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1
J
HISTOIRE
RELIGIEUX ET MILITAIRES,
CONTENANT
LEUR ORIGINE, LEUR FONDATION,
leurs progrès , les évenemens les plus considérables quî y íònt arrivés >
A P A R I S,
Cher Jeam-Baptisti Coignaud . Imprimeur & Libraire
ordinaire du Roy , rue saint Jacques , á la Bible d'Or,
M. DCC. XV.
AVEC AFP ROBAT ION ET TR1VILEGE DE SA MAJeSTbÎ
t
PREFACE.
. - ■ .. . ■. - : -j
IL est impossible que dans un Ouvrage d'une aussi
grande étendue que celui que j'aî entrepris , tel
que l'Histoire de tous les Ordres Monastiques , Reli
gieux & Militaires , & de toutes les Congrégations
séculières , dont le Public a reçu si favorablement les
deux premiers Volumes, il ne s'y glisse quelque fau
te -y c'est pourquoi je réitère ce que j'ai déja dit ailleurs
que je me retracterai volontiers , lors qu'on m'aura
fait connoître en quoi j'aurai manqué. L'on trouvera
déja des preuves de cette sincérité dans les Additions
òc les corrections qui font à la fin de ce troisième Vo
lume. Les fautes que l'on y trouvera a corriger ne fònc
pas néanmoins bien considérables. Les principales re
gardent les habillemens du Grand-Maître & des Che
valiers de Nôtre-Dame de Mont-Carmel & de faine
Lazare de Jérusalem. L'on m'a fait remarquer que je
m'étois trompé dans celui du Grand-Maître , n'aïant
point fait mettre de Croix fur fa Dalmatique, & qu'il
y avoit aussi quelque chose à corriger dans celui des
Chevaliers. J'avoue la faute, & l'on verra dans les ad
ditions & les corrections ce qu'il faut ajouter aux ha
billemens de ces Chevaliers. Mais ces Messieurs m'at-
tribuent d'autres fautes plus importantes, que l'amour
de la vérité ne me permet pas d'avouer. Non feule
ment quelques-uns d'entr'eux m'en ont fait des plain
tes ; mais il les ont répandues dans le Public , & Port
dit même que l'on écrit contre moi fur ce sujet ; je,
a ij
w PRE'FJC e.
me crois donc obligé de ne pas différerplus long-tems
à me justifier, .
Ces plaintes que l'on a formées contre moi se re
cuisent à quatre. i°. Que c'est à tort que j'ai avancé
que l'Ordre de saint Lazare avoit été supprimé par
Henri IV. Roi de France , lorsqu'il institua celui de
Nôtre-Dame de Mont-Carmel. t°. Que les Rois de
France n'aïant point eu la nomination des Grands-
Maîtres de l'Ordre de saint Lazare avant le Concor
dat fait entre le Pape Léon X. & le Roi François I.
( à ce que prétendent ces Chevaliers) je ne devois pas
dire que plusieurs Grands-Maîtres, que je nomme,
& qui ont possédé cette Charge avant le Concordat,
fin avoienteté pourvus par des Rois de France. 30. Que
j'ai mis au nombre de ces Grands-Maîtres un Jean de
Couras , & qu'il n'y en a jamais eu aucun de ce nom.
40. Que j'ai eu tort de dire que le Roi Louis XIV.
avoit approuvé ['habillement que M. le Marquis de
Dangeau , présentement Grand-Maître de l'Ordre de
Nôtre-Dame de Mont-Carmel & de saint Lazare de
Jérusalem , avoit donné aux Chevaliers de cet Ordre,
ôc que je ne devois pas parler du Collier du même Or
dre „ puisque ces Chevaliers n'en portent point.
Avant que de répondre à ces plaintes , il est necef-
faire de faire remarquer une faute que j'ai faite , 8c
que les Chevaliers de l'Ordre de Nôtre-Dame de
Mont-Carmel n'avoient garde de me faire observer j
puisque ce sont eux-mêmes qui me l'ont faitfaire,aïant
íuivitrop exactement ce qu'ils ont dit de l'origine de
leur Ordre dans plusieurs Mémoires & Factums qu'ils
ont produits au sujet des procès & des diíferens qu'ils
pnt eus touchant cet Ordre, m etant aussi trop fié au
PREFACE. v
Pere Toussaints de íàint Luc dans l' Abrégé Histori
que qu'il a donné du même Ordre,à Mezerai dans son
Histoire de France , à plusieurs autres Historiens , &>
même auBullaire Romain de la troisième Edition de
Rome de l'an 1638. qui tous ont mis la Bulle d'érection
de l'Ordrede Nôtre-Dame de Mont-Carmel en l'an
1607. le 14. des Kalendes de Mars, c'est-à-dire , le 16.
Févrierjcar il est certain qu'elle a été donnée parle Pa
pe Paul V.l'an 1608. dans la 3e. année de sonPontificat.
SUPPLEMENT AU CATALOGUE
des Livres que l' Auteur a consultés.
FUndatores Mariani , feu de facrarum Religionum Congregationura-
que fundatoribus Maria: Deiparac Virgini singulariser addictis ac
dilectis,authore Hippolyto Maraccio Lucen. è Congregatione Clericç-
rum Regul. Matris Dei. in 8 . Rome. 1*43 .
L'établissement du Tiers-Ordre de saint Augustin , & la conduire
assurée des fidèles qui y font aflòciés , par le P\ Bruno Sauvé Religieux
Augustin de la Communauté de Bourges , in 1 1 . Paris 1684.
Syllabus Magistrorum facri Palatii Apostolici , authore Vincentio
Maria Fonrana Ord. Pra:d. 1774 • Rom0i66). ,
Vira e morte delta Revercndiffima & SercniMima suor Anna Giulia-
na Gonzaga Archiduchessa d Austria del Terzo Ordine de Servi , Re
stauratrice délia detta Religione iri Germania, scritta dal F. Giuscppe
Maria Barcbi dell' Oidine stcíloí» 4 . Aíantoua 1623.
Abrégé de la vie & des rares vertus de Sœur Anne de Beauvais Reli
gieuse de sainte Ursule, par Pierre Villebois.m8 . Paris 1611.
Vita délia V. M. Paola da Foligno , Fondatrice délia Compagnia &
dell* Oratorio di santa Orsola in detta Citta , scritta da Michèle Angelo
Marcelli da Foligno./'» 4 . Roma 1659.
Dcscmpeíìo Hicronymiano , ò Respuesta à un Trattado que llama ,
question incidente , cl P. Gregor. de Quintamilla Bcncdictino , en su
Tabernaculo Fœderis , por el fray Hermenegildo de fan Pablo Hiio del
Real Convento de S.Geron. de Madrid , General Chronista de su Relir
gione. i»folio. Valencia 1678.
Dissertationes Ecclesiasticae , quibus pleraque ad Historiam Ecclefia-
sticam & Politicam Hifpaniae, remque diplomaticam fpectantia accu-
rarè discutiuntur pro Ordine Benedictino, contra Hcrmenigild. à san-
cto Paulo Hieronymitan. à P. Berezio Benedict. in 4 . Salamam.\6'i%*
La vie de sainte Odille Vierge , première Abbesse du Monastère de
Hoemboarg Diocèse de Strasbourg par le P. Hugues Peltre Chanoine
Régulier de l'Ordre de Premontré. in 8 . Strasbourg 169?.
Vira del V. P. Antonio Pagani Minore Observante di fan Francesco*
Fondatore dclla Compagnia délia santiflìmaCroce de Penitcnti e di quel-
la délie Dimesse délia Bcatissima Vergine, descritta dall' Abbate Sode-
rini. in 8 . Venetia 1-713 .
Vita dclla V. suor Francefca Farnese detta di Giesu Maria dell* Or
dine di santa Chiara , Fondatrice delli Monasteri di santa Maria délie
Gratie di Farnese , délia santiffima Concettionc di Albano, &di Roma,
Bec. Scritta da Don Andrea Nicoletti , da fan Lorenzio in Campo. w»
4 . Roma i£6b. «
Rclacion de Como se ha da Fondado en Alcantira di Portugal junto à
Lisboa , el Monastcro de N. S. de laQuieracion, por el Rcy Phelipe II»
por las Monias Peregrinas de santa Clara de la 1*. Régla Venidas de ì»
yv] Catalogue Aes L ivres que ? Auteur d consultes.
Baza Alemania perscquidadas de los Hereges .- por for Cathalina des
Spiritu fanto , Monia del Mismo Monasterio. in 4 . Lisboa i6ij.
Régla y Constituciones de las Monias Recolct.is dela Aslumpcionde
Nuestra Seíìora de la Ciudad de.Scvilladela Orden de Nuestra Sefio-
ra de la Merced Redempcion de Captivos con una brève relacion y de
las Vénérables Madres Fundadores del Sobredicho Monasterio por et
Padre Filipe de Guimcran Maestro General, in % • en Valencia 1Í14.
Les Constitutions de la Congrégation des Religieuses Hospitalières
de l'Ordrede S. Augustin, in tz . 169 t.
Rcgles & Constitutions des Religieuses Hospitalières de saint Joseph.
in 16. 16Ì6. •
Règles & Constitutions de l'Ordre des Religieuses da Nôtre Dame,
établi premièrement à Bordeaux in u. Bordeaux 1638.
Règles & Constitutions des Vierges Religieuses du Collège & Mona*
stere de sainte Ursule de Tulle, sous la Règle de saint A.igustin, approu
vées par Reverendilîimc pere cn Dieu Meíïïrc Jean de Genouiìlac de
Vaillac Evêque de Tulle, tn 8 . fans nom du lieu de L'impr:ssion,ni de
l'annéc.
Institution de la Société des Sœurs de S. Joseph pour le gouverne-
mentdes fillesOrphelines de la ville de Bordeaux in ia- Bordeaux\-joi.
Constitution» po.tr la Co.nmunauté des Filles de sunt Joseph ,
ditesde'la Providence , établiesau Fauxbourg saint Germain à Paris,
in iz. Paris iíji.
Constitutions des filles Hospitalières de la Congrégation de S.Joseph
pour l'instruction des Orphelines in 3 z. R iten 1696.
Constitutioni délie Religiose lolitarie Scalzc di santa Chiaradel Mo-
nastero detto délia solitudine di santa Maria delta Providenza soccorren-
te delta sara in sarfa. in ta. Rorna 1678.
Gli Ordini délia Divota Compagnia délie DimeíTe che Vivono sotto
il nome &C la prorettione délia Madre di Dio in 4 . Vetetia 1587.
Reglemens & usages des Classes de la Maison de S. Louis à saint Cir
in }i. Paris ijn.
Breviarium Equestre feu de Equestri Ordine Elephanrino , ejusque
origine progreflu ac splendore hodierno , tractai us collcctus ex amiquis
monumentis prarcipue ex posthumo & manuscripto codicc Juari Hertz-
holinii inepitomen redacto iliustrato & continuatoà Jano Birchcrodio,
in fol. Hafìiia 1734-
Catalogue des Chevaliers de l'Ordre du Collier de Savoie , dit l'An-
nonciade, avec leurs noms Sc armes par François Câpre,/»/. Turin. 6f .
Bulla Julii I II. Papx , corfirmationiserectionis & augmentimilitum
Lauretanorum impression». 1551.
Item Constitutioucs , orcìinaciones $t statutaejusd.Collegii ann.i^t.
Statuts de l'Ordre de ta Noble Passion institué par le Duc de Saxe
Weissensels. in sot. 1704.
Sfatura Ordinis Militaris S; Hubcrti , à Serenissimo Principe Joan-
ne Guillelmo Comité Palatino Rhcni , & lacr. Rom. Imp. Electore , rc-
novati. in fol. 1708.
TABLE
TABLE
DES CHAPITRES,
troisie'me partie.
1 iij
A P P R O B A T I 0 N.
J'Ay Iû , par ordre de Monseigneur le Chancelier , l' Ouvrage quia pour Titre t
'flfleire des Ordres Monastiques , Religieux , Militaires , & de toutes les Ce »grtga~
itons de ï un fr de l'atetre sexe au* ont éti jusants à- présent , contenant leur Origine fr
Fonduvn .Uttrt progrès , Us événement Us plue considérables qui y font arrivés fr lettti
Observances ,1m Décadence des uns., fr<c On ne peut aise z louer son Auteur d'avoir
couçu «n dessein si vaste , & de l'aroir , par un travail immense , si heureu'> ment
exécuté Je ne doute point que le public ne luy rende justice , en reconnoissant que
jusqu'à présent ìln'arien paru enec genre de si parfait & de si travaillé. Fau a Parie
k io. May 1711,
ANQ.UETIL.
P R I FIL E G E D V ' R O T.
DES
ORDRES RELIGIEUX.
TROISIEME PARTIE,
C 0 NT E NANT
Chapitre premier.
1
4 Histoire des Ordres Religieux >
moines que en Afrique , ils ne voulurent rien diminuer de leurs auste-
"sh/it ritez dans leur exil, íbit en se retirant dans des Monastères
Awu<jB£. déja établis , ou en fondant de nouveaux , comme S. Gau-
diofequi en bâtit un à Naples , S. Fulgence dans l'Iíle de Sar
daigne } S. Eugène proche Albi en Languedoc, & d'autres en
plusieurs endroits > c'est ce que nous avons tiré de la vie de S.
Augustin écrite par les R R.. PP. Bénédictins de la Congré
gation de S.Maur , qui est à la fin de l'Index gênerai des
ouvrages de ce Pere ; & par feu M. de Tillemont* Tarn. xiii.
de ses Mémoires four l' Histoire de l 'Eglise.
Il resteroit maintenant à examiner si les Religieux , qui pren
nent la qualité d'Ermites de S.Augustin , tirent leur origine
de ces Moines d'Afrique établis par S. Augustin j Mais com
me ce n'est pas une petite difficulté , & qu'il y a long-tems
quelle est agitée entre ces Religieux Ermites & les Chanoines
Réguliers , fans avoir pû être décidée , je ne prendrai point
parti dans un différend oìt l'on dispute de part & d'autre
avec beaucoup de chaleur. C'est ce que dit aussi M. Bulteau
qui ajoute néanmoins qu'il est vrai semblable que parmi ces
Moines d'Afrique , il y avoit aussi des Ermites -, puisqu'il y
Bulr. Hi/f^voit même des Reclus, dont S.Augustin loue & relevé
de l'Ordre ['austérité & l'ardeur pour la prière : Includunt se 'uiventes
noiji, Tome'* fnaSna intentione orationum.
tk- Nous ne pouvons pas cependant nous empêcher de faire
une petite reflexion , qui est que si les Ermites de S. Augustin
font véritablement les enfansde ce S. Docteur , il y a lieu de
s'étonner de ce que les Souverains Pontifes ont donné fur eux
la préséance aux Ordres de S. François & de S.Dominique,
qui n'ont paru que dans le treizième siécle D'un autre côté
5 il est vrai que les Chanoines Réguliers soient anssi les en-
fans de S. Augustin, & qu'ils aïent même le droit d'aînefle
fur les Ermites, comme ils le prétendent j il y a encore sujet
de s'étonner , de ce qu'ils veulent .être plus vieux que leur
Pere, en faisant remonter leur institution jusques au tems
des Apôtres. . ;
Quant à la Règle que fuivoient les premiers Disciples de S.
Augustin, iL ,y, a bien,de ^apparence qu'ils n'en fuivoient
"sojûf- d'autre, {Juç .•célte vdftl'Evapguej puisque l'Epître 109.
le S. Augtystist.«(rqui> #ít]a.> dans. l'édition des PP. Bene-
,'^^ik-^-Ì^^^'^'a^ dérègle à ceux de l'un & <k
Troisième Partie , Chàf..L 7
l'autre sexe des différentes Congrégations qui se glorifient Monre>
<l'avoir ce S, Docteur pour Pere , n'a été adressée que l'an *oS£;NA^
413. aux Religieuses qu'il avoit établies â Hippone Mais de Anuoci;
íçavoir quand elle a été accommodée à l'usage des hommes >
«n quel pais & par qui ce changement a été Fait , c'est encore
une difficulté que les Sçavans n'ont pû résoudre jusques à
présent-
Chapitre II.
C H K p i t r e I II.
oit
que Cardinal, & 'iSfín'ée en Flandres, Phónorá d'une
amitié' particulière. Lors qu'Alexandre fut parvenu au Pon
tificat, il appella le P., Lupiis à R.ome , & pour le retenir au
près de lui il lui voulût donner un JEvêehé & f Intendance
de la Sacristie 3 mais il refusa l'un l'autre. Dans un second
voyage qu'il fit a Rome , il rie xeçut pas de moindres marques
d'estime. d'Innocent XI. Les Papes ne furen.t pas les seuls
"dont il fut considéré. Le Grand Duc.de Toscane lui offrit
plusieurs - fois une pension considérable pour l'attirer à fa
Cour: on a de lui cinq Vokitnes fur ies Cánoris des Conciles,
& quelques autres Ouvrages.' : Il nìourut l'an ,
Un de ceu* qui a fait plus d'honpeur à cet Qrdre , a été
le Cardinal Henri Norjs: il étoit de Vérone , Se le premier
Ouvrage qu'rl donna au public , fut l'HFstojre Pélagienne,
imprimée a Padonë en 1673. , On rattaqua'párJdelìçavans
écrits, ausqúels il répondit. L'i querelle s'echauíTa & suc
io Histoire des Ordres Religieux,
Union portée au Tribunal de V Inquisition. Le Livre qui y avoir
Genirale donné lieu) fut examiné , & en tortit à l'honneur de l' Auteur,
tk de MI" & fuc depuis reimprimé deux fois. Le Pape Clément X. le fit
biPsÂint Qì}a^cateur ^u S- Office. Son Histoire Pélagienne fut de
Augustin, nouveau déférée à l' Inquisition en ì6j6. & en sortit avec le
même succès que la première fois. Le P- Noris enseigna
l'histoire Ecclésiastique Sí composa d'autres Ouvrages. Enfin
le Pape Innocent XII. appella ce fçavant homme à Rome
& l'établit Sous-Bibliotheearre du Vatican. II fut de nouveau
attaqué par ses Adversaires, & íès Ouvrages furent encore
mis à l'examen par ordre du Pape : Mais aïant été pleinement
justifié, Innocent XII. l'honora de la Pourpre en 1695. &
après la mort du Cardinal Casanate , arrivée en 1700. il fut
fait Bibliothécaire du Vatican. II fut encore nommé par le
Pape en 170^ pour travailler à la reformation du Calendrier y
& mourut à,R.orne en 1704. âgé de soixante-treize ans. Le
P- Bonjours Religieux François du même Ordre , & que le
Cardinal Noris qui connoiílòit son érudition , avoir fait ve
nir à Rome, travaille actuellement à cette reformation, &
à donné déja quelques Òuvrages. Les autres Cardinaux de
cet Ordre sont Bonaventure dePadouë , creé par le PapeUr-
bàin VI. Gilles de Viterbe , par Léon X. Seripand, par Pie
IV. Petrochin, par Sixte V.
L'habilJement de ces Religieux consiste en une Robe &
un Scapulaire blanc quand ils íbnt dans la maison : au Chœur
& quand ils sortent , ils mettent une espece de Coule noire
& par dessus un grand capuce, se terminant en rond par
devant & en pointe par derrière jusqu'à la ceinture qui estde
cuir noir. Leur grand Couvent de Rome a été fondé par
le Cardinal Guillaume d'Etoutevilfe Archevêque de Rouen,
qui le fit bâtir en 1483. Cous le Pontificat de Paul 1 1. & le
règne de Loiiis XI. Roi de France. Ce Couvent n?est d'au
cune Province, & dépend immédiatement du General. II y
a dans ce Couvent une riche Bibliothèque publique donnée
par Ange Rocca Evêque de Tagaste , Religieux de cet Or
dre & Sacristain du Pape , qui a donné plusieurs Ouvrages
au public. Le Couvent de Paris appellé des Grands Augustins»
est auísi soumis immédiatement au General. II sert de Col
lège à toutes les Provinces de cet. Ordre en France , qui
y envoient étudier leurs ^Religieux qui veulent parvenir au
Sm Rclíyùux dcl^rcírc despauvres Catkolùjuej
Troisième Partie, Chap. III. n
Doctorat , dans la célèbre Université' de cette Ville , où ils
ont été admis aussi-bien que les trois autres Ordres Mandians. DEfRp*0*
Ce Couvent de Paris aïam eu besoin de Reforme, le R. P. vres Ca*
Paul Luchini General de l'Ordre y fit la visite en 1659; com- THOU(^u
me General & comme Commissaire apostolique du Pape Ale
xandre VII. par Bref du vingt-six Juin 1657. il fit plusieurs
reglemens pour l'observance Régulière , qui furent ap
prouvés dans le Chapitre gênerai qui se tint à Rome lan
1661. où le R. P. Pierre Lanfrançonid'Ancone, fut élû Ge
neral de l'Ordre. Outre ces Couvents de Rome , & de Paris >
il y en a encore environ trente-six autres , qui font immédia
tement soumis au General , dont ceux de Toulouse , de Mont
pellier & d'Avignon sont du nombre. Le Supérieur de
celui de Brunen en Moravie est perpétuel , &se sert d'orne-
mens Pontificaux. 11 exerce une Jurisdiction presque Epis
copale en plusieurs lieux. Vo'Uz. les Auteurs que nous avons
cités à la Jìn du Chapitre précédent , & le Catalogue des Cou
vents de cet Ordre , par le P. Lubift*
Chapitre IV.
-
7_ Religieux. Ermite de S^Aiujiostin 'de Leu
Congrégation tics Cclcrítes. jí^Ufy w-
Trokie'me Partie. Chap. V. 35
de Sicile. L'obstrvance exacte de leurs Règles qu'ils prati- concre-
querent, leur attirèrent une estime eeneralej & ils ont pre G4TI(,"!S
/ , . _ x ., » , f DE lOr-
lencement dix-huit Couvens , ou 11s menent une vie trej-aul- dre des
tere. Ils ne possèdent1 aucuns
mi fonds ni revenus,
• t /• &
t j+ne
ss vivent ï:*"!™*
"H jA 1 NT
{>oint d'aumônes. 11s travaillent pour avoir leur subsistance & a u g o s-
eur entretien, & s'appliquenc particulièrement à la culture de "un 10"
la terre. Outre les jeunes de l'A vent & du Carême,ils jeûnent Gsnïiau.
encore trois fois la semaine , & prennent aussi la discipline ces
jours-là. ils ont tous les jours deux heures d'oraison mentale,
& observent un silence rigoureux. Leur habillement est assez
semblable à celui des Augustins Déchaussés d'Italie. Ils vont
aussi les pieds nuds; mais ils se servent de pantoufles au lieu de
sandales, & ont des chemises de serge en forme de cilice.Quant
à leur Fondateur le Pere André del Guasto , il mourutTan
1617. & son corps s'est conservé jusqu'à présent sans aucune
corruption. Sa Vie a été donnée au public l'an 1677. par le
PereFulgence de Cacamo, Vicaire General de cette Congré
gation.
La Congrégation desColorites qui avoit commencé par les Congre-
soins de Bernard de Rogliano dans la Calabre Citerieure,vers desVoiÍ
l'an 1530. se soumit à l'oDéïssance de tout POrdredes Ermites .*'«*»«
de saint Augustin l'an 1600. elle a pris son nom d'une petite
montagne nommée Celarìto , située proche le village de Mo--
rano au Dioceíe de Caílàno au Roïaume de Naples , dans la
Calabre Citérieure , fur laquelle montagne il y a une Eglise
dédiée à la sainte Vierge , qui est d'ancienne fondation. Ce
Bernard étoit un saint Prêtre natif du village de Rogliano,
qui voulant se retirer du commerce des hommes, & vivre dans
la solitude , se revêtit d'un habit d'Ermite, & bâtit une petite
cabane proche de cette Eglise , où il vêcut dans les pratiques
d'une pénitence si austère 5 que ceux qui venoient visiter cette
Eglise par dévotion , le regardant comme une personne d'une
éminente vertu, se recommandoient à (es prières, & s'esti-
moient heureux lorsqu'ils pouvoient obtenir de lui quelques
instructions spirituelles. Comme il lesentretenoit toujours du
mépris du monde, il y en eut plusieurs qui touchés par ses dis
cours, le voulurent imiter dans fa vie pénitente , & être de ses
Disciples. Leur nombre s'augmentant tous les jours , ils pri
rent le nom de Colorites , à cause de la montagne sur laquelle
ils demeuroient y & l'an i\6i. la Duchesse de Bisignano leur*
$6 Histoire des Ordres Religieux,
cok c re- donna cette montagne avec tout son territoircice qui futeon-
dV'i'or- firme par le Pape Pie 1 V. l'an 1560. Mais Pie V. aïant ordon-
ErmitesV n^ ^'an tous ceux Porto'ent l' habit diffèrent des
s. AuGuS-Seculiers,euíit:ntà le quitter, ou à embrasser une des Règles
approuvées par l'r'gliscles Colorites pour obéir auxordresdu
Generaíe. Souverain Pontife , embrassèrent la Règle de saint Augustin ,
sans quitter le nom de Colorites , & firent des vœux solem-
nels l'an 159 1. Leur habillement consistoit en une robe de
couleur tannée,avec une grande mozette à laquelle > étoit at
taché le capuche , & un manteau descendant seulement jus
qu'aux genoux. Ils se soumirent l'an 1600. au General de
l'Ordre des Ermites de saint Augustin , qui étoit pour lors lç
Pere Fivizano, qui leur permit de retenir leur habit j mais il
leur ordonna de porter une ceinture de cuir au lieu de celle
de laine qu'ils portoient auparavant. Clément VIII. approu
va cecce Congrégation , qui a fait ensuite quelque progrès ,
aïant présentement dix ou onze Couvens , dans lesquels ces
Religieux vivent dans une grande observance. La Vie de leur
Fondateur a été donnée au public par Jean Léonard Tufa-
gmÏohm re^° ^'an ^ Y a au^ une Congrégation commencée en
Dalmatie. Dalmatie l'an 1511. qui a six Couvens.
Commu- Enfin, quoique la Communauté de Bourges n'ait jamais eu
BsoRoEs!^e Vicaire General, & n'ait jamais fait qu'une Province du
nombre des quarante-deux dont nous avons parlé dans le Cha
pitre précédent , on la peut mettre au nombre des différentes
Congrégations de cet Ordre , puisque c'est une Reforme par
ticulière introduite par le zele des Pères Etienne Rabâche , &
Roger Girard , qui vers l'an 1593. fous le Generalat du Pere
André Fivizano,considerantlepeu deproportion qu'il y avoìt
de l'ancienne Observance avec celle qui se pratiquoit pour lors
dans les Couvens de l'Ordre en France , résolurent de vivre
conformément aux anciennes Constitutions , qu'ils voulurent
observer à la lettre sous l'obéïssance du Provincial de la Pro
vince de France. Ils eurent d'abord quelques Compagnons
qui se joignirent à eux. Le Couvent de Bourges fut le pre
mier ou ils menèrent cette nouvelle vie , & cette Congréga
tion fut appellée la Communauté de Bourges , à cause de ce
Monastère où ils avoient d'abord pratiqué cette Observance.
Ils érigèrent ensuite de nouveaux Monastères : quelques an
ciens s'unirent à ceux-là j de forte qu'en peu de tems il y en
Troisième Partie , Chap. VI. 57
eut jusqu'à vingt , qui furent gouvernés dans la fuite par un Aooi-s-
Provincia! particulier. Cette Reforme a été appellée la Province chIussezT
de saint Gudlaume,ou la Communauté de Bourges, & depuis
quelques années elle a pris feulement le nom de Province de S.
Guillaume : on les appelle à Paris les Petits Augustins , ou les
Augustins de laReineMarguerite,à cause que leurCouvent a
été fondé par Marguerite de Valois, première femme d'Henry
IV. Roy de France , qui n'étoit encore que Roy de Navarre ,
dont le mariage fut dissous. Leur habillement est à peu près
semblable à celui des Augustins de l'ancienne Observance ,
qu'on nomme en France Grands Augustins. Toute la diffé
rence qu'il peut y avoir , c'est que ceux de la Reforme de
Bourges portent leurs habits plus étroits,- & afin que leurs Quê
teurs a Paris soient distingués de ceux du Couvent des Grands
Augustins , ils font habillés, en faisant la quête,comme on peut
voir dans la figure qui représente un de ces Frères Quêteurs.
Votez, pour Tes différentes Congrégations dont nous venons
de parler , les Auteurs ci-devant cités : pour la Communauté de
Bourges,/7*//'* Augujlinenjìum Communitatis Biturìcensis exord.
& progrejs. /^rChristinum Francxumj& le Pere Bonanni,pw
les Colorites ó" les Ermites de Centorbi , dansson Catalogue des
Ordres Relìg.Tom. i.&y
Chapitre VI.
CHAPITRE VIL
T. m . p . fy.
' *■ Gijfn-t
T. iíl.
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t Relia'ieujcAugustine duMonastere dxJ
*- * ' Vieraes k Venise ■ _0L"«a>
Ttroisie'me Partie, Chap. VII. 5r
mettre le trouble dans la maison en y excitant des conten- R-eltcteh-
tions , des jalousies , des animositez , des diíïèntions , des me- g uSs t
disances , des séditions des murmures > & enfin il s'y forma NES*
un tumulte & un schisme si scandaleux 5 que S. Augustin
n'eût pû se dispenser d'en faire une punition severe , s'il en
eut été témoin. Tout ce bruit êtoit contre la Supérieure ,
qu'elles demandoient qu'on leur ôtât pour leur en donner une
autre j ce qui eût été contre le bien de leur maison , & un
exemple tres-dangereux contre la règle de la discipline.
Ces Religieuses demandoient que S. Augustin les vînt voir;
mais comme il ne pouvoit pas leur accorder le changement
qu*elles souhaittoient,il eut peur que fa présence ne fît qu'aug
menter la sédition &. qu'il ne se trouvât obligé d'user de plus
de sévérité qu'il n'eût voulu. - C'est pour vous épargner, leur £^.i«f<
dit -il avec S. Paul , que je n'ai point voulu vous aller voir. »
Il est vrai que c'est auffipour m'epargner moi-même, & de ..
peur d'avoir tristesse fur tristesse. Voila ce qui a fait qu'au »
lieu de vous faire voir mon visage , j'ai mieux aimé répandre »
mon cœur devant Dieu pour vous j & traiter, non avec vous »
par des paroles ; mais avec lui par des larmes, une affaire où ».
il y va de tout pour vous, afin que vôtre maison qui fait ma »
joie , ne faíïè pas mon affliction & ma douleur. »
Il leur écrivit seulement une lettre qui est une reprimende
tres-forte , mais tres- charitable , de la faute qu'elles avoient
faite. Il les exhorte à persévérer dans le bien , & les assure
qu'aprés cela elles ne songeront plus à changer de Supérieu
re. Que Dieu , leur dit - il , pacifie & calme vos esprits : »
qu'il ne souffre pas que l'ouvrage du Diable prévale & se for- »
tifie en vous j mais qu'il faste au contraire régner la paix de »
Jésus Christ dans vos cœurs. Prenez garde que le dépit de »
ne pas obtenir ce que vous voudriez , ou la honte d'avoir vou- »
lu ce que vous ne deviez pas vouloir « ne vous précipite dans »
la mort. Ranimez au contraire vôtre première vertu par „
une sincère pénitence. Imitez les larmes de S. Pierre, & non „
pas le desespoir de Judas. «
C'est immédiatement aprés ces paroles que commence la
Règle que S. Augustin donne à ses Religieuses , fans qu'il y
ait rien pour lier ensemble ces deux choses si différentes que
cette li^ne : Voici ceque nous 'vous ordonnons d'observer dans le
Monastère. Cette règle est tout-à-fait digne de S. Augustin,
5t Histoire des Ordres Religieux,
-8c Ton remarque que Possidius,selon quelques éditions, la met
"dans saTable avec les reprimendes aux Religieuses .C'est peut-
être (dit Mr. de Tillemont » dont nous avons tiré tout cecy,
auílì bien que des PP. Bénédictins , ) cc qui a donné occa
sion de joindre ensemble ces deux pieces, comme si ce n'en
êtoit qu'une , quoiqu'elles soient sur des sujets si différents
& fans aucune liaison : outre que parlant beaucoup dans
cette Règle & de la Supérieure & du Prêtre & de l'obeiflan-
ce des Religieuses , il n'y met pas un mot qui ait raport a- la
contestation dont il venoit de parler avec tant de chaleur.
On trouve cette même Règle à part dans un autre endroit
de S. Augustin , appropriée pour des hommes. Mais la di
stinction qu'on y voit entre le Prêtre & le Superieur,& la sub
ordination du dernier à l'autre, marquent aísez , dit encore
Mr. de Tillemont , qu'elle n'a pas été faite pour des hommes
comme plusieurs per tonnes habiles l'ont remarqué. St Cefai-
re la copie aflez souvent dans la sienne. On a encore deux
autres Règles, ou plutôt des fragmens de Règle pour des Moi
nes qui portent le nom de S* Augustin ; mais qu'on recon-
noît n'être pas de lut.
Voyez* l'Epitre 109. de S. Augustin , ou 21 r. de sédition des PP.
SenediÛins. La Vie de ce Saint par les mêmes par Mr.de Tille
mont au Tom. 13. de son Histoire Ecclésiastique, p. 160.
Quant à l'habillement que portoient les premières Relr-
gieules instituées par S.Augustinyon ne peut rien dire de cer
tain touchant fa forme & fa. couleur» De croire qu'ils étoient
blancs parceque dans la Règle de ce Saint il est marqué que les
Religieuses doivent laver leurs habits elles-mêmes , ou les
faire laver par des foulons : Vestes vestrx laventur à vobis aut
a fullonikus , c'est ce que l'on ne peut pas assurer y puis qu'on
lave toutes sortes d'etoffes , soit qu'elles soient teintes ou non,.
& soit qu'elles soient blanches ou de quelque autre couleur:
car le foulon fait deux choses , il lave les étoffes & les blan
chit avec de la craie : or il est parlé dans la Règle de laver,
& non pas de blanchir.
Le P. Bonanni, Vanionchom & SchoonebecK ont donné
l'habillement d'une de ces premières Religieuses qu'ils ont re
présentée avec une robe noire , un rochet , & une espece de
yoile blanc íèmé de petites croix rouges, qui luy couvre la-
tête & descend jusques aux talons, comme on peut voir dans
tf. Keli^ietLscVÍu^iLstinc cri quclquccX J
1
Thoisïe'me Pautie , Chap., VIT; • 55 ^
U figure que nous avons fait graver íur celle qu ils ont don- s B s Au.
née. En parlant des différentes Congrégations qui suivent • « «j i -
la Règle de Saint Augustin , & qui forment des Ordres par
ticuliers , nous verrons qu'il y a des Religieuses qui sont ha
billées de noir , d'autres de bleu , d'autres de rouge, d'autres
de gris, & qu'elles n'ont point affecté la couleur blanche, ou,
que si elles l'ont prise , elles y ont ajoûté d'autres couleurs.
Les Religieuses Ermites de S. Augustin onttoûjours conser
vé le noir. Leur habillement consiste en une robe serrée d'u
ne ceinture de cuir. La plûpart de ces Religieuses ne font
pas néanmoins soumises à la jurisdiction des Religieux Ermites
de cet Ordre, & dépendent des Ordinaires des lieux où font
situez leurs Monastères.
Il y en a plusieurs qui ne font d'aucune Congrégation par-
ticuliercqui se disent simplement de l'Ordre de S.Augustin,&
qui n'ont point affecté ni le blanc ni le noir Jans leurs habits>
comme certaines Religieuses de la ville de Noie , qui ont un
habit gris avec un cordon blanc , des sandales de bois, & lc
Bréviaire des Frères Mineurs. Celles des Monastères de Sainte
Marie Magdelaine & de Sainte Marie Egyptienne dans Na
ples observent la Règle de S. Augustin, & portent le cordon
de S.François 3 & celles du Monastère de Vedano dans Milan
portoient l'habit de Sainte Claire, qnoi qu'elles observassent la
Règle de S.Augustin. II y avoitauffi en Saxe quatre Monaste- tvscn
res qui êtoient ceux d'Eldas , de Lemego , d'Hervord, & de * re^rj
DetmoId,qui formoient une eípece de Congrégation, où les jjb.
Religieuses qui suivoient la Règle de S. Augustin avoient ì.cap.^.
des habits gris. Buschius dit que ces Religieuses disoient au *fudLti-
Chœur l'Oíììce delaSainteViergeen langueAllemande.Nous i>n" fist
donnons la représentation de l'habillement de quelques au- ^f/j^.
tres Religieuses qui se disent A ugustines sans être d'aucune 2, ' '
Congrégation , & qui ne forment point d'Ordre particulier.
Telles font les Religieuses du Monastère des Vierges à Ve- Aucusti-
nise fondées l'an H77 par le Pape AlexandrelII.lors qu'il de- mo'm a-
meuroit dans cette Ville, où aprésun long schisme il releva V"*EDFS
l'Empereur Frédéric Barberouííe des cenmres qu'il avoit en- a Ysnisb.
courues. Ce Prince,pour donner des marques d'une parfaite
reconciliation , consentit que fa fille Julie se fît Religieuse
dans ce Monastère avec douze autres Demoiselles dont elle-
futla-prerniere Abbesse. Ce Monastère fut richement doté
G ii>
54 Histoire desOrdr.es Religieux,"
Ran^sTi^par le Doge Sebastien Zani j & ce fut pour cette raison que
monaste- Âe P^pe luy donna & à ses successeurs le Patronage de ce
verges Monastère 9^ depend entièrement des Doges & n'est point
4 Venise, soumis à la juridiction du Patriarche. Lorsque les Religieu
ses élisent l' Abbeíïè , le Doge approuve î'Election qui est
ensuite confirmée par un Bref du Pape. Lors que l'on a re-
ceu le Bref , le Doge accompagné des principaux du Sénat
entre dans le Monastère pour en faire faire la lecture» & aprés
que l' Abbesse a été bénite & qu'elle a prêté serment au Do
ge , il Pépouse en luy mettant au doigt deux anneaux,l'un ou
est l'image de S. Marc , & l'autre un beau Saphir. Comme
lors que j'étois à Venise l'an 1698. il y avoit une nouvelle
Abbesse de ce Monastère que le Doge épousa & que j'aífi-
stai à cette Cérémonie 1 je rapporterai icy ce que j'ay veu.Le
Doge accompagné de toute la Seigneurie en robes rouges
se rendit le premier jour de May dans l'Eglise du Mona-
stere,où aprés que la Messe eut été chantée Pontificalement,
il alla à la grande grille au bas de l'Eglise. L' Abbesse la
Crosse à la main &. accompagnée de ses Religieuses l'y atten-
dóit, &" aprés quelques compliments de part & d'autre , le
Doge lu y mit au doigt les deux anneaux & l'embraílà. Le
P. Bonanni dit que la Cérémonie se termine par un discours
Latin que prononce une Religieuse à la louange de l'Ab
besse : cela se fait peut- être dans le Monastère en présence de
.la-Communauté ; c'est ce que je n'ay pas veu , & ce discours
en Latin me paroîtroit inutile devant des filles qui n'entendent
point cette langue. On ne reçoit dans ce Monastère que des
filles dé Nobles , & on les appelle Gentiles-Dwnes : quand on
leur parle , on les traite d'Illustrissimes. L'Abbesse est perpé
tuelle* & lors qu'elle meurt,fes obsèques se font avec autant de
pompe que celles du Doge. Ces Religieuses font habillées de
blanc : l'on peut voir la forme de leur habillement dans la fi
gure qui représente une de ces Religieuses. Bonanni Catdog.
Ord. Religiof. fart. x.
ÎÈ^de"" Y avoit autrer°'s a Dordrecht ou Dort , Villedu Pays-
Dor- Bas, capitale de la Hollande , des Religieuses qu'on nommoit
o*edort communément les Religieufes.de Sainte Agnés,à cause qu'el-
■ n Hoi- les demeuroient proche d'une Eglise dédiée à cette Sainte,qui
t4NDS' fut fondée l'an I49i.par le Chevalier Gérard HeemsKerice
Conseiller de Jean Duc de Bavière i mais leur Monastère êtoit
3C . Religieuse Augustine du AIon a s terc de_j>
iS^JÎÍarifie a. Rome cn ft.a/yti~d' Aii'ct~-- ^^q? w.
1
Troisie'me Paktie , Chap. VIL 55
plus ancien, aïant été fondé des Pan 1316. par une Dame de au«ustl
Norwege > qui avec quelques compagnes s'y consacra à Dieu dor-*
par les vœux solemnels sous la Règle de S. Augustin. Elles é- drecht.
toient vécues de blanc avec un seapiilaire de même couleur»
& avoient une fraize au lieu de Guimpe. Ce Monastère a eu-
le même fort que plusieurs autres qui ont péri dans le change
ment de Religion qui est arrivé en Hollande.
Philip. Bonanni. Cataiog: Ord. Relìgios. part. 2. & Schoon-
becK. Hifi. des Ord. Religieux.
Les Augustines qu'on nomme communément à Tournay, Aïfcwsri
de Champeau , du nom de leur Fondateur Pierre de Cham- c h a M- m
peau ou de Champion qui lesétablit dans cette ville Pan 1424. PEAW A
TOV R NAï
étoient anciennement habillées de noir , & ne gardoient pas la
clôture; mais elles furent reformées Pan ié3i.par P Archevê
que de Cambray François de Wander-Burch qui leur per
mit de prendre le violet & leur donna des constitutions par
lesquelles il les obligea à la clôture. Dés Pan 1611. les Hospi
talières de S. André de la même Ville qui observent la Règle
de S. Augustin auflî bien que lés Religieuses de Champeau,
avoient déja pris l'habit violet, & elles reçurent de nouvel
les constitutions de l'Archevêque de Cambray dans Iemême
tems qu'il en donna à celles de Champeau. Ces Hospitalières
avoient été fondées vers le milieu de treizième siécle, & le Pape
Innocent IV. les mit fous la protection du S. Siège par une
Bulle du ìS.Octobre 1249.
Philip, le Braíïeur. Orig.emnium HannonU Cœnobisrum.-
S. Ignace aïant par ses exhortations converti à Rome un Avemu
grand nombre de femmes de mauvaise vie i fit bâtir pour el- sainte 1
fes un Monastère fous le titre de Sainte Marthe ; mais ces pe- Martjísì
nitcntes aïant été transférées dans le Monastère de la Made- A OMt*
CHAPITRE X.
■
Thôisie'me Partie , Chap. X.r 65
trera sans doute dans nôtre sentiment , en luiapprenantque-le Tiî*sd°s"
P. Sauvé met íainte Geneviève Patrone de Paris au nombre Augustin.
des personnes qui depuis saint Augustin jusques à la fin du si- (
xiéme siécle ont fait profession ( à ce qu'il prétend ) du Tiers '
Ordre de ce saint Docteur de l' Eglise ; &. il jugera par là des
autres preten:i>ns de cet Auteur.
Depuis le sixième siécle jusques au douzième > il n'a rien à
nous proposer touchant ce Tiers Ordre 3 parce que,selón lui,
les Vandales en Afrique , les Huns en Espagne , les Goths en
France, en Allemagne, en Flandre détruisirent tous les Mo
nastères de l'Ordre de faine Augustin; & ces Barbares aïanc
faic mourir tous les Religieux de cet Ordre, en aïant aboly ,
en tout ce qu'ils purent , les monumens illustres , & les Reli
gieux qui purent échaper à leur fureur s'étanc retirés dans
des cavernes j" il ne faut pas s'étonner > dit-il , si plusieurs sié
cles se sont écoulés depuis, fans qu'on ait pû rien sçavoir de
particulier & de recommandable de cet Ordre , & s'il n'a pû
trouver d'Auteurs qui pendant ce tems-là aïenc parlé de leur
Tiers Ordre. II auroit fait plaisir de dire les raisons qui portè
rent ces Barbares à décharger leur fureur fur les Monastères
de saint Augustin & à épargner ceux des Ordres de saint Ba
sile 6c de saint Benoît dont on trouve Rétablissement avant l'ir-
ruption de ces Barbares>&qui ont subsisté jusques à présent.
Ce n'est que l'an 1 199. qu'il croit appercevoir le rétabliíïè-
ment de ce Tiers Ordre, & qu'il croit qu'il en est fait men
tion dans une Bulle que le Pape Innocent III. donna la même
année à l'oecasion d'une femme qui aprés avoir faic vœu de
Chasteté entre les mains d'un Religieux de l'Ordre de saint
Augustin , se maria néanmoins, & dont le mariage fut décla
ré nul à cause de ce vœu qu'elle avoitfair. Mais ce que le P.
Sauvé ajoute que cette femme , outre son vœu de Chasteté,
s'engagea de vivre fous la direction de l'Ordre de faine Au
gustin avec un habic de Tierciaire , ne se trouve point dans
cette Bulle; & le livre IV. des Decretales Tit. qui Clerìci vel
•voventesy oùiljious renvoyé , nous apprend íeulement que le
vœu que cette femme avoit faitétoitun vœu folemnelde Cha
steté. Par conséquent le Pape la regardoic comme Religieuse
de l'Ordre de saine AugustÌn,& non pas comme Tierciaire de
cec Ordre, puifqueces sortes de Tierciaires ne font point de
vœuxde Chasteté.
Tom. III. I
66 Histoire &es Outres Religieux,
»r f d? s. Qi?°y Que le P. Sauvé dise page 38. qu'il ne trouve point
Avgustin d'Auteur qui ah parlé du Tiers Ordre de íaint Augustin de
puis le sixième siécle jusques en l'an 1 199. il ne laisse pas néan
moins de dire pag. 40. que le B. Gérard fondateur de l'Oídre
de faim Jean de Jérusalem étoit du Tiers Ordre de saint Au
gustin & que c'est pour cette raison qu'il donna à ses Hospita
liers l'àn 109.9. la Règle de saint Augustin , ce qui prouve évi
demment, ajoûte t-il, qu'il la gardoit lui même. Mais le B. Gé
rard ne donna point de Reele aux Hospitaliers del'Ordre de
saint Jean de Jérusalem j il íe contenta de leur inspirer des sen
ti mens d'humilité & de charité j & ce suc Raymond du Puyr
premier Grand-Maître de cet Ordre>qui leur donna une Rè
gle particulière, où, à la vérité, il y a quelque chose tiré de ce!-
îede saint Augustin. Le B. Gérard n'a point été non plus frère
Convers , ny Religieux du Monastère de nôtre Dame la La
tine , comme prétend encore cet Auteur,& ce Monastère n'é-
toit point de POrdre de saint Augustin r mais.de celui de faine
Benoîr.
Cet Auteur n'est pas plus heureux dans la découverte qu'il
croit aussi avoir faire de ce Tiers Ordre de saint Augustin dans-
les Monastères des Sœurs Pénitentes, dont il est parlé dans les-
Bulles de Grégoire LX. de l'an izij. qu'il cite ; car ces Reli
gieuses formoient un Ordre particulier dont nous parlerons-
aans la fuite. On les appelloit les Soeurs Pénitentes de sainte
Madelaine , & leurs Monastères étoienc destinés pour rece
voir les filles & les femmes qui axant mené dans le monde une
vie déréglée, vouloient en faire pénitence en se retirant dans
ces Monasteres,oùelless'engageoientpardes vœux solcmnels
fous la Règle de saint Augustin. II y avoit même des Reli
gieux qui portoient auffi le nom de sainte Madelaine, & les
Religieuses Pénitentes étoient soumises au General & aux Pro
vinciaux de cet Ordre de la Madelaine. Ainsi le témoignage
de François de Gonzagues & de Luc Wadding Historiens
de l'Ordre de saint Erançois,qui disent que les Religieuses de
la Pénitence fous la Règle de saint Augustin établies à Nu
remberg, embrassèrent la Règle de sainte Claire l'an 1178. ne
peut être d'aucun avantage au P. Sauvé , comme il se L'i-
magine, puisque ces Religieuses étoient d'un Ordre particu
lier qui n'avoit aucun rapport avec celui des Ermites de saint
Augustin, encore moins avec kur Tiers Ordre , qui n'etoit
Troisie'me Partie, Chap. X. 67
|>as encore établi. C'est néanmoins une des plus fortes raisons TifrsOr.
•qu'il allègue pour prouver que le Tiers Ordre de saint Augus- augosti*
tin étoit institué avant celui de saint François de l'aveu même
<ies Historiens de l'Ordre des Mineurs > quoique cependanr
saint François eût institué son Tiers O r ire l'annu.
Une autre raison qui ne lui paroîc pas moins forte pour
prouver cette antiquité , c'est que le Pape Nicolas I V. ordon
na l'aniiço. que les Frères & les Sœurs du Tiers Ordre de S.
.François porteroient une Ceinture de cuir ,& qu'il ne parle
point de cordon > d'où il tire une conséquence que la ceinture
de cuir aïant toujours été spéciale à l'Ordre des Ermites de. S,
Augustin , le Tiers Ordre de saint François a en cela imité
celui de saint Augustin quil'avoit precede : & c'est aussi sur-
quoi il se fonde pour dire que saint François a été du Tiers
Ordre de saint Augustin.Mais l'on peut demander au P. Sau
vé , pourquoi , si la ceinture de cuir est spécialement attachée
à l'Ordre de saint Augustin, les Religieux Basiliens, les Béné
dictins & les Carmes qui sont des Ordres si considérables dans
l'Eglife.portent des ceintures de cuir? Pourquoi les Religieu
ses des Ordres de la Visitation, de la Présentation , & de 1* As
somption de nôtre Dame , les Religieuses Hospitalières de la
charité de nôtre Dame, celles de íaint Joseph, plusieurs Con
grégations d'Ursulines , & tant d'autres Religieuses qui sui
vent la Règle de saint Augustin, ont des ceintures ou cor
dons de laine , & non pas des ceintures de cuir ? Pourquoi , si
cette ceinture de cuir est si essentielle à l'Ordre de S. Augus
tin , lorsque le Pape Grégoire IX. eut obligé par une Bulle de
Pan 1131. les Augustins de la Congrégation des Jean- Bonites
à quitter Phabit qu'ils avoient pris qui étoit semblable à ce
lui de FF. Mineurs , & qu'il les eut obligés à en prendre un
qui fût blanc ou noir , & à porter fur leurs habits de grandes
ceintures de cuir, ils firent tant de difficulté d'obéir à cette
Bulle, & qu'il fallut encore d'autres Bulles pour les contrain
dre par censures Ecclésiastiques à porter cette ceinture de
cuir ? Et enfin pourquoi les Augustins de la Congrégation des
Brittiniens demandèrent aussi avec tant d'instance à ce même
Pontife de ne point porter cette ceinture de cuir,qu'il leur ac
corda leur demande par une Bulle de l'an 1141.
La ceinture de cuir n'étoit donc point spéciale à l'Ordre de
saint Augustin, & il y a b:en de l'apparénce que l'on ne l'avoit
1 n
é8 Histoire desOrdres Religieux,
Tihrs même jamais portée dans cec Ordre j puisque les Auguf-
Ordre de • l o ■ • j j 11
s. augus- tins de ces Congrégations , dont nous venons de parler , la re-
TIN- gardant comme une nouveauté, firent tant d'instances pour ne
*Ja point porter. Les Augustins ne doivent pas remonter plus
haut que fous le Poíltificat de Grégoire IX. pour y trouver
l'origine de leur ceinture de cuir ; puisque ce fut ce Pape qui
ordonna que les Augustins Jean-Bonites laporteroient fur leur
£oule pour être distingués des FF. Mineurs, & que fur la dif
ficulté qu'ils faisoientde se soumettre aux Ordres de ce Pon
tife ,il fut obligé de les y contraindre par censures. j
II ne faut pas non plus que les Augustins remontent plus
haut qu'au Pontificat de Boniface IX. pour y trouver l'ori-
gine de leur Tiers Ordre. Ce fut fous ce Pontificat qu'ils
commencèrent à donner l'habit deTierciaires à quelques fem
mes dévotes à l'imitation des Ordres des FF. Prêcheurs &: des
FF. Mineurs qui étoient en possession, chacun,, d'avoir un Tiers
Ordre approuvé par les souverains Pontifes. Comme les Au
gustins n'avoient pas fur celaconsulté le saint Siege,ils s'adrek.
lerent au Pape Bonifiée IX. l'an 1401. qui leur accorda feule
ment la permission d'admettre à l'habit du Tiers Ordre, tou
tes sortes de femmes, tant Vierges, que mariées ou veuves qui
voudroient porter l'habit de cet Ordre, comme ilfeprati-
quoitdans les Ordres des FF. Prêcheurs & des FF. Mineurs.
11 accorda à celles qui seroient reçues les mêmes Indulgen
ces , libertés , exemptions & autres privilèges , dont jouïssoit
l'Ordredes Ermites de saint Augustin , voulant que les fem
mes qui avoient déja été reçues dans ce Tiers Ordre , parti
cipassent aussi à ces Indulgences & à ces Privilèges. Cette Bulle
de Boniface IX. fut confirmée par ses Successeurs , Martin V.
Eugène IV. & Sixte IV. qui permirent aux Augustins de re
cevoir des hommes dans leur Tiers Ordre,à ce que prétend le
P. "Sauvé j mais il n'y a que la Bulle de Boniface IX. qui se
Lczana trouve ^Ans ^e Bullaire de l'Ordre de saint Augustin. Lezana
Sum. qutft. de l'Ordre des Carmes en cite une de Paul II. de l'an 1470.
Reg.T.i.f.x. adressée au? Supérieurs des Ermites de l'Ordre de S- Augu-
»<'3.».io. je la Congrégation de Lombardie , par laquelle il leur
permet de donner aux hommes vivant dans le siécle un man
teau ou habit noir , semblable , quant à la couleur , à celui des
Religieux , suivant l'usage de quelques autres Ordres.
Le P. Sauvé a donné pour titre à la Règle des Frères &
k *-
Troisie'mb Partie , Chap. XI. 69
Sœurs de ce Tiers Ordre : Règle de S. Augustin pour le Tiers \^^0^%
Ordre ; mais je fuis persuadé qu'il ne l'a pas trouvé dans les m Ville-
Ouvrages de ce Pere de l'Eglife. Le même Auteur a donné NEUvr*
aussi un extrait des Constitutions de ce Tiers Ordre , par les
quelles il paroît que les Frères & Sœurs doivent dire tous les
jours pour l'Office divin certain nombre de Pater 8í d' Ave :
qu'ils doivent jeûner depuis le premier Dimanche de l' A vent
jusques à Noël : comme aussi tous les Vendredis de l'annéej
excepté dans le temps Paíchal,& les veilles des Festes de la
sainte Vierge > de íaint Augustin , & de quelques Saints
de l'Ordre. Quant à l'Habit de ce Tiers Ordre , il consiste
seulement en u st petit scapulaire noir de drap ou de serge , lar
ge de cinq ou six doitgs, avec une ceinture de cuir d'un doigt
de largeur que les Frères & Sœurs doivent porter fous leurs
habits séculiers. Voici la formule de leurs Vœux qu'ils pronon
cent aprés un an de probation.
Au nom de Nôtre-Seigneurfesus-Chr'tst, &c. Moy F. 2V. ou N.
promets , comme j'ai promis à mon Baptême , a Dieu tout-puis
sant , au B saint Augustin , & à vous R.P. Directeur , comme te
nant l autorité du Révèrendijjme Pere General de tout fOrdre
des Augustins , d'observer tout le tems de ma vie les Ctmmar.àe-
meas de Dieu ,& de lasainte Eglise Romaine, & propose de gar
der la Règle du Tiers Ordre de S. Augustin, appelle de la Peniten'
ce, conformément aux Bulles de nossaints Pères les Papes ,&les
Constitutions du même Ordre de S. Augustin. Ainji soit- il.
Les Constitutions de l'Ordre des Ermites de S. Augustin dé- Cmst.ttm.
fendent de recevoir des Tierciaires qu'elles n'aïent au moins
quarante ans, & défendent aussi au General & aux Provin
ciaux de les dispenser avant l'âge de trente-cinq ans-
Voye\\& Pere Bruno Sauvé. Etablissement duTiers Ordre de
S. Augustin, dr la conduite assurée des Fidèles quiy font astociez.
Chapitre XI.
J
Troisie'me Partie ,Chap. XI. 71 v
Veuves & des Orphelins , ses foins pour le gou ver nement de * »<
fa Congrégation & son assiduité au Confessionnal, étoient un d^viluI*
efscîc du zele qu'il avoit pour sa propre perfection , & pour le NïUVÏ;
falot des ames que la Providence divine avoit soû miíes à ses
soins lorsqu'il avok été Provincial.
Quoique les voïages & les peines qu'il prit pour ['agrandis
sement de la Société qu'il avoit établie, lui causassent beaucoup*
de fatigues j néanmoins la vigueur de son temperam ent le sou-
tenoic dans son travail j & quoique plusieurs maladies dange
reuses suivies d'une indigestion presque continuelle , l'eufient
beaucoup afíóibli, il sembloit néanmoins qu'il tîroit pour 1ops;
des forces de fa propre foiblefle>-& qu'il faisoic paroître plus
de fidélitédans l'acquit de ses devoirs j car il étoit toujours le
premier auChœur à minuit,& il n'en fortoit ordinairement que
le dernier , passant de l'Oraifon aux affaires de la Société qu'il
avoit instituée. Quelques voïages qu'il fit , le plus souvent &
1>ied , il ne manquoit jamais de célébrer la sainte Messe. La
ongueur de fa maladie ne fut point un obstacle à fa pieté.-
Qund il ne pouvoit se communier lui-même chaque jour par
fèi propres mains , il prroit son Confeflèur de lui rendre ce
bon office. II ne perdok point de vûëla présence de Dieu, -iï
prioit tres souvent poufiant des soupirs , & sollicitant les Re
ligieux qui le venoient voir , de lui parler de Dieu. II goùtoit
fur touc les entretiens tirés des Pseaumes de la Pénitence , se-
montrant en cela , comme cn toute autre chose , digne fils
de saint Augustin, qui dans la maladie dont il mourut, fit met
tre les Pseaumes auprés de son lit pour avoir la consolation de
les lire jusques au dernier soupir de fa vie. Enfin, ce saint hom
me termina la sienne le 16. Octobre 1657. âgé de 73. ans , lais
sant de grands exemples à ses Frères , fa Règle & son esprit aux
Filles de la Société de S.Thomas de Villeneuve. *
Quoique ces filles aïent une Maison à Paris, je n'en ai pas tiré
nn grand secours pour fçavoir des particularités de leur Insti
tut j elles mont feulement donné une Lettre imprimée, adres
sée à Madame de Lanjamet fur la mort du P* Ange le Proust
leur Instituteur , d'où j?ai tiré ce due j'ai dit de ce saint Reli
gieux. Ce que j'ai pû apprendre d'elles , c'est qu'il avoit été
leur Supérieur General pendant fa vie : & qu'aprés fa mort ,
elles avoient élû en fa place Monsieur de la Chetardie Curé de
feint Sulpice, & qu'aprés la mort de ce digne Pasteur qui avoit:
71 Histoire des Ordres Religieux,
s^eIn de re^us^ l'Evêché de Poitiers , elles avoient élû son succeílèur
Jérusalem dans la Cure de saint Sulpice, Monsieur l'Abbé Languet frère
de Monsieur l'Evêque de Soiflbns : que ce Supérieur gênerai
est élû par toutes les Maisons de la Société qui envoient leur
voix par écrit à celle de Paris. Elles m'one dit aussi qu'elles
avoient voulu faire approuver leur Société par le saint Siège ,
qu'elles ont même obtenu pour cet effet une Bulle du Pape In
nocent XII. mais fous certaines conditions qui «'étoient pas
exprimées dans l'exposé qu'elles avoient fait j c'est pourquoi
elles n'ont pas reçu cette Bulle , & se sont contentées de l'ap-
probation des Ordinaires des lieux où elles sont établies. Quant
à leurs observances , elles sont fort mystérieuses fur cet article,
& elles ne m'en ont rien voulu communiquer , sinon qu'elles
font des vœux simples , & qu'en les prononçant on leur met un
anneau d'argent au doigt.
Leur habillement consiste en une robe noire fermée parde-
vant , & ceinte d'une ceinture de cuir. PourcoëfFure elles ont
des cornettes de toile bianche , une coëffe blanche par deílus
ces cornettes,un mouchoir de cou en pointe, & un tablier blanc
lors qu'elles sont dans la Maison i & lors qu'elles sortent , elles
mettent fur leurs cornettes une coëffe de pomille ou gaze noi
re , & par deílus un grand voile noir.
Chapitre XII.
\
f.
Troisie'me Partie , Chap. XII.
cureur de la Maison , le coupable devoit jeûner pendant sept okdre»*
jours,& manger à terre au pain & àl'eau,sans nape ni serviet- £J*an de
te, le Mercredi &le Vendredi. S'il avoit frapé, il devoit faire JElaSA1EM
.....»••.-, J:
Troisième Partie , Chap. XII. 77
le Comte de Barcelone le ió.Septembre 1140. par lequel il céda o™** DI
à ce Prince toutes les prétentions que son Ordre pouvoit avoir jUu*aum
dans la succession d'Alfonse , à condition que íì le Comte de
Barcelone mouroit sans enfans , ses Etats appartiendroient à
l'Ordre de S. Jean de Jérusalem : & que cet Ordre auroit à Sa-
ragosse , à Huesca , à Barbaste , à Daroga , à Calatajud , &
dans toutes les Places que l'on pourroit conquérir fur les Mau
res, deux Vassaux exempts de la Jurisdiction Roïale , qui se-
roient seulement obligés d'aller à la guerre contre les Maures ,
avec le Prieur de l'Ordre qui y feroit pour lors fa résidence.
Les Chevaliers du Temple & du saint Sépulcre firent un
pareil accord du consentement de Foulques d'Anjou , ce qui
fut dans la fuite confirmé par le Pape Adrien IV. Raymond .
du Puy retourna ensuite à Jérusalem , où il aida Baudouin III. ,
à recouvrer la Valée de Moyse,à délivrer les Chrétiens de
Mésopotamie du joug des Infidèles , &à faire le sieged'Asca-
lon. En considération de ces services , le Roi donna à l'Ordre
plusieurs terres & poûessions. Le Pape Anastafe IV. imitant ses
Prédécesseurs lui accorda aussi beaucoup de privilèges par une
Bulle du 21. Octobre 1154.
Le Patriarche de Jérusalem & les autres Evêques de la Pa
lestine, ne purent souffrir que cet Ordre fut soustrait de leur
Jurisdiction ; qu'en un tems d'interdit , les Hospitaliers fiíïènt
célébrer publiquement l'Office divin , & sonner leurs cloches ,
& qu'ils fussent exempts de payer lesdixmes. Ces Prélats s'op-
posoient en toutes choses aux Hospitaliers > & ces differens al
lèrent si avant , qu'on eut recours aux armes , & qu'on en vint
aux voïes de fait. Guillaume de Tyr dit même avoir veu plu • Guiild.
sieurs paquets de flèches qu'on avoit amassées de celles que les Tyr. HÎfl.
Hospitaliers avoient tirées fur les Prélats , & que l'on avoit at- j^^? Jm
tachées devant le lieu où Jesus-Christ avoit été crucifié : c'est & fanent.
ce qui fait que cet Historien prenant le parti des Evêques , dé
clame fort contre les Hospitaliers. Le Pape Anastafe étant mort
l'an 1155. & Adrien IV. lui aïant succédé , le Patriarche de
Jérusalem accompagné de quelques Evêques vint trouver ce
Pontife pour lui faire des plaintes des Hospitaliers , & le prier
de révoquer les Privilèges qui leur avo'ent été accordés } mais
ils ne purent rien obtenir , & s'en retournèrent en Orient fort
mécontens de la Cour de Rome. Cependant les Hospitaliers ne
perdoient aucune occasion de combattre contre les Infidèles.
K iij
yl Histoire des Ordres Religieux ,
? je" de **e ^tía N u radin aïant assiégé la grotte de Seutie , cette pla-
Jerwwlem ce se défendit vigoureusement, jusques à ce que les Chrétiens
aïant assemblé leurs troupes dont le Grand-Maître Raymond
commandoit l'avant-garde , ils obligèrent les Infidèles de le
ver le siège , ce qui arriva Tan 1157. Ce fut la derniere expédi
tion où se trou va ce premier Grand-Maître de POrdre de saint
Jean de Jérusalem qui mourut l'an 1160. aprés avoir gouverné
cet Ordre pendant 42. ans.
Nous ne raporterons point toutes les actions de ces braves
Hospitaliers , fous chaque Grand-Maître dans les différentes
guerres où ils se sont trouvés en s'unissant aux autres Puissan
ces Chrétiennes j tantôt à la France , tantôt à l'Espagne , & à la
Republique de Venise > puisqu'elles font en trop grand nom
bre , & que cela nous conduiroic trop loin j nous nous conten
terons de parler de ce qui regarde plus particulièrement cet
Ordre. Aprés que les Chrétiens eurenc perdu la ville de Jéru
salem qui fut prise l'an 11 87. par Saladin Calife d'Egypte, qui
quelques jours auparavant s'étoit aussi emparé de Ptolemaïde
ou Acre , belle & floriûante ville , Emengard Darps dixième
Grand- Maître des Hofpitaliers,transfera son Couvent & l'Hô-
pital dans la forterelíè de Margat en Phénicie qui leur appar-
tenoit , & qu'ils perdirent l'an 1185. Ils y demeurèrent quatre
ans, jusques à ce que la ville de Ptolemaide étant retournée en
la puissance des Chrétiens l'an 1193. aprés un siège de trois ans,
le Grand-Maître y transfera de nouveau son Couvent & l'Hô-
pital.
Comme cette ville étoit presque la seule qui restoit aux
Chrétiens dans la Palestine , elle devint commune à toutes les
nations différentes qui avoient eu part dans les Croisades, &
qui y avoient chacune leur quartier où elles étoient indépen
dantes les unes des autres. Ainsi elle étoit habitée par le Roi
de Jérusalem & de Chypre , le Roi de Naples & de Sicile , & le
Roi d'Arménie , le Prince d' Antioche , le Comte de Jaffa , le
Patriarche de Jérusalem , les Chevaliers du saint Sépulcre , le
Légat du Pape, le Comte de Tripoli , le Prince de Galilée, les
Templiers , les Hospitaliers , les Chevaliers Teutoniques &
de saint Lazare , les Vénitiens , les Génois , les Pifans, les Flo
rentins, le Prince de Tarente & le Duc d' Athene. Il étoit im
possible que tant de Souverains dans une même ville, inde-
pendans les uns des autres,pussenc s'accorder : aussi formoient-
I
Troisième Par.tie , Chap. XII. 75
ils autant de partis differens , qui la plupart du tems étoient ar- o*»** »*
més les uns contre les autres. Mais ce qui augmenta la division, jEau£i«îf
furent les prétentions que Charles d' Anjou Roi de Naples &
de Sicile , Ôc Hugues III. Roi de Chypre avoient fur le Ro
yaume de Jérusalem. Chacun des Princes qui demeuroientà
Ptolemaïde aïant pris parti pour l'un des pretendans , le Sou
dan d'Egypte Elíìs surnommé Melec Messor.voulut profiter de
ces divisions > & jugeant bien que celle qui étoit auflì en Euro
pe entre les Princes Chrétiens , les empêcheroit de pafler en
Orient , il résolut de chasser les Chrétiens de la Syrie. II mit
fur pied une armée de soixante mille chevaux , Sc de cent soi
xante mille hommes d'Infanterie 5 mais sortant d'Egypte , it
fut empoisonné par un de ses Emirs , ce qui n'empêcha pas l'e-
xecution de son entreprise 5 car ses troupes aïant proclamé
aprés fa mort pour Soudan, son fils Eli, fous le nom de Melec-
Seraph , ce Prince voulut poursuivre le dessein de son perequi
l'avoit conjuré en mourant de ne le point faire enterrer avant
que d'avoir pris Ptolemaïde , & en avoir chassé tous les Chré
tiens. 11 assiégea cette ville le ç. Avril de l'an 1291. & la bâtit
lì vigoureusement , qu'elle fut emportée d'assaut le dix- huit
Mai.
Aprés la perce de cette villejles Hospitaliers avec leur Grand-
Maîcre qui étoit pour lors Jean de Villiers , se retirèrent dans>
rifle de Chypre , ou le Roi Henri de Lusignan leur donna
pour retraite la ville de Limisson , dans laquelle ils demeurè
rent environ dix- huit ans , jusques à ce qu'ils se fuílènt rendus
maures de l'Ifle de Rhodes Foulques de Villaret aïant été élu
Grand- Maître en 1308. prit la résolution de transférer la de
meure des Hospitaliers hors du Roïaume de Chypre, à cause
que le Roi avoic quelqu'ombrage d'eux ; &í afin d'être plus à
portée de combattre contre les Infidèles , il jetta les yeux fur
l'Ifle de Rhodes , pour lors occupée par les Sarazins ,qui y
avoient été appellés par la Noblesse du païs , qui s'étoit révoltée
contre A ndronique Empereur d'Orient son Souverain , à qui
cette ville appartenoit. Foulques de Villaret alla trouver ce
Prince à Constantinople , qui lui accorda l'investiture de l'Ifle
de Rhodes pour lui & pour son Ordre , en cas qu'il pût s'en
rendre maître. II pafla ensuite en France , où il obtint
du Pape Clément V. qui étoit à Avignon > la confirmation de
la donation de cette Isle. 11 lui donna même les moïens & le»
80 Histoire des Ordres Religieux,
Or»m de forces pour Taider à exécuter cette entreprise , & lui accorda
liiutluM Pour toujours le droit de nomination à i'Archevêché de
Rhodes.
Ce Grand- Maîcre exécuta si heureusement son deílèin,qu'il
4e rendit maîcre de cette Isle le 15. d' Aoust 1309. Il y en a qui
prétendent qu'il joignit le stratagème à la bravoure , & que
quelques Chevaliers en marchant fur les pieds & les mains cou
verts de peaux de moutons au milieu d'un troupeau , étoient
entrés dans la ville de Rhodes à la faveur d'un brouillard ,
s'étoient saisis d'une porte dont ils avoiant tué les gardes , &
avoient donné lieu parce moïen à l'armée Chrétienne d'y en
trer. Quoiqu'il en soit, ces Hospitaliers prirent le nom de Che
valiers de Rhodes áprés la prise de cette Isle qui les rendit maî
tres quelque temsaprés de sept autres Isles voisines.
Les Turcs indignés de cette perte , & voulant s'en venger,
vinrent Tannée suivante pour reprendre cette Isle , & comme
les brèches de la ville n'étoient pas encore reparées ; ces Infi
dèles , profitant de cette occasion , l'aísiegerent avec une puis
sante armée lan 13 10. Mais Amedée V. Comte de Savoïe.sur-
nommé le Grand , vint au secours des Chevaliers avec une au
tre armée > & obligea les Turcs de lever le siège , & de faire
une retraice honteuse. Plusieurs Ecrivains ont avancé qu'en
mémoire de cette victoire , le Comte de Savoye prit pour fa
devise ces quatre Lettres F. E. R. T. ausquelles ils ont dooné
cetce explication ^fortitudo ejtts Khodum tenuit , & que dans ses
armes il changea Taigle de Savoie en laCroix de la Religion de
saint Jean de Jérusalem , qui est d'argent en champ de gueules:
mais cette Histoire n'est qu'une fable j car Louis de Savoie Ba
ron de Vaud , qui mourut Tan 130 1. portoit cette devise dans fa
monnoïe > & Ton voit encore aujourd'hui en TEglife Cathé
drale d'A ouste, fur la sépulture de Thomas 'de Savoie II. du
nom , Comte de Maurienne & de Piedmont , pere d' Amedée
le Grand , un chien aux pieds de ce Prince , qui a un collier où
est ce mot FE RT , en caractères Gothiques , fans ponctua
tion ni séparation. Pour la Croix, les Prédécesseurs d' Amedée
le Grand , Tont portée auísi au lieu de T Aigle , ou en qualité
de Comtes de Piedmont,dont les armes font une Croix j ou à
Timitation d' Amedée II I. Comte de Savoie , qui se croisa Tan
1147. & qui garda la Croix au retour de la Palestine, pour mar
que de son expédition d'outre-mer. Amedée le Grand la por-
« toit
Troisième PafltiE , Chap. XII. Si
toit lui-même dés Tan 1304. ainsi qu'il paroîc dans un Traite ^^B^K
■que fit ce Prince avec Estienne de Coligny Seigneur d'Ande- Jerusalim
lot , dont le Pere Bouhourt de la Compagnie de Jésus dans son
Histoire du Grand-Maître d'Aubusson, dit avoir vu l'Origi-
nal scellé du sçeau des armes de ce Prince.
Ce futauíïïsous le gouvernement du même^Srand-Maîcre HospITÁ.
de Villaretque se fit l'union de l'Ordre de saînt Samson de Lilrs de
Constantinople & de Corinthe , & de tous les biens qui lui ap- pEs£o*°N
partenoient , à celui de S. Jean de Jérusalem , ce qui se fit du tantino-
consentement du Grand-Maître, & des Frères de l'Ordre dePLE*
saint Samson qui étoient aussi Hospitaliers , & avoient des Mai
sons à Constantinople &à Corinthe. L'on ne fçait point le tems
de ^Institution de ces Hospitaliers , il y a néanmoins de l'ap-
parence que ce fut fous le Pontificat d'Innocent III. qui lan Ef'ft-1*-
no», les mit íous la protection du íaint Siège , & approuva n.ep.113.^
les Statuts de cet Institut qui avoient été dressés par Benoit
Cardinal de sainte Suzanne Légat à Constantinople ; & l'an
un. ce Pape confirma la donation qui leur avoit été faite par
l'Empereur Henri , du Château de Garelle , & la possession de
tous les autres biens qui leur appartenoient. L'union de ces
Hospitaliers avec ceux de saint Jean de Jérusalem , fut aussi
conhrmée par une Bulle de Clément V. du 8. Aoust 1308. &
quatre ans aprés , le même Pape unit encore à l'Ordre de saint
Jean de Jérusalem celui des Templiers qui fut aboli dans le
Concile gênerai de Vienne, dont ì'ouverture se fit Tan 13 11.
Ces avantages enflèrent le cœur du Grand-Maître de Villa—
rèt, qui aïant voulu gouverner l'Ordre d'une manière despoti
ques rendit odieux aux Chevaliers qui voulurent se saisir de
sa personne; mais il se retira dans le Château de Lindo,où ils
l'assiegerent. Ils tinrent ensuite un Chapitre , ils y citèrent le
Grand-Maître pour y venir rendre compte de fa conduitejmais
il ne voulut pas s'y trouver , & il en appella au Pape : c'est
pourquoi on le déposa, & on élut à sa place Maurice dePagnac.
Le Pape envoïa à Rhodes des CommKíaires pour informer de
ce différend , & fit venir à Rome les deux Grands- Maîtfes ,
aprés avoir nommé pour VicaireGeneral de l'Ordre Gérard de
Pins Chevalier d'une grande expérience.
Les Infidèles voulurent profiter de ces broiiilleries , & ar
mèrent l'an 1311. quatre-vingt vaisseaux deguerre pour assiéger
Rhodes-, mais le Vicaire General ne jugea pas à propos d'atten-
Tome III. L
Si Histoire des Ordr.es Religieux,
^Jundi^ l'ennemh 11 fie armer en diligence quatre galères & quel-
Îísuíaum ques vaiíleaux qu'il envoïa avec íix galères Génoises qui íè
trouvoient dans le port de Rhodes > au devant de l'armée en
nemie. Les Chevaliers > nonobstant leur petit nombre , atta
quèrent les Infidèles , & remportèrent la victoire, aïant coulé
à fond presqife tous leurs vaiíleaux. Sur ces entrefaites Mau
rice de Pagnat étant mort , Foulques de Villaret fut rétabli
dans fa dignité par le Pape Clément V. & deux ans aprés il
s'en démit entre les mains de Jean XXII. qui avoit succédé à
Clément.
L'iíle de Rhodes aïant été de nouveau menacée par les In.
fidèles, le Grand- Maître Antoine Flavian , fit fortifier toutes
les Places , & les ennemis en aïant été avertis , abandonnèrent
leur dessein ; mais l'an 1444Ì0US le Grand-Maître Jean de La-
£tic , le Soudan d'Egypte assiégea Rhodes avec une armée de
dix- huit mille hommes , & aprés plusieurs aílàuts qui furenc
donnés parles Infidèles , & généreusement soutenus par les
Chevaliers pendant cinq années de fuite ,. ils furent contraints
de lever le siège.
Mahomet II. Empereur des Turcs , crut que la fortune lui
seroit plus favorable. Il mit le siège devant Rhodes l'an 1480.
avec une armée de cent mille combattans & cent soixante voi
les. La ville fut battue par seize canons d'une grosseur extraor
dinaire qui tirèrent des boulets proportionnés à cette grosseur,
dont trois mille cinq cens portèrent contre les murailles , fans
compter un nombre infini de piecesde batteries plus petites. II
y eut en plusieurs aílàuts 9000. Turcs tués,& 15000. blessés,&
enfin par la valeur du Grand- Maître d'Aubuflbn & de ses-
Chevaliers , les Turcs furent auísi obligés de se retirer.
Apres la mort de Mahomet II. ses deux enfans Dajazet &
Zizime ne sepouvant accorder sur le partage de l'Empire Otto
man ; se firent la guerre l'un à l'autre. Zizime , comme le plus
foible , cédant à la force , se mit sous la protection du grand
Maître de Rhodes & de son Ordre , & arriva à Rhodes le 24.
Juillet 1481. où il fut reçu comme Roi , ce qui obligea Bajazec
de faire la paix avec l'Ordre , & de se rendre comme son tri
butaire, en lui païant tous les ans trente-cinq mille ducats pour
la nourriture & l'entretien de son frère , & dix mille ducarsen
particulier au Grand-Maître pour le dédommager en quelque
toçon des dépenses excessives que la derniere guerre l'avoit:
obligé de faire..
U luru
avec Le Manteau a bec daru Le q uatcrrst-Lerne J'iecLe
Troisie'me Partie , Chap. XII. 8$
^izime s'imagina que son frère ne faisoic la paix que pour £ °*
avoir une occaíìon favorable de le perdre , que quand le com Jïrusalem
merce seroit libre entre les Rhodiens & les Turcs , il y auroic
tous les jours à craindre pour fa personne j & que les Grecs
renégats , accoutumés aux trahisons & aux meurtres , ne me-
nageroient rien pour servir utilement Bajazet. Dans ces pen
sées il demanda au Grand- Maître d'aller trouver leRoi de Fran
ce , comme celui qu'il connoiíToit le plus capable de le prote-s
ger contre la tyrannie de son frère. Sa demande lui fut accor
dée, il partit de Rhodes le premier Septembre accompagné de
çlusieurs Chevaliers qui furent nommés par le Grand-Maître
pour lui servir d'escorte j mais étant arrivé en France , il fut
reçu aflèz froidement du Roi Charles VIII. ou parce que les
François ne vouloient point se brouiller avec la Porte, ou par
ce qu'ils craignoient qu'une réception honorable, ne fût une
espece d'engagement pour l'entretien de ce Prince. Ainsi il
demeura fort peu detemsà la Cour, & les Chevaliers le con
duisirent dans la Commanderie de Bourgneuf fur les confins
du Poitou & de la Marche, où les Grands-Prieurs d'Auvergne
faisoient leur demeure.
Mathias Roi de Hongrie , Ferdinand Roi de Castille'Sí d'A
ragon qui rétoit aussi de Sicile, & Ferdinand Roi de Niples ,
firent tous trois dans la fuite d'instantes prières au Grand- Maî
tre pour avoir Zizime en leur disposition. II ne leur accorda
pas ce qu'ils demandoient ; mais il leur promit que tandis qu'il
auroit le Sultan entre ses mains , il empêcheroit le Grand-Sei
gneur de rien entreprendre fur leurs Etats. Bajazet compta ce
refus comme un service si jnalé.ôc se sentit si obligé au Grand-
Maître , que par reconnoiíTanceil lui envoïa 1^1484. la main
droite de saint Jean- Baptiste , qu'il fit mettre dans une petite
cassette de bois de cyprès , revêtue au dedans d'un beau ve
lours cramoisi , & enrichie au dehors d'une infinité de pierre
ries. 11 l'envoïa par l'un de ses Favoris avec une Lettre , dont
l'Infcription étoit en ces termes ; Bajazet Roi de sAjìe , Empe
reur des Empere/trsy au tres-sage & tres-illuflre Grand Maître de
Rhodes , Pierre d'AubuJson Prince tres généreux , & Pere d'un
tres glorieux Empire.
A prés la mort de Sixte IV. le Cardinal Cybo Génois ori
ginaire de Rhodes, où même son pere étoit né, fut élevé au
Souverain Pontificat > fous le nom d'Innocent VIII. ce Pape
Lij
84 Histoire des Ordres REtiGiE'ux'r
Osn'iu de accorda plusieurs grâces fie privilèges aux Chevaliers de Rlio-
JíÍl'saiÌm.^' & encre aucres il renonça au droit que fes Prédécesseurs-
avoient , de pourvoir à plusieurs Bénéfices de la Religion de
f Rhodes. 11 y renonça par une Bulle consiltoriale signée de tous
les Cardinaux assemblés , ôcant au saint Siège le pouvoir de
conférer jamais aucune Commanderie de l'Ordre , quand mê
me le Bénéfice viendroit à vaquer en Cour de Rome > & dé
clarant par la même Bulle que la disposition de toutes les Corn-
manderies appartenoit entièrement au Grand- Maître , fans-
qu'elles pussent être comprises fous les Bénéfices que les Papes-
s'écoienc réservés ou pouroient fe reserver dans la fuite , & il
honora le Grand-Maître d' Aubusson du Chapeau de Cardi-
nal,avec la qualité de Légat du S. Siège en Asie, en considéra
tion des services signalés que les Chevaliers de Rhodes avoienc
rendus à l'Eglise,& de ce que le Grand-Maître lui avoit accor
dé le Prince Zizime.
II y avoit long- tems que ce Pontife l'en follicitoit. Ferdinand»
Roi de Naples lui avoit demandé de nouveau ce Prince , 8c
même lc Soudan d'Egypte ledemandoit aussi. Mais le Grand-
Maîcrefe crut obligé de l'accorder plutôt au Pape auquel iî
devoit obéir , comme au Chef de son Ordre , d'autant plus que
ce Pontife avoit commencé a parler en maître. II envoïa donc
à Rome le Baillis de la Morée, & le Vice- Chancelier de l'Or
dre , avec un ample pouvoir pour terminer cette affaire. Les
Ambassadeurs étant arrivés & aïant eu audience du Pape, ils
consentirent à la cranslation de Zizime, pourvu que le Roi de
France ne s'y opposât point , & que les Chevaliers de Rhodes
demeurassent toujours auprès du Sultan. Charles VI I I. qui
avoit besoin du Pape pour la conquête du Roïaumede Naples,
donna les mains à tout ce que voulut fa Sainteré, & le Pape
accorda fans peine aux Ambassadeurs ce qu'ils demandoienr.
Le Commandeur de Blanchefort auquel le Grand-Maître
avoit confié la personne de Zizime, & qui en son absence avoit
été élu Maréchal de l'Ordre , & Grand- Prieur d'Aquitaine,
fit partir ce Prince de la> Commanderie de Bourgneuf suivant
lies- Lettres du Grand- Maître , Sc Zizime arriva à Rome au
mois de Mars 1489. où il fut reçu avec tous les honneurs dus à
une personne de son rang.
Dès l'an 1485. Innocent VIII. avoit supprimé les Ordres
ÎUlitaires. du íâint Sépulcre & de saint Lazare de- Jérusalem >y
Tróisie^í e Partih , Chap. XÏL 85
& iíavokuni les biens qui en dépendoient > à l'Ordre de S. ORDRÏ„*
Jean de Jérusalem , ce qui fut confirmé dans la fuite par le jiiwIL*
Pape Jule II. lan 1505. mais cette suppression & cette union
n'eurent point de lieu en France , comme nous avons remar
qué ailleurs. Innocent mourut Tan 1491. & eut pour successeur
Rodrigue Borgjaqui prit le nom d'Alexandre VJ. II avoit été'
Protecteur de l'Ordre de fsint Jeande Jérusalem étant Cardi-*
Bal. Aprés son élection au souverain Pontificat,il témoigna par
un Bref qu'il envoïaauGrand-Maître,avoir toujours de bons-
sentimens pour les Chevaliers de Rhodes j mais les effets ne
répondirent pas aux paroles. Alexandre commença presque
son Pontificat par se rendre maître de la personne du Prince
Zizime,contrele Traité qui avoit été fait entre Innocent VIII.
& les Chevaliers. Il fit enfermer le Sultan dans le Château
S. Ange , & orant d'auprés de lui les Chevaliers qui y avoient
toûjours été , il le confia à ses neveux , dont l'un étoic Cheva
lier de Rhodes , fous prétexte qu'une vie aussi précieuse que
eelle de ce Prince, feroit moins exposée aux embûches de ses
ennemis dans une place forte. Zizime demeura ainsi enfermé
jusques à ceque Charles VIII. qui avoit entrepris la conquête
du Roïaurne de Naples , & qui vouloit porter aussi ses armes
jusques dans le Levant , demanda en paslant à Rome le Sultan
Zizime que le Pape lui accorda 5 mais ce ne fut pas fans soup
çon d'avoir livré à Charles VIII. ce Prince Ottoman empoi-
ionnéjcar peu de jours après ce Prince se sentit frappé d'un mal
inconnu qui lemporta en fort peu de tems. C'est ainsi" que ce
Prince malheureux finit fa vie l'an 1495.
Bajazet & ses sujets n'avoient osé rien entreprendre contre
les Chrétiens du vivant deZizime;mais après fa mort,plusieurs
Infidèles qui habitoient les côtes de la Licie les plus voisines de
Rhodes , pillèrent quelques Isles qui appartenoient aux Che
valiers de Rhodes. Us firent même des courses dans la Carie
& allèrent braver les Chevaliers jusques aux portes du Châ
teau saint Pierre. Le Grand-M mre d'Aubuflon fit armer con
tre ces Pirates. Oíì en prit quelques-uns qui furent punis du
dernier supplice; mais les desordres ne Iaiíîànt pas de continuer,,
il en fit ses plaintes à la Porte , & il en reçut satisfaction de Ba
jazet qui ne vouloit pas pour lors se brouiller ou vertement avec'
lès Chevaliers. Qaelque tems aprés fur les nouvelles que Ion
eut à Rhodes , que ce Prince levoit une puissante armée , le-'
86 Histoire des Ordres Religieux,
òrdre de Grand- Maître se tine sur ses gardes , & arma de son côté. II
J^uIalem demanda du secours à plusieurs Princes. Louis XII. Roi de
France lui envoïa vingt- deux gros navires , & l'on ne douta
{»oint que l'armée navale Ottomane n'allât attaquer Rhodes ,
ors qu'aïant passé le détroit de Gallipoli, elle prit fa route de
ce côté- là ; mais ce n'étoit qu'une feinte de la part des Infidè
les qui en vouloient aux Vénitiens , & dans le tems que leur
armée navalle passa le détroit , le Grand-Seigneur entra avec
une puissante armée dans la Romanie , & une partie defa Ca
valerie alla ravager la Dalmatie. C'est ce qui donna lieu à la
ligue que firent les Princes Chrétiens contre les Turcs I'an 1501.
& dont le Grand-M û.red'AubuíIòn fut déclaré Chef & Ge
neral en plein Consistoire par le Pape Alexandre VI. Mais les
fausses démarches que firent quelques Capitaines des troupes
liguées, firent bien-tôt évanouir les espérances des grands
avantages que l'on s'étoit proposés de cette ligue. Louis XII.
Roi de France , & Ferdinand Roi de Castille qui avoient fait
alliance entre eux contre Frédéric Roi deNaples qu'ils avoient
dépouillé de ses Etats, & qui les avoient partagés entre eux, ne
voulurent plus avoir de concurrent : chacun voulut posséder
tout entier le Roïaume de Naples , & ces Princes se firent une
guerre sanglante qui remplit l'Italie de confusion & d'horreur.
Le Pape au lieu de travailler à raccommodement de ces Prin
ces , favorisoit ouvertement le parti d'Espagne, & ne songeoit
qu'à l'agrandissement de César de Borgia Duc de Valentinois
son fils qu'il aimoit paíîionément. C'est pourquoi les Vénitiens
qui nerecevoient point les secours qui leur avoient été promis
de France & d'Espagne, firent la paix avec les Turcs fans
consulter les Chevaliers de Rhodes, &Ladistas Roi de Hon
grie suivit bien- tôt leur exemple. Le Grand- Maîcre d'Aubus-
íbn fut pénétré de douleur en apprenant ces nouvelles* & pour
comble d'affliction , il apprit en même- tems que le Pape confe-
roit les Commanderies del'Ordre à des personnes séculières, &
qu'il avoit promis le Prieuré de Castille à Dom Henri de To
lède , fans avoir égard n'y au privilège accordé par Innocent
VIII. ni à la qualité de Généralissime de la Ligue qu'il lui
avoit lui-même donnée. La rupture de la Ligue & le procé
dé du Pape , jetterent le Grand- Maître dans une melancho-
liequi l'abbatit peu à peu , & qui lui causa enfin une maladie
dont il mourut au moisdejuin 1503. étant âgé de plus dequa
Troisie'me Partie ,Chap. XII. * t'y
tre vingt ans> il y en avoit vingt- sept qu'il gouvernoit l 'Ordre. Ordre de
Aimcric d'Amboise Grand Prieur de France, frère du grand jÌ.rSsaujI
Cardinal Georges d'Amboise Archevêque de Rouen, & Mi
nistre d'Etat sous Louis XII. Roi de France, de Jean d'Am
boise Evêque de Limoges, de Louis d'Amboise Evêque d' A '-•
bi , de Pierre d' Amboiie Evêque de Poitiers , & de Jacques
d'Amboise Evêque deClermont, & Abbé de Cluny, succéda
au Grand Maître d' AubuíTon. Il signala son Gouvernement
par la bataille qu'il gagna contre le Soudan d'Egypte proche
du port de Laiazzo dans la Caramanie fur les confins de la
Syrie vers Monte- Negro. Les Egyptiens , dont l'armée étoic
composée, furent preíque tous défaits , & le neveu du Soudan
y fut tué. Le Grand- Maîcre ordonna que tous les ans la veil'e"
de la Nativité de saint Jean- Baptiste , en mémoire de cette ba
taille , on prepareroit une cotation au Grand- Maître & aux
Baillifs fous la tente qui couvroit la poupe du Navire où avoit
eombatu le neveu du Soudan. II mourut le rç.^Novembre iciz.
& eut pour successeur Guy de Blanchefort Grand-Prieur d'A
quitaine, neveu du Grand-Maître d' Aubuíïòn. Ilfutéluquoi-
qu'absent , étant pour lors en France , & mourut un an après-
le 13. Novembre 1513. cn allant à Rhodes pour prendre posses
sion de sa dignité. II arriva dans cet intervalle une chose assez
remarquable. Les Chefs des Langues se plaignirent au Conseil
de ce que le défunt Grand-Maître d'Amboise avoit fait mettre
trois fíeurs-de-Lis de marbre fur la porte qu'il avoit fait bâtir
au boulevard proche son Palais , ce qui sembloit donner à la
Couronne de France quelque supériorité sur la Religion , &
ils demandèrent qu'elles fussent ôtées. Les François foutenoient
qu'elles y dévoient demeurer. Enfin, après plusieurs contesta
tions les fìeurs-de- Lis furent portées par ordre du Conseil fur
la muraille du quartier des François, & il fut permis aux autres
Langues d'en faire autant des armes de leur Prince.
Fabrice de Caretto Chef de la Langue d'Italie, & Amiral
de l'Ordre , succéda à Guy de Blanchefort. Iì reçut l'an 1513.
tine Ambassade du Sophi de Perse , avec lequel il fit Ligue con
tre Selim I. Empereur des Turcs. L'année suivante il conclue
la paix avec le Soudan d'Egypte , & fit les préparatifs nécessai
res pour résister au deflein du Grand- Seigneur qui fembloic
vouloir assiéger Rhodes. 11 demanda du secours aux Princes
Chrétiens. Le Pape Léon X. lui envoïar trois galères bien ar- .
$8 Histoire des Ordres Reiigíeux,
Ordre de mées , & François I. Roi de France dix-sept vaisseaux. Sefim
jERutruM ^canc mort > Gazelle Gouverneur de Syrie se révolta contre
Soliman II. qui avoit succédé à Selim. Il assembla une armée
& demanda de l'artillerie au Grand-Maître qui lui en en-
voïa j mais l'armée de Gazelle suc défaite , & il mourut dans
le combat.
Le Grand- Maître de Caretro mourut aussi le io.Janvierr^n.
& on élut à la place Philippe de Villiers de l'Iílc-Adam de la
Langue de France , pour lors grand- Hospitalier & Ambassa
deur de la Religion auprésdu Roi de France. Un des premiers
foins de ce Grand- Maître fut d'ajouter encore de nouvelles
fortifications à Rhodes pour soutenir le siège dont cette ville
étoit menacée. Elle le fut en effet quelque tems après ; mais les
Chevaliers ne furent pas si heureux dans ce siège qu'ils Pa-
voient été dans les precedens. Soliman n'ignoroit pas que le
Grand-Maître de Caretto avoit envoïé de l'artillerie à Gazelle,
lors qu'il se révolta contre lui , & ne pouvant souffrir qu'après
avoir subjugué la Syrie, une petite place tenue par une poi
gnée de gens lui résiliât au milieu de ses Etats, il résolut de la
forcer. II l'attaqua l'an 1 52:. avec une armée composée de
trois cens mille combattans , deux cens quatre-vingt voiles, &
une prodigieuse artillerie. Peut-être que les Turcs auroient en
core été contraints de lever le siège , pour peu que les Cheva
liers euílent été secourus , & s'ils n'avoient point été trahis par
André d' Amaral Portugais Prieur de Castille , & Chancelier
de l'Ordre , qui ne se pouvant consoler de n'avoir pas été
Grand- Maître à la derniere élection , jetta dans le camp de
Soliman une Lettre attachée à une flèche, par laquelle il l'a-
vertifloit qu'il ne pouvoit prendre la ville que par un certain
endroit foible qu'il lui indiquoit,à quoi il lui seroit aisé de réus
sir en comblant les sosies de ce côté- là avec la terre d'une mon
tagne qui en étoit proche. La trahison d'Amaral fut décou
verte, & il eut la tète tranchée le 30. Octobre > mais les Turcs
fur divers avis qu'ils avoient reçus de lui , pressèrent tellement
la place , qu'elle ne fut plus en état de se défendre. Le Grand-
Maîcre de Villiers de Plsle-Adam la rendit à Soliman le 14.
Décembre après que l'Ordre eut possédé cette ville pendant
115. années depuis l'an 1309. jusqu'à la fin de ce siège , où les
Turcs perdirent cent mille hommes.
Après cette perte, le Grand-Maître avec cinquance bâtimens
qui
Troisie'me Partie, Chap. XII. fy
tjui portoient les Chevaliers & plusieurs Habicans , partie de Ordre d«
Rhodes le i. Janvier 1513. & alla du côté de Candie où il prit fÈÍ^£ÏÏ
terre > & aïant donné avis de son arrivée au General de l ar-
mée des Vénitiens , il fut invité d'aller à. Castro où il fut reçu
avec beaucoup d'honneur. U passa delà à Messine , d'où il alla
à Rome trouver le Pape Adrien VI. qui lui fit une réception
magnifique , & ce Pontife étant mort peu de jours aprés , on
donna au Grand- Maître & à ses Chevaliers la garde du Con* .
clave. II prit cependant conseil des Ambassadeurs des Princes
&de ses Chevaliers., fur le lieu où l'Ordre pouroit établir íâ
résidence. Comme il ne vouloit point de place en terre-Ferme,
l'Iíle de Malte à cause de ses beaux ports & de fa situation'fur
les côtes d'Afrique , lui parut à fa bienséance. Il envoïa vers
l'Empereur Charles V. le Prieur de Castille , le Baillisde sainte
Euphemie , & le Commandeur Bosio pour lui en faire la de
mande, & lui représenter qu'il acquereroit par ce moïenl'hon-
neur d'avoir préservé l'Ordre de ú. perte & de sa ruine entière,
d'en être le principal Protecteur , & de l'avoir comme fondé
de nouveau. Ils étoient aussi chargés de lui demander Sara-
gouseen Sicile pour y demeurer pendant trois ou quatre ans
que l'on bâtiroit à Malte des logemens & les fortifications né
cessaires.
Pendant que les Députés du Grand- Maître negocioient cette
affaire, le Cardinal Jules de Medicis Chevalier de Rhodes 8c
Grand Prieur de Capouë , fut élu Pape fous le nom de Clé
ment VII. il accorda aux Chevaliersde Rhodes la villede Vi-
terbe pour leur demeure, & le Grand- Maître & son Couvent
y allèrent faire leur résidence. Les Chevaliers qui avoient été
envoies vers l'Empereur , rapportèrent que ce Prince vouloit
bien accorder Piste de Malte a l'Ordre , mais à certaines con
ditions qui parurent trop onéreuses : c'est pourquoi le Grand-
Maître voulut temporiser jusques en l'an 1530. qu'il accepta
avec ses Chevaliers la donation que l'Empereur leur fit de cet
te Ifle , du Goze & de Tripoli pour les posséder en toute pro
priété & souveraineté , & le tenir en fief , à la charge d'un fau
con païable tous les ans , le jour de la Toussains au V'ceroi
de Naples , & que l'Evêché de Malte feroit à la nomination de
Sa Majesté Impériale , & de ses successeurs au Roïaume de
Niples. Le Grand- Maître de U'fle-Adam , & ses Chevaliers
arrivèrent à Malte pour derniere retraite le 16. Octobre 1550.
Tome III. M
90 Histoire des Ordres Religieux.,
Ordre de où les Chevaliers de Rhodes ont toûjours relié jusqu'à pre-
s. jkan de sent , aïant été appellés depuis ce tems-là Chevaliers de
Malte.
Cependant Tan 1547. sous le Gouvernement du Grand- Maî*
tre Jean de Homedes , l'on proposa dans un Chapicre d'établir
la résidence de l'Ordre à Tripoli , à cause que l'on seroit plus,
à portée de s'étendre en Barbarie , suivant les intentions du
Grand- Maître de l'Iste- Adam : Malte étant d'ailleurs un lieu,:
mal-sain , spécialement en Esté , & fort stérile ì au lieu que
Tripoli étoit dans un lieu agréable & fertile j mais l'on y trou
va tant de difficultés que l'on abandonna cedeílein,&. l'Ordre
nepoííeda cette place que jusqu'en l'an 1556. que sous le Gou
vernement du même Grand-Maître de Homedes, Soliman II.
s'en rendit encore maître > y aïant envoïéune armée comman
dée par Sinam Bâcha.
Cé Prince ne se croïant pas aûez dédommagé par la prise de
cette place & de l'Ifle de Rhodes , des pertes que les galères &
les vaiflèaux de l'Ordre causoient tous les jours à ses Sujets >
en leur enlevant plusieurs bâtimens ,. & aïant pris même touc
récemment un gros gallion qui appartenoit au Capigi ou Chef
du Serrail, fur lequel les Sultanes avoient des effets dont elles
faisoient de grosses plaintes , il résolut d'aílìeger Malte , espe-
rantqu'il seroit plus heureux dans cette expédition qu'il ne
l?âvoit été douze ou treize ans auparavant , lorsqu'il avoit
voulu tenter la même chose , y aïant envoïé une armée sous la-
conduite de Sinam Bâcha qui fut obligée de se retirer. Ce fut
donc l'an 1565. vers le milieu du mois de Mai , que toute l'ar-
mée Ottomane se trouva au Navarin composée de cent cin*
quante huit galères , onze grands navires , & douze autres bâ
timens , avec plus de cent mille combattans. La ville de Malte
fut puiflamment attaquée pendant quatre mois , & encore*plus
vaillamment défendue par le Grand-Maître Jean de la Valet
te Pari sot , & par ses Chevaliers. Les Infidèles y perdirent,
plus de vingt mille hommes, & après avoir tiré inutilement
plus de soixante-dix- huit mille coups de canons, ils furent enfin
contraints de se retirer.
Le Pape Pie IV. écrivit au Grand-Maîcre un Bref, pour le:
féliciter sur la délivrance de Malte , & lui offrit même un Cha
peau de Cardinal qu'il refusai L'Empereur Charles V. lui en*-
w>ïa une épée &. un poignard à gardes dîór émaillées &.enri
Troisie'me Partie, Chap. XII. 5>r
chies de pierreries. Tous les ans en action de grâce de cette vi- m
ctoire , on fait à Malte une ProcelGon íolemnelle le jour de la Jérusalem
V
Trotsie'me Partie , Chaí. XIIÍ. tpr
de Messine la Commanderie de Polezzi, au Prieure' de Càra-£ "A*N*^
íogne la Commanderie de Masdeu, au Prieure' de Navarre la jLvsAta*
Commanderie de Calchetas } en la Chateïïení« d'Emposte lai • "
Commanderie d'Aliaga , au Prieuré de Castille les Comman-
deries d'Olmos & de Vifo,au Prieuré de Portugal la Com
manderie de Villacova, au Prieuré d'Allemagne la Comman
derie de Buez* au Prieuré de Bohême lá Commanderie de
.Wadiflau , & autrefois au Prieuré 4,Angkterre la. Comman
derie de Pescens,au Prieuré d'Hybernie les Commanderies de
Kelbary , de Killurye & de Crobe , & la Commanderie de Si-'
nica au Roïaume de Chypre.
Les Commanderies de Justice ou de grâce sont ainsi appel-
lées selon la manière de les obtenir. On Tes nomme Comman
deries de Justice quand on les poflede par droit d'ànciennetë ou
par amelioriflèment. L'ancienneté se compte du tems de lâ
réception ; mais il faut que celui qui prétend une Commande
rie ait fait cinq années de résidence à Malte, •& quatre cara
vanes ou voïages fur mer, & Pamelioriuement est lors qu'aprés
avoir fait des réparations dans une Commanderie dont l'on
jouit , on en prend un autre d'un plus grand' revenu. Karoùen
ou Caravanna est un mot Arabe qui signifie une aílcmblée insthm-dif
d'hommes qui s'unissent pour faire quelque trafic ou quelque C hevaliert'
Voïage. On se servoit de ce mot lors que les Chevaliers de de M*ke
saint Jean de Jérusalem étant dans la Syrie , choisi ssoient les**'5" i9%'
Frères qui étoient destinés pour la garde des forteresses ou
pour servir sur les galères, & l'on s'est toujours depuis ce tems
là servi du même mot pour marquer les voïages que les Che
valiers de Malte font fur les galères ou fur les vaisseaux au fer- '
vice de leurOrdre. H faut qu'ils faílent ces quatre caravanes
par eux mêmes , 6c il ne leur est pas permis de les faire faire
par d'autres. Mais quoiqu'ils íoient obligés à cjnq années de
résidence , & à quatre caravanes > néanmoins s'ils ont été em
ploies aufervice du Grand-Maître ou de la Religion , ils ont
quelques exemptions, & on leur compte pour une caravane
deux années complettes de service en personne. Les Cheva
liers qui font esclaves des Turcs ont aussi des exemptions , St
on leur compte une caravane pour chaque année de captivités
ainsi qu'il est ordonné par les Ordonnances du Chapitre Gé
nérai de Tan 1631. qui prescrivent aussi l'âge de vingt ans pour
commencer les caravanes » excluant de tous emplois , BenenV
N iij,
rôt Histoire des Ordres Religieux ,
«ri»i> be ces & Commanderies de l'Ordre ceux qui aïant atteint l'âge de
jERusAijj» 5°* ans » n'auroient Pas &ic quatre caravanes qui ne font que
de fix mois chacune.
Les Commanderies de grâce ont ce nom quand elles font
données par le Grand-Maure ou par les Grands Prieurs par
un droit qui appartient à leurs dignités, & ils en donnent une
de cinq ans en cinq ans. On ne prend point garde fi la Com-
manderie vacante est de celles qui font affectées aux Cheva-
. liers ou de celles qui appartiennent aux Chapelains ou Servans
d'armes. Le Grand Maure ou le Grand- Prieur la peut donner
à tel Frère qu'il lui plaît, de quelque rang qu'il soit, cela étant
indiffèrent , lors que la promotion est: de grâce.
Quoi qu'à proprement parler il n'y ait que ceux qui sont
Laïques & Nobles d'extraction , qui puissent porter la qualité
de Chevalier , parce qu'il n'y a qu'eux à qui on donne l'Ordre
de Chevalerie, fi ce n'est par quelque grâce particulières néan
moins, comme fous le nom de Chevaliers de Malte, on entend
ordinairement tous ceux qui composent cet Ordre , on peut
dire qu'il y en a de quatre fortes. Les premiers font ceux qu'on
nomme les Chevaliers de Justice. Ils font obligés de faire preu
ves de Noblcflè , & il n'y a que ceux-là qui peuvent parvenir
aux dignités deBaillifs, Grands-Prieurs , & Grands- Maîtres.
Les seconds font les Chevaliers de grâce , qui n'étant pas No
bles d'extraction , ont mérité par quelque action de valeur ou
par quelque service considérable rendu à l'Ordre , d'être mb
au rang des Nobles , & de joiiir des mêmes honneurs. Les troi
sièmes font les Frères servanss il y en a de deux fortes , les Frè
res Servans d'armes qui font emploïés dans les mêmes fonctions
que les Chevaliers,tant à la guerre qu'au service de PHôpital,&
les Frères Servans d* Eglise, dont toute l'occupation est de chan
ter les louanges de Dieu dans l'Eglife Conventuelle, & d'aller
chacun à son tour servir d'Aumôniers fur les vaiíïèaux, ou fur
les galères de la Religion. Les quatrièmes enfin, qui font nom
més Frères d'Obédience , font les Prêtres qui fans être obligés
d'aller jamais à Malte, prennent l'habit de l'Ordre , en font les
vœux , & s'attachent au service de quelques-unes des Eglises
de l'Ordre fous l'autorité de quelque Grand-Prieur ou de quel
que Commandeur, aufquels ils demeurent fournis 5 & ils jouis
sent de plusieurs privilèges qui leur ont été accordés. Il y a
aussi des Donnés ou demi-Croix qui ne peuvent porter la Croix
Troisième Partie i Chap. XNL 103
á'or sans une permission expresse, & quand on leur accorde ©»*»'»»
■tr 1 ■ ò f* • /m j» 1 S. Jean d»
cecte permission » ce ne doit être qu une demi-Croix dor à jerusa-lu*
trois biaoches , mais ils peuvent porter une demi Croix de
toile blanche cousue sur leurs habits, laquelle ne doit pas passer
les deux tiers d'une palme de Sicile.
Personne ne doit être présenté pour être reçu dans eet Or-
dre,ni demander des Commissaires pour faire les preuvesjqu'iï
n'ait au moins seize ans accomplis , à 1 exception des Pages da
GrancUMaîcre qui peuvent être reçus depuis douze ans jus
qu'à quinze , & a l'exception aussi des Ecclésiastiques qui peu
vent être reçus depuis dix ans jusqu'à seize. Cependant l'usa-
ge d'obtenir des dispenses du Pape pour faire recevoir des en-
fans depuis qu'ils font nés jusqu'à dix ou douze ans ,est deveJ
nu commun , & l'ancienneté de ces enfàns commence du jour
auquel le Grand- Maître a reçu & approuvé cette dispense
pourvu, qu'on paie ponctuellement dans Tannée ce qu'on ap
pelle droit de passage. Cet usage de recevoir des Chevaliers de
minorité est recent. Ce qui y donna lieu, c'estque dans le Cha
pitre General tenu l'an 1631. on résolut d'exécuter ce que le-
Conseil avoit ordonné par un décret du 7. Janvier 16x9. qui
étoit de faire un Collachio ou Cloître pour y mettre un Novi
ciat pour les Chevaliers & Servans d'armes , & un Séminaire
pour les Ecclésiastiques y & comme il falloir un fonds de cent
mille écus pour ['exécution de ce dessein , le Trésor ne se
trouva pas pour lors en état de faire ce fonds à cause des
grandes dépenses qui l'avoienc épuisé. Cest - pourquoi on>
résolut pour y pourvoir, d'accorder cent dispenses pour rece
voir dans l'Ordre cent enfans en minorité qui donneroient
chacun mille écus pour être admis. Les cent dispenses furent
bien-tôt remplies. Le Collachio pour le Noviciat & pour le Sé
minaire ne se fit pas néanmoins: on crut alors-devoir emploïer
la somme à d'autres besoins j & comme il n'y a point eu de
Chapitre General pour accorder de pareilles dispenses, on a eu»
recours au Pape pour les obtenir par son autorité i ainsi l'usa-
ge de ces dispenses s'est insensiblement introduit, & estdeve»
nu très commun. D'abord il falloit avoir au moins huit ansv
ensuite six , & la coutume est présentement que l'on peut être
reçu en quelque bas âge que ce puisse être. Les derniers Regle-
mens faits à Malte fur le droit de passage de ceux qui font ainsi",
reçus , portent qu'ils doivent gaïer trois cens trente pistoles &.
104 Histoire Dis Ordr.es Religieux,
•»rbre di unciers au prix courant des pistòles d'Espagne, sans y com-"
JteusTu* prendre quçlques autres menus droits. L'origine & le nom du,
droit de passage viennent du droit que païoient autrefois aux
Capitaines des galères ou des vaisseaux de la Religion , ceux
qui se mettoient dessus pour passera la Terre-Sainte , & dans
la fuite des tems à l'ifle de Rhodes pour y être reçus Cheva
liers. Ils païoient une íomme pour leur nourriture 8c entretien
pendant le voïage, &cela s'appelloit ^r*/> de pajsage. Ce droit
a continué de se paies jusqu'à présent à l'Ordre j il a toûjours
retenu Panciennom , & est confirmé par des Statuts. Quoique
ce droit de passage doive être paie dans Tannée, néanmoins íe
Grand-Maître peut accorder deux ans au lieu d'un,pour païer
ce droit , mais il ne peut pas accorder un terme plus long.Une
des conditions de la grâce de minorité , est que des le momenc
que le droit de passage est païé, cet argent est entièrement ac
quis à l'Ordre , fans que fous quelque prétexte que ce soit on
puiflè jamais en prétendre la restitution.
. L'on ne peut être reçu Page du Grand -Maîcre que depuis
douze ans juíques à quinze, & on n'y peut demeurer que trois
ans au plus , & souvent moins , suivant 1 âge qu'on a quand on
y entre. Mais comme le Grand- Maîcre ne peut avoir que seize
Pages , il faut pour y entrer qu'il y ait une place vacante. C'est
pourquoi avant qu'on ait l'âge pour y entrer , on obtient du
Grand- Maître une Lettre de Page , & lors qu'on a les onze
ans complets , & au'il y a une place vacante , le plus ancien de
ceux qui ont eu aes Lettres de Page est reçu , après avoir fait
ses preuves de Noblesse & de légitimation. La différence qu'il
y a dans les formalités qui s'observent dans la réception de
ceux qui font reçus de minorité , & de ceux qui font reçus
comme Pages j c'est que les premiers ne font pas obligés de se
présenter à Tassemblée de la Province , ni d'aller à Malte qu'à
vingt- cinq ans , au lieu que les Pages doivent fe présenter à
raflemblée de la Province, & aller à Malte après leur récep
tion , ôc ne peuvent païer leur passage<melors qu'ils présentent
eux-mêmes leurs preuves à Malte. Le droit qu'ils paient est de
deux cens cinquante écus d'or , chaque écu d'or pris pour une
demi-pistole , selon ce qu'elle vaut , outre quelques autres me
nas droits.
Les Chevaliers de majorité font ceux qui font reçus à seize
ans accomplis. Us paient le même droit que les Pages du Grand-
Maîcre
. Troisième Partie , Chap. XIII. 105.
Maître , & ne íont pas obligés de porter eux-mêmes leurs Ordre de
preuves à Malte. Autrefois ils y étoient obligés, &: fans cela $ Jean DE
leur ancienneté necouroit point , quoique ces preuves euílent
été reçues pour bonnes, au Chapitre ou à l'Assemblée de la
Province , & qu'ils euílènt païé leur paílage. Mais par un Dé
cret du Conseil de 1688. confirmé par un Bref du Pape Inno
cent XI . il a été ordonné qu'il suffiroit à l'avenir que celui qui
a présenté ses preuves au Chapitre Provincial ou à l'Aííèm-
blée , les envoïât au Couvent à la vénérable Langue dans la
quelle il est né , & qu'il seroit dispensé d'y venir en personne
jusqu'à l'âge de vingt ans fans que cela puisse nuire à son an
cienneté qui commencera à courir du jour que fes preuves au
ront été présentées en Langue.
Pour ce qui est des Frères Servans d'armes , le Chapitre Ge
neral de Tan i(>3i.avoit seulement défendu à la Langue d'Ita
lie d'en recevoir, comme il est porté par l'Article vingt-cinquié-
me du Titre de la réception des Frères. Depuis par un Dé
cret du Conseil la même défense a été faite aux autres Lan
gues , jusqu'à ce qu'il en eut été autrement ordonné j mais
cette défense a été levée depuis quelque tems. Les Chapelains
ne peuvent être reçus que depuis dix ans jusqu'à quinze,après
quoi il faudroit obtenir un Brefde Rome; mais jusqu'à 15. ans,
ìl suffit d'obtenir du Grand-Maître une Lettre de T>i*cot. En
vertu de cette Lettre le Postulant fe présente au Chapitre Pro
vincial ou à l'AÍIemblée : on lui donne des Commissaires pour
faire ses preuves qu'il doit porter lui-même au Couvent , après
quoi on le renvoie pour continuer ses études. Ils font seule
ment obligés de faire voir qu'ils font nés de gens honnêtes ,
pratiquant les Arts libéraux , qu'ils n'ont jamais exercé aucun
Art vil & mechanique , ni servi personne i & que ni eux ni
leurs pères & mères n'ont jamais travaillé à aucune chose mé
prisable : & de plus qu'eux,leurs pères & mères , leurs aïeuls 6c
aïeules paternels & maternels font nés en légitime mariage. Le
droit de passage des jeunes Diacots ou Ecclésiastiques depuis
dixfans jusqu'à quinze , est de cent écus d'or , chaque écu d'or
valant une demie pistole d'Espagne en efpece ; selon la valeur
courante , & autres menus droits. Les autres Diacots ou Ec
clésiastiques reçus par Brefs dans un âge plus avancé , doivent
païer douze cens cinquante livres pour droit de passage & quel
ques autres droits , à la reserve néanmoins de ceux qui parleur
Terne III. O
icó Hïstoiire des Ordres Religieux,.
©rd*e de capacité &. ]cur merkc auroient été honorés du bonnet de
& Jïan de Docteur , lesquels par un privilège parriculier font reçus à tout
frausAifM âge , & fans païer aucun droit de passage..
Quoique la coutume dans l'Ordre soit de faire les preuves
dé Noblesse par l'arbre de consanguinité , en remontant feu~
lement depuis les Chevaliers jusqu'à ses bisaïeuls paternels &
maternels ; néanmoins le Prieuré d'Allemagne exige davanta
ge, il faut prouver seize quartiers des aïeuls. Ceux quidepea.
dent de ce Prieuré sont dispensés d'aller à Malte faire leur No
viciat , il suffit seulement qu'ils le fassent auprès du Grand-
Prieur d'Allemagne > & ceux du Prieuré de Bohême ne font
obligés qu'à six mois de Noviciat à Malte , à comter du
jour qu'ils y sont arrivés. Les Chevaliers du Prieuré d'Aile?-
magne ont encore un autre privilège , qui est que les deux
tiers de l'argenterie d'un Commandeur demeurent après fa
mort au profit de la Commanderie , l'autre tiers seulement ap^
partenant à l'Ordre ; ensorte que le Chevalier qui succède à la
Commanderie , est obligé de païer à. l'Ordre la valeur de cet
te troisième partie , à raiíòn de huit florins par marc , & de
donner caution pour les deux autres tiers. Quoique les Che
valiers des autres Prieurés de l'Ordre ne fassent pas difficulté
d'admettre les enfans naturels des Rois & des Princes Souve
rains i néanmoins le Prieuré d'Allemagne n'en reçoit point de
quelque naissance distinguée que soit le présenté , il faut ab
solument qu'il soit né de légitime mariage.
1 La Profession se faisoit autrefois dans cet Ordre aussi-tôt
qu'on avoit fini Tannée de Noviciat , comme on le fait dans
tous les autres Ordres Religieux. Mais cette coutume n'est plus
en usage i & il n'y a que ceux qui sont reçus en minorité qui
aïent un tems fixé pour leur Profession.. Ils doivent se rendre
auCouvent dans la 15e: année pour faire leur année deNoviciar,,
& ensuite leur Professiondans la. vingt* sixième année, à faute
dequoi ils perdent en faveur de leurs cadets l'ancienneté que
leur minorité leur avoit procurée. Cependant il y a beaucoup
dé Chevaliers reçus en minorité qui ne font Profession que plu
sieurs années après les vingt- six ans , fans que cela leur porte
aucun préjudice j mais il faut pour cela qu'ils aïent un Bref,,
ou une dispense qu'on obtient aisément pour des raisons parti
culières qu'on expose..
Yoici les cérémonies qui s'observent en donnant rhabk, &
Tr.oisie'mï Partie , Chap. XÏÎT: icy
faisant faire Profession aux Chevaliers- Le Postulant aïant re- ?R,DRE *•
5 Jean
çuduGrand-Miîtreôc du Conseil la permission de prendre Jetais*
l'habit , Sy de fane Profession , if. íe. jour aïant été choisi , U se
trouve à l'E^hfe , où etant à genoux devant T Autel, vêtu
d'une longue robe & d'un manteau à bec ,qui est l'habit de
TOrdre , & aïant à la main un flambeau allumé , il offre au
Prêtre ion épée nue pou <" êire bénite. Le Prêcre la tient toute
nue' en disant quelques Oraisons , & après avoir jetté del'eau
bénite fur l'épée& furie Chevalier, il lui met en main cette
épée nuë , en lai disant : Recevez, cette sainte épée au nom d»
Pere , & du Fils , & du Saint-Esprit. Ainssoit-il. Et servez,
vous-en pour votre défense de la sainte Eglise de Dieu ,ìla
confusion des ennemis de la Croix deJésus-Chris , & de la Foi
Chrétienne ; & preneT^garde autant que la fragilité humaine le
permettra de n'en jamais frapper personne i/tjustement. Jjhte U
grâce d'en user ainsi vous soit accordée far celui qui vit & regnt
avec le Pere & le Saint-Esprit , dans tous les siécles des fiecles.
Ainsisoit-il. On remet ensuite l'épée dans le foureau, 6c le Prê
tre la met au côté du Chevalier qui doit faire Profession , en
lui disant : Mettez, vôtre épée à votre côté au nom de Notre- Sei-
gneurfe/ùs-Christ, & souvenez-vous que ce nef pas tant par
les armes que les Saints ont conquis des Roïaumes , que par leur
grande Boi. Cela étant fini ,1e Prêtre donne un baiser au Che
valier qui doit faire Profession , lequel ainsi orné de son épée
doit s'v préparer avec dévotion , afin qu'il puisse recevoir la
grâce de cette sainte Milice. Pour cet effet aïant eu soin de
raire une bonne Confession de tous les péchés de fa vie passée,
après avoir entendu la Messe & reçu la tres-sainte Commu
nion , étant à genoux , & tenant un flambeau de cire blanche
allumé , auquel on attache ordinairement un écu d'or , lequel
flambeau marque la charité , qui est un amour tout de feu ,
se tenant ainsi avec respect devant celui qui doit recevoir sa
Profession , il répond humblement aux interrogations qu'il lui
fait. Cependant le Prêtre peut avant cela, s'il le jugea propos,
& si le tems le permet , donner au Profés des avis > & après les
lui avoir donnés,iI lui demande s'il est dans la disposition de pro
mettre non seulement de bouche , mais du fonds du cœur de
suivre tous les avertistemens qui viennent de lui être donnés.
Alors le Chevalier qui doit faire Profession , répond : Moi N.
jure & promets à Jesus-Christ qui est Dieu, à la bitnhéknusì
loS HisfoiRE des Ordres Religieux,
©roxede purge Marie , & à saint Jean- Baptiste , que je ferai hus rats
ÎìÌusaIeu efforts four observer ponctuellement toutes ces choses.
-
Troisième Partie, Chap. XIÎL 115
«de Perellos de Rocafult qui gouverne présentement l'Ordre , a 0 H
accordé à soixante Chapelains de cet Ordre la permission de Jekisaìím
porter le Camail violet > mais il n'y a que ceux qui résident à
Malte qui se servent de ce Privilège > quelques-uns en France
aïant voulu porter ce Camail violet ,l' Archevêque d'Aix fut
le premier qui s'y opposa. Nous donnons aussi l'ancien habil
lement de ces Chapelains , & celui que portoit Raymond du
Puy premier Grand-M lîcre de cet Ordre , comme il est repré
sente dans d'anciennes peintures à Malte. •
U y a eu jusqu'à présent soixante & trois Grands- Maîcres ,
parmi lesquels il y a eu Pierre d' AubuíTon, & Hugues de Lou-
Bens de Verdale qui ont été Cardinaux. Le Pape Urbain VI IL
en donnant le titre d'Eminence aux Cardinaux, le donna aussi
aux Grands- Maîcres de l'Ordre de saint Jean de Jérusalem.
Les Residensde cet Ordre auprès des têtes Couronnées,pren-
nent la qualité d' Ambassadeurs , & celui qui réside à Rome,
ajoute à cette qualité , celle de Procureur General en Cour
de Rome.
Quoique toutes les Commanderies de l'Ordre de saint Jean
de Jérusalem, soient ou de Justice ,lors qu'on les obtient par
droit d'ancienneté de réception ,oude grace,lors qu'elles íont
accordée par le Grand- Maître ou par les Grands- Prieurs en
vertu du droit attaché à leurs Dignités , comme nous avons
dit ci-devant; néanmoins la Commanderie de l'Ifle- Verte à
Strasbourg affectée à des Chapelains de l'Ordre, est élective,
& le Commandeur a droit de porter la Mitre, la Crosse , & les
autres ornemens Pontificaux. Dès l'an 1150. W^ernerus Maré
chal de Hunebourg.qui étoit un puissant Seigneur qui avoit
causé plusieurs maux aux Bourgeois de Strasbourg , touché
de repentir , & voulant se convertir à Dieu , se réconcilia avec
ces Bourgeois, èc obtint d'eux un lieu appelle l'Ifle Verte
hors des murs de la ville , où il fit bâtir une Eglise sous j,e nom
de la sainte Trinité. Pendant près de deux siécles , le service
Divin ne fut point interrompu dans cette Eglise > mais vers
l'an 1367. elle étoit abandonnée & tomboit en ruine, lors que
Rulman Merswin d'une famille noble de Straíbourg Tacheta,
la fit rebâtir, y joignit des bâtimens ôt des jardins, & y mit pour
la deílervir quatre Prêtres séculiers, avec la permission du Pape
& de l' Evêque de Strasbourg. Quelque te/ns après il la donna' _
à l'Ordre de S. Jean de Jérusalem , à condition que des Freres
P ij
ii£ Hïstoire des Ordres Religíeux »
Okdrf db Chapelains de cet Ordre y feroient à perpétuité l'Office Divin-
jtíusALm. Cette donation fut acceptée par Conrad de Bruníberg Grand-
Prieur d'Allemagne l'an 1371. & confirmée dans la fuite par
le Grand-Maître Raymond Berenger,& par le Chapitre Ge
neral. Ce Grand-Prieur par ordre du Grand- Maître donna
l'habit de l'Ordre & la Croix à Rufman Merfwin , & à ses
Compagnons qui furent reçus au nombre des Religieux de cet
Ordre. Merswin , selon Boíîo dans son Histoire de l'Ordre de
Malte , prit néanmoins un habit diffèrent de celui des Chape
lains de l'Ordre > car il dit que celui des Novices étoit sembla
ble, quant à la forme, à celui des Avocats Consistoriaux &des
Cubiculaires Apostoliques à Rome , & qu'à leur Profession on
leur en donnoit un semblable à la Clocia ou robe que portent les
Chevaliers Grands- Croix de l'Ordre : que far cette robe
ils mettoient un manteau , & fur ce manteau une mozette.
Rufman Merswin- ajouta à l'Eglise de la sainte Trinité une
autre Eglise qu'il fit bâtir , & qui fut dédiée en Thonneur de
saint Jean- Baptiste. II mourut l'an 1381. le 18» Juillet, étant âgé
de soixante &. quatorze ans- Le Grand- Prieur Conrad de
Bruníberg choisit aussi fa demeure ordinaire à l'iste- Verte,
dont il est reconnu le principal bienfacteur , les revenus les
plus considérables dont jouit encore cette Commanderie pro
venant de ses libéralités: mais il mourut à Cologne le 10. Dé
cembre 1390. & fut enterré dans l'Eglise de la Commanderie
de saint Jean & de sainte Cordule.
La pieté des fidèles augmenta les revenus de la Commande
rie de l1 1 île- Verte qui dévoient être autrefois tres- considéra
bles , puisque nonobstant les pertes qu'elle a souflertes par le*
guerres & par l'heresie que k ville de Strasbourg avoir em-
brallëe, ils se montent encore à présent à près de douze mille
livres. Quelques-uns aïant voulu démembrer quelque chose
de la fondation , Hugues de Sart Grand-Prieur de Prance,qui
avoit été nommé avce quelques Chevaliers par le Grand- Maî
tre Antoine Fluvian pour faire la visite de l'Ordre en Allema
gne >. aíïembla à riste-Verre le Chapitre de la Province l'an
1454Ì. & ordonna que la fondation de cette Commanderie qui
«toit du nombre des Maisons exemtes , demeureroit en son'
entier, de peur rdit ce Grand- Prieur dans le décret qu'il fit ,.
que cet unique sienne de Inobservance de la Religion de S. Jeaix
de Jerufalenxne &c obscurci. Cet orage étant dissipé , la repu>
Troisième Partie , Chàï. XIIT. 117
tatïòn des Religieux de cccce Commanderie íe répondit deoRDmï
tous côtés, plusieurs personnes Ecclésiastiques & Laïques , &. \ J^AN DE
même des Chevaliers de l'Ordre voulurent demeurer avec Jm'SAt"1'
CHAPITRE XIV.
Des Religieuses Hospitalières de tOrdre de saint Jean de
Jérusalem.
L'Institution des Religieuses Hospitalières de i'Ordre de S.
Jean de Jérusalem est aussi ancienne que celle des Hos
pitaliers du même Ordre dont nous avons parle dans les Cha-
f>itres precedensj car dans le même tems que l'on bâtit à Jeru-
àlem l'Hôpital proche l'Eglise de sainte Marie la Latine , qui
étoit destiné pour les hommes,& dont Gérard eut la conduite,
on en bâtit aussi un autre pour les femmes à côté de la même
Eglise , & on le dédia en l'honneur de sainte Marie Madela'ne.
La bienheureuse Agnes Dame Romaine en étoit Supérieure,
lors que la ville de Jérusalem fut prise par les Chrétiens fur les
Infidèles l'an 1099. & on y observoit les mêmes Reglemens
que dansceluides hommes. Les Historiens de cet Ordre n'ont
point marqué ce que devinrent ces Religieuses après que la
ville de Jérusalem eût été reprise par Saladain Soudan d'Egypte
l'an 1187. Mais Tannée suivante la Reine Sanche fille d'Alfonse
Roi de Castille , qui se disoit Empereur des Espagnes , & fem
me d'Alfonse II. Roi d'Aragon , surnommé le Chaste, fonda
à Sixene un Monastère de cet Ordre pour de pauvres Demoi
selles qui y dévoient être reçues fans dot. Ce lieu qui est situé
entre Saragofle & Lerida , appartenoit à I'Ordre de saint Jean
de Jérusalem, & dépendoit de la Châtellenie d'Emposte. Cette
PrinceíTe l'obtintde Dom Garcias de Lisa pour lors Châtelain
d'Emposte , à qui elle donna en échange des terres dans le ter
ritoire de Tarragone. Elle fit faire de superbes bâtimens qui
Tme III. Q.
in Histoire des Ordres Religieux,
r*Bi6iEu- furent achevés fan 1190. & les Religieuses y aïant été éta-
*ordDkede blies, elle leur donna la Règle des Hofphaliers de cec Ordre»
y jian d e à laquelle elle ajouta beaucoup de choses tirées de celle de faine
jkiuuAj.£*i Augustin, ce qUi fut approuvé, non fans beaucoup de diffi
■
ix4 Histoire des Ordres RELiGiEirx,
Keligieo- connoiflance de donner à chaque changemenc de Grand- Mai-
I'Oro tre un va^e d'argent au commun Trésor»
de s. jean Comme l'air de Sixene est fort mauvais, le Pape Grégoire
b^jerusa.- xill. permit l'an 1575. aux Religieuses quiscroicnt malades »
- de sortir du Monastère pour aller chez leurs parens se faire
traiter , & y demeurer jusqu'à ce qu'elles euûent recouvré leur
santé > & comme il est porté par leurs Règles qu'elles doivenc
être enterrées dans le Cimetière du Monastère} fi, une Religieux
se meurt chez ses parens ,on apporte son corps au Monastère
pour y être enterré : pour lors toutes les Religieuses sortent
Proceffionellement hors de la clôture jusqu'à un lieu fixé pour
le recevoir j & là on découvre le viíage de la morte, & l'on
fait jurer ceux qui l'ont portée , que c'est le corps de la Reli
gieuse decedée. A l'exemple de ce Monastère de Sixene il se fit
d'autres établiílemens en dirrèrens, pais. Celui de saint Jean de
Carraria en la ville de Pise fut fondé environ l'an noo. celui de
Nôtre-Dame d'Algaira en Catalogne l'an ixix. par Saurine de
Jorba , & Elsa de Sagardia Dames Catalanes. Celui deGennes
l'an 1x30. Celui de Florence fous le nom de saint Joannin l'an
1391. par le Grand- Prieur Caraccioli. Celui de nôtre- Dame de
Caspe en Espagne par le Grand- Maître Ferdinand d'Heredia
l'an celui de SeviUe l'an 1490. par Isabelle de Léon qui y
pritl'habk , & en fut Prieure. Celui d'Evora en Portugal par
Isabelle Fernandez l'an 1509. Celui de Civita de Penna par Ju
lien Ridolphi Pan 151}. L'an 154a. l'Infant de Portugal , Dora
Louis, Administrateur du Grand- Prieuré de Portugal , après
avoir fondé un Collège de trente Chapelains de cet Ordre à
Fior- de- Roses, fit aulfi bâtir un autre Monastère du même
Ordre pour des Demoiselles en la ville d'Estremos, & il y a
aussi à M.tlte un Monastère de Religieuses de cetOrdre , qui ne
font point preuves de Noblesse..
Les Religieuses de cet Ordre avoient autrefois cinq ou six
Maisons en Angleterre j mais des Chanoines Réguliers qui de-
meuroient à Bukland vivant dans le relâchement , & aïant mê=»
me aflassiné un parent de leur Fondateur , le Roi Henri II. les
chassa de leur Monastère , & le donna 1 an 11S0. à Garnier de
Naples pour lors Prieur de l'Hôpital de saint Jean à Londresy
pour y réunir toutes les Religieuses de cet Ordre, à condition
qu'elles ne- pourroient point s'établir dans d'autres Maisons ,
&.quMles ne pourroient avoir que celle dcRuidand^elles,
3*
. .1 '
;
• j ;* •
RdigieiLse de tordre deJ *Jean deJenLíalem,
$g du /Tlanastere de Florence en ha.bit de. Cérerrhorùej .
Troisième Partie , Chap. XIV. uj
gativemenc , il lui die : Ma Saur, prenez, bien garde > car treu- Rí
vant le contraire en quelque tenu que ce soit de cc quaveT^nié , l'Ordae
avec tres-rrande infamie & des- honneur vota fera levé l habit, vlr:i^f'H
ey comme membre pourri Jerez, ihajjec de notre Compagnie. De lem.
façon , qu'étant comme vous dites , vous recevons bcnigr.ement ,
ejrselon la forme de nos Statuts ne vous promettons autre quepain
& eau , C~ humble vêtement.
Les Religieuses chantent ensuite l'Antienne Veni fions*
Chrìfti , & Font la Procession autour du Cloître, conduilant la
Novice qui tient nne palme à la main , ôc est à côté de la
Prieure. Àu retour de la Procession & en la présence des Asti-
stans , on la depciiille de ses riches habits qui font ordinaire
ment ornés de, pierreries 6c autres bijoux qu'elle tient entre ses
mains lors qu'on lui a ôié ses beaux habits ; & se tenant de
bout, elle dit à haute voix par deux différentes fois , Vanité*
Vanitatum , Si à la troisième fois , haussant encore fa voix , &
disant : Vanitas Vanitatum & omnia Vanitas , elle les jette dans
un bassin à ses pieds. La Prieure assistée de la Souprieure lui
coupe ensuite les cheveux, on lui donne l'habitde Religion,
& la Novice après en être revêtue , prononce fes vœux en la
manière suivante , aïant les mains íur le Crucifix du Canon
de la Messe qui est dans{eMessel. Je N. promets & fais vau
à Dieu Tcut-Tuìsfant ,& a la Vierge Marie ,sa Mere Immaculée,
& a saint Jean-Baptiste nôtre Vairon , d'observer perpétuellement
obédience a quelque Religieuse de l 'Ordre , qui par la Religion me
sera donnée pour Supérieure , vivresans propre , & être chaste,se
lon la Règle de ladite Religion.
Le Recevant lui dit ensuite : A cette heure je vous conr.ois
vraiment reçue au nombre de nos Sœurs Religieuses. Elle répond;
Je m estime & repute telle. Le Recevant continue de dire : De-
resnavant nous vous faisons 3 & vos parens participans de toutes
les Indulgences & grâces concédées à notre Religion par le saint
Siège Apostolique , &par première obédience ,je vous commande
de porter ce Messei sur l'Autel ,puis me le reportez. Elle obéit, &
le Recevant lui dit après qu'elle a reporté le Messel :Notu vou
lons encore que sotez attentive à l' Oraison , & pour ce , direz
chaquejour le grand office selon l Ordre de la sainte Eglise , du
Concile de Trente , usage <& coutume de ce Couvent , ejr cent cin
quante Pater noster , ou le petit office de Notre-Dame , ou des
Morts pour chaque Sœur ou Frère qui viendra à mourir. En lui
n8 Histoire des Ordres Religieux ,
Rï ticiEu- montrant le manteau : C'est vôtre propre habit , c'est la forme de
* Ordre votre pénitence. Ceci vous représente U tres-dure & âpre vie de
»i Jerusa n°tre Patr0n feintJean-Baptiste . Ceci représenteson habit, lequel
iem. étoit de peau de chameau,signifiant que nom devons Laijfer le tems
dépêché , & fans empêchement suivre la vertu. En lui montrant
les bras du manteau. Ce sont les bras qui vous restreindront dr
lieront ,signifiant que vous ferez, restreinte dr liée de U vraie
obédience de votre Supérieure , dr à l'Observance des œuvres de
l'Hostitalité, & autms, comme vous a été dit. Et lui montrant la
Croix du mmteau : C'est lesigne dr i'habit de la vraie Croix ,
lequelje vous commande de porter continuellement fur vos habits
toute vôtre vie : cette Croix blanche signife que toutes nos œu
vres doivent être pures, nettes dr blanches. Ces huit poiatessigni-
jìent les huit Béatitudes qui nous font promises ,si nous portons ce
signe au cœur avec ardeur dr ferveur , à cet effet la vous mettons
fer le côtegauche, afin que l'aiez, toujours dans vôtre cœur, dr avec
icelui vous deve^être ensevelie. En lui montrant le cordon.
Ce cordon représente , que souvent nous nous devons souvenir de
la très âpre mort & passion de notre Sauveur Jésus -Christ. Ce qui
ferre le manteausignifie la corde avec laquelle Jésus-Christfut lié.
Ce font les fouets , ceci est la colomne , ceci est l' éponge , dr ceci est
la Croix , en laquelle pour famour de vous il prit mort dr pas
sion. En lui liant lc cordon au cou : Prenez, donc, ma Sœur, le
joug de nôtre Seigneur Jesus-Christ , lequel est beaucoup leger &
doux , dr qui vous conduira a la vie éternelle ausiécle des siécles.
Ainsifeit-il. En lui mettant le voile noir fur la tête .- Rece
vez, ma Sœur le feint voile de la virginité qui vous conduise i
la vie éternelle dans tous les siécles des siécles. Ainsi soit - U. La
Professe retourne ensuite à l' Autel pour recevoir la bénédi
ction du Prêtre qui dit fur elle quelques Oraisons , après les
quelles elle embraste les Religieuses , & avant que de manger,
elle va faire obédience au Réfectoire avec du pain , de l'eau
& du sel.
Anciennement ces Religieuses avoienr pour habillement
une robe rouge avec un manteau à bec qui étoit noir , & fur
lequel étoit la Croix blanche a huit pointes ; mais depuis la
prise de Rhodes elles ont pris rhabilleraient entièrement noir
en signe de deiiil. Dans quelques Monastères les Religieuses
de cet Ordre portent une robe noire , avec un scapulaire, dans
d'autres elles n'ont que la robe fans scapulaire avec une petite
Croix
An CL&n ha,bîllem.eritdejRtLyitiises de l'ordre cLSjean
de Jérusalem de l Hôpital deBeaulieu,danJ le amieneetnîde leur ètÁbLirsenf
Tr.oi$ièmb Par.tie , Chap. XV. ii<>
Croix blanche à huit pointes fur le côté gauche. Dans lesce iumck»^
remonies & au Chœur quelques-unes portent le manteau à bec £"£*"£*
avec les cordons , où sont représentés ies mystères de la Passion l'ordre
de nôtre Seigneur. Elles ont eu quelques Saintes de leur Or " JerusaI
dre , comme sainte Flore decedée au Monastère de Beaulieu "» en
en France , sainte Ubaldesque decedée dans le Monastère defKAN°*'
Pise en Italie , & sainte Toscane morte à Vérone.
Giacomo Bosio,#//?. di S. Giovanni Gierosolomit. tom.}. Edit,
dt l'an 1684. Anne de Naberat, Privilèges de l' Ordre de Malte.
Mathieu de GouslTancourt, Martyrolag.des chevaliers de Maltet
& Philip. Bonanni. Catalog. ordin. Rcligiof.j/art. z.
Chapitre XV.
CHAPITRE XVI.
\
Troisième Partie v Chap. XVI. *4**"*o«»,
Âlíemans qui se trouvoient à ce siège 3 sçavoir Conrad Arche-
vêque de Maïence, Conrad de Wirtzbourg & Chancelier de
TEmpire, Voiger ou Wolsrlger Evêque de Paflau, Frideric
Duc de Suabe , Henri Comte du Rhin & Duc de BruníVic ,
Frideric Duc d'Autriche , Henride Brabant , & plusieurs au
tres Princes & Seigneurs qui prevoïant de quelle utilité pour-
roit être un jour cet établissement , furent d'avis que le Duc
de Suabe envoïât à l'Èmpereur Henri VI. son frère des dépu
tés , pour le prier d'obtenir du Pape Celestin III. qui gouver-
noit pour lors l'E >lise universelle , la confirmation de cet Hô
pital > ce que ce Pontife accorda , approuvant cette pieuse In
stitution en qualité d'Ordre Hospitalier & Militaire sous la
Règle de saint Augustin , ordonnant que les Frères observe-
roient les Statues des Hospitaliers de saint Jean , en ce qui re-
gardoit la manière de gouverner & de servir les malades & les
pauvres, & les Statuts des Templiers, en ce qu'il y auroit de
Militaire & d'Ecclésiastique , & que pour leur habillement ils
auroient un manteau blanc , fur lequel il y auroit une Croix
noire , leur accordant les mêmes Indulgences , privilèges &
immunités, dont joùissoient aulîì les Ordres Hospitaliers, & du
Temple qui leur a voient été donnés par le S. Siege^
Quelques Historiens ont suivi en cela le sentiment de Dus-
bourg, & d'autres celui du Cardinal de Vitry*qui prétend
que POrdre Teutoniqueétoit établi à Jérusalem avant que la
ville d'Acre ou Ptolemaîde fut assiégée: mais M. HartKnoiC
qui a donné les Chroniques deDuíbourg avec des remarques
qu'il y a faires, concilie ces deux senrimens, en disant quel'Or-
dre avoit été établi par un particulier & sans autorité à Jérusa
lem , qu'il avoit été confirmé par le Pape * l'Empereur & les
Princes qui s'e'toient trouvés áu siège d'Acre, &: qu'enfin après
la prise de la ville il étoit devenu si puissant, qu'il avoit été con
nu de toute la terre , ce qui est aussi le sentiment de Nauclerc
que Monsieur Hart KnoK a suivi. Mais s'il est vrai que ce soit
un particulier Allemand qui l'ait d'abord institué à Jérusa
lem , & que ces personnes de Bremen &; de Lubek se soient
jointes à lui , comme disent plusieurs Auteurs, on ne peut sea-
voiren quelle année ce fut, n'y en aïant aucun qui en ait fait
mention.
Le Pape Celestin III. aïant arinsi approuvé cettenouvelle So
ciété comme Ordre militaire ,,de même que ceux de saintjeani
S iij,
ê
1
14? Histoire des Ordres Religteux ,
Ordxe de Culme , Herman Balke fie encore bastir sur la frontière'
rnjTON^ château de Reden pour arrêter leurs courses.
Henri Marquis de Misnie lui amena la même année un se
cours de cinq cens Gentilshommes Allemans bien équipés. Ce
Prince alla lui-même à leur tête attaquer les Prussiens. II entra
dans la Province de Pomeranie , où aïant tout mis à feu & à
sang ,. il obligea les habitans d'embrasser le Christianisme , &
de íe soumettre à la domination des Chevaliers Teutoniques. II
fit armer ensuite deux vaisseaux , sur lesquels étant monté avec
ces Gentilshommes Allemans qui étoient venus avec lui , il
parcourut le Golfe de Frifch-hafF pour en assurer la naviga
tion qui éiok continuellement troublée par un grand nombre
de corsaires Idolâtres ,qui n'osèrent plus y paroître depuis ce
tems-là. Enfin ce Prince qui n'étoit venu en Prufle que pour
accomplir le vœu qu'il avoit fait de combattre pour la Foi , y
. aïant satisfait r& aïant soumis aux Chevaliers Teutoniques la;
Province de Pomeranie , s'en retourna en Allemagne, laissant
encore au secours des Chevaliers les Gentilshommes Allemans
qu'il avoit amenés, & avec lesquels ils subjuguèrent les Poge-
sans , & bâtirent l'an 1517. la ville d'Elbing.
Ils portèrent ensuite leurs armes contre les Warmiens , les
Baríhes & les Natangues , autres peuples de la Prusse ; mais
quelques uns s'étant embarqués fur le Golfe de Frifch-hafF
Eour voir où ils pourroient bâtir une Forteresse pour tenir en
ride ces peuples Idolâtres , ils en trouvèrent une qui leur ap
partenois » 6c qu'ils n'osèrent attaquer à cause qu'ils n'avoienc
pas de forces suffisantes. Ils se contentèrent de piller & de brû
ler les lieux des environs j mais pendant qu'ils s'amusoient au
pillage , les Prussiens tombant tout d'un coup fur eux , les tuè
rent tous > fans qu'il en pût échapper aucun , excepré ceux
qui étoient restés dans les vaisseaux > & qui portèrent la nou
velle de cet échec. Le Maître Provincial en aïant eu avis, vou
lut avoir fa revanche, il envoïa une armée navale plus confia
d'érable contre ces Idolâtres, qui attaqua leur Forteresse qu'on
appelloitBalga,& s'en empasa l'an 1335. Les Prussiens qui con-
noissoient de quelle importance elle leur éroit , voulurent la re
prendre , & y mirent le siège peu de tems après fous la condui
te de Pyopfel'unde leurs Capitaines j mais Pyopfe y aïant été*
me , ils furent obligés de lever le fìege de cette place où r»1u-
fieurs personnes des plus considérables, dela. Province de N^ar
Troisième Partie , Chap. XVI'. 145
iriïé se rendirent avec leurs familles pour embrasser le Chri-
fliaoisme. Ti
Les Prussiens voïant qu'ils n'avoient pu reprendre Balga »'
pâtirent deux autres Forts aux environs , l'un nommé Partes
gai & l'autre Strandon r pour resserrer les Chevaliers Teuto-
ques ; mais ceux-ci de l'autre côté en firent conífruire un âu-
tre auquel ils donnèrent le nom de Schinkenberg. Ces Idolâ
tres aïant remis une armée fur pied pour venir attaquer les
Chevaliers , l'un d'entre eux nommé Pommada,qui avoit em
brassé secrètement le Christianisme » & qui agissoit toujours
en apparence comme ennemi des Chevaliers , persuada aux
troupes deWarmie , deNatange Scde Barthe,de mettre en
core le siège devant Balga. Comme c'étoit un des principaux
du païs auquel ilsavoient toujours eu beaucoup de confiance,
ils le crurent, & ils se preparoient à asfieger cette place quand le*
Chevaliers à qui Pommada en avoit donné avis, & qui avoienc
reçu un nouveau renfort d'Allemagne que le Duc de Bruns-
vick & de Lunebourgleur avoit amené , les attaquèrent brus
quement lors qu'ils s'y attendoient le moins , & en firent un si,
grand carnage , qu'à peine en resta-t-il un pour porter aux au
tres la nouvelle de leur défaite. Les Chevaliers s'emparèrent
ensuite de la Forteresse de Partegal , & en moins d'un an ils se
rendirent Maîtres des Provinces de Warmie, de Natange & de
Barthe,dont les habitans renoncèrent au culte des Idoles &
reçurent le baptême, & les Chevaliers pour assurer leurs con-
q lêtes firent bâtir les Fortereílès deChriíbourg , Bartenstein ,
W ilembourg , R.esel , Brumberg & Helberg. Ces progrès ren
dirent l'Ordre Teutonique fort puissant, mais il le fut encore
davantage , lors que l'Ordre des Chevaliers Porte Glaives y
fut incorporé , comme on verra dans le Chapitre suivant , ou
nous rapporterons au ffi l'origine de cet Ordre qui rendit celui
des Chevaliers Teutoniques Maître de la Livonie, par le moïeat
de l'union qu'il fit avec lui.
150 Histoire des Ordres Religieux,
Ordre , ■
5ë.toni" CHAPITRE XVII.
CHAPITRE XVIII.
Désunion & démembrement des Ordres Teutonique , &
de Livonie ; abolition de celui de Livonie , & état pré
sent de l'Ordre Teutonique.
-
t
*
Troisième Partie , Chap. XVIII. 167
ordres au Marquis de Brandebourg de relfcituer la Prusse á
l'Ordre Teutonique > mais comme ces ordres n'étoieotpas ac- <ìì'*«
compagnes d'une puissante armée , ils n'eurent aucun efièt.
Les autres Grands- Maîtres n'ont pas été plus heureux dans
les tentatives qu'ils ont faites pour le même sujet j ensorte que
cet Ordre a perdu l'esperance de rentrer dans la possession de
la Prusse & de la Livonie , quoi que les Chevaliers aïent tou
jours élu pour Grands- Maîtres des Princes des plus puissantes
Maisons d'Allemagne. Si leur Grand-Maître ne cultivoit pas
aussi-bien qu'eux , par une bonne çonduite , l'amitié des Prin
ces Se des Seigneurs fur les terres desquels les Commanderies
íbnt situées, & celle des Rois & des Princes voisins ; ils auroient
de la peine à se maintenir dans la possession de ces Commande
ries , & le Grand Maître ne retireroit pas de son bénéfice de
quoi subsister , quoi que l'on tienne qu'il lui rapporte près de
vingt mille écus de revenu , mais l'on considérera que c'est
peu de choie , eu égard à la naiílanee des Grands- Maîtres qui
descendent d'ordinaire de Maisons souveraines.
Cet Ordre consiste présentement en douze Provinces ; fça-
voir,d'Alface,deBourgogne,d'Autriche,de Cobiens & d'Estch,
lesquelles quatre se nomment encore Provinces de la Juridi
ction de Prnílè , comme les suivantes font de celle d'Allema
gne , sçavoir la Province de Franconie , de Hesse , de Biessen ,
de Westphalie , de Lorraine, de Thuringe , de Saxe & d'U-
trech j mais les Hollandois font maîtres de tout ce que l'Ordre
possedoit dans cette derniere. Chaque Province a ses Com
manderies particulières dont le plus ancien Commandeur est
dit Commandeur Provincial. Ils font tous ensemble soumis au
Grand- Maître d'Allemagne comme à leur C hef , & obligés de
lui rendre obéiílance. Cesont ces douze Commandeurs Pro
vinciaux qui forment le Chapitre , & qui ont droit , quand ils
font convoqué*, d'élire le Grand- Maure.
L'élection du Grand- Maître se faisoit d'une autre manière,,
lors que l'Ordre floriílbitdans toute fa splendeur. Le Grand-
Maî re écant au lit de la mort , pou voit donner à tel Chevalier
qu'il lui plaisoit Panneau & le sceau de sa dignité pour le re
mettre à celui qui lui succederoit. Celui auquel il avoit confié
ce dépôt étoit déclaré Vice- Regent, & gouvernoit l'Ordre;
jusque? à l'élection 5 mais si ce Chevalier n'étoit pas agréable
àtout le Chapitre, il élifoit un autre Vice- Regent après la;
i6$ Histoire des Ordres Religieux,
Ordrb mort du Grand-Maître, ce Vice-Regent donnoit part de sa
n.Tom- mort aux Maîtres Provinciaux , & fixoit le jour de sélection ,
afin que ces Maîtres Provinciaux avec un ou deux Chevaliers
2ui dévoient être élus , s'y trouvassent. Pendant ce tems on di-
ribuoit tous les habits du Grand-Maîcre aux pauvres , on en
nourrissoit un pendant un an entier , ce qui se pratiquoit auílì
pendant quarante jours à la mort de chaque Chevalier. JLe jour
de sélection étant arrivé , on celebroit la Messe , après laquelle
on faifoit la lecture des Statuts de l'Ordre , tous les Frères re-
citoient quinze fois l'Oraison Dominicale > & on donnoit en
suite à manger à .treize pauvres. Le Vice- Regent avec l'agré-
ment de l' Assemblée éliloit un Chevalier pour être Comman
deur des Electeurs. Ce Commandeur prenoit un awre Che
valier poqr Collègue. Ces deux en prenoient un troisième , .8c
ces trois un quatrième , & toujours en augmentant jusques au
nombre de treize. Parmi ces Electeurs il y a voit un Chapelain.,
Jhuic Chevaliers & quatre Frères Servans , mais l'onfaisoic en-
forte que tous les Electeurs sussent de différentes Provinces.
Après l'élection,ce Vice- Regent conduisoit à l' Autel le nouveau
Grand Maure i & après lui avoir représenté les obligations de
fa charge , il lui mettoit entre les mains Panneau & le sceau qui
lui a voient été confiés par le dernier Grand- Maître, & il l'eni-
brassoit.
Çes Chevaliers dans les cérémonies portent fur leurs habits
ordinaires un manteau blanc , fur lequel il y a du côté gauche
une Croix noire un peu pâtée , & priée d'argent. Le manteau,
des chevaliers q'est: pas û long que .celui du Grand-Maîcre, &
ne deícend qu'au milieu de la jambe. Nous avons fait graver
Phabillement des anciens Grands-Maîtres & des anciens Chc^
valiers tels quel' Abbé Giustiniani , & le Perefionannile? onp
données dans leurs Histoires des Ordres Militaires.
Voyez Pierre de Dusbourg , çhronicon PrttjJLe avec les re
marques & les Dissertations de M. Hanjcnock. Henrici Leonardi
SchurzfL'ischii , Historia Enjìfcromm ordinìs Teutonici I^ivenO'
rum. Heiss. Histoire de l' Empire Tom.x. Favin , Théâtre d'hon
neur & de chevaletje Tom. x. Mennens , 'Délie. Equeftr. stve
Milit. ord. Giustiniani , Herount & Schoonebek , dans leurs
Wst. des Ordres Militaires.
Chapitre
A'nácn RôLy icuœ Hospitalier d'cUíbrac
r. Giflivt .fr
Troisième Par tu , Chap. XIXL itfj
HosnrA-
. IIERS
H A P I T R E XIX.
, 1 RElIGlBUr
Chapitre XX.
CHAPITRE XXL
De l'Ordre de l'Jrtige.
Chapitre XXII.
■
i<>b Histoire des Or.dr.es Religieux ,
Riliciew- un Noviciat de douze années, mais ce terme a été reduit à sept
SES DE , . , . „ tr-
x hôtel- ans depuis environ 1 an 1636. cent ans auparavant 1 an 1555. en
PakiV5* vertLl c*'un Arrest du Parlement du dix Septembre de la mê
me année , cette Maison fut reformée par des Commissaires
députés par le Chapitre de Nôtre-Dame , qui fixèrent le nom
bre des Religieuses pour servir les pauvres à quarante Sœurs
Professes, & quarante Sœurs blanches qui écoient les Novices,
aïant égard apparemment au nombre des malades qui y étoienc
en ce tems-là > mais comme les malades ont toujours été de
puis en plus grand nombre, & que l'on a bâti plusieurs sales
nouvelles , le nombre des Religieuses a été aussi augmenté ,
& l'on y voit quelquefois jusqu'à cinquante Novices.
Elles eurent encore besoin de reforme au commencement
du dix-septiéme siécle ; mais la Mere Geneviève Bouquet,dite
du saint Nom de Jésus , sçut si bien par ses bons exemples &
ses exhortations , les ramener à la pratique des observances
Régulières , qu'elle peut être regardée comme leur Reforma
trice. Elle étoit fille d'un Orfèvre de Paris , qui la mit dès son
bas âge chez la Reine Marguerite > mais l'amour qu'elle avoic
dès lors pour Dieu , ne lui permettant pas de demeurer long-
tems dans le grand monde , elle retourna peu de tems après
chez sesparens, où elle prit la resolution de se faire Religieu
se. Son premier dessein étoit d'entrer chez les Religieuses de
sainte Claire de YAve Maria ; mais l'estime & l'affection qu'el
le conçut pour l'Hôtel-Dieu & pour les pauvres malades , l'y
attira à l'âge de vingt-deux ans , aïant pris l'habit à cet âge >
mais elle ne fit Profession que treize ans après, la coûtume
étant pour lors , comme nous avons dit, que les Religieuses de
l'Hôcel-Dieu fissent douze ans de Noviciat , ou au moins dix.
La Mere Bouquet voulut néanmoins encore prolonger ce tems-
là, ne croïant pas qu'une Novice dût jamais se pressera l'Hô
tel-Dieu de faire Profession. Elle se faisoit d'ailleurs un scru
pule de prononcer ses Vœux , à cause qu'il n'y avoit point alors
de Noviciat établi > c'est pourquoi elle consulta quelques Do
cteurs de Sorbonne , si elle pouvoit faire ses vœux en cet état ,
& elle ne voulut point s'engager que les Supérieurs ne lui eus
sent donné espérance qu'on établiroit le Noviciat & la vie
commune entre les Sœurs. ,
Enfin étant Professe , & voïant ce défaut de Noviciat , cha
que Mere ancienne élevant alors un certain nombre de filles
1
CHAPITRE XXIII.
B b iîj
i$8 Histoire des Ordres Religieux,
Ordre dis
FF. Pre-
chiurs. Chapitre XXIV.
■
too Histoire des Or.dr.es Religi eux ,
•*t>*t dis Cisteaux > fut élevé à la dignité de Cardinal. Ses discours épou-
chjuiu " venco'enc ^es pécheurs > convertissoient les Hérétiques , ser-
voient de guides aux Peoitens , & de consolation aux affligés»
De si faines exercices , & tant d'exemples de vertu augmen
tèrent la réputation de Dominique , qui n'aïant pas encore
vingt-quure ans, étoit déji consulté comme le Directeur le
plus expérimenté fur les affaires du salut. Dom Diegue de
Azebez Evêque d'Oi ma voulant reformer les Chanoines de
son Egliíè , & leur faire embraílèr la vie régulière sous la Règle
de saint Augustin , jecta les yeux fur Dominique pour le faire
entrer dans son Chapitre ,1e regardant comme celui qui feroit
le plus capable de soutenir par Ion exemple l'écabliílement de
la reforme qu'il projettoit. II lui en fit la proposition , & Do
minique ne do atant point que Dieu ne lui parlât par la bouche
de son Evêque , quitta Palencia pour venir prendre l'habit de
Chanoine , & faire profession de la vie Religieuse dans I'E-
glise d'Osma Quoi qu'il n'y changeât que son extérieur , il ne
laissa pas de paroître un homme tout nouveau par la ferveur
avec laquelle il se porta à la perfection de son état , Sccroïant
que jusques-là il n'avoit encore rien fait pour son salut , il aug
menta íes jeûnes , ses veilles , ses penirences & ses mortifica
tions. Les Chanoines d'Osma surpris &. édifiés de ses vertus,
croioient voir leur Cathédrale changée en un désert semblable
à ceux de la Thebaïde & de l'Egypte , tant étoit grande l'hu-
milité , la mortification , l'abstinence & la retraite de Domini
que ,auífi faisoit- il son écude particulière des Conférences de
Cassien , afin d'imiter ces anciens Pères des déserts.
Son Evêque qui connoilToit son talent , ne voulut pas renfer
mer dans son Eglise le trésor qu'il poísedoit , il lui permit d'al
ler porter la parole de Dieu aux nations , & de prêcher la péni
tence aux pécheurs. Autïï- tôt il parcourut plusieurs Provinces,
travaillant à détruire en même tems les vices St leserreurs,donc
les Mahométans 8c les Hérétiques les avoient infectées. La pre
mière conversion qu'il fit , & la plus éclatante, fut ceile de
Reinier, qui aïant renoncé à l'heresie dont il écoic i' Auteur,
fut emploïé bien-tôc après par le Pape Innocent III. contre
d'autresHeretiques qui avoient autant de noms differens qu'ils
occupoient de d ítjrentes Provinces , & qui entra depuis dans
l'Ordre des F f. Prêcheurs.
Qjelque t;ms après Dominique fut ordonné Prêtre par l'E-
vcque
V
I
#
Troisième Pautie , Chap. XXIV. ior
yêque d'Osma qui le fit Souprieur de son Chapitre , qui étoit Ordre au
la première dignité après la sienne , puisqu'après avoir embras- ££E££g"
sé la régularité qu'il avoit prescrite aux autres, il en étoit de
venu Prieur. Ce Prélat aïant encore scrupule de rerenir Domi
nique, dont la vocation écoit d'instruire & de converrir les
peuples , Penvoïa derechef pour remplir le ministère de Predi»
cateur Evangélique. 11 parcourut plusieurs Provinces , la Ga
lice , la Castille & l'Arragon , où il fit plusieurs conversions ,
jusques en l'an 1104. qu'Alfonse Roi de Castille aïant envoie
l'Evêque d'Osma Ambassadeur en France pour y ntgocier le
mariage de son fils Ferdinand qui fut son succeís.ur , avec la
Princesse de Lusignan fille de Hugues Comte de la Marche, ce
Prélat prit Dominique en fa compagnie-
Ils passèrent par le Languedoc , où ils furent témoins des ra
vages que faisoient les hérétiques Albigeois. Ils ne purent en
tendre le récit qu'on leur fit des erreurs 6c des abominations
qu'on leur attribuoit fans en être vivement touchez. L'Evê
que cependant retourna en Espagne pour rendre compte au
Roi Alfonse de sa négociation j mais ce Prince l'aïant renvoie
en France avec un magnifique équipage pour amener la Prin-
ceste promise au Prince Ferdinand, il prit derechef Domini
que avec lui , & étant arrivés au Château de Gace , lieu de la
résidence du Comte de la Marche , ils trouvèrent toute la
Cour en pleurs, pour la mort de cette Princeíle qui venoit d'ex
pirer, & affilièrent eux-mêmes à ses funérailles. Frappez de cet
objet qui leurdonnoit une si vive idée de la fragilité & de Pin-
c instance des choses de la terre , ils résolurent de ne plus re
tourner en leur païs. Ils y renroïerent leur équipage , & aïant
pris le chemin de Rome, ils obtinrent permission du Pape In
nocent III. de demeurer dans le Languedoc pour y travailler
à la conversion des Albigeois ; mais le saint Pontife limita le
séjour de Diegue dans cette Province à deux ans , après les
quels il lui ordonnoit de retourner dans son Eglise.
Avec ce pouvoir ils revinrent en France pour travailler à
leur nouvelle mission. Ils y trouvèrent les Légats du Pape,
qui, rebutez du peu de profit qu'ils faisoient parmi ces H ;reti-
ques , étoient fur le point de s'en retourner , & de secouer la
f>oussiere de leurs souliers , selon le conseil de PEvangile. Mais
e saint Evêque d'Osma les arrêta , en leur persuadant qu'ils
feroient plus de fruit , fi en quittant leurs grands équipages ,
Tome III. Cc
toi Histoire des Ordres Religieux,
Ordre dis &. le faste qu'ils avoient cru nécessaires pour relever leur di-
suíuks!" gnité, ils em bradent la vie Apostolique , ce qui réiilfic effe
ctivement j car aïant quitté leur train & leur équ page , &
marchant fans argent , lans valets , fans provisions, jfin uc prê
cher encore mieux parleur exemple que par leurs diicoursj ils
devinrent respectables par leur nouveau genre de vie, au lieu
qu'on les avoit méprisés dans leurs richesses. L'Evêqued'Ofma
qui avoit donné ce conseil Pavoit mis le premier en pratique
avec Dominique. II avoir été établi Chefde la Mission , dont
le nombre des ouvriers s'étoit augmenté par l'arrivée de l' Ab
bé deCisteaux , &de douze Abbés de son Ordre ; mais ces
Religieux étant retourné* dans leurs Monastères quelques
tems après, aussi -bien quel'Evêqued'Osma dans son Diocèse,
où il mourut dans le tems qu'il se disposoit à retourner dans le
Languedoc , le Légat Raoul aïant aussi quitté cette Province,
& Pierre de Castelnau aïant été assassiné par les émissaires de
Raymond Comte de Toulouse , Dominique se trouva seul
chargé de tout le poids de la Mission. Bien loin de se laifler in
timider à la vue des fatigues , des tourrnens , & des périls dont
elle étoit accompagnée 5 il se sentit animé plus que jamais à
poursuivre son entreprise. Un renfort de sept ou huit ouvriers
3u'il reçut redoubla son courage, il les distribua dans les en-
roits qui avoient plus de besoin de secours. Le nombre se
multiplia encore dans la fuite > mais comme il diminuoit auíE
par intervalle , parce que la plupart ne fe joignoient à lui que
pour un tems ,que souvent après le terme de quelque Mission
limitée , ils s'en retournoient à leurs premiers emplois , & que
plusieurs même ne faisoient point de scrupule de l'abandon-
nerdans ses plus grands besoins, H songea à exécuter la reso
lution qu'il avoit déja formée avant la mort de l'Evêque d'Os-
ma & celle de Pierre de Castelnau, touchant l'instirutiond'un
Ordre Religieux , qui eût pour fin la Prédication de l' Evan
gile , la conversion des Hérétiques , la défense de la Foi , & la
Propagation du Christianisme. Il assembla peu à peu des per
sonnes touchées de l'Esprit de Dieu , qui etoient animées du
même ze'e de fa gloire & du salut desames. Les premiers fu
rent Guillaume du Clairet , & Dominique surnommé l'Efpa-
gnol , à cause qu'il étoit natif d'Espagne. Cette compagnie
s'augmenta jusqu'au nombre de seize, dont il y avoit huit
François , six Espagnols , un Anglois & un Portugais. Les
Troisième Partie, Chap. XXIV. 103
François étoient Guillaume du Clairet, dont nous venons de Ordre diî
parler , qui quitta l'Ordre dans la fuite pour entrer dans celui ^Jlff'
deCisteaux , Bertrand de Cariga , Estienne de Metz, Odier
de Bretagne , Matthieu de Paris , Jeaa de Navarre , & deux
frères de Toulouse, Pierre & Thomas de Syllan, qui, non
seulement se donnèrent eux-mêmes à saint Dominique ; mais
en o e leur maison située à Toulouse proche la porte de
Narbonne , où saint Dominique &c ses Compagnons firent leur
première demeure. Entre les Espagnols étoit Dominique PEs-
pagnol & le frère de nôtre saint Fondateur nommé Menez de
Guzman.
Aïant ainsi réuni cette sainte troupe Pan 1115 il résolut pour
assurer les fondemens de son institut d'en aller demander la
confirmation à Rome où le Pape Innocent III. devoit faire
Pouverture du Concile General de Latran. II se mit à la com
pagnie de Foulques Evêque de Toulouse , l'un des approba
teurs de son dessein , quialloitau Concile: F. Jean de Navarre
fut son compagnon en ce voïage , & il laissa pour gouverner
sa petite Communauté Bertrand de Cariga. Comme ce Conci
le venoit d'ordonner qu'on travailleroit plutôt à la reforme des
Ordres déja établis qu'à leur multiplication , le Pape ne voulut
pas approuver celui de saint Dominique qui venoit d'être nou
vellement institué, quoique l'Evêquede Toulouse & plusieurs
Prélats eussent parlé en fa faveur. Il fut lui-même rebuté plu
sieurs fois parce Pontifeitnais une vision semblable à celle qu'il
avoit déja eue lors que saint François dès l'an 1109. lui avoit
demandé la confirmation de son Ordre , le détermina à accor
der à Dominique ce qu'il demandoit. II le fit venir , approuva
t feulement de vive voix son institut, & promit de lui donner
cette confirmation par une Bulle , lors que de concert avec ses
compagnons,il auroit choisi une des Règles déja approuvées par
l'Eglife , & qu'il auroit vû les Constitutions & les Statuts de
son institut.
Il retourna en Languedoc, où il assembla ses Frères dans le
Monastère des Religieuses de Proiiille qu'il avoit établies , &
s'étant mis tous en prières, afin que Dieu leur inspirât le choix
d'une Règle , ils furent d'avis de prendre celle de saint Augu
stin , A laquelle ils ajoûterent des Statuts & des Constitutions,
dont l'usage étoit en pratique dans un ancien Ordre. Quelques
Auteurs veulent que ce soit l'Ordre des Chartreux , mais le
Cc ij
îo4 Histoire des Ordres Religieux,
©rsre dis B. Humbert dans un Manuscrit qui est encore conservé à Ton-
«hïu ^ou^e » au r*W°rt du Pere Jcan de Rechac.Historien de l'Or-
dre des Dominicains , dit que saint Dominique les tira des
Constitutions de l'Ordre de Premontré. Les principaux arti
cles ordonnoient le silence perpétuel , n'y aïant aucun temsoù
il fut permis de parler ensemble fans la permission du Supe-
rieur , les jeûnes presque continuels, au moins depuis le qua
torze Septembre jusqu'à Pâques , l'abstinence de la viande en
tout tems , excepté dans les grandes maladies , l'usage de la lai
ne au lieu de linge > une pauvreté rigoureuse, & plusieurs au
tres austérités. Quelques-uns ajoutent , le renoncement aux
rentes , & à toutes possessions , mais ce renoncement ne suc
ordonné que dans le premier Chapitre General , Tan mo.
Les resolutions ainsi prises fur le genre de vie , saint Domi
nique partit pour retourner à Rome , afin d'en obtenir la con
firmation du saint Siège , pendant que dans Toulouse on jet-
teroit les fondemens de la première Maison de l'Ordre. U ap
prit en chemin la mort du Pape Innocent III.arrivée le 17.JUÌI-
let ui6. à Peroufe, & qu'Honorius III. lui avoit succédé.
Quoi qu'il prévît les difficultés que les affaires du nouveau Pon>-
tificat dévoient apporter à ses desseins , il ne laissa pas de con
tinuer son voïage a Rome , ou il fut écouté du nouveau Pon
tife plutôt qu'il ne l'auroit espéré j il obtint dès le n. Décem
bre de la même année une Bulle qui approuvoit & confirmoic
son institut sousle titre de l'Ordre des FF. Prêcheurs. Comme
Fondateur il voulut y être le premier aggregé-, ce qui ne íe
pouvoit faire fans une rénovation de ses vœux qu'il avoit fait
autrefois entre les mains de l'Evêque d'Ofma , & une nouvelle
profession. II la réitéra , & s'obligea de nouveau de vivre selon
les Statuts particuliers qu'il avoit choisis avec ses Frères pour
être à l'avenir les Constitutions de son Ordre. Ce fut entre les
mains du Pape qu'il fit cette Profession folemnelle , & fa Sain
teté rétablit Supérieur & Maître General de son nouvel Or
dre , lui donnant pouvoir de- recevoir à l'habit & à la Pro-
fessiqp ses Compagnons , & d'instituer les Supérieurs & les
Officiers.
Etant retourné k Toulouse , il eut la consolation d'y voir
déja le premier Couvent de son Ordre achevé par la diligen
ce de ses Frères , & plus encore par les libéralités de l'Evequc
de Toulouse , & de Simon Comte de Montfort. II y établit
Troisième Partie , Chap. XXIV. io\
austì tôt l'œconomie & la discipline ; & reçut avec les solemni- Ordmbîï
tés prescrites les vœux de ses Religieux , dont le nombre s'é- cheu*«
toit augmenté pendant son absence. L habit dont il se revêtit
fut celui des Chanoines Réguliers , tel qu'il l'avoit porté jus
qu'à ce tems là , &c qu'il l'avoit reçu des ma?ns de i'Evcque
d'Olma , c'est- à dire , une Soutane noire & un Rochet par
dessus , comme il paroît par les anciennes peintures où ce Saint
& ses premiers Disciples íbnt représentés de cette manière , se
lon ce que dit Michel Pio Historien de cet Ordre. II envcïa Vit .
ensuite de ses Religieux en differens endroits pour y travailler HÙiL ì/*
au salut des ames par la Prédication qui faiíoic l'essentielde son ffift- desl-
institut. LePere Matthieu de Paris, & Manez de Guzman d£/* *
frère de nôtre Saint , furent destinés pour Paris. II en envoïa
d'autres en Espagne , il en laissa à Toulouse, & se réserva pour
lui la ville de Rome.
Comme son dessein,après avoir séjourné quelques tems en
Italie , étoit de passer en Afrique pour y annoncer la parole
de Dieu aux Infidèles, & que pendant son absence il ne pou-
voit pas gouverner son Ordre , il en donna le foin à Matthieu
de Paris , qui , selon les Historiens de cet Ordre , eut le titre
d'Abbé General , aïant été le seul qui ait eu cette qualité qu'il
ne garda pas long-tems , car saint Dominique ne passa point en
Afrique , & gouverna toujours son Ordre. Matthieu de Paris
n'exerça aucune jurisdiction que dans la Province de France,
dont il fut Provincial. Ce fut lui qui , avec son Compagnon ,
fit la fondation du Couvent de Paris Tan 1118. un anaprés leur
arrivée en cette ville , où ils logèrent d'abord dans une maison
qu'ils louèrent auprès de PEvêché j mais en aïant obtenu une
autre dans la rue saint Jacques , on les appel la dès lors Jaco
bins , nom qu'ils ont retenu jusqu'à présent par toute la
France.
Quelque tems après que saint Dominique eut ainsi dispersé
ses Disciples, il quitta Toulouse pour aller en Italie, & choisie
pour compagnon le bienheureux Etienne de Metz. U prit sa
route par Paris , & de- là par la Lorraine , pour aller à Venise
par les frontières d'Allemagne. En paflant à Metz il y bâtit un
Couvent de son Ordre , dont il donna la conduite à son compa
gnon le bienheureux Etienne , qui fut peuplé en peu de tems
d'un grand nombre de Religieux à qui il donna lui-même
l'habit pendant le séjour qu'il fit en cette ville. 1 1 prit six de ces
C c iij
I
CHAPITRE XXV.
■
zt4 HrsTOiJti Des ÔR.DHES Religieux ,:
«rdrims Nous avons parlé dans le Chapitre précédent de Phabille-
ment de ces Religieux. Les Frères Laïcs font distingués des
Precres , en cequ us portent un Icapulaire cc un capucenoir,
& que les Prêtres ont un scapulaire blanc , ne mettant le capu
chon noir par deflus la chape , que lors qu'ils sortent ou qu'ils
font en habit de Chœur. Les Religieux d'Espagne 6c de Por»
tugal avoient toujours porté des Chapes grises , jusques fous
le Generalat du Pere Martial Auribelle, qui aïant été élu l'an
1455. les obligea de prendre des Chapes noires. Les armes de
l'Ordre , font chapé d'argent & de fable à un Lis tigé , & une
palme d'or passées en sautoir , brochant fur le tout , & une
étoile d'or en chef, l'argent chargé d'un livre , sur lequel est
un chien, posant fa pate fur un monde , & tenant à fa gueule
un flambeau allumé, l'écu timbré d'une couronne Ducale >
aïant pour cimier une Tiarre, une Mitre, un chapeau de Car
dinal , une crosse & une Croix Patriarchale. Favin prétend que
cet Ordre portoit anciennement pour armes , Gironéd'argenc
&de fable aune Croix fleurdelisée , partie de l'un en l'autre,
à la bordure componée de huit pieces auífi d'argent , & de
fable à huit étoiles de l'un en l'autre, & huit befans de même.
Cet Ordre illustre a présentement pour Chef le Révérend Pè
re Antonin Cloche , François, qui fut élu l'an 1686. du con
sentement unanime de tous les vocaux pour fes excellentes
qualités , dans le Chapitre General qui fe tint à Rome après la
mort du R. P, deMonroy.
Nous avons dit , dans le Chapitre précédent , que l'on nom
me en France ces Religieux jacobins , à cause que leur pre
mière Maison à Paris est située dms la ruë saint Jacques. Mon
sieur Herrmnt Curé de Maltot , dit qu'on les appslla aussi en
Italie facobites , parce qu'ils imicoient la vie Apostolique , &
que quelques Auteurs les appellent les Prédicateurs de saint
Jacques ; mais Monsieur Hermant ne nomme point ces Au
teurs. Cependant s'il étoit vrai qu'ils eussent eu le nom de Ja-
cobi tes , à cause qu'ils imitoienc la vie Apostolique, ou celui
de Prédicateurs de saint Jacques , pourquoi leur auroit-011
donné plûtôt le nom de Prédicateurs de saint Jacques ou d<3
Jacobi tes , que celui de quelque autre Apôtre? Ils peuvent
néanmoins avoir été appellés à Paris factbitts , car j'ài des
Epîtres canoniques écrites à la main l'an 1505. par un Profes
seur en Théologie del'Université de Paris qur les appelle.ainsii
mais
Troisième Partiê , Chap. XXVI. 11$
mais il y a de l'apparence c^u'il ne le faisoic que par dérision , & ^
pour se venger d'en avoir été maltraité dans une dispute qu'il ».es de
avoiteuë sans doute aveceux ,ausujetdel'ImmaculéeCon- pup^p"*.
ception de la sainte Vierge , comme il paroît par ce qui est à la chiu*s, 'j
fin de ce Manuscrit. Ego Petrus Richardi annos agtns 45. in ai
ma Theologorum Facultate Parijtenfi Prosejsor indignus , nec non
in Ecclesta Trecenst Canonicus , bat epistolas manu mea proprix
descripst auxiliantc Domino N. J. C. Q- Immaculata ejus matre
Maria omni lande digniffima , anno salutis 1504. Feria 3. soft
Invocavit. Eodem anno fratres'Jacobitasape expugnaverunt me%
sed Uus De o , & Conceptioni MarU internerasa. No» potuerunt
michi : parcat eis altijjìmus. . . • ! i. ; j
rotez, les Auteurs cités dans le chapitre précédent* & pour les
Provinces particulières de cet Ordre. Louis de Urreta, Hist. de U
sagrada orden de Predicadores enEtiopia. Antonio de Remasal,
Hist. de la Provincia de santo Vincente de Chyapa y Guatemala.
August. d* Avila , Hist. de la Provincia de S. $*go. Dom. Gon- a;F"
zales , Hist. de la Provincia del Rosari* de Fìlipintt Japon y
China. . :i
*' ' ■■ m
Chapxtxb XXVI.
Chapitre XXVII.
Chapitre XXVIII.
Chapitre XXI X.
<
Cfte valizr de tordre de LaMilicc ckJ Chrísb
Troisième Partie , Chap. XXIX. 147
honorer la mémoire de leur saint Instiutteur.C'est ce qui a for Thrs-o*.
mé le Tiers- Ordre des Frères Prêcheurs , qui apparemment a dowhi.
été fi peu considérable pendant les deux premiers siécles de <**UÏ'
son établissement que Tan 1411. on ignoroit même quellç
étoit la Règle que íuivoient ceux & celles qui y étoient enga
gés , & qu'on ne sçavoit peut-être pas quelle étoit l'origine de
ce Tiers- Ordre; c'est pourquoi deux Religieux du premier
Ordre , soit qu'ils en euûent commission de leurs Supérieurs,
ou qu'ils vouluflènt rétablir & faire connoîcre ce Tiers-Ordre,
firent une recherche exacte en 14n.de la Règle que suivoient
les Frères & Sœurs de la Pénitence de saint Domiaique , &
après avoir apporté toutes les diligences neceflàires pour cela , •
ils ne purent rien trouver qui ne fut conforme à ce qu'en avoit
déja écrit le bienheureux Raymond de Capoué vingt-deuxiéme-
General de cet Ordre , dans le huitième Chapitre de la vie de
sainte Catherine qui avoit été de ce Tiers-Ordre. Pateat Trtff .
( disent-ils ) un/verjtssidelibus, qualiter ego F. Thomas de Senti Rer. ïert.
unà cum M. F. Bartholom ìo de Sents; ambo de ordtne Prédicat0- c7nintfî*
rum , anno Domini 1411. Venetiis exístentes & quantum valui- Tríi,
mus diligentìas ìnquirentes de Régula feu statu fratrum & /oro-
rum de MtlitiaJ. C. de PeenitentU B. Dominici, invenimus quan
tum ad initium ejufdem reguU taliter se habere ,sicut palet in
legenda B. Catharin* de Sentsfupraditfa , capitulo 8. ubi sic di-
citur . . .
Après un tel témoignage, je ne croi pas que les Religieux
de S. Dominique trouvent mauvais que je me conforme tou«
chant l'origine de leur Tiers- Ordre , à ce qu'en a écrit un de
leurs Généraux le bienheureux Raymond de Capouc ; & si je
préfère fon sentiment à celui d'un Auteur Moderne , je veux
dire l'Anonime , Religieux Prêtre du Grand Couvent , &
Roïal Collège des FF. Prêcheurs de la rue S. Jacques à Paris ,
qui en 1680. a donné les Règles de ce Tiers- Ordre , accompa
gnées d'explications fur chaque Chapitre , & de quelques ob
servations contenant l'Histoire de ce Tiers* Ordre.
Le bienheureux Raymond de Capouë parlant donc de l'o
rigine de ce Tiers-Ordre, dit que saint Dominique, tant par
lui que par ses Religieux, triompha d'un grand nombre d'He-
retiques , tant en France qu'en Lombardie, & que dans la
Lombardie feule il y en eut plus de cent mille qui furent con
vertis par fa doctrine & par ses miracles, comme on le prouva
148 Histoire des Ordr.es Religieux,
TilRS„? c* en présence du Pape Greeoire IX. dans le tems de fa canoni--
Dqmini- iacion. Cec Auteur attribue la caule de tant d hérésies a la pau-
<lí'■• vreté où étoient reduits la plupart des Prélats de l'Eglise, dont
les biens avoient été usurpés par des Laïques , & rendus héré
ditaires dans leurs familles , ce qui faisoit que les Hérétiques se
íòucioient peu des censures Ecclésiastiques qui n'étoient pas
accompagnées de la force & de la puissance pour les faire exé
cuter.
y C'étoit principalement en Italie que regnoient ces désordres»
c'est pourquoi saint Dominique animé du zele de la gloire de
Dieu , voulant conserver les droits de l'Eglisc, & lui raire ren
dre les biens qui lui avoient été enlevés par les Hérétiques ,
assembla quelques Laïques pieux & dévots, & étant persua
dé de leur vertu & de leur courage , il en forma une Milice ,
dont le principal soin devoit être de recouvrer les droits Ecclé
siastiques qui avoient été usurpés,de les proteger,& d'emploïer
aussi leurs armes pour la destruction de l'Heresie. II faisoit prê
ter ferment à ceux qui s'engagoient dans cette Milice , de
s'emploïer de toutes leurs forces à ces bonnes oeuvres , d'expo
ser leur vie pour ce sujet & même leurs biens; & afin que leurs
femmes ne les empêchassent pas d'exécuter leurs promesses ,il
les faisoit aussi jurer qu'elles ne s'opposeroient pas aux bonnes
intentions de leurs maris , & qu'au contraire elles les assiste-
roient de tout leur pouvoir. Il donna le nom de Milice de Je-
sus-Christ à cette Société; & afin que ceux qui s'y engageoient
fuíîènt distingués des autres Laïques par quelques marques ex
térieures, il ordonna tant aux hommes qu'aux femmes de por
ter un habit noir & blanc, fait de telle force que quelque
forme qu'ils donnaílènt à leur habillement, ces deux cou
leurs y parussent toujours , & il leur prescrivit aussi certai
nes prières pour les heures Canoniales. Saint Dominique aïant
ainsi établi cet Ordre militaire » mourut quelque tems après ,
& le grand nombre des miracles qu'il fit après fa mort , le fit
mettre au Catalogue des Saints par le Pape Grégoire IX.
l'an 1134.
Les Frères & les Sœurs de la Milice de Jesus-Christ , vou
lant aussi honorer d'une manière particulière la mémoire de
leur Instituteur que l'Eglife venoit de reconnoître comme
Saint , résolurent de changer le nom de Milice de Jesus-Christ
* en celui de Pénitence de saint Dominique. Ce qui les porta à ce
changement,
Soeur duTierj ordre cí& SDornirwaue
70 . j,wjf.
Troisième Pà#.tie, Chap. XXIX. 149
changement , fut que leur Milice aïant été établie pour corn- D "
battre à main armée contre les Hérétiques , & l'heresie éunt Do
presque éteinte, les armes matérielles leur devenoient inutiles ^
pour combattre à l'exterieur > & ils ne dévoient plus combat
tre qu'avec la Pénitence & la mortification contre leurs pro
pres passions 5 ce fut donc la raison qui leur fit prendre le nom
de la pénitence de saint Dominique. Leur nombre s'étant aug
menté 1 & le bienheureux Pierre Martyr qui fut tué par les
Hérétiques étant entré dans cette Société , son sang qu'il ré*
pandit pour la défense de la Foi , acheva de détruire entière
ment l'heresie > car ce saint Martyr remporta plus de signalées
victoires fur les ennemis de l'Egliíe après fa mort par ses mira
cles , qu'il n'avoit fait pendant la vie > ainsi cette Milice devint
entièrement inutile » la cause pour laquelle elle avoit été établie
aïant cessé. . . . • J •• (
Les hommes qui étoient entrés dans cette Milice étant dece- ' -
dés , leurs femmes n'osoient plus se remarier» & voulurent per
sévérer jusqu'à la mort dans l'état qu'elles avoient embrassé.
Quelques femmes veuves qui n'étoient pas de cette Milice , &
qui avoient aussi résolu de persévérer dans leur viduité , se
joignirent à ces Soeurs de la Pénitence de S. Dominique, elles
pratiquèrent les mêmes Observances pour l'expiation de leurs
péchés , 6c se multiplièrent peu à peu en plusieurs endroits d'I
talie. Elles eurent recours aux FF. Prêcheurs pour leur ap
prendre la manière de vivre qui avoit été prescrite par saint
Dominique j mais comme elle n'avoit pas été jusqu'alors rédi
gée par écrit , le Pere Munio de Zamorra , Espagnol de na
tion « septième General de l'Ordre des Frères Prêcheurs , mit
par écrit la manière de vie que les Frères & Soeurs de la Péni
tence de saint Dominique suivent à présent , & qu'ils appel
lent Elégie.
C'est de cette manière que le bienheureux Raymond de Ca-
pouë décrit l'origineôc lc progrès de cette Société de la Milice
de Jesus-Christ , & de celle de la Pénitence de S. Dominique à
qui l'on a donné depuis le nom de Tiers-Ordre de saint Do
minique j & il me semble que l'on doit s'en rapporter plutôt à
un General de cet Ordre illustre des Frères Prêcheurs , qu'à
un particulier du même Ordre, qui pour donner au Tiers-Or
dre de saint Dominique la préséance au dessus de celui de saint
François, dit que ce fut du vivant de íàint Dominique même
Tmtlll. Ii
■Htíf&JKlB' DIS RELIGlEtïì,
TiIe*d?s ^ue ^esI?reres & Sœurs de la Milice de Jésus- Christ quittèrent
Domini. * ce nom pour prendre celui de la Pénitence de saint Domini-
que, & qui rejette , & le témoignage du bienheureux Ray
mond de Gapouc , & celui de ces deux Religieux , qui après
une exacte recherche qu'ils firent en 14x1. de l'origine de ce
2Fiisss,Q»dmi/çertifient qu'ils n'ont rien trouvé qui ne fùt con
forme à ce qu'en avoit dit ce General dans la vie de sainte Ca
therine de Sienne. Cependant ces témoignages semblent être
autorisas de tout l'Ordre des FF. Prêcheurs,puis qu'ils se trou
vent imprimes à la fin des Constitutions du premier Ordre
dans un' petit: Traité qui a pour '.Tratt&tus de initio dr
fundatione RtpdiîF. & fororum de Miiitia chrijli } de Pœràtcn-
tia fiin&i Dominiti,sett Tertìì Ordinìs*
l* manier* ' Ce'Rc ligieux Anonime parlant de plusieurs personnes de ce
de fi donner Tiers-Ordre qui ont souffert le martyre, dans le Japon , leur
donne ie nom deFreres du' premier Tiers-Ordre de la Milice
de jerusiGhcist^&ditqa'il y a lieu de croire qu'ils ont obcenu
l'honrieur du martyre de la Foi , & la gloire d'être Frères du
premier Tiers- Ordre de la Milicedejesus-Christpar lemerite
de leurs mortifications précédentes dans le second Tiers Or-
dré devlajTenrtesice.de faine Dominique. II semble en cet en
droit que cet Auteur contraint par la force de la vérité ,re-
cbnnoiûe l'Ordre déda Milice de Jesus-Christ, & celui de la
Pénitence de saint Dominique , comme deux Ordres differens».
comme en effet ils le font ï puisque le premier étoit un Ordre
Hiilirarre , & le second un véritable Tiers Ordre , nommé de la
Pénitence, à ^imitation de celui de saint Fr-ançois qaï étoit
déja- établi» Cependant cet Auíeur témoigne efa plusieurs en
droits que ce n'est pas son intention d'en faire deux Ordre*
difïèrens ,. & c'est en quoi je trouve cette manière de s'expli^
quer assez particulière y car on n'a jamais dit en faisant un
compte , un premier troisième, un second troisième >& ceqa'itë
appelle íerbrojTiérs^C^drédó^ Or^
dre ,-caréàiht François aïaot fondé ion jTiers- OrdreTon ne lut
a donné ce nom que parce qn^iketoít Je tíoifiéme , qu'jl étoit
precedéde celui; des Sœurs CJàriflfes-qui étoit le second , & quï
n'avoit été écabli qu'aprés celui des Frères Mineurs qui est hr
premier * c'est pourcpaioir.L^^tííe chaiïie dans POffice ài ce
Saïût * irf& Giidiufa. kitT.tiràina^-,fiiímtf^^4^rúfum nvminat
Minorum , paKgerumqœfoPwtiuwum rs€diffixsed?<tttitentium
Troishmíí Pajlïiì , Chap. XXIX. *yt
tertius fexum capit utrumque , & s'il en avòit institué un qua- T*em-0*
triéme, on l'auroitfans doute appelle le quatrie'me Ordre , & rvj^%
non pas le second Tiers-Ordre. .
Ce n'est point la pratique de nommer des Ordres militaires .
des Tiers- Ordres,si cela étoitil y auroit bien des Tiers-Ordres
dans les Ordres de saint Basile , de saint Augustin fie de saine
Benoist ,puis qu'il y a plusieurs Ordres militaires qui ont suivi
leurs Règles > & quoi que l' Ordre militaire de la Conception
de la sainte Vierge ait été sous la Règle de S. François » on ne
le qualifie pas pour cela de second Tiers- Ordre de saint Fran»
çois. Ainsi le Tiers- Ordre de la Pénitence de faine Domini
que n'est appellé Tiers- Ordre ,que pour avoir été établi après
celui des Frères Prêcheurs , & celui des Religieuses*
Je ne croi pas qu'aucun homme de bon sens convienne qu* ,^ .
le Tiers-Ordre de la Pénitence de saint Dominique » soit plus. ..
ancien que celui de saint François , parce que la Règle que
fuirent les Frères & Sœurs de celui de íàint Dominique est
plus obscure que celle des Frères & Sœurs du Tiersr Ordre dia
saint François, comme le remarque encore rAnonime,qui>.
après avoir montré la conformité de ces deux Règles , tant
dans l'habillement que dans les jeûnes & les abstinences, ajoû-
te , considérant ensuite les grandes obscurités de U Règle de nô-í, »*|<
tre Tiers-Ordre en certains endroits qui se trouvent nettement
expliquées en celle du Tiers-Ordre desaint François, je ne doute
point que ces deux choses considérées , tout homme de bon sens
qui nefera point prévenu, ne convienne avec moi que la Règle d»
Tiers-Ordre de saint François triait étéfaite far lui-même ou par
d'autresfur le modèle de la nôtre antérieure , avec les éclaircisse-
mens de ce quony a trêuvé d'obscur pour les paroles , ou de dij^
cile pour Vusage & la pratique .
Mais où étoit-elle cette Règle de saint Dominique , pour
qu'elle eût pu servir de modèle à saint François , lors qu'il a
composé la íìenne ì Est-il possible que dans l'Ordre des Frères
Prêcheurs on n'y ait point conservé l'original de cette Règle»
ou du moins qu'il ne se soit point trouvé un Religieux qui en
ait fait une copie ? Mais on n'avoit garde d'en faire descopies> .« r .
puisque bien loin que S. Dominique eût donné une Règle par •
écrit aux Freres íc Sœurs de ce Tiers-Ordre, c'est que ce mê
me Ordre ne fut établi qu'après fa mort, & que les Reglemens "
qu'il avoic faits pour ceux qui s'engageoient dans l'Ordre de
I i ij
i}x Histoire des O&tiKES Religieux*
Tiïr$-Or- la Milice de Jésus Christ n'avoient été donnés que de vire
Domm.^ vo"c > & ne consistoient , comme nous avons déja die , qu'en
«yju certain nombre de prières qu'ils dévoient dire > dans le ser
ment qu'ils dévoient faire , & dans la couleur déshabillement
qui devoit être noir & blanc : & lors que le Tiers-Ordre se
fut multiplié par le moïen des personnes qui l'einbradèrent ,
ces personnes demandèrent aux Religieux du premier Ordre
qui demeuraient en Italie , quelle étoit la manière de vivre
que saint Dominique avoit prescrite pour ce Tiers- Ordre.
Mais ils ne purent pas leur dire , puisqu'il ne s'en trouvoit rien
par écrit , c'est pourquoi Muniode Zamorra septième General
de l'Ordre leur écrivit une Règle qui est la même que celle
qu'ils observent aujourd'hui : c'est ce que dit le bienheureux
Vit S Cm- RaymoBd1 de Capouë en ces termes : Unde paulatim crescentes
Ifctr rirf f. in diverfis Italia partibusjoegerunt Ft'Atre* Pradicatores ibidem
tnorantes ad informandum eas de modo vivendi qui a B. Domixi-
to fitérât institutus j quia ver» tilt modus feriftus non erat, qui
dam M. (7. qui totius Ordinis curam gerebat septimus , vocatus
F. Munio , natione Htfpanus , ntodum illum vivendi redegit in
scriptis quem htdie habent & vulgariser Régulant votant. 11 est
à remarquer que Raymond de Capouë ne dit pas que le Ge-
K 1 : • neral Munio rédigea par écrit la manière de vivre , & les Re-
glemens qui avoient été observés jusques là dans ce Tiers-
Ordre, & que saint Dominique avoit prefcritsjmais qu'il leur
donna par écrit une manière de vivre qu'elles observent à pré
sent , modum illum vivendi redegit inscriptis quem hodie baient
& vulgarités Regulam appellan».
. Mais peut-êtreque c'est inutilement que nous apportons le
témoignage du bienheureux Raymond de Capouë , puis que
l'Anonyme le rejette , aussi-bien n'étok-U pa» reconnu pour
^General par les Français , puisque c'étoit durant le schisme j
c'est pourquoi il lui en faut donner d'autres. C'est celui de
Michel Pio , qui dans les, vies des hommes Illustres de l'Ordre
de saint Dominique, parlant du General Munio, dit qu'il com*
,posa la Règle que le T iers- Ordre observe à- présent , compose la
Tratt.x.fa* Rigola , ehanno il présente quelli del terzo or dinev Et Vincent
f**. *«. Marie Fontana dans ses. Monumens Dominicains parlant aussi
du même General , dit qu'il prescrivit I'an 1185. une Règle aux
• Frères du Tiers Ordre de saint Dominique : Fratribus tertii
jrdinu S. JXaminm Munio Regulam prafiripsiK AiniLce n'est
Troisième Parti b , Chaí. XXIX.
point saint Dominique qui a donné au Tiers Ordre qui por- Tinu O*:
te son nom la Règle qu'il suit à présent , c'est le General Mu- dominu*
nio de Zamorra qui la composa l'an 11S5. & par conséquent <c*-
elle n'a pas pu servir de modèle à saint François pour composer
la sienne , puisqu'il étoit mort en 1116.
Les Historiens de l'Ordre de saint Dominique ont bien me- Mist. i*U»
me de la peine à accorder leurs propres lentimens touchant l'o *ÎTf* froJ•
rigine de leur Tiers-Ordre ; car Michel F10 âpres avoir rap mntc
porté l'opinion de Castillo , qui prétend que saint Dominique
ne l'insti tua qu après son retour d'Espagne à R.ome , ce qui ne
peut être arrivé , dit-il , que l'an 1119. ou mo. il ajoute que
c'est aussi son sentiment > quoi qu'il ait parlé dans un autre en
droit d'un Privilège accordé par le Pape Honorius III. l'an
1217. aux Frères du Tiers-Ordre de saint Dominique. 11 étoic
docc inutile après cette retractation de rapporter dans toute ,
fa teneur la Bulle de Grégoire IX. du trois des Kalendes d'A
vril i»z8. qui confirme ce Privilège accordé par Honorius III.
non pas aux Frères du Tiers Ordre de saint Dominique,com-
me plusieurs Ecrivains de cet Ordre le prétendent ; mais aux
Frères du Tiers- Ordre de saint François qui ont toujours été
appelles absolument par les Souverains Pontifes depuis leur
première institution jusqu'à présent , les Frères de la Péniten
ce , & non pas les Frères de la Pénitence de S. François , com
me il est marqué par cette Bulle de Grégoire IX. qui est adres
sée , Fratribus de Tecn'ttentìa fer Jtalìam constitutif. Et les Reli-
fieux de la Pénitence de Jésus- Christ qui avoient plu sieur»
laisons en Italie/, auroient eu plus de droit de s'attribuer cet
te Bulle , que n'en ont eu les Dominicains de l'attribucr aux
Frères de leur Tiers- Ordre , comme a fait encore l'Anonyme
du Couvent de la rue saint Jacques qui la met au rang des>
Privilèges accordés à ce Tiers- Ordre , & qui dit que le Pape
Honorius III. accorda par ce Privilège aux Frères & Sœurss
de la Pénitence de saint Dominique , l'exemption de toutes
charges publiques , comme tailles, dixmes, paílàges,2c loge-
mens de gens de guerre rdans toutes les terres de l'Etat Ec
clésiastique , comme si l'italie ne eomprenoit que l'Etat Eccle-
íiastique , ce qu'il entend par ces. mots ,per universam luliam
tênstitktis.
Ne faut- il pas avouer que les Frères & tes Soeurs de ce Tiers-
Ordre de saint Dominique jouiroient d'un beau privilège e»
li iij
154 Histoire des Or.dr.es Religieux,
Tmm-Ox- Italie, s'il étoic vrai que les Papes Honorius III. & Grégoire
domini-S IX. les eussent exemptés de païer les tailles , les dixmes, &
que. • toutes sortes d'impositions. Toutes les villes & les villages d'I
talie auroient fans doute voulu être de ce Tiers-Ordre , pour
Ì'ouir du même privilège, & ne rien païer. Mais ces Souverains
'ontifes n'avoient garde d'accorder un tel Privilège à ce
Tiers-Ordre eniii7. & m8. puis qu'il ne fut institué que l'an
1x34. après la canonisation de S. Dominique.
Les Frères du Tiers-Ordre de saint François à qui cette
Bulle étoit adressée , Fratries de Pœnitentìa fer IulUm consth
tutis n'étoient pas de même sentiment que ceux du Tiers-
Ordre de saint Dominique, ils auroient cru au contraire qu'il
y auroit eu de l'injustice de demander de telles exemptions ,
puis qu'ils étoient tenus comme séculiers ( car ce n'étoit pas
des Réguliers qui étoient déja établis , dont il s'agissoit ) de
contribuer aux impositions & aux charges publiques , mais
comme on les chargeoit plus que les autres , à cause du nou
veau genre de vie qu'ils avoient embrassé , ils demandèrent en
ce qui regardoit les impositions , de n'en pas païer plus que les
autres Hibitans des lieux où ils demeuroient , c'est ce qui est
marqué dans la même Bulle que l'Anonyme n'a pas lu fans
doute : ZJnde nos humiliter fupplìcajtis , vobis mifericorditet
dignaremur ne flis , quam <vestri cives imfojttione onerttm
aggravari pffjìtrs.
U est donc inutile d'alléguer des privilèges en faveur du
Tiers-Ordre de saint Dominique avant l'an 1134. PuiS ne
fut établi qu'après la mort de saint Dominique , lors que le
Pape Grégoire IX. le canonisa , & qu'il a été fondé fur le de-
bris de celui de la Milice de Jésus- Christ qui étoit devenu inu
tile , comme le rapporte le bienheureux Raymond de Capouë.
La Reg'eque le PereMunio de Zamorra écrivit pour les Frè
res & Sœurs de ce Tiers-Ordre ne fut approuvée par le Pape
Innocent VII. que l'an 1405. & fut confirmée par Eugène IV.
l'an 1489. II y a dans ce Tiers- Ordre des filles qui font des
vœux folemnels , & font véritablement Religieuses j elles ont
Îlusieurs Monastères , & leur habillement est semblable à ce-
ui du second Ordre , elles n'ont pas tant d'austérités , car el
les peuvent porter du linge , & manger de la viande tròis fois
la semaine. Selon la Règle elles ne devroient porter que des
voiles blancs , mais il y a plusieurs Monastères où elles en por«j
I
Troisième Partie , Chap. XXIX. 45J
ìtent de noirs. H y a aussi plusieurs villes d'Italie où il y a de Tiers-ox-
personnes de ce Tiers Ordre habillées en Religieuses , quoi domuu S*
qu'elles demeurent dans leurs Maisons particulières. 11 y a eu «v*.
dans ce Tiers-Ordre deux Saintes canonise'es , sçavoir , sainte
Catherine de Sienne & sainte Rose de Lima , & plusieurs
Bienheureuses, comme Ingride de Suéde, Marguerite de H >n-
grie y Sybille de Pavie, Marguerite du Château , Colombe de
Rieti , Ozanne.de Mantoue , Marguerite de Savoye , Luce la
Chaste , &c.
Le Pere Bonanni de la Compagnie de Jésus dans son Catakv
guedes Ordres Religieux parle de certaines Religieuses Tier-
çiaircs de l'Ordre de saint Dominique , instituées par le Pere
Jérôme Piccini Vénitien Religieux Dominicain. Mais corhrriè
dans un endroit il dit que ce fut l'an 1683. & que dans un autre
te fut l'an 1678. nous ne pouvons rien dire de certain touchant
le tems de cette institution > finon qu'elle se sic à Conegliano
dans la M»rcheTrevisane,& que la première Religieuse fut la
Mere Hyacinte Boûo Venitiene. Elles eurent encore un Mo-
. nastere à Macerata l'an 1690» dont l'Eglise fut dédiée sous le
titre du S. Sacrement , ce qui a fait donner aussi le même nom
à ces Religieuses , quoi qu'elles n'aïent que la Règle du Tiers-
Ordre de S. Dominique. Leurs Constitutions font neanmoin»
tres-austeres , car elles ne portent que des chemises de serge, ne
dorment que sur des paillasses, le plus souvent sur des planches»
«lies ne mangent jamais de viande , sinon dans les maladies par
òrdredu Médecin , elles jeûnent sept mois de Tannée , elles ont
deux heures d'Oraison mentale. Chaque jour elles se leventkt
éuît pour dire Matines 5 & il y en a toujours quelques-unes erj
prières devant le saint Sacrement. Qjoi qu'elles ne s'engagent
pas par voeu à la clôture , elles Tobíervent néanmoins fort ri-
fdureusement , & elles ne parlent jamais à la grille que le voile
aiíîe. Leur habit est semblable à celui des autres Religieuse»
de l'Ordre de saint Dominique , sinon qu'elles ont des sanda
les <de bois.. Quelques- unes mettent des bas, & d'autres vont le»
pieds nud*.
Voïez Hernando de Castillo, Juan Lopez , Anton. Remeíèl»
fl'tft^ de S. Demìng. y des» $rden. Thomas Maluend. Annal*
Ptkd. Gío M chel. Pio. Délia nobil. progea. de S. Dominic. Vin
cent Mar. Font M nument. Djminic. Traitât, de initia & fnndm
Zeg. FF. & Ser. de MilitU Chrijìi de PcenitentUS. Dom'mici
ttf Histoire des Ordres Religieux,
Oibrï »e feu Terí. ord. inJineConst. ord. PrAd. La manière dese donner k
nôtre da- Djeu iânS [e jfgçle ou tes Règles du Tiers-Ordre de la Pénitence
Miu. °~ desaint Dominique par un Religieux Prêtre dugrand Couvent &
Rot al Collège des FF. Prêcheurs , &c. Philip. Bonanni. CataUg.
omnium ord. Religìosfart. i. 3. & 4.
Chapitre XXX.
Chapitre XXX í.
Chapitre XXXII.
C H A P I T R E X X X I V.
t ■
i68 Histoire des Ordres Religieux,
Ordre de jours après en avoic encore bactu plus de cinquante mille, rie
ìaMercï. pUt j-gfiiter à une petite armée de mille à douze cens hommes
qui combattoient pour la défense de l' Eglise.
Le Comte de Montfort qui d'ail leurs avoit toûjours été ami
du Roi d'Arragon , ne put s'empêcher de verser des larmes
fur le corps de ce Prince. Quelques Historiens ont avancé que
ce ne fut qu'après la mort de cet infortuné Roi , que le Com
te de Montfort , qui avoit compassion de la foiblesse & de la
minorité du Roi Jacques son fils âgé de six à sept ans qu'il re-
tenoit prisonnier à Carcassonne , lui donna Pierre Nolasque
pour Gouverneur. Mais que ce soit avant ou après la mort de
ce Prince , il est certain qu'il eut la conduite de ce jeune Roi ,
& qu'il le suivit à Barcelone lors que le Comte de Montfort
4ui eut rendu la liberté.l'an 1x15. II tâcha de lui inspirer la pieté
envers Dieu & son Eglise , l'amour de la justice &. de la véri
té , & de l'accoûtumer à toutes les pratiques convenables à un
Prince Chrétien. Pour lui , ni les divertiflèmens de la Cour,
ni les faveurs de son Prince, ne l'empêcherent pas de s'appli
quer aux pratiques de la mortification & de la prière. 11 avoit
• quatre heures d Oraison marquées dans le jour , & deux la
nuit. II s'occupoit auíiì à la lecture de ['Ecriture- Sainte, &
donnoit aux exercices de la Pénitence le tems qu'il n'écoit pas
obligé d'empioïer auprès du Roi. II se sentit dès-lors si vive
ment touché de compassion pour les pauvres Chrétiens qui
étoient captifs fous la puissance des Maures & des Barbares,
qu'il résolut de sacrifier ses biens à leur délivrance.
Mais quel fut son étonnement & sa surprise , lors que dans
le tems qu'il prenoit les mesures neceflàires pour exécuter cet
te œuvre de miséricorde, la sainte Vierge s'apparut à lui la nuit
du premier jour d'Aoust mS. pour lui dire que c'étoit la vo
lonté de Dieu qu'il travaillât à Rétablissement d'un Ordre dont
les Religieux s'obligeroient par voeu particulier de s'emploìer
au rachat des Captifs ! Comme il ne faisoit rien sans consulter
saint Raymond dePegnafortson Confeflèur qui n'étoit encore
que Chanoine de Barcelone , il le fut trouver pour lui com
muniquer cette vision. Sa surprise augmenta lors qu'il apprit
de ce Saint qu'il avoit eu la même vision, &c que la sainte Vier
ge lui avoit ordonné de le fortifier dans ce dessein ; ainsi ne
doutant pointtquece ne fût la volonté de Dieu , il lui rendit
grâces de l'avoir choisi pour être l'inslrumenc de ce grand des-
Troisième Parité , Chap. XXXI V. 169
sein j il le pria d'ôter tous les obstacles qui pourroient en em- Ordrh
pêcher l'execution , & de dompter tout ce qui pourroit y ap- tA M£Rct<
porter de la résistance. Dès lors ces deux Saints» ne songèrent
plus qu'aux moïens d'en procurer l'tffet ; mais comme il fal-
loit le consentement du Roi & de l'Evêque , ils allèrent trou
ver d'abord le Roi qui les écouta avec joie , &: ne pouvant
contenir la satisfaction qu'il ressentoit de voir l'explication de
la vision qu'il avoit euë comme eux la même nuit, il offrit de
contribuer à cette sainte entreprise par son autorité & ses libé
ralités : il se chargea même de faire agréer ce nouvel établisse
ment à l'Evêque de Barcelone , Berenger de la Palu , qu'il en-
voïa en même tems prier de se rendre au Palais. Ils conférè
rent ensemble sur l'apparition de la sainte Vierge, & sur les
ordres exprès qu'elle leur avoit donnés à tous trois séparément.
L'Evêque trouva de la difficulté dans la fondation de cet Or
dre , à cause que le Concile de Latran avoit- défendu , il n'y
avoit pas long tems qu'on établk aucun Ordre Religieux fans
l'approbarion &l le consentement du S. Siège ; mais prevoïant
d'ailltursla grande utilité qui en reviendroit à l'Eglisejil y
consentit , &. crut qu'en cette occasion on pourroit se servir
d'un Induit queles PapesGregoire VII. & Urbain Il.avoient
accordé au Roi Dom Sanches pour lui & pour ses successeurs,
en considération des grands services que ce Prince avoit ren
dus à l'Eglise , en vertu duquel ils pouvoient ériger dans toute
l'érenduë de leurs Etats, des Paroifles , des Confrairies, des
Monastères , & même des Ordres Religieux fans qu'il fût be
soin de consulter le S. Siège.
Dès l'an 1191. plusieurs Gentilshommes des premières fa
milles de Catalogne , excités par l'exemple de quelques peri-
sonnes pieuses qui emploïoient leurs foins & leurs biens à des
oeuvres de charité , & à racheter des esclaves Chrétiens, for
mèrent entr'eux une Congrégation que le Roi Alphonse V.
appelloit ordinairement son ouvrage , non seulement pour en
avoir permis Rétablissement , mais pour y avoir donné des
fonds considérables , pour contribuer avec eux au secours des
Chrétiens qui étoient captifs chez les Maures , ou reduits à ía
nécessité. Inoccupation de ces Gentilshommes étoit de ser
vir les malades dans les Hôpitaux , de visiter les prison^
niers , de .procurer des aumônes pour le rachat des Chré
tiens , & de garder les côtes de la Méditerranée pour sog^.
L 1 iij, x
170 Histoire des Ordres Religieux,
ordre di poser aux décentes des Maures & des Sarrazins.
tA Mercy> La plus grande partie de ces Gentilshommes embraíïèrent
d'autant plus volontiers le nouvel Ordre de la Mercy avec S.
Pierre Nolasque , qu'ils se lentoient portés à continuer ces œu
vres de miséricorde qui en étoientla fin. Qjelques Prêtres qui
écoient aggregés à cette Congrégation , dans laquelle ils s'é-
toient rendu recommandables par leurs exercices de charité ,
sollicitèrent aussi saint Pierre Nolasque de les recevoir, ce qu'il
fit par le conseil de S Raymond dePegiaforr qui lui représen
ta que la perfection de l'état Religieux consistoit dans l'union
inséparable des exercices de la vie active & de la contempla
tive , l'un regardant le service de Dieu , l'autre celui du pro
chain. Saint T ierre Nolasque admit avec joïe ces vertueux Prê
tres qui composèrent avec les Chevaliers, l'Ordre de Nôtre-
Dame de la Merci qui fut d'abord institué en qualité d'Ordre
.Militaire i car les Laïques qui s'y engageoient faisoient Profes
sion de défendre la Foi les armes à la main , & de s'opposer aux
courses des Maures.
Le jour de saint Laurent fut destiné pour faire la cérémo
nie de l'institution de cet Ordre , le Roi accompagné de toute
sa Cour & des Echevins de la ville de Barcelone , se rendic
dans l'Eglise Cathédrale appellée sainte Croix de Jérusalem.
L'Evêpe Berenger officia pontificalement. Saint Raymond
monta en chaire ,6c après l'Evangile il protesta devant tout le
peuple que Dieu avoit révélé miraculeusement au Roi, à Pier
re Nolasque 8c à lui-même sa volonté touchant l'institution de
l'Ordre de Nôtre- Dame de la Merci pour la rédemption des
Captifs. A l'issuc de 10íFrande,le Roi 8c S. Raymond présentè
rent le nouveau Fondateur à PEvêque,qui le revêtit de l'habit
de l'Ordre. Saint Pierre Nolasque après l'avoir reçu, le donna
comme principal Fondateur à treize Gentilshommes , qui fu
rent Guillaume de Bas Seigneur de Montpellier , Arnaud de
CarcaíTonne , fi's de la Vicomtesse de Narbonne son cousin ,
Bernard deCorbare, Raymond de Montiolou , Raymond de
Moncada , Pierre Guillaume de Cervelon, Dominique d'Oíso,
Raymond d'Utrecht, Guillaume de saint Julien , Hugues de
Mata, Bernard d'Essonne, Ponces Solares, & Raim'ond Blancs,
tous Chevaliers ou Confrères de la Congrégation de Nôtre-
Dame de Miséricorde , qui outre les trois voeux ordinaires en
firent aussi un quatrième auffi-bien que saint Pierre Nolasque,
Thoisiem e Partie , Chap. XXXI Y. 171
par lequel ils s'obligeoient d'engager leur propres personnes , & Ordri m
de demeurer en captivité s'il étoit nécessaire , pour la deli vran- lA Mí*c*!
ce des Captifs.
Comme ils étoient six Prêtres & sept Chevaliers , leurs ha
bits furent differens. Celui des Prêtres consistoit en une Tuni
que ou Soutane blanche, avec un Scapulaire & une Chape:
celui des Chevaliers étoit blanc aussi , mais purement séculier,
à la reserve d'un petit Scapulaire qu'ils mettoient fur leur ha
bit. Le Roi, pour témoigner son amitié à ces nouveaux Reli
gieux , & leur donner des marques de fa protection , voulut
qu'ils portassent fur leur Scapulaire l'écusson de ses armes , qui
etoientde gueules à trois pales d'or , ausquelles il ajouta en
Chef une Croix d'argent pour marquer le lieu de la naiílànce
de ces Religieux qui étoient presque tous François , à cause
qu'ils portoient auparavant ct tte Croix dans leurs étendarts ,
selon la remarque de quelques Historiens ,qui assurentque les
François qui combattoient en Espagne concre les Maures, por
toient une Croix blanche dans leurs drapeaux , pour se distin
guer des EspagnokQuelques-unsont néanmoins prétendu que
cette Croix leur fut donnée par l'Evêque Berenger de la Pallu,
comme étant les armes de son Eglise qu'il avoit voulu joindre
à celles du Roi.
La Messe é»:ant achevée, ce Prince conduisit saint Pierre
Nolasque avec ses Religieux à son Palais dans le quartier qu'il
leur avoit fait préparer pour leur servir de Monastère , qui a
été le premier de l'Ordre , où ils gardèrent exactement la ma
nière de vie que saint Raymond leur prescrivit , en attendant
que le saint Sicge leur eût déterminé une Règle particulière,
& ils obéirent à S. Pierre Nolasque, que le bienheureux Ray
mond établit aussi Grand Commandeur. La Chapelle du Roi
d'Arragon dédiée à sainte Eulalie , leur servit d'Eglise qu'ils
{>oíïèdent encore à présent, le Supérieur de ce Monastère aïant
a qualité dé Vicaire de la Cour, 8c les Religieux celle de Cha
pelains du Roi. •
Ces Religieux s'emploïerent d'abord à racheter quelques
Captif, , & ne fortoient pas pour cela des terres sujettes aux
Princes Chrétiens. Mais saint Pierre Nolasque leur représenta
que pour la perfection de leur Ordre, il falloit encore pasîèr
cht z les Infidèles , & délivrer leurs Frères de la cruelle servi
tude de leurs ennemis au danger même d'y demeurer en eícla
*7* Histoire des Órdres Religieux,
<5r»*e bï vage en leur place , suivant le vœu qu'ils en avoient fait aux
lAMERCr- pieds des Autels. II ne s'agissoit pas d'y aller tous à U fois i
mais de députer un d'entr'eux pour ces saintes négociations >
au'on appella dès- lors » comme on les appelle encore à présent,
Rédempteurs. 11 fut lui-même choisi avec un second pour
fraïer aux autres le chemin d'un voïage si périlleux Le pre
mier qu'il fit au Roïaume de Valence , occupé pour lors par
les Sarrazins , fut fort heureux, lien fit un second au Roïau
me de Grenade qui ne le fut pas moins , de forte qu'il retira
quatre cens esclaves d'entre les mains des Infidèles en ces deux
expéditions.
Ces heureux commencemens donnèrent quelque réputa
tion à l'Ordre de la Merci. Qioi que le Pape Honorius III.
l'eût approuvé de vive voix , saint Pierre Nolasque jugea à
propos d'en poursuivre la confirmation , & pour l'obtenir il
emploïa le crédit de saint Raymond qui alloit à Rome où le
Pape Grégoire IX. l'avoit appelle. Ce Saint accepca volontiers
cette commission , & trouva le Pape à Peroule le premier Dé
cembre izi?. auquel il présenta les Frères Arnaud d'Aymeri ,
& Bernard de Corbare que S. Pierre Nolasque avoit envoïés
paur solliciter cette confirmation, le premier representoit les
Chevaliers , & l'autre les Prêtres de cet Ordre. Us obtinrent du
souverain Pontife l'an 1130. ce qu'ils souhaitoient , après quoi
ils se m'rent en chemin pour r. tourner en Catalogne.
L'Ordre s'augnentant de jour en jour , & les fréquentes
rédemptions jointes a la vie exemplaire des Religieux, le ren
dant très- célèbre ,plussun> Gentilhommes de France, d'Al
lemagne , d'Espagne, d'Angleterre & de Hongrie embrassè
rent cet Institut. Leur nonbre fut si grand, que saint Pierre
Nolasque qui souhaittoit depuis long tems sortir du Palais où.
le Roi lui avoit fait l'honneur de le loger avec ses Religieux ,
prit occasian de leur prop jser la nécessité où ils étoient de bâ
tir un Couvent Régulier où ils pussent vivre dans une plus
grande recollection , & vacquer avec plus d'application à leur
Profession. C'est ce qui fit qu'ils bâtirent l'an 1132. un Cou
vent magnifi jue par les libéralités du Roi , par les aumônes de
quelques Seigneurs de la Cour & par celles du peuple de Bar
celone , c't st ce Couvent qui est le Chef de leur Ordre^, &
qui fut dédié à sainte Eulalie Vierge 6c Martyre , Patrone de
la ville de Barcelone,
Jusques
Troisième PàrTiE , Chàp. XXXIY. 173
Jusques- là ils n'a voient vécu que conformément aux Re- ordrb de
glemens Sc aux statuts qui leur avoient été prescrits par saint lA Mbrcï.
Raymond de Pegnafort qui peut passer pour le second Fonda
teur de cet Ordre , ce qui dura jusques en l'an que sou-
haittant joindre à ces Reglemens une des Règles approuvées
par l'Eglise , saint Pierre Nolalque envoïa saint Raymond No-
nat à Rome en qualité de Procureur General de l'Órdre.pour '*
en obtenir unedu Pape Grégoire I X. que ce Saint trouva en
core à Perouse , & qui leur accorda celle de saint Augustin
par une Bulle dattée du 8. Janvier 1x35. en confirmant dere
chef cet Ordre.
Saint Pierre Nolasque aïant reçu cette Bulle , fit faire de
nouveau Profession aux Religieux qui se trouvoient au Cou
vent , en faisant vœu de garder la Règle de saint Augustin ,
íè contenrant de faire sçavoir à ceux qui étoient dispersés dans
plusieurs Provinces la confirmation authentique de l'Ordre,&
qu'ils eussent à observer la Règle de saint Augustin qui leur
avoit été donnée par le Pape , avec les Constitutions qui leur
avoient été prescrites par S. Raymond de Pegnafort. Mais deux
ans après il jugea à propos de rassembler tous les Religieux à
Barcelone pour recevoir la Profession de ceux qui ne l'avoienc
pas renouvellée. Cò fut donc dans ce Chapitre General qui se
.tint l'an U37. qu'il fut ordonné qu'on recevroit plus de Reli
gieux pour le Chœur que de Chevaliers. Comme ces derniers
«toient véritablement Religieux , &. engagés par vœu , ils as-
sistoient à tout l'Office Divin , tant de jour que de nuit. Lors
qu'ils restoient au Couvent , ils mettoient pardessus leur ha
bit , qui étoit semblable à celui des séculiers , à la réserve du
Scapulaire , une Chape comme les Religieux Prêtres. Les Hi
storiens de cet Ordre prétendent que cette ordonnance du
Chipitre donna lieu à saint Pierre Nolasque d'exécuter la re
solution qu'il avoit prise depuis long-tems de se faire Prêtre,
& qu'il célébra sa première Messe à Murcie , après que le Roi
Jacquesd'Arragonen eut chissé lesMaures. Ce sentiment a
été suivi parle Pere Giry Minime, pour les raisons qu'en a
données le Pere Marc Salmeron General de cet Ordre, qu'il a
trouvé convainquantes : c'est néanmoins ce qui a persuadé M. Bai|,et yìn
Baillet que ce Saint n'a pas été Prêtre , parce que le Roi d'Ar- t,s Ssìnts,
ragon ne prit cette ville que l'an 1 166. c'est à dire, dix ans au -
moins aprés la mort de nôtre Saint qu'il met en 11^6. Mais ce
Tome III. Mm
i7j Histoire des Ordres Reltgi>eux,
Ordre DEti'est point cecce raison de Monsieur Baillée, qui me détermine
j ia Mercy. au^ ^ crojre que fajnr pit rre Nolasque n'apas été Prêtre, par
ce que ce Saint auroit pû célébrer la Messe dans Murcie dès
l'an 1141. lors que Dom Ferdinand Roi de Castille parle trai
té qu'il fit avec Alboaquis, ou selon quelques uns, Aben-Hu-
diel Roi de Murcie j l'une des conditions fut , que ce Prince
Maure demeureroit Vassal du Roi de Castille, que les revenus
de ce Roïaume seroient partagés également , & que la forte
resse de Murcie seroit livrée à l' Infant D. Alfonse , ce qui fut
exécuté. Ce qui me convainc donc que saint Pierre Nolasque
n|a point été Prêtre > c'est que comme l'Ordre de la Merci a
été un Ordre Militaire dans le commencement , il a été gou- •
vernépar dts Commandeurs Laïques, & l'autorité a toujours
été entre les mains des Chevaliers jusques en l'an 1317. que le
Pere Raymond Albert huitième General fut le premier Gene
ral Prêtre : d'où je conclus que si S. Pierre Nolasque avoit été
Prêtre, & étant Prêtre avoit gouverné l'Ordre en qualité de
General , les Chevaliers Laïques n'auroient pas regardé com
me une nouveauté l'élection nue firent les Trêires cièv l'an
J308. après la mort d'Arnaud d'Aymery sixième GcnLra',dela
personne de ce Raymond Albert pour lui lucctder, & ils
n'auroient pas refusé de lui obéir en élisant de leur côté Ar
naud Rossignol Chevalier Laïque ; & le sape Clément V. qui
cassa l'élection de ce dernier , comme n'étant pas canonique ,
ne l'eut pas rétabli Commandeur General de tout l'Ordre par
autorité Apostolique , s'il y avoit eu jusques- là un exemple de
quelque Prêtre qui eût été General , & il n'auroit pas manqué
d'approuver l'élection de Raymond Albert qui étoit faite selon
les formes par le plus grand nombre des Cap'tulans. Mais le
défaut que ce Pape y trouva apparemment , c'est qu'on avoit
choisi un Prêtre contre la coutume de l'Ordre, & sansenavoir
consulté le saint Siège > c'est pourquoi il établit pour General
un Chevalier : & il ordonna en même tems que comme les
Prêtes étoient en plus grand nombre , on éliroit à l'avenir un
Prêtre pour General , après la mort d'Art aud Rossignol.
Le Chapitre General que saint Pierre Nolasque avoit convo
qué à Barcelone l'an 1137. comme nous avons dit , aïant été
terminé , il auroit bien voulu continuer ses charitables fon
ctions de Rédempteur > mais comme le Roi d'Arragon après
la conquête de Majorque fur les Infidèles, porta ses armes dans
Troisième Partie , Chai*. XXXIV. 175
íe Roïaume de Valence , l'interdiction du commercer & les ^j^" Dl
ados d'hostilité* de parc & d'autre contraignirent faine Pierre
Nolafque d'incerrompre ces pieux exercices duranc quelque-
tems. Cependant cela nelaiíla pas d'être avantageux à la Ré
demption des Captifs , tant par les victoires fréquentes & si
gnalées que le Roi d'Arragon remporta fur les infidèles , que
par la fondation de pl isicurs Monastères de l'Ordre qu'il fie
dans les pais conquL. II lui donna le Château d'Uneza en re-
connoiûance de la vict >ire qu'il avoic plu à Dieu de lui faire
remporter lur les Infidèles , & il y fit bâtir un beau Monastère
<jui est devenu célèbre dans la fuite fous le nom de Notre-Da
me de Puch pour la dévotion que les peuples onc e«ë pour une
Image de la sainte Vierge qu'on a trouvée dans la terre en tra
vaillant aux fondem.-ns de ce Monastère. Le me ne Roi aïanc
pris ensuite la ville de Valence avec le secours de la Nobkííe
Françoise, la première action de ce Prince après son entrée
dans la ville, fut de fiire consacrer la grande Mosquée par
l'Archevêque de Narbonne , pour servir d'Eglise Cathédrale
sous le titre de saint André i & il donna aux Religieux de la
Mercy une a atre Mosquée avec lesbâtimens joignanspour en
faire un Monastère.
Saint Pierre Nolafque après avoir accommodé cette Mai
son , & lavoir mise en bon état entre les mains de quelques
Religieux , retourna à Barcelone > mais il n'y fut pas long-
tems fans se disposer à se mettre en campagne pour s'acquitter
de son office de Rédempteur. Jusques- là il avoit racheté en
divers voïages plusieurs Captifs qui étoient entre les mains des
Maures fur les côtes d'Espagne > mais comme il avoit été traité
par tout avec beaucoup d'honneur , & qu'il ne cherchoit que
le mépris & l'humiliation ,il crut qu'il les trouveroit en Afri
que. En efFet les Infidèles de ce païs-là furent moins traitables
que ceux d'Espagne ; Sc comme on l'accusa d'avoir facilité l'é-
vasion de quelques esclaves Chrétiens > on le chargea de chaî
nes , on le fit comparoîere en Justice comme un voleur , un sé
ducteur, & l' Auteur de la fuite des esclaves. LeCadi ou Juge
ne trouvant néanmoins aucune preuve contre lui , n'osa le con
damner; mais nôtre sa:nt Fondateur désirant de foufF-ir, &
craignant qu'on ne fît quelques miuvais traitemens aux xutres
Captifs à cette occasi »n , il s'ofFrit d être esclave à la place des
fugitifs. Leur maître également avare & artificieux , voulant
Mm ij
iy6 Histoire dis Ordres Religieux,
ordre de avoir de l'argenc & se venger , aima mieux retenir le Religieux
iaMircy. qUj accompagnoit saint Pierre Nolaíque , témoignant Vouloir
envoïer le Saint en Espagne pour faire la somme qu'il exigeoit.
II fit mettre deux tartannes en Mer , dans l'une desquelles qui
faisoit eau de tous côtés , il le fit embarquer , avec ordre
aux Matelots que dès qu'ils seroient en pleine mer , ils aban
donnassent la tartanne fans voile ni gouvernail , & qu'au re
tour ils feignissent que la tempête avoit perdu le bâtiment où
étoit le Chrétien. Cet ordre fut exécuté , mais non pas avec
le même succès que pretendoit le Barbare > car Dieu garan
tit saint Pierre Nolasque du naufrage , & le fit heureuse
ment aborder à Valence > lui aïant servi de guide dans le
chemin.
Etant arrivé à Barcelone il se démit de l'office de Rédem
pteur > qui , comme nous avons dit , étoit le nom qu'on don<-
noit à ceux qui étoient députés pour aller chez les Infidèles
racheter les Captifs, & aïant assemblé les principaux de l'Or-
dre on procéda à l 'élection d'un autre Rédempteur. Le fort
tomba fur Guillaume de Bas , qui l'an 1149. fut aussi élu Gene
ral de i'Ordre , lors que saint Pierre Nolasque se démit pareil
lement de cet Office pour vivre dans la retraite &. l'obéiíîàncc
comme ledernier-des Religieux. Le saint Fondateur se voïant
libre,se reduisit aux offices les plus bas & les plus humiliansde
la Communauté. 11 fe chargea volontiers de celui de faire la
distribution des aumônes à la porte du Monastère 5 parce que
cela lui donnoit occasion de s'entretenir avec les pauvres, &
de les instruire. II alla visiter le tombeau de saint Raymond
Nonat qui étoit mort il y avoit déja quinze ans ,& qui faisoit
beaucoup de miracles. Les Chanoines de Celsonne à qui appar-
tenoit la Chapelle où les Reliques de ce Saint repofoient , Tof-
frirent à saint Pierre Nolasque pour y bâiir un .Couvent de
son Ordre » il accepta leur offre , prit pofltssion de cette Cha
pelle , & fit travailler à un nouveau bâtiment pour y loger les
Religieux.
L 'éclat des vertus de ces Religieux & la bénédiction que Dieu
repandit fur I'Ordre de la Mercy , portèrent la réputation du
saint Fondateur dans les lieux éloignés. II ne fut pas feulemenc
honoré des Rois Chrétiens d'Eípagne , S. Louis Roi de Fran
ce touché de ce qu'il avoit appris de ses actions mervcil'i uses ,
te de la sainteté de fa vie > lui fit íçavoir qu'il fouhaittok paf
Troisième Partie , Chap. XXXIV. 177
sionnémenc de le voir. Le Saint de son côté qui n'avoit pasoRDM b»
moins d'empressement de voir ce Prince si vertueux , prit oc-tAMíXCi''
casion de l'aller trouver, lors qu'il vint dans le Languedoc pour
mettre Raymond Comte de Toulouse à la raison > & comme le
Roi meditoit son voïage de Terre Sainte, il convia S. Pierre
Nolasque de vouloir l'accompagner. 11 reçut cette proposition
avec d'autant plus de joïe , qu'il crut quec'étoit uneoccafion
favorable p<Hir retirer des mains des Infidèles un grand nom
bre de Chrétiens qu'ils retenoient dans les fers , & il se dispoía
à ce voïage malgré son grand âge &. ses infirmités corporelles.
Mais son zele fut arrêté par une maladie fâcheuse qui le retint
au lit j de sorte que toute la communication qu'il eut avec ce
saint Roi , & qui continua jusqu'à sa mort , ne consista plus
qu'en prières , & en un commerce d'amitié toute pure St toute
spirituelle , que ce Prince eut encore foin d'entretenir par Let
tres avec nôtre Saint , après son retour de la Palestine. Enfin
saint Pierre Nolasque ne pouvant résister à ses maux , il y suc
comba , & mourut la nuit de Noël de l'an 1156. étant âgé de
soixante & sept ans. Ceux qui ont mis fa mort l'an 1x4p. fe sont
peut-être fondés fur ce que Guillaume de Bas fut élu General
de l'Ordre la même année, mais ce ne fut qu'après la dé
mission volontaire du saint Fondateur. Son corps fut mis dans
la sépulture ordinaire des Religieux j mais il fut levé de terre
quatre- vingt ans après par ordre du Pape Benoist X I L& trans
porté dans une Chapelle où le peuple alla visiter ses saintes Re
liques pour obtenir ion intercession. Le bruit de ses miracles &
les sollicitations des Religieux de son Ordre portèrent le Pape
Urbain VIII. à le canoniser l'an 1628. & Alexandre VII. fit
mettre son nom avec éloge dans le Martyrologe Romain , &
ordonna que toute l'Eglise en feroit l'Office sous le titre de se
mi-double, que le Pape Clément X. à la sollicitation de la Rei
ne de France Marie Thérèse d'Autriche a rendu double com
me celui des autres Fondateurs d'Ordres,
f'oïez, Alfon. Remon. Hst. gênerai. delU trd.de Nofi. Signora
de la merced. Bernard de Vergas, Chren.facr. & M lit.ord B. M.
de Mercede. Hijl. de l'òrdre de Notre-Dame de la Meny. Gio;
Frances. Olignano , Vit. di S. Tietro Nola/ío. Pedro de S.Ceci-
lia, Annal, de N.S. de Cautivos.VAtomy ^Histoire deCCrdrc ds
Nó ire-Dame de la Meny. Filipp. de Guimeran , Hìfi. dela ord.
délia merced. Rulurium ord. S. M. de merc.& Ce-njlit. ejufdem ord.
Mm, iij
178 Histoire des Ordres Religieux,
ORDRE DE - '
laMkrcy. -——— —
Chapitre XXXV.
■
i8o Histoire des Ordres Religieux ,
Oadre de vèque de Cordouë » mais la more de Pierre du Fourny qui ar-
tAM£Rcr- riva quatre mois après, les mit d'accord. Le Pere Arnaud
d'Aymery fut de nouveau élu dans le Chapitre tenu à Barce
lone , & son élection fut confirmée par le Pape. Ce General fit
paroîere beaucoup de prudence par sa conduite ,il fit de beaux
Reglemens pour rétablir la discipline régulière, & letroite ob
servance qui avoitdeja beaucoup perdu de sa première vigueur,
il dissipa les divisions qui avoient partagé l'Ordre à son élection;
mais après fa mort qui arriva l'an 1308. il y eut de nouveaux
troubles dans l'Ordre.
Comme le nombre des Prêtres excedoit celui des Chevaliers,
ils élurent pour General de tout l'Ordre le Pere Raymond Al
bert. Les Chevaliers surpris de cette élection , se retirèrent du
Chapitre, & allèrent à Valence, où ils éiurent de leur côté
Arnaud Rossignol. Le Pape Clément V. cassa l'élection de ce
dernier , comme n'étant pas canonique > néanmoins d'autorité
Apostolique , il l'établit Commandeur General de tout l'Or
dre par une Bulle du mois de Février 1308. qui portoit qu'il
n'auroit qu'une simple jurisdiction sur le temporel de l'Ordre,
& qu'après fa mort on n'éliroit plus pour General qu'un Prê
tre. Par la même Bulle ce Pape donna touce autorité spirituelle
au Pere Raymond Albert pour gouverner l'Ordre dans les
choses qui regardoient le service Divin, l'Observance des Con
stitutions &c la vie régulière.
Apre* la mort d'Arnaud Rossignol , Albert fut élu General
de toutl'Ordre. Le Pape Jean XXII. confirma son élection,
& pouréiouíF-r toutes divisions dans l'Ordre , il imposa silen
ce perpétuel aux Chevaliers , ce qui déplut tellement à ces
derniers , que la plupart quittèrent l'Ordre de la Mercy pour
entrer dans celui de Montesaque le Roi d' Arragon venok d'é
tablir nouvellement dans ses Etats p >ur occuper les grands
biens des Chevaliers Templiers qui avoient été abolis dans le
Concile de Vienne, & le Pape approuva cette translation. Peut-
êcre que ceux qui restèrent dans l'Ordre se séparèrent entière
ment des Prêtres , & quittèrent la Règle de saint Augustin
wion íí- Paur Prenc*re ce^e de saint Benoist i car Arnaud Wion qui vi-
gnumvit** voit à la fin du seizième siécle & au commencement du dix-
septiéme, assure que ces Chevaliers suivoient en ce tems-là la
Règle de S. Benoist , ce qu'il dit avoir appris de ces mêmes Che
valiers dont il rapporte la formule de laProfcssion en ces termes.
Ego
Troisième Partie , Chap. XXXV. i8r
Ego N. Miles S. Marti de Mercede, & JLedcmptìone cdptivo- Oadri n«
rum , fdcio profcjsionem & promitto olfdientiam , paupertatem , 1
ajlitatem servare , Deo vivere , & comedere sccundìim Regulam
S. Beneditti , & in Saracenorum potejlate ,fi necejfe fuerit , ad
Redemptionem çhrifii fdelium , detentus mdnebo.
Aícagne Tambourin de l'Ordre de Vallombreuse rapporte Tambur. dê
aussi cette formule après ArnouldWion,& ajoute que l'écussor Ju.r- ^l>b*t'
qu'ils portent est diffèrent de celui desJReligieux de la Mercyj
en ce que ceux-ci ont dans l'écusson une petite face d'or au
milieu , séparant les pales d' Arragon d'avec la Croix d'argent,
& que le même écu est bordé d'or , ce qui n'est point dans
celui des Chevaliers: mais fi cet écusson que Tambourina vu,
étoit semblable à celui que j'ai vu aussi à un de ces Chevaliers
prétendus j il falloit de nécessité que dans cet écusson il y eûc
une face d'or au milieu,pour soutenir les pales d' Arragon , Sc
que l'écu fût aussi bordé d'or , puisque cet écu étoit de metail
percé à jour. Ceux qui prétendent que les Prêtres & les véri
tables Chevaliers lors qu'ils étoient unis ensemble,onc toûjours
eu des Généraux differens , se sont trompés. Il est vrai que le
Prieur de Barcelone avoit autorité fur tout ce qui regardoit
le spirituel dans l'Ordre j mais il y avoit au deííus de lui un
Chevalier laïque qui éroit Commandeur General de touc
l'Ordre. Aussi toutes les Annales de cet Ordre dans le dénom
brement des Généraux , ne mettent le Pere Raymond Albert
qui fut le premier General Prêtre, qu'après Arnaud Rossi
gnol qui étoit Chevalier & septième General de tout l'Or
dre. L'on ne sçait ce que veut dire Schoonebeck , lors que par- s&oone
lant de Bernard de Corbarie il lui donne letitred'Instituteui beck.Hijì
des Moines de laMercy, puis que dès le commencement di f'^^
l'Ordre il y a toujours eu des Prêtres & des Chevaliers. II nt
paroît pas mieux instruit de ce qui regarde cet Ordre, lors qu'il
dit que le huitième Grand- Maîcre après avoir gouverné l'Or-
drôpendant six ans , passa dans l'état Ecclésiastique fous le nom
de General , puisque le huitième Grand Maîcre ou'Comman-
deur General fut le P, Raymond Albert qui avoit toûjours été
au rang des Prêtres avant son élection.
Cet Ordre fut cinq ans fans Chef fous le Pontificat de Pie V.
qui à la prière de Philippes II. Roi d'Espagne, établit des Visi
teurs pour reformer les Couvens de l'Ordre. Mais pendant
que c e Pontife en faisoic expédier les Brefs à Rome , le Gene-
Tomc III. Na
ï£ì MlSTOTRE DES OrDRES REtTGrEUX,
E raide cet Ordre étant decedé > les Religieux élurent en 1568. Ie
*" Pere Mathias Papiol dani un Chapitre qui se tint à Barcelone.
Ce General n'aïant pû obtenir du Pape la confirmation de son
élection , en mourut de chagrin deux mois après au commen
cement de Tannée 1569. Le Pape défendit aux Religieux de
procéder à. une nouvelle élection, voulant qu'elle ne se rît qu'a-
près que la vifite auroit été faite par des Religieux de l'Ordre
de saint Dominique qu'il nomma pour Commissaires Aposto
liques. Ils emploïerent cinq ans à faire la visite de tous les Cou-
vens de l'Ordre, après lesquels ils convoquèrent le Chapitre
General à Guadalaxara l'an 1574.0111e Pere François de Tor-
resfut élu vingt- neuvième General. Les Commiílaires Apo
stoliques ordonnèrent que les Généraux qui avoient été jus
qu'à ce tems-là à. vie , ne pourroient plus à Tavenir exercer
cet Office que pendant six ans; & que les Commandeurs des
Couvens particuliers , ne pourroient exercer leur supériorité
que pendant trois ans , ce qui a été observé jusqu'à présent-
Cet Ordre s'est plus étendu dans Y Amérique qu'en Europe,
if a huit Provinces en Amérique qui font gouvernées par deux
Yicairei Généraux fous l'obéissance duGeneral de tour l'Ordre,
trois Provinces en Espagne , & une Province en France sous le
nom dé Province de Guienne , de laquelle dependoient autre
fois le Couvent & le Collège de Paris , & le Couvent de Che-
noise en Brie que le Cardinal de Vendôme érant Légat en
France , sépara en 1668. de cette Province de Guienne pour les
ériger en Congrégation fous un Vicaire General. Le Roi con
firma Térection de cette Congrégation par ses Lettres Paten
tes de la même année, ce qui fut auflì confirmé par une Bulle
de Clément X. du 16. Novembre 1672. Il est sorti de cet Or
dre trois Cardinaux , sçavoir , saint Raymond Nonat , Jean
de Latoyfit le Cardinal de Salazar qui fut promu à cette di
gnité par le Pape Linocent XI. II y a eu encore dans cet Ordre
un tres-grand nombre d' Archevêques & d'Evêques , & il z.
fourni à l'Eglife plusieurs Saiftts canonisés & des Bienheureux,,
dont quelques-uns font restés en otage entre les màinsdes In
fidèles pour racheter un plus grand nombre de Captifs, & avoir
lieu de travailler à. la conversion de ces Barbares. De ce nom
bre fut saint Raymond Nonat qui demeura huit mois en capti
vité, aïant enduré pendant tout cetems des tourmens inoûis,,
jusques- là. queies Infidèles ne pouvant Ternpècher de prêcher.'
Troisième Partte , Chap. XXXV. 185
la parole de Dieu , lui percèrent les deux lèvres avec un fer Ordri *«
chaud , & lui mirent un cadenas à la bouche pour l'empê-1* MERCTm
cher de parler. Saint Pierre - Paíchal Evêque de Jacn aïant
emploïé tous ses revenus au soulagement des pauvres , & au
rachat des Captifs , entreprit auffila conversion des Mahomé
tans , ce qui le fit charger de fers , & endurer de rudes traite-
mens. Le Clergé & le peuple de son Eglise lui aïant envoie
une somme d'argent pour sa rançon , il la reçut avec beaucoup
de reconnoisïance i mais au lieu de l'emploïer à se procurer la
liberté , il en racheta quantité de femmes & d'enfans , dont
la foiblefle lui faisoit craindre qu'ils n'abandonnassent la Re
ligion Chrécienne , & il demeura toûjours entre les mains
de ces Barbares qui lui procurèrent la Couronne du martyre
l'an 1300.
Cet Ordre a aussi eu plusieurs Ecrivains , entre lesquels il
y a eu Alfonse Remon, François Salazar, Noël Graverius,
& Bernard de Vergas , qui ont donné les Annales & les Chro
niques du même Ordre, Les PP. Zumel , Merino , Oligna-
gno & Salmeron ont donné la vie de saint Pierre Nolasqueleur
Fondateur , & le Pere d'Avril a aussi donné celle de la Mere
Marie du secours première Tierciaire de cet Ordre,dont nous
parlerons dans la fuite.
Nous avons déja décrit l'habiUement de ces Religieux qui
ont pour armes les mêmes que celles qui font dans 1 ecussoa
qu'ils portent fur leur Scapulaire, ajoutant pour devise , Ae-
demptionem mifit Dominus populo suo.
Outre les Auteurs que nous avons déja cités , votez, ceçx qui .
ont parlé des Ordres militaires , comme Guistiniani , Schoone-
beck , Mennenius , Sanfunio , &c. Jerom. Curita. lib. u dt
rébus Arag. & Mariana > de rébus Hijpanu lib. 11. cap. 8.
N n ij
2?4 Histoire des Ordaes Religieux»
RSLJGIEVX
DtsHAUS- ■ ■ i
nMiicr. ChapitreXXXVI.
*
i8<í Histoire des Ordres Religieux,
RïtiGiEur d'une saince émulacion j il demanda à ses Supérieurs la per-
Dechaus- -m j, rr • • o •
ses de la mission d y palier , pour participer aux travaux & aux peines
Mercy. ("es FrereSï \\ y fie un si grand progrès dans le salut des
ames par la sainteté de sa vie, par son exemple , par ses rares
vertus , & par ses Prédications toutes embrasées du feu de l'a-
mour Divin qu'il retira un grand nombre de Païens du culte
des Idoles , & qu'il les attira à la connoissance du vrai Dieu ;
mais ce qui est: digne d'admiration , c'est que les richesses de
ce païs-là ne le tentèrent point, & il ne fit pas comme un grand
nombre de Religieux de differens Ordres qui en font revenus
chargés d'or & d'argent. Après avoir emploïé le tems de fa
Miísion tres- utilement au service de Dieu 8t du prochain ; il
retourna en Espagne, ne portant sous son bras que son Bréviai
re , 8c tenant d'une main une tête de mort , sur laquelle il jet-
toit continuellement les yeux pour le faire ressouvenir de ce
qu'il étoit , & de ce qu'il feroit un jour.
Ce fut ce saint homme si zélé pour la gloire de Dieu , & si
amateur de la pauvreté, que le Pere Alfonfe de Monroy-Ge-
neral de l'Ordre de la Mercy , choisit pour être le Chef & le
Directeur de la Reforme qu'il avoit entrepris d'établir dans
son Ordre: mais quoi qu'elle eût été détruite dans son com
mencement , comme nous avons dit ci devant , le Pere Jean-
Baptiste Gonzalez ne perdit point l'esperance de la voir réta
blie , il chercha les moïens d'y parvenir j il en forma les pro
jets. , & aïant été rappellédu Couvent de Raizes , ôemis de fa
mille au Couvent de Madrid , il crut que Dieu lui presentoic
les moïens d'exécuter son entreprise. Comme il étoit Sacristain
de ce Couvent , & que son emploi l'obligeoit de parler sou
vent à la Comtesse de Castellar , Béatrix Ramirez de Men-
doza , qui étoit une Dame d'une grande pieté j il prit la reso
lution de lui communiquer son deflein,dans l'esperance qu'elle
y contribueroit par ses libéralités. Il ne se trompa point , il re
commanda cette affaire à Dieu, il offrit à cette intention le saint
Sacrifice de la Messe , il parla à cette Dame de la Reforme
étroite qu il vouloit établir dans son Ordre, 8c elle le fortifia
dans cette resolution , s'offrant de fonder deux Couvens de
cette Reforme dans ses terres.
Le General n'aïant pas voulu donner son consentement à
l'établiflement de ces deux Couvens pour servir de fondement
à cette Reforme , la Comtesse de Castellar s'adressa à son refus
Troisi eme Partie , Chap. XXXVI. 287
au Pape Clément VIII. qui lui accorda deux Brefs. Par lèpre- Rutoitox
mier il la dispensoit du Vœu qu'elle avoit fáic de fonder un ^» d*"!*
Couvent de Religieux de l' Ordre de saint Jérôme , & lui per- Merc*.
mettoitd'en bâtir deux aux Religieux de l'Ordre de la Merçyj
& par le second Bref il érigeoit une Congrégation de Reli
gieux du même Ordre, qui desireroient vivre dans l'étroite
Observance , de laquelle il établit pour General le Pere Bar
thélemy d'Alcala Religieux de l'Ordre de saint Jérôme, à con
dition qu'il quitteroit l'habit de son Ordre pour prendre celui
de la Mercy , avec une autorité absolue d'y recevoir les Reli
gieux de cet Ordre qui voudroient embrasser cette Reforme ,
& les Séculiers qui íe presenteroient pour recevoir l'habit ,
qu'il gouverneroit cette Congrégation jusques à ce qu'elle eûc
huit Couvens.» & que s'il vouloit persévérer dans l'Ordre de
la Mercy , il exerceroit encore l'Office de General pendant
six ans.
Le Pere Jean- Baptiste , à l'insçu duquel la Comtesse de Ca-
stellar avoit obtenu ces Brefs , fut fort surpris quand il eut ap
pris ce qu'ils contenoient. II représenta à cette Dame qu'il n'a-
voit jamais eu d'autre dessein que d'avoir quelques Couvens
dans lesquels on gardât la Règle & les Constitutions de l'Or
dre de la Mercy à la lettre , & fans aucune dispense , sous l'o-
béissance du General de l'Ordre dont il ne se séparerait point>;
• parce que les Religieux qui voudroient embrasser cette Obser
vance , ne voudroient pas se soumettre à la conduite d'un;
Etranger. La Comtesse approuva ses raisons > elle fit voir au;
General les Brefs qu'elle avoit obtenus fur le refus qu'il avoir-
fait de consentir à l'établiíïèment des Couvens qu'elle vouloit
fonder pour commencer la Reforme que le Pere Jean- Baptiste
meditoit, & rattachement que ce Pereavoit à l'Ordre. Le Ge
neral en fut si touché > qu'il promit à la Comtesse de favoriser
cet établissement, & pour lui témoigner sa sincérité, il dreílà
lui-même les Constitutions qui dévoient être observées par les
Religieux de cette Reforme.
La Comtesse de son côté pour avancer ce. grand ouvrage
lui promit de leur faire bâtir incessamment deux Couvens , &
de les doter de revenus suffisans , l'un dans fa terre de Viso à
quatre lieues de Seville , & l'autre à Almorayna dans fa Com
té de Castellar , à trois lieuës de Gibraltar , & de l'Evêché de
Cadix ^'engageant encore de, les fournir de meubles & d'or>
i88 Histoire des Ordres Religieux,
Relioiïui nemens d'Eglise. Elle en paslà contrat , qui fut ratifié dans le
ik* m^a Chapitre Provincial tenu àGuadalaxara le 16. Avril 1603. oíi
Msacï. ['OQ approuva aussi rétablissement de cette étroite Observance,
& les Constitutions que les Religieux qui rembraíTeroient ,
dévoient suivre. A cette nouvelle» le Pere Jean- Baptiste , Sc
cinq Compagnons ausquels il avoit inspiré l'esprit de la Re
forme , en prirent publiquement l'habit le jour de 1* Ascension
dans la Chapelle de Nôtre- Dame du Remède dans l'Eglise des
Religieux de la grande Observance du même Ordre , & quit
tant en mçme tems le surnom de leurs familles , le Pere Jean-
Baptiste prit celui du S. Sacrement au lieu de Gonzalez.
Comme dans rétablissement de l'Ordre, le Roi d'Arragon
Jacques I. donna un appartement dans son Palais à S. Pierre
Nolasque & à ses Compagnons > de même la Comtesse de Ca
stellar reçut d'abord le Pere Jean- Baptiste 6c ses Compagnons
dans son Hôtel de Madrid , où ils firent leurs exercices de de»
votion , & pratiquèrent les Observances Régulières , pendant
qu'on bâtiûoit les deux premiers Couvens de cette étroite Ob
servance. Mais comme ces saints Religieux ne respiroient qu'a-
près la retraite & la solitude , ôc qu'ils étoient trop exposés au
grand monde dans la maison de cette Dame , elle les envoïa
dans son Château de Ribas , Bourg distant de Madrid de trois
lieues , & ils alloient tous les jours célébrer la Messe dans
une Chapelle dédiée à sainte Cécile , qui étoit dans le même • ,
Bourg.
Quelques personnes trop attachées à leurs propres intérêts,
appréhendant que ces Religieux ne fiûent un Couvent d'un
lieu qu'ils n avoiènt que par emprunt , leur firent d ec ranges
vexationsj ils détachèrent leur cloche, renversèrent l' Autel qui
avoit été dressé pour célébrer laMesse:PEvêquemême se joignit
à eux , & défendit aux Religieux de la célébrer, non-seulement
dans cette Chapelle de sainte Cécile , ma'is même dans l'Eglise
de la Paroisse , ce qui obligea ces Religieux de retourner à Ma
drid. Mais les Habitans de Ribas furent si édifiés de leur vie
exemplaire , qu'ils firent ce qu'ils purent pour les retenir dans
leur bourg. 11s prièrent la Comtesie de Castellar de leur bâtir
un Monastère , & cette pieuse Dame leur accorda leur deman
de , promettant que si- tôt qu'elle auroit achevé les deux Cou
vens qu'elle faifoit bâtir en Andalousiepour ces Religieux,elle
feroit aussi commencer un nouveau Monastère à Ribas.
J-es
Troisième Paktib, Chap. XXXVI. tfy
Les bâtimeos de ces deux premiers Couvens aïant été ache IGl*°*
vés avec le consentement de T Archevêque de Seville , & de ses pu t»
l'Evcque de Cadix , la Comtesse de Castellar alla en Andalou-MïRcr-
íìe disposer toutes choses pour recevoir les nouveaux Refor
més , qui s'étant mis en chemin pour aller prendre possession
de ces deux Couvens, reçurent de nouveaux chagrins à Seville
de la part des Religieux de la grande Observance , qui écant
scandalisés de l'habillement de ces Religieux Reformés , leur
firent malicieusement entendre que le Definitoire d'Arragon
avoit envoie ordrede'les arrcter,& de les obliger à retourner à
la grande Observance. Mais ces avis se trouvèrent faux , le
Pere Jean- Baptiste , & quelques-uns de ses Compagnons sc
rendirent à Almorayna pour prendre possession de ce nou
veau Couvent , où ils entrèrent Tan 1603. Sc ce Couvent qui
fut dédié à Nôtre- Dame des Rois , suc le premier de la Refor
me. Les autres Compagnons du Pere Jean- Baptiste , ausquels
le General avoit donné pour Commandeur le Pere Jean de
saint Joseph , entrèrent dans celui de Viso le 15. Janvier de
Tannée suivante 1604. Ces deux nouveaux Couvens furent
bien-:ôt remplis des principaux Religieux de l'Ordre qui s'y
retirèrent pour y vivre dans 1 étroite Observance. Le nombre
s'étant augmenté , la Comtesse de Castellar fonda un troisiè
me Couvent dans fa terre de Ribas , comme elle l'a voit promis
aux Hibitans de ce lieu , & la même année le Pere Jean- Ba
ptiste en fut prendre poílèffion. II se fit encore d'autres fon
dations quelques mois après , l'une à Seville , l'autre à Rota , &
clans la fuite ce saint Reformateur eut la consolation de yoir
douze autres fondations ; dont les plus considérables furent à
Madrid, à Salamanque , & à Alcala de Hennarez. II s'en fit
même jusques dans la Sicile , où après fa mort le nombre des
Couvens est devenu si considérable , qu'on en a formé une
Province particulière fous le nom de S. Raymond, & ceux
d'Espagne ont été divisés en deux Provinces.
Dieu fit connoîere par plusieurs miracles la sainteté du Pere
Jean Baptiste , qui après avoir vécu dans fa Reforme quinze
ans , mourut à Madrid dans le Couvent de cette Reforme,
au mois de Mai 16 18. On Tenterra dans la sépulture ordinaire
des Religieux , mais Tannée suivante , les Supérieurs à la solli
citation de plusieurs personnes qui avoient une singulière vé
nération pour ce serviteur de Dieu , le levèrent de terre pour le
Ttme III. , Oo
*$o Histoire des Ordres Religmux,
i- mettre dans un lieu plus honorable. L'on trouva son corps
auífi entier & auílì flexible que s'il venoit de mourir , fa langue
étoit encore vermeille , & Dieu permit que ce saint corps resta
plusieurs années en cet état.
L'habillement de ces Religieux est semblable à celui des
Carmes Déchaussés , excepté que le manteau est plus long. Il*
portent aussi comme ceux de la grande Observance de la Mer-
cy l'écusson des armes d' Arragon fur leur Scapulaire , & leurs
sandales font comme celles des Capucins. Paul V. approuva
leur Reforme Tan 1606. Grégoire XV. l'an 1 621. les sépara en
tièrement de ceux de la grande Observance , & Urbain VIII.
la même année leur donna un Vicaire General de leur Refor
me » qui fut lc Pcre Jean Marotti surnommé de saint Joseph >
qui a beaucoup étendu cette Reforme par la fondation de plu
sieurs Couvens. 11 y a aussi des Religieuses de cette Reforme
dont nous allons parler dans le Chapitre suivant. Le P. Pierre
de sainte Cécile a fait l'Histoire de cette Reforme imprimée à
Barcelone l'an 1669.
Votez, l'Histoire de l'Ordre de.Notre-Dame de la Mercy. Ber
nard de Vergas , Chrôn. sacr. & Milit. ord. B. M. de Mercede
Tom. t.§. f. &6. VcàroàeS.CeúWZiAnnaLde l'Ordre de l>efi-
calcos de N. S, de la Merced. Rcdemtion de Captivos.
Chapitre XXXI X.
<
300 Histoire des Ordres Religieux,
Ororï bts les aumônes dont ils vivoienc , les enfans les appellerent encore
StMlrlt de ce nom.
Ils demeurèrent environ un an dans cette première retraite
qu'ils s'étoient choisie hors la ville de Florence , dans le lieu
appelle le champ de Mars > mais n'y trouvant pas la tranquillité
& le repos qu'ils cherchoient , qui étoit troublé par les visites
fréquentes que la sainteté de leur vie leur attiroit > ils résolu
rent de íe retirer dans une solitude éloignée de la ville pour y
être plus cachés aux hommes. Le Mont-Senar ou Senaire ap-
pellé par les Italiens Mmte-senario , leur parut favorable à leur
dessein. Ils éprouvèrent en. cette occasion les effets de la pro-
tectionque l'Evêque Ardingheleur avoit promise, car il leur
donna du consentement de son Chapitre une partie de cette
montagne qui appartient à son Eglise.
Ces uints Fondateurs commencèrent par y faire bâtir une
Eglise sur les ruines d'un ancien Château qui se trouvoit sur
cette montagne. La première pierre fut posée par l'Evêque de
Florence qui voulut encore leur donner en cette occasion des
marques de son eílime , & aux environs de cet Oratoire ils
firent bâtir de petites cellules de bois5feparées les unes des au
tres. Ce fut là qu'aïant choisi la pauvreté de la Croix pour
leur partage, ils vivoient dans un si grand mépris du monde»
& une si grande innocence de mœurs,qu'ils paroiíïbient plu
tôt des Anges fur la terre que des hommes. Ils n'eurent d'a
bord aucune inquiétude , ni pour le taire , ni pour le manger,
ni pour le vêtement. Contens des racines 8c des herbes que
leur fximisToit la montagne , ils ne s'oecupoient qu'à chanter
les loiungesde la sainte Vierge. MaisBonfilsMonaldi , qui en
qualité de Supérieur étoit obligé de veiller à la conservations
de ses Frères , voïant qu'ils ne pouvoient résister à de si gran
des austérités, crut qu'il falloit avoir recours aux aumônes
des fidèles pour les pouvoir faire subsister , & il envoïa à Flo
rence Jean Manstti , & Alexis Falconieri. Ce dernier faisoic
profession d'u ie particulière humilité qui l'empêcha de rece
voir les Ordres sacrés lors que ses Compagnons en eurent ob
tenu la permission , il ne vouloir jamais erre emploïé qu'aux
offices les plus bis 5 ainsi il reçut avec joïe l'ordre que son Su
périeur lui donna de faire la quête à Florence. Ils retournoient
tous les jours au Mont- Senaire , miis ce lieu étant éloigné de
neuf" milles de Florence 3 &í ces bons Religieux étant obliges
Troisième Partie, Chap. XXXIX. 531
de faire deux fois ce chemin par jour , quelquefois par des tems Ordre ois
factieux i ils prirent la résolution de se procurer un petit hos- SsRVITLi*
pice à Florence > Sí comme pour aller au lieu qu'ils avoient
d'abord habité dans le champ de Mars , il auroit fallu travers
fer toute la ville > ils en obtinrent un autre aussi hors de la
ville proche la porte qui conduifoit à leur solitude. Ce fut dans
ce lieu qui s'appelloit Caphaggio , qu'ils bâtirent'une petite
chaumière , où ils demeurèrent deux ou trois i mais dans la
fuite le nombre des Religieux & les bâtimens fe font tellement
aggrandis , que l'on auroit de la peine à croire que le célèbre
Monastère de PAnnonciade de Florence, eût eu de si foibles
commencemens , si les Annales de cet Ordre ne nous en aíTu-
roient.
La réputation de ces Fondateurs augmentant de jour en
jour , le peuple commença à fréquenter leur solitude , & le
Cardinal Geoffroy de Chastillon qui faisoit la fonction de Lé
gat du Pape Grégoire I X. dans la Toscanne & dàas la Lom-
bardie , les voulut visiter. 11 fut si charmé de la beauté de ce
lieu > qu'il y fit quelque séjour , & pendant ce tems-là il mo
déra un peu leurs grandes austérités , car s etant apperçu qu'iL
y en avoit qui gardoient un très étroit silence pendant un long,
tems , d'autres qui pafloient plusieurs mois dans des grottes af
freuses, d'autres qui ne vouloient manger que des racines,
il leur conseilla de n'avoir tous qu'une même Observance , &
des exercices uniformes. Ils profitèrent de cet avis , &c comme
ils n'avoient rien fait jusques-là fans le conseil de l'Evêque
Ardinghe > ils le prierenr de leur prescrire une Règle & une
manière de vie. Ce Prélat consentit à leurs demandes, mais il
voulut qu'ils reçussent des personnes qui demandoient d'entrer
dans leur Compagnie. L'on prétend que pendant que ce Pré
lat delixroit fur les Reglemens qu'il leur prescriroit , la sain
te Vierge qui avoit déja favorisé ses nouveaux Servircurs de
plusieurs visions , s'apparut encore à eux, en leur montrant un-
habit noir qu'elle leur commanda de porter eh mémoire de la
Passion de son Fils. Le Pere A*rchange Giani qui rapporte cette
vision dans ses Annales ,ajoûte que h sainte Vierge leur pré
senta aussi la Règle de saint August-n. C'est en mémoire de
cette apparition, qui selon le même Auteur a'riva le Vtndre-
ci-Saint de Tan 12^9. que les Religieux de -cet Ordre ont cou
tume de faire ce jour-la une cérémonie qu'ils appellent las Fu
Pp iij
3oi Histoire des Ordres Religieux,
Oxdre nerailles de Jesus-Christ. Le lendemain jov»r «l« ç*mt>Ai. Çainc
rïSs.iE*TI"ik en font une autre qu'ils appellent le Couronnement de la
sainte Vierge , & par des Induits des souverains Pontifes Ca-
Jixte III. ÔC Innocent VIII. Us celebroient Je même jour au
foir,une Meste solemnelle , ce qui a duré jusques fous le Pon
tificat de Pie V. qui abolit cette pratique.
Après cette vifion qui leur a fait donner par quelques-uns le
íiom de Frères de U Pajfion de Notre-Seigneurjefts-Ckrijt, ils
reçurent des mains deT'Evêque Ardinghe un habit tel qu'il
leur avoit été montré par la sainte Vierge. Il consistoit en une
«chemise de laine, une petite Tunique blanche , & par deíTus>
une grande Tunique noire > une ceinture de cuir, un Scapu
laire & une Chape. Le Pere Archange Giani prétend auffi que
ce fut en cette occasion que les Fondateurs , à la reserve de
Bonfils Monaldi & d'Alexis Falconieri , changèrent leurs
noms : que Bonagiunte Manetti prit le nom de Jean , Soste-
gni celui de Gerardin , Uguccioni celui de Ricouere , Lan-
tella celui de Benoist , òí Amidei celui de Barthélemy.
L'Ordre commença ensuite à faire beaucoup de progrès ,
plusieurs personnes y voulurent être reçues , & la même an
née on leur offrit un nouvel établissement à Sienne , dont Ale
xis Falconieri , & Victor de Sienne nouvellement entré dans
l'Ordre , furent prendre possession. Les Fondateurs, à la rescr-
ye d' Alexis Falconieri, furent promus aux Ordres sacrés par
l'Evêque Ardinghe Tan 1141. & l'an U48. le Cardinal Rayne-
rius Légat du Pape Innocent IV. approuva leur Ordre , & les
, mit fous la protection du S. Siège.
Bonfils Monaldi qui le gouvernoit depuis íèize ans,aíïem-
bla au Mont Senaîre les Prieurs des quatre Couvens que l'Or
dre avoit déja , l'on y fit des Reglemensj & dans un autre Cha
pitre qui se tint l'an 1151. le meme Bonfils y fut élu premier
General » n'atant eu jusqu'alors que la qualité de Prieur du
Mont-Scnaire. II alla trouver le Pape Innocent IV. pour ob
tenir la confirmation de l'Ordre.} mais ce Pontife différa de
la donner, aïant quelque dessein d'unir cet Ordre à celui des
Ermites de l'Ordre de saint Augustin. Il leur accorda nean*
moins pour Protecteur son neveu le Cardinal Guillaume, du
titre de saint Eustache, &ce ne fut que l'an 1155. après la mort
<ie ce Pontife, que son successeur Alexandre IV. donna une
approbation authentique à cet Ordre , en permettant aux Re*.
Trois i eme Partie , Chap. XXXIX. 303
ligieux dè recevoir les Couvensqui leur seroient ofFem , & °*j['vite"'
d'avoir des Eglises & des Cimetières. Le B. Monaldi après
cette approbation convoqua un Chapitre General à Florence ,
où s'étant démis de son office, le B. Jean Manetti fut élu se
cond General. II n'exerça cet office que peu de tems , car il
mourut l'an 1x57. & eut pouf successeur Jacques de Sienne
qui obtint pour l'Ordre pluíìeurs Privilèges du Pape Alexan
dre IV. 11 convoqua le Chapitre à Florence lan 1x60. dans
lequel on divisa l'Ordre en deux Provinces i sçavpir , de Tos-
canne & d'Ombrie. Le bienheureux Benoist de Lantella fut'
élu Provincial de la première , & le bienheureux Sostegni de
la seconde j & comtoe l'Ordre faisort de jour en jour de nou
veaux progrès , on le divisa de nouveau en trois Provinces ,
dans uù ailtre Chapitre qui se tint l'an 1263. ajoûcant aux deux
premières celle de la Romandiole.
Ce fut fous le Gouvernement de ce General,que le premier
des sept Fondateurs ,1e bienheureux Bonfils Monaldi , mou
rut au Mont Senaire l'an 116*; Le bienheureux Benoist de
Hantella aïant succedéau Pere Jacques de Siennedans leCha-
pitre de l'an 1165. l'on ajouta encore à l'Ordre une quatriè
me Province qui fut celle de la Gaule Cisalpine & il obcint en- *
core de nouveaux Privilèges pour son Ordre. Le bienheureux
Barthélemy Amidei mourut sous son Generalat : il avoit été
l'un des sept Fondateurs , Prieur du Mont- Senaire & de Flo
rence j & ses austérités l'avoient réduit dans une telle foibleí-
íè , qu'il ne faifoit que languir , & que fa vie fut presque une
mort conrinuèlle. II fut suivi quelques années après parce mê
me General , qui après avoir renoncé à son office , & avoir
fait élire pour son successeur saint Philippes Benizi dans le Cha
pitre de l'an 1167. mourut Tannée suivante* Les deux autre<
Fondateurs vécurent encore quelques années , ils furent tou<
deux Vicaires Généraux de l'Ordre , le bienheureux Sostegni
en France , & le bienheureux Uguccioni en Allemagne. Com
me ils Tetournoienc tous les deux au Mont- Senaire , & qu'ils
discouraient ensemble de tous les évenemens qui étoient arrivés
dans l'Ordre, & de quelle manière les Supérieurs l'avoient
fait provigner , ils demandèrent à Dieu avec ferveur de les at
tirer à lai. Leurs prières furent exaucées , car ils moururent
cous les deux le même jour & à la même heure , le Lundi troi
sième Mars de Tan u 82. -
304 Histoire des Ordres Religieux,
Ordre des Tels furent les commencemens de l'Ordre des Servites qui
fìi encore un plus grand progrès fous le gouvernement de íainc
•Philippe Benizi > car il fonda plusieurs Couvens, ilenvoïa des
Religieux en Pologne, en Hongrie, & jusques dans les Indes.
11 dressa les premières Constitutions de POrdre,ou plutôt il re
cueillit en un volume , tous les reglemens qui avoientété faits
par ses prédécesseurs pour servir de Constitutions , ôc ordonna
qu'on lesliroit au refectoir tous les Samedis. Sous son Genera-
lat l'Ordre. reçut un grand échec , peu de tems aprés que le
Pape Innocent V. fut monté fur la Chaire de S. Pierre , qui
fut l'an i i76.car ce Pontife qui avoit pris résolution de Pabolir,
voulant maintenir le décret du Concile de Lion tenu sous son
prédécesseur l'an 1174. où l'on renouvelloit celui du Concile
de Latran del'aniii5. qui defendoit les nouveaux établisse-
mens des Ordres Religieux , prétendit que les Servites écoient
compris dans ce décret 3 c'est pourquoi il fit signifier ce décret
au Cardinal Otthoboni Protecteur de cet Ordre, & citai
Rome saint Philippe Benizi qui en étoit General, auquel il fit
défence de recevoir aucun Novice & de vendre aucun bien
appartenant à l'Ordre, qu'il déclarait être confisqués au pro
fit du saint Siège , & il interdit en même tems la Confession aux
Religieux de l'Ordre. Mais ce Pape n'aïant gouverné que
cinq mois & quelques jours au bout desquels íí mourut , ion
dessein ne put être exécuté. Son successeur Jean XXI. fut
plus favorable aux Servites , il se contenta de laisser leur Ordre
•111 r le pied cp'il avoit été établi jusqu'à ce cjue le S. Siège en
eût ordonne autrement. Cette affaire fut agitée sous IePontificat
1 des Papes Nicolas III. Martin IV. 6c Honorius IV. Quelques
Evêques pendantee tems là,ne laissèrent pas d'inquiéter beau
coup ces Religieux: celuide Foligni leur défendit de recevoir
des Novices: celui d'Orviette leur empêcha de sonner les clo
ches dans leurs Eglises , de célébrer la Messe & d'enterrer
dans leurs Cimetières, & celui de Faenza leur interdit la pré
dication & leur défendit de quêter. C'est ce qui oblfgea ces
Religieux de solliciter fortement Honorius IV. de vouloir
bien terminer leur affaire : ce Pape la donna à examiner au
Cardinaux Benoit Cajetan & Mathieu de Aquas Spartasqui
étoit General del'Ordre des Mineurs : l'on consulta aussi piu-
sieurs Avocats Consistoriaux pour sçavoirsices Religieux dé
voient être compris dans les décrets des Conciles de Latran &
de
Troisième Partie , Chap. XXXIX. 305
xle Lion 3 mais leurs avis aïant été favorables à cet Ordre, aussi Ordrï Blt
bien que ceux des Cardinaux Commillàires ; le Pape se déclara Se*VIIEï<
aussi en faveur des Servites, & fie expédier presque en même
tems lan i£86. plufieurs Brefs, tous de la même teneur , pour
chaque Couvent de cet Ordre en particulier , par lesquels il
declaroit qu'il les recevoit fous fa protection.
Après la mort de saint Philippe fienizi , cet Ordre s'est tel
lement aggrandi qu'il a été divisé dans la fuite des tems en
vingt- sept Provinces. Les souverains Pontifes lui ont accordé <
beaucoup de grâces & de Privilèges, principalement Alexandre
I V. qui , comme nous avons dit > confirma cet Ordre. Bonifa-
ce IX. lui accorda les mêmes Privilèges que ceux dont joiiif-
soit l'Ordre des Ermites de saint Augustin , Martin V. leur ac
corda les privilèges des Religieux Mendians , & le Pape Inno
cent VIII. dans le Mare Magnum de cet Ordre de Pan 1487.
en confirmant tous les Privilèges qui avoient été accordés à
ces Religieux par ses successeurs , leur en donna encore de
nouveaux , & entre les autres il voulut qu'ils iouiflentdes mê
mes prérogatives que les quatre Ordres Mendians , dont l'une
est de prêcher aux Chapelles Papales les Dimanches & les
fêtes solemnelles de I'Avent & du Carême. Ainsi il leur assi
gna le jour de l'JEpiphanie qui est encore compris dans I'Avent,
& le cinquième Dimanche de Carême. Ils font aussi intimés
comme les quatre Ordres Mendians pour assister aux obsèques
des Cardinaux où les Dominicains chantent les Vêpres des
Morts j les Cordeliers , le premier Nocturne des Matines ; les
Augustins , le second Nocturne 5 les Carmes le troisième , &
les Servites les Laudes. Le General des Servites a encore place
dans les Chapelles Papales > comme les Généraux des quatre
Ordres Mendians.
Comme il y a eu quelques Reformes dans cet Ordre , outre
celle dont nous parlerons dans le Chapitre suivant , c'est ce
qui a fait qu'on l'a divisé pendant un tems en Religieux
Conventuels & en Religieux de l'Observance ,qui faiíoient
même des Congrégations différentes ; mais le Pere Ange de
Azorelli , ètant General , réunit à l'Ordre tous les Monastères
qui s'appelloient de Tancienne Reforme. 11s ne mangeoient
point autrefois de viande, & avoient d'autres austérités dont
ils se sont dispensés dans la fuite. Crefcenze dit qu'outre les
noms de Servites £c de Frères de la Passion qu'on a donnés à ces
Tome III. , Qj\
3o6 Histoire des Ordres Religieux,
s Religieux , on les a auffi appelles en quelques endroits les Frè
res de YAve Maria , à cause qu'ils avoient toujours ces mots à
la bouche au commencement & à la fin du discours.
Entre les Couvens dont le Pere Archange Giani fait le dé
nombrement dans ses Annales , on en peut retrancher quel
ques-uns qui n'ont jamais appartenu à cet Ordre, comme font
ceux des Beghards d'Anvers , de Louvain , de Bruxelles & de
quelques autres endroits , qui certainement n'ont jamais été
de l'Órdre des Servites. Aussi cet Auteur n'en parle que fur
le récit qu'on lui en a fait , & qui n'a pas été fidèle. II est vrai
que dans le commencement les Beghards étoient habillés de
noir , mais cela n'empêchoit pas qu'ils n'eussent la troisième
Règle de saint François , comme ils l'ont encore à présent , &
nous voïons grand nombre de Monastères de Religieuses du
Tiers- Ordre de saint François en Flandres & en Lorraine fous
le nom de Sœurs grises , quoi que quelques-unes soient habil
lées de blanc , d'autres de noir , & d'autres de bleu.
On peut aussi retrancher du nombre de ces Couvens , celui
des Billettes à Paris, que le même Annaliste des Servites pré
tend avoir appartenu à son Ordre, & dont il dit que les Reli
gieux aussi-bien que de plusieurs autres Couvens de France,se
soulevèrent contre cet Ordre , en quittant le nom de Servites
pour prendre celui de Frères de la Charité de Nôtre Dame.
C'est ce que nous prétendons réfuter en parlant de ces Reli
gieux de la Charité de Nôtre- Dame. On ne peut néanmoins
disconvenir , que quoi que cet Ordre des Servites ait perdu
beaucoup de Maisons en Saxe , en Hongrie , & dans d'autres
endroits où la Religion Catholique a été abolie , il ne lui en
reste encore un grand nombre.
Celui de l'Annonciade à Florence est le plus considérable de
tous ces Couvens. C'est ce même Monastère appellé de Ca-
phaggio qui a eu de si petits commencemens , comme nous
avons dit. Le nom de l'Annonciade lui fut donné après que le
bi nheureux Bon fils Monaldi eut fait peindre l'I mage de Y An
nonciation de la sainte Vierge qui est devenue célèbre par la
dévotion des Florentins qui ont eu recours dans ce lieu a l'in-
tercession de cette Mere de Dieu , dont ils ont ressenti la pro
tection. La Chapelle où l'on conserve cette Image est en en-
he. Elle est de tres- belle archi
tecture , faite aux dépens de Pierre de Medicis. 11 y a devant
Troisième Partie , Chap. XXXIX. 307
I'Autel plus de cinquante lampes d'argent qui sont toûjours
allumées , ôcsur la balustrade quatorze grands chandeliers &
douze vases d'argent. Le pavé est de granit d'Egypte , le de
vant d'Autel est d'argent massif , à personnages en relief , en
richi de pierreries. L' Autel est chargé d'un grand nombre de
chandeliers & de vases d'argent » autour d'un tabernacle aussi
d'argent parsemé de pierres précieuses , au milieu duquel est
l'Imagede Nôtre- Seigneun il y a aux côtés, deux Anges aussi
d'argent , & au dessus l'Image de la sainte Vierge dans une
niche d'orfevrie, enrichie de perles 6c de diamans entre des
colonnes d'argent de six pieds de hauteur > & parmi les vœux
qui font dans cette Chapelle , il y a dix figure) fort hautes d'ar»
gent massif.
Proche de cette Chapelle il y a un Oratoire de forme quar*
rée , dont la voûte est toute dorée , & dont les murailles de
puis le rez de chaussée jusqu'à la hauteur de dix-huit pieds >
îbnt revêtues d'agathe , Calcédoines orientales , Jaspes , &
autres pierres précieuses enchâssées ensemble , qui forment
diverses figures en mosaïque , représentant l'Histoire de la
sainte Vierge. C'est dans ce lieu que l'on conserve le trésor de
cette Chapelle , où il y a plusieurs ornemens d'un grand prix.
L'on conserve aussi dans la grande Sacristie de l'Eglise plu
sieurs Reliques enchâssées dans des Reliquaires d'argent pour
la valeur de plus de cent mille écus , un Soleil d'or massif tout
chargé de rubis, & une cassette,aussi d'or massif, pesant soixan
te marcs , ou l'on conserve le saint Sacrement le Jeudi- Saint.
Entre les Privilèges dont jouit cette Eglise , elle a quatre Pé
nitenciers qui ont le même pouvoir , & la même autorité que
ceux de Nôtre-Dame de Lorette. II, y a dans le Couvent une
nombreuse Bibliothèque , une belle Apothiquairerie & d'ex-
cellentes peintures des meilleurs Maîtres d'Italie.
Les Religieux Servites ont eu parmi eux beaucoup de per
sonnes distinguées , tant parla sainteté de leur vie que parleur
science , & par les dignités ausquelles ils ont été élevés. Ou
tre les sept Fondateurs de TOrdre qui ont mérité le titre de
Bienheureux -, ils ont eu saint Philippes Beniziqui se retira se
crètement dans les montagnes de Sienne , où il demeura ca
ché , sçachant que les Cardinaux avoient résolu de l'élever
sur le saint Siège après la mort de Clément IV. le bienheureux
Picolomini , appellé le Thaumaturge de Sienne , à cause du
3o& Histoire des Ordres Religieux,
ordxe grand nombre de ses miracles , les BB. Lorin Stuffa , Barthe-
us.SERVI"lemy du Bourg du saint Sépulcre , Ubalde Adimar , François
Patrizzi > Pelegrin Latiosi , & plusieurs autres.
Entre ceux de cet Ordre que l'on prétend avoir été revêtui
de la pourpre , & avoir eu rang dans le sacré Collège des Car
dinaux , on ne peut compter certainement que Denys Laure-
rio qui avoit été General des Servites , & qui fut creé Cardi
nal par Paul III. & Etienne Bonutio d'Arezzo Evêque de
cette ville qui fut creé Cardinal par Sixte V. Si on en veuc
croire les Religieux de cet Ordre , & les peintures qui font
dans plusieurs de leurs Couvens j ils ont encore eu Etienne
Mucciachello fait Cardinal par Martin V. & Ange d'Arezzo
par Léon X. Archange Giani dit que le premier mourut fans
avoir pris le Chapeau , & prétend que si Platine , Panvini ,
Ciaconius, & d'autres Auteurs n'en ont point parlé , c'est à
cause qu'ils ont été mal informés des Prélats de leur Ordre. IL
auroit dit fans doute la même chose du dernier , s'il avoit con
tinué ses Annales. Ce ne font pas les seuls Cardinaux qu'ils at
tribuent à leur Ordre > ils mettent encore Antoine Cerdana
Evêque de Messana , & Philippes Sarzano Evêque de Boulo
gne creés par Nicolas V. Jean Baluë Evêqne d'Angers creé
par Paul II. Jean Alleman par Alexandre VI. Ferdinand Va
lette par Eugène IV. & Louis de Paris Archevêque de Bari
par Innocent VI. ce dernier ne se trouve point non plus dans
Platine , mais il est dans les mémoires qui m'ont été fournis
où l'on avoue qu'à la vérité ces Cardinaux n'ont point étédu>
premier Ordre des Servites , mais bien du troisième Ordre. Ils
ont eu aussi un grand nombre d'Archevêques & d'Evêques »
& parmi les personnes distinguées par leur science , ils met
tent Henri de Gand Archidiacre de Tournai qui leur est auíïl
contesté par les Sçavans, ce qui n'a pas empêché qu'au Cha
pitre General de l'an 1605». ils n'aïent fait une Ordonnance ,
portant que dans tous les Couvens où il y auroit étude , on ne
pourroit enseigner d'autre Doctrine que celle de Henri de
Gand , comme aïant été de leur Ordre. Ils ont eu aussi plu
sieurs célèbres Ecrivains > dont le plus fameux , & qui a fait
plus de bruit , a été Paul Scarpi , plus connu fous le nom de
ira Paolo , Théologien & Conseiller de la Republique de Ve
nise, qui étoit tres versé dans les langues Latines, Grecques 8c
Hébraïques, & dans les Mathématiques*On a de lui THistoire
Troisième Partie, Chap. XXXIX. 309
du Concile de Trente sous le nom de Pierre Soave Polano qui £*DV*' °**
est l'anagrame de Paul Sarpi de Venise. Marc Antoine de Do- 1
minis s'écant retiré en Angleterre , la sic imprimer à Londres ,
& y mit une Préface de fa façon , où il fait parler 1* Auteur eo
Hérétique. 11 fit d'autres Ouvrages en faveur de la Republi
que contre TinterdU du Pape Paul V.Ferrarius étoit aussi Re
ligieux de cet Ordre. Dans leur Couvent de Boulogne l'on y
voit en buste au deflus des portés de chaque cellule,les portrait*
de plusieurs Religieux , dont quelques-uns font nommés Do
cteurs de Paris, & entre autres un nommé Thomas de Gar-
ga'nelle , qui y est loué de ce que tous les afns il difoit la Meíle
fc soir la veille de Pâques. Nous avons ci devant décrit l'ha-
billement des Religieux de cet Ordre qui ont pour armes d'*,
zur à une M. antique d'or, entrelassée d'une S , & surmontée-
d'un lis tigé , passe dans une Couronne d'or , l'écu timbré
d'une Couronne*
II y a aussi des Religieuses de cet Ordre qui etoient déja éta
blies dès le tems des íept premiers Fondateurs , si on en veuc
croire Giani. Mais comme le premier Monastère de ces Reli
gieuses dont ii parle , est celui de Porcharia , entre Narni &
Todi j il y a bien de l'apparence qu'elles n'ont commencé"
que du tems de saint Philippe Benizi , qui aïant converti deux
fameuses Courtisannes vers l'an 1x8-5. íçavoir , Flore & Hélè
ne , les renferma dans un lieu près de Porcharia , ou elles gar
dèrent les mêmes Observances que les Servites , & vécurent
dans une si grande sainteté , qu'elles ont mérité la vénération?
des fidèles après leur mort. Le même Giani fait aussi mention
de plusieurs Monastères de ces Religieuses, tant en Allemagne,,
qu'en Italie & en Flandres j mais on en peut aussi retrancher
celles de Louvain qu'il appelle les Sœurs noires , & d'autres-
semblables de Flandres qui n'ont jamais été de I'Ordre des
Servites. Crescenze dit que l'Archiducheíîe d'Autriche, Anne-
Juliene de Gonzagues mere de l'Imperatrice Anne Catherine^ x,
épouse de l'Empereur Mathias ,a été Religieuse de cet Ordrer
avec une de ses filles; mais cette Prînceûe n'a été que du Tiers-
Ordre des Servites , & elle a fait bâtir en Allemagne plusieurs;
Monastères de l'un & de l'autre sexe de l'Orore des Servi-
tes,comme nousdironsdans le Chapitre suivant,ees Religieuses?
ont aussi une robe & un Scapulaire noir , & elles portent dan»
les cérémonies un manteau.
3io Histoire des Ordr.es Religieux,
Ermites Vaim Archang.Giani, Annal, ord. Serv. B. V. M. Michael.
?uRMont- Pocciant , Chron. servor. Philipp. Albris. etcord. ord. Server.
Situiíu. Pietr. Crescenz. Presid. Rom. Silvest. Maurolic , Océan ditutt.
gl. Relig. Paul Morigia , Histoire de toutes les Religions du mon
de. Hermant, Etahlijfìment des Ord. Relig. Schoonebeck , Hi-
fioire des Ord. Relig, & Philip. Bonaani, Catalog. ord. Relig,
fart. i.&i.
Chapitre XL
Chapitre XLI.
iE
Servites
Pere Archange
, dit que Giani
le bienheureux
dans ses Annales
Boníìls de
Monaldi
l'Ordrepre
de*
L
mier General de cet Ordre > à Timitation de saint François qui
avoit fondé trois Ordres , divisa aussi celui des Servites er*
trois ; le premier pour les hommes , le second pour les femmes
vivant en clôture perpétuelle , & le troisième pour des person
nes séculières de l'un 8c de l'autre sexe, qui avoient formé
entre elles une Société fous le titre du saint habit des Servites >
vivant fous certaines Règles qui furent approuvées dans la sui
te par Martin V. & que tel a étéTorigine du Tiers-Ordre des
wT.c'enZ' Servites. Mais fans" marquer Tannée de rétablissement de ce
bh^icaf.ì; Tiers-Ordre, il se contente de dire que les premiers qui Tem-
brasserent,furent Jean Benizi , & fa femme Albaverde perc &
mere de saint Philippe Benizi , & que si Ton a donné à la bien
heureuse Juliene Falconieri la qualité de Fondatrice de ce
Tiers- Ordre j ce n'a été qu'à cause de Texcellence de fa' sain
teté } qu'elle a éié la première de ce Tiers-Ordre reconnue
pour Bienheureuse > qu'elle étoit nièce du bienheureux Alexis
Falconieri ; qu'elle étoit Disciple de saint Philippe Benizi , &
que Ton prétend qu'elle a prescrit aux Tierciaires Servites
les Règles qui ont été approuvées ensuite par le S. Siège.
Si Ton a égard néanmoins à ce que dit le même Auteur dans
Soeur càtTícrs orcire des Servîtes ailtalie
84- % dMii^/.
Troisième Partie, Chap. XLT. 315
«n autre endroit de ses Annales, que lan 1301. il y eut plu- Tiers-
íleurs Prédicateurs de l'Ordredes Servitesqui firent beaucoup d^serv*,
de conversions, & érigèrent ou renouvellerent beaucoup deT£s-
Sociétés du Tiers- Ordre* & que ceux & celles qui y entroient
étoient appellés pour lors Convers & Converses, à cause qu'ils
se convertiíToient à Dieu , hoc vero virorum dr mulierum ge-
nus , quemadmodum re ipsa spreto mundo pro remedio animarun
suarttm ad Deum convertebantur , ita etiam Converjî aut Conver
se nuncupabantur ; il paroîc que ces sortes de Convers & Con
verses n'étoient pas véritablement Tierciaires, mais feulement
Oblats , semblables à ceux qui s'engageoient volontairement,
ou que l'on engageoit encore en fans dans les Monastères. Pour
en être convaincu il n'y a qu'à lire l'aéte de réception d'une
de ces Converses que le même Giani rapporte dans ses Anna
les. C'est en parlant d'une certaine femme nommée Diane,
qui l'an 1302. s'offrit à l'Eglife de l' Annonciade de Florence du
même Ordre des Servites en qualité de Converse & d'Oblate,
& qui y donna sa propre personne , èc ses biens meubles 8c
immeubles , presens & à venir : In manibus eorum obtulit De»
omnipotenti& B. M. Virgini glorìost , dr donavit animantsttam
dr corpus fùum prxdiótx Eccltjìa ìse Conversant exhibens & pro
Conversa, dr oblata , cum omnibus fuis bonis mobìlibus dr immo-
bi/ibus }prjsentibus dr futuris , qu£ /ponte eidem Monajìerìo dr
Ecclesi donavit jgui diffus Prior dr F. Joannes receperunt
prxfatam Dianam insuant , dr fui Capìtuli Conversam , oblatam
& offertam faciendo eam ex nunc farticipem omnium ojjuiorum
divinorum atque mijsarum , qux quotidie in dìclo Monaflerio dr
Ecclesa ad Dei laudem dr Virginis Mari* celebrantur. U y a
bien de la différence entre ces sortes d'Oblats ou Convers , &
les Tierciaires séculiers de quelqu'Ordre que ce soit j puisque
ceux-ci ne sont obligés & engagés à l'Ordre, pour ainsi dire,
qu'en tant qu'ils le veulent bienj au lieu que les Oblats qui
s'offroient dans les Monastères, ou qu'on y offroit, quoi qu'en-
fans , & qui y étoient seulement engagés par la dévotion de
leurs parens , ne les pouvoient quitter fans apostasie } ce qui
paroît par le Canon XXII. du Concile de "Wormes tenu l'an
868. qui rétablit l'usage de ne plus permettre aux enfans de
sortir du Cloîcre , quand les parens les y auroient consacrés
pendant leur minorité : non liceat eissusceptum habitant unquam
deserere ,sed conviât quod tonsuram aut Religiosam vejlcm ali-
* Rr ij
y.6 Histoire des Ordres Religieux,
»"eRd?s* f"af*d* habiterint ,i» Religionis cuitu , velint }nolint , fémane
fywiTis. re cogantur.
Si donc des enfans que Ton avoit offerts malgré eux & fans
leur consentement , ne pouvoient pas quitter l'Ordre fans apo
stasie > à plus forte raison ceux qui s'ofrroient volontairement,
comme ht cette Diane dans l'Ordre des Servites , & qui en
* portoient l'habit.Peut-êcre étoient-ils semblables à ces Oblats
que l'on nommoit autrement Donnés , qui se donnoient entiè
rement à un Monastère , eux , leur famille & leurs biens , juf-
ques-là qu'ils y entroient en servitude , eux & leurs defeen-
dans. La forme que l'on observoit en cette cérémonie étoit
de leur mettre autour du cou les cordes des cloches de l'Egli-
se ; & pour marque de servitude , ils mettoient quelques de
niers fur leur tête. D'autres prenoient les deniers de dessus leur
Mabill £^te ' ^ k* mett°ient fur l'Autel. Une femme s'étant ainsi
Anmi B«- donnée à l'Abbaïe de saint Mihel , y laiílà pour témoignage
'ni'a'w 1111 denier percé , & le bandeau de fa tête ; & l'on conserve
fi,» 8. ' dans 'es Archives de l'Abbaïe de saint Paul de Verdun, une
permission donnée l 'an 1360. à un homme de cetee Abbaïe,de
£e marier à une femme de l'Evêché de Verdun , à condition
que des enfans qui proviendront de ce mariage , il y en aura
là moitié qui appartiendra à l'Abbaïe , & l'autre moitié à l'Er
vêque~
Le même Giani dans un discours qui est au commencement
de la Règle de ce Tiers-Ordre , imprimée à Florence l'an 1551*
en rapporte encore l'origine d'une autre manière. 11 dit que
plusieurs personnes aïant été excommuniées pour avoir pris le
parti de l' Empereur Frideric Barberousse » le Pape Alexandre
IV. leur donna l'absolution des censures qu'ils avoient encou
rues , à condition qu'ils prendroient l'habit des Servites 5 qu'il
y en eut un grand nombre qui obéirent j que ce fut auslì l'o
rigine du second Ordre , y aïant eu plusieurs filles & femmes
qui se renfermèrent dans des Monastères pour y vivre selon;
les Observances des Servites , & qu'elles firent des Vœux fo-
lemnels ; mais que le plus grand nombre n'aïant point aban
donné leurs Maisons , fe contentèrent de porter l'habit de
l'Ordre, & se mettoient fous la conduite des Religieux, prenant
le nom de Commis ou Commises, & celui d'Oblats , lors qu'ils-
se consacroient volontairement au service de la Religion ; êS:
que dans la fuite on les appella Frères & Sœurs du Tiers- O&
Troisième Partie , Chap. XLï. 317
cfre des Services ; ainsi Giani a bien de la peine à s'accorder fur Tm,.
l'origine de ce Tiers-Ordre. p*D," *"*
Mais s'il écoic vrai que ce Tiers Ordre eut été établi par le-
bienheureux BonhìsMonaldi premier General,dès le commen
cement de l'Ordre des Services, & que ce Tiers- Ordre eut faic
tant de progrès , comme le dit Giani ; l'on auroic attendu bien,
tard si l'on n'avoic songé qu'en 1306. à le rendre stable , & à
lui prescrire des Rcglemens. Le Pere Giani n'est pas encore
d'accord avec lui- même, lorsqu'il parle de raffermissement que
l'on donna à ce Tiers- Ordre y car dans ses Annales il dit que
la bienheureuse Juliene par le conseil du bienheureux Alexis
son oncle , & l'aucorité de saine Philippe Benizi , écrivic quel
ques Reglemens pour la conduite des Tierciaires , & que par
le commandement de ce General, elle fut la première qui les uTiJJt~K
gouverna en qualité de Supérieure , ce qui ne s'écoit pas enco
re pratiqué. Cependanc dans la vie de la bienheureuse Julie
ne , il dit que ce suc le Pere André successeur de saine Philippe
dans le gouvernemenc de l'Ordre des Services , & le sixième
General qui voulant affermir pour coûjours l'Instituc des
Sœurs Tierciaires, leur proposa la nécessité qu'il y avoit qu'el
les eussent une Supérieure, qu'il leur laiííà le choix de l'éle-
ction , & qu'elles élurent la bienheureuse Juliene qui avoic
alors trente- six ans 5 par consequenc ce devoit être en 1306.
puisqu'elle vint au monde en 1170. & dans un aucre endroic il
die que de même que le Cardinal Baronius a donné le nom
d'inítitutenr de l'Ordre des Servites à faine Philippe Benizi ,.
à cause qu'il en avoic dressé les Constitutions , & fait des-
Reglemens pour y maincenir l'Observance Régulière , de mê
me auíîì on a donné à la B. Juliene le nom d'insticutrice des-
Tierciaires Servites , par ce qu'elle a fait à leur égard ce que;
íàinc Philippe n'a ptrtaire.
Mais ce n'est pas par cetee raison que nous donnons à cetter
íaince fille la qualité de Fondatrice de ce Tiers-Ordre , c'est
parce que nous ne trouvons point de preuves suffisantes qu'il
ait été institué avant elle , comme les Historiens de l'Ordre
■
Troisième Partie , Chap. XLI. 315
tre Couvent dans la même ville pour les Religieux du même ç^***~s
Ordre,qui en prirent possession Pan 16 16. Outre les Constitu- SïRviTts!
tions qu'elle avoit dressées pour les deux Monastères de Reli
gieuses & de Tierciaires , elle fit encore d'autres Reglemens
pour le bon gouvernement de ces deux Maisons i & après avoir
eu la consolation de voir vingt-une Religieuses Professes dans
la première , & vingt- sept Tierciaires aussi Professes dans la
seconde , sans compter les Sœurs Converses qu'elle y avoit in
stituées fous le nom d'Oblates , elle mourut le deuxième Aouíl
ï6n. L'on peut regarder cette Princesse, non-feulement com
me Restauratrice de l'Ordre des Servites en Allemagne, mais
comme la Fondatrice de la première Communauté de Tier
ciaires de cet Ordre.
Les Servites mettent aussi au nombre de ces Tierciaires U
bienheureuse Santuccia Terabotti d'Eugubio. Mais outré
qu'elle mourut l'an 1605. avant la naissance de ce Tiers- Or- -
dre , c'est que tous les Monastères qu'elle fonda , & qui for
mèrent une Congrégation dont elle fut Generale , comme
nous dirons en son lieu , suivoient la Règle de saint Benoît , &
qu'elle y établit les mêmes Observances que l'on pratiquoit
dans la Congrégation de saint Sperandieu , dont le Chef d'Or
dre écoit le Monastère de saint Pierre d'Eugubio de l'Ordre
de saint Bjnoît.C'est dequoi le Pere Archange Giani convient,
mais ce qui l'a trompé en mettant la bienheureuse Santuccia
au nombre des Tierciaires Servites j c'est que le premier Mo
nastère qu'elle fonda, fut fous le titre de Notre- Dame des Ser
vantes ou des Servites , santa Maria délie Serve : ce qui a faic
aussi tomber dans l'erreur Jacobilli, qui dans ses Vies des Saints
de l'Ombrie,où il a inféré celle de cette bienheureuse Santuc
cia , dit qu'elle fut de l'Ordre des Servites ; & il s'est trompé
davantage , lorsqu'il ajoûte que les Servites suivent la Règle
de S. Benoîc. Ce qui l'a fait tomber dans Terreur , c'est que ce
Monastère de Nôtre- Dame délie Serve , & les autres que fonda
la B. Santuccia , suivoient la Règle de S. Benoîc.
Foiez, Archange Giani, Annal. Servorum B. M. & Regttl.foror.
Tertii ord. servorum. Bollandus , T. 3. Junii Giuseppe Maria
Barchi , Fita délia seremjfimaJuor Anna Juliana Gonzaga Ar
chiducs) ejsa d'Austria.
m ,
Ss ij
314 Histoire des Ordres Religieux,
Ordre de
S Paul —" —————. -
PRÏMIER
Ermite en ChAPITREXLIL
Hongrie.
Des Religieux Ermites de /•o rdre de S.Paul premier Ermite
Chapitre XLIII.
Chapitre XLIV.
Chapitre XLY.
1
346 Histoire des Ordkes Religieux, \
sertVoi" I>r'cur & des Religieux de ce Monastère , confirma leur Ordre
servitéurs par une Bulle du zé.Sepcembre de la même année, & les adres-
ÏvYmS. sa * l'Evêque de Marseille Benoît , afin qu'il leur donnât une
Règle. Ce Prélat leur prescrivit celle de saint Augustin qu'ils
íuivoient , & le Pape Clément IV. confirma encore leur Or
dre Tan n66.
Us obtinrent un établissement à Paris l'an nj8. aïant acheté
une maison joignant les murs de la clôture de la ville , laquelle
relevoit du Temple. Amauri de la Roche qui étoit pour lors
Commandeur des Chevaliers Templiers en France, leur per
mit d'avoir en ce lieu un Cimetière, & d'y faire construire une
Eglise & des bâtimens propres pour leur demeure , & ils en
obtinrent le consentement de Regnaud de Corbeille Evêque
de Paris , comme aussi du Curé de saint Jean en Grève > & de
Robert Abbé du Bec-Helloin , parce que cette Maison étoit
de la Paroisse de saint Jean , & à la Collation de l'Abbé du
Bec.
Comme ce nourel Ordre fut l'un de ceux qui avoient été
abolis au Concile de Lion fous le Pape Grégoire X. l'an 1174.
Le Pane Boniface VIII. l'an 1x98. & le Roi Philippe le Bel
l'annee suivante , donnèrent ce Monastère aux Ermites de S.
Guillaume qui demeuroient pour lors à Mont- Rouge près Pa
ris ; & les Religieux Blancs-Manteaux furent obligés d'em-
braíïèr l'Institut de saint Guillaume, ou de céder aux Reli
gieux de cet Ordre leur Monastère. C'est à l'occasion de ces
Religieux Services ou Serfs de la sainteVierge qui avoient,com-
me nous avons déja dit , des Manteaux-Blancs & des habits
blancs que ce Monastère qui est présentement en la possession
des Moines Bénédictins de la Congrégation de saint Maur,est
encore appelle le Monastère des Blancs- Manteaux , aussi-bien
que la ruë où il est situé , qui s'appelloit anciennement la vieille
rue de la Parcheminerie, & non pas à cause des Religieux Guil-
lemins ou de saint Guillaume , comme quelques Auteurs ont
avancé. C'est la remarque que fait le Pere du Breiiil dans se»
Antiquités de Paris , lequel pour prouver qu'avant que les Re
ligieux de saint Guillaume eussent ce Monastère , il etoit appel
le le Monastère des Blancs-Manteaux , rapporte le commence
ment dé l' Acte de la Consécration ou Dédicace de l'Eglisedes
Billettes faite par un Evêque de Nassovia le 13. Mai 1408. sui
vant la permission qui lui en avoit été donnée par Pierre d'Cte*
- Religieux de Lbr~dre des Bcthicemítes ,ou
Porte -E toiles erv CLngleterrc
Troisième ParTiI , Chap. XLVI. 347
gemont quatrième du nom Evêque de Paris , kquel Evêque de R»toii«t
Naflbvia demeuroit pour lors au Monastère des Guillelmites tiIet1
qui avoit auparavant appartenu aux Blancs-Manteaux \Joan-
nés miserAiione divina Episcopus Najsovienfis Par. rejìdens in LW|
domo Religioforum sanfti GmUelmi de desertìs , alias de Albis
mantellis. Dans la Bulle de Boniface VIII. ces Serfs de la sain
te Vierge sont nommés , les Frères de Notre-Dame de Mont*
ïtrd.
Du Breiiil , Antiquités de Paris pag. 895, & celles de Malin
gre , pag. 613. Joann. Baptista Guesnay , Annal. Provinc. Mas*
Jil. & Chastelain , Martyrologe Rom. Tor». 1. p. 691.
Chapitre XLVI.
Chapitre XLVII.
*
354 Histoire des Or.dr.is Religieux,
©«DRipts tjon 4e fon Hôpital i mais les Lettres Patentes de Sa Majesté
wÎtÌTsIdx Catholique n'arrivèrent à Guattemala que huit jours après la
iNDf$ oc- mort de ce Fondateur , le deuxième Mai , veille de la Fece de
*a>lt,TÁLl% sainte Croix, avec des ordres au Président de l' Audience
Roïale , non- seulement de protéger cet Institut, mais de pro
curer encore son aggrandissement j & l'Evêque, après avoir
auffi reçu de pareils ordres , accorda la permission à ces Frères
Bethléemites d'avoir une Eglise ouverte , & d'y faire célébrer
publiquement la Messe & l'Office divin , ce qui renouvella la
charité des Bourgeois de Guattemala , qui fournirent abon
damment de quoi acheter des maisons , & bâtir une magnifi
que Eglise à côté de l'Hôpiral.
Ce rut ce même Frère Antoine de la Croix que le Frère
Pierre de Betancourt nomma son succeflèur pour gouverner
la Congrégation i & comme ce Fondateur lui avoit recomman
dé de la réduire en un état Monastique & régulier, & de dres
ser des Constitutions conformes à la profession humble , pau
vre & pénitente de ces Hospitaliers , il voulut exécuter ses vo
lontés ; mais aïant voulu faire approuver ses Constitutions par
l'Evêque , les Religieux du premier Ordre de saint François
s'y opposèrent , prétendant que ces Hospitaliers étant du troi
sième Ordrç , dévoient observer la Règle que saint François
leur avoit prescrite, & que portant l'habit de ce troisième Or
dre , ils ne pouvoient pas faire de nouvelles Constitutions. Peu
de tems après le Provincial des Religieux de saint François
étant venu à Guattemala pour faire la visite de leur Couvent >
il fit venir le Supérieur des Bethléemites, & lui conseilla de
changer d'habit. 11 parla en faveur de ces Hospitaliers à l'Evê
que qui approuva leurs Constitutions après qu'ils eurent chan
gé leur habillement , & ils ne furent plus inquiétés par les Re
ligieux du premier Ordre.
Ces Hospitaliers, pour témoigner la vénération qu'ils avoient
pour leur Fondateur , voulurent faire son anniversaire arec la
même pompe &. la même magnificence que l'on avoit fait écla
ter à ses obsèques , & ils voulurent pour cela faire une quête
dans la ville > mais le Supérieur crut qu'il seroit honteux de de
mander des aumônes pour un tel sujet j & comme ils y pen-
soient le moins, plusieurs personnes vinrent s'ofFrir d'elles-mê
mes pour faire les frais nécessaires de l'anniversaire. L'on pré
para pour cela l'Eglise de i' Ecole de Christ avec beaucoup d'ap-
Relief LeUsS& Ivospita/iere détordre de s
jjy Betfikémit&s auxIn des Occidenta/es ■
Troisième Partie , Chap. XLVIT. 355
pareil. L'on dreíïa un superbe mausolée, avec un grand nom °a»**oai
tore de lumières , & le 18. Mai 1668. on célébra l'anniverfaire MITES AUX
du saint Fondateur où assistèrent le Président de l'Audience lN»Es0<l-
Roïale , tous les Tribunaux , le Clergé séculier ôC régulier, &
l'on prononça encore son Oraison funèbre.
La même année le Supérieur de la Congrégation conçut le
deûein d'établir aussi, des Ailes & des femmes du même Insti
tut , afin qu'elles pussent avoir foin des personnes de leur sexej
mais dans le tems qu'il cherchoit les moïens d'exécuter son
deûein , une Dame nommée Marie-Anne , fille d'Augustine
del Galdo , qui étoit une femme noble & vertueuse, vint trou
ver le Frère Antoine de la Croix , & lui dit qu'après la mort
de íbn mari , elle avoit pris l'habit du Tiers-Ordre de S. Fran-
Íjois, & qu'elle fouhaitoit avoir une petite demeure auprès de
'Hôpital pour pouvoir rendre service aux malades en lavant
au moins leur linge & le raccommoder. Le Frère Antoine de
la Croix voïantla bonne volonté de cette Dame , fit faire un
Hôpital pour y recevoir les femmes, à côté de celui de Be
thléem , où Augustinedel Galdo, & ses filles avec quelques au
tres au nombre de douze se consacrèrent au service des ma
lades. Elles se revêtirent d'un habit pareil à celui des Frères
Bethléemites, & elles furent aussi appellées les Sœurs Bethlée-
mites. Un Bourgeois de la ville édifié de leur charité , sit bâtir
un appartement attenant l'Hôpital, & fournit la sale des mala
des , de lits & de tout ce qui étoit neceílàire. L'Evêque donna
son approbation à cet établissement , qui fut confirmé dans la
fuite par le S. Siège.
L'année suivante le Frère Antoine de la Croix envoïa au
Pérou deux de ses Frères avec une lettre de recommandation
au Comte de Lemos Viceroi de ce Roïaume , le priant de leur
accorder fa protection. Ce Comte les reçut favorablement, Sc
comme dans le même tems le Docteur Dom Antoine d'Abila
faisoit construire à Lima l'Hôpital de Nôtre-Dame du Car
mel» il en donna le soin aux Frères Bethléemites qui l'aggre-
gerent à leur Institut , & y fondèrent une école publique pour
les enfans , comme il v en avoit une à celui de Bethléem de
Guattemala , & cet Hôpital est devenu dans la fuite le plus
célèbre & le plus magnifique de toutes les Indes.
Le Frère Rodrigue de la Croix alla en Espagne Pan i6ji.
pour avoir la confirmation de cet Hôpital , & pour d'autres
Y y ij
356 Histoire des Ordres Religieux,
BethlVe* a^a'res concernantIa Congrégation. II trouva d'abord qnel-
wtes aux ques difficultés dans le conseil des Indes à obtenir ce qu'il de-
«denta30" mandoit 5 mais enfin on lui accorda la confirmation de cetHô-
its. " pital à la recommandation de la Duchesse d'Abero,qui lut
donna encore des Lettres pour Rome, où elle emploïa son cré
dit pour faire obtenir à ce Frère Rodrigue qui y alloit, la con
firmation & l'approbation de sa Congrégation , & des Consti-1
tutions qui avoient écé dressées par le Frère Antoine > ce que le
Pape Clément X. accorda l'an 1673.
Le Frère Rodrigue étant retourné à Guattemala , les Frè
res Bethléemites fondèrent un nouvel Hôpital fous le titre de
saint François Xavier dans la ville de Mexique , & le Frère
Rodrigue en fonda encore trois autres à Chachapoia , Cara-
marca & Truxillo, établissant aussi des écoles dans tous ces
Hôpitaux , conformément à l'intentionde leur Fondateur. 11
retourna en Espagne l'an 1681. avec quelques Compagnons :
étant arrivé à Madrid, il obtint du Conseil des Indes trois mille
écus tous les ans pour l'entretien de l'Hôpital de Nôtre-Dame
du Mont Carmel de Lima , &: la confirmation des autres Hô
pitaux qui avoient été fondés depuis ce tems-là. Mais comme
le Frère Rodrigue vouloit aller à Rome, dans le defiein de fai
re ériger par le saint Siège sa Congrégation en Ordre Reli
gieux } il demanda aussi pour ce sujet au Conseil des Indes des
lettres de recommandation auprès de l'Ambassadeur d'Espa
gne , qui non seulement lui furent refusées , mais on lui or
donna de retourner incessamment aux Indes. Cependant lá
Reine d'Espagne Anne d'Autriche, aïant accorde sa prote
ction à ces Frères Bethléemites , donna des lettres de recom
mandation au Frère Rodrigue adressées au Pape Innocent XL
qui gouvernoit pour lors l'Eglise y &; les aïant présentées à ce
Pontife avec une supplique pour obtenir quelques Indulgen
ces & certaines grâces qu'il demandoit,on les lui accorda f
mais lors qu'il parla de soustraire de la jurisdiction des Ordinai
res fa Congrégation, & qu'elle pût être gouvernée par un Ge
neral, on ne voulut pas l'écouter. II fut obligé de faire un long
séjour à Rome , & de renouveller de tems en tems ses instan
ces auprès du Pape, & de la Congrégation des Réguliers, fans
se rebuter des refus qu'on lui faisoit. Enfin le Cardinal Met-
Knt, qui avok été Nonce en Espagne, aïant parlé au Pape ent
saveur des Frères de çetee Congrégation > ce Pontife par unjt.
Troisième Partie , Chap. XLVII. 357
Bulle du 16. Mars 1687. leur permic de faire des voeux íolem-
nels fous la Règle de saint Augustin , & d'avoir un General,
accordant à leurs personnes leurs Hôpitaux , leurs maisons & lMD
leurs Eglises , tous les privilèges , grâces , immunités , exem- lis.
ptions & prérogatives, dont joúiíloit l'Ordre de saint Augu
stin , & voulut que le Frère Rodrigue prononçât le premier
fes voeux entre les mains du Cardinal Carpegna son Vicaire,
ce qu'il fit le 7. Mai de la même anne'e en la manière suivante.
Moi Frère Rodrigue de la Croix , au nom de la tres sainte Trini
té y Père , Fils , dr Saint-Esprit , de ma propre volonté dr sans
aucune contrainte ,fais -vœu solemnel a Dieu Tout- Puissant No-
tre-Seigneur , conformément aux Consitutions de nôtre Congré
gation Bethléemitique , entre les mains de votre Eminence , d'o
béir à nôtre S. Père le Pape , au saint Siège , au tres Révérend
Pere General de nôtre Congrégation , dr àses successeurs canoni-
quement élus , dr à mes autres Supérieurs , dr encore de pauvreté,
de chasteté & d'hospitalité , dr m oblige de servir les pauvres con-
valescens , encore bien qu'ils soient infidèles , dr attaqués de
maladie contagieuse : enfoi dequeisaisgné cej. Mai 1687.
Les Compagnons du Frère Rodrigue firent le même voeu,
& le Pape Clément Xl.confirmi cette Congrégation Pan 1707.
par une Bulle du 17. Juillet , Sc leur accorda encordes mêmes
privilèges que ceux dont jouissent les Ordres Mendians , & les
Congrégations des Clercs Réguliers Ministres des Infirmes >
& des Hospitaliers de la Charité de S. Hippolyte martyr dans
les Indes , dont nous parlerons dans la fuite.
Ces Frères Hospitaliers Bethléemites font habilles comme
les Capucins,avec cette différence qu'ils portemdes chapeaux*
qu'ils ont une ceinture de cuir au lieu de corde, &: fur le man
teau du côté droit,un écuíïon où. est rtprefentée la Nativité de
Nôtre- Seigneur Jefus-Christ. Les Religieuses ont le même ha
billement , & gardent la clôture , elles fônt auflì voeu de pau
vreté , de chasteté , d'obéi fiance &. d'Hospitalité. Leur Supé
rieure a le titre de Soeur Majeure,
Foïe^Dom Francisco Antonio deMontalvo , Vida delVe~
nerabiie Hermano Pedro de S. Joseph Betancour ,fundador de la
Cernpagnia Bethlemitica en las yndias Occidentales} & le P. Phi
lip. Bonanni , Catalog. Ord. Relig. part, u
■
Y y iijj
358 Histoire des Ordres Religieux,
Oudre be i -
îr£fEÊ- Chapitre XLVIII.
IAINJB.
Des Religieux & Religieuses de l'Ordre de la Pénitence de
la Madelaine , tant en France qu'en Allemagne.
•
3éo Histoire des Ordr.es Religieux,
°rd" *■ na pojsitis gaudia pervenire. Nos enim de omnipotentis Dei mi-
TîNct de firicordia & BB. Peiri dr Pauli Apostolorum mentis dr intercef-
^j^jADB' Jtone conffiì omnibus , qui ad loca ipfarum accejsrrint XL. dies
de injunìla fibi penitencia legacionis auftoritatt , qua fungi-.
mur , mifericorditer relaxamus. Datum Conjlencie anno Dumini
M. CC. XXIX. Ind. II. Xir. Kalend.fanuar.
II y a bien de Papparence que l'Ordre de la Madelaine en
Allemagne étoit déja institué avant le Concile General de La-
tranqui se tintl'an u 15. puisque le Pape Grégoire IX. par une
Bulle qu'il accorda aux Religieuses de cet Ordre en Allema
gne les exemta de païer les dîmes de ce qu'elles faisoient va
loir par leurs mains , & qu'elles pofledoientde'ja avant le Con
cile General. Le même Pontife leur accorda beaucoup de pri
vilèges qui furent confirmés l'an 1148. par le Pape Innocent IV.
& la plupart des Monastères se font tellement enrichis dans la
fuite , qu'ils n'ont plus eu besoin de recourir aux charités des
fidèles p.>ur avoir dequoí subsister.
II y avoit aussi des Religieux du même Ordre qui avoient
un General & des Provinciaux,ausqueL les Religieuses étoient
soumises 5 & outre cela elles avoient un Prévôt qu'elles éli-
íoient j mais qui devoit être confirmé par le Provincial : quel
quefois ce Prévôt" étoit un Religieux , & quelquefois c'étoit
un séculier , comme il paroît par la confirmation du Prévôt du
Monastère de Frankenberg de l'an 1303. que nous rapporterons
aussi . Nos frater Conradus , Prior Provincialis Monajttriorum B.
Mar. Magdal. Ordinis S. Augufiini, Prepojîtus in Statetm dilettis
fuis in Christo fìliabus M. Priorijfe totique Conventui fahtTt-
monìalium aicìt Ordinis Frankenbergenfis Ecdtfie in Cojlar cum
frima dilcclione oraciones in Domino. Dominum Alexandrum >
exhibiton m prefencium , quem vos unà cum parochialibus vejlris
■unaaimi consensu & Çanohica eleftione , ac nojìro accedente con~
sensu in prcpojìtum d" provi/brem concorditer elegìftis , vobis
tranfmitttmus fprecipiendo , quatenus fibi obedienciam ut fratri
noftrt Ordinis elecli tenerìmini drrt-verenciam débitam in omni
bus faciatìs , in nomine Dimini autforitate nojlra eumdem Ale
xandrum ìn secutari hubitu yquamdiu ipfi placuerit , manentem
presentibus confirmamus. Dantesfibi plenariam potejlattm confef-
fones audiendt' yexcommunicandi dr absolvendi , intra dr extrot
ex ejfus fpiritualium dr temporalium débite corrigendi, omnia dr
fingulafaciendi , que perfratrem nojlri ordinis elecJum antecejfo-
rem
Troisième Partie, CHAr.XLVIII. y6i
rem sttum riteJieri consueverunt. Nihilomìnus ratas haberc vo- Fi"»
lumus & firmasomnesfentencias & procejfus & penasyquas idemp"l"l
D». Alexander juxta Constituciones & Régulant nojlri Ordinis
rite tulerit in rebelles. Infuser nolumus iffum fer nos aut fer no-
firossuccejsores Gêneralemjfive Provinciales , feu fer aliquasfri
golas occafìones vil accusâtiones indébitas , que aliquandofunt ,
quod abjìt , aliqualiter defiituì , nifi inveniretur manifejlis ali-
quibus dclitfis reclufus , & quibus effet ipso jurefecundum fa-
cros Canines destitutus. Nollumus etiam frctaftum Dn. Alexan-
drum & vestrum Monajlerium onerare fer nosJive fer nostrosfuc-
tejsores aliqua perfona feu per/inis nojlri ordinis afud voí locan-
dis , nifi de bona issus Alexandri & vestri Conventus unanimi
voluntate. Dat.anno Domini M.CCCIII. in ocJava Ajfumptionis
B. Maria Virgmis.
Nos quoque frater Geroldus B. Mar. Magdal. Monaferiorum
Generalis Prepofi/us ,emnia & fingula prescripta rata fervamus
& figilli nostrì munimìne confirmamus. Anno Domini MCCCXI.
in die andecim mille virginumfigillum est appenfum.
II est fait mention de ces Généraux dès l'an 1148. car le Pape
Innocent I V. aïant confirmé tous les Privilèges que ses Prédé
cesseurs avoient accordés aux Monastères del'Ordre de ia Ma-
delaine en Allemagne , Hilmar pour lors General de cet Or
dre en Allemagne envoïa des copies collationnées de la Bulle
de ce Pontife à tous ces Monastères, lesquelles copies éioient
datées de Cologne du jour de l'Exaltation de sainte Croix de
la même année.
Tous ces titres que nous avons rapportés , prouvent assez
i'antiquité de cet Ordre en Allemagne > & qu'il étoit diffèrent
de celui que leB. Bertrand institua àMarseille,puisqu'il fubíistoit
plusieurs années avant la naiflànce de ce dernier , & ces Mo
nastères ont encore moins tiré leur origine de celui des Péniten
tes de la Madelaine à Paris,qui ne parut que plus de deux cens ,
ans après que le B.Bertrand eut institué son Ordre.Il y a encore
beaucoup de Monastères de Religieuses de l'Ordre de la Ma
delaine en Allemagne. Celui de Strasbourg est un de ceux qui
ont subsisté au milieu de l' hérésie , avant que cette ville rue
venue sous la domination de France. Abraham Bruin , Michel
Colyn , & JoíFi Ammanus nous ont donné l'habillemen: d'un
Religieux de cet Ordre qui est entièrement blanc , & tel que
nous lavons fait graver. Celui des Religieuses étoit blanc auíli
Tome III. Z2
3<?i Hïstoïré Dis Ordres Religieux,
bÍ'ïnte1 avec un Scapulaire & un manteau 5 comme on peut voir dans
a pAWfc la figure qui représente une Religieuse Madelonecte de Metz à
la têce du Chapitre suivant; plusieurs Monastères de cet Ordre
qui écoient en Saxe & en d'autres païs hérétiques , ont été
supprimes. On appelloit ces Religieuses en plusieurs lieux , lei
Blanches Dames , apparemment à cause de leurs habits blancs»
Mais quoi que leur Ordre ait été établi pour servir de refuge
aux pechereíïes publiques i il y a long-tems que dans la plupart
de leurs Monastères l'on ne reçoit que des filles d'honneur.
Ce que dit aussi le Pere Gesnay,que les Religieuses de la Pé
nitence* de la Madelaineà Paris , communément appellces les
filles Pénitentes, embrassèrent l'Institut du bienheureux Ber
trand , n'est pas conforme à la fondation de ce Monastère i car
selon le Pere du Breùil dans ses Antiquités de Paris , ce fut par
les Prédications du Pere Jean Tisserand Religieux de l'Ordre
de saint François que Pan 1492. plusieurs femmes & filles im
pudiques se convertirent , & voulant faire pénitence de leurs
dereglemens, Louis Duc d'Orléans leur donna son Hôtel pour
le convertir cn Monastère sous le titre de Filles Pénitentes , où
elles furent enfermées , & où elles ont demeuré pendant qua
tre vings ans , jusqu'en l'an 1572. qu'elles furent transférées
dans la Chapelle de saint Georges , en la rue saint Denis , que
possedoient les Bénédictins de saint Magloire , qui furent de
meurera l' Hôpital de saint Jacques du Haut-Pasj comme nous
avons dir en un autre lieu.
Ce fut l'an 1497. que Jean Simon , cinquième de ce nom >
Evêque de Paris , en vertu d'un Bref du Pape Alexandre VI.
leur prescrivit des Statu ts,& leu r donna laRegle de S.Augustin
qu'elles suivent encore à présent. Le Pere du Breùil ajoûte r
que lors que ces Statuts furent faits , elles étoient déja deux
cens vingt Religieuses , mais qu'il n'ose pas dire toutes péni
tentes ou converties. En effet , il y en avoit peut estre queí-
, ques-unes qui y étoient renfermées contre leur volonté, à la
sollicitation de leurs parens , ou par autorité de Justice j mai*
elles ne pou voient pas estre admises à la profession Religieuses
puisque selon les Constitutions de î'Evêque de Paris , qui fu
rent dressées pour maintenir l'Observance Régulière dans ce
Monastère , Ton n'en devoit recevoir aucune malgré elle r
& qu'il falloit pour estre Religieuses qu'elles euílènt prostituer
ieur honûeur>ôí qtfelks ne fussent pas vierges > car par un de*
A'ncieïi fiaéiilemené des Religieuse die
fTLorveuterc cte>sjîllef f?cnùte*tt&j a-Purur avant leur- referme-, ^
Troisième Partie , Chap. XLVITI. 365
articles de ces Statuts, ce Prélat ordonne qu'on ne recevraau-FuLM P*
cune fille dans ce Monastère qu'elle n'ait commis le péché de "'pl^*
la chair , & qu'elle fera visitée pour voir si elle a perdu fa vir
ginité : que celles qui seront nommées pour en faire la visite,
reront ferment fur les saints Evangiles entre les mains des Mè
re & fous- Mere , & en la présence des discrètes , de faire vrai
& loïal rapport , 8c dire si elles font corrompues, & il ordonne
que cet article fera inviolablement observe > car vous fçwez.
( leur dit- il ) q u aucunesfont venues à nous qui étoient vierges &
bonnes pucelles , telles ont été par vous trouvées , combien
qu'à la suggestion de leurs mères & parens qui ne demandaient
qu'à s'en défaire , elles eussent affermé être corrumpu'ès. Et dans
un autre article ilajoûte ; Item en outre ordonnons quefi aucune
vouloit entrer en votre Congregalion, qu'élit soit interroguée fat
les Mere & fous-Merey présent votre Confejfeur , dr en la présen
ce de cinq oufix ,fi elle fe dit eorrumpué , & que telle soit trou
vée yfi auparavant qu'elle fut eorrumpué', elle avoit eu defir d en
trer en vôtre Religion s & fi afin ety entrer , elle ne s'efi point
fait corrumpre , rjr fera Hnue faire sermentfur les saintes Evan
giles en la main de vitre Père Confesseur , en la présence de cinq
«u fix y fur peine de damnation éternelle ,fi elle ne s'efipointfait
corrumpre en intention d'entrer en votre Religion , lequel lui
déclarera queposé qu'ellefût Professe ou non,& que l'onfît averti
qu'elle fe fût fait corrumpre en cette intention , qu'elle ne fera
réputée Religieuse de votre Monafiere , quelque vœu qu'elle ait
fait. Puis donc qu'il falloit prester ces fermens pour estre Re
ligieuse dans ce Monastère, il y a bien de l'apparence que des
personnes que l'on y avoit renfermées malgré elles , n'auroient
jamais preste le ferment que l'on exigeoit.
II paroît encore par le préambule de ces Constitutions que
c'est le Roi Charles VIII- qui leur donna l'Hôtel appelléde
Boehaigne , * & non pas le Duc d'Orléans: Jehan par la *DeBoke.
■permijjion divine Evêque de Paris , à nos bien aimées dr à «ne.
Dieu données les Religieuses , & Couvent des Filles Pénitentes ,
dites les Repenties de Paris à nous sujettes fans móien , Salut.
Comme par la grâce de Dieu & par vraie inspiration , du tems
que avons eu le régime, administration & jouissance de notre dit
Evêché', & par le mot en de gens de dévotion qui ont eu l*œil fur
vous plus que vous mêmes ,vous êtes assemblées tellement quêtes
en grand nombre , & aujourd'hui environ onze vingt & plus , &
Z z ij
564 Histoire des Ordr.es Religieux,
FiLLts Pi
MïiNri»*^'*'7**' ^e chosefrustratoire 'vôtre ajsemblée & bon propos,stno*
Iajlis. qu'elle fût pardurable , dr perpétuellement observe e & gardée,
qui ne se peut faire sans Statuts , Ordonnances df Constitutions.
A cette cause en ensuivant Cobligation à laquelle de notre office
pastoral sommes tenus & obligés , du conseil de plusieurs notables
ferfònnages,gens de Religion & du consentement de vous toutes,
tant pour vous que vos succeffereffes Religieuses qui font audit
Monastère en l'ffôtel.qui fut appelle de Boehaìgne que le Roi nô
tre Sire vous a donné , étant en nôtre cenfive , Justice & Seigneu
rie a cause de nôtredit Evêché , avonsstatué & ordonné ,sti tuons
& ordonnons les choses que ci-après seront déclarées être invio
lablement gardées & observées audit Monastère»
. Nous avons dit ci devant quelles étoient les conditions re
quises pour entrer dans ce Monastère 3 il y a encore un article
de ces Constitutions , qui ordonne que l'on n'en recevra au
cune qui aura passé trente- cinq ans > de peur ( dit TEvêquedc
Paris ) que fous ombre d'être reçues en cet Ordre, &. en quel
que tems Ojiie ce soitjiln'y en eût qui voulussent continuer dans
leur pèche. Ces Religieuses suivoient la Règle de saint Augu
stin > elles étoient obligées de dire l'Office de la sainte Vierge
au Chœur 5 elles se levoient à minuit pour dire Matines j. & il
y avoit toujours deux Sœurs qui veilloient dans le Dortoir.
Outre les jeûnes ordonnés par l' Eglise, elles jeûnoient encore
tous les Vendredis de Tannée , & les Mercredis & Vendredis
de l' Aventjelíes ne mangeoient de la viande que quatre fois la
semaine , elles tenoient le Chapitre les Lundis , Mercredis &
Vendredis , & elles prenoient la discipline tous les Vendredis
de Tannée , ôc en Carême les Mercredis & Vendredis , & tous
les jours de la semaine Sainte. Comme elles ne vivoient que
d'aumônes dans le commencement , tlles alloient dtux à deux
par la ville pour les chercher. Celles qui étoient destinées pour
cet emploi ,ne pouvoient boire ni manger en ville» 11 n'étoic
permis qu'aux quêteuses de sortir , car elles faisoient vœu de
perpétuelle clôture,comme il est encore ordonné par leurs Con
stitutions , & comme il est porté par la formule de leurs vœux
qu'elles prononçaient en cette manière : Je N. voue dr promets
a Dieu & à ta Vierge Marie , df a Mons igneur l'Evêque de Paris
mon Prélat df Père spirituel, & à vous Mère ^fous- Mère , dr
tout le Couventistabilité ér fermetéfous clôture perpétuelle en ce
IkukiyU conversion de mes mceurSì chasteté , pauvreté & obéis-
.Ancien fiaJ?ilLcmcnir de s Reiujieuses dit
yfTZona ster? des^fillcj pénitent?,s a Paris ctpres leur reforme •
Troisième Partie , Chap. XLVIIÏ. $6<
sanee , selon la Règle de Monseigneur saint Augustin , & selon Fl1",sTf'''
les Statuts , resormation dr modification faits dr afaire ,par Re- a Paris.
fterend Père en Dieu Monseigneur Jehan Evêque de Paris l'an
14.97- Quanta leur habillement il étoit blanc, aussi- bien que
leur voile.
11 y avoit aussi des Religieux qui avoient été pareillement
institués dans ce Monastère par le même Evêque , desquels le
Pere du Brtuil n'a point parlé.' Ce Prélat par íès Constitutions
ordonne qu'il y aura dans ce Monastère des Religieux qui sui
vront aussi la Règle de saint Augustin, qui auront des chape
rons & des robes grises , & une autre robe de laine blanche
par dtílòus. Ils dévoient faire un an de Noviciat , après lequel
ils faiíoient leur Profession à la grande grille de ce Couvent
entre les mains de la Supérieure & du Ptre Confesseur en ces
termes '.Je N. promets & voué à Dieu dr à Monseigneur l'Evê
que de Paris mon Prélat , a vous Mere , à tout le Couvent , dr i
vous beau- pere Confesseur ■> chasteté, pauvreté dr obédience prin
cipalement à mon Prélat Monseigneur FEvêque de Paris dr an
Couvent des Sœurs de ce Monastère , ce qui fait voir que le Pere
Gesnay s'est trompé lors qu'il a dit que les Religieuses filles
Pénitentes à Paris avoient embrassé Plnstitut du bienheureux
Bertrand , puisque les Religieux de son Ordre étoient habillés
de noir , & que ceux qui étoient au Monastère des Filles Péni
tentes , étoient habillés de gris, & avoient été institués parl'E-
vêque de Paris. Les Religieuses dévoient pourvoir à toutes les
nécessités des Religieux , tant pour le vivre que pour l'habille-
ment & les études. Elles enélisoient un pour Confesseur , & il
en devoit choisir d'autres pour le soulager. Ce* Religieux
étoient obligés de dire l'Orfice selon l'usage de l'Eglise Romai
ne , ils le recitoient à voix basse , & se levoient aussi à minuit
pour dire Matines.
Voilà quelle a été la véritable ofigine du Monastère des Fil
les Pénitentes de la rue saint Denis à Paris, où l'on reeevoit en
core des filles Repenties vers le mJNeu du dernier siec'e, com
me il paroît parla vie de la Mere MarieAlvequin Reformatrice
de ce Monastère donnée par M. Bieflè en 1649. & par la rela
tion de la naissance & du progrès de celui des M adelonet tes qui
fut aussi imprimée en 1649. mais depuis plus de cinquante ans
l'on n'y reçoit plus que des filles d'honneur, & nous ne croïons
pas faire tort à ces chastes épouses de Jésus Christ , fi nous ne
Z z iij
$66 Histoire des Ordr.es Religieux,
Futis Pe- nous conformons pas à ce qu'en a écrit depuis quelques années
Paìií ™A ^" Marivaux ^ans une nouvelle vie de la même Reforma
trice > puisque nous aurions cru aller contre la vérité de l'Hi-
stoire.
Cet Auteur parlant de l'origine de ce Monastère des Filles
Pénitentes , dit , que le Pere Tisserand prêchant avec succès,
un grand nombre de différentes personnes & de diffèrent se
xe, distinguées par leur vertu , vinrent le trouver, lui prote
stant qu'elles vouloient servir Dieu toute leur vie, qu'elles s'a-
bandonnerent fous fa conduite , qu'il se trouva plus de deux
cens Demoiselles qui prirent cette resolution , & qu'il les ren
ferma dans un Monastère. Pour lever l'illusion populaire ( à ce
qu'il prétend) fur le nom de Pénitentes qu'elles ont toujours
eu , il ajoûte que ce nom leur fut imposé par ce Pere , en con
sidération des changemens qu'elles firent d'une vie douce &
délicieuse , telle qu'est celle des filles de qualité dans le monde,
quelque vertueuses qu'elles soient , à la vie austère qu'elles em
brassèrent si genereuíement dans fa nouvelle Religion. M. de
Marivaux convient que l'Evêque de Paris Jean Simon leur
donna des Constitutions qui furent observées de toutes les Re
ligieuses , avec une exactitude & une fidélité inviolable. Mais
ce Prélat n'auroit-il pas été digne de blâme , si voïant plus de
deux cens filles chastes & vertueuses qui se mettoient en Con
grégation pour y vivre séparées du monde, & se donner pour
épouses à Jésus- Christ , il les avoit obligées dans le commen
cement de leur retraite , de ne recevoir parmi elles que des fil
les prostituées qui dévoient faire serment sur les saints Evangi
les qu'elles ne s'étoient point fait corrompre en intention d'en
trer dans cet Ordre , où l'on ne pouvoit estre reçu qu'après
avoir commis le péché de la chair ? Peut- on croire M. de Ma
rivaux , lors qu'il dit qu'il n'a rien avancé que de vrai , & que
ce n'est qu'après avoir examiné les titres originaux de la fon
dation ? & a t-il pu s'imaginer , que quoi que les Religieuses
Pénitentes aïent peut être Opprimé leurs anciennes Constitu
tions, il ne s'en trouvâc encore des exemplaires dans quelques
Bibliothèques , comme en effet il s'en trouve dans celles du
Roi , &í dans celle du Collège des Révérends Pères de la Com
pagnie de Jésus à Paris & dansquelques autres ,où l'on peut les
consulter : elles font toutes en lettres Gothiques , ce qui faic
voir qu'elles font des premières éditions qui furent faites du
tems de l'Evêque Simon.
TuoisiEMi Pàrtïe , Chap. XLVIÏT. 367
Ces Dames de faine Magloire}comme elles veulent estre ap- ftlttt Pl-
pellées à présent , suivant I'inícription qu'elles ont fait mettre Pa&is,
depuis peu au-dessus de leur porte , ne doivent point rougir de
porcer le nom de Pénitentes , puisqu'elles se sont consacrées à
Dieu par la pénitence en entrant en Religion* Elles doivent
imiter tant d'hommes & de filles qui ont pris ce nom , & ont
formé un Ordre Religieux , où, pour me servir des termes de
M. de Marivaux , ces enfans innocent se sont consacrés pour
imiter Jésus- Christ , qui tout innocent qu'il étoit,a voulu
estre le premier & le plus illustre des Penitens , établissant ion
Roïaume dans les douleurs , faisant son sceptre & son trône de
la Croix , comme son diadème d'épines. Quoique le public
donne encore le nom de Pénitentes à ces Dames de saint Ma»
gloire , & quoiqu'elles aïent toujours conservé beaucoup de
dévotion pour Madelaine Pénitente fon ne tire pas delà une
conséquence qu'elles aïent auparavant suivi Madelaine péche
resse , puisqu'elles ne font pas les seules dont les Monastères
aïant été bâtis d'abord pour servir de refuge à des pécheresse*
publiques , font devenues dans la faite des Sanctuaires de sain
tes Vierges, comme nous allons leur en donner quelque exem
ple dans te Chapitre suivant.
La Mere Marie Alvequin aïant été tirée du Monastère de
Montmartre avec sept Religieuses pour reformer celui des Fil
les Pénitentes de Paris, y entra lex. Juillet 16 16. & mourut le
z^. Janvier 1648. dans une grande réputation de sainteté,étane
âgée de quatre - vings deux ans. Les desordres de la guerre
avoient causé dans ce Monastère beaucoup de relâchement >
mais elle y rétablit en peu de tems les Observances régulières,
& leur fit prendre un habillement diffèrent de celui qu'elles
portoient , leur aïant donné un habit de couleur minime , avec
nn Scapulaire de même, & leur aïant aussi donné un voile nouv
Je ne íçai fi l'on doit compter au nombre des Reformes qu'elle
fit en ce Monastère , l'adoucissèmenr, qu'elle apporta dans le$
austérités , ( si l'on doit ajouter foi à M. de Marivaux ) car
selon cet Auteur , elle leur fit dire Matines à huit heuijes du
soir , au lieu qu'elles se levoient à minuit , elle leur fit quitter
les chemises de serge pour en prendre de toile, & leur fit man
ger de la viande le Lundi , au lieu qu'elles n'en mangeoientpas.
iSous voïons de pareilles reformes s'ériger tous les jours dans
les Monastères contre l'intention des Fondateurs,
368 Histoire des Ordres Religieux,
RiLicrew- yóiez, pour les Filles Pénitentes de Taris. Du Brtiiil , AntU
lonitte» ^ìw/m i'rfr//. Les anciennes Constitutions de ces Religieuses
aMïtz. imprimées a Paris en 15CO. Biesse , Vie*de la Mere Marie Alve-
quin leur Réformatrice , & de Marivaux , Vie de la même Refor*
matrice. Pour les Religieux de la Pénitence de la Madelaine à
Marseilley Gesnay , Hist. Majsil. & pour s Ordre de la Madelai
ne en Allemagne , Chronicon Cœnobii Montis Francorum Gosa-
ria , & Joann. Buschius , de Reformât. Monajl. apud Leibnitz,.
Hijl. Brunsvic. Tom.i.
Chapitre XLIX.
Chapitre L.
Chapitre LII.
Chapitre Lî I L
Chapitre LIV.
. 1 . : ** . *r i - *'
AncL&n $abillem.des Relig*' CLlexierw,ou CelLLtes
Wg. *G&»r
Troisième Partie , Chap. LIV. 403
Jouir des mêmes privilèges que les autres Ordres , & d'élire un Religisuí
General , entre les mains duquel ils dévoient faire profession íou'cVlu-
& qu'enfin le même Sixte IV. le n.Juillet ^oó.mit la derniere™*
main à cet Ordre , en lui donnant toute fa perfection f puisque
Schoonebeck n'a pas fait attention que Sixte IV. étoit mort en
1484. & qu'en 1506. il avoit déja eu quatre successeurs > qui
étoient Innocent VIII. Alexandre VI. Pie III. ôcjulell. Le
Pere Bonanni dans son Catalogue des Ordres Religieux , die
que ce fut le Pape Pie II. qui par un Bref du 3. Janvier 1459.
leur permit de faire des vœux lolemnels, & qu'il y en eut douze
qui les prononcèrent en présence du Prieur du Couvent de
Malines , comme il est marqué dans un livre en Langue FIa-:
mande imprimé l'an 1637. dans lequel l'on a inféré une Bulle
de Sixte IV.de l'an 1471. qui leur prescrivit la Règle de saint
Augustin , & leur accorda des privilèges qui furent dans la
fuite confirmés par les Papes Jule II. 6c Urbain VUI.
Le Mire dit aussi que Sixte I V. leur permit d'élire un Gene
ral > mais que ce soit ce Pape ou un autre , & qu'effectivement
il y ait eu un General de tout l'Ordre des Cellites , cela n'a
pas subsisté jufqu'ì présent j car j'ai appris d'un de ces Reli
gieux qui étoit à Paris en 1705. que leur Ordre est divisé en
deux Provinces , l'une d'Allemagne & l'autre de Brabant ,
que les Religieux de celle d'Allemagne ont pour Commissaire»
ou pour Supérieur Provincial , un Religieux de l'Ordre des
Porte Croix ou Croisiers qui préside à leurs Chapitres , & fait
la visite de leurs Couvens > &. que ceux de la Province de Bra
bant élisent un d'entre eux pour présider à leurs Chapitres.
Outre ces deux Provinces , il y a encore quelques Couvens
qui font immédiatement soumis aux Evêques , & d'autres qui
ont pour Supérieurs majeurs des Religieux de quelques autres
Ordres , comme ceux de Furnes ( dont étoit ce Religieux de
qui j'ai appris ces particularités ) qui reçoivent obédience , &
reconnoissent pour Supérieur majeur 8í Visiteur,!' Abbé peS.
Nicolas de Furnes de l'Ordre de Premontré, & ceux de Gand
ont pour Supérieur l'Evêque même.
Ces Religieux font tous laïcs , & ne reçoivent point dePrê-
tres parmi eux. Ils ont foin des malades, servent les pestife- r-
rés en tems de peste, enterrent les morts,ont aussi foin des foux,
& la plûpart de leurs Couvens servent de lieu de correction
pour les enfans de famille qui s'écartent de leur devoir. Ceux
Eec ij
404 Histoire des Ordres Religieux,
Reughux de Cologne sont obligés d'assister à la mort ceux qui y sont
ou Celli- condamnés par Justice.lls font très riches en plufieurs endroits,
™' principalement à Gand , où chaque personne qui meurt leur
doit un écu , quatre flambeaux , & un schelin par flambeau ,
lorsque c'est une personne de distinction. Ils font aussi trés ri
ches à Maestrick, où non-feulement les Catholiques , mais m&
me les Hérétiques & les Juifs qui meurent , leur doivent aussi-
un écu. lis n'ont point d'autre obligation que de reciter tous
les jours l'Office de la sainte Croix. Leur habillement consi
ste en une robe de serge noire > & un scapulaire de même, au
quel est attaché un Capuce, & lorsqu'ils sortent ou qu'ils vont
aux enterremens } ils mettent une Chape de même couleur r
comme celle des Jacobins , dans laquelle ils enferment le bout
de leur capuce qui fe termine en pointe. La robe , le Scapu
laire , & la Chape descendent jusqu'aux talons , ce que le Pere
Bonanni n'a pas observé dans l'habillement d'un de ces Reli
gieux qu'il a fait graver , & auquel il n'a donné qu'une robe
& un manteau , décendant seulement jusqu'à mi jambe , sans
Scapulaire. II devoit en cette occasion suivre Schoonebec k
qui les avoit assez bien reprefentésj & abandonner ce Graveur
dans les autres figures qu'il a copiées fur lui , & qui ne repré
sentent nullement les habillemens des Ordres dont il a voulut
parler.
Les Supérieurs des Couvens , qui ont titres de Prieurs , ne
portent point de Chapes, mais un manteau long comme les Ec
clésiastiques. Les Alexiens de Gand font distingués des autresy
en ce que lors qu'ils vont aux enterremens,ils portent un man
teau ou Chape à l'antique de couleur cendrée , fermée parde-*
vant,n'y aïant que deux ouvertures aux côtés pour passer les
bras. Elle a plufieurs plis au collet, & décend jusqu'aux talonsj
chaque Couvent a des armes particulières , mais ils y joignent
presque tous un escalier pour montrer qu'ils ont pour Patron
saint Alexis qui fut si long-tems inconnu dans la maison de ses
parens, & qui y demeura ( à ce que l'on prétend ) pendant dix
iept ans fous un escalier qui se conserve à Rome dans l'Eglife
qui porte son nom , & qui fut bâtie fur la maison du Sénateur
Hem». Èuphemien son pere. Je ne íçai sur quoi fondé, M. Hermanc
Hiji. Ats Curé de Maltot dit que les Cellites sont présentement unis à
Ord. Keiíg. l'Ordredes Servîtes. Ce ne peut être assurément par rapport
347. ajix Oblervances j & fr c est a eaule de 1 habillement , ce ne
Relígteuje dite Sœur noire
en quelques ViLUj de Flandres .
T. ui . p. ■
jy- r-
1
Troisie'me Partie , Chap. LIV. 405
peut être que par la couleur j car il est bien diffèrent quant à ^ÏL,CIU'1
la forme ; pour ce qui est du nom d'Alexandrins , qu'il leur ou Celu-
donne, je veux croire que c'est une faute d'impression, puis- TEÍ*
que dans un autre endroit il dit que leur Fondateur a été un
saint homme nommé Tobie, qui prit pour Protecteur S. Ale
xis , ce qui a fait donner à ces Religieux le nom d'Alexiens.
Modius semble distinguer cet Ordre des Cellites d'un autre
Ordre , dont le principal emploi de ceux qui en faisoient Pro
fession , étoit aussi d'enterrer les morts , & qu'il appelle Fespil-
lonum Ordo. Abraham Bruin & Josse Ammanus ont aussi don
né l'habillement d'un de ces Religieux ; mais je croi qu'ils ont
confondu cet Ordre prétendu ; &qui n'a jamais subsisté avec
• celui des Cellites, puisque l'habillement qu'ils ont donné de ces
enterreurs de morts est assez conformé-à l'habillement moder
ne que portent les Cellites. Schoonebec k qui parle aussi de ces
enterreurs de morts , a encore donné l'habillement des Reli
gieux d'un autre Ordre supposé, qu'il appelle les Sedentairesj
mais comme il a copié Bruin & Ammanus , & que le plus sou
vent il les copie mal > il a mis pour un Religieux Sédentaire ce
que Bruin & Ammanus ont donné pour un Cellite, & dont
l'habillement ( selon eux \ consistoit en une Tunique qui ne
décendoít que jusqu'aux genoux avec un Capuce arondi par
devant , & une façon de Chaoe ou manteau qui ne paroistoit
point par devant, mais qui decendoit seulement des épaules
jusqu'aux talons, qui étoit fans doute l'ancien habillement
des Cellites. Ce qui a psut-être trompé Schoonebec k , c'est
que Bruin au bas de la figure qu'il a donnée d'un de ces an
ciens Religieux Cellites a mis Sellularius , au lieu de mettre
Ceilularius qui pouvoit signifier Cellites du mot C'cil'a ou CeL
luU , comme SchoonebecK luy-même Fa mis au bas de la
figure d'un Cellite en ajoûtant le mot de Ceilularius à celui
&Alexianus t le mot de Sellularius au contraire signifiant une
personne qui travailleassis,cequi a donné lieu à SchoonebecK
de composer à fa façon un Ordre de Sédentaires.
Celui des Nollards dont il parle aussi , est le même que ce
lui des Alexiens : car les Alexiens de Liège font appellés
Nollards , & furent fondés l'an 1507. par Erard MarKa Car
dinal, qui mourut l'an 1538. Quelques-uns ont aussi confondu
l'Ordredes Vespillons ou enterreurs de morts avec celui des
Alexiens, qui pir leur Institut font aussi obligés d'enterrer
Tome HU Ee e iij
*
406 Histoire des Ordres Religieux,
RFtreiïux les morts. II y a néanmoins de l'apparence que c'étoient deux
o"c£"iî Ordres difFerens* car François Modius , Abraham Bruin &.
T£s. " Michel Colyn ont donné les habillemens differens de ces deux
Ordres > mais ils n'ont point dit quelle étoit ['origine de celui
des Vefpillons , sinon qu'ils étoient habillés de noir, & un
sujet de raillerie au peuple , corame le témoignent les Vers
que Modius a faits à leur sujet.
Vespillonum Ordo vulgo de/pcffus , & omen
Triste ferens , chì nos obvia pompaJumus :
Hoc humeras atro & totum •velamus amiesu
Corpus , */ officio tongruat ipfe color,
Nec nos triste movent populi dicleria , cujus
Funestistulto ducimur arbitrio :
Nam funclosst efferre pium fob lege putatum est ;
Nunc quoque cur non stt condere membra pium ?
Chapitre LVI.
i - •• •
Des Religieuses Jefuates de saintJérôme , avec la vie de U
bienheureuse Catherine Colombin de Sienne première Re
ligieuse de cet Ordre.
Chapitre L VI II.
Chapitre LX.
TABLE
V
TABLE
T A B L E
par une partie des Religieux assemble'» d'Avignon. tj«
dans le Courent de Nôtre-Dame de Barih l Herman] Grand-Maître de l'Or
Puch , & son élection est contestée dre Teutonique , est blessé au siège de
par les ancres Religieux qui ont re Tripoli. . 14)
cours au Pape Bonifiée VIII. pour en Sa mort. la même.
décider. 179 Barthtlem. Evêque de cinq Eglises dorme
Jtymtry f Pierre d' ) General de l'Ordre une Règle aux Ermites de S. Jacques
de Nôtre-Dame de la Mercy , établit dcPatach. 3x4
Prieur General de tout fOrdre pour BarthiU ' i de pfht Vcmmique , General
le spirituel , Piètre de Corbarie. xy9 de l'Ordre de saint Dominique, refor
tdfms* ("Gabrielle de Turenne ) Com-- me les Couvent de cet Ordre en Ita
menáatrice de l'Hôpital de Fieux de lie. ti£
l'Ordre de S.Jean de Jérusalem , fa Bartht'rmi /l'/î^Mw.Religieux del'Or-
mort. ijjt dre des Ermites de S. Augustin , son
jíztbtt, (Dom Diegue de ) Evêque d'Os- Epitaphe. t)
mafait prendre 1 habit des Chanoines Sas ( Guillaume de ) second General de
Suliers à ses Chanoines. 100 1 Ordre de Nôtre Dame de la Merci ,
envoïé par Alfonsc Roi de Castille tient un Chapitre genetal od l'on éta
pour demander en mariage la Pria- blit quatre Defiuiteurs de cet Ordre ,
cesse de Luzignan pour son fils Ferdi deux Prêtres 8c deux Chevaliers. 178
nand. 101 Le Roi d'Arragon lui donne lc titre de
Obtient du Pape Innocent III, la per Baron d'Algar pour lui St pour ses suc
mission de demeurer dans le langue- cesseurs, la n.imt.
doc pour y travailler à la conversion Sa mort. la même»
des Albigeois. la mtsmt. Batailt d» Lttonte remportée par les
£uráb{ Ange de) General de l'Ordre < hrétiens fur les Turcs 91
des Servîtes réunir à l'Ordre tous les Les Turcs y perdent plus de -trente
Monastères qui s'appelloient de fan» nulle hommes , & cent trente galère*.
cienne Observance. j»j 9*
Baud'iii» //-Roi de Jérusalem est secou
ru par les Chevaliers de S Jian de Jé
rusalem, y6
BAlK* ( Herman ) Chevalier de l'Or Baudouin III. Roi de Jérusalem donne
dre Teutonique , est envoïé en a cet Ordre plusieurs terres 8c posses
Prusse en qualité de Maître Provin sions. 77
cial , pour subjuguer les peuples de ce Btaulitu , Hôpital célèbre en France de
pais qui étoient Idolâtres- 147 Religieuses de l'Ordre de saint Jean de
Est envoïé en la même qualité dans la Jérusalem, sa fondation. ia*
Livonie. içt Guillaume de Villaret Grand. Maître
Bsltium [ Lzlius ] General de 1 Ordre de cet Ordre , soumet cet Hôpital 8c
des Servîtes, obtient du Pape Clément celui de Fieux , à la visite 8c corre
VIII. Ia confirmation des Reglcmens ction du Grand Prieur de saint Gilles.
qui avoient été faits pour la Reforme 1)0
des Ermites du même Ordre. au La Mere GaiHotte de Genouillac 8c
B*U*x.ar delot R,yti Religieux de l'Or Vaillac étant Prieure de ce Monastère,
dre de saint Jérôme , 8c Evêque d'O- y veut introduire la reforme , à quoi
rence 441 la plupart des Religieuses s'opposent.
B*rss ( Angline ) épouse de Guibcrt de
Thcmine fils , prend l'habvt de l'Or Celle» qui avoient embrassé la Refor
dre de saint Jean de Jérusalem du con me sont persécutées aprés la mort de
sentement de son mari , dans l'Hôpi cette Fondatrice , & vont s'établir à
tal de Beaulieu , 8c en est première Toulouse. 1)4
Prieure. 1)4 Celles de Beaulieu embrassent dans la
Saras ( Geraud ) Evêque de Cahors don. fuite les Observances régulières, 8c
ne la dizme d'Isendolus dont il étoit font présentement soumises à la Juri
Seigneur à ('Hôpital de Beaulieu. ijj diction de l'Evéque de Cahors. 1 )t
Zarbtnn ( Antoine ) Cardinal Sí Légat Habillement de cet Religieuse». 1jj
DES PRINCIPALES MATIERES.
Sainte Flore meurt dans ce Monastè méme Ordre. jtx
re, la tuismt- Btrnardin ( Paulin ) Religieux de l'Or
3tn$it IX. Pape^étoit Religieux de 1 Or dre de saint Dominique, commence
dre de S. Dominique. six une reforme de cet Oidredans le Ro
St/uii XIII. Antipape permet aux Reli ïaume de Naples. x%y
gieux Ermites de S Jérôme d'élire un ' Sa mott. /« mime.
General. 45s titttld Moine du Monastère de (aintPaul,
Est deposé pour la.seconde fois dans lc est fait Evêque de Livonie , Si est tué
Concile de Constance. 4.3 6 par les païens dé ce pais. 150
'Benoît Cardinal du titre de sainte Suzan Btrtrandsle bienheureux') Instituteur
ne , dresse le* Statuts de l'Ordre de de .'Ordre de la Pénitence de la Made-
laint Samson de Constantinople. $1 laine. 5.58
2t»'íi Evêque de Marseille donue la Rè Batmtmt ( Jean) Gentilhomme du pais
gle de saint Augustin aux Religieux de Caux en Normandie, s empare avec
Serfs ou Serviteurs de la sainte Vier commilfion d'Henri III. Roi d'Espa
ge. }4< gne de la plus grande partie des Isles
1e</u, n f Raymond ) Religieux de l'Or Canaries qu'il possède en propriété.
dre de saint Dominique , est pourru iS°
de l'Office de Makre du sacré Palais , tetontourt ( Pierres Fondateur des Hos-
& est ensuite Evêque de Niímcs & Pa pitaliers BctMeémites aux Indes Occi
triarche de Jérusalem. 1x0 dentales , fa naislòncc St ses parent.
ttrtngtr ( Raymond ) Grand-Maître de
l'Ordre de saint Jean de Jérusalem, Ses austérités & ses mortification*
confirme la donation qui avoit été fai dans fa jeunesse. J50»
re à cet Ordre, de l'isle-Verte près de Dans le dessein d'embrasser l'état Ec
Strasbourg. U6 clésiastique , il va au Collège à f âge
Bernard dt Btxitrs Vaudois converti, de trente trois ans pour y apprendre
Tua des premiers Religieux de l'Ordre les principes de la Grammaire ; mais il
des pauvres Catholiques. ' ic quitte les études ne pouvant rien ap
ttrntri Prme ,. l'un des Chefs de quel prendre, la mtfmt.
ques Vaudois convertis , ne peut ob Prend l'habit du troisième Ordre de S»
tenir du Pape Lucius III. l'approba François , et I01K une maison pour j
tion d'une Société que ces Vaudois tenir école , afin, d'apprendre à lire
convertis avoienc formée. . 17 aux enfans jji-
Fait approuver cette Société- par le Sa charité sjétendant fur toute* sortes
Pape Innocent III. après que ces Vau de personnes' , il jette les fondemens
dois eurent fait abjuration. x* d'un Hôpital pour y recevoir les pau
elles étoient les observances de vres convalcscens. la mime.
ectie Société. tamimt. Plusieurs personnes s'éiant jointes à
. Me,n«rd de RogOano, se retire siir la mon lui , il donne commencement à la Con
tagne de Colorite dans le Ro'iaume de grégation des Bethleémites- 151,
Naples , où il mene une vie Ercmiti- Ses austérité» St Ces mortifications. I*.
que. M mime.
Plusieurs personnes se joignent ft lui, Fait vœu de soutenir St de défendre
& prennent le nom de Colon tes /« l' Immaculée Conception de la sainte
mtfmt. Vierge. m
Sa mort. j6 Sa mort. la mtfmt.
Voïcz Ermites dt {ain* Augustin dt l» Honneur* qu'on lur rendit apret íà<
Ce g- gation du Célérités. mort. U mimt.
Btfnard Je saint Romain , General de Bithlitmitti aux Indu Occidentale- ( Re
l'Ordre de Nôtre- Dame de la Merci , ligieux Hospitaliers ) formoient d'a
fait faire un Recueil de toutes les Or bord une Congrégation séculière du
donnances qui avoient été faites dans Tiers-Ordre de S. François. $4$v
les Chapitres Généraux , & les reduit Fondent leur premier Hôpital à Guat-
en forme de Constitutions. 179 temala $5*
Mfr.miim dt R-cclini Religieux Serrite £e Roi d'Espagne approuve cet éta»
aornaenec la Reforme des Ermites du blissemeatv «55^
TA BLE
Etablissent aussi des Hôpitaux dans le drc. la mismef.
Pérou. ÌSS Seniface IX. Antipape , accorde aux Er
Innocent Xfclcur permet de faire des mites de saint Jérôme en Portugal la
voeux solemncls fous la Règle de íàint permission de faire des voeux solemncls
Augustin. fous la Règle de S. Augustin. 4 51
Clément XI confirme cette Congré Boniparti de Navarre ( Matthieu ) Reli
gation. /* mtsme. gieux de l'Ordre de saint Dominique,
Leur kabillement. lamesme- ronde la Congrégation de Lombardic
Beihleimttrs tu Ptrit-Bttìltt ( Religieux) du même Ordre , & est nommé Evê
leur origine est inconnue. )47 que de Mantoue'. xir
Ot>ú«naent une demeure en Angleter B'natio ( Etienne ) Evêque d'Arezzo fie
re à Cambridge. la mesmt. Cardinal, étoit de l'Ordre des Servites.
Les Btthléemites font distingués des
Porte- Etoiles par quelques Auteurs Bossu (" Paul de ) Religieux de l'Ordre
qui en font deux Ordres différais. des Ermites de saint Augustin , étant
.Sacristain du Pape , obtient l'Abbaïe
planche , fille de Jacques II Roi d Ara de saint Sebastien hors des murs de
gon , prend l'habit dans le Monastè Rome , U passe dans l'Ordre de Cif-
re de Sixene de l'Ordre de saint Jean teaux. 17
de Jérusalem , & en est Prieure. Ht Bosso ( la Mere Hyacinte) première Re
Blanches Dames , voïez Religieuses* de ligieuse du Monastère du saint Sacre
(Ordre de la Madtlaint m AlUma» ment du Tiers Ordre de S. Dominique
gne. à Macerata. xj ;
Blanchtfort ( Guy de ) Grand-Maître B ttigella ( Paul ) General de l'Ordre de
de l'Ordre de S. Jean de Jerusalem.est saint Dominique. 11s
élu étant en France, & meurt en allant Beuquet ( la Mere Geneviève ) se fait
.à Rhodes. 87 Religieuse de l'Hôtel-Dieu de Paris.
Blancs-Manteaux , voïez Serfs eu Se'vi- 190
tturs de la sainte Vierge. En est élue' Prieure. 191
Bonaventure de Padoue, Religieux Ermi Y rétablit los Observances régulières.
te de S. Augustin , 8c Cardinal de la • la mesmt.
création de Léon X.* te Sa mort. 1 ?t
Bonisact Vlll. Pape, fur un faux exposé, Bourdaifìeu ( Fab rice de la ) Evêque de
unit 1'Hôpital d'Albracà fOrdrede Cavaillon. xjj
íaint Jean de Jérusalem , & révoque Brittiniens, voïez Augustins de la Congré
ce qu'il avoir fait fur les remontran gation des Hri/tiniens.
ces des Religieux de cet Hôpital. Bruno de l'Ordre Teutonique , & Maî
tre Provincial de Livonie , aïant voulu
Approuve l'Ordre des Hospitaliers de assister \ sélection de l'Archevêque
la Charité de Nôtre-Dame. }jt de Riga , le Clergé & le peuple s'y
B*niface I-X". Pape,permet aux Religieux opposent, ce qui attire une guerre eu
e Ermites de saint Augustin de donner ce pais. 1/7
l'habit de Tierciaires à quelques fem Brunsberg ( Conrad de ) de l'Ordre de
mes dévotes à l'imiration des Ordres saint Jean de Jérusalem , U Grand-
des Frères Prêcheurs & des Frères Mi Prieur d'Allemagne , accepte la dona
neurs qui avoient chacun un Tiers- tion que Rulman Merswin fait à cet
Ordre. 68 Ordre, de l'Isle-Vertcprès de Stras
Sur les differens qu'il y avoit entre bourg. 116
l'Archevêque de Riga & les Cheva Est l'un des principaux bienfacteurs de
liers de l'Ordre Teutonique', décidé cette. Commandcrie , & y fait fa de
en faveur de ces derniers , Si ordon meure ordinaire- /* mesmt,
ne que l'Archevêque dépendra del'Or- Meurt à Cologne , âr y est enterré. /«
dre. i(8 mesme.
Les autres Evêques ne veulent point C
s'en tenir à cette décision , & s'étant
alliés avec les Lithuaniens te les Ruf- CAjetan ( Thomas ) General de l'Or
siens , livrent une bataille à l'Or- dre de saint Dominique, sépare par
ordre
DES PRINCIPAL ES MATIERES.
«cire da Pape Léon X 3c de Louis Ceinture de l'O'Ju Ut saint A <gujlla
XII. Roi de France , les Cou vens re origine de celte ceinture , & d Ans quel
formes en France de la Congrégation terns les Religieux de cet Ordre ont
de Hollande , & en fait une Congré commencé à la porter. 10. 67. fr 6S
gation particulière. 117 Les Augustins refusent de se soumettre
Calixte HL Pape , approuve la Règle des à la Bulle dcGrcgoite IX.quilesavoit
Hospitaliers de faine Jean de Jérusa contraint de la porter. 11
lem. 7f Y sont contraint par censures Aposto
Permet aux Religieux Servîtes de célé liques. 10. fr 6?
brer une Messe íoletuncllc le Samedi- C'Uìiis , voïez Ahxitns , fr Sœurs Kti-
Saint au soir. {01 ut.
Caraeeitli { N.) Grand Prieur de l'Ordre Ctkstin Ht. Pape , confirme la Règle des
de saint Jean de Jérusalem , fonde un Religieuses de l'Ordre de saint Jean
Monastère de Religieuses de ect Ordre de Jérusalem du Monastère de Sixene.
à Florence. in
Curas.i { Grégoire ) Grand Maître de Approuve l'Ordre Teutonique. 141
l'Ordre de iamt Jean de Jérusalem. C'sarDucdt Vmdômtfik naturel d'Hen
ri IV. Roi de France , est reçu Cheva
Caravanes dans l'Ordre de saint Jean lier de l'Ordre de saint Jean de Jéru
de Jérusalem , leur origine. toi salem dans son bas âge. 1 1j
Les Chevaliers doivent faire quatre Cérémonies qui furent faites à fa ré
Caravanes. la mimt. ception, la mtmt.
Ctrctto (Fabrice) Grand» Maître de l'Or Ne fait point prose (lion dans cet Or
dre de saint Jean de Jérusalem, reçoit dre , St épouse Françoise de Lorraine-
une Ambassade du Sophi de Perse,avec Duchesse de Mcrcceur. la mtmt.
lequel il fait ligue contre Selún Empe Champs au ( Pierre de ) fonde un Mona
reur des Turcs. 87 stère de Religieuses Augustin» à Tour
Le Pape Léon X. & François I. Roi de nai. SS
France lui envoient du secours. 88 Charìti i, Nitre- Dame ( Ordre de la )
Sa mort U mtfmt. voïez Rtlipm* Hospitaliers de U Cha
Casa/ta11 ( le Cardinal ) laisse au Cou rité dt N'otrrDam*.
vent de la Minerve à Rome de l'Ordre Cha'la T-Empereur donne l'Ifle de Mal
de saint Dominique , fa Bibliothèque te aux Chevaliers de l'Ordre de saint
composée de plus de cinquante mille Jean de Jérusalem pour la posséder en
volumes. 113 route propriété. *9
Casimir m. Roi de Pologne , reduit ,1a Envoie au Grand-Maître de la Valet»
Russie fous fa domination. 539 te Parifot une épée St un poignard à
Cafim r IV-Woi de Pologne.reçoit l'hora- gardes d'or, 8c enrichies de pierreries.
mage& le ferment des principales vil
les de Prusse qui s'étoient révoltées Accorde le titre de Prince de l'Empire
contre l'Ordre Teutonique. iy> àWalter de Pletemberg Grand. Maî
Oblige cet Ordre à faire une paix hon tre de l'Ordre de Livonie. lí t
teuse avec lui. la rr.ime. Après avoir cédé ses Etats d'Allema
Caffitu ( Jean l' Evêque de la) Grand- gne à son frère Ferdinand . & ceux
Maître de l'Ordre de saint Jean de d'Espagne à Philippe II. son fils , il sc
Jérusalem , est suspendu de sa dignité. retire dans le Monastère de S Jérôme
91 de Juste de l'Ordre des Ermites de S.
Est rétabli par le Pape Grégoire XIII. Jérôme. 45Í
la mitii. Charles VIU. Roi de France, reçoit assez
Catherine CiUmbin sh bienheureuse) est froidement) le Prince Zizime , frère de
la première Religieuse de l'Ordre des Bajazet Empereur des Turcs qui s'é-
Jcsuates. 41 > toit mis sous la protection de l'Ordre
Fait bâtir le premier Monastère de de saint Jean de Jérusalem , & avoir,
cet Ordre à Valpiatta. 4 10 demandé de venir en France. 8)
Ses pénitences íc ses mortifications. Consent que le Grand-Maltre de cec
4H Ordre donne ce Prince au Pape Inno
Sa mort. 411 cent VIII. quil'avoit demandé. 84
Tmt Ul. N nn
T A B L E
te Roi aïant entrepris la conquête du vant la Règle des Templiers". 152,
Roïaume de Naples , demand- cn pas Ces Chevaliers s'emparent des Provin
sant à Rome le Prince iizimc au Pa ces que les Danois occupoicnt dans la
pe Alexandre III. qui lc lui accorde. Livonie. la mime.
Cet Oidre est uni à celui des Cheva
Charles d'Anjou Roi de Naples , ses pré liers Teutoniques. 15}
tentions lur lc Rotaume de Naples En est dcíum après l'apostnsie d'rlberc
causent la perte de la ville d'Acre. 79 de Brandebourg Grand - Maître de
Charles 11. Roi de Sicile & de Naples , ■ l'Ordre Teutonique. 16 1
Comte de Provence , fonde un Mona La ville de Rcvel , & une partie de la
stère de Religieuses de l'Ordre de saint Province dEltcn se loulevi nt contre
Dominique, & sa hllc 15c. un 1 y prend l'O dre de Livonie , & fc donnent au
l'iiabic. M4 Roi de Suéde. 16 f
Charles Gu/lave Roi de Suéde fait assié Gottar Kettler Grand- Maître tk cet
ger le Monastère de Czdtokovie en Ordre embrasse aussi l'heresic de Lu
Pologne par dix mille hommes, qui ther , cède la Livonie au Roi de Polo
font obligés de lever lc siège après six gne , & lé fait déclarer Duc de Cur~
semaines de tranchée ouverts. jjo lande & de Semigalic. 164
thurki de Valen Duc d Angoulême , est Chevalier, de l'Ordre de Malle , voiez
reçu Chevalier de l'Ordre de saint S' jean de Jérusalem Ordre Militaire fr
Jean de Jeruíalem dans son bas âge. Hêspttalier*
Chevaliers de l'Ordre de d'Obri» , leur
Ne fait point profession dans cet Or- origine. 145
dre , & épouse Charlotte de Montmo- Leur habillemcnr. la même-.
renci. ia même- Sont supprimés n'étant d'aucune utili
£l,aftdlcn (Geoffroy de) Cardinal &l Lé té. l4<
gat du Pape Grégoire IX- en Tosean- Chevaliers de l'Ordre Teutonique , leur
ne , modère les grandes austérités des origine. > 140
fondateurs de 1 Ordre des Service». Eit approuvé par IcPape CelestinlII.
30» 141
Chtardu ( M. de la ) Curé de saint Sul Henri de Walpot eft élu premier
pice à Pans , refuse l'hvêché de Poi Grand-Maître de cet Ordre. 141
tiers. 7t Cet Ordre ne fait pas grand progrés
Chevaliers de íOrdre d' Albrac , voïez fous les trois premiers Grands-Maî
Albrac. tres ; mais devient tres-puiilant fous
Chevaliers de la Croix de Jcfus-Christ , le Grand-Maître Hermand de Salza.
íbnt peut- être les mêmes que les Che 143- & s"iv.
valiers de la Milice de Jesus-Christ. Conrad Duc de Mafovie & de Cuja-
16} vie, envoie une Ambassade solemnellc
Lettres d institution d'un de ces Chc- àce Grand-Maître pour lui demander
- «aliers- xíi son amitié & du secours, & donne à
Quel étoit le Collier de cet Ordre. l'Ordre les Provinces de Culme Si de
16% Lubonie , avec tout ce que les Che
Clevalien du saint Empire de la Foi de valiers pourroient conquérir fur les
Jesui-Chnft, leurs Statuts. i6i.fr 16J Prussiens- 144
Chevaliers de ÌOrdtt de la Foi de Jefiu- Grégoire XI. approuve eette dona
Chrtft , fr de la Croix de jatnt Pierie tion, la mime.
Maris r, leur origine est inconnue. Innocent IV. fait publier une croisa
*** de, & accorde des Indulgences à ceux
Vccu qu'ils faifoient entre les mains qui voudroient prendre la Croix , &
des Inquisiteurs. 2.60 s engager dans la guerre de Prusse.
Chevulnrs de l'Ordre de Jefus-Chnst , '47
voiez Chevaliers de i'Oidre de d'O- Premiers avantages que les Chevaliers
briai- Teutoniques remportent fur les Prus
Chevaliers de l'Ordre de Livonie ou siens, la tr.tmt.
dès Portes-Glaives , leur origine. 151 Sont battus en une rencontre pat lc*
ioageent III. aFjptou\cca Ordxc fui» Prussiens , mais les Ckevalicrs onr
DES PRINCIPALES MATIERES.
leur revanche. 148 plus de cent. if f
S'emparent en moins d'un an des Pro Jjgellon Roi de Pologne profitant des
vinces de Warmie , de Natangc & de brouilleries de l'Ordrc , attaque la
Barthe donc les Habitans renoncent Prusse , & fait ensuite la paix avec
au culte des Idoles. 149 l'Ordre. la mesmt.
L'Ordre des Porte-Glaives ou de Li Attaque une seconde fois les Cheva
vonie s'unit à l'OrdreTeutOBique , & liers, remporte fur eux la victoire , Sc
Grégoire IX. approuve cette union. fait encore la paix avec eux. la mes
lit mt.
Waldelmar III. Roi de Dannemarc Les principales villes de Prusse s'étant
vend à l'Ordre Teutonique la Provin- révoltées contre l'Ordre , Casimir IV.
ce d'Eflein avec les villes de Nerva Sc Roi de Pologne reçoit de ces ville*
de Weffemberg , Sc quelques autres l'hommage & le serment ,8c l'Ordre
Provinces , dont il prend possession. Teutonique fait une paix honteuse
iJ3 avec ce Prince. la m sme*
Les Evêques de Prusse 8c de Livonie , Les Moscovites étant entrés dans la
& leurs Chanoines prennent l'habit Livonie,font défaits par les Chevaliers
de l'Ordrc Teutonique , 8c partagent Tcutoniques. 160
la Souveraineté avec les Chevaliers Frideric Duc de Saxe Lantgrave de
dans leurs Diocèses , ce qui causent Thuringe aïant été élu Grand Maître
entre eux des guerres intestines 154 deect Ordre, veut relever l'Ordrc des
Les Chevaliers fe rendent maîtres de conditions de la paix honteuse qu'il
toute la Prusse , & bâtisselt les villes avoit faite avec la Pôlogne , ce qui nc
d'Elbing, de Marienbourg, de Thorn, réiissit pas. lamesme.
de Dantzich , de Konisberg , Sc quel Albert Marquis de Brandebourg , &
ques autres. la mime. Chanoine de Cologne , aïant succédé
Saint Louis Roi de France joint les à ce Grand Maître , refuse de rendre
fleurs-de-Lis de France à la Croix des hommage pour la Prusse au Roi de Po
armes de l'Ordrc. 144 logne , ce qui attire la guerre à l'Or
Plusieurs apostasies des peuples de dre 1 mais ce Grand-Maître se soumet
Prusse , 8c leur retour au Christianis à la clémence du Roi de Pologne, la
me. if5 tnesme-
Les Chevaliers soumettent entière Embrasse la Doctrine de Luther , & se
ment la Livonie à leur obéissance. U rend maître absolu de la Prusse dont
même. il rend hommage au Roi de Pologne-
La ville d'Acre aïant été prise par les 161
Infidèles , le Grand-Maître de cet Or Renonce à la dignité de Grand-Maî
dre transfert fa résidence en Prusse tres chasse de la Prusse tous les Com
dans la ville de Maiienbourg ijtf mandeurs Si les Chevaliers Tcutoni
Principales digmtés,& principaux Of ques. lamifme.
fices de cet Ordre. ' ta même. Epouse la Princesse Dorothée , fille
Guêtres intestines entre les Evêques & du Roi de Dannemarc , dont il a un
les Chevaliers. 157. (£• suiv. /ils- la mrsme.
Les Chevaliers qui n'avoient pris que La plupart des Chevaliers imitant leur
Je titre de Frères , prennent celui de Grand- Maître , quittent la marque de
Seigneurs, 8c le Grand- Maître Con- leur Ordre , Si embrassent l'hercsie.
rard Zolnere de Rotenstein s'oppose à • iíi
cette nouveauté. 1/8 ■L'Ordrc de Livonie ou des Porte-Glair
Son succcíseu r Conrad Wallerod, non ves est séparé de l'Ordrc Teutonique.
seulement ['approuve , mais veut que la m>[me-
l'on rende à fa personne les honneurs Anciennes observances des Chevaliers
qu'on rendoit aux plus gtands Prin Tcutoniques. IÍ4
ces- Ij8 Quelles étoient les fonctions des prin
Ordonnance d'un Chapitre General, cipaux Olììciers de l'Ordre , Si le lieu
qui défend aux Chevaliers de l'Ordrc ou ils faifoient leur résidence. iéf
d'entretenir plus de dix chevaux cha Manière d'élire anciennement le
cun , Si tà un Commandeur d'en ayoir Grand Maître. 167
Nnn ij
T A B L E
Habillement des Chevaliers de cet me de quitter la troisième Régie de &
Ordre. 168 François pour prendre celle de faine
CMevalitrs de îOrdre àet Tortí-GUivei , Augustin. $94
vo'iez ChtvMtf* dt(Ordre de Lrvonie. Cltnunt VU. Pape , accorde aux Chcva-
chrétien U de l'Ordre de Cistcaux , 6í valiers de l'Ordre de saint Jean de Jé
premier Evêque de Prusse , est envolé rusalem la ville de Viterbe pour y faire
pour convertir ces Idolâtres. 14+ kur résidence, aptes- que les Turcs se
Chrétien France, Religieux de l'Ordre furent emparés de Rhodes. 89
des Ermites de feint Augustin , com CUment VIII. Pape, approuve la Con
mence avec le Pere Simon de Crémo grégation des Coloritcs. jí
ne l'établiflement de la Congrégation •Nomme les Pères François Amet 8í
de saint Jean de Carbonicrc du me. Mathieu de sainte Françoise Augustins
me Ordre. Ji Déchaussés pour établir la même Re
Christophle lu Roi de Dannemarc. ijj forme en France. 4J
Christophle dt Mecklenbcurg Coadjuteur Confirme les Constitutions des Augu
de l' Archevêque de Riga , est fait pri stins Déchaussés d'Espagne , & accor
sonnier par le Grand-Maître de Livo de à ces Religieux un Yicaire Gene
nie, & le Roi de Pologne lui fait ren ral» 4$
dre la liberté. 16 { Termine les differens qui croient en
çl*irt-Zugente d'Autriche Infante d'Es tre ces Religieux Espagnols , & ceux
pagne , fait bâtir à Madrid le Mona de l'ancienne observance du même Or
stère de sainte Elisabeth, pour y faire dre. I* mime*
élever les jeûnes filles des Officiers du Accorde les ornemens Ponrifìcaui au
Roi. 57 Commandeur de rifle Verte de l'Or
Clément IV. Pape , confirme l'Ordre des dre de saint Jean de Jérusalem. IL*
Serfs QU Serviteurs de la sainte Vierge. Ordonne que tous les biens des Cour-
tisannes de Rome qui mourront fans
Clément V. Pape . attribue Jans une de rester , appartiendront au Monastère
les Bulles plusieurs crimes aux Cheva* dela Madclainedcs Conrcrtics. «78
liers de l'Ordre Tcutonique. & en Approuve lesReglemcns de la Refor
voie des Commissaires pour informer me des Ermites Servîtes. 11)
contre eu*. 1 $7 Ordonne que le Mont Senaire portera
Approuve k confirme la donation le nom de saint Ermirage du Mont-
«juiavoit été faite de 1*1 île de Rhodes Scnaire , âí que le Supérieur ne pour
aux Hospitaliers de faine Jean de Je- ra être choisi qu'entre les Ermites.
tusaUm par l'Empcreur Androniquc. H*
79 CUment IX. Pape » supprime TOrdre des
Confirme auiîî I'union de l'Ordre de Jcsuates. 4«7
Jáint Samson de Constantinople à. ce C emeit X.Pape.ordonne qu'il y art tou
lui de saint Jean de Jérusalem, 81 jours des Etudes dans huit Couvens de
Rétablit Foulques de Villaret Grând- l'Ordre de saint Paul premier Ermite,
Maiítre de l'Ordre de saint Jean de & qu'aucun Religieux ne pourra être
Jérusalem qui avoi't été deposé par les élevé à aucune dignité de l'Ordre qu'il
Chevaliers de cer Ordre. 81 ne soit Docteur en Théologie. 311. &
Donne la Règle de saint Augustin aux fuiv.
Religieux Ermite» de saint Paul pre Clément XI. Pape , accorde le Camail
mier Ermite en Hongrie. ja» violet à soixante Chapelains de l'Or
Caflè l'éltction d'Arnaud Rossignol dre de S. Jean de Jérusalem. 114
Ceneral de l'Ordre de Nôtre-Dame Confirme l'Ordre des Religieux Hos
de la Merci,comme n'étant pas Cano- pitaliers Bethleémitcs aux Indes Oc
nique, Sí l'étabìic General par une cidentales- ij7
Bulle. i Co Canonise saint Pie V. Pape. 11*
ordonne qu'aprés la- mort de se Ge Clément VII. Antipape, accorde aux Er
neral on n'élira plus de Chevaliers mites de saint Jeiôme en Catalogne ,
jour Généraux. /* mefme. la permission de faire des voeux soîem-
Ciement VI. Permet aux Relip.ieuxHost ocltsous la Règle 4c saint Augustin.
gittlicrs de ta Charité dcNôtrc Dav
DES PRINCIPALES MATIERES.
CUmtnt i Auximts , General de l'Or Constance Reine de France , femme da
dre des Ermites de saint Augustin. 1 6. Roi Robert , fonde un Monastère à
Potssi pour des Religieux Augustins.
Clémente de la s*intt Trìtiti ( la M ère )
Religieuse de l'Ûrdre de Nôtre Dame Philippes U Bsl augmente ce Monastère ,
de la Merci , est tirée du Monastère de Bt y met des Religieuses de l'Ordre de
fAHomption de Seville pour aller à S. Dominique la mefme.
Loi a fondes le premier Monastère des Cotiontr ( Nicolas ) Grand-Maistre de
Religieuses Déchaussées du même Or l'Ordre de saint Jean de Jérusalem ,
dre. %9i fait faire un fort à Malte , appcllé de
CUrcs Apostoliques , voïez Jesuâtes. son nom la Cottoniete. 94
Cloche ( Antonio) General de l'Ordre de Çpuronnement de la sainto Viergt , céré
S.Dominique, gouverne présentement monie pratiqué* le jour du Samedi.
cet Ordre. Saint dans l'Ordre des Services. ) o 1
Cellefttnes , voïez Soeurs Nôtres. Caliite III. Sc Innocent VlII.permet-
CoUitrCtleste dusaint Rofairet Ordre in tent aux Religieux de cet Ordre de ce*
stitué par Anne d'Autriche Reine de lebrer le même jour au soir une Messe
France. 1/8 folcmncllc, Sc Pic V. abolit cette pra
Conditions requises dans les filles qui tique. U mimt.
dévoient être admises dans l'Ordre. U Croix deJesarChrist, voïez Chevalier» île
mefme. la Croix dtJesus-Christ.
Cérémonies qui s'observoient en leur Croix desaint Pierre Martyr , voïez Che
donnant le Collier de l'Ordre. ifj valiers d* la Foi deJesus-Christ de
C'ioritet , voïez Ermites de saint Augu la Croix de S. Pierre Martyr.
stin de la Congrégation du Co'erìtes. Cromhir* ( Walther de ; Grand-Maistre
Commander es dans l'Ordre de saint Jcaa de l'Ordre Teutonique , transfère lc
de Jérusalem , leur origine. 99 fkge de l'Ordre à Maricndal dans la
Quelles font les CommanJerics Ma- Franconie , aprés 1" apostasie de son
gistrales- 100 prédécesseur Albert de Brandebourg
Quelles font les Commanderies de Ju qui s'étoit emparé de la Prusse. 16 <
stice. IOI Intente procès au nom de l'Ordre , à
La Commanderie de l'Iílc-Verte i Albert de Brandebourg, & le fait met
Strasbourg est élective. iij tre au ban de l'Empire. la mimt.
Le Commandeur a droit de se servir Cjusto^ovie , célèbre Monastère de l'Or
d'ornemens Pontificaux. no dre des Ermites de S.Paul premier Er
ConciU de formes , rétablit l'uságe de ne mite, en Pologne,est en forme de for
plus permettre aux enfans de sortir du teresse, jiy-
Cloître quand les parens les y anroienc Est pillé par les Hérétiques Huflites.
consacrés pendant leur minorité, H$
Conrad Duc de Mafovie Si de Cujavie , Est assiégé par les Suédois qui sont
étar.t souvent attaqué par les P ru (liens, obligés de lever le siège. jjo>
établit l'Ordre des Chevaliers de d'O- Les Rois de Pologne Ladiflas VII ic
brin , pour combattre contre ces peu Jean Casimir le font sottisier. ijt
ples qui étoient encore Idolâtres. Image de la sainte Vierge révérée dans
»4Í ce Monastère qui y attire des Pèlerins
Invoïe une Ambassade au Grand- Maî de toute part. vo
tre de l'Ordre Teutoniquc , pour lui
demander son amitié 8c du secours, & &
donne à cet Ordie les Provinces de
Culm'e 8c de Enbonie. 14Í T\ Arpr ( Emengard ) Grand-Maistre
Fait bâtir la Forteresse de Vogelsank xj de l'Ordre de saint Jean de Jerusa-
pour servir de retraite aux Chevaliers lem , transfère son Couvent à Margat
Tcutoniques. 147 dans la Phénicie aprés la prise de Jé
Conrad de truffe , General de l'Ordre de rusalem par les Infidèles. 7Í
saint Dominique, rétablit les obser Ptolemaïdc ou Acre qui avoit été pri
vances régulières dans les CoUTCDS de sé aussi , étant retournée au- pouvoir
ses. Oídrc. cn Allemagne. 115 des Chrétiens , le même G rand-Msl-
Nnn iij
T A B L E
stre y transfère de nouveau son Cou Fait plusieurs établiíTemens de son
vent & l' Hôpital. U mime. Ordre en differens païs. la me/me.
Diax. ( lc Pere André ) Augustin De- Honorius III. lui donne l'Eglise de
chaulîé d'Espagne , va en Italie pour y saint Sixte à Rome pour en faire un
introduire la Reforme qui y fait de Couvent. %o6
grands progrès. 44 Quitte avec ses Religieux l'habit des
J)eideskWi» , Roi de Damas , est mis en Chanoines réguliers pour en prendre
fuite par Baudouin Roi de Jérusalem , un que la sainte Vierge avoit montré
avec le secours des Chevaliers de saint au bienheureux Raynaud dans une vi
Jean de Jérusalem. . 76 sion, la n (me.
"Dominicains rjp Dominicaines , voïez Fre- Tient un Chapitre gênerai à Boulo
UsPnchturs & Religieuses de t'Ordre de gne , où il renonce avec ses Religieux
saint Dominique. a toutes les rentes & les possessions la
f. Dtmiiique Fondateur de l'Ordre des
Frères Prêcheurs , fa naissance & ses Institue l'Ordre de la Milice de Jcsus-
parens. 198 Christ. i4í
Ses études d'Humanités , de Philoso Sa mort. 107
phie & de Théologie. 199 Sa canonisation par le Pape Grégoire
Son zele pour lc salue du prochain , & IX. 108. ér M8
ses premières prédications, la même. H«minif.e dejrsu Maria (lc Pere ) Car
L'Evêque d'Osrna voulant faire embras- me Déchaussé , rassemble dans une
fer la vie régulière aux Chanoines de Maison plusieurs Courtilannes à Ro
fa Cathédrale , donne un Canonicat à me qui vouloicnt se converrir & qui
saint Dominique , le regardant com forment une Communauté de filles sé
me un sujet capable de soiïtenirla Re culières sous la Règle de saint Augu
forme qu'il projettoit. ico stin. )8i
S. Dominique est 01 donné Prêtre par Duru ( Henri ) Grand Maistre de l'Or
ce Prélat. /* même. dre Teutonique , achete de Waldcl-
Accompagne ce Prélat en France où il mar III. Roi de Dannemarc , les vil
alloit en Ambassade. xoi les de Nerva & de Wcssemberg , avec
Reste en France avec ce Prélat pour quelques Provinces entières dans la
y travailler à la conversion des Albi Livonie. 1/}
geois, la mime. "Durand de Huesca en Aragon , Chef de
L'Evêque d'Osrna étant retourné en quelques Vaudois convertis , vient se
Espagne , saint Dominique est établi présenter avec eux au Pape Innocent
Chesde la Mission, lot III. qui les reçoit favorablemenr , Sc
Etablit le Monastère des Religieuses leur fait donner par écrit leur confes
de Proíiille. la même. sion de Foi. 2.2.
Jette les fondemens de son Ordre, la Fonde l'Ordre des pauvres Catholi
même. ques, it
Va à Rome où il demande la confir Voïez Pauvres Cathtli'jues.
mation de son Ordre au Pape Inno Durand de saint Portien Religieux de
cent III. qui Vapprouve seulement de l'Ordre de saint Dominique , est pour
vive voix. 10 j vu de l'office du sacré Palais , Sc est
Va encore en Italie pour obtenir la ensuite Evêque du Puy & de Meaux.
confirmation de son Ordre que le Pape 110
Honorius III. successeur d'Innocent jjurani ( Raimond ) Religieux de l'Or
III. lui accorde. 104 dre de saint Dominique, est aussi pour
Fait profession entre les mains du Pa vu de l' Office de Maistre du sacré Pa
pe. /* mtjme. lais. 110
Retourne en France où il trouve le pre E
mier Couvent de son Ordre bâti a
Toulouse par les libéralités de l'Evc- Elie deTeuleuse , est élu General de
que de Toulouse , & de Simon Comte l'Ordre de saint Dominique par les
de Montsort. la même. Provinces de France & d'Espagne , Sc
Fait prendre à ses Religieux l'habit les autres qui reconnoissoienr pour
des Chanoines réguliers. xot Souverain Pontife Clément VII. pen
D* S F RINCIP A LES MATIERES.
«Jant lc schiímc qui divisoic l'Eglise. tien àei Colorisi , leur origine. }j
nr Se soumettant au General del'Ordre
tine Evêché , transféré à Perpignan. i6 des Ermites de S. Augustin. 36
trmites de saMt Augustin ( Ordre Reli Clément VI II. approuve leur Congré
gieux ) leur origine. it gation, la mime-
Le Pape Alexandre IV. confirme l'u- trmites de S-, Augustin *e la Congrégation
nion generale des différences Congré de Da' matte , nombre des Couvens de
gations qui ont formé cec Ordre. Ij cette Congrégation. la mime.
Grégoire XI U. approuve les Constitu Ermtttsd; S. Augustin de lit Congrégation
tions de cec Ordre» iff de Genne , leur origine- 3*
Grande étendue de cet Ordre, la mi- Portoient autrefois des sandales de
me. bois. la mime,
L'office de Sacristain du Pape y est trmites de S. Augustin de la Congrégation
annexé par le Pape Alexandre VI 17 à'Illicite , leur origine. 31
Fonctions & prérogatives de ce Sa Erm tes de S. Augustin de la Congrégation
cristain. 18 de Lombariie , cette Congrégation est
Le Pape Pie V-met cet Ordre au nom la plus nombreuse Sc la plus florissante
bre des quatre Mendiant» 19 de toutes- les Congrégations de cet
Leur habillement. 10 Ordre qui ont des Vicaires généraux.
Couvens de cet Ordre qui font immé la mime.
diatement soumis au General. 10.^ Le Couvent de Nôtre- Dame de Brou-
XI proche de Bourg en Bresse, dont l'E
Le Supérieur de celui de Kremen en glise fervoit autrefois de sépulture aux
Moravie est perpétuel , se sert d'ornc- Ducs de Savo'ic , dependoit de cette
mens Pontificaux r & exerce une Juri Congrégation. 31-
diction presque Episcopale, it trmites de S. Augustin de la Congrégation
Mrmitis ii saint Augustin de la Commu do Monte Onono , leur origine, la mi
nauté de B» .rgei, origine de cette Re me.
forme já trmites de S Augustin de la Congrégation
Marguerite de Valois Reine de France de Perouse , leur origine. jx
lés établit à Patis. 37 trmites de saint Augustin de 1» Congré
limites de S. Augustin de la Congrégation gation dt la Feuille , leur origine. /«
de Calibre , font divisés en deux Con- mesme~
. gregations. 34 trm'tit di S.Augustin dt la Congrégation
trmites de faut Augustin de la Congre- de Saxe , leur origine. la mesmt.
'. gation de Carbonniere , origine de ectte Sc soustraient de l'obéissance du Ge
Congrégation. jj neral de tout l'Ordre. 33
'Ermites de saint Augustin dt la Congréga Onc un General particulier, la mime.
tion de Centerbi. L'heresïarque Luther qui étoit Reli
Pie V. permet l'ércction de cette Con gieux de cette Congrégation, corrome.
grégation. 34 la foi de la plupart des Religieux de
Sixte V.approuve les Constitutions de la même Congrégation qui elt ensuite
cette Congrégation. la mejme. détruite. " la mtsin*
Observances de ces Religieux Refor trmites de saint Sentît de Montesabalo .
més-. .. r if entrent dans l'union generale des dif
Xrmitti de saint Augustin de la Congréga férentes Congrégations qui ont formé
tion délia Claustra , font d'abord gou l'Ordre des Ermites- de saint Augu
vernés par un Vicaire gênerai. jj- stin. 14
Cette Reforme aiant été introduite trmites de saint Guillaume , envoïent des
dans tous les Couvens de Castille la députés dans l'Àssemblée generale con
Congrégation délia Claustra perd ce voquée par ordre du Pape Alexandre
titre, elt gouvernée par un Vicaire gê ' " IV. où se fit l'union generale des dif-
nerai , & est divisée en quatre Pro , "fetentes Congrégations qui ont formé:
vinces qui font du nombre de celle» l'Ordre des Ermites de saint Augustin.
qui composent l'Ordre des Ermites de • - »+
S. Augustin. J4- S'opposent àxette union & demandent
Imite* dt saint Augustin dt la Cingregev • ,au.Pàr>e
1 . 1 . . de
, demeurer
- . toûjpurs
.... \ dans !»
TABLE
«{me état , ce qui leur cil accordé. tugal let réunit." 43*
la mime Clément VIL ordonne qu'il n'jr aura
Ermites deS*int Jacques de Mentlie , en qu'un General pour les Espagnols te <
trent dans l'union gencralc des diffé pour les Portugais. lame/me.
rentes Congiegations qui ont foimé Observances de ces Religieux. 441
l'Ordre des Ermites de seine Augustin. Leur habillement. U même.
14 Voïez Moines Erm tes dg S. Jefóme.
Brmitrs d* S. Jérôme m Espagne [ Ordre Ermites de Leuftave , entrent dans l'u
Religieux ) quelques Ermites d'ttalie nion generalc des différentes Congré
Disciples du bienheureux Thomas de gations qui ont formé l'Ordre des Er
Sienne du Tiers- Ordre de S François mites de S. Augustin. 14
passent cn Espagne , te donnent com Ermites de S. Paul premier Ermite m Hon
mencement à cet Ordre. 417 grie ( Ordre Religieux ) son origine.
Ferdinand Pécha Chambellan de Pier }*4
re le Cruel Roi de Castille , son frère Les Religieux de cet Ordre soivent
Eté que de Jaën , & quelques autres d'abord une Règle qui leur est donnée
Seigneurs se retirent arec quelques, par l'Evêque de Cinq-Eglises la mi'
uns de ces Ermite*. 41g me t$>suivantes. ' s
Ferdinand obtient l'Eglise de S. Bar- Cet Otdre est confirmé par Ladiflas
chclemi de Lupiana , & bâtit des Cel Evêque de Cinq-Eglises qui donne à
lules aux environs ou il demeure avec ces Religieux le titre d'Ermites de saint
ces Ermites. U même. Paul premier Ermite. 3x7
Embrassent la vie cœnobitique , & ob L'Evêque de Wesprim leur donne une
tiennent ['approbation de leur Ordre Règle nouvelle. ;i8
du Pape Grégoire XI. qui leur donne L'Evêque d'Agria leur en donne enco
la Règle de S. Augustin. 419 re une autre. U mesme.
Ce Pape prescrit leur habillement , 8c CIeme«t V. Pape leur donne celle de
leur permet de bâtir quatre autres Mo S.Augustin à la prière de Charles II.
nastères qui seroient unis à celui de S. Roi de Hongrie. jij
Barthelemi de Lupiana. 43 1 Lc corps de S Paul premier Ermite est
Les Ermites qui avoient aussi passé>d I- potté de Venise dans leur Monastère à
talie en Espagne , te qui s'étoient éta Bude. U mime.
blis dans le Roïaume de Valence , Perdent plusieurs Monastères dans let
voïant que ceux de Castille avoient révolutions de Hongrie. 33 a,
embrasse la vie caenobitique , obtien* Grégoire XI. à la prière de Louis Roj
nentaufTî la permission du Pape Gré de Hongrie , les exempte de la Juri
goire XI. de faire des vceux solemneli diction des Ordinaires , te les met
sous les mêmes observances des Ermi fous la protection du saint Siège. la
tes de Castille. 4)t meme.
Ceux de Portugal obtiennent une mê Clément X. ordonne qu'il y aura des
me permission de l'Antipape Boniface Etudes établies dans huit Couvens de
. IX. & les privilèges dont joiiisseicnt cet Ordre , te qu'aucun Religieux ne
les Ermites de S. Jérôme de Castille & pourra être élevé à aucune dignité de
de Valence. 4;) l'Ordre qu'il ne soit Docteur cn Théo
Tous ces Ermites s'unissent ensemble logie, lamimt & suivantes.
sous un Chef, & l'Antipape .Benoist Alexandre VIL déclare par un Bref
XIII. leur permet de tenir leur pre que leur véritable nom est celui de S.
mier Chapitre gênerai. 4j; Paul premier Ermite , quoi qu'ils fui-
Tiennent leur premier Chapitre gêne vent la Règle de S. Augustin. 334
rai , te le Pape Martin V approuve Ces Religieux étoient autrefois habil
tout ce que les Antipapes avoient fait lés de brun ; mais Urbain V. leur
en faveur de ces Religieux. 4j< permet de porter un habit blanc. 33 1
Sous le règne de Dom Emmanuel Roi Leurs observances. la mime.
de Portugal , ceux de ce Roïaume se Ermites de saint Paul premier Ermite en
séparent des Espagnols, te forment France ( Ordre Religieux ) leur ori
une Congrégation particulière , mais gine te leur Fondateur sent inconnus.
Philippe II. Roi d'Espagne & de Por • ' ' Î4t
Paul V.
DÉS PRINCIPALES MATIERES.
Faul V. approuve leurs Constitutions, S.Paul premier Ermite , fa naissance Sc
Sc Louis XIII. Roi de France leur per sesparens. 311.
met de s'établir dans le Roïaumc. 341 Est pourvu d'un Canonicat dans l'E-
Sont vulgairement appelles les Frères Elise Cathédrale de Scrigonie. ji-
de la Mort , à cause qu'ils portoient c quitte pour se retirer dans la soli
une tête de Mort fut leur Scapulaire. tude avec quelques Compagnons la
Leurs observances. 3 41. suiv. Embrasse avec eux la vie coenobitique,
Leur habillement. 344 Sc jette les fondemens du Monastère
'Ermites áe S- Paul prunier Ermite m Ptr- de sainte Croix de Pisilia. 31Í
tugal , leur origine. }} 9 S'unit avec d'autres Religieux du Mo
Dressent des Constitutions pour le boa nastère de Patach qui suivoient una
ordre de leur Congrégation. U mîmt. Règle particulieie qu'il donne aulli à
Grégoire XIII. approuve ces ConiH- ses Religieux. 317
tutions. 340 Est élu Provincial de cette Congréga
Font des vœux folemncls , s'unissent tion naissante , qui est confirmée pat
aux Ermites de S. Paul en Hongrie , Sc l'Evêque de Cinq- Eglises qui donne à
se desunissent. la même. ces Religieux le nom d'Ermires de S;
Leur habillement. U mefme. Paul premier Ermite. /* mtfme.
Ermites Servîtes , leur origine. JU S'adresse à Urbain IV. pour avoir la
Clément VIII confirme les Règlement confirmation de son Ordre par le saint
quiavoient été faits pour cette Refor Siège , 8c la permission de suivre la
me, la même. Rcglede S. Augustin , mais le Pape le
Ordonne que le Mont-Senaire sera ap renvoie à l'Evêque de Wesprim qui
pelle le saint Ermitage du Mont Senai- donne à cet Religieux une nouvelle
re , Sc que lc Supérieur sera toûjours Règle. 3t8
choisi entre les Ermites. 311 Sa mort- la mime.
Ces Ermites demandent quelques mi* Extca ( Alphonse dej Archevêque de Se-
tigations au Pape Paul V. qui les dis ville . fa mort. 451
pense seulement du jeune au pain Sc à
l'eau les Mercredis de l'Avcnt 6c du Ca
rême. U même.
Habillement de ces Religieux. 314 FAlcerùeù ( Alexis ) l'un des Fonda
Ermi'es de Vr»ler(uta,zn t rent dans l'union teurs de l'Ordre des Servites nc veut
generale des différentes Congréga point recevoir les Ordres sacrés par
tions qui ont forme l'Ordre des Ermi humilité. 300. & oíì
tes de S. Augustin. 14 Falcmieri ( Augustin ) laisse par son te
Escurial , voïez saint Laurent de sEscu stament vingt mille écus pout être mis
rial. cn rente pendant vingt années , afia
Esterbasi ( Emeric ) Religieux de l'Ordre que les revenus & le fond pussent ser
des Ermites de S.Paul premier Ermite, vir à la canonisation des Bienheureux
est nommé à l'Evêché de Vatzen par Alexis Sc Julienne Falconieri. 319
l'Empcreur Joseph I. Falccnieri (la bienheureuse Julienne) fa
E/r-in- ( Pierre d" ) premier Dom Com- naissance Sc ses parens. 3 17
mendataire de l'Hôpital d'Albrac 17s Reçoic des mains de S. Philippe Be-
Etienne du Bourg du saint Sépulcre Gene nizi l'habic des Oblates de l'Ordre des
ral de l'Ordre des Services , donne les Servites. 31$
mains à une reforme de cet Ordre qui Ces Oblates l'élisent pour Supérieure,
ne subsiste pas. 311 & elle leur prescrit une Règle qui est
Fteuttv V.e{ Guillaume d') Cardinal Sc * approuvée par le Pape Mutin V. la
Archevêque de Rouen , fait bâtir lc même'
grand Couvent des Religieux Ermites Sa mort. la mime.
de S. Augustin à Rome. 10 Lc Pape Innocent XII. permet qu'on
Eusehe , fonde un Monastère proche en fasse l'erfice dans sOrdre des Ser
d' Albi dans le Languedoc. í vîtes , 3c dans la ville de Florence.
Eusibi de Strigtnit ( lc bienheureux ) 319
Fondateur de l'Ordre de* Ermites de Familiers, Officiers de rinquisition, m
Tomt III. Ooo
T A BLE
ÍAVtnne (' Bernard de^ Evêque de Limo par une partie des Religieux assemblé*
ges , prend l'habit de l'Ordre dei'Ar- à Barcelone; mais son élection est con
rige- testée par les autres Religieux qui
Sa mort. 1 84 avoient élu un autre General au Cou
Félix de Corsant Religieux Ermite de vent de Notre-Dame de Puch. vj$-
saint Augustin , fonde la Congréga La mort de lbn Compétiteur termine
tion de la Poiiillc du même Ordre. ce différend , & il est de nouveau élu
î» G encrai par tous les Religieux. 1 8o>
Ferdinand I. Empereur , soit assassiner le S. François d'Aífiíe Fondateur de l'Ordre
Cardinal Martinusius Utissenoviche des Frères- Mineurs , u'a pas été disci
Archevêque de Stngonie , St est ex ple de saint Jean Bon Fondateur de la
communié poux ce sujet par le Pape. Congrégation des Jean-Bonites. 9-
}Ì7 Raisons frivoles que les Augustins ap
Ferdinand III. Empereur , fait venir à portent pour prouver que S. François
Vienne des Augustins Déchaussés. , Sc avoit été de cette Congrégation, la
. leur fait bâtir un Monastère magnifi mime fr suivantes.
que. _ 44 François de Znmfana, Religieux de l'Or.,
Ferdinand d'Autriche, Archiduc & Com dre des Ermites de saint Augustin,jet-
te de Tirol , fait paroître fa pieté cn te les fondement de la Congrégation
faisant bâtir plusieurs Eglises. jxa de Calabre du même Ordre. j+
Fernandex. ( Isabelle ) fonde un Mona frères de £Ave M ana , voïez Serviles.
stère de Religieuses de l'Ordre de S. Frères de h Mo rt, voïez Ermites d*saint
Jean de Jérusalem à Evora en Portu Paul premier Ermite en Erance.
gal' i*+ Frères de U V*JJton de None-Seigneur Jt-
FtucktWang (Conrad ) onzième Grand- fits-Chnft , voïez Servitts.
Maître de l'Ordre Teutonique , est Fridtr e Sxríereuffe Empereur consent
obligé de quitter la Syrie avec ses Che que sa fille Julie prenne l'habit Reli
valiers aprés la prise de la ville d'Acre gieux dans le Monastère des Vierges à
par les Infidèles. 154 Venise qui avoit été fondé par lc Pape
FiHts PenlUntes à Paris , voïez Religieu Alexandre III. jj
ses de la Madelaine à Paris. Frédéric III. Marquis de Brandebourg ,
FiU ' de la Société de S. Thomas de Ville & premier Roi de Prusse. 161
neuve , leur origine. 69 Frideru Duc de Saxe , Marquis de Mis-
Font plusieurs établissemen» en Fran nie & Lantgrave de Turinge , aïant
ce.. 70' été élu Grand Maistre de fOrdre Teu
Leur principale Maiíbn est à Paris* tonique , veut relever cet Ordre des
• au Faubourg saint Germain, la mes- conditions de la paix honteuse qu'il
me. avoit faite avec la Pologne, & ne penc
Ont un Supérieur General qui est élu réussir. ■ Ko
par touies les Maisons. 71 S. Fu'gente T fonde un Monastère dani.
Leur habillement. 71. l'I fie de Sardaigne. 6
Imt«M [ André ] General de l'Ordre Fulgence de Caeamo [le Pcre ) Vicaire
des Ermites de S. Augustin. jí General de la Congrégation de Cen-
Flavian ( Antoine ) Grand-Maître de torbi de l'Ordre des Ermites de S. Au
l'Ordre de saintJean de Jérusalem. 81 gustin , écrit la vie du Pere André del
Foi de Jtsus- Chrtft , voïez Chevaliers de. Guasto Fondateur de ectte Congréga
la Foi deJefus-ChrtJl. tion. 35
Ftrtia ( Louis de ] Evêque de Cavaillon, F»stemberg [ Guillaume] Grand- Maistre
est transféré à l'Evêché de Carpentras. de l'Ordre de Livonie , assiège Guil
laume de Brandebourg Archevêqae de
Faehptes d'Anjou, donne au Grand-Maî- Riga , & le fait prisonnier. 16).
tre de l'Ordre de saint Jean de Jéru Se démet de sa dignitéentre les maint
salem la ville de Bersabée cn recom de Gottart Kettler son Coadjuteur, la
pense de ses. services à la défense de même.
cette place. 76 Fa«/ë»»[Paul) Religieux de l'Ordre de S.
Fourrty (, Pierre dù ) est élu Ceneral de Paul premier Ermite , est nommé à l'E-
l'Qcdu de Nôxrc- Dame, de la Merci ^ yéch&dc Coloczpar l'EmpereurJoseph,
#
DES PRINCIPA LES MATIERES.
de leurs Tierciaires , quoi que Itnt
G Tiers-Ordre ne fût pas encore établi.
66
GA'ìtane ( Camille ] Parriarche d'A Gimnfio [ Dominique ) Archevêque de
lexandrie , & Nonce en Espagne , Sipontc , Nonce en Espagne , & en
protège les Augustins Déchaussés con suite Cardinal , termine par ordre du
tre ceuxde l'observance. 4J Pape Clément VI H. les differens qui
Suret»! ( Marie ) Fondatrice* des Reli étoient encre les Augustins Déchaussés
gieuses de l'Ordre de íaintjcrôme,seg & les Religieux de l'ancienne obser
parens foot vœu de la consacrer au vance. 4|
• service de Dieu , k elle renouvelle ce Girard ( Roger ) Religieux de l'Ordre
vœu aïant atteint l'âge de raison. des Ermites de S. Augustin , introduit
en France uae nouvelle Reforme de cet
Est instruite des observances régulières Ordre. . jtf
dans un Monastère où fa sxur étoit G'defuì de Boitille», prend la ville de
Pri. ure. la mesmt. Jérusalem, & donne quelques Domai
Sa charité envers les pauvres , lors nes qu'il avoit en France à l'Hôpital
qu'elle suc retournée cIkz ses parens. de sainte Mine de la Latine. 73
444 Gendy ( Jean François de ) Archevêque
Se retire dans une solitude pour éviter de Paris , donne des Constitutions
les amours impudiques de Pierre le aux Religieuses Madelonettes de Pa
Cruel Roi de Castille. i» mtsmt. ri*- . , 37|
fonde le Monastère de saint Paul de Gonzaguts ( Anne Catherine de) fa nais
Tolède» 44s sance & ses parens 310
Sa mort. 4,$ Est mariée à Ferdinand d'Autriche
Ctrganelle ( Thomas de) Religieux de Comte de Tirol son oncle , qu'elle
l'Ordre des Servites , est loué de ce porte à bâtir plusieurs Eglises. la mtf-
que tous les ans il disoit la Messe le meì
loir de la veille de Pâques. joj Perd son mari à l'âge de vingt- neuf
Gavant de Laen [ Guillaume ) Religieux ans , & refuse l'alliance de TEmpereur
de l'Ordre de saint Dominique , est Rodolphe II. qui la voulait épouser.
pourvu de l'orEcc de Maistre du sacré ■ . 5"
Palais , & est ensuite Archevêque de Fonde deux Monastères, l'un pour les
Vienne & de Toulouse. 110 Religieuses Servites , & l'autre pour
S. Gaudiese , fonde un Monastère à Na des Tierciaires du même Ordre , auf-
ples. 6 quellcs elle donne des Constitutions
Gazelle , Gouverneur de Syrie , se révol Îiarticulieres qu'elle fait approuver par
te contre Solyman II. Empereur des e Pape. la mime.
Turcs ,& demande de l'artillerie au Prend ('habit de ces Tierciaires avec
Grand- Maistre des Chevaliers de sà fille la Princesse Marie d Autriche.
Rhodes qui lui en envoïc. 88
Est défait St meurt dans le combat la Fait encore bâtir un Monastère pour
me/me. les Religieux Servites- 313
Sainte Geneviève Patrone de Parh,\es Au Sa mort. la mtsmt.
gustins prétendent qu'elle a été de leur G»nr.xltx. ( Jean- Baptiste ) vokz Jean-
Tiers- Ordre. «y Bapt'/le du S- Saer ment.
Gérard Tom- Fondateur des Hospitaliers Gregmr- IX. Pape , fur les differens qu'il
de saint Jean de Jeruíalem , est fait y avoit entre les Frères Mineurs, Sc les
Recteur de l'Hôpital de sainte Marie Religieux Augustins , ordonne que ces
de la Latine. 73 derniers feront habillés de noir avec
Se sépare des Religieux de sainte Ma une ceinture de cuir , 8c qu'ils porte
rie de la Latine.Sc fait une Congréga ront des bâtons ha'its de cinq palmes
tion séparée d'Hospitaliers qui pren eu forme de béquilles , pour être di
nent le nom de S. Jean de Jeruíalem. stingués des Religieux Mineurs. i»
la même' P'uíicurs Au^uitúis refusent d'obéir à
Sa mort. /« mtfme. la Bulle Je ce Pape, qui perra -t à ceux
Les Augustins le mettent au noinbr* de la Congrégation >ìï.s Brttinicus de
0 00 if
-
T A B LE
conserver Icuïs habit! gris fans cein Guillaume de saint AnUn'm Vaudois con*
ture, u verti , l'un des premiers Religieux de
Prend le Grand-Maître de l'Ordre l'Ordre des pauvres Catholiques. iy
Tcutonique pour arbitre des disserens Guillaume Arnaud, l'un des Chefs der
qu'il aToit avec l'Empereui Erideric II. quelques Vaudois convertis , forme
144 avec Bernard Prime une Société dont
Confirme la donation que Conrad le Pape Innocent III approuve la Rè
Duc de Masovic Sc de Cujavie- avois gle. • . 17
faite à l'Ordre Teutoniquc. 14s Guillaume d» Sayone Religieux de 1 Or
- Approuve l'Ordrc de Nôtre-Dame de dre de saint Dominique, est pourvu de
la Merci. a7 1- l'office de Maître du sacre Palais , âí *
Grégoire X í. Pape , permet aux Ermite» est ensuite Cardinal. no
de S. Jérôme en Espagne de faire des Guillaume de Brandebfurj Archevêque
vœux folemncls fous la Règle de saint de Riga embrasse l' hérésie de Luther.
Augustin* 419. ^>4jt 16)
Grégoire XIU. Pape , rétablit Jeanl'Evc. Lc Grand- Maistre de! Ordre de Livo
que de la Cautère Grand- Maître de nie l'astiege , & te fait prisonnier , 3i
1 Ordre de saint Jean de Jérusalem le Roi de Pologne oblige ce Grand-
qui avoit été luspendu de sa dignité. Maître à lui rendie la liberté, le mi
9* me.
Approuve les Constitutions des Ermi Qerald , Evêque de Limoges». >ïo
tes de S. Paul premier Ermite en Por GuilltlmitêS , voïez. Ermites desaint Guil
tugal- J40 laume*
GUgotre XV. Pape , érige la reforme des Guilltmette de Vantaux première Supé
Augustins Déchaussés d'Espagne en rieure du Monastère de Proiiillc des
Congrégation , & accorde à ces Reli Religieuses de l'Ordre de S. Domini
gieux un Vicaire General. 46" que. Z41
Permet aux Hospitaliers Haudricttcs Gui Seigneur de Joinvi'.le , fonde un Hô-
de prendre la Règle de saint Augustin. (litai à Boucheraumont pour y recevoir
es pauvres passans , & en donne le
Sépare les Religieux Dcchauílcs de foin à des personnes séculières qui y
l'Ordre de la Merci , de ceux de l'ob- forment une Communauté. 389
servance. zyo Procure à ces Hospitaliers un établis
G'egiire d* Crémerie , Religieux ck l'Or sement à Pavic. lamime.
dre des Ermites de saint Augustin , Leur donne la Règle du Tiers- Ordre
l'un des Fondateurs de la Congréga de saint François. j?t
tion de Lombardie du rheme Ordre. Fait des Regíemcns pour eux de leur
, ** consentement. 391
Crinier ( Dominique) Religieux dr l'Or-. Gusman ( Euphrasine ).Princesse d'Asco-
dre de saint Dominique , est pourvu li , fait bâtir à Madrid un Monastère
de soffice de Maître du sacré Palais , pour les Augustins Déchaussés. 4$
& est ensuite Evêque de Pamicrs.
11.0
Crille ( Prudence de ) Demoiselle Espa
gnole , fait servir d'Hospice pour les HAudriettts, voïez Religieuses de ÍAfi
Evêques chassés d'Irlande, íà maison semptien de Nôtre-Dame.
qu'elle avoitù Madrid- jí Heem>\ei\e [Gérard) Conseiller de Jean
Aïant pris le dessein de se retirefdans Duc de Bavière , fonde un Monastère
un Monastère ,elle change fa maison d'Augustines à Dordrecht en Hollan
tn un Monastère qu'elle fait bâ:ir de. S4
pour des Religieuses Augustines Oc- Henri IV. Roi de France augmente les
chaussées. 57 bâtiment de l'Hôtel-Dicu à Paris.
Ht-iUaume Cardinal dn titre de S-. Eusta-
chc ,fait des Reglemens pour termi londe l'Hôpiul de S. Loiits pour les
ner h s difïcren» survenus dans la Con pestiférés. !•*
grégation des Augustins Jean-Boni, Henri Roi de Jérusalem, accorde à l'Or-
lesv 7 d« Teutoniquc la Croix potencée d-'or.
DES PRINCIP A LES MATIERES.
•pii croient les armes du Roïaume , vir de demeure à ses Religieux. six
pour la joindre à la Croix de fable qui Hôpital de saint tek s , fondé par Henri
lui a voit été donnée par le Pape Celc- IV. Roi de France pour les pestiférés.
stinltl. 14) Jei
Henri de 7.*fipsan Roi de Chypre , don Hospitalières de I'Hitel-Dieu de Paris ,
ne 1' 1(1; de LimiíTon pour retraite aux voïex Hôtel- Dieu de Paris.
Hospitaliers de (aint Jean de Jérusa Hôtel-Ditu de Paris, Raynaud Evêque de
lem , aprés que les Infidèles se furent Paris , donne la moitié de cet Hôpital
empirés de la yille d'Acre. m 7? aux Chanoines de fa Cathédrale , Sc
fítìii Marquis de Misnie , rient au se Guillaume l'un de fes successeurs , le
cours des Chevaliers de l'Ordre Teu- donne entièrement à ces Chanoines.
tonique , attaque la Pomeranie , & _ i8<
oblige les peuples de ce pais d'embras Etoit autrefois deWrvi par des Reli
ser lc Christianisme. "48 gieux St des Religieuses , & le Supe,
Henri Evêque de Calme , de l'Ordre de rieur , fous le nom de Maistre , prêtoir
saint Dominique , prend l'habic de serment au Chapitre de la Cathédrale.
l'Ordre Teutonigue, St le fait piendre ^ la même.
aussi à ses Chanoines. i<4 Observance de ces Religieux Hospita
Le Grand-Maistre de cet Ordre sou liers , & leur habillement. 18 y
met cet Evêché à l'Archevcque de Ri Saint Louis Roi de France prend cet
ga après avoir été pendant trois cens Hôpital fou» fa protection lame/me.
ans soumis à l'Archevêque de Gnef- Les Frères & les Sams de cet Hôpital
11 c. I* mejmt. dévoient aux quatre Fêtes annuelles
Henri de Gxn.i Archidiacre de Tournai , porter les Reliques de la Chapelle du
les Religieux Servitcs prétendent qu'il Roi jusqu'à trente quatre lieues de Pa
étoit de leur Ordre. 308 ris où le Roi feroit. la mesme.
Ces Religieux font une ordonnance Principaux bienfacteurs de cet Hôpi
dans un de leurs Chapitres généraux, tal, la mime.
qu'on ne pourra enseigner parmi eux Les Religieuses desservent seules pré
«l'autre Doctrine que celle de Henri sentement cet HôpitaU 18?
de Gand. la même- Ces Religieuses faisoient autrefois
Rereiia ( Ferdinand de ) Grand-Maistre douze ans de Noviciat. 190
de l'Ordre de saint Jean de Jérusalem, •Sont reformées par la Mere Geneviè
tonde un Monastère de Religieuses de ve Bouquet., la mtfme:
ect Ordre à Caspe en Espagne.- 114 Ces Religieuses ont aussi le foin de
Hervi ( Charles Bénigne ) ancien Evê l'Hôpital de saint Louis. 191
que de Gap est pourvu de la Dotninc- Nombre des Novices qu'il y a ordinai
ried'Albrae 174 rement à 1 Hôtel-Dieu, lamefnu
MMtyzmsttt* [ Conrad ) del'OrdreTeu- Habillement de ces Religieuses, rjj
tonique,& Mailtre Provincial en Li Sainte Hostie outragée par un Juif à Pa
vonie , soumet à cet Ordre la Semigalie ris, 3c recueillie par une femme Chré
lc la Curlande. if f tienne qui la pette a l'Eglise de sains
Moenícè [ Geofiloi ^Grand-Maistre de Jean en Grève, où die est encore con
l'Ordre Teutonique , transfère ía ré servée 8c exposée.
sidence en Prusse dans la ville de Ma- Hugues III- Roi de Chypre , ses préten
rienbourg. , après que les Infidèles eu tions fur le Roïaume de Jérusalem cau
rent pris la ville d'Acre en Syrie. sent la perte de la vi'le d'Acre. 76
i«t> Jiumtirt[ le bienheureux] General de-
Maurim III- Pape , confirme les dona l'Otdre des Frères Prêchcurs.Cet Or
tions qui avoient été faites à' l'Ordre dre fait cinquante cinq établissement
de S.Jean de Jérusalem par André Roi cn disserens lieux fous son gouverne,
de Hongrie. >j ment. *oj-
Approuve St confirme l'Ordre de saint HutnttrtlT. Dauphin de Viennois , fon
Dominique. 106 de le Monastère de Mont-fleuri peur
£ aie ce Saint Maistre du sacré' Palais , des Religieuses de l'Ordre de S. Do
tt lui donne «'Eglise de sainte Sabine , minique*
a*cc une partie de sou Palais pourser-
Ó-oo n»
TA BLE
& ils ne reçoivent qu'a prés de rudes
épreuves , ceux qui vouloient entrer
dans leur Société. 411
J Acquit 1- Roi d'Arragon , Pierre II. Humiliation que Jean Colombip veut
son père l'envoïe a Simon Comte de pratiquer dans une terre qui lui avoic
Monfort pout lui donner un azile pen appartenu , & où il avoit commis plu
dant Je troubc de la guerre. 1*7 sieurs vexations. 411
Devient prisonnier de ce Comte aprés Çait approuver son Ordre par le Pape
la perfi fie de l'ierrc II qui s'étoit li Urbaú^V. La même.
gué avec les Chefs des Hérétiques Al Sa mort- 414
bigeois, ta min e. Sa canonisation. 415
Le Comte de Matufort lui donne la Sah t feati Facond Religieux de l'Ordre
liberté. ^ i6t dj^ Ermites de S Augustin , canonise
Ce Roi. contribue à la fondation de par le Pape Alexandre VIII. 19
I Ordre de 1a Merci. 169 Saint Jf an dé Jirualtm , O'dre Militai
Veut que les Religieux de cet Ordre re & Hospitalier , son origine. 71
portent fur leurs scapulaires les armes Gérard Tora , est le premier Recteur
d'Arragon. 17I de l'Hôpital de Jérusalem, & fait une
Leur donne un quartier de son Palais Congrégation séparée d'Hospitaliers
pour leur servir de Monastère. 171 qui prennent le nom de S Jean de Jé
Prend la ville de Murcie fui les Mau rusalem. 73
res. *7j Paschal II. le» met sous la protection
Aïant pris celle de Valence, il donne du saint Siège , & ordonne qu'après la
une mosquée aux Religieux de la Mer mort de Gérard , les Recteurs feroient
ci pour cn faire une Eglise , avec des élus par les Frcrcg Hospitaliers. U m*~
bâtimens joignans pour en faire un me.
Monastère. *7Í Raymond du Puy aïant succédé à Gé
Donne le titre de Baron d'Algar , au rard , prend la qualité de Maître , Sc
General de cet Ordre. 178 donne une Règle aux Hospitaliers.
J'rellen Roi de Pologne profitant des 74
brouiPeries qu'il y avoit dans l'Ordre Ce que contient cecte Règle, la me/m*
Teutonique . attaque la Prusse, & fait ér survantes.
ensuite la paix avec l'O dre. 155» Cette Règle est approuvée par le Pape
Saint J an Ben , Fondateur de la Con Calixte II I. te par plusieurs de ses
grégation des Jean Bonites > fa nais successeurs. 7J
sance- 8 Raymond s'offre avec ses Hospitaliers
Assemble des Disciples , & obtient du au service du Roi de Jérusalem pour
Pape Innocent IV. la permission de combattre contre les Infidèles , & sé
suivre avec eux la Règle de S. Augu pare les Hospitaliers en trois classes ,
stin, la mime. dont la première fut des Nobles qu'il
Sa mort. la mime- destina principalement à la profession
gsint Jean Celembin Fondateur de l'Or des armes. la mefme*
dre des Jefuates , passe par routes les Titre que prend le Grand- Maistre de
charges de la Republique de Sienne , cet Ordre. 76
& devient même Gonfalonier. 408 Ces Hospitaliers ont des d fferens avec
Sa conversion par la lecture de la vie le Patriarche de Jérusalem. & les Evê
des Saints. la mtsmi. ques de la Palestine. 77
Fait de fa maison un Hôpital pour y Aident Baudouin 1 1 1. Roi deJérusalem
tecevoir les pauvres & les malades. la à recouvrer la valée de Moïse, & à de-
même, . livrer les Chrétiens de Mésopotamie
Mino Vincenti Gentilhomme Sien- du joug des Infidèles. laintsme-
nois , se joint à lui pour uuc si sainte Les Chrétiens aïant perdu la ville de
oeuvre. 409 Jérusalem, le Grand. Maître des Hos
Distribuent tous les deux leurs biens pitaliers transfère son Couventà Mar.
aux panures & à des Monastères , pour gat , & delà à Ptolemaïde. 78
ac plus vivre que d'aumônes. 410 Cette derniere ville aïant été prise par
Plusieurs personnes se joignent à cuz, les Infidèles , les Hospitaliers se reti
DES PRINCIPALES MATIERES.
rent ì Limidbn qui leur est donné par Chaque Langue est appellée Auberge.
Je Roi de Chipre. 79 ft
Obtic-inenr de l'Empereur Andronìque Origine des Commanderies de cet Or
risle de Rhodes qui s'étoit révoltée dre. 99
contie cc i'rince , & y avoit fait venir Commanderies Magistrale* annexées
les Sarazins. la mi n*. à la dignité de Grand Maître. - 100
Attaquent cette Isle , fc s'en rendent A quel âge on peut être reçu dans cet
maîtres. 80 Ordre. ioj
Les Turcs assiègent cette Isle , & lc Cérémonies qui se pratiquent à la vé-
Comte de Savoie étant venu au secours tute & à la profession des Chevaliers.
des Chevaliers , oblige les Infidèles à it>7.(9>su-v.
leverjc siège. /* m'"i>*. Habillement des Chevaliers & des
l'Ordre de saint Samson de Constan Chapelains de cet Ordre. 114
tinople & celui des Templiers , font Urbain VIII- accorde le titre d'Emi
unis à celui de saint Jeaa de Jérusa nence au Grand-Maître de cet Ordre»
lem. 81 nj
Les Chevaliers de S. Jean de Jérusa Le bienheureux Jtfen de U Caverne Supé
lem déposent leur Grand-Maître Foul rieur de la Congrégation des Ermite»
ques de Villaret. /* minu. de S. Augustin, la.
Remportent une victoire signalée sûr Le a. Jean de la Ceie Supérieur de la mê
les Turcs qui vouloient assiéger Rho me Congrégation. la me/me.
des Si Jean III. Roi de Portugal fait venir d'Es
Les Turcs assiègent cette place, & font pagne des Religieux de l'Ordre des
encore obligés de se retirer. la mes- Ermites de S. Augustin pour reformer
me. ceux de son Roïaump. j.
Bajazet Empereur des Turcs se rend Jean d'Autriche , frère naturel de Philip
tributaire de cet Ordre. lot mime. pe II. Roi d'Espagne , commande i 'ar
Ce Prince envoie la main droite de S. mée des Chrétiens à la bataille de Le-
Jean-Baptiste au Grand-Maître d'Au- pante. 9%
buslon. 8} Jean Archevêque de Bremen , est nom»
Soliman II. attaque l'Isle de Rhodes mé Commissaire par se Pape Clément
avec une puhTinte armée , & la prend V* pour informer contre les Cheva
par la trahison du Chancelier de l'Or liers Teutoniques fur plusieurs Chefs
dre. 81 d'accusation. . 157
Après la perte de cette Isle, les Che Jean Simon Evêque de Paris , donne des
valiers de S. Jean de Jérusalem sont Constitutions aux Religieuses Filles-
leur résidence pendant un tenu à Viter- Pénitentes à Paris. )fs>
be qui leur est accordée par le Pape Jem d'Alarcen, Religieux de l'Ordre.
Clément VII. 8? des Ermites de S. Augustin , introduit
Obtiennent de l'Empereur Charles- l' Observance Régulière dans plusieurs
Quint l'Isle de Malte avec ses dépen Couvcns d'Espagne- 33
dances. U mi ne. Jean- Baptiste du S. Sacrement ( le Pcre )
Soliman attaque encore cette Me , Fondateur des Religieux Déchaussés-
aprés avoir pris Tripoli aux Cheva de l'Ordre de Nôtre-Dame de la Mer
liers , & est contraint de sc retirer. ci , fa naissance & fes parens> 1 s4
90 Prend l'habit de l'Ordre de Nôtre-
Cette Isle est encore attaquée inutile Dame de la Merci , & fait fa profes
ment par les Turcs. 9%. sions 18 c.
La profession des armes n'empêche pas Est otdonné Prêtre, & gagne un grand',
«es Chevaliers d'exercer l'hospitalité nombre d'ames à Dieu par ses prédi
à Malte. fy cations, latmfme.
Etat présent de l'Ordre de S. Jean de Est enroïé par ses Supérieurs dans les
Jérusalem. 96 Indes , ií y convertit on grand nom
Est composé de différentes nations ap- bre d'Infidèles. xl6
pellées Langues. la mime. Etant de retour dans fa Province , le
Grands Prieurés affectés à chaque Lan* General le choisit pour être Chef Sc
iuc* y? Directeur de la reforme qu'il avait
T A B L E
entrepris d'établir dans quelques Cou des premiers Religieux de l'Ordre des
vent. /« mtsmt. pauvres Catholiques. xj
Cette Reforme aïant été détruite par Jean de Navarre Religieux de l'Ordre des
le néme General, le P. Jean- Baptiste Ermites de saint Augustin , l'un des
' cherche les raoïens de rétablir cette Fondareurs de la Congrégation de
Reforme. la mifmt. Lombardie du même Ordre. ja.
La Comteífc de CastelU* qui vouloit Jean de Tojjfigann Religieux de l'Ordre
fonder deux Couvens de c^Mc Refor des Jcsuates . & ensuite Evêque de
me ,tt'en aïant pu obtenir h consen Ferrare, dresse la Règle qui a été sui
tement du General , a recours au Pape vie pendant an tems dans cet Oidre.
Clément VIII. qui lui accorde deux
Brefs paur ce sujet. 187 Jean de Waldtsusen General de .l'Ordre
Ces Brefs contenant l'érection d'une des Frères Prêcheurs , fonde trente,
Congrégation de Religieux reformés quatre Couvens de cet Ordre. 109
de l'Ordre de la Merci , ausquels il Jtan dt Vtrceil General de l'Ordre des
donnoic pour General un Religieux de Frères Prêcheurs. Cet Ordre faic cenc
l'Ordre de saint Jérôme, le Pere Jean- vingt cinq étabiissemens en disserens
Baptiste ne veut pat les recevoir ; ce lieux, fous son gouvernement. 1*9
3ut fait que le General de la Merci Saint Je4mt de J'ffte, Monastère de l'Or
onne son consentement à sa Refor dre des Ermites de saint Jérôme , où
me, la mtsmt. l'Empereur Charles V. se rctiie. 45 8
La Comtesse aïant auíK consenti i ce Jérôme Dafct*nt General de l'Ordre des
que le Pere Jean Baptiste desiroit,fait Jcsuates , étend beaucoup cer Ordre.
. bâtir les deux Couvens qu'elle avoit
promis , & le P, Jean-Baptiste t com JeUnimitts, voïez Ermites de saint Jerômt
mence fa Reforme, iS S. r$> 18? tn Hspagne.
Le Pape Paul V. approuve cerre Refor Jtsuntes de saint Jérôme ( Ordre des ) son
me , Sc Grégoire XV - sépare les Reli origine. 4u suivîmes.
gieux Reformés de ceux de l'Obfer- Manière d'éprouver les Novices dans
vance. 190 le commencement de cet Ordre. 411
Urbain VIII. leur accorde un Vicaire Est approuvé par le Pape Urbain V.
General. la mtsmt. 4't
Mort du P. Jean-Baptiste leur Fonda Ce Pape prescrit l'babillement que les
teur. 189 Religieux de cet Ordre dévoient por
JtawBtnitts . voïez Augustins de la Ctn» ter. 41 1
grtgntion destjje*n- Bonites. Ces Religieux sent accuses de soutenir
Jean dt U Crtix ( le Frère ) Religieux les erreurs des Fraticelles , & sont ju
Bethleémite aux Indes Occidentales , stifiés, la me/me.
va en Espagne pour obtenir du Roi la ■ Le bienheureux Jean de Toflïgnan
confirmation de l'Hôpital de Guatte- dresse la Règle de «et Ordre , 5í ils
mala que ce Prince accorde. jíj suivent dans la fuite celle de S. Augu
Gouverne la Congrégation des Bc- stin, la me'tne.
thleémites après la mort du Fondateur Alexandre VI. ordonne que ces Reli
qui l'avoit nommé pour son successeur. gieux seraient appcllés Jcsuates de S.
JÍ4 Jérôme. 414
Dresse les Constitutions de cette Con Sont auslì appcllés Clercs Apostoli
grégation, la mtsmt' ques, la mtsmt.
Envoie des Frères au Pérou pour y fai. Paul V.Ieur permet de recevoir le» Or
re des étabiissemens. i/j dres sacrés. 416
Institue les Religieuses de cet Ordre. Urbain Y III. approuve leurs Consti
mtsmt' tutions. 41s
Jean it saint istevan Religieux de l'Or Leurs observances. *\t
dre de saint Jérôme & Prie«r de l'Es- Sont supprimés par le Pape Clemenr
curial , clt nommé à l'Evêché de Mon- IX. . 4' 7
donedo par le Roi d'Espagne Philip Personnages illustres qui ont été de cet
pe V. 441 Ordre. A18
Jean dt Kêrbtnnt Vaudois converti, l'un Voïez SLtliiùusisJesuattt.
Innocent
DES PRINCIPALES MATIERES.
innocent ll.Ptpe , approuve ce qui avoit Servîtes de faire l'Ossice de la B. Ju
été ordcAié par Raimond du Pui pour lienne Falconierì. 319
la réception des Chevaliers de l'Or Inquisition , diffèrent sentimens touchant
dre de saint Jean de Jérusalem , 8c le tems de son établissement , 8c par
leur donne pour étendait à la guerre qui elle a été établie. xif
une Croix blanche pleine en champ de Passe en Pologne en Italie & en d'au-
gueules. 77 txes Provinces où les Religieux de S.
Innocent Ut. Pape, reçoit la profession Dominique exercent l'ossice d'Inqui
de foi de Durant de Huelca , & de siteurs en plusieurs villes, lamesmt.
quelques autres Vaudois convertis qui Les Inquisiteurs de Toulouse 8c de
forment l'Ordre des pauvres Catholi Carcassonne subsistent encore, mais
ques, i) fans aucune autorité. air
A pprouve la Règle de cet Ordre, l 4 Infabatis , voïez Vauiois.
Ecrit en leur faveur à plusieurs Evê Isabelle de Leet , fonde un Monastère de
ques, ij. fr 17 Religieuses de l'Ordre de S Jean de
Approuve la Règle de la Société de Jérusalem à SevOle , 7 prend l'habit ,
Bernard Prime , 8c de Guillaume Ar & en est Prieure. 114
naud , autres Vaudois convertis. 18 Jourdain de Stxe ( le bienheureux ) est
Approuve aussi les Statuts de l'Ordre élu General de l'Ordre des Frères Prê
de saint Samson de Constantinople, 8c cheurs après la mort de S.Dominique.
met cet Ordre sous la protection da toi
S. Siège. 8t Va en Terre- Sainte, 8c le vaisseau fur
Confirme l'Ordre des Chevaliers de lequel il est monté , périt en entrant
Livonie. ift dans le port d Acre. 10»
Permet à l'Evêque d'Osma & à saint Jste-Verte , Coramanderic de l'Ordre de
Dominique de rester en France pour y sajnt Jean de Jérusalem affectée pour
travailler à la conversion des Albi des Chapelains de cet Ordre , fa fon
geois. 101 dation. 11;
Approuve de vive voix l'Ordre de ce Grande étendue' de ses bìtimens. 1 17
Saint. *Oj Le Sénat de Strasbourg écrit une Let
innocent IV. Pape , donne aux Ermi tre au Grand- Maître , où il fait féloge
tes de la Congrégation des Jean Bo de l'Obscrvance fcgnlierc qu'on y pra-
nites la Règle de saint Augustin. tiquoit. 118
7 Cctce ville aïant embrassé l'hercsie,
Erige la ville de Riga en Livonie , en les Magistrats font de grandes vexa
Archevêché. ij8 tions aux Chapelains de cette Com-
Innoetnt VI II. Pape , accorde aux Che mandeiie , 8r les obligent d'en sortir»'
valiers -de l'Ordre de saint Jean de Jé la mtfme-
rusalem beaucoup de privilèges, te La p'us grande partie des bi-imêrrs
renonce au droit que ses prédécesseurs font abbatus par ordre des Magistrats.
avoient de nommer à plusieurs bénéfi Uf
ces de la Religion. 84 Aprés la Paix de Westphalie , on per
Honore le Grand Maître d'Aubusson met aux Chapelains d'y retourner, la
du Chapeau de Cardinal, St le fait Lé mtfme.
gat du saint Siège dans f Asie, la mes- Cette ville s'étant soumise au Roi de
m$. France , 8c les Chapelains aïant de
Demande à ce Grand- Maître le Prin- mandé des dedommagemens aux Ma
. ce Z zimc , 8c reçoit à Rome ce Prince gistrats , fond un accord avec eux, pat
avec tous les honneurs dûs à une per lequel ils cèdent aux Magistrats l'ifle-
sonne de son rang. la mtfme- Verte > & on leur donne en échange
Permet aux Religieux Servîtes de célé le Couvent de saint Marc dans la ville.
brer une Messe lolcmnelle le Samedi- la mtfme.
Saint au soir. )t)t Cette Commandetie est élective, 8c le
Janortnt XI. Pape , permet aux Religieux Prieur se sert d'ornemens Pontificaux.
Hospitaliers Bethlcémites défaire des 119
vœux solemncli. jjj Le Grand-Prieur d'Allemagne a droit
ln»oc»nt~XU- Pape.pcrmct aux Religieux 4c visite dans ccttc Commandetie» 8e
TtmlUy Ppp
T A B L E
dans cell? de Scclcstae qui y est unie. ruGIcm,sont 1<» différentes nations
t. irr.t. dont il tít composé # $6
J.tìe //■ Pape,exemte les Religieux Er Prieurés de chaque Langue. S7
mites de faine Augustin d: la Congré Langue1 ( M ) Curé de saint Sulpice à
gation dé Saxe , de la Juridiction du Paris , est élu Supérieur Générai tics
General de tout l'Ordre , & les soumet Filles de la Société de faim Thomas
à celles de quelques personnes séculiè de Villeneuve 7*
res, a Santt.la ( Benoît) l'un des Fondateurs de
Ji.lit fille de l'Empereur Frideric Barbe- l'Ordre dts Servîtes , est élu General
rousse , prend 1 habit Religieux dans de cet Ordre. joj
le Monastère des Vierges à Venise,qui Sa mort. la mime.
avoit été fondé par lc Pape Alesan- Lato (Jean) Religieux de l'Ordre de Nô
* drelll. JJ tre-Dame de la Merci , & C ardinal.
Jumeaux ( Pierre les ) Prévôt de Paris, 181,
aïant condamné un écoiicr ^ l' Uni Saint Laurent <i* tEscurial , célèbre Mo
versité de Paris à être pendu , est ex nastère de l'Ordre des Ermites de faine
communié , & va trouver le Pape Clé Jérôme en Espagne , richesses de ce
ment V.pour avoir l'absolution de son Monastère. .439
excommunication. }■?} Laurt'ìc ( Denis) General de l'Ordre de»
Penda«t son absence l'Official de Pa Servîtes , est fait Cardinal par lc Pape
ris , le siège Episcopal étant vacant > Paul III. ;
fait aller toutes les Paroisses en Pro Lafearis ( Paul de ) Grand-Maître de
cession jetter des pierres contre la mai l'Ordre de saint Jean de Jérusalem.
son de te Prévôt. la mesme- 9i
Jtngingin ( Conrad ) Grand- Maître de Donne des Constitutions aux Reli
fOrdre Tcutoiûque, fait la paix avec gieuses reformées de cet Ordre du Mo
le Roi de Pologne. ij8 nastère de Toulouse. • ijj
Jungingen ( Ulric ) frère du précédent & Lafitc ( Jean de) Grand- Maître de l'Or
son successeur , rompt la paix que son dre de S. Jean de Jérusalem , oblige
frère avoit faite avec la Pologne , & Jes Turcs de lever le siège de Rhodes.
peid la bataille de Tanncbcrg. la mes- 1%
Ltmey ( Jean de ) Religieux de l'Ordre
de saint Dominique , & Confesseur de
Philippe IV. Roi de France ,est pour
KAroiien , voïez Carmtanrtes- vu de l'Office de Maître du sacré Fa-
Kcr.e» COtton de)Graud-Maître de lais, no
l'Otdre Tcutoniquc. 141 Léon X Pape , ordonne au General de
Xtttler fGottart) Grand- Maître de l'Or- l'Ordre de saint Dominique de séparer
<lre de Livome , embrasse l'hercfîe de les Couvens reformés de cet Ordre es»
Luth r. 16) France qui dépendaient de la Congre»
lait un traité avec la Pologne , dont _ gation de Hollande . 3c d'en faire une
■ne des cooditiens fut qu'il feroit Duc Congrégation particulière. 117
des Duchés de Cui lande Si de Scmi- Léon Duc de Russie , obtient de l'Empe
galio. 164 reur Charlemagne une Image de la
Epouse la Princesse Anne de Mecxlen- sainte Vrrge qu'il porte en Russie , 9c
bourg x dont il a plusieurs enfans. la qui est présentement révérée dans le
mtsmt. Monastère de Czestochovie en Polo
gne. JJ-O
Histoire de cette sainte Image , & de
LAdiflas Evêque de Cinq-EgIiscs,coH- ses Translations. U me[me & juiv.
tìrme la Congrégation des Religieux Léonard de f.orense General de l'Ordre
Ermites de saint Paul premier Ermite de saint Dominique , est nommé à cet
en Hongrie. 317 Office par le Pape Martin V.pour met
la tfraricom à'Antanne ( Pierre ) Gene tre fin au schisme qui regnoit dans cet
ral de TOrdre des Ermites de S. Augu. Ordre qui reconnoissoit deux Géné
st n. 11 raux. *ij
Li'/jM* daas l Oidrc de saint Jean de Je- Ltoìnstts Átoïc* Vaudits* ■
DES PRINCIPALES MATIERES.
Lepante , voiez Bataille de L'f.intt. des Ermites de saint Jérôme , & est
£#v*í(Pierre de) est transféré del'Evêché dans la fuite General de cet Ordre.
de Cambrai à celui de Baïcuz , & éta la ri.ême.
blir à Kaïeux les Hospitaliers de U Entreprend la reforme de cet Ordre ,
Charité de Nô^re Dame, jjj & établit un Ordre nouveau fous Jc
Lin m«< ( imon ) Religieux de l'Ordrc titre de Moines Ermites de S Jérôme.
des Ermites de saint Augustin > com 4JO
mence avec le Père André Proies la Donne à ces Religieux d*s Constitu
Congrégation de Saxe du même Or tions tres austères , tirées en patfie de
dre, jì celle das Chartreux, lu mefme. '
Stint Leiiìt Roi de France , permet au Leur donne aussi une Règle tirée des
Grand Maîrre de l'Ordrc Teutoni- écrits de S Jérôme. 4ji
quî d'ajoûtfr des rieurs de Lis d'or Martin V. lui donne l'administration
aux extrémités de la Croix de cet Or de l'Archevéché de Scville, & un pou
dre 144 voir pour accommoder les differens
Fait renir en France des Religieux de qui étoient entre les Evêques de Ca
l'Ordrc de la Pénitence de J Íuj-C . & stille. 4j,
leur dj.i se plusieurs écablissemens. Remet l'administration de cette Egli
17 1 se entre les mains du Pape Eugène I V.
LoUi- Xtl Roi de France , faio separer U mime.
Jes Couvens reformés de l'Ordrc de Sa mort. 4f£
saint Dominique qui dependoient de Luch'm ( Paul ) General de l'Ordre des
la Congrégation île Hollande , & en Ermites de saint Augustin , visite en
fait faire une Congrégation particu qualité de Commissaire Apostolique du
lière. 117 Pape Alexandre VII. le grand Cou
Leiiis Infant de Portugal , fonde à Fior- vent des Religieux du meme Ordre à
de Roses un Collège de trente Chape Paris , & y fait plusieurs Reglemcns.
lains de l'Ordrc de saint Jean de Jé ti
rusalem, & un Monastère de Religieu Lttcius III. Pape , excommunie les Vau-
ses du même Ordre à Extrcmos. 114 dois. 14
Leiiis de Lf n Religieux de l'Ordre des Ne veut pas approuver un Institut que
Ermites de saint Augustin, poursuit en quelques Vaudois convertis vouloient
Espagne la reforme des Augustins Dé former , à cause de quelques pratiques
chaussés qui avoit été commencée en superstitieuses qu'ils obíervoient. 17
Portugal. • 41 Lupus ( Christian ) Religieux Ermite iç
Est dénoncé à l'Inquisition comme saint Augustin, est appellé à Rome par
soutenant des propositions hérétiques, le Pape Alexandre VIL refuse un Eve»
est mis en prison à cc sujet , & est ju ché , & 1 office de Sacristain qui lui
stifié, 41 sont offerts. 19
Sa mort. 41 Est estimé par le Pape Innocînt XI &
Leiiis Je Mantoia Religieux de l'Ordre par le grand Duc de Tofcann- qui lui
des Ermites de saint Augustin , va en offre une pension pour lc retenir à ía
Portugal pour rétablir dans les Cou Cour. la mefme.
vens de son Ordre ks observances ré Ses écrits 3c fa morr. la mime.,
gulières , & refuse l'Evêché de Viseu Luzignan ( Paul Philippe de Lezay de )
qui lui est offert par le Roi Dom Se Evêque de Rhod z, reçoit commission
bastien. 38 de Loti s XIV. Roi de France, pout
jjiup d'o.'medo Fondateur des Moines Er s'informer de l'état des Hôpital d'Al-
mites de saint Jérôme , sa naissance & brac. I7J
srsparens. 448
Etudie en Droità Peroufc, & y lie ami*
tié avec Antoine Colomne qui fut en MAhomet IL Empereur des Turcs ^
suite Pape sous le nom de Martin V. assiège Rhodes avec une puissante
la mefme. armée , & est obligé de se recirer 8k
Estemploiéen plusieurs négociations Maître du sacré Palais à Rem* , origine
par lc Roi d'Arragon. 449 de cet offi.e qui est toûjoun po'ìedé
Prend l'habit Religieux dans l'Ordre • par un Religieux de l'Ordre de faine
Ppp ij
TA B L I
Dominique. 111 Jefuates. 41Ì
Eugène IV. veut que le Maître du sa Maria -e d* saint Joseph ( la Mère ) Fon-
cré Palais ait place dans la Chapelle datrice des Augustins , dites de la Rc-
Papale immédiatement après le Uoren collection , fa naissance & ses païens.
des Auditeurs de Rote. uj S*
Calixte 111. confirme , non- feulement Se fait Religieuse dans le Monastère
te droit qu'Eugène lui avoit accordé des Augustines dcCiudad Rodrigo, &
dénommer cens qui doivent prêcher en est Supérieure-. <9
dans cette Chapelle -, mais il veut en Va à Ybsr pour y commencer larefor-
core qu'il reprenne publiquement ces me des Religieuses Augustines , dites
Prédicateurs , même en piefence du de la R c collection. 61
Pape. la mèmt' Dresse les Constitutions de cette re
Est juge de tous les Imprimeurs , Li formes les fau approuver par PaulV.
braires , & Graveurs à Rome la mi- la miml.
mti Fait plusieurs etablissemens de cette
Sixte V révoque la Bolle de Pie V. qui Reforme. É*.
ac coi doit une Prébende au Maître du Marguerite d'Autriche Reine d'Espa
sacré Palais dans la Basilique de saint gne, la fait venir i Madrid pour j éta
Pierre, & lui donne à la place une pen blir fa Reforme, íi fait jetter les son-
sion fur une A bbaïe . 114 démens du Monastère de ['Incarna
Alexandre VII . ordonne que dans les tion pour y mettre ces Religieuses, la
cérémonies il n'aura seance qu'après le mèmt.
dernier des Auditeurs de Rotc,St qu'il Cette Princesse étant morte , Philippe
aura le pas devant les Clercs de la II son époux fait continuer ies bâti-
Chambre Apostolique. la mimi. - mens de ce Monastère arec beaucoup
Ordonnance du M í ire du sacré Pa de magnificence. 6f
lais , nouvellement chargé de cet Offi Ce Monastère étant achevé , la Mere
ce, h même fjr fui antes. Matianc avec d'autres Religieuses .
R' 1 gieux François qui ont exercé cet y font conduites en grande cérémo
Office. 110 nie. í4
Ma dtnat i* An a)* ( Didace ) Arche Pauvreté de cette Fondatrice dans une
vêque 4e Seville , est pri»é de son Ar maison si opulente & fi riche , te fa
chevêché par le Pape Martin V.qui lui mort. la même*
doune feulement 1c titre d Archevêque Sainte Marie du Stceurs première Tier-
de Trasse. 451 ciaire de l'Ordre*le Nôtre- Dame de
Mandtv:U n ( Jean de) Evêque de Cha- la Merci , fa naissance & ses parens.
lons fur M .nie, donne en vertu d'tìne «4
Bulle de Clément VI la Règle de saint Est faite Supérieure de la Communau
Augustin , & un habillement noir aux té des Ticrciaites de Barcelone, la
Religieux Hospital.crs de N. D. de la mtfmt.
Charité ^ jj5 Sa mort. 2,.
Manttt.( Jean ) l'un des Fondateurs de Marie d'Autriche , fille de Ferdinand
l'Ordrc des Servites , est élu General Archiduc d'Autriche , & d'Anir Ca
de cet Ordre , & meurt quelque teins therine de Gonzague , prei d-Thabic
apits. «0$ de Tierciaire Scivitc avec l'Atchidu-
Mante'fi ( Ange Marie) General de l'Or- chessesamerc- 31r
dre des Sennes , ses. mortifications & Ma gutrite d'Autriche Reine d'Espagne ,
ses austérités. 31) sáit jetter les fondemens du Monastè
Manuel de Nac m<tntû Religieux de l'Ór- re de l'Incarnation à Madrid, & meurt
dre de saint Jérôme , te Evêque de S. peu de tems aprés. 61
Thomé ->ux In les Orientales. 441 Mar%wri<e de Valois Reine de France ,
ír bienheureux Marc de Venise , Fonda fonde à Paris le Couvent des Ermites
teur de 1" Ordre de l' A rtige. 180 de saint Augustin de la Communauté-
Harcelle ( Nicolas ) Doge de Venise , de Bourges , appellé de son nom le
veut être couronné par les bienheu Couvent de la Reine Marguerite. 17,
reux Jérôme de Venise , & Jannettc Marin s (J-an Baptiste) General de l' Or
de Vctoane Religieux. de l'Ordreic* dre de S< poaurnquc.- 149. >
DES PRINCIPALES MATIERES.
tttrntì ( le Pete Jean ) Vicaire General puissante armée pour assiéger Acre ou
des Religieux Déchaussés de l'Ordre Ptolemaïde , tt est empoisonné sor
de N. D. de la Merci , étend beaucoup tant d'Egypte par un de ses Emirs 7?
cette Reforme. 190 Conjure ion fils en mourant de ne le
Kartin V. Pape, permet aux Religieux de point faire enterrer qu'aprés la prise
l'Ordre de saint Dominique de possé de cette ville. la me/me.
der des rentes & des biens immeubles. Mendo Gomiz. de Sttnbra Fondateur des
113 Ermites de saint Paul premier Ermite
Cet Ordre aïant été divisé pendant le en Portugal , après avoir servi dans
schisme qui divisoic aussi 1 Eglise , ce les armées de Dom Jean I Roi de Por
Pontife le réunit sous un seul General. tugal , se retire dans une solitude, jj?
la mémi. Est élu Supérieur des Ermites de Serra
Accorde aux Religieux Servîtes les de Ossa, & établit ce lieu pour Chef
privilèges des Religieux Mcndians. de fa Congrégation. la tnétne-
î°ï Sa mort. la intime.
Approuve la Règle des Tierciaùcs de Mtne-.is ( Alexis de] Religieux de TOr*
cet Ordre )1S dre dej Ermites de saint Augustin , tt
Confirme tout ce que les Antipapes Archevêque de Brague , consácre l'E-
Boniface IX- Clément VII. & Benoît glise du Monastère de l'Incarnation à
XIII avoient accordé aux Ermites de Madrid. 6f
saint Jérôme en Espagne. + Menna'd Moine de I'Abbaïe de Sige-
Permet à Loup d'Olmcdo , de fonder berg , est consacré-Evêque de Livonie.
les Moines Ermites de S. Jérôme , & iro
l'établit General perpétuel de cette Mirfwìn (Rulman ] achete ('Eglise de la
Congrégation. 4/0 sainte Trinité de í'Ifle Verte piès àè
Approuve la Règle que ce Fondateur Strasbourg qu'il donne à l'Ordre de S.
avoit composée pour ces Religieux ,& Jean de Jérusalem; nj
qu'il avoit tirée des écrits de S. Jeiô. Prend l'habit de cet Ordre, & ftit.
me 441 encore bâtir une autre Eglise en l'hon-
Hafio de Perouse ( Nicolas ) Religieux ncur dé S: Jean-Baptiste. • 116
de l'Ordre de saint Dominique , aide Sa mort. lÁmhne.
le Pere Paulin Bernardini dans la Re Michaë 11 ( le PereSebastien) Religieux-
forme de cet Ordre qu'il entreprend.' de l'Ordre de saint Dominique, intro
duit en France une Reforme particu--
Sa mort. la mtsmf licre de cet Ordre sous le titre de Con
Matthieu Je Parii , l'un dés premiers grégation Occitaine. 117-
Compagnons de saint Dominiquey-clt Sz mort. la me/mr.
destiné pour gouverner l'Ordre des iAi'.tce de J:sus~Christ > Ordre Militaire r.
Frères Prêcheurs en qualité 'd'Abbé son origine. t+j
gênerai pendant l'absence de ce Saint Les Frères & lés Sœurs de cet Or"dre
qui vouloir passe'r en Afrique koj prennent le nom de la Pénitence de
Ne garde; pas Iong-tcms cette quaKté, saint Dominique apics la canonisation- 1
ceSaincn'aïant point passé en Afrique, de ce Saine- 148
& n'ererce fa Juridiction quedans lá Cet Ordre qui avoit érë aboli, est iv
Province de Erance dont il fut Provin rabli dans un Chapitre gênerai de sOc*
cial, la mime. dre des Freres-Préchcurs- 20j .
ìlax.*rin ( Michel ) Religieux de l'Or- Voïcz Tnri-0*'rt île r*>nt Dominique-
«Le de saint Dominique , est pourvu Mina Vinttnti ( le bienheureux) premier
de l'Office de Maître du sacré Pahis , Compagnon de saint Jean Colombia -
& eusuite de l'-Arcbtwchë d"Aix. Fondateur des Je/uates- 40?
ïtO Ce Saint le nomme pour son successeur
Vedicìt ( Jules) Cardinal , Chevalier de dans le gouvernement de l'Ordre.,,
l'Ordre de saint Jean de J"erusal:m ; mais il meurt- quelques jours' aprés S.
& and Plieur de Capouc , est élu Colombin. 41s.
Pape sous le nom de Clément VII. titoines Ermites de fa ni ffìôme , leur ori-
irre; •♦so
Mtloc-Mejpir Soudan d'Egypte, levé une. in d'CUnedo leur donne , avec \m
Ppp.uj.
T A B L E
Règle de saint Augustin , des Consti Menfry ( N- ) Bourgeois de Paris , son
tutions tres austères tirées de celles zele pour la conversion des pécheurs Se
des Chartreux la niesme. des Hérétiques. 571
Ces Moines érant en différend arec Cède fa maison pour servir de retraite
les Ermites de saint Jerôme,Martin V. à des filles proflitucc-, qui vouloieat
tâche inutilement d'apporter la paix se convertir , Sí leur procure les be
entre ces deux Congrégations 451 soins spirituels Sl temporel* dont cllcs
Le même Pape leur permet de suivre avoicnt besoin. latmfrr.e*
la Règle que leur Fondateur ayqit Mengin ( Paul ) General de l'Ordte des
composée 6c tirée des écrits de saint Je suâtes , ses écrits. 418
Jérôme. 411 Mer'«à ( Jean ) Religieux de l'Ordte
Quittent cette Règle aprés la mort de dc saint Dominique , est pourvu de
leur Fondateur pour reprendre celle de l'office de M îtte du sacré Palais.
S. Augustin. . 4J4 110
Leurs observances. 4/( Est ensuite Gcnetal de son Ordre , &
Leur habillement. la mime. Cardinal. la n.esme.
Mêlé [ le Perè Athanasc ] Capucin , son M. mo de Z <<wr* General de l'Ordre
zele pour la conversion des pécheurs & de saint Dominique , est deposé de fa
des hérétiques. 371 ' dignité par le Pape Nicolas IV. 111
Mohttldi ( Bonfils ) l'un des Fondateurs Refuse l'Evêché >lc Galice, & le Pape
de l'Ordre des Servites , est élu pre CiUstin V.l'cblige d'accepter celui de
mier Supérieur de cet Ordre. 301 Palcnza la nime*
Se démet de son office. joj Donne une Rcjle par écrit aux Frères
Sa mort. la mime. & aux Sœurs Tierciaircs de l'Or-ire de
Monastère des Vierges à Venise, fondé par S. Dominique qui n en avoient point.
le Pape Alexandre III. depend entiè
rement du Doge , & n'est point sou N
mis à la Juridiction du Patriarche.
J4 NAJarti ( Ladislas ) Religieux de
Lors qu'il y a une nouvelle Abbesse de l'Ordre <ie saint P^ul premier Er
ce Monastère , le Doge l'épouse en mite , est nommé à l'Evêché de Cho-
lui mettant deux anneaux au doigt. la nadpar l' Empereur joseph I. 336
me/me- Faillie ( Philbert ) Grand- Maître de
Les Religieuses de ce Monastère sont l'Ordre de saine Jean de Jérusalem,
appel lées Gentiles Donnes , & on les confirme l'union de la Commanderie
traite d'Illustrissimes, lamesme. de Seelestatà celle del'Isle-Verteprés
ìienrey ( Alphonse ) General de l'Ordre de Strasbourg. '110
dc la Merci , veut introduire une Re Saint Nicelas de Telentin Religieux dc
forme dans cet Ordre , & destine sept l'Ordre des I imites de saint Augustin.
Couvens pour cet effet dans la Provin <9
ce dc Castille. 184 tJiolas IV. prive d? son office M.itiio de
Cette Reforme est presque aussi tôt Zamorra General de l'Ordre de saint
détruite par ses ordres- la m /me. Dominique. m
Monmy (Antoine ) General de l'Ordre de N'co'.at [ le Pere ) Provincial dc l'Ordre
saint Dominique. 140 des pauvres Catholiques, cède à l'Or
Mtntchal s Charles de ) Archevêque de dre des Ermites dc saint Augustin, les
Toulouse. „ XíX Couvens que les pauvres Catholiques
ÌÁom-fl uri , Monastère de Religieuses avoicnt en Lombardie. 19
de l'Ordre de S. Dominique , fa fon ÌJieelai de sant Saturnin Religieux de
dation. X4J l'Ordre de saint Dominiquc,est pour
Habillement de ces Religieuses. U vu dc l'office dc Maître du sacré Pa
même. lais. 110
liente ( Pierre dcl ] Grand-Maître de Neaille'( Louis Antoine) Evêque dcCha-
l'Ordre de saint Jean de Jérusalem , lons , Sí ensuite Archevêque de Paris
transporte le Couvent , & sait son en & Cardinal , fc démet de la Domerie
trée avec toute la Religion dans la Ci . d'Albrac. 173 -
te dc U Valette à Malte. ji Kcailltt : Louis Gaston ) Evêque d : Cha-
S PtUNCIP A LES MATIERES.
Jon* > elt ;>0Urvu de la Domîric d'Al- le titre de Baron d* Ajgar. 178
b:» ,a / mei des k hanomef «gu- Schiuiw dans l'Ordie au sujet d'un Ge
lici < a I- place des Hospitaliers qui neral Prêtre que ;cs Piètres avoie.it
étoicut to.nb s Jaus le relâchement. élus. 179
'74 Clcment V. casse cette élection , ic
N>rn [ \T< colas ) Religieux de I'Ordre établit General un Chevalier
Uís timi.es .1c faim Augustin, & Car » 1S0
dinal . le premier ouvrage qu'il donne Ordonne qu'aprés la mort de ce Ge
au public est l'Histoire Pélagienne qui neral, on éliroit toujours un Prêtre.
est deíréc au Tribunal de l'Inquisi- la me/me.
tion par deux foi» , Sc n'y est point La plupart des Chevaliers quittent cet
condamné?. 19 Ordre pour entrer dans celui de Mon-
Clément X- le fair Qualificateur da tefa >a mime.
saint Office, & le Pape InnoccncXII. Pie V. à la prière de Philippe II Roi
sous Bibliothécaire du Vatican. 10 d'Espagne j établit des Visiteurs pour
Est fait Bibliothécaire par le même reformer les Couvens d; cet Ordre.
Pontife aprés la mort du Cardinal Ca- 181
senate , 8c honoré de la pourpre. la Ce Pape défend aux Religieux d'élire
> mtsme. un General jusqu'à ce que la visite soit
Est nommé pour travailler à la refor faite 18 1
mation du Calendrier , 6c meurt à Ro Les Généraux qui étoient perpétuels,
me, la même' doivent être présentement élus tous les
Nôtre-Dame des AUimans [ Ordre Mili six ans. la mimt.
taire de ] voïez Teutoniaue ( i'Ordre ) Le Cardinal de Vendôme Légat en
Nôtre-Dame de ÌEchtlle k Sienne fameux France , sépare de la Province de
Hôpital , pourquoi ainsi nommé. Guïcnnc quelques Couvens qu'il éri
,87 ge en Congrégation fous un Vicaire
Le B.Sorory fonde une Congrégation General. la même.
d'Hospitaliers qui prennent le nom de Voïez RtUp'ux Drchauffés d* I'Ordre de
cet Hôpital. Im mime. N. D. d' la Merci , & les Religieuses de
Le Pape Celestin III. confirme les Rè T Ordre de N. D. de la Merci.
gles de ces Hospitaliers. 398 Noire-Dame du Refaire [ Ordre Militai
Plusieurs Hôpitaux dependoient de ce re de) son origine selon quelques Au
lui de Sienne. lamtfme- teurs. i<7
Habillement de ces Hospitaliers, jt» Ne s'accordent pas touchant l'habille-
Vôtre Dame de Guadaleupe , célèbre Mo. ment des Chcvaliets de cet Ordre. U
nastere de I'Ordre des Ermites de saint mimt.
Jérôme en Espagne. 4] 8 Est peut-être supposé. 15%
Notre-Dame dt la Merci pour la Rédem Nôtre-Dame de la Victoire, Ordre qui n'a
ption des Captift [ Ordre Militaire 8c été seulement que projitté. 164
Religieux de ) son origine. %66 Ce que contiennent les Statuts de cet
Le Roi d'Arragon accorde aux Reli Ordre. la mime
gieux de cet Oídre les armes du Ro- Nevelít ( Aagustin } Religieux de I'Or
ïaume , pour mettre fur le scapulaire dre des Ermites de S Augustin, exerce
des Prêtres 8c des Chevaliers, fji l'omce de Sacristain de la Chapelle du
Les Religieux qui étoient presque tous Pape. 17
François y ajoutent la Croix d'argent Etoit auparavant Chancelier de Main»
que les François portoient dans leurs froi Roi de Sicile. 383
étendarts en combattant contre les A fondé la Congrégation des Hospita
Maures. la même- liers de Nôtre-Dame de I'Eehelle , se
Le Pape Grégoire IX approuve cet lon quelques Auteurs.U mime & jmtt\
Ordre, 8e donne à ces Religieux la Re-
' glc de S. Augustin. r 173
Le Chapitre General ordonne qu'on
recevra plus de Religieux pour le O Biais, k donnoient à un Monaste»
Choeur , que de Chevaliers./* me/me. re, eux, leur famille 8c leurs bien»,
Le Roi d'Arragon donne au General 8c y enuoient en servitude „ eux , 48
TABLE
■leurs descendant ii£ de ce Saint. §19
Ob'irsOrdrt Militant , vo'íeT. Chevaliers S' ?»ul fumier Ermite , ùrdtt Religieux ,
de l'Ordre de 4Obrin. , voïez Ermites de saint Paul premier Er-
Cibo ( Jeronime) Prieure du Monastère m>'e.
de Sixenc de l'Ordre d: saint Jean de Paul V. Papc.approuve les Constitutions
Jérusalem , envoie à Malte le P. Stu- des Ermites de saint Paul en France.
dito pour prêter en son nom ferment 34*
d: fidélité & d'obéissance au Giand- Approuve la Reforme des Déchaussés
Miître. - it} de i'Oidre de la Merci. x$o
Oraison ( Marthe d') Baronne d'Allema- Permet aux Jefuatcs de prendre les Or
•gne, fille du Marquis d'Oraison,meurt dres sacrés. 4i<
a l'Hôtel Dieu de Paris au service des Dispense les Ermites Servîtes du jeû
pauvres malades. 193 ne au pain íc à l'cau, auquel ils étoienc
Oresce ( le Pere Alphonse d' ) Religieux obligés les Mercredis de l'Avcnt & du
de l'Ordre des Ermites de -saint Au Carême. )ii
gustin , prescrit les Observances des Approuve la Règle des Tierciaires Ser.
premières Religieuses Augustines Dé vites en Allemagne. 311
chaussées. 57 Fait bâtir à Rome lc Monastère des
Cttocar Roi de Boëme , aide les Cheva Filles Converties. 37g
liers d. l'Ordre Teutonique à subju faulo\ Antoine) Grand Maître de l'Or
guer les peuples de la Province de dre de saint Jean de Jérusalem , pour
Samzlaod- vois à la fureté de l'isle de Malte, me
Oticma fie Pere ) Religieux de l'Ordre nacée pat les Infidèles. 94
de S.Dominiqucest crufïls d'Ibraim I. Bond" un Monastère de Religieuses
Empereur des Turcs. 5j de cet Ordre à Toulouse. 13»
Otton Comte de l'Abbruzze, fait une do Veut êtte leur Supérieur, & les soumet
nation à ['Hôpital de saint Jean deJe- àl'obéissance des Grands- Maîtres de
xusalem. 74 l'Ordre. tj e
P Fauvrrs Catholiques ( Ordre Religieux )
desVaudois convertis,donnent naissan
PAgnar ( Maurice de ) est élu Grand- ce à cet Ordre, & se présentent au Pa
Maistre de 1 Ordre de faim Jean de pe Innocent III qui les reçoit favora
Jérusalem à la place de foulques de blement il
VUIaret qui avoit été déposé. 81 Ce Pontife leur fait faire serment , te
'Samort. 81 donner par écrit Leur ptofcslìon de Foi.
?alu [ Berenger.4e la ) Evêque de Barce /* même.
lone , donne l'habit de 1 Ordre de la Se prescrivent une Règle & un habil
Merci à saint Pierre Nolasque. 170 lement particulier qai les pût distin-
. Tavine ce Vttonnr (Onuphre ) Religieux fuel des pauvres de Lion ou des Vau-
de l'Ordre des Ermites de saint Augu ois. 1)
stin , ses écrits & ía mort. 19 Innocent III. approuve cette Rc^le*
íapiel ( Matthias ) est élu General .de la même.
l'Ordre de Nôtre Dame de la Merci 1 Ecrit en leur faveur à plufi urs fcvê-
mais le Pape a'aïant pas voulu confir ques , & leur fait rendre une Ecole à
mer son élection, il c& meurt de cha- Milan où ils s'alícmbloieut avant leur
gtin. 181 conversion- 14
tafchalïl- Pape , confirme les donations Reçoit des plaintes d'eux de plusieurs
Í[ui avoient été faites à l'Hôpitalde Evêques de Fiance. Immefme.
aint Jean de Jérusalem. 7} Lc Pape les exhorte à se corriger , &
Met Jes Frères Hospitaliers fous la écrit encore à kur faveur à l'Archevô-
protection du saint Siège , 3c ot donne que de Narbonne , & à ses fuffragans.
qu'aprés la mort de Gérard leur Re
cteur , ses successeurs scroient élus par Sur le refus que plusieurs Prélats fai-
les Hospitaliers. U me/me. foient de recevoir leut profession de
Saint Jattlpremier Ermite , son corps est foi , il leur ordonne de la recevoir, la
porté de Venise à Bude dans le Cou
vent des Religieux qui portent le nom mime.
Défend que fous quelque prétexte que
ce
DES PRINCIPALES MATIERES.
«c fût , on pût obliger les pauvres C* Renonce à cette dignité , Sc fonde
tholiqaes à rcconnoîtrc d'autre Supe- d'autret Monastères de ce: Oidre ,
rieur que celui qu'ils aveient élú , iS 431
D'autres hérétiques ayant été conver Ift fait Prieur de celui de Nôtre-Da
tis par les exhortations des pauvret me de la Sysla , Sc se démet de son
Catholiques , ils veulent s'unir à eax , Office pour sc retirer dans le Mouastc-
Sà fonder un Hôpital dans le Diocèse rede N. D. de Guadaloupc. 434
d'Une dans le Rouffillon , l* mefme. Sa mort. la mefme
Les pauvres Catholiques sont encore "Pécha ( Mayor Ferdinande) veuve d'A
inquiétés;, & le Pape écrit emcore aux rias Gonsalvc de Voldes, Seigneur de
Evêques de Marseille , de Barcelone, Vclena , sc retire au Monastère de
& d'Huesca en leur faveur , 17 Nôtre- Dame de Guadaloupc , pour y
Le même Pape approuve une autre servir Dieu eu qualité d'Oblatc. 434
Société de Vaudois convertis , iî Pénitence de saint Dominique ( Ordre de
Ces deux Societez s'uaiffcnt à l'Ordre la ) Voïés Tiers- Ordre deJaint Domi
des Ermites de S. Augustin, Sc le Pape nique.
AlcxandrcI V .confirme ce; te union. 19 Ttnitence de Jesus-Christ , Ordre Reli
Quelques-uns de ces pauvres Catho gieux. Soa origine est inconnue , ma s
liques sc repentant de s'être unis à elle est très -ancienne. 176
l'Ordre des Ermites de saint Augustin, Opinion de quelques Historiens de
retournent a leur Couvent de Milan , l'Ordre de saint Augustin touchant l'o-
Sc en chassent les Ermites de saint Au riginc de cet Ordre. 17 5
gustin , }0 Quelques Couvcns de cet Ordre en
Y demeurent pendant plusicursannécs trent dans 1 Union gcneralc des difFc-
& le cèdent de nouveau aux Ermi rens Ordres qui ont formé celui des
tes de saint Augustin , qui le font aba Ermites de saint Augustin. 176
tte , la misme. Les Religieux de la Pénitence de ]e-
Pauvres de Lyon. Voïcz Vaudois. sus-Christsont appeliez Sachets. 17Í
Pécha ( Alphonse ) tvêque de Jaé'n , S. Lotìis Roi de France, en fait venir
quitte son Evêché pour se retirer dans d'Italie, ausqucls il procure plusieurs
la solitude avec les Ermites de saint établiffemens dans ion Roïaume.i7tf
Jérôme, 4*8 Les Religieux cèdent leur Couvent de
Quitte l'Espagne pour aller en pèleri Paris aux Religieux Ermites de saint
nage à Rome , ou il fait une cession Augustin. 177
de tous ses biens en faveur du Mona- Philippe le Long , Roi de France, fait
sterede saint Barthélemy de Lupiane donner aussi aux mémes Re ligieux de
du même Ordre , 431 l'Ordre de saint Augustin , les autres
Pecba ( Pierre- Ferdinand ) Chambellan Couvens que les Sachets a voient en
de Dom Pierre , dit le Cruel , Roi de France. 17?
Castille, quittela Cour pour sc reti Tciitence de !a Madelaìne (Ordre de la)
rer dans la solitude avec les Ermites son origine. 3J8
de saint Jérôme , 418 Le Pape Nicolas I II. approuve cet
Obtient l'Eglise de saint Barthélemy Ordre. la mtfme
de Lupiane , & y fait bâtir des Cellu Habillcmciîs des Religieux de ce: Or
les aux environs , 4*> dre. » la míme.
Est député par les Ermites de cet Er Voïés Religieux & Religieuses de l'Or
mitage pour aller à Avignon , deman dre de la Madelaìne.
der au Pape Grégoire XI. la confir Ptnna( Olivier de) G r. Maître de TOr-
mation de leur Ordre , Sc qu'il leur dre des Templiers, fait des tentatives
prescrivît une Règle , la mefme. pour faire unir à son Ordre l'Hôpital
Reçoit des mains de ce Pontife l'ha- d'Albrac. 171
billemciit qu'il avoit ptescrit à cet Or Tetrochìn (Grcgoire)Gencral de l'Ordre
dres fait le premier les voeux solcm- des Ermites de saint Augustin , établit
nels entre 'es mains de ce Pape , 431 des Maisons de Recolléctkm de cet
Est établi par ce Pontife Prieur du Ordre en Espagne. 40
Monastère de saint Barthélemy de Lu Est fait Card. par le Pape Sixte V to
piane , la mefme» Saint Thiliffe Èeoix.i , de l'Ordre des
Tome III. Qai
T A B L E
;Servites , n'a point été Fondateur de ìce Comté pour lot íervir d'azyîe
«et Ordre comme quelques-uns onc pendant les troubles dcla guerre , /*
trû , mais feulement le Propagateur- mesmt..
196 (5- suiv. Ne quitte point le service du Prince-
Entre dans cet Ordre en qualité de- Jacques lors- qu'il est parvenu à 1»
Frère Convers. 197 Couronne d'Arragon. 2.6Í*
Est élu General de cerOrdre. 503 La Vierge s'apparoît a lui , pour l a-
Se retire secrètement dans les monta vertir de travailler à /établissement
gnes de Sienne, fçachant que les Car d'un Ordre Religieux , qui eût pout
dinaux vruloient í'élire Pape apièsla: fin de racheter les Captifs, lu mime..
mort de Clément IV. , 307 Plusieurs Gentilshommes & quelques
TPhillippe II. Roi d'tspagne, fait conti Prêtres íe joignent à lui pour commen
nuer avec beaucoup de magnificence cer cet Ordre. 169-
le Monastère de l' Incarnation à Ma - Ce saint Fondateur reçoit l'habit de
drid , qui avoit été commence par cet Ordre des mains de l'Evêque de-
Marguerite d'Autriche son épouse. 6$ Barcelone, & le donne ensuite à fes
"Philippe IV . Roi d'Espagne , fonde à' Compagnons. 170-
Madrid un Monastère de Re'igicuscs Le Roi d'Arragon dbnne à saint Pierre.
Déchaussées de l'Ordre de N. D. de Nolasque & à ses Compagnons , un
la Mercy. 191. Îuartier de son Palais pour leur servie
"S.eim ( JérômeJ Religieux de l'Ordre-" c Monastère; 1711
de saint Dominique , institue les Reli Ce Saint envoyé des Religieux à Ro
gieuses du saint Sacrement du Tiers- me, pour avoir la. confirmation de son
Ordrede saint Dominique. tf-î Ordre. 17%.
Pie II. Pape; prive de son Office Mar Quitte avec ses Religieux le quartier
tial Auribel, Genexal de l'Ordre de Si du râlais du Roy , pour, aller demeu
Dominique. itr rer dans une maison qu'il avoit fait
S. Pie V. Pape, met l'Ordre des Ermites Lâtir.pour y vivre dans un p!us grand
de S. Augustin au nombre des quatre recueillement. la mi me.
Mandians. ij' . Grégoire IX. ayant approuvé son Or
Fcrmet au P. André dcl Guasto , de dre sousla Règle de saint Augustin ,
fonder une Congrégation de Reli il fait renouveller à.scs Religieux leur
gieux Ermites de saint Augustin. 34. profession. ijy
Commande que l'on travaille conti Cc Saint n'a point été Prêtre , comme
nuellement , même les jours de b êtes , quelques-uns ont avancé. /* même.
ila Cité de la Valette a Ma te. 91 II refuse le Château d'Uneza , que le
A la prière de Philippe II. Roi d'fcfpa- Roi d'Arragon vouloit donner à sort
gue , il établit des Visiteurs, pour re Ordie. 17Î
former les Couvcns de l'Ordre de Nô Etant passé en Afrique pour y rache
tre-Dame de la Mercy. 3 81 ter des Captifs., il y reçoit de mauvais-
Défend aux Religieux de cet Ordre traitemens. lamime..
d'élire un General jusqu'à ce que la Est mis fur mer fur une méchante tar
Visite soit faite. 1.81. tane fans voile ni gouvernail , & ar
Aprouvc rétablissement des Religieu rive heureusement au port de Valence.
ses de cet Ordre. i?i
Abolit la pratique établie dans l'Or Se démet de son Office de General ,
dre des Serritcs , de dire une Messe pour vivre dans la retraite, la mime.
solennelle le Samedi S. au soir. 301 ■ Sa mort. 177
Met les Religieux Jesuaces au nom Sa Canonisation.- la mime.
bre des Mandians. 41Í TierreVaschal , Religieux de l'Ordre
5. Pierre Nolafque, Fondateur de VOrdrt de la Mercy & Evêque de Jacn, ayant'
de lu. Mercy ; fa naissance & ses pa entrepri1 la conversion des Mahomé
ïen?. 167- tans , est chargé de fers- par ces Infi
5'cngsge á la fuite du Comte de Tou dèles. 183.
louse, qui le fait Gouverneur du Prin- Refuse là rançon que le Clergé & le-
«. Jacquts, fils de Pierre II. Roy peuple de son ì g ise envoyé pour fie
i Airajjpn , qui avoit donné son fils. délivrance,, JS.remployé au rachat.
DES PRINCIPALES MATIERES.
• 'â'esaatr'es Captifs. ta mime. prétendent avoir en Ethiopie, & les fa
Remporte la couronne du Martyre. bles qu'ils débitent à ce luiet. i o jj> /.
la meme. Pwi ( Baptiste ) Religieux de l'Or-
Pierre II. Roi d'Arragon , donne le des Ermites de saint Augustin ,
Prince Jacques son fils a Simon Com donne commencement à la Concré
te de Montfort , pour lui servir d'azy- tion de N- D. de Consolation à Gcn-
ie pendant les troubles de la guerre. nes du même Ordre. 3*.
1G7 Poppo d'Ojlerne , Grand-Maître de l'Or-
Se ligue avec les Comtes de Toulouse dre Teutonique, fait bâtir la Ville da
& de Foix, & !cs autres Chefs des hé Kor.isbcrg^ 15 î
rétiques Albigeois, astìege la Ville de "Parte-Epée, Ordre Militaire. Voïés Che
Muret , & est tué dans la batailte qui valiers de V Ordre de Livonie.
se donne prés de cette Ville, la mi Verte-Etoiles. Voïés Bethle'emites.
me. Portii (]cin Rock Religieux de l'Or-
"Pierre II. Evêque .de Rhodez , donne dre des Ermites de saint Augustin ,
une Règle tirée de celle de saint Au fonde la Congrégation de L' mbardie
gustin , aux Hospitaliers d'AIbrac. des Religieux reformez du même Or
170 dre. 31
Pierre d'Orgemmt , Evêque de Paris , FF. Frefiheurs ( Ordre des ) son origine.
permét à l'Evêque de Nassovia de 101
consacrer l'Eglise des Billcttcs à Est approuvé de vive voix par Inno
Paris. 346 cent III. & confirmé, par Honorius
Pierre de Pamiers, Religieux del'Oidre III. 105
des Ermites de saint Augustin , exerce Lc premier Couvent de cet Ordre est
l'OrHce de Sacristain de la Chapelle bâti à Toulouse par les libéralités de
du Pape, sous le Pontificat d'Urbain l'Evêque de cette Ville , & de Simon
V I. & fous celui de Boniíacc I X. Comte de Montfort. 104
Les Reli ieux de cet Ordre prennent
Tins ( Gérard de ) est nommé Vicaire J'abord l'habit des Chanoines Régu
General de l'Ordre de saint Jean de liers de saint Augustin. 10s
Jérusalem par lc Pape Clément V. Le quittent pour en prendre un autre
81 qui avoit été montré au Bienheureux
Les Turcs voulant assiéger Rhodes , Raynaud parla sainte Vierge. 106
il attaque !eur armée navale , & rem Obtiennent un établissement à Paris
porte la victoire. 81 dans la rue S. Jacques,d'où on leur a
Pireto ( Pierre de ) Religieux de l'Ordre donnécnFrance línomdejacobinsiof
de saint Dominique , est pourvd de Renonce it dans un Chapitre gênerai
l'OrEce de Maître du sacré Palais , a >x rentes & aux possessions. 106
& est enfuit» Evêque de Mircpoix. Cet Ordre étant déia beaucoup éten
110 du ,cst divisé en huit Provinces dans
PL*rfïOTéírç(\Valterde )Maîtrc Provin le second Chapitre gênerai tenu à
cial de l'Ordre Teutonique en Litua Boulogne. 107
nie, termine les différents qui duroient Est présentement divisé cn quarante-
depuis long-tems entre les Evêqu< s de cinq Provinces , outre douze Congre-
Livonie & les Chevaliers de cet Or tions ou Reformes particulières, gou
dre. 158 vernées par des Vicaires généraux.
Se rend indépendant du Grand-Maî 110
tre de l'Ordre Teutonique aprés l'a- Quellcsfont ces Congrégations & ces
postasie d'Albert de Brandebourg, qui Reformes. tif r> fiùv.
lui cède la Livonie en toute souve Fables débitées par quelques Histo
raineté.- lit riens de cet Ordre touchant des Con
Rétablit l'Ordre des Chevaliers cn vens qu'ils prétendent avoir en Ethio
Livonie , & l'Empereur Charles V. pie. •', 110
lui accorde lc titre de Prince de l'tm- Papes , Cardinaux & Evêques qu'il y
pirc. la mime a eu dans cet Ordre. 111
Plurimanos , Couvent fabuleux que les L'Ossice de Maître du sacré Palais à
Religieux de l'Ordxe de S.Dominique. R me, est toûjouts possédé par u*
Qaqrj
T A B L E
Religieux de ect Ordre la menu. qualité , ta nusrft
Honneurs & prérogatives attachez à Entreprend une reforme dans son Ot-
cet OfHce. ii} érsuiv. dic , zji
Religieux François qui ont exercé, cer Le General approuve son dessein , Sc
Office, ■ -j . no établit le premier Couvent de sa Re
Les Religieux de cet Ordre exercent forme à Lagnesen Provence, 333.
roflkc d'Inquisiteurs en plusieurs Observances des Religieux de cette
lieux. ta même* Rcform», 13 +
L O.iicede Commissaire du S. Office Le P. le Quieu ajoute à leurs austeri-
à Rome & celui de Secrétaire del'/n- tez la nudité des pieds, ce qui fait sou
à"X sont ausli toûjoars exercez par ust' lever l'Ordre contre lut r 13-5
Religieux de ect Ordte. xii Le General leui ordonne de se dé
Le schisme Qui partageoit l'Eglise ,, chausses , 8c sur le refus qu'ils en foar,
partagea aussi cet Ordre , qui recon- on les oblige de sortir des Couvens
noissoit pour lors deux Gc.rcraux. qu'ils avoient dans le Comté Venaif-
m sin , ijtf
Martin V. accorde à ces RcKg'eux la Le Cardinal de Richelieu', Archevê
permission de p íseder des rentes , & que de Lyon & Abbé de saint Victor
des biens immeubles. xij de Marse Ile , les fait aussi sortir dt
Grand' nombre de Couvens qu'ils ont celui qu'ils avoient à Marseille-, 137
iNaples- /* méme. Le P. le Quieu va à Rome , où il est-
Sont appel!cz par quclqucs-uns Jaco- condamné par le Chapitre gênerai ï
bites. xi 4 être enfermé dans une prison,larrnéme.
Habillement de ces Religieux. la Obéit à ses Superieurs,<6c quiuc fa mr-
méme (3* 148 dué des pie Js , l*mesmt:
Voyez KtEgUmstt de l'Ordre de saint Louis Xlll.RoideFrancesçachant le
Dominijue. mauvais traitement qu'on lui failbir ,
Trvlí's (André ) Religieux de l'Ordre fait demander son retour enFrancc par
des hrmites de Saint Augustin , Ion Ambassadeur à Rome, la mesme.
commence avec le P. Simon Lindmcr On lui donne permission de rétablit
la Congrégation de Saxe du même ses Maisons , íc il est élu Prieur du
Crdre. ' 31 Couvent de la rue saint Honor^j à
TrottstÇ Ange le) Religieux de l'Ordre Paris r xifi
d'es Ermites de saint Augustin , fonde Assiste en cette qualité au Chapitre gc
la Société des Filles de saint Thomas neral à Rome , /* mejme.
de Villeneuve. 69 Anime par son excmp'c les Religieux:
Sa' mort.. 71 de fa Reforme, qui pratiquent des au-
Jtolome'c de Venise , C encrai de l'Ordre steritez nés-grandes , X3<>
des Ermites de saint Augustin , intro Alexandre VII. lui donne la qualité
duit une Reforme dans le Couvent de de Missionnaire Apostolique , 14c*
Licto cn Ltalie , &c donne un Vicaire Sa mort ,. mtsmt.
General aux Couvens qui embrassent
cette Reforme. *i
QL
RAbacbé (Etienne) Religieux de l'Or
/~\ Varmtaint , peine ou puni rion de dre des Ermites de S. Augustin, in
W l'Ordre de saint Jean de Jérusa troduit en France une nouvelle Refor
lem. T 9J me de ect Ordre-, 3<S
*Hu\-u f Antoine le) Rcligicuxdc l'Or R*mirc\dt MtndcZa ( Béatrix ) Com
dre do saine Dominique, sa- naissance tesse de Gastellar veut fonder deux
& se» païens r 130 Couvens pour les Religieux déchaus
Veut entrer dansTOrdrc de» Carmes sez de l'Ordre de N D. de la Mercy,
fJ'icli.iussés , Ia :nefme. 18*
JJicndPhabit de celui de saint Domi>- N'en pouvant obtenir le consente*-
nique-, & y fait profession , 131 mcnt du Gcneraide l'Ordre, elle a rc*
Ist fjitMaître des Novices à Paris.Sc cours au Pape Clament VI II-. qui luv
lit envoyé à Argr.on. dans la, méinc accorde deux Brefs gour cc sujet, i&y?
DES PRINCIPALES MATIERE'S.
Tait bitir lc premier de ces Couveni Raynerius ( le Cardinal V Légat du Pa
à Viso , íc l'autre ì Almorayna , l* pe Innocent IV. approuve l'Ordre de»
mtj'mi. Servites , 301
En fait encore bâtir un troisième à Regnaud de Corbeil Evêque de Paris ,
Ribas, *8í> donne son consentement à rétablisse
Saint Raymond Nenat , Religieux d« ment des Religieux Serfs , ou Servi
rOrdre de N. D. de la Mercy & Car teurs de la sainte Vierge à Parij , 34Í
dinal , demeure pendant huit mois en Religieux De'chauflés de l'Ordre de Notre-
captivité parmi les Infidèles, qutpour Dame de la Mercy, leur origine ,
l 'empêcher de prêcher , lui percent àr suivantes.
les deux lèvres avec un fcf chaud , & Paul V. approuve cette Reforme , &
lui m.-ttent un cadenas à la bouche , Grégoire XV. scpare ces Religieux
iSi reformez de ceux de l'O'o scrvan.ee ,
Saint Raymond de Vegnafort, étant Cha
noine de la Cathédrale de Barcelonnc, Urbain VI II. leur donne un Vicaire
a une vision pareille à celle qu'avoir General de leur Reforme , la mefin-.
euë íaint Pierre Nolasque, touchant la Cette Congrégation est divisée err
fondati n de l'Ordre de N, U. de la trois Provinces ,
Mcrey, 170 Religieux Hospitaliers de la Charité de N.
Prescrit des Regïemens pour les nou Dame, leHror gine dans l'Hospiraldc
veaux Religieux de cex Ordre , en ar- Boucheraumont au Diocèse de Chà-
tendant que le S. Siège leur eût donné lons t 3S9
u: e Rcgle , 171 Guy de Joinville lent fondateur , leur
Etant entré dans l'Ordrc de saint Do procure un établissement à Paris , /*
minique , il cn est éliî General , Sc mesme.
renonce à cette dignité , Leur donne la Règle du Tiers- Ordre
Haytnond de 1 afou'è (le bienheureux) est de saint François , 39s
é!û General de l'Oidic de S. Domini Fait des Reglemens pour eux de leur
que par les Provinces qui rcconnoiC conset-.tement , 351
{.oient pour Pape Urbain VI. pendant Boniface VIII. approuve leur Ordre,
Ic schisme qui divisoit rEglise ,
S jn témoignage touchant 1 origine du Clément Vr. seur permet de quitter
riers-Ordre de saint Dominique., x<\7 la troisième Rcgle de saint François,,
Raymond de Vamiers, Religieux de l'Or- pour prendre celle delaint Augustin ,
di e des Ermites de saint Augustin, est
foit Sacristain de la Chapelle du Pape, Jean de Mandevillain , Evêque de
17 Chálons , à qui la Bulle de ce Papo
Raymond du "Puy ,. premier Grand Maî étoit adressée , donne à ces Religieux
tre de l'Ordre de saint Jean de Jéru un habillement noir , 39Í
salem , donne une Rcgle aux Hospi Ces Religieux avoient plusieurs Cou-
taliers de ccr Ordre , 74 vens cn France , 39?
Sépare ces Hospitaliers en trois clas Le dérèglement s'étant glissé parmi-
ses ,.dont la pre.nicrecstdcs Nobles , eux , leur Ordre s'éteint pm â peu ,
destinez à la profession des armes, 7'i ' & lc General de cet Ordre transige
Alplioiis; I. Roi d'Arragon ayant avec les Carmes , ausqucls il cède le
sailsé à ces Hosp-.talicrs , aux Tcm- Couvent des Billcttes à Paris , & ce
pliers ,Sc aux Chevaliers du saint Sc- lui des Bafles-Logcs , 400
pulchrc ses Etats ; & lc Comte de Bar Religieux dr Religieuses de l'Ordre de la
celone s'en étant emparé,, il transige Madelaine en Allemagne , leur ori
à re sujet avec et Prince, 77 gine est inconnue-, mais est ttès-astv
Secoure le Roi de -Jérusalem en plu cienne , 359
sieurs occasions , 76. 77 Ó" 7% Le Pape Innocent fV. confirme les-
JLíiynxiid' d'Orléans (le bienheureux ) la- privilcges de cet Ordre, 3*0
sainre Vierge s'apparoît à lui , & lut Cet Ordre avoit un General & des-
montre l'habit que les Religieux de» Provinciaux, 3íi<
POrdre de. saint Dominique dévoient- Lc Monastère des Religieuses de cet'
jjoitcr „ io&- Oïdieà-Strasbourg.sublistc danscett».
-
T A B L E
Ville in milieu Je l'Heresic jíi gnapoli dans la même Ville,?*» mesme.
Habillement des Religieux de cet Or Nombre des Monastères de cet Ordre,
dre , la mesme. • "4
Les Religieuses de cet Ordre étoient HabiUemcns & observances de ces
appcllées les Blanches- Dames , 3Í1 Re!igieuses , la mesme.
Les Religieuses Madclonrcttes de Religieuses de VOrdre de saint Jean de
Metz qui étoient du même Ordre , (c Jérusalem , leur origine , 111
disent présentement C anoinefles , Dinerens Monastères de cet Ordre ,
3S9 114
Ces Religieuses fuirent les Constitu Observances de celles du Monastère
tions de l'Ordre de saint Dominique , de Sixene , 111 c3» suiv.
370 Cérémonies qui s'observent à la vê-
Religieuses Filles de l'AJJomption de N. turc , & à la profcfli n des Religieu
D. en France , leur o igine à Paris, ses de cet Ordre , izj dr suiv.
Differens habillemens de ces Reli
Sont d'abord appellées Haudricttes , gieuses , 11S
du nom de leur Fondateur Haudri , Saintes qui ont été de cctOrdrc , 119
la mesme. Religieuses Reformées de l'Ordre de saint
Tombent dans le relâchement Sc font Jean de Jérusalem , en France , leur
reformées par le Cardinal de la Ro- origine, 133
chefoucaua, qui obtient du Pape Gré Sont persécutées aprés la mort de leur
goire XV. la permission d'aggreçer Reformatrice, 134
leur Communauté à l'Ordre de f int Sc mettent souda protection du Grand
Augustin , 195 Maître Antoine de Paulo, qui leur fait
Soat tr 'nsserées de la rue de la Mor- bâtir uu Monastère à Toulouse,/*» mê
telleric dans la rue saint Honoré , otl me.
elles font bâtir un beau Monastère , Dépendent entièrement des Grands-
/* mesme. Maîtres de 1 Ordre , j 13s
Leurs observances , * leur habille Le Grand-Maître Paul de Lafcaris
ment , 19Í leur donne des Constitutions , la mes
Sont fous la Jurisdiction du Grand me.
Aumosnicr de France , 195 Ce que contiennent ces Constitutions,
Religieuses de VAssomption deN. D. a Re- 135 ©•suiv.
canati , sont fondées par le Cardinal Leur habillement . 137
R orna Evêque de cette Ville, 197 Font un établissement à Martel , 139
Le P.Oratio Patiani Jésuite dresse leurs Religieuses de l'Ordre de saint Jérôme,
Constitutions , qui font approuvées leur origine , 44J
par le même Cardinal , la mesme. Sont incorporées à l'Ordre , dans un
Leur habillement , la mesme. Chapitre gênerai de. Religieux du
Religieuses de l'Ordre des Bethléemhes , même Ordre , 44Í
leur origine, 357 Leur habillement , 447
Leur habillement, 35; Religieuses de l'Ordre desJesuatts , leur
Religieuses converties de Seville , leur ori - origine , 419
gine , 381 La Bienheureuse Catherine Colom-
Leur habillement , la mesme. bin , fait bâtir le premier Monastère
Religieuses de l'Ordre desaint Dominique, de cet Ordre , 410
leur origine , 141 Ne vivoient dans les commencemens
Reglemens que leur prescrivit saint que du travail de leurs mains, &lc gain
Dominique dans le commencement , de leur travail ne suffisant pas , elles
la mesme. alloient par la Ville dcmanderl'aumô-
Celles du Monastère de saint Sixte à ne , 4it
Rome , font les premières qui reçoi Leurs austérités & leurs mortifications,
vent l'habit de l'Ordre , tel qu'il avoit l* mesme.
été montré au B. Raynaud par la Ste. Leur habillement , 411.
Vierge , 143 N'ont pas été supprimées comme les
Ce Monastère de saint Sixte.est trans Religieux de cet Ordre , 419
féré par ordre de Pic V. au mont Ma- Religieuses de U Madelaine a Naplei,ont
DES PRÏNCIPA LËS MATIERES.
Fhabíllement de l'Ordre de saint Au Quelques Religieuses de ce Monastè
gustin ,, avec la Règle de ec Saint ; re obtiennent permission de vivre dan»
mais elles font soumises aux Religieux une plus étroite observance , & vont
de l'Ordre de saint François , 370 demeurer dans un autre Monastère ,
Religieuse* de la M adelahuaV aris , ou 380
f'tUes "Pénitentes , leur origine , 3tfi Les unes & les autres font gouvernées-
Jean Simon Evêque de Paris , leur par une Congrégation de personnes
donne des Constitutions , la mesme. pieuses , la mesme.
Ce que contiennent ces Constitutions, "Religieuses de l'Ordre de Nitre-Dame de
la Merey , leur origine , 190
Ces Religieuses font reformées par la Le Pape Pie V. approuve ectte Fon
Mere Marie Alvequin, Religieuse Bé dation , 191
nédictine de l'Abbaye de Montmar Religieuses du saint Sacrement, du Ticrs-
tre , _ }<Í5 Ordrc de saint Dominique, leur origi
Ne ieçpivent plus présentement que ne , ì.55
des filles d'honneur la mesmt. Leur habillement & leurs observan-
Prennent présentement le nom de • ces , la mesme.
Religieuses Augustines de saint Ma- Religieuses de l'Ordre des Servîtes , leur
gloire ,. & ont quitté celui de Filles origine , 30^
Pénitentes, 36* Leur habillement , la mesme.
Leur habillement , .357 Ribeira ( Jean de ) Patriarche d'Antio
11 y avoit ausli des Religieux dans ce che , & Archevêque de Valence, fon
Monastère, 36$ de un Monastère de Religieuses Au
Ces Religieux faisoient profession en gustines Déchaussées , auxquelles il
tre les mains de la Supérieure ,. & lui donne les Constitutions des Religieu
promettoienr obéissance , latnesme. ses Carmélites , $8
Religieuses de la Madelaine , ou Made- Richard , Cardinal du titre de saint An
lonnettes a Paris , leur origine , 371 ge, est commis parle Pape Alcxan-
Sont: d'abord établies au Fauxbourg dic IV. pour unir ensemble plusieurs-
saint Germain, obtiennent la permis Congrégations , qui ont formé l'Or
sion d'avoir une Chapelle dans leur dre des Ermites de saint Augustin ,
Maison, & embrassent la clôture,. '3
la mejme Est fait Protecteur de cet Ordre par le
Sont ensuite transférées dans une mai même Pape , 14
son plus ample proche le Temple , la Ridotphi ( Julien ) fonde un Monastère
mejme. de Religieuses de l'Ordre de saint
Sont d'abord gouvernées par les Re Jean de Jérusalem à Civita de Pen-
ligieuses de la Visitation de Nôtre- nas , 1 4
Dame , ensuite par lesUrsulines, & Rhorbach ( Vinno ) premier Grand-Mai-
présentement par les Hospitalières de tre de l'Ordre de Livonie, ou des Por
la Miséricorde de Jésus , 373 te-Glaives , 151,
Jean-François de Gondy Archevêque Revel, Evêché dans la Livonie, demeure
2e Paris , leur donne des Constitu toujours Suffragant de PArchcvêché
tions , la mesme, de London cn Dannematc , quoique
Ce que contiennent ces Constitutions, les Evêchés de Prusse, de. Livonie , &
la mesme & suiv. des autres Provinces qui avoient été
Leur habillement , 37Í conquises par les Chevaliers Teutoni-
Religieuses de la Madelaine à Rome, di ques , dépendissent de TArchcvêché
tes les Coaverties , leur orig' ne , 378 de Riga , 153
Clément VIH. ordonne que lesbiens Riga, Ville de Livonie , sondée par Al
des Courtisanes de Rome qui mour- bert I. tvêque de Livonie, J51
roient fans tester , appartiendroient Est érigée cn Archevêché parle Pape
aux Religieuses de ce Monastère, la Innocent IV. & Albert II', cinquième
mesme. Evêque de Livonie ', cnest le premier
Ces Religieuses ne font point de No* Archevêque,. M 4'
viciât , & font leur profession en pre Les Evêchés de Prusse font soumis à<
nant l'habit J, $79' l'Archevêque de-Riga- , la mesm»
♦ TA BLE
L'Afchevêque possedoir autrefois en entre les mains du Cardinal Carpe-
Souveraineté vingt Châteaux ou For- gna, Vicaire du Pape, }f7
• tereííes , - la mesme. Rom* ( Jules ) Cardinal , & Erêquc de
Avoit autrefois quatorze Suffragans , Recanati, fonde le Monastère des Re
>Í7 ligieuses de l'Assomption de Nôtre-
Urbain V. ordonne que les Chevaliers Dame dans cette Ville, & approuve
Teutoniqucs renonecroient à toute ju leurs Constitutions , 19 ■
ridiction sur Riga , & que l'Arche- Romegas ( Maurice de l'Escu ) est nom
vêque n'exigeroit plus du Maître Pro mé par le Conseil de l'Ordre de saint
vincial de Livonie & de l'Ordre , Ic Jean de Jérusalem , Lieutenant du
serment qu'ils lui prêtoient. la mesme. Grand-Maître Jean Lcvefque de la
L'Archevêquc de Riga aiant affecté Cassierc , qui avoit été suspendu de
de faire quelque changement dans sa dignité . 91
l 'habit de ses Chanoines , les Cheva •
Jicrs s'y cpposent ; ce qui est le sujet
d'une guerre, i}8
Boniface XI. ordonne que l' Arche S ■Achets ( Religieux.) Voïez "Péniten
vêque de Riga dépendra de l'Ordre ce de Je'ui-Cbrift, Ordre Religieux.
Tcutanique , la-mesme. Sacripand , Religieux de l'Ordre des Er
Silvestre Archevêque de cette Ville , mites de saint Augustin , est fait Car
s'engage pour lui & pour ses succes dinal par le Pape Léon X. 10
seurs , avec ses Chanoines.de ne ja Sacristain de la Chapelle du Vape. Cet
mais quitter l'habit de l'Ordre , l* Office est affecté à un Religieux de
mesme. l'Ordre des Ermites de saint Augustin,
Guillaume de Brandebourg , quiétoit '7
aussi Archevêque de cette Ville , em Quelles font ses fonctions & ses pré-
brasse lHeresic de Luther, &le peu « rogatives , 18
ple fuit le mauvais exemple de son Est le Curé du Pape , & lui doit ad
Prélat , 1Í3 ministrer le saint Viatique fie l'Extrê-
Rocafult ( Raymond de Pevcllos de ) me-Onction, la mesme.
Grand-Maître de de l'Ordre de saint Etoit autrefois Bibliothequaire du Va
Jean de Jérusalem. Le Pape Clément tican , la mejme.
XI . accorde à fa prière le Camail vio Saladin, Calyfe d'Egypte, prend la Ville
let à soixante Chapelains de l'Ordre , de Jérusalem , 78
«4 Salaz.ar ( N. ) Religieux de l'Ordredc
Rocca ( Ange ) Religieux de l'Ordre des Notre-Dame de la Mercy , est fait
Ermites de saint Augustin , Sacristain Cardinal par le Pape Innocent XI.
du Pape , & Evêque de Tagastc, laisse 18»
une riche Bibliothèque aux Religieux Saisi* ( Hcrman de ) Grand -Maître
de cet Ordre du grand Couvent de de l'Ordre Teutoniquc.prend le Gou
Rome , 10 vernement de l'Ordre dans le temps
Rocaterti ( Jean-Thomas de) General qu'il étoit prêt à périr , 14}
de l'Ordre de saint Dominique , 140 Le Pape Honorius III. & l'Empereur
Rodrigue dt la Croix ( lc frerc ) Reli Frideric II. lc prennent pour arbitre
gieux de l'Ordre des Bcthléemites de leurs différents ; 144
aux Indes Occ dentales , va en Espa L'Empereur lut donne , pour lui & fes
gne pour obtenir la confirmation de successeurs , la qualité de Prince d.e
l' Hôpital de Lima dans le Pérou. ?ff l'Empire , & lui permet d'ajoúter aux
Fait un second voyage en Espagne & Armes de l'Ordre l'Aiglc impérial ,
«btient du Conseil des Indes trois • la mesme.
mille écus tous les ans pour l'cntrcticn Conrad , Duc de Masovie & de Cu-
de cet Hôpital , jf Javie , lui envoyé une Ambassade ,
Va à Rome pour faire ériger fa Con pour lui demander son amitié & du
grégation en Ordre Relig cux ; cc secours , & donne à l'Ordre les Pro
que lc Pape Innocent X. accorde , vinces, de Culm & de Lubori:e,& tout
la mesme. ce qu'il pounoit conquérir fur les
Fait le premier les v«ux solerancls Prussiens , 14 <
Ce
DES PRINCIPALES MATIERES.
Ci Grand-Maître accepte cette dona la Congrégation de Toscane du ml*
tion, qui est confirmée par le Pape me Ordre , ní
G regoire IX. mesme. Prêche avec trop de véhémence con
Envoyé des Chevaliers & des troupes tre la conduite du Pape Alexandre VI.
en Prusse , fous le commandement est arrêté, pendu & brûlé , la mesme.
d'Herman Belkc , qui s'en rendent Saupitius ( Jean ) General de la Con
maîtres, 147 &fuiv. grégation de Saxe des Religieux hr-
Reçoit des Députez du Grand-Maître mites de saintAugustin. 33
de Livonie , qui lui préposent l 'union Avoit été protecteur de Luther , Re
de cet Ordre à l'Ordre Teutonique , ligieux de la même Congrégation ,
151 avant qu'il eût semé son herefie-.u ais
Va trouver à Rome le Pape Grégoire devint ensuite son plus grand ennemi.
I X . qui de ces deux Ordres n'en fait la mesme
qu'un , celui de Livonie ayant été in Sixte V. Pape, approuve la Congréga
corporé dans l'Ordre Teutonique , tion de Centorbi des Religieux Lrmi-
m tes de saint Augustin , 34
S. Samson de Constantinople; Ordre Hos Saurìne de Jorba , fonde un Monastère
pitalier. Innocent III- lemctsousla de l'Ordre de saint Jean de Jérusa
protection du saint Siège , & approu lem en Catalogne , 114
ve les Statuts de cet Ordre , qui Schulx-bar ( Wolfgang ) Grand-Maître
avoient été dressés par le Cardinal de l'Ordre Teutonique, 166
Benoist , Si Seguïn ( Hugues ) Religieux de l'Ordre
Cet Ordre est uni à celui de saint Jean de saint Dominique , est pourvu de
de Jérusalem, & Clément V. approu l'Officede Maître'du sacré Palais , &
ve cette union , la mesme. est ensuite Cardinal & Archevêque
Sanche d'Arragon , Reine de ^Naples , de Lyon , zio
femme du Roi Robert , fonde à Na Septame , peine ou punition de l'Ordre
ples les Monastères de sainte Marie- de saint Jean de J erusalcm , 99
Madelaine & de sainte Marie-Egyp Septala ( Lanfranc ) Milanois , qui étoit
tienne , pour servir de Refuge aux pé General de la Congregati.-n des Jean-
cheresses publiques , 370 bonites , est fait premier General de
Sanche, femme d'Alphonse Roi de Ca l'Ordre des Ermites de saint Augu
stille , fonde à Siiene un Monastère stin, aprés l'union generale des dirïe-
de Religieuses de l'Ordre de saint Jean rerites Congrégations qui ont formé
de Jérusalem , m cet Ordre , 14
Se retire dans ce Monastère aprés la Serfs ou Serviteurs de lasainte Vierge ,
mort de son mari , & y prend l'habit leur origine, 545
avec fa fille Doulce , Le Pape Alexandre IV. confirme leur
Sangtr-Hausen (Hennon) Grand -Maî Ordre , 34Í
tre de l'Ordre Teutonique , 15 $ Sont appellés aussi Blancs-Manteaux,
Santilla ( Anne de ) fonde le Monastè à cause qu'ils portoient des manteaux
re des Religieuses de l'Ordre de saint blancs , la mesme.
Jérôme à Seville , 447 Obtiennent un établissement à Paris ,
Santcucci* Terabotti ( la Bienheureuse ) & sont supprimés dans le Concile de
n'a pas été du Tiers Ordre des Servi Lyon , /* mesme.
les, comme plusieurs Ecrivains ont a- Strvites ( Ordre des ) son origine , 198
vancé , 511 Ardhingc Evêque de Florence, donne
ponde mie Congrégation de Reli- aux Fondateurs de cet Ordre, du con
ligiéuscs Bénédictines , dont elle est sentement de son Chapitre , une par
Gcnerale , la mesme. tie duMent-Senaire, où ils jettent les
Sart ( Hugues de ) de l'Ordre de saint fondemens de cet Ordre , 300
Jean de Jérusalem , & Grand Prieur Obtiennent un Hospice à Florence ,
de France j est nommé Visiteur de cù Ton a bâti depuis lecclcbre Mona
l'Ordre en Allemagne , 'ttf stère de l'Annonciade / 301
Savanarole ( Jérôme ) Religieux de L'Evêque Ardhingc leur prescrit une
l'Ordre de saint Dominique , institut Règle, Z* mestm.
R n
T A BLE
Cérémonies des funérailles de Jïsus, Sin oi de Crtmfne Religieux' de l'Ordre
& da Couronnement de la sainte des Ermites de saint Augustin , donne
Vierge, qui se pratiquoient autiefjis naissance à la C'ongregr'ion de saint
dans ect Oidre , & ce qui y donna Jean de Carbonicre du même Oidrc.
lieu , 301 3«
Les Religieux de ce: Ordre font appcl- S!xf»e , célèbre Monastère de Religieu
lés par quelques uns , les Frères de la ses de l'Ordre de saint Jean de Jérusa
Passion de jefus- Christ , U mtjme. lem , sa fondation. 1rt
Cet O.drc elt d'abord approuvé par le Description Je ce Monastère. 11 1
Cardinal Raynetius Légat du Pape Retourne sousl" obéissance du Grand-
Innocent IV. & est ensiute approuvé Maître après cn avoir été soustraie
par Alexandre IV. la même- pendant un tems considérable. 113
Innocent V veut supprimer cet Ordre, Habillement de ces Religieuses. Im
défend au General de recevoir des No même*
vices, & interdit la confession aux Re Soeurs Ntlrei Religieuses dont le princi
ligieux. 304 pal Institut est d'assister les malades.
Honorius IV. prend les Re'igicux de 4«7
cet Ordre fouj fa protection. «oj Solimun II. Empereur des Turcs , prend
Progrès de cet Ordre qui est divisé cn Tripoli fur les Chevaliers de l'Ordre
vingt sept Provinces. la mt[mt% de S Jean de Jérusalem. 90
Innocent VII. accorde aux Religieux Fait assiéger Malte par une armée
de cet Ordre les mêmes preiogatives commandée par Sinam Btcha , qui est
dónt joiiuToienc les quatre Ordres obligé de fc retirer aprês une grosse
Mendians , dont l'une est de prêcher perte. la même.
l'Avent fcle Carême aux Chapelles Pa Soror ( le bienheureux ) Fondateur des
pales, lamesme- Hospitaliers de Nôtre Dame de l'H.
Sont aussi appellés les Frères de XAv* chelle à Sienne, fa naissance & ses pa.
M-tria- 306 rens. 58Í
Les Historiens de cet Ordre lui attri- Ses austérités & ses mortifications.
buent plusieurs Couvens qui ne lui snc la même.
point appartenu. la mime- Reçoit les Pèlerins qui alloient à Ro
Rich fTcs du Monastère de l'Annon- me , 8c leur donne l'hofpitalité. /«
ciade à Florence. 307 même.
Cardinaux que les Religieux de cet Jette les fondemens de l'Hôpital de
Ordre s'attribuent. 308 Nôtre Dame de l'Echelle à Sienne ; te
Habillement des Religieux de cet Or plusieurs personnes s'étant jointes à
dre. 30 1 lui pour avoir foin des pauvies, il Icut
Vo'kz ErmitfsServites. prescrit une forme d'habillement , &
Serviteurs de lu sainte Vierge , voïez Serft dts Rcglemecs. 387
f$> Servîtes. Ces Règles font d'abord approuvées
Silvestre Archevêque de Riga s'engage par.l'Evéque de Sienne, & cqnfìrmées
pour lui & pour ses successeurs , avec ensuite pat le Pape Celestin III. 388
ses Chanoines , de ne jamais quitter Plusieurs Hôpitaux d'Italie reconnoifl
l'habit de l'Ordre Teutonique. 13 8 sent pour Chef celui de Nôtre Dame
S,mon Comte de Mon<fi>rt contribue par de l'Echelle. - la mime*
ses libéralités au bâtiment du premier Mort du B Soror. la trnjme.
Monastère des Religieux de l'Ordre de Soste^rt ( Gerardin ) l'un des Fondateurs
saint Dominique 104 de l'Ordre desServires , exerce l'pffi-
Gagne la bataille de Muret où lc Roi 1 ce de Vicaire gênerai de cet Ordre cn
d'Arragon Pierre II. fut tué. ì.6j France. 303
Rend la liberté au Roi Jacques fils de ' Sa mort. U même.
ce Prince qu'il avoit en ícs mains. Studio {lc Pere Alphonse ) Religieux de
168 l'Ordre de la Rédemption des Captifs,
Siman de Caméra» , Religieux Ermite est envoïé à Malte par la Prieure du
de saint Augustin , fonie la Congrc- Monastère de S xenc pour prêter fer
garion de Monte Ortono du même Or- ment de fidélité êc d'ob^issaacc cn fort
' 4«. 31 nom , au Grand Maître de l'Ordre de
DES PRINCIPA LES MATIERES.
sain* Jem de Jérusalem. itj envoïé (a rançon, il la prie d'emplo'ier
Sudre ( Gu l'aunr ) Religieux de l'Or- cette somme au rachat de quelques
dre de saint Dominique , est pourvu autres Captifs . & veut finir ses iouis
de l'Olîïce de M<ûrc du sacré Palais , an service des esclaves Chiétiens. 40
& est ensuite Cardinal Sc Evêque de Sa mort. la me/me.
Marseille xio Tiers-Ordre de sair,t Augustin , antiquité
S ^'ún [ le Comte Henris retient en pri chimérique de ce Tiers Ordre. 64 ry
son pendant trois ans Wal-ieinar II. suv.
Roi de Dannemarc qu'il avoit trouvé Véritable origine de ce Tiers Ordre.
abusant de sa femme. tjz 68
T Observances & obligations des Tier-
TEnori' ( nierre ) Archevêque de To ciaires de cet Ordre. 59
lède , donne aux Ermites de saint Tiers-O'dre dt suint Dominique , son ori
Jérôme le Monastère de S. Biaise de gine 147
Villavicioia. 4J) M u ni o de Zamorra General de l'Or
Ttxier (. Barthelemi ) General de l'Ordre dre de saint Dominique , donne une
de S. Dominique. ixj Règle par écrit aux Frères Sc auiSoeurs
Institue la Congrégation d'Arragon' de ce Tiers Ordre. 149
du meme Ordre qui subsiste pendant Le Tiers Oidic de saint François est
91. ans. 1x5 plus ancien que celui de saint Domi
Themtws [ Gnibert de ) fonde l'Hôpital nique , celui de ce dernier n'aïant été
de Beaulitu dans le Quercy. 1x9 institué qu'aptés fa mort. 150. & sui
Themines (Gjibert de) fils du précédent, vantes.
augmente les revenus de cet Hôpital, Innocent VU approuve le Tiers Or
le donne aux Religieuses de l'Ordre dre de saint Dominique , Sc leur Rè
de saint Jean de Jérusalem, Sc sa fem gle qui est ensuite confirmée par Eu
me y prend l'habit de son consente gène IV. 114
ment. 1 '«ri». Religieuses de ce Tiers Ordre. Utr,ê~
Fonde aussi l'Hôpital de Fieux pour me.
des Religieuses du même Ordre, ij© Habillement des Filles de ce Tiers-
Sa mort. lamé e. Ordre en quelques lieux, ijï
Them nti ( Ponce de Lauzieres dé ) Ma Ti,tk. O'dte de Noire- T>*me de la Merci ,
réchal de France;Louis XIII. érige la son origine. ìsj
Terre de Theminesen Marqmser en fa Sainre Marie du Secours reçoit la pre
faveur. 119 mière l'habit de ce Tiers- Ordre. ij>4
Saint Thomas de Villeneuve Archevêque Tiers-Ordre des Servîtes , son origine,) 14
de Valence , Religieux de l'Ordre des e$> \uiv.
Ermites de S. Augustin , (a canonisa Martin V. approuve la Règle de cc
tion- 1o Tiers-Ordre. 318
Voïez Pille dt U Société d$ S. Thomas d* Ce qne contient cette Règle. 31?
Vi Itnutve. Anne Catherine de Gonzague Archi
Thomas de Jésus Religieux de l'Ordre des duchesse d'Autriche, rétablit ce Ticrs-
Ermires de S. Augustin, fa naissance Sc Ordre en Allemagne, & lui donne ur e
ses parens. 37 Règle particulière j'id
Reçoit l'habit de cet Ordre , & fait fa Voïtz CcnX'^ues ( Anne Catherine de )
profcflìon. 38 Ttfferxnd ( Jean ) Religieux de l'Ordre
Jette les fondemens de la Reforme des de saint François convertit p.usieurí
Augustins Déchausses , qui n'eut pas femmes & filles impudiques qui sont
dans le commencement un forr heu renfermées dans un Monastère. jtfi
reux par l'opposition que les Pères de Terres ( François de) General de l'Ordre
l'ancienne Observance y apportèrent. de N- D. de la Merci. z8t
Turque ( Thomas ) General de l'Ordre
Accompagne Dom ^Sebastien Roi de de *S. Dominique. 138
Portugal en Afrique , Sc y demeure es Turriitni ( Joachi m ) General de l'Ordre
clave aprés la défaite de l'armée Chré de saint. Dominique , accorde beau
tienne, la mime. coup de privilèges à la Congrégation'
la Comtesse de Linarcs fa s<Bur aianc- de Lombardie du même Ordre. 11 4
Rrr ij
TABLE '
du siège , où l'on porte cette épée 8e
ce poignard. 91
Ce Grand Maître pose la première
VAilUc ( Galliorte de Gourdon de pierre de la Cité qui porte son nom ,
Genouillac de ) sa naissance Sc ses Sc le Pape Pie V- commande qu'on y
• parcns. 151 travaille fans discontinuer mëme les
Est portée à l'âge de cinq mois dans jours de Fêtes. la mimi*
l'Hopital de Beaulieu des Religieuses Sa mort. la mime.
de l'Ordre de S. Jean de Jérusalem, y Vandales , entrent en Afrique , & la dé
prend l'habit à l'âge de sept ans , & y solent pendant plusieurs années r
fait profession n'aïant pas douze ans Vaudou [ Hérétiques ) leur origine, it
accomplis. la mime. Le Pape Alexandre III. leur défend
Voïant que la Règle de cet Ordte n'é- d'annoncer la parole de Oieu , 8c Lu
toit point observée dans ce Monastè cius III. les excommunie, it
re , elle veut entrer chet les Feuillan Quelques uns se convertissent, & font
tines , mais elle en est empêchée par leur profession de foi qu'ils donnent
son père. iji par écrit au Pape Innocent III. I»
Est faite Coadiutrice de la Prieure de mesm*.
Beaulieu , Sc Prieure de l'Hopital de Ces Vaudois convertis forment l'Or
Fieux. i)x dre des pauvres Catholiques. 15
Retourne à Beaulieu od elle veut éta Voïez Pauvres Catho'iques.
blir la Reforme de son Ordre ; mais V*fto»celln ( Louis Mcndés de ) Grand-
les Religieuses s'y opposent , Sc il n'y Maistre de l'Ordre de saint Jean de Je*
en a que six qui suivent son exemple. rusalem , sa mort. 95
m VilafceÇ Antoine) Religieux de l'Ordre
Sa mort à l'âge de trente ans* la mê de Nôtre Dame de la Merci , institi c
me. les Religieuses de l'Ordre de Nôtre-
Valio ( Pierre) riche Marchand de Lion, Dame de la Merci, Sc dresse leurs
aïant été touché de la mort d'un de ses Constitutions. 190- é- *9*
amis , distribue tous ses biens aux pau Velasifutt. ( la Mère Jeanne^ commen
vres pour Faire profession d'une pau ce la Reforme desAugustines Déchaus
vreté volontaire» 11 sées. 57
Plusieurs personnes se joignent à lut , Sa mort. la mesmt.
& sont nommés Vaudois du nom de Verda't (Hugues de Loubensde)Grand-
leur Fondateur la tnimt. Maistre de l'Ordre de saint Jean de
Prêchent Sc enseignent, quoi que Laï Jérusalem , & Cardinal. nj
ques & fans mission , ce qui fait que Uguccttn (Ricouere Lipc ) l'un des Fon
le Pape Alexandre III. leur défend dateurs de l'Ordre des Servitcs , exer
d'annoncer la parole de Dieu. 11 ce '"office de Vicaire gênerai de cet
Sont excommuniés par Lucius IÍI. & Ordre en Allemagne. joj
s'engagent dans plusieurs erreurs. U Sa mort* la mime-
mime. Vignacourt ( Alof de ] Grand- Maître de
Voïez Vaudois; î'Ordre de saint Jean de Jérusalem ,
Vallette PariÇot [ Jean de la ) Grand- envoïc à la Faculté de Théologie à Pa
Maître de l'Ordre de saint Jean de Je - ris une Relique de sainte Euphcmie
rusalem , défend avec beaucoup de Vierge & Martyre , qui lui avoit été
valeur 1*1 sic de Malte attaquée par les demandée par l'Université & par la
Turcs qu'il oblige de se recirer, jo Faculté de Théologie. jj
Le Pape Pie IVlui envoie un Brefpour Ydlatet [ Foulques de ) Grand - Maistre
le féliciter sur la délivrance de cette de l'Ordre de saint Jean de Jérusalem,
Ifle- la mime. obtient de l'Empcreur Andronique
L'Empereur Charles V. lui envoie une l'investiture de l lflc de Rhodes pour
épée, & un poignard à gardes "d'or lui SC pour son Ordre , en cas qu'il
émaillées , enrichies de pierreries. U pût s'en rendre maître. 79
même. Assiège cette Me , & la prend. 80
Procession folemnelle qui sc fait tous Se rend odieux aux Chevaliers de son
les ans à Majtc en mémoire de la levée Ordte qui veulent se saisir de sa per-
DES PRINCIPALES MATIERES.
senne t 8c l'essie^eat dans le Château Donne le titre d'Eminence aux Grands.
de Lindo où il s'étoit retiré. 81 Maîtres de l'Ordre de saint Jean de
Est déposé de la grande Maîtrise dans Jérusalem , en le donnant aux Cardi
un Chapitre. /* tnérnu naux, iij
Est rétabli par le Pape Clément V. 8c Approuve les Constitutions de l'Ordre
se démet de cette dignité entre les des Jesuates. 41;
mains de Jean XXII. St Donne un Vicaire gênerai aux Reli
Villartt ( Guillaume ) Grand-Maître de gieux Déchaussés de l'Ordre de Nô
** l'Ordre de saint Jean de Jerasalem, tre-Dame de la Merci, 19»
soumet les Religieuses du même Or Urbain d'Aviano General de l'Ordre des
dre del'Hôpital de* Beaulieu à la cor Jesuates , est fait Curé de la Paroisse
rection 8c visite du Grand- Prieur de S. de saint Jean de la Malva à Rome.lors
Gilles. 130 que cet Ordre est supprimé par Clé
Killitrs de tìfe Adam ( Philippe; Grand- ment IX. 417
Maître de l'Ordre de saint Jean de Jé Vfáù'm , Bâcha Turc, eft fait esHave pat
rusalem, sort de Rhodes avec les Che les Chevaliers de l'Ordre de S. Jean de
valiers de cet Ordre , après que les Jérusalem- 9)
Turcs s'en furent rendus maîtres , 8c Urfim [ Virginius des) fait bâtir un Er
vient à Rome où le Pape Adrien VI. mitage fur le Mont-Virgtnio pour les
lui fait une réception magnifique- 88 Ermites Servîtes- jit
Ce Pontife écant mort , on lui donne Utifleneviche ( Martinusius ] Religieux
8c à ses Chevaliers la garde du Concla de l'Ordre de saint Paul premier Ermi
ve. 89 te , porte les peuples de Hongrie à rc-
Obtient de l'Empereur CharlesV l'ifle connoîerc pour Roi , Jean Vaivode de
de Malte pour son Ordre , 8c j va de Transilvanie. }jtf
meurer avec les Chevaliers. lamts- Ce Prince par reconnoissance lui don
mt. ne l'Evêché de Varadin , & rétablit en
^rba'-n IV. Pape , renvoie les Religieux mourant tuteur de son fils unique,donc
de l'Ordre de saint Paul premier Ermi il gouverne le Roiaume avec un pou
te à l'Evêque de Wcsprim pour leur voir absolu- la mime.
donner la Règle de S. Augustin s'il le Est fait Archevêque de Strigonie , 8t
juge à prapos. ji8 ensuite Cardinal- la même.
Urbain V. Pape, ordonne que les Cheva L'Empereur Ferdinand I. le fait assas
liers Teutoniques renonceront à toute siner. ;17
Íuridiction fur la ville de Riga,& que waldelmar 11. Roi de Dannemarc , sait
Archevêque de cette ville de son coté une descente dans la Livonie 8c soumet
n'exigerait plus du Maître de Livonie, une grande partie de cette Province à
& de l'Ordre le ferment qu'ils lui prê- son obéissance. l$t
toient. le 7 Perd touche qu'il a conquis aïant été
Consent que cetArchevêque fasse quel trouvé p"ar le Comte Henri Swerin
que changement dans 1 habit de ses abusant de fa femme , 8c ce Comte I*a-
Chanoines , ce qui est le sujet d'une ïant retenu trois ans en prison la
guerre entre ce Prélat te Ut Chevaliers mefme.
Teutoniques. 1)8 WaldelmarHI Roi de Dannemarc,vend
Urbain V. permet aux Religieux Ermi au Grand Maître de l'Ordre Teutoni-
tes de saint Paul premier Ermite de que les villes de Nerv* de Wessenberg
porter des habits blancs. 556 avec quelques Provinces entières pour
Approuve l'Ordre des Jefuates,& don dix neuf mille marcs d'argent. Ij|
ne un habillement particulier aux Re Walïtrei [ Conrad ] Grand-Maistre de
ligieux de cet Ordre. 4IJ l'Ordre Teutonique , veut que l'on
'Urbain VIII- Pape , divise les Couvcns rende à fa personne les honneurs
des Augustins Déchaussés "d Italie en qu'on rendoit aux plus grands Prin
plusieurs Provinces 44 ces, ifl
Unit à ceux d'Espagne une nouvelle W**((Henri de] est élu premier Grand-
Congrégation de la même Reforme Maistre d. l'Ordre Teutonique. 141,
qui s'étoit formée dans U nouvelle Waidtr-Bureh ( François de ) Archevê
Grenade. 46 que de Cambrai, donne des ConstiiUj
Rrr iij
T À B L E
lioní aux Religieuses Augustine* de Turcs , aïant été contraint cîe cedeí
'fouina , & leur permet de porter un l'Empire Ottoman à son frère Bajazet,.
habit violet. ff sc met sous la protection de l'Ordre
Vtrmrus Maréchal cTHunnebourg.aprés de saint Jean de Jérusalem & vient à
avoir bien fait des maux aux bourgeois Rhodes. 8t
de Stra^ourg , se reconcilie avec eux, Demande de venir en France on il n'ell
& obtient d'eux 1'Ifle-Verte où il faic paas reçu favorablement du Roi Char-
bâtir une Eglise. 115 leies VIII. 8»
folquin chit.k Grand- Maistre de l'Or- Est demandé par plusieurs Princes y
dre de Livonie ou des Porte - Glaives,, ausqucls le Grand Maistre de Rhodes
envoie des dépurés au Grand- Maistre le rcfuíc. /* mémi.
de l' Ordre Teutoniquc pour le prier L'accorde au Pape Innocent VIII qui
de le recevoir , & ses Chevaliers dans le reçoit aRome avec tous les honneurs
son Ordre. 15s, dûs à une personne de son rang. 84
Est tué dans un combat , & son Ordre Alexandre VI. lc fait enfermer dans le
est incorporé dans 1 Ordre Teutoni- Château saint Ange. 8/.
cjue. itj Charles VIII. Roi de France demande
ce Prince au Pape qui lc lui accorde.
la. tt.ême.
OhttdeHeine d'Arragon fait bâtir Sa mort. la mesmt.
Y le Monastère de Valhebron pour Zi'.ntre de Rtfienttm { Conrad ) Grand-
les Ermites de saint Jérôme en Cata Maistre de l'Ordre Teutoniquc , s'op
logne. 4H pose au titre de Seigneur que les Che
Z valiers de cet Ordre veulent prendic.
>>»
Z Ani f Sebastien ^<Doge de Venise, Zunìga [ Anne de } Religieuse de l'Ordre
dote richement le Monastère des de saint Jérôme du Monastère de To
Vierges- 54 lède, donne les vies de soixante Sc qua
ZiaÀmt fils de Mahomet II. Empereur des torze Religieuses de ceMonastcre.447