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N° ordre : ……………/…………
Dédicaces
A mes amis,
Remerciement
Pour autant qu’il soit la somme d’une expérience ou d’un essai de réflexion, les aides ou
influences extérieures ne sauraient être méconnues, encore moins, reniées.
Nous remercions également Mlle Fadoua Badri, chargé du crédit au sien de la banque de Crédit
Agricole de Maroc pour leur accueil, leur gentillesse, leur disponibilité et pour le temps qu’ils
nous ont consacré.
Nos remerciements vont également à tous ceux qui ont acceptés de répondre à nos questions
et à satisfaire nos curiosités de la manière la plus efficace possible.
Sommaire
Introduction Générale
Aujourd’hui les banques occupent une place centrale dans le système économique mondiale,
elles pratiquent le rôle d’intermédiaire entre les placeurs de fonds et les emprunteurs, c'est-à-
dire, elles collectent les capacités de financement des agents économiques disposant
d’excédant et les prêtent aux agents déficitaires. C’est pour cela on peut dire que les banques
jouent un rôle critique et privilégié dans le système économique moderne.
En effet, le risque de perte totale ou partielle des créances est d’autant plus accru lorsque le
volume de crédits distribués est élevé, et qui influe négativement la rentabilité des banques.
Ce paradoxe est universel mais il se fait ressentir de façons plus évidentes dans les pays en
voie de développement, généralement plus exposées aux effets de la mondialisation de
l’économie. Nul ne doute que tous les établissements de crédit essaient de cerner ou plutôt
d’encadrer le risque de crédit dès l’entrée en relation avec leur clientèle et chaque banque
essaie de se prémunir au mieux à l’aide d’outils et de mécanismes divers ; ce n’est hélas pas
suffisant. En réalité, le suivi et la gestion du risque de crédit se prévaut comme étant un
impératif trivial, assurant la survie de tout établissement de crédit.
Gérer le risque, c’est suivre l’affaire depuis sa création ou son entrée en relation avec la
banque, de façon minutieuse, afin de minimiser les risques et amoindrir les pertes s’il devait y
en avoir.
De fait, la gestion des risques dans les établissements bancaires s’est fortement développée au
cours des dernières années, il s’agit de l’ensemble des techniques et des outils de gestion qui
permettent de mesurer et de contrôler les risques financiers. Cette progression n’est pas le
fruit du hasard, mais une simple conséquence des problèmes économico-financiers.
1
Mr Jacques FERRONNIERE « les opérations de banque » Dalloz 1958
Sur le plan national, les marchés financiers et les métiers de la banque sont passés ces
dernières années par une phase de turbulence assez significative. Ces changements induisent
des risques nouveaux, d’autant qu’il y a une forte volonté politique d’accélérer l’ouverture du
royaume sur le plan économique, comme en témoigne la concrétisation des accords de libres
échanges avec plusieurs pays.
Dans ce contexte, le secteur bancaire marocain connait également des mutations profondes
avec une évolution remarquable de l’activité, de la concurrence et de la diversité des services
rendus à la clientèle. En parallèle, les directives de BANK AL-Maghrib (la banque centrale du
Maroc), impliquent de modifier et renforcer l’organisation des banques en matière de maitrise
des risques et de contrôle interne.
Pour répondre à ces questions, nous proposons un plan en trois Parties, la première va être
consacrée au concept de risque par la présentation des crédits bancaires et les risques liés, ses
composants et son cadre réglementaire.
La deuxième Partie sera réservée à la méthode de gestion et d’analyse de risque des crédits
bancaires, ainsi que le contrôle et suivi.
Enfin, la troisième Partie de ce travail sera dédiée à une analyse critique du système d’étude,
d’analyse, de suivi et de contrôle du risque au sein de la banque Crédit Agricole de Maroc.
Le risque est inhérent à toute activité humaine, notamment lorsqu'on fait des affaires. Dans les
métiers de la banque, le risque est un élément que l'on vit au quotidien. En effet l'activité
principale de la banque étant de distribuer du crédit, le risque de non remboursement est
omniprésent.
Le crédit est une opération récurrente surtout dans notre environnement ou la liquidité est
presque chose inexistante chez les clients (entreprise, particulier). En effet, ceux-ci ont
toujours des besoins à satisfaire comme le financement de leur exploitation ; de leur
consommation le paiement des salaires et impôts ; etc.
Par conséquent la relation banque client s'exprime mieux dans les facilités c'est pourquoi la
banque doit fixer des limites pour contrecarrer les excès et le défaut pouvant survenir durant
la relation. En général, le principal défaut supporté par la banque est le risque de crédit qu'il
doit circonscrire par une bonne définition et une bonne analyse à fin d'en avoir une mesure
assez correcte lorsqu'elle prête à tel ou tel client (particulier ou entreprise)
Cette première partie du mémoire, sera composés de deux chapitres: le premier nous
permettre de définir le crédit bancaire, ainsi que présenter la classification et typologie de
différent type des crédits bancaires. Et le deuxième chapitre sera consacré la risque liés aux
crédits accordés par la banque.
Le crédit bancaire est l’un des moyens les plus importantes de financement de l’économie, il
joue un rôle important dans le développement de l’activité économique.
La définition des crédits a été développée pour la première fois dans la loi bancaire de 1993.
Le mot « crédit » à la même étymologie que le mot « croire » (en latin, ‘crédo’ = je crois, j’ai
confiance). C’est donc une activité qui repose sur la confiance, celle que le préteur accorde à
l’emprunteur, de qui, il attend le remboursement du prêt.
L’opération de crédit est un contrat particulier qui permet le transfert de fonds entre un
emprunteur et un préteur. Le préteur loue des fonds à l’emprunteur pour qu’il ait à sa
disposition des moyens de faire un achat. En contrepartie l’emprunteur s’engage à lui
rembourser plus tard non seulement le capital emprunté et aussi à verser un loyer pour
indemniser le préteur de son renoncement à son épargne.2
En général, il existe plusieurs définitions de crédit. Et cette section sera consacré à les
définitions du crédit bancaire soit au niveau de la loi commerciale, soit au niveau de la loi
bancaire ou selon standards mondiales et présenter son rôle.
2
Economie Bancaire, Par Antoine Gentier, 1 juillet 2013, page18/256
Au terme de l’article 524 relative au code de commerce du 1er Aout 1996, le crédit bancaire
est défini par le code comme étant :
La loi bancaire du 14 Février 2006 relative aux établissements de crédits, donne une définition
de crédit bancaire comme suit :
« Constitue une opération de crédit tout acte, à titre onéreux, par lequel une personne :
• met ou s’oblige à mettre des fonds à la disposition d’une autre personne, à charge pour
celle-ci de les rembourser ;
• ou prend, dans l’intérêt d’une autre personne, un engagement par signature sous
forme d’aval, de cautionnement ou de toute autre garantie. »4
Plusieurs auteurs ont essayé de donner des définitions au crédit bancaire, en définissant le
crédit se réfère à son étymologie cardère qui veut dire croire, faire confiance.
Selon Böhm-Bawerk cité par (Raymond Barre, 1970 : 143), « le crédit est l'échange d'un
bien présent contre un bien futur ». 5
Le crédit est considéré comme un acte de confiance comportant l'échange dans le temps d'un
bien sous condition d'une contrepartie futur. Le crédit implique une confiance fondamentale
3
Article 524 de code de commerce du 1er aout 1996
4
Dahir n°1-05-178, du 14 février 2006, de la loi n°34-03 relative aux établissements de crédits
5
Mémoire online « Economie et Finance »
Georges P.DUTTAILLIS définit le crédit comme suit : « Faire crédit, c'est faire confiance »6
Selon J.BRANGER, « le crédit est une opération qui consiste à se dessaisir du bien, à céder
un pouvoir d'achat, à prendre un engagement en échange de la promesse d'une contre
prestation différée dans le temps, la confiance l'emportant sur la crainte du risque »8
Donc après ces définitions qui expliquent d’une manière précise ce que veut dire un crédit,
qu’est une notion qui comporte deux éléments principaux à savoir le temps et le risque. D'une
part, la location de l'argent en fonction de la durée du prêt, pour le prêteur correspond à une
indisponibilité de fonds. D'autre part, au fur et à mesure de la durée du prêt, le risque
d'insolvabilité de l'emprunteur augmente, cela justifie une sorte de prime qui s'ajoute au loyer
de l'argent.
la confiance: fait par le créancier au débiteur, donc obtenir un crédit c'est bénéficier
de la confiance, la promesse de réalisation du prêt;
le prix du crédit est l'intérêt : Le service rendu se voit clairement quand on compare
le poids du gain prêté et celui de la récolte obtenue, et on peut partager le bénéfice
avec le prêteur.
6
Cité par Farouk Bouyakoub, « l’entreprise et son financement bancaire » Ed 2000 page 17
7
M.Terrel « Traité des opérations commerciales de banques » Ed 1951 page 41
8
Mémoire online « Economie et finance »
Aucune économie ne peut nier le rôle que joue le crédit en matière de facilitation des
échanges, stimulation de la production, d’amplification du développement et enfin, son
rôle d’instrument de création monétaire. 9
Le crédit permet les échanges. C’est une ancienne fonction des banques d’assurer aux
entreprises, une continuité dans le processus de production et de commercialisation. Le
pouvoir d’achat ou d’échange aux entreprises trouve son origine, par le recours de ces
dernières, à la banque afin d’anticiper leurs recettes.
Aussi, le rôle du crédit réside dans son pouvoir de stimulateur de la production. Car
l’activité de production se modernise au jour, grâce à l’innovation des équipements ou leur
renouvellement. Le recours au crédit permet à l’entreprise d’acquérir une nouvelle
technologie, lui permettant d’accroitre la qualité et la quantité de sa production. Cette
dernière, sera consommée par les ménages à travers les crédits à la consommation accordés
par les banques, afin de stimuler les achats et, par conséquent, le secteur de production.
Pour J.A Schumpeter, les banques vont financer les investissements par la création de
nouveaux moyens de paiement et non pas, par une épargne préalable déposée chez elles.
9
: Guy Caudamine, jean Montier « banque et marché financier » Ed 1998, Page 142
10
: Sylvie Diatkine, « les fondements de la théorie bancaires : des textes classiques aux débats contemporains »
Ed 2003, Page 39
Cette distinction est importante dans la mesure où elle a entrainé une spécialisation des
établissements bancaires et para-bancaires. Ainsi, les crédits à court terme finançant le besoin
courant des affaires étant l’apanage des banques de dépôt. Ce finançant les besoins de
consommation des particuliers était dévolu essentiellement à la société de crédit à la
consommation, alors que les crédits à moyen terme finançant les investissements étaient
principalement octroyer par les anciens organismes financiers spécialisés (CNCA, CIH).
On désigne sous le thème des crédits à court terme l’ensemble des techniques de financement
spécialisées relatives aux opérations du cycle d’exploitation et d’autre part des moyens de
financement dont la durée est extrêmement courte, de quelques jours à quelques mois. Pour
préciser cette définition, il faut examiner la nature des opérations auxquelles le crédit est
attaché. « Ainsi, suivant la durée du cycle de production ou de commercialisation, le crédit
à court terme peut être relativement long et atteindre une période de l’ordre d’un an, on
désigne alors ces crédits sous le nom de court terme prolongé, et on les distingue des
opérations plus courtes qui portent sur une période de trois à six mois »11
Par maturité, et selon les statistiques communiquées par Bank AL-Maghrib, l’année 2014,
l’encours des CCT s’est replié de 7.5% à 265,8 milliards de dirhams, évolution liés
notamment à la baisse des facilités de trésorerie et des crédits de consommation , leur part
dans le total des crédits étant revenue , d’une année à l’autre de 38,4% (2013) à 34.9%
(2014).12
11
Conso Pierre, « Gestion financière de l’entreprise »2005, page 310-311
12
Rapport annuel de Bank AL-Maghrib, exercice 2014
Mémoire de licence en Science Economique et Gestion Page 14
La Gestion du risque des crédits bancaires : Typologies et mécanismes d’analyse et de Gestion
Selon Pruvost, «Le crédit à moyen terme ainsi que son nom l’indique, est un crédit sur une
durée moyenne qui peut aller de 24 à 84 mois c’est-à-dire de 2 ans à 7 ans». 13 Les crédits à
moyen terme oscillent entre CCT et les CLT.
Certains les appellent des « Crédits à long terme courts » tandis que d’autre les appellent des
« crédits intermédiaires ». Ils servent au financement des activités rentables à moyen terme.
(Ex : construction).
Les prêts à moyen terme, représentent au Maroc une part de 26.4% de l’ensemble des crédits
octroyés à fin de l’année 2014. Les CMT ont vu leur encours diminuer de 5,8% à 201
milliards et ce, en dépit de la légère reprise des prêts à l’équipement et leur poids, en
conséquence, reculé de 2,1 points à 26,4%.14
Les crédits à long terme peuvent, en matière commerciale commencé à 5 ans. Mais du point
de vue des finances de l’Etat, cette durée ne constitue véritablement pas du long terme, il faut
qu’elle soit encore plus longue. C’est ainsi que l’on le définit à partir de 7 ans et peuvent
atteindre de 10 à 15 ans voir même plus dans certains cas (20 à 25 pour certains crédits
d’habitat).
Les entreprises préfèrent ce genre de crédit lorsqu’elles investissent dans des projets qui
donneront des résultats qu’à long terme (ex : usine).
Au Maroc, les prêts à long terme se sont renforcés de 19% à 242 milliards de dirhams, leur
part s’étant accrue de 4,6 points à 31,8%.
Les crédits à l’habitat s’établi à 181 milliards de dirhams, et bénéficiant une hausse de 6.7%.15
En générale, les statistiques données par Bank AL-Maghrib à travers son rapport annuel
concernant l’exercice 2014, montrent que les crédits à terme (court, moyen et long) ont
connus un mouvement oscillatoire d’une année à l’autre. Le graphique suivant explique d’une
manière claire le mouvement des crédits à terme octroyés par les banques pendant trois ans.
13
Pruvost Jean-Marie, « Dico du financier », 2009, page 72/304
14
Rapport annuel de Bank AL-Maghrib, exercice 2014
15
Rapport annuel de Bank AL-Maghrib, Exercice 2014
Figure N° 1 : Les crédits octroyés par les banques en fonction de leur terme (en%) 2012 à 2014
Cette classification permet de faire la distinction entre le crédit bancaire qui est un prêt en
argent, et le crédit commercial qui est consenti par un fournisseur à son client à l’issue d’une
vente de marchandise et qui correspond au délai de règlement ou facilité de paiement accordé
par le premier au second. Notons qu’il existe une grande corrélation entre les deux types de
concours.
Peut servir de support au crédit bancaire comme dans les cas de l’escompte d’effet de
commerce ou de créances professionnels.
Ils s’impliquent pour une banque des décaissements effectifs en argent (cas de la facilité de
caisse du découvert, de l’escompte, des avances diverses, du crédit à moyen terme). Ces
crédits sont d’ailleurs couramment appelés « crédits par décaissements »
Ils ne nécessitent que la signature du banquier, qui s’engage par sa signature sans
décaissement effectif d’argent lors de l’octroi de crédit (caution et crédit documentaires). Ces
concours sont connus dans le jargon bancaire sous l’appellation de «crédits par signatures ».
Ce genre de crédit présente des avantages pour le banquier comme pour son client, ils
permettent aux banquiers d’éviter toute sortie de fonds et aux clients d’améliorer leur gestion
de la trésorerie, d’abaisser leurs couts financiers et de valoriser leur image de marque. Ces
crédits génèrent par contre aux banquiers des risques difficiles à évaluer et dont le suivi est
lourd à gérer.
Cette distinction peut s’opérer soit par rapport au secteur d’activité soit par rapport au circuit
économique soit par rapport à une catégorie socioprofessionnelle déterminée.
16
BERRADA .M.A « Les techniques de banque et crédit au Maroc » Ed 1982 page 222
17
BERRADA .M.A « Les techniques de banque et crédit au Maroc » Ed 1982 page 222-223
Sont prisés par les banques et organismes financiers spécialisés car destiné à promouvoir les
développements du pays, les banques leurs consacrent une part non négligeable de leur
ressources (soit prêt de 38% actuellement).
Ont trait aux besoins d’exploitation des entreprises commerciales ou de service et plus
rarement de leur équipement. Les banques réservent une large part de leurs concours à ces
financements (plus de 62%).
Le choix par le banquier du crédit le plus adéquat devant, à la fois, répondre aux besoins
d’une entreprise cliente et satisfaire à ses contraintes de bonne gestion, nécessite de sa part
tout un art que seule une longue expérience permet d’affiner.
Loin de nous la prétention de formuler une méthode, nous essaierons de faire apparaitre les
éléments importants qui contribuent à une bonne estimation du crédit sachant que celle-ci
résulte de la conjugaison d l’étude critique de l’objet du crédit et de l’adaptation de celui-ci
aux besoins réels de l’entreprise.
L’étude critique de l’objet d’un crédit consiste, en fait, en l’analyse de son opportunité, de sa
destination et de ses justifications économiques, commerciales et financières.
18
BERRADA Mohamed Azzedine « Les techniques de banque et de crédit au Maroc » page : 277
Cet examen est généralement facilité par l’évaluation préalable de l’entreprise et les
différentes conclusions qu’elle a permis de tirer.
Signalons que sont écartés, généralement d’emblée, les crédits destinés à financer :
Des acquisitions de terrains qui ne sont pas prévues dans le cadre de projets
d’investissements productifs…
Lorsque le crédit est justifié, les banques cherchant à l’adapter aux besoins réels de
l’entreprise.19
L’adaptation du crédit aux besoins réels de l’entreprise concerne à la fois sa forme, son
importance et ses modalités de remboursement.
Les différentes formes de crédit développées dans les chapitres suivants, répondent chacune à
une catégorie de besoins bien déterminée (voir tableau ci-après).
19
BERRADA Mohamed Azzedine « Les techniques de banque et de crédit au Maroc » page : 278
20
BERRADA Mohamed Azzedine « Les techniques de banque et de crédit au Maroc » page : 279
C’est donc au banquier, connaissant parfaitement les nuances existant entre les différentes
sortes de crédit, qu’incombe la tâche de déterminer les formules les plus appropriées à
l’activité ou aux opérations spécifiques de son client.
C’est à lui qu’échoit, également, la tâche d’étudier et de « cerner » les besoins de celui-ci afin
de fixer les plafonds d’autorisations qui seront nécessaires à son activité.
C’est le cas lorsque le client demande un crédit sans objet précis, à titre de sécurité par
exemple, alors que sa trésorerie est large (différence positive entre le fonds de roulement et
les besoins en fonds de roulement).
Notons que l’aisance de trésorerie d’une entreprise se trouve généralement confirmée par une
marche créditrice, par l’existence de bons de caisse, de comptes à terme…
Les crédits sollicités dans ce cadre peuvent, bien entendu, être destinés à conférer une certaine
sécurité, voire même, parfois, à satisfaire un besoins de prestige. Ils peuvent aussi être
demandés pour compléter le financement d’une opération déterminée mais dont les
caractéristiques, estimées confidentielles par le client, sont ignorées par le banquier.
Ces concours dont la destination est imprécise comportent des risques élevés, aussi sont-ils
rares en pratique.
soit d’une gestion financière ou commerciale laissant à désirer, telle par exemple celle
qui provoque des resserrements de trésorerie à la suite de :
Un stockage pléthorique.
Soit d’une mauvaise détermination du niveau des concours sollicités comme par
exemple :
Une fiche d’escompte dont le montant est supérieur à la somme moyenne des
postes « Clients+ effet à recevoir » ;
Une cote d’avances sur marchandises dont le plafond est plus élevée que les stocks
moyens de l’entreprise etc.
Il convient de signaler que certaines demandes peuvent paraitre inopportunes aux banques
quoique pouvant correspondre à des besoins effectifs. C’est le cas notamment d’une extension
de crédits sollicitée au moment où le chiffre d’affaires est en baisse ou bien à la suite de
retraits de comptes courants associés.
Les besoins réel sont ceux qui découlent de l’évolution normale de l’activité d’une affaire.
Un examen et une correction éventuelle des différents facteurs intervenant dans le
resserrement de la trésorerie permettent de fixer l forme de l’importance des autorisations de
crédit.
Elles sont souvent rectifiées par le banquier, en même temps que le niveau du crédit demandé,
pour tenir compte des besoins réels du client et de ses possibilités (moyens financiers d’une
personne physique ou capacité d’autofinancement d’une entreprise).
Il convient de noter que certains crédits ne nécessitent pas la précision de leurs modalités de
remboursement soit parce qu’ils sont un caractère renouvelable :
Concours dit « revolving », comme par exemple les crédits de fonctionnement mis à la
disposition des différentes entreprises industrielles, commerciales… soit parce que leur sortie
est connue d’avance tels que les crédits fiançant des campagnes agricoles ou industrielles.
La diminution du risque d’une désagrégation des liens commerciaux que des crédits
trop restreints peuvent provoquer avec différentes entreprises.21
Conclusion de chapitre1 :
A travers ce chapitre, nous avons essayé de définir le crédit ainsi que la typologie de
différents types des crédits bancaires.
Au regard de tous ces types de crédits présentées, il est important de se demander quels sont les
risques qui y sont liés ?
21
BERRADA Mohamed Azzedine « Les techniques de banque et de crédit au Maroc » page : 281
Ce chapitre nous permettre d’aider le lecteur de cette mémoire à avoir une bonne
compréhension de la notion risque lié aux crédits bancaires, Nous identifiant d’abord le
concept du risque de crédit bancaire et leur caractéristique en suite nous présentons les
composantes du risque de crédit, et nous développons enfin l’évolution de la réglementation
bancaire.
Dans cette section, nous allons d’abord voir le concept du risque de crédit bancaire avant de
présenter les caractéristiques et les différents types de risques
Le risque en matière bancaire peut être défini, selon Rouach22, comme étant « un engagement
portant une incertitude dotée d’une probabilité de gain et de préjudice, que celui-ci soit une
dégradation ou une perte ».
Sampson, 23 pour sa part considère que : « la tension qui habite les banquiers est inséparable
de leur métier, ils veillent sur les économies d’autrui et partant ils les font bénéficier en les
prêtant à d’autres ce qui comporte inévitablement des risques. Il continue en précisant
qu’un banquier qui prend pas de risque n’en est pas un ».
Aussi, la prise de risque est tout simplement liée à l’objet principal de l’activité bancaire :
l’octroi de crédit. Cette prise de risque est inéluctable et justifie l’existence même des
banques.
Le simple retard dans un remboursement peut être préjudiciable pour une banque qui travaille
avec des fonds empruntés, car comme tout commerçant ou industriel, il doit faire face, de son
coté, à ses propres échéances et, par conséquent, compter sur les rentrées nécessaires à
l’équilibre de sa trésorerie. Si, par suite de circonstances imprévisibles, ou même par suite
22
Rouach : www.Mémoireonline
23
Sampson Anthony, « Les banquiers dans un mode dangereux » ED 1982 page38/37
24
Martinet « Lexique de gestion »5eme ED 2000 page 81/453
d’une politique de crédit imprudente, les retards se généralisaient, il pourrait en résulter une
immobilisation de capitaux susceptible de mettre la banque en sérieuses difficultés, même si
les crédits accordés ne sont pas compromis.
Les risques sont au cœur de la création de valeur dans les banques. En effet, ces dernières
présentent des spécificités qui permettent, en général, de les distinguer des autres entreprises
Commerciales.
Les banques ont la garde d’un volume considérable d’instruments monétaires, notamment
d’argent liquide ou d’instruments négociables dont elles doivent assurer la garde.
Ceci s’applique tant à la conservation qu’au transfert d’instruments monétaires, ce qui les
rend vulnérables aux malversations et aux fraudes, les banques ont donc l’obligation de
mettre en place des procédures formelles, de bien définir le pouvoir discrétionnaire accorde à
chaque employé et d’établir des systèmes de contrôle interne rigoureux.
Les banques réalisent un volume considérable de transactions très diverses, tant en valeur
qu’en quantité d’opérations.
Pour y faire face, elles sont tenues de mettre en place des systèmes comptables et de contrôle
interne complexes et recourent de façon importante au traitement informatisé des données.
Les banques disposent en général d’un vaste réseau de succursales et d’agences dispersées
géographiques.
Cette structure implique une plus grande décentralisation de l’autorité et la dispersion des
fonctions comptables et de contrôle, ce qui pose des problèmes pour maintenir l’homogénéité
des procédures et des systèmes comptables, notamment lorsque le réseau des succursales
s’étend au-delà des frontières nationales.
25
« Évaluation du risque de crédit en milieu bancaire » mémoire de doctorat par Mlle Ilham Loubna LAHLOU-
1999
Les banques souscrivent des engagements importants sans transfert de fonds. Ces opérations
de ≪ Hors bilan ≫ ne font pas toujours l’objet de suivi comptable rigoureux et leur absence
d’enregistrement peut être difficile à détecter.
Les banques font l’objet d’une réglementation particulière et les obligations réglementaires
ont souvent une incidence sur les principes comptables généralement reconnus et les pratiques
du secteur.
L’ensemble de ces éléments impose aux banques la gestion des divers risques auxquels elles
sont exposées et en particulier le risque de crédit qui est le risque traditionnel de cette activité
et dont la gestion est incontournable.
En dehors des risques communs à toutes les entreprises (risque logistiques, juridiques, de
malversation…), les banques sont confrontées à des risques spécifiques inhérentes à leurs
activités : les octrois des crédits.
Ces risques ne sont pas purement hypothétiques. Cependant, lorsqu’ils se réalisent, ils peuvent
entrainer de lourdes conséquences.
Il existe une multitude de risques des crédits bancaires. Leurs classifications (typologies),
diffèrent selon les auteurs à cause surtout des fortes interdépendances qui existent entre les
risques, les uns pouvant entrainer les autres. Toutefois, nous retenons les mêmes éléments
constitutifs du risque bancaire quel que soit l’auteur.
Sardi26 par exemple, inventorie une dizaine de risques des crédits bancaires regroupés en cinq
catégories : le risque de contrepartie, le risque particulier à un client ou à une opération, le
risque de taux, le risque corporatif ou professionnel et le risque général.
26
: Sardi Antoine « audit et contrôle interne bancaire » ED 2002, page 39-47/1065
Dans un premier temps, le risque de crédit est donc le risque de subir une perte dans
l’hypothèse où la contrepartie se révélerait dans l’incapacité de faire face à ses engagements.
C’est le risque à la fois le plus dangereux et le plus courant pour une banque. Il s’agit du non-
respect par un client de son engagement financier à savoir, dans la majorité des cas, un
remboursement de prêt.
Les événements qui peuvent amener un emprunteur à ne pas respecter ses engagements sont
multiples :
un cas de force majeure. Ceci est notamment le cas en ce qui concerne les crédits
accordés à des emprunteurs étrangers qui peuvent être confrontés à des risques de
guerre, de révolution, de catastrophes naturelles ou de non transfert ;
Le plus souvent, la cause du non remboursement est à cherche aussi dans une
défaillance économique ou financière involontaire des débiteurs : Chômage pour un
particulier ou dépôt de bilan pour une entreprise.
Le risque particulier à un client dépend d’éléments qui ne dépassent pas le cadre d’une
affaire. Il est fonction de la situation financière, industrielle ou commerciale de l’entreprise,
ainsi que de la compétence technique et de la moralité de ses dirigeants.
Les crédits accordés à des entreprises qui manquent de ressources, qui a trop
d’immobilisation, qui n’ont pas un fonds de roulement suffisant, qui sont surendettées ou dont
la trésorerie est lourde comportent des risques assez grands.
27
: Calvet Henri « Méthodologie de l’analyse financière des établissements de crédits » page 96/461
Des installations industrielles vétustes ou, à l’inverse, des installations somptueuses, des frais
généraux excessifs, des prix de revient exagérés, une production de mauvaise qualité ou, au
contraire, de belle qualité mais trop chère, doivent inspirer au banquier une certaine prudence.
Il convient également d’attacher une grande attention à la moralité des dirigeants d’une
affaire. Sans doute des commerçants ou des industriels peu scrupuleux ont souvent réussi
brillamment, mais le banquier doit craindre que leur habileté ne s’exerce à ses dépens ou
qu’elle ne provoque des incidents dont il sera indirectement la victime.
Ainsi, les entreprises qui faussent leurs déclarations fiscales peuvent se voir infliger des
amendes susceptibles de les mettre en position critique, notamment par l’absence d’accord de
classement de la Banque Centrale.
Le risque particulier à une opération est fonction de sa nature, de sa durée, de son montant,
surtout lorsque celle-ci a été fixée trop largement par rapport à la surface du client.
Le type de risque a pour origine l’activité même de la banque qui consiste, rappelons-le, à
réaliser des prêts et à y adosser une collecte. Le risque de taux apparait lorsque le cout des
ressources devient supérieur aux produits perçus sur les emplois.
« Le risque de taux est identifié par le fait de voir les résultats affectés défavorablement,
par les mouvements des taux »Bessis 28
Le risque de taux ne peut donc apparaitre que le temps et uniquement si les durées des
emplois et des ressources ne sont pas parfaitement adossés (il y a adossement parfait lorsque
les emplois et les ressources sont sur une même durée, préservant dans le temps la marge de la
banque).
28
: Bessis Joel « Gestion des risques et gestion Actif-Passif des banques » page 18/574
Même dans une situation d’adossement parfait, le risque peut apparaitre lorsque les
emprunteurs (les déposants) viennent rembourser (se faire rembourser) leurs prêts (leurs
placements) par anticipation. Dans ce cas, l’adossement prévu à l’origine disparait.
Certaines branches d’activités peuvent être durement frappées par la fermeture d’un débouché
extérieur, ou, même sur le marché intérieur, par la suppression d’une protection douanière.
Les banques redoutent tout particulièrement les positions spéculatives qui, se généralisant
dans une profession, peuvent rendre celle-ci très vulnérable.
Le risque général dépasse le cadre de l’affaire au profit de laquelle le crédit est sollicité, pour
frapper l’économie d’une nation entière, d’une région voir la situation internationale. Le
risque général est difficile à prévoir, et il est encore plus difficile d’y parer.
Leur prévision, même lorsqu’elle est possible, est à elle seule un élément de trouble pour les
affaires.
29
Sardi Antoine « Audit et contrôle Interne bancaire » page 451/1065
30
Maders : www.memoireonline
Mémoire de licence en Science Economique et Gestion Page 29
La Gestion du risque des crédits bancaires : Typologies et mécanismes d’analyse et de Gestion
Il s’agit d’un risque majeur et ses effets s’accroissent considérablement pour deux raisons
principales :
31
: Berrada. M.A « Les techniques de banque et crédit au Maroc »ED 1991 « Evaluation du risque de crédit en
milieu bancaire » mémoire en vue de l’obtention du diplôme national d’expert comptable, par Mlle Loubna
LAHLOU, ISCAE, 1999 page 11-12
Le financement est inadapté à l’objet du besoin : tel qu’un investissement financé par un
crédit à court terme (trésorerie ou crédit de compagne) ou encore un bien de consommation
financé par un crédit à long terme.
Le financement est adapté à l’objet du besoin mais pas aux caractéristiques du besoin. Par
exemple un financement réalisé à 100% au lieu de 70% ce qui exonère l’emprunteur de toute
participation à l’opération en fonds propres.
Il y a aussi, la durée de crédit qui est inadaptée à l’objet financé (matériel d’occasion) ce qui a
pour conséquence de déséquilibrer le rapport entre le capital restant dû et la valeur résiduelle
du bien.
33
3- Le risque lié à la prise des garanties et au manque de suivi
La qualité des garanties offertes ne constitue jamais le seul critère de décision, toutefois, le
recours à la prise des garanties est quasi-systématique pour certains crédits.
32
: Berrada. M.A « Les techniques de banque et crédit au Maroc » ED 1991
« Evaluation du risque de crédit en milieu bancaire » mémoire en vue de l’obtention du diplôme national
d’expert comptable, par Mlle Loubna LAHLOU, ISCAE, 1999 page 11-12
33
: Berrada. M.A « Les techniques de banque et crédit au Maroc »ED 1991
« Evaluation du risque de crédit en milieu bancaire » mémoire en vue de l’obtention du diplôme national
d’expert comptable, par Mlle Loubna LAHLOU, ISCAE, 1999 page 11-12
Le banquier doit connaitre et évaluer les droits procures par chaque garantie : les sûretés
conférant au droit de préférence et de suite (hypothèque), les sûretés conférant un droit de
rétention (gage) et les sûretés conférant un véritable droit de propriété (cession de créances).
Le banquier doit s’assurer que la valeur du bien constituant la garantie couvre le montant du
crédit. S’il s’agit d’une personne qui se porte garante de remboursement, il doit s’assurer de sa
solvabilité et de sa capacité à honorer son engagement.
Le banquier doit toujours rechercher la garantie la moins onéreuse possible pour le client.
Une action efficace pour une bonne appréciation des risques signifie, d’une part, une bonne
connaissance des clients à titre individuel et d’autre part, un suivi régulier par marches, par
régions…
Enfin, il convient d’insister sur la rigueur nécessaire en termes de délais. En effet, le préteur
est fréquemment pénalisé en cas d’interventions trop tardives.
Plus le nombre des facteurs de risque est élevé, plus grande sera la difficulté d’appréciation.
Mais, quelle que soit la qualité de l’analyse et des moyens mis en œuvre pour le réduire, on
doit se rappeler que le risque ne pourra jamais être totalement éliminé. Il subsistera donc
toujours une incertitude sur l’évaluation du risque.
Le risque de crédit ou risque de défaut de remboursement des prêts est le plus ancien et,
encore aujourd’hui, le principal risque pour une banque. Durant les années 1980, ce risque a
fortement augmenté en raison de la montée en puissance de divers facteurs :
La forte augmentation des faillites d’entreprises après les deux chocs pétroliers ;
La forte baisse de la valeur des actifs des sociétés sous l’effet de la hausse des taux
d’intérêt nominaux et réels ;
Face à la montée du risque de crédit, le système bancaire et financier est apparu fragile,
comme en témoigne le retour de difficultés ou de faillites de grandes banques inconnues
depuis les années 1930 (Continental Illinois en 1984, banques texanes à partir de 1985,
notamment) et la réapparition des crises financières (krach boursier de crises spéculatives sur
les marchés des changes). Cette fragilité était accentuée par la faiblesse relative du montant
des fonds propres des banques, notamment des grandes banques internationales les plus
engagées dans les opérations présentant les risques les plus élevés.
Ces événements et ces menaces sur la stabilité du système bancaire et financier conduit le
Comité de Réglementation Bancaire (Comité de Bâle) à proposer à la communauté bancaire
un accord sur un niveau minimum de fonds propres pour les banques internationales. Ainsi,
est né en 1988 l’accord de Bâle qui a instauré des nouvelles obligations réglementaires en
matière de fonds propres des banques, connues sous le nom de ratio de Capital ou ratio
Cooke.
34
Michel DIETSCH et Joël PETEY « Mesure et gestion du risque de crédit dans les institutions financières »
page 15 et 16
A la place de dérégulation financière dont l’objet était d’accroître l’efficience des marchés
bancaires et financiers succédait donc une phase de réglementation financière ayant pour
objectif d’accroître la sécurité des banques et la stabilité du système financier dans son
ensemble.
Cependant, au cours des années 1990, le risque de crédit n’a pas baissé, en raison de la
présence et de la relative permanence des facteurs suivants :
La concurrence par les prix et la conquête des parts de marché ont amené les banques
à prospecter des clientèles plus risquées, sans que les primes de risque soient accrues
en conséquence ;
35
G10 : Belgique, Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Luxembourg, Pays-Bas, Suède, Suisse, Royaume-
Uni et Etats-Unis
36
Michel DIETSCH et Joël PETEY « Mesure et gestion du risque de crédit dans les institutions financières »
page 16 et 17
Les garanties réelles ont eu tendance à perdre de leur valeur, comme cela est apparu
lors de la crise de l’immobilier, au début des années 1990, et lors de la crise asiatique,
à la fin des années 1990 ;
De plus, même si les exigences de fonds propres instaurées en 1988 ont été considérées
comme un bon rempart contre l’instabilité financière, de nombreuses faillites de banques ont
eu lieu au cours des années 1990. En raison du rôle spécial des banques dans l’économie, leur
coût est élevé. Ainsi, selon Hoggarth, Reis et Saporta (2002), le coût des crises bancaires en
termes d’activité perdue atteindrait à 15 à 20% du PIB.
Enfin, face à l’évolution des risques de crédit, le dispositif du ratio Cooke a montré des
lacunes liées à l’absence de relation entre les exigences de fonds propres et le risque effectif
des crédits à l’économie, c’est-à-dire au caractère insensible de ces exigences au risque.
Ces lacunes ont incité les banques à minimiser les charges de fonds propres sans réduire le
risque du portefeuille en sortant de leur bilan les actifs les moins risqués et en ne conservant
que ceux qui présentent les risques les plus forts, mais se voient appliquer un taux de
changement en fonds propres forfaitaire qui ne reflète pas le niveau de leur risque. Devant
l’importance de ce phénomène d’arbitrage (Regulatory Capital Arbitrage illustré par Jones
[2000]), et la menace sur la rentabilité du système bancaire qu’il représente, il était impératif
de réformer la réglementation du capital des banques.
Inciter les banques à mettre en place une gestion efficiente de leurs risques et à se
doter des instruments de mesure et de contrôle correspondants.
Diminuer les coûts des difficultés ou faillites bancaires, tout en permettant aux
banques de jouer leur rôle économique et social fondamental qui est de fournir des
crédits à des emprunteurs risqués et dont la situation est complexe à analyser.
Réduire les coûts pour la société du « filet de sécurité »
Déterminer le montant minimum des fonds propres bancaires.
C’est pourquoi le Comité de Bâle a lancé, en juin 1999, une première consultation auprès des
banques suivie, en janvier 2001, d’un nouveau document consultatif (BIS, 2001) qui pose les
bases d’une réforme du ratio de capital.
Le nouvel accord sur les fonds propres proposé par le Comité de Bâle reposes sur une
philosophie visant, d’une part, à faire converger le capital réglementaire et le capital
économique – notion désormais répandue dans les établissements de crédit – et, d’autre part, à
inciter à l’utilisation progressive des méthodes internes les plus avancées en matière de
mesure et de gestion des risques de crédit.
Ainsi, plutôt que d’agir par la contrainte, la réglementation bancaire veut désormais être
davantage incitative et récompenser les « meilleurs pratiques » en matière de mesure et
contrôle du risque de crédit.
L’idée sous-jacente est que les banques qui disposent des meilleurs instruments de gestion
des risques puissent utiliser leur savoir-faire et leurs technologies en matière de contrôle des
risques pour calculer au mieux leurs charges en fonds propres.
Cette évolution était déjà perceptible dans l’extension de la réglementation aux risques de
marché.
Le récent projet de réforme du ratio Cooke-communément appelé Bâle II- prévoit aussi
d’utiliser les résultats de modèles internes pour mesurer le risque de crédit et allouer les fonds
propres couvrant ce risque.
Même si les propositions de Bâle ne prévoient pas, dans l’immédiat, de calculer les fonds
propres réglementaires sur la base des mesures réalisées par les banques elles-mêmes à partir
de leurs propres modèles internes de risque de crédit et de valider ces modèles, comme c’est
déjà le cas pour les modèles de risque de marché, les modèles de risque de crédit sont
cependant appelés à devenir un élément essentiel de la gestion des risques de crédit dans les
banques.
La définition du niveau précis des fonds propres réglementaire est une question importante.
En 1988, le taux de 8% a été choisi de l’observation des meilleurs pratiques, et non sur des
bases analytiques.
Aujourd’hui, on considère que le niveau minimum des fonds propres doit dépendre de la
probabilité de défaut que la banque elle-même choisit de supporter.
Ainsi, un établissement de crédit cherchant à avoir un certain rating doit obtenir une
probabilité de défaut sur son portefeuille de crédits qui corresponde à la probabilité des
banques ayant la note recherchée. Suivant la même logique, le montant des fonds propres
destinés à couvrir le risque de crédit doit être déterminé en fonction du portefeuille de la
banque.
3-1-1 Principe
Le ratio Cooke est un ratio prudentiel destiné à mesurer la solvabilité des banques et des
établissements assimilés.
Le calcul est effectué d’après le rapport entre les fonds propres (capital pur) et quasi fonds
propres (réserves+provisions+titres) et ensemble des engagements pondérées selon la nature
de l’emprunteur. Le ratio Cooke doit respecter 2 Exigences :
37
Arnaud SERVIGNY « Le risque du crédit face à la crise » ED 2010 page 257
(Fonds propres + quasi fonds propres) / ensemble des engagements pondérés >8%
Fonds propres / ensemble des engagements pondérés >4%
Un taux de pondération est appliqué aux engagements figurant au bilan et en hors
bilan
RISQUES PONDERES
Ainsi couvrir un risque revient à allouer une quantité de fonds propres, en d’autre terme un
engagement de 100 nous coute un montant de 8 à immobiliser.
Le Ratio Cooke a donc une logique forfaitaire ; il n’introduit aucune distinction fondée sue le
risque de Crédit de l’emprunteur, mais uniquement sur son statut-entreprise, banque,
collectivité locale ou Etat, ne tenant donc pas compte de la valeur et du risque intrinsèque de
l’entreprise. Le contenu informationnel du ratio se trouve biaisé puisqu’un prêt à un
emprunteur risqué est pris en compte dans la même proportion qu’un prêt à un emprunteur
présentant peu de risque.
38
Arnaud SERVIGNY « Le risque du crédit face à la crise » ED 2010 page 257
Le ratio Cooke entraine une distorsion entre le capital économique et le capital réglementaire.
Ce dernier peut être défini comme la mesure réelle du risque en fonction de la réalité
économique d’un portefeuille donné.
C’est le moment de fonds propres que la banque doit avoir pour faire face à une circonstance
exceptionnelle en rapport avec son client (par exemple : effondrement économique du secteur
d’activité). Le capital réglementaire, capital déterminé par le ratio Cooke, diffère du capital
économique dans la mesure où il ne prend pas en compte le risque réel du portefeuille.
En effet, dans la logique du ratio Cooke, le risque est fonction de la structure de la contre
partie et non du risque des engagements pris par la banque. Une contrepartie peut, selon le
ratio Cooke, exiger un niveau de fonds propres inférieur à une contrepartie présentant un
risque moindre. La logique forfaitaire ne permet donc pas de prendre en compte le risque du
portefeuille.
En raison des limites et faiblesses citées précédemment relatives aux accords de Bâle I, le
Comité s’est penché sur une réforme de ce dispositif, d’où la naissance des accords de Bâle II.
3-2-1 Principe :
Le nouvel accord sur les fonds propres adopté par la Comité de Bâle II sur le contrôle
bancaire, a pour objectif de renforcer la sécurité et la fiabilité du système financier,
d’améliorer l’égalité des chances en matière de concurrence ainsi qu’à appréhender de
manière plus complète l’ensemble des risques.
39
: Arnaud SERVIGNY « Le risque du crédit face à la crise » ED 2010 page 259
En effet, le risque encouru par les banques ne se limite pas au seul risque de liquidité mais au
risque de crédit, risque de marché, risque opérationnel et au risque d’intérêt. Chaque risque
trouve son origine dans les pertes que la banque doit couvrir avec son capital propre. Les 25
principes fondamentaux doivent être appliqués aux banques à vocation internationale, mais
également aux banques de plus petite taille et les banques opérant à l’échelon local.
La nouvelle réglementation ne reprend pas seulement l’ancien et unique plier des standards
minimaux en matière de fonds propres « pilier I », mais intègre aussi les deux piliers de la
procédure de surveillance prudentielle « pilier II » et de la discipline de marché « pilier III ».
Autre nouveauté : les risques opérationnels sont séparés des risques de crédit et doivent
également être couvert par des fonds propres. Elle entrera en vigueur progressivement : les
procédures simples seront introduites fin 2007 et les procédures complexes, fin 2010.
Est le fait qu’un créancier (particulier ou société) se trouve dans l’impossibilité de rembourser
ses dettes à la banque comme convenu. La banque encourt alors une perte.
Se produit lorsqu’une banque place, par exemple, l’argent sous forme de devises étrangères
ou en actions. Si le cours de la devise s’effondre, la banque peut là aussi connaitre alors une
perte.
Pourrait se déterminer comme les risques de pertes dues à une inadéquation ou à une
défaillance des procédures, personnels, systèmes internes ou à des événements extérieurs.
Cette définition part des effets (les pertes) pour remonter aux causes (inadaptation, défaillance
ou événements extérieur.)
Depuis l’entrée en vigueur de Bâle II, les marchés financiers, les activités bancaires et plus
encore, les méthodes de gestion des risques ont subi une profonde transformation. Tenant
compte de cette évolution, Bâle II propose un dispositif d’adéquation des fonds propres qui
prend davantage en considération les risques liés aux crédits.
L’objectif est de mieux L’objectif est de permettre une L’objectif est de parvenir à
mettre en adéquation le intervention très en amont, une information au marché
niveau de capital avec le lorsque le niveau du capital améliorée pour favoriser
niveau de risque des retenu ne présente pas une un « monitoring » de la
engagements bancaires. couverture du risque suffisante. banque par la communauté
Mais le fait générateur du financière.
déclenchement du contrôle du
régulateur n’est pas
précisément défini.
Source : Arnaud SERVIGNY « Le risque du crédit face à la crise »,4eme édition 2010
40
: Arnaud SERVIGNY « Le risque du crédit face à la crise » ED 2010 page 260
Conclusion de chapitre2 :
Nous avons présenté dans ce chapitre les différents risques bancaires tout en mettant l’accent
sur l’importance du risque crédit et sur la réglementation internationale auxquels sont
confrontés les établissements de crédit.
L’activité bancaire, est en grande partie orientée vers la mise en relation des agents
économiques. Ce rôle d’intermédiaire se manifeste habituellement par l’octroi de crédits aux
entreprises mais, les banques sont souvent confrontées à des risques en cas d’insolvabilité de
celles-ci. Face à ce problème, les banques doivent donc adopter certaines mesures afin de
pouvoir se préserver et continuer à exercer correctement leurs activités.
Dans cette deuxième partie qui est l'objectif de ce présent mémoire nous allons surtout mettre
l'accent sur la gestion et l’analyse du risque de crédit bancaire.
La gestion du risque de crédit appelé aussi « Risk Management »41 répond principalement à
des objectifs :
En parallèle, elle doit aussi fournir à l’établissement une estimation des pertes maximales
possibles, c'est-à-dire le plafond statistique des pertes que la banque peut potentiellement
avoir à supporter. Ces pertes maximales, probablement réalisables permettent alors de fixer le
montant des fonds propres que la banque doit avoir pour assurer le risque total sur son
encours de prêts.
En fin une mesure du risque doit permettre à l’intermédiaire bancaire de communiquer avec
les actionnaires, les déposants et les autres banques d’un coté et les autorités de surveillance
(commission bancaire) de l’autre. Ces dernières imposent aux banques des règles strictes sur
le niveau du risque à prendre.
41
La gestion de risque crédit ou le Risk Management sous entend le processus de gestion du risque crédit avant,
pendant et après octroi de crédit.
L’activité bancaire, pour parer aux défaillances des emprunteurs, a mis en place des « gardes
fous » qui se présentent sous diverses formes.
En effet, le secteur bancaire a réfléchi sur les documents ayant une valeur juridique, des
garanties réalisables permettant de recouvrer au moins une partie de la créance compromise,
une assurance-crédit (sous régionale ou internationale) pour compléter cette garantie.
La gestion des risques bancaires correspond à l'ensemble des techniques, outils et dispositifs
organisationnels mis en place par la banque pour identifier, mesurer et surveiller les risques
auxquels elle est confrontée.
Face aux risques, les institutions financières peuvent faire appel à quatre stratégies
alternatives fondamentales.
42
Mémoire online : Gestion de risque
Cette stratégie consiste à éviter totalement un type de risque et donc de renoncer à certaines
opérations.
Ainsi un établissement dont l’activité principale est le crédit à la consommation peut-il avoir
comme stratégie de limiter ses risques aux risques commerciaux afférents à ces crédits (risques
de contrepartie) et donc de décider de couvrir systématiquement ses autres risques (taux,
change).
B/ - limiter de risque :
Cette stratégie vise à accepter un risque mais en fixant des limites que la banque s’interdit
de franchir. Ces limites peuvent être déterminées en volume : nombre de contrats, montant
d’options…, ou en montant de fonds propres engagés, en partes maximales : ainsi une salle
des marchés se voit-elle fixer des « stop-losses »43.
C/ -Transférer le risque :
Un établissement, qui se trouve soumis à un risque qu’il ne souhaite pas garder (parce qu’il
a été pris par erreur ou qu’il s’est aggravé après être entré dans le bilan de la banque, parce
que la stratégie a changé ou parce qu’une meilleur opportunité se présente) accepte de payer
une prime pour transférer totalement ou partiellement le risque.
43
Lorsque le niveau de père est atteint, l’opération est instantanément dénoncée, sans aucune réserve
En revanche, s’il est très élevé, il n’aura d’autre choix que de l’éviter ou de le transférer à
d’autre. De même, si le risque présente une probabilité faible, l’établissement acceptera d’en
supporter directement le coût. En revanche, si la probabilité d’intervention est élevée, la
banque cherchera à l’éviter ou en tout cas à le réduire par une stratégie de transfert.
Cette étape consiste à établir une cartographie des risques auxquels la banque est
confrontée. Cet exercice ne doit pas être limité dans le temps, vu les changements internes et
externes qui touchent le milieu bancaire et qui peuvent engendrer l'apparition de nouveaux
risques.
Elle consiste à quantifier les coûts associés aux risques identifiés dans la première étape.
La mesure du risque dépend de la nature de ce dernier, s'il est quantifiable ou non. Lorsque les
risques sont quantifiables comme dans le cas du risque de crédit et du risque de marché, le
concept le plus utilisé est celui de la Value at-Risk. Dans le cas des risques non quantifiables,
une méthodologie objective est appliquée pour les estimer, à travers deux variables:
Le croisement des deux séries de variables, permettra de donner une idée relative du risque44.
Les techniques de gestion des risques visent principalement l'un des trois objectifs suivants :
Eviter le risque
Transférer le risque
Encourir le risque
Cette étape consiste à mettre en œuvre la technique choisie, elle doit être réalisée par une
unité clairement désignée à cet effet, par exemple : la salle des marchés pour les risques de
marché, la direction des engagements pour le risque de crédit, ALM pour la gestion du risque
de liquidité et de taux.
Le principe fondamental de cette étape de gestion des risques est de minimiser les coûts
attribués à la mise en œuvre de la solution.
Le suivi permanant des risque est primordial, et ce afin de s'assurer que les stratégies
adoptées donnent des résultats optimaux. En effet, au fil du temps et selon les circonstances, il
se peut que les décisions initialement prises deviennent incompatibles avec la conjoncture et
de ce fait elles doivent être modifiées ou carrément remplacées.
44
Mémoire Online > Economie et Finance La Gestion du Risque de Crédit: un enjeu majeur pour les Banques
Aussi, dans les années récentes, la plupart des grands établissements bancaires, face à la
montée des risques, se sont-ils efforcés de remodeler leur réseau, en le spécialisant, par types
de clientèle (particuliers, professionnels et entreprises), pour leur permettre de mieux
appréhender le risque bancaire associé à chacune d’elles.
45
Mémoire de master « Les nouvelles approches normes de gestion des risques bancaires dans le cadre du
comité de Bâle II » Année 2005-2006
Ce souci de limite son risque de crédit vis-à-vis de ses clients conduira les dirigeants d’un
établissement à imposer à l’exploitation le respect des normes plafond (concernant notamment
le niveau des fonds propre et la capacité d’endettement de l’entreprise) lors de l’attribution
des crédits nouveaux ou le renouvellement des autorisations de crédit à leur clientèle.
Elle permet en premier lieu de responsabiliser les exploitants, qui, plus prés de la clientèle,
pourraient être amènes, en raison de relation d’amitié avec les dirigeants d’une entreprise ou
en raison d’une situation comptable délicate, à prendre des risques jugés trop importants par la
dirigeants d’une constatée d’une situation comptable délicate, à prendre des risques jugés trop
importants par la direction des engagements de la banque.
Elle permet en outre d’homogénéiser sur tout le réseau les règles d’attribution des crédits
bancaires ;
Elle fournit enfin des limites précises à la délégation de signature accordée à chacun des fonds
de pouvoir de la banque aux divers échelons de la prise de décision d’octroi du crédit ; un
dépassement des taux-plafonds signifiant de facto un dessaisissement de la délégation pour le
dossier en question et l’obligation, avant l’acceptation du dossier, d’en référer à l’échelon
hiérarchique supérieur.
Selon la nature de l’actif concerné, il pourra s’agir d’hypothèque d’un bien immobilier, de
nantissement d’un fonds de commerce, de nantissement de matériel et d’outillage, de
nantissement de titres ou de gages, l’actif gage pouvant être un véhicule automobile (gage
automobile), un stock de marchandises ou de matières premières (Warrant).
Un banquier préteur à long terme mettra particulièrement l’accent sur l’hypothèque lors du
financement d’un bien immobilier ou sur le nantissement de matériel et outillage lors de la
mise en place d’un prêt permettant l’acquisition de ce matériel ; toutefois la prise de telles
garanties ne se limite pas à la période de mise en place d’un tel financement ; elle peut être
plus tardive ; il en est ainsi lorsqu’un préteur à court terme (à l’occasion d’un renégociation de
ses concours de trésorerie à une entreprise) entend se ménager une garantie hypothécaire sur
le même bien immobilier en compensation des risques encourus par elle au titre du
renouvellement de ses concours ; il en est ainsi également pour un autre préteur à court terme
qui, dans les mêmes conditions, si aucun nantissement ou gage ne grève un actif donné,
pourra exiger de le faire nantir (fond de commerce, matériel et outillage ; titre…) ou gage
(stocks) à son profit exclusif.
Il s’agit essentiellement des cautions personnelles par lesquelles une personne s’engage à
rembourser l’établissement préteur à la place du débiteur si celui-ci n’honorait pas ses
engagements.
Simple, si le banquier doit d’abord s’efforcer de se faire rembourser par son débiteur
principal avant de se retourner contre la caution.
Solidaire lorsque le banquier est habilité à la caution de rembourser les dettes de son débiteur
à la place de celui-ci, sans même que celui-ci ait été invité préalablement à rembourser ses
dettes.
Le recours aux cautions personnelles est relativement fréquent, un banquier pouvant faire
dépendre le renouvellement ou l’augmentation de ses concours de trésorerie à une entreprise,
de l’apport de cautions personnelles.
Dans une optique de division des risques, une forme traditionnelle de partage du risque-
client est la constitution d’un pool bancaire.
Même si un client parait en bonne santé, et ne parait pas présenter un risque important, il
peut être opportun pour un banquier de solliciter la participation active de quelques confrères
lorsque les besoins de l’entreprise, dus à la taille importante de celle-ci ou à un taux de
croissance élevé risquent de conduire la participation du banquier de base à un niveau jugé
trop important pour celui-ci. Ce peut être également le cas lorsque, déjà engagé lourdement
dans un secteur d’activité donné, le banquier initial souhaite, sans remettre en cause ses
relations d’affaires avec une entreprise de ce secteur d’activité, limiter sa propre contribution
au financement de celle-ci.
Concrètement ceci se traduira par l’élaboration d’un contrat de pool bancaire avec
l’entreprise concernée, contrat prévoyant les parts respectives de financement attribuées à
chacun des membres du pool au cours d’une période donnée (40%, 25%, 15%, 10%, 10, %
par exemple).
D’un outil lié à la mise en œuvre d’une politique dirigiste de distribution du crédit, le pool
bancaire est devenu un outil de division des risques bancaires dont l’intérêt croit avec la
montée des provisions dans les bilans bancaires.
Outre les facteurs essentiels qui viennent d'être analysés, doivent être également considérés
certains autres facteurs qui, ne peuvent être ignorés : le facteur "qualité du dirigeant" tout
d'abord, la difficulté de rompre une relation d'affaires avec l'un de ses clients ensuite, le
facteur conjoncturel enfin.
46
Mémoire de master spécialisé en Finance « Gestion du risque de crédit » Par Najib SAJID 2008
Ce facteur qualité du dirigeant est souvent présenté comme un facteur essentiel à la prise
de décision; en témoignent certaines déclarations des banquiers selon lesquelles au facteur
humain pourrait être imputé le tiers voire la moitié de la décision prise; en témoignent
également les résultats de certaines enquêtes effectuées auprès de Directeurs d'Engagement
d'Etablissements Bancaires mettant clairement en évidence un rang prééminent de ce facteur
parmi les divers critères d'appréciation bancaire d'un dossier de crédit.
Toute appréciation de la qualité d'un dirigeant implique le plus souvent que celui-ci soit
déjà client de la banque (ancienneté du compte).
Lorsque ce n'est pas le cas, et qu'il s'agit d'un nouveau client, c'est à la "réputation" de ce
dernier que l'on se référera, élément là encore éminemment subjectif, ou élément qui l'est
moins, la cote de ce dernier, telle qu'elle est appréciée (signature admise, signature admise
mais appréciation réservée ou signature écartée).
47
Thèse du Doctorat « La gestion Actif/Passif dans la banque »par Karima TOUILI, 2005
Le coût pour la banque est ici la perte probable pour la banque d'une partie non négligeable de
ses encours dans l'entreprise, part qui, dans cette éventualité, ne lui sera jamais remboursée.
A ce coût financier s'ajoute un coût d'image pour la banque: il n'est jamais positif pour un
établissement bancaire, du point de vue de ses propres clients, d'avoir été celui dont le retrait
a précipité le dépôt de bilan d'un de ses clients.
Cet élément sera d'autant plus fort que l'entreprise concernée est un acteur important de
l'économie locale et qu'est grande la probabilité de voir sa responsabilité engagée par le client
devant les Tribunaux au titre d'une rupture abusive de crédit.
C'est pour toutes ces raisons que, sont extrêmement rares de tels retraits brutaux d'un
établissement bancaire, la solution choisie par ceux-ci étant plutôt des retraits progressifs et si
possible négociés avec l'entreprise.
Le retrait progressif consiste dans un premier temps à éviter de voir s'aggraver le risque
pris sur le client concerné et de prendre des mesures de surveillance rapprochée du compte de
ce dernier : surveiller les utilisations des concours accordés à l'entreprise par ses divers
partenaires bancaires à partir des renseignements fournis, s'assurer que le compte du client
fonctionne dans la limite des autorisations accordées, notifier à l'entreprise dans les formes
légales une révision à la baisse du découvert bancaire autorisé…
Dans tous les cas de figure, l'établissement bancaire aura intérêt, dès la décision de
désengagement prise, à la faire connaître à l'entreprise, de telle sorte que puisse être négocié
avec ses responsables un rythme de désengagement progressif compatible avec la situation
financière de l'entreprise et susceptible de préserver les intérêts et de l'entreprise et de
l'établissement bancaire.
Ce n'est guère finalement que pour les entreprises dont la situation est jugée
«irrémédiablement compromise » et/ou pour lesquelles existe pour la banque un risque d'être
mise en cause pour soutien abusif de crédit que peut être attendue une rigueur extrême du
prêteur de fonds, celui-ci étant alors soucieux de ne pas enfler inconsidérément un passif de
liquidation dont la responsabilité pourrait plus tard lui être imputée.
Face à la montée des provisions dans les bilans bancaires, résultant d'un engagement sans
doute excessif, et de la fragilité du tissu de l’entreprise face à la récession économique,
beaucoup d'établissements bancaires restreignent leur offre de concours aux entreprises,
chacun se contentant de suivre à minima ses propres clients, et s'efforçant de n'élargir sa
clientèle qu'à des entreprises exemptes de tout risque.
La conséquence d'une telle politique est de rendre plus difficile l'accès au crédit de
nombreuses entreprises qui ne faisaient pas partie de ces "bons risques". C’est souvent au
cours de ces périodes qu’il est fait référence à la montée du rationnement du crédit (crédit
rationing).
L’analyse du risque de crédit est un processus qui s’inscrit dans l’utilisation des différentes
méthodes après la phase de l’identification du risque de crédit.
Dans cette section nous voir les différentes méthodes de l’analyse de risque, permettant en
principe de limiter le risque de crédit sur l’ensemble du portefeuille d’une banque.
L'entrée en relation est extrêmement importante. Pour différentes raisons que nous allons voir,
il se peut qu'une demande de crédit ne soit pas possible ou fasse l'objet d'une plus grande
attention dès la prise de contact.
Ce travail est effectué par le chargé d'affaire d’entreprise ou le chargé de clientèle pour les
particuliers. L'examen initial de tout client demandant un crédit implique de respecter
quelques principes généraux assez identiques dans toutes les banques.
48
Mémoire de master spécialisé en Finance « Gestion du risque de crédit » Par Najib SAJID 2008 p 59
49
http://www.memoireonline.com/07/09/2383/analyse-et-gestion-de-risque-du-credit-bancaire.
Toutes les entrées en relation ne sont pas possibles car elles présentent par nature de risques.
Ainsi, concernant le marché des entreprises, les établissements de crédit s'interdisent toute
entrée en relation avec les entreprises dont la cote de crédit ou la cote de paiement Banque de
France est défavorable.
Par ailleurs, les établissements de crédit se montrent très sélectifs pour les concours
sollicités par des entreprises en création.
Il peut exister des dispositions particulières concernent certains secteurs d'activités plus
sensibles. En effet, outre les règles de vigilance s'appliquant aux entreprises en création, ou
dont la cotation est dégradée, certains secteurs font l'objet d'une surveillance particulière.
Actuellement, les secteurs qui présentent aux yeux de la profession bancaire un risque accru
sont :
Toutefois, il convient d'admettre que cette liste non exhaustive doit être révisée
périodiquement pour tenir compte de l'évolution des risques aussi liés à la conjoncture de ces
secteurs d'activités. A cet effet, un rapport annuel sur chacun de ces secteurs peut être
présenté au Comité de Crédits dans une banque.
Les premières recherches d’entreprises pour automatiser l’étude des demandes de crédit
ont été menées aux Etats-Unis dans les années 30 lorsqu’un vendeur de voiture d’occasion
constata que les clients qui avaient achetés à crédit une voiture et qui remboursaient avec
difficulté, présentait de nombreux points communs.
Elles ont été introduites en France dans le courant des années 70 et à l’heure actuelle tous les
établissements de crédits utilisent le crédit Scoring pour analyser le risque des crédits aux
particuliers d’où l’intérêt présenter l’objectif, la méthode et la portée de cet outil d’analyse du
risque.50
51
2-1 / Définition du Scoring :
Le Crédit Scoring est le processus d’assignation d’une note (ou score) à un emprunteur
potentiel pour estimer la performance future de son prêt (Flaman, 1997).
Le Crédit Scoring utilise des mesures quantitatives de performance et les caractéristiques des
prêts précédents pour prédire la performance des prêts futurs avec des caractéristiques
similaires.
Le Crédit Scoring n’approuve, ni ne rejette une demande de prêt, il peut plutôt prédire la
probabilité d’occurrence de mauvaise performance (défaut) telle que définie par le préteur
(Caire et Kossmann, 2003).
50
Sylvie de coussergues et Gautier BOURDEAUX « Gestion de la banque du diagnostic à la stratégie » 6eme
édition Page 178
51
Mémoire de master de Mlle. Ilham LOUBANI « Risque de crédit de la nouvelle réforme Bâle II » ISCAE
2007
Plusieurs explications peuvent être fournies sur la définition et le rôle du Crédit Scoring, elles
peuvent être résumées comme sur la figure ci-dessous :
En résume, on peut dire que le Crédit Scoring est un outil de gestion des risques qui vise à
prédire la probabilité de défaut d’un nouveau prêt en utilisant les prêts précédents. Ainsi,
l’objet du Crédit Scoring est de prédire le risque et non de l’expliquer; il est toutefois
important d’analyser les facteurs importants permettant de discriminer entre bons et mauvais
prêts.
Le crédit Scoring est une technique qui s’efforce de synthétiser le risque de contrepartie au
moyen d’une note (score) en affectant à chaque information représentative de la solvabilité de
l’emprunteur une pondération.
Le totale des pondérations comparées à une note limite préalablement établie, permet de
prendre immédiatement une décision d’accord ou de refus de la demande de crédit.
Le crédit Scoring relève des méthodes de notation interne du risque sur lesquels on reviendra
plus loin. A ce titre, le crédit Scoring accélère la prise de décision qui se doit d’être rapide
pour un crédit à la consommation d’un montant modérer.
Pour que la technique du Scoring, telle quel vient d’être brièvement définie, soit performante,
deux conditions sont nécessaires : les emprunteurs doivent présenter une certaine
homogénéité de comportement à fin que les critères décisionnels soient valable pour tous ; le
crédit doit représenter également une certaine identité du montant, de durée et d’objet pour
que les risques encourus soient comparables.
52
Mémoire de master de Mlle. Ilham LOUBANI « Risque de crédit de la nouvelle réforme Bâle II » ISCAE
2007
Ceci explique alors que le crédit Scoring s’applique toute particulièrement aux crédits à la
consommation et à l’analyse du crédit représente par un particulière lors de l’ouverture d’un
compte ou de la vente d’une carte bancaire.
53
2-3/ La méthode du crédit Scoring :
De ce fait, le crédit Scoring comporte deux étapes, la détermination d’une note limite et
l’utilisation de cette note pour tout nouveau dossier de crédit.
53
Sylvie de COUSSERGUES et Gautier BOURDAUX “Gestion de la banque du diagnostic à la stratégie “6eme
ED page 178-179
54
« Traité de gestion bancaire » Par Raymond Théoret page 250
crédit Scoring car malgré tout le soin apporté à la discrimination de l’échantillon, de bons
clients obtiennent de mauvaises notes et inversement.
Toute nouvelle demande de crédit sera traitée à partir d’une grille d’analyse comprenant les
attributs de solvabilités ainsi que leurs pondérations selon le modèle du tableau suivant :
Références bancaires :
Aucune
Compte chèque
Compte chèque et d’épargne
Source : « gestion de la banque du diagnostic à la stratégie » 6éme édition
Le rating reflète la qualité de crédit d’un émetteur d’instrument de dette. Les agences de
notation55 utilisent l’information tant quantitative sur les émetteurs. La procédure de notation
est en général plus fondée sur des critères qualitatifs, le jugement et l’expérience de l’analyse
en charge du dossier, plus que sur une modélisation mathématique de risque de défaut.
L’approche quantitative est plutôt réservée à la notation des produits structurés de crédit.
Les critères qualitatifs et quantitatifs de notation des agences sont disponibles sur leur
internet. Le marché de la dette est très important aux Etats-Unis et au Canada, ce qui explique
la très large couverture des agences de notation sur les entreprises et les collectivités nord-
américains. En Europe les agences de notation notent beaucoup moins d’émetteurs car le
marché obligataire est beaucoup plus restreint et se limite aux grandes entreprises. C’est la
raison pour laquelle les banques ont investi, plus qu’ailleurs, dans l’élaboration de modèles
internes.
Pour le risque de crédit les banques peuvent employer différents mécanismes d’évaluation.
La méthode dite standard consiste à utiliser des systèmes de notation fournis par des
organismes externes.
Les méthodes les plus sophistiquées (Méthode IRB pour Internal Ratings Rased56 implique
des méthodologies internes et propres à l’établissement financier d’évaluation de cotes ou de
notes, afin de peser le risque relatif du crédit. Les différentes mesures ont une incidence
directe sur la capitalisation requise.
Les engagements sont répartis en différentes catégories d’actifs, lesquelles sont rangées dans
des classes de risque sur le rating58 établis par des agences de notation externes.
A chaque classe de risque correspond un coefficient de pondération (0%, 20%, 50%, 100%
ou 150%). Le taux de fonds propres réglementaires sera indiqué pour tous les crédits affectés
55
Une notation est une évaluation de la solvabilité d’un créancier spécifique, c'est-à-dire de la probabilité de voir
l’emprunteur rembourser le crédit contracté.
56
L’approche IRB avancée est une approche interne qui repose sur l’appréciation par la Banque elle même de
son risque.
57
Thierry RONCALLI « Introduction à la gestion des risques »
58
Rating : Méthode d’analyse permettant de déterminer la solvabilité d’une entreprise et sa capacité à faire face à
ses engagements financiers.
à la même classe de risque. Malgré les performances de cette approche, il reste à signaler qu’il
n’existe pas des agences de notation externe sur le marché marocain.
Chaque rating à une qualité de crédit. On peut qualifier la qualité de crédit pour chaque
rating :
59
: Vulnérable est utilisé pour le risque « négatif », l’opportunité pour le risque « positif ». Se caractérise par un
impact défavorable, souvent limité dans l’évaluation aux pertes financières induites par la réalisation d’un
événement aléatoire frappant une ressource de l’entreprise.
Une banque pourra, à condition que l’autorité de surveillance l’y autorise, utiliser son
système de rating pour calculer le montant des fonds propres exigés pour la couverture du
risque de crédit.
62
Source : Arnaud SERVIGNY «le risque du crédit face à la crise »
60
: Vivien BRUNEL « Gestion des risques et risque de crédit »
61
: Rating : Evaluation du profil de risque d’un client du type entreprise, collectivité, souverain ou banque, ou
bien d’une transaction.
62
Arnaud SERVIGNY « le risque du crédit face à la crise » 4eme ED 2010, Page 264
Trois éléments clés caractérisent chacune des catégories d’actifs couverte par le dispositif
NI :
Les composantes du risque, c’est-à-dire les estimations des paramètres du risque fournis par
les banques, certaines étant des évaluations prudentielles;
Les exigences minimales, c'est-à-dire les normes minimales que les banques doivent respecter
pour appliquer l’approche NI63 à une catégorie donnée.
Pour beaucoup de catégories, le comité a prévu deux grandes approches : Une approche
fondation et une approche avancée. Dans la première, les banques fournissent en général leurs
propres estimations PD et appliquent aux autres composantes celles de l’autorité de contrôle.
Dans le cadre de l’approche avancé, les établissements font davantage appel à leurs
évaluations internes pour PD, PCD et ECD. Dans les deux cas, les banques doivent toujours
utiliser les fonctions de pondération pour déterminer leurs exigences de fonds propres. Ces
approches sont développées ci-après64.
Avec :
CDR = PM = E * PCD * PD
(Cout du (Perte moyenne) (Exposition) (1-TRG) (taux de défaut)
risque)
Sources : Arnaud SERVIGNY « Le risque du crédit face à la crise »
63
Notation Interne
64
Arnaud SERVIGNY « Le risque du crédit face à la crise », 4eme ED 2010, Page 265
* Reflète la qualité de la
Probabilité contrepartie
de défaut de
la * Déterminée par la classe de
contrepartie risque de la contrepartie.
Ce nouveau dispositif va permettre aux banques de bien gérer leurs portefeuilles de crédit en
termes de risque et de rentabilité, selon plusieurs axes, à savoir par la qualité du portefeuille,
par secteur d’activité et même par unité de business. C’est donc et surtout d’abord un outil
d’aide à la décision dans leurs choix stratégiques.
En tant que métier lié au risque, la profession bancaire mis sur pied les « grandes fous »
qui se présentent sous diverses formes pour pallier aux éventuelles défaillances des
emprunteurs.
En fait, la banque s’est orientée sur les documents juridiques, les garanties réalisables pouvant
recouvrer totalement ou partiellement la créance, une assurance crédit comme complément de
cette garantie.
Ainsi, ce chapitre nous permettra de mieux cerner les moyens de se prémunir du risque de
crédit dans trois points qui sont :
1- Les supports :
Lorsqu’un crédit est octroyé, un ensemble des documents l’accompagne durant sa période de
remboursement. Ces supports sont stockés dans ladite banque, et pourront servir de référence
pour de future ou de renouvellement dudit crédit ou d’un autre concours bancaire que pourra
solliciter le client.
Ces documents sont d’autant importants qu’ils constituent une base de données au niveau de
la banque centrale « BCEAO »
Nous allons vous présenter, tout au long de ce point, les documents les plus importants dans le
dossier du crédit.
C’est un document conçu par la banque dans lequel, elle détaille les conditions de crédit.
Cette convention a une valeur juridique de contrat car l’emprunteur doit approuver après avoir
pris connaissance du dit document.
65
Thèse du Doctorat « Gestion du risque de crédit et rentabilité bancaire » par Louis Wilfried Mba Obiang, 2008
Dans la quête de sécurité, le banquier insère dans le dossier du prêt, une assurance de
crédit. Cette dernière a pour objectif de rassurer la banque dans sa prévention de sa gestion du
risque d’impayé, au recouvrement des créances commerciales en souffrance et à une
indemnisation rapide. Ce mécanisme d’assurance s’assimile à la caution.
Face à une multitude de formules, le banquier choisira le produit d’assurance crédit adéquat à
la couverture de son risque.
C’est une technique d’incitation à l’octroi des crédits à moyen terme, encore peu
développée, qui consiste à « partager » avec une institution financière le risque commercial de
défaut de ses débiteurs par l’attribution de garanties partielles.
Elle s’ajoute aux garanties habituellement usitées par les banques. Compte tenu des sommes
consistantes souvent sollicitées auprès de cette « prêteuse de fond », le recourt à cette forme
de garantie est nécessaire.
Dans le cadre de notre étude, il est tout à fait logique de nous baser sur les organismes
africains. En effet, comme tous les autres, leur fonction est de permettre :
La garantie des prêts à moyen ou long terme destinés au financement des projets
économiques et financiers rentables.
L’assouplissement d’intérêt ou l’allongement de la durée de crédit.
Le financement des opérations spécifiques sur emprunt subventions :
2- Les garanties :
Elles sont les conséquences d’une situation emprunteur - préteur et permettent au créancier
de se prémunir contre le risque d’insolvabilité de son débiteur en prenant sur celui-ci des
sûretés. Elles peuvent se présenter comme suit : les sûretés classiques, et les garanties
liquides.
Elles viennent se greffer pour garantir au créancier de recouvrer au moins le principal prêt.
Pour quelques entreprises, elles peuvent se présenter sous la forme de caution du dirigeant
qui présent un double avantage car le dirigeant va se sentir impliqué dans les activités de
l’entreprise et veillera à la réussite de l’investissement, mais également en cas de procédure
collective, la banque peut saisir directement le patrimoine du dirigeant pour éviter la
concurrence des créanciers.
La variété est d’autant plus large qu’il existe des sûretés réelles. En effet, pour l’entreprise,
la banque sollicitera cette deuxième forme sous les formules de nantissement (fonds de
commerce, du matériel de l’entreprise,…) ou d’hypothèque de rang privilégié.
Ces sûretés on un caractère illusoire car si le débiteur est en procédure collective, le rang de la
banque va s’effriter au profit de l’Etat et des travailleurs de l’entreprise.
Elles sont composées de dépôts à terme et autres placements et des ordres de virement
irrévocables et permettent à la banque de suivre le circuit des ressources de l’entreprise pour
pouvoir très vite recouvrer le montant de son crédit.
Les garanties dans leur objectif premier auraient du suffire pour prévenir les risques de
défaillance du débiteur mais en général elles ne satisfont pas à cet objectif. Néanmoins, elles
permettent aux entreprises d’accéder au crédit en améliorant le regard des créanciers vis-à-vis
de l’emprunteur.
La banque peut détecter les risques plus particulièrement le risque de crédit doit analyser
l’entreprise depuis sa création jusqu’à la situation actuelle par le biais des clignotants
suivants :
3-1/ la présentation des comptes :
3-1-1 A la nature :
3-1-2 A la destination :
Toutes ces opérations doivent faire l’objet d’enregistrement pour chaque partie de l’entreprise
(biens, services, ressources,…) et d’une ouverture de compte qui enregistre tous les
mouvements dudit élément (augmentation de valeur, diminution, destruction,…).
A la suite de l’enregistrement des divers flux, l’entreprise pourra générer des documents de
synthèse qui servent de présentation des comptes. Ce sont :
Le bilan
Le compte de produits et charges (CPC)
L’état des soldes de gestion (ESG)
Le tableau de financement (TF)
L’état des informations complémentaires
La vie de l’entreprise doit être étudiée pour apprécier le risque dans la mesure où
l’entreprise effectue des échanges dans son milieu qui améliore sa situation initiale. Donc, il
est important de tenir compte de la vie de l’entreprise pour refléter à temps opportun, une
nouvelle image du patrimoine.
Mais quelque fois, les banques ne l’utilisent pas car certaines entreprises ne disposent pas des
états financiers.
Les impayés,
Le respect des échéances,
Le solde moyen du compte.
Tous ces éléments montrent que la mesure du risque de même que sa gestion constituent des
éléments que la banque doit maitriser pour sortie vainqueur des maux liés au crédit. En effet,
la banque est confrontée à des éléments externes et internes aux entreprises et à leur
environnement qu’il lui sera assez difficile de comprendre.
C’est pourquoi, tant au niveau national, qu’à l’international, de même qu’en son sien, la
banque développe des moyens de gestion qui lui permettent de minimiser les effets du risque
de crédit, tenant compte de tous les aspects (réglementaire, économique,…) de
l’environnement aussi bien interne qu’externe de l’entreprise.
Conclusion de chapitre 1 :
A travers ce chapitre, nous avons essayé de faire ressortir les Méthodes et les mécanismes
propres aux banques qui leur permettent de gérer, analyser et réduire les risques de crédit
bancaire.
La gestion des risques a gagné du terrain dans les établissements financiers. La forte
croissance des différentes activités (crédit aux entreprise ; crédit au particulier..) a incité les
banques à mettre en place des moyens pour pouvoir gérer leur risque de crédit bancaire, Ces
moyens de gestion permettent de maintenir ce risque dans une enveloppe acceptable, et par
conséquent de limiter les pertes en cas de défaut
L’application correcte dans la banque de la politique de maîtrise des risques définie, doit
faire l’objet de contrôles réguliers.
Ces contrôles visent à vérifier l’utilisation, par les exploitants bancaires, des outils (score,
délégation, cotation…), des procédures (division des risques), des structures (agence, service
juridique, recouvrement, comités de crédit…), et des méthodes employées dans la gestion
quotidienne du risque.
Le management des risques lié aux crédits avec ses méthodes et ses techniques reste
hypothéqué, dans son efficacité, par la qualité de l’organisation et du contrôle interne.
Le contrôle interne représenté par l’ensemble des points de contrôle prévus et actifs au sien
de la banque dans le cadre de la gestion de l’activité de crédit. Les moyens englobent les
ressources humaines, l’organisation et les procédures de gestion, les outils techniques. Il
traduit un état de culture d’entreprise, qui véhicule que l’efficacité à toute épreuve passe par
un contrôle et donc une action d’évaluation omniprésente. Toute action, toute étape dans le
processus de crédit comporte un ou plusieurs points de maitrise qui garantit que les instances
66
Mémoire de fin d’étude « gestion du risque des crédits » par LOUKTIBI Amina, ESCAE, 2008
Le contrôle interne n’a pas la prétention d’éliminer les risques n’est du crédit, mais il a
l’ambition d’identifier un risque dés sa naissance. Ainsi averti, on peut déployer les actions,
voir la stratégie adéquate pour circonscrire les effets dudit risque.
Les fondements du contrôle interne peuvent être synthétisés dans ce qui suit :
Des directives, des instructions, des objectifs présentés clairement et sans risque de
confusion ;
Une maitrise et un respect rigoureux des dispositions légales et réglementaires ;
Un système d’alimentation en informations à la fois performant et sécurisé ; Une
organisation et des procédures dument formalisées réduisant la marge de l’informel
qui affecte négativement le degré de maitrise des risques de crédit ;
Une préservation de la sécurité des personnes, des biens, des opérations et des
valeurs ;
Un système de mesure et de gestion des risques de crédit ;
Une séparation des fonctions incompatibles et une suppression rigoureuse ;
Une articulation harmonieuse des activités de contrôle.
L’activité de crédit est stratégique et comporte des risques majeurs. De ce fait, elle doit être
organisée de manière à respecter le principe de séparation des fonctions : une même quantité
ne peut maitriser l’ensemble de la chaine de décision et de traitement.
Les contrôles externes, commissariat aux comptes, l’audit contractuelle, inspection de Bank
Al-Maghrib, constituent, le cas d’échéant, une occasion pour voir une appréciation
relativement neutre et donc objective sur la qualité de la gestion des crédits67.
67
Mémoire de fin d’étude « Gestion du risque des crédits » par LOUKTIBI Amina, ESCAE, 2008
Mémoire de licence en Science Economique et Gestion Page 73
La Gestion du risque des crédits bancaires : Typologies et mécanismes d’analyse et de Gestion
On entend par créances tous les éléments du bilan et du hors bilan, quelles qu’en soient la
forme, la monnaie de libelle et la contrepartie, susceptibles de générer un risque de crédit :
risque d’immobilisation des fonds prêtes et risques de non remboursement.
Sont considérées comme créances : les crédits par décaissement quelle que soit leur nature, les
titres de créance et les engagements par signature.
Dont le règlement s’effectue normalement à l’échéance et qui sont détenues sur des
contreparties dont la capacité à honorer leurs engagements, immédiats et/ou futurs, ne
présente pas motif d’inquiétude. Elles sont intégralement couvertes par : des dépôts de
garantie (GOD), des garanties reçues de l’Etat ou de la Caisse Centrale de Garantie, des
garanties reçues des fonds et institutions marocains de garantie des crédits, le nantissement
des titres émis ou garantis par l’Etat , le nantissement de compte à terme ouverts auprès de
l’établissement de crédit lui-même, de bons de caisse ou de titre des créances négociables.
68
« Circulaire relative à la classification des créances en souffrances » Bank Al-Maghrib
Les encours des crédits amortissables dont une échéance n’est pas réglée 90 jours après son
terme.
Les encours des crédits remboursables en une seule échéance qui ne sont pas honorés 90 jours
après leur terme.
Les loyers des biens donnés en crédit-bail, qui ne sont pas réglés 90 jours après leur terme.
Les encours des crédits par décaissement et/ou par signature consentis à des contreparties dont
la situation financière ne peut être évaluée faute de disponibilité de l’information ou de la
documentation à cet effet.
Les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement total ou
partiel est, indépendamment de tout impayé, susceptible d’être mis en cause en raison de
considérations liées à :
Les soldes débiteurs des comptes à vue qui n’enregistrent pas, pendant une période de 180
jours, de mouvements créditeurs réels couvrant au moins des agios imputés à ces comptes
ainsi qu’une partie significative desdits débiteurs.
Les encours des crédits amortissables dont une échéance n’est pas réglée 180 jours après son
terme.
Les encours de crédit remboursables en une seule échéance, qui ne sont pas honorés 180 jours
après leur terme.
Les loyers des biens donnés en crédit-bail, qui ne sont réglés 180 jours après leur terme.
Les encours par décaissement et/ou par signature consentis à des contreparties déclarées en
redressement judiciaire.
Les encours des crédits par décaissement et/ou par signature dont le recouvrement total ou
partiel est, indépendamment de tout impayé, incertain compte tenu de la dégradation de la
situation de la contrepartie du fait des considérations évoquées plus haut.
Les soldes débiteurs des comptes a vue qui n’enregistrent pas, pendant une période de 360
jours, de mouvements créditeurs réels couvrants au moins le montant des agios imputes ò ces
comptes ainsi qu’une partie significative des dits soldes débiteurs.
Les encours des crédits amortissables dont une échéance ne sont pas réglés 360 jours après
son terme.
Les encours des crédits remboursables en une seule échéance qui ne sont pas honorés 360
jours après leur terme ;
Les loyers des biens donnés en crédit-bail qui demeurent impayés 360 jours après leur terme ;
Les encours des crédits par décaissements et/ou par signature dont le recouvrement total ou
partiel est peu probable du fait de considérations telle que :
La contestation, par voie judiciaire, de la totalité ou d’une partie des créances par la
contrepartie,
La cessation d’activité,
Les crédits amortissables par remboursements mensuels dès qu’ils cumulent 9 échéances
impayées.
Les encours des crédits par décaissement, y compris les loyers des biens donnés en crédit-bail
ayant fait l’objet de restructuration, doivent classés dans la catégorie des créances
compromises lorsqu’une échéance demeure impayée pendant une période de 180 jours après
son terme.
Sont considérées comme créances irrégulières, les créances en souffrance, mais qui sont
intégralement couvertes par l’une des garanties suivantes :
La constitution des provisions est soumise à des conditions de fonds (respect des critères
de la circulaire de BAM) et à des conditions de forme (respect du délai d’un moins avant le
provisionnement, envoi d’une lettre de mise en demeure).
Les provisions relatives aux créances compromises doivent être constituées au cas par cas.
Celles ayant trait aux créances pré-douteuses peuvent être constituées de manière globale.
Les garanties pouvant être déduites de l’assiette de calcul des provisions et les quotités qui
leur sont détaillées, ci-après :
69
Mémoire Master « la structure du système bancaire et les principaux aspects de la gestion d’une banque au
Maroc », par AMINA HAOUDI, 2011
Quotité de 100%
Quotité de 80%
Quotité de 50%
Les hypothèques sur des biens immobiliers, sur des aéronefs ou sur des bateaux.
Les attestations de droits constatés délivrées par l’Administration aux entreprises
adjudicataires de marchés publics.
Le nantissement de véhicules automobiles neufs.
Conclusion de chapitre2 :
Le portefeuille des risques potentiels doit être réajusté en fonction des nouvelles informations
recueillies. Certains risques pouvant disparaître, d’autres apparaître ou d’autres encore,
considérés initialement comme faibles, pouvant devenir rapidement inacceptables pour
l'entreprise dès lors qu'ils n'ont pu être maîtrisés, le niveau d’exposition aux risques du projet
est amené à changer. C'est pourquoi il est important de procéder périodiquement au suivi et au
contrôle des risques encourus.
Il est vrai que chaque établissement de crédit est confronté à des multiples risques dont le
risque crédit est le plus important. Cela s’explique bien évidemment par la nature de l’activité
principale de la banque qui est l’octroi de crédits aux entreprises mais aussi aux particuliers.
La gestion du risque de crédit se prévaut comme étant un impératif trivial, assurant la survie
de tout établissement de crédit. Cette nécessité est l’essence même du présent mémoire.
Etude de cas : Analyse de la gestion du risque des crédits bancaires au sien de la banque
« Crédit Agricole de Maroc »
Le souci permanent des banques est de disposer d’un dispositif de contrôle très efficace qui
permet d’atténuer leur prise de risque.
Après la revue de littérature, nous allons procéder à la mise en pratique de notre méthodologie
d’étude pour effectuer l’analyse des risques liés aux crédits accordés aux entreprises par le
Crédit Agricole de Maroc.
Ainsi, cette partie comprendra deux chapitres. Le premier consistera à faire une description du
dispositif du processus d’octroi de crédit à « Crédit Agricole de Maroc » ainsi que celui de la
gestion des risques qui sont liés, le second chapitre nous permettra de faire une analyse
critique de la gestion des risques liés aux crédits accordés aux entreprises et en conclut par des
proposition d’action pour l’amélioration du système de gestion de risque des crédits.
La banque joue un rôle d’intermédiation dans la vie des entreprises dans le financement de
ses activités et de ses investissements.
Les crédits accordés par la CAM aux entreprises sont souvent caractérisés par une incertitude
en raison de leur durée. Dans ce chapitre, On va présenter la banque CAM, ainsi nous verrons
le processus d’octroi de crédit de la CAM et les mesures mises en place pour se couvrir contre
le risque de crédit.
Positionner le Crédit Agricole du Maroc à l’horizon 2014 au rang des leaders du secteur
bancaire, en axant nos démarches et nos actions sur la performance et en focalisant nos
efforts vers le professionnalisme, telles sont les nouvelles orientations de notre Directoire
déclinées dans notre plan d’Entreprise » CAM 2014 70
70
Interview de M.Tarek SIJLMASSI, Président de Crédit Agricole du Maroc
71
Rapport annuel de Crédit Agricole de Maroc 2014
Développer la bancarisation des agriculteurs et des ruraux par l’offre des services
financiers adaptés ;
Assurer pour le compte de l’Etat les missions de service public, notamment, les
opérations entrant dans le cadre des conventions signées avec celui-ci, et portant sur les
opérations suivantes :
Toute opération, aide, prime ou bonification des taux d’intérêt décidée par l’Etat.
2- Organisation 72:
Ce Pôle se structure de façon à répondre à la nouvelle vision basée sur une approche par
marché. Sa mission consiste à :
Générer du PNB sur chacun des marchés cibles, tout en diversifiant les sources de
risques ;
Rester en cohérence avec sa spécificité de banque du monde rural.
72
« Les enjeux de la maîtrise du risque de crédit » Mlle Imane AISSAL ,Année 2005/2006
Elles se répartissent sur les trois marchés cibles définis dans le cadre du plan stratégique :
Ainsi sur une spécialisation du réseau de distribution. Les neuf Directions Régionales et
leurs découpages géographiques sont conservés. Leur réorganisation correspond aux
impératifs de rentabilité de la banque. Elle repose ainsi sur une spécialisation du réseau de
distribution.
Elles coiffent, de même, le réseau de points de vente spécialisé par marché cible :
La Direction Juridique, chargée de conduire les études juridiques n’ayant pas trait à la
relation clientèle, et répondre aux consultations émanant des entités du Siège et du
Réseau ;
Feu S.M le Roi Hassan II, en nommant en 1997 Monsieur IBRAHIMI à la tête de cette
institution financière, a redéfini la mission de la banque :
L’époque que nous vivons et les étapes que nous allons entamer sont celles de
l’encouragement de la production et de la compétitivité. Elles favorisent l’aptitude à être
concurrentiel sur les marchés, ou tout au moins, à se rapprocher le plus possible de
l’autosuffisance.
Il s’agit donc d’accompagner l’agriculteur, de le conseiller, de l’orienter et de l’assister en
matière d’investissement, de l’aider à se maintenir sur sa terre afin qu’il ne vienne pas
constituer un fardeau sur les villes et, en fin de compte, de lui donner la place qui lui
revient dans l’économie de ce pays et ce, à travers son encouragement d’abord en tant que
producteur… »74
L’entrée en vigueur du nouveau statut juridique du Crédit Agricole du Maroc s’est traduite
par la mise en place d’un nouveau mode de gouvernance et d’un dispositif de contrôle
amélioré. Ces avancés permettront de mobiliser d’avantage de ressources et de contribuer de
manière efficiente au financement du développement du monde agricole et rural tout en
préservant la pérennité de l’institution et sa mission de base.
73
Rapport annuel de crédit Agricole de Maroc
74
Rapport annuel de Crédit Agricole de Maroc 2014
A cet effet, le nouveau plan d’entreprise, baptisé CAP 2014, se propose d’afficher les
ambitions stratégiques du Crédit Agricole du Maroc, de les décliner en plans stratégiques par
marché cible et par métier de manière à pouvoir orienter et fédérer les plans d’actions de ces
différentes structures opérationnelles et fonctionnelles.
Le processus d’octroi de crédit à la CAM présente la démarche qui sera réalisé lorsque le
client entre en relation avec la banque jusqu’à l’accord du prêt. A cet effet, nous décrirons le
processus suivant les responsables de chaque étape.
1- : Le conseiller Clientèle :
75
CAP entreprise : propose un accompagnement global et personnalisé comprenant un diagnostic de l’entreprise,
de la formation, du conseil. Ce dispositif s’adresse au digérant de l’entreprise ou à son associé actif
76
Rapport annuel de Crédit Agricole de Maroc 2014
Source : www.CAM.ma
La situation du compte courant du client : il est question pour le conseiller de voir les
mouvements effectués sur le compte du client. Les informations sont résumées dans
un tableau présenté de la manière suivante :
N° du compte
Intitule du compte
Date d’ouverture du compte
Solde de départ de la période
Total des mouvements créditeurs
Nombre d’opérations au crédit
Date du dernier mouvement créditeur
Solde créditeur le plus élevé
Total des mouvements débiteurs
Nombre d’opération au débit
Solde débiteur le plus élevé
Solde actuel
Source : www.CAM. ma
Le conseiller présentera au client les deux types de dossier proposés par la CAM pour que
celui-ci donne sa préférence en fonction de l’objet du prêt sollicité :
Le crédit par caisse : ce type de crédit regroupe les facilités de caisse, le prêt
commercial, les avances sur marchés, le prêt aux particuliers et les crédits
d’investissement ;
Le tableau ci-après éclaire l’analyse sur l’évolution des engagements du client dans les livres
de la banque :
N° du compte : Responsable :
Nature des Plafonds Date de Utilisation en Plafonds Variations
crédits actuels validité cours demandés
Crédits par
caisse
Facilité de
caisse
Découvert
Prêt MT
Escompte
commerciale
Avances
CCT
Crédit de
campagne
Engagement
par signature
Total des
risques
Les garanties
constituées
Source : www.CAM.ma
L’analyse se penche ensuite sur le compte de résultat des trois dernières années du client. Il
s’intéresse aux soldes significatifs de gestion tels que le chiffre d’affaires, la valeur ajoutée et
le résultat net.
L’analyse regarde enfin si le résultat net de l’entreprise est satisfaisant et vérifie la conformité
et l’opportunité des garanties matérialisées ou à matérialiser par rapport aux caractéristiques
de prêt et à l’apport du client. Au terme de ces vérifications, une fiche de décision comportant
l’avis et l’appréciation de l’analyse et du chef du service crédit est établie.
La décision finale sur le dossier de crédit revient à la Direction Générale. Si la demande est
accordée, elle précise les conditions (taux, durée, commission). Une fois la décision prise,
une correspondance est adressée au client (notification).
Lorsque la Direction Générale donne sa décision, une copie est transmise au chargé des
engagements et du portefeuille pour la prise de garantie et la mise en place effective du crédit.
77
Rapport de stage à Crédit Agricole de Maroc par BADAOUI Sanaa, 2006
Il peut s’agir d’une hypothèque ou encore d’une caution personnelle. Le chef du service
juridique peut trouver les garanties du client insuffisantes, et demande donc d’autres types de
garanties.
Lorsque la vérification est terminée, les actes sont soumis à la signature du client et de la
banque.
La gestion des risques est assurée grâce aux normes de la banque, à l’analyse économique
et financière de la demande de crédit et à la prise de garanties. Nous nous intéresserons
également au suivi de l’utilisation du crédit octroyé au client ainsi qu’aux mesures prises en
cas de non remboursement des crédits.
Les règles de gestion de la CAM doivent être conformes aux normes de gestion imposées
par le Groupe.
Pour cela, elle dispose du Document de Référence du Groupe, qui constitue le référentiel
auquel chaque filiale doit se rapprocher le plus possible dans sa gestion courante.
La gestion des risques du groupe repose sur les deux principes suivant :
les services chargés de l’évaluation des risques doivent être indépendants des
directions opérationnelles ;
l’approche et le suivi des risques doivent être homogènes dans l’ensemble du
groupe.
La politique de crédit du groupe repose sur le principe que tout engagement comportant des
risques de crédit s’appuie sur une connaissance approfondie du client et de son activité, la
compréhension de la finalité et de la nature du montage de la transaction ainsi que des
sources de recettes qui permettront le remboursement de la créance. La décision d’accorder
un crédit doit aussi s’assurer que la structure de la transaction permettra de minimiser les
risques de perte en cas de défaillance de la contrepartie.
Dans l’analyse économique, il est question de connaitre le secteur d’activité du client ainsi
que son positionnement concurrentiel sur le marché. Elle permet de savoir quelles sont les
chances possibles pour que le client s’en sorte sur le marché.
Au niveau de l’analyse financière, le bilan et le compte de résultat fournis par le client feront
l’objet de retraitement si les montants y figurant ne sont pas en phase avec les montants
confiés à la banque. Pour qu’une suite favorable soit donnée au dossier, il est nécessaire que
les états financiers soient réalistes. Le compte de résultat est analysé en tenant compte des
grandeurs suivantes : le chiffre d’affaires (CA), l’excédent brut d’exploitation (EBE), le
résultat net (RN), les cash-flows prévisionnels et les frais financiers (cause de leur évolution).
Le bilan lui, est analysé grâce aux grandeurs telles que : le fonds de roulement (FR), le besoin
en fond de roulement (BFR), la trésorerie nette (TN). La fiabilité des états financiers
présentés par le client est établie en fonction de plusieurs critères tels que :
La CAM, dans le souci de se prémunir contre le risque de crédit exige de ses clients des
garanties avant de remettre les fonds. Ces garanties seront réalisées par la banque en cas de
non remboursement ou de problèmes dans le recouvrement du crédit octroyé. Il s’agit des
garanties réelles, de la domiciliation des recettes et des garanties personnelles.
Les garanties réelles se font au moins à hauteur du prêt c’est-à-dire que la valeur de la
garantie doit être au minimum égale au montant du crédit sollicité.
l’hypothèque, est un contrat par acte authentique qui détermine les conditions de
réalisation du bien garanti, en cas de non-paiement de la créance. Il constitue « un
droit de suite » et « un droit de préférence » pour le créancier ;
le fonds de commerce est constitué des biens corporels et incorporels : il peut être
donné en nantissement sous réserve de son enregistrement.
Elle constitue des engagements qui sont pris par le client de verser ses recettes de ventes
régulièrement dans son compte domicilié dans la Banque.
sauf avenant express, les engagements antérieurs du débiteur principal ne sont pas
garantis par la caution ;
Lorsque la banque accorde le crédit au client, elle met en place des mesures afin de se
prémunir d’une utilisation non conforme des fonds par le client, ce qui pourrait occasionner
une défaillance de remboursement de ce dernier. A ce niveau, la tâche incombe au service de
crédit d’effectuer ce suivi :
les agents de ce service effectuent des visites clientèle afin de s’assurer que les
fonds sont utilisés exactement comme indiqués dans le contrat ;
il est demandé au client de présenter les factures relatives aux différentes
dépenses qu’il aura à effectuer.
Le client peut à un certain moment avoir un défaut de contrepartie, ce qui devient complexe
pour la banque. Elle essaye donc de mettre en place des mesures pour minimiser ce risque de
défaut du client. Lorsque la banque constate que le client n’arrive pas à honorer ses
engagements, elle procède au déclassement de son dossier, c’est-à-dire que le dossier est
transmis au service juridique, de recouvrement et du contentieux qui s’occupe de la gestion
des créances douteuses et litigieuses.
La Banque Crédit Agricole de Maroc précise que pour considérer le déclassement d’un client,
il faut la survenance d’un certain nombre d’évènements à savoir 78 :
78
Emission d’obligations Crédit Agricole
Conclusion de chapitre 1 :
Le processus utilisé par la CAM pour octroyer un crédit à un client est minutieux, ce qui
témoigne de la qualité des services fourni par la banque. Avant de décider d’octroyer un crédit
à un client, la banque s’assure des différentes garanties et la notoriété de l’entreprise désireuse
du prêt afin de ne pas ternir son image. Elle met en place des mesures de gestion de risque de
crédit pour se protéger contre le risque de défaut du client. Il serait donc intéressant pour nous
de faire une analyse de cette gestion dans le chapitre qui suivra et aussi proposer des
recommandations.
Cette section nous permettra d'apprécier l'efficacité de la gestion des risques de crédits
bancaires de l'institution financière. Elle débute par la prise de connaissance de
l'établissement (son environnement externe et interne), l'identification des domaines
spécifiques et la prise de contact avec les futurs interlocuteurs. Cette phase de préparation a
permis d'élaborer la cartographie des risques, d'analyser l'efficacité des dispositifs mis en
place et de faire des recommandations. L'évaluation de la gestion du risque de crédits
bancaires a aussi nécessité l'utilisation d'outils de collecte et d'analyse des données comme les
interviews, l'observation, les questionnaires de contrôle interne, la grille de séparation des
tâches, des tests de conformité et de permanence.
Les risques auxquels la banque est exposée dans la gestion de risque d’octroi de crédit sont
multiples. Il s’agira à ce niveau de présenter les risques les plus significatifs associés à chaque
étape du processus d’octroi du crédit par la CAM, de montrer l’impact qu’ils pourraient
causer sur le bon fonctionnement du processus.
Tableau N°10 : « Identification des risques liés aux crédits bancaires accordés aux
Entreprises »
Lorsque les risques sont identifiés, il faut maintenant procéder à leur évaluation pour
faire ressortir la probabilité de leur survenance et la gravité de leur impact s’ils se réalisent.
Pour parvenir à un consensus sur la probabilité et la gravité des risques de la CAM, nous
avons effectué des entretiens et des ateliers dans le cadre de notre étude. L’évaluation a été
aussi effectuée sur la base des résultats issus du guide d’entretien (voir l’annexe).
1 Non significatif
2 Modéré
3 Majeur
Source : nous même
Tableau N°13 : « Evaluation des risques liés aux crédits bancaires accordés aux
entreprises «
A partir de l’évaluation des risques ainsi constituée, nous allons établir un tableau de
hiérarchisation des risques. Le tableau de hiérarchisation des risques permet de mettre en
exergue les risques les plus élevés afin que l’entreprise y consacre les ressources nécessaires
pour les réduire.
Risques Criticité
De manière générale, un système de contrôle interne efficace au sein d'une banque est
caractérisé par : des objectifs clairement exprimés et des moyens appropriés, une forte
implication des organes délibérants et exécutifs, une organisation cohérente des organes de
contrôle, des systèmes de mesure, de limites et de surveillance des risques rigoureux, une
stricte séparation des fonctions et des tâches, le contrôle permanent des opérations et la
supervision, des procédures qui mettent en application la politique de contrôle interne, un
système comptable fiable pour traduire une image fidèle, un système d'information
performant et sécurisé et une entité d'audit interne forte.
Dans le cadre de l'analyse des dispositifs de contrôle interne, il convient de s'assurer:
L'analyse des dispositifs permet de voir si les dispositifs identifiés sont effectivement mis en
place dans la banque et s'ils sont maîtrisés. Le tableau ci-dessous présentera cette analyse.
Tableau N°15 : « Analyse des dispositifs de contrôle interne de la gestion des risques
liés aux crédits accordés aux entreprises »
Appréciation des
Risques Dispositif
dispositifs
1-Négligence dans l’étude de Une liste de vérification est Bonne maitrise dispositif
dossier du client établie afin de suivre chaque
dossier
2-Mauvais accueil du client Un service d’accueil est mis
en place
4. Fausse adresse du client Le service courrier est Le dispositif n’est par très bien
renforcé à cet effet maitriser
8. Erreur dans la saisie du prêt L’agent chargé de la saisie et Maitrise moyenne du dispositif
de la mise en place du prêt
9. Retard dans la mise en place fait un rapprochement avec
du prêt les informations reçues du
service crédit
10. Perte de dossier suite à un Un agent effectue la tache du Le dispositif n’est pas
défaut de classement classement de dossier parfaitement maitrisé car
l’agent qui fait le classement
n’est pas toujours le même
Mémoire de licence en Science Economique et Gestion Page 105
La Gestion du risque des crédits bancaires : Typologies et mécanismes d’analyse et de Gestion
4 : Recommandations
Les recommandations seront formulées à l’attention des acteurs qui interviennent dans le
processus d’octroi du crédit à la CAM.
Le conseiller pourrait effectuer une comparaison des états financiers des clients ne
présentant pas des comptes certifiés avec les clients connus évoluant dans le même
secteur d’activité. Cela lui permettrait de s’assurer que les états sont le plus proche
possible de la réalité. Il pourrait également être demandé à ce type de client de fournir
une attestation prouvant que leurs comptes ont été établis avec l’assistance d’un
cabinet comptable ;
Le conseiller pourrait effectuer une visite sur le terrain, avant l’octroi du prêt, pour
s’assurer que l’adresse fournie par le client est exacte. Cette action permettrait de
réduire les pertes de courriers lors de l’application des procédures de recouvrement par
le contentieux.
L’analyse de la situation du client doit être faite par deux agents au moins. Cela
permettra d’éviter d’octroyer des crédits à des clients dont le remboursement sera
compliqué et donc occasionner des pertes financières pour la banque ;
Les agents du service doivent effectuer des visites régulières afin de s’assurer de la
bonne exécution des engagements contractuels. Un planning de visite client pourrait
donc être mis en place à cet effet ;
Pour éviter les erreurs de saisie dans la mise en place du prêt, une séparation des
tâches de saisie de la fiche et le contrôle serait pertinente ;
Le temps de traitement du dossier pour la mise en place du prêt qui est parfois long est
dû au transfert physique des dossiers aux différents acteurs concernés pour les avis à
émettre.
Les garanties fournies par le client pourraient faire l’objet de visite sous la supervision
d’experts immobiliers agréés par la banque afin d’éviter les prises de garanties fictives
ou surévaluées ;
Nous proposons un tableau qui permettra à la banque de faire un suivi périodique (mensuel,
trimestriel,…) de ces recommandations si elle les trouve pertinentes.
L'entité suivi et Contrôle du risque de crédit au sein CAM, a pour principale mission la
détection, le contrôle et le suivi des créances en difficultés.
Le suivi hebdomadaire et mensuel des créances irrégulières dont détail (cf. contrôle
continu et exhaustif) ;
Le suivi des décisions prises par la comite des créances en difficulté : restructuration
de la créance (rééchelonnement, délai supplémentaire), abandon de la créance,
recouvrement amiable, mise en demeure, contentieux…etc.
C’est a l’entité "Suivi et Contrôle des Risques de Crédit" qu’est dévolu le rôle de détection, de
contrôle et de suivi des risques de crédit et de provisionnement des créances éligibles en
conformité avec les règles de BANK AL MAGHRIB.
L’entité se base sur plusieurs contrôles pour détecter, rapidement, les créances difficiles. Il
existe un contrôle continu et un contrôle exhaustif.
C’est un contrôle périodique réalise une fois par trimestre appelé "toilette des Comptes". Il
met en œuvre, en plus des critères du contrôle continu, d'autres indicateurs qualitatifs. Ces
indicateurs sont des signaux précurseurs de crises et de difficultés pour une créance donnée.
Ils sont détectés automatiquement à travers une application informatique.
Gel des comptes : Compte débiteur de plus de KDH 10 sans mouvement pendant 1 mois,
compte débiteur de plus de KDH 10 dont le mouvement annuel net au crédit est inferieur
à la somme des utilisations par décaissement.
Le système actuel de contrôle et suivi de risque de crédit permet une évaluation du risque
à posteriori, c’est-à-dire, après la constatation de défaillance.
Cette approche n’apporte pas une vision anticipative du risque qui constitue pourtant un
élément normal de dépréciation de la valeur d’un portefeuille de crédit. Cette insuffisance
amène à un retard au niveau de la valeur de la détection des créances en souffrance ou
susceptibles d’être en souffrances, ce qui ne permet pas d’intervenir au moment opportun et
prévenir ainsi le risque. Par ailleurs, cette pratique conduit à une comptabilisation surestimée
des provisions pour créances en souffrance sous la pression des règles prudentielles de BANK
AL MAGHRIB. D’où, une réduction abusive du bénéfice imposable.
D’autre part, le système actuel d’audit de risque de crédit amène à une sous-estimation et
une sous tarification du risque lors de renouvellement des lignes des crédits et à l’entrée d’une
relation qui présente le même niveau de risque.
3- Contrôle à distance basée uniquement sur des états édités par le système
informatique :
Le contrôle à distance tel qu’il est exercé actuellement ne permet pas de donner une image
fiable sur la réalité des risques encourus au niveau des entités de production. Les états sur
lesquels est effectué le contrôle étant des étant qui puisent l’information à partir du système
central ou l’information a été introduite par l’analyste au moment de la proposition de la
demande de crédit.
Le système actuel de contrôle du risque de crédit se base essentiellement sur des états
informatiques édités par l’entité informatique et dont le contenu est purement quantitatif.
D'autant plus que les critère mise en place sont ceux imposés par BANK AL MAGHRIB et
n’intègrent pas des indicateurs sur la qualité des engagements de la banque.
En effets, les données sur la qualité des créances sont généralement négligées et restent
néanmoins difficile à développer sur le système informatique. On en cite par exemple :
Le système d’informations utilisé par le département des risques chez CAM ne génère
toutefois pas de façon automatique et périodique les éléments d’informations nécessaires au
suivi rigoureux des crédits.
En effet, chaque auditeur établit des contrôles périodiques pour avoir une idée sur
l’évolution des engagements des relations qu’il gère ; on ne saurait dès lors mettre en exergue
tous les risques qui accompagnent ces opérations de contrôle : le système d’informations
procure des données comptables à la date de fin du dernier mois précédant la date du contrôle.
Ceci présente un risque important vis-à-vis de la production de l’image réelle des créances en
difficultés et de la qualité des engagements de la banque.
Compte tenu des limites relevées, en matière de gestion du risque crédit au sein du
« Crédit Agricole du Maroc » et pour sécuriser le développement du portefeuille crédit de la
banque à l’instar des nouvelles orientations stratégiques tout en respectant les exigences
réglementaires en la matière, nous proposons dans ce chapitre une série de mesures à
entreprendre dans les meilleurs délais pour mettre à niveau un système de gestion du risque
crédit.
Ainsi les mesures proposées s’articuleront autour de ces propositions. Ces mesures
correspondent soit à des actions ponctuelles ou à des projets entiers. Nous insisterons dans
leur présentation sur leurs objectifs et leurs démarches d’implémentation.
L’évolution du contexte réglementaire locale et international (Bâle II) qui oblige les
institutions financières à respecter les nouvelles exigences réglementaires calculées
selon les nouvelles méthodes.
79
« La gestion du risque de Crédit Agricole du Maroc » par BADOUI Sanaa, ISCAE
Les dix dernières années ont été marquées par l’augmentation de la compétitivité entre les
banques marocaines eu égard de leurs orientations stratégiques similaires à savoir devenir des
banques universelles servant toutes les catégories de clientèle et pratiquement tous les
secteurs. Ces transformations ont repositionné les facteurs clés de succès sur le marché pour
devenir :
La différentiation de l’offre produite ;
L’adaptation de la tarification des produits et services ;
La qualité et la célérité des traitements.
L’appareil de gestion du risque du CAM doit ainsi tenir compte de ces enjeux adaptant ces
pratiques, ses outils et son organisation.
La sécurité du portefeuille crédit de la banque est une condition sine que non la pérennité de
la banque, elle suppose l’adéquation permanente entre le niveau de rentabilité et le niveau de
risque supporté. Cet exercice d’adaptation, similaire aux pratiques de gestion du portefeuille
dans la finance des marchés, nécessite la mise à niveau de dispositif de pilotage du risque
permettant de :
Nul ne peut nier le respect des règles prudentielles dans la construction de son système du
risque. En effet, la réforme qu’a connaît le système bancaire marocain, à travers
l’actualisation des règles prudentielles à l’instar des dispositifs internationaux en la matière
nécessite, de la part des banques d’engager un projet d’implémentation des approches
proposées dans ces dispositifs selon une démarche progressive et pragmatique.
Pour le second objectif, la banque est appelé à moderniser son dispositif d’appréciation du
risque et de prise de décision par le recours à des techniques de modélisation (scoring,
cotation) et à la décentralisation des délégations de pouvoir. Ses dispositifs supposent la
préparation des bases de données.
Les axes stratégiques qui découlent des deux objectifs susmentionnés se présentent comme
suit :
La maîtrise du risque crédit ne peut s’effectuer en adoptant la même pour tous les segments
de clientèle, d’où la nécessité de mettre en place des approches différenciées par catégorie de
clientèle de sorte à apprécier, le mieux, le niveau de risque. Toute fois ces approches doivent
être élaborées dans une logique d’ensemble pour assurer une cohérence dans leur mise en
place et pour et faciliter leur consolidation.
Il est clair que le Crédit Agricole doit déployer un grand effort dans la modernisation des
outils de mesure du risque notamment par le recours à la modernisation de certains risques.
Les outils opérationnels de gestion sont également à mettre en place notamment les tableaux
de bord et le reporting risque.
La construction d’une base de données clientèle fiable est l’un des piliers du système de
gestion du risque, dans la mesure cette base constitue la matière première d’appréciation des
facteurs risque présentés par le client.
Le système d’information actuel au Crédit Agricole du Maroc est un système orienté
comptable, ceci explique largement le grand déficit en matière de connaissance de la clientèle.
L’absence de base de données clientèle a un double impact sur la qualité d’appréciation du
risque client :
Sur le plan individuel lors du montage d’un dossier de crédit, il est difficile d’identifier le
profil risque potentiel d’un client et sur le plan portefeuille de la banque, on ne peut procéder
à une qualification du risque couru par la banque.
C’est dans ce cadre qu’il est impératif d’asseoir un processus de mise à niveau de la base
de données à travers l’assainissement des comptes et l’enrichissement des fiches client selon
des canevas appropriés en phase avec les pratiques bancaires et les exigences de Bank Al
Maghrib. Ceci suppose la mise en place des moyens techniques et humains nécessaires.
Les particuliers ;
Les professionnels et les professions libérales ;
Les Petites et Moyennes Entreprise/ Industriels ;
Les Petites et Moyennes Exploitations Agricoles ;
Les entreprises de la filière Alimentaire ;
Les corporates (Groupes).
Cette première approche est structurante mais il s’agit de la détailler davantage pour
obtenir des sous-segments encore plus explicites en matière de mesures du risque. Il s’agit là
encore d’engager les ressources techniques nécessaires pour l’analyse et l’identification des
critères discriminants.
A travers de cette partie, nous avons essayés d’identifier et d’évaluer les risques qui relèvent
du processus d’octroi de crédit à la CAM. Une cartographie des risques a été établie grâce aux
résultats obtenus. L’analyse nous montre que tous les dispositifs mis en place par la banque ne
sont pas totalement bien maîtrisés.
Des recommandations ont donc été formulées pour contribuer à minimiser les risques et
améliorer la performance de la banque, et des propositions d’actions pour l’amélioration du
Système de gestion du risque crédit.
Conclusion Générale
Le risque existe et existera toujours. Il ne doit pas pour autant figer les banques dans
l'attentisme. Il n'ya pas de développement sans entreprises et il n'ya pas d'entreprise sans
crédit. Les banques veulent bien prendre des risques mais il appartient aux autorités
étatiques de veiller à ce que le sel ne transforme en vinaigre car la catastrophe de l'Etat sera
la catastrophe des banques, les sinistres bancaires seront autant de sinistres pour l'Etat (le cas
de la crise financière de 2008 où on peut tirer les causes dans l'octroi des crédits de manière
laxiste et imprudente).
La conséquence est inhérente au crédit ; il ne peut être totalement éliminé. Tout le jeu
consiste à prendre de bons risques, des risques normaux. Un risque peut être considéré normal
lorsque son appréciation s'effectue à partir des normes généralement admises dans la
profession.
On l'a dit, il n'y a pas de modèle unique ; chaque établissement bancaire doit rechercher
lui- même une très marge gamme de possibilité, les solutions les mieux adaptées à son
activité, ses structures, ses ressources, sa culture.
Il faut faire adapter les risques tant bien les procédures efficaces qui permettent de
maitriser les risques tant en amont qu'en aval. Il faut également savoir partager les risques
avec d'autres établissements et nouer des partenaires notamment pour offrir certains à sa
clientèle mais sans assurer tous les risques afférents.
L'avenir est sans doute à la formation d'alliance multiple et à la constitution des réseaux
plus ou moins larges et diversement structurés. La meilleure vertu ne serait elle pas alors à
l'imagination ? Ainsi, on peut estimer que les établissements qui recherchent l'excellence dans
cette voie, qui donc acceptera les contraintes de discipline et de rigueur qui résultent de la
montée des risques, seront capables d'affronter avec moins d'angoisse un monde devenu bien
plus dangereux pour l'activité bancaire.
Abréviations
BAM Bank Al-Maghrib
figure N°1 Les crédits octroyés par les banques en fonction de leur 16
terme (en%) 2012 à 2014
Figure N°2 Le ratio de capital réglementaire minimum 38
Figure N°3 Processus du crédit Scoring 59
Figure N°4 Approche fondée sur les risques internes (IRB) 64
Figure N°5 L’approche de la méthode avancée 65
Figure N°6 Les composantes de la perte attendue 66
Figure N°7 Organisation de CAM 85
Les Annexes
Tableau de cout de risque
Guide d’entretien
Bibliographie
Les Ouvrages :
2 : BESSIS JOEL
« Gestion des risque et gestion Actif-Passif des banques », Edition Dalloz, Paris, 1995
4 : CALVET HENRI
« Méthodologie de l’analyse financière des établissements de crédit »,2eme Edition
Economica, Paris, 2002
6 : CONSO PIERRE
« Gestion financière de l’entreprise », Edition Dunod, Collection Gestion Sup, Paris, 2005
7: DIATKIN SYLVIE
« Les Fondements de la théorie bancaire : Des textes classiques aux débats
contemporains» Edition 28 novembre 2002
9 : FERRONNIERE JACQUES
« Les opérations de banque » Edition Dalloz 1958
10 : ANTOINE GENTIER
«Economie bancaire», Edition Publibook, Amazon, Paris, 1 juillet 2003
14 : RONCALLI THIERRY
« Introduction à la gestion des risques » (Introduction to Risk Parity and Budgeting (Chapman
& Hall/CRC Financial Mathematics Series) by Roncalli, Thierry (2013) Hardcover), Edition
2013
15 : SAMPSON ANTHONY
« Les banquiers dans un mode dangereux » Edition Robert Laffont, Paris, 1982
17 : SERVIGNY ARNAUD
«Le risque du crédit face à la crise», 4eme Edition 2010
19 : THEORET RAYMOND
« Traité de Gestion Bancaire », Edition 2005
Rapport et publication:
BADAOUI Sanaa
« Rapport de stage à Crédit Agricole de Maroc», ISCAE ,2006
Bank Al-Maghrib
« Circulaire relative à la classification des créances en souffrances », LE GOUVERNEUR
Circulaire n° 19/G/2002 Rabat, le 18 Chaoual 1423 23 Décembre 2002 CIRCULAIRE N°19
RELATIVE A LA CLASSIFICATION DES CREANCES ET A LEUR COUVERTURE PAR LES
PROVISIONS.
Bank Al-Maghrib
«Rapport annuel de Bank AL-Maghrib, Exercice 2014»
HAOUDI AMINA
Mémoire Master « la structure du système bancaire et les principaux aspects de la gestion
d’une banque au Maroc »,2011
IMANE AISSAL
« Les enjeux de la maîtrise du risque de crédit », ISCAE, Année 2005/2006
LAHLOU LOUBNA
« Evaluation du risque de crédit en milieu bancaire » mémoire en vue de l’obtention du
diplôme national d’expert-comptable, ISCAE, 1999
LOUBANI ILHAM
Mémoire de master « Risque de crédit de la nouvelle réforme Bâle II », ISCAE, 2007
LOUKTIBI AMINA
Mémoire de fin d’étude « Gestion du risque des crédits », ESCAE, 2008
SKAITA MOHAMMED
Mémoire de master « Les nouvelles approches normes de gestion des risques bancaires dans le
cadre du comité de Bâle II » ISCAE, Année 2005-2006
SAJID NAJIB
Mémoire de master spécialisé en Finance « Gestion du risque de crédit », ISCAE, 2008
TOUILI KARIMA
Thèse du Doctorat « La gestion Actif/Passif dans la banque »,2005
Webographie :
-Bank AL-Maghrib :
www.bkam.ma
-Code de commerce :
www.droit_afrique.com
-Mémoire online :
www.mèmoireonline.com
Table de matière :
DEDICACES 2
REMERCIENMENT 3
SOMMAIRE 4
INRODUCTION GENERALE 6
1ère Partie : Concept et fondements du risque de crédit bancaire au sien de la banque 8
CHAPITRE I : LES CREDITS ACCORDES PAR LA BANQUE 10
10
SECTION 1 : DEFINITIONS ET ROLE DES CREDITS BANCAIRES 10
10
1.DEFINITIONS DE CREDIT BANCAIRE : 11
1-1 / DEFINITION SELON LE CODE DE COMMERCE 11
1-2 / DEFINITION SELON LA LOI BANCAIRE 11
1-3/ AUTRE DEFINITIONS 11
2.LE ROLE DE CREDITS BANCAIRES 13
SECTION 2 : CLASSIFICATION ET TYPOLOGIE DES CREDITS BANCAIRES 14
14
1. Classification selon la durée 14
1-1 / Les Crédits à court terme 14
1-2-/ Les crédits à moyen terme : 15
1-3/ Les crédits à long terme (CLT) : 15
2. Classification selon l’objet et la nature 16
2-1/ Selon l’objet 16
2-1-1 Le crédit bancaire : 16
2-1-2 Le crédit commercial 16
2-2/ Selon la nature 17
2-2-1 Les crédits en capitaux 17
2-2-2 Les crédits en garantie 17
3. Classification selon la destination 17
3-1/ La distinction des crédits par rapport au secteur d’activité 17
3-2/ La distinction des crédits par rapport au circuit économique 18
3-2-1 Les crédits à la production 18
3-2-2 Les crédits à la commercialisation 18
3-2-3 Les crédits à la consommation 18
Conclusion de chpaitre1 23
2ème partie : Risque des crédit bancaire: Méthode de gestion et d'analyse au sien de la banque 44
Chapitre I : Gestion et analyse de risque de crédit bancaire 46
Section 1 : Gestion du risque de crédit bancaire 46
1-Stratégie bancaire face à la gestion de risque de crédit 46
1-1 / Stratégie bancaire face à la gestion de risque de crédit 46
1-1-1 Présentation des stratégies 46
A/ Evier le risque 47
B/ Limiter le risque 47
C/ Transférer le risque 47
D/ Payer le risque 47
1-2 / La banque face à son choix de stratégie de gestion de risque 47
1-3 / Objectif de la gestion de risque de crédit 48
1-4 /Les étapes de la gestion du risque des crédits bancaires 48
1-4-1 Identification des risques 48
1-4-2 Evaluation et mesures des risques. 48
1-4-3 Sélection des techniques de gestion des risques 49
1-4-4 La mise en œuvre 49
1-4-5 Surveillance des risques 49
1-4-6 Reporting des risques 50
2-Méthode de limitation du risque de crédit bancaire 50
2-1 Un contrôle de gestion approprié : la gestion des délégations de signatures et la 50
spécialisation des analystes
2-2/ Le plafonnement des engagements bancaires 51
2-2-1 L'instauration de taux-plafonds présente plusieurs avantages 51
2-3 La prise des garanties suffisantes 51
2-3-1 Les sûretés réelles 51
2-3-2 Les sûretés personnelles 52
2-3-3 La caution apportée peut être simple ou solidaire 52
2-3-4 La caution apportée peut en outre être limitée ou illimitée 52
2-4 les recours bancaires aux techniques de transfert ou de partage du risque-client 53
3-Les facteurs complémentaires intervenant lors de la décision d’octroi de crédit 53
3-1 Le facteur qualité du dirigeant 54
3-1-1 Les attributs du facteur "Qualité du dirigeant" 54
3-1-2 Les principaux éléments influençant le niveau perçu par le banquier de la qualité d'un 54
dirigeant
3-2 La difficulté d'une rupture de relation d'affaire avec une entreprise donnée 54
3-3 Le facteur conjoncturel 56
SECTION 2 : LES METHODES D’ANALYSE DU RISQUE DE CREDIT BANCAIRE 56
56
1- L'entrée en relation 56
1-1/ Examen du profil du client 57
1-1-1 La cotation banque de France 57
1-1-2 Les entreprises en création 57
1-1-3 Le secteur d'activité 57
2-La méthode du crédit Scoring 58
2-1 / Définition du Scoring 58
2-2/ Objectif du crédit Scoring 59
2-3/ La méthode du crédit Scoring 60
2-3-1 L'analyse discrimination d'un échantillon de dossiers. 60
A/- Les attributs de solvabilité 60
B/- La détermination de la note limite 60
2-3-2 L'utilisation du crédit Scoring 61
3-Méthode de Crédit rating 62
3-1/ Approche Standardisée 62
3-2 /Approche fondée sur les ratings internes 64
3-3 Approche fondation et avancée 65
3ème partie: Etude de cas : Analyse de la gestion du risque des crédits bancaires au sien de la 80
banque "Crédit Agricole de Maroc "