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N°3 .
EDITIONS DE L'ACADEMIE
DE LA REPUBLIQUE SOCIALISTE DE ROUMANIE
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La correspondance, les manus-nts et 'es pubrcations (I;vres, revues, etc.)
envoyés pour comptes rendJs seront adressés à INSTITUT D'ÉTUDES SUD-EST
ELP,OqENNES, Bucarest sectorul 1 str. ! C. Fri-nu 9 pour la REVUE DES
'., TJDPS SUD EST EUPOPEE MES.
-es a-t cles seront rem s dact loorap és en tre s eyemplaires Les ollabo
teurs scnt or-16s de ne pa depasser les I mites de 25 30 pa-es dactylolra
hiées oour les arti les et de 5 à 8 paces poJr les comotes rendus
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1110-EST
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Comité de rédaction
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REVUE DES ÉTUDES SUD-EST EUROPÉENNES
SOMMAIRE
Page
Notes brèves
Sur la date de la lettre de Neacsu de Cimpulung (1521) (Matti Cazacu); Un épi-
sode des guerres de Byzance contre les Slaves et les Avares, au début du vile
siècle (E. Frances) 525
Chronique
FRANCISC PALL, Deuxième Conférence d'faudes Albanologiques (Tirana, les
12-18 janvier 1968) 531
Comptes rendus
AGATHIAE MYRINAEI, Historiarum libri quinque (H. Milläeseu); I. K.
HASIOTI, MaxecpLo4,0e6Scopo; met Ntx-ilcpópog MeXi.cra-ilvof (Matacroupyo()
(16og-17o4 od) [Makarios, Theodoros et Nikiphoros les Mélissènes (Mélis-
sourgues), (XVIe XVIIe s.)] (N. Tana5oca); CONSTANTIN C.
GIURESCU, Istoria Bucurestilor din cele mai vechi timpuri pind In zilele
noastre [Histoire de Bucarest des temps les plus anciens jusqu'à nos
jours] (Paul Cernouodeanu); CHARLES ASTRUC et MARIE-LOUISE
CONCASTY, Catalogue des manuscrits grecs. Troisième partie. Le supplément
grec (Cornelia Papacoslea-Danielopolu) 537
PAULINE JOHNSTONE, The Byzantine tradition in church embroidery (Maria-
Ana Musicescu) 546
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QUELQUES RÉFLEXIONS SUR LES ENTREPRISES VÉNITIENNES
DANS LES PAYS DU SUD-EST EUROPÉEN
FR. THIRIET
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396 FREDDY THIRIET 2
4 Avant tout, Recherches sur le commerce Owns en Iller Nozre au XIII .siècle. Paris,
1929. Cet ouvrage, riche d'inléia pour la seconde moitié du treizième siècle, a mis bien en
évidence l'importance frumentaire des pays riverains de la Mer Noire pour les cilés italiennes.
V. aussi la Gronzque des Veneciens, par Martin da Canal, éd. Archivio storico ital , t. VIII,
pp. 231-707, accompagnée de notes, pp 709-766, et d'une traduction italienne ; on lira notam-
ment les pp. 648-651.
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3 SUR LES ENTREPRISES VENITIENNES DANS LE SUD-EST EUROPEEN 397
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598 FREDDY THIRIET 4
Mer Noire, que les empereurs byzantins avaient toujours refusée. Dans
l'immédiat, la Commune ne s'intéresse guère à cet espace lointain 7.
En revanche, elle prend soin d'occuper toutes les lles grecques, notam-
ment eelles de la Mer Egée, soit directement, soit par ses patriciens
(ainsi Marco Sanudo à Naxos et dans les Cyclades). Dès le mois d'aoilt
1204, elle y adjoint la Crète, après avoir racheté les droits que Boni-
face de Montferrat avait sur la grande ile. Ainsi, très vite, la Commune
a constitué autour du Sud balkanique un vaste étau, dont les mà-
choires enserrent la Grèce continentale, de Durazzo au Bosphore. Peu
importe que des positions doivent être rapidement abandonnées, telle
l'ile de Corfou, telle encore la cité albanaise de Durazzo ; Venise a jeté
son dévolu sur les points et les bases qui Pintéressent. Chassée, elle
reviendra, parfois après deux siècles comme en Albanie.
Ce qu'il faut noter, c'est la détermination des Vénitiens que la
précarité et la modicitél de leurs moyens 'condamnent à Pessentiel. Délais-
sant pratiquement la 1VIer Noire, où leur action sera toujam assez secon-
daire, ils s'accrochent au triangle Constantinople-Crète-Iles Ioniennes ;
par Nègrepont d'Eubée, ils surveillent la Béotie et l'Attique ; par les petites
échelles qu'ils parviennent à conserver sur le rivage du golfe Pagésitique,
plus tard sur celui du golfe Thermaique (Phtéléon et Bodenitza ; Thessa-
lonique et Kavalla), ils peuvent se ravitailler en Thessalie et en Thrace.
Aucune de ces positions fortes n'est sériensement ébranlée avant le milieu
du quinzième siècle. En fait, il s'agit avant tout de bases commerciales,
destinées à faciliter les échanges. Lorsqu'un point parait sauter, Ra-
guse en 1358, Thessalonique en 1383 1387 puis, à jamais, en 1429-1430,
des relais sont organisés en retrait. Ainsi sont aménagés Corfou, avec son
annexe de Butrinto, sur la terre ferme épirote, et toute Pile d'Eubée, dont
la plus grande partie avait d'abord été abandonnée aux Terciers, sei-
gneurs d'origine lombarde. Settlement au cours du troisième tiers du quin-
zième siècle le dispositif est entamé, par la chute de Constantinople, oil
les Ottomans font désormais payer les profits réaliiés par les Vénitiens,
puis par la chute de l'Eubée, en 1470, qui entraine un déclin général du
trafic vénitien en Grèce centrale. Pourtant, il importe de ne pas exagérer
ce déclin. Venise a su rapidement border la péninsule balkanique de ses
bases romaniotes et dalmates, construisant une digue littorale visant
bloquer les Turcs sur le continent. Ce blocus maritime est tout militaire
et territorial ; il est si fermement bâti que les Tures ne l'ernporteront
jamais totalement. Surtout, le blocus n'est jama is économique. A maintes
Romarne 1)&111, op. cll., p. 100 : Soldaia conslAue alors le centre d'échanges le plus
aettf, (roil partent, vers 1260, les frères Polo, necolo, père de Marco, el Matteo, son onele,
pour se rendre en Asie centrale. Mais les Véntliens demeurent peu nombreux en Mer Alajeure.
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5 SUS LES ENTREPRISES VENITIENNES DANS LE SUD-EST EUPOPEEN 399
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400 FREDDY THIRIET 6
Période 1332-1345.
Si l'on tient compte des données (Mertes par les en.chères des galées
du voyage RomanieMer Noire (galee Romawie et Taw, la Tana) pour
ces quatorze années, dont quatre sans trafie organisé (en 1334, 1335,
1337 et 1341), on a:
en valeur (montant des ivecunti): 57.880 ducats d'or ;
en pourcentage 13 : 58% du trafie.
Le Sud-Est européen eonstitue done encore un centre d'attraetion
pour les armateurs et les transporteurs, qui escomptent trouver là-bas des
occasions de gain. La eonjoncture est favorable : exeellents rapports
avec le basileus Andronic III (1328-1341), relations assez correetes
avec les Tatars de Crimée, absence de tout conflit avec les Génois. Des
places importantes sont précisément eitées par Pegolotti dans son traité14 :
dans la Zagora ou Bulgarie, Asilo ou Anchialos, Vara, Vidin : plus au
12 F. Thiriet, Que/ques abservatIons sur le trafic des gulées vétuttennes d'aprés les chiffres
des incardt, in Shull in onore di Amintore Fanfunt, t. III, Aldan, 1962, pp. 493-522.
13 Ibid., p. 506. Le pourcentage est exaclement de 57,6% cont re 42.400 aux galées de la
muda du Levant (golee Cipri et Armenie, ici l'Arménie eilicienne avec le grand marché de Lajazzo).
14 Francesco B. Pegolotti, Pratteu delta mercutura. écl. A. Evans, Cambridge-Mass., 1936,
p. 42.
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7 SUR LES ENTREPRISES VENITIENNES DANS LE SUD-EST EUROPEEN 401
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402 FREDDY THIRIET 8
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9 stru IES ENEREPRISES VRNITIENNES DANS LE SUD-EST EUROPLEN 403
21 Je renvoie sur ce point A mon article sur les fonctions du port de Candle, op. cif.,
ICKs. Xpov., pp. 339-342.
22 Notre Romanie véntl., pp. 413-426.
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404 FREDDY THIRIET 10
23 Nous songeons aux archives des Soranzo, assez éparpillées entre des fonds divers,
Miscellanea Gregolin, Miscellanea di pezzi non appartenenti ad alcun archivio, dont le reclas-
sement se poursuit lentement aux archives d'Etat de Venise.
24 C'est, selon nous, la plus importante donnée que dégage la lecture des lettres écrites
par les frères Bembo vers 1475-1493. V. notre article, Les lettres cornmerciales des Bembo
et le commerce vénitten dans l'Empire ottoman ti la fin du XVe siécle, in Mélanges offerts
A. Sapori, Milan, 1957, vol. II, pp. 911-933.
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11 SUR LES ENTREPRISES VnNITIENNNES DANS LE SUD-EST EIIROPREN 405
terrane ens et ce sont des marins. Mais ils sont aussi liés h la terre ferme ;
leurs entreprises sont done également continentales : relations avec la
plaine padane, les pays alpins et ceux d'outre-Alpes (Allemagne, Pays-
Bas), entreprises en Vénétie et en Lombardie, dans le Frioul, en Istrie,
en Dalmatie. En Romanie même, les Vénitiens ont voulu occuper, se
fixer : la Crète, les Iles Ioniennes, les côtes d'Albanie et de Dalmatie ont
été annexées et exploitées. Il nous parait fondé de dire que les Véni-
tens agissaient et réagissaient comme des fondateurs d'empires, des co-
loniaux au sens moderne du mot, et non pas settlement comme des mar-
chands.
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BYZANTINOVLACHICA
I : LES VLAQUES À LA FIN DU Xe SIÈCLE DEBUT DU Xle ET LA RESTAURATION
DE LA DOMINATION BYZANTINE DANS LA PENINSULE BALKANIQUE
EUGEN STANESCU
2 e 5767
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408 EUGEN sTANEscu 2
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3 LES VLAQUES À LA FIN DU Xe SIECLE DEBUT DU xte 409
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410 EIIGEN sT,INEsen 4
6 C'est un fait bien élabli aujoui d'hui que le pere des Comitopoules fut Nikola, et non
pas Chichman, cornme le croyaient les historiens plus aneiens ; voir la discussion chez W. Zla-
tarski, IIcToptin Ha 6.LitrapcnaTa Thr,ipHana npe3 epeginne Hemme, Sofia, 1927 II, p. 637.
7 Skylitzes, II, pp. 434-435.
g Le point de vue principal de la théorie selon laquelle Jean Tzirniscès a conquis toute
la Bulgarie et done il n'y a eu formation d'un Etat bulgaro-macédonien ni en 969, après la
mort du tzar Pierre, ni en 971, après la victoire sur le Danube du basileus byzantin, a été
exposé par D. N. Anaslasijevie, L'hypothèse de la Bulgane Occidentale, dans Beetled Théodore
Ouspenskt, Paris, 1930, pp. 20-26 Ce point de vue a été soutenu de nouveau derrièrement
dans Istorija Norodov Jugoslamjia [Histoire des peuples de Yougoslavie], Belgiade, 1960, t. II,
p. 276. Le point de vue piincipal de la conception selon laquelle un Etat bulgaie occidental
aui ait commencé à se former en 969 dans la région macédomenne, processus gut n'aurait pas
éle influencé par la victohe de 971, a été exposé par W. Zlatarski, op. mi., pp. 640-644.
Cette thèse a été reprise récemment par D. Angelov, dans nonopua na Buaanmun, Sofia, 1963,
pp. 88-89 G. Ostrogorski, dans Gescluchte des byzantiruschen Retches, 3e éd., Munchen, 1963,
pp. 250-251, note 2, formule une opinion modérée, à savoir qu'entre 971 et 976 11 aurait
existé dans la région macédonienne une domination nominate des Byzantins, rums non appuyée
par une occupation militaire. Dernièrement, J. Feiluga, dans Le soulèvement des Comilopoules,
« Zbornik Radova VizantoliAkog Instituta», Belgrade, IX (1966), pp. 75 84. soutient qu'il
n'a existé qu'une seule révolte des Comitopoules, celle de 976.
9 Skylitzés, II, p. 435
10 Voir la discussion sur cette datation chez W. Zlatarski, op. cll., II, p. 639 et chez
D. Angelov, op. cit., II, p. 90.
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5 LES VLAQUES A LA FLN D17 Xe SIECLE Di'muT DU xie 411
135 B. Prokiì.i, op. cit., p. 28. Sur l'importance de cette vaiiante, voir M. Gyelni, op.
cit., p. 164.
11 Voici quelques exemples de cet accoid des historiens : R Roesler, op. cit., p. 107;
C. Jirecek, Geschichte der Bulgaren, Prague, 1876, p. 217; P. Hunfalvy, Die Rumanen und
zhre Anspruclze, Wien, 1883, P. 261 ; A. D. Xenopol, Une énigme historzgue. Les Roumains
au Mogen Age, Paris, 1885, p. 40; P. Mulafciev, Bulgares et Roumains dans l'histoire des pays
danubiens, Sofia, 1932, p. 79; M. Gy6ni, op. cit., p. 166; Tb. Capidan, Alacedoromdmz [Les
Macédo-Roumains], Bucarest, 1942, p. 152.
12 G. Schlumberger, op. cit., t. I, pp. 599-606.
13 Paisie Hilandarski, éd. cit., p. 84.
14 V. Tomaschek, op. cit., p. 401.
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412 E1TGEN STkNESCU 6
la mention, lors des premières discussions à son sujet, ont opté en gé-
néral pour la première hypothèse, celle de la localisation de l'épisode
Biklista, Vlaehokleisoura leur paraissant trop en dehors du chemin reliant
Kastoria à Prespa 15. Cette localisation parait étre la bonne, surtout à la
lumière de la correction du texte opérée par le manuserit mentionné plus
haut, qui relève que l'expression xcd Tex; Ayovç Koadcq Api% est dépour-
vue de sens et que, au lieu de xh , il aurait y avoir E -recc;, ce qui
confèrerait à toute la localisation un sens plus elair et plus pr6eis, la
phrase devenant : « EEq Tag XE-roplvc/4 Koc?aq Apt-4 entre Kastoria et Prespa,
aux Beaux-Chénes » 16. La localisation proposée se justifie aussi par sa
proximité de la grande voie commereiale du temps, plus ou moins la même
que la Mare Via Egnatia de PAntiquité 17.
Cette localisation est également confirmée par le fait qu'elle est com-
prise dans la région gouvernée direetement par David, dans le cadre d'une
espèce de confédération des quare Comitopoules, laquelle a existé jus-
qu'au moment oil Samuel, l'unique survivant, fut devenu seulmaitre des ré-
gions gouvernées auparavant par les quatre frères. Le territoire gouverné
par David eomprenait, semble-t-il, le sud-est de la Macédoine, entre les
cours inférieurs de la Bistrita et du Vardar, s'étendant jusqu'au voisinage
de la zone de Salonique et ayant comme centre principal Bodena ou Mo-
glena . En tant que Painé des quatre frères, c'est certainement dans le
territoire de David que se trouvait le siège de Parchevéque-patriarehe bul-
g Ire 18. A propos de l'étendue de ce territoire, il faut revenir paree qu'il
s'y rapporte directement, ainsi que nous l'avons déjà noté sur le pro-
blème de la date à laquelle a eu lieu la révolte ou les révoltes des Comi-
topoules. En effet, si une révolte couronnée de succès avait eu lieu en 969,
suivie de la constitution de l'Etat eonfédéral des quatre frères, l'épisode
de 976 serait pen vraisemblable, car après 7 à 8 ans l'autorité de David
aurait dl "ètre assez bien assise et les routes assez sé,res pour qu'il ne
gnat pas de tomber dans une embuscade, d'autant plus qu'il ne eireulait
certainement pas sans une puissante eseorte. C'est pourquoi il est plus
probable que la révolte victorieuse, suivie de la constitution de l'Etat eon-
féde,ral des quatre Comitopoules, n'a eu lieu qu'en 976; dans ce sens,
l'épisode décrit par Ioan Skylitzès peut étre assigné A, la période initiale de
la formation de eet Etat, lorsque la situation haft encore confuse et les
15 J. L. Pili, Ober die Abstanunung der Rumimen, Leipzig. 1880, p. 55; Hunfalvy, op.
cit.. p. 61.
16 Proki6, op cit., p. 28; M. Gytini ; op. cit., pp. 165-166. Voir également N. Iorga,
Istoria Rominilor din Peninsula Balcanied [Histoire des Rournams de la Péninsule Balkanique],
Bucarest, 1919, pp. 13-14 et id., Histoire des Roumains et de la Romanité Orientate, III, Buca-
rest, 1937, p. 70, qui explique ingénieusement cette toponymie par le système défensif carac-
téris lique des Roumains consistant à élever des fortifications par l'entassement de troncs de chêne.
17 M. Gyhni, op. cit., p. 168.
16 W. Zlatarski, op. cit , p. 640.
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7 LES' VLAQUES A. LA FIN DU Xe SIECLE uf:Bur Du Xle 413
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414 EUGEN STXNESCU 8
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9 LES VLAQUES A LA FIN DU tie SIECLE nÉsu'r DU xte 415
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416 EIIGEN sTAN-Escm 10
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11 LES VLAQUES A LA FIN D1J Xe SILC LE DEBUT DU xie 417
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418 EITGEN SMNEScIr 12
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13 LES VLAQUES A LA FIN DU Xe SIEC'LE DEBUT D1J Xle 419
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420 EUGEN sTANEscu 14
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15 LES N LAQUES À LA FIN DU xe SnCLE DEBUT DU Xle 421
vent aussi d'importants actes d'Etat 49. Il se pourrait mi'me que l'épithète
de « Mona stériot e » porté par le jugeL éon désignAt quelque attributien de
surveillance des monas t ères de fondation impériale, peut-étre eonceinant
justement leurs archives. Enfin, il s'agit d'un « typikon » ayant toils les
caractères d'un testament politique.
A notre avis, du reste, celui-ei a dà exister. Après sa victoire sur Sa-
muel et la soumission de la Bulgarie, ou peut-étre un peu plus tard, avant
sa mort, Basile II a di\ rédiger des Conseil; adressés à la postérité,
indiquait les moyens les plus adéquats pour assurer le maintien dans les
limites de l'emp ire, dans des conditions de tranquillité et de stabilité, des
territoires conquis. C'est en effet à ces Conseils que se réfèrent à la fin
du XIe siècle des auteurs tels que Jean Skylitzès et son continuateur,
lorsqu'ils voient dans l'abandon des dispositions de Basile II une des causes
des soulèvements qui ont lieu dans les Balkans à cette époque 50. En ce
qui concerne les allusions à ce testament politique, la transgression des con-
seils de Basile concernant les Vlaques est invoquée par Nicétas Choniate
comme cause de leur révolte tout aussi clairement que le fait de n'avoir
pas suivi les conseils du mème empereur concernant les Bulgares est in-
diqué par les auteurs respectifs comme le motif du soulèvement de ces der-
niers. Il n'y a done aucune raison de supposer que Léon le Monastériote
ne savait pas de quoi il parlait, ni que 1\Ticétas Choniate aurait modifié
sciemment les noms des peuples dans Pallocution de celui-ci.
Au surplus, la survivance d'une telle tradition à la fin du XII' siècle
est attestée, clans Pceuvre de Nicétas Choniate, non seulement par l'allo-
cution de Léon le Monastériote, mais aussi par d'autres passages de son
Histoire ». Ainsi, il y est précisé que l'insurrection dirigée par Pierre et
Assen était loin d'être la première, car les Vlaques « avaient déjà osé
tenir Cète aux Romées » 91. Les Vlaques étaient, du reste, considérés comme
un danger pour Byzance non seulement en raison de leur haine pour l'em-
pire, mais aussi parce gulls s'entendaient à transmettre cette haine à
leurs divers alliés dans la lutte menée en commun contre celui-ci, par
exemple aux Coumans, qui « avaient appris des Vlaques à nourrir
notre égard une inimitié mortelle, héritée sans fin de père en fils » 52. Mieux
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422 EIIGEN sTANEscur 16
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17 LES VLAQUES A LA FIN DIT Xe STEELE DEBUT DU Xle 423
et Samuel... » 56. D'où Pon peut déduire qu'au début du XIII° siècle la
chancellerie du nouvel empire considéré comme l'Etat des Vlaques et
des Bulgares, ainsi qu'il ressort de toute la correspondance entre Kalo-
joannès et Innocent III, sans mentionner d'autres sources estimait que
cet Etat n'était pas une nouveauté, mais ne faisait que continuer
le caractère d'Etat de Pempire de Siméon, de Pierre et de Samuel.
Evidemment, il ne résulte pas de là, que le premier empire était vé-
ritablement un Etat des Vlaques et des Bulgares, mais simplement qu'au
début du XIII' siècle l'ancien empire était considéré tel par certains, jus-
tement à cause de la force et de la persistance des réminiscences histori-
ques qui étaient à la base de la tradition qui nous occupe. S'agirait-il
non d'une tradition, mais d'une simple formule inventée pour les besoins
de la cause par l'esprit ingénieux de Kalojoannès, afin de se poser non seu-
lement en tzar des Vlaques et des Bulgares, mais aussi comme le succes-
seur légitime de ses prédécesseurs, tzars comme lui-même des Vlaques et
des Bulgares ? La prudence et la mesure apportées dans la rédaction des
actes mentionnant les anciens tzars, généralement considérés non comme
les ancêtres, mais comme les prédécesseurs du tzar actuel (qui aurait très
bien pu, d'ailleurs, se forger un arbre généalogique prestigieux), attestent
que le tzar Kalojoannès croyait jusqu'à un certain point à la véracité de
cette tradition, qui s'est certainement manifestée de multiples fa çons,
dont l'une est le passage susmentionné de l'acte émis par la chancellerie du
tzar 57. De la sorte, la correspondance de Kalojoannès vient confirmer
l'existence de la tradition qui apparait si clairement dans P« Histoire » de
Nicétas Choniate.
Ainsi done, depuis le commencement de la seconde moitié du X I
siècle jusqu'au début du XIII` siècle, on constate dans la société byzantine
Pexistence d'une tradition concernant les Vlaques et notamment les rap-
ports entre Vlaques et Bulgares et entre Vlaques et Byzantins, tradition
faite d'hostil& et de ressentiment contre ces Vlaques, considérés comme les
ennemis permanents de Pempire, soit seuls, soit en collaboration avec les
Bulgares. La continuité de cette tradition et la netteté avec laquelle on
peut en suivre la transmission ne permettent pas d'en mettre l'existence
en doute. Méme si les faits rapportés sont sujets A, caution, l'image que
s'en faisait la société byzantine est claire. 1VIais on arrive dans ce cas à la
conclusion qu'entre l'épisode du meurtre de David par les Vlaques, relaté
55 Augustinus Theiner, op. cit , II, p. 29 (n° XLVI) : a ... ut compleret desiderium imperii
mei sanctilas tua, secundum consuetudinem predecessorum meorum imperatorum Bulgarorum
et Blachorum, Symeonis, Petri et Samuelis progenitorum meorum et ceterorum ommum impera-
torum Bulgaroi um D.
L'existence d'une telle tradition a été suggérée il y a prés de 90 ans par C. von
57
Hoefler, op. cit., pp. 229-245.
3 C. 5587
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424 EITGEN sT.KNEscia 18
par Jean Skylazes, et toute la tradition relevée aux XIe Xne siècles
il y a contradiction flagrante. Cette contradiction doit être soulignée d'au-
tant plus que la tradition en question n.'était pas exclusivement byzantine,
mais aussi vlaque et bulgare ainsi qu'il ressort des actes de la chancel-
lerie de Kalojoannès. Par conséquent, contrairement à ce qui résulte indi-
rectement du texte de Skylazes, les Vlaques ne semblent pas avoir lutté
côté des Byzantins contre les Bulgares, mais contre ces premiers 58
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19 LES VLAQUES A LA FIN DL' Xe stRa..E DEBUT DII xr 425
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426 EITGEN STANESCII 90
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21 LES VLAQUES A LA FIN DU Xe SIRCLE DFBUT DTI xte 427
65 V. Bogrea, op. cit., pp. 52-53; Silviu Drag( mir, tber die Morlaken und ihren Ur-
sprung, dans a Bulletin de la Section Historique de l'Acad( mie Rci mair c », XI (1124). p. 123;
I. I. Nistor, op. cit., pp. 33-34.
Gh. Murnu, op. cit., p. 102 ; N. Iorga, Notes d'un historien..., p. 23; M. Mutafciev,
op. cit., p. 113 sqq.
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428 EIIGEN STXNESCIJ 22
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23 LES VLAQUES A LA FIN DI7 1e DEBUT DIT Xle 429
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430 El7GEN STSNESC17 24
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25 LES VLAQUES A LA FIN DU Xe SIECLE DEBUT DU Xle 431
Il est, en effet, peu vraisemblable qu'un tel éveché ait été spécialement ins-
titué pour une population instable et nomade, tandis qu'il est normal
qu'il l'ait été pour une population habituée A, se déplacer entre un cer-
tain nombre d'agglomerations stables et, au surplus, assez dense pour que
l'histoire ait enregistre son existence, apportant sur elle des details qui ont
eu le don de retenir l'attention des contempora ins.
Le problème de la deseendance immédiate des Comitopoules. Ce problem°
est mal éclairci par les sources. D'après Jean Skylazes, à Samuel a suc-
cede son fils Gabriel-Rodomir, puis son neveu (fils de son frère Aaron),
Jean-Vladislav. Mais le nombre des fils de ce dernier ne ressort pas de
fa gon precise du texte des « Histoires » 78. Aussi n'est-il pas sans intérét
de noter que, parmi les interpolations faites sur un manuscrit de Vienne
par Peveque Michel de Deabolis, on trouve cites les fils suivants de Jean-
Vladislav : « ... Presian, Alusian7 Aaron7 Traian et Radomir ... » 78. La
presence de ce Traian est pour le moins singulière, car dans les regions
slavisées de la Péninsule Balkanique ce nom qui apparait le plus sou-
vent comme nom de lieu représente manifestement une reminiscence
de Pantiquité romaine 8°. Ne s'agit-il, ici aussi, que d'une simple influ-
ence, sans signification spéciale, de la toponymie sur Ponomastique, ou
bien ce nom exprime-t-il une sorte d'attache à la romanité balkanique,
représentée par Pélément vlaquel Dans ce dernier cas, la descendance
hypothétique des Comitopoules ne fait que souligner une fois de plus les
rapports vlaco-bulgares dans le monde byzantin. Nous devons nous con-
tenter ici de formuler les données essentielles de cette hypothèse.
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432 EGGEN STXNESCIT 26
Ainsi que nous l'avons montré, les Vlaques apparaissent dans l'his-
toire de Byzance à la fin du Xe siêcle et au début du XI° siècle et leur
présence est signalée comme un des faits saillants de l'époque. 1Vlais pour-
quoi n'apparaissent-ils qu'à cette époque ? Cette question a préoccupé
dès le premier abord ceux qui se sont penchés sur le problème des Vla-
ques 82 Ce fait a constitué un arguraent de premier ordre contre la théorie
roesslérienne : en effet, de même que le silence des sources à l'égard de
la romanité sud-danubienne avant 976 ne prouve pas l'inexistence de celle-
ci, de même le silence des sources à l'égard de la romanité nord-danubienne
n'exclut pas l'existence de cette dernière dans l'espace carpato-danubien.
L'explication la plus simple et la plus convaincante de cette situation est,
évidemment, que les Vlaques n'ont pas pris part à des événements his-
toriques qui leur aient valu de se faire remarquer et d'être consignés dans
les sources écrites, si ce n'est h partir de la fin du Xe siècle. Un cas ana-
logue est celui des Albanais.
Il bait souligner pourtant que cette révélation n'est pas le produit
du hasard, d'une rencontre fortuite entre un groupe ethnique et un complexe
d'événements historiques, mais qu.'elle a eu lieu à un moment correspon-
dant à un certain stade de leur développement. Or, un fait intéressant
ce propos est que ce moment coincide justement avec celui où s'achève
Pethnogenèse du peuple roumain dans la zone carpato-danubienne 82a.
Ces deux processus auront-ils été absolument parallèles et dépourvus de
tout point de contact ? Le groupe dense et puissant de la romanité nord-
82 J. Jung, op. cit., p. 244; A. D. Xenopol, op. cit., pp. 73-74; Gli. Alurnu, op. cit.,
pp. 108-109.
82 a Le fait qu'à la fin du Xe siècle l'achèvement de la formation du peuple et de la
langue roumaine ne pouvait être sans liaison avec le stade de l'évolution de la romanité sud-
danubienne a été récemment signalé par C. Daicoviciu, Em. Petrovici, Gh. stefan dans Die
Entstehung des rumanzschen Volkes und der rumanischen Sprache, in a Bibliotheca Historica Roma-
niae », I, Bucarest, 1964, pp. 53, 67.
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27 LES VLAQUES A LA FIN DU Xe SIECLE DP.Bur ou xie 433
82)3 On pent trouver les références aux principaux travaux lexicogiaphiques chez
I. Milidescu, op. cit., pp. 162-163, oft le problème est laigernent traité. Il faut signaler aussi
la précision très importante faite par C. Daicoviciu dans Brève Histoire de Transylvanie, Buca-
rest, 1965, p. 63, sur le fait qu'A la méme époque (Xe .XIe siècle) les Slaves de l'Est et les Slaves
du Sud nommaient différemment la romanité carpato-balkanique (Vlaques et Volochs, le premier
terme étant emprunté par les Byzantins aux Slaves du Sud).
83 W. Tomaschek, Zur Kunde der Hemus-Hallunsel, Wien, 1882, p. 46; P. Hunfalvy,
op. cit., pp. 76-77; Traugott Tarnm, Uber den Ursprting der Rumanen, ein Beitrag zur Ethno-
graphie des Sud-Ost-Europas, Bonn, 1891, p. 4; Aron Densusianu, Originea cuvintului vlah
[L'origine du terme Vlaque], clans o Revista GriticA i Literard s, Jassy, 1894, pp. 1-14 ; N. Iorga,
Istorza romdnilor din Peninsula Balcanied, p. 16 ; I. Gherghel, Cileva contributzuni la cuprinsul
noliuniz cuvintului vlah [ Quelques contributions au sens du terme Vlaque], Bucarest, 1920,
pp. 14 15 ; Gli. Popa-Lisseanu, Romdrui in izvoarele istorice medievale [Les Roumains dans les
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434 EIIGEN STANESCII
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29 LES VLAQUES A LA FIN DIT Xe SIRCLE DEBUT DU Xle 435
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436 ElJGEN sTANEscu 30
nique russe et ce n'est sans doute pas par hasard que le chroniqueur russe
évoque la, pénétration des Hongrois jusque dans la Péninsule Balkanique,
jusque dans la région attestée par « Descriptio Europae Orientalis », comme
un des principaux habitats des Vlaques : Thrace, Macédoine, Thessalonique.
Réminiseences d'une migration du Nord au Sud dans les « Conseils
et Contes » de Kékauménos. Dans cet ouvrage rédigé peu après l'insurrec-
tion de Thessalie de 1066, entre autres données concernant ces événements,
l'auteur expose son point de vue sur l'origine de la population vlaque,
abordant à cette occasion l'idée du transfert de son habitat : « Ceux-ci,
dit-il (c'est-à-dire les Vlaques, n.n.), que Pon nomme Daces ou Besses,
habitaient autrefois dans le voisinage du fleuve Danube et du Saos, que
nous appelons aujourd'hui la Saya, oit vivent maintenant les Serbes, dans
des lieux inaccessibles et sauvages. »91 Ce texte se rapportant à une
population vlaque qui habite près du Danube atteste probablement une
étape intermédiaire dans cet afflux de population du Nord au Sud en com-
plétant par conséquent les sources mentionnées. Ainsi, ces trois textes con-
tenant des réminiscences d'une migration du Nord au Sud de la population
romanisée et dont la valeur est d'autant plus grande qu'ils proviennent
de sources indépendantes et rédigées à des dates différentes prouvent
tout le moins que ceux qui durant les XI' XIII siècles s'occupaient
de tels problèmes étaient pleinement convaincus qu'une grande partie de
la population vlaque sinon toute cette population était venue dans la,
Péninsule Balkanique des régions transdanubiennes. Cette conviction
nous oblige de nous demander si ce mouvement de population n'a pas été
provoqué par des circonstances concrètes précises.
De telles circonstances semblent avoir été suscitées par l'invasion
maygare. Autant la « Descriptio Europae Orientalis » que la Chronique de
Nestor l'affirment nettement. Il est done tout 6, fait possible que, sous la.
pression magyare, des vagues de la population roumaine aient gagné le
Sad. Mais plus tard, à savoir au X' siècle, lorsque l'invasion se fut trans-
formée en pénétration et établissement de colonisation, la population rou-
maine de l'espace carpato-danubien fut probablement obligée d'accompa-
gner les Magyars dans leurs expéditions au sud du Danube, tout comme elle
le fut postérieurement par les Petchenégues. Certaines fractions de cette
population, au contact d'une population presque de Tame race et de méme
langue, auront préféré rester en ces endroits. Leur exemple aura lame
été suivi par des groupes d'envahisseurs magyars. C'est ainsi qu'il faut
interpréter le cas de ces « Turcs » du Vardar mentionnés à c6té des Vlaques
91 Kékauménos, p. 74 : oryco1 ydcp claw ot Xeyeip.svor. Aecxxt. xcd. B6croL. (Lxouv
7cp6-repov 70.7)cd.ov TO ccvouptou 7curc4toi5 xcd. roi3Edcou66 v5v TcoTotttbv EgePccv xcaoi'imv, gy.5x
Eig3tot. 4'7E04 oixoi3mv, xcd suar3c'crotc,s67roLq. o Voir aussi le commentaire de W.
Tomaschek, op. cit, pp. 58-64.
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31 LES VLAQUES A LA FIN DU Xe SIECLE DEBUT DU Xle
92 H. Gelzer, op. cit., p. 46; B. P. Hasdeu a remarqué ce sens, op. cit., pp. 33-34.
93 Gyula Moravcsik, Byzantinoturetca, II, pp. 86-87. C'est probablement à cette situa-
tion que se rapporte l'Alextade d'Anne Comnène en parlant d'un détachement de Turcs habitant
la region d'Ohrid, qui combattaient sous les ordres de l'empereur byzantin : «... -reov rrept.
TV 'Axi:g.Seo dx0O1J.6vcov Toúpxcov » (ed. B. Leib, I, p. 151).
94 Istoria Romcinzei, II, Bucarest, 1962, p. 67; P..Diaconu, Despre pecenegiz de la Dundrea
de Jos In secolul X [ Sur les Petchenègues du Bas-Danube au X° siècle], dans « Studii s, 18 (1965),
n° 5, pp. 1121 et 1124-1125.
95 La memo possibilité a été prise en consideration par Maria Coma, Die bulgartsche
Herrschaft nordltch der Donau wahrend des IX. und X. J11. im Lzehte der archaologischen For-
schungen, « Dacia s, IV (1960), p. 422; V. aussi P. Diaconu, op. cit., pp. 1121-1122, 1129.
96 J. Jung, op. cit., pp. 248-249; Traugott Tamm, op. cit., pp. 123-124; Hugo
Grothe, Zur Landeskunde von Rumanien, Kulturgeschichtliches und Wwsenschaftliches, Halle,
1907, pp. 20-21 ; N. Iorga, Istoria Romdnilor din Peninsula Balcanied, p. 16; Silviu Dragomir,
Vlahtz si Morlahu. ., pp. 57, 115; A. Sacerdoteanu, op. cit., pp. 275-276; A. Katzougiani,
op. cit., pp. 34-35, 56.
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438 EITGEN sTANEscu 32
97 Voir a cet égard la question des informations contenues dans la légende de Saint Démè-
tre, chez Me Gherghel, Zur Frage der Urheimat der Rumanen, Wien, 1910 et celle qui se rattache
au territoire du premier Etat bulgare, voir N. Bänescu, L'ancien Etat bulgare el les Pays rou-
mains, Bucarest, 1947. On peut aussi consulter les données essentielles concernant les sources
et la littérature dans l'ouvrage récent de H. Mihäescu cité plus haut, pp. 72-73.
98 R. Roesler, op. cit., pp. 135-136; Traugott Tamm, op. cit., pp. 135-136; F. R.
Miklosisch, Uber die Wanderungen der Rumunen in den dalmatischen Alpen und den Karpathen,
VVien, 1879, p. 3.
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«LE MIROIR DES PRINCES » DANS LA CULTURE ROUMAINE
ALEXANDRU DUTU
Gavriil Protul, Viala i traiul Sfintului Nifon [Vie et actes de Saint Niphon], éd. Tit
Simedrea, Bucarest, 1937, pp. 27-28.
2 Caractérisation, d'après un Worringer ou un Blaga n, dans l'article bien documenté
de Stefan Andreescu, Mineistirea Arge,suluz in ambianfa vremu [Le monastère d'Arges dans l'am-
biance de son époque], s Mitropolia Olteniei s, Craiova, 1967, 7-8, p. 514.
4 C. 5587
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440 ALEXANDRII DIITII 2
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3 'LE MIROIR DES PRINCES DANS LA CULICEE ROIIMAINE 441
Puis, nous nous sommes efforcé de suggérer que les écrits en question ont
paru à des moments de puissante affirmation culturelle, bien entendu,
toutes proportions gardées. Ces moments se rencontrent au sein de formes
étatiques ayant un caractère bien délimité et, enfin, chacun a inauguré une
tradition dans le cadre de l'Etat mentionné. En effet, les Enseignements
de Neagoe Basarab ouvrent une série qui se déploie sur près de trois siècles,
ses &tapes variées permettant de dépister des variations dans le fonds d'idées
et dans la forme d'expression.
Si nous avons préféré nous cantonner dans le XVIII siècle, ce n'est
pas le désir de présenter la fin d'un genre littéraire qui a déterminé notre
choix mais, bien au contraire, c'est que, tenant compte des conditions de
développement propre aux Pays roumains, nous nous sommes proposé
de surprendre dans le mouvement de flux et de reflux idéologique de cette
période une évolution et quelques constantes. En stoppant la fluctuation
du genre qui nous préoccupe entre le moment de l'affirmation de la « mo-
narchie culturelle » d'un Constantin Brancovan et les décennies qui pré-
cèdent la révolution démocratique bourgeoise de 1848, nous avons acquis
la conviction de pouvoir surprendre quasiment la totalité des exemplaires
constituant cette espèce et, de toutes fa çons, ceux qui sont les plus repré-
sentatifs dans le Sud-Est européen. Nous avons retrouvé des écrits byzan-
tins et grecs, des compilations orientales et des remaniements d'ceuvres
occidentales, des pages de littérature antidespotique d'inspiration fran-
çaise et des essais originaux de science politique. C'est précisément parce
que les formes étatiques se sont maintenues dans les Pays roumains que
'on peut retrouver dans leur tradition littéraire culte des alluvions prove-
nant des ruines de Byzance, des efforts tentés dans quelques milieux grecs,
des échos de tout ce monde sud-danubien dominé par un puissant empire,
qui s'ouvrait sur le monde arabe, de méme qu'il se dirigeait vers le cceur de
1 'Europe. L'on peut ainsi parler d'une littérature de Cour, de livres qui
deviennent populaires, de la confrontation entre tradition et innovation,
de système et d'esprit. Dans l'évolution, qui ne fut pas linéaire, nous
pourrons suivre le passage du sacré au profane, la transformation de la
« sagesse divine » en « sagesse humaine », avec l'évident effort, fourni par
un monde exposé aux calamités, de conserver en permanence, dans les
formes d'une cohésion imposée par la nécessité de répondre avec prompti-
tude à des questions majeures et de caractère urgent, Paccès aux essences,
la« philousie ».
mémes des romans de Barlaam et Joasaph et de t Archirios et Anadan s d'où les lecteurs rou-
mains extrayent des passages au XVIIIe siècle ms. 1867 par exemple. Mais n'est-il point
suggestif que Le Lwre des lumières ou la Conclude des rois, compose par le sage Pilpay,
traduit en fran pis par David Sahib d' Ispahan, ait été publié en 1644, puis réimprimé en 1698?
Nous n'avons pu consulter le travail de G. Richter, Studten zur Geschichte der alteren arabischen
Fizrstenspiegel, Leipzig, 1932.
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442 ALEXANDECT DIITII 4
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5 6LE MrROER DES PRINCES DANS LA CTJLIURE ROIIMAINE 443
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444 ALEXANDRU DUTU
politique est la plus utile ? » «Aueune autre que de rendre tout le monde
bon et digne », et si nous rappelons comment, sept ans plus tard, le savant
métropolite valaque Théodose citera dans la preface d'un Minei Synesius
(qui affirmait que la sagesse des princes apporte le bonheur « aux vines
et aux cites », à maints pays et à maints peuples)6, nous pourrons péné-
trer dans Patmosphère de la cour de Valachie oil se groupe dorénavant
toute une pléiade d'écrivains qui, dans les limites de la tradition, appro-
fondissent les concepts, ouvrent la série des ouvrages de questions et re-
ponses sur des sujets de foi et de philosophie, étudient la nature et, sur-
tout, entreprennent la recherche systématique des sources historiques.
afin de poser les bases d'une solide culture de langue roumaine qui s'épa-
nouit au sein d'un puissant elan culturel remarquable par les valeurs qui
lui sont propres. Dans cette atmosphere de « rationalisme orthodoxe », la
5 La preface aux Margù'ritare (Perles, i.e. Anthologie) est reproduite par I. Bianu et
N. Hodos, Mbliografta romdneascei veche (Bibliographic roumaine ancienne), 1903, Bucarest,
vol. I, pp. 316-321. La dédicace au prince, où est discutée l'importance de l'ceuvre culturelle,
est suivie d'un propos au lecteur où est présenté le livre. On apporte en mame temps cette
precision que les passages difficilcs ont élé tires au clair par les deux traducteurs grace A l'assis-
tance du stolnic Constantin Cantacuzène, dont les deux traducteurs mentionnent encore le nom
d'autres occasions, comme, par ex., dans Preface aux Minei (Ménées), idem, pp. 366-367.
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7 LE MIROIR DES PRINCES* DAN'S LA CULTURE ROIIMAINE 445
figure principale, à cété de celle du prince qui n.'est pas un simple patron
culturel mais se compose lui-méme une bibliothèque et, bien plus, écrit
des notes quotidiennes, est certainement Pérudit stolnic Constantin
Cantacuzène, son oncle (dont la bibliothèque nous fournit maintenant de
précieux indices de son horizon intellectuel 7) ; le prince revét la chlamyde
du monarque culturel qui tourne le dos, avec un mépris propre à l'huma-
niste, au tyran ignare et barbare. Tout naturellement, ce prince qui res-
taurait les antiques edifices religieux conformément aux normes d'un goa
nouveau où Pon ressent l'influence italienne, qui élevait des palais et trans-
formait la peinture, assumait l'obligation de soutenir le monde orthodoxe
balkanique et oriental au moyen de donations et de livres imprimés en
grec, slave et arabe, tout en portant son attention particulièrement sur le
peuple roumain disseminé sur tout l'espace des Carpates. On sait Peffort
de Brancovan pour installer sur le tréne de l'autre principauté roumaine,
la Moldavie, un prince à sa dévotion, de méme que l'on connait ses actions
pour patronner la culture roumaine en Transylvanie envoyait, par
exemple en 1699, un apprenti-typographe imprirner à Alba-Iulia des livres
roumains, ce qui fournit l'occasion à ce Mihail Istvanovici d'écrire en toutes
lettres dans la préface du Kyriakodromion que « le prince éclairé et sublime
de toute la Hongrovalachie, Jean Constantin Basarab le VoYvode », est
«le patron Writable de la sainte Métropolie d'ici de Transylvanie et de tous
ceux qui aspirent à la grace de Son Altesse » 8). Quels autres conseils ce
monarque pourrait-il quêter pour lui-même que ceux fournis par le « diacre
Agapet au grand empereur Justinien », comme le déclarent les frères Gre-
ceni, ou ceux rédigés par le patriarche Photius au nom de Basile le Macé-
donien ? Brancovan, du reste, qui avait appuyé l'impression de Pédition
de Chrysanthe Notaras, éprouva le besoin d'en avoir un exeznplaire en rou-
main pour son usage personnel, lequel doit étre le manuscrit aux miniatures
et A, la calligraphie splendides conservé dans la collection de la Bibliothèque
de l'Académie, A, Bucarest (ms. rom. 1805).
C'est alors encore que Pceuvre d'Agapet pénétra dans le circuit roumain,
probablement par le canal d'un intermédiaire slave 9. Elle ne vit pas la
7 Voir Corneliu Dima-Drägan, Biblioteca until umanist romdn : Constantin Cantacuzino
stolnicul [La bibliothèque d'un humaniste roumain : le stolnic Constantin Cantacuzène],Bucarest,
1967, 406 p. De l'abondance des informations que renferme ce catalogue il est bon de retenir
que le stolmc, tout comme son frère Mathieu, avait lu soigneusement le Theatrum poltlicum
d'Ambrosius Mailianus et que, de meme que l'autre frère Thomas, il connaissait Le Prince
de Machiavel. Notre collegue C. Dima-Drilgan prepare un catalogue similaire pour la bibliothèque
du prince Constantin Brancovan. Il a publié A ce propos, en collaboration avec M. Caratasu,
une note préliminaire concernant les ouvrages byzantins que possédait le voivode dans
la # Revue des etudes sud-est européennes », 1967, 3-4, pp. 435 445.
8 Texte reproduit dans Bibliografta rom. veche, vol. I, pp. 373-375.
9 Des données nouvelles et une recapitulation bibliographique dans l'ouvrage de Patrick
Henry III, A Mirror for Justinian : The Ekthesis of Agapetus Dzaconus, s Greek-Roman and
Byzantine Studies », Durham, 1967, 4, pp. 281-308. Nous n'avons pu consulter le travail
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446 AJ,EXANDRIJ DIITIT 8
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9 LE MIROIR DES PRINCES* DANS LA CuLlURE RO1JMAINE 447
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448 ALEXANDRIT DU1U 10
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11 LE MIROIR DES PRINCES* DANS LA CULTURE ROUMAINE 449
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450 A_LEXANDRIT MUTT 12
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13 LE MIROIR DES PRINCES* DANS LA CuiduRE ROIIMALNE 451
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452 ALEx..-4ismEtr DITM 14
la nécessité pour le prince d'obeir à l'Empereur, afin de remplir sa fonction avec dévouement
et en respectant la « loi e; laquelle ? celle condensée dans les canons des sept conches, recapi-
tulés dans la celebration du dermer de la série. L'argument de la nécessité d'honorer les 'canes
impliquait aussi des questions sociales et politiques. C'est ce que prouvaient les écrits mêmes
de S. Jean Damascene, qui, tout en figurant dans la littérature théologique, peuvent également
être inclus dans la littérature socio-politique. Ernst Barker s'en est bien rendu compte quand
il reproduisit le second discours de Jean Damascene contre les iconoclastes dans l'anthologie citée
supra (chapitre The period from the death of Heractius to the accession of Basil I); en prenant la
defense des icones, Neagoe exposait, à son tour, une conception sociale et politique.
En ce qui concerne l'atmosphere culturelle à l'époque de Neagoe, il convient de signaler
les precieuses contributions apportées à ce propos aussi bien par P. S. Nasturel (invd(dturite
lui Neagoe Basarab in lamina pisarailor de pe biserica mcindstirii de la Arges [Les Enseignements
de Neagoe Basarab à la lumière des inscriptions de l'église du monastere d'Arges], e Mitropolia
Oltemei s, 1960, 1-2, pp. 12-23), que par Stefan Andreescu, Mdndstirea Argesului in am-
bianta vrernit, oa est mis en evidence le degré d'instruction des clercs de la cour princière.
« La chancellerie princière s pouvait être considérée comme «la premiere école supérieure oa les his
des grands boyards parachevaient leur education i St. Andreescu, p. 514 et l'on y
saisit la transformation du goat artistique qui determine la reconstruction et la restauration
de bien des églises et des couvents. Un prince qui patronnait un mouvement culturel ; qui con-
centrait de grandes ressources économiques pour ériger une construction exemplaire ; qui ref u-
salt l'argenterie qui n'avait pas été exécutée conformément à son goat et qui avait fait son
stage dans l'apprentissage du slavon en commandant par la suite le splendide Tétraevangile qui
joint l'art de l'imprimerie à celui de la calligraphie (voir l'exemplaire découvert par Alexandre
Odobescu au monastere de Bistrita, fondation des boyards Craiovesci) pouvait incontesta-
blement adresser des conseils a son fils Théodose. A notre avis, le problème de la reconstitution
du texte initial continue toutefois de demeurer pendant. Nous avons en effet l'impression que
le propos à sa mere (qui constitue une lamentation, une page de littérature intime de confession.
dans la mesure oil l'on peut parler de confession, de toute fa çon un theme comparable aux pieces
inspirées des lamentations du prophéte Jérémie série dont il suffit de rappeler la Vita Nuo-
va. .), de même que sa prière, qui a l'air d'être un exercice théologique à la manière des exer-
cices classiques de rhétorique, sont bien distincts du corpus proprement (lit des Enseignements.
Pour une presentation d'ensemble du contenu des Enseignements dans Istoria literatura
romdne, pp. 281-283, on remarque p. 280 les analogies entre l'ceuvre de Neagoe, celles de Basile
le Macédonien, le De administrando imperio de Constantin Porphyrogénète, les Recommandations
du prince russe Vladimir Monomague.
24 Des indications sur les manuscrits de l'ceuvre, apud Vasile Grecu, inveildturcle
Neagoe Basarab, domnul Tdrii Romdnesti (1512-1521). Versiunea greceascd [Les Enseignements
de Neagoe Basarab, prince de Valachie (1512-1521). Version grecque], Bucarest, 1942, pp. 9
11, 16; des observations sommaires mais utiles, chez Dan Zamfirescu aussi, op. cit., pp. 88,
143. Pour le manuscrit slave de Sofia, du debut du XVIIe siècle, des données chez P. P. Panai-
tescu, Cronicile slavo-romdne din sec. XVXVI publicate de Ion Bogdan [Les chroniques slavo-
roumaines des XV XVIe s. publiées par Ion Bogdan], Bucarest, Edit. Academiei, 1959,
pp.215 218, qui suppose que la traduction grecque aura été effectuée sur la traduction roumaine.
25 « n'existe pas d'autre contemporain, que je sache, qui ait été capable de traduire
du slavon en grec les Enseignements . . affirme-t-il dans ses Studii istorice greco-ronidne
[Etudes historiques greco-roumaines], Bucarest, Fundatia pentru literaturà i arta, 1939, vol.
I, p. 161. Mais comme la version grecque s'est conservée au monastère de Dionysiou (Mont-
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15 .LE MIROIR DES PRINCES DANS LA CULTURE ROUMAINE 453
dans le ms. 464 écrit en 1682, a été copiée par le hiéromoine Jean pour
le monastère de Bistrita, la fondation des boyards Craiovescu, d'après
un original plus ancien. Le fait que le manuscrit renferme à la fois les
Enseignements et la Vie de saint Niphon et que dans d'autres manuscrits
il s'y ajoute le texte des inscriptions de l'église du monastère de Curtea de
Arges accrédite de plein droit l'assertion qu'un codex reflétant la politique
religieuse, littéraire et artistique d'un prestigieux prédécesseur fut constitué
au milieu du XVII' siècle. C'est bien ce qu'a fait remarquer P.
turel 26, qui a essayé de reconstituer les coordonnées du calcul qui a a
reposer à la base de ce groupement. Si nous apprécions que l'observation
selon laquelle « leur groupement avec les inscriptions d'Arges et la Vie
de Niphon suggère l'idée d'une traduction unitaire, répondant à un but
bien déterminé » correspond entièrement à la logique qui permet de recons-
tituer les données de l'histoire, en échange la tradition du genre littéraire
que nous étudions nous pousse à assigner à un autre milieu l'initiative de
la formation de ce corpus.
Pour revenir à, la constatation faite antérieurement, à savoir que du
temps de Mathieu Basarab le progrès de la culture en langue roumaine et
le développement méme des conceptions politiques appartenaient davan-
tage aux lettrés qu'au prince, nous penchons moins à attribuer l'initiative
dont nous parlions h, la princesse Hélène et à, son frère Udriste NAsturel,
qu'au métropolite de Valachie, Etienne, lequel, outre qu'il se détacha,
plus facilement qu'Udriste NA,sturel du prestige de la langue cultivée le
slavon en l'espèce pour soutenir assez vigoureusement le progrès de la
langue « vulgaire », c'est-à-dire du roumain, a aussi prouvé la préoccupa-
tion « d'enseigner le prince », en initiant la traduction en roumain
du Thdreptarea legii [Le guide de la loi] et en se procurant les chapitres
de Pseudo-Basile. C'est à lui, croyons-nous, qu'est due la réalisation du
codex qui s'est conservé par la suite à travers d'autres copies. Secon-
dement, si l'on part de l'affirmation de Phiéromoine Jean qu'il fit sa copie
Pitesti pour le monastère de Bistrita où pareille version n'existait done
point, on en déduit tout naturellement qu'il se sera procuré l'exemplaire
qu'il recopia au monastère d'Arges, la fondation de Neagoe, situé aux
environs de Pitesti. C'est done là-bas qu'aura été faite la traduction rou-
maine des Enseignements slavons (ou peut-être grecs si Mathieu des Myres
en est l'auteur) et c'est là-bas encore qu'aura été transcrite, à la suite
Athos), e monastère qui considère Neagoe comme l'un de ses grands fondateurs e (V. Grecu,
op. cit., p. 11), on peut se demander si une traduction grecque n'y aura pas 61.6 exécutée
sur un exemplaire de la version slavonne, envoyé par Neagoe en personne ou par l'un de ses
successeurs.
26 Voir l'article Recherches sur les I-Macho:1s gréco-roumaines de la a Vie de Saud Niphon
II, patriarche de Constantinople e, Revue des études sud-est européennes e, 1967, 1-2, pp.
64-68.
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45.4 ALEXANDR1J DUT1J 16
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17 sLE MIROIR DES PRINCES DA.NS LA UULTURE ROIT5IAINE 455
5 o 5587
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456 ALEXANDRU DTITU 18
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19 .LE MIROIR DES PRINCES DANS LA CULTURE ROPMAINE 457
nelle (chap. 36), etc. Le devoir d'être le premier à respecter la loi, de dis-
tribuer la justice sans tenir eompte du rang et des affinités personnelles,
d'écarter les flatteurs et les trompeurs, de donner plutôt que de reeevoir
ce qui crée ainsi des obligations voilà ce qui revient sur un plan encore
plus abstrait dans les conseils composés quelques sikles plus tard, conseils
où l'on retrouve des préeeptes du genre de eeux relatifs à l'appui des amis,
préférable à celui des parents, à la mise en garde contre Fivrognerie, aux
amitiés à gagner en louant autrui, à l'évietion des méehants et des ambi-
tieux des dignités dont ils sont revaus. Tous ces préeeptes se retrouvent
réunis dans les Enseignentents de Neagoe, ce qui fournit une preuve de plus
que son ouvrage appartient à ce genre littéraire. Mais ce qui apparait en
plus dans Foul-rage du voivode roumain c'est le ehapitre de normes diplo-
matiques et, surtout, un sentiment y vibre qui ne se dessine pas dans les
écrits byzantins : le patriotisme, souligné au ehapitre consaer6 à la &lei-
sion dramatique d'accepter la guerre au lieu de la pa ix : « Si done vos
ennemis viennent contre vous et si vous les vovez plus forts que vous,
et si vos conseillers vous apprennent à vous mettre en marche contre
eux trop tôt ou s'ils vous effrayaient pour vous faire quitter votre pays
pour l'exil, de tels eonseillers, ne les eroyez pas, paree qu'ils ne sont pas
vos amis. En effet, j'ai gofité l'exil moi-même. Aussi je vous avoue, mes
frères, gull est difficile de vivre et l'on est la ris6e de tout le monde, et
même de tous les petits et de tous les méehants qui existent. Et deuxiè-
mement, ne te mets pas à faire cela, car c'est la honte de ton nom. Ne
soyez pas eomme Poiseau que l'on appelle le corteou, lequel dépose ses
ceufs chez d'autres oiseaux qui font éclore sa progéniture, mais soyez
eomme le faueon et gardez votre nid. » 39
Ce soni là des traits nouveaux les derniers évoquant des vers
émouvants de Dante 40 qui auront conféré à Pouvrage roumain un poids
spêcial, en lui assurant clii reste une permanence dont n'ont pas joui les
ouvrages byzantins analogues. Les traits nouveaux, à une comparaison
plus poussée de Pouvrage roumain avec ceux des Byzantins bien plus nom-
breux, expliquent aussi la place dêtenue dans l'ensemble par les trois écrits
de l'époque de Braneovan. En imprimant à ses EnReignements le earactère
de simples directives (ce que Pon déduit aussi bien de Pinsistance avec
laquelle revient la formule : « enseignements pour votre profit... dans la
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458 ALEXANDRU DuTu 20
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21 « LE MIROIR DES PRINCES* DANS LA CULTURE ROUMAINE 459
fiaient petit à petit leur caractère de normes sacrées, pour devenir des
conseils découlant de la méditation de certains gouvernants.
L'évolution qui se déroule maintenant est soulignée par la partition
d'un autre ouvrage, qui se fonde sur les mémes écrits byzantins mais
pour en accentuer le caractère sacré. Il s'agit des Nou&scAoct zpurnavuto-
ItoXL-nxaí, conseils donnés par le métropolite de Hongrovalachie, Anthime
d'Ibérie, au prince Etienne Cantacuzène (Bucarest, 1715) Affirmant
n'avoir réuni que de « bonnes » pensées tirées des maximes des sages, hi
savoir celles qui « purifient Fame, honorent l'homme et parent le prince
tout jamais », le pontife intervenait dans ce processus en jetant dans la
balance le poids de son autorité spirituelle. Tout comme l'évéque lila-
non de Rimnic, Anthime essaye de stopper ainsi l'avance du pouvoir tem-
porel dans la vie sociale et politique, au nom de la primauté de la vie spiri-
tuelle. De méme que dans ses sermons oil il a combattu avec apreté les
&arts de la doctrine de l'Eglise, en critiquant une série de mesures et de
comportements du prince Constantin Brancovan avec une vigueur qui
explique le conflit qui finit par &later entre le prince et lui 44, Anthime
énonce dans cet opuscule des principes inéluctables. Détail intéressant,
il fait appel à Agapet (dont il reproduit presque totalement les chapitres
46, 51, 69, etc.) et aux Reeommandations de Pseudo-Basile (cf. chap. 57
on encore ce conseil : « le commencement de l'affection est la louange »,
etc... ) et, afin de souligner l'intention qui l'anime, il ajoute des prières
pour chaque jour de la semaine à l'intention du voivode. Certes, cette com-
position de Popuscule d'Anthime n'est pas étrangère à la structure des
Enseignements de Neagoe, dont les chapitres sont parsemés d'oraisons.
Mais en reprenant ce procédé, à près de deux siècles de distance, Anthime
allait, dirions-nous, plus loin, car le texte de ses prières ne présente pas
le caractère de compositions personnelles, vu qu'il consiste purement et
simplement en reproductions de textes empruntés A, des livres du rituel.
Mieux, l'autoritaire métropolite ne retient aucune maxime d'un livre qui
venait d'être publié en grec et en roumain, les Maximes des philosophes.
La traduction du recueil de maximes orientales d'Antoine Galland
avait, au fond, fourni matière de méditation aux lettrés, en raison de toutes
ces sentences et observations, mi-sceptiques et mi-ironiques, relatives A,
la vie de Pentourage d'un prince absolu. Les conseils au vo1vode, tirés
de la sagesse orientale qui pénètre maintenant dans la culture roumaine
en plein processus axé sur le thème du pouvoir politique, cherchaient,
leur tour, A, tempérer Pélan et Pinitiative de mauvais augure du monarque
revétu du pouvoir discrétionnaire. Publié par suite d'une initiative prise
par les lettrés que comptait la cour princière, Pouvrage oriental s'inscrivait
41 Voir Predici [Sermons], éd. G. Strempel, Bucarest, Edit. Acad., 1964, passim.
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460 ALEXANDRU DIJTII 29
45 Voir les contributions de N Cartojan dans e R vista istoricA lornana s, 1933, et < Cer-
celari literare ». IV, 1910, Wage à part . Ceasornical Domndor de X Costin i orignialul sparuol
al tui Guevara [L'licnloge des princes de N Costin et l'original espagnol de Guevara]. avec bi-
bliographic relative. De inCme N foiga, Istoria Ineraturu romcinestt in secolul XVII!, Bu-
carest, 1901, vol. I. pp. 68 75.
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23 LE MIROIR DES PRINCES DANS LA CULT1JRE 1:0IIMAINE 461
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462 ALEXANDRU DUTIJ 24
vance des formes d'Etat et la direction politique confiée aux princes recrutés
au Phanar et envoyés par la Sublime Porte maintinrent le cadre nécessaire
cette littérature qui connait une évolution assez cohérente jusqu'à
fin de la période phanariote et un certain temps encore après. Mais le pro-
oTamme connait une certaine déviation.
II. Les détours de l'esprit laïque. Installés clans les Pays routnains
avec la perspective garantie d'y demeurer, les princes phanariotes se posè-
rent immédiatement la question de la nature et de la finalité de leur auto-
rité d'un caractère si spécial en raison de sa source, la Porte Ottomane,
et de l'objet inattendu, le milieu roumain et ses traditions culturelles.
Résoudre les questions générales soulevées par leur promotion et par le
contexte historique, voilà ce qui constitua le nceud même des questions que
rencontra le premier de ces princes, homme doué d'une intelligence peu
commune, Nicolas Maurocordato. Ce dernier toutefois n'était pas un inno-
vateur ; son père, le Mare Alexandre Exaporite s'était estimé obligé
de confier à sa succession les conclusions d'une dramatique expérience ,
condensées dans' ses Opov-datia-cos, publiés A, peine en 1805, près d'un
siècle après sa mort. Tout comme l'auteur de ses jours, Nicolas Mauro-
cordato confia ses recommandations à un cercle très restreint et elles demeu-
reront, pareillement, inédites. En revanche il tint à faire connaitre à l'Eu-
rope sa doctrine, dénuée en somme d'originalité, en publiant le Ilzp),
XOLD'XÓVTCJV à Bucarest en 1719, puis à Leipzig, en latin, en 1722, et
ensuite a, Londres, à Amsterdam, à Ausbach (sous le titre de Kurzgefasste
Al-oral). Ce qui retient l'attention dans cet ouvrage c'est le traité classique
pris pour modèle : le De officiis de Cieéron. Au chapitre XIX de cet écrit
réédité bien des fois étaient rappelés les sentences et les exemples des
saints, auxquels étaient adjointes, au ehapitre X, des citations des stoi-
ques. Ce même mélange de littérature patristique et hellénique se fait
jour derechef dans l'autre livre dont on lui attribue la traduction, mais
qui en réalité n'a été que patronné; par lui, le 06.7.-cpov TcoXL-ctx6v, sur lequel
nous reviendrons plus loin.
Bien autrement intéressants sont les conseils demeurés inédits, étant
donné qu'ils dévoilent la pensée intime de ce Phanariote qui régna longtemps
en Valachie et en Moldavie 48 La question principale qui se dessine dans
les Conseils adressés a Constantin illaurocordato est celle de concilier les com-
mandements de la Sublime Porte et les autochtones sur qui s'exerolt son
autorité. Créer une dynastie phanariote fut une préoccupation incontes-
table et Alexandre Deli-bey fut conscient des droits acquis au cours des
48 Les deux écrits, analysés plus loin, ont 61.6 publiés clans les Documente Hurmu=aki,
tome XIII, Bucarest, 1909 Sur les Maurocordato voir éplement B. lìlnos, L'Histoire de la
latérature néo-grecque, Uppsala, 1962, pp. 469-472.
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25 t LE MIROIR DES PRINCES DANS LA CULTURE ROUMAINE 463
ans par les Maurocordato. C'est lui qui -vers la fin du XVIII' siècle affir-
mait en présence de l'agent autrichien Raicevich :« Si le prince:de Kau-
nitz est prince du Saint-Empire Romain, je le suis du très-sacré Empire
Ottoman- Je suis le maitre ; je suis un prince né d'une famille qui règne
depuis deux cents ans, un Souverain régnant. Je veux dire ce qu'il me plait :
je ne crains ni l'Empereur, ni le prince de Kaunitz. » 49 C'est ainsi qu'ap-
paraissent dans les conseils de 1726 des iuvitation à connaitre « les habi-
tudes des boyards autochtones» de méme que les chroniques, et de savoir
de favm précise les devoirs à remplir envers l'empire et envers le Khan
des Tatars, de même que ceux à l'égard des «Polonais et des Allemands».
Nous ne voudrions pas souligner le fait que, dans ces textes inédits, 1' « Em-
pereur» est aussi bien le souverain de Neagoe Basarab, la divinité, que le
maitre de Constantinople, auquel le prince valaque n'avait jamais donné
pareille appellation. Mais il faut souligner que dans les Conseils et dans le
anu el comprenant des avis et des pensées au sujet des mceurs et du eompor-
tement, la question essentielle de l'époque de Brancovan celle des rapports
entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel n'apparait point. Re-
présentant du Phanar, de la nouvelle promotion de dignitaires qui domi-
nait aussi le patriarcat de Constantinople, IN_Ticolas Maurocordato n'envi-
sage pas la possibilité d'un conflit avec l'autorité ecclésiastique que ses
successeurs mettent à profit en installant à la the de l'Eglise métropoli-
taine de Valachie des gens attachés à la Cour. Ainsi s'explique pour une
part le fait qu'une grande partie du mouvement culture' roumain se con-
centrera non pas autour de la cathédrale de Bucarest, mais autour de 1'6-
véché de Rimnic détenu par toute une série de lettrés roumains remarqua-
bles Damaschin, précepteur de l'ex-prince Etienne Cantacuzène, Clé-
ment, etc. et en Moldavie, autour d'une église métropolitaine qui a
réussi à échapper aux tendances dominatrices de Pélément phanariote.
Cela ne signifie cependant pas que les Phanariotes essayent une nouvelle
forme de « césaro-papisme », mais que le problème sera évité, les princes,
alliés à Pautorité spirituelle, s'orientant vers Pidéologie du monde qui avait
précédé le christianisme, celle qui avait présidé à l'épanouissement de la
culture qui formait et animait la lutte pour la renaissance du peuple op-
primé : le monde hellénique. C'est par cet apport massif introduit dans la
culture roumaine, surtout par le canal de l'éducation scolaire, que les pro-
blèmes particulièrement intéressants de l'époque de Brancovan furent
évités et, tacitement, l'esprit laique, maintenant protégé par les divinités
de l'Olympe, marquera des progrès continus. Le fait est frappant dans
'Eyzet,Fatov où les allusions à la mythologie grecque foisonnent et où
les renvois à Socrate et A, Platon ont plus de poids que ceux à la Bible,
49 N. Iorga, Textes post-by:antins, Bucarest, 1939, p. 5.
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464 LExANDRu nuTu 26
sans compter les proverbes qu'on leur associe aussi. Mieux, une série de
comparaisons amènent la discussion au sujet du microscope, de la ducti-
lit6 des corps et de la résistance des cordes ; d'autres remarques se fondent
sur l'observation des mceurs de la société contemporaine du prince, de
mème qu'une suite de maximes font songer à Montaigne (« Phomme est
un étre changeant, vain, divers »), à La Roehefoucauld (« la méehanceté
paye son tribut à la vertu d'hypocrisie ») et mème à l'esprit du _xvirr
siècle : les considérations relatives h la loi (« la loi ou la force »), aux réfor-
mes, au conservatisme (« le présent se gausse de ceux qui tiennent à tout
prix à ce qui s'en est allé »). Il est incontestable que l'autorité princière
continue de demeurer fondée sur la con.ception religieuse, que la société
maintient sa structure pyramidale et que tous les membres luttent pour
la tête ». Mais, fidèle à l'esprit de son siècle, l'auteur proclame que l'a-
mour de soi est peut-ètre le véhicule lumineux de Fame », atteignant tan-
gentiellement la discussion si controversée au sujet du rôle de l'amour-
propre50. Et c'est dans le mème esprit encore qu'est condamnée la trom-
perie (de mème que le machiavélisme) à la manière dont Frédéric II
combattait le grand Florentin dans un livre qu'il retira quand il monta
sur le trône 51 vu que « la politique secrète était le pivot du système
despotique abhorré » 52, et qu'on pouvait la pratiquer mème sans grand
tapage autour de la perfidie. Non moins significatif est le fait qu'une série
d'éléments détachés de la spiritualité ehrétienne sont transposés sur le
plan politique (« ce n'est pas seulement dans le domaine du sacré que la
confession deS. fautes entraine le pardon, mais aussi dans celui du gouver-
nement ») de mème que l'éloge de la sagesse, qui s'achève par le cou-
ronnement de l'« humanité » (« l'huma nité est au-dessus de toute -vertu,
car elle porte l'image et le caractère pur de la nature divine »). C'est, pro-
bablement, dans ce mouvement permanent ressenti dans le fond des idées
que consiste l'intérét que présentent les conseils donnés par le fondateur
de la dynastie phanariote A. son fils : la fluctuation de la mentalité tradition-
nelle ressort avec évidence dans l'écrit qui ironise l'héroïsme pour louer
50 Voir Paul Hazard, European Thought in the Eighteenth Century. Translated by J. Lewis
May, Penguin Books. 1965, Pal t two, chap. 4. Une précieuse remarque t Never, to be sure,
was there such a busy band of moralists as now ; but not of the order that made the human
heart their study... they were moralistic theorizers, noL psychologists. p. 178.
51 Dans la Pléface à l'Antunacluavel le roi combattait l'écrivain gut s'était efforcé
non de corrompre le premier venu mais t Fursten, die berufen sind, Fuhrtr der Volker zu sein,
Verweser des Rechts. Vorbilder damn fur ihre Untertanen. sichtbai e Abbilder der Gottheit, die
ja erst ihre seelischen Eigenschaften, ihr innerer Welt zu Konigen macht. Fridericus, Koniq-
lidie Gedanken and Aussprache Friedrichs des Grossen, ausgewahlt von Hans F Helinolt,
Berlin, p. 27. Pour l'écrit de Nicolas Maurocordato combattant Macluavel.(1)0,o,kou Ilapipyce,
voir les articles (pour nous maccessibles) de C. Th. Dimaras pains dans o Tò Vid.tot », 14 aofit
4 sept., 1964. Sur l'odyssee du livre (1.2 Frederic II voir Charles Benoist, Le machlavélistne
de l'Antunachlavel. Paris, Pion. 1915.
52 Werner Krauss, Introduction a Est-il titile de tromper le peupte, Berlin, Akadenne Ver-
lag, 1966, P. 6.
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27 LE MIROIR DES PRINCES » DAN:, LA. CULTURE ROIJMAINE 465
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466 ALEXANDEC DITTU 28
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29 LE MIROIR DES PRINCES DANS LA CULTURE ROUILA_LNE 467
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468 ALEXANDRII DUTU 30
66 Voir le texte édité par I. Lupas, Cronicari si istorici rom(Ini din Transilvania iGhro-
inqueurs et historiens rotimains de Transylvaniej, 26 écl., Bucarest, Scrisul Românesc, 1941,
pp 85-91.
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31 'LE MIROIR DES PRLNCES DANS LA CULTURE ROUMAIN E 469
67 Voir N. Balcescu, Opere alese ICE.ivres choisies], Bucarest, Edit. pl. Literalur5,
1960, vol. I, p 2.
68 Dans Particle de « Studii s, 1966, 5, et dins celtn de la o Revue Roumline d'Histoire o,
1967, 2. L'ouvrage de Fénelon a élé tradint aussi en turc : Mahmud Kaplan, Tanzer-i Telemak
Edebiyat Fakultesi Turk dil ve edebiyat dergisi s, Istanbul, III, 1948, 1-2, pp. 1-20.
69 Voir Andrei Otetea, Un cartel rananot pentru exploatarea (ardor ronnlne [Un cartel
phanariote en vue de l'exploitation des Pays roumains], o Studii 1959, 3, pp. 111-121.
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470 ALEXANDRU DuTU 32
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33 I LE MIROIR DES PRINC'ES DANS LA CULI URE RorrmAr/s-E 471
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472 ALEXANDRU DtTD 34
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35 LE MIROIR DES PRINCES DANS LA CULTURE ROUMAINE 473
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474 ALEXANDIM 'ATTU 36
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37 4LE MIROIR DES PRINCES 4 DAN.; LA CULTURE ROUMAINE 475
78 Voir 'storm Rorndniei, Bucarest, Ed.t. Acad , 1964, vol. III, pp. 603 605. Dans
le inémoire de 1802, proposant la creation d'une république o aristo-clémociatique ) on prévoyalt
l'organisation de trois o conseils (divanuri) ayant des attributions distinctes.
79 E. Virtosu, Les ulées politiques de I. Tanta!, candidat au trône de Moldavie en 1829,
o Revue Roumaine d'Histon e >, 1965, 2, p. 280, n 13 Voir aussi Gli Agavilloaie, lonicj
o Analele Stlintifice ale UnivA sild[ii A. I. Cuza Iassy, 1966, 2, pp 223-229
89 Sur l'essai de Iordache Golescu, quelques details chez Al. Puu, Literatura rornand
premodernd [ La littérature roumaine prémoderne], Bucarest, Edit pentru Literatin 5, 1964,
pp. 240-241 Pour Pesacov, voir Al. Ciordnescu, O scrisoare literard a lui Glieorglie Pc{acov
[Une lellre lilléiaire de Gheorghe Pesacov], Revista istolicd ), 1931, pp. 368-381 ; E. Vir-
tostl, Versuri inedite despre 1S'2l inedits sur 1821], i Revista Arhivelor s, 1939, n°8, tirage
part. D'amples données bibliographic/Lies sur ce Macédomen, revendiqué aussi par certains
historiens bulgares, et une analyse d- son activité avec mention du manuscrit cite par
nous dans le travail inédd d C Velichi, auquel nous exprimons ici riunic) nos remercie-
merits . Un poet slaveano-rorndn: Glreorglie Pesacov [ Un poète slavo-roumain : Gheorghe
13,!1acov] Nous croyons que la date o 1806 ,) qui figure en tae du manusci it pourrail edre celle
de 11 publication de Pouviage tradint par Pesacov.
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476 ALEXANDIZU DITTU 38
liser le bonheur de l'humanité puisque c'est a cette fin qu'a été créé le
pouvoir impérial « comme l'enseigne la nature elle-même ». Pour atteindre
ce but, l'empereur devra écarter les ministres hypocrites (Agapet le savait
déjà !), découvrir à tout prix la vérité (en se proposant un système com-
pliqué permettant de réunir les réclamations dans des boiles scellées)
et accorder une large place à l'éducation. L'ouvrage aborde aussi le pro-
blème de la croissance vertigineuse du nombre des citadins, phénomène
qui inquiète toutefois l'auteur, lequel propose de ne laisser dans les
que les vertueux et ceux qui ne sont pas des « exemples de toute sortes
de malignités ». Y font suite une seconde partie, consacrée aux lois, et une
troisième, où sont énumérées toute une série de règles (suppression de
l'esclavage, proclamation de la toléranee, lutte contre le luxe, etc...)
qui soulèvent à tel point l'admiration du philosophe que, enchanté de la
sagesse de son souverain, s'excla.,me : « Maintenant, Seigneur, ren-
voyez votre serviteur ». ii était utile, dans ces conditions, que le pliilo-
sophe sortit de l'utopie, que l'empereur s'exilht et que le spécialiste fit
son apparition. Ce dernier du reste apparut à la veille de 1848, quand les
« doléances des partis » étaient exposées avec un esprit scientifique. Aussi
l'ouvrage de Pesacov demeura-t-il dans ses cartons, encore qu'il se ftt
proposé de le présenter au prince Alexandre D. Ghica 81. Mais le prince
possédait dans sa bibliothèque un exemplaire de Antirnachiavel ou
Examen du Prince de Machiavel de main de maitre... »82.
On retiend.ra encore dans ce genre l'ouvrage, évidernment pédago-
gigue, de Condillae, Cours &etude... (au destin si agité 83) dont fut traduit,
en 1829, aux insistances de Grignre Bäleanu, le traité d'histoire jde même,
les Dialogues de Phocion, par Mably (connus, tout comme les écrits de Con-
dillac, grâce à des lectures remontant 6. une période antérieure 88), qui, en
1819, furent traduits en néo-grec par Catherine Soutzou avec le sous-
titre traditionnaliste « que la morale est en très étroits rapports avec la
politique », avant d'être replacés plus tard dans leur propre voie par l'au-
teur de la version roumaine : « Dialogues moraux sur la civilisation.... s
(ms. 6069). La version est contemporaine à celle imprimée par Simeon
Si C. Velichi, art. cit supra.
82 Voir P. Paltu, Catalogul cdrttlor bibliotecti dommtorultti Al. D. Gluca [Catalogue des
!lyres de la bibliotheque du prince Al. D. Gluca], i Revista Arhivelor 0, 1967, 1.
83 Voir Luciano Guerci, La Composiztone e le vicende eddortall del Cours d'études di
Condillac, dins IlltscellanPa Walter Illaturi, Torino, 1966, pp. 185-220. (Università di Torino,
Facoltà di Leitere e di Filosofta. Stoma Volume I. Istituto dt Storm Moderna e del Risorgt-
mento).
84 Annonce du ( Curierul Romilnesc o, 1829-1830, p. 37 Voir aussi Dan Bt1drirau,
Studiu introductly à Condillac, 2'ratté des sensations, Bucarest, Edit. Stiin[ihcfi, 1962,
pp. LXXIII IV.
86 Voir la correspondance de Daniel Philippidis et de Barbié d.0 Bocage dans 'AXX.qXo-
ypapfa, 1194-1819, Athenes, 1966
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39 .LE MIROIR DE i PRINCES DANS LA CULTURE ROUMAINE 477
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478 ALEXAMRUDUTU 40
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41 LE MIROIR DES PRINCES DANS LA ClEYIAUEE ROITMAINE 479
Si 'lolls rencontrons ainsi l'un des traits de la civilisation byzanline (sur lequel Norman
Baynes, Byzantine Studies and other Essays, London, The Athlone Press, 1955, notamment
pp. 26, 458-459, attirait l'attention, et tout récemment Paul Lemerle dans Legon inaugurate
faite le vendredi 8 décembre 1967 au College de France), nous retrouvons encore une formule
plus nuancée du concept d'« humanisme 4 ; dans le cas surtout des civilisations du Sud-Est de
rEurope il ne convient pas d'opposer Renaissance et Moyen Age, humanisme et pensée me-
diévale, dater de la Renaissance la découverte de l'homme et du monde .. Si la Renaissance
avait annonce le triomphe d'un humanisme strictement naturaliste, en reaction contre l'esprit
chrétien, on devrait conclure que satisfait de l'état de nature déchue, l'homme aurait volon-
tairement impose un terme à l'effort que, depuis le debut des temps chretiens, il tentait pour
se connaitie et se dépasser s Claude Delmas, Histoire de la civilisation européenne, Paris.
P.U.F., 1964, p. 72 (A la page 73 a la sècheresse de la pensée <scolastique > masqua aux
yeux des humanistes l'humanisme de la tradition scolastiques). Il est probable que le chapitie
humanisme recevait une contribution considerable d'un examen fidèle du concept de e tradi-
tion s (qu'il ne faut pas confondre avec la tendance de conserver A tout prix un fonds donne
d'idées, ce fonds s'enrichissant continuellement d.ans le cas de la culture roumaine, tout comme
clans celui de la culture néo-grecque, grace à la dynamique d'une tradition incessamment renou-
velée et axee autour de la preoccupation de conserver une conception unilaire de l'homme et de
sa place au sein de la société) comme aussi de la modalité de survivance de certaines coordon-
nées de la culture hellénique (et, plus particulièrement de la culture latine, dans le cas de la
culture roumaine) au cours des siècles. C'est en partant de telles prémisses que l'on pourrait
aborder la question de l'apport du Sud-Est européen A la formation de « l'esprit européen s défini
trop souvent A l'aide de la formule : « fl est difficile de cléfinir un elephant , mais je le reconnais
quand je le vois s (cf. L'enseignernmt de l'histoire el la révision des manuels d'htstoire, Strasbourg,
Conseil de la cooperation culturelle du Conseil de l'Europe, 1967, p. 80, voir aussi page 104
« Notre vue occidentale (12 l'histotre en est faussée, non seulement celle des Turcs, mais meme
celle de peuples «orthodoxes » qui disent avoir hérité et transmis à l'Europe les principaux traits
des Empires romain et byzantin... s).
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LES ÉLtMENTS LATINS DES «TACTICA-STRATEGICA» DE MAU RICE-
URBICIUS ET LEUR ÉCHO EN NÉO-GREC
HARALAMBIE MIHAESCU
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482 HARALAMBIE MIHAESCU
que ne la présentent les mots ci-dessus : les Grecs ont précédé les Romains
dans certaines inventions techniques et, parfois, ils les ont dépassés. Leur
organisation militaire avait une haute antiquité. Ils disposaient d'une
terminologie propre aussi bien dans le domaine de l'art militaire que dans
celui de l'administration publique. Mais après la réalisation de l'unité
politique au sein de l'Empire romain, les anciennes barrières tombèrent
et bien des énergies locales purent dire leur mot clans l'une des deux gran-
des langues de culture de l'époque, le latin et le grec. L'unité politique
détermina au fur et A, mesure l'interpénétration et la fusion dans le do-
maine des moyens d'expression.
L'Empire byzantin s'est longtemps considéré le continuateur de
l'Empire romain. Les dirigeants et les petites gens dans l'Empire byzantin,
tout comme les Grecs de nos jours s'appelaient et s'appellent encore « Ro-
mains » ('130110:"Eot, ToppE), leur langue étant « la langue ro-
maine » (Tuy..octxdc). Les éléments latins apparaissent en particulier dans les
textes byzantins d'origine populaire, à preuve gulls faisaient partie de
la langue usuelle. Pour des raisons de style, certains écrivains cultivés les
évitent, en les remplagant par des termes propres à l'ancienne littérature
grecque. C'est de cette fagon que les éléments latins constituent aussi un
excellent moyen pour l'étude des ressources stylistiques et des courants
d'opinion chez les écrivains byzantins. Aussi s'avère-t-il indispensable
de connaitre en détail les situations de fait afin de se rendre compte com-
bien de temps et dans quelles sphères de l'activité humaine les éléments
latins ont persisté da,ns la littérature byzantine, ce qui permettra de com-
prendre la raison pour la quelle certains d'entre eux seulement ont survécu
en grec moderne.
Les sources byzantines ne laissent planer aucune ombre de doute au
sujet de la vitalité et de l'opportunité des emprunts d'origine latine. Mal-
heureusement nous disposons de bien peu d'instruments lexicographiques
pour pouvoir connaitre le véritable état de choses et retracer l'histoire de
chaque terme en particulier. Nous avons en revanche certaines indications
de nature formelle qui nous aident à déterminer plus exactement les cri-
tères à me'ine de nous permettre de reconnahre l'époque de leur pénétra-
tion en grec. Ce faisant, nous obtenons de nouveaux points d'appui en
vue d'en esquisser une stratigraphie. Il eit très important de fixer la,
chronologie des éléments latins pour la critique des textes et pour l'éta-
blissement des éditions savantes. Cela permet de suivre l'époque jusqu'a
laquelle se sont prolongés ces échos de la culture classique da l'antiquité,
ainsi que le niveau de l'enseignement. C'est aussi une tâche indispensable
pour les historiens de la langue grecque de l'époque byzantine.
Bien des phénomènes phonétiques qui distinguent le grec actuel de
la langue grecque antique sont attestés au I" siècle de notre ère : co. = e,
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LES ELEMENTS EATEN'S DES .TACTICA-STRA.TEGICA. 483
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484 HARALAMBIE MIHAESCII
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5 LES ELÉMENTS LATINS DES TÁCTICA STRATEGICA 485
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486 HARALAMBIE MIHAESCIT 6
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LES ELEMENTS LATINS DES TACTICA-STRATEGICA 487
7 - 0. 5787
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488 HARALAMBIE YTAXEscu
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9 LES 21tMENTS LLTINS DES TACTICA-STRATEGICA 489
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490 HARALAMBIE MIEE kESCD 10
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11 LES ELEMENTS LATINS DES a TACTICA-STRATEGICA 491
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492 HARALAMBIE MIHAESCII 12
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13 LES 2rAmF.,NTs LATINS DES eTACTICA-STRATEGICAI 493
lement chez Maurice, chez son imitateur Leon. le Sage et dans Pécrit
anonyme publié par A. Dain sous le titre de Sylloge TacticorumR.
De trahere « trainer violemment » a pris naissan.ce le verbe -cpcotTe6eLv
tirer de l'are, tirer la lance »: -rpocx-reúeLv T60V (11,7), X6VTOV
"CpCCXTE6E.L,V (III, 1). De falx, -cis « faux, serpe » on a cpcaxa, cpcaxíov et
pocXxEatov « sorte d'arme en forme de faucille ou de faux » (XII, 8 g).
Un terme tardif, probablement d'origine germanique, est zouíov
(pluriel zolg(.1 « fusées incendiaires »), attesté uniquement chez Maurice et
son imitateur Leon le Sage52 : s,ÓC rcupcp6pwv cpxyvra7w 7761.1,7Etv xoci, stec
-riLv Xeyoplvwv zolgícov Ccrcò rcE-rpopacov (X, 1).
On le voit, certaines denominations d'armes ont pénétré a une
époque tardive en latin et en grec après avoir été empruntées aux peuples
en migration : p.ap-ropo'cpPouXov « petit dard plombé a la pointe » et
zolgioc « fusées incendiaires ». Ces n.oms manqu.ant d'antres textes, on
peut supposer que les armes en question n'eurent pas une application
frequente et ne furent pas disséminées sur de trop vastes territoires.
La terminologie du harnachement est pour une bonne part d'origine
latine. Antela et avtilena « avant-selle, poitrail » sont des formations
obscures raises tort en rapport avec antesella53. Les glossaires traduisent
antilena par aniaLcr-ríip et l'expliquent par 4.64 LiTTCCOV 7cepi, a-r54
ou 4.1.1-cp6crata, avec les variantes antela, antella, antelina, antellina et
antilena54. Les chroniques byzantines connaissent le terme sous les formes
0,7cpocsaeXi.vcx,Ep.Tcpocr,a6acc,p.rcporsTEXEvoc et 7cpocrciaoc55 et il est expliqué comme
Brustriemen der Pferde, der verhindert, dass der Sattel n.ach hinten
rutscht »56. La partie posterieure « der Schwanzwiemen., das Hintergeschirr »,
s'appelle postilena on órcLaD-EXivo:. Chez Maurice : xocTa siLv órnmaeXtvv XCCI.
CoT£XLVWV T6V tTCTCWV (I, 2, d'après les manuscrits NPVA, dan.s M ecv-ceXt.vw.7.)v).
La courbure antérie-ure de la selle s'appelle xoúpPoc ou 4.7cpocr»o-
xo6pf3t,ov et celle d'arrière 67ccaD'oxoúppoc. On trouve comme explication dans
les glossaires Terc EóA.vo r9ç 0.6X?vxç xoúpf3tcc X6yowreq 57. Chez Maurice :
.rupòq TY) xoúpprt] órcus»oxoúppil (r"-4ç csaXccq II, 8).
En latin pedica désignait tout espèce de piège ou de trébuchet pour
prendre par la jambe ou la patte les animaux, quelquefois aussi «entraves,
Sylloge Tacticorum quae ohm t Inedita Leonis Tactica s dicebatur in lucem prolata curis
Alphonsi Dain, Parts, 1938, chapitre 43,7: 6v 11.6v n 8i 6Epx r-T) rijg xadw-i's xcaouttivn
Trocpcc-rget., ö 5i) xcct csúcrxowrov 811.46alg óvotxget. cpcovh.
52 Leon's VI Sapientis Problemata nunc primum edidit, adnotatione critica et iudice.
auxit Alphonsus Dain, Paris, 1935, cap. X, 6 : n4i.7retv xcei. 8iCe T(.7A) Xey0p.6vcov zo/Akav
Can!) 'MET poß 6Xcav xceì ccirriLv nuOg TrerrXiipcat.i6vc4v.
53 Isid. Orig., XX, 16, 14 : antella quasi antesella, sicut et postella quasi postsella.
54 CGL II, 21, 26 et II, 437, 47.
55 Triandaphyllidis, o. c, p. 70.
56 Zilliacus, o. c., p. 216.
57 Ducange, Glossaire grec cité, p. 737.
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494 HARALAMBIE miakEsou 14
fers attachés au pied »58. Pedica et le dérivé impedicare ont survécu dans
le roumain piedica « empêchement » et impiedica « empécher ». Le dérivé
pedicula a connu un sort particulièrement favorable en grec byzantin et
en néo-grec : 7rEatXX0-13V 011 'TCE8.0UXX0i3V, TCE1300XX6VELV, rceaoúxXoNioc,
7c6p8LxXoq, Tccp8oxXWvELv, plétiko, blédego, pletik6n6 ou plettic6 à Otrante59.
Chez Maurice : TÓT£ -roúç avocyxocLo-r6pouq [trucouq] xoc-czov-req xoc
weacxXoi3vreq 70c/críov Teo.%) TEVT.6V XI, 30; rceaLxXoi.5v -rocIfyroc; ";) aecrp.eúctv,
XII, 8 xp.
Punga, attesté tardivement en latin (et emprunté aux Germa ins),
a survécu en roumain (punga), en grec byzantin et en néo-grec, dans les
dialectes ombrien et vénitien. (ponga) d'Itaiie et dans les textes
slaves°. Maurice ne connalt que les diminutifs 7couyyíov et 0-EXXonouyyLov.
De ackytioc, -T04 «IAA, selle » et du suffixe d'origine latine -e(pLog
cn a les dérivés crocwócptoq et csayli.cmiptoq. Chez Maurice : t7T7T)
crocmovccfcpLot, (XII, 8 g) « bêtes de somme ».
Sella « selle » a donn.6 dans les textes byzantins 6-6XXoc (qui corres-
pond au grec ancien LpETcntov), crEXMov « petite selle », o-EXXócpLo « cheval
de selle », &7-ctaéatov « a horse's caparison, housing, a cloth over a horse's
saddle »61, CTEXXorcouyyEov « poche, bourse à côté de la selle » et 0-EXXoz(z-
XtvcopIvoq « avec selle et mors »62. Au hell de &TCLa-Daioc, le manuscrit P
de l'ouvrage de Maurice présente la variante &TELGeX?atcc.
De scala « échelle, marches d'escalier » on a chez Maurice axeacc T-7Ig
csaXocq (II, 8) « étrier » et cxáXoc 'tTOG xAw. « échelle » (X, 1). Au sens
de « lieu à jeter l'ancre, échelle pour bateaux » sxáXoc figure dans le
dictionnaire de Pollux (I, 93), et est général en grec moderne63. Le
verbe axocX6vco « débarquer sur le rivage » se rencontre au X' siècle chez
Constantin Porphyrogénete (De adm. imp., 9, 31) : axcac'ovouaLv arconrroc
el; yilv 6067cX6)pcx. On a à faire dans tous ces cas-là à des termes
techniques et le maintien du latin scala est parfaitement explicable.
L'adjectif dc86cr-rpaTo; « placé a droite, sous la main » provient du
latin. ad + dextratus. Chez Maurice (V, 5) dc86a-rpocTov signifie « cheval
de selle que l'on a sous la main, cheval de réserve »: ToT,q xoúpagiq
crxoaxaLq ótvocyxcdov gzetv -rác Cc8écr-rpcx-ra viúq cr-rpotv.6-rocq. Il résulte d'un_
autre passage que abs-rpaToc n'est pas équivalent à Tonaov ou Tonaoq «train
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15 LES ELEMENTS LATINS DES TACTICA-STRATEGICA i 495
des équipages » (XI, 2) : Tex n &Us-rpm-cm xal -ròv Tonaov 67CLaEV an'atyov
1-71q ITOCp(XTC;CECOq TcoteZ.v. Le mot Toilnov ou Tonaoq a été rapproché du vieil alle-
mand tuld et du bavarois moderne dult «foire » ou du latin tultus ou tuldus (de
tonere, tuli) 64. Quelle que soit l'origine de ce mot, il est apparu tardive-
ment en latin comme terme militaire pour passer ultérieurement dans
la littéra uro byzantine.
Pour exprimer la notion de « tente », on rencontre chez Maurice qua-
tre vocables différents, tous d'origine latine : xap.o'cpao: (V, 3), xov-coup6pviov
(I, 2 ; VII, 3; IX, 5), TcarcuXt6v (XII, 10) et T6vaoc ou -76v-roc (I, 2; V, 3;
VI, 17). Kocp.cfcpaoc est né probablement de camara « toiture voiltée,
vofite » suffixe -ata. Contubernium était un mot très usité dans le
langage des soldats romains et le dérivé contubernalis a un correspondant
en grec (xov-coupepv1Xtoq) à partir des premiers siècles de notre ère. Pa-
pilio, au sens de « tente », se rencontre d'a,bord chez le poète Ovide et est
attesté ensuite chez Végèce (De re militari, I, 3) : interdum sub divo, inter-
dum sub papilioni bus. Dans les textes byzantins apparaissent les
variantes 7tac7CuXt6v, TcocruXeWv 7COCTruXat.c6, et TcomuXEd)v 65. Le mot T6v-ra
ou T6vacx ne signifiait pas seulement « tente », mais désignait aussi une
« unité militaire d'approximativement dix soldats logés sous la mème
tente *. Camarda a survécu dans les parlers grecs de l'Italie méridionale et
en serbo-croate (komarda) 66.
Le latin subula « aléne », conservé dans le roumain sula , est attesté
en grec byzantin à, partir du IVe siècle (Go-Opa, GoußMov, GooPgEtv)
et a survécu en néo-grec (Goi53?a, GoúyXa, GooyM, aouy?o.óc)67. Chez Maurice,
I, 2: soupía.
Les noms port& par certaines unités romaines de l'époque classique
se sont maintenus aussi dans la nomenclature militaire byzantine, comme
par exemple : acies (axEa), cuneus (chez Maurice : XI, 3 ; xouvEa.
XII, 1), leg io (Xeysc6, Xeyt.6v), num,erus (voúp.Epoq, voúp.epov) et vexil-
latio (pLWaaTt6v). D'autres ont pénétré tardivement dans Parmée
byzantine en qualité d'emprunts faits A, divers peuples avec lesquels les
Romains entrèrent en contact, puis ils fluent transmis a, la civilisation
byzantine : bandum (pcIvaov) et sculca (axonxa) d'origine germanique,
et drungus (apoilyyoq) d'origine celtique. Le terme drungus est expli-
qué chez Végèce (3, 16 et 3, 19) par globus « foule dense, masse » et
64 Ducange, Glosscure latm, VIII, p. 205 ; P Golltnet, Mélanges Charles Diehl, Paris,
1930, t. I, pp. 49-54; A. Datn, Mélanges Henri Grégoire, Bluxelles, 1950, t. II, pp. 161
169.
65 S. Psaltes, o. c., p. 183.
66 G. Rohlfs, o. c., p. 203 ; P. Skok, o Zeitschrift fur romanische Phtlologie o, LTV,
1934, p. 484.
67 G. Rohlfs, o. c., p. 471.
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496 HARALANBIE MIHIESCU 16
68 Ilndem, p. 132.
69 Zilliacus, o. c., p. 144 :
Dem cuneus entsprach ungefahr die keilfcrmige Anfalls-
formation cpo5Xxov Auch dieses Wort dtirfte latemischer Herkunft sein : furca kommt
jedoch in der romischen Militarterminologie nicht vor. *
79 Ducange, Gloss, grec cité, c. 1694; Kluge Mitzka, o. c., p. 825.
Incerti scriptoris Byzantini saeculi X Idber de re militari recensuit Rudolfus VAN,
Leipzig, 1901, chap. 22, pp. 41, 10.
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17 LES ALkmENTs LATINS DES TACTICA-sTRATEGICA 497
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498 HARALAMBIE MIHAESCD 18
TOT4 XOljpg0Lq ";] axoaxoctq (V, 5) ; xo5p j cponETEI:q iyzeLpilaeL (VII, 1).
On rencontre aussi dans d'autres textes mais sporadiquement le
composé np6xoupo-ov 76. Le verbe xoupaeústv au sens de kre,E0-oct connalt
également la variante XpOU6E6SIV 77.
Une tactique fréquemment usitée jusqu' à la Renaissance permet-
tait à l'infanterie se trouvant en péril de s'abriter derrière les charrettes
de transport disposées en cercle. Cette barrière de chariots (saepes carro-
rum) s'appelait en latin carrago, d'après le terme d'origine germanique
attesté d'abord chez Ammien Marcellin 78. Le mot se retrouve aussi chez
les stratégistes byzantins sous les formes xocppocríq ou xappocy6v, avec
la m'ème signification. Chez Maurice, XII, 8, 6 : xapayoï5.
Le manuel de Maurice recommande que pendant les exercices d'ini-
tiation au maniement des armes les recrues se servent, au lieu du sabre,
d'un baton de bois appelé (3spy[ov : yup.vgew eig ti.ovop.ocztocv axou-
-rocpkw xoci pc pykov dcwri.q Da.;)Xcov (XII, 8, 4), cup.paXeLv 0-x-r)[./cc-rtx6q,
[1ST& Tilïv pepyícov, 7COTÉ n i_LET« Gitxmov, (XII,8, 24). Ce pzpyíov est un
dérivé de p&p-roc, du latin
virga. Le mot latin a pénétré de bonne
heure dans les parlers grecs de l'Italie méridionale, à une
époque oil n'étaient pas encore passé à la phase ë (à Bova : virga
ctimone dell'aratro » et virguli «fuscello »), et, plus tard, dans les
textes byzantins sous la forme (36pyoc, conservée en néo-grec. Les diver-
gences formelles et sémantiques entre f3Epyoc de l'Italie du Sud et ßépyoc.
de la Grèce s'expliquent non seulement par le fait que le mot latin a pé-
nétré à des époques différentes, mais aussi en raison de la circons-
tance que l'Italie a connu une influence populaire directe, alors qu'en
Grèce le mot latin à été emprunté comme un terme technique militaire.
L'organisation militaire romaine et sa terminologie sont demeurées
en vigueur, et cela pendant longtemps, dans l'Etat byzantin : par Pinter-
médiaire des soldats cette terminologie pouvait atteindre de larges
masses populaires. Comme en réalité une bonne partie de ce vocabulaire
a survécu en grec moderne, il est tout indiqué d'étudier soigneusement
les écrits des stratégistes byzantins. Ce sont eux qui nous procureront
le fil d'Ariadne pour approfondir l'étude des éléments latins en néo-gree
et établir une stratigraphie relative.
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«LETOPISETUL DE LA BISTRITA », LA PLUS VIEILLE
DES CHRONIQUES ROUMAINES SA LANGUE
DAMIAN P. BOGDAN
Parmi nos chroniques de jadis, la plus vieille est celle connue depuis
plus de sept décennies sous le nom de « Letopisetul de la Bistrita ». L'illus-
tre slavisant roumain loan Bogdan lui donna pour la première fois ce nom,
pensant qu'il s'agissait d'un ouvrage « &lit au convent de Bistritza, en
Moldavie »1. Depuis, ce nom s'imposa dans la littérature spécialisée, bien
que des recherches ultérieures eussent montré que ce n'est pas au convent
de Bistritza qu'elle fut rédigée 2 Partant de ce fait, le regretté professeur
P. P. Panaitescu proposait de l'appeler désormais Letopisetul anonim al
Moldovei [La chronique anonyme de la Moldavie] 3.
Le texte en question se trouve inséré dans la partie finale d'un ma-
nuscrit appartenant A, la Bibliothèque de l'Académie roumaine. Il s'agit
du manuserit n° 649 du fonds slave à savoir des feuillets 237-246'.
En tenant compte tout à la fois du contenu et de l'origine de ce manuscrit,
loan Bogdan le désignait sous le nom de Codex de Tulcea, le datant aux
XVI° XVII. siècles, notamment A, la seconde moitié du Yvr siècle
1 loan Bogdan, Cronice inedite atingeitoare de Istoria Romdnilor [Chroniques inédites
de l'hisloire des Roumains], Bucarest, 1895, P. VII. Dans son ouvrage, I. Bogdan appelle
aussi cette chronique : « cronica bistriteana » (loan Bogdan, op. cit , pp. 67-68, n. 11 et p.
70, n. 14).
2 V. par exemple Damian P. Bogdan, loan Bogdan. Activitatea stiznfificci si didacticti
Iban Bogdan. Activité scientifique et didactiquel, in 0 Romanoslavica s, III (1958), pp.
194-195.
3 P. P. Panaitescu, Cronicele slavo-romcine din sec XVXVI publicate de loan Bogdan
(Cronicele medievale ale Ron:1111cl, II) [Les chroniques slavo-roumaines des XV° XVI°
siècles pubhées par loan Bogd-in (Les chrontques médievales de la Roumanie, ID], Bucarest,
1959, pp. V, 1 et suiv Mais le professeur Panaitescu devait désigner la mèrne année ceLte chro-
nique sous le nom de Letopisetul zis de la Bistrita [Chronique dite de Bistritza], v. P. P. Panai-
tescu, Manuscrisele slave din Biblioteca Acadermei R P.R. [Les manuscrits slaves de la Biblio-
thèque de PAcadémie de la R. P. Roumaine], Bucarest, 1959, p. XIII.
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500 DAMIAN P. BOGDAN 2
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3 LETOPISETIIL DE LA BISTRITA * 501
LA PHONÉTIQUE
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502 DAMIAN P. BOGDAN 4
cependant d'induire l'ab ence totale des textes qui emploient un x, (A) d'un
type unique 15.
Les textes médio-bulgares oh l'on peut noter les parallélismes
et t : tt sont loin d'être rares. Dans ces mêmes textes, la graphic
wx<w atteste un processus de transformation en labiales 16, alors que
le parallélisme wt > wa, et jusqu'à un certain point le parallélisme 11110 > woy
indiquent plutêt le renforcement de la consonne faut aussi interpréter
dans le même sens les phénomènes suivants : l'alternance A présente
dans certains textes, ainsi que celles ou A k, l'alternance oti. le A
est le seul en usage, et enfin l'alternance e ou A 17.
Pres que tous ces phénomènes qui se rattachent à l'évolution des x. et A
sont également présents dans la phonétique de la plus vieille des chroniques
roumaines. Nous y avons noté une trentaine de cas avec l'emploi correct
du x, à commencer par le subst. wpxiiii (244°) 18, passant ensuite A, l'adj.
AAKdKOE (242), à l'ind. prés. III' pers. du pl. T(k), à l'adv. TAAs (242,
244°, 245, 245"), à la conj. NM (239, 240°, 244"), etc. Les exemples four-
nis par le A sont encore plus nombreux (67 en tout), à commencer par le
dat. pl. du subst. IIHTA3om(%) (240, 241, 242 et 245), les III` personnes
du singulier et du pluriel de l'ind. prés. rpAAET(11) rpAAAT() (244"
et 243), etc.
L'identité 11, du médio-bulgare se retrouve seulement dans le
subst. n. collectif gén. : wooKTH (244"), par rapport au nom wparoati
noté ci-dessus.
La transformation du A en u se manifeste dans le subst. (Trim,
oyrpFX*(%), ainsi que dans l'adj. srpognartecicoe (240°, 239 et 245"), et
leur origine pent être cherchée soit dans le vieux slave, soit dans le bulgare
ou le serbo-croate. Le ia remplaçant la lettre t est illustré par 43 exemples,
commencer avec le dat. pl. du subst. m. sonatpom(%) (245), le gén. pl.
du pr. m. KItcs0C(%) (240), le nom. sing. de l'adj. f. articulé KptriKaNt (245"),
l'aoriste sing. in. pers. HAAHli (245), etc. Mais une fois nous avons
rencontré aussi le phénomène inverse, c'est-à-dire le t au lieu du la, dans
flAAATk (237").
Le A remplaçant l'a mouillé ra est n.euf fois illustré, à commencer
par le gén. m. sing. r(o)cn(o)A(a)pia (245"), le gén. pl. du pr. m. KliCAX(%)
(241°, 242), le gén. sing. de l'adj. f. s(o),KTA (241"), etc.
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5 LETOPISET1TL DE LA EISTRITA 503
0. 5587
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504 DAMIÁN P BOGDAN 6
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7 .LETOPISETUL DE LA BISTRITA 505
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506 DAMIÁN P BOGDAN 8
pm% (245v), Binorpm(k) (242 et 243), HEHHA (243 et 245v), SCTpEAEH(%) (239),
etc. L'i ukrainien a, la place de e est illustré dans H)Can(%) (243v et 244),
110HK1Wat(239v) et RHAHKA (241).
Le phoneme jery KI était une voyelle équivalente à l'y du vieux
russe et du polonais ou à 11 de la langue roumaine. Bien que composée,
cette lettre ne forme pourtant pas une diphtongue, étant antérieure
Palphabet glagolitique, c'est-à-dire remontant à l'époque ob. comme
le moine lirabr en témoigne les Slaves n'ayant point d'écriture propre
employaient les alphabets grec et latin. Pour noter le son y, ils usaient
de deux lettres grecques, usage qui a passé grace à la tradition dans les
alphabets glagolitique et cyrillique 32.
Certains textes vieux slaves à savoir : Savvina Kniga, Zogra-
phensis, Clozianus, Illarianus, Psalterium Sinaitieum, Euehologium Sivai-
tieum et Suprasliensis offrent des exemples nombreux de l'emploi in-
correct de H au lieu de rki ; faisons néanmoins la part des erreurs de trans-
cription dues aux scribes 33. Par la suite, l'usage de H à la place de ad allait
devenir caractéristique aux textes sud-slaves.
Il y a dans notre Chronigue de Bistritza 59 cas oti %I(ii) est employé
correctement. Ainsi : le On. sing. m. 110EKOALil (237v et 246), KhntiNtro
(238v, 241 et 245), iliWAAAKCKLilli (246), 612.1TH (avec différentes formes
flexionnelles, il apparait 44 fois, 237v 242, 245"), muck, (238), etc.
1VIais il convient de noter la fréquence de l'emploi de H a, la place de i, de
beaucoup plus importante (80 exemples) : le gén. sing. m. BOWAN
(237-245) le plus fréquent le On. sing. f. fitirrplium (243), le
nom. m. sing. Kt4H.H1 (246) et illOAAMICKTH (238), 4ETBV1TTH (238), 6HTH < 61ITH
qui apparait avec différentes flexions 17 fois (239-245), HAKH cinq fois
(239v, 240v, 243 et 245), etc.
Les syllabes voyelles liquides g. et 1 dont la graphie était dans le
vieux slave p-k, Ark, pi et AK donnèrent en russe les syllabes er, el,
or, ol auxquelles répondent dans les vieux textes russes les lettres
itp et 6A. L'unique langue slave qui maintient la graphie du vieux slave
la transformant en norme orthographique est le médio-bulgare. Ce
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9 .LETOPISETUL DE LA DISTRITA* 507
phénomène du vieux slave (soit de manière directe, soit par filière), ainsi
que celui qui lui a succédé dans la langue russe sont également présents
dans la phonétique de la première chronique roumaine. Ainsi pix est illus-
tré par 18 exemples, dont : Et-kcEAploKirrent (239), np-hRtueu,k (237°), npilK4-
nasii avec différentes flexions (242°, 238" et 240°), Tp-kra, $ (242 et 243°),
CKplkEk (241), Gpil-icturo (216), srp-kciiit avec différentes flexions (238°, 239
et 243), Ap-Knyhtow (237°), np-mali (237"), chKp rhuni CM (241"), etc. Les
formes russes Ep et op sont présentes settlement dans sept cas, à savoir
Repnma (240), grovpocoti (237), gEpHolicKom(%) (243") - qui est cependant
parallèle à Tphrs - et itErEtepToK(%) (238' et 239°), alors que existe
seulement dans un seul exemple : B1t'LrapEX) (242").
La voyelle dure a, qui remplace désormais le ra, phénomène typique
du médio-bulgare, se manifeste dans 20 cas dans la phonétique de notre
chronique : Aoc(To)atiTio (242 et 215), podia (242° et 245°), AitlurrpTa (244),
MA (239" et 245), Ettillati (237°), itro,t'AmicKaa (237), etc.
La palatalisation des consonnes r et 1, typique dans le vieux slave,
est également présente dans le « letopiset » : dat. sing. m. get-1()m (243"),
m. sing. r(o)cii(o)A(a)pia (215"), Aweph (240), gén. m. Kpania (243),
nom. sing. f. 3Militt (245"); dans (237 et 245"), la palatalisa-
llion'Aagova
tion du son / est not& par le paieric. L'on constate aussi le durcissement
du son 1, mais le phénomène n'est illustré que par lipliwincrKTE (246) et
il se peut fort bien qu'il s'agisse d'une simple omission graphique.
La palatalisation des consonnes s, ó, c et dz - typique dans le vieux
slave - se manifeste aussi dans notre chronique par quelques exemples.
Ainsi, il y a 14 cas oft l'on retrouve palatalisé, dont : lili3KpATNUJIA c(ia)
(240, 241°, 242° et 245), (238"), notinum (239°), pKaum (238°,
11.111LIAIDR%
243° et 244°), etc. Le son palatalisé est présent dans titomioe (240) et
le c, avec le même caractère, dans npligtvattk (237"). Plus abondants sont
les exemples fournis par dzealo (dix en tout), stno (245°), Apssit (245°),
MHO:31-1 - les plus fréquents - (238, 239°, 240, 240", 242, 244°, 245 et
245") et une fois aussi dans itirriasom(%) (242) - les autres flexions
sont celle de 3. Mais l'on constate dans les textes russes le durcisse-
ment du son §, trait typique du médio-bulgare. Bien que ce phénomène
apparaisse également dans la Chronique de Bistritza, les exemples en sont
fort rares ; notons toutefois celui du mot MAMA (239). Le durcissement
du son 6, également l'une des particularités du médio-bulgare, se mani-
feste dans notre texte dans HMI C(Rt) (237), HALIAWA (238°) et dans CEOFFIA
(238). De même, un autre phénomène typique au médio-bulgare, à savoir
le durcissement du son 8, persiste lui aussi dans rocTset (240, 241 et 245).
Les exemples d'un usage fréquent des groupes pris au vieux slave
:st et d ne font eux non plus (Want, employés absolument de la méme
manière que dans les vieux textes slaves des X' - XI siècles. Ainsi,
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508 DAMIAN P BOGDAN 10
MORPHOLOGIE
34 Rajko Nahugal, Slovanski jeziki, Ljubljana, 19522, l'édition russe : Slavjanskie jazykl,
Moscou. 1963, p. 261.
35 A Meillet, Le slave commun, Paris, 19342, l'éclition russe : Ob.,§Jeslavjanskij jazyk,
Moscou, 1951, p. 317.
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1.1 LETOPISETLIL DE LA B1STRITA 509
précisé du reste, garde ses fonctions dans le vieux slave, avec quelques
réticences en ce qui concerne la fréquence du nombre en soi.
Dans certains types de flexions masculines et féminines, il y a, au
singulier ou au pluriel, identité du nominatif et de l'accusatif ; parfois
même cette identité se retrouve dans les deux nombres. La flexion prono-
minale connalt une seule forme pour le génitif et le locatif pluriel.
Mais si du point de vue phonétique ce ne sont pas les éléments vieux
slaves qui forment la majorité dans le Letopiset analysé, on ne saurait
affirmer la méme chose pour ce qui est de la morphologie de sa langue.
En effet, la majeure partie des paradigines des déclinaisons nominales,
pronominales et mixtes, ainsi que ceux des conjugaisons sont encore
en fonction. C'est ainsi que le paradigme de la déclinaison des thèmes
masculins en -a (très rares, parce que leur déclinaison n'est que l'ana-
logie avec le féminin du même thème) se signale par KOEKOM (partout
dans le texte de notre chronique l' e simple remplace le If à l'exception du
Mot Ifpe wm(-11)), dans les cas suivants : gén. sing. HoeKoAki, dat. gogKoAt, St,
le cas général KOEKOM et le nominatif pluriel BOEBOAli (237° 246).
En ce qui concerne le cas général, il convient de remarquer sa fré-
quence : il apparalt dans plus de 70 exemples j néanmoins la fréquence
des autres cas est prédominante : les exemples not& dépassent le chiffre
de quatre cents, dont plus d'une centaine sans l'accord avec les préposi-
tions, alors que plus de 300 sont associés à des prépositions 37. Le même
paradigme en -a appartient au s. m. collectif rocnom, au datif rocno-
mm(%) (241).
Au paradigme du thème en -a se rattachent également les noms
féminins du même thème, qui composent le groupe le plus important
comme nombre de tous les thèmes féminins En plus des substantifs,
se rangent les adjectifs féminins dont la voyelle thématique est a. Le
paradigme des féminins au thème en -a apparalt lui-même ?KW existe
dans notre chronique à l'acc. sing. avec la terminaison russe awls (237v),
alors qu'au nominatif pl. nous avons MEI4H (240v). Parmi d'autres noms
du méme thème notons au On. sing. Attua (240v), Encrpnum (243), GtOlAftli
(2431, l'acc. rocTRA et CA6OTA (238, 242, 237"), avec la terminai-
son médio-bulgare, dans le cas général, de la méme origine : muse, rocnomm,
rocTu (242v, 238°, 239°, 240 et 241) ; avec la terminaison russe :
36 La La présence du cas général prend également une forte signification syntactique,
parce qu'il produit le d6saccord d3s mots composant la proposition. Par exemple :
OTt4s4n(k) ROEROA4 110XAHC49H AO KOAAX CROH RtOHHH COAROH (243), POCT64 RfATA ClaROOli (245), 114 HAT&
ROMO44 (237f), AO GTE4S4H4 ROMA/ (243), etc. Nous avons noté aussi le désaccord produit par le
fait que le numeral Arta est au duel, le substantif auquel il est lié est au pluriel, cf. no Ammo
Atrkl(-h) (238v), où le subst. est au loc. pl. Le désaccord est provoqué aussi par la transposi-
tion du genre roumain en slavon (v. ci-après le § Les influences roumaines). Cependant on ne
saurait affirmer que le désaccord constitue le trait caractéristique de notre chronique.
37 V. ci-aprés le § Mots et particules invariables.
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510 DA.MIAN P BOGDAN 12
RIMS, morHAS (244 et 246), l'instr. 110FICKOM - car c'est le féminin médio-
bulgare KOHCKA, du même genre qu.'en roumain, et 130HCKORt, PXKOA, CRAM
(238°, 239°, 241 et 239), etc. ; les loc. HOHCO, pìui,GsLiagt, "-,1-1 (243°, 245,
239 et 242°), etc. ; les nom. pl. rnatni, wAeavoi et H3h1 (240°, 242, 240)
le Om fop, (246); Pace. 1141(0-1111411 et ¡MICH (245°, 24r); l'instr BOHMINtli
et CHAAMH (243°, 240° et 243), etc. ; le loc. p2r.KaX(11) (240°). Les a,djectifs
suivants sont au nom sing. : BMA, EAHNOPOPIA, AAACKA, NO/14, NtHora, T1MCK6
et u,tn4 (243, 245°, 241, 240, 244°, 245, 240° et 244).
Le paradigme de la déclinaison des thèmes féminins en .ja est illus-
tré par amnia, dan.s les cas suivants : gén. sing. BIWA, dat. et loc. 3EM4I-1
(245°, 237 et 241) ; l'instrumental avec la termivaison russe ou serbe
ammo (237) et avec la terminaison serbe seaanuw (237°), ainsi que dan.s le
ca,s général (242, 244 et 245°). A ce même paradigme se rattaehent les
gén. ISHArtii-1115 II/WM (237v); les loc. BMW, KOAOMYI-1, hiladAirri et 111OXHAH
(239, 242°, 243 et 237), ainsi que dans les cas généraux KI4AriiHA et etrAoKra,
(238° et 239°).
Les paradigmes des flexions propres aux thèmes maseulins en -o et
sont également présents. Les premiers constituent le groupe le plus nom-
breux et ils comportent aussi le singulier des substantifs dont le suffix&
-141-11t indique le rang social ou la nationalité d'une personne, par
exeraple s0/1141-11-111, C131161-11-11x. Done les thèmes masculins en -o sont fort
nombreux dans notre chronique ; eri effet, mitre le paradigme pah, illustré
dans le On. sing. ¡ma et le dat. pass (241, 245 et 240), sigualons aussi
entre autres les On. flora, MSEldt4ii, KaarEpd, KOLIAHed. nr,kM, 1lAE3AHAPA,
&mop, pamSpbana (238-241, 244-246, 243, 237°, 244° et 237), le
dat. MFITONFIOAHTS (242), l'instr. Haposom(h), cr4Hom(4), Typom(k) Xpsrrom(h) (244°,
240, 237 et 242°), les loc. B.kitorpaAt, GliperR, (237° et 242°), les nom. pl. AtXti,
MHTP01104111TH (242, 243 et 240°), le On. M31-11<91. (2417), les dat. trnicKonwm(i),
FEIJEWM(1s), KA1MKOM(11), MliTfl0f1011HTOM(1) (238°, 240 et 241), l'instr.
(243-245), le loc. KepogliswkX(11) (238°), les nom. duels refmaibi, dIAKcilma,
flpliKAA464, aux c6tés du nom. pl. EIVIIKAAARH qui reclame lui aussi le duel,
l'instr. duel no-KKanasoma et c(w)Hom(a) (242°, 238° et 237°). Dans le même
thème en -o rentrent les adjectifs non articulés m. HeilliK'h et Nilitrit, qui
apparaissent au nom. duel : unliKA et MEd (239°).
C'est au même thème qu'appartiennent les adjectifs aux suffixes.
-ovii et -ing, dérivés des substantifs. C'est ainsi que l'on note dans
cette chronique les non'. sing. B Liatt m( -0 et IloALtu,o11(%), les gen.
tIAQAHAPOgt, KO3MHHA, ainsi que
lipSToRA,
Pomaioga, Pace. 4,11,moulgoileh) et le loe. Pomai-ou8 (245°, 241°, 244',
237, 238 et 242°). Sur le même rang que les thèmes masculins en -o et
constituant le même paradigme il y a les noras neutres ; le plus norabreux
groupe des neutres flexionnels a pour paradigme AT° exprimé aux
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13 eLETOPISETEL DE LA BISTEITA 511
sing. et pl., et A, l'acc. sing. (237-240, 241°, 242°, 243, 245 et 246).
Mais en dehors de ntTo nous avons aussi nvkcTo, ceno et 41-ICAO, le premier
et le deuxième au On., alors que le troisième est a, l'acc. sing. (238, 240°,
242°, 244°, 245 et 246). Il faut ajouter ici l'adj. n. Kpaneno au cas général
(224° et 245).
Le paradigme de la déclinaison des thèmes masculins en u(%) est
présent dans son type même chne%, aux nom. et gén. sing. (237°, 246
et 240°), auxquels il convient d'a,jouter le loc. sing. TrykrS (243°), nom. pl.
eTtrou (241, 239°, 240, 241 et 242), etc. Le paradigme flexionnel des thè-
mes en -jo - tous masculins - apparait dans l'acc. sing. Komi (243 et 244)
et aussi, entre autres, dans les gén. sing. rocnoAa, Kpania, t, mtciau,A, u,Apt ;
dat. Kpaneo, pasnoro et l'instr. rocnompem(k) ; les nom. pl. mtciau,a, gén.
MtCRill,k et loc. rocnompa(%) (239, 213, 242°, 244, 245, 245°, 238, 241,
246, 244°, 237°, 237 et 242). A ce paradigme appartiennent l'adjectif
KEAN, présent dans les nom. et acc. sing. m., f. et n. : K%H, et
KEATA (239°, 241, 244°, 242 et 245), dans soNcYli aux nom. et instr. sing. m.
et f. Romiui, somYa, et soaiTemb, (239, 242°, 239°, 245°, 238° et 237),
ainsi que le numéral ordinaire M. TPETHA exprimé dans la flexion Tpe-
Tom(h) (237°). Le paradigme de la déclinaison des thèmes masculins en
-jo, après la consonne palatale u,, est présent sous sa forme typique
WThil,k au gén. sing. (242). Le paradigme flexionnel des thèmes en -je,
tous neutres, apparait dans le On. sing. CK01-144114 le dat. AorroanYro, l'acc.
CPATEHTE, ClIMAIVEHI11, l'instr. H311011EH1EN1(k), MOAEH1EA1(k), le loe. FIPHWECTHIlli,
le On. pl. wpxaan (242, 245, 243, 244, 246 et 238°). L'adjectif compa-
ratif neutre sonee, qui apparait au nom. sing. (240), appartient au mème
paradigme.
La déclinaison masculine en (k) apparait dans son paradigme
mème (MTh, l'instr. sing. (239 et 244). La flexion féminine du même
thème et qui compose un groupe assez important est attestée dans le Le-
topisef, entre autres, par l'instr. sing. nerrnia, AlCTY les nom. et ace. pl.
pRtilli (pm), ainsi que par quelques substantifs faisant partie du groupe
qui comporte le suffixe composé -osti : l'instr. nuanocTTRi, avec la termi-
naison russe ou serbe MHAOCTTIO, ainsi que nptnmAporrin (245°, 243, 243°,
246, 244 et 239) - de cette méme provenance vieux slave modifiée par
la filière médio-bulgare que celle de nuanocrrTA.
Les thèmes consonantiques forment dans le vieux slave un groupe
assez nombreux. Ce groupe se compose d'abord des thèmes masculins en
-n ; à leurs formes plurielles s'ajoutent aussi les noms qui prennent au sin-
gulier le suffixe composé -ino (-H1-11a) - sontpuivni, sn-krApHirh. Les para-
digmes de la déclinaison des thèmes consonantiques en -n, mas culins,
sont KALWIil et Atalk, également présents dans notre clironique dans l'instr.
sing. KAMEHEA1(h) les nom., acc. et loc. A(k)Hk, r- at et A(h)HE, ainsi que dans
le cas général A(k)Hk (242T, 238°, 239, 243T, 244°, 237° et 245). Et dans
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512 DAMIAN P. BOGDAN 14
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15 I LETOPISETIIL DE LA BISTRITA 513
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514 DAMIAN P. BOGDAN 1r,
KECh, KECtl, KEtel, attest& au m. pl. nom. rrhoi, au On. KrixeRtX(lx), au dat.
whcRtm(1,),à l'instr. KlICAMH, au f. sing. dans le cas nom. K`KCA, le dat. et le
A, le nom. n. pl. KlICA (239', 240, 242, 241°,
loc. KlkCEH, l'instr. g-hcfx,
245, 241°, 238°, 241, 240° et 243). 11 y a ensuite les pronoms KlOKAlt
Ht CALWK et tAKoKil aux cas suivants : nom. sing. n. Kril>KAo, f. taKOKA,
nom. pl. HHH, dat.MOO, 10e. HHATIO, l'instr. pl. m. FitKHLIAH et le nom.
sing. m. CAMis, (242°, 245, 238, 239, 244, 242, 245, 237°, 240 et 241).
Le num6ral AKA se déeline comme le duel du pion. démonstr.
nous aurons done un nom. m. AKA, un fem. AKt et un loc. polo (239°, 244
et 238'). Neuf exemples attestent la présence du duel 43, qui est remplace
une fois pourtant par le cas general pluriel 44. Remarquons ensuite le fait
que le duel est present dans le Letopiset tantôt accompagné du numéral AKA,
tantôt en son absence (mais il ne saurait are question du duel, comme de
juste, que lorsqu'il s'agit de deux personnes). Notons l'absence du numé-
ral en question dans la proposition suivante : H HOCTJKH Hl(h) FICAHA rip],
KMA6WilAA H fiHX-T7A (238°).
A la dklinaison pronominale se rattache aussi la flexion des adjec-
tifs articulés au superlatif, comme le nom. m. pl. HOMEHIHHH atteste dans le
Letopiset (244°).
La déclinaison mixte comporte, entre autres, les adj. au nom. sing.
Kt4HTH, KAETTH, 111NACKTH (AtACKTH), Il OAAAKCKTH et les gén. rthrwritro (1111,1W-
il s'ensuit
NAPO), ,KHKAr0, aRtACKOPO, MlipOTOLIHKarO, CHAHAFO, CALIKHAPO, Gp-hscicaro ;
que la préséance revient 6, la terminaison médio-bulgare -tiro par rapport
celle russe -oro. Ajoutons-y également le dat. lIAAcKoms, l'instr. iliAAcku-
m(h), les nom pl. ROPLITHH, KtpHHH Ot KfitHLI,N, les nom. sing. f. KtimAA, iltAcKAa,
illOAAAKCKad, 110A0ACKAil, l'instr. avec la terminaison serbo-croate
le loc. illommicTkir (qui est une vieille forme) et dionAahocor (qui est la
forme russe), les nom. sing. n. fidCdpil6CK0E, AHKHOE, KOAHOE, AM.KAKOE, CUATOE,
1-110ANOE et le nom. pl. n. lltIoAAAKc-rmi, qui est une vieille forme (246, 242°,
243, 238, 241, 244, 245, 240°, 244°, 239°, 242, 239, 237°, 237, 245° et 240).
Entre les numéraux articulés il y a les nom. sing. n. eAliaoro et EAHoro, npli-
RTH et LIETKPliTTH (240v, 246, 237° et 238). Les participes articulés soumis
a la flexion se manifestent entre autres par le participe passé passif au
n.om. sing. m. : HdpEll(E)HIAH, HAPE4(E)HH et HEpEll(E)1-101, HapHaamui et Haptiu,aemTH,
n. Hapviu,amoe et par le dat. Hapt1(e)moxt8 (240°, 243, 237°, 238, 243°, 238',
241, 239° et 245).
43 Du reste, le duel est présent non seulement dans toutes les sources nairatives rou-
mano-slaves, mais dans toute une série de charles de cetle origine. 11 nous faut done constater
que de ce point de vue l'opinion du Pr P. P. Panaitescu, qui affirme la disparition du duel
dans la langue médio-bulgare employée dans les pays rournains, ne répond pas h la réalit&
(v. P. P. Panaitescu, Illanuscriseslavo-romeine..., p. X).
4 4 V. GTE/ILAN ROEFIOAd OOKAHC4OH AO KO.WItCOH lEtfAHH COAAPH (2 13).
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17 .LETOPISETUL DE LA BISTRITA* 515
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516 DAMIAN 1' BOGDAN 18
nosEnt, Ri, nptiim (npimm), npmnAowa, nptcwitn ci5 spa CA, C116p4111Rt
pAagHWA, AAAE, tritaAdC(T`b), 1,136111011), nptswc(m) (nptsncm), nptAam (passim).
A propos de 6"h1TH qui apparalt une fois aussi sous la forme tun(r%)
(244v), et près de l'aoriste KJKK, EISJ ou svrrh, KIXOM1, larre et glilillia
nous avons également l'aoriste au thème -*bé, qui avait au commence-
ment le sens d'un imparfait : Et et stuff (239, 242v, 244, 245v -deux fois-,
et 243e, de même). En ce qui concerne l'imparfait dans les textes vieux
slaves, ainsi que le faisait remarquer entre autres A. Meillet 48, l'hiatus
des voyelles de eette forme temporelle simple mène à une contraction, qui
transforme par la suite AtAAff-h en Atnan,, nEctaX% en utctX1, par exemple.
Cette transformation se retrouve dans les formes de l'imparfait présentes
dans notre chronique, car elles apparaissent à la lIP pers. pl. : stwe,
nAtKA, mutKA et st)CA (EAXA) (244, 239, 240v et 245v). nais nous avons
également des formes avec ta : Kimtawe (245). Comme il appert de ce que
nous venons de dire, l'imparfait est bien rare dans le Letopiset. Les formes
composées du verbe y sont attestées par le passé composé, le plus-que-parfait
et le subjonctif présent. Le passé apparait une seule fois associé au par-
ticipe passé actif II du -verbe conjugué avec Pauxiliaire RlTi : -W14() e
nXen(%) (245°), car autrement il est sans 6k1TH, à la Ille pers. sing. : -noEcoe-
114A(10, cTd%k, 83/AA(ls) et EliA11.1 (238v, 237 et 243"), ces formes étant les
seules présentes. Par rapport done à l'aoriste, ce dernier prédomine de
beaucoup. Le plus-que-parfait est plus fréquent - nous en avons plus
de vingt exemples. Il se compose des formes aoristique sisal% et st/C1, (le
second très rare) du verbe 661T1-1, et du participe passé passif du verbe
conjugué, comme il se manifeste, par exemple, dans les manuscrits russes
(c'est-à-dire : Paoriste±le participe passé passif). Cette forme du plus-q ue-
parfait apparalt à la pers. sing. et pl.,m. et f. : npliKemm(1) skic(m), norm-
seN (is) E hic(m), noimicen(b.) EkIC(Ti%), 8CiatiEH(1N) EitiC(M), Et we (i.ei le pluriel
stinf est influencé par l'auxiliaire roumain au) 49 1151HKEAti-IA, nosnenn KEIWA,
HOCAVIEHH sknibit, Snmpenn EHWA (242, 237v, 239, 245v, 238, 239v et 240v). Le
plus-que-parfait conaposé du participe passé passif et de l'aoriste sOC-t% se
manif este également dans les chroniques serbes, où nous avons compté plus
d'une centaine de cas (nptCTAMENK. EKICTk, UPHAM!, 66ICTII, Et 01^KflAWEEth, CI'KTENFI
swine) 5°, d'où il est passé dans la morphologie du Letopiset.
49 Ibtdem, p. 219.
49 V. ci-après, le § Les influences rotzmames.
5° V. l'édition de I.jub. Stojanovie, Star srpski rodoslovi i letopisi (0 Zborruk za isto-
riju, jenk i knI2evnost srpskog naroda », prvo odel'n'e, kn'iga XVI), Beograd - Sr. K.ar-
love', 1927, P. 112, n° 186; pp. 125, 131, 133, 141, n° 336; pp. 141, 148, 177, n° 429;
p. 192, no 497; p. 193. no 499; p. 198, n° 598; p. 201, n" 545, 546, 549, 550 et 551 ; p. 202,
no 556; p. 203, n°8 562, 563 et 565 ; p. 204. n°s 568 et 571 ; p. 206, n°s 576 g et e; p. 208,
n" 581 i et 582 e; p.210, n°9 583 v et 584 a: p. 211, no 583 v ; p. 212, n°8 583 g et d;
pp. 213, 214, n°8 584 et 590 d; p. 218, n°s 594 g et d; p. 224, n°8 620 a et 625 a ; p. 227,
nos 638 k, 639 v et g; p. 228, n°s 639 d, et z, 640; p.229, n° 643 a; p. 231, n° 659 v ;
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19 LETOPISETIIL DE LA BISTRITA 517
SEFITH CIA, KKAAHTH (238v, 242v, 245, 240, 242, 241v, 244, 243v et 244v). Quant
aux participes, nous en avons déjà parlé.
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MS DAMIÁN P BOGDAN 20
-de, -da et -amo au thème pronominal donna les adverbes suivants, mar-
quant le temps et le lieu, et présents dans le Letopiset HHAE (239), qui
appartient au plus vieux type d'adverbes avec le thème en -de cf. au lat.
inde, erAa (242), et TAMO (238, 243°, 244°, 245 et 246), assez fréquent.
Les racines pronominales -1i, -le donnent les adverbes de temps : KOMI (243°),
TOmi (237°) et Tont (242° et 243°) - les deux derniers étant précédés par
la préposition M. Le thème 1:) .onominal -xAoy a donné l'adverbe de lieu
Tx.A8, qui apparait associé à la préposition WT1s (242, 244°, 245 et 245°)
assez fréquemment. Le nom. et l'acc. n. des adjectifs a donné : stno,
103H0, AMPHO, M0I1110, PdHO) PORNO, KAKO, TAKO - avec la variante TazoacAl -
et TisKM0 (245°, 243, 238°, 244°, 239, 240, 241°, 243, 243", 244-246 et
239°). Les adverbes HAKW (HLIKH) et Hato (238, 239°, 240, 243, 245 et
240) proviennent eux aussi d'un thème adjectival.
Les prépositions - mots auxiliaires - dont les unes sont des adver-
bes à l'origine, sont très fréquentes dans la langue de notre chronique,
par suite de leur rôle d'aider a, la manifestation des rapports syntactiques
des éléments composants d'une proposition. Elles s'accordent avec un,
deux ou plusieurs cas. Par exemple : se31i, KK WTK, S et - dérivée
du vieux slave K-hnnt (russe Hoax& et Koann) - s'accordent avec le génitif
ou le datif : sen(-1,) gliCAd (242), Kris nemS et Kris HHM(is) (245 et 243), WT fi(o)ra
(245), WT BHCTpHU,H (213), WT IllapamSpknua (237), WT alanrona (239° et 241"),
WT POM4HOKA Tp-hra (242°, passim); c'est une préposition des plus fréquen-
tes puisqu'elle apparait une cinquantaine de fois -8 wT(rh)u,a citogr4 (242),
S RO3MHHA CEAA (244°) et SBAH nptAtAa MEP° (243). Celle-ci s'accorcle avec
deux cas : S < His, Ao et o; Ell et S < apparaissent à Pace. et au
loc. : KTN A(K)1 is (244°), His ntTo (237-240, 242, 245 et 246), K'h px,K4X-(1,)
(240°), His TOPO A(k).-ie (245), s fitnorpaAt (237). Cette derniè,re est égale-
ment l'une des prépositions fréquentes puisqu'elle apparait près de 150
fois. La préposition Ao subit l'accord du On. et du loc. : Ao Kit-KOH (238°
et 239°) et Ao G8qaet (243°), et la préposition o, avec l'acc. et le loc. : W
P43EHEHHE KPAAEKO et W flpHWECTKTH KOHCLI,t (245). La préposition H4 est la
seule à s'accorder au gén., acc. et loc. : H4 PdASAA KOEKOAH (239°), HA KflAH
SEMAH illOWKCKOH (243) et HA XepognaatX"(-h) (238°). Les prépositions : 311
meatAS, no et c-h, bien que s'accordant avec trois cas, n'apparaissent dans
le Letopiset que dans un seul cas. C'est ainsi que aa, E;KAS - provenant
de l'adv. ME)KAS qui est à l'origine le loc, duel du subst. f. me3cAa (cf. le
latin medius) memo < nte>KAS et rh s'accordent avec l'instr. : 3a Tt3pont(h)
HA AOK(ls) (237), mexcAS c(hi)noma flilEaAHAPA KOEKOAH (237°), 1ECIO HHMH (246)
et Cis filsrhj3460M(6), Cis KEAHKOM 110EtA0115, Cris HHAAH, C'h Muorkum(h) vymonegem(k)
(239°, 245°, 243° et 246). Ces prépositions sont elles aussi assez fréquentes :
on les signale plus de 40 fois. Quant à la préposition no, celle-ci s'associe
avec le dat. : no AorroanTro, no crhmp-hrrn (242, 245 et 237°), etc. Les pré-
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21 LETOPISETUL DE LA BISTRITA 519
L'u vélaire roumain au lieu de l'o vélaire slave apparait dans l'adj.
m. slave Gsgaudii (238, 240, 242 et 243°), résultat du méme son que
celui présent dans le subst. roum. f. Sueeava, au lieu du slave GO41gti.
Un élément typique pour l'esprit créateur roumain est l'attribu-
tion d'ime valeur phonétique, à savoir celle de roumain, à Pjer cyrilli-
que (i) accentué. Le phénoméne est attesté dans les toponymes fipl1AAA(1%),
AIIMEOKH1104 et 4%mgoglill,OR(11) iciIsiN est né du. x et Xfnnos(is) (238, 239",
240, 245 et 245"), ainsi que dans l'anthroponyme Kn-hqa (242').
A remarquer également certaines transpositions des genres. L'on
rencontre, en effet, maint mot slave prenant le genre qu'il a en romnain.
Par exemple : GT*Filt KOEK04,4 rflaA(%) H 111%HHAE h HiA (240) com-
porte l'acc. f. du pron. raí, exprimé par HA, qui est précédé par la prép.
in en association avec le substantif eetate cité), qui est du genre fémi-
nin en roumain, alors que le même mot en slavon, rpaA-k, est du genre
masculin. Le méme phénomène se retrouve dans KilaRtWE e (242°) qui
donne en roum. : « mat-o » (= et l'a prise), oh. E est le pron. f. lame
l'acc. sing., e résultant d'abord de Pidentité médio-bulgare des et m,
et ensuite de Pidentité du Ri avec Pe. L'acc. f. sing. wcTpnio avec la ter-
minaison russe, associé au. subst. tui (240"), résulte de ce que ce
substantif masculin en vieux slave est du genre féminin en roumain :
spadg, sabie » épée). Le nom, pl. m. CH FISWKH KEAHKHH (244") résulte
de ce qu.'en roum. « tun » (= canon) n.'est pas du genre féminin comme
en slavon. Le nom, f. sing. /1%CA associé à cKpogifipe (240) est la cons&
quence du gén. f. roum. « hazna, vistierie » (= trésorerie) par rapport
au gén. n. slavon. Un dernier exemple est fourni par le nom. f. sing.
C4(k) BEATA (244"), en roumain « mare tgiere » (= grande tuerie).
Il y a aussi une transposition du degré de comparaison roumain dans
no KHWE (245) : « mai [mai] sus » (=-- plus haut).
Le pronom roumain « care », qui dans cette langue est commun aux
trois genres, se retrouve transposé en slavon : H7KE et eme au lieu de tam et
NM pour semnia, pau, mtciau,k (244, 245", 237v, 238" et 242").
La III' pers. sing. de Pauxiliaire apparait parfois sous la forme au,
comme dans les vieux textes roumains. Par exemple : Entnerm ctAtwe
u,(A)pk HA WER0,() (239°) : « pe cind au sezut impgratul la mas g » (= alors
que Pempereur s'est assis pour déjeuner) ; goegom... AlIKAWE HOMOW(h) (242)
« Vlad voivod au dat ajutor » le voivode Vlad a prété secours) ; H poAT
i s-a n5,scut fiu
cia EMS C(i&I)Hh...14 HM1110111111111 ero Poman(k) (2371 :
nurait Roman. » (= et un fils lui est né et il l'a appel4 Roman) ; khmso-
ww,es(%) rpaA(1) smwe npTian(-b) (2451 : « au fost luatg cetatea Dimbovita
(= la cité Dambovitza a été prise) ; ram stwe noweAen4 (2451 : «care au
lost adusg » qui a été amenée). Nous avons aussi un exemple de
Pemploi _de l'a à la place de au : s-hcn cTtrose s-hs,vvr(n) ukic(-ra) (2391 :
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23 LETOPISETUL DE LA BISTRITA 521
« toate steagurile a fost luate » (= tous les drapeaux ont été pris). D'où il
résulte en ce qui concerne la syntaxe de notre chronique qu.'il s'agit
parfois d'un désaccord entre les parties composantes de la proposition,
mais ce désaccord est provoqué aussi par l'emploi du cas général.
Le lexique comporte la forme du nom. pl. roum. : « viteji » (= braves)
KHTROKH (239°, 241, 241°, 242 et 245), car le m s'identifie à Pe, corame
nous l'avons déjà vu dans la partie consacrée ci-dessus à la phonétique.
Peut-être l'a final dur de KOHCKIM exprimé dans MAYA KOHCKM (241)
représente-t-il l'articulation roumaine de « oastea cea mare» (=la grande
armée). Les anthroponymes comportent les formes roumaines : Alexcin-
drel (238), Iliias (238) et Tapalu (240° et 241°). De même les toponymes,
où il y a des formes entièrement roumaines, comme Botusani (238), Pipe-
restii (238) et Ratedzatii (246). Une prononciation roumaine pourrait
être exprimée par Doljesti (238) ; ilIOXHAH (237°) et X.IAHLIH (243°).
L'ordre des mots propre ä la phrase roumaine est également attesté
par les exemples suivants : H WCTIIKH P4A.V11(k) 110EROAA KitClit C110.31 (239°)
«0-a läsat Radul voivod toate ale sale » (= et le volvode Radu a
abandonné tous ses biens) ; WT wpxoNTH illomaKciaiX(%) (244V): « din partea
o§tilor moldovenesti » (= du côté des armées moldaves) ; WT KanSrfp4 (246)
« din partea Cälugärului » (= du côté du Moine) ; H HAE Krit CA/MN HHHX(%)
« si a mers pe urma altor domni munteni »
rocnompiX(1) 1/181-miztucKHX(%) :
(= et il a marché dans les traces d'autres princes valaques) ; KAAET(1t)
110A1tHMTH Ciit Toms passoto (242) : « se va pomeni aeel raboi »; mAiet Grezisati(h)
KOEKOAA MKO wEn-kraii(%) stic(Th) wr IIRtym('h) (243°) : « a vä zat Stefan voivod
ca a fost inselat de Lesi » (= le volvode Etienne a compris que les Polonais
Pont trompé) ; nptum ptKa Hp8roga et riptiim ROTA ptKA (244° et 245) : o a
trecut apa Prutulni » (= il a traverse le cours du Prut) ; rpm(%) MATH (241):
« cetatea Chiliei » (= la cité de Chilia).
CONCLUSION
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522 DAMIAN P. BOGDAN 24
5. L'jer accentué dans 75 cas. 6. L'jer final, non accentué, dans 67 cas.
7. Le final non accentué present dans 11 cas. 8. L'jer accentué est rem-
place par Pjerl, non accentué dans 32 cas. 9. L'jer final non accentué est
remplacé par Pjeri non accentué dans 30 cas. 10. La disparition de Pjer
non accentué est attestee dans 26 cas. 11. Il y a aussi d'innombrables
exemples pour l'usage correct de 1'6. 12. au lieu d'é apparait dans 10
cas. 13. L'usage correct de ii dans 59 cas. 14. L'usage des syllabes liqui-
des I et I. 15. Exemples de palatalisation des consonnes r et I. 16. Palatal i-
sation de :9" dans 14 cas. 17. Quelques exemples de la palatalisation du ô et
du 0.18. Exemples de la palatalisation du dzealo. 19. Plusieurs exemples
de l'usage des groupes 9"t et ` ci. 20. Le duel, dans neuf exemples avec le
numeral Asa, et quelques exemples sans ce numeral. 21. La fréquence des
cas ordinaires par rapport au cas général médio-bulgare est rendue par 400
exemples, dont plus d'une centaine indépendamment des prepositions et
plus de 300 associés aux prepositions susmentionnées. 22. La majorité
des paradigmes des déclinaisons : nominale, pronominale et mixte. 23.
Influence exercée par le thème m. en -A sur le thème du mème genre en
-o, ainsi que Pinfluence du thème en -11 sur le thème m. en -jo. 24.
Presence des exemples appartenant aux cinq classes des verbes, dont le
plus frequent est 6K1T1-1. 25. Le plus frequent des temps employes
(250 cas) est l'aoriste sigmatique nouveau type. 26. Presence dans 18 cas
de l'aoriste sigmatique vieux type, 6, la lilt pers. sing. 27. L'aoriste du
verbe EJTH apparait tantôt sous la forme sialt, tantôt avec le thème
*W. 28. L'imparfait est très rare. 29. Le parfait apparait une seule
foi accompagne de l'auxiliaire. 30. Le plus-que-parfait, tel qu'il est da,ns
le vieux slave, apparait une seule fois. 31. Presence du participe present
et du participe passé actifs, non articulés. 32. Presence du participe passe
passif soit dans sa forme articulee, soit non articule. 33. Emploi de l'in-
finitif et du subjonctif present. 34. Parmi les mots invariables, les plus
frequents sont : les adverbes, les prepositions, les conjonctions et les
particules.
L'influence du médio-bulgare se manifeste dans les traits suivants
1) L'identification du x au bulgare = le roum. et, et du A avec e. 2)
Alternances correctes et incorrectes des A et Rt. 3) Le parallélisme : :
A, et t a. 4) Labialisation et dureissement des 2r. et Rt. 5) L'alter-
nance - 'ti. ; i- ; -e et At - t. 6) Predominance dans 80 cas de la fre-
quence H par rapport A, Et,. 7) Durcissement de la voyelle a par le rempla-
cement dans 20 cas du m. 8) Durcissement des §, 6 et s; 9) Presence dans
plus de 70 cas du casus generalis. 10) Presence de l'instr. f. sing. HOHCK0A.
11) Presence de la II' peri. sing. et III` pers. pl. e et respectivement
ECTIà l'indicatif present du verbe MUTH.
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25 LETOPISETDE DE LA BISTRITA 523
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Notes breves
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526 NOTES BREVES 2
La phrase par laquelle commence le texte proprement dit de la lettre, aprés la salu-
tatio en slavon, constitue un element précieux pour sa datation : o Item5 je vous fais part
des menées des Turcs car j'ai oul dire que l'Empereur est sorti de Sofia, et il n'en est pas
autrement, et il est parti en amont du Danube 0. 6 On sait que c'est le 22 juin que le
sultan Soliman, après une halte de six jours A Sofia, se mit en marche vers le Nord. Cette
date nous est parvenue d'une manière tres precise grace au o Tagebuch » de la campagne,
traduit par Hammer 7.
Les trois informations suivantes de la lettre renferment des details concernant la
navigation de la flotte ottomane sur le Danube et la facon de surmonter les difficultés du
passage dans la zone des Portes de Fer 8.
La cinquième et la sixième information, d'un grand intérét pour l'histoire roumaine,
constituent en meme temps le principal element perrnettant de dater la lettre : o Item j'an-
nonce A Votre Seigneurie l'affaire de Mahomed bey, car j'ai oui dire A boyards qui sont voi-
sins et A mon gendre Negre, que l'empereur a permis à Mahomed bey de passer A son
gré par la Valachie. Item que Votre Seigneurie sache que Basarab a grand peur de ce bri-
gand de Mohamed bey, et surtout de Vos Seigneuries. » Ces deux informations, tout en se
complétant mutuellement, peuvent 'are datées de la manière suivante : la première, annon-
cant l'intention de Mahomed bey d'envahir la Transylvanie en passant par la Valachie, est
ulterieure au 27 juin 1521, quand l'armée d'Ahmed paella, le beylerbey de Roumélie, envoyée
vers SabaZ,', fut divisée en deux corps d'armée, dont un était celui commandé par Mahomed
bey9, apparenté aux boyards Craiovescu 19. Le terminus post quern de la lettre de Neacsu
est donc le 27 juin 1521 11. C'est précisément cet événement qui a poussé Neacsu A écrire
en hate aux gens de Brasov, qui adient les premiers vises par cette nouvelle. La deuxième
information, concernant la peur du prince de Valachie Neagoe Basarab envers les gens
de Brasov et les Turcs, denote par consequent que ces derniers n'étaient pas encore parvenus
pénétrer en Valachie. Neacsu connaissait depuis peu de temps cette nouvelle dont il
se hatait de faire part aux gens de Brasov. C'est en nous fondant sur ce detail que nous
essayerons de dater plus précisément la lettre de Neacsu.
Le 28 juin on ne savait rien à Buda du plan de Mahomed bey. Les nouvelles qui
arrivent A Venise le jour méme, enregistrées par Marino Sanuto, mentionnent seulement le
mouvement des troupes turques vers Timisoara et Belgrade 12. La situation n'est plus la
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3 NOTES BREVES 527
même la 29 juin, quand la nouvelle du plan de Mahomed bey arrivant A Buda pousse le roi
Louis II de Hongrie, sérieusement menace par ce mouvement de flanc, à adresser des mes-
sages désespérés à Venise 13 et au pape Leon X14. Toujours le 29 juin, le roi Louis II en-
voyait une lettre aux villes saxonnes de Transylvanie, proches de la frontière valaque, pour
leur annoncer la nouvelle et leur promettre une aide immediate 1°. Les lettres du roi de
Hongrie ont été écrites immédiatement après l'arrivée a Buda des nouvelles concernant le
plan de Mahomed bey le 29 juin , car le 28 on y parlait encore de l'appui de 8000 sol-
dats valaques promis aux Hongrois par Neagoe Basarab 16. Le 30 juin 1521, le roi Louis II
pouvait annoncer que le prince valaque o metu compulsus » avait um ses forces (40 000.
soldats ") à l'armée turque et qu'ils se préparaient à attaquer ensemble la Transyl-
vanie 16.
La lettre de Neacsu date précisément de ces jours-la 19. Les villes de Transylvanie
entretenaient un grand réseau d'espionnage dans les Principautés Roumaines, car chaque
habitant ou marchand saxon était, tout comme à Venise, un espion plein de zèle ; elles étaient
done informées avant même les rois de Hongrie au sujet des événements de l'Empire ottoman,
d'autant plus dans ces temps troubles, quand on pouvait facilement suivre les espions de
Sibiu qui parcouraient la Valachie 26. Les gens de Brasov avaient eux aussi leurs hommes,
pour la plupart des marchands ou des boyards roumains, habitant près de la frontière, qui,
comme leurs contemporains allemands ou italiens, donnaient des informations conceinant
les événements d'une manière rapide et discrete. On peut supposer un décalage de deux
ou trois jours entre le déroulement des faits et l'arrivée des nouvelles à Brasov, étant donne
leur intéret vital pour cette ville. Donc, la lettre de Neacsu qui ne contient pas le detail
relatif à l'union des forces valaques aux Turcs (arrivé à Buda le 30 juin) mats connalt le
plan de Mahomed bey d'envahir la Valachie, se laisse dater vers les 29-30 juin 1521. La
distance entre Nicopolis sur la rive droite du Danube et Cimpulung-Muscel, dans les Car-
rentic, quelli comenzono a consultar, vedendo farsi da seno, et hanno expedito vaivoda
11
Transalpino a data impressa, quel si ha oferto dar homeni 8000 dil suo paese. Et de 11 si
manda le zente qual e sta intimate a prepararsi a li prelati e baroni secondo l'ubligation loro,
e fatoli comandamento vacuno in campo. »
13 Marino Sanuto, op. cit , XXXI, c. 37-38 : Mitta (Soliman) per Vallachiam in-
feriorem alium quoque exercaum octuaginta milm in Mehemet Bego duce in provinliam nostram
quam Transilvaniam vocant, cut praefectus eidem Valachiae licet nobis subditus, vi tamen et
metu coactus caciter quadraginta mila hominum in auxilium dedisse dicitur.
14 Hurmuzaki, II-3, pp. 359-361, n° CCLIV; Mahomed bey est qualifié de o vir rei
militaris peritissimus O.
15 N. Iorga, Geschichte des Osmanischen. Retches, II, p. 386, n. 6.
16 Marino Sanuto, op. cit., XXXI, c. 71 ; voir infra, n. 12.
17 Sur l'armée de Neagoe Basarab, voir sa lettre de 1520 aux gens de Brasov : s Ainsi,
quand besoin sera, que nous nous levions avec toute notre force et notre armée pour le Pays
Hongrois, à savoir, nous voulons y prendre part avec 40 000 cavaliers et fantassins. » A l'oc-
casion de la consecration de l'église métropolitaine de Tirgoviste, Neagoe voulatt passer en revue
ses troupes ; voir Hurmuzaki-lorga, XV, et N. Iorga, Scrisort domnesti [Lettres princieres],
Valenti de Munte, 1912, pp. 34-36.
Hurmuzaki, II-3, p. 362. La lettre est adressée au rot d'Angleterre, Henri VIII
* Qua ut superbissime iactat expugnata, ad Budam ubi nobis Regia est capiendam properabit,
instruxit et alium exercitum hominum octuaginta millium, qui Transilvaniam provinciam
nostram per Valachiam inferiorem duce Mehemet bego belicosissimo aggrediantur, Valachiae
Praefectus habeat in armis omnes copias suas ex quibus ad quadraginta hominum millia metu
compulsus Turcarum viribus adtunxit.
C'est la fa con logique de procéder de N. Iorga, Geschichte des Osmanischen Retches,
II, p. 387, qui range cette lettre parmt celles du roi hongrois. Volr du meme, Histoire des Rou-
mains et de la rornanité orientate, IV, Bucarest, 1937, p. 366.
20 Hurmuzaki-lorga, XI, p. 844.
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528 NOTES BREVES 4
pates, d'environ 200 km en ligne droite, pouvait are couverte aisément en deux jours, temps
sensiblement égal, ou méme plus court, que celui nécessaire à un courrier pour arriver de
Nicopolis A Buda.
L'emploi du roumain dans la redaction de la lettre de Neacsu (alors que la langue
usuelle de la correspondance avec Brasov était le slavon ou le latin) 21 souligne la hate avec
laquelle ce Valaque rédigea sa dépéche pour mettre en garde ses amis de Brasov contre
l'approche du péri122. (Matei Cazacu)
Un episode des guerres de Byzance contre les Slaves et les Avares, au début du Vile
siècle. La guerre de Byzance contre les Slaves et les Avares a commence selon l'opinion
fondée de G. Labuda, l'an 5951.
Quelques années auparavant, Byzance avait achevé avec succès le confht de longue
haleine contre les Perses et il était à méme de diriger toutes ses forces contre les Slaves et
les Avares qui pillaient continuellement la Péninsule Balkanique.
La situation des Avares à l'époque était assez critique ; ils étaient engages dans une
guerre contre les Bavarois et les Francs et peut-étre contre les Longobards2. Aussi, les
Francs envoient-ils immédiatement deux émissaires A Constantinople afin de proposer une
alliance contre les Avares3. Les luttes entre les Byzantins et les Slaves-Avares se poursui-
vent avec acharnement durant quelques années, jusqu'h ce que les Byzantins arrivent
pourchasser leurs adversaires sur la rive gauche du Danube.
Au printemps de l'an 600, l'empereur Maurice envoie Comentiolus nommé commandant
des troupes de Thrace. Comentiolus avait cependant avéré son Incapacité militaire lors de la
campagne contre les Perses, lorsque seule l'intervention de Herakleios a pu sauver les Byzan;
tins d'une défaite pénible4. De mème, Comentiolus a eu des insuccès dans les expéditions
contre les Slaves et les Avares. Le deuxième commandant byzantin, Priscus, se trouvait alors
en Scythie, afin de prévenir une attaque du chagan contre la ville de Tomis.
Théophylacte Simocatta relate avec profusion de details le comportement de Comentiolus
lorsque les troupes avares s'avancèrent vers les Byzantins, se préparant à surprendre le
moment favorable en vue d'une attaque.
La nuit, A la veille du jour que lui-méme avait fixé et que les Byzantins devaient abor-
der les Avares, le general en chef en prévient le chagan alors que ses propres troupes ne rece-
vaient que des ordres confus. Le matin, les Avares sont prêts h affronter la bataille, cependant
que les Byzantins, qui croyaient que le general voulait tout simplement passer en revue ses
troupes, n'étaient guère équipés pour la bataille. Profitant du fait que les Avares, peu confiants
en leurs propres forces, hésitent à attaquer, les Byzantins ont le répit de s'organiser en corps
21 La population saxonne des villes de Moldavie utiltsait la langue maternelle pour les
besoins de sa correspondance dès le XV° siècle. Le premier document connu ecru, en langue
allemande en Moldavte, à Baia, date du 9/16 mat 1421. Sur ce processus general, voir Radu
Manolescu, Cultura ordseneascd in Moldova in a doua jumdtate a secolulut al X V-lea [La culture
citadine en Moldavie dans la second?, moitié du XV° siècle], darts le volume Cultura moldove-
neascd in timoul lut Stefan cel Metre. Ctzlegere de studii sub ingrdtrea lui M. Berza [La culture
moldave cl irant le règne d'Ettenne le Grand. Re,cueil d'études publié par les soins de M.
Thrza] B tcarest, 1964, p. 64.
22 Neacsu s'exprime ainsi : «Item, que Votre Seigneurie tienne pour elle ces paroles,
quelles ne soient pas connues de beaucoup de gens. o
1 G Labuda, Chronologte des guerres de Byzance contre les Avares et les Slaves á la fin
du V le stecle, « Byzantmoslavica o, XI (1950), p. 170.
2 L. Htuptin Inn, Les rapports des Byzantins avec les Slaves et les Avares pendant la
seconde mottle du V P siècle u Byzantion s, IV (1927-1928), p. 167.
3 Theophylactus Stmoca tta, ed. de Boor, p. 225.
4 P. Goubert, Byzance avant 1' Islam, vol. I, Paris, 1951, pp. 116-117.
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5 NOTES BREVES 529
de bataille. C'est toujours Comentiolus qui provoque A nouveau le désordre dans les rangs de
l'armée, par des déplacements de troupes d'une aile A l'autre.
Après la bataille, il commande la retraite d'abord de l'aile droite et puis des troupes
d'élite. Enfin, sous prétexte d'aller A la chasse, il abandonne l'armée. En route vers Constan-
tinople, il vent faire halte dans la ville Drizipera, on la population, ayant eu vent de son
comportement, l'insulte et lui jette des pierreso.
Les troupes byzantines restées sans commandant, se retirent en désordre, pourchassées
par les Avares qui s'emparent de la ville Drizipera et la détruisent. Dès lors le chemin vers
Constantinople est ouvert aux Avares. Leur avancement n'est arrêté que par la peste qui décime
les envahisseurs. Dans la Capitale, la panique est si grande que l'empereur se voit obligé de
demander la paix au chagan. Les envoyés byzantins lui apportent maints et riches présents,
bien que celui-ci sache qu'on vent capter sa bienveillance et il refuse de les accepter, du moins
au début des négociations. En fin de compte, on conclut une paix, achetée par les Byzan-
tins rnoyennant des sommes importantes et les Avares se retirent du côté gauche du Danube.
L'armée de Thrace envoie une délégation A Constantinople porter plainte devant l'em-
pereur contre le commandant qu'elle accuse de trahison. Les relations des délégués produi-
sent des soulèvements populaires dans la ville°. Parmi les délégués se trouvait Phocas, le futur
usurpateur ; il se fait remarquer par la violence de langage envers la Cour et le Sénat6.
Comentiolus était l'un des amis intimes de l'empereur, ce qui apparait dans les efforts
que 'Maurice fait pour couvrir les fautes du général. Aussi, Comentiolus fut-il un des premiers
partisans de Maurice, tués par Phocas, lorsque l'usurpateur eut occupé Constantinople7. C'est
ce qui explique aussi le fait qu'aussitôt que Maurice eilt annulé le traité de paix et recom-
mend la guerre contre les Avares, ce fut toujours Comentiolus qui reçut le commandement des
troupes aux cdtés de Priscus. Il y joua le rôle d'un poltron selon l'expression de Bury (the
part of a poltron)°, se mutilant volontairement, afin de demeurer inactif A Viminacium9. L'autre
commandant, Priscus, est contraint d'affronter seul les attaques avares et réussit cependant A
remporter cinq victoires successives.
En voici les faits.
Leur relation mène indubitablement A la conclusion d'une trahison de la part de Comen-
tiolus, inculpation portée aussi par ses troupes. Théophylacte Simocatta l'accuse seulement de
négligence et de lAcheté. D'ailleurs, le chagan, quelque peu avant d'entrer en liaison avec Co-
mentiolus, avait cherché A corrompre aussi Priscus et son armée. A la veille des fêtes de Paques,
il lui avait offert un armistice de cinq jours et des aliments pour l'armée byzantine affamée.
Quand il eut vu qu'il ne pouvait les gagner A sa cause, le chagan chercha A se dédom-
mager pour les aliments envoyés et demanda en échange des épices variéesw.
Non seulement les Slaves, comme l'écrit Jean d'Ephèse, ont appris A faire la guerre
mieux que les Romainsll, mais aussi les Avares. A l'assaut de la cité de Drizipera ils employèrent
des machines de guerren et réussirent A conquérir avec assez de facilité cette cité après
la fuite de Comentiolus et même avant, en 583, Singidunum et Viminacium".
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530 NOTES BREVES 6
Les faits ci-dessus prouvent que les Avares avaient appris non seulement A conquérir
des villes fortifiées. Ils s'étaient initiés dans les subtilités de la diplomatie byzantine et quand
ils se trouvaient dans une situation critique ils savaient corrompre les commandants mili-
taires eux-mémes.
Il n'est pas exclu que dans l'émeute des troupes byzantines du Danube, de l'an 602,
qui aboutit A l'abandon de la défense des frontières et permit aux Avares et aux Slaves d'en-
vahir et de piller en liberté la Péninsule Balkanique, les émissaires avares n'eussent joué, eux
aussi, un certain réle. (E. Frances)
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Chronique
Le 17 janvier se sont accomplis 500 ans depuis la mort de Georges Kastnote Skan-
derbeg, le célèbre cornbattant pour l'indépendance de l'Albanie au XVe siécle. La resistance
glorieuse du peuple albanais, sous sa vaillante condulte, en face de l'expansion ottomane a
exerce une influence profonde sur toute l'évolution ultérieure de l'histoire de l'Albanie et elle
est restée comme un symbole toujours vivant de ses aspirations vers la liberté. En méme temps,
la lutte intrépide, A la téte de laquelle se trouvait Skanderbeg, contribua dans une importante
mesure h freiner et A retarder la merne expansion vers d'autres pays de l'Europe. C'est
pourquoi le légendaire héros albanais est devenu simultanément une figure illustre de l'his-
toire européenne, voire universelle, sa renommée s'étant répandue dans presque tout le monde.
Le peuple albanais gardant avec une ardente fidélité les traditions de ce moment exaltant
de son histoire tourmentée et les liant A son développement dans la vole de l'édification d'une
vie nouvelle, socialiste, a fete avec éclat, comme il se dort, l'accomplissement d'un demi-mille-
naire de la disparition de son grand fits. Au centre de la ville de Tirana, en presence des
dirigeants du Parti du Travail et des membres du Gouvernement de la R. P. d'Albanie, on a
inauguré un imposant monument équestre de Skanderbeg. Une médaille commemorative fut
frappée à l'effigle du hems. Une exposition fut organisée avec des ceuvres d'arts plastiques
inspirées de sa prodigieuse carrière. Une reunion solennelle a eu lieu au Théâtre de l'Opera
de Tirana, toujours en presence des autorités mentionnées, oil le president du Conseil des minis-
tres, Mehmet Shehu, a évoqué son glorieux souvenir. On a représenté en première un opera
portant son nom et on a donne un concert jubilaire. A Kruja, la capitale inexpugnable
de Skanderbeg, a eu lieu un meeting et A cette occasion Enver Hoxha, le premier secrétaire du
Comité Central du Parti du Travail d'Albante, a décerne A la meme localité le titre de * vine-
heros s. Le 17 janvier, enfin, un pèlerinage fut organise au lieu de sepulture du héros, découvert
durant les récentes fouilles de Lexha, et on a dévoilé une plaque de marbre A la mémoire de la
ligue formée dans cette ville, en mars 1444, pour l'union des forces albanaises ayant pourch ef
Skanderbeg.
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532 CHRONI Q UE 2
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3 CHERONI Q1TE 533
siècle , qui fournit au hems albanais o d'importants moyens pécuniaires pour la lutte contre
les Turcs D'autre part, dans la communication : oQuelques problèmes de la métrologie turco-
ottomane a, J. Kabrda (R. S. Tchécoslovaque) a relevé, avec des exemples éloquents à l'appui,
les sérieuses difficultés que provoquent, pour l'étude de l'histoire économique et sociale des
peuples du Sud-Est européen pendant la domination ottomane, la grande diversité des unites
de poids et de mesure citées par les sources turques et il suggère qu'on entreprenne à cet égard
des recherches systématiques, simultanées et en étroite cooperation dans les pays intéressés.
Plusieurs communications ont été consacrées aux forteresses du système défensif de
Skanderbeg : o Stelush la forteresse de Yarosh = faubourg] de Mati a (S. Anamali); o La
forteresse de Skanderbeg au cap de Rodon o (P. Thomo); o Le chA'teau fort de Petrela a (D.
Komata) ; o Le rôle des forteresses de Sébaste et de Daule dans la guerre de Sk. contre les
vahisseurs ottomans » (L. Bajo). Les résultats des fouilles de Lexha, où, comme nous le disions,
on a découvert le lieu de sepulture du héros, ont fait l'objet de la communication de F. Prendi,
qui avait dirigé ces fouilles.
Une communication s'est occupée de l'art militaire de Skanderbeg (S. Isaku), une autre
de 4 Fusage des armes A feu par l'armée de Sk. o (R. Drishti).
On a mis en evidence la participation des Albanais de l'Est et du Nord-Est, surtout de
la region de Kosovo, aux guerres antiottomanes, à la fin du XIVe et au cours du XVe siècle
(T. Murzaku) ; la defense héraque de la ville de Shkodra en 1474 et 1478 (G. Shpuza) ; les
luttes pour l'indépendance des Albanais de la region de Himara, dans le sud du pays, A la fin
du XV° et aux premières décenies du XVI° siècle (A. Rapo) ; les soulèvements des Albanais
du Péloponèse au XVe siècle (T. Dilo); la tradition de Skanderbeg dans les mouvements de
liberation du XVIe au XVIIIe siècle (I. Zamputi).
Les rapports entre Skanderbeg et Georges Arianite, son beau-père, l'un des seigneurs
féodaux albanais les plus puissants, durant les années 1449-50, ont été examines par D. S. Shu-
teriqi.
Quelques communications ont étudié les relations extérieures de l'Albanie au XV8 siècle.
On a parlé ainsi des rapports bulgaro-albanais vers 1435 (S. Dimitrov R. P. de Bulgarie),
de la politique de Venise (F. Thiriet France, et K. Biçoku) et de l'attitude de la Papauté
A regard de Skanderbeg (S. Naçi), enfin de ses relations avec Iancou de Hunedoara, autre-
ment Jean Hunyadi (F. Pall Republique Socialiste de Roumanie)**.
Le droit coutumier albanais, avec ses caractéristiques essentielles, a fait également l'objet
d'un nombre de communications, dont nous signalons celles qui ont rapport A l'époque du
héros : o Le coutumier de Skanderbeg (Rr. Zojzi); L'ancienneté des institutions juridiques
albanaises A la lumière des coutumiers de Skanderbeg et de Leka Dukagjini o (V. Meksi) ; o Le
formalisme et la besa [= parole donnée] ... dans le coutumier de L. D. (S. Pupovci).
Toute une série de communications ont suivi l'écho mobilisateur de la tradition de Skan-
derbeg, reflété dans la poésie et les légendes populaires, anciennes et modernes, de l'Albanie
et des colonies albanaises établies en Italic A la suite de l'occupation ottomane. Nous en
citons Problèmes de l'épique populaire historique concernant la figure de Skanderbeg
(A. Fico); o Récits populaires sur la période de Sk. a (Q. Haxhihasani); o L'écho de la figure de
G. K. Sk. dans les chants populaires de la lutte de liberation nationale et de la période de l'édi-
fication socialiste du pays (A. Mustaqi); o La figure de G. K. Sk. dans la lutte de liberation
nationale o (V. Boshnjaku); o Sk. dans notre littérature du réalisme socialiste (L. Kokona) ;
L'époque et la figure de Sk. chez quelques-uns des poètes albanais d'Italie a (M. Xhaxhiu);
o La figure de Sk. dans la creation de Girolamo de Rada (K. Kodra).
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534 CHEUNI QUE 4
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5 CIIRONI Q17 E 535
Pour ce qui est des communications se rapportant aux siècles qui ont suivi répoque de
Skandeibeg, nous citons : « L'opinicn publique sur les guerres antiottomanes dans la Ire multi&
du XVI° siècle (C. Gollner Republique Socialiste de Roumanie) ; o La lutte contre le feoda-
lisme dans la poésie populaire albanaise (M. Krasniqi) ; ( Les mouvements de la population
de Zadrima [region de l'Albanie du Nord] du xve au XXe siècle » (N. Yadahej) ; (Le develop-
pement du systeme des tchifliks en territoire albanais A la fin du XVIlle et au début du XIX°
siècle * (L. Mille) ; 4 La Renaissance albanaise une nouvelle étape de la lutte du peuple albanais
pour la liberte et rindépendance o (S. Pollo) ; o La lutte des milieux démocratiques albanais
contre les concessions impérialistes du pétrole durant les années 1920-24 » (Ven. To0) ; o La
victoire du 29 novembre 1944 couronnement de toutes les luttes du peuple albanais pour la
liberté, rindépenclance et le progiés * (N. Plasari).
Parmi les problèmes d'ellmogiaphie et de folklore figurant sur l'agenda de la conference
nous relevons a La xhublete (cotte) albanaise témoignage de rancienneté du peuple albanais
(B. Jubani) ; s Parures métalliques contemporaines provenant de la civilisation albanaise clu
haul. Moyen Age i (H. Spahiu) ; s L'évolution de l'habitation urbaine albanaise au cours du
Moyen Age o (G. Strazimiri) ; s La tour krutane » [type d'habitation fortifiée de Krujaj
(K. Zheku) ; s Elements communs dans le domaine des danses populanes en tint qu'expression
de runité nationale o (N. Agolli) ; o De quelques aspects de revolution du style méloclique
dans notre nouveau folklore o (B. Hiuta)
A la lutte patriotique de la fume albanaise ont été consaciées les communications
« Les traditions patriotiques de la finane alLanaise dans la lutte pour la liberté à paitir clu e
siècle i (A. Gjergp) ; s La figuie de la 'urn e dans les chants populaires de la lutte de 111,6ation
nationale » (K. Harto)
Du domaine dc la langue et de la littéiature il convient d'enregistrer encore s Moyens
et sources de l'albanais du .X.N siècle » (M. Domi) ; « Sur quelques groupes stables dans le
Missel de Gjon Buzuku et leur compaiaison avec l'albanais contemporain (J. Thomaj)
a Les derives dans le Dtchonarium lahno-epiroticum de Fiang Bardhi » (P Geci) ; i L'article
postpositif en albanais et les questions connexes * (V. Pisani ; « Les colonies albanaises
en Italie et leurs parlers o (E. Çabej) ; o En poème inédit de Nicolas Cheta » (G. Schirti Italic)
« Les influences de la langue et de la littératui e turques sur la langue et la littérature albanaises »
(N. Alpan-Turquie) ; o Sur les elements autochtones du roumain i (A. Rosetti Republique
Socialiste de Roumanie).
Des problèmes d'onomastique'(auxquels s'était 'Were d'aillems, on l'a vu, aussi Va. To0
et de toponymie ont forme le sujet des communications . s Notre toponymie et certaines questions
de l'histoire de notre peuple i (O. M3 &Him) ; s L'origine et le développement du toponyme
Dukagjmi » (K. Ulquini) ; s Obseivations sur quelques toponymes et anthroponymes du Catasta
Veneto di Scutaii de 1416-17 » (r. Osmani), etc.
On a atthe également rattention sur 'Importance des inscriptions turco-arabes des
X.VeX1Xe siècles, qui ont été trouvées en Albanie, pour l'histoire de ce pays (V. Buharaja).
Les etudes d'albanologie comme il résulte, nous respérons, aussi de cette
ésentation sommaire des travaux de la Conference prennent un essor de plus en
plus grand. Les spécialistes, en nombre cioissant, qui s'adonnent A ces etudes dans
la R.P. d'Albanie, de même que leurs collegues des autres pays, élargissent sans cesse
la sphere de leurs preoccupations pour enrichir le patrimoine de la science d'éléments
inédits. Cette Conference, adnurablement organisée, s'est déroulée dans les meilleures
conditions, dans un espiit de collaboration finctueuse entie les savants albanais et
lems confreres étrangers, ieunis sous le signe de revocation de la prestigieuse figure
de Skanderbeg, qui par Faction de sa puissante pet sonnalité et par les dimensions de sa carrier&
héroique appal-Lien' aussi bien A l'histoire de l'Albanie qu'à celle de l'Europe tout entière.
Francisc Pall
C 557
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Comptes rendus
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538 COME'TES RENDIfs 2
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3 COMPTES RENDITS 539
N. .5'erban Tanasoca
CONSTANTIN C. GIURESCU, Istoria Bucurestilor din cele mai vechi ttmpuri pinet in zilele
noastre [Histoire de Bucarest des temps les plus anciens jusqu'A nos jours], Bucarest,
Editura pentru LiteraturA, 1966, 466 pp. + ill. +8 p1.+5 cartes.
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542 COMPTES RENDUS 6
naies rouvées en différents points isolés aucune découverte importante des XIII° XIVe
stècles,pas méme de la première moilié du XVe siècle, n'a été enregistrée nulle parL
L'au teur essaye de nous convaincre qu'un habiLat A demi urbam d'une certaine importance
a existé au XIV* siècle, ce qui est impossible à concevoir, vu qu'il n'a latssé la moindre
trace matérielle. La supposition que Bucarest ait existé seulement en tant que village au XIV°
siècle et que son importance se soit accrue au fur et A mesure pendant le siècle smvant de
manière à determiner le prince Vlad l'Empaleur (1456-1462) A y établir sa residence (plus ou
moins stable) nous semble done beaucoup plus logique et plus prudente.
L'auteur décrit ensuite la vine de Bucarest après sa transformation en residence princière
par Radu le Bel (1462-1474) et par ses successeurs, il nous présente l'existence tourmentée
de cette ville au cours des XVIe et XVIIe siècles remplis de guerres incessantes, de devasta-
tions, epidemics et émeutes, nous introduit dans la période de transformations des Phanariotes
et insiste sur les profonds changements survenus au seuil de l'époque moderne (pp. 50-131).
A partir de cette époque, l'histoire de Bucarest commence A se confondre avec l'histoire méme
du pays, car lors des grands événements, comme par exemple pendant la revolution de 1848,
la lutte pour l'unification (1859), la guerre d'Indépendance (1877-1878), la population de la
capitale a apporté toujours une importante contribution. Des pages très intéressantes sont con-
sacrées à l'histoire de Bucarest entre les d.eux guerres et puis à la période striclement con-
temporaine. Ces clerniers chapitres qui évoquent la vie de la capitale après 1918 sont d'autant
plus précieux que ce sont les seuls qui traitent d'une manière détaillée les aspecLs et les événe-
ments esquissés seulement dans les ouvrages généraux sur l'hisloire de Bucarest pants jusqu'A
nos jours.
En passant maintenant àla seconde partie de cette monographie de la capitale roumaine
nous tenons à souligner l'intérèt qu'elle présente pour l'étude du développement de cet impor-
tant centre économique et de l'activité de sa population.
Dans le chapitre intitule L'étendue de la ville : Villages qui se trouvaient sur le territoire
de Bucarest et les villages environnants. Plans de la ville de Bucarest (pp. 249-264),
l'auteur apporte des contributions nouvelles dans beaucoup de secteurs. Ainsi, dans
la succession documentée des villages qui faisaient jadis partie du territoire de
Bucarest, nous rencontrons certains habitats inconnus auparavant, comme par exemple
PAndtesti, Stilpeni, Belesche, Salad, BAnesti, Furduesti et Beresti, noms qui ont disparu dès
le XVIe siècle (p. 258). L'information relative A. l'existence d'un très ancien plan de la
ville, dessiné à l'un de quatre coins d'une carte représentant la Hongrie et les pays environ-
nants, carte imprimée A Amsterdam en 1535 (p. 259), offre un intéret remarquable. Par contre,
celle d'Ulysse de Marsillac, reprise par C. C. Giurescu, concernant l'existence d'un plan de la
ville de Bucarest du XVIIe siècle ne correspond pas à la réalité ; elle est le résultat d'une con-
fusion de la part de Marsillac ; l'écrivain français se rapportait en réalité A une esquisse de plan
appartenant A Sulzer et qui fait partie de sa Geschichte des transalpinischen Daciens, imprimée
A Vienne en 1781. Parmi d'autres plans de Bucarest dresses au siècle dernier par les officiers
topographes russes, il aurait fallu que l'auteur mentionnAt aussi celui de Kuzmin et Sernskantz
de l'année 1828 (qui indiquait la division de la capitale en cantons) ou celui de l'année 1850,
représentant aussi les environs de la ville, tous les deux conserves en original aux Archives
Centrales militaires-historiques de l'Etat, à Moscou (en copies photographiées au Musée d'his-
toire de la ville de Bucarest).
En ce qui concerne le chapitre sur la t Population de Bucarest t (pp. 265-277) élabore
d'une manière très sérieuse surtout pour ce qui regarde la composition ethnique des habitants
de la ville (parmi lesquels se trouvaient des Aroumains, des Grecs, des Bulgares, des Serbes
et des Albanais appartenant pour la plupart aux compagnies commerciales de Kiprovo, Gabrovo,
Arnautkioi, etc.), nous trouvons justifiée l'identification faite par l'auteur de l'église des Mol-
(laves avec celle dénommée S.-IonicA (qui se trouvait derrière le Palais de la République),
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7 COMPTES RENDUS 543
vu qu'un document inédit du mois d'aont 1696 mentionne un faubourg des o Moldaves u
proximité de « Stejar u et u Brezoianu s. Pour les variations enregistrées au XVIII0 siècle par
la population de Bucarest, nous signalons l'intéret présenté à titre cornparatif par la
description statislique de la population de Valachie elaboi ée par les Autrichiens en 17371,
ainsi que par celles des détenteurs de terres, appartenanl au monastère de S.-Pantelimon,
de 1752 2.
Le chapili e intitulé o Artisans. Manufactures et fabriques » (pp. 278-299) est un des
plus réussis de tout. l'ouvrage. Différenls métiers y sont présentés par branches, cerlains étant
mentionnés ici pour la première tots (par exemple, les pollogari, artisans qui rapiecaient les
chaussures, ou les tavangu, qui ornaient les plafonds des habitations des boyards, etc.). Une
attention parLiculière a 0..6 accordée par l'auleur aussi à l'étude de l'organisation profession-
nelle des artisans. Un paragraphe A part est destine A l'évolution des entreprises industrielles
bucarestoises, A commencer par les manufactures jusqu'aux fabriques et usines de nos jours.
Nous pouvons y ajouter certaines informations trees de documents inédits. Ainsi, parmi les
installations rudimentaires de type # industriel u de Bucarest au XVIIe siècle se trouvaient
une povarna de racluu (distillerie d'eau-de-vie), qui fonctionnail dans le faubourg dit i Ste-
jarului » (du chene) et appartenait au juif Marco (12 mars 1688) et une bragarze (endroit
l'on fabriquail la braga, boisson alcoolique obienue par la fermentation du son), appartenant aux
boyards Dudescu, situ& sur la Colentina (18 mars 1678) ; un autre document inédit, du 10 mars
1699, mentionne, à proximité de l'église s S.-Gheorghe Vechi » un endroit l'on brise le
fer o 3, qui fait supposer l'existence à cet endroit d'un ateliei.
Deux autres chapitres de l'ouvrage de C.C. Giurescu contenant des details nouveaux sont
decides, le premier aux marchands, aux auberges et aux hôtels (pp. 300-316), le second aux
,s vergers et ruchers s, aux caves-cabarets, aux brasseries, etc. (pp. 317-332).
L'auteur analyse ensuite les organcs dirigeants de la ville, des temps les plus reculés
jusqu'à nos jours (pp. 333-340). Deux paragraphes séparés s'occupent de Papprovisionnement
de la ville (moulins et eau potable), ainsi que des impelts, des taxes et des budgets bucarestois
(pp. 340-351). La dernière partie du 'lyre traite des quartiers, des rues et des jardins de la
ville. Un index méthodiquement dressé rendra des services au lecteur ; 241 illustrations (en grande
partie inédites) et cinq cartes accompagnent le texte. Huit planches en couleurs d'apres des
estampes contribuent encore à la presentation graphique de qualité de cet ouvrage.
Paul Cernovodeanu
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544 COMPTES RENDUS 8
nuscrits, Ch. Astruc et M.-L. Concasty. Le catalogue a été reçu avec une grande satisfaction par
les hellénistes et les byzantinologues 1. Les explications si compétentes données par les auteurs
offrent une indispensable rinse à jour des problèmes soulevés par les manuscrits, un veritable
état actuel de la question.
Le trait caractéristique du Supplement grec est comme le remarque A. Dain dans la
preface du Catalogue la diversité de son contenu. i On y volt représentées les principales
branches de l'activité littéraire, historique, scienlifique et religieuse de l'Antiquilé, de Byzance
et de la Grèce, de la Turcocratie s. C'est dans cette dernière catégorie que nous trouvons une
serie de documents intéressant de près l'histoire des Roumains et surtout les relations culturelles
gréco-roumaines depuis la fin du XVIIe siècle jusqu'aux premières décennies du XXe siècle.
Nous signalons, pour l'histoire de l'enseignement et de la culture grecque en Roumanie,
la correspondance de Sévastos Kyminitès avec Alexandre Mavrocordat, Mihai Cantacuzino et
Dionisos Spandonis 2 datée de 1689 anclen recteur de l'Academie du Phanar et professeur
en Valaclue (ms. 1248), Les précieux cahiers de cours d'Eustathios Lambros, élève de Se-
vastos Kyminitès A Bucarest (ms. 1348), nous ont garde la paraphrase de ce dernier à rceuvre
d'Euripide, d'Homère et d'Hésiode 3. La correspondance de Néophytos Kavsocalivitis datant
de l'époque de son séjour A Brasov (1770-1771) avec Théotokis et Evgliénios Voulgaris
(ms. 1358) existe, partiellement, aussi à l'Académie de la Republique Soclaliste de Rounianie,
mais elle contient en plus deux lettres l'une de Néophytos (datee du 21 mars 1771), l'aulre
de Théotokis que le fonds roumain ne possède pas. Une copie de la version grecque de la
description du voyage de Nicolas Milescu en Chine (ms. 1042), très discutée par nos historiens 4
en ce qui conceine le manuscrit modèle, a été définitivement identifiée par le commentaire des
auteurs. Le ms. 1005 contient un fragment de l'éloge dédié A Alex. Mavrocordat par le célèbre
professeur constantinopolitain Jacques Manos d'Argos5 et publié au commencement du livre
de Mavrocorclat, L'Histoire Sainte «6. L'ancien drolt roumain est représenté par un o reper-
toire de droit civil et ecclésiastique, compile à l'usage des provinces vlaco-moldaves s (ms. 1323),
un de ces recueils de droit byzantm si repandus dans les principautés danubiennes pendant
les règnes phanariotes 7. La traduction néo-hellenique du livre de Bignon Les cabinets et les
peuples depuis 1815 jusgu'à ce jour, Paris, 1823, 3e edition augmentée (ms. 1350), provenant
de la btbliothèque de N. G. Dosios, est édifiante pour l'intéret que les Grecs portaient aux
ceuvres hostiles a la Sainte-Alliance. La copie faite par Villoison de quelques fragments de
la chromque d'Alexandre Amiras (ms. 930),s, ainsi que les riches archives de Minoyde Myna s9,
1 Nous citons parmi la vingtaine de comptes rendus sur le Catalogue : Herbert Hunger,
dans Byzantinische Zeitschrift *, 54 (1961), pp. 126-129; M. I. Manousakas, dans o 'ETre-
T7)pig 'Evoctpetaq Bgacv-rtm759 Throuac7iv *, 30, 1960, pp. 638-643; Franvois Halkin, dans
o Analecta Bollandiana s, LXXIX, 1961, 1-2, pp. 145-159; Jean Irigom, clans e Bull.
des Bibliothèques de France s, VI, 1, janv. 1961, pp. 21-23, etc.
2 Cléobule Tsomkas, Les débuts de l'enseignement philosophigue et de la libre pensée-
dans les Balkans. La me et l'oeuvre de Théophile Corydalée (1570-1646), Thessalonique, 1967,
p. 121.
3 Le ms. 1348 a été décrit par A. Papadopoulos-Kérameus sous le titre de KdiSe
N. Aoniou *, dans Hurmuzaki, Documente privitoare la istoria Ronulnilor, Bucarest, 1909, vol.
xnr, p. ; apud Astruc-Concasty, Catalogue p. 669.
4 P. P. Panaltescu, dans Nicolas Spathar 11,1zlescu (1636-1708), Paris, 1925, p. 133;
C. C. Giurescu, dans Nicolae Milescu Spcitarul, Bucarest, 1927, p. 13.
5 Directeur de l'Ecole patriarcale de Constantinople. Il a été le professeur de Nicolas.
Mavrocordat, v. Papadopoulos-Kérameus, op. cit., p. 256.
Apud. Astruc-Concasty, Catalogue ..., p. 74.
7 Borje Knos, Hzst. de la lilt. néo-hellénigue, Uppsala, 1962, p. 58.
Astruc-Concasty, Catalogue ..., 34, ms. 930, ff. 195-201v.
Ms. 1251, au f. 34, un brouillon de lettre A. un personnage originaire de Valachie
ins. 1250, aux ff. 50 981, une minute d'une etude historique sur la Macedoine, restée médite, etc..
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9 COMPTES RENDUS 545
nous montrent la place qu'occupait l'histoire des pays rournains et du Sud-Est européen dans
les preoccupations des hellénistes franeais.
Particulièrement intéressant pour l'histoire des Roumains est le ms. 1221. Forme de
deux series de documents, ce o recueil factice o contient dans la première partie des manusci its
dus A quelques hautes personnalités ecclésiastiques orthodoxes. Nous signalons pour les
relations des pays roumains avec le Mont Athos une note en grec ayant trait A un supérieur
du monastere de Xéropotamos, l'archimandrite Evghémos de Thessalie, gm fut supérieur d'un
métoque de ce monastère de Moldavie pendant 11 ans puts avait été To7ToTripiTil4 du trOne
patriarcal d'Alexandrie (f. 17 rv.). Aux ff. 2-3V se trouve une lettre de 1790 de Dionisos,
l'higoumène du monastère des Archanges, ad.ressée à Georgios Syphnos ou Georges l'échanson".
Une notice biographique en français (f. 18T°) nous renseigne sur le médecin du monastère d'Ivi-
ron, Georges Papadopoulos, né à Magnésie (Thessalie), en 1803, qui fit ses etudes à l'Aca-
démie princière de Bucarest, A partir de 1814, comme élève de Ghenadms, de Vardalahos et de
Iatronoulos, et lutla en 1821 dans le Bataillon Sacré (`Iep&-, AózoS).
La seconde parLic du manuscrit contient une série de lettres (ff. 19 35°)", adressées
en general, a Tzany Koutoumas de Paris, entre 1817-1820. Nous y trouvons les lettres de la
princesse Ralou Caragea (f. 21 et 35) envoyées de Pise à Koutoumas. La fondatrice du célebre
thatre de Bucarest Cismeaua Rosie s , fille du prince Jean Caragea, était A ce moment
au commencement de l'exil du la famine de l'ex-prince phanariote. C'est toujours à Ralou
Caragea 12 que nous semble appartenir la lettre adressée A une o liptvyxtrriacra. o (sic), le 8 oct
1818, par Georges Pappa, probablement l'ex-« serdar * et membre de la municipalité de Bucarest,
possesseur de précieux manuscriLs giecs 13. Son frere, Constantin Caragea, ecrit au mettle Ron-
tou mas le 22 sept. 1819 (f. 26). Koutoumas recommande A un ami, le 30 nov. 1819, de souscrire
au periodique bien connu A6roq s, tout en critiquant Aprement la revue « Moocielov *.
Quelques-unes de ces lettres sont transmises par l'intermédiaire du baron C. Sakellarios". Le
grand logothète Bellios est aussi mentionné dans cette correspondance, ainsi que quelques glands
dignitaires : « dpxo)v ii,e-yeac4 IloaT6Xvi.xoq s, « x1'.>(:4og Hea6 s, s. A juste Litre,
les auteurs du catalogue et ceux des comptes rendus soulignent l'importance de ces docu-
men ts15, qui évoquent toute une série de figures intéressantes de cette fin d'époque phana-
note, que rehent parfots de simples relations d'affaires16, mais aussi d'incontestables
affinités philhellènes, A la veille de l'insurrection hétériste. Leur presence A Pise puissant
centre de ralliement des Grecs exiles à l'époque précédant le mouvement révolutionnaire de
182117 ne fait qu'accroitre l'intérel dc cette correspondance.
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546 COMPTES RENDUS 10
Au folio 24 nous trouvons un contrat roumain 18 de vente, tout A faiL insolite dans ce
recueil grec.
Nous signalons pour la vie culturelle des communautés grecques de Roumanie, le ms.
1367, dans lequel N. G. Dosios, sous le pseudonyme de Nousla Gianniotis et sous le Li re de
"Av,97) xo:%. (DaXx.s , a noté de nombreuses données autobiographiques concernant son activité
«en Grèce, en Roumanie eL en France, une bibltographie complète de ses ouvrages, ainsi que des
poésies et des léprul:s épirotes, pour la pluparL inédites.
Cornelia Papacostea-Danielopoltz
Il s'agit d'un beau livre, très soigné et dont le texte, riche en informations nécessaires
pour rendre conipréhensible, aux non-spécialistes, un Art aussi particulier que la broderie byzan-
tine et de tradition byzantine, est soutenu par d'excellentes illustrations dont le choix fait
honneur au goett et A la compétence de l'auteur. Ce n'est pas une tAche facile que celle que
Madame Pauline Johnstone s'est proposée de remplir : s ... to describe in very general terms
for the western reader the scope of these embroideries, what they were used for, where and
how they were made, and their place in the historical and artistic background of their time *
(p. VII). Et il faut espérer que le public occidental auquel, au fond, ce livre est dédié, saura
récompenser l'effort de l'auteur en s'intéressant de plus près A un genre d'art depuis long-
temps révolu mais dont la perfection technique, la richesse et en somme la beauté n'ont
rien A envier, entre autres, au justement célèbre o opus anglicanum s. L'auteur, qui a connu de
près la broderie byzantine et post-byzantine, a su l'apprécier à sa juste valeur et son livre est
le résultat d'un enthousiasme sincère et d'une patiente étude. Il est juste, avant d'entrer
dans une analyse plus minutieuse, de souligner l'intérêt, du point de vue de l'information
culturelle, d'un livre qui, pour la première fois depuis la magistrate (et restée unique dans son
genre) etude de G. Millet (Broderzes religieuses de style byzantin, avec la collaboration de Hélène
des Ylouses. Texte et album, Paris, 1939), embrasse, dans quelques-uns de ses aspects essentiels,
le domaine de la broderie byzantine proprement dite, source de l'une des creations tres impor-
tantes, mais trop peu connues, des arts somptuaires du moyen-Age dans le Sud-Est europeen.
Car, en ce qui concerne les limites géographiques de cet art qui appartient exclusivement
l'Orient chretien, l'auteur avoue dans son Introduction avoir a ...ignored the other branches
of the eastern church, Coptic, Syrian, Armenian and so on D. C'est aussi le cas pour la broderie
russe, que l'auteur mentionne en passant, sans insister. Faut-il rappeler que l'Albanie, héritiere
elle aussi d'une broderie de tradition byzantine, méritait sa part d'intéret ? C'est, aprés la bro-
derie byzantine, celle serbe et surtout celle roumaine qui font l'objet principal de ce livre.
L'auteur a été un peu injuste envers la broderie serbe (méme en ce qui concerne les illustrations),
non pas seulement puisqu'il ne lui a pas accord& un chapitre spécial (comme à la broderie rou-
maine), mais puisqu'un nombre de piéces importantes n'ont pas até mentionnées.
Histoire des Roumains, Bucarest, VII (1940),p. 263: celui qui [Caragea] pensait A un refuge
de préférence en Italie et qui entretenait A Pise aussi d'autres Grecs exiles *. V. aussi
N. Camariano, Sur l'activité de la Societi littéraire gréco-dacique de Bucarest (1810
1812), e Rev. Etudes sud-est europ., VI (1968), 1, pp. 39-54.
is Décrit par les auteurs comme étant slave.
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11 COMPTES RENDUS 547
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548 COMPTES REND-0 S 12
de Poutna, auteurs du voile de 1510 (v. P. $. NAsturel, Dale noi asupra unor odoare de la mciruls-
hrea Patna, dans 4 Romanoslavica i, III, Bucarest, 1958).
Dans un texte si dense (le souci de l'auteur de partager avec ses lecleurs tout l'acquis
de son savoir est evident) les quelques repetitions, lacunes, inadvertances ou erreurs (parmi ces
dernières nous ne pouvons pas nous empécher de remarquer le fait que l'auteur qualifie de
4 tribes i les organisations politiques roumaines des XIIe XIII` siècles), n'entament pas dans
son essence la valeur informative du livre, qui atteint plemement son but. Ce qui lui manque
chose d'ailleurs extrémement difficile A obtenir c'est de communiquer la beauté de cette bro-
derie. Car, au fond, c'est la beauté de ces pieces qui est l'unique qualité capable de parler aux
contemporains et de les convaincre de la survie d'une creation dont le rôle et auss, le langage
spécifique sont révolus depuis bientôt trois siècles. Et il ne s'agit pas settlement de la perfec-
tion technique (on l'obtient également de nos jours), ni de la somptuosité du materiel (gut est
propre A tout art sacré du moyen-Age européen), ni de l'harmonie des couleurs ou de l'élégance
du dessin (qui demeurent, malgré tout, des accessoires). Il s'agit d'une admirable cohesion,
d'une synthese parfaite et non dépassée depuis dans ce genre d'art, entre la finable très precise
de chacune de ces pieces de broderie, la culture de chaque peuple, sa sensibilité artistique, sa
manière spécifique de mettre en valeur la tradition par une force créatrice toujours renouvelée.
C'est le devoir des historiens de l'art de trouver le langage le plus précis et aussi le plus
significatif dans les moindres nuances et qui puisse transmettre à tous ce qui est unique
comme puissance d'émotion dans ces ceuvres qui gardent le privilege de fairc revivre l'histoire
par la beauté.
Maria-Ana Musicescu
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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES
BOPFIC TEPOB, Jipo yneanua eapxy sanaanompasuach-ume semu npes pumcno e peme
[Recherches sur les territoires thraces de l'Ouest au temps des Romains], II,
Annuaire de l'Université de Sofia. Faculté des Lettres*, LXI, 1, 1967, pp. 1-102.
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550 NOTICES BIBLIOGRAPHI QUES 2
Les investigations méthodiques auxquelles se livre Mlle Maria Theocharis pour retrouver
les traces des différents ateliers de broderies religieuses et somptuaires avant et après 1453,
en faire connaitre l'activité et en évoquer les multiples aspects nous valent déjà une suite solide
de contributions, dont le présent article est, A notre connaissance, le dernier en date. Il
s'occupe cette fois des broderies qu'a signées une artiste du nom d'Eusébie et qui remon-
tent aux années 1723-1735. Ce sont un épigonation représentant La Transflguration (aujour-
d'hui au Musée de Sofia), un épigonation et une paire d'épimanikia (conservés A l'église métro-
politaine d'Hydra, en Grèce), un troisième épigonation (au Patriarcat de Constantinople)
et deux autres encore du monastère de S.-Jean le Théologien, à Patmos. L'étude stylistique et
technique de toute la série montre la reculade de la tradition byzantine devant l'apport de
l'art d'Occident ; ces pièces, comme en font du reste foi les belles photos qui accompagnent ce
travail, sont empreintes d'une grace mondaine, d'un esprit lalque, qui jurent avec la tradi-
tion séculaire du monde byzantin. Comparant ces productions avec celles contemporaines
d'autres artistes de la méme branche la brodeuse Despineta, sa consceur Mariora, ou encore
Sophie, fille et disciple de la seconde l'auteur aboutit à la conclusion qu'Eusébie a pratiqué
son métier dans l'un des ateliers de Constantinople. Peut-être l'étude des broderies post-byzan-
tines, conservées par dizaines en Roumanie, permettra-t-elle un jour d'augmenter la liste des
ceuvres d'Eusébie patiemment dressée par l'érudite athénienne.
P. N.
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3 NOTICES BLESLIOGRATHIQUES 551
Chaque commune comprend une partie urbaine la localité de type urbain dépassant 10.000
Ames et une partie rurale les autres localités.
L'étude est menée scion les méthodes statistiques, A l'aide de procédés macro-démogra-
phiques et géographiques. Pour determiner le degré de concentration de la population dans
les zones rurales des communes.on a eu recours A deux indicateurs quantitatifs de rurbanisalion
rurale : 1) le coefficient statique (du moment) la proportion de la population dans les localités
rurales A population active non agricole de plus de 50% par rapport A la population rurale
totale de la commune urbaine considérée (en 1961) ; 2) le coefficient dynamique (d'intervalle)
la proportion de la population dans les localités d'immigration par rapport A la totalité de la popu-
lation rurale de la commune (pour la période écoulée entre les recensements de 1953 et de 1961).
Le calcul de ces indicateurs par categories et regions permet de determiner une série de carac-
téristiques principales du processus d'urbanisation rurale.
Le niveau de l'urbanisation rurale en 1961 dans toute la Yougoslavie est exprimé par le
coefficient de 25% très réduit, comme du reste aussi le degré de rurbanisation générale
de 22,6%. Il est, en mème temps, extrêmement peu homogène : deux tiers de l'ensemble des
communes urbames ont un niveau très bas d'urbanisation (0 200) et un dixième seulement
atteint un niveau élevé (80 100 %). La variation territoriale du niveau d'urbanisation rurale
est particulièrement prononcée pour les républiques et les regions autonomes : le coefficient
statique oscille entre 75,20% en Slavonie et 8,9% en Macedoine.
Les tendances qu'accuse revolution de rurbanisation rurale pendant la période 1953
1961 sont exprimées A raide de la correlation établie entre le coefficient statique et le coeffi-
cient dynamique et au moyen de la determination consecutive d'une typologie du développement
constituée de quatre categories combinées de communes urbaines : A. niveau réduit et élevé,
A tendance stagnante et croissante d'urbanisation réparties par républiques et par regions.
La categoric des communes A faible niveau d'urbanisation et A tendance marquee A la croissance
est la plus répandue.
La part des localités rurales entrainées dans le processus d'urbanisation est exprimée par
le rapport entre le nombre des localités rurales en voie d'urbanisation et le nombre total des
localités rurales. Plus de la moitié des communes urbaines du pays se trouvent en plein processus
d'urbanisation, avec la valeur supraunitaire du rapport ci-dessus. L'existence dans certaines
regions d'un grand nombre de communes urbaines ayant une valeur sous-unitaire du rapport
s'explique en raison du degré réduit de l'urbanisation genérate et du rythme rapide de rin-
dustrialisation, ce qui a impose l'emplacement des nouvelles industries en dehors des centres
habités déjà existants.
L'influence de la dimension de la localité urbaine centrale sur le degré de rurbanisation
rurale de la commune en question determine par un indicateur corrélatif entre les deux coef-
ficients s'avère assez faible. Les vines yougoslaves, de dimensions réduites, ayant un fort
pourcentage de population agraire, ne peuvent exercer une attraction marquee sur les zones
rurales qui leur sont adjacentes.
Le développement économique general de la commune urbaine, exprimé par l'indicateur
de la population active non agricole, exerce une influence directe sur le degré d'urbanisation
rurale. Le coefficient statique et le coefficient dynamique croissent A peu près parallèlement au
niveau du développement économique, en marquant une acceleration plus forte dans les com-
munes comptant plus de 80% de population non agricole. La correlation directement proportion-
nelle entre la croissance du niveau économique et la dynamique de rurbanisation rurale est
démontrée de façon concluante.
Ce travail présente un intérét tout particulier du fait qu'il traite synthétiquement un
phénomène d'actualité, en fonction d'une abondante documentation, presentee sous forme
de nombreux tableaux statistiques, de diagrammes, de cartogrammes et de schémas.
G. C.-C.
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* , 18ft:trite Romaniel (Histoire de la Roumanie), Ier vol.; 1960, 891 p., 190 fig., 16 pl. 45 lei ;
He vol., 1962, 1159 p., 20 pl., 45 lei ; III* vol., 1964, 1259 p., 11 pl., 45 lei ; IrV* vol.,
1964, 863 p., 16 pl., 45 lei.
* , Ram histolre de la Transylvanie, collection e Bibliotheca Historica Romaniae *, III,
1965, 468 p., 38 lei.
N. ADANILOAIE et DAN BERINDEI, La réforme agraire de 1864 en Roumania et son appli-
cation, collection Bibliotheca Historica Romaniaa, 11, 1966, 128 p., 4,25 lei.
DAN BERINDEI, L'Union des Principautés Roumaines, collection Bibliotheca Historica
Romaniae o, 13, 1967, 228 p., 7,75 lei.
MIRON CONSTANTINESCU et V. LIVEANU, Sur quelques problèmes d'histoire, collection
Bibliotheca Historica Romaniae *, 14, 1966, 159 p., 5,50 lei.
A. PETRIC et GH. TUTUI, L'unification du mouvement ouvrier en Roumanle, collection
Bibliotheca Historica Romaniae o, 16, 1967, 188 p., 7 lei.
ION POPESCU-PUTURÌ et AUGUSTIN DEAC, La première Internationale ella Roumanie,
collection e Bibliotheca Historica Romaniae s, 12, 1966, 155 p., 6,50 lei.
D. PRODAN, Bojaren und Vecini" des Landes Fogarasch im 113. und 17. Jahrhundert, collec-
tion e Bibliotheca Historica Romaniae o, 15, 1967, 179 p., 6,75 lei.
A. GRAUR, The Romance Character of Romanian, collection Bibliotheca Historica
Romaniae », 17, 1967, 75 p., 2,50 lei.
CORNELIA BODEA, Lupta romAnilor pentru unitatea nationala - 1834-1849 (La lutte des
Roumains pour l'uniti nationale - 1834-1849), 1967, 391 p., 23,50 lei.
* Marea rftscoalli a taranilor din 1907 (La grande révolte des paysans de 1907), 1967,
91.1 p., 51 lei.
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partie, 1331 p., 86 lei.
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