guide plan est le mode TE20 [41]. Par conséquent le recouvrement entre
le profil gaussien du mode LP01 et celui du mode TE20 risque d'être
incomplet à cause du caractère oscillatoire du mode TE20 du côté de la
silice. Ce facteur de recouvrement a été déjà évalué dans des travaux
antérieurs à 90% [123]. Le mode en provenance de la fibre pourrait alors
ne pas bien exciter le bon mode dans le guide plan.

Lors de la conversion du mode gaussien de la fibre à un mode du guide


plan, des pertes dues à l'excitation de modes ARROW d'ordres supérieurs
peuvent apparaître et diminuer ainsi la puissance dans le guide.
L'excitation de modes d'ordres supérieurs dans une telle structure de
guide est très facile d'autant plus nous n'avons pas de moyens efficaces
pour éliminer l'apparition de ces modes.
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 214

Par conséquent, l'utilisation d'un tel guide dans un réseau à fibre reste
envisageable avec les possibilités de pertes de puissance ou de la
diminution de l'effet de dispersion du guide due à une excitation d'un
mode différent, ce qui implique des pertes additionnelles pouvant fausser
la mesure de la dispersion.

En effet, pour le cas d'un guide plan ARROW avec une seule paroi
antirésonante de chaque côté et un cœur d'air ayant un indice de
réfraction unitaire, les équations des pertes pour les modes TE et TM sont

données par les expressions [123] : aTI, <*\ , , ,,am « v ./ 2 s-, ou


2dx[n22-\) 2 < ( l )
M=0,l,2,... représente l'ordre du mode de propagation, di est la largeur du
cœur d'air; plus di est élevé et plus les pertes diminuent et n2 est l'indice
de la silice. Pour notre cas, on a une largeur de 40(am de cœur d'air ce qui
implique des pertes de l'ordre de 0.15dB/cm. On relie les pertes en dB/cm
à CITE par la relation suivante : Pertes \dBI cm] = 8.7x104 a

Nous constatons également que les mode polarisés TM présentent des


pertes élevées par un facteur de n\. Les modes polarisés TE se trouvent
favorisés dans ce type de guide. De plus, un indice de réfraction plus élevé
des parois diminue les pertes de ces modes TE.

6.3.2.2 Couplage FM-FCCE à cœur de xénon


Dans une FCCE à cœur de xénon entourée par l'hélium, nous excitons le
mode fondamental résonant de Marcatili qui est le mode HEn. D'un autre
côté pour une fibre à saut d'indice, si nous considérons la propagation des
modes LP, ces mode ne sont en effet qu'une combinaison linéaire des
modes HE et EH de la fibre standard [31].

En effet, les modes LP de la fibre ne sont pas les modes exacts de la fibre
car ils sont composés de deux modes propres EH et HE dont les
constantes de propagations sont légèrement différentes [25].
Chapitre VI : Expérimentations de la dispersion 215

Le cas du mode LPom est considéré comme une exception, en effet, ce


dernier est équivalent au mode HEim. Par conséquent, le mode
fondamental LPoi (m=l) peut être considéré comme étant le mode HEn de
la fibre standard [31].

Ainsi, le raisonnement sur la conversion de mode entre la fibre monomode


standard et la FCCE est simple. En effet, en prenant en compte les
dimensions de ces dernières, nous pourrons administrer un ajustement
simple du faisceau de façon à ce que le couplage entre la FCCE et la fibre
monomode s'effectue d'une manière adéquate.

Sachant que le diamètre d'une fibre monomode est de l'ordre de 9|nm et


celui de la FCCE est de 40jum, il suffit de penser à introduire une lentille
collimatrice ayant les bonnes propriétés sur le bout la fibre monomode qui
sera en contact avec la FCCE. Ceci permettrait alors une conversion
dimensionnelle adéquate et douce du spot dans le cœur de 40um de la
FCCE. La même solution est envisageable à la sortie de la FCCE pour
réinjecter le mode HEn dans le cœur d'une fibre monomode.

En conclusion et suite aux résultats expérimentaux et théoriques sur les


deux guides d'onde, nous considérons que l'introduction de la FCCE dans
un système multilongueurs d'onde a des chances d'être plus économique,
plus fiable et plus pratique sur tous les plans et surtout de point de vue
largeur de bande sur laquelle on peut compenser la dispersion.
CONCLUSION GÉNÉRALE

La technique WDM de multiplexage en longueur d'onde, consistant à


injecter simultanément dans la même fibre optique plusieurs signaux à
des longueurs d'ondes différentes, a permis dans les années 90
d'augmenter considérablement le débit des réseaux de télécommunications
optiques. Ce progrès technique a été rendu possible grâce au contrôle
partiel des deux principaux effets pénalisants dans les transmissions
longues distances à haut débit : l'atténuation linéique et surtout la
dispersion chromatique.

L'amplificateur optique inséré dans la ligne permet de contrer les pertes en


régénérant les signaux dans la bande spectrale allant de 1530 à 1565 nm
appelée bande C (dans la norme recommandée par l'Union Internationale
des Télécommunications). L'intérêt de cette plage réside dans le fait qu'elle
correspond au minimum d'atténuation des fibres utilisées. Le
compensateur de dispersion chromatique permet, quant à lui, de contrôler
l'étalement temporel des signaux qui se propagent dans ces fibres. En effet
la plupart d'entre elles ont été optimisées pour fonctionner autour de 1300
nm et présentent une dispersion non nulle, d'environ [+17ps/(nm.km)],
dans la bande C.

C'est sous ces différents aspects que nous avons relevé le défi de mener
nos recherches sur un nouveau composant optique à propriétés
dispersives [52].

Fibres à cœur creux

L'objectif de cette thèse est de proposer un nouveau type de fibre optique


permettant de réaliser des fonctions de filtrage spectral et de compensation
de dispersion chromatique. Ainsi, nous avons choisi de caractériser une
Conclusion Générale 217

fibre à cœur creux fabriquée dans les laboratoires de Polymicro® inc et


conçue pour des fins médicales. Nous avons acheté un lot de rouleaux de
fibres de dimensions différentes parmi lesquelles nous avons choisi la fibre
que nous avons étudiée le long de nos recherches.

C'est dans ce contexte, que nous avons commencé notre thèse par l'étude
de la transmission dans une fibre optique standard. Nous avons expliqué
les formes de dispersion possibles dans une structure standard de fibres
ainsi que les différentes pertes par transmission. Ensuite et dans le
chapitre II, nous avons expliqué les caractéristiques des guides à cœur
creux telles que traitées dans la littérature. En effet, nous nous sommes
appuyées principalement sur les recherches de Marcatili, Miyagi et Nishida
[32,85], des scientifiques qui ont travaillé longtemps sur ce type de guide
mais pour des objectifs autres que les communications optiques. Ainsi
nous avons expliqué la transmission dans de tels guides d'ondes ainsi que
les possibilités de propagation de certains modes sans pertes majeures.

Filtres sélectifs Fabry-Perot

C'est la première fois d'ailleurs qu'on utilise de tels guides pour des
fonctions optiques. Par conséquent et suite à notre étude bibliographique,
nous nous sommes décidés à commencer nos expérimentations avec une
FCC de 40um de diamètre de cœur et de 22um d'épaisseur moyenne de
gaine silice effilée sur 10m de long. C'est à ce moment que nous avons
observé un effet Fabry-Perot bien marqué et que nous l'avons expliqué
dans le chapitre III de la thèse [54]. En effet, nous avons démontré le
caractère FP des FCC, un caractère intéressant dans l'infrarouge et dans le
visible. Nous avons expérimenté et simulé l'effet FP dans une FCC à cœur
d'air dans l'infrarouge et dans le visible et nous avons pris des photos
illustrant l'effet FP. En outre, nous avons obtenu des finesses de (5 à 34)
intéressantes et comparables aux produits existant sur le marché des
étalons FP.
Conclusion Générale 218

Les résultats encourageants sur les propriétés Fabry-Perot dans les FCC
nous ont motivés à étudier la possibilité de concevoir un compensateur de
dispersion chromatique à partir d'une telle fibre. L'idée est survenue suite
à la découverte du caractère FP périodique dans le guide.

Compensateurs de dispersion chromatique

Ainsi nous avons entamé des recherches poussées sur la FCC effilée. Nous
avons alors étudié les critères requis pour obtenir une compensation de
dispersion chromatique adéquate. Par conséquent, nous avons étudié le
transfert adiabatique, un comportement modal indispensable pour assurer
une compensation de dispersion sans pertes lors des conversions des
modes du cœur creux vers ceux de la gaine de silice. Lors de la fabrication
des fibres creuses, un effilement naturel est automatiquement usiné lors
du processus de fabrication. Cet effilement nous a servi à étudier
l'adiabaticité éventuelle dans la FCCE. Ainsi, nous avons conclu qu'un
transfert adiabatique est possible dans notre FCCE.

D'un autre côté, nous avons observé des transformations adiabatiques


intéressantes dans un guide plan ARROW constitué d'un cœur d'air, d'une
paroi effilée en pellicule de nitrocellulose et l'autre paroi à épaisseur
constante, qui est simplement un miroir en argent. L'objectif de ces
expérimentations est l'observation des transformations adiabatiques le
long des épaisseurs résonantes de la pellicule effilée. Il s'agit
d'observations de transformations adiabatiques qui se réalisent pour une
première fois [50].

Le deuxième critère requis pour une compensation fiable de la dispersion


chromatique est une propagation unimodale et sans pertes du mode guidé
du cœur de la FCCE. Pour aboutir à une solution efficace, nous avons
proposé et expérimenté plusieurs nouveaux profils d'indice pour notre
FCCE. Ainsi, nous avons pensé à un confinement ARROW dans notre
Conclusion Générale 219

guide cylindrique. Il s'agit d'une structure multicouche basée sur


l'augmentation de la réflectivité des parois, l'augmentation du confinement
du seul mode guidé dans le cœur et la diminution des pertes dans un
guide dont l'indice du cœur est plus faible que celui de la gaine. Par
conséquent nous avons analysé l'usage éventuel de plusieurs liquides et
gaz tels que l'eau lourde, l'eau, les liquides polymériques et les gaz rares
tels le xénon et l'hélium. Finalement, grâces à ses pertes minimes à la
transmission, nous avons choisi la FCCE à cœur rempli de xénon entourée
d'hélium comme dispositif possible pour compenser la dispersion
chromatique dans un système à fibres optiques monomodes.

Nous avons étudié l'atténuation dans une telle fibre que nous avons
comparée à celle dans une FCCE à cœur d'air entourée par l'air. Nous
avons déduit une différence marquée entre les deux structures de point de
vue pertes et finesse des pics à la transmission. Ainsi la FCCE à cœur de
xénon entourée par l'hélium s'est avérée intéressante vue ses pertes
modestes de l'ordre de 0.05dB/cm ainsi qu'une finesse de ses pics de 50 à
la transmission.

Par la suite, nous avons procédé à un calcul théorique de la dispersion


dans la FCCE à cœur de xénon entourée par l'hélium. En effet, nous avons
interprété la carte de mode du mode guidé dans le cœur, le mode HEn,
pour deux épaisseurs, une résonante et une antirésonante. Le but est
d'observer l'évolution d'une longueur d'onde choisie le long de la carte de
mode. À partir de ces cartes de modes, nous avons déduit la dispersion
théorique crête de la FCCE. Par conséquent, nous avons calculé une
dispersion de [-70ps /(nm.cm)] effective sur une largeur de bande de l'ordre
de grandeur de la FSR du composant. Ainsi, la théorie nous a démontré la
possibilité de compenser la dispersion chromatique sur une large bande de
longueur d'onde de l'ordre de 40nm (cartes de modes). Ce résultat est
intéressant dans le sens que l'utilisateur peut introduire dans une telle
Conclusion Générale 220

plage un nombre intéressant (50 canaux théoriquement et 40 canaux


pratiquement) de canaux DWDM séparés par 0.8nm (lOOGHz).

Nous avons analysé quelques aspects pratiques de la dispersion


chromatique dans les fibres monomodes conventionnelles que nous avons
comparés avec les propriétés dispersives de notre composant.

À la fin de ces travaux de recherche, nous avons expérimenté la dispersion


chromatique dans 25cm de FCCE à cœur de xénon entourée par l'hélium
ainsi que dans un guide plan ARROW effilé. Nous avons obtenu une
dispersion expérimentale de l'ordre de [-66ps/nm.cm] dans une FCC à
épaisseur constante et une dispersion de l'ordre de [-45ps/rim.cm] dans la
FCCE à effilement ascendant, cette dispersion est effective sur une largeur
de bande de 32nm. Dans le guide plan à cœur d'air, dont les deux parois
sont constituées respectivement par une lamelle de silice effilée et par un
miroir d'or, nous avons obtenu une dispersion expérimentale de l'ordre de
[-25 ps/nm.cm]. À première vue, ce résultat est comparable à celui de la
FCCE, cependant des problèmes peuvent surgir lors de la conversion de
mode entre un tel composant et une fibre monomode. En effet, le couplage
entre le guide plan et une FM n'est pas très évident car il faut passer par
des méthodes élaborées de conversion. Par contre, dans le cas de la FCCE,
l'avantage est que nous opérons avec le même mode tant dans la FM que
dans la FCCE. Par conséquent, nous n'avons pas vraiment de problèmes
de conversion modale sauf qu'il faut bien focaliser le mode dans la FM, le
mode LPoi, appelé aussi HEn, dans la FCCE et vice versa. Ceci ne
demande pas de méthodes compliquées ; en effet une lentille adaptée à la
sortie de la FM et une autre à la sortie de la FCCE seront capables de
remédier à ce problème. D'autant plus que l'introduction de la FCCE dans
un réseau fibre est plus possible et concevable que celle d'un guide plan.

Nos simulations ont été appuyées majoritairement par trois logiciels :


BeamPROP de RSoft®, Photon Design de FIMMWAVE© et 2D Mode Solver
Conclusion Générale 221

de BPMCAD®. L'objectif est d'avoir des résultats comparables. En outre,


d'autres calculs ont été réalisés par MathCAD©, MATLAB© et MAPLE©
concernant l'estimation de l'atténuation dans une FCCE, le calcul de la
dispersion effective ainsi que le calcul de la dispersion dans un guide
ARROW. Les résultats de ces calculs sont illustrés sous forme de
graphiques aux chapitres V et VI.

Études et perspectives futures

II serait intéressant de pousser l'étude sur les FCCE en élaborant un


contrôle de l'effilement lors de la fabrication. En effet un effilement adapté
au besoin de l'utilisateur serait intéressant à exploiter car nous pourrions
aller sélectionner des longueurs d'ondes spécifiques à la résonance et par
conséquent lors de la compensation de la dispersion.

D'un autre côté, l'utilisation d'autres dimensions de la FCCE (diamètre du


cœur et épaisseur de la gaine de silice) sera envisageable pour augmenter
la finesse du composant et ainsi augmenter sa dispersion effective. Aussi,
nous pouvons diminuer encore plus les pertes de la FCCE en dopant la
gaine de silice et en augmentant ainsi son indice de réfraction. En effet, en
augmentant la différence d'indice entre la gaine et les milieux l'entourant,
nous pouvons aller minimiser ou annuler les pertes lors du couplage entre
le mode du cœur et ceux de la gaine de silice.

Nous pourrions aussi étudier la structure complète de l'effilement, c'est-à-


dire une FCCE avec effilement ascendant et descendant à la fois et sur le
même composant. Ceci sera très intéressant pour l'étude de la dispersion
positive et négative sur un même composant. Il ne faut pas oublier que le
but de cette thèse est la démonstration du principe d'utilisation d'une fibre
creuse comme élément sélectif ou compensateur de dispersion; alors nous
ne nous sommes pas trop étalés sur des études connexes possibles.
Conclusion Générale 222

En outre, nous avons pensé à d'autres types de projets à base de FCCE, tel
que l'écriture d'un réseau de Bragg et l'observation du comportement
dispersif du composant. Nous avons aussi pensé au changement des gaz
dans le cœur et autour par des polymères liquides parfaitement
transparents dans l'infrarouge. Ceci serait peut être envisageable dans le
future proche car à notre connaissance récemment, des groupes de
recherches élaborent des études sur de tels polymères pour les introduire
dans les fibres microstructurées. Aussi, il serait possible d'utiliser la FCCE
pour la compensation de la dispersion dans les lasers à fibres.
Appendice A

MÉTHODE DES FAISCEAUX PROPAGÉS

Pour simuler la propagation d'un faisceau dans le guide d'ondes effilé et


pour étudier la conversion de mode, nous avons utilisé la méthode des
faisceaux propagées "Beam Propagation Method" [106]. La BPM aux
différences finies représente la base de la programmation des algorithmes
de calculs adoptés par les deux logiciels que nous avons utilisé le long de
nos travaux; BeamPROP de la compagnie RSOFT® et Photon Design de la
compagnie FIMMWAVE®.

La FCCE que nous avons étudiée a la spécificité d'avoir une géométrie


cylindrique, une différence d'épaisseur au niveau de sa gaine de silice et
une différence d'indice de réfraction importante entre ses différents
milieux. Pour de telles structures, nous avons utilisé en premier
BeamPROP® de RSOFT qui nous a aidés énormément à observer le
comportement modal dans notre nouvelle structure. BeamPROP® utilise
l'algorithme de BPM vectorielle aux différences finies. Cet algorithme a été
originellement développé pour simuler des guides plans et des fibres
conventionnels ainsi que des systèmes optiques tels que les
interféromètres, les multiplexeurs, etc. Par la suite, nous avons acheté
Photon Design de FIMMWAVE® pour avoir une certitude sur nos calculs.
Ce dernier est basé aussi sur la BPM vectorielle.

Il a été démontré que pour simuler les propagations, la méthode BMP


vectorielle est plus précise et plus efficace que les méthodes basées sur la
FFT-BPM basée sur la transformé de Fourier rapide [121]. En effet, à la
place de la FFT, un algorithme de différence finie solutionne le
Appendice A: Méthode des faisceaux propagés 224

propagateur. L'aspect vectoriel de la BPM permet d'étudier la dépendance


en polarisation. Les avantages et les inconvénients de ces deux méthodes
seront expliqués dans cette section.

A. 1 BPM conventionnelle
L'idée de la BPM conventionnelle est de représenter le champ
électromagnétique par une superposition d'ondes planes se propageant
dans un milieu homogène. La propagation d'une onde dans un milieu
inhomogène est modélisée par l'intégrale de ces ondes planes dans le
domaine spectral. L'effet de l'inhomogénéité du milieu est introduit dans
une correction de phase dans le domaine spatial appliquée à chaque pas
de propagation. Ainsi on utilise la Transformé de Fourier Rapide (FFT)
pour faire le lien entre les domaines spatiaux et spectraux. Cette méthode,
appelée aussi FFT-BPM, s'exprime aussi mathématiquement à travers
l'équation suivante :
x
¥(x,y,z + Az) = PQPx¥(x,y,z) (A.l)

où ^ ( x ^ z ) et x¥(x,y,z + Az) sont les distributions du champ à deux pas


subséquents, P est un propagateur qu'on solutionne par la FFT et Q est la
correction de phase. En outre, toutes les méthodes de BPM ne considèrent
que les ondes monochromatiques, elles ne propagent qu'une seule
fréquence à la fois.

Les avantages de la BPM sont :

1- Elle s'applique à des structures de sections arbitraires

2- Les ondes guidées et radiatives sont incluses dans l'analyse.

Pour un champ d'entrée donné, la BMP suit la propagation de l'onde le


long de la structure. Cependant des limites existent pour la FFT-BPM
conventionnelle :
Appendice A: Méthode des faisceaux propagés 225

1- La dérivation de la FFT-BPM est effectuée en supposant que les


différences entre les indices de réfraction dans la direction
transversale sont très faibles. Ceci est dans le but d'exprimer la
correction de phase par le 1er ordre d'une série de Taylor. Par
conséquent la FFT-BPM ne peut s'appliquer aux structures
comportant de grandes discontinuités d'indices comme la nôtre.

2- L'utilisation de la Transformée de Fourier Rapide dans la BPM


conventionnelle donne une efficacité de calcul proportionnelle de N
log N. De plus, le nombre de points N dans la maille transversale
doit présenter une puissance entière de 2. La non-flexibilité au
niveau du maillage rend la FFT-BPM moins pratique et moins
adaptée aux structures plus complexes.

3- Une approximation paraxiale a été faite dans la dérivation. Ceci


implique que la FFT-BPM n'est précise que lorsque le faisceau se
propage avec un angle faible par rapport à l'axe z.

4- La FFT-BPM ne propage que l'onde scalaire. Les propriétés


vectorielles comme la dépendance en polarisation ne peuvent donc
être simulées.

A.2 BPM vectorielle aux différences finies


La FCCE ainsi que les guides d'ondes plans que nous avons étudiés le long
de la thèse, ont la particularité de posséder une couche non-uniforme au
niveau de leur gaines et de comporter une grande différence d'indice de
réfraction. L'algorithme FFT-BPM n'est en effet pas idéal pour simuler la
propagation dans de telles structures. Pour nos simulations, nous avons
utilisé l'algorithme BPM vectorielle aux différences finies. À la place de la
FFT, un algorithme de différence finie solutionne le propagateur de
l'équation A. 1 ; la correction de phase conventionnelle est maintenue dans
cet algorithme. Il a été démontré [106] que cette méthode est plus précise
que la FFT-BPM. Le temps de calcul est proportionnel au nombre de points
Appendice A: Méthode des faisceaux propagés 226

N dans la maille transversale et non à N log N. De plus, ce nombre de


points n'est pas restreint à des puissances entières de 2.

Cette méthode permet également de propager les propriétés vectorielles


d'une onde électromagnétique. En outre, les aspects dépendance en
polarisation et couplage de polarisation dans une guide d'onde peuvent
être analysés aussi.

A.2.1 Aspect mathématique


L'équation d'onde vectorielle est déduite directement des équations de
Maxwell [27] et elle est exprimée comme suit :

V21 + n 2 k 2 1 = V(V. ~E ) (A-2)

Les composantes transversales sont suffisantes pour décrire les propriétés


vectorielles d'un champ électromagnétique. La composante transversale de
l'équation (A.2) est :

, =Vt (Vt . 1 , ^ ) ()
()
dz
où l'indice "t" signifie qu'il s'agit de composantes transversales.

En connaissant les composantes transverses d'un champ


électromagnétique, on peut déduire la composante longitudinale en
appliquant la loi de la divergence nulle de Gauss :

V. (n 2 £,)=0 (A-4)

On obtient alors :

,) ^ + ^" 0 (A.5)
dz dz
Si l'indice de réfraction n(x,y,z) varie lentement le long de la direction de
propagation z, qui est la cas de la majorité des composants de l'optique
guidée, alors le deuxième terme de l'équation (A.5) devient négligeable par
rapport aux deux autres.
Appendice A: Méthode des faisceaux propagés 227

Donc on peut écrire :

^,__LVt.(n2£,) (A.6)
ôz n

En substituant l'équation (A.6) dans (A.3), on obtient une équation


d'Helmholtz vectorielle basée sur les champs électriques transversaux.

Une équation d'Helmholtz vectorielle peut également être dérivée pour les
champs magnétiques transversaux de la même façon.

A.2.2 Propagation paraxiale


Dans les simulations par la méthode BPM vectorielle, nous utilisons soit
l'approximation paraxiale ou l'approximation à grand angle de l'équation
d'Helmholtz. L'équation paraxiale de Fresnel qui n'est valide que pour de
faibles angles de propagation est donnée par l'expression suivante:

^rE(x,y,z) = —l— PE(x,y,z) (A.7)


ôz 2k

Où P est le propagateur paraxial, k est le nombre d'onde et nref est un


indice de réfraction de référence dont la valeur doit être très proche de
l'indice effectif du mode qui se propage pour faire en sorte que l'enveloppe
de ce signal varie lentement avec z.

Ce propagateur possède différentes formes selon qu'on l'exprime en 2 ou 3


dimensions. On peut aussi formuler ce propagateur sous formes scalaire
ou semivectorielle en référant à la dépendance en polarisation. Le
propagateur paraxial scalaire s'exprime en 2D comme suit :

2
z) ^ TE(x,z)+
n -n2ref)E(x,z) ( A -8)
ôx

Le propagateur paraxial semivectoriel quant à lui, il contient les


corrections en polarisation dues aux interfaces diélectriques, il s'exprime
alors en 2D comme suit :
Appendice A: Méthode des faisceaux propagés 228

n2 -n2ref)E(x,z)+f- (A.9)

A.2.3 Propagation à grand angle


Pour de grands angles de propagation, le modèle est amélioré par l'ajout de
corrections basées sur les approximations de Padé. En utilisant ces
approximations, on peut simuler des structures avec de grands contrastes
d'indice de réfaction tels nos guides à cœur creux. Les équations à grand
angle sont construites à l'aide du propagateur P. l'équation de propagation
à grand angle en 2D réalisée avec l'approximation de Padé de premier
ordre est donnée par l'expression suivante :

f)
E(x,z) = 1+ PE(x,z) (A-10)
ôz 2knref

A.2.4 Les différences finies


La méthode basée sur les différences finies utilise des valeurs discrètes du
champ et de l'indice de réfraction. Le champ et l'indice sont numérisés
dans les directions transversales et dans la direction de propagation. La
numérisation transversale est constituée de mailles. Les pas de
propagation sont à l'origine de la discrétisation le long de la direction de
propagation. Cette distance de propagation le long de l'axe z joue le rôle du
temps.

La solution de l'équation (A.7) peut s'exprimer sous une forme


exponentielle :

e-J'^E(x,z) (A. 11)

Cette équation peut être approchée par la forme de différences finies :

, 2nrefk-jAz(\-a)P
x,z + Az) = —f— ——E{x,z) (A. 12)
2nrefk + jAzaP
Appendice A: Méthode des faisceaux propagés 229

où Az est le pas de propagation et a est un facteur dont la valeur se situe


entre 0 et 1. Le choix de a affecte la stabilité, la dissipation et la dispersion
numérique de l'algorithme.

Dissipation numérique

C'est probable qu'un algorithme stable ne conserve pas l'énergie d'une


structure. La dissipation peut ainsi introduire une perte de puissance non
physique qui limitera l'application de la FD-BPM à prédire la puissance
guidée. Par contre, une dissipation nulle résulte en la propagation
inévitable du bruit numérique de haute fréquence. Les profils des champs
simulés seront alors corrompus par ce bruit et ne seront pas lisses.
Généralement, il est préférable de fixer la valeur de a à 0.5+8 (S étant une
valeur très faible) pour que l'algorithme soit légèrement dissipatif dans le
but de lisser les résultats, mais sans trop violer la conservation de l'énergie
de la structure. Aussi, on peut réduire la dissipation en diminuant le pas
Az de propagation.

Dispersion numérique

La discrétisation des champs dans la méthode des différences finies


entraîne des erreurs de phase. Ceci introduit alors de la dispersion
numérique qui engendre une dégradation de la précision des
caractéristiques reliées à la phase comme les constantes de propagation et
les longueurs de couplage.

Pour réduire la dispersion numérique, un choix judicieux de l'indice de


référence nref doit être fait. Dans le cas de l'injection d'un mode d'un guide
d'onde, nref doit être proche de la valeur de l'indice effectif de ce mode.
Nous pouvons aussi réduire la dimension des mailles transversales
(réduire Ax et Ay).
Appendice A: Méthode des faisceaux propagés 230

A.2.5 Conditions de transparence aux limites


Les équations de Maxwell ainsi que leurs formes simplifiées ne peuvent
êtres résolues numériquement sans spécifier des conditions aux limites
puisque la fenêtre de calcul ne peut avoir des dimensions infinies. Les
conditions aux limites sont utilisées pour trouver la valeur du champ aux
frontières transversales.
La condition aux limites utilisée dans la BPM conventionnelle est la
condition d'absorption aux frontières. Le principe est de placer
artificiellement un milieu à perte aux bords de la fenêtre de calcul pour
absorber ou éliminer les réflexions possibles à la frontière. L'inconvénient
majeur d'une telle condition est sa dépendance du problème à résoudre à
chaque fois.
Dans nos simulations, nous avons utilisé la condition de transparence aux
frontières qui est très robuste et qui a l'avantage d'être indépendante du
problème à analyser; c'est le cas pour les deux logiciels que nous avons
adoptés. Toutes les conditions aux limites sont automatiquement incluses
dans leur algorithme de calcul. De plus, cette condition n'exige pas
l'annulation des champs aux frontières de la fenêtre de calcul. Par
conséquent l'onde peut voyager à l'extérieur de la fenêtre de calcul sans
réflexion. Ceci permet alors de réduire l'espace numérisé nécessaire et
d'améliorer l'efficacité des simulations.
Appendice B

CONCEPTION DES ENCEINTES À GAZ

Au cours de nos recherches de la solution convenable assurant une


propagation unimodale sans pertes, nous avons choisi les gaz rares
comme milieux adéquats pouvant remplacer l'air dans le cœur et
entourant la gaine de silice. Dans ce contexte, la conception de cellules à
gaz s'est avérée indispensable pour étudier la FCCE à cœur de xénon
entourée par l'hélium.

Le principe de fonctionnement des deux chambres est simple. Par


l'intermédiaire de la petite chambre, nous introduisons l'hélium entourant
la gaine de silice. Par la grande chambre nous introduisons le xénon dans
le cœur de la FCCE. La pression est ainsi contrôlée dans les deux
chambres.

Dans cette appendice, nous allons illustrer le design des deux chambres
ainsi qu'expliquer les calculs adoptés pour assurer une propagation
monomodale et avec pertes minimes dans la FCCE.

B.l Conception de la double enceinte


Pour introduire un gaz dans le cœur du capillaire et un autre différent
autour, nous avons utilisé deux chambres cylindriques qui s'emboîtent
l'une dans l'autre. La grande chambre correspond introduit le gaz dans le
cœur, tandis que la petite chambre contient le gaz entourant la FCCE. Les
designs suivants sont effectués avec Pro-Engineer®, un logiciel destiné
pour la conception.
Appendice B: Conception des enceintes à gaz 232

FIG B.l: Plan de la double enceinte à gaz sur Pro-Engineer®.


Appendice B: Conception des enceintes à gaz 233

FIG B.2: Plan de l'assemblage des pièces : 1, 2, 3, 4 et 5.


Appendice B: Conception des enceintes à gaz 234

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FIG B.3: Plan de la pièce 2.


Appendice B: Conception des enceintes à gaz 235

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FIG B.4: Plans séparés des pièces 1 et 3.


Appendice B: Conception des enceintes à gaz 236

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FIG B.5: Plans séparés des pièces 4 et 5.

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FIG B.6: Plan de l'assemblage des pièces : 6, 7 et 8.


Appendice B: Conception des enceintes à gaz 237

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EPAISSEUR

FIG B.7: Plans séparés des pièces 6, 7 et 8.

Les dimensions des pièces ont été légèrement modifiées lors de leur
usinage, pour les adapter aux longueurs de FCCE utilisées le long des
expérimentations.

B.2 Théories associées


Des calculs ont été effectués pour assurer un fonctionnement adéquat du
système incluant les enceintes à gaz et la fibre creuse. Ainsi, on a calculé
la résistance à la traction de la FCCE ainsi que sa mise sous tension pour
la maintenir droite, la focale du faisceau laser à injecter dans la FCCE et la
pression maximale de la double chambre.
Appendice B: Conception des enceintes à gaz 238

B.2.1 Résistance à la traction


Tout matériau contraint à une tension, s'étire de manière élastique
réversible. Si on continue à appliquer une contrainte de plus en plus
élevée, le matériau subit une déformation plastique non réversible dans ce
cas. Éventuellement, il y aura rupture du matériau si on continue
d'augmenter la tension.

Dans ce contexte, pour déterminer la tension maximale que notre FCCE


peut subir sans se rompre, on va étudier ses propriétés. L'équation
suivante décrit le comportement de l'étirement d'un matériau quelconque
[63]:

a = - = Ee (B.l)

o : la contrainte appliquée,
F : la force appliquée,
A : l'aire normale à la force appliquée,
E : le module de Young (Pa),
e : le pourcentage de déformation.
Pour la silice de notre FCCE, le module de Young est E=73 GPa. La silice
est un matériau dit fragile; en effet, elle casse dans ce mode de
déformation si la sollicitation est trop forte. Sa zone de déformation
plastique est limitée. On peut alors avoir une bonne approximation de sa
tension maximale de rupture à l'aide d'une expression linéaire exprimant
la contrainte en fonction du pourcentage de déformation.
Expérimentalement, on a mis une FCCE de longueur 20.3cm sous tension.
Le diamètre de la FCCE est de 100|um et l'épaisseur du mur de silice est de
20.5|um. Par conséquent, la surface qui subit la force de tension est la
suivante :
Appendice B: Conception des enceintes à gaz 239

-(50.<T6)2]:=3.10.<r9m2 (B.2)

Un tour de vis correspond à 0.03125cm. Notre FCCE s'est brisée après 5.7
tours de vis. On en déduit alors que la FCCE a subi une élongation de
0.178cm. Ceci correspond à un pourcentage de déformation de 0.877% à
la rupture. Par conséquent la contrainte maximale de la FCCE est de
631.78MPa. Ceci veut dire que l'élongation maximale de la fibre sur lm
sera de 0.00877m. Cette valeur correspond à 28 tours de vis.

Concernant la mise sous tension de la FCCE à cœur de xénon entourée


par l'hélium, on a enfilé la FCCE à cœur de 40|am et de 22nm de gaine de
silice dans la petite chambre à travers les deux bouchons faits en téflon.
Ensuite, on a mis les deux extrémités de la FCCE sous des modules
conçus spécialement pour retenir le capillaire. Sur l'un des modules, on
trouve une vis qui permet de le déplacer. En effet, comme l'autre module
est fixe, le déplacement du second permet d'induire une tension sur la
FCCE. Ensuite, une fois la tension voulue est atteinte, on applique de la
colle époxy aux deux extrémités de la FCCE qu'on laisse sécher.
Finalement, on retire le capillaire dans sa chambre, des deux modules. La
colle maintient la tension de la FCCE qui demeure droite.

B.2.2 Faisceau gaussien

La largeur W(z) du faisceau gaussien est donnée par l'équation


suivante [37]:

W(z) = W0(l + {z/z0ff2 (B.3)

W(z) dépend de z, zo et de Wo, zo correspond à la longueur selon z où on a


la moitié de l'intensité du faisceau gaussien sur l'axe optique. La distance
2zo est appelée la distance de profondeur de champ du faisceau gaussien.
Wo est la largeur du faisceau pour z=0. On a aussi :

2zo=2x.Wo2/A (B.4)
Appendice B: Conception des enceintes à gaz 240

L'équation (B.4) nous permet de trouver zo lorsqu'on connait seulement Wo


et vice-versa.

Le comportement d'un faisceau gaussien à travers une lentille, est donné


par l'équation suivante :

(z-f)=M2{z-f) (B.5)
2z0 =M2.(2z0)

où M est le facteur de magnification et f est la focale de la lentille.

Notre faisceau laser possède un Wo de 2mm. Comme le cœur de notre


FCCE est de 40|um, on a cherché à obtenir un W'o de 17.5|um. Ainsi à partir
de (B.5), on a déduit notre facteur de magnification M qui est de 8.75. 10"
3
. Ainsi, en fixant notre z' à 100mm, on a trouvé une focale de 100mm.
Donc notre lentille à l'injection est d'une focale de 100mm.

B.2.3 Pression de la double chambre


Nos chambres sont en fait deux réservoirs cylindriques à parois minces,
ainsi la contrainte axiale ox et circonférentielle oy sont données par les
équations suivantes [63]:

avy=(PD)/(2e)
ay (B.6)

Le diamètre D est le diamètre moyen du cylindre, à mi-épaisseur. En effet,


si Di est le diamètre interne et De est le diamètre externe alors D est donné
par:

D = Dt+e = D,-e (B.7)

Si e « D, D est égal à Di et égal à De.


Appendice B: Conception des enceintes à gaz 241

P étant la pression dans les chambres. Le long de ce calcul, on a supposé


que la pression est uniforme et que les contraintes ox et ay sont constantes
le long des épaisseurs des parois.

On a utilisé la théorie des réservoirs à parois minces pour calculer la


pression maximale dans nos deux chambres. La grande chambre a un
diamètre de 9cm et une épaisseur de 0.7cm. La contrainte maximale o y du
plexiglas (PMMA) est de lOOMPa. Par conséquent, la pression maximale
pour la grande chambre est de 6428.6kPa. Ceci est amplement suffisant
pour nos manipulations.

Pour la petite chambre, son épaisseur est plus grande que la grande, alors
elle peut subir une pression supérieure à celle de la grande chambre. Il
faut noter que nous avons expérimenté sous des pressions très faibles de
l'ordre de 1 à 2 atmosphères, l'équivalent de 101.325kPa à 202.65kPa.
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