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Au sommaire
p.3 : Natation à Châtellerault
Journalistes : Inès Aggairi, Sarah Aggairi,
p.4-5 : Enfants de profs
Maxime Ait-Amara, Maëlys Barbarin,
p.6 : Prof de danse
Maëla Bergonnier, Hugo Blanchet, Arthur
p.7: Les dessins animés de notre enfance
Braguier, Thomas Danigo, Camille
p.8 : Métier DJ
Davignon, Alban Decourt-Mesa, Chloé
Dubreuil, Danlloba Fofana, Yaël Froger, p.9: Les travaux
Elen Gasparyan, Maxine Gillard, Laura p.10 : Journaliste en Syrie
Hoffmann, Noé Jaillot, Eva Labille, Mathieu P.11 : Ecrans, addic ?
Ledoux, Cléo Marcadal, Thomas Moreira p.12-13 : Une semaine végétarienne
Da Silva, Pauline Noiret, Stella Ovsepian, p.14 : Etre jeune SDF
Enzo Paquet, Pauline Poupeau, Lilly p.15 : Les grosses cloches
Schneider, Clarence Taverne, Mélissa p.16: Rencontre écrivaine , illustratrice
Verdin et Louka Jouneau. p.17: La grippe H1N1
p.18 : Quand nos animaux meurent
19 : La nuit du conservatoire
A Châtel’,
nagent des
dauphins
C’est le joli nom que le club de natation de Châtel-
lerault s’est choisi. Les Dauphins, c’est le groupe
©K’eskon attend
3
Enfants de Profs,
galère ou privilège ?
Etre enfant de prof, c’est une situation qui intrigue beaucoup dans les collèges ceux dont les
parents ne sont pas profs. K’eskon attend a donc voulu mener l’enquête. Apres avoir interro-
gé quelques enfants ayant eu ou ayant toujours leurs parents en tant que profs, leur avoir
demandé si ça leur a plu ou si ça leur plait, si ça a de bons côtés, nous leur avons parlé des
cliché à ce propos. Y-a-t-il du vrai dans ces clichés ? Par leurs réponses, nous avons eu un
aperçu de leur quotidien et cela nous a fait remarquer qu'en fait, tout dépend des parents.
Nous avons sélectionné deux exemples que nous trouvons intéressants et qui résument bien
l’ensemble de ce qui nous a été dit.
©K’eskon attend
4
Ils nous répondent
Alycia : "ça ne me dérange pas que ma
Nathan : "J'ai eu mon mère soit prof dans mon collège mais je ne l'ai pas
père en 6ème et en 3ème mais je suis pour prof et je n'aimerais pas, parce que pour moi,
tombé dessus par hasard. Je n'ai pas c'est ma mère et pas ma prof. Et puis, si j'ai des
vraiment aimé l'avoir pour prof mais bonnes notes avec elle, on va dire que c'est grâce à
c'était pas non plus une catastrophe. elle et qu'elle m'a donné les réponses. Pareil si j'ai
C’est vrai que ce que ne m’a pas plu, une mauvaise note, on va me demander pourquoi
c’est qu’avec lui, j’ai eu ma pire elle ne m'a pas aidée. Dans tous les cas, il y a des
moyenne dans cette matière. J'avais un avantages et des inconvénients. Quand t'oublies de
père assez cool donc il n’était pas vrai- faire signer un mot ou que t'es malade, elle est
ment au courant de tout ce que je fai- directement là mais ce qui n’est pas bien, c'est que,
sais. D'habitude quand mon père ren- quand tu bavardes ou que tu fais quelque chose de
trait, il racontait sa journée mais quand il ce genre en cours, tous les profs vont se précipiter
m'a eu pour élève, il ne le faisait pas car pour aller le dire. Quand j'allais entrer au collège, je
il ne voulait pas m'influencer. pensais donc que ma mère serait au courant de
C'est vrai que le côté positif, c’est que ça tout et que je ne pourrais rien faire mais, au final,
permet d'avoir une ressource, c'est à non c'est pas le cas pour tout. Les heures de colle
dire que quand je ne comprenais pas ou les mots dans le carnet, elle l'apprend de la
quelque chose, il m'aidait. Mais quand je même façon qu'un parent d'un autre élève et puis
réussissais, les autres me disaient : "C'est quand t'es pas un élève très embêtant, ca passe. Je
normal, ton père est prof." Ce qui, je ne pense pas qu'il y ait des personnes qui parlent
pense, est normal. Mon père était plutôt sur ma mère parce qu’elle est plutôt appréciée et
apprécié donc il n'y avait pas de per- puis même si c'était le cas, je m'en foutrais un peu.
sonnes qui disaient des choses dans mon Les élèves ont le droit d'aimer ou pas ma mère,
dos ; ils me disaient plutôt qu'ils l'ai- tout comme moi j'aime et je n'aime pas certains
maient bien. Je vous rassure : on ne peut profs. Ma mère ne veut pas nous faire profiter des
pas faire sauter les heures de colle et trucs du genre « savoir les notes ou les profs ab-
oui, on peut encore beaucoup moins sents ». Dans tous les cas on l'apprend comme tout
sécher mais ca ne m'est jamais venu à autre élève donc il n'y a pas de très grands change-
l'esprit. Moi, c'était mon père dans tous ments."
les cas donc je l'appelais "papa". Il est
vrai que j'étais au courant des notes et
des profs absents plus tôt que les autres Avec tous les témoignages que nous avons pu
mais ce qui est plutôt normal. Après, je avoir, nous savons maintenant que les clichés
sais que certains parents ne veulent pas ne sont pas tous vrais et c'est bien pour ça que
en faire profiter à leurs enfants." ce sont des "clichés". Un enfant de prof n'est
pas forcément "privilégié" par rapport aux
Le saviez-vous ?
autres élèves donc tout dépend des situations
et il y a beaucoup de cas différents.
Costa-
cheuse, Annie Da
En 2013, une cher cette
fait une thèse sur
Lasne a fait même sent
Pauline Noiret, Noé Jaillot, Stella Ovsepian et
nts de profs réussis
question: les enfa , à tous
Thomas Danigo
ux qu e le s autre s à l’école ? Et bien
m ie d’ensei-
olarité, les enfants
les niveaux de la sc
lleurs résultats.
gnants ont de mei
5
Sa passion,
Géraldine Jault est passionnée de danse
un métier
contemporaine. Elle a décidé de faire de sa
passion, un métier. Elle aime être touchée, les spectacles que je vais voir, les
émue et c’est pourquoi elle est enseigne la remises en questions nourrissent ma
danse contemporaine au Conservatoire pédagogie et la font évoluer en per-
Clément Janequin de Châtellerault. manence. De plus, au fil des ans, il se
crée un lien avec les élèves qu'on
suit depuis longtemps. Certains
élèves ont commencé la danse en
éveil ( à 4 ans) et poursuivent toutes
leurs études au conservatoire. Nous
©K’eskon attend
les voyons parfois jusqu'à 6 fois par
semaine! Nous les voyons évoluer,
passer de l'enfance à l'adolescence,
traverser des moments de doute
mais aussi de joie. Chaque parcours
Qu’-est ce qui vous motive à ensei- un regard subjectif sur le monde, est différent. La plupart d'entre eux
gner la danse contemporaine ? part et parle d'un état intérieur. Le resteront des amateurs éclairés, et
travail autour du poids, du lâcher d'autres se destinent à être profes-
Les échanges avec les élèves, le désir
prise, du contact ainsi que le métis- sionnels.
de faire partager ma passion pour la
sage avec les autres arts me plait
danse, de faire ressentir, d'utiliser le 5-Quel est le moment de l'année
beaucoup.
corps de manière expressive, poé- que vous préférez?
tique et musicale. J'ai avant tout Est-ce qu'on ne se lasse pas ?
J'aime particulièrement la période de
envie de transmettre aux élèves le
Oh non ! Je n'enseigne mai-juin où nous travaillons sur la
plaisir de danser, d'utiliser le corps
pas aujourd’hui comme j'enseignais création du spectacle chorégra-
comme vecteur d'expression et de
il y a dix ans mais c'est cela qui est phique. Cela donne lieu à des
dépassement de soi. Le corps n'est
fantastique. La formation continue, échanges très enrichissants
pas une machine mais un circuit
(notamment avec les musiciens et
d'énergie qui offre une
les techniciens du Théâtre).
palette de nuances et
de couleurs. Ce travail 6-Quelle est l'ambiance générale
sur l'intention est pour des cours?
moi primordial. L'ambiance est très bonne. Nous
J'aime être touchée, sommes une équipe très soudée,
émue, amusée, bous- nous échangeons beaucoup. Les mo-
culée...La danse con- ments d'échange et de convivialité
temporaine regroupe avec les élèves sont très impor-
plusieurs courants. tants. L'ambiance de la classe est
Mais il est tou- bien sûr différente entre un cours
jours question de liber- d'initiation ( 20 enfants de 6 ans ),
té, de nouveauté, de un cours ados ou un atelier adultes!
©K’eskon attend
6
Les dessins animés de
notre enfance !
Collégiens, surveillants, professeurs, tous connaissent, quel que soit leur âge, la
même nostalgie, celle des dessins animées « de notre enfance ». Parcours parmi des
héros qui changent selon les âges, des souvenirs souvent très personnels.
D
u coté des surveillants, Côté élèves, donc, on se souvient « Manège enchanté », animation
c’est très nostalgique et volontiers de ce qui passe encore de marionnettes qui ne passe plus
plus ou moins varié. Ils sur les écrans mais que l'on n'assu- depuis bien longtemps. « Ça reste
ont entre 20 et trente merait pas de déclarer regarder à pour moi un moment bien
ans et il y a donc des dessins ani- nouveau : Les « Mini-Justiciers », agréable », confie-t-elle.
més que l’on connaît encore au- « Miraculus Lady-Bug », « Oui- Verdin Melissa, Davignon Camille
jourd'hui mais aussi d'autres que Oui », «Totaly spies », « Bob
l'on ne connaît plus du tout. l’éponge »,
Pierre, par exemple, cite un dessin les Bisounours », « Télétobies »,
animé inconnu pour « Foot de rue » et « Franklin ».
nous : « Funcky cops » qui a l'air Beaucoup déclarent que cela les
de l'avoir beaucoup marqué. « J'en faisaient vraiment rire mais plus
loupais pas un !, dit-il, et si ça pas- aujourd'hui. Pourtant, on en
sait encore, je le regarderais ! ». trouve qui disent voir volontiers
Nous n'en saurons pas plus. «Oggy et les Cafards » ou « Oui-
Celui d'Emilie, on le connaît. Elle Oui » ; une parle de « Dora »
évoque « Olive et Tom » et ça qu'elle regarde encore.
nous surprend : on a toujours con- « Avant, je faisais ma pé-
sidéré que c'était un dessin animé tasse parce que je con-
de « garçon ». Sa collègue, Anaïs, a naissais des mots
d'autres critères. Elle regardait anglais », avoue-
« Raz Moket » : « Parce que c'était telle.
« con », avoue-t-elle, et c'est ça Enfin pour con-
qui me faisait rire. » Elle regardait clure ce petit
aussi les Cartoon le dimanche, tour vers le pas-
c'était sa routine. Enfin Charlotte sé, on s'aper-
avait des choix plus çoit que le des-
« conformes » : c'était les « Totaly sin animé reste
Spies » qui la rendait contente même souvent
mais qu'elle ne regarde plus et les proche des
« Pokemon » qu'elle aimait beau- adultes plus
coup au point de chanter sur le « anciens. Il y
générique. Et aussi « KD2A » que a, par
nous ne connaissions pas, mais exemple, cette
elle, elle était presque fan. professeure
Jeunes mais déjà nostalgiques de technologie
On a beau n'avoir que 14 ans, on qui ne peut
peut déjà s'offrir le luxe de la nos- s'empêcher
talgie. Et les dessins animés, c'est d'une certaine
encore le meilleur moyen de se tendresse pour
rappeler son enfance même si une animation de
celle-ci est encore très proche. son enfance : le
7
DJ ONE Up :
DJ et danseur !
Nicolas Guilloteau, Dj One Up, 35 ans, nous l’avons rencontré à La
Rochelle où il se produisait pour un spectacle de danse. Portrait d’un
DJ atypique, artiste complet qui met sa science des platines au service
des battle hip hop.
8
(…) J'avais
la chance Les travaux de la ville
d'avoir ça à
la maison côté coulisses
depuis tout
petit ; ça a Gyslain est dessinateur à la mairie de Châtellerault.
toujours été Sous son crayon naissent des plans et c’est un peu la
présent » ville transformée qu’il dessine. Ce sont les travaux de
Cela me la ville côté plans. Rencontre dans les coulisses.
procurait et
Q
me procure uand on doit faire un détour, quand on doit
encore de attendre qu’un feu provisoire veuille nous don-
bonnes sen- ner le passage, on proteste souvent contre
sations » « tous ces travaux » qui fleurissent dans la ville.
Sa musique Nous avons cherché à savoir comme tout cela se préparait
de prédilec- et nous avons rencontré un de ceux qui prévoient, élabo-
tion rent, dessinent.
Dj One up Gyslain parle d’abord de la longue préparation du chantier.
écoute tous les styles, « j'ai pas de barrière à ce Si l’on prend, par exemple, le chantier qui a présidé à la
sujet ». C’est d’ailleurs ce qui lui permet de création du rond-point du Loft, ou du nouveau parking de la
créer des sons spécifiques pour danser. « On gare, on a dû passer, côté plans, par 6 étapes. La première
fait appel à moi pour des battles et compéti- étape est celle de la conception d’un croquis des travaux
tions de danse, et des soirées lors d’événe- voulus par les décideurs. La deuxième étape est la concep-
ments » tion d’un nouveau croquis plus élaboré. La troisième étape
Nicolas utilise beaucoup de sample pour ses est celle de l’estimation du projet. La quatrième étape est
productions et compose aussi de la musique celle de l’appel d’offres qui veut que la mairie trouve une
pour des compagnies de danse. entreprise qui réaliserait ce projet au plus bas prix. La cin-
Battle quième étape est celle des travaux. La sixième étape est
Nicolas est très sollicité lors de battle de
danse en France et à l’étranger. Il est large-
ment reconnu comme étant un spécialiste
dans le domaine. Il se décrit davantage
« passionné plus que « spécialiste », la re-
cherche de cette musique spécifique aux
battle lui plait beaucoup. Il adore aller dans
les magasins de vinyle écouter des artistes ©Montage K’eskon attend
qu’il ne connait pas, rencontrer de nou-
velles personnes à chaque événement,
celle la réception des travaux qui est effectuée à la fin des
l'ambiance est différente selon les lieux. « Je
travaux.
suis curieux et cette culture (culture hip hop)
Une course derrière les travaux
me le rend bien. Je suis aux platines depuis
Lors des travaux, il peut se produire des imprévus. Le dessi-
2000, les gens me reconnaissent par ma signa-
nateur explique que si cela se produit, l’entreprise qui s’oc-
ture musicale, j'essaie toujours d'amener des
cupe des travaux ne paye pas de pénalité de retard mais
nouveaux morceaux originaux, de surprendre.
doit fournir une preuve des circonstances qui ont justifié ce
Je fais ce que j'aime avant tout!! »
retard. Mais avant cela, l’entreprise a un peu de temps (15
Création en cours … jour à 1 mois) pour préparer son équipe, les matériaux et
Actuellement, Nicolas créé pour la matériels pour les travaux. Sachant que le nombre de maté-
première fois un spectacle avec 3 riel et aussi de personnes sur le chantier dépendent majori-
musiciens et 3 danseurs. Le projet tairement de la taille des travaux, vous saurez enfin pour-
se nomme CROWD et sera termi- quoi il y a parfois des ralentissements en ville.
né fin 2018. Nous avons hâte de
le découvrir! Maxime Aït-Amara
Eva Labille
9
Syrie : les dessous
d’une guerre
Pour comprendre ce qui se cache derrière la guerre en Syrie, nous avons sol-
licité, à Keskon Attend, l’avis d’une spécialiste. Et elle a bien voulu répondre
à nos questions. Correspondante de guerre, écrivaine et journaliste ayant
travaillé pour « Le Monde », voici les puissantes révélations d’Adeline Che-
non Ramlat qui a vécu dix ans en Syrie et qui s’y rend encore chaque année.
Un avis parmi d’autres mais qui s’est construit sur le terrain.
10
Comment décrocher
sans tout couper ?
Les jeunes adolescents sont de plus en plus confrontés aux écrans ( télé-
vision, tablette, téléphone, ordinateur ). Quels en sont les différents
effets sur la santé ? Pascal Boissel, psychiatre, nous explique tout ce
qu’il y a à savoir sur les dangers des écrans.
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Demain, végétariens ?
Seriez-vous capable de rester une semaine sans manger de viande ni poisson ?
Eux l’on fait ! Maëlys, Mélissa, Mathieu, Alban, Elen, Laura et Enzo, journalistes
de « K’eskon attend » ont tenté de réaliser un défi : ne manger ni viande ni
poisson pendant une semaine. Récit et impressions.
JOUR 1 : JOUR 4 :
Pour ce premier jour, nous n’avons pas ressenti un Enzo commence à regretter son choix. Il nous ex-
besoin de manger de la viande. Mais pourtant Ma- plique : « j’ai vraiment envie de manger de la viande
thieu, dès le début, a commis une étourderie en de me faire plaisir sur certain plats ». Alors que Lau-
mangeant du saucisson. Il s’explique : « En sortant ra, Maëlys et Alban ont trouvé plusieurs astuces
des cours, un de mes amis a acheté de la nourriture, pour remplacer les protéines animales en mangeant
un petit sac de saucissons d'apéro. Il m'en a proposé du quinoa, en achetant des produits végétariens
un et, oubliant le projet, j’ai accepté d’en manger. » (steak au soja…) ou en changeant le steak dans un
Il fera mieux demain. hamburger par une tranche de butternut (courge)
une grande découverte !
JOUR 2 :
Nous nous rendons compte que l’on doit se priver JOUR 5/JOUR 6 :
de petits plaisirs de la vie quotidienne comme les Vivement le retour à la normale car les tentations
bonbons qui contiennent des substances animales. sont grandes autour de nous ! L’envie d’un bon
Le père de Maëlys, lui, qui avait accepté de relever le steak se fait sentir. On en a tous marre c’est beau-
défi avec elle, jette déjà l'éponge ! Dans les autres coup trop long !
foyers, certains de nos parents nous narguent en
insistant sur le fait qu’ils mangent de la viande et du JOUR 7 :
poisson. Pas très sport ! Enfin la délivrance, nous sommes tous contents d’en
avoir fini et nous retrouvons le goût des protéines
JOUR 3 : animales à notre manière. Enzo et Maëlys décident
La fatigue commence à se ressentir. En effet, auto- d’aller au fast-food, Laura opte pour une côte de
suggestion ou pas, nous nous sentons « en manque bœuf...
de protéines animales » et nous déconcentrés pen-
dant les cours. « J’ai du mal à me tenir
sur mes jambes et à aligner un pied
devant l’autre, j’ai une grande envie de
dormir » dit Mélissa. Mathieu, quant à
lui, a décidé d’abandonner : « Mon
père m’embêtait en me faisant des
remarques sur ce que je mangeais et
en me mettant son assiette de viande
sous le nez. De plus, j’avais vraiment
©Montage K’eskon attend
12
©Montage K’eskon attend
13
Sans-abri :
un combat quotidien
Marronnier de l’hiver, le thème des sans-abris est forcé-
ment arrivé jusqu’à nous. Pour que nous nous rendions
compte que cette situation n’est jamais banale, toujours
difficile. Nous proposons donc d’aller à la rencontre de
deux jeunes, endurcis par la vie. Touchants et attachants,
ils se sont confiés à nous avec la plus grande des sincérités.
W
anadi, elle, était assise, là, à même le pense aussi que la plupart des gens les regardent
sol, bravant une pluie glaciale. Son co- avec indifférence, ou les considère comme des vo-
pain, William, arrêtait quelques pas- leurs, des clochards. A l’inverse, la rue leur a permis
sants avec égard et politesse pour demander de faire d’inoubliables rencontres dont ils se souvien-
quelques pièces qui leur serviraient à subvenir à nent un peu émus mais qu’ils ne partagent pas.
leurs besoins primaires : voilà notre première ren- Aujourd’hui, ils s’efforcent de profiter de leur jeu-
contre. nesse et de poursuivre leurs rêves. « Notre objectif ?
Elle a 21 ans, lui, 22. Ils sillonnent les routes de France Rejoindre l’Amérique du Sud », confient-ils.
depuis deux ans. Aujourd’hui, malgré toutes des dé- Bon courage à eux.
ceptions qu’ils ont pu connaître au fil des rencontres,
Cléo Marcadal, Inès Aggairi
ils ne rechignent pourtant pas à raconter leur combat
quotidien pour survivre. Comment ils s’organisent,
14
Y a quelque chose
qui cloche ?
C'est un nom peu vendeur : une cloche, c’est pas bien malin.
Et pourtant à Châtellerault, on en fait l'objet d'une exposi-
tion sur toute l’année. On peut la voir à l'Hôtel Alaman jus-
qu'au 17 juin et s'y persuader que c'est même une richesse
patrimoniale. On a visité pour vous...
©K’eskon attend
L
e nom de l'expo, c'est sim- blions pas l’angélus !
plement « cloches », tout Histoires de cloches nous pouvons regarder des
bêtement. Mais on précise On explique aussi que la cloche a un documents vidéo et c'est là
tout de suite que l'objet, effet protecteur car, au Moyen Age, que l'on peut rencontrer
c’est «l'extraordinaire patrimoine sa voix divine était sensée éloigner les Jacques Daunizeau un carillon-
campanaire » et là, lexique savant intempéries, mais que c’est égale- neur de Châtellerault. Une ren-
aidant, on ne peut plus ne pas pren- ment, en soi, une œuvre d’art. On contre qui permet de com-
dre au sérieux l'événement. On entre parle plus loin de la fonction spiri- prendre comment marche le
et on se renseigne. On découvre tuelle de la cloche qui est le lien entre système qui actionne les
d'abord les nombreuses affiches de l’humain et le divin quand elle est cloches et les problèmes du
l’exposition qui contiennent, de nom- cloche d'église. On s'intéresse enfin système électrique. Il explique
breuses informations sur les cloches. aux histoires de cloches comme celle comment utiliser les carillons
Il n'y a plus qu'à se laisser guider. La de la cloche de Jeanne d’Usseau ou et aussi à quoi ils servent, dé-
première affiche explique le passage encore l’histoire des fondeurs qui monstration à l'appui puisque
du mécanisme manuel au mécanisme sillonnent les campagnes pour fabri- des morceaux sont joués. C'est
électrique : il y a donc une histoire quer de nouvelles cloches. On ra- en vidéo aussi qu'on peut faire
des cloches. La deuxième affiche conte la cloche Russe, célèbre à Châ- le tour des cloches de Châtelle-
parle des inscriptions gravées sur les tellerault, et on n'oublie pas les caril- rault, un voyage qui s'achève
cloches qui ont toutes une significa- lons historiques, rares, car le fonc- par le toucher, une grosse
tion particulière : il y une littérature tionnement du mécanisme est très cloche trône dans la salle. De
des cloches ! La suivante dit que la compliqué à produire. quoi satisfaire le curieux.
cloche est un instrument à percus- Enzo, Hugo, Maëlys, Clarence
sion, qu'elle
©K’eskon attend
produit une
vibration so-
nore en étant
frappée par
un battant ou
un marteau
de fer ou
d’acier. On
peut donc la
prendre dans
son aspect
musical,
comme ins-
15
©K’eskon attend
Écrivaine, illustratrice
et... secrétaire
Son rêve était de dessiner pourtant elle est devenue secrétaire. Après un
détour, elle a réalisé son rêve. Aujourd'hui, elle est écrivaine-illustratrice.
langue française
et son côté poé-
«
tique a, à nou-
à dix ans je veau, subjugué
voulais faire Hélène. Puis, la
les Beaux naissance de ses
Arts ». Elle enfants lui a
s'appelle Hélène Valentin. Depuis donné envie
toute petite, elle adore dessiner. d'écrire des
©K’eskon attend
16
Souvenir de
la grippe
H1N1
©K’eskon attend
Louka, 15 ans, est un rescapé de la grippe H1N1 qui
a tant fait parler d'elle en 2009. Il était encore petit
mais se souvient très bien de cet épisode qui l'inscrit
un peu dans l'histoire du début du siècle. Rappelons-
(…) Une fois le manuscrit réalisé, on passe à la deuxième nous la panique à l 'époque, la campagne de vacci-
étape : le scénario. Le scénario, c'est la disposition des per- nation catastrophique qui coûta 2 milliards d'euros
sonnages pour avoir une certaine dynamique et une cer- pour n'aboutir qu'à 8% de français vaccinés. Louka,
taine cohérence dans les illustrations. lui, se souvient de l'inquiétude de ses
Une fois le scénario réalisé, Hélène fait les illustrations : proches et de la peur des autres d'être con-
d'abord au crayon à papier puis elle repasse au stylo indé- taminés.
lébile et, enfin, elle met de la couleur. La couleur, elle la fait
à l'aquarelle pour la fluidité, les nuances et l'intensité.
Après ça se corse : une fois l'original réalisé, Hélène le
Ç a a commencé tout bête-
ment par une visite chez le
decin qui lui a dit : « Tu es ma-
mé-
scanne dans un logiciel de mise en page. Elle colle le texte lade ». Il n'a pas compris tout de suite,
sur les illustrations tout en respectant une liste de règles trop petit pour dramatiser son entrée à
pour l'imprimeur, puis, une fois scanné, le livre (pas encore l'hôpital. Il s'est donc rendu en urgence à
monté) est envoyé à l'imprimeur. Ensuite un « bon à tirer » l’hôpital de Châtelle- rault. Et c'est là, qu'ils
lui est renvoyé par l'imprimeur ; c'est une sorte de contrôle ont commencé à s'agiter : « Ils m’ont donc endormi,
puis de retour dans une chambre, ils m'ont posé des
pour vérifier que tout fonctionne bien.
patchs spéciaux. »
Une fois le tout vérifié et revérifié l'impression est lancée Il a très mal vécu cet épisode. Il était souffrant, il
(ici 1000 livres). avait du mal à respirer et trouvait le temps très
long : il devait rester allongé et ne pouvait donc pas
Un métier varié et riche de rencontres faire grand chose. Il avait bien sûr la visite de sa fa-
Hélène Valentin ne se contente pas seulement d'écrire et mille mais ça l'impressionnait. Il pleurait en les
d'illustrer ses livres. Sur demande, elle illustre des poèmes, voyant obligés de mettre un masque pour pénétrer
dans sa chambre. Il ne comprenait pas vraiment ce
des événements comme des mariages : « Une dame est
qu'il se passait. De temps à autre, plus habitué, il
venue me voir un jour sur mon stand et m'a dit : « Vous
commença à jouer à des jeux de société avec sa fa-
allez peut-être me prendre pour une folle, mais je voudrais mille. C'était à peu près son seul passe-temps entre
que vous illustriez mon mariage ». Elle a également fait des les piqûres. Les bons moments ? Il devait boire beau-
affiches et des cartes postales. coup de jus de fruits et il recevait des dessins de ses
camarades de l'école qui voulaient l'encourager à
Dans ce métier, Hélène apprécie beaucoup le fait de ren-
garder l'espoir.
contres du monde.
La sortie de l’hôpital
A la question de savoir si elle compte s'arrêter un jour,
« Quand je suis sorti de l’hôpital, je me sentais super
elle répond : « J'aurais du mal ! J'aurais du mal car c'est un
bien. Je sautais partout et j’avais envie de tout cas-
métier, une passion, une façon d'être. Je ne suis pas aux 35
ser tellement j'étais heureux. Ma mère était heu-
heures, mon travail c'est tout le temps : quand je fais un reuse aussi de me voir dans cet état. » Cependant,
dessin d'autres prennent un tricot. Des fois, je reste le soir ce qui l'a troublé, c'est l'histoire du masque.
jusqu'à 23 heures car j'ai besoin, j'ai envie. Quand je pars « Quand je suis sorti, j’ai dû porter un masque pour
en vacances, je prends mes ne pas donner ma maladie et je suis resté un mois et
carnets de croquis parce que demi chez moi avant de retourner à l’école pri-
j'éprouve le besoin de dessi- maire ». Une expérience qu'il n'oublie pas et qui lui
ner. C'est mon tout ». fait sentir aujourd'hui qu'il est heureux d'avoir
échappé à quelque chose : ça donne du prix à sa
Gasparyan Elen et Schneider famille et à ses mais. « Je n'ai besoin de rien
Lilly d'autre », dit-il.
17
Plus que de simples
animaux de compagnie...
Que ressentez-vous lorsque vous perdez votre animal de compagnie? Pour
répondre, rencontre avec le vétérinaire Christian Collinot de la clinique du
Roc à Châtellerault et quelques personnes du collège Descartes .
C
hristian Collinot, vétérinaire, sait bien
décédée d'une tumeur. Elle avait 7 ans. C'était il y a
combien il est difficile et délicat d'annon-
une quinzaine d'années. Charlotte nous a raconté
cer le décès d'un être cher à la famille.
qu'un jour pour faire taire sa chienne qui aboyait
Les vétérinaires ne sont pas préparés à
dehors, elle avait passé sa main à travers la vitre et
ce genre de difficulté. Quand il faut annoncer un
sans s'en rendre compte elle s'était ouvert le bras.
décès, il faut juste avoir de l'empathie et du respect
Quand Yara était petite, elle se cachait tout le temps
pour l'animal. « Toutes les familles savent qu'elles
sous les meubles, ç'a l'amusait beaucoup.
peuvent venir nous reparler ou se faire expliquer des
causes ou des raisons qu'elles n'auraient pas com- Téophan lui, a juré de ne plus en avoir après le dé-
prises » affirme Christian. cès de son chien Amel il y a deux ans.
Ensuite, il faut faire une déclaration de décès si l'ani- Julie, elle, a fait pousser un prunier juste devant la
mal est pucé ou tatoué. Pour l'enterrement de son tombe de sa chienne Ophélie.
animal de compagnie, on peut se rendre dans un Quant à Fidji, le petit chat de Noé, décédé devant la
cimetière spécialisé d'une compagnie, de même maison familiale à seulement 8 mois, il a été enterré
pour l'incinération. On peut aussi enterrer son ani- dans le jardin. . Noé et sa famille l'avait recueilli à
mal dans son jardin à condition qu'il soit léger ; les ses deux mois, ils lui donnaient le biberon. Réglisse
animaux lourds et grands sont interdits. Le pro- avait 7/8 ans et commençait à se faire vieux. Ce chat
blème dans ce métier, c'est d'oublier les petits pa- s'est fait renverser par une voiture et Pierre, son
tients qu'ils ont souvent soignés." De plus, parfois jeune propriétaire, nous fait part de sa tristesse : il a
quand la douleur est trop importante, il nous faut les vraiment été touché par le décès de son ami.
aider à partir par euthanasie, ce qui est le plus com-
pliqué dans notre métier". Pour conclure, l'animal de compagnie est un
membre de la famille à part entière.
L'euthanasie chez le vétérinaire est l'ultime recours
pour épargner à un animal sa douleur. On remarque aussi qu'une grande partie des fa-
milles enterrent leurs animaux dans leur jar-
Quelques témoignages de collégiens din. Beaucoup de gens sont nostalgiques en repen-
Quand les jeunes parlent de la disparition de leurs sant à leurs compagnons défunts.
animaux de compagnie, ils ne peuvent le faire sans Sarah Aggairi et Chloé Dubreuil
rappeler le souvenir de leur vie. C’est le cas pour
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La nuit des conservatoires
en pleine lumière
On y découvre le monde des artistes et des danseurs, un monde qui pourrait donner
envie à certains. La nuit des conservatoires, c’est partout en France mais aussi à Châtel-
lerault. Des lumières de partout, une soirée bien animée, une ambiance plutôt
agréable… Direction le conservatoire Clément Jannequin !
©K’eskon attend
L
a nuit des conservatoires, c’est un événe- La nuit des conservatoires demande beaucoup d'orga-
ment national qui a lieu depuis 5-6 ans sur nisation. À Châtellerault, cela fait longtemps que les
toute la France. Sur Châtellerault, c'est la professeurs, la direction et l'administration travaillent
deuxième année qu'a lieu cette soirée, à pour organiser cette soirée. C'est un événement qui a
l’initiative de plusieurs professeurs qui, connaissant prit plus d'ampleur que l'année dernière car organisé
cet événement qui se déroulait dans d'autres conser- autour de petites séquences qui durent entre 10 et 15
vatoires, ont eu envie de le faire à Châtellerault. minutes qui se passent simultanément et sont jouées
L’objectif est simple. Il s’agit dans un temps court de plusieurs fois de façon à ce que le plus de monde pos-
révéler la grande diversité de ce qui se passe dans un sible puisse y assister.
lieu comme celui-ci. C'est l'occasion de montrer au
L’accueil par le public ? Il est plutôt bon. Les réac-
public tout ce qui peut se passer dans un conserva-
tions tournent toutes autour de « on découvre un
toire en terme de musique, de danse et de théâtre,
autre monde » ou « c'est une soirée fantastique ». Un
dernière discipline qui vient d'arriver au conserva-
retour très positif, dont le seul bémol est qu'il y avait
toire de Châtellerault. Les prestations sont faites par
beaucoup de monde et que c'était dur de pouvoir voir
et pour les petits élèves, par des adolescents, par des
toutes les prestations. Cependant, pour garder la dy-
adultes et il y a aussi des représentations qui sont
namique, éviter la lassitude du public, cette nuit des
faites pour les touts petits puisque qu'à Châtellerault,
conservatoires ne sera peut être organisée que tous
le conservatoire accueille de très petits enfants. Il y a
les deux ans.
de l'éveil musical pour les élèves venant des crèches
de Grand Châtellerault. Stella