INTEMPÉRIES À TRAVERS LE PAYS

GRAND FROID
ET PERTURBATIONS
LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 10 février 2018
DE LA CIRCULATION
N°8325 - Vingt-huitième année - Prix : Algérie : 30 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $.
ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com ÉDITION DU CENTRE ROUTIÈRE LIRE EN PAGE 24

SAÏD SADI AU 5e CONGRÈS DU RCD

«La nation peut

être exposée à
de graves périls»
◗ Le docteur Saïd Sadi a annoncé hier son retrait du
parti, lors de son intervention durant la première
journée des travaux du 5e congrès ordinaire du
Rassemblement pour la culture et la démocratie
(RCD). L’ancien président de cette formation porte un
regard sévère sur la conjoncture politique du pays.
PHOTO : D. R.

LIRE LES ARTICLES DE HACEN OUALI ET MADJID MAKEDHI EN PAGES 2 ET 3

ET L’INTERVENTION INTÉGRALE DE SAÏD SADI EN PAGES 4 ET 5

GRÈVE DANS LE SECTEUR PRODUCTION D’EAU ULTRA PURE ET TRAITEMENT DES EAUX DU SCHISTE
DE L’ÉDUCATION

MENACE DE CEVITAL DÉVOILE SA TOUTE

RADIATION ET NOUVELLE TECHNOLOGIE
INFLEXIBILITÉ DU ◗ Le groupe Cevital va
investir dans la production
CNAPESTE de l’eau ultra pure et le
◗ La ministre de l’Education nationale, traitement des eaux de
Nouria Benghabrit, a confirmé la décision l’industrie du schiste. En
de radiation des enseignants grévistes l’annonçant, ce jeudi,
affiliés au Conseil national autonome du aux investisseurs français
personnel enseignant du secteur ternaire conduits en Algérie par
de l’éducation (Cnapeste). Pierre Gattaz, président du
LIRE L’ARTICLE DE NADIR IDDIR EN PAGE 2 Medef, le groupe d’Issad

&LETTRES
Rebrab entend accélérer
le déploiement de sa
ARTS technologie en France, aux
Etats-Unis, en Algérie et un
PHOTO : B. SOUHIL

EXPOLE SALON DU DESSIN peu partout dans le monde.

ACTUELLEMENT AU MAMA LIRE L’ARTICLE
DE ALI TITOUCHE EN PAGE 6

Traits et attraits ABDELMOUMEN OULD KADDOUR INSISTE

«SONATRACH RESTERA
LA PROPRIÉTÉ DE L’ÉTAT»
◗ Le PDG de Sonatrach a réaffirmé, à partir de Hassi R’mel, que le groupe pétrolier
et gazier national «est et restera la propriété de l’Etat à 100%»
et qu’il n’est pas question d’en céder la moindre part.
Lire votre supplément en pages 13, 14, 15, 16, 17 et 18 LIRE L’ARTICLE DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE À HASSI R’MEL ZHOR HADJAM EN PAGE 6
 El Watan - Samedi 10 février 2018 - 2

L’ACTUALITÉ

GRÈVE DANS INTERVENTIONS DES CHEFS DE PARTI ET PERSONNALITÉS

LE SECTEUR DE À L’OUVERTURE DU CONGRÈS DU RCD
L’ÉDUCATION
Menace «Le pouvoir est seul
de radiation
et inflexibilité
responsable de la crise»
● Les travaux du cinquième congrès ordinaire du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD)
du Cnapeste se sont ouverts hier à Alger.

S
ituation politique et écono-
mique du pays, responsa-

M
enace de la tutelle et détermination des
grévistes. La ministre de l’Education
nationale, Mme Nouria Benghabrit, a
confirmé la décision de radiation des enseignants
grévistes affiliés au Conseil national autonome du
personnel enseignant du secteur ternaire de l’édu-
cation (Cnapeste).
Dans un entretien diffusé mercredi par Canal
Algérie, Mme Benghabrit a précisé que la décision
concerne pour le moment 580 enseignants de la
wilaya de Blida. «Pour les autres wilayas et à par-
tir du moment où la grève est considérée comme
bilité du pouvoir et débat
sur la prochaine présidentielle…
Les travaux du cinquième congrès
ordinaire du Rassemblement pour
la culture et la démocratie (RCD),
ouverts hier à Alger, ont été une
occasion pour des acteurs poli-
tiques, de divers horizons, de faire
un diagnostic de la crise multidi-
mensionnelle que traverse le pays
et de clouer au pilori les tenants

illégale (par la justice), les enseignants qui sont
engagés dans ce processus sont en abandon de
poste. Il a été donné instruction pour que des mises
en demeure puissent être envoyées, et là on appli-
quera totalement le canevas établi par le ministère
du Travail», a annoncé la ministre qui précise que
les grévistes sont «en situation de désobéissance»
en acceptant de suivre l’injonction de leur syndicat
de ne pas accuser réception des documents de la
tutelle.
Intervenant jeudi dernier à la radio Chaîne III,
l’inspecteur général du ministère de l’Education,
Nadjadi Messeguem, précise qu’entre 500 et
600 enseignants de la wilaya de Blida risquent la
radiation. «Nous avons entamé la procédure par
l’envoi des mises en demeure aux enseignants
grévistes les enjoignant de reprendre les cours»,
a précisé M. Messeguem, constatant que «des
milliers d’enseignants regagnent quotidienne-
ment leur poste de travail». Le coordinateur
national chargé de la communication au Cnapeste,
Messaoud Boudiba, considère «illégale» une
décision qui «n’apaise pas la situation». «C’est
un acte illégal qui ne permet pas d’apaiser la
situation. Il pousse, au contraire, au pourrisse-
ment. Les enseignants maintiennent la grève et les
responsables du ministère ont tort de considérer
qu’ils pourront les faire revenir sur leur décision
par des méthodes irresponsables», s’offusque M.
Boudiba, dans une déclaration à El Watan.
RÉGLEMENTER LE DROIT À LA GRÈVE ?
Précisant que la grève est suivie à 70%, principa-
lement dans le secondaire et le moyen, le porte-
parole précise que «la solution c’est de s’asseoir
autour de la table du dialogue». «Nous sommes
disposés à prendre part à ce dialogue», affirme le
syndicaliste qui signale que son organisation n’a
du pouvoir. D’anciens chefs de
gouvernement et des personnalités
nationales se sont succédé durant
toute la matinée à la tribune offerte
par les congressistes du RCD pour
livrer, surtout, leurs analyses de la
situation actuelle du pays. Après le
message de Me Ali Yahia Abden-
nour (il n’a pas fait le déplacement
en raison de sa maladie), lu en son
nom par la députée du RCD, Lila
Hadj Arab, l’ancien chef de gouver-
nement, Ahmed Benbitour, a pris la
parole pour situer, en quatre points,
la source du mal dont souffre le pays
DÉCLARATIONS
◗ Ali Benflis, président du parti
Talaie El Hourriyet
«Des forces
extraconstitutionnelles
interfèrent dans la décision
politique»
qui est, selon lui, «la perte de la politique totale qui s’ajoute à une
morale collective, la généralisation crise économique aiguë et une
de la corruption, l’individualisme et situation sociale explosive.» Pour
le fatalisme». «C’est la régression Sid Ahmed Ghozali, «le fait de
sur tous les plans», enchaîne lier à la crise la chute des prix du
pour sa part l’ancien président de pétrole est le plus grand mensonge
l’APN, Karim Younes. Dans son qui puisse exister.» Le président du
intervention, le président du parti parti non agréé, l’UDS, Karim Tab-
Talaie El Hourriyet, Ali Benflis, bou, est revenu, lui, sur la fermeture
estime, de son côté, que «notre pays du champ politique et la répression
vit, malheureusement, une impasse que subissent y compris les partis
présidentielle et mettent en péril la sécurité
nationale». «Entre-temps, le pays n’est pas
gouverné. On a l’impression d’être dans une
situation de gestion des affaires courantes»,
déplore-t-il. Selon lui, le délitement des
institutions est visible «dans les décisions et
contre-décisions du gouvernement, les
rappels à l’ordre, dont l’origine est
difficilement vérifiable et le manque de
cohésiongouvernementale.»
◗ Ahmed Benbitour, ancien chef
de gouvernement
«Il n’y aura plus de recettes
au-delà de 2019»
PHOTO : D. R.
PHOTO : D. R.
agréés. Intervenant sur la théma-
tique de la Constitution, la juriste
Fatiha Benabou a dénoncé la confu-
sion entretenue autour de la révision
de la Constitution de 2016. Inter-
venant par la même occasion, les
représentants des partis marocains
et tunisiens appellent à la concréti-
sation de l’Union maghrébine, «qui
est un rêve des populations de la
région». M. M.
d’un réel développement économique. Selon
lui, «l’Etat est déliquescent». Et cette
déliquescence se manifeste «par la perte de
la morale collective, la généralisation de la
corruption, l’individualisme, le fatalisme».
Comme solution à la crise actuelle, Ahmed
Benbitour appelle à investir dans l’économie
du savoir qui est, selon lui, l’avenir du
monde. «Nous avons 300 000 diplômés qui
sortent des universités chaque année. Seule
l’économie du savoir permettra à ces jeunes
d’éviter le chômage. Nous devons tous nous
mobiliser», lance-t-il.
◗ Karim Younes, ancien
président de l’APN
«C’est la régression sur tous
les plans»

pas reçu d’invitation formelle du ministère.

La plateforme de revendications du Cnapeste, qui
a lancé une grève illimitée depuis le 30 janvier der-
nier, s’articule autour de problèmes «restés en sus-
pens» depuis 2015 : la régularisation de la situa-
tion des personnels occupant des postes en voie de
disparition, la médecine du travail, l’actualisation Le président du parti Talaie El Hourriyet, Ali
PHOTO : D. R.

de la prime de zone (wilayas du Sud), le logement Benflis, dénonce l’intervention de forces

et les promotions. Excluant l’hypothèse de l’année occultes dans la prise de décision politique
blanche, l’inspecteur général de l’éducation, dans le pays. «Des forces
Nadjadi Messeguem, précise que «la tutelle a fait extraconstitutionnelles se sont introduites
PHOTO : D. R.

appel aux vacataires pour dispenser des cours afin
de rattraper le retard enregistré, à l’instar de la
wilaya de Blida où 426 enseignants remplaçants
ont été recrutés». Emboitant le pas à la ministre du
secteur, M. Messeguem a déploré l’existence de
plusieurs lacunes dans le texte régissant le droit de
grève, et proposant sa «révision».
«Le droit de grève est constitutionnel, mais nous
souhaitons qu’il soit mieux réglementé parce que
nous considérons que le texte régissant ce droit
comporte actuellement des lacunes», constate-il,
faisant remarquer que dans beaucoup de pays la
grève est interdite dans le secteur de l’éducation.
Organisés en coordination, des syndicats auto-
nomes du secteur de l’éducation ont appelé à une
grève nationale de deux jours, les 20 et 21 février
en cours. Ces syndicats soutiennent également
le mot d’ordre de grève nationale le 14 février, à
laquelle a appelé l’Intersyndicale. Nadir Iddir
dans les arcanes du pouvoir et interfèrent
lourdement dans les décisions du
gouvernement», déclare-t-il dans son
intervention, à l’ouverture des travaux du 5e
congrès du RCD. Affirmant que le pays «vit
une impasse politique totale,
concomitamment avec une crise économique
aiguë et une situation sociale explosive», il
relève les conséquences «du vide au sommet
du pouvoir». «Ce dernier se traduit, dit-il, par
l’éclatement du centre de la décision
nationale en plusieurs cercles, au point où nul
ne sait qui commande dans notre pays. Le
seul objectif qui unit ces cercles, c’est cette
propension, sans limite, à la pérennité du
régime politique en place», souligne-t-il.
Selon lui, ces cercles du pouvoir «s’affrontent
par clientèles et médias interposés pour leur
positionnement en vue de l’échéance
L’ancien chef de gouvernement, Ahmed
Benbitour, prédit une situation économique
très difficile pour l’Algérie après 2019.
Chiffres à l’appui, il prévoit un assèchement
des recettes pétrolières du pays au-delà de
cette date. «Les recettes pétrolières ont
baissé de 25,6% ces dernières années. De 63
milliards de dollars en 2013, l’Algérie s’est
retrouvée avec seulement 27 milliards de
dollars de revenus pétroliers en 2017. Au-delà
de 2019, il y aura plus de recettes», explique-
t-il, lors de son intervention à l’ouverture
des travaux du 5e congrès du RCD. Pour
étayer ses prévisions, Ahmed Benbitour
rappelle la baisse de la production pétrolière
depuis 2006 qui a été compensée par la
hausse des prix de l’or noir sur le marché
international. Dans ce sens, il dénonce la
prédation de la rente pétrolière et l’absence
L’ancien président de l’APN (2002-2004),
Karim Younes, dresse un tableau très sombre
de la situation du pays. Selon lui, l’Algérie
«connaît une régression sur tous les plans :
situation économique et sociale désastreuse
et voix inaudible dans le concert des nations».
Karim Younes profite également de la tribune
offerte par le RCD pour dénoncer les
donneurs de leçons du nationalisme et ceux
qui instrumentalisent la religion. «Nul ne
peut s’ériger en censeur pour désigner qui
sont les nationalistes et les patriotes et ceux
qui ne le sont pas. Nul ne peut prétendre être
le donneur des certificats d’accès au paradis
ou en enfer», affirme-t-il.
 El Watan - Samedi 10 février 2018 - 3

L’ACTUALITÉ

SAÏD SADI AU 5e CONGRÈS DU RCD

«La nation peut être exposée

à de graves périls»
F
in d’une époque. Exit le RCD.
Nouvelle appellation et pro-
bable naissance des Progres-
sistes. Changement ou pas, en tout
cas ça sera sans le chef historique
Saïd Sadi, qui a annoncé ne plus
faire partie, dès hier, de ce parti.
Qui aurait pu ainsi imaginer un
jour le RCD sans le Docteur ? En
l’annonçant, il jette un froid sous
le chapiteau du Hilton, laissant les
congressistes interloqués. Non sans
rappeler son fameux retrait des
responsabilités lors du quatrième
congrès en 2012. Mais avec sa
légendaire répartie dont il détient le
secret, il a su faire passer le sens de
son acte et convaincre de son impor-
tance. «N’étant pas congressiste et
n’étant plus, depuis ce matin, mili-
tant, je ne vais pas m’exprimer en
tant que fondateur du parti comme
cela a été suggéré. On ne fonde pas
un parti pour le posséder ad vitam
æternam.» «Je serai engagé dans
d’autres registres et sur d’autres
terrains, mais je partagerai toujours
avec vous nos postulats éthiques et
j’honorerai comme au premier jour
nos professions de foi», promet-il.
L’intervention du fondateur du parti
était par excellence le moment
marquant de ce 5e congrès du RCD,
au risque même d’occulter l’événe-
ment lui-même. Dernier à intervenir
après tous les invités politiques al-
gériens et étrangers, quand il monte
à la tribune, Saïd Sadi est forte-
ment acclamé par les congressistes,
comme pour réaffirmer leur loyauté
à celui qui fut leur leader pendant
longtemps et qu’ils ne veulent pas
voir partir. Sans doute, l’homme
restera l’une des figures de réfé-
rence pour le courant démocratique
du pays, surtout en ces moments de
récession politique et d’abaissement
moral et éthique. Le verbe haut, ton
grave, Saïd Sadi remonte dans l’his-
toire contemporaine de l’Algérie
pour expliquer le sens et l’origine
● «Pourquoi nous sommes nous levés alors que nous étions des enfants d’une guerre qui
compétition qui donne le président
sortant favori. La tendance lourde
avait épuisé les populations ? Comment avons-nous fait ? Quel héritage avons-nous fécon- se dégage en sa faveur. Lui qui a
dé ? Quels ressorts avons-nous sollicités ?» Tant de questionnements que Saïd Sadi pose su défendre son bilan devant les
non seulement aux militants, mais à l’ensemble de la classe politique nationale pour délégués à l’ouverture du congrès.
Le député d’Alger, longtemps «par-
mieux comprendre les motivations et les aspirations de sa génération née au lende- rainé» par Saïd Sadi, a pu s’imposer
main du combat libérateur. comme leader naturel de sa géné-
ration au sein du parti. Il est donc
fort à parier – à moins d’un revi-
des combats d’hier, de ceux de sa génération née au lendemain du rigueur et de vérité. Elle peut avoir rement de dernière minute – qu’à
sa génération inscrits comme pro- combat libérateur. «Dans l’histoire raison encore plus dans l’avenir partir d’aujourd’hui, c’est sous la
longement naturel d’une histoire tumultueuse du Mouvement natio- immédiat car, on peut le redouter, l’emblème Les Progressistes que les
millénaire. «La régression politique nal, nous avons récusé les visions la nation peut être exposée à de militant(e)s de ce courant vont
et sociétale qui a suivi l’ouverture manichéennes qui ont interdit les graves périls…». Il donne l’alerte et mener les prochaines batailles poli-
frelatée d’Octobre 1988 repose les évolutions apaisées et adultes. Ces accuse. «Ceux qui sont fascinés par tiques dans un environnement natio-
questions fondamentales du projet visions apologétiques excluant la 2019 sont les janissaires de l’his- nal hostile. Dans un contexte où
alternatif au système algérien et, à raison et reniant les vérités qui ont toire.» Avant de «quitter la scène», l’exercice politique militant est sou-
ce titre, le parcours de la génération donné naissance à des régimes qui Saïd Sadi invite les militants et les mis à rude épreuve tant le parasitage
d’Avril 1980 est utile à revisiter. sont finalement des prolongements acteurs politiques à «remettre les et la perversion les disputent outra-
Il ne s’agit donc pas, pour moi, de autochtones de la praxis coloniale», pendules à l’heure sur les proposi- geusement à l’éthique politique, aux
dire ici à des congressistes qui n’ont éructe M. Sadi. Survolant les mo- tions de tout un chacun dans cette clarifications idéologiques et pro-
pas encore entamé leurs débats ce ments fondateurs du combat indé- séquence historique». grammatiques. Des batailles pour
qu’ils doivent faire, quand, avec pendantiste, la naissance en 1926, «offrir à notre peuple une alterna-
qui, ou comment opérer… Ce qu’il la rupture en 1949 face à «l’exubé- LE RCD DEVIENDRA-T-IL LES tive autour d’un projet de société
est important de connaître et de rante doxa arabo-islamiste», le dé- PROGRESSISTES ? progressiste et démocratique. Nous
transmettre, c’est autre chose. Dans clenchement en 1954, le passage de Et pour ne pas trop perturber les n’avons pas dévié de ce cap quelles
l’histoire de l’Algérie contempo- la révolte à la Révolution en 1956, travaux du congrès, il s’est vite que soient les difficultés. Et elles
raine, et au-delà des aspects tac- pour dire que ces moments étaient éclipsé pour laisser les congressistes furent nombreuses et elles furent
tiques et décisions qui ont été prises l’œuvre d’une minorité qui n’a pas s’engager dans le vif des débats qui fréquentes et ardues (…)», a rappelé
ici ou là, la phase actuelle exige de cédé devant la fatalité de l’histoire. s’annonçaient chauds et houleux. Mohcine Belabbas plus tôt, lors de
redécouvrir et d’interroger les va- Pour lui, l’armée des frontières, le Parce que d’abord la proposition l’ouverture du congrès. Déroulant
leurs et les visions ayant engendré putsch de 1962 ou celui de 1956, de changer le nom du parti pour une à une les thématiques emblé-
les grandes épopées qui ont libéré dont personne ne se souvient, «fi- devenir Les Progressistes n’a pas matiques de son parti, M. Belabbas
le peuple, afin de voir dans quelle gurent dans le registre funéraire des fait l’unanimité. Elle divise les a réaffirmé l’attachement de son
mesure elles peuvent éclairer les épisodes mortifères de notre pays». délégués. Difficile pour les mili- organisation à l’égalité des sexes et
luttes actuelles», amorce-t-il. Si le désormais ex-militant du RCD tants de tourner la page RCD et se la nécessité d’abroger le code de la
a longuement évoquer le passé, c’est séparer d’un sigle qui les a marqués. famille, à la place de la jeunesse,
«JANISSAIRES DE L’HISTOIRE» pour ne pas «pleurer sur notre sort, Jusqu’à hier en début de soirée, la
au caractère républicain de l’Etat,
«Pourquoi nous sommes nous levés mais pour tamiser les luttes de nos question n’avait toujours pas été à la revendication identitaire cultu-
alors que nous étions des enfants aînés, en extraire les actes les plus tranchée. Le bureau du congrès a dû relle, à la liberté de culte, à l’école
d’une guerre qui avait épuisé les nobles, les plus modernes et les plus reporter la décision à ce matin pour citoyenne, aux droits de l’homme et,
populations ? Comment avons-nous rationnels afin de mieux ensemen- se donner le temps de convaincre enfin, à la nécessité d’une intégra-
fait ? Quel héritage avons-nous cer l’avenir», explique-t-il. Mais les congressistes de la nécessité de tion nord-africaine. Il a mis en évi-
fécondé ? Quels ressorts avons- surtout pour faire jonction avec la passer à une autre «époque». Et sur- dence la lutte «sans relâche contre
nous sollicités ?» Tant de ques- phase actuelle sur laquelle pèse une tout pour se donner la possibilité de un ordre politique rétrograde qui
tionnements que Saïd Sadi pose incertitude totale. En s’adressant l’élection du président du parti qui a confisqué au peuple algérien sa
non seulement aux militants, mais aux militant(e)s, M. Sadi inter- est intervenue en soirée, hier. Quatre victoire contre la France coloniale,
à l’ensemble de la classe politique pelle : «Votre parti est une exception candidats s’affrontaient : Mohcine contre un ordre politique inopérant,
nationale pour mieux comprendre algérienne. Sa voix compte parce Belabbas, Fadila Messouci, Ilyas injuste et porteur de dangers pour la
les motivations et les aspirations de qu’elle perpétue cette tradition de Lahouazi et Salah Belmekki. Une nation». Hacen Ouali

DÉCLARATIONS
◗ Karim Tabbou, ancien député
et président de l’UDS (non agréé)
«Le RCD est une île démocratique»
L’ancien député et président
du parti non agréé, l’UDS,
Karim Tabbou, rend
hommage au Rassemblement
pour la culture et la
◗ Sid Ahmed Ghozali, ancien chef de ◗ Fatiha Benabou, constitutionnaliste
gouvernement
«Le 5e mandat sera au-dessus de la
«Le pouvoir politique est responsable de Constitution»
cette situation» La constitutionnaliste Fatiha
L’ancien chef de gouvernement Si Benabou estime que l’idée du
Ahmed Ghozali impute l’entière 5e mandat, que les partisans du chef
responsable de la crise que de l’Etat mettent en avant
traverse le pays au pouvoir. «Le actuellement, «sera au-dessus de la
PHOTO : D. R.

démocratie (RCD) et appelle à pouvoir politique est responsable Constitution». «Le chef de l’Etat sera,
la poursuite du combat pour de cette situation. En politique, le de ce fait, un magistrat souverain
la réalisation des idéaux pouvoir est jugé en fonction de la au-dessus de la Constitution»,
communs de l’opposition. situation ; si cette dernière est déclare-t-elle, en revenant
PHOTO : D. R.

«Le RCD est une île normale, on peut dire qu’il a longuement sur le «flou entretenu autour de la révision
démocratique. Ce qui nous réussi, mais dans le cas contraire, constitutionnelle». Selon elle, en 2016, il n’y avait pas de nouvelle
PHOTO : D. R.

unit et ce que nous
partageons sont plus
importants», déclare-t-il, à
e
l’ouverture des travaux du 5 congrès du RCD. «Nous sommes
unis par notre ambition et notre combat pour l’instauration d’un
Etat de droit», ajoute-t-il, en dénonçant la fermeture du champ
politique et la multiplication des pressions, y compris sur les
partis agréés. «C’est un scandale de continuer à interdire aux
partis de tenir leurs congrès normalement», dénonce-t-il, en
citant l’obligation faite au RCD de tenir ses travaux dans deux
salles différentes (Hilton et Mutuelle de Zéralda).
il en assume l’entière
responsabilité», déclare-t-il. Ce
faisant, il énumère les péchés du
pouvoir algérien qui «a toujours
manipulé les Constitutions à des
fins politiciennes», qui «n’a pas de culture de l’Etat» et «qui ne
prend pas en considération le peuple». Sid Ahmed Ghozali
rejette également le discours qui établit un lien entre la crise et
la chute des prix du pétrole. «C’est le plus grand mensonge qui
puisse exister», lance-t-il, en dénonçant «l’incurie du pouvoir
qui a fait que le pays vit avec des richesses qu’il n’a pas
créées». «Le pays fonctionne à 75% grâce aux revenus du
pétrole. Nous sommes aussi le plus grand importateur de blé,
alors que nous étions le grenier de Rome», illustre-t-il.
Constitution, mais une révision de la Constitution de 1996. «Je
suis troublée de voir sur le site de la Présidence et celui du Conseil
constitutionnel qu’on parle de nouvelle Constitution. Mais pour
qu’il y ait une nouvelle Constitution, il faudra donner la parole au
peuple qui a le pouvoir constituant, ce qui n’a pas été fait en
2016», explique-t-elle. La constitutionnaliste précise qu’il y a
deux types de révision constitutionnelle. La première, dit-elle, est
«longue et solennelle», c’est celle que prévoient les articles 174
et 175 de la Constitution et la deuxième est, «par l’entremise
parlementaire», prévue dans l’article 176 de la même loi. Selon
elle, en 2016, il «aurait fallu passer par le référendum, car il y a eu
des changements profonds, puisque les pouvoirs du Conseil de la
nation ont été réduits et la disposition concernant les mandats
présidentiels a été modifiée».
 El Watan - Samedi 10 février 2018 - 4

CONTRIBUTION

INTERVENTION DEVANT LE

«CEUX QUI SONT FASCINÉS PAR 2019

Monsieur le président, mesdames Soummam. Qui se souvient de
messieurs les invités, mesdames l’armée des frontières, du putsch
messieurs les congressistes, bonjour, de 1962 ou de celui de 1965 ? Ces
scories politiques figurent dans

L
orsque le président le registre funéraire des épisodes
Mohcine Belabbas m’a mortifères de notre pays.
demandé d’intervenir à Nous n’étions pas nombreux,
l’occasion de ce cinquième quand dans un univers de renonce-
congrès, j’avais, dans un ment et de peur, nous avons pris la
premier, temps émis quelques hési- parole alors que beaucoup considé-
tations. raient que le pluralisme politique
Cette opportunité n’avait pas un et syndical se conjuguait avec
caractère d’évidence dans cette cir- la contre-Révolution, que l’ama-
constance et d’ailleurs à quel titre zighité signifiait négation de la
devais-je le faire ? patrie et apostasie des «constantes
Devenu simple militant depuis six nationales».
ans et n’ayant plus aucune respon- Nous avions appris de nos aînés
sabilité organique, mon rôle était non pas en les imitant mais en re-
d’exprimer mes idées dans le cadre montant lucidement leur parcours
des instances du parti qui ont pré- et en disséquant leurs méthodes.
paré ce congrès si j’avais quelque Cela nous a permis de déceler les
chose d’essentiel à proposer. Dans processus vertueux, les valeurs qui

PHOTOS : D. R.
la modernité politique, le respect les inspirent et les principes qui les
des formes n’est pas seulement une animent.

«
question de normes, c’est d’abord Quand on veut changer le monde,
honorer les fondements du contrat il faut y mettre le prix et savoir que
sur lequel on s’engage. les chemins peuvent être rudes. On
N’étant pas congressiste et n’étant, Dans l’histoire apologétiques excluant la raison avec les insurrections spontanées ne mène pas de grands combats
plus depuis ce matin militant, je ne et reniant les vérités ont donné du XIXe siècle et ayant à peine avec des procédés de courtisans. Et
vais pas m’exprimer en tant que de l’Algérie naissance à des régimes qui sont, de quoi subvenir à leurs besoins, la nécessaire réflexion qui doit pré-
fondateur du parti comme cela finalement, des prolongements ils ont décidé d’accompagner les céder l’action n’a rien à voir avec le
a été suggéré. On ne fonde pas contemporaine, autochtones de la praxis coloniale. bouleversements consécutifs à la calcul mercantile.
un parti pour se l’approprier. La
philosophie qui a inspiré et nourri
et au-delà des Tout en remplissant le devoir de
mémoire, nous nous sommes don-
Première Guerre mondiale et la
Révolution d’octobre pour se pro- QQAREN IMEZWURA NNEV LUKAN
le combat de notre génération aspects né le droit de la lecture libre jeter dans la modernité portée I-S ISSEHSAB UFELLAH UR-TT
postulait l’action politique comme et rationnelle du passé. Et nous par la décolonisation. C’est leur IKERREZ ARA
une impulsion et un appel à initia- tactiques et avons constaté qu’à chaque avan- audace canalisée par la raison qui a Affronter le parti unique, une po-
tives. Rester fidèle à la mémoire ne cée significative du processus servi de source originelle au com- lice politique impitoyable, une jus-
signifie pas amputer sa pensée ou décisions qui ont été d’émancipation nationale, un cer- bat libérateur. tice pervertie et plus généralement
tain nombre de paramètres appa- Ils n’étaient pas nombreux, eux une administration asservie par les
emprisonner son destin.
Je vais donc m’adresser à vous en
prises ici ou là, la raissaient invariablement. non plus, en 1949, quand face à clans était un grand défi. Nous le
tant que membre d’une génération phase actuelle exige D’une manière systématique, les
ruptures fécondes sont conduites
l’exubérante doxa arabo-islamiste
qui niait toute altérité, quelques
savions, nous l’avions fait en toute
conscience.
qui a initié un combat singulier
dans un monde d’unanimisme poli- de redécouvrir et par des générations qui ont su avoir dizaines de jeunes ont décidé d’in- Nous savions ce que nous risquions
tico-médiatique. Toute formulation un regard rigoureux et objectif sur troduire de la liberté et de la ratio- dans un système qui a assas-
d’une idée hors moule, hors cadre d’interroger les la condition de leur pays. Par ail- nalité dans un parti qui compensait siné le colonel Chabani, Mohamed
et hors norme était sacrilège et leurs, les équipes, souvent réduites, ses rigidités doctrinales et ses éga- Khidder et Krim Belkacem pour ne
cette congélation intellectuelle ag- valeurs et les visions à l’origine de ces sauts qualitatifs rements stratégiques par l’incanta- citer que les plus emblématiques
gravée par l’autocensure est, hélas,
toujours d’actualité.
ayant engendré les ont toujours été constituées de
militants solidement formés et iné-
tion messianique d’un homme de-
venu omniscient. Un peuple n’est
des opposants. Mais nous savions
aussi que ce sur quoi nous nous
J’ai entendu avec plaisir le pré- grandes épopées qui branlables dans leurs convictions. jamais guéri de ses démons et le battions était juste et légitime et
sident Belabbas rappeler que les Les acteurs impliqués dans ces pire est toujours possible. Dans les que si nous ne nous engagions pas,
subterfuges proposant des solu- ont libéré le peuple séquences étaient réfractaires aux années 40’, on a idolâtré les poils d’autres générations auraient à
tions à l’impasse algérienne par tentations. Immergées dans leur d’un barbu, aujourd’hui on se pros- devoir affronter les mêmes pro-
des glorifications d’un Président afin de voir dans société et en phase avec ses aspi- terne sans vergogne devant un pos- blèmes dans des conditions peut-
rations, ces élites jouissaient de la ter. C’est la voix vive et pourtant être plus difficiles et plus incer-
mal entouré ou celles qui attendent
qu’un oracle vienne miraculeuse-
quelle mesure elles confiance et du respect de leurs vite étouffée de ces quelques étu- taines. Et nous ne voulions pas
ment le transformer de l’intérieur peuvent éclairer les concitoyens.
Par les temps qui courent, il n’est
diants qui a servi de source à notre
quête de démocratie et de repères
être comptables de la défaillance
dont on accablait des devanciers
était en fait des manifestations
de segments interchangeables du luttes actuelles. peut-être pas superflu de rappeler identitaires pouvant amarrer une qui furent incapables de mesurer
même système. ces éléments. réflexion autonome pour annoncer leur activité à l’aune de la grande
Unique dans les annales de l’Algé- Autre caractéristique, ces militants la construction d’une nation soli- Histoire.
et de transmettre, c’est autre ont investi l’histoire longue, quitte daire, généreuse et réconciliée avec Comme certains de nos anciens,
rie contemporaine, l’expérience
chose. Dans l’histoire de l’Algérie — et cela était clairement intégré et elle-même. nous ne nous sommes jamais enga-
de notre génération qui s’est réso-
contemporaine, et au-delà des as- consenti — à ce que le dénouement Ils n’étaient pas nombreux ceux gés en attendant un retour sur
lument inscrite en dehors des mo-
pects tactiques et décisions qui ont du conflit ne soit pas au rendez- qui en novembre 1954 ont lancé investissement. Je ne connais pas
dèles posés en mythes politiques
été prises ici ou là, la phase actuelle vous d’une vie. Ils n’étalonnaient leur insurrection avec une logis- un militant d’avril 80’ qui ait voulu
mérite peut-être quelque attention.
exige de redécouvrir et d’interro- pas leur engagement en fonction tique rudimentaire et sur les ruines ou seulement pensé à monnayer
La régression politique et sociétale
ger les valeurs et les visions ayant des histoires courtes ou des niches d’une organisation atomisée par les son engagement pour obtenir une
qui a suivi l’ouverture frelatée
engendré les grandes épopées qui d’opportunité que pouvait offrir accents populistes et les tensions faveur. En cela, les leçons de 1926,
d’octobre 88 repose les questions
ont libéré le peuple afin de voir une conjoncture favorable à une claniques. de 1949, de 1954 ou de 1956 nous
fondamentales du projet alternatif
dans quelle mesure elles peuvent estocade fugace ou un compagnon- Ils n’étaient pas nombreux ceux ont été utiles. Tous les militants qui
au système algérien, et à ce titre, le
éclairer les luttes actuelles. nage de circonstance. qui autour d’Abane Ramdane ont furent à l’origine de ces séquences
parcours de la génération d’avril 80
Pourquoi nous sommes-nous levés Ces acteurs avaient en fait de l’en- eu l’insigne honneur de faire pas- politiques étaient convaincus que
est utile à revisiter.
alors que nous étions des enfants vergure de ceux qui font l’Histoire. ser dès août 1956 l’insurrection leur devoir de militant excluait
Il ne s’agit donc pas, pour moi,
d’une guerre qui avait épuisé les Ils sont de ceux dont le parcours ne de Novembre du stade de révolte par définition le marchandage.
de dire ici à des congressistes qui
populations ? Comment avons- se réduit pas à des actions d’éclat : à celui de Révolution avec ses Aucun n’attendait une récompense
n’ont pas encore entamé leurs dé-
nous fait ? Quel héritage avons- ces femmes et ces hommes ont orientations doctrinales, sa métho- ni même reconnaissance de son
bats ce qu’ils doivent faire, quand,
nous fécondé ? Quels ressorts mené à terme leur mission parce dologie politique et ses instances action. On agissait parce que l’on
avec qui, ou comment opérer. Cela
avons- nous sollicité ? qu’ils ont regardé au-delà des hori- organiques. Ils n’ont pas remporté estimait nécessaire de le faire. On
concerne vos assises et seules vos
Dans l’histoire tumultueuse du zons tribaux et des ambitions de la bataille du pouvoir, mais ils ont était militant en soi et pas pour soi.
analyses et évaluations peuvent
mouvement national, nous avons carrières. indexé notre histoire de leur vision.
trouver réponses à ces considéra-
récusé les visions manichéennes Ils n’avaient pas été nombreux en Ce qui anime nos débats et porte Je ne voudrais pas donner ici l’im-
tions essentielles à l’avenir du pays
qui ont interdit les évaluations 1926 les émigrés qui ont fondé nos espérances d’aujourd’hui, pression d’administrer des leçons
et au devenir de votre parti.
apaisées et adultes. Ces visions l’Etoile nord-africaine. Rompant ce sont les principes de la ou des recettes. J’ai dit à l’entame
Ce qu’il est important de connaître

5e CONGRÈS DU RCD LE 9 FÉVRIER 2018
SONT LES JANISSAIRES DE L’HISTOIRE»
de mon propos que les méthodes,
les programmes, les montages
organiques ou les objectifs que
vous vous assignez ne peuvent être
trouvés dans aucun manuel. Tout
cela sera le fruit de vos travaux car
aucune période n’est assimilable
ou superposable à une autre.
Mais il n’est pas interdit de rap-
peler les préalables qui ont pré-
sidé aux grandes avancées de notre
Histoire.
Dans ces moments de grande
confusion politique et d’abaisse-
ment moral, certains se réjouissent
cyniquement de ce que des acquis
de notre combat aient produit des
effets pervers. Et c’est vrai que le
pluralisme médiatique a aussi en-
fanté des structures audiovisuelles
et de titres de la presse écrite
monstrueux. Le multipartisme a
accouché de sigles et d’acteurs qui
dégradent l’idée même de l’action
politique. Cela est la part du feu. A
l’échelle de l’Histoire, ces épines
irritatives ne représentent rien.
D’aucuns n’hésitent pas à assurer
que mieux vaut le parti unique que
le désordre actuel, oubliant de dire
que ce sont les partisans du parti
unique qui financent des médias
qui déshonorent la profession ;
que la prolifération de sigles au
lendemain de l’ouverture politique
est une manœuvre de pollution
destinée justement à décrédibiliser
le pluralisme…
Forts des méfaits induits par leurs
fraudes et leurs supports média-
tiques, les affidés du système n’hé-
sitent pas à assurer que la démocra-
tie est vaine sinon dangereuse pour
le pays.
Et pourtant, malgré les moyens
colossaux mis au service de la
promotion de la fraude électorale,
malgré une corruption endémique,
malgré les abus opposés au fonc-
tionnement des organisations non
inféodées, malgré les censures qui
frappent toute voix discordante, la
bataille des idées est gagnée.
Le parti unique et ses dérivés s’ap-
proprient l’ensemble des revendi-
cations qu’il a vigoureusement et,
en certaines occasions, sauvage-
ment combattues.
Alors, ceux qui investissent la
lutte comme on ouvre une bou-
tique, ceux qui veulent jouir de
leur action politique comme on
consomme le légume que l’on a
planté la saison précédente as-
surent que notre combat a échoué
parce que nous ne sommes pas au
pouvoir.
En vérité, il n’y a pas grand-chose
à dire à ces maquignons politiques.
Et pour cause. Nous n’avons pas le
même logiciel et nous n’habitons
pas la même galaxie. Ils parlent
promotion, nous disons émancipa-
tion, ils disent carrière personnelle,
nous répondons destin collectif,
ils cultivent les apparences, nous
creusons des fondations. Ils vivent
de l’instinct et de l’instant, nous
construisons l’Histoire.
Je me souviens de l’intervention
péremptoire d’un participant à une
conférence que j’animais à la salle
de la CFDT dans la capitale fran-
çaise. Sitôt mon introduction finie
et visiblement pressé de prononcer
El Watan - Samedi 10 février 2018 - 5
CONTRIBUTION
sa sentence probablement pour
orienter le sens des débats, mon
contempteur demande le premier
la parole.
- «Moi j’entends vos discours,
mais quand je regarde aujourd’hui
l’Algérie, je constate que le pou-
voir est toujours en place malgré
tout ce que vous avez fait», ajoutant
sans hésiter : «Pour nous, vous
avez échoué».
Ma réponse fut d’une simplicité
triviale.
- «Je ne peux pas vous
convaincre de changer vos lunettes
morales, car ce qui oppose nos
conceptions de la chose politique
n’est pas une différence de degré
mais une différence de nature. A
suivre votre raisonnement, on en
arrive à banaliser puis endosser
des approches particulièrement
cyniques de la chose publique et de
la vie tout court. Si Mandela était
mort en prison, ce qui après tout
était de l’ordre du possible compte
tenu de le durée et de la rigueur
qui ont marqué sa détention, vous
auriez dit avec le même aplomb :
‘‘Mandela a échoué’’ et par rico-
chet l’apartheid aurait, selon vous,
réussi. Et par extension de votre
logique, pour vous, seuls ceux qui
ont réussi un putsch sont de grands
triomphateurs. En politique, celui
qui a réussi n’est pas celui qui a
imposé le monopole de la force
brutale, mais celui qui a marqué
de son empreinte les consciences
de ses concitoyens. Et quand je re-
garde dans cette salle aujourd’hui,
je crois que l’on peut dire que nous
avons réussi.»
Quand j’écoute le discours du
président Belabbas qui a fait toutes
ses classes dans le Rassemble-
ment, quand j’observe que parmi
les congressistes certains n’étaient
même pas nés lorsque le parti avait
«
Ils parlent
promotion,
nous disons
émancipation,
ils disent
carrière
personnelle, nous
répondons destin
collectif, ils cultivent
les apparences, nous
creusons des
fondations. Ils
vivent de l’instinct
et de l’instant, nous
construisons
l’Histoire.
été fondé en février 1989 et qu’ils
ont subi les affres d’une école pri-
sonnière des consciences, d’une
religiosité mortifère et des abus
d’un Etat dévoyé, nous pouvons
croire au miracle. Au regard de ce
que notre Histoire nous a légué
de plus généreux et de plus exi-
geant dans les épopées des Jugur-
tha, Kahina, Abdelkader, Mokrani,
Imache, Laïmèche, Ben M’hidi,
Abane, Krim, Amirouche, Lotfi
et tant d’autres, nous avons réussi.
Nous avons entendu leur message,
nous avons honoré leur bravoure et
leurs sacrifices.
Nous n’avons pas observé le passé
pour pleurer sur notre sort mais
pour tamiser les luttes de nos aînés,
en extraire les actes les plus nobles,
les plus modernes et les plus ra-
tionnels afin de mieux ensemencer
l’avenir.
Votre parti est une exception al-
gérienne. Sa voix compte parce
qu’elle perpétue cette tradition
de rigueur et de vérité et elle peut
résonner encore plus dans l’avenir
immédiat car, on peut le redouter,
la nation peut être exposée à de
graves périls. L’argent, c’est-à-dire
l’oxygène du système, fait défaut
et l’asphyxie arrive au rythme de
l’inflation. Et c’est précisément
dans ce genre de conjonctures que
des formations comme la vôtre
peuvent jouer des rôles décisifs.
Ceux qui sont fascinés par 2019
sont les janissaires de l’Histoire.
Vous en êtes les acteurs légitimes
et c’est à vous de la féconder.
Vous serez attaqués ou diffa-
més, directement ou à travers vos
proches. Vous aurez à affronter des
provocations ou des infiltrations,
mais vous avez déjà pu constater
par le passé que nulle manœuvre,
nulle pression ne peut venir à bout
d’une libre conscience, et d’une
libre pensée ; nul ne peut venir à
bout d’un collectif soudé par l’hon-
neur et la fraternité.
Ne cédez jamais devant ce que
désavoue votre conscience. Vous
serez peut-être absents ou peu
présents dans les parades des
échéances officielles, mais si vous
perpétuez le message de Jugurtha,
votre mission figurera dans les
annales des bâtisseurs des nations.
Est-on pour autant condamnés à
l’isolement ? Assurément non. Il
y a dans cette salle des invités que
des phases historiques contrai-
gnantes ont obligé à exercer des
responsabilités dans des régimes
peu recommandables. Ils sont res-
tés sous le harnais malgré les
pointes acérées des aiguillons de
coches sans scrupules. Certains
d’entre eux se sont montrés ca-
pables de distance et de lucidité et
leur avis mérite d’être entendu dès
*
lors qu’ils admettent que l’acteur
politique n’existe pas uniquement,
fatalement dans les allées d’un sys-
tème omnipotent. Leur présence
aujourd’hui dans le congrès d’un
parti résolument positionné hors et
contre le pouvoir est le signe d’une
capacité d’écoute et de remise en
question qu’il faut savoir apprécier.
Il faut un grand courage politique
pour tirer les enseignements, tous
les enseignements, d’une expé-
rience infructueuse à laquelle on a
sincèrement consacré une grande
partie de son existence.
Puisque vous m’avez offert cette
tribune, je voudrais saluer le cou-
rage moral de Sid Ahmed Ghozali
qui a analysé publiquement et sans
complaisance les conséquences,
même indirectes, de la présence de
certaines élites dans le système qui
a prévalu depuis l’indépendance. Il
faut, en effet, une grande rigueur
morale et intellectuelle pour dire à
l’automne de sa vie : «Nous avons
été les harkis du système.» Depuis
cette profession de foi, j’ai entendu
beaucoup de commis de l’Etat
m’assurer être en parfait accord
avec ce douloureux coming out.
Pour autant, personne n’a encore
pu l’assumer publiquement. Il y a
des aveux qui honorent leur auteur
et qui libèrent les générations
futures de tabous toxiques.
C’est avec ces hommes, capables
de regards généreux et de dires
vrais que les passerelles peuvent
se tisser pour trouver des pistes
qui explorent des horizons néces-
sairement nouveaux, maintenant
que l’agonie du système en est à
dévoiler ses manifestations les plus
caricaturales.
Voilà succinctement le message
que je tenais à vous délivrer dans
ma dernière déclaration de militant
structuré.
D’ultimes défis attendent ma géné-
ration. Ceux avec qui j’ai partagé
les luttes de notre jeunesse sou-
haitent repenser l’évaluation de
notre engagement pour le rendre
plus lisible et le protéger des falsi-
fications qui ont mutilé et perverti
la guerre de Libération. A travers
la conférence interdite de Mouloud
Mammeri en mars 1980, dont on
vient de donner une version des
plus contestables, on greffe une
paternité douteuse à notre combat.
Ce n’est pas le lieu d’épiloguer sur
cette dernière supercherie mais
il faudra rapidement remettre les
pendules à l’heure pour que les po-
sitions de tout un chacun dans cette
séquence historique soient connues
dans leur pleine et entière vérité.
Je serai engagé dans d’autres re-
gistres et sur d’autres terrains, mais
je partagerai toujours avec vous
nos postulats éthiques et j’hono-
rerai comme au premier jour nos
professions de foi.
DDAW WEBRID NNIG WEBRID
LEQRAR IS D ABRID.
Bonne suite à vos travaux et bonne
chance pour votre nouveau départ.
Saïd Sadi
---------------------------
(*) Le titre est de la rédaction
 El Watan - Samedi 10 février 2018 - 6

ÉCONOMIE

PRODUCTION D’EAU ULTRA PURE ET TRAITEMENT DES EAUX DU SCHISTE

Cevital dévoile sa toute nouvelle

technologie
● Le groupe d’Issad Rebrab a mis au point des brevets pour la production de l’eau ultra pure, des membranes
et des stations de traitement des eaux de l’industrie du schiste.

L
e groupe Cevital va investir dans
la production de l’eau ultra pure et
le traitement des eaux de l’indus-
trie du schiste. En annonçant, ce jeudi,
aux investisseurs français, conduits en
Algérie par Pierre Gattaz, président du
Medef, avoir mis au point des brevets
pour la production de l’eau ultra pure et
des stations de traitement des eaux de
l’industrie du schiste, le groupe d’Issad
Rebrab entend accélérer le déploiement
de sa technologie en France, aux Etats-
Unis, en Algérie et un peu partout dans
implantés en France, en Algérie et en et de tourteau de soja des Amériques.
Allemagne, permettra de fabriquer des La Chine et le Maghreb aussi, alors que
«membranes et des stations de pro- ces volumes auraient pu être produits
duction d’eau ultra pure», explique le en Afrique et exportés à partir de ce
patron du groupe, Issad Rebrab. «C’est continent», dira le PDG de Cevital. Il
une nouvelle technologie que nous veut attirer l’attention des Européens
sommes en train d’industrialiser et sur la nécessité d’investir en Afrique à
qui sera installée au niveau mondial», même de contenir les flux migratoires.
soutient-il. Elle représente en tout cas C’est aussi un gain énorme en compé-
une avancée énorme en termes à la fois titivité, selon ses propos. «Cevital, qui
technologique et industriel du groupe exporte vers la Côte d’Ivoire, met un
privé algérien. Cevital déploiera cette mois et demi en bateau pour que ses
technologie sur plusieurs sites en Algé- containers arrivent à Abidjan, alors

le monde. Le patron du groupe Cevital
n’a pas voulu préciser le montant de cet
investissement (plusieurs dizaines de
millions d’euros).
Mais il s’agit pour lui d’un position-
nement stratégique et d’une techno-
logie toute nouvelle permettant à son
entreprise de travailler au plus près des
poids lourds mondiaux de l’industrie
chimique, de l’industrie du schiste
ainsi que des industries du médicament,
des semi-conducteurs et de l’agroali-
mentaire. «Nos centres de recherche
et développement ont mis au point des
brevets pour produire des membranes
et des stations de production d’eau
ultra pure pour l’industrie pharmaceu-
tique, l’industrie des semi-conducteurs,
pour l’agroalimentaire ainsi que pour
l’industrie chimique et l’industrie du
schiste», a annoncé Issad Rebrab aux
membres du Medef ayant visité, jeu-
di, l’usine MFG (Mediterranean float
glass), sise à Larbaâ, dans la wilaya
de Blida. La technologie du groupe
Cevital, mise au point par ses quatre
centres de recherche et développement
rie, en France et en Allemagne.
L’USINAGE SE MET EN BRANLE
DÈS 2018
«Pour les membranes, nous allons les
produire en Algérie. Nous pouvons
automatiser les process de production
et les concentrer sur un seul site. Quant
aux stations de production de l’eau
ultra pure, nous allons les fabriquer
en France, dans les installations de
Brandt, en Allemagne et en Algérie. La
fabrication d’une unité de production
d’eau ultra pure demande plus de
temps et un déploiement sur plusieurs
sites», explique Issad Rebrab. Il veut
faire de cette nouvelle technologie de
son groupe d’une pierre deux coups :
«vendre de l’eau ultra pure» et ré-
pondre ainsi aux besoins de plusieurs
industries et «traiter les eaux de l’indus-
trie du schiste». «Par le biais de cette
nouvelle technologie, nous allons ainsi
éviter que les eaux de cette industrie ne
polluent la nature», souligne le patron
de Cevital, dans un échange avec les
journalistes, à l’issue de la visite qui a
Pierre Gattaz, président du Medef, en compagnie d’Issad Rebrab
conduit les patrons du Medef à l’une
des installations de son groupe en
Algérie, MFG en l’occurrence. Sur les
deux leviers, Cevital est parti aussitôt
au galop puisqu’il a déjà commandé
les équipements pour la production des
membranes. «Nous allons commencer
la production cette année», précise
Issad Rebrab, répliquant à une ques-
tion d’El Watan sur les détails de son
projet. Quant au volet lié au traitement
des eaux de l’industrie du schiste, le
patron de Cevital fait savoir qu’un
directeur commercial de son groupe,
actuellement aux Etats-Unis, était déjà
«en discussion avec toutes les sociétés
américaines investies dans l’industrie
du schiste afin de proposer notre tech-
nologie et conclure des contrats.» Ce
nouvel investissement permettra ainsi
PHOTO : B. SOUHIL
à Cevital d’ajouter une nouvelle corde
à son arc. La stratégie du groupe est
désormais claire : mixer investissement
dans les dernières technologies et posi-
tionnement sur les grands marchés. La
progression des affaires du groupe à
l’international ne s’essouffle pas. Cevi-
tal va investir en Ethiopie, dans le do-
maine agricole, d’après Issad Rebrab.
FRANC PLAIDOYER
POUR L’AFRIQUE
«Aujourd’hui, au niveau agricole,
beaucoup de pays africains n’arrivent
pas à couvrir leurs besoins alimen-
taires, alors que le potentiel agricole de
l’Afrique est aussi riche que le potentiel
américain qui nourrit une bonne partie
du monde. L’Europe, elle, importe au-
jourd’hui 34 millions de tonnes de soja
que si on mettait deux lignes de chemin
de fer qui vont jusqu’à cette ville, on
mettrait à peine 36 heures. Et si vous
envoyez une marchandise à partir de
la Méditerranée vers l’Afrique centrale
par bateau, elle mettra deux mois et
demi». «L’Algérie est un eldorado pour
les investisseurs. C’est un des pays où
vous pouvez avoir le retour sur inves-
tissement le plus rapide. (...) C’est un
pays qui a un grand potentiel, qui peut
servir d’un trait d’union pour le déve-
loppement de l’Afrique», souligne Issad
Rebrab, en s’adressant aux opérateurs
français reçus, jeudi, dans les locaux
de sa filiale Mediterranean Float Glass.
Le patron du Medef, Pierre Gattaz, a
dit toute sa fierté d’échanger avec un
patron algérien qui a contribué non seu-
lement à créer de la valeur ajoutée et des
emplois en Algérie et en France, mais
aussi à en sauver des milliers. «Les in-
vestissements de Cevital en France ont
changé l’image de ce pays en France»,
conclut l’ambassadeur français en poste
à Alger, Xavier Driencourt.
Ali Titouche

ABDELMOUMEN OULD KADDOUR INSISTE

«Sonatrach restera la propriété de l’Etat»
Hassi R’mel tions de Hassi R’mel un plan de développement même «permettra à Sonatrach d’atteindre 135 délais, comme il l’a fait durant l’inspection des
Envoyée spéciale de 65 milliards DA dessiné par le groupe éner- milliards de m³ an, puisque nos capacités de projets, estimant qu’aucun écart ne devrait être
gétique national pour les cinq ans à venir. «Nous transport sont de l’ordre de 95 milliards m³ an, toléré sur ce plan : «Il faut que le projet soit réalisé

P rofitant de sa première sortie médiatique

après le tollé provoqué par des informations
faisant état de la cession de parts du groupe
national d’hydrocarbures, le PDG de Sonatrach a
tenu a réaffirmer, à partir de Hassi R’mel — où il
inaugurait notamment le gazoduc GR5 — que le
groupe pétrolier et gazier national «est et restera
la propriété de l’État à 100%» et qu’il n’est pas
question d’en céder la moindre part. Abdelmou-
men Ould Kaddour a tenu à préciser que la cession
de parts évoquées par son vice-président, dans
son intervention à la Radio nationale, voulait dire
tout simplement que «dans le cas de champs en
prospection, si Sonatrach veut un apport techno-
logique ou de l’argent pour développer son bloc,
elle fera participer un partenaire étranger, sans
pour autant lui céder le champs en question», af-
firme, quelque peu excédé, le PDG de Sonatrach
qui souligne en outre que le groupe Sonatrach met
en place «une stratégie économique basée, entre
autres, sur le partage de risques avec ses parte-
naires étrangers afin de développer de nouveaux
projets et booster les projets existants». Il affir-
mera qu’il s’agit tout simplement de «business»
aux retombées bénéfiques, loin de toute volonté
de vendre des actifs du groupe.
65 MILLIARDS DE DOLLARS
D’INVESTISSEMENTS
Le PDG de Sonatrach annoncera lors du point de
presse organisé en marge de sa visite aux installa-
avons déjà défini le plan de développement de
Sonatrach pour 2018-2022, il sera doté de 56
milliards de dollars. Les détails les changements
que nous allons apporter à notre activité vous
seront présentés prochainement», a indiqué M
Ould Kaddour. Par ailleurs, le PDG de Sonatrach
souligne qu’«avant la fin de l’année en cours,
Sonatrach signera au moins un gros contrat de
pétrochimie. Si nous arrivons à le faire, il faudrait
que l’ensemble des Algériens en soient fiers parce
que c’est comme cela que nous arriverons à avoir
une valeur ajoutée sur nos ressources naturelles»,
a déclaré M. Ould Kaddour.
UN PROJET DE 5 MILLIARDS DE
DOLLARS EN NÉGOCIATION
AVEC TOTAL
Le PDG de Sonatrach indiquera également que
son groupe est en négociation avec le français To-
tal. «Si vous prenez le projet que nous sommes en
train de négocier avec Total pour un montant de 5
milliard de dollars, je ne veux pas prendre 100%
de risque, j’essaie de ramener des partenaires
qui partagent le risque avec moi pour pouvoir
faire le projet, mais de là à dire que Sonatrach va
céder des champs... il n’en a jamais été question»,
affirme encore M. Ould Kaddour. A propos des
réalisations et projets inspectés lors de la visite
effectuée à Hassi R’mel, le PDG de Sonatrach
souligne que le gazoduc GR5 inauguré le matin
ce qui nous permet de répondre à nos besoins et à
ceux de nos partenaires étrangers» et d’ajouter :
«La consommation locale est de l’ordre de 45
milliards et le reste est exporté. Pour l’instant, on
arrive à répondre aux besoins de nos partenaires,
donc ce sont des réalisations très importantes. La
deuxième chose qu’il faudrait mettre en exergue
c’est que le nouveau gazoduc est entièrement
réalisé par des entreprises algériennes, y compris
le pipe. Ce sont des progrès énormes», affirme le
PDG de Sonatrch. Pour lui, «chaque dollar que
nous dépensons en Algérie, c’est de l’argent que
nous ne transférons pas à l’étranger et une devise
que nous pourrons utiliser pour le développement
du pays.».
GR5, GR4 ET UNE STATION
DE BOOSTING
Le PDG de Sonatrach soulignera également que le
gazoduc GR5 «est un gros projet mais il y a aussi
un autre projet important, celui de la station de
boosting de Hassi R’mel. Un projet qui permettra
une fois achevé de pouvoir maintenir la pression
du champ à un certain niveau pour optimiser la
production de gaz», indique Abdelmoumen Ould
Kaddour qui souligne que le projet a nécessité un
apport financier de 2 milliards de dollars, ce qui
est, selon lui, «un investissement très lourd pour
le pays». Le PDG de Sonatrach a en outre insisté,
lors de la conférence de presse organisée en marge
de la visite des sites gaziers, sur le respect des
dans les délais, c’est très important pour le pays
et pour Sonatrach». Il est à savoir que le PDG
de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a
inauguré lors de sa visite effectuée jeudi à Hassi
R’mel le gazoduc GR5 transportant le gaz de
Reggane en passant par Krechba vers la station
de compression GR5 de Hassi R’mel. Le projet,
d’un montant de près de 88 milliards de DA, a
été réalisé entièrement par la Société nationale
de génie civil et bâtiment (GCB), l’Entreprise
nationale de canalisations (ENAC) et l’Entreprise
nationale des grands travaux pétroliers (ENGTP)
et Cosider canalisation. L’ouvrage permettra de
transporter 60 milliards de m3/an, en acheminant
du gaz depuis les champs du sud-ouest du pays
vers la station de compression GR5 inaugurée par
le PDG de Sonatrach en juillet 2017. La visite des
installations de Hassi R’mel a permis par ailleurs
au PDG de Sonatrach de suivre l’évolution du
projet de la station de compression GR4 dont la
livraison est programmée pour juin 2018. Le PDG
s’est enquis également de l’état d’avancement de
la station de Boosting phase III de Hassi R’mel,
confiée à des entreprises nationales en partenariat
avec le japonais JGC. Abdelmoumen Ould Kad-
dour insistera auprès des responsables du projet
sur le respect des délais, estimant que toute entre-
prise qui ne respecte pas ses engagements devrait
être écartée, car le retard sera préjudiciable pour
l’ensemble de la chaîne de production de gaz et
pour le pays. Zhor Hadjam
 El Watan - Samedi 10 février 2018 - 7

RÉGION EST

LES HABITANTS SECTEUR DE LA SANTÉ À JIJEL

DE LA RUE DES
ÉCOLES EN COLÈRE
Les représentants des habitants de
Des aides-soignants affectés
la rue des Ecoles ont récemment pris
attache avec le journal pour dénoncer la
présence en surnombre de transporteurs
clandestins, à l’origine, estiment-ils, de
à leurs postes de travail
plusieurs désagréments et atteintes à ● Cette promotion de 88 agents sur 100 formés durant deux années sur les techniques de soins et de
leurs personnes. «Nous nous réveillons nursing est de nature à renforcer le potentiel de l’effectif paramédical des structures de soins.
quotidiennement sur le vrombissement
des moteurs, les propos attentatoires, les

rixes et les encombrements causés par le
stationnement anarchique de dizaines de
véhicules», a déclaré, dépité, un père de
famille. Le tapage nocturne, les propos
désobligeants lancés à l’encontre des
passantes et les agissements contraires à
la morale risquent de dégénérer en bataille
rangée, à en juger l’attitude de certains
protestataires. Cette même rue n’est pas
au bout de ses peines, puisqu’un marché
informel charrie d’autres problèmes, selon
ces mêmes habitants. On y compte un nombre
impressionnant d’étals de fortune et de
marchands ambulants, qui ont transformé ces
lieux en une véritable décharge publique. Des
pissotières y ont été improvisées et les ruelles
qui jouxtent cette rue ont été transformées
en lieu de rencontre pour des dizaines de
marginaux qui débarquent des quatre coins
de la ville. A. D.
PROJET DE CINQ
AIRES DE DÉTENTE
D
es aides-soignants, formés soignantes formées dans la même
à l’Institut de formation promotion n’ont pas été affectées
supérieure paramédicale de à leurs postes, au motif qu’elles
Jijel et à l’annexe d’El Milia, ont sont… titulaires du baccalauréat.
été affectés à leurs postes de travail La Fonction publique a opposé une
dans les différents établissements de fin de non-recevoir à leur instal-
santé publique implantés à travers lation, arguant que le diplôme des
les communes de la wilaya. Cette aides-soignants est exclusivement
promotion de 88 agents sur 100, réservé aux titulaires de la troisième
formés durant deux années sur les année secondaire et non aux bache-
techniques de soins et de nursing, liers. «La tutelle a été saisie sur le
est de nature à renforcer le potentiel cas de ces aides-soignantes et on
de l’effectif paramédical des struc- attend une réponse pour trouver
tures de soins, après l’affectation une solution à cette affaire», a
d’un autre groupe de 100 infirmiers, déclaré le directeur de la santé et de
laborantins et manipulateurs radio la population. Face au manque de
de santé publique à leur poste de tra- débouchés professionnels pour les
vail au mois d’août dernier. Une cé- diplômés universitaires, de nom-
rémonie de remise des affectations à breux étudiants ont souvent préféré
ces nouveaux diplômés a été organi- quitter l’université pour aller suivre
sée, jeudi dernier, à la salle de déli- une formation d’aide-soignant. Des
bération de l’APW, en présence du bacheliers et des diplômés dans dif-
wali, des responsables et des cadres
du secteur de la santé. Dans son in-
férentes filières universitaires sont
aujourd’hui intégrés dans ce poste
tervention, le wali, Bachir Far, a fait après avoir suivi une formation dans

Les communes de Taoura, Aïn Zana,
Zaârouria, Mechroha et Souk Ahras seront
dotées de cinq aires de détente en milieu
forestier, a-t-on appris hier auprès d’une
source au fait de ce dossier. Des instructions
ont été données pour que ces projets soient
lancés dans les meilleurs délais et que les
procédures d’usage soient accompagnées
par les responsables des secteurs concernés,
la direction de l’environnement, entre
autres. Il y est indiqué des conditions
relatives au respect de l’environnement et
de la promotion d’un tourisme écologique
d’une manière générale. «La création de
tels espaces contribuera à dynamiser un
autre type de services et à encourager
l’investissement dans le tourisme local,
frappé de torpeur depuis des années à Souk
Ahras et où les projets du genre étaient
assimilés à une littérature destinée beaucoup
plus à étoffer les bilans de fin d’année», a
déclaré la même source. Une moyenne de
100 postes d’emploi directs et indirects
seront créés pour chaque aire et des activités
complémentaires, à savoir notamment le
transport et quelques activités commerciales,
seront encouragées dans ces régions
mal exploitées. Des appréhensions sont,
toutefois, perceptibles du côté de quelques
professionnels, s’agissant d’une éventuelle
présence de quelques recycleurs du foncier,
à l’instar de ceux déjà dénoncés du côté du
POS8, où un projet similaire devait masquer
un imaginaire devait masquer l’arnaque. A. D.
AGENDA CULTUREL
● RENCONTRE-DÉBAT-SIGNATURE AVEC
CHAHIRA GUERROUABI,
présidente de
l’association
culturelle El Hachemi
Guerrouabi
Pour l’ouvrage
Le jasmin, les roses
et le néant,
écrit en
collaboration avec
Catherine Rossi
(Casbah éditions)
Aujourd’hui de 14h à 17h
Librairie Média-Plus - 32, rue Abane
Ramdane Constantine
Venez nombreuses et nombreux !
part du lancement d’une nouvelle
promotion de 140 aides-soignants,
à l’issue du concours qui sera orga-
Hôpital Mohamed Seddik Benyahia de Jijel
nisé à cet effet, aujourd’hui. Le chef
de l’exécutif a également indiqué
pour des considérations sécuritaires,
que 9 salles de soins sur les 20
ont été rouvertes. Ces structures
restées fermées dans des zones
seront renforcées, selon lui, par des
enclavées durant plusieurs années
équipes médicales et paramédicales
EN PRÉVISION D’UN CONGRÈS SANS
ASSISES LÉGALES A SOUK AHRAS
Les syndicalistes de l’UGTA
montent au créneau
● Aujourd’hui, le conclave contesté est prévu dans une institution
publique de la formation professionnelle de Aïn Seynour, dans la
commune de Mechroha.
L ’UGTA est dans l’impasse à Souk Ahras,
et ce sont ses propres cadres qui l’affir-
ment. «Nous venons de découvrir l’annonce
dans l’informel, et pour un nombre restreint
de syndicalistes la tenue secrète d’un congrès
de l’Union locale, décidée de manière unila-
térale par un membre de l’Union de wilaya»,
a déclaré, hier, à El Watan, un membre du
conseil de wilaya, dont les dires ont été
confortés par les représentants de la même
instance et pas moins de seize sections syn-
dicales.
Aujourd’hui, le conclave contesté est prévu
dans une institution publique de la formation
professionnelle de Aïn Seynour (commune de
Mechroha) dans le but de désigner le nouveau
secrétaire général de l’UL, un poste brigué
par ledit membre de l’UW, l’initiateur de cette
même idée, qui compte cumuler les deux
postes en prévision du congrès wilayal où
son départ serait pressenti. Les représentants
des secteurs de la santé, d’Algérie Poste,
d’Algérie Télécom, de l’APC, de la SNTF,
de la Casnos et autres se disent outrés par
cette manière d’agir et déclarent nul et sans
effet le choix des délégués pris sur le tas et
sans organisation d’assemblées générales
électives. Ils en ont avisé les responsables
administratifs et mis en garde contre toute
utilisation frauduleuse de l’intitulé desdites
institutions publiques précitées. «Nous avons
un antécédent dans le faux et usage de faux
pour assurer la couverture sanitaire
de la population de ces zones qui re-
trouvent peu à peu une vie normale.
Notons par ailleurs que 12 aides-
au niveau de la direction des travaux publics
où une section fantoche et sans assemblée
générale a été avortée par voie de justice et
nous doutons fort que le même procédé sera
utilisé pour installer des membres fictifs à
partir d’un congrès illégal. Pour preuve,
l’authentique secrétaire général de l’Union
locale, en l’occurrence Faycel Zougari, a
refusé d’y assister à cause du caractère pénal
des délits», a indiqué un cadre de l’UGTA.
Lequel cadre a mis en avant la circulaire
d’action du 10 septembre 2017, signée par
Sidi Saïd, et dans laquelle ce dernier insiste
sur l’obligation de la tenue des assemblées
générales électives avant chaque rendez-vous
statutaire. Or, la désignation des délégués
s’est faite à l’insu des travailleurs et des
employeurs. Deux des directions concernées
par cette opération ont confirmé qu’aucune
assemblée des travailleurs n’a eu lieu en
prévision de ce rendez-vous et ont décliné
toute responsabilité quant à l’utilisation de
faits ou de dates fictives. Un dossier a été
adressé à la centrale syndicale et un autre sera
traité par voie de justice en section pénale.
Une affaire antérieure, dans laquelle a été
retenue une plainte pour faux et usage de faux
avait opposé la DTP et ce même membre de
l’Union de wilaya, décrié par l’ensemble des
syndicalistes. Nous avons vainement tenté
de joindre le secrétaire général de l’Union de
wilaya. A. Djafri
PHOTO : DR
ce domaine, avant que la Fonction
publique ne ferme la porte à cette
option. Le groupe des 12 aides-
soignantes espère cependant que la
Fonction publique et le ministère
se penchent sur leurs cas pour les
réintégrer dans leurs postes.
Amor Z.
COLLO (SKIKDA)
Arrestation de
trafiquants de
pièces de monnaie
anciennes
L es gendarmes de la brigade de Collo, à
l’ouest de Skikda, ont interpellé, jeudi der-
nier, trois trafiquants qui tentaient d’écouler
128 pièces de monnaie à valeur archéologique.
Agissant sur informations rapportant une
éventuelle transaction commerciale de pièces
archéologiques, les gendarmes ont dans un
premier temps intercepté le véhicule de marque
Dacia Logan qu’utilisaient les trafiquants, avant
de les interpeller au centre-ville de Collo. Après
une fouille minutieuse, les gendarmes finiront
par découvrir le lot de pièces de monnaie, dis-
simulé sous le siège arrière du véhicule et de
confondre ses occupants en flagrant délit de
contrebande. Les mis en cause, Z. D. , 28 ans, K.
B. , 22 ans, et M. L. , 38 ans, tous originaires de
Hamma Bouziane, dans la wilaya de Constan-
tine, ont alors été embarqués vers le siège de
la brigade de gendarmerie de Collo pour y
être auditionnés. Selon un communiqué de la
brigade de gendarmerie de Collo, les trois per-
sonnes mises en cause auraient reconnu s’être
déplacées à Collo pour rencontrer un acheteur
potentiel, qui leur avait proposé de prendre le lot
des pièces dans sa totalité, monnayant la somme
de trois mille dinars l’unité.
Les pièces saisies ont par la suite été expertisées
et devaient, selon le même communiqué revenir
à l’ère numide. A rappeler que c’est là la deu-
xième affaire en relation avec la protection des
biens archéologiques à avoir été traitée par les
gendarmes en moins d’un mois. Fin janvier der-
nier, la brigade de Kerkera, à l’ouest de Skikda,
avait interpellé une personne qui s’apprêtait à
vendre un manuscrit de sciences juridiques qui
remonterait, selon les gendarmes, à l’an 1277.
K. O.
 El Watan - Samedi 10 février 2018 - 7

,
KABYLIE INFO
PÉNÉTRANTE AUTOROUTIÈRE DE TIZI OUZOU LES ZONES D’ACTIVITÉ
EN ATTENTE
Livraison du premier DE VIABILISATION
tronçon l’été prochain D
epuis le début de la crise financière que vit le pays,
le gouvernement tente de mettre le cap sur l’investis-
sement privé pour améliorer la santé de l’économie
nationale. Des instructions ont été données aux administra-
tions de wilaya pour encourager et accompagner les inves-
● Le chantier a enregistré beaucoup de retard en raison du manque de crédits tisseurs privés dans l’optique d’impulser une dynamique de
de paiement et des oppositions de propriétaires terriens. création de richesses et d’emplois. La wilaya de Tizi Ouzou
totalise 16 zones d’activité, dont plusieurs nécessitent des
travaux de viabilisation ou de réhabilitation.

L
e projet de réalisation de
la pénétrante autoroutière Questionné à propos de l’investissement dans la wilaya de
devant relier la wilaya Tizi Ouzou, le directeur de l’industrie, Abderrahim Belbaki,
de Tizi Ouzou à l’autoroute nous dira : «En 2017 et jusqu’à fin janvier 2018, nous avons
Est-Ouest accuse d’importants enregistré 1 133 dossiers d’investissement. 35 projets (tous
retards. Le chantier, d’une lon- secteur s confondus) sont en réalisation pour une estima-
gueur de 48 km, est prévu tion financière de 13 753 millions de dinars. Ces projets
entre la localité de Draâ Ben promettent la création de 1 841 postes d’emploi.» Concer-
Khedda (Tizi Ouzou) et celle nant l’assainissement du foncier industriel, notre interlocu-
de Djebahia (Bouira). Il a été teur révèle que «51 lots, d’une superficie de 112,2 hectares,
lancé en réalisation au mois de ont été récupérés». A signaler que 127 actes de concession
mars 2014, pour un délai de 36 ont été établis durant la même période et que les prévisions
mois. Les 36 km prévus dans la de création d’emplois sont estimées à 6 307 postes de
wilaya de Tizi Ouzou ne sont travail. Le directeur de l’industrie estimera que «l’amélio-
actuellement qu’à 40% de taux ration des procédures de livraison des actes de concession
de réalisation. s’est nettement améliorée, puisque durant l’exercice 2016,
Un tronçon de dix kilomètres il n’a été délivré que 39 actes. Le chiffre a plus que triplé».
devait être réceptionné à la A signaler que deux grands projets sont entrés en produc-

PHOTO: EL WATAN
fin de 2017. Deux kilomètres tion durant l’exercice 2017, il s’agit d’une briqueterie et
seulement de ce premier tron- d’une usine de montage de tracteurs au niveau de la zone
çon sont actuellement achevés, de Oued Aïssi. Au sujet de la création de nouvelles zones
selon Smaïl Rabehi, directeur d’activité, le responsable affirmera : «Le projet de création
des travaux public (DTP) de la de deux parcs industriels à Souamaâ et Draâ el Mizan est
wilaya. Il souligne que le taux Le projet vise à relier Tizi Ouzou à l’autoroute Est-Ouest maintenu, c’est une lueur d’espoir pour le secteur.»
d’avancement dans la réali- A. I. Hocine
sation du reste de cette même ouvrages d’art, entre ponts, répercutée sur la cadence pas avant l’année prochaine. La ré-
partie est à moins de 60%. La échangeurs et un viaduc, sont des travaux, qui ont sensible- alisation de la pénétrante autorou-
réception de ces dix kilomètres prévus sur ce même tronçon. ment diminué. Le chantier a tière a dès son lancement connu des BOUZEGUÈNE
ne se fera pas avant le troisième Le manque de crédits de paie- même été suspendu à plusieurs difficultés, suite notamment à la
trimestre de l’année en cours.
«Nous avons l’engagement du
ment est principalement à l’ori-
gine de tous ces retards.
reprises. «Nous avons aussi
l’assurance du groupement
multiplication des oppositions des
propriétaires terriens, qui ont blo-
LE COMPLEXE SPORTIF
maître d’œuvre, à savoir le
groupement composé de deux
Les entreprises en charge des
travaux n’ont pas été payées
d’entreprises pour le renforce-
ment des moyens humains et
qué les travaux à plusieurs reprises.
Ces mêmes diff icul-
DE PROXIMITÉ
entreprises turques (Ozgun et
Nutrol) et une autre algérienne
depuis de longues semaines.
«Toutes les situations finan-
matériels et pour faire en sorte
que les travaux avancent vite»,
tés peuvent refaire surface,
étant donné que les opérations À L’ABANDON
(Engora) pour nous livrer le cières sont en train d’être ajoute le responsable, qui note d’indemnisation, et donc d’expro-
premier tronçon d’ici le troi-
sième trimestre de cette année»,
réglées au fur et à mesure»,
souligne toutefois M. Rabehi.
un suivi régulier du chantier.
Il estime aussi que la livraison
priation, ne sont pas encore totale-
ment assainies.
I l a coûté plus de 15 milliards de centimes, il n’est achevé
que partiellement et il est déjà à l’abandon. Il s’agit du
centre sportif de proximité (CSP) d’Imoughlawene, bap-
soutient-il, rappelant que cinq Cette situation s’est longtemps de la totalité du projet ne se fera Tassadit Ch. tisé en octobre 2013 au nom du chahid Rachedi Mohand
Ou Lounis, construit près du village d’Aït Ikhlef, dans la
commune de Bouzeguène, à une soixantaine de kilomètres
à l’est de Tizi Ouzou. Inscrit en 2000, le CSP, lancé en 2003,
L’évitement de la ville d’Azeffoun en projet devrait être livré et réceptionné dans un délai de 36 mois.
Nous sommes en 2018, le complexe se trouve aujourd’hui
dans un état lamentable. La direction de la jeunesse et
L a commune d’Azeffoun, à une soixantaine de kilomètres au
nord-est de Tizi Ouzou, bénéficiera bientôt d’un projet d’évite-
ment du chef-lieu. L’axe routier, prévu sur une longueur de quatre
de 140 opérations sont prévues par la direction des travaux publics
(DTP) à travers la wilaya de Tizi Ouzou. Ces opérations concernent
près de 400 kilomètres de route, selon le responsable du secteur.
des sports, ainsi que les autorités locales, censées investir
massivement dans la formation de la jeunesse, l’orientation
kilomètres, devra permettre un désengorgement de cette ville «Ce vaste programme sera pris en charge grâce à deux enveloppes et la détection des jeunes talents, n’arrivent toujours pas à
balnéaire pour assurer une plus grande fluidité de la circulation financières dont a récemment bénéficié le secteur des travaux trouver la meilleure formule pour sauver ce projet.
routière, notamment en période estivale. publics», souligne le DTP. Il explique que la première enveloppe, Le CSP est à l’abandon, totalement entouré d’herbes sau-
Selon Smaïl Rabehi, directeur des travaux publics à Tizi Ouzou, estimée à 1,3 milliard de dinars, a été affectée à la relance de 85 vages, de buissons, de ronces…. Avec le temps, il risque
l’élaboration du cahier des charges est actuellement en cours et les projets en cours de réalisation. Les travaux concernent plus de 200 de disparaître sous la végétation. Le CSP, délabré, est
travaux devraient être lancés très prochainement. D’autres opéra- km de chemins communaux. «Nous sommes actuellement en train transformé en décharge avec tout autour, des pierres, sacs
tions sont prévues cette année sur les réseaux routiers de la wilaya, de préparer le cahier des charges pour le lancement de quelque 60 d’ordures, blocs de béton, tessons de bouteilles... L’édifice
comme c’est le cas de la réhabilitation de la RN73 reliant les autres opérations pour la réhabilitation de près de 200 autres km est livré aux caprices de la nature. Toute la jeunesse de
communes de Fréha et Azeffoun sur 28 km. Des opérations pour la de chemins communaux qui seront pris en charge sur la seconde Bouzeguène, en mal de loisirs, ne peut pas s’adonner à tous
rénovation des chemins communaux sont aussi programmées. Plus enveloppe de 1,2 milliard de dinars», ajoute M. Rabehi. T. Ch. les sports favoris. Aucun terrain n’est achevé, ni le terrain
de football ni encore moins ceux de basket-ball, de hand-
ball, du court de tennis et du boulodrome. La salle polyva-
lente, surélevée en charpente, se dégrade rapidement, avec

La coopération économique à l’ordre du jour des infiltrations d’eaux pluviales. La route pour y accéder
est impraticable et trop étroite. La structure, sans sécurité,
n’est raccordée ni à l’électricité ni à l’eau.

U ne rencontre pour le renforcement de

la coopération économique entre les
entreprises de la wilaya de Tizi Ouzou et
celles françaises a eu lieu mercredi dernier
à la maison de la culture Mouloud Mam-
meri à l’initiative de la wilaya.
Des représentants des différents secteurs,
des partenaires économiques, comme le
FCE, la Chambre de commerce et d’indus-
trie du Djurdjura (CCID), et des associa-
tions, à l’image de Touiza Solidarité, étaient
présents lors de la rencontre. Ils ont insisté
sur la nécessité de créer entre les opéra-
teurs de la wilaya et ceux issus de France
une relation de complémentarité dans
le domaine de l’investissement. Le haut
responsable à la coopération industrielle
et technologique franco-algérienne, Jean-
Louis Levet, a ainsi estimé que bien des
potentialités industrielles existent au niveau
de Tizi Ouzou et aussi des autres wilayas du
pays. Il a plaidé pour une coopération et un
«travail privilégiant la co-localisation et la
co-innovation», dira-t-il, expliquant que
cela permettra l’évolution des différentes
activités pour parvenir à créer de grands
groupes industriels franco-algériens pou-
vant s’imposer sur le marché mondial.
Jean-Louis Levet a aussi souligné un autre
point positif de la coopération entre les
deux rives, à savoir la formation de la main-
d’œuvre. Il a d’ailleurs rappelé la création
prochaine de trois centres d’excellence
de formation en automatisme industriel
en Algérie, dont un sera implanté à Tizi
Ouzou. Le directeur de l’industrie et des
mines de la wilaya a souligné pour sa part la
volonté remarquée chez les investisseurs de
Tizi Ouzou pour aller vers une coopération
En attendant, les centaines jeunes de la région n’ont plus
de perspectives. Ils n’ont que les sports de combat que les
parents doivent payer chaque mois. Kamel K.
avec des groupes français. «Grâce à une
coopération entre entreprises locales et
françaises, les opérateurs de la wilaya ex-
priment un besoin d’ouverture pour étendre
leurs activités, mais aussi aller vers l’ex- El Watan
portation», soutient le responsable, mettant
en avant les atouts de la région, comme Pour toutes vos
annonces publicitaires à:
le positionnement géographique, les res-
sources naturelles, mais aussi humaines.
Le président de la Chambre de commerce TIZI OUZOU
et de l’Industrie du Djurdjura, Ameziane Une seule adresse...
Medjkouh, a, pour sa part, souligné le Brd Amena Mahieddine,
potentiel industriel que compte la wilaya Lot Hasnaoua. N°1.
qui regroupe plus de 34 700 PME.
T. Ch. Tél./Fax : 026 11 76 86
 El Watan - Samedi 10 février 2018 - 7

ORAN INFO
SERVICE DES URGENCES DU CHU D’ORAN AÉROPORT D’ORAN
UN AVION ATTERRIT
16 tentatives de suicide AVEC UNE ROUE
DÉFECTUEUSE
enregistrées en un mois U ne panique s’est emparée, jeudi après-midi, des
passagers de la compagnie aérienne nationale Air
Algérie, lorsque l’un des avions de sa flotte a eu une
● Le service des urgences médico-chirurgicales du CHU d’Oran a enregistré l’admission roue de son train d’atterrissage défectueuse au moment
de 16 personnes ayant fait une tentative de suicide par ingestion de produits caustiques de l’atterrissage. L’incident s’est produit sur la piste
durant le mois de janvier dernier. d’atterrissage de l’aéroport international d’Oran. Selon
des sources, le Boeing qui assurait un vol Toulouse-

C
e chiffre inquiétant
appelle à la nécessité
de mettre en place
une véritable stratégie de
prévention contre ce fléau.
Les sociologues soulignent
l’importance de déployer
des efforts collectifs des
organisations citoyennes
locales et des professionnels
de la santé pour réduire
l’incidence du suicide. Pour
les experts, les efforts doivent
inclure la prévention et les
mesures proactives dans le
milieu de la médecine et de
la santé mentale, ainsi que la
santé publique et les autres
domaines. «Du fait que les
facteurs de protection et de
soutien social et d’engagement
social, ainsi que les risques
environnementaux tels que
l’accès aux moyens létaux,
semblent être des aspects
significatifs de la prévention
du suicide, celui-ci ne doit
pas être perçu isolément
comme une question médicale
ou mentale», explique un
sociologue. Et ce dernier
d’indiquer : «Au delà des
interventions directes visant
à empêcher le suicide, les
méthodes impliquent
également le traitement des
symptômes psychologiques
et psycho-physiologiques des
dépressions, l’amélioration
des stratégies de gestion
ENVIRONNEMENT
du stress des personnes
qui pourraient considérer
le suicide, la réduction des
conditions prévalentes qui
sont considérées comme
les facteurs à risque pour
le suicide et donner aux
personnes l’espoir d’une
vie meilleure, une fois les
problèmes actuels résolus.»
Par ailleurs, le service
des urgences médico-
chirurgicales du CHU d’Oran
a reçu 1740 personnes dans
le courant du mois passé
pour divers problèmes. 135
personnes y ont été admises
suite à des accidents de la
circulation, dont certaines
présentaient des blessures
assez graves, ce qui a
nécessité des interventions
chirurgicales. Comme on
notera 33 cas d’intoxications
médicamenteuses, qu’elles
soient accidentelles ou
encore en tentative de suicide.
Quant aux intoxications
alimentaires, ce sont 1505
personnes qui ont été admises
à ce service pour des soins
d’urgence. D’un autre côté et
concernant les blessés lors des
effondrements, 4 personnes
furent évacuées. Pour rappel,
pour le mois de décembre
dernier, ce même service a
enregistré 1774 admissions
pour divers problèmes de
santé. S. Moncef
Oran, a effectué un atterrissage réussi malgré la
défectuosité de l’une de ses roues. L’équipe de pilotage
a réussi à contrôler l’appareil jusqu’à l’arrêt complet.
L’incident n’a causé aucun dégât humain ou matériel.
«Le même avion devait assurer par la suite un vol
Oran-Alger. Ce vol a été annulé pour les besoins de la
réparation de la roue et la vérification de l’appareil», a
précisé notre source. N. H.
JUSTICE
20 ANS DE RÉCLUSION
POUR HOMICIDE
Z . N. H., accusé d’«homicide volontaire», a été
condamné à 20 ans de réclusion cette fin de semaine
par le tribunal criminel, alors que Y. B. S., son beau-
frère, répondant au même grief, a été acquitté.
Cette affaire, dont la victime est un jeune homme de
21 ans, a eu lieu au quartier El Hamri. Il est près de 1h
ce mois de juillet 2015, la victime qui se trouvait avec

Une vaste opération de plantation des amis à proximité du cimetière de ce quartier, sera
violemment agressée par le premier mis en cause, qui
la frappera avec un couteau au bras droit. Les amis de la

d’arbres sera lancée victime ne pourront que l’évacuer aux urgences.

Un parent viendra alors lui rendre visite, la victime
toujours en vie lui dira que Z. N. H. et H. B. S.
l’ont agressée chacun avec une arme blanche. Il
décédera plusieurs heures après son admission. Les
deux prévenus quitteront leur quartier et ne reviendront
qu’après avoir appris la mort de la victime. Ils se
rendront à la police. Z. N. H. expliquera qu’un différend
opposait son beau frère à la victime et, ce jour-là, ce
dernier l’insultera vulgairement. Ce qui l’a poussé à
lui porter des coups de couteau sans vouloir le tuer. Le
second mis en cause déchargé par le premier niera les
faits. A la barre du tribunal criminel, les deux mis en
cause ne changeront pas de déclarations. Les témoins
cités chargeront le premier prévenu, expliquant que son
beau frère est arrivé suite à l’agression pour repartir avec
lui. La défense de la partie civile insistera sur la gravité
de la blessure occasionnée par le coup de couteau.
Quant au représentant du parquet, il requit d’emblée
la perpétuité. La défense des prévenus reviendra sur le
premier rapport des médecins qui stipule mort par arrêt
cardiaque suite à un étouffement. S. M.
PHOTO : DR

U ne vaste opération de boisement
sera lancée le 17 février courant à
travers toutes les communes de la wilaya,
apprend-on de sources de la wilaya.
Cette campagne, initiée conformément
aux directives du wali d’Oran, sera
supervisée par l’entreprise Oran-Vert et la
Conservation des forêts, en coordination
avec les maires. Les services de la
wilaya ont mobilisé d’importants moyens
humains et matériels afin de garantir
le bon déroulement de cette opération
qui verra la participation des services
de l’ANP, la gendarmerie, la police et la
Protection civile, y compris l’ensemble
des entreprises et directions concernées
et le mouvement associatif. Ainsi, et
en prévision de cette campagne, une
réunion présidée par le SG de la wilaya
a été tenue, jeudi, et a regroupé les
maires, les chefs de daïra, ainsi que les
entreprises. La Conservation des forêts
de la wilaya envisage aussi la plantation
d’arbres forestiers sur une superficie
de 7500 hectares à l’horizon 2020. Pas
moins de 2500 hectares ont été déjà
reboisés au niveau de 13 communes de
la wilaya. Un plan spécial a été élaboré
pour la sauvegarde de ces espaces et
l’entretien de l’environnement, concluent
les services de la wilaya. Il est à rappeler
qu’un vaste plan végétal est lancé autour
du futur complexe olympique d’Oran qui
accueillera les Jeux méditerranéens de
2021. Le patrimoine arboricole va ainsi
s’enrichir avec les futures plantations
d’arbres. Ce site, qui s’étendra sur
une superficie de 105 hectares, verra
l’aménagement de grands espaces verts.
Le wali d’Oran a décidé de faire de ce
site olympique «un espace fortement
végétal». Pelouses, arbres d’ornement,
allées, telles sont les grandes lignes de
ce projet d’aménagement écologique.
MERS EL KÉBIR
UN CADAVRE REPÊCHÉ
Le wali a instruit les responsables de
l’environnement et de la Conservation
des forêts à prendre des disposions pour EN MER
désigner des spécialistes pour le choix
des plants pouvant s’adapter au sol et aux
conditions climatiques locales. «Il faut
diversifier les plantations et les choisir
U n cadavre a été repêché avant-hier par les éléments
de l’unité marine de la Protection civile d’Oran.
Un homme de 50 ans a été retrouvé sans vie à 10
sur la base de la qualité du feuillage et mètres du rivage à la plage rocheuse Monta à Mers El
de leur adaptation au climat et au sol», a Kébir, commune de Aïn El Turck. La victime portait
exhorté le wali lors d’une sortie effectuée des traces de violence à la tête. La dépouille a été
récemment sur le site. déposée à la morgue pour les besoins d’une autopsie et
La sélection des arbres se fera en fonction une enquête a été ouverte. N. H.
de la spécificité des différents sites, de
leur âge, taille, ou encore de leur méthode
de soins et d’entretien. Les plans du
Fajr 06h21
projet sont appelés à être enrichis par
des propositions. Après une phase de HORAIRE Dohr 13h17
concertation, l’administration va se fixer
sur ce projet dans sa forme définitive. DES Asr 16h17
Maghreb 18h44
«Le choix des paysagistes sera fait dans
la transparence», a encore expliqué le PRIÈRES Isha 20h04
wali. F. A.

OUM EL BOUAGHI
Deux accidents font
1 mort et 4 blessés
Jeudi dernier, deux accidents sont survenus
sur la RN10, entraînant, pour le premier, la
mort d’un homme non encore identifié et âgé
d’environ 40 ans, et causé des blessures à
quatre autres personnes.
Le premier accident s’est produit à hauteur
d’une station-service, sise à Oum El Bouaghi,
quand un homme, voulant traverser la route,
a été percuté mortellement par une voiture
de marque Peugeot 208. Les éléments de
la Protection civile ont évacué la dépouille
vers la morgue de l’hôpital Med Boudiaf
du chef-lieu de wilaya en présence des
gendarmes, venus ouvrir une enquête. Le
second a eu lieu toujours sur la RN10, à l’est
de la wilaya, plus précisément au niveau de
Aïn Ferhat, qui relève de la commune de Zorg.
Deux voitures, une Mercedès et une Dacia
Logan, sont entrées en collision, ce qui a
causé des blessures plus ou moins graves à
quatre personnes, deux femmes, un homme
et un garçon âgé de 15 ans. Les blessés ont
été admis aux urgences de Aïn Beïda pour
recevoir les soins nécessaires. L. Baâziz
Des voleurs et leur
receleur placés sous
mandat de dépôt
Les voleurs sont au nombre de trois et leur
acolyte n’est qu’un receleur qui se charge
d’acheter le produit du vol. C’est suite à la
plainte d’un bijoutier de la ville de Aïn Mlila
que les brigadiers ont ouvert une enquête
qui s’est soldée par l’arrestation de trois
individus, âgés entre 21 et 31 ans, qui se sont
spécialisés dans le vol à la tire en utilisant
une moto pour prendre la fuite. Justement, le
plaignant, lors de sa déposition, a fait part du
vol dont il a fait l’objet, d’un sac en plastique
contenant des objets en or et de la somme
de 27 millions de centimes. Les malfaiteurs,
au fait de l’activité de leur victime, ont choisi
le moment où elle se rendait à son magasin
avec un lot de bijoux pour le délester de son
sac et prendre la poudre d’escampette. Mal
leur en prit, puisque le signalement donné
par leur victime n’a pas tardé à donner ses
fruits. Les trois complices du vol et le receleur
ont été auditionnés par le procureur de la
République pour répondre de leurs actes.L. B.
KHENCHELA
Classification de
3 nouveaux sites
archéologiques
Trois sites archéologiques dans la wilaya
de Khenchela viennent de faire l’objet de
dossiers de classification élaborés par la
direction de la culture, a appris l’APS auprès
du responsable de cette direction. Selon
Abdelkader Djaâlab, «il s’agit du site Henchir
Tebrouri, dans la commune d’El Mehmel,
appartenant à la période préhistorique
puis romaine, de Koudiet El Guemh dans
la commune de Aïn Touila qui abrite des
monuments funèbres de la protohistoire, et
de Foris, qui est un site de vestiges romains
dans la commune d’Ouled Archach». Les
dossiers, comprenant des indications
archéologiques, des photographies, des
études sur la nature des terrains et une
délimitation de chaque site, ont été remis
au secrétariat général de la wilaya pour une
classification locale puis nationale. L’objectif
de la classification est en premier lieu de
protéger ces sites contre toutes formes
d’agression, a indiqué le même responsable,
qui a invité, tout en soulignant que la wilaya
dispose de centaines de sites d’importance
historique, les présidents des APC à veiller à
la protection des vestiges qui se trouvent sur
le territoire de leurs collectivités. R. R.
El Watan - Samedi 10 février 2018 - 8
RÉGION EST
EXPOSITION-VENTE DES PRODUITS DE LA RUCHE À BISKRA
Les apiculteurs sont-ils en
voie de disparition ?
● Selon les professionnels, la notoriété du miel algérien n’est plus à faire, mais les clients préféraient, à
cause de son bas prix, le miel industriel, importé à grande échelle.
ragement a gagné beaucoup d’api-
culteurs», a expliqué l’un des expo-
sants proposant de beaux bocaux de
miel translucide dit «multi fleurs»,
dont une bonne quantité, selon
notre interlocuteur, a déjà été écou-
lée à des prix étudiés. Vantant inlas-
sablement les vertus nutritives, vita-
miniques, médicinales et curatives
du miel d’oranger, d’eucalyptus ou
de jujubier, le représentant de la
société Ahfir Abeilles, qui présente
une variété de produits des ruches
issus des zones apicoles de Tipasa a
estimé, quant à lui, que la notoriété
du miel algérien n’était plus à faire,
mais que néanmoins les clients
préféraient, à cause de son bas prix,
le miel industriel à la composition
douteuse importé à grande échelle.
PHOTO : EL WATAN
«Nous avons des produits bio pou-
vant remplacer les médicaments
coûteux et parfois inefficaces. Le
miel est un produit unique, qui a été
utilisé depuis la nuit des temps par
Le stand d’un jeune producteur lors de ladite exposition toutes les civilisations. L’abeille est
une créature bénie», a-t-il ajouté,
C
haque année en pareille pé- Butinant d’un stand à un autre, les teurs de miel seraient-ils en voie de
riode, la place de la Liberté, clients et amateurs de miel s’en disparition ? «Nous avons connu en distribuant à la volée des cuil-
communément appelée «la donnaient à cœur joie et une anima- une année difficile, avec un climat lerées de miel aux visiteurs de
Placette», située au centre-ville de tion bon enfant réjouissait la Reine défavorable et la disparition des cette humble manifestation visant
Biskra, accueille une exposition- des Ziban. essaims d’abeilles. Notre passion, à promouvoir le miel algérien et à
vente de produits de la ruche. Le Cette année, ils sont juste 8 api- car il faut être passionné pour offrir aux apiculteurs une occasion
lieu était alors égayé par une qua- culteurs arrivés d’Alger, Tipasa pratiquer ce métier, est laminée par de commercialiser leur production.
rantaine d’exposants producteurs et Blida pour prendre part à cette un éventail de difficultés et nous Contre toute attente, les apiculteurs
de miel de toutes sortes, de gelée manifestation se tenant du 6 au 15 n’avons aucune aide ou subvention locaux se sont distingués cette an-
royale, de cire, de propolis et de du mois en cours, constate-t-on. de l’État pour poursuivre comme née par une retentissante absence,
pollen arrivant de tout le pays. Les éleveurs d’abeilles et produc- il se doit notre activité. Le décou- note-t-on. Hafedh Moussaoui
TÉBESSA Un jeune
Une étudiante invente un robot entrepreneur en
grève de la faim
L a jeune Fouzia Ajailia, étudiante à l’univer-
sité de Tébessa, vient d’inventer un robot.
Depuis mercredi dernier, Meghazzi Haballah
Avec les moyens du bord, Fouzia a réussi à réali-
ser son rêve de toujours. L’étudiante, qui pour- Ahmed, jeune chef d’une entreprise de
travaux publics et d’hydraulique, âgé d’une
suit un cursus universitaire dans le Web et l’intel-
ligence artificielle, est apparue dans une vidéo trentaine d’années, s’est installé devant le
diffusée sur les réseaux sociaux, alors qu’elle en-
tretenait une conversation avec son humanoïde.
siège de l’APC de Biskra, où il observe une
grève de la faim pour dénoncer le sort qui
Par l’installation d’une carte mémoire avec
des notes vocales enregistrées, l’androïde, qui
lui est réservé de la part du responsable du
Trésor municipal et de celui du service des
portera désormais le nom de «Gardénia», avec marchés publics de cette institution, lesquels
son allure de poupée, outre qu’elle peut bouger freineraient sciemment sa régularisation
dans tous les sens, danser ou même contourner qu’un étudiant invente un robot qui fonctionne financière et le versement de sommes qui
des obstacles, est aussi capable de maintenir des et se déplace, selon un enseignant de l’université lui sont dues au titres de contrats honorés,
conversations spécifiques en utilisant un langage de Tébessa contacté par téléphone. se plaint-il. Vociférant qu’il est victime de la
relativement élaboré. Une première en Algérie Lakehal Samir corruption et de mépris et qu’il ne quittera
pas les lieux tant qu’une solution ne sera pas
trouvée à son affaire, il a fortement ému et
GUELMA impressionné les badauds et les passants,
a-t-on constaté. Avertis, les présidents de la
Projets de pose de fibre optique CCI des Ziban et du FCE ont tenté en vain de
le dissuader de recourir à une telle action sur
la voie publique et sous un froid glacial. Ils
L ors de sa visite, effectuée
jeudi dernier dans la wi-
laya, la ministre de la Poste,
c’est à la cité Chahid Bente-
boula Saïd de ladite commune
que 250 logements seront, dans
Ahras à travers la commune de
Bouchegouf, est d’augmenter la
bande passante du back bande
ont eu beau expliquer au protagoniste que
son affaire serait réglée dans moins d’une
des Télécommunications, des les prochains jours, reliés à la national avec interconnexion semaine, il a catégoriquement refusé de
Technologies et du Numérique, fibre. Toujours au titre de la des communes. Guelma, de par lever le camp. Jeudi matin, des gendarmes
Houda-Imane Feraoun, a lancé modernisation et de la pose de sa situation par rapport au câble, de la brigade financière et économique
un nouveau projet FTH (Fiber fibre optique, un projet a été est concernée par l’augmenta- du groupement de Biskra ont ouvert une
to home) ou (la fibre optique) lancé, dans la même journée, à tion de la bande passante, «elle enquête et recueilli le témoignage de ce
d’Algérie Télécom, à partir partir d’Héliopolis pour la pose ira jusqu’à 2,15 térabits/s avec jeune se disant bafoué dans ses droits.
d’Héliopolis, commune située à de fibre dans la région Est du pose d’équipements». Quant Le teint blêmi par la faim et le froid, mais
quelques encablures au nord du pays et qui bénéficie à plusieurs au délai de réalisation, il est de toujours déterminé et résolu à poursuivre son
chef-lieu de la wilaya. Il s’agit, wilayas, dont Annaba, Souk 80 jours, pour un montant de action, il était, hier encore, sur place sous le
en effet, du fameux dernier ki- Ahras, Tébessa et El Tarf. Les 135 millions de dinars sur fonds regard visiblement apitoyé et consterné des
lomètre de fibre optique à relier objectifs de ce projet, notam- propres d’Algérie Télécom. passants et des employés de permanence de
aux abonnés. Dans ce contexte, ment celui de Guelma-Souk Karim Dadci l’APC. H. M.
 El Watan - Samedi 10 février 2018 - 8

RÉGION OUEST

DÉTOURNEMENT D’UN BIEN DOMANIAL SIDI BEL ABBÈS

À AÏN EL TURCK Une famille décimée
Un ex-vice-président de l’APC par le gaz
condamné à deux ans de prison L
es corps sans vie de quatre personnes, dont trois femmes, ont
été découverts, jeudi, par les éléments de la Protection civile
de Sidi Bel Abbès dans un appartement situé dans le populeux
quartier El Wiam. Issues d’une même famille, les victimes, dont les
corps étaient dans une phase préliminaire de décomposition, sont
décédées dans leur sommeil, consécutivement à l’inhalation du
● Le tribunal correctionnel de Aïn El Turck a condamné, mercredi dernier, l’ex-vice-président monoxyde de carbone. Les dépouilles ont été aussitôt transférées au
de l’APC de Aïn El Turck, Baghdad B., à deux années de prison ferme pour les chefs d’inculpation service de médecine légale pour les procédures d’autopsie. Selon
de «détournement de bien domanial» et de «faux et usage de faux», apprend-on auprès de les premiers éléments d’information, le drame, qui a mis en émoi
cette instance judiciaire. l’ensemble des habitants dudit quartier, remonterait à quelques jours.
En effet, constatant que les victimes n’avaient pas donné signe de
vie, des voisins ont dû alerter les services de la Protection civile. Une
enquête a été ouverte par les services de sécurité pour déterminer les
circonstances de ce drame familial. M. Habchi

HAMADIA (TIARET)
Une bande de faussaires
neutralisée
U ne brigade de la police judiciaire relevant de la sureté de daïra
de Hamadia, 58 km à l’est de Tiaret, a neutralisé une bande de
contrefacteurs qui agissait dans plusieurs wilayas. Composée de huit
éléments, cette bande a pu être démasquée par les enquêteurs suite
à des informations parvenues à leurs services. Ces contrefacteurs
ont commencé à écouler de faux billets de 2000 dinars dans divers
marchés hebdomadaires de la région Ouest. Les recherches ont
mené les policiers à appréhender des personnes à Hamadia, un autre
à Mahdia et un enseignant résidant dans la wilaya Tissemsilt. Du
matériel informatique soupçonné d’avoir servi à la fabrication de
la fausse monnaie a été saisi, font savoir nos sources, qui ajoutent
que les enquêteurs sont intervenus au-delà des territoires de Tiaret
PHOTO : DR

et Tissemsilt, puisque d’autres personnes de Blida et Tipasa ont été

interpellées. Les huit mis en cause, dont l’âge varie de 29 à 45 ans ont
été présentés au magistrat instructeur près le tribunal de Tissemsilt qui
les a écroués en attendant la suite de l’enquête. Amellal Fawzi

D
eux autres mis en
cause dans cette
affaire ont été, eux,
condamnés à 18 mois de
prison ferme chacun pour les
griefs de «complicité» et de
«squat».
Selon le rapport d’accusation,
le principal mis en cause,
en l’occurrence l’ex-vice-
président Baghdad B., qui
était en charge du service de
l’urbanisme du temps où il
était en fonction, avait délivré
une autorisation d’occupation
des lieux d’un bien domanial
sis rue Emir Abdelkader au
centre-ville de Aïn El Turck,
consistant en un local de
trois pièces, à une tierce
personne. Cette dernière,
un jeune chômeur résidant
de la station balnéaire,
introduira alors un dossier
de régularisation auprès
du service d’urbanisme de
l’APC de Aïn El Turck afin
de bénéficier des dispositions
de la loi 08/15. Or, il s’avéra,
après une enquête ordonnée
par le procureur près le
tribunal de Aïn El Turck et
les investigations de la PJ de
cette même circonscription,
que le bien en question ne
fait pas partie des biens
communaux de l’APC de
Aïn El Turck, mais relève
exclusivement du patrimoine
domanial. Le pot aux roses
sera découvert lorsque le
bénéficiaire tentera de faire
valoir ses droits sur ce bien
suite à l’occupation du local
par un autre squatteur qui
avait investi les lieux durant
l’absence de l’occupant. Il
y a lieu de souligner que
la wilaya d’Oran s’est
constituée partie civile dans
cette affaire et d’autres, toutes
relatives au détournement du
foncier et dont certaines ont
été déjà traitées par la justice
à Aïn El Turck. Il y a lieu de
rappeler aussi que le principal
mis en cause, Baghdad B.,
a déjà été auditionné dans
l’affaire de la disparition des
deux registres du guichet
unique et de conformité.
Parmi les questions qui
BÉCHAR
restent à élucider, il s’agit de
savoir comment a pu s’opérer
Athmane Hammadi élu à la tête
l’établissement de la décision
d’attribution d’un bien public
du FCE
à une tierce personne, alors
que celle-ci est préalablement
soumise à une délibération
L e Forum des chefs d’entreprise (FCE) a organisé, la semaine
passée, des élections pour la désignation du délégué de wilaya
représentant l’organisation patronale pour une durée de deux ans,
de la commission de alors qu’auparavant celui-ci était désigné d’office par sa direction
logement de l’APC, laquelle pour une durée indéterminée. A Béchar, sur les 100 adhérents à
délibération est consignée l’organisation patronale, 65 ont participé au vote par acclamation qui
sur un registre avant d’être a eu lieu et appuyé par des signatures en faveur de Hammadi Athmane,
validée par le SG de l’APC et doyen et ancien président de la Chambre de commerce et d’industrie
le chef de daïra. de la wilaya. Pour rappel, les principales missions du FCE s’articulent
Karim Bennacef autour de la promotion de l’esprit entrepreneurial, l’assistance et
l’accompagnement des jeunes entrepreneurs qui désirent se lancer
dans des projets d’investissement. M. Nadjah

Des porteurs de projets Ansej
en quête de foncier agricole
A lors que la commission en charge
de l’attribution du foncier agricole
sous forme de concession a accordé plus
de 700 hectares à 58 investisseurs, des
jeunes d’Oued Djemaâ, ayant contracté
des crédits pour s’offrir un matériel
agricole dans le cadre des projets
initiés par l’Ansej, ont manifesté leur
souhait d’accéder à ces terres. «Nous
sommes des fellahs de père en fils,
nous disposons du matériel nécessaire
pour la valorisation de ces terres
longtemps abandonnées en jachère et
nous avons aussi les moyens financiers
pour l’investissement conformément aux
exigences des autorités», a souligné
le jeune Youcef, à peine la trentaine.
RELIZANE
«Nous nous sommes regroupés pour
constituer un collectif d’agriculteurs
décidés à monter des projets sur ces
terres de notre région. Nous refusons
le chômage, nous voulons apporter
notre plus dans le développement global
par la promotion du produit agricole
et la génération de ressources, nous
avons alors réuni tout notre matériel
en un seul lot, dont les tracteurs, les
disques à charrue, les herses, les
pulvérisateurs, les épandeurs, les
semoirs, les planteurs, les sous-soleuses
pour mettre de notre côté tous les atouts
afin de convaincre la commission pour
nous attribuer des parcelles de ces
terres», a ajouté Boubakr, en affirmant:
«Nous sommes des jeunes dévoués pour
le travail de la terre pour peu que
les autorités nous fassent confiance et
nous suivent dans l’accomplissement
de notre mission.» Ces jeunes ont même
tenté de se rapprocher du ministre de
l’Agriculture lors de sa visite dans la
wilaya pour lui expliquer leur formule.
Un autre jeune de la zone éparse de la
commune de Belhacel n’a pas caché
son désappointement. «J’ai grandi dans
une famille attachée à la terre, je suis un
agronome de formation, j’ai les moyens
financiers pour l’investissement sans
recourir aux crédits, mais je n’ai pas été
retenu par la commission», déplore-t-il.
Issac B.
Plus de 2500 candidats pour la
formation d’aide-soignant
L ’école paramédicale de Béchar organise, ce samedi, un concours
d’entrée pour un stage de formation d’aide-soignants d’une durée
de deux ans. Le retrait des convocations au siège de l’école a duré
trois jours pour les 2500 candidats qui viennent de plusieurs localités
voisines et qui vont concourir pour 160 postes budgétaires ouverts par
le ministère de la Santé.
Selon la direction des études de l’école, cette ruée des candidats
dans les inscriptions s’expliquerait par une dérogation accordée
uniquement à la wilaya de Béchar par le ministère et autorisant
à faire participer les lycéens de toutes les filières des classes
terminales. L’Ecole paramédicale de Béchar est toujours rattachée
hiérarchiquement à la wilaya de Tamanrasset, une longue distance de
plus de 2000 km entre les deux régions, obstacle à la communication,
dans la mesure où les délibérations, les attestations de réussite et la
proclamation des résultats se font dans cette wilaya très éloignée,
indique la direction des études. Les responsables demandent le
rattachement administratif de l’école à Laghouat ou Chlef, une région
de l’Ouest plus proche que celle de Tamanrasset. Autre problème
soulevé et non des moindres : l’indisponibilité d’un établissement
approprié de formation des stagiaires. M. N.
 El Watan - Samedi 10 février 2018 - 10

I N T E R N AT I O N A L E

CRISE POLITIQUE EN AFRIQUE DU SUD

Quand le président Jacob Zuma

s’accroche au pouvoir
● L’issue de la crise est liée au départ du président Jacob Zuma qui continue, jusque-là, à s’accrocher au pouvoir. Son parti, en perte de
popularité, l’exhorte à partir, alors que les élections générales sont prévues en 2019.

L
e président de la République élections générales. Le 2 novembre,
sud-africaine, Jacob Zuma, un rapport de la médiatrice de la Répu-
s’accroche toujours au pouvoir blique révèle l’influence exercée sur le
et provoque ainsi la paralysie politique gouvernement par la famille Gupta, à
du pays. La direction de son parti, la tête d’un puissant empire industriel
le Congrès national africain (ANC), et médiatique, avec la complicité de
exige son départ pour mettre fin Jacob Zuma. Le 31 mars 2017, Zuma
à la crise. Elle a annulé, hier, ses limoge son ministre des Finances et
engagements publics prévus dans la adversaire, Pravin Gordhan, déclen-
journée dans le cadre du centenaire de chant une guerre ouverte à l’ANC.
la naissance de la figure historique de Des dizaines de milliers de personnes
l’ANC, Nelson Mandela. En revanche, descendent dans les rues en avril pour
le discours du nouveau chef de l’ANC, réclamer sa démission.
élu en décembre, Cyril Ramaphosa, Le 29 décembre dernier, la Cour
demain au Cap est maintenu. constitutionnelle de l’Afrique du Sud

Récemment, le discours annuel du
Président devant le Parlement avait
été reporté, pour la première fois de
l’histoire, à une date ultérieure.
La liste des scandales autour de Zuma
discrédite le parti, à l’approche des
élections générales de 2019. Pour endi-
guer la chute de popularité de l’ANC,
le nouveau chef Cyril Ramaphosa,
élu en décembre, tente d’obtenir au
plus vite le départ du chef de l’Etat.
Dimanche dernier, les six plus hauts
responsables de l’ANC l’ont exhorté à
démissionner. Mais il a refusé, comp-
tant aller jusqu’à la fin de son second
mandat qui expire en 2019. Il tente
d’obtenir des garanties sur son immu-
nité et celle des membres de sa famille
impliqués dans plusieurs dossiers
judiciaires. Cette question met Cyril
Ramaphosa dans l’embarras, sachant
qu’il est élu à la tête du parti sur un pro-
gramme de lutte contre la corruption.
Si le président Zuma démissionne,
il sera remplacé par C. Ramaphosa,
vice-président de l’Afrique du Sud en
Jacob Zuma, président de la République sud-africaine
exercice, pour un intérim de 30 jours
maximum, le temps pour le Parlement
d’élire un nouveau chef de l’Etat.
La présentation du budget est prévue
pour le 21 février. Et le lendemain, le
Parlement doit débattre d’une motion
de défiance, la neuvième déposée
contre le président Zuma depuis son
arrivée au pouvoir. La dernière, en
août, a échoué à 24 voix près. Les élec-
tions municipales d’août 2016 ont mis
à nu la faiblesse l’ANC. Elections où il
a subi un revers important en réalisant
son plus mauvais score national depuis
la fin de l’apartheid en 1994. Année où
il est propulsé à la tête du pouvoir. En
effet, il a enregistré un score histori-
quement bas (moins de 54% au niveau
national, contre 62% lors des élections
locales de 2011) et perdu le contrôle de
plusieurs grandes villes du pays, dont
Johannesburg et la capitale Pretoria.
Zuma est rendu responsable de cette
défaite. Le parti perd la confiance des
populations et le chômage a atteint
27,7% dans une société où les inégali-
tés sociales ne font que s’élargir alors
que le pays est membre du G20. Le
Président est aussi sous la menace de la
réouverture de 783 charges de corrup-
tion dans une vieille affaire de contrat
d’armement.
DEUX MANDATS ET DES DÉBOIRES
MULTIDIMENSIONNELS
Le 6 mai 2009, le chef de l’ANC, Ja-
cob Zuma, est élu président par le Par-
lement, après la victoire de ce parti lors
des élections générales. Il a évincé, fin
2007, de la direction de l’ANC le chef
de l’Etat, Thabo Mbeki, qui l’a limogé
de la vice-Présidence deux ans plus tôt
PHOTO : D. R.
pour des accusations de corruption. En
avril 2012, Julius Malema, président
de la Ligue de la jeunesse de l’ANC,
est exclu du parti au pouvoir, au terme
d’une longue procédure disciplinaire,
pour ses atteintes répétées à l’image
et à l’unité du parti. Il lancera en 2013
un parti de la gauche radicale, les
Combattants de la liberté économique
(EFF). Le 16 août de la même année,
34 personnes sont tuées à la mine de
platine Lonmin de Marikana, au nord
du pays, lorsque la police ouvre le feu
sur une foule de grévistes brandissant
des armes traditionnelles. La fusil-
lade déclenche une violente vague de
grèves dans les mines sud-africaines,
faisant une soixantaine de morts. Le
21 mai 2014, Jacob Zuma est recon-
duit par les députés à la tête du pays,
à la suite de la victoire de l’ANC aux
a indiqué que le Parlement doit agir
et demander des comptes au président
Zuma concernant un scandale de cor-
ruption. Le chef de l’Etat est accusé
d’avoir fait rénover sa résidence de
campagne aux frais du contribuable,
pour un montant estimé à quelque
15 millions de dollars. «L’Assem-
blée nationale n’a pas demandé des
comptes au Président», a déclaré le
juge de la Cour constitutionnelle, Chris
Jafta. «L’échec de l’Assemblée natio-
nale à établir des règles sur la manière
de forcer le Président à un retrait (…)
constitue une violation» de la Consti-
tution. La Cour a ordonné aux députés
«de mettre en place un mécanisme qui
pourrait être utilisé pour la destitution
du Président de sa charge». Ce scan-
dale a éclaté en 2016, quand la Cour
constitutionnelle a accusé Jacob Zuma
d’avoir violé son serment présidentiel
en refusant de rembourser. Ce dernier a
fini par accepter de verser 500 000 dol-
lars, une somme fixée par le Trésor.
Amnay Idir

Le Caire lance une vaste opération
antidjihadistes
L ’armée égyptienne a lancé, hier, une
vaste opération «antiterroriste» dans
plusieurs régions du pays, dont la péninsule
du Sinaï où la branche locale du groupe
Etat islamique (EI) mène régulièrement
des attaques meurtrières, rapporte l’AFP,
citant le porte-parole de l’armée égyptienne.
Baptisée «Sinaï 2018», l’opération, lancée à
un mois et demi de l’élection présidentielle,
mobilise notamment l’aviation et la marine
et a lieu dans le Sinaï (nord-est), dans des
régions du delta du Nil (nord) et dans le
désert occidental, frontalier de la Libye.
Elle vise à «lutter contre les organisations
terroristes et criminelles», a indiqué le porte-
parole de l’armée, Tamer Al Refai, dans une
allocution télévisée. Selon lui, il s’agit de
«renforcer le contrôle des zones frontalières
(...) et nettoyer les zones où se trouvent des
foyers terroristes». Plus tard, le porte-parole
a affirmé que les forces aériennes ont «ciblé
certains foyers et des caches» dans le nord et
l’ouest de la péninsule du Sinaï.
De son côté, la marine œuvre au renforce-
ment de la protection des frontières mari-
times «pour couper l’afflux de terroristes».
L’armée et la police ont déclaré l’«état
d’alerte maximale» dans les secteurs visés
par l’opération, où un nombre important de
ÉGYPTE
troupes, de chars et de véhicules blindés ont
été déployés.
De son côté, le ministère de l’Intérieur a
annoncé dans un communiqué avoir lancé
une opération contre le groupuscule Hasam,
responsable de plusieurs attentats contre les
forces de l’ordre et présenté comme «l’aile
armée des Frères musulmans», une organi-
sation décrétée «terroriste» par le pouvoir.
Selon le ministère, l’opération vise à déjouer
de possibles projets d’attentats «en lien avec
l’élection présidentielle» du 26 mars. Il
annonce ainsi la mort de trois membres du
groupe extrémiste et l’arrestation de 14 autres
dans plusieurs gouvernorats.
Fin novembre, le président Abdelfattah Al
Sissi avait donné trois mois à son chef d’état-
major et son ministre de l’Intérieur pour réta-
blir la sécurité et la stabilité dans le Sinaï. Une
injonction lancée quelques jours après une
attaque contre une mosquée dans le Nord-Si-
naï qui avait fait plus de 300 morts, l’attentat
le plus meurtrier de l’histoire récente de
l’Egypte. Il n’a toutefois pas été revendiqué.
PLUSIEURS AFFRONTEMENTS
Depuis la destitution en 2013 par l’armée du
président Mohamed Morsi, issu des Frères
musulmans, les forces égyptiennes affrontent
dans le Sinaï des groupes extrémistes, dont
l’EI. Des centaines de policiers et de soldats
ont été tués dans ces affrontements. En 2011,
l’armée a lancé une première offensive dans
le Nord-Sinaï, qu’elle a considérablement
amplifiée à l’été 2012 après un attentat ayant
causé la mort de 16 soldats. En septembre
2015, elle a lancé une autre opération dans le
Sinaï, région frontalière d’Israël, affirmant
avoir tué plus d’une cinquantaine de djiha-
distes. Les voisins de l’Egypte comme Israël
sont inquiets de la présence des djihadistes
dans le Sinaï. Selon le quotidien américain
New York Times, citant cette semaine des
responsables américains et britanniques en
exercice, Israël a mené plus de 100 frappes
aériennes visant l’EI dans le Nord-Sinaï,
avec l’accord des autorités égyptiennes, en
plus deux ans. L’armée israélienne n’a pas
commenté cette information et l’armée égyp-
tienne l’a réfutée. Début janvier, le Parlement
égyptien a prolongé de trois mois l’état
d’urgence instauré initialement en avril 2017
après deux attentats contre des églises coptes,
notamment à Tanta dans le Delta du Nil, où
une trentaine de personnes avaient péri. Les
attaques ont été revendiquées par l’EI. L’état
d’urgence était déjà appliqué depuis quelques
années dans une partie du nord du Sinaï. R. I.
LIBYE
Un mort et 149
blessés dans un
attentat à Benghazi
U ne personne a été tuée et 149 blessées, dont certaines
grièvement, dans un attentat hier dans une mosquée
à Benghazi, la deuxième ville de Libye, selon une source
hospitalière, relayée par l’AFP. Deux bombes ont explosé au
début de la grande prière hebdomadaire dans l’enceinte de la
mosquée Saad Ibn Abou Abada, dans le centre de Benghazi, à
1000 km à l’est de la capitale Tripoli, a précisé une source de
sécurité. Un engin explosif était placé dans un cercueil dans la
cour de la mosquée et l’autre, à l’entrée, dans une armoire à
chaussures, a-t-elle précisé. Selon Fadia Al Barghathi, porte-
parole du principal hôpital de Benghazi, Al Jala, 62 blessés et
un mort ont été transportés dans l’établissement. L’hôpital a
fait état plus tôt d’un bilan de 45 blessés.
Deuxième ville de Libye, Benghazi a été meurtrie par un
double attentat le 23 janvier, également devant une mosquée,
qui a fait près de 40 morts. Cet attentat n’a pas été revendiqué
mais illustre une instabilité persistante dans cette région
contrôlée par les forces du maréchal controversé Khalifa
Haftar, hostile au gouvernement en place à Tripoli et reconnu
par la communauté internationale. La ville de Benghazi a été
particulièrement touchée par des violences en Libye visant
notamment les représentations diplomatiques et les forces
de sécurité. Une attaque contre le consulat américain, le 11
septembre 2012, a coûté la vie à l’ambassadeur Christopher
Stevens ainsi que trois autres Américains. Plus de six ans
après la révolte qui chassa du pouvoir le dictateur Mouammar
El Gueddafi, la Libye reste minée par l’insécurité et les riva-
lités politiques. R. I.
 El Watan - Samedi 10 février 2018 - 11

I N T E R N AT I O N A L E

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

L’Eglise catholique reste mobilisée

contre le président Joseph Kabila
● Jusque-là, le Président ne s’est pas prononcé clairement s’il prendra part aux prochaines élections alors que la Constitution le lui interdit.
Il a déjà fait deux mandats.

L
’Eglise catholique a exprimé vêque de Kinshasa, qui demandent, ils ne l’ont pas dit, du moins jusque-
hier son souhait de la poursuite entre autres, au Président de déclarer là, j’espère bien que ce n’est pas le
de la mobilisation contre le publiquement qu’il ne briguera pas cas. Il n’y a pas une cogestion de
maintien au pouvoir du président de troisième mandat. Le Président a l’Etat congolais par la Monusco,
Joseph Kabila en République écarté la possibilité d’un référendum parce que c’est ça la tendance», a-
démocratique du Congo (RDC), lors à l’initiative de ses soutiens politiques t-il souligné. Il a rappelé qu’il a, dès
d’une messe à Kinshasa à la mémoire pour changer la Constitution et rester 2010, «exigé du secrétaire général
des victimes de la marche du 21 au pouvoir, une autre accusation de des Nations unies de préparer un plan
janvier. «La marche des chrétiens l’opposition. «La commission a déjà de retrait». Les Nations unies doivent
ne s’arrêtera pas. Nous avons le publié un calendrier électoral. Je élaborer d’ici mars un nouveau man-
devoir sacré de continuer le bon n’ai vu nulle part que l’on a prévu un dat pour la Mission de l’Organisation
combat pour l’émergence d’un Congo référendum.» Son deuxième et der- des Nations unies pour la stabilisa-
nouveau où l’homme qu’il faut sera à nier mandat a pris fin le 20 décembre tion en République démocratique du
la place qu’il faut», a déclaré dans son 2016, d’après l’actuelle Constitution. Congo (Monusco), présente depuis
sermon l’abbé François Luyeye, cité Il n’y a pas eu d’élection en 2016, et 1999 en RDC. Alors que les pays oc-

par l’AFP, dans la plus grande église
de la capitale, la cathédrale Notre-
Dame. La messe rendait hommage
aux victimes de la répression d’une
marche organisée le 21 janvier à
l’appel d’un collectif proche de
l’Eglise catholique, le Comité laïc de
coordination (CLC). Sept personnes
ont été tuées à cette occasion à
Kinshasa, selon les Nations unies et
l’épiscopat, deux d’après les autorités.
«Les initiatives du Comité laïc de
coordination sont à applaudir, et nous
en attendons d’autres», a poursuivi
l’abbé lors de la cérémonie, dans un
édifice bondé. «En agissant ainsi,
vous démontrez que vous êtes l’Eglise
(...). N’en déplaise à ceux qui croient
que la foi doit être enfermée dans la
sacristie», a ajouté l’abbé François
Luyeye. Le président Joseph Kabila
a critiqué l’ingérence de l’Eglise
Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo
catholique dans les affaires politiques
en RDC, lors de sa conférence de
presse du 26 janvier.
INCERTITUDES
Comme il a défendu le processus
électoral en RDC, où ses adversaires
l’accusent régulièrement de vouloir
rester au pouvoir par la répression,
et s’en est pris aux Nations unies et à
certains «partenaires». «L’objectif in
fine c’est l’organisation des élections.
Mais comme en 2006 et en 2011, il y
a une résistance farouche de la part
d’une frange de l’opposition, d’une
frange de ce qu’on appelle la société
civile, de la part d’un homme de
PHOTO : D. R.
Dieu», a déclaré le Président, visant le
cardinal Laurent Monsengwo, arche-
vêque de Kinshasa. Arrivé au bout
de ses deux mandats constitutionnels
le 20 décembre 2016, le président
Kabila n’a pas répondu formellement
«oui» ou «non» à la question de
savoir s’il serait candidat à un troi-
sième mandat, ce que lui interdit la
Constitution.
Une quinzaine de personnes sont
mortes en RDC dans la répression de
marches interdites les 31 décembre et
21 janvier. A l’origine de ces manifes-
tations interdites, un «comité laïc de
coordination» proche de l’Eglise ca-
tholique et sa figure de proue, l’arche-
la commission électorale a annoncé
des élections pour le 23 décembre
2018, après le report de celles prévues
fin 2017.
«La seule chose qu’il peut annoncer
et qui en vaudrait la peine, c’est sa
démission immédiate», a réagi le
mouvement citoyen Lutte pour le
changement (Lucha), avant même
la fin de la conférence de presse.
Abordant les questions sécuritaires et
diplomatiques, le président congolais
a fustigé la Mission des Nations unies
au Congo (Monusco), qui a envoyé
des observateurs et des Casques bleus
sur le terrain à Kinshasa, lors d’une
marche réprimée par les forces de
l’ordre. «On doit clarifier dans les
jours à venir nos relations avec la
Monusco», a-t-il déclaré, «Si l’ambi-
tion c’est de considérer le Congo
comme sous tutelle des Nations unies,
cidentaux ont condamné les violences
du 21 janvier à Kinshasa, le Président
a déclaré que la RDC avait de bonnes
relations avec ses neuf voisins. Il en va
de même avec les «partenaires» de cet
immense pays au cœur de l’Afrique
centrale, «à l’exception de quelques
rares pays». «Les responsables belges
doivent comprendre que le Congo
n’est plus une colonie», a-t-il indiqué.
Kinshasa a annoncé le 24 janvier la
fermeture de la Maison Schengen de
Kinshasa, sorte de consulat européen
géré par la Belgique pour recevoir
les demandes de visa pour 17 pays de
l’Union européenne et la Norvège.
Kinshasa a également souhaité le dé-
part de son territoire de l’agence belge
de coopération, après que Bruxelles
ait annoncé la fin de sa coopération
bilatérale avec Kinshasa jusqu’à des
«élections crédibles». R. I.

COLOMBIE Les Etats-Unis

L’ex-guérilla Farc suspend sa campagne
électorale faute de sécurité
L e parti issu de l’ex-guérilla des Farc a
suspendu, hier, sa campagne pour les
élections législatives et présidentielle en
Colombie, à la suite d’«agressions» contre
certains de ses candidats, et demandé des
«garanties» de sécurité, rapporte l’AFP,
citant une candidate de l’ex-guérilla. «Il a
été décidé de suspendre temporairement
la campagne électorale jusqu’à ce que le
gouvernement nous donne des garanties
minimales pour la mener», a déclaré
Imelda Daza, candidate de la Farc à la vice-
présidence, en marge d’une conférence de
presse de cette formation à Bogota. Les
Colombiens sont appelés à désigner le 11
mars leurs parlementaires, puis le 27 mai
un successeur au président Juan Manuel
Santos, qui quittera le pouvoir à l’issue de
deux mandats de quatre ans. Un second tour
pourrait avoir lieu le 17 juin. L’ex-guérilla
marxiste des Forces armées révolutionnaires
de Colombie, désarmée et reconvertie en parti
politique au mois de septembre dernier, sous
le nom de Force alternative révolutionnaire
commune, avec le même acronyme Farc, y
présentera des candidats pour la première
fois depuis sa création en 1964. Mme Daza
a précisé que la décision avait été prise
«essentiellement» en raison des «agressions»
et des «sabotages» endurés ces derniers jours
par le chef et candidat présidentiel de la Farc,
Rodrigo Londoño, alias Timochenko. L’ex-
commandant guérillero a annulé plusieurs
déplacements dans le pays pour des raisons
de sécurité et a dû être protégé de menaces
d’agressions pendant des meetings ou à la
sortie d’entretiens, a précisé Mme Daza, qui
se présente en tandem avec lui. Crédité de 1%
des intentions de vote, Rodrigo Londoño se
place en dernière position parmi les candidats
à la présidentielle, selon les récents sondages.
Ivan Marquez, ex-commandant de la guérilla
et candidat au Sénat, a lui aussi été visé :
lundi, il a dû annuler une apparition dans
le cadre de la campagne à Florencia (sud),
après des «appels à la violence» de la part
d’un sénateur du parti de l’opposition de
droite Centre démocratique (CD), a ajouté
Mme Daza. Lors de la conférence de presse,
la Farc a affirmé que ces agressions entraient
dans le cadre d’«un plan coordonné, visant
à empêcher la participation politique d’un
parti légalement constitué à la suite de
l’accord de paix» signé en 2016. Ces «actes
de sabotage» proviennent de secteurs de la
société qui ont fait campagne pour le «non»
à l’accord, a ajouté Mme Daza. «Qui est
derrière ça ? Ceux qui n’ont pu accepter que
la guerre soit terminée», a-t-elle observé.
La Farc saisira «les instances judiciaires
pour que les responsables de ces actes soient
punis», a assuré l’ex-commandant guérillero,
Pablo Catatumbo, en estimant que «le droit à
manifester ne peut être invoqué pour justifier
des conduites et des actes relevant du code
pénal».
40 ASSASSINATS DEPUIS LA PAIX
Le président colombien, Juan Manuel San-
tos, qui a fait de la «paix complète» son
cheval de bataille et lancé en février des
négociations avec la dernière guérilla active,
l’Armée de libération nationale (ELN), a
appelé jeudi les Colombiens à s’opposer aux
agressions contre les candidats de la Farc. Le
vice-président Oscar Naranjo a, pour sa part,
indiqué que 40 ex-combattants et proches
de membres de la Farc ont été assassinés
depuis la signature de la paix et assuré que
le gouvernement mettait «en œuvre tout un
système et un plan de garantie politique et
de participation» des anciens rebelles aux
élections. L’accord de paix initial avec l’ex-
guérilla avait été rejeté lors d’un référendum
en 2016 après une intense campagne de la
droite, menée par l’ex-président et sénateur
Alvaro Uribe, chef du CD. Le texte, issu de
près de quatre ans de pourparlers délocalisés
à Cuba, a été renégocié. Timochenko et le
président Santos ont finalement signé la paix
en novembre 2016 à Bogota, mettant fin à
plus d’un demi-siècle de confrontation armée
entre les forces de l’ordre et la plus ancienne
guérilla des Amériques. Cet accord garantit
aux anciens rebelles 10 sièges au Parlement,
cinq dans chaque Chambre, pour deux pé-
riodes de quatre ans. Mais ils doivent quand
même participer aux élections et peuvent
éventuellement remporter davantage de
sièges. R. I.
sanctionnent plusieurs
soutiens aux djihadistes
Les Etats-Unis ont annoncé, hier, de nouvelles
sanctions ciblées contre plusieurs soutiens du groupe
djihadiste Etat islamique (EI) à travers le monde,
désormais inscrits sur la liste noire américaine des
«terroristes», selon l’AFP relatant un communiqué
du Trésor américain. Les mesures punitives du Trésor
américain visent trois personnes et trois sociétés
qui appartiennent à deux d’entre elles. Il s’agit de
«facilitateurs de l’EI en Asie du Sud-Est, au Moyen-
Orient et en Afrique», affirme le Trésor dans un
communiqué. «L’administration est déterminée à
vaincre l’EI où qu’il soit, en coupant ses sources de
revenus illicites», déclare le responsable du Trésor pour
la lutte antiterroriste et le renseignement financier,
Sigal Mandelker, dans ce communiqué. «Chaque
individu et entité ciblés ont contribué à semer la
terreur de l’EI dans sa partie du monde.» La première
cible des sanctions est Abdulpatta Escalon Abubakar,
considéré par Washington comme un «facilitateur-
clé de l’EI et de son réseau aux Philippines depuis
au moins janvier 2016». Il est accusé d’avoir fourni
argent, armes et munitions au groupe djihadiste.
Les sanctions concernent aussi Yunus Emre Sakarya
et sa société Profesyoneller Elecktronik, basée en
Turquie, soupçonnés d’avoir fourni de la logistique
à l’EI. Enfin, Mohamed Mire Ali Yufus et ses sociétés
Liibaan Trading et Al Mutafaq Commercial Company,
basées en Somalie, sont sanctionnés pour leur soutien
notamment financier à des groupes affiliés à l’EI dans
ce pays de la Corne de l’Afrique. Les biens ou intérêts de
ces personnes et sociétés qui se trouveraient aux Etats-
Unis sont gelés, et il est interdit aux ressortissants
américains d’engager toute sorte de transaction avec
eux. R. I.

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Remerciements Pensée
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Aïdoud, le 10 février 2017,
Hachouf, que notre chère
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Essalhi et mère El Hadja
et Mazari Harrat Ghania
remercient nous a quittés pour le
toutes les repos éternel.
Tu as laissé un vide immense que nul
personnes qui ont compati à ne peut combler. La douleur de ta
leur douleur suite au décès de
perte est brûlante. Tu resteras gravée
leur chère et regrettée dans notre cœur. En ce douloureux
Mme Aïdoud née Essalhi souvenir, ton cher époux Chérif
Chama à l’âge de 88 ans. et ta chère fille Nadira demandent
à tous ceux qui t'ont connue et
"A Dieu nous appartenons et à
appréciée d'avoir une pieuse pensée
Lui nous retournons." à ta mémoire et prient Dieu de
Sa fille Bouba
t'accueillir en Son Vaste Paradis.
Pensée Pensée
Triste et douloureux fut et sera pour Cela fait maintenant quatorze ans
nous le 10 février 2017 quand nous a que nous a quittés notre cher bien-
quittés à jamais notre chère et regrettée
aimé le regretté
mère et grand-mère
Zaiter Zohra épouse de M. Ben Kobbi Salih Malik
La mort est pénible surtout lorsqu'elle mais la douleur est toujours là, après
nous prive de l'affection d'un être cher. sa disparition tragique, un 10 février
En ce triste souvenir, son époux, ses 2004 suite à une longue maladie.
enfants et ses petits-enfants de même En ce douloureux souvenir, sa
que ses beaux-parents demandent à tous
ceux qui l'ont aimée et appréciée pour sa maman, son papa, ses frères et sœurs
gentillesse et sa bonté d'avoir une pieuse ainsi que toute la famille Omraci
pensée à sa mémoire et présentent leurs demandent à tous ceux qui l'ont
sincères remerciements à tous qui ont connu et aimé d'avoir une pieuse
compati à la douleur des siens. Nous pensée à sa mémoire et prient Dieu
prions Allah le Tout-Puissant de lui
le Tout-Puissant de l'accueillir en
accorder Sa Sainte Miséricorde et de
Son Vaste Paradis.
l'accueillir en Son Vaste Paradis. "A Dieu nous appartenons et à Lui
"A Dieu nous appartenons et à Lui nous
nous retournons."
retournons."
Remerciements
Pensée
A la mémoire de La famille
notre cher fils et frère Mahnane
Imedni Amar
Cela fait une année, remercie
le 10 février 2017, toutes les
que tu nous as
personnes qui
quittés pour un
monde meilleur. ont compati à
En ce pénible et douloureux sa douleur suite au décès de
souvenir de ta disparition, toute ta
son cher et regretté
famille demande à tous ceux qui
t'ont connu et aimé d'avoir une Mahnane Said
pieuse pensée à ta mémoire. survenu le 26 janvier 2018 à
Tu es certes parti, mais pas tombé
5h00 du matin à l’âge de 63
dans l'oublie, tu es gravé au fond de
nous. Nous t'aimerons toujours. ans.
Repose en paix. Puisse le Paradis "A Dieu nous appartenons et à
être ton éternelle demeure. Lui nous retournons."
"Akyarhem Rebbi"
 &LETTRES
Samedi 10 février 2018 - 13

ARTS
FRONTON EXPO LE SALON DU DESSIN ACTUELLEMENT AU MAMA
Le mot «FIN» à l’écran
PAR AMEZIANE FERHANI
Le Tivoli, le Club, le Royal, le Colisée… Si d’aventure,
Samira Chouadria de la Chaîne 3 de la Radio algérienne
vous posait la question dans sa pétillante émission de
jeu, vous pourrez répondre que ces enseignes étaient
celles des cinémas de Boufarik. La semaine dernière (El
Watan, 03/02/18), notre confrère local, T. Bouhamidi,
exhumait la mémoire de ces lieux qui furent
agréablement obscurs avant de sombrer dans les

PHOTO SAMI K. : «WE WILL NOT GO BACK» DE MOUNIA LAZALI

ténèbres. Là, comme ailleurs, on a fabriqué de toutes
pièces une catastrophe nationale depuis août 1964, où
les salles ont été nationalisées pour finir ensuite entre
les mains des communes. Et voilà cinquante-quatre ans
que nous contemplons, jour après jour, le massacre d’un
patrimoine de près de 450 salles. Comme une évidence.
Comme une fatalité. Mais ce n’est pas à une séance de
mortification que je vous invite, à l’image du poète
antéislamique, Imrou’ El Qays, qui pleurait sa bien-
aimée sur les restes d’un campement, mais à une
réflexion et une alerte sur les biens culturels
communaux.
Après les élections de novembre dernier, les 1541
communes du pays ont été dotées de nouvelles
assemblées fonctionnant selon la loi de 2011, laquelle
précise qu’elles doivent «veiller à la protection et la
sauvegarde des biens culturels immobiliers» et même à
«la protection et à la sauvegarde de l’harmonie
architecturale des agglomérations» (art. 116). L’article
149 invite la commune à créer des services publics
Traits et attraits

techniques, y compris pour «les espaces culturels
relevant de son patrimoine». Le législateur a donc
intégré la dimension culturelle, présente en quelques
autres articles. Cependant, il a ainsi entériné la
mainmise des salles de cinéma par les communes
quand, depuis des décennies, le constat, aussi évident
que la présence d’un éléphant dans un magasin de
porcelaine, montre qu’elles sont incapables de les gérer
et même de seulement les entretenir à de très
rarissimes exceptions, comme l’APC d’Alger-Centre, qui
vient d’ouvrir, bravo, un théâtre municipal dans
l’ancienne salle du Casino. Sinon, comme le Roxy de
Belcourt, dont il ne reste plus, tel un décor de film, que
la façade chancelante sur un jardin sauvage, tant
d’autres exemples nous suggère une stratégie inconnue
des manuels de management : celle du laisser-
s’écrouler-pour-voir-après-comment-récupérer-et-
rentabiliser.
Aussi, quand on a vu comment le conservatoire
historique de musique d’Alger a été évacué en 2016,
quand on entend le gouvernement demander aux
maires (à raison) de prendre des initiatives et de
s’engager dans l’investissement, on peut (à raison aussi)
craindre que les biens culturels immobiliers soient les
premiers sacrifiés, la crise aidant, détournés vers
d’autres usages, comme c’est déjà le cas (dépôts, salles
de fêtes privées…) ou pire encore, leurs terrains libérés
une fois leurs ruines déblayées. C’est alors que le mot
«FIN» apparaît sur l’écran noir.
ZESTE D'ÉCRITURE
«On s’étonne quelquefois que les
colonisés, plutôt que d’offrir une
robe à leur femme, achètent un poste
à transistors. On ne devrait pas. Les
colonisés sont persuadés que leur
destin se joue maintenant.»
Frantz Fanon
Les damnés de la terre.
L
PAR WALID BOUCHAKOUR toire à des œuvres dans des disciplines tiques et leurs techniques, les œuvres
plus «nobles» comme la peinture, la exposées dans cette institution offrent
e Musée national d’art mo- sculpture ou le design. Le dessin est un bel aperçu des possibilités offertes
derne et contemporain pourtant le plus court chemin de l’esprit aux artistes par le dessin sous toutes ses
d’Alger (Mama) tient ac- à la main. Il permet de découvrir l’es- formes. Cela est peut-être la force et la
tuellement son premier Sa- thétique d’un artiste dans son plus faiblesse de ce Salon. En somme, les
lon du dessin. Plus d’une simple appareil. Comme indiqué dans organisateurs ont choisi de ne pas choi-
vingtaine d’artistes de diffé- la présentation, signée Nadira sir. On ne distingue pas d’orientation ou
rentes générations et styles Aklouche-Laggoune, enseignante aux de parcours parmi les œuvres exposées.
y exposent leurs œuvres beaux-arts d’Alger et directrice du C’est un panorama de différents ques-
sous le générique «Dessinez vos des- Mama depuis une année, le dessin tionnements et univers artistiques
seins». connaît depuis quelques années une qu’on découvre en traversant le hall du
Le Mama reprend enfin ses activités «embellie» sur la scène internationale Mama. Sous le slogan «Dessinez vos
après un ralentissement notable pour desseins», les participants ont eu visi-
cause de restrictions budgétaires. Une blement carte blanche pour mettre leurs
bonne nouvelle qu’il convient de souli- projets en dessins. S’il se défend de pré-
gner. Exit les expositions à gros budget Quand la vie surgit tendre à l’exhaustivité, ce Salon, qui ré-
avec scénographies grandioses. Pour du glissement d’une mine unit des artistes de différentes régions
être modeste, le premier Salon du des-
sin est particulièrement intéressant. Il sur l’immensité d’une feuille. d’Algérie, affiche l’ambition de «mettre
en valeur la diversité et le contraste de
fait suite à l’exposition «Paysages et différents types de dessins : sériel,
portraits» (octobre 2017), qui mettait en de l’art contemporain. En Algérie éga- grands papiers, dessin en mouvement,
avant des œuvres de la collection du lement, l’on a pu observer des initia- fusain, encres, crayons, feutres, placo-
Mama et à «Iqbal/Arrivées» (mai 2017) tives dédiées au dessin, à l’image de plâtres, plexis… Autant de techniques
dédiée à la scène algérienne des jeunes l’exposition «Purely Drawing» organi- et supports mixtes qui montrent l’éten-
photographes. En art, comme dans tous sée en décembre dernier par la galerie due des ressources infinies et inépui-
les autres domaines, la baisse des bud- algéroise d’art contemporain Seen Art. sables de ce médium». Entamons le tour
gets conduit à l’exploration maximale On citera également le Salon du dessin d’horizon des dessins et desseins parmi
des ressources locales. Et c’est quelque contemporain organisé depuis quelques les œuvres exposées au Mama et datant
part heureux. années par l’association Civ-œil toutes de 2017.
Cette première édition du Salon du des- d’Oran. Bref, le dessin a des choses à Art du dépouillement, le dessin permet
sin se présente comme «un préambule à
un projet plus vaste». Elle entend mettre
dire et à montrer. Cette dynamique
prend aujourd’hui sa place au Musée
de mettre en avant toute la virtuosité de
l’artiste à travers sa maîtrise des traits,
en valeur un médium considéré comme national d’art moderne et contempo- des ombres et de la perspective.
«mineur» ou servant d’étape prépara- rain. Par leurs thématiques, leurs esthé- Suite en page 14
MAIS ENCORE...
■ À L'AFFICHE Expo, Salon du dessin au MAMA : Traits et attraits 14
■ À LA VOLÉE Auteures/ Constantine/ La Main du peuple/ Boussaadia Sound/ Babzman/ Culture à l'université 15
■ À VRAI DIRE Nabil Aït Saïd et Redouane Madani, fondateurs de Cinuvers : «Un carrefour de tous les arts» 16
■ À LA PAGE Deux titres français liés à l'Algérie : Pouillon, le retour/ Essai d'art : Joyaux d'histoire 17
■ À LIRE Extrait du dernier roman de Tierno Monénembo : «Bled» 18
Pour écrire à Arts & Lettres, bienvenue sur notre adresse email : arts-lettres@elwatan.com
 - Arts
El WatanEl Watan
ON NE DISTINGUE PAS D’ORIENTATION OU DE PARCOURS PARMI LES ŒUVRES EXPOSÉES/ C’EST UN
PANORAMA DE DIFFÉRENTS QUESTIONNEMENTS ET UNIVERS ARTISTIQUES QU’ON DÉCOUVRE EN
TRAVERSANT LE HALL DU MAMA/ LES PARTICIPANTS ONT EU VISIBLEMENT CARTE BLANCHE POUR
METTRE LEURS PROJETS EN DESSINS.
EXPO LE SALON DU DESSIN ACTUELLEMENT AU MAMA
C
●●● ’est justement de vertigineuses perspectives
que nous offre Driss Ouadahi dans «Patri-
moine». L’artiste algérien, qui vit et tra-
vaille en Allemagne où il poursuit sa belle
carrière internationale, dévoile une sorte
d’architecture abstraite explorant l’esthé-
tique des carcasses de bâtiments de banlieues. Des
«ruines contemporaines» à l’esthétique troublante. De
l’architecture au dessin industriel, Fethi Hadj Kacem
dessine des métiers à tisser complexes, qui apparaissent
presque comme des machines futuristes. L’artiste, ac-
tuellement étudiant à Montpellier, veut ainsi rendre
hommage à une technologie ancestrale. Plus lyrique,
Abdelmalek Yahia nous montre un clown solitaire au
milieu d’une ville soufflée par un bombardement.
Charbon sur toile, «Ludisme» est une sorte de poème
qui dénote une certaine maîtrise technique. On ne
s’étonnera pas de découvrir que Yahia a beaucoup tra-
vaillé pour le théâtre, tant l’image est elle-même soi-
gneusement mise en scène. L’exposition nous offre
également un aperçu des orientations actuelles de Mos-
tafa Goudjil, qui fut enseignant aux beaux-arts d’Alger
jusqu’aux années 90’ et exerce depuis à Marseille. Sa
série intitulée «Ville» est une sorte de vision cauche-
mardesque du logement social : un interminable
Le dessin est conglomérat de bâtiments identiques, séparés par
pourtant le plus quelques mosquées. Le regard du spectateur est pris au
court chemin de piège en parcourant cette œuvre qui se déroule horizon-
l’esprit à la main talement sur 110 cm. Autre artiste de la génération des
années 80, Zoubir Hellal s’illustre dans un triptyque
«MASS'ART» DE DJAMEL EDDINE BENCHENINE
autour de la main, outil de travail et d’expression des
dessinateurs (et de toute l’humanité d’ailleurs). Le per-
sonnage squelettique aux mains levées est réalisé avec
du feutre sur plexiglass. L’œuvre laisse une forte im-
pression visuelle, qui se termine par un très gros plan
sur la main en question.
Abdelkader Belkhorissat explore pour sa part des
scènes du quotidien qui émergent de ses croquis à la
plume et au lavis. Le directeur de l’Ecole des beaux-
arts de Sidi Bel-Abbès nous transporte dans les souks et
ruelles de Tlemcen et Oran. Chez d’autres artistes, le
dessin peut aussi lorgner du côté du graphisme. C’est le
cas, par exemple, du personnage insolite et troublant de
Thileli Rahmouni. Son gigantesque «MC», portant
masque et pioche, est dessiné sur un adhésif vinylique
collé à même le mur. On citera également «Les Mi-
neurs», de Atef Berredjem, dessinés sur les cimaises du
Mama, ou encore «Les Moutons», de Hamza Bounoua,
qui vit dans le Golfe. Proches de la caricature, ses
encres sur aluminium montrent une armée de person-
nages mutants entre l’homme et l’ovidé, avançant en
rangs serrés ou exécutant des pas de danse grotesques.
Le motif répétitif de ce personnage suggère comme une
écriture picturale créée par Bounoua, coutumier des
explorations calligraphiques.
D’autres artistes affichent des choix esthétiques mar-
qués, à l’image de Amar Briki. Ce peintre d’une grande
originalité, né à Dellys en 1963, produit une sorte d’art
«concret». Si ses œuvres ne sont pas toujours figura-
tives, elles refusent tout autant l’abstraction. Elles ne
sont pas l’illustration d’une idée, mais la matérialisa-
tion d’une vision. Sa série d’encres est un refus radical,
jusque dans la signature grossièrement griffonnée, de
- Arts
& Lettres & Lettres
- Samedi - 1 2018 - 14
10 février
À L'AFFICHE
tout raffinement esthétique, de toute joliesse : coulures,
taches et gribouillis représentent les «Paysages d’Algé-
rie». Le peintre explique que pour lui «un paysage est
un monde qui n’a pas de nom».
Mounia Mya Lazali illustre, quant à elle, le thème des
migrations à travers une composition évocatrice repré-
sentant des silhouettes désarticulées tentant de traver-
ser des murs surmontés de barbelés. Réalisés sur un
support peu conventionnel, le placoplâtre, ces dessins
évoquent la tragédie des migrations, mais aussi et sur-
tout l’espoir d’une vie meilleure qui fait mouvoir ces
populations malgré les dangers évidents. Les dessins
sont d’ailleurs intitulés «Hope» (Espoir) et «We Will
Not Go Back» (Nous ne reviendrons pas). De son côté,
le facétieux Mehdi Djellil continue son travail sur les
conflits et contradictions sociales qui l’entourent. Dans
cette exposition dédiée au dessin, on aurait pu s’at-
tendre à le voir exposer ses encres, exposées plusieurs
fois auparavant, représentant ses monstres rondouil-
lards. Mehdi Djellil nous surprend encore une fois avec
de grandes toiles mêlant pastels, craie et feuilles d’or.
Tout un monde organique et charnel d’où ressortent des
silhouettes humaines ou presque humaines, tantôt las-
cives, tantôt guerrières. Ses «Batailles» sont une varia-
tion sur le thème éternel de l’amour et de la guerre.
Peintre de la même génération, Hicham Belhamiti a
choisi d’explorer l’univers du sommeil et du rêve. Loin
de l’explosion de couleurs de Mehdi Djellil, ici l’am-
biance est plutôt mélancolique et sombre. L’œuvre inti-
tulée «Sommeil profond» semble faire référence au
voyage de l’âme durant le sommeil, tel que décrit dans
plusieurs religions et philosophies spirituelles. Entre
«MC» DE THILELI RAHMOUNI
PHOTOS : SAMI K./«VILLE» DE MUSTAPHA GOUDJIL
ombre et lumière, cet artiste nous plonge dans un
monde de silence.
D’autres créateurs parcourent le thème de la mémoire
et du souvenir. C’est le cas de Sofia Hihat, qui matéria-
lise la mémoire parcellaire par des vignettes dissémi-
nées sur une feuille blanche. Chacune est porteuse d’un
détail reconnaissable ou non, qui renvoie au grand
puzzle du souvenir. Un souvenir qui se construit aussi
et surtout par l’imagination qui s’exprime dans les es-
paces blancs et recompose les fragments à sa guise. La
mémoire peut aussi être collective et l’on parle dans ce
cas d’histoire avec Slimane Ould Mohand. L’artiste,
installé en France depuis 1990, donne corps à ses sou-
venirs de la terre natale et de l’enfance (espace et temps
d’un seul et même tenant). Usant d’encre de Chine et de
brou de noix, les dessins prennent des teintes ocre et
terreuses.
Des personnages aux regards inquiets sont survolés par
un grand oiseau fantasmagorique dans l’œuvre intitulée
«Les histoires nous traversent».
Le dessin peut aussi avoir sa place dans l’art conceptuel
et les installations. C’est le cas de Soufiane Zouggar,
qui montre de nouveau son installation dédiée à la mé-
moire du militant communiste de Tlemcen, Mohamed
Badsi. Exposée l’an passé aux Ateliers sauvages, cette
installation mêle documents d’archives, dessins et ani-
mation pour tenter de retrouver des moments forts du
parcours de cette figure de l’histoire algérienne. Intitu-
lée «Caravan-Saraj», elle opère un parallèle entre Badsi
et Hamid Serradj, personnage littéraire de Mohamed
Dib. Plus énigmatique, Sadek Rahim montre un détail
de sa série «Itinérante» (consacrée à la migration clan-
destine en Méditerranée) composée de formes géomé-
triques réalisées sur du papier calque. Habitué des ins-
tallations, Adel Bentounsi montre sa dernière prière
(The Last Prayer). Il griffonne un minuscule person-
nage en position de prière sur un support peu habituel :
des papiers mouchoirs. Au chapitre des supports inso-
lites, on citera également Djamel Eddine Benchenine,
lequel dessine des visages et des scènes sur du papier à
cigarettes «Bob». Les figures hilares donnent une idée
assez claire du type de «tabac» roulé dans ces massa,
selon l’appellation populaire. Ou mass’art, selon le
néologisme du jeune artiste oranais. Il n’y a pas que les
supports qui peuvent sortir de l’ordinaire. Les artistes
réinventent aussi leurs instruments, à l’image de Yazid
Oulab. «’Houwa» (Lui) est réalisée à l’aide de graphite
embouté à une perceuse. On citera enfin le dessin sériel
de Akila Mouhoubi, reproduisant des dizaines de fois le
même motif traité différemment dans «Jeu».
Au sortir de cette belle exposition, l’on prend
conscience que le dessin est finalement au cœur de tous
les arts plastiques. En attendant de prochaines éditions,
avec éventuellement des choix esthétiques ou théma-
tiques plus marqués, cette première édition du Salon a
le mérite de souligner l’importance de ce medium en
offrant un large aperçu de ses potentialités. W. B.
MAMA, 25 rue Larbi Ben M’hidi, Alger. Exposition jusqu’au 5 mars 2018.
 El Watan - Arts & Lettres - Samedi 10 février 2018 - 15

BRÈVES… …ET AUTRES NOUVELLES
RDV
Auteurs avec «e»
Retour sur une figure mythique du
chaâbi avec le Jasmin, les roses et le
néant (Casbah) de Chahra Guer-
rouabi. Ecrit en collaboration avec
Catherine Rossi, l’ouvrage est dédié
au grand El Hachemi Guerrouabi.
L’auteure, présidente de l’associa-
tion culturelle El Hachemi Guer-
rouabi, sera cet aprè-midi à la librai-
rie Media Plus (32, rue Abane
Ramdane, Constantine) pour en par-
ler. Au Café littéraire de Tizi Ouzou
(restaurant sis au 7 boulevard Stiti),
ce sera aussi deux auteures qui se-
ront reçues cet après-midi. Amele El
Mahedi a publié quatre ouvrages sur
des thématiques historiques, Lynda
Chouiten en est à son premier ro-
man, Pov’ Cheveux (El Kalima), qui
fait suite à des publications universi-
taires.
CONSTANTINE
Place aux sculpteurs
ORAN
La Main du peuple
L’illustrateur et artiste-peintre Me-
rine Hadj Abderrahmane, alias La
Main du peuple, expose à Miramar,
à Oran. L’exposition de cette main,
qui se veut, selon l’artiste toujours
en verve, «aussi droite qu’un pied
gauche», se tiendra du jeudi 15 fé-
vrier (16h30) au 28 février à la gale-
rie Civ-Œil (3, rue Mohamed
Une comédie musicale qui tire son
inspiration des musiques du terroir
algérien, c’est ce que nous propose
Boussaadia Sound. Visible au-
jourd’hui (18h) à la salle Ibn Zey-
doun d’Alger, le spectacle est assuré
par une belle brochette de jeunes co-
médiens, chanteurs musiciens et
danseurs.
Boussaadia Sound est la dernière
production de la coopérative Aoun
culturelle de Sétif. Mise en scène
pour Tounes Aït Ali, la comédie mu-
sicale invoque des personnages po-
pulaires et des artistes de légende :
Baba Salem et Boussaadia y cô-
toient Cheikha Rimitti… Le scéna-
rio, écrit par Leïla Ben Aïcha et Dja-
mila Zakaï, est l’histoire allégorique
d’une quête.
Un père part à la recherche de son
enfant. Il traverse différentes régions
et époques qui offrent la possibilité
d’illustrer différents pans du patri-
moine musical algérien. La comédie
musicale dispose d’un vaste public
dans notre pays.
BABZMAN
À LA VOLÉE
CONVENTION POUR LA CULTURE À L’UNIVERSITÉ
L’art en amphithéâtre
En vue de redonner à la culture la évoqué la tenue d’un festival du
place qui lui revient à l’université, théâtre universitaire (qui existait
une convention a été signée cette auparavant). Le CNCA œuvrera à
semaine entre l’Office des œuvres encourager la création de ciné-
universitaires (ONOU), le Théâtre clubs et les projections dans les ré-
national algérien (TNA) et le sidences universitaires. Organisée
Centre national du cinéma et de au Théâtre national Mahieddine-
l’audiovisuel (CNCA). Il s’agira Bachtarzi, la signature de cette
d’organiser des activités liées au convention a réuni les responsables
théâtre et au cinéma au sein des des trois parties : Mohamed Ya-
universités. La convention prévoit hiaoui (TNA), Farouk Bouklikha
des cycles de formation pour le (ONOU) et Mourad Chouihi
théâtre universitaire. On a même (CNCA).
ANECDOTE MUSIQUE
Le mépris souverain
L’immense cantatrice, La Callas (1923-1977) était connue pour son
franc-parler souvent déroutant et parfois féroce. Un jour, à Londres, son
producteur l’invita à venir entendre en répétition une jeune étoile mon-
tante, Joan Sutherland. La diva écouta sagement, puis insista pour se
photographier avec la nouvelle. Enfin, elle invita aimablement celle-ci et
le producteur dans un grand restaurant. En plein repas, elle se tourna vers
le producteur pour lui dire : «Elle fera une carrière. Mais vous savez

En mal de lieux d’exposition, de
matériaux, d’outils et de formation
de qualité, la sculpture est malheu-
reusement le parent pauvre des arts
plastiques en Algérie. Nous le
constatons amèrement à chaque fois
que les autorités érigent une nou-
velle statue.
Il existe pourtant des sculpteurs de
talent parmi la scène artistique algé-
rienne. Le musée de Cirta (Constan-
tine) a pris la belle initiative de leur
consacrer un espace. Inaugurée mar-
di, cette salle renferme les œuvres de
30 artistes algériens de différentes
générations.
4 ans déjà !
Latreche). Par ailleurs, La Main du comme moi, combien je lui suis supérieure.» Tout cela sans un regard
peuple s’était déjà manifestée sur les pour son invitée.
murs de La Casbah, lors du projet
«Casbah behind the legacy», qui a
pris fin le 27 janvier dernier (voir DUO DE CHARME POUR LA CASBAH
notre dernière édition). Sa manifes-
tation à la galerie de Civ-Œil aura
La palette et l’objectif
lieu juste après «Les journées de la La Casbah d’Alger est revenue récemment à la une de l’actualité, avec la
photo» qui, en partenariat avec l’Ins- rencontre internationale tenue pour la restaurer et la revivifier. Mais les créa-
titut français d’Oran, se sont tenues teurs, qu’ils soient musiciens, chanteurs, écrivains ou peintres, ne l’ont ja-
du 1er au 3 février. Ainsi, Merine mais oubliée. L’exposition qui lui est dédiée à la galerie Sirius (139, bd.
Hadj Abderrahmane retourne à Krim Belkacem, Alger) en est encore la preuve. Intitulée «Duo», elle réunit
Oran, la ville où il exposa pour la une artiste-peintre bien connue, Valentina Ghanem Pavloskaïa, et une photo-
première fois en 2006. graphe en pleine émergence, Chafia Loudjici. Entre les deux arts, il existe
bien des passerelles. Pour cela, elle se sert uniquement de son appareil photo.
SPECTACLE On devine la complicité artistique qui a présidé à la naissance de cette ma-
gnifique expo qui se prolonge jusqu’au 15 février.
Boussaadia Sound
La jeune revue dédiée à l’histoire, la
culture et le patrimoine, Babzman,
fête ses quatre ans d’existence. Lan-
cé initialement sous forme de site
web, ce projet entend donner une
forme attractive à un contenu lié au
savoir et à la culture ancestrale algé-
rienne. Depuis 2015, Babzman
existe aussi sous forme de revue bi-
lingue. Le projet se décline aussi
sous forme de capsules audiovi-
suelles diffusées à la Télévision al-
PHOTOS : D. R.

La directrice du musée national Cir- gérienne durant le Ramadhan. La

ta, Amel Soltani, a affirmé que l'ou-
verture de cet espace s’inscrit dans
le cadre d’une vision à long terme du
projet culturel et scientifique du mu-
sée. Elle rappelle qu’entre les mois
ÉCRIRE : les femmes et les enfants d’abord !
de juillet et novembre 2017, plu-
sieurs travaux de restauration ont été
réalisés. L’ouverture de cette salle
dédiée à la sculpture prélude à
d’autres espaces pour mettre en va-
leur les collections du musée et
d’accueillir également de nouvelles
créations. Mme Soltani a d’ailleurs
déclaré que l'ouverture de cette salle
vise la mise en évidence d'œuvres
qui étaient placées auparavant dans
une petite pièce ne convenant pas à
la stature des artistes.
saison 2018 est déjà en préparation.
Bon vent à Babzman !
Un concours de poésie orale, destiné aux pour enfants cette fois-ci. Lancé le 4 février par
femmes uniquement, a été lancé par le collectif le ministère de l’Education nationale au centre
El Horryiatte, en partenariat avec l’ambassade culturel Matoub Lounès, le concours «Aqlam
des Etats-Unis en Algérie. Sur le thème, Biladi» mettra en compétition les élèves des
«Femmes et libération», l’événement se tiendra cycles primaire, moyen et secondaire pour le
le 24 février à l’hôtel Novotel de Constantine. prix «Plumes de mon pays». «Aqbil» vient alors
Une dizaine de femmes présélectionnées s’y dans le cadre des projets «Lecture/plaisir et
produiront en lice pour un prix. Les partici- théâtre» qui engagent déjà d’autres wilayas
pantes sont invitées à envoyer leurs textes écrits (Laghouat, Béjaïa…) et les 300 établissements
ou enregistrés à l’adresse elhorryiate@gmail. associés à l’Unesco. Les remises des prix au-
com avant le 15 février. De son côté, Tizi Ou- ront lieu le 5 juillet. Une dizaine d’élèves seront
zou accueillera une autre initiative d’écriture, distingué(e)s.
CONFÉRENCE
Connaissance soufie
Aujourd’hui, à 16h, une conférence autour de
«La connaissance de l'âme dans le soufisme»
se tiendra à l’espace Agora de l’Arbre à Dire.
Avec la présentation du livre de Sulami, Les
maladies de l'âme et leurs remèdes, Mohamed
Atbi nous plongera dans les arcanes de la pen-
sée riche et complexe du soufisme. Atbi est le
fondateur des éditions Librairie de philoso-
phie et de soufisme. Situé à Sidi Yahia (Alger)
l’Arbre à Dire est un ensemble qui regroupe
une librairie, un restaurant et un espace d’acti-
vités culturelles.

C’EST PRESQUE UN ÊTRE AU SENS PROPRE DU TERME/ UN ÊTRE QUI A VU LE JOUR AU MUSÉE DES BEAUX-
ARTS, QUI A APPRIS À MARCHER PAR LUI-MÊME, QUI A TANT TRÉBUCHÉ MAIS A SU SE RELEVER/ NOUS AVONS
COMMENCÉ AVEC DE TRÈS MODESTES MOYENS : UN DATA-SHOW, DES BAFFLES D’ORDINATEURS, UNE PETITE
SALLE, DE SIMPLES CHAISES.
NABIL AÏT SAÏD ET REDOUANE MADANI FONDATEURS DE CINUVERS
«Un carrefour de tous les arts»
Avec ses dynamiques initiateurs et animateurs,
parcours d’un ciné-club algérois au large panel.
Des portes toujours
ouvertes à l’initiative
collective et à la
création
PHOTOS : DR / N. AÏT SAÏD (À GAUCHE) ET R. MADANI (ÀDROITE)
REPÈRES
Cela a lieu chaque fin de semaine, à la salle Mohamed Zinet de
Riadh El Feth. Depuis la fin de 2014, on ne rate plus aucun
vendredi. Cinuvers, sans doute le cinéclub le plus actif d’Alger,
a su rassembler un large et fidèle public de «cinuveriens». De
l’ouverture de chaque cycle à sa clôture, les membres du club
trouvent toujours quelque chose à faire et, aussi, à dire. Axé
initialement sur le septième art, les activités de Cinuvers se
sont très vite diversifiées. Avant chaque projection, les
spectateurs peuvent aussi emprunter des livres. Il s’agit d’une
initiative collective menée par les membres du club qui
cotisent également pour acheter des chips et du pop corn
(condiments indispensables à la dégustation d’un film).
Cinuvers c’est aussi des scènes ouvertes pour les musiciens
amateurs, des expositions de peinture, de la photographie, des
ventes dédicaces… Des quiz autour des projections, dont la
remise des prix coïncide souvent avec le «Ciné-dîner», sont
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Watan - Samedi - 1 2018 - 16
10 février
& Lettres
À VRAI DIRE
PAR YOUCEF OUSSAMA BOUNAB
Comment définissez- vous Cinuvers?
Cinuvers est un ciné club qui organise chaque vendredi
des projections suivies de débats à la salle Mohamed Zinet
de Riadh el Feth. Pourquoi «Cinuvers» ? Car ça traite de
tout ce qui touche, de près ou de loin, à l’univers du cinéma.
Notamment la littérature, la musique ou la peinture… etc.
Nous nous sommes alors donnés pour mission d’en faire un
carrefour de tous ces arts en général et du cinéma en parti-
culier. Le tout dans une ambiance conviviale et familiale.
Cinuvers ne se limite-t-il donc pas qu’aux projec-
tions ?
Nous tenons en parallèle d’autres projets. Notamment
«Les lecteurs anonymes», un groupe de lecteurs actif sur les
réseaux sociaux, avec des rencontres littéraires chaque der-
nier samedi du mois. Ces rencontres mensuelles se tiennent
généralement au Musée des Beaux-Arts d’Alger. Elles sont
en rapport avec la «Bibliovers» qui fait partie du concept
global de Cinuvers. L’idée de ces rencontres qu’on a nom-
mées «Les hommes livres» s’est inspirée d’ailleurs de Fah-
renheit 451. C’est un film (Ndlr : réalisé par François Truf-
faut en 1966) qu’on a projeté au cours du mois de septembre
dernier et qui est, lui-même, l’adaptation d’un roman (Ndlr: Cinuvers a aujourd’hui plus de trois ans d’existence.
écrit en 1953 par Ray Bradbury). Nous avons par ailleurs Que pouvez-vous nous dire sur son parcours ?
co-organisé la finale du tournoi national de FIFA (jeu vi- Trois ans et quatre mois, plus précisément. Cette préci-
déo) avec l’association Gamers Rules, ou encore des pro- sion même témoigne de son importance pour nous. Ce n’est
jections dans des hôpitaux à titre bénévole et au profit des pas qu’un simple concept, mais presque un être au sens
enfants malades, ainsi que des scènes ouvertes aux musi- propre du terme.
ciens organisées avant les projections des films. Un être qui a vu le jour au Musée des Beaux-Arts, qui a
appris à marcher par lui-même, qui a tant trébuché mais qui
a su se relever. Nous y avons commencé avec de très mo-
destes moyens, à savoir un projecteur data-show, des
baffles pour ordinateurs et une petite salle équipée de
simples chaises visiteurs. Mais heureusement que l’envie et
la persévérance y étaient également. Nous avons eu, dès le
début, des membres qui sont toujours fidèles et qui ont su
voir la bonne foi derrière le projet. Notamment Yazid et
Sofiane Khodja, qui nous ont beaucoup aidés quant à la lo-
cation de la salle Mohamed Zinet.
Quid des partenariats ou des soutiens officiels ?
On pourrait considérer les Khodja comme les parte-
naires du départ. C’est eux qui nous ont adoptés. La loca-
tion n’est certes pas gratuite, mais nous ne la subissons réel-
lement pas de leur part. D’autres partenaires nous viennent
en aide surtout sur le plan culinaire ou encore en matière de
cadeaux offerts aux membres du club ; notamment Pepper
sandwicherie qui nous fournit des sandwichs pour chaque
«Ciné-dîner» qui a lieu lors de chaque clôture de cycle ;
Mojikho pour les jus et boissons ; ou encore Flawless pour
des coffrets DVD offerts aux membres gagnants lors de
chaque concours de cycle.
organisés à la fin de chaque cycle. Les thématiques peuvent
être choisies en fonction de l’actualité (Yennayer, rentrée
scolaire…) ou mettre en avant une cinématographie
particulière. Actuellement, le club explore par exemple
l’histoire de la pop culture américaine. Le cœur de cette
initiative demeure les projections et les débats. Si l’image,
comme dit l’adage, vaut mille mots, les «cinuveriens» aiment à
penser qu’elle en suscite plus de mille. Les discussions y sont
souvent très animées. L’accès est certes payant mais modique
(200 DA). Parmi le public juvénile, on rencontre également des
familles entières. Animateurs du cinéclub depuis plus de trois
ans, Nabil Aït Saïd et Redouane Madani nous en parlent avec
enthousiasme. Venant respectivement du monde de
l’architecture et de la finance, ces deux jeunes hommes
s’investissent totalement. Leur slogan : «Quoi qu’il arrive,
Cinuvers, c’est tous les vendredis, à partir de 17h30».
PHOTO : ISLAM MEZOUAR
Comment se fait le choix des thématiques pour les
cycles ?
Chaque cycle de projections (longs ou courts mé-
trages…) est mensuel. D’autres activités, notamment les
jam-sessions (scènes ouvertes) ou la Bibliovers y prennent
part en même temps. Le «Ciné-dîner», pour sa part, se dé-
roule toujours à la fin de chaque cycle, soit la quatrième
projection. Chaque cycle traite une certaine thématique qui
dépend de la tournure vers laquelle nous voulons diriger le
débat. Souvent, ce sont les membres mêmes qui votent pour
un thème précis. Mais il faut toujours en choisir un qui parle
à tout le monde. L’essentiel est de provoquer le débat de
sorte à ce que personne ne ressorte les mains vides. Ce sont
des thèmes qui touchent à peu près à tout : le social, le cultu-
rel, la découverte… etc. Ce sont généralement des cycles à
thème. Mais ce qu’il faut surtout souligner, c’est qu’on ne
choisit jamais de sujets qui font l’unanimité des avis.
Le débat prévaut-il donc sur la projection même ?
En effet, nous avons eu énormément de débats qui ont
duré plus que le film en question. A titre illustratif, le cycle
«Back to school» que nous avons initié lors de la rentrée
scolaire et qui a relevé tant de questions quant au thème de
l’éducation. Nous y avons projeté le film Idiocracy (2006),
un film d’une heure vingt minutes mais dont le débat a duré
plus de deux heures ! Ou encore, lors de la projection du
film L’homme qui regardait les fenêtres (1986) de Merzak
Allouache dont le débat a eu lieu avec le réalisateur en ques-
tion pendant plus de deux heures. Il faut aussi prendre en
considération le nombre des membres qui ne cesse de
croître. Nous en sommes à plus de deux cents, tandis que la
salle de Mohamed Zinet se limite à cent quatre-vingt dix
places…
Est-il alors grand temps pour un changement de lieu,
une expansion ?
On pourrait avoir un deuxième créneau sur une autre
salle. Une autre équipe prendrait le relais pour d’autres pro-
jections, ailleurs que dans la salle Mohamed Zinet... Mais,
peu importe l’évolution des choses, Cinuvers se tiendra
toujours le même jour à la même heure. La prise de décision
reste participative. Cinuvers ne se veut nullement un club
fermé sur lui-même ou sur l’extérieur. Ses portes seront
toujours ouvertes à l’initiative collective et à la création.
Que ce soit pour un réalisateur voulant projeter son œuvre,
des musiciens voulant partager leur son, un écrivain voulant
se faire lire ou un artiste peintre ou photographe voulant
exposer. Cinuvers, sa Bibliovers et ses rencontres litté-
raires, ainsi que son espace d’innovation seront toujours à la
disposition des participants qui sont avant tout des membres
du club. Y. O. B.

PARUTIONS DEUX AUTRES TITRES FRANÇAIS LIÉS À L’ALGÉRIE
Pouillon, le retour
Quand un architecte bien réel
entre dans des œuvres littéraires...
N
ous poursuivons cette
semaine notre pré-
sentation de romans
récents, tous liés à
l’Algérie d’une ma-
nière ou d’une autre,
et qui confirment l’émergence
d’un pan notable de la littéra-
ture française, soucieux de jeter
un regard sur l’histoire et le pré-
sent débarrassé des préjugés et
des haines et posant, sans dis-
cours, la revendication d’indé-
pendance comme quasi natu-
relle.
Un regard sur L’espace peut revendiquer une
l’histoire et le inscription durable dans le
présent débarrassé temps, n’en déplaise à Bergson.
des préjugés C’est cet éloge de l’espace
comme donnée incontournable
PHOTO DR/MARIE RICHEUX
PHOTO DR/PATRICK MESTELAN
de la vie qu’on retrouve dans
certains romans récents. Le
plus emblématique reste l’ex-
cellent récit de Marie Richeux,
intitulé Climats de France.
Juste en lisant ce titre, c’est
l’image des immeubles des
«deux cents colonnes» sur-
plombant Bab el Oued qui vient
à l’esprit. Une cité populaire
construite en 1957 sous la hou-
lette du maire de la ville,
Jacques Chevallier, et par le gé-
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Watan - Samedi
& Lettres
nie de l’architecte, Fernand
Pouillon. L’idée de cette colla-
boration heureuse était l’éradi-
cation de l’habitat précaire, en
permettant aux Algériens vi-
vant dans des bidonvilles d’ac-
céder à un habitat décent, aéré
et confortable.
Mais comment la narratrice, a
priori sans attache avec l’Algé-
rie, se trouve embarquée dans
cette enquête passionnante
entre les deux rives de la Médi-
terranée, avec des allers-retours
incessants ? L’élément déclen-
cheur de cet intérêt est né du fait
que la cité où elle a vu le jour,
Meudon-la-Forêt, en banlieue
parisienne, a été construite elle
aussi par Fernand Pouillon en
1961. Sans oublier par ailleurs
qu’elle est habitée par des im-
migrés algériens.
L’on doit ajouter les liens étroits
qui la lient à ses voisins, Malek
et son fils Abdelkader. Cette af-
fection conduit Marie la narra-
trice à plonger dans la mémoire
de Malek, natif d’Oran arrivé à
Paris en 1954, soit l’année du
déclenchement de la guerre
d’indépendance. Avec son élé-
gance naturelle, il a su tirer son
épingle du jeu en trouvant du
travail puis en se mariant avec
une Française, Lucienne. Mal-
gré certains préjugés de la so-
ciété française, ils seront heu-
reux. Malek, comme beaucoup
de ses compatriotes, aida le
FLN dans sa guerre implacable
contre le MNA en France. Par
fragments, et comme face à un
énorme puzzle, Marie parvient
à ré-agencer toutes les pièces
pour comprendre les péripéties
de cette vie tumultueuse qu' elle
va reconstituer de façon méti-
culeuse.
Le roman devient par moments
une sorte d’ouvrage pédago-
gique à l’usage de la jeunesse
pour rendre hommage aux
Français qui ont sympathisé
avec la cause algérienne,
comme on le découvrira avec
l’engagement de Germaine Til-
lon. Ce roman, aux chapitres
brefs et au style baroque, recèle
une sensibilité très poétique et
un humanisme sincère, servi
par une écriture fluide et ly-
rique. Il rapproche les espaces
pour en faire des lieux convi-
viaux. Dans la même théma-
tique liée à l’architecture et à la
ville d’Alger, on peut aussi lire
le récit de Patrick Mestelan inti-
tulé La brûlure de l’espoir, Un
amour d’Algérie.
Et, comme par hasard, tout au
long de ses pages, cet ouvrage
évoque aussi Fernand Pouillon
(1912-1986), comme une sorte
de spectre shakespearien veil-
lant sur le parcours algérien du
- 1 2018 - 17
10 février
narrateur, Pierre Stelmane. Un
écho qui prolonge la lecture du
précédent roman en apportant
d’autres précisions sur le travail
de cet architecte émérite en Al-
gérie. Dans son récit, Pierre
évoque son expérience algé-
rienne qui a duré deux ans en
tant que coopérant technique.
Arrivé en Algérie en 1972, il a
eu du mal ensuite à retourner
chez lui en France. Tout com-
mence pour lui quand il finit en
Suisse ses études d’architecte.
Comme il est de nationalité
française, il doit passer son ser-
vice militaire. Mais, ne voulant
pas endosser l’uniforme, il
choisit la coopération technique
pour aider par ses connais-
sances un pays nouvellement
indépendant. Les souvenirs de
la résistance héroïque du peuple
algérien contribuent à ce choix.
Il entreprend plusieurs dé-
marches auprès de l’ambassade
d’Algérie en France pour obte-
nir un poste d’enseignant à
l’Ecole d’architecture d’El Har-
rach.
Cette promesse d’embauche ne
sera pas respectée lorsqu’il arri-
vera à Alger. Il sera affecté au
ministère de l’Education natio-
nale, qui avait besoin à l’époque
des compétences d’un archi-
tecte pour construire tout un ré-
seau de cantines scolaires à tra-
vers le pays. Il prit cette tâche
exaltante très à cœur et il s’in-
vestit à fond dans son travail.
Les missions qu’il effectua sur
l’ensemble du territoire lui don-
neront l’occasion de découvrir
la beauté de l’Algérie. Au fil
des pages, le lecteur va décou-
vrir la richesse des styles archi-
tecturaux et la beauté des pay-
sages. Pierre Stelmane évoque
aussi ses rencontres humaines
et son éblouissement devant la
générosité des Algériens.
Dans ses périples sahariens, il
comprend enfin l’approche es-
thétique qui a guidé Fernand
Pouillon dans son travail qui
n’a été reconnu que plus tard
avec ce leitmotiv : «Le génie du
lieu avait plus d’importance
que l’orthodoxie contempo-
raine.» Pierre rencontre aussi
l’amour en Algérie en vivant
une idylle avec la belle Ga-
brielle. Son travail fut tellement
apprécié qu’on lui proposa de
rester en Algérie, mais il reprit
le chemin vers le Nord, où
d’autres aventures l’attendent,
l’architecture bien sûr, mais
aussi la peinture et l’écriture.
Slimane Aït Sidhoum
Marie Richeux, «Climats de France»,
Sabine Wespieser, 2017/ Patrick
Mestelan, «La brûlure de l’espoir, Un
amour d’Algérie». Les éditions In-folio,
2017.
À LA PAGE
ESSAI D’ART
Joyaux d’histoire
Certaines rééditions d’ouvrages de la période coloniale
tombés dans le domaine public sont décevantes. Ce n’est
pas le cas de celle de l’Orfèvrerie algérienne, de Paul
Eudel (1837-1911) aux éditions Mimouni. En reprenant ce
titre de 1902, elles offrent une opportunité de lecture à la
fois instructive et agréable, pour peu que l’on sache tenir
à distance certains préjugés liés à l’idéologie coloniale et
repérer certaines imprécisions dues aux circonstances de
l’étude. Dans son avant-propos, l’éditeur ne manque pas
de le signaler, en affirmant que l’auteur est «plus
pertinent dans ses descriptions que dans ses analyses».
Mais de préciser : «Paul Eudel n’est ni un ethnologue ni
un orientaliste qui doit se cantonner dans un langage
entendu, lisse, que l’on qualifie d’académique. Ce n’est
même pas un fonctionnaire astreint à une discipline de
corps, ni même un habitant de l’Algérie, tenu par un
esprit de clan. C’est un industriel du nord de la France et
un armateur suffisamment riche pour se consacrer à un
hobby coûteux, et c’est un collectionneur si passionné
qu’il est devenu un grand spécialiste de son sujet. Cette
passion se ressent dans l’écriture même, qui est plutôt
celle du reportage». De fait, Paul Eudel échappe parfois à
la pensée alors dominante, à travers de petites touches,
comme celle où il parle du Prophète de l’islam,
«Mohammed, que nous appelons improprement
Mahomet», ou encore quand il admire l’orfèvrerie locale
au point de l’ériger en «branche des arts industriels
algériens». Et, de fait aussi, il offre un texte foisonnant
qui se rapproche des magazines, en conservant son cap
monographique. Bref, cela se laisse lire aisément.
L’auteur a rencontré tous ceux qui pouvaient l’éclairer, et
bien sûr, les artisans israélites, musulmans et chrétiens.
C’est un univers de magnificence qui s’ouvre par
l’orfèvrerie dans le monde et ce beau vers de Victor Hugo
pour lequel les ciseleurs sont les frères des poètes. Très
vite, nous entrons dans l’histoire de l’Algérie et l’on
comprend qu’elle sera parcourue via les bijoux et autres
merveilles numides, phéniciennes, romaines, orientales
et autres. Et de fait encore, si l’histoire est polluée par ses
versions coloniales, l’homme sait de quoi il parle en
matière d’or, d’argent, de corail, de nacre, d’ivoire, de
perles, de pierres précieuses et surtout de dextérité et de
talent d’artisans exceptionnels. Il intègre les diverses
influences, y compris celle des Andalous musulmans et
les apports issus de toute la Méditerranée avec des relais
jusqu’en Extrême-Orient. Il s’appuie sur des archives
édifiantes comme le registre dit «Daftar tachrifat», où
étaient consignées les offrandes des deys au sultan de la
Sublime Porte, ou encore les inventaires des notaires
établis pour les héritages des grandes familles. On
découvre tant sur les matériaux, les outils, les
techniques, les motifs, les pinceaux, les circuits
d’approvisionnement et de vente avec un luxe de détails
passionnants. Les anecdotes ne manquent pas, comme à
propos de la création du Mont-de-Piété d’Alger en 1852,
visible au même endroit dans le film Omar Gatlato (1976)
de Merzak Allouache, soit l’actuel siège de l’APC d’Alger-
Centre. Son premier directeur, M. Descous, avait été
officier d’ordonnance de la reine Marie-Amélie. Mais, par
dérision, les Algériens le nommaient «Sidi Couscous» !
Sans doute aussi parce que la paupérisation dont ils
étaient victimes les condamnait à gager les bijoux de
famille s’ils voulaient encore rêver au plat national…
A. Ferhani
Paul Eudel. L’orfèvrerie algérienne. Ed. Mimouni, Alger, 2017.
 - Arts
El Watan El
EXTRAITS DU DERNIER ROMAN DE TIERNO MONÉNEMBO
«J e ne sais pas où je me trouve, Alfred, au bord
extrême de l’univers, je suppose. Il en faut des
véhicules et des bourricots pour y arriver. Vingt
jours et je ne sais toujours pas le nom du bled.
Quand je vais chez le Mozabite, prendre des
Pampers et du lait, j’ai l’impression que les gens
n’attendent que moi pour aiguiser leurs regards et que
les couteaux sous les burnous me sont tous destinés. La
nuit, j’entends des bruits de pas autour de la maisonnette,
mes rêves sont peuplés de fantômes grimaçants et de
diables armés de fourches. Je n’exagère pas, Alfred : la
semaine dernière, un inconnu est descendu du car de
Khenchela, il est entré dans la gargote, le temps d’avaler
une soupe, puis il a demandé au patron :
"Y a-t-il dans cette contrée une dénommée Zoubida ?"
Des Zoubida, y en a partout, même au sommet de la tour
Eiffel.
Celle-là ne ressemble à aucune autre Zoubida, elle est
née avec un stigmate au front, un stigmate en forme
d’étoile.
— Nedjma ou Zoubida ?
— Zoubida !
— Dans ce cas, je ne peux rien pour toi, étranger. Je n’ai
jamais vu une Zoubida avec une étoile au front.
— Ce n’est pas grave, je reviendrai. »
Le patron s’en est confié au Mozabite qui s’en est confié
au barbier, qui s’en est confié au muezzin et ainsi de
suite jusqu’aux oreilles de la vieille Karla. C’est la
vieille Karla qui m’héberge. Ne me demande pas
comment. Ne me demande pas où. Je ne te le dirai pas,
ce ne serait pas prudent. En réalité, je ne sais pas. Et c’est
très bien comme ça. (…)
À
une heure du matin, on me logea dans une
chambre sous les toits. Je pris une douche – la
première depuis des semaines – et je fis la toilette
du bébé. On m’apporta un grand bol de chorba et
des restes de couscous au méchoui. Je dormis
dans un vrai lit avec des coussins et des draps propres.
Le matin, j’eus droit à un copieux petit- déjeuner avant
que mon « chauffeur » ne vienne reprendre ses
engueulades :
« Je ne peux pas te garder ici. Tu pourrais voler ou peut-
être tuer quelqu’un... M’hamed, emmène-moi ça au
commissariat. Dis-leur de retrouver ses parents et de la
conduire chez eux de force.
— Craignez Dieu, sidi ! Vous savez bien ce qui
m’arrivera si on me ramène à la maison.
— Je suis le sous-préfet de cet endroit. Je ne peux pas
me rendre complice d’une fugue.
— Faites comme hier : ne pensez pas à moi, pensez à
celui-ci. Il mérite de vivre, lui.
— C’est trop tard pour pleurer... Alors, je vais le faire
pour lui, rien que pour lui. Il a du temps pour commettre
ses crimes et ses péchés. Toi, tu es déjà foutue. Personne
ne peut plus rien pour toi. »
Il cracha par terre et reprit :
«M’hamed, porte-la où tu peux: au commissariat, au
bordel, à l’hôpital ou dans une benne à ordures. L’essentiel
est qu’elle ne remette plus jamais les pieds ici ! » (…)
E
n une semaine de conversation ininterrompue,
on apprend beaucoup sur les gens. Tu as quitté
très jeune ton Cameroun natal, à l’âge de seize,
dix-sept ou vingt ans peut-être. Il n’y avait pas
alors d’état civil chez vous, vu qu’il n’y avait ni
le papier, ni l’encre, ni même l’écriture qui va avec. Tu
t’étais présenté toi-même à la cellule de recrutement : «
Donnez-moi un uniforme et un fusil ! J’ai envie de me
battre ! » Ils voulaient bien te croire, ces camarades de la
cellule de recrute- ment. Mais ils te trouvaient trop
fougueux, trop bavard, trop impatient, exactement le
genre de personne dont ils se méfient. De toute façon, il
fallait d’abord les dossiers – des paperasses et des
paperasses ! – et les enquêtes d’usage.
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Watan - Samedi - 1 2018 - 18
10 février
& Lettres
Bled
Après quelques mois de maquis, ils décidèrent de
t’envoyer en formation: Accra, Conakry, Prague,
Frounze, Pékin, Varsovie, La Havane... Je ne savais pas
qu’il fallait le tour du monde entier pour fabriquer un
guérillero. Au terme de ce périple, le monde ne présentait
plus le même visage avec la guerre du Vietnam, le mur
de Berlin et le Spoutnik. L’Algérie avait obtenu son
indépendance et, au Cameroun, la guérilla avait cessé.
On t’avait formé pour rien. On avait formé pour rien des
tas de gars comme toi. De tout le barda, il ne restait plus
que quelques farfelus qui éditaient des journaux et
diffusaient des tracts à Alger, à Paris, à Bruxelles ou à
Genève entre deux jerks et deux coupes de champagne.
Je parle évidemment de ceux qui avaient des diplômes.
Vous autres guérilleros, rien n’avait été prévu pour vous.
À chacun de se débrouiller. Les plus malins émigrèrent
en Europe de l’Ouest ou aux États- Unis. Les autres
s’implantèrent ici en Algérie comme vigiles, chauffeurs
de car ou, comme toi, professeurs d’éducation physique.
Mon père aussi avait connu le maquis, Alfred. Lui aussi,
il avait été recruté à vingt ans. Les mêmes utopies
avaient secoué vos pays. Les mêmes idées folles vous
avaient brûlé l’esprit. Mais lui, il ne connaît ni Pékin ni
La Havane. Il avait fait ses armes à la frontière
tunisienne. Il n’a quitté l’Algérie que deux fois : une fois
pour Accra et une autre pour Conakry. Je peux le
dévoiler aujourd’hui mais c’était un grand secret à
l’époque : il faisait partie d’une équipe chargée d’aider
Abdelaziz Bouteflika et Frantz Fanon à convoyer des
armes vers Tamanrasset d’où elles étaient disséminées
dans les différentes wilayas. Si tu te souviens bien, la
France avait imposé un embargo entre Oran et Bône.
Alors, le FLN avait pensé aux ports d’Accra et de
Conakry... (…)
À
mes dix-sept ans Papa Hassan me retira du
lycée : « Les longues études abîment l’esprit, les
longues études éloignent de Dieu. » Un an
auparavant, ma classe avait compté une élève de
plus, une beurette comme ça se disait à l’époque.
Son apparition ne souleva aucun enthousiasme. À Aïn
Guesma, on n’aime pas ceux qui viennent de loin avec
un air effronté, des cheveux colorés, des chaussettes aux
couleurs vives et des pantalons trop moulants. Elle
s’appelait Salma et venait tout droit de Bourgoin-Jallieu.
La classe ricana quand le proviseur la présenta. Mais on
ne se moquait pas de son accoutrement, c’est Bourgoin-
Jallieu qui faisait rire.
Elle s’avança vers moi sans y prêter attention, en
mâchant son chewing-gum et en faisant claquer ses
talons aiguilles :
« Pousse-toi !
— Pourquoi ici ? Ce ne sont pas les places qui
manquent !
C’est un bien beau roman que publient les éditions
APIC (Alger) où l’écrivain guinéen, Tierno
Monénembo, qui était un des invités du dernier Salon
du livre d’Alger, vient confirmer sa force et son
élégance littéraires. Un roman dédié entre autres à
Ahmed Bouanani, Tahar Djaout, Rachid Mimouni et
Malek Alloula et dont l’exergue est de Kateb Yacine.
Un roman qui tourne autour d’une jeune Algérienne,
chassée de son village pour avoir «fauté». Un roman
qui se passe entièrement en Algérie, où l’auteur a
vécu dans les années ’80, enseignant dans un petit
village de l’Ouest. Né à Conakry en 1947, Tierno
Monénembo y vit et travaille. Avec une dizaine
d’ouvrages, il est devenu une figure de proue de la
littérature africaine contemporaine avec des succès
éditoriaux marquants tels Peuls (2004), Le roi de
Kahel (Prix Renaudot 2008), Le terroriste noir (2012)
et Les coqs cubains chantent à minuit (2015). Bled a
reçu le grand prix de la francophonie de l’Académie
française. A lire…
À LIRE
— Je m’assois où je veux... Au fait, j’ai oublié mon
bouquin de sciences nat, je peux lire dans le tien ?
— Vous êtes tous comme ça à Bourgoin- Jallieu ?
— Oui, on a tous la manie d’oublier nos bouquins de
sciences nat. »
La sonnerie de la récréation vint me sortir de l’embarras
au moment où je me demandais si je devais lui appliquer
une claque ou plutôt lui loger la plume de mon stylo
dans un coin de l’œil.
« Je ne peux pas te supporter, petite étrangère. J’irai voir
la prof principale et elle te changera de place.
— Appelle le roi d’Arabie, je ne changerai pas de
place.»
Quand je la rejoignis dehors, une bande de garçons
tournait autour d’elle en tapant bruyamment des mains :
«Miss Bourgoin-Jallieu! Miss Bourgoin- Jallieu !
Retourne dans ton zoo !
— Cela sonne bien mieux qu’Aïn Guesma, bande de
ploucs ! » (…)
J
e bichonnai mon petit et passai la journée à faire
le ménage pour oublier. Et vers dix-sept heures,
ce que je craignais arriva. Quelqu’un frappa à la
porte : je savais que c’était Nella. Elle entra et,
comme à son habitude, débita tout de suite ses
énigmes :
« Tu ne vas pas me dire que tu n’as jamais entendu parler
du tunnel ? C’est une longue histoire, ce tunnel. Il fut
creusé pendant la guerre par des combattants du FLN.
Cette maison leur servait alors de base secrète, de relais
entre les différents réseaux de la ville, entre la ville et les
maquis de l’intérieur. Rien de plus facile que d’entrer ici
sous le prétexte d’acheter de la semoule et, en même
temps, remettre ou recevoir un message codé. Cela
fonctionna plusieurs années sans éveiller les soupçons.
Puis un petit malin proposa de creuser un tunnel. “Rien
que deux kilomètres d’ici aux montagnes! On pourrait
faire entrer et sortir des hommes, des armes et des vivres
à notre guise. Un commando pourrait venir de l’Oranais
ou de Kabylie, commettre un attentat et repartir ni vu ni
connu. Les suspects et les évadés le traverseraient pour
échapper à la police. La panacée.” C’était si bien vu, en
effet, que ni Bigeard, ni Massu, ni Challe, ni Salan ne
soupçonnèrent l’existence de ce tunnel.
— Ils n’ont pas pensé à le boucher après l’Indépendance ?
— Non, il faut croire que la plupart de ceux qui l’ont
creusé ont disparu aujourd’hui. (…)
D
ressée au sommet du Zelamta, je guettais
l’arrivée des Touaregs. Au mois de mars, au son
des tambours et des fifres, leurs caravanes
surgissaient des dunes du sud avec leurs
chameaux, leurs femmes recouvertes de bijoux
et leurs hommes aux allures de pharaons. Ils campaient
une semaine entre les pentes dénudées du Zelamta et les
berges fleuries de l’oued Smar. Aïn Guesma en était
littéralement dépaysée à cause de leurs femmes plus
belles que les nôtres, à cause de leurs étonnants
magiciens, de leur musique et de leurs danses
acrobatiques. Nous allions les voir par bandes pour nous
ahurir de leurs bijoux en or et en argent, en bois-coco ou
en liège, de leurs remèdes à base de graisse de lion et de
glaire d’escargot. Et surtout, pour nous régaler du bon
méchoui touareg. Ils décampaient en une nuit sans dire
adieu. Une tempête de sable les suivait aussitôt, secouant
au passage la ville, laissant derrière elle des ruelles
obstruées de dunes, des murs devenus ocre et des
toitures éventrées. Cette période me donnait
l’impression de ne plus vivre à Aïn Guesma, d’être dans
un rêve, dans un film indien.
«
 El Watan - Samedi 10 février 2018 - 19

C U LT U R E

PUBLICATION. MES PLUS BEAUX SOUVENIRS DANS BLOC-NOTES

L’ENSEIGNEMENT, DE OUARAB DJAMILA ■ SPECTACLE
Salle Ibn Zeydoun

Pour l’amour de la profession

Riadh El Feth - Alger
Aujourd’hui à 19h
Comédie musicale Bou Saâda Sound, mise en scène Tounès
Aït Ali
● Mes plus beaux souvenirs dans l’enseignement, signé par Ouarab Djamila, est un petit livret, Prix : 500 DA
Institut français d’Alger
édité dernièrement par les éditions Necib. 7 rue Hassani Issad - 16 000 Alger
Tél : 213 (0) 21 73 78 20/21

C
e livret,
qui se dé-
roule sur
une qua-
rantaine de
pages, revient sur le par-
cours d’une enseignante
au collège. L’enseignante
en question, qui n’est
autre que la narratrice,
est également la fille d’un
ancien instituteur et ins-
pecteur méritoire, Ouarab
Hocine, de l’enseignement
primaire. Le professeur et
éditeur, Rachid Nacib, note
dans la préface de ce livret :
«Si El Hocine Ouarab a
consacré sa vie à l’ensei-
gnement. Il a appris à des
dizaines d’instituteurs dé-
butants à passer le message
pédagogique, à éduquer en
inculquant des valeurs inu-
sables aux enfants, à exercer
un noble métier qui requiert,
comme le suggère sa fille
dans cette modeste autobio-
graphie, générosité, patience,
sens de l’effort et humilité.
Car dans l’esprit de l’auteure
comme dans la praxis pater-
nelle, l’enseignant ne transmet
pas seulement des notions par
un enseignement codifié, mais
il communique aussi la culture
et les valeurs par son propre
exemple.»
L’auteure, Ouarab Djamila,
avoue que l’idée d’écrire un
livret lui est venue suite à une
rencontre avec une journaliste
lors de la tenue de l’une des
éditions du Salon international
du livre d’Alger. L’enseignante
s’est livrée à cœur ouvert à
cette jeune fille qui faisait ses
premiers pas dans le journa-
lisme. Son premier article était,
justement, consacré à Ouarab
Djamila. C’est ainsi que cette
dernière décide de revenir sur
le bon côté de l’enseignement
et non sur les problèmes, ren-
contrés au cours de sa carrière
dont, entre autres, la surcharge
des classes, ou encore les li-
tiges entre les parents et l’admi-
nistration.
Le ton est donné dès l’entame
du récit, puisque le lecteur
apprend que Ouarab Djamila
a rejoint les rangs de l’ensei-
gnement en 1973 en qualité
de professeure en langue an-
glaise au collège. Normalienne
comme son pater- la sagesse et de la gentillesse à
nel, elle suivi un la fois. Quoique de conditions Télécopie : 213 (0) 21 73 21 25
stage de PEM à très modestes, les élèves fai- Mardi 13 février à 14h30
Ben Aknoun. Elle saient tout pour faire plaisir à Spectacle jeune public Des rêves dans le sable :
est affectée au leurs professeurs. «Leur soif La magie de l’éphémère.... Lorène Bihorel est une jeune
CEM El Khenssa artiste qui excelle dans une discipline d’un genre nouveau.
d’apprendre se lisait dans leurs
(ex-Victor Hugo) (Cléopâtre, Le conte d’Aram, L’Empereur et le rossignol, Jolie
yeux et cela m’encourageait
à Hussein Dey, môme, Les bonzes...) Réservation : jeune public
énormément», lit-on en page
situé à la rue de desrevesdanslesable2018.alger@if-algerie.com
9. De bons souvenirs irrévo-
Tripoli, non loin cables à jamais sont redondants
du lycée Aïcha. ■ RENCONTRE-DÉBAT
chez cette enseignante. Preuve Librairie Média-Plus
Elle se souvient en est, le jour de sa première
que soucieuse 32, rue Abane Ramdane - Constantine
titularisation ou encore les réu- Tél : + 213 31 93 85 91 & + 213 661 30 06 13
de connaître
nions et les séminaires organi- Aujourd’hui de 14h à 17h.
son premier
CEM, elle sés régulièrement. Elle égrène Rencontre avec Mme Chahira Guerrouabi
s’est rendue d’autres souvenirs, comme présidente de l’association culturelle El Hachemi
en compagnie ceux remontant à 1976, année Guerrouabi
de sa sœur où elle a quitté le CEM Victor autour de l’ouvrage Le jasmin, les roses et le néant, écrit en
Fadhila repé- Hugo pour un détachement collaboration avec Catherine Rossi
rer les lieux d’une année dans un lycée de (Casbah éditions)
quelques jeunes filles à Manchester, en
jours avant la Angleterre. ■ CAFÉ LITTÉRAIRE
rentrée sco- Mes plus beaux souvenirs dans C’est la reprise du Café littéraire et philosophique de Tizi
laire. «Je ne l’enseignement se referme Ouzou, qui accueillera, aujourd’hui à 13h30, Amèle El Mahdi
savais pas par des conseils précieux et Lynda Chouiten. «Ce sera une occasion pour nous de
que ce col- en direction de la nouvelle croiser les regards des deux auteures, de générations
lège d’appa- frange d’enseignants. «Chers différentes et découvrir leur univers littéraire. Amèle a déjà
rence triste collègues, vous qui avez la fait un bon chemin en publiant 4 ouvrages, et Lynda, qui a
et modeste, renfer- chance de posséder un poste, déjà à son actif deux ouvrages académiques, vient de
mait une chaleur et une atmos- ne l’abandonnez pas à cause publier un roman qui est bien salué par la critique», nous
phère qui m’ont fait aimer d’une classe bruyante ou d’un dira Amirouche Malek , organisateur du Café littéraire et
cet établissement dés le pre- malentendu avec l’administra- philosophique de Tizi Ouzou. Cette rencontre sera
mier jour où j’ ai travaillé. tion. Cela fait partie des risques agrémentée par la présence du talentueux artiste, auteur,
Cet amour pour ce collège, a du métier et nous devons, nous, compositeur et interprète, Idir Bellali. La rencontre se
grandi de jour en jour pendant enseignants, faire avec. Malgré déroulera au niveau du café-restaurant
les quatre années de service les obstacles que vous pouvez Aminel, sis 7 boulevard Stiti, en face de la banque Société
dans ce CEM et occupe jusqu’à rencontrer, soyez patients et ne Générale de Tizi Ouzou.
présent une grande place dans vous découragez pas ! Conti-
mon cœur.» nuez à enseigner, car la pa- ■ CONFÉRENCE
Dans une narration des plus Institut français d’Alger
tience est une des plus grandes
nostalgiques, Ouarab Djamila Mardi 20 février 2018 - 18h
se souvient que l’ambiance qualités que l’enseignant doit
Conférence animée par Jean-Noël Jeanneney, ancien
dans cette école était unique, avoir.» Nacima Chabani
ministre, historien et producteur sur France Culture,
dans la mesure où l’esprit de Mes plus beaux souvenirs dans intitulée «Hasard dans l’histoire : une toute puissance».
famille y régnait. La directrice l’enseignement, Entrée sur carte d’accès. Réservation à l’adresse :
de cet établissement, Mme Mes- de Djamila Ouarab, éditions conference-jeannoeljeanneney2018.alger@if-algerie.com
loub, était l’exemple même de Necib, Alger 2015, 40 pages.

■ EXPOSITION
DOSSIER DE LA MUSIQUE RAÏ Galerie d’art Dar El Kenz
325, lotissement Bouchaoui
Il sera examiné en 2019 pour son Chéraga (face à la forêt)
Jusqu’au 11 mars 2018

inscription dans la liste de l’Unesco Exposition de Kamel Benchemakh

«Les Empreintes du temps»

L e dossier de la musique raï est «prêt» et

sera examiné en 2019 pour son inscrip-
tion dans la liste représentative du patri-
l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie, qui
«se sont mis d’accord pour présenter un
dossier commun transnational». Selon la
■ INAUGURATION
AIDA Gallery est heureuse d’ annoncer l’inauguration de
son nouvel espace suite au changement d’adresse.
moine culturel immatériel de l’humanité, a même source, une réunion est prévue, à Nouvelle adresse : 13 lotissement Saïd Haddadi
appris l’APS auprès de l’Unesco. «Déposé cet effet, en avril prochain entre les mêmes Dar Diaf – Chéraga (ruelle de la pharmacie). Tél : 0557 032
officiellement par l’Algérie en mars 2016, experts pour déterminer la période du
716
le dossier de la musique raï est prêt et dépôt du dossier à l’Unesco afin qu’il soit
sera examiné par le Comité intergouver- inscrit dans la liste du patrimoine culturel
nemental de sauvegarde du patrimoine immatériel de l’humanité. Slimane Hachi ■ CINÉMA
culturel immatériel de l’Unesco au cours avait affirmé que le dossier du classement Institut culturel italien
PHOTOS : D. R.

de l’année 2019», a précisé une source
au fait du dossier, qui a infirmé les écrits
de presse faisant état qu’un autre pays de
la région avait déposé un dossier pour ce
genre musical propre à la région Ouest
de l’Algérie. «Pour l’instant, aucun autre
pays n’a déposé de dossier pour le raï»,
a-t-elle affirmé.
En janvier dernier, le directeur du Centre
national de recherches préhistoriques, an-
thropologiques et historiques (CNRPAH),
Slimane Hachi, avait indiqué, rappelle-t-
on, dans une déclaration à l’APS, que le
dossier de l’inscription du raï comme patri-
moine culturel immatériel de l’humanité,
«est en cours d’examen par les différents
organes et experts de l’Unesco, et doit
suivre toutes les étapes d’évaluation».
Le Comité intergouvernemental de sau-
vegarde du patrimoine culturel imma-
tériel de l’Unesco se réunit en session
chaque année, a-t-on encore précisé. Le raï,
genre musical algérien, s’est internationa-
lisé à partir des années 1990, notamment
à travers ses deux grands interprètes, Cheb
Khaled et Cheb Mami.
Pour le couscous, une spécialité culinaire
de la région du Maghreb et plat préparé à
base de semoule de blé dur, notre source
a expliqué que plusieurs séances de tra-
vail ont été effectuées entre experts de
du couscous, en tant que patrimoine uni-
versel, «est un projet commun aux pays du
Maghreb», précisant que son montage «est
en cours et des réunions d’experts de ces
pays se tiendront prochainement». Selon
des experts, le couscous, qui est un plat
«plusieurs fois millénaire», qui remonte à
l’Antiquité, appartient à plusieurs peuples
de la région. Pour rappel, l’Algérie compte
six faits culturels classés à la liste représen-
tative du patrimoine culturel immatériel de
l’humanité. Il s’agit d’Ahellil du Gourara
(2008), du costume nuptiale féminin de
Tlemcen (2011), du pèlerinage du Rakb de
Sidi Cheikh (2013), de l’Imzad ( 2013), de
la fête de la Sbeiba à Djanet (2014) et du
Sboua de Timimoun (2015). APS
Les lundis du club
Jusqu’au 26 février 2018
Salle polyvalente – Institut culturel italien
4 bis, rue Yahia Mazouni, El Biar - Alger
Lundi 12 février 18h45
A l’affiche :
La Scoperta de l’Alba (La découverte de l’Aube)
De Susanna Nicchiarelli, Drame, 2012, 91 min,
Avec Margherita Buy, Sergio Rubini, Lina Sastri, Susanna
Nicchiarelli et Gabriele Spinelli
(Version originale en italien – sous-titrée en français)
Rome 1981 : deux membres des Brigades rouges tirent,
devant tout le monde, sur le professeur Mario Tessandori et
le tuent. Cela se passe à l’intérieur de l’université. Le
professeur Tessandori meurt dans les bras de Lucio
Astengo, son ami et collègue. Quelques semaines plus tard,
le professeur Lucio Astengo disparaît…
 El Watan - Samedi 10 février 2018 - 20

JEUX - DÉTENTE
HORIZONTALEMENT : 1.Ventrus 2.Chaussures. Quinze sur 15 N°2735
Mots Croisés N°2735
Contracté 3.Refus de gosse. Fait un microsillon. Substance Par M. IRATNI
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
odorante 4.Instrument de musique. Nazis. Fuse dans l'arène.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Ancienne UE 5.Fleuve d'Espagne. Echange 6.Entraînerait. 1
I
Premier impair. Note 7.Avant la matière. Vêtements 8. 2 II
Anicroche. Règle de bonne conduite. Carré de campagne.
Bramait 9.Repos. Spécialité médicale. Sodium 10.Matrice. 3 III
Digne de confiance. Lettre grecque 11.Grugé. Igue. Travailler 4 IV
finement un ouvrage 12.Poissons. Glorieuse armée. Imbécile V
5
13.Mets en terre. Cri de charretier. Le premier venu 14.Ville VI
d'Algérie. Préjudice. Ministre d'un culte religieux 15. 6
VII
Réverbères. Inventât. 7 VIII
8 IX
VERTICALEMENT : 1.Artiste de music-hall. Parterre 2.
Gogo biblique. Coudra au bloc 3.Neptunium. Art. Id est. Sauf- X
9
conduit 4.Préoccuperaient vivement 5.Ancienne république. HORIZONTALEMENT
10
Eclat de rire. Chambres chaudes 6.Nacrera. Eculés. Titre abré- I- Railleuse. II- Personne sans scrupule. III- Article -
gé 7.Conifères. Palladium. Rang de judoka 8.Fuse après une 11 Tissu. IV- Point imaginaire - Apporte un œil neuf. V-
Ville du Yémen - Est indivisible - Désagrément. VI-
passe. Hommes sanguinaires. Apprécie 9.Thallium. Plante 12 Prendre en bloc - A la fraîche. VII- Célèbre
urticante. Université américaine 10.Ville de Belgique. Filin incestueuse - Pronom - Pige ou balai. VIII- Se met à
table avant nous - Elle peut être donnée. IX- Il ne
11.Points opposés. Instrument de dessin. Portion de cercle 12. 13 vole pas, il court - Habille. X- Tranquillisée.
Tartempion. Canal 13.Accompagnement souvent inutile. 14
Raison sociale. Végétal 14.Obsolète. Intercalera 15.Qui est en VERTICALEMENT
15 1- Enthousiasmer. 2- Dose excessive. 3- Divinité -
surplus. Agent de liaison. Pierres d'aigle. 4- Pourvus d'un crochet - Unité de
vitesse. 5- Individu - Pas des masses. 6- A l'état naturel
SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENTS : HORIZONTALEMENT : VERTICALEMENT : 1.CARILLONNER. DOS 2.HUER. IDEALEMENT
- Fumé et séché. 7- Parcourir à grands pas. 8- Le vide -
1.CHAMBARDEMENT 2.AUBERGISTE. IRIS 3.REAT. OSTEITE. MU 4. 3.ABAISSER. ENEMA 4.METS. FRET. INO 5.BR. ER. ION 6. Œuf de plâtre. 9- l'agité du cornet - Entière. 10- Boucles
IRISER. RDA. SAR 5.RAMENA. PAGE 6.LISE. PARI. GAGE 7.ODE. RH. AGORAPHOBIE. AIS 7.RIS. MA. RUERAIT 8.DST. ERSES 9. de gréement - Catégoriques.
STERNE 8.NERF. OREE. AD. AN 9.NA. REBUS. ANARS 10.ELEE. IE. ETERNITE. EU 10.MEIDA. AUTOMNE 11.TA. GRANDELETS 12.NIE.
SUD. ISE 11.RENTIERS. TERNIR 12.ME. VOLAGES 13.DEMINAIT. PANDA. RALA 13.TR. SAGE. RINGARD 14.IMAGE. ASSIETTE
MELAT 14.ONAN. IT. ENTARTE 15.ST. ORS. NUES. DER. 15.USURE. UN. ERS. ER.
SOLUTION N° 2734
HORIZONTALEMENT
I- HONGROYAGE. II- EREINTAGE. III- LATS -
Sudoku N°2735
1 2
9 7 1 4 3 5 8 2 6
AKENE. IV-LIT - PIU - ET. V- ESOPE -ZIRE. VI-
8 3 4 6 1 2 5 9 7 NOYAUTAGES. VII- INAPTE - URI. VIII- GI - ETA.
RÈGLE DU JEU 5 2 6 7 9 8 3 1 4 IX- USE - ANON. X- ERSEAU - EUS.
5 3 2 4 Solution
2 6 7 1 4 3 9 8 5 VERTICALEMENT
Une grille est composée Sudoku
de plusieurs
3 1 5 précédent
4 1 8 5 7 9 2 6 3 1- HELLENIQUE. 2- ORAISON - SR. 3- NETTOYAGES -
VI - GIS - PAPI. 4- GIS - PAPI. 5- RN - PEUT - DA. 6-
3 9 5 2 8 6 7 4 1 OTAI - TEE. 7- YAKUZA - TA. 8- AGE - IGUANE. 9- GE-
carrés. Chaque carré
contient tous les chiffres
2 1 3 8 6 5 3 8 2 4 1 7 9 NERER - OU. 10- ETESIENS.
1 8 9 3 6 7 4 5 2
de 1 à 9. Chaque ligne 6 5 9 4 3 1 7 4 2 9 5 1 6 3 8 Fléchés Express N°2735
comme chaque colonne
contient aussi tous les 3 6 2 9 type de rivait aider
teen-ager
chiffres de 1 à 9. combustion
vitalité
Certains chiffres vous 4 5 6 clôture de
pieux
terme de
court
plateau
d’Egypte
mélodies
sont donnés, à vous de
trouver les autres. Pour 1 9 7 8
cela, procédez par
déduction et élimination. 1 4
action de
revoir
En vous aidant de la définition du mot encadré, com- atteindre
Tout Codé N°2735
plétez la grille, puis reportez les lettres correspondant un résultat
Définition aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous
du mot encadré découvrirez le nom d’un personnage célèbre. parsemées

anneau de cordage.
damer
1 2 3 4 5 6 7 3 8 1 9 9 1
greffait
thallium
7 1 8 10 9 4 9 11 9 1 12 9
magnésium
13 5 14 15 6 8 7 3 1 7
théâtre
16 15 8 3 9 17 9 3 12 9 17 13 élément
V cours jaune
de soutien
9 11 8 17 9 6 8 18 15 11 sortir
P restes
de l’œuf
6 7 8 7 3 1 9 13 8 11 souillée

15 1 1 9 3 9 6 6 8 4 8 3 chute
article
8 12 7 8 1 9 1 1 9 7 astate adresse
de souk
informa- lisière
lac salé
3 13 9 9 17 9 19 8 15 3 12 astre tique
d’Amérique
saint
9 6 1 9 11 9 16 9 6 3 9 normand
travaux
1 9 1 15 13 12 8 9 20 9 6 en cours
faire entrer
d’ailleurs
3 8 4 7 11 15 1 suc épuré
de fruit cuit
4 15 20 15 11 9
couverte de
plis
SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT : VERTU - SIMON BAKER
SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENTS : divinité
sélénium
HORIZONTALEMENT : IMPARTIAL / PRIORITE / POULIE / ET / RN / TSAR / STERE / INO / marine
ASILE / ER / ST / REVELE / REAT / PLI / TITI / FIEL / CIEL / CERNE / RUE / SET / RETS.
VERTICALEMENT : IMPORTATRICES / PRUNES / ETIRE / BAIL / RIRAIENT / ROITELET /
LE / ATRES / EV / II / AI / EPITRE / MATERNELLE / UT / LET / OREILLES. Jeux proposés par gym C Magazine
 El Watan - Samedi 10 février 2018 - 21

L’ÉPOQUE

ON VOUS LE DIT CLUB DE PRESSE DE CONDOR TV

Ils enlèvent la fille du convoyeur
de fonds pour vider son fourgon Formation sur les 20.55 Divertissement
THE VOICE, LA PLUS BELLE VOIX
De faux plombiers qui font main basse sur des dizaines de millions
de francs suisses en kidnappant, en France, la fille d’un convoyeur
de fonds, retrouvée saine et sauve après rançon : c’est le scénario
d’une rocambolesque affaire d’enlèvement entre Lyon et la Suisse.
innovations de la télévision Pour cette troisième soirée d’auditions à
l’aveugle, dans leur fauteuil, dos à la scène,
Florent Pagny, Zazie, Mika et Pascal Obispo
écoutent tour à tour les prestations de
Etudiante à Lyon, dans l’est de la France, la jeune femme, âgée chanteurs qui n’ont que quelques minutes
d’une vingtaine d’années, a été découverte par les gendarmes, pour les convaincre en interprétant une...
jeudi, à une vingtaine de kilomètres de Lyon. Selon une source
policière, «des personnes se disant en lien avec les ravisseurs»
contactent par téléphone son père qui travaille en Suisse pour une
société de transport de fonds, et lui réclament une rançon. 20.55 Divertissement
Domicilié à Annemasse, dans les Alpes françaises, le convoyeur SEUL CONTRE TOUS
était justement en train d’effectuer une tournée avec son fourgon
rempli d’argent. D’après les premiers éléments de l’enquête, le Dans ce jeu de culture générale, trois
candidats se succèdent sur le plateau et
père accepte alors de se rendre au rendez-vous fixé par les
affrontent tour à tour les Français via
malfrats, sur un parking dans le canton suisse de Vaud, pour leur
l’application «Seul contre tous», en temps
remettre la rançon : le contenu du fourgon. Selon une source réel. Aux côtés de Laury Thilleman et de
policière, le butin, toujours en cours de vérification, s’élèverait Nagui, le joueur devra répondre à une série ...

PHOTOS : D. R.
«entre 20 et 30 millions de francs suisses» (entre 17 et 26 millions
d’euros).

20.50 Téléfilm
Jumelage inter-hôpitaux : une
CASSANDRE
équipe du CHU Mustapha à Aoulef
D
ans le cadre de l’organisa- 2013, à sortir de ses usines «le attardé sur le partenariat entre Une évasion spectaculaire a eu lieu lors d’un
tion par Condor, fabricant premier produit 100 % Condor». Condor et Google, affirmant que transfèrement de la prison au Palais de
Une équipe médicale spécialisée du CHU Mustapha Pacha de produits électroniques, Lounis a également indiqué que les TV de Condor «sont certifiés
(Alger) a entamé hier ses prestations (consultations et justice. Cassandre est sur le pied de guerre
électroménagers et multimédias les TV Condor sont fabriquées par le géant américain depuis car deux codétenues armées, Inès Ibanez et
interventions chirurgicales) à l’hôpital d’Aoulef (Adrar), dans le
en Algérie, de cycles de forma- avec des dalles de classes A le lancement de la première Adèle Chanéac, sont dans la nature.
cadre d’un programme de jumelage inter-hôpitaux. Le staff
médical comprend des spécialistes en médecine interne,
tion en direction des journalistes et B, permettant l’amélioration Android TV de Condor en 2014, L’inspecteur Marchand est sous le choc...
cardiologie, ORL (Oto-rhino-laryngologie) et médecine du club de presse, une journée des couleurs, pour avoir des la première TV à commande
générale et intervient dans le cadre d’une opération de de formation a été program- tons réalistes, l’amélioration du vocale en 2015, la première TV
mée jeudi dernier au mégakart contraste, pour avoir un noir avec manette en fin 2015, l’An-
jumelage avec l’Etablissement public hospitalier Moudjahid
(karting de Chéraga). Le thème parfait, l’amélioration du shar- droid TV 7.0 en 2017». Condor a 20.58 Cinéma
Noureddine Sahraoui, à Aoulef. Il comprend aussi des
spécialistes en pédiatrie, ophtalmologie et chirurgie générale, choisi a été «L’évolution de la pness (acuité), pour avoir tous aussi adhéré au cercle très fermé
appelés à assurer une série de consultations et d’interventions TV chez Condor : innovations les détails de l’image affichée de «l’Ultra HD Premium», un
chirurgicales à des malades de la région, a indiqué le directeur et expertise». La formation a ainsi que l’élargissement de consortium composé des plus
de l’hôpital, Mohamed Abdelghani El-Khal. Une rencontre de été dispensée par Idir Lounis, l’angle de vue, qui constitue grandes marques du marché,
formation sera également animée par ces spécialistes pour le Category Manager Electronics le dernier facteur d’une bonne dont Panasonic, Samsung, LG
personnel médical et paramédical local, sur les voies de prises de Condor. L’activité a débuté qualité d’image. Il faut savoir et Netflix, faisant du fabricant
en charge des patients, a-t-il signalé. avec le tube cathodique en 2002, que la dalle représente 80% du algérien le seul adhérent du
avec une capacité de production prix d’un téléviseur. Les dalles MENA. Il propose tout simple-
de 200 unités/jour, qui est passée IPS offrent une technologie qui ment d’illuminer vos émotions
Trois trafiquants de pièces de à 10 000 unités/jour 16 ans plus procure la plupart du temps les avec le Cristal QD ! Même si les
monnaie anciennes arrêtés tard. Condor a débuté avec le
LCD, puis est passé au LED,
plus belles couleurs, avec de
larges angles de vision et de
autres écrans (tablettes, smart-
phones, microordinateurs) pour- KIDNAP
La brigade territoriale de la Gendarmerie nationale de Collo a avant d’adopter l’OLED TV. Le bons contrastes. La technologie suivent leur progression, le télé- Karla Dyson, mère célibataire de
procédé cette semaine à l’arrestation de trois individus âgés formateur a affirmé que la per- d’affichage embarquée dans un viseur demeure l’équipement Frankie, 6 ans, gagne sa vie en travaillant
entre 28 et 38 ans versés dans le trafic de pièces de monnaie cée sur le marché est due «aux téléviseur est l’un des éléments le plus répandu devant tous les d’arrache pied comme serveuse dans un
anciennes. Ces trois personnes, originaires de la commune de investissements énormes de la les plus importants, si ce n’est autres écrans. Les grands évé- restaurant. Leur existence bascule,
Hamma Bouziane (wilaya de Constantine), ont été arrêtées à marque, pour être concurrentiel, le premier critère à prendre en nements sportifs à venir, comme quand, au cours d’une sortie dans un parc
bord d’une voiture touristique au centre-ville de Collo, en d’attractions, dans un moment
dans les ressources humaines, compte, largement devant les la Coupe du monde de football d’inattention, Karla perd Frankie de vue,...
possession de 128 pièces de monnaie remontant à l’époque le matériel, mais surtout dans fonctionnalités ou le design. La 2018, pourraient relancer les
numide : les trois prévenus s’apprêtaient à écouler ces pièces la recherche et développement TN a énormément reculé sur ventes. En règle générale, les
de monnaie archéologiques auprès de l’un de leurs clients, à
raison de 3000 DA l’unité. Les trois mis en cause dans cette
(R et D), avec une cinquantaine
d’ingénieurs». Condor veut aller
le marché des téléviseurs pour
une raison simple : ses angles de
années de Coupe du monde de
football sont de bonnes années
20.50 Magazine
affaire ont été présentés, jeudi, devant les insistances vers un maximum de transfert vision sont absolument catastro- pour les constructeurs. NAACHTUN
judiciaires concernées, avant d’être placés sous mandat de
de technologie et a réussi, en phiques. Lounis s’est également Kamel Benelkadi Emmenée par des chercheurs du CNRS, une
dépôt. La brigade territoriale de la Gendarmerie nationale de
équipe de scientifiques explore la cité maya de
Kerkra (à l’ouest de Skikda) a procédé, dernièrement, à Naachtun, découverte en 1922 dans le nord du
l’arrestation d’une personne qui s’apprêtait à vendre un ancien MARCHÉ DU MOBILE Guatemala. Les experts tentent de reconstituer
livre du code pénal tunisien datant de plus de sept siècles. la vie de ses habitants en s’intéressant à leur

Un conseiller de Trump et les Wiko et Tinno fusionnent relation avec la jungle environnante.

accusations de violences
conjuguales
Le secrétaire du personnel de la Maison-Blanche, Rob Porter, a
démissionné après avoir été accusé publiquement par deux
ex-femmes de «violences domestiques». «Le Président et le
secrétaire général avaient pleine confiance en ses capacités et
sa performance», a déclaré, mercredi, la porte-parole de la
Maison-Blanche, Sarah Sanders. «Il démissionne de la
Maison-Blanche, mais va rester pour assurer une transition en
douceur», a-t-elle dit. Au cours de son point de presse, Sarah
Sanders a lu aux journalistes un communiqué de Rob Porter.
«Ces allégations scandaleuses sont simplement fausses. J’ai
pris les photos données aux médias il y a près de 15 ans et la
réalité derrière elles n’est en aucun cas proche de ce qui est
décrit», déclare ce communiqué. La démission intervient après
que des articles publiés dans le Daily Mail et The Intercept ont
rapporté des témoignages de deux ex-femmes de M. Porter,
Colbie Holderness et Jennifer Willoughby, dénonçant des abus
physiques et psychologiques.
A près 7 ans de proche partenariat, Wiko et Tinno
annoncent officiellement leur fusion. Dès la
naissance de Wiko, en 2011 à Marseille, Laurent
Dahan, fondateur de la marque, et James Lin, pré-
sident du Groupe Tinno, ont collaboré étroitement
à la création d’une remarquable réussite mondiale,
Wiko apportant son expertise marché, sa stratégie
résolument orientée client et l’organisation unique
de ses ventes, et Tinno son savoir-faire technolo-
gique avec ses 4 centres de R&D et ses capacités
industrielles avec ses 2 sites de production. L’union
de leurs compétences a permis à Wiko de se déve-
lopper à travers plus de 30 pays et de se hisser parmi
les 5 premières marques de smartphone en Europe
de l’Ouest. L’expertise des deux entreprises permet
une totale maîtrise de la chaîne de conception, de
production et de commercialisation des produits
pour offrir aux utilisateurs l’expérience mobile
la plus qualitative et la plus compétitive possible.
Wiko est devenu un partenaire majeur dans l’acti-
vité mondiale de Tinno. Pour les deux entreprises,
fusionner était une étape naturelle dans la construc-
tion d’un partenariat stratégique encore plus fort.
Les 2 dirigeants copilotent Wiko pour faire entrer
l’entreprise dans une nouvelle ère. Le nouveau
comité exécutif de Wiko est composé de James Lin,
président, Laurent Dahan, senior vice-président,
Michel Asasadourian et Julien Heang, vices-prési-
dents. Laurent Dahan déclare : «Ce rapprochement
s’inscrit dans une logique actionnariale et indus-
trielle. Tinno est notre partenaire depuis le lance-
ment de la marque Wiko et c’est ensemble que nous
avons conquis les 30 millions d’utilisateurs, dans
plus de 30 pays à travers le monde. Cette nouvelle
étape était essentielle pour répondre aux besoins
et aux exigences de nos utilisateurs en leur offrant
une large gamme de produits innovants.» James
Lin déclare : «Wiko est une marque fantastique qui
dispose aujourd’hui de tous les atouts nécessaires
pour conquérir de nouveaux utilisateurs.»
20.55 Série
HAWAII 5-0
Grâce au témoignage de l’une de ses protégées,
Kono obtient des informations sur Deon
Miller qui participe à un réseau d’esclaves
sexuelles. L’équipe se rend à son domicile dans
l’espoir de libérer des filles embrigadées de
force. Hélas, à leur arrivée, elles ont disparu.
20.50 Série
LES SIMPSON
Bart renverse de la colle sur la tête de son
camarade, Milhouse. Ce dernier est contraint de
se raser les cheveux. Milhouse ressemble
désormais à son père. Les deux amis tirent profit
de la situation. Puni de télévision par Marge,
Homer se découvre une passion pour les livres-...

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 El Watan - Samedi 10 février 2018 - 22

SPORTS
ANGLETERRE - SOFIANE FEGHOULI. Galatasaray
LEICESTER
Mahrez de retour «Si tu n'aimes pas la pression,
à l'entraînement
Lrez'Riyad
Algérien
Mah-
il ne faut pas venir en Turquie»
a mis un Un accueil inouï, des A Londres ou en Allemagne aussi...
terme à sa grève ambiances de folie et Humainement, Istanbul c'est top !
en faisant son C'est loin de l'image qu'on nous
retour à l'entraî-
une exigence infinie. présente à la TV, j'ai été agréable-
nement de son «Si tu n'aimes pas la ment surpris quand je suis arrivé
club avant le pression, il ne faut pas ici. C'est vraiment une belle ville, et
déplacement en plus ma famille se plaît ici, donc
venir en Turquie», confie j'ai de quoi m'épanouir. Quand je
de Leicester à
Manchester à l'AFP Sofiane Feghouli suis dehors il y a même des gens
City, assure la (Galatasaray), un des qui me prennent dans leurs bras.
presse britannique. A 26 ans, l'international nombreux top-joueurs
algérien était absent depuis deux semaines, Comment jugez-vous le niveau
séchant matchs comme entraînements, séduits par la chaleur du championnat ?
pour protester contre son transfert avorté... des supporters locaux et Pour en avoir discuté avec des
vers City. A en croire les médias locaux, le cadre de vie coéquipiers, cela fait longtemps

les Foxes auraient même refusé une offre
de 90 millions d'euros pour leur meneur de
jeu. Selon Sky Sports, le milieu de terrain
a écopé d'une amende de 240 000 livres
(272 000 euros) pour ces absences répétées.
Sans sa star, Leicester n'a pris qu'un point,
devant Swansea (1-1), après une défaite sur
le terrain d'Everton (2-1). Mahrez ne devrait
cependant pas jouer ce week-end face aux
champions d'Angleterre en titre, à en croire
Claude Puel. «Je pense que Riyad n'est pas
disponible pour le match de samedi (au-
jourd'hui, ndlr), j'espère qu'il va revenir et
travailler dur avec l'équipe», a ainsi confié
l'entraîneur français jeudi, en conférence
de presse. Arrivé du Havre en 2014 contre
un peu moins de 400 000 euros, Mahrez
est rapidement devenu un joueur majeur
de Leicester, qu'il a mené au titre surprise
de champion d'Angleterre lors de la saison
2015-2016. Le natif de Sarcelles (banlieue
parisienne) a été désigné Joueur de l'année
en Premier League avant de signer un
contrat de quatre ans à l'été 2016. AFP
CYCLISME
Bel Abbès
commémore
la Journée du
chahid
stambouliote.
Avec un accueil de rock-star
dès l'aéroport, est-ce qu'on se dit
qu'on n'a pas le droit à l'erreur ?
Oui, les fans te donnent beaucoup
d'amour mais après sur le terrain
ils sont très exigeants, donc il faut
répondre présent à leurs attentes et
essayer de s'intégrer rapidement.
Cela te pousse à donner le meilleur
de toi-même. Après, si tu n'aimes
pas la pression, il ne faut pas venir
en Turquie. Ce n'est pas donné à
tout le monde de venir jouer ici.
Quand vous intégrez leurs clubs,
vous faites partie de leur famille.
Ça fait partie de leur tempérament.
Ils sont très méditerranéens et très
chauds. J'aime beaucoup ça, c'est
pour ça que je suis venu ici.
Pourquoi autant de top-joueurs
ont été séduits par l'idée de
rejoindre ce championnat ?
Cela dépend, chaque personne à
son histoire. Moi, c'est parce qu'à
ESPAGNE - COUPE DU ROI
Le Barça de Coutinho en finale face à Séville
P hilippe Coutinho, auteur de son premier but
avec Barcelone, a terrassé Valence 2-0 jeudi
en Coupe du Roi et qualifié le club triple tenant
West Ham, au bout d'un moment,
je n'étais plus heureux. Je suis
venu (à Galatasaray) parce que je
savais que c'était un grand club.
J'avais besoin d'en retrouver un
après Valence. Le projet qui m'a été
présenté m'a plu, avec l'objectif de
retrouver la «Champions League»
et de gagner des titres. Après bien
sûr, il y a un aspect financier qui est
intéressant, mais je gagnais aussi
bien ma vie en Angleterre. Ce n'est
donc pas vraiment ça qui a fait que
j'ai opté pour la Turquie, mais plu-
tôt le fait de gagner des titres.
La passion des supporters a-t-
elle aussi constitué un élément
décisif dans votre choix ?
J'étais venu en 2010 avec Valence
pour jouer contre Bursaspor, c'était
une ambiance extraordinaire. D'ail-
leurs ça m'avait choqué ! Et depuis
PHOTOS : DR
que je suis là, ça s'est confirmé. A
chaque fois qu'on joue, que ce soit
à domicile ou ailleurs en Turquie,
ce sont toujours des ambiances
superbes. C'est vraiment top pour
moi. Si je n'ai pas cet aspect-là,
l'adrénaline et tout, cela ne me
donne pas envie de donner le meil-
leur de moi-même. J'ai besoin de ça
pour me stimuler.
Quand vous avez vu Mario Go-
mez quitter Besiktas en raison
des troubles politiques et sécuri-
taires de l'été 2016 (coup d'Etat
manqué...), cela ne vous a pas
rebuté ?
En fait, quand je regarde l'actuali-
té dans le monde, on voit qu'il peut
se passer des choses n'importe où.
Moi qui ai grandi en banlieue pari-
sienne, jamais je n'aurais cru qu'il
se serait passé des choses à Paris.
que le championnat n'a pas été d'un
assez bon niveau. Bien évidem-
ment, l'arrivée des nouveaux droits
TV a fait qu'il est devenu de plus
en plus costaud. Il y a des joueurs
expérimentés, de bons joueurs. La
bataille pour le titre est très serrée,
ça se jouera peut-être même à la
dernière journée.
Adebayor, Pepe et autres Arda
Turan ne sont donc pas venus
pour le soleil d'Istanbul ?
Quand je vois Adebayor sur le
terrain, il n'est pas en préretraite !
Tu vois qu'il est toujours motivé,
c'est un battant sur le terrain.
Pepe, il n'a pas vraiment le choix
à Besiktas, c'est un club où il y a
une très grande pression. Dans
ces clubs-là, il faut tout de suite
répondre présent, les supporters ne
te laissent pas te relâcher. L'attente
est énorme, comme nulle part ail-
leurs en Europe, donc tu ne peux
pas jouer à 50% !
AFP

L le sous-directeur de la DJS de Sidi comme

ors de sa rencontre avec la presse locale ;

Bel Abbès, chargé des sports, Noredine

du titre pour une nouvelle finale contre Séville,
cutive du Barça, un record. Cinq minutes sur le
Megherbi, a dévoilé le riche programme
sportif de la wilaya pour l’année 2018, à
commencer par les festivités de la journée
nationale du chahid et où, naturellement,
la direction de la jeunesse et des sports est
partie prenante. A cet effet, nous avons
appris que la ville de Sidi Bel Abbès aux
traditions sportives bien ancrées et établies
verra l'organisation du Grand Tour cycliste
maghrébin durant quatre jours, soit du 17
au 20 avril prochain. Plusieurs villes ont
été retenues pour cette manifestation spor-
tive qui verra la participation d’un grand
nombre de cyclistes du Grand Maghreb et
bien sûr des cyclistes nationaux, attendus
pour cet événement, qui marque la relance
de la «petite reine» dans la région de la
Mekerra, et ce, grâce aux efforts consentis
par la ligue de wilaya depuis sa création en
2012. Il faut dire qu'un grand travail est en
train de s'effectuer au niveau de cette struc-
ture pour la relance de la petite reine dans
la ville de la Mekerra qui a vu ces derniers
temps la création de nouveaux clubs, grâce
notamment aux efforts du président de la
ligue, Abbès Fertous, qui est actuellement le
premier vice-président de la FAC, présidée
par Kerboua Mabrouk. D'ailleurs, la wilaya
de Sidi Bel Abbès verra le passage du pro-
chain Tour d'Algérie le mois prochain, nous
a précisé M. Fertous. S.Yassine
en 2016. Soit la cinquième finale consé-
terrain ont suffi au milieu brésilien, entré à la
pause, pour débloquer cette demi-finale retour,
achevée comme à l'aller (1-0) par une victoire
barcelonaise : Coutinho s'est jeté au second
poteau pour reprendre un centre splendide de
Luis Suarez, son ancien complice de Liverpool
(50'). «C'est un moment très spécial, a savouré
Coutinho au micro de la chaîne espagnole Gol. Je
me sens très heureux. J'avais essayé de marquer
mon premier but lors de mes premiers matchs. Au-
jourd'hui, j'ai réussi à marquer et à aider l'équipe
à se qualifier pour la finale.» Ce but a suffi à dou-
cher les ambitions de Valence, qui avait pourtant Coutinho laisse exploser sa joie après le but inscrit face à Valence
trouvé la transversale par Rodrigo (14'). Suarez a
offert le second but en fin de match à Ivan Rakitic plé, comme en 2009 et 2015. tion. Et après la sortie d'Iniesta, le Brésilien s'est
(82'). C'est un petit exploit qu'a accompli le Barça, placé sur la gauche, d'où il a pu rentrer sur son
finaliste face au Real Madrid en 2014 puis vain- COUTINHO JUSTIFIE SON PRIX pied droit (73'). Bref, même si Coutinho ne sera
queur des trois éditions suivantes, est le premier A Mestalla jeudi, Valverde a eu tout bon en pas qualifié en C1 pour l'avoir jouée avec Liver-
club à atteindre cinq années d'affilée la finale de faisant sortir à la pause le fantomatique André pool, son apport sera précieux pour briguer les
la plus ancienne compétition espagnole. Le week- Gomes pour lancer Coutinho. Ce dernier com- deux titres nationaux au printemps. La soirée a
end du 21 avril face à Séville, le Barça espère sor- mence à justifier le prix exorbitant versé à été complète pour Barcelone puisque le gardien
tir vainqueur de cette réédition de la finale 2016, Liverpool pour son transfert début janvier : 160 Jasper Cillessen s'est signalé par une incroyable
remportée en prolongation (2-0). Auquel cas, ce millions d'euros, dont 40 millions d'euros de parade (74e). Et même si Gerard Piqué, qui avait
serait son 30e trophée dans cette compétition, tout bonus, soit le troisième joueur le plus onéreux joué diminué, a dû sortir en fin de match avec des
en haut du palmarès, et son 4e d'affilée, du jamais de l'histoire. Ce but fera du bien au Brésilien, douleurs, l'autre bonne nouvelle a été le grand
vu depuis les années 1930. Match après match, le alors que la presse s'interrogeait au sujet de sa début du défenseur colombien Yerry Mina, entré à
club catalan confirme sa renaissance sous la direc- complémentarité avec le capitaine et maître à la 84'. Pour Valence, en revanche, les fulgurances
tion de son nouvel entraîneur Ernesto Valverde, jouer Andrés Iniesta. Ayant débuté sur le flanc du Portugais Gonçalo Guedes, prêté par le PSG,
solide leader de Liga, qualifié pour la finale de droit, «Phil» a placé une belle accélération pour n'ont pas suffi. Et la défaite est d'autant plus rude
la coupe et opposé à Chelsea en 8es de Ligue des se retrouver à la réception du centre de Suarez et que le défenseur argentin Ezequiel Garay, blessé,
champions, le Barça peut rêver d'un nouveau tri- débloquer son compteur à sa cinquième appari- a dû sortir sur civière... AFP
 El Watan - Samedi 10 février 2018 - 23

JSK – NAHD
Les Canaris dos
au mur
R elégables au classement avant cette 19e
journée, les Canaris de la JS Kabylie
jouent gros cet après-midi à l’occasion de leur
confrontation face au NA Hussein Dey. Une
rencontre qui paraît même décisive pour la
bande à Noureddine Saadi, qui n’a pas d’autre
alternative que de renouer avec le chemin du
succès pour quitter la zone des relégables.
14e au classement avec seulement 18 points
à leur actif, les coéquipiers du capitaine Mali
Raïah doivent impérativement mettre fin à
cette série de 11 matchs sans succès. En effet,
la dernière victoire en championnat de la JSK
remonte au 17 octobre dernier (7e journée),
face à l’USM El Harrach (2-1). Depuis, les
SPORTS
LIGUE DES CHAMPIONS D’AFRIQUE MCO – DRBT
Zabana sous
Le MCA à pied d’œuvre au Congo haute tension
Lcoupe’élimination des Hamraoua face
au MOB, dans le cadre de la
d’Algérie, n’a pas été digérée
par les supporters du MC Oran qui
semblent décidés à en découdre avec
les actuels dirigeants du club, à leur
tête Baba, et ce, en réclamant la des-
titution de ces derniers. Ils veulent
carrément le retour de Naftal aux
affaires du Mouloudia. Les fans ont
aussi décidé de boycotter le match
de leur équipe, qui aura lieu cet
après-midi à Zabana face au Difaa de
Tadjenanet. Maintenant reste à savoir
Le MCA décidé à bien si leur appel sera entendu pour zap-

Canaris n’ont plus gagné de match, enchaî-
nant revers sur revers, expliquant ainsi le fait
qu’ils se retrouvent en position de relégables.
Tout le contraire du NAHD, invaincu depuis
11 journées. Sous la conduite de Bilel Dziri,
PHOT : SAMI K.
entamer sa per cette joute, primordiale pour le
campagne africaine MCO du fait que le podium lui ouvre
les bras, après la défaite du MCA
et le semi-échec de la JSS. Même

L
e Mouloudia d’Alger, qui fait que joueurs et le staff technique actuellement leader de son cham- l'entraîneur Bououkaz est déjà sous
les Sang et Or veulent d’ailleurs investir a embarqué jeudi à midi à n’ont aucune idée sur leurs adver- pionnat et qu’il compte en son
dans la mauvaise passe de leur hôte et pression car ayant eu maille à partir
destination de la République saires du jour. Tout le contraire sein six internationaux qui ont pris avec quelques fans surexcités lors de
mettre à profit le huis clos pour enchaîner du Congo, est à pied d’œuvre en de l’équipe hôte, puisque le jeune part avec la sélection du Congo au
avec un 12e match sans défaite, visant même la reprise des entraînements, qui s’est
prévision de son entrée en lice, entraîneur français de l’AS Otoho, dernier CHAN, disputé au Maroc déroulée dans une atmosphère pas
les trois points pour mettre fin au signe demain après-midi (15h30), dans la Julien Mette, a pris le soin de se et qui a pris fin le week-end dernier.
indien, avec une victoire qu’ils n’ont plus du tout rassurante pour la suite de la
prestigieuse Ligue des champions déplacer à Alger et voir à l’œuvre De quoi pousser les Algérois à compétition. Reste à savoir avec quel
enregistrée à Tizi Ouzou depuis 40 ans. d’Afrique. le MCA dans son antre du 5 Juillet, la méfiance, comme le notera le
C’est dire la délicate mission d’une JSK dos mental, les Hamraoua vont évoluer
La délégation algéroise, et après à l’occasion d’un match de cham- coach adjoint du Mouloudia, Rafik sur leur ground face à un adversaire
au mur. T. A. S. un long et harassant voyage, a pionnat. Saïfi, au moment de l’embarque- qui joue sa tête en Ligue 1. Rappelons
pris ses quartier jeudi en début de Pour pallier se manque d’informa- ment de l’équipe, jeudi dernier à que lors du dernier exercice, et ce, sur
soirée à l’hôtel Palace Alima de tion sur l’adversaire du jour, le staff l’aéroport international d’Alger ce même terrain, le DRBT a tenu les
RÉSULTATS la ville d’Oyo, située à 400 km au technique algérois, sous la conduite en déclarant : «On est pleinement Hamraoua en échec (2-2).
ET CLASSEMENTS nord de la capitale Kinshasa. Un de Bernard Casoni, compte sur concentrés sur ce match face à l’AS Seule éclaircie du côté des Rouge et
harassant voyage et surtout une pre- l’aide du Brésilien Valdo. L’ancien Otoho qui n’est pas une équipe Blanc, la rentrée probable des néo-
mière mauvaise nouvelle pour les coach du MCA, qui a travaillé aux facile. Selon les quelques rensei- joueurs que sont Chibane (ex-ESS),
■ Ligue 1 – 19e J Mouloudéens. En effet, arrivés sur côtés d’Arthur Jorge il y a trois ans, gnements en notre possession, elle
OM - MCA 1-0 Abdat (ex-JSK) et Mansouri (ex-
place, les Algérois ont été informé exerce actuellement au Congo et possède de très bons joueurs. On MCA). En tout cas, le match MCO-
JSS - ESS 0-0 que le stade, qui accueillera ce connaît cette équipe. doit donc prendre ce match très au
CRB - USB 1-0 DRBT risque de laisser des traces si
match aller face à l’AS Otoho, se Un adversaire à prendre très au sérieux pour revenir du Congo avec par malheur le MCO rate la mise, car
USMB - PAC 0-1 trouve à 100 km du lieu de leur sérieux, surtout que le team est un bon résultat.» T. A. S.
CSC - USMH 0-0 tout juste après le Mouloudia croisera
hébergement. Un premier quipro- le fer avec son voisin l’USMBA du
USMA - USMBA 1-2 quos, puisque les Mouloudéens qui coté de la Mekerra, et ce, dans une
Aujourd’hui
MCO - DRBT (16h)
ont dû faire, hier en début d’après- COUPE DE LA CAF rencontre qui sent déjà le soufre.
midi, plus de 200 km en aller et B. H.
JSK - NAHD (16h, h-c) retour pour s’entraîner, devront
faire le même trajet aujourd’hui
Le CRB arrache le match nul
Classement
1. CSC
Pts
39
J
19
et le jour du match, c'est-à-dire Le CR Belouizdad a décroché, hier, le match nul (1-1) face à son USMA 1 - USMBA 1
demain, pour donner la réplique à homologue malien, Onze Créateurs, en match aller du tour préliminaire
2. JS Saoura
3. USM Alger
31
30
19
19
la formation congolaise. Et ce n’est
pas là la seule contrainte rencontrée
de la Coupe de la CAF, disputé à Bamako (Mali). L’équipe hôte a ouvert
la marque peu avant la pause sur un penalty transformé par Samake.
El Khadra
-. MC Alger
5. MC Oran
30
29
19
18
par les Mouloudéens, qui devront
faire avec les fortes chaleurs et un
Au retour des vestiaires, le CR Belouizdad a réussi à niveler la marque
par Bechou sur un coup franc direct (63'). Le match retour aura lieu le
renverse la
6. Paradou AC
7. NAHD
28
26
19
18
taux d’humidité élevé, en sus du 20 février au stade du 20 Août 1955 d’Alger. A. C. vapeur
-. ES Sétif 26 19
9. O. Médéa
-. USMBA
23
23
19
19
CSC 0 – USMH 0 L ’USM Alger a raté hier l’occasion
de réduire l’écart sur le leader
11. CRB
12. US Biskra
22
19
19
19 Les Sanafir accrochés par les Harrachis du championnat de Ligue 1 et de
s’emparer de la deuxième place. Les
Rouge et Noir ont été battus sur le
13. JS Kabylie 18 18
--. DRBT
15. USMH
18
17
18
19 C omme prévu, la rencontre face
à l’USMH, avant-dernier du
championnat de Ligue 1, n’a pas
score de 2 à 1 par l’USM Bel Abbès
qui a réussi à renverser la situation
16. USM Blida 12 19 en seconde période, grâce au bon
été facile à négocier pour le leader, coaching de l’entraîneur Cherif El
■ Ligue 2 - 19e J malgré la différence de statut et Ouazzani. Pourtant les Usmistes ont
CRBAF - ASO 0-2 l’appui du public record ayant en- bien entamé la partie parvenant à
RCR - CAB 2-0 vahi les travées du stade Hamlaoui. trouver la faille dès la 13' par l’inter-
WAT - JSMS 0-2 Visiblement tétanisés par l’enjeu, médiaire du Marocain Hadjhouj d’un
ABS - MOB 1-0 les protégés de Abdelkader Amrani tir splendide suite à un joli service de
RCK - MCEE 2-1 ont péché par un jeu décousu et Derfalou. Le même joueur aurait pu
CABBA - ASMO 2-0 sans imagination. Si l’absence de doubler la mise sur la même action,
GCM - MCS 0-2 Belkheir (suspendu) a été pour mais son tir est passé légèrement à
PHOT : D. R.

JSMB - ASAM 2-0 beaucoup dans la piètre production côté.

clubiste, il n’en demeure pas moins Après la pause-citron, l’équipe de la
Classement Pts J que certains éléments sont égale- Mekerra est revenue avec de meil-
1. AS Aïn M’lila 37 19 ment passés à côté de leur sujet. leures intentions. Le coach Cherif El
2. MO Béjaïa 35 19 De leur côté, les Harrachis, venus ayant pourtant fait le plus difficile sa classe afin de sauver sa cage, les Ouazzani a joué la carte offensive en
-. JSM Skikda 35 19 défendre crânement leurs chances en éliminant son ange gardien, a tirs de Younes (51’ et 73’), trouvant incorporant Souguer à la place du
4. CABBA 34 19 de maintien, ne se sont pas beau- tiré dans les bras de Mazouzi. Ce à chaque fois sur leur chemin le défenseur Salhi. Et c’est lui-même
5. JSM Béjaïa 33 19 coup aventurés en attaque, ce qui fut d’ailleurs sa dernière action, dernier rempart clubiste. Malgré (Souguer), bien servi par Zouari en
6. ASO Chlef 32 19 ne les a pas empêchés de se créer car il est remplacé à la reprise par l’incorporation de Bezzaz et de profondeur, qui a remis les pendules à
-. RC Relizane 32 19 les actions les plus dangereuses Belamaïri. A partir de là, les locaux Cissé, le jeu du CSC n'a pas décol- l’heure, dans le dernier quart d’heure,
8. ASM Oran 26 19 du match, et ce, dès l’entame de la ont été plus dangereux, notamment lé. L’ultime occasion de scorer a été d’un tir croisé. Loin de se contenter du
9. A. Bou Saâda 24 19 première période, quand la tête de par l’intermédiaire de Lamri, dont celle d’Abid qui, bénéficiant d’une point du nul, les camarades de
10. MC Saïda 23 19 Bougueche est passée à quelques le centre n'a trouvé personne à la astucieuse remise d’Aroussi, n’est Benabderrahmane, véritable tour de
11. RC Kouba 20 19 centimètres des bois gardés par réception (48’), ou encore Abid, pas arrivé à battre de la tête Mazou- contrôle, ont procédé par des contres
--. WA Tlemcen 20 19 Rahmani. A la 28’, c’est au tour sevré de bonnes passes, qui a tenté, zi, qui a détourné la trajectoire du et sont parvenus à ajouter un deuxième
13. GC Mascara 19 19 du défenseur central Khelili, dont sans succès, un retourné acroba- cuir (88’). Les camarades de Zerara but par Tabti (85'). Un but qui permet-
14. MC El Eulma 17 19 la tête a été mal cadrée. La seule tique au point de penalty (64’). ont complètement raté leur match à tra à l’USMBA de se propulser à la 9e
15. CRBAF 16 19 occasion nette du CSC sera dans les En face, les camarades de Mazari, domicile, et l’occasion de creuser place et de s’éloigner de la zone de
16. CA Batna 15 19 arrêts de jeu, lorsque Rebih, dans opérant sur contre, ont obligé Rah- davantage l’écart sur leur poursui- turbulences. A. B.
la surface de réparation adverse, mani, par deux fois, à étaler toute vant. Mohamed B.

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 LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 10 février 2018

COMMENTAIRE

Une image
forte
Par Mohammed Larbi
n serait tenté de dire que depuis quelques

O semaines et même durant ces derniers mois,

il n’y en a que pour la Corée. Enfin presque,
et autant préciser d’emblée qu’il s’agit bien
de la péninsule coréenne dont l’histoire récente est
réapparue avec force à l’occasion d’un tir de fusée, ou
depuis hier des Jeux olympiques auxquels, cette fois,
les deux Corée entendent donner un sens particulier.
L’image de la sœur du leader nord-coréen, premier
personnage important même si officiellement elle
n’occupe aucune fonction officielle en Corée du
Nord, à fouler le sol du voisin sinon plus si l’on devait
analyser de près les affres de la guerre. Un conflit en
INTEMPÉRIES À TRAVERS LE PAYS pleine guerre froide et qui a eu pour effet de diviser en
deux la péninsule coréenne.

Grand froid et perturbations C’était donc tapis rouge et repas officiel, une grande
première plutôt inattendue au regard des événements
des derniers mois, avec de nouvelles menaces aggra-

de la circulation routière vées cette fois par le nouvel arsenal développé et

déployé par la Corée du Nord. Et puis, il y a les Jeux
olympiques avec une forte intrusion du politique, et
c’est tant mieux si cela pouvait aider à un certain dé-

D es chutes de neige ont

été enregistrées hier sur
les reliefs de l’Ouest
dépassant 900 mètres d’alti-
tude et qui se sont étendues
gel, et pourquoi pas plus dans un contexte post-guerre
froide mais dans lequel les données semblent plutôt
figées. Rien n’a changé dans cette région pourrait-on
dire sans risque de se tromper, jusque dans le discours
progressivement aux reliefs plutôt va-t-en guerre, mais que le bon sens a contri-
des wilayas du Centre et de bué à freiner. Mais si la symbolique est assurément
l’Est. L’épaisseur de la neige a forte, elle demeure tout de même limitée en termes
atteint les 10 cm. Ce début de d’impact, puisque dans cette région, la guerre a bien
l’année 2018 très froid a même pris fin en 1953, mais ses effets sont immenses, et ce,
affecté les régions du Sud. Il a
neigé abondamment, à la à quelque niveau que ce soit. A commencer par cette
PHOTO : D. R.

grande satisfaction des ligne de démarcation qui n’a jamais disparu et que
populations et des agriculteurs l’on dit la plus surveillée au monde. Mais autant dire
au moment où la campagne la plus dangereuse puisque cela se rapporte au risque
labours-semailles s’achevait. de guerre qui serait donc aussi grand.
Comme d’habitude à cette pé- la circulation routière. Plusieurs chemins coupés par la neige et Le BMS est émis chaque fois La course aux armements dans laquelle cette région
riode de l’année, Sétif s’est communes des wilayas de Tizi porter assistance aux habitants que les conditions météorolo- a été plongée paraîtrait donc logique puisqu’elle est
parée de son manteau blanc. Ouzou et Bouira ont été cou- suite aux intempéries enregis- giques sont plus ou moins
Les habitants sont soulagés pées à la circulation suite aux trées, indique un communiqué sévères sur les plans pluviomé- portée non seulement par un discours, mais aussi des
après avoir connu une situation importantes intempéries ayant du ministère de la Défense trique, de température, vent et actes. Mais autant parler d’aberration et de risque de
de stress hydrique extrêmement affecté des régions du pays ces nationale (MDN). En outre, la neige prévus dans une région destruction auquel s’expose désormais une partie
éprouvante l’été dernier. derniers jours, selon la consommation d’électricité est donnée. Il est diffusé à l’en- du monde. On croirait donc que le Nord, qui a opté
Les intempéries ont engendré Protection civile, assurant montée en flèche dans certaines semble des structures et orga- pour le développement de son arsenal nucléaire,
des désagréments sur certains «qu’aucune perte humaine ni zones où le thermomètre a flirté nismes chargés de la prévention pense s’être mis à l’abri de toute attaque d’où qu’elle
axes routiers qui ont perturbé dégâts matériels n’ont été enre- avec le négatif. L’hiver a décidé et de la sécurité publiques, vienne, se permettant même de menacer ses adver-
l'approvisionnement en pro- gistrés». Des détachements de d’être exceptionnellement notamment les médias pour une saires réels ou supposés. Une manière d’aller vers les
duits alimentaires de certaines l’Armée nationale populaire rigoureux cette année. large diffusion. Il permet aux
régions ou en gaz butane, (ANP) interviennent depuis Depuis quelques années, citoyens de prendre les disposi- autres dans une totale sécurité ? Peut-être bien si l’on
notamment dans les zones mardi au niveau de plusieurs l’ONM émet des BMS attirant tions nécessaires et d’éviter les devait prendre en considération le rapprochement
reculées. Cela a créé dans les endroits du pays, à l’instar de l’attention sur les bouleverse- désagréments, tels que les acci- avec la Corée du Sud, qui s’est plutôt accéléré ces
grandes villes des embouteil- Sidi Bel Abbès et Tlemcen, ments climatiques qui peuvent dents et le blocage des routes. dernières semaines, avec cette fois un niveau élevé de
lages ou des ralentissements de pour rouvrir les routes et les survenir d’un moment à l’autre. Kamel Benelkadi représentation.
Comme aussi la participation à ces Jeux dans le cadre
HOUDA-IMANE FERAOUN À GUELMA d’une équipe commune au moins dans une discipline.
Soixante-dix ans de rupture et d’isolement ont ainsi
«CYCMA DEVIENDRA LE FUTUR PARTENAIRE été rattrapés et avec force il y a tout juste un mois,
quand Pyongyang a annoncé sa participation à ces
D’ALGÉRIE POSTE» Jeux et l’envoi de multiples délégations, jusqu’à son
■ Houda-Imane Feraoun, ministre de la Poste, (ex-Sonacome) est une entreprise publique Orchestre national. Probablement guidés par le prin-
des Télécommunications, des Technologies et du économique de cycles, motocycles et application, cipe de précaution, certains se contentent de parler de
Numérique, a annoncé, jeudi dernier, lors d’un dont le siège et l’usine sont implantés à Guelma. trêve olympique. Et après ? dira-t-on alors ?
point de presse organisé en marge de sa visite de Sa notoriété a atteint son apogée juste après
travail et d’inspection dans la wilaya de Guelma, l’année 1975, date du lancement et de la
qu’une «commande pour Algérie Poste de 300
vélos, 300 motos et 700 scooters sont en cours de
commercialisation des produits phares. Un plan
de restructuration est intervenu en 2012 pour
météo
PHOTO : H. LYÈS

montage par l’unité de production Cycma de sauver l’entreprise d’une faillite certaine. Ce n’est Aujourd’hui Demain
Guelma». Et d’expliquer : «Cette dotation est qu’en 2014 que l’activité a été relancée. Au titre
destinée aux facteurs d’Algérie Poste, de la modernisation et de la pose de la fibre 4° ALGER 6°
principalement en fonction à Alger, afin optique, un projet a été lancé, dans la même 9° 13°
d’améliorer leurs conditions de travail et par là journée, à partir d’Héliopolis pour la pose de fibre
même encourager la production nationale.» Et de conclure : «J’ai dans la région est du pays, entre autres, de Guelma à Annaba 3° ORAN 6°
visité aujourd’hui le complexe Cycma. 80% des vélos et motos pour une longueur de 80 kilomètres ; Guelma-Souk Ahras sur 78 12° 14°
sont prêts à la livraison. A la fin du mois, le produit sera km ; Souk Ahras-Laouinet sur 70 km ; Annaba-El Kala sur 65 km ;
réceptionné pour Algérie Poste, quant aux scooters, une Annaba-Tarf sur 54 km et Guelma-Oued Zenati sur 40 km, -1° -1°
CONSTANTINE
première livraison sera effectuée durant le mois d’avril et la expliquent les responsables d’Algérie Télécom, sous une tente 12° 13°
seconde en mai. Nous souhaitons que cette société poursuive dressée à l’occasion. L'objectif de ce projet est d’augmenter la
ses efforts et, pourquoi pas, qu’elle devienne un partenaire bande passante du back bande national avec interconnexion des 5° 2°
d’Algérie Poste au vu des besoins.» Pour rappel, Cycma communes. Karim Dadci OUARGLA
16° 14°