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Plan stratégique de recherche et

technologie de défense et de sécurité

Edition 2009

Direction Générale de l’Armement


Plan stratégique de
recherche & technologie
de défense et de sécurité
édition 2009

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 1


1 Préface

DGAcom -F. Vrignaud


Blandine Vinson Rouchon
Directeur du service des recherches
et technologies de défense et
de sécurité (DGA/DS/SRTS)

La période récente ne manque pas de nous rappeler combien notre monde d’aujourd’hui a changé
et continue de changer de plus en plus rapidement.
Un an après la publication du dernier Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale qui définit
les nouvelles priorités de nos actions, ce plan stratégique de recherche et technologie donne
l’éclairage et les directions vers lesquels guider les investissements dont a besoin notre système de
défense avant de lancer les programmes d’équipements eux-mêmes.
Pour relever les défis du futur en matière de défense et de sécurité nationale, nous devons être
capables ensemble (tous les partenaires concernés par ce domaine) de tirer le meilleur des avancées
technologiques, que nous en soyons ou non les initiateurs. Je souhaite donc que ce plan stratégique
suscite l’attention et l’intérêt de futurs partenaires qui viendront nous rejoindre pour promouvoir
leurs initiatives, seuls ou mieux encore, avec des partenaires appropriés. C’est dans cet esprit que
nous l’avons préparé, afin qu’il puisse servir de référence claire et ouverte aux hommes et femmes
du ministère de la Défense, officiers, ingénieurs ou chercheurs, dans leur dialogue avec ceux qui
nous aident au quotidien à préparer les futurs systèmes dont nos forces ont besoin. Une attention
particulière a été consacrée à la présentation des instruments contractuels proposables pour
permettre de travailler rapidement ensemble.
Je pense par ailleurs que nos interlocuteurs habituels de la R&T de défense et sécurité, acteurs dans
l’industrie, centres de recherche et monde académique, homologues étrangers, y trouveront une
mise en forme et une présentation transparente de ce qu’ils partagent depuis longtemps avec les
services de la Direction générale de l’armement en charge de la maîtrise d’ouvrage de ces actions.
Afin de faciliter les dialogues avec nos partenaires internationaux et en particulier européens
avec lesquels nous souhaitons partager la plupart des projets de recherche et technologie, nous
mettons aussi à disposition une version en anglais. Un effort particulier a été fait pour identifier
systématiquement pour tous les thèmes prioritaires, les opportunités de coopération internationale.
En effet, la question qui se pose aujourd’hui n’est plus « puis-je trouver une opportunité de
coopérer ? », mais « y a-t-il des obstacles à une coopération ? ».
Ce plan stratégique décline les implications en R&T du plan prospectif à 30 ans de 2009 qui prépare
et oriente les choix relatifs à l’obtention ou au maintien de capacités opérationnelles adaptées
aux besoins futurs des armées. Dans cette logique, nous avons choisi une approche exhaustive,
mais synthétique, abordant l’ensemble des thèmes techniques susceptibles d’intéresser les
domaines défense et sécurité. Les thèmes prioritaires sont structurés selon une approche par pôles
d’expertise techniques afin de permettre une déclinaison plus naturelle des orientations de ce
plan stratégique par les responsables de pôles, pilotes opérationnels de la fonction technique de
la DGA. Il est en outre complémentaire du document de politique et d’objectifs scientifiques (POS)
qui est le document de référence de la DGA en matière d’orientations scientifiques qui se focalise
uniquement sur les technologies à très faible maturité, depuis la recherche fondamentale jusqu’aux
premières expériences en laboratoires.
Cette première version a vocation à vivre en tenant compte des commentaires que nous vous
encourageons à formuler, préférentiellement sur le site Ixarm.com de la DGA ou sur le questionnaire
de satisfaction joint à ce document.
Je vous invite donc maintenant à découvrir ce plan stratégique de recherche et technologie de
défense et sécurité.
Bonne lecture !

2 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


Sommaire

1 Avant propos

1.1. INTRODUCTION 5
1.2. FONCTIONS DE LA R&T DE DEFENSE ET DE SECURITE 6
1.3. PERIMETRE & INTERFACE DU PS R&T AVEC LES AUTRES STRATEGIES ET ORIENTATIONS 7

2
7
Enjeux de la R&T de défense

2.1. ENJEUX DU LIVRE BLANC ET DE LA LPM 11


2.2. ENJEUX CAPACITAIRES 12
2.3. SECURITE 14
2.4. PREPARATION ET ADAPTATION AUX EVOLUTIONS REGLEMENTAIRES 15
2.5. REDUCTION DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX 15
2.6. ENJEUX ECONOMIQUES 18
2.7. ESPACE 19
2.8. EVOLUTION DES TECHNOLOGIES CIVILES 19
2.9. TECHNOLOGIES DE SOUVERAINETE 21
2.10. COOPERATION DE R&T 21
2.11. ENJEUX INDUSTRIELS 22

3 Stratégie de mise en œuvre du PS R&T

3.1. ORGANISATION INTERNE 25


3.2. AMELIORATION DES RETOMBEES DE LA R&T 27
3.3. LES RELATIONS DE LA DGA AVEC LES AUTRES INVESTISSEURS EN R&T 30
3.4. RELATIONS AVEC LES FOURNISSEURS DE R&T 33
3.5. FINANCEMENT 38

4 Analyse technologique

4.1. GENERALITES 41
4.2. SYSTEMES DE SYSTEMES 44
4.3. ARCHITECTURES ET TECHNIQUES DE SYSTEMES AERONAUTIQUES 46
4.4. ARCHITECTURES ET TECHNIQUES DE SYSTEMES NAVALS 56
4.5. ARCHITECTURES ET TECHNIQUES DE SYSTEMES TERRESTRES 62
4.6. ARCHITECTURES ET TECHNIQUES DE SYSTEMES C3R 68
4.7. MISSILES, ARMES ET TECHNIQUES NUCLEAIRES DE DEFENSE 80
4.8. CAPTEURS, GUIDAGE ET NAVIGATION 89
4.9. TELECOMMUNICATIONS 100
4.10. SECURITE DES SYSTEMES D’INFORMATION 105
4.11. SCIENCES DE L’HOMME ET PROTECTION 107
4.12. MATERIAUX ET COMPOSANTS 112
4.13. METHODES D’ESSAIS 118

5 Annexes

ANNEXE I : ECHELLE DES TRL (TECHNOLOGY READINESS LEVEL) 121


ANNEXE II : PROJETS FEDERATEURS 125
ANNEXE III : BASE TECHNOLOGIQUE 127
ANNEXE IV : LISTE DES POLES ET DES METIERS ET LEUR CONTRIBUTION A LA R&T 128
ANNEXE V : GLOSSAIRE 130

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 3


4 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
1
1 Avant propos

Avant propos
1.1. INTRODUCTION
L’évolution du besoin global :
Les opérations extérieures récentes et leur contexte sécuritaire de lutte contre des organisations
diffuses ont apporté, avec leur retour d’expérience, leur lot de besoins nouveaux, parfois de long
terme, souvent urgents. L’évolution sociétale de ces dernières années a fortement accéléré le
développement du corpus réglementaire (hygiène et sécurité, sécurité du travail et de l’emploi
des matériels, éco-conception, jurisprudence, principe de précaution,...) dans lequel les systèmes
de défense et leur emploi s’inscrivent. Le défi de la DGA consiste donc à cibler de façon pertinente
ses axes d’effort en R&T pour permettre aux futurs systèmes de répondre au mieux à ce nouveau
contexte.
Le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale présente la nouvelle référence du besoin de
moyen et long terme, pour ce qui concerne les grandes capacités opérationnelles à détenir, ainsi
que le degré de souveraineté et d’autonomie à préserver ou les partenariats internationaux à
développer pour la conception, la réalisation et la mise en œuvre de chacune d’elles.
En dehors des domaines de pure souveraineté nationale, une très forte proportion de coopération
européenne et le partage des savoir-faire les plus coûteux sont indispensables à la satisfaction de
nos ambitions dans le budget disponible. La coopération européenne doit devenir le mode normal
de la recherche de défense et de sécurité, envisagé de prime abord, abandonné seulement en cas
de réelle incompatibilité d’intérêt sur le long terme. Des coopérations ciblées en dehors d’Europe
peuvent également représenter d’intéressantes opportunités.
Enfin, l’utilisation optimale de la recherche civile est une nécessit. La concertation avec les organismes
civils, de même que leur sensibilisation aux problématiques de défense et de sécurité, doivent être
profondément renforcées.
Ces multiples éléments imposent une approche rationnelle, souple et opportuniste de la recherche
de défense. C’est par le dialogue avec les meilleurs bureaux d’études et laboratoires que les
ruptures technologiques intéressantes pourront être pressenties, et que leur émergence pourra
être favorisée par des financements nouveaux au détriment, le cas échéant, de technologies en fin
de cycle de maturation.

Le Plan stratégique recherche et technologie :


Dans ce contexte de besoin renouvelé, de contradiction parfois entre intérêts à court et long terme,
il était nécessaire de définir les axes prioritaires, de fédérer et rationaliser les efforts d’acteurs plus
nombreux mais dont les budgets sont structurellement décroissants. Le présent plan stratégique
a l’ambition de présenter de façon pédagogique le résultat de cette analyse globale. Il décrit
en détail la gestion du dispositif qui permet de relier la recherche de défense à la prospective
technologique, à la connaissance de l’état de l’art à l’étranger et dans le secteur civil, enfin aux
enjeux capacitaires et programmatiques de la défense et de la sécurité nationale. Il en est une des
expressions publiques, permettant aux partenaires de la DGA d’acquérir une vision de synthèse des
grands enjeux du domaine.

Le document :
Le Plan Stratégique de Recherche & Technologie constitue un cadrage global de l’action de la
DGA destinée à anticiper et maîtriser l’évolution des technologies nécessaires et utilisables dans les
futurs systèmes de défense et sécurité.

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 5


Décliné à partir du besoin opérationnel et des grands axes d’orientations décrits dans le PP30 (Plan
Prospectif à 30 ans), ce document a pour mission de situer les études amont dans un cadre global
(besoin opérationnel futur/axe technologique/partenariats), afin de traiter les problématiques
opérationnelles prévisibles à l’horizon 2012-2025. Il est complémentaire du POS (document de
Politique et Objectifs Scientifiques) qui décrit les axes de recherche de base à promouvoir pour
faire émerger les technologies nouvelles nécessaires à nos futurs systèmes de défense. Il décrit dans
l’absolu les axes d’effort identifiés pour répondre aux défis des prochaines années. Le financement
effectif de ces études sera naturellement examiné en fonction des ressources financières réellement
allouées.
Il inclut implicitement tous les axes d’efforts que la DGA prévoit de financer, mais aussi ceux externes
au monde « strictement défense », sur lesquels pourront s’appuyer les futurs systèmes.
Présenté par domaine d’application, correspondant dans la DGA aux « pôles d’architectures » de
systèmes d’armes et aux « pôles de technologies ou composants communs », il pourra utilement
servir de support aux échanges annuels de politiques techniques entre les industriels de la défense
et de la sécurité, et les responsables DGA de pôles techniques.
Enfin, il structurera le dialogue avec nos partenaires internationaux, aidera à la compréhension
mutuelle de nos objectifs et de nos actions, et sera un instrument privilégié pour la construction de
coopérations efficaces.

1.2. FONCTIONS DE LA R&T DE DEFENSE ET DE SECURITE


Les grandes fonctions de la R&T de défense et de sécurité, ses bénéficiaires et l’usage qu’ils en
font sont présentés dans le tableau suivant. Les enjeux associés à ses différentes fonctions seront
détaillés successivement au chapitre II :

Fonctions Bénéficiaires
Posséder les compétences scientifiques et • le ministre et ses grands subordonnés qui valident les
techniques pour conseiller les décideurs grandes orientations de la préparation du futur (LPM)
• les états-majors, directions et services du ministère en
charge de la préparation du futur

Répondre aux besoins capacitaires à moyen et • les états-majors qui évaluent les possibilités offertes
long terme (PP30) avec de nouvelles solutions pour les intégrer dans les équipements
techniques en vue d’obtenir l’autonomie et la • la DGA qui intègre ces résultats dans la préparation
suprématie de nos moyens d’action (seul ou des opérations d’armement et la cohérence des
en coalition) dans les meilleures conditions de systèmes de forces
coût et de délai

Maîtriser les technologies des systèmes • l’industrie de défense de la BITD cible qui mettra à
de défense correspondant aux solutions profit la compétence acquise ou maintenue pour
techniques prévues avec le bon degré réaliser les équipements demandés
d’autonomie, au niveau national ou européen • la DGA qui établit les cahiers des charges des futurs
systèmes d’armes en tenant compte des aspects
réglementaires et environnementaux

Contribuer à la construction de l’Europe de • les états-majors, la DGA et l’industrie de défense de la


la défense en fédérant les efforts autour du BITD pour évaluer, dans des conditions représentatives
lancement de démonstrateurs technologiques de l’utilisation réelle, si un niveau de performance
ambitieux. spécifié est atteignable
• l’industrie de défense pour motiver et fédérer les
équipes autour de projets majeurs à grande échelle
• les états européens pour focaliser et développer les
coopérations sur des projets majeurs
• la DGA et l’industrie de défense pour réduire les
risques, les coûts de réalisation et les délais de livraison
des futurs programmes d’armement

6 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


Fonctions
Construire une industrie de défense et de •
Bénéficiaires
la DGA qui identifie les produits, les industriels et les
1
sécurité compétitive par : technologies à utiliser pour les opérations d’armement

Avant propos
• La communication des orientations • l’industrie de défense et les laboratoires qui effectuent
sectorielles (produits), industrielles et les travaux de recherche
technologiques des pôles d’expertise • les PME-PMI et les laboratoires de recherche
technique de la DGA concernés qui pourront maintenir ou développer
• Le soutien de l’effort de recherche leurs compétences
technologique
• Le soutien des capacités d’innovation des
PME-PMI et des laboratoires de recherche

1.3. PERIMETRE & INTERFACE DU PS R&T AVEC LES AUTRES STRATEGIES ET


ORIENTATIONS
1.3.1. Périmètre du PS R&T
La R&T de défense s’inscrit dans le processus global de préparation du futur. Elle couvre une grande
diversité d’activités. Outre le support aux phases préparatoires des programmes d’armement, elle
prend également en compte une grande variété d’applications issues de la vie des programmes
telles que par exemple la qualification des matériels, l’amélioration du maintien en condition
opérationnelle, le démantèlement, la réduction des coûts de rénovation ou encore le maintien des
compétences des équipes industrielles et étatiques.
L’objectif de ce document est de présenter les orientations de R&T par pôles techniques, les
échéances d’application se situant entre 2 et 15 ans, ainsi que les grands éléments de cohérence du
ministère en matière de Recherche et Technologie et les manières de les concrétiser.
La R&T couvre :
- la recherche et technologie orientée
- les démonstrateurs en environnement caractérisé.
Le PS R&T couvre la totalité des besoins technologiques de défense et sécurité sans préjuger de la
forme de financement des travaux associés. On trouvera par exemple :
- les études amont contractualisées incluant les recherches exploratoires et innovations (propositions
spontanées)
- les subventions et conventions avec des organismes publics(1) et écoles sous tutelle du ministère
de la défense.
Pour certains axes mentionnés, le recours à des financements civils et en particulier ceux en matière
de R&T de sécurité pour les technologies concernées (par ex : Biométrie) pourra être envisagé.

1.3.2. Interfaces du PS R&T avec les autres documents et orientations


Le PS R&T s’inscrit dans les orientations du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale et se
nourrit des travaux préparatoires de la loi de programmation militaire.
Il fournit, en outre, les grands équilibres de la R&T en entrée du processus de planification des
études amont du ministère. Ce choix s’opère chaque année en deux volets complémentaires de
l’emploi des ressources d’études amont :
- le volet capacitaire permettant à partir des plans d’équipements de déterminer les démonstrations,
les levées de risques et les développements technologiques à effectuer avant le lancement des
programmes,
- le volet technologique permettant d’identifier les pistes technologiques prometteuses devant
être accompagnées, sans qu’une échéance d’application ne soit précisée.

(1)
ONERA, ISL, CNES, CEA

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 7


30 ans : Vision long terme (PP30)
• Politique scientifique
• Stratégie R&T
12 ans : (2 LPM) Orientation • Stratégie industrielle
Revue des besoins : octobre • Stratégie coopération
Choix des objectifs : mars • Expertise technique
3 à 5 ans : Plan d’engagement
Architecture de PEA répondant aux objectifs : mars
Planification : juin
1 an : Plan d’exécution

Le PS R&T décline les orientations inscrites dans le plan prospectif à trente ans (PP30) en matière de
r&t de défense. Le PP30 est élaboré par les officiers des états-majors et les ingénieurs de la DGA et
se veut un document de prospective à long terme, qui donne les orientations à 30 ans des besoins
en défense et sécurité.
le document de politique et d’objectifs scientifiques (Pos) est le document de référence de la DGA
en matière d’orientations scientifiques (disponible sur le site http://www.ixarm.com/Politique-et-
Objectifs). Le POS est un document à vocation similaire au PS R&T, mais il se focalise uniquement
sur les technologies à très faible maturité, depuis la recherche fondamentale jusqu’aux premières
expériences en laboratoires.
Conjointement avec le PP30 et le POS, le PS R&T présente les grands éléments de cohérence en
matière de R&T.n

8 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


1

Avant propos

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 9


10 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
2 Enjeux de la R&T de défense

2.1. ENJEUX DU LIVRE BLANC ET DE LA LPM


Le Livre blanc sur la défense et la sécurité a fixé, pour les années à venir, une nouvelle politique de
défense et de sécurité nationale. La stratégie militaire qui en résulte reste fondée sur trois principes
2
essentiels :

Enjeux de la R&T
− la dissuasion nucléaire ;
− l’autonomie d’appréciation de situation ;

de défense
− le choix de rester une puissance militaire complète.
Les objectifs opérationnels fixés aux forces armées s’articulent autour de cinq fonctions stratégiques
(connaissance et anticipation, prévention, dissuasion, protection et intervention) ainsi que des
postures de mise en œuvre associées.

Le Livre blanc définit également les principales priorités technologiques et industrielles découlant
des objectifs stratégiques de la sécurité nationale à l’horizon 2025. Il précise quelques domaines
dont la maîtrise pourra, ou devra, être acquise et développée en coopération européenne.
A côté des enjeux de long terme évoqués dans la suite du présent chapitre, les opérations extérieures
nous apportent leur lot de retour d’expérience et de solutions technologiques à apporter à court
terme.
Ces diverses données d’entrée nous font
percevoir les grandes caractéristiques que
doivent posséder la planification et le
processus d’exécution de la R&T de défense et
de sécurité :
• permettre une constance d’efforts dans les
technologies de souveraineté, à enjeux de
long terme ou à maturation lente,
• autoriser des évolutions majeures
d’orientations comme le suggère le Livre
blanc sur la défense et la sécurité nationale,
tout en maîtrisant leur rythme et leurs
conséquences,
• pour les applications à plus court terme,
apporter la souplesse et la réactivité
nécessaires à la supériorité opérationnelle
sur les théâtres d’opérations extérieures à
menace mouvante et évolutive.
C.Fiard - Dicod

De la confrontation entre ces différents enjeux


et l’état de l’art technologique dans l’industrie
de défense ou le secteur civil, en France,
en Europe ou dans le monde, découlent
des éléments de politique de R&T et une
planification à long terme et à court terme des
actions correspondantes. Livre blanc

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 11


2.2. ENJEUX CAPACITAIRES
La R&T de défense porte les efforts à fournir en vue de satisfaire les besoins capacitaires identifiés
dans les forces armées. Ces besoins ont été segmentés dans la défense en 5 grands systèmes de
forces, détaillés dans ce chapitre :

● système de forces « dissuasion »


Ce système de forces attend de la R&T de défense et de sécurité la maîtrise des capacités
technologiques qui permettront de concevoir et réaliser, en toute autonomie nationale, l’essentiel
de tous les systèmes d’armes nécessaires à l’exercice d’une dissuasion crédible à l’encontre d’un
agresseur potentiel pour :
- assurer la crédibilité technique des armes, des porteurs et des transmissions stratégiques :
fiabilité de systèmes complexes intégrant des technologies le plus souvent non duales et permettant
de conserver l’avantage; insensibilité des propergols et des explosifs des armes aux différentes
catégories d’agressions ; sûreté nucléaire des armes et des chaufferies nucléaires embarquées,
jusqu’à leur démantèlement inclus ; furtivité ; efficacité, fiabilité et sûreté des armes par simulations,
sans essais nucléaires ;
- mettre en œuvre les forces nucléaires : transmission intègre et sûre des ordres et des informations
jusqu’aux porteurs d’armes nucléaires pour le commandement et la conduite des opérations
nucléaires ; pérennité de l’invulnérabilité des SNLE face aux menaces actuelles et futures, moindre
dépendance des moyens extérieurs, amélioration de certaines performances des missiles balistiques ;
allonge, précision, pénétration et furtivité pour la composante aéroportée ; capacité d’identifier
l’agresseur.

● système de forces « commandement et maîtrise de l’information »


L’objectif est de :
- commander et conduire : partage de l’information, amélioration du tempo des opérations,
reconfiguration en temps réel des missions, optimisation de la place de l’homme dans la chaîne
Commandement-Conduite (C2) et optimisation de l’emploi des vecteurs aérospatiaux et des
systèmes d’armes pour l’architecture générale du commandement opérationnel ; transparence de
l’espace de bataille pour les forces alliées et capacités d’analyse autonome de l’environnement et
des situations opérationnelles ;
- communiquer : réseau global offrant aux armées un espace de travail collaboratif et
l’interopérabilité interministérielle et internationale nécessaire pour les opérations en réseaux ;
capacité de traitement et d’exploitation compatible des augmentations prévisibles des volumes de
données et d’informations accessibles ;
- surveiller, acquérir, reconnaître, renseigner :
disponibilité de capteurs radars intégrables sur
drones de surveillance de théâtre longue endurance,
diminution de l’âge de l’information, capacités
multi-capteurs, utilisation de moyens spatiaux
d’observation de la Terre et d’écoute des signaux
électromagnétiques à tous les niveaux de la
DGA/CEV

chaîne du commandement, capacité nationale et/


ou européenne de surveillance du sol tout temps,
surveillance globale de l’espace aérien en réseau et
réactive, surveillance de l’espace par la détection, la
reconnaissance et l’identification des objets spatiaux. Drone SIDM

● système de forces « projection - mobilité - soutien »


La défense s’appuie fortement sur les technologies du monde civil des transports, mais attend
de la R&T de défense et de sécurité la maîtrise des capacités technologiques pour des besoins

12 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


spécifiquement militaires et les adaptations de matériels
ou de concepts civils aux utilisations militaires pour :
- projeter les forces : architecture des plates-formes
innovantes dans les domaines aérien et naval pour la
projection de forces, systèmes de ravitaillement en vol ;
- assurer la mobilité : architecture des plates-formes
innovantes dans les domaines terrestre, aérien et

DR
naval pour assurer la mobilité intra-théâtre, qui est le
complément de la projection, systèmes d’autoprotection
de ces plateformes face aux menaces proliférantes ;

2
Navire Catamaran CNIM
- maintenir et restaurer le potentiel ami en opérations :
amélioration des flux logistiques et de la disponibilité des matériels, réduction du coût de possession,
amélioration des conditions de vie du combattant, sources d’énergie à coût maîtrisé et réduction
des consommations de carburant, et optimisation des flux de transport pour une amélioration
globale du service de bout en bout.

Enjeux de la R&T
de défense
● système de forces « engagement et combat »
Les études de R&T visent à préparer l’évolution de l’équipement de nos forces pour qu’elles
disposent de systèmes mieux adaptés aux conflits asymétriques tout en conservant la capacité à
concevoir des matériels aptes à traiter les menaces les plus exigeantes.
L’adaptation aux conflits asymétriques demande des efforts particuliers sur :
- la précision des armements (munitions, missiles) et la maîtrise de leurs effets,
- les capacités d’observation et d’identification,
- la protection des plateformes et des soldats, la menace
n’étant plus frontale mais omnidirectionnelle.
La faible densité de nos forces dans de tels conflits
nécessite des appuis lointains, précis et rapides. Outre les
travaux sur la maîtrise des effets des armes, l’apport de la
technologie dans l’amélioration de la boucle observation,
décision, action est essentiel pour garder sa liberté
d’action.
La recherche d’un meilleur travail collaboratif tant au sol
que dans les airs, sur l’eau ou sous l’eau est un facteur de
supériorité indéniable tant dans les conflits asymétriques DGAcom -F. Vrignaud
que symétriques.
Des actions à plus long terme sont indispensables pour
penser les systèmes de 2030. La robotique, l’intelligence
artificielle, permettront de concevoir des systèmes dotés
d’une autonomie suffisante afin de ne pas exposer
inutilement le combattant au danger. Ainsi les moyens
d’actions dans la profondeur utiliseront des missiles de
croisières, des drones de combat armés et des aéronefs
discrets. Caesar

● système de forces « protection et sauvegarde »


Ce système de force est particulièrement à même d’exploiter les dualités des missions civiles et
militaires et s’inscrit dans la synergie défense – sécurité mise en exergue dans le Livre Blanc. Les
capacités maîtresses mises en avant sont :
- protéger les approches et les espaces nationaux suivant cinq capacités militaires constituantes :
la défense aérienne comprenant les moyens de défense surface-air et les moyens air-air et de
police du ciel, la surveillance et l’intervention en mer reposant sur des réseaux de capteurs et

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 13


sur des moyens d’action (patrouilleurs, avion de surveillance,…), la sauvegarde spatiale pour
assurer la continuité des services reposant dans un premier temps sur la surveillance radar, l’alerte
avancée visant la détection et la caractérisation des tirs de missiles, la défense antimissile visant à
intercepter des missiles balistiques sur une zone donnée ;
- assurer la protection des forces et des sites : protection des sites et des réseaux matériels,
protection de la manœuvre au sol, protection dans les eaux littorales, ainsi que capacité de limiter
ou empêcher l’acquisition de renseignement par une partie adverse ;
- assurer la protection de l’homme : soutien santé en opération des personnels, amélioration de la
réhabilitation des personnels blessés, protection contre la menace NRBC, capacité de fournir de
manière indéniable la preuve de l’agression et l’identification de l’agresseur pour engager des
poursuites pénales ;
- assurer la sécurité de l’environnement civil : contribution à la gestion interministérielle des crises
et des grands évènements, participation à la sécurité des populations, recherche et sauvetage,
secours.

2.3. SECURITE
La stratégie du ministère de la défense
en matière de R&T de sécurité est de
faire bénéficier les ministères civils de
ses savoir-faire et compétences, d’utiliser
au mieux les travaux de R&T réalisés
par le civil et de participer activement
aux travaux permettant d’assurer
la cohérence des R&T de défense et
sécurité, dans une vision prospective
interministérielle visant à permettre
la meilleure protection de nos intérêts
et de la population, au travers de la
politique de défense et de sécurité
nationale.

DR
Pour répondre aux besoins des forces
armées et des forces de sécurité, des Évacuation sanitaire
synergies existent, utilisant aux mieux les
dualités technologiques importantes que l’on rencontre sur de nombreux domaines : renseignement,
capteur, surveillance, drone, armes à létalité réduite… 15 % de la R&T de la défense, soit près de 100
M€ intéressent directement la sécurité, ce qui fait du ministère de la défense le premier investisseur
dans les technologies de sécurité. Pour ces raisons, les ministères civils (intérieur, transports, …) sont
associés aux études sur les sujets duaux et bénéficient des résultats provenant de la R&T de défense.
La défense veille également à la cohérence entre ses propres travaux de recherche et ceux financés
par le secteur civil. L’Union Européenne, l’ANR, le fond unique interministériel (FUI) pour les pôles
de compétitivité financent des projets de recherche sur des domaines duaux (surveillance maritime,
radio logicielle, simulation…) dans lesquels la DGA investit également.
La coopération interministérielle sur les besoins défense et sécurité en matière de technologies
permet d’orienter la R&T de sécurité vers des sujets technologiques d’intérêts communs. La DGA y
apporte son expertise, sa connaissance du pilotage et de l’orientation de la R&T. Sous coordination
du SGDN, elle anime le groupe thématique national qui rassemble la communauté publique et
privée de la R&T de sécurité, tient à jour la liste des priorités nationales en matière de R&T ainsi que
la base de données des programmes de R&T de sécurité.
Elle participe également au programme national en sécurité « Concepts, systèmes et outils pour la
sécurité globale » de l’Agence Nationale pour la Recherche, lancé en 2006, et contribue activement
au fonctionnement de la cellule exécutive (composée d’un membre des ministères de la défense,
de la recherche et de l’intérieur). Cette cellule est en charge, dans les instances interministérielles
et européennes, de l’animation et du pilotage du volet sécurité (PERS) du programme européen de
R&T (7e PCRD) et représente la France au comité de programme du PERS.

14 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


Cette stratégie s’inscrit dans un contexte national et international en forte évolution, avec une
importance croissante attachée à l’utilisation des technologies pour répondre aux nouveaux enjeux
de la sécurité (terrorisme, criminalité organisée, pandémie…) et aux synergies entre sécurité et
défense. Le recours à la R&T civile permet d’identifier au plus tôt les avancées technologiques tout
en assurant une connaissance du tissu industriel et le maintien de ses compétences.

2.4. PREPARATION ET ADAPTATION AUX EVOLUTIONS REGLEMENTAIRES


La R&T de défense et de sécurité apporte des éléments de connaissance et de besoin technologiques
nécessaires pour, dans les meilleures conditions économiques possibles, assurer le respect des

2
réglementations existantes, s’adapter aux évolutions des réglementations et maîtriser l’établissement
de réglementations nouvelles.
Par exemple dans le domaine de la Maîtrise des Armements, l’adhésion de la France, le 11 avril 2001,
au protocole additionnel aux Conventions de Genève, la conduit plus particulièrement au respect
de son Article 36. Celui-ci exige que l’Etat vérifie systématiquement la conformité aux règles

Enjeux de la R&T
pertinentes du droit des conflits armés, des armes ou des méthodes de combat dont il projette la
conception ou l’acquisition. Autrement dit, chaque Etat a l’obligation d’évaluer le caractère licite
de toute nouvelle arme, moyen ou méthode de guerre qu’il étudie, met au point, acquiert ou

de défense
adopte.
Certains armements nouveaux appellent des évolutions de réglementations. Par exemple,
le développement d’avions sans pilote (drones) implique des adaptations et/ou de nouvelles
réglementations pour leur intégration dans l’espace aérien partagé avec l’aviation civile.
Pour d’autres sujets (gestion des radiofréquences, autorité technique, fiabilité des équipements,
durée de vie des systèmes, coûts de maintien en condition opérationnelle), la normalisation
constitue un outil indispensable.
Ayant le monde civil et sa sécurité comme ultime finalité, soucieuse de l’efficacité de ses équipements
dans toutes les conditions d’emploi, la défense a un rôle actif dans l’environnement réglementaire
et normatif, en particulier dans les domaines suivants :
- maintien des compétences étatiques nécessaires aux programmes futurs ;
- sécurisation des sources technologiques ;
- réduction de la dépendance nationale vis-à-vis de l’étranger ;
- éco-conception ;
- déconstruction ;
- capacité d’exercice de l’autorité technique;
- protection juridique de l’Etat et de ses agents.

2.5. REDUCTION DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX


La société attend désormais des armées un comportement « éco -responsable » y compris dans
les conflits. Les domaines d’application sont multiples. Le tri des déchets, sur les sites militaires
en métropole comme en opérations intérieures ou extérieures, la gestion de l’énergie, la gestion
des matières dangereuses, la gestion des nuisances sonores à proximité des bases aériennes, ou
le recyclage des matériels en sont des exemples auxquels la défense est sensible depuis plusieurs
années.
En témoignent, par exemple, la directive interarmées (règlement interne appliqué à la défense) sur
la protection de l’environnement en opération(2) et le manuel(3) des droits des conflits armés, qui
citent plusieurs textes et instruments internationaux portant sur la protection de l’environnement.

(2)
Directive interarmées sur la protection de l’environnement en opération PIA 05-302 N°514/DEF/EMA/EMP.5/NP du
17 mai 2004
(3)
Manuel de droit des conflits armés, DAJ, 22 octobre 2004, disponible sur l’internet à l’adresse :
http://www.defense.gouv.fr/defense/layout/set/popup/content/download/46822/465055/file/manuel_de_droit_des_
conflits_armes234_droit_conflits_armes.pdf

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 15


la conformité avec les dispositions législatives et réglementaires
Le « corpus réglementaire applicable » est une notion variable dans le temps mais également dans
l’espace. Les réglementations évoluent et les équipements, dans la majorité des cas, sont amenés
à se déplacer. Si les dispositions de droit communautaire ou interne sont généralement prises en
compte, il ne faut pas négliger les réglementations locales, qui peuvent limiter la liberté d’action
des équipements ou compromettre l’exportation de matériel de défense.

l’impact technique et industriel de ces dispositions


Même si certaines de ces législations comportent des clauses d’exclusion pour les activités de
défense ou de sécurité, elles ont cependant une influence forte sur le domaine. En effet, la défense
est de moins en moins assurée de pouvoir tirer bénéfice des exemptions instituées à son profit car
toutes ces législations auront un impact de plus en plus important sur le marché et donc sur les
technologies disponibles à long terme. Le marché étant généralement tiré par les besoins civils, il
se produit un effet de « standardisation des technologies les moins polluantes » et en conséquence
une obsolescence ou un surcoût important des composants dont la défense est devenu le seul client.
A cet égard, la directive dite « ROHS(4) » constitue un exemple révélateur : elle réglemente sévèrement
l’usage de certaines substances dangereuses, dont le plomb, dans les équipements électriques et
électroniques. Les matériels de
défense sont exclus de son champ
d’application. Mais, en pratique,
l’électronique de défense n’est pas
en mesure de peser sur le marché
des composants électroniques pour
pérenniser ces composants pour son
besoin spécifique.
Dans le même esprit, le nouveau
règlement européen sur
l’enregistrement, l’évaluation,

DGA/Comm
l’autorisation et la restriction
des produits chimiques aura
pour effet de faire disparaître
du marché certaines substances
aujourd’hui jugées critiques pour
des équipements de défense. Pas d’exemption pour l’électronique de défense

Principe de précaution
Comme indiqué plus haut, les principes de prévention et de précaution figurent dans la constitution
française depuis 2005. La mise en œuvre de ces principes nécessite de la part des acteurs concernés
d’établir des mesures concrètes susceptibles de prévenir la réalisation du risque (risque connu dans
le cas du principe de prévention, risque soupçonné dans le cas du principe de précaution). Les
mesures doivent être adaptées aux risques, utiliser les meilleures techniques disponibles et prendre
en compte les impératifs de proportionnalité.
A cet égard, le cas des nanotechnologies est intéressant. Dans un rapport de 2006 sur ce sujet, le
comité de prévention et de précaution du MEDAD recommande de rééquilibrer les financements
de la recherche publique sur les nanotechnologies, dédiés pour une part à l’évaluation du risque
et pour une autre part à leur développement. Les incitations publiques à la recherche ou à
l’investissement dans ce domaine doivent systématiquement comporter un volet «sécurité» et un
volet «traçabilité des produits ».
De manière générale, l’identification des risques sanitaires et environnementaux devient une
nécessité dans les programmes de recherche et d’équipement, pour maîtriser ces risques et être en
mesure de le prouver.

ROHS Restriction of hazardous substances – La directive 2002/95, adoptée en février 2003 par l’Union européenne,
(4)

a pris effet le 1er juillet 2006.

16 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


une démarche pragmatique et progressive
La démarche repose sur la combinaison de deux critères, en privilégiant, d’une part, les avancées
faciles à conduire apportant un progrès immédiat et, d’autre part, les actions éventuellement plus
difficiles mais motivées par les risques les plus importants.
Les sujets d’efforts correspondants doivent être recherchés classiquement sur deux volets :
- curatif : gérer l’héritage du passé (démantèlement, maintien en condition opérationnelle de
systèmes existants, solutions palliatives, …) ;
- préventif : se mettre en mesure de développer les capacités opérationnelles futures dans des
conditions satisfaisantes (substitutions de technologies menacées, moyens de commandement
développant la maîtrise des effets, développement de filières de démantèlement pérennes et
adaptatives, …).
2
les Efforts technologiques et industriels correspondants

Enjeux de la R&T
Les programmes de recherche et les
démonstrateurs à venir inclueront

de défense
donc les grandes orientations
suivantes :
- Maîtriser les consommations et les
sources alternatives d’énergie :

DGAcom -F. Vrignaud


• réduction de consommation
pour les plates-formes existantes ;
• recherche ou validation de
sources alternatives d’énergie pour
les applications défense;
• recours accru à la simulation.
- Développer des technologies ou Île du Levant : protection environnementale
procédés moins polluants :
• recherche d’alternative à des substances critiques pour la Défense et vouées à disparaître du
marché (impact du règlement REACH) ;
• procédés de dépollution des sols et d’élimination des matériels de défense plus respectueux de
l’environnement ;
• traitement des déchets en opération.
- Réduire les nuisances sonores :
• au-delà des risques physico-chimiques, la maîtrise des nuisances acoustiques doit être intégrée
dans les projets de recherche, que cela concerne les riverains, les opérateurs des matériels voire
les animaux (impact des sonars actifs sur les mammifères marins).
- Acquérir et intégrer des outils d’évaluation de l’empreinte environnementale :
• dans un contexte opérationnel,
• dans un contexte d’ingénierie des systèmes dans le cadre de la préparation et la conception des
opérations d’armement.

coordination européenne
Les recommandations précédentes peuvent être renforcées par une action coordonnée avec nos
partenaires européens. L’agence européenne de défense pourrait être un cadre adapté pour assurer
cette coordination, en particulier sur les axes :
- veille sur les normes et règlementations et participation active à leurs évolutions ;
- efforts de recherches technologiques communs ;
- harmonisation des politiques d’acquisition en matière d’exigences pour le développement durable.

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 17


2.6. ENJEUX ECONOMIQUES
2.6.1. réduction dEs coûts dE PossEssion
Deux causes importantes des contraintes économiques et budgétaires auxquelles la Défense doit
faire face sont :
- l’augmentation du coût du maintien en condition opérationnelle de certains armements de plus
en plus complexes,
- les travaux de démantèlement des matériels en fin de vie que les préoccupations nouvelles de
développement durable conduisent à développer.
La notion assez récente de soutenabilité d’un système intègre sa dimension financière sur l’ensemble
de sa vie : il s’agit de s’assurer qu’au-delà de son développement, de son acquisition et de sa mise
en service, les armées disposeront des ressources financières suffisantes pour le mettre en œuvre, le
maintenir, le moderniser, enfin le démanteler.
Aux concepts de coûts des pays partenaires(5) correspond, en français, le concept de coût global de
possession (CGP), c’est-à-dire de calcul des coûts sur l’ensemble de la durée de vie ou de coût du
cycle de vie.
Le coût global est désormais un critère déterminant de décision de lancement d’un programme.
Il devient par là même une performance majeure d’un système devant faire l’objet de toutes les
attentions et, notamment, d’études technologiques choisies selon leur capacité à diminuer le CGP
des systèmes existants ou futurs.
Les problématiques de diminution des coûts entrent de manière constante dans la préparation
des programmes. Elles se déclinent dans tous les domaines de la défense. La R&T va permettre
par exemple de diminuer les coûts de missions de surveillance aérienne par utilisation de drones
aériens, d’augmenter sensiblement la durée entre périodes d’entretien programmé des navires,
notamment sous-marins, de réduire les équipages ou au travers d’architectures de systèmes de
permettre le remplacement économique de composants ou d’équipements obsolètes. Les études
de compromis associés permettent d’apporter les arguments décisifs lors de la sélection des projets
de R&T.

2.6.2. MaîtrisE dE l’énErgiE


Au-delà de l’avantage opérationnel qu’elle procure (autonomie, discrétion, réduction des flux
logistiques notamment), la bonne maîtrise de la dépense énergétique des systèmes d’armes est un
enjeu stratégique.
La consommation des ressources énergétiques du ministère de la défense a baissé de 30 % entre
1995 et 2005. Cette consommation dépend à 80 % des carburants fossiles et en particulier du
pétrole.
Par ailleurs, la volatilité du coût du
baril de pétrole et les perspectives
d’essoufflement des réserves
énergétiques à long terme ont un
impact évident sur la contribution
de l’énergie au budget du ministère
de la défense. De plus, l’Etat a
DGAcom -F. Vrignaud

défini une politique volontariste en


matière de développement durable.
Ces orientations se traduisent
pour les systèmes d’armes par le
besoin de maîtriser encore plus la
consommation de l’énergie.
Il convient également de s’adapter
aux autres évolutions législatives Énergie photovoltaïque

(5)
Life Cycle Cost (LCC), Whole Life Cost (WLC), Cost of Ownership (COO), Total Ownership Cost (TOC)

18 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


et normatives européennes ou internationales dans le domaine de l’énergie et d’assurer le
fonctionnement des équipements avec les carburants disponibles en opération.
Pour la majorité des plates-formes, l’objectif primordial à long terme est de réduire la dépendance
par l’utilisation de sources de remplacement au carburant conventionnel. L’utilisation de carburants
de synthèse est une piste envisagée, en fonction de leur disponibilité dans le civil et/ou d’éventuelles
normalisations de type OTAN.
L’évolution des autres formes d’énergie (thermoélectrique, piles à combustibles, solaire à haut
rendement, hydrogène...) est observée attentivement. Elles peuvent être envisagées pour des
applications opérationnelles ciblées (groupes électrogènes, fantassins, drones, …).

2.7. ESPACE
Dans ce domaine, la synergie entre la défense et la recherche civile est primordiale et le Centre
2
National d’Etudes Spatiales (CNES) en est l’institution clé.

Enjeux de la R&T
Conduite en étroite liaison avec le CNES, la R&T spatiale de défense vise à satisfaire les besoins des
utilisateurs par :

de défense
• le renforcement de la robustesse, de la précision et de l’autonomie des informations de
positionnement et de synchronisation au moyen de satellites avec un soutien au développement
du service gouvernemental du programme européen GALILEO ;
• le développement dual et en coopération des futurs systèmes d’élongation par satellites pour
le développement d’un réseau global (communication et services communs) destiné à offrir
aux armées un espace de travail collaboratif ainsi que l’interopérabilité interministérielle et
internationale nécessaire ;
• le développement de l’utilisation
de moyens spatiaux d’observation
de la Terre et d’écoute des signaux
électromagnétiques à destination
de tous les niveaux de la chaîne du
commandement.
Enfin, la R&T spatiale de défense
vise à développer les technologies
spécifiques nécessaires aux nouvelles
applications de défense puis à les

EADs-Astrium
valider par des démonstrateurs
spatiaux. Le spectre des travaux
de R&T vise à satisfaire les enjeux
d’autonomie spatiale de défense en
les situant dans un cadre européen.
La DGA veille au maintien des
compétences et combine ses efforts Système Galiléo
à ceux du CNES dans les domaines
duaux.

2.8. EVOLUTION DES TECHNOLOGIES CIVILES


Les entreprises du marché civil ont plus que jamais obligation, pour subsister face à une compétition
accrue, d’optimiser en permanence leurs produits, par exemple en coût de possession, en sécurité,
en consommation d’énergie, en performances pures, et de rechercher très activement les ruptures
technologiques qui pourront leur donner un avantage concurrentiel durable. Pour certaines, la
forte croissance du marché mondial des biens de consommation leur permet des perspectives de
gains suffisantes pour consacrer des ressources gigantesques à la recherche et au développement
de produits nouveaux. C’est le cas de l’aéronautique ou du transport terrestre, où les principaux
acteurs industriels sont tous mondiaux, ou de secteurs de production à grande échelle comme les
composants électroniques, les matériaux, l’informatique.

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 19


Cette compétition se retrouve au niveau des états et même des continents. Ainsi, les états organisent
les financements publics de recherche civile de façon à ce que leurs entreprises puissent en tirer les
meilleures armes concurrentielles sur des marchés divers. Les crédits de recherche civile jouent donc
un rôle de plus en plus important dans l’évolution des capacités technologiques des industriels.
Sur des thématiques comme le développement durable, l’une des priorités de la commission
européenne, les programmes communautaires donnent la mesure de la progression technologique
des industriels européens. C’est le cas par exemple des technologies duales d’aéronefs plus
électriques, de l’utilisation de carburants plus énergétiques et moins polluants, des technologies
utilisées pour les aéronefs convertibles.
La recherche de défense objet du présent plan stratégique est une recherche :
- de financement public, ce qui la distingue des investissements privés en recherche motivés par
des perspectives de développement commercial sur la base de produits innovants,
- orientée par des objectifs technologiques précis et quantifiés, voire par un besoin identifié de
système opérationnel, ce qui la distingue de la recherche publique civile dont les orientations
s’expriment par domaine et qui privilégie le foisonnement des idées pour un spectre large
d’applications.
La recherche de défense se démarque donc de la recherche civile. La défense peut cependant
profiter des avancées scientifiques et technologiques civiles pour ses objectifs propres. Elle le doit
ne serait-ce que parce qu’à la disposition de tous, elles peuvent être utilisées à tout moment par
un autre état ou une organisation hostile et induire ainsi un décrochage technologique et un
handicap stratégique.
La recherche duale permet d’exploiter les synergies à la frontière entre les deux domaines. Les
actions de coordination entre organismes civils et de défense sont traitées au chapitre 3.
Le domaine couvert par les technologies civiles évolue en permanence, tendant à s’accroître
considérablement. La recherche de défense doit évoluer en cohérence pour rester complémentaire,
et les objectifs technologiques doivent être ajustés même si les objectifs capacitaires restent
inchangés.
Ainsi, la réduction des coûts associée à la progression des technologies civiles a impliqué un recours
de plus en plus important à des technologies civiles dans les systèmes de défense, principalement
électroniques et logicielles à l’origine. La dualité touche de plus en plus aux moyens de conception,
aux composants de systèmes, à leurs architectures et à leur validation. Ceci introduit une imbrication
croissante des technologies civiles avec les capacités technologiques de défense soulevant ainsi la
question de la maîtrise des architectures et du maintien en condition opérationnelle dans la durée,
les produits civils et les systèmes militaires ayant des cycles de vie différents.
En effet, les technologies civiles se développent et se succèdent à un rythme de plus en plus rapide,
largement plus que le cycle de vie des systèmes de défense, induisant en parallèle de nouveaux
besoins dans les forces. Par exemple, les technologies duales de l’information devraient idéalement
pouvoir être déployées dans les forces en phase avec leur diffusion de masse dans la société civile,
de façon à bénéficier d’une technologie mature, robuste et entretenue.
De plus, dans certains secteurs (composants électroniques, matériaux) et pour certains besoins,
la défense devient un client marginal en termes de série. Le risque est l’extinction de filières
technologiques dont dépend la défense pour ses équipements en service. Pour y remédier, la
défense doit savoir anticiper et gérer des stocks, ou bien améliorer la modularité permettant
ainsi le remplacement des équipements à moindres coûts. D’où l’intérêt croissant de thématiques
de recherche comme la tenue au vieillissement ou l’architecture des systèmes ouverts et leur
qualification.
Afin de mieux utiliser les résultats de la recherche civile, la recherche de défense tend donc à :
- accélérer les transitions entre les différentes phases d’une maturation technologique : recherche
exploratoire, développement technologique, démonstration,
- maîtriser les architectures ouvertes autorisant les insertions technologiques en cours de
développement, les mises à niveau partielles au cours de la vie des systèmes, ainsi que les
développements incrémentaux.

20 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


2.9. TECHNOLOGIES DE SOUVERAINETE
Pour satisfaire les capacités stratégiques de défense et de sécurité définies par le Livre blanc,
certaines technologies permettant de réaliser des fonctions déterminantes sont rares, difficiles
à acquérir ou à mettre en œuvre. Afin de garantir l’autonomie nationale des systèmes concernés,
l’accès à ces technologies dites de souveraineté (TSV) doit être sécurisé, notamment via des actions
de R&T. Cela implique :
• soit leur maîtrise par l’industrie française ;
• soit un accès garanti à des capacités industrielles présentes sur le territoire national ;
• soit de disposer d’un accès garanti par des accords inter-gouvernementaux lorsqu’elles ne sont
pas disponibles sur le territoire national.
Les technologies de souveraineté les plus évidentes sont liées aux enjeux tels que de la dissuasion
(conception de missiles stratégiques). Dans d’autres cas, elles sont duales avec de très forts enjeux
2
économiques : avions, lanceurs, satellites, énergie nucléaire, lasers de puissance, simulateurs,
navigation…

Enjeux de la R&T
D’autres TSV plus masquées peuvent être utilisées aux différents niveaux de la sous-traitance sans

de défense
qu’une concertation suffisante n’existe quant à leur maîtrise par le client ou au niveau plus élevé
d’intégration industrielle. Elles nécessitent cependant d’être identifiées, anticipées et soutenues
en lien avec le tissu scientifique et industriel afin d’orienter les investissements pour maintenir et
développer les compétences et les capacités étatiques et industrielles dans ces domaines. A terme,
les projets de licences de composants intergouvernementaux ou la mise en place d’un espace
européen de libre circulation figurent parmi les réponses envisageables pour les équipements les
moins sensibles.
La sécurisation des TSV ne peut se traiter uniquement au niveau français. Elle est abordée, avec
toutes les précautions nécessaires, avec nos alliés qui ont des préoccupations similaires.

2.10. COOPERATION DE R&T


Hormis quelques cas particuliers (6) , la coopération est une dimension omniprésente des recherches
et technologies de défense. Son importance est encore appelée à croître. Chaque partenaire doit y
trouver un intérêt technique, industriel et financier, la coopération permettant de :
• mener des travaux de R&T plus ambitieux ou sur un périmètre plus vaste grâce à une mise en
commun des ressources et des compétences. La coopération est le seul moyen pour l’Europe
d’avoir une défense crédible à un niveau financier supportable. Dans cette perspective, la France
a une politique très volontariste pour favoriser ces échanges ;
• faire progresser, à moindre coût, plus rapidement et à moindre risque, par une meilleure
synergie des efforts de recherches, les technologies porteuses pour de futurs besoins ;
• structurer la BITD européenne en amont des programmes et contribuer progressivement à sa
rationalisation ;
• préparer des coopérations sur des futurs programmes d’armement.
Dans l’idéal, la coopération de R&T s’appuie sur une stratégie conjointement établie entre les
nations et pourrait tendre vers la mise en place d’interdépendances technologiques mutuelles en
vue d’une BITD optimale.
En dehors de certains sujets particuliers pour lesquels la France souhaite une maîtrise nationale
(dissuasion, travaux sensibles sur certaines menaces, technologies particulières de cryptage et de
renseignement, …), la politique générale de coopération de R&T consiste en l’ouverture européenne,
sous forme de coopérations bilatérales ou multilatérales, ces dernières préférentiellement dans
le cadre de l’Agence Européenne de Défense (AED). C’est en effet entre européens que se posent,
avec le plus d’acuité, les problèmes de BITD et de satisfaction à terme de besoins communs et que
peuvent se mettre en place de véritables stratégies de partage de compétences.

(6)
Voir § 2.9 « technologies de souveraineté »

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 21


En 2008, notre effort de R&T de défense (hors nucléaire et recherche duale) s’élevait à 835 Me,
ce qui représentait un tiers de l’effort européen, parmi lesquels 150 Me étaient réalisés en
coopération, soit 18 % de l’assiette. Ce chiffre fait de la France le premier pays contributeur à
l’effort de coopération de R&T en Europe, avec le Royaume-Uni. Augmenter la part de nos études
menées en coopération pour viser, de façon ambitieuse, à dépasser les 200 Me en volume, nécessite
plus que jamais de définir :
- l’effort de coopération et les cadres à privilégier en évitant la dispersion,
- les instruments de coopération à privilégier ou les nouveaux mécanismes à promouvoir,
- les axes de coopération où investir, et ceux à abandonner.

2.11. ENJEUX INDUSTRIELS


Un secteur industriel significatif en France
L’industrie de défense est une industrie à haute valeur technologique, détentrice de compétences
essentielles pour satisfaire les besoins militaires et garantir, y compris sur le long terme,
l’approvisionnement des matériels pour nos forces armées, leur liberté d’emploi et la possibilité de
les exporter.
La France possède une industrie importante et performante, au deuxième rang en Europe, juste
derrière le Royaume-Uni. Les compétences françaises de l’industrie de défense sont bien positionnées
en Europe et, pour certaines, dans le monde : elles forment un ensemble complet couvrant tous les
secteurs. La France dispose d’un nombre important de pôles d’excellence industriels lui conférant
un leadership incontestable dans un certain nombre de domaines (électronique, espace, missiles
notamment), ou des positions d’excellence au meilleur niveau technologique pour l’aéronautique
ou le naval et de bonnes compétences dans le secteur terrestre.
Aujourd’hui, la recherche et le développement représentent 10 à 20 % du chiffre d’affaires des dix
plus grands groupes de défense présents en France, qui emploient dans leurs bureaux d’études de
l’ordre de quelques 20 000 personnes. La recherche favorise l’innovation technologique et joue un
rôle moteur pour un grand nombre de technologies majeures, avec pour certaines des applications
civiles.

Des compétences industrielles essentielles à maintenir et développer


L’industrie d’armement fait pleinement partie de la posture de défense et il est primordial de
veiller au maintien et au développement d’une BITD avec un juste niveau d’autonomie, à
l’échelle européenne ou nationale, tout en recherchant sa compétitivité. La BITD s’appuie sur des
compétences très diverses détenues par l’industrie, dont certaines sont stratégiques au regard du
besoin d’autonomie recherché.
Parmi ces compétences certaines sont clefs et concernent des capacités de R&D (recherche,
études, conception, ingénierie), mais aussi certains savoir-faire de fabrication (industrialisation,
procédés…) et sont associées à des compétences et moyens étatiques, notamment en matière de
moyens d’évaluation et d’essais de défense. La maîtrise des compétences industrielles repose sur
la politique à mettre en œuvre pour maintenir et développer ces compétences en satisfaisant au
besoin des forces armées sur le long terme et en garantissant la meilleure efficacité économique des
investissements réalisés compte tenu de l’effort qu’ils représentent pour la nation. Un des enjeux
est donc de pérenniser les compétences en vue d’assurer les approvisionnements, le MCO ou la
modernisation des équipements en service. Pour les secteurs qui se développent, en revanche, l’enjeu
réside principalement dans l’acquisition et le développement des compétences qui permettront de
satisfaire les besoins futurs.

La commande publique nationale


Au plan national, le Livre blanc de la défense et de la sécurité a réaffirmé la nécessité d’une
politique industrielle en mettant en exergue les priorités technologiques et industrielles découlant
des objectifs stratégiques de la sécurité nationale à l’horizon 2025. Les choix capacitaires ainsi que

22 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


les cycles de renouvellement des principaux équipements résultant des orientations du Livre blanc
qui sont traduits dans la LPM validée par le Parlement ont des conséquences structurantes sur la
BITD, différenciées suivant les secteurs, et suivant qu’il s’agit de production ou de R&D.
Pendant les phases de production se traduisant par un étiage des travaux demandés aux bureaux
d’études, la pérennité des entreprises de haute technologie implique de mobiliser un noyau dur
de compétences des ingénieurs et chercheurs sur des objectifs technologiques visant à préparer
la génération suivante des systèmes d’armes : la charge des bureaux d’études, qui conditionne
le maintien des compétences technologiques, est assurée via un appoint substantiel de crédits
d’études amont et un agencement adapté des programmes futurs, d’une part dans les secteurs
clés du Livre blanc (dissuasion dont sous-marins à propulsion nucléaire, espace, missiles complexes),

2
d’autre part dans le secteur stratégique de l’aéronautique de combat (plates-formes, guerre
électronique, propulsion).

L’Europe : cadre de référence

Enjeux de la R&T
Par ailleurs, le niveau actuel des budgets en Europe et le coût croissant des systèmes d’armes font
qu’aucune nation en Europe y compris la France n’a la taille et donc la capacité d’assumer seule

de défense
aujourd’hui le coût d’un outil de défense répondant à l’ensemble de ses besoins
Dans le cas particulier des secteurs relevant strictement de la souveraineté nationale, la France
souhaite disposer d’une maîtrise nationale. A l’opposé, pour les équipements qui ne revêtiraient
pas de caractère stratégique particulier en termes d’approvisionnement (matériels courants
susceptibles d’être approvisionnés auprès de nombreux fournisseurs) l’acquisition peut se faire sur
le marché mondial. Dans tous les autres cas, la mutualisation des approvisionnements entre pays
européens est une perspective intéressante permettant de maîtriser les compétences industrielles.
Ceci suppose néanmoins d’accepter entre partenaires européens le développement de dépendances
mutuelles, librement consenties qui supposent réciprocité et équilibre.

Les PME
Enfin, les compétences industrielles se situent à tous les niveaux, des grands groupes industriels
parmi les premiers mondiaux jusque dans de nombreuses PME. Si on estime à environ 4000 le
nombre de PME participant à l’effort de défense, certaines d’entre elles possèdent des compétences
essentielles, voire stratégiques. De manière générale, les PME sont un gage de réactivité et de
compétitivité ; elles sont aussi, par leur capacité d’innovation, indispensables au maintien et au
développement de l’excellence technologique des systèmes d’armes. Il importe donc de tirer
pleinement bénéfice des compétences des PME dans les études amont comme dans les programmes
d’armement. n

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 23


24 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
3 Stratégie de mise en œuvre
du PS R&T

3.1. ORGANISATION INTERNE


3.1.1. ProcEssus
L’organisation de la défense pour la maîtrise de sa R&T répond à la spécificité de cette dernière,
tout à la fois vouée à atteindre le meilleur niveau pour des applications précises à moyen ou
long terme (jusqu’à plusieurs dizaines d’années) et marquée par la nécessité d’utiliser au mieux les
résultats de la recherche civile.
Elle vise à :

3
• assurer la concentration des efforts de R&T sur les enjeux les plus stratégiques ;
• faciliter le travail des acteurs clés du processus en leur fournissant une visibilité adaptée à leur
niveau de pilotage ;
• diminuer le délai entre l’expression de besoin en R&T et sa réalisation ;

en œuvre du PS R&T
• en tenant compte de l’environnement scientifique, technologique et industriel.

Stratégie de mise
Le lien entre le besoin capacitaire et les innovations technologiques à rechercher puis à préparer en
vue de leur intégration dans les futurs programmes d’armement est établi selon deux approches :
• les projets fédérateurs : les projets fédérateurs (annexe 2) regroupent dans un ensemble
ordonné et cohérent à la fois des besoins capacitaires pressentis et les travaux à conduire pour y
répondre, préparer les futures opérations d’armement et améliorer les capacités opérationnelles
associées ; ils sont décrits dans le PP30 et sont documentés par un cahier des charges et une
feuille de route ; ils sont placés sous la responsabilité partagée des architectes de systèmes de
forces, pour la DGA, et des officiers de cohérence opérationnelle, pour l’état-major des armées
(EMA) . Les travaux correspondants sont quantifiés par des objectifs explicites.

FdR de haut niveau


plates-formes Le pourquoi :
et équipements
Plates-formes, équipements et leurs jalons
Pourquoi

inttéressé par

Liens étapes
produits/objectifs
FdR contraintes

FdR programmes,
objectifs Le quoi :
Quoi

technologiques «produits» à réaliser pour répondre au pourquoi :


BITD, coopération
Liens
FdR actions
Comment

actions/produits
élémentaires Le comment :
Ruptures technologiques : actions nécessaires

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 25


• la base technologique : (annexe 3) organisée par pôle d’expertise technique, elle regroupe
les études de concepts de ruptures technologiques de bas niveau de maturité (TRL faibles)
répondant à des besoins opérationnels prévisibles plus lointains, ainsi que les développements
technologiques génériques (exemple : outils de modélisation) ou à applications opérationnelles
multiples (exemple : composants électroniques présents dans de très nombreux systèmes d’armes
ou sous-systèmes, pour lesquels une autonomie européenne est recherchée) ; les responsables
de pôles techniques de la DGA en ont la responsabilité.

FdR de haut niveau


Le pourquoi :
Pourquoi

plates-formes
et équipements Plates-formes, équipements et leurs jalons
inttéressé par
Liens étapes
de développement/équipements
FdR étapes
de développement, Le quoi :
BITD, coopération
«produits» à réaliser pour répondre au pourquoi :
Quoi

étapes de faisabilité dans le développement


Liens actions/étapes
de développement
FdR actions
Le comment :
Comment

Ruptures technologiques : actions nécessaires

A partir de cette double approche (projet fédérateur +base technologique), les études amont sont
planifiées selon un processus à long, moyen et court terme décrit en annexe 4 :
• orientation avec une vision sur 10 à 15 ans ;
• planification des études sur une période glissante de 3 à 5 ans ;
• échéancier annuel des actions.
L’exécution de cette planification est confiée aux unités de management de la DGA.
une orientation forte, définie autour d’objectifs technologiques définis en contenu, délais et coûts,
s’appuyant sur des enjeux hiérarchisés, a été réalisée début 2009 et porte sur un horizon d’une
douzaine d’années. Elle sera mise à jour tous les 3 ans ou en cohérence avec les révisions des lois de
programmation militaires (LPM).
Tous les objectifs et les actions de R&T sont planifiés au travers des feuilles de route reliant les
actions de R&T aux enjeux capacitaires. Ce processus de pilotage est progressivement mis en œuvre
depuis la fin 2008. Des outils de gestion de l’information facilitent la mise à jour, la gestion de
cohérence et la capitalisation de l’ensemble des données de synthèse.

3.1.2. instruMEnts
Les instruments utilisés pour répartir les budgets de R&T entre les divers prestataires dépendent du
statut de ces derniers, du type et de la finalité de la prestation.
les programmes d’études amont (PEA)(7) sont des actions de recherche appliquée et d’acquisition
de technologies sur des thèmes précis. Ils visent à explorer le potentiel militaire de nouvelles
technologies et à mettre l’industrie de défense en capacité de les intégrer dans les équipements
de défense. Ils sont mis en œuvre au travers de marchés publics ou de coopérations internationales
(voir § 4 pour les axes techniques de chaque pôle). Ils représentent plus de 90 % en montant des
études contractualisées.
les recherches exploratoires et innovations offrent aux entreprises innovantes (PME-PMI en
particulier), aux laboratoires académiques et aux organismes publics, un accès facilité aux recherches
(7)
750 PEA sont gérés dans la programmation 2008-2010

26 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


de défense par une démarche de proposition non sollicitée auprès d’un point d’entrée DGA unique,
avec des critères d’éligibilité des projets et un mode de contractualisation spécifiques (voir §4.4.5).
le régime d’appui aux PME pour l’innovation duale (RAPID) soutient des projets de recherche
industrielle ou de développement expérimental à fort potentiel technologique, présentant des
applications militaires mais aussi des retombées pour les marchés civils.
les partenariats dga/osEo innoVation et la participation aux instances de pilotage des
pôles de compétitivité permettent de soutenir l’innovation duale, les premiers par des avances,
remboursables en cas de succès des applications commerciales identifiées, pouvant aller jusqu’à
50% du montant des programmes présentés.
les partenariats et coordinations avec les organismes civils de recherche, comme l’Agence
Nationale pour la Recherche, le Centre National pour la Recherche Scientifique (CNRS), les
universités, s’adressent à l’innovation scientifique et à la recherche fondamentale, notamment par
le financement de thèses.
les subventions aux organismes de recherche publique (onEra, isl, cnEs, cEa) ainsi qu’aux
écoles sous tutelle de la dga, leur permettent de réaliser un programme de recherche interne
après concertation avec le ministère de la défense.

3.2. AMELIORATION DES RETOMBEES DE LA R&T


3.2.1. grands équiliBrEs dE la r&t
La DGA a systématisé l’utilisation des niveaux de maturité technologiques(8) (voir annexe I) :
désormais, l’ensemble des programmes d’études amont (PEA) est qualifié en niveaux de TRL de
commencement et d’achèvement.
La R&T de base(9) explore le champ des technologies émergentes susceptibles d’applications dans
3
le domaine de la défense. Elle constitue le vivier des technologies qui, pour les plus prometteuses
d’entre elles, feront demain l’objet d’études technologiques plus approfondies, voire après-demain

en œuvre du PS R&T
de démonstrateurs.

Stratégie de mise
Les études technologiques (TRL 4 et 5) sont destinées à initier une convergence vers la maîtrise du
risque technologique. Elles permettent de passer du concept étudié en laboratoire à une maquette
capable d’évoluer dans un environnement préfigurant son utilisation future.
Enfin les démonstrateurs (TRL 6 et 7) permettent de valider un ensemble de technologies dans
des conditions représentatives de l’environnement opérationnel. Ils fédèrent les équipes autour
de projets ambitieux ou de coopérations, les préparant à relever les défis techniques des futurs
programmes et à en valider les organisations étatiques et industrielles.

TRL 9 Système réel achevé et qualifié par des missions opérationnelles réussies
Échelle des TRL (Technology Readiness Level)

_ _
TRL 8 Système réel achevé et qualifié par des tests et des démonstrations
_ _

TRL 7 Démonstration d’un prototype du système dans un environnement opérationnel


_ _
TRL 6 Démonstration d’un prototype ou modèle de système/sous-système dans un environnement représentatif
_ _

TRL 5 Validation de composants et/ou de maquettes en environnement représentatif


_ _

TRL 4 Validation de composants et/ou de maquettes en laboratoire


_ _

TRL 3 Preuve analytique ou expérimentale des principales fonctions et/ou caractéristiques du concept
_ _
TRL 2 Concept technologique et/ou applications formulés
_ _
TRL 1 Principes de base observés ou décrits

(8)
Niveaux de maturité technologiques : Technology Readiness Levels TRL
(9)
TRL 1 à 3

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 27


Une répartition pertinente des crédits d’études amont entre ces trois types d’activité permet
d’amener à court et moyen termes des technologies ciblées et prioritaires à un degré de maturité
acceptable par les programmes, sans négliger les technologies émergentes indispensables à des
progrès long terme.
Ainsi, la DGA s’efforce d’affecter :
- 15 % des crédits à la R&T de base (TRL 2, 3),
- 50 % aux études technologiques (TRL 4, 5),
- 35 % aux démonstrateurs technologiques (TRL 6, 7).

3.2.2. Politique de
démonstrateurs Démonstrations faisant ou devant faire l’objet
A l’instar d’un prototype, un
de coopérations pour la période 2009 – 2012 :
démonstrateur technologique regroupe - système générique de mise en réseau et de traitement
un ensemble de technologies nouvelles, des informations
développées souvent séparément, - radio logicielle
pour assurer les fonctionnalités
- radar aéroporté de surveillance du sol
techniques clés d’un futur produit.
Il permet de définir et de vérifier - radar aéroporté multivoies à modules actifs
dans un environnement opérationnel - système intégré multifonctions électromagnétique
les performances atteignables, et
- missile de croisière, post-BDI (Battle Damage Information)
de maîtriser le risque technique et
industriel associé. - statoréacteur à hyper-vitesse

Les démonstrateurs offrent également - bulle opérationnelle aéroterrestre


un cadre privilégié pour des - missile de combat terrestre
coopérations structurantes. Bien plus
- munition de précision métrique
qu’une simple mutualisation d’efforts
de recherche, ces projets d’envergure - drone aérien de combat
peuvent créer les conditions favorables - hélicoptère à capacité tout temps et opérationnalité
à la réalisation en coopération de renforcée
programmes complets, en validant - système de déminage rapproché
la répartition du travail, les alliances
industrielles ainsi que l’extension des - optronique aéroportée pour conduite de tir
standards communs. - système global de défense NRBC

Le démonstrateur européen nEUROn d’UCAV :


un projet structurant pour l’industrie européenne de défense

Dans les vingt prochaines années, l’industrie


européenne des avions de combat fera face à deux
grands défis :
- le développement des technologies stratégiques
que les États-Unis possèdent - ou possèderont - et
qui ne seront jamais transférées à l’Europe ;
- le maintien de ses pôles d’excellence et du plan
de charge de ses bureaux d’études. L’industrie
Dassault Aviation

européenne a, en effet, développé des niches


technologiques dans plusieurs domaines et, par
faute de plan de charge, ce savoir-faire risque de
disparaître.
Le meilleur moyen de faire face à ces défis serait de
lancer un nouveau programme d’avions de combat,
basé sur un développement totalement européen.
Malheureusement, le calendrier du remplacement
des avions de combat de la génération actuelle en Drone nEURon

28 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


Europe montre clairement qu’une telle opportunité ne se présentera pas avant l’horizon 2030.
C’est pourquoi, face à cette situation, le gouvernement français a décidé de réagir en prenant l’initiative
d’un projet de démonstrateur technologique d’un véhicule de combat aérien non piloté en coopération
européenne.
Avec le démonstrateur nEUROn, le but de l’initiative française est de donner aux bureaux d’études
européens un projet qui leur permettra de développer et de maintenir leurs compétences stratégiques
dans les années à venir. Ce projet ira au-delà des études théoriques conduites jusqu’à présent au sein de
l’Union Européenne puisqu’il ira jusqu’à la construction et aux essais en vol d’un démonstrateur.
L’initiative française constitue également un moyen de mettre en œuvre un processus innovateur en termes
de gestion et d’organisation de programme de coopération européenne. Pour être efficace, le programme
est géré à travers un maître d’ouvrage unique, la DGA, et un point unique d’exécution, Dassault Aviation,
maître d’œuvre du programme nEUROn.
Outre la France, les gouvernements italien, suédois, espagnol, grec et suisse ainsi que leurs équipes
industrielles, Alenia, SAAB, EADS, Hellenic Aerospace Industry (HAI) et RUAG constituent, autour du
programme nEUROn, un modèle réussi de coopération européenne.

3.2.3. L’insertion rapide des technologies


Afin de tirer le meilleur parti des avancées technologiques les plus récentes et de façon à favoriser
leur insertion dans les futurs systèmes, le ministère de la défense privilégie les architectures
modulaires et ouvertes. Cette approche, introduite de manière sectorielle ou ponctuelle jusqu’en
2003 (avionique, système de combat naval, systèmes de drones modulaires), a été renforcée et

3
abordée de façon pluridisciplinaire avec la création du pôle d’expertise technique « Système de
Systèmes ».
Le Laboratoire Technico-Opérationnel (LTO) est un outil puissant d’étude et de validation de
concepts opérationnels et de technologies nouvelles. Il permet en particulier de mettre les
utilisateurs opérationnels en situation dans des conditions d’emploi futures réalistes.

en œuvre du PS R&T
Stratégie de mise
L’implication des clients au travers du LTO
Entité nationale DGA-EMA, dont la gestion est assurée par le CAD à Arcueil, le laboratoire technico-
opérationnel (LTO) du ministère de la défense est une structure instrumentant la définition et l’évaluation
de problématiques capacitaires de façon collégiale, en impliquant tant la DGA que les forces ou les
industriels. Pour cela, le LTO fournit un ensemble de méthodes, services et outils permettant des réflexions
communes et pluri-disciplinaires sur des doctrines, des concepts, architectures ou organisations, et offre la
possibilité de réaliser des expérimentations, en virtuel (par la simulation) ou sur le terrain (avec des dispositifs
hybrides mêlant simulations, prototypes et équipements réels). Il peut ainsi assurer l’interconnexion et
l’interopérabilité de plusieurs
systèmes de différents intervenants,
tant étatiques qu’industriels,
voire alliés (OTAN...). Il permet
également, grâce à des outils
d’illustration de concepts et de
modélisation, de faire partager
à une équipe pluri-culturelle une
même interprétation des concepts
et scénarios traités. Opérationnel
depuis fin 2006, le LTO a montré
sa valeur ajoutée tant en terme
de créativité que de travail
collaboratif avec les clients (forces)
et les maîtres d’ œuvre industriels.
Il a également été mis en œuvre
pour des problématiques de
sécurité globale, sortant du strict
cadre de la défense.
DR

Exercice LTO

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 29


Moyens pour les forces spéciales
Les opérations spéciales ont pour mission d’offrir aux autorités des
options de riposte non conventionnelle. Au niveau des moyens, le
commandement des opérations spéciales (COS) recherche au cas par
cas des équipements en quantités et durées de vie réduites mais offrant
des capacités de rupture. Leur définition fait l’objet en particulier d’une
concertation entre le COS et la DGA dans le cadre du groupe mixte de
créativité (GMC) DGA-COS.
Le PEA a pour objectif de développer et réaliser des démonstrateurs qui
seront mis à disposition des forces spéciales pour évaluation du potentiel
opérationnel. Ils seront sélectionnés sur la base de fiches d’expression de
besoin, et permettront :
- d’accroître la capacité opérationnelle des forces spéciales
- d’appliquer avec un temps d’avance des solutions techniques qui
intéresseront demain les forces conventionnelles

DR
- de tester des procédures d’acquisition innovantes.
Ce PEA est un parfait exemple de la boucle courte entre besoin
opérationnel, solution technique et application opérationnelle. Brouilleur sur VAB

3.3. LES RELATIONS DE LA DGA AVEC


La sécurité
LES AUTRES INVESTISSEURS EN R&T
La R&T de défense apporte une contribution
3.3.1. Articulation avec la recherche significative à l’objectif de sécurité globale,
civile ce qui induit des collaborations avec les
organismes de recherche civile et les autorités
Les relations de collaboration et la recherche de civiles sur la protection contre la menace
synergies entre la défense et la communauté biologique et chimique, ainsi que sur le soutien
institutionnelle de recherche doivent être médical.
développées, encouragées et renforcées pour : La politique du ministère de la défense vise :
• inciter les laboratoires et motiver les meilleurs • à utiliser les résultats de ces études civiles,
chercheurs de la communauté scientifique notamment via une participation à leur
et technique française pour travailler sur des financement
sujets intéressant la défense ; • à encourager la coordination entre les
différentes instances de financement (par
• démultiplier l’efficacité des ressources exemple entre l’AED et la Commission
financières qui sont mises en commun et Européenne)
contribuer à rendre ainsi plus efficace le système La recherche de synergies se fait dans une
public de recherche ; logique de meilleure utilisation des moyens
de l’Etat pour orienter et tirer profit des
• faire connaître à l’extérieur du ministère les
programmes de recherche « sécurité »
besoins de la défense et faire partager les du secteur civil pour la défense, tant au
enjeux de la défense à la communauté civile ; niveau national (programme de l’ANR)
• intégrer la défense dans les réseaux de la qu’international (programme européen de
recherche en sécurité du PCRD).
recherche civile nationale ou européenne
en stimulant l’ouverture de voies nouvelles Par exemple dans le cadre du traitement de
l’information, le ministère de la défense associe
de recherche avec les laboratoires et les PME
depuis longtemps les ministères civils aux PEA
innovantes, en soutenant les projets des pôles visant à développer des briques technologiques
de compétitivité intéressant la défense. pour le traitement automatique de la parole. Le
L’amélioration de ces synergies repose sur le lancement début 2008 d’un groupe permanent
développement : va permettre de renforcer dans la durée les
synergies défense-sécurité. La défense associe
• des contacts directs et échanges avec les également les services concernés aux études
entités en charge de politique de recherche : sur l’information ouverte. Elle investit dans le
ministères civils (recherche, intérieur, industrie, traitement intelligent de l’image pour traiter
transports,…), agences (ANR, OSEO, …), et les problématiques de la vidéo, de la biométrie
non coopérative en lien avec les travaux que
directions stratégiques de grands organismes
mène la police nationale
de recherche (CNRS, CNES, etc.)

30 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


• de la participation aux instances de suivi des projets de l’ANR, de la Commission Européenne et
des pôles de compétitivité
• de l’exploitation du programme de recherche duale (191) de la LOLF
• de la mise en œuvre de projets de Recherche et Développement en commun avec la recherche
civile.

La Défense s’est également largement engagée en faveur du développement des pôles de


compétitivité qui mobilisent la collaboration des établissements d’enseignement supérieur et
de recherche, des acteurs industriels (grandes entreprises ; PME-PMI), des acteurs institutionnels
territoriaux autour de projets de R&D communs à forte visibilité nationale et internationale.
Conscient de l’enjeu technique et économique de ces pôles, le Ministère de la défense, a choisi, dès
2005, de leur apporter un soutien financier. Ce processus permet d’impliquer autant les PME que
les grands groupes dans des études destinées à promouvoir l’innovation technologique pour des
applications duales en bénéficiant d’un important effet de levier financier.
Cette collaboration associant la DGA à la communauté civile de recherche et aux industriels et,
en particulier aux PME, peut se situer au plan stratégique comme rester ciblée par projets. Elle se
concrétise par des accords, des partenariats ou encore des contrats.

3.3.2. Développement de la coopération internationale

3
3.3.2.1. Des forums choisis et mieux ciblés
Le cadre bilatéral de coopération a fait la preuve de son efficacité. La France entend développer la
coopération bilatérale avec les pays européens qui ont un effort de défense significatif et partagent
des préoccupations communes notamment en termes de BITD et de vision capacitaire. Avec les autres
pays, européens ou non, la France aura une coopération à la carte, en fonction des opportunités

en œuvre du PS R&T
et intérêts particuliers, selon une démarche moins structurante ciblée sur une compétence très

Stratégie de mise
spécifique. La France entretient des liens particuliers avec les cinq autres partenaires européens(10)
engageant les principaux investissements en R&T de défense.
L’Agence Européenne de défense (AED) est, pour la France, le cadre privilégié de la coopération
européenne multilatérale. Avec ses quatre branches, elle dispose d’une structure cohérente pour
la préparation du futur. La nouvelle organisation de sa branche R&T correspond parfaitement à la
structuration française de la réflexion. De plus, l’approbation d’une stratégie européenne de R&T,
lors du comité directeur ministériel de novembre 2008, a fixé un cadre propice au développement
de la coopération de R&T. Les premiers résultats ont été l’établissement de priorités technologiques
qu’il conviendra de décliner en projets communs de R&T.
Par essence, l’OTAN est l’instance appropriée pour traiter des problèmes d’interopérabilité, de
normes et de standards. L’OTAN ne mène pas de R&T en soi mais est un forum de partage d’expérience
dans de très nombreux domaines. Parmi les nombreux groupes de travaux répertoriés, la France
poursuivra une stratégie de participation sélective même si, au titre de la veille technologique, une
participation plus large ne pourrait être que bénéfique.

3.3.2.2. De nouveaux instruments


Jusqu’à présent les coopérations de R&T ont consisté en :
• des échanges d’informations pouvant aller jusqu’à des échanges de résultats complets de PEA
nationaux, ce qui peut donner naissance à une coopération pour la phase suivante des travaux ;
• des travaux cordonnés pour lesquels chaque partie contracte une part des travaux du périmètre
total et s’engage à partager les résultats ;
• des programmes conjoints notifiés à des consortium représentés par des industriels ou acteurs
des pays participants (une variante est la notification à un maître d’œuvre avec des sous-traitants,
la configuration d’ensemble ayant reçu l’aval des pays coopérants).
(10)
Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne, Suède

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 31


Ces mécanismes conservent toute leur valeur, cependant ils n’optimisent pas suffisamment la BITD
puisque chaque pays définit localement les acteurs qui exécuteront les travaux. Un recours plus large
à la compétition doit être recherché pour faire émerger les meilleures solutions technologiques.
Depuis peu, la France, en concertation avec ses partenaires, encourage le développement de
nouveaux concepts qui instaurent un certain niveau de compétition :
• les partenariats d’innovation technologique, pour structurer des secteurs de la BITD. En
partenariat avec les Etats, un maître d’œuvre anime autour de plusieurs domaines techniques des
travaux de R&T largement ouverts à la compétition en associant des laboratoires universitaires, des
instituts de recherche ou des PME. Deux programmes de coopération ont été lancés en utilisant ce
modèle : l’un sur les missiles en bilatéral (France, Royaume-Uni) et l’autre sur les radars compacts
multifonctions (France, Suède, Royaume-Uni) au sein de l’AED. La France entend promouvoir ce
genre de concept, au besoin en tirant les enseignements de la mise en œuvre des deux premiers
programmes.
• les programmes d’investissements conjoints au sein de l’AED qui, à partir d’une série d’objectifs
technologiques partagés, visent à explorer les meilleures solutions y répondant, en lançant des
appels à propositions auprès d’une large base d’acteurs. Un collège d’experts parmi les pays
participants évalue les offres sur la base de critères préalablement agréés et soumet une sélection
à l’approbation d’un comité de pilotage. C’est ainsi qu’ont été lancé :
- le programme phare « Force Protection » comprenant 20 pays et dont la France, l’Allemagne
et la Pologne sont les contributeurs financiers majeurs (ensemble, 60 % du montant total du
programme) ;
- le programme ICET « Innovative Concept and Emerging Technologies », regroupant 11 pays
pour promouvoir des thèmes de recherche amont ; la France, l’Allemagne et l’Espagne en sont
les contributeurs majeurs (2/3 du montant total du programme).
La France entend tirer les leçons de ces deux programmes pour développer ce concept basé sur le
principe de la compétition d’idées.

3.3.2.3. Vers des droits de propriété (IPR) mieux adaptés au contexte


Comme mentionné au paragraphe précédent, les coopérations de R&T ont été construites autour
de configurations privilégiant l’équilibre technologique des contributions des participants. Ceci a
autorisé le recours à des IPR d’inspiration classique.
La volonté française de promouvoir des concepts faisant appel au meilleur de l’innovation
technologique impose d’aborder simultanément la réflexion sur la protection de l’innovation
technologique afin de ne pas dissuader les meilleurs acteurs. Ce risque est plus limité lorsque
l’on se situe dans la partie basse de l’échelle de TRL, car du temps reste nécessaire pour passer
des concepts à des technologies encapsulées. Sur le segment médian, ce risque est élevé, car les
technologies développées peuvent être fournies à des intégrateurs par ceux qui ont été associés à
leur développement mais qui n’en sont pas pour autant à l’origine. La France entend donc participer
activement à tous les forums de réflexion sur ces problématiques et notamment au sein de l’AED.

3.3.2.4. Quels axes de coopération développer ?


Pour l’instant, les coopérations se situent principalement dans les segments « recherche orientée »
et « recherche de base », plus simples et de montant financier plus limité. Les mécanismes nouveaux
évoqués précédemment permettront de mieux tirer parti du potentiel de R&T de ces 2 segments.
Encore trop peu de coopérations concernent les démonstrateurs, à l’exception du programme
nEUROn. Or, ce sont des outils extrêmement structurants pour la construction de la BITD européenne
et représentent des enjeux financiers importants.
La France soutiendra résolument une politique de démonstrateurs ambitieuse. L’exercice récent de
déclinaison de la stratégie européenne en priorités technologiques a fait ressortir un intérêt marqué
de plusieurs de nos partenaires européens pour développer des coopérations sur les domaines
d’architectures et notamment dans les domaines aéronautique et terrestre.

32 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


3.4. RELATIONS AVEC LES FOURNISSEURS DE R&T
3.4.1. organisMEs dE rEchErchE
3.4.1.1. les établissements publics sous tutelle (ou cotutelle) défense
Ces établissements contribuent, à des niveaux de TRL variables suivant les organismes concernés:
- à l’acquisition des capacités technologiques de défense ;
- aux capacités d’expertise technique de la DGA, dans leurs domaines d’excellence, et en coordination
avec la Direction Technique ;
- au maintien de compétences.
Ils facilitent également la relation entre la défense et les organismes civils de R&T, en vue de la
veille scientifique avec les organismes civils et de l’utilisation de travaux duaux.
Pour ce faire, ils reçoivent des subventions (pour leur activité amont) et des financements contractuels
(pour leur activité aval et les transferts industriels).
La défense exerce une tutelle sur trois organismes, l’Institut Saint-Louis (ISL) (cotutelle avec
l’Allemagne), l’ONERA et le CNES (cotutelle avec la Recherche) pour :
• améliorer le cadrage général de leur activité et faire en sorte que les nécessaires évolutions
soient menées pour chacun, tout en respectant l’esprit d’une subvention ;
• assurer l’interface avec les directions de la DGA en charge de l’orientation de leurs activités
techniques ;
• suivre la réalisation des contrats pluriannuels avec l’Etat et les grands équilibres financiers
des établissements, et notamment, assurer un suivi de l’activité contractuelle (finalité du
financement, pilotage de l’activité en aval).
3
Bien que la DGA n’assure pas une cotutelle formelle du CEA, elle participe de la même façon au
cadrage des activités du CEA sur subvention défense.

en œuvre du PS R&T
Stratégie de mise
institut de saint louis (isl)
L’ISL, acteur important de la recherche
de défense, contribue au développement
de capacités technologiques au profit
des industriels, français et allemands en
particulier.
Ses travaux sont effectués dans cinq axes,
soumis à l’orientation du CCRE(11) : interaction
laser-matière, perforation et blindage,
protection et environnement du combattant,
accélération des projectiles, pilotage des
projectiles. L’ISL est notamment reconnu pour
son expertise dans les domaines de la balistique
intérieure, la détonique, l’accélération
ISL

électrique des projectiles, l’aéroacoustique, la


métrologie, les sources laser.
Banc PEGASUS : canon électrique

Dans le cadre de la dynamique de modernisation engagée ces dernières années, l’ISL s’est fixé
plusieurs objectifs majeurs, notamment :
- l’ouverture de son activité : par le développement des activités duales, notamment liées à la
sécurité ; par le développement de l’activité contractuelle, notamment par des projets européens
(7ème PCRD, Programme Européen de Recherche en Sécurité - PERS) ; par le renforcement des
partenariats avec d’autres établissements de recherche et avec les industriels ;

(11)
CCRE : Conseil Consultatif des Recherches et Etudes

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 33


- son européanisation : en contribuant dans un
premier temps à la constitution du réseau des
instituts européens de recherche de défense,
dans une perspective de création, via l’AED, d’un
centre de recherche européen en matière de
défense et de sécurité.
onEra
Le bilan du premier contrat d’objectifs et de moyens
pluriannuel 2004-2008 (COM) a confirmé le rôle
de l’ONERA dans le domaine de l’aéronautique
et de l’espace ; il contribue à l’excellence de
ce domaine. Ce contrat mettait en particulier

Onera
l’accent sur les points forts de l’ONERA : excellence
scientifique, ouverture à l’extérieur, importance
de l’innovation et de la détection des ruptures
technologiques. La capacité à effectuer des Elsa
recherches pluridisciplinaires, la maîtrise des systèmes, la
capacité d’expertise pour les besoins propres du ministère de la défense, l’ambition européenne, en
particulier en coopération avec son homologue allemand, le DLR, sont autant d’atouts de l’ONERA.
Le développement des activités d’expertise au profit de la DGA est un résultat marquant du COM
(Contrat d’Objectifs et Moyens).
Les grandes priorités de l’ONERA sur la période 2009-2014, période de la nouvelle Loi de
Programmation Militaire correspondant au prochain COM en cours de finalisation, sont les
suivantes :
- l’ONERA contribue à la recherche de défense en tant que référent technique national, en tant que
maturateur de technologies et de concepts, et en tant que soutien spécifique à la maîtrise d’ouvrage
DGA, dans les domaines techniques suivants : Architecture des systèmes aériens, Architecture des
systèmes de commande-contrôle-communication-renseignement, Capteurs-Guidage-Navigation,
Missiles, Armes et sécurité Nucléaire, Matériaux et Composants, Systèmes de systèmes;
- l’ONERA est un correspondant des Architectes de Systèmes de Forces dans un dialogue prospectif ;
- l’ONERA est un contributeur à la Base Industrielle et Technologique de Défense (BITD), avec un
effort spécifique pour les PMI qui en relèvent.
Le Contrat d’Objectifs et de Moyens 2009-2014 détaille et précise l’ensemble de ces axes.

centre national d’études spatiales (cnEs)


Au travers de l’équipe défense au CNES
(membres DGA-EMA-CNES) destinée à détecter
et promouvoir les activités duales, défense et
sécurité, la DGA est impliquée dans l’orientation
de l’activité du CNES pour la préparation des
futurs systèmes d’observation, de renseignement
et de télécommunications, et la R&T de sécurité et
défense en général .
Cette action a conduit à une coopération DGA-CNES
sur plusieurs projets, financée par la subvention
EADS Astrium

versée au titre du programme Recherche duale,


notamment : ELISA (démonstrateur ROEM), Pleiades
(observation optique), Altika (océanographie
altimétrique), Athéna-Fidus (télécoms haut-débit),
Musis CSO (actions préparatoire post-Hélios),
CERES (programme ROEM, en phase d’étude
Hélios
préliminaire).

34 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


La défense encourage également les projets communs entre le CNES et l’ONERA. Cette approche
a été concrétisée depuis 2004 par plusieurs accords de partenariat dans le domaine des systèmes
orbitaux, des lanceurs, et de la robotique d’exploration.

commissariat à l’énergie atomique (cEa)


Par ses recherches fondamentales, le CEA a su
constituer un potentiel scientifique de grande
valeur. Pour l’avenir, dans le domaine de la
dissuasion, l’objectif est de conduire et d’adapter
l’activité de recherche du CEA à son indispensable
réduction globale dans un contexte de restriction
budgétaire. Les enjeux sont de pouvoir conserver ce
potentiel pour la sûreté nucléaire et la propulsion
et de maintenir la crédibilité scientifique du CEA/
DAM en l’absence d’essais nucléaires grâce à la
simulation.
Dans le cadre d’un accord de partenariat CEA-
DGA, des réflexions sont en cours pour coordonner
certaines actions de recherche de défense

CEA
complémentaires effectuées dans les directions du
CEA et à la DGA.

3
Laser mégajoule

3.4.1.2. les écoles sous tutelle de la dga


Dans un contexte d’internationalisation de l’enseignement supérieur et de compétitivité accrue,
les écoles d’ingénieurs sous tutelle du ministère de la défense (Ecole polytechnique, ENSTA, ISAE
et ENSIETA) se sont investies dans de multiples actions d’évolution touchant l’enseignement et

en œuvre du PS R&T
la recherche, actions qu’elles ont pris soin d’inscrire dans le cycle des changements récemment

Stratégie de mise
intervenus en France dans le domaine de l’enseignement supérieur : réforme LMD, mise en place
des pôles de recherche et d’enseignement supérieur, création des réseaux thématiques de recherche
avancée...
Parmi les principaux axes de développement choisis, il convient de citer tout particulièrement
l’ouverture à l’international, la construction d’une offre cohérente de masters intéressant la
défense (ex : master de l’Ecole Polytechnique sur l’Ingénierie Systèmes de Systèmes) et, sur le plan
du fonctionnement, l’accroissement des ressources propres (contrats de recherche, chaires, …).
La DGA utilise par ailleurs les compétences scientifiques et techniques de ces écoles pour mener des
recherches intéressant la défense et apporter une expertise sur les travaux de R&T des PEA.

3.4.1.3. autres organismes de recherche


Les relations avec les autres organismes de recherche, au-delà des contacts directs et des participations
communes à des réseaux scientifiques, se font essentiellement via le financement de travaux de
recherche, que ce soit sous forme de contrat de recherche exploratoire et innovation (REI) ou sous
forme de financement de chercheurs (doctorant, post-doctorant, chercheur confirmé). Ce mode
d’interaction permet d’une part de promouvoir les besoins défense auprès de la communauté
nationale académique et d’autre part de maintenir à la DGA une capacité de veille scientifique en
suivant au plus près les travaux de recherche scientifique de premier plan.

3.4.2. PolitiquE d’acquisition


La politique d’acquisition conduite par le ministère de la défense est fondée sur le principe
d’autonomie compétitive qui permet de rechercher la meilleure efficacité économique des achats
tout en préservant l’autonomie d’approvisionnement. L’objectif des acquisitions de R&T est de
permettre l’application de ce principe pour les programmes futurs. Ce principe aboutit à des
réponses différenciées (souveraineté, coopération, recours au marché mondial) selon les finalités
des équipements considérés.

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 35


Exemples de politiques d’acquisition :
- Souveraineté : Sous-marins nucléaires, missiles stratégiques, guerre électronique, navigation
- Coopération : A400M, Tigre, NH90, nEUROn, UAV
- Recours au marché mondial : Matériel roulant, avions de guet aérien, catapultes de porte avions
Cette politique d’acquisition de R&T (périmètre de mise en concurrence notamment) est déclinée
annuellement pour chaque pôle technique au regard des enjeux opérationnels, technologiques,
industriels, financiers et internationaux. Ces recommandations traitant de la maîtrise d’œuvre de
premier niveau sont regroupées en une soixantaine de segments de produits ayant une cohérence
technologique et industrielle. Elles déterminent le périmètre de mise en concurrence et la
coopération.

Achats de R&T :
L’application du principe d’autonomie compétitive est déclinée aux programmes de R&T en
coopération européenne. Pour obtenir les meilleures conditions économiques, mais aussi pour
stimuler l’innovation et améliorer le service rendu, les acquisitions devront avoir recours à la
concurrence la plus large possible. Elle doit être systématiquement pratiquée à l’intérieur du
périmètre géographique adapté au degré d’autonomie souhaité. Pour les programmes de
recherche et technologies en coopération, l’espace de mise en concurrence est celui formé par les
pays participants au financement.

Plans d’acquisition :
Au deuxième niveau de maîtrise d’œuvre industrielle, le ministère de la défense favorise la mise en
œuvre des plans d’acquisition. Ils ont pour objectif de donner à la DGA la visibilité et la transparence
sur les mises en concurrence pratiquées par le maître d’œuvre et de favoriser l’innovation stimulée
par la concurrence.

Procédures d’achats adaptées pour la recherche exploratoire et l’innovation:


La défense développe l’activité de contrats directs avec les acteurs scientifiques, PME et industriels
pour la recherche exploratoire et l’innovation. Des procédures particulières (REI et dispositif RAPID)
permettent d’établir rapidement des contrats sur des propositions non obligatoirement sollicitées.

3.4.3. Action vis-à-vis des PME


L’action de la défense envers les PME consiste tout d’abord à assurer une veille permanente pour
identifier et connaître les PME stratégiques pour les besoins défense. Le ministère de la défense
met ainsi en œuvre différents outils d’intervention à leur profit. Dans le domaine de la R&T, il s’agit
plus spécifiquement des études amont, des projets REI (Recherche Exploratoire et Innovation) et
des financements conjoints avec OSEO-Anvar.
L’accès des PME à la recherche de défense doit être encouragé par une information accessible,
adaptée et claire offrant aux PME une capacité d’anticipation et d’orientation plus grande. Il s’agit
de donner plus de poids aux PME en libérant le potentiel de croissance de ces entreprises, par
exemple en améliorant leurs relations administratives avec la DGA. Les différentes initiatives du
plan d’action PME de la DGA doivent faciliter l’accès des PME aux achats publics en leur apportant
les ressources, non seulement financières mais aussi humaines, nécessaires à leur développement et
en fluidifiant le transfert des technologies innovantes vers l’industrie.
Dans ce cadre, un bureau dédié, créé au sein de la sous direction des PME, permet la mise en
œuvre de mesures d’accompagnement des PME. Un des objectifs de ce bureau est de faire mieux
connaître, au sein du ministère de la défense, les savoir-faire et innovations des PME et de disposer
d’une meilleure connaissance des opportunités de marchés. Les PME bénéficient ainsi d’un conseil
sur les dispositifs mis en œuvre par la défense et sur la réglementation (en matière de contrats,
d’exportations, contrat REI, dispositif RAPID…). Un espace dédié leur est réservé sur le portail de la
DGA (www.ixarm.com).

36 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


Le ministère de la défense souhaite offrir aux PME une visibilité accrue sur ses orientations en
matière de R&T et sur les opportunités de marchés d’études amont qui en découlent. C’est pourquoi
la défense organise annuellement « la journée des ateliers R&T » au profit des PME technologiques
ainsi que des forums thématiques.
L’accès direct des PME à la commande publique passe par la modernisation et l’optimisation
des procédures contractuelles, par l’adaptation de l’organisation de la DGA et par un meilleur
enchaînement entre recherche exploratoire, études amont, développement et mise en production.
Le ministère de la défense a mis en place une force d’achat dédiée et adaptée aux petits contrats,
permettant de raccourcir les délais de passation des marchés et d’adapter les procédures aux PME.
Cette réorganisation est accompagnée de l’adoption de nouvelles clauses contractuelles visant à
limiter le risque financier des entreprises dans le cadre de contrats à fort contenu technologique.
Le ministère de l’économie, de l’industrie et de l’emploi et le ministère de la défense ont annoncé le
11 mai 2009 le lancement de RAPID, un dispositif de soutien aux projets d’innovation stratégique
de PME. Le RAPID (régime d’appui aux PME pour l’innovation duale) soutiendra des projets
de recherche industrielle ou de développement expérimental à fort potentiel technologique,
présentant des applications militaires mais aussi des retombées pour les marchés civils. Toute PME
autonome de moins de 250 salariés - seule ou en consortium avec une entreprise ou un organisme
de recherche - peut ainsi faire acte de candidature spontanée, pour
bénéficier d’une subvention « RAPID ». Le dispositif est conçu pour
être extrêmement réactif afin d’accorder un financement des projets
sélectionnés dans un délai de quatre mois entre le dépôt du dossier et le
début des travaux. Le RAPID est mis en œuvre par la Direction générale

3
de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS) et la Direction
générale de l’armement (DGA), qui expertiseront conjointement les
projets proposés et renforcent ainsi leur action stratégique en matière
de développement des entreprises.

en œuvre du PS R&T
3.4.4. Promouvoir l’innovation

Stratégie de mise
L’innovation est une composante
essentielle de la préparation du futur. Critères d’éligibilité des REI
Dans ses deux missions, l’équipement
des forces armées et la préparation de Les bénéficiaires de cette
l’avenir, le ministère de la défense place procédure doivent être :
l’innovation au cœur de son rôle de maître - soit des laboratoires de
d’ouvrage, garant de la disponibilité recherches publics
des technologies. A ce titre, il cherche à - soit des Petites et Moyennes
faciliter les conditions d’émergence des Entreprises innovantes
idées innovantes qui peuvent aboutir à - soit des laboratoires de recherche d’entreprises,
des concepts nouveaux et à des gains de associés à une PME ou un laboratoire public
performances ou de coût recherchés par - soit un groupement de laboratoires et de PME.
les utilisateurs. Les projets REI doivent permettre d’explorer
La DGA a mis en place fin 2004 le dispositif des voies scientifiques nouvelles intéressant
nommé « REI » - Recherche Exploratoire et la défense. En ce qui concerne les PME-PMI
Innovation – dont l’objectif est de traiter innovantes, celles-ci peuvent agir en partenariat
avec des laboratoires de recherches académiques
les projets spontanés proposés par des
ou industriels.
laboratoires de recherche et des petites
et moyennes entreprises innovantes, seuls Le financement maximal accordé par la DGA est
ou en partenariat. de 300 ke TTC pour des durées allant jusqu’à 36
mois. Dans le cas où le projet est particulièrement
Des précisions sont disponibles sur ambitieux et comporte plusieurs partenaires,
le site « ixarm.com » de la DGA. Une dont au moins une PME, il peut être complété
rubrique « actualités REI » y précise les par une option portant le financement maximal
thèmes particuliers d’intérêt scientifique DGA (base + option) à 500 ke TTC. La commission
intéressant la défense. de sélection pourra ou non retenir l’option
proposée.
Par ailleurs, la Mission pour la Recherche et
l’Innovation Scientifique fait fonctionner

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 37


depuis 2004 un groupe de travail en coopération avec le CIDEF, le GIFAS, dont les objectifs sont les
suivants :
- identifier les limites des filières technologiques actuelles ;
- effectuer une veille sur les technologies émergentes ;
- analyser les potentialités de rupture et leurs conséquences sur les performances, les coûts et
concepts d’emploi des équipements ;
- définir des feuilles de routes technologiques et identifier les filières industrielles accessibles ou
spécifiques concernées.
Le groupe a établi une liste d’une quarantaine de technologies estimées porteuses de rupture.
La présence au sein de ce groupe des principaux industriels constituant notre base industrielle et
technologique de défense permet d’une part de partager les visions stratégiques, sous-jacentes aux
projets de R&T à entreprendre, et d’autre part d’apporter une vision pertinente sur la faisabilité
d’intégration des avancées technologiques dans les futurs équipements. La démarche ainsi
entreprise par ce groupe doit permettre de favoriser l’innovation technologique et d’en gérer par
anticipation son intégration dans les futurs systèmes.

3.5. FINANCEMENT
La R&T de défense relève de la mission défense de la loi organique sur les lois de finances, et plus
précisément du programme 144 « Environnement et prospective de la politique de défense ». Ses
budgets sont de ce fait inclus dans le périmètre des lois de programmation militaire.
La R&T de défense a représenté un budget d’environ 800 millions d’euros par an en lois de finances
sur les dernières années. Le plan de relance de l’économie permet de porter le budget à 930 Me
environ en loi de finances 2009.
La R&T dite duale, à finalités aussi bien militaires que civiles, fait l’objet du programme 191 « Recherche
duale » qui contribue à la mission interministérielle pour la recherche et l’enseignement supérieur
(MIRES) et qui porte les moyens financiers versés par l’État aux deux opérateurs du programme
sur la période, le centre national d’études spatiales (CNES) et le commissariat à l’énergie atomique
(CEA). Son budget s’est établi à environ 200 millions d’euros par an sur les dernières années. n

38 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


3

en œuvre du PS R&T
Stratégie de mise

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 39


40 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
4 Analyse technologique

4.1. GENERALITES
4.1.1. Technologies déterminantes
Le ministère développe sa stratégie et son activité autour de technologies déterminantes dont
l’accès est nécessaire pour préparer, utiliser et faire évoluer nos systèmes d’armes avec le niveau
d’autonomie requis.
Chaque étude amont est reliée soit à un besoin capacitaire, soit à de nouvelles pistes technologiques
prometteuses (voir Chapitre 3). Elle est toujours portée par des acteurs appartenant à un pôle
technique et à un métier de la DGA (voir annexe V(12)). Elle appartient à une famille de technologies
identifiée dans le PS R&T et qualifiée en niveau de TRL (voir annexe I(13)).
L’approche par technologies déterminantes du PS R&T permet d’attribuer à un pilote unique bien
identifié la définition des compétences nationales souhaitables, l’organisation des échanges avec
ses partenaires étrangers ou civils, le lancement et suivi des actions en coopération, la gestion des
connaissances et la formation.

4.1.2. Tableaux de technologies


Les tableaux qui sont présentés ensuite précisent les « capacités nationales demandées » :
- les domaines à maîtriser en national, (spécifications et industrie d’intégration sur le territoire)
- la nature de l’activité : expertise étatique technico-opérationnelle et industrielle, compétence
d’acheteur (acheteur « intelligent »(14)),
- certaines données programmes influant sur la R&T (performances critiques, tenue à l’environnement,
sécurité, vulnérabilité, conditions d’intégration, MCO…) et quelques informations sur l’articulation
avec la recherche civile.
Les informations sur la « coopération » indiquent :
4
- les sous domaines techniques pour lesquels une coopération est recherchée, technologique

- les forums envisagés en mentionnant éventuellement certains pays partenaires. L’absence de


mention de pays dans le texte et le tableau s’y référant signifie que toute option est examinée au
Analyse

cas par cas,


- la nature des activités en coopération : démonstration, benchmarking, préparation d’une capacité
de conception, préparation d’une capacité d’adaptation réactive,
- les modalités d’organisation envisagées : répartition de thématiques technologiques entre
partenaires sous condition d’accès mutuel ; partage de résultats ; réalisation de matériels ou de
démonstrateurs en partage de tâches ou sous maîtrises d’ouvrage et d’œuvre uniques ; préparation
d’un programme conjoint ou d’une évolution ; contraintes éventuelles.
(12)
L’annexe IV présente les pôles techniques de la DGA ainsi que les métiers et leur contribution à la R&T
(13)
Technology Readiness Level (niveau de maturité technologique)
(14)
Connaissance de l’offre industrielle, de son niveau technique, de son accessibilité ; Capacité à proposer et à évaluer
des démarches d’acquisition permettant de faire émerger une organisation industrielle et des solutions techniques
optimisant la réponse au besoin ; Capacité à proposer des stratégies R&T pour développer les technologies et faire
émerger des filières techniques et industrielles, si nécessaire

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 41


4.1.3. Eco-concEPtion
Les exigences de développement durable décrites en 2.4, 2.5 et 2.8 invitent à exprimer les grandes
orientations en matière de maîtrise de l’énergie et de réduction de l’impact environnemental dès
la conception et tout au long du cycle de vie des systèmes de défense et de sécurité.
Hormis le projet fédérateur « maîtrise de la dépendance énergétique » qui a pour objectif de
piloter l’ensemble des actions de R&T dans le domaine des énergies attachées aux systèmes d’arme,
ces orientations sont déclinées dans les analyses technologiques des différents pôles, dans les
paragraphes suivants.
Les 5 axes ci-dessous reflètent des préoccupations transverses à toutes les analyses présentées dans
ce chapitre :
- Recherche de technologies ou de procédés moins polluants ;
- Substitution des substances les plus préoccupantes, ou suspectes ;(principe de précaution)
- Maîtrise des nuisances sonores ;
- Intégration systématique des aspects environnementaux dans la conduite des projets ;
- Recours à la simulation systématisé en conception, validation et entrainement.

4.2. SYSTEMES DE SYSTEMES


Un système de systèmes (SdS) est un ensemble de systèmes autonomes interconnectés et coordonnés
pour satisfaire une capacité militaire et/ou réaliser un ensemble d’effets prédéterminés qu’aucun
des systèmes constitutifs ne peut assurer seul (on parle de comportements émergents liés au système
de systèmes)..
Le pôle SdS recouvre les activités liées :
- à l’analyse et à la définition de l’architecture des systèmes de systèmes, à la répartition des tâches
entre les systèmes et à la maîtrise de leurs interfaces,
- à la rationalisation et à l’urbanisation des SdS (y compris pour les SI)
- aux méthodes et outils d’ingénierie et de simulation nécessaires à la préparation, la conception,
l’acquisition, l’évolution et la rénovation, à risques et coûts maîtrisés, des systèmes et des « systèmes
de systèmes » utilisés pour la défense.

DR

Le système de systèmes SCCOA

42 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


L’enjeu réside dans la capacité à maîtriser la complexité et les risques, à concevoir à moindres
coûts et délais les systèmes de défense, à augmenter leur fiabilité, à assurer l’interopérabilité des
systèmes aux différents niveaux exigés par les opérations interarmées et interalliées, et à gérer les
interfaces avec les dispositifs civils.
Le ministère de la défense, et plus particulièrement la DGA, est intéressé à maintenir un haut
niveau de compétence pour les divers domaines techniques directement liés à la notion de système
de systèmes listés ci-après.

4.2.1. Les référentiels, socles et les cadres d’architectures


La démarche de socle retenue par la DGA conduit à mutualiser et rationaliser les éléments utilisés
dans les systèmes d’informations et de communication, dans une logique de modularité. Celle-
ci vise à lever les adhérences entre les composants et à limiter l’impact d’évolutions locales et à
réduire ainsi les risques des programmes constituants. Cette démarche regroupe un cadre général
d’architecture technique, un référentiel de normes et standards (comme par exemple le « NATO C3
technical architecture »), une liste de produits matériels et logiciels et un référentiel d’architecture
des données pour garantir la maîtrise de l’interopérabilité. Les cadres généraux d’architecture
définissent, pour le ministère de la défense, une manière standardisée de piloter l’architecture
en s’inspirant de la démarche d’architecture d’entreprises du civil. Ils fournissent un moyen de
modéliser, représenter, comprendre, analyser et spécifier les capacités, les systèmes, les systèmes
de systèmes et les processus opérationnels. Ces modèles peuvent être très complexes, ce qui
conduit à les représenter sous différents angles de vue, correspondant chacun à une préoccupation
particulière (« affaires », « techniques », « services »...). Les cadres d’architecture proposent un
ensemble standard de ces vues. Ils sont communément employés dans la gouvernance des systèmes
d’information.
La DGA a utilisé dans les dernières années le cadre d’architecture « propriétaire » : AGATE pour
les programmes de Systèmes d’Information Opérationnels (SIO). Compte tenu de la convergence
en cours entre les principaux cadres d’architecture adaptés aux problématiques de défense et afin
de faciliter les échanges avec ses partenaires industriels et alliés, la DGA envisage d’adopter, à
relativement court terme, le cadre d’architecture NAF de l’OTAN. Des évolutions conceptuelles
sont encore nécessaires pour bien répondre aux besoins liés aux systèmes de systèmes.

4.2.2. Les processus de décision


Un des intérêts essentiels de la numérisation croissante de l’espace de bataille et de la mise en réseau

4
des acteurs est de faciliter grandement l’accès aux informations et de permettre ainsi d’améliorer
la préparation des décisions et la coordination des actions. L’engagement de nos forces doit être
accompagné et préparé avec des outils d’aide à la planification opérationnelle et à la décision. Des
progrès sont nécessaires sur les technologies correspondantes, telles que :
- les interfaces hommes machines distribuées, du type de celles utilisées pour les entreprises technologique
virtuelles et les systèmes d’informations d’entreprises (sur un plan connexe, non spécifique aux
SdS, les technologies permettant de reconfigurer rapidement les IHM – Widgets…- méritent une
attention particulière car elles permettent de résoudre rapidement des problèmes d’ergonomie
Analyse

susceptibles de provoquer un rejet des utilisateurs finaux)


- les systèmes multi agents avec des applications sur les aspects d’engagement coopératif, de
robotique et de réseaux mobiles.

D’autres domaines d’études, liés aux chaînes fonctionnelles, intéressent particulièrement la DGA :
- la fusion de données hétérogènes, y compris symboliques, provenant de sources multiples
distribuées
- la supervision et la reconfiguration automatique des systèmes complexes et des systèmes de
systèmes (informatique autorégulée, autonomic computing…)
- l’amélioration de la robustesse des chaînes fonctionnelles face aux pannes ou aux agressions
intentionnelles (brouillage, intrusion, attaque informatique…).

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 43


Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités
nationales
Fusion au niveau plot en multi-
plates-formes/multi-senseurs (Radar,
Fonction distribuée
veille panoramique IR, ESM)
Tenue de situation
Fusion de données hétérogènes
opérationnelle
(dont informations humaines) pour
le combat de contact terrestre Coopération Expertise
Fonction distribuée européenne nationale
Aide au commandement/Décision
Commandement
Fonctions distribuées
Engagement et Optimisation sous contraintes
mise en œuvre en temps réel
collective des armes
Tolérance aux pannes (détection des
défaillances, architectures robustes (SOA,
GRID))Reconfigurabilité (mode dégradé)
Fonctions distribuées Coopération Expertise
Survivabilité des SdS Résistance aux agressions extérieures européenne nationale
(protection collaborative,
détection de la menace et alerte,
coordination des réactions)
Aspects cognitifs
Aspects cognitifs dans les Coopération Expertise
dans les systèmes
systèmes de systèmes européenne nationale
de systèmes

4.2.3. Architectures de réseaux


Dans le domaine des Architectures de réseaux, la DGA s’appuiera largement sur l’activité
importante existant dans le domaine civil. La DGA considère qu’il est nécessaire de s’appuyer sur
des technologies civiles comme :
- le protocole IPv6 ;
- les architectures orientées services (SOA) : la DGA est particulièrement intéressée par l’évaluation
des apports opérationnels et économiques des Architectures Orientées Services aux systèmes de
défense ;
- les middleware temps réel distribués.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Élaboration de cadres d'architecture du
niveau SdS : architectures génériques
Architecture SdS (SOA) et architectures appliquées Expertise
(patterns d’architecture : DAMB, BOA) nationale
Interopérabilité dans les SdS : Standards
Coopération
européenne Maîtrise
et OTAN européenne pour
LTO : laboratoire la définition
technico- Outils et méthodes pour LTO des méthodes
opérationnel Maîtrise
nationale pour
l’application

A long terme, des solutions de sécurité multi niveaux, avec la gestion des droits des utilisateurs,
seront disponibles et normalisées pour les besoins des entreprises. Les aspects sécurité sont aussi
très impactés au niveau tactique par la nature dynamique du réseau (compatibilité IPSEC, VPN avec
des réseaux ad hoc dynamiques, architecture Rouge / Noir, «by-pass» pour la QoS, ...).

44 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


4.2.4. Méthodes et outils d’ingénierie des systèmes
Afin de converger vers un maximum d’outils communs, la DGA entretient un dialogue continu
avec les industriels et les entreprises de ce domaine au travers des différents forums habituels
d’échanges (AFIS, Ecole SdS,…) et les pôles de compétitivité et promeut également la coopération
avec les autres pays intéressés.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Ingénierie des systèmes de systèmes
(méthodes agiles, représentation Maîtrise
d’architecture, testabilité des européenne pour
systèmes de systèmes et aide à la définition
Méthodes et outils la définition des essais, outils Coopération des méthodes
d'ingénierie système d’estimation du coût des SdS) européenne
Maîtrise
Méthodes de validation et de nationale pour
qualification des architectures l’application
SdS (métriques, processus…)

4.2.5. Ingénierie et sûreté de fonctionnement des systèmes informatiques


embarqués.
Les études réalisées dans ce domaine concernent l’optimisation de la construction d’architectures
informatiques embarquées et les outils et méthodologies de gestion des obsolescences et de la
sûreté de fonctionnement (Méthodes formelles pour la vérification et la preuve des logiciels).

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Méthodes formelles pour la
vérification et la preuve des logiciels
Méthodes d’analyse et de validation
de la sûreté de fonctionnement Maîtrise
Ingénierie et Sûreté des logiciels critiques adaptées européenne pour
de fonctionnement aux nouvelles architectures la définition
Coopération des méthodes
des systèmes informatiques distribuées
européenne
informatiques Maîtrise
embarqués Ingénierie pour l’informatique
nationale pour

4
embarquée (Indépendance software/
hardware, segmentation des l’application
applicatifs pour la simplification IVVQ)
Architectures ouvertes
technologique

4.2.6. Infrastructures, outils, technologies et standards pour la


simulation.
Analyse

Les thèmes intéressant la défense concernent en particulier :


- les infrastructures de simulation, pour la construction, en national ou en coopération, de
fédérations de simulations, de simulateurs et de moyens réels, en vue d’expérimentations avec
mise en situation d’opérationnels, dans le cadre du laboratoire technico-opérationnel ;
- les méthodes et standards : élaboration et application d’un référentiel méthodologique et
technologique commun de VVA (vérification validation accréditation), certification HLA,
spécification des formats d’échanges de données d’environnement entre simulations (SEDRIS) ;
- les modèles génériques : la constitution de bibliothèques de modèles (génériques, cohérents avec
les besoins actuels, évolutifs, pérennes et validés) est nécessaire à la simulation pour l’analyse et
la conception de systèmes complexes. Des études portant sur la modélisation de comportement
humain pour l’automatisation des simulations et sur l’impact sur la chaîne de commandement

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 45


des nouvelles formes de combat et multi niveaux (étude d’agrégation / désagrégation) sont
indispensables pour atteindre un haut niveau de compétence dans ce domaine ;
- les environnements de simulation, permettant de composer rapidement et simplement les modèles
précédents, notamment dans le cadre d’analyses technico-opérationnelles.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Interopérabilité des simulations
(standards, Certification HLA, SEDRIS)
et des simulations avec des SIO (C-BML)
Architectures de simulation,
architecture des fédérations
(LAN, WAN)
Validation, vérification et
accréditation des simulations (IVVQ)
Infrastructure, Sécurité des systèmes de simulation Coopération
outils, technologies distribués (Protection des simulations européenne
et standards pour Maîtrise nationale
sensibles dans les fédérations)
la simulation et OTAN pour l’application
Techniques et environnements de
modélisation, langages métier (DSL)
Technologies de l'Internet (Web
Services, cartographie…) pour
les infrastructures et les outils
de simulation de la défense
Technologies développées pour les
jeux informatiques multi joueurs pour
les outils de simulation de la défense

4.3. ARCHITECTURES ET TECHNIQUES DE SYSTEMES AERONAUTIQUES


Le pôle technique «Architectures et techniques des Systèmes Aéronautiques» recouvre les activités
techniques nécessaires à la préparation, à la maîtrise d’ouvrage et à l’exercice de l’autorité
technique des systèmes à base d’aéronefs pilotés à voilures fixes et à voilures tournantes, y compris
les aéronefs inhabités pour le combat (UCAV), ainsi que des systèmes de mise à terre à partir des
aéronefs de transport (parachutes, aérolargage, …).
L’exercice de l’autorité technique comprend en particulier les activités d’expertise liées à la
navigabilité des aéronefs y compris celles des systèmes de drones.
Les axes majeurs technologiques mis en jeu dans ce domaine sont les suivants :

Conception système
Les programmes de R&T doivent répondre à la préoccupation prioritaire d’assurer le soutien en
service et de permettre les évolutions des plates-formes actuelles. L’analyse des plans d’équipements
montre que peu de matériels nouveaux entreront en service avant 2020, voire 2040. Avant même
la phase préparatoire nécessaire de clarification des besoins opérationnels et de lancement d’un
nouveau programme, il est nécessaire de préparer les capacités industrielles, afin de pouvoir disposer
d’offres technologiques compétitives. Toutefois, les principaux maîtres d’œuvres industriels de
systèmes aéronautiques sont tous duaux, ce qui assure le renouvellement d’une grande partie des
compétences nécessaires. Ce maintien de compétences est un enjeu majeur du pôle, et concerne
aussi les aéronefs en service dont les évolutions ou le traitement des obsolescences nécessitent de
pouvoir recourir à des compétences spécifiquement militaires, en particulier en ce qui concerne
l’emport et l’intégration de nouveaux armements et systèmes de combat.
La DGA estime nécessaire de conserver la maîtrise des outils permettant le suivi en service des
plates-formes existantes et futures (modélisation structurale, vieillissement cellules, traitement des
faits techniques), et la validation de nouvelles solutions technologiques, permettant de répondre
de façon réactive et efficace aux demandes d’évolutions issues des besoins opérationnels.

46 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


En matière de coopération européenne, la DGA souhaite soutenir l’Agence Européenne de Défense
dans le lancement d’actions de promotion de technologies nouvelles adaptées aux besoins des
aéronefs militaires. D’autres coopérations, par exemple en bilatéral, sont toutefois envisageables,
sous des conditions d’efficacité. Pour la réalisation de démonstrateurs d’intégration, des schémas
de coopération multilatérale devront être mis en œuvre, avec la nécessité d’identifier une maîtrise
d’œuvre industrielle unique, pérennisant les compétences d’intégration, et capable d’assurer la
cohérence d’ensemble.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Outils d'avant-projets pour Partage de la


les aéronefs de combat conception
Méthodes de
Conception multidisciplinaire Maîtrise
Intégration plate- conception
nationale pour
forme aéronefs numériques
la conception
de combat concourantes
globale
Accélération des boucles
Echange de résultats
de conception
dans la préparation
d’un démonstrateur
Ingénierie concourante

conception d’ensemble des plates-formes non équipées


La maîtrise des technologies de base, toujours en évolution (aérodynamique, structures,
discrétion), de leur association et leur mise en œuvre, est nécessaire au futur maintien en
condition opérationnelle des aéronefs
(traitements des faits techniques), et
sera indispensable pour la conception
de nouvelles plates-formes. Dans
ces domaines, certaines ruptures
technologiques resteront possibles et
devront être évaluées. Les évaluations
de ces technologies aéronautiques
doivent pouvoir s’appuyer en amont
sur les compétences scientifiques
existant au niveau des laboratoires
de recherche, ainsi qu’à l’ONERA, qui
restera un partenaire privilégié des
industriels pour la modélisation des
phénomènes physiques complexes, ou
encore pour l’adoption de technologies
Onera
4
novatrices. L’ONERA a également technologique
un rôle majeur dans le domaine de
l’expertise scientifique et technique au EPISTLE
profit de la DGA.
Analyse

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Nouvelles formes et lois de pilotage


Maîtrise
Contrôle de l'écoulement, nationale de
Aérodynamique et nouvelles gouvernes adaptées Benchmarking d’outils l’environnement
contrôle du vol des aux plates-formes furtives aérodynamique
Echanges de résultats
aéronefs de combat, et vibratoire
Séparation des emports Essais en soufflerie des avions de
aéroélasticité et emports en soute pour validation combat dont
et emports de codes l’aérodynamique
Méthodes de prévision du flottement des formes
discrètes.
Interaction avec les commandes de vol

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 47


Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités
nationales

Conception et justification
Maîtrise nationale
Méthodes de prévisions des effets dynamiques Benchmarking d’outils pour permettre
conception, de Structures des nouvelles les évolutions des
Vulnérabilité
justification plates-formes (discrètes) aéronefs en service
structurale, Technologies de (qualification
réparation réparation des emports) et
Vulnérabilité structurale la réparabilité

Maîtrise du vieillissement (contrôle Maîtrise nationale


Méthodes de et méthodes de réparation) Benchmarking d’outils pour permettre
conception, de les évolutions des
Vulnérabilité
justification aéronefs en service
structurale, Technologies de (qualification
réparation Maîtrise de l’environnement réparation des emports) et
(corrosion), éco-conception) la réparabilité

Outils et méthodes de
modélisation et essais

Réduction des Réduction de la détectabilité des Benchmarking d’outils


signatures EM et plates-formes existantes EM et IR
partage de résultats Expertise nationale
IR des aéronefs
de combat Discrétion des prises d’air sur un démonstrateur
et arrière-corps
Méthodes et moyens de maintien
en condition opérationnelle
Outils et méthodes de
modélisation et essais
Méthodes et essais Maîtrise nationale
Vulnérabilité Tenue aux agressions
des modèles et
électromagnétique (foudre, champs forts) Standards méthodes de test
Compatibilité électromagnétique
et radioélectrique

Drones de combat
Même si leur mise en service n’est pas envisageable avant 2020 au plus tôt, le concept de drone
de combat (UCAV) suscite de multiples programmes de démonstration, aux USA et en Europe.
La France s’est engagée avec plusieurs autres pays européens dans la définition et la réalisation
du démonstrateur Neuron, dont les travaux ont été centrés sur la conception d’une plate-forme
discrète capable de larguer un armement placé en soute. Les objectifs en termes de performances
de furtivité sont ici très ambitieux et bien supérieurs à ceux recherchés pour les avions de combat
habités. D’ores et déjà, les travaux ont mis en évidence un certain nombre de points durs techniques
dans ce domaine qui font que les objectifs initiaux de performances ne seront pas tous atteints lors
de la démonstration. Il convient donc de poursuivre l’effort d’études et de démonstrations sur
la plate-forme d’UCAV discrète afin de poursuivre la feuille de route vers une phase programme
éventuelle.
Les moteurs d’UCAV dériveront probablement de moteurs existants, civils ou militaires, en tenant
compte du domaine de vol et des performances envisagées. Il conviendra toutefois d’examiner les
contraintes spécifiques induites par l’intégration à la plate-forme et par les conditions d’emploi :
stockage, utilisation « intermittente » pouvant comporter des phases en OPEX, très intensives.

48 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités
nationales
Benchmarking Maîtrise
Architectures des Définition d’un futur nationale des
Etudes de concepts d’UCAV…
systèmes d’UCAV système de combat moyens étatiques
aéronautique de simulation
Acheteur
Simulation d’emploi
Caractérisation des spécificités intelligent (accès
Moteurs d’UCAV Spécifications
UCAV de la fonction propulsive aux technologies)
Retour d’expérience
MCO
Etudes de concepts
Acheteur
Furtivité
Etudes et démonstration de concepts Démonstrateur intelligent (accès
plateforme aux technologies)

ravitaillement en vol :
Compte tenu des enjeux opérationnels de projection et de permanence sur zone, le ravitaillement
en vol est incontournable, qu’il concerne les plates-formes pilotées ou, dans le futur, les UCAV. Pour
les UCAV, il faudra pouvoir atteindre une automatisation complète du processus. Dès maintenant,
son application aux avions de combat pilotés représente un enjeu fort de réduction des risques
d’accidents et d’incidents, dans un contexte où la fatigue des équipages joue un rôle important.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Ouvert à la
Amélioration du ravitaillement en vol
coopération
Acheteur
(interopérabilité) :
Ravitaillement en vol intelligent (accès
Automatisation du Etudes de concepts aux technologies)
ravitaillement en vol
Démonstrateur

Moteurs d’avions de combat


La dualité civil / militaire des méthodes et des moyens industriels est particulièrement marquée dans
l’industrie des moteurs. Cette réalité doit permettre d’améliorer la rentabilité des investissements

4
techniques et humains, et de lisser la charge industrielle dans un secteur où le développement de
nouveaux moteurs à vocation purement militaire devient exceptionnel, en raison de la taille et des
caractéristiques du marché militaire. La DGA n’envisage pas la préparation d’un nouveau moteur
d’avion de combat développé en national, tout au plus des adaptations du moteur M88 du Rafale
pour améliorer la disponibilité et réduire les coûts de MCO. technologique
Ce domaine restera très dépendant de l’introduction de nouveaux matériaux, mais devrait aussi
bénéficier des progrès à réaliser dans les
capacités de suivi en service et dans le
Analyse

contrôle des moteurs en vol. Pour ce qui


est de l’évolution des technologies de base
(modélisations multi-physiques, matériaux
hautes températures, etc.), le ministère de
DGAcom -F. Vrignaud

la défense devra s’appuyer sur les progrès


réalisés pour les moteurs civils, mais certains
besoins restent spécifiquement militaires
(tels que ceux relatifs aux compresseurs
basse pression, aux arrière-corps, aux
lois de régulation, à l’architecture et
à l’intégration). La DGA soutient plus
particulièrement les études sur l’emploi
des composites à matrice céramique, jugés Moteur M88-2 sur Rafale Marine

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 49


particulièrement intéressants pour améliorer la durée de vie de plusieurs composants du moteur
soumis à des températures élevées.
Les moteurs représentant jusqu’à 40% du coût de MCO d’un avion de combat, il est primordial de
rechercher et valider des améliorations technologiques permettant la réduction du coût global de
possession (où s’ajoutent aux coûts de maintenance, les coûts de production et la consommation
de carburant) avec des objectifs :
- de fourniture aux utilisateurs de moteurs conformes aux spécifications, au moindre coût et dans
les meilleurs délais,
- de suivi de la navigabilité des aéronefs, tout en identifiant lors de l’instruction des faits techniques
rencontrés en service les solutions les plus adaptées aux objectifs des utilisateurs en termes de
disponibilité et de coût,
- de fiabilité, de maintenabilité et de durée de vie des différents composants du moteur, et
finalement de disponibilité en service.
Les architectures de régulation et les équipements devraient évoluer progressivement vers le tout
électrique, et des architectures distribuées optimisées. Les futurs moteurs pourraient être «plus
intelligents» (auto adaptation de la régulation du cycle du moteur aux missions, à l’état du moteur,
ou encore aux conditions d’environnement) et devront avoir des capacités d’autodiagnostic et
même de pronostic de pannes.
Par ailleurs, ces améliorations devront prendre en compte des objectifs de protection de
l’environnement (réduction des nuisances sonores en mettant l’accent sur les procédures d’utilisation
du moteur, réduction des émissions) ainsi que la nécessité d’optimiser la survivabilité des plates-
formes et l’emploi dans des contextes d’opérations interalliées (la défense s’intéressera aux projets
américains sur les carburants de substitution, tout en assurant une veille sur les actions de l’Union
Européenne dans le domaine civil).
En matière de coopération européenne, il convient de rechercher les opportunités d’échanges
d’informations et d’études communes qui pourraient se développer sur la base de programmes
partagés (TP400 par exemple), mais la DGA souhaite aussi pouvoir développer des thèmes innovants
tels que les problématiques spécifiques aux moteurs d’UCAV.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Maîtrise
Utilisation plus nationale
Aubes de turbines
économique (résultats pour assurer
RETEX, MCO) le maintien
en service des
Technologies : plates-formes
Réduction du coût échanges de résultats
Matériaux haute température et existantes et
de possession & éventuellement
technologies de barrière thermique maîtriser les coûts
des moteurs, accès réparti global possession
amélioration de
(priorité M88)
la disponibilité et
réduction de la Turboréacteurs pour missiles Spécifications Maîtrise nationale
consommation
Maîtrise
nationale
Coopération pour une pour assurer
Technologies de corps haute pression
future plate-forme le maintien en
service des plates-
formes existantes
Maîtrise
Moteurs intelligents (gestion du cycle)
nationale pour
Moteurs mieux
Ouvert permettre
adaptables à l’emploi
l’évolution des
Contrôle santé moteur
moteurs existants

50 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités
nationales

Généralisation de l’emploi des


équipements électriques
Avions plus Coopération Acheteur
électriques européenne intelligent
Architecture de moteurs plus
électriques (intégration des fonctions)

Maîtrise
Matériaux céramiques
Benchmarking nationale de
de solutions l’incidence sur le
technologiques design général
Outils et technologies Outils de conception, évaluation d’un aéronef
avancées de nouvelles technologies et Coopération dans
de combat
architectures « moteur » le cadre de la
conception d’une Acheteur
Etudes moteurs environnement plate-forme nouvelle intelligent (accès
durable (bruit, carburants alternatifs) aux technologies)

Équipements de plates-formes aéronautiques :


Dans le domaine des équipements de plates-formes, l’introduction de nouvelles technologies
portée par le concept d’avion plus électrique se concrétisera essentiellement au travers d’études
réalisées par le secteur civil. L’action du ministère de la défense se traduit principalement par de la
veille technologique, avec ponctuellement des actions de R&T sur des cas présentant des spécificités
techniques différentes du civil, liées à un environnement et un emploi militaires.
Par ailleurs, dans ce domaine où les acteurs industriels restent multiples, l’enjeu prioritaire de
la sécurité des vols, qui passe par le suivi en service et la maîtrise des approvisionnements, doit
entraîner une stabilité suffisante du tissu industriel pour limiter les risques de défaillance sur les
aéronefs en service, ainsi que pour les programmes en cours d’industrialisation ou de production.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Architecture de plates-formes plus


électriques (Gestion de l’énergie,
intégration de fonctions et de Maîtrise
nationale de

4
composants plus électriques)
l’architecture,
Avion plus électrique Etudes de concepts
Intégration de la génération des
électrique au moteur performances et
de l’intégration
Démarrage sur batterie
ou sur alternateur
technologique

Maîtrise
Conditionnement d’air hybride nationale de
l’architecture,
Analyse

Conditionnement d’air Démonstrateur


des
Module de puissance intégré (IPM) performances et
de l’intégration
Acheteur
Systèmes d’extinction Etudes de concepts intelligent
Protection incendie
respectant l’environnement Démonstrateur (accès aux
technologies)

Avionique modulaire :
L’écart croissant entre le rythme de renouvellement des flottes et les progrès rapides des technologies
avioniques, poussées par la généralisation de la dualité de certains éléments matériels ou logiciels
avec le monde civil non aéronautique, conduisent à s’imposer de mettre en œuvre sur les plates-

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 51


formes aéronautiques militaires des solutions d’architecture d’avionique capables de s’adapter
aux évolutions des technologies et des systèmes, ainsi qu’aux évolutions des contextes et concepts
d’emploi. La DGA cherche dans ce domaine à valoriser au mieux les avancées de la recherche civile,
qu’il faudra adapter aux utilisations militaires. Les aspects d’interface homme-système devront
pouvoir être pris en compte et étudiés, en particulier pour les équipages.
Depuis fin 2006, un décret concernant la navigabilité des aéronefs militaires impose à ces derniers
d’être certifiés. Il s’agit de mettre en place de nouvelles méthodes de conception pour éliminer au
plus tôt les risques d’incohérence ou d’erreurs, ainsi que pour pouvoir justifier la conformité des
matériels et logiciels aux exigences de sécurité.
Par ailleurs, la création d’un outil générique de conception, de développement et de démonstration
d’une architecture système physique et fonctionnelle partagée est envisagée pour les futures
plates-formes aériennes de combat, habitées ou non. Constituant un support de mise en œuvre
commune des principes d’avionique modulaire ouverte, elle facilitera, au-delà de la conception
et du développement de plates-formes nouvelles, la gestion à coût maîtrisé des obsolescences
matérielles et logicielles, ainsi que des évolutions de besoins et de concepts d’emploi. Il s’agit d’une
opération de démonstration à construire en coopération européenne, avec pour objectif d’établir
une méthodologie commune, accessible à l’ensemble des industriels et des services étatiques
concernés, et indépendante de la plate-forme finale d’intégration. Les études envisagées devraient
permettre également d’aborder différemment et de façon plus efficace la rénovation mi-vie des
avions de combat existants.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Maîtrise
Définition de principes et de standards nationale des
principes et
Méthodes de conception intégrant standards
Ingénierie concourante
les coûts et démonstration (définition d’une Pilotage d’une
Avionique modulaire implémentation, coopération
ouverte et partagée Analyse fonctionnelle et logique évaluation)
Maîtrise étatique
Standards des coûts
Maquettage architecture logique
Expertise
Démonstration d’architecture étatique
d’acheteur

systèmes de combat
Pour l’évaluation de la vulnérabilité des avions de combat et celle de leurs systèmes de combat,
le développement de simulations d’emploi technico-opérationnelles de plus en plus élaborées
et techniquement représentatives est nécessaire. Les moyens de simulation doivent pouvoir être
mis en œuvre aussi bien à l’initiative des
industriels que dans les centres étatiques,
en faisant appel à des solutions de mise en
réseau, lorsque c’est nécessaire.
L’importance des capacités de frappe air-
sol rapide et précise se vérifie dans tous
les conflits récents. La prise en compte du
retour d’expérience et des évolutions des
O. Guerri - DGAcom/

programmes en cours est ici primordiale.


Les besoins opérationnels associés imposent
donc de faire évoluer les technologies liées
à cette capacité. Il s’agit par exemple de
disposer de la transmission de coordonnées
en temps réel, de l’identification d’un
objectif avec une assistance au sol, de la
restitution de la frappe.
Leurres infrarouges

52 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


Le développement des technologies permettant de réaliser des conduites de tir air-sol tout temps
précises est essentiel pour permettre des frappes efficaces et minimiser le risque de dommages
collatéraux ou d’effets fratricides. A moyen terme, l’objectif est de traiter des cibles déplaçables,
voire des cibles mobiles. Il est nécessaire :
• de prendre en compte l’évolution des technologies des senseurs et des effecteurs et celle des
systèmes de transmission, et d’évaluer les performances dans des conditions représentatives
d’un emploi opérationnel
• de lancer les démonstrations d’intégration nécessaires pour évaluer les perspectives d’application
dans un contexte opérationnel, y compris l’impact éventuel sur les concepts d’emploi.
L’utilisation d’antennes électromagnétiques et optiques partagées parait susceptible à l’avenir
d’améliorer sur les plates-formes de combat les performances de communication, de détection et
de conduite de tir ou de reconnaissance des aéronefs futurs, en augmentant les performances de
façon importantes, à condition de pouvoir réaliser leur intégration sans dégrader les performances
aérodynamiques, ni celles de discrétion.
L’autoprotection est un élément essentiel de la réduction de la vulnérabilité des aéronefs, à
développer en cohérence avec l’évolution des menaces et de la mise en réseau des plates-formes.
Les fonctions de détection et de brouillage des menaces entrent dans une stratégie de gestion
globale de la vulnérabilité des aéronefs, liée aux aspects discrétion.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Etudes Maîtrise
d’architectures nationale
Survivabilité globale Echanges de résultats
des systèmes Moyens étatiques
aéronautiques de simulation
Coopération entre avions :
- Transmission et gestion Evaluation de
des données tactiques technologies
-Coopération entre senseurs Définition de
Architecture des systèmes armes nouveaux capteurs
(coopération entre fonctions,
entre capteurs au sein d’une
plate-forme et IHM)
Maîtrise
Coopération

4
Transmissions de données haut débit nationale (tenant
européenne compte des
Système d’armes
coopérations
aéronautiques Benchmarking,
possibles sur
coopération en
Conduites de tir air-sol les capteurs et
fonction des
armements)
capteurs utilisés
technologique

Intégration et
Conduites de tir air-air
évaluation du Meteor
Analyse

Coopération
Technologies d’architectures intégrées
européenne

Autoprotection : architecture,
Leurres
senseurs, leurres
Architectures des antennes et
ouvertures sur aéronefs (conception,
intégration, démonstration) Solutions
Antennes partagées technologiques Maîtrise
Antennes radar, ESM et CNI
et discrètes (communication – navigation Intégration sur un nationale
– identification) aéronef futur
Ouvertures optiques

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 53


hélicoptères
La priorité est d’assurer le soutien en
service et l’évolution des différentes
plates-formes à voilure tournante pour

DGAcom -F. Vrignaud


les besoins nationaux, ce qui implique
un effort ciblé sur les programmes les
plus récents : Tigre, Cougar, et NH90,
Eurocopter y jouant le rôle d’avionneur
maître d’œuvre (avec Agusta Westland
dans le cas du NH90). Pour la conception
de futures plates-formes à voilure
tournante, une coopération européenne
semble le cadre le plus adapté. Hélicoptère Tigre

La DGA s’appuie sur des compétences


de conception des plates-formes
d’hélicoptères mises en œuvre pour des
applications civiles. La coopération établie

Eurocopter - Deulin
entre l’ONERA et le DLR doit permettre
de faire évoluer les technologies de
base, une thématique importante étant
l’intégration discrète de la propulsion, en
regard des besoins de survivabilité dans
les contextes d’emploi opérationnel. Pour
les turbomoteurs, il importera d’être en
mesure, le moment venu, de décliner
des versions plus puissantes des moteurs Hélicoptère NH90
actuels (Tigre, NH 90), mais la priorité sera
d’introduire des évolutions et des savoir-faire permettant des gains significatifs en matière de coûts
de possession et de la disponibilité opérationnelle.

Au-delà des plates-formes de base, ce sont les aspects systèmes et la survivabilité en opération
qui nécessiteront un effort soutenu dans les décennies à venir, notamment en ce qui concerne
l’adaptation des capacités et de l’emploi à des opérations en coalition. La DGA est très ouverte
à une coopération sur le développement des capacités d’emploi militaire tout temps, et sur les
capacités d’évolution et d’adaptation des systèmes d’armes. Elle est donc prête à engager une
étroite collaboration sur ces deux sujets.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Veille (senseurs électro- Maîtrise nationale


optiques et radar) de l’architecture,
Etudes de concepts des performances
Liaisons de données tactiques de l’intégration
Systèmes d’armes et coopération avec autres Briques des LDT, de la
aéronefs et drones technologiques gestion des
informations
Désignation de cible et conduite de tir de mission

Senseurs (accès Maîtrise nationale


Senseurs tout temps et navigation sur l’architecture
mutuel)
et les données
Performances
relatives à la
Traitement de l’information (fusion) globales
sécurité, les
Conduite de vol
et anticollision Démonstration performances
Aide à l’atterrissage hélicoptères en précision
tout temps ou de navigation,
Vol tactique hélicoptère lourd le lien avec les
dont architecture systèmes d’armes
Visionique et IHM (charge de travail)

54 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


Les axes d’effort technologiques intéressant spécifiquement la défense comprennent :
- l’amélioration de la protection et de la survivabilité des hélicoptères, au niveau de l’équipage
ou des systèmes (de manière passive par l’utilisation de nouveaux matériaux ou de nouvelles
architectures, et de manière active, grâce à une évolution des senseurs et des effecteurs)
- la valorisation des commandes de vol électriques, associées à des lois de pilotage évoluées, en
particulier pour le vol tout temps et près des obstacles
- l’insertion dans le champ de bataille numérique, qui nécessite l’augmentation des capacités de
coordination des actions, de transmission et de traitement des informations
- la mise à profit de l’accroissement des possibilités des senseurs, avec l’apparition de nouvelles
technologies (optroniques, électromagnétiques, acoustiques), la navigation précise associée à la
numérisation des données terrain, le développement des capacités de fusion entre ces données,
et à plus long terme de coopération entre senseurs, sur la même plate-forme et en multi-plates-
formes.
Enfin, pour bénéficier pleinement des nouvelles technologies issues du monde civil, qui permettront
en particulier de mieux maîtriser certains risques d’obsolescence, il faudra veiller à ne pas créer de
dépendances au niveau des composants matériels et logiciels utilisés.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Protection de l’équipage Maîtrise Connaissance


et modélisation
Bases de données fines des menaces
d’essais Simulations technico-
Survivabilité Tenue au crash
Echanges et recalage opérationnelles
de simulation étatiques
Survivabilité globale intégrant Modélisation étatique
l’activation des systèmes d’armes de la vulnérabilité
(détection – protection – action)
Bases de données
Modélisation de la discrétion
Discrétion des d’essais
IR, EM et acoustique Maîtrise nationale
hélicoptères Echanges et recalage
Intégration motrice discrète de simulation

Référencement des menaces

4
Coopération
Simulation technico-opérationnelle européenne :
Autoprotection
échange de résultats, Maîtrise nationale
des hélicoptères Etudes d’architecture nouveaux concepts
d’autoprotection et d’autoprotection
études d’intégration technologique

avions de transport et avions spécialisés :


Analyse

Au delà de l’A400M, à long terme, les


perspectives en matière de transports aériens
futurs pouvant intéresser la défense résulteront
de l’évolution des gammes d’avions de ligne
civiles, qui devraient bénéficier encore de
progrès technologiques importants, notamment
en matière de réduction des nuisances et
de consommation en carburant. Les besoins
EADS/Airbus

militaires peuvent nécessiter toutefois des


adaptations particulières des plates-formes
(chargement, emports, techniques de largage) et
des systèmes (interopérabilité, communication
en réseau, autoprotection, systèmes de
navigation/guidage). A très long terme, des A400 M

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 55


applications militaires de solutions plus innovantes pourraient être envisagées (convertibles de
transport par exemple), en présence de besoins significatifs, et après maturation de ces technologies.
Les perspectives en matière d’avions spécialisés (renseignement, reconnaissance), au-delà de la
mise à profit des avancées réalisées sur des plates-formes non dédiées, dépendront d’une part
du développement de l’emploi des drones spécialisés et des moyens satellitaires, d’autre part des
besoins opérationnels, des senseurs et systèmes concernés.

systèmes de mise à terre (sMt)


Les coûts en délais et personnels dans les ruptures
de charge de la chaîne logistique sont un souci
permanent des forces. De nouveaux moyens de
reconditionnement des palettes aéronautiques
doivent être mis au point de manière à s’interfacer
plus simplement entre la chaîne amont (civile le plus
souvent) et la chaîne aval (militaire).

DR
D’autre part, en bout de la chaîne aval, les théâtres
d’engagement de type Afghanistan ont mis en
lumière la nécessité de pouvoir ravitailler par les airs Largage à partir d’un Transall
des unités avancées dans un contexte de supériorité
aérienne et d’insécurité forte (embuscades, IED) au sol. Cela nécessite une sensible amélioration de
précision des aérolargages tout temps.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Veille (systèmes étrangers)
Etudes de concepts Maîtrise nationale
Systèmes autonomes Pilotage et contrôle des de l’architecture et
pour largages à ailes souples (voiles) Briques des performances
hautes altitudes technologiques
Systèmes de gestion et contrôle de des SMT
trajectoire pour posés de précision

4.4. ARCHITECTURES ET TECHNIQUES DE SYSTEMES NAVALS


Le pôle se compose de deux métiers, plates-formes navales (PFN) et systèmes de combats navals
(SCN) exerçant leurs activités durant toutes les phases de vie des navires depuis la conception
jusqu’à la déconstruction. PFN couvre les activités de maîtrise d’ouvrage et d’architecture de projets
de bâtiments de surface et sous-marins, les activités relatives aux systèmes et installations de plates-
formes permettant la sécurité de navigation, la vie à bord ainsi que la mise en œuvre des systèmes
d’armes des bâtiments de surface et des sous-marins et l’intégration des chaufferies nucléaires
et les armes nucléaires. SCN couvre l’ensemble des activités relatives à la maîtrise de la capacité
de combat des plates-formes de la marine, qu’elles soient aériennes, de surface ou sous-marine,
tant sur le plan de la performance globale que de la maîtrise et de l’intégration fonctionnelle des
différentes composantes qui sont :
- les « systèmes de direction de combat » et leur exploitation opérationnelle
- la lutte sous-marine, y compris la guerre des mines
- les communications et les liaisons de données tactiques et de navigation
- la tenue de situation
- la mise en œuvre des armes et missiles surface-air, mer-mer et d’appui-feu anti-terre
- les moyens déportés de type avions, hélicoptères ou drones.
Avec le lancement d’une majorité de grands programmes de renouvellement de la flotte, qui
entrent actuellement en phase de réalisation et qui sollicitent donc de moins en moins les capacités
d’ingénierie et d’innovation, l’effort R&T est consacré au maintien d’un niveau de compétences
suffisant pour entretenir la base industrielle et technologique de défense dans le domaine de la
conception de bâtiments de surface et de sous-marins, afin d’assurer dans la durée la supériorité des

56 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


forces sous-marines, de surface et aériennes en zone littorale, et la mise en œuvre de la composante
navale de la politique de dissuasion. Dans ce dernier domaine, il doit préparer au futur moyen
océanique de dissuasion. Il permet aussi d’accompagner les ruptures émergentes, parmi lesquelles
la capacité d’engagement multi plates-formes et les systèmes de lutte anti sous-marine.
La R&T du domaine naval s’inscrit dans la préparation des enjeux suivants :
- la réduction du coût global de possession des capacités opérationnelles (MCTO et réduction des
équipages)
- la maîtrise de l’impact environnemental et de la sécurité des navires
- la lutte au dessus de la surface en recherchant les synergies au niveau de la force navale (tenue de
situation multi-plates-formes puis capacité d’engagement multi-plates-formes)
- la lutte contre les sous-marins et l’émergence du concept d’engagement coopératif dans l’espace
sous-marin
- la guerre des mines future, en intégrant une menace plus furtive et une diversification des modes
d’actions sur plusieurs porteurs de surface ou sous-marins
- la préparation du futur moyen océanique de dissuasion.

4.4.1. Systèmes de combat navals


Un premier axe d’effort consiste à rationaliser et à assurer l’évolutivité des systèmes de combat navals.
Les architectures doivent être en mesure d’accueillir tout au long de la vie du système les équipements
à cycle de vie courts. Les évolutions sont liées, soit à de nouvelles missions, soit aux menaces, soit
à l’augmentation des performances accessibles sur le marché, soit à des raisons d’interopérabilité
telles que, par exemple, l’utilisation de nouveaux équipements de télécommunications haut débit,
d’informatique opérationnelle (intranet naval) ou de normes relevant des systèmes de systèmes.
Les futurs systèmes de direction de combat navals (SDCN) devront être conçus autour d’un noyau
logiciel de base commun à un ensemble de navires, autour duquel viendraient s’interfacer les
différents sous-systèmes classiques (lutte au dessus de la surface, lutte sous-marine, action vers
la terre, système d’information et de commandement) et des fonctions additionnelles nouvelles
(capacités d’engagement multi-plates-formes), sans avoir à modifier ce noyau.
Pour réduire le nombre de familles de systèmes de combat navals en service, le ministère de la
défense a établi depuis juin 2007 un schéma directeur des systèmes de direction de combat navals
qui permet de planifier les évolutions en développant les synergies entre systèmes pour les deux
grandes familles de plates-formes, bâtiments de surface et sous-marins. La DGA poursuivra dans les

4
années à venir les échanges avec ses partenaires étatiques et industriels (nationaux et étrangers)
sur les modalités d’implémentation de ce schéma directeur.
Au stade de l’intégration physique et fonctionnelle, les solutions d’architecture d’aériens plus
compactes et plus performantes en termes de compatibilité électro-magnétique et de réduction de
signature sont recherchées.
technologique

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Analyse

Systèmes de direction de combat


intégrés, modulaires et évolutifs
Intégration des LDT aux systèmes de combat
Sûreté de fonctionnement
Interopérabilité
Architecture SSI des systèmes de direction combat
Exercices Maîtrise
des systèmes de Intégration système des capteurs et
OTAN, AED nationale
combat navals armements (outils de maîtrise d’ouvrage,
illustrateurs de besoins, plates-formes MTMD
d’intégration et de référence, visualisation
interactive du besoin, spécifications,
normes standards, LTO naval)
CEM

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 57


4.4.2. Lutte au dessus de la surface
Ces systèmes incluent la lutte anti-aérienne, antimissile, anti-navire, contre la terre, la défense anti-
missiles balistiques (DAMB), la protection des plates-formes contres les menaces asymétriques et
terroristes. L’intégration multi plates-formes des fonctions en favorisant le partage des informations
brutes, l’élaboration d’une situation commune au sein de la force navale et l’optimisation
automatisée de l’emploi des senseurs et des armes sont des axes prioritaires d’amélioration de la
supériorité au combat. Pour la lutte anti-aérienne, les performances sont recherchées en matière
de préavis de détection, de robustesse vis-à-vis de cibles manœuvrantes, de détection dans un
environnement complexe ou perturbé, d’identification de cibles non coopératives et de capacités
d’interception de missile quelque soit sa manœuvre de déception. Pour la lutte anti-navire, la
précision de la désignation des objectifs et la capacité à désigner des objectifs transhorizon sont
des objectifs prioritaires. L’utilisation des drones aériens devrait avoir à l’avenir un impact majeur
sur les performances d’ensemble en détection et en conduite de la manœuvre. Il doit être mis
en évidence selon leurs capacités intrinsèques (VTOL(15), autonomie, emports de systèmes) et les
contraintes d’intégration (délais de mise en œuvre, mouvements de plates-formes, état de mer).

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Mise en œuvre et intégration
des drones aériens au système Equipements des
de direction de combat systèmes de combat
Cibles non coopératives au Interopérabilité
Capacité
dessus de la surface Exercices nationale
Fonctions de forces nécessaire au
Systèmes de combat Simulations
traitement
au dessus de la surface interopérables avec les alliés
MTMD des données
Optimisation du concept
tactiques
d’emploi multi plates-formes Recherche
classifiées (SSI(16))
Implémentation de nouveaux moyens de standards
et armes (ergonomie des postes de internationaux
commandements, réduction des
équipages, sécurité des systèmes)

4.4.3. Lutte sous la mer


La détection sous-marine est essentielle pour assurer l’invulnérabilité de la force de dissuasion, la
protection du groupe aéronaval (GAé) en haute mer et la supériorité en zone littorale. Dans ce
domaine, les axes prioritaires sont :
• le maintien d’un haut niveau de performance en détection pour assurer l’avantage tactique des
bâtiments navals (élargissement de la bande passante des sonars, transitoires)
• les performances en traitement du signal (diminution du taux de fausses alarmes,
accompagnement des évolutions des sonars, influence des fonds et des données physiques de
l’océan)
• la recherche de synergies entre les applications de détection sous-marine avec l’identification
d’un maximum de sous-ensembles communs (équipements de détection, traitement des
données)
• la coopération inter plates-formes aériennes (avions de patrouille maritime), de surface et sous-
marines, en développant l’apport du multistatisme
• l’étude des capteurs dédiés et leur intégration (antennes ravalables, sonars remorqués légers)
et l’intégration aux nouveaux porteurs (robotique sous-marine).
Au-delà de la détection, il est également primordial de se protéger contre les menaces s’exerçant
sous la mer (mines, sous-marins, plongeurs, drones) en regroupant et en fédérant les différents
besoins de surveillance de détection, de prévention, de neutralisation et de traitement des menaces.
(15)
Vertical Take Off and Landing
(16)
Sécurité des Systèmes d’Information

58 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


Les axes d’efforts prioritaires sont :
• les torpilles : leur intégration physique, la
maîtrise de l’intelligence embarquée avec
notamment les capacités de traitement
de cibles dotées de contre-mesures
sophistiquées dans des zones littorales,
l’exploitation de l’autonomie décisionnelle
apportée par l’évolution des puissances de
calcul, les concepts d’emploi
• la protection contre les torpilles (détection,
brouillage, leurrage, destruction)

DCNs
• la préparation de systèmes de lutte anti-
mines futurs. Les travaux ou les évaluations
portent sur les technologies suivantes : Sous-marin Barracuda
les solutions d’architecture multi-plates-
formes, l’utilisation de drones éventuellement consommables, les communications tactiques
sous-marines, les microcalculateurs embarqués rapides, l’utilisation de lasers (bleu-vert) pour
la détection, l’utilisation de sonars hautes fréquences pour l’identification et la reconnaissance,
la fusion de données capteurs, l’intégration et la mise en œuvre à bord des bâtiments, les
opérations conjointes, la logistique et le stockage (parcs d’équipements communs, transport,
maintien en condition opérationnelle), l’intelligence embarquée et l’exploitation à bord
• la conception et la démonstration de robots sous-marins UUV pour la détection des mines et
leur neutralisation, les études d’accompagnements sur les solutions innovantes d’intelligence
artificielle et les algorithmes de programmation de mission.
La conception des systèmes de lutte anti-mines futurs (SLAMF) s’écartera a priori de celle des
moyens dédiés actuellement en service (chasseurs de mines tripartites) s’appuyant simultanément
sur différents porteurs. L’évaluation de ces systèmes et les travaux préparatoires présentent des
enjeux considérables en termes opérationnels et coût de possession.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Technologie des antennes ,
Intégration des antennes
Développement d’un
démonstrateur d’interception
Développement d’un démonstrateur
de sonar de transitoires
Acquisition et traitement du signal :
bruit propre, fausses alarmes, en
Pas de coopération
globale envisagée Maîtrise
nationale
4
Sonars
milieu variable, impact acoustique
technologique
de l’environnement, transitoire
et biologique, environnement
sous-marin difficile (fluctuant,
Analyse

réverbération, zones côtières)


Impact des sonars sur faune marine
Ouvert Acheteur
Sonars d’imagerie
intelligent
Partage
Architecture générale et Coopération
d’expertise
conception des torpilles européenne
européenne
Intégration physique et système
Torpilles Conduite de tirs de torpilles
Pas de coopération Maîtrise
Mise en œuvre près du littoral
envisagée nationale
et par très petit fonds
Nouveaux concepts d’emploi

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 59


Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités
nationales
Systèmes tactiques Coopération
Acheteur
Lutte contre les mines Robotique sous-marine européenne ou
intelligent
Technologies vidéo internationale

Contre mesure sous-marines :


systèmes d’alerte,
contre-mesures anti-torpille Coopération
Drones de lutte sous-marine européenne
Systèmes de lutte Maîtrise
sous marine Optimisation du concept d’emploi de nationale
capteurs sous-marins aérolargués
Analyse et évaluation de la menace Pas de coopération
Brouilleurs sous-marins envisagée

4.4.4. concEPtion dEs PlatEs-forMEs naValEs


Les plates-formes navales existantes ou futures doivent être maintenues en permanence au
meilleur niveau opérationnel possible durant tout le cycle de vie quelles que soient les évolutions
des missions, des menaces, des réglementations. Il est donc nécessaire de disposer en permanence
des compétences d’architecture pour pouvoir répondre à toute question d’intégration d’armement
nouveau, de senseurs actifs ou passifs ou de plates-formes dédiées (USV, UUV, UAV) et évaluer
les niveaux de sécurité et de vie à bord. Lorsque c’est possible, l’état de l’art civil est utilisé, les
compétences doivent se focaliser sur les aspects spécifiquement militaires : survivabilité (lutte contre
les sinistres, les fortunes de mer et les avaries de combat), sécurité des munitions. L’évolutivité des
conditions d’emploi conduit à privilégier l’utilisation du LTO afin de pouvoir tester rapidement
et globalement les conséquences de toute évolution matérielle ou organisationnelle comme,
par exemple, la réduction des équipages. L’évaluation de la survivabilité sera complétée par une
maîtrise d’intégration développée chez l’industriel en s’appuyant sur ses capacités de simulations
et d’essais (choc, souffle, incendie...). Les conséquences de la réduction des équipages doivent être
étudiées dans ses aspects conduite du navire et des systèmes d’armes, conception et évaluation des
interfaces hommes systèmes, organisations des tâches, maintenance et socialisation des équipages.
Ceci implique également de considérer
la durée d’un équipage embarqué ainsi
que le type d’exploitation du bâtiment
(navigation, postes de combat…).
La garantie de la sécurité de mise en œuvre
des sous-marins (la sécurité plongée et
l’intégration de chaufferies nucléaires)
nécessite des efforts continus en matière
d’architecture de sous-marins, de procédés
de fabrication, de conception et de
réalisation des coques, la spécification et
la validation des choix des matériaux. Pour
garantir l’invulnérabilité de la force de
dissuasion, la furtivité acoustique et non
acoustique doit être au meilleur niveau,
ce qui nécessite des efforts continus dans
DGAcom -F. Vrignaud

le traitement des vibrations, le contrôle


actif, les propulseurs, les rejets, sous les
aspects scientifiques, technologiques et
industriels. La vie en atmosphère confinée
nécessite des efforts pour maîtriser la
composition de cette atmosphère et
définir les taux acceptables de polluants
pour l’homme, les moyens de mesures et
les procédés de régénération. BPC Tonnerre en essais d’interopérabilité

60 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


Capacités
Axes R&T Technologies déterminantes Coopération
nationales

Evaluation et simulation des concepts


Evaluation des impacts
architecturaux d’intégration de
nouveaux systèmes ou composants
(contraintes liées à la propulsion Résultats de simulation Maîtrise
Architecture
et à la sécurité des munitions à nationale des
générale des plates- Etudes de concept
bord des plates-formes navales) compromis
formes navales
d’architecture
Optimisation de l’architecture navale
Maintien des informations
numériques techniques tout au
long du cycle de vie du système
Dimensionnement et réalisation Capacité à
des structures de coque spécifier
Conception Superstructures des Accès aux
Coopération préparant
générale des plates- bâtiments de surface technologies
un programme
formes navales Maîtrise
Coque résistante des sous-marins nationale de
la sécurité
Structures extérieures (ballasts,
charpentes avant et arrière, massif) et
intérieures (ponts, cloisons, structures
de supportage, berceaux, … ) des SM
Intégration physique des
systèmes d’armes
Utilisation de simulations :
prototypage virtuel, mise en situation
opérationnelle, illustration des besoins
d’exploitation opérationnel (IBEO)
Intégration physique des drones
Capacité à
aériens de surface et sous-marins, ainsi
spécifier
que leurs systèmes de mise en œuvre
Intégration des munitions Accès aux
Coopération préparant
Conception (concepts de déconfinement et technologies
un programme
générale des plates- de stockage, réglementation) Maîtrise

4
formes navales nationale de
Etudes de sécurité (incendie,
sécurité pyrotechnique) la sécurité
Modélisations incendie, IHM
Manoeuvrabilité et vitesse des
sous-marins, sortie d’arme
technologique
Servitudes (soutes, isolation, énergie,
refroidissement, surveillance)
Analyse

Réduction d’équipages
Protection de l’environnement :
gestion des déchets, utilisation
des matériaux et peintures non
polluants, monitoring des rejets
Maîtrise des atmosphères Comparaison d’outils Maîtrise
confinées des sous-marins et de méthodes nationale
Discrétion acoustique : hélices,
hydrojets, accessoires, bruit
propre des coques
Survivabilité des Comparaison d’outils Maîtrise
plates-formes navales Discrétion EM et IR au et de méthodes nationale
dessus de la surface
Dommages de combat

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 61


La maîtrise de la production
d’énergie primaire, sa
transformation, sa distribution
aux utilisateurs et son stockage
prendront en compte la
tendance générale à l’utilisation
croissante de l’électricité dont
est attendue une souplesse
accrue, une augmentation de la
disponibilité, des gains en coûts
de possession, une diminution
des rejets. Par ailleurs, une
installation électrique sur

DGA/CTSN
bâtiment militaire devra être
également évaluée selon la
capacité de survie du navire
et sa capacité à intégrer
facilement de futurs systèmes
Ibeo
gros consommateurs d’énergie.
D’un intérêt démontré pour les navires de gros tonnage, le concept de navire tout électrique
doit encore progresser en termes de compacité des systèmes de distribution et de propulsion.
Les technologies plus électriques doivent également être évaluées pour des applications comme
les petits bâtiments de surface, les sous-marins, les engins autonomes de surface et pour certains
systèmes de plateformes telles les catapultes pour la mise en œuvre d’aéronefs et de drones. Pour
les bâtiments de surface, l’utilisation de piles à combustibles permettrait de diminuer les rejets
gazeux dans les ports et de satisfaire un besoin de sources d’énergie de secours (remplacement
des générateurs thermiques de petite puissance). L’association pile à combustible / turbine à gaz
permet d’envisager des rendements améliorés pour les générateurs d’énergie primaire. L’intérêt de
technologies plus prospectives comme, par exemple, les applications de la magnétohydrodynamique,
de la supraconductivité et de la thermoélectricité mérite également d’être évalué.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Navire plus électrique :
Génération, distribution
Acheteur
Conversion, stockage de l’électricité Dans le contexte intelligent
Propulsion et
Propulsion des sous-marins : de la préparation Maîtrise
gestion de l’énergie,
ou de la rénovation nationale de
atmosphérisation -Pile à combustibles, autres systèmes d’un programme la propulsion
anaérobies non nucléaires
nucléaire
-Régénération de l’atmosphère
des sous-marins

4.5. ARCHITECTURES ET TECHNIQUES DE SYSTEMES TERRESTRES


Le pôle AST (Architecture et techniques des Systèmes Terrestres) couvre les activités nécessaires à
la maîtrise d’ouvrage technique des systèmes terrestres, véhicules et équipements, y compris leur
soutien en service. Les produits d’armement terrestres sont : les véhicules de combat, les véhicules
spéciaux, les véhicules et les équipements d’emplois généraux, les systèmes combattants, les
systèmes autonomes.
La maîtrise de l’architecture des systèmes terrestres suppose la maîtrise des échanges avec les autres
systèmes qui se traduit par des :
- standards de haut niveau assurant la cohérence entre systèmes élémentaires, en s’appuyant sur
des méthodes d’ingénierie systèmes ;
- contraintes et méthodes d’architecture pour les systèmes d’information sécurisés, pour les facteurs
humains et les systèmes de protection NRBC ;

62 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


- standards d’interface avec les autres systèmes, aéronautiques, navals, de C3R ;
- armements missiles et canons ;
- autres produits et technologies à intégrer (systèmes d’information opérationnels, petits drones
organiques, moyens de télécommunication, équipements de surveillance, de positionnement…).
Comme pôle intégrateur, le pole AST vise, essentiellement, à exploiter de manière opportuniste la
R&T produite par/pour d’autres pôles. Ainsi ses études propres sont complétées d’une partie des
études du pôle MAN pour les munitions (ex : Munition de Précision Métrique, Roquettes guidées
laser…), des études SdS (BOA, PHOENIX II…) et des études menées par les pôles transverses (CGN
pour l’optronique des futurs véhicules ou MC pour la protection des combattants par exemple).
En termes d’attente forte de nouvelles technologies (en provenance de tous pôles techniques), des
besoins sont identifiés sur les thèmes suivants :
- vision tout temps pour le combattant, débarqué ou embarqué (incluant les problématiques de
vision indirecte et panoramique pour les blindés), et les systèmes autonomes ;
- moyens réversibles de contrôle d’une foule ou d’un individu menaçant ;
- systèmes de détection robuste des mines et des engins explosifs, associés à des moyens de
neutralisation limitant les effets collatéraux ;
- systèmes de détection de snipers ;
- aide à la mobilité du combattant débarqué (par exemple par exosquelette et/ou robot sherpa) ;
- réduction de la masse des équipements portés par le combattant et de l’ensemble des protections
balistiques ;
- technologies de mobilité innovantes pour les véhicules (hybride, x-by-wire) ;
- autonomie décisionnelle des robots, mobiles et postés (incluant les réseaux de capteurs déposés),
avec un effort à court terme sur la capacité à assurer des missions simples, mais de manière fiable
et robuste par rapport à l’environnement ;
- vétronique modulaire et standardisée,
permettant une meilleure gestion de
l’énergie, intégrant des fonctionnalités
automatisées (DRI, suivi de cibles, aides à la
mobilité…) et des modalités d’interaction
homme / machine élaborées (reconnaissance
vocale, interfaces multimodales, réalité

4
augmentée, restitution tête haute…) ;
- construction de réseaux d’information
tactiques souples, intuitifs, reconfigurables
et surtout robustes, y compris en
environnement difficile (zone urbaine…) ; technologique

- outils d’aides à la décision et suivi temps réel


performant de la situation tactique ;
Analyse

- protection de l’homme face aux milieux


agressifs (climatique, NRBC) et suivi
physiologique ;
- adaptation des techniques et outils de
formation et d’entraînement (réalité
virtuelle, simulation hybride intégrée aux
équipements de combat…).
Sagem

Dans ce contexte, les nanotechnologies comme


les biotechnologies apparaissent comme des
vecteurs de ruptures technologiques dont
les potentialités restent à préciser (détection
d’explosifs, « poussières intelligentes »…). Miniroc et Félin

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 63


4.5.1. Les systèmes terrestres, « utilisateurs » de technologies
Pour les systèmes terrestres, le défi majeur reste alors l’accès aux multiples technologies candidates
et leur exploitation rapide, à des coûts d’adaptation, d’intégration mais aussi de maintien en
conditions opérationnelles compatibles de leur emploi dans les systèmes terrestres. Il s’agira en
particulier de réduire significativement les coûts et délais de «militarisation» qui constituent
aujourd’hui le principal frein à la diffusion opérationnelle de l’innovation technologique. Les
produits novateurs (robotique…) mais aussi les équipements plus classiques, en développement ou
nécessitant une adaptation réactive sont directement concernés.
Vis-à-vis des applications terrestres, les technologies peuvent être classées en trois catégories, et
gérées comme telles :
- les technologies duales et dont la maturation peut se faire dans le secteur civil, qui doivent à
terme constituer la référence et pour lesquelles une veille active pour des applications défense est
suffisante ;
- des technologies spécifiquement militaires, qui doivent être limitées à la compétition du glaive et
de la cuirasse (armes et munitions et protection face à leurs effets) ;
- un ensemble actuellement sous-employé d’innovations du secteur civil, pour lesquels le défi reste
celui de l’identification, de l’évaluation préliminaire puis, une fois décidé, de la maturation rapide
et de l’adaptation à l’environnement opérationnel, en transcendant les contraintes d’intégration
au parc en service.

4.5.2. Intégration système véhicule


Compte tenu des nouveaux besoins opérationnels, les futurs véhicules posséderont de plus en plus
de systèmes électriques (observation, protection, communications…). Il s’agira alors d’assurer aux
plateformes le soutien énergétique suffisant et, vu les contraintes de poids, de volumes et de coûts,
l’accent devra être mis sur la vétronique et l’intégration de l’ensemble des fonctions et équipements.
Ce domaine est ouvert à la coopération notamment en s’appuyant sur des architectures modulaires
et sur la mutualisation des équipements.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Capacité
Architecture (Intégration de
d'adaptation
l’ensemble des fonctions en
Partage d’expérience - réactive nécessaire
tenant compte de l’équilibre
ouvert à la coopération pour l’intégration
nécessaire eu sein du triptyque
des équipements
MOBILITE / SURVIVABILITE / FEU)
« spécial France »
Capacité
Capacité à opérer en réseaux d’intégration dans
Coopération pour assurer le SdS. Adaptation
une interopérabilité aux besoins et
à l’organisation
Système d’information terminal
des armées
Intégration Coopération européenne
système véhicule pour des architectures
modulaires (y compris Capacité nationale
Vétronique
protocole) et des de conception
équipements mutualisés
(au minimum les IHM)
Capacité nationale
Organisation et charge de
de simulation
travail de l’équipage
pilotée
Sûreté de Fonctionnement, Partage d’expérience –
maintenance… : Simulation ouvert à la coopération
Capacité nationale
des modes de fonctionnement,
de conception
systèmes de monitoring
de l’état des véhicules

64 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


4.5.3. Fonction feu véhicule
Dans ce domaine, l’enjeu est de trouver le bon équilibre entre des exigences de survivabilité et
de mobilité de la plate-forme et la puissance de feu désirée. La France promeut notamment le
système CTA (Case Telescoped Ammunition), un système d’arme basé sur le concept des munitions
télescopées, dont les principaux avantages sont une meilleure fiabilité et un gain de place en
tourelle.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Intégration armements et
munitions (canons et missiles) Coopération avec Acheteur
Tourelles (montage arme, pointage, UK sur 40 CTA intelligent
équipements optroniques)
Fonction feu véhicule
Observation, détection,
identification, acquisition cibles Capacité de
Ouvert
Capacités d’engagement coopératif, conception
tir au-delà de la vue directe

4.5.4. Mobilité véhicule


Plus qu’un accroissement intrinsèque des performances dans le domaine de la mobilité, il sera
recherché des technologies qui permettent un réduction du coût global de possession du système
et, dans le même temps, de l’empreinte logistique en OPEX.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Gestion et production énergétique


Acheteur
Fonction mobilité Carburants « exotiques » et impact intelligent
sur les moteurs aux normes EURO Ouvert
véhicule
Liaison sol Capacité de
Transmission hybride conception

4.5.5. Protection véhicule


La survivabilité des engins blindés et leurs équipages est directement liée à l’architecture d’ensemble
du système (principe des « couches » de la survivabilité). Même si l’architecture résultante complète
4
est le plus souvent classifiée défense au niveau « Spécial France » (vulnérabilité de nos systèmes),
technologique
les technologies constituantes sont ouvertes à la coopération.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


Analyse

nationales
Blindages passifs
Protection passive face
aux mines et EEI
Réduction vulnérabilité véhicule Capacité
Axe majeur (effets arrière, souffle et chocs) d’adaptation
Ouvert réactive des
Protection véhicules Protection active par masquage et
équipements «
leurrage Spécial France »
Protection active par interception
avant impact
Maîtrise des signatures

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 65


4.5.6. roBotiquE tErrEstrE
La robotique est un des vecteurs principaux
d’innovation, avec en particulier le
développement de fonctionnalités cognitives
au service des besoins opérationnels.

DGAcom -F. Vrignaud


L’utilisation de la robotique dans les opérations
terrestres doit pouvoir améliorer (et ceci
d’autant plus que le niveau d’autonomie
atteint est élevé) :
- la protection des combattants en réalisant à
leurs places des actions dangereuses ;
- la productivité donc la disponibilité en
se substituant aux combattants pour des
Miniroc
actions répétitives ;
- la souplesse d’emploi.
La technologie prioritaire est l’autonomie décisionnelle afin de réduire la charge sur les moyens de
transmissions et les opérateurs supervisant les systèmes autonomes. Les efforts doivent porter sur la
navigation et la perception pour la navigation. Mais il sera certainement nécessaire de poursuivre les
efforts au-delà : autonomie décisionnelle « tactique », coopération avec des entités hétérogènes…
Les applications robotiques d’ores et déjà envisagées concernent :
- des robots semi-autonomes destinés aux opérations de déminage et de contreminage ainsi qu’à
la détection et à la neutralisation d’EEI(18) ;
- des réseaux de capteurs, posés ou dispersés au sol (ils pourront être utilisés pour la protection
des sites (voir cet axe majeur) en assurant une surveillance périphérique, ou pour l’action à
distance, en surveillant les activités adverses dans des zones non occupées par les forces amies, en
complémentarité avec d’autres moyens comme les robots terrestres, les satellites et les drones) ;

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Locomotion innovante, et
contrôle/commande associé
Acheteur
Gestion de l’énergie Ouvert
intelligent
Moyens de communication
performants en zone urbaine
Coopération
Navigation semi-autonome européenne
(projet AED)

Robotique Autonomie décisionnelle Partage d’information


« tactique » possible
Coopération
Capacité de
européenne pour
Architecture de contrôle globale conception
interopérabilité et
standardisation
Interactions homme / robot
Coopération multirobot Coopération
et coopération avec européenne possible
entités hétérogènes

4.5.7. intégration sYstèME coMBattant


La numérisation du champ de bataille est le champ d’application des combattants du futur.
L’objectif de la numérisation est de passer de communications deux par deux à une capacité de
(18)
Engins Explosifs Improvisés

66 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


faire communiquer les acteurs du terrain tous
ensemble en même temps.
Cependant, l’emploi tactique des
architectures et des systèmes combattants
terrestres du futur, dont il faudra maîtriser
la complexité, ne sera possible que si les
technologies de production, de stockage et
de distribution de l’énergie électrique suivent
sur le terrain la croissance des besoins. La
multiplication des éléments électriques
sur la tenue du combattant ainsi que les

DR
équipements de protection individuelle
(voir axe majeur correspondant) posent
également des problèmes de poids et de
Félin
volume. Les développements technologiques
civils intéressent la DGA et doivent être accompagnés pour répondre aux besoins spécifiquement
militaires. A ce titre, la DGA participe aux travaux réalisés en R&T de sécurité notamment, afin
d’orienter et parfois suivre cette R&T pour une meilleur cohérence entre technologie (par exemple
en géolocalisation) et besoins des forces qu’elles soient armées, de sécurité intérieure (police,
gendarmerie, douanes) ou de sécurité civile (pompiers).

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Mobilité (matériaux allégés,
miniaturisation et intégration
optimisée des équipements…)
Observation / Vision (fusion
de capteurs (IL(19)-IR), mise en
réseau des équipements)
C4I (mise en réseau pour la
connaissance, la tenue et
Intégration système l’évolution de la situation Coopération Capacité de
combattant tactique, localisation 3D européenne conception
en zone urbaine)
Armement futur du fantassin
Gestion coordonnée des feux

4
Soutien (capteurs
biomédicaux, autonomie
énergétique, diminution de
l’empreinte logistique)
technologique

4.5.8. ProtEction du coMBattant,


dEs sitEs, dEs itinérairEs Et conVois
Analyse

La protection en OPEX est un domaine


qui connaît régulièrement des avancées
technologiques importantes. La protection
passive demeure une priorité, mais elle
s’associe de plus en plus à une protection
active qui doit permettre de détecter
DGA/ETAS

rapidement les dangers.


En termes de coopération, le programme «
Force protection », lancé depuis 2006, est
le premier programme commun de R&T
de l’Agence européenne de défense. La Buffalo

19)
Intensificateur de Lumière

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 67


protection des forces en environnement urbain correspond à un besoin majeur des forces armées.
Sur tous les théâtres d’opérations, nos soldats, ainsi que les infrastructures déployées et les systèmes
de communication et de commandement, sont exposés à de multiples menaces (attaques suicides,
dispositifs explosifs improvisés, risques NRBC, snipers, etc.).
En parallèle, ce domaine militaire possède des synergies technologiques avec le domaine de la
sécurité, lié à la lutte anti-terrorisme. Les travaux réalisés par la défense sont valorisés au niveau de
la sécurité, au même titre que la DGA s’intéresse, au travers de la R&T civile, à la prise en compte
des technologies de sécurité utilisées pour la détection des explosifs.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Protection passive (nouveaux


matériaux de protection, Ouvert à la Achat sur étagère
Protection combattant réduction de signature)
coopération
Détection des tireurs isolés Acheteur intelligent
Coopération AED Capacité de
Protection des sites Réseaux de capteurs...
(force protection) conception
Autoprotection : architecture,
Ouvert à la Capacité de
Counter RAM(20) senseurs, effecteurs,
coopération conception
chaîne létalité
Détection des mines et explosifs
Protection des Détection de changement,
itinéraires et convois d’objets suspects… Ouvert à la Capacité de
(Contre minage, coopération conception
Fusion de senseurs
Lutte contre les EEI)
pour la détection
Neutralisation

4.5.9. Diversification des moyens d’actions


Il s’agit ici d’explorer les nouveaux moyens du combattant et des véhicules, répondant à des objectifs
précis comme le contrôle de la létalité.
Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités
nationales

Graduation des ripostes, des


moyens létaux aux moyens
à effets réversibles

Diversification des Moyens sélectifs pour Ouvert à la


arrêter / freiner / contrarier Acheteur intelligent
moyens d’actions coopération
du combattant et la mobilité adverse
des véhicules Armes multi effets
Armes à létalité réduite
Capacité à mener des Capacité
Sans
opérations spéciales d’adaptation réactive

4.6. ARCHITECTURES ET TECHNIQUES DE SYSTEMES C3R


Les Systèmes C3R (commandement, contrôle, communications, renseignement) sont ceux qui
permettent l’acquisition, le traitement et l’exploitation de l’information au profit des Forces.
Le Livre blanc leur fait une place importante au travers des priorités qu’il place sur les fonctions
connaissance et anticipation, en matière de guerre en réseau et d’interopérabilité tant interalliée
que civilo-militaire, ainsi qu’en matière d’informations géophysiques.
Ces systèmes C3R se répartissent dans trois domaines, en forte interrelation technique :

(20)
Lutte contre les tirs indirects (roquettes, obus d’artillerie et mortiers)

68 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


- « Espace Observation Renseignement et systèmes de Drones « (EORD), dont la mission principale
est le renseignement y compris les systèmes de surveillance, aéroportés ou non, du théâtre
d’opérations,
- « Systèmes d’Information Opérationnels « (SIO), dont la finalité première est, en s’intégrant le cas
échéant au sein d’une coalition, de fournir le support informationnel permettant la planification
et la décision du commandement stratégique, opératif ou tactique, ainsi qu’à la logistique,
- « Environnement géophysique» (EN), qui couvre le domaine des informations liées à l’environnement
géographique et physique endoatmosphérique (milieux terrestres, marin et atmosphérique), ainsi
que géographie humaine, qu’il s’agisse de fournir des données d’environnement proprement
dites ou d’évaluer leur impact sur les systèmes de défense.

4.6.1. EsPacE, oBsErVation, rEnsEignEMEnt Et sYstEMEs dE dronEs


Les systèmes Surveillance, Acquisition de cibles,
Reconnaissance et Renseignement (SA2R) interviennent
à tous les niveaux du commandement (tactique, opératif
et stratégique), ce qui justifie le recours à une palette
diversifiée de moyens. Ce domaine est donc essentiel
aux décisions politiques, comme à la préparation, à la

EADS/Astrium
conduite et au bilan des opérations. La coopération est
envisageable, mais suivant des modalités garantissant
l’accès national à l’information et l’autonomie
d’appréciation.
Il existe une grande variété de systèmes de recueil du fait
de la diversité des moyens consacrés au renseignement : CSO
satellites, avions et hélicoptères et leurs pods (Reco NG,
Clio…), drones, véhicules terrestres, bâtiments de la marine, autres moyens terrestres de contrôle
de zone (réseau de capteurs déposés, robots autonomes), renseignement humain.
Les systèmes de renseignements se sont développés avec le concours de senseurs toujours plus
performants. Une approche globale est nécessaire. Elle se concrétise par le concept de « chaîne de
renseignement » et recouvre à la fois la chaîne de surveillance acheminant l’information depuis le
capteur jusque dans les sites de traitement et d’exploitation, et le renseignement. La compétence en
architecture de chaîne de renseignement est essentielle pour optimiser l’information résultante et
son temps d’accès, pour soutenir les développements de senseurs adaptés à chacun des porteurs et
pour développer l’adaptabilité de la chaîne de renseignement au théâtre. Il s’agit de tenir compte

4
des équipements disponibles aux différents types d’engagement ainsi qu’aux phases d’engagement
et d’améliorer les capacités d’interconnexion des chaînes de renseignement entre elles que ce soit
dans le cadre d’une opération nationale ou en coopération.
L’activité de la DGA sur les systèmes SA2R (Surveillance, Acquisition de cibles, Reconnaissance et
Renseignement) et leur architecture, consiste à :
technologique

- définir des chaînes de renseignement continues, cohérentes et efficaces ;


- contribuer à la préparation des systèmes s’intégrant dans la chaîne du renseignement :
Analyse

• en déterminant les caractéristiques des capteurs et les traitements qui participent aux
performances du renseignement
• en définissant les exigences d’intégration du système dans la chaîne de renseignement pour
satisfaire au besoin de cohérence d’ensemble (interconnexion des moyens de recueil avec
des moyens de traitement et d’exploitation multi capteurs, standardisation des échanges de
données, normalisation des formats des données…)
- assurer la cohérence des réalisations des systèmes dédiés au renseignement
- réaliser les systèmes spatiaux dédiés au renseignement et à l’alerte
- réaliser les systèmes de drone
- réaliser les segments sol de gestion des systèmes capteurs, de diffusion et d’exploitation du
renseignement.

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 69


4.6.1.1. systèmes spatiaux et satellites
En donnant la capacité de voir, écouter,
communiquer, localiser et synchroniser, à l’échelle
mondiale et avec une disponibilité permanente, les
satellites ont acquis un rôle majeur dans la maîtrise
de l’information dans les phases d’appréciation de
situation, de préparation et d’action. Ils participent
à l’économie des moyens en permettant une
meilleure concentration des efforts pour obtenir
une efficacité militaire maximale.
L’amélioration des systèmes satellitaires est
recherchée en matière de performances suivant les

DR
deux axes principaux : précision des informations
acquises, délai d’obtention de l’information. Hors
Image SAR
la charge utile, ces améliorations des systèmes
spatiaux passent par la maîtrise de l’intégration
avec les compromis bord-sol et l’adaptation des concepts et techniques développés pour les
applications civiles.
La DGA se concerte régulièrement avec le CNES dans le cadre de l’accord cadre CNES-DGA en matière
de recherche et technologie spatiale lequel traite les technologies spatiales duales, principalement
la plate-forme et la propulsion. L’activité de la DGA porte donc principalement sur la R&T relative
à l’architecture globale, au segment sol et à la charge utile.
La DGA a mené différents programmes de satellites militaires, dont en particulier HELIOS pour
l’observation spatiale, ce qui a contribué à consolider une compétence industrielle nationale
dans le domaine des satellites. Elle poursuit cet effort avec le soutien à des démonstrateurs de
capacité nouvelle dans le domaine du renseignement. La garantie de la souveraineté de l’accès aux
informations justifie l’existence actuelle d’une capacité de maîtrise industrielle nationale dans le
domaine des satellites de renseignement et d’observation.
A moyen terme, est souhaité :
- la mise en place de solutions de partage européen de capacités, à l’instar des accords HELIOS 2 /
SAR LUPE et HELIOS 2 / COSMO-SkyMed définissant une répartition et des modalités d’échanges
entre l’optique et le SAR spatial
- le développement de la coopération dans les programmes.,
La DGA coopère ainsi avec ses partenaires allemand, belge, espagnol,
grec et italien sur le système d’imagerie par satellites MUSIS, destiné
à assurer la continuité de service des systèmes HELIOS II, SAR-Lupe
(allemand), COSMO-SkyMed (italien) et Pléiades (piloté par la France).
La conception de la Composante Spatiale Optique de MUSIS, dont la
maîtrise d’ouvrage est déléguée au CNES, est réalisée en coopération
avec la Belgique, l’Espagne et la Grèce.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Architecture générale
Maîtrise de
Moyens d’orientation Coopération
Satellites l’architecture des
européenne sur
d’observation et de Systèmes de satellites systèmes de satellites
la préparation de
renseignement (constellation, essaim) (coordination
programmes nouveaux
espace défense)
Intégration de charges utiles
Achat/échange Maîtrise d’une
Détection SAR(21) Architecture et technologies
de capacité SAR/ compétence
spatial de télédétection SAR spatial
optique spatial d’acheteur

(21)
Synthetic Aperture Radar (Radar à synthèse d’ouverture)

70 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


Capacités
Axes R&T Technologies déterminantes Coopération
nationales
Optiques spatiales,
Accès aux composants Maîtrise nationale
surveillance de zone
Maîtrise d’une
compétence
Détection optronique : d’acheteur
- détecteurs rapides Accès aux composants
filière européenne
- détection radar MTI Méthodes de composants
- multispectral, hyperspectral, Expertise
Observation et - interférométrie optique nationale pour les
détection Optronique performances et
spatiale les traitements

Transmission et traitement sol:


- liaison numérique rapide
- mémoire à grande capacité Acheteur intelligent
- compression, SSI Coopération Maîtrise nationale
- transmission haut débit européenne de la SSI
(dont laser, relais)
- production des images
(calculateurs rapides, archivage)

4.6.1.2. systèmes de drones et minidrones


Complémentaires des satellites d’observation,
les drones apportent au système global de
renseignement une capacité de permanence sur
zone. Reliés aux réseaux de télécommunication
du théâtre, ils ont la capacité de transmettre
rapidement en temps réel les informations
acquises aux forces. Leurs missions requièrent

Thomas Lockhart
un ensemble de senseurs et de systèmes
de navigation dont les technologies sont
disponibles mais dont l’intégration à différents

4
niveaux de complexité reste à démontrer.
Plus particulièrement dédiés au recueil de
renseignement au niveau stratégique et
opératif, les drones endurants offrent une
Appontage de drone
capacité essentielle de renseignement sur une technologique
zone limitée avec la permanence requise. Le
contexte européen est adapté pour la construction d’une capacité industrielle dans ce domaine. La
coopération sur le drone Advanced-UAV (moyenne altitude longue endurance) se développe avec
Analyse

l’Allemagne et l’Espagne. Au-delà de la participation à la maîtrise de l’architecture de ce système


de drone, la dga met un accent particulier sur les systèmes, principalement sur l’optimisation de
la définition et l’homogénéité des spécifications.
Répondant à des besoins de recueil d’informations tactiques pour les forces terrestres ou de
drone naval de surveillance embarqué, les drones à vol stationnaire sont des solutions minimisant
l’emprunte logistique dans le cas d’une utilisation terrestre et les contraintes d’intégration sur un
bâtiment dans le cas d’une application navale (sous réserve de développer et valider des solutions
technologiques pour l’appontage).
L’insertion des drones dans la circulation aérienne générale est une priorité à la fois pour les
applications civiles et militaires. Ce sujet, qui fait l’objet d’un intérêt croissant en Europe, doit
progresser sur les plans technologiques et de la normalisation (code USAR adopté par l’OTAN pour
le vol des drones en espace aérien contrôlé). La DGA soutient le lancement à l’AED de l’opération

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 71


MIDCAS qui permettra de fédérer les efforts européens sur la thématique du « voir et éviter »,
enjeu essentiel de la circulation des drones en espace aérien non contrôlé.
La DGA est favorable à une réflexion européenne sur les standards critiques en matière de sécurité
des drones. Elle prône une réglementation suffisamment ouverte pour permettre à des produits
compétitifs d’être développés.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Télédétection SAR sur drone:
intégration Maîtrise de
Détection SAR antennes actives Coopération l’architecture des
sur drone technologies SAR (très haute européenne (AED) capteurs et des
résolution, basse fréquence…) traitements
compression
Conception et intégration Accès aux décisions
système : et expertise sur
drones endurants, l’architecture,
drones de théâtre, Maîtrise nationale
mini drones, micro drones de la SSI
Voilures tournantes et Coopération
Systèmes de drones nouveaux concepts européenne
Acheteur intelligent
Vol stationnaire/ (AED, OTAN)
avancement rapide
Sources d’énergie légères
et/ou compactes Maîtrise de
Concepts autonomes en énergie l’intégration
Micropropulsion
Capteurs pour drones
Acheteur intelligent
et microdrones
Maîtrise de
Autopilote, Appontage Coopération l’architecture des
automatique européenne systèmes bord et
plate-forme navale
(AED, OTAN)
Maîtrise de
l’architecture
Liaison de données
& maîtrise
nationale (SSI)
Systèmes de drones Perception de l’environnement Maîtrise de
Ouvert
Autonomie comportementale l’architecture

Expertise sur
Insertion dans la Coopération l’architecture
navigation aérienne européenne (AED, Maîtrise de
voir et éviter OTAN, PCRD) l’intégration bord
et station sol
A définir suite
Navigabilité Certification
à concertation
certification européenne
européenne

4.6.1.3. Orientation des capteurs


L’emploi et le bénéfice d’un capteur de renseignement ne sont plus limités à l’unité de mise en
œuvre ou à l’unité à laquelle le capteur est rattaché organiquement. Il est de plus en plus multi-
niveaux (tactique, opératif et stratégique). Dans le même temps se développent des systèmes
multicapteurs, comme les drones, mettant en œuvre plusieurs capteurs lors d’une même mission,
soit pour des besoins différents, soit pour un même besoin de renseignement. Ces évolutions
entraînent un fort accroissement de la complexité de la fonction d’orientation des capteurs qui

72 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


doit rechercher la meilleure satisfaction possible du besoin avec les moyens disponibles. Des outils
doivent être développés pour aider les opérateurs.
Cette thématique a une incidence sur l’organisation des forces et doit prendre en compte
l’interopérabilité. La DGA et les armées mènent en coopération avec l’OTAN une étude pluriannuelle
sur la gestion et l’orientation des capteurs (Optique, IR EM, sur drone véhicules ou déposés) sur un
théâtre d’opérations.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Expertise nationale
Planification, optimisation, Coopération OTAN et
Orientation des adaptation
AED : normalisation,
capteurs des standards/
exercices
Aide à la décision méthodes etc...

4.6.1.4. Exploitation des images (optique, ir et sar)


La masse de données collectées
par les moyens de renseignement
militaire est en forte croissance.
Il devient crucial de disposer
d’outils d’aide au traitement de
ces données pour être en mesure,
à effectif constant, d’identifier
rapidement les informations
pertinentes dans la masse
d’informations collectées, ou
de corréler différentes données
pour en tirer un renseignement
plus riche et de plus haut niveau.
La problématique de fusion
de données hétérogènes doit
prendre aussi en considération des
informations bien géoréférencées
dans le temps.
Fusion de capteurs : projet MAJIIC
La DGA maintient un effort sur
la fusion de l’information, parce qu’elle conditionne fortement l’architecture de la chaîne de
renseignement à travers les processus de production du renseignement, l’organisation et l’allocation
des performances.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


4
nationales technologique

Optimisation des filtrages Maîtrise nationale


Recherche
des données brutes
Exploitation des institutionnelle civile
Filtrages particuliers et de l’interprétation
Analyse

images SAR coopération


Géolocalisation d’image (paramètres
européenne AED
d’enregistrement)
Interférométrie
Recalage d’image multi résolution
Recherche
Traitements multispectraux Maîtrise nationale
Exploitation institutionnelle civile
des systèmes
d’images optiques Classification automatique coopération
optoélectroniques
européenne AED
Reconnaissance et identification

Fusion au niveau pixel Méthodes, principes :


Recherche Expertise nationale
Fusion au niveau primitive institutionnelle civile adaptation
Fusion de données
coopération des standards/
européenne méthodes etc...
Fusion au niveau décisionnel
(AED OTAN)

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 73


4.6.1.5. Chaînes de renseignement
Les chaînes de renseignement sont essentielles pour coordonner les ressources sur le sujet. Leur
définition et développement s’appuient sur des moyens novateurs tels le LTO (voir §3.2.3), ou au
travers de coopérations OTAN.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
COP
Aides au management Maîtrise nationale
Chaînes de de l’architecture
IHM OTAN
renseignement des chaînes de
Architecture générale renseignement
LTO

4.6.1.6. Goniométrie, Elint, Comint


Au niveau stratégique et tactique, la fonction de renseignement d’origine électromagnétique
(ROEM) est primordiale pour l’appréciation de la situation aux plus hauts niveaux de commandement
ou dans la maîtrise de l’information au niveau du champ de bataille ; sur le plan stratégique, le
ROEM est une source de renseignements primordiale. L’intégration de l’exploitation des données
dans les systèmes C4I est un besoin essentiel pour le commandement.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Localisation et Pistage
Goniométrie/ des émetteurs Maîtrise de
Possible
localisation l'architecture
Géolocalisation des émetteurs
Ecoute SHF et EVF
Interception des Etudes TRL Maîtrise de
communications Egalisation-synchronisation faible (OTAN) l’architecture
(HVUHF)

4.6.1.7. Reconnaissance de la parole, traduction


Liées au Comint, ces techniques sont essentielles à l’exploitation rapide des informations recueillies.
La DGA s’implique dans les réseaux de la recherche civile et coopère avec OSEO Innovation. Elle
apporte au projet Quaero une expertise en évaluation des technologies du traitement automatisé
de la parole et des images.
L’expérience montre que ces sujets ont tout intérêt à s’appuyer sur la diversité des méthodes et
expériences dans les pays européens et peuvent contribuer à améliorer l’interopérabilité.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Identification
Transcription automatique Outils et corpus Maîtrise étatique de
Reconnaissance de la
: coopération l'implémentation
parole, traduction Traduction automatique AED ou OTAN (mots clés et thèmes)
Traduction de l’oral

4.6.1.8. Fouille de données


Internet est une immense base de données multilingue. La recherche de données et d’informations
intéressant le renseignement militaire nécessite de définir une ontologie spécifique. L’adaptation
et l’intégration de solutions civiles constituent la voie privilégiée.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Data mining Maîtrise étatique de


Recherche
Fouilles de données l’implémentation
institutionnelle civile
Données non structurées (mots clés et thèmes)

74 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


4.6.2. EnVironnEMEnt gEoPhYsiquE
Avec l’évolution importante due à la numérisation des données dans les systèmes d’armes,
l’utilisation de données environnementales devient essentielle dans la préparation et la conduite
des opérations, la navigation des systèmes, le « ciblage ». Le besoin en données comprend donc
les deux volets : système d’information et fonctionnement en opérations des systèmes d’armes. Il
existe un fort impact du contexte opérationnel sur le besoin en information d’environnement, ce
qui nécessite de développer une double approche progressive de :
- constitution du patrimoine de données prenant en compte des produits sur étagère, des
acquisitions systématiques et des travaux réactifs avec des délais qui jouent un rôle prépondérant
sur l’organisation de la défense ;
- de moyens d’exploitation des données (services d’accès,…).
Il est nécessaire de synchroniser et de maîtriser la cohérence entre l’évolution des besoins des
systèmes consommateurs et l’évolution des capacités d’acquisition de fourniture et de distribution
des informations (produits et services standardisés).
La maîtrise de la qualité géométrique des images, qui nécessite une expertise adaptée des sources,
relève de la souveraineté dans la mesure où elle conditionne les capacités de positionnement des
mobiles de défense.
La DGA est intéressée par l’ensemble des techniques et activités liées à la connaissance de
l’environnement géographique et physique endo-atmosphérique (milieux terrestres, marin et
atmosphérique), ainsi qu’à la géographie humaine. Leur maîtrise est nécessaire pour la spécification et
la réalisation des systèmes et équipements destinés à acquérir la connaissance de cet environnement,
à en fournir une représentation, et à en permettre l’exploitation, dans le but d’optimiser l’efficacité
opérationnelle des systèmes d’armes et de commandement en service ou pour la conception des
systèmes futurs. Les trois axes d’intérêts principaux, information géographique, océanographie
militaire et physique de l’atmosphère, se déclinent dans les techniques et activités suivantes :
• Techniques d’acquisition in situ ou par télédétection des données d’environnement, études et
développements de capteurs spécifiques, méthodes d’interprétation et de qualification des
données recueillies ;
• Modélisation et caractérisation des différents milieux du point de vue de leur influence sur la
conception et l’emploi opérationnel des systèmes, en particulier l’influence de l’environnement
sur les conditions de propagation et de rayonnement ;
• Processus de production, de qualification et de distribution de l’information géographique,
océanographique ou météorologique, y compris : les techniques de géoréférencement de
l’information ou de l’imagerie quelle que soit sa finalité (renseignement, ciblage, géographie),
les méthodes de fusion des informations d’environnement d’origines diverses et les techniques
d’accès à cette information (infrastructures de services géospatiaux) ;
• Méthodes spécifiques de représentation, transformation, fusion des informations
d’environnement en permettant une exploitation adéquate dans les systèmes utilisateur, la
4
caractérisation des besoins des systèmes restant de la responsabilité des métiers relatifs à ces
technologique
systèmes ;
• Techniques de gestion et d’exploitation
Analyse

des informations d’environnement,


notamment celles utilisant des bases
de données géoréférencées ;
• Définition et évolution
des gammes de produits
géographiques, océanographiques
ou météorologiques, normes et
standards s’appliquant au stockage,
SHOM

à l’accès, à la représentation, et
aux transformations des données
géographiques, océanographiques ou
météorologiques, et plus généralement
Évaluation rapide de l’environnement
aux données géoréférencées. océanique par moyens acoustiques

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 75


Analyse et prévision de l´état de l´océan
La connaissance de l’état de la mer, se concrétisant par des modèles d’analyse et de prévision, est
assurée par le SHOM, en coordination avec les armées et la DGA.
A moyen terme, pour améliorer les performances des systèmes d’analyse et prévision, les axes
prioritaires sont : la représentation de la houle (état de mer), l’extension du système opérationnel
vers les zones littorales et côtières, la fourniture de paramètres d’environnement liés à la turbidité
de l’eau de mer (couplage de modèles hydrodynamiques et biogéochimiques). Il convient par
ailleurs de pérenniser les capacités de calcul ou de permettre leur extension.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Représentation de la Maîtrise complète
houle (état de mer), Satellites d’altimétrie,
de mesures de des systèmes
Extension du système opérationnel température et de d’information
Analyse et prévision
vers les zones littorales couleur de l’eau. d’aide à la décision
de l´état de l´océan
Fourniture de paramètres (performances,
Coopération paramètres de
d’environnement liés à la civile (ESA)
turbidité de l’eau de mer fonctionnement)

Prévision météorologique
Les efforts de recherche et de développement portent sur l’amélioration locale de la résolution
des modèles avec emboîtement des différents modèles, et l’amélioration de l’assimilation des
données dans les modèles. Une première version opérationnelle d’un modèle haute résolution,
(quelques kilomètres), est prévue à l’horizon 2009-2011. Dans le même temps, l’assimilation dans
les modèles devrait être enrichie des informations accessibles avec les nouveaux satellites Météo
géostationnaires (série MSG), dont le premier exemplaire MeteoSAT8 est opérationnel depuis
2003. L’ensemble de ces efforts a pour objectif de faire progresser les moyens de prévisions de
phénomènes locaux dans les basses couches de l’atmosphère tels les brouillards ou les aérosols.
Une version de feuille de route R&D météo défense a été rédigée en concertation avec Météo-
France et a été présentée aux armées. La DGA compte poursuivre et consolider la rédaction de cette
feuille de route en concertation avec Météo-France et les armées.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Prévision météorologique à
moyen terme et immédiate
Modélisation à moyenne échelle
et dans les basses couches
Fusion et assimilation de données
(couplage entre modèles
et mesures de théâtre) Acheminement
Via Météo France et mise en forme
Prévision Modélisation de la pluviométrie, des données
météorologique des brumes et brouillards, de Standards OTAN Aide à la décision
la diffusion de contaminants, opérationnelle
des effets sur les ondes
Télédétection de paramètres
météorologiques depuis
le sol ou l’espace
Déport des prévisions
météorologiques

Propriétés radiatives et transmissives de l’environnement atmosphérique et Rayonnement de


fonds naturels
Le domaine de la propagation (UV, visible, IR, EM, laser, …) dans le milieu atmosphérique est plus
spécifique aux applications de la défense. Sauf cas peu probable de ruptures technologiques, une
progression forte et continue est attendue :

76 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


- du développement de la compréhension des processus microphysiques déterminant les propriétés
optiques des nuages et des aérosols ;
- du développement de méthodes permettant d’accéder à la connaissance in situ des structures
atmosphériques pour évaluer les conditions de propagation ;
- de la généralisation des modélisations numériques hybrides.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Propriétés radiatives
et transmissives de Propagation des UV,
l’environnement visible, IR, EM, laser, …
Ouvert Expertise nationale
atmosphérique et
Rayonnement de Généralisation de modélisations
fonds naturels numériques hybrides

Production de l´information géographique


Les modèles géométriques de prise de vue sont raisonnablement maîtrisés pour les capteurs
spatiaux optiques et radars, mais ils ne permettent pas de s’affranchir, en standard, de repérages
locaux difficiles à réaliser dans les zones hostiles. L’agilité des capteurs, qualité recherchée par le
renseignement, introduit des incertitudes mal maîtrisées sur les caractéristiques géométriques de
la prise de vue. D’autres sources images sont disponibles dans un contexte défense (reconnaissance
aérienne et drones : optique, vidéo, radar), mais leurs modèles géométriques sont encore mal
maîtrisés. La maîtrise de ces modèles géométriques est une priorité afin de permettre aux
producteurs d’information géoréférencée militaire de bénéficier de la richesse de ces sources (très
haute résolution, capacité tous temps).
Les besoins en réactivité impliquent l’identification de solutions et de technologies de production
rapide de données (sélection guidée de données dans un ensemble disponible, géoréférencement).
Depuis 2007, la DGA met en œuvre une nouvelle organisation de production de données
géographiques s’appuyant davantage sur l’IGN. L’IGN apporte, par ailleurs, ses compétences en
termes de normalisation (cellule de normalisation IGN défense).

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Maîtrise de la géométrie et Maîtrise des
capacité de localisation sans

4
bases de données
points d'appui locaux Echanges et géographiques
Bases de données géographiques comparaison de Réactivité de la
Production de produits dans le cadre production
l ´information Production rapide de coproduction Maîtrise de la qualité
géographique (MGCP), des images produites
Extraction de l'information
DGIWG (normalisation) Maîtrise des
technologique
sémantique, caractérisation des caractéristiques des
milieux (surfaces des sols,…) sols (mobilité).
Analyse

Evaluation rapide de l’environnement marin


Pour des besoins de lutte sous-marine, l’évaluation acoustique de l’environnement marin est
essentielle.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

(actuellement) centre
Maîtrise de
REA (Rapid Evaluation acoustique marine de recherche OTAN /
l’environnement
Environnement par tomographie discrète, NURC) et universités
marin pour l’aide
Assessment) fusion de données et inversion européennes, et
à la décision
canadiennes

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 77


géophysique
La connaissance de la bathymétrie est essentielle
pour assurer la sécurité de la navigation des
bâtiments de surface, des sous-marins et des
engins remorqués ainsi que celle des opérations
amphibies. Elle doit pouvoir être acquise sur
l’ensemble des zones d’intérêt de la défense,

DGA/GESMA
dans des temps de réaction parfois court. la
dga axe ses efforts, en coopération civile ou
militaire, sur l’amélioration des mesures, du
traitement et de l’exploitation de celles-ci.
la recherche de coopération soit civile, soit
militaire est constante. Robot SPIV

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Maîtrise nationale
Bathymétrie, gravimétrie, Accords bilatéraux
Géophysique de l’exploitation
magnétisme ou OTAN
des données

gestion, accès et représentation des informations géoréférencées numériques


La communauté internationale civile et de défense a fourni, ces dernières années, un effort
important de définition des modèles conceptuels génériques permettant de couvrir les différents
éléments entrant dans la constitution et la gestion des données géographiques numériques. Des
standards internationaux et leur spécialisation au contexte de la défense sont en train d’émerger
et devraient pouvoir être utilisés pour constituer le socle du modèle pivot interarmées en matière
d’informations géoréférencées. Le sujet accès aux données et diffusion introduit des thématiques
variées comme les infrastructures de service géospatiaux, la fusion de données GHOM, les outils
d’aide à la décision et de travail collaboratif (dans l’optique de faciliter la mise à jour des données),
notamment dans le contexte de la REP.
la dga poursuivra sa participation aux groupes définissant les standards internationaux.
Cette problématique est également applicable aux données océanographiques et météorologiques.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
NTIC Standards
Gestion, accès
Infrastructures de internationaux Maîtrise nationale de
/ diffusion et
services géospatiaux (modèles génériques, la technologie mise
représentation
Fusion de données GHOM (REP) encodage) en œuvre dans les
des informations
Travail collaboratif (mise à jour programmes (DNG3D
géoréférencées OTAN
et complètement des données) et GEODE4D)
numériques GMES
Aide à la décision

caractérisation des exigences des systèmes, aides tactiques à l’emploi des systèmes, qualification
des données disponibles
L’information géoréférencée ou les aides tactiques à l’emploi des systèmes basés sur l’état de
l’environnement sont des axes d’efforts prioritaires.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Caractérisation
Spécification de la
des exigences des
Coopération qualité exigée pour
systèmes, aides
Estimation de la qualité sur des Produits les systèmes d’armes
tactiques à l’emploi
des données géographiques Maîtrise de la
des systèmes,
divers (cartes…) qualité des données
qualification des
disponibles
données disponibles

78 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


Afin de maîtriser la forte évolution du domaine et accompagner la transformation, la DGA développe
les démarches de type CD&E (concept, développement et expérimentation) conjointement avec les
structures mixtes DGA-Armées et les centres d’expertises concernés.

4.6.3. SYSTEMES D’INFORMATION OPERATIONNELS


Les systèmes d’information opérationnels (SIO) sont les systèmes informatiques de traitement
de l’information aux niveaux tactique, opératif et stratégique dans les différents milieux (terre,
marine, air, interarmées et renseignement). Ces systèmes, à logiciel prépondérant, s’insèrent dans
des organisations et des processus complexes, souvent instables et où la place de l’homme joue un
rôle essentiel. De plus les contraintes d’interopérabilité, tant verticale (au sein des systèmes d’une
même hiérarchie) qu’horizontale (entre plusieurs organisations disjointes), sont prédominantes : un
système SIO ne peut s’envisager hors de son environnement. Le développement de l’interopérabilité
avec nos alliés suppose de maîtriser l’impact des différentes approches «orientées services» pour
assurer leur cohérence. La DGA prévoit de définir une vision pour les SIO futurs à l’horizon 2015 en
s’appuyant sur :
- la poursuite des études de type «convergence et transition vers le futur SI des Armées»
- l’analyse des évolutions chez nos partenaires.
Les compétences techniques mises en œuvre pour les programmes en matière de spécification,
d’intégration et de qualification des systèmes, depuis les études préliminaires jusqu’à la qualification
finale du système et au suivi en service, portent sur :
- la messagerie de liaisons de données tactiques
- l’administration de modèles de données et de processus
- les messageries et annuaires
- les architectures informatiques inter-applicatives.

4.6.3.1. Messagerie de liaisons de données tactiques (LDT)


Les évolutions touchent les aspects messageries et l’utilisation de nouveaux protocoles de
communication. L’emploi des LDT devrait continuer à croître dans les années à venir (au travers de
la problématique NCW(22)). L’arrivée de nouveaux médias (radio logicielle) ou l’emploi de nouveaux
protocoles (TCP/IP) ou supports de transmissions (satellite) devrait également contribuer à multiplier
les possibilités d’utilisation des LDT. L’harmonisation des différents systèmes traitant de liaisons de

4
données tactiques se fait dans le cadre de l’opération d’ensemble LDT. Les axes d’effort de cette
opération d’ensemble vont vers une structuration du référentiel interarmées d’interopérabilité du
domaine (interopérabilité inter-système). Les évolutions technologiques sont prises en compte dans
le cadre des études de type «convergence et transition vers le futur SI des Armées», dans lesquelles
la coopération internationale et le partage de solutions sont recherchés. technologique
Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités
nationales
Analyse

Gestion du
référentiel
Messagerie de liaison Etats-Unis et
Liaison de données tactiques interarmées
de données tactiques équipements OTAN
d'interopérabilité
au CELAR

4.6.3.2. Administration de modèles de données et de processus


La démarche essentielle, conduite au sein de la défense par le CIADIOS, consiste à définir les
méthodes à appliquer pour assurer l’interopérabilité sémantique des données échangées, aux
moyens de modèles pivot (MPIA) et d’un format d’échanges correspondant (XML-IA). L’évolution
du domaine doit permettre de privilégier la simplification des processus actuels (apport de ebXML)
(22)
Network Centric Warfare

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 79


ainsi que la convergence avec les modèles de l’OTAN (JC3IEDM : Joint C3 Information Exchange Data
Model). Cette démarche orientée données se double de contributions aux processus d’urbanisation
(modélisation de processus) en liaison avec la DGSIC.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Méthodologie
Administration de Standards OTAN d’administration de
modèles de données Modélisation de données modèle de données
et de processus Civil (ebXML) Mise en œuvre de
l’urbanisation

4.6.3.3. Messagerie et annuaire


La messagerie sécurisée est une fonction opérationnelle fondamentale. Le contexte des messageries
militaires est marqué par : l’hétérogénéité des systèmes, l’hétérogénéité des types de messageries,
les contraintes d’interopérabilité et les contraintes militaires spécifiques. La «qualité de service»
(interopérabilité, messagerie sur réseaux contraints, trans-signature, trans-chiffrement, passerelle
sécurisée, messagerie instantanée, etc...) est l’axe d’effort essentiel de ce domaine.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Interopérabilité
Messagerie et Civil OTAN
NTIC
annuaire OTAN, MNE Sécurisation et
labellisation (XSMTP)

4.6.3.4. Architectures informatiques inter applicatives


Les architectures informatiques de base ont tendance à se banaliser sous l’action de la diffusion des
technologies internet. Malgré une tendance lourde illustrée par les «web services», les technologies
sont encore assez disparates au niveau des éditeurs, des initiatives et des contextes d’emploi. Une
simplification majeure de la complexité du sujet revient en conséquence à construire une base de
services logiciels communs aux différents systèmes, appelée à la DGA « socle technique commun ».
La construction et la maîtrise de ce socle relèvent de choix stratégiques en rapport avec le processus
d’acquisition de la DGA et est à la base des études de type «convergence et transition vers le futur
SI des Armées».

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Architectures Civil
informatiques NTIC OTAN (NNEC) Socle armée de terre
inter applicatives Etats-Unis (NCW, NCES)

4.7. MISSILES, ARMES ET TECHNIQUES NUCLEAIRES DE DEFENSE


Le pôle technique MAN (Missiles, Armes et techniques Nucléaires de défense) a pour périmètre
technologique les systèmes de missiles tactiques et stratégiques, la propulsion des missiles et les
matériaux énergétiques de défense, les armes (canons, lance-roquettes…), les munitions au sens
large (obus, bombes aéronautiques, roquettes,…) et les activités liées aux techniques nucléaires de
défense.
Ces éléments sont des composants majeurs de systèmes de combat ou de systèmes d’armes intégrés.
Ils répondent à une fonction militaire ou à une capacité de dissuasion. Ces systèmes de missiles,
armes et technologies connexes doivent évoluer de manière continue pour satisfaire le besoin des
forces armées à court, moyen et long terme.
Les principaux enjeux des systèmes de combat intégrés dont relèvent les systèmes de missiles
tactiques, voire les armes, sont :

80 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


- l’efficacité et la rapidité de l’action militaire.
Ceci nécessite une réduction des temps de
réaction et une faculté d’adaptation au
changement (face aux cibles mobiles ou
déplaçables)
- la maîtrise de la chronologie des frappes et
du rythme des opérations aéroterrestres

Armée de l’air
- l’optimisation de l’emploi des systèmes de
missiles, au sein de moyens centralisés de
commandement et de conduite en temps
réel des opérations
- la permanence de l’action et l’aptitude à
délivrer une frappe précise par tout temps, ASMPA BA125
à distance de sécurité (introduisant une
diversification des porteurs pour la frappe dans la profondeur)
- l’environnement exigeant à complexité croissante (mixité civilo-militaire, cadre juridique exigeant
la maîtrise du niveau et de l’effet de la frappe) ; la capacité de porter atteinte, de manière sélective,
à des objectifs divers sur toute l’étendue d’un espace hostile ; l’emploi mesuré de la force ; ainsi
que la précision des feux (munitions à effet dirigé ; munitions à désignation d’objectif) pour le
combat aéroterrestre
- l’évolution de la menace et des cibles :
• Accroissement des performances des cibles (mobilité, protection, capacité de brouillage ou de
leurrage des systèmes de missiles existants)
• Apparition de menaces sur la capacité de frappe dans la profondeur (menace surface-air, air-air
ou spatiale)
• Nécessité de prendre en considération de nouvelles cibles (par exemple, pour le combat
aéromaritime, les petites embarcations liées à une menace asymétrique ou les menaces air/air
atypiques à faible signature radar et faible vitesse)
- la préparation d’une éventuelle capacité de défense anti-missile balistique
- le niveau de sécurité pyrotechnique des missiles dans leurs cycles de vie (stockage, transport,
manutention, en emport).
Pour ce qui concerne les systèmes de missiles stratégiques, la problématique repose principalement

4
sur l’impératif de souveraineté nationale. Au-delà des développements en cours et malgré l’absence
de perspective de nouveau développement majeur à moyen terme, cet impératif de souveraineté
nationale nécessite le maintien de la compétence et du savoir-faire industriel ainsi que des moyens
d’essais lourds (CELM, BEM Monge par exemple) et le maintien d’une expertise étatique nationale
adaptée. technologique

4.7.1.1. Missiles mer-sol balistiques stratégiques (MsBs)


Analyse

Les travaux de R&T visent à adapter ces systèmes aux évolutions du besoin opérationnel et des
menaces. C’est un domaine relevant de la souveraineté nationale dans lequel la description précise
des axes d’effort est classifiée.

4.7.1.2. Missiles de croisière

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
statoréacteur à combustion
Architecture des subsonique Coopération
missiles hypervitesse sur les briques Maîtrise nationale
à propulsion aérobie statoréacteur à combustion technologiques
supersonique

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 81


Capacités
Axes R&T Technologies déterminantes Coopération
nationales
Liaison bi-directionnelle pour
l’évaluation de la frappe et le
changement de cible en vol
Récepteur GPS anti-brouillage
Maîtrise de la
Algorithmes pour la navigation Coopération par conception et
Systèmes et algorithmes pour des contributions de l’intégration
Architecture des
la préparation de mission technologiques au des technologies,
missiles de croisière
sein d’une maîtrise expertise sur
Liaison de données avec d’œuvre intégrée les briques
satellite ou drone technologiques
Architecture de la
chaîne de létalité

turboréacteurs de missiles

4.7.1.3. Missiles tactiques


Missiles air-sol :
Les axes d’efforts portent essentiellement sur :
- l’ajout de fonctionnalités de guidage ou de
liaisons de données : liaison bi-directionnelle pour

MBDA / T. Wurtz
l’évaluation de la frappe et le changement de cible
en vol, liaisons satellitaires, navigation GPS durcie
au brouillage
- les capacités de pénétration : forme architecturale
furtive, manœuvrabilité pour diversifier les
trajectoires d’intrusion (hybridation des systèmes
de pilotage, de navigation et des senseurs Scalp sous Rafale
d’altimétrie)
- la diversification des charges militaires, la réduction des effets collatéraux et le traitement des
cibles fortement durcies.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Intégration GPS et dispositif Définitions et informations


Coopération
de guidage terminal semi- de mission, maîtrise
sur les briques
actif laser pour armement des effets, intégration
technologiques
air-sol modulaire (AASM) sur plates-formes
Armements air-
sol pour théâtres Traitement des cibles Coopération
d’opération déplaçables ou «fugaces» sur les briques
(time sensitive target) technologiques Définitions et informations
de mission, maîtrise
Pré-évaluation du des effets, intégration
Concepts et technologies besoin et des solutions sur plates-formes
de missile « endurant » technologiques
envisageables

Missiles air-air :
Les systèmes de missile air-air courte portée actuellement en service en Europe devront être
remplacés vers 2020-2025.
La DGA estime nécessaire de lancer dès maintenant une concertation avec les pays européens
concernés par le renouvellement de ces systèmes d’armes.

82 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités
nationales
Coopération par
Maîtrise de la conception
des contributions
Missiles air-air Architectures et technologies et de l’intégration des
technologiques au
courte portée des missiles air-air courte portée technologies, expertise sur
sein d’une maîtrise
les briques technologiques
d’œuvre intégrée

Missiles sol-air :
Les systèmes sol-air courte portée actuellement

MBDA / D. Lutanie
en service en Europe devront être remplacés dans
la période 2015-2025. En conséquence, un futur
système sol air basse couche devrait être lancé en
coopération européenne.

Mistral sur vehicule Sherpa ( RTD)

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Architecture et technologies
des systèmes sol-air intégrés
Coopération
Missiles sol-air (architecture
européenne sur la
interne, configuration Définitions et informations
définition des besoins
Systèmes sol-air aérodynamique, autoguidage, de mission, maîtrise
envisageables entre
basse couche chaîne de létalité) des effets, intégration
partenaires, sur la
Dispositif de lancement sur plates-formes
réalisation et la
Système de gestion des tirs mise en service
(commandement, conduite
et communications)

4.7.1.4. défense anti-missiles balistiques (daMB)

4
Le développement d’une capacité de défense anti-
missiles balistiques en Europe nécessite au préalable
l’acquisition de compétences industrielles dans les
technologies clés de ses principaux composants
(missiles intercepteurs en particulier). technologique
Il est recherché dans un premier temps la réalisation
de démonstrations technologiques sur les points
clés de la conception du dernier étage du missile,
Analyse

qui assure la fonction d’interception par impact


direct sur la cible (« hit to kill »). Les technologies ou
DGA/CELM site des landes

fonctions clés du véhicule terminal d’un intercepteur


concernent l’autoguidage, le guidage / pilotage et la
létalité.
Pour la défense contre la menace des missiles
balistiques de théâtre, la France disposera à court
terme d’une capacité avec le SAMP/T Block 1,
compatible d’une intégration dans l’architecture du
programme OTAN ALTBMD pouvant évoluer ensuite
avec l’arrivée de nouveaux systèmes : radars, centres
de commandements et missiles. Aster 30

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 83


Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités
nationales
DAMB – Prise en compte au niveau du
système des points durs critiques
Etudes systèmes
: alerte, discrimination, temps
réel, communications…
Dispositif de guidage-pilotage Définition, fabrication,
et motorisation associée mise en œuvre et Maîtrise européenne,
partage des briques expertise nationale sur les
Capteurs pour autoguidage
technologiques performances critiques
DAMB - Systèmes de traitement au sein de l’UE
interception d’information et de décision
temps réel embarqués
Gestion autonome
de l’interception

4.7.1.5. Missiles de combat terrestres


Les nouvelles générations de missiles de combat
terrestre devront être adaptées aux futures
opérations en réseaux. Il s’agit de tirer parti de la
répartition des fonctions de détection, décision et
action entre les différentes plates-formes et, en

ECPA D / Caporal J. Salles


particulier, de permettre des tirs au-delà de la vue
directe (« non line of sight » – NLOS). C’est dans ce
contexte que se construit la coopération européenne
autour de programmes futurs (MRCM(23)).

Eryx

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Architecture modulaire du
système d'arme (missile Définitions et
et poste de tir) informations de mission,
Missiles de
Chaîne de guidage-navigation Coopérations ad hoc autoguidage, maîtrise
combat terrestre
intégrant un autodirecteur bi des effets, intégration
mode à imagerie infrarouge sur plates-formes
et semi actif laser.

4.7.1.6. Missiles anti-navires


L’Exocet MM40 a été récemment remotorisé
avec un turboréacteur permettant de doubler
sa portée. Les études amont viseront à préparer
MBDA M. Hans

les évolutions futures : poursuite de l’intégration


d’un nouvel autodirecteur, préparation des
évolutions AM, SM, MM post 2020
Pour répondre au besoin exprimé par la marine
nationale d’un missile anti-navires léger devant
équiper les hélicoptères embarqués de type
Panther et NH90, la DGA conduit actuellement Exocet MM40 Block3

(23)
Multirole Combat Missile

84 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


certains travaux préparatoires. Une coopération est souhaitée avec les pays européens ayant des
besoins comparables.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Motorisation du missile anti- Souveraineté dans le
navires Exocet par turboréacteur domaine des AD EM.
(Exocet MM40 Block 3) Définitions et informations
Missiles anti-
de mission, autoguidage,
navires lourds
Intégration d’un AD cohérent maîtrise des effets,
sur la famille Exocet intégration sur plates-
formes, moyens de CCME
Concepts de missiles anti-navires
légers tirés par hélicoptères
navals embarqués :
- intégration système à
Définitions et
la plate-forme de tir
informations de mission,
Missiles anti- - architecture interne
Coopérations ad hoc autoguidage, maîtrise
navires légers (adéquation masse de la
des effets, intégration
charge militaire, masse
sur plates-formes
du carburant, masse des
composants électronique)
- guidage avec l’opérateur dans
la boucle, imagerie infrarouge

4.7.1.7. Bombes aéronautiques


Afin d’assurer une meilleure maîtrise des effets des frappes, il est envisagé d’étudier de nouvelles
générations de bombes à effet collatéraux réduits compatibles avec les kits de guidage et de
propulsion de la famille AASM(24).

4.7.1.8. Munitions classiques


L’axe principal d’efforts consiste à concevoir des munitions de chars cinétiques perforantes capables
de défaire des blindages futurs, qui apparaîtront au-delà de 2015, et prenant en compte les
contraintes environnementales
Pour l’emploi de munitions spécifiques au milieu urbain (dont charge militaire non létale ou à

4
létalité réduite), la défense s’appuiera sur les travaux menés dans le secteur civil de la sécurité.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Munition flèche de nouvelle
génération (sabot, pénétrateur
technologique
chemisé, structure de tête,
Munitions de char dispositif d’auto-rotation) Maîtrise européenne
Munition-explosif à retard
Analyse

pour la conception
programmable (fusée Coopération
et la fabrication
chronométrique, muratisation) européenne
expertise nationale
Munitions pour le des effets des armes
contrôle de foule
Munitions de char
Munition à effet latéral
élevé sans explosif
Prédiction des trajectoires de
Précision des vol des projectiles flèches :
Coopération
munitions - balistique intérieure Expertise nationale
européenne
cinétiques - balistique intermédiaire
- balistique extérieure

(24)
Armement Air-Sol Modulaire

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 85


4.7.1.9. Munitions intelligentes et têtes militaires
Les munitions intelligentes sont équipées de systèmes permettant de corriger en vol leur trajectoire
afin d’améliorer leur précision. Le défi technologique est d’atteindre la précision métrique à coût
réduit. Ces munitions devront être mises en œuvre dans les systèmes d’armes existants et intégrer
des technologies telles que le guidage semi actif laser ou les micro-systèmes electromécaniques
dans les dispositifs de guidage et de pilotage.
Les systèmes d’armes concernés sont :
- l’artillerie
- les canons de char pour tir au-delà de la vue directe
- les mortiers
- les roquettes d’hélicoptères d’assaut.
la france est ouverte à des coopérations européennes dans ces domaines. des démarches ont été
initiées en ce sens à partir de 2006.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Guidage terminal semi-
Munitions actif laser pour :
à précision - munitions d’artillerie, de
métrique chars lourds et de mortiers
- roquettes d’hélicoptères de combat
Munitions Munition de précision
d’artillerie - à portée accrue :
Maîtrise européenne
accroissement - système de navigation et de
pour la conception
de la portée pilotage intégrable dans un obus Coopération
et la fabrication
et précision - système de gouvernes déployables européenne
Expertise nationale
décamétrique pour accroître la portance
des effets des armes
Munition polyvalente de
Munitions de char nouvelle génération:
accroissement - système de gouvernes déployables
de la portée pour accroître la portance
et précision - centrale inertielle intégrable
décamétrique - électronique munitionnaire
résistant au tir canon
Têtes militaires polyvalentes
à allumages multi-points
(TMPAM) pour obus d’artillerie
ou de mortier ; architecture de Maîtrise européenne
munition intégrant une TMPAM pour la conception
Coopération
Têtes militaires Diversification des têtes militaires et la fabrication
européenne
des munitions de moyen calibre : expertise nationale
- munitions à fusée chronométrique des effets des armes
et charge à éclats dense
- fusée à double sécurité
- projectile à effet latéral élevé

4.7.1.10. diversification des charges et de leurs effets


L’accent est mis sur le soutien des technologies
permettant de restreindre le nombre de types de
munitions nécessaires face à un ensemble de cibles
DGA/ETBS

donné. L’intégration d’une tête militaire polyvalente


est envisagée dans la future munition guidée
d’artillerie de 155 mm ou de 120 mm à précision
métrique. Une coopération est recherchée avec les
partenaires européens intéressés. Essai de validation de codes de simulation

86 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités
nationales
Evolution des charges militaires :
- dispositif d’allumage
fonctionnant par mesure
Charges pour de distance dans la cible
missiles de - charges anti sites électriques
croisière - modèles d’évaluation
des effets létaux et des
dommages collatéraux
des missiles de croisière
Charges militaires
Maîtrise européenne
des bombes
Charges militaires à effets pour la conception
aéronautiques
collatéraux réduits avec et la fabrication
et/ou des armes
un explosif densifié expertise nationale
air-sol courte Coopération des effets des armes
portée (< 60 km) européenne
Charges militaires à éclats
à gerbes orientables :
- dispositif d’amorçage
multi-points
Charges militaires
- nouveaux concepts
anti-aéronef
d’éclats pré-fragmentés
(matériau, forme,…)
- accroissement de la vitesse
de projection des éclats
Evaluation du
Codes numériques
fonctionnement
simulant les phénomènes Expertise nationale
et des effets des
de dynamique rapide
charges militaires

4.7.1.11. Nouveaux concepts de lanceurs


A plus long terme, la DGA maintient une veille sur les nouveaux concepts de lanceurs : les canons
électrothermiques chimiques et les lanceurs électromagnétiques.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités

4
nationales

Canons et générateurs
Canon futur ouverte Maîtrise européenne
électriques

technologique

4.7.1.12. Propulsion et explosifs et nouveaux concepts:


Les axes d’efforts sont :
Analyse

- les nouvelles molécules énergétiques plus performantes, notamment du point de vue de la sécurité
pyrotechnique et du vieillissement, pour les propergols et explosifs
- l’amélioration des concepts et des méthodes de chargement des propulseurs, de la robustesse de
ces derniers vis-à-vis des environnements mécaniques et électromagnétiques
- l’élaboration ou le perfectionnement des modèles de vulnérabilité des propulseurs tactiques et
des matériaux énergétiques ainsi que des modèles de prédiction du vieillissement des propergols
- l’exploration et l’évaluation des procédés de destruction des matériaux énergétiques en fin de vie
afin de se préparer à une évolution possible de la législation sur la protection de l’environnement
- les technologies de modulation de la poussée et de pilotage en force
- la méthodologie et les moyens d’essais.

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 87


Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités
nationales
Concepts de propulseur à
Coopération
modulation de poussée (multi pulse,
envisagée
variation du col de la tuyère)
Durée de vie :
- formulation des matériaux
énergétiques vis-à-vis des cycles
thermiques et des phénomènes
de vieillissement ; Coopération
- modèles prédictifs de vieillissement européenne
des propergols (modèles
Maîtrise nationale
théoriques et numériques)
- nouveaux propergols
solides composites
Vulnérabilité :
- caractérisation des menaces et des
architectures garantissant la sécurité
Coopération
des moteurs à propergol solide
européenne
Propulsion anaérobie (base de données, modélisation)
à propergol solide - nouveaux propergols solides
des missiles tactiques composites à risque atténué
Environnement :
- techniques de traitements des
effluents émis lors des tirs au sol
- techniques de démantèlement
des propulseurs
- nouveaux propergols solides
composites recyclables
Propulsion innovante pour Coopération en
missiles tactiques : projet dans le Maîtrise nationale
- outils numériques d’écoulements cadre de l’AED
di-phasiques pour améliorer le
fonctionnement des propulseurs
- nouveaux systèmes d’allumage
pour propulseur avec un dispositif
de mise à feu intégré
- procédés de fabrication
optimisés en coût
Nouveaux concepts
Coopération
de propulsion Propulseur à onde de détonation, Maîtrise
européenne
aérobie pour missile à combustion liquide européenne
envisagée
de croisière
Propergols solides :
- Combinaison de nouveaux
polymères énergétiques et
de nouveaux oxydants
Maîtrise nationale
- Propergols de 4ème génération
- Nouvelles charges oxydantes
- Procédés de fabrication de Coopération
nouveaux matériaux énergétiques européenne dans
le cadre de l’AED
Matériaux Nanomatériaux : lien sécurité
énergétiques - nanoparticules énergétiques vieillissement
- nanoparticules non des matériaux
énergétiques (aluminium, énergétiques
catalyseurs de combustion) Maîtrise
- codes numériques adaptés européenne
à ces matériaux
- procédés d’obtention de
formulations à partir de
nanocomposants

88 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


4.7.1.13. Explosifs
Les axes d’efforts sont :
- l’application des explosifs composites aux systèmes d’armes des différents milieux. Cette famille
d’explosif optimise la sécurité, la durée de vie et le coût
- l’obtention de compositions pour munitions à risque atténué (munitions « insensibles »)
- les nouveaux procédés utilisant des liants à durée de polymérisation plus courte. Ils permettent de
diminuer les coûts d’obtention des explosifs composites
- les capacités de pénétration de cibles durcies
- les études phénoménologiques de certaines familles d’explosifs susceptibles d’être rencontrés sur
les théâtres d’opérations afin de s’en protéger.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Explosifs composites :
- Pénétrateurs supersoniques
- Explosifs à faible
diamètre critique Maîtrise européenne
- Explosifs à effets pour la conception
Matériaux Coopération
collatéraux réduits et la fabrication
énergétiques européenne
- Explosifs à effets de Expertise nationale
souffle renforcé des effets des armes
- Molécules énergétiques
- Nouveau matériau
énergétique HEDM (25)

4.7.1.14. Poudres propulsives


Les axes d’efforts concernant les armes à tubes sont :
- l’augmentation de l’énergie embarquée
- l’amélioration de la sécurité pyrotechnique et de la durée de vie
- le développement de poudres « vertes »
- la réduction de l’érosion des tubes d’armes.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités

4
nationales
Poudres propulsives :
Matériaux Coopération
- nouveaux concepts de poudres Maîtrise européenne
énergétiques européenne
- poudres « vertes »
technologique

4.8. CAPTEURS, GUIDAGE ET NAVIGATION


Le pôle CGN (Capteurs, Guidage et Navigation) recouvre la majeure partie des équipements des
Analyse

grands systèmes d’armes des différents domaines de lutte : la détection électromagnétique (DE),
la guerre électronique (GE), les techniques de guidage et de navigation (GN) et l’optronique (OP).
Les équipements concernés sont principalement les radars et autodirecteurs, les systèmes de
guerre électronique et optronique, les caméras thermiques, viseurs, désignateurs, les centrales
de navigations utilisant les technologies inertielles et la radionavigation. Le pôle traite aussi
des agressions électromagnétiques : tenue aux champs forts, compatibilité électromagnétique,
expertise sur les dommages induits par les rayonnements sur les armes et munitions (DRAM),
tenue à l’environnement foudre, etc… La connaissance de l’environnement (propagation
électromagnétique, signatures des fonds, etc .) étudiée au niveau du pole ASC est prise en donnée
d’entrée pour l’évaluation des performances des équipements et systèmes. De même les composants
hyperfréquences et les détecteurs IR sont traités par le pôle MC.
(25)
High energy density materials

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 89


Les caractéristiques du pôle proviennent de son caractère transverse – les équipements CGN se
retrouvent sur la totalité des porteurs et des systèmes d’armes des forces – et de l’importance
croissante de la valeur de ces équipements car ils conditionnent majoritairement l’efficacité
opérationnelle et la survie des systèmes qu’ils équipent.
Pour ces différentes capacités, le besoin de limiter les dommages collatéraux et les effets fratricides
induit une course à la précision : identification en DE, GE et OP à longue portée, navigation hybride
à la fois précise et fiable, désignation de précision, imagerie de haute et de très haute résolution
radar et optronique, etc. De plus, la complexification du champ de bataille tire les équipements
vers le multi cibles (imagerie grand champ, formation de faisceaux par le calcul, IRM(26)) et le temps
réel généralisé. Enfin, l’importance croissante donnée à la vie humaine induit des besoins en
survivabilité qui requièrent des capacités de guerre électronique et optronique au meilleur niveau.
L’ensemble de ces éléments amène tout à la fois à pousser les technologies disponibles à leurs limites
et surtout à s’intéresser aux technologies de rupture pour pouvoir les mettre en œuvre dès qu’elles
atteignent leur maturité afin de diminuer les coûts à performances égales, voire supérieures.

4.8.1. dEtEction ElEctroMagnEtiquE :


la détection électromagnétique est et restera
une fonction essentielle pour l’ensemble de
nos systèmes d’armes compte tenu des portées
atteignables et des possibilités d’utilisation
tout temps.
Grâce aux possibilités données par les
nouveaux composants électroniques de
puissance, par les capacités de numérisation et
de traitements, par les nouvelles architectures

Onera
de traitements et par les moyens de conception
et de modélisation, le domaine devrait évoluer
encore profondément. Les investissements
nécessaires sont néanmoins conséquents et les
Graves
marchés nationaux trop étroits pour assurer la
viabilité à terme d’une BITD très dispersée au
niveau européen. Ainsi, la R&T du domaine, axée sur l’innovation technologique, devra entretenir
une véritable dynamique européenne de coopération et de consolidation de la BITD.
Les objectifs du pôle sont donc de :
- favoriser l’innovation technologique (numérisation, algorithmie, systèmes intégrés multifonction,
…)
- rechercher la réduction des coûts pour la fonction de détection électromagnétique (modularité et
standardisation, approche par la simulation, …)
- soutenir les actions permettant de disposer d’une véritable dynamique européenne au niveau de
la BITD
- soutenir les actions permettant de fédérer au niveau européen les actions en matière de défense
du spectre utilisable par les radars
- soutenir les capacités étatiques DGA+ONERA au niveau des radars aéroportés de surveillance de
surface, accompagner le développement des compétences d’architecture des radars de surface.

4.8.1.1. observation renseignement


Imagerie haute résolution pour radar de surveillance de surface :
Il s’agit de couvrir des besoins d’imagerie tout temps, de qualité suffisante pour assurer la surveillance
de surface même en environnement complexe (zone urbaine, zones couvertes boisées, présence

(26)
Intelligent Radar Management

90 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


de cibles fixes et mobiles très lentes ou rapides,…). Les modes et traitements de type SAR très
haute résolution, GMTI de type STAP peuvent répondre à ces besoins, moyennant l’amélioration
de performances tant sur le plan des équipements, des traitements, que la prise en compte des
contraintes d’intégration (déformation des porteurs). Pour les porteurs non habités (drone ou
missile), on recherche des technologies faible coût, à poids, volume et consommation restreints.
la dga est impliquée depuis longtemps pour ce domaine dans la coopération européenne et
souhaite poursuivre une politique active de coopération.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Traitements SAR THR


et GMTI/STAP
Formes d’onde et
Antennes et intégration Grands
traitements spécifiques
Imagerie radar d’antennes démonstrateurs
Architecture et
pour surveillance Technologies compactes (Europe et OTAN)
performance globale
de surface faible coût, à poids, volume, Partage technologique
Expertise étatique
consommation restreints en simulation
Simulation et modélisation
à haute représentativité

4.8.1.2. surveillance de l’espace


la surveillance de l’espace est amenée à prendre une importance accrue. Au-delà des capacités de
surveillance et de trajectographie apportées par le système GRAVES, il convient d’être en mesure
d’acquérir des capacités d’identification et d’appréciation d’attitude des satellites d’intérêt. Les
travaux portent au niveau des concepts radar, des technologies et traitements.
Le domaine est ouvert à la coopération internationale.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Architecture et concepts radars


(y compris multistatique)
Radar d’imagerie
Traitements d’imagerie Tous aspects Exploitation de la dualité
de satellites
(ISAR2D, traitement d’image
interférométrique)

4.8.1.3. Engagement à distance, combat de milieu, sécurité globale :


Antennes actives :
4
Capables d’atteindre des portées élevées,
technologique

agiles dans les modes de balayage, de


pointage et de poursuite, les antennes
Analyse

actives multifonctions constituent les


composants clés des systèmes de détection
modernes. Pour ce domaine stratégique
au niveau européen, et compte tenu des
coûts, la dga favorise les coopérations
structurantes pour la Bitd européenne,
en particulier à même d’assurer la
pérennité de la compétence au niveau des
DR

antennes actives ainsi que celle de la filière


européenne des composants de puissance
pour la réalisation de t/r(27) modules,
spécifiques aux applications militaires. GM400

(27)
Transmission/Réception

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 91


Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités
nationales

Composants de puissance (GaN)


Composants tuile numérique E/R(28)
Traitements adaptatifs et gestion Formes d’onde et
Antennes actives
dynamique des modes radar traitements spécifiques
pour radar Démonstrateurs, la
Architecture et
multifonction Architecture « ouverte et plupart des briques
performance globale
aéroporté ou modulaire » standardisée technologiques
Expertise étatique
terrestre
Antennes conformées en simulation
très large bande
Systèmes multifonctions
électromagnétiques

Radars HF de surveillance côtière :


Les radars HF à onde de surface visent à étendre la portée de surveillance de façon permanente.
Les travaux portent plus sur la maîtrise du dimensionnement du radar que sur les technologies
elles-mêmes (maîtrise des évaluations fines des performances, prise en compte des aspects
environnement  : gestion des allocations de fréquences, compatibilité électromagnétique, site
d’intégration, …).

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Radars HF
Architecture et intégration des Compétences
surveillance Tous aspects
radars à ondes de surface d’acquisition
côtière

Radars en milieu urbain :


Le besoin porte sur la détection d’activités particulières en zone urbaine.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Modélisation de la propagation
en zone urbaine et compatibilité
du bilan radar requis Compétences
d’acquisition
Radars en Concepts, Architectures
Tous aspects Architecture et
milieu urbain et traitements
performance globale
Miniaturisation et intégration sur éventuellement
plates-formes mobiles (dont mini
drones, robots, véhicules légers…)

Alerte lointaine et conduite de tir pour DAMB :


Le besoin repose sur la nécessité d’adjoindre une capacité d’alerte avancée et précoce, ainsi qu’une
conduite de tir, nécessaires à la mise en œuvre de systèmes d’armes. Les travaux engagés portent
sur la faisabilité d’un moyen d’alerte avancée et la faisabilité d’une désignation d’objectif.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Alerte lointaine
et désignation Grands
Technologies antennes UHF Formes d’onde et
d’objectif démonstrateurs
pour DAMB traitements spécifiques
Architecture et
Conduite de performance globale
Technologie antenne active GaN Grands
tir pour DAMB
en bande S (GS 1000 - 15000) démonstrateurs
capacité 2
(28)
Emission/Réception

92 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


Détection électromagnétique - Technologies de base :
Transversalement aux différentes applications mentionnées plus haut, il convient de mentionner
les axes suivants :
- traitements et formes d’ondes pour la discrétion et les Contre-Contre-Mesures Electroniques
(CCME), modes adaptatifs,…
- modes radar passifs & multistatiques (y compris aspects synchronisation)
- la modélisation et la simulation radar, nécessaires à l’appréhension des performances des radars et
antennes dans leur environnement ainsi qu’à la réduction des coûts de développement.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Traitements et formes d’ondes
pour la discrétion et les CCME, Possibilités sur la
modes adaptatifs,… Formes d’onde et
plupart des aspects
traitements spécifiques
Techniques radar Modes radar passifs & Intérêt particulier
Quelques briques
multistatiques (y compris pour la défense
technologiques
aspects synchronisation) du spectre EM
Modélisation et simulations

4.8.2. guErrE ElEctroniquE


Le domaine de la Guerre Electronique est, par essence, un domaine très protégé, relevant en grande
partie de la souveraineté nationale du fait des liens importants entre l’efficacité des moyens de
contre-mesures déployés et la connaissance de la menace prise en compte. Ainsi les axes d’études
visent :
- à entretenir une compréhension fine des menaces et de leurs concepts d’emploi
- à maintenir l’aptitude à réagir vite et efficacement pour la prise en compte de nouvelles menaces
ou de nouveaux concepts d’emploi
- à maîtriser l’architecture et les composants clés associés
- à maîtriser l’approvisionnement des contre-mesures « consommables »
(leurres, …).
Si la coopération entre Etats n’est pas exclue, les aspects précédents revêtent

DGAcom -F. Vrignaud


un caractère déterminant au niveau de l’interdépendance technique entre
pays qui sera foncièrement limitée.

4.8.2.1. observation renseignement


Ecoute et identification :
4
Les travaux portent sur les technologies liées aux systèmes de renseignement
technologique
d’origine électromagnétique ROEM(29). L’accent est mis sur la réactivité Antennes sur la
nécessaire compte tenu de l’évolution rapide des menaces rencontrées. frégate La Fayette
Analyse

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Goniométrie et localisation(30)
haute précision
Démodulation, caractérisation, Maîtrise de la
Ecoute et identification des émissions Sous contrainte de performance globale
identification Exploitation des informations maîtrise nationale Architecture des
Intégration antennes aspects exploitations
et charges utiles
Architectures

(29)
Les aspects systèmes et architecture relèvent du pôle ASC
(30)
Y compris multi plates formes

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 93


4.8.2.2. Engagement à distance, combat de milieu, sécurité globale
Autoprotection :
Les travaux portent sur l’ensemble de la boucle interception- identification – contre-mesures, tant sur
le plan des technologies, des algorithmes que des architectures autour de systèmes automatiques et
programmables. Les aspects crédibilité des leurres (passifs ou actifs) sont aussi étudiés. Le brouillage
anti–IED est une priorité importante, ainsi que la maîtrise des effets de compatibilité induits par ces
contre-mesures.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Antennes et radômes,
Réception large bande
Algorithmes de pistages
et d’identification Maîtrise de la
performance globale
Autoprotection Architectures systèmes et Sous contrainte de et des technologies
des plates-formes intégration porteurs maîtrise nationale clés & aspects liés
Techniques et technologies de à la maîtrise du
brouillage et de leurrage secret de défense
Signatures électromagnétiques
(aspects mesures, modélisation
et traitements)

Armes MFP et agressions électromagnétiques


volontaires :
Les armes MFP dont le niveau de maturité
technologique est très variable, sont susceptibles
d’être employées face à tout système électronique

DGA/CEG
peu ou mal protégé. La connaissance des mécanismes
d’attaque et des niveaux de vulnérabilité est
nécessaire. Pour certains aspects, ce domaine peut se
prêter à des coopérations internationales.
Hypérion

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Technologies MFP (dont


Armes MFP
aspects métrologie) Maîtrise de la
et agressions Possible sur sujets
vulnérabilité
électromagnétique particuliers
des systèmes
volontaires Mesure et modélisation des effets

Compatibilité électromagnétique et tenue aux agressions champ fort :


Il s’agit ici de développer les aspects méthodologiques (simulations, essais) liés à ces aspects.
Les principaux axes concernés portent sur les outils nécessaires aux évaluations des Dommages
dûs aux Rayonnements électromagnétiques sur les systèmes d’Armes et les Munitions (DRAM), à
la compatibilité électromagnétique et aux évaluations des effets induits par les agressions de type
foudre.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Compatibilité Mesure et modélisation des effets Maîtrise globale de


Possible
et champ fort la compatibilité EM
Méthodologie de prise en compte

94 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


4.8.3. guidagE-naVigation (gn)
la maîtrise de la localisation et de la précision terminale selon le niveau requis est un impératif
opérationnel essentiel, compte tenu des enjeux souvent associés au déploiement des forces et à la
mise en œuvre de systèmes d’armes de niveau d’autonomie variable.
Le développement de la force de dissuasion a eu pour effet de développer en France des compétences
de niveau mondial dans le domaine de l’inertie et du recalage, qu’il convient de pérenniser dans
une optique de maîtrise des coûts et de simplification des opérations de mise en œuvre. De son côté,
la radionavigation par satellite offre des possibilités et des services de plus en plus performants et
sophistiqués. L’évolution des standards du GPS militaires, le développement du système GALILEO et
du service sécurisé PRS sont des éléments dimensionnants. Il s’agit donc d’accompagner l’évolution
de ces systèmes dans des perspectives de précision, de sécurité/intégrité accrue et de résistance aux
environnements électromagnétiques de plus en plus contraignants (NAVWAR). La recherche de
la cohérence globale de la chaîne de précision et le développement d’architectures modulaires et
standardisées pour les applications tactiques sont aussi des axes d’études importants.

4.8.3.1. Engagement à distance:


Intégration des technologies inertielles de hautes
performances :
Les technologies inertielles et les techniques associées sont
utilisées dans les systèmes de guidage et de navigation pour
connaître le cap, l’attitude et/ou la vitesse et la position
d’un mobile, de façon autonome, discrète, permanente, non
leurrable et non brouillable.

DR
Les technologies dites « vibrantes » de type GRH ou MEMS
ont beaucoup progressé ces dernières années. Les efforts
vont maintenant davantage adresser les problématiques
d’intégration de ces technologies au sein des systèmes de GRH - gyroscope à résonateurs
hémisphèrique
navigation de nouvelle génération avec des objectifs de
maîtrise des coûts, de volume, de fiabilité, de consommation, de robustesse avec toujours un niveau
de performances optimal.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Intégration des Technologies inertielles vibrantes

4
technologies (VBA, CVG, GRH) dont i-MEMS Maîtrise de la
Technologies pour
inertielles haute performance
applications tactiques
de hautes Interférométrie atomique (dissuasion)
performances
technologique

Moyens de recalage :
En complément indispensable aux techniques inertielles viennent s’ajouter celles relatives au
Analyse

recalage sur données « terrain » (ex : altimétrie), stellaires ou issues de capteurs de vision, dans ce
dernier cas pour de futures applications bas coût pour les drones.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Techniques de recalage : corrélation
de terrain –radioaltimétrie Maîtrise de la haute
Technologies pour
performance dont
Technologies et techniques applications tactiques
applications spatiales
de visée stellaire
Moyens de recalage
Intégration d’information de
«vision» dans les boucles de Maîtrise de la haute
A développer
guidage et de navigation (apport performance
en navigation autonome)

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 95


Radionavigation par satellites :
Il s’agit ici d’accompagner l’évolution du GPS militaire américain (besoin de compatibité) mais aussi
en parallèle de soutenir le développement du service PRS (Public Regulated Service) de Galileo,
tant sur les aspects concepts d’emploi que les aspects plus technologiques liés à la réception ou à
l’amélioration locale de précision.. Les aspects NAVWAR sont aussi pris en compte, en particulier
en termes de résistance au brouillage. Dans ce contexte, la miniaturisation des équipements de
radionavigation est également abordée.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Concepts et emplois
(dont NAVWAR)
Selon programmes Maîtrise de l’intégrité
Radionavigation Réception sécurisée GPS voire Galileo Résistance aux
(GPS & Galileo) Technologies et techniques Concepts d’emplois environnements
d’antibrouillage et miniatures Services associés électromagnétiques
GPS code M

Fonctions globales de guidage, navigation et localisation :


- Architecture et performances globales :
Il s’agit de maîtriser la chaîne de précision globale au sein et entre systèmes imbriqués. Les études
portent sur les architectures, la modélisation des performances, le couplage entre capteurs
(techniques d’hybridation) visant à optimiser à moindre coût les bénéfices des approches inertielles
(pérennité et intégrité de l’information) et de radionavigation (précision et coût). Cela inclut les
techniques de guidage, en particulier pour les missiles stratégiques.
- Navigation autonome :
L’association de moyens de reconnaissance de terrain avec tous types de capteurs couplés aux
techniques plus traditionnelles de l’inertie et de la radionavigation peut permettre d’appréhender
de façon efficace la localisation en terrains connus et inconnus, en extérieur comme en intérieur.
Les premières applications envisagées concernent les drones et robots terrestres.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Hybridation et techniques
de couplage entre inertie
Architecture et et radionavigation Modularité et
Maîtrise et cohérence de
performances standardisation
Algorithmes de navigation la performance globale
globales des architectures
Modélisations et simulations
de niveau système
Algorithmie et techniques
de recalages
Navigation Maîtrise de la haute
Algorithmes de A développer
autonome performance
navigation autonome
Algorithmes de guidage

Datation –Synchronisation :
La multiplication des mises en réseaux impose de développer des moyens de datation miniaturisés,
ultra stables, ainsi que des horloges de très grande précision nécessaires à l’établissement de
références de temps ou aux synchronisations entre systèmes.

96 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités
nationales
Horloges ultra-stables
Ouvert Amélioration de la
miniaturisées
réception des signaux
Datation Horloges compactes de GPS et Galileo
-Synchronisation très grande précision Pas de coopération Maîtrise de la haute
pour applications de possible performance
hautes performances

4.8.4. OPTRONIQUE
La détection et l’identification jour-nuit, à l’origine du développement spectaculaire de l’optronique
sont des besoins majeurs pour toute action militaire. Depuis, les utilisations se sont multipliées pour
les fonctions d’observation, de renseignement, de guidage et de guerre optronique. L’utilisation
conjointe avec des lasers étoffe encore la palette des utilisations tant pour les aspects détection,
télémétrie, désignation que contre-mesure lasers de moyenne ou haute énergie. L’optronique est
un contributeur important à la problématique de sécurité globale.
Face au foisonnement des applications dans le domaine civil, le parti est pris de focaliser les efforts
de R&T sur les technologies nouvelles permettant d’obtenir des avantages significatifs sur le
plan militaire et d’utiliser au maximum les technologies issues du monde civil quand des besoins
similaires existent. C’est notamment le cas pour les systèmes de détection en bande visible. Ainsi
l’effort Défense cherche à :
-a
 ugmenter les performances en détection/identification, au-delà des capacités d’engagements
ennemies (capacités d’identification longue portée sur cibles non coopératives, capteurs déportés)
-a
 ssurer la protection des forces (autoprotection des plates-formes aéroportées, navales, blindées,
infrastructures et sites)
- f aciliter l’emploi opérationnel de l’optronique (coût, encombrement, fiabilité et intégration dans
les chaînes de commandement et de renseignements).
Le métier est, de façon générale, très ouvert à toute coopération permettant de consolider la BITD
européenne (bilatérale ou multilatérale au sein de l’AED). L’autonomie européenne en matière
d’accès aux technologies est aussi prise en compte.

4.8.4.1. Observation renseignement (31)


Le besoin porte notamment sur des moyens optroniques multifonctions compacts et de hautes
performances intégrables sur plates-formes aéroportées, capables de donner des images enrichies
de données pour des exploitations graphiques ultérieures.
4
De façon analogue à la détection électromagnétique, l’observation des satellites est un besoin
émergent. L’appui sur les technologies civiles (spatial, astronomie) est ici recherché.
technologique

Enfin, si la détection IR a déjà démontré ses apports potentiels pour l’observation spatiale militaire,
l’imagerie hyperspectrale est un domaine encore largement à développer.
Analyse

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Techniques hyperrésolues
(synthèse d’ouverture optique, Recherche
Observation & optique adaptative, etc…) d’indépendance Très haute
renseignement, Techniques permettant la européenne performance
Identification à caractérisation fines des scènes sur briques (renseignement
longue portée observées ( Imagerie technologiques et stratégique)
hyperspectrale, vibrométrie, …) grands démonstrateurs
Traitements d’image

(31)
Ce paragraphe ne considère pas l’imagerie spatiale, pris en charge par le métier EORD.

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 97


4.8.4.2. Engagement à distance, combat de milieu, sauvegarde et sécurité globale :
Systèmes de navigation et d’attaque:
Le besoin porte sur les capacités d’engagement sur des petites cibles mobiles en conditions de
stand off par rapport à des systèmes de défense aérienne (pod de désignation laser de 4ème
génération). Dans le domaine du traitement d’images, les efforts portent sur l’amélioration des
capacités d’acquisition et d’identification de cibles en environnement complexe. Quant aux armes
laser de moyenne et haute énergie, elles devraient à terme combler des lacunes importantes
pour la protection de sites, le déminage ou la DAMB. Ces armes seront complexes et coûteuses à
développer. Un des points durs majeurs porte sur la source laser qui doit être de bonne qualité de
faisceau, compacte et de bon rendement.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Stabilisation de ligne de visée
Imagerie active Maîtrise de la
Systèmes de
Sur briques technologiques précision finale
navigation et Lasers de désignation
et grands démonstrateurs et de la capacité
d’attaque
Traitements pour l’identification d’intégration
et la désignation

Systèmes de veille :
Pour ce qui concerne les plates-formes blindées, navales et aéroportées, il s’agit de pouvoir traiter
de façon omni directionnelle les menaces avec des portées et des taux de fausse alarme compatibles
des systèmes de contre mesures et/ou d’autodéfense des plates-formes.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Systèmes multispectraux
Systèmes fixes à capacités Sur briques technologiques Maîtrise de la
Systèmes de veille omni directionnelles et grands démonstrateurs fausse alarme
Traitements d’images spécifiques

Vision nocturne
Tant pour les applications d’aide à la mobilité, que d’observation, il s’agit, à performances au
moins égales et à coût de série réduit de disposer de capteurs numériques légers et de faible
consommation.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Technologies de détection
Sur briques technologiques
Vision nocturne très bas niveau de lumière Intégration
et algorithmie
Fusion IL IR

Autoprotection :
La lutte contre les manpads et plus généralement contre les missiles à Auto-Directeur IR constitue
un enjeu majeur pour améliorer la sécurité des aéronefs militaires et civils. Pour autant, les
concepts d’emploi du civil et du militaire s’appuient sur des logiques différentes, ce qui induit une
imparfaite convergence au niveau des solutions technologiques préconisées. La DGA souhaite que
la coopération européenne se développe sur ce sujet.
Dans le domaine de la protection des forces, à mi-chemin entre l’optronique et la détection
électromagnétique, la détection teraHertz présente actuellement un potentiel intéressant pour la
surveillance courte portée et la protection de zone sensible. Les actions soutenues par la DGA sont
actuellement de niveau très amont et pourront déboucher sur des travaux de démonstration de
faisabilité.

98 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009


Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités
nationales
Leurres IR multispectraux,
Autoprotections à cinématique adaptée, Sur briques Maîtrise de la
et systèmes de morphologiques technologiques et performance
contre mesures Systèmes de brouillage grands démonstrateurs selon menace
laser (DIRCM)

Armes à énergie dirigée et agressions laser


Les armes à énergie dirigée laser de moyennes et haute
énergie/puissance peuvent présenter un potentiel d’intérêt
militaire important, sous réserve d’investissements
considérables. Les technologies utilisées dans le domaine
civil industriel ou scientifique peuvent constituer des

DGA/Gramat
ruptures technologiques qu’il convient d’analyser. A plus
long terme le développement d’armes laser nécessitera des
coopérations au niveau européen. Enfin, il est tout aussi
important de développer des systèmes de protection contre
l’utilisation militaire des lasers et des méthodes et moyens
permettant de garantir la sécurité oculaire du combattant. Sphinx

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Laser de puissance ou
de hautes énergie Selon les
Systèmes d’armes
possibilités
laser de moyenne Systèmes de pointage et de Coopération ouverte
d’accès à la
et haute énergie correction des perturbations technologie
atmosphériques
Vulnérabilité et Maîtrise de la
protection contre Systèmes non linéaires et saturables Aspects technologiques performance
les armes laser selon menace

Alerte AMB aéroportée :


Les systèmes optroniques aéroportés peuvent en complément ou substitution des systèmes d’alerte
spatiale apporter une couverture de zone restreinte. Les travaux portent actuellement sur la

4
démonstration de faisabilité d’un tel système.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Sur briques
Connaissance des fonds Maîtrise de la
Alerte AMB aéroportée technologiques et
technologique
et de signatures performance
grands démonstrateurs
Analyse

4.8.4.3. optronique – technologies de base et protection de l’homme :


Miniaturisation des capteurs (nanotechnologies, intégration de fonctions au plan focal, …) :
L’intégration de composants miniaturisés au niveau des plans focaux ouvre la voie à des capteurs
disposant de capacités fonctionnelles multiples, spécifiques et miniaturisées.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Miniaturisation des
capteurs et amélioration Selon les
de leurs performances possibilités
MEMS et capteurs infrarouges Ouverte
(nanotechnologies, d’accès à la
intégration de fonctions technologie
au plan focal, …)

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 99


Imagerie active laser 2D ou 3D toutes applications :
L’utilisation de laser, pour éclairer les scènes avec des formes d’éclairement maîtrisées, donne des
possibilités multiples pour allonger les portées de détection, s’affranchir de masques, discriminer
en distance et permettre des traitements d’images spécifiques. Il s’agit de disposer des briques en
détecteurs et sources : sources lasers compactes et utilisables pour toutes les applications militaires
de télémétrie, de désignation et d’imagerie active.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Plans focaux pour imagerie
Imagerie laser 2D active 2D ou 3D
toutes applications Selon les
Lasers pour imagerie active
possibilités
Sources laser pour Composants pour lasers (diodes, Coopération ouverte
d’accès à la
TM/désignateur fibres, cristaux non linéaires) technologie
aéroporté, imagerie
laser et AD actif Architecture des lasers militaires

Matériaux optiques, traitements et analyse d’image, visualisation :

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Matériaux infrarouges nouveaux
(très large spectre, résistant aux
effets aérothermiques), matériaux
Composants optiques multi-spectraux
optiques innovants Selon les
Fibres pour l’optique infra rouge
possibilités
Cristaux de conversion Coopération ouverte
d’accès à la
de fréquences technologie
Technologies de visualisation
Visualisation
(OLED, LCD …)
Traitement et
Traitements temps réel bas niveaux
analyse d’images

4.9. TELECOMMUNICATIONS
Les télécommunications recoupent le transport des informations nécessaires au fonctionnement
et à la tenue des performances des systèmes d’armes, de la mise en œuvre de l’arme nucléaire, des
systèmes de commandement et de renseignement pour les services de données numériques ou
analogiques, de phonie, de vidéo aux niveaux stratégique, opératif et tactique.
Les télécommunications sont au cœur du concept d’Opération en Réseau visant à permettre un
partage de l’information entre les différents acteurs, la prise de décision en fonction des informations
disponibles et, enfin, une réaction rapide. L’objectif est clairement de diminuer le cycle perception
- décision - action.
Les télécommunications sont au cœur de l’interopérabilité interarmées et interalliée. Elles
sont essentielles pour fédérer des coalitions ad hoc (OTAN / UE / non-OTAN). Les besoins
en télécommunications sont liés à la numérisation des armées et aux enjeux opérationnels
d’identification et de localisation temps réel des unités afin notamment d’éviter les tirs fratricides.
D’autre part, de nouveaux besoins apparaissent notamment en raison de la multiplicité des théâtres
lacunaires qui nécessitent de communiquer avec des soldats isolés, même s’ils sont hors de portée
radio.
Les principaux enjeux du pôle concernent :
- la radio logicielle et ses débouchés
- les liaisons de données drones
- les stations sol SATCOM et le segment spatial futur post-Syracuse 3

100 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
- l’identification air/sol et sol/sol

DGA/Comm - F. Vrignaud
- les protocoles réseaux IP
- les antennes
- la gestion du spectre des fréquences
- le métasystème [radio tactique / réseaux d’infra / longue
élongation] à connecter
- l’élaboration des standards des communications
Système Syracuse

4.9.1. architEcturE dEs télécoMMunications


Les architectures sécurisées doivent répondre aux besoins de mise en réseau des senseurs, des centres
de décisions, et des systèmes d’armes, sur un espace couvrant les domaines tactiques opératifs et
stratégiques.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Architectures de
Maîtrise de
Architecture télécommunication sécurisées, Benchmarking
l’architecture
globales, cohérentes et évolutives

4.9.2. radio logiciEllE


L’avènement de la radio logicielle répond à une logique opérationnelle d’interopérabilité et
d’économie pour rationaliser le parc d’équipements radio en implantant diverses formes d’onde
sur un même équipement de télécommunication, avec une standardisation à la fois des objets
logiciels constituant la partie logicielle de la radio et des ressources matérielles. L’effort américain
sur les opérations en réseaux et sur les télécommunications (standard SCA(32), programme JTRS,…)
a motivé les pays européens sur la voie à suivre. La radio logicielle offre la flexibilité nécessaire aux
futures opérations en réseaux, par sa capacité à intégrer des formes d’onde variées (nouvelles ou
actuelle) et à interconnecter un ou plusieurs réseaux.
Par ailleurs, la radio logicielle représente un enjeu technique majeur. Le succès des actions lancées
aura des impacts militaires et civils, ainsi que des enjeux économiques importants. Ainsi la plate-
forme générique radio logicielle sera dans le futur équipement de communication, de gestion du
spectre, voire de guerre électronique.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités

4
nationales
Acheteur
AED intelligent
Radio logicielle Démonstration en Maîtrise
coopération européenne nationale
Nouvelles radio
technologique
de la SSI
HF/V/UHF avec
formes d’onde Accès aux
AED – OTAN
formes d’onde
Analyse

Coopération européenne
Formes d’onde (expertise sur les
Autres coopérations
performances)
internationales
Intégration

La France soutient la coopération européenne qui s’est traduite en novembre 2006 par le lancement
du projet ESSOR par les ministres de la défense de 6 pays de l’AED (Espagne, Finlande, France, Italie,
Pologne et Suède). Ce projet a pour but de :
- définir un référentiel européen de radio logicielle sécurisée reposant sur le standard SCA d’origine
américaine
- développer une forme d’onde commune européenne de coalition
- réaliser des démonstrateurs technologiques de nœuds de communications tactiques
- réaliser des expérimentations en vraie grandeur
(32)
Software Communication Architecture

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 101
4.9.3. Transmissions pour liaisons de données tactiques aéroportées
Les liaisons de données tactiques sont un apport essentiel pour l’interopérabilité des forces aériennes
de l’OTAN. La France a intégré la liaison 16 sur les avions Mirage 2000 et Rafale. Elle a accès au
composant MIDS/JTRS dans le contexte de l’accord MIDS/JTRS permettant d’avoir un équipement
disponible interopérable et d’incorporer les évolutions de standards à moyen terme. Le portage de
la forme d’onde L16 au standard radio logicielle est envisagé.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Partie « transceive »
Maîtrise de
des liaisons de Équipements embarqués Accord MIDS/JTRS
l’utilisation
données tactiques

4.9.4. Certification radio logicielle :


La certification au standard ESSOR est un enjeu majeur pour la radio logicielle du fait de l’ambition
de cette technologie et de l’étendue des capacités à évaluer. Se référant à un standard ouvert, les
capacités peuvent être partagées en Europe. Le centre de référence en France sera le CELAR. La DGA
souhaite développer les relations avec les centres certificateurs homologues du CELAR en Europe
avec des perspectives à la fois civiles et militaires. Les aspects sécurité des systèmes d’information
seront dimensionnants pour les applications défense.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Contribution à
Certification pour Maîtrise des grands AED
une certification
la radio logicielle logiciels orientés objet Commission européenne
européenne

4.9.5. Antennes :
Il existe une grande variété de technologies d’antennes nécessaires aux besoins de la défense. Les
domaines d’intérêt sont liés à l’intégration de nombreuses antennes sur les plates-formes militaires
et portent sur : la réduction du nombre et des dimensions d’antennes, la simulation, les nouveaux
matériaux, les antennes large bande, la maîtrise des couplages électromagnétiques, la propagation.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Expertise
Antennes, Technologies très diverses
Ouvert (intégration,
amplis, filtres suivant les porteurs
performances, CEM)

4.9.6. Gestion des fréquences :


La DGA préconise d’accroître la coopération entre les institutions militaires européennes en utilisant
notamment le forum AED (Project Team « Radio Spectrum ») en synergie avec les institutions civiles.
A court terme, il s’agit pour les institutions militaires :
- de mieux gérer les utilisations militaires du spectre en veillant à maintenir un accès pérenne aux
fréquences (prospective et anticipation de l’utilisation des fréquences)
- de développer les positions communes entre pays européens pour améliorer l’interopérabilité
- d’étendre les domaines de fonctionnement de nos systèmes respectifs
- d’avoir une visibilité commune sur la sûreté de fonctionnement.
A plus long terme, la radio cognitive, permettant une gestion dynamique des fréquences, est une
technologie très prometteuse qui doit être étudiée en coopération.

102 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités
nationales
Outils de planification statique Ouvert Maîtrise des outils

Gestion des Expertise


fréquences AED - OTAN (impact sur les
Radio cognitive (dynamique)
Coopération européenne técommunications
futures)

4.9.7. Communications spatiales


Les domaines d’intérêt sont l’utilisation des bandes de fréquences X et Ka, les protocoles de
communications sécurisées à haut débit, la mobilité (« Satcom on the move ») et les liaisons optiques
laser.
Cette dernière technologie de télécommunication haut débit, longue distance, point à point est
complémentaire aux deux premières. La technologie dans ses versions satellite - satellite et satellite
- drone a été portée à un TRL élevé. Elle a un potentiel d’amélioration de performances important
: haut débit, faible vulnérabilité du faisceau. Elle présente également des enjeux importants vis-
à-vis de problématiques civiles (surveillance de zone de pêche, de sécurité de l’accès aux côtes, de
douanes…).

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Maîtrise des
EHF
technologies EHF
Télécommunications
Coopération européenne Intégration
par satellite Maintien des télécommunications
porteur (antennes,
spatiales sur porteur en
amplis à état
mouvement (On The Move)
solide…)

Forme d’onde Identification des


performances
Liaison optique Ouvert
Expertise sur
Hardware l’intégration

4.9.8. Noeuds de communication aéroportés (NCA):


Le besoin d’une fonction locale de communication traitant l’information « temps réel » a été mis
4
en évidence en raison de : technologique
- la cohabitation de plusieurs drones de types différents dans la zone d’action de la force terrestre
- la mutualisation de ressources satellites au profit de différents systèmes.
Analyse

Une technologie « nœuds de communication aéroportés » a donc été développée pour répondre
au besoin d’accroissement du trafic dans une zone géographique limitée. Elle a été portée à un
TRL élevé. Des applications civiles existent comme, par exemple, le rétablissement provisoire des
communications lors d’une catastrophe naturelle.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Maîtrise de
l’intégration
Liaisons pour drones (standards) Coopération européenne
Maîtrise nationale
Terminal embarqué de la SSI
Noeuds de communication Acheteur
Ouvert
aéroporté intelligent

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 103
4.9.9. IFF (Identification Friend or Foe):
L’interopérabilité et la compatibilité avec les radiocommunications civiles jouent un rôle essentiel
dans ce domaine. L’arrivée de l’IFF mode 5 qui est compatible avec le mode S installé sur avion civil
devrait satisfaire à terme les besoins. Par ailleurs, la DGA est associée aux discussions internationales
sur les projets d’IFF inversé (STANAG 5527).
La DGA estime nécessaire de participer aux travaux de normalisation du mode 5 (OTAN) ainsi qu’à
la réalisation des tests d’interopérabilité et soutient le développement, en coopération, de moyens
européens d’évaluation.
La DGA soutient également les technologies d’identification air-sol bas coût.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
IFF Traitement du signal OTAN Expertise

4.9.10. Technologies IP(33) et migration IPv6 :


Les réseaux tactiques futurs devront inclure des équipements radio fournissant un service point à
point comme un véritable réseau IP mobile. La défense doit suivre l’évolution technologique civile
pour anticiper les besoins. Un réseau IP tactique vise à répondre aux enjeux techniques suivants :
- l’interconnexion transparente d’éléments au travers de mécanismes standards
- le support d’applications diverses
- l’augmentation des débits et la satisfaction de besoins temps réel.
La DGA compte poursuivre les études d’évaluation des technologies IP et mesurer l’impact
des changements de standards sur ses propres systèmes. Le forum AED permet de traiter les
problématiques communes aux systèmes de télécommunications européens.

Qualité de service (SLA, aspects LAN, WAN, QoS IP) :


La DGA tirera parti des technologies développées par le civil et portera une attention particulière
à la variété des débits nécessaires aux opérations, aux temps de réponse et au traitement de la
sécurité (SSI). La DGA soutient les études d’application aux besoins de la défense des outils futurs
de SLA (Service Level Agreement), les méthodes de gestion des SLA (syntaxe, management…) et les
exercices d’application.

Réseaux ad hoc (MANET, IP mobile) :


À l’horizon 2015, le développement d’équipements de réseaux d’accès incorporant des briques
technologiques civiles tel que le protocole MANET permettra une reconfiguration dynamique des
réseaux. La DGA s’appuiera sur les travaux académiques, en particulier ceux de l’INRIA.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
IPV6 Ouvert
OTAN
Standards interopérabilité Implémentation et utilisation
Coopération européenne
dans les systèmes d’armes
Outils de supervision radio
Ouvert
Protocoles Post-IPv6
réseaux IP
Réseaux ad hoc AED Expertise (impact sur les
Mobile (MANET) Coopération européenne télécommunications futures)

Maîtrise de la qualité
Qualité de service (SLA,
Ouvert de service
aspects LAN, WAN, QoS IP)
Achat intelligent des outils
(33)
Internet Protocol

104 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
4.10. SECURITE DES SYSTEMES D’INFORMATION
4.10.1. La cryptographie (algorithmes et protocoles, composants
cryptographiques, intégration de la cryptographie dans les équipements
et les systèmes)
En matière de cryptographie, il est nécessaire de disposer :
- d’une capacité étatique pour la conception des algorithmes et composants cryptographiques
(capacité assurée par le CELAR)
- d’une capacité industrielle nationale de réalisation d’équipements cryptographiques
- d’une bonne implication des laboratoires de recherche publics et privés.
Il est essentiel de maintenir un haut niveau de compétence dans la conception et l’évaluation
des algorithmes de chiffrement pour permettre notamment le développement des composants
cryptographiques qui seront utilisés dans les futurs équipements de défense. Pour maintenir des
performances de sécurité au plus haut niveau, la DGA mènera des études sur les disciplines théoriques
et appliquées de conception mathématique des algorithmes, les protocoles cryptographiques,
ainsi que les techniques de preuves de sécurité des protocoles. Dans le cas où l’interopérabilité est
recherchée, ces protocoles devront prendre en compte les standards interalliés (OTAN et UE).
Une veille technologique doit être poursuivie sur la spécification d’intégration des procédés
cryptographiques au niveau équipement ou système avec par exemple le suivi des standards de
sécurité pour les protocoles de télécommunication (HAIPIS, SCIP, …), et les architectures d’échanges
et de gestion des clefs cryptographiques.
L’évolution technologique liée aux composants cryptographiques doit être suivie avec attention,
comme par exemple l’utilisation des FPGA ou SoC (System on Chip) pour toutes les fonctions de
sécurité relevant de cryptographie.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Pays AQUA de l’UE
Algorithmie et travaux dans les
groupes OTAN Maîtrise
nationale
Envisageable pour
Composants hardware
équipements OTAN - UE
Cryptographie
Maîtrise d’une
Standards (transmission de
Pays AQUA de l’UE et OTAN implémentation
données et phonie)

4
française
Évaluation (briques technologiques, Pays AQUA dans le cadre Maîtrise
équipements de chiffrement) de la double évaluation nationale

4.10.2. La sécurité informatique


technologique

Les études réalisées dans ce domaine concernent :


- la sécurité des systèmes d’exploitation et le contrôle de leur interaction avec les applications et le
Analyse

matériel dont les logiciels de virtualisation


- les techniques et produits pour la mise en place de la sécurité multiniveaux (visualisation de
confiance des documents, labellisation, authentification, IGC(34))
- les systèmes d’identification et d’authentification (biométrie…)
- le contrôle d’accès à l’usage des contenus.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Gestion des Biométrie, cryptographie,
OTAN AED Expertise
droits d’accès carte à puce, …

(34)
Infrastructure de gestion des clefs

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 105
Capacités
Axes R&T Technologies déterminantes Coopération
nationales
Composants hardware Maîtrise
Pas nécessaire aujourd’hui
de cloisonnement nationale
Gestion du
multi niveaux Maîtrise d’une
Software de cloisonnement OTAN AED implémentation
française

4.10.3. Les moyens de lutte informatique défensive


L’utilisation de la LID (Lutte Informatique Défensive) permet de maintenir en sécurité des systèmes
en exploitation, en utilisant des techniques de détection d’intrusion. L’organisation défense
utilisera, dans le cadre de la veille/alerte/réponse, l’identification des attaques et l’analyse des
traces (Inforensics).
La lutte informatique défensive reste un domaine dans lequel une coopération est nécessaire avec
les pays de l’OTAN dans le cadre de la lutte contre la cybercriminalité et des exercices interalliés
(Digital Storm, …).

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Partage
Analyse de la menace informatique
d’informations
Lutte informatique
OTAN Maîtrise d’une
défensive
Outils de veille alerte réponse implémentation
française

4.10.4. La sécurité des systèmes de systèmes


Un domaine important dans lequel la DGA s’investit est celui de la sécurité des systèmes de systèmes,
qui pose un nouveau paradigme : celui de la défense en profondeur de réseaux complexes de
capteurs, systèmes d’armes et systèmes d’information, et de leur supervision, où la sécurité de
l’ensemble n’est pas la somme de la sécurité des éléments isolés.
La modélisation de la sécurité des systèmes et l’analyse de risques sont également des sujets
d’études qui intéressent la DGA et qui peuvent être traités en collaboration avec des organismes
de recherche civils. D’autres sujets peuvent faire l’objet de cette coopération, notamment dans le
cadre de l’évaluation des failles de sécurité dans les technologies duales comme le RFID, WIMAX,
WIFI…
Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités
nationales
Architectures de sécurité
Sécurité des réseaux adhoc
Sécurité des Sécurité des réseaux Maîtrise d’une
systèmes de d’infrastructure (Netsec) Coopération implémentation
systèmes Gestion des identités/privilèges française

Biométrie (pour mémoire


: voir avec ASC, SHP)

4.10.5. La sécurité des systèmes d’armes


Les systèmes d’armes intègrent des logiciels et bases de données qu’il convient de protéger contre la
perte en opération et l’intrusion. La SSI des systèmes d’armes (plates-formes habitées, missiles, drones,
capteurs, …) doit empêcher leur rétro conception, leur clonage et la compromission d’informations
classifiées embarquées. La conception d’architectures pour garantir physiquement l’intégrité et
la confidentialité des programmations dans les environnements à risque et l’obfuscation(35) des
(35)
l’obfuscation sert à empêcher la rétroconception de codes de calcul informatique

106 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
logiciels exécutables pour rendre leur rétro-analyse plus difficile sont des sujets sur lesquels il est
indispensable de travailler pour atteindre un haut niveau de compétence dans ce domaine.
La protection contre les signaux compromettants des systèmes est également un sujet important
pour la défense. Elle implique des analyses de la vulnérabilité qui peuvent être prises en compte
par les grands équipementiers de la défense. Les études menées dans ce domaine doivent conduire
à passer d’une démarche « produit » à une démarche « système ».

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Sécurité des Technologies de sécurisation Maîtrise
Sans
systèmes d’armes des systèmes d’armes nationale

4.11. SCIENCES DE L’HOMME ET PROTECTION


Le pôle SHP est organisé autour des questions relatives à l’Homme dans son environnement
opérationnel dans le but d’améliorer sa sécurité et sa capacité opérationnelle ou, le cas échéant, lui
apporter les soins nécessaires.
Il intègre les problématiques de l’Homme face aux risques pour s’en protéger, et les systèmes socio-
techniques complexes, dans le but d’améliorer l’efficience du combattant. Il se compose de deux
métiers, le métier SH (Sciences de l’homme et facteurs humains) et le métier défense NRBC (défense
NRBC - nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique -).
Les travaux visent à mieux connaître et évaluer les risques NRBC et conventionnels auxquels le
combattant peut être confronté.. Le premier objectif attendu de cette connaissance est de savoir
spécifier les systèmes de protection et plus largement de défense contre ces risques y compris les
contre-mesures médicales. Les études visent également à améliorer le soutien médical en opérations
dans le cadre d’une approche système appelé « télésanté ».
Les axes technologiques majeurs mis en jeu dans ce domaine sont :

4.11.1. MaîtrisE dEs risquEs nrBc


ce domaine est primordial. la dga est d’abord le référent technique étatique (interministériel) des
risques B et c provoqués.
Le premier objectif qui découle de la connaissance et de l’analyse des risques biologiques chimiques
est la maîtrise de ces risques. Une approche système a été retenue, constituée d’une architecture
pour un système intégré et de ses différentes fonctions composantes qui sont la détection,

4
l’identification, la neutralisation, la protection individuelle et collective, la décontamination, et
les contre-mesures médicales. L’ensemble est complété par les aspects de l’établissement de la
preuve. Au niveau industriel, le développement de cette capacité est réalisé au travers de maîtres
d’œuvre émergents et d’un ensemble de PMI et PME nationales, de laboratoires et de centres de
recherches, couvrant la plus grande partie des fonctions techniques ci-dessus. A court terme, la DGA
vise une maîtrise nationale du système intégré avec comme
technologique

perspective, à moyen terme, une maîtrise d’œuvre européenne


sur l’ensemble des fonctions sauf les réactifs biologiques et les
Analyse

bases de données qui resteront de souveraineté nationale.


Le second objectif de la connaissance des risques est la
participation à l’effort de lutte contre la prolifération et les
travaux de non prolifération qui sont également primordiaux
DGAcom -F. Vrignaud

pour la dga. La DGA contribue aux travaux liés aux traités


internationaux et à leur vérification, participe aux contrôles
des exportations et aux échanges concernant les réactifs
et capteurs. La DGA participe également aux actions du
partenariat global G8 et d’autres groupes extérieurs.
Enfin, ce rôle de référent technique sur les risques B et C et
son expertise unique en matière de défense biologique et
chimique font de la DGA un acteur incontournable dans le
domaine de la lutte contre le terrorisme nrBc dans un cadre NBC

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 107
interministériel. Comme dans d’autres domaines concernant la sécurité, la DGA apporte son
expertise et savoir-faire aux différents ministères concernés (ministère de l’intérieur, ministère de la
justice, ministère de la santé, ministère des transports). En l’absence de normalisation d’équipements
dans le domaine de la sécurité NRBC, la DGA va promouvoir son expertise et ses capacités dans le
domaine de l’évaluation d’équipements en conditions représentatives de conditions opérationnelles
avec l’ambition de promouvoir ses référentiels comme standard
reconnu par la communauté. Cette démarche permet d’anticiper
la nécessité d’une interopérabilité civile-militaire en matière de
sécurité NRBC, tel que mentionné dans le Livre Blanc.
De plus, la DGA participe à l’effort national de mise en place de
réseaux de laboratoires, notamment le réseau BIOTOX-PIRATOX.
Elle est incontournable pour l’analyse de toxiques de guerre

DGA/CEB
dans des échantillons de toute nature.

Coopérations :
La DGA verse au CEA une subvention pour mener un programme Exercice de sécurité NRBC
interministériel de recherche dans le cadre de la lutte contre le
risque terroriste NRBC-E. La DGA est impliquée dans le copilotage de ce programme en relations
avec le SGDN (au niveau exécutif, une cellule DGA-CEA se réunit tous les 3 mois pour piloter les
travaux). A terme, on peut espérer l’émergence de nouvelles technologies qui pourront s’appliquer
aux fonctions du système de défense NRBC.
Sur les sous-systèmes dédiés à des technologies spécifiques, la DGA vise à favoriser les coopérations,
bilatérales dans un premier temps. Celles-ci pourraient s’orienter à moyen terme vers la réalisation
de démonstrateurs communs. Un prototype a été réalisé avec l’Allemagne pour la décontamination
des matériels sensibles. Plusieurs projets sont en cours de préparation avec les britanniques.

Technologies Capacités
Axes R&T Technologies déterminantes
déterminantes nationales
Neutralisation d’engins
Coopération bilatérale
BC improvisés
Détection à distance :
LIDAR et imageurs passifs Acheteur intelligent
Détection locale : pour le système global
spectrométrie de Coopération européenne Expertise étatique sur les
flamme, LIBS, LIF, Thz sur les technologies performances à atteindre
démonstrateur en et leur évaluation. Capacité
Monitoring B et C coopération ad hoc sauf de synthèse des toxiques
Identification biologique : réactifs biologiques de guerre en national
analyse génétique,
analyse immunologique,
spectrométrie de masse
Coopération bilatérale
Contrôle de décontamination
Maîtrise du OTAN
risque RBC Protection individuelle Coopération européenne
et collective sur les technologies
démonstrateur en
Protection RBC des coopération ad hoc Acheteur intelligent
sites sensibles OTAN pour le système global
Architecture des Expertise étatique sur les
Démonstrateur en
systèmes d’alerte et de performances. Capacité
coopération ad hoc
commandement RBC nationale de laboratoires
Architecture de protection Ouvert à la coopération d’analyses biologiques et
de sites civils européenne chimiques pour la preuve.

Système de la preuve Coopération OTAN


Démonstrateur intégré de la
Démonstrateur en
défense RBC future : approche
coopération ad hoc
système et cohérence

108 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
Technologies Capacités
Axes R&T Technologies déterminantes
déterminantes nationales
Acheteur intelligent
Biologie pour la détection : Domaine sensible pour le système global
souches, réactifs, protocoles, pouvant donner lieu à des Expertise étatique sur les
bases de données coopérations au cas par cas performances. Détention
de collections d’agents
Maîtrise du Décontamination de la peau Ouvert à la coopération
risque RBC Diagnostic
Contre-mesures médicales : Expertise étatique
Développement de vaccins Ouvert à la coopération DGA et SSA
Anticorps à visée
thérapeutique
Antibiotiques et antiviraux

.
La DGA préconise également une participation sur des
sujets techniques ciblés dans le cadre du PERS (Programme
de recherche de sécurité) de la Commission de l’Union
Européenne. Les travaux viseront à soutenir d’une part
des industriels présentant des technologies intéressantes,
d’autre part à la mise en place d’une normalisation ou de

DGA/CEB
standards d’évaluation des systèmes de sécurité basés sur
le référentiel construit par la DGA.
Dans le domaine spécifique des contre-mesures médicales,
la DGA envisage des échanges d’informations, avec ses
partenaires européens. Une coopération tri-partite UK/US/ Caisson P3 du CEB
France est à l’étude. Dans le domaine de la thérapeutique
et de la prophylaxie, vu les enjeux financiers, seule une approche concertée civilo-militaire a minima
au niveau européen sera viable.

4.11.2. déPollution
La dépollution de sites chimiques est une préoccupation croissante. Les travaux visent essentiellement
à la réhabilitation de sites pollués par des activités anciennes de poudrerie qui ont pu être associées
à des pollutions avec des toxiques de guerre. Ce type de pollution est très spécifique du ministère.
Néanmoins, la DGA vise avant tout à exploiter les technologies développées par les recherches
civiles et ne mènera des travaux d’études que pour les cas très spécifiques. Un partage européen
sur les technologies de dépollution est envisageable. 4
Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités
nationales
technologique

Maîtrise du Maîtrise de
Technologies de dépollution Coopération bilatérale
risque RBC l’architecture
Analyse

4.11.3. sYstèMEs dE télésanté


La télésanté pour le domaine de la défense porte sur les applications des technologies de
l’information, de la communication et de l’instrumentation médicale liées au soutien médical des
forces armées en opération. Elle vise à préparer les futurs équipements permettant de faciliter
la circulation de l’information médicale et d’optimiser l’emploi des compétences et des moyens
de soutien santé basés sur le théâtre et en métropole. L’effort doit porter sur le suivi santé des
personnels, sur les technologies de téléassistance médicale, ainsi que sur les moyens de traçabilité
des malades et des blessés et la diffusion des informations santé aux chaînes des forces. Le système
global développé devra être capable d’intégrer les innovations technologiques civiles et rester
compatible des organisations civiles dans leurs évolutions.

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 109
La DGA souhaite ouvrir ce domaine à la coopération européenne, tant pour les aspects
technologiques que pour les aspects systèmes. Une ouverture plus large est envisageable pour les
aspects technologiques et les sous-systèmes.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Fonctions de Télésanté : suivi à


distance du combattant
aide au personnel de santé en situation d’isolement
suivi santé des personnels
Soutien moyens de traçabilité
médicochirurgical diffusion de l’information Coopérations SSA acteur
et actions Equipements : équipements de possibles majeur
réparatrices management et de communications
capteurs pour la mesure de paramètres
physiques chez l’homme
robotique médicale
chirurgie mini invasive

4.11.4. Soins du blessé sur le théâtre d’opération et actions réparatrices


Ce domaine vise à terme à développer les capacités nécessaires aux soins du blessé sur le terrain
et dans les hôpitaux. Dans un premier temps, il consiste à mener des recherches de base et le cas
échéant à développer des nouvelles technologies permettant l’amélioration de la réhabilitation
des personnels blessés en opération (prise en compte des traumatismes liés au combat, secours
médicaux en urgence). A terme, il est nécessaire d’avoir une vision globale sur les capacités à
atteindre.
Les actions menées visent à tirer parti des technologies développées dans le civil, excepté pour
certaines pathologies spécifiques. Les domaines plus particulièrement étudiés concernent la prise
en charge précoce des blessés (polytraumatisé, traumatisé crânien, brûlé), l’analgésie, les thérapies
cellulaires et la transgenèse, la régénération des tissus et les greffes et autogreffes, les dérivés et
substituts sanguins, et la restauration des fonctions auditives. Ce domaine repose entièrement sur
l’expertise du Service de Santé des Armées (SSA).
La DGA estime possible de développer des coopérations avec des pays disposant d’une structure
santé similaire.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Antalgiques
Greffes
Soutien
médicochirurgical Traitement des traumatisés crâniens, Coopérations SSA acteur
et actions traitement des blessés et brûlés possibles majeur
réparatrices
Suivi « clinique » (historique) du combattant dans
un environnement potentiellement toxique

4.11.5. Maîtrise des risques environnementaux et opérationnels hors NRBC :


Ce domaine vise à mieux connaître et analyser les risques conventionnels auxquels le combattant
peut être soumis. On peut citer les risques : balistiques, toxicologiques, auditifs, visuels… Il doit
prendre en compte les caractéristiques socio-psycho-physiologiques du combattant dans son
environnement. L’objectif principal est de mieux protéger l’homme en adaptant les protections
tout en en limitant la gêne opérationnelle liée à leur port.
Les travaux s’orientent actuellement vers les risques balistiques. Ils intègrent les armes et technologies
à létalité réduite. Les effets des armes conventionnelles sont également pris en compte dans la
recherche de nouveaux concepts de protections mixtes face à plusieurs effets. Les effets des agents
physiques induits sont évalués pour prendre en compte les nouveaux facteurs d’environnement

110 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
générés par les armes futures (nouveau bouchon auditif actif pour éviter les traumatismes sonores,
tenues et lunettes pour limiter les effets des rayonnements électromagnétiques et laser, …).
Au niveau technologique, un effort particulier concerne les travaux qui visent au maintien des
capacités opérationnelles du combattant, à la prévention et à la gestion des risques de défaillance
due à la fatigue. Sur ce domaine, la DGA est ouverte aux coopérations pour autant qu’elles ne
concernent pas des études sortant des normes et aspects juridiques en vigueur en France et dans
l’Union Européenne.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Analyse et
Expertise au sein
évaluation des Risques environnementaux,
Coopérations possibles du ministère de la
risques hors NRBC Risques en opérations
défense (DGA et SSA)
et protection

4.11.6. Prise en compte des facteurs humains dans les systèmes d’armes
Les systèmes ont pendant de nombreuses années été pensés pour optimiser leur composante
technologique. Leur complexité augmentant il n’est plus possible de compter sur les utilisateurs
et les organisations pour réguler et ajuster les usages. Pour ce faire, la judicieuse combinaison de
l’ingénierie système et de l’ingénierie facteur humain permet de se doter de méthodes d’ingénierie
des systèmes complexes appréhendant les systèmes dans leur ensemble, c’est-à-dire sans négliger
les composantes humaines et procédurales trop souvent négligées par le passé. Les systèmes à
concevoir ne sont plus seulement des systèmes d’arme, des systèmes informatiques véhiculant de
l’information mais bien des systèmes sociotechniques reliant des hommes qui agissent selon des
procédures dans des contextes opérationnels précis en mesure de produire des effets déterminés.
En augmentant le nombre de systèmes en interaction, en exploitant des agents technologiques
à autonomie ajustable ou ajustée, en cherchant à favoriser la polyvalence des plates-formes, la
synergie des actions et en misant sur l’infovalorisation, il apparaît clairement qu’il n’est plus possible
d’appréhender la composante humaine et les questions organisationnelles, procédurales avec
légèreté. Les trois composantes du système sociotechnique (hommes, technologies, procédures)
doivent être analysées sur le même pied d’égalité. Il convient de ne pas se limiter à celle qui est la
mieux connue des ingénieurs en considérant que pour prendre en compte les deux autres « le bon
sens suffira ». Ce repositionnement de l’ingénierie est majeur puisqu’au final c’est l’« exploitabilité
» des futurs systèmes qui est en jeu.

4
La DGA est favorable à l’établissement de coopérations dans la mesure où les études restent
cohérentes avec les normes et règles juridiques en vigueur en France et dans l’Union Européenne.
Elles pourraient être orientées dans le périmètre européen sur une base ciblant une application
future commune.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


technologique
nationales
Maîtrise du risque facteurs
Analyse

humains : Méthodologies
Guide de prise en compte
des facteurs humains
Expertise au sein
Démonstrateurs d’étude de la Coopérations possibles du ministère de
composante humaine (ergonomie) la défense
Intégration de
dans les systèmes d’armes (IBEO)
l’homme dans les
systèmes d’armes Fonctionnalités avancées
sur équipement de tête
en aéronautique
Évolution future des populations
Expertise au sein
militaires (anthropométrie,
Coopération par projet du ministère de la
biomécanique, capacités cognitive,
défense (SSA et ISL)
impact de la féminisation)

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 111
Capacités
Axes R&T Technologies déterminantes Coopération
nationales
Expertise au sein
du ministère
Ergonomie des systèmes robotisés de la défense
Intégration de (anthropométrie
l’homme dans les Coopérations possibles : DGA et SSA)
systèmes d’armes
Ergonomie des systèmes Expertise au sein
d’information du ministère de
Systèmes d’aides à la décision la défense

4.11.7. Méthodes de représentation des informations et partage d’autorité


entre les hommes et les automates
La réalisation de simulateurs des systèmes sociotechniques complexes futurs est visée pour l’étude
de scénarios opérationnels, la spécification des interfaces hommes-systèmes, l’organisation du
travail et de certains éléments d’architecture système. Ils visent à étudier et optimiser la gestion
des hauts flux d’informations (fusion de données, interfaces intelligentes), à établir des modèles de
partage d’autorité entre les opérateurs et les automates (notamment pour les drones).
Dans ce domaine, la DGA estime possible les échanges d’informations et des coopérations sur
des sous-domaines techniques (comme les drones par exemple) et sur les aspects ingénierie
facteurs humains. Les aspects systèmes de haut niveau et les illustrateurs de besoin d’exploitation
opérationnelle restent de souveraineté nationale.
Dans le cas des travaux sur des nouveaux concepts, le cadre de l’Agence Européenne de Défense
apparaît très approprié.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Concepts innovants en IHM
Intégration de Partage d’autorité opérateurs/ Expertise au sein
l’homme dans les système dans les systèmes de drones Coopérations possibles du ministère
systèmes d’armes de la défense
Navire à effectif réduit

4.12. MATERIAUX ET COMPOSANTS


Les matériaux et les composants forment les constituants de base de tous les systèmes d’armes et
contribuent de manière importante au coût de ces systèmes (entre 20 et 35 % pour les matériaux, de
15 à 40 % pour les composants). Leur dimensionnement impacte fortement la capacité à fonctionner
dans les conditions habituelles mais aussi dans les conditions extrêmes, à l’entraînement ou en
opération. Tous les évènements survenant dans la vie d’un système d’armes, que ce soit dans le
cadre de son utilisation prévue ou bien lors d’une utilisation près et au-delà des limites (la tenue
à des environnements climatiques ou mécaniques sévères, les dommages de combat, l’examen des
différentes rénovations avec la faisabilité d’intégration d’armements ou d’équipements nouveaux,
le vieillissement, les extensions de durée de vie) affectent pour une part importante les matériaux
et les composants.

4.12.1. MATERIAUX (MA)


Les matériaux interviennent comme produits de base pour les fonctions mécaniques élémentaires
des systèmes d’armes : structure des coques de navires, des cellules d’aéronefs et des véhicules
blindés, composants des moteurs d’aéronefs, des systèmes propulsifs des missiles et des navires. Ils
interviennent aussi en tant que composants fonctionnels pour la protection balistique, la maîtrise
des signatures, les dômes des sonars, les radômes d’aéronefs et de missiles, les revêtements pour la
discrétion, et les produits pour la protection des surfaces.
Le métier MA couvre les matériaux pour les structures et les matériaux fonctionnels ainsi que
les divers traitements spécifiques associés, nécessaires à la maîtrise d’ouvrage pour répondre

112 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
au meilleur coût aux objectifs de capacité opérationnelle, de disponibilité opérationnelle et de
sécurité des systèmes d’armes à tous les stades de la vie des programmes actuels et futurs, en
prenant en compte la maintenance en condition opérationnelle et le retrait du service actif. Il
intègre le comportement aux chocs des matériaux servant à la réalisation des infrastructures. Il
traite de l’ensemble du processus industriel aboutissant au produit final conforme aux spécifications
requises : d’emploi, de maintien en condition opérationnelle ainsi que de retrait du service actif. Il
ne couvre pas les matériaux pour l’électronique, pour l’optronique et les matériaux énergétiques.
Les matériaux pour les installations et systèmes nucléaires ne sont pas non plus couverts par le
métier et les matériaux pour les composants figurent dans le périmètre du métier composants (CO).
Le métier comprend en particulier les thématiques liées à la maîtrise de l’intégrité, à la tenue au
feu, à la vulnérabilité et à l’allègement des matériaux impactant les structures. Il assure au profit
des opérations d’armement la gestion des obsolescences de matériaux, pouvant résulter d’une
dépendance étrangère ou de la prise en compte de l’évolution des réglementations, notamment
celles liées à l’environnement dont la règlementation européenne REACH qui encadre la fabrication,
la commercialisation et l’emploi des substances chimiques présentant des effets toxiques et/ou
d’écotoxicité.
Sur l’ensemble de ces thématiques, le métier assure une veille technologique sur les matériaux
avancés et mène des travaux d’évaluation en amont des programmes de manière à lever les risques
technologiques.

4.12.1.1. Maîtrise des signatures


Les axes de R&T prioritaires portent sur la recherche de nouvelles solutions de matériaux discrets vis-
à-vis des différents systèmes de détection électromagnétiques et optiques, qu’ils soient structuraux
ou sous forme de revêtements (films, peintures), en vue d’améliorer la réduction des signatures
équivalentes radar (SER) ou des signatures infrarouges (SIR) des plates formes. Les recherches
portent aussi sur les matériaux transparents discrets pour radômes et irdômes hautes températures
compatibles d’un fonctionnement optimal des systèmes, ainsi que des solutions matériaux pour
verrières d’aéronefs assurant la discrétion, mais aussi une bonne visibilité par le pilote.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Maîtrise nationale en
Revêtements absorbant SER, SIR Possible au cas par cas fonction du système
d’armes considéré
Maîtrise nationale

4
Sous contrainte de
Revêtements absorbant acoustique de la conception et
maîtrise nationale
de l’intégration
Maîtrise des
signatures EM, IR Peintures et films
et acoustiques
Matériaux à émissivité contrôlée Maîtrise nationale en
pour haute température
technologique
fonction du système
Matériaux pour camouflage d’armes considéré
électro-optiques
Analyse

Possible au cas par cas


Matériaux électro-commandables
Matériaux pour Irdomes
(céramiques…) Capacité nationale
d'intégration
Matériaux pour radomes (matériaux maîtrise de la
composites à matrice organique, performance globale
matériaux dichroïques…)

Fenêtres Maîtrise nationale


Sous contrainte de
Matériaux pour dômes sonar de la conception et
maîtrise nationale
de l’intégration
Capacité nationale
d’intégration
Matériaux pour verrières Possible au cas par cas
maîtrise de la
performance globale

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 113
4.12.1.2. Perforation- blindage
Ce thème comprend :
- les matériaux pour le blindage des plates-formes et la protection individuelle
- les matériaux pour les pénétrateurs, charges creuses et charges génératrices de noyaux.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Capacité nationale
d’intégration
Nanomatériaux Ouvert
maîtrise de la
performance globale

Perforation- Alliages métalliques haute densité


blindage Composites à matrice métallique Capacité nationale
d’intégration
Acier à haute dureté Ouvert
maîtrise de la
Céramiques performance globale
Textiles techniques

4.12.1.3. Matériaux structuraux – intégrité et vulnérabilité


Les axes d’efforts prioritaires sont :
- les matériaux à haute tenue thermique et mécanique
pour les moteurs d’aéronefs et les propulseurs de
missiles
- la protection des surfaces et la maîtrise de la corrosion
: les efforts portent essentiellement sur l’acquisition
de technologies pour la maîtrise de la corrosion des
plates-formes maritimes et des circuits « eau de mer
». Cette action est particulièrement critique compte

DR
tenu de l’imminence des évolutions réglementaires
environnementales et HSCT (Hygiène, sécurité et
Conditions de Travail) qui prohiberont les solutions
technologiques traditionnelles de protection dans Impact de foudre sur matériau
les toute prochaines années
- l’allègement des cellules d’aéronefs, des véhicules blindés, des navires et des supports pour
satellites
- l’intégrité, la robustesse, la vulnérabilité et la sécurité des structures
- les modèles de comportement et d’endommagement prenant en compte les dégradations
complexes sous environnement sévère (thermomécanique, crash, impacts…).

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Composites à matrice céramique


Partage européen
Super alliages

Matériaux haute Barrières thermiques Partage européen


tenue thermique
Ouvert
pour les moteurs Capacité nationale
et les structures Composites carbone - carbone
d’intégration

Composites à matrice métallique Partage européen

Composites organiques Partage européen

114 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités
nationales

Peintures anti-salissures écologiques

Techniques de décapage Impact sur le MCO


(limitation des durées
Matériaux / dépôts / revêtements de maintenance)
Maîtrise de la pour protection des surfaces Ouvert spécificités militaires
corrosion
Protection cathodique (longue durée de vie,
Matériaux nobles / matériaux vitesse, environnements
composites pour circuits eau de mer marins)

Contrôle santé intégré


Composites à matrice métalliques Capacité d’utilisation pour
Alliages d’aluminium les systèmes militaires
Allègement Ouvert
Composites à matrice organique Capacité d’utilisation pour
Alliages de magnésium les systèmes militaires
Maîtrise des phénomènes de Maîtrise de la
fatigue et d’endommagement performance globale
Techniques de contrôle
Maîtrise du MCO
et de réparation
Intégrité &
Tenue au feu Maîtrise de la sécurité
vulnérabilité Ouvert
des structures Maîtrise d’outils
Outils de modélisation performants pour la
et de simulation conception, la fiabilité
et la sécurité
Contrôle santé intégré Maîtrise du MCO

4.12.1.4. Matériaux avancés


Différentes ruptures technologiques peuvent provenir d’évolutions dans le domaine des matériaux.
La DGA est particulièrement intéressée par les matériaux pour actionneurs, les technologies
de contrôle santé intégré des structures, les matériaux actifs pour contrôle des vibrations, les
nanotechnologies, les matériaux inspirés de la nature (muscles artificiels par exemple), les
technologies pour microdrones de type libellule… Une veille accompagnée éventuellement d’études
prospectives sur leur intérêt pour la défense est à mener sur les sujets suivants: les méta-matériaux

4
à singularité d’indice, les matériaux pour la furtivité acoustique, les moyens de caractérisation in
situ des propriétés EM (sur matériels en service), la protection contre les armes à énergie dirigée, la
prise en compte de la fragilité dans le dimensionnement des pièces, l’état de l’art sur les turbines
céramiques, les matériaux post-superalliages, les barrières thermiques, les matériaux pour la
propulsion des missiles, les matériaux super-hydrophobes. technologique
Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités
nationales
Analyse

Matériaux bio-inspirés
Nanomatériaux(36)
Métamatériaux(36)
Capacité d’utilisation
Nouveaux concepts Matériaux actifs Ouvert pour les systèmes
de matériaux
Matériaux respectueux militaires
de l’environnement
Matériaux pour la
récupération d’énergie

ouvert à coopération élargie pour les bas niveau de TRL mais à des coopérations internationales restreintes si
(36)

concernent les têtes militaires (nanomatériaux) et les antennes intégrées (métamatériaux)

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 115
4.12.2. coMPosants (co)
Ce domaine est marqué par un marché civil très important, avec des ordres de grandeur de
production sans commune mesure avec les besoins militaires, et des cycles de vie de produits assez
courts, là aussi sans commune mesure avec la durée de vie d’un système militaire. Toutefois, la très
grande majorité des composants nécessaires aux systèmes d’armes peut être approvisionnée sur le
marché civil à des coûts évidemment inférieurs lorsque les besoins correspondent à des produits
standards, moyennant une gestion intelligente des problèmes induits (obsolescences, fiabilité). Le
ministère de la défense doit donc impérativement suivre les innovations du civil et s’adapter au
rythme rapide des évolutions, ce qui nécessite de prendre les mesures au niveau de l’architecture
pour autoriser l’insertion technologique. Il doit examiner les aspects propres à l’environnement
militaire : gamme de température étendue, vibrations, encombrement réduit, environnement
EM. Certaines exigences comme la durée de vie et la fiabilité (y compris après stockage très long)
s’écartent des applications civiles. Leur impact doit aussi être soigneusement évalué.
Au cours de la vie des programmes d’armement, la DGA s’intéresse à la maîtrise des risques liés aux
composants, à la prédiction de leur fiabilité qui conditionne la disponibilité et dimensionne les
stocks de rechange ainsi que de la gestion des obsolescences.
Toutefois, tous les composants ne peuvent pas être approvisionnés sur le marché civil : certaines
exigences de performance, de fiabilité,… rendent indispensable l’utilisation de composants
spécifiques de très hautes performances. Ces composants sont dits «critiques», car ils ont une
influence directe sur les performances opérationnelles des systèmes qui les intègrent. On en distingue
deux types : les composants utilisant des technologies civiles, avec une conception spécifique
(par exemple les convertisseurs analogiques-numériques (CAN)) et les composants utilisant des
technologies essentiellement développées par le militaire (ce qui n’exclut pas leur utilisation
dans le monde civil, mais ce dernier n’est alors pas moteur). Ce dernier cas recouvre surtout les
composants hyperfréquences de puissance
et/ou large bande et les détecteurs IR. Le
ministère de la défense doit alors anticiper
les nouveaux besoins et commence les
études technologiques très tôt, aux premiers
niveaux de TRL, bien avant le lancement de
programmes. En effet, la durée totale du
cycle de R&T puis R&D, puis industrialisation
et entrée en service peut atteindre 15 à 20
ans. Par ailleurs, ces composants critiques sont

Société UMS
soumis à des contrôles d’exportation poussés
: la disponibilité et la pérennité de sources
industrielles européennes pour l’ensemble
de la chaîne (du wafer au packaging) est
primordiale. L’existence d’une capacité de
recherche européenne sur ces sujets en est
évidemment une condition nécessaire. Puce FH35 - Mélangeur large bande pour
applications guerre électronique
Ces composants comprennent notamment :
- les MMIC de puissance (AsGA ou GaN), du wafer au packaging
- les tubes hyperfréquences de puissances (tubes)
- les oscillateurs locaux à haute stabilité
- les intensificateurs de lumière hautes performances
- les détecteurs infrarouge hautes performances, refroidis et non refroidis
- les convertisseurs CAN et CNA
- les composants durcis aux rayonnements
- certains connecteurs
- certains types de batteries (piles thermiques par exemple)
- les alternateurs grande vitesse.

116 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
Les technologies suivantes sont également employées, pour certaines applications spécifiques :
- packaging
- interconnexion
- gestion thermique
- technologies d’intégration forte (SiP par exemple)
- microsystèmes.
Pour l’ensemble des composants spécifiques, la R&T a pour but d’augmenter les performances et/
ou de réduire les coûts, afin de pouvoir satisfaire les besoins des futurs programmes d’armement.
Pour l’ensemble des composants (spécifiques ou non), la DGA doit s’assurer de la maîtrise des risques
associés à leur emploi. Cela implique de travailler sur les méthodologies de gestion, de prévention
et de traitement curatif des obsolescences, ainsi que sur la fiabilité prévisionnelle. Ainsi, la DGA
développe le recours à la méthodologie FIDES pour l’évaluation de la fiabilité des composants et le
dimensionnement des stocks de MCO.
Dans ce cadre, la R&T est orientée sur la connaissance des mécanismes de défaillance et la
comparaison au retour d’expérience, afin de rendre plus pertinente la fiabilité prévisionnelle.
Tous les domaines, à l’exception des composants durcis, sont ouverts à une coopération avec des
partenaires européens, voire autres.

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales

Oscillateurs locaux

Composants état solide et


module hyper (MMIC)
Composants Composants opto hyperfréquences
hyperfréquences
Tubes électroniques
cathodes froides
Simulation de chaînes
hyperfréquences

Détecteurs visibles (CCD, CMOS…) Ouvert

4
Détecteurs UV
Capacité
Détecteurs opto d’orientation
Détecteurs IR refroidi
électroniques de la R&T,
Détecteurs IR non refroidi d’analyse et de
(bolomètres) spécifications :
Maîtrise de la
technologique
Intensificateurs de lumière performance
globale
ASIC FPGA
Analyse

Composants
numériques et/
ou durcis Composants durcis Pas de coopération possible

Packaging
Technologies des Interconnexions
composants Gestion thermique
Microsystèmes : MEMS Ouvert
Fiabilité prévisionnelle
Méthodologies de
maîtrise des risques Gestion des obsolescences
Impact RoHS

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 117
4.12.2.1. Génie électrique (gestion de la puissance et de l’énergie, actionneurs de tous types)
Les efforts portent sur l’utilisation de technologies civiles qu’il s’agit d’adapter aux contraintes d’un
usage militaire, notamment dans les domaines de la conversion, du stockage et de la gestion de
l’énergie, des actionneurs et des moteurs de tous types :

Axes R&T Technologies déterminantes Coopération Capacités


nationales
Electrochimie (piles, batteries,
accumulateurs, piles à
combustibles) et sources d’énergie
Supercondensateurs
Stockage supraconducteur
Piles thermiques
Machines supraconductrices Capacité
d’analyse et de
Alternateurs inertiels
spécifications :
Génie électrique Matériaux pour aimants Ouvert
Maîtrise de la
permanents performance
Matériaux ferromagnétiques globale
Actionneurs moteurs
Alternateurs démarreurs
Alternateurs grandes vitesses
Electronique de puissance
(composant sic, diamant,
mise en œuvre…)

4.13. METHODES D’ESSAIS


La R&T au profit des essais se décline plus spécifiquement au niveau de programmes d’études
amont visant à rendre plus efficientes les méthodes d’essais.
Cette efficience doit être considérée en termes de fourniture de résultats adaptés à la profondeur
d’expertise souhaitée et de réduction des coûts, cette dernière pouvant découler, par exemple, de
la réduction du nombre des opérateurs utiles, voire de la simplification des moyens (tels que les
moyens de mesure).
Le pôle « essais » a lancé en 2008 un programme d’études amont (PEA), dont l’objectif est de
développer de nouvelles méthodes d’ingénierie et de production d’essais afin de diminuer le coût
technique et humain des prestations d’essais et d’être capable en temps opportun de réaliser les
essais de développement et de qualification des technologies nouvelles.
Pour réduire les coûts et améliorer l’adaptation des résultats fournis aux justes besoins des experts,
plusieurs approches sont envisageables:
- repenser les méthodes afin de limiter le nombre d’opérateurs nécessaires (automatisation de
process)
- adapter les moyens afin de les rendre plus polyvalents d’un spécimen à l’autre, ou plus souples
d’utilisation
- recourir à des simulations numériques, soit pour choisir les configurations essentielles qu’il convient
de tester en réel, soit pour réduire les durées de test au strict indispensable
- utiliser des capteurs et moyens d’essais innovants permettant une préparation d’essais et/ou un
dépouillement des résultats plus rapide et plus efficient.
Des réflexions existent sur d’autres sujets R&T d’intérêt potentiel en matière d‘essais d’armes et
munitions terrestres (surveillance du champ de tir, acquisition et traitement de mesures d’essais) ou
d’environnement et d’éco-conception appliqués aux essais.n

118 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
Capacités d’essais Principaux axes d’efforts R&T

- Amélioration des conditions d’essais sur petits turboréacteurs,


suivant plusieurs thématiques : tenue et suivi des conditions en vol,
mesure adaptée de la poussée nette, amélioration des conditions
de démarrage en mach simulé (turboréacteur de missile)
Essais en vol simulé - Réduction des coûts d’essais en conditions givrantes sur profil
sur réacteurs ou en par l’adaptation du montage au banc S1 du CEPr
conditions givrantes - Etude de développement des moyens nécessaires (dont moyen de mesure
innovant par Fluorescence Induite par Laser) à la réalisation des essais de
certification en conditions givrantes selon le futur appendice X (document
normatif en cours de validation internationale), relatif à la bruine et à la
pluie (problème de génération de nuage givrant nouvelle définition).
- Innovation et rationalisation dans les futurs systèmes de trajectographie
- Amélioration de la définition et des gabarits de sauvegarde
Essais en vol
adaptés aux essais de missiles à forte vitesse
de missiles
- Amélioration des moyens de télémesure, tant en terme de débit (selon les
fréquences disponibles) qu’en terme d’enregistrements des données
- Amélioration des essais de structures aéronautiques (recours à la simulation), des
essais aérothermiques (simulation des installations d’essais de conditionnement
Essais au sol des
d’air), des essais de dispositifs de vision nocturne : moyens d’évaluation,
aéronefs
moyens de mesure (technologies sans fil pour les mesures de déplacement,
système de contrôle non destructif, système de stéréo corrélation)

4
technologique
Analyse

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 119
120 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
5 Annexes

ANNEXE I :
ECHELLE DES TRL (TECHNOLOGY READINESS LEVEL)

Les TRL forment une échelle d’évaluation du degré de maturité atteint par une technologie. Elle a
été imaginée par la NASA en vue de gérer le risque technologique de ses programmes. Initialement
constituée de sept niveaux, elle en comporte neuf depuis 1995 [1] :
L’échelle des TRL a depuis été adoptée par le domaine de la défense dans le même but principal de
gestion du risque technologique dans les programmes, moyennant quelques adaptations minimes
(remplacement de la notion d’espace par la notion d’environnement opérationnel).
Elle est officiellement appliquée notamment par :
- le Département de la défense américain (DoD) depuis 2001,
- le Ministère de la défense britannique depuis 2001,
- le DSTO (Defence Science and Technology Organisation) australien depuis 2003.
Des organismes de défense semblent l’utiliser couramment :
- DRDC (Defence Research and Development Canada),
- TNO (Netherlands Organisation for Applied Scientific Research),
- FMV (Försvarets Materiel Verks),
- NURC (NATO Undersea Research Centre).
Enfin, dans le domaine de l’espace, les grandes agences spatiales, ESA (European Space Agency),
JAXA (Japanese Space Exploration Agency), ont rejoint la NASA dans l’utilisation des TRL.
Nota : A
 partir de la grille de référence suivante plutôt bien adaptée aux technologies de matériels
et d’équipements, le DoD a développé des grilles spécifiques [2] pour les technologies
logicielles, de fabrication ou biomédicales. A ces différentes grilles, s’ajoute enfin une [3]
développée pour les technologies basées sur des pratiques telles que processus, méthodes, …

Echelle d’évalution utilisée depuis 1995

TRL Définition Description Justification

Plus bas niveau de maturité


technologique. La recherche
Publications de travaux de
scientifique commence à être
recherche identifiant les principes
Principes de base traduite en une recherche et
1 de base de la technologie.
observés et décrits. développement (R&D) appliquée.
Références relatives à ces
Les exemples peuvent inclure
travaux (qui, où et quand ?).
des études papier portant sur les

5
propriétés de base d’une technologie.

L’invention commence. Les principes


de base ayant été observés, des
Concept applications peuvent être envisagées. Publications ou autres références
technologique et Elles sont spéculatives et il n’existe qui esquissent l’application
2
Annexes

/ ou application pas de preuve ou d’analyse détaillée considérée et fournissent une


formulés. pour étayer les hypothèses. analyse appuyant le concept.
Les exemples sont limités à
des études analytiques

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 121
TRL Définition Description Justification

Une R&D active est initiée. Elle


Résultats de mesures en laboratoire
comprend des études analytiques, et
portant sur les paramètres essentiels
Preuve analytique ou des études en laboratoire destinées à
des sous-systèmes critiques et
expérimentale des valider physiquement les prédictions
comparaison de ces résultats
3 principales fonctions analytiques faites pour les différents
aux prédictions analytiques.
et/ou caractéristiques éléments de la technologie.
Références relatives à la réalisation
du concept. Les exemples impliquent
de ces tests et de ces comparaisons,
des composants non encore
(qui, où et quand ?).
intégrés ou représentatifs.

Concepts envisagés du
Des composants technologiques
système et résultats d’essais de
de base sont intégrés de façon à
maquettes de laboratoire.
Validation de vérifier leur aptitude à fonctionner
Références relatives à la réalisation
composants et/ ensemble. La représentativité
4 des travaux (qui, où et quand ?).
ou de maquettes est relativement faible si l’on
Estimation des différences
en laboratoire. se réfère au système final.
entre la maquette du matériel,
Les exemples incluent l’intégration en
les résultats des essais et les
laboratoire d’éléments « ad hoc ».
objectifs du système envisagé.

Résultats d’essais d’une maquette


de laboratoire du système, intégrée
La représentativité de la maquette à des éléments supports, dans un
technologique augmente environnement opérationnel simulé.
significativement. Les composants Ecarts entre environnement
Validation de
technologiques de base sont représentatif et environnement
composants et/
intégrés à des éléments supports opérationnel visé.
5 ou de maquettes
raisonnablement réalistes, de façon à Comparaison entre les résultats des
en environnement
être testés en environnement simulé. essais et les résultats attendus.
représentatif
Les exemples incluent l’intégration Problèmes éventuellement
hautement représentative de rencontrés.
composants en laboratoire. La maquette du système a-t-elle été
raffinée pour mieux correspondre
aux objectifs du système envisagé ?

Un modèle représentatif ou un Résultats d’essais en laboratoire d’un


système prototype, allant bien au- système prototype très proche de
delà de celui du TRL 5, est testé dans la configuration désirée en termes
un environnement représentatif. de performance, masse et volume.
Démonstration d’un
Cela représente une étape majeure Ecarts entre l’environnement d’essai
prototype ou d’un
dans la démonstration de la et l’environnement opérationnel.
modèle de système
6 maturité d’une technologie. Comparaison entre les résultats des
/ sous-système dans
Les exemples incluent les essais d’un essais et les résultats attendus.
un environnement
prototype dans un environnement Problèmes éventuellement
représentatif.
de laboratoire reproduisant rencontrés. Plans, options ou
fidèlement des conditions réelles ou actions envisagés pour résoudre
les essais dans un environnement les problèmes rencontrés avant
opérationnel simulé. de passer au niveau suivant.

Prototype conforme au système Résultats d’essais d’un système


opérationnel, ou très proche. prototype en environnement
Ce TRL représente un saut opérationnel.
important par rapport au TRL 6, Identifications des entités
Démonstration
exigeant la démonstration d’un ayant réalisé les essais.
d’un prototype du
prototype du système réel dans Comparaison entre les résultats des
7 système dans un
son environnement opérationnel essais et les résultats attendus.
environnement
(par exemple dans un avion, dans Problèmes éventuellement
opérationnel.
un véhicule, dans l’espace). rencontrés. Plans, options ou
A titre d’exemple, on peut actions envisagés pour résoudre
citer le test d’un prototype les problèmes rencontrés avant
dans un avion banc d’essai. de passer au niveau suivant.

122 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
TRL Définition Description Justification

Résultats d’essai du système dans sa


La preuve est faite que la technologie
configuration finale confronté à des
fonctionne dans sa forme finale, et
conditions d’environnement couvrant
dans les conditions d’emploi prévues.
l’ensemble du domaine d’utilisation.
Dans la plupart des cas, ce
Système réel achevé Evaluation de ses capacités
niveau de TRL marque la fin du
et qualifié par à satisfaire les exigences
8 développement du système réel.
des tests et des opérationnelles.
Les exemples incluent les tests
démonstrations Problèmes éventuellement
et évaluations du système dans
rencontrés. Plans, options ou
le système d’armes auquel il est
actions envisagés pour résoudre
destiné, afin de déterminer s’il
les problèmes rencontrés avant
satisfait aux spécifications.
de finaliser la conception.

Application réelle de la technologie


sous sa forme finale et dans des
Système réel qualifié conditions de missions telles que
par des missions celles rencontrées lors des tests Rapports de tests et
9
opérationnelles et évaluations opérationnels. d’évaluations opérationnels
réussies. Les exemples incluent l’utilisation
du système dans des conditions
de mission opérationnelle.

Le tableau suivant complète la caractérisation des TRL en donnant les définitions de quelques
termes usités dans la description de ces derniers.

Terme Définition

Intégration de composants fournissant une représentation du système / sous-


système qui peut être utilisée pour déterminer la faisabilité du concept et
Maquette développer des données techniques. Typiquement configurée pour une utilisation
en laboratoire pour démontrer les principes techniques d’intérêt immédiat. Peut
ressembler au système / sous-système final dans les fonctions uniquement.

Représentation fonctionnelle d’un système, généralement à échelle


réduite, proche des spécifications opérationnelles. Les modèles doivent
Modèle
être suffisamment sophistiqués pour permettre la démonstration des
capacités techniques et opérationnelles exigées par le système final.

Modèle physique ou virtuel utilisé pour évaluer la faisabilité technique


Prototype ou de fabrication, ou l’utilisation militaire d’une technologie particulière
ou d’un procédé, d’un concept, d’un produit fini ou d’un système.

Elément simple de la technologie. Le plus petit sous-


Composant système donnant une granularité suffisante pour identifier

5
des risques et des opportunités techniques.

Sous élément d’un système d’ensemble qui peut être


Sous-système
borné / défini en termes de fonctionnalité.
Annexes

Tous les éléments techniques constituant le projet et agissant comme


Système
un ensemble unique en vue de délivrer une capacité définie.

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 123
Terme Définition

Activité systématique, structurée et progressive de test, validation et


Intégration
vérification des interactions entre sous-systèmes jusqu’au système complet

Concerne la forme, la conformité et la fonction. Un environnement de


Représentativité
laboratoire très représentatif implique des tests avec un équipement
élevée
qui peut simuler et valider toutes les spécifications du système.

Une représentation d’un composant ou d’un système qui a une


Représentativité capacité limitée à fournir autre chose qu’une information du premier
faible ordre sur le produit final. Les évaluations basées sur une faible
représentativité sont utilisées pour donner une analyse de tendances.

Environnement Environnement qui répond à toutes les exigences opérationnelles et


opérationnel spécifications requises par le système final pour l’intégration plate-forme.

Environnement Environnement d’essai qui simule les aspects clés


représentatif de l’environnement opérationnel.

Soit un environnement réel pouvant simuler toutes les exigences


opérationnelles et les spécifications requises pour le système final, soit
Environnement un environnement simulé autorisant le test d’un prototype virtuel.
opérationnel simulé Utilisé dans tous les cas pour déterminer si un système en
développement satisfait aux exigences opérationnelles
ou aux spécifications du système final.

Bibliographie :
[1] Technology Readiness Levels, A White Paper.
John C. Mankins, NASA, 1995.
[2] Technology Readiness Assessment (TRA) Deskbook.
DoD, May 2005.
[3] TRL Corollaries for Practice-Based Technologies.
Carnegie Mellon Software Institute, 2003.

124 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
ANNEXE II
PROJETS FEDERATEURS

Une méthodologie de description des projets fédérateurs et de la base technologique est en cours
de généralisation à la DGA. Les feuilles de route établies sont majoritairement à usage interne.
Certaines versions sont diffusées plus largement comme celle présentée en illustration de la
méthode.
Présentation générale d’un projet fédérateur
Un projet fédérateur est documenté par un cahier des charges et une feuille de route. Ces documents
permettent de décrire :
- les besoins capacitaires et les contraintes environnementales au sens large. Ce niveau de description
permet de répondre à la question « pourquoi ce projet fédérateur ?»
- les objectifs technologiques, industriels et de coopération à atteindre pour répondre à ces besoins.
Ce niveau de description permet de répondre à la question « quels produits réaliser pour répondre
aux besoins capacitaires ? ».
- les actions à mener pour aboutir à ces objectifs. Ce niveau de description indique comment faire
pour obtenir les produits de l’étape précédente.
FdR de haut niveau
plates-formes Le pourquoi :
et équipements
Plates-formes, équipements et leurs jalons
Pourquoi

inttéressé par

Liens étapes
produits/objectifs
FdR contraintes

FdR programmes,
objectifs Le quoi :
Quoi

technologiques «produits» à réaliser pour répondre au pourquoi :


BITD, coopération
Liens
FdR actions
Comment

actions/produits
élémentaires Le comment :
Ruptures technologiques : actions nécessaires

5
Annexes

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 125
Exemple du projet fédérateur TELESANTE
L’environnement et le besoin capacitaire, le « pourquoi ?», est décrit de la manière suivante :
POURQUOI ?

Les produits à réaliser pour répondre aux besoins capacitaires, le « quoi ? », sont ensuite identifiés :
QUOI ?

Enfin, les actions à mener pour répondre à ces objectifs, le « Comment ? », sont déclinées
CommenT ?

126 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
ANNEXE III
BASE TECHNOLOGIQUE

La base technologique est construite par pôle. Elle est documentée par la fiche d’orientations
sectorielles industrielles et technologiques du pôle considéré et une feuille de route associée. Son
contenu est scindé en deux parties : la première concerne les technologies dites de rupture, la
seconde, citée pour mémoire, concerne la prise en compte de contraintes spécifiques (par exemple
l’autorité technique).
La construction de la base technologique nécessite d’identifier dans un premier temps les ruptures
technologiques potentielles susceptibles d’intéresser les matériels futurs de la défense.
La feuille de route décrit ensuite:
- les plates-formes dans lesquelles pourraient être intégrées les nouvelles technologies à TRL
actuellement très bas. Ce niveau de description permet de répondre à la question « pourquoi
étudier cette technologie ? ».
- les objectifs technologiques, industriels et de coopération atteignables compte tenu des avancées
technologiques. Ce niveau de description permet de répondre à la question « quels produits
réaliser pour juger la faisabilité d’une technologie de rupture ? ».
- les actions à mener pour amener les technologies de rupture à un TRL de 4 ou 5.

FdR de haut niveau


Le pourquoi :
Pourquoi

plates-formes
et équipements Plates-formes, équipements et leurs jalons
inttéressé par
Liens étapes
de développement/équipements
FdR étapes
de développement, Le quoi :
BITD, coopération
«produits» à réaliser pour répondre au pourquoi :
Quoi

étapes de faisabilité dans le développement


Liens actions/étapes
de développement
FdR actions
Le comment :
Comment

Ruptures technologiques : actions nécessaires

5
Annexes

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 127
ANNEXE IV
BASE TECHNOLOGIQUE
Systèmes de
Pôles techniques Métiers Produits préparés (programmes)
forces concernés
Pas de segments de produits
Axes forts actuels, hors
Méthodes outils études amont:
simulation (MOS) Soutien Ingénierie Système
Systèmes de Architecture Tous systèmes pour les Opérations
SdS
systèmes évaluation des de forces d’Ensemble, SCCOA, Scorpion,
systèmes de systèmes … et pour les programmes
(AESS) en phase de préparation
Expérimentations LTO
Projets fédérateurs du SASF

Véhicules de combat
Plates-formes Véhicules spéciaux
Architecture et
terrestres (PFT) Engagement Véhicules et équipements
AST techniques des
Systèmes de combat combat d’emplois généraux
systèmes terrestres
terrestres (SCT) Systèmes combattants
Systèmes autonomes

Avions de combat
Avions de transport
Avions spécialisés
Hélicoptères
Moteurs des avions de combat
Plates-formes
Dissuasion Moteurs des avions de
aéronautiques (PFA)
Architecture et Protection transport et dérivés
Propulsion
ASA techniques des mobilité soutien Moteurs des hélicoptères
d’aéronefs (PRA)
systèmes aériens Engagement Groupes auxiliaires de puissance
Systèmes de combat
combat Avionique et intégration
aéronautiques (SCA)
homme-système
Équipements des
cellules d’aéronefs
Systèmes de soutien
aéronautiques des aéronefs

Bâtiments de surface
Sous-marins
Dissuasion Energie-propulsion-installations
Plates-formes navales
Architecture et Protection hors chaufferies nucléaires
(PFN)
ASN techniques des mobilité soutien Systèmes de combat naval,
Systèmes de combat
systèmes navals Engagement Systèmes de lutte sous-marine
navals (SCN)
combat et de guerre des mines incluant
les armes sous-marines
Chaufferies nucléaires

Systèmes de drones tactiques


Systèmes
Systèmes de drones de
d’information
longue endurance
opérationnels
Stations d’exploitation de
(SIO)
Architecture et Commandement données d’observation
Espace, observation,
ASC techniques des et Maîtrise de Systèmes de renseignement
renseignement
systèmes C3R l’Information par satellites
et systèmes de
Production de données
drone (EORD)
géographiques
Environnement
Systèmes d’information
géophysique (EN)
opérationnels

128 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
Systèmes de
Pôles techniques Métiers Produits préparés (programmes)
forces concernés

Sécurité des Equipements cryptographiques


Sécurité des systèmes Tous systèmes
SSI systèmes Equipements de sécurité
d’information (SSI) de forces
d’information informatique

Architecture et services des


systèmes de télécommunication
Réseaux d’infrastructure
Systèmes de télécommunications
Télécommunications Tous systèmes
TEC Télécommunications par satellites
(TEC) de forces
Réseaux radio tactiques
Equipements IFF
Communications pour
systèmes stratégiques

Missiles balistiques
Missiles tactiques et
Missiles à statoréacteur
stratégiques (MTS)
Missiles antisurface
Propulsion,
Missiles antiaériens
matériaux Dissuasion
Missiles, armes Autodirecteurs et radômes
énergétiques et Protection
et techniques de missiles tactiques
MAN détonique (PE) mobilité soutien
nucléaires de Charges et effet terminal
Techniques Engagement
défense de missiles tactiques
nucléaires de combat
Propulsion de missiles tactiques
défense (NUC)
Propulsion de missiles balistiques
Armes et munitions
Bombes aéronautiques et mines
(ARM)
Munitions, roquettes et armes

Défense NRBC
Sciences de l’homme (NRBC) Protection Systèmes de défense NRBC
SHP
et protection Sciences de sauvegarde Système télésanté
l’homme (SH)

Radars aéroportés de surveillance


Radars sol du champ de bataille
Radars sol de surveillance aérienne
Radars navals
Radars d’avions de combat
Systèmes ou fonctions ESM
Optronique (OP)
(electronic surveillance) et CME
Détection
(electronic attack) COM
électromagnétique
Systèmes ou fonctions ESM
Capteurs, guidage (DE) Tous systèmes
CGN (electronic surveillance) radar
et navigation Guerre électronique de forces
Systèmes ou fonctions CME radar
(GE)
et systèmes d’autoprotection
Guidage –
Systèmes de guidage, navigation,
Navigation(GN)
et datation hors force de dissuasion
Equipements optroniques
communs et terrestres
Equipements optroniques
aéroportés
Equipements optroniques navals

Pas de segments de produits


Appui aux programmes pour :
Matériaux pour structures et
moteurs, matériaux fonctionnels,
5
Matériaux et Matériaux MA) Tous systèmes
MC traitements spécifiques
composants Composants (CO) de forces
Annexes

Électronique traitement,
détecteurs optoélectroniques,
durcissement, génie électrique
Coordination énergie

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 129
annexe V
glossaire

2D 2 Dimensions
3D 3 Dimensions
AASM Armement Air Sol Modulaire
AD Auto Directeur
AED Agence Européenne de Défense
AFIS Association Fançaise d’Ingénierie Système
AGATE Atelier de Gestion des Architectures Techniques (de SIO)
ALTBMD Active Layered Theatre Ballistic Missile Defence
AMB Anti Missile Balistique
ANR Agence Nationale pour la Recherche
ANVAR Agence Nationale de Valorisation de la Recherche
AQUA Pays ayant une autorité qualifiée dans le domaine SSI
ASA Architecture et techniques de Systèmes Aéronautiques
ASC Architecture et techniques de Sstèmes C3R
ASGa Arséniure de Gallium
ASIC Application Specific Integrated Circuit
ASN Architecture et techniques de Systèmes Navals
AST Architecture et techniques de Systèmes Terrestres
B et C Biologique et Chimique
BA Basse Altitude
BDI Battle Damage Indication
BEM Bâtiment d’Essais et de Mesures
BITD Base Industrielle et Technologique de Défense
BOA Bulle Opérationnelle Aéroterrestre
C-BML Coalition Battle Management Language
C2 Commandement et Conduite
C3 Command, Control and Communication
C3R Commandement, Communication, Conduite et Renseignement
CAD Centre d’Analyse de Défense
C4I Command, Control, Communication, Computer and Intelligence
CAN Convertisseur Analogique Numérique
CCD Charge-Coupled Device
CCME Contre Contre Mesures Electroniques
CCRE Conseil Consultatif des Recherches et Etudes
CD&E Concept, Développement et Expérimentation
CEA Commissariat à l’énergie atomique
CEA/DAM CEA/Direction des Applications Militaires
CELAr Centre d’ELectronique de l’Armement
CELM Centre d’Essais de Lancement de Missiles
CEM Compatibilité Electromagnétique
CEPr Centre d’Essais des Propulseurs
CGN Capteurs, Guidage et Navigation

130 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
CGP Coût Global de Possession
CIADIOS Centre Interarmées d’Administration De l’Interopérabilité
Opérationnelle des Systèmes d’information et de communication
CIDEF Conseil des Industries de Défense Françaises
CMC Composites à Matrice Céramique
CMOS Complementary Metal Oxyde Semiconductor
CNA Convertisseur Numérique Analogique
CNES Centre National d’Etudes Spatiales
CNI Communication Navigation Identification
CNRS Centre National pour la Recherche Scientifique
COM Contrat d’Objectifs et de Moyens
COMINT Communication Intelligence
COP Common Operationnal Picture
COTS Commercial Off The Shelf
CTA Case Telescope Ammunition
CVG Coriolis Vibrating Gyro
DAMB Défense Anti- Missile Balistique
DE Détection Electromagnétique
DGA Direction Générale de l’Armement
DGCIS Direction Générale de la compétitivité, de l’Industrie et des Services
DGSIC Direction Générale des Systèmes d’Information et de Communication
DIRCM Directed Infrared CounterMeasures
DLR Deutsche Forschunganstalt für Luft und Raumfahrt

DNG3D Données Numériques Géographiques et 3 Dimensions


DoD Department of Defense
DRAM Dommages dus aux Rayonnements électromagnétiques
sur les systèmes d’Armes et les Munitions
DRI Détection Reconnaissance Identification
DSL Domain Specific Language
E/R Emission/Réception
eb XML Electronic Business using extensible markup language
EEI Engin Explosif Improvisé
EHF Extrêmement Haute Fréquence
EM Eléctromagnétique
EMA Etat-Major des Armées
EN Environnement géophysique
ENSICA Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs de Constructions Aéronautiques
ENSIETA Ecole Nationale Supérieure des Ingénieurs des
Etudes et Techniques d’Armement
ENSTA
EORD
ESA
Ecole Nationale Supérieure des Techniques Avancées
Espace, Observation, Renseignement et système de Drones
European Space Agency
5
ESM Electronic Support Measures
Annexes

ESSOR European Secured Software Defined Radio Referential


ETAS Etablissement Technique d’Angers

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 131
EVF Evasion de Fréquence
FIDES Méthodologie de fiabilité pour les systèmes électroniques
FPGA Field Programmable Gate Array
FR France
FUI Fond Unique Interministériel
GAé Groupe Aéronaval
GALILEO Service de navigation par satellite européen à usage civil et commercial
GaN Nitrure de Gallium
GE Guerre Electromagnétique
GHOM Géo Hydro Océano Météorologique
GHz GigaHertz
GIFAS Groupe des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales
GMC Groupe Mixte de Créativité
GMES programme Global Monitoring on Environment and Security
GMTI Ground Moving Target Indicator
GN Guidage -Navigation
GPS Global Positioning System
GRAVES Grand Réseau Adapté à la Veille Spatiale
GRH Gyromètre à résonateurs hémisphérique
GRID Grid computing (grille de calculateurs)
HAIPIS High Assurance Internet Protocol Interoperability Specification
HEDM High Energy Density Materials
HF Haute Fréquence
HLA High Level Architecture
HSCT Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail
HVUHF High, Very, and Ultra High Frequency
IBEO Illustration des Besoins d’Exploitation Opérationnelle
ICET Innovative Concept and Emerging Technologies
IED Improvised Explosive Device
IETF Internet Engineering Task Force
IFF Identification Friend or Foe
IGC Infrastructure de Gestion des Clés
IGN Institut Géographique National
IHM Interface Homme Machine
IL Intensificateur de Lumière
i-MEMS Inertial Micro Electro-Mechanical Systems
INRIA Institut National de Recherche en Informatique et en Automatisme
IP Internet Protocol
IPM Integrated Power Module
IPR Intellectual Property Rules
IPSEC Internet Protocol Secure
IPv6 Internet Protocol version 6
IR Infra Rouge
IRM Intelligent Radar Management
ISAE Institut Supérieur de l’Aéronautique et de l’Espace

132 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
ISAR Inverse Synthetic Aperture Radar
ISL Institut franco-allemand de Saint Louis
IVVQ Intégration, Vérification, Validation et Qualification
JC3IEDM Joint C3 Information Exchange Data Model
JTRS Joint Tactical Radio System
LAN Local Area Network
LDT Liaison de Données Tactiques
LIBS Laser Induced Breakdown Spectroscopy
LID Lutte Informatique Défensive
LIDAR LIght Detection and Ranging
LIF Laser Induced Fluorescence
LIDAR Light Infrared Detection And Ranging
LMD Licence-Master-Doctorat (réforme)
LOLF Loi Organique relative aux Lois de Finance
LOS Line of Sight
LPM Loi de Programmation Militaire
LTO Laboratoire Technico- Opérationnel
MAN Missiles, Armes et techniques Nucléaires de défense
MANET Mobile Ad-Hoc Network
MC Matériaux et Composants
MCO Maintien en Conditions Opérationnelles
MCTO Maintien en Condition Technico-Opérationnelle
MEDAD Ministère de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables
MEMS Micro-Electro-Mechanical Systems
MFP Micro Ondes de Forte Puissance
MGCP Multinational Geospatial Coproduction Programme
MIDCAS MIDair Collision Avoidance System
MIDS Multi functional Information Distribution System
MIRES Mission Interministérielle pour la Recherche et l’Enseignement Supérieur
MMIC Monolithic Microwave Integrated Circuit
MNE MultiNational Exercise
MOD Ministry Of Defence
MOS Méthodes, Outils et Simulations
MPIA Modèle Pivot Inter Armées
MRCM MultiRole Combat Missile
MSG Meteosat Second Generation
MTI Moving Target Indicator
MTMD Maritime Theatre Missile Defense
MUSIS Multinational Spacebased Imaging System
NAF
NATO
NAVWAR
NATO Architecture Framework
North Atlantic Treaty Organisation
Navigation Warfare
5
NBC Nucléaire, Bactériologique et Chimique
Annexes

NCA Nœud de Communication Aéroporté


NCES Net-Centric Enterprise Services

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 133
NCW Network Centric Warfare
NEMO NEtwork MObility protocol
NLOS Non Line of Sight
NNEC NATO Network Enabled Capability
NRBC Nucléaire, Radiologique, Bactériologique et Chimique
NTIC Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
NURC centre de recherche sous-marine NURC (NATO Undersea Research Center)
ONERA Office National d’Etudes et de Recherches Aérospatiales
OP Optronique
OSEO Etablissement public à caractère industriel et commercial
OPEX Opérations Extérieures
OTAN Organisation du Traité de l’Atlantique Nord
PASR Action préparatoire en matière de recherche et de sécurité
PCRD Programme Communautaire de Recherche et Développement
PEA Programme d’Etudes Amont
PERS Programme Européen de Recherche et de Sécurité
PF Projets Fédérateurs
PHOENIX Expérimentation LTO dans domaine du combat de contact terrestre
PME Petites et Moyennes Entreprises
PMI Petites et Moyennes Industries
PMR Poste Mobile Radio
POS document Politique et Objectifs Scientifiques
PP30 Plan Prospectif à 30 ans
PRS Public Regulated Service
PS R&T Plan Stratégique Recherches et Technologies de défense et de sécurité
QoS Quality of Service
RAM Rockets, Artillery & Mortars (counter RAM)
R&D Recherche et Développement
R&T Recherches et Technologies
RBC Radiologique, Bactériologique et Chimique
REACH Registration, Evaluation and Authorization of Chemicals
RECO NG Reconnaissance de nouvelle génération
REI Recherche Exploratoire et Innovation
REP Recognized Environnement Picture
RETEX Retour d’Expérience
RFID Radio Frequency Identification
ROEM Renseignement d’Origine Eléctromagnétique
RoHS Restriction of use of certain Hazardous Substances in electronic equipment
ROHUM Renseignement d’Origine Humaine
ROIM Renseignement d’Origine IMages
ROMES Renseignement obtenu par analyse de mesures et de signatures
ROSO Renseignement d’Origine Sources Ouvertes
SA2R Surveillance, Acquisition de cibles, Reconnaissance et Renseignement
SAMP/T Sol-Air Moyenne Portée Terrestre
SAR Synthetic Aperture Radar

134 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
SATCOMS Satellite Communications
SCA Software Communication Architecture
SCIP Secure Communication and Interoperability Protocol
SCN Systèmes de Combat Navals
SDCN Système de Direction de Combat Navals
SdS Systèmes de Systèmes
SEAD Suppression of Enemy Air Defence
SEDRIS Synthetic Environment Data Representation & Interchange Specification
SER Surface Equivalente Radar
SGDN Secrétariat Général à la Défense Nationale (Premier Ministre)
SH Sciences de l’Homme
SHF Super High Frequency
SHOM Service Hydrographique et Océanographique de la Marine
SHP Sciences de l’homme et protection
SI Système d’Information
SIO Systèmes d’Information Opérationnels
SIP Software Integration Plan
SIR Signature Infra Rouge
SLA Service Level Agreement
SLAMF Système de Lutte Anti Mines Futur
SM Sous Marin
SNLE Sous-marin Nucléaire Lanceur d’Engins
SOA Service Oriented Architecture
SoC System on the Chip
SPIRALE Système Préparatoire Infra-Rouge pour l’ALErte
SSA Service de Santé des Armées
SSI Sécurité des Systèmes d’Information
STANAG Standardization Agreement
STAP Spatial and Time Adaptative Processing
T/R Transmission/Réception
TCP/IP Transmission Control Protocol/Internet Protocol
TEC Télécommunications
THR Très Haute Résolution
Thz Terahertz
TM Télémètre
TMPAM Têtes Militaires Polyvalentes à Allumages Multi-points
TP 400 Turbopropulseur de l’A 400 M
TRELIBS Time Resolved Laser Induced Breakdown Spectroscopy
TRL Technology Readiness Level
TST
TSV
TTC
Time Sensitive Target
Technologie de Souveraineté
Toutes Taxes Comprises
5
UAV Unmanned Aerial Vehicule
Annexes

UCAV Unmanned Combat Aerial Vehicule


UE Union Européenne

Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009 135
UHF Ultra-High Frequency
USAR Unmanned aerial vehicle Systems Airworthiness Requirements
USV Unmanned Surface Vehicle
UUV Unmanned Underwater Vehicle
UV Ultra Violet
VBA Vibration Beam Accelerator
VBCI Véhicule Blindé de Combat d’Infanterie
VHF Very High Frequency
VPN Virtual Private Network
VTOL Vertical Take Off and Landing
VVA Validation, Vérification Accréditation
WAN Wide Area Network
WIFI Wireless Fidelity
WIMAX Worldwide Interoperability for Microwave access
XML Extensible Markup Language
XML-IA Extensible Markup Language - Interarmées
XSMTP Extensible Simple Mail Transfer Protocol

136 Plan stratégique de recherche & technologie de défense et de sécurité • DGA 2009
Site institutionnel DGA : www.defense.gouv.fr/sites/dga
Portail marchés publics : www.achats.defense.gouv.fr
Portail industrie : www.ixarm.com
DGA Comm - 02 - 10.2009

Direction générale de l’armement


Service des recherches et technologies de défense et de sécurité
7 rue des Mathurins
92 221 Bagneux Cedex - France
QUESTIONNAIRE DE SATISFACTION
Ce questionnaire de satisfaction vise l’amélioration du dialogue et des outils mis en place par la
DGA en matière de R&T (à retourner à DGA/D4S/SRTS n° fax = 01 46 19 76 14)

Organisme :

DGA ❑ Force Armée ❑


Autres ministère ❑ préciser lequel……………………………………………………………………………
Maître d’œuvre industriel ❑ PME-PMI ❑ Institut de recherche ❑

Vous êtes :
Français ❑ Européen ❑ Autre pays ❑

Quelles sont vos attentes principales de ce document ?


- document d’information utile sur l’activité de la DGA dans d’autres domaines techniques que le
mien ou sur des thèmes transverses ❑
- document d’information important sans être indispensable qui me permet de situer mes activités
R&T vis-à-vis des besoins de la DGA ❑
- un document indispensable, une référence systématique pour chaque réunion R&T à laquelle je
participe avec la DGA ❑

Le rôle du PS R&T par rapport aux autres documents de référence sur la stratégie de défense vous
semble-t-il clair ?
-par rapport au document de prospective opérationnelle (PP30) : bien défini ❑ à préciser ❑
-par au document de politique et d’objectif scientifique (POS) : bien défini ❑ à préciser ❑
-par rapport aux autres documents (politique spatiale, etc...) : bien défini ❑ à préciser ❑
Axes d’amélioration :……………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
Appréciation des différents chapitres :
chapitre II enjeux :
indispensable ❑ utile ❑ information disponible par ailleurs ❑
chapitre III Mise en œuvre du PS R&T :
indispensable ❑ utile ❑ information disponible par ailleurs ❑
chapitre IV analyse technologique :

Orientations par pôles :


Vision claire des orientations ❑ plutôt une information utile ❑
ne traite pas les vraies problématiques R&T ❑
tableaux de technologies :
libellés indiquant les priorités : clairs ❑ trop précis ❑ pas assez précis ❑
compréhension des attentes vis-à-vis de la coopération : claire ❑ à améliorer ❑
compréhension des attentes vis-à-vis des capacités nationales : claire ❑ à améliorer ❑

liste de technologies prioritaires :


en nombre suffisant ❑ trop exhaustive ❑ trop générique ❑
Commentaires (dont autres informations qu’il serait souhaitable de faire figurer) : …………………..
....................................................................................................................................................................
.........................................................................................................................………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………..
Politique d’innovation
Présentation des secteurs d’intérêt défense appelés à se développer :
Convaincante ❑ claire ❑ pas assez détaillée ❑ pas claire ❑
Présentation des moyens/processus mis en œuvre par la défense :
Convaincante ❑ claire ❑ pas assez détaillée ❑ pas claire ❑
Commentaires ………………………………………………………………………………………………….....

La poursuite du dialogue avec le ministère en matière de R&T :


Après la publication du PS R&T, quels sont les thèmes sur lesquels vous estimez qu’un nouveau
document R&T devrait mettre l’accent (merci de noter par ordre décroissant de priorité de 1 à 8) :
Mise en œuvre concrète de la stratégie de R&T ❑
Transformation du besoin opérationnel en besoin technologique ❑
Représentativité du besoin en technologies prioritaires ❑
Projets fédérateurs ❑
Outils et méthodes du ministère en matière de R&T (achat…) ❑
Précisez lesquels : ……………………………………………………………………………………..............…
Politique du ministère vis-à-vis des ruptures technologiques
Coopération ❑
Capacités nationales ❑
Relation avec la recherche civile ❑
Autres : .…………………………………………………………………………………………………….…....…
……………………………………………………………………………………………………………….......…..

Votre appréciation générale sur la publication du PS R&T :


Très Satisfaisant ❑ Satisfaisant ❑ Positionnement à améliorer ❑ Dècevant ❑
COMMENTAIRES :…………………………………………………………………………………………...........
………………………………………………………………………………………………………………......……
………………………………………………………………………………………………………………..………
………………………………………………………………………………………………………………..………
…………………………………………………………………………………………………...............................
....................................................................................................................................................................
....................................................................................................................................................................

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