Numéro Spécial consacré à l'Exposition de la " Section d'Or "

Première Année — N° 1 vendu exceptionnellement 0.50 9 O c t o b r e 1912

LA SECTION D OR
RÉDACTION - ADMINISTRATION ABONNEMENTS Secrétaire de la Redaction
î'3 Place Emile G o u d e a u , Paris )8« France et Algerie Étranger PIERRE REVERDY

Adresser toute la Correspondance à í an.... Les manuscrits non insérés ne sout

M. P I E R R E DUMONT 6 mois.. 3 fr. pás rendus.

MBOmRS Jeunes Peintres ne vous frappez pas!

Quelques j e u n e s gens, écrivains d'art, peintres, poè-
Guillaume Apollinaire tes, se réunissent pour !défendre leur idéal plastique,
c'est• l'idéal même.
Roger Allard
Le titre qu'ils d o n n e n t à leur publication: la Section
Gabriele Buffet d'Or, indique assez qu'ils ne se croient pas isolés d a n s
l'art et qu'ils se rattachent à la grande tradition. 11 se
René Blum trouve qu'elle n'est p a s celle de la plupart des écrivains
d'art populaires de notre temps. C'est tant pis pour ces
Adolphe Bassler écrivains d'art.

Marc Brésil Quelques-uns d'entre eux, p o u r donner du poids à leur

légèreté, n'ont p a s !hésité à demander que leurs opinions
Max Goth entraînassent des sanctions pénales contre les artistes
dont ils n'aiment point les œuvres.
Ollivier Hourcade
L'a passion aveugle ces pauvres gens. P a r d o n n o n s -
Max Jacob leur •car ils ne savent pas ce qu'ils disent. !C'est au nom
de l a nature q u e l'on tente d'accabler les peintres nou-
P i e r r e Mull or veaux.

Jacques Nayral 011 se d e m a n d e c e que la nature peut aivoir de com-

m u n avec les productions de cet• art dégénéré que d é f e n d
Maurice Princet la citadelle de la rue Bonaparte ou avec les peintures
des piètres héritiers des maîtres impressionnistes.
Maurice Raynal
Bien plutôt• ! amèneraient à l'étude de la nature les
P. N. Roinard sévères investigations des jeunes maîtres qui, avec un
courage admirable ont relevé le nom burlesque sous
Pierre Reverdy lequel on avait voulu les ridiculiser.

Les cubistes, à quelque tendance qu'ils appartiennent,

André Salmon
apparaissent à tous ceux qui ont souci de l'avenir de
l'art -comme les artistes les p l u s sérieux et les plus inté-
Paul Villes
ressants de notre époque.
André Warnod Et à ceux qui voudraient nier une vérité aussi évidente
on répond que si ces peintres n'ont point de talent, que si
Francis Yard leur art est indigne d'être admiré, ceux qui font métier
 de g u i d e r le g o û t d u public n'ont pas à s'en occuper. Renoir d'impressionnistes, le terme de « cubistes » perd
de jour en jour de sa signification si tant est qu'il en eu
P o u r q u o i t a n t de colères, m e s s i e u r s les censeurs?
j a m a i s de bien définie. « Ils étaient dix, il y a un an, ils
Les cubistes ne vous intéressent-ils point? Ne vous y sont cinquante, cette année », affirmait, l'autre jour,
dans une grand quotidien, un courtier en c h a m p a g n e
intéressez donc point. Mais voilà des cris, des grince-
qui, d a n s sa marmotte classique cale les vénérables
ments de dents, des appels au gouvernement, bouteilles de vin beaucoup plus recommandable que
lui, Ibien sûr, !avec des petites diatribes contre chaque
Tant de fiel enlre-t-il au cœur des critiques d'art,
tentative d ' a r t qui lui a paru ou du moins qu'on lui a
cette violence, ces l a m e n t a t i o n s prouvent la vitalité de dit, être résolument dégagée de toute idée malpropre-
la n o u v e l l e p e i n t u r e et les œ u v r e s qu'elle p r o d u i t feront ment commerciale. Eh ·bien! p o u r une fois, il avait rai-
l ' a d m i r a t i o n d e s siècles, t a n d i s que les p a u v r e s détnac- son, ce garçon. Si Ibien que le développement pris en
quelque temps, p a r ce mouvement d'art, a été si consi-
leurs de l'art français contemporain, seront vite
dé rable, !que ses adeptes ont cru devoir !réunir leurs
oubliés. efforts dans cette exposition en dépit des courtiers de
quelque partie qu'ils soient, des personnes qui aiment
11 11e f a u t p a s o u b l i e r q u e l ' o n a t i r é d e s c o u p s d e feu
la nouveauté à condition qu'elle ressemble à l'ancien
sur Victor Hugo. Sa gloire n'en fut point diminuée. Au et de ceux-là ,même dont parle La Rochefoucauld qui,
contraire. pour être des sots !pourvus de quelque esprit, n'en ont
pas •moins aucun j u g e m e n t honnête.
Guillaume APOLLINAIRE.
Cette exposition me semble encore complète, parce
qu'elle offre une série de tempéraments infiniment va-
riée. fl y a là des réalistes et des sensuels, des idéalistes
L'EXPOSITION et des intellectuels, des impulsifs et des pondérés, des
sages qui, selon la prescription d u philosophe gTee,
DE
« mêlent à leur sagesse un grain de folie » et aussi des'
fous qui tempèrent leur folie de quelque sagesse.
« LA SECTION D'OR
En un m o t , 011 r e n c o n t r e là, une riche floraison de
personnalités diverses telles qu'on en peut voir dans
toute p é r i o d e artistique de q u e l q u e valeur, c o m m e nou?
La principale caractéristique de l'Exposition de la le v e r r o n s t o u t à l ' h e u r e .
S e c t i o n d ' O r a u r a é t é le p r e m i e r g r o u p e m e n t a u s s i com-
Je ne rappellerai pas ici les p r i n c i p e s de la seule
plet d e t o u s les a r t i s t e s qui a u r o n t i n a u g u r é le x x ' siècle
peinture !qui soit d i g n e d e ce nom e t q u e •ces esprits
par des œuvres nettement représentatives des goûts,
brillants ont codifiés. Quelle plus belle idée q u e cette
d e s t e n d a n c e s , et d e s i d é e s q u i le c a r a c t é r i s e r o n t entre
conception d'une peinture pure et q u i n e soit p a r consé-
t o u s . J u s q u ' e n l ' a n n é e 1910 l e s s e u l s i n i t i a t e u r s d u mou-
quent ni descriptive, ni a n e c d o t i q u e , ni psychologique,
voment, à d e s litres d i v e r s que nous étudierons p a r ail-
ni !morale, ni sentimentale, ni pédagogique, ni enfin
1
leurs, P. !Picasso, J. Metzinger et G. Braque, avaient
décorative? Je ne dis p a s que ces dernières façons de
d o n n é n a i s s a n c e a u t e r m e de « i C u l b i s m e ». Cependant,
c o m p r e n d r e la peinture soient à négliger mais on ne peut
depuis cette époque, le nombre croissant des artistes
contester, en effet, qu'elles s o n t i r r é m é d i a l b l e m e n t infé-
q u i les o n t s u i v i s et q u i ont a p p o r t é de telles contrilbu-
rieures. La peinture, en effet, 11e d o i t être q u ' u n art
tions nouvelles à la recherche de la vérité, qui ont
dérivé de l'étude des f o r m e s d a n s un but désintéressé,
déployé tant d e c o u r a g e d e v a n t les attaques inévitables
c'est-à-dire sans aucun des buts que je viens de citer.
de la critique, et qui v i e n n e n t de d é t e r m i n e r un affole-
m e n t si c o m p l e t p a r m i c e s j u g e s q u i t r a i t e r a i e n t voJoi:- Quelle p l u s noble élévation de pensée, et quel plus
tiers de r a d o t a g e les p r o p o s s u r a n n é e s d e l e u r s ancêtres f r a n c r e l u s de p l a i r e a u x b a d a u d s i g n a r e s de ces gran-
alors qu'au fond, les pauvres, pensent précisément des foires de la peinture, q u i s'abritent annuellement
c o m m e e u x , ce n o m b r e , d i s - j e , a é t é si c o n s i d é r a b l e et si dans les Halles de sinistres avenues, qu'elles ,soient
valeureux qu'il semble bien difficile aujourd'hui de d'Alexandre 111 o u d'Antin?
g r o u p e r tous ses r e p r é s e n t a n t s sous une étiquette spé-
Que dire de cette riche floraison d'idées nouvelles
ciale. La différence entre M e t z i n g e r et P i c a s s o est aussi
t o u j o u r s b a s é e s b i e n s o l i d e m e n t s u r les !meilleurs et les
nette que celle qui sépare Renoir de Cézanne, auxquels
plus p u r s préceptes d e s anciens, de leur a m o u r de cette
i l s s o n t d ' a i l l e u r s CODI p a r a b l e s p a r l e s t e m p é r a m e n t s et
science qui est un critérium de notre sensibilité mo-
c e r t a i n s d o n s . D ' a u t r e p a r t , il e x i s t e u n e telle différence
derne si r a f f i n é e , d e cette tendance à tout• b i e n peser
entre des hommes co-mme Fernand Léger et Marcel
et m e s u r e r ; à n e r i e n l a i s s e r f a i r e à cette si v a g u e et si
Duchamps, entre Picaibia et de la Fresnaye comme
ridicule inspiration, de ce désir absolu de peindre une
entre A. Gleizes et- J u a n Gris, q u e de même qu'il ne
toile a u t r e m e n t qu'en tenant le petit m o d è l e nu d'une
vient plus à l'idée de personne de traiter Cézanne et
main et e n p e n s a n t c o m b i e n on vendra le t a b l e a u , de
 l'autre, ce qui, au ,fond, 11e doit pas être si facile que
cela, que dire enfin de ces nobles efforts sinon l'enthou-
siasme qu'ils inspirent?
Oui ne sera étonné de :cette merveilleuse idée reprise
aux Primitifs et que les « Pompiers de 1a Renaissance
avaient oubliée, l'idée de la peinture de conception subs-
ti tuée à celle •de la vision. 11 faut véritablement n'avoir
été •que fort sommairement aimé des dieux, et chéri de
s a mère pour ne p a s entrevoir les brillants résultats
que peut occasionner ce principe si curieux et si pur
de la peinture des choses telles qu'on les pense et 11011
telles que croit des voir la myopie du courtier en je 11e
sais plus •quoi, ci-dessus présenté!
Comment 11e pas louer ce r e f u s catégorique d ' e n f a n -
tillages aussi vieillots que la composition horizontale, le
respect de la perspective, le trompe-l'œil, le raccourci
et autres petits trucs dignes d'un quelconque concours
Lépine ou •d'un théâtre du Ghâtelet.
Et surtout cet amour inaltérable de la recherche api-
niâtre. P r e s q u e j a m a i s satisfaits d'eux-mêmes, et nié-
contents de leurs œuvres dès qu'elles sont faites, on
sent que les auteurs de ces toiles n'attendent pas de
terminer un tableau pour se poser de nouveaux pro-
blêmes, et !qu'ils ne se délassent d'une question résolue
qu'en cherchant à en élucider une nouvelle.
Toute nouveauté pour eux devient immédiatement
une occasion de la connaître, de la discuter, d'en tirer
des enseignements profitables, dans le ·but de rendre
leur sensibilité encore plus raffinée. Ils 11e sont certes
pas de ceux qui pensent qu'il 11'v a plus d'art possible
à notre époque, ils la vivent au contraire intimement et
montent comme ·la garde devant• elle.
Pu vis de •Cha vannes que l'on avait conduit un jour,
parce qu'il n'y aurait j a m a i s mis les pieds tout seul, à la
fameuse Galerie des Machines, s'écria : « Oh ! mes
enfants, •il n'y a plus d'art à /aire! Comment un peintre,
un poète, pourrait-il lutter avec cela ďiniluence sociale,
de !puissance sur les imaginations Ahons-nous-en.
Ou'allons-nous devenir, nous artistes, devant cette
invasion •d'ingénieurs et de mécaniciens ? » »)11 pouvait
s'attendre à tout- d'un h o m m e qui vous insinuait pareille
enormité, m a i s •Heureusement 011 11e le fit pas.
L'artiste moderne doit, au coula aire, vi vre avec son
tpoque et savoir extraire de tout •ce qui se fait ce qu'il y
est contenu de beau, de curieux, de sensible et de p:r é-
textes aux jeux de , l'esprit et de l'imagination. Mais éivi-
demment les ignorants n'ont p a s le droit de se livrer à
pareilles investigations, c'est déjà ·bien assez qu'ils n'y
pensent j a m a i s .
Les artistes •dont nous avons vu les œuvres, semblent
pour la ·plupart r e m a r q u a b l e m e n t cultivés. Nulle bran-
che de l'activité intellectuelle ne les laisse indifférents
et ils sont, de plus de grands travailleurs, ce qui leur
rend très ,familier les problèmes les plus difficiles.
!C'est ici qu'il y a 1i e u de rappeler la qualité maîtresse
qui domine l'ensemble de toutes ces œuvres.
Leurs auteurs sont, pour la !plupart, •doués d'une inted«
ligence très vive. Pourtant je suis obligé de le dire, !peut-
être en ont-ils légèrement abusé quoique cet abus sem-
ble assez excusable. En effet, étant à peu près tous dans
une période de recherches, ils ont l'ait prévaloir l'élé-
ment intellectuel sur l'élément purement humain. Mais
ce ne peut être ici un reproche puisqu'ep matière de
théories •la recherche n'est j a m a i s trop intense et au
fond, il ne s'humaniseront peut-être que trop vite.
Nous venons de voir quelques-unes de leurs opinions,
examinons maintenant les œuvres en !particulier.
Le courtier en je me souviens quoi, maintenant,
puisqu'il place des vins à ·Radin, m a i s dont je jure cette
l'ois, de ne !plus parler, traite volontiers les « !Cubistes »
d'aveugles, de bossus et insinué qu'ils 11e savent pas
peindre. Or l'homme qui sait peut-être le mieux peindre
a notre upaque, est un cubiste et certainement J. Met-
zinger.
L'habileté et la science dont il l'ait• preuve sont mer-
veilleuses et s'il n'avait• que ces qualités, il pourrait être
considéré comme un des meilleurs peintres de l'époque.
Cependant iL en montre d'autres. On aimera particuliè-
r e m e n t la noblesse et la délicatesse du Portrait de
f e m m e qu'il expose. Ce portrait d'une tenue sévère et
académique, séduira !par sa finesse et• surtout par la
sûreté de son exécution. Le charme très prenant qu'il
dégage atteste le raffinement de sensibilité de J. Met-
zing er. Personne 11e s'étonnera de ce qu'on puisse le
eamjparer à Renoir dont il a la grâce, l'enjouement et
plusieurs des meilleures qualités.
L'œuvre de Francis Picabia a été fort attaquée récem-
ment et spécialement, ,bien entendu, p a r ceux qui n'ont
pas cru devoir chercher à la •comprendre. Pour bien des
critiques, c'est- une honte que de d e m a n d e r à l'auteur
d'expliquer sa conception de l'art. Piètre respect h u m a i n ,
et combien il vaut mieux ne pas paraître pénétrant que
de risquer des sottises •dont 011 peut se repentir. VI. No-
zière disait Fort !bien, récemment, qu'il est imprudent
de ;dire devïuit une toile : « C'est infect ou c'est idiot•! »
Hélas! oui, et combien se repentent aujourd'hui d'avoir
traité de pareille sorte l'œuvre du grand Mallarmé.
11 reste cependant que la conception •de Picabia est
d'une •belle hardiesse et d'une grande envergure. Je ne
puis l'exposer ici où ia place est: restreinte, mais je le
ferai plus au long quelque jour. 11 est bien évident qu'il
est nécessaire de 1a connaître, car elle est excessivement
personnelle, mais on ne peut nier qu'à n'envisager que
superficiellement• son envoi, sa peinture apparaît d é j à
d'une puissance rare et d'une séduction intense. Mais,
je le répète, il est toujours nécessaire de se renseigner
très soigneusement et devant les recherches rigoureuse-
ment personnelles il est hon de ne pas juger à la
légère. Nous n'avons j a m a i s compris Mallarmé à la
première lecture, •et ceux qui ont raillé l'œuvre de
Picabia, se moqueraient m ê m e m e n t de l'Iphigénie de
Racine, si on ne leur avait appris auparavant ce dont il
s'agissait.
Conjointement à ce fougueux portrait de femme, qui,
fait très rare, est en m ê m e temps très puissant et très so-
bre. Fernand Léger expose ici plusieurs paysages exces-
sivement·dignes d'intérêt. Léger qui dit: un jour: « n'ou-
blions pas les impressionnistes », a sagement combiné
ici les préceptes de ·ces maîtres avec les exigences mo-
dernes. C'est d a n s ces paysages que l'on remarquera
comment le charme un p e u perverti de la vision sen-
suelle a été tempéré p a r la rigueur des principes de
l'Ecole. Et de plus Léger semble un des artistes les plus
méritants du groupe, pour ce fait que, doué d'une imagi-
nation tumultueuse et d'un tempérament violent, il est
forcé de ·la restreindre le plus possible pour les contre-
balancer par la précision et la raison. De même que J.
Metzinger il est de p l u s d'une habileté rare et son art est
d'un !distinction qui séduira beaucoup.
Albert Gleizes. expose plusieurs toiles parmi lesquelles
la plus grande attirera spécialement l'attention. A. Glei-
zes a, depuis quelque temps, progressé d'une ,façon sur-
prenante. Très doué au point •de vue pictural, il se lais-
sait jadis aller à •quelques négligences. A u j o u r d ' h u i il
s'est ressaisi considérablement. Sa grande toile accuse
une tendance au classicisme très nette, elle est même
peut-être un peu « musée », m a i s la vigueur de dessin et
la richesse de coloris comme l'originalité des trouvailles
en pallient la froideur apparente. Cette œuvre m o n t r e ·de
plus combien il est faux d'assurer que le cubisme ne
procure pas de plaisir aux regards, car si elle n'est pas
tout à fait de la peinture pure, elle charme délicieuse-
ment les yeux.
Juan Gris a fait ici un effort considérable. Il est cer-
tainement le plus farouche des puristes du groupe. Pour
bien marquer que l'unique étude des formes est sa seule
préoccupation, il numérote ses tableaux au lieu de leur
donner un titre. La toile qui représente une table de
toilette garnie ·de ses ustensiles attirera l'attention. Pour
bien indiquer que d a n s sa conception de la peinture
pure il existe des ·objets absolument antipicturaux, il
n'a pas hésité à en coller plusieurs véritables sur la
toile. ·Les ·surfaces planes ne peuvent, en effet, être
peintes,puisqu'elles ne sont pas des corps; si 011 le fait
nous retombons dans l'imitation ou dans la recherche
de l'habileté !qui spécialise les peintres d'enseignes. Si
je conçois un flacon et que je veuille le traduire tel quel,
l'étiquette qui le couvre ne ·m'apparaît que comme un
accessoire négligeable que je pourrais omettre, car il
n'est qu'une image. Cependant si je tiens à la f a i r e
figurer, je pourrais la copier exactement, mais c'est un
travail inutile, aussi bien je pose la véritable étiquette
sur le tableau après l'avoir cependant découpée suivant
la !forme que jAai donnée au flacon, ce qui constituera le
point délicat le plus important de l'idée et qui en déter-
minera le charme. J u a n !Gris a appliqué le même prin-
cipe à la glace qu'il a posé sur sa toile. Ce fait a amené
bien !des discussions, ·mais 011 peut dire qu'il ne nuit
en rien à l'œuvre et qu'il dénote l'originalité curieuse
de l'imagination de J u a n Gris.
Marcel Duchamp est encore un des artistes du groupe
que l'on accusa ·de ne savoir •pas peindre pour la raison
expresse qu'il est un de ceux qui s'en acquittent le mieux.
Le roi cl la reine, œuvre qu'il expose cette année et qui
semble beaucoup plus lisible et moins touffue que le
Nu descendant l'escalier est des plus particulièrement
riche en trouvailles heureuses. Marcel Duchamp allie la
délicatesse de Metzinger à la rareté de sensibilité de Pi-
cabia. Il est d'une ha/bileté remarquable et si l'on relève
encore un peu d'incohérence dans son envoi, c'est
qu'excessivement j e u n e il se laisse peut-être un peu
aller à son tempérament qui est charmant, certes, mais
qui a !besoin d'un peu de puissance qu'il gagnera şans
doute en simplifiant et en condensant les données de
la sensibilité.
Une des révélations de cette Exposition sera certaine-
m e n t l'envoi de Louis Murcoussis. D'une habileté
curieuse et d'une sensibilité c h a r m a n t e , Marcoussis a
composé plusieurs aquarelles où l'on compte plusieurs
trouvailles personnelles d é j à très distinctes. Ses eaux-
fortes sont d'une adresse et d'un métier saisissant et son
portrait de Guillaume Apollinaire d'une délicatesse,
a une ingéniosité charmante. Nul doute que lorsqu'il se
sera suffisamment dégagé de l'influence de Juan Gris,
il ne nous •montre de très subtiles impressions.
Pierre Dumont est un coloriste ardent qui ne s'est pas
encore assez délivré de l'influence impressionniste. Il se
tie à ,ses dons qui sont importants, mais il ne les mesure
peut-être p a s assez. Le travail sérieux auquel il se livre
assurera certainement un équilibre plus p a r f a i t d a n s
ses œuvres, et quand il « raisonnera » un peu plus ses
intentions, et qu'il se ;montrera un peu moins « peintre »
elles gagneront une simplicité et une unité dont sa
grande Nature morte, quoique fort intéressante, m a n q u e
peut-être un p e u .
Marchand qui n'a pu faire ici que quelques envois,
fait preuve d'une imagination fiévreuse un peu tour-
mentée. Connaissant fort bien le métier de peindre, il
en albuse peut-être un peu au détriment de sa concep-
tion de d'art qui n'apparaît p a s clairement et de s a m é -
thode qui semble encore assez peu nette. Lui aussi ne
s'est p a s encore libéré de l'influence impressionniste,
mais on ne peut guère la lui reprocher car elle dispa-
raîtra.
Enfin, Henry Valensi complète, de façon curieuse, cet
important groupement. Il est un exemple d'artiste q u i
déconcerté p a r l'insuffisance des formules anciennes,
cherche résolument un chemin dans une direction nou-
velle. Il attache peut-être encore un peu trop d'impor-
tence au s u j e t et m ê m e il p a r a î t donner un peu dans
l'observation superficielle chère aux futuristes, m a i s
aux qualités que l'on !rencontre dans ısa peinture on
sent qu'il n e p e u t tarder à trouver la manière propre
qui :convient à sa conception encore un peu mal définie.
Le sculpteur A. Agero a envoyé entre autres œuvres
un bas-relief en !bois représentant une séance de boxe.
C'est probablement là la meilleure de ses œuvres. Il y a
montré une puissance et surtout une sûreté à laquelle
il n'avait pas encore atteint. Peut-être y trouvera-t-on
un peu de monotonie dans 'la répétition de la •même
forme des figures des spectateurs et que la conception
des gestes des boxeurs n'est pas tout à fait pure et
immaculée, comme il dit, mais l'œuvre est d'une nou-
veauté saisissante !et plaira beaucoup. Enfin, parmi plu-
sieurs œuvres très gracieuses, on remarquera un Buste
d ' h o m m e beaucoup plus fin et plus p u i s s a n t que le
modèle vivant qui lui a servi.
Voilà certes ,ceux des exposants qui semblent le plus
désignés pour faire partie des artistes que tenaille 'la
recherche de la nouveauté. Que ceux qui ne compren-
nent ou ne veulent p a s comprendre s'abstiennent dt
regarder leurs œuvres,· qu'ils adorent la peinture des
anciens, nous ne les empêcherons pas et nous ferons
comme eux. Mais qu'il nous soit permis de penser
comme le peuple que l'on ne vit p a s avec les morts;
qu'avec d'autres temps viennent d'autres mœurs, que
notre sensibilité •moderne est différente de l'ancienne, et
que nous ne pouvons donc pas communier ni goûter
pleinement, non seulement les œuvres des anciens mais
aussi celles du siècle précédent. Et puis •comme notre
France a toujours été le pays des hardiesses les plus
fécondes, m ê m e si on ne peut comprendre celles des
artistes que nous présentons, i-Γ est un peu mesquin de
ne s'y pas intéresser et par-dessus tout profondément
ridicule d'en rire avec l'ironie de l'imbécile et lâche
scepticisme.
Maurice RAYNAL.
IMPRESSIONISMS MUSICAL
La musique traverse actuellement une période assez
semblable à ce qu'a été au dernier siècle l'impression-
nişime pour la peinture.
C'est au !nom des lois naturelles de la vibration sonore
qu'elle s'échappe de la scbolastique et de la rhétorique
musicale, et réagit contre l'arbitraire des codes d'har-
monie et des lois •de composition.
Ainsi en peinture les lois de la vibration lumineuse
ont été le point de d é p a r t des théories impressionnistes;
et d a n s les deux cas ces théories aboutissent plus à une
recherche, de réalité objective qu'à un effort de création.
Les impressionnistes et néo-impressionnistes ont
tenté de donner sur une toile l'illusion de l'atmosphère,
de la lumière vibrante, .par l'emploi des complémentai-
res et la division des tons.
T r è s semblable à ce système est l'adjonction à l'ac-
cord p a r f a i t des h a r m o n i q u e s éloignées de la f o n d a m e n -
taie, accord qu'on trouve a b o n d a m m e n t dans toutes les
œuvres !modernes et qui donne •l'illusion des sons en
mouvement dans l'atmosphère. La tonalité s'affirme non
plus, p a r les rapports simples de tierce et de quinte,
mais par un subtil amalgame de toutes les subdivisions
du son fondamental, dont notre oreille suit à peine la
logique tonale.
L'idée musicale n'est !plus un discours abstrait, me-
suré, coupé de périodes !bien définies; une ligne dont 011
suit le dessin précis, mais une suite d'embryons de li-
gr.es dépendantes du travail harmonique, et que l'on
discerne peu d a n s l'ensemble des subtiles combinaisons
et des dissonances. L'impression esthétique que nous en
avons, est moins le résultat de la logique suivie de
l'idée, que le plaisir tout sensoriel de :cet enchevêtre-
ment de vibrations sonores: moins une « ordonnance »
que la rechercha d'harmonies rares, dont ·la valeur !d'ex-
pression ·ne dépend point d'une idée mélodique direc-
trice, mais de leurs rapports réciproques, de leur rela-
tivité.
En résumé, nous constatons un enrichissement pro-
digieux de la « matière » musicale, l'épanouissement de
toutes les ressources naturelles de l a musique, mais...
la ,musique elle-même a-t-elle profité de ces nouvelles
richesses?
Nous nous en rapportons aux œuvres pour nous faire
une opinion sur ce , sujet, et sommes amenés à constater
la faiblesse générale, à quelques exceptions près, des
productions résultant de ces tendances; leur inconsis-
tance, leur m a n q u e de profondeur, qui, d'ailleurs, nous
apparaît nettement aussi dans les recherches impres-
sionnistes de la peinture.
La preuve en est aussi dans ! , impossibilité de la
musique actuelle à vivre d'elle-même, sans un canevas
littéraire quelconque. Au contraire de la peinture
actuelle qui tend vers une liberté d'expression de plus
en plus grande, la musique, malgré la richesse nouvelle
de son « matériel », ne se suffit plus à elle-même, et
les œuvres p o u r exister doivent s'étayer sur un pro-
g r a m m e dont elles prétendent faire la description
exacte.
La m u s i q u e devient ainsi une sorte d'imagerie sonore.
Gomment ne point comprendre la puérilité de cette
recherche, et que p l a q u e r des harmonies si nouvelles,
si subtiles soient-elles, sur une •carcasse littéraire, sans
architecture propre, n'est point faire de la musique?...
Gomment ne point conclure, (forts aussi de l'exemple
que nous a donné l'impressionnisme en peinture), à
l'impossibilité d'un grand essor de la musique actuelle.
Et alors que nous importe d'être sortis des codes har-
moniques, des formules, des moules anciens, si ce n'est
que pour arriver à un asservissement plus grand de la
musique elle-même, à d'autres procédés, qui risquent
d'entraver, plus encore son développement?
G. BUFFET.
 Ä a n pauiire écœuré
Donc, encore une fois, M. Lampué s'indigne. L'indi-
gnation c'est la fonction artistique de ce digne conseil-
1er municipal.
A époques fixes il éprouve le besoin de se payer un
petit écœurement. Pour s'offrir cet agrément pas cher,
il attend qu'une exposition de peinture s'ouvre. Il y va
faire un tour et... crac, le petit, écœurement lui vient.
Et régulièrement, en sortant de cette exposition où il
suffoque d'indignation, il court vivement chez lui, prend
sa plus belle p l u m e et écrit au Ministre!! !
On ne lui répond pas, qu'importe!
11 recommence à l'occasion prochaine.
Et celte fois, M. Lampué compte sur l'esprit de soli-
darité regionaliste pour que sa requête porte ses fruits.
Et il a bien raison, n'est-ce pas, de requérir contre les
malfaiteurs de l'art, les peines les plus sévères.
Que signifient, s'il vous plaît, ces œuvres d'art aux.
quelles on ne comprend rien? Qui n'ont plus rien de
commun avec l'émotion artistique que peut nous don-
ner une photographie?
Et que deviendra-l-elle donc la photographie si cela
continue? Diou Bibant! il esl temps d'arrêter un pareil
vandalisme, Monsieur le Ministre!
11 paraît, cher Monsieur Lampué, que la photographie
vous est chère. Eh b i e n ! mais nous ne voulons pas
empiéter sur son domaine, nous lui laissons sa place,
nous la lui faisons même plus· belle puisque certains
d'entre nous reconnaissent qu'elle remplacera avanta-
geusement certaines productions picturales autrefois en
honneur.
Certes, nous savons bien que les productions cubistes
n'ont !pas encore la saveur de cette fameuse phoiogra-
phie !même q u a n d elle se m a n i f e s t e en sujets pornogra-
phiques. Mais nous ne concourons pas vers le même
but, Et si la pholographie vous est• chère nous vous en
laisserons jouir en paix.
Mais à votre tour laissez donc là les expositions de
peinture dont l'atmosphère est !pour vous délétère. Ça
vous évitera toutes ces grosses colères qui peuvent jouer
de m a u v a i s tours aux personnes qui y sont sujettes.
Voyez-A ous, q u a n d on est en colère on ne fait rien de
bien. Et puis il f a u t se méfier des amis qui soufflent. Ou
ils .sont asthmatiques, ce qui est m a l h e u r e u x pour eux,
ou bien ce sont des espiègles qui vous soufflent des
bourdes comme !se charge de le faire, au lycée, le
camarade obligeant qui vous souffle la leçon.
On est furieux, troublé, on perd la tête, on dit ou on
écrit, de très bonne foi, ce qu'on vous souffle et... çà y
est, on a dit une bêtise.
Après ça vous savez, Monsieur Lampu é, on a b e a u
être du Midi, le résultat est le même que si l'on « n'était•
né qu'à Montmartre!!! »
Enfin, espérons que votre épître a u r a eu de b o n s
effets sur son destinataire. S'il est neurasthénique ça
l'aura déridé p o u r un !moment.
Pierre REVERSY.
La Revue de la Presse et des Livres
Je ne résiste pas au plaisir de citer au début de cet
article ces quelques lignes sur les cubistes parues au
Paris-Midi et à l'Action, sous la signature de notre
confrère André Tudesq. Après avoir dit ce que furent,
avant de se donner cœur et vie au cubisme, MM. Met-
zinger, Gleizes, Léger, Le Fauconnier, Marcoussis, Pica-
bia, J u a n Gris, M. Tudesq écrit :
« ... Ils vendaient sans peine leurs toiles et leurs des-
sins; — comme le déclare le populaire, ils étaient l a n -
ces. Or, a y a n t juigé que le h a u t destin de l'artiste n'est
ni de suivre, ni de se contenter des vaines glorioles et
des profits immédiats, ils ont rompu avec leur passé.
Dans leurs .cartons ils ont, non sans tristesse, croyez-le,
e n f e r m é secrètement ce qui f u t un moment leur rêve.
Et ils sont allés d'un cœur résolu au devant des sarcas-
mes et des colères. Le !plus âgé d'entre eux n'a p a s
trente-cinq ans. A l'exception d'un seul, tous sont paw-
vres; et ils n'ont p o u r vivre que leur art.
« Maintenant, si vous vous en sentez encore le cou-
rage, riez. »
Je m'en voudrais d'atténuer d'un commentaire cette
fin d'article.
D'une f a ç o n générale si les cubistes se plaignent de
la Presse à leur égard, c'est qu'ils sont difficiles: Oui,
je sais, il y a M. Metzinger; m a i s on ne prête qu'aux
riches assure la foule. M. Metzinger p a r d o n n e r a à
M. Vauxcelles de lui avoir beaucoup prêté, c o m m e
M. Vauxcelles regrettera un jour les lignes injustes
qu'il écrivit sur « X... jouvenceau à qui je ne veux pas
faire de réclame. »
Enfin, MM. Metzinger, Gleizes et Picabia souriront
sans doute d ' a p p r e n d r e avec quelle désinvolture le
Petit Caporal du Cubisme est traité dans un écho. On
l'appelle Fricasso, et ce n'est peut-être pas une coquille.
Avant le salon d'automne de 19Ί2, les cubistes, — il
f a u t leur laisser cette dénomination grotesque puisqu'ils
l'ont acceptée p o u r ne pas paraître la redouter — ont
été généralement considérés p a r la Presse, comme d'hi-
larants fantaisistes, se complaisant à mystifier la foule
dans des élucubrations incompréhensibles. Nos confrè-
res riaient, attendant qu'on !mit un terme à ces pérégri-
nations burlesques dans le domaine de l'Art.
Aujourd'hui, M. Ernest la Jeunesse se contente de
dire à Guillaume Apollinaire que « ça ne lui plaît pas »,
d'autres hésitent, quelques-uns, comme M. Gabriel
Mourey et M. Vauxcelles ricanent ou tempêtent, et
enfin ce cher M. Lampué qui porte, avec un nom bien
fait pour être conspué, un b à t municipal, crie officiel-
lement au saccage. J'oubliais notre grave confrère,
M. Georges Lecomte qui donna sa démission de mem-
bre d'honneur d u Salon d'automne. Décidément les eu-
.stes ne se contentent plus d'être « ces sacrés petits
fumistes de cubistes » comme l'écrit, condescendant et
familier, M . Vauxcelles. Ces « sacrés pe'its! » n'est-ce
pas que voira d é j à un peu de sympathie!
En attendant les jours ,meilleurs où ils verront le sou-
rire de ,M. VauxceUes rayonner sur leurs expositions
futures, les cubistes se consoleront de savoir que, dans
la maison même de M. Vauxcelles, des doigts amis très-
sent ·habilement une guirlande discrète au cubisme.
Souhaitons de lire souvent encore les échos aimables
de MM. Salmon et Raynal et esipérons ·que Gil Blas
ouvrira encore ses colonnes à des artistes comme celui
qu'écrivit M . Raynal: Conception et vision, que nous
n'avons pas oublié.
Mais il n'y a pas que cet exquis Gil Blas, et ce pudi-
bond Journal; il y a Paris-Journal où parurent de nom-
breux échos et jusqu'à un article de M. Kahn sur
Gleizes. C'est dans le Paris-Journal que M. Olivier
Hourcade a publié une sagace étude du ·Salon d'au-
tomne. M. Olivier Hourcade concluait : « Certes, si vous
ne voulez p a s juger ces peintres d'après leurs théories
mais d'après les vôtres, je 11e prétendrai jamais vous
les faire aimer. »
Avec Paris-Journal nous devons citer Comœdia et de
savoureux articles d'André W a r n o d ; le Temps, le grave
et sentencieux Temps, qui a donné à ses lecteurs, après
un article pondéré de M. Thiébaut-Sisson, des formules
dont on assure que ses toiles de la Section d O r seront
fort belles.
Enfin, nous ne saurions oublier les articles attendus
et remarqués !de M. Guillaume Apollinaire dans 1 '/τι-
transigeant, et dans d'autres revues où le vaillant cri-
tique mène le bon combat.
«•*
Sont annoncés comme devant paraître incessamment
sur le cuíbisme ou les cubistes, plusieurs ouvrages de
nos charmants confrères: MM. Guillaume Apollinaire,
André Salmon, Olivier-Hourcäde, Jean Metainger et
Gleizes. M. Maurice Raynal réunira également dans un
volume ses conférences et articles.
A ce suijet, qu'il !me soit permis de regretter qu'aucun
éditeur n'ait eu l'idée de faire paraître un ouvrage sur
Je cubisme à l'occasion du vernissage du salon d'Au-
tomne et de la Section d'Or. Cette édition eut satisfait
de fort nombreuses demandes. Ce n'est pas seulement
une ·maladresse commerciale de ne p a s l'aivoir fait, c'est
une négligence artistique déplorable.
Marc BRÉSIL.
Sont actuellement, sous presse ou vont paraître
incessament chez Figuière dans la collection
Tous les Arts et sous la direction de Guillaume
Appollinaire.
Méditations esthétiques : Guillaume Apollinaire
Puvis de Chavannes. - Maurice Raynal.
Manet - Marc Brésil
Sarah Bernhardt - Fernand Divoire
U sera r ndu c o m p t e de tous les o u v r a g e s et r e v u e s qui nous seront
envo> èe.

heureusement conciliantes. Nous 11e devons pas oublier

Paris-Midi où nous devrons à M. Tudesq de trouver dé-
sor,mais des échos et informations sur le cubisme. C'est
là que M. René Dupuy traita, fort spirituellement, de
la peinture logarithmique.
Le Gérant : Pierre D u m o n t .
Dans la Cote, M. Roger Allard a écrit une vigoureuse
et mordante étude qui fut aussi une belle défense de
de M. Le Fauconnier. Mais il faut regretter sa sévérité,
— je dirais •même son injustice - à l'égard d'un peintre
qui vaut beaucoup mieux que ce •qu'en écrit M. Roger
Allard. Il faut souhaiter qu'à la Section d'Or, M. ·Roger Imp. Cl er ex et Racouchot, 30, r. F r a n c œ u r , P a r i s 18*.
Allard se réconcilie avec l'art indéniable de ·cet artiste,
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