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FOLIO/ESSAIS
•
1
r
;~
© Édi#ons Gallimard, 1957.
Georges Bataille (1897-1962) demeure une des figures mar-
quantes de la littérature de ce siècle tant il chercha, par la mise
en question de ('écriture- qui ne saurait être que promé-
théenne -, à vivre dans la transgression violente l'expérience
limite de ce qu'un homme « sait du fait d'être ». De son œuvre
aux curiosités diverses, au ton très souvent mystique mais à
l'interrogation unique, on retiendra les romans - Histoire de
l'œil, L'anus solaire, Le bleu du ciel, Madame Edwarda -, ses ana-
lyses sur les sociétés occidentales et sur le statut des interdits que
sont la mort et la sexualité - La part maudite, Lascaux ou la nais-
sance de l'art -, un essai sur la littérature - La littérature et le
mal - et la trilogie «La somme athéologique» - L'expérience
intén'eure, Le coupable, Sur Nz'etzsche,
AVANT-PROPOS
ET TRANSGRESSION
Tels sont à mes yeux les vers qui donnent l'image la plus
forte et la plus personnelle du mouvement propre à la poésie
- descriptive d'états d'âme - d'Emily Brontë.
Il importe peu finalement de savoir si, dans cette voie,
Emily Brontë connut, ou non, ce que nous nommons expé-
rience mystique. Mais de cette expérience elle atteignit
apparemment le sens dernier.
LA SIGNIFICATION DU MAL
LA SIGNIFICATION HISTORIQ.UE
DES Il FLEURS DU MAL »
Nachlass, 1882-1884.
Correspondance générale, t. I, nO 134, p. 193. La lettre est du 26 mars
lÏIlÏI
1853.
Baudelaire 41
LE SACRIFICE 1
iii Ces fins, il est vrai, visent d'ordinaire à l'excès, non au Bien pur
et simple, à la conservation, Elles restent par là favorables à l'intensité.
du Bien mesure le «plus loin )1) du corps social (le point extrême,
au-delà d\lquel la société constituée ne peut s'avancer);
l'association au principe du Mal, le el plus loin» que tempo-
rairement atteignent les individus - ou les minorités; « plus
loin Il, personne ne peut aller l,
zurichois.
M.mL. Cazamian,
17 (bilingue).
William Blake 63
LA SOUVERAINETÉ DE LA POÉSIE
propre à chaque Nation ... De même que tous les hommes sont
semblables (encore qu'infiniment variés), de même toutes les
Religions; et comme tout ce qui leur ressemble, elles n'ont
qu'une source. L'homme véritable, à savoir le Génie Poéti-
que, est la source. » Cette identité de l'homme et de la poésie
n'a pas seulement le pouvoir d'opposer la morale et la religion,
et de faire de la religion l'œuvre de l'homme (non de Dieu,
non de la transcendance de la raison), elle rend à la poésie
le monde où nous nous mouvons. Ce monde en effet n'est
pas réductible aux choses, qui nous sont en même temps
étrangères et asservies. Ce monde n'est pas le monde profane,
prosaique et sans séduction, du travail (c'est aux yeux des
« introvertis », qui ne retrouvent pas dans rextériorité la
poésie, que la vérité du monde se réduit à celle de la chose) :
la poésie, qui nie et détruit la limite des choses, a seule la
vertu de nous rendre à son absence de limite; le monde, en un
mot, nous est donné quand l'image que nous en avons est
sacrée, car tout ce qui est sacré est poétique, tout ce qui est
poétique est sacré.
Car la religion n'est qu'un effet du génie poétique. Il n'est
rien dans la religion qui ne soit dans la poésie, il n'est rien
qui ne lie le poète à l'humanité, l'humanité à l'univers.
D'ordinaire, un caractère formel, fixé, subordonné aux corn..
modités d'un groupe (de cette manière aux besognes utili..
taires, ou profanes iii de la morale) éloigne la figure de la reli..
gion de sa vérité poétique; de même, la poésie est formelle-
ment livrée à l'impuissance d'êtres serviles. La même diffi..
culté se retrouve à tout propos : chaque vérité générale a
toujours l'apparence d'un mensonge particulier. Il n'est pas
de religion ni de poésie qui ne mentent. Il n'est pas de relie
gion ni de poésie qui, parfois, ne soient réductibles à la.
méconnaissance qu'en aura la foule du dehors 1 : néanmoins
la. religion et la poésie jamais ne cessent de nous jeter passion-
nément hors de nous, en de grands élans où la mort n'est plus
le contraire de la vie. Précisément, la pauvreté de la poésie,
de la religion, de la mesure où rintroverti les
ramène à la hantise de ses sentiments personnels. La vertu de
Blake fut de dépouiller la figure individuelle de l'une et de
et de leur rendre cette clarté où la religion a la liberté
la le pouvoir souverain de la religion.
fini matérielles qui sont bien souvent <:eUes dPindi..
Willz'am Blake 65
Un tel excès ne livre pas le mystère qui lui est lié. Nul ne
saurait l'élucider. Dans leur exactitude, les sentiments qui
le supportent se dérobent. Nous sommes laissés à la contra-
diction insoluble. Le sens du Mal affirmé est affirmation de
la liberté, mais la liberté du Mal est aussi négation de la
liberté. Cette contradiction nous dépasse, comment n'eût-
elle pas dépassé William Blake? Révolté 1, Blake appelait
la Révolution le pouvoir du peuple. Pourtant, il exaltait le
déchaînement aveugle de la force (alors l'élément aveugle
lui semblait répondre à l'excès que désigne le divin) 2, Les
« Proverbes de l'Enfer» disent: « La Colère du Lion est la
Sagesse de Dieu. » Et : « Le rugissement des lions, le hurle-
ment des loups, les fureurs de la mer démontée sont des
II> W. Blake, Poetry and Prose, p. 81. Le titre des deux strophes est
« Une Image Divine ». La première est composée à partir d'une autre de
sens rigoureusement opposé (par un procédé qui rappelle celui de Lau~
tréamont dans les Poésies, mais Lautréamont partait de phrases d'autres
auteurs, Blake, des siennes propres) :
... la Miséricorde a un cœur humain,
La Pitié, unefigure humaine
Et l'Amour, la divineforme humaine,
Et la Paix, le vêtement de l'homme.
Ces derniers vers figurent dans le poème intitulé « L'Image Divine »,
qui se trouve (Prose and Poctry, p. 58-59) dans les « Chants d'Innocence »,
antérieurement aux « Chants d'Expérience D (1794). Pour Blake la
réunion des deux suites de poèmes, en 1794, montrait « les deux états
contmire!l de l'âme humaine J.
William Blake 73
parties de l'éternité trop grandes pour l'œil de l'homme lit 1. »
Et Le rugissement des lions» éveille au sentiment de l'impos-
'" Sade à ce sujet s'exprime ainsi : Il ... Mes manuscrits sur la Perte
desquels je verse des larmes de sang! ... je ne vous peindrai jamais mon
désespoir ùe cette perte, elle est irréparable pour moi ... li (Correspondance,
p. 263.) Et : « ... des manuscrits que je pleure tous les jours en larmes
de sang ... Pardonnez-moi si je n'appuie pas sur cette circonstance;
elle déchire mon cœur d'une si cruelle manière, ce que j'ai de mieux
à faire est de tâcher d'oublier ce malheur et de n'en plus parler à personne.
Je retrouve pourtant quelque chose dans les districts où furent jetés
les papiers de la Bastille, mais rien d'important ... des misères et pas un
seul ouvrage, un peu conséquent ... C'est le plus grand malheur que pût
me réserver le ciel!. .. » (Ibid., p. 270.) Sade retrouva en effet la seconde
version, relativement décente, de Justine, qu'il J;lublia en 1791. La pre-
mière version, la plus voilée, que Maurice Herne publia pour la pre-
mière fois en 1930 et que le Point du Jour vient de rééditer, parvint
directement à la Bibliothèque nationale. C'est apparemment la perte
des Cent Vingt Journées qui amena Sade à reprendre en une troisième
version scandaleuse l'histoire de Justine et à lui donner comme suite
l'histoire de Juliette : ne disposant plus du témoignage essentiel qu'il
avait voulu donner, il devait songer à lui substituer quelque ouvrage
aussi complet. Il faut dire toutefois que même à cette dernière œuvre
manque le caractère monumental des Cent Vingt Journées. On sait que
l'étrange manuscrit de ce livre (un rouleau de douze mètres de long),
qui aurait été retrouvé dans le cachot de Sade par un certain Arnoux
Saint~Maximin, fut vendu un siècle plus tard par un libraire parisien
à un amateur allemand. Le docteur Dühren le publia en 1904, à Berlin,
mais n'en donna qu'une version très fautive, tirée à 180 exemplaires.
Enfin Maurice Heme, qui le rapporta à Paris en 1929, en établit le
texte exemplaire (Paris, i93H93S), que suivent les éditions de 1947
et de 1953 (qui rétablissent l'orthographe, et évitent les fautes du manus-
crit, qu'avait scrupuleusement reproduites Heine Il).
82 La littérature et le mal
LA PENSÉE DE SADE
LA FRÉNÉSIE SADIQ.UE
Éd. 1931 (établie par Maurice Heine), t.l, p. 74; éd. Pauvert, 1953,
t. J, P.. 99.
$li! Ed. 1931, t. l, p. JI et 17; éd. 1953, t.l, p. 21 et 27.
90 La littérature et le mal
p. !H9 220.
a
220.
x8+-
Kafka 119
ralement folle. »
Michel Carrouges a raison d'insister sur une valeur
tique de la phrase finale. Kafka luÎ=même en donna un
sens au pieux Max Brod : « Saisotu, lui ditmil, ce que signifie
Journal ... , p. 1173.
•• Op. cit., p. ~1œ28.
120 La lz"ttérature et le mal
S. G., p. 148.
Genèt 13'1
crime, qu'interdit la loi première, opposant l'humanité qui observe
des lois, à l'animal qui ignore toute loi. J'admets que, pour Genet,
ses forfaits se soient librement affirmés fi contre ,sa sensibilité J,
p'our la seule attirance du Péché. Sur ce point, et sur d'autres,
Il n'est pas facile de trancher, mais Sartre le fait. Genet a ressenti
ce vertige de l'interdit, familier et élémentaire, fermé à vrai dire
à la pensée moderne: c'est pourquoi il dut El puiser ses raisons de
(mal faire) dans l'horreur que la (mauvaise action) lui (inspirait)
et dans son amour original du Bien li. Ceci n'a pas l'absurdité que
Sartre lui prête : il n'est pas nécessaire d'en rester à cette repré-
sentation abstraite1.je puis partir d'une réalité commune, l'interdit
de la nudité, qui ordonne aujourd'hui la vie sociale. Même si
l'un de nous n'est pas attentif à cette décence, qui pour la plupart
a le sens du Bien, la mise à nu d'une partenaire excite en lui
l'impulsion sexuelle: dès lors le Bien qu'est la décence est la raison
qu'il a de faire le Mal : une première violation de la règle
l'incite par un effet de contagion à violer la règle davantage.
Cet interdit auquel nous obéissons - du moins passivement
- n'oppose qu'un léger obstacle à une volonté de Mal mineur
qu'est éventuellement la mise à nu d'un autre ou d'une autre:
dès lors le Bien qu'est la décence est justement (ce que l'auteur
de L' Ittre et le Néant juge absurde) la raison même que nous avons
de faire le Mal. Cet exemple ne peut être donné pour une excep-
tion et même, à l'encontre, il me semble qu'en général, la ques-
tion du Bien et du Mal se débat sur ce thème fondamental, pour
reprel}dre un nom que Sade lui donna, celui de l'irrégularité. Sade
a bien vu que l'irrégularité était la base de l'excitation sexuelle.
La loi (la règle) est bonne, elle est le Bien lui-même (le Bien, le
moyen pal' lequel l'être assure sa durée), mais une valeur, le Mal,
découle de la possibilité d'enfreindre la règle. L'infraction effraie
- comme la mort; elle attire néanmoins, comme si l'être ne
tenait à la durée que par faiblesse, comme si l'exubérance appelait
au c6ntraire un mépris de la mort exigé dès que la règle est rom-
pue. Ces principes sont liés à la vie humaine, ils sont à la base
du Mal, à la base de l'héroïsme ou de la sainteté. Mais la pensée
de Sartre en est la méconnaissance *. Pour une autre raison, ces
principes tombent devant la démesure de Genet. Ils supposent
en effet une mesure (une hypocrisie) que Genet refuse Il. L'attrait
de l'irrégularité maintient celui de la règle. Mais dans la mesure
où Armand le séduisit, Genet se priva de l'un et de l'autre :
l'intérêt seul l'esta. L'argumentation de Sartre retrouve un sens
devant cette avidité de forfait. La volonté de Genet n'est plus
la volonté furtive du premier venu (du premier « pécheur» venu)
qu'une irrégularité minime apaise: elle exige une négation géné-
ralisée des interdits, une recherche du Mal poursuivie sans limio
tation, jusqu'au moment où, toutes barrières brisées, nous parve-
nons à l'entière déchéance. Genet est dès lors dans l'inextricable
difficulté que Sartre a bien vue : tout motif d'agir lui manque.
L'attrait du péché est le sens de sa frénésie, mais s'il nie la légi-
timité de l'interdit, si le péché lui fait défaut? S'il fait défaut,
1( le Méchant trahit le Mal li et Il le Mal trahit le Méchant l , un
LA COMMUNICATION IMPOSSIBLE
S. G., p. 221.
139
du voleur, p. u5.
p.225·
Genet 143
L'ÉCHEC DE GENET
CONSOMMATION IMPRODUCTIVE
ET SOCltTt FtODALE
LA LIB~RTt ~T LE MAL
LA COMMUNICATION AUTHENTIQ,UE,
L'IMPÉNÉTRABILITÉ DE TOUT 1( CE Q,UI EST »
ET LA SOUVERAINETÉ
LA SOUVERAINETÉ TRAHIE
L'expression est de Genet, cité par Sartre (S. G., p. 226). Selon moi
la recherche de l' « impossible Nullité II est la forme que prit en Genet la
recherche de la souveraineté 4,
1Ii* S. G., p. 226. Les mots soulignés le sont par Sartre.
154
Page 11.
EMILY 8RONTË
PageH.
1. Ms. 2 : l'exjJrimale plus mortellement et le plus divinement.
Page 14.
1. Ms. 2 ('raturl) : constructif.
2. Ms. 2 et Cril. : som fondamentales.
3. Dans Crie. la note se poursuit ainsi : Je veux dire ici sans attendre
le bien que je pense du livre deJacques Blondel. C'est une étude systé-
matique, très poussée, de toutes les questions posées par la vie et
l'œuvre d'Emily Brontë. C'est un travail patient, souvent profond, qui
épuise, semble-t·iI, les possibilités de l'analyse traditionnelle. Je
regrette seulement que parfois l'exposé touffu donne un sentiment
de confusion et que l'aspect systématique. tiré au cordeau. de
l'examen soit trop voyant.
Page 15.
l. Ms. 2 : riche et tendre
2. Cril. et Ms. 2 : un monde asservi.
3. Crie. et Ms. 2 : le monde rassis
4. Ms. 2 l'intensité tragique
5. Ms. 2 : 10. volonté infernale
6. Ms. 2 : sinon l'impossible, sinon la mort!
Page 16.
1. Ms. 2 : mouvements primesautiers
2. Ms. 2 : Mais s'il le combat avec rage, c'est bien qu'ilJui aplpalrailile
sous le jour du bien et de la raison.
3. Crit. et Ms. 2 : qu'il zncame une position fondamentale,
4. Ms. 2 (mturé) : diaboliquement
Page 1'J.
1. Crie. et Ms. 2 : absolument momie
2. Ms. 2 : de ce rêve abominable,
3. Cette phrase ne figure pas dans Cril.
4. Ms. 2 : ou précisément
Page 18.
1. Crit. et Ms. 2 : d'une manière fondamentale,
2. Ms. 2 : qui prétendent à la « maturité .10.
3. Ms. 2 : retrouver le royaume de l'enfance, ce qui
160 La littérature et le mal
Page 19.
Page 25.
1. Dans Cril. et Ms. 2, ces mots sont sans guillemets,
2. Cril. et Ms, 2 : le seul chemin
3. Cette note ne figure ni dans Crit. ni dans Ms, 2.
Page 27.
BAUDELAIRE
[page 7-7(1)J
Dans ce qui suit Sartre a le soin de donner négativement l'exposé
d'une manière de penser qui me semble fondamentale, qui ne m'est
pas particulière, mais que je développe dans l'ensemble de mes écrits.
L'homme est pour moi défini par la position d'un interdit auquel il
se soumet mais il pratique néanmoins la transgression. L'exemple en
est donné dans l'interdit, relativement récent, de la nudité. Dans le
vêtement, nous découvrons ce que Sartre ne veut pas voir, un moyen
d'accéder à la nudité. Nous découvrons dans l'interdit le moyen
d'accéder à la transgression.
Sartre est si radicalement fermé à cette vérité qu'il condamne dans
la position morale de Baudelaire l'attitude qui est le principe de
l'action humaine, qui l'oppose à celle de l'animal, étranger lui à
l'interdit et à la transgression qui en. est la conséquence. (Ici une note
incomplète renvoie probablement à L'Erotisme.)
[page 10-10(1)J
Sartre imagine qu'il avait condamné Baudelaire, qu'il avait définiti-
vement démontré la puérilité de son attitude.
Il n'avait fait que découvrir les conditions dans lesquelles l'homme
échappe aux interdits qu'il s'est donnés, que mes écrits dans leur
ensemble ont pour fin de mettre en valeur. Son jugement est le
contresens des contresens, venant d'un philosophe de la liberté. Où il
voit la misère de la poésie, il définit J'accord fondamental de la poésie
et de la transgression, de la transgression et de l'enfance. Il ne sait pas
que l'attitude claire et logique de l'adulte est en nous ce qui interdit
les chemins inavouables de la liberté.
Ce dernier mot renvoie cl cette note:
Cette étude sur Baudelaire a paru en janvier-février 1947 dans le
numéro 8/9 de Cn'tz'que. p.3·27. A ce moment je n'avais de ce qui
162 La littérature et le mal
l'analyse de Sartre
et l'essence de la poéSIe
BAUDELAIRE
Écrits intimes Éd. du Point du Jour. 1946,
Fusées - Mon cœur mis à nu in-go. cLxv·279 p. (<<In-
Carnet - Correspondanœ cidences". Collection dirigée
Introduction par par RENÉ BERTELÉ.)
JEAN·PAUL SARTRE'"
1. Dans Ms. l, le contenu de la parenthèse est Plus bref: (le peu de sympathie de
Sartre lui·même est d'autre part assez clair).
Notes 165
est un, que son existence lui est donnée pour rien. A sa fureur d'avoir
été chassé se mêle un sentiment de déchéance profonde. Il écrira
dans Mon cœur mis à nu, en pensant à cette époque: .. Sentiment de
solitude, dès mon enfance. Malgré la famille - et au milieu des cama·
rades, surtout - sentiment de destinée éternellement solitaire ... Déjà
il pense cet isolement comme une destinée. Cela signifie qu'il ne se
borne pas à le supporter passivement en formant le souhait qu'il soit
temporaire: il s'y précipite avec rage au contraire, il s'y enferme et,
puisqu'on l'y a condamné, il veut du moins que la condamnation soit
définitive. Nous touchons ici au choix originel que Baudelaire a fait
de lui-même, à cet engagement absolu par quoi chacun de nous
décide dans une situation particulière de ce qu'il sera et de ce qu'il
est ...
Il serait vain, me semble-t-il, de s'attarder aux difficultés que cette
interprétation soulève en ce qui touche la réalité des faits. Ce qui
effectivement se passa ou se décida dans l'esprit d'un enfant n'est pas
si facile à connaître. Nous sommes réduits à former des conjectures.
De la première enfance de Baudelaire, qui put avoir une valeur déter·
minante, nous ne savons et ne saurons rien. L'idée d'un moment où
l'être se choisit est d'autre part une idée personnelle de Sartre: elle
n'a pas de privilège qui oblige à la préférer à d'autres manières de
voir. (II n'importe et je n'ai pas maintenant l'intention d'envisager en
général la philosophie de Sartre, à laquelle nous savons que l'idée de
choix est essentielle.) Mais si elle ne crée pas la certitude, l'image de
Baudelaire donnée dans l'introduction aux Écrits intimes est plausible
et le fait de la voir autrement que Sartre - comme une insaisissable
possibilité - n'en peut supprimer l'intérêt. Nous n'avons pas d'ail·
leurs à redouter qu'elle soit sans fondement: elle est tout au plus
déformée (ce n'est pas la vérité entière, celle·ci sans nul doute, et nous
ne savons dans quelle mesure, se dérobe à nous). Mais il importe peu :
cette image est plausible et liée aufaz't poétique. Et s'il s'agit de l'auteur
des Fleurs du mat, nous pouvons, au-delà du souci d'une vérité histo-
rique précise, tenter d'élucider à son propos la question de l'essence
de la poésie. Sartre lui-même, par l'ambiguïté de son exposé, nous
incite à déplacer notre intérêt dans ce sens. II oppose dans les pre·
mières pages Baudelaire à tous les autres ... II Y a, dit·il (p. VIII), une
distance de Baudelaire au monde qui n'est pas la nôtre. " Mais plus
loin (p. CXLVI), .. chaque poète (c'est moi qui souligne) poursuit à sa
manière cette synthèse de l'existence et de l'être que nous avons
reconnue pour une impossibilité". C'était cependant la recherche de
cette impossible synthèse qu'impliquait au début l'opposition à la
nôtre d'une façon de voir le monde particulière à Baudelaire. La
nôtre? celle de Sartre et de qui, avec lui, refuse d'ouvrir poétique-
ment les yeux sur ce monde. L'image donnée dans la première partie
de l'introduction pourrait en vérité n'avoir avec une tare attri-
buée par Sartre à la décision malheureuse d'un enfant qu'un lien
l66 La littérature et le mal
Page 28.
1. Les mots m~jeure et mineure ne sont souHgnés nz' dans Ms. 1 ni
dans Cril.
Page 29,
1. Dans Ms. 1 et Crit, le paragraPhe commence par: Ce n'est pas si
simple. En un point
2. Dans Ms. 1 et dans Crit., cm trouve à ta suite cette phrase, rayée dans
Ms. 2 : Les déguisements témoignent bien de l'attitude mineure du
poète. Mais Sartre
3. Dans Ms. 1 et CrÜ. mais elle ne peut le supprimer.
Page JO.
1. Ms. 1 et Crit. : Dans ta mesure où il s'abandonne à la révolte,
2. Ms. 1 et Crit.· (cette liberté servile est traditionnellement le fait des
poètes rusés)
3. Ms. 1 et Cn't : est liée à ces divers possibles. (Ce mot est souligné. )
4. Dans Ms. 1 et Cn·t. (rayé dans Ms, 2), ta phrase continue mM' : une
misère pn'vzlégiée quis avoue, et qui, faisant à l'ordre la concession sans
laquelle elle devrait devenir elle·même J'ordre, ne peut être une
démission, puisqu'elle est le seul moyen de tenir l'intenable position
jusqu'au bout. Je parlerai plus loin du sens général - économique et
historique - de cette« malédiction .. de la poésie. Je tenterai aupara-
vant de suivre Sartre en de longues analyses où il aide à pénétrer en
même temps que la singularité du poète ,'essence du fait poétique.
(Suivaient alors directement, dans Ms. 1 et Crit., ta citation de Char et le
développement que l'on trouve p. 193 «Si l'homme ne fermat~ pas... )
Page 34.
t. Ms. J, Ms. Crit., 2 ; le sens de taflèche, je m'oublie, je suis annulé
si je considère la tlèche).
2. Dans Ms. 1 et dans Cn·t., un renvoi donne ià la note sUiVante: Pour
cette raison, la pensée discursive manque nécessairement la poésie.
Elle ne dispose que de flèches indiquant la route, de routes indiquant
la ville, de villes indiquant la rue, la maison, la chambre, etc. Chacun
des termes auxquels elle se confie est déterminé par un futur; il en est
de même de " participation "... Tant que dure le discours (non poé-
tique), il indique ce qui n'est pas, s'il dit l'" instant" présent, ce n'est
pas cet instant·ci, mais quelque autre ou les autres généralement, qui
Notes 167
ment. Comment ne pas songer à ces ébauches que des peintres ne pei-
gnaient librement que pour eux· mêmes, dans la certitude où ils
étaient de n'en pas trouver l'acheteur?
Page 42.
1. Le mot explicative est souligné dans Ms. 1.
Page 44.
1. Ms. 1, Cru. : lui donnait pour Jin, mais abstraitement, dans la
perspective
Page 47.
1. Dans Ms. 1, dans Crit., rayé dans Ms. 2, l'étude sur Baudelaz're
continuait ainsi après un blanc d'une ligne :
Il faut dire ici que le principe de Sartre qui transpose en termes de
choix individuel et de formes de liberté les réponses de l'être sensible
aux déterminations de J'économie (qui ont lieu sous forme de com-
munication et de contagion poétique) a la vertu de les faire entrer
dans l'inexistant. C'est que le choix et généralement la position de
Jean.Paul Sartre sont de deux points de vue situés dans la sphère
métaphysique: en ce qu'ils sortent des données subjectives de la sensi-
bilité et de celles objectives de l'activité; en ce qu'ils répondent, ou
prétendent répondre, aux questions qui égarent l'esprit. On a vite dit
de la pensée qu'elle procède nécessairement de postulats métaphysi-
ques, qu'il est vain de ne pas envisager selon leur mode: puisqu'il est
également vain de les envisager de cette façon! La vie active (essen-
tiellement l'activité économique et la science qui la réfléchit) et la vie
sensible (la religion, l'érotisme et leurs prolongements sous formes
d'art) sont possibles indépendamment des postulats métaphysiques
variables qui les autorisent. Et non seulement elles le sont à partir
d'un postulat énonçant l'impossibilité d'une métaphysique mais il est
en contrepartie de l'essence de la spéculation métaphysique
d'opposer un obstacle à la vie active ou sensible. Ainsi le veut la pro·
pension de l'homme à prendre pour le tout la partie à laquelle est
toujours limité l'individu: et l'on imagine facilement, à l'origine
d'une métaphysique, une barre opposée à la sensibilité ou à l'activité
et comme un refus de vivre. l'intérêt pour la vie limité à la liberté
du choix me semble à cet égard avoir fait de Sartre en ce monde
actuel comme un exilé volontaire. Il a beau énoncer hardiment le
paradoxe de la liberté engagée, le monde de l'activité se ferme à ses
creuses spéculations. L'attitude politique de Sartre est plus décevante
qu'il ne croit: elle se borne à une critique intellectuelle de la position
communiste. Il semble espérer que le communisme -l'action
réelle - fera sa place à la liberté sartrienne. Mais ce principe aura
dans le monde la place que l'action de Sartre lui donnèra. Il semble en
vérité que Sartre ayant, du dehors, posé la nécessité d'agir, l'a fait sans
Notes 169
n'est pas le sien: l'on ne peut, parlant pour la poésie, que mettre en
doute en réponse la validité des fondements de son étude. Je crois
qu'ils entraînaient nécessairement une étroitesse de perspective :
celle-ci obligeait d'introduire, en forme de défense, le point de vue
différent de la poésie. Mais bien plus qu'elle ne les récuse, la poésie
appelle les dénonciations concordantes des philosophes et des
hommes d'action. Elle leur oppose seulement le pouvoir qu'elle a
sans cesse de réduire à ce qu'elle révèle l'humanité, dont la politique
et la pensée sont les serviteurs.
Page 49.
MICHEl.n
Page 50.
1. Les intertitres nefigurent pas dam Pré!
Page!;].
1. : Notre misérable désir
2. : sont inébranlables.
Page .52.
1. Pré! : n'ont pas l'intérêt de
:)40
L : d'éléments lourds
5.5.
l. à la démarche la plus folle tentée dans le sens
2. : de magie, dégagée du côté des prudences. donne
3. : 14lueuT suprême.
Notes 171
Page .56.
Page 58.
1. PréJ. : l'association au Im:ncipe du mal, le « plus loin" de mino·
rités ou d'individus, c'est·à-dire le « plus loin" de l'homme.
Page 59.
WILLIAM BLAKt:
1. Lecture douteuse
174 La littémeuTe et le mal
comme l'un des plus sains, sinon le plus parfaitement sain, parmi les
hommes que j'ai connus,. (p. 30l).
Une autre versùm, de cette note se termine de la manière suivante:
Ceci dit il n'est pas inutile de préciser la réaction de Blake à l'égard
de la Folie. Il écrit dans une note (vers 1819 en marge de la page 154
de Spurzheim, Observatt'on on the Damaged Manifestations of the Mmd
or lnsanity) : " Cowper (il s'agit du grand poète anglais) vint à moi et
me dit: 0 je voudrais être toujours insensé. Je ne serai jamais en
repos. Ne pouvez·vous faire que je sois vraiment insensé? Je ne serai
jamais en repos jusqu'à ce que je le sois. 0 je voudrais me cacher dans
le sein de Dieu. Vous gardez la santé et pourtant vous êtes aussi fou
que nous tous - plus que nous tous "'- fou comme un refuge contre
l'incroyance - contre Bacon, Newton et Locke» (Prose and Poetry,
p.817).
Page 61.
1. Ms. 1 et Crit. : la poésie est mutilée, comme le bœuf.
Page 62.
1. Ms. 1 et Crit. : mais il ne pouvait que nier en elle les conventions
Page 63.
1. Dans Ms. 1 et Crit., cette note: Witcutt le reconnaît (p. 27)... Si ce
n'était, dit Blake, pour le caractère Poétique et Prophétique... ,. Wit~
cutt, entre parenthèses, commente ces deux derniers termes: lisez
" intrewerti ,., écrit-il.
Page 64
1. Ms. 1 et Crit. : réductibles à l'oubli de l'immense deho-rs, à un
repli vers la pauvreté du dedans. Ms. 2: ou qui n'étouffent dans les
replis de l'indigence du dedans :
Page 65.
l. Dans Ms. 1 et Crz't., cette dernière phrase est différente: Aussi bien
est-il clair que la poésie est un leurre, et qu'elle est haïssable dans la
mesure où il est possible d'en jouir. Plus précisément, le pouvoir de la
est l'impuissance de la poésie.
67.
1. Ms. 1 et Crie. : A la rigueur corrigées par les sentiments de
l'auteur de la recherche.
2. Ms. 1 et Crit. : la lecture de Blake ouvre un - ou une
It.zge68
l. Dans Ms. 1 et Cril., la phrase est différente: Est-i( surprenant qu'if
soit l'effet. non d'une réponse depuis toujours prévue dans l'ordre de
l'univers, s'accordant à cet ordre et le manifestant, mais de 1'~1 Hé à
l'impossibilité de répondre dans la nuit?
2. Dans Ms. 1 et Crit., cette parenthèse: (On serait tenté d'imaginer à
partir de là que l'introverti est plutôt le sensuel, auquel échappent les
abstractions entrant dans les calculs de l'homme efficace.)
Page 69.
1. Cet alinéa (depuis: Nous devons prêter) ne figure ni dans Ms. l, ni
dans Crit. où suivent directement les citations de Blake.
Page 70.
1. Cette phrase est un ajout de Ms. 2, tout le paragraPhe ayant d'ail-
leurs été remanié par rapppr:t à Crit.
Page 71.
l. Ms. 1 et Crit. : Au-delà de l'horreur impliquée dans la sensualité,
(lui ne peut être séparée du vice, l'esprit
Page 72.
1. Ms. l, Crit. : Insurgé, Blake
2. La. Phrase est un ajout de Ms. 2.
Page 73.
l. A la ligne, dans Ms. 1 et Crit. : Supprimant l'amJ:,iguïté, ou mieux
lui dOfmant la place à laquelle elle peut prétendre. « Le rugissement
2. Dans Ms. 1 et Crit., la parenthèse est plus brève: (mais Dieu n'est
pas dans l'esprit de Blake qu'un homme évez1lé)
3. Ms. 1 et Crit. : approche, car entre l'œil et le "soleil de la
cruauté", il interpose
4. Dans Ms. 1 et Crit. où cette noteiait partie du texte, s'insèrent ici ces
mots: Bien entendu le commentaire de Wahl n'est nullement là pour
substituer à la vérité de Blake une caractérologie ou une vérité psy-
chanalytique. Il a le souci de n'~outer rien. Il conclut
Page 74.
L Dans Ms. 1 et Crit., ce début d'alinéa est at'nsi rédigé: De ce vertige
de meurtre et des cris d'angoisse qui lui sont liés, on ne peut rien tirer
dont le langage, le discours, serait l'expression adéquate. C'est le
bénéfice de la poésie, - ou de la vision - qui, contradictoires, ont la
vertu de ne pas céder à la réduction ordinaire. Par ailleurs
2. Ms. 1 et Crit. " l'absence d'amour. Mais il écartait de cette façon la
possibilité d'une attitude cohérente et préfigurait la et les
176 lA littérature et le mal
Page 75.
L Ms. 1 et Cn·t. : la naweté incongrue de ce que l'impuissance
condamnait.
Page 77.
SADE
Page 78.
1. Les intertitres sont un rajout de Corr. et ne figurent pas dans Ms.
2. Ces deux dernzeres phrases sont un ajout de Corr.
Page 79.
Dans Crie. le mot renvoie à cette note,' Ce que désigne André
Breton parlant de hasard objectif, de coïncidences.
2. Crie. : il est temps, même il est nécessaire en un sens de les
dégager.
3. Cr#. (raturé) : Mais on pourrait se dz're que justement la part de
m.alentendu donne à l'histoz're cet élément aveugle et de hasard (Corr. :
simple)
Notes 177
Page 80.
1. Crz"t, (raturé) : assez capricieuse, assez riche, pour combleT le désir
exaspéré. Ce n'est pas sans rapport avec la pauvreté de l'emphase.
L'exaspération
2. Cril, (raturé) : l'événement, La décence et la loi de l'histoire veu-
lent qu'un sens appuyé se réduise à la discrétion du non sens, (Et,
raturée, cette note :) j'imagine que, parfois. les figures de l'histoire
sont semblables à celles des rêves.
Page 81.
1. Crz"t, (raturé) : Et bien entendu le 14 juillet
2. Cn't, (raturé) : reproduites Hâne, mais elle ajoute des fautes typo-
graphiques, dues, nous dit-on, à la hâte que l'on eut à l'imprimerie de
se débarrasser d'une copie d'un tel aloi).
Page8J.
1. Crit, : plus maladroit
2. Dans Cn't, la citation porte: qu'en la maudissant. li>
3. Cn't, (raturé) : foncièrement maténaliste
Page 84.
1. Cn"!, (raturé) : d'Almani, qui ne le lie nullement mais le trahit,
prouve
2. Crit. qui est plus lourd de sens qu'on imagine (c'est en effet,
d'abord, expression d'intérêt personnel),:1 n'a pas van'é :
3. Crit. : un caractère odieux que
4. Souligné dans Cn't.
5. Sic. pour" si vous voulez être républicaz'ns ".
Page 85.
l. Cn't. (raturé) : plus que l'ombre portée d'un élément d'engrenages
Page 86.
1. Cn·t. (raturé) : aux curieuses Mées
PageS7.
1. Cn't. (raturé) : de lui l'exaspération voulue.
2. Cn·t. (raturé) : c'est-à·dire exactement le détruire.
3. Cn't. (raturé) : dzffère radicalement
4. Crit. (raturé): de l'évidente monotonie reprochée aux livres de
Sade qu,' prOCède, en même temps qu'une outrance prétendue, du
rude logique. A cette fin, le signe isolé, furtif, si telTible qu'il eût été,
n'aurait pas suffi. Seule l'énumération interminable et ennuyeuse
menée par la rage à l'extrême de la possibilité, eut la vertu d'étendre
ce désert où l'on n'entre comme dans l'enfer, qu'en" laissant toute
espérance" (et, en premier lieu, celle de l'agrément Iittéraire)*.
6. Crr."t. (raturé) : Je ne puis, évidemment, suivre Klossowski dans
cette réserve.
Page 88.
1. Crie. : Une sorte d'ennui se dégage si \'on veut de la monotonie
de l'œuvre de Sade: toutefois l'on n'en saurait pénétrer le sens si l'on
ne prend justement le contre·pied de cet ennui. Les livres amusants,
qui au contraire nous délivrent de l'ennui, le font en accord avec lui:
ils nous amusent en raison même de notre ennui, quand le fond des
choses nous effraie, et que, peureusement, nous nous cantonnons
dans des possibilités anodines. Les interminables romans de Sade,
2. Dans Crit., le mot renvoyait à cette note: Voir en particulier une
lettre à son domestique, publiée dans Le Surréalisme au serr.n'ce de la
Révolution, n 0 2, p.3. j'en citerai ce passage: "F... te vlà savant
comme un in·folio, où as·tu pris tant de belles choses ? .. ces éléphants
qui tuent César, ce Brutus qui vole des bœufs, cet Hercule, ce
Varius!... oh, que tout cela est beau. tu as volé ça un soir en revenant
de mener ta maîtresse souper chez sa commère: tu lui mettais tout ça
dans sa robe, à mesure que tu le prenais, et puis tu faisais comme
celui qui y mangeait des cerises, de façon que la pauvre marquise est
alTivée le soir chez elle, avec des éléphants, des hercules et des bœufs
dans sa robe l ...] ".
3. Crit. : une tension illimitée l'emporte soudain: il n'est pas de
borne à son exigence et nous ne sommes pas moins loin, dès les pre-
miers mots, de la mesure commune qu'il n'cn serait sur des hauteurs
d'Himalaya. Rz"en ne demeure de ce qui atténue: rien de plaisant,
d'aimable ou d'habile, en un mot rien qui laisse un espoir de vie
(raturé dans COTT.) possible. C'est une tornade
Page 89.
1. Cm. : C'est que Sade, loin d'atténuer, lui-même, attire l'atten-
tion sur un caractère irrecevable de son œuvre,
2. Cm. : des lâches, qui nous dégoûtent immanquablement, ne
nous séduisent jamais et ne nous frappent que de terreur.
Page 90.
1. Crit. : incarnait le déchaînement des passions:
C'ellt ici le lieu de rappeler que Sade eut pour ennemis privilégiés les écri·
vains licencieux de son temps, Mirabeau (son parent). et Restif de La Bretonne.
Notes 181
Page 91.
que seul, activement. le désir nous rend présent. Si bien qu'en dépit
d'une lenteur attentive, qui n'est pas donnée dans la sensualité, la
connaissance nous était refusée au moment même où nous étions à la
mesure d'autre chose que d'objets finis. C'est seulement
3. Crit. " et la satiété, un glissement vers des possibilités de plus en
pius lourdes. Cela
4. (A partir d'ici, le texte diffère sensiblement de la version publiée
dans Critique. Afin de ne pas surcharger le texte de notes, MUS repro-
duisons ci-dessous la fin de l'art~'cle:) Mais en elles·mêmes les
.. historiennes» des Cent Vingt Jou.rnées ne représentent, du point de
vue de la conscience, qu'une étape dans la voie qui mène au livre lui-
même, où dans la solitude d'un cachot naît la conscience claire et dis-
tincte, indéfiniment avivée, de ce qui fonde la sensualité. Cela ne pou-
vait être accompli du dehors, par quelque savant insensible, que le
désir n'aurait pas troublé (que l'on songe à Krafft-Ebing et mieux à
MolI, son continuateur) : c'est que la condition de la connaissance, et
le fond du problème, est ici que le calme de J'étude coïncide avec le
mouvement de la passion. Ainsi la muraille d'une prison fut-elle
nécessaire à la naissance de la lumière. Elle remédiait à sa manière à
notre condition, qui veut qu'à la conscience, par là à la connaissance,
échappe le mouvement où elle se perd: elle ignore pour cela ce qui
lui manque et qu'exige la sensualité, qui est la destruction des limites
qui la fondent. De là notre rage de toujours, s'il se peut, regarder à
l'cnvers, mais notre impuissance à le faire; à mesure qu'apparaît
l'envers, en effet, le regard chavire. Ainsi n'est·il rien que la volonté
de l'homme poursuive aussi obstinément (que J'on se représente ici
l'ensemble de nos vices et de nos rites sacrés), mais il nous fallut les
conditions d'impuissance d'une prison pour nous en rapprocher froi-
dement.
Mais le vin qui, de cette façon, nous montait à la tête à la Bastille, ne
perdit nullement, pour nous éclairer le pouvoir de nous enivrer.
(Comment d'ailleurs à la vérité naissante manquerait· il l'éclat poé-
tique sans lequel il n'est pas humainement de totalité?) L'affabula·
tion mythique se lia spontanément à ce qui dévoilait à la fin le fond
de tous les mythes. Il n'y eut pas moins qu'une révolution - et le
bruit des portes de la Bastille enfoncées - pour nous livrer au hasard
du désordre le secret de Sade: auquel le malheur permit de vivre ce
rêve (dont l'obsession est l'âme de la philosophie) : l'unité du sujet et
de l'objet. Blanchot disait justement de Sade qu'il avait" su faire de sa
prison l'image de la solitude de l'univers », mais que cette prison, ce
monde, ne le gênait plus en ce qu'il en avait" banni et exclu toutes les
créatures", Ainsi la Bastille où Sade écrivait était un creuset où les
limites des êtres étaient détruites par le feu d'une passion qu'exaspé-
rait l'impuissance.
Mais Sade en consumant les autres se consumait lui-même. Rien
n'est plus vrai, ni plus lourd, qu'une proposition de Paulhan,
Notes 183
Page 97.
PRO li SI
Nous devons faire, après coup, le travail: c'est nous qui devons noyer
les images tirées du récit, les rendant à la vie dont la maladresse
novice de l'auteur les détachait. Ce n'est pas facile, mais la connais·
sance familière de la Recherche nous aide, et il est douteux que
l'auteur lui·même y fût parvenu, s'il n'avait d'abord abandonné un
texte où les choses se raidissaient, en raison d'une forme banale.
reçue de la tradition.
Cela est vrai, même de la totalité de Jean Santeuil. Pourtant de
moins en moins à mesure que se développe le récit. C'est probable·
ment l'intérêt le plus grand du livre, où nous trouvons en forme
d'esquisse tout le début de la Recherche, de nous montrer peu à peu
se faisant cette méthode qui est comme l'anéantissement de l'objet
dont il est parlé dans le sujet qui parle, et dans la délivrance de ce
sujet. Un passage débutant dans le style le plus raide (III, p. 298:« Le
duc de Réveillon avait demandé àJean d'aller voir pour lui M. Sylvain
Bastelle, le célèbre écrivain, membre de l'Académie française ») noulS
donne probablement l'aspect le plus précis de la naissance de cette
méthode, qu'est exactement la «recherche". "De plus en plus le
devoir se présentait à ses yeux comme l'obligation de se consacrer
aux pensées qui à certains jours envahissaient en foule sa pensée. Ou
plutôt il n'aurait pas pu dire que c'étaient proprement des pensées,
mais un certain charme qu'il trouvait en lui·même, d'une certaine
sorte qu'il essayait plutôt de conserver que d'approfondir. De
conserver jusqu'au moment où, assis dans une chambre où personne
ne pouvait le déranger, il fallait alors découvrir cette pensée qui lui
était seulement apparue voilée dans une vague image, soit une
chaude après·midi dans un parc avec des iris sortant d'un bassin à
J'ombre, soit une pluie froide tombant sur la ville, soit ... » Maisje n'ai
pas songé, en quelques lignes, à faire plus que donner, pour
commencer, le plus vague aperçu de cette œuvre surgie tardivement
de la mort. de caisses laissées au garde· meuble.
2. Les intertitres, à l'exception du dernier qui a dû être ajouté sur
épreuves, sont un rajout de Ms.
3. Crt't. et Ms. : l'éprouvent un sentiment étrange.
4. Cr#. : Je lis dans un livre des plus dignes d'attention: " C'est
Page 98.
1. Crie: aux enm;rons de 1900. Aujourd'hui. nous voyons que les
choses ne sont pas si claires. Nous avons peut·être la même passion,
mais nous ne savons que trop bien qu'à mettre en avant ce qu'elle
exige. nous éveillerons des sentiments mêlés. Il n'en serait pas moins
naïf de croire nouvelles ces difficultés devant lesquelles nous sommes
souvent désemparés.
2. Cn't. : de l'z'mportance dans le cœur de Proust, au moins de
Proust jeune, des questions enjeu dans la politique.
3. Crit. : sur le plan de la polz'tique, innocent... D'avertis, de roués de
186 lA littérature et k mal
Page 10'.
1. Ms. : mouvement grossier,
Page 109
KAI-'KA
J. Rappelons que cette étude S'Ur Kafka a été, sam doute en 1956,
retiTée par Bataille du manuscrit de La Souveraineté (cf. O.C., VIII,
Notes, p_ 593 et (21). Nous disposom pour ce texte de trois états anté-
rieurs ci sa parution dam La Littérature et le Mal:
Crit . L'article intüulé FRANZ KAFKA 1 DEVANT LA 1 CRITIQUE COMMUNISTE,
publié dam Critique, 71° 41 (octobre 1950, p. 22-36) à l'occast'on
des deux ouvrages suivants: - Michel Carrouges, Franz Kafka,
Labergerie, 1949, in-l0, 164 p., portrait (collection fi Contacts JO).
- Franz Kafka, La Muraille de Chine et autres récits, traduit
de l'allemand par J. Cam've et A. Vialatte, Gallimard, 1950;
in-16. 281 p. (collection ft Du Monde entier »).
Corr_ : L'e:templo,ire de cet article com'gé par Bataille (Env. 166, paginé
de 22 ci 36).
Ms. : Des fragments du manuscrit pour La Souveraineté (Boite J, XIII.
Ir 120-124, J pages numérotées 276, 290, 291) ; S'UT une page
blanche Bataille a lo,issé une note renvoyant, " pour la partie qui
manque de l'étude sur Kafka ", ci Corr.
A ces états, il faut ajouter di:t feuillets non clllssés (Env. 42,.r.r 1-10)
qui rassemblent les notes d'un premier brouillon que voici :
Joseph K. et l'arpenteur sont des êtres
souverains, incapables de s'interdire une attitude
souveraine. Ils ne s'arrêtent à rien, ne
s'interdisent rien. Mais leur sentiment est
douloureux à l'égard des inévitables violations
auxquelles leur souveraineté les entraîne. Il ne
faut pas écrire" culpabilité» : ce sentiment est
douloureux, il diffère peu de celui d'un coupable,
et pourtant à mesure qu'il approche
Notes 189
Page 112.
Page 122.
i. Cn·t. : a peut·être le pouvoir, dévoilé, d'éclairer une œuvre en
principe lugubre et obscure.
2. Cn·t . .' Le vivant irréductible dut refuser ce qu'accepte le mou-
rant, qui peut seul accorder sans avoir;} s'humilier la plâne
Page 123.
1. Cn·t. : pseudo-justz'ce ». Ceci pourrait être en porte à faux: Kafka
voulut·il vraiment mettre en cause des institutions données? Ce n'est
pas sûr et surtout il se déroba si essentiellement aux responsabilités et
aux soucis qui sont à la base des institutions, que, s'il le fit, cela ne
pouvait toucher cette réalité·d, bourgeoise ou non, en tant qu'elle est
fondée sur l'intérêt réel. On veut bien qu'à la rigueur, il ait incriminé
Dieu, la cause première ... Mais encore l'a·l·il fait dans les limites que
j'ai précisées. Carrouges
2. Crit. : Carrouges se moque: comment éviter de voir ici que l'idée
même
3. Cn!. .' sur le plan où s'agite l'humanité commune, active, vivant.
chacun pour soi, aux tins de sa propre terre promise.
4. Cn!. : la seule raison et ne voit, en principe, dans les valeurs tra·
ditionnelles, où s'affirment parfois la vie luxueuse, inutile, qu'enfan-
tillage - ou dissimulation de l'intérêt particulier.
5. La fin de l'article ayant été remaniée, nous la reproduisons: Ainsi.
jusqu'à nouvel ordre le communisme admet l'attitude souveraine de
l'enfant comme une forme mineure, évidemment intolérable chez
l'adulte, où elle n'a de sens que la survie d'une particularité bour·
geoise et méprisable.
Dans un monde socialiste, cette particularité doit être supprimée. Il
est donc nécessaire de définir entre l'humeur puérile et indéfen-
dable, où Kafka, écrivain adulte, fonda sa particularité, une incompa-
tibilité dernière avec la raison communiste. Il faudrait affirmer sans
réticences: le communisme est par essence une négation accomplie.
au contraire de Kafka.
Mais (d'aucune façon, cc mats stupide ne pourrait être écarté) Kafka
lui·même accorde cette négation, il est cette négation. Ce n'est pas le
hasard qui engagea des communistes à reprendre un projet de Kafka
lui·même, qui parla le premier de brùler son œuvre. Si l'on m'a bien
compris, l'on verra dans mon affirmation autre chose qu'une ironie
des plus comiques. Il impork peu du point de vue que j'introduis de
savoir si les communistes ont ou non raison, mais l'on ne saurait
maintenant poser le problème de la souveraineté sans poser ces deux
Notes 195
Page 127.
1. Crit. : à tous les yeux cet écrivain admirable...
2. Dans Crt't., le mot renvoyait à cette note en bas de page, ratu.rée
dans Corr. : Ce n'est pas par hasard que ceux de mes amis au juge-
ment desquels je me remets le plus volontiers ont la même réaction
que moi. Sartre pense que, si François Mauriac a parlé hostilement de
Genet, c'est que Genet est un grand écrivain, ce que n'est pas Mauriac.
Cela montre seulement que Sartre. parfois, répond au souci de
frapper, non à celui de voir. Si Mauriac a parlé contre Genet, c'est que
le sens même de Genet est lié au fait d'avoir Mauriac contre lui. Si
Mauriac s'était simplement tu, c'est que Genet n'aurait pas réussi à le
faire parler, protester, comme il en a eu l'intt'ntion implicitement. Le
goût littéraire n'est pas en cause. Ceux de mes amis auxquels je fais
allusion n'ont pas les mêmes raisons de juger mal que Mauriac.
3. Crit. : façon déraisonnable de voir
4. CrÜ. : l'znvestigatz'on la Plus loz'ntazne, la plus ouverte qu'un
Page 128.
l. Crz't. : morale qu'il avait reçu tous les dons de la sensibilité et de
l'intelligence.
2. Crit. : fi'èrement (la fierté corrompnlit la pureté de l'abjection).
Page 129.
1. Crit. : n'eu.rent d'autre sens que l'abjection.
2. Ont. : se démontre en une sorte de désordre divin. Il y a
Page 130.
1. Crit. : Mais Sartre n'est pas tenu par la singulière pudeur de
Genet, qui en évite généralement la magnitïcence, ou la dissimule par
une comédie.
2. Crit. : séparé de l'affirmation plus sale de Genet:
3. Crit. : de ce rapprochement expriment l'indiftërence relative de
Sartre
Page 131.
1. Crie. : l'assassin condamné à mort.
2. Crit. : Sévzlle ", cette bravade est frêle, elle est trop tendue, c'est
,.me rage gaie, mais impuissante.
Notes 197
Page 136.
1. Crit. : Harcamone est appelé à se dissoudre en littérature de mau-
vais aloi;
2. Cril. : Dans cette impasse, il me semble qu'il a trouvé, en l'espèce
d'Armand, l'épreuve la plus ruineuse, mais il ressort de toute façon
qu'il avait cherché l'impossible et Sartre y insiste longuement. Je mon·
trerai la misère achevée qui résulta, pour Genet, d'avoir admis la
.. morale .. d'Armand, mais je dois, tout d'abord, représenter la diffi·
cuité générale rencontrée, selon Sartre, dans la recherche du Mal'
.. Le méchant
Page 137.
1. Le passage qui suit est Plus bref dans Cn·t. : abstraite. Nous pou-
vons prendre l'interdit de la nudité comme il est - nous pouvons
même y tenir et craindre l'indécence; cela ne s'oppose pas toujours à
la volonté que nous avons de faire le mal en dénudant. Dès lors, le
Bien qu'est la décence est justement- ce que Sartre juge absurde-
la raison même que nous avons de faire le Mal, nous n'avons de
plaisir à faire le mal que dans la mesure où c'est une indécence, un
mal mineur. Cet exemPle ne peut être
2. Crit. : refuse. Ils ne laissent la place à l'irrégularité qu'en second
Heu, Genet, lui, veut toute la place. L'argumentatt'on de Sartre
3. Cette discussion sur le Péché a été publiée dans ce tome VI des
O. C. où l'on trouvera, à la page 343, l'z'nterven#on de Sartre à laquelle
Bataille faz't allusion.
198 La littérature et le mal
Page 118,
Page 141.
Page 144.
1. Cn·t. : asservi, et, comme la bête de somme, domestiqué)
2. Crit. : en définitive le souverain n'a pour lui, et encore le hégé·
lianisme pourrait-Hie contester, que le royaume
3. Crit. : souverain. Toutefois cela ne supprime pas la différence
entre les moments où la chance nous porte et, d'une manière divine,
illumine l'existence en nous des lueurs furtives, mais souveraines, de la
communication, et ces moments de pesante disgrâce où la la
souveràineté n'a qu'un sens, nous permettre de saisir ce qui nous en
sépare. A cet égard, il est certain que l'attitude de Genet, soucieux de
200 La littérature et le mal
Page 146.
l. Cn't . .. que Sartre a en vue. Sartre a certainement raison de mar
quer la tendance à la destruction où la vérité de consommation se
révèle. Il cite Marc Bloch
2. Cril. : faite, non sans parcimonie, à la détente
3. Cril. : subordonné, comme le libre au servile. Aussi bien ce qui est
souverain peut être tenu pour condamnable. Contre quoi Sartre
n'aurait peut·être rien à dire. Mais ce qui est libre '1
4. Cn·t. : insoutenable et odieuse, ne
5. Cn·t. : parfois. Ici la productivité est la fin désirable, s'opposant
au gaspillage, mais plus loin, la société productive envisagée à travers
le temps" flaire un péril obscur" dans les représentations théâtrales ..
Sartre y voit dès lors une" société de fourmis ».
6. La note est un rajout de Corr.
Page 147.
1. Cn·t. : concevable. Je ne puis m'accorder néanmoins à cette
manière de penser pour la raison que le caractère conventionnel-
lement condamnable des consommations qu'aucune productivité ne
motive semble lui·même "servile,.: la condamnation n'est qu'un
moyen d'asservir entièrement la possibilité humaine en une chaîne
sans fin, d'où jamais plus rien de souverain ne pourrait sortir. Sartre
évidemment niera
2, Cn't. : une valeur extrême, sans en avoir reconnu
3. Cette note est un rajout de Ms.
Page 148.
!. Cn·t. : cette verie dont Sartre ignore le caractère les
richesses, les embûches et les ressources, est celle
Page 149.
1. Crit. : forte qui est première.
2. Crz't. : objectif de l'activité.
Notes 201
Page 150.
EMILY BRONTË
BAUDELAIRE
MICHELET
Le sacrifice 50
maléfice et la messe noire 54
Le Bien, le Mal, la valeur et la vie de Michelet 57
WILLIAM BLAKE
PROUST
KAFKA
GENET
Notes 155
DU MÊME AUTEUR
L'EXPÉRIENCE INTÉRIEURE
LE COUPABLE
SUR NIETZSCHE
SOMME ATHÉOLOGIQUE
LE COUPABLE suivi de L'ALLELUIAH
ŒUVRES COMPLÈTES
1. PREMIERS ÉCRITS, 192~n940 : Histoire de l'œil - L'Anus
solaire - Sacrifices - Articles. (Présentation de Michel Foucault.)
Il. ÉCRITS POSTHUMES, 1922·1940,
m. ŒUVRES UTTÉRAIRES : Madame Edwarda - Le Petit
- L'Archangélique - L'Impossible - La Scissiparité - L'Abbé C.
- L'Être indifférencié n'est rien .- Le Bleu du ciel.
IV. ŒUVRES LITTÉRAIRES POSTHUMES: Poèmes - Le Mort
- Julie - La Maison brûlée .- La TOOlbe de Louis XXX- Divinus
Deus - Ébauches.
V, LA SOMME ATHÉOLOGIQUE, 1 : L'Expérience intérieure
- Méthode de méditation - Post·scriptum 1953 - Le Coupable
- L'AUeluiah.