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Chapitre 1.
NOTIONS GENERALES SUR LES PROPRIETES DES MATERIAUX
L’utilisation de tout matériau dans la construction d’un ouvrage suppose une connaissance de ses
propriétés physiques et mécaniques, c’est-à-dire les paramètres déterminant l’état du matériau, son
comportement vis à vis de l’eau, de la chaleur, du froid et sous l’action des effets et forces extérieurs.
1. PROPRIETES PHYSIQUES
1.1. Les paramètres déterminant l’état du matériau
1.1.1. La densité
La densité ρ est la masse d’une unité de volume de la substance sans pores. Elle est égale au quotient
de la masse m du matériau sec par le volume V occupé sans les pores:
m
ρ = ; ρ est en t/m3 ; kg/m3 ; g/cm3 ; etc... (1.1)
V
1.1.2. La masse volumique
La masse volumique Mv est la masse d’une unité de volume du matériau à l’état naturel, c’est-à-dire
avec les pores. Elle est égale au quotient de la masse m du matériau sec par le volume V1 occupé avec
les pores:
m
Mv = (1.2)
V1
La masse volumique Mv est exprimée en t/m3 ; kg/m3; g/cm3 ; etc... On peut remarquer que V1 ≥V,
donc Mv ≤ ρ, c’est-à-dire que la masse volumique est toujours inférieure à la densité, sauf pour les
matériaux très denses (verre, acier, matériaux liquides, etc...) pour lesquels la densité et la masse
volumique se confondent. Dans le tableau 1.1. sont données les limites dans lesquelles varient la
densité et la masse volumique de certains matériaux de construction.
1.1.4. La porosité
Technologie et propriétés du béton armé
La porosité p est le degré de comblement du volume par les pores. Elle est égale au quotient du
volume des vides Vv par le volume total V1 du matériau à l’état naturel :
Vv
p = (1.5)
V1
Le volume des vides Vv est égal à : Vv = V1 – V (1.6)
V1 − V V V m Mv
Donc, p = = 1- = 1- = 1 - (1.7)
V1 V1 m V1 ρ
Cette expression exprime la porosité en fractions d’unité ; en pourcentage, on obtient :
Mv
p = (1 - )100% (1.8)
ρ
1.1.5. La compacité
La compacité c caractérise le degré de serrage des grains du matériau ; c’est l’opposé de la porosité.
On l’obtient en divisant le volume plein V par le volume total V1 :
V V1 − Vv V
c = = 1- v =1-p (1.9)
V1 V1 V1
Dans cette formule, la compacité c est exprimée en fractions d’unité ; en pourcentage, on obtient :
Mv
c = ( )100% (1.11)
ρ
On a toujours : en fractions d’unité : c + p = 1 ; en pourcentage : c + p = 100%;
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Technologie et propriétés du béton armé
Le coefficient de ramollissement varie de zéro (l’argile) à l’unité (l’acier). Seuls les matériaux qui ont
un coefficient de ramollissement kram≥ 0,8 peuvent être exploités dans l’eau ; ces matériaux sont
résistants à l’eau. Certains bétons denses ont un coefficient de ramollissement supérieur à 0,8, donc
peuvent être exploités dans l’eau. Par contre, d’autres bétons poreux, pour lesquels kram < 0,8 et avec
un liant non hydraulique, ne peuvent pas être exploités dans l’eau.
1.2.3. La perméabilité
La perméabilité est la capacité du matériau de laisser passer l’eau sous pression. Elle est définie
comme la quantité d’eau passée durant une heure de temps à travers un mètre carré de surface
du matériau sous une pression d’un méga pascal (1 MPa). La perméabilité est, généralement
caractérisée par le coefficient de filtration kf qui est défini comme la quantité d’eau, en mètre cube
(m3) passée à travers une paroi d’un mètre (1 m) d’épaisseur et d’un mètre carré (1 m2) de surface
pendant une durée d’une heure (1 h) de temps sous une différence de pression hydrostatique égale à
un mètre de colonne d’eau :
Ve .a
kf = (1.18)
S .∆P.t
avec, Ve - quantité d’eau, en m3 ; a – épaisseur de la paroi, en m ; S – surface de la paroi, en m2 ; ∆P
= P1 – P2 - différence entre les pressions aux deux côtés de la paroi, en MPa ; t – temps, en heures ;
kf - coefficient de filtration, il a les dimensions de vitesse : m/h ; m/jours ; cm/h ; cm/s ; etc…).
La conductivité thermique est importante, surtout pour l’isolation thermique du milieu extérieur (murs
extérieurs, couverture de bâtiments). En général, plus le matériau est poreux, donc plus la masse
volumique est faible, plus il conduit très mal, à travers lui, le flux de chaleur ; dans ce cas, le matériau
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est un bon isolant thermique. Dans le tableau 1.2 sont données les valeurs des coefficients de
conductivité thermique de certains matériaux de construction.
1.3.2. Dilatation
Avec la variation de la température du milieu environnant, les matériaux changent leurs dimensions
linéaires suivant la loi :
∆L = αt.∆T.L (1.21)
avec, ∆L - la variation de la dimension linéaire L, en m ; ∆T – la variation de la température , en °C ;
αt – le coefficient dépendant de la nature du matériau appelé coefficient de dilatation thermique
linéaire du matériau , en °C-1.
Ce phénomène est appelé dilatation du matériau ; elle se caractérise par un allongement quand la
température augmente (dilatation positive) et par un raccourcissement quand la température baisse
(dilation négative). Les valeurs du coefficient de dilatation linéaire pour certains matériaux de
construction sont données dans le tableau 1.3.
La résistance pyroscopique est la capacité du matériau de tenir sans se déformer, ni se ramollir sous
l’action continue, c’est-à-dire pendant une longue durée, de hautes températures (à partir de 1500°C et
plus). Les matériaux ayant cette propriété sont appelés matériaux réfractaires ; ils sont utilisés pour
le revêtement de l’intérieur des fours industriels.
2. PROPRIETES MECANIQUES
2.1. Déformabilité
La déformabilité des matériaux est caractérisée par les facteurs suivants : l’élasticité ; la plasticité ; la
fragilité ; le module de déformation du premier ordre (module d’Young) ; le coefficient de Poisson ;
le module de cisaillement ; le module volumique de déformation ; les déformations limites
(allongement, raccourcissement, cisaillement, etc…) ; le fluage, etc…
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2.1.1. L’élasticité
L’élasticité est la propriété du matériau de se déformer sous l’action d’une charge et de reprendre
spontanément sa forme et ses dimensions initiales dès la cessation de la charge. Les déformations
élastiques disparaissent complètement après la cessation des charges extérieures ; c’est pourquoi on
les appelle souvent déformations réversibles.
2.1.2. La plasticité
La plasticité est la propriété du matériau de changer sa forme et ses dimensions sous l’action des
forces extérieures avant sa ruine (rupture) et sans pour autant pouvoir les (forme et dimensions)
reprendre spontanément après cessation de l’action des forces. Ainsi, même après la cessation des
forces extérieures, les déformations plastiques ne disparaissent pas ; ces déformations restent dans
le matériau et sont souvent appelées déformations résiduelles ou irréversibles.
2.1.3. La fragilité
L’élasticité est la propriété des matériaux de se rompre sous l’action des charges mécaniques sans
déformations plastiques considérables ; c’est la propriété contraire à la plasticité.
Le module d’Young E est défini comme la tangente de l’angle d’inclinaison de la droite dérivée
dσ/dε par rapport à l’axe des déformations. Il caractérise la résistance, c’est-à-dire l’opposition du
matériau aux déformations longitudinales. Les valeurs du module d’Young pour certains matériaux
sont données dans le tableau 1.4. Les propriétés mécaniques des matériaux sont définies par le
diagramme σ-εε appelé diagramme ou courbe de déformation du matériau (voir fig. 1.1).
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Fig. 1.2.
2.1.6. Le module de cisaillement
Le module de cisaillement G est défini par l’expression suivante :
E
G = , G a les dimensions d’une contrainte (MPa, daN/cm2, etc…). (1.26)
2(1 + ν )
Le module En cisaillement pur, on a la relation suivante :
τ
G = (1.27)
γ
avec, τ - la contrainte tangentielle ; γ - la déformation angulaire
unitaire correspondante (cisaillement relatif ou unitaire) (voir fig.
1.3).
Fig.1.3.
2.1.7. Le module volumique d’élasticité
Le module volumique d’élasticité K (il a les mêmes dimensions que le module E) ou module de
compression (ou traction) triaxiale est défini par l’expression suivante :
E
K = (1.28)
2(1 − 2ν )
2.1.9. Le fluage
Les déformations de beaucoup de matériaux soumis à des charges (contraintes) constantes varient
avec le temps, et, plus précisément, augmentent de valeurs. Ce phénomène de croissance des
déformations avec le temps sous contraintes constantes est appelé fluage. Le phénomène de fluage
peut être suivi de la rupture de l’élément (courbe 1 sur la fig. 1.4) ou bien, dans certains cas, les
déformations tendent vers une valeur constante (courbe 2 de la fig. 1.4) ; ce dernier cas est le plus
fréquent. De nos jours, il existe plusieurs modèles mathématiques pour décrire ce phénomène de
fluage.
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2.2. Résistances
2.2.1. La résistance
La résistance est la propriété (ou capacité) du matériau à
résister à la rupture sous l’action des contraintes internes
dues aux forces extérieures et à d’autres facteurs
(températures, tassements différentiels, etc…). C’est donc
la capacité du matériau à supporter des charges
extérieures sans se rompre. La résistance d’un matériau à Fig. 1.4. Croissance des déformations
un type de sollicitation (traction, compression, linéaires ε avec le temps t ; εo la
cisaillement, flexion, torsion, etc…) est caractérisée par déformation initiale (au moment tout
une limite de résistance R déterminée pour ce type de juste après le chargement) ; εlim la
sollicitation. Pour les matériaux fragiles (bétons, déformation limite suivie de la
maçonneries, etc…), la limite de résistance à la traction Rt rupture.
est très faible ; pour eux, la caractéristique principale de
résistance est la limite de résistance à la compression Rc qui est déterminée par la formule suivante :
Frup
Rc = (1.29)
A
avec, Frup - la force de rupture (d’écrasement) ; A – l’aire de la section transversale de l’élément.
Par contre, l’acier qui est un matériau plastique (ductile) résiste aussi bien à la traction qu’à la
compression. Dans la pratique de la construction, l’acier est souvent (mais pas toujours) utilisé pour
prendre des contraintes de traction. Dans le tableau 1.5. sont données les valeurs des résistances de
quelques matériaux de construction.
2.2.2. La légèreté
La légèreté cleg est une propriété mécanique des matériaux qui est définie comme le rapport de la
densité du matériau ρ par sa résistance R :
ρ
cleg = ; cleg est exprimée en m-1, cm-1, etc…; (1.30)
R
Plus la valeur de cleg est petite, plus le matériau est léger ; Parmi les matériaux de construction
utilisés actuellement, l’acier est le plus léger. Dans le tableau 1.6 sont données les valeurs de la
légèreté cleg de quelques matériaux de construction.
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l’échelle de dureté composée de dix (10) minéraux spécialement choisis et disposés de façon que
chaque minéral qui suit peut percer tous les précédents. Cette échelle comprend ainsi les minéraux en
ordre croissant de dureté de 1 à 10 (voir tableau 1.7).
La dureté des bétons, de l’acier, du bois et des autres matériaux de construction est déterminée à
l’aide d’une bille en acier qu’on enfonce dans le matériau et on mesure la profondeur de
l’enfoncement.
2.3.2. L’usure
L’usure est la propriété du matériau de résister à l’action des frottements et des chocs. La tenue à
l’usure d’un matériau est définit comme la perte de la masse initiale du matériau par unité de surface
de frottements ; elle est déterminée par la formule suivante :
m1 − m2
Tus = (1.31)
Af
avec, m1, m2 – les masses du matériau avant et après l’usure ; Af – la surface de frottement. La tenue
à l’usure Tus est exprimée en kg/m2, g/m2, etc…
Plus la valeur de Tus est faible, plus le matériau résiste bien à l’usure. Les matériaux ayant une bonne
tenue à l’usure (granite, quartzite, dalles céramiques) sont utilisés dans les endroits où les frottements
sont intenses, par exemple : les revêtements de sol, les marches d’escaliers, les circulations, etc… De
la dureté dépend l’usure ; plus le matériau est dur, plus il résiste à l’usure, c’est-à-dire qu’il s’use
moins.
3. DURABILITE ET FIABILITE
3.1. La durabilité
La durabilité est la propriété d’un élément de conserver son aptitude à fonctionner (c’est-à-dire à être
exploité, utilisé avec quelques réparations nécessaires) sans atteindre l’état limite à partir duquel
l’élément ne peut plus remplir les fonctions pour lesquelles il a été conçu. Elle est définie comme le
délai de service de cet élément sans pertes de ses qualités d’exploitation dans des conditions
climatiques et d’exploitation concrètes. Elle est déterminée comme l’ensemble des propriétés
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3.2. La fiabilité
La fiabilité d’un élément est la propriété (ou capacité) de cet élément de remplir des fonctions
données durant la période d’exploitation. Elle comprend les notions (ou propriété) suivantes qui sont
liées entre elles :
• la durabilité de l’élément ;
• la non défaillance de l’élément, c’est-à-dire la conservation de l’aptitude à fonctionner sans
discontinuité dans les conditions d’exploitation ;
• l’aptitude à la réparation, c’est-à-dire la possibilité de restauration et de conservation des
qualités techniques données après réparation des parties défaillantes ;
• le pouvoir de conservation, c’est-à-dire pouvoir conserver des qualités de service durant et
après le délai de stockage et de transport.
Chapitre 2.
TECHNOLOGIE DU BETON
1. GENERALITES
1.1. Définition
Le béton est une pierre artificielle obtenue à partir d’un mélange correctement dosé (c’est-à-dire dans
des proportions bien déterminées) de liant, d’eau, de granulats (gros et petits) et éventuellement
d’adjuvants. Ce mélange, à l’état humide est appelé béton frais ; après hydratation, il durcit pour
donner une pierre très résistante appelé béton. Dans un volume de béton, les différents composants
sont en proportions différentes (voir tableau 2.1).
1.2. Classifications
Il y a plusieurs critères de classification du béton, par exemple :
- la densité (ou masse volumique) ;
- la résistance (à la compression surtout) ;
- la destination ;
- le type de composants (liant, granulats) ; etc...
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La résistance du béton à la compression, après 28 jours de durcissement dans les conditions normales
de température et d’humidité, est une des qualités principales du béton. Selon la résistance, on
distingue:
- les bétons de classe inférieure ayant une résistance à la compression inférieure à 20 MPa;
- les bétons de classe supérieure ayant une résistance à la compression de 20 à 60 MPa;
- les bétons de très haute performance (ou de très haute résistante) ayant une résistance à
la compression supérieure à 60 MPa (généralement de 60 à 150 MPa).
Plusieurs liants sont utilisés pour obtenir du béton ; ce sont : les différents ciments ; la chaux ; le
plâtre ; certains produits organiques ; etc... Aussi, plusieurs granulats sont utilisés pour obtenir du
béton ; ils peuvent être pleins ou poreux, naturels ou artificiels et de granularité différente.
Quant aux classes de résistance des ciments (la classe de ciment est sa résistance à la compression
à l’âge de 28 jours, en MPa), la gamme est très variée selon les pays producteurs. Ils ont, en général,
une résistance minimale à la compression allant de 20 à 65 MPa. Dans le tableau 2.3 sont données les
valeurs extrêmes des résistances à la compression pour différentes classes de ciments. Dans le tableau
2.4 sont donnés les domaines d’emplois des ciments CPA (CEM I) et CPJ (CEM II) qui sont
couramment utilisés au Mali. Les autres types de liants sont très peu utilisés pour le béton.
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d’hydratatio
particulières
Dégagement
d’utilisation
Désignation
des ciments
indications
n, en % en
Résistance
de chaleur
Propriétés
agressives
Composition
Domaine
aux eaux
Symbole
poids du
Contre
ciment
(constituants
Eau
en %)
Tableau 2.4. Emplois des ciments CPA (CEM I) et CPJ (CEM II)
Emplois courants CPA (CEM I) CPJ (CEM II)
Enduits •
Joints de maçonnerie •
Béton courant non ou faiblement armé : fondations, dallages, remplissages
• •
Béton armé fortement sollicité: éléments porteurs •
Produits préfabriqués en béton non armé: agglomérés, hourdis, dallettes • •
Eléments préfabriqués en béton armé • •
Béton précontraint •
Stabilisation des sols • •
Ouvrages massifs • •
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de matières grasses par litre d’eau (5 g/l) et trente grammes de sels dissous par litre d’eau (30 g/l) si
leurs présences ne puissent nuire au béton. Généralement, on utilise l’eau de robinet (eau potable)
pour la préparation du béton ; elle ne présente aucun danger pour le béton. L’utilisation de l’eau de
mer pour le béton est interdite.
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adjuvants sont définis et classés selon leurs actions principales, c’est-à-dire les propriétés qu’ils
confèrent au béton frais ou durci (voir tableau 2.6).
3.1. L’ouvrabilité
Tableau 2.6. Tableau synoptique de certains adjuvants
Adjuvants Exemples (obtention) Propriétés conférées Utilisation
Bentonite; argile colloïdale; améliorent la plasticité béton pompé; béton très ferraillé;
chaux grasse; fillers (maniabilité) du béton frais sans injection; béton routier
Plastifiants
calcaires; pouzzolanes fines inconvénients sur la résistance du
béton
Accélérateurs de prise: accélèrent soit la prise décoffrage rapide; scellement;
carbonates et sulfates de (accélérateurs de prise), soit le travaux à la mer; réparation
soude, de potasse. durcissement (accélérateurs de rapide; pistes; préfabrications
Accélérateurs Accélérateurs de durcissement) du béton
durcissement: chlorures et
carbonates.
sucres; gluconates; oxyde de retardent le processus injection à grande profondeur;
zinc; phosphates alcalins; d(hydratation et le début de prise transport sur longue distance;
acides citriques du ciment (faible résistance parois moulées dans le sol; temps
Retardateurs initiale, mais résistance finale chauds; voiles d’étanchéité
élevée)
Fluidifiants produits à base de permettent une réduction d’eau de béton à haute résistance;
lignosulfate de calcium gâchage sans inconvénients sur la préfabrication; nécessité d’une
(réducteurs
maniabilité du béton bonne maniabilité
d’eau)
Entraîneurs composés résineux ou à base améliorent la plasticité et routes; ponts; barrages; travaux
d’huiles végétales ou l’ouvrabilité du béton, de même maritimes; ouvrages exposés aux
d’air
minérales que la résistance au gel du béton eaux agressives
hydrofuges de masse améliorent l’étanchéité du béton et mortiers d’enduits étanches;
(bouchent les pores): kaolin; protègent de l’humidité en arrêtant citernes; réservoirs; piscines;
fillers; bentonite. l’absorption capillaire tunnels; travaux souterrains et
Hydrofuges hydrofuges de surface maritimes; mortiers de joints;
(traitement e surface): à base terrasses
de silicates; silicones
L’ouvrabilité (ou maniabilité) est la facilité offerte à la mise en œuvre du béton pour le remplissage
parfait du coffrage et du ferraillage avec conservation de son homogénéité. De l’ouvrabilité du béton
dépendent certaines qualités de l’ouvrage telles que:
- la compacité et la résistance du béton;
- l’enrobage et l’adhérence des armatures;
- la cohésion du béton (pas de ségrégation);
- des parements bruts acceptables;
- l’étanchéité; etc...
On apprécie, généralement, l’ouvrabilité par des mesures de plasticité (voir tableau 2.7), soit par des
affaissements au cône d’Abrams (fig. 2.2), soit par étalement à la table de secousses (fig. 2.3). Il
existe encore d’autres méthodes d’appréciation de la plasticité du béton. Pour donner une bonne
plasticité au béton, on peut utiliser des plastifiants.
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3.2. La résistance
La résistance du béton est sa capacité de s’opposer à la rupture sous l’action des contraintes internes
provoquées par des actions extérieures. Elle constitue avec l’ouvrabilité les deux qualités essentielles
du béton. La résistance et l’ouvrabilité doivent être étudiées de pair, car elles sont étroitement
dépendantes l’une de l’autre et varient en sens inverse en fonction de certains facteurs de la
composition du béton (voir tableau 2.8). Pour le béton, les résistances caractéristiques sont la
résistance à la compression fc28 et la résistance à la traction ft28 à l’âge de 28 jours.
La résistance du béton à la compression fc28 peut être calculée par la formule de Bolomey en fonction
du rapport ciment/eau (C/E), de la classe du ciment (Rc) et de la qualité des granulats (coefficients
granulaires A1 et A2):
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C
fc28 = A1 Rc − 0,5 (2.1)
E
Cette expression est valable pour les bétons plastiques pour lesquels le rapport ciment/eau C/E ≤ 2,5
(ce qui est le cas courant). Pour les bétons fermes pour lesquels le rapport C/E > 2,5, la formule prend
la forme suivante:
C
fc28 = A2 Rc + 0,5 (2.2)
E
Dans ces expressions: Rc est la classe du ciment utilisé (sa résistance à la compression); C/E est le
rapport ciment/eau; A1 et A2 sont les coefficients granulaires (ou coefficients de qualité des
granulats) dont les valeurs sont données dans le tableau 2.9.
Tableau 2.9. Valeurs des coefficients A1 et A2 pour les bétons lourds ordinaires.
Qualités des Valeurs du coefficient A1 pour une dimension maximale des Valeurs du
granulats granulats cg, en mm égale à coefficient A2
cg ≤ 20 20 < cg ≤ 50 cg > 50
Excellente 0,55 0,60 0,65 0,43
Bonne (courante) 0,45 0,50 0,55 0,40
Passable 0,34 0,40 0,45 0,37
Le rapport ciment/eau (C/E) est un facteur très important pour le béton, car il englobe deux grandeurs
principales (le dosage en ciment C et le dosage en eau E) qui influent toutes deux (mais inversement)
sur sa résistance. Il apparaît donc comme un facteur global intervenant dans la résistance du béton.
Généralement, pour atteindre une résistance maximale du béton, il faut une valeur du rapport C/E =
5,0 ... 3,0, (c’est-à-dire la quantité d’eau nécessaire pour l’hydratation du ciment seulement); mais
pour une bonne ouvrabilité, on est amené à augmenter la quantité d’eau jusqu’à obtenir une valeur du
rapport C/E = 2,5 ... 1,5. Une représentation graphique de fc28 en fonction de C/E est donnée sur la fig.
2.4). La résistance du béton dépend aussi du degré de compactage (coefficient de compacité), c’est-à-
dire du degré de serrage des différents constituants (voir fig. 2.5). Le coefficient de compacité est le
rapport des volumes absolus des matières solides (graviers, sable, ciment) au volume total de béton
frais en œuvre. Plus ce coefficient est élevé, plus le béton est compact (c’est-à-dire qu’il contient
moins de vides) et plus il est résistant. Aussi, la résistance du béton dépend de certains facteurs
comme le rapport gravier/sable (G/S), les dimensions des granulats et la granularité (voir tableau 2.8).
Le béton a une très faible résistance à la traction; cette résistance est environ 13 fois plus faible que
celle à la compression, mais le rapport fc28 /ft28 croit avec la qualité du béton, c’est-à-dire qu’une
amélioration de la résistance à la compression des bétons ne s’accompagne pas d’une amélioration de
même ampleur de celle à la traction. On a pour toutes les classes de béton:
fc28 /ft28 = 5 ... 21. (2.5)
La classe de qualité du ciment est choisie généralement en fonction de la résistance de béton désirée.
Dans le tableau 2.10 sont données les classes de ciment recommandées (à partir de calculs
économiques dans les conditions habituelles) pour obtenir des bétons de différentes résistances.
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Fig. 2.4. Variation de la résistance fc28 en Fig. 2.5. Variation de la résistance fc28 en
fonction du rapport C/E fonction du coefficient de compacité.
1 - serrage puissant et régulier; 2 - serrage
soigné; 3 - serrage moyen.
4. LA COMPOSITION DU BETON
4.1. Considérations générales
L’étude de la composition d’un béton consiste à définir le mélange optimal des différents composants,
c’est-à-dire les rapports entre le gravier, le sable, le liant et l’eau afin de réaliser un béton dont les
qualités désirées pour l’ouvrage à réaliser. Ces qualités sont, tout d’abord, l’ouvrabilité et la résistance
qui sont les plus importantes; en plus de ces deux qualités essentielles, d’autres qualités spécifiques
peuvent être exigées. Il existe plusieurs méthodes de détermination de la composition du béton qui
aboutissent généralement à un dosage volumétrique. En général, il s’agit d’obtenir un mélange
suffisamment dense où les cavités des gros granulats (graviers) sont remplies par les petits granulats
(sable) et celles des sables par la pâte de ciment (ciment + eau) ; le volume d’un tel béton est constitué
des volumes absolus des matériaux constituants (eau, ciment, sable, graviers).
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La résistance du béton fc28 croît avec le dosage en ciment C et la classe du ciment Rc, mais on est
toujours limité par le coût trop élevé du ciment. Le ciment est, généralement, le plus cher parmi tous
les composants du béton. Ces raisons font que son dosage doit être réduit au minimum; toutefois, il
faut un dosage suffisant en ciment pour atteindre une résistance nominale garantie et assurer certaines
qualités (comme la protection des armatures, une ouvrabilité adéquate, etc...) du béton. Pour cela, un
dosage minimal en ciment (en kg/m3, c’est-à-dire la quantité de kilogrammes de ciment par mètre
cube de béton) est exigé et est donné par les expressions suivantes:
250 + 10 f c 28 550
- pour les ouvrages en milieux non agressifs: Cmin = Max ; ; (2.7)
5 cg 5 c
g
250 + 10 f c 28 700
- pour les ouvrages en milieux agressifs: Cmin = Max ; ; (2.8)
5 cg 5 c
g
Dans ces expressions, les quantités fc28 et cg sont respectivement en MPa et en mm. Les valeurs de
5 cg pour certaines valeurs de cg sont données ci-après:
cg , en mm → 5 10 15 20 25 30 40 50 80
1,38 1,59 1,73 1,82 1,90 1,98 2,09 2,19 2,40
Valeur de 5 cg →
Pour les éléments en béton sans armatures, le dosage minimal en ciment est fixé, généralement, à
partir de la cohésion nécessaire pour la pierre de béton (voir tableau 2.11).
Tableau 2.11. Dosage minimal en ciment C, en kilogrammes de ciment par mètre cube de béton (kg/m3)
Classe de consistance Dosage minimal en ciment C (en kg/m3) pour une dimension maximale des
du béton granulats cg, en mm
10 20 40 70
Très ferme 160 150 140 130
Ferme 180 160 150 140
Plastique 200 180 160 150
Mou 220 200 180 160
Très mou 250 220 200 180
Le dosage en eau E, (quantité d’eau nécessaire pour le gâchage) doit être précis en tenant compte de:
- l’eau nécessaire pour l’hydratation du ciment;
- l’eau apportée par les granulats (humidité du gravier et du sable);
- l’eau perdue pendant la fabrication et la mise en oeuvre du béton (évaporation, absorption
par le sol et par le coffrage, etc...).
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Le tableau 2.12 donne des valeurs approximatives moyennes de la quantité d’eau pour un mètre cube
(1 m3) de béton. Dans le tableau 2.13 sont indiqués les inconvénients d’un mauvais dosage en eau.
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La dimension maximale des granulats cg dépend de la pièce à bétonner; généralement, elle ne doit pas
dépasser le quart (1/4) de la plus petite dimension de la pièce, c’est-à-dire qu’on doit toujours avoir cg
≤ 0,25b, avec b - la plus petite dimension de la pièce à bétonner.
Exemple.
On désire avoir un béton de classe B20, c’est-à-dire un béton avec une résistance à la compression fc28 = 20 MPa.
Les conditions technologiques de mise en œuvre exigent d’avoir un béton de consistance plastique. Le milieu est
non agressif. Les autres données sont les suivantes :
Ciment : CEM I avec Rc = 35 MPa ; ρc = 3,1 kg/dm3 ;
Graviers: qualité courante ; cg = 20 mm ; ρg = 2,5 kg/dm3 ; Mv,g = 1,6 kg/dm3 ;
Sable : qualité courante ; ρs = 2,6 kg/dm3 ; Mv,s = 1,5 kg/dm3 ;
Eau : eau propre ; ρw = 1,0 kg/dm3.
Solution :
A partir du tableau 1.2, on détermine l quantité d’eau E approximative ; on trouve : E = 185 litres = 185 dm3 pour
1 m3 = 1 000 lires (ou dm3) de béton.
La valeur du coefficient de qualité des granulats A1 = 0,45 (voir tableau 2.9).
Déterminons le rapport ciment - eau (C/E) à partir de la formule (2.1) :
C/E =fc28 /(A1.Rc) + 0,5 = 20/(0,45x35) + 0,5 = 1,77.
Le dosage en ciment par la formule (2.6) sera : C = 1,77x185 = 328 kg.
Comparons cette quantité (dosage) trouvée avec la valeur minimale donnée par la formule (2.7) :
Cmin = max{(250 + 10x20)/ 5 20 ; 550/ 5 20 } = max{248 ; 302} = 302 kg.
Ainsi, le dosage en ciment est supérieur à la limite inférieure. Pour ce dosage en ciment, la valeur du facteur de
coulissement sera égale à α = 1,38 (fig. 2.6).
Le volume des lacunes par la formule (2.12) dans le gravier est : Vv,g = 1 – 1,6/2,5 = 0,36.
La quantité de graviers :
1000
G= = 1 214 kg
((0,36.1,38) / 2,5) + 1 /(1,6)
La quantité de sable : S = [1000 – ((328/3,1) + 1214/2,5) + (185/1)]x2,6 = 582 kg
On obtient ainsi les quantités suivantes pour les différents composants du béton :
Ciment = 328 kg ; eau= 185 litres ; gravier = 1214 kg ; sable = 582 kg.
Ce calcul nous donne :
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Tableau 2.14. Dosage des différents composants pour la fabrication d’un béton avec fc28= 20 MPa.
Dosage pour la fabrication de 1 m3 de Dosage pour la gâchée (mélange pour 1
Composants béton de classe B20 sac de ciment)
Volume/Quantité Mesures Volume/Quantité Mesures
Ciment avec Rc = 350 kg 7 sacs 350 kg 7 sacs
35 MPa
Gravier 800 litres 14 brouettées 800 litres 14 brouettées
Sable 400 litres 7 brouettées 400 litres 7 brouettées
Eau (180 … 200) litres (18 … 20) seaux (180 … 200) litres (18 … 20) seaux
de 10 litres de 10 litres
20
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débris végétaux, etc...). Les graviers et sables doivent être stockés séparément suivant les
granulations ; autrement dit, il ne faut pas mélanger différents graviers ou différents sables.
5.1.3. L’eau
Généralement, on prend l’eau directement du réseau de distribution extérieure. Par son manque, on
peut stocker l’eau dans des citernes ou réservoirs. Elle doit être propre et être exempte d’impuretés.
Les différents composants du béton sont dosés d’abord, après mélangés. Les appareils et instruments
de dosage dépendent de l’appareil de malaxage. Le mélange peut être manuel ou mécanique ; dans
tous les cas, après le mélange, suit le malaxage qui continue jusqu’à obtenir un mélange homogène.
Ce malaxage se fait à l’aide des bétonnières (axe vertical), des malaxeurs (axe horizontal ou incliné)
ou d’outils simples (pelles). Les appareils mélangeurs permettent d’obtenir un béton très homogène.
Les fiches techniques de ces appareils donnent toutes les informations relatives aux techniques de
mélange et à leur utilisation rationnelle. Avec des outils simples comme les pelles, on peut aussi
obtenir un mélange homogène. Pour cela, il est recommandé de faire le mélange sur fond propre et dur
et de mélanger d’abord les granulats, c’est-à-dire le gravier et le sable; après on y ajoute le ciment et
on mélange; puis on y ajoute l’eau en dernière position. Chaque type d’adjuvant a un mode d’emploi
spécial, mais généralement les adjuvants sont mélangés dans l’eau de gâchage.
5.4. Vibration
La vibration a pour but de donner au béton sa compacité maximale par élimination des vides d’air et
le remplissage parfait du coffrage. Elle agit en diminuant les frottements internes des grains
constituants et compacte la matière ainsi coulée. Plus le béton est compact, plus sa résistance sera
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élevée. Il faut faire très attention à la vibration, car son excès provoque la ségrégation du béton, ce qui
est très néfaste. Il existe plusieurs types de vibrations:
- la vibration superficielle à l’aide de taloches, de règles vibrantes et de surfaceuses (pour
dalles, panneaux, etc...);
- la vibration interne à l’aide de vibrateurs internes ou aiguilles vibrantes (pour poutres,
éléments massifs, etc...);
- la vibration de coffrages, quand les vibrateurs sont fixés au coffrage solide;
- le piquage à l’aide de tiges pour les bétons mous et très mous;
- le damage (pilonnage) à l’aide de dames (ou pilons); etc...
On obtient la compacité maximale par simple piquage pour un béton très plastique, alors que pour un
béton très ferme, il faut une puissante vibration (voir tableau 2.7).
Il existe aussi des colles à béton qui assurent une bonne adhérence du béton frais au béton durci.
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granulat est déjà mis en place et régalé dans le coffrage. Les tubes sont progressivement relevées au
fur et mesure que le mortier remplit les vides entre les gros granulats.
En effet, il est toujours nécessaire de contrôler la qualité du béton. Cela consiste à d’abord à contrôler
la qualité des constituants, la composition et la fabrication du béton afin d’apprécier la qualité
intrinsèque du mélange et, après vérifier que le béton durci a bien les qualités requises compte tenu
des conditions de transport, de mise en œuvre, de vibration et de température au cours du
durcissement. La qualité est contrôlée par des prélèvements d’échantillons de constituants ou pour
confectionner des éprouvettes. Les essais pour contrôle de qualité du béton sont normalisés. On peut
distinguer différentes catégories d’essais de béton :
• les essais d’étude pour déterminer la composition du béton étudié compte tenu des
caractéristiques exigées et des conditions de mise en œuvre ; ils sont réalisés avec les
échantillons des composants utilisés sur le chantier ;
• les essais de convenance ont un double objectif :
- pour vérifier qu’avec les moyens de chantier, on peut réaliser, avec un minimum d’aléas,
le béton défini par l’essai d’étude ;
- pour vérifier que les quantités de composants prévues par mètre cube de béton donnent
bien un mètre cube (1 m3) de béton.
• les essais de contrôle pour vérifier la régularité de la fabrication et de contrôler si les qualités
prescrites sont bien atteintes ;
• les essais de recherche pour étudier l’influence de certains paramètres sur les caractéristiques
du béton ;
• les essais d’information pour déterminer les résistances probables du béton dans le temps.
23
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6. BETONS SPECIAUX
Les bétons spéciaux sont ceux qui diffèrent des bétons classiques qui ont été l’objet de l’étude
précédente. La spécificité de ces bétons réside :
• soit dans les caractéristiques des constituants (en particulier les gros granulats et les liants);
• soit dans des produits ajoutés (adjuvants conférant au béton des propriétés particulières.
Parmi les bétons spéciaux les plus utilisés, on peut citer : le gros béton ; le béton cyclopéen ; le béton
de latérite ; le béton pour ouvrages hydrotechniques ; le béton routier ; les bétons légers ; le béton
réfractaire ; le béton à base de résine ; les bétons très lourds; etc... Au Mali, on utilise couramment le
gros béton, le béton cyclopéen et le béton de latérite.
La rugosité de leurs surfaces augmente le dosage en ciment. La résistance des bétons de latérite sont
plus faibles que pour les bétons ordinaires et ne dépassent pas 30 MPa à la compression.
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Technologie et propriétés du béton armé
granulaire et de la porosité (ouverte ou fermée) des gros granulats. Ces bétons sont utilisés pour le
bétonnage de divers éléments comme les murs, les dalles, les poutres, etc...
Le dosage en ciment est de 300 à 350 kg/m3 de béton. Le dosage en eau doit être faible (2 < C/E < 3).
Ce faible dosage en eau et la qualité des granulats font que les résistances mécaniques de ces bétons
sont plus élevées que celles des bétons classiques avec le même dosage en ciment. Pour la mise en
œuvre, la vibration doit être suffisante et limitée. Parfois, on peut faire recours à un bétonnage par
injection, en injectant un mortier dense pour remplir les vides laissés entre les gros granulats.
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Technologie et propriétés du béton armé
Chapitre 3.
PROPRIETES PHYSIQUES ET MECANIQUES DU BETON
Le béton comme matériau de construction doit avoir des propriétés physiques et mécaniques données,
par exemple une densité suffisante, une résistance mécanique nécessaire, etc... Selon les conditions
d’exploitation, le béton doit pouvoir résister à d’autres effets extérieurs (hautes températures, milieux
agressifs, etc...).
1. PROPRIETES PHYSIQUES
1.1. Densité
La densité (confondue avec la masse volumique pour le béton) des différents bétons utilisés dans les
constructions modernes varie de 0,4 à 5,0 t/m3. Selon leur densité, on distingue:
- les bétons légers d’une densité inférieure à 2,0 (ou 1,8 selon certains auteurs) t/m3 ;
- les bétons lourds ordinaires (classiques) d’une densité allant de 2,0 (ou 1,8) à 3,0 (ou 2,5)
t/m3 ;
- les bétons très lourds de densité supérieure à 3,0 (ou 2,5) t/m3.
Les bétons, sous forte pression laissent passer l’eau. Les bétons très denses sont pratiquement
imperméables à l’eau et aux gaz. On peut améliorer l’imperméabilité du béton en y ajoutant des
adjuvants hydrofuges. La classe en imperméabilité à l’eau W du béton est la pression (en daN/m2) à
laquelle le béton (éprouvette cylindrique de hauteur 15 cm) ne laisse pas passer l’eau. On utilise les
bétons de classe W2 à W12 pour les constructions exploitées sous pression des liquides ou de gaz.
Plus le coefficient de filtration du béton est faible, plus la classe du béton à l’imperméabilité est
élevée (voir les valeurs des coefficients de perméabilité des différents bétons dans le tableau 3.1).
27
Technologie et propriétés du béton armé
Tableau 3.1. Coefficient de filtration kf, en cm/s pour différentes classes de béton en imperméabilité.
Classe de béton en imperméabilité Essai des éprouvettes en état
d’humidité équilibrée de saturation en eau
W2 (70 … 200).10-10 (5 … 10). 10-10
-10
W4 (20 … 70). 10 (1 … 5). 10-10
-10
W6 (6 … 20). 10 (0,5 … 1). 10-10
-10
W8 (1 … 6). 10 (0,1 … 0,5). 10-10
-10
W10 (0,6 … 1). 10 (0,05 … 0,1). 10-10
W12 (0,6). 10-10 et moins (0,05). 10-10 et moins
Les bétons à base de liants hydrauliques, par exemple les ciments portlands ont un coefficient de
ramollissement kram très élevé (kram ≥ 0,8), ce qui permet d’utiliser ces bétons dans des lieux très
humides et dans l’eau.
La résistance mécanique du béton à base de ciment portland diminue de 25% sous une température de
200 … 250 °C. Après avoir été maintenu ce béton sous une température de 500°C et en le plaçant en
milieu humide à température de chambre, il se détruit. Cela s’explique par le fait qu’à partir de 400°C,
on observe la décomposition de l’hydrate de calcium Ca(OH)2 et plus tard (à 600 … 650°C), on
assiste à celle du carbonate de calcium CaCO3 :
Ca(OH)2 → CaO + H2O ↑
CaCO3 → CaO + CO2 ↑
28
Technologie et propriétés du béton armé
Pour les ouvrages exploités sous de très hautes températures, on utilise les bétons réfractaires.
2. PROPRIETES MECANIQUES
La résistance fc28 exprimée en MPa désigne la classe du béton ; par exemple, quand fc28 = 20 MPa,
on a un béton de classe B20.
Il existe plusieurs autres relations entre la résistance à l’âge j ( j ≤ 28 jours) fj et la résistance fc28 :
fcj = 0,685fc28log(j+1) (3.2)
Les normes Françaises (Règles BAEL –91, modifiées 99) donnent les expressions suivantes pour la
résistance fcj à l’âge j (pour j ≤ 28 jours) :
j
fcj = fc28 pour fc28 ≤ 40 MPa; (3.3)
4,76 + 0,83 j
j
fcj = fc28 pour fc28 > 40 MPa. (3.4)
1,4 + 0,95 j
Tableau 3.2. Evolution des résistances du béton pendant les 28 premiers jours.
Résistance Age du béton, en jours
caractéristique du
3 7 10 14 16 18 21 25 28
béton fc28
15 6,21 9,93 11,49 12,82 13,30 13,71 14,20 14,70 15,00
20 8,28 13,25 15,31 17,09 17,74 18,27 18,93 19,60 20,00
25 10,34 16,56 19,14 21,37 22,17 22,84 23,66 24,50 25,00
30 12,41 19,87 22,97 25,64 26,61 27,41 28,39 29,40 30,00
29
Technologie et propriétés du béton armé
La caractéristique principale du béton reste toujours sa résistance à la compression fc28 (sa classe de
qualité ou encore résistance caractéristique spécifiée). La résistance mécanique du béton dépend :
- des conditions de durcissement;
- de l’âge du béton;
- des conditions de mise en oeuvre;
- du dosage en ciment, en eau et du rapport ciment/eau (C/E);
- de la classe de résistance du ciment;
- de la nature et de la qualité des granulats;
- de la granularité et du rapport gravier/sable (G/S);
- des adjuvants utilisés.
Fig. 3.5. Fig. 3.6. Courbe de variation de la résistance fcj en Fig. 3.7.
Influence de la fonction du dosage en eau E (en litres/m3) pour un Variation de la
compacité c même dosage en ciment et une même vibration ; A, B, résistance fcj en
sur la C, D zones des bétons respectivement très fermes fonction du
résistance du incompactables, de grande résistance et de densité, rapport ciment –
béton fcj plastiques et très mous. eau C/E
La résistance du béton dépend des conditions de durcissement. Par exemple, en milieu naturel
humide, la résistance du béton croît lentement et atteint sa valeur maximale ; par contre, en milieu sec,
la résistance croît vite au début pour rester presque constante sans atteindre la valeur maximale (voir
fig. 3.3). Dans des conditions favorables de température et d’humidité, la croissance de la résistance
30
Technologie et propriétés du béton armé
du béton se poursuit pendant plusieurs années (voir fig. 3.4). Les conditions de mise en oeuvre ont
une influence remarquable sur la résistance du béton. Une vibration suffisante sans excès assure la
compacité maximale du béton frais. Un tel béton, avec le minimum de pores réalise la résistance
maximale (voir fig. 3.5). D’autres facteurs de mise en oeuvre tels que la ségrégation, la température au
moment du bétonnage, les mauvaises exécutions des joints de reprise et les conditions de bétonnage
peuvent avoir des conséquences très néfastes sur la résistance du béton.
La résistance du béton dépend du dosage en ciment, en eau et du rapport ciment/eau -C/E (voir fig.
2.4). En principe, la résistance du béton est proportionnelle au dosage en ciment. Après la quantité
d’eau nécessaire à l’hydratation du ciment, tout supplément d’eau joue négativement sur la résistance
du béton (voir fig. 3.6). Le rapport C/E optimal pour une résistance maximale du béton est compris
entre 2 et 3 (C/E = 2 ... 3) (voir fig. 3.7). De plus, la résistance du béton est proportionnelle à la classe
de résistance du ciment Rc (voir formule (2.2) de Bolomey). Plus le ciment est résistant (de classe
supérieure), plus avec le même dosage on obtient un béton résistant (fig. 3.8).
En utilisant des liants à durcissement rapide, en quelques jours seulement, on obtient une résistance
suffisante du béton permettant, par exemple son décoffrage (voir fig. 3.9).
Fig. 3.8. Variation de la résistance du béton fcj en Fig. 3.9. Croissance de la résistance du
fonction de la classe de ciment Rc ; béton fcj selon les liants. 1, 2, 3 – courbes
1, 2, 3, 4 – courbes pour Rc respectivement égale à respectivement pour liants à durcissement
30, 35, 45 et 60 MPa. rapide, normal et lent
La résistance du béton dépend aussi de la nature et de la qualité des granulats. Ainsi, pour un même
rapport C/E, les bétons avec les granulats roulés (graviers) ont une résistance de 10 à 20% inférieure à
celle des bétons avec des granulats concassés (pierres cassées) et cela à cause de la faible
(relativement) adhérence du ciment avec les graviers. Avec du sable propre, résistant, de grosseur
moyenne et grande, on obtient un béton plus résistant qu’avec du sable fin et de faible résistance.
La résistance caractéristique du béton à la compression fc28 est fondée et contrôlée sur des
éprouvettes. Ces éprouvettes ont des dimensions différentes selon les pays. Par exemple, au Mali, on
utilise, généralement des éprouvettes cylindriques avec un diamètre de 16 cm et une hauteur de 32 cm
(soit une section de 200 cm2) et cela, conformément aux normes Françaises. Dans certains pays, on
utilise des éprouvettes cubiques. Dans le tableau 3.3 sont données les dimensions de certains types
d’éprouvettes pour essais aux différentes sollicitations. Ces éprouvettes, durcies dans des conditions
normales de température et d’humidité sont écrasées en compression centrée à l’âge de 28 jours, ou à
d’autres âges. La résistance est déterminée comme le quotient de la force d’écrasement Frup par l’aire
Ae de la section de l’éprouvette :
Frup
fc28 = (3.5)
Ae
31
Technologie et propriétés du béton armé
h = d ou h = 2d
Dimensions: 10x10x40;
Détermination de la 15x15x60; 20x20x80.
résistance à la traction
par flexion
Diamètre d = a:
d = 7; 10; 15; 16; 20;
30.
Hauteur :
h = 2d ou h = d.
Dimensions: 10x10x40;
Détermination de la 15x15x60; 20x20x80.
résistance à la traction
par fendage
Diamètre d:
d = 10; 15; 16; 20.
Hauteur h:
h = d ou h = 2d
La classe de résistance du béton est définie comme la résistance minimale garantie (au moins à 90%)
des éprouvettes essayées à l’âge de 28 jours selon des instructions techniques ; donc, cette résistance
minimale garantie est déterminée après une étude statistique de la résistance de plusieurs éprouvettes
identiques. Il est à noter que la résistance obtenue après écrasement dépend :
• des dimensions des éprouvettes,
32
Technologie et propriétés du béton armé
• des conditions de contact entre les surfaces de la presse et de l’éprouvette (fig. 3.10 et 3.11).
La résistance caractéristique du béton à la compression à l'âge j, quand j est très grand, peut être
déterminée par la formule suivante:
33
Technologie et propriétés du béton armé
La résistance du béton à la traction ft28 est très faible par rapport à celle à la compression ; dans la
plupart des cas, elle présente moins de 10% de sa résistance à la compression. La résistance du béton
à la traction est caractérisée par une dispersion très importante: ft28 = (0,05 ... 0,10) fc28. Elle est
déterminée par les méthodes suivantes:
- par flexion simple (fig. 3.13, a);
- par traction axiale (fig. 3.13, b);
- par fendage d'un cylindre ou essai Brésilien (fig. 3.13, c).
Dans le premier cas, les éprouvettes sont en général de dimensions 7x7x28 cm ou 15x15x60 cm et la
résistance à la traction est déterminée par la formule : ft28 =Mrup/(γplW) (3.7)
où, Mrup - moment fléchissant de rupture ; γpl - coefficient tenant compte des déformations plastiques
2
du béton, γpl = 1,7; W = module de résistance élastique de la section transversale (W = (bh )/6 pour
les sections rectangulaires).
Les Règles BAEL -91, modifiées 99 (normes Françaises : « Règles techniques de conception et de
calcul des ouvrages et des constructions en béton armé suivant la méthode des états limites »), par
exemple, proposent la relation suivante entre les résistances caractéristiques du béton à la
compression fcj et à la traction ftj à l'âge j pour les classes inférieures à B40 :
ftj = 0,6 + 0,06fcj (3.10)
où, fcj, ftj sont exprimés en MPa.
Il existe d'autres relations empiriques entre ces deux résistances caractéristiques. Sur la fig. 3.14, on
peut remarquer comment varie la résistance à la traction du béton en fonction de sa classe. Les valeurs
de la résistance à la traction des bétons sont données dans le tableau 3.3.
Une autre grandeur caractéristique du béton est sa résistance au cisaillement τ bj . Cette grandeur n'est
généralement pas normalisée et est calculée en fonction de la classe du béton. Le cisaillement, est
généralement suivi d'actions de sollicitations normales, raison pour laquelle la rupture par glissement
34
Technologie et propriétés du béton armé
se fait toujours suivant un plan incliné (voir fig. 3.15). La résistance au cisaillement du béton à l'âge j
peut être évaluée par la formule empirique suivante:
τ bj = kcftj (3.11)
où, kc est un coefficient dépendant de la classe du béton, ses valeurs sont données dans le tableau 3.5.
A la compression localisée, le béton résiste plus grâce à l'effet enveloppe de renforcement (frette) du
béton environnant non chargé. La valeur de la résistance du béton à la compression localisée fc,loc
dépend du rapport de la surface chargée par la surface totale et est déterminée par la formule suivante
(voir fig. 3.16) :
fc,loc = γb,1 β b fc28 (3.12)
où, γb,1 = 0,73 pour les bétons de classe inférieure à B25 (pour fc28 < 25 MPa); γb,1 = 10 ft28/fc28 pour
les bétons de classe B25 et supérieure (fc28 ≥ 25 MPa); β b = A Aloc ≤ 1,5 - coefficient de
pondération de la résistance du béton, avec, A - l'aire totale de la section du béton et Aloc - l'aire
chargée de la section du béton (aire de la zone chargée, voir fig. 3.16).
La résistance de longue durée du béton fc,l sous contraintes importantes est inférieure à la
résistance caractéristique fc28 . Cette diminution de 10 à 20% de la résistance fc28 est due à l'influence
des déformations plastiques, des microfissures et de l'hétérogénéité de la structure interne du béton ;
on a , en général : fc,l = (0,80 ... 0,9)fc28 .
35
Technologie et propriétés du béton armé
Sous l'action des charges répétées (vibrations), le béton peut se rompre par fatigue à la suite
d'accumulation des déformations plastiques et de la formation des microfissures. La limite
d'endurance fc,d , c'est-à-dire la résistance à la fatigue du béton est toujours inférieure à la résistance
caractéristique à la compression. Elle dépend de l'asymétrie ρ du cycle (ρ = σmin/σ σmax, où σmin et σ
max
sont respectivement les valeurs minimales et maximales des contraintes dans le béton) et varie, en
général, entre 50 et 95% de la résistance caractéristique du béton à la compression : fc,d = (0,50 ...
0,95) fc28.
Le béton est un matériau à la fois élastique et plastique. Les propriétés plastiques du béton
apparaissent dès au début du chargement à un niveau bas des contraintes. La déformation totale du
béton εb comprend une composante élastique εb,el et une composante plastique εb,pl (voir fig. 3.17) :
εb = εb,el + εb,pl (3.13)
Les déformations dues aux forces extérieures dépendent du caractère d'application de ces charges,
notamment :
- de la vitesse de chargement, c'est-à-dire la vitesse d'application de la charge (application
statique ou dynamique de la charge);
- de la durée d'application de la charge (charge de très courte durée d'application ou de
longue durée entraînant le fluage du béton).
Les propriétés élastiques du béton sont caractérisées par le module d'élasticité Eb,o et le
coefficient d'élasticité ωel définis comme suit:
Eb,o = σb/εb,el (3.14)
ωel = εb,el/εb = εb,el/(εb,el +εb,pl) (3.15)
36
Technologie et propriétés du béton armé
Le module Eb,o est appelé aussi module d'élasticité initial, car il est égal à la tangente de l'angle
d'inclinaison de la droite tangente à la courbe σb-εεb (dérivée dσb/dεb) à l'origine du repère par
rapport à l'axe des abscisses (voir fig. 3.18) :
αo
Eb,o = tanα (3.16)
Le module d'élasticité Eb,o dépend de la classe et du type du béton et des conditions de son
durcissement.
Le coefficient d'élasticité ωel du béton dépend du niveau des contraintes et du temps de chargement ;
il varie entre 0,1 et 0,9. Théoriquement, ωel = 0 pour les matériaux parfaitement plastiques et ωel
= 1 pour les matériaux parfaitement élastiques. Le coefficient d'élasticité ωel diminue avec le
niveau des contraintes et la durée de chargement. Pour les calculs pratiques, on peut prendre les
valeurs suivantes:
- pour les chargements de courte durée : ωel = 0,45 ... 0,50 ; (3.17a)
- pour les chargements de longue durée : ωel = 0,15 ... 0,20. (3.17b)
Le module d'élasticité d'un béton avec des gros granulats de grandes dimensions est de 20% supérieur
à celui d'un béton de même classe, mais avec des gros granulats de petites dimensions. Le module
d'élasticité Eb,o croît avec la classe de résistance du béton. Il existe plusieurs formules empiriques
exprimant cette dépendance.
En plus du module d'élasticité Eb,o, il y a le module de déformation tangentiel du béton Ebt qui
caractérise la déformabilité totale (élastique et plastique) du béton. Ce module est, numériquement
égal à la valeur de la tangente de l'angle αt (voir fig. 3.19) formé par la droite tangente (dσb/dεb) à la
courbe σb-εεb au point de coordonnées (εεb, σb) avec l'axe des déformations εb. Il est variable et dépend
du niveau des contraintes, de la vitesse de chargement et d'autres facteurs. On a ainsi :
Eb,t = tanαt (3.18)
σb σb εb εb
ou encore E b ,t = = = tan α s (3.19)
010 ε b 010 + ε b 010 + ε b
37
Technologie et propriétés du béton armé
Pour les calculs pratiques, on se sert généralement d'une valeur moyenne du module de déformation
Eb, numériquement égale à la tangente de l'angle αs, c'est-à-dire l'angle que fait la droite sécante
reliant l'origine O au point de coordonnées (εεb, σb) avec l'axe des déformations εb. Ce module est
appelé aussi module élasto-plastique du béton ou module sécant; il est inférieur à Eb,o et supérieur
à Eb,t:
σ b σ b ε b,el
Eb ,s = tgα s = = = ω el Eb ,o (3.20)
ε b ε b,el ε b
En posant : ωpl = εpl /εεb (3.21)
où, ωpl est le coefficient de plasticité du béton, on obtient:
ωpl + ωel = 1 ; (3.22)
donc, Eb = (1 - ωpl)Eb,o (3.23)
Le module de déformation longitudinale des bétons ordinaires de classe B10 à B40 varie de 15 000
MPa à 40 000 MPa. Pour les calculs pratiques, les différentes normes et règles de calcul donnent
toujours des expressions pour évaluer sa valeur compte tenu des particularités du béton et des
conditions d’application des charges ; par exemple, les Règles BAEL – 91, modifiées 99 donnent les
expressions suivantes :
- sous les charges supposées instantanées, c'est-à-dire les charges pour lesquelles la durée
d'application est inférieure à 24 heures (charges variables de courte durée
d'application) :
Eb,ij = 11 000 3 f cj (3.24)
- sous les charges de très longue durée d'application, par exemple les charges
permanentes, entraînant des déformations importantes dues au fluage :
1
Eb,νj = E = 3700 3 f cj (3.25)
3 b,ij
avec, Eb,ij , Eb,νj , fcj en MPa.
Fig. 3.20. Courbe σb-εb en Fig. 3.21. Déformations sous chargements graduels.
fonction de la vitesse de ∆t1, ∆t2, ∆t3 - durées de maintien sous charges constantes ; tap -
chargement. durée totale du chargement (durant laquelle on fait croître la
∆t, ∆t', ∆t'' - durées des charge jusqu'à sa valeur finale ; 1 - courbe obtenue en appliquant
chargements (temps mis pour uniformément la totalité de la charge au temps tap; 2 - courbe sous
l'application de la totalité de la application graduelle de la charge; 3 - courbe correspondant à une
charge); application uniforme de la totalité de la charge au temps t3; 4 -
1, 2 - domaines des déformations
déformations plastiques dues au fluage du béton développées
élastiques et plastiques.
pendant les temps de maintien (∆ti) sous charges constantes.
38
Technologie et propriétés du béton armé
Sur la fig. 3.20 est montrée l’influence de la vitesse d’application de la charge sur le diagramme de
déformation (donc sur le module de déformation) du béton. Le développement des déformations
plastiques peut être observé en appliquant graduellement la charge et en mesurant (fixant) les valeurs
des déformations deux fois : au moment tout juste après l'application de la charge et après avoir
maintenu le béton sous cette charge constante pendant un certain temps ∆t (voir fig. 3.21).
Le coefficient de Poisson du béton νb sans fissures est en moyenne égal à 0,12 ... 0,25. Après la
formation des fissures, le coefficient de Poisson est pris égal à zéro (0). Pour les calculs pratiques on
prend :
- νb = 0,2 pour le béton sans fissures ;
- νb = 0 pour le béton avec fissures.
Sous charges répétées (vibrations) entraînant des contraintes σ1 ne dépassant pas la limite de fatigue
fc,d (fc,d = 0,5fc28), les déformations plastiques se réalisent petit à petit de manière décroissante. Après
un certain nombre de cycles, quand toutes les déformations plastiques se sont déjà réalisées, le béton
devient élastique (voir fig. 3.22, a). En augmentant le niveau des contraintes à σ2 (σ σ2>σ1), mais sans
atteindre la limite de fatigue fc,d, la nature de la déformation demeure identique (fig. 3.22,b). A un
niveau supérieur des contraintes, quand σ3 > fc,d , l'allure de la courbe de déformation σb-εεb change :
la courbe tourne vers l'axe des contraintes σb, c'est la fatigue du béton. Cette fatigue est caractérisée
par une augmentation de plus en plus grande des déformation élastiques à chaque cycle, donc une
diminution de l'angle d'inclinaison de la courbe de déformation ; cela conduit à la rupture du béton
(voir fig. 3.22, c).
Les allongements unitaires (relatifs) limites du béton εbt,u du béton varient de 0,00010 à 0,00017
(fig. 3.23,a). Dans les calculs pratiques, on prend εbt,u = 0,00015, ce qui correspond à une contrainte
d'environs 30 MPa dans l'armature d'une pièce en béton armé.
39
Technologie et propriétés du béton armé
Les raccourcissements unitaires (relatifs) limites du béton εb,u sont relativement plus grands ; ils
varient de 0,0008 à 0,0030 en compression simple. Pour les calculs pratiques, on prend εb,u = 0,0020
pour les charges de courte durée d'action (charges variables) et εb,u = 0,0025 pour les charges de
longue durée d'action (charges permanentes) (fig. 3.23,b).
Fig. 3.24. Croissance Fig. 3.25. Déformations de fluage en Fig. 3.26. Influence du milieu
des déformations du fonction du niveau des contraintes: sur le fluage:
béton dans le temps 1 - Ft = 0,3 Frup; 2 - Ft = 0,6 Frup; 1 - en milieu très humide; 2 -
sous l'influence du 3 - Ft = 0,8 Frup; A, B - domaines de en milieu normal; 3 - en
fluage. milieu chaud et sec.
fluage linéaire et non linéaire.
40
Technologie et propriétés du béton armé
Il existe plusieurs modèles mathématiques pour décrire l'évolution du fluage du béton dans le temps ;
ces modèles aboutissent à des expressions mathématiques différentes, toutes tenant compte du facteur
temps et du niveau des contraintes. Ces expressions permettent de déterminer les déformations totales
du béton sous charge à l'âge j :
εb (j) = εel + εpl (σo , j) (3.29)
où, σo est la contrainte au moment tout juste après le chargement.
Si les dimensions de la pièce ne sont pas grandes, le retrait se manifeste uniformément et librement
sans provoquer de contraintes internes dans le béton. Par contre, si les dimensions sont très grandes
les déformations de retrait se développent intensivement dans les zones superficielles entraînant
parfois la fissuration de ces zones. Quant à la zone interne de l'élément, elle s'oppose au
raccourcissement des couches extérieures, diminuant ainsi les déformations de retrait. Cette zone sera
donc soumise à des contraintes de compression (voir fig. 3.28).
41
Technologie et propriétés du béton armé
petites que celles dues au retrait (voir fig. 3.29) ; Dans les calculs pratiques, elles ne sont pas tenues
en compte en général.
Chapitre 4.
L’ARMATURE
1. TYPES D'ARMATURES
Comme armatures, on peut utiliser des barres d'acier (fers à béton), des fils en acier, des profilés en
acier, des fibres de verre, des matériaux synthétiques, des barreaux de bois, des troncs de bambou,
etc... Les armatures en acier, c'est-à-dire les barres, les fils et les profilés en acier sont aujourd'hui les
plus utilisées, raison pour laquelle notre étude sommaire des armatures qui suit se limitera seulement
à ces types d'armatures.
42
Technologie et propriétés du béton armé
- les aciers à haute adhérence (sous forme de barres, fils et treillis) présentant des
aspérités ou reliefs (verrous, créneaux, nervures, etc...) sur la surface afin d'améliorer
l'adhérence acier-béton.
Les aciers à haute adhérence peuvent être classés en quatre (4) types :
Types 1: Ce sont les aciers naturels en barres obtenues par laminage à chaud d'un acier naturellement
dur. Les caractéristiques de ces aciers sont fonction de leur composition chimique. Dans ce type
d'aciers on classe aussi ceux obtenus à partir d'un acier doux laminé à chaud, puis soumis à un
traitement (par exemple une trempe) permettant d'améliorer ses caractéristiques mécaniques.
Types 2: Ce sont les aciers écrouis par torsion en barres obtenues par laminage à chaud suivit d'un
écrouissage par torsion ou par traction à froid sans réduction sensible de la section.
Types 3: Ce sont les fils à haute adhérence. Ils sont des aciers doux écrouis, obtenus soit par laminage
à chaud suivit d'un écrouissage par tréfilage, soit par laminage à froid entraînant une réduction
sensible de la section.
Types 4: Ce sont les treillis soudés (TS). Ils sont obtenus à partir d'aciers doux écrouis par tréfilage.
Les fils ou barres sont soudés mécaniquement pour former des mailles carrées ou rectangulaires (de
50x50 mm jusqu'à 200x300 mm). Ils sont en rouleaux si les diamètres sont inférieurs à 5 mm et en
panneaux si les diamètres sont supérieurs à 5 mm.
43
Technologie et propriétés du béton armé
Les aciers à béton présentent différentes nuances qui correspondent à leurs qualités de limite
d’élasticité et de résistance. Ces qualités diffèrent selon les pays producteurs et, il n'y a pas une
standardisation et une classification internationale définitives. Les limites d'élasticité des aciers
varient en général de 200 MPa à 1400 MPa. Dans le tableau 4.1, sont données les caractéristiques
mécaniques de certaines nuances d'aciers de production Française. Dans le tableau 4.2 sont donnés
les diamètres nominaux des différents aciers à béton.
Dans le tableau 4.3 sont données les sections (en cm2) des fers à béton sous forme de barres de
différents diamètres. En dernière sont données les poids linéaires de ces barres, c’est-à-dire le poids
d’un mètre linéaire.
Pour les treillis soudés (TS), la section d'armatures est, généralement, déterminée pour un mètre de
largeur de l'élément (dalles en général). Pour cela, il suffit de faire la somme des sections du nombre
de barres dans un mètre de largeur. Dans le tableau 4.4 sont données les valeurs des sommes des
sections des barres se trouvant dans un mètre de largeur de l'élément pour certaines dimensions les
plus courantes des mailles de treillis. Ces valeurs sont aussi valables pour les treillis ligaturés,
généralement conçus sur les chantiers.
2
Tableau 4.3. Sections réelles, en cm de N armatures en barres de diamètre ∅, en mm; p – le poids
d'un mètre linéaire, en kg.
5 6 8 10 12 14 16 20 25 32 40
1 0.20 0.28 0.50 0.79 1.13 1.54 2.01 3.14 4.91 8.04 12.57
2 0.39 0.57 1.01 1.57 2.26 3.08 4.02 6.28 9.82 16.08 25.13
3 0.59 0.85 1.51 2.36 3.39 4.62 6.03 9.42 14.73 24.13 37.70
4 0.79 1.13 2.01 3.14 4.52 6.16 8.04 12.57 19.64 32.17 50.27
5 0.98 1.41 2.51 3.93 5.65 7.70 10.05 15.71 24.54 40.21 62.83
6 1.18 1.70 3.02 4.71 6.79 9.24 12.06 18.85 29.45 48.25 75.40
7 1.37 1.98 3.52 5.50 7.92 10.78 14.07 21.99 34.36 56.30 87.96
8 1.57 2.26 4.02 6.28 9.05 12.32 16.08 25.13 39.27 64.34 100.53
9 1.77 2.54 4.52 7.07 10.18 13.85 18.10 28.27 44.18 72.38 113.10
10 1.96 2.83 5.03 7.85 11.31 15.39 20.11 31.42 49.09 80.42 125.66
11 2.16 3.11 5.53 8.64 12.44 16.93 22.12 34.56 54.00 88.47 138.23
12 2.36 3.39 6.03 9.42 13.57 18.47 24.13 37.70 58.91 96.51 150.80
13 2.55 3.68 6.53 10.21 14.70 20.01 26.14 40.84 63.81 104.55 163.36
14 2.75 3.96 7.04 11.00 15.83 21.55 28.15 43.98 68.72 112.59 175.93
15 2.95 4.24 7.54 11.78 16.96 23.09 30.16 47.12 73.63 120.64 188.50
16 3.14 4.52 8.04 12.57 18.10 24.63 32.17 50.27 78.54 128.68 201.06
17 3.34 4.81 8.55 13.35 19.23 26.17 34.18 53.41 83.45 136.72 213.63
18 3.53 5.09 9.05 14.14 20.36 27.71 36.19 56.55 88.36 144.76 226.20
19 3.73 5.37 9.55 14.92 21.49 29.25 38.20 59.69 93.27 152.81 238.76
20 3.93 5.65 10.05 15.71 22.62 30.79 40.21 62.83 98.17 160.85 251.33
p, en kg 0.139 0.222 0.395 0.617 0.888 1.208 1.578 2.466 3.853 6.313 9.870
44
Technologie et propriétés du béton armé
2
Tableau 4.4. Sections des barres de treillis sur un mètre de largeur de l'élément, en cm
Dimensions Diamètres d e s b a r r e s, en mm
de la maille
(espacement 3 4 5 6 8 10 12 14 16 20 25
des barres),
en mm
50 1.42 2.52 3.92 5.66 10.06 15.70 22.62 30.78 40.22 62.84 98.18
75 0.94 1.67 2.62 3.68 6.70 10.46 15.08 20.52 26.80 41.88 65.44
100 0.71 1.26 1.96 2.83 5.03 7.85 11.31 15.39 20.11 31.42 49.09
125 0.57 1.01 1.57 2.26 4.02 6.28 9.05 12.31 16.08 25.13 39.27
150 0.47 0.84 1.31 1.84 3.35 5.23 7.54 10.26 13.40 20.94 32.72
200 0.35 0.63 0.98 1.41 2.51 3.93 5.65 7.69 10.05 15.71 24.54
250 0.28 0.50 0.79 1.13 2.01 3.14 4.52 6.16 8.04 12.56 19.64
300 0.23 0.42 0.65 0.94 1.68 2.61 3.77 5.13 6.70 10.47 16.36
1.2.3. Identification
Tout acier est livré avec des fiches d'identification comportant :
- la dénomination du produit, sa description et son croquis, le nom et l'adresse du
producteur ;
- la nature et la classe de l'acier ;
- les caractéristiques géométriques des sections ;
- les caractéristiques d'adhérence ;
- les caractéristiques mécaniques garanties (classe, type, limite d'élasticité, etc ...) ;
- les recommandations d'emploi ;
- les conditions de cintrage, de façonnage, l'aptitude au soudage.
Pour les aciers, les diamètres sont toujours donnés en millimètres (mm). La désignation se fait par le
symbole ∅; par exemple ∅12 veut dire: barre en acier de diamètre 12 mm. Cette désignation est,
souvent propre pour les aciers ronds lisses; par exemple ∅10 veut dire : barre en acier rond lisse de
diamètre 10 mm. Pour les aciers à haute adhérence, la désignation est suivie en général des lettres HA
(Haute Adhérence); par exemple 2∅12 HA veut dire : deux barres de diamètre 12 mm à haute
adhérence. Cette désignation peut être aussi écrite sous la forme suivante : 2HA12 qui veut toujours
dire deux barres à haute adhérence de diamètre 12 mm. Ils peuvent être aussi désignés par les
symboles des fiches d'homologation; par exemple 8T10 veut dire: huit barres Tor de diamètre 10 mm.
Les treillis soudés sont désignés par les lettres T.S. (Treillis Soudés) suivies généralement des
diamètres des barres et des dimensions des mailles dans les deux directions en millimètres (mm); par
exemple la désignation TS 100x200x6x5 veut dire : treillis soudé avec des barres porteuses espacées
de 100 mm, de diamètre 6 mm et avec des barres de répartition espacées de 200 mm de diamètre 5
mm.
Comme il a été dit en haut, on utilise aussi des armatures en matériaux synthétiques, en fibres, en
barreaux de bois ou troncs de bambou. Par exemple, avec des fibres de verres (diamètre 3 ... 20
45
Technologie et propriétés du béton armé
micromètres) unies en tiges ou en bandes par une colle synthétique, on obtient une armature
caractérisée par une bonne adhérence avec le béton, une résistance élevée (contrainte de rupture
jusqu'à 1800 MPa), mais un module de déformation faible (45000 MPa).
Le béton armé en fibres courtes (10 ... 30 mm de longueur) est appelé béton en fibres d'aciers; il
présente les qualités suivantes :
- une structure homogène ;
- une résistance mécanique élevée ;
- une bonne résistance à la fissuration.
La densité de l'acier est égale à sa masse volumique (matériau dense sans pores) et équivaut à 7,85
3
t/m ; soit une densité de 2 à 16 fois plus grande que celles des différents bétons (ou 3 à 4 fois celle du
béton lourd ordinaire). Néanmoins, grâce à sa grande résistance mécanique, il est le matériau de
-4
construction le plus léger. Sa légèreté est de l'ordre de (1,5 ... 3,7).10 , soit en moyenne 2 fois plus
léger que le bois et 10 fois plus léger que le béton ordinaire. Grâce à sa grande densité, l'acier est un
bon conducteur de chaleur, donc un mauvais isolant thermique. Son coefficient de conductivité
thermique est de 58,35 W/m.°C, soit plus de 40 fois celui du béton et plus de 70 fois celui d'un mur en
banco (voir tableau 1.2). L'acier est imperméable à l'eau et au gaz. L'acier possède une très faible
résistance au feu ; à 200°C, son module d'élasticité diminue et à 600°C déjà, il passe à l'état plastique.
Les aciers sont classés selon leur classe de résistance, leur composition chimique et leurs propriétés.
46
Technologie et propriétés du béton armé
Sur le diagramme de déformation (de traction) d'un acier doux, on peut remarquer différents domaines
de déformations (voir fig. 4.3). Dans le domaine des déformations élastiques (au début de la
déformation) est applicable la loi de Hooke : "les déformations sont proportionnelles aux contraintes",
et la courbe de déformation σs = σs(εs) est une droite oblique dont la tangente de l'angle d'inclinaison
α est numériquement égale au module d'élasticité de l'acier :
Es = tanα = fe/εel , (4.1)
où, fe est la limite d'élasticité de l'acier et εel est l'allongement unitaire (ou relatif) de l'acier
correspondant à la limite d'élasticité.
5 5
Le module d'élasticité des aciers utilisés comme armatures varie entre 1,7.10 MPa à 2,1.10 MPa.
5 5
Pour l'acier doux, il est entre 2,0.10 et 2,1.10 MPa; pour les calculs pratiques, on prend, en général :
5
Es = 2.10 MPa.
Dès que les contraintes développées dans la section atteignent la limite d'élasticité fe, les déformations
cessent d'être proportionnelles aux contraintes, car toute augmentation, même insignifiante de la
contrainte entraînera l'apparition des déformations plastiques. D'abord c'est le palier de ductilité (zone
AB) qui est représenté par une ligne horizontale et où les déformations augmentent considérablement
sans augmentation remarquable des contraintes Après une certaine valeur des déformations εd,
commence le raffermissement (durcissement) de l'acier (zone BC) jusqu'au point de rupture théorique
(point C) à partir duquel on assiste à une chute des contraintes due à une réduction de la section
d'abord (striction) - zone CD, puis à la rupture totale de l'élément au point D; le point C est appelé
point de striction ou point de rupture théorique de l'acier.
Le critère mécanique de base dans les calculs est la limite d'élasticité garantie fe. Pour les aciers
durs n'ayant pas de palier de ductilité, la limite d'élasticité fe est déterminée pour un allongement
unitaire résiduel de 0,2% par convention. Cette limite d'élasticité (désignée, généralement, par σ0,2)
est obtenue en traçant une parallèle à la tangente à l'origine (voir fig. 4.4); on l'appelle limite
d'élasticité conventionnelle.
En connaissant la limite d'élasticité de l'acier et son module d'élasticité, on peut calculer l'allongement
unitaire εel:
εel = fe/Es (4.2)
Fig. 4.4. Diagramme σs - εs d'un Fig. 4.5. Diagramme σs - εs des aciers en traction et en
acier dur sans palier de ductilité compression : 1 - acier doux; 2 - acier dur.
47
Technologie et propriétés du béton armé
Les diagrammes de déformation de l'acier en traction et en compression sont identiques; ils sont
symétriques par rapport à l'origine O (voir fig. 4.5). Ces diagrammes permettent de déterminer les
caractéristiques mécaniques des aciers, à savoir:
- les contraintes caractéristiques (limites d'élasticité fe ou σ0,2, limite de résistance fR);
- les déformations (allongements, raccourcissements) unitaires caractéristiques (d'élasticité
εel , de rupture εr );
- le module d'élasticité de l'acier Es.
Sur les diagrammes de déformation des aciers (voir fig. 4.2), on peut constater une nette différence au
niveau des résistances et des déformations caractéristiques selon leur nature ; par exemple, les aciers
durs ont une très forte résistance et une faible déformation de rupture. Le contraire est constaté chez
les aciers doux, c'est-à-dire que ces derniers ont une faible résistance (relativement) et une
déformation de rupture considérable.
Une des méthodes pour modifier les caractéristiques mécaniques d'un acier doux (sans modification
de la composition chimique de l'acier) est l'écrouissage par torsion ou par traction (voir fig. 4.6) qui
est une opération technologique. Après l'écrouissage, on peut constater:
- la disparition du palier de ductilité ;
- une augmentation de la limite d'élasticité ;
- une diminution de la déformation de rupture (diminution des déformations plastiques).
Chapitre 5.
LE BETON ARME
1. GENERALITES SUR LE BETON ARME
48
Technologie et propriétés du béton armé
Le béton, par sa composition est une pierre, donc il résiste bien aux efforts de compression, par
contre, résiste très faiblement aux efforts de traction. L'armature est ainsi placée dans le béton, soit
pour prendre les efforts de traction, soit pour renforcer le béton comprimé. Les barres d'aciers
constituent ainsi des éléments de renforcement lui permettant de résister à différents efforts, d'où le
nom de béton armé. Ces deux composants (béton et acier) du béton armé travaillent ensemble et se
complètent. Ainsi le béton :
- résiste bien aux efforts de compression;
- protège l'armature contre la corrosion;
- assure la rigidité de l'élément;
- définit les caractéristiques (propriétés) physiques de l'ouvrage;
- détermine en grande partie la durabilité et la fiabilité de l'ouvrage.
Les armatures sont façonnées aux droits des arrêts et de changement de direction. Le façonnage des
armatures en cadres, étriers, coudes, etc... s'effectue à l'aide de cintrage (fig. 5.1). Le rayon de
courbure à l'intérieur du crochet dépend du diamètre de la barre, de sa nature et du façonnage à
exécuter.
49
Technologie et propriétés du béton armé
Les barres peuvent être enrobées, soit individuellement (barres isolées), soit en groupe (paquets de
barres). Les paquets de plus de trois barres sont utilisés seulement quand ils ne sont pas soumis à
une sollicitation d'entraînement. Les dispositions à prendre concernant l'enrobage pour un bon
bétonnage sont les suivantes (voir fig. 5.2):
c ≥ a ; eh ≥ { a ; 1,5 cg} ; ev ≥ {a ; cg} ;
a.b cg
≤ ; cg ≤ 0,25Bmin (5.1)
2( a + b ) k
avec, k = 1,4 pour les gros granulats roulés (graviers de fleuve), k = 1,2 pour les granulats concassés
(pierres concassées) ; Bmin - dimension minimale de la pièce à bétonner ; a, b - dimensions du
paquet d'armatures; c - couverture d'enrobage, sa valeur est donnée dans le tableau 5.1; cg -
dimension maximale (grosseur) des gros granulats; eh , ev - distances entre les paquets ou barres.
50
Technologie et propriétés du béton armé
Le béton armé est utilisé soit sous forme d'éléments coulés en place (fabrication sur chantiers), soit
comme éléments préfabriqués (fabrication dans les usines de préfabrication ou sur des aires
spéciales aménagées sur chantier).
1.4. Historique
Le béton armé est né en France au milieu du XIXe siècle et plus précisément en 1849. En cette année,
un jardinier Français Lambeau fit construire un bac à fleur et pour cela, il a pris un grillage métallique
qu'il a couvert de mortier de ciment. La première patente pour le béton armé a été reçue également en
France en 1867 par Monier. A partir de cette date, autre la France, les constructions en béton armé ont
vu le jour en Angleterre, en Allemagne, en Russie et aux Etats Unis d'Amérique. Dès la fin du XIXe
siècle, des recherches importantes furent menées en faveur d'une conception rationnelle des
constructions en béton armé. C'est surtout au XXe siècle que le béton armé a envahit les chantiers, et
depuis lors, il est devenu le matériau de construction moderne principal dans le monde entier.
Parallèlement et jusqu'à nos jours, les recherches n'ont cessé, même un instant, en faveur de
l'élaboration d'une méthode de calcul des constructions en béton armé et de leur optimisation.
2. ASSOCIATION BETON-ACIER
La possibilité de fonctionnement rationnel et d'existence durable de l'élément complexe béton-acier
est due à :
- l'adhérence mutuelle béton-acier permettant la transmission des efforts ;
- l'analogie des coefficients de dilatation thermique très voisins : pour le béton, il est égal à
-1 -1
(7 ... 15).10-6 °C ; pour l'acier, il est égal à 12.10-6 °C ;
- l'absence de réactions chimiques nuisibles entre le béton et l'acier.
La résistance d'adhérence dépend surtout des irrégularités de surface de la barre d'armature ; elles
réalisent 70 à 75% de cette résistance. L'adhérence des aciers à H.A. est de 2 à 3 fois supérieure à
celle des aciers ronds lisses. La résistance d'adhérence augmente avec la classe de béton,
l'augmentation du rapport ciment/eau (C/E) et l'âge du béton.
51
Technologie et propriétés du béton armé
Les essais ont montré que les contraintes d'adhérence se repartissent irrégulièrement le long de la
longueur de scellement (voir fig. 5.4). En arrachant la barre du béton, les contraintes maximales τs,u
sont d'abord concentrées près de la face extérieure (position 1 sur la fig. 5.5). Avec l'augmentation de
l'effort et la rupture de l'adhérence entre le béton et l'acier (dans la zone des contraintes maximales),
l'épure des contraintes se déplace vers l'intérieur en prenant les positions 2, puis 3 (voir fig. 5.5), suivi
de l'arrachement de la barre.
Fig. 5.4. Contraintes d'adhérence dans la barre Fig. 5.5. Arrachement de la barre
scellée. σs - contraintes normales dans la barre du béton. 1, 2, 3 - positions
scellée; τs - contraintes tangentielles d'adhérence; ls - successives de l'épure des
contraintes.
longueur de scellement.
Dans les calculs pratiques, on utilise la valeur moyenne de la contrainte tangentielle τ s (voir fig. 5.4).
Cette valeur moyenne nécessaire pour le scellement de la barre est déterminée à partir de l'équation :
fe As = τ s Ψ τ ls u (5.2)
f e As
d'où, τs = (5.3)
ψ τ ls u
avec, Ψ τ - coefficient de remplissage du diagramme des contraintes tangentielles τs ; u - périmètre de
la barre (u = πd) ; fe - limite d'élasticité de l'acier ; As - section de la barre.
La résistance d'adhérence d'une barre comprimée est supérieure à celle d'une barre tendue,
cela grâce à l'augmentation du diamètre (donc du périmètre) de la barre comprimée (voir fig. 5.6) ; le
béton s'oppose plus à l'extension (dilatation) transversale de la barre comprimée. Donc, avec les barres
de grand diamètre et très sollicitées, la résistance d'adhérence augmente en compression et
diminue en traction (voir fig. 5.7).
52
Technologie et propriétés du béton armé
Fig. 5.6. Arrachement (a) et enfoncement (b) d'une Fig. 5.7. Influence du diamètre et de la
barre dans le béton. do - diamètre initial de la sollicitation sur la résistance d'adhérence.
barre; d - diamètre de la barre après déformation. d1, d2 - diamètres des barres
L'ancrage des barres permet une transmission des efforts de l'armature au béton grâce à leur
adhérence. Cette transmission se fait, soit tout le long de la longueur de scellement (longueur
d’ancrage) de la barre, soit par des têtes spéciales. L'ancrage droit est permis seulement pour les
barres à haute adhérence ; pour les aciers ronds lisses, elle se fait par crochets ou par des têtes
spéciales.
Il existe plusieurs méthodes de détermination des longueurs d'ancrages des barres. La longueur
nécessaire pour l’ancrage une barre dépend, en général, de son diamètre et de la valeur de la
contrainte qui va se développer dans ladite barre. Aussi, la longueur de scellement droit ou
longueur d’ancrage droit, nécessaire pour qu'une barre rectiligne, de diamètre d, soumise à une
contrainte égale à fe (limite d'élasticité garantie), ne soit pas arrachée (c'est-à-dire pour qu'elle soit
convenablement ancrée), peut être déterminée par l'expression suivante (voir fig. 5.9) :
d fe
ls = (5.5)
4 τ s ,l
avec, τ s,l = 0,6 ψ s2 f t , 28 (5.6)
où, ψs - coefficient de scellement : ψs = 1,0 pour les aciers ronds lisses ; ψs = 1,5 pour les aciers à
H.A. ; dans tous les cas se référer à la valeur fixée par les fiches d'identification.
53
Technologie et propriétés du béton armé
L'ancrage de l'ensemble d'un paquet de barres est interdit. Une barre doit être toujours ancrée
individuellement ; de plus, les longueurs d'ancrage des barres ne doivent pas se chevaucher (voir fig.
5.10).
Fig. 5.9. Scellement droit. Fig. 5.10. Ancrage des paquets de barres.
Les crochets type retour d'équerre sont généralement déconseillés, toutefois dans leur exécution, pour
éviter l'éclatement du béton, le retour doit être relié à la masse de béton par une ligature (voir fig. 5.8,
b). Pour les poutres importantes, armées avec des barres de grands diamètres, il y a risque de fendage
au voisinage de leurs arêtes inférieures au niveau des appuis. Pour remédier à cela, on prévoit des
armatures supplémentaires destinées à lutter contre la fissuration (voir fig. 5.11). Aux droits des
ancrages, des armatures transversales sont prévues pour équilibrer les réactions nées par la mise en
jeu mécanique de l'ancrage. Ces armatures, de section totale ΣAt et de limite d'élasticité fe,t, doivent
satisfaire la condition suivante :
ΣAt fe,t ≥ As .fe (5.7)
avec, As , fe -section et limite d'élasticité des armatures à ancrer.
54
Technologie et propriétés du béton armé
Fig. 5.11. Risque de fendage de l'arête Fig. 5.12. Ancrages des treillis soudés.
inférieure de la poutre. a, b - ancrages des fils (barres) porteurs et de répartition
r = 3d (ronds lisses);
r = 5d (aciers à H.A.);
Crochet normal l3 = 2d;
l2 = 5d;
l1 = 0,6ls = 30d
L'ancrage des treillis soudés se fait, en général, soit par crochets droits (ancrages droits), soit par
crochets normaux (ou à 135°C) (voir fig. 5.12). L'ancrage total des fils (porteurs et de répartition) peut
contenir une, deux ou trois soudures et parfois même sans soudures selon la longueur disponible pour
l'ancrage et l'existence d'un crochet ou non : la longueur totale d'ancrage ls des fils porteurs en ronds
lisses étant toujours plus considérable que celle des fils à haute adhérence ou des fils de répartition.
Dans le tableau 5.3, sont schématisés les principaux types d'ancrages courbes pour les barres avec les
valeurs forfaitaires des caractéristiques géométriques pour assurer un ancrage convenable.
55
Technologie et propriétés du béton armé
Lorsque les barres sont munies de crochets, cette longueur est réduite pour le premier cas à :
• Pour le premier cas, c’est-à-dire quand c ≤ 5d :
lr = 0,6 ls pour les aciers ronds lisses;
lr = 0,4 ls pour les aciers à haute adhérence ;
• Pour le deuxième cas (quand c > 5d), on a :
lr = 0,6 ls + c pour les aciers ronds lisses;
lr = 0,4 ls + c pour les aciers à haute adhérence.
Aux recouvrement des armatures tendues, on doit prévoir des armatures de couture de section
totale ΣAt satisfaisant la condition (5.7) et disposées au moins en trois plans sur la longueur de
recouvrement (deux plans aux extrémités et un plan au milieu).
Fig. 5.13 Jonction des barres : Fig. 5.14. Recouvrement des barres tendues
a) par recouvrement ; b) par soudage ; c) sans (a) et avec (b) crochets.
jonction des TS
Pour les armatures comprimées, la longueur de recouvrement lr est, généralement, prise égale à
0,6ls. Si ces barres sont susceptibles d'être tendues ou être soumises à des chocs, la longueur de
recouvrement lr est prise égale à celle des barres tendues non munies de crochets. Le recouvrement
des barres comprimées se fait sans crochets qui risqueraient de faire éclater le béton qui les
entoure. Aux recouvrements des armatures comprimées seront prévues des armatures de
couture comme pour les armatures tendues.
Pour les treillis soudés constitués par des fils lisses, la jonction par recouvrement doit comporter
trois (3) soudures pour les fils porteurs et deux (2) soudures pour les fils de répartition. Les
56
Technologie et propriétés du béton armé
soudures intéressées sur l'un et l'autre fil doivent être écartées d'au moins 4 cm (voir fig. 5.15). Pour
les treillis soudés constitués par des fils à H.A., le recouvrement se fait comme pour les barres à H.A.
Les propriétés physiques du béton armé sont, en général, déterminées par le béton. La densité
3
moyenne du béton armé ordinaire (béton lourd avec une masse volumique 2,1 ... 2,3 t/m et un
3 3
ferraillage normal) est de 2,5 t/m avec vibration et, 2,4 t/m sans vibration du béton. Pour les
éléments surarmés, il convient de faire la somme des masses de béton et de l'acier dans un mètre cube
3
(1 m ) de volume de l'élément. Pour les autres bétons (très lourds et légers), la densité est aussi
3
déterminée par la somme des masses de béton et d'aciers dans un mètre cube (1 m ) de volume de
l'ouvrage.
En traction, le béton et l'acier travaillent ensemble au début quant l'allongement unitaire du béton est
inférieur à sa valeur limite εbt,u. Quand l'allongement ait atteint sa valeur limite, la contrainte dans les
5 5
aciers aura pour valeur : σ = ε Es = 15.10- .2.10 = 30 MPa. Une fois que l'allongement
s bt,u
dépasse la valeur limite εbt,u, il se forme des fissures dans le béton. Au niveau de ces fissures, tout
l'effort est repris par l'armature, alors qu'entre les fissures l'effort est reparti entre le béton et l'armature
(voir fig. 5.16). Le caractère des fissures dépend du traitement de la surface de l'armature (voir fig.
5.17).
57
Technologie et propriétés du béton armé
Fig. 5.16. Contraintes de traction dans le béton et Fig. 5.17. Fissuration du béton armé
l'armature. a - élément en béton armé avec fissures; avec des barres. a - lisses (fissures
b , c - contraintes dans le béton σb et dans l'acier σ s; larges et espacées); b - à haute
d - contrainte totale : σ = N/As. adhérence (fissures fines et
rapprochées)
Sur la fig. 5.18 sont représentés les différents diagrammes de déformation σ-εε d'un élément en béton
armé. En compression (voir fig. 5.18, a, b), l'armature et le béton travaillent ensemble jusqu'à la
rupture, c'est-à-dire quand les déformations unitaires atteignent le raccourcissement ultime du béton
εb,u ; dans ce cas, le diagramme de déformation σ-εε de l'élément suit celui de l'acier σs-εεs :
- pour les aciers naturels doux avec palier de ductilité, cela trouve que la contrainte a atteint
la limite d'élasticité garantie (voir fig. 5.18, a);
- pour les aciers écrouis durs très résistants, la contrainte reste inférieure à la limite
d'élasticité conventionnelle σ0,2 (voir fig. 5.18, b).
En traction, on peut constater les phases de déformation suivantes (voir fig. 5.18, c) :
- En première phase (phase 1), c'est-à-dire au tout début, le béton et l'acier travaillent
ensemble ; ils s'aident mutuellement, puis après, le béton suit plastiquement l'armature
jusqu'au moment où la déformation unitaire atteint l'allongement limite du béton εbt,u ;
- les fissures se forment dès l'instant où la déformation dépasse εbt,u ; c'est la deuxième
phase (phase 2) qui commence. En ce moment, le béton est exclu, c'est - à - dire qu'il ne
participe plus à la prise des efforts de traction ; tout l'effort de traction est ainsi pris par
l'armature et la déformation suit le diagramme de déformation σs -εεs. L'acier n'a pas
encore atteint sa limite d'élasticité et se déforme comme un matériau élastique.
- En troisième phase (phase 3), quand les contraintes dans l'armature ont atteint la limite
d'élasticité fe, l'acier entre en régime plastique de déformation et le diagramme continue
58
Technologie et propriétés du béton armé
jusqu'à l'allongement ultime de l'acier utilisé εs,u. Pour les aciers naturels doux avec palier
de ductilité, le diagramme est représenté pour cette phase, conventionnellement par une
ligne horizontale parallèle à l'axe des déformations. Pour les aciers écrouis durs, l'allure
de la courbe ne change pas considérablement (courbe 5 sur la fig. 5.18, c).
Fig. 5.19. a - Evolution des déformations de retrait dans le temps ; 1 - déformation du béton; 2 -
déformation du béton armé ; b - Influence de l'armature sur les déformations de retrait.
Les barres d'armature placées dans le béton constituent des liaisons internes s'opposant au
développement libre des déformations de retrait (voir fig. 5.19). Les contraintes de compression dans
l'armature σ sret dues au retrait du béton ont pour expression :
σ sret = σbt(Bc/As) = σbt /ρρ (5.13)
où, ρ est le pourcentage d'armatures (coefficient de ferraillage) ; Bc est l'aire de la partie comprimée
de la section du béton ; As – section des armatures.
En remplaçant σbt par fbt dans cette expression, on trouve la valeur du pourcentage d'armature à
laquelle, pour une valeur donnée εret des déformations de retrait, apparaissent sur l'élément des
fissures de retrait. Dans les calculs pratiques, on peut prendre εret = 0,3.10-3 et ωbt = 0,5. Les
contraintes de traction dans le béton dues au retrait favorisent la formation prématurée des fissures
dans les zones tendues des éléments en béton armé ; mais, après la fissuration, l'influence du retrait
diminue considérablement. Le retrait n'influe pas sur la capacité portante des éléments en béton
armé des systèmes isostatiques. Dans les systèmes hyperstatiques, les liaisons surabondantes
s'opposent au retrait, entraînant ainsi des contraintes internes supplémentaires dans les éléments.
Les contraintes de retrait peuvent causer la fissuration des éléments en béton armé, raison pour
laquelle dans les ouvrages de grandes dimensions, on envisage toujours des joints de retrait.
59
Technologie et propriétés du béton armé
Fig. 5.20. Influence du fluage du béton sur une pièce comprimée en béton armé.
a - raccourcissement de l'élément sous l'action du fluage;
b - variation des contraintes dans le temps : 1 - dans l'acier; 2 - dans le béton.
Pour les éléments courts comprimés, l'influence du fluage est positive, car il permet une bonne
utilisation des résistances du béton et de l'acier. Pour les éléments comprimés élancés, le fluage
entraîne une augmentation des excentricités initiales, diminuant ainsi leur capacité portante.
Pour les éléments fléchis (voir fig. 5.21) dont la flèche instantanée est yel, le phénomène de fluage agit
comme suit : après un certain temps, sous l'effet du fluage, la zone comprimée se raccourcit de plus et
la partie tendue s'étire d'avantage, entraînant ainsi une augmentation de la flèche jusqu'à la valeur yt
pouvant dépasser yel deux à cinq fois (yt = (2 ... 5)yel.
Fig. 5.21. Influence du fluage du Fig. 5.22. Relaxation des contraintes dans l'acier (1) et dans le
béton sur un élément fléchi. béton (2) pour un élément lié (non libre)
60
Technologie et propriétés du béton armé
L'adhérence béton-acier diminue sous l'action des hautes températures. Pour les aciers à haute
adhérence, elle diminue de 30% sous une température de 500°C et pour les aciers ronds lisses, cette
diminution se produit déjà sous une température de 250°C.
La limite de résistance au feu d'un élément en béton armé est le temps (en heures) après lequel
l'élément perd sa capacité portante, ou bien, il s'est formé des fissures importantes pouvant
laisser passer le feu, ou bien encore, que la température de la face de l'élément opposée au feu
s'est considérablement élevée (jusqu'à 150°C). La limite de résistance au feu d'un élément en béton
armé dépend:
- des dimensions de sa section droite;
- de l'armature (type d'armature et de ferraillage);
- de la couverture d'enrobage de l'armature.
Le béton armé est un matériau qui résiste bien au feu. Le béton réfractaire est utilisé dans des endroits
où les températures liées au processus technologique de la production sont très élevées (industries
métallurgiques, divers fours, etc...).
On protège le béton contre l'action néfaste des milieux agressifs en augmentant sa densité, ce qui veut
dire une bonne composition granulaire, une augmentation du rapport ciment/eau (C/E) et une
vibration suffisante. L'acier peut être corrodé sous l'action des substances agressives liquides et
gazeuses, de même que par l'eau qui s'infiltre par les pores et les fissures du béton. L'acier corrodé
augment de volume provoquant ainsi l'éclatement de la couverture d'enrobage. L'armature est protégée
contre la corrosion par le béton de la couverture d'enrobage ; cette couverture doit être suffisante (voir
tableau 5.1) en milieu agressif et humide.
61
Technologie et propriétés du béton armé
- soit sous forme d'éléments déjà préfabriqués dans des usines spéciales (éléments
préfabriqués).
5.1.1. Le coffrage
Il s'agit par cette opération de limiter les dimensions du futur élément à obtenir par des planches en
bois ou des tôles (plaques) métalliques ou en matières plastiques appelées coffrages. Ce coffrage doit
être indéformable et pouvoir résister à toutes les charges (poids du béton et de l'armature, action des
vibrations, poids des ouvriers et de l'équipement, etc..) qui lui sont appliquées avant le durcissement
du béton.
5.1.2. Le ferraillage
C'est l'opération de la mise en place de l'armature. Selon l'ouvrage ou sa partie, cette opération peut
être facile ou complexe. Les armatures doivent être bien positionnées dans leurs places et sans subir
de déplacements quelconques au moment du bétonnage.
5.1.3. Le bétonnage
C'est l'opération de mise en oeuvre du béton. Il s'agit d'abord de couler le béton frais dans le coffrage
déjà préparé avec l'armature placée à l'intérieur; après cela, on passe à la vibration du béton pour
obtenir la compacité nécessaire afin d'avoir la densité et la résistance désirées.
5.1.4. Le suivi
Après le bétonnage, c'est le suivi qui consiste à protéger le béton frais ainsi coulé contre certaines
intempéries climatiques (températures extrêmes, rayons solaires) et à réunir les conditions nécessaires
pour avoir un béton durci avec toutes les qualités nécessaires (bonne résistance, absence de fissures,
etc...).
5.1.5. Le décoffrage
Après que le béton ait atteint une certaine résistance, on passe au décoffrage qui est l'opération
consistant à enlever le coffrage. Le temps mis entre le bétonnage et le décoffrage dépend de plusieurs
facteurs qui sont:
- la nature de l'ouvrage et celle de la sollicitation (portée, hauteur, massivité, etc...);
- le milieu extérieur (air, eau, température, etc...);
- la durée de prise du liant (liant à prise rapide, normale ou lente).
Pour les éléments porteurs, et sauf prescriptions spéciales, le décoffrage est permis seulement quand
la résistance acquise à ce jour j par le béton (fcj ) est au moins égale à 70% de la résistance
caractéristique à la compression fc28 et sous conditions que cet élément ne soit pas sollicité au
maximum.
Pour les éléments verticaux (surfaces verticales), par exemple les murs et les poteaux en béton de
ciment portland (CPA, CPJ) à prise normale, cette durée est de 1 ... 4 jours dans les conditions
normales d'humidité et de température. Cette durée augmente pour les ouvrages très hauts et avec des
liants à durcissement lent.
62
Technologie et propriétés du béton armé
Pour les éléments horizontaux (surfaces horizontales), par exemple les planchers et les poutres en
béton de ciment portland à durcissement normal, cette durée est de 15 ... 28 jours dans des conditions
normales d'humidité et de température. Pour les petites portées (linteaux par exemple), la durée peut
être ramenée à 7 … 15 jours. Avec les liants à durcissement rapide, cette durée peut être réduite à 7 ...
10 jours seulement. Avec certains liants à durcissement très lent, la durée peut considérablement
augmenter et atteindre même trois mois (90 jours).
La nomenclature des éléments préfabriqués est très vaste. On y trouve des éléments pour les bâtiments
civils, pour les bâtiments industriels et pour différents ouvrages techniques d’ingénieurs. Ainsi, on a :
• des éléments pour bâtiments civils (semelles, pieux, blocs, panneaux, poteaux, dalles, poutres,
escaliers, éléments divers, caissons, chambres, appartements, etc…) ;
• des éléments pour bâtiments industriels ((semelles, pieux, blocs, longrines, panneaux,
poteaux, dalles, poutres, fermes, etc…) ;
• des éléments pour ouvrages techniques d’ingénieurs (supports et piliers pour communication
ou transport d’électricité, traverses pour voies de chemins de fer, poutres diverses, dalles de
revêtement, arcs, réservoirs, tuyaux, éléments de caniveaux, etc…).
63
Technologie et propriétés du béton armé
Toutes ces opérations se font à l'intérieur de l'usine. En plus de ces opérations, les éléments
préfabriqués en béton armé doivent être :
- stockés : le stockage à l'usine et sur chantiers
- transportés : le transport de l'usine au chantier;
- mis en œuvre (montés) : le montage dans l'ouvrage.
Une mauvaise exécution de ces trois dernières opérations peut avoir des conséquences très néfastes
sur la qualité et la fiabilité de l'élément. Il existe deux techniques principales de préfabrication des
éléments en béton armé :
- une première technique consiste à façonner dans des moules mobiles ;
- une seconde technique, où les moules sont immobiles.
Dans le premier cas des moules mobiles, toutes les opérations (du coffrage au décoffrage) se font
dans des postes spécialisés avec tout l'équipement nécessaire ; l'élément, avec le moule, se déplace de
poste en poste tout le long de la ligne technologique. Cette technique est utilisée pour la fabrication
des éléments de petites à moyennes dimensions.
Dans le deuxième cas des moules immobiles, les éléments dans les moules restent sur place et les
appareils (matériels et équipements nécessaires) pour exécuter les différentes opérations se déplacent
de moule en moule. Cette technique est généralement utilisée pour la fabrication des éléments de très
grandes dimensions (par exemple, les fermes en béton armé, les poutres de grandes longueurs).
Pour réduire la durée de durcissement du béton (de 28 jours à 1... 2 jours ou à quelques heures
seulement), on procède par étuvage qui consiste à introduire l'élément frais dans un autoclave où
il est soumis à un traitement spécial de température et d'humidité. Le processus de durcissement
du béton est ainsi accéléré grâce à ces deux facteurs essentiels qui sont une température élevée et un
milieu très humide. Il existe plusieurs procédés pour créer un tel milieu (chaud et humide) :
- un traitement à la vapeur chaude ;
- le maintien de l'élément dans des réservoirs avec eau chaude ;
- le traitement à gaz chaud et humide sous haute pression ;
- l'introduction des éléments dans des héliocaméras (utilisation de l'énergie solaire).
La dernière méthode, qui consiste à utiliser l'énergie solaire dans la technologie de préfabrication du
béton armé, mérite une attention particulière pour nos pays à climat chaud, où le soleil est présent
presque toute l'année et pendant une grande période de la journée. En effet, les héliocaméras sont
des chambres hermétiques, fermées en haut par des couvertures transparentes spéciales
permettant d'utiliser l'énergie solaire pour créer un milieu favorable (chaud et humide) au
durcissement rapide du béton armé.
64
Technologie et propriétés du béton armé
Chapitre 6
NOTIONS SOMMAIRES SUR LES DESSINS D'EXECUTION
DE BETON ARME
1. DESSINS DE COFFRAGE
Les dessins de coffrage sont l'ensemble des élévations, coupes et plans qui déterminent les
formes extérieures brutes de coffrage (c'est-à-dire sans enduits et revêtements) des éléments
constitutifs en béton armé. Ces dessins sont à établir en général chaque fois qu'il s'agit d'un ouvrage
ou partie d'ouvrage en béton armé.
L'établissement des dessins de coffrage se fait dans le respect des règles suivantes :
- les échelles varient en général de 1/200 à 1/5 (couramment 1/100; 1/50 ; 1/25 ; 1/20 ;
1/10) ;
- les coupes (horizontales et verticales) se font toujours en dehors des noeuds d'assemblage
de façon à faire apparaître les sections courantes des éléments coupés ;
- il est admis de pocher en noir les éléments verticaux (poteaux) quand ces derniers
présentent une faible surface ;
- les dessins doivent faire apparaître clairement les relations de liaison entre les différents
éléments du système porteur ;
- pour des raisons de lisibilité, on admet conventionnellement, que les dalles, leurs nervures
et les poutres qui font corps avec elles ne sont pas coulées ; cela revient pour ces éléments
une représentation en trait continu moyen des arêtes intérieures de leurs coffrages (arêtes
intérieures vues);
- pour les mêmes raisons de lisibilité, on admet que les éléments porteurs verticaux
(poteaux, murs) sont coulés jusqu'au niveau inférieur des poutres faisant corps avec la
dalle ; ce qui revient à admettre ces arêtes de béton ou de maçonnerie à des sections avec
une représentation du contour en trait continu fort ;
- les dessins doivent comporter toutes les cotes et repérages nécessaires à l'exécution de
l'ouvrage ;
- pour les poutres et les dalles, on cotera toujours les portées qui sont données par les
distances de nu à nu brut des appuis en partie courante ;
- l'équarrissage d'une poutre ou d'un poteau est indiqué sur les dessins sous la forme de deux
nombres représentant les dimensions de la section droite en centimètres (cm), séparés par
le signe de la multiplication "x" : le premier nombre indique la petite dimension (largeur
pour la poutre) et le second nombre indique la grande dimension (hauteur pour la poutre).
Les équarrissages sont disposés près des indications de repérage des poutres ou poteaux,
en général après ou en dessous (voir fig. 6.1 et 6.2) ;
- les épaisseurs des dalles pleines sont indiquées sur les plans par un nombre représentant
l'épaisseur de la dalle en centimètres (cm), entouré de deux cercles ; pour les planchers à
corps creux, l'indication de l'épaisseur se fait par deux nombres séparés par le signe de
l'addition "+", entourés de deux cercles : le premier nombre représente l'épaisseur du corps
creux, en centimètres, et le second nombre représente celle de la dalle en centimètres aussi
(voir fig. 6.1.) ;
- sur les coupes, on indiquera les niveaux (arases inférieure et/ou supérieure) ;
- les éléments de l'ouvrage (poutres, poteaux, semelles, etc...), par catégories, doivent être
repérés à l'aide des indications de repérage au choix du projeteur, par exemple (à titre
indicatif), on peut désigner :
+ les poteaux par P (P1; P2; P3; etc...);
+ les poutres principales par PP (PP1; PP2; etc...);
+ les poutres secondaires par PS; les nervures par N;
+ les dalles par D; dalles pleines – DP ; dalles creuses DC ;
65
Cours de « Béton armé », par H.A.DICKO, Ph.D – ENI ABT - 2009
Technologie et propriétés du béton armé
Les dessins de coffrage peuvent être accompagnés de légendes explicatives des différents éléments et
des tableaux donnant certaines caractéristiques de ces éléments (voir tableau 6.1 à titre indicatif).
Fig. 6.1.
66
Cours de « Béton armé », par H.A.DICKO, Ph.D – ENI ABT - 2009
Technologie et propriétés du béton armé
Tableau 6.1. Caractéristiques des éléments du plan de coffrage représenté sur la fig. 6.1.
Désigna Dimensions Positions Observa-
en
Elément
Quantité
U
tion Section transversale Autre Arase Arase Repérage tions
inférieur supérieur
dimension par axes
e e
1 2 3 4 5 6 7 8 9
S1 Faire l'esquisse - - 1.20 - 0.70 A1; B1 2 -
Semelles S2 Faire l'esquisse - - 1.20 - 0.70 A2; B2 2 -
S3 Faire l'esquisse - - 1.20 - 0.70 A3; B3 2 -
P1 Faire l'esquisse 3.00 - 0.70 + 3.50 A1; B1 2 -
Poteaux P2 Faire l'esquisse 3.00 - 0.70 + 3.50 A2; B2 2 -
P3 Faire l'esquisse 3.00 - 0.70 + 3.50 A3; B3 2 -
PP1 Faire l'esquisse 6.40 + 3.10 + 3.50 1 1 -
PP2 Faire l'esquisse 6.40 + 3.00 + 3.50 2 1 -
Poutres PP3 Faire l'esquisse 6.40 + 3.10 + 3.50 3 1 -
1 Faire l'esquisse 2.50 + 3.20 + 3.50 A; B 2 -
2 Faire l'esquisse 4.20 + 3.15 + 3.50 A; B 2 -
a Faire l'esquisse 2.50x6.90 + 3.40 + 3.50 - 1 --
Dalles b Faire l'esquisse 4.20x6.90 + 3.30 + 3.50 - 1 -
2. DESSINS D'ARMATURES
Il s'agit de la représentation des barres d'armatures en plan, profil et coupes. Ces dessins doivent
donner tous les renseignements nécessaires à la bonne exécution de l'ouvrage, à savoir les formes
(façonnages), les nombres, les diamètres, les longueurs et les positions des barres à l'intérieur des
coffrages. Ainsi, les dessins d'armatures doivent être exécutés en respectant un certain nombre de
règles:
- les échelles usuelles de dessins d'armatures sont de 1/100 à 1/5 ;
- le contour extérieur des éléments bruts est représenté en trait moyen;
- toutes les barres d'armatures doivent être représentées dans leurs positions exactes avec
toutes les cotes nécessaires à la définition des armatures et à leur mise en place, en
particulier les diamètres, les nombres, les longueurs, les distances d'axe en axe des barres
et d'axe des barres aux parements de l'élément;
- en profils et en coupes, les barres seront représentées sensiblement à l'échelle.
Aussi, les dessins d'armatures doivent également comporter certaines indications comme les nuances
d'aciers des différentes barres, les références aux dessins de coffrage et toutes autres informations
nécessaires à la bonne exécution de l'ouvrage. La notation 4∅12x6.40 signifie 4 barres de diamètres
67
Cours de « Béton armé », par H.A.DICKO, Ph.D – ENI ABT - 2009
Technologie et propriétés du béton armé
Sur les fig. 6.3, 6.4 et 6.5 sont représentés quelques dessins d'armatures.
68
Cours de « Béton armé », par H.A.DICKO, Ph.D – ENI ABT - 2009
Technologie et propriétés du béton armé
Le tableau 6.3 permet de déterminer les quantités de matériaux (bétons et armatures) pour un élément
constructif ou par élément constructif. Ce tableau permet de déterminer aussi le ratio Armature/Béton.
Le tableau 6.4. peut être établit (en cas de nécessité) pour déterminer les quantités de matériaux par
éléments et pour tout l'ouvrage.
Tableau 6.2. Spécification des armatures pour un élément (ou par élément) constructif.
Longueur Quantité Longueur
Elément Position Façonnage ∅ , en Nuance développée, dans totale, en m
mm en m l'élément, en
U
1 2 3 4 5 6 7 8
PP1
Tableau 6.3. Quantité de matériaux pour un élément (ou par élément) constructif.
Béton Armatures Ration :
fc28, en Volume Nuance Diamètre Longueur, Poids A, R =A/B,
∅, en mm
3
Elément Désignation B, en m3 en m en kg kg/m
MPa
1 2 3 4 5 6 7 8 9
PP1
3. SPECIFICATION ET QUANTIFICATION
Les dessins d'exécution sont toujours accompagnés de tableau pour la spécification (nomenclature) des
armatures et la détermination des quantités des armatures (poids) et du béton (volume). Le tableau 6.2
permet de faire la spécification des armatures pour un élément constructif (par exemple une poutre,
69
Cours de « Béton armé », par H.A.DICKO, Ph.D – ENI ABT - 2009
Technologie et propriétés du béton armé
une dalle, un poteau, une semelle). Ce tableau peut concerner une série d'éléments, dans ce cas, il
donnera la spécification des armatures par élément.
Nombre dans
l'ouvrage
Eléments f , ∅, Long. Poids f , ∅, Long. Poids
Volume, en
Volume, en
c28 c28
en en m en kg en en m en kg
Nuance
Nuance
en en
mm mm
m3
m3
MPa MPa
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
Dalles
Poutres
Poteaux
Semelles
Les quantités d'armature par diamètre et par nuance et de béton pour tout l'ouvrage sont récapitulées
dans un tableau final (tableau 6.5) et servira de document pour la commande de matériaux.
Tableau 6.5. Tableau récapitulatif des quantités de matériaux pour tout l'ouvrage.
Bétons Armatures
fc28, Volume, Nuance Diamètre, Longueur, Nombre de Poids,
3
en m en mm en m barres de 12 en kg
en MPa
m
1 2 3 4 5 6 7
TOTAL
Dans le cas où des profilés métalliques sont utilisés comme armatures (ou en cas de structure mixte), il
est nécessaire de faire la spécification de ces profilés (voir tableau 6.6) pour un élément et pour tout
l'ouvrage.
l'ouvrage
(section)
en m kg en m
Nature
1 2 3 4 5 6 7 8 9
70
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Principes de calcul du béton armé
Chapitre 7.
LES FONDEMENTS DE LA THEORIE
Le béton armé (B.A.) est un matériau très complexe pouvant présenter des microfissures et des
fissures même en l'absence de forces extérieures. La présence des microfissures et fissures d'origines
différentes, le caractère non élastique et non linéaire de déformation du matériau, le facteur temps
influençant sur le comportement du matériau, voici tant de considérations qui font que jusqu'à présent
on n'est pas arrivé à trouver un modèle mathématique classique (dans le sens d'acceptable et simple)
pour simuler le comportement réel du béton armé soumis à des actions extérieures. Les méthodes de la
Résistance des Matériaux et de la théorie de l'élasticité classique ne permettent pas de déterminer l'état
de contraintes et de déformations réel des éléments en B.A.; toutefois, pour déterminer les valeurs des
sollicitations, on utilise lesdites méthodes. Cela permet une simplification du calcul et agit en général
(mais pas toujours) dans le sens de la sécurité de l'ouvrage.
Dans le calcul des éléments en B.A., on résout en général l'un des deux problèmes suivants:
- la détermination de la section de l'élément d'une capacité portante souhaitée, ce qui, en
général, se ramène à la détermination des sections de béton et d'armatures ;
- la vérification de la capacité portance d'un élément ayant des caractéristiques
géométriques (sections de béton et d'armatures) données.
Les méthodes de la Résistance des Matériaux ne permettent pas de déterminer la capacité portance des
éléments en B.A.; la pratique a montré qu'il n'y a pas de concordance entre les résultats issus des
expériences et ceux obtenus par les formules de la Résistance des Matériaux. La fissuration des zones
tendues complique d'avantage la situation. Toutes ces raisons font que l'élaboration d'une théorie de
calcul du B.A. ne peut se fonder que sur les résultats issus des essais. Ainsi, la théorie de calcul du
B.A. est fondée sur des bases expérimentales, autrement dit, ce sont les résultats des essais qui sont la
base, le point de départ pour la recherche d'un modèle mathématique de comportement du béton
armé.
Fig. 7.1.
71
Cours de « Béton armé », par H.A.DICKO, Ph.D – ENI ABT - 2009
Principes de calcul du béton armé
Une poutre en béton a une très faible capacité portante à cause de la faible résistance du béton à la
traction. Elle va s'effondre sous l'action de son propre poids ou sous l'action d'une charge de très faible
valeur (fig. 7.1, a). Pour augmenter sa capacité portante, on y noie des barres d’aciers appelées
armatures qui ont une grande résistance à la traction (fig. 7.1, b); on obtient ainsi une poutre en béton
armé.
Expérimentalement, il a été constaté que les éléments fléchis se rompent toujours au moment où la
contrainte dans les aciers tendus a atteint la limite d'élasticité fe et la rupture a un caractère plastique.
En augmentant la section d'aciers dans la zone tendue, la rupture devient fragile avec écrasement du
béton comprimé. En renforçant la zone comprimée avec des aciers, la rupture redevient plastique, mais
à des charges plus élevées. Considérons une poutre de section rectangulaire (voir fig. 7.2, a) soumise à
des charges verticales normales à son axe longitudinal. La charge est appliquée statiquement et de
façon progressive. Dans la section s-s agit le moment maximal de valeur M. Durant le processus de
chargement, du début du chargement jusqu'à la rupture de l'élément, on peut remarquer trois (3) phases
distinctes de comportement de la section:
PHASE I (fig. 7.2, b). Au début, le béton se déforme comme un corps élastique et l'armature travaille
ensemble avec le béton ; mais de plus en plus, en zone tendue, le diagramme des contraintes se
modifient : le diagramme triangulaire se transforme pour donner un diagramme de forme parabole-
rectangle. Les contraintes dans le béton tendu atteignent ainsi leurs valeurs limites ftj, ce qui
correspond à la fin de cette phase.
PHASE II (fig. 7.2, c). A cette phase, on assiste à la fissuration du béton tendu qui se trouve ainsi
exclu du travail de prise des efforts. Tous les efforts de traction sont ainsi pris par l'acier et le béton
tendu situé en haut de la fissure. Dans les zones entre fissures, les efforts sont pris par le béton et
l'acier (voir fig. 7.3). Dès cette phase, des déformations plastiques remarquables apparaissent dans le
béton comprimé. La fin de cette phase coïncide avec l'apparition des déformations plastiques dans
l'acier tendu.
PHASE III (voir fig. 7.2 d, e). Cette phase reflète le caractère de la rupture de la section. Le
diagramme des contraintes dans le béton comprimé se transforme sous l'influence des déformations
plastiques et se rapproche de la forme rectangulaire. Si la zone comprimée est armée, l'acier va
travailler ensemble avec le béton et atteint un raccourcissement unitaire égal au raccourcissement
unitaire du béton. Selon la quantité (section) d'aciers tendus, on distingue deux cas de rupture :
er
• 1 cas. Dans les sections normalement armées (c'est-à-dire sans aciers surabondants), la
rupture commence par l'armature tendue pour finir par l'écrasement du béton comprimé (fig.
7.2, d). Dans ce cas, la contrainte dans les aciers tendus va atteindre la limite d'élasticité fe,
ce qui va provoquer une ouverture excessive des fissures et une réduction de la zone
comprimée. La contrainte dans le béton comprimé atteint rapidement la limite de rupture et
le béton s'écrase. Une telle rupture a un caractère ductile (plastique). Ainsi, dans ce premier
cas de rupture (voir fig. 7.4), les contraintes dans les deux matériaux constituants, c'est-à-
dire le béton et l'acier, atteignent toutes deux leurs limites de résistance.
ème
• 2 cas (voir fig. 7.2.e). Ce cas se passe dans les sections surarmées, quand la contrainte
de traction dans les aciers tendus, en raison de leur forte section, n'atteint pas la limite
d'élasticité, alors que la contrainte dans le béton comprimé va atteindre la valeur limite fcj, ce
qui va provoquer son écrasement. La rupture dans ce deuxième cas de rupture (voir fig. 7.4)
a un caractère fragile ; elle se fait de façon soudaine. La résistance du béton comprimé dans
ce cas peut être augmentée en plaçant des aciers comprimés.
72
Cours de « Béton armé », par H.A.DICKO, Ph.D – ENI ABT - 2009
Principes de calcul du béton armé
ème
- 3 étape: étape de calcul du béton armé aux états limites.
Fig. 7.3. Diagrammes des contraintes de traction dans les sections fissurées et entre fissures.
73
Cours de « Béton armé », par H.A.DICKO, Ph.D – ENI ABT - 2009
Principes de calcul du béton armé
Fig. 7.4. Diagrammes des déformations et des contraintes dans les deux cas de rupture d'un élément
fléchi. a) 1er cas : le point A est fixe ; b) 2e cas : le point B est fixe.
- le béton tendu est négligé et toutes les contraintes de traction sont prises par l'armature ;
- le diagramme des contraintes dans le béton comprimé est supposé triangulaire (fig. 7.5) ;
- la conservation des sections planes ;
- l'application de la loi de Hooke ; le module d'élasticité est supposé constant ;
- la section est homogénéisée à l'aide du coefficient d'équivalence n = Es/Eb = 15 ; Es et Eb
- étant les modules d'élasticité de l'acier et du béton.
Le but du calcul est de ne pas admettre que les contraintes développées dans le béton et l'armature
dépassent leurs valeurs admissibles déterminées à partir des charges dangereuses (de rupture). La
sécurité de l'ouvrage est, dans ce cas, assurée à l'aide d'un seul coefficient de sécurité sur la résistance
du matériau, ce qui présente l'inconvénient principal de cette méthode. De plus, supposer que le
béton armé est élastique équivaut à surestimer les valeurs des contraintes dans les aciers tendus, ce qui
a pour conséquence la surabondance des aciers calculés.
Fig. 7.5. Calcul du béton armé aux contraintes Fig. 7.6. Calcul du béton armé aux charges
admissibles. [M] - moment admissibles; [σb], [σs] - de rupture. Mrup - moment de rupture.
contraintes admissibles dans le béton et l’acier
74
Cours de « Béton armé », par H.A.DICKO, Ph.D – ENI ABT - 2009
Principes de calcul du béton armé
Le côté négatif de la méthode de calcul aux charges de rupture est le fait, qu'avec un seul coefficient
de sécurité sur la résistance des matériaux, on ne peut pas assurer la sécurité globale de la
construction.
Ainsi, avec la méthode des états limites, la notion de sécurité prend en compte plusieurs facteurs
d'insécurité, à savoir:
- la résistance intrinsèque des matériaux ;
- la valeur la plus probable des charges permanentes ;
- la valeur des actions variables appliquées avec une certaine probabilité de dépassement ;
- l'action défavorable ou favorable de ces actions et charges ;
- l'approximation du calcul des sollicitations ;
- les défauts géométriques dans les dimensions de la structure ;
- la fissuration plus ou moins défavorable ;
- les conditions d'exploitation ; etc...
On tient compte de tous ces facteurs d'insécurité en leur appliquant individuellement un coefficient de
sécurité diviseur γ (γγ > 1 ) qui est d'autant plus élevé que le facteur en question présente une moins
bonne fiabilité.
Les états limites ultimes (E.L.U.) sont les états dont le dépassement équivaut à la ruine de
l'ouvrage. Ils comprennent :
75
Cours de « Béton armé », par H.A.DICKO, Ph.D – ENI ABT - 2009
Principes de calcul du béton armé
Les états limites de service (E.L.S.) sont les états dont le non respect compromet la durabilité de
l’ouvrage ou bien contrarie les conditions d’exploitation normale. Ils comprennent :
- les états limites de fissuration dont le non respect entraîne la formation ou l’ouverture
excessive des fissures dans le béton ;
- les états limites de déformation dont le non respect entraîne des flèches et rotations
importantes, des inclinaisons inadmissibles, des tassements importants, des amplitudes de
vibration inconfortables des ouvrages ou de ses éléments.
La méthode de calcul aux états limites étant une méthode semi-probabiliste tenant compte de la
variabilité aléatoire des propriétés mécaniques des matériaux et des actions, l’objet du calcul est donc
de maintenir la probabilité de n’atteindre tel ou tel état limite qu’au-delà d’une valeur préétablie pour
le type de structures. Le calcul permet ainsi de justifier, dans la mesure où il n’existe pas de faute de
conception, qu’une sécurité appropriée est assurée:
- vis à vis de la ruine de l’ouvrage et des ses éléments constitutifs (E.L.U.) ;
- vis à vis d’un comportement non satisfaisant en service (E.L.S.).
fm =
∑ f i ni (7.1)
∑ ni
- la dispersion ou la variance : D =
∑ ( f i − f m )ni (7.2)
∑ ni − 1
- l’écart type : S = D (7.3)
On remarquera que les courbes sont asymptotiques, c’est-à-dire ne coupent pas l’axe des abscisses f;
car en principe, il n’y a pas une valeur minimale et une valeur maximale pour la résistance d’un
matériau. De plus, la courbe est symétrique par rapport à fm, car ce sont les mêmes facteurs qui sont à
la base de la variation de la résistance.
76
Cours de « Béton armé », par H.A.DICKO, Ph.D – ENI ABT - 2009
Principes de calcul du béton armé
La distribution normale définie par la loi de Laplace - Gauss à laquelle on assimile la distribution des
résistances des matériaux a pour expression, selon les notations précédentes:
( f − fm )2
1 −
n = e 2S 2 (7.4)
S 2π
On constate ainsi sur les courbes de distribution des résistances que la valeur moyenne de la résistance
fm est acceptée avec un risque de trouver 50% des valeurs inférieures à la valeur fm. Les études
probabilistes permettent de minorer ce risque en choisissant une valeur caractéristique (ou valeur
nominale) minimale garantie, notée fmin, inférieure à la valeur fm (voir fig. 7.7, b) telle que :
fmin = fm - kS (7.5)
ou encore fmin = fm (1 - kv) (7.6)
S
avec, v = (7.7)
fm
ici: v - le coefficient de variation; k - le coefficient normatif qui dépend du risque r accepté (voir sa
valeur dans le tableau 7.1).
La valeur caractéristique de la résistance étant avec une assurance (probabilité) au moins égale à 0,95
(c’est-à-dire qu’au moins dans 95 cas sur 100, la résistance réelle du matériau sera supérieure à celle
fixée par les normes), donc le coefficient normatif k est égale à 1,64 (voir tableau 7.1). Une telle
fiabilité est très élevée et nous permet d’être assurés de la sécurité de la structure. Ainsi, la valeur
caractéristique (ou nominale) de la résistance d’un matériau fn, fixée par la méthode des états limites, a
pour expression:
fn = fm ( 1 - kv ) (7.8)
Les valeurs de calcul des résistances aux états limites ultimes seront obtenues en divisant les
valeurs caractéristiques par une série de coefficients dont les coefficients de sécurité sur la résistance
et les coefficients tenant compte des conditions de travail et d’exploitation de l’ouvrage. Les valeurs
des coefficients de sécurité dépendent du degré de variation de la grandeur caractéristique et du type
de sollicitation. Les conditions d’exploitation de la structure sont prises en compte à l’aide d’une série
de coefficients dont chacun tient compte d’une condition particulière indépendamment d’une autre.
Aux états limites de service, les valeurs de calcul des résistances sont en général prises égales à leurs
valeurs nominales.
77
Cours de « Béton armé », par H.A.DICKO, Ph.D – ENI ABT - 2009
Principes de calcul du béton armé
Les charges permanentes sont notées G ou g et sont affectées d’un coefficient de sécurité
multiplicateur γG > 1 quand elles sont défavorables et, γG ≤ 1 quand elles sont favorables. Le B.A.E.L.
– 91, révisé 99 (normes Françaises) admet de prendre γG = 1,35 dans les cas courants des charges
défavorables. Plus l’incertitude est grande sur la valeur nominale de la charge, plus le coefficient de
sécurité γG est élevé et inversement, plus on a une grande certitude sur la valeur d’une charge, plus on
peut voir à la baisse la valeur du coefficient de sécurité sur la charge.
Les charges d’exploitation sont celles appliquées à la structure pendant son exploitation. Il s’agit des
surcharges sur les planchers des bâtiments (poids des personnes et des équipements), les charges sur
les ponts (poids des véhicules), les pressions hydrostatiques (poids de l’eau dans les réservoirs), etc...
Les charges climatiques sont l’action du vent et de la neige. En régions tropicales, cela se réduit à la
seule action du vent.
Les actions dues à la température se manifestent avec les variations de température qui ont pour
conséquences la dilatation et le raccourcissement des éléments de la structure.
Il y a aussi les actions appliquées à la structure en cours d’exécution de l’ouvrage ou pendant des
essais. En effet, pendant l’exécution d’un ouvrage, une structure peut être soumise à l’action des
charges supplémentaires (poids des ouvriers, d’un équipement, etc...) ou bien peut changer de schémas
de calcul lors du montage.
Les actions variables sont affectées de coefficients de sécurité multiplicateurs γQi (avec i = 1, 2, 3, ... )
qui prennent les valeurs suivantes (Règles B.A.E.L. - 91) :
78
Cours de « Béton armé », par H.A.DICKO, Ph.D – ENI ABT - 2009
Principes de calcul du béton armé
- pour la première charge variable considérée appelée charge variable de base : γQ1 = 1,5
pour les cas courants et γQ1 = 1,35 pour le cas des bâtiments à faible occupation humaine,
des charges variables strictement bornées et de l’action de la température ;
- pour les autres charges variables appelées charges variables d’accompagnement: γQi
=1,3 en général (i = 1, 2, 3, ...).
La sollicitation de calcul à l’E.L.U. est ainsi déterminée à partir (c’est-à-dire est fonction) de cette
combinaison d’actions :
SELU = fonction(Acf) (7.10)
79
Cours de « Béton armé », par H.A.DICKO, Ph.D – ENI ABT - 2009
Principes de calcul du béton armé
La sollicitation de calcul à l’E.L.U. est ainsi déterminée à partir (c’est-à-dire est fonction) de cette
combinaison d’actions :
SELU = fonction(Aca) (7.12)
La sollicitation de calcul à l’E.L.S. est ainsi déterminée à partir (c’est-à-dire est fonction) de cette
combinaison d’actions :
SELS = fonction(Acr) (7.14)
80
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Principes de calcul du béton armé
Dans une section d’un élément en béton armé, les efforts sont pris par le béton et l’armature avant
toute fissuration. Ainsi, dans les zones comprimées et dans les zones tendues non fissurées, les
sollicitations sont prises par le béton et l’acier. Par contre, dans les zones tendues fissurées, les
sollicitations sont prises par l’armature uniquement. Dans leur déformation avec l’augmentation de la
charge, chaque matériau (béton et acier) suit son diagramme de déformation. La rupture de l’élément
intervient quand le diagramme de déformation d’un des matériaux arrive au point de rupture.
Pour l’élément fléchi par exemple, la rupture se produit au moment où, soit le béton comprimé, soit
l’acier tendu arrive le premier à son point de rupture.
• H2. La résistance du béton à la traction est négligée : le béton tendu n’est pas pris en compte.
• H3. Il n’y a pas de glissement relatif entre les armatures et le béton; cela veut dire que l’armature
subit la même déformation linéaire (allongement ou raccourcissement) que la gaine de béton qui
l’entoure (εεs = εb).
• H4. La section totale d’un groupe de barres disposées en plusieurs lits peut être supposée
concentrer au centre de gravité du groupe, à condition que l’erreur ainsi commise sur les déformations
unitaires ne dépasse pas 15% pour les lits extrêmes.
• H5. Les positions que peut prendre la droite représentant les diagrammes des déformations de la
section doivent passer par au moins l’un des trois pivots (voir règle des trois pivots ci - après) qui sont
tels que:
- le raccourcissement unitaire ultime du béton est limité :
+ à εbc,u = 0,002 pour la compression simple ;
+ à εb,u (εεb,u = 0,0035 si fc28 ≤ 40 MPa) pour la flexion.
- l’allongement unitaire ultime de l’acier est limité à εs,u (εεs,u = 0,010).
• H6. Les diagrammes de déformation « σ - ε » des matériaux (béton et acier) adoptés pour le
calcul sont ceux définis ci - après.
81
Cours de « Béton armé », par H.A.DICKO, Ph.D – ENI ABT - 2009
Principes de calcul du béton armé
Pour le béton comprimé on admet, par convention, deux types de diagrammes des contraintes (voir fig.
7.12):
- le diagramme parabole rectangle - PR (fig. 7.12, d);
- le diagramme rectangle simplifié - RS (fig. 7.12, e).
Le diagramme parabole rectangle (diagramme PR) est utilisé en général quand la section est
entièrement comprimée (compression centrée ou excentrée). Le diagramme rectangle simplifié
(diagramme RS) est utilisé quand la section n’est pas entièrement comprimée, c’est-à-dire
partiellement comprimée (flexion simple ou composée). L’utilisation du diagramme RS simplifie le
calcul et donne des résultats acceptables sans erreurs considérables pour des calculs pratiques. Son
adoption équivaut à une certaine réduction de la hauteur de la zone comprimée, mais cette réduction
n’est pas considérable et n’entraîne pas de variation du bras de levier z du moment résistant.
83
Cours de « Béton armé », par H.A.DICKO, Ph.D – ENI ABT - 2009
Principes de calcul du béton armé
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Cours de « Béton armé », par H.A.DICKO, Ph.D – ENI ABT - 2009
Principes de calcul du béton armé
a) Pivot A
Le pivot A définit le domaine 1 (voir fig. 7.15) dans lequel l’acier tendu As a atteint son
allongement maximal ultime εs,u = 0,010 ; cela conduit au premier cas de rupture des éléments
fléchis. Dans ce domaine, le béton tendu en bas est fissuré; quant au béton d’en haut, il peut être
comprimé ou tendu, fissuré ou non (voir tableau 7.2). Le pivot A peut avoir lieu en traction centrée
ou excentrée ou en flexion (simple ou composée). La droite AA1 correspond à la traction simple. Si
on donne une excentricité à la force résultante de traction, la droite des déformations va pivoter
autour du point A jusqu’à la position AO où les fibres les moins tendus vont commencer à être
comprimées. La position limite de la droite des déformations est la droite AB qui correspond au
raccourcissement ultime du béton comprimé εb,u.
b) Pivot B
Le pivot B définit le domaine 2 (voir fig. 7.16) dans lequel le béton comprimé a atteint son
raccourcissement maximal ultime εb,u = 0,0035 ; cela conduit au deuxième cas de rupture des
éléments fléchis. Les aciers tendus As peuvent être en régime élastique (εεs < εs,e dans les domaines 2b
et 2c) ou plastique (εεs,e ≤ εs ≤ εs,u dans les domaines 2a) de déformation et le béton tendu est
généralement fissuré (voir tableau 7.2). Le pivot B a lieu en flexion. Quand le béton comprimé atteint
son raccourcissement ultime εb,u , une augmentation de la zone comprimée entraîne une diminution de
la contrainte dans les aciers tendus (diminution de la déformation des aciers), dans ce cas la droite
des déformations linéaires va pivoter autour du point B jusqu’à la position limite BO1 où toute la
section est comprimée.
85
Cours de « Béton armé », par H.A.DICKO, Ph.D – ENI ABT - 2009
Principes de calcul du béton armé
c) Pivot C
Le pivot C définit le domaine 3 (voir fig. 7.17) où toute la section est comprimée; cela conduit à
une rupture par écrasement du béton. C’est donc le cas de la compression centrée ou excentrée. En
compression simple, le raccourcissement ultime est de 0,002, cela est représenté par la droite
C1C2. Cette dernière coupe la droite BO1 (position limite du pivot B où toute la section est
comprimée) en un point invariant C. De la position BO1 à la position C1C2, la droite des déformations
va pivoter autour du point C avec une section entièrement comprimée (voir tableau 7.2).
Tableau 7.2. Tableau récapitulatif de la règle des trois pivots. BTF - béton tendu fissuré; BTNF -
béton tendu non fissuré; BC - béton comprimé; AT - acier tendu; AC - acier comprimé.
CONSTATATIONS
domaine
Doma
Pivot
Sous
ine
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Cours de « Béton armé », par H.A.DICKO, Ph.D – ENI ABT - 2009
Principes de calcul du béton armé
d) Récapitulation
Il y a donc trois pivots qui sont définis comme suit:
- Pivot A : traction centrée ou excentrée avec E.L.U. atteint dans les aciers tendus ; rupture
par écoulement des aciers tendus.
- Pivot B : flexion simple ou composée avec E.L.U. atteint dans le béton comprimé ;
rupture par écrasement du béton comprimé.
- Pivot C : compression centrée ou excentrée avec E.L.U. atteint dans le béton comprimé ;
rupture par écrasement du béton comprimé.
Considérons les trois pivots et essayons de représenter les positions particulières de la section
déformée (voir fig. 7.18). Dans ce qui suit, désignons par:
y - la profondeur de l’axe neutre par rapport à la fibre la plus comprimée (ou la moins tendue);
α = y/d - la profondeur relative de l’axe neutre par rapport à la fibre la plus comprimée; d - la
hauteur utile de la section; h - la hauteur totale de la section.
On retiendra ici quelques positions particulières de la section :
OO1 - la position de la section avant déformation;
AA1 - la position de la section sollicitée à l’E.L.U. en traction simple;
C1C2 - la position de la section sollicitée à l’E.L.U. en compression simple;
AB - la position de la section sollicitée à l’E.L.U. en flexion, position limite entre les pivots A et B;
C1A - la position de la section sollicitée à l’E.L.U. en flexion, position correspondant à un
raccourcissement du béton égal à 0,002 ( σbc = fbc ) et un allongement des aciers égal à 0,010;
BA2 - la position de la section sollicitée à l’E.L.U. en flexion, position correspondant à un
raccourcissement du béton égal à 0,0035 et une contrainte de traction dans les aciers égale à la
résistance ultime fs,u = fe /γγs (εεs,e = fe / (γγsEs));
BO1 - la position de la section sollicitée à l’E.L.U. en compression excentrée, position correspondant
au raccourcissement ultime du béton (εεbc =0,0035) et une contrainte nulle à la fibre la plus
tendue; la section est donc entièrement comprimée.
Déterminons maintenant quelques grandeurs géométriques (déformations linéaires, profondeurs
absolue et relative de l’axe neutre) pour chacune des positions particulières de la section
• Pour la position AA1, on a : εs = εs,u = 0,010 ; εbt = εs,u = 0,010 ; y = - ∞ ; α = 0.
• Pour la position AC1, on a : εs = εs,u = 0,010 ; εbc = 0,002 ; y = y1 ; α = α1 = y1 /d
.
De la règle des triangles semblables (diagramme des déformations linéaires), on obtient:
y1 d ε bc , u 0 , 002
= ⇒ y1 = d = d = 0 ,167 d
ε bc , u ε s , u + ε bc , u ε s , u + ε bc , u 0 , 010 + 0 , 002
donc α1 = y1 /d = 0,167.
Ainsi, on a : y1 = 0,167 d et α1 = 0,167 (7.30)
87
Cours de « Béton armé », par H.A.DICKO, Ph.D – ENI ABT - 2009
Principes de calcul du béton armé
En conclusion, on peut dire que pour le pivot A, la profondeur relative de l’axe neutre varie de 0 (pour
la traction simple) à 0,259 (pour la flexion): α ≤ 0,259
• Pour la position BA2, on a :
εs = εs,e ; εbc = εb,u = 0,0035 ; y = ylim ; α = αlim = ylim/d.
Du diagramme des déformations linéaires, on obtient:
y lim d − y lim ε b ,u 0 , 0035
= ⇒ y lim = d = d
ε b ,u ε s ,e ε s , e + ε b ,u ε s , e + 0 , 0035
donc αlim = ylim /d = 0 , 0035 .
0 , 0035 + ε s ,e
Récapitulation:
Les pivots peuvent être déterminés à partir de la profondeur relative de l’axe neutre α. Ainsi:
- pour le pivot A, on a : α ≤ 0,259 ou encore y ≤ 0,259d (7.36)
- pour le pivot B, on a : 0,259 ≤ α ≤ 1, 1 ou encore 0,259y ≤ y ≤ h (7.38)
- pour le pivot C, on a : α ≥ 1,1 ou encore y≥h (7.41)
Il s’agit donc de démontrer qu’il existe un état de contrainte, généralement éloigné de l’état limite
ultime de résistance et pouvant équilibrer les sollicitations agissantes, y compris celles dues à la
déformation de la structure. Pour que la stabilité de forme soit assurée, il faut que la condition suivante
soit vérifiée:
88
Cours de « Béton armé », par H.A.DICKO, Ph.D – ENI ABT - 2009
Principes de calcul du béton armé
Nu ≤ Ncr (7.42)
avec, Nu - l’effort normal de compression sollicitant; Ncr - la valeur critique de la sollicitation pour
l’E.L.U.- S.F., elle dépend des caractéristiques géométriques de la section et de la déformabilité de
l’élément.
La justification vis à vis de l’E.L.U.- S.F. des sections soumises à des efforts normaux de compression
se fait en adoptant une excentricité totale de calcul égale à :
e = e1 + ea + e2 (7.43)
avec, e1 - excentricité (dite du premier ordre) d’application des charges extérieures (excentricité
théorique) :
Mu
e1 = (7.44)
Nu
Mu et Nu - étant le moment et l’effort normal sollicitant ultimes dus aux forces extérieures ; ea -
excentricité additionnelle, traduisant les imperfections géométriques initiales :
- pour les éléments isolés:
ea = Max. 2 cm; l/250 l - longueur de la pièce; (7.45)
- pour les ossatures, on prend :
• une inclinaison de 0,01 radian s’il s’agit d’un seul étage avec une majorité des charges
appliquées au niveau inférieur, et
• une inclinaison de 0,005 radian pour les autres ossatures ;
e2 - l’excentricité due aux effets du second ordre, liés à la déformation de la structure.
N.B. Il est à noter que l’ingénieur doit porter une attention particulière à l’excentricité additionnelle qui tient
compte des imperfections géométriques accusées pendant l’exécution de l’ouvrage.
Fig. 7.19. Instabilité des barres Fig. 7.20. Diagramme de déformation du béton
comprimées. comprimé à l’E.L.U.-S.F. pour évaluer les
déformations.
1,2 - diagrammes de base et adopté: k = 1 + αϕ.
Ainsi, les sollicitations sont calculées à partir des combinaisons d’actions définies pour les E.L.U. et
les E.L.S. , en tenant compte :
- des imperfections géométriques initiales et éventuellement des défauts de section ou de
lignes;
- des sollicitations du deuxième ordre liées à la déformation de la structure.
Les déformations de la structure sont évaluées à partir des hypothèses suivantes:
- H1: la conservation des sections planes ;
- H2: la résistance du béton à la traction est négligée ;
- H3: les effets du retrait du béton sont négligés ;
- H4: le diagramme de déformation σ - ε de l’acier est identique à celui pour l’E.L.U.-R. ;
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Principes de calcul du béton armé
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Principes de calcul du béton armé
Dans les cas courants, la combinaison d’actions pour déterminer les sollicitations de calcul vis à vis de
l’E.L.U.-S.P. est la combinaison fondamentale :
γGGmax + Gmin + γQ1 Q1 + ∑ 1,3 ψoiQi . (7.54)
Dans cette combinaison: Gmin est l’ensemble des charges permanentes favorables (stabilisatrices)
prises avec un coefficient de sécurité ≤ 1,0 ( de 0,7 à 1,0 ); Q1 - est la charge variable la plus
défavorable (basculante) prise avec un coefficient de sécurité maximal, au moins égal à 1,5 ( ≥
1,5); Qi - les autres charges variables défavorables (basculantes). Il faut bien noter qu’ici les charges
variables favorables (stabilisatrices) ne sont pas prises en compte. La formule de calcul à l’état limite
ultime de stabilité de position, traduisant l’équilibre statique de l’ouvrage, dans les cas courants se
présentent comme suit :
M stab
k = ≥ 1,50 (7.55)
M basc
k - étant le coefficient de stabilité ; Mstab - moment dû aux actions stabilisatrices affectées d’un
coefficient minorateur ; Mbasc - moment dû aux actions basculantes affectées d’un coefficient
majorateur.
2.9.2. Hypothèses
Les hypothèses fondamentales de calcul à l’état limite de fissuration sont les suivantes:
• H1: la conservation des sections planes ;
• H2: le béton tendu est négligé ;
• H3: le béton et l’acier sont considérés comme des matériaux linéairement élastiques et il est
fait abstraction du retrait et du fluage du béton ;
• H4: il n’y a pas de glissement relatif entre les armatures et le béton ;
• H5: par convention, on admet que le rapport des modules d’élasticité de l’acier Es et du béton
Eb est égal à n (n = Es /Eb ), n est appelé coefficient d’équivalence ;
• H6: la section totale d’un groupe de barres tendues ou comprimées et disposées en plusieurs
lits est remplacée par la section équivalente d’une barre unique située au centre de gravité du
groupe, à condition que l’erreur ainsi commise sur les déformations linéaires unitaires soit au
plus égale à 15% pour les lits extrêmes ;
• H7: la section du béton comprimé est déterminée sans déduction des sections des aciers
comprimés.
Selon ces hypothèses, la section du béton armé peut être homogénéisée en remplaçant une section
d’aciers As par une section de béton nAs (n étant le coefficient d’équivalence) ayant même centre de
gravité que la section d’aciers; l’aire du béton comprimé conserve sa valeur géométrique. Ainsi, l’aire
de la section homogénéisée Bh est égale à:
- pour le cas d’une section partiellement comprimée: Bh = Bc + n(As’ + As ) (7.56)
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Principes de calcul du béton armé
Fig. 7.22. Diagramme des déformations et des contraintes pour l’état limite de fissuration.
parallèlement à la fibre moyenne de la poutre et leur section est mesurée par mètre de longueur de
parement perpendiculairement à leur direction (voir fig. 7.23). Le diamètre ∅ de ces armatures de
peau est tel que :
b) Catégories de fissuration
Le béton, ayant une très faible résistance à la traction, se fissure très généralement en zone tendue. Les
ouvertures des fissures dans le béton tendu sont limitées grâce à une limitation de la contrainte dans
les aciers tendus. Selon qu’on veut exclure totalement ou admettre temporairement une certaine
ouverture des fissures, on fixe des valeurs limites (kf σ s ) à la contrainte dans les aciers tendus. En
effet, pour certains ouvrages (réservoirs par exemple), on doit exclure une quelconque ouverture des
fissures sous l’action de la totalité des charges ; pour ces ouvrages là, la fissuration est très
préjudiciable. Par contre, pour d’autres ouvrages, on peut admettre une certaine ouverture (ouverture
très limitée) des fissures pendant une très courte durée sous l’action de la totalité des charges (charges
de longue durée d’application et de courte durée d’application). Pour ces ouvrages, dès que
disparaissent les charges dites de courte durée d’application, les fissures se referment; c’est le cas des
ouvrages pour lesquels la fissuration est jugée préjudiciable, car une ouverture prolongée des fissures
serait très nuisible. Il existe aussi une catégorie d’ouvrages, en dehors de tout milieu agressif, pour
lesquels l’ouverture prolongée des fissures (avec une ouverture limitée) est jugée peu nuisible. Ainsi,
selon le degré de nocivité des ouvertures des fissures, on distingue trois cas:
- le cas où la fissuration est peu préjudiciable;
- le cas où la fissuration est considérée comme préjudiciable;
- le cas où la fissuration est considérée comme très préjudiciable.
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Principes de calcul du béton armé
Les valeurs limites admissibles des flèches pour quelques éléments porteurs courants sont données
dans le tableau 7.3. Pour évaluer les déformations, deux cas distincts sont à considérer :
- état non fissuré du béton;
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Principes de calcul du béton armé
Notations (voir fig. 7.24): B - section de béton ; As - section des aciers ; Nfis - effort normal de
traction correspondant à la formation des fissures.
N fis
On doit avoir: σ =s = Bf tj ≤ f e (7.65)
As As
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Principes de calcul du béton armé
f tj As f tj
d’où As ≥ B ou encore ρ= ≥ (7.66)
fe B fe
ρ étant le pourcentage d’armatures dans la section.
L’expression (7.66) (ou bien (7.67)) traduit la condition de non fragilité pour la traction ; elle doit
être satisfaite dans tous les cas. Par exemple pour un béton courant avec ftj = 2 MPa avec des
armatures FeE400 (fe = 400 MPa), on a : ρ ≥ ftj/fe = 2/400 = 0,5.10-2 = 0,5%. Ainsi, pour une
section tendue en béton armé, le pourcentage minimal d’armatures équivaut à :
f tj
ρmin = (7.68)
fe
Ainsi, pour une section fléchie en béton armé, le pourcentage minimal d’armatures équivaut à :
f
ρmin = 0,23 tj (7.80)
fe
En général, les pourcentages d’armatures obtenus par le calcul sont supérieurs à ρmin ; toutefois, la
condition de non fragilité doit être toujours vérifiée.
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
Chapitre 8.
JUSTIFICATION DES SECTIONS SOUMISES
A DES SOLLICITATIONS NORMALES
Les sollicitations normales sont celles qui peuvent être équilibrées par des contraintes
normales développées sur des sections droites des pièces. Les éléments de réduction de ces
sollicitations sont en général le moment fléchissant M et l’effort normal N.
Dans le calcul, les sections à prendre en compte sont les sections nettes obtenues après
déduction de tous les vides, qu’ils soient réservés au bétonnage ou créés par refouillement, à
condition que des précautions spéciales ne soient prises pour le rebouchage. En cas de
variation de section, on prend les dimensions effectives sous réserve que la pente des parois
sur l’abscisse soit au plus égale à 1/3 ; dans le cas contraire, on prend des sections fictives
raccordées aux minimales par des parois de pente 1/3. En flexion, pour évaluer l’effort
agissant sur une membrure tendue, on considère le moment fléchissant agissant à une distance
0,8h (h - hauteur totale de la section transversale) de la section considérée dans la direction
où le moment augmente en valeur absolue. Cette disposition tient compte de l’action de
l’effort tranchant. Dans le calcul, les armatures longitudinales comprimés ne sont prises en
compte que lorsqu’elles sont entourées au maximum tous les 15 diamètres par des armatures
transversales.
Dans ce chapitre, on étudiera les pièces soumises à des sollicitations pouvant engendrer des
contraintes normales sur leurs sections droites, à savoir:
- la flexion simple;
- la traction simple;
- la compression simple;
- la flexion composée.
1. LA FLEXION SIMPLE
En flexion simple, le calcul aux sollicitations normales se réduit au calcul sous l’action du
seul moment de flexion; l’action de l’effort tranchant sera étudiée dans le chapitre suivant. En
principe, les deux types de calcul sont à étudier, à savoir :
- le calcul de dimensionnement d’une pièce fléchie;
- le calcul de vérification du comportement d’une pièce fléchie avec des dimensions
préalablement définies.
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-2008-
Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
- la vérification de sa résistance;
- la vérification de l’ouverture des fissures;
- la vérification de la rigidité de l’élément (déformation);
- la vérification de la non fragilité de l’élément en béton armé.
Les pièces fléchies sont les dalles, les poutres, les murs de soutènement et autres ouvrages
souterrains. Elles sont généralement calculés soit comme des plaques, soit comme des poutres
à travées indépendantes ou continues sur des appuis articulés ou encastrés. Elles sont armées,
soit par des barres d’aciers isolées ou assemblées en ossatures de ferraillages (poutres), soit
par des treillis soudés ou ligaturés (dalles, réservoirs, murs de soutènement, etc...).
Fig. 8.1. Rupture des éléments fléchis Fig. 8.2. Etat de contraintes et ferraillage d’une poutre
sous l’action: fléchie. 1 - fissures verticales dues au moment
a) du moment fléchissant M; fléchissant M ; 2 - fissures inclinées dues au moment
b) de l’effort tranchant V; fléchissant M et à l’effort tranchant V ; 3 - trajectoires
c) du moment M et de l’effort V. des contraintes principales de traction;
4, 5, 6 - armatures longitudinales, transversales
verticales et transversales inclinées.
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
Supposons une poutre sollicitée par deux forces ponctuelles de valeurs égales et équidistantes
des appuis de droite et de gauche (fig. 8.2, a). Dans la zone de flexion pure, c’est-à-dire dans
la zone CD (voir épures des sollicitations sur les fig. 8.2, b), il n’apparaît que des contraintes
normales et les fissures sont verticales (voir fig. 8.2, c). Dans les zones entre les appuis et les
forces, les sections sont soumises à l’action du moment M et de l’effort tranchant V, donc
soumises à des contraintes normales σ et tangentielles τ. Ces deux catégories de contraintes
forment des contraintes principales de traction σ1 et de compression σ3 parmi lesquelles les
plus dangereuses sont les contraintes principales de traction σ1. Selon le rapport entre σ et τ,
les contraintes σ1 vont avoir une direction variable le long de la pièce (voir fig. 8.2, c). Là où
la contrainte σ1 dépasse ftj, il se forme des fissures normales à la direction de σ1, donc
inclinées. Pour prendre ces contraintes σ1, on place des barres d’armatures longitudinales et
transversales (verticales ou inclinées, voir fig. 8.2, d). Ainsi, pour les pièces fléchies, deux
calculs s’imposent:
- un calcul aux sollicitations normales (moment M) qui consiste à assurer la
résistance des sections sous l’action des contraintes normales;
- un calcul aux sollicitations tangentes (effort tranchant V) qui consiste à assurer la
résistance des sections sous l’action des contraintes tangentielles.
Comme il a été déjà dit, dans ce chapitre, on se limitera au calcul sous l’action des
sollicitations normales seulement.
Pour les éléments fléchis, l’état limite ultime (E.L.U.) peut être atteint de deux façons :
- par écoulement des armatures tendues (pivot A);
- par écrasement du béton comprimé (pivot B).
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-2008-
Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
Ainsi, dans la position A2B1 , c’est-à-dire quand α = αlim (y = αlimd), aussi bien les aciers que
le béton comprimé sont bien utilisés (σσs = fs et σbc = fbc).
• En pivot A, quand εbc < εbc,u = 0,002 (domaine défini par le triangle OAC1O) , on a :
- pour les aciers tendus: εs = εs,u = 0,010, donc aciers bien utilisés (σσs = fs );
- pour le béton comprimé: εbc < εbc,u = 0,002, donc béton mal utilisé, c’est-à-dire
σbc< fbc); cela veut dire que la
que toute la résistance du béton n’a pas été utilisée (σ
section de béton est grande (la section de béton est grande pour équilibrer l’effort
agissant).
Ainsi, en pivot A, c’est-à-dire quand εbc < 0,002, le béton est mal utilisé; c’est le cas où la
profondeur relative de l’axe neutre α < 0,167 (y < 0,167d).
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
Pour des aciers de nuance FeE400 par exemple, on a : εs,e = fe/(Es γs) = 400/(2.105.1,15) =
0,00174 et αlim = 0,0035/(0,0035 + εs,e) = 0,0035/(0,0035 + 0,00174) = 0,668; donc, on
doit avoir pour ces aciers 0,167 ≤ α ≤ 0,668. Le calcul dans ces conditions est conduit de
façon générale suivant l’organigramme représenté sur le schéma 8.1.
6 Pivot A
7
Pivot B
8
α ≥ 0167 ? 9
non oui oui α ≤ αlim ?
10 non
Solution économique
Schéma 8.1. Organigramme général pour le calcul à l’état limite ultime de résistance en flexion
simple.
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
Fig. 8.5. Pièce fléchie ne comportant que des aciers tendus As.
Le système étant en équilibre, donc la somme des projections de toutes les forces sur l’axe
∑X = 0), ce qui nous
longitudinal de l’élément fléchi (axe horizontal) est égale à zéro (∑
permet d’obtenir l’équation des forces :
Fb = Fs ou encore Bc fbc = As fs (8.12) et (8.12a)
En considérant les triangles semblables (voir diagramme des déformations linéaires sur la fig.
8.5), on obtient l’équation des déformations :
ε bc εs
= (8.13)
y d−y
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
Ainsi, la résistance d’une section ne comportant que des aciers tendus sollicitée par un
moment fléchissant Msol est assurée lorsque la condition suivante est remplie :
Msol ≤ Mu = Fb z = Bc fbc (d - 0,4y) ou Msol ≤ Mu = Fs z = As fs (d - 0,4y) (8.14) et (8.15)
Pour déterminer les sections d’aciers nécessaires, on suppose que le moment de flexion
sollicitant Msol a atteint la valeur ultime Mu (condition d’utilisation économique des
matériaux):
Msol = Mu (8.16)
On détermine alors la section des aciers As :
Bc f bc
- soit à partir de l’expression (8.12): As = (8.17)
fs
Mu
- soit à partir de l’expression (8.15): As = (8.18)
fs z
b) Cas d’une section rectangulaire
Le coefficient µ est appelé moment réduit; il est sans dimensions et caractérise la fraction du
moment fléchissant équilibrée par le béton seul. Sa valeur est connue, car il dépend des seules
données du problème (dimensions de la section de béton, résistance du béton à la
compression). En connaissant µ, on peut calculer la valeur du coefficient α (profondeur
relative de l’axe neutre) par la formule (8.25) et déterminer le pivot (pivot A ou pivot B). Si le
coefficient α ≤ 0,259, on est en pivot A (domaine 1); si 0,259 ≤ α ≤ 1,0, on est en pivot B
(domaine 2). Il peut arriver qu’on trouve α > 1,0, c’est-à-dire que toute la section est
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
comprimée (y > d), dans ce cas, il convient d’augmenter les dimensions de la section du
béton. Quelques valeurs particulières des coefficients α et µ sont données dans le tableau 8.1.
Tableau 8.1. Coefficients α et µ . EAT - écoulement des aciers tendus; EBC - écrasement du béton
comprimé. N.B. Pour les aciers de nuance FeE400, on a: αlim = 0,668 et µlim = 0,392.
Coefficient α Coefficient µ Pivot Obtention de Observations
l’E.L.U.
0 < α < 0,167 0 < µ < 0,104 A EAT Diminuer la section
de béton
0,167 0,104 A EAT Section acceptable
0,167 < α < 0,259 0,104 < µ < 0,186 A EAT Section économique
0,259 0,186 A et B EAT et EBC Section très
économique
0,259 < α < αlim 0,186 < µ < µlim B EBC Section économique
αlim < α < 1,0 µlim < µ < 0,480 B EBC Section de béton
insuffisante
1,0 0,480 B EBC Augmenter la
section de béton
α > 1,0 µ > 0,480 B EBC Augmenter la
section de béton
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
Considérons maintenant une section en T comme représentée sur la fig. 8.13. Supposons que
la compression n’intéresse que la table de compression (aile de hauteur ho) et qu’elle est
entièrement comprimée. En effet, nous allons considérer que les contraintes de compression
sont constantes et égales à fbc sur toute sa hauteur ho (diagramme rectangle simplifié - RS),
donc ho = 0,8 y, ce qui sous entend que l’axe neutre est en réalité légèrement plus bas, mais
que nous allons faire travailler au maximum la table de compression; (N.B. : en prenant dans
le calcul ho = y, on obtient pour le moment pris par la table de compression Mbt une valeur
inférieure, ce qui n’est pas économique). Dans ce cas, l’effort de compression pris par le
béton Fb a pour valeur:
Fb = fbc ho b (8.35)
∗ Cas où Mu ≤ Mbt : Dans ce cas, seule une partie de la table est comprimée (fig. 8.14, a).
Le calcul se fait comme une section rectangulaire de hauteur h et de largeur b égale à celle
de la table.
Fig. 8.14. Deux cas de position de l’axe neutre pour les sections en T.
∗ Cas où Mu > Mbt : Dans ce cas, toute la table, de même qu’une partie de la nervure sont
comprimées (fig. 8.14, b). Pour ce cas, le calcul se fait comme suit. Faisons d’abord les
notations suivantes (voir fig. 8.15) :
Fb1 - la résultante des contraintes de compression dans les porte-à-faux (ailes en pointillés);
Fbn - la résultante des contraintes de compression dans la nervure (nervure hachurée);
Fs - la résultante des contraintes de traction dans les aciers As.
On obtient donc pour ces forces les valeurs suivantes:
Fb1 = fbc (b - bo) ; Fbn = fbc b(0,8y); Fs = σ s As (8.37) … (8.39)
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
Fig. 8.15. Calcul des sections en T quand l’axe neutre traverse la nervure.
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
Fig. 8.17. Pièce fléchie comportant des aciers tendus As et comprimés As’.
Fig. 8.18. Résistance des éléments fléchis avec des aciers tendus et comprimés.
M u − Bc σ bc (d − 0,4 y ) σs' σ bc
As’ = et As = As ' + Bc (8.55) et (8.56)
σ s ' (d − d ' ) σs σs
Les quantités y et Bc dans ces expressions sont connues.
Pour le deuxième cas, c’est-à-dire quand la section des aciers comprimés As’ est donnée et
qu’il faut déterminer la section de béton et celle des aciers tendus As, on doit d’abord
déterminer la quantité Bc à partir de la profondeur de l’axe neutre y pour une section de béton
choisie et après calculer la section des aciers tendus As à partir de l’expression (8.49):
σs' σ bc
As = As ' + Bc (8.57)
σs σs
Dans tous les cas, la part du moment de flexion équilibrée par les aciers comprimés As’ ne
doit pas dépasser 40% (cela pour des raisons surtout économiques) du moment total, c’est-à-
dire :
MA’ = σs’ As’ (d - d’) ≤ 0,4Mu (8.58)
On remarque bien qu’avec ces deux équations, on a trois inconnues qui sont As, As’ et α.
Deux cas sont ainsi possibles :
- 1er ces: on fixe α et on calcule As et As’ ;
- 2ème cas: on fixe As’ et on calcule α et As.
Pour le premier cas, on prend α = αlim ou bien α = 0,69 (cette dernière valeur de α
correspond à la plus petite valeur de la somme (As +As’) et on calcule les sections d’aciers à
partir des expressions (8.62) et (8.61):
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
avec, y = αd ; fs’ = fe’/γs ; fs = fe /γs; fe’ et fe étant les limites d’élasticité garantie
respectivement des aciers comprimés As’ et des aciers tendus As.
Pour le deuxième cas, la section des aciers comprimés As’ est fixée au préalable (soit
constructivement, soit forfaitairement à partir du degré de sollicitation de l’élément, soit
encore à partir de la valeur du moment de signe contraire) et on calcule la section des sections
tendus As en tenant compte qu’une partie des efforts de compression est prise par les aciers
comprimés As’.
Ici: Fs - la force de traction dans les aciers tendus As ; Fs’ - la force de compression dans les
aciers comprimés As’ ; Fbn - la force de compression dans le béton de la nervure ; Fba - la
force de compression dans le béton des ailes.
On remarque ici aussi qu’on est en présence de trois inconnues (y, As et As’) avec seulement
deux équations. La procédure de résolution est identique à celle des sections rectangulaires,
c’est-à-dire, soit en fixant α, soit en fixant au préalable la section des aciers comprimés As’.
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
Fig. 8.21. Calcul des sections en T quand l’axe neutre traverse la nervure.
As = Asn + Asa + AsA ; Fs = Fsn + Fsa + FsA.
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0
Données: Mu ; b; d; d’ ; fcj; ftj ; fe ; fe’; γs ; γb ; Es; θ.
1
0,85 f cj fe ε b ,u f tj
fbc = ; ε s,e = ; α lim = ; ρmin = 0,23 ; fs = fe /γs ; fs’ = fe’/γs
γ bθ γ s Es ε b ,u + ε s,e fe
2
Mu
µ=
bd 2 f bc 3
µ < 0,480 ?
4
oui non
α = 1,25 ( 1 - 1 − 2 µ )
4’
Introduire des aciers
5 comprimés
α ≤ 0,259 ? non 11
oui α = αlim ou
6 6’ α = 0,69 ;
y=αd;
Pivot A : εs = 0,010 ; σs = fs; Pivot B: εbc = 0,0035 ; σbc = z = d - 0,4y
α fbc;
ε bc = 10 ; σbc = σbc (εbc 1−α
1−α ε s = 35
. ; σs = σs (εs);
); α
7
8 oui εs ≥ εs,e ? non
y = αd ; z = d - 0,4y
12 Mb = 0,8 y b fbc z
9
Mu 0,8 ybσbc 14 13
As1 = = M u − Mb Mb ≥ 0,6 Mu ?
zσs σs As’ =
f s ' (d − d ' ) Oui non
14’
Augmenter la
10 15
Prendre As’ constructifs
As ' f s '+0,8 ybf bc section de béton
As1 = ou la classe fcj
fs
16
ρ = As1 / (bd)
ρ ≥ ρmin ? 17
oui non
18 As = As1 18’
As = ρminbd
19 Choix des armatures As’ et As
20 FIN
Schéma 8.8. Algorithme de calcul pour déterminer les sections des aciers en flexion simple à l’état
limite ultime pour les sections rectangulaires.
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
0
Données: Mu; b; bo ; d; ho; d’ ; fcj; ftj ; fe ; fe’; γs ; γb ; Es ; θ.
1 0,85 f cj fe ε b ,u f tj
fbc = ; ε s,e = ; α lim = ; ρmin = 0,23 ; fs = fe /γs ; fs’ = fe’/γs
γ bθ γ s Es ε b ,u + ε s,e fe
2 3 4’
Mbt = fbc ho b (d - 0,5ho) Mbt ≤ Mu ? non Le calcul se ramène à
celui d’une section
oui rectangulaire de largeur b
4
Ma = fbc ho (b - bo)(d - 0,5ho) 5 7’ Introduire des aciers
Mn = Mu - Ma ; Mn
Ma µn = comprimés As’
bo d 2 f bc
As,a =
f s ( d − 0,5ho ) 14
6 α = αlim ou
7 oui µn < 0,480 ? non α = 0,69 ;
αn = 1,25 ( 1 - 1 − 2µ n ) y=αd;
z = d - 0,4y
8 9’ Pivot B: εbc = 0,0035; σbc = fbc; 15
αn ≤ 0,259 ?
1−αn
non ε s = 3.5 ; σs = σs (εs); Mb = 0,8 y b fbc z
9 oui αn
Mb ≥ 0,6 Mu ? 16
Pivot A : εs = 0,010 ; σs = fs; 10
αn εs ≥ εs,e ?
non oui non
ε bc = 10 ; σbc = σbc (εbc)
1−αn oui 17’ Augmenter la
M u − Mb section de béton
17 ou la classe fcj
As’ =
11 y = αd ; z = d - 0,4y f s ' (d − d ' )
21 21’
As = As1 As = ρminbd
Schéma 8.9. Algorithme de calcul pour déterminer les sections des aciers en flexion simple à l’état
limite ultime pour les sections en T.
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1 0,85 f cj fe ε b ,u
σbc = fbc = ; ε s,e = ; α lim = ; σs = fs = fe /γs
γ bθ γ s Es ε b ,u + ε s,e
2 σs As 3 α = y/d 4 α ≤ αlim
y = non
0,8bσbc
oui
5 5’ α = αlim ; y = αd
MR,u = σs As (d - 0,4y) 6
MR,u = 0,8 ybσbc (d - 0,4y)
7
8 MR,u ≥ Mu
La résistance de la section oui non
est assurée 8’
La résistance de la section
n’est pas assurée : rupture
9
FIN
0
Données: Mu; b; bo ; d; ho ; fcj; fe ; γs ; γb ; Es; θ; As εb,u ; εs,u .
1 0,85 f cj fe ε b ,u
σbc = fbc = ; ε s,e = ; α lim = ; σs = fs = fe /γγs
γ bθ γ s Es ε b ,u + ε s,e
2 3’
σs As ≥ bhoσbc ? non Continuer le calcul comme pour une section
rectangulaire de largeur b
3 oui
σs As − (b − bo )hoσbc 4 5 6’
y = α = y/d α ≤ αlim ? non α = αlim
0,8bσbc
oui
6 µ = 0,8 α ( 1 - 0,4α)
7 8
MR,u = µ σbc bo d2 + σbc (b - bo) ho (d - 0,5ho) MR,u ≥ Mu ?
oui non
9 9’
La résistance de la section est assurée La résistance de la section n’est pas assurée :
rupture
10
FIN
Le choix de l’armature rigide est généralement fait à partir du calcul sous l’action des charges
de montage. Dans le cas où la section du profilé choisi est insuffisante pour l’élément
complexe sous l’action des charges d’exploitation, on y ajoute des armatures flexibles.
Dans le premier cas (fig. 8.22, a), l’équation des forces (∑X = 0) donnent :
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
0
Données: Mu ; b; d; d’; fcj; fe ; fe’; γs ; γb ; Es; θ; As ; As’ εb,u ; εs,u
1 0,85 f cj fe ε b ,u
σbc = fbc = ; ε s,e = ; α lim = ; σs = fs = fe /γs ; σs’ = fs’ = fe’ /γs
γ bθ γ s Es ε b ,u + ε s,e
2
σs As − σs' As' 3 4 5
y = y≥0? α = y/d α ≤ αlim ?
0,8bσbc Oui non
non oui
8 7 6 y = αlim d
σs As − 0,5σs' As' MR,u = σbc As’(d - d’) + 0,8 ybσbc (d - 0,4y)
y1 =
0,8bσbc
12’ La résistance de la
9 10 11 section n’est pas
y1 ≤ d’ ? non MR,u = σs As (d - d’) MR,u ≥ Mu ?
assurée : rupture
oui
10’ Poursuivre le calcul 12 13
en supposant que La résistance de la section est assurée FIN
As’ = 0
σ s ,r As ,r + σ s As − σ s' As'
De l’équation des forces, on obtient: y = (8.78)
0,8bf bc
On doit avoir y ≤ ao, où ao est la distance de la fibre la plus comprimée à la fibre supérieure
du profilé métallique. Dans le cas où cette condition n’est pas vérifiée, cela signifie que l’axe
neutre traverse le profilé métallique. La profondeur relative de l’axe neutre α = y/d , où d est
la hauteur utile déterminée à partir du centre de gravité de l’ensemble des armatures tendues,
c’est-à-dire des armatures rigides et flexibles.
Dans le deuxième cas où l’axe neutre traverse le profilé métallique (fig. 8.22, b), cet axe peut
couper, soit l’âme du profilé, soit l’aile. Dans le cas où l’axe neutre coupe l’âme du profilé, on
a une partie du profilé (aile + une partie de l’âme) qui est comprimée. Dans ce cas, en
établissant l’équation des forces, on remarquera que la résultante Fs,r’ des contraintes de
compression de la partie comprimée du profilé sera équilibrée par la résultante Fs,r’’ des
contraintes de traction dans la partie symétrique inférieure du profilé (Fs,r’ = Fs,r’’ ); donc
l’équation des forces se présentera comme suit :
Fb + Fs’ = Fst, r + Fs ou encore 0,8 y b fbc + σs’ As’ = δa at σs,r + As σs (8.79) et (8.80)
où, δa - l’épaisseur de l’âme du profilé; at est égal à : at = 2 (r - y) (8.81)
avec, r - distance de la fibre la plus comprimée au centre de gravité du profilé métallique.
Dans ce cas, l’équation devient: 0,8 y b fbc + σs’ As’ = 2 δa (r- y) σs,r (8.82)
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0
Données: Mu; b; bo; d; ho ; fcj; fe ; fe’; γs; γb; Es; θ; As ; As’; εb,u ; εs,u .
1 0,85 f cj fe ε b ,u
σbc = fbc = ; ε s,e = ; α lim = ; σs = fs = fe /γs ; σs’ = fs’ = fe’ /γs
γ bθ γ s Es ε b ,u + ε s,e
3 4’
2 σs As − σbc ho (b − bo ) − σ A '
s
'
s 0,8y ≥ ho ? non Continuer le calcul
y = comme pour une
0,8boσbc section
oui rectangulaire de
4 largeur b
Ma = σbc ho (b - bo)(d - 0,5ho) ;
Ma σs'
As,a = ; MA’ = σs’ As’ (d - d’) ; As,A = As’
σs ( d − 0,5ho ) σs
5 6
Asnσs
Asn = As - As,a - As,A ; αn = αn ≤ αlim ?
0,8bo dσbc non
oui
8 7 αn = αlim
µn = 0,8 αn ( 1 - 0,4αn) ; Mn = µn bod2σbc
9
MR,u = Mn + Ma + MA’
10 Mbt ≤ Mu ?
oui non
11 11’
La résistance de la section n’est pas
La résistance de la section est assurée assurée : rupture
12 FIN
2δ a rσ s ,r + As σ s − σ s' As'
d’où y = (8.83)
0,8bf bc + 2δ a σ s ,r
On doit bien sûr avoir y > ao. Dans le cas où on obtient y < ao, cela veut dire que l’axe neutre
traverse l’aile supérieure du profilé. Dans ce cas, on suppose que cette aile ne participe pas à
la prise des efforts et les équations d’équilibre sont établies pour y = ao.
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
0
Données : b; d; As; As’; fe; σe; γs; fcj; Es; γb; θ; As,r; fe’; ao; δa; Wpl; ha; Aaile.
oui 10 y = ao
9
MR = σs’As’ (y - d’) + σsAs (ds - y) +0,4bfbcy2 + σs,r As,r [ Wpl + (r - y)2 δa ]
11
MR = 0,5bao2fbc + σs’As’ (ao - d’) + σsAs (ds - ao) + σs,r (Aaile + 0,5δa ha )ha
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
0
Données: b; bo; h; ho; d; As; As’; fe; σe; γs; fcj; Es; γb; θ; As,r; fe’; ao; δa; Wpl; r; ha; Aaile.
8
9 2δ a rσs , r + σs As + σs' As' + ho (b − bo ) f bc
y =
y > ao ? 0,8bf bc + 2δ aσs , r
non oui
10
MR = σs’As’ (y - d’) + σsAs (ds - y) + fbc [ 0,4by2 + (b - bo) ho (0,8y - 0,5ho)] +
+σs,r As,r [ Wpl + (r - y)2 δa ]
11
MR = [ 0,5bao2 + (b - bo) ho (ao - 0,5ho) ] fbc+ σs’As’ (ao - d’) + σsAs (ds - ao) +
+ σs,r (Aaile + 0,5δa ha )ha
Schéma 8.15. Algorithme de calcul pour déterminer la capacité portante MR des sections en Té avec
armatures rigides.
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
Nous avons déjà signalé que la fissuration, c’est-à-dire la formation des fissures sur les
éléments en béton armé, a une conséquence néfaste sur la durée de vie des ouvrages pour
lesquelles cette fissuration est jugée nuisible pour leur exploitation normale (corrosion des
armatures, infiltration). Une fois que toutes les dispositions constructives sont respectées
(enrobages, armatures de peau, suivi), on doit empêcher pour ces ouvrages la formation des
fissures dues aux contraintes provoquées par les forces extérieures appliquées sur l’ouvrage
en cours d’exploitation. Ce problème se résout de la manière suivante :
- au niveau des zones comprimées, on doit limiter les contraintes de compression
dans le béton pour empêcher la formation des fissures parallèles à la direction des
contraintes normales de compression;
- au niveau des zones tendues, il faut empêcher la formation des fissures normales à
la direction des contraintes de traction ou limiter leur ouverture.
En effet, dans le cas où la fissuration est jugée très préjudiciable, on doit exclure, à tout
moment, toute formation de fissures et cela même dans les cas les plus défavorables possibles.
Dans le cas où la fissuration est jugée préjudiciable, on admet une ouverture, mais très limitée
des fissures et cela pendant une très courte durée. A noter que même dans le cas où la
fissuration est jugée peu préjudiciable, l’ouverture des fissures est qu’en même limitée.
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
Fig. 8.25.
y
Sa.n. = ∫ b( x)x dx + nAs’ (y - d’) + nAs (d - y) = 0 (8.100)
0
A partir de l’équation (8.100), on détermine y et on place cette valeur dans la formule (8.99)
pour déterminer le moment d’inertie I de la section réduite homogénéisée. Une fois ces
valeurs connues, on calcule à partir des formules (8.97) et (8.98) les contraintes dans le béton
comprimé et dans les aciers tendus respectivement. Ces valeurs des contraintes doivent être
comparées aux valeurs limites σ bc et kf σ s définies précédemment. Ainsi, on doit avoir :
σbc ≤ σ bc et σ s ≤ kf σ s (8.101) et (8.102)
où, kf = 1,0 quand la fissuration est jugée préjudiciable et kf = 0,8 en cas de fissuration très
préjudiciable ; σ s est déterminé par la formule (7.62).
Fig. 8.26
125
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
b) Calcul de dimensionnement
Lorsque les conditions (8.101) et (8.102) ne sont pas vérifiées, cela veut dire que l’état limite
de service est le plus défavorable ; dans ce cas, on doit redimensionner la section à l’état
limite de service. Deux approches sont possibles :
- soit redimensionner la section en égalisant une des contraintes développées dans la
section, c’est-à-dire σbc ou σs (celle qui ne vérifie pas la condition) à la contrainte
limite ( σ bc et kf σ s ) et établir les équations d’équilibre;
- soit dimensionner les sections (sections d’armatures) à partir des charges de
service et les comparer aux résultats du calcul à l’état limite ultime; on choisira la
solution la plus défavorable.
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
Fig.8.27.
30M ser
avec, u = et ϕ = arccos (1/ (1 + u ) 3 ) (8.114) et (8.115)
bd (k f σ s )
2
127
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
0,3αbdf cj
La section d’armatures nécessaire As dans cacas vaut: As = (8.124)
(k f σ s )
Pour le cas où l’on a préféré l’introduction des armatures comprimés As’, il faut toujours
dégager la part du moment repris par le béton comprimé seul avec une contrainte maximale
égale à σ bc . Ce moment égal à :
1
Mbc = by σ bc (d - y/3) ou encore Mbc = 0,1fcj α (3 - α) bd 2 (8.125) et (8.126)
2
où α est déterminé par la formule (8.113).
La part de moment revenant aux armatures comprimées As’ sera : Ms’ = Mser - Mbc (8.127)
La section des armatures vaut dans ce cas :
Ms' M ser − M bc
As’ = ou encore As’ = (8.128) et (8.129)
σ s ' (d − d ' ) σ s ' (d − d ' )
Dans cette expression, la valeur de la contrainte de compression σs’ est aisément déterminée à
partir du diagramme des contraintes :
(σ s ' / n) y − d' d'
= d’où σs’ = 9fcj (1 - ) (8.131) et (8.131)
σ bc y αd
La section d’armatures tendues As nécessaire vaut dans ce cas :
As 'σ s '+0,3αbdf cj
As = (8.132)
(k f σ s )
Le calcul de redimensionnement des sections rectangulaires à l’état limite de service vis à vis
de l’ouverture des fissures se fait suivant l’algorithme représenté sur le schéma 8.16.
Fig. 8.28.
128
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
0
Données: Mser; b; d; As; As’; d’; fcj; σ bc ; k f σ s
1
q = 30(As + As’); r = 30(As d + As’d’); ∆ = q2 + 4br ; y = ( - q + ∆ )/(2b);
1
I = by3 + 15 [ As (d - y)2 + As’(y - d’)2]
3
Schéma 8.16. Algorithme de calcul pour le redimensionnement des sections rectangulaires à l’état
limite de service vis à vis de l’ouverture des fissures.
Pour qu’il n’y ait pas besoin d’armatures comprimées, il faut que σbc ≤ σbc . Dans ce cas, les
équations d’équilibre de la section se présentent comme suit (voir fig. 8.28, a):
Fb = Fs ; Mser = Fb (d - y/3) (8.133) et (8.134)
129
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
1 1
ou encore byσ bc = k f σ s As ; Mser = byσ bc (d - y/3) (8.135) et (8.136)
2 2
De ces expressions, on trouve:
(
y = 1,5 1 − 1 − 8µ / 3 ) avec, µ=
M ser
(8.137) et (8.138)
bd 2σ bc
M ser
d’où As = avec, z = d - y/3 (8.139) et (8.140)
zk f σ s
y
La contrainte dans le béton sera égale à : σb = k fσs (8.141)
15(d − y )
Dans le cas où σb > σbc , des armatures comprimées seront nécessaires. Dans ce cas (voir fig.
8.28, b), on a successivement:
- pour la profondeur de l’axe neutre: y = 15 σ bc
d ; (8.142)
15 σ bc + k f σ s
1
- pour la force résultante dans le béton: Fb = σ bc y ; (8.143)
2
15( y − d ' )
- pour la contrainte dans les aciers comprimés: σ s '=
σ bc ; (8.144)
y
M ser − Fb (d − y / 3)
- pour la section des armatures comprimées: As’ = ; (8.145)
σ s ' (d − d ' )
Fb + σ s ' As '
- pour la section des aciers tendus: As = . (8.146)
kfσs
Dans le cas où l’axe neutre traverse la nervure et que σbc >σbc , les solutions à adopter sont
les mêmes que celles pour les sections rectangulaires, à savoir augmenter la section de béton
ou introduire des armatures comprimées. Si les contraintes σs>kfσ s , on doit redimensionner la
section d’armatures tendus As. Cela peut être faite approximativement par l’expression
suivante:
As ≥ M ser (8.147)
k f σ s ( d − 0 ,5 h o )
Dimensionnement à l’ELS
On calcule tout d’abord le moment Mbt,ser équilibré par la table de compression (fig. 8.29)
pour voir si l’axe neutre tombe dans la table ou non. On a :
130
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
k f σ s d − ho / 3 2
Mbt,ser = bho (8.148)
30 d − ho
Fig. 8.29
Si le moment sollicitant Mser ≤ Mbt,ser , alors l’axe neutre tombe dans la table et le calcul se fait
comme pour une section rectangulaire de largeur b. Si Mser > Mbt,ser, alors l’axe neutre
traverse la nervure et deux cas peuvent se présenter:
- section sans armatures comprimées;
- sections avec armatures comprimées.
On supposera d’abord qu’on n’a pas besoin d’armatures comprimées; dans ce cas, on obtient:
M ser
As = , avec, z ≅ d - 0,5 ho. (8.149)
zk f σ s
Une fois les aciers déterminés, on peut passer à la vérification de la contrainte dans le béton
comprimé. Pour qu’il n’y ait pas besoin d’armatures comprimées, il faut que σbc ≤ kfσbc , ce
qui est le plus souvent le cas à cause de la table de compression. Dans ce cas, comme on ne
connaît pas la position de l’axe neutre, on peut procéder d’une manière très simple en
calculant σbc par excès, c’est-à-dire en négligeant le béton comprimé situé entre l’axe neutre
et la table de compression; on obtient ainsi :
k f σ s 2 As ho
σbc = + (8.150)
2d − ho bho 15
Dans le cas où σbc>σbc , on introduit des aciers comprimés; pour cela, on détermine
successivement:
15σ bc
- la profondeur de l’axe neutre: y = d ; (8.151)
15σ bc + k f σ s
15( y − d ' )
- la contrainte dans les aciers comprimés: σ s '= σ bc ; (8.152)
y
- l’effort de compression total dans le béton:
1 ho
b y + (b − b )( 2 − ) h
2 ;
Fb = o o o (8.153)
y
z = d - 0,5ho + bh o − b o ( y − h o ) ( 2 y − h o ) ; (8.154)
3 2
- le bras de levier:
6 ( by 2 − ( b − b o )( y − h o ) 2
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
- pour un élément sur deux appuis (poutres, dalles calculées dans le sens de la
petite portée), en milieu de travée :
2
+ la flèche due aux charges instantanées est: fi = M ser l ; (8.169)
10 E b , i I fi
M ser l 2
+ la flèche due aux charges de longue durée est: fν = ; (8.170)
10 E b ,ν I fν
- pour les consoles, la flèche à l’extrémité libre est:
+ pour les charges instantanées: fi = M ser l 2 ; (8.171)
4 E b , i I fi
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
Comme il a été déjà souligné, il est difficile d’évaluer la grandeur exacte des flèches à cause
de la particularité de déformation du béton armé. Ainsi, les expressions ci-dessus nous
permettent seulement d’évaluer forfaitairement la grandeur des flèches (grandeur
généralement différente de la valeur constatée) pour qu’on s’assure que l’élément ainsi conçu
présente une raideur acceptable eu égard aux fonctions qu’il doit remplir.
2. LA TRACTION SIMPLE
2.1. Généralités
Il y a traction simple quand l’effort normal N agit le l ong de l’axe longitudinal de l’élément.
Les éléments soumis à la traction sont les tirants des arcs, les membrures inférieures et
certaines diagonales des fermes en béton armé, les parois des réservoirs circulaires dans le
plan, soumis à la pression hydrostatique et certains éléments (constructifs) de différents
ouvrages. Les éléments tendus peuvent avoir de sections transversales différentes : circulaire,
carrée, rectangulaire. Pour augmenter la résistance des éléments tendus à la fissuration, ces
éléments sont le plus souvent conçus en béton précontraint, mais ici, on se limitera aux
éléments en béton armé ordinaire, c’est-à-dire avec du béton non précontraint.
Le calcul des éléments tendus se ramène à :
- un calcul à l’état limite ultime de résistance pour éviter la rupture de l’élément;
- un calcul à l’état limite de service vis à vis de la durabilité en cas de fissuration
préjudiciable ou très préjudiciable.
Le béton étant entièrement tendu, il est négligé dans le calcul et tout l’effort de traction N est
supposé pris par les armatures tendues. La section des armatures doit, dans tous les cas,
satisfaire à la condition de non fragilité:
f tj
As ≥ B (8.182)
fe
Quant au béton, il est supposé exclu du travail, mais dans tous les cas, il doit pouvoir
satisfaire aux conditions suivantes:
- assurer l’enrobage et permettre d’effectuer la jonction des armatures;
f
- satisfaire la condition de non fragilité (B ≤ As e ).
f ft
Fig. 8.31.
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
Soit Nu l’effort normal ultime calculé à partir de la combinaison fondamentale (fig. 8.31), on
doit avoir pour la section des armatures longitudinales:
Nu
As = (8.183)
fs
avec, fs = fe/γs, fe étant la limite d’élasticité garantie des aciers; γs - coefficient de sécurité:
γs = 1,15.
La section d’armatures ainsi trouvée doit être repartie symétriquement dans la section; en
général cette répartition se fait uniformément suivant le pourtour de la section. Les armatures
longitudinales sont réunies par des cadres en ∅6 espacés de 25 ... 50 cm.
3. LA COMPRESSION SIMPLE
3.1. Généralités
Les éléments soumis à la compression simple sont les poteaux, les membrures supérieures et
certaines diagonales des fermes, les murs en béton armé et quelques éléments d’ouvrages. Ils
ont une section transversale de formes carrées, circulaires, rectangulaires ou autres. Le béton
résiste très bien à la compression, cependant, dans les éléments en béton armé, on est amené à
introduire des armatures longitudinales pour les raisons suivantes:
- renforcer le béton comprimé quand il ne peut, à lui seul, prendre tout l’effort de
compression;
- pour pouvoir résister aux éventuels moments créées par suite de l’excentrement de
la force de compression, excentrement dû aux imperfections d’exécution, de la
dissymétrie de chargement et de la solidarité des éléments comprimés (poteaux)
avec les éléments fléchis (poutres).
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
Ces barres d’armatures comprimées ont à elles seules une très faible résistance au
flambement, d’où la nécessité de les relier par des armatures transversales constituées de
cadres et d’épingles. Ces armatures transversales doivent former une ceinture qui doit
empêcher tout mouvement des armatures longitudinales vers les parois.
Les armatures longitudinales et transversales des éléments comprimés doivent respecter un
certain nombre de dispositions constructives qui ssuivent.
• D1: Il n’est pas rationnel d’utiliser des aciers comprimés avec une limite d’élasticité
garantie fe > 400 MPa; en effet, le raccourcissement ultime du béton en compression est εbc,u
= 0,002; pour cette valeur de la déformation, la contrainte dans les aciers est σs’ = εs’ Es =
εbc,u Es = 0,002.2.105 MPa = 400 MPa; donc en utilisant des aciers avec fe > 400 MPa, toute
leur résistance ne sera pas utilisée (à l’écrasement du béton la contrainte dans les aciers
comprimés σs’ = 400 MPa sera inférieure à fe);
• D2: La section minimale d’armatures longitudinales, en cm2 est ainsi déterminée :
A’s,min = Max 4 cm2/ml de parement; 0,002B (8.188)
ou encore A’s,min = Max 0,04p ; 0,002B (8.189)
avec, B - section du béton en cm2; p - le périmètre, en cm du parement perpendiculairement
aux armatures. Ainsi, on obtient une section minimale, en cm2, de valeur égale à :
- pour une section rectangulaire bxh, :
A’s,min = Max 0,08 (b+h); 0,002bh avec, b et h en cm. (8.190)
- pour une section circulaire de rayon r :
A’s,min = Max 0,252r ; 0,0063r2 (8.191)
• D3: Pour des raisons économiques, on limite la section des armatures longitudinales
à 5 % de la section totale du béton : As’ ≤ 0,05 B (8.192)
• D4: Les armatures longitudinales doivent être reparties le long des parois avec au
moins une barre dans chaque angle en cas de section polygonale et 6 (six) barres en cas de
section circulaire.
• D5: La distance c entre deux barres voisines doit être telle que:
c ≤ Min a + 10 cm ; 40 cm (8.193)
avec, a - la plus petite dimension de la section, en cm.
• D6: Pour les éléments modérément sollicités, il est recommandé d’utiliser des barres
de diamètre ∅l ≥ 12 mm; pour les éléments fortement sollicités, il faut des barres de diamètre
∅l ≥ 20 mm; les diamètres inférieurs à 12 mm ne sont pas conseillés.
• D7: Le diamètre ∅t des armatures transversales doit être tel que:
∅t ≥ ∅l,max /3 (8.194)
avec, ∅l,max - le diamètre maximal des armatures longitudinales.
• D8: L’espacement st des armatures transversales est tel que:
st ≤ Min 15 ∅l,min ; a + 10 cm ; 40 cm (8.195)
avec, ∅l,min - le diamètre minimal des armatures longitudinales.
• D9: Dans le cas où la dimension de la section droite dépasse 40 cm, les barres
longitudinales intermédiaires doivent être maintenues avec celles du côté opposé par des
épingles ; l’espacement des épingles ne doit pas dépasser 40 cm.
• D10: Dans les zones de recouvrement des armatures longitudinales, on doit prévoir
au moins trois plans d’armatures transversales sur le long du recouvrement (un plan à chaque
extrémité du recouvrement et un plan au milieu).
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
Fig. 8.32.
La section de béton B est généralement définie par un prédimensionnement fait à partir d’une
valeur fixée de l’élancement maximal λmax. Pour un élément sollicité par l’effort de
compression Nu, la section nécessaire d’armatures longitudinales sera égale à :
N u − Bf bc
As’ = (8.198)
fs '
Si la section As’ calculée est négative (As’ < 0), cela veut dire que, théoriquement, le béton
seul suffit pour prendre l’effort Nu; dans ce cas les armatures As’ seront placés
constructivement. En pratique, à la formule théorique (8.196), on apporte certaines corrections
pour tenir compte de certains phénomènes qui sont:
- les défauts d’exécution (bétonnage);
- l’évolution de la résistance du béton dans le temps dans le cas où les charges sont
tardivement appliquées;
- l’influence des effets du second ordre (flambement) et de l’excentricité
additionnelle qu’il est nécessaire de prendre en compte.
Ainsi, en plus des dispositions antérieures, il convient de respecter les règles suivantes:
- à la place de la section de béton B, on introduit une section réduite Br , obtenue en
déduisant des dimensions réelles 1 cm (un centimètre) sur toute la périphérie de la
section de l’élément:
+ pour les sections rectangulaires bxh par exemple, on a :
Br =(b - 2 cm)(h - 2 cm);
+ pour une section circulaire de rayon r, on a : Br = 3,14(r - 1)2 ;
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
- dans le cas où la majorité des charges est appliquée après 90 jours, la résistance
du béton est majorée et est prise égale à :
f c 28
σbc = avec, θ1 = 0,9; (8.199)
θ1γ b
si les charges sont appliquées avant 90 jours, on prend θ1 = 1,0 ;
- la valeur de l’effort normal résistant NR,u est minorée à l’aide d’un coefficient de
réduction α pour tenir compte des effets du second ordre et des excentricités
éventuelles ; le coefficient α est fonction de l’élancement maximal λ de
l’élément:
0,85
+ pour λ ≤ 50 : α =
( 35)
(8.200)
1 + 0,2 λ
2
Le calcul des éléments comprimés se fait suivant l’algorithme représenté sur le schéma 8.
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
0 Données: B ; fc28 ; θ ; θ1 ; θ2 ; γb ; fs ; Nu ; p.
2 non 3’ non 4’
λ ≤ 50 ? λ ≤ 70 (100) ? Elément très
élancé, il faut
oui oui diminuer
3 4 l’élancement λ
( )
2
0,85
α = α = 0,6 50 λ en augmentant
( )
1 + 0,2 λ 35
2
la section de
béton B.
5 αBr f c 28 N u − N br 6
Nbr = ; As1’ = As2’ = Max 0,04p x 1 cm ; 0,002 B
θ1θ 2θγ b αf s '
θ2
7 9’
8 As1’ ≤ As2’ ? Beaucoup d’aciers.
As’ = As2’ oui Augmenter la
non section de béton B
9 8’
As’ = As1’ As1’ ≤ 0,05 B ?
oui non
10
Choix des armatures As’ 11 FIN
Dans certains éléments comprimés, on peut utiliser des armatures rigides sous forme de
profilés métalliques normalisés ou reconstitués par soudure (IPN, IPE, UPN, cornières, etc ...)
(voir fig. 8. 33). L’utilisation des armatures rigides s’avère surtout nécessaire et rationnelle
dans la construction des ouvrages tours et de grande hauteur pour lesquels on arrive, avec
l’utilisation des armatures rigides, à résoudre les problèmes d’étaiement. L’armature rigide
sert ainsi de structure porteuse pour prendre les charges dues au coffrage, au béton frais et aux
139
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
3.3.2. Calcul
Les éléments comprimés avec armatures rigides sont calculés en deux étapes :
- au moment de la construction sous l’action des charges de montage;
- au moment de l’exploitation sous l’action des charges totales (permanentes et
variables).
Le calcul au moment du montage sous l’action des charges de montage (poids du coffrage, du
béton frais, des équipements, des ouvriers, etc ...) se fait conformément aux règles de calcul
des constructions métalliques (calcul de résistance, de stabilité et de rigidité). Le calcul au
moment de l’exploitation se fait comme pour un élément en béton armé; on ne tient pas
compte de l’état de contrainte initial (sous l’action des charges de montage) de l’armature
rigide. La capacité portante d’un élément comprimé avec armatures rigides est:
BA CM
NR,u = N R ,u + N R ,u (8.206)
BA
où, N R ,u - la capacité portante de l’élément de béton armé sans tenir compte de l’armature
CM
rigide, déterminée par l’expression (8.202) ; N R ,u - la capacité portante de la structure
métallique (armature rigide) déterminée en tenant compte du flambement.
4. LA FLEXION COMPOSEE
4.1. Généralités
4.1.1. Définitions
Il y a flexion composée en cas d’action simultanée d’un effort normal N appliqué au centre de
gravité G de la section et d’un moment de flexion MG par rapport au point G (voir fig. 8.34,
a). L’action de ce système de forces (N et MG) équivaut à celle d’une force normale N
appliquée avec une excentricité e1 par rapport au point G; le point d’application C de cette
force est appelé centre de pression (fig. 8.34, b).
Fig. 8.34.
140
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
Pour simplifier le calcul, on effectue généralement la réduction des forces au centre de gravité
des armatures tendues As (voir fig. 8.34, c); les forces de réduction seront dans ce cas l’effort
normal N et le moment MA tel que:
MA = N (d - 0,5h + e1) (8.207)
Ainsi, en flexion composée, il faut tout d’abord:
- préciser la nature de l’effort normal N (traction ou compression);
- déterminer la position du centre de pression C (point d’application de N);
- déterminer la position de l’axe neutre (axe où les contraintes normales sont nulles).
En cas d’un effort normal de traction, le centre de pression C est du même côté que les
armatures As par rapport au point G. Couramment, la section est soit:
- entièrement tendue (cas des petites excentricités);
- partiellement tendue (cas des grandes excentricités).
En cas d’un effort normal de compression, le centre de pression C est à l’opposé des
armatures As par rapport au point G. Deux cas sont couramment possibles:
- la section est entièrement comprimée (cas des petites excentricités);
- la section est partiellement comprimée (cas des grandes excentricités).
En définitive, il y a trois cas possibles selon la position de l’axe neutre:
- section entièrement tendue;
- section partiellement comprimée;
- section entièrement comprimée.
La position de l’axe neutre, c’est-à-dire la valeur et le signe de la profondeur y de l’axe neutre,
est déterminée sans tenir compte des armatures en traçant le diagramme des contraintes
normales par application des formules de la Résistance des Matériaux:
N MG
σ = + yp (8.208)
B I
où, B est la section de béton; I - le moment d’inertie de la section; yp - l’ordonnée du point
considéré.
Avec l’épure des contraintes normales, on déterminera le cas où l’on se trouve. En réalité, la
position de l’axe neutre dépend des sections d’armatures (As et As’), des hauteurs totale h et
utile d et de l’excentricité e1 = M/N ; mais, comme à priori, les armatures (As et As’) sont
inconnues et que dans tous les cas, un pourcentage minimal est exigé, l’erreur commise en
négligeant les armatures n’a que peu d’influence sur les résultats du calcul. Ainsi, les trois cas
possibles en flexion composée sont (voir fig. 8.35) :
- la section est entièrement tendue (fig. 8.35, a); dans ce cas, l’axe neutre est en
dehors de la section (y ≤ 0); les armatures As sont les plus tendues et les armatures
As’ sont les moins tendues;
- la section est partiellement comprimée (fig. 8.35, b, c, d)); dans ce cas, l’axe neutre
traverse la section droite (0 <y < h, où h est la hauteur totale de la section) et il y a
trois possibilités:
+ si 0 < y < d’ (fig. 8.35, b), seules les fibres supérieures du béton
(enrobage) sont comprimées et les armatures As et As’ sont toutes
tendues : As sont les plus tendues et As’ sont les moins tendues;
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
+ si d’ ≤ y ≤ d (fig. 8.35, c), une partie du béton et les armatures As’ sont
comprimées comme en flexion simple et les armatures As sont tendues;
+ si d < y < h (fig. 8.35, d), seule une toute petite partie des fibres inférieures
(enrobage) est tendue; les armatures As’ et As sont toutes comprimées:
les armatures As’ sont les plus comprimées et les armatures As sont les
moins comprimées.
- la section est entièrement comprimée (fig. 8.35, e); dans ce cas, l’axe neutre est en
dehors de la section (y ≥ h); le béton, de même que les armatures As et As’ sont
comprimés : les armatures As’ sont les plus comprimées et les armatures As sont les
moins comprimées.
4.1.2. Sollicitations
a) Sollicitations à l’état limite ultime
Dans les deux cas (flexion avec traction ou flexion avec compression), les valeurs de calcul
des sollicitations sont celles obtenues à partir de la combinaison d’actions rare correspondant
à l’état limite de service et relative au cas étudié.
142
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
N u es ' N u es
De ces expressions, on obtient: As = et As’ = (8.214) et (8.215)
f s (d − d ' ) f s ' (d − d ' )
Ces sections d’armatures doivent satisfaire la condition de non fragilité, c’est-à-dire dépasser
f tj
Amin égal à : Amin = B où, B est la section de béton. (8.216)
fe
En définitive, on doit avoir:
N u es ' N u es
As = Max ; Amin et As’ = Max ; Amin (8.217) et (8.218)
f s (d − d ' ) f s ' (d − d ' )
On peut aussi prévoir une section symétrique d’armatures, c’est-à-dire prendre As = As’. Dans
ce cas, si les contraintes dans les deux nappes ont atteint leur valeur ultime fs, le centre de
pression va coïncider avec le centre de gravité de la section et on est limité par l’allongement
ultime dans les armatures les plus tendues (As). Pour chacune des nappes, on obtient :
Nu
As’ = As = Max ; Amin (8.219)
2 f s
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
On calcule les contraintes σbc et σs et on les compare aux valeurs limites σ bc et kf σ s avec
(voir fig. 8.38):
La distance yc du centre de pression C à l’axe neutre est déterminée à partir des conditions
d’équivalence des forces et des moments; elle est la solution d’une équation du troisième
degré type yc3 - pyc + q = 0 obtenue à partir des équations d’équilibre de la statique ;
on a :
- pour les sections rectangulaires:
As ' A
p = 3a2 + 6n (a - d’) - 6n s (d - a) (8.247)
b b
A ' A
q = - 2a3 - 6n s (a - d’)2 - 6n s (d - a)2 (8.248)
b b
avec, a = d - eA (8.249)
et l’excentricité eA > 0 (positive) en compression et eA < 0 (négative) en traction;
- pour les sections en T:
b 2 b A ' A
p = 3 − 1 (a - ho)2 + 6n s (a - d’) - 6n s (d - a)
a -3 (8.250)
bo bo bo bo
b 3 b A ' A
q = -2 a + 2 − 1 (a - ho)3 - 6n s (a - d’) - 6n s (d - a)2 (8.251)
bo bo bo bo
La solution yc de cette équation du troisième degré est obtenue comme suit. On calcule
d’abord la quantité
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
4 p3
∆ = q - 2
(8.252)
27
- Si ∆ > 0, on pose :
p
u1 = 0,5 ∆ - q et yc = 3 u1 + (8.253) et (8.254)
33 u1
- Si ∆ < 0, la solution est choisie parmi les trois solutions qui sont:
y1 = u2 cos (ϕ /3) ; y2 = u2 cos (ϕ /3 + 120 °) ; y3 = u2 cos (ϕ /3 + 240°). (8.255)
p 3q 3
avec, u2 = 2 et ϕ = arccos (8.256) et (8.257)
3 2p p
Dans le cas où σbc > σ bc , il convient de renforcer la section de béton (augmenter la section
ou la classe de béton) ou d’augmenter la section des aciers comprimés. Si σs > kf σ s , on
redimensionne la section des armatures tendues.
1
Mbt = bho σbc (d - ho /3) ou encore Mbt = 0,1bho fcj (3d - ho) (8.262) et (8.263)
2
On détermine ensuite le moment MAs et le problème se ramène à un calcul en flexion simple
d’une section en T sous l’action d’un moment fictif MAs.
3
B1 = hfbc ; B2 = h fbc 4 − 3, 05 (8.269) et (8.270)
7 7 7 y 2
− 3
h
donc Fb1 = B1 b et Fb2 = B2 b (8.271) et (8.272)
Si y est la profondeur de l’axe neutre, on trouve que :
3,05
Ψ = 1 - 2 ou Ψ = 1 - χ avec, χ = 3,05 (8.273) …(8.275)
7y 2
− 3 7y
h − 3
h
Remarque: quand y = h , alors χ = 0,19 et Ψ = 0,81;
quand y = ∞ , alors χ = 0 et Ψ = 1,0,
donc, on a : 0 ≤ χ ≤ 0,19 et 0,81 ≤ Ψ ≤ 1,0 ; ce sont les conditions nécessaires pour que
la section soit entièrement comprimée.
M A − bhf bc ( d − 0,5h )
As’ = (8.288)
σ s,2 (d − d ' )
Fig. 8.40.
1 0,85 f cj Nu
fs = fe /γs; fs’ = fe’ /γs; fbc = ; eA = d - 0,5h + e ; ψ1 = ;
θγ b bhf bc
MA = Nu eA = Mu + Nu (d - 0,5h)
2
ψ1 ≤ 0,81 ? non 3’
N u (d − d ' ) − M A
0,357 +
3 oui bh 2 f bc
ψ =
Déterminer eNc d'
0,857 −
(Voir tableau 8.20) h
5 4
e ≤ eNc ? ψ ≤ 0,81 ?
non
oui 6’ oui non
6 Section Section partiellement comprimée. 7
Section entièrement
entièrement E.L.U. peut être atteint ou non. comprimée.
comprimée. Ramener le problème à un calcul Pivot C
E.L.U. non de flexion simple avec un moment
atteint. fictif MA à partir duquel on
Armatures détermine des armatures fictives 8
minimales. Af,s desquelles on déduit les ψ < 1,0 ?
oui
armatures réelles 9
As = 0 non
10 11
14 FIN
Schéma 8.18. Organigramme de calcul à l’état limite ultime des sections entièrement comprimées en
flexion composée.
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
b) Section en T
3
Pour les sections en T, on a presque toujours ho < h, donc les ailes sont soumises à l’action
7
d’une contrainte uniforme fbc. Dans ces conditions, la section en T peut être considérée
comme la somme de deux sections qui sont représentées sur la fig. 8.41. La section
représentée sur la fig. 8.41, b équilibre donc:
- une partie de l’effort normal de valeur Nb,a = (b - bo)ho fbc (8.302)
- une partie du moment de valeur Mb,a = fbc (b - bo)ho(d- 0,5ho) (8.303)
La section représentée sur la fig. 8.41, c va équilibrer par conséquent:
- un effort normal de valeur : Nr,n = Nu - Nb,a (8.304)
- un moment de flexion de valeur : Mr,n = MA - Mb,a (8.305)
Le calcul de cette section rectangulaire (fig. 8.41, c), c’est-à-dire la détermination des sections
d’armatures As et As’ se fait comme précédemment sous l’action de l’effort normal Nr,n et du
moment fléchissant Mr,n. Dans le cas où le problème se ramène à un calcul de flexion simple,
le terme soustractif dans le calcul de la section réelle des armatures As (à partir de la section
fictive) est Nr,n /σs.
152
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Chapitre 8. Justifications des sections soumises à des sollicitations normales
Fig. 8.42.
Il s’agit ici de vérifier que la contrainte dans le béton comprimé σbc à l’état limite de service
ne dépasse pas la valeur σ bc = 0,6fcj. La vérification des contraintes dans le béton
s ’effectue comme suit:
- on calcule l’aire réduite de la section (voir fig. 8.42, a, b):
Ar = B + n (As + As’ ) (8.306)
avec, B - la section de béton;
- on détermine les valeurs maximale et minimale des contraintes dans le béton
N ser M ser N ser M ser
σbc,max = + v s ; σbc,min = − vi (8.307) et (8.308)
Ar I Ar I
avec, I - moment d’inertie de la section totale homogène.
M As − Bσ bc z GA N ser − Bσ bc
As’ = ; As = − As ' (8.313) et (8.314)
nσ bc (d − d ' ) nσ bc
avec, MAs - le moment rapporté aux aciers inférieurs As ; zGA - distance du centre de gravité
des aciers inférieurs As au centre de gravité G de la section de béton.
153
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Chapitre 9. Justifications des sections soumises à des sollicitations tangentes
Chapitre 9.
Fig. 9.1. Différents cas de rupture des éléments fléchis par sections inclinées.
a - sous l’action du moment fléchissant; b - sous l’action de l’effort tranchant; c - par écrasement du
béton comprimé de l’âme de la section. 1 - fissures inclinées; 2 - zone de rupture du béton par
écrasement.
154
Chapitre 9. Justifications des sections soumises à des sollicitations tangentes
155
Chapitre 9. Justifications des sections soumises à des sollicitations tangentes
Fig. 9.4.
156
Chapitre 9. Justifications des sections soumises à des sollicitations tangentes
157
Chapitre 9. Justifications des sections soumises à des sollicitations tangentes
En plus de ces trois cas de rupture, il peut avoir aussi la ruine des organes de transmission
des efforts au voisinage des zones d’application des forces (défaillance des assemblages).
Sous l’action de l’effort tranchant, il se forme des fissures inclinées et il apparaît un risque
pour la partie centrale de tomber (voir fig. 9. 10). Les armatures transversales sont ainsi
placées pour que la partie centrale ne tombe pas. Les deux parties de la poutre sont ainsi
cousues par ces armatures transversales (armatures de couture). Il est évident que la résistance
de cette section inclinée (section fissurée) va dépendre de la section des armatures
transversales et de leur nombre dans ladite section inclinée, donc de leur espacement.
Fig. 9. 11.
1 - membrure supérieure comprimée = béton + barres comprimées;
2 - membrure inférieure tendue = armatures longitudinales tendues; 3 - diagonales comprimées =
bielles de béton comprimées; 4 - diagonales tendues = armatures d’âme tendues.
158
Chapitre 9. Justifications des sections soumises à des sollicitations tangentes
159
Chapitre 9. Justifications des sections soumises à des sollicitations tangentes
f s ,t At (sin α + cos α )
st = (9.18)
boτ b
La contrainte tangente conventionnelle τu n’étant qu’une fraction de la contrainte tangente
réelle τb et en considérant τu = 0,9ττb, l’expression (9.18) devient :
160
Chapitre 9. Justifications des sections soumises à des sollicitations tangentes
Fig. 9.13.
161
Chapitre 9. Justifications des sections soumises à des sollicitations tangentes
Schéma 9.1. Algorithme de calcul des âmes des poutres sous l’action de l’effort tranchant.
162
Chapitre 9. Justifications des sections soumises à des sollicitations tangentes
Il s’agit ici de :
- vérifier la compression du béton en zones d’appuis qui sont, en fait, des zones de
transmission des efforts;
- de prévoir une section minimale d’armatures mises en traction par les bielles de
transmission des forces.
2Vu
En remplaçant Fc et Sb par leurs valeurs, on obtient : σb = (9.43)
ab
Vu - effort tranchant agissant.
2Vu 0,8 f cj
Cette contrainte σb ne doit pas dépasser la valeur 0,8fcj /γγb : ≤ (9.44)
ab γb
Le coefficient 0,8 tient compte du fait que l’inclinaison des bielles peut différer légèrement
de 45°. Ainsi, pour la compression du béton, on doit avoir:
Vu f cj
≤ 0,4 (9.45)
ab γb
163
Chapitre 9. Justifications des sections soumises à des sollicitations tangentes
Même dans le cas où le moment en appui est nul, la présence de l’effort tranchant impose une
section minimale d’armatures As,a telle que :
Vu
As,a fs ≥ Vu ou encore As,a ≥ (9.46) et (9.47)
fs
En cas de présence d’une force horizontale H transmise par l’appui (composante horizontale
de la réaction, par exemple), on doit avoir :
As,a ≥ (V u + H ) (9.48)
fs
Les règles de bonne construction exigent que ces armatures As,a doivent être, dans tous les
cas, ancrées avec la longueur de scellement nécessaire.
164
Chapitre 9. Justifications des sections soumises à des sollicitations tangentes
165
Chapitre 9. Justifications des sections soumises à des sollicitations tangentes
2. ADHERENCE
2.1. Généralités
L’adhérence assure la liaison béton - acier. Les justifications visent:
- les extrémités des barres qui doivent être ancrées avec une certaine sécurité
(ancrage);
- les armatures en zone courante, soumises à des contraintes d’entraînement,
qui doivent être limitées pour ne pas endommager le béton entourant les armatures.
On supposera dans ce qui suit que toutes les dispositions constructives sont respectées.
167
Chapitre 9. Justifications des sections soumises à des sollicitations tangentes
Vu 1
Si toutes les barres sont de même diamètre, on a: τs,e = (9.65)
0,9d ∑ u
où, ∑u - est la somme des périmètres utiles des barres ou paquets.
La valeur limite (ultime) de la contrainte d’entraînement τs,e,u est définie par l ’expression
suivante :
τs,e,u = ψs ftj (9.66)
où, ftj, ψs sont les mêmes grandeurs que dans la formule (9.63).
Donc, pour éviter le glissement des armatures par rapport au béton qui les entoure, il faut que
la contrainte d’adhérence d’entraînement τs,e qui résulte de cette tendance ne dépasse pas la
valeur ultime τs,e,u :
τs,e ≤ τs,e,u (9.67)
Pour les calculs pratiques, on admet de prendre forfaitairement les valeurs suivantes pour
τs,e,u :
• τs,e,u = 2 MPa pour les barres rond-lisses;
• τs,e,u = 3 MPa pour les barres à haute adhérence.
La condition (9.67) est surtout à vérifier :
- pour les barres en chapeau des poutres continues soumises à des forces très
concentrées;
- en cas d’utilisation des paquets de plus de deux (2) barres.
168
Chapitre 9. Justifications des sections soumises à des sollicitations tangentes
Pour les armatures des dalles (quadrillages) séparées de la paroi la plus proche par une nappe
d’armatures orthogonales, on prendra :
τs,e,u = 2ψψs ftj (9.68)
2.4. Ancrage
2.4.1. Longueur de scellement
La longueur de scellement ls ou longueur d’ancrage est la longueur nécessaire pour
équilibrer l’effort axial exercé sur l’armature (fig. 9.24). Pour calculer cette longueur, on
suppose que la contrainte d’adhérence τs est constante sur toute la longueur et égale à la
valeur limite τs,u (c’est-à-dire τs = τs,u ). Dans ce cas, si fe est la limite d’élasticité garantie de
l’armature, on obtient pour la longueur de scellement (longueur de scellement droit) ls :
∅f e
ls = (9.69)
4τ s ,u
On admet de prendre forfaitairement pour une barre de diamètre ∅:
• ls = 50 ∅ pour les barres rond-lisses;
• ls = 40 ∅ pour les barres à haute adhérence.
2.4.3. Recouvrement
Le recouvrement sert à rétablir la continuité entre les armatures (voir fig. 9.26). Pour cela, les
barres se recouvrent sur une longueur lr dite longueur de recouvrement.
169
Chapitre 9. Justifications des sections soumises à des sollicitations tangentes
des armatures (tendues ou comprimées), on doit prévoir des armatures de couture de section
totale ∑At , disposées au moins sur trois plans (un plan à chaque extrémité et un plan au
milieu) sur la longueur de recouvrement, telles que (voir fig. 9.27) :
fe
∑ At ≥ As (9.70)
f e ,t
avec, fe , fe,t - limites d’élasticité garantie
respectivement des armatures longitudinales de
section As et des armatures transversales de couture
de section ∑At .
Fig. 9.27. Couture des recouvrements.
3.3. Justification
3.3.1. Torsion pure
a) Justification du béton
On doit avoir : τu ≤ τ u (9.73)
172
Chapitre 9. Justifications des sections soumises à des sollicitations tangentes
Les armatures longitudinales AlT et transversales AtT doivent s’ajouter respectivement aux
armatures longitudinales de moment fléchissant (As et As’) et aux armatures transversales
d’effort tranchant (At).
173
Chapitre 10. Actions des charges dynamiques et des hautes températures
Chapitre 10.
293
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Chapitre 10. Actions des charges dynamiques et des hautes températures
294
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Chapitre 10. Actions des charges dynamiques et des hautes températures
Wi − Wi +1
ψ = (10.5)
Wi
Entre les coefficients λ et ψ, il existe la relation suivante:
ψ = 2λ λ (10.6)
Lorsque le système (la structure) sera soumis à l’action d’une charge dynamique
P(t) qui va lui communiquer une énergie provoquant son mouvement, en ce
moment, on assiste à un mouvement forcé du système. Dans le cas d’une force
périodique :
θt
P(t) = Po sinθ (10.8)
avec, θ - la pulsation de la force vibrante.
- la rigidité dynamique;
- l’absorption de l’énergie par frottement intérieur;
- la tenue du matériau sous l’action des charges cycliques (oscillations).
Pendant les oscillations, une partie de l’énergie est absorbée et dissipée sous
forme de chaleur dans le milieu extérieur à la suite :
- du frottement intérieur dans le matériau;
297
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Chapitre 10. Actions des charges dynamiques et des hautes températures
La limite d’endurance σend est la plus grande somme de la contrainte statique σst
et de l’amplitude de la contrainte dynamique σo sous laquelle le matériau serait
capable de supporter, sans rupture, un nombre infiniment grand de cycles de
chargements (voir fig. 10.2):
σend = σst + σo (10.17)
Fig. 10.2.
298
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Chapitre 10. Actions des charges dynamiques et des hautes températures
- le niveau des contraintes statiques (plus σst est élevé, plus la tenue est
faible);
- l’état de contraintes (un état de contraintes défavorable diminue la
tenue);
- les dimensions et la forme de l’élément (σ σend diminue avec
l’augmentation des dimensions de la section);
- la concentration des contraintes (facteur négatif sur la tenue).
1.4. Justifications
Pour l’équilibre de la section, il faut que la somme des efforts dus aux actions
statiques Sst et dynamiques Sd ne dépassent pas l’effort maximal ultime que peut
prendre la section, c’est-à-dire l’effort résistant SR de la section :
Sst + Sd ≤ SR (10.19)
avec,
kd,a- coefficient, fonction de ρd,a = σs,min /σ
σs,max : kd,a = 0,40 ... 1,00; σs,min,
σs,max - les contraintes minimales et maximales dans les armatures tendues dans
un cycle de chargement.
Le calcul des contraintes dans le béton et dans les armatures se fait sur la base
que ces matériaux sont élastiques et la section est homogénéisée. Les
déformations plastiques dans le béton comprimé peuvent être tenues en compte
en minorant le module de déformation longitudinal du béton.
300
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Chapitre 10. Actions des charges dynamiques et des hautes températures
Les valeurs des coefficients γbc,T, γbt,T et βbT sont données dans les tableaux
10.2, 10.3 et 10.4.
301
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Chapitre 10. Actions des charges dynamiques et des hautes températures
Les coefficients γsT et βsT dépendent du type d’acier; leurs valeurs moyennes
sont données dans le tableau 10.5.
302
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Chapitre 10. Actions des charges dynamiques et des hautes températures
Quand un élément est soumis à l’action de hautes températures sur une face, le
flux thermique se déplace à l’intérieur de l’élément pour atteindre la face
opposée. La répartition de la température dans la section non fissurée de
l’élément (d’une face à l’autre) est déterminée à partir des calculs thermiques en
303
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Chapitre 10. Actions des charges dynamiques et des hautes températures
Dans le cas où une face est échauffée à plus de 1000°C, il est admis de ne pas
tenir compte des parties de béton ayant une température supérieure à 1000°C.
Comme la température n’est pas constante sur toute la hauteur de la section, on
est amené souvent à diviser la section en 2, 3 ou 4 parties et supposer qu’à
l’intérieur de chaque partie, la température varie linéairement (voir fig. 10.3).
Ainsi, pour un élément fait d’un même type de béton, quand la température de la
face la plus échauffée ne dépasse pas 400°C, on admet de ne pas diviser la
section; dans ce cas, le moment d’inertie réduit Ired par rapport au centre de
gravité de la section est égal à :
Iβ bT ωT
Ired = (10.30)
ϕ b1
avec,
I - le moment d’inertie de la section totale; β bT - coefficient tenant
compte de la diminution du module de déformation du béton; ωT - coefficient
d’élasticité ; les valeurs des coefficients βbT et ωT sont données dans les
tableaux 10.2, 10.3 et 10.4 ; ϕb1 - coefficient tenant compte du fluage instantané
du béton: ϕb1 = 0,70 ... 0,85 pour tous les types de bétons ordinaires et
réfractaires.
Dans tous les cas, l’armature est considérée comme une partie indépendante de
la section. La section réduite Ared,i de chaque partie i est égale à :
Ai β bT ,i ωT ,i
Ared,i = (10.31)
ϕ b1
où, Ai - section de la partie i ; les autres coefficients ont mêmes significations
que dans la formule (10.30).
304
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Chapitre 10. Actions des charges dynamiques et des hautes températures
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Chapitre 10. Actions des charges dynamiques et des hautes températures
Pour les structures isostatiques, le calcul à l’état limite ultime et à l’état limite
de service (calcul des déformations) se fait seulement sous l’action durable des
hautes températures; toutefois, pour la fissuration, on peut envisager les
actions durables et de courte durée (instantanées) des hautes températures, de
même que la répartition non linéaire de la température dans la section.
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Chapitre 11. Principes de calcul des ouvrages en béton armé
Troisième partie:
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Chapitre 11. Principes de calcul des ouvrages en béton armé
Chapitre 11
1. INTRODUCTION
2. OBJECTIFS DU CALCUL
Pour qu’un ouvrage simple ou complexe puisse résister longtemps aux actions
agissantes et répondre à toutes les exigences requises durant son exploitation, il
faut résoudre un certain nombre de problèmes, à savoir :
• bien concevoir sa forme et choisir les matériaux les mieux adaptés
du point de vue fonctionnel, économique et esthétique ;
• déterminer les dimensions optimales requises pour assurer sa résistance,
sa stabilité, sa rigidité et sa durabilité sous l’action des forces
agissantes ;
• assurer des liaisons fiables entre les différentes parties et différents
éléments de l’ouvrage.
L’objectif fixé sera donc de trouver des solutions optimales à tous ces
problèmes. Il est évident que pour résoudre ces problèmes, l’ingénieur doit faire
une approche systémique et très complexe du comportement de l’ouvrage sous
l’action des forces agissantes. Il s’agit donc, par le calcul, de déterminer les
dimensions optimales de chaque élément de l’ouvrage compte tenu de sa
particularité fonctionnelle et des actions agissantes.
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Chapitre 11. Principes de calcul des ouvrages en béton armé
3.2.4. La durabilité
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Chapitre 11. Principes de calcul des ouvrages en béton armé
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Chapitre 11. Principes de calcul des ouvrages en béton armé
Il s’agit de vérifier que les dimensions ainsi déterminées pour les différents
éléments donnent des caractéristiques dont les plus petites valeurs probables
assurent la capacité portante (résistance, stabilité) et une exploitation normale
(rigidité, durabilité) de l’ouvrage et de ses éléments soumis à des sollicitations
extrémales probables.
313
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Chapitre 12
1. LES POUTRES
1.1. Généralités
1.1.1. Définition
Une poutre est une barre à ligne moyenne droite de section rectangulaire, en T,
en I, H, etc ... (voir fig. 12. 1) travaillant en flexion.
314
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Les plus grandes valeurs de la hauteur h sont prises pour les poutres les plus
sollicitées et de grandes portées.
Pour les poutres solidaires d’une dalle, il convient, pour les largeurs b des tables
de compression, de respecter les dispositions résumées sur la fig. 12.3.
315
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Dans le cas où la poutre a plus de cinq (5) travées, on l’assimile à une poutre à
cinq travées; dans ce cas, les sollicitations dans toutes les autres travées
intermédiaires non voisines des travées de rive auront mêmes valeurs que dans la
travée centrale d’une poutre à cinq travées ; les sollicitations sur les appuis
intermédiaires de ces travées auront les mêmes valeurs que pour les appuis
encadrant la travée centrale de la poutre à cinq travées.
319
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Elle est fondée sur les hypothèses classiques de la Résistance des Matériaux.
Par cette méthode, il s’agit de déterminer d’abord les moments sur appuis qui
sont les inconnues hyperstatiques, en utilisant pour cela l’équation des trois
moments pour chaque appui intermédiaire. Pour l’appui i, cette équation se
présente comme suit (voir fig. 12.4) :
Li L L L 6ω a 6ω b
M i −1 + 2 i + i +1 M i + i +1 M i+1 = − i i − i +1 i +1 (12.9)
Ii I i I i +1 I i +1 I i Li I i+1 Li +1
Fig. 12.4.
320
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Il existe des tableaux déjà établis pour déterminer les valeurs maximales des
moments fléchissant et des efforts tranchants dans les poutres, pour
lesquelles :
- les moments d’inertie des sections droites sont les mêmes dans les
différentes travées;
- les portées successives sont dans un rapport compris entre 0,80 et
1,25 (c’est-à-dire que 0,80 ≤ Li /Li+1 ≤ 1,25).
321
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Cette méthode, comme celle des trois moments, donne des valeurs élevées des
moments sur appuis et de faibles valeurs des moments positifs en travées. On
peut ainsi utiliser les résultats de cette méthode en majorant (jusqu’à 30%) les
valeurs des moments en travées et en minorant en conséquence celles des
moments sur appuis. Par cette méthode, les valeurs maximales des moments
fléchissant Mmax (en travées et sur appuis) et des efforts tranchants Va,max sur
appuis sont déterminées par les expressions suivantes :
- pour les charges réparties:
Mmax = ( αg + β q )L2 (12.12)
Va,max = (ag + bq ) L (12.13)
Les moments négatifs pouvant apparaître dans certaines travées par suite d’une
disposition défavorable des charges variables d’exploitation sont calculés par les
expressions suivantes :
- pour les charges réparties :
Mt,min = (αg + γq)L2 (12.16)
Les valeurs des coefficients α, β , a, b, γ sont données dans le tableau 12.3 pour
les schémas de charges représentés sur la fig. 12.5.
Pour les poutres continues ayant plus de cinq (5) travées, le calcul se fait comme
des poutres à 5 travées en prenant pour les moments en travées la valeur M3 en
322
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
troisième travée et pour les moments et les efforts tranchants sur appuis, on
prend respectivement les valeurs MC et VC sur le troisième appui.
Pour les poutres dont les travées sont différentes de plus de 20%, mais ayant la
même raideur dans les différentes travées (Ii/Li = Ii+1/Li+1), les valeurs
extrémales des moments peuvent être déterminées par les expressions du
tableau 12.4 pour les schémas de charges représentés sur la fig. 12.6.
Fig. 12.6.
Schémas
326
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Tableau 12.4. Expressions des valeurs extrémales des moments pour les poutres
continues avec des portées différentes des travées. g, G - charges permanentes; p, P -
charges totales (p = g + q; P = G + Q où q, Q -sont les charges d’exploitation).
Les efforts tranchants sont déterminés par les méthodes générales applicables
aux poutres continues.
327
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
a) Cas des poutres à moments d’inertie égaux dans les différentes travées
et non solidaires des poteaux
Fig. 12.7.
Pour déterminer les valeurs des moments en travées, on procède comme suit
(voir fig. 12.8) :
- on trace les courbes des moments de la travée indépendante de
longueur L sous l’effet des charges permanentes G (MG) et de la
totalité de la charge G + Q (MG+Q ) ;
328
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Les efforts tranchants sont déterminés par la méthode générale applicable aux
poutres continues.
Fig. 12.8.
b) Cas des poutres à moments d’inertie variables d’une travée à l’autre non
solidaires des poteaux
Les moments sur l’appui i sont déterminés par les expressions suivantes:
- pour le cas des charges réparties, on a :
2 2
p w L'w + βp e L'e
Mi = (12.23)
8,5(1 + β )
L'e I w
avec, β = (12.24)
L'w I e
- pour le cas des charges ponctuelles, on a :
βkPe L'e
Mi (Pe ) = (12.25)
(1 + β )
kPw L'w
Mi (Pw ) = (12.26)
(1 + β )
329
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-2008-
Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Les moments en travées sont déterminés par la même procédure que pour les
poutres à moments d’inertie égaux. Les efforts tranchants sont déterminés par
la méthode générale applicable aux poutres continues.
Fig. 12.9.
Travées intermédiaires
Pour les travées intermédiaires, les valeurs absolues des moments dans les
sections dangereuses (nus des appuis) sont déterminées par les expressions
suivantes :
- au nu de l’appui dans la travée gauche :
Kw K
Mw = Me ’ + M w ' 1 − w (12.27)
D D
- au nu de l’appui dans la travée droite :
330
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Ke K
Me = Me ’ 1 − + Mw' e (12.28)
D D
- au nu inférieur des poutres dans le poteau inférieur :
Ks
Ms = ( M e '− M w ' ) (12.29)
D
- au nu supérieur des poutres dans le poteau supérieur :
K
Mn = n ( M e ' − M w ' ) (12.30)
D
avec,
Kw = Iw / Lw’ (12.31)
Ke = Ie / Le’ (12.32)
Kn = In / Hn’ (12.33)
Ks = Is / Hs’ (12.34)
D = Kw + Ke + Kn + Ks (12.35)
1
Mw ’ = pw L’w2 + Lw’∑∑kwPw (12.36)
8,5
1
Me ’ = pe L’e2 + Le’∑kePe (12.37)
8,5
x( x − 1)( x − 2)
kw(e) = (12.38)
2,125
avec, x = a / L’w(e) .
Travées de rive
Fig. 12.10
Considérons d’abord une travée de rive avec une console (voir fig. 12.10).
331
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-2008-
Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Noeud 2: Pour ce noeud, il s’agit tout d’abord d’évaluer les longueurs des travées
fictives. Ainsi, la longueur L’w2 est prise égale à :
L’w2 = χ1 Lw2 (12.47)
avec, χ1 - coefficient prenant les valeurs suivantes :
- pour (Ks1 + Kn1 ) ≥ 1,5Ke1 :
χ1 = 0,8 (12.48)
- pour (Ks1 + Kn1 ) < 1,5Ke1 :
K s1 + K n1
χ1 = 1 - (12.49)
7,5 K e1
On a : 0,8 ≤ χ1 ≤ 1,0.
Quant à la longueur L’e2, elle est prise égale à 0,8Le2 (L’e2 = 0,8Le2) si la travée
n’est pas de rive, c’est-à-dire si le noeud 3 n’est pas un noeud de rive. Dans le cas
où le noeud 3 est un noeud de rive, on prend :
L’e2 = χ3 Le2 (12.50)
avec, χ3 - coefficient prenant les valeurs suivantes :
- pour (Ks3 + Kn3) ≥ 1,5Kw3 , on a :
χ3 = 0,8 (12.51)
- pour (Ks3 + Kn3 ) < 1,5Kw3 , on a :
K s 3 − K n3
χ3 = 1 - (12.52)
7,5 K w3
332
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Dans le cas d’une travée de rive sans console, les règles précédentes
s’appliquent en faisant Mw1 = 0.
Les efforts tranchants sont déterminés par la méthode générale applicable aux
poutres continues. Par mesure de simplification, on néglige les efforts normaux
développés dans les poutres.
333
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Ledit règlement précise que, si une des conditions précédentes n’est pas
vérifiée, on peut appliquer la méthode de Caquot en majorant les moments en
travées et atténuant les moments sur appuis d’un coefficient compris entre 1 et
2/3 .
Par cette méthode, les valeurs absolues des moments en travées Mt et sur
appuis Mw et Me (respectivement moments sur appui gauche et sur appui droit
de la travée considérée) doivent vérifiées les conditions suivantes :
• Mt,r ≥ M’ - 0,5(Mw - Me ) (12.56)
avec, M’ = Max 1,05Mo ; (1 + 0,3α)Mo (12.57)
• Mt,i ≥ 0,5(1 + 0,3α)Mo (12.58)
dans une travée intermédiaire;
• Mt,r ≥ 0,5(1,2 + 0,3α)Mo (12.59)
dans une travée de rive;
• la valeur absolue Ma de chaque moment sur appui intermédiaire doit
être telle que (voir fig. 12.11) :
∗ Ma ≥ 0,6 Mo pour une poutre à deux travées;
∗ Ma ≥ 0,5Mo pour les appuis voisins des appuis de rive d’une
poutre à plus de deux travées;
∗ Ma ≥ 0,4Mo pour les autres appuis intermédiaires d’une
poutre à plus de trois travées.
Dans ces expressions :
Mo - le moment maximal dans la travée de comparaison (pour une charge
uniformément répartie p, on a Mo = pL2/8) ; α - coefficient définit comme suit :
Q
α = (12.60)
G+Q
Fig. 12.11.
334
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Aux appuis de rive, pour les éléments coulés sur place, il convient dans tous les
cas de prévoir un moment d’encastrement au moins égal à 0,2Mo.
Les efforts tranchants sont déterminés par les méthodes générales appliquées
aux poutres continues.
Pour les efforts tranchants sur appuis, leurs valeurs sont données sur la fig.
12.12.
Fig. 12.12. Valeurs des efforts tranchants. Vo - la valeur de l’effort tranchant dans la
poutre isostatique.
335
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Les courbes enveloppes des moments de flexion sont tracés pour pouvoir arrêter
certaines armatures longitudinales là où elles ne sont plus nécessaires pour
équilibrer les efforts internes. Pour les poutres en béton armé, soumises à des
336
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Fig. 12.13. Courbe enveloppe des moments de flexion dans une poutre continue.
N.B.: • l’épure des moments dans la travée de rive est tracée pour un moment
d’encastrement égal à 0,2Mo ;
• les valeurs du coefficient α sont données dans le tableau 12.8 en fonction du
rapport q/g.
Points 1 2 3 4 6 7 8 9 11 12 13 14
β 65 104 85 25 20 73 73 20 18 68 68 18
Tableau 12.6 Valeurs du coefficient β pour déterminer les moments positifs en
travées.
N.B.: les valeurs de β pour les sections dangereuses où le moment est maximal sont
données sur la fig. 12.13.
Une fois la courbe enveloppe tracée, on peut déterminer les aciers (sections
d’armatures) nécessaires pour n’importe quelle section de la poutre ; toutefois,
pour des raisons constructives et de mise en oeuvre, on se limite à quelques
sections seulement, à commencer par la section dangereuse où le moment est
maximal. Avec la diminution de la valeur du moment et selon la portée de la
poutre, on peut arrêter une, deux, trois ou quatre fois les armatures qui ne sont
337
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-2008-
Chapitre 12. Les poutres et les dalles
plus nécessaires ; pour les petites et moyennes portées, on fera un à deux arrêts
d’armatures longitudinales et pour les grandes portées, on peut augmenter le
nombre d’arrêts jusqu’à trois ou quatre. Dans tous les cas, il faut respecter les
règles d’arrêt des armatures longitudinales (chapitre 9). Aussi, en choisissant et
en disposant les armatures principales (longitudinales), on doit chaque fois
vérifier que la hauteur utile réelle dr correspondant au ferraillage réalisé ne
soit pas inférieure à la hauteur utile théorique d prise dans le calcul ; autrement
dit on doit toujours avoir dr ≥ d.
q/g 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0
α1 0,167 0,200 0,228 0,250 0,270 0,285 0,304 0,320 0,330 0,339
Tableau 12.8. Valeurs du coefficient α1 (voir fig. 12.13) en fonction de q/g.
Sur la fig. 12.16 par exemple, sont représentées la courbe enveloppe des
moments de flexion (moments sollicitant) et l’épure des moments résistants
tracées après calcul des sections d’armatures pour une poutre continue à trois
travées soumise à l’action de charges uniformément réparties.
détermine les valeurs maximales des sollicitations. Pour ce cas, on doit respecter
les dispositions de la fig. 12.15.
Fig. 12.14. Courbes enveloppes (1) et épures des moments résistants (2).
Fig. 12.15.
Dans le cas, où une poutre à une travée est prolongée par un porte-à-faux, il faut
tenir compte de l’effet de console qui consiste à considérer les différents cas
de chargement représentés sur la fig. 12.16.
339
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Les armatures transversales sont déterminées à partir des valeurs des efforts
tranchants. En qualité d’armatures transversales, on utilise des cadres, des
étriers et des épingles. La répartition des armatures transversales se fait, dans
tous les cas, suivant la courbe enveloppe des efforts tranchants. Dans le cas des
charges uniformément réparties, on peut utiliser la répartition de Caquot ou
d’autres types de répartition. Souvent, pour des poutres soumises à des charges
uniformément réparties modérées, on peut utiliser deux espacements pour les
armatures transversales (cadres), à savoir un premier espacement st1, pour les
zones d’appui, déterminé à partir de la valeur de l’effort tranchant au niveau de
l’appui et un deuxième espacement st2, pour la zone centrale, déterminé à partir
de la valeur de l’effort tranchant à l’abscisse xc = 0,25L de l’appui où, L est la
portée de la travée (voir fig. 12.17).
Fig. 12.17.
Sur la fig. 12.18 sont montrés quelques cas de ferraillage des sections droites
des poutres.
340
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Fig. 12.18.
1, 2 - armatures longitudinales inférieures et supérieures; 3 - cadres; 4 - épingle; 5 _
talon pour loger les armatures longitudinales inférieures; 6 - armatures du hourdis.
2. LES DALLES
2.1. Généralités
Les dalles pleines en béton armé sont des pièces minces dont l’épaisseur h est
largement inférieure à ses dimensions dans le plan. Elles sont de formes
différentes dans le plan : carrées; rectangulaire, circulaire, trapézoïdale,
triangulaire, etc. ... Elles reposent, en général, sur plus de deux appuis (2, 3, 4 ou
plus) constitués par des poutres ou murs porteurs et travaillent en flexion dans
un ou deux sens.
La portée L à prendre en compte est prise, en général, entre nus des appuis ou
entre points d’application des résultantes des réactions d’appuis dans le cas où
elles reposent sur un massif de maçonnerie (voir fig. 12.19).
341
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
L’épaisseur minimale d’une dalle est de 5 cm dans tous les cas, sauf quand elle
est associée à des entrevous résistants où l’on peut réduire la hauteur à 4 cm.
Dans les formules (12.62) et (12.63), on doit prendre les petites valeurs de la
hauteur h pour le cas des dalles de petites portées, les moins sollicitées et
ayant des appuis continus le long du contour. On peut aussi se servir des données
du tableau 12.9 pour les constructions courantes.
342
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Dans ce qui va suivre, on se limitera au calcul des dalles ayant une épaisseur h
constante et soumise à des charges normales au plan médian de la dalle.
Les dalles sont calculées comme des plaques. Dans le cas des plaques
rectangulaires de côté Lx et Ly (Lx < Ly), la pratique a montré que :
• La dalle porte dans un seul sens (sens de la petite portée Lx) si :
- le rapport Lx /Ly est inférieur à 0,4 (Lx /Ly < 0,4) ;
- la charge est uniformément répartie.
• La dalle porte dans les deux sens si :
- les charges ne sont pas uniformément réparties ;
- la dalle est rectangulaire et que 0,4 ≤ Lx /Ly ≤ 1,0, quelque soit la
charge ;
- la dalle a une autre forme (non rectangulaires) dans le plan, quelque
soit la charge.
Dans le cas où la dalle porte dans un seul sens, elle est calculée comme une
poutre de portée Lx avec une section rectangulaire de hauteur h et de largeur
b = 1,00 m ; on l’appelle poutre-dalle en ce moment.
Dans le cas où la dalle porte dans les deux sens, elle est calculée dans les deux
sens comme une plaque de côtés Lx et Ly ; les sollicitations de calcul sont
ramenées à l’unité de largeur de la plaque dans le sens considéré.
Le calcul des dalles consiste à déterminer les efforts internes développées dans
leurs sections et de déterminer par la suite les sections d’armatures nécessaires
pour équilibrer ces efforts internes. Il existe deux méthodes principales de
calcul des dalles :
- les méthodes élastiques ;
- la méthode de l’équilibre limite.
343
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
1 ∂ω 1 ∂ 2ω ∂ 2ω
Mθ = - D + +ν 2 (12.73)
r ∂r r 2 ∂θ 2 ∂r
∂ 1 ∂ω
T = - D(1 - ν) (12.74)
∂r r ∂θ
∂ ∂ 2ω 1 ∂ω 1 ∂ 2ω
Vr = - D 2 + ν + (12.75)
∂r ∂r r ∂r r 2 ∂θ 2
1 ∂ 1 ∂ω 1 ∂ 2ω ∂ 2ω
Vθ = -D + 2 2 +ν (12.76)
r ∂θ r ∂r r ∂θ ∂r 2
345
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
1 2Lx
β5 = (1 + ν ) ln +ν + δ1 (12.82)
4π πro
1 2 Lx
γ5 = (1 + ν ) ln +1−δ2 (12.83)
4π πro
où,
δ1 et δ2 - coefficients, fonctions du rapport des côtés, dont les valeurs, de
même que celles du coefficient α dans la formule (12.77) sont données dans le
tableau 12.12.
348
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
ω =
p
(
R2 − r 2 )
5 +ν 2
R − r2
(12.84)
64 D 1 +ν
1
Mr = p (3 + ν )( R 2 − r 2 ) (12.85)
16
Mθ =
1
16
[
p (3 + ν ) R 2 − (1 + 3ν )r 2 ] (12.86)
où,
R - le rayon de la dalle; r - le rayon du point considéré (on a : r = 0
au centre de la dalle) ;
ω =
p
64 D
(
R2 − r 2 )2
(12.87)
Mr =
1
16
[
p (1 + ν ) R 2 − (3 + ν )r 2 ] (12.88)
Mθ =
1
16
[
p (1 + ν ) R 2 − (1 + 3ν )r 2 ] (12.89)
P r
Mr =
2π 1 + (1 + ν ) ln R (12.94)
P r
Mθ = ν + (1 + ν ) ln (12.95)
4π R
Pour les dalles rectangulaires continues, les valeurs maximales des moments en
travées Mt et sur appuis Ma doivent satisfaire les conditions suivantes :
Ma ≥ 0,40Mo,x (12.105
- de plus, on doit avoir :
Mt,y +0,5 (Mw,y + Me,y) ≥ 1,25Mo,y (12.106)
A partir des valeurs des moments, on détermine les sections d’armatures comme
pour les éléments fléchis. La largeur étant de 1 m ( b = 1,00 m = 100 cm), on
répartit uniformément les barres d’armatures sur cette largeur ; les armatures
dans le sens de la petite portée sont toujours placées le plus proche de la
paroi.
351
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Comme il a été déjà souligné, dans le cas des poutres - dalles (c’est-à-dire des
dalles rectangulaires avec Lx /Ly < 0,40) ; elles sont calculées seulement dans le
sens de la petite portée Lx comme des poutres de largeur b = 1,00 m. A partir
des moments, on détermine les sections d’armatures As,x dans ce sens. Dans le
sens de la grande portée (sens y), on dispose des armatures de répartition de
section As,y telles que :
- pour le cas des charges réparties :
As,y = 0,25 As,x (12.109)
Dans le cas général, on est en présence de six (6) moments : deux (2) moments
positifs en travée Mx et My et quatre (4) moments négatifs sur appuis Mn , Me ,
Ms et Mw .
352
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Fig. 12.21. Analyse limite d’une dalle rectangulaire encastrée aux contours et soumise
à une charge uniformément répartie. 1, 2 - charnières plastiques (lignes de rupture),
respectivement sur appuis et en travées.
353
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-2008-
Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Wp = ∫ ypdA = pV (12.112)
A
où,
y est le déplacement ; V - le volume du corps obtenu à l’état limite ou encore le
volume des déplacements :
V =
1
6
[
fL x (3L y − L x ) ] (12.113)
Le travail virtuel des moments de flexion dans les charnières plastiques, dans
le cas d’un ferraillage uniforme de la dalle dans les deux sens, est égal à :
ϕ = Mx 2ϕ
WM = ∑Mϕ ϕ + Mn ϕ + Ms ϕ + My 2ϕ
ϕ + Mw ϕ + Ms ϕ (12.114)
ou encore
2f
WM = (2Mx + 2My + Mn + Ms + Mw + Me) (12.115)
Lx
Le travail virtuel des forces extérieures Wp étant égal à celui des efforts
internes WM, on obtient :
pfL x 2f
(3 L y − L x ) = (2Mx + 2My + Mn + Ms + Mw + Me ) (12.116)
6 Lx
d’où
2
pL x
(3L y − L x ) = 2Mx + 2My + Mn + Ms + Mw + Me (12.117)
6
354
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-2008-
Chapitre 12. Les poutres et les dalles
As,y - la même chose pour les armatures parallèles au grand côté (Ly) de la
dalle;
As,w - la section totale des armatures tendues sur appuis sur toute la
longueur de la travée dans la section I-I;
As,e - la même chose dans la section I’-I’;
As,s - la section totale des aciers tendus dans la section II-II;
As,w - la même chose dans la section II’-II’.
L’expression (12.117) est valable même si tous les côtés de la dalle ne sont pas
encastrés. Dans le cas où un côté est sur appui articulé, on pose le moment sur
l’appui correspondant (Mw , Me , Ms , Mn ) égal à zéro.
En se donnant des rapports entre les sections d’armatures As,i dans les
différentes sections de la dalle (dans les différentes directions en travées et
sur appuis), on obtient différents rapports entre les moments limites (moments
résistants) Mi . Dans ces conditions, à la place de six (6) inconnues (Mx , My , Mw ,
Me , Ms , Mn ), on trouve une (1) seule inconnue et on peut passer ainsi à la
résolution du problème.
355
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-2008-
Chapitre 13. Les planchers
Chapitre 13
LES PLANCHERS
1. GENERALITES
Les planchers en béton armé peuvent être coulés sur place, préfabriqués ou semi
- préfabriqués. Les types les plus utilisés sont :
- les planchers à « hourdis creux »;
- les planchers avec dalles pleines et poutres;
- les planchers à poutrelles parallèles rapprochées;
- les planchers en caissons;
- les planchers - champignons et planchers - dalles.
Les charges sur les planchers comprennent les charges permanentes et les
charges d’exploitation. Les charges permanentes sont constituées par le poids de
la structure du plancher et de certains équipements fixes sur lui. La valeur de la
charge d’exploitation sur un plancher dépend de la destination de cette dernière.
Dans le tableau 13.1 sont données les valeurs de certaines charges permanentes
et d’exploitations sur les planchers.
356
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Chapitre 13. Les planchers
Désignations Charges, en
daN/m2
CHARGES PERMANENTES
CHARGES D’EXPLOITATION
Maisons d’habitations
357
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Chapitre 13. Les planchers
Bureaux
358
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-2008-
Chapitre 13. Les planchers
Les dimensions des corps creux sont variables suivant les pays, les portées à
couvrir et l’usage du bâtiment. En général, pour les corps creux courants, on a :
- la longueur Lc = 20 ... 50 cm;
- la largeur lc = 15 … 25 cm;
- la hauteur hc = 10 … 30 cm.
359
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Chapitre 13. Les planchers
Les entrevous sont exécutés en céramiques, en terre cuite, en béton. Ils doivent
pouvoir résister aux charges de montage. L’entraxe b des nervures dépend de la
longueur des entrevous et de la largeur de la nervure:
b = Lc + bner (13.1)
Les nervures reposent soit sur des poutres qui prennent appuis sur des poteaux,
soit sur un chaînage qui répartit la charge sur un mur porteur (voir fig. 13.2).
a) Dalle de compression
360
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Chapitre 13. Les planchers
200
A⊥ ≥ (13.2)
fe
La disposition des armatures sur les entrevous permet une bonne répartition des
charges localisées et limite les risques de fissuration.
b) Les nervures
Les nervures sont calculées comme des poutres (continues ou non) prenant appui
sur d’autres poutres ou sur des chaînages. En travée, elles sont calculées comme
des sections en T (section transversale en T) et sur appui comme des sections
rectangulaires (voir fig. 13.4). La portée L est comptée entre nus des appuis. La
hauteur h doit être telle que :
Mt
h ≥ L (13.5)
15M o
avec, Mt = (0,67 ... 0,95)Mo
ou encore
L
h ≥ (13.6)
22,5
361
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Chapitre 13. Les planchers
On calcule ainsi les moments et les efforts tranchants. Dans le cas d’une nervure
continue, on doit tenir compte des différents cas de chargement défavorables
pour déterminer les sollicitations dans les différentes sections. A partir des
sollicitations, on détermine les sections des armatures longitudinales et
transversales. Les justifications sont, en général, relatives à l’état limite ultime
seulement; mais dans le cas des nervures exposées aux intempéries, il faut faire
une justification vis à vis de la durabilité.
c) Les poutres
Elles reçoivent les charges des nervures et sont, en général, calculées comme
des poutres continues de section droite rectangulaire. Un calcul plus précis et
économique consiste à prendre une section transversale en T avec des ailes
formées par la dalle de compression.
On admet la transmission des charges des nervures sur les poutres sans tenir
compte de la continuité de ces premières (nervures). La charge linéaire p sur la
poutre sera :
362
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-2008-
Chapitre 13. Les planchers
Ce type de plancher est utilisé, en général, pour les bâtiments industriels. Il est
constitué d’une dalle pleine en béton armé d’épaisseur constante 6 ... 12 cm,
parfois jusqu’à 15 cm ou 20 cm, reposant sur un réseau de poutres (poutres
secondaires et poutres principales) (voir fig. 13.5). Les poutres principales
reposent sur des poteaux ou sur des murs porteurs. L’espacement des poutres
secondaires (petite portée Lx de la dalle) varie, en général, de 1,5 à 3,0 m
(rarement jusqu’à 3,5 m ou 4,0 m) et celui des poutres principales (portée des
poutres secondaires ou grand côté Ly des dalles) est, en général supérieur à 5,0
m. Donc, la petite portée de la dalle est telle que Lx = 1,5 ... 3,0 m (4 m) et la
portée Ly des poutres secondaires est elle que Ly ≥ 5,0 m.
a) Dalle pleine
La dalle pleine est calculée par les méthodes habituelles (voir chapitre
précédent). La charge peut être répartie ou concentrée. La dalle peut porter
363
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Chapitre 13. Les planchers
dans un seul sens (si Lx /Ly ≤ 0,4 ) ou dans les deux sens (si 0,4 < Lx /Ly ≤ 1,0). Les
moments d’encastrement des dalles dans les poutres ne doivent pas être pris
inférieurs à 40% du moment en travée.
Les armatures dans les différentes sections et dans les différents sens sont
déterminées à partir des valeurs des moments en travée Mt,x et Mt,y et sur
appuis Ma . Le premier lit est toujours constitué par les armatures dans le
sens de la petite portée Lx.
b) Poutres
Les poutres reçoivent les charges des dalles et sont calculées par les méthodes
exposées précédemment (voir chapitre précédent). Deux cas sont à distinguer
pour la transmission des charges des dalles aux poutres :
- 1er cas : cas où Lx /Ly ≤ 0,4;
- 2ème cas : cas où 0,4 < Lx /Ly ≤ 1,0.
Dans ce cas, on suppose que les dalles transmettent la totalité de la charge aux
poutres secondaires PS, qui, à leur tour, transmettent la charge aux poutres
principales PP (voir fig. 13.6). La largeur de la bande chargée Bs revenant à la
poutre secondaire PS est :
Bs = Lx + bps (13.9)
où,
bps est la largeur de la poutre secondaire.
Pc = ps Bp = ps Ly (13.11)
Cette transmission des charges doit tenir compte de la continuité des poutres
secondaires (majoration des réactions aux appuis voisins des appuis de rive). Le
poids propre de la poutre principale qui est uniformément répartie le long de la
poutre peut être ramené sous forme de charges concentrées ajoutées aux
valeurs de Pc.
Dans ce cas, on suppose que la charge de la dalle est répartie entre les poutres
secondaires PS et les poutres principales PP (voir fig. 13.7 et 13.8). Quand il y a
365
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-2008-
Chapitre 13. Les planchers
des poteaux à chaque croisement de poutres (fig. 13.7), on peut distinguer deux
types de poutres : les poutres PP1 et les poutres PP2.
Quand il n’y a pas de poteaux à tous les croisements de poutres, on est alors en
présence de poutres secondaires PS et de poutres principales PP (voir fig. 13.8).
Dans ce cas, les poutres secondaires sont calculées comme les poutres de type
PP2 (formules (13.15) ... (13.18)) avec une section droite en T. Quant aux poutres
principales PP, elles reçoivent les charges :
- des poutres secondaires PS sous forme de forces concentrées Pc (fig.
13.8, d);
- de la dalle sous forme de charge répartie linéaire avec une intensité
maximale pa;
- de son poids propre sous forme de charge répartie uniformément le
long de sa longueur.
366
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Chapitre 13. Les planchers
Dans le cas, par exemple, où l’on a une seule force concentrée Pc au milieu de la
portée, on a :
1
Mmax = Pc Lp (13.19)
4
1
VA = VB = Pc Lp (13.20)
2
Les poutres principales sont calculées comme des sections rectangulaires. Les
justifications sont relatives à l’état limite ultime et à l’état limite de service.
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Chapitre 13. Les planchers
Ce type de plancher est utilisé surtout dans les bâtiments civils et parfois dans
les bâtiments industriels. Il est constitué par une dalle d’épaisseur ho = 4 ... 20
cm et par des poutrelles rapprochées avec une distance c entre axes variant de
50 à 150 cm en général (voir tableau 13.2). On les appelle aussi planchers
nervurés (fig. 13.9, a).
Pour l’exécution d’un tel plancher, on utilise des coffrages en tôles métalliques,
généralement, sous forme de U renversés qui servent à coffrer les joues des
poutrelles et la face inférieure de la dalle (fig. 13.9, b). En fond de moules des
poutrelles formées par les tôles, on dispose des lambourdes qui seront bien
scellées dans le béton par des clous à grosse tête. La forme nervurée de la face
inférieure du plancher est souvent cachée par un faux-plafond.
368
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Chapitre 13. Les planchers
Les poutrelles sont calculées comme des poutres (fig. 13.9, d) de section en T
1 1
avec une hauteur totale h = ⋯ Lp et reposant sur des poutres principales
10 18
ou sur des murs porteurs.
Dans le cas où le plancher est conçu en dalle articulée aux contours et renforcée
par des nervures très rapprochées parallèles au grand côté (voir fig. 13.10), on
peut déterminer la flèche ω au centre de la dalle et les moments de flexion M
par les expressions suivantes :
- pour la flèche au centre, on a :
k1 cb 4 c4
ω = 4 + 0,0284 3 p o (13.21)
10 EI Eh
- pour les moments de flexion au centre entre les nervures :
k2 2 c 2
Mx = 4 b + po (13.22)
10 24
k3 2 c2
My = 4 b − ν p o (13.23)
10 24
- pour les moments de flexion au centre dans les nervures :
k2 2 c 2
Mx = 4 b − p o (13.24)
10 12
k3 2 c2
My = 4 b + ν p o (13.25)
10 12
- pour le moment de flexion maximal dans la nervure :
k4
Mn = 4
b 2 po (13.26)
10
Dans ces expressions :
369
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Chapitre 13. Les planchers
Fig. 13.10.
370
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Chapitre 13. Les planchers
po est la pression sur la dalle ; c est la distance entre axes des nervures ;
I - le moment d’inertie de la section de la nervure ; ki , i = 1, 2, 3, 4 - coefficients
dont les valeurs sont données dans le tableau 13.3 et qui sont fonction du
paramètre δ :
cD
δ = (13.27)
I
où, D est la rigidité cylindrique de la dalle.
Les planchers en caisson sont utilisés généralement dans les grandes salles des
bâtiments civils (halls d’entrées, salles de spectacles, grandes salles
commerciales, etc...). Ils peuvent être utilisés parfois dans les bâtiments
industriels.
Les planchers en caisson sont constitués d’une dalle pleine d’épaisseur 5 ... 10 cm
avec des nervures dans les deux sens, distantes de 80 ... 200 cm , en général
(voir fig. 13.11, a). Les nervures sont toujours perpendiculaires, mais peuvent
être parallèles au côté ou formées un angle de 45° avec les côtés. Ce type de
plancher peut être coulé sur place ou être préfabriqué.
La dalle pleine est calculée comme une plaque prenant appui sur les nervures
(donc s’appuyant sur les poutrelles sur les 4 contours). Elle est armée d’un
quadrillage de maille carrée ou rectangulaire. Les nervures (ou poutrelles) ont la
1 1
même hauteur h dans les deux sens avec h = ⋯ L. Elles sont calculées
20 10
comme une section en T. En supposant que le plancher repose librement sur les 4
côtés, les moments de flexion dans les poutrelles disposées au milieu du plancher
peuvent être déterminés par les expressions suivantes (voir fig. 13.11, b) :
- pour les poutrelles dans le sens de L1 :
4
1 L2 2
M1 = c p L
4 1 o 1
(13.28)
8 L1 + L2
4
371
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Chapitre 13. Les planchers
Fig. 13.11.
Les poutrelles, proches des côtés, fléchissent moins et les moments de flexion
sont plus faibles. Approximativement, le moment fléchissant dans une nervure
située à une distance x du bord est déterminé comme suit :
M1x = k1 M1 (13.30)
M2x = k2 M2 (13.31)
16 xi xi
3 4
xi
où, ki = −2 3 + 4 avec, i = 1, 2. (13.32)
5 Li Li Li
carrées ou rectangulaires (voir fig. 13.12, a). Quand la tête des poteaux est
élargie en forme de chapiteaux ou « champignons », on a un plancher -
champignon (fig. 13.12, b). Lorsque les chapiteaux n’existent pas, on a un
plancher - dalle (fig. 13.12, c). Les chapiteaux ont pour but :
- de réduire la portée de la dalle;
- d’accroître la rigidité de la dalle;
- d’éviter le poinçonnement de la dalle au droit des poteaux.
Les planchers - champignons sont utilisés dans les bâtiments industriels à forte
surcharge. Ils ont l’avantage d’un éclairage facile et de l’absence de coffrage de
poutres avec retombées.
Les planchers - dalles sont utilisés aussi bien dans les bâtiments industriels que
civils. Ils ont l’avantage d’un éclairage facile, d’un toit plan et de la souplesse
dans le cloisonnement.
2.5.2. Calcul
Le calcul exact de ces types de planchers se fait, en général, par des méthodes
numériques (méthodes des éléments finis, méthode des différences finies).On
admet un calcul approché comme des portiques dans les sens de x et y. Ces
portiques sont étudiés indépendamment l’un de l’autre en prenant chaque fois la
totalité des charges permanentes et d’exploitation (voir fig. 13.13). On obtient
ainsi une série de portiques (dans le cas général à plusieurs travées et à plusieurs
niveaux) dont chacun est étudié comme un système à deux dimensions composé
373
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Chapitre 13. Les planchers
Fig. 13.13.
PF - porte à faux; PISX et PISY - portique intermédiaire respectivement dans les sens
de x et y ; 1 - axe des panneaux.
pLx L y L x + L y
8
2
− 2c +
4 c 3 f s
≤
3 Lx L y 2
[( ) ( )
Asx,sup + Asy,sup z s ,sup + Asx,inf + Asy,inf z s ,inf ]
(13.33)
où,
p est la pression sur la dalle ; Asx,sup , Asy,sup - les sections des armatures
supérieures sur les longueurs Lx et Ly ; Asx,inf , Asy,inf - les sections des armatures
inférieures sur les longueurs Lx et Ly ; zs,sup , zs,inf - les bras de levier des
armatures supérieures et inférieures.
Les planchers préfabriqués sont très répandus ; ils sont utilisés aussi bien dans
les bâtiments civils qu’industriels. Avec la préfabrication dans les usines et
parfois sur des aires spécialement aménagées sur chantier, on arrive à
industrialiser la construction et réduire considérablement les temps d’exécution
des travaux.
elliptique, ovale ou rectangulaire (fig. 13.15). Les alvéoles ont pour rôle de
diminuer le poids propre de la dalle.
Les largeurs l ont, en général, des valeurs normalisées: 1,00 m; 1,50 m; 2,00 m;
3,00 m; 4,50 m; 6,00 m.
Les planchers préfabriqués en béton armé sont calculés comme des poutres de
section rectangulaire, en T ou I (H), reposant sur deux appuis simples. La bande
chargée revenant à la poutre est égale à la largeur l de la dalle et les armatures
calculées sont réparties sur cette largeur.
376
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Chapitre 14. Les escaliers
Chapitre 14
LES ESCALIERS
1. GENERALITES
Les escaliers sont des éléments conçus pour assurer la communication entre les
différents niveaux d’un bâtiment. Ils peuvent être préfabriqués ou coulés sur
place. Ils sont logés dans un espace appelé cage d’escalier qui souvent, avec
l’escalier joue un rôle de structure de rigidification du bâtiment, surtout, sous
l’action des forces horizontales.
1.2. Terminologie
Un escalier est composé d’un certain nombre de marches (voir fig. 14.1). La
marche M est la partie horizontale ; c’est là où l’on marche. La longueur des
marches est appelée emmarchement E. La largeur d’une marche est notée g et
est appelée giron. La contremarche CM est la partie verticale d’une marche;
377
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Chapitre 14. Les escaliers
c’est la partie contre la marche; sa hauteur est notée h et est appelée hauteur
de la contremarche ou encore hauteur de la marche.
Le mur qui limite l’escalier est appelé mur d’échiffre ; il sert souvent d’appui
pour la paillasse. La paillasse est le plafond qui monte sous les marches; elle
supporte les marches et contremarches. La cage est le volume circonscrit à
l’escalier. La projection horizontale d’un escalier laisse au milieu un espace appelé
jour, qui peut être nul ou être assez grand pour loger un ascenseur. Le collet est
le bord qui limite l’escalier du côté du jour. La ligne de foulée est la courbe
décrite par une personne gravissant l’escalier; elle est tracée à 0,50 m en
arrière du collet. Le limon est une poutre droite, courbe ou hélicoïdale sur
laquelle prennent appuis les marches.
Du côté du vide, les volées et paliers sont munis d’un garde-corps ou rampe.
Deux volées parallèles sont réunies par un (1) ou deux (2) paliers ou par un
quartier tournant.
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Chapitre 14. Les escaliers
Les escaliers extérieurs permettant l’accès aux immeubles sont appelés perrons;
ils peuvent avoir de formes très variées (voir fig. 14.3.).
1.4. Dimensions
En pratique, on prend :
h = 14 ... 18 cm (en moyenne h = 15 ... 16 cm);
g = 23 ... 33 cm (en moyenne g = 27 ... 30 cm).
379
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Chapitre 14. Les escaliers
Le collet est pris, en général égal à 6 ... 15 cm. Dans tous les cas, l’échappée ne
doit pas être inférieure à 2,0 m.
Sur les escaliers agissent les charges permanentes constituées par le poids
propre de l’escalier (marches + paillasse ou limon) et les charges d’exploitation
constituées par le poids des personnes. Les valeurs des charges d’exploitation
sur les escaliers sont normalisées et sont fonction de la destination du bâtiment
(voir tableau 14.1).
Les escaliers à paillasse sont généralement calculés comme des corps solides à
ligne moyenne inclinée (voir fig. 14.4). La paillasse, qui est en fait une dalle
inclinée appuyant sur deux contours, est donc assimilée à une poutre inclinée d’un
angle α reposant sur deux appuis. On désigne par p la charge linéaire totale
(charge permanente g due au poids propre de la paillasse et des marches +
380
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Chapitre 14. Les escaliers
Dans le cas où les appuis sont tels qu’on n’a que deux réactions verticales (fig.
14.4, a), les valeurs maximales des sollicitations ont pour expression :
L2
Mmax = p (14.1)
8
L
Vmax = p sin α (14.2)
2
L
Nmax = p cos α (14.3)
2
Fig. 14.4.
Dans le cas où l’on a des réactions horizontales et verticales (fig. 14.4, b), on
obtient:
L2
Mmax = p (14.4)
8
L2
Vmax = p (14.5)
2 Lo
L3 pLH
Nmax = p + (14.6)
2 HL0 Lo
L3
Nmin = p (14.7)
2 HLo
381
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Chapitre 14. Les escaliers
En général, les efforts normaux de compression N ne sont pas pris en compte, ils
sont repris par le béton de la paillasse. L’épaisseur de la paillasse varie, en
général entre 6 et 15 cm. Les armatures sont constituées par un quadrillage
avec des fils porteurs inclinés, parallèles à la surface médiane de la paillasse et
des fils de répartition, perpendiculaires à ces premiers (voir fig. 14.5). La
section des armatures porteuses est déterminée à partir des sollicitations
(moments) et celle des fils de répartition est déterminée comme pour des dalles
(As,rep = 0,25As,port ). Il est préférable que l’écartement des fils porteurs n’excède
les 20 cm (en général, 10 ... 15 cm).
382
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Chapitre 14. Les escaliers
Les schémas de calcul des escaliers à paillasse peuvent être aussi comme le
montre la fig. 14.6. Dans ce cas, les charges réparties sur les parties inclinées
(volées) et horizontales (paliers) peuvent être différentes. Dans tous les cas, les
armatures principales doivent être disposées comme le montre la fig. 14.7.
Pour les escaliers coulés sur place, il est prévu, en général un semi encastrement.
On prendra alors les valeurs suivantes pour les moments :
• en travées : Mt = (0,60 ... 0,93)Mo ;
• sur appuis : Ma = (0,20 ... 0,67)Mo
où,
Mo est le moment maximal dans la travée indépendante.
Il sera prévu, dans ce cas des armatures en chapeaux pour reprendre les
contraintes de traction (voir fig. 14.8.).
Fig. 14.8.
Pour les escaliers à paillasses adjacentes (voir fig. 14.9) avec un palier
intermédiaire, les systèmes constructifs peuvent être variés. Les appuis des
paillasses peuvent être des appuis simples ou des encastrements (partiels) et
sont, en général situés au niveau des planchers d’étages; ils sont constitués par
des poutres, voiles ou murs. Il convient de prêter une attention particulière à la
jonction paillasse - palier de repos. Au droit de cette jonction, on prévoit, en
général, une poutre comme le montre la fig. 14.9, c. Un exemple de ferraillage
des escaliers à paillasses adjacentes est donné sur la fig. 14.10.
383
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Chapitre 14. Les escaliers
Fig. 14.10.
La paillasse hélicoïdale prend appui sur le contour circulaire constitué par un mur
ou une poutraison (voir fig. 14.11, a). Pour le calcul, on peut procéder de deux
manières. Couramment, on admet des paillasses croisées de portée L telles que
(voir fig. 14.11, b) :
L = (a − b)(3a + b) (14.8)
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Chapitre 14. Les escaliers
1 2 1
M = pL = p (a − b)(3a + b) (14.9)
8 8
A partir du moment
tangentiel Mt, on
détermine les armatures
principales circulaires ; le
moment radial Mr conduit
à des armatures radiales
très faibles, elles sont
alors choisies
constructivement et sont
Fig. 14.12. 1 - armatures principales circulaires; placées comme
2 - armatures radiales de répartition. armatures de répartition
perpendiculairement aux
385
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Chapitre 14. Les escaliers
Comme on l’a défini plus haut, le limon est une poutre inclinée, droite ou courbe,
destinée à supporter les marches. On peut avoir:
- des escaliers à un limon;
- des escaliers à deux limons.
Pour le cas de l’escalier à limon central (voir fig. 14.13, a), les marches sont
calculées comme des consoles encastrées dans le limon (fig. 14.13, b).
Fig. 14.13. a - schéma de ferraillage des escaliers à limon unique; b – schéma de calcul
des marches; c - armatures des marches; d - schéma de calcul du limon. 1 - limon; 2 -
aciers des marches; 3 - marche; 4 - limon central servant d’appui aux marches; 5 -
armatures principales; 6 - armatures de répartition.
Le limon central peut être droit ou courbe (limon hélicoïdal). Le limon droit est
calculé comme une poutre inclinée sous l’action des charges permanentes et
d’exploitation. Le calcul est ainsi identique à celui des paillasses droites.
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Chapitre 14. Les escaliers
Le limon hélicoïdal est calcul comme une poutre hélicoïdale. Ce calcul est
identique à celui de la paillasse hélicoïdale. On calcule alors le moment de flexion
maximal par l’expression (14.9) et on en détermine les armatures.
Dans le cas des limons uniques de rive, le calcul en flexion est identique (limon
droit ou limon hélicoïdal) (voir fig. 14.14). A noter qu’ici, il y a lieu parfois,
d’évaluer le moment de torsion et déterminer en conséquence les armatures de
torsion. Quant aux marches, elles sont calculées comme consoles encastrées
dans le limon sous l’action des charges permanentes et d’exploitation. Les
armatures sont disposées comme l’indique la fig. 14.14, a.
Fig. 14.14. a - ferraillage du limon et des marches; b - schéma de calcul des marches;
1 - limon; 2 - aciers principaux (≥ 2 barres) des marches; 3 - aciers de répartition des
marches.
Les deux limons sont, en général disposés aux limites de l’emmarchement. Ils
sont constitués par des poutres (cas général) ou par des murs ou voiles en béton
armé. Les marches prennent alors appuis sur ces limons (fig. 14.15). On peut
munir, constructivement, ces marches d’une paillasse mince d’épaisseur 5 cm et
armée d’un léger quadrillage (fig. 14.15, c).
Les marches sont calculées comme des poutres sur deux appuis simples (fig.
14.15, c). Dans le cas où les marches sont munies d’une paillasse, on peut se
limiter à une barre par marche comme armatures principales (fig. 14.15, d). Dans
le cas contraire, il faut au moins deux barres avec des armatures de répartition.
Les limons sont calculés comme des poutres inclinées sous l’action des charges
permanentes et d’exploitation.
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Chapitre 14. Les escaliers
Fig. 14.15.
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Chapitre 14. Les escaliers
Dans ce type d’escalier, les marches sont construites en porte - à - faux sur un
noyau circulaire. Il faut, en général, 13 marches pour faire un tour complet et
16 marches pour arriver à l’étage supérieur (fig. 14.16, a).
Les marches peuvent être préfabriquées (fig. 14.16, b) ou coulées sur place (fig.
14.16, c). Dans tous les cas, les marches sont calculées comme des consoles
encastrées dans le noyau central (fig. 14.16, d).
Le noyau central est armé par au moins six (6) barres verticales unies par des
cerces (fig. 14.16, e).
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Chapitre 15. Les poteaux et les murs
Chapitre 15
1. LES POTEAUX
1.1. Généralités
Les poteaux sont des éléments porteurs verticaux qui reçoivent les charges des
planchers pour les transmettre, généralement, aux fondations. Ils sont assimilés
à des barres pour le calcul et travaillent en compression centrée ou excentrée.
Leurs sections transversales peuvent avoir les formes les plus variées (voir fig.
15.1).
La forme carrée est très économique, car elle nécessite, à section transversale
donnée, le moindre coffrage. Les formes rectangulaires, en T, en L et en +
permettent d’adapter une section requise à un encombrement donné (possibilité
de loger les poteaux dans les murs sans dépasser l’épaisseur des murs) et aussi
d’augmenter l’inertie dans le sens voulu. Les formes circulaires et autres
semblables (hexagonales, etc...) sont très coûteuses en coffrage. Les sections en
I, H, T, L, + sont coûteuses en armatures transversales et en coffrage.
Les poteaux peuvent être des produits de préfabrication ou être coulés sur
place.
Selon leurs positions dans un bâtiment, on distingue les poteaux intérieurs, les
poteaux de rive et les poteaux d’angle.
Pour les bâtiments à plusieurs niveaux, la longueur libre Lo est comptée entre
surfaces de planchers (voir fig. 15.2.). Les valeurs des longueurs de flambement
pour les poteaux isolés sont données sur la fig. 15.3.
Fig. 15.2.
391
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Chapitre 15. Les poteaux et les murs
Fig. 15.4.
Les charges verticales sur les poteaux sont déterminées en tenant compte de la
continuité de la structure (poutres) prenant appui sur eux ; toutefois, on admet
d’évaluer ces charges sans tenir compte de cette continuité, en majorant pour
cela (voir fig. 15.5) :
- de 15% pour les poteaux centraux dans le cas des ouvrages à deux
travées;
- de 10% pour les poteaux intermédiaires voisins des poteaux de rive
dans le cas des ouvrages comportant au moins trois travées.
Les charges sur les poteaux de rive sont évaluées dans l’hypothèse de la
discontinuité de la structure. On majore ainsi la charge verticale pour tenir
compte de l’influence du moment créé par la solidarité du poteau à la poutre qui
n’est pas pris en compte.
Fig. 15.5.
393
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-2008-
Chapitre 15. Les poteaux et les murs
Les poteaux sont soumis, soit à une compression centrée, soit à une compression
excentrée (flexion composée avec compression) (voir fig. 15.6). Les justifications
sont donc relatives à l’état limite ultime de résistance (ELU-R) et à l’état limite
ultime de stabilité de forme (ELU-SF). Il s’agit, par ces calculs, de déterminer
les sections d’armatures, en totalité comprimées pour le cas de la compression
simple et en totalité ou partiellement comprimées pour le cas de la compression
excentrée. En général, les sections d’armatures sont déterminées par le calcul à
l’état limite ultime de stabilité de forme (ELU-SF) dans les deux cas. Les calculs
se font conformément aux algorithmes exposés dans le chapitre 8.
Fig. 15.6.
Fig. 15.7.
394
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Chapitre 15. Les poteaux et les murs
Fig. 15.8.
Fig. 15.7.
p.v. - poussée au vide; 1 - armatures longitudinales courbées; 2 - armatures
longitudinales droites; 3 - coude (le béton est chassé); lr - longueur de recouvrement.
395
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-2008-
Chapitre 15. Les poteaux et les murs
2. LES MURS
2.1. Généralités
Le ferraillage des murs en béton armé comprend, en général (voir fig. 15.10):
- deux quadrillages, constitués d’armatures verticales et horizontales,
parallèles aux deux parois du mur;
- des armatures transversales, perpendiculaires aux parois, reliant, en
général les armatures verticales.
Les murs peuvent être raidis ou non. Les raidisseurs peuvent être, soit des
poteaux ou contreforts, soit des murs dans la direction perpendiculaire. Pour
qu’un élément puisse être considéré comme raidisseur, il faut que sa dimension
transversale br suivant la direction perpendiculaire au mur soit au moins égale à
trois (3) fois l’épaisseur a du mur (br ≥ 3a) (voir fig. 15.11). Un mur peut être
raidi en plusieurs endroits, avoir des extrémités libres ou raidies.
396
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-2008-
Chapitre 15. Les poteaux et les murs
On notera :
- dans le cas d’un mur d’un mur encastré en tête et en pied avec un
plancher d’un seul côté :
Lf = 0,85H (15.8)
Fig. 15.12.
L’effort normal limite ultime sur le mur (effort normal résistant) est égal à :
B f
NR,u = α r c 28 + f s ' As ' (15.16)
0,9θγ b
398
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Chapitre 15. Les poteaux et les murs
- si λ > 50, on a :
α = 0,6 50 ( λ) 2
(15.19)
Ces valeurs du coefficient α sont données dans le cas où plus de la moitié des
charges est appliquée après 90 jours. Dans le cas où la majorité des charges est
appliquée entre 28 jours et 90 jours, le coefficient α sera divisé par 1,1. Si la
majorité des charges est appliquée avant 28 jours, la valeur de α sera divisée
par 1,2 et dans la formule (15.16), il faut remplacer fc28 par fcj ;
Les armatures verticales sont disposées, en général, le plus proche des parois
avec un espacement sv tel que :
sv = Min 3a ; 33 cm (15.21)
400 3σ u 1
ρv = Max 0,0015 θ − 1; (15.22)
f e σ u ,lim 1000
où,
θ = 1,00 pour un mur intermédiaire et θ = 1,40 pour un mur de rive ;
σu - la contrainte ultime, déterminée à mi-hauteur, en supposant une
distribution plane des contraintes normales ; σu,lim - la contrainte ultime limite :
N R,u
σu,lim = (15.23)
aL
400
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Chapitre 16. Les fondations
Chapitre 16
LES FONDATIONS
1. GENERALITES
La fondation est la partie de l’ouvrage qui est en contact avec le sol auquel elle
transmet les charges de la superstructure. C’est donc un élément très important
et très particulier de l’ouvrage. En effet, la fondation :
- reçoit toutes les charges de la superstructure ;
- doit pouvoir résister, être rigide (ne pas subir de déformations
importantes) et stable sous l’action de ces charges ;
- doit transmettre les charges de façon optimale au sol (c’est-à-dire de
manière à ne pas causer des désordres et des déformations
importantes et différentielles du sol ;
- subit à son tour les déformations d’origines différentes du sol ;
- doit pouvoir résister, être rigide et stable sous l’action de ces
déformations du sol ;
- doit, sous l’action de ces différentes actions (forces et déformations),
se comporter de façon à ne pas causer de dégâts importants à la
superstructure.
401
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-2008-
Chapitre 16. Les fondations
Pour calculer une fondation, il faut, tout d’abord, connaître la valeur et la nature
des forces qui agissent sur elle. Cela dépend, d’une part, de la superstructure et
des charges qui agissent sur elle et d’autre part, de la nature du sol. Pour
connaître les charges dues à la superstructure, il faut faire la descente des
charges sur la fondation, c’est-à-dire :
- déterminer comment les charges s’acheminent du plus haut niveau de
l’ouvrage jusqu’à la fondation ;
- déterminer les valeurs des charges transmises à tous les niveaux
(charges permanents et variables) ;
- faire la somme de toutes ces charges jusqu’au niveau de la fondation et
trouver ainsi les valeurs des forces agissantes sur elle.
Dans le tableau 16.1 est donné un exemple de descente des charges pour un
bâtiment à dix (10) niveaux : R+9 (voir fig. 16.1, a).
Cette réduction des surcharges peut être aussi effectuée par le coefficient ψn
déterminé par l’expression suivante :
402
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Chapitre 16. Les fondations
Fig. 16.1.
d’exploit
Charge
Niveau
charge
ation
403
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Chapitre 16. Les fondations
Descente
surcharge
du niveau
des Descente des
Niveau
2,4
ψn = 0,45 + (16.1)
nS
où,
n est le nombre d’étages ; S - la surface chargée du plancher, en m2.
404
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Chapitre 16. Les fondations
Cependant, pour les sols très faibles et très compressibles et les sols instables
(talus, par exemple), le dimensionnement des fondations doit se faire à l’état
limite ultime, c’est-à-dire avec les charges ultimes.
405
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Chapitre 16. Les fondations
Pser
avec, Sser = (16.3)
σ sol
Pu
et Su = (16.4)
σu
Les semelles isolées sont des fondations fonctionnelles conçues sous poteaux.
Elles peuvent avoir une forme carrée, rectangulaire, circulaire, trapézoïdale ou
autre figure dans le plan (fig. 16.3).
Les semelles isolées sont exécutées sur une couche de propreté d’épaisseur 5 ...
10 cm (voir fig. 16.4). Dans le cas des semelles coulées sur place, la couche de
propreté est exécutée sous forme de béton de propreté, dosé en ciment à 150
... 200 kg/m3 coulé sur place. Pour les semelles préfabriquées (fig. 16.3, b), la
couche de propreté est exécutée en graviers ou cailloux.
406
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Chapitre 16. Les fondations
Dans le cas où la semelle est soumise à l’action d’un moment M, les épures des
contraintes sur le sol vont avoir une forme trapézoïdale (voir fig. 16.5). Les
valeurs maximale et minimale des contraintes sur le sol σmax et σmin sont
déterminées par les formules habituelles de la Résistance des Matériaux :
P M
σmax, min = ± (16.8)
S f Wf
où,
407
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Chapitre 16. Les fondations
Sol
pulvérulent
Sol cohérent
Sol rocheux
Fig. 16.5. Différentes formes de répartition des contraintes sur le sol sous l’action
simultanée de P et M.
408
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Chapitre 16. Les fondations
Les premier et deuxième cas (fig. 16.5, a et b) sont admissibles à condition que
σmax ≤ σ sol ( σ sol étant la contrainte admissible sur le sol). Le troisième cas (fig.
16.5, c) est couramment inadmissible (décollement de la fondation du sol) sauf
dans quelques cas rares et cela à condition que :
- la contrainte σmax ≤ 1,33 σ sol ;
- pour l’équilibre des efforts, on ne tiendra pas compte de la partie
« traction » de l’épure des réactions du sol ;
- ce cas résulte d’une combinaison d’actions de très courte durée
d’action, comme par exemple, celle incluant le vent extrême.
Pser Pu
Sf = AxB = Max ; (16.9)
σ sol σu
avec,
Sf - la surface de la semelle au sol; Pser Pu - les charges totales de service
et ultime sur la semelle ; σ sol , σ u - les valeurs de la contrainte admissible et de
calcul du sol.
Pour les semelles soumises à l’action d’une force centrée, la préférence est
donnée à la méthode des bielles. Ainsi, par cette méthode, parallèlement aux
côtés A et B, on obtient pour les sections d’armatures (voir fig. 16.6) les
expressions suivantes :
Pu ( A − a )
As,A = (16.10)
8d A f s
P ( B − b)
As,B = u (16.11)
8d B f s
avec,
Pu - la charge totale ultime sur la semelle ; dA , dB - les hauteurs utiles de
la semelle dans les différentes directions (parallèles aux côtés A et B); fs = fe /γγs.
410
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Chapitre 16. Les fondations
3σ max + σ min
σr = (16.12)
4
Dans le cas où le moment ne change pas de sens, il est plus pratique d’utiliser la
méthode des consoles (voir fig. 16.7, b) qui consiste à déterminer les moments
dans les différentes sections de la semelle sous l’action de la réaction du sol. Par
exemple, on calcule les moments M1 et M2 dans les sections s1 -s1 et s2 -s2 où
les moments sont maximaux et on détermine les sections d’armatures à partir
des moments de flexion comme pour les pièces fléchies. Dans les sections
proches des extrémités, les moments sont moindres et on peut diminuer les
sections d’armatures.
Les semelles circulaires sont, en général, conçues sous des poteaux circulaires
(fig. 16.8). Le diamètre D de la semelle est déterminé à partir de la formule
suivante :
411
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Chapitre 16. Les fondations
Pser
D = 2 (16.14)
πσ sol
Pu ( D − D p )
As,s = (16.16)
3πd s f s
avec,
Dp - le diamètre du poteau ; di , ds -
les hauteurs utiles.
412
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Chapitre 16. Les fondations
Fig. 16.10. Répartition des armatures dans la semelle. 1 - barres non tenues en compte
dans le calcul ; 0,50, 0,30, 0,25, 0,10 - zones de répartition de 50% , 30% , 25% et 10%
des armatures As calculées.
b) Armatures constituées par des cerces: Les cerces sont des armatures
circulaires retenues par des barres verticales, disposées en qualité d’armatures
de montage (voir fig. 16.11). La section des cerces est ainsi déterminée :
Pu ( D − D p )
As,c = (16.17)
6πdf s
où,
Dp le diamètre du poteau ; d – la hauteur utile (voir fig. 16.11).
413
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Chapitre 16. Les fondations
L’épaisseur e à l’extrémité de la
semelle, en cm, doit satisfaire la
condition suivante :
e ≥ m ∅ + 3(m + 1) (16.18)
où,
m est le nombre de cerces;
∅ - le diamètre des cerces.
Les semelles flexibles sont plus économiques sur les sols faibles. Le
dimensionnement de la semelle se fait comme pour les semelles rigides. Le calcul
de résistance mécanique s’effectue par la méthode des consoles comme pour un
élément fléchi (fig. 16.12). Les valeurs maximales des sollicitations sont
développées au point O pour les moments et au point C (C’) pour les efforts
tranchants (fig. 16.13).
Fig. 16.12. Calcul des semelles Fig. 16.13. Epures des sollicitations
flexibles par la méthode des consoles. (moments M et efforts tranchants V)
b, c - épures des réactions du sol. dans la semelle.
Pu
Mmax = ( B − b) (16.19)
8
Pu b
Vmax = 1 − (16.20)
2 B
Pour le cas des épures triangulaires (sol pulvérulent), les valeurs maximales des
sollicitations ont pour expressions :
Pu 3b
Mmax = 1 − B (16.21)
12 2 B
Pu b
Vmax = 1 − (16.22)
2 B
415
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Chapitre 16. Les fondations
Dans les sections proches des extrémités, les sollicitations sont plus faibles, par
conséquent les sections d’armatures diminuent. Pour les armatures transversales,
on peut augmenter leur espacement et, pour les armatures longitudinales, on peut
arrêter certaines barres. En pratique, on procède par l’une des dispositions
représentées sur la fig. 16.15.
3e
Pu 1 + ( B − b)
As,B =
B
(16.26)
8d B f s
3.1. Généralités
Les semelles filantes ou encore semelles continues sous murs sont conçues sous
des murs porteurs et transmettant ainsi les charges au sol. Elles peuvent être
des produits de préfabrication ou coulées sur place.
416
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-2008-
Chapitre 16. Les fondations
Dans le deuxième cas, la semelle est coulée sur un béton de propreté avec un
dosage en ciment variant de 150 à 200 kg/m3 et d’épaisseur 5 ... 10 cm. Elle est
coulée sur toute la longueur du mur et ses dimensions transversales sont
identiques à celles des éléments préfabriqués.
Les semelles filantes peuvent être rigides ou flexibles, pleines ou évidées (voir
fig. 16.16, b, c, d). La répartition des contraintes normales sous la semelle
dépend de la rigidité de la semelle et de la nature du sol ; on adopte les mêmes
épures des contraintes que pour les semelles isolées (voir tableau 16.3.).
Fig. 16.16. Semelles filantes sous murs. a - élément préfabriqué pour semelle filante;
b, c, d - semelles flexible, rigide et évidée.
3.2. Calcul
La descente des charges sur semelles continues sous murs se fait, en général,
sur 1,00 m (un mètre) de longueur de mur porteur. Dans ces conditions, les calculs
des semelles filantes sous murs se ramènent à ceux des semelles isolées avec le
côté A connu et égal à 1,00 m (A = 1,00 m). Le calcul de dimensionnement de la
417
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-2008-
Chapitre 16. Les fondations
4.1. Généralités
Les semelles filantes sous poteaux sont utilisées quand les poteaux sont très
proches les uns des autres. Ces semelles sont, en général, conçues dans les deux
directions perpendiculaires et se croisent au niveau des poteaux. On les appelle
aussi des semelles croisées (voir fig. 16.17). Elles sont généralement surmontées
par une poutre de rigidité qui répartit sur elles les efforts concentrés transmis
par les poteaux. Les semelles continues permettent un travail d’ensemble des
418
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-2008-
Chapitre 16. Les fondations
4.2. Calcul
Le calcul des semelles continues sous des réseaux de poteaux est plus complexe
et comprend les étapes suivantes:
- la détermination des pressions (lois de répartition des contraintes)
sous la semelle continue longitudinalement et transversalement;
- la détermination des sollicitations développées dans la semelle;
- la détermination des sections d’armatures longitudinales et
transversales.
où,
Es est le module de déformation du sol ; νs - le coefficient de Poisson du
sol ; B - la largeur de la semelle ; Sf - l’aire de transmission de la pression sur le
sol.
Ainsi, pour une poutre longue soumise à l’action d’une seule force ponctuelle de
valeur P (voir fig. 16.18), la résolution de l’équation différentielle de la ligne
élastique permet de trouver les expressions suivantes pour les différentes
grandeurs :
• les tassements :
- pour le schéma 1 :
1 m3
y(x) = Pη1 (16.30)
Eb I b 2
- pour le schéma 2 :
1 m3
y(x) = Pη 3 (16.31)
Eb I b 4
• les moments de flexion :
- pour le schéma 1 :
M(x) = - mPη2 (16.32)
- pour le schéma 2 :
M(x) = 0,25 mPη4 (16.33)
• les efforts tranchants :
- pour le schéma 1 :
V(x) = - Pη4 (16.34)
- pour le schéma 2 :
V(x) = - 0,5Pη1 (16.35)
Fig. 16.18. Différents schémas de chargement des poutres longues sur assise
élastique.
420
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Chapitre 16. Les fondations
avec,
x
− x
η1 = e m cos (16.36)
m
x
− x
η2 = e m sin (16.37)
m
η3 = η1 + η2 (16.38)
η4 = η1 - η2 (16.39)
Avec les valeurs des sollicitations ainsi calculées, on détermine les armatures
dans le sens longitudinal (calcul longitudinal), c’est-à-dire les armatures
supérieures et inférieures, parallèles à la ligne moyenne de la semelle et les
armatures verticales transversales sous forme de cadres et étriers.
N.B. Si L/m ≤ 0,75, la poutre est très rigide et les déformations de flexion sont
négligées ; on applique en ce moment la formule classique de la Résistance des
Matériaux pour déterminer la pression sur le sol.
Pour les poutres courtes (voir fig. 16.19), les déplacements verticaux
(tassements) sont déterminés par l’expression suivante :
421
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Chapitre 16. Les fondations
Dans l’hypothèse d’un seul module de réaction du sol (modèle très simple du sol),
la pression sur le sol est déterminée à partir de l’expression suivante :
p(x) = Bky(x) (16.46)
où,
B est la largeur de la poutre (semelle).
a) Semelles rigides sous deux poteaux également chargés (voir fig. 16.20)
Fig. 16.20.
422
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Chapitre 16. Les fondations
b) Semelles flexibles sous deux poteaux également chargés (voir fig. 16.21)
Fig. 16.21.
c) Semelles rigides sous deux poteaux inégalement chargés (voir fig. 16.22).
Dans ce cas, il est plus rationnel de prévoir une semelle de largeur variable telle
que la pression soit la même en tout point sous la semelle (pression uniforme sur
le sol pour éviter les tassements différentiels importants). Pour cela, les
largeurs B1 et B2 doivent être telles que:
( P1 + P2 )( L + 2c) + 3( P1 − P2 ) L
B1 = (16.57)
p ( L + 2c)
( P + P2 )( L + 2c) − 3( P1 − P2 ) L
B2 = 1 (16.58)
p ( L + 2c )
423
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Chapitre 16. Les fondations
Fig. 16.22.
P1 + P2
avec, p = (16.59)
L + 2c
Les sollicitations sont déterminées comme précédemment. Avec les valeurs des
moments de flexion M et des efforts tranchants V, on détermine les sections
des armatures longitudinales et verticales transversales.
Le calcul transversal des semelles est identique à celui des semelles filantes
sous murs. Il faut seulement noter ici que l’effort vertical revenant à une
tranche (de 1,00 m, par exemple) varie, en général, d’une tranche à l’autre.
Les longrines sont des poutres qui supportent des charges (généralement des
murs) et les transmettent à des semelles (ou à des poteaux) (voir fig. 16.23).
Elles sont, généralement, en contact avec le sol, par conséquent, lui transmettant
une partie de la charge. La charge extérieure est ainsi en équilibre par les
réactions du sol ps et des poteaux Rp :
424
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Chapitre 16. Les fondations
qL = 2Rp + ps L (16.60)
Le calcul consiste à
Fig. 16.23. Longrines. déterminer les sollicitations
1 – longrine ; 2 - mur; 3 – poteau ; 4 - semelle. (moments de flexion et
efforts tranchants), ce qui se
fait comme pour les poutres.
A partir des sollicitations, on détermine les sections des armatures
longitudinales et transversales.
Quand on ne peut pas exécuter une semelle centrée sous un poteau pour une
raison quelconque (par exemple quand on construit au voisinage immédiat d’un
bâtiment existant), on est amené à réaliser des semelles excentrées. Les
poutres de redressement sont conçues pour redresser la semelle excentrée et
limiter les valeurs maximales des pressions pmax sur le sol (voir fig. 16.24, a) en
permettant une répartition uniforme des pressions sous ladite semelle. Ainsi,
elles doivent assurer le redressement de la semelle excentrée et permettre
une répartition uniforme des contraintes sous cette semelle.
425
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Chapitre 16. Les fondations
426
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Chapitre 16. Les fondations
Les chaînages bas sont des poutres reliant les poteaux ou les semelles sous
poteaux. Ils ont pour but de réaliser un ensemble (système de structure) capable
de mieux résister :
- aux efforts horizontaux ;
- aux tassements différentiels.
Les chaînages bas s’opposent aux déplacements horizontaux provoqués par les
efforts horizontaux. Ces efforts horizontaux sont dus aux charges verticales
(charges permanentes et d’exploitation) et horizontales (poussées des terres,
vent, etc ...) (voir fig. 16.26, a).
Les chaînages bas permettent d’aplanir les tassements sous les fondations en
faisant intervenir un ensemble de structures pour prendre les charges locales
(voir fig. 16.26, b). Cela permet de diminuer les tassements maximaux et
d’augmenter les tassements minimaux si les fondations n’étaient pas reliées par
le chaînage (c’est-à-dire si elles étaient isolées).
427
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Chapitre 16. Les fondations
Pour le calcul exact des chaînages bas, il faut connaître les valeurs réelles des
déplacements (déplacements horizontaux et verticaux), ce qui est le plus souvent
très difficile à connaître. Il existe cependant quelques approches simplistes pour
les calculs pratiques d’ingénieurs qui consistent :
- soit à déterminer approximativement les déplacements pour en déduire
l’effort correspondant,
- soit à évaluer l’effort forfaitairement,
- soit à limiter certains paramètres (grandeurs) pour se fixer certaines
hypothèses de calcul.
6.1. Généralités
Un radier général est une semelle (dalle) générale couvrant toute la surface au
sol du bâtiment, parfois, débordant en console (voir fig. 16.27).
428
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Chapitre 16. Les fondations
6.2. Calcul
Les radiers généraux sont calculés comme des dalles reposant sur assise
élastique et soumises un ensemble de charges transmises par les poteaux ou
murs porteurs. Ce calcul doit tenir compte, d’un côté, des propriétés de
redistribution et des particularités de déformation du sol et, d’autre côté, des
particularités de déformation de la structure en béton armé, c’est-à-dire des
propriétés de plastification et d’adaptation du béton armé. De nos jours, le calcul
des radiers généraux se fait sur ordinateurs. Il existe déjà, sur le marché de
calcul des structures, plusieurs logiciels de calcul des radiers généraux. Certains
sont d’ailleurs très performant et permettent une optimisation de la structure
en prenant, comme critère, le coût minimal de réalisation, c’est-à-dire en premier
lieu un volume minimal de béton et des sections minimales d’armatures.
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Chapitre 16. Les fondations
Pour le calcul, on utilise généralement les méthodes des éléments finis et des
différences finies. On peut également utiliser un modèle discontinu sous forme
de poutres croisées. On doit aussi préciser qu’il existe plusieurs tableaux et
abaques spécialement élaborés pour le calcul des radiers sous certains cas de
chargement. Ces tableaux donnent les valeurs des sollicitations, des réactions du
sol et d’autres grandeurs (déformations) dans les différentes sections du radier
en fonction du facteur de rigidité du radier et de la nature de la charge. Le
facteur de rigidité du radier est défini, d’une part par les caractéristiques
géométriques et mécaniques du radier et d’autre part par les caractéristiques
mécaniques du sol. Pour un chargement complexe donné, on peut appliquer le
principe de superposition des effets.
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Ainsi, un calcul très approximatif des radiers (plans) consiste à les considérer
comme des planchers renversés, même si entre ces deux éléments (plancher et
radier en fondation) il y a des différences fondamentales. A noter que ce calcul
n’est pas économique et quelques rares fois, n’assure pas la résistance du radier
en certaines sections.
En présence d’une sous pression, la condition suivante doit être vérifiée pour
éviter le soulèvement du bâtiment:
γGmin ≥ ks Sr pw (16.66)
où,
γGmin - le coefficient de minoration du poids propre théorique de l’ouvrage
(γγGmin = 0,8 ... 1,0) ; ks - le coefficient de sécurité vis à vis du risque de
soulèvement du bâtiment ; pw - la pression hydrostatique sous le radier.
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Une fois la pression ultime de calcul pu déterminée, le calcul se fait comme pour
les planchers. Dans le cas des radiers plans sans nervures, les schémas de calcul
sont identiques à ceux des planchers - dalles. En cas de goussets au niveau des
appuis des poteaux sur le radier, on rejoint le calcul des planchers - champignons.
Pour le cas surtout des radiers plans sans nervures et sans goussets, il y a lieu de
vérifier le poinçonnement du radier par les formules habituelles.
Pour les radiers plans avec nervures, les principes de calcul sont les mêmes que
pour les planchers en dalles pleines avec poutres secondaires et principales. La
dalle peut se trouver, soit en partie inférieure (cas général et plus rationnel, car
la dalle se trouve dans la zone comprimée de la structure), soit en partie
supérieure.
N.B.: Dans l’élaboration des dessins d’exécution, on ne doit pas oublier
que les schémas de ferraillage sont renversés, c’est-à-dire qu’en travée les
armatures tendues sont en haut et sur appuis, elles sont en bas.
7.1. Généralités
Les pieux sont des piliers en béton armé, préfabriqués ou coulés sur place dans
le sol, destinés à transmettre les charges à de grande profondeur (de 5 m à 40
m et même plus). Ils sont de section circulaire ou carrée et rarement
rectangulaire.
Les pieux peuvent être isolés, mais en général, ils sont regroupés par 2, 3, 4, 5 et
même plus; leurs têtes sont reliées entre elles par une semelle épaisse qui
répartit la charge sur chacun des pieux. Cette semelle est isolée sous poteaux et
filante sous murs porteurs (voir fig. 16.29).
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7.2. Calcul
Le calcul concerne les deux éléments constructifs de la fondation qui sont les
pieux et les semelles.
La longueur des pieux est déterminée en tenant compte des facteurs suivants :
- la profondeur où se situe la couche résistante (pour les pieux -
colonnes)
- la longueur nécessaire pour équilibrer les charges par frottement
latéral (pour les pieux flottants).
Les pieux sont calculés comme des éléments comprimés ; leur flexion
longitudinale (flambement) n’est tenue en compte qu’au niveau des couches de sol
de très faible résistance. Ils sont armés d’aciers longitudinaux (armatures
principales) et transversaux sous forme de cerces, de cadres et d’épingles.
Ainsi, sur chaque pieu, l’effort ultime Nu transmis doit être tel que:
Nu ≤ NR,u (16.69)
Pour les pieux - colonnes transmettant les charges par effet de pointe, la
condition suivante doit être respectée au niveau de la pointe du pieu:
Nu ≤ Bc,p σR,u (16.70)
où,
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Pour les pieux flottants transmettant les charges par frottement latéral et par
effet de pointe, la condition suivante doit être respectée :
n
Nu ≤ γk (σ
σR,u Bc + up ∑ f i hi ) (16.72)
i =1
où,
γk est le coefficient tenant compte de l’homogénéité du sol et des
conditions d’exploitation : γk = 0,7 ... 1,0 ; σR,u - la contrainte de calcul du sol
sous l’extrémité inférieure du pieu ; Bc - la section du pieu à l’extrémité
inférieure (patte d’éléphant) ; up - le périmètre extérieur de la section droite du
pieu ; fi - la contrainte de calcul de la couche i du sol aux parois du pieu ( i = 1, 2,
... , n), sa valeur dépend de la nature et de l’état du sol ; hi - la hauteur
(épaisseur) de la couche i.
Les pieux battus doivent, en plus, résister à l’action des charges de montage.
Les semelles reliant les têtes des pieux sont, en général, calculés comme les
semelles isolées sous poteaux. Néanmoins, on doit préciser qu’il existe plusieurs
approches (hypothèses) et les formules obtenues pour évaluer la résistance de la
semelle sont différentes selon les théories. Ici, on se limitera à fournir quelques
formules pratiques pour déterminer les sections d’armatures selon le nombre de
pieux regroupés et le type de ferraillage adopté.
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La hauteur h de la semelle est prise pour qu’elle soit assez rigide pour répartir
également la charge sur les pieux ; elle est, en général, prise égale à :
h = (0,5 ... 1,5)(Lp - 0,5b) (16.73)
où,
Lp est la distance entre axes des pieux ; b - la dimension du poteau dans le
sens de Lp.
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Pu M
Nu,s = + (16.77)
2 Lp
Pu M
Nu,d = − (16.78)
2 Lp
Pour le calcul, on peut utiliser la méthode des bielles en prenant une force
réduite Pu,r égale à :
Pu,r = 2Nu,s (16.79)
Fig. 16.32. Semelle sur trois pieux. Fig. 16.33. Deux types de ferraillage
1 - pieux; 2 - semelle; 3 - poteau. de la semelle :
a - ferraillage avec des cerces et des
médianes ; b - ferraillage avec des
cerces et un quadrillage
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Dans le premier cas de ferraillage, la section des cerces est déterminée par la
formule suivante :
Pu L p
As,c = 1 − b (16.83)
12hf s 2 L p
et la section des armatures médianes est égale à :
Pu L p 3
As,m = 1 − b (16.84)
36hf s 2 L p
Dans le deuxième cas de ferraillage, la section des cerces est déterminée par
la formule :
Pu L p
As,c = 1 − b (16.85)
9hf s 2 L p
et pour le quadrillage, la section totale des armatures dans chaque sens est prise
égale à :
As,q = (0,2 ... 0,3)As,c (16.86)
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La section des armatures suivant les diagonales est déterminées par l’expression
suivante :
Pu L p 2
As,d = 1 − b (16.90)
8hf s 2 L p
Il est à noter que le ferraillage par cerces est toujours préférable aux
armatures indépendantes suivant les côtés.
On conçoit aussi des semelles qui regroupent 5, 6, 7, 8, 9, 10, 12 pieux. Elles sont
généralement armées avec des cerces et de quadrillages.
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