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Calcul des =
w
étal ligues -
--

s lo I'Eurocode 3

Avant 1993.13 conception et le calcul des constructions métalliques étaient régis par diverses
régi mentations. Aujourd 'hui, une nouvelle norme européen.ne est .entrée en vigueur et
impose. en remplacement des précédents textes, un texte un1que: 1 Eurocode 3.

Cet ouvrage se présen e comme :


un tra1té théorique qui regroupe les calculs fondamentaux des structures en acier, à
partir des données fondamentales de la résistance des matériaux et de la mécanique
des solides ;
selon I'Eurocode 3
• un traité pratique qui comporte systématiquement des applications et des exemples
de calculs détaillés de pièces ou d'ouvrages établis sur la base du nouveau règlement
européen Eurocode 3;
• un support pédagogique pour l'enseignement, les écoles d'ingénieurs, IUT, BTS, les
écoles d'architecture;
• un outil de travail et de réflexion pour les professionnels de la construction ;
• un guide pratique qui souligne les points et les dispositions exigeant une attention toute
particulière qui met en garde contre les risques et les désordres encourus, notamment
en ce qui concerne les assemblages et les phénomènes d'instabilité (flambement,
déversement, voilement) qui demeurent des pôles névra lgiques de toutes constructions
métalliques.

Jean Morel est ingénieur INSA (Institut national des sciences appliquées), docteur de
l'université de lyon, expert près la cour d'appel de lyon en bâtiment et travaux publics et
expert agréé par la Cour de cassation. il est aussi professeur à I'INSA et à l'Ecole Centrale
de lyon Jean Morel

EYROLLES EYROLLES
CHEZ LE MÊME É D I T E U R - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

A. CAUSSARfEU. -Guide pratique de la 1·énovation des façades, 2005

B. DE POLIGNAC. - Expertise immobilière,


Expertise et norme IFRS, 2005, 3e édition

ENSAM. - Usinage par enlèvement de copeaux, 2005 CALCUL


P. GÉRARD. -Pratique du droit de l'urbanisme, 2003, 4c édition
des STRUCTU RE S M ÉTALLI QU ES
J.-P. Gausser, R. PRALAT, J .-C. CAPDEBŒLLE. - Le Métré, 2004

P. GRELfER BESS!'vlANN. -Pratique du droit de la construction,


selon I'EU ROCO D E 3
Marchés publics et marchés privés, 2005, 4e édition

G. KARSENTY. -La fabrication du bâtiment, tomes 1 et 2, 1997 et 2001

G. KARSENTY. - Guide pratique des VRD et aménagements extérieurs, 2004

PUCA.- Maîtres d'ouvrage, maîtres d'œuvre et entreprises, 2004

Règles de constntction pHasismique


Règles PS applicables aux bâtiments- PS 92

SYNDICAT DU BÉTON CELLULAIRE. - Mémento du béton cellulaire, 2005

Jean MOREL
Ingénieur !NSA, docteur de l'unjversité de Lyon
Expert près la cour d'appel de Lyon
Expert agréé par la Cour de cassation
Professeur à I'INSA et l'École Centrale de Lyon

Sixième tirage 2005

EYROLLES
----·~;----
ÉDITIONS EYROLLES
61, bd Saint-Germain
75240 Paris CEDEX 05
www.editions-eyrolles.com

TA BLE DES MATIÈRES

AVANT-PROPOS ... 5
NOTATIONS GÉNÉRALES.. . ............. ............... .. .. . . ....... ................................. 9
La première édition de cet ouvrage(© 1994) a fait l'objet UNITÉS ................................... ........... ............................................................................................................ ............... 13
d'un reconditionnement à l'occasion de son sixième tirage (nouvelle couverture). SYSTÈME DE REPÉRAGE. 15
Le texte reste inchangé par rapport aux tirages précédents.

1. MATÉRIAUX, CONTRAINTES .......... . .... ..................... . ..... 17

1.1. Le matériau Acier... 17


1.2. Les produits sidérurgiques .. 19
1.2.1. Contraintes résiduelles résultant du laminage ... 20
1.2.2. Traitements thenniques ... 21
1.2.3. Protection contre la corrosion ..... 22
1.3. Essais de contrôle des aciers .......................................... .. . ..... ... . ........ 23
1.3.1. Essai de traction ... 24
1.3.2. Plasticité de l'acier: réserve de sécurité .... 26
1.4. Caractéristiques des aciers normalisés ....................................................... 27
1.4.1. Tolérances de laminage ..... 28
1.4.2. Caractéristiques mécaniques des aciers ... 30
1.5. Acier/Béton : avantages, inconvénients .... 31

2. LES ASSEMBLAGES . . 33
Le code de la propriété intellectuelle du l er juillet 1992 interdit en effet expressément la pho- 2.1. Généralités .. ............... . .... .............................. . 33

@)
tocopie à usage collectif sans autorisation des ayants droit. Or, cette pratique s'est généralisé•
2.1 .1. Rôle des assemblages ....... .... .................... .. ....................................... 33
notamment dans les établissements d' enseignement, provoquant une baisse brutale des achat~
de livres, au point que la possibilité même pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de '> 1·-·
-· ' F·onctwnnement
· des assemblages 34
les faire éditer correctement est aujourd'hui menacée. 2. 1.3. Précautions constructives ...
"
PHOTOCOPILLAGE En application de la loi du Il mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou
34
TUE LE LIVRE partiellement le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans l'autorisation de 2./.4. Classification des assemblages ...................................... ....... ................... . 37
l' Éditeur ou du Centre Français d' exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands Augustins, 75006 Pari ·
© Groupe Eyrolles, 1994, pour le t~xte de la présente édition
©Groupe Eyrolles, 2005, pour la nouvelle présentation ISBN 2-212- 11738-8
2.2. Les assemblages boulonnés ... 40
4. BASES DE CALCULS
2.2.1. Dispositions constructives ............. ...................................... . 41
DU NOUVEAU RÈGLEMENT EUROCODE 3.... 173
2.2.2. Dimensionnement des boulons ordinaires non précontraints ... 45
4.1. Notions de sécurité 173
2.2.3. Dimensionnement des boulons précontraints .... 51
2.2.4. Comparaison des règlements . ....... .................... 63 4.2. Actions et combinaisons d'actions... . ......... ... .... ........... 176
2.3. Les assemblages soudés .... 65 4.3 . Classification des sections transversales 178
2.3.1. Les procédés de soudage .. ................. 66 4.4. Résistance des sections transversales ....... . 192
2.3.2. Dispositions constructives .... 69 4.4.1. Effort axial de traction (N) ................................... . 192
2.3.3. Calcul des cordons de soudure ... 73 4.4.2. Effort axial de compression (N)........ 192
2.3.4. Exemples d 'application ..... 80 4.4.3. Moment fléchissant (M) . ......... ...... ....... .... 193
4.4.4. Effort tranchant (V) ........... .............................. .. ..... ......... .. ... .. ...... ... . . . ... ........ 193
3. LES PHÉNOMÈNES 4.4.5. Moment fléchissant+ effort tranchant (M +V) . ..... 193
D'INSTABILITÉ ÉLASTIQUE. 85 4.4.6. Moment fléchissant+ effort axial (M + N) . . 195
3.1. Origine des phénomènes d'instabilité élastique.... 85 4.4. 7. Moment fléchissant + effort tranchant + effort axial
(M+ v+ 197
3.2. Le flambement .. . ............. ........ .. . 86
3.2.1. Aspect théorique du flambement .... 86 4.5 . Organigrammes récapitulatifs de calculs . 198
3.2.2. Aspect expérimental du flambement 99 4.6. Résistance à la fatigue 202
3.2.3. Aspect réglementaire du flambement.... 105
3.2.4. Exemples d'application................ ... .. ............. ..... ... . ........... . 120 5. DIMENSIONNEMENT
3.3. Le déversement...... 131 DES POUTRES FLÉCHIES . . 205
3.3.1. Aspect expérimental du déversement ........ . 131 5.1. Dimensionnement des poutres en calcul élastique (P.R.S.) . 208
3.3.2. Aspect théorique du déversement. ... 133 5.2. Dimensionnement des poutres en calcul plastique (laminés) 213
3.3.3. Aspect réglementaire du déversement .... 139
3.3.4. Exemples d'application. ... 144 6. CONCEPTION ET CALCUL
3.3.5. Les dangers du déversement 151 DES BÂTIMENTS MÉTALLIQUES .... . 225
3.4. Le voilement. .. 153 6.1. Calcul des couvertures et des bardages ... 225
3.4.1. Aspect expérimental du voilement.... 153 6.1.1 . Calcul des couvertures .......... .............................................. 225
3.4.2. Aspect théorique du voilement ..·················-········· 154 6.1.2. Calcul des bardages ........ 229
3.4.3. Aspect réglementaire du voilement. ............ . 154
6.2. Calcul des pannes ..... 232
3.4.4. Exemple d 'application .......................... ............................. 167
6.2.1. Aspects technologiques ................ ............................................................................. . 232
6.2.2. Détermination des sollicitations .... . 232
6.2.3. Principe de dimensionnement... 233

2 3
6.2.4. Méthodes de calcul des pannes en flexion déviée .. ..................................... 235
6.2.5. Exemples d'application ·· · ···ooo o
238
oo •• oooooooooooOHOOOo • • oo

6.3. Calcul des portiques avec traverses à âme pleine 247


6.3.1. Conception technologique H" """0" HOH"H OH"" HO O H"HHHOHHO 0 oH•••
247
AVANT-PROPOS
6.3.2. Calcul des sollicitations H .. 0 HH O · H H H HHOOH·H
252
6.3.3. Dimensionnement de la traverse en résistance à laflexion HO 260
6.3.4. Vérification de la flèche de la traverse ... 264 OBJECTIFS DE L'OUVRAGE
6.3.5. Vérification de la traverse au déversement... 265
6:3. 6. Dimensionnement des poteaux auflambement HO 266
6.3. 7. Dimensionne ment des renforts de traverse .... HO 0 HH.H .... .. .. 0
266 L'auteur, qui pratique la Construction Métallique sous une triple approche, du fait
de sa triple activité (d 'entreprise, d'en seignement et d' expertise), a conçu cet
6.3.8. Vérification des déplacements en tête de poteaux .... H O H H . . . . HHHO
269 ouvrage avec une vision globale de la construction métallique.
6.3.9. Calcul des platines et des ancrages en pied de poteaux . 272
Cet ouvrage se veut à la fois :
6.4. Calcul des portiques avec fermes à treillis 282
un traité théorique, regroupant les théories et les calculs fondamentaux, établis
6.4.1. Conception technologique HH 282 sur la base du nouvel Eurocode 3,
6.4.2. Hypothèses de calculs OO H HHO O o., ...
285 - un traité pratique et concret, comportant systématiquement des applications et
6.4. 3. Calcul des efforts dans les barres H . . O . . H . . H. O H .... .. OH " .
286 des exemples de calculs détaillés, qui constitue à la fois un support pédagogique
6.4.4. Vérification des contraintes dans les barres ..... H ... H .. H .. H .. O
294 pour l'enseignement et un outil de travail pour les professionnels,
6.4.5. Vérification de la flèche . 298 un guide, qui souligne les points et les dispositions qui nécessitent une attention
6.5. Calcul des ossatures secondaires toute particulière et qui met en garde contre les risques et les désordres encourus.
299
6.5.1. Calcul des lisses de bardage .... . o .. o . . . . OH.
0 0
299
6.5.2. Calcul des pote lets de pignons o . . . HH .. HHOOHO HHO
303
6.5.3. Calcul des contreventements H .. HHH.HH .... .. H .. ·H·H H . . . . o
304 CONSTRUCTIONS CONCERNÉES
6.6. Vérification de la stabilité d ' ensemble .. o • 0
309
6.7. Calcul des planchers mixtes 00 .. o.. ..H
0
• • H
315 Les ouvrages métalliques peuvent être de conceptions différentes et comporter des
ossatures réalisées en :
6.8. Les poutres de roulement des ponts roulants 325
- poutrelles laminées courantes (IFE, HE ...),
ANNEXE - profilés reconstitués soudés (PRS), à inerties constante ou variable,
Les principales causes de désordres et de sinistres - profilés creux soudés, en treillis bi-dimensionnels ou en nappes tri-dimension-
en construction métallique 00H H HH " " " "H"H HH " " H H " " ' H H " • H O
329 nelles,
- etc.

En outre, ces ossatures peuvent être de faible hauteur et de grande surface au sol
(usines, entrepôts ... ), de grande hauteur et de faible surface au sol (tours, IGH) ou
de dimensions intermédiaires (immenses de logements, de bureaux).
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE
3
Avant-propos

Cet ouvrage traitera essentiellement :


Pendant la période probatoire de 3 ans, le statut expérimental de l' Eurocode EC 3 -
des ossatures de faible hauteur (usines, entrepôts, hangars, supermarchés ... ), DAN existera conjointement avec les règles antérieures (CM 66, Additif 80, Titre V
- constituées de poutrelles et laminés marchands, à âme pleine ou âme tr 1li d du Fascicule 61 pour les ouvrages d'art), qui disparaîtront à compter de 1996,
PRS · é . . et s, et e
. , qut repr ~entent 1a grande maJonté des relations actuelles, les autres solu- lorsque l' Eurocode 3 deviendra une norme européenne homologuée (EN).
!Jons étant relatJvement marginales.
L' Eurocode 3 est un règlement très novateur, qui fixe des règles très détaillées, des
notions et des classifications très pertinentes (classes de sections par exemple), et
qui propose diverses alternatives de dimensionnement au calculateur, selon la straté-
gie et la fmalité retenues (calculs des assemblages par platines, calculs en élasticité
RÉGLEMENTATION ACTUELLE L'EUROCODE 3 ou plasticité, calculs selon des analyses au premier ou au second ordre ... ). Le tout
étant pensé selon une approche de sécurité semi-probabiliste, qui conduit à une cali-
bration de très nombreuses formules de calculs de résistances.
A_ vant 1993, la conc~ption et le calcul des constructions métalliques étaient régis par En revanche, l' Eurocode 3 est un ouvrage mal rédigé, peu clair, empli de redon-
dtverses réglementatiOns : o
dances, dont les calculs et les formules sont truffés d'indices, qui les rendent diffici-
- « !es règle~ de calcul de~ _constructions en acier >>, dites << règles CM 66 >>, ui lement compréhensibles . C'est un traité beaucoup trop théorique, qui vient
.réolementa.tent tous les batunents en acier, q s'appuyer sur des logiciels de calculs et qui ignore ou sous-estime les imperfections,
les approximations et les réalités quotidiennes qui affectent !es bureaux d'études, les
- le titre Y_ du fascicule 61 du cahier des prescriptions communes, intitulé usines et les chantiers.
«conceptiOn et calcul des ponts et constructions métalliques en acier>>, qui réO"le-
mentrut tous les ponts et ouvrages d'art, 0
Au vu de cela, nous avons donc délibérément choisi, dans cet ouvrage:
- des normes NF qui régis · 1 al de rester simple, humble et réaliste,
. . ' o sruent es c culs des assemblaO"es et des éléments à
par01s rrunces : o
- de simplifier et d'éliminer toutes les notations et les indices superflus, qui
• les assemblages rivés : normes NF P. 22410 et P.22411, n'apportent rien à la compréhension générale des problèmes,
• les assemblages par boulons non précontraints : normes NF p 22430 et
P.22431, . - de conduire tous les calculs et les vérifications selon le règlement Eurocode 3,
mais de mener en parallèle les calculs comparatifs selon les règles antérieures,
~~s ~~~~~blages

2 par boulons à serrage contrôlé : normes NF P. 22460 à afin que chacun puisse :
• mesurer les différences de résultats et d' appréciations entre ancien et nouveau
• les assemblages so.udés : normes NF P. 22470 à P. 22472, règlement,
- l'add~tif 80, qui introduisait les notions de plasticité de l'acier et d'états-li ·t mieux appréhender et assimiler le nouvel Eurocode 3, qui est en fait très nova-
ce qw permettait d t" ·d rru es, teur, donc très différent.
. . e trer part1 es propriétés élasto-plastiques de l'acier et d'allé-
ger ams1 les structures.

~epuis 1993, une nouvelle réglementation européenne est entrée en viO"ueur t


1:npose, en remplacement de ces divers et précédents textes un code ~n· e.
1 Eurocode 3. ' tque .
LES DANGERS DE LA CONSTRUCTION MÉTALLIQUE
L' Euroco~e ~«Calcul des structures en acier>> a été adopté par le Comité européen
de normalisauon (CEN) en 1992 et a été classé Norme provisoire pour une durée ·de
3 années ( 1993 à 1996). En comparaison des constructions en béton, armé ou précontraint, les constructions
métalliques exigent qu'une attention toute particulière 'soit portée sur certains points
Chaque pays de la Communauté européenne ajuste les modalités d'application de ce «névralgiques >>, notamment :
nolu(Dveau règlement sur son territoire, au moyen d'un Document d'application natio
M ~- - les assemblages (boulonnages, soudages), afin de se prémunir contre leurs risques
de rupture brutale, qui conduiraient à la ruine de l'ouvrage par effondrement,

6
7
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

- les phénomènes d'instabilité élastique (flambement dé .


qui amplifient considérablement les contraintes dan j ~èersement, ~oilement),
culiè d bi s es P1 ces, et qUI sont parti
. rement re outa es en construction métallique d f .t d l' . . . -
ptèces de faible épaisseur et de grand élancement. ' u at e utilisauon de

c :est pourquoi ~ous avons délibérément choisi, dans cet ouvrage d'étudi NOTATIONS GÉNÉRALES
:~:i~~~sc~:t~~~t~r:culièrement critiques, avant d'aborder le~ calculs ~é:~r~:~

Les notations générales utilisées dans cet ouvrage sont celles qui ont été retenues
par le règlement Eurocode 3.

Cependant, compte tenu de leur lourdeur et de l'utilisation à outrance d' indices et


de références, qui rendent leur lecture et leur compréhension difficiles, il leur a été
substitué des notations simples et claires.

Ces notations sont classées ci-après par rubriques, et au sein de chaque rubrique par
ordre alphabétique ; l'alphabet romain d'abord (majuscules, puis minuscules), suivi
de 1' alphabet grec.

ACTIONS

A Charge accidentelle (explosion, choc de véhicules ... )


F Charge ponctuelle en général
G Charge permanente ponctuelle
Q Charge d'exploitation ponctuelle
Sn Charge de neige normale
Se Charge de neige extrême
w" Charge de vent normale
We Charge de vent extrême
p Charge uniformément répartie, en général
g Charge permanente uniformément répartie
q Charge d'exploitation uniformément répartie

SOLLICITATIONS/CONTRAINTES/DÉFORMATIONS

E Module d'élasticité longitudinale de l'acier (E = 210 000 MPa)


G Module d'élasticité transversale de l'acier (G = 81 000 MPa)
Fp Effort de précontrainte dans un boulon
M Moment sollicitant, en général
Mer Moment critique élastique de déversement

8
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Notations génerales

MejJ Moment efficace (section de classe 4) Coefficient de flambement (Additif 80)


Met Moment élastique Coefftcient de déversement (Additif 80)
MN Moment résistant plastique réduit du fait de l'effort axial Coefficient de dimension des trous de perçage pour boulons
Mpe Moment plastique Coefficients de flambement-flexion
MR Moment résistant Coefficient de voilement par cisaillement
Mu Moment ultime Nombre de plans de cisaillement ou de frottement
N
rn
Effort normal, en général N 1 Npe ou nombre de boulons
n
NK Effort normal critique d'Euler Facteur de moment uniforme équivalent (flambement)
~M(béta)
Npe Effort normal de plastification
~w Facteur de corrélation (soudures)
Nu Effort normal ultime
v
Vpe
Effort tranchant sollicitant
Effort tranchant de plastification
E (epsilon) Coefficient de réduction élastique de l'acier [ E = ~]
Vu Effort tranchant ultime
f(ou Ô) Flèche d'une poutre 11 (eta) Facteur de distribution de rigidités (flambement)
fu
[À. = ~K]
Contrainte de rupture d'une pièce
fub Contrainte de rupture d'un boulon À. (lambda) Élancement
/y Limite d'élasticité d'un acier
fred Limite d'élasticité réduite pour l'aire de cisaillement: Élancement eulérien
fred= (l- p) ·fy
E (epsilon)
Ey
Déformation linéaire unitaire
Déformation correspondant à la Limite d'élasticité/,
Élancement réduit [ Î = :K]
cr (sigma) Contrainte normale Y
À.LT Élancement de déversement
Contrainte critique d'Euler [crK = 7t: E]
-c (tau)
2

Contrainte tangentielle ou de cisaillement


Élancement de l'âme d'une poutre
[
À.=
w
rTl
v~J
Résistance critique élastique au voilement par cisaillement
Il (mu) Coefficient de frottement

~J
p (rho) Rendement d'une section
Contrainte limite de cisaillement pur en élasticité [-ce= x (chi) Coefftcient de réduction de flambement
XLT Coefficient de réduction de déversement
'CJJ Contrainte de cisaillement parallèle à l'axe d'un cordon de soudure 'V (psi) Coefficient de distribution de contraintes
"t.i Contrainte de cisaillement perpendiculaire à la section de gorge d' un y(gamma) Coefficient partiel de sécurité
cordon de soudure
v (nu) Coefficient de Poisson (pour l'acier v= 0,3)
D. ou 8 (delta) Déplacement horizontal en tête de {loteaux
CARACTÉRISTIQUES GÉOMÉTRIQUES

Section brute d'une pièce


COEFFICIENTS ET GRANDEURS Section efficace d' une pièce (classe 4)
SANS DIMENSIONS Section nette d'une pièce
Section d' une semelle de poutre en double Té
K Coefficient d'encastrement ou de rigidité poteau/poutre Aire de cisaillement
a
Awl A= Rapport de la section de l'âme d'une poutre à la section totale Section de l'âme d'une pièce

10 11
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MËTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

As Section résistante de la tige d'un boulon en fond de filet


11 (ou J) Moment d'inertie de torsion
lw Facteur de gauchissement d'une section
ly Moment d' inertie de flexion maximal
lz Moment d' inertie de flexion minimal
Weff Module de résistance efficace
UNITÉS
Wee Module de résistance élastique
wpt ~odule de résistance plastique
a Epaisseur utile (ou gorge) d'un cordon de soudure
b Largeur d'une semelle de poutre Les unités utilisées sont celles qui sont employées dans la pratique, qui sont parfois
c Portée en console d'une semelle de poutre différentes des unités « légales >> (Système international SI ou Norme ISO 1000),
d
Diamètre nominal des tiges des boulons ou hauteur de la partie droite ces dernières étant dans certains cas inadaptées, car disproportionnées avec les
d'une âme de poutre ordres de grandeur des valeurs couramment rencontrées.
do Diamètre de perçage des trous de boulonnaae
g Largeur du champ diagonal de traction (voilement) Le tableau ci-après donne les équivalences entre unités pratiques et théoriques.
h Hauteur d'une pièce en général
ho (ou h*) Distance entre axes neutres des semelles d'une poutre Unités Unités

Rayon de giration d'une section [i = YIJ Grandeurs à mesurer

Efforts
pratiques

daN
kN
théoriques

N
N
Équivalence

1 daN= 10 N
1 KN = 103 N
Longueur en général ou portée d'une poutre Longueurs mm m 1 mm= 10- 3 m
Longueur de déversement d' une poutre
Sections mm 2 m2 1 mm 2 = 10 6 m2
Longueur de flambement d'une poutre
Longueur nominale d'une poutre Moments fléchissants daNm Nm 1 daNm= 10 Nm
kNm Nm 1 kNm = 103 Nm
r Rigidité d'une barre [r= f] Moments statiques cm 3 m3 1 cm3 =10- 6 m3

Moments d'inertie cm 4 m4 1 cm 4 = 10- 8 m4


t Épaisseur d'une pièce ou d' une tôle
Contraintes daN/mm 2 N/m 2 = Pa 1 daN/mm2 = 107 Pa
'J ~paisseur d'une semelle de poutre N/mm2 N/m 2 = Pa 1 N/ mm 2 = 1 MN/m2 = 1 MPa
tw Epaisseur d'une âme de poutre
Surcharges daN/m2 N/m 2 = Pa 1 daN/m2 = 10 Pa
Vs (ou v') Distance de la fibre extrême supérieure à l' axe neutre d'une section kN/m2 N/m 2 = Pa 1 kN/m2 = 103 Pa
v; (ou v) Distance de la fibre extrême inférieure à l' axe neutre d'une section
a (alpha) Angle en général
En outre, nous assimilerons les décanewtons aux kilogrammes (1 daN= 1 kg), alors
e (theta) Angle en général
(phi) Rotation 1
<P qu'en toute rigueur 1 daN= Kgf= 1,02 kg. L'erreur corrunise, de 2 %, est négli-
0,981
geable, compte tenu de la précision générale des calculs.

12
SYSTÈME DE REPÉRAGE

Le système utilisé est un système d'axes de coordonnées cartésiennes liées à la sec-


tion, dont l'origine passe par le centre de gravité de la section.

Comme le montre la figure 1 :


- l'axe des y est l'axe de plus forte inertie,
- l'axe des z est l'axe de plus faib le inertie,
- l'axe des x est l'axe longitudinal perpendiculaire à la section.

z z
1

~...j

x- · ·-·-·- ·-·- ·- ·- ·- ·- ·- __ J x
1

-Figure 1 -
CHAPITRE 1

MATÉ RIAUX, CONTR A INTES

1.1. LE MATÉRIAU ACIER

L'acier est un matériau constitué essentiellement de fer et d'un peu de carbone, qui
sont extraits de matières premières naturelles tirées du sous-sol (mines de fer et de
charbon). Le carbone n'intervient, dans la composition, que pour une très faible part
(généralement inférieure à 1 %).

Outre le fer et le carbone, l'acier peut comporter d'autres éléments qui leur sont
associés:
- soit involontairement : phosphore, soufre ... qui sont des impuretés et qui altèrent
les propriétés des aciers,
- soit volontairement : ce sont notamment le silicium, le manganèse, le nickel, le
chrome, le tungstène, le vanadium, etc., qui ont pour propriété d'améliorer les
caractéristiques mécaniques des aciers (résistance à la rupture, dureté, limite
d'élasticité, ductilité, résilience, soudabilité ... ). On parle, dans ces cas, d' aciers
alliés.

L'acier est généralement obtenu par une opération en 2 phases:


- Fe phase: l'introduction et la combustion de minerai de fer, de coke et de castine
dans un haut-fourneau permet l'obtention de la fonte (matériau à plus de 1,7 %
de carbone) ;
- 2e phase : il est procédé à la conversion de la fonte liquide en acier, à une tempé-
rature de 1 500 oc environ, sous insufflation d'oxygène. Cette opération s'effec-
tue dans un convertisseur et à pour objet de décarburer la fonte. L'acier obtenu ne
possède plus qu'un faible pourcentage de carbone. )Jrie autre technique d'élabo-
ration par arc électrique se développe actuellement. ·
Matériaux, contraintes
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

Classification des aciers selon leur teneur en carbone 1.2. LES PRODUITS SIDÉRURGIQUES

Matériaux Teneur en carbone Utilisation


Les produits sidérurgiques employés en construction métallique sont obtenus par
-aciers doux 0,05% < c < 0,3 % charpente, boulons
en
-aciers mi-durs 0,3 % < c < 0,6 %
laminage à chaud. Leurs dimensions et caractéristiques sont normalisées et réperto-
Q; rails, pièces forgées
·c::; -acier durs 0,6 %<C<0,75% outils riées sur catalogues.
<(
-aciers extra-durs 0,75%<C<1,20% outils, poinçons
- aciers sauvages 1,20%<C< 1,70% pièces spéciales 1 Aciers bruts liquides 1

ë
en
Q)
- fontes hypo-
eutectiques
1,70% < c <4,50% } pièces coulées,
culasses moteurs, ~
0
Ll.
-fontes hyper- 4,50% < c < 6,30 % bâtis machines Demi-produits
eutectiques (blooms, billettes, brames)

Par le procédé de la cotùée continue, l'acier est d'abord formé en demi-produits.


L'acier liquide est coulé dans une lingotière en cuivre de section carrée ou rectangu-
laire selon le demi-produit fabriqué. Le métal commence à fonner une peau solide
dans la lingotière violemment refroidie à l'eau. Il est tiré vers le bas par un jeu de 1Produits longs! 1 Produits plats 1
rouleaux et achève de se solidifier. À la base de l' installation, on extrait une barre
-poutrelles - larges plats
solide, carrée ou rectangulaire qui est découpée en tronçons de la longueur désirée. (IPE, IPN, HE, UAP, UPN) -tôles
- laminés marchands -bandes et feuillards
(ronds, carrés, plats, petits U,
cornières, tés)

I I-I
Bloom Billette Brame

-Figure 2-

Enfin, une derrùère étape consiste à laminer les demi-produits, c'est-à-dire à étirer et
écraser le métal pour lui donner les dimensions et les formes souhaitées. On
Profils HEA Profils IPE IPN
fabrique ainsi des produits plats (plaques et tôles) à partir de brames et des produits
HEB
longs (poutrelles, rails, barres, fils ... ) à partir de blooms et de billettes. Le laminage HEM
s'effectue à chaud (environ 1 000 degrés).

L'opération consiste à entraîner et écraser le métal chaud entre deux cylindres tour-
nant en sens inverse l'un de l'autre. Les cylindres sont lisses pour les produits plats
et à cannelures pour les produits longs (profilés).
-W UAP
l~~--u
UPN

En répétant plusieurs fois l' opération, on obtient un produit de plus en plus mince et
de plus en plus long, à la forme souhaitée.

Par exemple, à partir d'une brame de 10 rn de long, 2 rn de large et 25 cm d'épais-


L
Cornière à congé
et à angles vifs
L
Cornière à congé
et angles arrondis
seur, on obtient une bobine de tôle de plus d' 1 km de long et de 2 mm d'épaisseur.
-Figure 3-

18 19
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Matériaux, contraintes

1.2.1. CONTRAINTES RÉSIDUELLES


1.2.2. TRAITEMENTS THERMIQUES
RÉSULTANT DU LAMINAGE
e (oC)
Le laminage à chaud entraîne, par refroidissement inégal des différentes zones des
profilés, des champs de contraintes rémanentes, ou tensions internes. A
1 500°
La zone de jonction de l'âme et des membrures d'un profilé en H se refroidit plus A4 -1 400°
lentement que l'âme et les ailes proprement dites.
1 130°
Les contraintes peuvent atteindre une fraction importante de la limite élastique : la 1 oooo
figure récapitule des mesures dues à Thurlimann. A3 - gooo
A2 -740°
A 1 -700° Cémentite
Un traitement de normalisation et de recuit fait en grande partie disparaître les ten-
sions internes, mais réduit la limite élastique. 500°
Ferrite

!o,9 :1,7 \4,5


%C
0 2 3 4 5 6 7

se refroidissant -Figure 5-
plus lentement
Pour une composition chimique donnée, les traitements thermiques permette~t de
modifier considérablement les caractéristiques d' un acier, notarrunent du fau de
l'existence de plusieurs formes de cristaux du fer, évolutives selon la température.

8 : compression Un traitement themuque est un cycle de "réchauffement 1 refroidis~ement", réalisé


dans une plage de températures bornée et selon un gradient thernuque préc1s. Ses
e: traction buts sont de modifier la résistance de l'acier (linlites élastique et de rupture), sa
composition physico-chinlique ou sa structure cristalline.
[illl8lffi] j 0,3 cr1
L'une des caractéristiques essentielles du fer pur est de se présenter sous deux

I)
Â
formes allotropiques différentes, suivant la température :

-Figure 4-

Fers a et o Fery

-Figure 6-

- de la température ordinaire jusqu'à 910 oc (que r 'on appelle "point A.3") : les
atomes du fer sont répartis suivant un réseau cubique centré (au sommet et au
centre du cube), c'est le fer a. ;

20 21
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÊTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Matériaux, contraintes

de 910 oc à 1 390 oc environ : les atomes du fer se placent suivant un réseau calamine, qui est un oxyde dur né en cours de laminage ;
cubique à faces centrées (au sommet et au centre des faces des cubes), est le fer y; _ rouille, qui est une gamme d'oxydes résultant d'un phénomène électrochimique
- au-delà de 1 390 oc : les atomes se retrouvent suivant la disposition des cubes engendré par l'humidité de J'atmosphère.
centrés. ll est d'usage d'appeler cette forme le fer 8;
Pour assurer la protection des aciers contre l'oxydation, il faut ré~ser d'abord un
- à 1 593 °C : Je fer devient liquide. traitement de surface (grenaillage ou décapage à l'acide), puis appliquer ensUJte une
protection, réalisée par :
La vitesse de refroidissement joue un rôle capital sur la structure de J'acier.
_ des peintures : glycérophtaliques, vinyliques, au. caoutchouc •. bitumineuse~,
Considérons trois traitements différents et étudions la structure et la limite de rup- époxydiques, polyuréthanes, etc., selon les caracténsùques du milieu et les exi-
ture d'un acier à 0,35 %de carbone. gences imposées ;
_ des revêtements métalliques :
Refroidissement Refroidissement Refroidissement • galvanisation par dépôt électrolytique,
lent normal brutal • galvanisation au trempé,
• métallisation,
Limite 600 MPa 700 MPa 120 MPa • shérardisation (zinc),
de rupture
• cbromatisation (chrome).

Les épaisseurs de zinc varient de 20 à 100 microns.


~0//
Structure
~ ((!If(( ~ ij~":::/;f
//~
Les forges livrent aujourd'hui des produits grenaillés prépeints, des aciers p~ti­
nables (type Corten) autoprotégés contre la corrosion après 2 ou 3 ans, et des aciers
-Figure 7- inoxydables.

On constate que la limite de rupture et la dureté croissent avec la vitesse de refroi-


dissement.

Dans le premier cas, refroidissement lent et recuit, on a des inclusions de points


noirs (la cémentite) à l'intérieur des cristaux de fer (ferrite). 1.3. ESSAIS DE CONTRÔLE DES ACIERS
Dans Je deuxième cas, refroidissement normal (trempe à l'air), on a une structure
plus fme en lamelles de ferrite et de cémentite.
Les essais normalisés de contrôle des aciers sont de deux types :
Dans Je troisième cas, refroidissement brutal (trempe à J'eau), on a une fine struc- - Les essais destructifs, qui renseignent sur les qualités mécaniques des aciers. Ce
ture homogène que l'on appelle la martensite. La structure martensitique est fragile sont :
et peut initier des fissures. Dans les structures soudées, le métal est porté en fusion
• J'essai de traction qui permet de mesurer le module d'élasticité longitudinalE,
et subit une trempe à l'air. Si on ne prend pas de précaution thermique, la zone de
Je coefficient de Poisson, les contraintes limite d'élasticité et de rupture,
soudage peut se transformer en structure martensitique donc dangereuse.
1' allongement à rupture,
• J' essai de dureté, qui étuilie la pénétration d'une bille ou d'une pointe dans
J'acier, et qui définit des degrés de dureté (duretés Brinell, Rockwell,
1.2.3. PROTECTION CONTRE LA CORROSION Vickers),
• J'essai de résilience, qui permet de mesurer l'aptitude d'un acier à rompre par
choc,
Les produits finis en acier sont généralement livrés bruts. ils sont sujets à la corro-
sion, qui se manifeste par l'apparition en surface des pièces de:

22 23
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

• l'essai de pliage,
a
• 1'essai de fatigue, etc.
Zone Zone Zone
- Les essais non destructifs, qui renseignent sur la composition et la structure des d'écrouissage
élastique plastique
aciers. Ce sont :
B
• la macrographie, c'est-à-dire l'examen visuel d'une surface polie traitée à fu ...... _.............. .. .
l'acide,
• la micrographie, c' est-à-dire l'examen visuel au microscope des cristaux, qui
permet de déterminer notamment la teneur en carbone,
• la radiographie, par rayons X (en laboratoire) ou rayons gamma (sur chantier),
permet de déceler les défauts, cavités ou fissures internes des pièces, notam-
ment des soudures,
• les ultrasons, enfin.

Nous nous bornerons ici à expliciter uniquement l'essai de traction, qui est le plus
classique et le plus révélateur de données physiques.

1.3.1. ESSAI DE TRACTION


Eu= Allongement à rupture.
Ez =Allongement de striction.
ll est pratiqué sur une éprouvette cylindrique, soumise à un effort de traction pro-
gressif, croissant de zéro à la rupture (Norme NF A. 03101 ). Un enregistrement gra- -Figure 8-
phique mesure l'allongement de l'éprouvette en fonction de l'effort de traction
appliqué (ou de la contrainte). On obtient un diagramme effort 1 déformation, selon Ce diagramme permet de mesurer :
la figure 8 ci-après.
_ la limite d' élasticité ..fy qui est la contrainte à ~artir de laquell~ les allongements
Ce diagramme se décompose en 4 phases : deviennent permanents, et qui correspond senstblement au seutl à part:J.r duque~ il
n'y a plus proportionnalité entre contrainte et allongement, c'est-à-due le pomt
- phase OA : zone rectiligne, pour laquelle les allongements sont proportionnels A. Conventionnellement, la limite d'élasticité !y est défuue comme la contramte
aux efforts appliqués. C'est la zone élastique, qui est réversible, car si l'on sup- correspondant à un allongement rémanent de 0,2 %.
prime l'effort de traction, la barre revient à sa longueur initiale (MIL = 0) ;
- la contrainte de rupture à la traction fu, qui correspond au point B,
- phase AA' : palier horizontal, qui traduit un allongement sous charge constante. ll
y a écoulement du matériau. C'est la zone plastique. À partir de A (par exemple, le module d'élasticité longitudinal de l'acierE:
en M), si on supprime 1'effort de traction, le retour à 1'équilibre se fait selon une
droite MM', parallèle à OA, et la pièce conserve un allongement rémanent OM' ; E=to a =-(J- =210 000 MPa
" t!.LIL
- phaseA'B: la charge croît à nouveau avec les allongement jusqu'au point B;
l'allongement à rupture AR, l'allongement de striction Azet donc l'allongement
- phase BC: l'allongement continue, bien que la charge soit décroissante, jusqu'au total,
point C, qui correspond à la rupture. Dans cette dernière phase, la déformation
plastique est localisée dans une faible portion de l'éprouvette et n'est plus homo- le module d'élasticité transversal de l'acier G:
gène. Il y a striction.
G= E =84000MPa
2 (1 +v)

24 25
·'
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Matériaux, contraintes

- le coefficient de Poisson v :
cr (MPa)
L\a L\f Acier extra-dur
-=-v X-
e
r a
v =0,25 à 0,30 600

T - - - - Acier dur
Éprouvette initiale
450

Acier doux
300 (0,2 % de carbone)

235

150

LJ.L
-Figure 9- 0 ~---------------~E=~
0,2%

-Figure 10-
1.3 .2. PLASTICITÉ DE L'ACIER : Les strucrures métalliques ont donc, grâce à la ductilité de l'acier, la faculté d' équi-
RÉSERVE DE SÉCURITÉ librer les zones de contraintes, par ce qu'il est convenu d'appeler l'adaptatJ.On plas-
tique.
Le palier de ductilité AA' est particulièrement important en construction métallique,
car il représente une réserve de sécurité. En effet, il peut arriver que localement, Alors que les règles CM 66 ne tenaient que sommairement c~mpte,de cett~ possibi-
dans une structure, des pièces soient sollicitées au-delà de cette limite élastique. lité pour les pièces fléchies (par l'introductwn d'un coeffictent d adaptatJon plas-
Elles disposent, dans ce cas, du palier AA ' pour se décharger dans des zones avoisi- tique 1j1), l' Eurocode, au contraire est établi sur la base de ce comportement élasto-
nantes. On dit qu'il y a adaptation plastique. plastique de l'acier.

Plus la teneur en carbone des aciers augmente, plus !y augmente, plus le palier de
ductilité se raccourcit et plus l'allongement à rupture diminue. La sécurité est donc
inversement proportionnelle au taux de carbone. C'est pourquoi seuls les aciers
doux (à faible taux de carbone) sont autorisés en construction métallique. Le taux 1.4. CARACTÉRISTIQUES DES ACIERS NORMALISÉS
moyen de carbone étant de 0,2% (voir figure 10 ci-après).

Cette notion de plasticité/sécurité est très importante. En effet, lorsqu'une pièce est
excessivement sollicitée, au-delà de la limite d'élasticité/y si elle est constituée en Les divers aciers de construction sont réglementés par la norme européenne EN
10025 (publiée en octobre 1990 par l' AFNOR, en remplacement de l'ancienne
acier dur ou en fonte, elle va périr par rupture brutale, sans présenter au préalable de
norme NF A 35.501 d'avril 1987).
signe ou de déformation prémonitoire. En revanche, une pièce en acier doux va pré-
senter de grandes déformations, qui vont prévenir du danger latent. Cette norme définit des nuances d'acier, qui correspondent à leurs caractéristiques
En outre, la zone surcontrainte va, en se plastifiant, se déformer et se dérober, ce qui mécaniques.
va provoquer le report des contraintes excessives sur des zones ou des pièces voi- Elle définit é<>alernent, pour une nuance donnée, des classes de qualité (JR, JO, 12 ·
sines non sarurées.
G3) qui se di;tinguent entre elles par leur soudabilité notarrunent.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Matériaux, contraintes

Cette norme concerne les aciers non alliés, laminés à chaud et destinés à la fabric a- Les sections réelles présentent cinq types principaux de défauts :
tion d'éléments de construction, soudés ou non, et qu'il s' agisse de produits plats
_ défauts de dimensions : les dimensions géométriques des sections sont peu pré-
aussi bien que de produits longs.
cises - les tolérances varient de 1 % sur la hauteur à plus de 15 % sur l'épaisseur
Nous nous limitons en construction à trois nuances principales d'acier (5.235 dans des ailes, pour des poutrelles IPE ou HE ;
la majorité des cas, 5.275 et 5.355 plus rarement, par exemple pour les ouvrages - défauts d'équerrage : les ailes ne sont pas rigoureusement orthogonales à l'âme;
d ' art), qui correspondent aux exigences du calcul en plasticité.
- défauts de symétrie: les largeurs d'ailes ne sont pas exactement identiques;
En effet, le calcul en plasticité peut être utilisé dans l'analyse globale des structures
- défauts d'incurvation: l'âme peut être incurvée (flèche de l à 2 mm) ;
ou de leurs éléments, à la condition que l' acier satisfasse aux trois exigences sui-
vantes : - défauts de dressage : la fibre moyenne des poutrelles peut être incurvée (flèche
de 2 à 3 %o de la portée).
- la contrainte à la rupture en traction fu doit être supérieure de 20 % au moins à la
limite d' élasticité/y :fu~ 1,2/y ; Ces différents défauts peuvent contribuer à diminuer l' inertie du profilé, à provo-
quer des moments de torsion, des phénomènes de voilement, etc.
- l'allongement à rupture Eu doit être supérieur à 15%: Eu~ 0,15;
- l'allongement à rupture Eu (correspondant à fu) doit être supérieur à 20 fois Pour en tenir compte dans les calculs, plutôt que de minorer les sections et les iner-
l'allongement Ey (correspondant àfy) : Eu~ 20 Ey· ties ou d ' entreprendre des calculs difficiles et aléatoires. on majore en fait les
charges par des coefficients de pondération. Le coefficient 1,35 appliqué aux poids
Les trois nuances d ' acier figurant dans le tableau suivant satisfont à ces trois exi- propres se justifie notamment, entre autres, pour cette raison.
gences.
Pour bien montrer l'importance des erreurs commises sur le calcul des inerties et
des contraintes, du fait des tolérances dimensionnelles des poutrelles, prenons un
Nuances d'Aciers
Caractéristiques mécaniques exemple.
des Aciers en fonction
de leur épaisseur t 8.235 8 .275 8.355 Soit une poutrelle IPE 200, dont les tolérances de laminage (fixées par la norme
NF A 45206) sont les suivantes :
Limites élastique fy (MPa)
b 100±2,00mm
t~ 16mm 235 275 355 T h 200±3,00=
16 < ts 40 mm 225 265 345
40<t~ 63mm 215 255 335 lw 5,6 ±0,75mm
Contrainte de rupture lJ 8,5 ± 1,50mm
en traction fu (MPa)
t~ 3mm 360/510 430/580 510/680 h
3 < ts 100 mm 340/470 410/560 490/630
Allongement minimal moyen E
ts 3mm 18% 15% 15%
3<t~150mm 23% 19% 19%

-Figure Il -
1.4.1. TOLÉRANCES DE LAMINAGE

Les calculs de résistance sont établis sur la base de sections théoriques parfaites de
poutrelles, qui sont différentes des sections réelles obtenues après lamin age.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Matériaux, contraintes

Le moment d'inertie de la poutrelle, en ne retenant que l'inertie des 2 ailes, par


_ module d'élasticité longitudinale: E = 210 000 MPa;
souci de simplification, vaut:
- coefficient de Poisson : v = 0,3 ;
_ module d'élasticité transversale: G = 81 000 MPa;
_ coefficient de dilatation linéaire : Â = 11 . 10- 6 ;
La tolérance sur le moment d'inertie vaut: _ masse volumique de l'acier: p = 78,50 kN/m 3 ;
_ contrainte limite élastique de cisaillement pur (critère de Von Mises):
M l:!.b 1:!. tf l:!.h
-=-+-+2-
/ b tf h

M 2 1,5 3 45
- = - + - + 2 x - = - = 22,5 %
I lOO 8,5 200 200

La contrainte de flexion simple vaut :


1.5. ACIER/BÉTON : AVANTAGES, INCONVÉNIENTS
h
avec v=-
2
Par rapport aux structures en béton, armé ou précontraint, les structures métalliques
Mh présentent de nombreux avantages, et certains inconvénients.
Soit: crf=-
2/
Principaux avantages :

La tolérance sur la contrainte, pour un moment M donné, vaut donc : - industrialisation totale : n est possible de préfabriquer intégralement des bâti-
ments en atelier, avec une grande précision et une grande rapidité (à partir des
laminés). Le montage sur site, par boulonnage, est d'une grande simplicité ;
1:!. cr!= l:!.h _ M =21 %
cr/ h I - transport aisé, en raison du poids peu élevé, qui permet de transporter loin, en
particulier à l'exportation ;
Les tolérances de laminage peuvent donc conduire à une sous-évaluation de la - résistance mécanique :
contrainte de flexion de 21 %. • la grande résistance de l'acier à la traction permet de franchir de grandes por-
tées,
L'application du coefficient 1,35 aux charges permanentes (soit + 35 %) permet
d'augmenter le moment M dans les mêmes proportions et de compenser la minora- • la possibilité d'adaptation plastique offre une grande sécurité,
tion possible de 21 %. • la tenue aux séismes est bonne, du fait de la ductilité de l'acier, qui résiste
grâce à la formation de rotules plastiques et grâce au fait que la résistance en
traction de l'acier est équivalente à sa résistance en compression, ce qui lui
permet de reprendre des inversions de moments imprévus ;
1.4.2. CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES - modifications : les transformations, adaptations, surélévations ultérieures d'un
DES ACIERS ouvrage sont aisément réalisables ;
- possibilités architecturales beaucoup plus étendues qi.J' en béton.
Les valeurs des principales caractéristiques mécaniques des aciers de construction
sont:

31
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

Principaux inconvénients :
- résistance en compression moindre que le béton ;
- susceptibilité aux phénomènes d'instabilité élastique, en raison de la minceur des
profùs; CHAPITRE 2
- mauvaise tenue au feu, exigeant des mesures de protection onéreuses ;
- nécessité d'entretien régulier des revêtements protecteurs contre la corrosion, LES ASSEMBLAGES
pour assurer la pérennité de 1' ouvrage.

2.1. GÉNÉRALITÉS

2.1.1. RÔLE DES ASSEMBLAGES

Un assemblage est un dispositif qui permet de réunir et de solidariser plusieurs


pièces entre elles, en assurant la transmission et la répartition des diverses sollicita-
tions entre les pièces, sans générer de sollicitations parasites notamment de torsions.

Pour réaliser une structure métallique, on dispose de pièces individuelles, qu'il


convient d'assembler :
- soit bout à bout (éclissages, raboutages),
- soit concourantes (attaches poutre/poteau, treillis et systèmes reùculés).

Pour conduire les calculs selon les schémas classiques de la résistance des maté-
riaux, il y a lieu de distinguer, parmi les assemblages :
- les assemblages articulés, qui transmettent uniquement les efforts normaux et
tranchants,
- les assemblages rigides, qui transmettent en outre les divers moments.

Cette dichotomie est en fait une simplification pour mener les calculs, car, en réa-
lité, les assemblages ont un comportement intermédiaire (semi-articulés, semi-
encastrés, sem.i-rigides).

Les articulations, réalisées par boulonnage, n'ont pas l'apparence d'articulations


classiques. Le critère caractéristique réside en fait dans' la flexibilité à proximité du
nœud.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les assemblages

2.1.2. FONCTIONNEMENT DES ASSEMBLAGES Les assemblages peuvent être considérés comme autant de "talons d'Achille" ~ans
une structure, et les Anciens ont coutume de dire qu'une charpente sous-dtmensiOn-
Les principaux modes d'assemblage sont: née, mais correctement assemblée, est préférable à une charpente correctement
- le rivetage, dimensionnée, mais mal assemblée.
- le boulonnage,
Dans le premier cas, la réserve de plasticité autorisera l'apparition de grandes défor-
- le soudage, mations, qui préviendront du risque possible.
- le collage,
En revanche, dans le second cas, aucune déformation prémonitoire ne sera obser-
qui correspondent à deux types de fonctionnement distincts : obstacle et/ou adhé- vable avant la rupture brutale.
rence.
Mais un bon dimensionnement n'est pas suffisant, si la conception n' est pas cor-
recte. Il faut assurer, au travers de l' assemblage, la transmission parfaite des forces,
FONCTIONNEMENT PAR OBSTACLE afin de ne pas créer d'efforts ou de moments secondaires parasites. Pour cela,
quelques précautions élémentaires sont à prendre :
C'est le cas des boulons ordinaires, non précontraints, dont les tiges reprennent les
efforts et fonctionnent en cisaillement. n faut proscrire tout assemblage par recouvrement simple (figure A) et utiliser un
assemblage symétrique par double couvre-joint (figure B).

FONCTIONNEMENT PAR ADHÉRENCE le


r ~N
Dans ce cas, la transmission des efforts s'opère par adhérence des surfaces des
pièces en contact. Cela concerne le soudage, le collage, le boulonnage par boulons
HR.
N----1
t 1 1 1

- Figure 12·A -
+

FONCTIONNEMENT MIXTE

N----e;~:~1~~~~ ~~1=;--1-':r~ N
C'est le cas du rivetage (et dans les cas extrêmes, du boulonnage HR), à savoir que
les rivets assurent la transmission des efforts par adhérence des pièces jusqu'à une
certaine limite, qui lorsqu'elle est dépassée, fait intervenir les rivets par obstacle, au
cisaillement. 'i==f=11

12
- Figure 12·8 -
2.1.3. PRÉCAUTIONS CONSTRUCTIVES En effet, dans le cas de la figure A, la dissymétrie crée un moment de flexion para-
site et l'assemblage se déforme, comme le montre la figure C.
Les assemblages constituent des zones particulières plus fragiles que les zones cou-
rantes des pièces, car les sections sont réduites du fait des perçages ou la nature de
l'acier affaiblie par la chauffe du soudage. En outre, les assemblages sont soumis à
des sollicitations qui peuvent s'inverser et les contraintes peuvent changer de sens
(une poutre de charpente peut fléchir dans le sens positif sous charge de neige et
dans le sens négatif sous soulèvement par le vent).
- Figure 12.C-
C'est pourquoi il faut être particulièrement vigilant dans la conception et le calcul
ll faut par ailleurs s'assurer que les axes neutres des barres soient concourants aux
des assemblages, afin de se prémunir contre tout risque de rupture brutale.
nœuds des treillis dans les systèmes réticulés. Ce n'est souvent pas le cas pour les

34 35
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

treillis réalisés en cornières, du fait de la non-superposition des axes neutres et des 2.1.4. CLASSIFICATION DES ASSEMBLAGES
axes de trusquinage. U convient alors de prendre en compte les majorations des
c?ntraintes engendrées par les moments secondaires, tant au niveau des barres qu'au
ruveau du gousset (ligne de déclùrure). Les assemblages peuvent être classés en fonction de :
_ leur rigidité,
Dans le cas de la figure D, le moment secondaire vaut: M = (F2 - F 1). d.
_ leur résistance.

A. CLASSIFICATION PAR RIGIDITÉ

Assemblages désignés comme articulations


Un assemblage peut être considéré comme articulé s'il ne peut développer des
moments significatifs qui seraient susceptibles d'exercer une influence défavorable
sur les éléments de la structure.

-S+G --- -~T. Les assemblages de type articulé doivent être capables de transmettre les efforts cal-
culés lors de leur conception ainsi que d'accepter les rotations qui en résultent.
-~ A.N.
A.T. = Axe de trusquinage
A.N. = Axe neutre Assemblages rigides
- Figure 12-0 - Un assemblage peut être considéré comme rigide si sa déformation n'a pas
d'influence significative sur la répartition des efforts et des moments dans la struc-
Nous allons examiner successivement : ture, ni sur la déformation ct' ensemble de celle-ci.
- les assemblages par boulons ordinaires,
Les déformations des assemblages rigides ne doivent pas conduire à une réduction
- les assemblages par boulons précontraints, de la résistance de la structure supérieure à 5 %.
- les assemblages par soudures.
Les assemblages rigides dovient être capables de transmettre les efforts et moments
Nous délaisserons : calculés lors de leur dimensionnement.
- les assemblages par rivets, pratiquement abandonnés de nos jours, du fait des dif-
ficultés inhérentes à leur mise en œuvre (particulièrement sur chantiers). Le rive-
Assemblages semi-rigides
tage reste cependant très utilisé pour assembler les tôles fines, les barda<>es, mais Les assembla<>es qui ne satisfont pas aux critères concernant les assemblages rigides
il s'agit dans ces cas de petits rivets "pop", scellés pneumatiquement, qci ne relè- ou les assemblages articulés seront classés comme des assemblages serni-rigides.
vent pas, à proprement parler, de la construction métallique ;
Les assemblages semi-rigides doivent permettre de prévoir le niveau d'interac~on
- les assemblages par collages, peu utilisés, car il s'agit d' une technique non
entre les éléments structuraux, en se basant sur les caractéristiques moment-rotauon
encore réglementée, qui exige une préparation des surfaces particulièrement
des nœuds.
méticuleuse, sans laquelle les colles (résines de synthèse), bien qu ' extrêmement
performantes, ne peuvent garantir la cohésion suffisante des assemblages. lls doivent également être aptes à transmettre les efforts et moments calculés lors de
leur conception.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

1
B. CLASSIFICATION PAR RÉSISTANCE 1 p : charge unitaire

Assemblage de type articulé ~!!111.11:!! III!!~


Un assemblage de type articulé doit être à même de transmettre les efforts calculés,
sans développer de moments significatifs qui pourraient exercer une influence défa-
vorable sur les éléments de la structure.
-
La capacité de rotation d'un assemblage de type articulé doit être suffisante pour Assemblages
permettre la formation de toutes les rotules plastiques nécessaires sous les charges rigides
de calcul.

Assemblage à résistance complète


Assemblages
On peut considérer qu'un assemblage est à résistance complète si sa résistance de souples
calcul est au moins égale à la plus grande des résistances des éléments structuraux
connectés.
Assemblages
Si la capacité de rotation d'un assemblage à résistance complète est limitée, les semi-rigides
effets d'un dépassement éventuel de cette résistance doivent être pris en compte. Si
la résistance de calcul d'un assemblage est égale à au moins 1,2 fois la résistance
plastique de calcul de l' élément structural, il n' est pas nécessaire de vérifier sa capa-
cité de rotation. -Figure 13-
Diagrammes de moment fléchissant avec divers modes de liaison
La rigidité de l'assemblage doit être telle qu'aucune des capacités de rotation des
rotules plastiques nécessaires ne soit dépassée sous les charges de calcul.

Assemblages à résistance partielle


La résistance d'un assemblage à résistance partielle est par définition inférieure à
celle de 1' élément structural assemblé. MA= k. SA
k=Arctga eA
La capacité de rotation d'un assemblage à résistance partielle au droit duquel se MA= Mo+2 El R
forme une rotule plastique doit être suffisante pour permettre le développement de
toutes les rotules plastiques nécessaires sous les charges de calcul.

La capacité de rotation peut être démontrée expérimentalement. Cette démonstra-


tion expérimentale n'est pas requise lorsque l'on utilise des dispositions construc-
tives dont la pratique a démontré qu'elles avaient les propriétés adéquates. -Figure 14-
Fonctionnement d'une traverse avec des liaisons semi-rigides
La rigidité d'un assemblage à résistance partielle doit être telle qu'aucune des capa-
cités de rotation des rotules plastiques nécessaires ne soit dépassée sous les charges
de calcul.

La figure 13 montre l'intérêt des assemblages sem.i-rigides (moment en travée et


moment sur appuis égaux).

38 39
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

2.2. LES ASSEMBLAGES BOULONNÉS 2.2.1. DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES

A. POSITIONNEMENT DES BOULONS


Ils sont réglementés par l' Eurocode 3 (chapitre 6.5). Les distances entre axes des boulons ainsi qu'entre axes des boulons et bords des
pièces (pinces) sont limitées par :
- des valeurs minimales :
p 1 ;;, 2,2d0 e1 ;;, 1 ,2d0
do ~-+·~ • pour faciliter la mise en place des boulons,
• pour permettre le passage des clés,

Direction de transmission
-\k--·-4--·-·-GJ.
i ' i i
• pour éviter le déchirement des tôles (à la manière des timbres-poste) ;
- des valeurs maximales :
de l'effort -·-0-·-·-·-&·-·-·-<.B ·
• pour conserver un bon contact entre les pièces assemblées (ce qui augmente le
e,
e2
}< 12 lou 150 mm frottement et limite les risques de corrosion),
• pour éviter des assemblages trop longs (cf. paragraphe suivant).
Notations pour l'espacement des systèmes de fixations

v
• 1 1• P1 s 14 t et s 200 mm

~ r~_ . -l~
1 4
.-41-
.I \ -GJ-
-èl ~
-4- J Compression
e3 ;;, 1,5d0
re---..., 1 1

1 1

C p2 S14 t etS200 mm -·- · ·- -- ·- · - · -t -· d0 - -i - -- ·- ·- ·-·


1\.. 1 1

Éléments comprimés : espacements en quinconce 1 1 e4 ;;,1 ,5d0


0,5d0 -~ ~ 1

•1 le P1.o s
14 s
t et 200 mm
Pinces transversales et longitudinales de trous oblongs

P1 ,;S 28 t - Fi9ure 16-

---
etS400 mm

B. EFFET DE LA LONGUEUR DE L'ASSEMBLAGE


Traction
L'étude des assemblages sollicités au cisaillement a mis en évidence l'influence de
Éléments tendus : espacements en quinconce la longueur de l'assemblage sur la charge de ruine. Les plus grandes déformations
se situent aux extrémités de l'assemblage ; les boulons des extrémités sont donc
plus sollicités que les boulons centraux. .
- Fi9ure 15-
Tous les boulons d'un assemblage sollicité au cisaillement ne transmettent pas la
même charge. Lors de la vérification d'un assemblage dont la distance entre le pre-
mier et le dernier boulon d' une tôle dépasse 15 fois le diamètre d du boulon, on

40 41
'· CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

tiendra compte de ce phénomène en multipliant la résistance ultime théorique par un C. SECTION NETIE - LIGNES DE RUPTURE
facteur de réduction ~ donné par :
La section nette A 11 , 1 est la section qui présente la plus courte ligne de rupture. Elle
~ = 1 - (R- 15 . â) 1 (200 . â) avec 0,75:,; ~:,; 1
est, bien sûr, inférieure à la section brute A et dépend du nombre de trous qu'elle
F(%)~-------------------------, rraverse et de leur disposition.
/.
Moyenne
10
7 ·····H z
-·L ·:i: ..

t : épaisseur de la pièce
d0 : diamètre du trou

F .._::_qtq:j: ! = ,

2 3
~
4 5
!
j=t::=t=:j=t==t=:j

6 7
l~l:
8
l' i---: ;;:
9 10
...__
F F {Ab= tb
_____... _(An. 1
An=
An,2

-Figure 18-
Définition de la section brule A el de Jo section nette Anet

a) Schéma de la répartition effective des efforts La résistance ultime en traction vaut :


repris par chaque boulon
Anet
Nu= 0,9 x fux-- avec 'YM2 = 1,25
'Y M2

D. EFFET DE LEVIER

Un assemblage réalisé avec des tôles d'épaisseur insuffisante, se déforme. Cette


déformation conduit à une augmentation de l'effort dans le boulon, due à la force Q,
appelée force de levier.

Cette force supplémentaire Q peut provoquer une rupture prématurée des boulons.
La figure suivante montre l'évolution de la traction Pb dans un boulon précontraint,
pour un assemblage sollicité à la traction. La rupture du boulon a lieu pour une
force extérieure N 1 plus petite que la charge ultime N2 d'un assemblage composé de
tôles rigides.
R
d

b) Loi de réduction pour le calcul


de la résistance ultime d'un assemblage

-Figure 17-
Influence de la langueur de l'assemblage

43
1 ~-"

CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

N : force extérieure 2.2.2. DIMENSIONNEMENT


Q : force de levier DESBOULONSORDINAŒES
2 .
(NON PRÉCONTRAINTS)
A= 41t d : sectton du boulon

A.COER8CŒNTSPARTIELSDESÉCURITÉ

_ Résistance des boulons au cisaillement: 'YMb = 1,25

_ Résistance des boulons à la traction : 'YMb = 1,50

B. ASSEMBLAGES SOLLICITÉS AU CISAILLEMENT

Dans ce cas, il convient de vérifier :


- d'une part, la résistance au cisaillement des boulons,
- d'autre part, la résistance à la pression diamétrale des pièces.

a) Déformée de J'assemblage
Résistance des boulons au cisaillement par plan de cisaillement :
Traction dans un boulon Pb
- pour les classes de qualité 4.6, 5.6 et 8.8 :
~ Avec force de levier Q
... .. .... . ......... ...... / ~ ---- ·,0 ---- --
Ab

- - - - - - - - - r. i
Jo : /! Fv = 0,6 x fub x - -

pour les classes de qualité 4.8, 5.8, 6.8, et 10.9 :


'Y Mb

Ab
Fv = 0 ,5 x fub x - -
'Y Mb

"---- - -- - - -0--0--Force exrérieure N avec Ab = A : aire de la section brute du boulon si le plan de cisaillement passe
N1 N2 par la partie non fùetée du boulon ;
b) Évolution de la force de traction dans un bou lon
en fonction de la force extérieure =As: aire de la section résistance en traction du boulon si le plan de
cisaillement passe par la partie filetée du boulon.
-Figure 19-
Une estimation de la force de levier peut être trouvée avec la formule suivante : F
4 - H---.-i--i---i--i---'-----l-1 ~

Q=
05_(
'
wt
30 ab2 A
J ) !!_
(a a +1 + 2
d(3b) J
wt4
6ab2A a) Une section cisaillée (m = 1) b) Deux sections cisaillées (m = 2)

-Figure 20 -
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les assemblages

Résistance à la pression diamétrale des pièces assemblées Section résistante du filetage :

As= [ d
1
; r
~ ~ =di ~

r- ·-·- ·-·- ·- ·-· -· -· - ·-·- ·-


où a est la plus petite des valeurs suivantes : 1

1 • 1
d: $nominal . Ecrou .
l - ·- ·- ·-·-·- ·-·- ·- ·- ·- ·-·- l
C. ASSEMBLAGES SOLLICITÉS À LA TRACTION
-Figure 21-
La résistance en traction des boulons vaut :
Les filetaoes sont ISO pour les boulons ordinaires et RONDS pour les boulons précon-
r:
traints. notation est, pour un boulon de 20, par exemple (c'est-à-dired = 20 mm):
en ISO : M20 en rond : MRd 20

~1
D. ASSEMBLAGES SOLLICITÉS SIMULTANÉMENT AU CISAILLEMENT
ET À LA TRACTION
d 1 = 0 1 =d- 1,0825 pas
Les boulons soumis à des efforts combinés de cisaillement V et de traction T, doi- ~ = 0 2 =d- 0,6495 pas
vent satisfaire aux conditions suivantes : d3 = d-1,2268 pas
r = 0,1443 pas

~ + -T-~ 1
Fv 1,4 FT

Filetage métrique ISO


E. VALEUR DE LA SECTION RÉSISTANTE As DES BOULONS
À LA TRACTION

Diamètre nominal
14 16 18 20 22 24 27 30
du boulon d (mm)
Section résistante
A 5 (mm2) 115 157 192 245 303 353 459 561

rr. d 2
La section résistance As d'un boulon est: ~ = _ _s_ , ds étant Je diamètre résistant,
4
Filetage rond
calculé comme la moyenne arithmétique entre Je diamètre en fond de filet d 1 et Je
diamètre sur flanc d2.
-Figure 22 -

46
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les assemblages

F. CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES DES BOULONS _ y érification de la pression diamétrale :


SELON LEUR CLASSE D'ACIER
F8 = 2,5 a f 11 d t 1 YMb
F 8 = 2,5 x 360 x 100- 3 x 17 x 8 1 1,25 = 98 kN
Valeurs de la limite d'élasticité fyb
Pour un boulon :
et de la résistance à la traction fub des boulons

F1 =~=
440
Classe 4.6 4.8 5.6 5 .8 6.8 8.8
=110kN>F8 =98kN
10.9 4 4
fyb (N/mm2) 240 320 300 400 480 640 900
fub(N!mm2) 400 400 500 500 600 800
· diamétrale est excessive· Il faut donc augmenter le nombre de boulons,
La pressiOn
1 000
• soit en réduisant leur diamètre (à classe d' acier égale),
• soit en réduisant leur classe d'acier (à diamètre constant).
G. EXEMPLES D'APPLICATION
Choisissons la deuxième solution, par exemple 4> 16, classe 6.8.
Exemple 1 : Assemblage de deux cornières sur un gousset 157
F. = 2 x o 6 x 60o x
v '
w- 3 x 1,25
= 90 kN

n = .f._ = 440 = 4,9 n=5


Fv 90
440
F 1 = E_ = = 88 kN < F8 = 98 kN
5 5

-Figure 23- Avec n = 5 boulons ( 4> 16, classe 6.8), la pression diamétrale est acceptable.
F = 440 kN, e = 8 mm, acier S.235

Déterminer le nombre de boulons nécessaires ( lj> 16, classe 8.8).


Exemple 2 :Assemblage d'une cornière en console sur un poteau

- Résistance d'un boulon au cisaillement ------ - -


.......

Fv
As
= 0,6 fub . As 1YMb par plan de cisaillement
= 157 mm 2
Fub = 800MPa
YMb = 1,25
Nombre de plans de cisaillement: m = 2
r + +
soit
Fv=2 x 0,6 x800 x l0- 3 x 157 1 1,25 = 121 kN L 100 x 100 x8
200

- Nombre de boulons nécessaires HEB 200


440
n= .!_ = = 3,66 1/~
Fv 121
n=4
-Figure 24-

48 49
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

Poteau HEB 200, cornière 100 x lOO x 8, effort pondéré F = 6 kN, acier S.235, La condition (2) est plus contraignante que la condition(!).
nombre de boulons n = 2.
28 400
Calculer le diamètre des boulons. Choisissons, par exemple, des boulons de classe 4.6. (fub = 400 MPa) As<;:~

Efforts : V= F = 6 kN =71 mm2 pour 2 boulons soit As<:: 35,5 mm2 pour 1 boulon, ce qui correspond à un
boulon <P 8 (As= 33,8 mm 2).
Moment par rapport à 0: M =Fx 100 =Nx 45 d'où N= 13,33 kN.
La pression diamétrale n'est pas à vérifier, car extrêmement faible ici.

~~
1~-i 2.2.3. DIMENSIONNEMENT
DES BOULONS PRÉCONTRAINTS

A. PRINCIPE
N...----
Bien que présentant le même aspect qu ' un boulon ordinaire, un boulon HR (haute
résistance) est constitué d'acier à haute limite élastique et comporte une rondelle
N ------J.- 0
incorporée à la tête. Lors du boulonnage, il est serré fortement , ce qui a pour effet de
lui communiquer un effort de précontrainte, qui agit parallèlement à l'axe du boulon,
-Figure 25 - donc perpendiculairement aux plans de contact des pi èces (c'est pourquoi les bou-
lons HR sont aussi appelés boulons précontraints). Cette précontrainte développe,
- Vérification de la cornière en console: Mj= F . d = 6 x 80 =480 kNmm
par frottement mutu el des pièces, une forte résistance à leur glissement relatif.
- Contrainte dans l'acier :
Contrairement aux boulons ordinaires, les boulons HR ne travaillent pas au cisaille-
ment, mais transmettent les efforts par frottement.
M. v 480 x 6 x 103
(Jf 225 MPa <!y
82 x 200 Le coefficient de frottement J.l. des pièces en contact joue donc un rôle prépondérant.

Si Fp est l'effort de précontrainte axial dans un boulon et Fs l'effort de cisaillement


- Détermination des boulons.
transmis par l'assemblage et sollicitant ledit boulon, il faut vérifier que l'interface
ll faut vérifier simultanément en traction : N $FT= 0,9 fub . As 1 YMb des pièces en contact puisse transmettre l' effort tangent, sans glissement, soit:
soit : N = 13,33 $0,9 fub. As 1 1,50
ou fub . As :2: 22,2 kN (1)

V N
en cisaillement + traction : - + - - $ 1
F> 1,4 FT

v =6kN
N = 13,33 kN
FT = 0,9fub. As! 1,50 Axe
Fv = 0,6fub. As 1 1,25 boulon

d'où l'on tire :fub. As :2:28,4 kN (2) -Figure 26-

51
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les assemblages

Les boulons HR n'étant pas conçus pour fonctionner en obstacle (au cisaillement),
oe doit être effectué pro!ITessivement, dans un ordre préétabli (défini par
leurs tiges ne sont théoriquement pas en contact avec les sections droites des per- le serrao o 1 1 ·
çages des pièces assemblées. les normes NF P.22464/466/468/469), afin de _ne pas déformer es p atin~s
d'a ui et préserver leur planéité. C'est pourqum les boulons HR ont une trm-
pp appellation de " boulons à serrage contra• té" .
sième
Cependant, dans certains cas, les tiges peuvent venir au contact des pièces, soit en
raison d'un mauvais montage, soit accidentellement par glissement des pièces (coef-
ficient de frottement J.l. insuffisant ou bien effort tangent excessif). Dans ces cas, les
boulons HR vont fonctionner au cisaillement.
C. CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES DES BOULONS
ll existe deux classes de boulons HR, définies en fonction de leur contrainte limite
B. PRÉCAUTIONS CONSTRUCTIVES d'élasticité/yb et de leur contrainte de rupturefub:
_ les boulons HR lou HR 10.9,
Un bon assemblage par boulons HR exige que des précautions élémentaires soient
prises, notamment : _ les boulons HR 2 ou HR 8.8.
- la tête du boulon ne doit pas poinçonner les pièces assemblées (d'où l' interposi- Le premier chiffre correspond àfub 1 100.
tion d'une rondelle),
- la force de précontrainte doit bien être appliquée à sa valeur de calcul (d'où Le second chiffre correspond à lü !yb 1f ub·
l'importance du couple de serrage et la nécessité d'utiliser des clés dynamomé-
triques ou pneumatiques), Soit:

- le coefficient de frottement~ doit correspondre à sa valeur de calcul. Cela néces-


site une préparation des surfaces, par brossage ou grenaillage, pour éliminer toute Repère Appellation fub (MPa) fyb(MPa) MI L(%)
trace de rouille ou de calanrine, de graisse, etc.
HR 1 HR 10.9 1 000 900 ;;, 8
~ = 0,50 pour les surfaces de la classe A
HR2 HR8.8 800 640 :;,12
~ = 0,40 pour les surfaces de la classe B
J.l. = 0,30 pour les surfaces de la classe C
~ = 0,20 pour les surfaces de la classe D
0. ASSEMBLAGES RÉSISTANT AU GLISSEMENT
Classe A:
Surfaces décapées par grenaillage ou sablage, avec enlèvement de toutes les Résistance au glissement
plaques de rouille non adhérentes et sans piqûres de corrosion ;
La résistance au glissement Fs d'un boulon HR précontraint vaut:
Surfaces décapées par grenaillage ou sablage et métallisées par projection
d'aluminium;
Surfaces décapées par grenaillage ou sablage et métallisées par projection 1 Fs = ks. rn.~. Fp 1YMS 1

d'un revêtement à base de zinc, garanti d'assurer un coefficient de glissement


qui ne soit pas inférieur à 0,5. avec :

Classe B: - F p est la force de précontrainte, telle que définie au paragraphe suivant,


Pas de recommandations. - ~ est le coefficient de frottement des pièces,

Classe C: - m est le nombre d' interfaces de frottement,


Surfaces nettoyées par brossage métallique ou à la flamme avec enlèvement ks est un coefficient fonction de la dimension des trous de perçage et vaut :
de toutes les plaques de rouille non adhérentes. ks = l ,0 pour les trous à tolérances normales, à savoir :
Classe D : 1 mm pour les boulons <\Jl2 et <\Jl4,
Surfaces non traitées. 2 mm pour les boulons <\Jl6 à <\J24,
3 mm pour les boulons <\J27 et plus.

52
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

ks = 0,85 pour les trous circulaires surdimensionnés et pour les trous oblongs f. ASSEMBLAGES PAR PLATINES SOLLICITÉS
courts. PAR UN MOMENT FLÉCHISSANT ET UN EFFORT TRANCHANT
ks =0,7 pour les trous oblongs longs. v
- YMS est le coefficient partiel de sécurité qui vaut :

à l'ELU:

YMS = 1,25 pour les trous à tolérances normales, ainsi que pour les trous
oblongs dont le grand axe est perpendiculaire à l'axe de l'effort. 1

YMS = 1, 40 pour les trous surdimensionnés, ainsi que pour les trous oblongs
dont le grand axe est parallèle à l'axe de l'effort. \
àl'ELS: + +
YMs= 1, 10 pour les trous à tolérances normales, ainsi que pour les trous -Figure 28-
oblongs dont le grand axe est perpendiculaire à l'axe de l'effort.

Précontrainte Résistance de l'assemblage à l'effort tranchant V


L'effort de précontrainte autorisé dans les boulons vaut: Il faut vérifier que l'effort de cisaillement V1 par boulon soit tel que :

V Fp
1 FP = 0,7 . fub . ~ 1 v) =- s F, = ks . m. J.L • - -
n 'YMS

E. ASSEMBLAGES SOLLICITÉS SIMULTANÉMENT AU CISAILLEMENT


Résistance de l'assemblage au moment fléchissant
ET À LA TRACTION
Le moment résistant MR de l' assemblage est obtenu par la somme des produits des
Si un assemblage résistant au glis sement est soumis à un effort de traction FT efforts de traction dans les rangées de boulons situés dans la zone tendue par leurs
concomitant avec un effort de cisaillement Fv, qui tend à provoquer le glissement, distances respectives au centre de résistance de la zone comprimée (c'est-à-dire
la résistance au glissement par boulon doit être calculée selon la formule ci-après : l'axe neutre de la semelle comprimée) . Cf. figure 29 page suivante.

MR =N1 . d1 + N2. d2 + ... =I. N;. d;


Efforts N; dans les boulons :

- = - = - = ..
dl cl;_ d3
MR = N! . dl + N2 . dz + N3 . ti:, + ...
= N! [d,_2 + N2 . cl;_ !!__ + N3 . d3 d~ + .. ·]
~ NI ,NI
F ·-···----······- -·-· Fr
= :: ( d,_2 + d] + d} + ... )
- Figure 27-

54 55
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

Résistance de l'âme du poteau dans la zone tendue

avec n = nombre de boulons par rangée. avec : twc =épaisseur âme poteau
bef!= p = entraxe rangées boulons

r Résistance de l'âme du poteau dans la zone comprimée


- âme non raidie :

f- N, + +

I
- f- N2
-
-
-
~ N3
~ N•
~
M) 1 avec
CJn = contrainte normale de compression dans l'âme du poteau due à l'effort de
compression et au moment fléchissant.
~

épaisseur semelle poutre


épaisseur semelle poteau
-Figure 29-
épaisseur platine extrémité
Il convient parallèlement de vérifier la résistance de 1' âme du poteau : re rayon de raccordement âme/semelle du poteau
- dans la zone tendue, (cf figure J.2.3 1 Annexe J).

dans la zone comprimée, âme raidie : aucune vérification n'est nécessaire dès lors que les raidisseurs ont
une épaisseur égale à celle des semelles de la poutre (schéma A).
- dans la zone cisaillée,
(cf procédure 1.3.2., annexe J à l'Eurocode 3).

Zone tendue

Zone cisaillée
)
)

'
- ·

Zone comprimée ++-- -- Raidisseur


-
-Figure 31 -A -

-Figure 30-

56 57
CONCEPnON ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

Résistance de l'âme du poteau dans la zone cisaillée (âme non raidie) . Q 131 .
• Diamètre maxunal de perçage : 4> = - = - = 18,7 mm
V,= 0,58/y. h. twc 1 YMO t 7

Si la résistance s'avère insuffisante, il faut raidir l'âme, soit par une fourrure d'âme Soit do = 18 mm, ce qui correspond, avec un jeu de 2 mm, à des boulons de dia-
(schéma B), soit par des raidisseurs diagonaux (schéma C). mètre d = 16 mm.

Résistance au glissement d'un boulon

= Fs = ks . m . IL . Fp 1YMs
avec: Fp = 0,7 fub. A 5 • Soit:
ks = 1,0
m= 1
IL= 0,30
As= 157 mm2
=
YMs 1,25
~ Fourrure d'âme
Fs = 0,3 X 0,7 X 800 X lQ-3 X 1571 1,25
'-..........__
F5 = 21 kN
-Figure 31-B- - Figure 3 1.C -
- Nombre de boulons
N 190
G. EXEMPLES D'APPLICATION n=-=-=9
F5 21
Exemple 1 : attache d 'une cornière sur un gousset
- Vérification de la pression diamétrale
Cornière L 70 x 70 x 7
FB = 2,5 a.fu dt IYMb
Épaisseur gousset= 8 mm
FB = 2,5 X 800 X 16 x 10- 3 X 7 1 1,25
Acier S.235
FB= 179 kN
IL= 0,30
190
N pondéré= 190 kN F8 = - = 21 kN < F8 = 179 kN
9
Boulons HR 8.8.

N
Exemple 2: vérification d'un T à l 'arrachement

-Figure 32- Soit un T fixé par 8 boulons HR 8.8, diamètre 16 mm. Quelle charge maximale pon-
dérée peut supporter cet assemblage ?
- Problème : nombre et diamètre des boulons
- Effort admissible en traction pour un boulon
• Section brute cornière : A = 940 mm2 Fp = 0,7 .fub. As
3 FP = o,7 x 800 x w-3 x 157 = 88 kN
. nette mmuna
• Sectwn . . 1e : AN = N 190 x 10
809
mm2
!y 235 - Charge maximale admissible :

• Section de perçage : Q =A- AN= 131 mm2 N = n Fp = 8 x 88 = 704 kN

58 59
1i
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

A5 = 157 rnrn2
fub = 1 000 MPa
'YMs"' 1,25
Fp = 0,7 .fub. As= 110 kN
Soit:

N [
l!0-0,8 x -- r{3J F
2
1,10 x 0,3 =-
-Figure 33- 1,25 2

D'où l'on tire, pour un boulon:


Exemple 3 : vérification d'un assemblage sollicité
selon deux directions F=42,5 kN
Soit, pour l'assemblage complet de 8 boulons:
F = 8 x 42,5 = 340 kN

• 8 boulons HR 10.9, Exemple 4: vérification d'un assemblage poteau/poutre


diamètre 16 mm
• 0: = 60° Soit un assemblage sollicité par :
• J.l = 0,30 un moment fléchissant M = 320 k.Nm,
- un effort tranchant V= 80 k.N,

et constitué de 10 boulons HR 10.9 selon la figure ci-après. La platine a une épais-


seur de 28 rom et le coefficient de frottement vaut J.l = 0,30.
-Figure 34 - Déterminer le diamètre des boulons, sachant que la poutre est un IPE 360 et le
Déterminer la valeur de F poteau un IPE 400.

- Efforts sollicitant les boulons


163
$ $
t
FT = Fsin o: = Ff3 L ,..J A
2 $ $

Fv =Fcos 0: =!_ 500 $ $ 1- 41 0


290
2 210
$ $
_ .m.J.l [FP- 0,8 FT]-- -
Fv -k 5
F $
1 1
$ }o 130

Yus 2
r·----==24=0-~
k5 =1,10
m= 1
-Figure 35 -
J.l=0,30

60
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'E UROCODE 3 Les assemblages

Détermination des ejfons dans les boulons Résistance de l'assemblage sous l'ejfon tranchant
Nous considérons uniquement les boulons tendus, c'est-à-dire les trois rangées . v 80
supérieures de boulons. Soit : Par boulon . V1 =- = - = 8 kN
n 10
M. d;
N;=-- n faut vérifier que :
2
L d ; V1 ~ Fs = ks . m . J.l. • Fp 1 YMs
V1 ~0,3 x247 11,25 =59 kN
d1 =410 mm)
~ = 290 mm -7 I. d2; = 2 963 mm2 _ Résistance de l'âme du poteau en traction
F1 =/y. twc · beffl YMO
d3 =210 mm
F, = 235 x 8,6 x 80 = 1 617 kN
320
320 x 0,41 F = .l:!!_ = = 922 kN < F,
442kN v h-1 0,347
2 963
320 x 0,29
313 kN _ Résistance de l'âme du poteau en compression (non raidie)
2 963
bef!= 12,7 + (2 X 28) + 5 (13,5 + 21)
N _ 320 x 0,21 _ kN
3 227 bef!= 239 mm
2 963
cr = .}-:'+ M. v 80 + 320
U faut que NI ~ n Fp avec Fp = 0,7 fub. As. n A 84 x I0-4 1 160 x 10- 6
1

Soit : an= 285 MPa >!y = 235 MPa

D'où nécessité de raidissage (raidisseurs d'épaisseur 14 mm).


Nl _
A,;o; _ _
0,7 .fub. n Résistance de l'âme du poteau au cisaillement

442 VR = 0,58/y. h. tw IYMO


A > =316 mm2 VR = 0,58 x 235 x 400 x 8,6 = 469 kN
s 0,7 x 1 000 x 10- 3 x2
L'effort de cisaillement vaut:
Soit un boulon de diamètre d = 24 mm (As = 353 mm2). M 320
Fv = - - = - - = 922 kN
- Moment résistant effectif de l'assemblage h-y 0,347

Fv > VR -7 nécessité de poser une fourrure d' âme (épaiss·e ur 10 mm).


D'où: tw= 8,6 + 10 = 18,6et VR= 1014 kN> Fv= 922 kN

avec: N1 = 0,7 .fuo. As


N1 = 0,7 x 1 000 x 10- 3 x 353 = 247 kN
pour un boulon, soit 494 kN pour une rangée. 2.2.4. COMPARAISON DE RÈGLEMENTS
i
'1 D'où :
Nous nous proposons de comparer, brièvement et sur un simple exemple :
MR 494 x 2 963 357 kNm - pour les boulons ordinaires non précontraints, l' Eurocode 3 à la précédente
410 norme NF P.22430 (1 boulon <P 20, classe 5.6, As= 245 mm2) ;

62 6.3
1,·
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

- pour les boulons HR, l' Eurocode 3 à la précédente norme NF P.22460 ( 1 boulon Norme NF P. 22460: Q = 1,1 Pv. J.1.
<j> 20, classe 10.9, coefficient de frottement des pièces J.1. = 0,30).
Q =58 kN
Eurocode 3 moins favorable de 30 %.
A. BOULONS NON PRÉCONTRAINTS

En traction
Eurocode 3: FT= 0,9fub. As 11 ,50 2.3. LES ASSEMBLAGES SOUDÉS
FT= 73 kN

(Jrat·A.
Norme NF P.22430 : N=-- Le soudage est un procédé qui permet d' assembler des pièces par liaison intime de
1,25 la matière, obtenue par fusion ou plastification.
N=59 kN
Le soudage implique donc :
Eurocode plus favorable de 25 % . - l'existence d'une source de chaleur suffisante pour obtenir la fusion du matériau.
Elle peut être d' origine électrique (résistance, arc, plasma), chimique (combus-
Au cisaillement tion de gaz), mécanique (friction) ;
Eurocode 3: Fv =0,6 -fub. As /1,25 - une aptitude du matériau à être soudé, appelée soudabilité. La soudabilité à haute
Fv= 59 kN température dépend des qualités propres du matériau, mais également de divers
paramètres liruitatifs, tels que :
Gred · As • les modifications de la structure physico-chimique du matériau,
NormeNFP.22430: Q=--
,, 1,54 • l'apparition de fissurations et de criques au refroidissement,
1

Q=48kN • l'apparition de déformations géométriques dues aux effets de dilatation et


retrait,
Eurocode 3 plus favorable de 20 %. • la naissance de contraintes internes,
• etc.,

B. BOULONS HR PRÉCONTRAINTS qui nécessitent donc de prendre une série de précautions sur lesquelles nous
reviendrons plus loin.
En traction Le soudage présente, par rapport au boulonnage, plusieurs avantages :
Eurocode 3: Fp = 0,7 fub .As - il assure la continuité de matière, et, de ce fait, garantit une bonne transmission
Fp= 172kN des sollicitations ;
- il dispense de pièces secondaires (goussets, attaches, etc.) ;
Norme NF P. 22460: Pv = 0,8. As. Geb
Pv=175kN - il est de moindre encombrement et plus esthétique que le boulonnage.

Règlements équivalents En revanche, il présente divers inconvénients :


- le métal de base doit être soudable ;
Au glissement
le contrôle des soudures est nécessaire et onéreux ;
Eurocode 3: Fs = ks m J.1. Fp /1,25 - le contrôle des soudeurs est aléatoire ;
Fs= 42 kN - le soudage exige une main-d'œuvre qualifiée et un matériel spécifique.

.. ! 1

i''
'
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

2.3.1. LES PROCÉDÉS DE SOUDAGE PROCÉDÉ À L'ARC AU PLASMA

Un arc électrique est établi entre une électrode in.flusible en tungstène et les pièces.
PROCÉDÉ PAR PRESSION
Une torche injecte de l'argon, qui, fortement ionisé par l'arc (état plasma), acquiert
Les pièces chauffées jusqu'à l'état plastique sont assemblées par pression simple ou une grande vitesse. L'énergie thermique pro vient de l'arc, de l'énergie cinétique des
martelage (forgeage). Procédé artisanal et marginal. atomes et de la recombinaison ions-électrons, et permet d'atteindre une température
de 15 000 °C. Ce procédé est encore peu utili sé en construction métallique, du fait
de son coût.
PROCÉDÉ PAR RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE

Les pièces sont superposées et placées entre deux électrodes-presse, qui réalisent PROCÉDÉS À L'ARC ÉLECTRIQUE
des soudures par points. Procédé utilisable pour des tôles fines seulement.
Ce sont les procédés les plus couramment utilisés en construction métallique. Les
électrodes peuvent être fusibles ou non.
PROCÉDÉ PAR FRICTION

Ce procédé permet de rabouter deux pièces, dont une au moins est de révolution. La
Procédé à électrode non fusible (TIG)
rotation rapide d' une pièce, appliquée sur l'autre, plastifie le métal, qui flue. Ce pro- L'arc est produit entre une électrode de tungstène non fu sible et les pièces, sous
cédé nécessite cependant un usinage ultérieur pour ébavurer les bourrelets. jet d' argon, qui est un gaz inerte (d'où l' appellation de procédé TIG : tungsten
inert gaz). Le métal d'apport est obtenu par fu sion d'une baguette indépendante.
En atelier, ce procédé est semi-automatique ou automatique.
PROCÉDÉ CHIMIQUE AU CHALUMEAU OXYACÉTYLÉNIQUE

Il utilise la combustion d'oxygène et d'acétylène (stockés en bouteilles métalliques), Procédés à électrodes fusibles
à une température d'en viron 3 000 °C, le métal d'apport étant fourni par des Un arc électrique est créé entre une électrode fu sible (cathode) et les pièces à
baguettes d'acier fusibles. Très utilisé en chaudronnerie et en serrurerie, car peu oné- souder (anode), grâce à un générateur de courant, alternatif ou continu, de faible
reux et très maniable, ce procédé est pourtant peu utilisé en construction métallique, voltage, mais de fort ampérage (de 50 à 600 ampères) .
car il est plus onéreux que les procédés à l'arc pour des sections d'acier épaisses.
L'arc est produit par la cathode, qui émet des électrons, bombardés sur l'anode à
grande vitesse, provoquant l'ionisation des molécules sous le choc et donc une
PROCÉDÉ AU LASER forte élévation de température, qui entraîne la fusion à la fois de la cathode (élec-
trode) et de l'anode (zone de liaison des pièces à assembler). Les particules fon-
Dans ce procédé, le laser émet un faisceau de photons et une lentille focalise 1' effet
dues de la cathode sont projetées sur l' anode, au travers de l'arc, et se déposent
thennique du rayonnement sur un point très concentré (quelques microns). Il existe
Il suffit alors de déplacer la cathode le long du joint d'assemblage pour constituer
deux types de lasers : le laser de pu issance, qui extrait ses photons d' un mélange
un cordon continu de soudure. Ce déplacement peut être manuel (sur chantier),
gazeux (gaz carbonique, azote, hélium) et le laser à impulsion d'un mélange solide,
semi-automatique ou automatique (en usine). Parmi les procédés à électrodes
le YAG (grenat d'yttrium dopé au néodyme) . D' une très grande précision, ce pro-
cédé est surtout utilisé en mécanique de précision et en horlogerie. fusibles, le procédé qui reste le plus employé est celui à électrodes enrobées.

-Électrodes enrobées
PROCÉDÉ PAR BOMBARDEMENT ÉLECTRONIQUE Les électrodes sont enrobées d'une gaine réfractaire. Lors de la fusion, cet enro-
bage donne naissance à un laitier, qui permet :
Le bombardement électronique provoque la fusion du métal par conversion de
l'énergie cinétique des électron s en énergie thermique. Un canon à électrons • de ralentir le refroidissement de l'acier, donc d'éviter un phénomène de
(cathode en tungstène) bombarde les électrons, qui sont accélérés par un champ trempe et par là même d'éviter de rendre 1'acier cassant ;
électrique ; puis un champ magnétique fait converger le faisceau en un point. Cette • de protéger l'acier contre l' absorption néfaste de l'oxygène et de l'azote atmo-
opération, réalisée sous vide, est de grande précision, et utilisée surtout en nucléaire sphériques, qui le rendrait fragile ;
et en aéronautique. • d'améliorer la nature du métal d'apport, par inclusion d'éléments réducteurs;

67
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les assemblages

• de créer une torche de gaz incandescent, qui canalise les particules de métal
fondu et les accélère (accélération supérieure à celle de la pesanteur g), ce qui Puissance Puissances comparées des divers procédés de soudage
(KW/cm 2)
autorise les soudures verticalement, de bas en haut et en plafond ;
• de stabiliser l'arc électrique, grâce à l'inclusion de sels à faible tension d'ioni-
j
sation, permettant ainsi d'utiliser une source de courant alternatif. 200 000 Laser solide Y AG
100 000 -
li existe parallèlement, des procédés à électrodes nues (non enrobées). Aéronautique

- Électrodes nues 10000 -

Nucléaire
Les électrodes à fil nu, qui étaient utilisées à la naissance du soudage électrique,
1000 Laser C02
présentaient alors tous les inconvénients énumérés précédemment, que l' enro- Faisceau électronique
bage permet de supprimer (notanunent la nécessité d'utiliser une source de cou-
rant continu). 100 - Offshore

Mais le développement de techniques récentes, qui consistent à noyer l'arc élec- Arc plasma
10 -
trique dans un jet de gaz, permettent de s'affranchir des divers inconvénients pré-
cités, tout en gardant des électrodes nues. Ces procédés tendent à se développer Arc électrique
rapidement aujourd'hui. li s'agit notamment: Énergie solaire concentrée
Constructions
• du procédé MIG (métal inert gaz), qui consiste à utiliser une électrode en métalliques
atmosphère protectrice (dans un gaz inerte, en principe de l'argon) ; 0, 1 Chalumeau
• du procédé MAG (metal active gaz), qui utilise du gaz carbonique en remplace-
ment de l'argon, le gaz carbonique n'étant pas inerte puisqu'il se décompose. -Figure 36-
En résumé, plus un procédé est de puissance élevée, plus la pénétration des aciers
est forte, plus la température est élevée et plus le faisceau énergétique est concentré
(grande précision et faibles déformations, car les zones très chaudes sont très locali- 2.3.2. DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES
sées).

Les procédés de faible puissance sont utilisés en construction métallique, car ils sont SOUDURES BOUT À BOUT
peu onéreux. En outre, leur précision et le degré de finition obtenu sont bien suffi-
sants. Jusqu'à des épaisseurs de pièces de 5 à 6 mm, les soudures peuvent être effectuées
sur des pièces non chanfreinées, affranchies d'équerre (figure 37-A).
Parmi ces procédés à faible puissance, les procédés TIG et MAG se développent
actuellement, au détriment des procédés à électrodes enrobées, du fait de leur plus Au-delà de 6 mm, il faut réaliser des chanfreins sur les rives d'assemblage, le talon
grande vitesse d'exécution et de leur industrialisation (fonctionnement automatique t
C devant être inférieur à la plus petite des deux valeurs : 3 mm ou - -
en usine).
5

Les chanfreins en V (figure 37-B) et en U (f1gure 37-C) permettent de souder sans


retourner la pièce, mais donnent lieu, lors du refroidissement, à des déformations
angulaires fortes . Le chanfrein en U est plus onéreux, du fait de l'usinage.

Les chanfreins en double U (figure 37-D) ou en d·o~ble V (figure 37-E), symé-


triques, éliminent les phénomènes de déformations ou de contraintes internes, si les
cordons sont exécutés simultanément sur les deux faces, par tronçons alternés. En
outre, ils permettent une économie sur le métal d'apport et sur le temps de main-
d'œuvre (nombre de passes).

68
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

Les chanfreins en K (figure 37-F) constituent une solution intermédiaire. SoUDURES DE T

t<;;12mm t<;;25mm t> 25 mm

-Figure 39-

so• PRÉCAUTIONS CONSTRUCTIVES

E
" '~ / [{"
40
F r7 [ '•12à40
Le soudage de l'acier exige des températures élevées qui vont provoquer une dilata-

(~)(.----lep
tion locale des pièces. Lors du refroidissement de la zone du cordon de soudure, le
retrait va:
- soit provoquer des déformations dans les pièces, si ces dernières sont librement
dilatables (figure 40) ;
-Figure 37-
- soit générer des contraintes internes dans les pièces, si ces dernières sont bridées
SOUDURES D'ANGLE (figure 41 ).

Dans le premier cas, pour remédier aux déformations, il est possible':


Les cordons peuvent être plats et/ou bombés.
- soit de donner aux pièces des prédéformations initiales inverses, qui compense-
1
• ront les déformations de retrait ;
- soit de redresser les pièces à froid, sous presse ;
- soit d'effectuer les cordons par tronçons discontinus et espacés dans le temps;
- soit de préchauffer les pièces pour éviter un refroidissement brusque.

Dans le second cas (pièces bridées), pour limiter les contraintes internes, il est pos-
sible:
-Figure 38- - soit d'assouplir le bridage, ce qui autorisera de faibles déformations, acceptables;
- soit de postchauffer les pièces.

Quelques autres précautions élémentaires doivent être prises :


- éviter l'assemblage de pièces de trop grande différence d'épaisseurs, car il y a
risque de déformation de la pièce la plus mince et risque de fissuration du cordon
de soudure au refroidissement ;
éviter les assemblages par soudure pour des pièces d'épaisseur supérieure à 30 mm ;
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

- réaliser des cordons de diamètre supérieur à 4 mm (a ~ 4 mm) et de longueur 2.3.3 CALCUL DES CORDONS DE SOUDURE
supérieure à 50 mm (1 >50 mm ou 10 a);
- veiller à une bonne corrélation entre l'épaisseur du cordon et l'épaisseur de la Les soudures bout à bout ne se calculent pas. On admet qu'il y a continuité de
plus faible des pièces à assembler (figure 42). matière, donc continuité des pièces, aux deux conditions toutefois, que l'épaisseur
de la soudure soit au moins égale à l'épaisseur de la plus faible des pièces assem-
Après refroidissement blées et que le métal d'apport ait des caractéristiques mécaniques au moins égales à
À chaud
/ \ celle du métal de base.

c -v J Les méthodes de calcul qui vont suivre s'appliquent donc aux soudures d'angle.

NOTATIONS

a épaisseur utile ou gorge, distance minimale de la racine à la surface


du cordon (figure 43) ;
/
longueur utile du cordon ;

N effort pondéré appliqué à chaque cordon, supposé centré au milieu de


-Figure 40- la longueur du cordon ;

Contraintes composantes de la contrainte moyenne rapportée à la section de gorge


longitudinales
du cordon, af. Soit:

___...._----
cr composante perpendiculaire à la section ;
l' Pièces composante dans le plan de la section perpendiculaire à l'axe longitu-
bridées Contraintes
-""---.. transversales
dinal du cordon ;

-""---.. Contraintes composante dans le plan de la section parallèle à l'axe longitudinal du


/~ / longitudinales cordon.

-Figure 41 -

t -Figure 43-
(mm) 4 6 · 7 8 10 12 14 16 18

a RÉGLEMENTATIONS
(mm) 3 4 5 6 7 8 10 11 13
Les méthodes de calcul suivantes sont définies par l'Éurocode 3 (chapitre 6.6. et
annexe M), qui se substitue à la norme NF P. 22470.

-Figure 42-

72 73
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

FORMULE FONDAMENTALE Nous allons établir ci-après des formules de calcul pour des cordons reliant:

Elle est donnée par l'annexe M à l' Eurocode 3 et elle exprime que les composantes - soit des pièces orthogonales,
de la contrainte moyenne rapportée à la section de gorge du cordon de soudure doi- - soit des pièces obliques.
vent satisfaire à la condition :
Cordons reliant des pièces orthogonales
Les cordons peuvent être frontaux, latéraux, obliques.

avec des coefficients ~w et YMW variables selon la nuance d ' acier: Cordons frontaw:

Nuances d'acier
YMw ~w ~w-YMw
fy fu
235 MPa 360 MPa 1,25 0,80 1,00
275 MPa 430 MPa 1,30 0,85 1,10
355 MPa 510 MPa 1,35 0,90 N --"r-~---':c==;::::===3-- N 1 2
1,20
. N/2

-Figure 45-

d'où cr= Nn = Nf2


ai. f 2ai. f

f2 , NJ. Nf2
NJ. =N-, doù1:J. = - - = - -
2 ai. f 2ai. f
N;; =0 , d'où 1: 11 = 0

La formule fondamentale s'écrit :

-Figure 44-

soit:

74 75
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

- Cordons latéraux D 'où

""">R NV3-sin 2 a.
a· ._, - 1-'w · Y Mw ____;_........:.. __
fu
N
Cordons reliant des pièces obliques
e désignant l'angle d'une des faces d'assemblage avec la perpendiculaire à l'autre
face, on distingue de la même façon des cordons frontaux, latéraux et obliques.
N---E==~~~=====r~N
/
/
1

~ _!_4&
/ .r:._t
.
/ cr
-Figure 46 -

N
a='t_j_ =0 et 't 11 =--
a I.l

D'où:

- Cordons obliques

-Figure 48-
- Cordons frontaux
• Pour l'angle obtus :

a =....!!._cos(!!.-~)
a'Ll 4 2

a ='t N. sin a.
-Figure 47-
't _j_ = ....!!._ sin
a'Ll
(n -~)
4 2
i f2 a 'Li 'til =0
't _ N . cos a.
i- a I.l
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

d'où:
Assemblage de pièces fléchies
(cordons entre âme et semelles d'une poutre reconstituée)
"" " >
a · L..t- R
fJw ·
y Mw Nh- sin e
fu t, 1

• Pour l'angle aigu :


Un calcul analogue conduit à :

a. :Ee;:: Pw. y Mw Nh +sine y- ·-·- · - - -- ·- -·- d - ·- h ---Y


fu

- Cordons latéraux:
De la même façon que pour des pièces orthogonales, on vérifie quel que soit
1'angle, obtus ou aigu, que : ,._~b--4...~1
""1..
=t'
t, 1

-Figure 49-
a · :ER;:: Pw· YMw N f3 _ Soit V l'effort tranchant, I.J.le moment statique d'une semelle par rapport à y et 1
fu le moment d'inertie de la section complète par rapport à y.

- Cordons obliques - Considérons l'attache d'une semelle sur l'âme (soit deux cordons) :

Dans le cas de cordons obliques, faisant un angle a avec la direction de l'effort, et VI.J.
'CII = - -
on établit: 2al
• Pour un angle obtus :
La formule fondamentale :
..- o >
a · L.<._ A
!Jw ·
y
Mw
Nh - (1 + sin 8) . sin2 a
fu
• Pour un angle aigu :
s'écrit alors :

YMw ::...N-'V'-'3_ -----'-'(l'---s::..::in:::.....::.e)'


"""
a . ._,< ;:: A
1-'w . fu -.'-'s:..:cin"-2-a=--
Pw VI.J. {3 ~ _J_
2a1 YMw

Formule enveloppe
ou (1)
Il existe une formule enveloppe, qui dispense de tous les calculs précédents, qui
place en sécurité, quelle que soit l'orientation de l'effort et du cordon de soudure:
- Si on limite le moment d'inertie de la section au moment des deux semelles, sans
tenir compte de 1' âme, ce qui place en sécurité, ori a,:

1= 2 b t(îJ et
d
I.J.=bj-
2

78 79
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

donc: S'agissant d' un cordon frontal, il faut vérifier que :

, . fu V . fu · d ~ a'I.f. fu
- Ecnvons que 1: 11 5. - , avec 1: 11 == - , soit : V 5. - - - (2) N5.----=
{3 dtw f3 YMw· ~w {2

L'épaisseur utile du cordon de soudure s'écrit finalement, en combinant les rela-


tions (1) et (2): avec a==5mm
z:.e== 4 x 80 == 320 mm
~w YMw {3 fu · d tw 'YMw. ~w = 1
a:?. .---
2 dfu f3 fu== 360 MPa

Soit : D'où l'on tire : N 5. 400 kN

11 convient cependant de vérifier la contrainte de traction dans le tube.


N 400 3
cr==-==-- x 10 == 267 MPa > fy == 235
A 1 500

La pièce périra avant la soudure. Il convient donc de limiter l'effort N à :


2.3.4. EXEMPLES D'APPLICATION
N 5. A . /y = 1 500 x 23,5 x 10-2 = 352 kN

Exemple 1 : attache d 'un tube sur une platine Exemple 2 : attaches de deux cornières sur un gousset.

1_ -
1

D-Figure 50-

Soit un tube 80 x 80 x 5, soudé sur une platine par un cordon périrnétrique d' épais-
-Figure 51-
seur a= 5 mm. Quel effort axial pondéré N peut-il supporter? Acier S.235.

80 81
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages

- Soient deux cornières 80 x 80 x 8, soudées sur un gousset par des cordons Calculer les cordons de soudure.
d'épaisseur a= 4 mm.
N
- L'effort de traction pondéré N appliqué sur l'axe neutre vaut N = 40 000 daN
- d'= 23 mm et d" =57 mm.
- Acier S.235.

Calculer la longueur des cordons de soudure.

Dans l'idéal, il faut que le centre de gravité des cordons de soudure soit situé sur
s Coupe SS
F rr-- -__,:
1
l'axe neutre des cornières ZZ'. Dans ce cas, leurs moments statiques sont égaux :

~
f'd' =R"d".

Par ailleurs, il faut vérifier que : A

c
ri '2 ~w . 'Y Mw Nf3 avec Le= 2 (R'+ R") E /
~~
1

a fu
1

Du fait de l'égalité des moments statiques,

r = r . !!.:.._et
d"
u = H' (1 + .E.:._J 2 (1 + ~J
d"
= R"
d'
-Figure 52-

- Attache diagonale 1 gousset


D'où: • Effort dans le cordon AB :
400 x 81
R' '2 ~w ·'Y Mw· N . f3 17 cm
270kN
120
2afu(1 + ~J
d" • Effort dans le cordon CD :

R" '2 ~w · 'Y Mw · N · f3 ?cm


400 x 39
130 kN
120
( d"J
2 aJ;, 1 +---;;;-
il faut vérifier : I.R '2 ~w 'Y Mw N f3
a fu

Exemple 3 : attache d'une diagonale de treillis sur un gousset • Cordon AB:


adoptons, par exemple, a = 7 mm
Soit une diagonale de treillis, constituée d'une double cornière L 120 x 80 x 10,
reprenant un effort de traction pondéré N = 800 kN (soit 400 kN pour chacune des RAB -;:: __2_7_:_0__:_{3_::3__ 190 mm
cornières). 7 x 360 x I0-3

Dimensions du gousset : • Cordon CD:

OE=OG=50mm adoptons a = 5 mm
EF=400mm RCD '2 _ __:1:..:.3..::.0__:D_:3~_ l30mm
GH=250mm 5 x 360 x I0-3
épaisseur : t = 14 mm

82 83
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

- Attache gousset/membrures

'! Si R et S sont les centres d'inertie des cor-


dons EF et GH, 1' effort N se répartit dans les
cordons selon : CHAPITRE 3

LES PHÉNO M È N ES
D' INS TA BILIT É ÉLASTI Q U E
E

G s H
3.1. ORIGINE DES PHÉNOMÈNES
-Figure 53- D'INSTABILITÉ ÉLASTIQUE
800 x 160
474kN
270
800 x 110 Le calcul d'une structure exige que, sous toutes les combinaisons d'actions pos-
326kN
270 sibles, définies réglementairement, la stabilité statique soit assurée,

Les cordons doivent vérifier : - tant globalement, au niveau de la structure


- qu'individuellement au niveau de chaque élément.
~w _
a:;>: _ . 'Y..:..c:._:..._
Mw N_ V3_- _ 2a
sin_ _

fu· 'Lf Les actions développent diverses sollicitations, qui génèrent des contraintes au sein
du matériau et des déformations des éléments.
soit:
Il s' agit donc, afin de garantir le degré de sécurité souhaité ou souhaitable, de véri-
• Cordons EF : fier que les contraintes et les déformations restent en deçà des limites admissibles.
a 1 = 34°
Sin a 1 = 0,56 Deux cas de figure se présentent :
Ii = 2 EF = 800 mm - Le cas des petites déformations
> 474-./3 - (0,56) 2 Tant que l'on reste dans le domaine des petites déformations, on admet que les sol-
a1 - 2,7 mm
licitations ne varient pas (ou peu) sous l'effet des déformations, ce qui conduit
360 x 10- 3 x 800
simplement à vérifier que les contraintes restent inférieures à la contrainte de ruine.
• Cordons GH :
- Le cas des grandes déformations
a2 =56 o
Sin a2 = 0,83 Dans ce cas, les déformations modifient considérablement les sollicitations qui
'Lf = 2 GH = 500 mm les ont initiées et nécessitent des calculs spécifiques.

a > 326 V3 - (0,83)2 L'apparition de déformations importantes dans certai.De~ pièces peut survenir:
2- 2,8 mm • dans le domaine élastique, lorsque la corrélation linéaire efforts/déformations
360 x lQ-3 x 800
n'est plus vérifiée, les déformations augmentant plus vite que les efforts appli-
Nous adopterons a1 =a2 =4 mm. qués;
• dans le domaine élasto-plastique, lorsqu'il y a écoulement plastique.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Les grandes déformations affectent les zones comprimées des pièces, qui peuvent D'après la loi fondamentale de la flexion, issue de la résistance des matériaux, le
présenter trois types de comportements caractéristiques, dénommés phénomènes moment fléchissant s'écrit:
d'instabilité, qui sont :
2
• le flambement, qui affecte les barres simplement comprimées (flambement M=-E/ Y
simple) ou comprimées et fléchies (flambement flexion) , qui est très dange- d~
reux,
• le déversement, qui affecte les semelles comprimées des pièces fléchies, d2 y
Or M= Ny, donc: El--+ NY= O.
• le voilement, qui affecte les âmes des pièces fléchies. ' d~
L' étude des phénomènes d'instabilité élastique est particulièrement importante en
construction métallique, car ils sont très fréquents du fait de l' utilisation d'éléments
En posant o.= · fN, on obtient l'équation de l'élastique:
minces et de grand élancement. 'VEi
Nous nous proposons donc d'examiner successivement les trois principaux phéno-
mènes d'instabilité (flambement, déversement, voilement), sous leurs aspects théo-
riques, expérimentaux et réglementaires.

3.2. LE FLAMBEMENT z

3.2.l.ASPECT THÉORIQUE DU FLAMBEMENT

3.2.1.1. LE FLAMBEMENT SIMPLE

A. Poutre bi-articulée
Le flambement simple affecte les pièces soumises à la compression simple. Son
étude est due à EULER. -Figure 54-

La théorie d'Euler est fondée: d2 y 2


--+O.Y=O
- sur une poutre droite, bi-articulée à ses extrémités, d~
- soumise à un effort normal de compression centré N, appliqué dans l'axe Ox,
équation différentielle du second ordre, dont la solution générale est de la forme:
- dont les dimensions transversales sont faibles en regard de la longueur (grand
élancement), Y= A sin o.x + B cos o.x
- dont les inerties sont maximale dans le plan zOx et minimale dans le plan yOx La résolution de cette équation s'opère grâce aux conditio~s aux limites :
(voir figure 54). • pour x= 0, Y (0) = 0, B=0
Lorsque N croît, à partir de zéro, l'état d'équilibre rectiligne initial évolue vers un • pour x= Ro, Y (Ro) = 0, A sin o. Ro = 0
état curviligne fléchi.

86 87
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Deux cas sont alors possibles : cr


(MPa)
- Si sin a fa~ 0, A = 0 et Y (x) = 0 quel que soit x. Dans ce cas, seul l'équilibre
rectiligne est possible.
- Si sin a fa= 0, a fa = k n
cr 9 = 235 r - - - \

Soit: a=~:=~
d'où: N= kz n2 El
p2
a
-Figure 55-
- Si k = 0, N = 0 et la poutre est rectiligne. Pour qu'elle reste fléchie, il faut que k
soit au moins égal à 1, ce qui conduit à la valeur minimale deN, correspondant à - lorsque crK >cre aucun risque de flambement n'est à craindre et la ruine survient
un équilibre fléchi de la poutre, qui vaut: pour cr = cr•.
- lorsque crK < cre, il y a ruine par flambement dès lors que cr = cr K.

À la limite de bifurcation d'équilibre, pour laquelle crK = cr., correspond un élance-


ment critique ÂK- Dans Je cas d'un poteau bi-articulé en acier E.235, l'élancement
critique vaut :
NK =force critique d' Euler.
210 000 =93
À la force critique d'Euler NK correspond une contrainte critique crK= NK, A étant 235
A
la section droite de la poutre, qui s'écrit encore:
B. Poutre encastrée en pied et articulée en tête
La ligne d'action deN tend à se déplacer dans la section d'encastrement et génère
une réaction transversale P, la ligne d'action passe par A, point d'inflexion de la
déformée.

avec i = {f , rayon de giration minimal, correspondant à l'inertie l minimale et à L'équation de la déformée s'écrit:

d2 y
f El--=- M=- NY+ P}(
J'élancement maximal  = ~. d'où finalement : dx 2

et a pour solution, en posant a = - {N:


~ vEi
L___fJ ·p .
Y= A sin ax + B cos ax + - ,x
N

88
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

N C. Poutre bi-encastrée
L'équation différentielle est :
y

y
L'expression du moment est de la forme:
M=-Ny+ Cx+D
fo
Par conséquent :

j"0~
et par intégration, il vient :
y =A cos ax + B sin ax + Cx + D

x
-Figure 56-

La résolution s'effectue grâce aux conditions aux limites:


Y (0) = 0, soit B = 0
Y(.t0 ) = 0, soit A sin a .e0 + !... .e0 = 0
N
Y' (f0) = 0, soit A a cos a .e0 + !...= 0
N

D'où l'on tire l'équation transcendante tg a .e0 =a .e0 , qui a pour plus petite racine
a.e0 = 4,5.

Soit : -Figure 57-

Les conditions aux limites sont les suivantes :


d'où:
A+ D= 0

l
y (0) =y (.t0) = 0 Ba .e0 + C= 0
Ce qui montre, en se référant à la formule d'Euler pour une poutre bi-articulée, que: , soit ·
y (O)=y'(fo) =0 Acosa.t0 +Bsina.e0 ,+Cf 0 +D=O
2 1 . R0 fi A a sin a .e0 + Ba cos a .e0 + C .e0 = 0
- = - , SOltfK=--=0,7 fo
p p 2
0 K

90 91
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

La déformation ne sera pas nulle si le système obtenu en éliminant C et D a une


solution différente de zéro : Conditions d'appuis m
A (1- cos a fo) + B (a fo- sin a fo) = 0
• Sans déplacements des extrémités
A sin a fo + B (1 - cos a fo) = 0
c'est-à-dire si:

(1 -cos a fo) 2 (a fo - sin a fo) sin a fo =0 ;


soit en développant : _ ...--- ~ ~ encastrement
1 - 2 cos a fo + cos 2 a fo - a fo sin a fo + sin 2 a fo = 0 N- ~-----'.e..,..K::~~~T~:r--=-...,~ parfait
2 0,7 f 0

=r=
ou:

2 (1 - cos a fo) = a fo sin a fo


N-~ fK
4 0,5 f 0

La plus petite racine non nulle de cette équation est :


a fo = 2n. > 0,7 f 0

La force critique d'Euler est donc égale à :

• Avec liberté de déplacements aux extrémités

------
1
D'une manière générale, selon les conditions aux appuis, la force critique d'Euler 4 2f0
vaut: N-

1 fo

fo étant la longueur réelle de la barre. En introduisant la longueur de flambement m<! >2f0


fK, elle s'écrit alors : 4

avec~
~ -Figure 58-

3.2.1.2. LE FLAMBEMENT FLEXION


Des calculs analogues à ceux que nous avons effectués pour une poutre bi-articulée
Il s'agit, dans ce cas, d'une poutre idéale rectiligne, .soumise simultanément à un
ou encastrée/articulée, conduisent à des valeurs de rn et de f K, récapitulées ci-après
(Figure 58) : effort normal Net à un moment fléchissant Mo. ·
En comparaison au flambement simple, il y a dans ce cas une amplification de la
déformée et donc des contraintes de flexion et de compression.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Si Mo (x) est Je moment fléchissant initial, le moment fléchissant total dans la - si a ~x~ R.
poutre, comprimée et fléchie, vaut :
Q R.-x
M (x)= Mo (x)+ Ny y (x)= C cos a x+ D sin a x+ - a - -
N R.
La déformée a pour équation:
Les coefficients A, B, C, D sont déterminés en écrivant que :
A=O;
Q sin a (R.- a)
B=--- ;
aN sin aR.
Pour des fonctions simples de Mo (x), l'intégration est possible.
C=-D tg aR.;
Considérons les deux cas les plus courants de moments :
Q sin a a Q .
• moment sous charge concentrée transversale, D = - - - - - = > C=--- sm aa
• moment sous charge uniformément répartie transversale. aN tg aR. aN

Finalement:
A. Sous charge concentrée Q
- si 0 ~x~a:

t~ Q sin
y(x)=---
a) . a(R.-
Q R.- a
smax+-x--
·······t ·· a N sin aR. N R.

~-r si a~ x~ .e:

Q sin a a . Q R.- x
y(x)=- - - - - - s m a (f -x) + - a - -
aN sin aR. N R.

R. R.
L ....... .......L.,_ y pour x=- et a=-
2 2
tN
-Figure 59- u =a2R.-~{f=~H;
l-a QR.3 3 (tg u- u)
Nous avons : si x~ a Il (x)= Q -
"' R. 48 E~ u3
R.-x QR. taU
si x~ a Il (x) = Q, - - Ymax =--"-
R. 4 u
L'intégrale générale a pour expression:
- si 0 ~x:;; a B. Sous charge uniformément répartie q

Q R.-a aR.
y (x)= A cos a x+ B sin a x+ - x - - En posant : u = - ; il vient :
N R. 2

94
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilite elastique

3.2. 1.3. INFLUENCE DE L'EFFORT TRANCHANT


SUR LE FLAMBEMENT DES PlÈCES
y(x)
La sollicitation d'effort tranchant, généralement présente dans les pièces fléchies de
la pratique, entraîne des déformations dont nous n'avons pas tenu compte jusqu'à
!. présent. En fait, la présence d' un effort tranchant ne modifie d' une manière sensible
La flèche maximale pour=- s'écrit: la charge critique que dans les poutres à treillis.
2
Reprenons Je cas simple de la poutre d'Euler bi-articulée, sollicitée en compression
_ 5 q!.4 24 (1 -cos u)- 12 u 2 cos u simple.
Ymax - -
384 Elz 5 u4 cos u Nous avions :
=q!.2 2 (cos u- 1)
Ymax
8 u 2 cos u M=Ny et V= dM =Ndy
dx dx
Les résultats, pour les cas usuels, sont rassemblés dans le tableau ci-après, dans
L'équation de la déformée s' écrit, en prenant en compte les déformations engen-
a!. drées par J'effort tranchant :
lequel t = -
2
..!!:.._[~]
2
d y =- M +
Gond. Cas de charges M0 max. Mmax. Coefficient d'amplification dx2 El dx GA 1
aux pour pour des moments :
appuis d2 y Ny N d2 y
Z=-!.2
Mmax --=--+--
Z=:f_ r=--
2 M max 0 dx2 El GAl dx2
q
~
f.2
q-
8
f.2
q-r
8
~
t2
(cos1 t- 1) soit: d2y [1-_!!__J+ N y =O
~ dx 2 GA 1 El
•Q)
:; f-e !.
"
'E 0
'l' N

~
ëii Posons: ~2
oi oir .1_ tg 1
4 4 t

·~
~..~ t t t t t t t l ~ !_2
q24
f.2 r
q-
24
3
/sin 21-
3
2f2
L'équation devient :
(ii

""'c 0

T4N
'!'
Elle est analogue à l'équation différentielle du § 3.2.1.1. précédent, et se résout de la
ëii même façon .
oi oi r .1_ tg 1
8 8 t 'El, est réduite en raison de
La force critique de flambement, qui valait NK = 1t2
-. -
p
K
-Figure 60-
l'influence de l'effort tranchant et devient:

96 97
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Si la diminution est faible pour les poutres à âme pleine, et négligeable, elle est, au
contraire, sensible pour les poutres triangulées.

3.2.2. ASPECT EXPÉRIMENTAL DU FLAMBEMENT


ou:
L'expérimentation en laboratoire, effectuée sur des poutrelles laminées courantes,
soumises à des efforts de compression progressivement croissants, montre que la
ruine des pièces se manifeste de deux façons différentes, selon l'élancement des
pièces.
At étant la section réduite à l'effort tranchant.
- Pour les pièces de faible élancement (forte section, faible hauteur, À < 20), la
- Si At est très grande:
roine se manifeste par 1' affaissement des membrures, sous la contrainte cr,
approximativement.
- Pour les pièces de grand élancement (À> 100), la ruine intervient pour une
contrainte d'affaissement cr5 (inférieure à la limite élastique Œe et à la contrainte
d'Euler ŒK), pour laquelle on observe une augmentation brutale des déforma-
- Si, au contraire 1 est très grand :
tions, avec l'apparition de zones plastifiées, suivie d' un effondrement. En outre,

dzy[~-...!!_J=o la courbe contraintes/déformations n'est pas linéaire.


dx2 GAl L'affaissement a lieu pour une contrainte crs inférieure à ŒK- La contrainte d'Euler
représente en fait une borne supérieure, que l'on ne peut atteindre, du fait que la
ce qui est vérifié pour ...!!_ = 1, c'est-à-dire que la force critique de flambement théorie d'Euler prend en compte une barre idéale, parfaitement rectiligne et soumise
à un effort de compression N parfaitement centré au centre de gravité de la section
GA 1
et appliqué suivant l'axe moyen, ce qui n'estjamais le cas dans la réalité. En effet:
d'effort tranchant est :
N"K=GA1
1. les pièces, après leur traitement en laminoir et leurs diverses manutentions et
transports, ne sont pas rigoureusement rectilignes (défauts de rectitude);
En général, on a : 2. leurs inerties ne sont pas constantes (tolérances de laminage) ;
3. les efforts normaux de compression et les appuis ne sont jamais rigoureusement
centrés (défauts de centrage);
4. les poteaux, sur chantier, ne sont jamais parfaitement verticaux (tolérances de
C'est-à-dire: montage) ;
5. enf1.11, le module d'élasticité Ede l'acier n'est pas vraiment constant, du fait des
contraintes résiduelles de laminage (défauts d'homogénéité).

Ces cinq types de défauts, plus ou moins prononcés, mais réels et inévitables,
ou encore : contribuent à affaiblir les éléments, en raison des m_orri.ents de flexion parasites
qu'ils créent, qui majorent considérablement la contrainte.
1 1 1
-=--+-- Les défauts de rectitude (défauts 1 et 2) et les défauts de centrage (défauts 3, 4 et 5)
NK N'K N"K
réduisent la force portante de la barre, et justifient des calculs spécifiques.

98
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les phénomènes d'instabilité élastique

3.2.2.1. PRISE EN COMPTE DES DÉFAUTS DE RECTITUDE.


2
Considérons une poutre dotée d'une courbure initiale Yo = f(x) et chargée centrique-
d
____!'. +a 2(y+ a sm-
. 1t XJ = 0 (1)
ment (figure 61).
dx2 e
N La solution générale de cette équation est de la forme :
1 y= Dsin 1t x
y
e
Yo ~ x
-e
2
Les dérivées sont :

a f dy =D~cos~
dx e e

v
2 2
cj__J_ =- D~ sin 1t x
dx2 {2 e
L'équation (1) devient alors:

x .
sm T
1tX

(a
a
2 2
+ D a - D {ï = 0
1t
2]
-Figure 61-

Dans une section courante z, Je moment fléchissant vaut M (x) = N (y + Yo) d'où l'on tire:

L'équation de la déformée s'écrit: D=--a__

d2 y
E l - = - M=- N(y+ y0)
dx 2
La flèche additionnelle y prise par la poutre vaut donc :
D'où :
. 1t x
asm-
e

La déformée de la poutre, à vide, s'exprime par Je développement en série de sinus


suivante :

sin x . 2 1t x
e
1t Elle est maximale à 1' abscisse x=-.
Yo =al--e-+~ sm -e-+ ...
2

qui, en première approximation (les autres termes étant négligeables), se résume à: a


soit : Ymax =f=--- - (2)
2
_n_ _ l
. 1t x .
Yo =a SIO - . Soit: Cf.2 {2
e
')

CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d 'instabilité élastique

2
Compte tenu que o: 2 = Net NK = 7t El, (2) s'écritencore:
El (1.

f=-a-
NK
--1 3.2.2.2. PRISE EN COMPTE DES DÉFAUTS DE CENTRAGE
N
Considérons cette fois-ci une poutre rectiligne, chargée d'une force normale N,
Les déformations croissent hyperboliquement avec N. parallèle à son axe moyen, mais excentrée de e (Figure 62).
La flèche totale}; (flèche initiale+ flèche additionnelle) vaut donc:
N

fr =a+ f= __a_ (3) y


1 - !'!___
NK y 1\ x
.e
2
• lorsque N = 0, .t; =a (état initial)
• lorsqueN---7NK, j;---?oo (étatderuine) e f

La contrainte maximale, caractérisant 1' état de ruine, est obtenue pour :


N Nfv
cr.=-+--
A l 1/
x
l p . . . .
Compte tenu que c = - = -, z étant le rayon de g1rab.on etc la distance du centre
vA v -Figure 62-
de gravité de la section à la frontière du noyau central, on a : 2
- Équation de la déformée: d y+ o: 2 y= 0
dx2
(4)
- Solution générale : Y= A sin a: x+ B cos a: x
- Conditions aux lirrùtes :
_cr__ = coefficient d'amplification de la flèche initiale
O"K - cr y (0) = e, soit B = e

1 - cos 0: .e
( 1+ ~_cr__î=coefficient d 'amplification de la contrainte. y (.f) = e, soit A = e - - - -
l ccrrcr)
sin a: .e

1
N D'où y = e [cos a: x+ sin a: x----.c_o_s_o:_.el
La charge de ruine N est obtenue par la relation (4), en portant cr= - et sm a: .e
A
2
crK = 7t E. On obtient l'équation suivante du second degré, qui donne N:
.e
Flèche totale maximale, pour x=-
;..2 2

102 103
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

or:
e + f= e[cos a: -e + sin a: e 1 -
2 2 sin
cos a:
0: e
e] cr,='A!..[!+
C. COS-
e a:

2
l
e

e
~ = cos ~=
a:
cos 0: e= 1 - 2 sin2-
2
Or, cos
2 ·vJN_
A

Eï 2
cos ?:.. {N
2 ·v EA"
A

d'où:
.
sm 0:

1 -cos a:
sin
o:e -o:e
e= 2 sin -cos

e
e
2

tg-
o: e
2
soit enfm:
cre =AN[ 1 + ce cos ~ {fi
1 l (6)

0: 2
La charge de ruine N peut être obtenue par résolution de l'équation (6); Cependant,
La flèche totale vaut alors :
plus simplement, tant que N reste faible vis-à-vis de NK (petites déformations), on
e + sin -a: e . tg -a: eJ= - - e
peut admettre avec une précision suffisante, a: étant faible, que :
e + f= e cos -a: e -
[ o: e
2 2 2
cos-
a: e
o:2 e2
cos-=1---
2 2 8
soit:
L'équation (5) s'écrit alors:

(5)
/=e[--s-1]
cos-
f=e[ 1
0:2 (2.
2 1---
8
• Lorsque N = 0, f = 0 (état initial)
• Lorsque N ~ NK, f ~ oo (état de ruine)
fvarie hyperboliquement en fonction deN et a pour asymptote horizontale NK. En portant o: 2 = N , on obtient finalement :
El
Le moment fléchissant maximal vaut :
(7)
Mf = N (e + /J = __!:!_:__!__
a,e
COS-
2

La contrainte maximale, caractérisant l'état de ruine, est obtenue pour


3.2.3. ASPECT RÉGLEMENTAIRE
cre = l'_!_+ N-....:...(e_+....:/J~v DU FLAMBEMENT
A I
La théorie d'Euler, établie pour des structures idéales, est très insuffisante, en regard
·2
qüi s'écrit encore, en portant c =:._ etftir~e de la relation (5): des imperfections de centrage, de rectitude, de verticalité et de la présence de
v contraintes résiduelles.

104
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Il est donc nécessaire de prendre en compte ces imperfections ou leurs effets. Les
règlements ont notanunent défirù un facteur d'imperfection a

3.2.3.1. VÉRIFICATION SELON L'ADDITIF 80 (CHAP. 5.3)


,rn
A. Flambement simple ,c
·~
ljJ
1
La sollicitation N de compression, pondérée, doit satisfaire à :
1
1,0 ... l

~ ~
.,::• ,
~ 0,9
:1
: 1
Courbe européennes
i 1
de flambement
avec : 1
1
\
NP= effet normal de plastification, qui vaut pour une section d'aire A : NP= A. cr, 0,8 1
1

ko = coefficient fonction du plus grand des élancements réduits Â.x et Â.y ,


0,7
défirùs par :

0,6

0,5
avec Â.r= 1t {E (élancement eulérien).
~-;_
0,4
''

0,3

Dans le cas de l' acier S.235, on a :

Â.r=1t y 21 000 = 93
24
·t]JÂ.
SOit À.=-
93
0,2

0,1

Les valeurs de ko sont obtenues directement par lecture des tableaux A, B ou C de


l'Additif 80 (chapitre 5.3.), les poutres en 1 relevant du tableau B. 0
0 0,2 0,4 0 ,6 0,8 1 ,0 1,2 1,4 1 ,6
Parallèlement, la Convention Européenne de la Construction M étallique (C.E.C.M.)
avait établi des courbes européennes de flambement, non dimensionnelles, en fonc-
tion des variables Net À., avec :
-Fig ure 63 -

106
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Remarquons que dans l'additif 80, la contrainte de ruine par flambement crK est Cmx et Cmy étant des coefficients donnés par le tableau VI de l'Additif 80, qui
N sont fonction du mode de chargement et d'appui. Leurs valeurs étant très proches
obtenue pour k 0 - = 1.
NP de 1, on peut par simplification, adopter Cm= 1, ce qui place en sécurité.

(JK
NOTA
Soit: k 0 - = 1, d'où
La vérification au flambement, selon l'Additif 80, peut très bien être utilisée dans le
cr.
seul domaine élastique. ll suffit alors de remplacer, dans la relation ( ll ), le moment
de plastification par le moment résistant élastique, soit :
Les valeurs de N lues sur les courbes européennes a, b, c, sont donc égales à
l' inverse des valeurs de ko lues dans les tableaux A, B, C de l' Additif 80.

Les deux méthodes de vérification au flambement sont donc analogues.

B. Flambement flexion 3.2.3.2. VÉRIFICATION SELON L'EUROCODE 3


- La vérification n'est à faire que si: A. Flambement simple (Eurocode § 5.5.1.)
N Le risque de flambement n'est à considérer que si À > 0,2
À > 0,2 et k 0 - > 0,1
NP
En ce cas, la sollicitation N de compression simple doit satisfaire à :
- Les sollicitations sous charges pondérées doivent satisfaire à la condition sui- !y
vante : NS. X . ~A . A. -
'Y Ml
où ~A =1 pour les sections transversales de Classe 1, 2 ou 3
~A = Aeff 1 A pour les sections transversales de Classe 4
avec: et x est le coefficient de réduction pour le mode de flambement à considérer.

Mmx et M,y = moments de flexion maximaux par rapport aux axes de plus forte Pour les éléments à section transversale constante, sollicités en compression axiale
et de plus faible inerties.
constante, la valeur de X pour l'élancement réduit À, peut être déterminée par la
ko= coefficient donné par tableaux, en fonction de À . formule:
kv= coefficient de déversement, calculé comme indiqué au paragraphe
5,22 de l'additif 80 (et explicité plus loin au chapitre 3.3.3.2. de x mais x S. 1
2 ~]0,5
cet ouvrage), en supposant que le moment de flexion est constant !)> + [ !)> -À
le long de la barre.

!)> = 0,5 [1 +a ci- 0,2) + ~]


a est un facteur d'imperfection
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les phénomènes d'instabilité élastique

À est l' élancement pour le mode de flambement à considérer


Coefficients de réduction
- Valeurs de x pour la courbe de flambement
Â.
a b c d
0 ,2 1,0000 1,0000 1,0000 1,0000
0,3 0,9775 0,9641 0,9491 0,9235
0,4 0,9528 0,9261 0,8973 0,8504
0,5 0,9243 0,8842 0,8430 0,7793
0,6 0,8900 0,8371 0,7854 0,7100
0,7 0,8477 0,7837 0,7247 0,6431
0,8 0,7957 0,7245 0,6622 0,5797
Ncr est l'effort axial critique élastique pour le mode de flambement approprié. 0,9 0,7339 0 ,6612 0,5998 0,5208
1,0 0,6656 0,5970 0,5399 0,4671
1,1 0,5960 0,5352 0,4842 0,4189
Le facteur d'imperfection a correspondant à la courbe appropriée de flambement 1,2 0,5300 0,4781 0,4338 0,3762
vaut: 1,3 0,4703 0,4269 0,3888 0,3385
1,4 0,4179 0,3817 0,3492 0,3055
1,5 0,3724 0,3422 0,3145 0,2766
Courbe de flambement 1,6 0,3332 0,3079 0,2842 0,2512
Facteur d'imperfection ex 1,7 0,2994 0,2781 0,2577 0,2289
1,8 0,2702 0,2521 0,2345 0,2093
1,9 0,2449 0 ,2294 0,2141 0,1920
Les courbes de flambem ent sont les courbes donnant le 2,0 0,2229 0,2095 0,1962 0,1766
coefficient de rédu ction x
en fonction de l'élancement 2,1 0,2036 0,1920 0,1803 0,1630
réduit I 2,2 0,1867 0,1765 0,1662 0,1508
2,3 0,1717 0,1628 0,1537 0,1399
x1 2,4 0,1585 0,1506 0,1425 0,1302
2,5 0,1467 0,1397 0,1325 0,1214
2,6 0,1362 0,1299 0,1234 0,1134
2,7 0,1267 0,1211 0,1153 0,1062
2,8 0,1182 0,1132 0,1079 0,0997
2 ,9 0,1105 0 ,1060 0,1012 0,0937
3,0 0,1036 0,0994 0,0951 0,0882
0,5 .. .... , ... ... , ..
0,4 ------·- ·- - - -~ - Tobleou 65 -

0,3
0,2
. ::::: : ::: :::.~:. ::::::t,, ::::: :~.....
· . ··-~,...... ,......
· ·- · ··j·

0.2 · ··---:··· ·- +····-:·-- ···:·· ··+· · ·-~------f·· ·· ·-~---··+·· ·· ·


0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 ,2 1 ,4 1,6 1,8 2 I

-Figure 64-

Plus simplement et plus rapidement, x peut être obtenu en fonction de l' élancement
réduit À, au moyen du tableau 65 suivant:

llO
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Choix de la courbe de flambement correspondant à une section


_ Sections de classes 1 et 2 :

axe de Courbe de
N My ky .
kz . Mz
Section Limites ----+---+---~ 1
flambement flambement Mpf;y Mptz.
Sections en I laminées
hlb>1,2: y-y a

rif trS 40 mm z-z b

,~I-Y
40 mm< lr S 100 mm y-y b avec:
z-z c

hlb$1,2 : y-y b
trs 100 mm z-z c

UJ
Sections en I soudées
Ir> 100 mm y-y
z-z
d
d
avec ky~ 1,5

1z z

Y-IYY-t!y
fr llr
1rS40 mm avec Jl.y ~ 0,9
y-y b
z-z c
Ir> 40 mm y-y c
z-z d
lz lz
Sections creuses Laminées à chaud quel qu'il soit a

0 DD
formées à froid
- en utilisant fyb ") quel qu'il soit b
formées à froid
-en utilisant fyb ") quel qu'il soit c Xrn.in est la plus petite des valeurs de Xy et Xz
Caissons soudés d'une manière quel qu'il soit où Xy et Xz sont les coefficients de réduction définis précéde=ent
b

E-B ;
générale
(sauf ci-dessous)
et ~My et ~Mz sont les facteurs de moment uniforme équivalent pour le flambe-
Soudures épaisses et ment par flexion ; voir tableau 67.
bi fr<30 mm y-y c Si le déversement représente un mode potentiel de ruine, il faut également véri-
L~J w hl fw< 30 mm z-z c fier:
Sections en U, L, T
et sections pleines quel qu'il soit c

-[· =~TB~
·Voir 5.5.1.4 (4) et figure 5.5.2 de I'Eurocode 3.
(L'axe de flambement est perpendiculaire au plan de flexion) .
J.l.LTN
avec : kLT=i---
- Tableau 66-
Xz Afy

B. Flambement flexion (Eurocode § 5.5.4.) J.l.LT =0,15 Àz~MLT- 0,15 avec J.l.LT~ 0,9·
Les éléments sollicités simultanément en flexion et en compression axiale, doi-
vent satisfaire à diverses conditions, selon la classe de leur section transversale. ~MLTest un facteur de moment uniforme équivalent pour le déversement.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

- Sections de classe 3 :
Facteurs de moment uniforme équivalent
Les formules établies pour les sections 1 et 2, que ce soit avec ou sans risque de
déversement, restent valables à la condition de remplacer Mpe = Wpe . !y par Facteurs de moment uniforme
Diagramme de moment
Mee= Wee -!y équivalent ~m
Moments d'extrémités
- Sections de classe 4 :
~M,'I' = 1,8- 0,7
Les formules deviennent, en introduisant les sections et modules efficaces :
N ky . My + Ne Ny k2 • M2 + Ne Nz
-------+ + :::; 1
!y !y fz Moments dus a des charges latérales
Xmin · Aeff · - - Weff.y-- Weff_z--
YMI YM! YM! ~M.o= 1,3

Si le déversement représente un mode potentiel de ruine, il faut également véri-


fier:
PM.o= 1,4

a
Moments dus des charges latérales
plus des moments d'extrémités

Les facteurs de moment uniforme équivalent ~My• ~Mz et ~MLT doivent être cal-
culés d'après la figure 5.5.3. en fonction de l'allure du diagramme des moments
fléchi ssants entre points de maintien à déterminer comme suit (cf figure 67 page
suivante):
facteur axe de flexion points maintenus
suivant la direction
~My y-y z-z
~Mz z-z y-y
~MLT y-y y-y Mo= 1 max Ml
dû aux charges
latérales seulement

pour diagramme de moment


sans changement de signe

6 M {lmaxMI~
= 1max M 1+ 1 min M 1

t
pour diagramme de moment
avec changement de signe

-Figure 67 -
1

-1

115
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

C. Longueurs de flambement
-Fi ure 69-
La longueur de flambement f.k d'un élément peut être déterminée, en fonction de sa
longueur nominale f.o, à partir de l'annexeE de l' Eurocode 3, dont nous résumons
Articulé t 1 ,0

11t 0,9
l'essentiel ci-après.
0,8
Il convient de calculer les facteurs de distribution de rigidité 11t et 11 2 , respective-
ment en tête et en pied du poteau qui valent : 0,7

0,6
11t
0,5

0,4
avec :
0,3
Kc =rigidité (ou raideur) du poteau concerné= 1
f.o 0,2
Kt et K2 =rigidité des poteaux adjacents
0,1
Kij = rigidité des poutres associées au nœud considéré Articulé
--~
Encastré 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0 112
f.
Après quoi, on détermine le rapport _!S. à partir des deux tableaux suivants, en fonc-
f.o
tion de 111 et 112 selon que la structure se situe dans un mode à nœuds fixes ou
variables.

K1
/ Facteur de distribution 11 1
K11 .J' K12

Poteau à vérifier -~ Kc
K21 K22
~
'-- Facteur de distribution 11 2
K2

Facteurs de distribution d<! rigidité :


Kc+K, Kc+K2
111= Kc+K,+K11+K12 112 = Kc + K2 + J<2, + K22
Articulé
0,0 ~::........C.......è>__.:.__~-..!...1.~....'-.-'--->....~--'...i..._~-- --~
-Figure 68- Encastré 0,0 0,1 112

116 117
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabiliré élastique

D. Flambement des pièces triangulées _ Efforts dans les treillis

lls sont maximaux aux extrémités du poteau. L'effort Nd dans une diagonale de
Nous nous limiterons ici au cas (le plus courant) du poteau constitué de deux mem-
treillis vaut :
brures parallèles identiques [IPE, UAP, cornières ou éventuellement treillis], reliées
transversalement par deux plans triangulés de treillis uniformes, attachés par bou- V.d
Nd=-
lonnage ou soudage. nh0

- Longueurs de flambement
avec:
li convient de vérifier :
• d'abord, le flambement d'un tronçon de membrure, dans le plan du treillis. La d, n et ho étant donnés sur le tableau suivant.
longueur de flambement à adopter est la distance entre nœuds du treillis : ek = a
-Figure 71 - Éléments comprimés à treillis
• ensuite, le flambement du poteau composé, sur sa hauteur totale, tout conune
un poteau classique de section pleine. Ni Treillis Sv

- Moments d 'inertie deflexion


:T
Les treillis ne sont pas pris en compte dans la détermination des inerties, qui se
T
réduisent aux inerties de membrures.
Inertie principale : leffy = 2 . ly

avec:
. . 1e: leff . z = 1 h 2 . A + 2lz
. rrumma
ln ert1e
2 0 1

=aire de la section transversale d' une membrure


rl 1
a

AJ
ho = distance entre centres de gravité des membrures.
ly et lz =inerties propres d'une membrure par rapport à son centre de gravité. Ta
- Efforts dans les membrures à mi-hauteur
L'effort axial Nf dans chaque membrure vaut:
+a
_i_
N M
0=-+-
2 ho

avec

Ta 1tEAdah0 2
e
d3~ + ~:~~
_i_
500
11:2 E Jeff
NK =
f_2
Sv = rigidité au cisaillement du treillis (effort tranchant requis pour produire 1
n est le nombre de plans de treillis
une déformation unitaire de cisaillement). Voir valeurs dans tableau sui- iz Ad et Av sont données pour un seul plan
vant.

118 119
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

3.2.4. EXEMPLES D'APPLICATION L' Eurocode 3 apparaît donc comme plus contraignant que l'additif 80 (de l'ordre
de 20 %, dans ce cas précis). Cela s'explique:
Exemple 1 :flambement d'un poteau en compression simple centrée - par la prise en compte du facteur partiel de sécurité 'YMI, pris égal à 1,10 pour
tous calculs d'instabilité.
Quelle charge maximale N de compression peut supporter un poteau de 8 mètres de - par la géométrie de la section (pour un HEB ici, h 1 b < 1,2 et on passe de la
hauteur, encastré en tête et en pied, selon les deux plans, et constitué d'un HEB 200.
courbe de flambement b à la courbe c).
Acier S.235

lo Exemple 2 : flambement d'un poteau comprimé et fléchi, sans risque


- Longueur de flambement : lK =- = 4 m
2 de déversement
400 Vérifier la stabilité d'un poteau IPE 220 de 6 mètres de hauteur, soumis à une
- élancement maximal : Àz = = 79
5,07 charge normale de compression N = 100 kN et à une charge transversale linéique
q = 2 kN/rnl, appliquée dans le plan yOx. Le poteau est biencastré dans le plan yOx et
- 79
- élancement réduit : À = - = 0 86 biarticulé dans le plan zOx. Acier S.235.
z 93 ,
x x
- effort normal de plastification :
Npt =A .!y= 78,1 x 23,5 = 1 835 kN ~N
- Selon l'Additif 80

Pour Àz = 0,85, le tableau B (§ 5. 31) donne ko = 1,44

Donc:

- Selon l'Eurocode 3

Pour À.z = 0,85, on obtient un coefficient de réduction x = 0,63 (courbe c) et il -Figure 72 -


faut vérifier que :
N =100 kN
_ _N_ _ :51 Npt =A . .fy = 33,4 x 23,5 = 785 kN
Npe
Xmin · - - Wdz = 37,3 cm3
'Y Ml Wpez = 57,4 cm3
'YMi = 1, 10 qe1
Section de classe 1 Mz =-=6kNm
12
Npt =A .fy = 1 835 kN Mpez = Wplz .fy = 57,4 x 23,5 x I0- 2 = 13,5 kNm
d'où:
N :5 0,63 x 1 8351 1,10 = 1 051 kN

120 121
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique .

"-y
= lKy = 600 = 66 et "-y =0,71
soit:
iy 9,11 100 +1,35-6-~l
300
ll<:t. 0,427 x 785 13,5
"-z =-=-=121 et "-z= 1,30
iz 2,48 1, 10 1,10
0,33 + 0,66 = 0,99::; 1
- Selon l'Additif 80
Ce second exemple prouve, une nouvelle fois, que l' Eurocode 3 est plus exigeant
"-z == l ,30, soit k 0 =2,33 que l'Additif 80 (d'environ 15 % ici).

Exemple 3 :flambement d'un poteau de portique comprimé et fléchi


Vérifier la stabilité du poteau de portique AB (IPE 400, h = 7 rn), sachant que la tra·
verse associée (IPE 400, l = 20 rn) supporte une charge uniformément répartie q =
10 kN/rrù. Acier S.235.
Il faut vérifier : ko - N + k Fz -Mz
-~ 1
Npe Mpb. La structure est à nœuds déplaçables.
. 100 6 Dans le plan du portique (x A z), le poteau AB est articulé en pied et encastré élas-
Soit: 2,33- + 1,27 - -
785 13,5 tique en tête.
ou : 0,30 + 0,56 = 0,86 ~ 1 Dans le plan perpendiculaile (x A y), le poteau est encastré en pied et articulé en tête.
Le poteau est stable au flambement. q

Selon I'Eurocode 3
Section de classe l
Xy = 0,84 (courbe a)
Xz = 0,427 (courbe b)
W o.-W
llz = ~ (2 ~M - 4) + P<-<- efz
z wefz
Il
,...z
= 1,30 (2 x 1,30-4) + 57 •4 - 37 •3
37,3
~ = l _ llz · N = 1 + 1,28 X 100 _ 1 35
Xz Npe 0,427 x 785 '
1 28
'
t: y ~----'-l--=. :. . c. _=-~ 20 m
0

-Figure 73-
Il faut vérifier que :
ql q {3
N Mz N=-= lOOkN M 8 =270kNm
----+kz--~ 1
2 4 (2 h + 3 l)
Npe Mpb.
Xmin · - - Npe =A .fy = 84,5 x 23,5 = 1 986 kN
YMt YMt
Weey = 1 160 cm 3

123
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les phénomènes d'instabilité élastique

Wpey = 1 308 cm 3
My =M8 =270kNm 23 120
Mpey = Wpey -!y= 1 308 x 23,5 x IQ-2 = 307 kNm 7
Soit: 111 0,66
23 120 + 1,5 x 23 120
- Selon l'Additif 80 7 20
23 120
re 20
K8 = - - 0,26
re+ r5 23 120 + 23 120
RKy = 2,9 R0 = 20,30 rn
20 7
RKz = 0,7 R0 = 4,90 rn
Dans le plan x A z :
Section de classe 1
1,35 + 1,92 K8
. R0 = 2,5 R0 = 17,50 rn 2 030
Â.y = = 123 d'où /..Y= 1,32
0,04 + K8 16,5
490
Dans le plan x A y : fkz =0,7 fo = 4,90 m Â. 4 = 124 d'où Àz = 1,33
3,95
o
"-y
= RKy = 1 750
iy ,
= 106 d'où /..Y= 1,14 Les coefficients de réduction correspondants sont :
16 5
Xy = 0,45 (selon courbe a)
RKz
490 Xz = 0,41 (selon courbe b)
À = - = - = 124 d'où Àz = 1,33
z iz 3,95 ~M= 1,8 (car 'l'= 0)
lly = 1,32 (2 x 1,8 - 4) + 1 308 - 1 160 0,40
~ = 2,41 et kFy 1,07 1 160
ky = l + 0,40 x lOO l,04 5
0,45 x 1 986
n reste à vérifier que : n faut vérifier que :
2,41 ~+ 1,07
270
~ 1 lOO + 1,045 270 ~ 1, soit 0,14 + 1,01 = 1,15 ~ 1
1 986 307 0 41 x 1 986 307
' 1,10 1,10
Soit: 0,12 + 0,94= 1,06 ~ 1
Si le poteau était à la limite de l' acceptabilité, selon l'Additif 80, il apparaît sous-
- Selon l'Eurocode 3 dimensionné, selon l' Eurocode 3, qui apparaît une nouvelle fois plus pénalisant.
112 = 1 (articulation)
Kc 1 Exemple 4 :flambement d'un poteau à treillis
- - - . , avec K12 = 1,5 -du fait de la double courbure de la traverse.
Kc+ K12 R Vérifier la stabilité d'un poteau constitué de deux membrures parallèles identiques
(Cf tableau E.l 1 Annexe 1 de l' Eurocode) [UAP 200], reliées transversalement par deux plans trürng~lés de treillis [cornières
L 40 x 40 x 3], soumis à une charge de compression N = 1 000 kN.
Ce poteau, de 6 mètres de hauteur, sert de palée provisoire d'étaiement à un ouvrage
en béton. ll est donc à considérer comme articulé, tant en tête qu'en pied. Acier S.235.

124 125
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

- Membrures :
1t x 21 000 x 4,68 x 100 x 50 2 114 000 kN
UAP200
A= 32 cm2 2 x 70 3
a= 1 rn R.
= - = 1,2 cm
ho= 0,50 rn 500
- Treillis: M = Ne _ ____::_____
0
L40x40x3 1-!!.__N
Ad= 2,34 cm2 NK Sv
d= 0,70 rn
M = 1000 x 1,2 x 10- 2 =13 kNm
1 - 1 000 - __!__Q_Q_Q_
!z 23530 114000
- (-i-l-~r =-+-
N M
ji~A 2 h0

= 1 000 + ~=526 kN
2 0,50

B. Efforts dans les treillis

V. d 1t M .
Nd= - - avec V=--. Smt :
nflo R.
Nd 1tx 13 x 0,7 = 5 kN
2 x 6 x 0,5

-Figure 74-
C. Vérification flambement treillis
A. Ejfo11s dans les membrures à mi-hauteur Npe =A . /y = 2,34 x 23,5 = 55 kN
2
Ah0 R.K 70
Jeff. z = 2 ~z +2 À=-=-=57,4
i 1,22

Jeff z = 2 x 169,7 +
32 x 50 2
40 340 cm4
À= 0,62 d'où x= 0,77 (courbe c)
. 2
X Npe
2 Né--
1t E Jeff
---- YMi
NKz
(2.

2
5 kN ::; 0,7 7 x 55 38,5 kN (vérifié)
1t x 21 000 x 40 340 1,10
NKz 23 530 kN
600 2
2 D. Vérification flambement élément de membrure
1t EAdah0
sv ekz =a= 1 rn
2 d3

126 127
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

100 - PHOTOGRAPHŒS DE POTEAUX RUINÉS PAR FLAMBEMENT


Àz = - =43,5 Àz=0,47
2,3
X= 0,86 (courbe c)
X Npt
Nf~--
'YMJ

526 kN ~ 0,86 x 32 x
23 5
• = 588 kN (vérifié)
1,10

E. Vérificationjlambe~r:.em poteau sur toute sa hauteur

4ft. z = 40 340 cm4


leff . y =foy= 3 892 cm4

= . n-
'V2A
d'où : iz = 25,1 cm, iy = 7,8 cm

600
= = 28 Àz = 0,30
25,1
-Photo 1-
600
= = 77 Ày = 0,82
7,8

N = 2 N1= 1 052 kN
= 2 A . ~~ = 2 x 32 x 23,5 = 1 504 kN

Xy = 0,65 (wurbe c)
Npt
N ~ Xy . - -
'Y Ml
1 052 kN ~ 0,65 >~ 1 504
= 890 kN
1,10

Le poteau n'est pas stable. Il convient de remplacer les UAP 200 par des UAP 220.

-Photo 2-

128 129
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

3.3 LE DÉVERSEMENT

Le déversement des pièces fléchies est le second phénomène d'instabilité élastique,


après le flambement, avec lequel il présente une analogie certaine.

Avant de justifier sa validité sur le plan théorique, nous allons mettre en évidence ce
phénomène sur le plan expérimental.

3.3.l.ASPECT EXPÉRIMENTAL DU DÉVERSEMENT

Considérons une poutre nùnce (fer plat), dont les appuis sont encastrés vis-à-vis de
la torsion et quelconques vis-à-vis de la flexion (figure 75)

IZ

-Photo 3-
->f+c.!?
i"""ili""

IY

G~-.--
~ - EJ
-Figure 75-
h = 320 mm
b=8 mm
l=5m
Acier S.235.

Appliquons une charge concentrée verticale Fen son centre de gravité G. L'essai,
réalisé sous presse en laboratoire, montre que la poutre s' effondre brutalement sous
une charge F K = 5,2 kN (figure 76). .

-Photo 4-

130 131
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

3.3.2 ASPECT THÉORIQUE DU DÉVERSEMENT

3.3.2.1. SECTION RECTANGULAIRE (POUTRE SANS AILES)

Reprenons la poutre de la figure 75, dont les extrémités sont encastrées vis-à-vis de
la torsion et quelconques vis-à-vis de la flexion (verticale et transversale).

Nous avons vu, expérimentalement, que l'application d'un moment de flexion


simple vertical Mo se transformait en une superposition d'un moment de flexion
déviée et d'un moment de torsion. Autrement dit, le moment Mo se projette :
-Figure 76-
- sur l'axe des y en flexion transversale,
À l'instant de l'effondrement, le moment vertical maximal, en milieu de travée, vaut:
- sur 1' axe des z en flexion verticale,
FKI! gf!2
Mf=--+- (g =poids propre poutre) - sur l'axe des x en torsion.
4 8
Mf= 520 x 5 + 7 850 x 0,008 x 0,32 x 52
7 , 13 kNm Considérons, figure 77, un élément GG 1 = dx de l'axe de la poutre non déformée.
4 8 La section tourne de l'angle~ et GG 1 vient en G'G' 1.

ce qui correspond à une contrainte de flexion : 1

z 1

x1
z z2

qui est très nettement inférieure à la contrainte limite d'élasticité/y= 235 MPa
y2
On constate donc, que pour une faible valeur de la contrainte de flexion, la poutre
prend brutalement une flèche latérale, qui provoque la rotation de la poutre et par y
G G, IGo x
suite sa ruine, alors que nous sommes encore loin de la limite élastique.

Ce phénomène d'instabilité élastique se produit, d'une façon générale, lorsqu'une


(ù G'ro G'co1
poutre fléchie présente une faible inertie à la flexion transversale et à la torsion. La
partie supérieure de la poutre, comprimée, flambe latéralement et il existe une -Figure 77-
valeur critique du moment de flexion (selon le plan de plus grande raideur), comme
il existe un effort normal critique provoquant le flambement pour une barre compri- Le passage de GG 1 = dx à G'G' 1 = dx + d (dx) s'opère par trois mouvements simul-
mée, pour lequel la poutre. fléchit dans le plan de sa plus faible raideur et entre en tanés (figure 78) :
torsion.
- un déplacement vertical (v) dans le plan de symétrie zGx (rotation a autour de
La flexion n'est alors plus plane, mais déviée, et s'accompagne d'une torsion et
Gy).
d'un gauchissement de la section (bimoment).
- un déplacement transversal (vv) dans le plan de symétrie y G' x 1 (rotation Cû

autour de Gz,),

- une rotation~ autour de G'x.

132 133
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Différencions l'équation (3). ll vient :

(4)

D'où nous tirons :

que nous portons dans l' équation (2), qui devient :

-Figure 78-
soit:
Nous pouvons alors écrire le tableau suivant des cosinus directeurs:

Gy Gz Gx (5)

œ 1: G'y 1 ~
dw
- dx
dv
-~ qui est l'équation différentielle classique du déversement.
_ , IU+du G'z 1
dx
G'G'1V+dv
dw dv Posons Ely = Ry et G lx= Rx. On obtient :
W+dw G'x dx dx
1

avec cos ~ = 1 et sin ~ =~. car ~ est très faible. (6)


En écrivant:
lz =moment d'inertie de flexion autour de Gz Les solutions de cette équation différentielle sont de la forme :
ly =moment d'inertie de flexion autour de Gy
Mo
lx= moment d'inertie de torsion autour de Gx ~=A cos Kx + B sin Kx avec K = --====-
,jRY. ~
Les équations classiques des moments en fonction des moments d'inertie s'écrivent:

d2 v ce qui revient à considérer le déversement comme un flambement latéral.


E~-=-Mo =-M0 (1)
d:? z
- Conditions au.x limites :
2
d w pour x= 0, ~ = 0, A = O.
E iy d ;(2 =- Moy =- Mo~ (2)
pour x= 1, ~ = 0, B sin Ke =O.
• Si B = 0, ~ = 0 quel que soit x et il n'y a aucun risque de déversement
d~ dw
Glx dx =- Mox =- Mo dx (3)

1.34 1.35
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

• Si B ~ 0, sin KR. =0, soit KR. =1t, K =~ Mo 2 x 21 000 x 302


d ' où l'on tire l'expres- crK= 315 MPa > fy = 235 MPa
f. ) RY. R_. 3 000 x 400
sion du moment critique de déversement : n n'y a aucun risque de déversement.
En revanche, la même poutre, mais de portée 8 mètres, déversera pour une
contrainte critique de flexion :
(7)
3
crK= 31,5 x -= 118 MPa <!y
8
- Pour une section rectangulaire (figure 79) :

h 3.3.2.2.SECTION EN l, SYMÉTRIQUE
V=-
2
Le déplacement horizontal de l'aile du 1 vaut (figure 80) :

w =!!_ . sin~=!!_.~
2 2

. 1t he 3 .r,::;-;::; Soit la le moment d' inertie d'une aile par rapport à Gz


SOit : M0 = - - - v EG
.e 6 z
i
1

+ w-4 h/2

Th/2
·-·-·-·--F- --~ y

_!_
lm
1

~-w
-Figure 79 -
La contrainte critique de déversement vaut : -Figure 80-

La rigidité de flexion transversale d'une aile vaut: D =Ela


v 1t e 3 ,r-;:;;::;
crK=Mo - = - - vEG
ly f. h Effort tranchant dans l'aile supérieure :

qui s'écrit encore, compte tenu que G = 0,4 E: ·

~ (8)
~
Effort tranchant dans l'aile inférieure :

Application numirique : htf3~


T-=+D--
Soit un fer plat, f. = 3 rn, section 400 x 30 mm. ' 2 d x3

136 137
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Ces deux efforts créent un couple et l' équation (3) de torsion s'écrit:

L'équation (4) devient :

De même, l' équation (5) devient :


-Figure 81 -

Et l'équation (9), dont (5) est le cas particulier lorsque V= 0, s'écrit alors:

d4 p d2
V - - + - + W+--
p [ q. za] P=O (10)
dx4 d~ Rx
En posant :
La résolution d'une telle équation différentielle du 4e ordre est complexe et fasti-
dieuse. C'est pourquoi, dans la pratique, on utilise des méthodes de calcul plus
simples (détermination d ' un moment critique de déverseme nt, défini par
l'Additif 80 ou l' Eurocode 3).

on obtient l'équation finale :

3.3.3. ASPECT RÉGLEMENTAIRE


(9)
DU DÉVERSEMENT

- Incidence du niveau d'application des charges Les vérifications réglementaires du déversement des pièces fléchies sont définies :
Les équations précédentes supposaient les charges appliquées au niveau du • par l' additif 80 (chap. 5.2.)
centre de gravité de la poutre. • par l' Eurocode 3 (chap. 5.5.2)
Considérons maintenant (figure 81) une poutre sollicitée par une charge unifor- Les deux méthodes so nt très proches et donnent des résultats similaires.
mément répartie q, appliquée en un point d'ordonnée Za·
Elles s'appliquent aux éléments à section constante, fléchis par rapport à l'axe de
Il se développe un couple de moment q. dz. w, avec w =- p . Za·
forte inertie.
L'équation :

dMo J2 w 3.3.3.1.VÉRIFICATION SELON L'ADDITIF 80 (CHAP. 5.2.)


- - =-Mo--
dx dx2
On doit vérifier que le moment de flexion maximal pondéré Mjdans une pièce, est
s'écrit alors : inférieur au moment ultime de déversement.

dMo J2 w Si Mp est le moment de plastification de la section, il faut donc que :


--=-M0 --q~. z
dx dx2 a

139
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

avec:
3.3.3.2. VÉRIFICATION SELON L'EUROCODE 3 (CHAPITRE 5.5.2.)
Le moment de flexion maximal MJ doit être inférieur au moment ultime de déverse-
ment:

n=2 pour les profilés laminés


n = 1,5 pour les profilés reconstitués.
avec:
et : ~w = 1 pour les sections de Classe 1 ou 2
~w = Wee .y! Wpe. y pour les sections de Classe 3
~w= Weff . y!Wpe.y pour les sections de Classe 4
XLT est le coefficient de réduction pour Je déversement, qui est fonction de 1' élan-

cement réduit 'J...LT de J'élément vis-à-vis du déversement et qui a pour valeur:


1; = 1 pour les sections en 1 ;
1 . < 1
h* = distance entre les centres de gravité des semelles ; XLT [ 2 :-2l0,5 mais XLT-
Ct et C2 =coefficients dépendant des conditions d'appuis et du mode de charge <IJLT+ <IJLT- 'J...LT
ment;
longueur de déversement, généralement égale à la longueur de flam- où

aLT(~LT- 0,2) + ~~
bement, dans le plan perpendiculaire au plan de flexion, de la mem-
brure comprimée de la poutre ; <IJLr= 0,5 [ 1 +

TJ= rapport de la distance entre le centre de gravité de la section et le point


d'application de la charge, à la roi -hauteur du profilé (- 1 < TJ < +1) ; et aLT = 0,21 pour les profils laminés
aLT = 0,49 pour les sections soudées
TJ < 0 si la charge est dirigée vers Je centre de gravité de la section à partir
de son point d'application ;
TJ>O dans Je cas contraire. Calcul de l'élancement 'J...LT (annexe F à l' Eurocode, § F. 2)

Le maintien latéral aux extrémités doit être assuré par des éléments et dispositifs de
fixation opposant une rigidité suffisante et possédant une résistance adéquate. Ces L'élancement réduit 'J...LT a pour valeur :
derniers doivent:

- résister à un effort égal à 2 % de 1' effort axial de compression existant dans les
semelles comprimées au niveau des sections maintenues, cet effort étant transmis
par ces semelles perpendiculairement au plan de J'âme des éléments.

- opposer une rigidité suffisante au déplacement latéral et à la rotation dans Je plan
perpendiculaire au plan de flexion pour justifier Je choix de J'élancement réduit
=
E]o,s
'J...LT retenu. [ = 93,9
'J... 1 1t -.;; E

05
J;
E = 235] • r en N/mm' 2J
VY
[
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

et Mer= moment critique élastique de déversement.

Le moment critique élastique de déversement Mer doit être calculé avec les caracte-
ristiques de la section brute. Pour les sections de Classe 4, le calcul de Mer sera fait
sans considérer l'inertie de torsion uniforme de l' élément (It = 0). 2~
Les valeurs du coefficient XLT peuvent être obtenues à partir du tableau des coeffi- coordonnée du point d'application de la charge;
Za
cients de réduction de flambement (qui figure ci-avant au § 3.2.3.2.), en faisant
Zs coordonnée du centre de cisaillement.
i = J:.LT et X= XLT, et en utilisant :
Les facteurs de longueur de flambement k et kw varient de 0,5 pour une fixation par-
• pour les profils laminés, la courbe a (a= 0,21) faite à 1,0 pour des appuis simples, avec 0,7 pour une extrémité encastrée et l'autre
• pour les profils soudés, la courbe c (a =0,49). simplement appuyée.

Enfin, lorsque Â.LT $ 0,4, il est inutile de prendre en compte le déversement. Le facteur k concerne la rotation de l'extrémité en plan. Il est analogue au rapport
R. 1 L d'un élément comprimé.
Pour les poutres à section transversale constante et doublement symétriques, notam-
Le facteur kw concerne le gauchissement d'extrémité. À moins d:a~oir p~is des
ment les séries de profils laminés let H , 1' élancement Îo.LT peut être déterminé par la
mesures spéciales d'encastrement vis-à-vis du gauchissement, kw dmt etre pns égal
formule suivante approximative, qui place en sécurité :
à 1,0.
L
G=--E-
2 (1 + v)
moment d'inertie de torsion ;

(h-1]
2
lw facteur de gauchissement =~ - -
2

moment d'inertie de flexion suivant l'axe de faible inertie;


longueur de la poutre entre points latéralement maintenus.
Calcul du moment critique élastique Mer (annexe F à l' Eu rocade,§ F. 1)
Poutres à section transversale constante mono-symétrique
Pour une poutre à section transversale constante, le moment critique élastique de
déversement est donné par la formule générale : et à semelles inégales
Pour une section en là semelles inégales :
lw= ~j(1- ~f) lz h,2

~f=--
fe
'ie+fr
où:
moment d'inertie de flexion de la semel_le comprimée suivant l'axe
C1, Cz et C3 facteurs dépendant des conditions de charge et d'encastrement, de faible inertie de la section ;
donnés dans les tableaux (annexe F) ; moment d'inertie de flexion de la semelle tendue suivant l' axe de
ketkw
ft
facteurs de longueur effective. faible inertie de la section ;
Zg = Za- Zs et hs = distance entre les centres de cisaillement des semelles.

142
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Poutres à section transversale constante et doublement symétrique


Puisque Zj = 0 pour les sections transversales doublement symétriques, alors :
r. 40 m
PAS 1 500 ·1
z
1

Dans le cas de chargement par moments d'extrémité (C2 = 0) ou de charges trans-


, ~~ !}---Y
versales appliquées au centre de cisaillement (zg = 0), la formule devient : L_l_l
2
E~ G~]
112
_ n - [(-k J2 -J..v + -(kâ - Fig ure 82 -
Mer-Cl - --
n 2 E~
2
(kL ) k w lz - Section transversale :
A =h lw + 2 b lj= 533 cm2 .
Lorsque k =ky, =1,0 (pas d'encastrement aux extrémités):
- Inerties de flexion :

Mer= Cl 7t2 E~ [lw+ L2 G~]l/2 1y =


b !? - (b- fw) h 3
= 2 063 620 cm4
L2 lz n2E~ 12
2t b3 +h?
'! w =42 707 cm4
12
3.3 .4. EXEMPLES D'APPLICATION
- Inertie de torsion :
1 3 3 4
Exemple 1 :déversement d'une poutre au levage, 1 = - (h t + 2 b t ) = 1 867 cm
l 3 w 7
sous son seul poids propre
- Facteur de gauchissement :
Une passerelle pour piétons, de 40 mètres de portée, est constituée de poutres PRS
1500 (acier S.235). La mise en place de ces poutres a lieu par levage à la grue, au
moyen d'élingues verticales, disposées aux deux extrémités des poutres.

Le coefficient de majoration dynamique sera pris égal à 1,3 (pour tenir compte des - Moment statique
a-coups de levage, des oscillations dues au vent et des difficultés de coordination

(H-1J
2
des deux grutiers).
ily = b 't - - + t.,-g
h = 15 460 cm3
2
Les poutres risquent-elles, sous leur seul poids propre, de déverser lors du levage ?
- Caractéristiques géométriques du PRS : - Modtùe de résistance élastique :
H = 1500 mm 2~ 3
h 1420mm W eey = - = 27 515 cm
H
1
b 400mm
15mm - MuJu.lc Je résistance plastique :
·1 40mm Wpey = 2 ily = 30 920 cm3

145
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

- Poids propre poutre : • L'élancement sera calculé avec Weey car la section du PRS est de classe 3, du
g=pA=4,18kN/ml fait du fort élancement de son âme (h 1 lw = 95).

- Moment maximal de flexion , à mi-portée, non pondéré, mais affecté du coeffi-


cient dynamique :
-
Â.Lr=
~efy·/y
--- =
27 515 x 23,5 = 2,37
MCT 1 150 x 102
gl2
Mt= 1,30- = 1 087 kNm D'où XLT= 0,146 (courbe c car PRS)
8
Il faut vérifier que :
- Selon l'Additif 80 Mt$ XLT · Weey ·/y 1'YMl
c1 = 1,13 1 087 ~ 0,146 x 27 515 x 23,5 x lQ-2 1 1,10
C2= 0,46 1 087 ~ 858 kNm
~=1 La poutre n'est pas stable au déversement (alors qu'elle l'était selon l' Additif 80,
11 = 0 qui ressort une nouvelle fois moins contraignant).
D'où l'on tire: Pour pallier à cela, nous pouvons :
- soit poser les poutres par deux (poutres jumelées, provisoirement entretoisées) ;
Mv= , 13
1
2
1t
6
x 2,1 x 10 x 42 707 x 146 1 + 1 867 x 81 (2 x 4 000 J2 - soit positionner les élingues de levage aux quarts de la portée (chacune à 10 rn de
2x4 ooo2 42 707 x 210 1t x 146
l'extrémité). Dans ce cas, le moment de flexion en milieu de travée sera nul. Ce
Mv= 1 150 kNm seront les encorbellements qui risqueront alors de déverser. En reprenant les cal-
Mpey = Wpe .fy = 30 920 x 23,5 x lQ-2 = 7 266 kNm culs, cette fois-ci pour des poutres en console, on vérifie qu ' il n'y a aucun risque
de déversement.
1 1
kd=-:--;-r======-=0,15
1,5 [7 266]1,5 6,57 Exemple 2 : poutre de palan
1+ - -
1 150
Une poutre HEA 400 de 6 mètres de portée, encastrée à ses deux extrémités en
Il faut vérifier que Mt$ kv. Mpe. soit 1 087 $0,15 x 7 266 = 1 090 kNm. regard de la torsion et de la flexion , supporte en son centre de gravité un palan.
Quelle charge maximale Q peut supporter la poutre sans déverser?
Vérifié, mais limite.
- Moment dG au poids propre :
- Selon l' Eurocode 3
Ml= g ;.2 = 1,25 x 62 = 1,88 kNm
k=l kw=1
24 24
Cl=1,132 C2=0,459 C3=0,525
- Moment dù à la charge Q :
poutre doublement symétrique, donc Zg = 0 et Zj = 0
QR Qx 6
poutre chargée au niveau de son centre de gravité, donc Za = 0 M2 =-=--=0,75 QkNm
• D'où le moment critique: 8 8
- Moment total pondéré :
2 6 2
M =l
132
1t x 2,1 x 10 x 42 707 146] + 4 ooo2 x 0,4 x 1 867 Mt= (1,35 x 1,88) + (1,50 x 0,75 Q)
CT '
ooo2 [ 2 2
4 1t x 42 707 Mt= 2,54 + 1,125 Q kNm
Mer= 1 150 kNm (à noter que la valeur de Mer est identique à la valeur de Mv - Moment plastique :
précédemment établie). Mpey = Wpe .fy = 602 kNm

146
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

- Profil HEA 400 :


Vérifier la stabilité des fermes au déversement sous l'effet du vent.
fv = R.rf2 = 3 rn
_ Charges appliquées sur une ferme :
lz = 8 564 cm4
couverture+ pannes: 0,2 x 10 2 kN/rnl
11 = 191 cm4 poids propre ferme (IPE 600) 1,22 kN/ml
Selon l'Additif 80 3,22 kN/rnl
C 1 =0,94 C2 =0,71 TJ=O /;=1 • soulèvement vent:- 1,2 x 10 = - 12,0 kN/ml
D'où l'on tire: _ Combinaison des charges :
Mv=3810kNm We + G = (- 12,0 x 1,75) + 3,22 =- 17,8 kN/rnl
kv = 0,99 1,50 Wn + 1,35 G = (- 12,0 x 1,5) + (3,22 x 1,35) =- 13,7 kN/rnl
li faut vérifier que Mt'5. kv. Mpt Moment maximal a mi-portée :
Soit: 17,8x15 2
Mt 500kNm
2,54 + 1,125 Q-:;_ 0,99 x 602 8
Q-:;_ 528 kN
- Selon l'additif 80
- Selon l'Eurocode 3
R.K:R.0 /2=7,50m
k = 0,5 (poutre biencastrée)
C 1 = 0,97 C2 = 0,30 11 = Ç= 1
C,=0,938 Za=O
C2 = 0,715 zg = 0 D'où Mv = 489 kNm
c3 =4,8oo Zj =o Mpty = 3 520 x 235 x 10·3 = 845 kNm
d'où l'on tire: Mer= 2 400 kNm · D'où kv = 0,50
Section de classe 1, donc : li faut vérifier que Mt'5. kv. Mpt

·v~
soit : 500 '5. 0,50 x 845 = 423 kNm (non vérifié).
ÀLT= .
/v --;:;;
{M;;; = A

24oO = 0,50 - Selon l'Eurocode 3


k= 0,5
XLT = 0,924 (courbe a, car laminé)
c 1 = 0,712 c2 = 0,652 c3 = 1,070
Il faut vérifier : Mt '5. XLT. Mpt 1YM! Za = coordonnées du point d'application des charges par rapport au centre de
soit: 2,54 + 1,125 Q '5. 0,924 x 6021 1,10 gravité, soit Za = 300 mm.
Q'5.447kN Zs = coordonnées du centre de cisaillement ; ici Zs = 0, car la section est double-
ment symétrique.
(résultat inférieur de 18 % par rapport à l'Additif 80)
Pour la même raison Zj = 0
Zg =-300 mm
Exemple 3 :poutre-ferme de toiture
On calcule alors Mer= 496 kNm
La structure métallique d'un entrepôt est constituée de fermes IPE 600, de 15 mètres Section de classe 1, donc
de portée, articulées sur les poteaux dans le plan des portiques, mais encastrées dans
le plan perpendiculaire. Ces fermes, à entraxe de 10 mètres, supportent des pannes
À = (M;; = . (845 = 1,30
et une couverture en bacs acier, qui représentent une charge moyenne de 0,2 kNfm2. LT v~ /V4%
0"
La pression de soulèvement de la toiture par le vent est de- 1,2 kNfm2.

149
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les phénomènes d'instabilité élastique

XLT = 0,47 (courbe a, car laminé)


_ Vérification en compression :
n faut vérifier que :
1! 180
Mf<;; XLT · Mpey 1 YM! À.=-=-= 117
i 1,54
Soit :
À.= 1,25
500 <.:;, 0,47 x 845/1,10 = 361 kNm x= 0,41
(condition inférieure de 17% par rapport à l'Additif 80).
Il faut vérifier que :
Le moment de flexion MJ est nettement supérieur au moment résistant de déverse-
ment. _N
__ <.:;, 1
Npe
Plutôt que d'opter pour un profil supérieur de poutre-ferme, il est plus économique x.-
et plus judicieux de conserver le profil IPE 600 et de le stabiliser en disposant des YMt
entretoises pour assurer le maintien latéral de la semelle inférieure comprimée de la
ferme , dimensionnées pour pouvoir résister à 2% de l'effort de compression admis-
sible dans la semelle. Soit ici : __2 _o__ - 0,78 <.:;, 1
69 1
0 41 x •
- aire semelle comprimée : ' 1,10
b l_j = 22 x 1,9 = 41,8 cm2
- effort de compression admissible :
N = b t.f·fy = 41,8 x 23,5 = 982 kN
3.3.5. LES DANGERS DU DÉVERSEMENT
- les entretoises doivent être dimensionnées pour reprendre 2 % de N, soit 20 kN,
en traction comme en compression, selon que le déversement se développe à
Dans la pratique, les entreprises et bureaux d'études sont très avertis des dangers du
gauche ou à droite.
flambement, et chaque pièce comprimée est calculée en conséquence. En revanche,
concernant les pièces fléchies, les calculs très souvent se_ limi~ent à un s1mple
dimensionnement en flexion (simple ou déviée), sans vénficauon du nsque de
déversement.

Cela s' explique par le fait que tout calculateur perçoit bien (consciemment ou non)
le risque de flambement (un poteau qui s'effondre entraîne le restant de la structur~
au sol), alors qu'il "apprécie" mal le risque de déversement (une poutrelle qUJ
déverse se vrille, mais reste en place, du fait de ses liaisons avec d'autres éléments,
pense-t-on généralement).
-Figure 83-
En fait, les désordres provoqués par le déversement peuvent être légers (~outres
Adoptons pour les entretoises une conùère de section 50 x 50 x 3, de 1,80 m de lon-
gueur. déformées, bacs acier déchirés), mais également graves (effondrements partiels ou
totaux).
- Vérification en traction :
Actuellement, il semble que de tels désordres aient tendance à se mu~tiplier, avec le
N 20 000 développement sur le marché des profilés minces (tôles pliées, de fa~_ble éprusseur),
cr=-=--= 68 MPa <f = 235
A 294 y qui tendent à supplanter les profilés laminés habituels pour ce qUJ concerne les
pannes, les lisses et certaines poutres.

Ces profilés minces, de sections diverses (Zeds, 1_1, Omégas ... ), sont p~us lége~s, et
donc plus économiques, que les laminés usuels (IPE par exemple). Mrus ce grun de

150
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

poids est obtenu au détriment de l'inertie, principalement de l'inertie transversale 3.4. LE VOILEMENT
La faible rigidité de torsion est ainsi à l'origine de nombreux incidents, en parti cu~
lier lors de chutes de neige abondantes.
Très répandus dans les pays anglo-saxons, ces profils minces (épaisseur courante de
2 mm contre 4 à 5 mm pour les laminés correspondants) sont appelés à se dévelop-
3.4.1. ASPECT EXPÉRIMENTAL DU VOIT...,EMENT
per vnusemblablement dans les prochaines années en France. Tout concepteur ou
calculateur se doit de vérifier systématiquement leur stabilité au déversement. Si l'on soumet une plaque rectangulaire à une compression uniforme sur deux côtés
opposés, parallèlement à son plan moyen, on observe que la plaque, au-delà d'une
(Sections de classe 4). certaine charge, se déforme transversalement.

Pour conclure et sensibiliser le lecteur aux risques encourus, nous publions ci-des- n s'agit du phénomène de voilement, qui se manifeste par des ondulations, qui ne
sous la photographie d'un bâtiment qui s'est effondré en totalité sous une charcre de sont pas sans rappeler le phénomène de flambement pour des pièces à une dimen-
neige minime (40 daN/m2), du fait du déversement des poutres de portiques (O~égas sion, à la différence près que le voilement se développe plus progressivement, les
en tôle pliée), qui, en basculant, ont entraîné toute la structure au sol. Le construc- grandes déformations n'apparaissant pas brutalement et ne conduisant généralement
teur avait dimensionné ces poutres de portiques en flex.ion simple, sur la base de pas à la ruine de la pièce.
!y= 235 MPa, alors que le déversement généralisé s'est produit pour une contrainte
nettement plus faible, d' environ 70 MPa. Le phénomène de voilement peut également apparaître sous un effort de cisaille-
ment simple. li est, dans ce cas, attaché à la diagonale comprimée.

Les âmes des poutres utilisées en construction métallique sont généralement minces
et donc susceptibles de se voiler sous des efforts de compression ou de cisaillement
excessifs.

Les essais montrent que les déformations des âmes de poutres par voilement se tra-
duisent non pas par des ondulations régulières (conune pour une plaque mince
libre), mais par des cloques et des boursouflures (zones d'acier plastifiées), locali-
sées dans les zones surcomprimées, comme le montre la figure 84.

!
lill
-Figure 84-
-Photo 5- Les essais montrent également que les âmes, bien que voilées, résistent encore à des
efforts additionnels. Autrement dit, le voilement ne conduit pas à une ruine rapide et
brutale des pièces, ce qui en fait un phénomène fmalement peu dangereux .

Pour éviter le voilement des âmes des poutres, deux moye.ns sont possibles :
- soit augmenter l'épaisseur de l'âme,
- soit disposer des raidisseurs d'âme, judicieusement positionnés.

Le choix est dicté, cas par cas, par une comparaison des coûts.

152 153
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

3.4.2. ASPECT THÉORIQUE DU VOILEMENT

La théorie du voilement consiste généralement à utiliser la méthode énergétique de


- =Vrz;;
"-w ~=
~
37,4 e Jk;,
Timosherrko, qui détermine une contrainte critique, obtenue dès lors que Je travail
des forces extérieures appliquées atteint Je niveau de potentiel interne de la plaque
sollicitée.
avec:
L'expérience montre cependant que cette théorie est insuffisante, car les contraintes 'ter = résistance critique élastique au voilement par cisaillement.
critiques calculées ne correspondent que rarement aux contraintes de ruine expéri- k, =coefficient de voilement par cisaillement.
mentales.

Cela s'explique, entre autres, par les effets de membrane, à savoir des tractions sta- Pour "-w > 0,8 , on obtient :
bilisatrices générées par les déformations transversales, que la théorie ne prend pas
en compte. _ dans le cas de raidisseurs transversaux :

Nous ne développerons donc pas ici les calculs théoriques du voilement :


d 1 lw > 30 e Jk;,
d' une part, en raison de leur longueur et de leur grande complexité, _ dans le cas où il n'y a pas de raidisseurs transversaux intermédiaires, on prendra
k-c = 5,34 (valeur qui place en sécurité), d'où
- d'autre part, parce que les profilés laminés normalisés (IPE, HEA ... ) sont peu ou
pas sensibles au voilement ; leurs âmes étant surdimensionnées. d 1 tw > 30 e Ys,34 =69 e
En revanche, les âmes des profilés reconstirués soudés sont très sensibles au voile- NOTA : D est facile de vérifier, dans les catalogues donnant les caractéristiques géo-
ment. Il s' agit des poutres ou caissons d'ouvrages d ' art, des parois de réservoirs, de métriques des profilés laminés normalisés, que pour tous les profils IPE, HEA, HEB
silos ... et HEM (h = 600 mm maxi.), qui constiruent l'essentiel des profils utilisés en bâti-
ment, on a bien d 1 tw < 69 e, ce qui signifie qu'une vérification au voilement n'est
pas nécessaire.

3.4.3. ASPECT RÉGLEMENTAIRE DU VOILEMENT Elle Je sera, par contre, pour tous les profilés reconstitués soudés (P.R.S.).

La résistance au voilement par cisaillement des âmes de poutres est définie au cha- 3.4.3.2. MÉTHODES DE CALCUL
pitre 5.6. de l' Eurocode 3. EUe dépend du rapport hauteur-épaisseur d 1 lw ainsi que
de l'espacement des éventuels raidisseurs d' âme intermédiaires. Deux méthodes de calcul sont possibles :
- la méthode post-critique simple (voir ci-après § 3.4.3.3.), qui peut être utilisée
3.4.3.1. CRITÈRES DE VÉRIFICATION dans tous les cas, que les âmes comportent ou non des raidisseurs transversaux
intermédiaires, à condition qu'il existe des raidisseurs transversaux aux appuis;
La résistance au voilement par cisaillement doit être vérifiée lorsque Je rapport - la méthode du champ diagonal de traction (voir ci-après § 3.4.3.4.), qui peut être
d 1 lw de l'âme vaut : utilisée lorsque les âmes comportent des raidisseurs transversaux intermédiaires,
d 1 lw> 69 e pour des âmes sans raidisseurs (exceptés ceux sur appuis) à condition que :
1 S.a/d$.3
d 1 tw > 30 e Jk;, pour des âmes comportant des raidisseurs transversaux
intermédiaires. d étant la hauteur d'âme entre semelles;
a étant 1' écartement, entre nus intérieurs, des raidisseurs.
Ces bornes sont fixées par le § 5.6.3.2. de J'Eurocode 3, qui déflDit J'élancement Lorsque a 1 d > 3, J'inclinaison du champ diagonal de traction est telle, que cette
"-w de l'âme: méthode place très largement en sécurité. La première méthode sera alors préfé-
rable.

154 155
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

3.4.3.3. MÉTHODE POST-CRITIQUE SIMPLE


't =~ 2 ['~]2
1t E
12 (1 - v2 ) d
A. Cisaillement pur(§ 5.6.3. Eurocode 3) o-

li faut vérifier que l'effort tranchant de calcul est inférieur à l'effort tranchant résis- d'où l'on tire:
tant, soit V:<=; Vba

avec:

'tba étant la contrainte moyenne (dite post-critique simple) de cisaillement, qui est
En posant:
fonction de l'élancement de 1' âme À.w et qui vaut :
E == 210 000 MPa
v== 0,3 (coeff. Poisson)

f. == 235 MPa
~ba -
(1- 0,625 (),w_ 0,8)] b.J3 y !':2

on obtient
d
S .235 S.275 S .355
lw
136 159 205 À. ==----==
w 37,4!':~
102 119 154 ·············· ··· ·· · ·· '··· · ··· ·· ··
kr étant le coefficient de voilement par cisaillement, qui vaut :

Raidisseurs transversaux
intermédiaires Valeurs de k,
-r----------~o~.s~---1~.~2----------~2~Àw Sans k, = 5,34
a l d<1 k,= 4 + 5,34
(a / cf)2
-Figure 85 - Avec
4
a l d?.1 1<,=5,34+ - -2
(a 1 cf)
Calcul de l'élancement À.w de l'âme.

B. Interaction entre effort tranchant, moment fléchissant


et effort axial(§ 5.6.7.2. Eurocode 3)
À condition que les semelles puissent résister à la totalité _des valeurs de calcul du
moment fléchissant et de l'effort axial dans l'élément; il n' est pas nécessaire de
étant la contrainte critique élastique au voilement par cisaillement, qui a pour
'ter réduire la résistance de calcul de l'âme au cisaillement pour tenir compte de ces
valeur: efforts.

156 157
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Les sections transversales sont considérées comme satisfaisantes, c'est-à-dire ne Nt =A . /y= effort axial plastique
nécessitant pas une détermination de l'influence de l'effort tranchant V sur le 0
moment résistant de calcul, si les deux conditions suivantes sont remplies : M et N1 se rapportant à la section composée des seules semelles.
f
M$Mt
Enfm:
et V$ Vba
_ Si V$ 0,5 Vba• il n' est pas nécessaire de réduire la résistance de calcul de la sec-
avec: tion transversale au moment fléchissant et à 1' effort axial, pour tenir compte de
Mt= moment résistant plastique de calcul de la section constituée des semelles l'effort tranchant.
seules. - Si V> 0,5 Vba· il faut vérifier :

MS Mf+ <M,,-M+ -[~:-Il']


qui est la formule du tronçon de courbe AB sur la figure 88 ci-après, qui illustre
l'interaction entre effort tranchant et moment fléchissant.
(En présence d' un effort axial N en sus, il y a lieu de remplacer Mpl par le
moment réduit de résistance plastique MN, défini par le§ 5.4.8. de l'Eurocode 3).
v
-Figure 86-
A
Vba = résistance de calcul de l'âme au voilement par cisaillement. Vba r-------------~,

Mpe =moment plastique résistant de calcul de la section totale (semelle+ âme)


G)
0,5 Vba ·-- - -- - ----·------- 8

t __ _ __ _ _;___J...__ _.. M
0

-Figure 88-

-Figure 87- 3.4.3.4. MÉTHODE DU CHAMP DIAGONAL DE TRACTION

En présence d' un effort axial N, le moment Mt devra être réduit en conséquence et A. Cisaillement pur(§ 5.6.4. Eurocode 3)
sera détenn.iné par :
Il faut vérifier que 1' effort tranchant de calcul est inférieur à l'effort tranchant résis-
tant, soit V$ Vbb·

En phase élastique, la contrainte de cisaillement est uruforrne dans le panneau


avec: 'tbb
d'âme, et l'effort tranchant résistant est Vbb = d fw ---
0
M =moment Mt en l'absence deN 'Y MI
1

158 159
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Cette contrainte de membrane C5bb est constante dans le champ diagonal de traction
'tbb étant la contrainte de cisaillement qui est fonction de l'élancement de l'âme À.w
plastifié, de largeur g et d'inclinaison q,.
et qui vaut (voir figure 89) :
Les contraintes principales, après projection sur les axes principaux u et v, valent
(grâce au cercle de Mohr).
0,8 S Iw < 1,25
CJ 11 = C5bb + 'tbb . sin 2 <!>
~bb [1 -0,8 - 0,8)] b
t'·w- ..[3 'tv = - 'tbb . sin 2 <!>
1:11 v = 'tbb . COS 2 <!>
Le critère de Yon Mises s'écrit:

0: + ~- (Ju(Jv + 3-r;~v =f.}

'·" · ···· · · · · ···• i~


d'où l'on tire:

+-----------~------~---------4- Àw
Le champ diagonal de traction a une largeur g, qui vaut (cf fig. 90).
0,8 1,25 g =(d cos q,- a sin<!>)+ Sc sin<!>+ S, sin<!>
g = d cos <!>- (a - Sc- S,) sin <!>
-Figure 89-
Cette diagonale de largeur g permet d'accepter un effort tranchant additionnel du
En continuant la mise en charge du panneau d ' âme, au-delà de la limite élastique, la fait de la plastification de cette portion d'âme, qui vaut :
diagonale comprimée du panneau, qui est saturée, ne peut supporter aucune aug-
mentation de sa contrainte de compression. Apparaît alors une contrainte de mem- /),. vbb =g fw (Jbb sin q,
brane, qui déforme les semelles de la poutre vers 1' intérieur du panneau et qui plas- Et 1' effort tranchant résistant global sera :
tifie l'âme (voir figure 90 ci-après).
--~~------------~
[ d tw 1: bb + 0,9 g t, cr bb sin q,]

'Y Ml

l' Eurocode 3 ayant introduit un coefficient de sécurité de 0,9.

e = arc tan -d et - <


e q, < e
a 2

avec:

q, = -e pour s = 0
2
q, = e pour s = a

-Figure 90- q, = ~ pour les autres cas


3
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

de la section constituée des semelles seules Mf est épuisée par le moment


fléchissant M.

Pour une section symétrique, sans effort axial, $ = ~ et Sc = St = O.


2

Si V$ 05 Vbw· il n'est pas nécessaire de réduire la résistance de calcul de la sec-


tion transversale au moment fléchissant et à l'effort axial, pour prendre en
compte l'effort tranchant.
- Si 0,5 Vbw < V< Vbw• il faut vérifter que :

-Figure 91-
M< Mr+lM,,- M+- [~.: -1 n
(En cas d'effort axial N, en sus, il faut remplacer Mpe par MN). qui est l'équation
Sc et S1 sont les longueurs d'ancrage du champ diagonal de traction le long des de l'arc de parabole BC (figure 92 ci dessous).
semelles, comprimées et tendues, obtenues par la formule :
- Si V> Vbw, il faut vérifier que V$ Vbb·

0 < s<a Vbb est obtenu par la formule explicitée au paragraphe précédent, qui correspond
à J'équation du tronçon de courbe AB.

avec: v
MN= moment de résistance plastique réduit de la semelle considérée, qui vaut :

v --- --- -------- ·


.'
. .
...
où b et fJ sont la largeur et l'épaisseur de la semelle considérée. ---------------i--------1-- -------------re
B. Interaction entre effort tranchant moment fléchissant et effort axial
(§ 5.6.7.3. Eurocode 3)

Les sections transversales sont considérées comme satisfaisantes, c'est-à-dire ne


nécessitant pas une détermination de l'irtfluence de l'effort tranchant sur le moment
-Figure 92-
résistant de calcul, si les deux conditions suivantes sont remplies :
Diagramme interaction entre effort tranchant el moment fléchissant
M:o;;MJ
V:-:; Vbw
3.4.3.5. VÉRIFICATION DES RAIDISSEURS TRANSVERSAUX
avec:
INTERMÉDIAIRES(§ 5.6.5 et 5.7.6. de l' Eurocode 3)
MJ= moment résistant plastique de calcul de la section constituée des semelles
seules ; Quelle que soit la méthode utilisée (post-critique simple ou champ diagonal de trac-
Vbw = résistance de l'âme seule au voilement par cisaillement, qui est la valeur tion), il convient de vérifter la résistance des raidisseurs transversaux.
particulière de vbb· défmie précédemment, obtenue lorsque la résistance

162

CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les phénomènes d'instabilité élastique

L'effort de compression N 5 dans un raidisseur vaut:


_ Soit des charges appliquées sur une semelle et reprises par cisaillement dans
INs = V- d . lw . 'r:bb 1 l'âme (figure A).
En ce cas, il faut vérifier les modes de ruine 1 et 2.
Il faut retenir la plus petite des valeurs de -r:bb obtenues pour les deux panneaux adja-
cents au raidisseur. _ Soit des charges appliquées sur une semelle et transmises, au travers de l'âme,
directement à l'autre semelle (figure B).
ll y a lieu ensuite de vérifier la résistance du raidisseur au flambement en respectant En ce cas, il faut vérifier les modes de ruine 1 et 3.
trois conditions :

- il convient d' inclure dans la section transversale efficace du raidisseur une lar-
geur d'âme de 15 e. tw de part et d'autre du raidisseur.

CJ 0 CJ ====~==== CJ CJ

-Figure 94-

-Figure 93 - La longueur d'appui rigide Ss sur une semelle est la distance sur laquelle la charge
appliquée est répartie effectivement.
- la vérification au flambement s'effectue en utilisant la courbe de flambement C
et une longueur de flambement f ~ 0,75 d.
- afin de présenter une rigidité suffisante, le raidisseur doit avoir une inertie mini-
r+
'
male 15 , telle que : '
' H- ~/
t3 ''
f2, /5 ~
'H~
Si!:!:< 1,5 d3 ..:::._
d a2
/ 1
Si!:!:~ f2, 15 ~ 0,75 dt~ '
d /
1 '
/
'
Ss

3.4.3.6. RÉSISTANCE DES ÂMES AUx CHARGES 1RANSVERSALES


(§ 5 .7. Eurocode 3)

La ruine d'une âme non raidie, soumise à des charges transversales, peut survenir -Figure 95-
selon trois modes :
Mode 1: résistance à l'écrasement Ry
- mode 1 :écrasement de l'âme, à proximité de la semelle.
mode 2: enfoncement local de l'âme sous forme de voilement localisé.
- mode 3: voilement de l' âme sur la plus grande partie de sa hauteur.

Quant aux modes d'application des charges transversales, on distingue :


CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

avec: 3.4.4. EXEMPLE D'APPLICATION

Soit un PRS 1500, comportant des raidisseurs intermédiaires.

Vérifier la résistance au voilement d'un panneau d' âme, soumis aux sollicitations
suivantes :
où :
N= 700 kN
bt= largeur semelle(< 25 lj)
V= 1 500 kN
cr1= contrainte longirudinale dans la semelle. M=4000kNm

Mode 2: résistance à l'enfoncement local RA Acier :fy = 235 MPa


Longueur du panneau d'âme: a= 2,84 rn
Caractéristiques géométriques de la section :
h = 1 500 mm b1 400 mm
A = 533 cm2 40 mm
At = 160 cm2 lw 15 mm
d 1 420 mm a 1d = 2
avec: a = 2840mm
S5 =longueur de l'appui rigide
élancement âme : "-w =-d = 95
tw
Mode 3 : résistance au voilement RB
ftM M~

f
Elle est déterminée en érudiant le flambement de l'âme considérée comme un élé-
ment virtuel comprimé, ayant une largeur efficace bef! qui vaut : F= ,---1

b=~ yt 1.,. r-
- f..c--i:
eff s 0
N
C\J
N .,.
0
C\J

Il
"b
•1 Ss 1c a= 2 840 - •
mo vt 1

'
-t-l\--+t~

beH= h
-t-{-,~~-+
=[f12 + SlJ 112
b8 H
I 1. CLASSE DE LA SECTION
- Figure 97-
40t
f-c___1QQ___~

-Figure 96- Semelle [tableau 5.3.1. (3) Eurocode 3]

~ = 200 =5< 9e=9 ~ Classe 1


tf 40
CONCEPTI<;lN ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALL,IOUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

- Âme [tableau 5.3.1.(1) Eurocode 3] D'où:


d 1420
- = - - = 95 < 124 E = 124 ~ Classe 3 'tba = [ 1- 0,625 CÎw- 0,8)] ~
tw 15
-rba = 119 MPa

~ Section de classe 3
- Semelle comprimée : classe 1 v ba =d. t.v 'ba= 1 420 x 15 x 119 x 10- 3
}
- Âme de classe 3
vba =2534kN

- Coefficient partiel de sécurité 'YMO= 1,0. La pourre étant soumise à rrois sollicitations simultanées M, N et V, il y a lieu de
prendre en compte les critères d'interaction entre ces trois sollicitations. Ce qui
2. CRITÈRE DE VÉRIFICATION DU VOILEMENT impose de calculer Mf

Pour des âmes comportant des raidisseurs intermédiaires, la résistance au voilement B. Calcul de Mf
est à vérifier lorsque : 0
Mf = Wpt . !y. avec

Wpf = bf . 1(h- 1) = 23 360 cm3


M 0 = 23 360 x 235 x 10- 3 = 5 490 kNm
f
Dans narre cas, ::.= 2;::; 1, Nf = 2 ~.!y = 2 x 160 x 235 x 10- 1 = 7 520 kN
d

soit: 4
k, = 5,34 + - - = 6,34 Mf = MJ [ 1 - ~ l = 4 980 kNm

(~Y
C. Critères d'interaction
soit: !!_ = 95 > 30 v6,34 = 75,5
tw M= 4 000 kNm< Mf= 4 980 kNm
et 0,5 Vba = 1 267 kN < V= 1 500 kN < Vba = 2 534 kN

Donc la vérification s'impose. n y a donc lieu de prendre en compte l'interaction des sollicitations.
n faut vérifier que :
3. VÉRIFICATION DE LA RÉSISTANCE DE L'ÂME AU VOILEMENT
PAR LA MÉTHODE POST-CRITIQUE SIMPLE

A. Calcul de V ba
avec Mpl réduit à MN, du fait deN[§ 5.4.8.2. Eurocode 3], sauf si CJx <fy· Soit :
d

À.w
tw
avec ici ". = 6,34
wpe =2~=2 [~(h~1J +t.v ~1
37,4E~ wP1 = 30 920 cm3
95 crx = !!!_ = 129 MPa <!y = 235 MPa
Soit : À.w = 1,0 < 1,2
37,4 v6,34 wpt

168 169
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique

Donc:
MN =12,03 kNm
MN= Mp e = Wpe . f y = 7 266 kNm

M:::; 4 980 + (7 266 _ 4 980) [ 1 _ (


2
~ ~3:00 1 r
J
'tbb = [ 1 - 0,8
-"w- 0,8)] {3
O

'tbb =[1-0,8 (1-0,8) ]


!y

235
{3= 114 MPa
M = 4 000 kNm:::; 7188 kNm. Vérifié
crbb =,)fy _'t~b [3 _ (1,5 sin 2 $)2]- 1,5. 'tbb. sin 2$
Représentation graphique crbb = 62 MPa
v D'où
(kN)

Vba =2,534 , __ _ _ _ _ _ _...._


S =- 2-
c sin $
Œ:N - --
tw. crbb
=76 cm

M;
B. Calcul de St
vb:: ::::; ··························-r
2
~
· · · · ----- --------- - -- - - · ---(·- -· ~--- · --- -·--
Effort longitudinal Nf dans la semelle tendue :
M N
Nf = _ _ - - = 2 390 kN
h- :r
2
MN =22,5 kNm

+--------t>--.....__ _..__ _.. M (kNm) s( = 104 cm


0 M=4 000 Mpt = 7 266

-Figure 98-
C. Calcul de g
g = d cos $ -(a -Sc - S1) sin $
g = 104 cm
4. VÉRIFICATION PAR LA SECONDE MÉTHODE,
DITE DU CHAMP DIAGONAL DE TRACTION D. Effort tranchant Vbb
vbb = d. lw. 'tbb + 0,9 g . lw. (Jbb sin $
A. Calcul de Sc
vbb = 2 690 kN
Effort longitudinal Nf dans la semelle comprimée :
On vérifie bien que V= 1 500 kN < Vbb = 2 690 kN
M N
Nf =--+-=3090kN
h- 2 :r
b~. !y [_!i_] 2
MN = 0,25 [1- ]
b r_r. !y

2 309 000 2
MN = o,25 x 40 x 4 x 2 350 [1- ( ] ]
. 376 000

l71
CHAPITRE 4

BASES DE CALCULS
DU NOUVEAU RÈGLEMENT
EUROCODE3

4.1. NOTIONS DE SÉCURITÉ

Tout calcul de dimensionnement ou de vérification de structure repose sur de nom-


breuses hypothèses mathématiques ou physiques, généralement modélisées, et par-
faitement théoriques.

Ces hypothèses correspondent assez mal à la réalité, du fait du grand nombre


d' imprécisions, d'imperfections, voire d'erreurs, qui affectent les calculs, la fabrica-
tion, le montage et l'utilisation des structures concernées, et qui présentent un carac-
tère très variable et parfaitement aléatoire.

Cet ensemble d'imprécisions et d' imperfections peuvent affecter :

LA CONCEPTION D'UNE STRUCTURE

- Sous-estimation des charges, permanentes mais surtout variables,


- conditions de liaison aux nœuds erronées (assimilées à des encastrements ou des
articulations parfaits, pour des raisons de modélisation de méthodes de calculs,
alors qu ' en réalité un nœud n'est que partiellement encastré ou articulé),
- assemblages mal conçus (les notions de rigidité et de capacité de rotation sont
souvent mal perçues ou purement éludées),
effets dus à la dilatation des aciers non pris en compte,,
- déformations excessives à l'état-limite de service (flèchesf, rotations 9, déplace-
ments .::l),
- etc.
i CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
.."
·, Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

LA FABRICATION DES ÉLÉMENTS Considérant enfin, contrairement aux hypothèses de la R.D.M., que les charges ne
sont jamais centrées, que les poteaux ne sont que rarement verticau x, que les
- La limite élastique_f), d'un acier n'est pas précisément déterminée, poutres sont également rarement rectilignes, que les sollicitations ne sont pas néces-
sairement confinées dans les plans principaux d'inertie, nous pouvons être certains,
- les contraintes résiduelles de laminage, que 1' on connaît mal, faussent les calculs
que pendant sa durée de vie, un ouvrage sera soumis à des sollicitations supérieures
des contraintes résultantes,
à celles prises en compte dans les calculs.
- le module d'élasticité de l'acierE n'est pas constant dans une section,
De ce fait, pour assurer la sécurité d' une construction, deux démarches sont pos-
- l'acier n'est pas, comme on le considère en résistance des matériaux, un matériau sibles:
parfaitement élastique, homogène et isotrope,
- la première, qui est un calcul aux "contraintes admissibles", dans lequel il s'agit
- les tolérances de laminage sont importantes et perrurbent les calculs d'inerties et de vérifier que la contrainte en service reste inférieure à une fraction de la
de contraintes de 15 %, très facilement (cf chapitre 1.4.). contrainte ultime du matériau.
ll s'agit d' une méthode de calcul de type "déterministe", qui suppose les para-
mètres de calculs connus, donc non aléatoires.
LA TRANSFORMATION DES PIÈCES en usine, du fait - la seconde, qui est un calcul aux "états-limites", dans lequel il faut vérifier que la
d'erreurs sur les plans d'exécution ou en atelier, de cotations erronées, d'oublis de contrainte en service, majorée (ou pondérée), reste inférieure à la contrainte
raidisseurs, de perçages trop importants, de soudures défectueuses, etc. ultime du matériau.
ll s'agit cette fois d' une méthode de calcul de type "probabiliste", qui introduit
des coefficients de pondération variables, donc aléatoires.

LE MONTAGE SUR SITE ll semble, que la tendance actuelle et à venir des règlements et normes en cours
d' élaboration, aille vers des méthodes de calculs "semi-probabilistes" , ce qui est le
cas pour l' Eurocode 3.
- Les modes de calculs prennent en compte les structures en phase définitive, et
rarement en phase de montage, ce qui peut conduire à des problèmes divers :
déversement de poutres au levage, effondrement du fait de contreventements pro-
visoires oubliés ...
ÉTATS-LIMITES
- serrage de boulons incorrect (notamment de boulons HR), diamètre et nuance
d'acier des boulons non conformes, coefficient de frottement des platines Jl
insuffisant, etc. Un état-limite est un état particulier, au delà duquel une structure ne satisfait plus
aux exigences pour lesquelles elle a été conçue et dimensionnée.

On distingue deux types d'états-limites:

L'EXPLOITATION PAR LE MAÎTRE D'OUVRAGE peut - l'État-Limite de Service (É.L.S.), qui correspond à l'utilisation courante et quoti-
s'avérer néfaste dienne de l'ouvrage et qui limite les déformations de la structure, afin d' éviter
des désordres secondaires et garantir la pérennité de l'ouvrage (limitation des
flèches, de la fissuration du béton ... ) ;
- modification de destination des locaux, d'où charges bien supérieures sur les
planchers, - l'État-Limite Ultime (É.L.U.), qui correspond à un cas de charge exceptionnel,
ultime (par exemple : neige trentenaire, crue centenaire... ), pour lequel la stabilité
- adjonction de charges initialement non prévues : palans, etc.
de l'ouvrage doit être garantie, bien qu'étant à la limite de la ruine. Un É.L.U. est
- absence de maintenance et d'entretien (corrosion des aciers, oxydation, perte de atteint lorsque l'on constate une perte d'équilibre, une instabilité de forme, une
section résistante). rupture d'élément, une déformation plastique exagérée, etc.

174
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

4.2. ACTIONS ET COMBINAISONS D'ACTIONS COMBINAISONS D 'ACTIONS À L'É.L.S.

Elles serven t exclusivement pour le calcul ou la vérificatio n des déformations


Les actions agissant sur une structure sont de trois types : (flèches et déplacements).
- les actions permanentes G Les combinaisons d'actions sont :
• poids propres,
- avec une action variable :
• action de la précontrainte,
G+Q
• déplacement différentiel des appuis,
• déformation imposée à la construction ; _ avec plusieurs actions variables:
G + 0,9 :E Q;
- les actions variables Q
• charges d'exploitation,
• action du vent,
• action de la neige, VALEURS LTh1ITES DES DÉFORMATIONS
• action des gradients thermiques ;
- les actions accidentelles A Les valeurs limites des déformations des structures métalliques ne sont pas impo-
• explosions, sées réglementairement et brutalement, car elles dépe ndent de di vers critères ,
• chocs de véhicules. propres à chaque construction (l'installation de ponts roulants, d'ascenseurs, de
faç ades vitrées, etc., exigera des déformations très limitées et une grande rigidité
(Ce dernier type d'actions est rarement pris en compte ; uniquement s' il est spé- des struc tures, afin de garantir le bon fonctionnement desdites installations. En
cifié sur le cahier des charges du marché de consultation). revanche, un simple entrepôt tolérera des déformations nettement plus importantes).

Les choix incombent donc au x concepteurs, aux maîtres d'ouvrage ou aux utilisa-
teurs finaux, qui so nt censés connaître les contraintes diverses affectant tant la
COMBINAISONS D'ACTIONS À L'É.L.U. construction proprement dite que so n utilisation ou sa destination finale.

Si ces choix n'ont pas été exprimés au niveau des cahiers des charges, le règlement
- Les charges d' exploitation peu vent être estimées avec la norme N.F. P 06.001. Eurocode 3 recommande des limites, qui sont les suivantes, et qui restent approxi-
- Les charges de neige so nt définies par le D.T.U. 06.002 (règles N.84). matives:
- toitures en général :f < R. 1200,
- Les charges de vent sont définies par le D.T.U. 06.006 (règles NV 65).
- planchers en général : f < .R. 1 250,
- Action des gradients thermiques : variation relative de longueur de - 4. 10- 4 à planchers supportant des poteaux :f < .R. /400,
+ 3. I0-4.
- poteaux de portiques en général : !<:. < .R. 1 300,
Les combinaisons d'actions sont : - poteaux de portiques avec pont roulant : !<:. < .R. 1 500.

- avec une action variable :


1,35 G max+ G min+ 1,50 Q
avec G max = action permanente défavorable EFFETS DYNAMIQUES
Gmin = action permanente favorable 1

Q = action variable défavorable Les effets dynamiques à prendre en compte à l'État-limite de service doivent véri-
fier que les fréqu ences (ou périodes) propres des structures so nt suffisamment diffé-
- avec plusieurs actions variables :
rentes de celles de la source d'excitation, afin de se prémunir co ntre tout phéno-
1,35 G max + G min + 1,35 :E Q; mène de mise en résonance.

176 177
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

Il s'agit donc de calculer la fréquence propref(en cycle par seconde) ou la période


ip
~ 4 ~
propreT (en seconde) de la structure et de vérifier qu'elle(s) reste( nt) inférieure(s) à
~
~
certaines bornes : 6 "'
M
- pour les planchers courants de logements, de bureaux ... : Résistance Capacité de rotation
Modèle
Classe
!> 3 cycles 1 seconde (ou N > 0,3 seconde) ce qui est vérifié si la flèche instanta- de comportement de calcul plastique
née du plancher reste inférieure à 28 mm[{;< 28 mm]. Plastique
M
Mpe sur section complète
- pour les planchers moins courants de gymnases, discothèques ...
!> 5 cycles 1 seconde (ou N > 0,2 seconde) ce qui est vérifié si la flèche instanta-
née du plancher reste inférieure à 10 mm[{;< 10 mm].
1
·~voilement j
local cP'r Importante

e
Voir chapitre 6.6 ci-après, pour le calcul des fréquences propres d' oscillation des Plastique

L
structures. sur section complète
Mpt 01lement
local
2

~8
cP'r Limitée

4.3. CLASSIFICATION

17(:" Vo:~~t'
Élastique
DES SECTIONS TRANSVERSALES Mpt
M sur section complète

3 Mee Aucune

L' Eurocode 3 a instauré une classification des sections transversales, en fonction de


8
!'r
critères divers :
Élastique
- élancements des parois, M sur section efficace
·: : ::rvo;~c~~nt
l'y
Mpt
- résistance de calcul,
-
-
-
capacité de rotation plastique,
risque de voilement local,
etc.

Quatre classes de sections ont été définies, allant de la section 1 (la plus perfor-
4 Met

v e
Aucune

- Tab/eau 99 -
mante) à la section 4 (la plus fragile), soit :
- Les différentes parois comprimées d'une section transversale (âme ou semelle)
- classe 1 : sections transversales pouvant atteindre leur résistance plastique, sans sont souvent de classes différentes. La classe de la section sera, en ç_e cas, la
risque de voilement local, et possédant une capacité de rotation importante pour classe la plus haute (la plus défavorable) .
former une rotule plastique.
- Le fait de déterminer la classe d'une section permet de choisir la méthode de cal-
- classe 2 : sections transversales pouvant atteindre leur résistance plastique, sans culs (analyse plastique ou élastique).
risque de voilement local, mais avec une capacité de rotation limitée. - La classification peut être établie en fonction des élancements limites des parois.
- classe 3 : sections transversales pouvant atteindre leur résistance élastique en fibre Les tableaux lOO et 101, qui suivent, défmissent les classes 1, 2 et 3. Les parois
extrême, mais non leur résistance plastique, du fait des risques de voilement local. présentant unélancement supérieur à l'élancement limite de la classe 3 sont natu-
rellement de classe 4.
classe 4 : sections transversales ne pouvant atteindre leur résistance élastique, du
fait des risques de voilement local. - Enfm, pour les proflls laminés courants (! ou H), sollicités soit en compression
(voir tableau synthétique 99 page suivante.) seule, soit en flexion simple, les tableaux 102 à 107 suivants donnent directement
les classes.

179
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

Rapports largeur-épaisseur maximaux pour parois comprimées Rapports largeur-épaisseur maximaux pour parois comprimées

Âmes : (parois internes perpendiculaires à l'axe de flexion) Parois internes de semelles : (parois internes parallèles à l'axe de flexion)

]---JI-- -4E--4J}-,,~~;oo d= h- 31 [1= l1= lw]


":~,, sn~
'·___'__ ~-tlF' -j1
Classe Âme fléchie Âme comprimée Âme en flexion composée Classe Type Section fléchie Section comprimée

cf'rr illT cÊm + fy + fy


Distribution
de contraintes Distribution de contraintes dans -.,'• ='• '•
~--~
: : =
,,,, '•'•
'•
dans la paroi dh h _1 d h la paroi et sur la hauteur de la .,'• '•'•'• : :
,---r- ,,,,'• •,'• !--!
•,•,
(compression
positive)
fy
il fy
~ fy
__lt section (compression positive) .,,,
,,
~·-- --:------ --~·
'•'•
'• '' ''
' '
·==:::
- +
,,
,,
~·--
'•
------------~·
-
t::L

Quand a> 0,5 : Sections creuses laminées (b- 311) 1 l1 S 33 E (b- 311) 1 l1 S 42 E
dl lw$ 396 el (13 a-1)
1 d l lw:S72E dl lw$ 33 E 1
Quand a< 0,5 :
dl lwS36ela Autres bit, :533 E bit, S42E

Quand a> 0 ,5 : Sections creuses laminées (b- 31,) 1 l1 S 38 E (b-3t1)1t1 s42e


d 1 lw$ 456 E 1 (13 a- 1)
2 dl lw:S83E d l lw:S38e 2
Quand a< 0,5 :
Autres bit, $38 E bit, S 42 E
d 1 lw S 41 ,5 E 1 a

on
+ fy + fy

/-d~
Distribution

.,~n
-
de contraintes
dans la paroi
(compression
positive) fy4
jd/2

~~f h
Distribution de contraintes dans
la paroi et sur la hauteur de la
section (compression positive)
~
,,'•
::.,
,,
'•
~·--
'•'•
::'•
'•
----:---- --~·'•
''
~?
,,'
:' ''
·==:::
n
1~:::::: Ji
::.~
'
''
''
'
~ =·
'
''
'
'
'

- fy - + - +
Quand 'V >-1: Sections creuses laminées (b- 31,) 1 Il $42 E (b- 311) 1 l1 $ 42 E
d 1 lw$ 42 el (0,67 + 0,33 'V)
3 dllwS124E d l lw$ 42 E 3
Quand 'V ,.:; - 1 :
Autres bit, $42E b i t, :S42E
d 1 lw S 62 E (1 -'V) ~
fy(N/mm 2 ) 235 275 355 fy(N/mm 2 ) 235 275 355
E = -,/235/ fy E = -,/235/ fy
1

E 1 0,92 0,81 E 1 0,92 0,81


1

- Tableau l 00- A- -Tableau 100- B-


(Tableau 5.3. 1. de I'Eurocode 3) (Tableau 5.3. 1. de I'Eurocode 3)

180
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

Rapports largeur-épaisseur maximaux pour parois comprimées Parois internes comprimées


Distribution de contraintes Largeur efficace be 11
Parois internes de semelles en console :
(compression positive) de la partie comprimée de paroi

:f E !' ~
f' \ji=+ 1:

cr,lllllllll 111111111 cr 2

bell= pb
t-be1-~ b f-.-b~:j b81 = 0,5 bell
be2 =0,5 bell
Sections laminées Sections soudées

Classe Type Paroi Paroi en flexion composée


0 51j1< 1:
de section comprimée bord comprimé bord tendu

~~ ~~..j
cr,~cr2 bell= pb
-

Distribution de contraintes
dans la paroi (compression :~~ ---~+ ---~+ ~~ b f-b~-j
2 bell
b.,=--
5-\jl

!~1
positive) - - \ \
b~ = b 811 - b 81
c :1:
c
" :1:

+~
1 1 be
f-. \ji< 0:

cr,~
10 10 E
1
Laminées c/t1 510E cl t,s a cl t15 a -10.
beii=Pbc= p bi (1 -1jf)

1~·'r + b~ +'"<ZCQI] cr
9 9E
Soudées cl t1 59E cl t,s a cl t15 a -10. b 01 = 0,4 bell
2
b~ = 0,6 bell
b
~
2
Laminées c/t1 511E clt,5 a
10
11
cl t15 a
11 E
-10. 1V = cr cr
2 1 1 +1 1>1j1>0 0 0>\jl>-1 -1 -1>\jl>-2

Soudées c/11 510E cl t,s a c ft<~


1- a -.!O. Coefficient
4,0 ~ 7,81 7,81- 6,29\jl + 9,78 r 23,9 5,98 (1 -1j1) 2
de voilement Ka 1,05 + 1jl

16
Alternativement, pour 1 ;;, 1V;;,- 1 : Ka=
Distribution de contraintes :1 +
:~~ :~~ [(1 + 1j1) 2 + 0,112 (1 -1j1) 2 ] 0 ·5 + (1 + o/)
dans la paroi (compression \ -
positive) !r-e1 !r-e1 !r~ -Tableau 101-A-
(Tobleau 5.3.2 de /'Eurocode 3)

Laminées c/t1 515E cl t1 523E -fÇ


3 Soudées c/t1 514E clt1 521 E-[Ç
Pour ka voir tableau 5.3.3
fy(N/mm 2) 235 275 355
1 1
f. = -,/2351 fy
f. 1 0,92 0,81
1 1

-Tableau 1OQ- C-
(Tableau 5.3. 1. de I'Eurocode 3)

182
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

Parois comprimées en console Acier : fy =235 MPa


Distribution de contraintes Largeur efficace beff Classes de sections
(compression positive) de la partie comprimée de paroi Type Référence
de laminé du profil
Compression seule Flexion seule
1

80 1 1
1 >IV" 0:
100 1 1
PA 120 1 1
140 1 1
160 1 1
180 2 1
200 2 1
IV<O : 220 2 1
240 2 1
270 3 1
300 3 1
IPEA
+1 0 330 3 1
360 4 1
Coefficient de voilement K, 0,43 0,57 0,85 0,57- 0,21 IV+ 0,07 ~
400 4 1
r-~-1 450 4 1

(Jl~ 500 4 1

~~LU~LLLU
------------~ (J2
550
600
4
4
1
1
t-------=--c _j 80 à 240 1 1
270 2 1
300 2 1
330 2 1
IV<O:
360 2 1
400 3 1
IPE
450 3 1
500 3 1
+1 1 >IV> 0 0 O>IV>-1 -1 550 4 1
600 4 1
~
Coefficient de voilement K, 0 578
0,43 ' 1,70 1,7-51V+ 17,1 23,8
IV+ 0,34

- Tobleou 101-8-
(Tobleou 5. 3.3. de I'Eurocode 3) - Fig ure 102 -

185
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

Acier: fy = 235 MPa Acier : fy = 275 MPa


Classes de sections Classes de sections
Type Référence Type Référence
de laminé du profil de laminé du profil
Compression seule Flexion seule Compression seule Flexion seule
100 à 240 1 1 80 1 1
260 2 2 100 1 1
280 2 2 PA 120 1 1
HEA 300 2 2 140 1 1
320 à 500 1 1 160 2 1
550 2 1 180 2 1
600 2 1 200 3 1
HEB 100 à 600 1 1 220 3 1
HEM 100 à 600 1 1 240 3 1
270 4 1
300 4 1
IPEA 330 4 1
360 4 1
400 4 1
450 4 1
500 4 1
550 4 1
600 4 1
80 à 220 1 1
240 2 1
270 2 1
300 2 1
330 3 1
360 3 1
IPE 400 3 1
450 4 1
500 4 1
550 4 1
600 4 1

- Tob/eau 103 - - Tableau /04 -

186 187
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

Acier : fy = 275 MPa Acier: fy = 335 MPa

Type Classes de sections Classes de sections


Référence Type Référence
de laminé du profil de laminé du profil
Compression seule Flexion seule Compression seule Flexion seule
100 1 1 100 1 1
120 1 1 120 1 1
PA
140 1 1 140 2 1
160 1 1 160 3 1
180 2 2 180 3 1
200 2 2 200 4 1
220 2 2 220 4 1
240 2 2 240 4 1
260 3 3 270 4 1
HEA 280 3 3 300 4 2
IPEA
300 3 3 330 4 1
320 2 2 360 4 1
340 1 1 400 4 1
360 1 1 450 4 1
400 1 1 500 4 1
450 1 1 550 4 1
500 2 1 600 4 1
550 2 1 80 à 160 1 1
600 3 1 180 2 1
100 à 550 1 1 200 2 1
HEB
600 2 1 IPE 220 2 1
HEM 100à600 1 1 240
270
- 2
3
1
1
300 à 600 4 1

-Tableau 105- -Tableau 106 -

188
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

CARACTÉRISTIQUES
Acier : fy = 335 MPa
DES SECTIONS TRANSVERSALES
Classes de sections
Type Référence
de laminé du profil
Compression seule Flexion seule SECflON BRUTE
100 1 1 Les caractéristiques de la section brute sont déterminées en utilisant les dimensio-ns
120 1 1 nominales sans déduction des trous éventuels.
140 2 2
160 2 2
AIRE NETTE
180 à 340 3 3
HEA 360 2 2 L'aire nette (Ane 1) d' une section transversale est égale à son aire brute diminuée des
400 2 1 aires des trous.
450 2 1
500 3 1
550 4 1
FACTEURS PARTIELS DE SÉCURITÉ
600 4 1
100 à 450 1 1
Les résistances de calcul sont affectées d' un facteur partiel de sécurité 'YM dont les
500 2 1
HEB valeurs sont les suivantes :
550 2 1
600 3 1
CALCUL DES SECTIONS TRANSVERSALES
HEM 100 à 600 1 1
- sections brutes de classe 1, 2 ou 3: 'YMO = 1 (ou 1,1 s'il s' agit d' aciers non agréés)
- sections brutes de classe 4 : 'YM1 = 1,1
- sections nettes au droit des trous : YM2 = 1,25

CALCUL DES PIÈCES À L'INSTABILITÉ ÉLASTIQUE

- flambement
- déversement } 'YMI = 1,1
- voilement

CALCUL DES ASSEMBLAGES

- assemblages par boulons non précontraints :


• sollicités au cisaillement : 'YMB = 1,25
• sollicités à la traction : 'YMB = 1,50

-Tableau 107- assemblages par boulons précontraints :


• à l'É.L.U:
trous à la tolérance normale: 'YMS = 1,25
trous oblongs : 'YMS = 1,40

190 191
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

à l' É.L.S. : 4.4.3. MOMENT FLÉCIITSSANT (M)


trous à la tolérance normale : 'YMS= 1,10
- assemblages par soudures : En l'absence d' effort tranchant, le moment fléchissant M dans chaque section trans-
• acier S.235: 'YMw = 1,25 versale doit rester inférieur au moment résistant, soit :
• acier S.275 : 'YMw= 1,30 M 5. MR, avec :
• acier S.355 : 'YMw= 1,35
- pour les sections de classe 1 ou 2 :
MR = Mpe =Wp t· ! y 1 'YMO (moment résistant plastique)
- pour les sections de classe 3 :
MR =Mel= Wee .fy 1'YMO (moment résistant élastique)
4.4. RÉSISTANCE DES SECTIONS TRANSVERSALES
- pour les sections de classe 4 :
MR =Mo =We.ff.fy hM! (moment résistant au voilement local)

4.4.1. EFFORT AXIAL DE TRACTION (N)

Dans un élément sollicité en traction axiale, 1'effort de traction N dans chaque sec- 4.4.4.EFFORT TRANCHANT (V)
tion transversale doit rester inférieur à l'effort résistant de traction, soit:
N5. NR =min [Npe ; Nu; Nnetl L'effort tranchant V dans chaque section transversale doit rester inférieur à 1' effort
avec: tranchant résistant, soit :

Npe =A . /y 1'YMo (résistance plastique de la section brute)


Nu= 0,9. Anet.fu 1'YM2 (résistance ultime de la section nette au droit des trous de
où Av est l' aire de cisaillement, qui peut être déterminée co=e suit (pour un effort
fixation)
parallèle à l' âme) :
(résistance plastique de la section nette pour les assem-
blages par boulons précontraints à l'É.L.U.) - profils larrùnés 1 ou H :
Av= A- 2 b lj+ (lw + 2r) lj
- profùs larrùnés 1_1 :
4.4.2. EFFORT AXIAL DE COMPRESSION (N) Av= A- 2 b lj+ (tw + r) lJ
- profils reconstitués sondés 1 ou H:

Dans un élément sollicité en compression axiale, l'effort de compression N dans Av = (h- 2lj) lw

chaque section transversale doit rester inférieur à 1' effort résistant de compression,
soit:
N 5. NR, avec :
4.4.5. MOMENT FLÉCIITSSANT +
Pour les sections de classe 1, 2 ou 3 : EFFORT TRANCHANT (M + V)
NR = Npt =A -!y 1 'YMO (résistance plastique de la section brute)
Le moment résistant plastique d'une section tran sve~ ale est réduit par la présence
Pour les sections de classe 4 :
de cisaillement.
NR =No= Ae.ff·fy 1 Yvtl (résistance de calcul de la section brute au voilement
local) Si l'effort tranchant est faible, cette réduction est négligeable (et compensée par
où Ae.ff= aire efficace de la section. l'écrouissage du matériau).

193
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

En revanche, dès lors que l'effort tranchant dépasse la moitié de l'effort tranchant
plastique résistant, il faut prendre en compte son interaction sur le moment résistant
4.4.6 . MOMENT FLÉCHISSANT + EFFORT AXIAL
plastique. Soit : (M+N)
si V~ 0,5 Vpe, M ~ MR
si V> 0,5 Vpt• M ~ Mv SECTIONS DE CLASSES 1 ET 2
avec: Pour les sections de classes 1 et 2, il faut vérifier, en l'absence d' effort tranchant,
MR = moment résistant plastique tel que défini au§ 4.4.3. que le moment fléchissant M reste inférieur au moment résistant plastique MN réduit
Mv = moment résistant plastique réduit du fait de l'effort tranchant, déterminé en du fait de l'effort axial, soit:
utilisant une limite d'élasticité réduitef,ed pour l'aire de cisaillement seule,
soit :
- pour un plat :

avec:

Pour les sections transversales à semelles égales et fléchies suivant l'axe de forte et le critère devient :
inertie, on obtient :
Mv = [Wpe -/y- Wv -fy + Wv -fredJ IYMO -
M- +
Mpe
( N-
Npe
J2 < 1
Mv = [Wpe- Wv .p] -fy 1 YMO
avec Mv =module de résistance plastique de l'aire de cisaillement Av. - pour une section comportant des semelles :
ht~ ~ • siN~ min [0,25 Npe; 0,50 Aw .fy 1YMo], alors MN= Mpe
Ay = htw et Wv = 4 = 4 fw • siN> min [0,25 Npt; 0,50 Aw .fy 1 YMo], Aw =A- 2 b !tétant l' aire de l'âme,
il faut distinguer 3 cas :

p~]
a) flexion autour de l'axe yy :
Soit: Mv =[Wpe- !y 1- _!!___
4 fw YMo
Npe
M -M
Ny - ply 1 - 0,5 a
qui peut se représenter graphiquement comme ci-dessous :
Mv avec a= min [Aw 1A ; 0,5]
Mpe -------------··;----
MR ~----~------··~

Msemslfes ---------- ---· · -- ·· · .1. • •• • •• · · · - - •• • · · -- --

v
+------~----------L..--
0,5
+--_;___-----~~ N
1,0 Vpf a/2 1.0 Npe
- Figure 108 - - Figure 109 -

194
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

b) flexion au tour de l'axe zz : SECTIONS DE CLASSE 4

Les sections de classe 4 sont considérées comme satisfaisantes, si la contrainte lon-


gitudinale maximale Œx, calculée en utilisant les largeurs efficaces des parois com-
primées, vérifie la condition :

avec a= min [A.,JA ; 0,5]


ce qui s'écrit encore :

avec:
Aeff = aire de la section transversale supposée soumise à une compression uni-
forme (M = 0) ;
Weff = module de résistance de la section efficace, la section transversale étant
+-------'-----------.:L__;,..._ Ns supposée soumise uniquement à un moment fléchissant suivant l'axe
a 1,0 Npf concerné (N = 0) ;

- Figure 1 10 - e = décalage de 1' axe neutre concerné, la section transversale étant supposée
c) flexion biaxiale : soumise à une compression uniforme (M = 0).

M ]a. [_z_
_Y_+ M ]~ <l
[ MNy MNz
4.4.7. MOMENT FLÉCHISSANT+ EFFORT AXIAL
les exposants a et ~ valant, pour des sections en 1 etH : +EFFORT TRANCHANT (M + V+ N)
a= 2 et ~ = 5 !!___ avec ~ ;::> 1 Lorsque l'effort tranchant dépasse la moitié de l'effort tranchant résistant plastique,
Npf il faut prendre en compte son effet, ainsi que celui de l'effort axial, pour calculer le
moment résistant plastique réduit.
Si V::; 0,5 Vpe ~ critères du paragraphe 4.4.6. à vérifier.
SECTIONS DE CLASSE 3
Si V> 0,5 Vpe ~ la résistance de calcul de la section transversale aux combi-
Les sections de classe 3 sont considérées comme satisfaisantes, si la contrainte lon- naisons de moment et effort axial doit être calculée en utili-
gitudinale maximale Œx vérifie la condition : sant une limite d'élasticité réduite fred pour l'aire de cisaille-
ment Av·
avec:
ce qui s'écrit encore :
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

4.5. ORGANIGRAMMES RÉCAPITULATIFS


Effort axial de comp ression N
DE CALCULS
(5.4.4)

Les organigrammes qui suivent ont été établis pour les principaux cas de sollicita-
tions (à l'exclusion de la torsion), conformément aux prescriptions de l' Eurocode 3,
chapitre 5.4., intitulé "résistance des sections transversales". Les numéros des di vers
paragraphes sont notés en référence (entre parenthèses).

Les 7 sollicitations analysées, simples ou multiples, sont les suivantes :


- effort axial de traction (N)
- effort axial de compression (N)
- flexion simple (moment M)
- effort tranchant (V)
- flexion simple + Effort tranchant (M + V)
- flexion composée (M + N)
- flexion déviée (ou biaxiale) seule ou composée (My+ Mz + N).

- Figure 1 12 -
Effort axial de traction N

(5.4.3) Flexion simple (moment M)

- Figure l l 1 -

- Figure 1 13·A -

198 199
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3

Effort tranchant V Flexion composée seule (M + N)

(5.4.6)

- Figure 1 13-8 -

Flexion simple + effort tranchant

Section de
classes 1 et 2

Classe 3
Classe 4

Section de
classe 1 et 2 ~"= 1
Section de
classe 3
MNy = Mpey l_l.=..Œ_l
Section de Classes b- 0 ·5 <J
classe 4
1et2 M-M
Nz- pez [ 1-(n-a )']
1 _a

Classe
3

Classe
4

- Figure 1 15 -

-Figure 114-

200
Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3
·' CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

qui ne concerne que quelques rares constructions. D ne mérite donc pas qu'on s'y
Flexion déviée (ou biaxiale) attarde davantage ici.
seule (N = 0) ou composée (N "# 0)
Nous préciserons seulement que les calculs de résistance à la fatigue d'éléments de
strUctures, soumis à des sollicitations répétées, alternées et cycliques, consistent à
établir un diagramme d'endurance, qui détermine les valeurs limites vers lesquelles
tendent les amplitudes de contraintes ~cr, lorsque le nombre de cycles N devient très
grand.

cr
Cycle de contrainte

--- ------~~1 . . ....


' O"max
.. .. ......... .. .

L - - - + - - - - -- _L- - - - - - - . - T e m p s

Classes
1 et 2 [My]"+[ Mz
MNy MNz
r ~1 Classes
1 et 2 [:;J\[::J~ ~1 - Figure 1 17 -

~a = Œmax - Œmin =étendue de la contrainte nominale


Classe - N - +--+
My Mz
-- ~î'MO
Classe My
--+ - -
Mz
~î'MO
3 A · fy Mely Metz 3 Me ty Metz ô cr

Classe
_N_+ My+N. ey+Mz+ N. ez
~'l'Ml Classe My+N.ey+Mz+N.ez ~Î'M1 (MPa)

4 Ae/f·fy Meffy Meffz 4 Merry Meffz

-Figure 116- 400

350

300
4.6. RÉSISTANCE À LA FATIGUE
250

zoo+---~-~--.---.--.--~ N (cycles)
104 105 106 107 108 109
La vérification à la fatigue n'est pas requise pour les ossatures de bâtiments, à
l'exception des structures soumises à des fluctuations répétées de contraintes : - Fig ure 1 18 -

- structures supportant des dispositifs de levage et/ou des charges roulantes,

- structures sollicitées par des cycles répét.és de contraintes dus à des vibrations
diverses, engendrées par des machines ou des hommes,
- structures soumises à des oscillations dues au vent.

Le chapitre 9 de l' Eurocode 3 traite du phénomène de fatigue, d' une façon très
générale, car il s'agit d'un phénomène très ctifficile à appréhender, mal maîtrisé et

202
CHAPITRE 5

DIMENSIONNEMENT
DES POUTRES FLÉCHIES

Les poutres flédùes sont sollicitées par un moment fléchissant M et un effort tran-
chant V.

Le moment fléclùssant développe des contraintes dans le matériau, dont la réparti-


tion est bi-triangulaire, tant que l'on reste dans le domaine élastique du diagramme
contraintes 1 déformations.

A.N.E.- ·
V;

- Figure 1 19 -

Les contraintes développées sur les fibres extrêmes, par rapport à 1' axe neutre élas-
tique (A.N.E.) qui passe par G, sont:
Mv 5 Mvi
(J = - - et <J · = - -
s l 1 l

ou: M M
crs=-- et G;=--
wds weti
Wee étant les modules de résistance élastique de la section considérée.

Un bon dimensionnement a pour but d' optirrùser le ratio, "mertie 1 prix".

Or le prix étant directement proportionnel au poids d'acier, il faut mininùser la


conso=ation d'acier et maximiser l'inertie, ce que l'on obtient en positionnant la
matière le plus loin possible de l'axe neutre.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Dimensionnement des poutres fléchies

On reste cependant limité sur ce dernier point par des exigences d' esthétique, de Vérifions-le sur un IPE 200, par exemple:
confort ou d'exploitation (hauteur des poutres limitées par le gabarit sous-jacem à
ménager). A= 28,5 cm2
h =20 cm
On peut donc chercher à établir la peifonnance ou le rendement d'une section, pour 0,33 Ah= 188 cm3
une hauteur donnée, en fonction de la répartition de matière adoptée. !..= 194 cm3
v
La section en l est naturellement la section la meilleure, du fait que la matière est
éloignée de l'axe neutre. Les profils laminés ne sont donc pas particulièrement performants. Cela s'explique
ar Je fait qu' ils possèdent une âme très nettement sur<limenswnnée (ce qm repré-
~ente de la matière non performante, donc pénalisante).
PERFORMANCE D'UNE SECTION

Comparons une section rectangulaire et une section en/, idéale (c'est-à-dire présen- RENDEMENT D'UNE SECTION
tant une âme infiniment mince), qui ont la même aire (donc le même poids, et a
priori le même prix) et la même hauteur. Le rendement géométrique d'une section est :

A T bh =A
b h3
l
12 - Pour la section en l idéale, on a :
eG h
l bh2
=-=0,16Ah
v 6 Ah 2 h
l = - et v s =v·=-
1 2
....!_ 4

~-b---1 h2
A-
4
A/2 T d'où p=--=1
l =2î(îJ =A~ h2
A-
4
• G h
!_ = 0,50A h
v C'est le rendement maximal, théorique bien sûr.
Pour la section rectangulaire :
A/2 bh 3 A=bh
h
/ =- V
s
=V· = -
1 2
12
- Figure 120 -
1
d'où: p = -
La section en l "idéale" ressort 3 fois plus performante que la section rectangulaire
3
de référence.
Pour un profil laminé IPE 200 :
Les profils laminés courants ont une performance intermédiaire, qui correspond à la I= 1. 943 cm4
moyenne entre les sections rectangulaires et I idéal, soit: !..= 0,33 Ah= Ah A= 28,5 cm2
v 3 vs= v;= 10 cm

206 207
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Dimensionnement des poutres fléchies

2
d'où : p =- (rendement intermédiaire, analogue à la performance).
3

En posant Vi= h- Vs, on obtient fmalement :

5.1. DIMENSIONNEMENT DES POUTRES vs=~ ( 1\ + d~w J


EN CALCUL ÉLASTIQUE (P.R.S.)
ce qui nous donne la position de G et de l'axe neutre.
_ Moment d'Inertie (par rapport à l' A.N.E.):

l=f\(vs-~T +f\(vi-~T +d~(vi-~-~J + f\~+~f+twcP


Il s'agit généralement des poutres élancées (poutres de grande portée en bâtiment ou
poutres de ponts) ou bien de poutres plus massives, dimensionnées par un calcul de
flèche, pour lesquelles donc un calcul en plasticité serait superflu (pannes de toiture
de bâtiment, par exemple).
ce qui donne, tous calculs faits, en négligeant !Ji et Ifs vis-à-vis de h et en considé-
TI s'agit donc, pour un moment donné (c'es t-à-dire pour une portée et des conditions rant donc que d ~ h :
de charge bien définies), de détenniner une section optimale (c'est-à-dire poids
minimal et modules de résistance maximaux). Soit : --?- + 1\J-vs. h (htw
l = h2 ( ht 2 + 1\J

SECTION DES SEMELLES

As et Ai seront minimales lorsque les contraintes sur les fibres extrêmes auront
atteint les limites admissibles.

V;

~ ,___a_;__, --~---'~
- Figure 12 1 - [ - . . . - h <Js
l h
En portant - = =---=- dans vs =-<Js , il vœnt. vs--=--=- que l' on porte dans
- section totale : !2 =As +Ai+ d lw M
M <Js + <J; <Js +<Ji
- position de l'axe neutre élastique:
l' expression de l'inertie, d'où l'on tire après résolution:
écrivons 1' équilibre des moments statiques par rapport à cet axe neutre.
M - -htw [ 2 -
A; =--=- crs]
=-
A (v-1sJ+(vs-1Y _ , =A · (V·-t_J+(vi-~)2.1
s s 2 2 "W ·~ ' 2 2 w
h~; h~w ~il'
(
A=--- 2 --
En négligeant lji et Ifs• qui sont faibles en regard de Vs , V; eth, on obtient : s has
6 crs

208
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Dimensionnement des poutres fléchies

Dans ces formules, le premier terme représente la section que devrait avoir chaque VÉRIFICATION DE LA FLÈCHE
membrure, si l'âme était infiniment mince. Chacune serait e n effet soumise à
1' effort normal ± M 1h.
Les calculs de dimensio nnement et de résistance précédents ont été conduits à
Le second terme représente la collaboration de l'âme à la résistance de la section à I'É.L. U.
la flexion. n convient de vérifier maintenant, à l'É.L.S., que les déformations restent adrnis-
.e .e
sibles et notamment que la flèche de la poutre reste inférieure à -
CAS PARTICULIER : SECTION SYMÉTRIQUE À SEMELLES ÉGALES ' wo , - , ...
400
selon que la poutre appartient à une toiture, à un plancher recevant ou non des
poteaux, etc.

D'où :
APPLICATION NUMÉRIQUE
M h. t,
A;=A;=---
h. !y 6 Déterminer la section d'un profilé P.R.S., de 50 rn de portée, isostatique, en acier
S.355, recevant une surcharge de 50 k.N/ml. Pour des raisons de corrosion, l'épais-
2M 2
Q = -- + -h. t, seur de l'âme sera f w = 20 mm.
h . !y 3
Pour limiter les déformations, adoptons un élancement classique de 1125. Ce qui
.e
détermine la hauteur de la poutre : h = - = 2 m.
25
SECTION DE L'ÂME L' élancement de l'âme vaut h 1 tw = !00. La section est donc de classe 3 et les cal-
culs doivent être conduits en élasticité. Soit:
L 'effort tranchant doit rester inférieur à l'effort tranchant résistant, soit:
502
M = [1,35 Q x 78,5 + 1,50 x 50) x -
!y 8
M =( 106Q +75)x312,5k.Nm
V$ VR = A.v . f3 2M 2
YMo Q = - - + - h . tw
h. !y 3

ou vf3
A.v~ - - · YMo
Q = 2(106Q +75)x 312,5 +~X0,02x2
fy 2 x 355 x 103 3

Compte tenu que les élancements admissibles courants des poutres sont: d' où l'on tire : Q = 1 022 cm2

1 h 1
• Le poids propre de la poutre vaut : g = 1 022 x 78,5 x 1 o- 4 = 8 k.N/ml
- < - < -, • Section de l' âme : ah = 400 cm2
25 .e 20
• Section de chaque semelle : A= 31 1 cm 2
la hauteur h est fixée en fonction de la portée .e, d'où l'on tire aussitôt l'épaisseur En adoptant (par exemple) une largeur de semelle b telle que b = h 1 4 , ce qui cor-
d' ametw
. .., =A.v
-
respond à un profil très performant, on obtient :
·w h
b = 500 mm
A 3 11
1= b =50 =6,2 cm
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCOOE
3 Oimensionnement des poutres fléchies

La section du PRS est donc fixée :


h 2 000 nun
5.2. DIMENSIONNEMENT DES POUTRES
b 500 nun EN CALCUL PLASTIQUE (LAMINÉS)
lw 20 nun
lt 62 mm
Les profL!és laminés sont généralement des sections compactes dont la plastification
totale est possible, leurs âmes étant surdimensionnées, donc non sujettes au risque
VÉRIFICATION DE L'EFFORT TRANCHANT de voilement local.

Considérons une poutre isostatique soumise à une charge uniformément répartie q.


v =[1,35 x 6,9 + 1,50 x 50] 50
2 La section médiane, la plus sollicitée, est soumise à un moment égal à g P 1 8 (voir
v =2 107 kN figure 122 A/BIC)

_i_ Dans un premier temps, la répartition des contraintes normales est linéaire (hypo-
thèses de Navier-Bemouilli). Nous sommes dans la phase élastique du comporte-
VR = Vpe =<\v f3 ment du matériau.
Yuo
q
VR=400 x 355x IO-I =8200kN

I
l lll!l ! l !llllllllll!l l llllllllllll M<~eQ;
f3
- -{2J - ~ - -
V< 0,5 VR, donc il n'y a pas d'interaction entre l'effort tranchant V et le moment
fléchissant M .
-Figure ]22-A-
Le~ problèmes de voilement local et de détemùnation de raidisseurs d'âme restent à
vénfler. Lorsque les contraintes sur les fibres extrêmes atteignent ·1a limite élastique /y. le
moment fléchissant sollicitant la section médiane est égal au moment élastique Mee.
Si on augmente la charge, les contraintes ne sont plus proportionnelles aux déforma-
tions. Les fibres extrêmes se plastifient.
MOMENT D'INERTIE

Tous calculs faits, 1 = 0,075 m4


q
llllllllllllll ! llllllllllll\1111111
L :
I
J - -·-
M> Mee
! ~~nes
\~ifiées
f
y

VÉRIFICATION DE LA FLÈCHE \_ Zones plastifiées - fy

-Figure 122-8-
5 (g + q) f4 l
!= <-=25 cm On peut augmenter la charge jusqu'à ce que la section médiane soit entièrement
384 El 200 plastifiée. C'est-à-dire que le moment fléchissant soit égal au moment plastique
j- 5 0,569 x 5 0004 Mpt· La courbure de la poutre est très importante dans la zone centrale de la poutre
384 21 000 x 75 x I05 qui est plastifiée. On admet qu'il se forme, dans la section )Jlédiane, une rotule plas-
!= 29 cm> Ï= 25 cm tique (ou articulation). La poutre se comporte comme deux éléments rigides reliés
par une articulation. On dit qu' il y a plastification totale.
La condition de flèche est à la limite de l'inadmissibilité.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE Dimensionnement des poutres fléchies
3

I M~~0,:'
n se forme alors une rotule plastique à chaque encastrement. L'apparition de rotule

J: '' ' ' ' ''''''''~'''''''''''''']


plastique n'est possible que s'il n'y a aucun phénomène de voilement local.
'1
Si la capacité de rotation des sections A et C est importante on peut encore augmen-
ter la charge. L'accroissement de charge!!. q est repris par la poutre qui a un com-
\ _ Zones plastifiées portement bi-articulé après plastification des sections d'encastrement. On dit que les
sections A et C sont épuisées et travaillent comme des articulations pour ce supplé-
- Figure 122-c -
ment de charge. La poutre devient isostatique.
Il s'agit dès lors de vérifier que: M :<:; Mpe == Wpe . fy

M étant connu etfy donné, l'inconnue est toujours Wpe et il faut donc vérifier que: Il 1111111111111111111111111111111
A C
B
Mpl
Wpe~­
!y
!!.M

- Figure 124 -
Phase plastique
MÉCANISME DE RUlNE- ROTULE PLASTIQUE
Ce nouveau fonctionnement reste possible jusqu'à ce que la section médiane soit
complètement plastifiée. On a alors :
Considérons une poutre bi-encastrée d'inertie constante, soumise à une charge uni- 1 MA 1 == 1 Mc 1 == 1 Mpe 1 == q. f2 1 12
formément répartie q.
Ms== Mpe == q. R- 2 124 +!!. q. e2 18
Dans un premier temps , la poutre a un comportement élastique. On peut écrire :
L'apparition d'une rotule plastique en B transforme la structure en mécanisme de
Moment à l'encastrement MA== Mc==- q. R_2 1 12 ruine. Le système est instable et s'effondre.
Moment à mi-portée Ms== q. e2 124
q B
11111111111 1 1111111111 l il l 11 I l 1 Il

A B C
- Figure 125 -
f-oc e ~ Mécanisme de ruine

MA~
La charge de rupture vaut:
/]Mc q,.==q+t!.q== !6Mpelf 2 == 1,33q
~
La poutre, initialement hyperstatique, a successivement épuisé toutes ses possibili-
tés de résistance jusqu'à se transformer en mécanisme. Ce phénomène est appelé
-Figure 123-
l'adaptation plastique.
Phase élastique

Si on augmente la charge, les sections d'encastrement, les plus sollicitées, vont se


plastifier en premier. On atteint dans ces sections le moment plastique Mpe·
1 MA 1 == 1 Mc 1 == 1 Mpe 1 == q. f2 1 12
Ms== Mpe 12 == q. f2 124

214 215
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE Dimensionnement des poutres fléchies
3

REDISTRIBUTION DES EFFORTS Classe 1 : les sections de classe 1 peuvent former une rotule plastique et ont une
DANS LES STRUCTURES HYPERSTATIQUES capacité de rotation importante.
Classe 2 : les sections de classe 2 peuvent former une rotule plastique mais avec
L'exemple de la poutre bi-encastrée montre bien la redistribution du moment flé- une capacité de rotation limitée.
chissant après plastification des sections d'encastrement (formation de rotules plas-

M'tt v:"""'
tiques). Cette redistribution n'est possible que si les éléments de la structure et le M
matériau le permettent.
Md .•. . .. ... ..... loo:l
Le calcul plastique des sollicitations n'est possible que si les conditions suivantes
sont remplies :

Classe 1 Classe 2
A DUCTI!.JTÉ DU MATÉRIAU
-Figure 127 -
L'acier doit être suffisamment ductile afin de permettre la formation de rotules plas-
Classe 3 : les sections de classe 3 ne peuvent pas former de rotule plastique. Le
tiques (allongements plastiques importants).
moment fléchissant les sollicitant peut atteindre le moment élastique Met mais le
voilement local est susceptible d'empêcher le développement du moment plas-
B. CAPACITÉ DE ROTATION tique Mpe·

Les éléments plastifiés doivent être capables de supporter la rotation des rotules Classe 4 : les sections de classe 4 ne peuvent pas former de rotule plastique. Le
plastiques. voilement local est susceptible d'empêcher le développement du moment élas-
tique Mee ·

C. ABSENCE D'INSTABILITÉ

La plastification des sections n'est possible qu ' en l' absence de tout phénomène
d'instabilité (voilement local, déversement).
M
"tl ç-v~l'm'"'
Mee ··· ·· / · ·· · local

La figure suivante illustre la capacité de rotation des différentes classes de sections. 8


Elle montre la résistance et la capacité de rotation qui peuvent être atteintes avant Classe 3 Classe 4

apparition du phénomène de voilement local. Tout risque de déversement est sup- -Figure 128-
posé empêché. La classification des sections est définie au chapitre 4.3.

M
CLASSES DE SECTIONS ET RÉSISTANCE ULTIME

.. .. [ . Classe 2 Comme nous l' avons vu précédemment la classification des sections permet de pré-
juger de leur comportement et de leur résistance. Le tableau suivant indique, po~
Cla~e3 chaque classe, la méthode d'analyse que l' on peut utiliser pour le calcul des sollici-
Classe 4 tations et pour le calcul de la résistance ultime. (Cf tableau page suivante).

L-----~----~------~--------
>2 >4 4>; <l>pe

- Figure 126 -

216
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Dimensionnement des poutres fléchies

La section globale étant de classe 1, le calcul peut être mené en plasticité.


Classe Capacité Calcul Résistance
de rotation des sollicitations de calcul Wpe = 1.308 cm3
1 Importante Plastique Plastique
MR = Mpe = Wpe .fy = 307 kNm

2 Limitée Plastique Plastique


si justification par essai SECTIONS DE CLASSE 3
3 Nulle Élastique Élastique Le moment résistant de la section est égal au moment élastique Mee·
sur section complète
4 Nulle Élastique Élastique
sur section efficace

EXEMPLES DE DllvŒNSIONNEMENTS
- Figure 130 -
SECTIONS DE CLASSES 1 ET 2 MR =Mee= Wet -fy 1 YMO
Soit un PRS fléchi selon son plan principal d'inertie. La nuance d'acier est S.355.
Le moment résistant de la section est égal au moment plastique Mpt-

é =
·v~ {235
ill
= 0,81

b = 360 rrun
h = 1.000 mm
22mm
10 mm
- Figure 129 -
• Semelle comprimée :
MR=Mp e= Wpe ·fyiYMO
YMo= 1 c = 175 rrun
t1= 22 rrun
Soit un IPE 400, fl échi selon son plan principal d' inertie. Acier S.235. =
9e 7,3 <cl t1 =7,9 < 10 e= 8,1
b = 180 mm ct= 13,5 mm Donc la semelle est de classe 2
d = 33 1 mm tw = 8,6 mm
• Âme fléchie :
• Semelle comprimée :
d = 940mm
c = 180 1 2 =90 mm tw = 10 mm
ct = 13,5 mm
83 e = 67 < d 1 tw = 94 < 124 e = lOO
ct
c 1 = 6,67 < 10 é = 10
Donc l'âme est de classe 3.
Donc la semelle est de classe I
• Âme fléchie : La section globale est donc de classe 3 et le calcul sera conduit en élasticité.
d =33lmm Wee = 9.060 cm 3
tw = 8,6 mm MR =Mee= Wd .fy = 3 216 kNm
d 1tw = 38,5 < 72 é = 72
Donc 1' âme est de classe 1 .

218 219
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Dimensionnement des poutres fléchies

SECTIONS DE CLASSE 4 c) À partir de la valeur de 'V précédemment établie, on calcul l'élancement de


l'âme, ce qui permet d'obtenir les largeurs efficaces d'fune [Tableau 5.3.2. de
Le moment résistant de la section est égal au moment élastique réduit calculé avec l' Eurocode, reproduit ci-avant page 183].
la section réduite, dite "efficace".
MR=Meff.fyi'YMI 'YMi = 1, 10

!
-=~
_._/
Part1es
négligées

- - - · - -·- ~
~
L_____/
-f=I-
'V

- Figure 134 -

d) On calcule la position du nouveau centre de gravité de la section efficace, qui


- Figure 13 1 - nous permet de calculer ensuite les modules de résistance élastique Weff de la
section efficace complète composée de :
La procédure particulière de calculs mérite d'être détaillée, car les sections de classe • la section efficace de la semelle comprimée,
4 sont des sections "à risque", qui exigent d'être particulièrement examinées. • la section brute de la semelle tendue,
• la section efficace de l'âme.
Procédure de calculs des sections de classe 4 sollicitées
en flexion simple À partir du plus petit Weffi on établit MR =Weff .fy 1'YMl

a) On calcule l'élancement des ailes de la semelle comprimée, ce qui permet d' obte-
nir la section efficace de la semelle en compression pure (Tableau 5.3.3. de
l' Eurocode, reproduit ci-avant page 184]. La semelle tendue reste, bien sûr, effi-
cace dans la totalité de sa section.

- Figure 135 -

-Figure 132-

b) Considérant une section composée de la section efficace de la semelle compri-


mée et des sections brutes de la semelle tendue et de l'âme, on détermine la posi-
tion du centre de gravité et on en déduit le rapport algébrique 'V de la contrainte
dans la fibre extrême tendue de l'âme à celle de la fibre extrême comprimée de
l'âme, avec un diagramme linéaire de contraintes.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Dimensionnement des poutres fléchies

Application numérique Vs= h 12 +x= 62,4 cm


vi = h 1 2 -x= 57,6 cm
Soit un PRS, fléchi selon son plan principal d' inertie et ayant pour dimensions :
vi 57,6
h = 1 200 mm lw = 10 mm et \jf= - =----0,92
b = 320 mm IJ= 10 mm vs 62,4
Acier S.355, donc ê = 0,81 c) âmefléchie
a) Semelle comprimée 'V=- 0,92 d'où l'on tire :
\ji=+ 1 d'où ka= 0,43 ka= 7,81-6,29 \jf + 9,78 \jf2 = 10,3
~ 155 b 1 180
Â.
p
= 1
,..-
= 10
.~
= 1' 02 Â. = 1 = 10 = 1,60
28,4 ê,.; k(j 28,4 x 0,81 x v 0,43 P 284ed 28,4 x 0,8lx3,21
' cr
-Â.P > 0,673 d'où p = ti
\."-p
-0 22)
' - (1,60- 0,22) -0 54
P- - '
Â.2 1,62
p
d 118
b ..-= pb = p- = 0,54 x - = 320 mm
Soit: p = 0,77 eJJ c 2 2

et b,JF pc= 0,77 x 155 = 120 mm bel= 0,4 bef!= 130 mm


be2 = 0,6 bef!= 190 mm

10

Y'-· -~
u•__ G_g• -
• - -
-
i- - --------- _t
-- -- fu
-~-- · -s9o-- · -

- Figure l 36 - 10
___l' cr;

b) Calcul de \jf en fonction de x

La position du nouveau centre de gravité G 1 est obtenue en posant l'égalité des - Figure l 37 -
moments statiques des sections de part et d'autre de v'v. d ) Module de résistance efficace Weff

2 2 Position du nouveau centre de gravité G2 :


25 (59,5 +x) + <59 + x) = <59 - x) + 32 (59,5 -x) ' 2
2 2 (19+d
25 (59,5 + e) + 13 (52,5 + e) + _;___ _ 32 (59,5 - e) + (59 - e)
2 2
D'où l'on tire: x = 2,4 cm
D'où on tire: e = 8,7 cm
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

- Calcul de l'inertie efficace Jeff par rapport à l'axe u :


leff= 25 (59,5 + 8,7) 2 + 32 (59,5- 8,7) 2 + 13 (46 + 8,7 + 6,5)2 + 78 X 10,32

13 3 + 78 3 + 25 + 32
+
12 CHAPITRE 6
Ieff= 295 560 cm4

d
v5 =-+e=59 + 8,7 =67,7 cm
CONCEPTION ET CALCUL
2
d
DES B ÂTIMENTS MÉTALL IQUES
V;= 2"- e =59- 8,7 = 50,3 cm

295 560
W eff minimal = = 4 366 cm3
67,7
Les bâtiments métalliques peuvent être de conceptions fort différentes, selon
Le moment résistant est finalement : l'application à laquelle ils sont destinés, les contraintes d'exploitation, les
MR= We[f·fyfyMI contraintes d'environnement, les exigences architecturales, les habitudes des
MR = 4 366 x 355 x JO- 3 1 1,10 constructeurs, etc.

MR= 1410kNm Nous ne retiendrons que les solutions technologiques les plus couramment utilisées
et nous effectuerons les calculs de dimensionnement et de vérification des bâti-
NOTA: ments, élément par élément, successivement et dans le sens logique de descente des
charges (couvertures, pannes, fermes, poteaux, contreventements, etc.).
Avant l'instauration de l'Eurocode 3, ce PRS aurait été dimensionné en calcul élas-
tique sur la section brute (c'est-à-dire comme une section de classe 3), ce qui aurait La méthodologie des calculs sera la suivante :
conduit au résultat suivant:
- repérage des diverses actions possibles et calculs des combinaisons d'actions les
- Inertie brute : I = 360 000 cm4 plus défavorables,
Module de résistance : Wet = 6 000 cm3 - calcul des sollicitations correspondantes (efforts normaux et tranchants, moments
de flexion simple ou déviée, moments de torsion éventuels),
- Moment résistant élastique :
- vérification des résistances des pièces (calcul des contraintes),
MR = Wee .fy IYMO = 2 130 kNm
- vérification des stabilités de forme (déformations, flèches, déplacements).
L' Eurocode 3 apporte donc pour ce type de section de classe 4, une minoration,
donc une sécurité de 50 %ce qui peut paraître, au premier abord, exagéré ; mais qui
en fait ne l'est pas, compte tenu de la très grande instabilité de ce type de section et
du nombre de sinistres dont elles sont à l'origine.
6.1. CALCUL DES COUVERTURES ET DES BARDAGES

6.1.1 CALCUL DES COUVERTURES

Les couvertures équipant la grande majorité des bâtiments métalliques, sont de deux
types:
- les couvertures en plaques ondulées d'amiante-ciment, destinées généralement
aux constructions de bas de gamme (hangars agricoles, dépôts ... ) ;
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

- les couvertures eu bacs acier nervurés (éveutuellemeut aluminium), plus oné- LES COUVERTURES EN BACS ACIER NERVURÉS
reuses, mais présentant de multiples avantages, qui font que ce mode de couver-
ture est le plus répandu. n s'agit de bacs nervurés, en acier galvanisé, généralement vrélaqués, et de grandes
dimensions :
Ces produits étant entièrement standardisés, ou ne les calcule plus. Les fabricants
ont calculé une fois pour toutes les différents profils et out récapitulé les résultats - largeur = 1 rn environ ;
dans des tableaux ou sur des abaques. La détermination du profil recherché adéquat - longueur jusqu'à 12 rn couramment;
se fait donc par simple lecture.
- épaisseurs courantes: 75/100 et 10110 mm.

LES COUVERTURES EN AMIANTE-CIMENT Les bacs de faible longueur peuvent porter sur 2 pannes (calcul isostatique). Mais la
plupart du temps, les bacs sont utilisés en grande longueur (économie de temps et de
Les plaques ondulées en amiante-ciment ont pour avantages principaux : main-d'œuvre à la pose) et portent, de ce fait, sur 3 ou 4 appuis. Ils sont alors calcu-
lés en continuité et présentent des flèches réduites.
- une bonne résistance au vieillissement, du fait de leur insensibilité à l'humidité;
- leur incombustibilité ; La portée des bacs (continus ou non), qui détermine 1' entraxe des pannes, est obte-
- une grande stabilité dimensionnelle (dilatation et flèches minimes) ; nue:
- un coût modique. - en fonction des charges sollicitant les bacs (charges climatiques, charges de mon-
tage, isolation, étanchéité ... ) ;
En revanche, elles nécessitent :
en fonction du profil des bacs. Les fabricants proposent divers profils, correspon-
- une pente minimale de toiture de 9%; dant à divers moments d'inertie (variables en fonction de l'épaisseur de la tôle,
- 1' adjonction de cordons d'étanchéité dans tous les cas, pour pente inférieure à 16% ; du pas des nervures et de la hauteur des ondes).
- un recouvrement de plaques de 20 cm ;
Tous les bacs sont dimensionnés pour présenter une flèche maximale inférieure à
- un entraxe de pannes faible, de 1,00 rn à 1,38 m maximum (à l'exception des 11200 de leur portée, et pour supporter une charge minimale de 100 daN/m2 , qui
maxi-plaques qui vont à 2,25 rn). correspond au poids de deux hommes et de leurs matériels (eutretieu ou travaux sur
la toiture).
Enfin, leur aspect architectural est médiocre, leur poids élevé (18 daN/m2) et leur
résistance aux chocs limitée (risque de rupture brutale). Les bacs peuvent être posés tels quels, en couverture sèche (si p > 5 %) ou bien
recevoir une étanchéité, généralement multicouches. Les pentes, modes de fixation
Les plaques standards les plus courantes figurent daus le tableau suivant, et
et recouvrements sont, bien sûr, réglementés (fixations par boulons-crochets ou vis
conviennent pour toutes régions de neige, jusqu'à 900 mètres d'altitude.
autotaraudeuses).
Couuaissant le site de construction, on calcule la surcharge de neige extrême Se et
Leur grande rapidité de pose et leur faible poids (environ 10 daN/m 2) en font un
on en déduit le type de plaque à utiliser, ce qui détermine alors l' entraxe des pannes.
mode de couverture particulièrement adapté aux constructions industrielles métal-
liques.
Longueur nominale Nombre Portée des plaques Surcharge admissible
des plaquas (m) d'appuis (= entraxe pannes) (daN/m 2) Le choix d'un profil de bacs s'effectue par simple lecture des tableaux proposés par
Formats 1,52 2 1,38 308
les fabricants, en fonction des charges à supporter et des portées (continues ou non),
courants 2,50 3 1,18 425 selon le modèle ci-dessous.
1,25 2 1,11 480
Format
La fiche technique, page suivante, permet de choisir le txPe et la portée du bac en
2,50 2 2,25 308 fonction des surcharges de neige.
spécial

Ce type de couverture est réglementé par le D.T.U. 40.31.

227
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conception et calcul des bâtiments métalliques

Bande de solin

Profil Critère Poids Nombre Portée(en m)


Épaisseur
Flèche kg/m 2 d'appuis pour une charge (daN/m 2) de : Rive con !Te mur

112 faitièro à boudin


100 115 125 150 175 200 250
0,75 6,74 2 2,45 2,35 2,30 2,15 2,05 1,95 1,80
Bande de rive
3 2,95 2,80 2,70 2,50 2,35 2,20 1,95
f. 11200
Embout
1,00 8,99 2 2,70 2,60 2,55 2,40 2,25 2,15 2,00
3 3,25 3,10 3,00 2,80 2,70 2,50 2,25
Plein Failière ven~tée

0,75 6,74 2 2,15 2,05 2,00 1,85 1,70 1,65 1,50


3 2,60 2,45 2,35 2,20 2,05 1,95 1,80
f. 1/300
1,00 8,99 2 2,35 2,25 2,20 2,05 1,95 1,85 1,70
3 2,95 2,80 2,70 2,50 2,30 2,20 2,00

Capot d'aération (chatière)

Appareils série Lumidomo- Fumlm;;~t- Fumldonc

Chevêtre

-Figure 138-
- Figure 139 -
Couverture Boes Acier el Accessoires (Documenlolion Sol/oc)

6.1.2. CALCUL DES BARDAGES

Les bardages, dont la fonction est le remplissage des façades, sont généralement
réalisés en bacs acier (éventuellement en plaques fibro-ci.Jp.ent, si la couverture est
ainsi réalisée).

Constitués d'un simple parement de tôle nervurée, ils sont dits : simple peau. Consti-
tués de deux parements, ils sont dits "double-peau". Dans ce dernier cas, les deux
parements peuvent être posés à nervures croisées (avec isolation intercalaire, en
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

laine de verre par exemple) ou à nervures parallèles (avec isolation par mousse
rigide de polyuréthane injectée, qui solidarise les deux parements).

rive

Bardage simple peau Bardage double peau

- Figure 140 -

Selon les cas, les rigidités des panneaux sont très différentes, et donc leurs portées
également.

Les tableaux de calculs donnés par les fabricants sont donc différents pour chaque
type de bardage, et sel0n que le bâtiment est ouvert ou fermé.

Les portées admissibles des bacs de bardage nécessitent des ossatures secondaires
pour les porter, constituées soit par des lisses horizontales, soi t par des potelets ver-
ticaux, qui transmettent les efforts du vent à la structure.
La conception, le profil et le calcul d'un bac de bardage sont analogues à ceux d'un
bac de couverture.

EXEMPLE DE DIMENSIONNEMENT D'UN BARDAGE SIMPLE-PEAU

Charges admissibles en daNfm2

.z:: :x .z:: .... :x


Dépression Pression Portée Dépression Pression
épaisseurs en mm épaisseurs en mm (m) épaisseurs en mm épaisseurs en mm
0,75 0,63 0,75 0,63 0,75 0,63 0,75 0,63
268 197 1,60 182 188
228 185 201 143 1,80 146 193 157 174
170 132 153 102 2,00 11 9 157 134 141
131 106 .10 80 2,20 100 129 116 120
104
- Figure 14 1 -
87 24 64 2,40 85 107 102 108
86 73 68 52 2,60 73 91 89 98
71 55 2,80 63 78 77 89
60 46 3,00 53 66 67 80
3,20 46 57 59 71
3,40 49 52 63
3,60 43 56

2.31
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bi§timents métalliques

6.2. CALCUL DES PANNES charge t perpendiculaire à l'âme, qu'il convient de bien prendre en compte, afin
d'éviter tout risque de déversement latéral;
_ à une charge oblique W, due au vent (pression ou succion), appliquée perpendi-
culairement au versant, donc parallèlement à l'âme de la panne.
6.2.1. ASPECTS TECHNOLOGIQUES
n conviendra donc de calculer, lors du dimensionnement d'un profil de panne, deux
Les pannes, qui ont pour fonction de supporter la couverture, sont disposées parallè- moments de flexion distincts, selon les deux plans principaux d'inertie du profù.
lement à la ligne de faîtage, dans le plan des versants.

Disposées à entraxes constants, elles sont jumelées au faîtage (pannes faîtières) et


peuvent être renforcées en rives pour reprendre des efforts horizontaux dus au vent
(pannes sablières). Leur portée correspond à l'enrraxe des fermes (travées) et leur
entraxe est déterminé par la portée adrrùssible des bacs de couverture.

Dans la majorité des cas, les pannes sont constituées de poutrelles laminées IPE,
leur poids moyen ramené au m2 de toiture oscillant aux alentours de 5 à 7 daNfm2
Elles peuvent être également réalisées en profùés minces (tôles pliées à froid), en
section de Z, U ou 2:.

Les pannes sont posées sur les fermes et assemblées par boulonnage. Les appuis
sont considérés libres et articulés. Pour éviter leur glissement à la pose ou leur bas-
culement, du fait de la pente des versants, elles sont assemblées aux fermes par
l'intermédiaire de pièces en équerre (échantignoles), selon la figure ci-dessous.
- Figure 143 -

6.2.3 PRINCIPE DE DIMENSIONNEMENT

Les pannes sont dimensionnées par le calcul pour satisfaire simultanément :


- aux conditions de résistance,
- aux conditions de flèche.
-Figure 142 -
CONDITIONS DE RÉSISTANCE

ll suffit de vérifier, après avoir calculé le moment de flexion Mx dû aux charges/ et


6.2.2 DÉTERMINATION DES SOLLICITATIONS w et le moment de flexion My, dû aux charges t, que les contraintes de flexion of, et
ofy, correspondant à ces moments, satisfont à :
Compte tenu de la pente des versants, donnée par la pente des fermes ou traverses
de portiques, les pannes sont posées inclinées d ' un angle a et, de ce fait , fonction- of,+ ofy <!y
nent en flexion déviée.
Compte tenu de la faible inertie transversale des profils de pannes, et dès lors que la
Les pannes sont en effet sownises : pente du versant a atteint 8 à 10 %, l'effet de la chargé 1 est particulièrement préju-
diciable et conduit à des sections de pannes importantes, donc onéreuses.
- à des charges verticales (poids propre de la panne et du complexe de couverture,
neige, charges accrochées éventuelles), dont la résultante, ramenée en charge La solution consiste, en ce cas, à réduire la portée transversale des pannes, en les
linéique, n, se décompose en une charge f parallèle à l'âme de la panne et une . reliant entre elles par des liernes, situées à mi-portée ou au tiers de la portée. Ces

232
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

liernes sont des tirants, qui fonctionnent en traction et qui sont soumis à des efforts C'est pourquoi, lorsqu'un proft.l de panne a été déterminé par la condition de résis-
croissants, au fur et à mesure qu ' ils se rapprochent du faîtage. tance et que la condition de flèche n'est pas vérifiée, deux solutions sont possibles:
Les efforts de traction sollicitant les liernes ne peuvent pas être attachés aux pannes _ soit adopter une section de panne supérieure, mais on augmente nettement le
faîtières, qui périraient transversalement. ils sont donc transmis aux portiques par poids d'acier, donc le coût,
des tirants en diagonale (schéma ci-dessous).
- soit conserver la section initialement calculée, et doubler sa longueur. Dans ce
cas, la panne ne porte plus sur deux appuis et n'est plus isostatique. Elle porte sur
trois appuis en continuité, et la flèche initiale se trouve ainsi réduite à plus de
60 % et devient admissible, cela sans changer la condition de résistance puisque
dans les deux cas, le moment maximal reste égal à p . P 1 8, au signe près (voir
diagrammes dans le tableau ci-après).

Cette seconde solution est économique, puisqu'elle n'augmente pas la co nsomma-


tion d'acier. Elle n' est cependant possible que si la longueur des pannes ne dépasse
pas une dizaine de mètres (risques de torsion et de déversement à la pose) et elle
nécessite de disposer les joints de pannes en quinconce sur les portiques, du fait des
valeurs différentes des réaction d' appui.

6.2.4. MÉTHODES DE CALCUL DES PANNES


EN FLEXION DÉVIÉE
L r---
CALCUL EN ÉLASTICITÉ (SECTIONS DE CLASSE 3)
Après avoir déterminé les moments de flexion maximaux selon les deux plans princi-
LI- - --L- entretoise
paux d' inertie de la panne, on obtient les contraintes de flexion correspondantes crfy
lierne faîtière et crfz selon :
-

et on vérifie que :

1 ~
1 Par ailleurs, on doit vérifier la condition de flèche :
f-5, 1/200
-Figure 144 -
En cas d'effort axial N, il faut vérifier que :
CONDITIONS DE FLÈCHE

(A .fyd )[ wyM J[MJ


_!!_ + __ + __z_ <
Y_
Les pannes ne doivent pas, réglementairement, présenter de flèche supérieure au .fyd wz .fz.d .
l/200 de leur portée, sous l'application des charges maximales, mais non pondérées,
afin d'éviter tout désordre éventuel au niveau de la couverture et de l'étanchéité.

Cette condition de flèche est une exigence, qui est très souvent déterminante dans le
dirnensionnement des pannes, car plus défavorable que la condition de résistance.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des Mtiments métalliques

CALCUL EN PLASTICITÉ (SECTIONS DE CLASSES 1 ET 2)


1. Sollicitations dans le plan d'inertie maximale
S'agissant de flexion déviée (biaxiale), il faut vérifier que :
0,5pf 0,5 pf 0,5 pf 0,5 pf 0,375 pf 1,25 pf 0,375 pf
__
MY_
( Mpl.y
Ja + (__
Mz_Jp< 1 Réactions
d'appuis
t p
'\1111111\ tt t t t t
_ Mpt.z LS C.LS z:, {<; l'> z:,
~
e ~
e ....]

où a et ~ sont des constantes qui placent en sécurité si elles sont prises égales à
l'unité, mais qui peuvent prendre les valeurs suivantes :
Moment
de flexion
Q, pf2
Mmax=- -8-

- section en l et H :
maximum ~~
Mmax -
- -
~~
M=~pf2
0:=2 ~=Sn~! 8 128

~
- tubes circulaires :
a=2 P=2
Flèches
maximum
2
~ ~l'>~
+----f...-3 e' 8
- profùs creux rectangulaires
a=~= 1,66/(1-1,13 n2)::;6
avec n = N 1 Npl
fo= 384
5 pt4
El< 200
e
y
= .!.._
El
rf3x-
48
pb?+
16 24
px"J
Ymax pour x= 3- e, SOit.
8
La majorité des pannes ne sont soumises à aucun effort normal N. Dans ce cas,
N=OetP= 1. t. _ 2,o5 ~ =0 4 1f. < _e_
0 0
- 384 El ' 200

Les pannes soumises à un effort N sont les pannes adjacentes à un pignon (situées
en travée de rive) ou des pannes formant montants des poutres au vent, qui trans- 2. Sollicitations dans le plan d 'inertie minimale
mettent des efforts normaux dus aux efforts du vent sur les pignons de bâtiment.
p'

~
Panne
On peut également utiliser un autre critère de vérification des pannes en flexion p' f2
sans Mmax=--
biaxiale (avec ou sans effort axial N), qui procure une sécurité supérieure et qui est lierne 8
le suivant: eL ~

~!)'C?
_ + __Y_+ __z_ <l
(NptN)(MJ(MJ
Mpt.y Mpl .z
Panne avec
une lierne p' f2
Mmax.=-32
à mi-portée
r- ·1· ·1f /2 f/2
CAS PARTICULIER DES PANNES EN T6LE PLIÉE
(SECTIONS DE CLASSE 4)
Panne avec
deux lie mes
lJ.C?{}<ç:::;>-0-c::::;;z:, p' f2
aux tiers r-fl3.,1,.fl3+fl3..j Mmax.=-n
de la portée
Le développement actuel des profùs minces en tôle pliée, utilisés en pannes, exige
une vigilance particulière au niveau des calculs, du fait de leur instabilité.
- Figure 145 -
il convient notamment de vérifier :

la stabilité au déversement, auquel ces profùs sont très sensibles (pose quasi sys-
tématique de liernes) ;
- la stabilité au voilement des âmes.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

Le critère de vérification devient : P = 1,35 G + 1,50 Q


P = 1,35 (14 +6) + 1,50 x 34 = 78 daN/m2

Les bacs acier de couverture étant posés en continuité, la charge linéique maximale
sur les pannes, du fait de la réaction hyperstatique est :
p = 1,25 x 78 x 2,50 = 244 daN/ml

Le moment maximal à mi-portée des pannes vaut, à l'É.L.U. :


où Aeff est 1' aire de la section efficace de la section transversale déterminée
en supposant cette dernière soumise à la compression seule,
pR2 2
Weff est le module élastique de la section efficace de la section transversale M=-=2,44x8 =19,5kNm
8 8
déterminée en supposant cette dernière soumise à la flexion seule
(dans le plan principal concerné),
S'agissant d'une section de classe 1, le calcul en plasticité est admis.
e décalage du centre de gravité de la section efftcace par rapport à celui M ~ Mpey = Wpey .fy 1 YMO avec YMO = 1
de la section transversale brute, dans le cas de la compression seule
(e = 0 si la section transversale brute est bissymétrique).
Soit: 19,5 x 103 = 83 cm3
YMl coefficient partiel de sécurité sur la résistance pris égal à 1, 1. 235
(Cf chapitre 5.2.)
ce qui correspond à un IPE 140.

- Vérification de la condition de flèche à l'E.L.S.

6.2.5. EXEMPLES D'APPLICATION f4


n faut vérifter : f = - 5 Po·
--~ -
f
384 El 100
EXEMPLE 1 : FLEXION SIMPLE
Po étant la charge globale"sèche", c'est-à-dire non pondérée, soit:
Dimensionner des pannes de couverture de 8 rn de portée, posées à un entraxe de
PO= 1,25 (14 + 6 + 34) x 2,50 = 169 daN/ml
2,50 rn, sachant qu ' elles sont soumises aux charges suivantes:
ou encore:
- charges permanentes : ·c = 14 daNfm2
- charges variables : Q = 34 daN/m 2 1'2 200 - 5-pf3
Pente du versant = 3 % 384 E
Acier des pannes= S.235 /'2 1 000 x 1,69 x 8003 = 1 070 cm4
384 x 2,1 x 106
La pente du versant est très faible et peut être assimilée à une pente nulle. Le calcul
sera donc conduit en flexion simple sous My (avec Mz = 0).
ce qui correspond à un IPE 180
Les liernes sont ici inutiles et les pannes seront calculées en travée indépendante, - Calcul en élasticité
isostatiques sur deux portiques (des pannes de 16 mètres, sur trois' appuis, n'étant
pas concevables, même avec rabou tage par éclisses). Wee Y '2 M = 83 cm3
!y
Le poids propre des pannes est généralement estimé à 6 daNfm2 , ce qui conduit à
une charge totale pondérée de : ce qui correspond à un IPE 160.

239
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

- Conclusion : Soit :
• calcul plastique (à l'É.L.U.) : IPE 140
• calcul élastique (à l'É.L.U.): IPE 160 A. Calcul en élasticité
• vérification flèche (à l'É.L.S.): IPE 180 - Charges permanentes :
Le poids propre des pannes étant estimé à 6 daN/m2, on a :
C'est bien sûr la condition no 3 qui est la plus contraignante et qui dimensionnera
G = 6 + 24 + 4 = 36 daN/m2
les pannes : IPE 180. (D est bon de souligner que c'est souvent la condition de
flèche qui dimensionne le profil des pannes, et que les calculs en plasticité sont - Charges variables :
généralement superflus). Sn = 45 daN/m2 Se = 75 daN/m2
Wn = 60 daN/m2 We = 105 daN/m2
EXEMPLE 2 : FLEXION DÉVIÉE (OU BIAXIALE)
- Combinaisons d'actions:
Soit un portique recevant cinq pannes par versant, de 5 mètres de portée, posées à 1,35 G + 1,50 Sn= (1,35 x 36) + (1,50 x 45 x cos a)= 115 daN/m2
un entraxe de 4 mètres. La pente du versant estp =tg a= 10 %. Les charges sont: G +Se= 36 + 75 = Ill daN/m2
- couverture bacs acier (posés en continuité sur trois appuis), isolation et étanchéité G- We = 36- 105 =- 69 daN/m2
multicouche = 26 daN/m2 La première combinaison est la plus défavorable. La charge maximale sur les
- sous-plafond suspendu = 4 daN/m2 pannes, compte tenu de la continuité des bacs acier, vaut :
- vent normal (soulèvement) Wn = 60 daN/m2 n = 1,25 x 115 x 4 = 575 daN/ml
La décomposition den selon les deux axes zz' et yy ' conduit à (figure 146) :
Dimensionner les pannes courantes sous sollicitation de flexion déviée. Acier 5.235.
f= n cos a= 570 daN/rrù
Le problème étant de déterminer la section des pannes, la classe de la section est t = n sin a= 57 daN/ml
bien sûr inconnue, ce qui ne permet pas de préjuger si l'on peut conduire les calculs \Z
en plasticité (classes l et 2) ou en élasticité (classe 3).

Un calculateur, tant soit peu expérimenté, sait que les profùs de pannes, pour un cas
courant comme celui-ci, dépassent rarement le calibre IPE 200.

Il s'agit donc d' une section de classe l, sous les sollicitations envisagées, autorisant
la plastification de l'acier.

Cependant, beaucoup de concepteurs, de calculateurs et de maîtres d'ouvrage choi-


sissent délibérément un calcul de pannes en élasticité, afin de se ménager une sécu-
rité accrue. Les pannes sont en effet des profùs très souples, donc très déformables,
qui sont à l' origine de nombreux désordres de couverture [notamment sous accumu-
lation ou charges de neige exceptionnelles], tels que déchirures de bacs, arrache-
ment d'étanchéité ... - Figure 146 -

Nous allons donc examiner les deux types de calculs. 1. Pannes isostatiques, sans liernes

Nous ne parlerons pas des sections de classe 4, qui concernent les profils minces en fl2
M =-=17,8kNm
tôle pliée à froid , qui sont particulièrement instables et qui sont à déconseiller. y 8
tf2
M,= S = l,ï~ kNm

240 241
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

Par tâtonnement successifs, on détermine le profil minimal nécessaire, qui est ici _ Calcul des liernes :
un IPE 180, pour lequel: Weey = 146 cm3 et Weez = 22,2 cm 3
Les contraintes de flexion sont : Faîtière

cr - 17,8 x 103 = 122 MPa


y 146
cr = 1,78 x 103 = 80 MPa
z 22,2
1)<>(
T3
: ·--,
i T•

cr= cry + crz = 202 MPa < fy = 235 MPa L3


<D
::J
0"
:;:
0
Q_
2. Pannes continues sur trois appuis, sans liernes : '-2
mêmes valeurs que ci-dessus.

3. Pannes isostatiques avec une lierne à mi-portée


L,
j(2 t(~)2
2
M y =8- = 17 ' 8 kNm et M l = - 8- = 0 ,5 kNm Sablière

ce qui conduit à un IPE 160. - Fi9ure 147-


- Effort de traction dans le tronçon de lierne L,, provenant de la panne sablière :
4. Pannes continues sur trois appuis, avec une lierne à mi-portée :
mêmes valeurs que pour le cas 3. t e
T 1 = 1,25 --= 156 daN
22
- Vérification des conditions de flèche
Pour le calcul des flèches, les charges (non pondérées) à prendre en compte sont - Effort dans le tronçon ~ :
si 1' entraxe des pannes est d :
f= 1,25 (G +Sn cos a) d cos a= 400 daN/nù
t = 1,25 (G +Sn cos a) d sin a= 40 daN/ml
- Effort dans le tronçon L3 :
li s'agit de vérifier, dans tous les cas, que [_ < - 1- . Soit :
e 200
Cas Flèche suivant zz' Flèche suivant yy' (") Profil retenu
- Effort dans les diagonales L4 :
1 !J.. _ _§_~_J.... !z.__§_ !f _...!._ IPE 180
e -384 Efx- 440 e -384 Et _200 T4 =460 daN
2 !t 1
__1_ [a _ _!_ L'effort maximal étant de 780 daN, le système de liernes aura pour section:
e x 0 .4 -1 ooo e -2oo IPE 180
A= 780 1 23,5 = 33,2 mm2 (soit tige <)l 8).
3 !t- .2...
l -440
!2.x041~ ...!.... IPE 160
l ' ~ 500 D est évident, que les solutions 3 et 4, avec liernes, ~orit plus économiques (gain
4 !t __1_ !2.e x0,41=soo
1 de 5 à 8 %en général).
e x 0 •41 -1 ooo IPE 160

r) : La !lèche transversale selon yY est en réalité nulle, car gênée par le plan de couverture ,
qui est vissé sur les pannes at tient lieu de plan de contreventement transversal

242
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCOOE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

B. Calcul en plasticité EXEMPLE 3: FLEXION COMPOSÉE DÉVIÉE


(ou flexion composée biaxiale)
_M
_ Y_ Jo. + [__
Mz_Jp < 1
[ M pi . y M pi . z - Vérifier la résistance d'une panne IPE 240 (acier 5.235), située dans une travée de
rive (poutre au vent) et soumise aux sollicitations simultanées suivantes :
N = 300 kN (effort normal de compression engendré par la poussée du
Dans notre cas, sans effort normal , on a N = 0, a. = 2 et ~ = 1. Soit :
vent sur le bardage).
- Cas 1 et 2: My=50kNm (moments de flexion engendrés par le poids propre et la
My= 17,8kNm M,= 1,78 kNm Mz=llkNm } neige).
Un profil IPE 160 est suffisant :
La section est de classe 1, donc le calcul en plasticité est admis.
Mpi y= 123,8 x 235 x 10-3 = 29 kNm
A =39,lcm 2
Mpe z = 25,8 x 235 x 10-3 = 6 kNm
Npe =A .fy = 920 kN

Soit: ( :~sr +C·: ~ 1


1 8
J Wpi y = 366 cm3
Wpe z = 73 cm 3

0,38 + 0,30 = 0,68 ~ 1 - Critère d'interaction de l'effort axial


Aw =A-2btt= 15,6cm2
- Cas 3 et 4: Aw ·fy = 366 kN
My= 17,8 kNm Mz = 0,5 kNm N >min [0,25 Npe; 0,50 An . f y]
Un profil IPE 140 est suffisant: N= 300 >min [ 230 kN; 183 kN]
Mp e y= 88,4 x 235 x 10-3 = 24 kNm L'interaction de l'effort axial est à prendre en compte et il faut donc vérifier que:

+ (~Jp < 1
(.!!.z_Jo.
Mpe z = 19,0 x 235 x 10-3 = 4,5 kNm

c:~8r + (~:~J ~ 1 MNy

avec a. =2
MNz

et ~ = 5 . -
N 300
=5.- = 1,63
0,72 + 0,11 = 0,83 ~ 1 Npe 920

- Vérification des conditions de flèche : - Calcul de MNy

f
1 - _!!__
a vérifier
l
Cas Profil - selon zz' Npe
e M -M
Ny- pfyl-0,5a
1 IPE 160
1/300 1
2 IPE 160 1/650
IPE 140 <- avec a = Min [Aw 1 A ; 0,50]
3 1/300
4 IPE 140 1/650
200 Awf A= 15,6/39,1 =0,4 Donc a= 0,4
Mpey= Wply·fyi'YMO
Mpe y = 366 x 235 x 10- 3f1 ,0 = 86 kNm
Le calcul en plasticité permet de réduire la section des pannes. Dans notre cas, le
fait de passer des profils IPE 180 et 160 à des profils IPE 160 et 140, apporte un 1-300
gain d'acier d'environ 1 daN/m2 sur le poids des pannes, soit une économie glo- 920
bale d'environ 5 %sur le coût de la charpente.
MNy =86 72 kNm
1-0,5 x 0,4
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

- Calcul de MNz : § 12 : vérifier le critère

N M M
-+--Y-+_z_:5 1
Npe Mpey Mpez
300 + 50 + .!.!. :5 1
920 86 17
Mpe z = Wpe z ·f/YMO
Mpe z = 73 x 235 x lQ-3/1,0 = 17 kNm 0,33 + 0,58 + 0,65 = 1,56 > 1

2
On voit bien que les deux critères 'simplificateurs placent beaucoup trop en sécu-
300 - 0 4] ] rité (respectivement + 38 % et+ 61 %) et deviennent absurdes .
9 0
MNz =17 [ 1- [ ~ - O,~ =17,3 kNm En effet, pour vérifier le dernier, il faudrait adopter une panne de profil IPE 300,
pour laquelle :
Or, il faut que MN :5 Mpe• donc MNz = 17 kNm A 53,8 cm2
Wpe y = 628 cm 3
- Vérification de la résistance de la panne :
Wpez = 124 cm 3

(~~r + c~ r63 :51


ce qui conduit à :
0,25 + 0,34 + 0,38 = 0,96 :5 1

0,48 + 0,49 = 0,97 :5 1 vérifié Mais le choix d'un IPE 300 (poids= 42,2 kg/ml) au lieu d'un IPE 240 (poids=
30,7 kg/ml), conduit à un surcoût inutile et aberrant de (42,2- 30,7) 130,7 = 37 %.
La panne IPE 240 est acceptable. Il faut donc éviter ces "recettes faciles" du règlement, qui pourtant en est truffé.

NOTA:
L' Eurocode 3 propose systématiquement, dans chaque chapitre, des formules ou
des critères de vérification, qui paraissent séduisants, car : 6.3. CALCUL DES PORTIQUES
- les calculs sont raccourcis et il y a gain de temps, AVEC TRAVERSES À ÂME PLEINE
- ils sont simples d'emploi,
- ils placent en sécurité.
6 .3 .1. CONCEPTION TECHNOLOGIQUE
En revanche , ils sont assez grossiers, très approximatifs et surdimensionnent les sec-
tions, ce qui conduit à des solutions onéreuses, donc à rejeter.
Les portiques, qui constituent l'ossature principale des bâtiments, sont composés de
Vérifions-le brièvement dans le présent exemple de calculs. fermes (ou traverses) , qui supportent les pannes, et de poteaux, qui supportent les
fermes.
L' Eurocode 3 propose ici deux critères simplificateurs (chapitre 5.4.8.1., § Il et 12) :
- § Il : prendre o: = ~ = 1 Leur conception technologique est variable, en fonction notamment :

G~ r c~ r
+ = 1,34 > ,
- de leur portée,
- du schéma statique retenu pour la structure (qui dépend de la nature du sol, de
l'existence ou non de ponts roulants, de la nature des équipements secondaires,
etc.),

246 247
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des biitiments métalliques

- des pratiques ou des systèmes de fabrication des constructeurs. Les profils à inertie constante, avec renforts dans les zones les plus sollicitées, sont
les plus couramment utilisés. Cependant, pour les grandes portées, les PRS à inertie
Les portiques à âme pleine peuvent être constitués : variable sont préférables, car ils permettent d'ajuster les sections aux sollicitations,
- soit de proftls à inertie constante, généralement des poutrelles IPE (figure A), alors que les laminés normalisés n'autorisent pas cette précision, du fait de la dis-
continuité des sections normalisées et de leur épaisseur d'âme généralement sur-
- soit comporter, en sus, des renforts au niveau des moments maximaux : jarrets abondante, qui grève le poids, donc le coût.
aux appuis sur poteaux et clés de faîtage en milieu de travée (figure B),
En comparaison des pièces à treillis, les portiques à âme pleine ont les avantages :
- soit de profils à inertie variable, reconstitués soudés, PRS (figure C).
- d'être moins onéreux (sauf pour de très grandes portées),

y1
- d'être moins encombrants (transport et manutention facilités, volume intérieur de
bâtiment moindre, donc économie de chauffage, etc.),
- d'être plus esthétiques,
- d'être plus simples (assemblages simples par platines et boulons HR, entretien et
peinture moindres, etc.).
A

SCHÉMAS STATIQUES

Les principaux schémas statiques peuvent être regroupés en deux catégories :


- pieds de poteaux articulés
- pieds de poteaux encastrés.

ils sont récapitulés dans le tableau ci-après. il faut bien savoir que plus les structures
sont de degré d'hyperstaticité élevé, plus elles sont stables, rigides et indéformables,
mais plus leur coût est élevé (poids d' acier supérieur et temps de main-d'œuvre
supérieur, tant en fabrication qu'au montage). On peut donc se contenter de struc-
8
tures isostatiques (A3 et El), sauf dans les cas où des exigences particulières impo-
sent des structures rigides, ne tolérant que de très faibles déformations (ponts rou-
lants, façades vitrées, problèmes de vibration ... ).

Le schéma A4 reste le plus utilisé de tous.

-Figure 148 -

248
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bàtiments métalliques

Schémas statiques des portiques Détails de liaisons :poteaux et traverses


Encastrement poteau 1 traverse
Degrés de stabilité
Schémas
(croissants des indices 1 à 4)

en
r:--r HypM•>ioaé}
de degré 2

r:--r
•Q)
:; Instabilité
u
·-e
<1l Hypostaticité
x de degré 1
::::1
<1l
Q)
ëc.

~
Q) Faîtage traverse
-a
en lsostaticité
-a
Q)
ë:

r:--r Hyperstaticité
de degré 1

Pied de poteau encastré Pied de poteau articulé

~ lsostaticité

en
-~
ûi
<1l
u
c
Q)
x
::::1
<1l
~ ,..
Hyperstaticité
de degré 1
0
~
Q)
ëc.
Q)
Hyperstaticité
-a de degré 2
en
-a
Q)
ë:

~,.
Hyperstaticité
de degré 3

-Tableau 149-

- Figure 150 -

250 251
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des batiments métalliques

6.3.2 CALCUL DES SOLLICITATIONS Coefficient de rigidité de l'encastrement en B et D :

.e
La détennination des sollicitations globales affectant les portiques exige un calcul cos a.=- sin a= l
par étapes de toutes les sollicitations élémentaires, engendrées par les diverses
2S s
actions : charges permanentes, charges d'exploitation, neige, vent sur longpan, vent
sur pignon, vent au soulèvement. .. Il s'agira ensuite de repérer les combinaisons Nous allons exprimer le déplacement horizontal 1'>. de la structure, engendré par
d'actions les plus défavorables , pour déterminer les sections des profils des pièces. l'effort horizontal HA, selon le théorème de Castigliano, et écrire qu'il est nul, du
fait de la symétrie de la structure et des charges. Soit :
Nous allons effectuer le calcul détaillé d'une sollicitation élémentaire: sollicitations
sous charges verticales (charges permanentes ou neige). Les autres sollicitations 1'>. =f MdM ds=O
étant déterminées par la même méthode, nous n'en effectuerons pas les calculs. EldH
ABCDE
Nous donnerons les résultats finaux regroupés dans un tableau, sous forme de for-
mulaire.
Déplacement 11[ sur le tronçon AB :

CALCUL DES SOLLICITATIONS SOUS CHARGES VERTICALES En un point du poteau AB, d'ordonnée y, le moment vaut : M = H . y, soit :

(CHARGES PERMANENTES OU NEIGE)


dM =y et 1'>.1 =f h Hy . y . dy
Soit q la charge Linéique sur la traverse. Les moments et réactions d'appui verticales dH Elm
et horizontales sont représentés sur la figure ci-dessous. 0

y
1'>.1 = -'-f
Elm
0
h Hy 2 dy= _1_ . Hh3
Elm 3
q

Déplacement l12 sur le tronçon BC:


En un point de la traverse BC, situé à une abscisse x, le moment vaut :
x 2 cos2 a.

1
M = H (h +x sin a.) + q Vx cos a.
2

dM . .
-=h+xsma. etl'>. 2 s'écntalors :
~ -------------------------------E ~

f
dH

h ~ Figure 151 -
·LE 1
1'>.2 = -
EI,
0
s[
H(h+xsin a.) +x2 - - a.
qcos2
2
- Vx cos a.] (h +x sin a.) dx

qui s'écrit encore, tous calculs faits , et en posant sin a.= f 1 set cos a.= .e 1 (2 s):

253
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conception et calcul des batiments métalliquas

Déplacement total b.
• Cas de charge A (charges permanentes G ou neigeS)
En écrivant que b. = !J. 1 + !J.2 =0, on en tire :

qui se réduit à l'expression suivante, en introduisant le coefficient de rigidité de


l'encastrement K :

H qf2 8h+5j
32 h 2 (k + 3) + f(3h + !J

D'où l'on tire:


-H _qf2 8h+5f =H
MB=MD=-Hh HA- E- 32 fr2 (k+3) + f(3 h+ f)

qf2 qf qf2
Mc=--H(h+ !J VA= VE=- Ma= Mo=-Hh Mc= S- H(h+ f)
8 2

AUTRES SOLLICITATIONS • Cas de charge B (Vent Wau soulèvement)

Une même démarche de calculs conduit à la détermination des autres sollicitations


élémentaires.

Les diagrammes qui suivent, représentent les principaux cas de figure.

A
HA- 6!-VA------------------y

H-H-_qf2 8h+5f =H
A- E- 32 fr2 (k+ 3) + f (3 h + f)
qf2 .
Ma= Mo=+ Hh Mc=- - + H (h + f)
8

- Figure 152 -

254
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

• Cas de charge C (Vent horizontal W- Pression) • Cas de charge E (Vent horizontal W- Succion)

H _ q li- 5 kh + 6 (2 h + f) H __ q li- 5 kh + 6 (2 h + f)
E- 16 tf- (k + 3) + f (3 h + f) E- 16 tf-(k+3)+f(3h+f)

q/i- qli-
Ma = 2 - HE. h Ma=- 2 +HE. h

• Cas de charge D (Vent horizontal W- Succion) • Cas de charge F (Effort transversal de pont roulant)

------------------------~~~HE

LE
H _ q li-5 kh + 6 ( 2h + f)
A- 16 tf-(k+3)+ f(3h+ f)

qli-
Mc=-4 +HA (h + f)

-Figure 153 - - Figure ]54 -

257
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des blitiments métalliques

Notas sur approximations de calculs


• Cas de charge G (Effort vertical de pont roulant)
a) efforts du vent sur les versants

- Figure 156 -
f- c
VA=P -f- Les sollicitations engendrées par les efforts du vent sur les versants sont très faibles
en comparaison des sollicitations dues au vent sur les façades (de l'ordre de 1 %).
HA=HE=3PC k(fi2-il)+h(2h+f) Elles sont donc négligées dans les calculs.
H
4h fi2 (k + 3) + f (3 h + f)
b) efforts du vent au soulèvement
MP1 =- H. a

MP2 =P . C-H. a

Ma= P . C-H. h

PC - Figure 157-
Mc= -H(h+f)
2
Les efforts dus au vent ascensionnel agissent perpendiculairement aux versants de la
M0 =- Hh toiture (figure A). Par souci de simplification des calculs, on admet que ces efforts
sont dirigés verticalement (figure B) ce qui conduit à une erreur négligeable (< 2 %).

c) efforts transmis par les pannes

Les efforts transmis par les pannes au x traverses, sont des efforts ponctuels, qui sont
en fait, dans les calculs des traverses, convertis en charges uniformément réparties.
L'erreur résultant de cette simplification est, là encore, négligeable (de l'ordre de
0,5 %), et conduit à surestimer légèrement les moments d'encastrement en B et D.

d) rigidité de l'encastrement en B et D

Pour conduire les calculs des portiques manuellement, on est amené à considérer
que les inerties du poteau et de la traverse sont identiques : I m = 11• Le coefficient de
- Figure 155 - rigidité de l'encastrement k = Um 1 S). (h 1 m) se réduit donc à k = h 1 S.

258
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des batiments métalliques

Cette simplification, qui se justifie par la présence de jarrets aux encastrements Déterminer la section des traverses.
conduit à majorer légèrement le moment en C et à minorer les moments en B et D:
Elle se compense sensiblement avec la simplification précédente, effecruée sur le
CALCUL DES ACTIONS
calcul des pannes, qui agit en sens contraire.
- charges permanentes (poids propre de la traverse estimé àlO daN/m2) :
G = (25 + 10) x 6 = 210 daN/ml
6 .3.3. DIMENSIONNEMENT DE LA TRAVERSE - neige normale :
EN RÉSISTANCE À LA FLEXION Sn = 45 X 6 = 270 daN/ml
- vent normal :
À partir des formules et des diagrammes précédents, on calcule les moments résul- Wn = 70 (Ce- Ci) oS
tants correspondant aux combinaisons d'actions les plus défavorables et on en
déduit les inerties minimales des profils utilisés en traverses. Appliquons les calculs Trois cas de vent sont à envisager :
sur un exemple :

Soit un bâtiment fermé, constirué de portiques articulés en pied dans le plan des por-
Vent 1 (vent sur longpan avec surpression intérieure)
tiques et encastrés en pied dans le plan des longpans. Les portiques, espacés tous les
6 mètres, sont soumis aux actions suivantes :
~ -0,~
- charges permanentes (complexes de couverture, pannes IPE 180, divers) : G =
25 daN/m2
- neige normale (région 2) : S, = 45 daNfm2
- vent normal (région 2) W, = 70 daNfm2
w, .oso-r=::=J
Vent 1

w2 -o,4o

- Figure 159 -
f= 1,00
- o
surface maître-couple au vent : S = 5 x 6m2 , = 0,86
- poteau au vent Wn! = 70 (0,80- 0,40) x 0,86 x 6 = 145 daN/ml
2,5i - poteau sous le vent: W n2 = 70 (- 0,40 - 0,40) x 0,86 x 6 = 289 daN/ml
2,50 1
- traverse: w,3 = 70 (- 0,40- 0,40) x 0,86 x 6 = 289 daN/ml

g =20,00 Vent II (vent sur longpan avec dépression intérieure)

~
-Figure 158-

Le calcul des coefficients C, et C;, conformément aux règles "Neige et Vent", a


conduit aux résultats suivants :
- actions intérieures :
~
3 .o.eo-r=::=J_
Vent Il

~
-0<0

0~

dépression intérieure : C; = - 0,20 - Figure 160 -


surpression intérieure : C; = + 0,40
- poteau au vent : W, 1 = 70 (0,80 + 0,20) x 0,86 x 6 T 361 daN/ml
- actions extérieures : poteau sous le vent : W, 2 = 70 (- 0,40 + 0,20) x 0,86 x 6 = 72 daN/ml
façade au vent : c, = + 0,80 - traverse : W,3 = 70 (- 0,40 + 0,20) x 0,86 x 6 = 72 daN/ml
façade sous le vent : C,=-0,40
toiture: c, = -0,40

260
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

Vent Ill (vent sur pignon avec surpression intérieure) Combinaisons des sollicitations
Les sollicitations résultantes sont obtenues par la plus défavorable des combinaisons
suivantes:

G + S, avec S, = 1,67 Sn
1,35 G + 1,50 Sn

- Figure 16 l - G-We avec

- surface maître-couple au vent : S = 20,40 x 5m2, 8 = 0,78 Les valeurs de W11 étant également les plus défavorables parmi celles calculées dans
- poteaux : Wnl = Wn2 = 70 (- 0,40- 0,40) x 0,78 x 6 = 262 daN/rrù le tableau précédent. Soit :
- traverse: Wn3 = 70 (- 0,40- 0,40) x 0,78 x 6 = 262 daN/ml
Réactions d'appuis (daN) Moments (daNm)

CALCUL DES SOLLICITATIONS : HA HE VA VE Ma 1 Mc Mo


G+ s. + 3 591 + 3591 + 6609 + 6 609 - 17 9551+ 11 503 - 17 955
Il s'agit de déterminer:
jG+ ~ Sn + 3 717 + 3 717 + 6843 + 6843 - 18591[+ 11910 - 18 591
- les réactions d'appuis: HA , HE, VA, VE.
G- w. - 4 505 - 2 5571- 3 4341- 24991 + 12 7001- 4 9281+ 6440
- les moments maximaux: Ms, Mc, MD·

Ces sollicitations sont déterminées à partir des actions, que nous venons de calculer, Les moments maximaux sollicitant la traverse sont:
et que nous portons dans les formules appropriées aux différents cas de charge (cf
- au faîtage: Mc=+ Il 910 daN/rn
tab leaux précédents).
- aux appuis: Ms= MD=- 18 591 daN/rn
Le tableau qui suit regroupe l'ensemble de ces sollicitations.
Les modules nécessaires sont, sachant qu'il faut vérifier en flexion:
Cas Réaclions d'appuis (daN) Moments (daNm)
Actions de
q M$ Wpe .fyi'YMO
(daN/ml)
charge HA HE VA VE Ma Mc Mo
soit: Wpe ;::: M 1fy, car 'YMo= 1
Ch. perm. G A 210 + 1 141 + 1 141 + 2100 + 2100 - 5705 + 3 654- 5 705
au faîtage : Wpe 2:: 507 cm 3 --7 IPE 300
Neige Sn A 210 + 1 467 + 1 467 + 2 700 + 2700 - 7 335 + 4 700- 7 335
- aux appuis : Wpe 2:: 791 cm 3 --7 IPE 330
Vent 1 Wn, c 145 - 553 + 172- 91 + 91 + 952- 126 - 860
Wllz D 289 - 1103 + 343- 181 + 181 + 1 715 + 252- 1 897
Wn3 B 289 - 1 570 - 1 570- 2 890- 2 890 + 7 850- 5030 + 7 850 NOTA
Total - 3 226 - 1 055- 3162- 2 628 + 10517- 4 904 + 5093

Vent Il Wn, c 361 - 1 377 + 428- 226+ 226 + 2 372- 312- 2140 Ces sections restent provisoires, tant que les vérifications du déversement et des
Wllz D 72 - 275 + 85- 45 + 45 + 425 + 60- 475 conditions de flèche de la traverse, ainsi que de l'encastremen t en tête de poteau, ne
Wn,
Total
B 72 - 391 - 391 - 720- 720 + 1 955- 1 254 + 1 955
sont pas effecntées .
-2043+ 122 - 991 - 449 + 4 752- 1 506- 660

Venllll Wn 1 E 262 + 310 - 1 000 + 164 - 164 - 1 725 + 222 + 1 550


Wllz D 262 - 1 000 + 310- 164 + 164 + 1 550 + 222- 1 725
Wn 3 B 262 - 1 423 - 1 423 - 2 620- 2 620 + 7115- 4 562 + 7115
Total - 2113 - 2113- 2 620- 2620 + 6940- 4 118 + 6 940

262 263
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

6 .3.4. VÉRIFICATION DE LA FLÈCHE


DE LA TRAVERSE

Le calcul de la flèche est réalisé au faîtage de la traverse, en C, sous l'action combi-


née non pondérée: G +Sn.

Reprenons l'exemple de calculs précédent.


- le moment dans une section (S) vaut :
Mx= Ms+ (q . f. 12) . x- (q 12) . x2
Pour x= 0, y= 0, d'où K2 =O.
Soit:
1
Ymax = - - (5 q f.4 - 48 M 8 . f.2)
1
384E/
E 2, 1 x 106 daN/cm2
1 8 356 cm4 (IPE 300 au faîtage)
q G +Sn= 480 daN/ml
f. 20,40 rn
M8 13 040 daNm
D'où l'on tire:
A Ymax =15 cm> 1/200

La flèche est excessive, donc inacceptable. ll faut donc adopter un profù IPE
- Figure 162 -
supérieur. Soit un IPE 330. Dans ce cas, la flèche maximale sera :
- en intégrant l'équation de la déformée: Ymax = 15 X 8 356/11 770 = 10,6 cm= 11192"" 11200
d2 y M Théoriquement, la flèche est juste acceptable. Mais en réalité, la flèche sera
dx2 =- E/ moindre, du fait du renforcement de l'encastrement par jarret, dont nous n'avons
on obtient : pas tenu compte.

e e
dy =
dx 0
f2 - Mdx= - J_
j El El
f 2 (M B + q f. x- !1 ;x2J dx
2 2 6.3.5. VÉRIFICATION DE LA TRAVERSE
0 AU DÉVERSEMENT

La semelle supérieure de la traverse ne peut pas déverser, sous moment positif, car
elle est i=obilisée latéralement, bloquée par les pannes.

En revanche, la semelle inférieure peut déverser, sous moment négatif dû au vent


(soulèvement de la toiture); '

ll faut s'assurer de la stabilité de la traverse au déversement, en menant des calculs


conformément à l'annexe F de l' Eurocode 3.

264 265
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conception et calcul des bâtiments métalliques

6.3.6. DIMENSIONNEMENT DES POTEAUX


La section retenue pour les traverses est généralement déterminée par le moment au
AU FLAMBEMENT faîtage Mc. Cette section est insuffisante pour reprendre le moment Ms à l'appui
(Ms > Mc). li convient donc de renforcer la traverse au niveau de l'encastrement
Les poteaux des portiques sont sollicités : avec les poteaux, au moyen de jarrets.
- à la flexion (sous Ms) et à la compression simple (sous N), dans le plan des por-
tiques (figure A). Longueur du jarret
- à la compression simple (sous N), dans le plan des longpans (figure B). La longueur du jarret se détermine en considérant qu'au point F, amorce du jarret,
la contrainte maximale dans la traverse est égale àfy·
li y a donc lieu de vérifier les poteaux, dans le premier cas au flambement-flexion,
et dans le second cas au flambement simple selon l'annexeE de l'Eurocode 3 (ce Dans notre exemple de calculs :
qui conduira à des poteaux IPE 400).
Mee= 17 112 daNm(IPE 330)

r
M = -18 591 daNm
Mc= 11910daNm

Panne La courbe des moments est parabolique, de la forme y= ax2 . Soit:


pour x= S = 10,20 rn, y= Mc+ Ms= 30 501 daNm
a = y 1 x2 = 30 50 1 1 100 = 305
Lisse
-h
- pourx=S-j,y=MF= 17 112daNm.
Rf= 0,7!!. Soit: 17 112 = 305 (10,20- j)2
___l__ 2
A
- ~,:!,
lj'~///_ _ _ _ __ ouP- 20,4 j + 48 = 0
(A) (B) équation qui a pour solutionj = 2,70 m.
- Figure 163 -

6.3.7.DIMENSIONNEMENT DES RENFORTS


DE TRAVERSE
x
A. JARRETS
""""

- Figure 165 -

Section du jarret
Le jarret est réalisé par oxycoupage en biseau d'une p~utrelle IPE 400, et soudage
des deux tronçons après retournement.
- Figure 164 -

266
267
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

IPE 400 Cette clé présente, en outre, l'avantage de raidir les platines et donc de soulager

235T L--------~ t65 1-


l'effort dans l'assemblage par boulons HR.
oxycoupage
165=1= _1:35
R= 2,700
~~----------~----------~

2 - reconstitution
par soudage
aprés
retournement - Figure 168 -

- Figure 166 -
6.3.8. VÉRIFICATION DES DÉPLACEMENTS
Assemblage final traverse/poteau EN TÊTE DE POTEAUX

Assemblage
Raidisseurs par platine soudée De la même façon qu'il est nécessaire de vérifier les conditions de limitation de
soudés flèche pour les traverses, il est nécessaire de vérifier les déplacements en tête de
poteaux, afm de se prémunir contre d'éventuels désordres dans les éléments secon-
daires (couvertures, étanchéités, bardages ... ).
" " ' - Assemblage
par platine Les déplacements en tête de poteaux sont à vérifier sous deux cas de charges pos-
et boulons HR. sibles (et non pondérées): G +Sn et G + Wn.
Jarret R = 2,70 m

0
Cas 1: G +Sn Cas 2: G+ Wn
..,.
0

w
9::

- Figure 167 - - Figure 169-

Si la condition de flèche pour les traverses impose de vérifier que f 1 R :5 11200, pour
B. CLÉS DE FAÎTAGE les poteaux il convient généralement de vérifier que 6./ h :5 1/300.

Les clés de faîtage sont adoptées lorsqu'un profil de poutrelle pressenti pour les tra-
verses s'avère insuffisant pour reprendre le moment Mc- 1er CAS DE CHARGES : G + Sn
Plutôt que d'adopter le profù immédiatement supérieur, il est plus économique de En un point M d'un poteau, situé à une ordonnée x, le moment vaut :
conserver le profù initialement envisagé et de le renforcer localement, dans la zone
médiane, par adjonction d'une clé de faîtage, qui apportera le complément d'inertie
nécessaire.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

1 1 1 1 1 1 l 1 l W=~(H~ + 0,30 P 2 - 1,08 HA . P)

.rr::==J
6 El

dW 0,18 h 3 HA
-(P-7 0) = Ô=----1
dP E/m
A HA HE E
Soit :
- Figure 170 -
0,18 x 500 3 x 2 608
Introduisons un effort fictif P, appliqué en B , horizontalement. Cet effort génère 1,2 cm
deux réactions RA et RE, en A etE. 2,1 x !0 6 x 23 130

Le moment enD, dû à l'effort P, vaut:


~=.!.2=_1_<_1_
h 500 416 300
2 (2 k + 6) + 3 hf
Ph _h_
MD=- :....__...:...__..:....___
4 h 2 (k+2)+hf+(h+Jl 2e CAS DE CHARGES : G + Wn
Un raisonnement analogue au précédent permet d'écrire que (figure 172):
x2
Mx =- HA x+ q- - 0,54 P;;.
2

- Figure 171 -

Effectuons le calcul en élasticité. Nous avons déterminé, dans l'exemple d'applica-


tion précédent, les profils suivants :
- section traverse : IPE 330 Ux = Il 770 cm4)
- section poteau: IPE 400 Ux = 23 130 cm4).
- Figure 172 -
k=i_'!_= Il 770 5,00 =O 25
lm S 23 130 10,20 ' En portant cette valeur de Mx dans l'équation donnant l'énergie potentielle du
poteau, soit :
Le calcul de MD donne MD= 2,3 P. h
MD 1
W=- - f M
2
. dx,
RE=-=0,46P
h 2 El Jo x

RA =P-RE=0,54P
on obtient après résolution :
~--~---~

- Le moment enM vaut : Mx= -0,54 P. x


ô= 0,54 (HA . h3 + qh4J
- Le moment résultant, sous les deux cas de charges, vaut :Mx= HA . x- 0,54 P. x
El 3 8
- L'énergie potentielle interne du poteau vaut :
h avec:
1
W=- - f (HA .x- 0,54P .x)2 . dx = 2 085 daN (sous Wn vent 1 + G)
2EI Jo HA
q =145 daN/ml (sous W111 vent I)

270
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bfltiments métalliques

D'où l'on tire:!!.= 1,1 cm Les calculs vont consister à :

~ = _1_!_ = _1_ < _1_ - déterminer la surface de la platine, en fonction de la contrainte admissible de
h 500 454 300 compression du béton du massif de fondation .
- déterminer l'épaisseur de la platine, en fonction de la contrainte de flexion calcu-
NOTA lée au droit de chaque ligne de pliage.

Dans le cas de ponts roulants, qui occasionnent un déplacement !!.' supplémentaire, - déterminer les boulons d'ancrage, en fonction des efforts de traction engendrés
l'utilisation des intégrales de Mohr permet de calculer le déplacement!!. global. soit par un moment en pied (encastrement), soit par un soulèvement au vent.

A. PIED DE POTEAU ARTICULÉ

6.3.9. CALCUL DES PLATINES ET DES ANCRAGES Ncentré


EN PIED DE POTEAUX 1--

Suiface de la platine
On admet que les platines, soumises aux réactions des fondations, risquent de se Elle est déterminée par la condition :
plier suivant les lignes tangentes au contour des poteaux, telles que les lignes 1-1 et
2-2 de la figure suivante. cr = N 1 a . b '5fbu
1 t
11
t

Épaisseur de la platine
L'effort à droite de la ligne 1-1 est :
F=cr.b.u

-Figure 174-

Le moment correspondant a pour valeur :

- Figure 173 -

Les portions de tôles situées à l'extérieur de ces lignes sont alors à calculer comme
des poutres en porte-à-faux, et il faut vérifier que la section de tôle située au droit de Le moment résistant élastique de la platine est :
la ligne de pliage est capable de résister au moment des réactions exercées par le
massif des fondations entre cette section et le bord libre de la platine. b t2
Mee= Wee .fy avec W,e = -
6

272
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conception et calcul des batiments métalliques

li faut donc vérifier que :


N

u2 bt 2
cr b-<S..fy.-, soit
2 6

Inversement, si t est fixé a priori, le problème sera de vérifier la contrainte de


flexion cr au droit de la ligne de pliage,

Soit:

Goujons d'ancrage
L' effort admissible par scellement, dans le cas de goujon avec crosse, fixé par les 1 d,
règles CM 66 (article 5, 123) vaut: t--<c---'--~~
1

ge étant le dosage en ciment du béton (Kg/m3) et les valeurs courantes étant:

r=3$ R1 == 20$ (cf figure 175-A ci contre).


HEB 200

Exemple d'application
Soit un poteau HEB 200, articulé en pied (figure 175-B), soumis aux sollicitations
suivantes:
- eEffort de compression (sous G +Se) : N == 44 000 daN ;
- effort de soulèvement au vent (sous G + We) : V= 12 000 daN;
250
• 1

(;-b == 80daN 1 cm2) ;


- béton dosé à 350 kgfm3 de ciment

- détenniner l'épaisseur de la platine et le diamètre des goujons;


- vérification de la contrainte de compression sur la semelle de fondation :
rH - - -~
ouo

cr
N
ab
44 x 104
- - - = 4,3 MPa < 8 MPa == fub
322 60 t :~~ :t· 60

-Figures 175-A et B-

275
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

- Épaisseur de la platine :

=
t;:: 60
v2400
r:;;:;;3 = 13 ,5 soit t = 15

- Diamètre des goujons:


Effort de traction par goujon :

~ =6 000 daN
2
Effort admissible par goujon :

N"=O.I[l+\xO:O)[ ;; r(20;+!9,2;+7;)>i
1+ -
250

D'où l' on tire<jl2 -3 <P- 375 ;::o.


Soit <P;:: 21 mm
Nous adopterons <P = 22 mm

B. PIED DE POTEAU ENCASTRÉ

Dans ce cas, le poteau est sollicité en pied par un effort normal centré N et un
moment de flexion M, ce qui est équivalent à un effort vertical N excentré de
M
e=-.
N
T
Les boulons situés sur Je côté opposé à l'effort N sont soumis à un effort de traction
et Je béton situé du côté de l'effort N est soumis à un effort de compression avec
répartition triangulaire (figure 176).
- Effort de traction sollicitant les boulons de gauche : T =A . cr0

- Effort de compression sollicitant Je béton sous la platine: C = !_b h' crb


2

Sin est le coefficient d'équivalence acier-béton [ n =::}on a:

h- h'
cra=ncrb--
h'
Écrivons J' équilibre des forces: N + T= Cet celui des moments:

c(h-~)=m=(C-T) t
-Figure 176-
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conception et calcul des bâtiments métalliques

La combinaison des trois relations précédentes conduit à l'équation suivante, en fai-


santn= 15: e

e
ha + 3 (e-h) h' 2 + 90 A-h'- 90 A-h=O
e
b b
N
La résolution permet d'obtenir h', et par la suite de vérifier Ga et Gb:

h'
e -h+-
N 3 Ml

A h'
!Î"\
h--

~~
3
2Ne
-----S.fub

b h' ( h-~J 4
1
4
1 50

H }
l

Exemple d'application 500


Soit un poteau HEB 200, encastré en pied, soumis à un effort normal pondéré centré

,
1
de 25 000 daN et à un moment pondéré de 7 500 daNm (figure 177). 1

4 -<ir1 50
Diamètre des goujons :
(jl = 24 mm (acier S.235) 400

- Béton : fub = 8 MPa 500

Vérifier les contraintes de traction dans les goujons et de compression sur le béton,
et déterminer l'épaisseur de la platine (acier S .235) . - Figure 177 -

Le moment de 7 500 daNm est équivalent à un effort N excentré de : et a pour solution h' = 20,7 cm.
e = 7 500 1 25 000 = 30 cm La contrainte de compression sur le béton est alors :
D 16 = 4016 = 6,7 cm< e
Gb = 2 x 25 000 x 501 [50 x 20,7 X (45 --6,9)] = 6,4 daN 1 cm2 S.fub
donc le centre de poussée se trouve hors du tiers central de la section, et la platine
Vérification des goujons à la traction
est soulevée à gauche (les boulons de gauche étant sollicités en traction).
Ga= (25 0001 706). (500- 450 + 69) 1 (450- 69) = Il daN 1 mm2 = llO MPa
Vérification de la contrainte de compression du béton
A= 3,53 x 2 = 7,06 cm2 Soit : l ,25 Ga= 138 MPa </y= 235 MPa
e=50 cm
cazcul de 1'épaisseur de la platine :
h=45 cm
b=50cm - Vérification dans la section 1-1 :
Le moment dans la section 1-1 est obtenu grâce au diagramme trapézoïdal des
L'équation du 3° degré en h' s'écrit alors:
contraintes situé à droite de la section, que l'on peut décomposer en un dia-
h'3 + 3 x 5 h'2 + 90 x 7,06 h'- 90 x 7,06 x h = 0 gramme rectangulaire (1) et un diagramme triangulaire (2).

279
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des batiments métalliques

Les moments correspondants, pour une bande de largeur unité (= 1 cm) et Le module d'inertie de la platine pour b = 1 cm est: l 1 V= 12/6
d'épaisseur 1, sont : La contrainte de flexion dans la section 1-1 est :
Mt= 64x 15 x 0,15 /2= 72 daNm M 1 Wee =55 x 6112 :5,fy, d'où 1?: 3,8 cm
M2 = (46 x 151 2). (0,15 1 3) = 17 daNm
M=Mt-M2 =55 daNm - Vérification dans la section 2-2:
Le même raisonnement conduit au moment maximal :
3' 1'
1 1
M= 64 x 15 x 0,15/2 = 72 daNm
1 1
d'où
72 x 6 1 12 :5,fy, soit 1?: 4,2 cm

2 2

150

1 1
1 1
3i 1i

- Figure 179 -

- Vérification dans la section 3-3 :


Du côté tendu, la platine est soumise à un moment M = 0,10 T daN m.
T =A . cra= 706 x 11 = 7 766 daN
M=777 daNm
W,e =50 r2 16

46~
(1)
-

(2)
L - Figure IBO-
-Figure 178
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

n faut donc vérifier que : Elles sont composées :


777 x 6 1 (50 r2) '5;/y soitt~2cm - d'une membrure supérieure (arbalétrier),

En conclusion, on sélectioonera une platine de 45 mm d'épaisseur (section 2-2 la - d'u ne membrure inférieure (entrait),
plus défavorable). Cependant, compte tenu de la forte épaisseur de tôle, on préféFera - d'une âme à treillis, constituée d'éléments verticaux (montants) et obliques (dia-
une platine plus uùnce, avec raidisseurs bidirectioonels, qui nécessiteront des cal- gonales).
culs de vérification complémentaires.
Exemple de ferme américaine

x1

f - - - - Poinçon

r--+-- - - Diagonale

0 0 Montant

""------ Bracon (éventuel)

f-e-- - - - - Poteau

0 0
-Figure 182-

- Figure 18 1- Les fermes à treillis sont généralement articulées à leurs appuis, car il est délicat de
réaliser de bons encastrements avec des treillis (efforts surabondants dans les mem-
brures).

6.4. CALCUL DES PORTIQUES Elles ne sont plus guère utilisées de nos jours, car leur coût est supérieur aux profùs
AVEC FERMES À TREILLIS à âme pleine. Elles sont pourtant beaucoup plus performantes techniquement que
des profùs pleins, leurs rendement p est assez proche de 1 et elles consomment un
uùnimum d'acier. Mais elles exigent des temps de main-d'œuv re importants pour le
découpage des éléments et des goussets, le perçage et le bot~loonage des nombreux
6.4.1. CONCEPTION TECHNOLOGIQUE assemblages, qui ne les rendent plus compétitives que pour :

Les fermes à treillis sont constituées de barres rectilignes, situées dans un même - les grandes portées,
plan, assemblées entre elles selon des triangles (d'où leur appellation de "systèmes - les bâtiments légers standardisés, produits en grande série en usine (type hangars
triangulés"). agricoles, avec couverture sèche).
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

TYPOLOGIE DES FERMES À TREILLIS ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS

TI existe divers types de treillis, de forme générale triangulaire ou trapézoïdale, en N Les fermes à treillis sont composées d'éléments jumelés généralement, afin d'éviter
ou en V. La figure 185 récapirule les plus utilisés. toute dissymétrie et de se prémunir contre des sollicitations de flexion gauche, de
torsion et de déversement.
Fermes américaines

X1
X 1
Les membrures, montants et diagonales sont constitués de doubles cornières,
simples ou renforcées de plats, de double U, de Tou de profils creux (ronds ou rec-
tangulaires).
1

Il
li li
'l'
-1

1
Fermes anglaises
1
][ 0 D
~ cZC7I7] - Figure 184 -

Les poteaux recevant des fermes à treillis peuvent être des poteaux à treillis égale-
ment ou des poteaux courants à âme pleine (ce qui est le cas général, pour une rai-
son de coût).

Fermes belges
6.4.2. HYPOTHÈSES DE CALCULS

~ 1
QV\21 1
Les calculs des poutres à treillis sont établis sur la base d'hypothèses simplifica-
trices, notamment :
- les barres sont considérées comme rigides et indéformables. En fait, les allonge-
ments ou raccourcissements des barres, pris individuellement, sont faibles. Leur
cumul exige cependant de vérifier la déformation globale de flèche ;

Fermes belges Fermes droites - les barres sont considérées comme articulées, sans frottement, aux nœuds. En
à entrait retroussé fait, les assemblages aux nœuds se font par boulons, rivets ou soudures sur gous-

N/\V\0 sets. Leur plus ou moins grandes rigidités correspondent à des encastrements plus
ou moins parfaits. De ce fait, les calculs qui prennent en compte des articulations,
placent en sécurité et conduisent à surestimer les efforts, donc les sections des
barres, d'au moins 10%;
- les axes neutres des barres sont supposés concourants aux nœuds où elles conver-
gent. En fait, on confond souvent axes neutres et lignes de trusquinage, d'où
-Figure 183- l'apparition de sollicitations secondaires ;
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCOOE 3 Conception et calcul des batiments métalliques

- le poids propre des barres est négligé vis-à-vis des charges extérieures sollicitant pour deux d'entre elles seulement (delL""< équations de la statique par nœud, donc
le système; deux inconnues possibles seulement). Les efforts dans les barres seront donc
obtenus deux par deux, de proche en proche. Pour cela :
- les forces extérieures sont supposées être situées dans le plan du système et appli-
quées aux nœuds, ce qui conduit à des efforts normaux, exclusivement, dans les - construire le dynamique des forces extérieures, y compris les réactions d'appuis,
barres (compression ou traction). En fait, pour des efforts appliqués entre les progressivement selon l'ordre retenu de résolution des nœuds, en traçant à
nœuds, il faut ajouter aux contraintes normales dans les barres les contraintes de chaque étape, à partir de l'origine A et de l' extrémité B de ce dyTiamique, les
flexion engendrées ; parallèles aux directions des deux barres inconnues. Ces parallèles se coupent en
un point 1 et les segments Al et BI, mesurés à l'échelle des forces représentent les
- les calculs sont effectués exclusivement en élasticité, l'utilisation des propriétés efforts dans les deux barres inconnues, en valeur absolue (voir figure 185).
plastiques de l'acier ne s'appliquant pas aux poutres ajourées. En fait, sous cas de
charges excessives, il est certain que, dans les systèmes hyperstatiques, il y a P,
constitution de rotules plastiques à certains nœuds.

8
DÉMARCHE DES CALCULS
P,
La démarche des calculs est la suivante :
- À partir des actions sollicitant le système triangulé, on détermine les efforts de
compression ou de traction dans les barres.
Ferme 2
Si b est le nombre de barres et n le nombre de nœuds, le système est isostatique Dynamique
lorsque b = 2 n- 3.
- Figure 185 -
- À partir des efforts précédents, on vérifie les contraintes de traction (vis-à-vis de
fy), de compression (vis-à-vis du flambement) et de cisaillement (pour les mem- Le sens des efforts dans les barres inconnues est obtenu en parcourant le dynamique
brures). dans le sens des forces connues. Si la barre est orientée vers le nœud, elles est com-
primée. Dans le sens contraire, elle est tendue.
- Enfin, on vérifie la ferme globalement au déversement et aux déformations.

Exemple d'application
Déterminer les efforts dans les barres de la ferme américaine représentée figure 186
6.4.3. CALCUL DES EFFORTS DANS LES BARRES page suivante, sachant que les valeurs des forces extérieures appliquées au système
sont les suivantes :
La détermination des efforts dans les barres peut s'effectuer selon trois méthodes:
la méthode des nœuds, dite de Crémona, F, 1 000 daN Fs 1 000 daN Fg 3 000 daN
F2 2 000 daN F6 1 500 daN F,o 2 000 daN
- la méthode des sections, dite de Ritter, F3 2 000 daN F7 2 500 daN F,, 4 500 daN
la méthode des composantes, dite de Culmann. F• 1 000 daN Fa 4 000 daN

La résolution s'opère par le tracé préalable du dynamique des forces et du funicu-


MÉTHODE DE CRÉMONA
laire, qui permettent de déterminer les deux réactions d'appui RA et RB, puis par le
Le principe de la méthode est le suivant: tracé du graphique de Crémona, qui détermine les valeurs des efforts dans les
barres. ·
- numéroter les barres et les nœuds,
- déterminer l'ordre de résolution des nœuds, en considérant que la résolution n'est
possible qui si les efforts dans les barres concourantes à un nœud sont inconnus

287
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'E UROCODE 3
Conception et calcul des bâtiments métalliques

Constructions graphiques :
Le tracé du dynamique est représenté figure 188, celui du funiculaire figure 189
et celui du graphique de Crémona figure 190.
- Résultats graphiques :

Barre Effort (daN) Barre Effort (daN) Barre Effort (daN)


1 + 18 400 7 -14 500 13 - 3400
2 + 17 000 8 -12 000 14 + 3000
4m 3 + 13 000 9 - 12 100 15 8500
+
4 + 13 800 10 -13 300 16 + 6 200
5 + 18 300 11 - 6 200 17 + 2 800
6 + 21 200 12 -11 700
(Compression : + et traction : -)
A

L
- Figure 186 -
- Numérotation des barres et des nœuds :
IV

- Figure 187-
- Ordre de résolution des nœuds :
Ordre Barres
de résolution à efforts inconnus
1 1-7
Il 2-14
x 11-8
Ill 15-3
IV 12-4
IX 16-9
v 13-5
VI 17-6
Vil 10
VIII vérifié
- Figure 188 -
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bàtiments métalliques

R8 = 12 500 daN

RA= 11 000 daN

''
''
''

A '
''
''
'' '' ''
'' '' '' - Figure 190 -
'' '' '' Diagramme de Crémono
'' '
'' '' ''
'' '' '' MÉTHODE DE RITTER
'' '' ''
'' '' ' Cette méthode présente l'avantage de déterminer l'effort dans une barre quelconque
'' sans avoir au préalable à calculer les efforts dans d'autres barres (comme pour la
'' méthode précédente).
'
Le principe en est le suivant:
On coupe le treillis en deux parties par un plan (P), qui sectionne au maximum
trois barres où les efforts sont inconnus.
On écrit, pour l'un des tronçons, que les forces extérieures équilibrent les forces
intérieures existant dans les barres coupées. Pour cela, on écrit l'équation d'équi-
libre des moments par rapport à un point /, intersection de deux barres prises
parmi les trois barres coupées. On obtient ainsi l'effort dans la 3e barre, ainsi que
Funiculaire son sens (signe du moment obtenu).

Soit par exemple une poutre (figure 191). La section (P) coupe les barres 1, 2 et 3.
-Figure 189- Choisissons !, point d'intersection des barres 2 et 3, comme pôle des moments.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments méta/li ues

L'effortj1 dans la barre 1 est obtenu en écrivant l'équation d'équilibre des moments
par rapport à/, soit : Plan no Pôle Efforts
de Barre du Équation d'équilibre (daN)
section Mo men des moments C =compression
RA . a = f1 . h d'où ft = RA . !!_ T= traction
h
Po 1 VIII 9 500 x 2,30 =-1, x 1,00 -21 850 c
Po 5 Il 9 500 x 1, 75 =- f5 x 0,90 -18470 T

(P)
P, 8 1 4 000 x 1,75 =- f6 x 2,10 - 3330 c
p2 6 Ill 9 500 x 3,50- 4 000 x 1,75 =- f6 x 1,80 -14 550 T
5
+
9
p2 2 VIII 9 500 x 2,30- 4 000 x 0,60 =- '2 x 1 ,00 -19 450 c

t
p2 9 Il 9 500 x 1,75- 14 550 x 0,90 =- fg x 0,90 - 3 920 T
p3 7 v 9 500 x 7,00- 4 000 x 5,25
A - 3 000 x 3,50 - 2 000 x 1,75 =- t, x 4,15 - 7 650 T
p3 13 1 4000x1,75+ 3 OOO x 3,50
+ 2 000 x 5,25 + 7 650 x 0,85 =- ,,3 x 3,80 - 9080 T
p3 4 Vil 9 500x 4,60- 4 000 x 2,85
- Figure 191 - -3 OOOx 1,10 + 2 000 x 0,60 =- (4 x 2,00 -15 100 c
p4 12 1 4000 x 1,75+ 3 000 x 3,50
Exemple d'application -9 650 x 3,80 = -f12X6,40 + 3 000 c
p4 3 Vil 9 500 x 4,60- 4 000 x 2,85
Détermination des efforts dans les barres de la ferme polonceau à entrait retroussé, -3000x1,10+ 3 000 x 2,10 = - '3 x 2,00 -17 650 c
représentée figure 192. Ps 14 Ill 9 500 x 3,50- 4000 x 1,75
-7 650 x 1,60 =- ,,4 x 1,80 - 7 780 T
R= 1 000 daN Ps 11 Vil 9 500 x 4,60- 4 000 x 2,85
-3 000 x 1,10-17 650 x 2,00 = - t, x 1,80 + 3 500 T
1,75m 1,75 m 1,75m 1,75 m
Ps 10 1 4 000 x 1,75 + 3 000 x 3,50
+ 3 500 x 1,80 =- ,10 x 4,30 - 5 550 c

R= 3 000 daN MÉTHODE DE CULMANN

Cette méthode consiste, comme la méthode de Ritter, à sectionner le treillis en deux


tronçons et à écrire que les forces extérieures sur un tronçon équilibrent les efforts
intérieurs dans les barres coupées.

Cet équilibre ne s'exprime plus ici sous forme d'équation, mais sous forme de gra-
phique statique. La résultante des forces extérieures est décomposée graphiquement
en trois efforts, selon trois directions parallèles aux trois barres coupées.

Considérons, par exemple, la ferme représentée sur la figure 193.


7
La résultante des forces extérieures du tronçon de gauche est R1 =RA - F. Cette
résultante est décomposée en trois efforts, dont les directions sont parallèles aux
trois barres coupées 2, 9 et 6. ·
P, • R1 est d'abord décomposé en R6 et R'l·
• Puis R '1 est décomposé en R2 et R9.
- Figure 192 -

29.3
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

Calcul des sollicitations


Le moment à l'encastrement poteau-ferme vaut:

q(l
4(2k+3)

r r
F/2

~
F

1 5 9
~

~ ~ ~_1~ 12

3m 3m 3m
·1' • 1(
6m

(P)

- Figure 193 -

- Figure 194 -
6.4.4. VÉRIFICATION DES CONTRAINTES
avec:
DANS LES BARRES
F ~ fm
q=-= 1333 daN et k=--
Connaissant les efforts dans les différentes barres, nous pouvons maintenant vérifier 3 f t lm
l'admissibilité des diverses contraintes de traction et de compression dans les
barres, ainsi que des contraintes de cisaillement dans les membrures, lorsque les lm =6m
sections des barres sont fixées a priori. Si ce n'est pas le cas, le problème consistera f 1 = 18m
à dimensionner .les différentes sec tions en optimisant les contraintes au mieux pour lm = 23 130 cm4 (IPE 400)
chaque élément. /1 = 2 Sv2 + 2 Io (2 demi IPE 400)
= (2 x 42,25 x 502) + (2 x 1 450) = 214 150 cm4

EXEMPLE D'APPLICATION D'où k= 3,1

Vérifier la ferme à treillis en N (figure 194), encastrée sur appuis avec des poteaux Soit: 1 333 x 182 =- 4 000 daN
iPE 400, supportant des charges pondérées transmises par les pannes F = 4 000 daN. 4 x 9,2

Les membrures de la ferme sont constituées de T(;. IPE 400) et les assemblages Le moment MB est assimilé à un couple de deux forces FB,,selon la figure 195.

des treillis aux nœuds sont boulonnés (articulations). Les poteaux, d' une hauteur de MB 4 000
Soit: FB = - = - - = 4 000 daN
6 mètres, sont articulés en pied.
h0 1
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des Mtiments métalliques

et VB = 3 F= 12 000 daN. • flambement dans le plan transversal :


f.K= f.o= 3 rn
iy =3,95 cm
Ày = 76, d'où ]:Y= 0,82 et x= 0,65
N $X . Npe 1 YMI
660:5:586 (dépassement de 13 %)

- Contraintes dans les montants et les diagonales

Efforts
Sections
dans les A (J..::, fy fo eK = 0,8 eo ix= iy (J..::, fy
Barres des 2 2 À
barres (daN/mm 2 )
barres (mm ) (daN/mm ) (cm) (cm) (cm)
- Figure 195- (daN)

4 + 10000 2 L 40/6 616 16,2 100 80 1,21 66 20,3


Calcul des efforts dans les barres 8 + 5300 2 L 35/3 406 13,1 100 80 1,07 75 18,0
12 + 2000 2 L 25/3 286 7,0 100 80 0,75 107 14,6
La détermination des efforts dans les barres, selon la méthode de Ritter, conduit aux
résultats suivants (figure !96) :
2 -31 600 2 L 60/6 1 382 22,9
6 - 16 800 2 L 50/4 776 21,6
10 - 6 300 2 L 30/3 348 18,1

Contrainte de cisaillement dans les membrures


-600
Dans l'intervalle compris entre les treillis, il faut vérifier la membrure au cisaille-
(Efforts en kN) ment, soit:

- Figure 196 - T
t = 1,5- ::; 0,58/y
Aa
Calcul des contraintes dans les membrures
- Membrure inférieure tendue (barre 11 ) : Pour un demi IPE 400, on a :

60 x 104 Aa = 8,6 X (200- 13,5) = 1 604 mm2


cr 142 MPa <!y= 235 MPa
4 255 Dans une section de poutre, située à l'abscisse x de l'appui, le moment vaut:
-Membrure supérieure comprimée (barre 9) : qx (f.- :ij qf.2
ll faut vérifier les tronçons de membrures au flambement. Soit : 2 4 (2 k+ 3)
• flambement dans le plan de la poutre :
lK = 0,9 lo = 2,70 rn etNpe =A .fy=992 kN qx2
ix= 5,86 cm soit: Mx = 9 qx- - 2,2 q
Â.x =46, d'où À.x =0,49 et X= 0,84
2
N::; X . Npe 1YMI , soit 660 $ 758 kN L'effort tranchant est maximal pour Mx= 0, soit x2 - 18 x+ 4,4 =0 d'où x= 0,25 m.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

dM x 1
vx =--=q(9-~ D'où: 1,- x 40 x l0 5 =7cm
dx 8,1 x 10 5 x 0,7
vx = 1 333 (9 - 0,25) = 117 kN
La contrainte de cisaillement vaut alors :

117 x 103
t = 1,5 x - 109 MPa < 0,58 !y= 140 MPa
1 604

6.4.5. VÉRIFICATION DE LA FLÈCHE


- Figure 197 -
Le calcul de la flèche d'une poutre à treillis nécessite de déterminer l'âme équiva-
lente du treillis, afLn de prendre en compte la flèche additionnelle engendrée par
l'effort tranchant. Flèche totale f :

La flèche maximale, à rrù-portée, se décompose : !=fm +fr= 7,6 cm


- en une flèche due au moment fléchissant, qui vaut dans notre cas de fLgure : [ = .l..A_ = _1_ < _1_
1 pl4 e 1 8oo 237 200
fm=--
384 El
- en une flèche due à 1' effort tranchant, qui vaut :
1
/ 1 =-(MB+ Md
GAa 6.5. CALCUL DES OSSATURES SECONDAIRES
MB étant le moment négatif à l'appui et Mc le moment positif en ·rrù!ieu de travée.
Les ossatures secondaires sont destinées à reprendre les sollicitations dues au vent
Flèche fm et à assurer la stabilité d' ensemble de la structure. ll s'agit notamriient:
lest l' inertie des membrures seules et pla charge linéique non pondérée. - des lisses de bardage,
10,00 x 1 8004
fm 0,6 cm - des potelets de pignon,
384 2,1 x 106 x 214 150
- des dispositifs de contreventement.

Flèche ft
L'aire de l'âme équivalente a pour valeur (figure 197) :
6.5.1. CALCUL DES LISSES DE B-ARDAGE
2,6Ad-
em
ho Les lisses de bardage sont constituées de poutrelles (IPE, t]AP) ou de profils rrùnces
Aa- = 0,7 cm2
Ad e~ pliés. Disposées horizontalement, elles portent sur les poteaux de portiques ou éven-
-+- tuellement sur des potelets intermédiaires. L' entraxe des lisses est déterrrùné par la
A, hg portée admissible des bacs de bardage.

298
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Co ception e t calcul des b~lfmenls métalliques

EXEMPLE o' APPLICATION 8 = 5 p e41384 El= 3,6 cm

Ciùculer des lisses de longpan, longueur 6 rn, entraxe 2 rn, supportant un bardage
8t e= 3,6 t 600= 1,2 12oo > 11200
bacs acier (poids : 8,3 daNfm2). La flèche est excessive. Il faut donc :
soit adopter un profil supérieur, en l'occurrence un UAP 130.
Wn =50 daN/m2 et C,- Ci= 1, 1
o

o soit poser des lisses en continuité sur trois poteaux. Dans ce cas, la flèche est
réduite à 8 = 0,4 x 3,6 = 1,5 cm et devient acceptable.
Cette dernière solution impose cependant de disposer les joints des lisses (lon-
gueur 12 rn) en quinconce, afin de ne pas charger inégalement les portiques.
Il Calcul en flexion verticale
7m

Il Une lisse fléchit verticalement en outre, sous l'effet de son poids propre et du poids de
bardage qui lui est associé. Dans le cas de lisses UAP 130, sur deux appuis (1 = 6 rn),
la charge verticale non pondérée vaut :
Il p = 13,7 + (2 x 8,3) = 30 daN/ml

77/),h? 7~~ La flèche verticale est alors :

r 6m
·1 8 = 5 p . t4f(384 E . l y) = 4,6 cm
8t e = 3,6/600= 1,53 /200 > 11200
- Figure 198 -
La flèche étant trop forte, il faut disposer des suspentes à mi-portée, pour créer un
Les calculs sont conduits en élasticité, car les lisses sont dimensionnées par les
appui intermédiaire. Dans ce cas, la lisse fonctionne en continuité sur trois appuis,
conditions de flèche et non pas par les conditions de résistance. Les calculs en plas-
ticité sont donc superflus. verticalement, et la flèche est notablement réduite à 8 = 0,4 x 4,6 = 1,8 cm.

~, ____
3_m___ ~,____
3 _m___ ~
Calcul enflexion horizontale
Lisse haute
Les lisses, destinées à reprendre les efforts du vent sur le bardage, sont posées natu-
T y
rellement pour présenter leur inertie maximale dans le plan horizontal. ~ ~

- Condition de résistance
Lisses c~urantes f-e e
o Lisse haute :
La pression engendrée par le vent extrême vaut: L
W, = 1,75 Wn .8. (C,- Ci) 7m Suspente f-ct-------~
soit: W, = 1,75 x 50 x 086 x 1,1 x 2 = 166 daN/ml
Pour des lisses isostatiques de 6 rn :
My = 166 x 62 /8 = 747 daN rn
Mpiy ?. 747 / 24= 31 cm3, soit UAP lOO

- Condition de flèche

Elle est à vérifier sous une charge non pondérée p = 166/1,75 = 95 daN/où, soit: - Figure 199 -
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conception et calcul des batiments métaJfjques

Vérification des contraintes


Section des suspentes
Les contraintes maximales de flexion ont lieu à mi-portée des lisses, sous l'effet
conjugué des moments M, et My. Il faut donc vérifier que: Le tronçon haut de la suspente est le plus sollicité et doit reprendre un effort de trac-
tion R, déjà calculé, soit R = 450 daN. Sa section sera en conséquence :
cr= My! Weey + M, IWeez 5,fy
A~ 450123,5 = 19 mm2
- Pour les lisses courantes (UAP 130)
ce qui correspond à une tige de diamètre lj> = 6 mm.
My= 747 daNm
M, = p.f 2 1 8 avec p = 4 x 30 1 3 = 40 daN/rrù
ete= 3 rn
Soit M, = 45 daN rn 6.5.2. CALCUL DES POTELETS DE PIGNONS
et cr= (747 /70,7) + (45 1 13,8) = 139 MPa <!y= 235 MPa
Reprenons notre exemple précédent et considérons les pignons. Leur ossa~e est
- Pour la lisse haute constituée de deux potelets intermédiaires de 8 rn de hauteur, ~artage~t les ptgnons
en trois travées égales de 6 m. Les potelets supportent les lisses, disposées de la
C'est la lisse la plus sollicitée, qui supporte son poids propre et le bardage asso- même manière que sur les longpans.
cié (charge q 1), ainsi que les poids des autres lisses et des bacs, qui lu i so nt trans-
mis par l'intermédiaire de la suspente (effort R). Soit:
q1
M1
= 13,7 + 8,3 = 22 daN/ml
= q 1 . e2 18 = 22 x 3618 = 100 daNm
~ -- -~ -
2 m
-
R = 1,25 p. et 2 = 1,25 x (4 1 3) x (13,7 x 3 + 8,3 x 6) x (6 1 2) = 450 daN 8m
2m
M2 = R . f 14 = 450 x 6 14 = 675 daN rn -
2m
Soit: M, = M, + M2 = 775 daNm
Il faut vérifier que : (747 1 70,7) + (775 1 Weez) 5,/y ~~~·~6~m~~·~l~·~~6~m~~·~l~•---6_m___~
D'où: Wee,~ 54 cm3
- Figure 20 1 -
ce qui correspond à une section réalisée par deux profils UAP combinés, soudés
orthogonalement selon la figure 200.
CONDITION DE FLÈCHE

La vériftcation de la flèche se fait sous vent normal Wn-


c.- C;= 1
8 (8 rn)= 0,84

soit: P = Wn. 0 (Ce_ C;) =50 x 0,84 = 42 daN/m2


,_ _ _ _ Suspente $6
_ et en pte
Les potelets étant articulés en tete · d , 1a flèche maximale à mi-portée vaut:

o =5 p . f4 1 (3 84 El) 5, 1/20Q
- Figure 200 -
d'où : [?_ 1 000 p. i 3 /(384 E)
[?_ 1 600 cm4

ce qui correspond à un profù IPE 200.


CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques

VÉRIFICATION DES CONTRAINTES ctiaire. On place à cet effet un poteler intermédiaire, appuyé en tête contre la panne
sablière. L'effort F, en tête du potelet, est :
Les potelets sont sollicités à la fl exion (due au vent) et à la compression (due au
_ soit repris par la panne sablière, raictie transversalement à cet effet (solution oné-
poids des potelets, des bacs de bardage et des lisses). En aucun cas, il ne supportent
la toirure (ils sont assujettis au portique par appuis glissants). reuse),
_ soit transmis à la panne suivante par un montant attaché par deux diagonales, qui
Effort de flexion ramènent les efforts en tête de portique. On a ainsi constitué une "poutre au vent
en longpan".
w.== 1,75 x 50 x 0,84 x 6 == 441 daN/ml
MJ== 441 x 82 18 == 3 528 daNm
cr!= 35 2801 194 = 182 MPa

Effort de compression :
poids de la lisse haute : (13,7 + 10,5) x 6 = 145
poids des lisses courantes : 3x13,7x6 = 247
poids du bardage : 8,3 x 8 x 6 = 398
poids propre du poteler : 22,4 x 8 = 179
G= 969 daN
- Figure 202 -
La contrainte de compression simple vaut :
cr = G 1A = 9 690 1 2 850 = 3,4 MPa CALCUL DE LA POUTRE AU VENT EN LONGPAN

et la vérification au flambement montre que le profil est acceptable. Considérons le ctispositif dans une travée de portique. L'effort du vent Fen tête du
poteler se décompose en :
- un effort F de compression simple dans le montant MN,
- un effort F d de traction dans les diagonales NP et NQ,
6 .5.3 CALCUL DES CONTREVENTEMENTS - un effort F1 de compression dans les traverses des portiques,
- un effort Fp de compression dans les pannes sablières.
Les contreventements sont des ctispositifs conçus pour reprendre les efforts du vent
dans la structure et les descendre au sol. lls sont ctisposés en toiture, dans le plan des
versants ("poutres au vent"), et en façade ("palées de stabilité"), et doivent
reprendre les efforts du vent appliqués tant sur les pignons que sur les longpans.

EFFORTS DU VENT SUR LES LONGPANS

Les efforts du vent sur le bardage en longpan sont transmis aux poteaux des por-
tiques par l'intermédiaire des lisses . Les poteaux reprennent en tête 50 % des
efforts, les 50 % restants étant absorbés par le dallage.

L'effort résultant en tête de poteau est transmis dans le portique, rigide et ctimen-
sionné à cet effet, et aucun dispositif particulier n'est à prévoir dans ce cas. Mais
lorsque la travée t est trop grande, les lisses doivent reposer sur un appui intermé- - Figure 203-A -
Conception et calcul des blltiments métalliques
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE
3

150
Q)
:::>
À. = = 123 d'où À.= 1,32 et x= 0,38
rr 1,22
'e
0
a.. NSX. NpefYM!
Panne 14,6 s 0,38 x 60 1 1,10 = 20,7 kN. vérifié.

1,50 rn TRAcriON DANS LES DIAGONALES NP ET NQ


Panne
Adoptons pour les diagonales un profù L 20 x 20 x 3.

1,50m Fd 16 220
c r = - = - - = 144 MPa fy = 235 MPa
A 113

0 Sablière
COMPRESSION DANS LES PANNES SABLIÈRES

F En travée courante, il n'y a pas d'effort de compression Fp, ce dernier étant équili-
L.. 3m 3m bré, donc annulé, par le même effort de sens opposé dans la travée adjacente.
r--------~~~~---
En revanche, dans les deux travées de rive, il subsiste un effort Fp unilatéral dans
- Figure 203-8 - les sablières, qu'il convient de vérifier au flambement. La vérification sera effectuée
- Maître-couple attaché à un potele! : plus loin, lors de l'étude de la poutre au vent en pignon.
S = h!_ = 6,50 x 3 = 19 50 m2
2 ' Efforts du vent sur les pignons
8 = 0,855
La transmission des efforts sur les pignons est analogue à celle sur le longpan et
F = We. 8. (Ce- C;). S
passe successivement du bardage aux lisses, puis aux potelets, puis à la traverse du
= 1,75 x 50 x o,855 x (0,80 + 020) x 19,50 x w- 2 portique de rive. Ce dernier n'étant pas rigide transversalement, il est nécessaire de
= 14,6 kN
le stabiliser en construisant un dispositif, tant sur le plan de la toiture (poutre au
cos ~= 15
• = 0 45 vent) que dans le plan vertical (palée de stabilité).
-./1:52 + 32 '
Fd = -F-=~ x 10-2 = 16,2 kN
2 cos ~ 2 x 0,45
F, = Fd. cos ~ = 1 622 x 0,45 x w- 2 = 7,3 kN
FP = Fd. sin~= 1 622 x 0,89 x w- 2 = 14,4 kN

COMPRESSION DANS LE MONTANT MN


Adoptons pour le montant un profù L 40 x 40 x 3.
A = 234 mm2, Npe =A .!y= 60 kN
ix =iy = 1,2cm - Figure 204 -
fK= fo = 1,50 rn
.CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTAWOUES SELON L'EUROCODE 3
Cor:tcepUon et calcul des Mtiments métalli ues

Calcul de la poutre au vent en pignon


N = P 1 cos o: = 2 112 1 0,74 = 2 854 daN = 28,5 kN
- section diagonale :
1
6x1,50m ; A= N 1/y= 28,5 123,5 = 1,21 cm 2
~~~·1· 1
1• ~-~ soit un profil L 25 x 25 x 3 ou un rond«!> 14.
3m
N

Sm
T
Sm -------------------
9m
j4m
1

6,50 rn
T
N
1 18 rn
1 Ct

6m

F
·1
- Figure 206 -
- Figure 205 -
- Surface du pignon : S = 18 x 8, soit: o= 0,79
- Effort en tête des potelets :
F = W, . o. (C,- C;) Sp 6.6. VÉRIFICATION DE LA STABILITÉ D'ENSEMBLE
F = 1,75 x 50 x 0,79 x 0,80 x 24 = 13,3 kN
- Effort de traction dans les diagonales :
Après avoir dimensionné et vérifié individuellement les éléments d'une structure, il
Fd = F 1 cos o: = 13,3 10,89 = 15,0 kN faut s'assurer de la stabilité globale du bâtiment, notamment sous l'effet du vent.
- Section diagonale :
A= Fd 1/y= 15,0123,5 = 0,64 cm2
soit un profil L 20 x 20 x 3 ou«!> 10. PRINCIPE DE VÉRIFICATION
- Pannes montants de la poutre au vent :
L'effort global du vent se décompose en:
Elles sont sollicitées à la flexion déviée, comme les pannes courantes, et en outre
à la compression (sous F). On doit donc vérifier leur stabilité au flambement- _ une composante horizontale T (traînée) produisant un effet d'entraînement,
flexion (qui est vérifiée ici, tous calculs faits). _ une composante verticale ascendante U (portance) produisant un effet de soulè-
vement (figure 209).
Calcul de la palée de stabilité en longpan
Ces deux composantes donnent lieu à un moment de renversement MR·
P= 1,75 x 50x0,8 x 0,84x 36 =2112 daN= 21,1 kN
n faut que ce moment de renversement reste inférieur au ~ornent stabilisateur Ms
Cet effort P se décompose selon : dû au poids propre du bâtiment.
- une force N de traction, reprise par la diagonale, Soit: 'IM_R
_ =_U
_c_+_ T_I _b_+_T._2_a_$_M_s_=_GPlfl
- une force T de compression, transmise au sol par le poteau.
Conception el calcul des balimenrs métalliques
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

Le calcul de ces actions d'ensemble prend en compte les pressions dynamiques du p

vent, qui sont calculées en affectant aux pressions statiques un coefficient de majo- Poteaux à inertie variable :
ration dynamique ~. qui est fonction, entre autres, de la période du mode fondamen- F=1
tal d'oscillation.
T=21t~ f
u

p~ Poteaux à inertie constante :

T=21t ~
\jg3Eï
Vent
h
g= 9,81 m/S/S
T en secondes

c - Figure 208 -
f./2
f - e - - - - -- j E(axe
de basculement)

EXEMPLE D'APPLICATION
- Figure 207-
Soit un bâtiment fermé :

u
PÉRIODE PROPRE T DU MODE FONDAMENTAL
D'OSCILLATION D'UNE STRUCTURE.

Les formules donnant la période T pour une structure métallique sont données dans
les Règles N. V. (annexe 4). Les deux principales sont données figure 208. __.:::::,,..;,...,_--=:,__,,- T1 ~rn 1
COEFFICIENT DE MAJORATION DYNAMIQUE ~ Vent b f--+--o_._so._ ~24 T
+ 0,80 + 0,30
Il est donné par les formules suivantes (Règles N. V., chapitre 1.5.) :
- surcharges normale : ~ = 9 ( 1 + Ç, 't) c

- surcharges extrêmes : ~ ( 0,5 + ~) \. f. 1 2 = 8 rn +•---=f.:..:/...:2:....=_8.:.__rn'----J

- Figure 209 -
Pour les bâtiments classiques prismatiques :
longueur: L =75m (10 x 7,50 rn)
9 = 1, ce qui signifie que ~ garde la même valeur, que les surcharges soient nor-
- largeur : f. = 16 rn
males ou extrêmes.
- hauteur au faîtage : h = 8,40 rn
Ç, est fonction de la période propre T
- pente des versants: 30% (a= 17°)
't est fonction de la hauteur du bâtiment (pour h < 10 m, 't =0,36).

310
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCOOE 3

- section poteaux de portique : IPE 400 Portance:


- poids propre total du bâtiment (ossature, couverture, bardage, équipements fixes,
etc.) : G = 50 daN/m2 V=- (Ce- C) Le o We~
- pression de base vent extrême: We = 120 daNfm2.
v= (0,30 + 0.45 ) + ( 0 •30 + 0 •30) x 75 x 16 x 0,72 x 120 x 1,25
2
-PériodeT
= 87 480 daN

·v;w
T=2n·{fh3 - Bras de levier :

a= h-f= 3 rn
avec: 2
p = 8 x 7,50 x 50= 3 000 daN b =h-1=7,20 m
h = 8,40 - 2,40 = 6,00 m 2
1 = 23 130 cm4. c
(0,75 x 0,60) + (0,25 x 0,75) e= 7,55 rn
On obtient T = 0,43 seconde d'où Ç= 0,7. 0,60 + 0,75

- Moment de renversement :
- Coefficient de majoration dynamique ~
MR = T1b + T2a + Vc = 871 000 daNm
p = ec1 + ç·n .
- Moment stabilisateur:
avec
.e
8=1 Ms= G-?. 871 000
2
!;= 0,7
't= 0,36 d'où G?. 109 000 daN

d'où~= 1,25. Le poids propre du bâtiment étant 75 x 16 x 50 = 60 000 daN, il faut dimensionner
les semelles de fondations de manière à ce que leur poids soit au minimum de
A. Ventsurlongpan 109 000- 60 000 = 49 000 daN.

o (75 m) =0,72 Nombre de poteaux : 2 x 11 = 22.

- Traînées: 49 000
Le poids minimal d'une semelle béton doit donc être de = 2 230 daN, ce qui
T2 =(Ce-C;)L(h-!Jo. w•. ~ 22
T2 = (0,8 + 0,5) x 75 x 6,00 x 0,72 x 120 x 1,25 2 230 3 2
correspond à un volume de béton de - - = 0,9 rn (semelle de 2 m par 0,45 m
= 63 180 daN 2,5
Le d'épaisseur, par exemple)
T 1 =(Ce-C;)(tga)-o . We . ~
2
T1 = (- 0,30 + 0,45) x 0,30 x ~ x 0,72 x 120 x 1,25
75 16 B. Vent sur pignon

=2 915 daN
Surface du pignon : S = e (h-f) = 115 m
2

- Coefficient de réduction : o = 0,81.


CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conception et calcul des bâtiments métalliques

u 3 331 337
soit G> = 88 836 daN
37,5

Condition vérifiée, car moins défavorable que la première solution "vent sur
longpan".

--
020
l ' T,
Vent
+0,80
h t, +0,40
-0,3 0
__,...

L - 4h =41,40 rn 1
6.7. CALCUL DES PLANCHERS MIXTES
1 L=75 rn
1
l
Les structures de couverture sont constituées d'ossatures (généralement des profils
IPE) et de platelages (généralement des bacs acier), qui sont légers, mais suffisants
-Figure 210- pour reprendre des charges fmalement faibles.
- Traînées :
En revanche, les structures de planchers sont constituées d'ossatures plus lourdes
T2 = (C.- C;) S. o. We. ~ (IPE parfois, mais surtout HEA, HEB et PRS), recevant des platelages de forte iner-
T2 = (0,8 + 0,3) x 115 x 0,81 x 120 x 1,25 tie, nécessaires pour reprendre de fortes charges (surcharges d'exploitation de
= 15 300 daN bureaux, de stockage... pouvant atteindre plusieurs tonnes au m2).

i Les ossatures de planchers sont constituées de poutres croisées, les solives (suppor-
T1 = 0,01 (L- 4 h) --o . We . ~ tant le platelage) portant sur des poutres maîtresses, qui portent elles-mêmes sur des
cos a
poteaux.
16
T1 =0,01 (75- 33,6) - - - x 0,81 x 120 x 1,25
Quant aux platelages, ce sont :
cos 17°
=842 daN (force d'entraînement) . - soit de simples platelages métalliques : tôles épaisses, lisses ou !armées,

- Portance : soit des dalles métalliques, à raidisseurs croisés (dalles orthotropes), peu utilisées
en bâtiment, en raison de leur coût élevé, et pratiquement réservées à la réalisa-
V =-(Ce-CDUo. We· ~
tion de tabliers de ponts,
v = (0,4 + 0,2) x 75 x 16 x 0,81 x 120 x 1,25
- soit des dalles béton, coulées sur prédalles ou sur bacs acier utilisés comme cof-
= 87 450 daN
frages perdus ou collaborants.
- Moment de renversement :
Ce dernier type de plancher, dit plancher mixte (acier/béton), est le plus répandu

MR =T (h-f)+ T[h;f) +
1 2 Vî
dans les constructions de planchers d'immeubles de bureaux, d'entrepôts, de mezza-
nines, etc.

MR = 3 331337 daNm Deux cas de figure sont possibles :


- Moment stabilisateur : la dalle B.A. est non collaborante : elle n'est pas liaisonnée avec l'ossature por-
teuse en acier, et ne participe donc pas, de ce fait, à l'inertie globale du plancher.
Ms=G~~MR La dalle constitue, dans ce cas, une charge permanente pour l'ossature porteuse,
2 qui est pénalisante du fait de son poids élevé ;

315
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTAWQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des Mliments métalliques

- la dalle B.A. est col/aborante : elle participe à l'inertie globale du plancher, ce B t+h
qui impose qu'elle soit parfaitement liaisonnée avec la structure porteuse. Pour Soit : Ad==-! Or,f+ d==-
cela, il faut prévoir des dispositifs de liaison (connecteurs), à l'interface n 2
acier/béton, qui solidarisent dalle et poutres entre elles et s'opposent à leur glisse-
ment mutuel. d'où: d=!?!. t+ h
n 2S

,.,! · ----· t~h-- jr_


d G
GA h
Axe neutre

- Figure 2 12 -

Solive
Le moment d'inertie de la section mixte par rapport à l'axe neutre (L'.) est:
- - Poutre maîtresse 2
Équerre lB B(t+ h ]
d'assemblage l==lp. +Ad2 +-+- - --d
boulonnée n n 2

lA et lB étant les inerties propres des sections A et B.


- Figure 2 1 1 -
2
Les planchers mixtes à dalle collaborante étant la solution la plus économique et la Soit: 2 bt3 bt(t+
l==IA +Ad+--+- - -h- d)
plus judicieuse techniquement, nous allons développer la méthode de calculs de ce 12n n 2
type de plancher.

CONTRAINTES DE FLEXION SIMPLE


ncrbs
A. CALCUL D'UN PLANCHER MIXTE
À DALLE COLLABORANTE
ou
- --· - ---- - -- --
INERTIE DU MONTAGE POU1RE/DALLE

Section mixte : S=A+!!. avec B==bt


n

La position de 1' axe neutre (L'.) de la section mixte par rapport à GA• centre de gra- - Figure 2 13 -
vité de la poutre acier, est d et on l'obtient en écrivant l' égalité des moments sta-
tiques par rapport à (L'.) : M étant le moment fléchissant maximal dans la section mixte, d'inertie /, les
diverses contraintes extrêmes sont:
poutre: J.l.A ==A. d

dalle: J.l.B =!!. .f Contraintes dans la poutre acier :


n M
Traction: (J . ==-V·
01 l 1
Conception et calcul des Mliments métalliq,ues
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

M
Compression : cras =-(vs -t)
1
(l:)

Contraintes dans la dalle béton


h
Compress ion (fibre supérieure) :

M
Compression (fibre inférieure) : crbi =-(vs-t)
nf

Déformations Contraintes
et v =!!:.+r-d
s 2
-Figure 214-

CONTRAINTES ADDITIONNELLES DUES AU RETRAIT DU BÉTON Écrivons l'équilibre du système

Après coulage de la dalle, le béton, en durcissant, devrait s'accompagner d'un L F = 0 et LM 10 = 0, soit :


retrait (raccourcissement E). Mais la dalle étant solidarisée avec les poutres en acier, - Force de traction dans le béton (au niveau de l'axeL):
ce retrait est contrarié par l'acier, qui s'oppose au racco urcissement de la dalle, à
1' interface acier/béton. Bncr'bt + ncr'b2
n 2
L'effet du retrait peut, en outre, se cumuler avec l'effet d'un abaissement de tempé-
rature (gradient thermique). =~(EaE-KYt :Y2)
Ces effets provoquent:
= ~(EaE- K[a + ~])
- un raccourcissement Ea de la poutre acier, n
- un allongement Eb de la dalle béton (par rapport à sa posi tion d'équilibre, car ne
Force de compression dans l'acier: (au niveau de l'axeL) :
pou vant librement se rétracter, le béton se tend, en fait, ce qui équivaut à un
allongement),

et l'on a: E=Ea +Eb


FA = L cr' a. dS= 1 Ky. dS= K!J.A

Le moment statique IJ.A de la section d'acier A par rapport à 0 vaut:


En posant K=/>.1!._ , les contraintes s'écrivent (figure 214):
1
IJ.A=A . a,d'oùFA=KAa

En faisant FB = FA• on obtient :


=K(h- y 1)
K Aa =~[EaE- K(a + ~)) (1)
Ea 1 n .
=Eb Eb = n (E-E) =~ (E 0 E- Ky 1)
- Moment dO à FB dans le béton :
cr' b2 =cr' bl- K (y2- Y1l = ~ (Ea E- K Y2) MB 10 =FB (a+~):: KA a (a+~)

318
CONCEPTION ET CALC L DES STRUCTURES MËTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments metalliques

- Moment dû à FA dans la poutre: - coefficient d'équivalence acier/béton : n = 15

MAlO= l ya'adS= l Ky 2 . dS=Kl


- coefficient de retrait du béton : 2 x 1o- 4 = E

T
avec 1 = /A +A a2
Faisons Ms= MA. On obtient: Q)

·"=
0
KA a (a + p) = K (lA +A a2) ({)
5,00 m

d'où : ~
CJ.=-
AP
6_x_1~,2_o_-_7~
______ ,2_
0_m___~~
En portant cette valeur de a dans l'équation (1) précédente, on obtient la valeur de
K, qui permet de calculer les valeurs des différentes contraintes. - Figure 2 15 -

K (2) A. CALCUL DES SOLIVES

Le choix d'une section s'opère par approches successives. Essayons, après tâtonne-
ments, un HEA 180.
FLÈCHES
120 x 8 ?
S =45,3+-- - =109,3cm-
Réglementairement, elles sont limitées (cf chapitre 4.2.) : 15

1 . 120 x 8 8 + 17
- à - de la portée, pour des planchers supportant des murs , cloisons ou d 7,3 cm
15 2 x 109,3
400
vitrages. vi = 8,5 + 7,3 = 15,8 cm
vs =25 -15,8 =9,2 cm
1
- à - de la portée, pour des planchers courants. _ 120 x8 3 120 x8
250 =2 510+45,3 x7,3 2 + - - - + -- - (12,5-7,3) 2
12 x 15 15
1 =7 000 cm 4
52
B. EXEMPLE D'APPLICATION M = 1,20 [1,35 x 230 + 1,50 x 1 000] = 68 kN m
8

Calculer un plancher d'entrepôt, présentant les caractéristiques suivantes:


- trame: 7,20 rn x 5,00 m Contraintes de flexion
- surcharge de stockage : 10 kNJm2
- dalle B.A., coulée sur bacs acier, d'épaisseur moyenne t = 8 cm 68 x 15,8 x 10 3
aai 7 000 =- 153 MPa
entraxe des solives (déterminé par la flexion transversale de la dalle) : 1,20 rn
- contraintes admissibles des matériaux : 68 x 1,2 x 10 3
=+ 12 MPa
pour l'acier :fy = 235 MPa et 'te= 0,58fy 7 000
pour le béton :fc28 = 25 MPa
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUE SELON L'EUROCODE 3
Conception et calcul des bâtiments métalliques

68x 1,2x 10 3
(J bi =+ 1 MPa = !!_ + a. = 12,9 cm
15x7000
2
68 x 9,2 x 10 3 = y 1 + t = 20,9 cm
(J bs =+ 6MPa
15 x7 000 Eae =2,1 x 106 x 2 x 10- 4 =42 MPa

+6 D'où les valeurs des contraintes :


(Jas =0,21 X 129 =+ 27 MPa
+1
(Ja l =0,21 X 42 9 MPa
G
1
abi =-(42-27)= - 1 MPa
15
-153 (MPa)
1
(Jb = - (42 -44) = 0 MPa
- Figure 2 16 - s 15

Effort tranchant Contraintes finales


v = 1,20 [ 1,35 x 230 + 1,50 x 1 000] x ~ = 54,3 kN 5 0
cr as = 12 + 27 = + 39
235
54,3 cr =-15 3- 9=-162 <.fy= MPa
1 =---=53 MPa <0,58/, =140 MPa al
6 x 0,17 y

0 bi =+ 1- 1 = 0
Vérification de la flèche < 0,6 fc28 = 15 MPa
0 bs =+ 6- 0 =+ 6
5 12,30 x 1,20 x 500 4
f 0,8 cm
384 2,lx10 6 x 7000
Diagramme des contraintes (figure 217)
f 0,8 1 1
e = 5oo = 625 < 4oo +6

Contraintes additionnelles de retrait


=~ = 12,5 cm
2

a.
4.
=-=4,4 cm
A~ - Figure 217 -

K
120 x 8 x 2,1 x 10- 4 x 12,5 x 45,3 x 1Q6 x2
(15 x 2 5 10 x 45 ,3) + (120 x 8 x 2 510) + (120 x 8 x 45,3 x 12,52) B. CALCUL DES POUTRES MAÎTRESSES
K =0,21 N/mm 3
Nous calculerons ces poutres en travées indépendantes (isostatiques), ce qui place
en sécurité.
CONCEPTION ET CALC L DES STRUCTURES MÊTALUQUES SELON L'EUROCODE 3

Charge linéique totale Vérification à l'effort tranchant


- charges permanentes : L'effort tranchant vaut:
• dalle B.A. : 2x5 = lO,OkN/ml v= 92,6 x 4 = 370 kN
0 36
• solive : • x 5 1,5 kN/ml La contrainte de cisaillement est :
1,20
• poids propre poutre (estimé) 1,5 kN/ml 370
73 MPa < 0,58 !y = 140 MPa
11,5 x 440
Total = 13,0 kN/ml
- charge variable : NOTA
• charge stockage : 10 x 5 =50 kN/ml
ll est également concevable de réaliser et de calculer ces poutres maîtresses en conti-
- charge totale linéique : nuité. Un calcul en poutre continue sur six appuis permet de réduire la flèche de moi-
• non pondérée: 50+ 13 = 63 kN/ml tié (j' = 0,49 j) et le moment fléchissant maximal de 16 % (M' =- 0,842 M, maximal
• pondérée: (1,35 x 13) + (1,50 x 50)= 92,6 kN/ml sur le second appui), pour les travées de rive, qui restent toujours des HEA 450. Pour
les travées médianes, il est possible de réduire les sections à des HEA 400.
Condition de flèche
S'agissant d'un plancher industriel, à usage de stockage, la lirrùtation de flèche est
1 6.8. LES POUTRES DE ROULEMENT
- de la portée.
250 DES PONTS ROULANTS
5 qf4 f
Soit: f=--$-
384 El 250 Les poutres de roulement de ponts roulants sont soumises à diverses sollicitations,
agissant en concomitance, qui exigent des calculs complexes et nécessitent une
1 250 q f3 1 500 x 63 x 8003 conception très soignée, afin de se prémunir contre d'éventuels désordres, liés
d'où: /~----
384 E 384 x 2,1 x 106 notamment à des phénomènes de déversement, de voilement et de torsion. En outre,
les déformations des chemins de roulement doivent rester minimes, le bon fonction-
!~50 000 cm4
nement des ponts roulants n'autorisant que de faibles tolérances.

ce qui correspond à un profù HEA 450. li y a lieu de se référer :


- pour le calcul et l'exécution, aux recommandations du C.T.I.C.M.
Vérification de la résistance en flexion ("Recommandations pour le calcul et l'exécution des chemins de roulement de
ponts roulants),
Le moment fléchissant maximal vaut :
- pour la vérification des déformations et des tolérances, à la norme NF P.22615.
82
M = 92,6 x-= 739 kNm Nous n'entreprendrons aucun calcul ; nous nous bornerons simplement à citer les
1
8
différents efforts et sollicitations affectant les poutres de ~ou.lement, et à décrire leur
Le moment de plastification vaut : conception technologique, destinée précisément à résister auxdites sollicitations.

Mpe = Wpe -!y= 3 220 x 235 x lo-3 = 757 kNm


My< Mpe Acceptable.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conception et calcul des Mtiments métalliques

SOLLICITATIONS
DANS LES POUTRES DEROULEMENT - soit des poteaux classiques, comportant des corbeaux (consoles soudées);
- soit des poteaux-baïonnettes.
Les poutres de roulement supportent les rails, qui transmettent les divers efforts Dans les deux cas les poutr - .
résultant du fonctionnement des ponts roulants par l'intermédiaire des galets. Ces . . . , es peuvent etre posées soit en travées indépendantes
efforts sont : :mt en ~ontmw.té. Le~ ~avées indépendantes semblent préférables, bien qu'elle~
s XIgent es sect:J.ons ~ acJer plus importantes, car leur flexibilité est moindre. Elles
- des efforts verticaux R 1o dùs aux poids propres du pont roulant, de la charge -ont, dans ce cas, reliées entre elles par simples éclissages boulonnés au n.iveau des
levée et des poutres de roulement, ames.

- des efforts horizontaux longitudinaux Rz, dus à l'accélération ou au freinage du


pont roulant, POUR LES PONTS LÉGERS
- des efforts horizontaux transversaux R3 , dus à l'accélération ou au freinage du
Les poutres de :oulement sont constituées généralement de poutrelles HEB et HEM
chariot, à la marche "en crabe" du pont provenant des imperfections affectant les
renforcées au ruveau de leurs membrures comprimées (figure 218). '
rails, les galets ... et enfin à divers frottements et déformations.

L'ensemble de ces efforts, transmis par les galets, qui sont excentrés tant verticale-
ment qu'horizontalement par rapport aux axes principaux d'inertie des poutres de
roulement, engendrent diverses sollicitations agissant simultanément. Ce sont
notamment:
- des sollicitations de flexions verticale et horizontale, qui sont obtenues par le for-
mulaire donné dans les figures 154 et 155, pour les cas de charges F et G. Les
moments et réactions calculés se cumulent avec ceux engendrés par les autres
actions (charges permanentes, neige, vent) et interviennent ainsi dans le dimen-
sionnement des portiques ;
des sollicitations de déversement des membrures comprimées supérieures, qui
imposent de renforcer ces membrures ; - Figure 218 -

- des sollicitations de voilement local des âmes, au passage des galets, qui impo-
POUR LES PONTS LOURDS
sent de poser des raidisseurs ;
- des sollicitations de torsions, locale et globale, qui imposent une conception de Lfies poutres de roulement sont en fait des caissons constitués de quatre poutres
poutre en caisson. ( Jgure219):

Compte tenu de la forte sensibilité des poutres de roulement à l'instabilité élastique, - pdoutrale A : poutre ve~cale, à âme pleine raidie, sourn.ise directement aux actions
leur dimensionnement par calculs en plasticité n'est pas admis. Seuls les calculs en es g ets de translatwn du pont roulant.
élasticité leur sont applicables. Concernant les calculs des ossatures des halles (por- - poutre B : poutre verticale à treillis, dont le rôle est de supporter la poutre hori-
tiques), recevant des ponts roulants, ils peuvent être conduits en élasticité ou en zontale haute C et de transmettre aux appuis les charges correspondantes.
plasticité, avec cependant des exigences de limitation stricte des déformations.
- poutre C : poutre horizontale haute, dont le rôle est triple :
• transmettre aux appuis les efforts horizontaux transversaux. R3 du pont roulant
: s'opposer au déversement d~ ~a membrure supérieure comprimée de la poutre A:
CONCEPTION TECHNOLOGIQUE supporter la passerelle de VISite du chemin de roulement.
- poutre D : poutre horizontale basse, faiblement chargée, qui reprend la flexion
Les poutres de roulement portent sur les poteaux de portiques, qui sont : honzontale résultant du couple de torsion générale de la poutre de roulement.

327
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3

ANNEXE
Ensemble chemin
A-1--- B de roulement LES PRINCIPALES CAUSES
DE DÉSORDRES
1-- 1 1~----=-r _______,, dJ ET DE SINISTRES EN
CONSTRUCTION MÉTALLIQUE
D

Les apparitions de désordres, dans les constructions métalliques, sont les consé-
quences d'erreurs qui peuvent se situer à différents niveaux :
- au niveau de la conception (choix technologiques, calculs) ;
au niveau de la production (plan d'exécution, choix des méthodes, fabrication,
contrôle);

~ IISIISIISII1
- au niveau de la manutention (transport, levage, montage).
Poutre B
Les possibilités d'erreurs sont nombreuses et peuvent concerner tous les acteurs
intervenant aux différents stades d' élaboration d'une structure.

Certaines erreurs peuvent conduire à des désordres légers, affectant des équipe-
ments secondaires, qui ne participent pas à la stabilité de l'ouvrage (déchirement de
couvertures ou de bardages, par exemple). Par contre, d'autres erreurs peuvent occa-

00 IISJIZII\JIJ
sionner des désordres importants, conduisant à l'effondrement partiel ou total de la
Poutre C
construction. Dans de tels cas de sinistres, l'effondrement peut être dû à une seule
source d'erreur, mais plus généralement résulte d'une conjonction de plusieurs
erreurs simultanées.
Les principales sources d'erreurs se situent donc:

~ IISIIZII)
AU NIVEAU DE LA CONCEPTION
Poutre D
n s'agit:
- de la stabilité qui n'est pas assurée, soit des éléments pris individuellement
(instabilité élastique classique : flambement des pièces comprimées, déversement
des pièces fléchies et voilement des âmes minces), soit de la structure dans sa
- Figure 2 19 - globalité (contreventement insuffisant),

.328
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Annexe

- de la résistance insuffisante des sections de pièces, en regard de surcharges par boulons HR déficients (serrage incorrect, diamètre et nuance d'acier des bou-
excessives. Ce peut être les surcharges climatiques qui ont été mal estimées lons non conformes, coefficient de frottement des platines insuffisant, etc.).
(erreur de région, oubli de prise en compte de l'altitude vis-à-vis de la neige, etc.)
ou les surcharges d'exploitation mal définies (accrochage de charges suspendues En conclusion, les causes des désordres en construction métallique sont multiples et
~eurs conséquences de portées très variables. TI faut simplement retenir que tous les
ou de monorails non prévus initialement, planchers calculés à usage de bureaux
mter:enants concernés (conception, calculs, dessins, fabrication, montage ... ) sont
et utilisés co=e plates-formes de stockage, avec des surcharges triplées ou plus,
lmpliqués et responsables à leurs niveaux respectifs d'intervention, et que la pru-
etc.),
dence doit rester de rigueur pour tous.
- d'hypothèses et de choix technologiques inappropriés. Ce sont, par exemple, les
conditions de liaisons aux nœuds qui sont assimilées à des encastrements ou à Malgré tout, la construction métallique reste un mode de construction séduisant, lar-
des articulations parfaits, pour des raisons de modélisation de méthodes de cal- gement aussi sécurisant que les constructions en béton ou en bois.
culs, alors qu'en réalité un nœud n'est que partiellement encastré ou articulé, ce
qui conduit à raisonner sur des sollicitations de calculs différentes des sollicita-
tions réelles affectant les pièces. Ce sont aussi des sections de profils correcte-
ment dimensionnés vis-à-vis de la résistance, mais non vérifiés vis-à-vis des exi-
gences de déformations, qui présentent ainsi des flèches (poutres) ou des dépla-
cements (têtes de poteaux) excessifs et incompatibles avec des équipements
annexes, ce qui peut provoquer le cisaillement de façades vitrées, le blocage de
ponts roulants, etc.

Ce peut être également l'omission de la prise en compte, dans les calculs de pièces à
treillis, des sollicitations secondaires parfois importantes, engendrées par la non-
concourance des axes neutres des barres aux nœuds des treillis.

AU NIVEAU DE LA PRODUCTION

De nombreuses erreurs sont possibles, au niveau des plans d'exécution (cotation


erronée ou oubliée, omission des renforts et des raidisseurs ...), au niveau de la fabri-
cation proprement dite (erreurs de cotes, de perçages ... ) et au niveau des assem-
blages en atelier (cordons de soudure insuffisants, tant en épaisseur qu'en longueur).

AU NIVEAU DU MONTAGE

Les problèmes surgissant au montage sur chantier résultent souvent de l' absence de
calculs ou de vérifications spécifiques au montage. Les notes de calculs sont tou-
jours réalisées "en phase définitive" (bâtiment en place). Elles prennent rarement en
compte la "phase provisoire" de montage, laissant aux chefs-monteurs l' initiative
des dispositions à mettre en œuvre, ce qui conduit généralement à de multiples pro-
blèmes, notamment : déversement de poutres au levage, effondrement de nappes tri-
dimensionnelles lors de leur mise en place (en raison de l'inversion des sollicita-
tions dans certaines barres), effondrement global de la structure en cours de mon-
tage du fait de l'absence de dispositifs de contreventement provisoires, etc.

D'autres désordres peuvent survenir ultérieurement, lorsque le bâtiment est en ser-


vice, bien que provenant de fautes de montage : soudures défectueuses, assemblages

.330 .3.31

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