Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
Cours d’Analyse II
S2
M. BENELKOURCHI Slimane
Professeur à l’Université Ibn Tofaı̈l.
Mars 2011
i
Table des matières
Calcul Intégral
1
2 1. CALCUL INTÉGRAL
affirme que les deux approches de l’intégrale ( aire sous une courbe et pri-
mitivation ), sont sous certaines conditions les mêmes. Ces conditions peuvent
varier selon le type d’intégrale considéré. Ici, on s’intéresse à l’intégration des
fonctions continues par morceaux.
♣♣♣ La variable t (ou x ou autre) figurant dans l’intégrale est muette, elle peut
être notée par toute autre lettre.
Le symbole dt (ou dx) ne joue aucun rôle pour le moment, si ce n’est de préciser
quelle est la variable.
→
− → −
Exemples 1.3. Rapportons le plan P à un repère orthonormé (O, i , j ) avec
→− →−
|| i || = || j || = 1cm. Ainsi 1u.a. correspond à 1cm2 .
1– f est égale à une constante positive k sur [a, b].
Z b Z b
f (t)dt = kdt = (b − a)k.
a a
domaine D délimité par la courbe de f , l’axe des abscisses et les deux droites
verticales d’équations x = a et x = b.
D = M(x, y) ∈ P; a ≤ x ≤ b and 0 ≤ y ≤ f (x) .
Rb Rb Rb
On note cette quantité : a f (x)dx ou a f (t)dt ou a f (s)ds
Autrement dit, lorsque f est négative sur [a, b], on a :
Z b Z b
f (x)dx = − | f (x)|dx.
a a
Démonstration. On a
−| f (t)| ≤ f (t) ≤ | f (t)| ∀t ∈ [a, b].
En intégrant les inégalité entre a et b, on obtient
Z b Z b Z b
− | f (t)|dt ≤ f (t)dt ≤ | f (t)|dt.
a a a
4 1. CALCUL INTÉGRAL
D’où le résultat.
Définition 1.11. Soit f : [a, b] → R une fonction réelle bornée sur un intervalle
borné [a, b] (a, b ∈ R). On appelle subdivision de [a, b] toute famille finie (ai )0≤i≤n
telle que a = a0 ≤ a1 ≤ . . . ≤ an = b.
Notons S[a, b] l’ensemble des subdivisions de l’intervalle [a, b]. Pour chaque
(ai )0≤i≤n ∈ S[a, b], notons
n "
X #
(1.1) Iσ ( f ) = (ai − ai−1 ). inf f (x)
x∈[ai−1 ,a[
i=1
et
n
X
Jσ ( f ) = (ai − ai−1 ). sup f (x) .
(1.2)
i=1 x∈[ai−1 ,ai [
Définition 1.13. Soit f : [a, b] → R une fonction. On dit que f est continue
par morceaux sur [a, b] s’il existe une subdivision (ai )0≤i≤n de [a, b] telle que f est
continue sur tous les intervalles ouverts ]ai−1 , ai [, i = 1, . . . , n. On dit que f est
bornée s’il existe un nombre N ∈ R+ tel que | f (x)| ≤ N pour tout x ∈ [a, b].
Théorème 1.14. Toute fonction bornée continue par morceaux sur un intervalle borné
[a, b] est intégrable sur [a, b].
Primitives usuelles
Les résultats de ces tableaux s’établissent en vérifiant que l’on a bien F0 = f sur
l’intervalle considéré.
♣♣♣ Ce théorème est fondamental parce qu’il établit un lien entre des notions
apparemment totalement étrangères : d’un côté les notions d’aire, d’intégrale ; de
l’autre, la notion de primitive liée à la dérivation.
d’où le résultat.
Exemples 1.21. 1– L’aire d’un demi-disque de rayon 1 est égale à π2 . Du coup
l’aire d’un disque complet de rayon 1 est égale à π.
1.5. TECHNIQUES DE CALCUL D’INTÉGRAL 7
La fonction
√ cosinus est de classe C sur [0, π], à valeurs dans [−1, 1], et la fonction
1
Z 1√ Z 0√ Z 0
(1.7) 1 − x dx =
2 1 − cost (− sin t)dt =
2 | sin t|(− sin t)dt =
−1 π π
0 π
1 − cos 2x π
Z Z
=− sin tdt =
2
= .
π 0 2 2
2– Soient a et b deux réels, a, b > 0. Calculer
Z b
1
dx (ind. poser t = ln x).
a x ln x
Exemple :
Z Z
1 sin 4x sin 2x 3x
cos xdx =
4
(cos 4x + 4 cos 2x + 3)dx = + + + c.
8 32 4 8
R
1.5.4. Calcul d’Intégrales de la forme R(x)dx. où R désigne une fraction
rationnelle à une seule variables.
On décompose en éléments simples dans R, puis on intègre ces éléments
simples. Seuls ceux qui sont de seconde espèce posent problème.
On doit donc intégrer des expressions comme
λx + µ
f (x) = , où b2 − 4c < 0.
(x2 + bx + c)n
On écrit
λ(2x + b 2µ − λb
f (x) = + .
2(x + bx + c)
2 n 2(x + bx + c)n
2
λ(2x+b) u0 (x)
La fonction g(x) = 2(x2 +bx+c)n
s’intègre facilement car elle est du type un (x)
.
Il reste à intégrer h(x) = (x2 +bx+c)
1
n.
2 √
Or x2 + bx + c = x + 2b + a2 , avec a = 12 4c − b2 .
Le changement de variable x = t − 2b donne :
Z Z
dx dt
= =: In .
(x + bx + c)
2 n (t + a2 )n
2
On est ainsi ramené à une intégrale qu’on sait calculer dans le cas n = 1.
Le cas n ≥ 2, On effectue le changement de variable x = a tan t. Ainsi dx =
a(1 + tan2 t)dt. On trouve :
Z Z
dt 1
In = = 2n−1 cos2n−2 tdt.
a 2n−1 (1 + tan t)
2 n−1 a
On est ainsi ramené au calcul d’une intégrale de Wallis.
Remarque : si on ajoute à ce calcul le temps de la décomposition en éléments
simples, il est clair que tout cela peut prendre beaucoup de temps.
R
1.5.5. Calcul d’Intégrales de la forme R(cos x, sin x)dx. où R désigne une
fraction rationnelle à deux variables.
Le changement de variable u = tan( x2 ) conduit à la recherche d’une primitive
d’une fraction rationnelle.
En fait, il est souvent possible de faire les changements de variables u = tan x,
u = cos t ou u = sin t.
Les règles suivantes, appelées règles de Bioche, permettent de choisir ces
changements de variables.
– Si l’expression R( cosx, sin x)dx est invariante par Ie changement x 7→ −x, on
pose u = cos x.
– Si l’ expression R(cosx, sinx)dx est invariante par le changement x 7→ x + π,
on pose u = tan x.
– Si l’expression R(cosx, sinx)dx est invariante par le changement x 7→ π − x, on
pose u = sin x.
– Si les trois conviennent, on peut poser u = cos 2x.
1.6. FORMULES DE LA MOYENNE 9
R q
n ax+b
1.5.7. Calcul d’Intégrales de la forme R(x, cx+d
)dx. où R désigne une frac-
tion rationnelle à deux variables.
q
Si la fonction à intégrer est rationnelle en x et en n ax+b
cx+d
, le changement de
q
variable u = n ax+b
cx+d
permet de se ramener à une fraction rationnelle.
b. On suppose de plus que g continue et strictement positive. Alors il existe c ∈]a, b[,
tel que :
Z b Z b
f (t)g(t)dt = f (c) g(x)dx.
a a
c. On suppose de plus que f est de classe C1 , positive et décroissante sur [a, b]. Alors
il existe c ∈ [a, b] tel que :
Z b Z c
f (t)g(t)dt = f (a) g(t)dt.
a a
Démonstration.
10 1. CALCUL INTÉGRAL
2– Si, f ∈ C ([a, b]), alors l’erreur commise dans ces limites est un O( n1 , c.à.d. :
1
Z b n−1
b−aX b−a 1
f (t)dt − f (a + k ) = O( .
a n n n
k=0
Démonstration. A admettre.
Exemple 1.32.
n
X 1
lim = ln 2.
n→+∞ n+k
k=1
En effet
n n Z 1
X 1 1X 1 dt
= −→n→∞ = ln 2.
n+k n 1+ k
n 0 1+t
k=1 k=1
12 1. CALCUL INTÉGRAL
1.9. Exercices
c. On suppose de plus que f est de classe C1 , positive et décroissante sur [a, b].
Montrer qu’il existe c ∈ [a, b] tel que :
Z b Z c
f (t)g(t)dt = f (a) g(t)dt.
a a
Intégrales généralisées
2.1.1. Le cas −∞ < a < b ≤ +∞. Soit f localement intégrable sur [a, b[. On lui
associe l’application F : [a, b[→ R définie par :
Z x
(2.1) F(x) = f (t)dt.
a
Rb
Démonstration. (i) Condition nécessaire. Supposons que a f (t)dt est conver-
Rx
gente, c’est a dire ∃ limx→b F(x) = I ∈ R où F(x) = a f (t)dt. Par définition, ∀ε > 0
R x2
∃c < b tel que |F(x) − I| ≤ ε/2 ∀x ∈ [c, b[, donc | x f (t)d(t)| = |F(x2 ) − F(x1 )| ≤
1
|F(x1 ) − I| + |I − F(x2 )| ≤ ε/2 + ε/2 = ε ∀x1 , x2 ∈ [c, b[.
16 2. INTÉGRALES GÉNÉRALISÉES
seulement si α < 1.
Rx
Démonstration. Pour x ∈ [a, b[, F(x) = a (b−t) dt
α s’écrit ln(b − a) − ln(b − x) si
d’où
Z v Z v
| f (t)g(t)dt| ≤ f (v)|G(v)| + f (u)|G(u)| + (− f 0 (t))|G(t)|dt
u u
Z v
u→b
≤ K[ f (u) + f (v) + (− f 0 (t))dt)] = 2K f (u) −→ 0.
u
Rb
Cela veut dire que l’intégrale généralisée f (t)g(t)dt vérifie le critère de Cauchy,
a
donc elle converge.
R +∞
Exemple 2.18. Soit α > 0. Etude de la convergence de 1 t−α cos(t)dt.
R +∞
(i) Pour α > 1, l’intégrale 1 t−α dt est convergente d’après le Lemme 2.11, donc
R +∞
1
t−α cos(t)dt est absolument convergente par comparaison (|t−α cos(t)| ≤ t−α ).
R +∞
(ii) Supposons désormais 0 < α ≤ 1. Alors l’intégrale 1 t−α cos(t)dt est
convergente mais pas absolument convergente.
Pour montrer la convergence simple,
Ru on peut appliquer la règle d’Abel, avec
f (t) = t et g(t) = cos(t). En effet, | 1 cos dt| = | sin(u) − sin(1)| ≤ 2 ∀u ∈ [1, +∞[.
−α
R +∞
Pour montrer la non-convergence absolue de 1 t−α cos(t)dt, c’est à dire la
R +∞
divergence de 1 t−α | cos(t)|dt, on peut utiliser l’inégalité
1
t−α | cos(t)| ≥ t−α cos2 (t) = [t−α + t−α cos(2t)].
2
2.4. EXERCICES 19
R +∞ R +∞
−α
t cos(2t)dt converge (pour les même raisons que t−α cos(t)dt), mais
R1+∞ R +∞ 1
1
t−α dt diverge (quand 0 < α ≤ 1), donc 1 t−α cos2 (t)dt diverge, et par compa-
R +∞
raison 1 t−α | cos(t)|dt diverge.
Remarque 2.19. Une intégrale généralisée convergente, mais pas absolument
convergente, est dite aussi semi-convergente.
2.4. Exercices
Exercice 2.8. Montrer que les intégrales suivantes convergent et les calculer
par réccurence : Z ∞ Z ∞
dt
In = t e dt, Jn =
n −t
.
0 0 (1 + t2 )n+1
CHAPITRE 3
Equations differentielles
b(x)
par y(x) = (C(x) + λ)e−B(x) , où B est une primitive particulière de x 7→ a(x)
sur I, λ est un
c(x) B(x)
scalaire quelconque, et C est une primitive particulière de x 7→ a(x)
e sur I.
Interprétation
Supposons K = R (toutes les fonctions sont donc à valeurs réelles.) Les courbes
représentatives des solutions de (E) sont appelées courbes intégrales de (E). Par
tout point M(x0 , y0 ) de I × R, il passe une et une seule courbe intégrale de (E).
Méthode de variation de la constante
On considère les équations (H) : a(x)y0 + b(x) = 0 et (E) : a(x)y0 + b(x) = c(x).
On rappelle que les applications a, b, c sont continues, à valeurs dans K. On se
place sur un intervalle I sur lequel l’application x 7→ a(x) ne s’annule pas. Soit
x 7→ h(x) une solution de (H) sur I, non nulle (donc ne s’annulant pas sur I.) On
sait que la solution générale de (H) sur I s’écrit y : x 7→ λh(x), avec λ ∈ K. Pour
résoudre complètement (E) sur I, il suffit d’en connaitre une solution particulière.
On cherche une telle solution sous la forme y : x 7→ λ(x)h(x), où λ est maintenant
une application dérivable sur I à valeurs dans K (on fait ”varier la constante”.)
Avec ces notations :
a(x)y0 (x) + b(x)y(x) = c(x) ⇔ a(x)(λ0 (x)h(x) + λ(x)h0 (x)) + b(x)λ(x)h(x) = c(x)
⇔ λ0 (x)a(x)h(x) = c(x) (cara(x)h0 (x) + b(x)h(x) = 0)
c(x)
⇔ λ0 (x) = ,
a(x)h(x)
(ce qui détermine λ une constante près).
c(x)
Si on note Γ une primitive de x 7→ a(x)h(x) sur I, la méthode de variation de la
constante donne donc les solutions x 7→ y(x) = Γ(x)h(x) + αh(x), avec α ∈ K. On a
ainsi obtenu l’ensemble des solutions de (E) sur I.
Si la fonction y passe par le point (x0 , y0 ) alors la solution de cette équation est :
Z x 1
Rx Rt m−1 ! 1−m
− x a(t) dt − a(s) ds
y(x) = y0 e 0 1 + (1 − m)ym−1
0 b(t) e x0 dt
x0
Des solutions peuvent être cherchées parmi les fonctions qui ne sont pas partout
positives dans leur domaine de définition, mais alors de nombreuses précautions
doivent être prises quant aux domaines de validité des solutions.
Exemple Résoudre l’équation y0 − 2xy + 2xy2 = 0.
3.2.2. Equations de Riccati. Une équation de Riccati est une équation différentielle
de la forme
y0 = q0 (x) + q1 (x)y + q2 (x)y2
Où q0 , q1 , et q2 sont trois fonctions, souvent choisies continues sur un intervalle
commun à valeurs réelles ou complexes.
Elle porte ce nom en l’honneur de Jacopo Francesco Riccati (1676-1754) et de
son fils Vincenzo Riccati (1707-1775).
Il n’existe pas, en général, de résolution par quadrature à une telle équation
mais, il existe une méthode de résolution dès que l’on en connaı̂t une solution
particulière.
24 3. EQUATIONS DIFFERENTIELLES
S’il est possible de trouver une solution y1 , alors la solution générale est de la
forme
y = y1 + u
En remplaçant
y par y1 + u
dans l’équation de Riccati, on obtient :
y01 + u0 = q0 + q1 (y1 + u) + q2 (y1 + u)2
et comme
y01 = q0 + q1 y1 + q2 y21
on a :
u0 = q1 u + 2q2 y1 u + q2 u2
Or
u0 − (q1 + 2q2 y1 )u = q2 u2
est une équation de Bernoulli . La substitution nécessaire à la résolution de cette
équation de Bernoulli est alors :
1
z = u1−2 =
u
Substituer
1
y = y1 +
z
directement dans l’équation de Riccati donne l’équation linéaire :
z0 + (q1 + 2q2 y1 )z = −q2
La solution générale de l’équation de Riccati est alors donnée par :
1
y = y1 +
z
où z est la solution générale de l’équation linéaire citée ci-dessus.
Exemple Résoudre l’équation y0 + xy − y2 = 1 (Ind. y1 (x) = x est une solution
de l’équation).
dy
= y(1 − y).
dx
Si l’on suppose f (x) = 1 et g(y) = y(1 − y), on peut écrire l’équation différentielle
sous la forme de l’équation ci-dessus. Ainsi, l’équation différentielle est séparable.
Comme montré au-dessus, on peut traiter dy et dx comme des variables
séparées, ce qui fait que les deux membres de l’équation peuvent être multi-
pliés par dx. En divisant par la suite les deux membres de l’équation par y(1 − y),
on obtient :
dy
= dx.
y(1 − y)
On a donc séparé à ce moment les variables x et y l’une de l’autre, x apparaissant
uniquement dans le membre de droite et y dans celui de gauche.
En intégrant les deux membres, on obtient :
Z Z
dy
= dx,
y(1 − y)
qui, en passant par des fractions partielles, devient :
Z Z
1 1
+ dy = dx,
y 1−y
puis :
ln|y| − ln|1 − y| = x + C
26 3. EQUATIONS DIFFERENTIELLES
Remarques
– Dans tous les cas, la solution générale y de (H) s’écrit sous la forme y =
λy1 + µy2 , où y1 et y2 sont deux solutions particulières de (H) non nulles et non
proportionnelles.
28 3. EQUATIONS DIFFERENTIELLES
On exprime cette situation en disant que la solution générale de (H) sur R est un
plan vectoriel, dont une base est constituée des applications y1 et y2 .
– Si K = R, il y a deux cas particuliers importants. Soit ω un réel strictement
positif.
♦ La solution générale de y00 + ω2 y = 0 s’écrit y(x) = λ cos ωx + µ sin ωx, avec
(λ, µ) ∈ R2 .
♦ La solution générale de y00 − ω2 y = 0 s’écrit y(x) = λeωx + µeωx , avec (λ, µ) ∈ R2 .
Elle s’écrit aussi y(x) = cosh ωx + µ sinh ωx, avec (λ, µ) ∈ R2 .
Méthode de variation des constantes
Soit (h1 , h2 ) une base de solutions de l’équation (H).
On cherche une solution de (E) sous la forme y(x) = λ(x)h1 (x) + µ(x)h2 (x).
Les applications x 7→ λ(x) et x 7→ µ(x) sont ici supposées dérivables sur R. On
impose la condition supplémentaire :
(1) ∀x ∈ R, λ0 (x)h1 (x) + µ0 (x)h2 (x) = 0.
Cette condition conduit à :
∀x ∈ R, y0 (x) = λ(x)h01 (x) + µ(x)h02 (x).
Dans ces conditions
1
ay00 + by0 + cy = d(x) ⇔ λ0 (x)h01 (x) + µ0 (x)h02 (x) = d(x) (2).
a
On vérifie que le déterminant du sytème
λ (x)h1 (x) + µ0 (x)h2 (x) =0
( 0
ne s’annule pas.
Ce système fournit donc λ0 (x) et µ0 (x) de façon unique.
On en déduit chacune des fonctions x 7→ λ(x) et x 7→ µ(x) à une constante près.
Notons x 7→ (x) = λ0 (x) + λ et x 7→ µ(x) = µ0 (x) + λ les fonctions ainsi obtenues.
On a donc trouvé les solutions suivantes, pour l’équation (E) :
x 7→ y(x) = λ0 (x)h1 (x) + µ0 (x)h2 (x) + λh1 (x) + µh2 (x), avec (λ, µ) ∈ K.
Si on note y0 l’application x 7→ λ0 (x)h1 (x) + µ0 (x)h2 (x) (solution de (E) obtenue par
la méthode précédente avec λ = µ = 0), on peut donc énoncer le résultat suivant.
Proposition 3.7 (Solution générale de (E)). L’équation ay00 + by0 + cy = d(x)
admet des solutions sur R.
Plus précisément, si y0 est l’une de ces solutions, et si (h1 , h2 ) est une base de solutions
de (H) sur R, alors la solution générale de (E) sur R s’écrit y = y0 + λh1 + µh2 , où
(λ, µ) ∈ bbR2 .
Autrement dit, la solution générale de (E) sur R s’obtient en ajoutant à une solution
particulière de (E) la solution générale de (H) sur R.
Proposition 3.8 (Problème de Cauchy). Soit x0 un réel, et (y0 , m) un élément
quelconque de K2 . Il existe une unique solution de (E) satisfaisant aux conditions initiales
y(x0 ) = y0
(
.
y0 (x0 ) = m
Trouver cette solution, c’est résoudre le problème de Cauchy relatif à ces conditions
initiales.
3.5. EXERCICES 29
Interprétation
Supposons K = R (toutes les fonctions sont donc à valeurs réelles).
Par tout point M(x0 , y0 ) il passe une courbe intégrale unique avec une pente
donnée m.
Recherche d’une solution particuière de (E)
Il n’est pas toujours nécessaire d’utiliser la méthode de variation des constantes
pour résoudre complètement l’équation différentielle (E).
– Si on ”devine” une solution particulière de (E), on l’ajoute à la solution
générale de (H).
Par exemple, une solution particulière de y00 + y = 1 est évidemment y = 1. La
solution générale de (E) est donc donnée par y(x) = α cos(x) + β sin(x) + 1.
– Principe de superposition des solutions
On suppose que le second membre de (E) s’écrit d(x) = λd1 (x) + µd2 (x).
Soient y1 et y2 deux solutions particulières de (E) pour les seconds membres d1 et
d2 .
Alors λy1 + µy2 est une solution particulière de (E) pour le second membre d.
– Supposons que l’application x 7→ d(x) soit à valeurs complexes, mais que
a, b, c soient réels.
Soit x 7→ y(x) une solution particulière de ay00 + by0 + cy = d(x).
¯
Alors l’application x 7→ ȳ(x) est une solution particulière de ay00 + by0 + cy = d(x).
Une solution particulière de ay + by + cy = Red(x) est x 7→ Rey(x).
00 0
3.5. Exercices
Exercice 3.3. Résoudre les équations différentielles suivantes sur les intervalles
sur lesquels la fonction en facteur de y0 ne s’annule pas :
a) y0 + 2y = x2 − 2x + 3
b) (1 + x)y0 + y = 1 + ln(1 + x)
c) (x ln x)y0 − y = − x1 (ln x + 1)
d) (1 − x)y0 + y = x−1x
e) y0 + y = 1+e1
x
f) y0 sin x − y cos x + 1 = 0
g) 2xy0 + y = xn , n ∈ N.
Exercice 3.4. Résoudre les équations différentielles suivantes :
1) xy0 + y = y2 ln x;
√
2) y − x2 y0 = y;
3) y0 − y = xy6 ;
4) y0 = x12 y2 − 1x y + 1;
5) x3 y0 + y2 + yx2 + 2x4 = 0 (ind. yp = −x2 ).
Exercice 3.5. Intégrer les équations suivantes :
a) y00 + y0 − 6y = 1 − 8x − 30x2
b)y00 + y0 = 3 + 2x
c) y00 + 4y = 4 + 2x − 8x2 − 4x3
d) y” − 4y0 + 4y = xch2x
e) y” + y0 − 2y = 8 sin2x
f) y00 − 2y0 + 5y = −4e−x cos x + 7e−x sin x − 4e−x sin 2x.
Exercice 3.6. Résoudre sur R
1) y00 − 4y0 + 3y = (2x + 1)e−x .
2) y00 − 4y0 + 3y = (2x + 1)ex .
3) y00 − 2y0 + y = (x − 1)ex .
4) y00 − 4y0 + 3y = (2x + 1) sinh x.
5) y00 − 4y0 + 3y = xex cos x.
6) y00 (x) + y(x) = sin3 x.