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Avant-propos Il existe un malaise de la géographie actuelle, je l'ai éprouvé comme tout autre; j’en ai tant parlé avec mes collégues que j'ai fini par avoir Pimpression de me trouver enfermé dans un cercle vicieux de propositions et de déductions, J’en serais resté 1a si je n’avais pas essayé d’enseigner 3 des étudiants histoire de la pensée géographique. Mes notions dans ce domaine étaient vagues. Je me reportai donc aux ouvrages qui consacrent quelques pages & ces problémes, au «Traité de géographie physique > de de Martonne, au « Précis de géographie humaine » de Max Derruau. J'utilisai surtout la précieuse histoire de la géographie de R. Clozier. Je m’apercus que certains des problémes qui me tourmentaient depuis longtemps s*éclai- raient lorsqu’on les replacait dans une perspective historique. Je résolus done de faire un examen général de Vhistoire de la géographie et dépouillai la plupart des études frangaises et anglo-saxonnes consacrées la métho- dologie et A histoire de la géographic. Petit & petit, j’en arrivai 4 Pidée que nos doutes proviennent du conflit entre deux conceptions de la géographie : une maniére de voir tradition nelle que j'ai appelée classique, tournée plutét vers le passé et la recons- truction régionale, et une interprétation prospective qui n'est pas encore sire de ses voies, mais qui joue un rdle grandissant dans les recherches actuelles, Cette distinction rejoint celle qui a été proposée par Etienne Juillard dans l'allocution qu’il a prononcée 4 Rennes, A l’issue du colloque de géographie agraire de 1963. Cette géographie qui se fait, qui s’efforce Waccéder & la prévision et de participer ainsi plus activement aux projets des hommes d'action, il nous a semblé qu'il était intéressant de suivre son développement depuis la fin du siécle dernier ct de montrer ses méthodes et ses buts. C’est A l'étude de ce développement qu’est consacrée la seconde partie de cet essai : « Vers une géographie prospective ». La premiére partie, consacrée 4 I’étude de fa géographie classique, reprend un grand nombre de faits connus. Nous aurions pu la traiter plus rapidement si nous n‘avions pas eu le sentiment que le trouble actuel de la géographie s’expliquait par les accidents d’une histoire déja éloignée : le poids du déterminisme est beaucoup plus lourd qu’on ne le croit géné- ralement, car la critique que Vidal de la Blache et Lucien Febvre ont faite de cette doctrine est restée incomplete a certains égards. C'est de la que provient Ia rigidité de la géographie classique, et son refus d’accepter d'autres interprétations, Ceux qu’elle a formés ont le sentiment de possé- der toute la géographie. Un examen de leur point de vue montre qu'il correspond & une des maniéres de comprendre notre science qu’on retrouve depuis Ritter et Humboldt. 1

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