ESSAI page 36

Intolérance
aux sulfites
116 produits
analysés

INSTITUT NATIONAL DE LA CONSOMMATION MUTUELLES

ESSAI page 46 et complémentaires santé
Tensiomètres et
balances connectés CE QUI CHANGE
Fiabilité et risques EN 2016 page 22

ENQUÊTE page 14

Prêt-à-porter
Les marques jouent
avec votre taille
PRATIQUE page 68

Choisir
une maison
de retraite

SALARIÉS, FAMILLES, RETRAITÉS… NOS COMPARATIFS

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 ÉDITORIAL

Mensuel édité par

L’Institut national de la consommation
18, rue Tiphaine,75732 Paris Cedex 15
Tél. : 01 45 66 20 20
www.conso.net
Directrice de la publication Cotiser plus,
ou dépenser
Agnès-Christine Tomas-Lacoste

Rédacteur en chef
Thomas Laurenceau
Rédacteur en chef adjoint
Benjamin Douriez
Directrice artistique
moins ?
Véronique Touraille-Sfeir

À
Secrétaire générale de la rédaction
Martine Fédor
Rédaction un degré ou un autre, tout le monde est concerné par
Fanny Guibert, Fabienne Loiseau, la vaste réforme en cours des assurances complémen-
Lionel Maugain (chefs de rubrique), taires santé. Les salariés des petites entreprises, qui
Patricia Chairopoulos, Victoire N’Sondé,
Florent Pommier doivent tous bénéficier d’un contrat collectif à compter
Secrétariat de rédaction du 1er janvier 2016. Mais aussi les autres salariés, dont
Bertrand Loiseaux (premier secrétaire de rédaction), les garanties risquent d’être révisées dans les deux années à venir.
Gilles Godard
Et les non-salariés, qu’ils soient travailleurs indépendants, sans
Maquette
Valérie Lefeuvre (première rédactrice graphiste),
emploi ou retraités.
Guillaume Steudler Alors que, dans certains secteurs comme l’optique ou le dentaire,
Responsable photo les remboursements de l’Assurance maladie tendent à se déconnec-
Michèle Héline ter de la réalité de nos dépenses,
Site Internet : www.60millions-mag.com
Fabienne Loiseau (coordinatrice),
disposer de garanties complémen- « Pour concilier des soins
Matthieu Crocq (éditeur Web), taires est une nécessité. Encore de qualité et des dépenses
Brigitte Glass (relations avec les internautes) faut-il que ces garanties soient supportables, il faut s’attaquer
redactionweb@inc60.fr
suffisantes pour couvrir l’essentiel aux coûts eux-mêmes. »
Diffusion
William Tétrel (responsable), Gilles Tailliandier (adjoint),
des frais engagés… Les simulations
Chloé Leroi (assistante) que nous avons réalisées (voir notre dossier page 22) montrent que
Chef du centre d’essais comparatifs c’est loin d’être toujours le cas. Encore faut-il aussi que le tarif des
Christian de Thuin cotisations ne soit pas exorbitant, notamment pour les 14 millions de
Chef du service juridique, économique
et de la documentation
retraités qui constituent le gros bataillon des adhérents individuels.
Patricia Foucher Or notre comparatif révèle que, même avec 300 euros de cotisation
Responsable Internet mensuelle, un couple de sexagénaires devra encore débourser des
Catherine Buschini, e-mail : webmaster@inc60.fr sommes importantes pour financer des verres progressifs et, plus
Relations presse encore, un appareillage auditif.
Anne-Juliette Reissier-Algrain, tél. : 01 45 66 20 35
Cotiser toujours plus pour être moins mal remboursé ne suffit plus.
Directeur administratif et financier
Jean-François Andréoletti Pour concilier des soins de qualité et des dépenses supportables,
Contact dépositaires, diffuseurs et réassorts : il faut s’attaquer aux coûts eux-mêmes. Notamment en renforçant
Promévente, tél. : 01 42 36 80 84 les réseaux de soins mis en place par les mutuelles et les assureurs, où
Service abonnements l’on pratique des tarifs plus raisonnables. Une partie du monde médi-
4, route de Mouchy, 60438 Noailles Cedex
Tél. : 01 55 56 70 40
cal continue pourtant à les refuser, par idéologie : ils mettraient à mal
Tarifs des abonnements annuels : notre “modèle” de médecine libérale. Mais il ne s’agit pas d’idéologie,
11 numéros mensuels + Spécial impôts : 46 € ; il s’agit de permettre à tous d’accéder aux soins. Tout simplement.
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Ce numéro comporte un encart d’abonnement

sur une partie du tirage.

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SOMMAIRE

Le mois de 60
ACTUALITÉS /
Le regard de «60» sur l’actualité
de la consommation ............................................................................................... page 6

CARTON ROUGE /
SFR se prend les pieds dans la fibre .................................... page 11
À LA RÉFLEXION /
Les maîtres de l’ombre .................................................................................. page 12

À LA UNE /
Prêt-à-porter : un problème de taille .................................... page 14 Équipement
& loisirs
Alimentation LE PETIT JOURNAL /

& santé Toutes les infos sur l’équipement de la maison,

le high-tech, les transports et les loisirs .......................... page 42
LE PETIT JOURNAL /
Toutes les infos sur le commerce, la nutrition, ESSAI / BALANCES ET TENSIOMÈTRES
la santé et la beauté ............................................................................................ page 18 CONNECTÉS
La e-santé, une question
de mesure(s) ........................................................................................... page 46
DOSSIER /

Mutuelles ENQUÊTE / SÉCURITÉ

Smartphones, faut-il installer un antivirus ? .............. page 54

Budget
& droits
LE PETIT JOURNAL /
Toutes les infos sur la gestion de vos dépenses
et vos droits de consommateur .................................................... page 58
ENQUÊTE / COMMERCE
La face cachée du métier de vigile page 64
Complémentaires santé : tout ce qui
..........................................

va changer en 2016 ................................................................. page 22 LA MARCHE À SUIVRE /

Salariés, évaluez Trouver une maison de retraite ........................................................ page 68
PHOTOS DE COUVERTURE : GARO/PHANIE – FOTOLIA – THINKSTOCK

les contrats d’entreprise ................................................... page 26

Individuels, les règles d’or COURRIERS, COURRIELS,
pour bien choisir .............................................................................. page 30 COUPS DE GUEULE /
Vos questions, nos réponses .................................................page 70

BIEN CHOISIR / LE BLOC-NOTES DE MADAME 60 /

Une galette des rois ............................................................................................. page 34 Une consommatrice
qui ne s’en laisse pas conter ! ..............................................page 74

ESSAI / PRODUITS ALIMENTAIRES

Sommes-nous en surdose
de sulfites ? .............................................................................................. page 36

Vous voulez vous abonner : voir page 67. Vous recherchez un article ou un ancien numéro : voir pages 56 et 57 ou www.60millions-mag.com
Le programme des émissions de consommation du mois sur France 2, France 3 et France 4 : voir page 10

60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016 /5

 Le mois de 60
Rectificatif
PRÉCISIONS SUR LES
NUMÉROS SURTAXÉS
Le prix de l’appel au service client
de La Redoute est de 0,35 €
la minute, et non pas 0,40 €,
comme indiqué par erreur dans
notre récent article sur le prix
des numéros surtaxés (voir n° 510,
décembre 2015, page 7). Quant
au service Allô Service Public
(39 39), il a finalement maintenu
son tarif de 0,15 € la minute,
Pas brillant… après avoir temporairement

Les escrocs foisonnent dans

baissé son prix au mois d’octobre.

les énergies renouvelables

Ils crèvent le plafond
LES EXCÈS
DES LOYERS PARISIENS

P
ratiques agressives, déloyales,
consommateurs trompés… » La
Répression des fraudes ne mâche
pas ses mots pour décrire les méthodes
employées par des vendeurs de panneaux
photovoltaïques ou de petites éoliennes
de toit. Ayant enregistré plus de 2 500
plaintes de consommateurs en 2014,
les services des Fraudes ont lancé une
enquête qui confirme que nombre de
professionnels du secteur sont souvent
malhonnêtes. Pour les 73 entreprises
contrôlées, le taux d’anomalies atteint
50 %. Les consommateurs ont tout intérêt
Un problème de poids
à ne pas donner suite aux offres mirobo-
lantes des démarcheurs. Ils sont invités
à signaler systématiquement tout abus
ou dérive à la Direction départementale
de la protection des populations (DDPP).
Ceux qui se sont fait piéger ne doivent
pas hésiter à recourir à un avocat pour
obtenir la résolution du contrat et du Selon une enquête de l’association
crédit souvent associé. Un couple dont Consommation, logement et
l’installation n’avait été ni intégralement cadre de vie (CLCV) portant
livrée ni posée vient d’obtenir de ne plus sur 650 petites annonces, 42 %
avoir à rembourser le crédit de 22 600 € des loyers parisiens dépassent
souscrit pour financer l’opération (Cour le plafond légal institué depuis
de cassation, 10 septembre 2015).F. G. août dernier. Et pas d’un peu :
146 €/mois en moyenne.
Ce sont surtout les petites
surfaces qui sont concernées.

À La Poste, une hausse

peut en cacher une autre
Trop
op !
Nouvelle hausse sensible pour le timbre au 1er janvier : la lettre prioritaire
passe de 0,76 € à 0,80 €, pour un envoi jusqu’à 20 g. Mais les utilisateurs subi- GETTY/THINKSTOCK – JACQUES LOIC/PHOTONONSTOP
c’est tr ront surtout un coup de massue s’ils dépassent ce poids, ne serait-ce que de
quelques grammes. En effet, au même moment, La Poste a décidé d’instaurer
une tarification dite “au multiple”. Officiellement, il s’agit de sim-
plifier les choses : il “suffira” désormais de mettre deux timbres Retrouvez-nous
de base pour affranchir un pli entre 20 et 100 g, quatre timbres sur RTL tous les lundis
entre 100 et 250 g, six timbres entre 250 et 500 g. à 6 h 15 dans RTL Conso,
Au passage, La Poste en profite pour supprimer certaines avec Stéphane Carpentier.
tranches de poids, notamment la tranche de 20 à 50 g (fusion- À ÉCOUTER AUSSI SUR RTL.FR

née avec celle jusqu’à 100 g). Résultat : la lettre à peine trop
lourde, pesant 21 ou 22 g, coûtera 1,60 € en 2016 contre
1,25 € en 2015, soit un bond de 28 % ! La simplification a
bon dos…B. D.

6/ 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016

 LE MOIS DE 60 ACTUALITÉS

Un festival !

MAIS À QUOI SERVENT

TOUS CES FRAIS BANCAIRES ?
Avec un bel ensemble, les grands réseaux bancaires instituent Des règles
ou augmentent des “frais de tenue de compte” qui ne correspondent à respecter
à aucun service spécifique. La banque
est contrainte

L
es banques semblent s’être donné le mot : Cette généralisation serait due au plafonnement d’informer ses
la plupart des réseaux nationaux et des des commissions d’intervention (8 € par opéra- clients de tout
caisses régionales prélèvent désormais des tion au-delà du découvert, 80 € par mois). Elle changement de
frais de tenue ou de gestion sur les comptes de correspond aussi à une fraude à la carte bancaire tarifs deux mois
leurs clients. Des frais sortis de nulle part, qui qui semble hors contrôle. La taxe frappe les clients avant la date
ne correspondent à aucune prestation, et c’est ayant échappé au forfait bancaire (et les plus de d’application
bien là le problème. Dans une relation client équi- 26 ans, dans certains réseaux). Payer un peu pour (art. L. 314-13 III du
librée, on aurait pu imaginer une contrepartie rien, ou beaucoup pour un package dont on n’a code monétaire et
à cette facturation, la rémunération du compte pas trop l’usage, voilà l’alternative. Il est peut-être financier). Elle le
courant, par exemple… temps d’ouvrir un compte dans une banque en fait par l’envoi de sa
ligne qui n’a pas encore cette voracité.L. MAUGAIN nouvelle plaquette
UNE PRATIQUE QUI SE GÉNÉRALISE tarifaire. Il est
Jusqu’au début des années 2010, seules quelques alors possible de
caisses régionales (et La Banque postale, pour contester par écrit,
un montant symbolique) s’adonnaient à cette avant son entrée en
pratique. En l’espace de deux ans, une centaine vigueur, et négocier
des 130 banques recensées ont adopté les frais la suppression
de tenue de compte, pour un montant moyen de des frais.
25 € par an. Dernières en date, BNP-Paribas (30 €),
la Société générale (24 €), le Crédit mutuel (24 €
en Île-de-France), seize Caisses d’épargne
sur dix-sept, en attendant LCL… Pour 2016,
seules sept caisses du Crédit agricole et deux
Banques populaires sur seize n’ont pas –
encore – sauté le pas.

Sans aucune gêne !

Mangerons-nous un jour du saumon

transgénique ?
Aux États-Unis, c’est désormais possible. La Food
and drug administration (FDA) vient d’autoriser
le premier animal génétiquement modifié pour
la consommation humaine. Il s’agit d’un saumon
atlantique, dont le nouveau gène lui confère une z
croissance deux fois plus rapide que son cousin sauvage.
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016 /7
ACTUALITÉS LE MOIS DE 60

Allô, quoi !

Démarchage téléphonique,
un dispositif en panne
Les démarcheurs vont pouvoir s’en donner à cœur joie. Au 1er janvier,
il n’y a plus de service centralisé permettant au consommateur de s’opposer
au démarchage téléphonique. La liste Pacitel, dont l’efficacité était certes très Gonflé !
limitée, (voir «60» n° 508, octobre 2015), cesse son activité au 31 décembre L’ARNAQUE
2015. Le dispositif qui devait prendre le relais (prévu par la loi Hamon) AU PNEU CREVÉ
est encore retardé. Il ne verra pas le jour avant le deuxième trimestre 2016… C’est une escroquerie perpétrée
au plus tôt ! Le gouvernement cherche encore le prestataire qui pourrait gérer un peu partout sur le territoire.
ce dispositif très attendu pour stopper le flot des appels commerciaux. La victime est repérée lorsqu’elle
Un premier appel d’offres ayant échoué, il a dû en relancer un second. règle ses courses par carte
Les consommateurs n’ont pas fini d’être dérangés…B. D. bancaire au supermarché. Une fois
son code visualisé, les malfrats
la suivent jusqu’à son véhicule
Solidarité et crèvent un pneu pendant qu’elle

Attentats, le sens d’une taxe replace le chariot de courses.

C’est une ligne, sur les factures d’assurance,
qui prend tout son sens cette année, à la
lumière des tragiques attentats du 13 novembre
à Paris. Elle s’intitule : « Contribution au Fonds
de garantie des victimes d’actes de terrorisme
et d’autres infractions (FGTI) ». Mentionnée sur
les avis d’échéance, que de nombreux assurés
reçoivent en ce moment, cette taxe est d’un
montant de 4,30 € en 2016. Elle s’applique à
chaque contrat d’assurance couvrant l’habitation,
l’auto (sauf contrat au tiers), la navigation de
plaisance ou la chasse. Ces sommes alimentent
le FGTI, créé au lendemain des attentats de
1986. Les victimes blessées et les familles de
personnes décédées peuvent être indemnisées
au titre de la solidarité nationale.B. D.
L’un d’eux aide au remplacement
du pneu, tandis que l’autre
subtilise la carte et l’utilise dans
le distributeur le plus proche avant
de la remettre éventuellement à sa
place. L’arnaque a également été
pratiquée dans des stations-service.

Chat, c’est bien ! Ça vous est

LA VENTE D’ANIMAUX
MIEUX ENCADRÉE
La première animalerie de France
est virtuelle : plus des trois quarts
des ventes se font en ligne.
Devant la recrudescence des
trafics, l’ordonnance du 7 octobre
(n° 2015-1243) va mieux encadrer
la vente de chats et chiens à partir
du 1er janvier. Les vendeurs
professionnels doivent désormais
être immatriculés au registre du
commerce et les sites d’annonces
comme Leboncoin doivent
leur demander ce numéro,
arrivé ! Un abonnement caché
pour du café jamais livré
Marie-Agnès l’admet volontiers,
son mari n’a pas été très regardant
quand il a souscrit l’offre du site
Coffeebox, qui vend des capsules
de café sous forme de coffrets. Mais
plusieurs mois après, elle fut sur-
prise de voir qu’un abonnement
courait encore : leur compte ban-
caire était prélevé de 29,90  €
chaque mois, mais aucun colis
n’arrivait. « En fait, nous avons reçu
le colis présenté comme un colis
Nous pensions que le virement se
limiterait à l’offre d’essai à 1 €. »
Il n’en est rien. N’ayant pas prévenu
Coffeebox, ils entrent de plain-pied
dans l’abonnement mensuel à
tacite reconduction de 29,90 €, qui
permet de commander un assorti-
ment de capsules. Chaque mois,
il leur faut répondre au courrier
électronique pour faire son choix
de capsules. « Le site a considéré
qu’une absence de réponse les exo-
GETTY/THINKSTOCK – AFP

sous peine d’une amende
de 7 500 €. Il est possible
de donner un animal,
mais il faut le préciser
dans les annonces.
d’essai, mais les capsules de café nérait d’envoyer des colis. Nous
nous ont déçus et nous voulions en payions donc pour rien. » Un système
rester là, explique Marie-Agnès. fort de café !F. P.

8/ 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016

 LE MOIS DE 60 ACTUALITÉS

E
Fumer tue
SQUONAL
Des mesures de dissuasion E KIONATI
L ER
contre le tabagisme INT
« Un grand pas vers la première génération sans tabac. » Une
quarantaine d’associations ont salué avec enthousiasme les diverses ROYAUME-UNI
mesures contre le tabac prévues par la loi de santé. La plus symbolique Mauvais Trip
d’entre elles est l’adoption – de justesse – du “paquet neutre” qui, sauf Doutant du fonctionnement
volte-face de dernière minute, devrait arriver chez les buralistes en mai de TripAdvisor, Which?
prochain. Mais la loi pose aussi l’interdiction de fumer dans les voitures Travel a créé de fausses
en présence d’enfants de moins de 12 ans, et elle prohibe les arômes offres (deux chambres
artificiels à partir de 2020. d’hôtes et un Citytour à Londres),
Seul couac, les vapoteurs de l’asso- que le site a mis en ligne sans vérifier. Le magazine
ciation d’utilisateurs Aiduce dé- a ensuite posté 54 avis farfelus ou absurdes
noncent le sort réservé à la cigarette sur ces prestations fictives : 18 ont été publiés,
électronique. Ils jugent son usage 36 sont restés en attente. Un faux propriétaire
« entravé », notamment par l’interdic- a contacté TripAdvisor pour se plaindre d’un faux
tion de vapoter dans les lieux publics. commentaire, qui a été maintenu. Malgré ses
Sur ce sujet, on n’est pas près de « vérifications scrupuleuses », on peut émettre un
fumer le calumet de la paix.T. L. vrai avis négatif sur le sérieux du site. NOVEMBRE 2015

NOUVELLE-ZÉLANDE
On tourne en rond… Toc toc toqué

Roundup : La vente au porte-à-porte

est une tradition pénible

le débat continue
pour les Néo-Zélandais,
au point que des
autocollants « ne frappez

L
argement utilisé par les pas » fleurissent sur
agriculteurs et les jardi- nombre de portes d’entrée,
niers amateurs, le dés- pour dissuader les
herbant Roundup de Monsan- démarcheurs. L’habitant
to est montré du doigt pour importuné, malgré l’avertissement, peut notifier par
sa toxicité. En cause, le gly- écrit au vendeur de ne plus revenir, avec copie à
phosate, sa substance active la police. S’il frappe malgré tout dans les deux ans,
que le Centre international il est passible de 1 000 $ d’amende et trois mois de
de recherche sur le cancer prison… Où il est plus facile d’entrer. NOVEMBRE 2015
(Circ) a classée en mars der-
nier « probablement cancérogène chez l’humain ». AUTRICHE
Or, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) affirme, Fanta(stique)
dans un rapport rendu à la mi-novembre, qu’« il est improbable que esbroufe
le glyphosate constitue une menace cancérogène pour l’homme ». Le Fanta framboise, c’est
Des divergences qui tiennent notamment aux études prises en tout nouveau, avec la photo
compte : l’Efsa en a écarté certaines retenues par le Circ, mettant d’une belle framboise sur
en cause leur validité scientifique, au profit de travaux menés par l’étiquette. Mais en lisant
l’industrie et non publiés. Une affaire qui n’est pas sans rappeler la composition, les
celle du bisphénol A, estimé « sans risque pour la santé » par Autrichiens ont constaté
l’institution européenne en janvier dernier, alors que les autorités qu’après l’eau, le sucre, le gaz carbonique, on
françaises venaient de bannir ce perturbateur endocrinien des trouve du concentré de pomme (1,5 %), de mûre
contenants alimentaires. Quoi qu’il en soit, les conclusions de (0,6 %) et de framboise à seulement 0,1 % ! Le
l’Efsa serviront de base à la Commission européenne pour déci- Fanta contient donc 15 fois moins de framboise que
der d’accorder ou non une nouvelle autorisation du glyphosate.
Rendez-vous en 2016 pour le savoir.P. C.
de pomme. Et qui sont les poires ? NOVEMBRE 2015 z
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016 /9
 UNE ÉMISSION DE L’INSTITUT NATIONAL DE LA CONSOMMATION

LES NOUVELLES
ÉMISSIONS DU MOIS

Lundi, mardi,
mercredi, jeudi,
vendredi à 13 h 45

PROGRAMME LE MICROCRÉDIT
Lundi, mardi, mercredi,
DE JANVIER PERSONNEL ACCOMPAGNÉ
jeudi, vendredi 2016
à 10 h 45 Avec Familles rurales
samedi à 11 h 15 Première diffusion le vendredi 15 janvier

ET SI LA SURFACE DE VOTRE LOGEMENT

Lundi, mardi, jeudi,
vendredi à 12 h 30
samedi à 10 h 15
Mardi, mercredi,
vendredi à 8 h 55
mercredi à 22 h 20
samedi à 9 h 50
Tous les jours
à 12 h 15
LES COMPLÉMENTAIRES SANTÉ
OBLIGATOIRES
Avec l'Union nationale
des associations familiales (Unaf)
Première diffusion le lundi 11 janvier
LES COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES
Avec l'UFC-Que choisir
Première diffusion le mardi 12 janvier
LUTTER CONTRE LES ARNAQUES
PAR TÉLÉPHONE
Avec l'association pour l'information et la défense
des consommateurs salariés-CGT (Indecosa-CGT)
Première diffusion le mercredi 13 janvier
N'ÉTAIT PAS LA BONNE ?
Avec Familles de France
Première diffusion le lundi 18 janvier
LE CONTRAT DE LOCATION IMMOBILIER
Avec la Confédération syndicale des familles (CSF)
Première diffusion le mardi 19 janvier
LA COLOCATION
Avec la Confédération nationale du logement (CNL)
Première diffusion le mercredi 20 janvier
LES MÉDICAMENTS EN VOYAGE
Avec la Confédération nationale des associations
familiales catholiques (CNAFC)
Première diffusion le jeudi 21 janvier

LES DROITS DES VOYAGEURS FOURNISSEURS D'EAU :

EN AUTOCAR PRIX ET RÈGLEMENT DES LITIGES
Avec la Fédération nationale des associations Avec le Conseil national des associations
d'usagers des transports (Fnaut) familiales laïques (Cnafal)
Première diffusion le jeudi 14 janvier Première diffusion le vendredi 22 janvier

Près de 500
émissions Consomag
à revoir sur le site
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 LE MOIS DE 60 CARTON ROUGE

CARTON
ROUGE !
LE PROCÉDÉ
Un opérateur démarche
ses clients pour leur proposer
un nouvel abonnement sans
les informer correctement.
Il met des semaines ou des
mois à résoudre les problèmes.

Démarchage CE QUE DIT LA LOI

SFR se prend les

Article L.111-1 du code
de la consommation :
« Avant que le consommateur

pieds dans la fibre

ne soit lié par un contrat
[…], le professionnel [lui]
communique, de manière
lisible et compréhensible,
Dans sa volonté de vendre à tout prix des abonnements […] les caractéristiques
à la fibre optique, l’opérateur oublie parfois d’informer essentielles du bien ou
le client du prix exact à payer… ou même d’obtenir son accord. du service. »

A
u retour de vacances, Karine et Éric constatent
que leur connexion ADSL est en rade. Contacté,
le service client de SFR est formel : il faut rap-
porter la box en boutique pour en obtenir une « plus
récente ». Ils s’exécutent. Quinze jours (et presque autant
d’appels à la hotline) plus tard, toujours aucun signe
d’amélioration. Par hasard, Karine et Éric découvrent,
sur leur espace client, qu’ils auraient demandé à aban-
donner l’ADSL au profit d’un forfait en fibre optique.
Ils tombent des nues. Après un nouveau mois à tenter
– en vain – de démêler l’imbroglio et de récupérer une
connexion, ils finiront par s’abonner chez un concurrent.
DES DÉRAPAGES EN SÉRIE
Depuis des mois, SFR pratique un démarchage inten-
sif pour basculer ses abonnés de l’ADSL vers la fibre
optique. Un véritable forcing ! Sans aller jusqu’à l’abon-
nement forcé, comme pour Karine et Éric, d’autres
témoignages reçus à la rédaction de «60» font état de
dérapages : mauvaise information sur les tarifs, diffi-
cultés à se rétracter…
Le démarcheur venu sonner à la porte de Thérèse, fin
octobre, lui a fait miroiter un forfait fibre à 33 € par
mois. En fait, il y avait « une erreur » : ledit forfait est,
en réalité à 37 €… ou 49 €. Un mois plus tard, elle peine
encore à tirer les choses au clair.
Après avoir, lui aussi, cédé aux avances d’un commer-
cial de SFR en avril, Christophe a fait valoir son droit
de rétractation, là encore, face au flou sur le tarif.
Problème : l’opérateur prélève quand même la caution
pour le matériel en fibre optique. Il lui faudra plus de
quatre mois pour être remboursé.
Le choix de tout miser sur la fibre optique date, chez
SFR, de la fusion avec Numericable. Celui-ci dispose d’un
vaste réseau, sous-utilisé, reposant en partie sur cette
technologie, même si l’utilisation du terme “fibre” pour
ce réseau, qui n’est pas à 100 % en fibre, est contestée
par les concurrents. La connexion en fibre optique offre
« un meilleur débit et une meilleure qualité de service »,
vante une porte-parole de SFR, interrogée par «60».
9€
SFR économise
par abonné et par mois
avec le basculement.
En fait, basculer les abonnés sur ce réseau plus rapide
permetàSFRd’économiserles9€parmoisetparabonné
qu’il doit reverser à Orange, propriétaire des lignes ADSL.
Cela suffit-il à expliquer les dérapages, et surtout les
difficultés de SFR à réparer ses propres erreurs ? « Nous
nous attachons à résoudre les problèmes dès le premier
appel du client ; quelques cas plus complexes pouvant
prendre plus de temps », explique la porte-parole. Il faut
croire que les cas complexes ont tendance, chez SFR,
à se multiplier… BENJAMIN DOURIEZ

z
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016 / 11
À LA RÉFLEXION LE MOIS DE 60

Les maîtres
de l’ombre Derrière Google, Amazon ou Netflix, il y a des algorithmes qui cherchent à guider
– à manipuler ? – nos actes de consommateurs. L’emprise qu’acquièrent ces
programmes informatiques au fonctionnement opaque commence à inquiéter.

I
ls sont aussi omniprésents qu’invisibles.
Ce sont de simples (ou en réalité très com-
plexes) lignes de code informatique. Des
programmes enregistrés sur les serveurs
de géants du Web. Les algorithmes, qui
guident l’internaute à chaque instant et
souvent à son insu, sont-ils le nouvel ennemi ?
Le plus connu est celui de Google, qui décide quelles
pages répondent le mieux à la requête qui lui est
soumise, et adapte la réponse en fonction de ce qu’il
sait de l’internaute qui lui soumet.
Mais d’autres influencent aussi nos actes de
consommation. Il s’agit des algorithmes publici-
taires qui, où que vous surfiez, affichent des ban-
nières publicitaires pour des hôtels à Marrakech,
parce que vous avez visité un site de voyages sur
le Maroc. Il s’agit aussi des algorithmes de recom-
mandations personnalisées comme ceux d’Amazon,
Netflix ou Spotify qui, selon ce qu’ils ont deviné de
vos goûts, suggèrent des livres, vidéos et musiques.
LES ALGORITHMES VEULENT INFLUER
SUR CE QUE NOUS LISONS, ACHETONS…
Tel d’invisibles marionnettistes, ces programmes
ILLUSTRATEUR : JEAN-PIERRE CAGNAT
Prenez les avis d’internautes sur les hôtels ou
restaurants. Ils sont résumés en une note globale.
Or, « une minorité active [d’internautes] fabrique
la majorité des évaluations ; les notes sont indul-
gentes et peu discriminantes, analyse le sociologue
Dominique Cardon, dans À quoi rêvent
les algorithmes (Seuil, La République
des idées, 2015). Aussi, pour stabiliser Le plus connu
une mesure souvent biaisée par de est celui de
nombreux faux avis, les plateformes Google, qui adapte
doivent mettre en œuvre des dispo-
sitifs pour recalibrer les notations. » sa réponse en
La note moyenne n’est donc pas si fonction de ce qu’il
objective ni transparente. sait de l’internaute.
ILS SE NOURRISSENT
DES TRACES DE NOTRE NAVIGATION
En réalité, un algorithme n’est jamais neutre. Les
données chiffrées sur lesquelles il repose non plus.
Il s’agit d’une construction, porteuse de sa propre
logique, et rarement exempte de biais. Ainsi, éga-

décident – ou tentent de décider – de ce que nous

voyons, lisons, écoutons, achetons sur Internet.
Sans remettre en cause leur utilité, une étude
publiée il y a un an par le Conseil d’État (Le numé-
rique et les droits fondamentaux, septembre 2014),
pointait « des risques pour l’exercice des libertés ».
Parmi les périls : « La confiance abusive dans
les résultats d’algorithmes supposés objectifs et
infaillibles. »

12 /

lement, des algorithmes de recommandations. Ils
se nourrissent des traces de notre navigation pour
nous proposer des produits qu’ont choisis d’autres
internautes répondant au même profil que nous.
« L’adolescent qui aime les bandes dessinées conti-
nuera à recevoir des recommandations de bandes
dessinées ; il n’est pas prévu par Amazon qu’il puisse
subitement s’intéresser à Heidegger », résumait
l’étude du Conseil d’État.
ILS NE FONT QUE NOUS TENDRE
NOTRE PROPRE MIROIR
Ce faisant, ils sont accusés de nous enfermer dans
nos propres goûts. En fait, ils ne font que nous tendre
notre propre miroir, analyse Dominique Cardon :
« Même en ayant le sentiment de faire des choix
singuliers, nos comportements obéissent à des habi-
tudes routinières profondément inscrites dans notre
LE MOIS DE 60 À LA RÉFLEXION
socialisation. » Paradoxalement, ces algorithmes se
développent alors qu’Internet nous offre, du moins le
croyait-on, un surcroît de liberté dans notre consom-
mation. Une infinie variété de produits est désormais
à portée de clic. Les services de streaming musical
comme Spotify ou Deezer sont riches de quelque
30 000 titres. Sur Amazon, on trouve 100 (ou peut-
être 1 000) fois plus de livres qu’en poussant la porte
d’une librairie.
Le paradoxe n’est qu’apparent. Les
Recommander logiciels de recommandations sont jus-
est une manière tement indispensables pour « concilier
la taille du catalogue avec la facilité
de résoudre d’accès à des contenus, analysait la
les problèmes Commission nationale de l’informa-
de surabondance tique et des libertés, dans son dernier
des contenus. cahier Innovation et perspective (Les
données, muses et frontières de la
création, novembre 2015). Les travaux
de recherche en marketing montrent, en effet, que
plus le choix est vaste, plus le consommateur devient
hésitant : recommander est une manière de résoudre
les problèmes de surcharge cognitive et de surabon-
dance des contenus. »
IL Y A URGENCE À LEUR IMPOSER
LOYAUTÉ ET TRANSPARENCE
Les algorithmes, indispensables boussoles à l’ère
numérique ? Il serait donc vain de chercher à conte-
nir leur influence, qu’ils doivent souvent à leur effi-
cacité pour répondre aux besoins des internautes.
Il serait tout aussi vain de vouloir leur imposer une
neutralité illusoire.
En revanche, un nombre croissant de voix s’élèvent
pour souligner l’urgence de comprendre leur fonc-
tionnement et de leur imposer loyauté et transpa-
rence. Bref, d’ouvrir ces “boîtes noires”. Les grandes
plateformes du Web doivent expliciter « les priorités
qui président aux décisions de leurs calculateurs
[afin que l’on] puisse vérifier, en toute indépendance,
que des intérêts cachés, des déformations clandes-
tines ou des favoritismes n’altèrent pas le service
rendu », estime Dominique Cardon.
Lucide sur l’emprise croissante de ces méga-cal-
culateurs sur nos vies, le sociologue ne croit pour-
tant pas à leur toute-puissance. Dans son ouvrage,
il analyse le fonctionnement, finalement assez varié,
des principaux algorithmes du Web : le PageRank
de Google, le compteur de like de Facebook ou le
système de recommandations d’Amazon traduisent,
selon Dominique Cardon, des visions du monde
différentes. Et de suggérer, au final : quoi de mieux,
pour lutter contre les effets d’un algorithme, qu’un
autre algorithme ? BENJAMIN DOURIEZ
z
/ 13
 À la une
Un problème
de taille
On s’en doutait, «60» le prouve : le plus grand désordre
règne dans le prêt-à-porter quand il s’agit des tailles
de vêtements. À l’achat, mais aussi après lavages ! À quand
une norme internationale pour harmoniser tout cela ?
L
’habit ne fait pas le moine,
peut-être. Mais c’est deve-
nu un sacerdoce d’en trou-
ver un à la bonne taille. « Quand
j’essaie un vêtement, au lieu
d’aller en cabine avec trois ou
quatre vêtements différents,
je suis maintenant contrainte
d’y aller avec le même modèle
en quatre tailles différentes »,
soupire Cindy.
Un avis largement partagé par
les adeptes du shopping, inca-
Taille, hanches… pables d’établir leur propre
taille. Nous avons donc voulu
nous avons trouvé en avoir le cœur net, en prenant
des différences toutes les mesures nécessaires
importantes pour voir l’ampleur des écarts.
dans tous les sens. Autant l’écrire tout de suite :
les géants de la mode vont être
rhabillés pour l’hiver.
UN PANEL DE VÊTEMENTS
COMPARABLES
Notre laboratoire s’est d’abord
attaqué aux pantalons des
dames. Ceux mesurés puis tes-
tés sont des jeans qui affichent
tous une taille 40, ont une coupe
droite, sont en coton et com-
portent 1 ou 2 % d’élasthanne,
sauf celui de C&A (27 % de poly-
ester et 5 % de viscose). Ils sont
donc comparables.
14 /
Cela n’empêche pas d’avoir des
différentiels de plusieurs cen-
timètres dans tous les sens :
en longueur de jambes (6,6 cm
entre Gap et Etam), en lon-
gueur à l’entrejambe (5,4 cm
entre C&A et Promod), en tour
de taille (4,6 cm entre C&A et
Zara) et de hanches (4,6 cm
entre Promod et la Halle).
Face à un tel fouillis, notre
testeuse référente les a tous
enfilés. Compte tenu de sa
morphologie, la plupart lui
conviennent, sauf les modèles
Gap, Etam et Camaïeu, jugés
inconfortables car trop ajustés.
Chez les hommes, les écarts de
12 cm
entre les
chemisiers
de La Halle
et Zara
Ils sont de taille 38, pourtant
le tour de poitrine relevé du
premier est de 90 cm et celui
du second de 102 cm !
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016

tailles entre jeans sont moins
importants, et se situent essen-
tiellement sur les hanches.
Le Kiabi fait 10 cm de moins que
le Zara, alors que les tours de
taille apparaissent homogènes.
DES MODÈLES RETOQUÉS
À L’ESSAYAGE
S. AUDRAS/RÉA/«60» – SHUTTERSTOCK – THINKSTOCK
Autestd’essayage,troismodèles,
H&M, Celio et Kiabi, sont reto-
qués pour la même raison : leur
fâcheuse tendance à tomber,
ce qui provoque une gêne à
l’entrejambe et l’obligation de
les remonter constamment. Ni
pratique ni très élégant…
Quant aux chemises de ces mes-
sieurs, c’est surtout au niveau
de la poitrine que ça baille :
jusqu’à 10 cm d’écart entre le
modèle Jules et celui de C&A.
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016
Mais le phénomène le plus
béant apparaît dans le compa-
ratif des chemisiers femme de
taille 38. Nous avons acheté et
mesuré huit modèles de coupe
classique, légèrement cintrés.
Les résultats sont, eux, large-
ment cintrés : le tour de taille
du modèle Gap se limite à
82 cm alors que celui de Promod
s’envole à 103 cm ! Cette prise à
la taille varie de 10 à 20 % selon
les enseignes.
Explication : certains chemi-
siers parmi les plus étroits
Au test d’essayage,
ça tombe,
ça baille, ça gêne
à l’entrejambe
ou c’est trop ajusté…
LE MOIS DE 60 À LA UNE
10 cm
d’écart
sur le tour
de hanches
À la ceinture, le pantalon
homme taille 42 de Zara
mesure 116 cm, alors que
le même modèle chez Kiabi
ne mesure que 106 cm.
contiennent 2 à 5 % d’élas-
thanne (C&A, La Halle, Gap,
Camaïeu), ce qui permet de tail-
ler des cotes réduites.
LES MARQUENT SURFENT
SUR LE PROBLÈME
Mais, au porté, le verdict du
“dopage” à l’élasthanne est
cruel pour le Gap, jugé trop
ajusté par notre testeuse, et le
Camaïeu, qu’elle doit constam-
ment remettre en place en le
tirant vers le bas. Seuls le C&A
et, à un degré moindre, la Halle,
passent le cap.
La deuxième surprise se trouve
au niveau de la poitrine : pas
moins de 12 cm séparent le
modèle de La Halle de celui de
Zara ! Troisième mesure éton-
nante, celle du milieu du dos :
z
/ 15
À LA UNE LE MOIS DE 60

Comment PANTALONS FEMME (taille 40)

nous avons MARQUE
Longueur jambe
CAMAIEU
100,2 cm
C&A
103,8 cm
ETAM
104,7 cm
GAP
98,1 cm
KIABI
100 cm
procédé Entrejambe 83,9 cm 80,8 cm 85,3 cm 81,4 cm 82,7 cm
Nous avons acheté huit Tour de taille 82,8 cm 81,4 cm 83 cm 84,2 cm 81,8 cm
chemises et jeans homme Tour de hanches 93,6 cm 96,4 cm 93,8 cm 96,8 cm 96,8 cm
et femme d’une composition
Tour de cuisse 48,8 cm 50 cm 49,6 cm 48,6 cm 51,4 cm
et d’une coupe comparables.
Au total, les achats ont été PANTALONS HOMME (taille 42)
effectués dans onze enseignes.
MARQUE C&A CELIO GAP H&M JULES
En laboratoire, nous avons
Longueur jambe 103 cm 103,2 cm 102,8 cm 103 cm 105,2 cm
fait mesurer et essayer ces
Entrejambe 83 cm 79,3 cm 82 cm 80 cm 85,7 cm
32 vêtements deux fois :
Tour de taille 83,4 cm 89 cm 88 cm 89 cm 88,6 cm
à neuf, puis après deux lavages,
séchages et repassages. Tour de hanches 108 cm 109 cm 112,6 cm 107,2 cm 109,8 cm
Tour de cuisse 57 cm 58,6 cm 58,4 cm 54,4 cm 58,4 cm

le chemisier Kiabi descend
10,3 cm plus bas que celui de
Camaïeu. Et dire que tous sont
de taille 38 !
Devant cette friperie de la taille
qui tourne parfois à la fripon-
nerie, pas étonnant que la plu-
part des grandes enseignes
acceptent d’échanger et même
de rembourser sans discuter
n’importe quel article. Le grand
n’importe quoi des tailles a été
intégré dans les pratiques com-
merciales. En ligne, un vêtement
sur trois achetés est retourné
En ligne, un vêtement par le client du fait d’un pro-
sur trois achetés blème de taille, selon les chiffres
est retourné par des professionnels…
le client suite à un
problème de taille. LES FABRICANTS
AUX ABONNÉS ABSENTS
D’ailleurs, ces résultats ne sur-
prennent pas le monde de la
mode, mais personne, parmi
les institutions du secteur que
nous avons contactées (excepté
l’Institut français du textile et
de l’habillement), ne veut les
commenter ou les expliquer.
Les infos circulent donc sous
le manteau. « Chaque marque
travaille avec sa propre grille
de tailles et a sa propre concep-
tion de la silhouette », explique
un styliste qui a connu plusieurs
grands noms du prêt-à-porter.
Les créateurs des multinatio- qui le veulent : « Auparavant,
nales de la fringue dessinent les marques étaient nationales
un modèle de base longiligne, et s’adaptaient aux morpholo-
qui est ensuite décliné sur les gies des Françaises. Et les détail-
tailles plus communes. lants connaissaient mieux leurs
«  Les grandes enseignes clientes, savaient ce qui leur
fabriquent des collections pour allait, leurs mensurations. »
l’Europe ou le monde », explique
Patrick Robinet, spécialiste des UNE COLLECTION
mensurations à l’Institut fran- PAR PAYS ? TROP CHER !
çais du textile et de l’habillement. Avec la mondialisation, l’ère du
C’est cet ingénieur qui a dirigé la standardisé est venue, accom-
campagne nationale de mesures pagnée de nouvelles matières,
des femmes françaises en 2006. pour s’adapter à toutes. « Une
Depuis trente ans, il conseille les collection spécifique par pays
fabricants sur l’adaptation des leur coûte trop cher, ils trouvent
vêtements aux proportions de donc un compromis dans la
nos compatriotes. Enfin, ceux répartition des tailles entre
CHEMISIERS FEMME (taille 38)
MARQUE CAMAIEU C&A
Longueur manche 62,2 cm 63 cm
Longueur dos 63,7 cm 64 cm
Carrure 35,5 cm 35 cm
Tour de poitrine 91,4 cm 91,6 cm
Tour de taille 86 cm 83,4 cm
CHEMISES HOMME (taille 42)
MARQUE C&A CELIO
Longueur manche 67 cm 67,3 cm
Longueur dos 81,5 cm 80 cm
Carrure 47,4 cm 48 cm
Tour de poitrine 124 cm 118 cm
Tour de taille 121,6 cm 113,4 cm
Le chemisier Zara a une coupe différente au niveau de l’emmanchure

16 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016

 LE MOIS DE 60 À LA UNE

Nos résultats tions de 2006), normal (tour de

décideront-ils les bassin supérieur, soit 47 %) et
LA HALLE PROMOD ZARA
fort (tour de bassin supérieur BON
102,2 cm 104,4 cm 98,9 cm fabricants à trouver de plus de 8 cm, soit 40 % des À SAVOIR
81,4 cm 86,2 cm 82,1 cm un accord sur une femmes françaises). La taille
81,6 cm 82,4 cm 86 cm norme mondiale ? dite “commerciale” est, quant à
97 cm 92,4 cm 95,8 cm elle, en principe calculée ainsi : Plus petit après
49,8 cm 48,4 cm 48,6 cm teuse ». Face à une population ½ tour de taille + ½ tour de poi- lavage, ou l’inverse !
occidentale qui a pris quelques trine divisées par 2. Le résultat Après deux lavages et
centimètres et kilos, « on modi- est arrondi à l’entier pair le plus séchages, le chemisier
KIABI LA HALLE ZARA fie le patronage, on décroche proche. Par exemple : 90 de tour de La Halle a perdu 1,3 cm
102,2 cm 103,7 cm 102,5 cm d’un cran, mais on affiche la de poitrine associé à 65 de tour aux manches et 2 cm de tour
80,8 cm 84,5 cm 82,2 cm même taille ». Ce qui aboutit aux de taille donnent une valeur de de poitrine ! Le jean femme
88,6 cm 87 cm 87,6 cm aberrations décrites plus haut. 38,75, ce qui équivaut à la taille Etam a perdu 2 cm aux
106 cm 112,6 cm 116 cm 38. Mais, le plus souvent, c’est hanches, mais seulement
55,4 cm 55,6 cm 55,6 cm UNE NORME UNIQUE le tour du cou qui fixe la taille 0,8 cm pour le tour de cuisse.
DÉBATTUE DEPUIS 30 ANS des vêtements hauts. La taille Cinq des huit chemises homme
Ce genre de tripatouillage à américaine correspond d’ail- ont rétréci sensiblement
le Portugais et le Hollandais. » échelle industrielle est favorisé leurs à cette dernière mesure : après deux lavages, le modèle
La vérité oblige à dire que les par l’absence totale de règles S pour 37-38, M pour un tour de Jules a perdu 3 cm
Français(es) ont plus grossi que de concordance des tailles. Les de cou 39-40, L pour 41-42, XL à la poitrine, et 2,6 cm
grandi, si bien que les vrais pro- tables de conversion ne sont pour 43-44. Tout cela est compli- à la carrure… Mais l’effet
blèmes se situent au niveau du publiées qu’à titre indicatif. qué, et n’a pas grand sens pour inverse existe aussi :
tour de taille. En France, les normes déter- les clients, comme le montre le pantalon femme de
« Avec l’élasthanne, ils donnent minent juste la façon de prendre notre étude. Camaïeu a gagné 2,2 cm
une pichenette discrète, mais on les mesures. Qui aboutissent à Les discussions sur une éven- en tour de taille ! Quant au
reste à la même taille… » Com- des façons différentes d’expri- tuelle norme unique reconnue modèle de Kiabi, il parvient
mercialement, il est en effet mal- mer les tailles. La “conforma- partout durent depuis trente à réduire de quelques
venu pour une marque d’afficher tion” classe, par exemple, les ans, mais les fabricants n’en millimètres en longueur
la vraie taille, un peu plus grande personnes en fonction de leur veulent pas. « Harmoniser le et à gonfler dans les largeurs.
que ce que pense la cliente, morphologie. Pour les femmes, “sizing”, cela dénaturerait le
« il faut habiller la femme en lui on compte trois groupes : athlé- style », confirme notre styliste.
faisant croire qu’elle taille en tique, caractérisé par un tour de Face à cette pantalonnade, il
dessous », observe Patrick Robi- bassin inférieur au tour de poi- faudrait pourtant se mettre
net. Cette tendance a un nom, trine (13 % des femmes, selon la d’accord autour d’une table
la “vanity size” ou « taille flat- dernière campagne de mensura- internationale des tailles. Mais
convaincre les géants de la mode
est une autre paire de manches.
Au vu de nos résultats, peut-être
ETAM GAP KIABI LA HALLE PROMOD ZARA retourneront-ils leur veste ?
60,5 cm 61,5 cm 62,3 cm 60,8 cm 61,5 cm 54,5 cm* LIONEL MAUGAIN

68,8 cm 67,7 cm 74 cm 66,3 cm 67 cm 66 cm

37,5 cm 38,4 cm 37,5 cm 35 cm 35,5 cm 42,3 cm*
99 cm 92 cm 99 cm 90 cm 97 cm 102 cm
RETROUVEZ CETTE ENQUÊTE
100 cm 82 cm 97 cm 87 cm 103 cm 104 cm
LE MARDI 5 JANVIER 2016 DANS

GAP H&M JULES KIABI LA HALLE ZARA

THINKSTOCK – FOTOLIA

68,7 cm 67 cm 66,5 cm 68 cm 67 cm 68 cm Présentée par MAYA LAUQUÉ

79,2 cm 81 cm 78 cm 80 cm 78,5 cm 82 cm et THOMAS ISLE du lundi
au vendredi à 11 h 45 en direct
48 cm 48 cm 46 cm 45 cm 47 cm 46,7 cm
120 cm 118 cm 114 cm 117 cm 115,4 cm 114,6 cm sur France z
112 cm 110,8 cm 105 cm 114 cm 111 cm 106 cm
et de la carrure (manche raglan). Ces mesures ne sont pas comparables avec les autres chemisiers.

60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016 / 17

 Dossier
Quelle complémentaire
L santé choisir ?
LE PETIT JOURNA p. 22

ALIMENTATION
& SANTÉ

BON IR
O
À AV
S
Prévention

Alimentation et cancer, Quelques

règles à suivre

le bon équilibre
Voici un exemple
d’alimentation
“anticancer” : un fruit
frais ou sec aux trois
Après que la viande rouge a été pointée comme facteur de risque repas, deux portions
de cancer, certains ne savent plus à quel saint alimentaire se vouer. de légumes au
Toutefois, iI ne faut pas oublier que tout est question de quantité déjeuner et au dîner,
et que notre assiette recèle aussi des aliments protecteurs. environ 60 g
de céréales complètes,
2 cuillères à soupe

F
in octobre, l’Organisation mondiale de la santé
(OMS) classait “cancérogène” la consommation
de viande transformée (charcuterie, viande en
conserve, préparations et sauces à base de viande), et
“cancérogène probable” la consommation de viande
rouge, en particulier sur les cancers colorectaux.
« Globalement, il est recommandé de ne pas dépasser
deux portions de viande rouge et 50 grammes de
charcuterie par semaine », nuance Marie-Christine
Boutron, de l’Institut Gustave-Roussy (Villejuif).
Quant à la viande de volaille non transformée,
elle n’est pas problématique.
l’Institut national du cancer (Inca) met en garde d’huile d’olive
contre l’abus de sel et d’aliments salés, afin de quotidiennes et
réduire le risque de cancer de l’estomac. du poisson deux
À l’inverse, il existe des aliments protecteurs. En fois par semaine. En
témoignent les résultats des méta-analyses, menées revanche, il faut limiter
par les experts du World Cancer Research Fund la consommation
(WCRF) et de l’Institut américain pour la recherche d’acides gras saturés
sur le cancer, références dans ce domaine : manger (notamment dans
des fruits et légumes réduirait le risque de cancers les viandes rouges :
de la bouche, du pharynx, du larynx, de l’œsophage, pas plus de 500 g
de l’estomac, des poumons et du sein. Leur effet pro- par semaine).
tecteur serait lié à leur teneur en certains composés
comme les pigments et surtout les fibres, capables
FOTOLIA – THINKSTOCK

ÉVITER LES EXCÈS DE SEL ET D’ALCOOL
Les produits carnés ne sont toutefois pas seuls
en cause dans notre assiette. Outre les boissons
alcoolisées, qui augmentent le risque de survenue
de plusieurs cancers du système digestif et du sein,
d’agir sur des mécanismes potentiellement protec-
teurs contre le cancer. De plus, faibles en calories,
les fruits et légumes aident à maintenir un poids
corporel normal et à prévenir le surpoids et l’obésité,
autres facteurs de risque. PATRICIA CHAIROPOULOS

18 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016

 ALIMENTATION & SANTÉ LE PETIT JOURNAL

L’hypnose reconnue EN BREF

Lors d’une anesthésie ou pour limiter PRÉVENTION plus modeste sur
les symptômes digestifs du côlon irritable, IVG, un nouveau la réduction des
recourir à l’hypnose peut présenter un numéro Vert pesticides dans
intérêt, selon une étude de l’Institut national 0800 08 11 11, c’est l’agriculture : de
le nouveau numéro 25 % d’ici à 2020
de la santé et de la recherche médicale. gratuit lancé par (contre 50 % pour
En revanche, les données manquent pour juger le ministère de la 2018 avec Ecophyto 1)
de son efficacité dans d’autres applications Santé. Il s’agit de et de 50 % pour 2025.
(sevrage tabagique, soins dentaires…). répondre à toutes
les questions sur la GÉNÉTIQUE
sexualité, les moyens Des OGM non
PRO de contraception et homologués
DU MDUIT l’interruption volon- Parmi les maïs
Sevrage tabagique OIS taire de grossesse. OGM commercialisés

Le patch nicotinique
Des professionnels en Europe pour
répondent du mardi l’alimentation
au samedi de 9 h humaine, certains
Parmi les moyens de sevrage tabagique reconnus, à 20 h et le lundi venant de la firme
le patch nicotinique est l’un des plus courants. de 9 h à 22 h. Syngenta ne
correspondent pas
C’EST QUOI ? Dispositif d’aide à aussi des effets indésirables (maux POLLUTION aux maïs ayant reçu
l’arrêt du tabac, le patch nicotinique de tête, nausées, palpitations…). À ceux qui l’homologation
bénéficie du statut de médicament. Mais il s’agit surtout de « troubles habitent près de la Commission
Une fois collé sur la peau, ce timbre bénins et acceptables, connus des d’un pressing… européenne.
diffuse dans l’organisme sa nicotine fumeurs », juge la revue pharma- Du fait de sa toxicité,
débarrassée des autres molécules ceutique indépendante Prescrire le perchloréthylène,
toxiques de la cigarette. « Quand dans une étude récente. Le patch solvant utilisé
on inhale une cigarette, la nicotine peut aussi engendrer des réactions dans les pressings
diffuse très vite. D’où un véritable cutanées locales. Pour les prévenir, traditionnels, sera
effet shoot. Avec le patch, il y a une il est recommandé de ne pas le à terme interdit.
libération progressive et continue de coller toujours au même endroit ou En attendant, En cause, des
la nicotine », décrit Nadia Lalhou, de changer de marque. le ministère de séquences géné-
directrice scientifique de Tabac info l’Environnement tiques modifiées.
service. Les patchs nicotiniques COMBIEN ÇA COÛTE ? À l’uni- propose d’en mesurer De quoi s’interroger
sont vendus sous différents do- té, un patch nicotinique coûte en la concentration sur l’évaluation
sages, pour une application durant moyenne entre 1,5 et 2 €. Sur pres- dans les logements des risques menée
16 ou 24 heures. cription médicale, l’Assurance mala- situés à proximité par l’Agence
Si le patch est sous-dosé, le die rembourse 50 € par an (150 € d’un pressing. Vous européenne de
manque de nicotine peut se faire pour certaines populations). Cer- pouvez envoyer votre la sécurité alimen-
ressentir (coups de blues, irrita- taines complémentaires santé pro- demande par mail : taire (EFSA), qui
bilité…). Les posent aussi des prises en charge. à pressing.driee@ est fondée quasi
surdoses developpement- exclusivement sur
provoquent LES ALTERNATIVES. D e s durable.gouv.fr les données fournies
gommes à mâcher, comprimés à par les fabricants…
sucer, sprays buccaux et inhaleurs ENVIRONNEMENT
peuvent être associés au patch Moins de
pour affiner le dosage de la nicotine. pesticides dans
l y a aussi la cigarette électro- les champs ?
nique, mais elle ne bénéficie pas Le plan Ecophyto 2
du statut de substitut est arrivé. Suite
nicotinique.V. N’S. à l’échec du premier
plan, le nouveau
calendrier se montre
z
60 MILLIONS D SOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016 / 19
LE PETIT JOURNAL ALIMENTATION & SANTÉ

Traitements
BON IR
Seniors, doucement À SAV
O

avec les médicaments ! Attention aux

benzodiazépines
Les anxiolytiques
Chutes, hospitalisations, effets indésirables divers… chez les seniors, le risque et autres
d’accidents de santé augmente avec le nombre de médicaments consommés. antidépresseurs,
notamment les
benzodiazépines,
chutes, voire une augmentation de la mortalité ». figurent parmi
Pour les résidents d’établissements d’hébergement les plus couramment
pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), la prescrits aux
prescription de médicaments atteint en moyenne résidents des Ehpad.
sept molécules par jour et par personne, d’après un Or l’Agence du
autre rapport publié en 2013. Or le risque d’effets médicament rappelle
indésirables augmente avec le nombre de médica- que, chez le sujet âgé,
ments administrés. la consommation de
benzodiazépines peut
RISQUES DÉMULTIPLIÉS AVEC L’ÂGE favoriser les chutes et
Avec l’âge, l’altération d’un certain nombre de fonc- perturber la mémoire.
tions physiologiques (cardiaque, digestive, hépa- Certaines études
tique, rénale, etc.) peut également perturber la bonne suggèrent même
assimilation des médicaments. De plus, notamment un lien potentiel

P
arce qu’elles souffrent souvent de pathologies
multiples, il est courant que les personnes très
âgées prennent plusieurs traitements médica-
menteux. On parle de polymédication.
Selon plusieurs études relayées dans un récent rap-
port de l’Institut de recherche et documentation en
économie de santé, « il existe une association signi-
ficative entre polymédication et survenue d’effets
indésirables, d’interactions médicamenteuses, de
quand les capacités cognitives sont diminuées, le avec la survenue
suivi de traitements complexes s’avère de plus en d’une démence.
plus difficile et le risque d’erreurs dans la prise de
médicaments est majoré.
Enfin, les personnes âgées peuvent être victimes
de médicaments dont l’indication est discutable,
inappropriée au vu de leur âge, de leur situation de
santé ou des traitements qu’elles suivent déjà.
VICTOIRE N’SONDÉ

VU/LU Cosmétiques
POUR VOUS
De l’huile de soja sans
Radioscopie sans tabou
de notre assiette hormones végétales
Dans les premiers chapitres,
cet expert des lipides revisite les Le soja fabrique naturellement des isoflavones, hormones végétales
grands principes de l’alimentation, susceptibles de perturber le système endocrinien humain. C’est pourquoi
THINKSTOCK – DR – DR/DAYBYDAY

et conforte notre statut d’omnivore envers et contre tous
les régimes en vogue. Si l’auteur n’hésite pas à égratigner
des recommandations officielles – les fameux “cinq fruits
et légumes par jour” –, il évacue un peu rapidement certains
sujets d’actualité comme le rôle du microbiote, les bactéries
intestinales. Mais, au final, le grand mérite de ce livre est de
parvenir à “réveiller” le bon mangeur qui sommeille en nous.
Coup de pied dans le plat, Philippe Legrand, Ed. Marabout, 250 pages, 19,90 €.
«60» pénalise les produits qui incorporent des ingrédients dérivés du soja.
Ainsi, dans notre dossier Chassez les molécules toxiques (n° 508, octobre
2015), la crème sorbet hydratante Vinosource, de Caudalie, est-elle notée
juste “acceptable”. Dans un courrier, Caudalie objecte que son huile de
soja ne contient pas d’isoflavones, attestation à l’appui. C’est entendu.
Dommage qu’elle ne le mentionne pas sur l’étiquette de sa crème pour le
visage. D’abord, parce que son produit aurait été jugé “très bon” par notre
expert. Surtout, pour éclairer le consommateur dans son choix.V. N’S.

20 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016


QUESTION NUTRITION
Dr Catherine Quéquet
I Membre de la Société française d’allergologie
Une allergie,
dure-t-elle
toute la vie ?
Oui, la plupart du temps. Concernant les allergies
dites immédiates qui touchent des personnes
qui ont une prédisposition génétique à l’allergie –
c’est-à-dire les allergies respiratoires et les allergies
alimentaires –, non seulement elles sont persistantes
mais, de plus, elles s’aggravent au fur et à mesure
du contact avec l’allergène. Seules les allergies
alimentaires au lait de vache et à l’œuf chez le jeune
enfant vont généralement disparaître avec l’âge.
Depuis peu, chez l’enfant surtout, on peut aussi
induire progressivement une tolérance à certains
allergènes alimentaires, par exemple l’arachide.
Mais on manque de recul pour parler de guérison.
Chez l’adulte, on pratique des désensibilisations
aux allergies respiratoires. En revanche, pour
les allergies dites retardées – c’est-à-dire les allergies
de contact (au nickel, à des cosmétiques, etc.) –,
il n’y a pas de désensibilisation possible. Heureusement,
ces allergies sont généralement moins graves. France, les boutiques proposent quelques centaines de
Nutrition
Ne vous fiez pas
à la couleur de l’œuf
La tradition se niche même
dans la couleur des coquilles
d’œufs. Alors qu’en France, les
œufs roux dominent le marché,
l’Allemagne et les pays anglo-
saxons ne jurent que par l’œuf
blanc. Or celui-ci fait une timide
apparition dans nos rayons,
porté par une “mode” des ali-
ments oubliés. Obtenir une coquille blanche vient non pas de l’alimentation
de la poule, mais de sa race. Ainsi, certaines races de poules traditionnelles
françaises pondent des œufs à coquille blanche, c’est-à-dire dénuée de
pigment. Originaire d’Italie et excellente pondeuse, c’est toutefois la poule
Leghorn qui fournit tous les pays amateurs d’œufs blancs.
Reste qu’hormis la teinte, rien ne distingue un œuf d’un autre. Le goût comme
la valeur nutritionnelle sont identiques. Tout au plus la couleur du jaune peut
varier selon l’alimentation de la poule et ce, quelle que soit sa race.P. C.
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016
ALIMENTATION & SANTÉ LE PETIT JOURNAL
Environnement
Acheter en vrac
Outre qu’ils sont très souvent inutiles, les emballages
alimentaires génèrent beaucoup de déchets. Sans
compter qu’ils incitent les consommateurs à acheter plus
que de besoin : rien de tel pour accroître le gaspillage et
de fait, nuire à l’environnement. Une bonne solution est
d’acheter ses aliments en vrac, d’autant qu’ils coûtent en
moyenne 15 à 30 % moins cher.
Certaines enseignes jouent le vrac à 100 %, invitant les
clients à se déplacer avec leurs propres contenants. Tel est
le pari de Day by day, première chaîne française d’épicerie
en vrac lancée en 2013. Installées en province et en Île-de-
produits du quotidien, allant des fruits et légumes au café
en passant par les céréales et les produits ménagers. Dans
la capitale, où le prix du mètre carré s’accorde mal avec ce
type d’installation – pour un même nombre de références,
les produits en vrac occupent beaucoup plus de place que
leurs homologues emballés – l’enseigne Biocoop a ouvert
la danse avec un espace éphémère « pour tester en condi-
tions réelles des dispositifs de “vrac & sans emballage” »,
explique le gérant Olivier Draut. Mais tous les aliments ne
s’y prêtent pas, notamment à cause de leur fragilité, comme
les jus de fruits ou le lait.P. C.
du budget des
Français étaient, en
2014, consacrés à l’alimentation
contre 35 % en 1960, selon une
étude de l’Insee. De plus, notre
panier a vu la part de la viande
et des fruits et légumes diminuer
au profit des plats préparés,
des produits transformés et z
des boissons non alcoolisées.
/ 21
DOSSIER ALIMENTATION & SANTÉ

ASSURANCES

COMPLÉMENTAI
Tout ce qui va cha
L’accès à une complémentaire santé doit être proposé à tous
les salariés à partir du 1er janvier. Et des contrats “responsables”
se mettent progressivement en place. Nos analyses et notre comparatif.

U
ne complémentaire santé de qualité tants remboursés pour des soins onéreux prise mis en place en ce début d’année.
pour tous les Français : c’est l’objec- comme les lunettes de vue ou les dépasse- Mais, d’ici à 2018, la réforme va s’étendre

ROMMA/FOTOLIA
tif qu’avait fixé François Hollande ments d’honoraires des médecins spécia- à l’ensemble des contrats de complémen-
au début de son quinquennat. Étape listes. Les nouvelles règles régissant les taires santé souscrits via les entreprises
majeure de ce projet, le 1er janvier 2016 contrats responsables s’appliquent d’ores ou individuellement… avec un impact
voit la généralisation de cette couverture et déjà aux nouveaux contrats d’entre- sur l’ensemble des assurés sociaux.
complémentaire à tous les salariés du
secteur privé.
Conformément à l’Accord national inter-
professionnel (Ani), transposé par la
loi du 14 juin 2013 relative à la sécu-
risation de l’emploi, toutes les entre-
prises, y compris les plus petites,
doivent désormais proposer une
assurance santé collective à l’en-
semble de leurs salariés. Au-delà de
l’effet d’annonce, ce n’est toutefois
pas un big-bang. Ne serait-ce que
parce que l’immense majorité de
la population (autour de 95 %, selon
plusieurs études) bénéficiait déjà
d’une complémentaire santé, col-
lective ou individuelle.

DES CONTRATS RESPONSABLES

POUR LIMITER LES COÛTS
Parallèlement à l’Ani, une autre
réforme, qui fait évoluer ce que
l’on appelle les contrats “respon-
sables”, entre progressivement
en vigueur (décret n° 2014-1374
du 18 novembre 2014). Pour que
ces contrats continuent à profiter
d’une fiscalité avantageuse, les
assureurs devront limiter les mon-

22 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016


RES SANTÉ
nger
ES Une couverture
POUR L
financée à 50 %
SALARIÉS
par l’employeur
Le dispositif Ani de généralisation de la
complémentaire santé peut être perçu
comme une atteinte à la liberté indivi-
duelle, car l’adhésion est obligatoire et
prévoit peu de dispenses. Au moment de
sa mise en place, les salariés en contrat
à durée indéterminée (CDI) à temps plein
peuvent toutefois y renoncer, notamment
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016
si la complémentaire santé résulte d’une
décision unilatérale de l’employeur (et si
l’accord d’entreprise prévoit la possibi-
lité de cette dispense), ou s’ils sont déjà
couverts par le contrat collectif de leur
conjoint. Mais cette mesure présente
un avantage majeur : l’employeur prend
en charge, au minimum, la moitié de
la cotisation mensuelle. Et, selon les
contrats, le salarié comme l’ensemble de
sa famille peuvent être couverts.
SALARIÉS EN CDI L’ATOUT DE LA
MUTUALISATION DES RISQUES
Du fait de la part réglée par l’em-
ployeur, et parce que la majorité des
salariésdel’entrepriseparticipentau
financement, le rapport qualité/prix
reste imbattable pour le salarié. De plus,
pour l’ensemble des soins (consultations
médicales, hospitalisation, lunettes
de vue…), la loi oblige l’employeur
à garantir un niveau de rembour-
sement minimal (voir tableau
pages 26-27). Sauf que, ce niveau
de remboursement étant faible,
les salariés dont les entreprises se
contentent de proposer un contrat
basique disposent d’une complé-
mentaire santé peu protectrice.
La CFDT a mené une étude auprès de
26 branches professionnelles qui ont
signé un accord dans des secteurs très
divers (métallurgie, banques, etc.), soit
un total de 4 millions de salariés. « Notre
étude fait un peu mentir les informations
ALIMENTATION & SANTÉ DOSSIER
Glossaire
Les mots
pour le dire
Tarif de base, ticket modérateur,
frais réels : petit récapitulatif
des expressions à connaître.
• COMPLÉMENTAIRE SANTÉ.
On utilise à tort le terme “mutuelle”
pour désigner les complémentaires
santé, ces assurances qui viennent
compléter la prise en charge par
l’Assurance maladie. Elles sont
proposées par trois types d’orga-
nismes : des mutuelles régies par
le code de la mutualité, des assureurs
et des institutions de prévoyance.
• TARIF DE BASE DE LA SÉCU-
RITÉ SOCIALE, également appelé
base de remboursement (BR),
ou tarif de référence (TR). Pour les
actes pris en charge, l’Assurance
maladie fixe un tarif qui servira de base
au calcul de son remboursement.
Problème : les tarifs de certains soins,
comme l’optique, sont déconnectés
de ceux réellement pratiqués par
les professionnels de santé.
• TICKET MODÉRATEUR. L’Assu-
rance maladie rembourse 60 ou 70 %
(80 % à l’hôpital) du tarif de référence.
Les 40 %, 30 % (ou 20 %) restants
correspondent au ticket modérateur.
Cette part, à la charge de l’assuré,
peut être couverte par la complémen-
taire santé. Chez un généraliste qui
ne pratique pas de dépassements
d’honoraires (secteur 1), le coût de
la consultation correspond au tarif
de référence, soit 23 €. L’Assurance
maladie rembourse 15,10 €, (70 %
du tarif de référence, incluant 1 €
de participation forfaitaire). Le ticket
modérateur sera donc de 7,90 €.
• FRAIS RÉELS (FR) ou dépense
engagée. C’est la somme payée
par l’assuré, avant rembour-
sement par l’Assurance
maladie et, le cas échéant,
par sa complémentaire. z
/ 23
DOSSIER ALIMENTATION & SANTÉ
qui circulent selon lesquelles les branches
choisissent des garanties a minima »,
se réjouit Dominique Drouet, secrétaire
confédérale. Il est trop tôt pour savoir si le
constat du syndicat peut être généralisé.
Mais dans le cas contraire, la promesse
du gouvernement d’une « mutuelle pour
tous de qualité » ne serait pas tenue.
CDD ET TEMPS PARTIEL
ADHÉRER PEUT VALOIR LE COUP
LessalariésenCDDouenmissionpourau
moins douze mois ne sont pas contraints
de souscrire… s’ils peuvent justifier d’une
complémentaire santé individuelle propo-
santlemêmetypedegaranties.Maisdans
ce cas, ils risquent alors de payer plus cher
pour une protection santé comparable.
Les salariés en CDI à temps partiel ne
sontpasnonplusobligés d’adhérer,sicela
les amène à s’acquitter d’un montant au
ES
POUR L
Une complémentaire
S
NON-SALARIÉ
entièrement à la
charge de l’assuré
Ceux qui souhaitent disposer d’une com-
plémentaire santé mais qui ne peuvent
pas profiter d’un contrat collectif n’ont
pas le choix : ils doivent se couvrir à titre
individuel. Faute de moyens, parfois aussi
d’informations sur les aides accordées,
nombreux sont ceux qui doivent pourtant
y renoncer. Le phénomène touche surtout
les plus âgés, les plus jeunes, les plus
malades paradoxalement, et les plus pré-
caires, confirme une étude de l’Institut de
recherche et documentation en économie
de la santé publiée en mai 2015.
24 /
moins égal à 10 % de leur rémunération
brute. Pour les mêmes raisons que les
CDD, adhérer au contrat d’entreprise peut
néanmoins présenter un intérêt, même si
cela pèse sur le budget personnel.
CDI DÉJÀ COUVERTS COUP DE
RABOT SUR LES SOINS COÛTEUX
Les salariés déjà couverts par une complé-
mentaire santé collective avant le 1er avril
2015 ne sont pas concernés par l’échéance
du 1er janvier 2016. Pour eux, c’est le vent
de la réforme des contrats responsables
qui va souffler et qui risque, dans cer-
tains cas, de contraindre les assureurs
à modifier leurs contrats. Dans la ligne
de mire : les contrats qui remboursent
très généreusement les dépassements
d’honoraires et les lunettes, avec, comme
arme de dissuasion, la mise en place de
plafonds de remboursements. LA TENTATION DU RENONCEMENT
SENIORS VERS UNE FLAMBÉE
DES COTISATIONS ?
Avec l’âge, les besoins de santé vont crois-
sant et les frais à engager pour se soigner
aussi. Résultat : les seniors paient plus
cher leurs cotisations de complémen-
taire santé. Pour eux, l’addition pourrait
encore augmenter puisque, désormais,
la mutualisation des risques des retrai-
tés ne se fait quasiment plus avec les
actifs qui sont couverts, de leur côté,
par des contrats collectifs. Pour tenter
d’éviter cet écueil, dans le cadre du pro-
jet de loi de financement de la Sécurité
sociale pour l’année 2016, le gouverne-
ment avait proposé de lancer un appel
d’offres afin de sélectionner des contrats
destinés aux personnes âgées sur la
base de leur rapport qualité/prix. Une
proposition qui a fait l’unanimité… contre
elle. « Cette nouvelle segmentation est
un coup porté aux principes de solida-
rité et de mutualisation entre assurés.
Elle porte en elle la sélection des risques
et sera source de nouvelles exclusions
au sein de la population des retraités
elle-même », a fustigé, par exemple, la
Mutualité française dans un communi-
qué. Depuis, le gouvernement a révisé
sa copie et opté pour une labellisation
des contrats seniors (voir page 30).
CHÔMEURS ET INACTIFS
S’ils ne sont pas couverts par le contrat
de leur conjoint et s’ils ne sont pas non
plus éligibles aux dispositifs d’État
d’aide à l’acquisition d’une complémen-
taire santé (la CMU-C gratuite et l’aide à
la complémentaire santé, voir page 31),
les inactifs dans la force de l’âge peuvent
être tentés de ne pas cotiser à une com-
plémentaire santé, vu l’engagement
financier. Mieux vaut quand même y
réfléchir à deux fois.
Même si l’on est jeune et en bonne santé,
il peut s’avérer judicieux de souscrire
à une complémentaire santé basique,
ne serait-ce que pour amortir le forfait
journalier en cas d’hospitalisation pro-
longée, lequel n’est pas pris en charge par
l’Assurance maladie. Précisons que, dans
le cadre de l’accord Ani, les chômeurs
indemnisés bénéficient à titre gratuit
de la complémentaire santé d’entreprise
pendant douze mois au maximum.
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016

Une réforme en cours
Nouveaux contrats responsables :
ce qui va changer pour l’assuré
Une plus grande maîtrise des
coûts en optique et chez les spécia-
listes : c’est l’objectif de la réforme
des contrats responsables. Avec
le risque, pour certains salariés,
d’être moins bien remboursés.
Dès maintenant, pour les nouveaux contrats
mis en place avec la généralisation des
complémentaires santé d’entreprise, et au
plus tard le 31 décembre 2017 pour les
autres, tous les contrats de complémentaires
santé devront remplir les critères des nou-
veaux contrats responsables, du moins s’ils
veulent continuer à profiter d’une fiscalité
plus avantageuse. À travers cette réforme,
l’objectif du gouvernement est clair. Il s’agit
de « réguler les dépassements d’hono-
raires » et d’« agir sur les prix de l’optique »
(circulaire du 30 janvier 2015), en partant du
principe que les niveaux de remboursements
élevés entretiennent la cherté des prix.
ANNETT SEIDLER/FOTOLIA – GARO/PHANIE
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N°511 / JANVIER 2016
Achat de lunettes de vue
TYPE D’ÉQUIPEMENT*
Monture avec les verres les plus simples
Monture avec un ou deux verres complexes*
* Des planchers et plafonds intermédiaires sont prévus en fonction du niveau de correction des verres.
Consultation d’un médecin spécialiste
MINIMUM REMBOURSÉ
Médecin ayant adhéré au CAS
Médecins n’ayant pas adhéré au CAS
* Plancher maximal abaissé à 46 € à partir de 2017. Si le contrat prévoit un plancher pour les médecins signataires
du CAS, celui fixé pour les médecins non signataires devra être inférieur.
On peut cependant regretter que cette
réforme “oublie” les prothèses dentaires et
les audioprothèses.
Un plancher et un plafond
Q de remboursement à respecter
Pour les deux principaux postes de
dépenses de santé visés, la réforme établit
un plancher et un plafond de rembourse-
ment à respecter. En d’autres termes, l’as-
suré aura la garantie de bénéficier systéma-
tiquement d’un minimum de prise en
charge. À l’inverse, il ne sera pas inté-
gralement remboursé si les montants
facturés sont trop élevés. À noter
que les montants indiqués dans
nos tableaux incluent la part
prise en charge par l’Assu-
rance maladie.
ALIMENTATION & SANTÉ DOSSIER
MINIMUM REMBOURSÉ MAXIMUM REMBOURSÉ
50 € 470 €
125 € 850 €
MAXIMUM REMBOURSÉ
28 € Aucun plafond imposé
23 € 51,75 €*
En optique, la marge de
Q manœuvre reste confortable
En optique, les planchers et plafonds sont
fixés pour un équipement complet compre-
nant la paire de verres et la monture, sachant
que le forfait remboursé pour la monture ne
doit pas dépasser 150 €. Par rapport aux
prix constatés, les plafonds fixés par le gou-
vernement laissent une belle marge de
manœuvre aux opticiens. À noter que, sauf
évolution de la vue (ou pour les mineurs),
l’assuré ne pourra se faire rembourser qu’un
équipement complet tous les deux ans.
Coup de rabot limité pour
Q les dépassements d’honoraires
Pour une consultation chez un spécialiste,
la réforme distingue les médecins qui ad-
hèrent ou non à un “contrat d’accès aux
soins” (CAS). Les médecins adhérents
s’engagent à facturer leurs honoraires « avec
des dépassements maîtrisés ».
En contrepartie, ils bénéficient d’une
prise en charge partielle de leurs coti-
sations sociales. Mais en n’imposant
pas à ces médecins un plafond à ne
pas dépasser, la réforme est en
contradiction avec les objectifs affichés.
À noter que sur www.ameli-direct.fr,
il est possible de savoir si un médecin
est signataire du CAS.
z
/ 25
DOSSIER ALIMENTATION & SANTÉ

SALARIÉS

Évaluez
les contrats
d’entreprise
Si tous les salariés ont droit à une complémentaire santé,
les garanties et les cotisations sont très variables selon les
contrats et les entreprises. Nous avons comparé les contrats
de cinq grands organismes, représentatifs du secteur.

Formule
de base Formules

Q
uelles garanties apportent les TOUS ASSUREURS AG2R AXA
contrats collectifs, désormais Panier de soins Ani Formule 6 Formule medium
obligatoires dans toutes les entre-
prises ? Peut-on se contenter des offres de Cotisation mensuelle(1) Paris : 49,45 € à Paris : 153,02€ Paris : 165,47 €
base (le panier Ani – pour Accord national Salariés et employeurs 68,79 €. Bordeaux : Bordeaux : 144,53 € Bordeaux : 143,60 €
43,11 € à 66,92 €
interprofessionnel), ou faut-il se battre
Niveaux de prise en charge pour une consultation de spécialiste (en pourcentage du tarif sécu)
pour une meilleure couverture ? Nous
avons décrypté les contrats standard de Adhérent au contrat d’accès aux soins (CAS) 100 % 200 % 270 %
cinq grands acteurs du secteur, mutuelles, Non adhérent au CAS, secteur 2 100 % 150 % 225 %
assureurs privés et institutions de pré- Niveaux de prise en charge optique (le remboursement de la monture est limité à 150 € )
voyance. Les niveaux de prise en charge Verres simples + monture 100 € 300 € 220 €
que nous présentons ne valent que pour
les contrats étudiés. Mais, votre propre
contrat d’entreprise en main, vous pouvez Niveaux de prise en charge dentaire (en pourcentage du tarif sécu)
appliquer la même méthodologie pour Prothèse dentaire 125 % 125 % + 250 € 160 % (+80 %
évaluer vos restes à charge – ce qu’il restera par dent visible)
Orthodontie (traitement actif/semestre) 125 % 125 % + 300 € 200 %
DÉPENSES RESTANT À LA CHARGE DE L’ASSURÉ : NOS SIMULATIONS
Consultation opthalmologiste CAS à 47 € 20 € 1€ 1€
Consultation ophtalmologiste non CAS à 47 € 25 € 13,50 € 1€
EAUX
LIRE NOS TABL Lunettes (monture 135 € + 2 verres 170 € 0€ 50,07 €
POUR ndent spo
unifocaux 145 €, code LPP : 2284527)
rf aits corre ment,
QLes fo mbourse Remise affichée chez les opticiens partenaires De -20 % à -25 % En moyenne -40 %
e s p la fo nds de re dé passant (réseau de soins) – sur le prix des verres sur prix des verres,
àd
n t re m b oursé ne -15 % sur monture
le monta ls.
s frais rée ursement sont
jamais le e re m bo Couronne dentaire à 550 € (SPR50) 415,63 € 165,63 € 378 €
ux d rifs
QLes ta ge des ta (dent non visible)
b li s e n pource ta rance maladie.
n
Orthodontie Paris : 963 €(2)/Bordeaux : 575 €(2) 721,13 €/333,13 € 421,13 €/33,13 € 576 €/188 €
éta Assu
nce de l’ ent
de référe à c h arge inclu Avantages dentistes et orthodontistes Jusqu’à -15 % sur
s te s 1 €.
QLes re itaire e
d – – les couronnes chez
a rt ic ip a tion forfa
la p les partenaires
(1) Au moins 50 % pris en charge par l’employeur. (2) Par semestre.

26 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016

 ALIMENTATION & SANTÉ DOSSIER
LE PROF
IL
Q Deux
conjoints
avec deu âgés de
x enfants 40 ans compter les versions personnalisables,
Q La fam de moins
ille bénéfi de 16 an
s.
pour booster les remboursements de tel
complém cie d’une
entaire s ou tel poste de dépenses, ou les contrats
entrepris an té pour les
es de 5 à spécifiquement élaborés pour les travail-
l’employe 60 salarié
ur d’un d s que leurs indépendants.
en place es paren
dans le c ts a mis
national in adre de l’
terprofes Accord DES SIMULATIONS À PARTIR
sionnel (A
ni). DES DÉPENSES RÉELLES
Pour évaluer des niveaux de prise en
charge comparables, nous avons retenu
deux formules : un contrat de milieu
à régler après remboursement par l’Assu- de gamme et un haut de gamme. Nous
rance maladie et la complémentaire santé. nous sommes focalisés sur les soins qui
En moyenne, les assureurs que nous occasionnent les plus gros restes à charge
avons sollicités proposent chacun six et qui permettent de mesurer le rap-
contrats standard aux entreprises, sans port qualité/prix de la couverture santé.

milieu de gamme Formules haut de gamme

MACIF MALAKOFF MATMUT AG2R AXA MACIF MALAKOFF MATMUT
Formule médiane MÉDÉRIC Niveau 3 Formule 10 Formule bien-être Formule étendue MÉDÉRIC NIVEAU 5
PEPS EA 3 R PEPS EA 6 R
Paris : 101,31 € Paris : 123,31 € Paris ou Bordeaux : Paris : 203,37 € Paris : 273,25 € Paris : 136,47 € Paris : 181,96 € Paris ou Bordeaux :
Bordeaux : 92,51 € Bordeaux : 107,46 € 117,18 € Bordeaux : 192,07 € Bordeaux : Bordeaux : 124,61 € Bordeaux :158,18 € 141,79 €
227,61 €

125 % 190 % 150 % 250 % 470 % 175 % 370 % 220 %

100 % 150 % 130 % 200 % 225 % 140 % 225 % 200 %

60 €/verre 55 €/verre 65 €/verre 400 € 470 € 90 €/verre 100 €/verre 100 €/verre
Monture : 80 € Monture : 80 € Monture : 80 € Monture : 120 € Monture : 110 € Monture : 125 €

200 % 280 € (+90 € 140 € (+110 € 125 % + 300 € 320 % (+160 % 400 % 400 € (+ 135 € 300 €/ (+100 €
par dent visible) par dent visible) par dent visible) par dent visible) par dent visible)
200 % 350 € 200 € 125 % + 400 € 400 % 400 % 550 € 350 €

13 € 1€ 6€ 1€ 1€ 1€ 1€ 1€
25 € 13,50 € 18,10 € 2€ 1€ 15,80 € 1€ 2€
70,07 € 80,07 € 60,07 € 0€ 0€ 13,30 € 23,30 € 8,30 €
dans réseau : 23,30 € dans réseau : 0€
De -20 % à -25 % Jusqu’à -40 % De -20 % à -25 % En moyenne -40 % De -20 % à -25 % Jusqu’à -40 %
sur le prix des verres sur prix des verres, – sur le prix des verres sur prix des verres, sur le prix des verres sur prix des verres, –
-15 % sur monture -15 % sur monture -15 % sur monture
335 € 194,75 € 334,75 € 115,63 € 206 € 120 € 74,75 € 174,75 €

576 €/188 € 419,50 €/31,50 € 569,50 €/181,50 € 321,13 €/0 € 189 €/0 € 189 €/0 € 219,50 €/0 € 419,50 €/31,50 €
TOCK

Jusqu’à -15 % +40 € en l’absence

– – – – sur les couronnes – de nouvelle prothèse –
chez les partenaires pendant 3 ans z
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016 / 27
DOSSIER ALIMENTATION & SANTÉ

Les tarifs retenus dans nos simulations

correspondent aux prix moyens prati-
qués. Les consultations en secteur 1 (c’est- Pour réduire les dépenses
à-dire sans dépassements d’honoraires),
les soins dentaires de base ou l’hospita-
lisation dans le public sont correctement Optimiser son contrat
pris en charge par tous les assureurs dès
le contrat de base, c’est-à-dire le panier Deux approches permettent d’être encore mieux couvert
de soins Ani. Ils ne sont donc pas détaillés pour ses dépenses : souscrire un contrat supplémentaire,
dans notre tableau. dit “surcomplémentaire”, ou profiter des réseaux de soins.
Le point en six questions/réponses.
DES COÛTS VARIABLES POUR
DES PRESTATIONS ÉQUIVALENTES Pour réduire encore les dépenses frais. Pour toutes les autres, il sera
À niveau de prise en charge comparable, restant à votre charge, en particu- plus avantageux de se contenter
la cotisation varie sensiblement selon lier en optique et pour la pose de de sa complémentaire collective et
l’organisme complémentaire. Ce constat prothèses dentaires, vous pouvez de payer de sa poche les dépenses
est flagrant avec le contrat collectif de souscrire ce que l’on appelle une de santé qu’elle ne rembourse pas.
base que nous présentons à côté des surcomplémentaire, qui viendra
formules milieu et haut de gamme de s’ajouter au contrat complémen- Peut-on souscrire à la
notre panel de complémentaires santé.
Pour les mêmes garanties minimales,
taire de base. Mais vous pouvez
aussi faire appel à des dentistes ou
2 surcomplémentaire auprès
d’une autre mutuelle ?
les écarts de tarifs peuvent dépasser 25 %. opticiens qui ont passé un accord Oui, mais la procédure de rem-
Le détail des tarifs par assureur n’appa- avec la complémentaire santé pour boursement sera plus longue. Si le
raît pas dans le tableau, mais La Macif modérer leurs tarifs, dans le cadre contrat d’entreprise collectif et la
est la plus intéressante, avec une coti- d’un réseau de soins. surcomplémentaire sont souscrits
sation de 50 € par mois à Bordeaux auprès du même établissement,
et 55 € à Paris pour toute la famille. La surcomplémentaire l’Assurance maladie enverra le dos-
Malakoff Méderic est moins chère
(43 € à Bordeaux, 49 € à Paris). Mais
1 peut-elle être payée
par l’employeur ?
sier directement à l’assureur pour
les remboursements complémen-
nous jugeons l’offre moins attractive, Non. La surcomplémentaire est taire et surcomplémentaire.
car le conjoint n’est couvert que s’il est entièrement payée par le salarié, En revanche, si l’adhésion à la sur-
à la charge de l’assuré principal, pas s’il qui souscrit à titre individuel. Atten- complémentaire a été faite auprès
est travailleur salarié ou indépendant. tion, l’addition peut vite être salée. d’un autre assureur, il faudra procé-
Les plus onéreuses sont Axa (62 € à Bor- Un salarié qui réglerait autour de der en deux temps. D’abord attendre
deaux, 69 € à Paris) et la Matmut (67 € 30 € par mois pour un contrat le remboursement effectué par le
dans les deux villes). collectif basique peut être amené premier assureur avec qui l’entre-
à payer autour de 90 € supplé- prise a signé le contrat de complé-
LES COURONNES RESTENT mentaires pour bénéficier, avec mentaire santé collective. Ensuite,
MAL COUVERTES sa famille, de remboursements transmettre soi-même ce premier
Les soins coûteux sont-ils bien rembour- optiques et dentaires correspon- décompte au second assureur pour
sés ? Par rapport au contrat de base Ani, dant à un contrat de milieu de qu’il effectue le remboursement
les contrats de milieu de gamme (dans une gamme. Et jusqu’à 190 € par mois prévu dans le cadre de la surcom-
moindre mesure, pour celui de la Macif) pour des garanties de très haut plémentaire. Allergiques à la pape-
réduisent de manière significative les de gamme ! Dans ce cas précis, il rasse, s’abstenir !
montants restant à la charge de l’assuré s’agit d’une surcomplémentaire
pour les lunettes de vue, comme pour les qui prend également en charge des Peut-on choisir
dépassements d’honoraires chez l’ophtal-
mologiste. Pour les couronnes dentaires,
dépassements d’honoraires ou de la
médecine douce…
3 une surcomplémentaire
ciblée sur les soins
dentaires ou l’optique ?
FOTOLIA – GARO/PHANIE

en revanche, même avec des formules haut Mais à ce niveau de prix, seules
de gamme, les restes à charge demeurent les personnes qui risquent de mul- Oui, certains assureurs offrent
conséquents. Un constat qui pourrait tiplier les soins coûteux sur une cette possibilité. Principal avan-
faire réfléchir l’État quant à l’opportunité même année rentreront dans leurs tage : on évite de doublonner cer-
d’adopter des mesures pour enrayer les
tarifs excessifs en soins dentaires…

28 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016


en payant une surprime… ou pas
taines garanties. En effet, quand on
souscrit à une surcomplémentaire qui
propose des garanties pour l’ensemble
des soins, le risque est grand de payer
une seconde fois pour des soins déjà
correctement pris en charge par son
contrat collectif.
Dans notre panel, AG2R et La Macif ne
proposent que des formules de surcom-
plémentaires sur l’ensemble des soins.
Malakoff Médéric dispose d’offres com-
plètes, mais aussi d’offres spécifiques
“dentaire + optique”. Quant aux for-
mules Axa, elles peuvent cibler l’optique
et le dentaire, mais également d’autres
soins coûteux (dépassements d’hono-
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016
raires, appareillage…). La Matmut, elle,
ne propose pas de surcomplémentaire.
Chez les opticiens et dentistes
4 partenaires, les soins sont-ils
d’aussi bonne qualité ?
Oui, a priori. Dans les réseaux de soins,
les opticiens et dentistes partenaires
s’engagent auprès de l’assureur à faire
des remises – et donc à réduire leurs
marges – sur les prix couramment pra-
tiqués sur les verres, les prothèses den-
taires, etc. Précisons quand même que
le choix de produits, pour les montures
par exemple, peut être plus restreint.
En contrepartie, ils espèrent augmenter
ALIMENTATION & SANTÉ DOSSIER
leur activité, grâce aux flux de clients
envoyés par les assureurs. Mais dans
les conventions passées avec les assu-
reurs, ils s’engagent aussi à suivre les
bonnes pratiques professionnelles.
Certes, il peut y avoir des dérives, mais
pas plus – et plutôt moins – qu’avec des
professionnels non affiliés à un réseau,
et qui pratiquent des prix plus élevés.
Chez un opticien ou
5 un dentiste partenaire,
est-on mieux remboursé ?
Pas forcément. Dans notre étude, seul
Malakoff Médéric pour les contrats col-
lectifs a opté pour cette stratégie. Il rem-
bourse mieux les lunettes si elles sont
achetées auprès d’un de ses opticiens
partenaires. Cet assureur vient aussi
d’ouvrir un réseau dentaire. Au moment
où nous bouclons, nous ne savons pas
encore s’il envisage de mettre également
en place des remboursements différen-
ciés chez les dentistes partenaires.
En conclusion, faut-il
6 privilégier les réseaux de soins
ou les surcomplémentaires ?
Les deux approches ne sont pas for-
cément antagonistes. Si la complé-
mentaire santé d’entreprise dispose
de réseaux de soins – c’est le cas des
cinq organismes de notre panel –,
mieux vaut, dans un premier temps,
se renseigner sur la localisation et
les prestations des opticiens et den-
tistes partenaires. Si les prestations
proposées ne convainquent pas,
il sera toujours temps, ensuite, d’éva-
luer l’intérêt financier de payer une
surcomplémentaire.
z
/ 29
DOSSIER ALIMENTATION & SANTÉ
RETRAITÉS, INDÉPENDANTS, INACTIFS
Les règles d’or
pour bien choisir
Par définition, les retraités, mais aussi les autres inactifs ou les travailleurs
indépendants ne profitent pas d’une complémentaire d’entreprise. Nos conseils
et notre comparatif pour choisir un contrat adapté à chaque situation.
F
aut-il forcément souscrire une com-
plémentaire santé ? Quand il faut
débourser l’ensemble des montants
de cotisations de sa poche (c’est le cas
pour la plupart des personnes qui, malgré
la réforme, ne sont pas couvertes par un
contrat d’entreprise), la question se pose.
Surtout lorsqu’on dispose de revenus
modestes. Une complémentaire santé
individuelle, même basique, se justifie
pourtant à tout âge, ne serait-ce que pour
couvrir le forfait hospitalier, non pris en
charge par l’Assurance maladie. Pour
rappel : il est de 18 € par jour à l’hôpital
public ou en clinique, et de 13,50 € par
jour dans un service psychiatrique.
Pour déterminer les principaux critères
qui doivent guider le choix d’une complé-
mentaire santé individuelle, nous avons
demandé à cinq organismes de nous
présenter leurs offres standard. Nous
nous sommes focalisés sur leurs formules
destinées aux seniors retraités car, après
60 ans, le besoin de soins et de produits
de santé coûteux (lunettes à verres pro-
gressifs, prothèses auditives…) augmente.
La plupart des conseils qui suivent valent
aussi pour des publics plus jeunes.
CONTINUER À PROFITER
D’UN CONTRAT D’ENTREPRISE
Si votre conjoint est couvert par une
complémentaire d’entreprise, vous n’avez
peut-être pas besoin d’éplucher les offres
individuelles, car vous êtes peut-être
également couvert. Parfois, en effet, le
conjoint bénéficie de façon automatique
d’un tarif forfaitaire appliqué à tous les
30 /
salariés. Dans d’autres cas, il devra payer
une surprime. En général, cependant,
la complémentaire d’entreprise négo-
ciée collectivement vous coûtera moins
cher que la souscription d’un contrat
individuel.
Si vous devez prochainement partir à
la retraite, calculez s’il est financière-
ment avantageux pour vous de conser-
ver votre complémentaire d’entreprise.
Vérifiez quand même que vos besoins de
santé actuels restent en adéquation avec
les garanties de votre contrat collectif.
Gare aux délais BON
de carence À SAVOIR
Si vous souhaitez
souscrire un nouveau
contrat pour profiter d’une prestation
bien précise (en prévision d’une
hospitalisation, de la pose d’une
prothèse dentaire…), vérifiez
qu’il ne prévoit pas de délai
de carence, ou attendez que
ce délai soit écoulé avant de
faire le traitement. Car, selon
les contrats, durant le délai
de carence, soit l’assuré
ne bénéficie d’aucune
prise en charge, soit il sera
remboursé, mais pas à
hauteur de ce que prévoit
son nouveau contrat.
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016
 ALIMENTATION & SANTÉ DOSSIER

Conserver son contrat d’entreprise est

envisageable si vous faites votre demande
dans les six mois suivant votre départ de Pour les petits revenus
l’entreprise. Vous bénéficierez des mêmes
garanties santé, mais en versant des coti- Des aides d’État méconnues
sations plus importantes. Le montant de Deux dispositifs facilitent l’accès à une complémentaire
ces cotisations ne doit pas dépasser 150 % santé des foyers les plus modestes. Retraités et salariés
du tarif appliqué aux salariés restés dans peuvent y prétendre, sur critères de ressources.
l’entreprise. Ce qui peut quand même
représenter une hausse significative, • Vos revenus sont très faibles ? soit 1 100 € pour un couple de
d’autant plus que le retraité ne bénéficie Vous pouvez peut-être prétendre retraités. Vous avez le choix entre
plus de la part financée par l’employeur. à la CMU complémentaire (CMU-C) trois contrats types, proposés par
Conscient des excès tarifaires dont qui est gratuite. Pour cela, le pla- divers organismes complémen-
pâtissent les seniors, qu’ils soient fraîche- fond maximal de ressources ne doit taires. Comme pour la CMU-C,
ment retraités ou non, l’État va labelliser pas dépasser 12 967 € par an il est interdit d’appliquer des dépas-
des contrats dont le rapport qualité/prix (pour un foyer de deux personnes). sements d’honoraires aux bénéfi-
est jugé pertinent pour les personnes de En pratique, la CMU-C inclut des ciaires de l’ACS.
plus de 65 ans. Cette disposition figure forfaits pour les prothèses dentaires, Informez-vous et faites vos simula-
dans la loi de financement de la Sécurité les lunettes ou les prothèses audi- tions sur www.ameli.fr en cliquant
BURGER/PHANIE – BONDYMAN/FOTOLIA

sociale 2016. Un décret devrait préciser
les niveaux de garanties et les seuils tari-
faires exigés pour bénéficier de ce label.
MÊME EN MILIEU DE GAMME,
LA COTISATION EST CHÈRE
Quand le budget est serré, il faut déter-
miner précisément les soins indispen-
sables qui pèsent le plus. Pas la peine, par
exemple, de vous tourner vers un contrat
qui couvre des dépassements d’hono-
raires importants si vous consultez en
majorité des médecins facturant aux
tarifs de la Sécurité sociale.
En revanche, notre étude confirme
qu’un contrat d’entrée de gamme ne
sera pas adapté aux besoins d’un
senior devant, notamment, s’équiper
de lunettes à verres progressifs. C’est
pourquoi nous n’avons pas présenté
dans notre tableau (voir pages sui-
vantes) les contrats de base des cinq
organismes complémentaires que
nous avons étudiés, mais seulement
une sélection de leurs formules de
milieu et haut de gamme.
Basiques de par leurs niveaux de
remboursement, les contrats d’en-
trée de gamme seniors coûtent pour-
tant une centaine d’euros par mois.
Pour ces contrats non présentés dans le
tableau, avec une cotisation mensuelle
à119€ à Paris et 104 € à Bordeaux, Axa est
lemoins cher, et celui de la Matmut le plus
cher (140 € à Paris et 134 € à Bordeaux).
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016
tives. Sauf exigences particulières
à l’hôpital, en clinique ou lors d’une
consultation médicale, aucun dé-
passement d’honoraires ne peut
être appliqué à une personne qui
dispose de la CMU-C.
• Vos revenus sont limités, mais
dépassent le plafond de la CMU-C,
vous avez peut-être droit à l’aide
au paiement d’une complémentaire
santé (ACS). C’est le cas
si vos revenus n’ex-
cèdent pas 17 505 € par
an (plafond pour un foyer
de deux personnes).
Cette aide atteint 550 €
par an pour une per-
sonne de 60 ans et plus,
C’est bel et bien le principal enseigne-
ment qui ressort de notre étude : les tarifs
appliqués aux seniors sont vraiment
élevés, avec un rapport qualité/prix pas
toujours très favorable. En milieu de
gamme, les cotisations dans notre panel
tournent autour de 200 € par mois à Paris
et 150 € à Bordeaux, sauf pour Axa, de
nouveau meilleur marché que ses concur-
rents. Mais, même à ces prix-là, une fois
que la complémentaire santé vous aura
remboursé, les montants à votre charge
CMU-C ou ACS, ou via les sites
www.cmu.fr et www.info-acs.fr/
Notre partenaire, le Collectif
inter-associatif sur la santé (Ciss),
a passé au crible les offres des
organismes complémentaires
qui participent à la CMU-C et
à l’ACS. Son comparatif est dispo-
nible sur son site www.66millions
dimpatients.org/
resteront élevés : entre 250 et 370 €, selon
l’assureur, pour des lunettes avec des
verres progressifs achetées 585 €.
ÉVITER LE PIÈGE DU CONTRAT
COÛTEUX QUI REMBOURSE MAL
Pour être bien couvert pour les soins
coûteux, ceux qui en ont les moyens
pourraient être tentés de débourser
pour une complémentaire santé haut de
gamme. Une fois de plus, faites d’abord
vos calculs. Certes, avec un contrat
z
/ 31
DOSSIER ALIMENTATION & SANTÉ

Formules milieu de gamme

AG2R AXA MACIF MALAKOFF MEDERIC
Modulo + renfort 1 Modulango 125 % Économique 2 Tonique 2
Montant des cotisations mensuelles Paris : 218,16 € Paris : 143,98 € Paris : 186,21 € Paris : 205,94 €
Bordeaux : 228,41 € Bordeaux : 157,37 € Bordeaux : 166,99 € Bordeaux : 179,08 €
Niveaux de prise en charge pour une consultation de spécialiste (en pourcentage du tarif sécu)
Adhérent au contrat d’accès aux soins (CAS) 200 % 145 % 100 % 200 %
Non adhérent au CAS, secteur 2 150 % 125 % 100 % 180 %
Niveaux de prise en charge pour une hospitalisation en clinique (en pourcentage du tarif sécu)
Honoraires médecin adhérent au CAS 200 % 145 % 100 % 300 %
Non adhérent au CAS 150 % 125 % 100 % 200 %
Niveaux de prise en charge optique (en pourcentage du tarif sécu)
Verres complexes + monture 250 € 200 € 100€/verre 80 €/verre
Monture : 60 € Monture : 40 €
Niveaux de prise en charge dentaire (en pourcentage du tarif sécu)
Prothèse dentaire 100 % + 55 € 100 % + 100 €(1) 175 € 200 € (+50 €
par dent visible)
Niveaux de prise en charge prothèse auditive
Appareil de classe D, code LPP : 233579 100 % + 400 €/an 125 % 100 % + 300 €/an/appareil 170 %
DÉPENSES RESTANT À LA CHARGE DE L’ASSURÉ : NOS SIMULATIONS
Consultation opthalmologiste CAS à 47 € 1€ 7,40 € 20 € 1€
Consultation opthalmologiste non CAS à 47 € 13,50 € 19,25 € 25 € 6,60 €
Chirurgie cataracte CAS à 485 € 0€ 91,04 € 213,30 € 0€
Chirurgie cataracte non CAS à 485 € 77,45 € 145,38 € 213,30 € 0€
Lunettes (monture 135 € + 2 verres progressifs 450 €) 320,86 € 370,86 € 310,86 € 370,86 €
dans réseau : 320,86 €
Remise affichée chez les opticiens partenaires De -20 % à -25 % En moyenne -40 % sur prix De -20 % à -25 % Jusqu’à -40 % sur prix des
(réseau de soins) sur le prix des verres verres, -15 % sur monture sur le prix des verres verres, -15 % sur monture
Couronne dentaire à 550 € (SPR50), (dent non visible) 387,50 € 342,50 € 299,75 € 274,75 €
Paire de prothèses auditives à 3 000 € 2 200,58 € 2 500,73 € 2 000,58 € 2 390,99 €
Avantages chez les dentistes Remises chez Jusqu’à -15 % sur Remises chez Meilleur remboursement
et les audioprothésistes partenaires les audioprothésistes couronnes et jusqu’à-20 % les audioprothésistes chez les audioprothésistes
partenaires sur prothèses auditives partenaires partenaires
(1) 100 % + 150 € la 2e année, 100 % + 250 € la 3e année. (2) 400 % les années suivantes. (3) 310 € la 3e année et 490 € les années suivantes. (4) 100 % + 400 € la 2e année, 100 % + 550 € la 3e année,

plus haut de gamme, les sommes res- avec des opticiens et des dentistes,
tant à charge pour la pose de prothèses intégrés dans leurs réseau de soi s,
dentaires comme pour l’optique sont qui appliquent des r
davantage réduites… sans toutefois être prestations.
annulées. Les cotisations, quant à elles, Vous pourrez égale
atteignent des montants record : entre ment profiter de ce
3 000 € et près de 4 500 € par an ! Ceux tarifs attractifs ave
qui devront s’équiper en prothèses un contrat individu PROFIL de seniors âgés
QUn co
uple
auditives n’y gagneront guère, car les Sachez aussi que c ns.
e u x de 68 a
montants restant à la charge de l’assuré tains établissemen tous d rs o nnes son
t
deux p e
restent prohibitifs, sauf à La Macif. proposent de meille Q L e s
ite.
à la retra rattaché
remboursements si
u p le n’est pas se.
QLe c o d’entrepri
PRÉFÉRER LES ORGANISMES passe par leur rése
c o n tr a t collectif n e
à un me
ADOSSÉS À UN RÉSEAU DE SOINS C’est le cas, dans n ni la fem lière.
 N i l’homme o lo g ie particu
Nous l’avons constaté dans notre étude étude, pour le résea Q
nt d e p a th
sur les contrats collectifs (voir pages 26 Malakoff Médéric présente
à 29) : désormais, bon nombre d’orga- optique et pour l’a
nismes complémentaires travaillent de prothèses audit

32 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016

 Formules haut de gamme
MATMUT AG2R AXA MACIF MALAKOFF MEDERIC MATMUT
Niveau 3 Modulo + renfort 2 Modulango 150 % Équilibrée 3 Énergique 2 Niveau 4
Paris : 213,50 € Paris : 347,93 € Paris : 242,19 € Paris : 259,65 € Paris : 303,82 € Paris : 309,78 €
Bordeaux : 204,63 € Bordeaux : 364,37 € Bordeaux : 252,19 € Bordeaux : 232,61 € Bordeaux : 264,19 € Bordeaux : 292,87 €

150 % 250 % 195 % 175 % 200 % 200 %

130 % 200 % 175 % 150 % 180 % 180 %

150 % 250 % 220 %(2) 175 % 300 % 200 %

130 % 200 % 200 % 150 % 200 % 180 %

125 €/verre 350 € 220 €(3) 115 €/verre 110 €/verre 165 €/verre
Monture : 70 € Monture : 90 € Monture : 60 € Monture : 90 €

160 € (+110 € 100 % + 110 € 100 % + 300 €(4) 260 € 400 € (+100 € 280 € (+100 €
par dent visible) par dent visible) par dent visible)

150 % 100 % + 600 €/an 150 % + 400 €/an 100 % + 450 €/an/appareil 170 % 200 %

6€ 1€ 1€ 1€ 1€ 1€
18,10 € 2€ 7,75 € 13,50 € 6,60 € 6,60 €
77,45 € 0€ 0€ 77,45 € 0€ 0€
131,79 € 0€ 0€ 9,53 € 0€ 0€
250,86 € 220,86 € 350,86 € 250,86 € 290,86 € 150,86 €
dans réseau : 310,86 € dans réseau : 33,30 €
– De -20 % à -25 % En moyenne -40 % sur prix De -20 % à -25 % Jusqu’à -40 % sur prix des –
sur le prix des verres verres, -15 % sur monture sur le prix des verres verres, -15 % sur monture
314,75 € 332,50 € 142,50 € 214,75 € 74,75 € 194,75 €
2 400,87 € 2 000,58 € 2 000,87 € 1700,58 € 2 320,99 € 2 201,16 €
Meilleur remboursement Remises chez Meilleur remboursement
– – chez les audioprothésistes les audioprothésistes chez les audioprothésistes –
partenaires : +100 €/an partenaires partenaires
100 % + 650 € les années suivantes.

(en milieu et haut de gamme), ainsi que
chez Axa en optique (mais seulement
pour les contrats haut de gamme).
SE RENSEIGNER SUR
LES INITIATIVES LOCALES
clé  : une analyse personnalisée des
besoins de santé suivie, soit d’une orien-
tation vers les aides d’État, soit vers
des complémentaires santé 30 % moins
chères que les prix du marché, résume
Émilie Garat, d’Actiom.
THINKSTOCK – WAVEBREAK MEDIA MICRO/FOTOLIA

Certaines municipalités facilitent l’accès VICTOIRE N’SONDÉ

de leurs administrés à une complémen-
taire santé individuelle, en leur propo-
sant de se regrouper pour mieux négocier
et faire baisser les tarifs. L’association
nationale Actiom (pour Action de mutua-
lisation pour l’amélioration du pouvoir
d’achat) passe ainsi des conventions
de partenariat avec des communes,
dont les habitants peuvent profiter de
son dispositif “Ma commune ma santé”
(www.macommunemasante.org). À la
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016
Juriste : CHARLES LE CORROLLER
Ce dossier a été réalisé en partenariat avec
le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss).
La plupart des tarifs qui ont servi de base à nos
calculs proviennent de l’Observatoire citoyen
des restes à charge en santé, composé du
Ciss, de «60» et de Santéclair. Cet observatoire
s’appuie sur les données du Système national
d’information inter-régimes de l’Assurance
maladie auquel le Ciss à accès en tant que
membre de l’Institut des données de santé. z
/ 33
ALIMENTATION & SANTÉ

2 Le feuilletage

Bien choisir
Préférez du pur beurre. Pour
un feuilletage gonflé et fondant,
il faut du beurre de qualité, qui

Une galette
constitue 50 % de la pâte. Avec
un point de fusion à 37 °C,
il fond en bouche.
S’il s’agit de margarine, fuyez :

des rois
avec un point de fusion à 41 °C,
elle se sera moins bien incorpo-
rée à la pâte, vous risquez
d’avoir une pellicule de gras
collée au palais.
Autre gage de qualité : la hau-
teur, 4 à 5 cm dans l’idéal, bien
que certains artisans préfèrent
réaliser une galette plate. Un
feuilletage peu “développé”
C’est le dessert phare du mois de janvier : à chaque Épiphanie, révèle une galette qui a souffert
32 millions de galettes des rois s’écoulent en France. Alors du froid trop longtemps, s’est
que les trois quarts des galettes seraient industrielles, voici trop endurcie, donc desséchée.
des pistes pour sortir votre fève du jeu. Et devenir le roi ou Mais attention : une galette bien
la reine pour choisir une bonne galette ! RAQUEL HADIDA gonflée peut aussi cacher des
émulsifiants… Pour les galettes
vendues en supermarché, véri-
fiez sur l’étiquette.

1 L’aspect
Attention aux galettes des rois
jaune très clair, striées en
losanges, et à la rondeur par-
faite : ces galettes standardi-
sées sont sans doute indus-
trielles. Et donc, ont été
surgelées, parfois depuis l’été
dernier. Ce qui peut expliquer
des vagues ou des bosses.
À l’inverse, une galette couleur
acajou-doré plus foncée, bien
lisse, dont le rond n’est pas
toujours parfait, ni identique,
a plus de chance d’avoir été
effectivement réalisée artisana-
lement par le boulanger.
Surtout s’il dépose sa “marque
de fabrique” en y dessinant de
belles arabesques. En outre,
si la galette se montre bien
brillante, c’est qu’elle doit être
FOTOLIA

fraîche…

34 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016

 ALIMENTATION & SANTÉ BIEN CHOISIR

LE BON
Faut-il
CONSE
la réchauffer ?
Le geste classique
consiste à réchauffer
la galette – pour compenser
la texture quand elle est
industrielle – mais gare
à l’écœurement par le gras !
Pour une galette fraîchement
fabriquée, les puristes
conseillent de la déguster
froide, dans les six heures
après son achat. Si elle n’est
pas fraîche, ou que vous
l’aimez tiède, réchauffez le four
à 240 °C (th. 8), puis éteignez-
le, et enfournez la galette
4 à 6 minutes. Elle devrait
3 Le fourrage
La classique est fourrée à la frangipane : de la crème d’amande, allé-
I L
gée et assouplie de crème pâtissière. Seulement, voilà : la poudre
d’amande est chère, en particulier cette année (le prix a doublé en
un an). Industriels comme artisans auront donc tendance à la rempla-
cer par des amandes… d’abricot, qui apportent en bouche une dose
d’amertume farineuse, dont on se passerait volontiers.
La tendance consiste aussi à remplacer le sucre par du sirop de glucose
liquide, qui permet de prolonger la congélation. Ou bien encore à
renforcer le goût par de l’extrait d’amande. Là encore, vérifiez-le sur
l’étiquette en supermarchés.
Au-delà de la frangipane, qui constitue les deux tiers du marché, fabricants
et boulangers s’évertuent à garnir la galette de nouveaux parfums. Com-
pote de pommes, chocolat, mais aussi en association avec des fruits ou
des parfums chauds (noisette, caramel…). Du choix, certes, mais surtout
une façon assez maligne de vous faire acheter deux galettes…

4
ainsi croustiller, sans écœurer.
La fève
Halte au plastique blanc ! Une
véritable fève de galette est en
porcelaine. Les plus basiques,
made in China, évoquent plutôt
la Reine des Neiges ou James
Bond. Des fèves plus locales
et spécifiques peuvent être
gage de fabrication maison.
Pour le bonheur des favo-
philes, les collections sont
nommées, numérotées et
signées. Les plus chics sont
dessinées à la main en France,
et dorées à l’or fin.
BON
À SAVOIR
Les “royaumes”
au-delà de la Loire
Trop calorique, la galette
à la frangipane ? Pour éviter les parts
à 500 kcal, préférez les “royaumes”
et autres spécialités du Sud et
du Sud-Ouest, plus raisonnables
avec leurs 300 kcal. En Provence,
il s’agit d’une brioche aux fruits
confits en couronne, parfumée
à la fleur d’oranger et saupoudrée
de grains de sucre. Dans les Pays
de la Loire, une couronne de pâte
sablée à la fleur d’oranger. Dans
le Bordelais, un gâteau parfumé au
citron. Dans le Béarn, le garfou (entre
brioche et galette) aux grains d’anis.

5 Le prix
De 4 à 50 € : le prix d’une galette pour 6-8 personnes fait le grand
écart ! À moins de 1 € la part, les prix discount annoncent des
galettes industrielles surgelées, aux ingrédients pauvres.
Pour un artisan qui a besoin de trois jours pour réaliser une galette,
impossible de s’aligner. À partir de 3 € la part (18 € la galette), la
qualité commence à se tenir. À plus de 25 €-30 €, soit le boulanger
abuse de l’attractivité de ce produit festif pour rallonger sa marge,
soit il propose un plus : fève personnalisée, farine label Rouge, etc. z
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016 / 35
ESSAI ALIMENTATION & SANTÉ

Les produits
les plus touchés

Vinaigres
Sur 10 produits
analysés,
5 contiennent
des sulfites.
Les vinaigres
de vin sont plus
concernés que
les vinaigres
balsamiques.

Cidres
Bruts ou doux, bio ou
conventionnels, peu de
cidres échappent aux
sulfites : 9 des 12 analysés
en contiennent.

Moutardes
Sur les 10 moutardes
analysées, 7 contiennent
des sulfites. Les trois
autres sont des
moutardes bio, qui n’ont
pas le droit de les utiliser.

Abricots secs
6 des 7 paquets d’abricots analysés
FOTOLIA – THINKSTOCK – SHUTTERSTOCK

en contiennent. C’est dans cette famille

que la quantité
de sulfites est
la plus élevée.

36 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016


PRODUITS ALIMENTAIRES
Sommes-nous
en surdose
de sulfites ?
Très répandus comme antioxydants et conservateurs, les sulfites sont
susceptibles de provoquer de fortes intolérances. Nombre d’aliments
peuvent en contenir, sans que les consommateurs le sachent toujours.
Nous avons analysé plus de 100 produits.
P
arler des sulfites renvoie instantané-
ment au vin blanc. Ce breuvage ren-
ferme – plus encore s’il est de piètre
qualité – des sulfites utilisés pour
stopper les différentes étapes de fermentation
du moût puis stabiliser le vin pour son trans-
port et sa commercialisation. Ce que l’on sait
moins, c’est qu’ils sont présents un peu par-
tout dans notre alimentation. Ils sont ajoutés
comme conservateurs dans les poissons et
crustacés, moutardes, vinaigres, ou sont liés
au vin blanc intégré à nombre de plats et pro-
duits transformés. Les fabricants s’en servent
également pour empêcher les changements de
coloration, notamment dans les fruits secs et
contrôler la croissance microbienne dans les
boissons fermentées telles que le cidre.
DES SENSIBILITÉS ACCRUES…
Loin d’être cachés, ces composés à base de
soufre sont mentionnés dans les listes d’ingré-
dients, à titre d’additifs. Ils comptent une di-
zaine de substances, allant du E220 (anhydride
sulfureux) au E228 (sulfite acide de potassium).
De plus, l’étiquetage doit préciser la présence
de sulfites (en gras, souligné, entre parenthèses
après l’additif concerné...) à partir de 10 milli-
grammes de sulfites par kilo d’aliment.
Sans risque pour la plupart d’entre nous,
ils peuvent s’avérer problématiques pour
certaines personnes qui y sont intolérantes.
« Contrairement à l’allergie qui est une réac-
tion immunitaire, cette intolérance peut être
due au déficit d’une enzyme, ici une sulfite
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016
ALIMENTATION & SANTÉ ESSAI
Nos tests
Nous avons sélectionné
quinze familles de produits
de grande consommation,
soit un total de 116 références,
réparties entre marques
nationales et marques de
distributeurs : 8 purées
en flocons, 6 burgers frais,
9 plats préparés pour bébés,
7 biscuits petits-beurre,
6 bœufs bourguignons en
barquette pour micro-ondes,
oxydase nécessaire à la transformation des
7 abricots secs, 12 cidres
sulfites en sulfates, des composés inoffensifs
(bruts et doux), 7 pruneaux
et évacués par le tube digestif, explique le
d’Agen, 7 cakes aux fruits,
Dr Jean-Charles Bonneau, allergologue à
7 conserves de filets de
Angers. À cela s’ajoute une sensibilité accrue
maquereaux, 10 mueslis
à ces additifs, que l’on observe surtout chez
aux fruits et fruits secs,
les personnes souffrant d’asthme ou de fra-
9 moutardes de Dijon et
gilité ORL comme une polypose des sinus. »
1 moutarde de table, 5 salades
Une hypersensibilité qui touche également
de traiteurs à base de poulet,
les personnes intolérantes à l’aspirine et aux
5 sandwiches préemballés
anti-inflammatoires non stéroïdiens.
à base de poulet, de rosette de
Lyon ou de jambon/emmental,
… QUI PEUVENT GÂCHER LE QUOTIDIEN
10 vinaigres dont 5 de type
Écoulement du nez, éternuements, démangeai-
balsamique de Modène et
sons voire urticaire, douleurs abdominales ou
5 de vin. Les taux de sulfites
encore migraines forment la litanie des effets
(exprimés en teneurs en SO2
indésirables. Si aucun d’entre eux n’est vérita-
– dioxyde de soufre – total)
blement dangereux pour la santé, ils peuvent
ont été mesurés par une
gâcher le quotidien de nombreuses personnes.
méthode colorimétrique
Encore faut-il connaître sa dose acceptable,
pour les aliments liquides
« propre à chacun », précise le Dr Jean-Charles
et par distillation pour
Bonneau. Officiellement, les autorités sanitaires
les autres aliments.
ont fixé la dose journalière acceptable (DJA) à
0,7 milligramme de sulfites par kilo de poids
corporel. Mais compte tenu du niveau parfois
très élevé des limites légales dans les différentes
catégories d’aliments, il n’est guère difficile de
dépasser cette quantité. Dans son rapport Étude
de l’alimentation totale française 2, publié en
2012, l’Agence nationale de sécurité sanitaire
indiquait d’ailleurs que 3 % des adultes fran-
web+ Retrouvez la liste
çais dépassaient la DJA de sulfites. En cause,
la consommation de vin cumulée aux autres
sources alimentaires de sulfites.
complète des 116 produits alimentaires
analysés en vous rendant sur notre
site Internet www.60m.fr/51136
z
/ 37
ESSAI ALIMENTATION & SANTÉ

Dans les normes, mais…

C ’est plutôt une bonne nouvelle. Sur les

quinze familles de produits analysés,
seules quatre contiennent des sulfites
en teneurs significatives : les abricots secs,
SATISFECIT POUR
LE VINAIGRE BALSAMIQUE
Si toutes les marques indiquent
les cidres, les moutardes et les vinaigres, dont la présence de sulfites, seuls quatre VINAIGRES
nous présentons les résultats chiffrés. Comme vinaigres de vin affichent des niveaux ITINÉRAIRE MAILLE
pour d’autres additifs, les industriels sont tenus significatifs, inférieurs toutefois DES SAVEURS
d’utiliser les sulfites dans les limites maximales à la limite autorisée (170 mg/l). Dénomination Vinaigre Vinaigre
autorisées. Elles sont fixées par une directive Satisfecit pour l’ensemble des commerciale balsamique balsamique
européenne, qui répertorie tous les produits de Modène de Modène
vinaigres balsamiques de Modène ;
alimentaires “candidats” à un ajout de sulfites. Label IGP IGP
la référence Auchan est à la limite
de la déclaration obligatoire. Prix indicatif 2,63 € 4,09 €
Les quatre familles Teneur en sulfites* <10 mg/l < 10 mg/l
les plus chargées en sulfites * Limite de détection de nos analyses : 10 mg/l.
Sachant que la limite la plus haute s’applique
aux fruits secs (2 000 mg/kg), nous n’avons
guère été surpris de voir les abricots secs
figurer en haut du podium des denrées les
plus “chargées” en sulfites.
w Six des sept références
d’abricots secs de notre
essai affichent des niveaux
élevés tout en restant dans
les clous (voir tableau pages
40-41). Seule la marque Au-
chan Bio en est exempte,
conformément à la régle-
CIDRES
mentation bio qui interdit les CARREFOUR LA ÉCUSSON REFLETS MARQUE
BIO FAUCONNERIE DE FRANCE REPÈRE
sulfites dans cette catégorie
Dénomination Cidre bouché Cidre Cidre brut Cidre Bio village
de produit. « C’est pour- commerciale de Normandie de Normandie de Normandie Cidre bouché
gazéifié bio doux doux
Prix indicatif 1,83 € 1,75 € 2,71 € 1,95 € 1,72 €
Teneur en sulfites* <10 mg/l < 10 mg/l < 10 mg/l 21 mg/l 32 mg/l
* Limite de détection de nos analyses : 10 mg/l.

VIVE LA MOUTARDE BIO

Sur les dix moutardes de notre
panel, les seules références à
ne pas contenir de sulfites sont bio,
la réglementation n’autorisant pas
leur usage. En revanche, les niveaux MOUTARDES
de sulfites des autres produits sont MARQUE REPÈRE MONOPRIX AUCHAN BIO LEADER PRICE
assez élevés, tout en restant dans BIO
les clous réglementaires : 500 mg/kg Dénomination commerciale Bio village Moutarde Moutarde Moutarde
Moutarde de Dijon de Dijon bio de Dijon bio de Dijon
au maximum pour l’appellation Dijon
et 250 mg/kg pour des moutardes Prix indicatif 0,65 € 1,08 € 0,79 € 0,95 €
de table comme la Khune.
Teneur en sulfites* < 10 mg/kg < 10 mg/kg < 10 mg/kg 91 mg/kg
* Limite de détection de nos analyses : 10 mg/kg.

38 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016

 ALIMENTATION & SANTÉ ESSAI

CARAPELLI FAUCHON CASINO AUCHAN MARQUE REPÈRE SÉLECTION AMORA LEADER PRICE
CARREFOUR
Vinaigre Vinaigre Vinaigre de vin Vinaigre Rustica - Vinaigre Vinaigre de vin Vinaigre de vin Vinaigre
balsamique balsamique aromatisé balsamique de vin aromatisé au jus de vin rouge
de Modène de Modène à l’échalote de Modène à l’échalote de framboise
IGP IGP – IGP – – – –
3,24 € 14,50 € 0,89 € 2,26 € 0,92 € 1,89 € 1,34 € 0,76 €
< 10 mg/l < 10 mg/l < 10 mg/l 15 mg/l 31 mg/l 37 mg/l 50 mg/l 55 mg/l

EN DOUX OU EN BRUT,
ÇA SULFITE !
Seuls les cidres Carrefour Bio,
La Fauconnerie et Écusson sont
exempts de sulfites. Bien que l’un
des trois lauréats soit bio, ce label
ne garantit pas l’absence totale de
sulfites. Tous les autres échantillons
en contiennent en proportions
TOP BUDGET CAVE SAINT LOIC RAISON AUCHAN LOIC LE BRUN U variables – de 21 mg/l à 72 mg/l
MICHEL RAISON pour le cidre artisanal brut de U.
Cidre brut Cidre artisanal Cidre breton Cidre bouché Cidre breton Cidre Cidre artisanal Ce dernier est talonné par le cidre
brut brut de Bretagne doux fermier doux Cuvée fermier doux Le Brun, le plus cher
brut réservée brut
de notre panel… Aucune différence
1,19 € 2,74 € 2,48 € 1,65 € 2,46 € 3,25 € 2,45 €
n’a été observée entre bruts et doux.
46 mg/l 54 mg/l 55 mg/l 56 mg/l 59 mg/l 62 mg/l 72 mg/l

quoi les abricots secs bio sont marron foncé,

leur couleur naturelle après séchage, explique
la responsable qualité de Prunidor, qui élabore
la référence Auchan Bio. À la place des sul-
fites, nous employons la pasteurisation pour
conserver ces produits. »
w Les moutardes bio sont les seules
KHUNE WINNY U MAILLE CARREFOUR AMORA de leur famille à se passer de sulfites. Ces
derniers sont couramment utilisés comme
Moutarde à table Moutarde Moutarde Fine de Dijon Moutarde Moutarde conservateurs dans le condiment convention-
et en cuisine de Dijon de Dijon de Dijon de Dijon nel. Mais qui dit label bio ne dit pas nécessai-
fine et relevée fine & forte fine & forte fine & forte
THINKSTOCK

rement zéro sulfites. La réglementation pour

1,25 €
134 mg/kg
0,49 €
164 mg/kg
0,75 €
184 mg/kg
0,79 €
204 mg/kg
0,65 €
211 mg/kg
0,75 €
263 mg/kg
les produits bio autorise les sulfites pour trois
famillles : les crustacés, les vins et les cidres.
z
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016 / 39
ESSAI ALIMENTATION & SANTÉ

ABRICOTS ORANGE OU
MARRON, IL FAUT CHOISIR
Cette famille est la plus chargée en
sulfites, avec un seuil maxi autorisé de ABRICOTS
2 000 mg/kg. Seeberger est proche de AUCHAN BIO MONOPRIX CARREFOUR MAITRE THOREM
la limite autorisée ; les autres produits PRUNILLE
conventionnels présentent des niveaux Dénomination Abricots Abricots Abricots Les Moelleux Abricots
commerciale moelleux bio dénoyautés moelleux Abricots Les fruits
niveaux de sulfites élevés, pour garder moelleux tendres
la couleur orange. Le seul produit Prix indicatif 2,80 € 3,95 € 2,65 € 3,95 € 6,95 €
« sans » est bio, de teinte foncée.
Teneur en sulfites* < 10 mg/kg 652 mg/kg 809 mg/kg 1 165 mg/kg 1 352 mg/kg
* Limite de détection de nos analyses : 10 mg/kg.

w Dans le cidre, l’ajout de sulfites favo- Burgers, cakes aux fruits, barquettes de bœuf bourguignon pour micro-
rise la fermentation du moût. Rien d’éton- salades… s’en passent très bien ondes. Dans ce dernier cas, il s’agit d’une
nant à ce que toutes nos références indiquent Pour les onze autres familles de produits marque nationale.
leur présence… sauf qu’elle se vérifie seule- susceptibles de contenir des sulfites, les w Ainsi, le bœuf bourguignon William
ment pour neuf des douze cidres analysés. résultats sont plutôt rassurants. Saurin est le seul des six produits de
Si les autres en contiennent, ils sont dans des Aucun de nos burgers (qu’ils soient frais cette famille à être positif aux sulfites. Puisque
teneurs inférieures à la limite de détection. ou achetés en restauration rapide), petits les marques de distributeurs parviennent
Par ailleurs, et contre toute attente, on n’ob- plats pour bébés, petits beurres, pruneaux, à produire ce plat préparé sans sulfites, on
serve aucune différence de résultats entre cakes aux fruits, salades prêtes à l’emploi en attend forcément de même pour les
les cidres doux et bruts : moins sucrés, ces et sandwiches ne dépasse la limite de détec- marques nationales… Cette remarque vaut
derniers sont moins exposés aux développe- tion des sulfites (10 mg/kg). Sans que l’on également pour les moutardes et les abricots
ments microbiens et, de ce fait, nécessiteraient puisse toutefois garantir leur absence totale… secs de notre essai.
moins de sulfites. Or ce n’est pas le cas. Alors, prudence, pour les personnes extrême- w Du côté des filets de maquereaux et
w Quant aux vinaigres, plusieurs ment sensibles aux sulfites. À moins que le des purées en flocons, on compte pour
contiennent des quantités significatives fabricant les ait clairement remplacés par un chacun de ces groupes deux échantillons
de sulfites, sans toutefois atteindre le seuil autre conservateur, comme l’extrait de roma- concernés par les sulfites. Les quantités mesu-
réglementaire maximal – 170 mg/l pour les rin dans la plupart des purées en flocons. rées sont cependant très en deçà de la limite
vinaigres de vin et 100 mg/l pour les vinaigres réglementaire. Sachant que la recette des
balsamiques. Dans cette famille, l’absence de Parfois plus de sulfites conserves de poissons contient du vin blanc,
sulfites est l’apanage des références bénéfi- avec les marques nationales et de fait des sulfites, c’est plutôt une bonne
ciant d’une indication géographique protégée Par ailleurs, nos résultats montrent des familles surprise. Alors pourquoi, à l’instar de beaucoup
(IGP), excepté le vinaigre de vin Casino dont où les sulfites n’ont été détectés que sur un d’autres produits de notre essai, les étiquettes
on peut saluer le résultat. seul produit, comme pour les mueslis et les de plusieurs filets de maquereaux comme de
purées mentionnent-elles la présence – non
vérifiée par nos analyses – de sulfites ? Si c’est
au nom du principe de précaution, les fabricants
privent inutilement de nombreux consomma-
wSur les 116 produits analysés, une majorité teurs d’acheter ces produits. Dommage.
sont exempts de sulfites. Pour les autres,
les valeurs sont conformes à la réglementation.
Attention au cumul d’aliments
ICT wVinaigres, moutardes, cidres et abricots
LE VERD
contenant des sulfites
secs sont les quatre familles les
Bien que les industriels respectent la régle-
plus “chargées” en sulfites, excepté
mentation, la dose que tout un chacun est
la plupart des versions bio.
susceptible d’ingérer quotidiennement peut
wBien que les industriels respectent être problématique.
la réglementation, le cumul d’aliments
Nous avons fait une simulation en compo-
contenant des sulfites peut amener certains
sant des menus à partir des produits de
consommateurs à frôler, voire dépasser
THINKSTOCK

notre essai, tel qu’un déjeuner avec un bœuf

la dose journalière admissible.
bourguignon William Saurin accompagné
d’une bolée de cidre U et un goûter avec

40 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016

 Lecteur occasionnel ou abonné
VOTRE AVIS
DACO BELLO SEEBERGER
NOUS INTÉRESSE !
Abricots secs Abricots Participez au panel des lecteurs
de 60 Millions de consommateurs, et contribuez
5,30 € 6,12 € à l’amélioration de votre magazine.
1 466 mg/kg 1 821 mg/kg
Q Chaque mois, vous recevrez un questionnaire
à remplir en ligne, portant sur le dernier numéro paru.
Vous serez libre de le remplir ou pas.
COUP Q Il s’agit d’un engagement bénévole, mais les panélistes
LE
DE GUEU les plus rapides et les plus fidèles seront récompensés.
Des fabricants prudents
jusqu’à l’excès
Que les étiquettes mentionnent
les allergènes, c’est bien et même
indispensable. Mais qu’elles
alertent le consommateur sans
raison objective, cela pose problème.
Or plus du tiers de nos références
avertissent de la présence de sulfites
que nous n’avons pas retrouvés dans
nos analyses ! Une façon pour
les industriels de se protéger contre
d’éventuels rappels de produits.
Rien d’illégal, mais cette démarche
sème la confusion auprès des
personnes sensibles aux sulfites, les
privant d’acheter nombre de produits.

INSCRIVEZ-VOUS SUR WWW.60M.FR/MONAVIS

30 grammes d’abricots secs Daco Bello,
parmi les plus contaminés de l’essai.
Résultat : 67 milligrammes de sulfites pour la
journée. Ce total dépasse d’un tiers la dose
journalière admissible (DJA) pour un homme
de 70 kg, et de 50 % la dose pour une femme
de 60 kg. Il est certes rare de manger du bœuf
bourguignon ou des abricots secs tous les
jours… mais une multitude d’autres produits
du commerce contiennent des sulfites.
À défaut de connaître la teneur en sulfites de
tel ou tel aliment, une solution pour qui sou-
haite les éviter passe par la lecture attentive
des étiquettes. En aucun cas elles ne feront l'objet d'une exploitation commerciale ou ne seront cédées à des tiers.
Ou complétez le bon ci-dessous et renvoyez-le à Marie-Cécile Jacquot,
60 Millions de consommateurs - 18, rue Tiphaine, 75732 Paris Cedex 15
NOM : ......................................... PRÉNOM : ...................................................
Mail (indispensable pour recevoir les questionnaires) :
........................................................................................................................
VOUS ÊTES : RAbonné RNon abonné
VOTRE ÂGE : RMoins de 20 ans REntre 20 et 29 ans REntre 30 et 39 ans
REntre 40 et 49 ans REntre 50 et 59 ans REntre 60 et 69 ans R70 ans et plus
ADRESSE (pour recevoir, le cas échéant, votre récompense) :
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Les informations que vous nous communiquez sont destinées exclusivement à l'usage de la rédaction du magazine.

PATRICIA CHAIROPOULOS
Ingénieur : FARID BENSAÏD
Conformément à la loi Informatique et Libertés du 6 janvier 1978 modifiée en 2004, vous pouvez exercer votre droit
d'accès et de rectification aux informations qui vous concernent, en vous adressant à panel60@inc60.fr z
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016 / 41
 Essai
Balances et tensiomètres
connectés
L
LE PETIT JOURNA
p. 46

EQUIPEMENT
& LOISIRS
Sécurité

Faites la chasse aux

BON IR
O
À SAV

produits dangereux Un suivi

au jour le jour
C’est souvent très (trop !)
Les fabricants publient régulièrement des alertes de sécurité sur des objets discrètement que les
ou appareils qu’ils ont vendus. Voici les plus notables. Êtes-vous concerné ? fabricants rappellent
les produits dangereux.
Ils se contentent

E
t si, sans le savoir, vous utilisiez un produit ci-contre). Jouets pas assez sécurisés, sièges expo- d’affichettes en magasin
présentant des risques pour votre sécu- sant à des risques de chute, appareils électromé- ou d’un message sur
rité ? L’année 2015 n’aura pas fait exception nagers ou hi-fi menaçant de prendre feu… Nous leur site Internet. «60»
à la règle. Plusieurs centaines de produits ont publions ci-dessous une sélection des rappels les répertorie et centralise
fait l’objet d’un rappel par le fabricant, selon plus importants. ces alertes en temps
le décompte de «60» (voir encadré Bon à savoir, réel. Pour les suivre,
SOLLICITEZ LE FABRICANT rendez-vous dans la
Si vous possédez l’un des objets rappelés, contac- rubrique dédiée aux
tez le revendeur ou le fabricant, d’abord pour rappels de produits de
vérifier que votre exemplaire est concerné – il est notre site (www.60m.fr/
fréquent, en effet, que seuls certains lots soient rappels), ou abonnez-
dangereux. Le plus souvent, le professionnel vous à notre compte
procède au remboursement ; plus rarement, à Twitter dédié :
l’échange ou à la réparation. BENJAMIN DOURIEZ @alerte_rappel60

10 PRODUITS RAPPELÉS EN 2015

TYPE DE PRODUIT & MARQUE MODÈLES CONCERNÉS PAR LE RAPPEL MOTIF DU RAPPEL
Casque de moto (Givi) HPS X.08, taille XL (lot n° 99), taille S (lot n° 101) Protection insuffisante contre les chocs.
Chaudière murale Mégalis NGLA 28-4H, Egalis NGLS 28-4H, Risque d’intoxication au monoxyde
(e.l.m. Leblanc) Odéalis NGLT 24-1H et NGLT 28-1H de carbone.
Chaussures (Naf Naf) Bottines en cuir Yenx 70A11 Risque allergique grave(1).
Enceintes Beats (Apple) Haut-parleurs Pill XL Risque de départ de feu.
Fauteuil (Carrefour) Fauteuil de metteur en scène, réf. GD65486 Trop grande fragilité. Risques de chute.
Jouet (Auchan) Jeu de pêche magnétique, lot n° AIE 780213 Risque d’ingestion de petites pièces.
Jouet (Smoby) Dînette métal Hello Kitty, lot n° 1228 CPA Risque chimique(2).
Lave-linge Far (Conforama) LF 11714, achetés entre sept. 2010 et juin 2012 Risque de départ de feu.
Siège bébé B’twin (Decathlon) Steppy cadre, code 8165041 Défaut des sangles. Risque de chute.
Tablette (Nvidia) Shield 8 pouces, vendus entre 07/2014 et 07/2015 Risque de surchauffe et d’incendie.
(1) Présence de chrome VI (chrome hexavalent). (2) Présence d’organoétain.

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Électroménager
EN BREF
Faciliter l’usage
NETTOYAGE La non-détention
Désinfectants : est passible d’une
peut mieux faire
du lave-linge pour tous
amende de 11 €
Les services et le non-port
de la Répression des lors d’un d’arrêt
Chacun doit pouvoir utiliser facilement fraudes ont vérifié en d’urgence d’une
un lave-linge. Lors de notre essai de laboratoire l’efficacité amende de 135 €.
lave-linge (voir n° 509, septembre 2015) des désinfectants
en partenariat avec l’association Handéo, contre les bactéries.
des personnes en situation de handicap Certains manquent
ont testé l’ergonomie des modèles à d’efficacité. Les
hublot (accès au tambour et aux bacs essais des fabricants
à lessive, utilisation des bandeaux de censés prouver leur DISTRIBUTION
commande, etc.). efficacité ne sont Un mariage
À cette occasion, un de nos testeurs, pas réalisés selon de raison
aveugle, n’a pas apprécié la présence les normes en vigueur. Les grandes
de bandeaux de commande sans relief enseignes Darty
ni les signaux sonores identiques pour DEUX-ROUES et Fnac ont annoncé
des fonctions différentes. Une solution Gilet jaune pour leur mariage
pour faciliter la reconnaissance du programme activé serait d’équiper les machines les motards prochain. Un groupe
de boutons mécaniques et de molettes. Et, pour donner des repères, les sélecteurs À partir du 1er janvier, puissant en France
ne devraient pas tourner à l’infini, mais revenir à une position initiale connue. les conducteurs pourrait ainsi voir
Un autre testeur malvoyant a critiqué le contraste insuffisant de certains écrans de motos, scooters le jour et peser
d’affichage, qui rend la lecture plus complexe. Les affichages en vert sur fond noir ou vélomoteurs ont davantage face
sont les plus appréciés. Et ce qui est bon pour un malvoyant est bon pour tous. l’obligation de détenir à ses concurrents.
Enfin, le handicap moteur vécu par un autre panéliste (qui se déplace en fauteuil un gilet de haute Les deux circuits
et manque de force dans les mains) montre combien il est important de concevoir visibilité. Ils devront de distribution et
des hublots et des bacs à lessive qui se manipulent sans résistance.F. P. le porter sur eux s’ils les deux marques
descendent de leur devraient coexister.
véhicule à la suite
d’un arrêt d’urgence.
Puériculture

Au congélateur,
les doudous ! Les ventes de
Baisse jouets sous licence
Aussi étrange que cela puisse paraître, manque de leur enfant, avec le risque Les produits dérivés
les peluches gagnent à faire un séjour que ce dernier ne reconnaisse pas le bon de films ou de dessins
Les ventes globales animés représentent
régulier dans un congélateur… Le Comité doudou avec son odeur familière… D’où de jouets 22,8 % des ventes
français de l’étiquetage pour l’entretien l’intérêt aussi d’utiliser une lessive sans Le marché du jouet de jouets sur les
textile recommande de les rafraîchir tous parfum – substance par ailleurs poten- reculait de 0,7 % sur neuf premiers mois
les neuf premiers de 2015 (+ 1,7 point
les deux mois en les plaçant dans un sac tiellement allergisante.F. P. mois de 2015, selon le par rapport à 2014),
FOTOLIA – THINKSTOCK – SHUTTERSTOCK

plastique pendant vingt-quatre heures au spécialiste des études toujours selon NPD
congélateur. L’opération permet d’élimi- de marché NPD Group. Group. Parmi les
La baisse s’explique succès : les jouets
ner bactéries, acariens et autres poux. par l’absence d’effets dérivés des Minions
Cela n’empêche pas un bon lavage en de mode chez les ou de La Reine
machine de temps en temps. Les pe- enfants : en 2014, des neiges.
les ventes avaient
luches fragiles doivent être mises dans été portées par les
un filet de lavage et ne pas être essorées bracelets Loom et
à plus de 600 tours/minute. les vignettes Panini
Certains parents choisissent d’acheter
du Mondial de football.
Hausse z
deux peluches similaires pour éviter tout

60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016 / 43

LE PETIT JOURNAL ÉQUIPEMENT & LOISIRS

Environnement

Les sacs de caisse IDÉES Le programme court

REÇUES !
disparaissent
Les sacs de caisse vont en principe
disparaître à partir du 1er janvier. Sont
visés par la loi, les sacs de caisse en plas-
tique à usage unique, qu’ils soient gratuits
ou payants. Un sursis d’un an est accordé
pour les fruits et légumes, mais ils devront
être emballés avec des sacs compostables
à partir de 2017. Les grandes surfaces ont engagé depuis
plus de dix ans l’éviction des sacs de caisse en plastique à
usage unique. Mais elles en distribuent encore 600 millions,
auxquels il faut ajouter tous ceux distribués par les autres
commerces qui seraient de l’ordre de 5 milliards. Ce sont
donc surtout ces derniers, bouchers, pharmaciens,
kiosquiers… qui vont devoir modifier leurs pratiques. Mais
c’est aussi le cas pour les consommateurs : pour éviter d’avoir
à payer plusieurs fois l’achat de sacs réutilisables, ils devront
prendre l’habitude d’en avoir un avec eux.F. G.
d’un lave-linge est
le plus économique
Non, c est tout le contraire ! Plus le programme d’un
appareil électroménager est court, plus il est gourmand
en énergie. Dans le cas du lave-linge, le fait de chauffer l’eau
rapidement et d’enchaîner vite les cycles de lavage, rinçage
et essorage, accroît la consommation d’électricité et d’eau.
À l’inverse, le cycle étiqueté “éco” a l’avantage de la sobriété :
l’eau est chauffée moins vite, les étapes de lavage et
rinçage s’étalent davantage. Mais il faut dès lors s’habituer
à un fonctionnement durant deux à trois heures.
La fausse idée sur la gourmandise en énergie du cycle “éco”,
ainsi que la longueur de ce programme, expliquent en partie
sa sous-utilisation. Seulement 12 % des lessives sont réalisées
en cycle “éco”, selon une étude de l’Agence de l’environne-
ment et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) conduite auprès
de 1 000 ménages français.F. P.

Immatriculer
COMMENT FAIRE

P O U R…
sa voiture
sans souci
On peut poser soi-même des plaques d’immatriculation
ou les faire monter. Mais quelques précautions s’imposent
pour limiter les frais et les mauvaises surprises.

DES SUBTILITÉS À CONNAÎTRE
Les plaques d’immatriculation sont
très réglementées et on pourrait penser
qu’elles sont toutes les mêmes. Mais on
trouve souvent au moins trois offres
différentes. Préférez-vous une plaque en
aluminium ou en plastique ? La seconde
est vantée comme étant « esthétique
et résistante aux événements clima-
tiques ». Mais elle est aussi plus chère.
Vous vous contenterez donc, sans doute,
d’une plaque en aluminium. Mais avec
ou sans bordure ? Là encore, la seconde
est plus chère. Nous avons vu des tarifs
qui varient de 9 à 23 euros la pièce.
DES FRAIS SUPPLÉMENTAIRES
Les prix les moins élevés sont sur
Internet. Mais il faut leur ajouter des frais
de livraison de l’ordre de 6 €. Deux rivets
sont en général “offerts”, ce qui est suf-
fisant mais il faut éventuellement payer
un peu plus pour avoir des rivets blancs
ou bleus. À défaut de pouvoir le faire soi-
même, il faut enfin prévoir le montage,
de l’ordre de 6 € par plaque.  faut refaire les plaques.FANNY GUIBERT
DE MAUVAISES IDÉES
Aucune fantaisie n’est admise et on peut
s’étonner que des sites fassent payer un
« texte personnalisé ». Certaines plaques
ont une “bavette” sur la partie inférieure,
mais seules les références du profession-
nel ayant vendu le véhicule ou vendu ou
fixé la plaque peuvent y figurer.
On trouve par ailleurs en vente des auto-
collants avec le numéro du département
et le logo de la région. Illégal ! Si l’on sou-
haite changer de département et région, il

44 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016

 ÉQUIPEMENT & LOISIRS LE PETIT JOURNAL

Commerce Téléphoner ou traverser,

il faut choisir
Discrète inflation Si l’on en croit un
dans les rayons high-tech sondage réalisé
par le groupe Ford,
Est-ce la fin des bonnes affaires chez les
53 % des piétons
revendeurs de téléviseurs ou d’informa- continuent à utiliser
tique? Fait inhabituel, en effet, le prix moyen leur mobile lorsqu’ils
d’achat d’un ordinateur est à la hausse : il est traversent la route.
passé à 579 € sur les neuf premiers mois de Dangereux ! La
2015 contre 567 € l’année précédente, selon
l’institut d’études GfK. Pour le seul mois de
pratique la plus
septembre, le prix moyen s’établissait même à
fréquente est de
604 €. « L’offre d’entrée de gamme se réduit », poursuivre une
commente-t-on chez GfK. conversation
L’évolution s’explique par la baisse brutale de ou d’écouter de
l’euro par rapport au dollar depuis un an. Dans tiques, c’était plutôt +15 % à + 25 %, au même la musique. Mais
une industrie mondialisée, où l’essentiel de la moment, estime Laurent Freysz, directeur géné-
production réalisée en Asie repose sur des ral de Loewe France. Nous sommes l’un des
ils sont aussi 13 %
échanges en dollars, cela finit par se retrouver rares à avoir une véritable usine de fabrication
à envoyer des textos
sur les prix dans les magasins européens. en Europe – et pas une simple usine d’assem- et 6 % à consulter
Rare marque à accepter de s’exprimer, Loewe, blage. Nous sommes donc moins dépendants Internet.
fabricant allemand de téléviseurs haut de des fluctuations du dollar. »
gamme, dit avoir augmenté ses prix de 4 à 8 % Pour échapper à cette inflation, une seule règle :
au printemps. « Chez nos concurrents asia- faire jouer la concurrence.B. D.

Textiles

Les dessous
QUESTION AUTOMOBILE

d’une garantie à vie Le bonus sera-t-il bientôt

Drôle d’idée au premier abord : des slips, soutiens-gorge
et boxers garantis à vie… Et pourtant, le fabricant Sloggi
se démarque en lançant des sous-vêtements conçus avec
des « matières premières de grande qualité » et qui béné-
ficient d’une vraie garantie à vie, sans limite dans le temps
et non assortie de conditions comme l’usure réelle du
sous-vêtement. « Oui, nous aurons des clients de mauvaise
foi, mais nous ne leur refuserons pas le remplacement du
FOTOLIA - DSR - THINKSTOCK - SHUTTERSTOCK
tout électrique ?
Les bonus pour les voitures hybrides vont être
sévèrement réduits en 2016, en particulier celui pour
les hybrides rechargeables, qui chute de 4 000 à 1 000 €.
Le gouvernement apporte un soutien renforcé depuis
2012 aux véhicules tout électrique. Ils ont droit à un
bonus de 6 300 € auquel peut être ajoutée une prime
de 3 700 € pour la mise à la casse d’un vieux diesel.

produit », explique Sloggi. Le dispositif est reconduit en 2016 avec un plus grand
Bien sûr, il y a un bémol : seule la nouvelle gamme Evernew nombre de véhicules diesel concernés (ceux de plus
est concernée. Et puis une procédure doit être respectée : de dix ans). Renault peut se frotter les mains. Sa Zoé
il faut remplir un document (qui est téléchargeable en ligne) est la principale voiture électrique vendue en 2015.
et renvoyer le vêtement avec la carte de garantie contenue Elle représente 60 % des 13 500 immatriculations
dans le paquet lors de réalisées de janvier à octobre. Rapporté à l’ensemble
l’achat. Il faut donc des voitures, les électriques ne représentent que 0,85 %.
penser à conserver Mais l’Association nationale pour le développement de
cette carte de garantie la mobilité électrique se félicite d’un véritable décollage.
pendant de longues
années…F. P.
z
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016 / 45
ESSAI ÉQUIPEMENT & LOISIRS
La meilleure
balance
Withings I WS-30 I 94 € I 16/20
Dépenser près de 100 € pour une
balance n’est pas une mince affaire,
mais celle-ci donne des mesures
très fiables et est simple d’utilisation.
Le fabricant protège plutôt bien
les données personnelles,
mais il pourrait demander
moins de détails…
46 /
Le meilleur
tensiomètre
iHealth I BP5 I 100 € I 16/20
Cet appareil connecté via smartphone
ou tablette est lui aussi onéreux (100 €),
mais ses performances et
son ergonomie le justifient.
FOTOLIA – PRODUITS /J. CHISCANO/«60»
L’application mise à
disposition est de grande
qualité et les données
personnelles sont bien
sécurisées. Un bémol :
ce modèle ne dispose pas
de l’outil automatique de
trois mesures successives.
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016

BALANCES ET TENSIOMÈTRES CONNECTÉS
La e-santé,
une question
de mesure(s)
Prendre son poids et sa tension et afficher les résultats sur son ordinateur,
sa tablette ou son smartphone, c’est désormais possible. Les objets connectés
en santé sont-ils fiables ? Les données personnelles sont-elles bien protégées ?
Il semble bien que, pour certains fabricants, la sécurité ne soit pas la priorité.
D
es bracelets qui comptent le nombre
de vos pas et transmettent l’infor-
mation à votre téléphone ; des ther-
momètres qui prennent la tempéra-
ture et vous présentent ensuite des courbes ;
des balances qui vous envoient l’historique de
votre régime ; des tensiomètres qui commu-
niquent à votre médecin la moyenne de votre
pression artérielle… La déferlante des objets
connectés a investi le domaine de la santé
et du bien-être, sans que l’on sache clairement
où situer la frontière entre les deux.
Et c’est un problème, car la balance ou le brace-
let ne sont pas rangés dans la catégorie des dis-
positifs médicaux : leurs fabricants sont donc
complètement libres et n’ont pas à se fonder
sur des références médicales ou scientifiques
pour étayer leurs affirmations et informations.
À l’inverse, par exemple, des tensiomètres auto-
matiques, qui doivent répondre à des normes
européennes et françaises et font l’objet d’une
déclaration auprès de l’Agence nationale
de la sécurité du médicament et des produits
de santé (ANSM).
OBJETS DE BIEN-ÊTRE OU DE SANTÉ ?
Ainsi, des centaines d’objets connectés et des
milliers d’applications mobiles se côtoient, et
il s’avère difficile de séparer le bon grain de
l’ivraie en l’absence d’un dispositif public – qu’il
soit français ou européen – de labellisation. Si
bien que des labels privés naissent dans quelques
pays en Europe. Le prochain sera d’ailleurs
issu d’une jeune entreprise française, DMD
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016
ÉQUIPEMENT & LOISIRS ESSAI
Nos tests
Nous avons évalué la fiabilité
des appareils au moyen
d’essais métrologiques
et de mesures effectuées
sur des panélistes. Nous
avons aussi noté le confort
d’utilisation et la qualité
de la documentation.
Le second volet de notre
étude a été consacré à la
qualité et au fonctionnement
des applications ou logiciels
Santé, qui crée mHealth Quality (lire p. 52).
associés, et à la protection
Mais quand on possède un objet de mesure
des données personnelles
comme un thermomètre, un tensiomètre ou
recueillies. Nous avons
un bracelet, qu’apporte de plus la connexion ?
regardé s’il était simple
Pour les patients, les avantages peuvent être
d’installer et d’utiliser les
nombreux : se motiver dans une reprise d’acti-
applications ou logiciels,
vité physique, suivre régulièrement son état de
et de synchroniser l’appareil
santé, comprendre les évolutions et pouvoir
avec le smartphone ou
modifier rapidement ses habitudes, communi-
la tablette. Nous avons ensuite
quer des informations à son médecin (s’il en est
étudié plusieurs critères
d’accord), voire alerter ce dernier. Les médecins
de sécurisation des données
engagés dans cette démarche y voient aussi des
(utilisation ou non d’un
points positifs : des patients qui se prennent
cryptage de type https,
mieux en charge et suivent leur traitement
possibilité de surveiller
(meilleure observance), et une amélioration
l’activité de l’utilisateur
globale de la prévention.
à son insu…). Enfin, nous
avons relevé le type de
DONNÉES SENSIBLES CAR INTIMES…
données demandées et
« L’e-santé est perturbante pour la médecine,
enregistrées par les fabricants.
car habituellement cette dernière centre tout
sur la crise, le moment où ça ne va pas, analyse L’évaluation des caractéris-
le philosophe François Ewald. L’e-santé est tiques, des applis et de
précisément dans le champ du préventif et veut l’ergonomie des balances
éviter la crise. Et puis il y a une modification a été réalisée en partenariat
dans le rapport entre le savoir et le pouvoir : avec la société DMD Santé.
c’est un peu de médical qui échappe au champ
médical, avec un patient qui se met au centre. »
À la lumière de cette réflexion, qui dit santé
connectée dit aussi santé sous éventuelle
influence. Sous influence d’objets et applica-
tions mobiles mal documentés, qui sonnent
l’alarme parfois trop vite et poussent à aller
chez le médecin pour un oui ou pour un non.
L’obsession de la mesure est une tendance
z
/ 47
ESSAI ÉQUIPEMENT & LOISIRS
de certains patients, qui va à l’encontre du
réconfort et de l’apaisement recherchés.
Un autre risque de la santé connectée est
lié à l’exploitation des données de santé
enregistrées par les fabricants – et ô combien
sensibles parce qu’intimes. Les fabricants
cèdent-ils ou vendent-ils les données à des
tiers comme des établissements de santé,
des chercheurs, des assureurs ? Dans quels
buts : l’amélioration du service aux usagers,
l’analyse statistique ? Quand ils les réuti-
lisent, les fabricants rendent-ils bien les
données anonymes?
… ET SURTOUT CONVOITÉES
« Sur le marché noir des données, les in-
formations bancaires – numéro de carte
bancaire, par exemple – étaient jusque-là
les plus précieuses, mais les données de
santé coûtent désormais plus cher », affirme
Délia Rahal-Löfskog, chef du service santé
à la Commission nationale informatique
et libertés (Cnil). En novembre, dans un
colloque organisé par l’Institut national de
la consommation, Martine Pinville, la secré-
taire d’État à la consommation, évoquait
« les risques de revente à des banques et
assurances par les databrokers [courtiers
de données] ». Demain, un assureur santé
augmentera-t-il le prix du contrat d’un affilié
qui ne prendrait pas bien les médicaments
de son pilulier connecté ou n’utiliserait pas
régulièrement son tensiomètre ?
NOTRE ÉCHANTILLONNAGE
Les objets de santé connectés peuvent être
utiles à qui veut se fixer des objectifs de
remise en forme ou à qui doit absolument
mesurer sa tension ou sa glycémie de
façon régulière. Encore faut-il que les me-
sures soient fiables, et que les données
soient bien protégées. Pour le savoir, nous
avons testé huit pèse-personnes et quatre
tensiomètres connectés via téléphone ou ta-
blette, ainsi que deux tensiomètres connec-
tés via un ordinateur.
Sur le plan des performances de mesure, la
plupart des modèles testés s’en sortent bien.
Nous sommes allés au-delà pour évaluer le
niveau de sécurisation des données person-
nelles mis en place par les fabricants. Et là,
ce n’est pas toujours brillant… sifs, car ils demandent le
FLORENT POMMIER
Ingénieures : M. DOMINICZAK ET C. WALLAERT
48 /
Très bon 20 à 17
Bon 16,5 à 13
Acceptable 12,5 à 10
Balances, Insuffisant 9,5 à 7
Très insuffisant 6,5 à 0
attention Les pourcentages entre parenthèses expriment
le poids de chaque critère dans la notation finale.
à vos données
Prix indicatif
Mesures de masses grasse et musculaire
P
our une balance connectée Indication du besoin calorique journalier
mesurant parfaitement le poids, Dimensions (en cm)
il faut compter au moins 80 €. Les Poids de la balance
moins chères (Thomson, Medisana) sont
Charge maximum
les moins bien notées.
Nombre d’utilisateurs maximum
De bonnes mesures, Type de connectivité
dans l’ensemble
w Les six premières balances de notre Aptitude à la fonction (60 %)
essai sont fiables. Thomson et Medi- Fiabilité des mesures (40 %)
sana sont un peu moins précises. Nous Confort d’utilisation (15 %)
avons pénalisé Medisana, qui a échoué Qualité de la documentation (5 %)
lors des tests d’endurance.
Applications (40 %)
w Le confort d’utilisation re-
groupe différents critères : l’in- Nom de l’application
tuitivité, la qualité d’affichage,
Compatibilité
la rapidité au démarrage et la
lisibilité de l’écran. Withings et Définition d’objectifs personnels
Terraillon obtiennent les meil-
Partage des données mesurées
leures notes. Certains pané-
listes reprochent surtout à Fitbit Sauvegarde des données sur le serveur
la complexité du paramétrage
Données sur l’identité
et le démarrage trop lent, à
Wahoo le manque de lisibilité Données sur la santé
de l’écran, à Medisana le pas-
sage trop rapide des informa-
tions et l’utilisation d’icônes peu Sauvegarde obligatoire
compréhensibles, à Thomson le Qualité des applications (20 %)
manque d’esthétisme. Facilité d’installation
Facilité d’utilisation
Des applications plus
Qualité des informations
ou moins intrusives
w Pensez à vérifier la compa- Sécurisation des données (20 %)
tibilité des applications avec le Note globale (100 %)
système d’exploitation de votre télé- Tous les modèles mesurent le poids
phone/tablette. Ainsi, l’appli de Wahoo et l’indice de masse corporelle. THINKSTOCK – PHOTOS PRDUITS : J. CHISCANO/«60»
(1) Ce modèle mesure aussi la masse
n’est valable que pour le système hydrique et la masse osseuse.
iOS. Assurez-vous aussi du contenu (2) La date de naissance et le sexe
de l’utilisateur sont aussi sauvegardés.
proposé. Beurer est la seule balance (3) Le fabricant nous a indiqué
dont l’appli ne permet pas de se que la prochaine mise à jour de son
application passerait par un cryptage
fixer des objectifs personnels. des données https. (4) La note finale
w Des informations person- ne peut être supérieure à l’évaluation
de la fiabilité des mesures.
nelles sont demandées par tous
les modèles, sauf Wahoo. Cinq
fabricants sont vraiment intru-
nom de l’utilisateur (en
plus d’autres informations
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016
 ÉQUIPEMENT & LOISIRS ESSAI

WITHINGS TERRAILLON BEURER WAHOO IHEALTH FITBIT THOMSON MEDISANA

WS-30 Web Coach POP BF800 WF100 HS4S Aria TBS705 BS430
94 € 100 € 84 € 78 € 90 € 120 € 59,50 € 65 €
Non Oui(1) Oui(1) Non Non Oui Non Oui(1)
Non Non Oui Non Non Oui Non Oui
32,7 x 32,7 x 2,3 34 x 33 x 2,5 32 x 32 x 2,9 30 x 30 x 2,5 35 x 35 x 2,85 31 x 31 x 3 31 x 30 x 2 32 x 32 x 2,9
2 kg 2 kg 2 kg 1,5 kg 2,5 kg 2 kg 1,5 kg 2,5 kg
180 kg 160 kg 180 kg Non indiqué 180 kg 160 kg 180 kg 180 kg
8 4 8 16 Sans limite 8 8 8
Wi-Fi et Bluetooth Bluetooth Bluetooth Smart Bluetooth Smart Bluetooth Wifi Bluetooth Smart Bluetooth Smart et
Bluetooth 4

Withings Wellness Coach Beurer Wahoo Wellness iHealth Fitbit Wifi Thomson VitaDock+
Health Mate Health Manager MyVitals Healthcare
iOS et Android iOS et Android iOS et Android iOS iOS et Android Windows, iOS iOS et Android iOS et Android
et Android
Oui Oui Non Oui Oui Oui Oui Oui
Sur réseaux sociaux Par courriel et Par courriel Non Par courriel et Par courriel et Par courriel et Par courriel
réseaux sociaux Le réseaux sociaux réseaux sociaux réseaux sociaux
du fabricant
Nom, Nom, Nom, – Nom, Initiales, Nom, Adresse courriel(2)
adresse courriel(2) adresse courriel(2) adresse courriel(2) adresse courriel(2) adresse courriel(2) adresse courriel(2)
Taille, poids Taille, poids, Taille et données Taille, poids et Taille et données Taille, poids, tour Taille, poids et
et données tour de taille et mesurées – données mesurées mesurées de taille et données données mesurées
mesurées données mesurées mesurées
Oui Oui Non Non Oui Oui Oui Oui

(3)

16/20 15/20 14,5/20 14/20 13,5/20 11,5/20 10/20 9,5/20(4)

d’identité et des données de santé) tandis que
d’autres se contentent des initiales (voir p. 52,
nos trois conseils de sécurité).
w Des utilisateurs apprécient de partager
leurs données sur les réseaux sociaux. Mais
soyez vigilants, car cela relève de votre vie
privée. Withings ne permet le partage que
via les réseaux sociaux, tandis que les autres
balances proposent le partage par courriel
ou offrent le choix entre courriel et réseaux
sociaux. Wahoo est une exception, il ne per-
met pas ce type de partage.
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016
Des données inégalement
sécurisées
w Wahoo et Beurer stockent les données
au niveau du téléphone ou de l’application
et ne font appel à aucun service tiers, alors
que tous les autres fabricants conservent
les données sur leurs serveurs, ce qui leur
permet ensuite d’exploiter les données à des
fins d’analyse, voire de les revendre. C’est un
problème, surtout si les données de santé
n’étaient pas rendues anonymes, ce qui serait
une pratique illégale. Globalement, au vu de
nos critères, les balances Terraillon, Fitbit et
Thomson sont les moins sûres.
Des applications
pas toujours simples
w Il vaut mieux avoir la dernière géné-
ration de smartphone… Sachez-le. Chez
Medisana, l’installation de l’application sous
Android n’a pas été évidente. Pour Fitbit,
l’association n’a pas été simple en raison de
soucis de connexion sans fil – seul mode de
connexion possible.
z
/ 49
ESSAI ÉQUIPEMENT & LOISIRS

Très bon 20 à 17

Tensiomètres, Bon 16,5 à 13

Acceptable 12,5 à 10

parlez-en Insuffisant 9,5 à 7

Très insuffisant 6,5 à 0 MODÈLES CONNECTÉS VIA SMARTPHO

à votre médecin Les pourcentages entre parenthèses expriment

le poids de chaque critère dans la notation finale.
IHEALTH
BP5
WITHINGS
BP-801

S
Prix indicatif 100 € 130 €
’agissant des six tensiomètres étudiés
Écran d’affichage Non Non
dans cet essai, et contrairement à ce
Type de connectivité Bluetooth 3 Bluetooth et câble USB
que nous disions des balances, le
prix n’est pas synonyme de qualité. À moins Type de brassard Bras Bras
de 70 €, les deux appareils connectés via un Taille du brassard 22 à 42 cm 22 à 42 cm
ordinateur (Beurer, Omron) obtiennent une Poids de l’appareillage 145 g 600 g
très bonne note (16/20). Mais pour ceux Aptitude à la fonction (60 %)
connectés via un téléphone ou une tablette,
Fiabilité des mesures (40 %)
il faut débourser au minimum 100 € pour un
appareil noté 16/20 (iHealth, Withings). Confort d’utilisation (15 %)
Qualité de la documentation (5 %)
Fiabilité, confort, Applications ou logiciels (40 %)
de bonnes performances Nom iHealth MyVitals 2.0 Withings Health Mate
w Pour disposer de mesures fiables,
Compatibilité iOS et Android iOS et Android
le milieu médical préconise d’utiliser un tensio-
Mode mesure artérielle moyenne(1) Non Oui
mètre qui enveloppe le bras. Mais le modèle
au poignet Archos ne démérite pas. Au final, Partage des données mesurées Par courriel Par courriel
et réseaux sociaux
trois appareils sont un petit peu moins précis
Sauvegarde des données sur le serveur fabricant
que les autres (Archos, Beurer, Omron), mais
leur fiabilité n’est pas remise en cause. Données sur l’identité Nom, Nom,
adresse courriel(2) adresse courriel (2)
w Côté confort, Withings et iHealth sont
Données sur la santé Taille, poids et données Taille, poids et données
particulièrement salués pour leur rapidité et mesurées mesurées
leur discrétion, Beurer et Omron pour leur
simplicité et la présence de l’écran de données
Sauvegarde obligatoire Oui Oui
Qualité des applications ou logiciels (20 %)
Facilité d’appairage
Facilité d’utilisation
Traitement des résultats
Sécurisation des données (20 %)
Note globale (100 %) 16/20 16/20
Tous les modèles mesurent la tension artérielle et le rythme cardiaque. (1) Le mode Mesure artérielle moyenne (MAM) permet
(2) La date de naissance et le sexe de l’utilisateur sont aussi sauvegardés (adresse et téléphone facultatifs). (3) Le fabricant nous
car il suggère de communiquer ses antécédents médicaux.

sur l’appareil. C’est le bruit un peu gênant qui VOISIN/PHANIE – PHOTOS PRDUITS : J. CHISCANO/«60»
explique les moins bonnes notes d’Archos et
de Bewell.

Attention au partage
sur les réseaux sociaux
w Les quatre tensiomètres connectés
via un smartphone ou une tablette sont com-
patibles iOS et Android. Les deux appareils
connectés via un ordi-
nateur fonctionnent
sous Windows
uniquement.
 ÉQUIPEMENT & LOISIRS ESSAI

NE/TABLETTE MODÈLES CONNECTÉS VIA ORDINATEUR Le b.a.-ba BON

de la tension À SAVOIR
ARCHOS BEWELL BEURER OMRON
502592 BW-BA1 BM58 M3 IT artérielle
66 € 123,5 € 64 € 66 € La tension artérielle
correspond à la pression du
Oui Non Oui (écran tactile) Oui
sang dans les artères. Une mesure
Bluetooth 4 Bluetooth 4 Câble USB Câble USB
comprend la systole (le moment
Poignet Bras Bras Bras où le cœur expulse le sang vers
13,5 à 21,5 cm 22 à 36 cm 22 à 30 cm 22 à 42 cm l’organisme) et la diastole (quand
120 g 175 g 364 g 450 g le cœur se remplit). Les tensiomètres
de l’essai expriment ces mesures
en millimètres de mercure (130/70),
votre médecin en centimètres (13/7).
Une personne souffrant d’hyper-
tension doit mesurer au quotidien
sa tension ; il est intéressant
Archos Connected Self BewellConnect Beurer Health Manager Bi-LINK Gateway pour elle de disposer d’un mode
Mesure artérielle moyenne (MAM).
iOS et Android iOS et Android Windows Windows
Non Oui Non Non
Par courriel Par courriel Non Non réponse est facultative, mais cela nous paraît
et réseaux sociaux
tout de même excessif.

Nom, Nom, Nom, Nom, Des données

adresse courriel (2) adresse courriel(2)
Taille, poids, tour de taille Taille, poids, tour de taille,
et données mesurées longueur du pas et données
mesurées. Antécédents
médicaux facultatifs.
Oui Oui
(3)
13,5/20 9,5/20(4)
de prendre trois mesures successives avec de courtes pauses entre chaque mesure pour connaître la pression artérielle exacte.
a indiqué que la prochaine mise à jour de son application passerait en cryptage des données https. (4) Ce produit a été pénalisé
Une option est intéressante pour qui doit
prendre sa tension, la mesure automatique
de la tension artérielle moyenne (lire notre
encadré ci-dessus), proposée seulement par
Bewell et Withings.
w Le partage par courriel des données
enregistrées est une option offerte par ces
deux mêmes tensiomètres. Archos et iHealth
ajoutent au courriel le partage sur les réseaux
sociaux. Comme nous l’indiquons pour les
balances connectées, il faut rester très prudent
lors d’un partage sur les réseaux sociaux car
vous associez vous-même votre nom aux
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016
adresse courriel(2) adresse courriel
insuffisamment sécurisées
Taille Données mesurées
et données mesurées w Trois modèles (iHealth, Beurer et Omron)
assurent bien la protection des données. Ar-
chos est celui qui les sécurise le moins bien :
Non Oui les données sont transmises sans cryptage
(elles le sont sous forme http et non https),
le mot de passe du serveur fabricant n’est
pas suffisamment protégé et l’utilisateur est
traqué par son adresse IP. Ce fabricant fait
en plus appel à un service tiers chinois dont
on ne connaît rien en matière d’utilisation et
16/20 16/20 de protection des données.
Bewell ne protège pas assez le mot de passe
du serveur fabricant et le niveau de cryptage
des données est également insuffisant (il
données. Qui, à part votre médecin, a besoin est en http) – il évoluera en https dans la
de savoir comment votre tension artérielle prochaine version de l’application. Le mot
évolue ? Vous pouvez inquiéter des proches de passe du serveur fabricant Withings peut
et amis si votre hypertension est trop forte. être facilement piratable.
w L’appairage par Bluetooth est laborieux
Bewell, un tensiomètre entre le smartphone et le tensiomètre Withings.
un peu trop curieux Les autres tensiomètres ne posent pas de
Tous les tensiomètres exigent votre nom. souci. Enfin, nous avons pénalisé le modèle
Vous devez, en plus, donner des informations Omron, pas si facile à utiliser quand il s’agit
d’identité de base et, la plupart du temps, de transférer les données sur l’ordinateur : le
votre taille et votre poids. Nous avons pénalisé logiciel de transfert est très lourd à charger et
Bewell parce qu’il demande en plus les anté-
cédents médicaux de l’utilisateur. Certes, la
sans lui on ne peut pas faire la passerelle vers
le site Internet Omron.
z
/ 51
ESSAI ÉQUIPEMENT & LOISIRS
Optimisez la sécurité
de vos données
Maintenant que vous savez que les objets connectés ne sont pas
toujours correctement sécurisés, voici nos trois conseils à suivre
pour assurer vous-même votre protection.
L
es données de santé relevant de la vie
intime, il est essentiel de faire un usage
modéré et éclairé des applications ou
logiciels liés aux objets de santé, mais aussi
des innombrables applis autonomes propo-
sées par Android et iOS. Pour être plus serein,
voici quelques astuces et conseils.
NE PAS TROP VOUS DÉVOILER
Comme les fabricants et éditeurs
ne sont pas irréprochables dans
la protection des données, la pre-
mière précaution à prendre est de ne pas
les informer en détail sur votre identité. Vous
pouvez, par exemple, utiliser un pseudonyme,
et si les données sont envoyées à votre méde-
cin, vous mettre d’accord avec lui pour qu’il
vous reconnaisse derrière ce pseudo. Vous
pouvez aussi mettre une date de naissance dif-
férente. Nous conseillons aussi d’utiliser une
adresse de messagerie électronique dédiée
à l’objet connecté. Si vous ne souhaitez pas
que votre nom apparaisse dans les fichiers
du fabricant, créez une adresse électronique
basée sur votre pseudonyme.
Sur l’application mobile, pensez à changer
régulièrement votre mot de passe.
NE PAS PARTAGER TOUS AZIMUTS
Le partage des données doit s’effectuer avec
parcimonie, car il faut penser à l’utilisation
malveillante ou commerciale qui pourrait
être faite de vos informations personnelles.
C’est d’autant plus vrai si vous diffusez des
informations via les réseaux sociaux.
Si vous vous rendez compte que vos données
se retrouvent toutes seules sur Facebook,
par exemple, c’est qu’il existe une option de
partage automatique ; désactivez-la. Le par-
tage par courriel avec votre médecin ou des
personnes de confiance sont préférables à tout
autre type de partage.
52 /
BON IR
O
À SAV
CHOISIR UNE APPLI DE QUALITÉ Pensez à faire
Avant l’achat, faites un tour sur les supprimer vos données
magasins d’applications Android et iOS. Si vous n’utilisez plus
Étudiez les caractéristiques et options de une application, pensez
l’application. Fuyez les applis dont vous ne à demander à l’éditeur
parvenez pas à identifier clairement l’éditeur. la suppression de vos données
Préférez celles qui ont des conditions générales personnelles collectées.
d’utilisation et informent, par exemple, sur la C’est un droit inscrit dans
localisation de leur serveur de stockage. la loi Informatique et libertés
Il existera très prochainement un label mettant de 1978. De même, vous
en valeur les applications utiles, sérieuses et avez un droit d’accès et
fiables du point de vue médical, mais aussi de rectification pendant tout
sur le plan éthique. Le label mHealth Qua- le temps où vous avez usage
lity, lancé par la société d’audit DMD Santé, d’une application.
permettra de se repérer dans le maquis des
milliers d’applis disponibles. Et courant jan-
vier, l’application gratuite mHealth Quali-
ty recensera les applications labellisées.
 FLORENT POMMIER. Juriste : PATRICIA FOUCHER
wSur le plan de la fiabilité, nous n’avons
pas pris en défaut les balances et
tensiomètres testés. En revanche,
nous avons jugé les fabricants un
ICT
LE VERD
peu trop “légers” sur la sécurisation
des données personnelles.
wGare à la compatibilité des applications
avec le téléphone ou la tablette. Trop
souvent, les fabricants conçoivent
THINKSTOCK
leurs produits pour les appareils
des dernières générations…
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016
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PRATIQUE ÉQUIPEMENT & LOISIRS
SÉCURITÉ
Smartphones: faut-il
installer un antivirus ?
Connectés en permanence au Web, les mobiles deviennent aussi vulnérables que les ordinateurs.
Dès lors, le premier réflexe est de se protéger avec un antivirus. Une solution réellement efficace ?
U
ne protection imbattable pour
votre appareil. » C’est ainsi que
l’éditeur d’antivirus Bitdefender
vante son logiciel destiné aux smart-
phones Android, commercialisé presque
10 €. Déjà largement éprouvé pour vendre
des logiciels de sécurité pour les ordi-
nateurs, l’argument revient à dire :
« Surfez tranquille, on s’occupe de tout. »
Cette ficelle marketing n’est-elle pas
un peu grosse ? Nous avons enquêté
sur la réalité de la menace qui pèse sur
nos smartphones… et sur celle de l’effi-
cacité des antivirus.
Il faut admettre que les smartphones sont
devenus un nouveau “marché” pour les
pirates et les escrocs. Il arrive que cer-
tains se fassent pincer. Fin 2012, un jeune
Français de 20 ans a été condamné pour
« escroquerie et atteinte à un système
automatisé de données ». Il avait mis
au point un virus ayant affecté quelque
17 000 smartphones, occasionnant plus
d’un demi-million d’euros de préjudice.
Sa technique ? Proposer des logiciels
gratuits qui, sans que l’utilisateur s’en
rende compte, composaient des numéros
surtaxés.
DES VIRUS CACHÉS
DANS LE MOINDRE PROGRAMME
Quatre ans plus tard, cette technique est
d’autant plus efficace qu’il y a plus de pro-
priétaires de smartphones. Et les pistes
pour infecter un mobile sont variées :
un virus peut être caché dans un petit
programme (un jeu, le clone d’une applica-
tion officielle ou un utilitaire comme une
“Lampe de poche”), dans des éléments de
jeux à acheter ou bien encore dans un
contenu multimédia.
54 /
« En général, ces malwares (terme géné-
rique regroupant notamment les virus,
NDLR) cherchent à obtenir les privilèges
“administrateur” du smartphone, par
exemple en affichant une notification :
alerte de sécurité, proposition d’installer
un “complément important”, etc. Objec-
tif : inciter l’utilisateur à cliquer dessus »,
précise Boris Sharov, P.-D.G. de l’éditeur
de sécurité russe DrWeb.
LE VOL DE DONNÉES
À DES FINS COMMERCIALES
L’autre risque est le vol de données. De
plus en plus d’applications récupèrent
des informations précises sur votre télé-
phone et notamment le fameux numéro
IMEI (International Mobile Equipment
Identity), qui est en quelque sorte le
Cas particulier
De très rares logiciels
de sécurité sur l’iPhone
Sur l’AppStore (Apple), l’offre en
logiciels de sécurité est réduite
à une poignée d’applications spé-
cialisées dans la protection contre
le vol de données.
Des applications pas vraiment
indispensables depuis qu’Apple a
déployé, fin 2013, la fonction
“kill switch”. Destinée à rendre
l’appareil inutilisable en cas de vol,
elle permet d’effacer à distance
numéro de carte grise de votre smart-
phone. De quoi alimenter des bases de
données marketing exploitées ensuite
pour de la publicité ciblée.
Face à ces risques, nous vous conseillons
d’installer un logiciel de sécurité sur
votre smartphone. Du moins s’il s’agit
d’un appareil sous Android ou Windows
Phone – sur l’iPhone, ce n’est pas si simple
(voir encadré ci-dessous).
Mais quel antivirus choisir ? L’offre est
pléthorique, notamment pour les smart-
phones Android. Et le pire y côtoie le
meilleur. La plupart des grands éditeurs
d’antivirus pour ordinateurs (Kaspersky,
DrWeb, AVG, F-Secure…) ont sorti des
versions pour smartphones. À côté de ces
poids lourds, pléthore d’éditeurs incon-
nus se revendiquent spécialistes de la
le contenu de votre iPhone ou de
le bloquer, via le service en ligne
iCloud.
L’absence d’antivirus sur la bou-
tique officielle s’explique par le fait
qu’Apple ne permet pas aux édi-
teurs de sécurité d’aller fouiner
dans les moindres recoins d’iOS.
D’ailleurs, Apple a supprimé
cette rubrique de son App-
Store en mars 2015…
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016
 BON
À AVOIR
S L’antivirus, c’est bien,
mais ce n’est pas tout
Pour ne pas mettre votre
smartphone en danger :
– mettez à jour le système d’exploitation
de votre appareil ;
– ne téléchargez pas d’applications
en dehors des plates-formes officielles ;
– n’enregistrez pas le mot de passe
de votre compte bancaire en ligne
sur votre téléphone ;
– surveillez fréquemment votre facture ;
– ne désactivez pas le code PIN
et changez celui par défaut ;
– notez le numéro “IMEI”
de votre téléphone pour le bloquer
en cas de perte ou de vol.
sécurité. Leurs applis affichent des notes
pouvant atteindre 4,7 sur 5, un niveau
si élevé qu’il en devient suspect (les applis
des grands éditeurs dépassent rarement
4,5 sur 5). En réalité, aucune étude sérieuse
n’a démontré leurs qualités en termes
de détection virale. Cette offre très large
et pas toujours fiable est la rançon du suc-
cès d’Android. N’importe quel développeur
peut proposer une application, sous cou-
vert de service antivirus, qui sert surtout à
afficher de la publicité, ou incite à acheter
des applications ou des jeux…
NOTRE CONSEIL : CHOISISSEZ
UN ANTIVIRUS PAYANT
Pour s’y retrouver, on ne peut pas non plus
toujours se fier aux comparatifs publiés
dans la presse. Ils ne présentent souvent
aucun intérêt… sauf celui de séduire les
annonceurs ! En effet, les éditeurs d’anti-
virus achètent des pages de publicité dans
le numéro où paraît l’article.
Même s’il existe des antivirus gratuits,
il nous semble préférable de choisir une
version payante. Elle offre davantage
de services, et notamment un pare-feu
qui contrôle les connexions entrantes
et sortantes sur votre appareil et peut
bloquer des fuites de données. Autre fonc-
tion intéressante des antivirus payants :
THINKSTOCK
l’antivol (ou antitheft), plus poussé que
la fonction similaire intégrée dans les
versions récentes d’Android (fonction
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016
“Device Protection”,
à partir d’Android
5.1). En cas de vol ou
de perte, vous pou-
vez visualiser son
emplacement sur une
carte (si la fonction GPS
est activée…), verrouiller à dis-
tance – voire supprimer – les données
et même bloquer la carte SIM.
Parmi les antivirus proposés par des
éditeurs dont c’est le métier depuis des
années, citons DrWeb Security Space et
Kaspersky dont les versions payantes
coûtent respectivement 58 € (une licence
à vie) et 14 € (un an).
LA PROTECTION À 100 %
N’EXISTE PAS
Toutefois, s’il est prudent de protéger
son smartphone, il faut savoir que ces
logiciels ne peuvent pas garantir une
protection à 100 %. « La principale raison
est que le temps passé à analyser chaque
fichier doit être court, sinon l’utilisateur
change d’antivirus, explique Paul Irolla,
doctorant au Laboratoire de virologie et
de cryptologie opérationnelles de l’école
d’ingénieurs du numérique ESIEA, à
Laval. L’analyse antivirale actuelle se
réfère donc en grande partie sur des bases
de données de signatures de virus. Cela
permet de détecter rapidement des virus
existants ou certaines variantes, mais
il est facile de déjouer cette détection en
changeant quelques octets ou encore en
créant un nouveau virus qui utilise de
nouvelles techniques d’infection. »
Pour traquer efficacement les comporte-
ments suspects, « ils devraient déployer
des techniques plus coûteuses en termes
de temps de calcul et d’espace mémoire »,
indique Paul Irolla. Elles ne sont donc
pas utilisées, ou de manière limitée
par quelques éditeurs comme DrWeb.
La protection de son smartphone passe
au moins autant par la vigilance de son
utilisateur que par l’installation d’un
logiciel de sécurité… PHILIPPE RICHARD
info+ Pour apprendre
à mieux utiliser son smart-
phone, sa tablette ou son
ordinateur, consultez notre
hors-série SOS Informatique :
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 Enquête
Les vigiles ont-ils
L
LE PETIT JOURNA
tous les droits ?
p. 64

BUDGET
& DROITS
Litiges

La médiation pour tous,

en route mais…
Chaque professionnel qui a des relations marchandes avec des particuliers
doit désormais disposer d’un médiateur de la consommation pour régler
les litiges. Mais le dispositif a du mal à se mettre en place.

D
ès le 1er janvier, chaque entreprise ayant des du code de la consommation). Et elle n’empêchera
particuliers comme clients doit pouvoir les pas de saisir le juge. Le médiateur aura 90 jours À SABON
VOIR
renvoyer sur les services d’un médiateur en cas pour donner son avis, un délai qu’il peut prolonger.
de litige. Du petit garagiste au grand site Internet, Pour être juste, il travaillera en toute indépendance
tout le monde est concerné. Objectif : « Permettre et impartialité. Où trouver
aux consommateurs de faire valoir leurs droits sans les médiateurs ?
pour autant recourir à des procédures judiciaires MUTUALISER LE SERVICE L’Institut national
individuelles parfois longues et coûteuses », a expli- Bien sûr, chaque entreprise n’aura pas un médiateur de la consommation
qué Martine Pinville, secrétaire d’État à la consom- ad hoc, et les professionnels doivent s’organiser pour (INC) tient à jour la
mation. Rappelons que cette volonté provient d’une mutualiser ce service. Pour les plus petites entre- liste des médiateurs
directive du Parlement et du Conseil européen de prises, la médiation devrait mettre du temps à entrer à l’adresse suivante :
2013 transposé en droit français. dans les mœurs, d’autant que le dispositif global a http://www.conso.
Selon le décret paru le 30 octobre, on doit pou- lui-même pris du retard. La Commission d’évaluation net/content/les-
voir facilement trouver puis saisir le média- et de contrôle de la médiation de la consommation mediateurs
FOTOLIA – THINKSTOCK

teur de l’entreprise ou du secteur par courrier
ou mail. Il faut toutefois avoir tenté de régler
le problème avec le professionnel auparavant.
La médiation est gratuite sauf, bien sûr, si l’on
recourt à un avocat ou à une expertise (art. R. 152-1
chargée de donner (et retirer s’il le faut) un agrément
à chaque médiateur n’a en effet été installée que fin
novembre. En l’absence d’un service de médiation,
le professionnel encourra une amende administrative
de 1 500 €. LIONEL MAUGAIN

58 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016

 BUDGET & DROITS LE PETIT JOURNAL

Commerce
EN BREF…
Avant les soldes,
COPROPRIÉTÉ peut demander
Procès-verbaux aux candidats. Si
par courriel,
c’est déjà les promos !
le bailleur demande
c’est possible des pièces n’y figurant
Sous réserve pas, il encourt
Les soldes d’hiver débutent le 6 jan- de l’accord exprès une amende.
vier. Mais de nombreux magasins pro- des copropriétaires,
posent des ventes privées avant cette il est désormais COMMERCE
date. Depuis 2008, les promotions de possible d’envoyer Le stop pub,
déstockage en dehors des périodes lé- les comptes-rendus ça marche !
gales de soldes ne sont plus illicites. d’assemblée générale Chaque année,
Toutefois, ces ventes privées doivent ne par courriel, et non on reçoit 20 milliards
concerner qu’une clientèle restreinte, pas en recommandé. de prospectus
comme les titulaires d’une carte de fidé- qui s’adresse en réalité à une très large Plus d’infos : décret publicitaires dans
lité, le mot “soldes” ne doit pas être utilisé clientèle est de nature à constituer une n° 2015-1325 du nos boîtes aux lettres,
et l’interdiction de revendre à perte doit pratique déloyale », avertit le gouverne- 21 octobre 2015. soit 40 kg par foyer…
être respectée. « Proposer juste avant ment dans une réponse à une question Seuls 13 % sont
les soldes une prétendue vente privée d’un député.L. M. LOCATION feuilletés selon
Les pièces une étude d’Adrexo,
justificatives le leader du marché.
pour louer Pour les allergiques
Immobilier Auparavant, il existait (un tiers des

Avoir un titre de propriété

une liste de pièces Français), apposer
qu’il était interdit l’adhésif Stop pub
d’exiger du candidat permettrait de
Le titre de propriété est une copie de l’acte de vente du bien, signée par le à la location. C’est diminuer de 83 %
notaire, sur lequel l’administration appose ses cachets. Il est envoyé plusieurs mois désormais l’inverse : la réception
après la signature de l’acte d’acquisition, accompagné du solde du compte du le décret n° 2015- des prospectus.
notaire. Pour les biens reçus en héritage, l’attestation immobilière sert de titre de 1437 du 5 novembre
propriété. En cas de titre de propriété perdu, demandez une copie au notaire, qui 2015 établit une liste
doit conserver l’acte de vente durant cent ans. L’acte est payant.L. M. des documents qu’on

TABLEAU DE BORD

Le patrimoine des Français

ACTIONS COTÉES

- 2,8 %
59 % ménages sont désormais propriétaires de leur résidence La détention directe
principale et 86 % détiennent un livret d’épargne réglementé. d’actions de sociétés
Hors immobilier, les Français possèdent 4 404 milliards d’euros de cotées a continué

6 sur 10 patrimoine financier bruts, contre moins de 4 000 milliards en 2012. de baisser entre
le 1er et 2e trimestre 2015.
sont propriétaires
POURCENTAGE DES 2004 2010 2015
MÉNAGES POSSÉDANT :
SOURCE : INSEE ET BANQUE DE FRANCE

Résidence principale 55,7 % 58 % 58,9 %

TAUX D’ÉPARGNE
Autres logements 17,7 % 18,7 % 18 %
Livret A 57 % 68,3 % 75,8 % + 0,1 %
PEL 33,6 % 22,5 % 25,2 % Les Français épargnent
Assurance-vie 26,2 % 34,7 % 36,5 % 15,2 % de leurs revenus,
Épargne retraite 9,7 % 12,3 % 14,4 % un chiffre en très
Valeurs mobilières 24,2 % 19,3 % 16,5 % légère progression
Épargne salariale 16,7 % 15,1 % 14,5 % depuis plusieurs années. z
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016 / 59
LE PETIT JOURNAL BUDGET & DROITS
Acheter sans
se tromper
Comment jauger
le sérieux d’un site
de vente en ligne ?
Quelles sont les
limites du droit
de rétractation ?
Quel recours en cas de retard
de livraison ? Un nouveau guide
pour bien gérer ses achats en
ligne a été publié par l’Institut
national de la consommation,
en partenariat avec les
professionnels de la Fédération
du e-commerce et de la vente
en ligne (Fevad).
Achats en ligne. Suivez le guide, 24 pages,
à télécharger gratuitement sur conso.net
Automobile
Assurance auto : baisser
la note, pas les garanties !
Pour payer moins cher son contrat auto, ne vous précipitez pas sur un comparateur
en ligne. Commencez par discuter avec votre propre assureur.
L
a possibilité offerte par la loi Hamon de chan-
ger d’assurance à tout moment dès la fin du
premier anniversaire de son contrat a stimulé
la concurrence du secteur. Un contexte favorable
aux comparateurs. Pourtant, ils ne sont
pas la panacée. « L’efficacité et l’impar-
tialité de la plupart des comparateurs
sont discutables : ils ne sont ni indé-
pendants ni exhaustifs dans leur
offre, met en garde Charles Le
Corroller, juriste à l’Institut
national de la consomma-
tion. Avant même de faire
60 /
Familles recomposées
L’adoption simple, pour
partager le patrimoine
conjoint, élevé parfois depuis son plus
jeune âge. Bien sûr, ils pourraient rédiger
un testament en sa faveur. Mais leurs
largesses seraient alors limitées et ils
devraient acquitter des droits de succes-
sion au taux de 60 %, après un modeste
abattement de 1 594 €. La parade :
l’adoption simple ». Elle permet de faire
de ses beaux-enfants des héritiers réser-
La question se pose dans les familles vataires et réduit leur taxation (abattement
recomposées : faut-il adopter l’enfant de 100 000 €, taux progressif…).
de sa compagne ou son compagnon ? Sauf motifs graves, l’adoption simple est
Ce choix est de plus en plus fréquent, irrévocable. Il faut bien réfléchir avant
constate Me Boris Vienne, notaire à d’engager cette démarche. Car si l’on
Cornebarrieu (31). « Le parent veut mettre peut se séparer d’un conjoint, il en va
à égalité ses enfants et celui de son tout autrement pour un enfant !L. O.
Tentez le coup jouer la concurrence, les assurés doivent avoir le
Négociez votre fidélité réflexe de se rapprocher de leur compagnie. » Pour
contre une réduction retenir leurs anciens clients, elles sont en effet plus
de prime, surtout si enclines que par le passé à leur accorder des remises.
vous détenez plusieurs
contrats chez le même RESTER CHEZ LE MÊME ASSUREUR
assureur. Faites-le L’autre piste pour réduire le montant de ses cotisa-
en direct ou via tions est de revoir son contrat. Passer en conducteur
votre courtier, si unique si vous ne partagez jamais le volant, adopter
THINKSTOCK – J. CHISCANO/«60» – FOTOLIA
vous avez souscrit un contrat au tiers si votre véhicule a plus de dix ans
par son intermédiaire. ou augmenter votre franchise sont trois pistes pour
Demandez lui aussi alléger la cotisation. Changer de contrat tout en res-
de faire un effort : tant chez le même assureur peut parfois vous faire
sa commission peut économiser quelques centaines d’euros par an : s’il le
représenter 10 à propose, troquez par exemple votre contrat classique
25 % du montant pour une assurance au kilomètre, si vous êtes un petit
de votre prime ! rouleurouuneformule«payasyoudrive»,c’est-à-dire
payer au kilomètre, si l’idée d’embarquer une boîte
noire à bord ne vous rebute pas. LAURENCE OLLIVIER
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016
 BUDGET & DROITS LE PETIT JOURNAL

3 QUESTIONS À… d’électricité pour une

Stéphanie Truquin,
I Économiste à l’Institut national de la consommation (INC)
LUTTER CONTRE
LA PRÉCARITÉ
ÉNERGÉTIQUE
Que prévoient les textes
votés l’été dernier pour
lutter contre la précarité
énergétique ?
Stéphanie Truquin : Près d’un
Français sur cinq éprouverait
des difficultés financières
à se chauffer ou à s’éclairer.
Un chiffre en augmentation
constante. Pour limiter
les effets de la fracture
énergétique, la loi prévoit la
création d’un chèque énergie.
Expérimenté en 2016, il sera
déployé progressivement
et étendu à tout l’Hexagone
au plus tard le 1er janvier
2018. Sa vocation est d’aider
les ménages à payer leurs
factures d’énergie (gaz,
fuel, électricité, bois…),
à financer des dépenses
d’amélioration de la
qualité environnementale
ou de maîtrise de leur
consommation d’énergie.
Le chèque énergie se
substituera aux actuels
tarifs sociaux du gaz
naturel et de l’électricité.
D’autres mesures sont-elles
déjà en application ?
S. T. : Oui, c’est le cas de la
trêve hivernale interdisant
toute coupure de gaz et
résidence principale. Elle a
été étendue du 1er novembre
au 31 mars pour se calquer
sur la période de gel des
expulsions locatives. IMPÔTS
Précision
La loi oblige aussi du radin
les fournisseurs à plus Dans le n° 509
de transparence ? (nov. 2015, p. 59),
S. T. : Oui. D’une part, à le radin indiquait que
partir d’août 2016, les les personnes de plus
régularisations de facture de 60 ans peu ou pas
d’énergie ne pourront pas imposables pouvaient
aller au-delà des quatorze être exonérées de
mois de consommation la taxe d’habitation.
précédant le relevé du Mais il faut que leur
compteur ou la transmission revenu fiscal de
d’un autorelevé. D’autre part, référence soit inférieur
la loi entérine le principe à un certain montant
des compteurs (défini à l’art. 1417-I
communicants. Cela du code général des
permettra, à l’horizon impôts), 10 686 € pour
2020, de suivre en temps une part, par exemple.
réel sa consommation
d’énergie et ainsi d’adapter
au jour le jour les bons
comportements.

DIN
La location
de voiture à 1 €
Savez-vous comment les loueurs auto rapatrient leurs
véhicules d’une agence à l’autre… Non ? Eh bien, jusqu’à
il y a peu encore, ils devaient payer une personne pour se
charger du transfert. De petits futés (les sites driiveme.com
et luckyloc.com) proposent aux loueurs et aux locataires
une solution moins coûteuse : utiliser les particuliers à
la recherche d’un véhicule de location pour jouer les trans-
porteurs d’un jour. Pour 1 €, le radin peut partir au volant
d’une voiture de tourisme pour une virée en province, ou
d’un utilitaire pour boucler son déménagement. Revers de
la médaille, l’offre est valable pour un aller simple, et c’est
le loueur qui fixe les conditions : lieu de départ, destination,
dates… Ensuite, vous prenez en charge les frais d’essence
et de péages et vous pouvez être tenu pour responsable des
éventuels dommages causés au véhicule, d’où l’importance
de l’assurance et du rachat de la franchise, souvent élevée.
Immobilier
Le PTZ
étendu pour
favoriser l’achat
Ceux qui achètent dans l’ancien doivent savoir que le
prêt à taux zéro (PTZ) a été étendu à toutes les communes
de France pour 2016. Mais à une condition : le montant des
travaux doit être égal ou supérieur à 25 % du coût total de
l’opération. Seul un acheteur sur trois prévoit actuellement un
budget pour des travaux, et celui-ci se monte à environ
14 % du montant de l’achat.
Dans le neuf, les plafonds de revenus ont été revus à la hausse
et le nouveau PTZ financera jusqu’à 40 % de l’achat. Plus
de 120 000 prêts à 0 % devraient être distribués en 2016,
deux fois plus qu’en 2015. Ces carottes fiscales (1,3 milliard
par an) réjouissent le secteur du bâtiment mais risquent de
renchérir les prix de vente.L. M.

info+ 0820 16 75 00 (0,09 €/min) ou www.territoires.gouv.fr/

z
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016 / 61
DES ASSOCIATIONS
POUR VOUS DÉFENDRE
Associations CNAFC (Confédération nationale
des associations familiales
UFC-Que Choisir (Union fédérale
des consommateurs-Que Choisir)
CTRC Île-de-France
nationales catholiques) 233, bd Voltaire, 75011 Paris.
100, boulevard Brune, 75014 Paris.
Tél. : 01 42 80 96 99.
Membres du Conseil national 28, pl. Saint-Georges, 75009 Paris. Tél. : 01 43 48 55 48. Internet : www.ctrc-idf.asso.fr
de la consommation Tél. : 01 48 78 82 74. Internet : www.quechoisir.org
E-mail : cnafc-conso@afc-france.org CTRC Languedoc-Roussillon
E-mail : quechoisir@quechoisir.org
Internet : www.afc-france.org 31, allée Léon-Foucault,
ADEIC (Association de défense, UNAF (Union nationale résidence Galilée, 34000 Montpellier.
d’éducation et d’information CNL (Confédération des associations familiales) Tél./Fax : 04 67 65 04 59.
du consommateur) nationale du logement) 28, pl. Saint-Georges, 75009 Paris. Internet : www.conso-languedoc
27, rue des Tanneries, 75013 Paris. 8, rue Mériel, BP 119, Tél. : 01 49 95 36 00. roussillon.org
Tél. : 01 44 53 73 93. 93104 Montreuil Cedex. Internet : www.unaf.fr
E-mail : contact@adeic.fr Tél. : 01 48 57 04 64. CTRC-Uroc Limousin
Internet : www.adeic.fr E-mail : cnl@lacnl.com Maison des associations,
Internet : www.lacnl.com 40, rue Charles Silvestre,
AFOC (Association Force ouvrière Centres techniques 87100 Limoges.
CSF (Confédération
consommateurs)
syndicale des familles) régionaux de la Tél. : 05 55 77 75 56.
141, av. du Maine, 75014 Paris.
Tél. : 01 40 52 85 85. 53, rue Riquet, 75019 Paris. consommation E-mail :
ctrc-uroc-limousin @wanadoo.fr.
E-mail : afoc@afoc.net Tél. : 01 44 89 86 80. Internet : www.ctrc-uroc-
Internet : www.afoc.net E-mail : contact@la-csf.org Chambre de consommation
Internet : www.la-csf.org limousin.asso. fr
d’Alsace (CTRC)
ALLDC (Association CTRC Lorraine
Léo-Lagrange pour la défense 7, rue de la Brigade-Alsace-Lorraine,
Familles de France BP 6, 67064 Strasbourg Cedex. 58 bis, rue Raymond-Poincaré,
des consommateurs) 28, pl. Saint-Georges, 75009 Paris. 54000 Nancy. Tél. : 03 83 28 02 68.
Tél. : 03 88 15 42 42.
150, rue des Poissonniers, Tél. : 01 44 53 45 90. E-mail : contact@cca.asso.fr E-mail : ctrc.lorraine@laposte.net
75883 Paris Cedex 18. E-mail : conso@familles-de-france.org Internet : www.cca.asso.fr
Tél. : 01.53.09.00.29. Internet : www.familles-de-france.org CTRC Midi-Pyrénées
E-mail : consom@leolagrange.org CTRC Aquitaine 1, av. Maurice-Hauriou, résidence
Familles rurales
Internet : www.leolagrange-conso.org 89, rue Porte-Dijeaux, Port Garaud, 31000 Toulouse.
7, cité d’Antin, 75009 Paris. 33000 Bordeaux. Tél. : 05 61 62 37 41.
CGL (Confédération Tél. : 01 44 91 88 88. Tél. : 05 57 14 26 30. E-mail : contact@ctrc-mp.fr
générale du logement) E-mail : infos@famillesrurales.org E-mail : ctrc-aquitaine@wanadoo.fr Internet : www.ctrc-mp.fr
29, rue des Cascades, 75020 Paris. Internet : www.famillesrurales.org
Tél. : 01 40 54 60 80. CTRC Auvergne CTRC Nord-Pas-de-Calais (UROC)
FNAUT (Fédération nationale
E-mail : info@lacgl.fr des associations d’usagers 17, rue Richepin, 63000 Clermont- 6 bis, rue Dormagen, 59350 Saint-
Internet : www.lacgl.fr des transports) Ferrand.Tél. : 04 73 90 58 00. André-lez-Lille. Tél. : 03 20 42 26 60.
E-mail : u.r.o.c@wanadoo.fr E-mail : uroc-5962@wanadoo.fr
CLCV (Consommation, 32, rue Raymond-Losserand,
75014 Paris. Tél. : 01 43 35 02 83. CTRC Basse et Haute Normandie Internet : www.uroc5962.fr
logement et cadre de vie)
59, bd Exelmans, 75016 Paris. E-mail : secrétariat@fnaut.org 89, rue d’Hastings, 14000 Caen. CTRC Poitou-Charentes
Tél. : 01 56 54 32 10. Internet : www.fnaut.asso.fr Tél. : 02 31 85 36 12. 23, av. Robert-Schuman,
E-mail : clcv@clcv.org INDECOSA-CGT (Association E-mail : ctrc@consonormandie.net 86000 Poitiers. E-mail : ctrc.
Internet : www.clcv.org pour l’information et la défense Internet : www.consonormandie.net poitoucharentes@wanadoo.fr
CNAFAL (Conseil national des des consommateurs salariés-CGT) CTRC Bourgogne CTRC Provence-Alpes-
associations familiales laïques) 263, rue de Paris, 93516 Montreuil Boîte NN7, 2 rue des Corroyeurs, Côte d’Azur
108, av. Ledru-Rollin, 75011 Paris. Cedex. Tél. : 01 48 18 84 26. 21068 Dijon Cedex. 23, rue du Coq, 13001 Marseille.
Tél. : 01 47 00 02 40. E-mail : indecosa@cgt.fr Tél. : 03 80 74 42 02. Tél. : 04 91 50 27 94.
E-mail : cnafal@cnafal.net Internet : www.indecosa.cgt.fr E-mail : ctrc.bourgogne@wanadoo.fr E-mail : contact@ctrc-paca.org
Internet : www.cnafal.org Maison de la consommation et Internet : www.ctrc-paca.org
de l’environnement Rennes (MCE)
48, bd Magenta, 35200 Rennes.
• Quinze associations de consommateurs, régies par la loi
Tél. : 02 99 30 35 50. Départements
Internet : www.mce-info.org
de 1901, sont officiellement agréées au niveau national pour d’outre-mer
CTRC Centre
représenter les consommateurs et défendre leurs intérêts. 10, allée Jean Amrouche UDAF (Guadeloupe)
• La plupart de leurs structures locales tiennent des permanences 41000 BLOIS
Tél : 02 54 43 98 60. 2, rue Lardenoy, 97100 Basse-Terre.
pour informer les consommateurs, les aider à résoudre leurs problèmes Tél. : 05 90 81 12 80.
E-mail :ctrc.centre@wanadoo.fr
de consommation. Pour le traitement de vos dossiers, une contribution FRAC-CTRC Martinique
CTRC Corse (UROC)
à la vie de l’association sous forme d’adhésion pourra vous être les Salines 1, Tour I, Lotissement Les Terrasses,
demandée. Renseignez-vous au préalable. rue François Pietri, 20290 Ajaccio. Basse-Gondeau, bât. F, local 1,
Tél. : 04 95 22 24 39. 97232 Lamentin.
• Pour connaître les coordonnées des associations les plus proches de Tél. : 05 96 50 26 62.
E-mail : ctrc.corse@wanadoo.fr
chez vous, interrogez les mouvements nationaux ou le Centre technique
CTRC Franche-Comté
régional de la consommation (CTRC) dont vous dépendez. Vous pouvez
37, rue Battant, 25000 Besançon.
aussi consulter l’annuaire, rubrique Associations de consommateurs. Tél. : 03 81 83 46 85.
E-mail : ctrc.fc@wanadoo.fr

62 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016


60 MILLIONS DE PIGEONS (OU PAS)
La voiture tombe
en panne peu
après la vidange
En partenariat avec l’émission On n’est plus des pigeons,
nous revenons dans cette rubrique sur des mésaventures
arrivées à nos lecteurs. Ce mois-ci, une lectrice dont l’auto
est restée immobilisée quelques jours après la sortie du garage.
L
a voiture d’Émilie n’est pas très an-
cienne, à peine 60 000 km au compteur,
mais elle a besoin d’une vidange. Émilie
la conduit donc dans un centre d’entre-
tien auto et opte, en plus de la vidange,
pour le forfait à 135 points de contrôle dont
l’employé lui a vanté les grands mérites.
De quoi se tranquilliser pour un bon mo-
ment, assure-t-il.
Peu après, Émilie récupère sa voiture et
rentre chez elle. Pendant quelques jours,
tout se passe bien pour elle dans le meilleur
des mondes automobiles. Jusqu’à ce que,
quelques centaines de kilomètres plus tard,
la petite auto se mette à fumer avant de tom-
ber brutalement en panne sur l’autoroute. Le
véhicule est remorqué dans un autre garage,
où le verdict est sans appel : il n’y a plus une
goutte de liquide de refroidissement, en
raison d’une fuite de la pompe à eau. Il va
falloir changer la pompe, le joint de culasse
et l’on en passe.
LE GARAGISTE EST PRÉSUMÉ
RESPONSABLE, MAIS…
Étrange, le niveau de liquide avait pourtant
été vérifié dans le cadre du forfait de révi-
sion. Alors, Émilie peut-elle tenir le centre
d’entretien auto responsable de sa mésaven-
ture ? À la lecture de l’article 1147 du code
civil, il semble bien que oui : le garagiste à
qui l’on confie une voiture a une obligation
de résultat. Et, à moins qu’il ne prouve le
contraire, il est présumé responsable si la
THINKSTOCK
voiture ne fonctionne pas après son inter-
vention. Cette présomption de responsabi-
lité joue donc en faveur d’Émilie.
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016
BUDGET & DROITS LE PETIT JOURNAL
Ce n’est pourtant pas si simple, car la juris-
prudence est venue nuancer ce principe
protecteur. Certes, le garagiste est présumé
responsable, mais il incombe quand même
au client de montrer que la panne est consé-
cutive à son intervention. Autrement dit, si
votre embrayage lâche alors que vous avez
fait changer les essuie-glaces, vous ne pour-
rez pas en rendre le garagiste responsable…
POUR LE PROUVER, IL FAUT
SOLLICITER UN EXPERT
Dans le cas d’Émilie, la fuite sur la pompe a
bel et bien pu être provoquée par un geste ma-
lencontreux du garagiste lors de l’entretien
du véhicule. Si l’on en croit les témoignages
qui remontent à «60», une telle mésaventure
n’est pas si rare… Mais pour le prouver, il lui
faut solliciter un expert. Il lui reviendra de
déterminer l’origine de la panne.
Notre lectrice ayant, par chance, souscrit
une garantie de protection juridique au-
près de son assurance multirisque habita-
tion, c’est l’assureur qui prendra l’expertise Chaque lundi
à sa charge. À défaut, elle aurait dû solliciter sur France 4, retrouvez
l’expert à ses frais. Si l’expert parvient à de nouveaux conseils
démontrer, soit que la fuite est antérieure
de «60» dans l’émission
à la réparation, soit (plus probablement)
qu’elle est imputable au centre d’entretien On n’est plus des pigeons,
auto, Émilie sera fondée à demander la avec Claire Barsacq et sa
prise en charge des réparations et de toutes bande de joyeux volatiles.
les conséquences financières de l’immobi-
lisation de la voiture. Sinon, après le coup
de la panne, elle risque un coup de massue
lorsqu’on lui présentera la facture des répa-
rations. Et, sans doute aussi, un sacré coup
de pompe. THOMAS LAURENCEAU
z
/ 63
ENQUÊTE BUDGET & DROITS

COMMERCE

La face cachée
du métier de vigile
Quels sont les droits des clients en cas d’incident avec un agent de sécurité ?
Bien que la profession soit encadrée par des règles spécifiques, les dérapages ne sont
pas rares, et de nombreux vigiles exercent sans carte professionnelle ce métier ingrat.

E
n sortant de son magasin de sport
habituel, Rachid est interpellé par
deux agents de sécurité du maga-
sin. « Sans explication, j’ai été conduit
manu militari à l’intérieur d’un réduit
de quelques mètres carrés. » Il éprouve
aussitôt des difficultés à respirer. On est
le 22 août, il fait une chaleur accablante,
Rachid est asthmatique. Après de longues
minutes, deux autres agents se présentent,
« ils m’ont contraint à retirer mes baskets
en me tutoyant, m’ont tendu une paire
usagée de taille inférieure, et m’ont accusé
d’avoir fait l’échange en magasin ». Rachid
proteste de son innocence, il a acheté et
payé ses baskets un mois plus tôt dans
le même magasin. La police n’a pas été
prévenue, aucune preuve de vol n’est rap-
portée. « Mon seul tort était celui de porter
ces chaussures quasi neuves. » Au bout
d’une demi-heure, il est libéré, sans un
selon l’article 56 du code de procédure
pénale. Sur les conseils de «60», Rachid
a saisi le Défenseur des droits.
Incident tristement banal ou dérapage
ponctuel ? En tout cas, les rapports entre
clients et agents de sécurité en maga-
sins peuvent rapidement prendre un
tour tendu, voire violent. Habitué du
Carrefour City de son quartier parisien,
Antoine y entre avec son cabas à roulettes
pour des raisons pratiques.
Ce jour-là, le vigile l’intercepte et lui
demande de le laisser à l’entrée. Antoine
refuse d’obtempérer et avance dans le
rayon. « Il m’a chopé par le col, m’a éjecté
du magasin d’une vigoureuse poussée
et j’ai fait un atterrissage sur l’asphalte.
Sur le coup, j’étais sonné et légèrement
blessé aux genoux et à la main. » La
bonne pratique aurait consisté pour le
vigile à suivre Antoine et, avant sa sortie
Mais d’où viennent ces vigiles, ou plutôt
ces agents de prévention et de sécurité
(APS), parfois trop nerveux ? En France,
près 160 000 sont en activité, ceux qui
travaillent dans le commerce sont parfois
salariés des points de vente mais, le plus
souvent, ils le sont de sociétés de sécurité
à la réputation sulfureuse.
UNE CARTE PROFESSIONNELLE
INDISPENSABLE SAUF QUE…
Depuis 2012 et la création du Conseil
national des activités privées de sécurité
(Cnaps), l’entrée dans la profession est
surveillée de près. Cet établissement
public, sous tutelle du ministère de
l’Intérieur, est chargé de l’agrément, du
contrôle et du conseil des professionnels
de la sécurité privée.
Avant même la formation, le futur agent
fait l’objet d’une enquête de moralité.

mot. « Une séquestration », lâche Rachid.
INCIDENT TRISTEMENT BANAL
OU DÉRAPAGE PONCTUEL ?
Histoire édifiante, dans laquelle les
agents de sécurité ont joué les cowboys.
En cas de suspicion de vol, le vigile peut,
bien entendu, retenir un client dans l’en-
ceinte du magasin jusqu’à l’arrivée de la
police. Mais cela n’est possible que s’il
existe un flagrant délit (article 73 du code
de procédure pénale), ce qui n’est pas le
cas ici. Le vigile n’avait pas le droit non
plus de lui faire enlever ses chaussures
sans son accord. Cet acte est assimilable
à une fouille, et seul un officier de police
judiciaire est compétent pour la pratiquer
THINKSTOCK
du magasin, à procéder à une inspection Un diplôme est décerné à l’issue de la
visuelle de son Caddie. Carrefour a une formation, avec la remise d’une carte pro-
autre version des faits que l’enseigne ne fessionnelle indispensable pour exercer
veut pas dévoiler, mais affirme ignorer ce travail en général payé au Smic. Voilà
qu’une plainte a été déposée par le client pour la théorie. La réalité est un peu
contre l’homme de main. plus complexe, comme le montre le
BON IR Que faire si un vigile a été trop zélé ?
VO
À SA En cas d’incident avec un agent de sécurité (en magasin,
mais aussi devant une discothèque, lors d’un événement,
dans un stade, etc.), il est possible, bien entendu, de déposer
plainte. Mais il est aussi recommandé de saisir le Défenseur des droits.
Le Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps) peut également
être saisi de ce type de problème. Les deux organismes vont d’ailleurs
passer une convention de collaboration.

64 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016


Le code de
déontologie
de la profession
interdit la violence,
même légère.
témoignage de Moussa, qui a exercé six
mois dans diverses boutiques pour payer
ses études. « Les entreprises de sécurité
embauchent de nombreux précaires, des
étudiants comme moi ou des personnes
en situation irrégulière. Une personne que
je connais m’a appelé un jour, me deman-
dant si j’avais un costard et si je pouvais
me rendre dans tel magasin. J’y suis allé
et j’ai improvisé, ne connaissant rien au
métier mais j’ai inspecté comme si j’avais
toujours fait ça. » Il repère notamment une
corbeille à chaussettes devant la sortie,
bien exposée au vol. « Et ça n’a pas man-
qué : un gamin en a fauché une paire, je l’ai
coursé, plaqué au sol et l’ai conduit dans la
réserve. “Enfin un vigile qui se bouge”, me
dit le responsable. Le gamin n’a rien sur lui
pour payer. Le responsable voulait appeler
la police. La police pour mon premier jour,
moi qui n’étais ni formé ni déclaré… je pré-
férais éviter. » Moussa persuade l’enfant
d’appeler quelqu’un pour venir payer.
« En fait, l’homme qui m’a envoyé là-bas
assurait une prestation sous-traitée par
une société qui avait décroché le marché. »
Dans son rapport 2012-2014, le Cnaps
révèle que le nombre d’agents exerçant
sans carte a bondi de 59 % entre 2013 et
2014, c’est le principal “manquement”.
UNE PRESTATION AU PRIX
LE PLUS BAS POSSIBLE
Comme le signale Moussa, les chaînes
de magasins contractent à prix discount
avec des sociétés de sécurité contraintes
de sous-traiter la prestation à une officine
qui use et abuse du travail au noir. « Le
donneur d’ordre est le fautif, tonne Alain
BUDGET & DROITS ENQUÊTE
Gardère, directeur du Cnaps. L’intérêt du
magasin est de payer le prix le plus bas
possible, il existe même des enchères
inversées sur les contrats de sécurité,
auxquelles nous avons mis fin. »
Les 90 contrôleurs du Cnaps répartis sur
tout le territoire inspectent les comptes
des sociétés de sécurité, leurs contrats,
les prix et la réalité de leur prestation.
Ils vérifient en magasin si l’agent a bien
sa carte. La formation tourne autour
d’une série de règles, réunies dans un
code de déontologie, lequel interdit par
exemple toute violence, même légère.
Compliqué à intégrer lorsqu’on est chargé
de détecter et de réprimer le vol à l’éta-
lage, ce qui reste la principale mission
du vigile. Pourtant, globalement, il le
fait plutôt bien si l’on en croit les der-
niers chiffres. En France, l’équivalent
de 1,52 milliard d’euros ont été dérobés
en magasin en 2014, selon le baromètre
annuel publié par Checkpoint Systems.
Un vigile peut retenir un client
dans le magasin, en attendant
la police, uniquement en cas
de flagrant délit.
z
/ 65
ENQUÊTE BUDGET & DROITS

Énorme en apparence, ce chiffre est

pourtant l’un des trois plus faibles des <<
24 pays européens étudiés, et il est en
nette baisse, de surcroît. Au total, la
fauche par les clients représente moins
de la moitié de la « démarque inconnue »
(qui intègre le vol interne, par les clients,
la perte administrative et la fraude),
laquelle s’établie à seulement 0,81 %.

UN MÉTIER DIFFICILE
SUR LE PLAN HUMAIN
Plus le vol est fréquent, plus le risque de
dérapage est important. « Le responsable
d’un magasin où le taux de vols est impor-
tant subit la pression de sa hiérarchie,
nousditMoussa. Ilvalamettresurlevigile,
qui va la reporter sur les clients. C’est une
chaîne. Le vigile sera plus menaçant. »
Les vigiles doivent
empêcher le vol mais
ils sont de plus
en plus confrontés
à la misère.
Mais le plus difficile, pour lui, ce sont
les rapports avec les clients lambda.
« Le vigile est un invisible, il fait partie
des meubles. Le bonjour qu’on ne vous
rend pas ou qui fait sursauter les clients
comme si c’était un meuble qui parle,
ça marque. » Autre aspect compliqué à
gérer : la confrontation avec la misère.
« Les voleurs sont des travailleurs
pauvres, des parents de familles fau-
chées, des personnes âgées qui n’arrivent
plus à joindre les deux bouts. J’ai fait
deux, trois quartiers avec 40 % de chô-
mage. Certains vigiles laissent parfois
filer, d’autres sont intransigeants: c’est
leur boulot et c’est immoral de voler. Au
bout de dix ans, on ne voit plus d'êtres
humains, seulement des voleurs. » nelles est assimilée à une perquisi-
LIONEL MAUGAIN
Retrouvez cette enquête
C’est la loi
Ils n’ont pas tous les droits
Le domaine d’intervention des vigiles est strictement
réglementé. Pour mieux défendre vos droits, apprenez
à connaître ce qu’ils ont le droit de faire, ou non.
CE QU’ILS PEUVENT FAIRE
L’inspection visuelle des sacs peut
être demandée par l’agent de sécu-
rité ; il peut même les fouiller, avec le
consentement du propriétaire (article
L. 613-2 du code de la sécurité inté-
rieure). Si le client refuse, le vigile doit
faire appel à la police ou à la gendar-
merie et, en attendant, peut retenir
le client – s’il a des preuves permet-
tant d’établir qu’il a commis un vol.
L’inspection visuelle des sacs n’est
pas permise aux caissières et autres
personnels du magasin, même si un
panneau le prévoit.
CE QU’ILS NE PEUVENT
PAS FAIRE
• La fouille dans les affaires person-
tion. Seul un officier de police judi-
ciaire (OPJ) peut la faire, en cas de
flagrant délit, de commission roga-
toire ou d’enquête préliminaire.
par un OPJ du même sexe dans un
local fermé.
• Le contrôle d’identité ne peut être
exercé que par un OPJ, là encore.
• Le recours à la violence, même
légère, est interdit par l’article 10 du
code de déontologie, sauf en cas de
légitime défense. « Lorsqu’il ne peut
résoudre un différend à l’amiable (…),
le vigile doit faire appel aux forces
de l’ordre (…). La personne suspecte
reste sous la surveillance et la pro-
tection de celui qui l’a interpellée.
Elle ne doit alors subir aucune vio-
lence ni humiliation. »
• Les agents n’ont pas le droit de
laisser supposer qu’ils sont armés
(art. 11). Ils ne doivent pas pouvoir être
confondus avec la police (art. 12).
Tout manquement expose l’agent aux
sanctions du Conseil national des acti-
vités privées de sécurité : avertisse-
ment, blâme, sanctions financières,
jusqu’à l’interdiction d’exercice pour une
P. TURPIN/PHOTONONSTOP

dans le rendez-vous
de Pascal Le Guern • La fouille à corps n’est possible durée de cinq ans maximum.
qu’en cas de flagrant délit, d’enquête
Tout comprendre préliminaire avec l’accord express de info+ Décret n° 2012-870,
la personne. La fouille est pratiquée du 10 juillet 2012.
le 29 décembre à 10 h 55 et 15 h 25
et sur franceinfo.fr

66 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016

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ple,
Téléphone :
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BUDGET & DROITS

rche à suivre
La ma 2 Être au clair sur

Trouver
le budget à prévoir
C’est la question épineuse,
tant les tarifs d’hébergement

une maison
sont élevés comparés aux
montants limités des pen-
sions. En Île-de-France, par

de retraite
exemple, les tarifs des éta-
blissements d’hébergement
pour personnes âgées
d é p e n d a n te s ( E h p a d )
Quand le maintien à domicile d’une personne vieillissante oscillent entre 2 200 € et
2 600 € par mois dans le
n’est plus possible, la famille est souvent confrontée à public, et 3 000 € et 4 500 €
la recherche d’un hébergement. Cela nécessite d’intégrer dans le privé.
des facteurs d’ordre humain et financier. LAURENCE OLLIVIER Si les revenus le permettent,
il y a l’embarras du choix. En
revanche, si la pension ainsi
que les aides ne suffisent

1 Faire un point sur votre situation

pas, il faudra sans doute pré-
voir la vente ou la location du
logement, si la personne
L’idéal est de pouvoir rechercher un hébergement hors situation d’urgence concernée est propriétaire.
ou d’hospitalisation, conseille Ana Demaille, directrice du foyer logement Il faut se rappeler que les
de Fontenay-le-Fleury (Yvelines) : « Croisez les principaux critères qui enfants sont tenus de venir
permettront de déterminer le type d’hébergement compatible avec l’état en aide financièrement à
de santé, les moyens financiers et les envies. » Car suivant le niveau leurs parents dans le besoin.
d’autonomie, les choix seront plus ou moins larges (voir tableau ci-dessous).
Ensuite, il faut s’interroger sur la localisation : plutôt proche de l’ancien
domicile, ou de celui des enfants.

LES PRINCIPALES STRUCTURES D’ACCUEIL DES PERSONNES ÂGÉES

ÉTABLISSEMENTS
Foyer logement en ville ou
Marpa (maison d’accueil
rurale pour personnes
âgées) en milieu rural
Ehpad (établissement
d’hébergement pour personnes
âgées dépendantes)
USLD (unités de soins
de longue durée)
Résidence services seniors
Accueil familial
NATURE DU LOGEMENT PERSONNES CONCERNÉES
Studio ou T2 non meublé Personnes valides et autonomes.
Certains foyers sont médicalisés
Chambre meublée Personnes âgées dépendantes
ainsi que personnes valides
et semi-valides
Chambre dans Personnes dépendantes
un établissement dédié nécessitant une surveillance
au sein d’un hôpital médicale constante
Studio ou T2, T3 Retraités valides et autonomes
non meublé
Chambre meublée au Retraités autonomes, dépendants,
domicile d’un particulier voire très dépendants selon les cas
COMMENTAIRES
Services collectifs (restauration, animations…)
facultatifs. Majoritairement gérés par les communes,
pour un montant moyen de 400 à 600 €/mois.
Plus cher dans le privé et l’associatif.
Tarifs et niveaux de prestations très variables
d’un établissement à l’autre. Le privé reste
plus cher que le public et l’associatif.
Attention, les tarifs ne sont pas ceux de l’hôpital
mais d’un Ehpad. Seules les dépenses de soins
sont couvertes par l’assurance maladie.
Privées, ces résidences disponibles à l’achat
ou à la location ne sont pas habilitées à l’aide sociale.
Leurs tarifs restent souvent élevés.
Attention aux charges pour les propriétaires.
La personne partage la vie d’une famille.
Tout ou partie des frais peuvent être pris en charge
par les aides (APA, APL, aide sociale).

68 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016


3 Recenser toutes les aides possibles
L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) est une aide pour
financer la prise en charge de la perte d’autonomie des personnes
de 60 ans et plus. Elle varie avec le niveau de dépendance. Mais
son montant reste limité, tout comme l’aide au logement. Les deux
cumulés ne permettent pas toujours d’assumer 100 % des dépenses,
notamment en Ehpad.
Alors, que faire quand l’argent vient à manquer ? Solliciter le conseil
départemental pour bénéficier de l’aide sociale à l’hébergement
(ASH). Celui-ci fera toutefois d’abord appel aux enfants, parfois aussi
aux petits-enfants, soumis à l’obligation alimentaire. Et c’est seule-
ment si les revenus de la personne et les subsides familiaux ne
suffisent pas qu’il fixera le montant de l’ASH nécessaire pour régler
le solde des frais d’hébergement. À savoir : contrairement à l’APA,
l’ASH est récupérable sur la succession.
Attention ! Tous les établissements ne sont pas habilités à l’ASH.
Renseignez-vous donc au préalable, ce critère de choix étant déter-
minant pour les personnes modestes.
4 Visiter les établissements
sélectionnés
Une fois que vous avez sélectionné
deux ou trois adresses, allez les visiter.
C’est primordial. « Visitez d’abord seul,
si votre parent est trop fatigué. Présen-
tez-vous le jour du rendez-vous officiel,
5 Monter et adresser un dossier complet
mais aussi une seconde fois à l’impro-
viste, conseille Laurence Imbs, direc-
trice du Château de Villemoisson
(Essonne), une maison de retraite pri-
vée. Prêtez attention aux odeurs, au
personnel. Est-il souriant ? Heureux au
travail ? Interrogez-vous sur les anima-
tions, les repas, la configuration des
lieux, la présence d’espaces verts, la
possibilité de circuler librement, de
sortir de l’établissement, de venir avec
un animal ou pas… » Vous pouvez
aussi vous rapprocher de familles de
résidents pour avoir leur sentiment.
Enfin, une fois le choix arrêté, idéale-
ment visitez à nouveau avec votre
parent et surtout parlez avec lui. C’est
déterminant pour la réussite du projet :
s’il s’oppose à son entrée en établisse-
ment et que vous lui forcez la main, le
risque qu’il se laisse dépérir est réel.
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016
BUDGET & DROITS LA MARCHE À SUIVRE
BON
À SAVOIR
Qui peut
vous aider ?
De nombreux acteurs
publics peuvent vous renseigner
gratuitement : assistante sociale,
centre communal d’action sociale
(CCAS), centre local d’information
et de coordination (Clic).
Interlocuteur privilégié, le Clic dont
vous dépendez peut vous aiguiller,
vous aider à monter un dossier
d’admission, d’APA mais
aussi se déplacer pour faciliter
le maintien à domicile, lorsque
cela est possible. Renseignements
sur le portail national
d’information pour l’autonomie
des personnes âgées (pour-les-
personnes-agees.gouv.fr) ou au
0 820 10 39 39 (0,15 €/min).
Pour espérer avoir une place dans un Ehpad, il faut
monter un dossier d’admission (formulaire Cerfa
n°14732*01). Une fois rempli par un médecin et la
famille, idéalement avec l’aide d’une assistante sociale
(voir encadré), adressez-le aux établissements de votre
choix. « Mais, sauf dans le privé – plus cher – ou dans
une localité isolée – plus loin –, il faut souvent patien-
ter un, deux, voire trois ans avant d’avoir une place,
met en garde Marielle Goulet, coordinatrice du Clic
(centre local d’information et de coordination)
d’Orgyvette, à Ballainvilliers(Essonne). Ce qui, en
pratique, n’est pas toujours possible. Dans ce cas,
vous vous orienterez vers des solutions d’hébergement
temporaires et/ou de soins de suite. »
Petit conseil, pendant l’attente, relancez régulièrement
l’établissement. Et préparez-vous pour le jour J : sui-
vant les établissements, seront à prévoir un trousseau
complet, des vêtements marqués et du petit mobilier
(fauteuil, commode, bibelots, téléviseur…).
z
/ 69
 Courriers
Concurrence

Coups Elle a gagné au Casino

de gueule
Cette rubrique est composée de lettres
choisies parmi les quelque 2 000 courriers
que nous recevons chaque mois par voie
postale ou électronique.
Notre sélection reflète les problèmes
les plus fréquents que vous rencontrez.
Courriels
Avec mon mari, nous
avons commencé à al-
ler dans les magasins
de jouets au mois de
novembre. À La Grande
Récré au centre commer-
cial Odysseum à Montpel-
lier, nous avions repéré
un super camion avec sa
pelleteuse de la marque
Bruder à 50 €. Quelques
jours plus tard, en allant
faire nos courses dans le
petit magasin Casino de
notre village, nous tom-
bons sur le même article
à 22,90 €. Évidemment,
c’est là que nous l’avons
acheté. Je voulais savoir
si le père Noël ne nous
prend pas pour des cons…
Olivia H./30 Bernis

Pour plus d’informations et de conseils, consultez

notre site www.60millions-mag.com ou une
association de consommateurs (adresses page 62).

Énergie High-tech

La pénalité qui Les drones volent en eaux troubles

fait disjoncter
EDF m’a appliqué la pénalité de
retard de 7,50 € que vous avez évo-
quée dans le n° 507 de septembre
2015, page 61. En effet, les paie-
ments doivent intervenir dans
les quinze jours de la date d’émis-
sion de la facture. Dans mon cas,
la facture a été éditée le 15 juin, reçue
le 20, avec un paiement à effectuer
avant le 30 juin, chèque encaissé.
Il ne me restait ainsi qu’une hui-
taine de jours pour envoyer le
chèque, en courrier rapide. M’étant
absentée pendant cette période,
je n’ai pu m’acquitter de cette fac-
ture qu’en juillet. Faut-il organiser
Cela ressemble
bien à une pratique
commerciale trompeuse,
délit sanctionné pénalement.
Une pratique commerciale
est trompeuse « lorsqu’elle
repose sur des allégations,
indications ou présentations
fausses ou de nature à induire
en erreur et portant sur (...)
les caractéristiques essentielles
du bien » (article L. 121-1
du code de la consommation).
Vous pouvez signaler les faits
Dans votre comparatif sur les drones (voir n° 509, à la Répression des fraudes,
novembre 2015), vous parlez du Bebop de Parrot. habilitée à constater l’infraction.
Pourtant, ce fabricant fait du marketing de façon très Si vous avez acheté sur la foi
ILLUSTRATEUR : CHRISTIAN ANTONELLI

ses congés en fonction des dates
de facturation EDF ?
Le service réclamation accepte
de me rembourser ces 7,50 € si
j’accepte le prélèvement automa-
tique. Veut-on obliger les clients à
opter pour ce mode de paiement ?
Je veux rester libre de choisir.
Janine B., par courriel
limite. Une fonction vendue au consommateur peut,
au final, se montrer absente. Lors du lancement de ce
modèle, l’emballage sous-entendait, via une capture
d’écran, la présence d’un outil de planification de vol
(que proposent certains modèles concurrents). Or cette
fonction est apparue seulement un an plus tard via une
mise à jour payante ! D’autres fonctions annoncées
sur l’emballage n’étaient pas présentes au lancement.
GeekMag, via Facebook
de ces arguments trompeurs
et souhaitez renoncer à l’appareil,
tentez de demander au fabricant
l’annulation de la vente (et donc le
remboursement, contre restitution
du produit). S’il refuse, signalez-le
également aux Fraudes.

70 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016

 COURRIERS,
COURRIELS,
COUPS DE GUEULE

Téléphonie

Un RIB, sinon rien

Lorsque j’ai pris ma retraite, j’ai demandé
à changer le nom du titulaire de ma ligne
téléphonique, qui était auparavant au
nom de l’entreprise que je possédais. SFR
maintient le dossier en attente parce que
je n’ai pas fourni de relevé d’identité ban-
caire (RIB). Ils me le demandent avec
insistance. Est-il obligatoire de fournir
un RIB ? N’est-on pas libre de choisir
le mode de règlement ?
Jean-Michel Moreau/47 Marmande Assurance

Les contrats de téléphonie doivent On partage tout, même le volant !

notamment indiquer « les modes
de paiement proposés ainsi que leurs
conditions », précise la loi (article L. 121-83
du code de la consommation). Un opérateur
ne peut donc imposer un unique mode
de paiement – de telles clauses ont d’ailleurs
été déclarées abusives, à plusieurs reprises,
par la Commission des clauses abusives.
Toutefois, en pratique, il n’est
pas toujours simple de refuser le paiement
par prélèvement automatique. Dans ce cas,
certains opérateurs réclament le versement
d’un dépôt de garantie de plusieurs centaines
d’euros. Si vous rencontrez des difficultés
à obtenir un autre mode de paiement, alertez
les services de la Répression des fraudes.
J’ai fait deux devis en ligne pour assurer mon véhicule chez Direct Assurance. Sur
le premier devis, mon époux est conducteur principal et moi conductrice secondaire.
Sur le second devis exactement identique, c’est l’inverse, je suis la conductrice
principale. Or, sur ce devis, le montant de l’échéance annuelle est de 315 € contre
222 €, soit une différence de 93 €. Cela vous semble-t-il cohérent, sachant que les
assureurs ne peuvent plus pratiquer de tarifs différents selon le sexe de l’assuré ?
Sandrine Mathias/69 Dardilly
Effectivement, la discrimination différence dans le niveau de bonus-malus,
tarifaire entre hommes et femmes différence d’âge entre vous et votre
est interdite aux assureurs depuis le conjoint. Si, malgré tout, vous suspectez
21 décembre 2012. Cela fait suite à une une différence de tarification entre hommes
décision de la Cour de justice de l’Union et femmes, vous pouvez alerter l’Autorité
européenne. Toutefois une différence de de contrôle et de résolution prudentielle
tarif d’assurance, pour un même véhicule, (https://acpr.banque-france.fr, rubrique
peut avoir d’autres causes, légitimes : Protection de la clientèle).

Alimentation

Pas d’emmental sans petits trous

J’ai ouvert ce jour de l’emmental
français en tranches, acheté au
Lidl de Revigny-sur-Ornain dans
la Meuse. De toute évidence, les
trous gros et petits sont faits à
l’emporte-pièce ou avec un autre
outil. Ils se répètent parfaitement
d’une tranche à l’autre. Êtes-vous
au courant de cette bizarrerie ?
Évelyne Keiser/
51 Jussecourt-Minecourt
La présence de trous dans
l’emmental résulte du
processus de fabrication. Un fromage
dont les trous seraient réalisés
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016
postérieurement à l’affinage,
une fois le fromage tranché,
n’aurait pas le droit de porter
la dénomination « emmental »,
précisent les services de la
Répression des fraudes. Selon
les textes officiels (annexe du
décret n° 2007-628 du 27 avril 2007),
l’emmental est une « pâte ferme,
cuite au minimum à 50 °C, pressée
et salée en surface ou en saumure,
de couleur ivoire à jaune pâle,
présentant des ouvertures de
dimensions allant de la grosseur
d’une cerise à celle d’une noix ».
Le diamètre va de 1 à 5 cm.
z
/ 71
 COURRIERS,
COURRIELS,
COUPS DE GUEULE

Crédit

Le minerai de viande La hauteur

bovine est un produit
intermédiaire constitué de muscles
et de la graisse qui leur est
attachée, issu de la découpe
des carcasses et du désossage ;
il est destiné à une transformation
ultérieure. Il est susceptible d’être
utilisé pour toutes les productions
industrielles de steaks hachés
et de plats cuisinés. Y compris
dans des préparations bio !
Selon le ministère de l’Agriculture,
Alimentation en tant que produit intermédiaire,
du plafond
en question
On me dit que le montant maxi-
mum possible à emprunter pour
un “prêt consommation” auprès
d’une banque est fixé à 17 000 €.
Me le confirmez-vous ? Ce type
de prêt m’intéresserait car j’ai
un problème de santé, et dans
ce type de prêt, aucun question-
naire de santé n’est à fournir.

La viande, un bon filon le minerai n’a pas, légalement,

à être étiqueté sur le produit
Globalement, les personnes
vivant de pensions d’invalidité
J’ai acheté récemment dans un supermarché un plat final proposé au consommateur. ont d’énormes difficultés à obtenir
de lasagnes ; l’étiquette mentionnait que le plat com- Car ce qui doit être mentionné des prêts, malgré le fait que leurs
portait « 24 % de viande de bœuf, race limousine ». est la nature des ingrédients : revenus peuvent être considérés
En réalité, j’ai bien l’impression qu’il s’agit de minerai en l’occurrence, de la viande comme plus « durables » que ceux
de viande, avec des bouts de cartilage, etc. Existe-t- (du muscle et la graisse qui lui liés à un emploi.
il une législation concernant le minerai de viande, est attachée). Un minerai ne Céline L./31 Toulouse
et notamment son étiquetage ? doit pas contenir de fragments
Benoît C./10 Saint-André-les-Vergers de cartilages ou d’os. Un plafond de 17 000 €
peut s’appliquer uniquement
pour un crédit souscrit dans le cadre
de la convention Aeras (s’Assurer
Loisirs et emprunter avec un risque aggravé

Les dinosaures en rigolent encore de santé). Cette convention s’adresse

Je suis client régulier du magasin
Cultura de ma région et constate
que la plupart des nouveautés
de DVD sont proposées à la vente
bien avant la sortie nationale. Un
exemple, le dernier Jurassic Park
qui est sorti le 20 octobre 2015 se
trouvait déjà en rayon le 13 octobre.
Cette pratique est-elle légale ?
Yannick Pereira/64 Mourenx
aux consommateurs ayant eu
La date de sortie en DVD est choisie par un problème de santé important :
l’éditeur du film. Universal Pictures l’avait elle leur permet d’emprunter tout
fixée au 20 octobre pour Jurassic World. Si vous en étant couvert par une assurance
avez trouvé le DVD avant, c’est parce que votre magasin emprunteur. Dans les autres cas,
ne l’a pas respectée. Cultura est sans doute en faute il n’y a pas de limite théorique
vis-à-vis de l’éditeur. Mais sur le plan légal, la date fixée au montant d’un crédit à la
par l’éditeur doit être au plus tôt quatre mois après sa sortie consommation. Il faut savoir que
au cinéma. Dans le cas de Jurassic World, le film était sorti le code de la consommation ne
dans les salles obscures le 10 juin, le DVD pouvait donc s’applique pas au-delà de 75 000 €
être vendu dès le 10 octobre : la loi a été respectée. de prêt. Il ne s’agit pas à proprement
parler d’une limite ; un prêt peut
dépasser ce montant, mais n’est
alors plus soumis aux dispositions
protectrices du code de la
consommation. Toutefois, la banque
peut décider de son propre fait
de ne pas prêter au-delà d’un
certain montant. Elle peut aussi
fixer des règles pour limiter les
risques d’impayés. Elle peut, par
exemple, exiger une assurance
pour un crédit à la consommation.

72 / 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016

 COURRIERS,
COURRIELS,
COUPS DE GUEULE

Copropriété

Pour les fenêtres,

pas le choix
Je suis propriétaire d’un appartement et le syndic m’impose
un prestataire pour changer mes fenêtres, ce qui impose
un prix aux copropriétaires sans que nous puissions faire
un comparatif de prix et de prestations. Est-ce normal ?
Sylvia T., par courriel

Pour un changement général des fenêtres, le syndic

Garantie doit faire voter une résolution par l’assemblée générale

La réparation mise en pièces de la copropriété. La résolution peut préciser le type de fenêtre

et la couleur, mais aussi le prestataire choisi. En revanche, quand
Je viens d’acheter un réfrigéra- Bosch...) Naturellement, ces un copropriétaire change ses fenêtres de façon isolée, il n’a pas
teur Samsung chez Boulanger. infos sont les bienvenues.Mais besoin, en général, d’une décision en assemblée générale. Il peut
Sur son site Web, j’ai constaté je pensais que les constructeurs recourir à l’entrepreneur de son choix. Il faut cependant respecter
que la disponibilité des pièces étaient tous dans l’obligation le règlement de copropriété. Et dans tous les cas, il faut veiller
détachées varie beaucoup d’une de fournir au moins pendant à respecter l’harmonie extérieure de l’immeuble.
marque à l’autre (par exemple, dix ans leurs pièces détachées.
deux ans chez LG, quatre ans Jacky Leroy/
chez Samsung, huit ans chez 54 Bouxières-aux-Dames
Téléphonie
Contrairement à une idée répandue, la loi n’impose aucune durée
minimale pendant laquelle les pièces de rechange doivent être Le numéro perdu
disponibles. Toutefois, l’information des consommateurs sur leur durée de
disponibilité doit être améliorée depuis mars 2014, date d’entrée en vigueur
dans le déménagement
de l’article L. 111-3 du code de la consommation : lorsque le fabricant Ayant déménagé dans la même zone géographique (Nord-
prévoit des pièces de rechange, la durée doit être indiquée « de manière Ouest,zone 02),nous avons cependant perdu notre numéro
lisible » avant l’achat. Cette information doit permettre d’orienter ses achats de téléphone fixe.Notre opérateur dit ne rien pouvoir faire
vers des appareils plus facilement réparables, donc durables. Quand pour que nous puissions le récupérer. Nous avions ce
aucune durée n’est indiquée, cela signifie que le fabricant ne s’engage numéro depuis dix ans. Avons-nous un recours ?
à rien en matière de disponibilité des pièces pour réparer l’appareil. Joël D., via Facebook

Il ne suffit pas de rester dans la région des numéros en

02 pour conserver son numéro. Les numéros ne peuvent
Commerce être conservés qu’à l’intérieur d’une zone plus restreinte, appelée

Poireau cru ou riz cuit ?
J’ai découvert que les tickets-
restaurant ne sont pas éligibles,
chez Monoprix, pour acheter un
sachet de riz précuit (réchauf-
fage au micro-ondes) accom-
pagné de jambon. Or, si je me
réfère au code du travail (article
R. 3262-4), les titres-restaurant
peuvent être utilisés pour acheter
un repas qui «  peut être composé
de préparations alimentaires
directement consommables, le
cas échéant à réchauffer ou à dé-
congeler. Il peut également être
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016
composé de fruits et légumes,
qu’ils soient ou non directement
consommables ». La responsable
du magasin m’a informée que le
riz ne figure pas sur la liste des
aliments figurant dans le cadre
de la réglementation. Pour être
éligible, on me dit d’acheter un
fruit ou un légume. Je rigole à
l’idée d’acheter un poireau avec
un ticket-restaurant, et de ne pas
pouvoir le déguster au bureau
car je n’ai qu’un micro-ondes.
Christelle Desmaziers/75 Paris
« zone de numérotation élémentaire » (ZNE). Chaque commune
appartient à une seule et même ZNE : si l’abonné déménage
tout en restant dans la même commune, il peut demander à
conserver son numéro. « En revanche, un déménagement dans
une commune du même département, même limitrophe, peut
occasionner un changement de ZNE et rendre donc impossible
la conservation du numéro fixe », explique l’Autorité de régulation
des communications électroniques et des postes (Arcep). Vous
ne pouvez donc pas retrouver votre ancien numéro.
Vous pouvez nous écrire
à 60 Millions de consommateurs
18-24, rue Tiphaine, 75732 Paris cedex 15
ou par courriel à redactionweb@inc60.fr z
/ 73
CHRONIQUE
Chaque mois, Mad
ame 60 nous livre so
ses humeurs, ses ga
lèr
Ce mois-ci, elle peste es de consommatrice.
contre les impressio
de spectacles à faire
chez soi et qui inclue
Le bloc-notes
de Madame 60
’il avait obtenu 15 sur 20
S en maths, c’était gagné :
mon fils décrochait sa
place au stade pour voir
un match de son équipe favorite.
Pas de bol, il a eu 14. « Maman,
tu ne vas pas me priver de
ce super match parce qu’il me
manque un point », me sort-il
avec sa fameuse voix aiguë
de l’ado crucifié par l’injustice.
« Écoute, c’était 15 minimum pour
rattraper ton 5 de la dernière fois !
– Mais c’était un accident la
dernière fois, j’avais lu trop
vite l’intitulé du problème, je
te l’ai déjà dit ! » Et il commence
à faire sa tête de souffreteux
désespéré, comme s’il croyait
que ça marche à tous les coups.
Je vous fais grâce de la suite.
Toujours est-il que j’ai fini par me
mettre devant l’ordi pour lui acheter
sa place. Et la lui imprimer. Parce
que maintenant, cela ne vous a
pas échappé, mes doux agneaux
de Noël, le client doit se débrouiller
seul pour imprimer lui-même ses
billets de train, d’avion, mais aussi
d’expos, de musées, de spectacles.
Et ces billets, ils font parfois
une pleine page A 4. Pourquoi
un tel format, je vous le demande,
mes petits monarques de la
galette ? Pour faire de la pub !
Mais oui, des bandeaux en
quadrichromie ! Rendez-vous
74 /
n histoire,
ns de billets
nt de la pub.
compte, non seulement on nous
oblige à imprimer nos billets, payés
fort cher, avec notre matériel acquis
avec nos petits sous, mais il faut
de surcroît consacrer de l’encre
pour des publicités dont on n’a que
faire ! Vous savez combien ça coûte,
l’encre d’imprimante ? Tenez-vous
bien à votre sapin de Noël, mes
enfants de chœur : 2 300 € le litre !
Plus qu’un romanée-conti,
mon encre d’imprimante. Pour
sortir des pubs ! Ça m’énerve,
et je ne dois pas être la seule.
Je farfouille sur le Web et tombe
sur Jean-Noël Guérini, un sénateur
qui a posé directement la question
au gouvernement.
Et la réponse de Martine Pinville,
c’est le nom de la secrétaire d’État
à la consommation, m’a scotchée :
« Les revenus complémentaires
tirés de la publicité ont pour
vocation d’aider les acteurs cités
– SNCF, Air France, activités
de spectacle ou culturelles
– à équilibrer
leurs comptes,
a fortiori dans
l’actuelle période
de ralentissement
de l’activité
économique. »
Donc, les pubs
qu’on paye avec
notre encre les
aident à survivre,
OK… Mais il semblerait aussi
que ce soit de notre faute,
on est toujours trop pressés,
puisqu’il est proposé aux
consommateurs, « lorsque les
délais sont suffisants, de recevoir
les billets à leur adresse postale. »
Et de toute façon, tout cela sera
bientôt balayé, nous annonce
madame Pinville : « L’impression
des publicités en même temps que
l’impression des billets est amenée
à terme à disparaître en raison
du succès croissant des téléphones
mobiles et des applications qui
permettent de télécharger les billets
ILLUSTRATEUR : CLOD – PHOTOS : THINKSTOCK
directement sur le téléphone. »
Qu’on se le dise : les illuminés,
réacs, grippe-sous, marginaux
ou asociaux qui, comme ma mère,
n’auront pas de smartphone,
risquent fort d’être tout bonnement
privés de spectacles et de voyages !
Par courrier : 60 Millions de consommateurs,
Madame 60, 18-24 rue Tiphaine, 75732 Paris,
Cedex 15. Par courriel : redactionweb@inc60.fr
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016
 Dans le prochain numéro
En kiosque le mardi 26 janvier et en version numérique
dès le vendredi 22 janvier sur www.60millions-mag.com

À propos de ÉQUIPEMENT
60 Millions de
consommateurs ESSAI

w60 Millions de consommateurs et son site

www.60millions-mag.com sont édités par
Lessives
Efficacité contre les taches,
l’Institut national de la consommation (INC),
respect des couleurs, éclat
établissement public à caractère industriel
et commercial, dont l’une des principales
du blanc… Nous avons testé
missionsestde«regrouper,produire,analyser les performances de vingt
et diffuser des informations,études,enquêtes lessives liquides et en capsules.
et essais » (article R. 531-2 du code de la
consommation).

wL’INC et 60 Millions de consommateurs

informent les consommateurs, mais ne les SANTÉ ÉQUIPEMENT
défendent pas individuellement. Cette mis-
sion est celle des associations agréées, dont ESSAI
Imprimantes
la liste figure en page 62.

wLe centre d’essais comparatifs achète Faut-il opter pour une imprimante à jet
tous les produits de façon anonyme, comme d’encre ou une imprimante laser ?
tous les consommateurs. Les essais de pro- Chacune a des atouts à faire valoir.
duits répondent à des cahiers des charges
complets, définis par les ingénieurs de l’INC,
qui s’appuient sur la norme des essais com-
paratifs NF X 50-005. Ces essais ont pour
ESSAI
but de comparer objectivement ces produits
et, le cas échéant, de révéler les risques
Brosses à dents
Nous avons fait tester des brosses
pour la santé ou la sécurité, mais pas de à dents électriques par un panel
vérifier la conformité des produits aux d’utilisateurs et en laboratoire.
normes en vigueur. Les essais comparatifs
de services et les études juridiques et éco-
nomiques sont menés avec la même rigueur
et la même objectivité.
ARGENT
PRATIQUE
wIl est interdit de reproduire les articles,
même partiellement, sans l’autorisation
Tarifs bancaires
Surfacturation, double facturation, excès
de l’INC. Les informations publiées dans le tarifaires, «60» a analysé les grilles tarifaires
magazine, en particulier les résultats des des principales banques : un florilège
essais comparatifs et des études, ne peuvent des pratiques les plus scandaleuses.
SHUTTERSTOCK - FOTOLIA - THINKSTOCK

faire l’objet d’aucune exploitation commer-

ciale ou publicitaire.

Code QR, mode d’emploi 60 est aussi sur tablettes

Certaines pages du magazine comportent un code QR Téléchargez sur l’Android Market
(Quick Response) permettant d’accéder rapidement ou l’App Store l’application
à un contenu multimédia via un téléphone mobile.
60 Millions de consommateurs
Pour “flasher” un de ces codes, une application spécifique
pour acheter et lire sur votre tablette
est nécessaire. Vous pouvez la télécharger sur votre boutique
d’applications : App Store, Google Play store (Android Market), etc. les mensuels et les hors-séries. z
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS / N° 511 / JANVIER 2016 / 75
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En kiosque le samedi 9 janvier et en version numérique

sur www.60millions-mag.com et sur tablettes