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CHAPITRE
Construction d’un modèle
éléments finis
Dans ce chapitre, on présente quelques étapes clé de la construction d’un modèle éléments
finis. Plus précisément, on invite le lecteur à s’interroger sur la nature du modèle à développer
(poutre, plaque, massif ), sur les conditions de symétrie à prendre en compte, et sur la mise
en oeuvre des conditions aux limites. Enfin, une comparaison des performances associées à
différents type de modèles est effectuée sur un exemple simple.
Sommaire
1 Choix du modèle et de la géométrie support associée . . . . . . . . . . . . . . . . 188
1.1 Structures élancées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
1.2 Structures fines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
1.3 Structures massives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
1.4 Rapport qualité/investissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
2 Prise en compte des symétries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189
2.1 Exemple étudié . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189
2.2 Prise en compte des symétries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190
2.3 Traduction des conditions aux limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190
3 Etude comparative de différents modèles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
3.1 Calcul de la solution analytique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
3.2 Comparaison avec les différents modèles éléments finis . . . . . . . . . 193
(a) Géométrie 3D d’un treillis (b) Support géométrique filaire pour un modèle
poutre
(c) Géométrie 3D d’une plaque raidie (d) Support géométrique surfacique et filaire
pour un modèle plaque et poutre
X=0
Z Y
X=2L
Figure III.24: Exemple étudié pour comparer les modèles éléments finis poutre, plaque et
massif
X=0
Z Y
(P)
X
X=2L
— Pour le modèle plaque, l’appui plan revient à imposer que les rotations selon ~
Z soient
nulles et que le déplacement selon X~ soit nul.
~
— Enfin pour le modèle poutre, l’appui plan revient à imposer que les rotations selon Y
et ~
Z soient nulles et que le déplacement selon X~ soit nul.
L’équilibre de la poutre donne les équations suivantes (le problème est considéré plan) :
X A + XB = 0
YA + F = 0
M A + MB + F L = 0
Le problème est hyperstatique de degré 2. Pour le comportement qui nous intéresse, seule
une inconnue statique reste indéterminée, par exemple le moment d’encastrement M A .
Encastrement
Z Y
Effort
surfacique
et
appui plan
Figure III.26: Exemple étudié pour comparer les modèles éléments finis poutre, plaque et
massif
y=Z
F
A B x=X
Figure III.27: Modèle poutre associé au problème proposé sur la Figure III.26
M f z (x) = Y A x ° M A
bh 3
I= (III.147)
12
Le théorème de Menabrea fournit l’équation manquante (la rotation en x = 0 est nulle) :
d Ed
=0
d MA
soit encore : ZL
L2
(F x + M A )d x = F + MAL = 0
0 2
d’où finalement :
L
M A = °F = MB
2
La contrainte normale sur la peau supérieure de la poutre est donnée à partir du moment
fléchissant :
M f z (x) h
æxx (x) = ° (III.149)
I 2
En x = L, on trouve donc la contrainte normale :
F Lh
æxx (L) = (III.150)
4I
Figure III.28: Les trois types de maillages envisagés pour modéliser la structure étudiée re-
présentée sur la Figure III.26
La solution analytique précédente peut être comparée à quatre modèles éléments finis :
contrainte). Cela conduit à un coût de calcul très important. Des éléments de degré 2 per-
mettent d’obtenir des résultats de meilleure qualité à taille de maille identique, mais le coût
de calcul augmente encore.
Le déplacement obtenu avec les modèles massifs tend vers une valeur légèrement supé-
rieure à celle donnée par le modèle analytique. Cela est dû au fait que le modèle analytique
réalisé est basé sur l’hypothèse de Bernoulli : on suppose que la section droite reste perpen-
diculaire à la ligne moyenne après déformation. En pratique, cette contrainte cinématique
rigidifie légèrement le comportement. Le modèle plaque donne la même valeur que le mo-
dèle poutre car il est basé sur le même type d’hypothèse cinématique.
La contrainte normale obtenue par les modèles plaque et poutre (éléments finis et ana-
lytique) est identique. La contrainte normale obtenue via les deux modèles massifs semble
converger vers une valeur légèrement supérieure. Néanmoins, avec ces modèles, il faut faire
un effort de calcul très conséquent pour arriver à un résultat au moins égal à ceux des mo-
dèles plaque et poutre. En effet, pour h = 1/100 il faut 1000 s pour trouver le même niveau de
contrainte que celui obtenu par le modèle plaque au bout de 20 s et par le modèle poutre au
bout de 1 s. On voit donc clairement que les modèles structuraux de type plaque ou poutre
sont bien plus performants dès que la structure présente un certain élancement.
Figure III.30: Résultats obtenus par les différents modèles numériques (poutre, plaque, mas-
sif ) et le modèle analytique pour le problème posé Figure III.26 et pour diffé-
rentes tailles de maille