Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
I- Définition de l’économie
La science économique : peut être défini selon l’analyse économique. Cette dernière tient compte
du fait que les hommes éprouvent des besoins illimités, quels qu’ils soient. Cependant, les
ressources sont limitées et donc rares. Par exemple, le temps, l’argent ne sont pas inépuisables.
Ceci engendre l’obligation de choix dans l’allocation des ressources, et donc un choix dans les
besoins que l’on va satisfaire. La science économique se donne pour objectif de résoudre le
problème de la rareté des ressources .De manière générale, toute théorie économique manipule des
concepts de base qui définissent :
− Des objets économiques: les constituants de la richesse matérielle et des moyens de la
créer et de la faire circuler : marchandises, biens, travail, monnaies, titres, informations.
− Des actes économiques : production, échange, consommation, épargne, par lesquels se créent,
circulent et sont détruits les objets économiques.
− Des acteurs économiques, ce sont des sujets, individuels ou collectifs, qui commettent les actes
économiques en manipulant les objets économiques. Les acteurs se caractérisent par leurs
comportements à l’égard des objets économiques.
1. Objets économiques
Les objets économiques sont les constituants de la richesse dont nous avons emprunté la définition
à Smith : « l’étendue des nécessités, des commodités et des agréments de la vie humaine dont un
homme peut jouir », ainsi que les moyens de la créer et de la faire circuler.
1.1 Les marchandises: Il faut tout d’abord distinguer, parmi les objets économiques,
celles qui sont des marchandises et les autres.
Est une marchandise tout objet économique appropriable, c’est-à-dire sur lequel existe un
droit de propriété privé. Ce droit permet à son détenteur d’interdire à tout autre l’usage de cet
objet. Ce droit est aliénable. Il peut être transféré, en échange d’un droit sur un autre objet, par
exemple. Une marchandise est donc échangeable.
1. 2.Les biens et les services
Les biens sont les artefacts constituant la richesse et ou permettant de la créer. En pratique, on
utilise souvent la notion : « biens et services ». Mais la notion de service est en réalité très mal
fondée et recouvre des objets économiques très hétérogènes. Simple combinaison d’artefacts
vendus ensemble : un repas au restaurant, une semaine dans un club de vacances ; déplacement
dans l’espace d’artefacts : transport, commerce ; formes particulières d’usage d’une force de
travail : consultations diverses, ménage, etc.
1. 3.Les ressources naturelles
Tout Bien est issu de ressources naturelles qui fournissent matière et énergie. La terre étant un
objet à dimensions limitées, toutes les ressources naturelles sont, d’une façon ou d’une autre
"épuisables". Toute production matérielle dégrade l’énergie qu’elle utilise (second principe de la
thermodynamique) et produit des déchets.
1.4 Les monnaies
Le mot monnaie désigne tous les moyens de paiement dont les agents économiques disposent.
C'est un bien économique, car il a une utilité et il doit être produit (on ne le trouve pas dans la
nature) par un agent économique spécifique. C'est aussi un actif qui permet à son détenteur
d’acquérir un bien ou un service.
1.5 Les forces de travail
La force de travail, l’ensemble des facultés physiques et morales dont l’homme dispose et qu’il
met en action lorsqu’il produit des biens matériels, quelle que soit la forme de la société, est un
élément indispensable de la production. Dans une société d’hommes juridiquement libres, la «
force de travail » (le terme est de Marx) est appropriable : chacun est en effet l’unique propriétaire
de sa force de travail, ce qui n’était pas le cas des esclaves, ni même des serfs dans le féodalisme,
qui n’étaient que très partiellement propriétaires de leur force de travail.
1.6 Les titres
Un titre financier se caractérise par une série de flux futurs de trésorerie qui sont plus ou moins
risqués. On distingue les titres représentatifs de capitaux propres (les actions), les titres
représentatifs de l'endettement (obligations, billets de trésorerie, certificats de dépôt, bons du
Trésor,...) et les titres optionnels ou conditionnels (options).
1.7 Les informations
Absent des premiers modèles économiques, le concept d’information est omniprésent dans les
modèles contemporains. Les informations que l’on considère en économie sont celles dont ont
besoin les acteurs pour effectuer des actes économiques : produire, acheter, vendre, épargner ou se
financer. Il faut en distinguer deux types : l’information codifiable et l’information tacite.
2. Les actes économiques: 3 actes
Nous définissons les actes économiques avant les acteurs économiques, puisque, nous le verrons,
les acteurs se définissent fréquemment par la nature de leurs actes.
L’activité économique
L’activité économique est définie comme l’échange de biens et de services entre les
individus. Pourquoi y a- il de l’activité économique?
Parce que les individus sont différents (préférences, dotations)
Les individus sont incités à échanger car il y a un gain à l’échange (satisfaction
mutuelle des individus).
Production : Activité économique consistant à obtenir des biens ou des services en combinant du
travail, des machines, des matières premières. La production des entreprises est dite marchande
car elle s’échange sur un marché à un prix visant à couvrir les coûts de la production.
Répartition (distribution) : les marchés déterminent les quantités produites et pour qui, mais rien
ne garantit que tout le monde s’y retrouve. La répartition des revenus et des richesses résultant du
libre fonctionnement des marchés est extrêmement inégalitaire. l’Etat intervient pour redistribuer
les ressources, ce qui atténue les inégalités
A. Besoins illimités
L’économie ne s’interroge pas sur la production des besoins, qui sont considérés comme des
donnés, elle s’intéresse uniquement à la manière de les satisfaire. Qu’est ce qu’un besoin : Un
besoin est une sensation d’insatisfaction qui ne peut être effacée qu’au prix d’un effort. Les
besoins peuvent être : Physiologiques : manger, boire, s’habiller pour se protéger du froid, Social :
manger dans un restaurant réputé.
Un besoin est donc une exigence de la nature ou de la vie sociale, C’est une notion relative qui
varie : Dans le temps : les besoins évoluent en fonction, du degré de développement économique
et social, de l’évolution des mentalités et de l’innovation technologique et les phénomènes de
mode.
Dans l’espace : les besoins différent selon : les croyances, la catégorie socioprofessionnelle, le lieu
d’habitation.
Cependant, un besoin qui peut être satisfait sans effort ne peut être qualifié d’économique, respirer
par exemple.
Ces besoins peuvent être ressentis par : Un individu, auquel cas c’est un besoin individuel, un
groupe, auquel cas c’est un besoin collectif. Selon les cas, ces besoins ne sont pas ressentis de la
même manière.
Les besoins peuvent être satisfaits par des biens matériels ou immatériels (services) voire même
par des valeurs spirituelles ; dans ce dernier cas l’analyse économique étant difficile à cerner
puisque la satisfaction de tels besoins n’est pas directement produit par des activités économiques
particulières.
Les besoins présentent les caractéristiques suivantes :
La satiété : L’intensité d’un besoin diminue au fur et à mesure qu’il est satisfait ; au-delà d’une
certaine satisfaction, le besoin est saturé, il peut même donner à une « désutilité ». Ceci renvoie au
principe néoclassique de l’utilité marginale décroissante. L’utilité marginale d’un bien indique
l’augmentation d’utilité procurée par la consommation d’une unité diminuent pas avec leur
satisfaction, c’est le cas du besoin de musique, des besoins intellectuels, le besoin d’information
sur l’actualité économique qui se développe avec la compréhension des mécanismes économiques.
La comparabilité : Tout individu est capable d’établir une hiérarchie dans l’intensité de ses besoins
et d’établir des priorités.
B. Biens limités
Un bien peut être un objet matériel ou immatériel (un service).
Un bien est dit économique s’il répond aux trois caractéristiques suivantes :
- L’utilité ou l’aptitude à satisfaire un besoin : Cette caractéristique est relative,
elle dépend du temps et de l’espace. Par exemple, le pétrole n’était pas un bien
économique avant l’invention du moteur à explosion.
- La disponibilité : la possibilité de se procurer de ce bien en tout temps.
- La rareté : Un bien qui est disponible en quantité illimitée n’est pas un bien
économique. L’air, par exemple n’est pas un bien économique puisque, bien qu’il
satisfasse un besoin essentiel celui de respirer, il n’est pas rare ; c’est un bien libre.
Biens privés et biens collectifs :
- Les individus consomment les biens achetés des magasins, ce sont les biens privés ou
les biens qui permettent de satisfaire les besoins privés de consommation.
- Ces mêmes individus consomment également des biens et des services consommés
par d’autres individus tels que la voirie, l’université et les hôpitaux ; ce sont les biens
collectifs. En effet, lorsqu’un automobiliste utilise la route pour satisfaire ses besoins
personnels, il n’est pas seul sur la route, il l’utilise en même temps avec d’autres
automobilistes.
C. Choix et actes de la vie économique
Puisque les biens sont rares, une bonne gestion de ces biens est indispensable. L’administration
des ressources rares consiste à faire des choix qui procurent un maximum de satisfaction pour un
minimum de coût. Par conséquent le problème devient un problème d’allocation des ressources ;
ces dernières sont rares et nous obligent à faire des choix. Tout choix implique un coût puisque si
l’on veut avoir plus d’un bien, il faut renoncer à avoir moins de l’autre.
En fait la rareté dépend du rapport entre la disponibilité des ressources et les aspirations
des individus. Elle n’est donc pas donnée une fois pour toute, elle dépend :
- De la technologie disponible : Le progrès technique permet de produire plus avec
autant de matières premières et ou d’heures de travail.
- De la disponibilité des biens substituables : biens qui répondent au même besoin
(thé et café) : L’existence d’un bien substituable diminue la rareté d’un bien car on pourra
utiliser ce deuxième bien à la place du premier.
- De la disponibilité des biens complémentaires : biens qui doivent être consommés
en même temps pour répondre à un besoin (voiture et essence) : Si deux biens sont
complémentaires, cela augmente la rareté de chacun de ces biens car il faut que les 2 biens
soient disponibles en même temps pour satisfaire le besoin.
- Des aspirations, des goûts des individus (effet de mode)
III- La science économique: méthodes et théories
La microéconomie s’intéresse au comportement des consommateurs, des entreprises, des marchés
particuliers ainsi qu’à la répartition des revenus
La macroéconomie s’intéresse à la performance globale d’un pays; celle-ci est associée à des
variables comme le chômage et l’inflation.
1. Le circuit économique
Un circuit économique est une représentation simplifiée des opérations économique ce déroulant
dans une économie réelle. Il y a 2 intérêts majeurs pour le macro économiste : retracer à travers
des indicateurs économiques le fonctionnement de l’économie et établir des prévisions
économiques sur les principales grandeurs économiques.
Pour parvenir à faire un circuit économique, il faut solutionner 3 problèmes économiques :
Le nombre et la diversité des agents économiques,
Le nombre et la diversité des opérations économiques,
Le choix du moment et de l’unité d’enregistrement de l’opération.
Le nombre et la diversité des agents économiques :
Les ménages,
Les sociétés et quasi sociétés non financière,
Les institutions financières,
Les entreprises d’assurance,
Les administrations publiques qui fournissent gratuitement ou quasi gratuitement
des biens ou services collectifs,
Les administrations privées, Le reste du monde.
Pour faire face au grand nombre et à la diversité des opérations économiques, il a à nouveau été
convenu de ne pas procéder à des suivis individuels mais de suivre comptablement 3 catégories
d’opérations :
Opérations sur biens et services qui retracent d’une part de l’origine des biens et des
services disponibles dans le pays (production nationale et l’importation) et d’autre part,
l’utilisation de ses biens et services disponibles.
Opérations sur des revenus qui retracent l’origine des revenus de chaque secteur
institutionnel. 3 origines : revenus de l’activité professionnelle, les revenus du patrimoine, les
revenus de transferts.
Opérations monétaires et financières : retracent l’utilisation de 3 types d’instruments :
Instruments monétaires, Instruments de placements et enfin Instruments de financement.
Cependant, le circuit économique ne représente qu’une partie de la réalité économique. Les
indicateurs économiques ne sont donc pas complets.
2. LA PENSEE ECO CONTEMPORAINE
De 1936 à aujourd’hui, on peut distinguer trois synthèses « keynéso-classiques » successives, de
nature très différente : l’une basée sur l’interaction des marchés, la seconde sur les équilibres à
prix fixes, et la dernière qui mobilise le champ luxuriant de l’économie comportementale. Ceci
nous amènera jusqu’à l’époque la plus contemporaine puisque nous rencontrerons des travaux
cherchant à interpréter la crise financière de 2008 à partir d’éléments de psychologie cognitive sur
les marchés financiers, abordés par Keynes dès 1936, mais reformulés par des économistes
d’aujourd’hui participant au développement de la théorie de la décision.
La nouvelle économie, notion apparue ces dernières années, correspond à l’ensemble des
mutations observées et qui touchent a la fois les biens et les services mais également les processus
de production. La nouvelle économie est généralement associée à la diffusion des technologies de
l’information et de la communication dans la mesure au ces dernières sont grandement a I' origine
de ces mutations.
2.1. Le courant keynésien
Keynes a révolutionné la pensée économique dans les années 30 en proposant une alternative au
libéralisme. Il a théorisé l’impact positif d’un interventionnisme public dans l’économie, et a été à
l’origine du développement de l’État-providence. L’approche keynésienne a été hégémonique
durant les Trente Glorieuses, avant d’être remis en question à partir des années 70.
A. Analyse macro-économique en terme de circuit
Le point de départ= la demande effective (prévisions)
La politique économique est l'ensemble des interventions des administrations publiques (dont
l’État, la banque centrale, et les collectivités territoriales) sur l’activité économique. Elle
représente une vaste branche de la science économique, en particulier dans les domaines de la
macroéconomie, de l'économie du développement et de la taxation optimale.
La politique économique désigne l'ensemble des décisions cohérentes prises par les pouvoirs
publics afin d'améliorer des objectifs économiques grâce à l'emploi de multiples moyens ou
instruments. En ce sens, les politiques de relance, d'austérité, de conquête des marchés extérieurs
etc... constituent des exemples de politique économique.
La typologie la plus souvent retenue pour décrire le rôle que joue l'État dans la vie économique
repose sur les trois fonctions proposées par Richard Musgrave (The Theory of Public Finance,
1959) : allocation, stabilisation, distribution.
A. LA FONCTION D'ALLOCATION
a. L'optimum de Pareto
L'efficacité économique consiste à utiliser l'ensemble des ressources disponibles de façon à en tirer le
maximum de satisfaction pour les individus. La théorie économique retient le critère d'efficacité
proposé par Vilfredo Pareto (1906). L'allocation des ressources entre les différents emplois
possibles est optimale quand on ne peut plus améliorer la satisfaction d'un individu sans détériorer
celle d'au moins un autre.
L'analyse économique reconnaît deux principaux types de situations où l'initiative privée et les
échanges libres entre individus ne permettent pas d'assurer une allocation optimale des ressources
au sens de Pareto et où l'intervention de l'État peut en revanche contribuer à une allocation plus
efficace.
Un service collectif pur est un service consommé en même temps par tous les membres d'une
communauté et pour lequel un producteur privé ne pourrait pas exclure les usagers qui ne veulent
pas contribuer au financement du service.
Exemples : la défense nationale, l'ordre public, la sécurité des biens et des personnes, la justice, le
réseau routier, l'éclairage public, etc. Seule une institution investie du pouvoir de contraindre les
usagers par la force (l'État) peut produire ce type de services.
Les externalités
On parle d'externalité quand les choix d'un individu ont des effets sur le bien-être des autres
individus qui ne peuvent être pris en compte dans les échanges marchands.
Les dépenses de santé et d'éducation des individus induisent des effets externes positifs (des
économies externes) pour la collectivité : le bien-être de chacun est amélioré par la productivité
plus forte et le voisinage plus agréable associés aux investissements des autres dans leur santé et
leur niveau d'éducation. La pollution et toutes les atteintes à l'environnement sont des exemples
d'effets externes négatifs (déséconomies externes). Les individus déterminent leurs choix en
fonction des coûts privés et des avantages privés qui leur sont associés; ils ne tiennent pas compte
des coûts et des avantages (sociaux) que leurs décisions impliquent pour la société. Il s'ensuit une
production sous-optimale dans les activités générant des économies externes et une
surproduction nuisible dans les activités entraînant des déséconomies externes : l'État doit
alors intervenir pour renforcer les premières (santé, éducation, recherche) et pour freiner les
secondes (pollution, nuisances).
B. LA FONCTION DE STABILISATION
- Croissance du PIB : 10% (gradué de 0% à 10% mais peut être négatif ou plus élevé dans les
pays émergents)
- Inflation : 0% (gradué de 0% à 10%, mais peut largement dépasser les 10% en cas de grande
inflation et devenir négative en cas de désinflation)
Solde de la balance des transactions courantes : 5% (gradué de -2% à 5% ; mais peut être
largement déficitaire (< -2%) ou largement excédentaires (>5%)
a. La croissance
Mesurée par le pourcentage d'augmentation annuelle du produit intérieur brut (PIB), elle est
censée constituer une amélioration du bien-être collectif. La croissance permet de développer
l'emploi, le revenu national et le revenu par habitant (si la population croît moins vite que le
PIB). La croissance de l'activité intérieure entraîne aussi des pressions à la hausse des prix
(inflation) et stimule les importations (risque de déficit commercial). Cet objectif est donc
compatible avec celui du plein-emploi mais entre en contradiction avec ceux de stabilité des
prix et d'équilibre extérieur.
b. Le plein-emploi
Au sens large, le plein-emploi signifie une utilisation optimale des facteurs de production
(travail et capital), c'est-à-dire un emploi qui permet d'en retirer la productivité la plus élevée
possible. Plus souvent entendu dans le sens plus étroit de plein emploi de la main-d’œuvre.
L'objectif consiste alors à réduire le chômage au chômage volontaire minimal nécessaire au bon
fonctionnement du marché du travail (chômage « frictionnel » délai de recherche d'information
incompressible pour choisir le meilleur emploi alors même qu'il existe pour tous au moins un
emploi correspondant à sa qualification).
On mesure le taux d'inflation par le pourcentage de variation d'un indice du niveau général des
prix (en général, un indice de prix à la consommation IPC). Un minimum de hausse des prix
paraît inéluctable dans une économie en croissance où s'exercent en permanence des pressions de
la demande de biens et services. L'objectif de stabilité des prix vise donc un taux d'inflation
non nul mais relativement faible (de 1 à 3%).
d. L'équilibre extérieur
On entend par là l'équilibre de la balance des paiements, compte qui retrace l'ensemble des
paiements reçus, dus ou versés au reste du monde; elle comporte trois composantes essentielles:
paiements courants, mouvements de capitaux non monétaires et variation des réserves de
change du secteur bancaire ou officiel (Trésor public et banque centrale).
• La balance des paiements courants (ou des transactions courantes) retrace l'ensemble des
échanges de biens, de services, de revenus avec le reste du monde. Elle inclut la balance
commerciale (échanges de biens uniquement).
C. LA FONCTION DE DISTRIBUTION
L'État opère une redistribution directe entre les différents agents par des prélèvements
obligatoires (cotisations sociales et impôts) et des transferts (aides, subventions, prestations
sociales, etc.).
L'État opère aussi une redistribution indirecte dans l'exercice de ses fonctions d'allocation et de
stabilisation. La répartition territoriale des équipements collectifs et des grands services publics
modifie la répartition du bien-être dans la population. Il en va de même des politiques de
stabilisation. Une relance de l'économie par la consommation peut se faire en priorité au bénéfice
des salariés les plus défavorisés ; une relance par l'investissement peut en priorité améliorer les
profits des entreprises. La fonction de distribution n'est donc pas séparable des autres
fonctions de l'État
(7) La relance de la demande intérieure exerce une pression à la hausse des prix (inflation). Cet
effet dépend de l’élasticité de l’offre (capacité des entreprises à répondre rapidement à la demande
par une production supplémentaire).
- Plus l'offre des entreprises est élastique à court terme, moins il a d'inflation.
- Plus l'offre est rigide, plus les pressions de la demande entraînent les prix à la hausse.
(8) La politique économique se trouve ainsi confrontée à un dilemme inflation-chômage. La
relance permet ici de réduire le chômage mais provoque l'inflation. En inversant le sens du
schéma, un freinage de l'activité et de la demande permettrait de limiter l'inflation mais
aggraverait le chômage. Ce dilemme est habituellement illustré par la courbe de Phillips,
économiste dont un article publié en 1958 a inauguré l'étude de la relation inflation-chômage
dans les pays industrialisés.
(9) La demande de monnaie augmente parce que les ménages et les entreprises ont besoin de
plus d'instruments de paiement pour financer un volume croissant d'échanges.
(10) Sur le marché monétaire, tant que l'offre de monnaie contrôlée par la banque centrale reste
inchangée, la demande de monnaie supplémentaire fait monter les taux d'intérêt (prix de
l'argent).
(11) Le plus souvent, un gouvernement s'efforçant de relancer la demande provoque ou aggrave un
déficit budgétaire : la hausse des dépenses n'est pas financée par une hausse équivalente des
inputs; ou encore, une réduction d'impôts n'est pas compensée par un recul équivalent des
dépenses.
(12) Le déficit budgétaire constitue pour l'Etat un besoin de financement qu'il doit combler pour
l'essentiel par des emprunts auprès des banques ou auprès des épargnants en émettant des
emprunts d'État sur le marché financier. Les banques ont le pouvoir de créer de la monnaie :
une partie des financements accordés à l'État est donc financée par une création de monnaie, et une
autre partie est financée par l'épargne collectée par les banques. Le financement monétaire du
déficit est inflationniste et vient donc alimenter le dilemme inflation-chômage signalé ci-dessus.
En outre, pour une quantité de monnaie et d'épargne donnée, la demande de fonds
supplémentaires par l'État fait monter les taux d'intérêt.
(13) La hausse des taux d'intérêt déprime les investissements privés. On parle alors d'un effet
d'éviction financière. Les entreprises privées sont en quelque sorte évincées par l'État sur le
marché financier : les emprunts publics limitent l'épargne qui reste disponible pour financer les
investissements privés ; ils font en outre monter le coût des crédits bancaires (finance intermédiée)
et des emprunts sur le marché financier (finance directe). L'effet multiplicateur de la relance sur le
PIB se trouve donc contrarié par le recul de l'investissement privé. Les économistes d'inspiration
libérale (notamment les monétaristes) considèrent que cet effet d'éviction peut aller jusqu'à
annuler tout effet multiplicateur : la hausse des dépenses publiques est compensée par une baisse
équivalente de l'investissement privé; le PIB est inchangé; seule sa structure est modifiée au profit
des activités publiques et au détriment des productions privées.
(14) Enfin, le financement des déficits par l'emprunt vient alourdir le montant de la dette
publique. Cette dette entraîne ensuite chaque année le remboursement d’une partie du capital et le
paiement des intérêts. Cette charge annuelle (le service de la dette) aggrave les besoins de
financement futurs de l'État. La marge de manœuvre à venir de la politique budgétaire se trouve
ainsi réduite : une part des futures dépenses publiques est d'ores et déjà affectée du remboursement
de la dette.
Si l’on parle du marché du travail en général, il en existe en réalité de nombreux selon le lieu, le
type de qualification, etc.
Pour les économistes néoclassiques, si le marché du travail fonctionne librement (sans intervention
de l’Etat ou de syndicats), il permet l’équilibre entre offre (provenant des travailleurs) et demande
(provenant des employeurs). Plus concrètement, si les salaires réels peuvent baisser en cas d’excès
d’offre de travail (de la part des travailleurs), les employeurs augmenteront leur demande, les
offreurs baisseront la leur et le chômage disparaîtra.
Des économistes keynésiens vont jusqu’à remettre en cause l’existence d’un marché du travail. En
effet, les variations du salaire à la baisse se traduisent par une baisse de la demande donc de la
production et finalement de l’embauche. Il n’existe pas de mécanisme régulateur du marché du
travail donc pas de marché du travail au sens plein du terme.
Indicateurs :
Il n’existe pas d’indicateur du marché du travail mais seulement des indicateurs de sa situation.
Ainsi, le taux de chômage (nombre de chômeurs/ nombre d’actifs) mesure le déséquilibre existant
entre offre et demande de travail. Un autre indicateur complémentaire est la durée du chômage
donnée en mois ou en années ; cet indicateur est très important car un taux de chômage élevé mais
avec une durée faible est sans doute moins problématique individuellement que à l’inverse. Avec
des frontières peu nettes entre emploi et chômage, l’importance des emplois précaires est un
indicateur là aussi complémentaire avec les précédents sur la situation du marché du travail.
Orthodoxie néo-classique
- Offre de travail: l'arbitrage entre travail et loisir : à l'équilibre, le Taux Marginal de Substitution
travail-loisir pour l'individu est égal au taux de salaire du marché ; prédominance selon l'effet de
substitution ou celui de revenu, la courbe d'offre de travail peut être croissante ou atypique (en
forme de Z) : salaire « plancher ».
- Demande de travail: court terme: décroissante par rapport au taux de salaire; longue période:
variation du taux de salaire induit une modification de la combinaison productive avec le double-
effet de substitution et de production (le capital est variable).
- Equilibre du marché du travail : point de rencontre entre la courbe d’offre et celle de la demande
du travail;
- Rémunération des facteurs de production (travail, capital) à leur productivité marginale;
rationalité des agents; décentralisation des décisions; flexibilité des salaires.
Marché financier :
Par définition, les marchés financiers sont des marchés sur lesquels sont négociés des instruments
financiers ; pour étudier les marchés financiers, il est donc nécessaire de définir ces instruments.
Nous verrons ensuite que ces marchés ont été longtemps organisés selon des principes
relativement simples, assez immuables d’un pays à l’autre. Le développement de systèmes
multilatéraux de négociation, concurrents des bourses traditionnelles, est manifestement en train
de modifier considérablement le paysage des marchés financiers.
Les titres échangés sur les marchés financiers sont des contrats financiers. Un instrument financier
est, pour son détenteur à l’instant t, la promesse et non l’assurance, qu’en un instant t+∆t il pourra
percevoir des liquidités en le vendant.
1.1.1 Définitions économiques
– Les actions : une action est un titre de propriété sur une fraction du capital d’une entreprise. Sur
un plan financier elle présente principalement deux sources espérées de revenus pour son
détenteur : i) les dividendes à venir, ii) une éventuelle plus-value lors de la revente du titre.
– Les obligations : une obligation est un titre de créance correspondant à un prêt effectué par le
propriétaire de l’obligation à l’institution qui a émis et vendu l’obligation. Pendant la durée de vie
de l’obligation, l’emprunteur paie des intérêts fixés contractuellement lors de l’émission ; à
l’échéance,
– Les contrats à terme : de manière générale, un contrat à terme est un engagement à acheter ou à
vendre à un certain prix, à une date future, une certaine quantité d’une marchandise. Tout
engagement à vendre (ou acheter) a fait l’objet, de la part d’une contrepartie, d’un engagement
réciproque et irrévocable à acheter (ou vendre).
– Les options sont des contrats ouvrant le droit à acheter (ou vendre) à un certain prix, à une date
future, une certaine quantité d’une marchandise appelée sous-jacent. L’émetteur de l’option s’est
engagé irrévocablement à vendre (ou acheter) le sous-jacent au détenteur de l’option si celui-ci
désire exercer son droit.
– Les devises : une devise est une monnaie considérée depuis un territoire autre que son territoire
d’émission. Par exemple, sur le territoire français, le franc suisse est une devise. Les marchés
financiers sont les marchés sur lesquels sont négociés les titres énumérés ci-dessus ; on y adjoint
également les marchés de matières premières, agricoles et minérales, ainsi que les swaps. Un swap
est un contrat par lequel on échange deux ensembles de valeurs financières ; les swaps ne sont pas
stricto sensu des instruments financiers mais on les considère souvent comme tels. Une première
distinction très importante est à opérer :
– les marchés sous-jacents : marchés de matières premières, d’actions, obligataires, monétaires et
enfin marchés des changes ;
– les marchés dérivés comportent deux catégories fondamentales : marchés à terme et marchés
d’options. On parle de produits dérivés pour qualifier les contrats à terme et les options car leur
valeur dérive de la valeur d’un autre actif, qualifié de sous-jacent. Il est important de retenir que
l’on peut créer un produit dérivé à partir d’un autre produit dérivé ; sachant qu’un instrument
financier est couramment construit comme un ensemble d’instrument financier, il apparaît que
l’on peut créer une quasi infinité de produits dérivés.
- Les marchés organisés d’actions : Les actions, ou titres de capital, sont des titres représentatifs
d’une prise de participation dans une société. De ce fait, l’actionnaire est un associé de
l’entreprise. La détention d’une action ouvre divers droits : droit au bénéfice (dividendes), droit
aux actions gratuites, droit préférentiel de souscription, droit de vote, droit de participer aux AG,
droit à l’information, etc. Les marchés d’actions sont les plus médiatisés des marchés financiers.
Les actions sont des instruments financiers simples mais une intervention éclairée et efficace sur
les marchés d’actions est un art très difficile.
Les ordres d’achat ou de vente ont une certaine durée de validité et sont donnés soit à tout prix”
soit à cours limité” (prix minimum pour une vente, prix maximum pour un achat). L’ordre, donné
par un investisseur ou un émetteur, est exécuté par un membre du marché. Les transactions sont
effectuées à travers un système informatique, à partir de stations de travail installées chez les
négociateurs et reliées aux ordinateurs d’Euronext. La cotation La cotation se fait selon deux
modes : en continu ou selon le principe du ”fixing”. La cotation en continu concerne les valeurs
les plus liquides, ce qui signifie que les cours évoluent en permanence en fonction des transactions
effectives sur le marché. En pratique la cotation en continu repose sur le principe suivant, trés
simple :
– à l’instant t, une transaction a lieu au prix pt ; on dira alors que le cours de l’action est pt ;
– à l’instant (t + ∆t) une nouvelle transaction a lieu au prix p(t+∆t) ; la nouvelle cote est alors
p(t+∆t).
Pour les valeurs moins liquides la cotation se déroule selon le principe du fixing : on enregistre
tous les ordres d’achat et tous les ordres de vente parvenus au cours d’une certaine tranche horaire,
généralement la journée. On détermine ensuite le prix qui permettra de satisfaire le plus grand
nombre d’ordres.
Les marchés obligataires : Les obligations sont des titres négociables qui, dans une même
émission, confèrent les mêmes droits de créance pour une même valeur nominale.
Les OAT constituent la forme privilégiée du financement à long terme de l’Etat. Ce sont des titres
assimilables, émis pour des durées de 7 à 50 ans, habituellement par voie d’adjudication dans le
cadre d’un calendrier annuel publié à l’avance.
Les intervenants du marché financier
Sociétés de bourse
Les sociétés de bourse sont des prestataires jouissant du monopole de l'intermédiation boursière.
Elles ne peuvent exercer qu’après agrément du Ministre chargé des Finances sur avis de l'AMMC.
Toute société de bourse dûment agréée est tenue d'adhérer à l'Association Professionnelle des
Sociétés de Bourse (APSB).
Tout au long de leur vie, les sociétés de bourse sont soumises au contrôle de l'AMMC. Ce contrôle
se décline sous deux formes complémentaires : (i) contrôle sur place, à travers des inspections et
(ii) contrôle sur pièces, à travers des reportings dont l'AMMC fixe le contenu et la périodicité.
Les sociétés de bourse, créées en vertu de la réforme de 1993 par le dahir relatif à la Bourse des
valeurs, ont le monopole de l'intermédiation boursière. En effet, elles sont seules habilitées à
exécuter les transactions sur les valeurs mobilières inscrites à la Bourse des valeurs. Elles sont les
seuls actionnaires de la Bourse de Casablanca dont elles détiennent à parts égales l’intégralité du
capital.
Missions
Principale mission : Exécution des transactions sur les valeurs mobilières, les sociétés de bourse
peuvent également :
Participer au placement des titres émis par des personnes morales faisant appel public à l’épargne ;
Assurer la garde des titres ;
Gérer des portefeuilles de valeurs mobilières en vertu d’un mandat ;
Négocier les ordres d’achat et de vente sur la bourse ;
Conseiller et démarcher la clientèle pour l’acquisition ou l’aliénation de valeurs mobilières ;
Animer les titres et assister les personnes morales.
Réglementation
Les sociétés de bourse ne peuvent exercer qu'après agrément du Ministre chargé des Finances,
après avis de l'AMMC.
L’agrément n’est délivré à la société de bourse que si elle satisfait un certain nombre de conditions
préalables. Elle doit aussi présenter des garanties suffisantes.
Le capital social ne peut être inférieur à :
1.500.000 Dh pour les sociétés de bourse dont l’objet exclusif est la négociation des valeurs pour
le compte des tiers, le conseil et le démarchage de la clientèle pour l’acquisition ou l’aliénation de
valeurs mobilières ;
5.000.000 Dh pour celles qui en plus des opérations citées ci-dessus, veulent procéder à des
opérations de contrepartie, de conservation, de gestion de portefeuille ou de placement de titres
émis par des sociétés faisant appel public à l’épargne.
Les dirigeants et administrateurs de la dite société de bourse doivent présenter les conditions
d’honorabilité, telles que mentionnées dans l’article 56 de la loi de 1993, relative à la bourse des
valeurs. Aucune personne faisant partie de l’équipe dirigeante ou du personnel de ladite société,
ne doit être membre du conseil d’administration d’une société, dont les titres sont cotés en bourse
ou y exercer des fonctions rémunérées.
Sociétés de gestion
Une société de gestion est toute société commerciale, qui crée et gère à titre exclusif les produits
de placements dans le respect des contraintes règlementaires et légales, et des politiques
d'investissement définies en interne, pour en tirer le meilleur rendement possible.
Les sociétés de gestion comprennent les sociétés de gestion d’Organismes de Placement Collectif
en Valeurs Mobilières (OPCVM), les sociétés de gestion d’Organismes de Placement en Capital
Risque (OPCR), et les sociétés de gestion des Fonds de Placement Collectif en Titrisation
(FPCT).
Sociétés de gestion d’OPCVM
L’OPCVM est un organisme financier qui collecte l'épargne des agents économiques en émettant
des actions ou des parts. L'épargne ainsi collectée est utilisée pour constituer un portefeuille de
valeurs mobilières qui sera canalisé, le cas échéant, vers le financement des entreprises, participant
par ce biais au développement de l'économie nationale.
L'OPCVM veille à assurer une gestion optimisée des fonds investis, selon une stratégie clairement
définie au moment de son agrément. Ainsi, sa politique d'investissement et l'orientation de ses
placements sont-elles fixées préalablement au démarrage de la commercialisation de ses titres.
Les OPCVM existent sous deux formes juridiques distinctes : Les Sociétés d'Investissement à
Capital Variable (SICAV) et les Fonds Communs de Placement (FCP).
Les souscriptions sont effectuées à un prix appelé valeur liquidative et calculé périodiquement.
Sociétés de gestion d’OPCR
L'activité de capital-risque, consiste pour un organisme de placement en capital-risque à financer
des entreprises non cotées remplissant certaines conditions conformément aux dispositions de la
loi n°41-05 relative aux organismes de placement en capital risque. L’investissement dans les
sociétés cibles prend la forme de fonds propres ou de quasi-fonds propres, pour une période
d’investissement prédéterminée, et ce, dans un objectif de réalisation d’une plus-value à terme.
Les OPCR, gérés obligatoirement par une société de gestion agréée par l’administration, sont des
véhicules d’investissement pouvant revêtir la forme de Fonds commun de placement à risque
désignés FCPR ou de société de capital risque désignés SCR.
La SCR prend la forme de société par actions gérée par la société de gestion en vertu d’un mandat
de gestion. Le FCPR, quant à lui, est une copropriété d'actifs constitués à l’initiative de la SDG
d’OPCR. Le FCPR n’a pas la personnalité morale. Ses modalités de gestion sont fixées dans son
règlement de gestion.
Au terme de la période d’investissement, l’investisseur pourrait disposer de différents modes de
sorties du capital, à savoir l’introduction en bourse, la cession à un tiers, ou une cession
stratégique (reprise des parts par le management de la société investie).
Sociétés de gestion des FPCT
Le FPCT est une copropriété d’actifs qui a pour objet exclusif l’acquisition des créances d’un ou
de plusieurs établissements initiateurs au moyen de l’émission de parts et de titres de créances. Le
Fonds n’a pas de personnalité morale et est constitué à l’initiative conjointe de l’établissement
gestionnaire et l’établissement dépositaire.
L’établissement gestionnaire est toute société commerciale, remplissant certaines conditions,
agréée par le ministère des Finances, qui réalise pour le compte du FPCT l’acquisition des
créances et prend possession de tout titre ou document représentatif ou constitutif desdites
créances. Il se charge de l’émission des parts et/ou des titres de créances et paie à l’initiateur la
contrepartie convenue suite à la cession. Il gère le FPCT dans l’intérêt exclusif des porteurs de
parts et des titres de créances.
L’établissement dépositaire a pour fonction la garde des actifs du FPCT. Il assure la conservation
de ces actifs, du bordereau de cession et de tout autre document assurant la validité desdits actifs.
Il tient les comptes de paiements ouverts au nom du FPCT ainsi qu’un relevé chronologique des
opérations réalisées.
Seules les banques agréées, la Caisse de dépôt et de gestion peuvent exercer la fonction
d’établissement dépositaire. Les établissements qui ont pour objet le dépôt, le crédit, la garantie la
gestion de fonds ou les opérations d’assurances et ayant leur siège au Maroc peuvent également
être dépositaires à condition qu’ils figurent dans une liste arrêtée par l’administration après avis de
l'AMMC.
En sus des parts, un FPCT peut émettre des obligations. Les parts ou obligations émises sont
assimilées à des valeurs mobilières.
Toute personne morale ou physique peut souscrire ou se porter acquéreur des parts et titres de
créance émis par un FPCT.
Les parts et titres de créance émis par un FPCT peuvent faire l’objet d’une inscription à la cote de
la Bourse des Valeurs, conformément à la législation et à la réglementation en vigueur, si le
règlement de gestion du FPCT le prévoit.
Marché monétaire
Le marché monétaire est un marché financier où s’échangent des titres de courte durée contre des
liquidités. Il est réservé aux institutions financières et entreprises qui peuvent prêter ou emprunter
des liquidités sur des durées très courtes.
Le marché monétaire est organisé en un marché interbancaire réservé aux banques et un
marché de titres de créances réservé aux investisseurs :
Le marché interbancaire est le marché où les banques prêtent et empruntent des liquidités à très
court terme sans création de titres en contrepartie (emprunt à blanc). La durée la plus fréquente est
le jour le jour. Les prêts et emprunts garantis par des titres sont connus sous le terme pension. La
pension consiste en un transfert simultané, entre deux parties, de titres contre une certaine somme
d’argent, avec l’engagement des deux parties de procéder au transfert inverse à une date ultérieure.
Le marché des titres de créances négociables TCN est un marché où les établissements de crédit
empruntent par la création de Certificats de Dépôt CD ou Bons des Sociétés de Financement BSF,
et les entreprises par la création de Billet de Trésorerie. Ce sont des titres de durées courtes ou
moyennes.
Le marché de change
Le marché des changes est essentiellement un réseau interbancaire, aux ramifications multiples et
trés internationalisé. A la différence des autres marchés financiers, il n’existe pas d’autorité
organisatrice ; le marché des changes fonctionne en continu. Une opération de change consiste à
acheter une monnaie en la payant avec une autre monnaie. Le taux de change, ou parité, est un
rapport entre deux monnaies. Il exprime le nombre d’unités d’une monnaie que peut acheter une
unité d’une autre monnaie. Une devise est une monnaie considérée dans son rapport aux autres
monnaies. Ex : la livre sterling par rapport au franc suisse. Une devise est pleinement convertible
s’il est possible de l’échanger sans restriction contre une autre devise pleinement convertible. Le
yuan chinois n’est que partiellement convertible : la Banque Centrale Chinoise ne permet pas que
le yuan soit librement acheté ou vendu ; elle exerce un contrôle sur les opérations de change de
manière à maintenir une parité (quasiment) fixe avec l’USD. Les montants négociés sur les
marchés des changes sont considérables : en moyenne quotidienne, ils sont aujourd’hui de l’ordre
de 4000 milliards équivalent USD.
Les devises contemporaines connaissent d’incessantes fluctuations de cours ; on parle parfois de
manière imagée de flottement généralisé des monnaies.
Divers facteurs concourent aux fluctuations de la parité :
– la balance des paiements,
– les taux d’intérêt à court terme,
– les perspectives de croissance : les titres exprimés dans une devise représentent une promesse
sur les richesses qui seront produites dans le futur,
– la sécurité, au sens militaire du terme, réelle ou supposée, de la nation où est émise la devise.
Plus généralement, les fluctuations ne dépendent pas uniquement de ces facteurs objectifs. Les
variations de cours sont notamment le résultat d’anticipations complexes de la part des opérateurs
sur les marchés des changes ; les cambistes doivent en particulier anticiper sur les anticipations
des autres cambistes...
Le risque de change : Un exemple
Une entreprise de la zone euro facture une livraison de marchandises en USD. Risque de change
pour l’entreprise : entre la facturation et le paiement, l’USD est susceptible de baisser par rapport à
l’EUR. Il apparaît nécessaire de pallier ce risque.
Gestion du risque de change :
Les options de change Une option de change est un contrat qui confère à son acheteur le droit
d’acheter ou de vendre une certaine quantité d’une devise à une parité spécifiée. Ce contrat peut
être valable pendant une certaine période (option américaine) ou seulement à une certaine
échéance (option européenne).
– Options standardisées : Euronext Amsterdam, Chicago Mercantile Exchange, Philadelphie...
– Options de gré à gré ou options OTC (Over The Counter) : la forme la plus répandue.
- les opérations à terme Une opération d’échange à terme de deux devises se fait à un cours
convenu lors de la conclusion du contrat. Les contrats sont généralement élaborés de gré à gré (on
les appelle dans ce cas des forwards) mais il existe des contrats standardisés : CME, Amsterdam,
Philadelphie... Un contrat à terme supprime le risque de change mais ne permet pas de bénéficier
d’une évolution favorable des parités.
Les swaps de devises : Un swap est un contrat permettant d’échanger deux flux financiers ; le
développement massif des swaps remonte au début des années 1980. Un swap de devises est un
contrat de gré à gré entre deux parties qui s’échangent des dettes contractées dans des devises
différentes. Un swap de devises permet donc de modifier la monnaie dans laquelle s’exprime une
dette (ou un placement). Il permet également d’en modifier le taux ou la nature du taux. Pour
conclure un swap, les cocontractants précisent divers éléments :
– le montant du contrat, exprimé dans une des deux devises
– la parité retenue pour procéder à l’échange
– la durée du contrat
– les modalités de calcul des intérêts (éventuellement intérêts fixes ou variables).
Chapitre V : Les irrégularités du développement
Pour définir le développement, on se réfère souvent à la définition devenue classique proposée par
l’économiste français François Perroux en 1961 : c’est « la combinaison des changements
mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître cumulativement et
durablement son produit réel et global ». Cette définition implique deux faits principaux : si la
croissance peut se réaliser sans forcément entraîner le développement (partage très inégalitaire des
richesses, captation des fruits de la croissance par une élite au détriment du reste de la population),
il y a tout de même une forte interdépendance entre croissance et développement (le
développement est source de croissance et nécessite une accumulation initiale). Enfin, le
développement est un processus de long terme, qui a des effets durables. Une période brève de
croissance économique ne peut ainsi être assimilée au développement.
Le développement est par nature un phénomène qualitatif de transformation sociétale (éducation,
santé, libertés civiles et politiques…) alors que la croissance économique est seulement un
phénomène quantitatif d’accumulation de richesses. Ainsi le programme des Nations unies pour le
développement (PNUD) définit le développement comme le fait d’« élargir l’éventail des
possibilités offertes aux hommes et de services de base comme la santé ou l’éducation. Les
besoins essentiels sont définis par le fait qu’ils sont quantifiables, universels et facteurs de
croissance économique. Le PNUD propose ainsi quatre critères pour mesurer le niveau de
développement d’un pays :
• la productivité qui permet d’enclencher un processus d’accumulation ;
• la justice sociale : les richesses doivent être partagées au profit de tous ;
• la durabilité : les générations futures doivent être prises en compte (dimension à long terme du
développement) ;
• le développement doit être engendré par la population elle-même et non par une aide extérieure.
La mesure par les indicateurs de développement
Le niveau de développement d’un pays ne se limite pas à son niveau de richesse économique, le
développement ne se réduisant pas à la croissance économique. C’est pourquoi d’autres
indicateurs sont souvent utilisés. Ainsi, le taux de mortalité infantile est l’un des plus pertinents
puisqu’il est affecté par le niveau d’éducation des femmes d’un pays, le niveau d’exposition aux
maladies de la population et le niveau du système de santé (hôpitaux…). On considère qu’un pays
ayant un taux de mortalité infantile supérieur à 5 % est en sous-développement. Mais cet
indicateur est encore trop limité, car il ne prend pas en compte suffisamment de facteurs de
développement. Le PNUD a donc créé en 1990 un indicateur synthétique, l’indicateur de
développement humain (IDH). Considérant que le développement traduit l’extension des
possibilités humaines, celle-ci nécessite trois conditions : la possibilité de vivre longtemps et en
bonne santé, la possibilité de s’instruire, et enfin les possibilités d’accès aux ressources permettant
de vivre convenablement. Pour représenter ces trois dimensions du développement (santé,
éducation, niveau de vie), l’IDH synthétise trois indicateurs mesurés de 0 à 1 (plus il est élevé,
plus le pays est développé) :
• un indicateur de longévité et de santé mesuré par l’espérance de vie à la naissance ;
• un indicateur d’instruction mesuré pour deux tiers par le taux d’alphabétisation des adultes et
pour un tiers par le taux de scolarisation ;
• un indicateur de niveau de vie mesuré par le PNB/habitant en PPA (parité de pouvoir d’achat).
L’IDH synthétise ces trois indices en un seul traduisant le niveau de développement du pays, noté
de 0 à 1. Ainsi, en 2005, les pays à développement humain élevé ont un IDH supérieur à 0,800 ;
les pays à développement humain moyen ont un IDH compris entre 0,500 et 0,799 ; les pays à
développement humain faible ont un IDH inférieur à 0,500. Des différences significatives de
classement apparaissent selon que l’on prend en compte le PNB/ habitant ou l’IDH, ce qui montre
l’intérêt de ce dernier
Tout comme le PNB/habitant, l’IDH rencontre des limites puisqu’il ne montre pas si le niveau de
développement atteint est dû à une aide extérieure ou bien aux progrès réels du pays qui traduisent
alors l’effectivité d’un processus durable de développement. De plus, on peut lui reprocher son
caractère statique alors que ce qu’il est censé mesurer, le développement, est lui un phénomène
dynamique. Enfin, l’IDH n’indique pas le niveau des inégalités internes au pays.
Réussite et échec des stratégies de développement Plusieurs stratégies de développement se sont
succédé à partir de la seconde moitié du XXe siècle. Leurs fondements sont intimement liés au
contexte diplomatique, commercial et idéologique de leurs époques respectives : choix du libre-
échange ou du protectionnisme, de l’État ou du marché, inspirations libérales ou keynésiennes…
LES STRATÉGIES D’INDUSTRIALISATION
L’accomplissement de ces stratégies va se dérouler des années 1950 jusqu’au début des années
1980. Elles sont le fait de pays souvent nouvellement indépendants suite au processus de
décolonisation. La plupart de ces pays vont faire jouer un rôle primordial à l’État du fait du
contexte mondial keynésien pour le bloc de l’Ouest et de l’hégémonie socialiste dans le bloc de
l’Est : c’est l’idéologie triomphante du volontarisme politique qui permettra d’amorcer une
industrialisation tardive.
Les fondements des stratégies d’industrialisation
Le choix de l’industrie La plupart des pays du tiers-monde vont choisir de privilégier l’industrie au
détriment de l’agriculture. Un consensus se met en place pour lier de manière forte développement
et industrialisation. En effet, beaucoup de pays ont en mémoire les dégâts provoqués par leur
spécialisation dans les produits primaires. De plus, le secteur industriel est supposé être facteur
d’externalités positives par des effets d’entraînement sur les autres secteurs de l’économie – par
l’intermédiaire de gains de productivité, d’un accroissement de la qualification de la main-d’œuvre
et en suscitant du progrès technique. De l’autre côté, l’agriculture est considérée comme un
secteur archaïque, à faible potentiel de productivité, qui se développera grâce aux effets
d’entraînement de l’industrie. On retrouve donc ici l’influence de la thèse dualiste d’Arthur Lewis
Le développement autocentré
Le premier type de stratégies de développement regroupe des industrialisations basées sur le
développement du marché intérieur : c’est le développement autocentré. Elles reflètent un «
pessimisme pour les exportations » vécu par ces pays à la suite de spécialisations défaillantes
(souvent dues à un passé de colonie) et d’une dégradation des termes de l’échange.
Le développement extraverti
Une partie des pays du tiers-monde va suivre une autre stratégie d’industrialisation, passant par
une participation croissante au commerce international (développement extraverti* ), suivant en
cela les principes de la théorie néoclassique des avantages comparatifs, avec plus ou moins de
succès.
VERS UN NOUVEAU PARADIGME DU DÉVELOPPEMENT
La remise en cause du paradigme libéral qui fait suite aux échecs des stratégies autocentrées
amène à traiter des nouvelles pistes pour les stratégies de développement à venir. Une réflexion
profonde est menée, tant en dehors qu’à l’intérieur des institutions internationales chargées du
développement (ONU, PNUD, FMI, Banque mondiale), pour repenser le développement
12.3.2 Un développement des libertés L’économiste indien Amartya Sen (prix Nobel d’économie
en 1998) introduit une dimension philosophique dans la théorie du sous-développement. L’agent
économique est aussi une personne morale. Il estime que même si les stratégies de développement
assurent la distribution des biens primaires nécessaires aux besoins essentiels (nourriture,
logement…), les capacités des individus à utiliser librement ces ressources sont inégales et non
assurées. Par exemple, les ressources alimentaires sont disponibles pour nourrir l’ensemble de la
population d’un pays, mais l’absence de libertés publiques peut empêcher une partie de cette
population d’y avoir accès. Dans cette perspective, les stratégies de développement doivent non
seulement viser la production des revenus et des ressources pour assurer le développement, mais
également des « capabilités » (de l’anglais capabilities), c’est-à-dire que toute personne doit
disposer des capacités à pouvoir mener une vie digne et sensée. Cette vie accomplie nécessite
l’assurance de certaines « capabilités » fonctionnelles comme pouvoir éviter de mourir de manière
précoce, avoir accès à l’éducation secondaire, mais aussi avoir accès à l’étendue des sentiments
humains (rire, pleurer…), pouvoir se distraire, etc. Le développement est donc redéfini comme un
processus augmentant la capacité des individus à jouir de libertés : la disponibilité des ressources
ne suffi t donc pas, il faut aussi assurer la capacité de jouir de ces ressources. Les stratégies de
développement doivent s’employer à éliminer les obstacles à cette extension des possibles des
individus et aussi ne pas se limiter à de seuls critères quantitatifs de réduction de la pauvreté, de
revenu… Les travaux de Sen vont être à l’origine de la création de l’indicateur de développement
humain (IDH), à laquelle il a directement contribué. Un des préalables au développement, selon
Sen, est la démocratie. C’est la forme de pouvoir politique qui garantit le mieux l’assurance des «
capabilités ». Les stratégies de développement doivent donc avoir comme socle commun la
démocratisation. Pour illustrer cette thèse, Sen prend l’exemple des famines
Un développement durable
La définition la plus répandue et la plus officielle du développement durable est la suivante : "un
développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre les capacités des générations
futures à répondre à leurs propres besoins".
Il existe aussi d'autres définitions du développement durable, ou des politiques de développement
durable. On dira par exemple qu'il s'agit d'un développement qui intègre, les aspects économiques,
sociaux, et environnementaux, d'autres formulations disent, qui équilibre ces aspects économiques,
sociaux, environnementaux, ou des aspects institutionnels aussi, ou encore culturels. Différentes
variations donc, mais des formules dont la vérification reste toujours peu aisée. Enfin, une façon
courante de définir le développement durable est de multiplier les principes ou les critères
auxquels il doit satisfaire. Par exemple, vision de long terme, vision mondiale, principe de
précaution, intégration des différentes dimensions, participation, etc.
Il existe 17 objectifs du développement durable
Objectif 1 : Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde
Objectif 2 : Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir
l’agriculture durable Objectif 3 : Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-
être de tous à tout âge
Objectif 4 : Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et
promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie
Objectif 5 : Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles
Objectif 6 : Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des
ressources en eau
Objectif 7 : Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à
un coût abordable
Objectif 8 : Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi
productif et un travail décent pour tous Objectif 9 : Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir
une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation Objectif 10 : Réduire les
inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre
Objectif 11 : Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs,
résilients et durables
Objectif 12 : Établir des modes de consommation et de production durables
Objectif 13 : Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et
leurs répercussions
Objectif 14 : Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources
marines aux fins du développement durable Objectif 15 : Préserver et restaurer les écosystèmes
terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la
désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des sols et mettre fin à
l’appauvrissement de la biodiversité
Objectif 16 : Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du
développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux,
des institutions efficaces, responsables et ouvertes
Objectif 17 : Renforcer les moyens de mettre en œuvre le partenariat mondial pour le
développement durable et le revitaliser.
Théorie des cycles économiques
La récurrence des crises économiques au XIXème siècle a depuis longtemps retenu l’attention des
économistes. L’irrégularité de la conjoncture, l’alternance de mouvements à la hausse ou à la
baisse des différentes variables (activité, emploi, profit, prix…) ont conduit les économistes à
emprunter aux sciences exactes certaines expressions. On trouve ainsi fréquemment le terme de
« cycle » pour désigner des mouvements se reproduisant avec une amplitude et une périodicité
relativement régulière (comme celles engendrées par une sinusoïde, par exemple). Il est clair que
les mouvements des variables économiques ne reproduisent que de loin cette perfection
mathématique. Aussi, les termes de « fluctuations » ou « d’oscillations » sont-ils fréquemment
utilisés, la dénomination de cycle mettant plutôt en évidence l’idée de mouvements récurrents et
réguliers de l’activité.
Cependant, dans l’utilisation économique actuelle du terme « cycle » apparaît une composante
supplémentaire par rapport aux vocable « fluctuations » : celle de la persistance. Il n’est sans doute
pas exagéré de dire que la question des fluctuations englobe la quasi-totalité des réalités
macroéconomiques. En revanche, le thème du cycle est beaucoup plus « spécialisé ». Ainsi, ce
cours se situe résolument dans cette perspective. Nous nous pencherons sur les analyses modernes
ou contemporaines qui apportent à la fois une explication complète de la persistance d’un
mouvement (qu’il soit ascendant ou descendant) et du retournement de la tendance. Les « vraies »
théories du cycle sont donc ambitieuses car elles nécessitent une vision globale du système
économique.
Cependant, avant toute chose, décrire le cycle est une nécessité pour bien délimiter l’objet des
chapitres qui vont suivre. Il s’agit de situer le sujet traité par rapport à d’autres préoccupations
théoriques : il convient surtout de bien savoir de quoi l’on parle.
I. La caractérisation du cycle économique
1. Quelques précisions de vocabulaire :
S’agissant d’une façon générale d’observer des mouvements, différentes classifications sont
proposées :
Le déplacement d’un objet au cours du temps peut le conduire à se retrouver, à intervalles
réguliers, au même endroit : il est alors qualifié de systématique au sens où il semble obéir à un
ordre préétabli, ou déterministe. L’hypothèse contraire correspond à un mouvement aléatoire ou
stochastique. Parmi les mouvements systématiques certains sont à sens unique (ne changent jamais
de sens) et d’autres ont des retournements, on parle alors d’alternance. Mais il faut bien
évidemment que les diverses phases se succèdent avec régularité.
Le terme cyclique renvoie à l’amplitude du mouvement, qui doit être plus ou moins constante,
alors que l’intervalle de temps séparant les différentes phases dépend de la périodicité. Ainsi
cyclicité et périodicité ne sont pas des notions qui se confondent.
En pratique, les mouvements que nous avons à étudier en économie sont des phénomènes qui
certes se répètent, se reproduisent mais sans que l’on puisse y trouver la perfection, la régularité
présentes dans les domaines de la physique et de la mécaniques auxquelles sont empruntées ces
notions. Ainsi, bien que le terme soit couramment utilisé en de nombreuses circonstances, il n’y a
pas de véritable cycle en économie. A la limite on ne devrait parler que de tendance cyclique sous-
jacente aux mouvements économiques. Or, pour désigner ces phénomènes, on trouve également
dans la littérature les expressions d’oscillation ou de fluctuation, d’où les risques de confusion.
Ainsi, la rigueur des analyses rend nécessaire de donner de plus amples précisions et restrictions
quant à l’utilisation du mot « cycle ».
Comme pour la croissance, la variable centrale du cycle est le produit global. Un certain nombre
de caractéristiques permet d’utiliser le terme de façon à disposer de propriétés précises :
il est alterné
il se reproduit à intervalles relativement réguliers
il est d’une amplitude ne dépassant pas certaines limites.
L’analyse contemporaine ajoute également la notion de persistance. Cette propriété indique que si
le PIB augmente à un rythme un peu plus rapide au cours d’une période, il y a de fortes chances
pour qu’il en soit de même pendant plusieurs périodes. Inversement, lorsque l’activité commence
à ralentir, la baisse du rythme de l’activité se poursuit généralement pendant quelques temps. Pour
le théoricien, la persistance est sans doute la caractéristique la plus intéressante et la plus
complexe du cycle économique. S’il est relativement facile d’expliquer pourquoi la production est
fluctuante en faisant appel à des erreurs d’anticipations, les saturations, les variations des taux
d’intérêt, les rigidités… il est beaucoup plus difficile d’expliquer pourquoi un retournement de la
conjoncture a une certaine durabilité.
A la différence d’une manifestation cyclique, un phénomène de fluctuation a un caractère souvent
erratique, imprévisible.
C’est de façon relativement pragmatique que vont se développer les premières tentatives
d’explication du cycle. Historiquement, le recensement d’un certain nombre d’évènements permet
d’énoncer des « faits stylisés ».
2. Les faits empiriques historiques
L’analyse des cycles par rapport à la croissance est largement dépendante de l’évolution historique
des économies. En effet, avant la seconde guerre mondiale, les pays développés à économie de
marché (PDEM) ont connu de fortes fluctuations de leurs principales variables macroéconomiques
(PIB, inflation, chômage…). Ces perturbations, en particulier le fait qu’à certaines périodes les
pays ont pu connaître des « crises » économiques, càd des périodes où le taux de croissance du
PIB a été négatif, a conduit beaucoup d’économistes à tenter de définir des cycles réguliers
d’évolution des systèmes, basés sur la valeur absolue des variables. Voir graphiques 1 à 4 tirés de
« La croissance économique » de Barro et sala-i-Martin.
L’un des premiers auteurs à tenter de mettre en évidence statistiquement des cycles est Juglar, en
1862. Clément Juglar est un médecin français. Il analyse la France, la Grande Bretagne et les
Etats-Unis et met en avant des cycles d’une durée de 9 à 10 ans.
Soixante ans après Juglar, c’est-à-dire vers 1922, le statisticien J. Kitchin propose une étude des
cycles américains et britanniques sur la période 1890-1922. Il met en évidence des cycles dits
« mineurs » d’une durée approximative de 40 mois (3 ans et 4 mois environ), des cycles majeurs
de 7 à 11 ans. Ce sont les cycles mineurs qui sont aujourd’hui identifiés comme « cycles de
Kitchin » et qui seraient en quelque sorte inscrits à l’intérieur des cycles Juglar. Mais les plus
connus des cycles sont certainement ceux de Kondratiev, qui met en évidence en 1922 et 1925 des
cycles longs dans les économies développées. Il étudie la France, la Grande Bretagne,
l’Allemagne et les Etats-Unis sur la période 1780-1920 et identifie des cycles d’une longueur
approximative comprise entre 50 et 60 ans.
(1) La Revolution Industrielle (1787-1842) est le cycle le plus connu de Kondratiev: le boom a
débuté vers 1787 et a tourné en recession au début de 1801 et, en 1814, s’est accentué en
dépression. La dépression a duré jusqu’en 1827 environ après quoi il y a une reprise jusqu’en
1842. Ce cycle de Kondratiev aurait été dû au développement du textile, fer et autres industries.
(2) Le Kondratiev “Bourgeois” (1843-1897): Après 1842, le boom a ré émergé et une nouvelle
vague Kondratiev a commence, cette fois résultant de l’avancée des routes et trains dans le nord de
l’Europe et de l’Amérique et de l’expansion des industries du charbon et du fer. Le boom voit sa
fin approximativement en 1857 quand survient une récession. La récession devient une dépression
en 1870, qui durera environ jusqu’en 1885. La reprise arrive ensuite et perdure jusqu’en 1897.
(3) Le Kondratiev Néo-mercantiliste (1898-1950): Le boom débute vers 1898 avec l’expansion
de l’électricité et l’industrie automobile jusqu’en 1911. La récession qui a suivi tourne en
dépression vers 1925 jusqu’en 1935. On peut supposer que cette 3ème vague amorce une reprise
immédiatement après 1935 jusqu’en 1950.
(4) Le 4ème Kondratiev (1950- 2010). Il y a eu beaucoup de débats parmi les “croyants” autour
de la date de la 4ème vague. Ceci est dû au fait de la confusion générée par la faible fluctuation
des prix et de l’effet des politiques Keynésiennes et ce débat doit être résolu. Peut être que la plus
acceptable plage de dates est que le boom a débuté autour des années 50 jusqu’en 1974 lorsque la
récession a commencé. Quand (et si) cette récession devient une crise est plus difficile à définir
(c.1981?), mais ce qui a été plus ou moins entendu est qu’en 1992 la reprise a commencé et a été
projetée pour aboutir à un boom et à un nouveau cycle de Kondratiev vers 2010.
Dans ses premiers travaux Kondratieff se limitait à un constat. L’idée a été reprise par de
nombreux auteurs. A partir de données beaucoup plus détaillées, Kuznets a notamment proposé
dans les années 30 une théorie des cycles longs mettant en évidence des mouvements d’une
périodicité de l’ordre de 22 ans pour les prix et la production aux Etats-Unis. Le contenu explicatif
des théories du cycle long a semblé faible jusqu’à son enrichissement par les analyses de
Shumpeter, portant sur les « grappes d’innovation » et de « destruction créatrice » en 1939. L’idée
est que le système capitaliste est caractérisé par une mutation permanente des structures de
production tenant à des raisons internes, endogènes. Sur la base des nouvelles méthodes de
production, découlant du processus d’innovation, les entreprises et installations anciennes doivent
laisser place aux nouvelles : on fait du neuf en détruisant le vieux. Ce schéma théorique permet à
Shumpeter de proposer une explication aux cycles économiques longs mis en évidence par
Kondratieff : chacune des grandes périodes d’expansion se caractérise ainsi par la diffusion
d’innovations technologiques majeures propres à chaque période envisagée. Les innovations
majeures du premier cycle auraient été la machine à vapeur et le textile, le deuxième l’acier et le
chemin de fer et enfin le troisième le moteur à explosion, l’électricité et la chimie. Certains auteurs
plus récents reprennent le schéma en l’appliquant à des développements plus récents : Le
quatrième Kondratieff pourrait être celui de l’automobile et de l’électronique. La sortie de la crise
des années 70 passerait par le développement de nouvelles filières industrielles permettant
d’enclencher un nouveau processus d’accumulation. L’idée est que les innovations prendraient
nécessairement naissance pendant la phase de difficultés du cycle. Il y a diverses explications
apportées à cela depuis, mais on peut retenir notamment l’idée que lors des crises les activités non
suffisamment rentables disparaissent et laissent ainsi place à d’autres formes plus rentables. C’est
un processus d’adaptation des activités à l’évolution du contexte. Schumpeter a également proposé
une vision très systématique de « l’emboîtement » des différents types de cycle : chaque cycle
Kondratieff contiendrait 6 cycles Juglar de 9-10 ans, et chaque Juglar se composerait en 3 cycles
Kitchin d’un peu plus de 3 ans chacun. Toutes les fois que les 3 cycles traverseraient ensemble
une même phase, cette phase serait d’une intensité exceptionnelle (ex : crise de 29).
Cependant, beaucoup d’économistes ne croient pas à ces cycles longs, et les méthodes statistiques
modernes d’extraction des composantes cycliques des séries chronologiques n’ont pas réellement
permis de confirmer l’existence de ces cycles (Kitchin, Juglar, Kondratieff).
Dans un premier temps, ce sont tous les travaux empiriques publiés depuis une cinquantaine
d’années qui permettent de mieux connaître la nature du phénomène cyclique. L’approche reste à
ce stade tout à fait pragmatique.
En particulier, il semble que le cycle économique soit d’abord un phénomène global, souvent
d’ampleur internationale, concernant non seulement la production, l’emploi et le chômage, mais
également un très grand nombre d’autres données comme les prix des matières premières. C’est
aussi un phénomène persistant dont le déroulement peut prendre plusieurs années au cours
desquelles on observe des mécanismes cumulatifs à la hausse comme à la baisse.
Des travaux plus récents ont particulièrement mis l’accent sur les caractéristiques cycliques du
marché du travail.
Historiquement, la théorie des cycles et fluctuations se démarque donc de celle de la croissance en
ceci que les théories de la croissance essaient d’expliquer une tendance de long terme du produit.
A l’opposé, hormis cette tendance de long terme, les théories des fluctuations cherchent à analyser
les mouvements, les fluctuations de divers agrégats économiques, notamment le PIB, autour de
cette tendance. Se pose dès lors la question de la manière dont décomposer au mieux la tendance
du cycle. En fait, les théories et les études empiriques sont allées de pair. Initialement, la croyance
était qu’il existait une tendance DETERMINISTE dans les séries, c.à.d. dépendante du temps.
Mais avec les travaux pionniers de Beveridge et Nelson (1981), repris par Nelson et Plosser (82),
cette vision simpliste va être remise en cause au profit d’une vision stochastique de la tendance.
II. De la tendance déterministe à la tendance stochastique des séries économiques : les
apports des travaux empiriques
Outre les questions économiques sous-jacentes, la décomposition des séries économiques entre
une tendance et des fluctuations a une raison technique. En effet, il apparaît que la majeure partie
des séries économiques ne sont pas stationnaires, càd que sur longue période elles n’ont pas une
moyenne, variance et covariance constantes, mais au contraire bien souvent croissantes avec le
temps. Dans ce cas, les méthodes économétriques classiques (MCO..) ne peuvent s’appliquer. Il
est donc nécessaire de stationnariser les séries, càd de les purger de la tendance.
Des années 30 jusqu’aux années 80, la vision dominante de la décomposition tendance/cycle était
fondée sur l’extraction d’une tendance déterministe, fonction du temps, comme le montre
l’illustration suivante :
Tendance déterministe : on suppose que la série évolue de manière linéaire par rapport au temps :
y t t t
Lorsque 0 on dit que la série suit une « marche aléatoire avec dérive » et une « marche
aléatoire pure » si = 0.
On voit dès lors que lorsque l’on différentie la variable, le modèle devient stationnaire. Le modèle
est donc dit « stationnaire en différence ». Une des grandes conséquences du fait que la variable en
t dépend de sa valeur à la période précédente est que tout choc à une période va donc avoir des
effets permanents et non plus transitoires sur la trajectoire de la variable.
En 1981, Beveridge et Nelson mettent en évidence l’intérêt de l’hypothèse de tendance
stochastique. Ils montrent que tout modèle ARIMA (abréviation de « Auto-Regressive-
Intergrated-Moving-Average ») en français : modèle de type auto-régressif , intégré, moyenne
mobile a une tendance stochastique . Il s’agit d’une modélisation à la fois simple et très
sophistiquée permettant de prévoir une série chronologique à partir de sa seule histoire. Ces
travaux ont retenu l’attention pour au moins 2 raisons : la première est que les modèles de type
ARIMA se sont montrés comme permettant de retracer avec une précision tout à fait remarquable
beaucoup de variables macroéconomiques. La seconde est qu’ils montrent dès lors que les
prévisions de long terme basés sur des tendances déterministes sont fausses…
Les modèles ARIMA sont de la forme suivante :
y t y t 1 t b t 1 y t t b t 1
Avec b une constante.
Beveridge et Nelson (81) montrent que dans ce cas, la série y t peut être décomposée en :
y t y tp y ts
où
y tp y tp1 (1 b) t
qui est bien une marche aléatoire sans dérive
y ts b t
qui est bien un processus stationnaire.
Ainsi, la méthodologie de Beveridge et Nelson permet de décomposer des séries intégrées en une
composante stationnaire et une tendance stochastique (de long terme).