Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
Courant critique : l’auteur est considéré comme le chef de file du Nouveau Roman,
expression employée tout d’abord par la presse et qu’il définit lui-même comme une
« appellation commode englobant tous ceux qui cherchent de nouvelles formes romanesques
[…] et qui sont décidés à inventer le roman ». Mouvement né dans les années 1950.
Thèse : la littérature romanesque doit se démarquer des œuvres du passé du point de vue de
l’appréhension du sens et surtout de l’utilisation de la langue.
Synthèse :
1
D’où les problèmes de roman dit “engagé” qui met l’accent sur le message et non sur la manière de le délivrer.
Cf. le chapitre intitulé L’engagement.
Temps et description dans le récit d’aujourd’hui :
La description : dans le roman du XIXème, la description posait un cadre, “un univers stable, auquel on
pouvait ensuite se référer et qui garantissait par sa ressemblance avec le “réel”, l’authenticité des événements”.
Le lecteur qui voulait s’attacher à l’histoire pouvait les passer.
Le Nouveau Roman : 1. s’attache particulièrement aux objets insignifiants plus qu’à la mise en place d’un
cadre.
2. affirme une fonction créatrice et n’est plus subordonné à une réalité préexistante
3. détruit, déconstruit le cadre au lieu de le “faire voir”.
Souvent la description ne part de rien, n’a pas de but apparent et présente un souci de précision extrême qui
peut déconcerter le lecteur.
La temporalité : le Nouveau Roman, met généralement en scène “des structures mentales privées de temps”.
Ainsi, l’œuvre n’est pas le résumé d’une durée plus étendue : le temps y semble paradoxalement coupé de sa
temporalité, “il ne coule plus”. De fait, l’œuvre ne peut prétendre à aucune réalité qu’elle-même et celle de sa
lecture : elle est auto-référentielle. Le temps ne peut plus être imaginé ou reconstitué d’où cette impression de
vide dans les romans de la nouveauté.
Du Réalisme à la réalité :
Le réalisme est une notion trans-historique.
Chaque nouvelle école littéraire voulait supplanter la précédente par souci de réalisme car chacune avaient
sur le réel une idée différente. Or, lorsqu’une forme est “usée”, sa “mise en accusation” relève effectivement
d’un “retour au réel” : “ la découverte de la réalité ne continuera d’aller de l’avant que si l’on abandonne les
formes usées”. Ainsi “pour rendre compte du monde d’aujourd’hui, le roman du XIX ème siècle ne serait pas le
bon outil”. Les formes romanesques se doivent donc d’évoluer parallèlement au changement objectif du monde.
De plus, la subjectivité est essentielle puisque “chacun voit dans le monde sa propre réalité” et que “ le roman est
justement ce qui la crée”. Le Nouveau Roman serait donc aussi un “nouveau réalisme” comme “Flaubert écrivait
le nouveau roman de 1860, Proust le nouveau roman de 1910”. Les chefs-d’œuvre sont donc profondément
ancrés dans l’histoire : elles ne survivent que dans la mesure où elles ont laissé derrière elles le passé, et annoncé
l’avenir2.
L’écriture est une perpétuelle recherche, une “invention du monde”, une “remise en question : il ne s’agit pas
en effet pour le romancier de “transcrire” ce qu’il reçoit mais de le “construire” véritablement et si possible,
comme Flaubert, “à partir de rien”.
La nouveauté romanesque met donc de côté le Vérisme et retient au contraire davantage “le petit détail qui
fait faux”.
Il y a quelque chose qui tend vers l’hétérogène en littérature, elle “consisterait d’ailleurs toujours […] à
parler d’autre chose”. Le romancier serait celui qui relierait deux mondes : “le présent […] qui serait seul visible
et “le réel” seul “important”. Ainsi, “par une description truquée des choses visibles […] il évoquerait le “réel”
qui se cache derrière” c’est-à-dire le ou les imaginaires que le romancier construit.
2
Les trois citations précédentes depuis “Le nouveau roman” jusqu’à “l’avenir” sont extraites de l’article A quoi
servent les théories ? que l’on peut trouver dans le même ouvrage.