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C1)
'C
0
(.)
E
Calcul des =
w
étal ligues -
--
s lo I'Eurocode 3
Avant 1993.13 conception et le calcul des constructions métalliques étaient régis par diverses
régi mentations. Aujourd 'hui, une nouvelle norme européen.ne est .entrée en vigueur et
impose. en remplacement des précédents textes, un texte un1que: 1 Eurocode 3.
Jean Morel est ingénieur INSA (Institut national des sciences appliquées), docteur de
l'université de lyon, expert près la cour d'appel de lyon en bâtiment et travaux publics et
expert agréé par la Cour de cassation. il est aussi professeur à I'INSA et à l'Ecole Centrale
de lyon Jean Morel
EYROLLES EYROLLES
CHEZ LE MÊME É D I T E U R - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Jean MOREL
Ingénieur !NSA, docteur de l'unjversité de Lyon
Expert près la cour d'appel de Lyon
Expert agréé par la Cour de cassation
Professeur à I'INSA et l'École Centrale de Lyon
EYROLLES
----·~;----
ÉDITIONS EYROLLES
61, bd Saint-Germain
75240 Paris CEDEX 05
www.editions-eyrolles.com
AVANT-PROPOS ... 5
NOTATIONS GÉNÉRALES.. . ............. ............... .. .. . . ....... ................................. 9
La première édition de cet ouvrage(© 1994) a fait l'objet UNITÉS ................................... ........... ............................................................................................................ ............... 13
d'un reconditionnement à l'occasion de son sixième tirage (nouvelle couverture). SYSTÈME DE REPÉRAGE. 15
Le texte reste inchangé par rapport aux tirages précédents.
2. LES ASSEMBLAGES . . 33
Le code de la propriété intellectuelle du l er juillet 1992 interdit en effet expressément la pho- 2.1. Généralités .. ............... . .... .............................. . 33
@)
tocopie à usage collectif sans autorisation des ayants droit. Or, cette pratique s'est généralisé•
2.1 .1. Rôle des assemblages ....... .... .................... .. ....................................... 33
notamment dans les établissements d' enseignement, provoquant une baisse brutale des achat~
de livres, au point que la possibilité même pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de '> 1·-·
-· ' F·onctwnnement
· des assemblages 34
les faire éditer correctement est aujourd'hui menacée. 2. 1.3. Précautions constructives ...
"
PHOTOCOPILLAGE En application de la loi du Il mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou
34
TUE LE LIVRE partiellement le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans l'autorisation de 2./.4. Classification des assemblages ...................................... ....... ................... . 37
l' Éditeur ou du Centre Français d' exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands Augustins, 75006 Pari ·
© Groupe Eyrolles, 1994, pour le t~xte de la présente édition
©Groupe Eyrolles, 2005, pour la nouvelle présentation ISBN 2-212- 11738-8
2.2. Les assemblages boulonnés ... 40
4. BASES DE CALCULS
2.2.1. Dispositions constructives ............. ...................................... . 41
DU NOUVEAU RÈGLEMENT EUROCODE 3.... 173
2.2.2. Dimensionnement des boulons ordinaires non précontraints ... 45
4.1. Notions de sécurité 173
2.2.3. Dimensionnement des boulons précontraints .... 51
2.2.4. Comparaison des règlements . ....... .................... 63 4.2. Actions et combinaisons d'actions... . ......... ... .... ........... 176
2.3. Les assemblages soudés .... 65 4.3 . Classification des sections transversales 178
2.3.1. Les procédés de soudage .. ................. 66 4.4. Résistance des sections transversales ....... . 192
2.3.2. Dispositions constructives .... 69 4.4.1. Effort axial de traction (N) ................................... . 192
2.3.3. Calcul des cordons de soudure ... 73 4.4.2. Effort axial de compression (N)........ 192
2.3.4. Exemples d 'application ..... 80 4.4.3. Moment fléchissant (M) . ......... ...... ....... .... 193
4.4.4. Effort tranchant (V) ........... .............................. .. ..... ......... .. ... .. ...... ... . . . ... ........ 193
3. LES PHÉNOMÈNES 4.4.5. Moment fléchissant+ effort tranchant (M +V) . ..... 193
D'INSTABILITÉ ÉLASTIQUE. 85 4.4.6. Moment fléchissant+ effort axial (M + N) . . 195
3.1. Origine des phénomènes d'instabilité élastique.... 85 4.4. 7. Moment fléchissant + effort tranchant + effort axial
(M+ v+ 197
3.2. Le flambement .. . ............. ........ .. . 86
3.2.1. Aspect théorique du flambement .... 86 4.5 . Organigrammes récapitulatifs de calculs . 198
3.2.2. Aspect expérimental du flambement 99 4.6. Résistance à la fatigue 202
3.2.3. Aspect réglementaire du flambement.... 105
3.2.4. Exemples d'application................ ... .. ............. ..... ... . ........... . 120 5. DIMENSIONNEMENT
3.3. Le déversement...... 131 DES POUTRES FLÉCHIES . . 205
3.3.1. Aspect expérimental du déversement ........ . 131 5.1. Dimensionnement des poutres en calcul élastique (P.R.S.) . 208
3.3.2. Aspect théorique du déversement. ... 133 5.2. Dimensionnement des poutres en calcul plastique (laminés) 213
3.3.3. Aspect réglementaire du déversement .... 139
3.3.4. Exemples d'application. ... 144 6. CONCEPTION ET CALCUL
3.3.5. Les dangers du déversement 151 DES BÂTIMENTS MÉTALLIQUES .... . 225
3.4. Le voilement. .. 153 6.1. Calcul des couvertures et des bardages ... 225
3.4.1. Aspect expérimental du voilement.... 153 6.1.1 . Calcul des couvertures .......... .............................................. 225
3.4.2. Aspect théorique du voilement ..·················-········· 154 6.1.2. Calcul des bardages ........ 229
3.4.3. Aspect réglementaire du voilement. ............ . 154
6.2. Calcul des pannes ..... 232
3.4.4. Exemple d 'application .......................... ............................. 167
6.2.1. Aspects technologiques ................ ............................................................................. . 232
6.2.2. Détermination des sollicitations .... . 232
6.2.3. Principe de dimensionnement... 233
2 3
6.2.4. Méthodes de calcul des pannes en flexion déviée .. ..................................... 235
6.2.5. Exemples d'application ·· · ···ooo o
238
oo •• oooooooooooOHOOOo • • oo
En outre, ces ossatures peuvent être de faible hauteur et de grande surface au sol
(usines, entrepôts ... ), de grande hauteur et de faible surface au sol (tours, IGH) ou
de dimensions intermédiaires (immenses de logements, de bureaux).
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE
3
Avant-propos
6
7
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
c :est pourquoi ~ous avons délibérément choisi, dans cet ouvrage d'étudi NOTATIONS GÉNÉRALES
:~:i~~~sc~:t~~~t~r:culièrement critiques, avant d'aborder le~ calculs ~é:~r~:~
Les notations générales utilisées dans cet ouvrage sont celles qui ont été retenues
par le règlement Eurocode 3.
Ces notations sont classées ci-après par rubriques, et au sein de chaque rubrique par
ordre alphabétique ; l'alphabet romain d'abord (majuscules, puis minuscules), suivi
de 1' alphabet grec.
ACTIONS
SOLLICITATIONS/CONTRAINTES/DÉFORMATIONS
8
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Notations génerales
~J
p (rho) Rendement d'une section
Contrainte limite de cisaillement pur en élasticité [-ce= x (chi) Coefftcient de réduction de flambement
XLT Coefficient de réduction de déversement
'CJJ Contrainte de cisaillement parallèle à l'axe d'un cordon de soudure 'V (psi) Coefficient de distribution de contraintes
"t.i Contrainte de cisaillement perpendiculaire à la section de gorge d' un y(gamma) Coefficient partiel de sécurité
cordon de soudure
v (nu) Coefficient de Poisson (pour l'acier v= 0,3)
D. ou 8 (delta) Déplacement horizontal en tête de {loteaux
CARACTÉRISTIQUES GÉOMÉTRIQUES
10 11
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MËTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Efforts
pratiques
daN
kN
théoriques
N
N
Équivalence
1 daN= 10 N
1 KN = 103 N
Longueur en général ou portée d'une poutre Longueurs mm m 1 mm= 10- 3 m
Longueur de déversement d' une poutre
Sections mm 2 m2 1 mm 2 = 10 6 m2
Longueur de flambement d'une poutre
Longueur nominale d'une poutre Moments fléchissants daNm Nm 1 daNm= 10 Nm
kNm Nm 1 kNm = 103 Nm
r Rigidité d'une barre [r= f] Moments statiques cm 3 m3 1 cm3 =10- 6 m3
12
SYSTÈME DE REPÉRAGE
z z
1
~...j
x- · ·-·-·- ·-·- ·- ·- ·- ·- ·- __ J x
1
-Figure 1 -
CHAPITRE 1
L'acier est un matériau constitué essentiellement de fer et d'un peu de carbone, qui
sont extraits de matières premières naturelles tirées du sous-sol (mines de fer et de
charbon). Le carbone n'intervient, dans la composition, que pour une très faible part
(généralement inférieure à 1 %).
Outre le fer et le carbone, l'acier peut comporter d'autres éléments qui leur sont
associés:
- soit involontairement : phosphore, soufre ... qui sont des impuretés et qui altèrent
les propriétés des aciers,
- soit volontairement : ce sont notamment le silicium, le manganèse, le nickel, le
chrome, le tungstène, le vanadium, etc., qui ont pour propriété d'améliorer les
caractéristiques mécaniques des aciers (résistance à la rupture, dureté, limite
d'élasticité, ductilité, résilience, soudabilité ... ). On parle, dans ces cas, d' aciers
alliés.
Classification des aciers selon leur teneur en carbone 1.2. LES PRODUITS SIDÉRURGIQUES
ë
en
Q)
- fontes hypo-
eutectiques
1,70% < c <4,50% } pièces coulées,
culasses moteurs, ~
0
Ll.
-fontes hyper- 4,50% < c < 6,30 % bâtis machines Demi-produits
eutectiques (blooms, billettes, brames)
I I-I
Bloom Billette Brame
-Figure 2-
Enfin, une derrùère étape consiste à laminer les demi-produits, c'est-à-dire à étirer et
écraser le métal pour lui donner les dimensions et les formes souhaitées. On
Profils HEA Profils IPE IPN
fabrique ainsi des produits plats (plaques et tôles) à partir de brames et des produits
HEB
longs (poutrelles, rails, barres, fils ... ) à partir de blooms et de billettes. Le laminage HEM
s'effectue à chaud (environ 1 000 degrés).
L'opération consiste à entraîner et écraser le métal chaud entre deux cylindres tour-
nant en sens inverse l'un de l'autre. Les cylindres sont lisses pour les produits plats
et à cannelures pour les produits longs (profilés).
-W UAP
l~~--u
UPN
En répétant plusieurs fois l' opération, on obtient un produit de plus en plus mince et
de plus en plus long, à la forme souhaitée.
18 19
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Matériaux, contraintes
se refroidissant -Figure 5-
plus lentement
Pour une composition chimique donnée, les traitements thermiques permette~t de
modifier considérablement les caractéristiques d' un acier, notarrunent du fau de
l'existence de plusieurs formes de cristaux du fer, évolutives selon la température.
I)
Â
formes allotropiques différentes, suivant la température :
-Figure 4-
Fers a et o Fery
-Figure 6-
- de la température ordinaire jusqu'à 910 oc (que r 'on appelle "point A.3") : les
atomes du fer sont répartis suivant un réseau cubique centré (au sommet et au
centre du cube), c'est le fer a. ;
20 21
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÊTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Matériaux, contraintes
de 910 oc à 1 390 oc environ : les atomes du fer se placent suivant un réseau calamine, qui est un oxyde dur né en cours de laminage ;
cubique à faces centrées (au sommet et au centre des faces des cubes), est le fer y; _ rouille, qui est une gamme d'oxydes résultant d'un phénomène électrochimique
- au-delà de 1 390 oc : les atomes se retrouvent suivant la disposition des cubes engendré par l'humidité de J'atmosphère.
centrés. ll est d'usage d'appeler cette forme le fer 8;
Pour assurer la protection des aciers contre l'oxydation, il faut ré~ser d'abord un
- à 1 593 °C : Je fer devient liquide. traitement de surface (grenaillage ou décapage à l'acide), puis appliquer ensUJte une
protection, réalisée par :
La vitesse de refroidissement joue un rôle capital sur la structure de J'acier.
_ des peintures : glycérophtaliques, vinyliques, au. caoutchouc •. bitumineuse~,
Considérons trois traitements différents et étudions la structure et la limite de rup- époxydiques, polyuréthanes, etc., selon les caracténsùques du milieu et les exi-
ture d'un acier à 0,35 %de carbone. gences imposées ;
_ des revêtements métalliques :
Refroidissement Refroidissement Refroidissement • galvanisation par dépôt électrolytique,
lent normal brutal • galvanisation au trempé,
• métallisation,
Limite 600 MPa 700 MPa 120 MPa • shérardisation (zinc),
de rupture
• cbromatisation (chrome).
22 23
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
• l'essai de pliage,
a
• 1'essai de fatigue, etc.
Zone Zone Zone
- Les essais non destructifs, qui renseignent sur la composition et la structure des d'écrouissage
élastique plastique
aciers. Ce sont :
B
• la macrographie, c'est-à-dire l'examen visuel d'une surface polie traitée à fu ...... _.............. .. .
l'acide,
• la micrographie, c' est-à-dire l'examen visuel au microscope des cristaux, qui
permet de déterminer notamment la teneur en carbone,
• la radiographie, par rayons X (en laboratoire) ou rayons gamma (sur chantier),
permet de déceler les défauts, cavités ou fissures internes des pièces, notam-
ment des soudures,
• les ultrasons, enfin.
Nous nous bornerons ici à expliciter uniquement l'essai de traction, qui est le plus
classique et le plus révélateur de données physiques.
24 25
·'
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Matériaux, contraintes
- le coefficient de Poisson v :
cr (MPa)
L\a L\f Acier extra-dur
-=-v X-
e
r a
v =0,25 à 0,30 600
T - - - - Acier dur
Éprouvette initiale
450
Acier doux
300 (0,2 % de carbone)
235
150
LJ.L
-Figure 9- 0 ~---------------~E=~
0,2%
-Figure 10-
1.3 .2. PLASTICITÉ DE L'ACIER : Les strucrures métalliques ont donc, grâce à la ductilité de l'acier, la faculté d' équi-
RÉSERVE DE SÉCURITÉ librer les zones de contraintes, par ce qu'il est convenu d'appeler l'adaptatJ.On plas-
tique.
Le palier de ductilité AA' est particulièrement important en construction métallique,
car il représente une réserve de sécurité. En effet, il peut arriver que localement, Alors que les règles CM 66 ne tenaient que sommairement c~mpte,de cett~ possibi-
dans une structure, des pièces soient sollicitées au-delà de cette limite élastique. lité pour les pièces fléchies (par l'introductwn d'un coeffictent d adaptatJon plas-
Elles disposent, dans ce cas, du palier AA ' pour se décharger dans des zones avoisi- tique 1j1), l' Eurocode, au contraire est établi sur la base de ce comportement élasto-
nantes. On dit qu'il y a adaptation plastique. plastique de l'acier.
Plus la teneur en carbone des aciers augmente, plus !y augmente, plus le palier de
ductilité se raccourcit et plus l'allongement à rupture diminue. La sécurité est donc
inversement proportionnelle au taux de carbone. C'est pourquoi seuls les aciers
doux (à faible taux de carbone) sont autorisés en construction métallique. Le taux 1.4. CARACTÉRISTIQUES DES ACIERS NORMALISÉS
moyen de carbone étant de 0,2% (voir figure 10 ci-après).
Cette notion de plasticité/sécurité est très importante. En effet, lorsqu'une pièce est
excessivement sollicitée, au-delà de la limite d'élasticité/y si elle est constituée en Les divers aciers de construction sont réglementés par la norme européenne EN
10025 (publiée en octobre 1990 par l' AFNOR, en remplacement de l'ancienne
acier dur ou en fonte, elle va périr par rupture brutale, sans présenter au préalable de
norme NF A 35.501 d'avril 1987).
signe ou de déformation prémonitoire. En revanche, une pièce en acier doux va pré-
senter de grandes déformations, qui vont prévenir du danger latent. Cette norme définit des nuances d'acier, qui correspondent à leurs caractéristiques
En outre, la zone surcontrainte va, en se plastifiant, se déformer et se dérober, ce qui mécaniques.
va provoquer le report des contraintes excessives sur des zones ou des pièces voi- Elle définit é<>alernent, pour une nuance donnée, des classes de qualité (JR, JO, 12 ·
sines non sarurées.
G3) qui se di;tinguent entre elles par leur soudabilité notarrunent.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Matériaux, contraintes
Cette norme concerne les aciers non alliés, laminés à chaud et destinés à la fabric a- Les sections réelles présentent cinq types principaux de défauts :
tion d'éléments de construction, soudés ou non, et qu'il s' agisse de produits plats
_ défauts de dimensions : les dimensions géométriques des sections sont peu pré-
aussi bien que de produits longs.
cises - les tolérances varient de 1 % sur la hauteur à plus de 15 % sur l'épaisseur
Nous nous limitons en construction à trois nuances principales d'acier (5.235 dans des ailes, pour des poutrelles IPE ou HE ;
la majorité des cas, 5.275 et 5.355 plus rarement, par exemple pour les ouvrages - défauts d'équerrage : les ailes ne sont pas rigoureusement orthogonales à l'âme;
d ' art), qui correspondent aux exigences du calcul en plasticité.
- défauts de symétrie: les largeurs d'ailes ne sont pas exactement identiques;
En effet, le calcul en plasticité peut être utilisé dans l'analyse globale des structures
- défauts d'incurvation: l'âme peut être incurvée (flèche de l à 2 mm) ;
ou de leurs éléments, à la condition que l' acier satisfasse aux trois exigences sui-
vantes : - défauts de dressage : la fibre moyenne des poutrelles peut être incurvée (flèche
de 2 à 3 %o de la portée).
- la contrainte à la rupture en traction fu doit être supérieure de 20 % au moins à la
limite d' élasticité/y :fu~ 1,2/y ; Ces différents défauts peuvent contribuer à diminuer l' inertie du profilé, à provo-
quer des moments de torsion, des phénomènes de voilement, etc.
- l'allongement à rupture Eu doit être supérieur à 15%: Eu~ 0,15;
- l'allongement à rupture Eu (correspondant à fu) doit être supérieur à 20 fois Pour en tenir compte dans les calculs, plutôt que de minorer les sections et les iner-
l'allongement Ey (correspondant àfy) : Eu~ 20 Ey· ties ou d ' entreprendre des calculs difficiles et aléatoires. on majore en fait les
charges par des coefficients de pondération. Le coefficient 1,35 appliqué aux poids
Les trois nuances d ' acier figurant dans le tableau suivant satisfont à ces trois exi- propres se justifie notamment, entre autres, pour cette raison.
gences.
Pour bien montrer l'importance des erreurs commises sur le calcul des inerties et
des contraintes, du fait des tolérances dimensionnelles des poutrelles, prenons un
Nuances d'Aciers
Caractéristiques mécaniques exemple.
des Aciers en fonction
de leur épaisseur t 8.235 8 .275 8.355 Soit une poutrelle IPE 200, dont les tolérances de laminage (fixées par la norme
NF A 45206) sont les suivantes :
Limites élastique fy (MPa)
b 100±2,00mm
t~ 16mm 235 275 355 T h 200±3,00=
16 < ts 40 mm 225 265 345
40<t~ 63mm 215 255 335 lw 5,6 ±0,75mm
Contrainte de rupture lJ 8,5 ± 1,50mm
en traction fu (MPa)
t~ 3mm 360/510 430/580 510/680 h
3 < ts 100 mm 340/470 410/560 490/630
Allongement minimal moyen E
ts 3mm 18% 15% 15%
3<t~150mm 23% 19% 19%
-Figure Il -
1.4.1. TOLÉRANCES DE LAMINAGE
Les calculs de résistance sont établis sur la base de sections théoriques parfaites de
poutrelles, qui sont différentes des sections réelles obtenues après lamin age.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Matériaux, contraintes
M 2 1,5 3 45
- = - + - + 2 x - = - = 22,5 %
I lOO 8,5 200 200
La tolérance sur la contrainte, pour un moment M donné, vaut donc : - industrialisation totale : n est possible de préfabriquer intégralement des bâti-
ments en atelier, avec une grande précision et une grande rapidité (à partir des
laminés). Le montage sur site, par boulonnage, est d'une grande simplicité ;
1:!. cr!= l:!.h _ M =21 %
cr/ h I - transport aisé, en raison du poids peu élevé, qui permet de transporter loin, en
particulier à l'exportation ;
Les tolérances de laminage peuvent donc conduire à une sous-évaluation de la - résistance mécanique :
contrainte de flexion de 21 %. • la grande résistance de l'acier à la traction permet de franchir de grandes por-
tées,
L'application du coefficient 1,35 aux charges permanentes (soit + 35 %) permet
d'augmenter le moment M dans les mêmes proportions et de compenser la minora- • la possibilité d'adaptation plastique offre une grande sécurité,
tion possible de 21 %. • la tenue aux séismes est bonne, du fait de la ductilité de l'acier, qui résiste
grâce à la formation de rotules plastiques et grâce au fait que la résistance en
traction de l'acier est équivalente à sa résistance en compression, ce qui lui
permet de reprendre des inversions de moments imprévus ;
1.4.2. CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES - modifications : les transformations, adaptations, surélévations ultérieures d'un
DES ACIERS ouvrage sont aisément réalisables ;
- possibilités architecturales beaucoup plus étendues qi.J' en béton.
Les valeurs des principales caractéristiques mécaniques des aciers de construction
sont:
31
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Principaux inconvénients :
- résistance en compression moindre que le béton ;
- susceptibilité aux phénomènes d'instabilité élastique, en raison de la minceur des
profùs; CHAPITRE 2
- mauvaise tenue au feu, exigeant des mesures de protection onéreuses ;
- nécessité d'entretien régulier des revêtements protecteurs contre la corrosion, LES ASSEMBLAGES
pour assurer la pérennité de 1' ouvrage.
2.1. GÉNÉRALITÉS
Pour conduire les calculs selon les schémas classiques de la résistance des maté-
riaux, il y a lieu de distinguer, parmi les assemblages :
- les assemblages articulés, qui transmettent uniquement les efforts normaux et
tranchants,
- les assemblages rigides, qui transmettent en outre les divers moments.
Cette dichotomie est en fait une simplification pour mener les calculs, car, en réa-
lité, les assemblages ont un comportement intermédiaire (semi-articulés, semi-
encastrés, sem.i-rigides).
2.1.2. FONCTIONNEMENT DES ASSEMBLAGES Les assemblages peuvent être considérés comme autant de "talons d'Achille" ~ans
une structure, et les Anciens ont coutume de dire qu'une charpente sous-dtmensiOn-
Les principaux modes d'assemblage sont: née, mais correctement assemblée, est préférable à une charpente correctement
- le rivetage, dimensionnée, mais mal assemblée.
- le boulonnage,
Dans le premier cas, la réserve de plasticité autorisera l'apparition de grandes défor-
- le soudage, mations, qui préviendront du risque possible.
- le collage,
En revanche, dans le second cas, aucune déformation prémonitoire ne sera obser-
qui correspondent à deux types de fonctionnement distincts : obstacle et/ou adhé- vable avant la rupture brutale.
rence.
Mais un bon dimensionnement n'est pas suffisant, si la conception n' est pas cor-
recte. Il faut assurer, au travers de l' assemblage, la transmission parfaite des forces,
FONCTIONNEMENT PAR OBSTACLE afin de ne pas créer d'efforts ou de moments secondaires parasites. Pour cela,
quelques précautions élémentaires sont à prendre :
C'est le cas des boulons ordinaires, non précontraints, dont les tiges reprennent les
efforts et fonctionnent en cisaillement. n faut proscrire tout assemblage par recouvrement simple (figure A) et utiliser un
assemblage symétrique par double couvre-joint (figure B).
- Figure 12·A -
+
FONCTIONNEMENT MIXTE
N----e;~:~1~~~~ ~~1=;--1-':r~ N
C'est le cas du rivetage (et dans les cas extrêmes, du boulonnage HR), à savoir que
les rivets assurent la transmission des efforts par adhérence des pièces jusqu'à une
certaine limite, qui lorsqu'elle est dépassée, fait intervenir les rivets par obstacle, au
cisaillement. 'i==f=11
12
- Figure 12·8 -
2.1.3. PRÉCAUTIONS CONSTRUCTIVES En effet, dans le cas de la figure A, la dissymétrie crée un moment de flexion para-
site et l'assemblage se déforme, comme le montre la figure C.
Les assemblages constituent des zones particulières plus fragiles que les zones cou-
rantes des pièces, car les sections sont réduites du fait des perçages ou la nature de
l'acier affaiblie par la chauffe du soudage. En outre, les assemblages sont soumis à
des sollicitations qui peuvent s'inverser et les contraintes peuvent changer de sens
(une poutre de charpente peut fléchir dans le sens positif sous charge de neige et
dans le sens négatif sous soulèvement par le vent).
- Figure 12.C-
C'est pourquoi il faut être particulièrement vigilant dans la conception et le calcul
ll faut par ailleurs s'assurer que les axes neutres des barres soient concourants aux
des assemblages, afin de se prémunir contre tout risque de rupture brutale.
nœuds des treillis dans les systèmes réticulés. Ce n'est souvent pas le cas pour les
34 35
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages
treillis réalisés en cornières, du fait de la non-superposition des axes neutres et des 2.1.4. CLASSIFICATION DES ASSEMBLAGES
axes de trusquinage. U convient alors de prendre en compte les majorations des
c?ntraintes engendrées par les moments secondaires, tant au niveau des barres qu'au
ruveau du gousset (ligne de déclùrure). Les assemblages peuvent être classés en fonction de :
_ leur rigidité,
Dans le cas de la figure D, le moment secondaire vaut: M = (F2 - F 1). d.
_ leur résistance.
-S+G --- -~T. Les assemblages de type articulé doivent être capables de transmettre les efforts cal-
culés lors de leur conception ainsi que d'accepter les rotations qui en résultent.
-~ A.N.
A.T. = Axe de trusquinage
A.N. = Axe neutre Assemblages rigides
- Figure 12-0 - Un assemblage peut être considéré comme rigide si sa déformation n'a pas
d'influence significative sur la répartition des efforts et des moments dans la struc-
Nous allons examiner successivement : ture, ni sur la déformation ct' ensemble de celle-ci.
- les assemblages par boulons ordinaires,
Les déformations des assemblages rigides ne doivent pas conduire à une réduction
- les assemblages par boulons précontraints, de la résistance de la structure supérieure à 5 %.
- les assemblages par soudures.
Les assemblages rigides dovient être capables de transmettre les efforts et moments
Nous délaisserons : calculés lors de leur dimensionnement.
- les assemblages par rivets, pratiquement abandonnés de nos jours, du fait des dif-
ficultés inhérentes à leur mise en œuvre (particulièrement sur chantiers). Le rive-
Assemblages semi-rigides
tage reste cependant très utilisé pour assembler les tôles fines, les barda<>es, mais Les assembla<>es qui ne satisfont pas aux critères concernant les assemblages rigides
il s'agit dans ces cas de petits rivets "pop", scellés pneumatiquement, qci ne relè- ou les assemblages articulés seront classés comme des assemblages serni-rigides.
vent pas, à proprement parler, de la construction métallique ;
Les assemblages semi-rigides doivent permettre de prévoir le niveau d'interac~on
- les assemblages par collages, peu utilisés, car il s'agit d' une technique non
entre les éléments structuraux, en se basant sur les caractéristiques moment-rotauon
encore réglementée, qui exige une préparation des surfaces particulièrement
des nœuds.
méticuleuse, sans laquelle les colles (résines de synthèse), bien qu ' extrêmement
performantes, ne peuvent garantir la cohésion suffisante des assemblages. lls doivent également être aptes à transmettre les efforts et moments calculés lors de
leur conception.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages
1
B. CLASSIFICATION PAR RÉSISTANCE 1 p : charge unitaire
38 39
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages
Direction de transmission
-\k--·-4--·-·-GJ.
i ' i i
• pour éviter le déchirement des tôles (à la manière des timbres-poste) ;
- des valeurs maximales :
de l'effort -·-0-·-·-·-&·-·-·-<.B ·
• pour conserver un bon contact entre les pièces assemblées (ce qui augmente le
e,
e2
}< 12 lou 150 mm frottement et limite les risques de corrosion),
• pour éviter des assemblages trop longs (cf. paragraphe suivant).
Notations pour l'espacement des systèmes de fixations
v
• 1 1• P1 s 14 t et s 200 mm
~ r~_ . -l~
1 4
.-41-
.I \ -GJ-
-èl ~
-4- J Compression
e3 ;;, 1,5d0
re---..., 1 1
1 1
•1 le P1.o s
14 s
t et 200 mm
Pinces transversales et longitudinales de trous oblongs
---
etS400 mm
40 41
'· CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages
tiendra compte de ce phénomène en multipliant la résistance ultime théorique par un C. SECTION NETIE - LIGNES DE RUPTURE
facteur de réduction ~ donné par :
La section nette A 11 , 1 est la section qui présente la plus courte ligne de rupture. Elle
~ = 1 - (R- 15 . â) 1 (200 . â) avec 0,75:,; ~:,; 1
est, bien sûr, inférieure à la section brute A et dépend du nombre de trous qu'elle
F(%)~-------------------------, rraverse et de leur disposition.
/.
Moyenne
10
7 ·····H z
-·L ·:i: ..
t : épaisseur de la pièce
d0 : diamètre du trou
F .._::_qtq:j: ! = ,
2 3
~
4 5
!
j=t::=t=:j=t==t=:j
6 7
l~l:
8
l' i---: ;;:
9 10
...__
F F {Ab= tb
_____... _(An. 1
An=
An,2
-Figure 18-
Définition de la section brule A el de Jo section nette Anet
D. EFFET DE LEVIER
Cette force supplémentaire Q peut provoquer une rupture prématurée des boulons.
La figure suivante montre l'évolution de la traction Pb dans un boulon précontraint,
pour un assemblage sollicité à la traction. La rupture du boulon a lieu pour une
force extérieure N 1 plus petite que la charge ultime N2 d'un assemblage composé de
tôles rigides.
R
d
-Figure 17-
Influence de la langueur de l'assemblage
43
1 ~-"
A.COER8CŒNTSPARTIELSDESÉCURITÉ
a) Déformée de J'assemblage
Résistance des boulons au cisaillement par plan de cisaillement :
Traction dans un boulon Pb
- pour les classes de qualité 4.6, 5.6 et 8.8 :
~ Avec force de levier Q
... .. .... . ......... ...... / ~ ---- ·,0 ---- --
Ab
- - - - - - - - - r. i
Jo : /! Fv = 0,6 x fub x - -
Ab
Fv = 0 ,5 x fub x - -
'Y Mb
"---- - -- - - -0--0--Force exrérieure N avec Ab = A : aire de la section brute du boulon si le plan de cisaillement passe
N1 N2 par la partie non fùetée du boulon ;
b) Évolution de la force de traction dans un bou lon
en fonction de la force extérieure =As: aire de la section résistance en traction du boulon si le plan de
cisaillement passe par la partie filetée du boulon.
-Figure 19-
Une estimation de la force de levier peut être trouvée avec la formule suivante : F
4 - H---.-i--i---i--i---'-----l-1 ~
Q=
05_(
'
wt
30 ab2 A
J ) !!_
(a a +1 + 2
d(3b) J
wt4
6ab2A a) Une section cisaillée (m = 1) b) Deux sections cisaillées (m = 2)
-Figure 20 -
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les assemblages
As= [ d
1
; r
~ ~ =di ~
1 • 1
d: $nominal . Ecrou .
l - ·- ·- ·-·-·- ·-·- ·- ·- ·- ·-·- l
C. ASSEMBLAGES SOLLICITÉS À LA TRACTION
-Figure 21-
La résistance en traction des boulons vaut :
Les filetaoes sont ISO pour les boulons ordinaires et RONDS pour les boulons précon-
r:
traints. notation est, pour un boulon de 20, par exemple (c'est-à-dired = 20 mm):
en ISO : M20 en rond : MRd 20
~1
D. ASSEMBLAGES SOLLICITÉS SIMULTANÉMENT AU CISAILLEMENT
ET À LA TRACTION
d 1 = 0 1 =d- 1,0825 pas
Les boulons soumis à des efforts combinés de cisaillement V et de traction T, doi- ~ = 0 2 =d- 0,6495 pas
vent satisfaire aux conditions suivantes : d3 = d-1,2268 pas
r = 0,1443 pas
~ + -T-~ 1
Fv 1,4 FT
Diamètre nominal
14 16 18 20 22 24 27 30
du boulon d (mm)
Section résistante
A 5 (mm2) 115 157 192 245 303 353 459 561
rr. d 2
La section résistance As d'un boulon est: ~ = _ _s_ , ds étant Je diamètre résistant,
4
Filetage rond
calculé comme la moyenne arithmétique entre Je diamètre en fond de filet d 1 et Je
diamètre sur flanc d2.
-Figure 22 -
46
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les assemblages
F1 =~=
440
Classe 4.6 4.8 5.6 5 .8 6.8 8.8
=110kN>F8 =98kN
10.9 4 4
fyb (N/mm2) 240 320 300 400 480 640 900
fub(N!mm2) 400 400 500 500 600 800
· diamétrale est excessive· Il faut donc augmenter le nombre de boulons,
La pressiOn
1 000
• soit en réduisant leur diamètre (à classe d' acier égale),
• soit en réduisant leur classe d'acier (à diamètre constant).
G. EXEMPLES D'APPLICATION
Choisissons la deuxième solution, par exemple 4> 16, classe 6.8.
Exemple 1 : Assemblage de deux cornières sur un gousset 157
F. = 2 x o 6 x 60o x
v '
w- 3 x 1,25
= 90 kN
-Figure 23- Avec n = 5 boulons ( 4> 16, classe 6.8), la pression diamétrale est acceptable.
F = 440 kN, e = 8 mm, acier S.235
Fv
As
= 0,6 fub . As 1YMb par plan de cisaillement
= 157 mm 2
Fub = 800MPa
YMb = 1,25
Nombre de plans de cisaillement: m = 2
r + +
soit
Fv=2 x 0,6 x800 x l0- 3 x 157 1 1,25 = 121 kN L 100 x 100 x8
200
48 49
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages
Poteau HEB 200, cornière 100 x lOO x 8, effort pondéré F = 6 kN, acier S.235, La condition (2) est plus contraignante que la condition(!).
nombre de boulons n = 2.
28 400
Calculer le diamètre des boulons. Choisissons, par exemple, des boulons de classe 4.6. (fub = 400 MPa) As<;:~
Efforts : V= F = 6 kN =71 mm2 pour 2 boulons soit As<:: 35,5 mm2 pour 1 boulon, ce qui correspond à un
boulon <P 8 (As= 33,8 mm 2).
Moment par rapport à 0: M =Fx 100 =Nx 45 d'où N= 13,33 kN.
La pression diamétrale n'est pas à vérifier, car extrêmement faible ici.
~~
1~-i 2.2.3. DIMENSIONNEMENT
DES BOULONS PRÉCONTRAINTS
A. PRINCIPE
N...----
Bien que présentant le même aspect qu ' un boulon ordinaire, un boulon HR (haute
résistance) est constitué d'acier à haute limite élastique et comporte une rondelle
N ------J.- 0
incorporée à la tête. Lors du boulonnage, il est serré fortement , ce qui a pour effet de
lui communiquer un effort de précontrainte, qui agit parallèlement à l'axe du boulon,
-Figure 25 - donc perpendiculairement aux plans de contact des pi èces (c'est pourquoi les bou-
lons HR sont aussi appelés boulons précontraints). Cette précontrainte développe,
- Vérification de la cornière en console: Mj= F . d = 6 x 80 =480 kNmm
par frottement mutu el des pièces, une forte résistance à leur glissement relatif.
- Contrainte dans l'acier :
Contrairement aux boulons ordinaires, les boulons HR ne travaillent pas au cisaille-
ment, mais transmettent les efforts par frottement.
M. v 480 x 6 x 103
(Jf 225 MPa <!y
82 x 200 Le coefficient de frottement J.l. des pièces en contact joue donc un rôle prépondérant.
V N
en cisaillement + traction : - + - - $ 1
F> 1,4 FT
v =6kN
N = 13,33 kN
FT = 0,9fub. As! 1,50 Axe
Fv = 0,6fub. As 1 1,25 boulon
51
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les assemblages
Les boulons HR n'étant pas conçus pour fonctionner en obstacle (au cisaillement),
oe doit être effectué pro!ITessivement, dans un ordre préétabli (défini par
leurs tiges ne sont théoriquement pas en contact avec les sections droites des per- le serrao o 1 1 ·
çages des pièces assemblées. les normes NF P.22464/466/468/469), afin de _ne pas déformer es p atin~s
d'a ui et préserver leur planéité. C'est pourqum les boulons HR ont une trm-
pp appellation de " boulons à serrage contra• té" .
sième
Cependant, dans certains cas, les tiges peuvent venir au contact des pièces, soit en
raison d'un mauvais montage, soit accidentellement par glissement des pièces (coef-
ficient de frottement J.l. insuffisant ou bien effort tangent excessif). Dans ces cas, les
boulons HR vont fonctionner au cisaillement.
C. CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES DES BOULONS
ll existe deux classes de boulons HR, définies en fonction de leur contrainte limite
B. PRÉCAUTIONS CONSTRUCTIVES d'élasticité/yb et de leur contrainte de rupturefub:
_ les boulons HR lou HR 10.9,
Un bon assemblage par boulons HR exige que des précautions élémentaires soient
prises, notamment : _ les boulons HR 2 ou HR 8.8.
- la tête du boulon ne doit pas poinçonner les pièces assemblées (d'où l' interposi- Le premier chiffre correspond àfub 1 100.
tion d'une rondelle),
- la force de précontrainte doit bien être appliquée à sa valeur de calcul (d'où Le second chiffre correspond à lü !yb 1f ub·
l'importance du couple de serrage et la nécessité d'utiliser des clés dynamomé-
triques ou pneumatiques), Soit:
52
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages
ks = 0,85 pour les trous circulaires surdimensionnés et pour les trous oblongs f. ASSEMBLAGES PAR PLATINES SOLLICITÉS
courts. PAR UN MOMENT FLÉCHISSANT ET UN EFFORT TRANCHANT
ks =0,7 pour les trous oblongs longs. v
- YMS est le coefficient partiel de sécurité qui vaut :
à l'ELU:
YMS = 1,25 pour les trous à tolérances normales, ainsi que pour les trous
oblongs dont le grand axe est perpendiculaire à l'axe de l'effort. 1
YMS = 1, 40 pour les trous surdimensionnés, ainsi que pour les trous oblongs
dont le grand axe est parallèle à l'axe de l'effort. \
àl'ELS: + +
YMs= 1, 10 pour les trous à tolérances normales, ainsi que pour les trous -Figure 28-
oblongs dont le grand axe est perpendiculaire à l'axe de l'effort.
V Fp
1 FP = 0,7 . fub . ~ 1 v) =- s F, = ks . m. J.L • - -
n 'YMS
- = - = - = ..
dl cl;_ d3
MR = N! . dl + N2 . dz + N3 . ti:, + ...
= N! [d,_2 + N2 . cl;_ !!__ + N3 . d3 d~ + .. ·]
~ NI ,NI
F ·-···----······- -·-· Fr
= :: ( d,_2 + d] + d} + ... )
- Figure 27-
54 55
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages
avec n = nombre de boulons par rangée. avec : twc =épaisseur âme poteau
bef!= p = entraxe rangées boulons
f- N, + +
I
- f- N2
-
-
-
~ N3
~ N•
~
M) 1 avec
CJn = contrainte normale de compression dans l'âme du poteau due à l'effort de
compression et au moment fléchissant.
~
dans la zone comprimée, âme raidie : aucune vérification n'est nécessaire dès lors que les raidisseurs ont
une épaisseur égale à celle des semelles de la poutre (schéma A).
- dans la zone cisaillée,
(cf procédure 1.3.2., annexe J à l'Eurocode 3).
Zone tendue
Zone cisaillée
)
)
'
- ·
-Figure 30-
56 57
CONCEPnON ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages
Résistance de l'âme du poteau dans la zone cisaillée (âme non raidie) . Q 131 .
• Diamètre maxunal de perçage : 4> = - = - = 18,7 mm
V,= 0,58/y. h. twc 1 YMO t 7
Si la résistance s'avère insuffisante, il faut raidir l'âme, soit par une fourrure d'âme Soit do = 18 mm, ce qui correspond, avec un jeu de 2 mm, à des boulons de dia-
(schéma B), soit par des raidisseurs diagonaux (schéma C). mètre d = 16 mm.
= Fs = ks . m . IL . Fp 1YMs
avec: Fp = 0,7 fub. A 5 • Soit:
ks = 1,0
m= 1
IL= 0,30
As= 157 mm2
=
YMs 1,25
~ Fourrure d'âme
Fs = 0,3 X 0,7 X 800 X lQ-3 X 1571 1,25
'-..........__
F5 = 21 kN
-Figure 31-B- - Figure 3 1.C -
- Nombre de boulons
N 190
G. EXEMPLES D'APPLICATION n=-=-=9
F5 21
Exemple 1 : attache d 'une cornière sur un gousset
- Vérification de la pression diamétrale
Cornière L 70 x 70 x 7
FB = 2,5 a.fu dt IYMb
Épaisseur gousset= 8 mm
FB = 2,5 X 800 X 16 x 10- 3 X 7 1 1,25
Acier S.235
FB= 179 kN
IL= 0,30
190
N pondéré= 190 kN F8 = - = 21 kN < F8 = 179 kN
9
Boulons HR 8.8.
N
Exemple 2: vérification d'un T à l 'arrachement
-Figure 32- Soit un T fixé par 8 boulons HR 8.8, diamètre 16 mm. Quelle charge maximale pon-
dérée peut supporter cet assemblage ?
- Problème : nombre et diamètre des boulons
- Effort admissible en traction pour un boulon
• Section brute cornière : A = 940 mm2 Fp = 0,7 .fub. As
3 FP = o,7 x 800 x w-3 x 157 = 88 kN
. nette mmuna
• Sectwn . . 1e : AN = N 190 x 10
809
mm2
!y 235 - Charge maximale admissible :
58 59
1i
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages
A5 = 157 rnrn2
fub = 1 000 MPa
'YMs"' 1,25
Fp = 0,7 .fub. As= 110 kN
Soit:
N [
l!0-0,8 x -- r{3J F
2
1,10 x 0,3 =-
-Figure 33- 1,25 2
Yus 2
r·----==24=0-~
k5 =1,10
m= 1
-Figure 35 -
J.l=0,30
60
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'E UROCODE 3 Les assemblages
Détermination des ejfons dans les boulons Résistance de l'assemblage sous l'ejfon tranchant
Nous considérons uniquement les boulons tendus, c'est-à-dire les trois rangées . v 80
supérieures de boulons. Soit : Par boulon . V1 =- = - = 8 kN
n 10
M. d;
N;=-- n faut vérifier que :
2
L d ; V1 ~ Fs = ks . m . J.l. • Fp 1 YMs
V1 ~0,3 x247 11,25 =59 kN
d1 =410 mm)
~ = 290 mm -7 I. d2; = 2 963 mm2 _ Résistance de l'âme du poteau en traction
F1 =/y. twc · beffl YMO
d3 =210 mm
F, = 235 x 8,6 x 80 = 1 617 kN
320
320 x 0,41 F = .l:!!_ = = 922 kN < F,
442kN v h-1 0,347
2 963
320 x 0,29
313 kN _ Résistance de l'âme du poteau en compression (non raidie)
2 963
bef!= 12,7 + (2 X 28) + 5 (13,5 + 21)
N _ 320 x 0,21 _ kN
3 227 bef!= 239 mm
2 963
cr = .}-:'+ M. v 80 + 320
U faut que NI ~ n Fp avec Fp = 0,7 fub. As. n A 84 x I0-4 1 160 x 10- 6
1
62 6.3
1,·
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages
- pour les boulons HR, l' Eurocode 3 à la précédente norme NF P.22460 ( 1 boulon Norme NF P. 22460: Q = 1,1 Pv. J.1.
<j> 20, classe 10.9, coefficient de frottement des pièces J.1. = 0,30).
Q =58 kN
Eurocode 3 moins favorable de 30 %.
A. BOULONS NON PRÉCONTRAINTS
En traction
Eurocode 3: FT= 0,9fub. As 11 ,50 2.3. LES ASSEMBLAGES SOUDÉS
FT= 73 kN
(Jrat·A.
Norme NF P.22430 : N=-- Le soudage est un procédé qui permet d' assembler des pièces par liaison intime de
1,25 la matière, obtenue par fusion ou plastification.
N=59 kN
Le soudage implique donc :
Eurocode plus favorable de 25 % . - l'existence d'une source de chaleur suffisante pour obtenir la fusion du matériau.
Elle peut être d' origine électrique (résistance, arc, plasma), chimique (combus-
Au cisaillement tion de gaz), mécanique (friction) ;
Eurocode 3: Fv =0,6 -fub. As /1,25 - une aptitude du matériau à être soudé, appelée soudabilité. La soudabilité à haute
Fv= 59 kN température dépend des qualités propres du matériau, mais également de divers
paramètres liruitatifs, tels que :
Gred · As • les modifications de la structure physico-chimique du matériau,
NormeNFP.22430: Q=--
,, 1,54 • l'apparition de fissurations et de criques au refroidissement,
1
B. BOULONS HR PRÉCONTRAINTS qui nécessitent donc de prendre une série de précautions sur lesquelles nous
reviendrons plus loin.
En traction Le soudage présente, par rapport au boulonnage, plusieurs avantages :
Eurocode 3: Fp = 0,7 fub .As - il assure la continuité de matière, et, de ce fait, garantit une bonne transmission
Fp= 172kN des sollicitations ;
- il dispense de pièces secondaires (goussets, attaches, etc.) ;
Norme NF P. 22460: Pv = 0,8. As. Geb
Pv=175kN - il est de moindre encombrement et plus esthétique que le boulonnage.
.. ! 1
i''
'
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages
Un arc électrique est établi entre une électrode in.flusible en tungstène et les pièces.
PROCÉDÉ PAR PRESSION
Une torche injecte de l'argon, qui, fortement ionisé par l'arc (état plasma), acquiert
Les pièces chauffées jusqu'à l'état plastique sont assemblées par pression simple ou une grande vitesse. L'énergie thermique pro vient de l'arc, de l'énergie cinétique des
martelage (forgeage). Procédé artisanal et marginal. atomes et de la recombinaison ions-électrons, et permet d'atteindre une température
de 15 000 °C. Ce procédé est encore peu utili sé en construction métallique, du fait
de son coût.
PROCÉDÉ PAR RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE
Les pièces sont superposées et placées entre deux électrodes-presse, qui réalisent PROCÉDÉS À L'ARC ÉLECTRIQUE
des soudures par points. Procédé utilisable pour des tôles fines seulement.
Ce sont les procédés les plus couramment utilisés en construction métallique. Les
électrodes peuvent être fusibles ou non.
PROCÉDÉ PAR FRICTION
Ce procédé permet de rabouter deux pièces, dont une au moins est de révolution. La
Procédé à électrode non fusible (TIG)
rotation rapide d' une pièce, appliquée sur l'autre, plastifie le métal, qui flue. Ce pro- L'arc est produit entre une électrode de tungstène non fu sible et les pièces, sous
cédé nécessite cependant un usinage ultérieur pour ébavurer les bourrelets. jet d' argon, qui est un gaz inerte (d'où l' appellation de procédé TIG : tungsten
inert gaz). Le métal d'apport est obtenu par fu sion d'une baguette indépendante.
En atelier, ce procédé est semi-automatique ou automatique.
PROCÉDÉ CHIMIQUE AU CHALUMEAU OXYACÉTYLÉNIQUE
Il utilise la combustion d'oxygène et d'acétylène (stockés en bouteilles métalliques), Procédés à électrodes fusibles
à une température d'en viron 3 000 °C, le métal d'apport étant fourni par des Un arc électrique est créé entre une électrode fu sible (cathode) et les pièces à
baguettes d'acier fusibles. Très utilisé en chaudronnerie et en serrurerie, car peu oné- souder (anode), grâce à un générateur de courant, alternatif ou continu, de faible
reux et très maniable, ce procédé est pourtant peu utilisé en construction métallique, voltage, mais de fort ampérage (de 50 à 600 ampères) .
car il est plus onéreux que les procédés à l'arc pour des sections d'acier épaisses.
L'arc est produit par la cathode, qui émet des électrons, bombardés sur l'anode à
grande vitesse, provoquant l'ionisation des molécules sous le choc et donc une
PROCÉDÉ AU LASER forte élévation de température, qui entraîne la fusion à la fois de la cathode (élec-
trode) et de l'anode (zone de liaison des pièces à assembler). Les particules fon-
Dans ce procédé, le laser émet un faisceau de photons et une lentille focalise 1' effet
dues de la cathode sont projetées sur l' anode, au travers de l'arc, et se déposent
thennique du rayonnement sur un point très concentré (quelques microns). Il existe
Il suffit alors de déplacer la cathode le long du joint d'assemblage pour constituer
deux types de lasers : le laser de pu issance, qui extrait ses photons d' un mélange
un cordon continu de soudure. Ce déplacement peut être manuel (sur chantier),
gazeux (gaz carbonique, azote, hélium) et le laser à impulsion d'un mélange solide,
semi-automatique ou automatique (en usine). Parmi les procédés à électrodes
le YAG (grenat d'yttrium dopé au néodyme) . D' une très grande précision, ce pro-
cédé est surtout utilisé en mécanique de précision et en horlogerie. fusibles, le procédé qui reste le plus employé est celui à électrodes enrobées.
-Électrodes enrobées
PROCÉDÉ PAR BOMBARDEMENT ÉLECTRONIQUE Les électrodes sont enrobées d'une gaine réfractaire. Lors de la fusion, cet enro-
bage donne naissance à un laitier, qui permet :
Le bombardement électronique provoque la fusion du métal par conversion de
l'énergie cinétique des électron s en énergie thermique. Un canon à électrons • de ralentir le refroidissement de l'acier, donc d'éviter un phénomène de
(cathode en tungstène) bombarde les électrons, qui sont accélérés par un champ trempe et par là même d'éviter de rendre 1'acier cassant ;
électrique ; puis un champ magnétique fait converger le faisceau en un point. Cette • de protéger l'acier contre l' absorption néfaste de l'oxygène et de l'azote atmo-
opération, réalisée sous vide, est de grande précision, et utilisée surtout en nucléaire sphériques, qui le rendrait fragile ;
et en aéronautique. • d'améliorer la nature du métal d'apport, par inclusion d'éléments réducteurs;
67
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les assemblages
• de créer une torche de gaz incandescent, qui canalise les particules de métal
fondu et les accélère (accélération supérieure à celle de la pesanteur g), ce qui Puissance Puissances comparées des divers procédés de soudage
(KW/cm 2)
autorise les soudures verticalement, de bas en haut et en plafond ;
• de stabiliser l'arc électrique, grâce à l'inclusion de sels à faible tension d'ioni-
j
sation, permettant ainsi d'utiliser une source de courant alternatif. 200 000 Laser solide Y AG
100 000 -
li existe parallèlement, des procédés à électrodes nues (non enrobées). Aéronautique
Nucléaire
Les électrodes à fil nu, qui étaient utilisées à la naissance du soudage électrique,
1000 Laser C02
présentaient alors tous les inconvénients énumérés précédemment, que l' enro- Faisceau électronique
bage permet de supprimer (notanunent la nécessité d'utiliser une source de cou-
rant continu). 100 - Offshore
Mais le développement de techniques récentes, qui consistent à noyer l'arc élec- Arc plasma
10 -
trique dans un jet de gaz, permettent de s'affranchir des divers inconvénients pré-
cités, tout en gardant des électrodes nues. Ces procédés tendent à se développer Arc électrique
rapidement aujourd'hui. li s'agit notamment: Énergie solaire concentrée
Constructions
• du procédé MIG (métal inert gaz), qui consiste à utiliser une électrode en métalliques
atmosphère protectrice (dans un gaz inerte, en principe de l'argon) ; 0, 1 Chalumeau
• du procédé MAG (metal active gaz), qui utilise du gaz carbonique en remplace-
ment de l'argon, le gaz carbonique n'étant pas inerte puisqu'il se décompose. -Figure 36-
En résumé, plus un procédé est de puissance élevée, plus la pénétration des aciers
est forte, plus la température est élevée et plus le faisceau énergétique est concentré
(grande précision et faibles déformations, car les zones très chaudes sont très locali- 2.3.2. DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES
sées).
Les procédés de faible puissance sont utilisés en construction métallique, car ils sont SOUDURES BOUT À BOUT
peu onéreux. En outre, leur précision et le degré de finition obtenu sont bien suffi-
sants. Jusqu'à des épaisseurs de pièces de 5 à 6 mm, les soudures peuvent être effectuées
sur des pièces non chanfreinées, affranchies d'équerre (figure 37-A).
Parmi ces procédés à faible puissance, les procédés TIG et MAG se développent
actuellement, au détriment des procédés à électrodes enrobées, du fait de leur plus Au-delà de 6 mm, il faut réaliser des chanfreins sur les rives d'assemblage, le talon
grande vitesse d'exécution et de leur industrialisation (fonctionnement automatique t
C devant être inférieur à la plus petite des deux valeurs : 3 mm ou - -
en usine).
5
68
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages
-Figure 39-
E
" '~ / [{"
40
F r7 [ '•12à40
Le soudage de l'acier exige des températures élevées qui vont provoquer une dilata-
(~)(.----lep
tion locale des pièces. Lors du refroidissement de la zone du cordon de soudure, le
retrait va:
- soit provoquer des déformations dans les pièces, si ces dernières sont librement
dilatables (figure 40) ;
-Figure 37-
- soit générer des contraintes internes dans les pièces, si ces dernières sont bridées
SOUDURES D'ANGLE (figure 41 ).
Dans le second cas (pièces bridées), pour limiter les contraintes internes, il est pos-
sible:
-Figure 38- - soit d'assouplir le bridage, ce qui autorisera de faibles déformations, acceptables;
- soit de postchauffer les pièces.
- réaliser des cordons de diamètre supérieur à 4 mm (a ~ 4 mm) et de longueur 2.3.3 CALCUL DES CORDONS DE SOUDURE
supérieure à 50 mm (1 >50 mm ou 10 a);
- veiller à une bonne corrélation entre l'épaisseur du cordon et l'épaisseur de la Les soudures bout à bout ne se calculent pas. On admet qu'il y a continuité de
plus faible des pièces à assembler (figure 42). matière, donc continuité des pièces, aux deux conditions toutefois, que l'épaisseur
de la soudure soit au moins égale à l'épaisseur de la plus faible des pièces assem-
Après refroidissement blées et que le métal d'apport ait des caractéristiques mécaniques au moins égales à
À chaud
/ \ celle du métal de base.
c -v J Les méthodes de calcul qui vont suivre s'appliquent donc aux soudures d'angle.
NOTATIONS
___...._----
cr composante perpendiculaire à la section ;
l' Pièces composante dans le plan de la section perpendiculaire à l'axe longitu-
bridées Contraintes
-""---.. transversales
dinal du cordon ;
-Figure 41 -
t -Figure 43-
(mm) 4 6 · 7 8 10 12 14 16 18
a RÉGLEMENTATIONS
(mm) 3 4 5 6 7 8 10 11 13
Les méthodes de calcul suivantes sont définies par l'Éurocode 3 (chapitre 6.6. et
annexe M), qui se substitue à la norme NF P. 22470.
-Figure 42-
72 73
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages
FORMULE FONDAMENTALE Nous allons établir ci-après des formules de calcul pour des cordons reliant:
Elle est donnée par l'annexe M à l' Eurocode 3 et elle exprime que les composantes - soit des pièces orthogonales,
de la contrainte moyenne rapportée à la section de gorge du cordon de soudure doi- - soit des pièces obliques.
vent satisfaire à la condition :
Cordons reliant des pièces orthogonales
Les cordons peuvent être frontaux, latéraux, obliques.
avec des coefficients ~w et YMW variables selon la nuance d ' acier: Cordons frontaw:
Nuances d'acier
YMw ~w ~w-YMw
fy fu
235 MPa 360 MPa 1,25 0,80 1,00
275 MPa 430 MPa 1,30 0,85 1,10
355 MPa 510 MPa 1,35 0,90 N --"r-~---':c==;::::===3-- N 1 2
1,20
. N/2
-Figure 45-
f2 , NJ. Nf2
NJ. =N-, doù1:J. = - - = - -
2 ai. f 2ai. f
N;; =0 , d'où 1: 11 = 0
-Figure 44-
soit:
74 75
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages
""">R NV3-sin 2 a.
a· ._, - 1-'w · Y Mw ____;_........:.. __
fu
N
Cordons reliant des pièces obliques
e désignant l'angle d'une des faces d'assemblage avec la perpendiculaire à l'autre
face, on distingue de la même façon des cordons frontaux, latéraux et obliques.
N---E==~~~=====r~N
/
/
1
~ _!_4&
/ .r:._t
.
/ cr
-Figure 46 -
N
a='t_j_ =0 et 't 11 =--
a I.l
D'où:
- Cordons obliques
-Figure 48-
- Cordons frontaux
• Pour l'angle obtus :
a =....!!._cos(!!.-~)
a'Ll 4 2
a ='t N. sin a.
-Figure 47-
't _j_ = ....!!._ sin
a'Ll
(n -~)
4 2
i f2 a 'Li 'til =0
't _ N . cos a.
i- a I.l
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages
d'où:
Assemblage de pièces fléchies
(cordons entre âme et semelles d'une poutre reconstituée)
"" " >
a · L..t- R
fJw ·
y Mw Nh- sin e
fu t, 1
- Cordons latéraux:
De la même façon que pour des pièces orthogonales, on vérifie quel que soit
1'angle, obtus ou aigu, que : ,._~b--4...~1
""1..
=t'
t, 1
-Figure 49-
a · :ER;:: Pw· YMw N f3 _ Soit V l'effort tranchant, I.J.le moment statique d'une semelle par rapport à y et 1
fu le moment d'inertie de la section complète par rapport à y.
- Cordons obliques - Considérons l'attache d'une semelle sur l'âme (soit deux cordons) :
Dans le cas de cordons obliques, faisant un angle a avec la direction de l'effort, et VI.J.
'CII = - -
on établit: 2al
• Pour un angle obtus :
La formule fondamentale :
..- o >
a · L.<._ A
!Jw ·
y
Mw
Nh - (1 + sin 8) . sin2 a
fu
• Pour un angle aigu :
s'écrit alors :
Formule enveloppe
ou (1)
Il existe une formule enveloppe, qui dispense de tous les calculs précédents, qui
place en sécurité, quelle que soit l'orientation de l'effort et du cordon de soudure:
- Si on limite le moment d'inertie de la section au moment des deux semelles, sans
tenir compte de 1' âme, ce qui place en sécurité, ori a,:
1= 2 b t(îJ et
d
I.J.=bj-
2
78 79
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages
, . fu V . fu · d ~ a'I.f. fu
- Ecnvons que 1: 11 5. - , avec 1: 11 == - , soit : V 5. - - - (2) N5.----=
{3 dtw f3 YMw· ~w {2
Exemple 1 : attache d 'un tube sur une platine Exemple 2 : attaches de deux cornières sur un gousset.
1_ -
1
D-Figure 50-
Soit un tube 80 x 80 x 5, soudé sur une platine par un cordon périrnétrique d' épais-
-Figure 51-
seur a= 5 mm. Quel effort axial pondéré N peut-il supporter? Acier S.235.
80 81
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les assemblages
- Soient deux cornières 80 x 80 x 8, soudées sur un gousset par des cordons Calculer les cordons de soudure.
d'épaisseur a= 4 mm.
N
- L'effort de traction pondéré N appliqué sur l'axe neutre vaut N = 40 000 daN
- d'= 23 mm et d" =57 mm.
- Acier S.235.
Dans l'idéal, il faut que le centre de gravité des cordons de soudure soit situé sur
s Coupe SS
F rr-- -__,:
1
l'axe neutre des cornières ZZ'. Dans ce cas, leurs moments statiques sont égaux :
~
f'd' =R"d".
c
ri '2 ~w . 'Y Mw Nf3 avec Le= 2 (R'+ R") E /
~~
1
a fu
1
r = r . !!.:.._et
d"
u = H' (1 + .E.:._J 2 (1 + ~J
d"
= R"
d'
-Figure 52-
OE=OG=50mm adoptons a = 5 mm
EF=400mm RCD '2 _ __:1:..:.3..::.0__:D_:3~_ l30mm
GH=250mm 5 x 360 x I0-3
épaisseur : t = 14 mm
82 83
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
- Attache gousset/membrures
LES PHÉNO M È N ES
D' INS TA BILIT É ÉLASTI Q U E
E
G s H
3.1. ORIGINE DES PHÉNOMÈNES
-Figure 53- D'INSTABILITÉ ÉLASTIQUE
800 x 160
474kN
270
800 x 110 Le calcul d'une structure exige que, sous toutes les combinaisons d'actions pos-
326kN
270 sibles, définies réglementairement, la stabilité statique soit assurée,
fu· 'Lf Les actions développent diverses sollicitations, qui génèrent des contraintes au sein
du matériau et des déformations des éléments.
soit:
Il s' agit donc, afin de garantir le degré de sécurité souhaité ou souhaitable, de véri-
• Cordons EF : fier que les contraintes et les déformations restent en deçà des limites admissibles.
a 1 = 34°
Sin a 1 = 0,56 Deux cas de figure se présentent :
Ii = 2 EF = 800 mm - Le cas des petites déformations
> 474-./3 - (0,56) 2 Tant que l'on reste dans le domaine des petites déformations, on admet que les sol-
a1 - 2,7 mm
licitations ne varient pas (ou peu) sous l'effet des déformations, ce qui conduit
360 x 10- 3 x 800
simplement à vérifier que les contraintes restent inférieures à la contrainte de ruine.
• Cordons GH :
- Le cas des grandes déformations
a2 =56 o
Sin a2 = 0,83 Dans ce cas, les déformations modifient considérablement les sollicitations qui
'Lf = 2 GH = 500 mm les ont initiées et nécessitent des calculs spécifiques.
a > 326 V3 - (0,83)2 L'apparition de déformations importantes dans certai.De~ pièces peut survenir:
2- 2,8 mm • dans le domaine élastique, lorsque la corrélation linéaire efforts/déformations
360 x lQ-3 x 800
n'est plus vérifiée, les déformations augmentant plus vite que les efforts appli-
Nous adopterons a1 =a2 =4 mm. qués;
• dans le domaine élasto-plastique, lorsqu'il y a écoulement plastique.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
Les grandes déformations affectent les zones comprimées des pièces, qui peuvent D'après la loi fondamentale de la flexion, issue de la résistance des matériaux, le
présenter trois types de comportements caractéristiques, dénommés phénomènes moment fléchissant s'écrit:
d'instabilité, qui sont :
2
• le flambement, qui affecte les barres simplement comprimées (flambement M=-E/ Y
simple) ou comprimées et fléchies (flambement flexion) , qui est très dange- d~
reux,
• le déversement, qui affecte les semelles comprimées des pièces fléchies, d2 y
Or M= Ny, donc: El--+ NY= O.
• le voilement, qui affecte les âmes des pièces fléchies. ' d~
L' étude des phénomènes d'instabilité élastique est particulièrement importante en
construction métallique, car ils sont très fréquents du fait de l' utilisation d'éléments
En posant o.= · fN, on obtient l'équation de l'élastique:
minces et de grand élancement. 'VEi
Nous nous proposons donc d'examiner successivement les trois principaux phéno-
mènes d'instabilité (flambement, déversement, voilement), sous leurs aspects théo-
riques, expérimentaux et réglementaires.
3.2. LE FLAMBEMENT z
A. Poutre bi-articulée
Le flambement simple affecte les pièces soumises à la compression simple. Son
étude est due à EULER. -Figure 54-
86 87
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
Soit: a=~:=~
d'où: N= kz n2 El
p2
a
-Figure 55-
- Si k = 0, N = 0 et la poutre est rectiligne. Pour qu'elle reste fléchie, il faut que k
soit au moins égal à 1, ce qui conduit à la valeur minimale deN, correspondant à - lorsque crK >cre aucun risque de flambement n'est à craindre et la ruine survient
un équilibre fléchi de la poutre, qui vaut: pour cr = cr•.
- lorsque crK < cre, il y a ruine par flambement dès lors que cr = cr K.
avec i = {f , rayon de giration minimal, correspondant à l'inertie l minimale et à L'équation de la déformée s'écrit:
d2 y
f El--=- M=- NY+ P}(
J'élancement maximal  = ~. d'où finalement : dx 2
88
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
N C. Poutre bi-encastrée
L'équation différentielle est :
y
y
L'expression du moment est de la forme:
M=-Ny+ Cx+D
fo
Par conséquent :
j"0~
et par intégration, il vient :
y =A cos ax + B sin ax + Cx + D
x
-Figure 56-
D'où l'on tire l'équation transcendante tg a .e0 =a .e0 , qui a pour plus petite racine
a.e0 = 4,5.
l
y (0) =y (.t0) = 0 Ba .e0 + C= 0
Ce qui montre, en se référant à la formule d'Euler pour une poutre bi-articulée, que: , soit ·
y (O)=y'(fo) =0 Acosa.t0 +Bsina.e0 ,+Cf 0 +D=O
2 1 . R0 fi A a sin a .e0 + Ba cos a .e0 + C .e0 = 0
- = - , SOltfK=--=0,7 fo
p p 2
0 K
90 91
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
=r=
ou:
------
1
D'une manière générale, selon les conditions aux appuis, la force critique d'Euler 4 2f0
vaut: N-
1 fo
avec~
~ -Figure 58-
Si Mo (x) est Je moment fléchissant initial, le moment fléchissant total dans la - si a ~x~ R.
poutre, comprimée et fléchie, vaut :
Q R.-x
M (x)= Mo (x)+ Ny y (x)= C cos a x+ D sin a x+ - a - -
N R.
La déformée a pour équation:
Les coefficients A, B, C, D sont déterminés en écrivant que :
A=O;
Q sin a (R.- a)
B=--- ;
aN sin aR.
Pour des fonctions simples de Mo (x), l'intégration est possible.
C=-D tg aR.;
Considérons les deux cas les plus courants de moments :
Q sin a a Q .
• moment sous charge concentrée transversale, D = - - - - - = > C=--- sm aa
• moment sous charge uniformément répartie transversale. aN tg aR. aN
Finalement:
A. Sous charge concentrée Q
- si 0 ~x~a:
t~ Q sin
y(x)=---
a) . a(R.-
Q R.- a
smax+-x--
·······t ·· a N sin aR. N R.
~-r si a~ x~ .e:
Q sin a a . Q R.- x
y(x)=- - - - - - s m a (f -x) + - a - -
aN sin aR. N R.
R. R.
L ....... .......L.,_ y pour x=- et a=-
2 2
tN
-Figure 59- u =a2R.-~{f=~H;
l-a QR.3 3 (tg u- u)
Nous avons : si x~ a Il (x)= Q -
"' R. 48 E~ u3
R.-x QR. taU
si x~ a Il (x) = Q, - - Ymax =--"-
R. 4 u
L'intégrale générale a pour expression:
- si 0 ~x:;; a B. Sous charge uniformément répartie q
Q R.-a aR.
y (x)= A cos a x+ B sin a x+ - x - - En posant : u = - ; il vient :
N R. 2
94
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilite elastique
~
ëii Posons: ~2
oi oir .1_ tg 1
4 4 t
·~
~..~ t t t t t t t l ~ !_2
q24
f.2 r
q-
24
3
/sin 21-
3
2f2
L'équation devient :
(ii
""'c 0
T4N
'!'
Elle est analogue à l'équation différentielle du § 3.2.1.1. précédent, et se résout de la
ëii même façon .
oi oi r .1_ tg 1
8 8 t 'El, est réduite en raison de
La force critique de flambement, qui valait NK = 1t2
-. -
p
K
-Figure 60-
l'influence de l'effort tranchant et devient:
96 97
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
Si la diminution est faible pour les poutres à âme pleine, et négligeable, elle est, au
contraire, sensible pour les poutres triangulées.
Ces cinq types de défauts, plus ou moins prononcés, mais réels et inévitables,
ou encore : contribuent à affaiblir les éléments, en raison des m_orri.ents de flexion parasites
qu'ils créent, qui majorent considérablement la contrainte.
1 1 1
-=--+-- Les défauts de rectitude (défauts 1 et 2) et les défauts de centrage (défauts 3, 4 et 5)
NK N'K N"K
réduisent la force portante de la barre, et justifient des calculs spécifiques.
98
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les phénomènes d'instabilité élastique
a f dy =D~cos~
dx e e
v
2 2
cj__J_ =- D~ sin 1t x
dx2 {2 e
L'équation (1) devient alors:
x .
sm T
1tX
(a
a
2 2
+ D a - D {ï = 0
1t
2]
-Figure 61-
Dans une section courante z, Je moment fléchissant vaut M (x) = N (y + Yo) d'où l'on tire:
d2 y
E l - = - M=- N(y+ y0)
dx 2
La flèche additionnelle y prise par la poutre vaut donc :
D'où :
. 1t x
asm-
e
sin x . 2 1t x
e
1t Elle est maximale à 1' abscisse x=-.
Yo =al--e-+~ sm -e-+ ...
2
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d 'instabilité élastique
2
Compte tenu que o: 2 = Net NK = 7t El, (2) s'écritencore:
El (1.
f=-a-
NK
--1 3.2.2.2. PRISE EN COMPTE DES DÉFAUTS DE CENTRAGE
N
Considérons cette fois-ci une poutre rectiligne, chargée d'une force normale N,
Les déformations croissent hyperboliquement avec N. parallèle à son axe moyen, mais excentrée de e (Figure 62).
La flèche totale}; (flèche initiale+ flèche additionnelle) vaut donc:
N
1 - cos 0: .e
( 1+ ~_cr__î=coefficient d 'amplification de la contrainte. y (.f) = e, soit A = e - - - -
l ccrrcr)
sin a: .e
1
N D'où y = e [cos a: x+ sin a: x----.c_o_s_o:_.el
La charge de ruine N est obtenue par la relation (4), en portant cr= - et sm a: .e
A
2
crK = 7t E. On obtient l'équation suivante du second degré, qui donne N:
.e
Flèche totale maximale, pour x=-
;..2 2
102 103
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
or:
e + f= e[cos a: -e + sin a: e 1 -
2 2 sin
cos a:
0: e
e] cr,='A!..[!+
C. COS-
e a:
2
l
e
e
~ = cos ~=
a:
cos 0: e= 1 - 2 sin2-
2
Or, cos
2 ·vJN_
A
Eï 2
cos ?:.. {N
2 ·v EA"
A
d'où:
.
sm 0:
1 -cos a:
sin
o:e -o:e
e= 2 sin -cos
e
e
2
tg-
o: e
2
soit enfm:
cre =AN[ 1 + ce cos ~ {fi
1 l (6)
0: 2
La charge de ruine N peut être obtenue par résolution de l'équation (6); Cependant,
La flèche totale vaut alors :
plus simplement, tant que N reste faible vis-à-vis de NK (petites déformations), on
e + sin -a: e . tg -a: eJ= - - e
peut admettre avec une précision suffisante, a: étant faible, que :
e + f= e cos -a: e -
[ o: e
2 2 2
cos-
a: e
o:2 e2
cos-=1---
2 2 8
soit:
L'équation (5) s'écrit alors:
(5)
/=e[--s-1]
cos-
f=e[ 1
0:2 (2.
2 1---
8
• Lorsque N = 0, f = 0 (état initial)
• Lorsque N ~ NK, f ~ oo (état de ruine)
fvarie hyperboliquement en fonction deN et a pour asymptote horizontale NK. En portant o: 2 = N , on obtient finalement :
El
Le moment fléchissant maximal vaut :
(7)
Mf = N (e + /J = __!:!_:__!__
a,e
COS-
2
104
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
Il est donc nécessaire de prendre en compte ces imperfections ou leurs effets. Les
règlements ont notanunent défirù un facteur d'imperfection a
~ ~
.,::• ,
~ 0,9
:1
: 1
Courbe européennes
i 1
de flambement
avec : 1
1
\
NP= effet normal de plastification, qui vaut pour une section d'aire A : NP= A. cr, 0,8 1
1
0,6
0,5
avec Â.r= 1t {E (élancement eulérien).
~-;_
0,4
''
0,3
Â.r=1t y 21 000 = 93
24
·t]JÂ.
SOit À.=-
93
0,2
0,1
106
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
Remarquons que dans l'additif 80, la contrainte de ruine par flambement crK est Cmx et Cmy étant des coefficients donnés par le tableau VI de l'Additif 80, qui
N sont fonction du mode de chargement et d'appui. Leurs valeurs étant très proches
obtenue pour k 0 - = 1.
NP de 1, on peut par simplification, adopter Cm= 1, ce qui place en sécurité.
(JK
NOTA
Soit: k 0 - = 1, d'où
La vérification au flambement, selon l'Additif 80, peut très bien être utilisée dans le
cr.
seul domaine élastique. ll suffit alors de remplacer, dans la relation ( ll ), le moment
de plastification par le moment résistant élastique, soit :
Les valeurs de N lues sur les courbes européennes a, b, c, sont donc égales à
l' inverse des valeurs de ko lues dans les tableaux A, B, C de l' Additif 80.
Mmx et M,y = moments de flexion maximaux par rapport aux axes de plus forte Pour les éléments à section transversale constante, sollicités en compression axiale
et de plus faible inerties.
constante, la valeur de X pour l'élancement réduit À, peut être déterminée par la
ko= coefficient donné par tableaux, en fonction de À . formule:
kv= coefficient de déversement, calculé comme indiqué au paragraphe
5,22 de l'additif 80 (et explicité plus loin au chapitre 3.3.3.2. de x mais x S. 1
2 ~]0,5
cet ouvrage), en supposant que le moment de flexion est constant !)> + [ !)> -À
le long de la barre.
où
0,3
0,2
. ::::: : ::: :::.~:. ::::::t,, ::::: :~.....
· . ··-~,...... ,......
· ·- · ··j·
-Figure 64-
Plus simplement et plus rapidement, x peut être obtenu en fonction de l' élancement
réduit À, au moyen du tableau 65 suivant:
llO
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
axe de Courbe de
N My ky .
kz . Mz
Section Limites ----+---+---~ 1
flambement flambement Mpf;y Mptz.
Sections en I laminées
hlb>1,2: y-y a
,~I-Y
40 mm< lr S 100 mm y-y b avec:
z-z c
hlb$1,2 : y-y b
trs 100 mm z-z c
UJ
Sections en I soudées
Ir> 100 mm y-y
z-z
d
d
avec ky~ 1,5
1z z
Y-IYY-t!y
fr llr
1rS40 mm avec Jl.y ~ 0,9
y-y b
z-z c
Ir> 40 mm y-y c
z-z d
lz lz
Sections creuses Laminées à chaud quel qu'il soit a
0 DD
formées à froid
- en utilisant fyb ") quel qu'il soit b
formées à froid
-en utilisant fyb ") quel qu'il soit c Xrn.in est la plus petite des valeurs de Xy et Xz
Caissons soudés d'une manière quel qu'il soit où Xy et Xz sont les coefficients de réduction définis précéde=ent
b
E-B ;
générale
(sauf ci-dessous)
et ~My et ~Mz sont les facteurs de moment uniforme équivalent pour le flambe-
Soudures épaisses et ment par flexion ; voir tableau 67.
bi fr<30 mm y-y c Si le déversement représente un mode potentiel de ruine, il faut également véri-
L~J w hl fw< 30 mm z-z c fier:
Sections en U, L, T
et sections pleines quel qu'il soit c
-[· =~TB~
·Voir 5.5.1.4 (4) et figure 5.5.2 de I'Eurocode 3.
(L'axe de flambement est perpendiculaire au plan de flexion) .
J.l.LTN
avec : kLT=i---
- Tableau 66-
Xz Afy
B. Flambement flexion (Eurocode § 5.5.4.) J.l.LT =0,15 Àz~MLT- 0,15 avec J.l.LT~ 0,9·
Les éléments sollicités simultanément en flexion et en compression axiale, doi-
vent satisfaire à diverses conditions, selon la classe de leur section transversale. ~MLTest un facteur de moment uniforme équivalent pour le déversement.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
- Sections de classe 3 :
Facteurs de moment uniforme équivalent
Les formules établies pour les sections 1 et 2, que ce soit avec ou sans risque de
déversement, restent valables à la condition de remplacer Mpe = Wpe . !y par Facteurs de moment uniforme
Diagramme de moment
Mee= Wee -!y équivalent ~m
Moments d'extrémités
- Sections de classe 4 :
~M,'I' = 1,8- 0,7
Les formules deviennent, en introduisant les sections et modules efficaces :
N ky . My + Ne Ny k2 • M2 + Ne Nz
-------+ + :::; 1
!y !y fz Moments dus a des charges latérales
Xmin · Aeff · - - Weff.y-- Weff_z--
YMI YM! YM! ~M.o= 1,3
a
Moments dus des charges latérales
plus des moments d'extrémités
Les facteurs de moment uniforme équivalent ~My• ~Mz et ~MLT doivent être cal-
culés d'après la figure 5.5.3. en fonction de l'allure du diagramme des moments
fléchi ssants entre points de maintien à déterminer comme suit (cf figure 67 page
suivante):
facteur axe de flexion points maintenus
suivant la direction
~My y-y z-z
~Mz z-z y-y
~MLT y-y y-y Mo= 1 max Ml
dû aux charges
latérales seulement
6 M {lmaxMI~
= 1max M 1+ 1 min M 1
t
pour diagramme de moment
avec changement de signe
-Figure 67 -
1
-1
115
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
C. Longueurs de flambement
-Fi ure 69-
La longueur de flambement f.k d'un élément peut être déterminée, en fonction de sa
longueur nominale f.o, à partir de l'annexeE de l' Eurocode 3, dont nous résumons
Articulé t 1 ,0
11t 0,9
l'essentiel ci-après.
0,8
Il convient de calculer les facteurs de distribution de rigidité 11t et 11 2 , respective-
ment en tête et en pied du poteau qui valent : 0,7
0,6
11t
0,5
0,4
avec :
0,3
Kc =rigidité (ou raideur) du poteau concerné= 1
f.o 0,2
Kt et K2 =rigidité des poteaux adjacents
0,1
Kij = rigidité des poutres associées au nœud considéré Articulé
--~
Encastré 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0 112
f.
Après quoi, on détermine le rapport _!S. à partir des deux tableaux suivants, en fonc-
f.o
tion de 111 et 112 selon que la structure se situe dans un mode à nœuds fixes ou
variables.
K1
/ Facteur de distribution 11 1
K11 .J' K12
Poteau à vérifier -~ Kc
K21 K22
~
'-- Facteur de distribution 11 2
K2
116 117
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabiliré élastique
lls sont maximaux aux extrémités du poteau. L'effort Nd dans une diagonale de
Nous nous limiterons ici au cas (le plus courant) du poteau constitué de deux mem-
treillis vaut :
brures parallèles identiques [IPE, UAP, cornières ou éventuellement treillis], reliées
transversalement par deux plans triangulés de treillis uniformes, attachés par bou- V.d
Nd=-
lonnage ou soudage. nh0
- Longueurs de flambement
avec:
li convient de vérifier :
• d'abord, le flambement d'un tronçon de membrure, dans le plan du treillis. La d, n et ho étant donnés sur le tableau suivant.
longueur de flambement à adopter est la distance entre nœuds du treillis : ek = a
-Figure 71 - Éléments comprimés à treillis
• ensuite, le flambement du poteau composé, sur sa hauteur totale, tout conune
un poteau classique de section pleine. Ni Treillis Sv
avec:
. . 1e: leff . z = 1 h 2 . A + 2lz
. rrumma
ln ert1e
2 0 1
AJ
ho = distance entre centres de gravité des membrures.
ly et lz =inerties propres d'une membrure par rapport à son centre de gravité. Ta
- Efforts dans les membrures à mi-hauteur
L'effort axial Nf dans chaque membrure vaut:
+a
_i_
N M
0=-+-
2 ho
avec
Ta 1tEAdah0 2
e
d3~ + ~:~~
_i_
500
11:2 E Jeff
NK =
f_2
Sv = rigidité au cisaillement du treillis (effort tranchant requis pour produire 1
n est le nombre de plans de treillis
une déformation unitaire de cisaillement). Voir valeurs dans tableau sui- iz Ad et Av sont données pour un seul plan
vant.
118 119
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
3.2.4. EXEMPLES D'APPLICATION L' Eurocode 3 apparaît donc comme plus contraignant que l'additif 80 (de l'ordre
de 20 %, dans ce cas précis). Cela s'explique:
Exemple 1 :flambement d'un poteau en compression simple centrée - par la prise en compte du facteur partiel de sécurité 'YMI, pris égal à 1,10 pour
tous calculs d'instabilité.
Quelle charge maximale N de compression peut supporter un poteau de 8 mètres de - par la géométrie de la section (pour un HEB ici, h 1 b < 1,2 et on passe de la
hauteur, encastré en tête et en pied, selon les deux plans, et constitué d'un HEB 200.
courbe de flambement b à la courbe c).
Acier S.235
Donc:
- Selon l'Eurocode 3
120 121
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique .
"-y
= lKy = 600 = 66 et "-y =0,71
soit:
iy 9,11 100 +1,35-6-~l
300
ll<:t. 0,427 x 785 13,5
"-z =-=-=121 et "-z= 1,30
iz 2,48 1, 10 1,10
0,33 + 0,66 = 0,99::; 1
- Selon l'Additif 80
Ce second exemple prouve, une nouvelle fois, que l' Eurocode 3 est plus exigeant
"-z == l ,30, soit k 0 =2,33 que l'Additif 80 (d'environ 15 % ici).
Selon I'Eurocode 3
Section de classe l
Xy = 0,84 (courbe a)
Xz = 0,427 (courbe b)
W o.-W
llz = ~ (2 ~M - 4) + P<-<- efz
z wefz
Il
,...z
= 1,30 (2 x 1,30-4) + 57 •4 - 37 •3
37,3
~ = l _ llz · N = 1 + 1,28 X 100 _ 1 35
Xz Npe 0,427 x 785 '
1 28
'
t: y ~----'-l--=. :. . c. _=-~ 20 m
0
-Figure 73-
Il faut vérifier que :
ql q {3
N Mz N=-= lOOkN M 8 =270kNm
----+kz--~ 1
2 4 (2 h + 3 l)
Npe Mpb.
Xmin · - - Npe =A .fy = 84,5 x 23,5 = 1 986 kN
YMt YMt
Weey = 1 160 cm 3
123
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les phénomènes d'instabilité élastique
Wpey = 1 308 cm 3
My =M8 =270kNm 23 120
Mpey = Wpey -!y= 1 308 x 23,5 x IQ-2 = 307 kNm 7
Soit: 111 0,66
23 120 + 1,5 x 23 120
- Selon l'Additif 80 7 20
23 120
re 20
K8 = - - 0,26
re+ r5 23 120 + 23 120
RKy = 2,9 R0 = 20,30 rn
20 7
RKz = 0,7 R0 = 4,90 rn
Dans le plan x A z :
Section de classe 1
1,35 + 1,92 K8
. R0 = 2,5 R0 = 17,50 rn 2 030
Â.y = = 123 d'où /..Y= 1,32
0,04 + K8 16,5
490
Dans le plan x A y : fkz =0,7 fo = 4,90 m Â. 4 = 124 d'où Àz = 1,33
3,95
o
"-y
= RKy = 1 750
iy ,
= 106 d'où /..Y= 1,14 Les coefficients de réduction correspondants sont :
16 5
Xy = 0,45 (selon courbe a)
RKz
490 Xz = 0,41 (selon courbe b)
À = - = - = 124 d'où Àz = 1,33
z iz 3,95 ~M= 1,8 (car 'l'= 0)
lly = 1,32 (2 x 1,8 - 4) + 1 308 - 1 160 0,40
~ = 2,41 et kFy 1,07 1 160
ky = l + 0,40 x lOO l,04 5
0,45 x 1 986
n reste à vérifier que : n faut vérifier que :
2,41 ~+ 1,07
270
~ 1 lOO + 1,045 270 ~ 1, soit 0,14 + 1,01 = 1,15 ~ 1
1 986 307 0 41 x 1 986 307
' 1,10 1,10
Soit: 0,12 + 0,94= 1,06 ~ 1
Si le poteau était à la limite de l' acceptabilité, selon l'Additif 80, il apparaît sous-
- Selon l'Eurocode 3 dimensionné, selon l' Eurocode 3, qui apparaît une nouvelle fois plus pénalisant.
112 = 1 (articulation)
Kc 1 Exemple 4 :flambement d'un poteau à treillis
- - - . , avec K12 = 1,5 -du fait de la double courbure de la traverse.
Kc+ K12 R Vérifier la stabilité d'un poteau constitué de deux membrures parallèles identiques
(Cf tableau E.l 1 Annexe 1 de l' Eurocode) [UAP 200], reliées transversalement par deux plans trürng~lés de treillis [cornières
L 40 x 40 x 3], soumis à une charge de compression N = 1 000 kN.
Ce poteau, de 6 mètres de hauteur, sert de palée provisoire d'étaiement à un ouvrage
en béton. ll est donc à considérer comme articulé, tant en tête qu'en pied. Acier S.235.
124 125
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
- Membrures :
1t x 21 000 x 4,68 x 100 x 50 2 114 000 kN
UAP200
A= 32 cm2 2 x 70 3
a= 1 rn R.
= - = 1,2 cm
ho= 0,50 rn 500
- Treillis: M = Ne _ ____::_____
0
L40x40x3 1-!!.__N
Ad= 2,34 cm2 NK Sv
d= 0,70 rn
M = 1000 x 1,2 x 10- 2 =13 kNm
1 - 1 000 - __!__Q_Q_Q_
!z 23530 114000
- (-i-l-~r =-+-
N M
ji~A 2 h0
= 1 000 + ~=526 kN
2 0,50
V. d 1t M .
Nd= - - avec V=--. Smt :
nflo R.
Nd 1tx 13 x 0,7 = 5 kN
2 x 6 x 0,5
-Figure 74-
C. Vérification flambement treillis
A. Ejfo11s dans les membrures à mi-hauteur Npe =A . /y = 2,34 x 23,5 = 55 kN
2
Ah0 R.K 70
Jeff. z = 2 ~z +2 À=-=-=57,4
i 1,22
Jeff z = 2 x 169,7 +
32 x 50 2
40 340 cm4
À= 0,62 d'où x= 0,77 (courbe c)
. 2
X Npe
2 Né--
1t E Jeff
---- YMi
NKz
(2.
2
5 kN ::; 0,7 7 x 55 38,5 kN (vérifié)
1t x 21 000 x 40 340 1,10
NKz 23 530 kN
600 2
2 D. Vérification flambement élément de membrure
1t EAdah0
sv ekz =a= 1 rn
2 d3
126 127
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
526 kN ~ 0,86 x 32 x
23 5
• = 588 kN (vérifié)
1,10
= . n-
'V2A
d'où : iz = 25,1 cm, iy = 7,8 cm
600
= = 28 Àz = 0,30
25,1
-Photo 1-
600
= = 77 Ày = 0,82
7,8
N = 2 N1= 1 052 kN
= 2 A . ~~ = 2 x 32 x 23,5 = 1 504 kN
Xy = 0,65 (wurbe c)
Npt
N ~ Xy . - -
'Y Ml
1 052 kN ~ 0,65 >~ 1 504
= 890 kN
1,10
Le poteau n'est pas stable. Il convient de remplacer les UAP 200 par des UAP 220.
-Photo 2-
128 129
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
3.3 LE DÉVERSEMENT
Avant de justifier sa validité sur le plan théorique, nous allons mettre en évidence ce
phénomène sur le plan expérimental.
Considérons une poutre nùnce (fer plat), dont les appuis sont encastrés vis-à-vis de
la torsion et quelconques vis-à-vis de la flexion (figure 75)
IZ
-Photo 3-
->f+c.!?
i"""ili""
IY
G~-.--
~ - EJ
-Figure 75-
h = 320 mm
b=8 mm
l=5m
Acier S.235.
Appliquons une charge concentrée verticale Fen son centre de gravité G. L'essai,
réalisé sous presse en laboratoire, montre que la poutre s' effondre brutalement sous
une charge F K = 5,2 kN (figure 76). .
-Photo 4-
130 131
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
Reprenons la poutre de la figure 75, dont les extrémités sont encastrées vis-à-vis de
la torsion et quelconques vis-à-vis de la flexion (verticale et transversale).
z 1
x1
z z2
qui est très nettement inférieure à la contrainte limite d'élasticité/y= 235 MPa
y2
On constate donc, que pour une faible valeur de la contrainte de flexion, la poutre
prend brutalement une flèche latérale, qui provoque la rotation de la poutre et par y
G G, IGo x
suite sa ruine, alors que nous sommes encore loin de la limite élastique.
autour de Gz,),
132 133
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
(4)
-Figure 78-
soit:
Nous pouvons alors écrire le tableau suivant des cosinus directeurs:
Gy Gz Gx (5)
œ 1: G'y 1 ~
dw
- dx
dv
-~ qui est l'équation différentielle classique du déversement.
_ , IU+du G'z 1
dx
G'G'1V+dv
dw dv Posons Ely = Ry et G lx= Rx. On obtient :
W+dw G'x dx dx
1
1.34 1.35
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
h 3.3.2.2.SECTION EN l, SYMÉTRIQUE
V=-
2
Le déplacement horizontal de l'aile du 1 vaut (figure 80) :
w =!!_ . sin~=!!_.~
2 2
+ w-4 h/2
Th/2
·-·-·-·--F- --~ y
_!_
lm
1
~-w
-Figure 79 -
La contrainte critique de déversement vaut : -Figure 80-
~ (8)
~
Effort tranchant dans l'aile inférieure :
136 137
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
Ces deux efforts créent un couple et l' équation (3) de torsion s'écrit:
Et l'équation (9), dont (5) est le cas particulier lorsque V= 0, s'écrit alors:
d4 p d2
V - - + - + W+--
p [ q. za] P=O (10)
dx4 d~ Rx
En posant :
La résolution d'une telle équation différentielle du 4e ordre est complexe et fasti-
dieuse. C'est pourquoi, dans la pratique, on utilise des méthodes de calcul plus
simples (détermination d ' un moment critique de déverseme nt, défini par
l'Additif 80 ou l' Eurocode 3).
- Incidence du niveau d'application des charges Les vérifications réglementaires du déversement des pièces fléchies sont définies :
Les équations précédentes supposaient les charges appliquées au niveau du • par l' additif 80 (chap. 5.2.)
centre de gravité de la poutre. • par l' Eurocode 3 (chap. 5.5.2)
Considérons maintenant (figure 81) une poutre sollicitée par une charge unifor- Les deux méthodes so nt très proches et donnent des résultats similaires.
mément répartie q, appliquée en un point d'ordonnée Za·
Elles s'appliquent aux éléments à section constante, fléchis par rapport à l'axe de
Il se développe un couple de moment q. dz. w, avec w =- p . Za·
forte inertie.
L'équation :
139
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
avec:
3.3.3.2. VÉRIFICATION SELON L'EUROCODE 3 (CHAPITRE 5.5.2.)
Le moment de flexion maximal MJ doit être inférieur au moment ultime de déverse-
ment:
aLT(~LT- 0,2) + ~~
bement, dans le plan perpendiculaire au plan de flexion, de la mem-
brure comprimée de la poutre ; <IJLr= 0,5 [ 1 +
Le maintien latéral aux extrémités doit être assuré par des éléments et dispositifs de
fixation opposant une rigidité suffisante et possédant une résistance adéquate. Ces L'élancement réduit 'J...LT a pour valeur :
derniers doivent:
- résister à un effort égal à 2 % de 1' effort axial de compression existant dans les
semelles comprimées au niveau des sections maintenues, cet effort étant transmis
par ces semelles perpendiculairement au plan de J'âme des éléments.
où
- opposer une rigidité suffisante au déplacement latéral et à la rotation dans Je plan
perpendiculaire au plan de flexion pour justifier Je choix de J'élancement réduit
=
E]o,s
'J...LT retenu. [ = 93,9
'J... 1 1t -.;; E
05
J;
E = 235] • r en N/mm' 2J
VY
[
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
Le moment critique élastique de déversement Mer doit être calculé avec les caracte-
ristiques de la section brute. Pour les sections de Classe 4, le calcul de Mer sera fait
sans considérer l'inertie de torsion uniforme de l' élément (It = 0). 2~
Les valeurs du coefficient XLT peuvent être obtenues à partir du tableau des coeffi- coordonnée du point d'application de la charge;
Za
cients de réduction de flambement (qui figure ci-avant au § 3.2.3.2.), en faisant
Zs coordonnée du centre de cisaillement.
i = J:.LT et X= XLT, et en utilisant :
Les facteurs de longueur de flambement k et kw varient de 0,5 pour une fixation par-
• pour les profils laminés, la courbe a (a= 0,21) faite à 1,0 pour des appuis simples, avec 0,7 pour une extrémité encastrée et l'autre
• pour les profils soudés, la courbe c (a =0,49). simplement appuyée.
Enfin, lorsque Â.LT $ 0,4, il est inutile de prendre en compte le déversement. Le facteur k concerne la rotation de l'extrémité en plan. Il est analogue au rapport
R. 1 L d'un élément comprimé.
Pour les poutres à section transversale constante et doublement symétriques, notam-
Le facteur kw concerne le gauchissement d'extrémité. À moins d:a~oir p~is des
ment les séries de profils laminés let H , 1' élancement Îo.LT peut être déterminé par la
mesures spéciales d'encastrement vis-à-vis du gauchissement, kw dmt etre pns égal
formule suivante approximative, qui place en sécurité :
à 1,0.
L
G=--E-
2 (1 + v)
moment d'inertie de torsion ;
(h-1]
2
lw facteur de gauchissement =~ - -
2
~f=--
fe
'ie+fr
où:
moment d'inertie de flexion de la semel_le comprimée suivant l'axe
C1, Cz et C3 facteurs dépendant des conditions de charge et d'encastrement, de faible inertie de la section ;
donnés dans les tableaux (annexe F) ; moment d'inertie de flexion de la semelle tendue suivant l' axe de
ketkw
ft
facteurs de longueur effective. faible inertie de la section ;
Zg = Za- Zs et hs = distance entre les centres de cisaillement des semelles.
142
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
Le coefficient de majoration dynamique sera pris égal à 1,3 (pour tenir compte des - Moment statique
a-coups de levage, des oscillations dues au vent et des difficultés de coordination
(H-1J
2
des deux grutiers).
ily = b 't - - + t.,-g
h = 15 460 cm3
2
Les poutres risquent-elles, sous leur seul poids propre, de déverser lors du levage ?
- Caractéristiques géométriques du PRS : - Modtùe de résistance élastique :
H = 1500 mm 2~ 3
h 1420mm W eey = - = 27 515 cm
H
1
b 400mm
15mm - MuJu.lc Je résistance plastique :
·1 40mm Wpey = 2 ily = 30 920 cm3
145
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
- Poids propre poutre : • L'élancement sera calculé avec Weey car la section du PRS est de classe 3, du
g=pA=4,18kN/ml fait du fort élancement de son âme (h 1 lw = 95).
146
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
·v~
soit : 500 '5. 0,50 x 845 = 423 kNm (non vérifié).
ÀLT= .
/v --;:;;
{M;;; = A
149
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les phénomènes d'instabilité élastique
Cela s' explique par le fait que tout calculateur perçoit bien (consciemment ou non)
le risque de flambement (un poteau qui s'effondre entraîne le restant de la structur~
au sol), alors qu'il "apprécie" mal le risque de déversement (une poutrelle qUJ
déverse se vrille, mais reste en place, du fait de ses liaisons avec d'autres éléments,
pense-t-on généralement).
-Figure 83-
En fait, les désordres provoqués par le déversement peuvent être légers (~outres
Adoptons pour les entretoises une conùère de section 50 x 50 x 3, de 1,80 m de lon-
gueur. déformées, bacs acier déchirés), mais également graves (effondrements partiels ou
totaux).
- Vérification en traction :
Actuellement, il semble que de tels désordres aient tendance à se mu~tiplier, avec le
N 20 000 développement sur le marché des profilés minces (tôles pliées, de fa~_ble éprusseur),
cr=-=--= 68 MPa <f = 235
A 294 y qui tendent à supplanter les profilés laminés habituels pour ce qUJ concerne les
pannes, les lisses et certaines poutres.
Ces profilés minces, de sections diverses (Zeds, 1_1, Omégas ... ), sont p~us lége~s, et
donc plus économiques, que les laminés usuels (IPE par exemple). Mrus ce grun de
150
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
poids est obtenu au détriment de l'inertie, principalement de l'inertie transversale 3.4. LE VOILEMENT
La faible rigidité de torsion est ainsi à l'origine de nombreux incidents, en parti cu~
lier lors de chutes de neige abondantes.
Très répandus dans les pays anglo-saxons, ces profils minces (épaisseur courante de
2 mm contre 4 à 5 mm pour les laminés correspondants) sont appelés à se dévelop-
3.4.1. ASPECT EXPÉRIMENTAL DU VOIT...,EMENT
per vnusemblablement dans les prochaines années en France. Tout concepteur ou
calculateur se doit de vérifier systématiquement leur stabilité au déversement. Si l'on soumet une plaque rectangulaire à une compression uniforme sur deux côtés
opposés, parallèlement à son plan moyen, on observe que la plaque, au-delà d'une
(Sections de classe 4). certaine charge, se déforme transversalement.
Pour conclure et sensibiliser le lecteur aux risques encourus, nous publions ci-des- n s'agit du phénomène de voilement, qui se manifeste par des ondulations, qui ne
sous la photographie d'un bâtiment qui s'est effondré en totalité sous une charcre de sont pas sans rappeler le phénomène de flambement pour des pièces à une dimen-
neige minime (40 daN/m2), du fait du déversement des poutres de portiques (O~égas sion, à la différence près que le voilement se développe plus progressivement, les
en tôle pliée), qui, en basculant, ont entraîné toute la structure au sol. Le construc- grandes déformations n'apparaissant pas brutalement et ne conduisant généralement
teur avait dimensionné ces poutres de portiques en flex.ion simple, sur la base de pas à la ruine de la pièce.
!y= 235 MPa, alors que le déversement généralisé s'est produit pour une contrainte
nettement plus faible, d' environ 70 MPa. Le phénomène de voilement peut également apparaître sous un effort de cisaille-
ment simple. li est, dans ce cas, attaché à la diagonale comprimée.
Les âmes des poutres utilisées en construction métallique sont généralement minces
et donc susceptibles de se voiler sous des efforts de compression ou de cisaillement
excessifs.
Les essais montrent que les déformations des âmes de poutres par voilement se tra-
duisent non pas par des ondulations régulières (conune pour une plaque mince
libre), mais par des cloques et des boursouflures (zones d'acier plastifiées), locali-
sées dans les zones surcomprimées, comme le montre la figure 84.
!
lill
-Figure 84-
-Photo 5- Les essais montrent également que les âmes, bien que voilées, résistent encore à des
efforts additionnels. Autrement dit, le voilement ne conduit pas à une ruine rapide et
brutale des pièces, ce qui en fait un phénomène fmalement peu dangereux .
Pour éviter le voilement des âmes des poutres, deux moye.ns sont possibles :
- soit augmenter l'épaisseur de l'âme,
- soit disposer des raidisseurs d'âme, judicieusement positionnés.
Le choix est dicté, cas par cas, par une comparaison des coûts.
152 153
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
Cela s'explique, entre autres, par les effets de membrane, à savoir des tractions sta- Pour "-w > 0,8 , on obtient :
bilisatrices générées par les déformations transversales, que la théorie ne prend pas
en compte. _ dans le cas de raidisseurs transversaux :
3.4.3. ASPECT RÉGLEMENTAIRE DU VOILEMENT Elle Je sera, par contre, pour tous les profilés reconstitués soudés (P.R.S.).
La résistance au voilement par cisaillement des âmes de poutres est définie au cha- 3.4.3.2. MÉTHODES DE CALCUL
pitre 5.6. de l' Eurocode 3. EUe dépend du rapport hauteur-épaisseur d 1 lw ainsi que
de l'espacement des éventuels raidisseurs d' âme intermédiaires. Deux méthodes de calcul sont possibles :
- la méthode post-critique simple (voir ci-après § 3.4.3.3.), qui peut être utilisée
3.4.3.1. CRITÈRES DE VÉRIFICATION dans tous les cas, que les âmes comportent ou non des raidisseurs transversaux
intermédiaires, à condition qu'il existe des raidisseurs transversaux aux appuis;
La résistance au voilement par cisaillement doit être vérifiée lorsque Je rapport - la méthode du champ diagonal de traction (voir ci-après § 3.4.3.4.), qui peut être
d 1 lw de l'âme vaut : utilisée lorsque les âmes comportent des raidisseurs transversaux intermédiaires,
d 1 lw> 69 e pour des âmes sans raidisseurs (exceptés ceux sur appuis) à condition que :
1 S.a/d$.3
d 1 tw > 30 e Jk;, pour des âmes comportant des raidisseurs transversaux
intermédiaires. d étant la hauteur d'âme entre semelles;
a étant 1' écartement, entre nus intérieurs, des raidisseurs.
Ces bornes sont fixées par le § 5.6.3.2. de J'Eurocode 3, qui déflDit J'élancement Lorsque a 1 d > 3, J'inclinaison du champ diagonal de traction est telle, que cette
"-w de l'âme: méthode place très largement en sécurité. La première méthode sera alors préfé-
rable.
154 155
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
li faut vérifier que l'effort tranchant de calcul est inférieur à l'effort tranchant résis- d'où l'on tire:
tant, soit V:<=; Vba
avec:
'tba étant la contrainte moyenne (dite post-critique simple) de cisaillement, qui est
En posant:
fonction de l'élancement de 1' âme À.w et qui vaut :
E == 210 000 MPa
v== 0,3 (coeff. Poisson)
f. == 235 MPa
~ba -
(1- 0,625 (),w_ 0,8)] b.J3 y !':2
on obtient
d
S .235 S.275 S .355
lw
136 159 205 À. ==----==
w 37,4!':~
102 119 154 ·············· ··· ·· · ·· '··· · ··· ·· ··
kr étant le coefficient de voilement par cisaillement, qui vaut :
Raidisseurs transversaux
intermédiaires Valeurs de k,
-r----------~o~.s~---1~.~2----------~2~Àw Sans k, = 5,34
a l d<1 k,= 4 + 5,34
(a / cf)2
-Figure 85 - Avec
4
a l d?.1 1<,=5,34+ - -2
(a 1 cf)
Calcul de l'élancement À.w de l'âme.
156 157
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
Les sections transversales sont considérées comme satisfaisantes, c'est-à-dire ne Nt =A . /y= effort axial plastique
nécessitant pas une détermination de l'influence de l'effort tranchant V sur le 0
moment résistant de calcul, si les deux conditions suivantes sont remplies : M et N1 se rapportant à la section composée des seules semelles.
f
M$Mt
Enfm:
et V$ Vba
_ Si V$ 0,5 Vba• il n' est pas nécessaire de réduire la résistance de calcul de la sec-
avec: tion transversale au moment fléchissant et à 1' effort axial, pour tenir compte de
Mt= moment résistant plastique de calcul de la section constituée des semelles l'effort tranchant.
seules. - Si V> 0,5 Vba· il faut vérifier :
t __ _ __ _ _;___J...__ _.. M
0
-Figure 88-
En présence d' un effort axial N, le moment Mt devra être réduit en conséquence et A. Cisaillement pur(§ 5.6.4. Eurocode 3)
sera détenn.iné par :
Il faut vérifier que 1' effort tranchant de calcul est inférieur à l'effort tranchant résis-
tant, soit V$ Vbb·
158 159
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
Cette contrainte de membrane C5bb est constante dans le champ diagonal de traction
'tbb étant la contrainte de cisaillement qui est fonction de l'élancement de l'âme À.w
plastifié, de largeur g et d'inclinaison q,.
et qui vaut (voir figure 89) :
Les contraintes principales, après projection sur les axes principaux u et v, valent
(grâce au cercle de Mohr).
0,8 S Iw < 1,25
CJ 11 = C5bb + 'tbb . sin 2 <!>
~bb [1 -0,8 - 0,8)] b
t'·w- ..[3 'tv = - 'tbb . sin 2 <!>
1:11 v = 'tbb . COS 2 <!>
Le critère de Yon Mises s'écrit:
+-----------~------~---------4- Àw
Le champ diagonal de traction a une largeur g, qui vaut (cf fig. 90).
0,8 1,25 g =(d cos q,- a sin<!>)+ Sc sin<!>+ S, sin<!>
g = d cos <!>- (a - Sc- S,) sin <!>
-Figure 89-
Cette diagonale de largeur g permet d'accepter un effort tranchant additionnel du
En continuant la mise en charge du panneau d ' âme, au-delà de la limite élastique, la fait de la plastification de cette portion d'âme, qui vaut :
diagonale comprimée du panneau, qui est saturée, ne peut supporter aucune aug-
mentation de sa contrainte de compression. Apparaît alors une contrainte de mem- /),. vbb =g fw (Jbb sin q,
brane, qui déforme les semelles de la poutre vers 1' intérieur du panneau et qui plas- Et 1' effort tranchant résistant global sera :
tifie l'âme (voir figure 90 ci-après).
--~~------------~
[ d tw 1: bb + 0,9 g t, cr bb sin q,]
'Y Ml
avec:
q, = -e pour s = 0
2
q, = e pour s = a
-Figure 91-
M< Mr+lM,,- M+- [~.: -1 n
(En cas d'effort axial N, en sus, il faut remplacer Mpe par MN). qui est l'équation
Sc et S1 sont les longueurs d'ancrage du champ diagonal de traction le long des de l'arc de parabole BC (figure 92 ci dessous).
semelles, comprimées et tendues, obtenues par la formule :
- Si V> Vbw, il faut vérifier que V$ Vbb·
0 < s<a Vbb est obtenu par la formule explicitée au paragraphe précédent, qui correspond
à J'équation du tronçon de courbe AB.
avec: v
MN= moment de résistance plastique réduit de la semelle considérée, qui vaut :
162
IÎ
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Les phénomènes d'instabilité élastique
- il convient d' inclure dans la section transversale efficace du raidisseur une lar-
geur d'âme de 15 e. tw de part et d'autre du raidisseur.
CJ 0 CJ ====~==== CJ CJ
-Figure 94-
-Figure 93 - La longueur d'appui rigide Ss sur une semelle est la distance sur laquelle la charge
appliquée est répartie effectivement.
- la vérification au flambement s'effectue en utilisant la courbe de flambement C
et une longueur de flambement f ~ 0,75 d.
- afin de présenter une rigidité suffisante, le raidisseur doit avoir une inertie mini-
r+
'
male 15 , telle que : '
' H- ~/
t3 ''
f2, /5 ~
'H~
Si!:!:< 1,5 d3 ..:::._
d a2
/ 1
Si!:!:~ f2, 15 ~ 0,75 dt~ '
d /
1 '
/
'
Ss
La ruine d'une âme non raidie, soumise à des charges transversales, peut survenir -Figure 95-
selon trois modes :
Mode 1: résistance à l'écrasement Ry
- mode 1 :écrasement de l'âme, à proximité de la semelle.
mode 2: enfoncement local de l'âme sous forme de voilement localisé.
- mode 3: voilement de l' âme sur la plus grande partie de sa hauteur.
Vérifier la résistance au voilement d'un panneau d' âme, soumis aux sollicitations
suivantes :
où :
N= 700 kN
bt= largeur semelle(< 25 lj)
V= 1 500 kN
cr1= contrainte longirudinale dans la semelle. M=4000kNm
f
Elle est déterminée en érudiant le flambement de l'âme considérée comme un élé-
ment virtuel comprimé, ayant une largeur efficace bef! qui vaut : F= ,---1
b=~ yt 1.,. r-
- f..c--i:
eff s 0
N
C\J
N .,.
0
C\J
Il
"b
•1 Ss 1c a= 2 840 - •
mo vt 1
'
-t-l\--+t~
beH= h
-t-{-,~~-+
=[f12 + SlJ 112
b8 H
I 1. CLASSE DE LA SECTION
- Figure 97-
40t
f-c___1QQ___~
~ Section de classe 3
- Semelle comprimée : classe 1 v ba =d. t.v 'ba= 1 420 x 15 x 119 x 10- 3
}
- Âme de classe 3
vba =2534kN
- Coefficient partiel de sécurité 'YMO= 1,0. La pourre étant soumise à rrois sollicitations simultanées M, N et V, il y a lieu de
prendre en compte les critères d'interaction entre ces trois sollicitations. Ce qui
2. CRITÈRE DE VÉRIFICATION DU VOILEMENT impose de calculer Mf
Pour des âmes comportant des raidisseurs intermédiaires, la résistance au voilement B. Calcul de Mf
est à vérifier lorsque : 0
Mf = Wpt . !y. avec
soit: 4
k, = 5,34 + - - = 6,34 Mf = MJ [ 1 - ~ l = 4 980 kNm
(~Y
C. Critères d'interaction
soit: !!_ = 95 > 30 v6,34 = 75,5
tw M= 4 000 kNm< Mf= 4 980 kNm
et 0,5 Vba = 1 267 kN < V= 1 500 kN < Vba = 2 534 kN
Donc la vérification s'impose. n y a donc lieu de prendre en compte l'interaction des sollicitations.
n faut vérifier que :
3. VÉRIFICATION DE LA RÉSISTANCE DE L'ÂME AU VOILEMENT
PAR LA MÉTHODE POST-CRITIQUE SIMPLE
A. Calcul de V ba
avec Mpl réduit à MN, du fait deN[§ 5.4.8.2. Eurocode 3], sauf si CJx <fy· Soit :
d
À.w
tw
avec ici ". = 6,34
wpe =2~=2 [~(h~1J +t.v ~1
37,4E~ wP1 = 30 920 cm3
95 crx = !!!_ = 129 MPa <!y = 235 MPa
Soit : À.w = 1,0 < 1,2
37,4 v6,34 wpt
168 169
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Les phénomènes d'instabilité élastique
Donc:
MN =12,03 kNm
MN= Mp e = Wpe . f y = 7 266 kNm
235
{3= 114 MPa
M = 4 000 kNm:::; 7188 kNm. Vérifié
crbb =,)fy _'t~b [3 _ (1,5 sin 2 $)2]- 1,5. 'tbb. sin 2$
Représentation graphique crbb = 62 MPa
v D'où
(kN)
M;
B. Calcul de St
vb:: ::::; ··························-r
2
~
· · · · ----- --------- - -- - - · ---(·- -· ~--- · --- -·--
Effort longitudinal Nf dans la semelle tendue :
M N
Nf = _ _ - - = 2 390 kN
h- :r
2
MN =22,5 kNm
-Figure 98-
C. Calcul de g
g = d cos $ -(a -Sc - S1) sin $
g = 104 cm
4. VÉRIFICATION PAR LA SECONDE MÉTHODE,
DITE DU CHAMP DIAGONAL DE TRACTION D. Effort tranchant Vbb
vbb = d. lw. 'tbb + 0,9 g . lw. (Jbb sin $
A. Calcul de Sc
vbb = 2 690 kN
Effort longitudinal Nf dans la semelle comprimée :
On vérifie bien que V= 1 500 kN < Vbb = 2 690 kN
M N
Nf =--+-=3090kN
h- 2 :r
b~. !y [_!i_] 2
MN = 0,25 [1- ]
b r_r. !y
2 309 000 2
MN = o,25 x 40 x 4 x 2 350 [1- ( ] ]
. 376 000
l71
CHAPITRE 4
BASES DE CALCULS
DU NOUVEAU RÈGLEMENT
EUROCODE3
LA FABRICATION DES ÉLÉMENTS Considérant enfin, contrairement aux hypothèses de la R.D.M., que les charges ne
sont jamais centrées, que les poteaux ne sont que rarement verticau x, que les
- La limite élastique_f), d'un acier n'est pas précisément déterminée, poutres sont également rarement rectilignes, que les sollicitations ne sont pas néces-
sairement confinées dans les plans principaux d'inertie, nous pouvons être certains,
- les contraintes résiduelles de laminage, que 1' on connaît mal, faussent les calculs
que pendant sa durée de vie, un ouvrage sera soumis à des sollicitations supérieures
des contraintes résultantes,
à celles prises en compte dans les calculs.
- le module d'élasticité de l'acierE n'est pas constant dans une section,
De ce fait, pour assurer la sécurité d' une construction, deux démarches sont pos-
- l'acier n'est pas, comme on le considère en résistance des matériaux, un matériau sibles:
parfaitement élastique, homogène et isotrope,
- la première, qui est un calcul aux "contraintes admissibles", dans lequel il s'agit
- les tolérances de laminage sont importantes et perrurbent les calculs d'inerties et de vérifier que la contrainte en service reste inférieure à une fraction de la
de contraintes de 15 %, très facilement (cf chapitre 1.4.). contrainte ultime du matériau.
ll s'agit d' une méthode de calcul de type "déterministe", qui suppose les para-
mètres de calculs connus, donc non aléatoires.
LA TRANSFORMATION DES PIÈCES en usine, du fait - la seconde, qui est un calcul aux "états-limites", dans lequel il faut vérifier que la
d'erreurs sur les plans d'exécution ou en atelier, de cotations erronées, d'oublis de contrainte en service, majorée (ou pondérée), reste inférieure à la contrainte
raidisseurs, de perçages trop importants, de soudures défectueuses, etc. ultime du matériau.
ll s'agit cette fois d' une méthode de calcul de type "probabiliste", qui introduit
des coefficients de pondération variables, donc aléatoires.
LE MONTAGE SUR SITE ll semble, que la tendance actuelle et à venir des règlements et normes en cours
d' élaboration, aille vers des méthodes de calculs "semi-probabilistes" , ce qui est le
cas pour l' Eurocode 3.
- Les modes de calculs prennent en compte les structures en phase définitive, et
rarement en phase de montage, ce qui peut conduire à des problèmes divers :
déversement de poutres au levage, effondrement du fait de contreventements pro-
visoires oubliés ...
ÉTATS-LIMITES
- serrage de boulons incorrect (notamment de boulons HR), diamètre et nuance
d'acier des boulons non conformes, coefficient de frottement des platines Jl
insuffisant, etc. Un état-limite est un état particulier, au delà duquel une structure ne satisfait plus
aux exigences pour lesquelles elle a été conçue et dimensionnée.
L'EXPLOITATION PAR LE MAÎTRE D'OUVRAGE peut - l'État-Limite de Service (É.L.S.), qui correspond à l'utilisation courante et quoti-
s'avérer néfaste dienne de l'ouvrage et qui limite les déformations de la structure, afin d' éviter
des désordres secondaires et garantir la pérennité de l'ouvrage (limitation des
flèches, de la fissuration du béton ... ) ;
- modification de destination des locaux, d'où charges bien supérieures sur les
planchers, - l'État-Limite Ultime (É.L.U.), qui correspond à un cas de charge exceptionnel,
ultime (par exemple : neige trentenaire, crue centenaire... ), pour lequel la stabilité
- adjonction de charges initialement non prévues : palans, etc.
de l'ouvrage doit être garantie, bien qu'étant à la limite de la ruine. Un É.L.U. est
- absence de maintenance et d'entretien (corrosion des aciers, oxydation, perte de atteint lorsque l'on constate une perte d'équilibre, une instabilité de forme, une
section résistante). rupture d'élément, une déformation plastique exagérée, etc.
174
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3
Les choix incombent donc au x concepteurs, aux maîtres d'ouvrage ou aux utilisa-
teurs finaux, qui so nt censés connaître les contraintes diverses affectant tant la
COMBINAISONS D'ACTIONS À L'É.L.U. construction proprement dite que so n utilisation ou sa destination finale.
Si ces choix n'ont pas été exprimés au niveau des cahiers des charges, le règlement
- Les charges d' exploitation peu vent être estimées avec la norme N.F. P 06.001. Eurocode 3 recommande des limites, qui sont les suivantes, et qui restent approxi-
- Les charges de neige so nt définies par le D.T.U. 06.002 (règles N.84). matives:
- toitures en général :f < R. 1200,
- Les charges de vent sont définies par le D.T.U. 06.006 (règles NV 65).
- planchers en général : f < .R. 1 250,
- Action des gradients thermiques : variation relative de longueur de - 4. 10- 4 à planchers supportant des poteaux :f < .R. /400,
+ 3. I0-4.
- poteaux de portiques en général : !<:. < .R. 1 300,
Les combinaisons d'actions sont : - poteaux de portiques avec pont roulant : !<:. < .R. 1 500.
Q = action variable défavorable Les effets dynamiques à prendre en compte à l'État-limite de service doivent véri-
fier que les fréqu ences (ou périodes) propres des structures so nt suffisamment diffé-
- avec plusieurs actions variables :
rentes de celles de la source d'excitation, afin de se prémunir co ntre tout phéno-
1,35 G max + G min + 1,35 :E Q; mène de mise en résonance.
176 177
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3
e
Voir chapitre 6.6 ci-après, pour le calcul des fréquences propres d' oscillation des Plastique
L
structures. sur section complète
Mpt 01lement
local
2
~8
cP'r Limitée
4.3. CLASSIFICATION
17(:" Vo:~~t'
Élastique
DES SECTIONS TRANSVERSALES Mpt
M sur section complète
3 Mee Aucune
Quatre classes de sections ont été définies, allant de la section 1 (la plus perfor-
4 Met
v e
Aucune
- Tab/eau 99 -
mante) à la section 4 (la plus fragile), soit :
- Les différentes parois comprimées d'une section transversale (âme ou semelle)
- classe 1 : sections transversales pouvant atteindre leur résistance plastique, sans sont souvent de classes différentes. La classe de la section sera, en ç_e cas, la
risque de voilement local, et possédant une capacité de rotation importante pour classe la plus haute (la plus défavorable) .
former une rotule plastique.
- Le fait de déterminer la classe d'une section permet de choisir la méthode de cal-
- classe 2 : sections transversales pouvant atteindre leur résistance plastique, sans culs (analyse plastique ou élastique).
risque de voilement local, mais avec une capacité de rotation limitée. - La classification peut être établie en fonction des élancements limites des parois.
- classe 3 : sections transversales pouvant atteindre leur résistance élastique en fibre Les tableaux lOO et 101, qui suivent, défmissent les classes 1, 2 et 3. Les parois
extrême, mais non leur résistance plastique, du fait des risques de voilement local. présentant unélancement supérieur à l'élancement limite de la classe 3 sont natu-
rellement de classe 4.
classe 4 : sections transversales ne pouvant atteindre leur résistance élastique, du
fait des risques de voilement local. - Enfm, pour les proflls laminés courants (! ou H), sollicités soit en compression
(voir tableau synthétique 99 page suivante.) seule, soit en flexion simple, les tableaux 102 à 107 suivants donnent directement
les classes.
179
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3
Rapports largeur-épaisseur maximaux pour parois comprimées Rapports largeur-épaisseur maximaux pour parois comprimées
Âmes : (parois internes perpendiculaires à l'axe de flexion) Parois internes de semelles : (parois internes parallèles à l'axe de flexion)
Quand a> 0,5 : Sections creuses laminées (b- 311) 1 l1 S 33 E (b- 311) 1 l1 S 42 E
dl lw$ 396 el (13 a-1)
1 d l lw:S72E dl lw$ 33 E 1
Quand a< 0,5 :
dl lwS36ela Autres bit, :533 E bit, S42E
on
+ fy + fy
/-d~
Distribution
.,~n
-
de contraintes
dans la paroi
(compression
positive) fy4
jd/2
~~f h
Distribution de contraintes dans
la paroi et sur la hauteur de la
section (compression positive)
~
,,'•
::.,
,,
'•
~·--
'•'•
::'•
'•
----:---- --~·'•
''
~?
,,'
:' ''
·==:::
n
1~:::::: Ji
::.~
'
''
''
'
~ =·
'
''
'
'
'
- fy - + - +
Quand 'V >-1: Sections creuses laminées (b- 31,) 1 Il $42 E (b- 311) 1 l1 $ 42 E
d 1 lw$ 42 el (0,67 + 0,33 'V)
3 dllwS124E d l lw$ 42 E 3
Quand 'V ,.:; - 1 :
Autres bit, $42E b i t, :S42E
d 1 lw S 62 E (1 -'V) ~
fy(N/mm 2 ) 235 275 355 fy(N/mm 2 ) 235 275 355
E = -,/235/ fy E = -,/235/ fy
1
180
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3
:f E !' ~
f' \ji=+ 1:
cr,lllllllll 111111111 cr 2
bell= pb
t-be1-~ b f-.-b~:j b81 = 0,5 bell
be2 =0,5 bell
Sections laminées Sections soudées
~~ ~~..j
cr,~cr2 bell= pb
-
Distribution de contraintes
dans la paroi (compression :~~ ---~+ ---~+ ~~ b f-b~-j
2 bell
b.,=--
5-\jl
!~1
positive) - - \ \
b~ = b 811 - b 81
c :1:
c
" :1:
+~
1 1 be
f-. \ji< 0:
cr,~
10 10 E
1
Laminées c/t1 510E cl t,s a cl t15 a -10.
beii=Pbc= p bi (1 -1jf)
1~·'r + b~ +'"<ZCQI] cr
9 9E
Soudées cl t1 59E cl t,s a cl t15 a -10. b 01 = 0,4 bell
2
b~ = 0,6 bell
b
~
2
Laminées c/t1 511E clt,5 a
10
11
cl t15 a
11 E
-10. 1V = cr cr
2 1 1 +1 1>1j1>0 0 0>\jl>-1 -1 -1>\jl>-2
16
Alternativement, pour 1 ;;, 1V;;,- 1 : Ka=
Distribution de contraintes :1 +
:~~ :~~ [(1 + 1j1) 2 + 0,112 (1 -1j1) 2 ] 0 ·5 + (1 + o/)
dans la paroi (compression \ -
positive) !r-e1 !r-e1 !r~ -Tableau 101-A-
(Tobleau 5.3.2 de /'Eurocode 3)
-Tableau 1OQ- C-
(Tableau 5.3. 1. de I'Eurocode 3)
182
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3
80 1 1
1 >IV" 0:
100 1 1
PA 120 1 1
140 1 1
160 1 1
180 2 1
200 2 1
IV<O : 220 2 1
240 2 1
270 3 1
300 3 1
IPEA
+1 0 330 3 1
360 4 1
Coefficient de voilement K, 0,43 0,57 0,85 0,57- 0,21 IV+ 0,07 ~
400 4 1
r-~-1 450 4 1
(Jl~ 500 4 1
~~LU~LLLU
------------~ (J2
550
600
4
4
1
1
t-------=--c _j 80 à 240 1 1
270 2 1
300 2 1
330 2 1
IV<O:
360 2 1
400 3 1
IPE
450 3 1
500 3 1
+1 1 >IV> 0 0 O>IV>-1 -1 550 4 1
600 4 1
~
Coefficient de voilement K, 0 578
0,43 ' 1,70 1,7-51V+ 17,1 23,8
IV+ 0,34
- Tobleou 101-8-
(Tobleou 5. 3.3. de I'Eurocode 3) - Fig ure 102 -
185
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3
186 187
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3
188
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3
CARACTÉRISTIQUES
Acier : fy = 335 MPa
DES SECTIONS TRANSVERSALES
Classes de sections
Type Référence
de laminé du profil
Compression seule Flexion seule SECflON BRUTE
100 1 1 Les caractéristiques de la section brute sont déterminées en utilisant les dimensio-ns
120 1 1 nominales sans déduction des trous éventuels.
140 2 2
160 2 2
AIRE NETTE
180 à 340 3 3
HEA 360 2 2 L'aire nette (Ane 1) d' une section transversale est égale à son aire brute diminuée des
400 2 1 aires des trous.
450 2 1
500 3 1
550 4 1
FACTEURS PARTIELS DE SÉCURITÉ
600 4 1
100 à 450 1 1
Les résistances de calcul sont affectées d' un facteur partiel de sécurité 'YM dont les
500 2 1
HEB valeurs sont les suivantes :
550 2 1
600 3 1
CALCUL DES SECTIONS TRANSVERSALES
HEM 100 à 600 1 1
- sections brutes de classe 1, 2 ou 3: 'YMO = 1 (ou 1,1 s'il s' agit d' aciers non agréés)
- sections brutes de classe 4 : 'YM1 = 1,1
- sections nettes au droit des trous : YM2 = 1,25
- flambement
- déversement } 'YMI = 1,1
- voilement
190 191
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3
Dans un élément sollicité en traction axiale, 1'effort de traction N dans chaque sec- 4.4.4.EFFORT TRANCHANT (V)
tion transversale doit rester inférieur à l'effort résistant de traction, soit:
N5. NR =min [Npe ; Nu; Nnetl L'effort tranchant V dans chaque section transversale doit rester inférieur à 1' effort
avec: tranchant résistant, soit :
Dans un élément sollicité en compression axiale, l'effort de compression N dans Av = (h- 2lj) lw
chaque section transversale doit rester inférieur à 1' effort résistant de compression,
soit:
N 5. NR, avec :
4.4.5. MOMENT FLÉCIITSSANT +
Pour les sections de classe 1, 2 ou 3 : EFFORT TRANCHANT (M + V)
NR = Npt =A -!y 1 'YMO (résistance plastique de la section brute)
Le moment résistant plastique d'une section tran sve~ ale est réduit par la présence
Pour les sections de classe 4 :
de cisaillement.
NR =No= Ae.ff·fy 1 Yvtl (résistance de calcul de la section brute au voilement
local) Si l'effort tranchant est faible, cette réduction est négligeable (et compensée par
où Ae.ff= aire efficace de la section. l'écrouissage du matériau).
193
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3
En revanche, dès lors que l'effort tranchant dépasse la moitié de l'effort tranchant
plastique résistant, il faut prendre en compte son interaction sur le moment résistant
4.4.6 . MOMENT FLÉCHISSANT + EFFORT AXIAL
plastique. Soit : (M+N)
si V~ 0,5 Vpe, M ~ MR
si V> 0,5 Vpt• M ~ Mv SECTIONS DE CLASSES 1 ET 2
avec: Pour les sections de classes 1 et 2, il faut vérifier, en l'absence d' effort tranchant,
MR = moment résistant plastique tel que défini au§ 4.4.3. que le moment fléchissant M reste inférieur au moment résistant plastique MN réduit
Mv = moment résistant plastique réduit du fait de l'effort tranchant, déterminé en du fait de l'effort axial, soit:
utilisant une limite d'élasticité réduitef,ed pour l'aire de cisaillement seule,
soit :
- pour un plat :
avec:
Pour les sections transversales à semelles égales et fléchies suivant l'axe de forte et le critère devient :
inertie, on obtient :
Mv = [Wpe -/y- Wv -fy + Wv -fredJ IYMO -
M- +
Mpe
( N-
Npe
J2 < 1
Mv = [Wpe- Wv .p] -fy 1 YMO
avec Mv =module de résistance plastique de l'aire de cisaillement Av. - pour une section comportant des semelles :
ht~ ~ • siN~ min [0,25 Npe; 0,50 Aw .fy 1YMo], alors MN= Mpe
Ay = htw et Wv = 4 = 4 fw • siN> min [0,25 Npt; 0,50 Aw .fy 1 YMo], Aw =A- 2 b !tétant l' aire de l'âme,
il faut distinguer 3 cas :
p~]
a) flexion autour de l'axe yy :
Soit: Mv =[Wpe- !y 1- _!!___
4 fw YMo
Npe
M -M
Ny - ply 1 - 0,5 a
qui peut se représenter graphiquement comme ci-dessous :
Mv avec a= min [Aw 1A ; 0,5]
Mpe -------------··;----
MR ~----~------··~
v
+------~----------L..--
0,5
+--_;___-----~~ N
1,0 Vpf a/2 1.0 Npe
- Figure 108 - - Figure 109 -
194
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3
avec:
Aeff = aire de la section transversale supposée soumise à une compression uni-
forme (M = 0) ;
Weff = module de résistance de la section efficace, la section transversale étant
+-------'-----------.:L__;,..._ Ns supposée soumise uniquement à un moment fléchissant suivant l'axe
a 1,0 Npf concerné (N = 0) ;
- Figure 1 10 - e = décalage de 1' axe neutre concerné, la section transversale étant supposée
c) flexion biaxiale : soumise à une compression uniforme (M = 0).
M ]a. [_z_
_Y_+ M ]~ <l
[ MNy MNz
4.4.7. MOMENT FLÉCHISSANT+ EFFORT AXIAL
les exposants a et ~ valant, pour des sections en 1 etH : +EFFORT TRANCHANT (M + V+ N)
a= 2 et ~ = 5 !!___ avec ~ ;::> 1 Lorsque l'effort tranchant dépasse la moitié de l'effort tranchant résistant plastique,
Npf il faut prendre en compte son effet, ainsi que celui de l'effort axial, pour calculer le
moment résistant plastique réduit.
Si V::; 0,5 Vpe ~ critères du paragraphe 4.4.6. à vérifier.
SECTIONS DE CLASSE 3
Si V> 0,5 Vpe ~ la résistance de calcul de la section transversale aux combi-
Les sections de classe 3 sont considérées comme satisfaisantes, si la contrainte lon- naisons de moment et effort axial doit être calculée en utili-
gitudinale maximale Œx vérifie la condition : sant une limite d'élasticité réduite fred pour l'aire de cisaille-
ment Av·
avec:
ce qui s'écrit encore :
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3
Les organigrammes qui suivent ont été établis pour les principaux cas de sollicita-
tions (à l'exclusion de la torsion), conformément aux prescriptions de l' Eurocode 3,
chapitre 5.4., intitulé "résistance des sections transversales". Les numéros des di vers
paragraphes sont notés en référence (entre parenthèses).
- Figure 1 12 -
Effort axial de traction N
- Figure l l 1 -
- Figure 1 13·A -
198 199
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3
(5.4.6)
- Figure 1 13-8 -
Section de
classes 1 et 2
Classe 3
Classe 4
Section de
classe 1 et 2 ~"= 1
Section de
classe 3
MNy = Mpey l_l.=..Œ_l
Section de Classes b- 0 ·5 <J
classe 4
1et2 M-M
Nz- pez [ 1-(n-a )']
1 _a
Classe
3
Classe
4
- Figure 1 15 -
-Figure 114-
200
Bases de calculs du nouveau règlement Eurocode 3
·' CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
qui ne concerne que quelques rares constructions. D ne mérite donc pas qu'on s'y
Flexion déviée (ou biaxiale) attarde davantage ici.
seule (N = 0) ou composée (N "# 0)
Nous préciserons seulement que les calculs de résistance à la fatigue d'éléments de
strUctures, soumis à des sollicitations répétées, alternées et cycliques, consistent à
établir un diagramme d'endurance, qui détermine les valeurs limites vers lesquelles
tendent les amplitudes de contraintes ~cr, lorsque le nombre de cycles N devient très
grand.
cr
Cycle de contrainte
L - - - + - - - - -- _L- - - - - - - . - T e m p s
Classes
1 et 2 [My]"+[ Mz
MNy MNz
r ~1 Classes
1 et 2 [:;J\[::J~ ~1 - Figure 1 17 -
Classe
_N_+ My+N. ey+Mz+ N. ez
~'l'Ml Classe My+N.ey+Mz+N.ez ~Î'M1 (MPa)
350
300
4.6. RÉSISTANCE À LA FATIGUE
250
zoo+---~-~--.---.--.--~ N (cycles)
104 105 106 107 108 109
La vérification à la fatigue n'est pas requise pour les ossatures de bâtiments, à
l'exception des structures soumises à des fluctuations répétées de contraintes : - Fig ure 1 18 -
- structures sollicitées par des cycles répét.és de contraintes dus à des vibrations
diverses, engendrées par des machines ou des hommes,
- structures soumises à des oscillations dues au vent.
Le chapitre 9 de l' Eurocode 3 traite du phénomène de fatigue, d' une façon très
générale, car il s'agit d'un phénomène très ctifficile à appréhender, mal maîtrisé et
202
CHAPITRE 5
DIMENSIONNEMENT
DES POUTRES FLÉCHIES
Les poutres flédùes sont sollicitées par un moment fléchissant M et un effort tran-
chant V.
A.N.E.- ·
V;
- Figure 1 19 -
Les contraintes développées sur les fibres extrêmes, par rapport à 1' axe neutre élas-
tique (A.N.E.) qui passe par G, sont:
Mv 5 Mvi
(J = - - et <J · = - -
s l 1 l
ou: M M
crs=-- et G;=--
wds weti
Wee étant les modules de résistance élastique de la section considérée.
On reste cependant limité sur ce dernier point par des exigences d' esthétique, de Vérifions-le sur un IPE 200, par exemple:
confort ou d'exploitation (hauteur des poutres limitées par le gabarit sous-jacem à
ménager). A= 28,5 cm2
h =20 cm
On peut donc chercher à établir la peifonnance ou le rendement d'une section, pour 0,33 Ah= 188 cm3
une hauteur donnée, en fonction de la répartition de matière adoptée. !..= 194 cm3
v
La section en l est naturellement la section la meilleure, du fait que la matière est
éloignée de l'axe neutre. Les profils laminés ne sont donc pas particulièrement performants. Cela s'explique
ar Je fait qu' ils possèdent une âme très nettement sur<limenswnnée (ce qm repré-
~ente de la matière non performante, donc pénalisante).
PERFORMANCE D'UNE SECTION
Comparons une section rectangulaire et une section en/, idéale (c'est-à-dire présen- RENDEMENT D'UNE SECTION
tant une âme infiniment mince), qui ont la même aire (donc le même poids, et a
priori le même prix) et la même hauteur. Le rendement géométrique d'une section est :
A T bh =A
b h3
l
12 - Pour la section en l idéale, on a :
eG h
l bh2
=-=0,16Ah
v 6 Ah 2 h
l = - et v s =v·=-
1 2
....!_ 4
~-b---1 h2
A-
4
A/2 T d'où p=--=1
l =2î(îJ =A~ h2
A-
4
• G h
!_ = 0,50A h
v C'est le rendement maximal, théorique bien sûr.
Pour la section rectangulaire :
A/2 bh 3 A=bh
h
/ =- V
s
=V· = -
1 2
12
- Figure 120 -
1
d'où: p = -
La section en l "idéale" ressort 3 fois plus performante que la section rectangulaire
3
de référence.
Pour un profil laminé IPE 200 :
Les profils laminés courants ont une performance intermédiaire, qui correspond à la I= 1. 943 cm4
moyenne entre les sections rectangulaires et I idéal, soit: !..= 0,33 Ah= Ah A= 28,5 cm2
v 3 vs= v;= 10 cm
206 207
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Dimensionnement des poutres fléchies
2
d'où : p =- (rendement intermédiaire, analogue à la performance).
3
As et Ai seront minimales lorsque les contraintes sur les fibres extrêmes auront
atteint les limites admissibles.
V;
~ ,___a_;__, --~---'~
- Figure 12 1 - [ - . . . - h <Js
l h
En portant - = =---=- dans vs =-<Js , il vœnt. vs--=--=- que l' on porte dans
- section totale : !2 =As +Ai+ d lw M
M <Js + <J; <Js +<Ji
- position de l'axe neutre élastique:
l' expression de l'inertie, d'où l'on tire après résolution:
écrivons 1' équilibre des moments statiques par rapport à cet axe neutre.
M - -htw [ 2 -
A; =--=- crs]
=-
A (v-1sJ+(vs-1Y _ , =A · (V·-t_J+(vi-~)2.1
s s 2 2 "W ·~ ' 2 2 w
h~; h~w ~il'
(
A=--- 2 --
En négligeant lji et Ifs• qui sont faibles en regard de Vs , V; eth, on obtient : s has
6 crs
208
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Dimensionnement des poutres fléchies
Dans ces formules, le premier terme représente la section que devrait avoir chaque VÉRIFICATION DE LA FLÈCHE
membrure, si l'âme était infiniment mince. Chacune serait e n effet soumise à
1' effort normal ± M 1h.
Les calculs de dimensio nnement et de résistance précédents ont été conduits à
Le second terme représente la collaboration de l'âme à la résistance de la section à I'É.L. U.
la flexion. n convient de vérifier maintenant, à l'É.L.S., que les déformations restent adrnis-
.e .e
sibles et notamment que la flèche de la poutre reste inférieure à -
CAS PARTICULIER : SECTION SYMÉTRIQUE À SEMELLES ÉGALES ' wo , - , ...
400
selon que la poutre appartient à une toiture, à un plancher recevant ou non des
poteaux, etc.
D'où :
APPLICATION NUMÉRIQUE
M h. t,
A;=A;=---
h. !y 6 Déterminer la section d'un profilé P.R.S., de 50 rn de portée, isostatique, en acier
S.355, recevant une surcharge de 50 k.N/ml. Pour des raisons de corrosion, l'épais-
2M 2
Q = -- + -h. t, seur de l'âme sera f w = 20 mm.
h . !y 3
Pour limiter les déformations, adoptons un élancement classique de 1125. Ce qui
.e
détermine la hauteur de la poutre : h = - = 2 m.
25
SECTION DE L'ÂME L' élancement de l'âme vaut h 1 tw = !00. La section est donc de classe 3 et les cal-
culs doivent être conduits en élasticité. Soit:
L 'effort tranchant doit rester inférieur à l'effort tranchant résistant, soit:
502
M = [1,35 Q x 78,5 + 1,50 x 50) x -
!y 8
M =( 106Q +75)x312,5k.Nm
V$ VR = A.v . f3 2M 2
YMo Q = - - + - h . tw
h. !y 3
ou vf3
A.v~ - - · YMo
Q = 2(106Q +75)x 312,5 +~X0,02x2
fy 2 x 355 x 103 3
Compte tenu que les élancements admissibles courants des poutres sont: d' où l'on tire : Q = 1 022 cm2
1 h 1
• Le poids propre de la poutre vaut : g = 1 022 x 78,5 x 1 o- 4 = 8 k.N/ml
- < - < -, • Section de l' âme : ah = 400 cm2
25 .e 20
• Section de chaque semelle : A= 31 1 cm 2
la hauteur h est fixée en fonction de la portée .e, d'où l'on tire aussitôt l'épaisseur En adoptant (par exemple) une largeur de semelle b telle que b = h 1 4 , ce qui cor-
d' ametw
. .., =A.v
-
respond à un profil très performant, on obtient :
·w h
b = 500 mm
A 3 11
1= b =50 =6,2 cm
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCOOE
3 Oimensionnement des poutres fléchies
_i_ Dans un premier temps, la répartition des contraintes normales est linéaire (hypo-
thèses de Navier-Bemouilli). Nous sommes dans la phase élastique du comporte-
VR = Vpe =<\v f3 ment du matériau.
Yuo
q
VR=400 x 355x IO-I =8200kN
I
l lll!l ! l !llllllllll!l l llllllllllll M<~eQ;
f3
- -{2J - ~ - -
V< 0,5 VR, donc il n'y a pas d'interaction entre l'effort tranchant V et le moment
fléchissant M .
-Figure ]22-A-
Le~ problèmes de voilement local et de détemùnation de raidisseurs d'âme restent à
vénfler. Lorsque les contraintes sur les fibres extrêmes atteignent ·1a limite élastique /y. le
moment fléchissant sollicitant la section médiane est égal au moment élastique Mee.
Si on augmente la charge, les contraintes ne sont plus proportionnelles aux déforma-
tions. Les fibres extrêmes se plastifient.
MOMENT D'INERTIE
-Figure 122-8-
5 (g + q) f4 l
!= <-=25 cm On peut augmenter la charge jusqu'à ce que la section médiane soit entièrement
384 El 200 plastifiée. C'est-à-dire que le moment fléchissant soit égal au moment plastique
j- 5 0,569 x 5 0004 Mpt· La courbure de la poutre est très importante dans la zone centrale de la poutre
384 21 000 x 75 x I05 qui est plastifiée. On admet qu'il se forme, dans la section )Jlédiane, une rotule plas-
!= 29 cm> Ï= 25 cm tique (ou articulation). La poutre se comporte comme deux éléments rigides reliés
par une articulation. On dit qu' il y a plastification totale.
La condition de flèche est à la limite de l'inadmissibilité.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE Dimensionnement des poutres fléchies
3
I M~~0,:'
n se forme alors une rotule plastique à chaque encastrement. L'apparition de rotule
M étant connu etfy donné, l'inconnue est toujours Wpe et il faut donc vérifier que: Il 1111111111111111111111111111111
A C
B
Mpl
Wpe~
!y
!!.M
- Figure 124 -
Phase plastique
MÉCANISME DE RUlNE- ROTULE PLASTIQUE
Ce nouveau fonctionnement reste possible jusqu'à ce que la section médiane soit
complètement plastifiée. On a alors :
Considérons une poutre bi-encastrée d'inertie constante, soumise à une charge uni- 1 MA 1 == 1 Mc 1 == 1 Mpe 1 == q. f2 1 12
formément répartie q.
Ms== Mpe == q. R- 2 124 +!!. q. e2 18
Dans un premier temps , la poutre a un comportement élastique. On peut écrire :
L'apparition d'une rotule plastique en B transforme la structure en mécanisme de
Moment à l'encastrement MA== Mc==- q. R_2 1 12 ruine. Le système est instable et s'effondre.
Moment à mi-portée Ms== q. e2 124
q B
11111111111 1 1111111111 l il l 11 I l 1 Il
A B C
- Figure 125 -
f-oc e ~ Mécanisme de ruine
MA~
La charge de rupture vaut:
/]Mc q,.==q+t!.q== !6Mpelf 2 == 1,33q
~
La poutre, initialement hyperstatique, a successivement épuisé toutes ses possibili-
tés de résistance jusqu'à se transformer en mécanisme. Ce phénomène est appelé
-Figure 123-
l'adaptation plastique.
Phase élastique
214 215
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE Dimensionnement des poutres fléchies
3
REDISTRIBUTION DES EFFORTS Classe 1 : les sections de classe 1 peuvent former une rotule plastique et ont une
DANS LES STRUCTURES HYPERSTATIQUES capacité de rotation importante.
Classe 2 : les sections de classe 2 peuvent former une rotule plastique mais avec
L'exemple de la poutre bi-encastrée montre bien la redistribution du moment flé- une capacité de rotation limitée.
chissant après plastification des sections d'encastrement (formation de rotules plas-
M'tt v:"""'
tiques). Cette redistribution n'est possible que si les éléments de la structure et le M
matériau le permettent.
Md .•. . .. ... ..... loo:l
Le calcul plastique des sollicitations n'est possible que si les conditions suivantes
sont remplies :
Classe 1 Classe 2
A DUCTI!.JTÉ DU MATÉRIAU
-Figure 127 -
L'acier doit être suffisamment ductile afin de permettre la formation de rotules plas-
Classe 3 : les sections de classe 3 ne peuvent pas former de rotule plastique. Le
tiques (allongements plastiques importants).
moment fléchissant les sollicitant peut atteindre le moment élastique Met mais le
voilement local est susceptible d'empêcher le développement du moment plas-
B. CAPACITÉ DE ROTATION tique Mpe·
Les éléments plastifiés doivent être capables de supporter la rotation des rotules Classe 4 : les sections de classe 4 ne peuvent pas former de rotule plastique. Le
plastiques. voilement local est susceptible d'empêcher le développement du moment élas-
tique Mee ·
C. ABSENCE D'INSTABILITÉ
La plastification des sections n'est possible qu ' en l' absence de tout phénomène
d'instabilité (voilement local, déversement).
M
"tl ç-v~l'm'"'
Mee ··· ·· / · ·· · local
apparition du phénomène de voilement local. Tout risque de déversement est sup- -Figure 128-
posé empêché. La classification des sections est définie au chapitre 4.3.
M
CLASSES DE SECTIONS ET RÉSISTANCE ULTIME
.. .. [ . Classe 2 Comme nous l' avons vu précédemment la classification des sections permet de pré-
juger de leur comportement et de leur résistance. Le tableau suivant indique, po~
Cla~e3 chaque classe, la méthode d'analyse que l' on peut utiliser pour le calcul des sollici-
Classe 4 tations et pour le calcul de la résistance ultime. (Cf tableau page suivante).
L-----~----~------~--------
>2 >4 4>; <l>pe
- Figure 126 -
216
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Dimensionnement des poutres fléchies
EXEMPLES DE DllvŒNSIONNEMENTS
- Figure 130 -
SECTIONS DE CLASSES 1 ET 2 MR =Mee= Wet -fy 1 YMO
Soit un PRS fléchi selon son plan principal d'inertie. La nuance d'acier est S.355.
Le moment résistant de la section est égal au moment plastique Mpt-
é =
·v~ {235
ill
= 0,81
b = 360 rrun
h = 1.000 mm
22mm
10 mm
- Figure 129 -
• Semelle comprimée :
MR=Mp e= Wpe ·fyiYMO
YMo= 1 c = 175 rrun
t1= 22 rrun
Soit un IPE 400, fl échi selon son plan principal d' inertie. Acier S.235. =
9e 7,3 <cl t1 =7,9 < 10 e= 8,1
b = 180 mm ct= 13,5 mm Donc la semelle est de classe 2
d = 33 1 mm tw = 8,6 mm
• Âme fléchie :
• Semelle comprimée :
d = 940mm
c = 180 1 2 =90 mm tw = 10 mm
ct = 13,5 mm
83 e = 67 < d 1 tw = 94 < 124 e = lOO
ct
c 1 = 6,67 < 10 é = 10
Donc l'âme est de classe 3.
Donc la semelle est de classe I
• Âme fléchie : La section globale est donc de classe 3 et le calcul sera conduit en élasticité.
d =33lmm Wee = 9.060 cm 3
tw = 8,6 mm MR =Mee= Wd .fy = 3 216 kNm
d 1tw = 38,5 < 72 é = 72
Donc 1' âme est de classe 1 .
218 219
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Dimensionnement des poutres fléchies
!
-=~
_._/
Part1es
négligées
- - - · - -·- ~
~
L_____/
-f=I-
'V
- Figure 134 -
a) On calcule l'élancement des ailes de la semelle comprimée, ce qui permet d' obte-
nir la section efficace de la semelle en compression pure (Tableau 5.3.3. de
l' Eurocode, reproduit ci-avant page 184]. La semelle tendue reste, bien sûr, effi-
cace dans la totalité de sa section.
- Figure 135 -
-Figure 132-
10
Y'-· -~
u•__ G_g• -
• - -
-
i- - --------- _t
-- -- fu
-~-- · -s9o-- · -
- Figure l 36 - 10
___l' cr;
La position du nouveau centre de gravité G 1 est obtenue en posant l'égalité des - Figure l 37 -
moments statiques des sections de part et d'autre de v'v. d ) Module de résistance efficace Weff
13 3 + 78 3 + 25 + 32
+
12 CHAPITRE 6
Ieff= 295 560 cm4
d
v5 =-+e=59 + 8,7 =67,7 cm
CONCEPTION ET CALCUL
2
d
DES B ÂTIMENTS MÉTALL IQUES
V;= 2"- e =59- 8,7 = 50,3 cm
295 560
W eff minimal = = 4 366 cm3
67,7
Les bâtiments métalliques peuvent être de conceptions fort différentes, selon
Le moment résistant est finalement : l'application à laquelle ils sont destinés, les contraintes d'exploitation, les
MR= We[f·fyfyMI contraintes d'environnement, les exigences architecturales, les habitudes des
MR = 4 366 x 355 x JO- 3 1 1,10 constructeurs, etc.
MR= 1410kNm Nous ne retiendrons que les solutions technologiques les plus couramment utilisées
et nous effectuerons les calculs de dimensionnement et de vérification des bâti-
NOTA: ments, élément par élément, successivement et dans le sens logique de descente des
charges (couvertures, pannes, fermes, poteaux, contreventements, etc.).
Avant l'instauration de l'Eurocode 3, ce PRS aurait été dimensionné en calcul élas-
tique sur la section brute (c'est-à-dire comme une section de classe 3), ce qui aurait La méthodologie des calculs sera la suivante :
conduit au résultat suivant:
- repérage des diverses actions possibles et calculs des combinaisons d'actions les
- Inertie brute : I = 360 000 cm4 plus défavorables,
Module de résistance : Wet = 6 000 cm3 - calcul des sollicitations correspondantes (efforts normaux et tranchants, moments
de flexion simple ou déviée, moments de torsion éventuels),
- Moment résistant élastique :
- vérification des résistances des pièces (calcul des contraintes),
MR = Wee .fy IYMO = 2 130 kNm
- vérification des stabilités de forme (déformations, flèches, déplacements).
L' Eurocode 3 apporte donc pour ce type de section de classe 4, une minoration,
donc une sécurité de 50 %ce qui peut paraître, au premier abord, exagéré ; mais qui
en fait ne l'est pas, compte tenu de la très grande instabilité de ce type de section et
du nombre de sinistres dont elles sont à l'origine.
6.1. CALCUL DES COUVERTURES ET DES BARDAGES
Les couvertures équipant la grande majorité des bâtiments métalliques, sont de deux
types:
- les couvertures en plaques ondulées d'amiante-ciment, destinées généralement
aux constructions de bas de gamme (hangars agricoles, dépôts ... ) ;
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques
- les couvertures eu bacs acier nervurés (éveutuellemeut aluminium), plus oné- LES COUVERTURES EN BACS ACIER NERVURÉS
reuses, mais présentant de multiples avantages, qui font que ce mode de couver-
ture est le plus répandu. n s'agit de bacs nervurés, en acier galvanisé, généralement vrélaqués, et de grandes
dimensions :
Ces produits étant entièrement standardisés, ou ne les calcule plus. Les fabricants
ont calculé une fois pour toutes les différents profils et out récapitulé les résultats - largeur = 1 rn environ ;
dans des tableaux ou sur des abaques. La détermination du profil recherché adéquat - longueur jusqu'à 12 rn couramment;
se fait donc par simple lecture.
- épaisseurs courantes: 75/100 et 10110 mm.
LES COUVERTURES EN AMIANTE-CIMENT Les bacs de faible longueur peuvent porter sur 2 pannes (calcul isostatique). Mais la
plupart du temps, les bacs sont utilisés en grande longueur (économie de temps et de
Les plaques ondulées en amiante-ciment ont pour avantages principaux : main-d'œuvre à la pose) et portent, de ce fait, sur 3 ou 4 appuis. Ils sont alors calcu-
lés en continuité et présentent des flèches réduites.
- une bonne résistance au vieillissement, du fait de leur insensibilité à l'humidité;
- leur incombustibilité ; La portée des bacs (continus ou non), qui détermine 1' entraxe des pannes, est obte-
- une grande stabilité dimensionnelle (dilatation et flèches minimes) ; nue:
- un coût modique. - en fonction des charges sollicitant les bacs (charges climatiques, charges de mon-
tage, isolation, étanchéité ... ) ;
En revanche, elles nécessitent :
en fonction du profil des bacs. Les fabricants proposent divers profils, correspon-
- une pente minimale de toiture de 9%; dant à divers moments d'inertie (variables en fonction de l'épaisseur de la tôle,
- 1' adjonction de cordons d'étanchéité dans tous les cas, pour pente inférieure à 16% ; du pas des nervures et de la hauteur des ondes).
- un recouvrement de plaques de 20 cm ;
Tous les bacs sont dimensionnés pour présenter une flèche maximale inférieure à
- un entraxe de pannes faible, de 1,00 rn à 1,38 m maximum (à l'exception des 11200 de leur portée, et pour supporter une charge minimale de 100 daN/m2 , qui
maxi-plaques qui vont à 2,25 rn). correspond au poids de deux hommes et de leurs matériels (eutretieu ou travaux sur
la toiture).
Enfin, leur aspect architectural est médiocre, leur poids élevé (18 daN/m2) et leur
résistance aux chocs limitée (risque de rupture brutale). Les bacs peuvent être posés tels quels, en couverture sèche (si p > 5 %) ou bien
recevoir une étanchéité, généralement multicouches. Les pentes, modes de fixation
Les plaques standards les plus courantes figurent daus le tableau suivant, et
et recouvrements sont, bien sûr, réglementés (fixations par boulons-crochets ou vis
conviennent pour toutes régions de neige, jusqu'à 900 mètres d'altitude.
autotaraudeuses).
Couuaissant le site de construction, on calcule la surcharge de neige extrême Se et
Leur grande rapidité de pose et leur faible poids (environ 10 daN/m 2) en font un
on en déduit le type de plaque à utiliser, ce qui détermine alors l' entraxe des pannes.
mode de couverture particulièrement adapté aux constructions industrielles métal-
liques.
Longueur nominale Nombre Portée des plaques Surcharge admissible
des plaquas (m) d'appuis (= entraxe pannes) (daN/m 2) Le choix d'un profil de bacs s'effectue par simple lecture des tableaux proposés par
Formats 1,52 2 1,38 308
les fabricants, en fonction des charges à supporter et des portées (continues ou non),
courants 2,50 3 1,18 425 selon le modèle ci-dessous.
1,25 2 1,11 480
Format
La fiche technique, page suivante, permet de choisir le txPe et la portée du bac en
2,50 2 2,25 308 fonction des surcharges de neige.
spécial
227
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conception et calcul des bâtiments métalliques
Bande de solin
Chevêtre
-Figure 138-
- Figure 139 -
Couverture Boes Acier el Accessoires (Documenlolion Sol/oc)
Les bardages, dont la fonction est le remplissage des façades, sont généralement
réalisés en bacs acier (éventuellement en plaques fibro-ci.Jp.ent, si la couverture est
ainsi réalisée).
Constitués d'un simple parement de tôle nervurée, ils sont dits : simple peau. Consti-
tués de deux parements, ils sont dits "double-peau". Dans ce dernier cas, les deux
parements peuvent être posés à nervures croisées (avec isolation intercalaire, en
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques
laine de verre par exemple) ou à nervures parallèles (avec isolation par mousse
rigide de polyuréthane injectée, qui solidarise les deux parements).
rive
- Figure 140 -
Selon les cas, les rigidités des panneaux sont très différentes, et donc leurs portées
également.
Les tableaux de calculs donnés par les fabricants sont donc différents pour chaque
type de bardage, et sel0n que le bâtiment est ouvert ou fermé.
Les portées admissibles des bacs de bardage nécessitent des ossatures secondaires
pour les porter, constituées soit par des lisses horizontales, soi t par des potelets ver-
ticaux, qui transmettent les efforts du vent à la structure.
La conception, le profil et le calcul d'un bac de bardage sont analogues à ceux d'un
bac de couverture.
2.31
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bi§timents métalliques
6.2. CALCUL DES PANNES charge t perpendiculaire à l'âme, qu'il convient de bien prendre en compte, afin
d'éviter tout risque de déversement latéral;
_ à une charge oblique W, due au vent (pression ou succion), appliquée perpendi-
culairement au versant, donc parallèlement à l'âme de la panne.
6.2.1. ASPECTS TECHNOLOGIQUES
n conviendra donc de calculer, lors du dimensionnement d'un profil de panne, deux
Les pannes, qui ont pour fonction de supporter la couverture, sont disposées parallè- moments de flexion distincts, selon les deux plans principaux d'inertie du profù.
lement à la ligne de faîtage, dans le plan des versants.
Dans la majorité des cas, les pannes sont constituées de poutrelles laminées IPE,
leur poids moyen ramené au m2 de toiture oscillant aux alentours de 5 à 7 daNfm2
Elles peuvent être également réalisées en profùés minces (tôles pliées à froid), en
section de Z, U ou 2:.
Les pannes sont posées sur les fermes et assemblées par boulonnage. Les appuis
sont considérés libres et articulés. Pour éviter leur glissement à la pose ou leur bas-
culement, du fait de la pente des versants, elles sont assemblées aux fermes par
l'intermédiaire de pièces en équerre (échantignoles), selon la figure ci-dessous.
- Figure 143 -
232
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques
liernes sont des tirants, qui fonctionnent en traction et qui sont soumis à des efforts C'est pourquoi, lorsqu'un proft.l de panne a été déterminé par la condition de résis-
croissants, au fur et à mesure qu ' ils se rapprochent du faîtage. tance et que la condition de flèche n'est pas vérifiée, deux solutions sont possibles:
Les efforts de traction sollicitant les liernes ne peuvent pas être attachés aux pannes _ soit adopter une section de panne supérieure, mais on augmente nettement le
faîtières, qui périraient transversalement. ils sont donc transmis aux portiques par poids d'acier, donc le coût,
des tirants en diagonale (schéma ci-dessous).
- soit conserver la section initialement calculée, et doubler sa longueur. Dans ce
cas, la panne ne porte plus sur deux appuis et n'est plus isostatique. Elle porte sur
trois appuis en continuité, et la flèche initiale se trouve ainsi réduite à plus de
60 % et devient admissible, cela sans changer la condition de résistance puisque
dans les deux cas, le moment maximal reste égal à p . P 1 8, au signe près (voir
diagrammes dans le tableau ci-après).
et on vérifie que :
1 ~
1 Par ailleurs, on doit vérifier la condition de flèche :
f-5, 1/200
-Figure 144 -
En cas d'effort axial N, il faut vérifier que :
CONDITIONS DE FLÈCHE
Cette condition de flèche est une exigence, qui est très souvent déterminante dans le
dirnensionnement des pannes, car plus défavorable que la condition de résistance.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des Mtiments métalliques
où a et ~ sont des constantes qui placent en sécurité si elles sont prises égales à
l'unité, mais qui peuvent prendre les valeurs suivantes :
Moment
de flexion
Q, pf2
Mmax=- -8-
- section en l et H :
maximum ~~
Mmax -
- -
~~
M=~pf2
0:=2 ~=Sn~! 8 128
~
- tubes circulaires :
a=2 P=2
Flèches
maximum
2
~ ~l'>~
+----f...-3 e' 8
- profùs creux rectangulaires
a=~= 1,66/(1-1,13 n2)::;6
avec n = N 1 Npl
fo= 384
5 pt4
El< 200
e
y
= .!.._
El
rf3x-
48
pb?+
16 24
px"J
Ymax pour x= 3- e, SOit.
8
La majorité des pannes ne sont soumises à aucun effort normal N. Dans ce cas,
N=OetP= 1. t. _ 2,o5 ~ =0 4 1f. < _e_
0 0
- 384 El ' 200
Les pannes soumises à un effort N sont les pannes adjacentes à un pignon (situées
en travée de rive) ou des pannes formant montants des poutres au vent, qui trans- 2. Sollicitations dans le plan d 'inertie minimale
mettent des efforts normaux dus aux efforts du vent sur les pignons de bâtiment.
p'
~
Panne
On peut également utiliser un autre critère de vérification des pannes en flexion p' f2
sans Mmax=--
biaxiale (avec ou sans effort axial N), qui procure une sécurité supérieure et qui est lierne 8
le suivant: eL ~
~!)'C?
_ + __Y_+ __z_ <l
(NptN)(MJ(MJ
Mpt.y Mpl .z
Panne avec
une lierne p' f2
Mmax.=-32
à mi-portée
r- ·1· ·1f /2 f/2
CAS PARTICULIER DES PANNES EN T6LE PLIÉE
(SECTIONS DE CLASSE 4)
Panne avec
deux lie mes
lJ.C?{}<ç:::;>-0-c::::;;z:, p' f2
aux tiers r-fl3.,1,.fl3+fl3..j Mmax.=-n
de la portée
Le développement actuel des profùs minces en tôle pliée, utilisés en pannes, exige
une vigilance particulière au niveau des calculs, du fait de leur instabilité.
- Figure 145 -
il convient notamment de vérifier :
la stabilité au déversement, auquel ces profùs sont très sensibles (pose quasi sys-
tématique de liernes) ;
- la stabilité au voilement des âmes.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques
Les bacs acier de couverture étant posés en continuité, la charge linéique maximale
sur les pannes, du fait de la réaction hyperstatique est :
p = 1,25 x 78 x 2,50 = 244 daN/ml
239
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques
- Conclusion : Soit :
• calcul plastique (à l'É.L.U.) : IPE 140
• calcul élastique (à l'É.L.U.): IPE 160 A. Calcul en élasticité
• vérification flèche (à l'É.L.S.): IPE 180 - Charges permanentes :
Le poids propre des pannes étant estimé à 6 daN/m2, on a :
C'est bien sûr la condition no 3 qui est la plus contraignante et qui dimensionnera
G = 6 + 24 + 4 = 36 daN/m2
les pannes : IPE 180. (D est bon de souligner que c'est souvent la condition de
flèche qui dimensionne le profil des pannes, et que les calculs en plasticité sont - Charges variables :
généralement superflus). Sn = 45 daN/m2 Se = 75 daN/m2
Wn = 60 daN/m2 We = 105 daN/m2
EXEMPLE 2 : FLEXION DÉVIÉE (OU BIAXIALE)
- Combinaisons d'actions:
Soit un portique recevant cinq pannes par versant, de 5 mètres de portée, posées à 1,35 G + 1,50 Sn= (1,35 x 36) + (1,50 x 45 x cos a)= 115 daN/m2
un entraxe de 4 mètres. La pente du versant estp =tg a= 10 %. Les charges sont: G +Se= 36 + 75 = Ill daN/m2
- couverture bacs acier (posés en continuité sur trois appuis), isolation et étanchéité G- We = 36- 105 =- 69 daN/m2
multicouche = 26 daN/m2 La première combinaison est la plus défavorable. La charge maximale sur les
- sous-plafond suspendu = 4 daN/m2 pannes, compte tenu de la continuité des bacs acier, vaut :
- vent normal (soulèvement) Wn = 60 daN/m2 n = 1,25 x 115 x 4 = 575 daN/ml
La décomposition den selon les deux axes zz' et yy ' conduit à (figure 146) :
Dimensionner les pannes courantes sous sollicitation de flexion déviée. Acier 5.235.
f= n cos a= 570 daN/rrù
Le problème étant de déterminer la section des pannes, la classe de la section est t = n sin a= 57 daN/ml
bien sûr inconnue, ce qui ne permet pas de préjuger si l'on peut conduire les calculs \Z
en plasticité (classes l et 2) ou en élasticité (classe 3).
Un calculateur, tant soit peu expérimenté, sait que les profùs de pannes, pour un cas
courant comme celui-ci, dépassent rarement le calibre IPE 200.
Il s'agit donc d' une section de classe l, sous les sollicitations envisagées, autorisant
la plastification de l'acier.
Nous allons donc examiner les deux types de calculs. 1. Pannes isostatiques, sans liernes
Nous ne parlerons pas des sections de classe 4, qui concernent les profils minces en fl2
M =-=17,8kNm
tôle pliée à froid , qui sont particulièrement instables et qui sont à déconseiller. y 8
tf2
M,= S = l,ï~ kNm
240 241
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques
Par tâtonnement successifs, on détermine le profil minimal nécessaire, qui est ici _ Calcul des liernes :
un IPE 180, pour lequel: Weey = 146 cm3 et Weez = 22,2 cm 3
Les contraintes de flexion sont : Faîtière
r) : La !lèche transversale selon yY est en réalité nulle, car gênée par le plan de couverture ,
qui est vissé sur les pannes at tient lieu de plan de contreventement transversal
242
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCOOE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques
+ (~Jp < 1
(.!!.z_Jo.
Mpe z = 19,0 x 235 x 10-3 = 4,5 kNm
avec a. =2
MNz
et ~ = 5 . -
N 300
=5.- = 1,63
0,72 + 0,11 = 0,83 ~ 1 Npe 920
f
1 - _!!__
a vérifier
l
Cas Profil - selon zz' Npe
e M -M
Ny- pfyl-0,5a
1 IPE 160
1/300 1
2 IPE 160 1/650
IPE 140 <- avec a = Min [Aw 1 A ; 0,50]
3 1/300
4 IPE 140 1/650
200 Awf A= 15,6/39,1 =0,4 Donc a= 0,4
Mpey= Wply·fyi'YMO
Mpe y = 366 x 235 x 10- 3f1 ,0 = 86 kNm
Le calcul en plasticité permet de réduire la section des pannes. Dans notre cas, le
fait de passer des profils IPE 180 et 160 à des profils IPE 160 et 140, apporte un 1-300
gain d'acier d'environ 1 daN/m2 sur le poids des pannes, soit une économie glo- 920
bale d'environ 5 %sur le coût de la charpente.
MNy =86 72 kNm
1-0,5 x 0,4
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques
N M M
-+--Y-+_z_:5 1
Npe Mpey Mpez
300 + 50 + .!.!. :5 1
920 86 17
Mpe z = Wpe z ·f/YMO
Mpe z = 73 x 235 x lQ-3/1,0 = 17 kNm 0,33 + 0,58 + 0,65 = 1,56 > 1
2
On voit bien que les deux critères 'simplificateurs placent beaucoup trop en sécu-
300 - 0 4] ] rité (respectivement + 38 % et+ 61 %) et deviennent absurdes .
9 0
MNz =17 [ 1- [ ~ - O,~ =17,3 kNm En effet, pour vérifier le dernier, il faudrait adopter une panne de profil IPE 300,
pour laquelle :
Or, il faut que MN :5 Mpe• donc MNz = 17 kNm A 53,8 cm2
Wpe y = 628 cm 3
- Vérification de la résistance de la panne :
Wpez = 124 cm 3
0,48 + 0,49 = 0,97 :5 1 vérifié Mais le choix d'un IPE 300 (poids= 42,2 kg/ml) au lieu d'un IPE 240 (poids=
30,7 kg/ml), conduit à un surcoût inutile et aberrant de (42,2- 30,7) 130,7 = 37 %.
La panne IPE 240 est acceptable. Il faut donc éviter ces "recettes faciles" du règlement, qui pourtant en est truffé.
NOTA:
L' Eurocode 3 propose systématiquement, dans chaque chapitre, des formules ou
des critères de vérification, qui paraissent séduisants, car : 6.3. CALCUL DES PORTIQUES
- les calculs sont raccourcis et il y a gain de temps, AVEC TRAVERSES À ÂME PLEINE
- ils sont simples d'emploi,
- ils placent en sécurité.
6 .3 .1. CONCEPTION TECHNOLOGIQUE
En revanche , ils sont assez grossiers, très approximatifs et surdimensionnent les sec-
tions, ce qui conduit à des solutions onéreuses, donc à rejeter.
Les portiques, qui constituent l'ossature principale des bâtiments, sont composés de
Vérifions-le brièvement dans le présent exemple de calculs. fermes (ou traverses) , qui supportent les pannes, et de poteaux, qui supportent les
fermes.
L' Eurocode 3 propose ici deux critères simplificateurs (chapitre 5.4.8.1., § Il et 12) :
- § Il : prendre o: = ~ = 1 Leur conception technologique est variable, en fonction notamment :
G~ r c~ r
+ = 1,34 > ,
- de leur portée,
- du schéma statique retenu pour la structure (qui dépend de la nature du sol, de
l'existence ou non de ponts roulants, de la nature des équipements secondaires,
etc.),
246 247
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des biitiments métalliques
- des pratiques ou des systèmes de fabrication des constructeurs. Les profils à inertie constante, avec renforts dans les zones les plus sollicitées, sont
les plus couramment utilisés. Cependant, pour les grandes portées, les PRS à inertie
Les portiques à âme pleine peuvent être constitués : variable sont préférables, car ils permettent d'ajuster les sections aux sollicitations,
- soit de proftls à inertie constante, généralement des poutrelles IPE (figure A), alors que les laminés normalisés n'autorisent pas cette précision, du fait de la dis-
continuité des sections normalisées et de leur épaisseur d'âme généralement sur-
- soit comporter, en sus, des renforts au niveau des moments maximaux : jarrets abondante, qui grève le poids, donc le coût.
aux appuis sur poteaux et clés de faîtage en milieu de travée (figure B),
En comparaison des pièces à treillis, les portiques à âme pleine ont les avantages :
- soit de profils à inertie variable, reconstitués soudés, PRS (figure C).
- d'être moins onéreux (sauf pour de très grandes portées),
y1
- d'être moins encombrants (transport et manutention facilités, volume intérieur de
bâtiment moindre, donc économie de chauffage, etc.),
- d'être plus esthétiques,
- d'être plus simples (assemblages simples par platines et boulons HR, entretien et
peinture moindres, etc.).
A
SCHÉMAS STATIQUES
ils sont récapitulés dans le tableau ci-après. il faut bien savoir que plus les structures
sont de degré d'hyperstaticité élevé, plus elles sont stables, rigides et indéformables,
mais plus leur coût est élevé (poids d' acier supérieur et temps de main-d'œuvre
supérieur, tant en fabrication qu'au montage). On peut donc se contenter de struc-
8
tures isostatiques (A3 et El), sauf dans les cas où des exigences particulières impo-
sent des structures rigides, ne tolérant que de très faibles déformations (ponts rou-
lants, façades vitrées, problèmes de vibration ... ).
-Figure 148 -
248
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bàtiments métalliques
en
r:--r HypM•>ioaé}
de degré 2
r:--r
•Q)
:; Instabilité
u
·-e
<1l Hypostaticité
x de degré 1
::::1
<1l
Q)
ëc.
~
Q) Faîtage traverse
-a
en lsostaticité
-a
Q)
ë:
r:--r Hyperstaticité
de degré 1
~ lsostaticité
en
-~
ûi
<1l
u
c
Q)
x
::::1
<1l
~ ,..
Hyperstaticité
de degré 1
0
~
Q)
ëc.
Q)
Hyperstaticité
-a de degré 2
en
-a
Q)
ë:
~,.
Hyperstaticité
de degré 3
-Tableau 149-
- Figure 150 -
250 251
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des batiments métalliques
.e
La détennination des sollicitations globales affectant les portiques exige un calcul cos a.=- sin a= l
par étapes de toutes les sollicitations élémentaires, engendrées par les diverses
2S s
actions : charges permanentes, charges d'exploitation, neige, vent sur longpan, vent
sur pignon, vent au soulèvement. .. Il s'agira ensuite de repérer les combinaisons Nous allons exprimer le déplacement horizontal 1'>. de la structure, engendré par
d'actions les plus défavorables , pour déterminer les sections des profils des pièces. l'effort horizontal HA, selon le théorème de Castigliano, et écrire qu'il est nul, du
fait de la symétrie de la structure et des charges. Soit :
Nous allons effectuer le calcul détaillé d'une sollicitation élémentaire: sollicitations
sous charges verticales (charges permanentes ou neige). Les autres sollicitations 1'>. =f MdM ds=O
étant déterminées par la même méthode, nous n'en effectuerons pas les calculs. EldH
ABCDE
Nous donnerons les résultats finaux regroupés dans un tableau, sous forme de for-
mulaire.
Déplacement 11[ sur le tronçon AB :
CALCUL DES SOLLICITATIONS SOUS CHARGES VERTICALES En un point du poteau AB, d'ordonnée y, le moment vaut : M = H . y, soit :
y
1'>.1 = -'-f
Elm
0
h Hy 2 dy= _1_ . Hh3
Elm 3
q
1
M = H (h +x sin a.) + q Vx cos a.
2
dM . .
-=h+xsma. etl'>. 2 s'écntalors :
~ -------------------------------E ~
f
dH
h ~ Figure 151 -
·LE 1
1'>.2 = -
EI,
0
s[
H(h+xsin a.) +x2 - - a.
qcos2
2
- Vx cos a.] (h +x sin a.) dx
qui s'écrit encore, tous calculs faits , et en posant sin a.= f 1 set cos a.= .e 1 (2 s):
253
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conception et calcul des batiments métalliquas
Déplacement total b.
• Cas de charge A (charges permanentes G ou neigeS)
En écrivant que b. = !J. 1 + !J.2 =0, on en tire :
H qf2 8h+5j
32 h 2 (k + 3) + f(3h + !J
qf2 qf qf2
Mc=--H(h+ !J VA= VE=- Ma= Mo=-Hh Mc= S- H(h+ f)
8 2
A
HA- 6!-VA------------------y
H-H-_qf2 8h+5f =H
A- E- 32 fr2 (k+ 3) + f (3 h + f)
qf2 .
Ma= Mo=+ Hh Mc=- - + H (h + f)
8
- Figure 152 -
254
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques
• Cas de charge C (Vent horizontal W- Pression) • Cas de charge E (Vent horizontal W- Succion)
H _ q li- 5 kh + 6 (2 h + f) H __ q li- 5 kh + 6 (2 h + f)
E- 16 tf- (k + 3) + f (3 h + f) E- 16 tf-(k+3)+f(3h+f)
q/i- qli-
Ma = 2 - HE. h Ma=- 2 +HE. h
• Cas de charge D (Vent horizontal W- Succion) • Cas de charge F (Effort transversal de pont roulant)
------------------------~~~HE
LE
H _ q li-5 kh + 6 ( 2h + f)
A- 16 tf-(k+3)+ f(3h+ f)
qli-
Mc=-4 +HA (h + f)
257
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des blitiments métalliques
- Figure 156 -
f- c
VA=P -f- Les sollicitations engendrées par les efforts du vent sur les versants sont très faibles
en comparaison des sollicitations dues au vent sur les façades (de l'ordre de 1 %).
HA=HE=3PC k(fi2-il)+h(2h+f) Elles sont donc négligées dans les calculs.
H
4h fi2 (k + 3) + f (3 h + f)
b) efforts du vent au soulèvement
MP1 =- H. a
MP2 =P . C-H. a
Ma= P . C-H. h
PC - Figure 157-
Mc= -H(h+f)
2
Les efforts dus au vent ascensionnel agissent perpendiculairement aux versants de la
M0 =- Hh toiture (figure A). Par souci de simplification des calculs, on admet que ces efforts
sont dirigés verticalement (figure B) ce qui conduit à une erreur négligeable (< 2 %).
Les efforts transmis par les pannes au x traverses, sont des efforts ponctuels, qui sont
en fait, dans les calculs des traverses, convertis en charges uniformément réparties.
L'erreur résultant de cette simplification est, là encore, négligeable (de l'ordre de
0,5 %), et conduit à surestimer légèrement les moments d'encastrement en B et D.
d) rigidité de l'encastrement en B et D
Pour conduire les calculs des portiques manuellement, on est amené à considérer
que les inerties du poteau et de la traverse sont identiques : I m = 11• Le coefficient de
- Figure 155 - rigidité de l'encastrement k = Um 1 S). (h 1 m) se réduit donc à k = h 1 S.
258
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des batiments métalliques
Cette simplification, qui se justifie par la présence de jarrets aux encastrements Déterminer la section des traverses.
conduit à majorer légèrement le moment en C et à minorer les moments en B et D:
Elle se compense sensiblement avec la simplification précédente, effecruée sur le
CALCUL DES ACTIONS
calcul des pannes, qui agit en sens contraire.
- charges permanentes (poids propre de la traverse estimé àlO daN/m2) :
G = (25 + 10) x 6 = 210 daN/ml
6 .3.3. DIMENSIONNEMENT DE LA TRAVERSE - neige normale :
EN RÉSISTANCE À LA FLEXION Sn = 45 X 6 = 270 daN/ml
- vent normal :
À partir des formules et des diagrammes précédents, on calcule les moments résul- Wn = 70 (Ce- Ci) oS
tants correspondant aux combinaisons d'actions les plus défavorables et on en
déduit les inerties minimales des profils utilisés en traverses. Appliquons les calculs Trois cas de vent sont à envisager :
sur un exemple :
Soit un bâtiment fermé, constirué de portiques articulés en pied dans le plan des por-
Vent 1 (vent sur longpan avec surpression intérieure)
tiques et encastrés en pied dans le plan des longpans. Les portiques, espacés tous les
6 mètres, sont soumis aux actions suivantes :
~ -0,~
- charges permanentes (complexes de couverture, pannes IPE 180, divers) : G =
25 daN/m2
- neige normale (région 2) : S, = 45 daNfm2
- vent normal (région 2) W, = 70 daNfm2
w, .oso-r=::=J
Vent 1
w2 -o,4o
- Figure 159 -
f= 1,00
- o
surface maître-couple au vent : S = 5 x 6m2 , = 0,86
- poteau au vent Wn! = 70 (0,80- 0,40) x 0,86 x 6 = 145 daN/ml
2,5i - poteau sous le vent: W n2 = 70 (- 0,40 - 0,40) x 0,86 x 6 = 289 daN/ml
2,50 1
- traverse: w,3 = 70 (- 0,40- 0,40) x 0,86 x 6 = 289 daN/ml
~
-Figure 158-
~
-0<0
0~
260
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques
Vent Ill (vent sur pignon avec surpression intérieure) Combinaisons des sollicitations
Les sollicitations résultantes sont obtenues par la plus défavorable des combinaisons
suivantes:
G + S, avec S, = 1,67 Sn
1,35 G + 1,50 Sn
- surface maître-couple au vent : S = 20,40 x 5m2, 8 = 0,78 Les valeurs de W11 étant également les plus défavorables parmi celles calculées dans
- poteaux : Wnl = Wn2 = 70 (- 0,40- 0,40) x 0,78 x 6 = 262 daN/rrù le tableau précédent. Soit :
- traverse: Wn3 = 70 (- 0,40- 0,40) x 0,78 x 6 = 262 daN/ml
Réactions d'appuis (daN) Moments (daNm)
Ces sollicitations sont déterminées à partir des actions, que nous venons de calculer, Les moments maximaux sollicitant la traverse sont:
et que nous portons dans les formules appropriées aux différents cas de charge (cf
- au faîtage: Mc=+ Il 910 daN/rn
tab leaux précédents).
- aux appuis: Ms= MD=- 18 591 daN/rn
Le tableau qui suit regroupe l'ensemble de ces sollicitations.
Les modules nécessaires sont, sachant qu'il faut vérifier en flexion:
Cas Réaclions d'appuis (daN) Moments (daNm)
Actions de
q M$ Wpe .fyi'YMO
(daN/ml)
charge HA HE VA VE Ma Mc Mo
soit: Wpe ;::: M 1fy, car 'YMo= 1
Ch. perm. G A 210 + 1 141 + 1 141 + 2100 + 2100 - 5705 + 3 654- 5 705
au faîtage : Wpe 2:: 507 cm 3 --7 IPE 300
Neige Sn A 210 + 1 467 + 1 467 + 2 700 + 2700 - 7 335 + 4 700- 7 335
- aux appuis : Wpe 2:: 791 cm 3 --7 IPE 330
Vent 1 Wn, c 145 - 553 + 172- 91 + 91 + 952- 126 - 860
Wllz D 289 - 1103 + 343- 181 + 181 + 1 715 + 252- 1 897
Wn3 B 289 - 1 570 - 1 570- 2 890- 2 890 + 7 850- 5030 + 7 850 NOTA
Total - 3 226 - 1 055- 3162- 2 628 + 10517- 4 904 + 5093
Vent Il Wn, c 361 - 1 377 + 428- 226+ 226 + 2 372- 312- 2140 Ces sections restent provisoires, tant que les vérifications du déversement et des
Wllz D 72 - 275 + 85- 45 + 45 + 425 + 60- 475 conditions de flèche de la traverse, ainsi que de l'encastremen t en tête de poteau, ne
Wn,
Total
B 72 - 391 - 391 - 720- 720 + 1 955- 1 254 + 1 955
sont pas effecntées .
-2043+ 122 - 991 - 449 + 4 752- 1 506- 660
262 263
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques
La flèche est excessive, donc inacceptable. ll faut donc adopter un profù IPE
- Figure 162 -
supérieur. Soit un IPE 330. Dans ce cas, la flèche maximale sera :
- en intégrant l'équation de la déformée: Ymax = 15 X 8 356/11 770 = 10,6 cm= 11192"" 11200
d2 y M Théoriquement, la flèche est juste acceptable. Mais en réalité, la flèche sera
dx2 =- E/ moindre, du fait du renforcement de l'encastrement par jarret, dont nous n'avons
on obtient : pas tenu compte.
e e
dy =
dx 0
f2 - Mdx= - J_
j El El
f 2 (M B + q f. x- !1 ;x2J dx
2 2 6.3.5. VÉRIFICATION DE LA TRAVERSE
0 AU DÉVERSEMENT
La semelle supérieure de la traverse ne peut pas déverser, sous moment positif, car
elle est i=obilisée latéralement, bloquée par les pannes.
264 265
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conception et calcul des bâtiments métalliques
r
M = -18 591 daNm
Mc= 11910daNm
- Figure 165 -
Section du jarret
Le jarret est réalisé par oxycoupage en biseau d'une p~utrelle IPE 400, et soudage
des deux tronçons après retournement.
- Figure 164 -
266
267
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques
IPE 400 Cette clé présente, en outre, l'avantage de raidir les platines et donc de soulager
2 - reconstitution
par soudage
aprés
retournement - Figure 168 -
- Figure 166 -
6.3.8. VÉRIFICATION DES DÉPLACEMENTS
Assemblage final traverse/poteau EN TÊTE DE POTEAUX
Assemblage
Raidisseurs par platine soudée De la même façon qu'il est nécessaire de vérifier les conditions de limitation de
soudés flèche pour les traverses, il est nécessaire de vérifier les déplacements en tête de
poteaux, afm de se prémunir contre d'éventuels désordres dans les éléments secon-
daires (couvertures, étanchéités, bardages ... ).
" " ' - Assemblage
par platine Les déplacements en tête de poteaux sont à vérifier sous deux cas de charges pos-
et boulons HR. sibles (et non pondérées): G +Sn et G + Wn.
Jarret R = 2,70 m
0
Cas 1: G +Sn Cas 2: G+ Wn
..,.
0
w
9::
Si la condition de flèche pour les traverses impose de vérifier que f 1 R :5 11200, pour
B. CLÉS DE FAÎTAGE les poteaux il convient généralement de vérifier que 6./ h :5 1/300.
Les clés de faîtage sont adoptées lorsqu'un profil de poutrelle pressenti pour les tra-
verses s'avère insuffisant pour reprendre le moment Mc- 1er CAS DE CHARGES : G + Sn
Plutôt que d'adopter le profù immédiatement supérieur, il est plus économique de En un point M d'un poteau, situé à une ordonnée x, le moment vaut :
conserver le profù initialement envisagé et de le renforcer localement, dans la zone
médiane, par adjonction d'une clé de faîtage, qui apportera le complément d'inertie
nécessaire.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES METALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques
.rr::==J
6 El
dW 0,18 h 3 HA
-(P-7 0) = Ô=----1
dP E/m
A HA HE E
Soit :
- Figure 170 -
0,18 x 500 3 x 2 608
Introduisons un effort fictif P, appliqué en B , horizontalement. Cet effort génère 1,2 cm
deux réactions RA et RE, en A etE. 2,1 x !0 6 x 23 130
- Figure 171 -
RA =P-RE=0,54P
on obtient après résolution :
~--~---~
270
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bfltiments métalliques
~ = _1_!_ = _1_ < _1_ - déterminer la surface de la platine, en fonction de la contrainte admissible de
h 500 454 300 compression du béton du massif de fondation .
- déterminer l'épaisseur de la platine, en fonction de la contrainte de flexion calcu-
NOTA lée au droit de chaque ligne de pliage.
Dans le cas de ponts roulants, qui occasionnent un déplacement !!.' supplémentaire, - déterminer les boulons d'ancrage, en fonction des efforts de traction engendrés
l'utilisation des intégrales de Mohr permet de calculer le déplacement!!. global. soit par un moment en pied (encastrement), soit par un soulèvement au vent.
Suiface de la platine
On admet que les platines, soumises aux réactions des fondations, risquent de se Elle est déterminée par la condition :
plier suivant les lignes tangentes au contour des poteaux, telles que les lignes 1-1 et
2-2 de la figure suivante. cr = N 1 a . b '5fbu
1 t
11
t
Épaisseur de la platine
L'effort à droite de la ligne 1-1 est :
F=cr.b.u
-Figure 174-
- Figure 173 -
Les portions de tôles situées à l'extérieur de ces lignes sont alors à calculer comme
des poutres en porte-à-faux, et il faut vérifier que la section de tôle située au droit de Le moment résistant élastique de la platine est :
la ligne de pliage est capable de résister au moment des réactions exercées par le
massif des fondations entre cette section et le bord libre de la platine. b t2
Mee= Wee .fy avec W,e = -
6
272
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conception et calcul des batiments métalliques
u2 bt 2
cr b-<S..fy.-, soit
2 6
Soit:
Goujons d'ancrage
L' effort admissible par scellement, dans le cas de goujon avec crosse, fixé par les 1 d,
règles CM 66 (article 5, 123) vaut: t--<c---'--~~
1
Exemple d'application
Soit un poteau HEB 200, articulé en pied (figure 175-B), soumis aux sollicitations
suivantes:
- eEffort de compression (sous G +Se) : N == 44 000 daN ;
- effort de soulèvement au vent (sous G + We) : V= 12 000 daN;
250
• 1
cr
N
ab
44 x 104
- - - = 4,3 MPa < 8 MPa == fub
322 60 t :~~ :t· 60
-Figures 175-A et B-
275
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques
- Épaisseur de la platine :
=
t;:: 60
v2400
r:;;:;;3 = 13 ,5 soit t = 15
~ =6 000 daN
2
Effort admissible par goujon :
N"=O.I[l+\xO:O)[ ;; r(20;+!9,2;+7;)>i
1+ -
250
Dans ce cas, le poteau est sollicité en pied par un effort normal centré N et un
moment de flexion M, ce qui est équivalent à un effort vertical N excentré de
M
e=-.
N
T
Les boulons situés sur Je côté opposé à l'effort N sont soumis à un effort de traction
et Je béton situé du côté de l'effort N est soumis à un effort de compression avec
répartition triangulaire (figure 176).
- Effort de traction sollicitant les boulons de gauche : T =A . cr0
h- h'
cra=ncrb--
h'
Écrivons J' équilibre des forces: N + T= Cet celui des moments:
c(h-~)=m=(C-T) t
-Figure 176-
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conception et calcul des bâtiments métalliques
e
ha + 3 (e-h) h' 2 + 90 A-h'- 90 A-h=O
e
b b
N
La résolution permet d'obtenir h', et par la suite de vérifier Ga et Gb:
h'
e -h+-
N 3 Ml
A h'
!Î"\
h--
~~
3
2Ne
-----S.fub
b h' ( h-~J 4
1
4
1 50
H }
l
,
1
de 25 000 daN et à un moment pondéré de 7 500 daNm (figure 177). 1
4 -<ir1 50
Diamètre des goujons :
(jl = 24 mm (acier S.235) 400
Vérifier les contraintes de traction dans les goujons et de compression sur le béton,
et déterminer l'épaisseur de la platine (acier S .235) . - Figure 177 -
Le moment de 7 500 daNm est équivalent à un effort N excentré de : et a pour solution h' = 20,7 cm.
e = 7 500 1 25 000 = 30 cm La contrainte de compression sur le béton est alors :
D 16 = 4016 = 6,7 cm< e
Gb = 2 x 25 000 x 501 [50 x 20,7 X (45 --6,9)] = 6,4 daN 1 cm2 S.fub
donc le centre de poussée se trouve hors du tiers central de la section, et la platine
Vérification des goujons à la traction
est soulevée à gauche (les boulons de gauche étant sollicités en traction).
Ga= (25 0001 706). (500- 450 + 69) 1 (450- 69) = Il daN 1 mm2 = llO MPa
Vérification de la contrainte de compression du béton
A= 3,53 x 2 = 7,06 cm2 Soit : l ,25 Ga= 138 MPa </y= 235 MPa
e=50 cm
cazcul de 1'épaisseur de la platine :
h=45 cm
b=50cm - Vérification dans la section 1-1 :
Le moment dans la section 1-1 est obtenu grâce au diagramme trapézoïdal des
L'équation du 3° degré en h' s'écrit alors:
contraintes situé à droite de la section, que l'on peut décomposer en un dia-
h'3 + 3 x 5 h'2 + 90 x 7,06 h'- 90 x 7,06 x h = 0 gramme rectangulaire (1) et un diagramme triangulaire (2).
279
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des batiments métalliques
Les moments correspondants, pour une bande de largeur unité (= 1 cm) et Le module d'inertie de la platine pour b = 1 cm est: l 1 V= 12/6
d'épaisseur 1, sont : La contrainte de flexion dans la section 1-1 est :
Mt= 64x 15 x 0,15 /2= 72 daNm M 1 Wee =55 x 6112 :5,fy, d'où 1?: 3,8 cm
M2 = (46 x 151 2). (0,15 1 3) = 17 daNm
M=Mt-M2 =55 daNm - Vérification dans la section 2-2:
Le même raisonnement conduit au moment maximal :
3' 1'
1 1
M= 64 x 15 x 0,15/2 = 72 daNm
1 1
d'où
72 x 6 1 12 :5,fy, soit 1?: 4,2 cm
2 2
150
1 1
1 1
3i 1i
- Figure 179 -
46~
(1)
-
(2)
L - Figure IBO-
-Figure 178
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques
En conclusion, on sélectioonera une platine de 45 mm d'épaisseur (section 2-2 la - d'u ne membrure inférieure (entrait),
plus défavorable). Cependant, compte tenu de la forte épaisseur de tôle, on préféFera - d'une âme à treillis, constituée d'éléments verticaux (montants) et obliques (dia-
une platine plus uùnce, avec raidisseurs bidirectioonels, qui nécessiteront des cal- gonales).
culs de vérification complémentaires.
Exemple de ferme américaine
x1
f - - - - Poinçon
r--+-- - - Diagonale
0 0 Montant
f-e-- - - - - Poteau
0 0
-Figure 182-
- Figure 18 1- Les fermes à treillis sont généralement articulées à leurs appuis, car il est délicat de
réaliser de bons encastrements avec des treillis (efforts surabondants dans les mem-
brures).
6.4. CALCUL DES PORTIQUES Elles ne sont plus guère utilisées de nos jours, car leur coût est supérieur aux profùs
AVEC FERMES À TREILLIS à âme pleine. Elles sont pourtant beaucoup plus performantes techniquement que
des profùs pleins, leurs rendement p est assez proche de 1 et elles consomment un
uùnimum d'acier. Mais elles exigent des temps de main-d'œuv re importants pour le
découpage des éléments et des goussets, le perçage et le bot~loonage des nombreux
6.4.1. CONCEPTION TECHNOLOGIQUE assemblages, qui ne les rendent plus compétitives que pour :
Les fermes à treillis sont constituées de barres rectilignes, situées dans un même - les grandes portées,
plan, assemblées entre elles selon des triangles (d'où leur appellation de "systèmes - les bâtiments légers standardisés, produits en grande série en usine (type hangars
triangulés"). agricoles, avec couverture sèche).
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques
TI existe divers types de treillis, de forme générale triangulaire ou trapézoïdale, en N Les fermes à treillis sont composées d'éléments jumelés généralement, afin d'éviter
ou en V. La figure 185 récapirule les plus utilisés. toute dissymétrie et de se prémunir contre des sollicitations de flexion gauche, de
torsion et de déversement.
Fermes américaines
X1
X 1
Les membrures, montants et diagonales sont constitués de doubles cornières,
simples ou renforcées de plats, de double U, de Tou de profils creux (ronds ou rec-
tangulaires).
1
Il
li li
'l'
-1
1
Fermes anglaises
1
][ 0 D
~ cZC7I7] - Figure 184 -
Les poteaux recevant des fermes à treillis peuvent être des poteaux à treillis égale-
ment ou des poteaux courants à âme pleine (ce qui est le cas général, pour une rai-
son de coût).
Fermes belges
6.4.2. HYPOTHÈSES DE CALCULS
~ 1
QV\21 1
Les calculs des poutres à treillis sont établis sur la base d'hypothèses simplifica-
trices, notamment :
- les barres sont considérées comme rigides et indéformables. En fait, les allonge-
ments ou raccourcissements des barres, pris individuellement, sont faibles. Leur
cumul exige cependant de vérifier la déformation globale de flèche ;
Fermes belges Fermes droites - les barres sont considérées comme articulées, sans frottement, aux nœuds. En
à entrait retroussé fait, les assemblages aux nœuds se font par boulons, rivets ou soudures sur gous-
N/\V\0 sets. Leur plus ou moins grandes rigidités correspondent à des encastrements plus
ou moins parfaits. De ce fait, les calculs qui prennent en compte des articulations,
placent en sécurité et conduisent à surestimer les efforts, donc les sections des
barres, d'au moins 10%;
- les axes neutres des barres sont supposés concourants aux nœuds où elles conver-
gent. En fait, on confond souvent axes neutres et lignes de trusquinage, d'où
-Figure 183- l'apparition de sollicitations secondaires ;
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCOOE 3 Conception et calcul des batiments métalliques
- le poids propre des barres est négligé vis-à-vis des charges extérieures sollicitant pour deux d'entre elles seulement (delL""< équations de la statique par nœud, donc
le système; deux inconnues possibles seulement). Les efforts dans les barres seront donc
obtenus deux par deux, de proche en proche. Pour cela :
- les forces extérieures sont supposées être situées dans le plan du système et appli-
quées aux nœuds, ce qui conduit à des efforts normaux, exclusivement, dans les - construire le dynamique des forces extérieures, y compris les réactions d'appuis,
barres (compression ou traction). En fait, pour des efforts appliqués entre les progressivement selon l'ordre retenu de résolution des nœuds, en traçant à
nœuds, il faut ajouter aux contraintes normales dans les barres les contraintes de chaque étape, à partir de l'origine A et de l' extrémité B de ce dyTiamique, les
flexion engendrées ; parallèles aux directions des deux barres inconnues. Ces parallèles se coupent en
un point 1 et les segments Al et BI, mesurés à l'échelle des forces représentent les
- les calculs sont effectués exclusivement en élasticité, l'utilisation des propriétés efforts dans les deux barres inconnues, en valeur absolue (voir figure 185).
plastiques de l'acier ne s'appliquant pas aux poutres ajourées. En fait, sous cas de
charges excessives, il est certain que, dans les systèmes hyperstatiques, il y a P,
constitution de rotules plastiques à certains nœuds.
8
DÉMARCHE DES CALCULS
P,
La démarche des calculs est la suivante :
- À partir des actions sollicitant le système triangulé, on détermine les efforts de
compression ou de traction dans les barres.
Ferme 2
Si b est le nombre de barres et n le nombre de nœuds, le système est isostatique Dynamique
lorsque b = 2 n- 3.
- Figure 185 -
- À partir des efforts précédents, on vérifie les contraintes de traction (vis-à-vis de
fy), de compression (vis-à-vis du flambement) et de cisaillement (pour les mem- Le sens des efforts dans les barres inconnues est obtenu en parcourant le dynamique
brures). dans le sens des forces connues. Si la barre est orientée vers le nœud, elles est com-
primée. Dans le sens contraire, elle est tendue.
- Enfin, on vérifie la ferme globalement au déversement et aux déformations.
Exemple d'application
Déterminer les efforts dans les barres de la ferme américaine représentée figure 186
6.4.3. CALCUL DES EFFORTS DANS LES BARRES page suivante, sachant que les valeurs des forces extérieures appliquées au système
sont les suivantes :
La détermination des efforts dans les barres peut s'effectuer selon trois méthodes:
la méthode des nœuds, dite de Crémona, F, 1 000 daN Fs 1 000 daN Fg 3 000 daN
F2 2 000 daN F6 1 500 daN F,o 2 000 daN
- la méthode des sections, dite de Ritter, F3 2 000 daN F7 2 500 daN F,, 4 500 daN
la méthode des composantes, dite de Culmann. F• 1 000 daN Fa 4 000 daN
287
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'E UROCODE 3
Conception et calcul des bâtiments métalliques
Constructions graphiques :
Le tracé du dynamique est représenté figure 188, celui du funiculaire figure 189
et celui du graphique de Crémona figure 190.
- Résultats graphiques :
L
- Figure 186 -
- Numérotation des barres et des nœuds :
IV
- Figure 187-
- Ordre de résolution des nœuds :
Ordre Barres
de résolution à efforts inconnus
1 1-7
Il 2-14
x 11-8
Ill 15-3
IV 12-4
IX 16-9
v 13-5
VI 17-6
Vil 10
VIII vérifié
- Figure 188 -
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bàtiments métalliques
R8 = 12 500 daN
''
''
''
A '
''
''
'' '' ''
'' '' '' - Figure 190 -
'' '' '' Diagramme de Crémono
'' '
'' '' ''
'' '' '' MÉTHODE DE RITTER
'' '' ''
'' '' ' Cette méthode présente l'avantage de déterminer l'effort dans une barre quelconque
'' sans avoir au préalable à calculer les efforts dans d'autres barres (comme pour la
'' méthode précédente).
'
Le principe en est le suivant:
On coupe le treillis en deux parties par un plan (P), qui sectionne au maximum
trois barres où les efforts sont inconnus.
On écrit, pour l'un des tronçons, que les forces extérieures équilibrent les forces
intérieures existant dans les barres coupées. Pour cela, on écrit l'équation d'équi-
libre des moments par rapport à un point /, intersection de deux barres prises
parmi les trois barres coupées. On obtient ainsi l'effort dans la 3e barre, ainsi que
Funiculaire son sens (signe du moment obtenu).
Soit par exemple une poutre (figure 191). La section (P) coupe les barres 1, 2 et 3.
-Figure 189- Choisissons !, point d'intersection des barres 2 et 3, comme pôle des moments.
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments méta/li ues
L'effortj1 dans la barre 1 est obtenu en écrivant l'équation d'équilibre des moments
par rapport à/, soit : Plan no Pôle Efforts
de Barre du Équation d'équilibre (daN)
section Mo men des moments C =compression
RA . a = f1 . h d'où ft = RA . !!_ T= traction
h
Po 1 VIII 9 500 x 2,30 =-1, x 1,00 -21 850 c
Po 5 Il 9 500 x 1, 75 =- f5 x 0,90 -18470 T
(P)
P, 8 1 4 000 x 1,75 =- f6 x 2,10 - 3330 c
p2 6 Ill 9 500 x 3,50- 4 000 x 1,75 =- f6 x 1,80 -14 550 T
5
+
9
p2 2 VIII 9 500 x 2,30- 4 000 x 0,60 =- '2 x 1 ,00 -19 450 c
t
p2 9 Il 9 500 x 1,75- 14 550 x 0,90 =- fg x 0,90 - 3 920 T
p3 7 v 9 500 x 7,00- 4 000 x 5,25
A - 3 000 x 3,50 - 2 000 x 1,75 =- t, x 4,15 - 7 650 T
p3 13 1 4000x1,75+ 3 OOO x 3,50
+ 2 000 x 5,25 + 7 650 x 0,85 =- ,,3 x 3,80 - 9080 T
p3 4 Vil 9 500x 4,60- 4 000 x 2,85
- Figure 191 - -3 OOOx 1,10 + 2 000 x 0,60 =- (4 x 2,00 -15 100 c
p4 12 1 4000 x 1,75+ 3 000 x 3,50
Exemple d'application -9 650 x 3,80 = -f12X6,40 + 3 000 c
p4 3 Vil 9 500 x 4,60- 4 000 x 2,85
Détermination des efforts dans les barres de la ferme polonceau à entrait retroussé, -3000x1,10+ 3 000 x 2,10 = - '3 x 2,00 -17 650 c
représentée figure 192. Ps 14 Ill 9 500 x 3,50- 4000 x 1,75
-7 650 x 1,60 =- ,,4 x 1,80 - 7 780 T
R= 1 000 daN Ps 11 Vil 9 500 x 4,60- 4 000 x 2,85
-3 000 x 1,10-17 650 x 2,00 = - t, x 1,80 + 3 500 T
1,75m 1,75 m 1,75m 1,75 m
Ps 10 1 4 000 x 1,75 + 3 000 x 3,50
+ 3 500 x 1,80 =- ,10 x 4,30 - 5 550 c
Cet équilibre ne s'exprime plus ici sous forme d'équation, mais sous forme de gra-
phique statique. La résultante des forces extérieures est décomposée graphiquement
en trois efforts, selon trois directions parallèles aux trois barres coupées.
29.3
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments métalliques
q(l
4(2k+3)
r r
F/2
~
F
1 5 9
~
~ ~ ~_1~ 12
3m 3m 3m
·1' • 1(
6m
(P)
- Figure 193 -
- Figure 194 -
6.4.4. VÉRIFICATION DES CONTRAINTES
avec:
DANS LES BARRES
F ~ fm
q=-= 1333 daN et k=--
Connaissant les efforts dans les différentes barres, nous pouvons maintenant vérifier 3 f t lm
l'admissibilité des diverses contraintes de traction et de compression dans les
barres, ainsi que des contraintes de cisaillement dans les membrures, lorsque les lm =6m
sections des barres sont fixées a priori. Si ce n'est pas le cas, le problème consistera f 1 = 18m
à dimensionner .les différentes sec tions en optimisant les contraintes au mieux pour lm = 23 130 cm4 (IPE 400)
chaque élément. /1 = 2 Sv2 + 2 Io (2 demi IPE 400)
= (2 x 42,25 x 502) + (2 x 1 450) = 214 150 cm4
Vérifier la ferme à treillis en N (figure 194), encastrée sur appuis avec des poteaux Soit: 1 333 x 182 =- 4 000 daN
iPE 400, supportant des charges pondérées transmises par les pannes F = 4 000 daN. 4 x 9,2
Les membrures de la ferme sont constituées de T(;. IPE 400) et les assemblages Le moment MB est assimilé à un couple de deux forces FB,,selon la figure 195.
des treillis aux nœuds sont boulonnés (articulations). Les poteaux, d' une hauteur de MB 4 000
Soit: FB = - = - - = 4 000 daN
6 mètres, sont articulés en pied.
h0 1
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des Mtiments métalliques
Efforts
Sections
dans les A (J..::, fy fo eK = 0,8 eo ix= iy (J..::, fy
Barres des 2 2 À
barres (daN/mm 2 )
barres (mm ) (daN/mm ) (cm) (cm) (cm)
- Figure 195- (daN)
- Figure 196 - T
t = 1,5- ::; 0,58/y
Aa
Calcul des contraintes dans les membrures
- Membrure inférieure tendue (barre 11 ) : Pour un demi IPE 400, on a :
dM x 1
vx =--=q(9-~ D'où: 1,- x 40 x l0 5 =7cm
dx 8,1 x 10 5 x 0,7
vx = 1 333 (9 - 0,25) = 117 kN
La contrainte de cisaillement vaut alors :
117 x 103
t = 1,5 x - 109 MPa < 0,58 !y= 140 MPa
1 604
Flèche ft
L'aire de l'âme équivalente a pour valeur (figure 197) :
6.5.1. CALCUL DES LISSES DE B-ARDAGE
2,6Ad-
em
ho Les lisses de bardage sont constituées de poutrelles (IPE, t]AP) ou de profils rrùnces
Aa- = 0,7 cm2
Ad e~ pliés. Disposées horizontalement, elles portent sur les poteaux de portiques ou éven-
-+- tuellement sur des potelets intermédiaires. L' entraxe des lisses est déterrrùné par la
A, hg portée admissible des bacs de bardage.
298
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Co ception e t calcul des b~lfmenls métalliques
Ciùculer des lisses de longpan, longueur 6 rn, entraxe 2 rn, supportant un bardage
8t e= 3,6 t 600= 1,2 12oo > 11200
bacs acier (poids : 8,3 daNfm2). La flèche est excessive. Il faut donc :
soit adopter un profil supérieur, en l'occurrence un UAP 130.
Wn =50 daN/m2 et C,- Ci= 1, 1
o
o soit poser des lisses en continuité sur trois poteaux. Dans ce cas, la flèche est
réduite à 8 = 0,4 x 3,6 = 1,5 cm et devient acceptable.
Cette dernière solution impose cependant de disposer les joints des lisses (lon-
gueur 12 rn) en quinconce, afin de ne pas charger inégalement les portiques.
Il Calcul en flexion verticale
7m
Il Une lisse fléchit verticalement en outre, sous l'effet de son poids propre et du poids de
bardage qui lui est associé. Dans le cas de lisses UAP 130, sur deux appuis (1 = 6 rn),
la charge verticale non pondérée vaut :
Il p = 13,7 + (2 x 8,3) = 30 daN/ml
r 6m
·1 8 = 5 p . t4f(384 E . l y) = 4,6 cm
8t e = 3,6/600= 1,53 /200 > 11200
- Figure 198 -
La flèche étant trop forte, il faut disposer des suspentes à mi-portée, pour créer un
Les calculs sont conduits en élasticité, car les lisses sont dimensionnées par les
appui intermédiaire. Dans ce cas, la lisse fonctionne en continuité sur trois appuis,
conditions de flèche et non pas par les conditions de résistance. Les calculs en plas-
ticité sont donc superflus. verticalement, et la flèche est notablement réduite à 8 = 0,4 x 4,6 = 1,8 cm.
~, ____
3_m___ ~,____
3 _m___ ~
Calcul enflexion horizontale
Lisse haute
Les lisses, destinées à reprendre les efforts du vent sur le bardage, sont posées natu-
T y
rellement pour présenter leur inertie maximale dans le plan horizontal. ~ ~
- Condition de résistance
Lisses c~urantes f-e e
o Lisse haute :
La pression engendrée par le vent extrême vaut: L
W, = 1,75 Wn .8. (C,- Ci) 7m Suspente f-ct-------~
soit: W, = 1,75 x 50 x 086 x 1,1 x 2 = 166 daN/ml
Pour des lisses isostatiques de 6 rn :
My = 166 x 62 /8 = 747 daN rn
Mpiy ?. 747 / 24= 31 cm3, soit UAP lOO
- Condition de flèche
Elle est à vérifier sous une charge non pondérée p = 166/1,75 = 95 daN/où, soit: - Figure 199 -
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
Conception et calcul des batiments métaJfjques
o =5 p . f4 1 (3 84 El) 5, 1/20Q
- Figure 200 -
d'où : [?_ 1 000 p. i 3 /(384 E)
[?_ 1 600 cm4
VÉRIFICATION DES CONTRAINTES ctiaire. On place à cet effet un poteler intermédiaire, appuyé en tête contre la panne
sablière. L'effort F, en tête du potelet, est :
Les potelets sont sollicités à la fl exion (due au vent) et à la compression (due au
_ soit repris par la panne sablière, raictie transversalement à cet effet (solution oné-
poids des potelets, des bacs de bardage et des lisses). En aucun cas, il ne supportent
la toirure (ils sont assujettis au portique par appuis glissants). reuse),
_ soit transmis à la panne suivante par un montant attaché par deux diagonales, qui
Effort de flexion ramènent les efforts en tête de portique. On a ainsi constitué une "poutre au vent
en longpan".
w.== 1,75 x 50 x 0,84 x 6 == 441 daN/ml
MJ== 441 x 82 18 == 3 528 daNm
cr!= 35 2801 194 = 182 MPa
Effort de compression :
poids de la lisse haute : (13,7 + 10,5) x 6 = 145
poids des lisses courantes : 3x13,7x6 = 247
poids du bardage : 8,3 x 8 x 6 = 398
poids propre du poteler : 22,4 x 8 = 179
G= 969 daN
- Figure 202 -
La contrainte de compression simple vaut :
cr = G 1A = 9 690 1 2 850 = 3,4 MPa CALCUL DE LA POUTRE AU VENT EN LONGPAN
et la vérification au flambement montre que le profil est acceptable. Considérons le ctispositif dans une travée de portique. L'effort du vent Fen tête du
poteler se décompose en :
- un effort F de compression simple dans le montant MN,
- un effort F d de traction dans les diagonales NP et NQ,
6 .5.3 CALCUL DES CONTREVENTEMENTS - un effort F1 de compression dans les traverses des portiques,
- un effort Fp de compression dans les pannes sablières.
Les contreventements sont des ctispositifs conçus pour reprendre les efforts du vent
dans la structure et les descendre au sol. lls sont ctisposés en toiture, dans le plan des
versants ("poutres au vent"), et en façade ("palées de stabilité"), et doivent
reprendre les efforts du vent appliqués tant sur les pignons que sur les longpans.
Les efforts du vent sur le bardage en longpan sont transmis aux poteaux des por-
tiques par l'intermédiaire des lisses . Les poteaux reprennent en tête 50 % des
efforts, les 50 % restants étant absorbés par le dallage.
L'effort résultant en tête de poteau est transmis dans le portique, rigide et ctimen-
sionné à cet effet, et aucun dispositif particulier n'est à prévoir dans ce cas. Mais
lorsque la travée t est trop grande, les lisses doivent reposer sur un appui intermé- - Figure 203-A -
Conception et calcul des blltiments métalliques
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE
3
150
Q)
:::>
À. = = 123 d'où À.= 1,32 et x= 0,38
rr 1,22
'e
0
a.. NSX. NpefYM!
Panne 14,6 s 0,38 x 60 1 1,10 = 20,7 kN. vérifié.
1,50m Fd 16 220
c r = - = - - = 144 MPa fy = 235 MPa
A 113
0 Sablière
COMPRESSION DANS LES PANNES SABLIÈRES
F En travée courante, il n'y a pas d'effort de compression Fp, ce dernier étant équili-
L.. 3m 3m bré, donc annulé, par le même effort de sens opposé dans la travée adjacente.
r--------~~~~---
En revanche, dans les deux travées de rive, il subsiste un effort Fp unilatéral dans
- Figure 203-8 - les sablières, qu'il convient de vérifier au flambement. La vérification sera effectuée
- Maître-couple attaché à un potele! : plus loin, lors de l'étude de la poutre au vent en pignon.
S = h!_ = 6,50 x 3 = 19 50 m2
2 ' Efforts du vent sur les pignons
8 = 0,855
La transmission des efforts sur les pignons est analogue à celle sur le longpan et
F = We. 8. (Ce- C;). S
passe successivement du bardage aux lisses, puis aux potelets, puis à la traverse du
= 1,75 x 50 x o,855 x (0,80 + 020) x 19,50 x w- 2 portique de rive. Ce dernier n'étant pas rigide transversalement, il est nécessaire de
= 14,6 kN
le stabiliser en construisant un dispositif, tant sur le plan de la toiture (poutre au
cos ~= 15
• = 0 45 vent) que dans le plan vertical (palée de stabilité).
-./1:52 + 32 '
Fd = -F-=~ x 10-2 = 16,2 kN
2 cos ~ 2 x 0,45
F, = Fd. cos ~ = 1 622 x 0,45 x w- 2 = 7,3 kN
FP = Fd. sin~= 1 622 x 0,89 x w- 2 = 14,4 kN
Sm
T
Sm -------------------
9m
j4m
1
6,50 rn
T
N
1 18 rn
1 Ct
6m
F
·1
- Figure 206 -
- Figure 205 -
- Surface du pignon : S = 18 x 8, soit: o= 0,79
- Effort en tête des potelets :
F = W, . o. (C,- C;) Sp 6.6. VÉRIFICATION DE LA STABILITÉ D'ENSEMBLE
F = 1,75 x 50 x 0,79 x 0,80 x 24 = 13,3 kN
- Effort de traction dans les diagonales :
Après avoir dimensionné et vérifié individuellement les éléments d'une structure, il
Fd = F 1 cos o: = 13,3 10,89 = 15,0 kN faut s'assurer de la stabilité globale du bâtiment, notamment sous l'effet du vent.
- Section diagonale :
A= Fd 1/y= 15,0123,5 = 0,64 cm2
soit un profil L 20 x 20 x 3 ou«!> 10. PRINCIPE DE VÉRIFICATION
- Pannes montants de la poutre au vent :
L'effort global du vent se décompose en:
Elles sont sollicitées à la flexion déviée, comme les pannes courantes, et en outre
à la compression (sous F). On doit donc vérifier leur stabilité au flambement- _ une composante horizontale T (traînée) produisant un effet d'entraînement,
flexion (qui est vérifiée ici, tous calculs faits). _ une composante verticale ascendante U (portance) produisant un effet de soulè-
vement (figure 209).
Calcul de la palée de stabilité en longpan
Ces deux composantes donnent lieu à un moment de renversement MR·
P= 1,75 x 50x0,8 x 0,84x 36 =2112 daN= 21,1 kN
n faut que ce moment de renversement reste inférieur au ~ornent stabilisateur Ms
Cet effort P se décompose selon : dû au poids propre du bâtiment.
- une force N de traction, reprise par la diagonale, Soit: 'IM_R
_ =_U
_c_+_ T_I _b_+_T._2_a_$_M_s_=_GPlfl
- une force T de compression, transmise au sol par le poteau.
Conception el calcul des balimenrs métalliques
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
vent, qui sont calculées en affectant aux pressions statiques un coefficient de majo- Poteaux à inertie variable :
ration dynamique ~. qui est fonction, entre autres, de la période du mode fondamen- F=1
tal d'oscillation.
T=21t~ f
u
T=21t ~
\jg3Eï
Vent
h
g= 9,81 m/S/S
T en secondes
c - Figure 208 -
f./2
f - e - - - - -- j E(axe
de basculement)
EXEMPLE D'APPLICATION
- Figure 207-
Soit un bâtiment fermé :
u
PÉRIODE PROPRE T DU MODE FONDAMENTAL
D'OSCILLATION D'UNE STRUCTURE.
Les formules donnant la période T pour une structure métallique sont données dans
les Règles N. V. (annexe 4). Les deux principales sont données figure 208. __.:::::,,..;,...,_--=:,__,,- T1 ~rn 1
COEFFICIENT DE MAJORATION DYNAMIQUE ~ Vent b f--+--o_._so._ ~24 T
+ 0,80 + 0,30
Il est donné par les formules suivantes (Règles N. V., chapitre 1.5.) :
- surcharges normale : ~ = 9 ( 1 + Ç, 't) c
- Figure 209 -
Pour les bâtiments classiques prismatiques :
longueur: L =75m (10 x 7,50 rn)
9 = 1, ce qui signifie que ~ garde la même valeur, que les surcharges soient nor-
- largeur : f. = 16 rn
males ou extrêmes.
- hauteur au faîtage : h = 8,40 rn
Ç, est fonction de la période propre T
- pente des versants: 30% (a= 17°)
't est fonction de la hauteur du bâtiment (pour h < 10 m, 't =0,36).
310
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCOOE 3
·v;w
T=2n·{fh3 - Bras de levier :
a= h-f= 3 rn
avec: 2
p = 8 x 7,50 x 50= 3 000 daN b =h-1=7,20 m
h = 8,40 - 2,40 = 6,00 m 2
1 = 23 130 cm4. c
(0,75 x 0,60) + (0,25 x 0,75) e= 7,55 rn
On obtient T = 0,43 seconde d'où Ç= 0,7. 0,60 + 0,75
- Moment de renversement :
- Coefficient de majoration dynamique ~
MR = T1b + T2a + Vc = 871 000 daNm
p = ec1 + ç·n .
- Moment stabilisateur:
avec
.e
8=1 Ms= G-?. 871 000
2
!;= 0,7
't= 0,36 d'où G?. 109 000 daN
d'où~= 1,25. Le poids propre du bâtiment étant 75 x 16 x 50 = 60 000 daN, il faut dimensionner
les semelles de fondations de manière à ce que leur poids soit au minimum de
A. Ventsurlongpan 109 000- 60 000 = 49 000 daN.
- Traînées: 49 000
Le poids minimal d'une semelle béton doit donc être de = 2 230 daN, ce qui
T2 =(Ce-C;)L(h-!Jo. w•. ~ 22
T2 = (0,8 + 0,5) x 75 x 6,00 x 0,72 x 120 x 1,25 2 230 3 2
correspond à un volume de béton de - - = 0,9 rn (semelle de 2 m par 0,45 m
= 63 180 daN 2,5
Le d'épaisseur, par exemple)
T 1 =(Ce-C;)(tga)-o . We . ~
2
T1 = (- 0,30 + 0,45) x 0,30 x ~ x 0,72 x 120 x 1,25
75 16 B. Vent sur pignon
=2 915 daN
Surface du pignon : S = e (h-f) = 115 m
2
u 3 331 337
soit G> = 88 836 daN
37,5
Condition vérifiée, car moins défavorable que la première solution "vent sur
longpan".
--
020
l ' T,
Vent
+0,80
h t, +0,40
-0,3 0
__,...
L - 4h =41,40 rn 1
6.7. CALCUL DES PLANCHERS MIXTES
1 L=75 rn
1
l
Les structures de couverture sont constituées d'ossatures (généralement des profils
IPE) et de platelages (généralement des bacs acier), qui sont légers, mais suffisants
-Figure 210- pour reprendre des charges fmalement faibles.
- Traînées :
En revanche, les structures de planchers sont constituées d'ossatures plus lourdes
T2 = (C.- C;) S. o. We. ~ (IPE parfois, mais surtout HEA, HEB et PRS), recevant des platelages de forte iner-
T2 = (0,8 + 0,3) x 115 x 0,81 x 120 x 1,25 tie, nécessaires pour reprendre de fortes charges (surcharges d'exploitation de
= 15 300 daN bureaux, de stockage... pouvant atteindre plusieurs tonnes au m2).
i Les ossatures de planchers sont constituées de poutres croisées, les solives (suppor-
T1 = 0,01 (L- 4 h) --o . We . ~ tant le platelage) portant sur des poutres maîtresses, qui portent elles-mêmes sur des
cos a
poteaux.
16
T1 =0,01 (75- 33,6) - - - x 0,81 x 120 x 1,25
Quant aux platelages, ce sont :
cos 17°
=842 daN (force d'entraînement) . - soit de simples platelages métalliques : tôles épaisses, lisses ou !armées,
- Portance : soit des dalles métalliques, à raidisseurs croisés (dalles orthotropes), peu utilisées
en bâtiment, en raison de leur coût élevé, et pratiquement réservées à la réalisa-
V =-(Ce-CDUo. We· ~
tion de tabliers de ponts,
v = (0,4 + 0,2) x 75 x 16 x 0,81 x 120 x 1,25
- soit des dalles béton, coulées sur prédalles ou sur bacs acier utilisés comme cof-
= 87 450 daN
frages perdus ou collaborants.
- Moment de renversement :
Ce dernier type de plancher, dit plancher mixte (acier/béton), est le plus répandu
MR =T (h-f)+ T[h;f) +
1 2 Vî
dans les constructions de planchers d'immeubles de bureaux, d'entrepôts, de mezza-
nines, etc.
315
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTAWQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des Mliments métalliques
- la dalle B.A. est col/aborante : elle participe à l'inertie globale du plancher, ce B t+h
qui impose qu'elle soit parfaitement liaisonnée avec la structure porteuse. Pour Soit : Ad==-! Or,f+ d==-
cela, il faut prévoir des dispositifs de liaison (connecteurs), à l'interface n 2
acier/béton, qui solidarisent dalle et poutres entre elles et s'opposent à leur glisse-
ment mutuel. d'où: d=!?!. t+ h
n 2S
- Figure 2 12 -
Solive
Le moment d'inertie de la section mixte par rapport à l'axe neutre (L'.) est:
- - Poutre maîtresse 2
Équerre lB B(t+ h ]
d'assemblage l==lp. +Ad2 +-+- - --d
boulonnée n n 2
La position de 1' axe neutre (L'.) de la section mixte par rapport à GA• centre de gra- - Figure 2 13 -
vité de la poutre acier, est d et on l'obtient en écrivant l' égalité des moments sta-
tiques par rapport à (L'.) : M étant le moment fléchissant maximal dans la section mixte, d'inertie /, les
diverses contraintes extrêmes sont:
poutre: J.l.A ==A. d
M
Compression : cras =-(vs -t)
1
(l:)
M
Compression (fibre inférieure) : crbi =-(vs-t)
nf
Déformations Contraintes
et v =!!:.+r-d
s 2
-Figure 214-
318
CONCEPTION ET CALC L DES STRUCTURES MËTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Conception et calcul des bâtiments metalliques
T
avec 1 = /A +A a2
Faisons Ms= MA. On obtient: Q)
·"=
0
KA a (a + p) = K (lA +A a2) ({)
5,00 m
d'où : ~
CJ.=-
AP
6_x_1~,2_o_-_7~
______ ,2_
0_m___~~
En portant cette valeur de a dans l'équation (1) précédente, on obtient la valeur de
K, qui permet de calculer les valeurs des différentes contraintes. - Figure 2 15 -
Le choix d'une section s'opère par approches successives. Essayons, après tâtonne-
ments, un HEA 180.
FLÈCHES
120 x 8 ?
S =45,3+-- - =109,3cm-
Réglementairement, elles sont limitées (cf chapitre 4.2.) : 15
1 . 120 x 8 8 + 17
- à - de la portée, pour des planchers supportant des murs , cloisons ou d 7,3 cm
15 2 x 109,3
400
vitrages. vi = 8,5 + 7,3 = 15,8 cm
vs =25 -15,8 =9,2 cm
1
- à - de la portée, pour des planchers courants. _ 120 x8 3 120 x8
250 =2 510+45,3 x7,3 2 + - - - + -- - (12,5-7,3) 2
12 x 15 15
1 =7 000 cm 4
52
B. EXEMPLE D'APPLICATION M = 1,20 [1,35 x 230 + 1,50 x 1 000] = 68 kN m
8
68x 1,2x 10 3
(J bi =+ 1 MPa = !!_ + a. = 12,9 cm
15x7000
2
68 x 9,2 x 10 3 = y 1 + t = 20,9 cm
(J bs =+ 6MPa
15 x7 000 Eae =2,1 x 106 x 2 x 10- 4 =42 MPa
0 bi =+ 1- 1 = 0
Vérification de la flèche < 0,6 fc28 = 15 MPa
0 bs =+ 6- 0 =+ 6
5 12,30 x 1,20 x 500 4
f 0,8 cm
384 2,lx10 6 x 7000
Diagramme des contraintes (figure 217)
f 0,8 1 1
e = 5oo = 625 < 4oo +6
a.
4.
=-=4,4 cm
A~ - Figure 217 -
K
120 x 8 x 2,1 x 10- 4 x 12,5 x 45,3 x 1Q6 x2
(15 x 2 5 10 x 45 ,3) + (120 x 8 x 2 510) + (120 x 8 x 45,3 x 12,52) B. CALCUL DES POUTRES MAÎTRESSES
K =0,21 N/mm 3
Nous calculerons ces poutres en travées indépendantes (isostatiques), ce qui place
en sécurité.
CONCEPTION ET CALC L DES STRUCTURES MÊTALUQUES SELON L'EUROCODE 3
SOLLICITATIONS
DANS LES POUTRES DEROULEMENT - soit des poteaux classiques, comportant des corbeaux (consoles soudées);
- soit des poteaux-baïonnettes.
Les poutres de roulement supportent les rails, qui transmettent les divers efforts Dans les deux cas les poutr - .
résultant du fonctionnement des ponts roulants par l'intermédiaire des galets. Ces . . . , es peuvent etre posées soit en travées indépendantes
efforts sont : :mt en ~ontmw.té. Le~ ~avées indépendantes semblent préférables, bien qu'elle~
s XIgent es sect:J.ons ~ acJer plus importantes, car leur flexibilité est moindre. Elles
- des efforts verticaux R 1o dùs aux poids propres du pont roulant, de la charge -ont, dans ce cas, reliées entre elles par simples éclissages boulonnés au n.iveau des
levée et des poutres de roulement, ames.
L'ensemble de ces efforts, transmis par les galets, qui sont excentrés tant verticale-
ment qu'horizontalement par rapport aux axes principaux d'inertie des poutres de
roulement, engendrent diverses sollicitations agissant simultanément. Ce sont
notamment:
- des sollicitations de flexions verticale et horizontale, qui sont obtenues par le for-
mulaire donné dans les figures 154 et 155, pour les cas de charges F et G. Les
moments et réactions calculés se cumulent avec ceux engendrés par les autres
actions (charges permanentes, neige, vent) et interviennent ainsi dans le dimen-
sionnement des portiques ;
des sollicitations de déversement des membrures comprimées supérieures, qui
imposent de renforcer ces membrures ; - Figure 218 -
- des sollicitations de voilement local des âmes, au passage des galets, qui impo-
POUR LES PONTS LOURDS
sent de poser des raidisseurs ;
- des sollicitations de torsions, locale et globale, qui imposent une conception de Lfies poutres de roulement sont en fait des caissons constitués de quatre poutres
poutre en caisson. ( Jgure219):
Compte tenu de la forte sensibilité des poutres de roulement à l'instabilité élastique, - pdoutrale A : poutre ve~cale, à âme pleine raidie, sourn.ise directement aux actions
leur dimensionnement par calculs en plasticité n'est pas admis. Seuls les calculs en es g ets de translatwn du pont roulant.
élasticité leur sont applicables. Concernant les calculs des ossatures des halles (por- - poutre B : poutre verticale à treillis, dont le rôle est de supporter la poutre hori-
tiques), recevant des ponts roulants, ils peuvent être conduits en élasticité ou en zontale haute C et de transmettre aux appuis les charges correspondantes.
plasticité, avec cependant des exigences de limitation stricte des déformations.
- poutre C : poutre horizontale haute, dont le rôle est triple :
• transmettre aux appuis les efforts horizontaux transversaux. R3 du pont roulant
: s'opposer au déversement d~ ~a membrure supérieure comprimée de la poutre A:
CONCEPTION TECHNOLOGIQUE supporter la passerelle de VISite du chemin de roulement.
- poutre D : poutre horizontale basse, faiblement chargée, qui reprend la flexion
Les poutres de roulement portent sur les poteaux de portiques, qui sont : honzontale résultant du couple de torsion générale de la poutre de roulement.
327
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3
ANNEXE
Ensemble chemin
A-1--- B de roulement LES PRINCIPALES CAUSES
DE DÉSORDRES
1-- 1 1~----=-r _______,, dJ ET DE SINISTRES EN
CONSTRUCTION MÉTALLIQUE
D
Les apparitions de désordres, dans les constructions métalliques, sont les consé-
quences d'erreurs qui peuvent se situer à différents niveaux :
- au niveau de la conception (choix technologiques, calculs) ;
au niveau de la production (plan d'exécution, choix des méthodes, fabrication,
contrôle);
~ IISIISIISII1
- au niveau de la manutention (transport, levage, montage).
Poutre B
Les possibilités d'erreurs sont nombreuses et peuvent concerner tous les acteurs
intervenant aux différents stades d' élaboration d'une structure.
Certaines erreurs peuvent conduire à des désordres légers, affectant des équipe-
ments secondaires, qui ne participent pas à la stabilité de l'ouvrage (déchirement de
couvertures ou de bardages, par exemple). Par contre, d'autres erreurs peuvent occa-
00 IISJIZII\JIJ
sionner des désordres importants, conduisant à l'effondrement partiel ou total de la
Poutre C
construction. Dans de tels cas de sinistres, l'effondrement peut être dû à une seule
source d'erreur, mais plus généralement résulte d'une conjonction de plusieurs
erreurs simultanées.
Les principales sources d'erreurs se situent donc:
~ IISIIZII)
AU NIVEAU DE LA CONCEPTION
Poutre D
n s'agit:
- de la stabilité qui n'est pas assurée, soit des éléments pris individuellement
(instabilité élastique classique : flambement des pièces comprimées, déversement
des pièces fléchies et voilement des âmes minces), soit de la structure dans sa
- Figure 2 19 - globalité (contreventement insuffisant),
.328
CONCEPTION ET CALCUL DES STRUCTURES MÉTALLIQUES SELON L'EUROCODE 3 Annexe
- de la résistance insuffisante des sections de pièces, en regard de surcharges par boulons HR déficients (serrage incorrect, diamètre et nuance d'acier des bou-
excessives. Ce peut être les surcharges climatiques qui ont été mal estimées lons non conformes, coefficient de frottement des platines insuffisant, etc.).
(erreur de région, oubli de prise en compte de l'altitude vis-à-vis de la neige, etc.)
ou les surcharges d'exploitation mal définies (accrochage de charges suspendues En conclusion, les causes des désordres en construction métallique sont multiples et
~eurs conséquences de portées très variables. TI faut simplement retenir que tous les
ou de monorails non prévus initialement, planchers calculés à usage de bureaux
mter:enants concernés (conception, calculs, dessins, fabrication, montage ... ) sont
et utilisés co=e plates-formes de stockage, avec des surcharges triplées ou plus,
lmpliqués et responsables à leurs niveaux respectifs d'intervention, et que la pru-
etc.),
dence doit rester de rigueur pour tous.
- d'hypothèses et de choix technologiques inappropriés. Ce sont, par exemple, les
conditions de liaisons aux nœuds qui sont assimilées à des encastrements ou à Malgré tout, la construction métallique reste un mode de construction séduisant, lar-
des articulations parfaits, pour des raisons de modélisation de méthodes de cal- gement aussi sécurisant que les constructions en béton ou en bois.
culs, alors qu'en réalité un nœud n'est que partiellement encastré ou articulé, ce
qui conduit à raisonner sur des sollicitations de calculs différentes des sollicita-
tions réelles affectant les pièces. Ce sont aussi des sections de profils correcte-
ment dimensionnés vis-à-vis de la résistance, mais non vérifiés vis-à-vis des exi-
gences de déformations, qui présentent ainsi des flèches (poutres) ou des dépla-
cements (têtes de poteaux) excessifs et incompatibles avec des équipements
annexes, ce qui peut provoquer le cisaillement de façades vitrées, le blocage de
ponts roulants, etc.
Ce peut être également l'omission de la prise en compte, dans les calculs de pièces à
treillis, des sollicitations secondaires parfois importantes, engendrées par la non-
concourance des axes neutres des barres aux nœuds des treillis.
AU NIVEAU DE LA PRODUCTION
AU NIVEAU DU MONTAGE
Les problèmes surgissant au montage sur chantier résultent souvent de l' absence de
calculs ou de vérifications spécifiques au montage. Les notes de calculs sont tou-
jours réalisées "en phase définitive" (bâtiment en place). Elles prennent rarement en
compte la "phase provisoire" de montage, laissant aux chefs-monteurs l' initiative
des dispositions à mettre en œuvre, ce qui conduit généralement à de multiples pro-
blèmes, notamment : déversement de poutres au levage, effondrement de nappes tri-
dimensionnelles lors de leur mise en place (en raison de l'inversion des sollicita-
tions dans certaines barres), effondrement global de la structure en cours de mon-
tage du fait de l'absence de dispositifs de contreventement provisoires, etc.
.330 .3.31