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Revue internationale de

botanique appliquée et
d'agriculture tropicale

Paillage et Plantes de couverture sur l'économie de l'eau,


l'humification et l'alcalinisation des sols sableux du Tertiaire en Côte
d'Ivoire
Roland Portères

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Portères Roland. Paillage et Plantes de couverture sur l'économie de l'eau, l'humification et l'alcalinisation des sols sableux du
Tertiaire en Côte d'Ivoire. In: Revue internationale de botanique appliquée et d'agriculture tropicale, 30ᵉ année, bulletin n°329-
330, Mars-avril 1950. pp. 197-202;

doi : 10.3406/jatba.1950.6719

http://www.persee.fr/doc/jatba_0370-5412_1950_num_30_329_6719

Document généré le 30/03/2016


— 197 —

I'aillage el Plantes de couverture sur l'économie de l'eau,


rhumification et l'alcalinisation des sols sableux
du Tertiaire en Côte d'Ivoire.
Par Bol. PORTÉRES
Professeur (au Muséum.

A. Ecologie générale (Bingerville) .


Sols sableux du Tertiaire (non daté, probablement du Miocène).
Caractéristiques générales de 0 à 50 cm de profondeur sur le
Plateau de Bingerville.
Pour 1 000 de la terre totale :
— Débris organiques ." 0-5
— Graviers (grès) 0-10
— Terre fine : 990-999
Pour 1 000 de la terre fine :
— Sable grossier 700-800
— Sable fin 150-250
r- Argile . 10-70
— Humus 5-10
— Matières organiques 20-30
— Eau retenue après séehage de l'air (tension vapeur
20 mm) 5-10
— pH 5,0-5,5
Climat du type equatorial. — Pluviométrie annuelle 2 000 mm,
120 jours de pluie. Arrêt des pluies de 2 mois à la grande saison
sèche, 1 mois ou moins à la petite saison sèche. Température
moyenne annuelle : 26° C, maximum moyen annuel 31° C,
amplitude moyenne annuelle 3° C. Hygrométrie moyenne : 80 mm, tension
de vapeur, 28 mbs, nébulosité moyenne: 0 800; TMG: 8; vents : S W.
Indices climatiques annuels moyens :
Lang 100, De Martonne 60, Emberger 60, Weisse 500, Drainage
moyen calculé Hénin 1 100 mm.
Végétation. — Un secteur prairial non arboré où domine Bra-
chiaria brachylopha Stapf pour plus des 2/3,
Bosquets d'arborées héliômésophiles,
Forêt mésophile claire en transgression.
Cultures. — Etablies sur emplacements forestiers.

B. Action du paillage de Graminées sur les réserves d'èau du sol.


En janvier 1937 nous avons effectué divers prélèvements de
terre sur une Bananeraie paillée installée en terrains sableux homo*-
gènes, à sous-sol un peu argileux, afin d'évaluer l'humidité à
différentes profondeurs. La paillage est constitué par (en poids) : Bra*-
chiaria brachylopha Stapf, 47 % + B. fulva Stapf, Anadelphid ar-
recta Stapf, Ilyparrhenia barteri Stàpf, H. diplandra Stapf,
ensemble 13 % + Cypéracées diverses 17 % Légumineuses diverses 11 %
+ espèces diverses 12 %. '
— 198

Teneur en eau °, •
m m m m m m
Date du Terreau de 0.00 0.08 0.25 0.48 0.95 1.15
]) relèvement paillage à à à à à à
0.05 0.12 0.80 1.52 1.00 1.20
couches sableuses couches ocre rouge
grises peu argileuses
2 janv. 1937 47,8 %
21 janv. 1937 14,04 — — — — — —
Sondage I 4.22 5.07 6.08 8.76 11.09 11.48
jj 7.07 3.90 2.78 6.41 11.71 7.33
.
— III 2.07 4.27 4.56 8.66 11.85 12.26
— IV 0.55 4.61 3.86 6.52 10.80 11.79
— V — 5.41 4.40 2.40 5.41 9.99 10.81
— VI 2.99 4.97 5.22 9.16 12.03 12.74
— VII — 3.78 4.48 3.91 7.27 9.82 10.00
3.73 4.54 4.11 7.45 11.03 10.90

Le sondage VI a été pratiqué au milieu d'une allée séparant


deux parcelles, le sol y était pulvérulent et sec en surface. A partir
de 0 m 10 de profondeur le soi et le sous-sol ont conservé au
21 janvier beaucoup plus d'eau que dans les endroits paillés en
permanence.
Ce qui est significatif c'est la dessiccation du terreau de paille du
2 au 21 janvier dont la teneur en eau tombe de 47,8 à 14 %.
A 14 % d'eau, le terreau ne peut céder de l'eau aux racines
superficielles du Bananier, cette teneur étant à peu près la limite normale
de dessiccation du paillis. Donc ce système radiculaire n'offre à
ce moment aucune utilité. Bien plus, les Bananiers qui ont pu
trouver largement dans le terreau du paillage et pendant toute
l'année l'eau qui leur était nécessaire, n'ont pas développé outre
mesuré l'enracinement en profondeur. L'enracinement superficiel,
qui se trouve plongé brusquement, en 20 jours, dans un milieu sec,
ne suffit pas aux besoins de la plante. Aussi constate-t-on pendant
cette période un jaunissement général des feuilles, un arrêt dans
la sortie et la croissance des rejets, une inhibition dans la montée
et l'épanouissement des inflorescences, tous faits préjudiciables à
la production.
Dans la couche de 0 m 00 à 0 m 05 sur laquelle repose le paillage,
on observe une très grande variation de la teneur en eau. Cette
variation n'est imputable qu'à l'hétérogénéité dans la composition
physico-mécanique; cette couche représente suivant les sondages,
soit l'horizon superficiel du sol primitif, soit une portion de la
couche située à 1 m de profondeur et qui fut répandue lors du
comblement du trou de plantation à l'époque de la mise en place
des rejets. Les teneurs 2.07, 0.55 et 2.99 sont obtenues sur le sol
primitif de surface.
Dans l'horizon 0 m 08-0 m 12, l'humidité est pratiquement la
même pour tous les sondages.
L'horizon de 0 m 25 à 0 m 28 n'offre pas cette constance que
l'on retrouve à 1 m et à 1 m 15. On y observe plutôt un fléchissement
marqué de l'humidité dont la valeur est parfois plus faible qu'en
— 199 —

surface. Avec la couche de 0 m 50, on entre dans un sous-sol


argileux, ce qui explique la forte teneur en eau.
Le départ de l'eau du sol accessible à la plante s'effectue soit
par drainage, soit par evaporation, soit par absorption par les
racines. En période de sécheresse, ce drainage ne joue plus, la
plante tend à diminuer ses besoins en eau et il nous reste la
possibilité de limiter les pertes par evaporation.

C. Les réserves d'eau du sol et les plantes de couverture.


Le 6 et le 12 janvier nous avons étudié l'action de diverses plantes
de couverture sur le maintien ou la déperdition des réserves d'eau
du sol. Les plantes étudiées sont : Desmodium ovalifolium, Calopo-
gonium mucunoides et Pueraria javanica. Les sondages ont été
pratiqués en tenant compte le plus possible de l'homogénéité du
terrain.
Les prélèvements d'échantillons ont été faits à diverses
profondeurs et l'acidité ionique pH a été déterminée pour toutes les
couches.
1er Groupe. — Le contrôle est fait le 6 janvier.
0-5 cm 8-12 cm 25-28 cm 48-52 cm
Desmodium ovalifolium A
eau % 4.35 4.05 4.20 2.67
pH .. 7.2 7.2 7.2 7.2
Desmodium ovalifolium B
eau % 3.19 b.10 5.12 3.85
pH 7.2 7.2 7.2 7.2
Terre meuble nue
eau % 3.09 5.85 6.08 9.2»
pH 7,2 6.9 7.2 5.2
Calopogonium mue.
eau % 6À7 6.51 6.88 9.01
pH 6.7 6.5 7.2 6.8
Pueraria javanica
eau % 7.17 5.37 5.31 7.08
pH 7.2 7.4 7.2 7.2
La terre portant le Desmodium est beaucoup plus sèche à toutes,
profondeurs que celles recouvertes par le Calopogonium et le
Pueraria javanica.
Dans les deux sondages sous Desmodium on remarque en outre
une chute brusque de la teneur en eau dans la couche 0 m 48 à
0 m 52.
Le Calopogonium et le Pueraria sont moins exigeants en eau et
s'équivalent pratiquement à ce point de vue.
En terre nue, superficiellement meuble (15 cm d'ameublissement),
la couche superficielle 0-5 cm est très desséchée, pulvérulente. Sa
structure semi-particulaire (due à la sécheresse) protège les
horizons inférieurs beaucoup mieux pourvus en eau que les mêmes,
horizons sous Desmodium et comparables aux horizons sous
Calopogonium et Pueraria.
— 200 —

II ressort donc nettement que le Desmodium oualifolium est une


plante dangereuse à utiliser comme couverture vivante dans les
terrains aussi peu argileux que ceux de la Station de Bingerville
«t dans les contrées forestières où la saison sèche est très accentuée.
2e Groupe. — Point de flétrissemént du Desmodium ovalifolium
en association artificielle avec Leucoena glauca, à Bingerville.
Les sondages ont été pratiqués le 12 janvier 1937, sous et alentour
d'un exemplaire de Leucoena glauca âgé de 8 ans 1/2. Le
Desmodium est flétri sous l'ombrage de Leucoena, en début de flétrisse-
ment dans la zone bordière et encore turgescent plus loin.
0à5cm 8 à 12 cm 25 à 28 cm 48 à 52 cm
Desmodium turgescent
so1. \{ PH eau % 5.25 5.21 4.82 7. 01
'

7.2 7.2 7.2 7.2


Desmodium en début de
flétrissemént
soi, J( pH eau %
7.3
3.U3
7.2
3.U3
7.2
k.19
6.9
6.32
Desmodium en flétrissemént
so1, (pH S eau % , 5.8 3A7 7.2 3.88 7.2 3.82 ' 7.2 5.21

Les pertes d'eau dues à l'évaporation par le Desmodium sont très


apparentes.

3e Groupe. — Point de flétrissemént du Desmodium ovalifolium


en peuplement unique, non en association avec Leucoena glauca.
Les sondages sont effectués le 12 janvier 1937.
0 à 5 cm 8 à 12 cm 25 à 28 cm 48 à 52 cm
Desmodium turgescent
_nl (pH
SO1 S eau % • 6.1 U8 5.1 7.19 5.8 10.60 6.7 11.80
Desmodium en début de
flétrissemént
SO1
._, j eau % 3.86 6.63 8.55 11.07
( pH 5.8 5.7 5.2 5.4
Desmodium en flétrissemént
,ol \ eau %
SO1 3.58 k.k-7 7.95 1030
( pH 6.1 5.1 5.8 6.7
Sans Leucoena, on remarque que les couches profondes sont
moins appauvries en eau. En inversant le problème des relations
entre couverture vivante de Desmodium et cultures arbustives, on
entrevoit une gêne de l'alimentation eau des plantes arbustives
lorsqu'il est fait sur la plantation une culture intercalaire de Des-
modium ovalifolium.
4e Groupe. — Comparaison entre Desmodium ovalifolium encore
■turgescent, terrain nu planté de Caféiers et Couverture de Pueraria
javanica.

àtt. ..fate.'

— 201 —

Les sondages sont effectués le 12 janvier 1937.


0à5cm 8 à 12 cm 25 à 28 cm 48 à 52 cm
Desmodium encore turgescent
_n1 ) eau %
801 k .18 7. 19 10.60 11.80
( pH ,...6.1 5.1 5.8 6.7
Terre nue avec Caféiers de
k ans 1/2
„_! J eau % 2.07 6.45 9.57 12.0i
( pH 5.9 5.4 5.4 4.8
.

Pueraria javanica
_nl l eau %
S01 5.96 4.89 7.15 10.36
( pH 7.2 6.7 6.0 5.3
Le terrain contrôlé est très hétérogène. Les sondages ont été
pratiqués à environ 1 m 50 l'un de l'autre, de part et d'autre des
Caféiers. Le contrôle n'est pas concluant et donnerait la
préférence au Desmodium, celui-ci repose en fait sur un ancien
comblement par détritus. Il est intéressant de noter surtout
l'appauvrissement profond en eau de la couche 0 à 5 cm sur la terre nue. Or,
c'est particulièrement dans cette zone que se rencontrent les petites
racines du Caféier. Donc conclure à l'utilité d'une couverture
vivante mais éliminer pour cet usage le Desmodium comme il est
montré dans les trois autres groupes.

D. Alcaiinisation du terrain sableux par le paillage


à l'aide des Graminées.

Nous avons étudié un profil ouvert dans une Bananeraie de


Bingerville couverte avec des pailles de savane depuis 20 mois.
L'examen a été fait en décembre 1936, la petite saison des pluies
n'étant pas encore terminée. Le dernier renouvellement de la
couverture remontait à juillet. Les échantillons ont été prélevés à
hauteur de l'interligne, bien en dehors du trou initial de plantation
et suivant les horizons nettement discernables tant dans le paillage
que dans le sol.
L'horizon I représente de la terre de fond (entre 0 m 60 et 1 m)
ramené en surface lors de la trouaison et du comblement.
L'horizon II représente le sol primitif. Les horizons III et IV sont
aussi en place.
Les couches 1, 2, 3 sont des horizons définis par l'état de
décomposition du paillage; (3) est très décomposé, (2) en pleine
décomposition, (1) non encore décomposé.
1 0 m 00
2 à
3 0 m 06
I 0 m 06 à 0 m 16
II 0 m 16 à 0 m 30 — Al
III 0 m 30 à 0 m 60 — A2
IV 0 m 60 à 1 m 12 — A3
Pour le paillis, la détermination du pH a porté sur des
suspensions de paillis frais effectuées dans l'heure suivant la prise
Rev. Int. de Bot. Appl. 14
— 202 —

d'échantillon avec une quantité tenant compte de l'humidité


déterminée au préalable à l'étuve à 105°. Pour le sol, les déterminations
ont été faites initialement de la même façon puis après séchage à
l'air libre, sur suspension 1/2.5 dans l'eau KGI, en vase clos. La
méthode colorimétrique de Michaelis fut utilisée.
pH
Horizon Etat frais Etat sec pH témoin non paillé
1 5.2 __
2 5.3
3 5.1
I 6.6 6.8
II 7,0 '6.8 5.6
III 6.4 6.4 4.8
IV 6.4 6.3 5.5
On observe une acidité forte du paillage. Par contre le sol
comparé au témoin se rapproche beaucoup de la neutralité. L'horizon I
est légèrement plus basique que l'horizon IV d'où il provient,
comme nous l'avons vu. Il faut donc conclure que les bases
existantes dans le paillage n'ont pas été captées par l'humus acide et
ont été entraînées en profondeur. Le lessivage du terreau de paille
tend à la neutralisation très nette du milieu sous-jacent.

E. Etat de décomposition du paillage aux divers horizons.


Un prélèvement de paillage à la Bananeraie a été effectué au
début de janvier. Il a été isolé 3 couches qui ont donné à l'analyse :
Humid, rest,
après séch. Mat. org.
pH à l'air + eau Cellulose Lignine
paille superficielle
(eremacausis) .. . 5,2 12,28 % 75,84 % 27,21 % 37,33 %
paille semi-décom-
posée en milieu
frais 5,3 11,09 % 58,98 % 21,32 % 36,58 %
terreau de paille. . 5,1 14,32 % 58,34 % 13,71 % 31,35 %
De la couche superficielle à la couche profonde, on remarquera
que le taux de cellulose passe de 1 à 0,5 tandis que le taux de
lignine passe seulement de 1 à 0,85. Les hémi-celluloses et les
sucres jsont en premier attaqués par la fermentation, puis viennent
les celluloses. La lignine est plus difficilement attaquée. Cette
décomposition se fait en milieu franchement acide et probablement
impossible pour qu'une nitrification puisse s'opérer. Nous voyons aussi
que l'humidité restant après le séchage à l'air et qui correspond à
peu près à un milieu du paillage ne pouvant céder aucune parcelle
d'eau aux jeunes racines superficielles du Bananier, varie de 11 à
15 % suivant l'état de décomposition. eDans le prélèvement du
21 janvier, examiné par ailleurs, le terreau de paille était tombé
à une teneur en eau de 14,0 donc impropre à maintenir l'activité
du Bananier. C'est à l'approche de ce stade de dessiccation qu'il
apparaît que le paillage est nuisible.

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