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Benoı̂t Mosser
Observatoire de Paris
2 Héliosismologie 165
2.1 L’inversion des données des modes de pression . . . . . . . . 165
2.2 Analyse temporelle ; tomographie . . . . . . . . . . . . . . . 168
2.3 L’analyse temps-fréquence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
2.4 Les modes de gravité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
3 Astérosismologie 172
3.1 Analyse théorique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
3.2 Outils d’analyse d’un spectre d’oscillations . . . . . . . . . . 174
Références générales
Les pages web des différents projets sismométriques spatiaux :
– SOHO : http://sohowww.nascom.nasa.gov
– GOLF à bord de SOHO : http://www.medoc-ias.upsud.fr/golf
– COROT : http://www.astrsp-mrs.fr/www/pagecorot.html
– Most : http://www.astro.ubc.ca/MOST/
– Mons : http://astro.ifa.au.dk/Roemer/en/nush0.html
Les réseaux au sol :
– Elsworth et al. 1995. Performance of the BISON network 1981-present. Helio
and Asteroseismology from the Earth and space, ed. R.K. Ulrich, E.J. Rhodes
Jr. & W. Dappen, Astronomical society of the Pacific, San Francisco, p. 292
146 . . . . . . . . . S TRUCTURE INTERNE & S ISMOLOGIE . . . . . . . . . 2001-2002
– Fossat E. 1995. I RIS status report. Helio and Asteroseismology from the
Earth and space, ed. R.K. Ulrich, E.J. Rhodes Jr. & W. Dappen, Astronomical
society of the Pacific, San Francisco, p. 387
Articles
– Baranne, A., et al, 1996. A&ASS, 119, 373.
– Barban C., E. Michel, M. Martic, J. Schmitt, J.C. Lebrun, A. Baglin, J.L.
Bertaux 1999. Solar-like oscillations of Procyon A: stellar models and time
series simulations versus observations. A&A 350, 617-625.
– Bedding T.R., Kjeldsen H., Reetz J., Barbuy B. 1996. MNRAS 280, 1155
– Bedding T.R. et al. 2001. Evidence for solar-like oscillations in Hydri. ApJ
549, 115
– Bouchy, F., et al. 1999. ASP Conf. Ser., vol 185, 22.
– Bouchy, F., F. Carrier 2001. P-mode observation on -Cen A A&A 374, L5-
L8
– Bouchy, F., F. Pepe, D. Queloz 2001. Fundamental photon noise limite to
radial velocity measurements. A&A 374, 733-739
– Carrier F., Bouchy F. et al 2001. Solar-like oscillations in -Hydri :
confirmation of a stellar origin for the excess power. A&A 378, 142-145.
– Brown, T.M., et al. 1994, PASP, 106, 1285.
– Connes, P. 1985. Astrophys. & Space Science, 110, 211.
– Grec G., Fossat E., Pomerantz M. 1980. Nature 288, 541
– Kjeldsen H., Bedding T.R., Viskum M., Frandsen S. 1995. AJ 109, 1313
– Martic M., J. Schmitt, J.C. Lebrun, C. Barban, F. Bouchy, E. Michel, A.
Baglin, T. Appourchaux, J.L. Bertaux 1999. Evidence for global pressure
oscillations on Procyon. A&A 351, 993-1002
– Maillard JP, Michel G. 1982. A high resolution Fourier Transform Spectro-
meter for the Cassegrain focus at the CFH telescope. In Instrumentation for
Astronomy with Large Optical Telescopes, IAU Colloquium 67, C.M. Hum-
phries Ed., Reidel, 213
– Maillard J.P. 1996. Applied Optics 35, 2734
– Mosser et al 1998. A&A 340, 457.
– Mosser B., JP. Maillard, D. Mékarnia 2000. Icarus 144, 104-113
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Observations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
Transformation de Fourier
Par définition, l’opération de transformation de Fourier, qui permet de décrire
un signal temporel dans l’espace des fréquences, s’exprime :
!"
#%$'&)( ,+-/.0)1325467)8 (1)
*
(
Cette définition mathématique n’est ici pas suffisament explicite ; une nor-
malisation bien choisie est nécessaire pour définir précisément le signal en
fréquence .
Le spectre d’oscillations, ou spectre de puissance, 9 :9 ; , ne retient pas
l’information en phase.
STU
Théorie du signal
L’analyse en sinusoı̈des pures suppose 1 , comme l’indique la définition
(Eqt. 1), un signal s’étendant temporellement de VXW à YZW ce qui est
U
difficilement réalisable.
En pratique, on considère une série temporelle [\]^ , à valeurs discrètes
obtenues avec un pas d’acquisition _>] . La fréquence de coupure `>acbed:f:d:gh rend
compte du fait que l’on ne peut pas acquérir d’information plus rapidement que
l’échantillonage :
hxw
U `>acbed:f:d:ghjik`>lnm/o,d:p qsruty v { z (2)
_>]
La série temporelle s’étend sur une durée finie | : d’où la résolution en
fréquence _H` , découlant du fait que l’on n’a aucune information sur les
fréquences que l’on ne voit pas évoluer sur la durée | (Fig. 1, 2) :
_H` y z (3)
U |
Si la série temporelle n’est pas continue, mais présente une période
d’interruption caractéristique |} de 1 jour : alors apparaı̂t l’effet de fenêtre,
avec une fréquence caractéristique z3~ |} . Le manque d’informations pendant
les interruptions régulières de signal conduit à une confusion en fréquence (cf.
paragraphe Effet de fenêtre : Fig. 12, 13, 14)
T
Interprétation du théorème de Parseval-Plancherel
Ce théorème mathématique n’est qu’une forme particulière de la relation de
conservation de l’énergie 2. Il s’exprime, pour une fonction continue, et avec la
TF précédemment définie :
s
[\]^ ] y [\`^ ` (4)
nn
Discrétisation
Une série temporelle de mesures correspond :
– à des valeurs discrètres du signal,
– enregistrées pas nécessairement régulièrement,
– sur une durée donnée finie.
La définition précédente (Eqt. 1) devient alors :
R
, ¡¢/£¤)¥3¦5§67 )¨>
5ª «
avec les dates individuelles, © le nombre total de points, et ¨> .
Si l’enregistrement est suffisamment régulier :
R¬
¨> ¨>
©
Le spectre est lui aussi discrétisé, sur fréquences, équiréparties 4, entre ¨H
et ¨H , avec typiquement ¨H de l’ordre de ®3¯> et de l’ordre de ©°¯ ¥ pour
récupérer toute l’information selon Shannon.
±²Moyenne
³ nulle et discontinuités
L’absence de fréquence nulle dans la définition de µ ´ équivaut à ne pas
³retranscrire dans l’espace de Fourier la composante continue du signal.
Il est de toutes façons toujours préférable, en fait vraiment indispensable, de
considérer un signal temporel à moyenne nulle, car on s’évite ainsi en pratique
³
bien des ennuis (cf. Fig. 4).
Il est également indispensable de corriger avant toute TF les éventuelles
discontinuités du signal.
ÊË
² Analyse
³ de Fourier rapide
L’analyse de Fourier rapide (fast Fourier transform, ou FFT) est une une
forme spécifique de programmation de la transformation de Fourier
– L’analyse d’un grand nombre de données (surtout s’il y a imagerie
sismique) motive l’usage de la transformation de Fourier rapide.
– Une routine de calcul fft est présente dans toute bonne bibliothèque de
³
programmation.
Mais l’usage d’une FFT nécessite alors :
– Une série temporelle comportant un nombre points Ì tel que Ì ¶ÎÍHÏ
points 6 .
Ð Cette série temporelle se doit de plus d’être régularisée.
¶· Une série temporelle de Ì points enregistrés à la cadence Å ¾ donnera un
Å Å
spectre de Ì°Ñ Í points avec un pas en fréquence É ¶JÒ Ñ,Ì ¾ .
Alors, si l’on note 2
3 le bruit moyen dans la série temporelle, défini par :
<
9;: * =>? @ABC;D!?
236
4 58( 7 4
-
-
On obtient simplement 2 3 4 ( 2E4 , et donc le bruit dans le spectre est relié au
1
ZN[U\ 8. LNM est[Ula\ résolution[Uoptimale
\ fonction de la durée totale d’enregistrement O ; MPQNR SUT V WYX
L ]X_^ O_X`^%LNM
aFbdcfe hg a i
j Avec cette définition, le spectre a donc une unité bien identifiable, et le bruit
décroı̂t comme la racine carré du nombre d’intervalles spectraux : le bruit d’une
h
mesure instantanée a
i se répartit, au fur et à mesure que augmente, dans un
nombre croissant d’intervalles de fréquence. Un signal cohérent sur une longue
durée finira toujours par sortir du bruit (Fig. 6)
k La figure 7 explicite le mécanisme : augmenter la résolution en fréquence
augmente le nombre de cases où répartir le bruit, le signal en revanche se
renforçant à la fréquence fixée (sous réserve que la durée de vie du signal reste
supérieure à la durée s’observation).
k Pour avoir une information sur le bruit :
La normalisation s’exprime par une nouvelle définition de la TF :
| z{
m l no8p`q8c sr t v u wyzx { mn|}p~
n o|};p|} c e h x mn|};p~
n o|}p
g g
{
c
dans ce cas, l’unité du spectre de puissance est le m .s .Hz .
La conservation de l’énergie se réécrit alors :
z{ z{ mn|};p |
xH ml no!p ' o cw u x
ce qui donne :
z{
xH ml no!p c |
z { mn|};p
x
On obtient simplement :
| a
i aFbdc
g
c
Ce résultat rappelle que, quoiqu’on fasse, on retrouvera dans le spectre le
bruit de la série temporelle. Le spectre sera d’autant moins bruité que le bruit
a
i est petit, pour une faible durée d’intégration | .
c
On { a donc{ défini, à l’instar du nep pour un détecteur photométrique, le
nev (noise equivalent velocity) d’un détecteur dédié à la sismologie, exprimé
en m.s .Hz
{
?! La précision en vitesse (1- a ) obtenue en 1 minute d’intégration est
de 10 m.s ; en déduire le nev dans le spectre obtenu par FFT, après une
observation de 5 nuits, à raison de 8 heures par nuit, en supposant le bruit
blanc 9
9. La résolution est de l’ordre de 2 Hz, et le bruit de 12 cm.s F par élément du spectre.
156 . . . . . . . . . S TRUCTURE INTERNE & S ISMOLOGIE . . . . . . . . . 2001-2002
10. Il y a d’autant plus d’accidents dans les séries temporelles que le bruit est riche en basses
fréquences ; l’aspect des courbes est d’autant plus lissé que la durée d’acquisition est longue
11. Le bruit en 1/ domine à basse fréquence le bruit blanc.
158 . . . . . . . . . S TRUCTURE INTERNE & S ISMOLOGIE . . . . . . . . . 2001-2002
La
hantise du sismologue !
Vu les périodes incriminées en sismologie, typiquement entre la minute
et l’heure ( quelques dizaines de , et vu la nécessité d’intégrer dans
le temps pour faire ressortir le signal du bruit, il est nécessaire d’observer
plusieurs jours (ou nuits) d’affilée. On récolte donc une série temporelle
interrompue de jour ou de nuit (respectivement pour une cible stellaire (Fig. 10)
ou pour le soleil).
¡¢ Au lieu d’avoir accès au spectre ¤ £ du signal temporel ¤ , on mesure le
spectre ¤ £ du signal ¤ tel que :
¤¥¦ ¡ ¤ ¥ ¦ ¨ §'© ¥ ¦
¤£ ¥ 8 ¡ ¤ £ ¥ 8 ª © £ ¥ 8
© ¥ ¦ ¡«« ¯
observation
« pas d’observation
«!¬®
¡¢
la convolution introduit une fréquence parasite, 11.57 ° Hz , soit
exactement 1/24 h
± L’effet de fenêtre ne se contente pas de diluer la puissance du signal dans
les alias à ² 11.57 ° Hz (Fig. 12, 13), il peut aussi rendre le spectre totalement
méconnaissable (Fig. 14)
¹
º
Observation au pôle Sud
– Observations pendant l’été austral, proches des côtes du continent arctique
(1ère observation héliosismique : Grec, Fossat & Pomerantz 1980)
– Mais il reste difficile d’observer plus de 10 jours d’affilée, alors que 2 mois
au minimum sont nécessaires pour la mesure de la levée de dégénérescence
rotationnelle solaire
– A prévoir : observation en plein cœur du continent arctique, à » 3000
m d’altitude, avec des précipitations annuelles inférieures au cm, car la
tropopause est pratiquement au raz du sol
¼ º
Les réseaux d’observation
¸ Caractéristiques des réseaux :
– A priori 3 sites suffisent pour couvrir la journée entière
– En pratique, du fait de la météo et des pannes inévitables, 6 sites
sont nécessaires pour une couverture temporelle de l’ordre de 95% pendant
plusieurs mois
¸ Les problèmes :
– La maintenance d’un réseau, par définition à l’échelle planétaire, est très
lourde. Elle nécessite une organisation impliquant des partenaires sur chaque
site
– La concaténation des données, obtenues avec des instruments jamais
tout à fait identiques, dans des conditions toujours différentes, nécessite de
développer des algoritmes automatiques pour les filtrages et pondérations
nécessaires
¸ Les réseaux solaires 12 , par ordre chronologique de mise en route :
– BISON : BIrmingham Solar Oscillation Network, avec 4 ( ½ 6) sites
automatiques, observation en disque intégré avec cellule par résonance au
potassium
– IRIS : International Research on the Interior of the Sun, avec 5 ( ½ 7) sites,
disque intégré, cellule de sodium
– GONG : Global Oscillation Network Group, imagerie derrière un interféromètre
compact de Michelson (Fig. 15).
12. NB : il existe aussi des réseaux pour des campagnes d’observation d’étoiles variables ;
WET : whole Earth telescope, réseaux de plusieurs petits télescopes (classe 1 à 2-m) ; mesures
photométriques (typiquement, les variations recherchées sont de l’ordre de la millimagnitude) ;
campagne Musicos...
162 . . . . . . . . . S TRUCTURE INTERNE & S ISMOLOGIE . . . . . . . . . 2001-2002
¾F¿FÀ
L’espace
ACRIM : Active Cavity Radiometer Irradiance Monitor, à bord du satellite
À
Solar Maximum Mission
À
IPHIR : Interplanetary Helioseismology by Irradiance, à bord de Phobos
A bord de SOHO
– SOHO orbite autour du point de Lagrange Á 1 du système soleil-terre
– lancé en décembre 1995
13. Un tel interféromètre admet une grande étendue de faisceau, car par principe n’a pas besoin
de fente d’entrée
?! Justifier ceci 16
Ì
ÍAstérosismologie
Î
Etoiles : vues en lumière intégrée, sans résolution spatiale
– La géométrie dépend de l’inclinaison de l’axe de rotation par rapport à la
ligne de visée
– Résolution spatiale maximale : degré ÃÐÏ)Ñ (mesures Doppler) ou 2
Î
(mesures photométriques)
Planètes géantes :
– L’observation en disque intégré conduit à sélectionner les modes vérifiant
ÃÓÒÕÔ pair, càd ceux symétriques par rapport au plan équatorial
– La résolution spatiale permet d’atteindre théoriquement les degrés jusqu’à
Ã%Ï6Ö× (Jupiter) ou 30 (Saturne)
14. Ø 1 tourne en phase avec la Terre, avec toujours le Soleil en face et la Terre dans le dos
15. Peut-être à 251.8 Ù Hz (Ú =2, ÛÜ_Ý ), et 220.7 Ù Hz (Ú =3, ÛÜ_Ý ), d’après l’accumulation des
mesures GOLF
16. Les ÞÓà ß sont orthogonales entre elles sur la sphère, et non sur la demi-sphère
164 . . . . . . . . . S TRUCTURE INTERNE & S ISMOLOGIE . . . . . . . . . 2001-2002
á
âFã
Héliosismologie
L’observation en disque intégré n’est sensible qu’aux modes de degré ä%åçæ
ã
à 3 (sol) ou 4 (espace)
En imagerie, notons è le nombre de pixel le long du diamètre solaire, et éê
la taille du pixel reportée sur le disque solaire, avec :
èëéê_åçì'íïî
En fait, la résolution décroı̂t de l’équateur au limbe ; elle varie en fonction de
l’angle entre l’axe de viséeû et le point courant sur le Soleil comme :
ñFòóô!õ öø÷
å ù è
ì
ñFòóô!õ öø÷
å
Soit, en intégrant deû l’équateur à la région repérée par :
ì ù è
ì
Ce qui donne pour une image
û entière du disque solaire :
2. Héliosismologie
* Rappel : le résultat le plus marquant de l’héliosismologie, c’est l’obtention du
modèle sismique solaire (cf. Chap II./ Modèles de structure interne), découlant
de la précision des observables sismiques.
.0/
degré vus par GOLF à bord de SOHO. La plupart sont déterminées
à mieux de 2.10 près.
5
2.2. Analyse temporelle ; tomographie
La mesure de la durée du trajet d’une onde sonore, entre l’excitation par un
séisme et sa réapparition à une certaine distance épicentrale après réfraction
dans la croûte terrestre, est une mesure classique en sismologie tellurique
– Dans le cadre de la théorie des rayons, il est aisé de remonter de la durée
5
du parcours au profil de vitesse du son
De telles mesures ont été effectuées à bord de SOHO :
– L’excitation provient non pas d’un hypothétique séisme solaire, mais de la
convection turbulente sub-photosph érique
– L’instrument SOI / MDI atteint une résolution spatiale suffisante (de
l’ordre de 2 à 3000 km), qui permet le tracé d’hodogrammes par inversion
tomographique (cf. Fig. 20)
– L’étude tomographique a été menée sans succès pour détecter d’éventuelles
ondes excitées par les impacts des fragments de la comète Shoemaker-Levy sur
5
Jupiter en juillet 1994
Mesure du champ de vitesse, étude de la convection par analyse
tomographique (Fig. 21)
5
2.3. L’analyse temps-fréquence
La durée de vie des modes solaires est typiquement de quelques jours.
Lorsque l’on observe plus longtemps, on voit passer plusieurs trains d’onde.
On peut ainsi analyser les mécanismes d’excitation de l’onde.
– La largeur d’un pic est reliée à sa durée de vie. L’analyse temps-fréquence
permettent de remonter aux mécanismes d’excitation et d’amortissement des
ondes (Fig. 22, 23)
6
2.4. Les modes de gravité
L’intérêt de leur recherche est manifeste : ils sont bien plus nombreux à
6
sonder les régions centrales que les quelques modes de pression de bas degré.
Ils sont extrêmement difficiles à observer, à cause de l’enveloppe convective
JK F K
19. On note 7
le nombre d’oscillations du train d’onde ;
L
; l’analyse de la série temporelle donne une durée de vie du train d’onde de l’ordre de 10 à
20 jours, en accord avec la demi-largeur des pics, de l’ordre de 0.5 à 1 Hz.
T NVU
F IG . 22 – Analyse temps-fréquence : la couverture temporelle (ici : 680
jours) est bien plus longue que la durée de vie du mode (
). La puissance contenue dans ce mode est fonction du temps.
, MONQPSR
La largeur en fréquence du pic dépend de la durée de vie du mode.
170 . . . . . . . . . S TRUCTURE INTERNE & S ISMOLOGIE . . . . . . . . . 2001-2002
XY
granulation et de la super-granulation (Fig. 24). Leur amplitude ne doit pas
excéder 3 ou 4 mm.s (cf données Golf/SoHO, 01.02).
Z
d’un mode apparues durant la durée d’observation présentent des
fréquences étalées dans typiquement 2 Hz, soit l’inverse de
5 jours, leur durée de vie.
Z [`
Identification des modes : multiplet ( []\_^ Z a` \cbd^Sefge3hi^
à 3024.5 Hz ; singulet ( = =0) à 3033.5 Hz
, ) centré
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Observations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
3. Astérosismologie
j Si l’analyse théorique en astérosismologie n’est guère différente de l’héliosismologie,
la recherche d’oscillations stellaires est une tâche autrement plus ardue, dès
lors que l’on s’intéresse à des oscillations de type solaire, non auto-excitées, et
j
donc d’amplitude extrêmement faible.
On peut considérer que c’est uniquement depuis 1999, par les observations
d’une équipe française (Martic et al. 1999), que l’on est assuré d’une détection
sans ambiguité d’oscillations de type solaire, observées sur Procyon. Les
paramètres sismiques étaient déjà déterminés l’année d’avant (Mosser et al.
1998).
– C’est au CFH, avec le spectromètre par transformée de Fourier FTS,
k
F IG . 26 – Spectre de Hydri, observé par Bedding et al. (2001) avec le
spectro échelle du télescope AAT (3.9-m). Le spectre présente
lm n
un excès de puissance aux alentours de 1 mHz, d’amplitude
0.11 m.s , compatible avec le spectre des modes de bas degré,
et avec d’autres observations (Carrier et al. 2001).
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Observations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
o
observations ont eu lieu !
p
Une étape supplémentaire a été franchie en 2001, avec les données sismiques
de -Cen (Bouchy & Carrier 2001), permettant l’identification des fréquences
propres stellaires.
p
F IG . 27 – Spectre de -Cen, observé en 2001 à la Silla par Bouchy & Carrier
(2001). Le premier spectre astérosismique sans aucune ambiguité,
permettant de plus une analyse des fréquences individuelles des
modes.
q
Il est important de prévoir au mieux le signal à analyser (Fig. 28).
r-s
L’allure générale d’un spectre d’oscillation stellaire est à l’ordre zéro
t
essentiellement déterminée par la grande séparation et le profil d’amplitude,
comme l’indique la théorie asymptotique, valide pour les modes de faible degré
, les seuls accessibles.
u
3.2. Outils d’analyse d’un spectre d’oscillations
?! Montrer que cette recherche n’est sûrement pas vraiment concluante, dans
un spectre bruité dominé par du bruit instrumental à basse fréquence (
avec ), où auront justement été filtrées ces basses fréquences 23
, v
v-
Il s’agit ensuite d’identifier la grande séparation entre les modes de bas degré,
issue de la fréquence caractéristique . Les méthodes qui suivent poursuivent
ce but.
Autocorrélation du spectre
Î
fenêtre.
Le principal inconvénient de cette méthode est d’être hautement non linéaire,
ce qui peut provoquer de “fausses alertes”.
Î
se concentrent d’éventuels voisinages récurrents (Fig. 30).
Cette méthode présente l’insigne avantage, par rapport à la réponse en peigne,
d’être linéaire. Ainsi, la signature de la fenêtre est respectée (ce qui signifie que
l’on sait où apparaı̂t la puissance de la fenêtre !)
ÔÒ l’information en phase.
Dans un avenir proche ?
Õ
– Mesure des fréquences propres des modes de bas degré. En janvier 2002
c’est le cas pour une seule cible ( -Cen, Bouchy & Carrier 2001).
– Inversion sommaire ... comme pour le soleil, mais sans les modes
Ó
spatialement résolus.
Cette opération d’inversion attendra très certainement la qualité des
observations spatiales.
4. Méthodes de détection
ØÙ
?! Quel nev (en m.s .Hz ØÙ ØÙÚÛ
) faut-il pour détecter un signal Doppler à
10 cm.s avec un contraste de puissance par rapport au bruit de 10, pour une
Spectrométrie Photométrie
– Le rapport signal sur bruit est légèrement meilleur pour les mesures
spectrométriques, mais davantage de phénomènes parasites dégradent ces
mesures.
– La détection des variations d’un signal photométrique de l’ordre du ppm
ö
ne peut être menée que depuis l’espace.
Les méthodes spectrométriques nécessitent un spectre riche en raies : la
comparaison de divers principes spectrométriques expérimentaux montrent
l’importance de l’intervalle spectral admissible : plus il est large, plus le
nombre de photons est important, et la sensibilité meilleure. Les méthodes
photométriques peuvent intégrer les photons sur un large intervalle spectral.
÷
4.2. Méthodes photométriques
ø-ù
Principe : les variations du champ de vitesse entraı̂nent des variations : du
ùûúýü"þ ÿ
champ de température :
ö þ
où est l’indice adiabatique
Comme il s’agit d’une équation thermodynamique, c’est la vitesse sonore qui
apparaı̂t, et non la célérité de la lumière !
ø
des variations du rayon de l’objet.
de
Etoile
type
solaire
– km.s
'(L’enjeu
)
Il s’agit de mesurer la signature Doppler des oscillations, càd de détecter un
décalage spectral :
*,+ .
+ -
/
. . 02
354 6879:;.1<54 =52
>5?
1
avec -
:@.17&68AB0C
D5E1GF? 2
4 H=5?B:;.1352
=54 6
:JI0C
KL4 9 9 7&684 0>5C
)
Les premiers traduisent les divers termes d’entraı̂nement de la source ou de
l’observateur, sont très grands (typiquement le km.s MN ), mais très “propres” et
)
évoluent à très basse fréquence
Les suivants sont des termes incohérents, génants s’ils présentent une
signature importante dans le domaine des fréquences étudié ; ils conduisent
à une signature dans tout le spectre :
+
– A basse fréquence, la puissance évolue comme MPO , avec l’exposant Q
voisin de 2.
) – A haute fréquence, comme bruit blanc.
Le terme d’oscillation est de loin le plus faible, mais a pour lui d’être
cohérent sur la durée de vie des modes
– Exemple : le Soleil en imagerie à haute résolution spatiale, 10 R modes
d’amplitude typique 10 cm.s MN correspondent à un signal incohérent de
300 m.s MN , dilué dans le bruit de la granulation de 1 km.s MN .
S
Comment observer un signal faible caché dans du bruit ? = comment trouver
une aiguille dans une botte de foin...?
– La meilleure solution est de s’arranger pour que l’aiguille soit à côté et
non sous la botte de foin !
– Au fur et à mesure de l’intégration, et donc sur plusieurs jours au
minimum, un bruit blanc même fort sera dilué sur tout l’intervalle spectral.
S
Mais un signal parasite dont la signature intervient dans le domaine des
fréquences du signal est rédhibitoire.
T !
( Spectrométrie
) par résonance ; filtre magnéto-optique
Le principe instrumental
– Une référence atomique (cellule de sodium ou potassium) entre en
résonance sous l’influence du flux solaire.
– La référence est très froide par rapport à la source, et donc la raie résonante
beaucoup plus fine que la raie à sonder.
– Le décompte des photons excités permet de mesurer les photons dans un
flanc de raie ; une modulation Doppler de la raie se traduit par une variation
)
d’intensité.
) Le montage type : Fig. 32
Les performances :
– Les raies considérées ne sont pas saturées, mais ont une profondeur voisine
I68E
de 1 ; leur largeur est typiquement la largeur thermique
I
– Un décalage
*U spectral dû à la vitesse se traduit par une variation de
l’intensité telle que :
*U XY Z U I
I\[
UVW- X I I68E
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Observations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181
Qualités du sismomètre
Les qualités d’un bon astérosismomètre proviennent :
– D’une grande stabilité
instrumentale : la détection de composantes de vi-
tesse inférieures au m.s suppose un instrument insensible aux perturbations
extérieures 28.
– De sa large bande spectrale, qui permet d’analyser un large intervalle, et
donc un grand nombre de raies.
– De la présence d’une voie de signal d’erreur, qui permet de corriger
diverses dérives à basse fréquence (Fig. 35).
Performance sismométrique
Ces qualités sont résumées par l’expression donnant la sensibilité en vitesse
d’une méthode :
(5)
avec la célérité
de la lumière, le facteur de qualité (dépendant du mode de
détection), et le nombre de photo-électrons détectés.
28. Combien de sismomètres furent dans un premier temps des thermomètres, mesurant
essentiellement la température du local où ils se trouvaient.
Le facteur de qualité s’exprime, pour la sismométrie basée sur un
spectromètre échelle observant dans la gamme de longueur d’onde "!$# ,
par :
02143
!98
1;:
! 1576
%'*&( )+(,-/. 02143
8
1;:
15
5.1. La mission
– L’acronyme CoRoT signifie : COnvection, ROtation et Transits planétaires
– COROT est petite mission du CNES, en partenariat européen ( ] 20 ME
pour la charge utile, pour un coût total de 55 MF, supporté à hauteur de 46 MF
par le CNES). Le lancement est prévu en 2004.
_
COROT poursuit 2 objectifs principaux :
– Etude sismique des étoiles de la séquence principale (type F, G, naines et
sous-géantes), et ` -scuti 29
– Recherche d’exoplanètes, par détections de transits planétaires éclipsant
partiellement l’étoile
ab
Spatialisation
_
Depuis l’espace, il est à la fois possible et plus performant d’envisager une
détection photométrique et non spectrométrique
– Les conditions spatiales sont nécessaires pour une performance instrumen-
tale photométrique meilleure que le ppm.
– Les observations photométriques conviennent à un plus grand nombre de
cibles stellaires : elles peuvent inclure tous les rotateurs rapides, dont le spectre
29. Dans la bande d’instabilité du diagramme HR, entre 1.5 et 2 masses solaires, en train de
brûler leurs dernières cartouches d’hydrogène
présentant des raies trop élargies ne convient pas à une analyse spectrale.
– Le principe de mesure photométrique conduit à un instrument plus simple
qu’un spectromètre.
30. Rotation c raies élargies c faibles contrastes et profondeurs par rapport au continu.
degf
Programmes
Programmes sismiques, principal et secondaires :
– Suivi de 5 étoiles cibles principales, chacune continûment pendant 5 mois
f
– Suivi des étoiles les plus brillantes du champ pendant 1 mois
Spécifications scientifiques : cf. Table 4
h e f
Performances
Le détecteur a pour mission de compter des photons (Fig. 42) :
– Spécification nominale : atteindre un niveau i de 1 ppm au bout de 5 jours
d’intégration. Cette valeur étant conditionnée par le bruit de photons, il faut en
5 jours en compter j tel que :
k
j
n i soit j
j l mj l loiqm p
wxe y=e f
Pour un niveau i de , il faut compter p photons
m4rst
Les spécifications scientifiques m4rvu sont répertoriées dans la Table 4
de la mission
– L’emploi d’une caméra CCD est préféré à celui d’un photomultiplicateur,
afin d’étudier simultanément plusieurs objets du champ
– Il n’y a pas de formation d’image : ne pas mettre au point permet
d’étaler la tache image (Fig. 41) sur plusieurs pixels (quelques centaines) et
ainsi minimiser l’influence des variations de la réponse inter-pixel, ainsi que
l’influence du pointage imparfait
zg{g|
Les contraintes orbitales
|
La solution idéale serait, à l’instar du point de Lagrange L1 pour
l’héliosismologie, le point de Lagrange L2
Choix (économique) pour COROT : orbite polaire basse
– Possibilité de pointer continûment une étoile au plus 5 mois sans voir la
Terre
– Tous les 6 mois, retournement de la plateforme à 180 } et pointage d’une
étoile à 180 ~4} de la précédente
5.2.
| Photométrie de haute précision
Méthodes : le but est de mesurer avec la meilleure précision l’intensité totale
Bruits du détecteur
– Non-uniformit é du rendement quantique : nécessite la mesure du champ
plat, et sa correction par division
– Réponse en flux non linéaire
– Efficacité du transfert de charge
– Fluctuation du courant d’obscurité
– Bruit de lecture
– Smearing (traı̂née le long des lignes de lecture des objets brillants, due à
l’intégration du signal pendant le transfert des charges du CCD)
– Pixels défectueux
Perturbations de pointage
– Déformations thermoélastiques
– Bruits dynamiques
– Erreur d’estimation d’attitude : la plateforme Proteus ne pouvant pas, à
l’aide de ses senseurs stellaires, assurer un pointage suffisament précis, le
signal scientifique sera utilisé pour le guidage de la plateforme
31. On suppose connaı̂tre la forme de la tache image, et on ajuste sa position et son intensité par
corrélation et homothétie avec une tache image synthétique
32. On classe les pixels par intensité décroissante, et on coupe l’intégration lorsque le rapport
signal/bruit est optimal. Alors que les pixels les plus brillants apportent surtout du signal, les
pixels de moins en moins brillants finissent par apporter plus de bruit que de signal : ceci met
en évidence un nombre de pixels optimal sur lesquels sommer le signal, qui correspond donc à une
taille optimale du diaphragme d’ouverture. Cette taille optimale dépend de la magnitude de l’étoile
cible.
194 . . . . . . . . . S TRUCTURE INTERNE & S ISMOLOGIE . . . . . . . . . 2001-2002
Perturbations dues à l’environnement
– Schéma optique hors-axe : de façon à éviter l’éclairage direct des
détecteurs (Fig. 44)
– Fond diffus : COROT est muni d’un baffle géant (Fig. 43) pour limiter le
fond à 50 photons.pixel E .s E ; le fonds diffus sera continûment monitoré sur
des fenêtres noires
– Rayons cosmiques : les impacts des protons sont maximaux pendant la
traversée de l’anomalie sub-atlantique 33 ; leur trace quasi-ponctuelle permet
leur repérage et leur éviction.