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En défense du Chaykh Ahmad at-Tijânî (qu’Allâh

l’agrée)

‫بسم ا الرحمن الرحيم‬

« Louange à Allâh, le Seigneur des seigneurs, Celui qui, par Sa puissance a décrété les
causes, créé d’argile les créatures et a fait des cœurs de Ses Amis ( Awliyâ) bien aimés un
réceptacle de secrets et de sagesses. Il nous a façonnés, comme Il a voulu, dans la matrice
de nos mères. Exalté soit-Il. Il est le Tout Puissant, le Subtil, l’Autonome, le Sagace,
l’Omniscient.

Prière et Paix sur celui qu’Il a envoyé aux hommes pour consolider l’argument et la
preuve, le maître de la tribu `Adnân, la source de la sagesse et de la connaissance,
l’archétype de la mansuétude divine. Il est (qu’Allâh répande sur lui la Prière et la Paix),
celui par qui passent toute la miséricorde et ses émanations. Qu’Allâh bénisse sa Famille et
ses Compagnons, qui ont contribué à asseoir les piliers de l’Islâm en les raffermissant de la
meilleure façon. Qu’Allâh les agrée avec les Suivants, les Suivants des Suivants, et tous
ceux qui ont suivi leurs bonnes actions, et ce, jusqu’au Jour du Jugement.

Ceci dit, le serviteur indigent (qu’Allâh le traite avec douceur), le fils de Chaykh
`Uthmân, al-Hâjj Mâlik (qu’Allâh, le Grand Maître, le protège contre la perdition) dit :

« Lorsqu’il est établi que des croyants sont attaqués, surtout lorsqu’il s’agit de saints, de
purs, de dévots, il devient un devoir pour tous ceux qui se réclament de l’Islâm, de les
défendre. Car Allâh (qu’il soit exalté et glorifié) a déjà pris leur défense en disant :
« Certes, Allâh défend les croyants ». Ce qui est une parfaite illustration pour toute
personne raisonnable et posée.

Or étant donné que le Pôle des Pôles ( al-Qutb al-Aqtâb), le Sceau du cycles des Amis biens
aimés d’Allâh (walî), l’Intermonde scellé (al-Barzakh al-maktûm), l’océan des Vérités et
des Connaissances essentielles (Bahr-al haqâ-iq al-`ulûm), notre maître et refuge, Ahmad
Ibn Mahammad At-Tijânî (qu’Allâh l’installe au paradis), a toujours été l’objet de
dénigrements, il devient un impérieux devoir pour nous, adeptes de la Tijânîyyah, voir
pour tout croyant, et chacun sans excès, ni faiblesse, et dans la mesure de ses possibilités,
de prendre sa défense contre ses détracteurs parmi ses contemporains. C’est dans ce
dessein que j’ai élaboré ce recueil nonobstant une inspiration tarie et une intelligence
affaiblie auxquelles je suis confronté, en faisant un essai dans un domaine qui m’est
étranger, vu les difficultés que j’éprouve en l’abordant. « Mais Allâh étant celui qui
accorde Ses faveurs à qui Il veut », j’ose espérer qu’Il déversera sur nous, les océans de
Ses Lumières par faveur et générosité.

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Puisse Allâh accepter ce manuscrit comme une ouvre sincère dédiée à Sa Noble Face, et le
rendre exempt d’erreurs, tout en le protégeant par Sa Puissance contre les alliés de satan,
l’ennemi maudit. »

Fin de citation.

Je m’associe aux propos de l’érudit, Sayyîdî al-Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée) dans
l’ouverture de son ouvrage Ifhâm al-Munkir al-Jânî (Réduction au Silence du Dénégateur)
afin d’introduire ce travail de réfutation des accusations portées au fondateur de la noble
Tarîqa al-Ahmadiyyah al-Muhammadiyyah al-Ibrâhîmiyyah al-Hanîfiyyah at-Tijâniyyah
et de ses adeptes (qu’Allâh les protège et leur accorde la persévérance).

En nous appuyant sur l’Assistance d’Allâh et la bénédiction du Prophète ( sallallâhu


`alayhi wa sallam) voici les réponses aux accusations.

Les propos du détracteur :

Un contestataire a écrit :

Les paroles de kufr de Ahmad Tijani ainsi que les pratiques de shirk, comme rapportés dans les sources des
Tijanis :

Dans sa critique sur La Tariqah Tijaniyyah, « al-Anwaar Ar-Rahmaniyyah » . Le Shaikh Yusuf al-Afriqi écrit:

« Toute personne qui pratique des actes d’adoration autres que ceux apportés par le Prophète (saw) fait sans
aucun doutes parties des sectes condamnées à l’enfer ».

Ceci est confirmé par ce message du Prophète (s.a.w) à ses Compagnons:

« Ma nation se divisera en 73 sectes, toutes iront en enfer sauf une ». Les Compagnons ont demandé « Quel
est la secte sauvée ?». Il (saw) a répondu « Ceux qui adhère à ma Sunna et celle de mes Compagnons »
( Ahmad-Abu Dawud)

Le livret de Shaikh al-Afriqi livre les croyances suivantes, citées des écritures principales de l’ordre d'al-
Tijaniyyah, avec ses commentaires valables:

« Ils affirment que leur Wird (dhikr à répéter) était gardé secret par le Messager d’Allah (s.a.w), qui ne l’a
enseigner à aucun de ses Compagnons, sachant que le moment n’était pas encore venu pour le rendre
publique, et ni la personne qui devait le rendre publique n’était en vie ». (at-Tijani, )

Le wird en question se compose de trois lignes, mal construites grammaticalement:

« O Allah, prie sur notre maître Muhammad, celui qui ouvre le verrouillé, l’âme de ce qui nous a précédé, le
défenseur de la vérité par la vérité, le guide de ton droit chemin, ainsi que sur sa famille avec l'estimation et
le grand honneur qui lui sied ».

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En affirmant que le Prophète (saw) a gardé ce Wird secret et ne l’a pas enseigné à ses Compagnons, Ahmad
At-Tijani, chef de l’ordre Tijaniya réfute les paroles d’Allah :

« O Messager ! transmet au gens ce qui t’a été révélé de la part de ton seigneur, et si tu ne le fait pas , alors tu
n’auras pas transmis le message»

L’Imam Malik a dit :

« Celui qui introduit une Bid’a dans la religion et pense que c’est une bonne chose, affirme par cela que le
Prophète (saw) a faillit dans la transmission du message divin. ( Al-Albani dans « As_Silsilah »)

Le Prophète (saw) a dit à ses Compagnons :

« Celui qui vivra (assez longtemps), verra beaucoup de différences. Adhérez à ma Sunna et la Sunna des
Califes bien guidés ; Accrochez vous y et méfiez vous des innovations (en matière religieuse). Vraiment,
toute innovation est une Bid’a et toute Bid’a est un égarement, et tout égarement conduit au feu ». ( Abu
Dawud-An-Nissai ).

Dire que le Prophète (saw) n’a pas transmis le message est un acte de mécréance selon l’unanimité des
savants. En s’identifiant comme la personne par laquelle ce Wird a été rendu publique, at-Tijani se place au
dessus de Abu Bakr As-Siddiq, le meilleur des hommes après les Prophètes et Messagers. C’est une arrogance
et une apostasie.

De plus A-Tijani affirme :

« Une simple récitation du Wird , qui s'appelle Salatul-Fatih, est équivalente à toute louange qui a eu lieu
dans l’univers, et à tout Dhikr et toute supplication majeur ou mineur, et est égal à 6000 récitations du
Qur’an ». ( p96 )

C'est de l’apostasie et une impiété, et toute personne qui ne renie pas cela est un apostat.

Y a-t-il quelque chose de meilleur que le Qur'an? La personne qui a forgé un tel mensonge n'a pas connu
Muhammad (s.a.w), ni son message, ou la raison de sa mission. Allah le glorieux indique:

« Vraiment, ceux qui forgent des mensonges contre Allah ne prospéreront pas. » [ 16 : 116 ].

Le Prophète (saw) a dit:

« La meilleure parole que j’ai prononcé, et les prophètes avant moi, est « La illaaha ilAllah », Il n’y de divinité
digne d’adoration en dehors d’ALLAH

Il est clair que at-Tijani veut éloigner les musulmans de la lecture et de l’étude du Qur’an.

Tijani ajoute :

« Un pupitre de lumière sera placé pour moi le jour du jugement, et un crieur appellera, d’une voix assez
forte pour être entendu de chacun dans l'assemblée: « O personnes de l'assemblée! C'est votre imam, dont
vous recherchiez l'aide inconscients. »( At-Tijani dans « Baqyiatul Mustafid » p79-80 )

La personne qui dit cela se prend pour le Prophète (saw), car c'est vers lui que se précipiteront les gens pour

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lui demander d’implorer Allah afin de hâter le jugement, car l’attente devient insupportable. Cette parole
implique également que tous les Prophètes et les Messagers recherchent son aide, parce que ils seront
également dans l'assemblée ce jour, et c'est impossible.

Tijani dit encore :

« Celui qui me regarde le vendredi ou lundi entrera au Jannah sans jugement ou punition; même si il était un
infidèle, il mourrait alors dans l'état d’Iman. »( at-Tijani, « Jawahir al-Ma'ani ». p.129)

Allah l’Exalté indique:

« Qui est plus injuste que lui qui invente un mensonge contre Allah, et égare les gens sans science?
Vraiment, Allah ne guide pas les injustes » [6 :144]

Tijani s'élève au dessus de tous les Prophètes en se réclamant un tel privilège. Ash-Shaikh al-Ifriqi a écrit:

« Le Prophète (saw) a vécu avec son oncle Abu Talib pendant des années, pourtant ce dernier est mort
mécréant. De même que Abu Jahl et Abu Lahab, qui ont regardé le Prophète (s.a.w). Le fils du Prophète
Nouh (as) et le père du Prophète Ibrahim sont tous deux mort mécréants. Aucun de ces mécréants n'a profité
de l'avantage de la compagnie des Prophètes. »

Comparez maintenant les propos blasphématoires d'at-Tijani aux mots de l'homme le plus aimé d'Allah, le
sceau des Prophètes et des Messagers, Muhammad (s.a.w):

« Par Allah, je suis le Messager d'Allah, (cependant) je ne sais pas ce qui va m’arriver demain . »( Bukhari)

Tijani a encore affirmé avoir rencontré personnellement le Prophète (saw), pas dans ses rêves mais en état de
veille, et que le Prophète (s.a.w) lui a donné sa garantie de sécurité et l'a libéré de la crainte de l’au-delà.

Extraits du livre de Dr Saleh as-Saleh dans son commentaire de « Fassl fi Zamm al-Hawa »

Umar al-Futi ( m 1864) fut un grand Tijani en Afrique de l’ouest. il étudia à Al-Azhar et partit au Hijaz ou il
resta 10 ans. Il prêta serment d’allégeance à Muhammad Al-Ghali at-Tijani et promit de répandre cet ordre
en Afrique de l’ouest. Il affirme que la Khatam Al-Wilayah ( dernier des saints) n’est pas ibn ‘Arabi, mais
Ahmad At-Tijani. ( « Taqdis Al-Ashkhas » p 85-86 ]

Umar Al-Futi raconte l’histoire d’une femme, appartenant à la Tariqah Qadiriyah, qu’il réussit à convertir au
Tijanisme. Mais lorsqu’elle tombait malade, elle continuait à invoquer Gilani. En dormant, elle entendit en
rêve « Délaisse Abdel Qadir et dit : « O Ahmad [b] » et Allah te restaurera la santé. », et en faisant cela, elle
fut guérit immédiatement « Taqdis al-Ashkas » « p 146 citant « Rimah Hizb ar-Rahim ‘ala Nuhur Hizb Ar-
Rajim » (1/191) de Al-Futi ]

Résumé des accusations :

D’après le texte, on peut recenser contre la Tijâniyyah les accusations suivantes :

- La pratique de l’innovation.

- La pratique d’une nouvelle prière sur le Prophète ( sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam)


intitulée « Salât al-Fâtihi. »

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- Le fait d’affirmer que le Prophète ( sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam) a caché une partie du
Message.

- Affirmer que le Chaykh Ahmad at-Tijânî (qu’Allâh l’agrée) se croit meilleur que les
Prophètes et les Compagnons (Sayyidunâ Abû Bakr As-Siddîq en particulier qu’Allâh
l’agrée).

- Le fait de préférer la Salât al Fâtihi au Qur-ân et de vouloir éloigner les musulmans de sa


lecture.

- La déclaration du Chaykh que quiconque le voit le lundi et le vendredi entrera au


Paradis.

- L’affirmation de la possibilité de la vision du Prophète ( sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam) à


l’état de veille.

- Déclarer permis d’utiliser des interpellations comme « Yâ Ahmad at-Tijânî ».

La réponse s’articulera donc selon le plan suivant :

- Rappel sur la définition de l’innovation chez les Gens de la Sunnah (Ahl as-Sunnah).

- Le Prophète (sallâ-Allâhu `alayhi wa sallam) a-t-il caché une partie du Message ?


-
Les modalités de prières sur le Prophète (sallâ-Allâhu `alayhi wa sallam).

- L’origine de la Salât al-Fâtihi et ses mérites.

- Les Tijânis et le noble Qur-ân.

- La vision du Prophète (sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam) à l’état de veille.

- Le Chaykh Ahmad at-Tijânî (qu’Allâh l’agréeà et ses disciples croient-ils qu’il est
supérieur aux Prophètes (paix sur eux) et aux Compagnons (qu’Allâh les agrée) ?

- Celui qui voit le Chaykh (qu’Allâh l’agrée) le lundi ou le vendredi entrera-t-il au


paradis ?

- La recherche de secours (istighâtha) des Prophètes (paix sur eux) et des Saints (qu’Allâh
les agrée).

La réponse s’appuiera sur les avis des Gens de la Sunnah : les Savants des quatre Ecoles
Juridiques, de croyance Ash`arite ainsi que sur les propos des érudits du Soufisme en
général et de la Tarîqa en particulier.

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Rappel sur l’innovation chez les Gens de la Sunna ( Ahl
al-Sunnah )

Le contestataire a dit :

Dans sa critique sur La Tariqah Tijaniyyah, « al-Anwaar Ar-Rahmaniyyah » . Le Shaikh Yusuf al-Afriqi écrit:

« Toute personne qui pratique des actes d’adoration autres que ceux apportés par le Prophète (saw) fait sans
aucun doutes parties des sectes condamnées à l’enfer ».

(...)

L’Imam Malik a dit :

« Celui qui introduit une Bid’a dans la religion et pense que c’est une bonne chose, affirme par cela que le
Prophète (saw) a faillit dans la transmission du message divin. ( Al-Albani dans « As_Silsilah »)

Le Prophète (saw) a dit à ses Compagnons :

« Celui qui vivra (assez longtemps), verra beaucoup de différences. Adhérez à ma Sunna et la Sunna des
Califes bien guidés ; Accrochez vous y et méfiez vous des innovations (en matière religieuse). Vraiment,
toute innovation est une Bid’a et toute Bid’a est un égarement, et tout égarement conduit au feu ». ( Abu
Dawud-An-Nissai ).

Chez la majorité des Gens de la Sunnah, l’innovation est de deux types, l’une est acceptée
et l’autre refusée. Celle qui est bonne est celle qui ne contredit pas la Charî`ah et permet
de faciliter les œuvres déjà prescrites et méritoire et la mauvaise innovation est tout ce qui
est nouveau et contredit le Qur-ân et la noble Sunnah.

Il est rapporté du Prophète (sallâ-Allâhu `alayhi wa sallam) dans un hadîth recensé par
Muslim :

« Toute nouveauté (kullu muhdathatin) est une innovation (bid`ah), et toute innovation
égarement (dalâlah). »

Le terme « toute » (kull) n’est pas toujours pris dans son sens premier et peut admettre des
exceptions comme dans l’exemple suivant rapporté par al-Bukhârî et Muslim :

« Certes la graine noire (al-habba al-sawdah) est un remède pour toutes (kull) les maladies
sauf la mort. »

Les commentateurs sont unanimes pour dire que la portée universelle de ce hadîth a un
sens spécifique et restreint. Ainsi le terme « toute » désigne « de nombreuses » maladies.

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Dans un autre hadîth concernant l’innovation rapporté par al-Bukhârî et Muslim on lit :

« Quiconque innove dans notre religion ce qui n’en fait pas partie, (son acte d’innovation)
sera rejeté. »

Les paroles des Savants :

L'une des plus grandes contributions de notre maître, le noble Mujtâhid, l’Imâm
Muhammad ibn Idrîs al ach-Châfi'î (qu’Allâh l’agrée) dans les fondements de la
jurisprudence (usûl al-fiqh) est la division de l'innovation (al-bid'a) et des nouveautés (al-
muhdathât) en "bonnes" ou en "mauvaises" en fonction du fait qu'elles se conforment ou
non aux lignes directrices de la Religion. Ceci est rapporté de manière authentique d'ach-
Châfi`î d'après deux de ses étudiants les plus prestigieux durant les derniers temps de sa
vie : les traditionnistes égyptiens, maîtres du hadîth Harmala ibn Yahyâ at-Tujaybî et Ar-
Rabî` ibn Sulaymân al-Murâdî (qu’Allâh leur fasse miséricorde).

Harmala a dit :

« J'ai entendu Ash-Shâfi`î dire : "L'innovation est de deux types (al bid`atu bid'atân),
approuvée (bid`a mahmûda) et désapprouvée (bid`ah madhmûmah). Tout ce qui est
conforme à la Tradition (Sunna) est approuvé (mahmûd) et tout ce qui s'y oppose est
abominable (madhmûm). »

Il a utilisé comme preuve la parole de Sayyidunâ `Umar ibn al Khattab (qu’Allâh l’agrée)
concernant la prière surérogatoire en groupe durant les nuits du mois de Ramadân :
"Quelle bonne innovation !"

Ar-Rabî` a dit :

« Ash-Shâfi`î nous a dit : "Les affaires innovées (al-muhdathâtu min al-umûri darbân) sont
de deux types : l'une est une innovation (mâ uhditha yukhâlifu) qui contredit un élément
du Qur-ân, de la Sunna, de la pratique des Compagnons (athar) ou du Consensus (ijmâ`).
Cette innovation est un égarement (fahâdhihi al-bid`atu dalâla).

L'autre type est l'innovation dans tout ce qui est bon ( mâ uhditha min al-khayr) et qui ne
s'oppose en rien à ce qui a été mentionné précédemment, et il n'y a pas de mal dans cette
innovation (wahâdhihi muhdathatun ghayru madhmûma). `Umar (qu’Allâh l’agrée), a dit
concernant la prière du Ramadân : "Quelle bonne innovation !" En voulant dire qu'il
s'agissait d'une innovation qui n'avait pas existé auparavant mais qu'il n'y avait rien qui
contredisait les sources mentionnées plus tôt. »

L’Imâm, le Maître dans l’école (madhhab) de l’Imâm Ahmad, Chaykh ibn Rajâb al-
Hanbalî (qu’Allâh lui fasse miséricorde) a dit dans son son livre Jami` al `Ulûm wal-

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Hikâm :

« Ce que l’Imam ach-Chafi`î veut dire est ce que nous avons mentionné plus tôt :
l’innovation (bid`ah) qui est blâmable est celle qui n’a pas de source et qui ne s’appuie sur
aucun fondement dans la Charî`ah. C’est donc l’innovation (bid`ah) dans son sens
religieux (Char`iyyah). En ce qui concerne l’innovation qui est louable, c’est celle qui est
en accord avec la Sunna, c'est-à-dire celle qui a un fondement dans la Tradition et qui
s’appuie sur ses directives. C’est donc une innovation ( bid`a) au sens linguistique
(lughâwiyya) et non pas une innovation religieuse, parce qu’elle est en accord avec la
Sunna. »

Fin de citation.

L’Imâm an-Nawawî (qu’Allâh lui fasse miséricorde) dans son Commentaire ( Vharh) du
Sahîh Muslim a dit à propos du hadîth « Toute nouveauté est une innovation » (cité plus
haut) :

« C’est une règle universelle comprise dans un sens spécifique ( `ammun makhsûs). Ce que
l’on désigne sont les nouveautés qui ne sont pas validées dans la Charî`ah. Celles-ci – et
elles seulement – sont considérées comme des innovations (bid`ah). »

Fin de citation.

Le noble maître, l’érudit dans le madhhab Malikî, Sayydî al Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh
l’agrée) a dit dans son ouvrage al-Kifayât ar-Râghibîn :

« Dans les Authentiques, l’Envoyé d’Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam) a dit :

‘Toute innovation, apportée dans notre Religion que voici, et qui n’est pas en conformité
avec elle, doit être rejetée.’

Il entend par l’expression ‘dans notre religion que voici’ la religion de l’Islâm et par ‘qui
n’est pas en conformité avec elle’ tout ce qui ne trouve pas sa source ni dans le Qur-ân, ni
dans la Sunnah, ni dans le consensus (ijma`), ni dans le raisonnement par analogie (qiyâs).

Al-Hifnî a dit : ‘Qui n’est pas en conformité’ porte sur les innovations blâmables qui ne
reposent, ni sur le Qur-ân, ni sur la Sunnah, ni sur le consensus, ni sur le raisonnement
par analogie, contrairement aux innovations louables. ‘Doit être rejetée’ veut dire : on ne
saurait l’accepter de leur auteur et on doit les rejeter. »

Fin de citation

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Sayyidunâ Chaykh Shâmsu-d-Dîn Muhammad al-Hifnî ach-Chafi`î al-Khalwâtî (qu’Allâh
l’agrée) était le Chaykh al-Azhar de son temps.

Ainsi en Islâm, celui qui instaure une bonne coutume en tirera la récompense ainsi que
celle de ceux qui l’auront suivi sans que leur récompense ne diminue, et quiconque
instaure une mauvaise coutume en subira le châtiment ainsi que celui de ceux qui l’auront
suivi sans que le châtiment de ses derniers ne soit diminué.

Voici pour preuve le chapitre consacré dans Riyâd as-Sâlihin de l’imâm al


Nawawî (qu’Allâh lui fasse miséricorde) :

19 – Celui qui institue une bonne ou une mauvaise coutume

Allâh le Très-Haut a dit :

25.74 : « Ceux qui disent : « Seigneur ! Donne-nous de nos épouses et de nos


enfants la joie et la paix de notre âme et fais de nous un exemple de vertu (ou un
guide) pour les gens pieux ».

21.73 : « Nous en fîmes des guides montrant le droit chemin sur Notre ordre ».

Pour ce qui est des hadîths :

171. Jarîr Ibn `Abdullâh (qu’Allâh l’agrée) a dit : « Nous étions au beau milieu de la journée
chez le Messager d’Allâh (sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam) quand vinrent à lui des gens
n’ayant pour vêtement qu’une couverture de laine ayant un trou par où passait leur tête. Ils
portaient des sabres en bandoulière et la plupart d’entre eux, ou plutôt tous, étaient de la
tribu de Mudar (l’une des plus nobles tribus arabes et à laquelle appartenait le Prophète
sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam). Le mécontentement parut alors sur le visage du Messager
d’Allâh (sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam) du fait de leur pauvreté extrême. Il entra chez lui
puis en ressortit et dit à Bilâl de faire les deux appels à la prière. Il pria avec les gens puis
leur adressa ce sermon : « Ô gens ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés à partir
d’un seul et même souffle vital. Il lui créa sa propre épouse et Il dissémina à partir
d’eux des hommes en grand nombre et des femmes ainsi que les matrices (les liens
de parenté) car Allâh vous observe en permanence » (S4.V1). Puis il récita cet autre
verset qui se trouve à la fin de la Sourate 59 (le Grand rassemblement) : « Ô vous qui avez
cru ! Craignez pieusement Allâh et que chaque être voit bien ce qu’il a avancé pour
demain » (S59.V18). Que l’un de vous fasse aumône de son dinar, de son dirham, de ses
vêtements, de sa poignée de blé, de sa poignée de dattes jusqu’à ce qu’il dise : « Même d’un
morceau de datte ». Quelqu’un des Ansâr (les premiers habitants de Médine) a apporté une
bourse qui faillit remplir la main du Prophète ( sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam) ou qui la
remplit. Puis les gens défilèrent avec leurs aumônes si bien que je vis deux tas d’aliments et
de vêtements. Je vis alors le visage du Messager d’Allâh ( sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam)
resplendir de joie et il dit : « Celui qui institue en Islâm une bonne coutume ( sunnah

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hasanah), aura sa récompense et celle de tous ceux qui agissent selon elle auprès de lui, sans
que cela ne diminue rien de leur propre salaire. De même que celui qui institue en Islâm
une mauvaise coutume en supporte le péché ainsi que celui de tous ceux qui agissent après
lui selon cette coutume sans rien diminuer de leur propre péché ». (Rapporté par Muslim)

172. Selon Ibn Mas`ûd (qu’Allâh l’agrée), le Prophète ( sallâ-Allâhu `alayhi wa sallam ) a
dit : « Chaque fois que quelqu’un est tué injustement, le premier fils d’Adâm (Caïn)
supporte une partie de son sang parce qu’il a été le premier criminel ». (Unanimement
reconnu authentique)

Fin de citation.

Les savants ont donc jugé qu’il y avait des innovations appréciables dans la Religion. Il
s’agit de tout ce qui la facilite. Elles sont appelées selon les auteurs : bonne innovation
(bid`a mahmûda), bonne coutume (sunna hasana), ou innovation linguistique (bid`ah
lughâwiyyah).

Ces textes et ces principes ont poussé les savants Musulmans à développer des écoles
juridiques, des méthodes d’apprentissage, rédiger des livres, des poèmes et des prières,
établir des Voies spirituelles, organiser la cérémonie du noble Mawlîd pour commémorer
la naissance de notre maître, l’Elu de la Création, Sayyidunâ Muhammad (sallâ-Allâhu
`alayhi wa-sallam) ceci afin de profiter aux musulmans et d’en bénéficier auprès de Lui
(qu’Il soit exalté).

Exemples de bonnes coutumes instaurées par les Compagnons (qu’Allâh les


agrée) :

Dans un hadîth authentque rapporté par al-Bukhârî et Muslim et cité par l’Imâm an-
Nawawî dans Riyad as-Sâlihîn :

Abû Hurayra (qu’Allâh l’agrée) rapporte que le Messager d’Allâh ( sallâ-Allâhu `alayhi wa-
sallam) demanda un jour à Bilâl :

« Ô Bilâl parle moi de l’œuvre que tu as accomplie depuis que tu es musulman et grâce à
laquelle tu espères le plus de récompenses car j’ai entendu le bruit de tes pas me précédant
au Paradis. »

Bilâl (qu’Allâh l’agrée) répondit :

« L’œuvre que j’ai accomplie depuis que je suis musulman et dont j’espère le plus de
récompenses, est la suivante : chaque fois que je fais mes ablutions, de nuit comme de jour,
j’accomplis, de suite, le plus grand nombre de prières. »

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Unanimement reconnu authentique.

Fin de citation.

C’est un acte d’adoration innové par notre maître Bilâl (qu’Allâh l’agrée) sans demander
l’avis du Prophète sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam. Et il n’y a pas de précédent comme dans
le cas du Tarawih.

Dans son excellent ouvrage Kitâb al-Adhkâr, consacrés aux invocations, l’Imâm an-
Nawawî (qu’Allâh lui fasse miséricorde) rapporte :

« Nous extrayons des « Sunans » d’Abû Dawûd et d’après une chaîne de transmetteurs
fiables, ces propos du Prophète ( sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam) transmis par Abû Sâlih
Dhakwân, qui les tenait de certains Compagnons du Prophète – qu’Allâh les agrée - : « Le
Prophète (sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam) demanda à un homme : Que récites-tu dans ta
prière ? Celui-ci répondit : je lis le tachchahud, puis j’ajoute ceci : Seigneur, je Te demande
le Paradis et je Te demande de me préserver de l’Enfer.

En dehors de cela, je ne sais inventer de paroles intelligibles [c’est-à-dire inventer des


paroles dont le sens échappe au commun des mortels comme moi] semblables aux tiennes
ou à celles de Mu`âdh. Le Prophète ( sallâ-Allâhu `alayhi wa sallam ) lui dit alors : Mais
invente donc des paroles sur ce thème [le Paradis et l’Enfer] !

Fin de citation.

Ailleurs dans le même ouvrage on lit :

« Nous rapportons des « Sunans » d’Abî Dâwûd, d’ at-Tirmidhî, d’an-Nasâ-î et d’ibn Mâjah,
ces propos de Burayda – qu’Allâh soit satisfait de lui - : « L’Envoyé d’Allâh ( sallâ-Allâhu
`alayhi wa-sallam) entendit un homme invoquer Allâh [en ces termes] :

Ô Allâh, je te demande en vertu de mon témoignage que Tu es Allâh et qu’il n’y a d’autre
dieu que Toi, l’Unique qui se suffit à Lui-Même, qui n’a pas engendré et n’a pas été
engendré et qui n’a aucun égal.

Le Prophète (sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam) lui dit alors : tu as imploré Allâh – exalté
soit-Il – en invoquant le Nom par lequel Il donne à qui Lui demande et exauce qui
L’invoque.»

Dans une autre version on trouve ceci : Tu as invoqué Allâh – exalté soit-Il – en usant de
Son Nom Suprême.» At-Tirmidhî tient ce hadith pour fiable.

Nous rapportons des « Sunans » d’Abî Dâwûd et d’an-Nasâ-î : Anas – qu’Allâh soit satisfait
de lui – était assis aux côtés du Prophète ( sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam) tandis qu’un

11
homme faisait sa prière ; [après l’avoir terminée], il fit cette invocation :

Ô Allâh, je Te demande en vertu de la louange qui T’appartient ; il n’est de dieu que Toi, le
Bienfaiteur, Créateur des cieux et de la terre, Celui qui est emprunt de Majesté et de
Générosité, le Vivant, Celui qui subsiste par Lui-Même !

En l’entendant, le Prophète (sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam) dit : il vient d’invoquer Allâh


– exalté soit-Il – par Son Nom sublime ( `adhîm), celui par lequel Il exauce (les
invocations) et accède [à la requête] de celui qui Lui adresse une demande. »

Fin de citation.

Exemple de bonnes coutumes instaurées par des Pieux Prédecesseurs (qu’Allâh les
agrée) :

- L’imâm al-Hasan al-Basrî (qu’Allâh l’agreé) a inventé une prière sur le Prophète
sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam :

Le noble maître al-Qadî `Iyâd al-Mâlikî (qu’Allâh lui fasse miséricorde) rapporte dans son
œuvre magistrale Kitâb ach-chifâ :

« Al-Hasan al-Basrî disait : Que celui qui veut boire avec la coupe parfaite du Bassin de
l’Elu (sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam) dise ceci :

‘Allâhumma ! Prie sur Muhammad, à sa famille, à ses Compagnons, à ses enfants, à ses
épouses, à ses descendants, aux gens de sa Maison, à ses alliés, à ses partisans, à ses
auxiliaires, à ses disciples, à ses adeptes, à sa Communauté ainsi qu’à nous ! Ô Le Plus
Miséricordieux des Miséricordieux !’ »

Fin de citation.

- L’imâm Ja`far as-Sâdiq (qu’Allâh l’agrée) faisait ses ablutions pour transmettre le
hadîth, pratique qui n’a été faite par aucun compagnon :

Toujours dans Kitâb ach-Chifâ nous lisons :

« J’ai (ndT : Mus`ab ibn `Abdillâh) vu également Ja`far ibn Muhammad as-Sâdiq, qui
aimait pourtant plaisanter et rire, devenir pâle lorsqu’on mentionnait le Prophète ( sallâ-
Allâhu `alayhi wa sallam) et je ne l’ai jamais vu transmettre les hadîths de l’Envoyé
d’Allâh (sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam) sans être en état de pureté. »

Fin de citation

- Notre maître, notre Imâm Mâlik (quel excellent homme !) prenait un bain et

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faisait ses ablutions pour lire les hadiths :

Le maître al-Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée) rapporte dans son livre Ifhâm al Munkîr al
Jânî :

« Lisez, dans l’introduction d’al-Muwatta de l’Imâm Mâlik (qu’Allâh l’agrée), le profond


respect dont celui-ci faisait preuve lorsqu’il rapportait une Tradition du Prophète ( sallâ-
Allâhu `alayhi wa sallam) ou de son noble entourage. Quand les gens venaient chez lui, la
servante sortait et leur demandait, sur l’ordre du maître, s’ils étaient venus pour les
hadîths ou pour des questions juridiques. S’ils disaient être venus pour des questions de
droit, il les recevait ordinairement.

Mais s’il s’agissait de la Tradition, il prenait un bain, se parfumait, se peignait la barbe,


changeait ses vêtements et posait une étoffe sur sa tête, avant de s’asseoir avec humilité sur
la chaise qu’on lui dressait. Il demandait le silence. »

Fin de citation.

Notre maître Al-Qadî `Iyâd (qu’Allâh l’agrée) rapporte dans Kitâb ash-Shifâ :

« Abû Mus`ib rapporte que Mâlik ibn Anas n’évoquait pas les Hadîths de l’Envoyé d’Allâh
(sallallâhu `alayhi wa sallam) sans avoir fait auparavant ses ablutions mineures (wudû) par
respect pour lui. D’ailleurs l’Imâm Mâlik a rapporté la même chose sur Ja`far ibn
Muhammad (ndT : as-Sadîq) comme nous l’avons signalé dans la section précédente. »

Fin de citation.

Ce n’était pas uniquement l’attitude des maîtres Ja`far ibn Muhammad as-Sâdiq et Mâlik
(qu’Allâh les agrée) car d’autres Pieux Prédécesseurs accomplissaient leurs ablutions pour
les hadîths comme le prouvent ces textes tirés du Kitâb ach-Chifâ :

« Dhirar Ibn Murra et Qatâda disent que la majorité des gens de cette époque détestaient
évoquer le hadîth sans avoir fait auparavant leurs ablutions.

On rapporte à ce propos que lorsque al-A`mash voulait évoquer le hadîth et qu'il n'était
pas en état de pureté mineure, il faisait l’ablution sèche ( tayammûm).

C'était également l'attitude de Qatâda : il aimait qu'on ne lise les hadîths du Prophète
(sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam) qu'après l'accomplissement des ablutions mineures et ne
lisait le Hadîth qu'en état de pureté. »

Fin de citation.

13
- Certains pieux prédécesseurs n’acceptaient pas que l’on transmette le hadîth
debout :

Toujours dans Kitâb ach-Chifâ, il est rapporté :

« Ibn Mahdî rapporte ce qui suit : un jour, j’ai accompagné Mâlik en marchant jusqu’au
`Aqiq. En cours de chemin, je l’ai interrogé sur un hadîth. Il me réprimanda et me dit : ‘tu
étais à mes yeux suffisamment éminent pour ne pas interroger sur le hadîth de l’Envoyé
d’Allâh (sallâ-Allâhu `alayhi wa -allam) pendant que nous marchions.’

On rapporte que Hishâm ibn Hishâm al-Ghazî a interrogé Mâlik sur un hadîth pendant
qu’il était debout. On lui administra vingt coups de fouet. Puis Mâlik eut pitié de lui et lui
dicta vingt hadîths. Hishâm dit alors : ‘J’aurais bien voulu qu’il me donne davantage de
coups de fouet et qu’il me dispense davantage de hadîths. »

Fin de citation.

- L’imâm Ach-Châfi`î (qu’Allâh l’agrée) a inventé une prière sur le Prophète


(sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam) :

Le Chaykh Yûsuf an-Nabahânî (qu’Allâh l’agrée) a dit dans son livre Afdâ-il as-Salawât
après avoir parlé de la salât al-Ibrâhîmiyyah :

« Pour sa part le grand imâm al-Qastallanî souligne dans ses Mawâhîb que les savants ont
déduit de l’initiation des compagnons par le Prophète ( sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam)
lorsqu’ils l’interrogeaient qu’il s’agit de la meilleure formule d’invocation de grâce sur le
Prophète (sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam) parce qu’il ne choisit pour lui que ce qui est
meilleur et sublime. Par conséquent, si un fidèle fait le serment de faire la meilleure
formule d’invocation de grâce sur le Prophète ( sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam), la voie de
bien consiste à faire l’invocation sur le Prophète ( sallâ-Allâhu `alayhi wa -allam) d’après
cette formule, c’est ce qu’indique an-Nawawî dans sa Rawdah après avoir évoqué l’opinion
d’Ibrâhîm al-Marûzî qui a dit que l’homme qui ferait un tel serment l’honorerait s’il dit :

‘Allâhumma ! Accorde la grâce à notre maître Muhammad et à la famille de notre maître


Muhammad autant qu’il est évoqué par ceux qui le mentionnent et autant que son
évocation a été omise par les insouciants’

‘(Allâhumma salli `ala Sayyidinâ Muhammadin wa `ala âli Sayyidinâ Muhammadin


kullama dhakarahu adh-dhâkirûn wa ghafala `an dhikrihi al-ghâfilûn )’

An-Nawawî ajoute qu’il semble que ce rapporteur se soit inspiré d’Ach-Châfi`î qui
mentionne cette modalité dans le prologue de sa Risâlah avec une petite variante de
vocabulaire qui ne change rien au sens. »

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Fin de citation.

Qu’Allâh récompense abondamment nos Prédécesseurs pour le bien qu’ils ont apporté à la
Religion. Âmîn.

Sources, biographies et textes complémentaires :

Ce point est développé dans l’article suivant qui donne les avis des références comme
l’Imâm Ach-Châfi`î, An-Nawawî, Ibn Hajar al-`Asqalanî et d’autres (qu’Allâh leur fasse
miséricorde) et d’autres :

The Concept of Bid`a in the Islamic Sharî`a :


http://www.masud.co.uk/ISLAM/nuh/bida.htm

The Meaning of Bid`a (GF Haddâd :


http://www.livingislam.org/n/mb_e.html (anglais)
http://www.livingislam.org/n/sdb_f.html (français)

Riyâd as-Sâlihîn :
http://www.iqrashop.com/Ryad_Salihin_Les_jardins_de_la_Vertu-
Yahya_Ibn_Charaf_Ed_dine_An_Nawawi_Traduit_par_Messaoud_Boudjenoun-
Livre_livres-Hadiths-2079-.html

Disponible en ligne sur www.riyad.fr.tc

Kitâb al-Adhkâr traduit sous le titre « Le livre des invocations » :


http://www.iqrashop.com/Le_Livre_des_invocations-L_Imam_al_Nawawy-Livre_livres-
Invocations-348-.html

Kitâb ach-Chifâ :
http://www.iqrashop.com/Ach_chifa_sur_la_reconnaissance_des_droits_de_l_elu_Moham
ed_SBP-Al_qadi_Iyad-Livre_livres-Spiritualite-2075-.html

Afdâ-îl as-Salawât traduit sous le titre « l’Invocation de Grâce sur le Prophète (sallallâhu
`alayhi wa sallam) :
http://www.iqrashop.com/L_invocation_de_grace_sur_le_prophete-I_Nabahani-
Livre_livres-Vie_du_Prophete-1461-1_85.html

Ifhâm al Munkîr al Janî traduit sous le titre « El Hadj Malik Sy : Pensées et Actions Vol.
III » :
http://www.albouraq.com/index.php?op=article&cat=01010114&articles=4908&count=0

Imâm Mâlik ibn Anâs (qu’Allâh l’agrée) :


http://www.islamophile.org/spip/article689.html

15
Imâm ach-Shâfi`î (qu’Allâh l’agrée) :
http://www.islamophile.org/spip/article345.html

Imâm an-Nawawî (qu’Allâh l’agrée) :


http://www.islamophile.org/spip/article559.html

Imâm Ibn Hajar al-`Asqalanî (qu’Allâh l’agrée) :


http://www.islamophile.org/spip/article346.html

16
Le Prophète ( sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam ) a-t-il
caché une partie du Message ?

L’auteur a dit

Le livret de Shaikh al-Afriqi livre les croyances suivantes, citées des écritures principales de l’ordre d'al-
Tijaniyyah, avec ses commentaires valables:

« Ils affirment que leur Wird (dhikr à répéter) était gardé secret par le Messager d’Allah (s.a.w), qui ne l’a
enseigner à aucun de ses Compagnons, sachant que le moment n’était pas encore venu pour le rendre
publique, et ni la personne qui devait le rendre publique n’était en vie ». (at-Tijani, )

(...)

En affirmant que le Prophète (saw) a gardé ce Wird secret et ne l’a pas enseigné à ses Compagnons, Ahmad
At-Tijani, chef de l’ordre Tijaniya réfute les paroles d’Allah :

« O Messager ! transmet au gens ce qui t’a été révélé de la part de ton seigneur, et si tu ne le fait pas , alors tu
n’auras pas transmis le message»

(...)

Dire que le Prophète (saw) n’a pas transmis le message est un acte de mécréance selon l’unanimité des
savants.

Tout ce à quoi invitent nos maîtres les Awliyâ, quelque soit leur Voie spirituelle, fait
partie de la Sunnah car leur but n’est que d’atteindre l’ihsân à travers la pratique des
obligations et des bonnes œuvres recommandées par le Prophète ( sallâ-Allâhu `alayhi wa-
sallam).

Concernant l’accusation de dissimulation de ce qu’il avait pour mission de transmettre (qui


constitue certes une mécréance à l’unanimité des savants Sunnites), le Chaykh Ahmad at-
Tijânî (qu’Allâh l’agrée) et ses disciples en sont innocents comme le prouvent les paroles
de Sayyidinâ Al-Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée) dans son Ifhâm al-Munkir al-Jânî :

« Certains négateurs ont prétendu que le Chaykh Ahmad at-Tijânî attribue au Prophète
(sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam) une entreprise de dissimulation en alléguant qu’il avait
dissimulé les vertus de la Prière de l’Ouvrant ( Salât al-Fâtihi) en dissimulant sa propre
voie. Et ceci fait écho à la réponse qu’il donna à l’un de ses disciples relative à l’annonce en
public, assez tardive, des vertus de la Prière de l’Ouvrant. Ils ignorent que la dissimulation,
s’il est vrai qu’un tel propos émane de lui (qu’Allâh l’agrée) ne constitue un défaut chez les
Envoyés d’Allâh (Paix sur eux) que pour ce qui se rapporte à ce qu’on leur a demandé de
transmettre et non à ce qui ne l’est pas.

Pour ce dernier cas, il y a deux sortes de secrets spirituels : celui que l’ont doit dissimuler

17
et celui dont la divulgation est laissée au choix des Envoyés d’Allâh (Paix sur eux), comme
précédemment dit. Concernant la seconde, on sait que le Prophète Muhammad (sallâ-
Allâhu `alayhi wa-sallam) avait accordé exclusivement à Hudhayfa Ibn al-Yamân le don
de reconnaître les hypocrites. Et il fût le seul parmi les Compagnons (qu’Allâh les agrée) à
en bénéficier. Voilà un exemple qui suffit à convaincre quiconque n’est pas totalement
ignorant. Dans l’ouvrage intitulé : « Su`ûd al-Matâli », il est dit que le Prophète ( sallâ-
Allâhu `alayhi wa-sallam) faisait don, exclusivement en matière de sciences et de
méthodes, à celui qu’il voulait, comme l’indique la tradition de Hudhayfa, par laquelle le
Prophète (sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam) lui avais appris ce qui fût et ce qui aura lieu
jusqu’à la fin des Temps.

Dans « Rûh al-Bayân », commentant le verset : « Ô Prophète, transmets ce qui t’as été
révélé d’Allâh », jusqu’à la fin du verset, l’auteur dit : pour ce qui se rapporte aux intérêts
des hommes, il est indéniable que la divulgation de certains secrets divins demeure
interdite. »

Abû Hurayrah (qu’Allâh l’agrée) a dit : « Le Prophète (sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam) m’a
appris deux types de sciences dont j’ai divulgué l’un ; quant à l’autre, si je l’avais divulgué,
on m’aurait tranché la gorge. », ou « le pharynx », suivant une autre version. En vérité, la
diffusion de la Charî`ah est générale, tandis que celle de la Gnose (ndT : Ma`rifah) doit
être restreinte. Chacune d’elles est destinée à une catégorie de gens. Faisant figure de
dépôt, il (ce savoir) doit être transmis aux ayants droit. »

Fin de citation.

Dans l’ouvrage « Fiqh al-a`yân » du maître Sîdî Mukhtâr al-Kuntî (qu’Allâh lui accorde Sa
miséricorde) il est textuellement dit : « Le Prophète (sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam) a dit :
« La nuit de l’Ascension, j’ai appris trois types de savoir : un dont on m’a fait l’obligation
de transmettre à l’élite et au commun des croyants ; un autre que je ne dois révéler qu’à
mes Compagnons particuliers capables de les recevoir ; et un troisième que personne en
dehors de moi ne peut supporter et que j’ai été tenu de ne révéler à personne. »

Fin de citation (cf. al-Jaysh al-kâfil)

Dans la Hâshiya de Sîdî Muhammad Ibn Qâsim al-Qâdirî portant sur le commentaire de
« al-Burdah », écrit par Khâlid al-Azharî, au passage où l’auteur dit : « Et un Secret à
garder » jusqu’à « En restant non divulgué », le commentateur ajoute :

« On fait allusion à ce Propos d’Allâh (qu’Il soit exalté) : « Et Il révéla à Son Serviteur ce
qu’Il lui révéla ». C’est dans le sens de ce Secret qu’on comprend les propos précédents.
Et c’est dans le Secret à garder que l’on doit aussi comprendre ce savoir-là qu’Allâh lui a
ordonné de ne divulguer à personne. Ibn `Abbâs (qu’Allâh soit satisfait de lui) rapporte
que le Prophète (sallâ-Allâhu `alayhi wa-sallam ) a dit : « La nuit de l’Ascension, Allâh m’a
appris plusieurs sciences : une que je dois garder et dont personne d’autre que moi ne

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pourrait être le réceptacle ; une science dont on m’a laissé le choix de la transmission ; et
une autre qu’Il m’a ordonné de communiquer à l’élite et au commun des croyants de ma
Communauté. » Ibn Sab` l’a rappelé dans Chifâ as-sudûr. Il reste deux autres sciences dont
Allâh lui a ordonné de communiquer l’une à l’élite de sa communauté et l’autre à l’élite de
l’élite.

Ces deux sciences sont évoquées dans la tradition rappelée par Ibn Zikrâ dans son
commentaire d’al-Bukhârî à propos du hadîth suivant : « Allâh m’a révélé trois sciences :
une secrète et personnelle, une autre pour l’élite et une troisième à transmettre à toute
l’humanité. » Selon l’ensemble des deux traditions, ces sciences sont au nombre de cinq. La
première est secrète ; ce qui est simultanément rapporté par les traditions.

La seconde, également citée dans ces deux traditions, est une science qu’il avait mission de
communiquer à l’humanité. Pour la troisième et la quatrième, Allâh lui a ordonné de les
transmettre à l’élite de l’élite. Cette science, comme l’ont expliqué certains exégètes, se
divise en deux parties : l’une revient à l’élite, l’autre à l’élite de l’élite. Ce sont les vérités
essentielles (haqâ-iq) données sous forme de dons et les sciences relatives à la saveur
mystique (dhawq).

Ces deux catégories de science ne sont rapportées que dans la tradition d’Ibn Zikrâ. La
cinquième est une science dont il a le choix de la transmission. Et cela n’est évoqué que
dans la tradition d’Ibn Sab`, lequel l’a rapportée d’Ibn `Abbâs (qu’Allâh l’agrée). On l’a
aussi rapportée de `Alî (qu’Allâh honore son visage) qui y ajoute : « Il confiait à Abû Bakr,
à `Umâr, à `Uthmân et à moi ce dont la communication était facultative. »

Fin de citation. Cité par al-Qastallânî dans al Mawâhib et attesté par az-Zurqânî, al-Bâjûrî
s’est contenté ici de rapporter sans rattacher les données à leurs sources dans le recueil de
hadîth.

Par ailleurs, parmi les sciences dont le choix de la transmission lui était laissé, figure celle
qu’il voulait communiquer aux Compagnons quand il était sur le lit de mort. Il dût les
inviter à s’en aller à la suite d’une divergence entre eux. Peut-être, le négateur ignore-t-il
l’existence de ces deux traditions. Mais il ne viendrait à l’esprit de personne les
connaissant et les comprenant d’accuser notre Chaykh (qu’Allâh l’agrée) d’attribuer au
Prophète (sallâ-Allâhu `alayhi wa sallam) des velléités de dissimulation alors que les
arguments péremptoires montrent qu’aucune faute n’est consécutive de la dissimulation
de certaines choses. Puisse Allâh nous inspirer le bon chemin ! L’Imâm Mâlik raconte :
« J’ai acquis auprès d’Ibn Hurmuz, et pendant seize ans, une science que je n’ai révélée à
personne. »

Dans l’ouvrage du Chaykh Zarrûq intitulé Qawâ`id at-tasawwuf : « Mâlik (quel excellent
homme !) a dit : les connaissances spirituelles constituant des dons et des privilèges
accordés par Allâh ; il n’est pas impossible que ses aspects, difficiles à la plupart des
Anciens, soient réservés à certains parmi les générations suivantes. Puisse Allâh nous

19
préserver contre toute jalousie empêchant l’objectivité et les bonnes qualités d’éclore. »

C’est à ce qui précède que fait allusion le maître Mahand Bâba :

Ils (les négateurs) ont attribué à notre Chaykh at-Tijânî


Des allégations que l’Envoyé d’Allâh (sallâ-Allâhu `alayhi wa sallam) dissimulait

Et ce, par ignorance que ce wird


Est incontestablement dans les versets coraniques

Il en est qui on critiqué la « Jawharât al-kamâl » (note : le Perle de Perfection, une prière
particulière à la Tarîqah) dans son intégralité par ignorance des écrits des Gens (note : al
Qawm, les Soufis) selon lesquels il est possible aux saints de recevoir du Prophète ( sallâ-
Allâhu `alayhi wa sallam), après sa mort, des litanies et des secrets spirituels, comme ce
fût le cas de notre maître Ach-Châdhilî, qui reçut de lui le Hizb al-Bahr et d’autres choses.
Je te renvoie au commentaire de Maître Zarrûq sur le Hizb al-Bahr.

Dans « Chahiyya as-samâ » et son commentaire « Kashf al-qinâ » de `Alî ibn Muhammad
al-Abbâdî (qu’Allâh l’ait en Sa Miséricorde !) Il est d’une parfaite incorrection de critiquer
tout ce que des érudits musulmans ont composé ou inventé en guise de dévotion et qui ne
contredit pas la Loi, telles que les invocations que l’on récite lors des funérailles,
l’utilisation du chapelet, ou la fréquentation des lieux de prêche. Pour légitimer les
pratiques que les Pieux Devanciers (note : as-salâf as-sâlih) ont inventé, le maître `Alî al-
Khawwâs cite ce hadîth : « Quiconque institue une bonne tradition en sera récompensé et
en partagera la rétribution avec celui qui l’aura pratiquée, jusqu’au Jour du Jugement. »

Fin de citation.

Pour quiconque veut approfondir ses recherches :

Quelques textes pour argumenter cette position :


http://www.tidjaniya.com/faq-transmission.php

20
Les modalités de prières sur le Prophète ( sallâ-Allâhu
`alayhi wa-sallam )

L’auteur de l’article a dit :

« Toute personne qui pratique des actes d’adoration autres que ceux apportés par le Prophète (saw) fait sans
aucun doutes parties des sectes condamnées à l’enfer ».

Ceci est confirmé par ce message du Prophète (s.a.w) à ses Compagnons:

« Ma nation se divisera en 73 sectes, toutes iront en enfer sauf une ». Les Compagnons ont demandé « Quel
est la secte sauvée ?». Il (saw) a répondu « Ceux qui adhère à ma Sunna et celle de mes Compagnons »
( Ahmad-Abu Dawud)

Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) nous a transmis le Religion et n’a rien omis de
ce qui pouvait nous rapprocher d’Allâh ta`ala ou nous écarter de Lui. Le rappel ( adh-
dhikr) et l’invocation (ad-du`a) ont été institués comme moyens pour le croyant de
s’élever. Aucune restriction n’a été rapportée concernant les formulations. Le Prophète
(sallallâhu `alayhi wa sallam) a approuvé le fait d’inventer des invocations comme le
prouvent les textes suivants (déjà cités plus haut).

L’imâm, notre maître, Sharâf-ad-Dîn an-Nawawî (qu’Allâh l’agrée) rapporte dans Kitâb al-
Adhkâr :

« Nous extrayons des « Sunans » d’Abû Dawûd et d’après une chaîne de transmetteurs
fiables, ces propos du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) transmis par Abû Sâlih
Dhakwân, qui les tenait de certains Compagnons du Prophète – qu’Allâh les agrée - : « Le
Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) demanda à un homme : Que récites-tu dans ta
prière ? Celui-ci répondit : Je lis le tashshahud, puis j’ajoute ceci : Seigneur, je Te demande
le Paradis et je Te demande de me préserver de l’Enfer.

En dehors de cela, je ne sais inventer de paroles intelligibles [c’est-à-dire inventer des


paroles dont le sens échappe au commun des mortels comme moi] semblables aux tiennes
ou à celles de Mu`âdh. Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) lui dit alors : Mais
invente donc des paroles sur ce thème [le Paradis et l’Enfer] ! »

Plus loin dans le même ouvrage il cite les traditions suivantes :

« Nous rapportons des « Sunans » d’Abû Dâwûd, de Tirmidhî, de Nasâ-î et d’ibn Mâjah, ces
propos de Burayda – qu’Allâh soit satisfait de lui - : « L’Envoyé d’Allâh (sallallâhu `alayhi
wa sallam) entendit un homme invoquer Allâh [en ces termes] : Ô Allâh, je te demande en
vertu de mon témoignage que Tu es Allâh et qu’il n’y a d’autre dieu que Toi, l’Unique qui

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se suffit à Lui-même, qui n’a pas engendré et n’a pas été engendré et qui n’a aucun égal.

Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) lui dit alors : Tu as imploré Allâh – exalté soit-Il
– en invoquant le Nom par lequel Il donne à qui Lui demande et exauce qui L’invoque. »

Dans une autre version on trouve ceci : Tu as invoqué Allâh – exalté soit-Il – en usant de
Son Nom Suprême. » Tirmidhî tient ce Hadîth pour fiable.

Nous rapportons des « Sunans » d’Abû Dâwûd et de Nasâ-î : Anas – qu’Allâh soit satisfait
de lui – était assis aux côtés du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) tandis qu’un
homme faisait sa prière ; [après l’avoir terminée], il fit cette invocation : Ô Allâh, je Te
demande en vertu de la louange qui T’appartient ; il n’est de dieu que Toi, le Bienfaiteur,
Créateur des cieux et de la terre, Celui qui est emprunt de Majesté et de Générosité, le
Vivant, Celui qui subsiste par Lui-même !

En l’entendant, le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) dit : Il vient d’invoquer Allâh –


exalté soit-Il – par Son Nom Sublime (`adhîm), celui par lequel Il exauce (les invocations)
et accède [à la requête] de celui qui Lui adresse une demande. »

Fin de citation.

On constate donc qu’il est erroné d’affirmer que pratiquer des invocations qui ne sont pas
rapportées par le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) mène à l’Enfer car les
Compagnons qu’Allâh (les agrée) l’ont fait et cette pratique a été encouragée.

La formulation de la prière sur le Prophète (sallallâhu alayhi wa sallam) n’échappe pas à


cette règle. Nous avons des exemples de ces prières qui ont été formulées par des Sahaba,
des Pieux Devanciers (As-Salâf), des Saints et des Savants de la communauté qu’Allâh les
agrée.

Des formulations transmises d’après les Compagnons et les Pieux Prédecesseurs


(qu’Allâh les agrée) :

Notre maître, le Qadî `Iyad al Mâlikî (qu’Allâh l’agrée et le récompense abondamment) a


rapporté les narrations suivantes dans son chef d’œuvre Kitâb al Shifâ :

« De même, Salama al Kindî rapporte ceci : `Alî (ndT : karram Allâhu wajhahu) nous
enseignait l’invocation de grâce sur le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) en disant :
‘Ô Allâh ! Toi qui a aplani ce qui est devenu plat et rehaussé ce qui est devenu élevé,
accorde Tes nobles Grâces, Tes meilleures Bénédictions et Ton infinie Indulgence à
Muhammad, Ton serviteur et Ton messager, celui qui a ouvert ce qui était fermé, clos ce
qui a précédé, proclamé la vérité par la vérité, détruit les armées de l’erreur conformément
à ses obligations. Il a assumé Ton ordre pour T’obéir, recherché Ton agrément, assimilé Ta
Révélation, préservé Ton pacte et il a poursuivi l’exécution de Ton commandement

22
jusqu’à allumer la flamme pour celui qui le demande, alors qu’il était comblé après les
troubles des séductions et des péchés. Il a préparé la voie aux signes éclatants, aux
dispositions lumineuses et aux lumières de l’Islâm. Ainsi il est Ton Fidèle sûr, le
dépositaire de Ta Science occultée, Ton Témoin au Dernier Jour, Ton Messager avec la
vérité par Miséricorde de Ta part. Ô Allâh ! Elargis pour lui Ton Eden, double pour lui les
faveurs provenant de Ta grâce, sans le moindre trouble, grâce à Ta Récompense infinie et à
Tes Dons illimités ! Ô Allâh ! Rehausse son édifice par rapport à l’édifice des hommes !
Honore son séjour auprès de Toi. Parfais pour lui sa lumière et comble-le, pour l’avoir
envoyé, par l’acceptation de son témoignage, l’agrément de sa parole, lui qui possédait le
ton juste, l’histoire décisive et la preuve éclatante !’

On rapporte également que `Alî (ndT : karram Allâhu wajhahu) disait en matière
d’invocation sur le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) :

‘Certes Allâh et Ses anges bénissent le Prophète. Ô vous qui croyez ! Invoquez sur
lui la grâce et la paix ! Me voici ô Allâh ! Mon Seigneur ! Le bien est dans Tes Mains.
Que les grâces du Dieu Bon et Miséricordieux ainsi que celles des Anges Rapprochés, des
Prophètes, des Véridiques, des Martyrs, des Vertueux et de tout ce qui Te glorifie, ô
Seigneur des mondes, soient sur Muhammad ibn `Abdullâh, le Sceau des Prophètes, le
Maître des Messagers, le Chef de file des Pieux, l’Envoyé du Seigneur des mondes, le
Témoin, l’Annonciateur de la bonne nouvelle, celui qui appelle à Toi avec Ta permission
et le brillant Luminaire, que le paix soit sur lui !’

De même `Abdullâh ibn Mas`ûd (qu’Allâh l’agrée) rapporte cette forme d’invocation de
grâce : ‘Ô Allâh ! Accorde Ta grâce, Tes bénédictions et Ta Miséricorde au Maître des
Messagers, au Chef de file des Pieux, au Sceau des Prophètes, Muhammad, Ton Serviteur
et Ton Messager, l’Imâm du bien et le Messager de la Miséricorde ! Ô Allâh ! Ressuscite-le
dans une Station glorieuse que lui envieront les premiers et les derniers ! Ô Allâh !
Accorde la grâce à Muhammad et à la famille de Muhammad comme Tu l’as accordée à
Ibrâhîm. Tu es le Digne de louange, le Glorieux ! » Il disait : « Lorsque vous invoquez la
grâce sur le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) faites-le de la meilleure façon qui vous
soit possible, car vous ignorez si cela lui sera présenté. »

Al-Hasan al Basrî disait : Que celui qui veut boire avec la coupe parfaite du Bassin de l’Elu
(sallallâhu `alayhi wa sallam) dise ceci : ‘Ô Allâh ! Accorde la grâce à Muhammad, à sa
famille, à ses Compagnons, à ses enfants, à ses épouses, à ses descendants, aux gens de sa
maison, à ses alliés, à ses partisans, à ses auxiliaires, à ses disciples, à ses adeptes, à sa
Communauté ainsi qu’à nous ! Ô Le Plus Miséricordieux des Miséricordieux ! »

Tâwûs rapporte de son côté qu’Ibn `Abbâs (qu’Allâh l’agrée) disait : ‘Ô Allâh ! Agrée
l’intercession grandiose de Muhammad ! Elève son degré sublime et comble sa demande
dans la vie future et dans le bas monde comme Tu as comblé Ibrâhîm et Mûsâ !’

23
On rapporte également que Wuhayb Ibn al-Ward disait dans son invocation : ‘Ô Allâh !
Accorde à Muhammad le meilleur de ce qu’il T’a demandé pour lui-même ! Accorde à
Muhammad le meilleur qu’une créature a pu te demander ! Accorde à Muhammad le
meilleur de ce qu’on Te demandera jusqu’au Jour de la Résurrection !’

Du reste, on a rapporté beaucoup de Traditions sur l’allongement de l’invocation de la


grâce et la multiplication de l’éloge en faveur des gens de la maison prophétique et des
Compagnons… etc.

Fin de citation du Kitâb al Shifâ.

Sayyidunâ `Alî, Sayydunâ `Abdullâh Ibn `Abbâs et Sayydunâ `Abdullâh Ibn Mas`ûd
(qu’Allâh les agrée) étaient des Compagnons tandis qu’al Hasan al-Basrî, Tâwûs (Ibn
Kaylan) et Wuhayb Ibn al Ward étaient des Suivants (Tabi`în). Qu’Allâh les agrée tous et
les récompense abondamment. Âmîn.

Les formulations transmises pas les Awliyâ et les savants de la Communauté


(qu’Allâh les agrée) :

Les savants ont depuis toujours rivalisé dans la composition de prières sur le Prophète
(sallallâhu `alayhi wa sallam) ceci par amour ardent pour lui et conformément à la Parole
d’Allâh « Rivalisez dans les bonnes œuvres. » (2 : 148) Ainsi, le Chaykh Yusûf ibn
Isma`îl an-Nabahânî (qu’Allâh lui fasse miséricorde) rapporte dans son livre sur les
mérites de l’invocation de grâce, Afda-îl as-Salawât `ala-n-Nabî, soixante-dix formules de
prières comme il l’affirme dans l’introduction :

« La deuxième partie est constituée de soixante-dix formules de prière sur le Prophète


(sallallâhu `alayhi wa sallam) et la soixante-dixième prière est celle du Chaykh, `Abd al-
Qadîr al-Jilânî, le Sultan des Saints, et à elle seule, elle comporte soixante-dix formules
différentes, elle est rapportée d’après `Abd al-Ghanî an-Nabulusî. »

Fin de citation.

Malheureusement ces prières ne figurent pas dans la traduction française de l’ouvrage


(voir références fournies plus haut.) Dans ce même livre, le Chaykh nous fait part des
discussions entre les savants portant sur la formule la plus méritoire. Après avoir
mentionné la prière intitulée As-Salât al-Ibrâhîmiyyah, Chaykh an-Nabahânî dit :

« Pour sa part le grand imam Qastallanî souligne dans ses Mawâhîb que les savants ont
déduit de l’initiation des compagnons par le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam)
lorsqu’ils l’interrogeaient qu’il s’agit de la meilleure formule d’invocation de grâce sur le
Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) parce qu’il ne choisit pour lui que ce qui est
meilleur et sublime. Par conséquent, si un fidèle fait le serment de faire la meilleure
formule d’invocation de grâce sur le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam), la voie de

24
bien consiste à faire l’invocation sur le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) d’après
cette formule, c’est ce qu’indique an-Nawawî dans sa Rawda après avoir évoqué l’opinion
d’Ibrâhîm al-Marûzî qui a dit que l’homme qui ferait un tel serment l’honorerait s’il dit :
‘Ô Allâh ! Accorde la grâce à notre maître Muhammad et à la famille de notre maître
Muhammad autant qu’il est évoqué par ceux qui le mentionnent et autant que son
évocation a été omise par les insouciants (Allâhumma salli `ala sayyidina Muhammadin
wa `ala âli sayyidina Muhammad kullama dhakraha-dh-dhâkirûn wa ghafala-an dhikrihi-
l-ghâfilûn)’ An-Nawawî ajoute qu’il semble que ce rapporteur se soit inspiré d’Ash-Shâfi`î
qui mentionne cette modalité dans le prologue de sa Risâlah avec une petite variante de
vocabulaire qui ne change rien au sens. Pour sa part, al Qadi Husayn indique que la voie
de bien consiste à dire : ‘Ô Allâh ! Accorde la grâce à Muhammad comme il le mérite et
sied à son rang’. C’est ce que rapporte également al-Baghawî. Du reste si le fidèle use de la
formule habituelle attestée dans le Hadîth en y ajoutant les indications d’Ash-Shâfi`î et
d’al-Qadî Husayn c’est une bonne chose. De même on a dit que s’il sélectionne une
formule d’invocation à partir des différentes versions sûres, ce serait également une bonne
chose.

De son côté, al-Barizî souligne qu’à son avis la voie de bien se réalise en disant : ‘Ô Allâh !
Accorde Ta meilleure grâce à Muhammad et à la famille de Muhammad autant que Tu as
de connaissances ! (Allâhumma salli `ala Muhammadin wa `ala âli Muhammad `adada
`ilmik) car selon lui cela est meilleur et plus performant.

De même on a rapporté que l’homme qui jure de faire la meilleure invocation de grâce
(divine) en faveur du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) honorerait son serment s’il
dit : ‘Ô Allâh ! Accorde Ta grâce à notre maître Muhammad, à tous les Prophètes, à tout
Ange et à tout Saint autant de fois que le nombre des prières de Shaf` et du Witr
accomplies par les hommes et autant de fois que le nombre des Paroles parfaites et bénies
de notre Seigneur !’

On a rapporté également cette autre formule : Ô Allâh ! Accorde la grâce à Muhammad,


Ton Serviteur, Ton Prophète et Ton Messager, le Prophète illettré et sa famille, ses
épouses et sa descendance, et accorde leur la paix autant de fois que le nombre de Tes
créatures, que Tu es satisfait, autant de fois que le poids de Ton Trône et que l’encre
nécessaire pour transcrire Tes Paroles. (Allâhumma salli `ala Muhammadin `adbika wa
nabiyyika wa rasûlika an-nabiyyi-l-ummî wa `ala âlihi wa azjwâjihi wa dhuriyyatihi wa
sallim `adada khalqika wa rida`a nafsika wa zinâta `arshika wa midâda kalimâtik)

D’autres auteurs ont préféré la formule suivante : Ô Allâh ! Ô Seigneur de Muhammad et


de la famille de Muhammad ! Accorde la grâce à Muhammad et à la famille de
Muhammad ! Récompense Muhammad (sallallâhu `alayhi wa sallam) comme il le mérite !

Al-Majd souligne que dans cette affaire il y a beaucoup de latitude et qu’elle n’implique
pas des termes déterminés dans des moments déterminés. Mais ce qui est plus parfait c’est

25
ce que nous avons appris du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) comme cela a été
indiqué plus haut. »

Plus loin dans l’ouvrage le Chaykh rapporte cette formulation dont l’auteur est l’Imâm Ibn
Hajar al-Haytamî (qu’Allâh lui fasse miséricorde) :

« Ô Allâh! Accorde la grâce à Muhammad, Ton Serviteur et Ton Messager, le Prophète


illettré et à la famille de Muhammad, à ses épouses, les mères des croyants, à sa
descendance, et aux gens de sa maison comme Tu as accordé Ta grâce à Ibrâhîm et à la
famille d’Ibrâhîm dans les mondes. Tu es le Digne de Louange, le Glorieux ! Bénis
Muhammad, Ton Serviteur et Ton Messager, le Prophète illettré et la famille de
Muhammad, ses épouses, les mères des croyants, sa descendance, et les gens de sa maison
comme Tu as béni Ibrâhîm et la famille d’Ibrâhîm dans les mondes. Tu es le Digne de
Louange, le Glorieux ! Comme il sied à la grandeur de sa noblesse et de sa perfection, à
Ton agrément à son sujet et à ce que Tu aimes et agrées pour lui durablement et
perpétuellement, autant de fois que le monde de Tes connaissances, l’encre nécessaire
pour transcrire Tes paroles, autant de fois que Tu es satisfait et autant de fois que le poids
de Ton Trône. Accorde lui la meilleure grâce, la plus complète et la plus parfaite chaque
fois que Ton Nom et le sien sont mentionnés par les invocateurs et qu’ils sont omis par les
insouciants, accorde lui et à sa famille ainsi qu’à nous la paix en abondance !

Cette formule d’invocation est rapportée par le grand savant Ibn Hajar al-Haytamî dans
son livre Jawâhir al-Munazzam avant d’ajouter ceci : J’ai recueilli les éléments de cette
formule d’invocation à partir de toutes les formules rapportées et j’ai même puisé dans des
formules que leurs auteurs considèrent comme les meilleures d’entre toutes. Et j’ai indiqué
dans mon livre comment cette formule résume toutes les autres et les surpasse même.
Aussi il convient pour toi de la répéter abondamment en te représentant l’auguste face du
Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam), car tu auras ainsi accompli l’invocation parfaite
qui convient dans le tashshahud et en d’autres circonstances. »

Fin de citation.

L’Imâm, Hujjâtu-l-Islâm, notre maître Abû Hamîd al Ghazâlî rapporte dans son excellent
ouvrage Ihyâ al `ulûmu-d-Dîn, au chapitre des mérites de la prière sur le Prophète
(sallallâhu `alayhi wa sallam), à propos de la prière précédemment mentionnée de l’Imâm,
al Mujtâhid, Muhammad ibn Idrîs Ash-Shâfi`î (qu’Allâh l’agrée) :

« On tient la tradition suivante d’Abû-l-Hasan Ash-Shâfi`î : Je vis en songe le Prophète


(sallallâhu `alayhi wa sallam) et lui dis : Quelle sera la récompense d’Ash-Shâfi`î pour
avoir dit dans son traité ‘Qu’Allâh répande Sa bénédiction sur Muhammad chaque fois
que, prononçant son nom, on mentionnera cette formule et chaque fois qu’on omettra de
le faire ?’ (Wa sallallâhu `ala Muhammad kullama dhakaraha-dh-dhâkirûn wa ghafala-an
dhikrihi-l-ghâfilûn) Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) répondit : Voilà la

26
rétribution que je lui donne : il ne se tiendra pas debout le Jour de la Reddition des
comptes ! »

Fin de citation.

Il n’est donc pas étonnant de voir des ouvrages entiers de prières sur le Prophète
(sallallâhu `alayhi wa sallam) dont le plus connu est Ad-Dalâ-il al-Khayrât de notre
maître, le respecté Shârif Muhammad ibn Sulaymân al-Jazûlî (qu’Allâh l’agrée) qui
comporte les prières mentionnées plus haut. Certains savants ont donc composé des
prières, et certains Awliyâ en on reçut de la part de notre Seigneur par inspiration (ilhâm)
comme on le verra plus loin.

Que la grâce et la paix soient sur notre maître Muhammad, sa Famille et ses Compagnons
tant que les mentionnent les évocateurs et les oublient les négligents. Qu’Allâh, par cette
grâce accordée à son Noble Messager nous ouvre les portes de la compréhension. Âmîn.

Sources et textes complémentaires :

Kitâb al-Adhkâr traduit sous le titre « Le livre des invocations » :


http://www.iqrashop.com/Le_Livre_des_invocations-L_Imam_al_Nawawy-Livre_livres-
Invocations-348-.html

Kitâb ash-Shifâ :
http://www.iqrashop.com/Ach_chifa_sur_la_reconnaissance_des_droits_de_l_elu_Moham
ed_SBP-Al_qadi_Iyad-Livre_livres-Spiritualite-2075-.html

Afdâ-îl as-Salawât traduit sous le titre « l’Invocation de Grâce sur le Prophète (sallallâhu
`alayhi wa sallam) :
http://www.iqrashop.com/L_invocation_de_grace_sur_le_prophete-I_Nabahani-
Livre_livres-Vie_du_Prophete-1461-1_85.html

On pourra trouver des extraits d’ouvrage et des prières (en anglais) sur le site :
http://iqra.net/Salaams/index.php

Dalâ-îl al Khayrât est disponible en audio sur le lien suivant :


http://www.naksibendi.org/hayrat.html

Sayydunâ al Hasan al-Basrî (qu’Allâh l’agrée) :


http://www.islamophile.org/spip/article153.html

Imâm Ash-Shâfi`î (qu’Allâh l’agrée) :


http://www.islamophile.org/spip/article345.html

Sujets liés sur le forum Aslama :

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Avant d’invoquer Allâh ta`ala :
http://aslama.com/forums/showthread.php?t=13596

Commentaire sur la Salât al Ibrahîmiyyah :


http://aslama.com/forums/showthread.php?t=10260

Comment prier sur le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) :


http://aslama.com/forums/showthread.php?t=8598

De l’utilisation du terme Sayyidinâ :


http://aslama.com/forums/showthread.php?t=8598

Prière de bénédiction de Sayyidunâ `Alî (karram Allâh wajhahu) :


http://aslama.com/forums/showthread.php?t=2762

Prière de bénédiction de Sayyiduna Hasan al-Basrî (qu’Allâh l’agrée) :


http://aslama.com/forums/showthread.php?p=11020

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L’origine de la Salât al Fatihi et ses mérites

L’auteur dit :

Le wird en question se compose de trois lignes, mal construites grammaticalement:

« O Allah, prie sur notre maître Muhammad, celui qui ouvre le verrouillé, l’âme de ce qui nous a précédé, le
défenseur de la vérité par la vérité, le guide de ton droit chemin, ainsi que sur sa famille avec l'estimation et
le grand honneur qui lui sied ».

(...)

« Une simple récitation du Wird , qui s'appelle Salatul-Fatih, est équivalente à toute louange qui a eu lieu
dans l’univers, et à tout Dhikr et toute supplication majeur ou mineur, et est égal à 6000 récitations du
Qur’an ». ( p96 )

C'est de l’apostasie et une impiété, et toute personne qui ne renie pas cela est un apostat.

Y a-t-il quelque chose de meilleur que le Qur'an? La personne qui a forgé un tel mensonge n'a pas connu
Muhammad (s.a.w), ni son message, ou la raison de sa mission. Allah le glorieux indique:

« Vraiment, ceux qui forgent des mensonges contre Allah ne prospéreront pas. » [ 16 : 116 ].

Le Prophète (saw) a dit:

« La meilleure parole que j’ai prononcé, et les prophètes avant moi, est « La illaaha ilAllah », Il n’y de divinité
digne d’adoration en dehors d’ALLAH

A propos de la rétribution de certains actes surérogatoires par rapport à des actes


obligatoires :

Le fait qu’une parole soit plus rétribuée qu’une autre n’entraîne pas forcément la
supériorité. Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) nous a dit sur les mérites de la
sourate Yâ Sîn :

« Chaque chose a un cœur. Quant au cœur du Qur-ân, c’est Yâ Sîn. Celui qui la récite,
Allâh lui prescrira la récompense de celui qui récite dix fois le Qur-ân en entier. »

Ce Hadîth est rapporté entre autre par At-Tirmidhî d’après Anas (qu’Allâh l’agrée).

On sait très bien qu’il s’agit de la supériorité de la récompense et non de la sourate elle-
même qui ne peut pas être supérieure au Qur-ân. Concernant la rétribution de sa lecture,
le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) a dit :

29
« Celui qui lit une lettre du livre d’Allâh, il a pour cela une bonne action multipliée par
dix. Je ne dis pas que Alif Lâm Mîm est une lettre, mais que Alif est une lettre, Lâm en est
une autre et Mîm une autre. »

Rapporté par al Tirmidhî d’après `Abdullâh ibn Mas`ûd (qu’Allâh l’agrée).

L’Imâm Ahmad rapporte que celui qui dit « Il n’y a d’autre dieu qu’Allâh, l’Un, l’Unique,
le Secours Suprême, qui n’a ni partenaire ni fils, et à qui rien n’est semblable » se verra
inscrire 40 000 bonnes actions. On pourrait par un simple calcul en déduire la supériorité
de cette invocation sur des sourates courtes comme al-Kawthâr. Mais il n’en n’est rien car
le Qur-ân est le Discours de l’Essence Divine et « la supériorité du Qur-ân sur les autres
paroles est semblable à la supériorité d’Allâh sur ses créatures. » (Rapporté par at-
Tirmidhî) Ce n’est pas la récompense qui établit la valeur de la parole ou de l’acte.

Dans un Hadîth rapporté par al Tirmidhî d’après Sayyidunâ Anâs ibn Mâlik (qu’Allâh
l’agrée), le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) a dit :

« Quiconque prie la prière de l’aube (fajr) en groupe, puis s’asseoit et accomplit le dhikr
jusqu’au levé du soleil, puis se lève pour accomplir deux unitiés de prières ( rak`at), se
verra inscrire la récompense d’un Hâjj (grand Pèlerinage) et d’une `Umra (petit
pèlerinage). »

Anâs ajouta : « Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) a dit : complètement,


complètement, complètement. »

On ne peut pas en déduire qu’agir de la sorte dispense du Pèlerinage (qui est un des cinq
piliers de l’Islâm) et est meilleur que celui-ci parce qu’il est mieux recompensé.

Paroles du Chaykh Ahmad al Tijâni (qu’Allâh l’agrée) et des autorités de la Tarîqa


à propos de la récitation du Qur-ân et de la Prière sur le Prophète (sallallâhu
`alayjhi wa sallam) :

Le Qur-ân n’est pas récité dans le but d’obtenir des récompenses uniquement. Il comporte
les interdictions et les obligations, des exhortations, des récits, des glorifications, des
louanges, des lumières, des sciences et d’autres choses connues d’Allâh ta`ala et de son
Messager (sallallâhu `alayhi wa sallam). Puisse t-Il nous en faire bénéficier (âmîn).

Ceci est d’ailleurs clair dans les propos du noble Chaykh Ahmad al Tijâni (qu’Allâh
sanctifie son secret et nous fasse bénéficier de sa bénédiction) qui a dit dans le même livre
cité par les détracteurs, le Kitâb al Jawâhir al Ma`anî :

« Il est de forte chance qu'Allah montre à certains parmi les faibles d'esprits qui ignorent la
portée de l'immensité de la grâce Divine et de sa Générosité, la récompense de Salât
Fatihi ».

30
Ils demandèrent alors : « Si les choses se révèlent de la sorte, vu l'importance de Salât
Fatihi, il faut concentrer tous ses efforts dessus au dépend de toute forme de dhikr et
même celle du Qur-ân »

Il répondit : « Non ! La lecture du Qu-rân est prioritaire et elle est exigée par la Révélation.
Le Qur-ân est le contenant de la grâce, le fondement de la Sharî`a et la base du rapport
avec le Divin, sans oublier la ferme interdiction de négliger sa lecture. Il est donc
strictement prohibé de délaisser sa récitation. Quant à la grâce de Salât Fatihi que nous
avons évoquée, elle ne cause aucun tort à celui qui la délaisse puisqu'elle n’est qu’un acte
méritoire. »

Il a dit aussi dans le même ouvrage :

« La prééminence du Qur-ân sur toute autre parole que ce soit des formules de dhikr et de
prière sur le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), { y compris Salât
Fatihi} est plus éclatante que le soleil. Il est fait cas de cet éclat dans les principes mêmes
de la Shari'a (Qur-ân et Hadîths prophétiques authentiques) ».

Cette prééminence a deux raisons principales :

Premièrement parce que le Qur-ân est la parole même de l'Être Suprême, donc supérieure
à toutes les paroles.

Deuxièmement parce que les commandements coraniques sont uniques dans leur genre et
au-dessus de tout autre commandement. »

Fin de citation.

Les savants de la Tarîqa ont clarifié les propos sur les mérites de cette prière en rappelant
les différentes catégories de lecteurs du Qur-ân en se basant sur les propos de Sayyidinâ
Chaykh Ahmad at-Tijânî (qu’Allâh sanctifie son âme et nous fasse bénéficier de sa
bénédiction). On peut résumer ces catégories ainsi :

La première catégorie de personne est un saint homme qui vit dans l'océan de la Vérité
Divine, celui-là tire tout le mérite de la lecture du Coran et pour cette catégorie la lecture
du Qur-ân est au-dessus de tout dhikr.

La deuxième catégorie est celle qui connaît parfaitement la signification du Qur-ân et qui
en le lisant est émue à tel point qu'elle croit entendre l'Être Suprême lui-même le lui
dicter et dont la vie est une matérialisation des Textes sacrés. L'avantage qu'elle tire de
cette lecture est à peu près analogue à celui de la première catégorie.

La troisième catégorie est celle qui lit attentivement le noble Qur-ân, mais ne le comprend
pas et qui est émue par cette lecture au point de croire entendre le Seigneur et qui suit
strictement les commandements enseignés par le Saint Livre tout en se renseignant, celui-

31
là tire par conséquent un grand avantage de cette lecture, mais non égal à celui des deux
précédents.

La quatrième catégorie est celle qui lit le noble Qur-ân sans attention, qu'il comprenne ou
non la lecture et qui s'adonne aux mauvaises actions ne se souciant nullement des
commandements du Qur-ân, celui-là travaille à sa perte et commet un péché autant de
fois qu'il le lit comme le témoignent ces passages du Qur-ân :

« Quel pire injuste que celui à qui on a rappelé les versets de son Seigneur et qui
en détourna le dos en oubliant ce que ses deux mains ont commis ? Nous avons
placé des voiles sur leur cœur, de sorte qu'ils ne comprennent pas (le Coran), et
mis une lourdeur dans leurs oreilles. Même si tu les appelles vers la bonne voie,
jamais ils ne pourront donc se guider » (Sourate 18 La caverne, verset 57).

« Et quiconque se détourne de Mon rappel, mènera certes, une vie pleine de gêne,
et le Jour de la résurrection Nous l'emmènerons aveugle au rassemblement. Il
dira : « Ô Mon Seigneur, pourquoi m'as-tu emmené aveugle alors qu'auparavant je
voyais ? » Allah lui dira : « De même que nos signes (enseignements) t'étaient
venus et que tu les as oubliés et ainsi aujourd'hui tu es oublié » (Sourate 20 Ta-Ha,
versets 124, 125, 126).

Pour cette quatrième catégorie de personne seulement, la prière sur le Prophète (que la
prière et la paix d’Allah soient sur lui) lui est plus profitable que la lecture du Qur-ân, car
de cette dernière il ne s'attire que la malédiction du Seigneur.

Cette classification est reprise par Chaykh Muhammad Niasse dans sa réplique au
pamphlet du Mauritanien ibn Mayaba. Il ajoute que le grand savant Mauritanien, le
Chaykh Muhammad al Yadâlî, un savant très connu en Afrique de l’Ouest, rapporte dans
son ouvrage al-Wasila al-kubrâ fi salâh ad-dîn wa al-dunya wa al-âkhirâ cite une prière
dont la rétribution, selon lui, est de 100 000 récitations coraniques, il s’étonne ainsi que
son détracteur le sache sans pour autant le critiquer.

Pour finir, Sidî Zakariya Wright, disciple du Chaykh Hasan Cisse (qu’Allâh le préserve)
rapporte dans son ouvrage consacré à la Tarîqa, « On The Path of the Prophet » rapporte :

« D’après Chaykh Hasan Cissé, Chaykh Ibrâhîma Niasse a proposé que ce qui était désigné
était 6000 khatms (sceaux ou complétions). Le scribe aurait compris une complétion du
Qur-ân, mais en réalité le terme aurait dû être compris dans le contexte des gens de Fez de
l’époque, qui avaient coutumes de se vanter du nombre de complétion de khatms de
prières sur le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam), Dalâ-il al Khayrât. »

Fin de citation.

Origine, fondements et mérites de la Prière de l’Ouvrant ( Salât al Fâtihi ) :

32
Concernant l’origine de cette prière, elle est bien antérieure au Chaykh (qu’Allâh l’agrée)
et à l’avènement de sa Tarîqa, ainsi l’accusation selon laquelle le Chaykh et ses disciples
affirment que le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) l’ait cachée n’est pas valide. Les
Tijânis ne sont ni les premiers, ni les seuls à parler des mérites de cette prière.

Le pieux Chaykh, notre maître Muhammad al-Bakrî, l’un des maillons de la chaîne de
transmission (silisla) de la noble Tarîqa Khalwatiyya, est entré en retraite spirituelle à la
Mecque (qu’Allâh la protège) afin qu’Allâh lui donne la meilleure prière sur le Prophète
(sallallâhu `alayhi wa sallam). Il eût une vision où des anges lui apportèrent une feuille de
lumière sur laquelle était inscrite la prière en lettre d’or.

Ces mérites sont immenses et elle est récitée bien en dehors des cercles Tijânis à travers le
monde musulman, elle est particulièrement connue au Maroc.

L’inspiration (al ilhâm), dont il est question ici, n’est acceptable que lorsqu’elle est
conforme au Qur-ân et à la Sunna. Comme le précise le Chaykh al Hajj Mâlik Sy dans
Kifayat al Râghibîn :

« Saisissant bien cela, tu dois savoir que ce qu’on nomme sciences ésotériques chez certains
ne diffère pas de la science exotérique. Aussi ne peut-elle rendre licite ce qui est interdit
ou interdire ce qui est licite comme nombreux sont portés à le croire parmi les ignorants.
Et l’histoire de Khidr (paix sur lui) ne saurait leur servir d’argument. Nombre de gens le
considèrent comme Prophète. Retenons seulement qu’il a reçu la révélation divine, ce qui
est corroboré par son propos : « Je ne l’ai point fait de ma propre initiative. » C’est
plutôt un ordre d’Allâh. Quand à dire qu’il est walî (élu d’Allâh) et qu’il a accompli l’acte
par voie d’inspiration (ilhâm), il est possible que l’ilhâm fût à son époque une preuve
suffisante. Mais lorsqu’il est conforme aux enseignements du Coran et de la Sunna, [on
l’accepte], parce que ces derniers font autorité. Mais s’il contredit, on en déduit qu’il ne
constitue pas [un vrai] ilhâm, entendu que l’ilhâm ne saurait être en contradiction avec les
enseignements de la Shari`a. »

Fin de citation.

La prière sur le prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) est clairement instituée dans la
Religion et il a déjà été montré qu’il y a une grande latitude de choix de formulation.
Quant à la Prière de l’Ouvrant, elle fait l’éloge et donne une description de notre maître
Muhammad en reprenant des termes du Livre d’Allâh ta`ala :

« Ô Allâh ! Prie sur notre maître Muhammad qui a ouvert ce qui était clos, et qui a clos ce
qui a précédé, le soutien de la Vérité par la Vérité et le guide sur Ton droit chemin, ainsi
que sur sa famille, selon sa valeur et à la mesure de son immense dignité. »

33
« Allâhumma salli `alâ Sayyidinâ Muhammadin-il-Fâtihi limâ ughliqa wal Khâtimi limâ
sabaqa Nâsiri-l-Haqqi bil Haqqi wal Hadî ilâ sirâtikal mustaqîmi wa `ala âlihi haqqa
qadrihi wa miqdârihi-l-`adhîm. »

- « Ô Allâh (Allâhumma ) […] » fait référence au verset qui dit : « Gloire à Toi Ô mon
Dieu (Subhânak Allâhumma )» (10 : 10).

- « [...] prie sur ( salli `ala ) [...] » fait référence au verset qui dit : « Certes Allah et ses
anges prient sur le Prophète, Ô vous qui croyez priez sur lui et adressez-lui vos salutations
(Innâ-l-lâha wa malâ-ikatahu yusalluna `ala-n-nabî yâ ayyuha ladhîna âmanu sallu
`alayhi wa sallimu taslima » (33 : 56).

- « [...] notre maître ( Sayydinâ ) [...] » fait référence au verset sur le prophète Yahyâ (paix
sur lui) qui dit : « [...] un maître, un homme parfaitement chaste (wa sayyidan wa
hasûran) […] » (3 : 39).

- « [...] Muhammad […] » fait référence au verset qui dit : « Muhammad est le Messager
d'Allah (Muhammadu-r-Rasûl Allâh) » (48 : 29).

- « [...] qui a ouvert ce qui était clos ( al Fâtihi limâ ughliq ) [...] » : fait référence aux
versets qui disent : « Nous t'avons ouvert d'une façon manifeste les portes (Innâ fatahnâ
laka fatha-m-mubîna) » (48 : 1)

- « [...] qui a clos ce qui a précédé ( al Khâtimi limâ sabaq ) […] » : fait référence au
verset qui dit : « mais le Messager d'Allah et le sceau des prophètes (wa lâkin Rasûl Allâhi
wa Khâtama-n-nabiyyîn) » (33 : 40).

- « [...] Le soutien de la Vérité par la Vérité ( al Nâsiri-l-Haqqi bi-l-Haqq ) […] » : fait


référence aux versets qui disent : « [...] si vous soutenez Allah Il vous soutiendra...
(tansurû-l-lâha yansurkum …) » (47 : 7) ; « Et c'est en toute vérité que Nous l'avons fait
descendre, et avec la vérité il est descendu... (Wa bi-l-haqqi anzalnâhu wa bi-l-haqqi
nazala) » (17 : 105).

- « [...] et le guide sur ton droit chemin ( wa-l Hadî ilâ sirâtika-l-mustaqim ) […] » :
fait référence au verset qui dit : « [...] et en vérité tu guides vers un chemin droit (wa
innaka latahdî ilâ sirâti-m-mustaqîm ) » (42 : 52).

On peut aussi citer comme référence « guide nous sur le droit chemin (ihdinâ sirâta-l-
mustaqîm ) (1 : 6)

- « [...] ainsi qu'à sa famille ( wa `ala âlihi ) [...] » : fait référence au verset qui dit :
« Allah ne veut que vous débarrasser de toute souillure, Ô gens de la maison (du
Prophète), et veut vous purifier pleinement (innama yurîdu-l-lâh liydhhina `ankumu-r-
rijsa Ahl al Bayti wa yutahhirakum tad-hîrâ) » (33 : 33).

34
- « [...] selon sa valeur ( haqqa qadrihi ) [...] » fait référence aux versets qui disent : « Ils
n'ont pas apprécié Allah à sa juste valeur... (Wa mâ qadarû-l-lâha haqqa qadrihi ) » (39 :
67)

- « [...] à la mesure de son immense dignité ( wa miqdârihi-l-`adhîm ) [..] » :

« À la mesure ( wa miqdârihi ) » fait référence au verset qui dit : « Et toute chose a auprès
de Lui sa mesure (wa kulla shay-in `indahu bimiqdârin ) » (13 : 8). Et
« Immense (`adhîm ) » fait référence au verset qui dit : « Et tu es certes d'une moralité
immense (Wa innaka la`alâ khuluqin `adhîm )» (68 : 4).

La mesure du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) est sa considération et son honneur


auprès d’Allâh ta`ala.

On trouve aussi des formulations similaires dans la prière de Sayydunâ `Alî ( karram Allâh
wajhahu) déjà mentionnée plus haut extraite de Kitâb al Shifâ :

« Ô Allâh ! Toi qui a aplani ce qui est devenu plat et rehaussé ce qui est devenu élevé,
accorde Tes nobles Grâces, Tes meilleures Bénédictions et Ton infinie Indulgence à
Muhammad, Ton serviteur et Ton messager, celui qui a ouvert ce qui était fermé ( al
Fâtihi limâ ughliqa ), clos ce qui a précédé (wa-l-Khâtimi limâ sabaqa ), proclamé la
vérité par la vérité (wa Mu`lini-l-Haqqi bil Haqq )… »

Cette exposé prouve clairement que cette inspiration est conforme à la Sharî`a.

Le Chaykh al Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée), dans son ouvrage déjà cité al Ifhâm al
Munkîr al Jânî, s’exprime en prose sur la Salât al Fâtihi et son origine :

Cette prière vient d’al Bakrî


Mais c’est par les soins de notre maître qu’elle s’est propagée
C’est le Prophète, l’intercesseur, qui devait le prendre en charge
Qui lui ordonna d’y faire recours
Reçu en état de veille, cet ordre
Suffit à établir les mérites de la prière comme rapportée de la source.
En vérité, seul l’expert
Est à même de l’édifier
Nul serviteur ne s’est jamais adressé à Allâh,
Ö toi qui sollicites la gnose (ma`rifa), avec une telle prière !
Selon notre Chaykh at-Tijânî
Qui l’a tenue de l’Envoyé d’Allâh, le Maître des créatures.
Elle ne laisse subsister le péché le plus véniel.
Gloire et Puissance à notre Seigneur, le Généreux !
Comme on le sait, la prière n’a pas été rédigée
Par notre maître al-Bakrî

35
Il séjourna longtemps
A la Mecque la très noble (qu’elle soit protégée !)
Pour demander à Allâh de lui accorder une prière
Réunissant toutes les vertus spirituelles
Soudain une feuille de lumière apparût
Venant de l’Instance des Mystères, portant
La Prière d’al Fâtih dessus inscrite
Ainsi que l’a rapporté at-Tijânî le bon conseil.
Il est rapporté dans l’ouvrage Wird al-Juyûb
Gloire à Allâh qui seul connaît les mystères !
Que cette prière, récitée une seule fois, équivaut à six cent
Mille autres prières : n’écoute pas les polémistes !
Que ne font que semer la confusion dans les esprits : faute de
Quoi tu resteras indécis et perplexe !
Si l’on dit : s’il en est ainsi
Pourquoi ne pas abandonner tout ce qui avait été reçu du Prophète ? (sallallâhu
`alayhi wa sallam)
Vous semblez préférer la récitation de cette prière à
Celle du Qur-ân, la Parole d’Allâh ! (Qu’Il soit exalté !)
Réponds : Cette récitation fait partie des pratiques surérogatoires
Ne pas réciter est, sans conteste, bien légitime.
Or, les pratiques surérogatoires
Ne constituent point un critère d’études et de comparaison

Fin de citation.

Pour finir, rappelons que cette prière figure dans Mishkât as-Salawât de Chaykh
Muhammad Ilyâs Burnay, Afda-îl as-Salawât (version arabe uniquement) de Chaykh an-
Nabahânî où ses mérites sont mentionnés, Abwâb al Faraj et Shawâriqu-l-Anwâr d’as-
Sayyîd Muhammad ibn `Alawî al-Mâlikî entre autres. Qu’Allâh leur fasse miséricorde.

Puisse Allâh répandre la Grâce et la Paix


Sur le Prophète, l’élu le serviteur !
Sur Sa Famille et Ses Compagnons
Tant que la pluie tombe des nuages.

(Al Hâjj Mâlik Sy)

Sources et textes complémentaires :

Ifhâm al Munkîr al Janî traduit sous le titre « El Hadj Malik Sy : Pensées et Actions Vol.
III » :
http://www.albouraq.com/index.php?op=article&cat=01010114&articles=4908&count=0

36
Chaykh al-Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée) :
http://aslama.com/forums/showthread.php?t=12264

A propos de la Salât al Fatîhi :


http://www.tidjaniya.com/en-fatihi.php

Clarification sur l’inspiration et l’origine de cette prière :


http://www.tidjaniya.com/faq-fatihi-essence.php

Quelques références de livres ou on parle de cette prière :


http://iqra.net/Salawaat/mishkaat/mishkaat4.html

37
Les Tijânis et le Qur-ân

L’auteur a dit :

Il est clair que at-Tijani veut éloigner les musulmans de la lecture et de l’étude du Qur’an.

Il est rapporté de notre noble Chaykh, Sayydinâ Ahmad al Tijânî (qu’Allâh sanctifie son
secret et nous fasse bénéficier de sa bénédiction.) dans Ifâdat al Ahmadiya, un livre
référence de la Tarîqa :

« Le minimum que doit réciter le détenteur du Qu-rân ( Hâfidh al-Qur-ân) c’est deux
parties (hizbayn) par jour »

Fin de citation.

Cette parole suffit à réfuter les graves accusations de l’auteur. Mais nous allons tout de
même rapporter les propos et les recommandations du maître de cette noble Tarîqa et de
ses successeurs, ceci afin de bénéficier de la barâka et de la lumière du noble Qur-ân, de la
barâka de ces Awliyâ et afin d’être le plus complet possible.

Il est rapporté dans l’ouvrage de référence de la Tarîqa, Kitâb al Jawâhir al Ma`anî, que
Sayyidinâ Chaykh Ahmad at-Tijânî (qu’Allâh l’agrée et nous fasse bénéficier de ses
lumières) a dit :

« Le noble Qur-ân est le meilleur dhikr mais à condition que le cheminant lors de sa
lecture considère en son for intérieur que ce n'est autre qu'Allah Lui-même qui s'adresse à
lui. S'il demeure dans cet état et finit par l'intégrer, il aura alors accès à l'anéantissement
spirituel complet. Par la suite, il parviendra à la porte de la Proximité Divine. »

Il (qu’Allâh sanctifie son secret) a aussi dit :

« Certes le Qur-ân est le meilleur moyen pour se rapprocher d'Allah, mais pour celui dont
les actions et les états ont été assainis en vue d’Allâh ».

Fin de citation

Sayydina al Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh nous fasse bénéficier de sa bénédiction) a dit dans
Ifhâm al Munkir al Jânî, en prose :

Quant à la Parole Divine,


Se passer de la réciter expose aux menaces divines,
Celui qui se détourne de Sa Parole (qu’Il soit exalté !)

38
Aura une vie malheureuse : retiens la leçon !
Prononcer ces mots équivaut à un culte.
La différence est évidente chez l’homme attentif
Sa supériorité sur tout autre discours
Est chose manifestement évidente.
Ceci est rapporté dans plusieurs endroits,
Gloire à Allâh, qui agit selon Sa Volonté !
Etant la Parole d’Allâh,
Elle est sans aucun doute prioritaire !
Tel étant son statut,
Nulle parole ne saurait l’égaler.
Nulle discipline scientifique ou littéraire
Ne peut, sans nul doute, lui être comparé.
Nul discours ne saurait lui être comparé !
Voilà l’enseignement que tu désirais.

Fin de citation.

Le Chaykh al Islâm, le très érudit, notre maître al Hâjj Ibrâhîma Niasse, dans son livre de
présentation de la Tarîqa (voir références plus loin) intitulé Bayân wa al-tabyîn `ani-t-
tijâniyyati wa-l-tijâniyyîn a dit :

« En plus de ces obligations divines, le disciple Tijâni doit avoir une relation très étroite
avec le Qur-ân par la lecture liturgique, l'apprentissage et l'interprétation. S'il s'agit d'un
Hâfidh, c'est-à-dire s'il a déjà mémorisé l'ensemble du Qur-ân, il doit s'efforcer de le lire
en entier chaque semaine ou, s'il le peut, par période de trois jours ; cela étant plus
complet. Car il reste bien entendu que la lecture du Qur-ân est la meilleure manière pour
se rapprocher d’Allâh conformément à une vision que l'Imâm Ahmad ibn Hanbal a reçue,
et conformément au Qur-ân lui-même, à la Sunna du notre Prophète ( sallallâhu `alayhi
wa sallam), au consensus des savants (Ijma`), à la raison et à la jurisprudence.

Pour celui qui ne peut accomplir la lecture du Qur-ân en trois ni en sept jours, le
minimum consiste à lire deux hizb par jour (un hizb est approximativement un
soixantième du Qur-ân). Celui qui ne peut rien de tout cela lira ce qu'il peut, ne serait ce
que quelques versets par jour. »

Fin de citation.

Le Chaykh était d’ailleurs un exemple en ce domaine comme le rapporte Sîdî Zakariya


Wright, disciple de Chaykh Hasan Cissé (qu’Allâh le préserve), l’un des successeurs d’al-
Hajj Ibrâhîma Niasse (qu’Allâh l’agrée), dans son ouvrage « On the Path of the Prophet » :

39
« Chaykh Ibrâhîm Niasse avait coutume de demander à ses disciples de réciter deux hizb
de Qur-ân par jour, et il récitait lui-même le Qur-ân deux fois par semaine, une fois en
lisant, une fois de mémoire. »

Fin de citation.

En effet, il est rapporté qu’il lisait un septième le matin en lisant dans le texte et la même
partie le soir en récitant de mémoire. Qu’Allâh l’agrée et nous fasse bénéficier de lui.

Il a été fait allusion plus haut à la vision de l’Imâm Ahmad ibn Hanbal, celle-ci est
rapportée dans al Kifayat al Râghibîn d’al Hâjj Mâlik Sy d’après le Maître Ahmad Zarrûq
ash-Shâdhilî (qu’Allâh les agrée) :

« Le maître Zarrûq dans le commentaire d’al-Waghlîsiyya, a dit : L’Imâm Ahmad ibn


Hanbal (qu’Allâh l’agrée) a rapporté : ‘J’ai vu le Souverain Absolu en songe, à qui j’ai
demandé : Quelle action rapproche le mieux de Toi ? – (Par la lecture de) Ma Parole,
répondit-Il. Qu’elle soit comprise ou non ? Ai-je répondu – Qu’elle soit ou non comprise,
ajouta-t-Il’. »

Fin de citation.

La synthèse est donc faite par Chaykh Ibrâhîma Niasse lorsqu’il dit dans Rihlal al-
Hijaziyya al-ÛIa (traduction résumée) :

« Les détracteurs affirment que les Tijânis prétendent que la Salât al Fâtihi est meilleure
que le Qur-ân. C’est un mensonge forgé contre le Chaykh Ahmad al Tijânî, qu’Allâh
l’agrée. Car il dit dans Jawâhir al Ma`anî que le Qur-ân est supérieur à toutes les formules
de dhikr (ndT : adhkâr) et toutes les invocations ; ceci est plus clair que la lumière du
soleil…

Mais si la personne qui récite le Qur-ân – indépendamment du fait qu’elle connaisse le


sens ou non – désobéit en permanence aux commandements d’Allâh, alors la récitation du
Qur-ân n’est pas la meilleure chose à faire pour lui. Au contraire, plus il lira, plus il
pèchera et plus la malédiction sur lui sera grande…

Ainsi pour un tel pécheur, prier sur le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) est bien
mieux que de lire le Qur-ân, car s’il prie sur le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) une
fois, Allâh le bénit dix fois et l’univers entier prie sur lui dix fois. Ainsi, il obtient une
bénédiction incessante. Les promesses faites par Allâh dans ce domaine (i.e en ce qui
concerne la récompense des salawât), sont réalisées en faveur de l’obéissant comme du
désobéissant… Donc, les grands pécheurs comme eux sont condamnés à la damnation et à
la tristesse lorsqu’ils lisent le Qur-ân, et promis à la félicité lorsqu’ils prient sur le Prophète
(sallallâhu `alayhi wa sallam). »

40
Fin de citation de Chaykh al Islâm Ibrâhîm Niasse.

Cela est suffisant pour celui qui bénéficie de l’Assistance Divine.


Nous te demandons, ô Seigneur, de nous rassasier du Qur-ân, d’en posséder la science,
qu’il soit chair de notre chair, qu’il imprègne notre sang, notre ouïe, notre regard, par lui,
que nos corps deviennent Tes instruments, par Ta force et Ta puissance. De force et de
puissance, il n’en est qu’en Toi, ô le plus Miséricordieux des miséricordieux !

Ô Allâh ! Accorde Ta Grâce et Ta Paix à notre Maître Muhammad ainsi qu’à sa Famille et
ses Compagnons autant de fois qu’il y a de lettres dans le Qur-ân et que chaque lettre porte
des milliers de bénédictions.

Allâhumma salli wa sallim `ala Sayydinâ Muhammadin wa `ala âlihi wa sahbihi bi`adadi
mâ fî jami`il Qur-âni harfan harfan wa bi`adadi kulli harfin alfan alfa.

Sources, biographies et textes complémentaires :

Ifhâm al Munkîr al Janî traduit sous le titre « El Hadji Malick Sy : Pensées et Actions Vol.
III » :
http://www.albouraq.com/index.php?op=article&cat=01010114&articles=4908&count=0

Chaykh al-Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée) :


http://aslama.com/forums/showthread.php?t=12264

Chaykh al-Hâjj Ibrahîma Niasse (qu’Allâh l’agrée) :


http://tijani.org/Chaykh-al-islam-ibrahim-niasse/
http://www.geocities.com/ganesamblo/bayebaye.htm

Ouvrage en ligne du Chaykh Bayân wa al-tabyîn `ani-t-tijâniyyati wa-l-tijâniyyîn


(Lumières sur la Tijâniyya et les Tijânis) :
http://www.geocities.com/ganesamblo/bayan.htm

Autre livre profitable « Muhammad, l’Elu de la création » (Traduction des Etoiles de la


Guidance : Nujûmu-l-Hûdâ) :
http://www.geocities.com/ganesamblo/houda.htm

A propos de la Salât al Fâtihi (voir section : la salat al fatihi est elle supérieure au Qur-ân) :
http://www.tidjaniya.com/en-fatihi.php

"Les mérites du Qur-ân" d'al-Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée) :


http://aslama.com/forums/showthread.php?t=12958

L’invocation de notre maître Abû Bakr (qu’Allâh l’agrée) :


http://aslama.com/forums/showthread.php?t=6355

41
42
La Vision du Prophète sallallâhu `alayhi wa sallam à
l’état de veille.

L’auteur a dit :

Tijani a encore affirmé avoir rencontré personnellement le Prophète (saw), pas dans ses rêves mais en état de
veille, et que le Prophète (s.a.w) lui a donné sa garantie de sécurité et l'a libéré de la crainte de l’au-delà.

La question de la vision du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) à l’état de veille n’est


pas spécifique à la Tijâniyya et a été traitée par les savants Sunnites depuis des siècles. De
nombreux hommes de mérite et de piété ont affirmé cette possibilité, d’autres témoignent
en avoir fait l’expérience (qu’Allâh nous l’accorde).

L'Imâm, le Hafîdh, l’érudit à la connaissance encyclopédique, notre maître Jalâlu-d-Dîn


As-Suyutî (qu’Allâh l’agrée) dans l’introduction de son traité intitulé Tanwir al Halâk fî
imkânî ru`ya an-nabiy wal malak (Eclaircissement des ténèbres concernant la possibilité
de la vision du Prophète et de l’Ange) a dit :

« Bismillâhi-r-Rahmâni-r-Rahîm. Louange à Allâh et que la grâce soit sur Son Serviteur


choisi.

La question portant sur les visions parmi les Gens des Etats [Spirituels] ( arbâb al-ahwâl) du
Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) à l'état de veille est de plus en plus [commune de
nos jours]; un groupe de notre époque : ceux qui n'ont pas de base ferme dans la science
religieuse, a catégoriquement nié et s'en étonne. Ils affirment de plus que c'est une chose
impossible (mustahil).

Ainsi j'ai rédigé ces quelques pages et les ai nommées Tanwir al Halâk fî imkânî ru`ya an-
nabiy wal malak.

Nous commençons par le Hadîth sahîh (rigoureusement authentifié) rapporté sur le sujet :

Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd rapportent d'après Abû Hurayra (qu'Allâh l'agrée) que le
Messager d'Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam) a dit :

« Quiconque me voit en rêve me verra à l'état de veille ( yaqadha ) et le démon ne


peut pas prendre mon apparence. »

Tabarânî a rapporté un récit similaire de Mâlik ibn `Abdullâh à partir du Hadîth de Abû
Bakra; Dâramî a une narration similaire du Hadîth de l’a part d’Abû Qatâda.

Les savants ont dit : il y a une divergence en ce qui concerne la signification de "me verra
à l'état de veille". Certains ont dit que le sens est « il me verra au Jour du Jugement » et

43
cette opinion est critiquable et considérée comme futile car il s’agit de la mention d’une
particularité (takhsîs) ; hors, tout le monde le verra au Jour du Jugement, ceux qui l’ont vu
et ceux qui ne l’ont pas vu.

On a aussi dit que cela signifie : ceux qui ont eu foi en lui dans cette vie et n’ont pu le voir
car n’étant pas présents recevront la bonne nouvelle qu’ils le verront avant de mourir.

Beaucoup ont dit qu’il faut prendre le sens littéral et que quiconque verra Rasûlullâh
(sallallâhu `alayhi wa sallam) [en rêve] le verra certainement en état de veille ; c’est-à-dire
avec ses yeux ouverts bien que certains ont dit qu’il s’agissait de la clairvoyance du cœur –
les deux [cas] étant rapportés par al-Qâdî Abû Bakr Ibn al-`Arabî.

Imâm Abû Muhammad Ibn Jamra a dit dans ses annotations sur al-Bukharî :

« Ce Hadîth prouve que quiconque le (sallallâhu `alayhi wa sallam) voit en rêve, le verra
en étant éveillé. [Le sujet du débat porte sur le fait de savoir] si cette parole est générale
pour cette vie et après la mort, ou si cela ne concerne que cette vie, ou s’il s’agit de tous
ceux qui l’on vu ou uniquement si cela est spécifique aux gens de mérite et ceux qui
suivent scrupuleusement la Sunna. Les termes semblent être généraux et quiconque
prétend qu’ils sont spécifiques sans que cela ne soit précisé par lui (sallallâhu `alayhi wa
sallam) a transgressé (mut`assaf) »

Il a aussi dit :

« Certains sont tombés [dans le piège] de nier le cas général et ont dit ce qui est accessible
à leur intelligence : comment un vivant pourrait voir un mort dans le monde des sens ? »

Il a répondu :

« Cette objection donne lieu a deux possibilité dangereuses : d’abord nier la parole
[authentique] du Prophète véridique (sallallâhu `alayhi wa sallam) qui ne parle pas sous
l’emprise de la passion, et deuxièmement faire preuve d’ignorance à l’égard de la Puissance
du Tout-Puissant. »

Fin de citation

Al-Imâm, al Hujjâtu-l-Islâm (la preuve de l’Islâm), Abû Hamîd al Ghazâlî qu’Allâh l’agrée
dit dans son autobiographie al Munqidh min ad-Dalâl :

« Dès le début de la voie, se succèdent les dévoilements (mukâshafât) et les visions


(mushâhadât) au point qu'en état de veille, les soufis voient les Anges et les Esprits des
Prophètes; ils entendent leurs voix et tirent profit de leur présence.

Ensuite, avec l’élévation de leur état spirituel, ils voient des formes et des images et

44
atteignent des degrés ineffables que nul ne peut exprimer par des mots sans tomber dans
l’erreur. En un mot, ils finissent dans leur progression par atteindre une proximité ( qurb)
que certains imaginent être une incarnation (al-hulûl), d’autres la prennent pour une
union (al-ittihâd) et d’autres encore pour une atteinte et une arrivée ( al-wusûl). Mais tout
ceci est faux. D’ailleurs, nous avons montré dans notre al Maqsad al Asna en quoi cela
s’avère faux. Car celui qui est effleuré par cette état ne doit pas dire plus que ce qui est
exprimé dans ce vers :

Il y eut ce qu’il y eut que je ne vais pas évoquer


Aussi n’y voit que du bien et n’interroge pas sur ce qui s’est passé. »

Fin de citation

Notre maître le savant Azharî, al `Ârif Ibn `Atâ Allâh al-Iskandarî qu’Allâh l’agrée
rapporte dans Latâ-if al-Minan :

« Le Chaykh (ndT : Sîdî Abu-l-`Abbâs al Mursî) affirma également : Par Allâh si le


Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) m’était caché un seul instant, je ne me compterais
plus parmi les musulmans. »

Fin de citation.

Le Chaykh Yusûf Isma`il an-Nabahânî (qu’Allâh lui fasse miséricorde) rapporte dans
Afda-îl as-Salawât, le livre déjà cité plus précédemment :

« Notre maître et notre modèle dans la voie vers Allâh, le Chaykh Nûr ad-Dîn ash-Shûnî
accomplissait chaque jour dix mille prières sur le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam).
Quant au Chaykh Ahmad al Zawâwî, son wird était de s’acquitter de quarante mille
prières. Il m’a dit un jour :

« Notre voie consiste à prier en abondance sur le Prophète ( sallallâhu `alayhi wa sallam)
longtemps jusqu’à ce qu’il soit avec nous, et que nous soyons en sa compagnie comme
l’étaient les Compagnons (qu’Allâh les agrée), nous lui demanderons tous ce qui se
rapporte à notre Religion, et aussi ce qui concerne les Hadîths que nos traditionnistes
(Hufâdh) ont classés faibles (de chaîne de transmission) et nous appliquerons ce qu’il nous
dira à ce sujet, et tant que nous ne réalisons pas cet état, nous ne pourrons pas prétendre
faire partie de ceux qui prient abondamment sur l’Envoyé d’Allâh ( sallallâhu `alayhi wa
sallam). »

Plus loin dans le même chapitre il dit :

« Ahmad ibn al-Mubârak a mentionné que Sîdî `Abd al `Azîz ad-Dabbâgh se réunissait
avec le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) en état de veille et lui posait des questions
et recevait des réponses appropriées qui concordaient avec ce que rapportent nos Imâms

45
érudits. Pourtant Sîdî `Abd al `Azîz était illettré ; il ne savait ni lire ni écrire.

Sîdî `Abd al-Ghânî an-Nâbulusî a dit dans son explication des prières faites par Chaykh
`Abd al Qadîr al-Jilânî, au sujet de cette parole : « Offre nous la vision du Prophète »
(sallallâhu `alayhi wa sallam) » qu’elle signifie « Offre nous sa vision dans notre état d’éveil
dans ce monde avant l’autre. »

Le Chaykh Jalâl ad-Dîn as-Suyutî, a écrit une épître dans le même ordre d’idée qu’il a
intitulée Tanwir al Halâk fî imkânî ru`ya an-nabiy wal malak (Eclairer l’obscurité sur la
possibilité de voir le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) et l’Ange [en ce monde]) :

« A Médine au mois de Ramadan 1105H, j’ai rencontré Mahmûd al Kurdî. Je m’assoyais


avec lui devant l’entrée de la pièce où se trouve le tombeau du Prophète ( sallallâhu
`alayhi wa sallam). A cette occasion, le Chaykh m’informa qu’il voyait le Prophète
(sallallâhu `alayhi wa sallam) en état d’éveil et qu’il lui parlait. Il m’a également dit que
parfois, en rendant visite au Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) on lui disait qu’il
n’était pas là et qu’il était parti rendre visite à son oncle Hamza (qu’Allâh l’agrée). Il m’a
aussi raconté certains évènements survenus entre lui et l’Envoyé d’Allâh ( sallallâhu
`alayhi wa sallam), je croyais fermement en ce qu’il me disait. Je tenais pour vrai ce qu’il
me racontait car c’est un homme qui comptait au nombre des savants véridiques. Un jour,
il m’invita chez lui à Médine. Il me montra une explication du Qur-ân qu’il a réuni en huit
volumes. Je pris aussi connaissance d’un livre relatif à la prière sur le Prophète ( sallallâhu
`alayhi wa sallam) similaire au célèbre Dala-îl al-Khayrât mais en plus volumineux… »

Ash-Shihâb Ibn Hajar al Haytamî a noté dans son commentaire de la Hamziyyatu-l-


Madîh An-Nabawî, ce Hadîth rapporté par Muslim : « Celui qui me voit en rêve me verra
en état d’éveil. » Dans ce contexte, il rapporta, d’après Abû Hamza, al-Bârizî, et al-Yafi`î et
d’autres encore, que des musulmans appartenant à la seconde génération et aux
générations suivantes ont vu le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) dans leurs rêves et
l’ont revu ensuite en état d’éveil. Ils l’ont interrogé sur certains évènements à venir.
L’Envoyé d’Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam) leur a alors répondu et les évènements se
sont produits comme il l’avait prédit (sallallâhu `alayhi wa sallam).

Abû Hamza a dit, tels sont les prodiges (karamât) des Saints (Awliyâ), que celui qui n’y
croit pas ne tombe pas dans le piège des dénonciations.

Dans son livre al-Munqidh min ad-Dalâl (La délivrance de l’erreur) al-Ghazâlî a dit que
ceux qui ont des cœurs purs peuvent voir en état de veille les Anges et les âmes des
Prophètes. Ils peuvent recueillir d’eux beaucoup d’avantage.

Il est connu que l’Envoyé d’Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam) est vivant dans sa tombe.
Seul un saint (walî) peut le voir dans un état d’éveil d’une vision réelle et très bénéfique. Il
n’est pas exclu que celui qui est honoré par la vision du Prophète (sallallâhu `alayhi wa
sallam), soit honoré par l’enlèvement du voile entre lui et l’Envoyé ( sallallâhu `alayhi wa

46
sallam) alors que celui-ci est dans sa tombe.

C’est ainsi que, les saints, quelle que soit leur rang et l’éloignement de leur demeure, ont la
possibilité de voir en état d’éveil l’Envoyé d’Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam) dans sa
tombe et de discuter avec lui. Le fait de le voir (sallallâhu `alayhi wa sallam) par le biais de
cette éblouissante générosité (karamât) n’élève pas les saints aux degrés des Compagnons.
En effet, dès la mort du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) l’appellation de
« Compagnon » s’est éteinte. Les saints peuvent l’avoir vu en songe ; ce qui réfute
l’explication dans le « Fath al Barî » qui dit : « Ceci est problématique car si on le prend à la
lettre, les saints seraient des Compagnons. »

Ash-Shihâb ibn Hajar, a dit que le pôle Abu-l-`Abbâs al-Mursî, disciple du grand pôle
Abu-l-Hasan ash-Shâdhilî, avait vu plusieurs fois le Prophète ( sallallâhu `alayhi wa
sallam) en état de veille particulièrement près de la tombe de son père au cimetière al
Qarafa du Caire. »

Fin de citation.

Dans l’ouvrage Kitâb al-Ibrîz, on rapporte du Chaykh `Abd al `Aziz ad-Dabbâgh


(qu’Allâh l’agrée) dit :

« Quant à la deuxième illumination (al fath), elle concerne la vision des secrets du Vrai qui
ont été voilés aux gens des ténèbres. L’illuminé voit les saints connaissants d’Allâh Très
Haut, il leur parle et, même s’il se trouve loin d’eux, il converse avec eux de la manière
dont conversent deux personnes assises ensembles. Il voit les âmes des croyants au-dessus
des tombes. Il voit la tombe du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam), et le pilier de
lumière qui va jusqu’à la coupole de l’Isthme (al-barzâkh). S’il lui arrive de voir le corps du
Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) en état de veille, il connaîtra alors la sécurité
contre les pièges de satan, en vertu de sa réunion avec la miséricorde d’Allâh Très-Haut
qui est notre seigneur, Prophète et maître (ndT : Sayydunâ wa Nabiyyunâ wa Mawlânâ)
Muhammad (sallallâhu `alayhi wa sallam) »

Fin de citation.

Concernant l’annonce de la garantie de sécurité et la libération des craintes de l’au-delà


annoncées au noble Chaykh Ahmad at-Tijânî (qu’Allâh l’agrée), elle n’a rien de surprenant
dans la mesure où le Qur-ân fait mentionne l’annonce de la bonne nouvelle faite aux
croyants dans cette vie et dans l’autre.

Allâh (subhanâhu wa ta`ala) a dit dans le Qur-ân al Karîm dans les versets 62 à 64 de la
Sourate 10, Yunûs:

« En vérité, les bien-aimés d'Allah ( Inna awliyâ Allâh ) seront à l'abri de toute
crainte, et ils ne seront point affligés,

47
Ceux qui croient et qui craignent [Allah].

Il y a pour eux une bonne annonce dans la vie d'ici-bas tout comme dans la vie
ultime. - Il n'y aura pas de changement aux paroles d'Allah -. Voilà l'énorme
succès! »

Sadaqa-l-lâhu-l-`Adhîm.

Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) a annoncé le paradis à dix compagnons comme


le souligne le pieux Soufi al-Hakîm at-Tirmidhî (qu’Allâh l’agrée) dans son ouvrage
« Khatm al Awliyâ » :

« Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) a annoncé la bonne nouvelle à neuf des


illustres Compagnons, il (sallallâhu `alayhi wa sallam) a dit : ‘Abû Bakr, `Umar, `Uthmân,
`Alî, Talha, Zubayr, Sa`ad, `Abd ar-Rahmân, iront au paradis.’ Dans un autre Hadîth il
(sallallâhu `alayhi wa sallam) dit : ‘`Ubayda Ibn al Jarrâh ira au paradis.’ Hadîth transmis
par `Abd ar-Rahmân ibn `Awf. »

Fin de citation.

Citons les noms des Dix Promis au Paradis (Al `Asharatu-l-Mubashara) afin de profiter de
leur barâka, ils sont :

Sayyidunâ Abû Bakr as-Siddîq radiy Allâhu `anhu


Sayyidunâ `Umar al-Farûq radiy Allâhu `anhu
Sayyidunâ `Uthmân ibn `Affân radiy Allâh `anhu
Sayyidunâ `Ali ibn Abû Talib radiy Allâhu `anhu wa karram Allâhu wajhahu
Sayyidunâ Talha ibn `Ubaydullâh radiy Allâh `anhu
Sayyidunâ Zubayr ibn al-Awwam radiy Allâhu `anhu
Sayyidunâ `Abdu-r-Rahmân ibn `Awf radiy Allâhu `anhu
Sayyidunâ Sa`d ibn Abî Waqqas radiy Allâhu `anhu
Sayyidunâ Sa`îd ibn Zayd radiy Allâhu `anhu
Sayyidunâ Abu `Ubayda 'Amir ibn 'Abdillâh ibn al-Jarrah radiy Allâh `anhu

Celui à qui la bonne nouvelle est annoncée se doit de se comporter en serviteur


reconnaissant conformément à l’exemple montré par ces nobles compagnons (qu’Allâh les
agrée et nous fasse bénéficier de leur bénédiction). Ainsi que le dit le noble maître, Sayyidî
al-Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée) dans Kifayat ar-Râghîbin, en s’adressant à de faux
maîtres qui promettaient le paradis à quiconque satisfaisait leur besoin personnel :

« Si les dix compagnons auxquels le Paradis est incontestablement assuré, selon une
tradition authentique tenue du Dépositaire de la Révélation (sallallâhu `alayhi wa sallam),
au lieu de se contenter de cela pour ne plus adorer le Seigneur, ont plutôt redoublé
d’efforts en matière d’adoration et de crainte d’Allâh, le privilégié devant avoir beaucoup

48
plus d’appréhension d’être déchu que le non privilégié, comment pourrait alors
abandonner la dévotion celui qui n’a reçu la promesse d’entrer au Paradis que d’un
annonciateur de bonnes nouvelles intéressé et incertain ou d’un audacieux se croyant à
l’abri de la riposte imprévisible d’Allâh (makr Allâh) ? Et l’on n’ignore pas les
conséquences de se croire à l’abri de cette riposte, car dans le Qur-ân, Allâh (qu’Il soit
exalté) a dit : Seuls ceux qui courent à leur perte se croient à l’abri de la riposte
imprévisible d’Allâh. »

Fin de citation.

Terminons par ce récit tiré du Kitâb al Ibrîz afin qu’Allâh ta`ala nous fasse bénéficier de la
grâce qui s’y trouve et nous préserve de son épreuve :

« Le maître Sîdî `Abd Allâh al-Barnâwî m’a demandé : ‘Connais-tu quelque chose dans ce
monde qui soit meilleur que l’entrée au Paradis et pire que l’entrée dans la géhenne ?’ Je
(ndT : Sîdî `Abd al `Azîz qu’Allâh l’agrée) dis : ‘Je connais ce que tu demandes. Pour ce
qui est meilleur et plus aimable que le Paradis, c’est la vision en état de veille du seigneur
de l’existence (ndT : As-Sayyîd al-Wujûd sallallâhu `alayhi wa sallam), le saint le voit
aujourd’hui comme l’ont vu les Compagnons (qu’Allâh les agrée), cela est assurément
meilleur que le Paradis. Quant à ce qui est pire que la géhenne, c’est la déchéance
spirituelle après l’illumination. » A ma surprise, le maître Sîdî `Abd Allâh tomba à mes
pieds et se mit à les embrasser avec ferveur. Je dis : ‘Et pourquoi cela ?’ Il dit : ‘J’ai posé la
question à plus de quatre-vingt maîtres, et aucun d’eux n’a donné une réponse proche de
la tienne.’ »

Fin de citation.

Ô Allâh ! Joint nous à notre Prophète, notre maître Muhammad (sallallâhu `alayhi wa
sallam) comme Tu as joint le corps et l’esprit en cette vie avant l’autre par la dignité de
Muhammad et par la bénédiction de Muhammad et par le droit de Muhammad et par la
sacralité de Muhammad que la grâce et la paix soient sur lui, sa Famille et ses
Compagnons, d’une grâce par laquelle Tu nous le feras connaître.

Allâhumma ijma`nâ binabiyyina Sayydina Muhammadin sallallâhu `alayhi wa sallam


kamâ jama`ta bayna-r- rûhi wa-l-jasâdi fî dunyâ qabla-l-âkhirâ bijâhi Muhammadin wa
bibarakâti Muhammadin wa bihaqqi Muhammadin wa bihurmati Muhammadin sallallâhu
`alayhi wa `alâ âlihi wa sahbihi wa sallama salâtan tu`arifunâ bihâ iyyah.

Allâhumma amîn wa-l-hamdu lillâhi Rabbi-l-`âlamîn.

Sources, biographies et textes complémentaires :

Latâ-if al Minan d’Ibn `Atâ Allâh al Iskandarî, qu’Allâh l’agrée (traduit en français sous le
titre « La sagesse des maîtres soufis ») :

49
http://www.iqrashop.com/La_sagesse_des_maitre_soufis-
Ibn_Ata_Allah_Traduit_par_Geoffroy_Eric-Livre_livres-Mystique_Soufisme-1079-.html

Extrait du Tanwîr al Halak (anglais et arabe) :


http://www.marifah.net/articles/seeingtheprophet-suyuti.pdf

Fatwâ du Président du Comité de la Fatwâ d’al-Azhar Chaykh `Atiya Saqr (qu’Allâh lui
fasse miséricorde) en anglais :
http://www.islamonline.net/servlet/Satellite?pagename=IslamOnline-English-
Ask_Scholar/FatwaE/FatwaE&cid=1119503544206

Article sur le sujet :


http://www.tidjaniya.com/en-vision.php

L’Imâm Ibn `Atâ Allâh al Iskandarî (qu’Allâh l’agrée) :


http://www.islamophile.org/spip/article1359.html

L’Imâm as-Suyutî (qu’Allâh l’agrée) :


http://www.islamophile.org/spip/article158.html

L’Imâm al-Ghazâlî (qu’Allâh l’agrée) :


http://www.islamophile.org/spip/article151.html

50
Le Chaykh Ahmad al Tijânî et ses disciples croient-ils
qu’il est supérieur aux Prophètes et aux Compagnons ?

L’auteur a dit :

En s’identifiant comme la personne par laquelle ce Wird a été rendu publique, at-Tijani se place au dessus de
Abu Bakr As-Siddiq, le meilleur des hommes après les Prophètes et Messagers. C’est une arrogance et une
apostasie.

(...)

« Un pupitre de lumière sera placé pour moi le jour du jugement, et un crieur appellera, d’une voix assez
forte pour être entendu de chacun dans l'assemblée: « O personnes de l'assemblée! C'est votre imam, dont
vous recherchiez l'aide inconscients. »( At-Tijani dans « Baqyiatul Mustafid » p79-80 )

La personne qui dit cela se prend pour le Prophète (saw), car c'est vers lui que se précipiteront les gens pour
lui demander d’implorer Allah afin de hâter le jugement, car l’attente devient insupportable. Cette parole
implique également que tous les Prophètes et les Messagers recherchent son aide, parce que ils seront
également dans l'assemblée ce jour, et c'est impossible.

La croyance des Gens de la Sunna concernant le degré des Prophètes (paix sur
eux), les Compagnons et les Saints (qu’Allâh les agrée) :

Les Tijânis sont des Ash`arites et comme tous les Gens de la Sunna, ils croient en ce qui
est écrit par le noble théologien, notre maître Ibrâhîm al-Laqqanî (qu’Allâh l’agrée) dans
al Jawharât al Tawhîd :

65. Et la meilleure des créatures, absolument est notre Prophète, donc écarte-toi des
dissidents.

66. Et ensuite les Prophètes par ordre de préférence, et après eux les nobles anges,

67. Ceci dit, certains [les Maturidites] ont restreint ces termes en préférant certains
[anges et Prophètes] à d’autres [anges et Prophètes].

Plus loin il dit :

75. Les Compagnons du Prophète sont la meilleure génération donc écoute ! Ensuite
ceux qui ont suivi ceux qui ont suivi.

76. Les meilleurs compagnons sont les Califes et leur rang suit l’ordre de leur Califat.

77. Et ensuite après les Quatre Califes viennent les autres parmi ceux à qui le Paradis

51
est promis par le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam)

78. Après eux viennent les gens de Badr, puis ceux qui ont assisté à la Bataille de Uhûd,
puis ceux présents au pacte de Ridwân.

Fin de citation de la Jawhara.

L’imâm at-Tahawî (qu’Allâh lui fasse miséricorde) rapporte dans son ouvrage de référence
de la croyance Sunnite, Al `Aqidat at-Tahawiyyah :

[93]- Nous aimons les Compagnons du Messager d'Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam)
sans excès pour l'un d'entre eux. Nous ne désavouons aucun d'entre eux. Nous détestons
celui qui les déteste et qui les mentionne en mal. Nous n’en parlons qu'en disant du bien.
Les aimer est une forme de culte à Allâh, de foi et d'excellence. Les détester est une forme
de mécréance, d'hypocrisie et d'injustice.

[94]- Nous affirmons le Califat après le Messager d'Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam)
tout d'abord d’Abou Bâkr le Véridique (qu’Allâh l’agrée) par préférence et par priorité sur
l'ensemble de la communauté. Ensuite de `Umar Ibn al-Khattâb (qu’Allâh l’agrée), puis de
`Uthmân Ibn `Affân (qu’Allâh l’agrée), et enfin de `Alî (qu’Allâh l’agrée). Ce sont eux les
successeurs de droiture, les dirigeants guidés dans la voie droite.

[95]- Quant aux dix personnes nommées par le Messager d'Allah (sallallâhu `alayhi wa
sallam) et auxquelles il annonça le paradis. Nous attestons leur entrée au paradis
conformément au dire du Messager Allah (sallallâhu `alayhi wa sallam), dont la parole est
la vérité. Les dix personnes sont Abu Bâkr, 'Umar, 'Uthmân, 'Alî, Talhâ, Az-Zubayr, Sa'd,
Sa'îd, 'Abdur-Rahmân Ibn 'Awf, Abu 'Ubayda Ibn al-Djarrâh qui est l'être loyal de cette
communauté. Que Allah les agrée tous, autant qu'ils sont.

[96]- Celui qui use d'un langage révérencieux lorsqu'il s'agit des Compagnons du Messager
d'Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam) ainsi que de ses épouses préservées contre toutes
infamies, et de sa descendance purifiée de toute souillure, celui-là est garanti contre
l'hypocrisie.

[97] - Les savants prédécesseurs parmi les premiers, ainsi que ceux qui leur succédèrent
(Tabi'ûn), sont les partisans du bien et de la tradition (athar). Ce sont également des gens
versés dans la connaissance de la Loi divine de l'étude et de l'analyse. Nous ne les
mentionnons qu'avec respect et civilité. Celui qui les mentionne avec mépris, s'est égaré
du droit chemin.

[98] - Nous ne donnons de préférence à aucun saint sur les Prophètes. Pour Nous: « Un
seul Prophète a plus de mérite que l'ensemble de tous les saints ».

[99]- Nous croyons aux miracles produits par les saints, ainsi qu'à ce qui est rapporté avec

52
authenticité à leur sujet.

Fin de citation.

Le noble Chaykh, notre maître et appui (Sayydunâ wa Wasilatuna) Ahmad at-Tijânî


(qu’Allâh l’agrée) a clarifié la question de la supériorité des Compagnons sur les Awliyâ
des générations suivantes dans cette parole tirée du Jawahîr al Ma`anî :

« La différence entre nous (les Awliyâ) et les Compagnons est comme la différence entre
l’allure du pou et celle de l’oiseau. »

A propos du minbâr de lumière :

Concernant l’anecdote faisant référence au minbâr de lumière au Jour de la Résurrection


extraite de Bughyât al Mustafîd (et non de Baqiyatul Mustafid qui n’existe pas…), des
savants de la Tarîqa ont transmis l’explication du Chaykh Azharî, notre maître, le savant
du Hadîth, le Hâfidh Muhammad al-Hafidh al Misrî (qu’Allâh l’agrée) :

« Et pour ce qui a été rapporté de lui : « une chaire (minbâr) de lumière sera construite
pour moi au Jour du Jugement, un héraut parlera et tous les gens présents pourront
l’entendre dire : Ô gens présents en ce lieu, cet homme est votre Imâm ! », le sens voulu
est : tous les gens qui ont bénéficié de lui, que ce soit dans le monde sensoriel ou non. Le
sens apparent n’est certainement pas voulu car il est impossible que les Prophètes et
Messagers aient été visés, ou les Compagnons vu qu’on prend [notre religion] d’eux (NDT :
qu’ils sont nos maîtres).

Il dit dans «Al Jawâhir » que lui est les autres prennent d’eux et que s’ils n’étaient pas là
nous ne connaîtrions ni Allâh ni la Religion.

Concernant la chaire, le Prophète Salla Allâhu 3Alayhi wa Sallam a dit : « Allâh a des
adorateurs qu’Il assoiera le jour du Jugement sur des chaires faites de lumière, celle-ci
ornera leur visage jusqu’à ce que soit terminé le jugement des êtres vivants », rapporté par
Tabarânî avec une bonne chaîne. Egalement sur ceux qui s’aiment en Allah, le Prophète
Salla Allâhu `Alayhi wa Sallam a dit : Allâh 3azza wa Jall a dit : « Ceux qui s’aiment en
Mon Nom auront des chaires de lumière, les prophètes et les martyrs seront heureux pour
eux », rapporté par Tirmîdhî qui a dit : hadith bon, authentique.

Et si nous laissons sa parole dans son sens apparent, c’est qu’il était dans un état
d’anéantissement dans la présence Muhammadienne et qu’il parlait au nom de son état. Et
il n’y a aucun doute que le Prophète Salla Allâhu `Aalayhi wa Sallam est le maître de la
création entière et leur Imam sans aucun concurrent. »

Fin de citation.

53
Qu’Allâh récompense ceux qui ont interrogé les shuyukh et les traducteurs de ce texte.

La scène décrite concerne les saints et non toute la création comme le sous-entend l’auteur
des critiques. Elle fait allusion au degré de Sceau de la Sainteté que les disciples Tijânis
attribuent au Chaykh (qu’Allâh l’agrée). Le contexte de cette intercession particulière est
précisé par le maître Al Hakîm at-Tirmidhî dans son « Khatm al Awliyâ » :

« Muhammad (sallallâhu `alayhi wa sallam) sera l’intercesseur des Prophètes (sur eux tous
la paix d’Allâh) et des Saints ainsi que de ceux qui viennent après eux. Ne sais-tu pas qu’il
(sallallâhu `alayhi wa sallam) a dit au sujet de la Station Louangée (al Maqâman-
Mahmûd) : ‘Même Ibrâhîm l’Intime du Miséricordieux aura besoin de moi ce jour-là. »
Jarûd nous a rapporté ce Hadîth d’Ibn Shamîl qui le reçut de Hishâm al-Distu`î qui le
reçut d’Ahmad qui, lui, le fait remonter au Messager d’Allâh (sallallâhu `alayhi wa
sallam). »

Plus loin dans le même ouvrage :

« Au sujet de la Preuve, c’est comme si Allâh disait aux Prophètes (sur eux la paix) : ‘Ô
vous les Prophètes, celui-ci est Muhammad, il est venu à la fin des temps faible de corps,
de peu de force, sans grande ressource et d’une vie courte, il est venu tel que vous le
voyez, d’une servitude authentique et abondant dans la connaissance et la science, alors
que vous malgré votre force, votre âge important et vos corps vous n’avez pas apporté ce
qu’il a apporté. », le Sceau sera alors dévoilé, les paroles n’auront plus cours et la Preuve
apparaîtra à l’ensemble de Ses créatures car ce qui est scellé est bien gardé.’ »

Ailleurs dans le livre il dit :

« De même que Muhammad (sallallâhu `alayhi wa sallam) est la preuve à l’égard des
Prophètes (sur eux la paix), ce Saint (ndT : al Khatm al Awliyâ, le Sceau des Saints) est la
preuve à l’égard des autres Saints, car Allâh (ta`ala) leur dira : ‘Ô vous le groupe des Saints,
je vous ai accordé Ma sainteté mais vous ne l’avez pas préservée de l’association de l’âme,
alors que celui-ci qui est plus faible et plus jeune que vous a manifesté l’ensemble des
attributs de la sainteté dans leur réalité en ne laissant aucune part à l’âme.’ Ceci est une
réalité du Non Manifesté découlant d’une pure grâce divine pour ce serviteur. Le Sceau lui
a été décerné afin que se réalise la réjouissance de l’essence de Muhammad (sallallâhu
`alayhi wa sallam) lors du rassemblement ; shaytan lui-même n’y a pas accès et l’âme n’y a
pas prise, elle est voilée à son égard. Les autres Saints s’en réjouissent le Jour Dernier et
reconnaissent ses privilèges. Lorsque les malheurs surgiront il ne sera pas impuissant,
Muhammad (sallallâhu `alayhi wa sallam) se présentera avec son Sceau, il sera le refuge
contre le malheur et ce Saint se présentera à son tour, il sera lui aussi de par son Sceau un
refuge pour eux, car il manifeste la sainteté authentique, les Saints auront recours à lui. »

Fin de citation.

54
Ces propos clarifient donc le contexte de la parole. Elle concerne l’intercession particulière
pour les saints et non pour toute l’humanité (contrairement au Prophète sallallâhu `alayhi
wa salâm).

La supériorité et les particularités :

Les particularités qu’Allâh ta`ala accorde à certains de ses serviteurs n’impliquent pas
forcément une supériorité sur ceux qui en sont dépourvus.

Le premier exemple concerne le récit dans la sourate la Caverne ( al Kahf) mettant en


scène Sayyidunâ Mûsa et Sayyidunâ al-Khidr (`alayhimu salâm). Ce dernier maîtrisait une
science que Sayyidunâ Mûsa (`alayhi salâm) ne connaissait pas. Pourtant notre maître
Mûsâ (`alayhi salâm) était Messager tandis qu’Al-Khidr (`alayhi salâm) était un prophète
pour certains savants et un saint pour d’autres.

Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) a dit :

« Le premier qui sera vêtu le Jour Dernier ce sera Ibrâhîm. » (Rapporté par al-Bukhârî)

Al Hafîdh Ibn Hajar al `Asqalanî (qu’Allâh lui fasse miséricorde) commente ainsi ce
Hadîth dans al Fath al Bari :

« Cette particularité qui lui est désignée n’implique point qu’il soit supérieur à notre
Prophète Muhammad (sallallâhu `alayhi wa sallam) car Le Bienfaiteur a voulu le
particulariser par quelque chose pour lui mais n’impliquant point sa supériorité absolue. »

Fin de citation.

Et les musulmans sont unanimes à dire que le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) est
la meilleure des créatures.

Citons aussi comme exemple la naissance miraculeuse de notre maître `Isâ ibn Maryâm
(que la paix soit sur eux) mentionnée dans la Sourate Maryam (verset 16-22) :

« Mentionne, dans le Livre (le Coran), Marie, quand elle se retira de sa famille en
un lieu vers l'Orient.

Elle mit entre elle et eux un voile. Nous lui envoyâmes Notre Esprit (Gabriel), qui
se présenta à elle sous la forme d'un homme parfait.

Elle dit : "Je me réfugie contre toi auprès du Tout Miséricordieux. Si tu es pieux,
[ne m'approche point].

Il dit : "Je suis en fait un Messager de ton Seigneur pour te faire don d'un fils pur".

55
Elle dit : "Comment aurais-je un fils, quand aucun homme ne m'a touchée, et je ne
suis pas prostituée? "

Il dit : "Ainsi sera-t-il! Cela M'est facile, a dit ton Seigneur! Et Nous ferons de lui
un signe pour les gens, et une miséricorde de Notre part. C'est une affaire déjà
décidée".

Elle devient donc enceinte [de l'enfant], et elle se retira avec lui en un lieu
éloigné. »

Sadaqa-l-lâhu-l-`Adhîm.

Pourtant il n’est pas supérieur à notre Maître Muhammad (sallallâhu `alayhi wa sallam)
qui est né d’un père et d’une mère.

De même parmi les Compagnons, certains ont reçu des privilèges que d’autres n’avaient
pas sans pour autant être supérieurs à eux.

Selon Abû Ad-Dardâ (qu’Allâh l’agrée), le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) vit un
homme marcher devant Abû Bakr, alors il lui dit : " Marches-tu devant une personne
meilleure que toi ? Abû Bakr est le meilleur homme sur lequel le soleil s’est levé et couché
", Abû Nu`aym a rapporté ce Hadîth dans Fadâ-il As-Sahâba (Les Mérites des
Compagnons) en ces termes : " Marches-tu devant quelqu’un de meilleur que toi, ne sais-
tu pas que le soleil ne s’est levé ni couché sur une personne meilleure que Abû Bakr ? Le
soleil ne s’est levé ni couché, après les Messagers et les Prophètes, sur une personne
meilleure que Abû Bakr ".

A propos de Sayyidunâ `Umar le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) a dit :

« S’il devait y avoir un Prophète après moi ce serait `Umar. » (Rapporté par Ahmad et at-
Tirmidhî)

« Il y avait certainement dans les communautés précédentes des « transmetteurs »


(muhaddithûn) si il y en a parmi ma communauté c’est `Umar ibn al-Khattab qui est
parmi eux. » (Rapporté par Muslim)

Pourtant notre maître `Umar n’est pas supérieur à notre maître Abû Bakr (qu’Allâh les
agrée).

Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) a dit à propos de Sayyidunâ `Alî (karram


Allâhu wajhahu) :

« Celui qui m’a pour maître (mawlâ), il a `Alî pour maître (mawlâ) » (Rapporté par al-
Hakîm, at-Tabaranî et beaucoup d’autres)

56
« Que voulez-vous à propos de `Alî ? Que voulez-vous à propos de `Alî ? Que voulez-vous
à propos de `Alî ? Il ajouta : Certes `Alî est de moi et je suis de lui et il est le protecteur
(walî) de tous le croyants après moi. » (Rapporté par al Tirmidhî)

« Tu es pour moi ce que Harûn était pour Mûsâ mais il n’y a pas de prophète après moi. »
(Rapporté par Ibn Majâh)

Et pourtant notre maître `Alî (karram Allâhu wajhahu) n’est pas considéré comme
supérieur à nos maîtres Abû Bakr et `Umar (qu’Allâh les agrée).

Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) a dit :

« Ô Bilâl parle moi de l’œuvre que tu as accomplie depuis que tu es musulman et grâce à
laquelle tu espères le plus de récompenses car j’ai entendu le bruit de tes pas me précédant
au Paradis… » (Rapporté par al Bukhârî et Muslim)

Pourtant notre maître Bilâl n’est supérieur ni à notre maître Abû Bakr as-Siddîq, ni à notre
Maître `Umar al-Farûq, ni à notre maître `Alî (qu’Allâh les agrée tous).

Nous pouvons citer aussi des particularités données par Allâh ta`ala à des Suivants
(Tabi`în) et des gens des générations postérieurs sur les Compagnons (qu’Allâh les agrée)
et ce dans cette vie et dans l’autre.

Notre maître, le traditionniste et juriste, l’Imâm an-Nawawî qu’Allâh l’agrée, dans son
Bustân al `ârifîn ainsi que l’érudit Ibn Qudâma al-Maqdisî dans son Kitâb ar-Riqqa wa-l
Bukâ rapportent l’anecdote suivante à propos du Tabi`î Abû Muslim al Khawlânî :

« De même qu’al-Hafîdh rapporte d’après Sharhabil Ibn Muslim que lorsque al-Aswad Ibn
Qays al-`Anassî l’imposteur, prétendit au Yémen qu’il était prophète, il envoya chercher
Abû Muslim al Khawlânî. Lorsque ce dernier arriva auprès de lui il lui dit : ‘Témoigne que
je suis l’envoyé d’Allâh’. Abû Muslim répondit : ‘je n’ai pas entendu’. Il lui dit encore :
‘Témoigne que Muhammad (sallallâhu `alayhi wa sallam) est l’Envoyé d’Allâh’. A ces
mots Abû Muslim dit : ‘oui’. Al Aswad lui répéta la même question mais la réponse d’Abû
Muslim fut toujours la même.

Alors al-Aswad al `Anassî ordonna qu’on allume un grand feu dans lequel on jeta Abû
Muslim mais ce feu ne lui fit rien. Les gens de son entourage ont dit à al-Aswad al`Anassî :
‘Bannis-le sinon il risque de corrompre ceux qui sont autour de toi !’ Al-Aswad al `Anassî
lui ordonna alors de partir.

Abû Muslim arriva à Médine au moment de la mort de l’Envoyé d’Allâh (sallallâhu


`alayhi wa sallam) et au début du Califat d’Abû Bakr (qu’Allâh l’agrée), Abû Muslim fit
baraquer sa monture devant la porte de la grande Mosquée où il entra prier près de l’une

57
de ses colonnes. En le voyant, `Umar ibn al Khattab (qu’Allâh l’agrée) alla vers lui et
demanda ‘qui es tu ?’ Abû Muslim répondit : ‘Je suis originaire du Yémen.’ `Umar
(qu’Allâh l’agrée) lui demanda : ‘Serais-tu l’homme que l’imposteur avait fait brûler dans le
feu ?’ Abû Muslim répondit ‘Cet homme s’appelle `Abdullâh ibn Thawb ». `Umar
(qu’Allâh l’agrée) lui dit : ‘Je t’implore au Nom d’Allâh, es-tu cet homme ?’ Abû Muslim
répondit : ‘oui’. `Umar (qu’Allâh l’agrée) l’embrassa et pleura longuement puis il le reprit
par la main et l’installa entre lui et Abû Bakr (qu’Allâh les agrée). Ensuite `Umar (qu’Allâh
l’agrée) dit : ‘Louange à Allâh, qui ne m’a pas fait mourir avant de m’avoir fait voir parmi
la communauté de Muhammad (sallallâhu `alayhi wa sallam) un homme qu’on a traité
comme on a traité l’Ami du Miséricordieux (al Khalîl ar-Rahmân), Ibrâhîm (sur lui la
Paix.)’

Je dis pour ma part que ceci constitue l’un des prodiges les plus extraordinaires et l’un des
états spirituels les plus éclatants. Quant à la réponse d’Abû Muslim disant : ‘je n’ai pas
entendu’, elle peut avoir deux significations. Selon la premièr, cela veut dire ceci : ‘je
refuse de l’entendre’ selon la deuxième, il s’agit du sens littéral du terme en ce sens
qu’Allâh a bouché son ouïe pour ne pas entendre ces propos terriblement pervers et
obscènes. Certains savants ont retenu la première signification mais à mon sens la
deuxième est plus évidente. »

Fin de citation du Bustân al `ârifîn.

Malgré cette grâce d’Allâh, Abû Muslim n’était supérieur à aucun Compagnon (qu’Allâh
les agrée) car il fait partie de la génération suivante.

Mentionnons aussi les grâces Divines accordées à notre maître `Uways al-Qarnî (qu’Allâh
l’agrée). Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) a dit dans un Hadîth rapporté par Al
Tirmidhî (qui le juge hasan sahîh) ainsi qu’Ibn Majâh et al-Hakîm :

« Plus de personnes entreront au Paradis par l’intercession d’un certain homme qu’il n’y a
de gens dans la Tribu de Rabi` et Mudar »

Dans Kitâb ar-Riqqa wa-l Bukâ de l’érudit Ibn Qudâma al Maqdisî (qu’Allâh lui fasse
miséricorde), se trouve l’anecdote suivante qui précise l’identité de l’homme mentionné
dans ce Hadîth :

« Lorsque `Umar ibn al Khattâb (qu’Allâh l’agrée) devint Calife, il dit :


- Ô gens ! Levez-vous.
Ils firent ce qu’il demanda. Puis, il dit :
- Asseyez-vous sauf ceux qui habitent Kûfa.
Tous s’assirent, à l’exception d’un seul qui était l’oncle paternel de `Uways ibn Anîs (ndT :
al Qarnî). `Umar dit :
- Renseigne-moi.
- Au sujet de quoi ?

58
- Connais-tu `Uways ?
- Pourquoi demandes-tu après lui, ô Emir des croyants ? Par Allâh ! Il n’y a pas parmi nous
un homme aussi idiot que lui et aussi tordu que lui.
- J’ai entendu l’Envoyé d’Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam), dit `Umar en pleurant, dire
qu’il entrera au Paradis avec son intercession, comme Rabi`et Mudirra. »

Fin de citation.

Notre maître `Uways al-Qarnî n’était pourtant supérieur à aucun Compagnons (qu’Allâh
les agrée tous). Malgré cela le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) a dit dans un Hadîth
authentique rapporté par Muslim en s’adressant à notre maître `Umar ibn al Khattâb :

« II vous viendra avec les renforts du Yémen `Uways Ibn 'Amer, de la tribu de Murâd et
du clan de Qaran. Il était lépreux puis guérit n'en gardant qu'une marque de la grosseur du
dirham. Il a une mère qu'il traite avec piété filiale, s'il faisait à Allâh un serment pour
qu’Allâh lui fasse quelque chose, Allâh ne démentirait pas son serment. Si tu peux lui
demander de prier pour ton absolution, fais-le… »

Pourtant notre maître `Uways n’est pas supérieur à notre maître `Umar (qu’Allâh les
agrée).

Le maître Ibn `Atâ Allâh al Iskandarî (qu’Allâh l’agrée) rapporte dans son Latâ-if al Minan
les propos suivants de son maître Sîdî Abû-l-`Abbâs al Mursî (qu’Allâh sancrifie son âme) :

« Le Chaykh rapporta [le fait bien connu] qu’al-Hârith ibn Asad al Muhâsibî avait un doigt
qui s’agitait dès qu’il s’approchait d’une nourriture douteuse. Quelqu’un dit alors au
Chaykh que le Siddîq [le Calife Abû Bakr] (qu’Allâh l’agrée) but un jour du lait qu’on lui
avait présenté, puis en éprouva un grand trouble dans son cœur, il s’enquit alors de sa
provenance : un jeune homme avoua qu’il prédisait l’avenir à une tribu avant l’avènement
de l’Islâm, et que ses membres venaient de lui donner ce lait en rétribution de son exercice
de divination. Abû Bakr s’efforça immédiatement de recracher, et s’exclama :

‘Par Allâh, je l’aurais de toute façon rejeté, fût-ce par mes entrailles !’

La main du Siddîq, poursuivit l’interlocuteur du Chaykh, n’avait pas de veine qui trésaille
lorsqu’elle approchait d’une nourriture douteuse, et pourtant Abû Bakr avait plus de
vertus spirituelles que tous les autres musulmans ; sa valeur a en effet été comparée à celle
de toute la Communauté, et il l’a emporté. Le Siddîq (qu’Allâh l’agrée), répondit le
Chaykh, était en quelque sorte mandaté par Allâh [pour montrer aux musulmans
comment il faut se comporter en pareil cas] ; étant délivré des traces résiduelles de son égo
(al-baqâyâ), il n’avait pas besoin de signe extérieur lui indiquant ce qui est pur ou impur.
Al-Hârith, par contre, portait encore en lui ces traces ; une indication [telle que son doigt
qui tressautait] lui était donc nécessaire pour l’empêcher d’entreprendre une chose à partir
de son égo passionnel.

59
Considère par ailleurs la sagesse d’Allâh dans son élection d’Abû Bakr, car celui-ci a bu du
lait et a pris sur lui de le recracher. Allâh a voulu en faire un exemple pour les autres
musulmans : quiconque consomme de la nourriture douteuse sait ainsi qu’il vaut mieux
pour lui s’efforcer de la vomir. On ne saurait objecter qu’Allâh a assuré à Abû Bakr
l’impunité pour avoir absorbé quelque chose d’illicite alors qu’il ne s’en doutait pas, car il
ne s’enquit de l’origine du lait que lorsqu’il en éprouva un grand trouble dans le cœur.
Cela prouve d’ailleurs que l’absorption de tout aliment illicite ou douteux peut troubler le
cœur ou le rendre dur, même si celui qui l’ingère n’en est pas conscient. On constate ici
quel degré atteint le scrupule des élus en pareille situation ; en mettant en évidence leur
exemple, Allâh ouvre le chemin aux autres hommes. »

Fin de citation.

Il convient donc de ne pas s’étonner et encore moi de jalouser et critiquer les serviteurs à
qui Allâh ta`ala a donné par pure Générosité et Miséricorde à leur égard, juste parce que
l’on en est dépourvu.

La Générosité d’Allâh et Sa Richesse sont trop immenses pour que l’on puisse les attribuer
à une seule personne ou se les réserver. Aussi ne rendons pas étroit ce qu’Allâh ta`ala,
dans Son infinie Miséricorde, a élargi.

Telle est la grâce d'Allah qu'Il donne à qui Il veut. Et Allah est le Détenteur de
l'énorme grâce. (57 : 21)

Qu’Allâh nous fasse profiter de Sa Grâce et nous donne abondamment par Sa Générosité.
Allâhumma âmîn.

Sources, biographies et textes complémentaires :

Latâ-if al Minan d’Ibn `Atâ Allâh al Iskandarî, qu’Allâh l’agrée (traduit en français sous le
titre « La sagesse des maîtres soufis ») :
http://www.iqrashop.com/La_sagesse_des_maitre_soufis-
Ibn_Ata_Allah_Traduit_par_Geoffroy_Eric-Livre_livres-Mystique_Soufisme-1079-.html

Al `Aqidatu-t-Tahawiyya de l’Imâm at-Tahawî (qu’Allâh l’agrée) :


http://aslama.com/forums/showthread.php?t=7228

Al Jawharâ at-Tawhîd de l’Imâm al Laqqanî, qu’Allâh l’agrée (en anglais) :


http://marifah.net/articles/JawharatalTawhid.pdf

Bustân al `Arifîn d’al Nawawî, qu’Allâh l’agrée (traduit en français sous le titre « le Jardin
des connaissants) :
http://www.iqrashop.com/Le_jardin_des_connaissants-An_Nawawi-Livre_livres-Hadiths-

60
3448-.html

Kitâb ar-Riqqa wa-l Bukâ d’Ibn Qudâma, qu’Allâh l’agrée (traduit en français sous le titre
« l’Adoucisseur des cœurs ») :

http://www.iqrashop.com/L_adoucisseur_des_coeurs-Ibn_Qudama_al_Maqdissi-
Livre_livres-Spiritualite-2939-.html

Khatm al Awliyâ d’al-Hakîm at-Tirmidhî, qu’Allâh l’agrée (traduit en français sous le titre
« le Sceau des Saints ») :
http://www.iqrashop.com/Le_sceau_des_saints_Khatm_al_awliya-
At_Tirmidhi_traducteur_Slimane_Rezki-Livre_livres-Mystique_Soufisme-4964-.html

40 Hadîths sur les Mérites de Sayydunâ Abû Bakr (qu’Allâh l’agrée) :


http://www.islamophile.org/spip/article140.html

Sayyidunâ Abû Bakr (qu’Allâh l’agrée) :


http://www.islamophile.org/spip/article1432.html

Du respect particulier dû à Sayyidunâ `Alî (karram Allâh wajhahu) :


http://aslama.com/forums/showthread.php?t=13776

Hadîths sur la particularité de Sayyidunâ `Alî, qu’Allâh l’agrée (en anglais) :


http://www.research.com.pk/home/fmri/books/eng/ghadir/index.minhaj?id=1

Sayydunâ Bilâl (qu’Allâh l’agrée) :


http://www.islamophile.org/spip/article259.html

Imâm Ibn Hajar al `Asqalanî (qu’Allâh l’agrée) :


http://www.islamophile.org/spip/article346.html

Sur la garantie concernant les craintes de l’au-delà :


http://www.tidjaniya.com/faq-crainte.php

Sur la supériorité et les particularités :


http://www.tidjaniya.com/faq-particularites.php

61
Celui qui voit le Chaykh lundi ou vendredi entre-t-il
au paradis ?

L’auteur dit :

Tijani dit encore :

« Celui qui me regarde le vendredi ou lundi entrera au Jannah sans jugement ou punition; même si il était un
infidèle, il mourrait alors dans l'état d’Iman. »( at-Tijani, « Jawahir al-Ma'ani ». p.129)

(…)

Tijani s'élève au dessus de tous les Prophètes en se réclamant un tel privilège. Ash-Shaikh al-Ifriqi a écrit:

« Le Prophète (saw) a vécu avec son oncle Abu Talib pendant des années, pourtant ce dernier est mort
mécréant. De même que Abu Jahl et Abu Lahab, qui ont regardé le Prophète (s.a.w). Le fils du Prophète
Nouh (as) et le père du Prophète Ibrahim sont tous deux mort mécréants. Aucun de ces mécréants n'a profité
de l'avantage de la compagnie des Prophètes. »

Tout d’abord il ne convient pas à un musulman de mentionner négativement un homme


comme Abû Tâlib, l’oncle du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) et le père de
Sayydunâ `Alî (karram Allâhu wajhahu) par respect pour notre maître Muhammad
(sallallâhu `alayhi wa sallam) qui lui vouait un grand amour et a souffert de sa disparation.

Quant au père de notre maître Ibrâhîm, certains exégètes (mufassirîn) affirment que
l’homme désigné dans le Qur-ân était son oncle. En Arabe, on peut utiliser le terme
« père » pour désigner l’oncle. Voir à ce sujet le livre consacré aux Parents du Prophète
(sallallâhu `alayhi wa sallam) par l’Imâm As-Suyutî (qu’Allâh l’agrée.)

(http://www.iqrashop.com/Les_parents_du_Prophete-As_Suyuti-Livre_livres-
Vie_du_Prophete-2076-.html)

Qu’Allâh nous préserve de mentionner ainsi les proches des Prophètes et qu’il mette en
nos cœurs la révérence qui leur est due. Âmîn.

Nous avons déjà vu que les particuliarités n’entrainent en rien la supériorité. Voici la
réponse fournie par les frères du site www.tidjaniya.com à un internaute qui les avait
interrogé sur le sujet il y a quelques années à propos de cette parole de notre noble maître
Ahmad at-Tijânî qu’Allâh l’agrée. La réponse est reproduite avec quelques modifications :

Sayyidinâ Ahmad al Tijânî (qu'Allah sanctifie son précieux secret) reçut ce prodige
(karamât) et cette grâce immense qu’entreront au paradis ceux qui le verront ces jour-là,
directement du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) en ces nobles termes :

62
« Par la Puissance de mon Seigneur ! Le lundi et le vendredi je ne te quitte pas un instant
du Fajr au Maghrîb et avec moi il y a sept anges et tous ceux qui te verront durant ces
deux jours, les sept anges inscriront leurs noms sur un panneau en or et ils seront
considérés alors comme des gens du Paradis et j’en serai témoin. Excède dans la prière sur
moi pendant ces deux jours, chaque prière que tu prieras sur moi je l’entendrai et je te
répondrai et il en ainsi pour chacune de tes œuvres qui me sont alors exposées, et que la
Paix soit sur toi. »

Il est rapporté par ses compagnons ayant atteint l’ouverture que la particularité de ces
deux jours, pour celui qui l’a vue, ne concerne que ceux qui ont été devancé dans la
Science d’Allah comme étant parmi les gens de la félicité, ce seront ceux-ci qui pourront le
voir et le mécréant entre dans ceci. Ainsi il n’y a que celui qui doit finir dans le bonheur
qui pourra le voir et si un mécréant le voit au cours d’un de ces deux jours il clôturra sa vie
dans la foi.

Parmi ce qui illustre ce fait il a été rapporté de l’élite des compagnons de Sayyidinâ Ahmad
al Tijânî (qu'Allah sanctifie son précieux secret) qu’un juif cousait un habit pour Sayyidinâ
(qu'Allah sanctifie son précieux secret), quelques compagnons se sont alors assis en sa
présence et ils ont discuté entre eux au sujet de ce prodige. Le juif a entendu toute leur
discussion sans qu’ils ne s’en rendent compte et il fit en sorte de terminer sa couture
durant l’un des deux jours en question le lundi ou le vendredi. Ensuite il demanda au
responsable de pouvoir montrer lui-même a Sayydinâ (qu'Allah sanctifie son précieux
secret) son travail, lui évoquant qu’il désirait lui demander du`a. Le responsable se
concerta avec Sayydinâ (qu'Allah sanctifie son précieux secret) et lui exposa le désir du
couturier et il l’autorisa, l’homme entra donc et s’assit près de lui en posant longuement
son regard sur son visage ensuite il lui dit :
« Ô Sîdî ! Voilà que j’ai regardé ton visage alors que nous sommes tel jour ! »
Sayyidinâ Ahmad al Tijânî (qu’Allâh l’agrée) invoqua pour lui et ils se séparèrent, le
couturier retourna à sa vie ensuite après la mort de Sayyidinâ (qu’Allâh l’agrée) il s’avéra
qu’il s’est converti et mourut certes musulman.
Ainsi donc il ne faut point se méprendre en pensant que cela veut dire que le mécréant qui
le verra ira obligatoirement au Paradis même en mourrant mécréant.

Parmi ce qui appuie la nécessité d’y croire et de ne point s’opposer pour pouvoir profiter
de ce prodige, il y a le récit rapporté par notre maître, le Mujâhîd (Combattant) et érudit,
l’auteur de Kitâb ar-Rimah (un livre de référence de la Tarîqa) al Hâjj `Umar al Futî Tall
(qu’Allâh l’agrée) :

« Un sultan visita la tombe d’Abû Yazîd al Bistâmî (qu'Allah l'agrée) et demanda :


« Y a t’il quelqu’un qui a connu et rencontré Abû Yazîd ? »
On lui désigna alors un homme âgé qui était présent non loin de là, le sultan lui demanda :

« As-tu entendu quelques-uns de ses propos ? »

63
Il répondit :
« Oui en effet il a dit : ‘Celui qui m’a vu, le feu ne le touchera pas.’ »
Le Sultan fut étonné et lui dit : « Comment Abû Yazîd a pu dire cela alors qu’Abû Jahal a
vu le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) et pourtant le feu le brûlera ? »
Ce Chaykh expliqua au sultan :
« Abû Jahal n’a pas vu le Messager d’Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam), il a vu l’orphelin
d’Abû Tâlib s’il avait vu le Messager d’Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam) le feu ne
l’aurait pas brûlé. »
Le sultan fut étonné par sa réponse, c’est à dire qu’en fait il ne l’a pas vu avec respect,
honneur et croyance qu’il est le Messager d’Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam), car s’il
l’avait vu avec ce regard, le feu ne l’aurait pas brûlé mais il l’a regardé avec mépris et la
croyance qu’il n’est que l’orphelin d’Abû Tâlib ainsi cette vision ne lui a été d’aucun profit.

Cette vision a donc deux conditions :


- La première est d’avoir la foi.
- La seconde est l’amour sincère.

Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) a dit :

« Tu seras avec celui que tu as aimé » et certes l’amour sincère procure à celui qui aime
l’envie de suivre. Celui qui n’a pas ces deux conditions il ne pourra tirer profit de cette
vision, tout comme le mécréant ou l’hypocrite n’a pas tiré profit de voir le Prophète
(sallallâhu `alayhi wa sallam).

Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) a dit:


« Bienheureux ceux qui m'ont vu et ont cru en moi et bienheureux ceux qui ont vu ceux
qui m'ont vu. » (Rapporté par Ahmad et d’autres.)

Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) a dit :


« Les Awliyâ sont ceux qui lorsqu’ils sont vus, Allâh est évoqué. » (Rapporté par Al Hakîm
Al Tirmîdhî selon Ibn Abbâs, qu'Allah l'agrée)

Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) a été interrogé :


« Qui sont les Awliyâ ? Il répondit : ‘Les Awliyâ sont ceux qui lorsqu’ils sont vus, Allâh est
évoqué.’ » (Rapporté par Al Bazzâr et les rapporteurs sont de confiance, de même par Abû
Nu’aym selon Sa`d ibn Abî Waqqas (qu'Allah l'agrée), rapporté aussi par Ibn al Jawzî
selon Sa`îd en mursal)

Ainsi leur vue fait partie des bienfaits divins et certes Allâh a dit :
« Evoquez-moi Je vous évoquerai. »

Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) a dit :


« Le feu ne touchera pas un musulman qui m’a vu ou qui a vu celui qui m’a vu »

64
(Rapporté par Al-Tirmidhî dans ses Sunân et Dhiya Al Maqdisî avec une chaîne
authentique)

Et les pieux ancêtres l’interprétaient dans son sens premier et ils en espéraient certes une
grâce, en effet Talha (qu'Allah l'agrée) a dit : « J’ai vu Jabîr » et Moussa a dit : « J’ai vu
Talha » et Yahyâ a dit : « Mûsâ m’a dit : ‘Tu m’as vu et nous espérons d’Allâh.’ »

Fin de citation de la réponse.

Qu’Allâh nous fasse rencontrer et aimer ceux dont la vue est Son évocation. Âmîn.

65
La demande de secours par les Prophètes et les Saints.

L’auteur dit :

Extraits du livre de Dr Saleh as-Saleh dans son commentaire de « Fassl fi Zamm al-Hawa »

Umar al-Futi ( m 1864) fut un grand Tijani en Afrique de l’ouest. il étudia à Al-Azhar et partit au Hijaz ou il
resta 10 ans. Il prêta serment d’allégeance à Muhammad Al-Ghali at-Tijani et promit de répandre cet ordre
en Afrique de l’ouest. Il affirme que la Khatam Al-Wilayah ( dernier des saints) n’est pas ibn ‘Arabi, mais
Ahmad At-Tijani. ( « Taqdis Al-Ashkhas » p 85-86 ]

Umar Al-Futi raconte l’histoire d’une femme, appartenant à la Tariqah Qadiriyah, qu’il réussit à convertir au
Tijanisme. Mais lorsqu’elle tombait malade, elle continuait à invoquer Gilani. En dormant, elle entendit en
rêve « Délaisse Abdel Qadir et dit : « O Ahmad [b] » et Allah te restaurera la santé. », et en faisant cela, elle
fut guérit immédiatement « Taqdis al-Ashkas » « p 146 citant « Rimah Hizb ar-Rahim ‘ala Nuhur Hizb Ar-
Rajim » (1/191) de Al-Futi

Chez les Soufis, la notion de Khatm al Awliyâ ne désigne pas le dernier des saints dans la
chronologie mais le plus élevé d’entre eux en degré. Certains attribuent cette position à
notre maître, al Chaykh al Akbâr Muhyî-d-dîn Ibn `Arabî al Hatimî (qu’Allâh l’agrée).
Les Tijânis affirment que le Khatm al Awliyâ al Muhammadiyya (le Sceau de la sainteté
Muhammadienne) n’est autre que le Chaykh Ahmad al Tijânî qu’Allâh l’agrée qui le
tiendrait du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) à l’état de veille et non en rêve.
Concernant ce sujet chacun est libre de croire ce qu’il veut, personne n’étant obligé de
croire en l’existence même du Sceau des Saints.

Le Chaykh, l’érudit à la science encyclopédique, le Soufre Rouge (Kibrit-l-Ahmar) notre


maître al Qadî Ahmad ibn `Ayyashî al Sukayrij (qu’Allâh l’agrée) clarifie cette question
dans son ouvrage Jawharul Manzûm. Il y définit la notion de Sceau (Khatm) : il s’agit du
degré de sainteté au-delà duquel il n’y a que le Prophétie et le Compagnonnage
Muhammadien. Mais ce n’est pas le sujet du texte aussi les lecteurs pourront s’y référer.

Concernant le fait d’appeler à l’aide les Prophètes et les Saints, il s’agit d’une forme de
tawassul que les Gens de la Sunna sont unanimes à recommander comme le prouvent les
paroles du noble maître, al Chaykh al Islâm Taqiyyu-d-dîn al Subkî, dans son Shifâ al
Siqâm fi Ziyâra Khayr al Anam, cité par Chaykh Yusûf Al Nabahânî dans Shawâhid al
Haqq fil Istighâtha bi Sayyîd al Khalq (Les Preuves de la Vérité concernant la recherche
d’assistance par le maître des créatures)

« Sache qu’il est permis et appréciable d’accomplir al tawassul (la demande par entremise),
al istighâtha (le demande de secours) et la recherche d’intercession par le Prophète
(sallallâhu `alayhi wa sallam) envers son Seigneur. La permission et la recommandation de
tels actes comptent parmi les choses bien connues des gens de religion (dîn), et connues de
la part des Prophètes et Messagers, ainsi que des pieux Prédécesseurs, des savants et des

66
hommes du commun parmi les Musulmans. Le tawassul par le Prophète (sallallâhu
`alayhi wa sallam) est permis dans tous les cas, à la fois avant sa création et après, durant
sa vie et après sa mort dans sa vie entre les deux mondes, et après sa Résurrection au Jour
Dernier et au Paradis. »

Fin de citation.

Toujours dans le même ouvrage, le Chaykh al Nabahânî (qu’Allâh lui fasse miséricorde)
cite une fatwâ de notre maître, le Muftî, Ibn Hajar al Haytamî tirée de son Jawhar al
Munazzam :

« Il n’y a aucune difference entre la demande par intermédiaire (tawassul), l’appel au


secours (istighâtha), le recherche d’intercession (tashaffu`), ou l’orientation (tawajjûh)
vers lui (sallallâhu `alayhi wa sallam) ainsi que vers les Awliya. Ceci parce que le tawassul
par les actions, comme mentionné dans le hadith authentique de la caverne, a été évoqué
bien que les actions furent périssables ; ainsi les âmes pieuses sont préférables, et parce que
`Umar ibn al Khattâb (qu’Allâh l’agrée) a demandé la pluie par l’intermédiaire d’al `Abbas
(qu’Allâh l’agrée) et celui-ci ne l’a pas refusé. »

Fin de citation.

Cette question de recherche d’aide auprès des âmes pieuses des Awliyâ, morts ou vivants,
est expliqué par le maître al Hâjj Mâlik Sy qu’Allâh l’agrée dans son Ifhâm al Munkîr al
Jânî. Citant le noble Sharîf, le pieux Chaykh, notre maître l’Imâm al Haddâd du Yémen
(qu’Allâh l’agrée) il écrit :

« Toujours dans Taqrîb al Wusûl, le maître al Haddâd dit : ‘Le souci que le maître spirituel
se fait après sa mort, pour ses disciples, pour ses proches et pour ceux qui sont attachés à
lui, est beaucoup plus accentué que pendant sa vie où il reste tout occupé par des
obligations individuelles. Tandis qu’une fois mort, il en est déchargé. L’être vivant peut
avoir des particularités (ndT : khusûsiyyat), mais il est également soumis à la condition
humaine. Souvent, l’une peut l’emporter sur les autres. Surtout de nos jours où la
condition humaine l’emporte sur les particularités. Le mort n’a que des particularités.’

Il a dit aussi : ‘Avec la mort des hommes de mérite, on ne perd en eux que l’être physique
et les traits. Mais leurs réalités essentielles continuent d’exister. Ils vivent dans leur tombe.
Si les Awliyâ vivent dans la tombe, ils ne perdent rien de leurs connaissances, de leur
intelligence, de leur force spirituelle. Une fois morts, leurs âmes gagnent en pénétration,
en connaissance, en vie spirituelle et s’orientent davantage vers Allâh (qu’Il soit exalté).
Aussi si leurs âmes sont sollicitées pour quelque dessein que ce soit, Allâh réalise ce
dessein pour leur faire honneur. C’est le sens qu’il faut donner aux propos de certains
d’entre eux : « Ils ont le pouvoir d’agir sur les choses ». Et le véritable pouvoir d’agir
consiste à influer sur les choses.

67
Mais la création ex nihilo (ndT : à partir de rien) n’appartient qu’à Allâh, à Lui Seul. Il n’a
pas d’associé. Ainsi le Walî mort ou vivant, n’a, à proprement parler, aucune influence sur
quoi que ce soit. Quiconque à donc la conviction que le Walî a une quelconque influence
sur quoi que ce soit, est un mécréant. Il y a ainsi parmi les habitants de l’Intermonde
(barzâkh) des Awliyâ qui sont dans la Hadra (Présence) d’Allâh (qu’Il soit exalté !) Si
quelqu’un s’adresse à eux pour l’intercession, à leur tour ils s’adressent à Allâh pour la
réalisation de ce dessein. Le pouvoir d’agir qui émane d’eux est favorisé par leur entière
confiance placée en Allâh et exprimée par le biais de leurs âmes. Aussi, le véritable
pouvoir d’agir est détenu par Allâh, Lui Seul. Le pouvoir d’agir qui émane d’eux, fait partie
des faits ordinaires qui ne requièrent aucun pouvoir. Seulement ce dessein peut se réaliser
au moment même où ils (les Awliyâ) agissent selon les lois universelles établies par Allâh
et non grâce à leur action elle-même. C’est dans ce sens qu’on explique la déchéance que
l’on attribue aux Awliyâ lorsqu’on dit : ‘un tel a déchu un tel’. S’adressant à Allâh pour que
la déchéance ait lieu, elle s’accomplit si telle est la volonté d’Allâh, mais non par l’action
du Walî.

Soit donc prudent pour ne pas confondre les deux notions. Sinon tu ferais un faux pas.
Puisse Allâh nous diriger dans le droit chemin ! »

Fin de citation.

Concluons cette partie par un extrait d’al Qasidat al Burdâ, le chef d’œuvre de notre
maître, l’Imâm al Busayrî (qu’Allâh l’agrée et le récompense abondamment) :

Yâ Akrâma al-khalqi mâ li man aludhu bihi siwaka `inda hulûli al-hadithi al-`amami
wa lan yadiqa rasulallahi jahuka bi idha al-karimu tajalla bi ismi muntaqimi

Ô le Plus noble de la création, je n’ai nul refuge en dehors de toi lors de l’arrivée de la
calamité universelle.

Ta haute position, ô Messager d’Allâh, ne diminuera pas en intervenant pour moi, si


jamais le Généreux Se manifeste par Son Nom le Vengeur.

Fin de citation.

Que les prières d’Allâh et Sa paix soient sur toi, ô Messager d’Allâh ainsi que sur ta Famille
et tes Compagnons.

Salawâtul-l-âh wa Salâmuhu `alayka yâ Rasûl Allâh wa `ala âlika wa ashabika ajma`in.

Sources, biographies et textes complémentaires :

Ifhâm al Munkîr al Janî traduit sous le titre « El Hadji Malick Sy : Pensées et Actions Vol.
III » :
http://www.albouraq.com/index.php?op=article&cat=01010114&articles=4908&count=0

68
Fatwâ du Chaykh al Islâm al Subkî, qu’Allâh l’agrée (en anglais) :
http://www.marifah.net/articles/tashaffu-subki.pdf

Fatwâ du Chaykh Ibn Hajar al Haytamî, qu’Allâh l’agrée (en anglais) :


http://www.marifah.net/articles/seekingaid-haytami.pdf

L’Imâm Taqiyuddîn al Subkî, qu’Allâh l’agrée :


http://www.islamophile.org/spip/article155.html

L’Imâm `Abdullâh ibn `Alawî al Haddâd (qu’Allâh l’agrée) :


http://www.islamophile.org/spip/article1417.html

Liens sur Aslama :

Fatwâ du Muftî `Alî Jum`a (qu’Allâh le préserve) :


http://aslama.com/forums/showthread.php?t=9474

http://aslama.com/forums/showthread.php?t=14238
http://aslama.com/forums/showthread.php?t=6814
http://aslama.com/forums/showthread.php?t=11605

69
Celui qui est hostile à l’un de mes awliyâ…

Notre maître le savant Azharî, al `ârif Ibn `Atâ Allâh al Iskandarî reproduit dans son
Latâ-if al Minan le Hadîth authentique bien connu concernant les Saints, après avoir cité
la chaîne de transmission jusqu’à Sayydunâ Abû Hurayra (qu’Allâh l’agrée) :

« Allâh (subhanâhu wa ta`ala) a dit : ‘Quiconque manifeste de l’hostilité envers l’un de


Mes saints (awliyâ) Je lui déclare la guerre. Mon serviteur ne se rapproche pas de Moi par
quelque chose qui Me soit plus agréable que l’accomplissement de ce que Je lui ai prescrit
et Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi par des œuvres surérogatoires jusqu’à ce
que Je l’aime. Et quand Je l’aime, Je suis son ouïe par laquelle il entend, sa vue par laquelle
il regarde, sa main par laquelle il saisit et son pied avec lequel il marche. S’il M’adresse une
demande, certes Je l’exauce ! S’il cherche refuge auprès de Moi, certes Je le lui accorde !
Rien ne me fait autant hésiter que de retirer l’âme du croyant qui abhorre la mort, à
laquelle il ne peut pourtant se soustraire ; il Me répugne de l’affliger.’

Ce Hadîth est recensé par al Bukhârî dans son Sahîh, et on en connaît une version qui
diffère légèrement : ‘… Et si Je l’aime, Je deviens son ouïe, sa vue, sa langue, son cœur, son
esprit, sa main et son soutien.’»

Fin de citation.

Dans le poême conclusion de son ouvrage Ifhâm al Munkîr al Jânî, Sayyidî al Hâjj Mâlik
Sy (qu’Allâh l’agrée) dit :

« Ô Dénégateurs des Amis d’Allâh !


Vos dénégations sont sources d’énormes séditions.

Notre Ordre (Târiqa) a toujours suscité attachement et critique


Depuis qu’il fût propagé par le Pôle, notre Chaykh.

Les dénigrements dont fût l’objet le Chaykh eurent pour effet


La diffusion de son Ordre (Tarîqa). Telle est l’œuvre d’Allâh. »

Fin de citation

Le pieux ascète, le savant, le serviteur du Prophète (al khadîmu-r-Rasûl sallallâhu `alayhi


wa sallam), Sayyidî Ahmad ibn Habîbullâh M’backé, dit Chaykh Ahmadu Bamba
(qu’Allâh l’agrée) a dit dans son œuvre Masâlik al Jinân (les Itinéraires du Paradis), en
prose :

70
« Certains d’entre eux vouent au Soufisme (Tasawwuf) une haine implacable parce
que leur cœur est spirituellement malade

Certains le taxent d’extrémisme, d’exagération dans les actes de dévotion

Certains le blâment à cause de leur paresse, de leur amour du plaisir et de leur


manque de courage ».

Fin de citation.

L’Imâm, Hujjâtu-l-Islâm Abû Hamîd al Ghazâlî dans son Munqidh min ad-Dalâl s’exprime
concernant les ennemis des Gens d’Allâh et de leur science (le Soufisme) :

« Hormis ceux-là (ndT : ceux qui croient aux expériences des soufis), il n’y qu’une foule
d’ignorants qui tiennent ces expériences pour dénuées de tout fondement ; ils
s’émerveillent des discours de ce genre, les écoutent en se moquant et s’exclament :
‘Quelle histoire ! Quel délire !’

Allâh (exalté soit-Il) a dit de ces personnes : « Il en est qui te prêtent une oreille
attentive puis, sortis de chez toi, ils demandent à ceux qui ont reçu la Science :
‘Que vient-il de dire ?’ Ceux-là sont ceux dont Allâh a scellé le cœur et qui ne
suivent que leurs passions. » (47 : 16)

Allâh les a rendus sourds et aveugles. »

Fin de citation.

Scellons ce rappel par les paroles du noble maître, al Hakîm al Tirmidhî dans Khatm al
Awliyâ (Le Sceau des Saints), au sujet de ceux qui nient les états des Saints :

« Il s’agit de celui qui renie cette possibilité dont il ne connaît que le nom, il ignore
l’influence d’Allâh sur les cœurs, il ne considère que les dénominations sans connaître la
réalité que le nom désigne, ni l’action qu’il exerce sur les cœurs, sinon il ne manifesterait
pas une telle opposition. »

Plus loin il dit :

« Ceci est une grande infâmie chez les gens intelligents, ceci démontre que leur sincérité
est teintée de basse jalousie et d’injustice, leur cœur est plein d’amour de ce bas-monde
leur poitrine pleine d’orgueil, ils ne supportent pas de se trouver sur l’autorité d’un autre,
ils recherchent les grâces d’Allâh mais, paradoxalement, les repoussent. »

Il ajoute :

71
« Au sujet de sa parole : ‘Cela mène à l’hérésie (ndT : bid`a)’, je ne sais pas s’ils saisissent ce
qu’est l’hérésie ? Peut-être ont-ils entendu ce terme odieux et le répètent-ils comme des
perroquets. Toute personne désirant en discréditer une autre la qualifie d’hérétique (ndT :
mubtadi`), mais si celui-ci lui répondait que c’est son comportement qui est hérétique, car
il pense adorer Allâh alors qu’en fait, il n’adore que son âme et sa passion, que son âme est
une idole placée devant dont il ne cesse de s’occuper, que pourrait-il répondre à cela ? »

Il conclut en disant :

« Que tu es donc mesquin pour circonvenir au respect dû aux Saints. Tu es un homme qui
adore son âme, qui ne peut se libérer des brumes de ses passions qui finissent par se
retourner contre lui. Tu es sous l’emprise de l’âme et de la suggestion satanique. Prends
garde, n’entre pas dans la demeure des Saints et ne te sers pas de leurs paroles car tu ne
possèdes rien de leur science. »

Fin de citation.

Par la grâce d’Allâh, Louange à Lui comme il sied à Sa Noblesse, d’une louange abondante
et bénie, les accusations portées à la noble Tarîqa Tijâniyya ont été réfutées. Nous invitons
les contradicteurs à lire le texte du Chaykh as-Sayyîd Muhammad ibn `Alawî al-Mâlikî
(qu’Allâh l’agrée) sur le takfir abusif (http://www.islamophile.org/spip/article1265.html).

Ô mon maître et appui Chaykh al Hajj Mâlik Sy,


Par toi ce texte a commencé, et par toi il finit.
Et à tes nobles propos je m’associe lorsque tu as dit
Pour conlcure ton noble livre Ifhâm al Munkîr al Jânî :

Le temps est un récipient, voyez ce que vous y mettez


Et le cœur une maison (d’Allâh) : rendez la propre avec soin

Celui qui n’a point une vision intérieure, croirait que j’ai
Des arrières pensées. Puisse mon Seigneur m’en préserver !

Seigneur, sois Témoin, humains soyez témoins


Que j’aime qui aime Allâh en public et en privé.

Le silence est une sagesse, que l’on observe rarement :


Observez le toujours ainsi que les convenances.

Comme dans le Qur-ân, que notre Seigneur soit exalté :


« Tenez aux gens des propos corrects, vous en serez retribués. »

Crois qui veut. Je n’ai quant à moi cure


Des allégations haineuses soutenant le contraire

72
Mon intention n’est nullement de polémiquer, ni de soulever
Des inimités, mais de prodiguer des conseils déstintéressés.

Seigneur accord la paix à l’Elu, notre intercesseur,


A sa Famille et à Ses Compagnons les preux et généreux.

Allâhumma âmîn wa-l-hamdu lillâhi Rabbi-l-`âlamîn.

Suivra un aperçu sur la vie Chaykh Ahmad al Tijâni et son enseignement.

73
Qui est le Chaykh Ahmad al Tijânî (qu’Allâh l’agrée) ?

Bismi-l-lâhi-r-Rahmâni-r-Rahîmi-l-hamdu lillâhi Rabbi-l-`âlamîn wa bihamdihi


wa sallallâhu `ala Sayydina Muhammadin-il-Fâtihi-l-Khâtim wa âlihi wa sahbihi
wa sallam.

Par le Nom d’Allâh le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Louange à Allâh le


Seigneur des Mondes par Sa Propre Louange et qu’Allâh accorde la grâce à notre Maître
Muhammad Celui qui ouvre et qui scelle, sur sa Famille et ses Compagnons ainsi que la
paix.

Ces quelques lignes ont pour objectif de donner un bref aperçu sur la vie et les
enseignements du noble maître, l’érudit aux sciences abondantes, le Saint aux
connaissances exotériques et ésotériques, mon maître et appui, Sayydî Abû-l-`Abbâs
Ahmad ibn Mahammad at-Tijânî (qu’Allâh sanctifie son précieux secret). Aussi je cherche
appui auprès d’Allâh par l’invocation du maître al Hajj Ibrâhîma Niasse (qu’Allâh l’agrée) :

Allâhumma inna nas-alûka bi Fâtihati-l-Fatihi-l-fatha tamma wa bi Khatimiyyati-l-


Khâtimi husna-l-khitâm.

Ô Allâh nous te demandons par l’ouverture de Celui qui ouvre une ouverture parfaite et
par la fermeture du Sceau une bonne fin.

Introduisons par rappeler quelques principes de la méthodolgie des grands maîtres du


Tasawwuf.

Rappel à propos des Ordres ( Turûq ) des grands maîtres du Soufisme et de leur
place chez les Sunnites :

Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) a dit dans le célèbre Hadîth de Jibrîl définissant
la Relgion (ad-Dîn) que celle-ci comporte 3 parties :

Al Islâm : Pratiquer les 5 piliers que sont le Témoignagne (ash-Shahâda), le Prière (as-
Salât), l’Aumône (az-Zakât), le Jeûne du mois de Ramadan (as-Siyâm) et le Pèlerinage à la
Maison Sacrée (al Hâjj)

Les modalités d’accomplissement ont été établies par les savants du fiqh, du Hadîth et des
diverses sciences liées. Ils ont déduit des sources premières, le Qur-ân et la Sunna, chacun
selon sa méthodologie propre, les règles à suivre dans les aspects religieux et profanes de la
vie du musulman. Il convient de s’y référer en suivant les 4 écoles Sunnites transmises

74
depuis premières générations qui remontent à nos maîtres : Abû Hanifa al Nu`man, Mâlik
ibn Anâs, Muhammad ibn Idrîs ash-Shafi`î et Ahmad ibn Hanbal qu’Allâh les agrée.

Al Imân : Croire en Allâh, Ses Anges, Ses Livres, Ses Prophètes, au Jour Dernier et en la
Prédestination bonne ou mauvaise.

C’est l’objet d’étude de la science de la théologie (al kalâm) qui permet d’avoir une foi
saine. Cet objectif est réalisé en s’affiliant aux 2 écoles de `aqida fondées par nos maîtres,
Abu-l-Hasan al Ash`arî et Abû Mansûr al Maturidî, et suivies par les théologiens
(mutakallimûn) Sunnites depuis des siècles.

Al Ihsân : « C’est adorer Allâh comme si tu Le voyais, et si tu ne Le vois pas, certes Lui te
voit. »

Un Chaykh (qu’Allâh l’agrée) a dit : « Lorsque Allâh ta`ala a envoyé les hommes sur terre,
Il les a voilé. Les Prophètes (paix sur eux) ont été envoyés pour nous faire traverser ses
voiles. »

C’est la but de la science du Soufisme (at-Tasawwuf) qui consiste à purifier le cœur : le


débarasser des mauvais penchants et acquérir les qualités nobles afin de parvenir à la
sincérité et la servitude parfaite. Les principaux moyens employés sont le compagnonnage
d’un homme pieux et savant afin de reproduire le lien d’amour entre le Prophète
(sallallâhu `alayhi wa sallam) et ses Compagnons (qu’Allâh les agrée) et le rappel d’Allâh
(adh-dhikr) individuellement et en groupe.

Allâh ta`ala a dit :

« En vérité la Salât préserve de la turpitude et du blâmable. » (Sourate 29, verset 45)

Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) rapporte ces Propos de Notre Seigneur dans un
Hadîth Qudsî authentique :

« Quiconque manifeste de l’hostilité envers l’un de Mes saints (awliyâ) Je lui déclare la
guerre. Mon serviteur ne se rapproche pas de Moi par quelque chose qui Me soit plus
agréable que l’accomplissement de ce que Je lui ai prescrit… »

Allâh ta`ala dit dans ce même verset :

« Et le rappel d'Allah est certes ce qu'il y a de plus grand. »

Et le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) a rapporté de Notre Seigneur :

« …et Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi par des œuvres surérogatoires
jusqu’à ce que Je l’aime. Et quand Je l’aime, Je suis son ouïe par laquelle il entend, sa vue
par laquelle il regarde, sa main par laquelle il saisit et son pied avec lequel il marche. S’il

75
M’adresse une demande, certes Je l’exauce ! S’il cherche refuge auprès de Moi, certes Je le
lui accorde !... »

Telles sont les objectifs de cette noble science et des Voies fondées par nos maîtres, les
grands Saints de l’Islâm : Sayydunâ `Abd al Qadîr al Jilânî, Ahmad al Rifa`i, Shihâb ad-
Dîn al Suhrawardî, Mu`înu-d-Dîn Shistî, Shah Naqshband, `Abd al Salâm ibn Mashish,
`Umar al Khalwatî, Abû-l-Hasan al Shâdhilî, Ahmad al Badawî, `Abd al `Azîz al
Dabbâgh, Ahmad al Tijânî et tant d’autres qu’Allâh sanctifie leurs âmes.

Ces Voies ont traversé les siècles et le monde islamique et ont chacune dans leur rang des
Saints qui les ont reformées et maintenues vivantes comme, entre autres, le Chaykh
Muhammad ibn Nasîr, le Chaykh Muhammad ibn Sulaymân al Jazûlî, le Chaykh al `Arabî
al Darqawî, le Chaykh Ahmad al `Alawî, le Chaykh Ahmad Farûq al Sirhindî qu’Allâh
sanctifie leurs âmes.

Le Soufisme a aussi eu ses théoriciens qui ont formulé les doctrines et défini les pratiques
dans leurs ouvrages. Citons en guise d’exemple nos maîtres Abû-l-Qasîm al Qushayrî, Abû
Tâlib al Makkî, Hujjâtu-l-Islâm Abû Hamîd al Ghazâlî, Chaykh al Akbâr Muhyî-d-Dîn ibn
`Arabî, Ibn `Atâ Allâh al Iskandarî, `Abd al Wahhâb al Sha`ranî qu’Allâh sanctifie leurs
âmes,

Ces Voies remontent par des chaînes de garants au maître de l’Existence ( As-Sayyîd al
Wujûd) notre maître Muhammad (sallallâhu `alayhi wa sallam), le Bien-Aimé d’Allâh, en
passant par des Compagnons et des Pieux Prédécesseurs comme Sayydunâ Abû Bakr as-
Siddîq, Imâm `Alî (karram Allâh wajhahu), Imâm al Hasan, Salmân al Farisî, al Hasan al
Basrî, Sahl al Tustârî, Abû Yazîd al Bistâmî, al Sarî al Saqatî et al Sayyîd al Ta-îfâ Imâm
Abû-l-Qasîm al Junayd al Baghdâdî qu’Allâh les agrée tous.

La particularité de cette science réside dans le fait qu’elle ne peut s’acquérir uniquement
par les livres et l’instruction et nécessite une mise en pratique afin d’en bénéficier
pleinement comme en témoigne notre maître Hujjâtu-l-Islâm Abû Hamîd al Ghazâlî dans
son autobigraphie al Munqidh min ad-Dalâl :

« J’ai alors appris la quintessence du dessein de leur science au moyen de l’enseignement et


de l’audition de leur Voie. Il m’apparut alors que ce qui leur est proprement spécifique ne
peut être atteint que par le goût intime (adh-dhawq), les états spirituels et les mutations
des qualités et non pas par l’étude. »

Fin de citation.

L’entrée dans une Tarîqa est concrétisée par la prise du Pacte d’Allégeance qui trouve sa
source dans le Qur-ân dans le verset 10 de la sourate 48, al Fath (l’Ouverture) :

« Ceux qui te prêtent serment d'allégeance ne font que prêter serment à Allah : la
main d'Allah est au-dessus de leurs mains. Quiconque viole le serment, ne le viole

76
qu'à son propre détriment; et quiconque remplit son engagement envers Allah, Il
lui apportera bientôt une énorme récompense. »

Le Chaykh inculque alors aux disciples le wird : les invocations propres à la Tarîqa et les
principes de sa méthodologie.

L’érudit al Hâjj Mâlik ibn `Uthmân Sy (qu’Allâh l’agrée) a dit dans son Ifhâm al Munkîr al
Jânî :

« Dans al Anwâr al Qudsiyya fî at-Tarîq ash-Shâdhiliyya, ouvrage de notre maître


Muhammad ibn Muhammad Hasan ibn Hamza, après avoir mis l’accent sur ce que l’on
peut résumer ainsi : l’établissement des confréries des Gens (qu’Allâh les agrée) se fonde
sur les règles de la Loi Islamique pure et sur les principes établis de la Noble Tradition
Prophétique, dit : ‘Même si la terminologie des fondateurs de confréries (Turûq) (qu’ils
soient agréés d’Allâh), diffère dans les divers paliers de l’éducation, selon les époques, les
lieux et les dispositions des disciples, il reste que l’objectif visé chez tous, est le même, à
savoir la sincérité dans le culte voué à Allâh, ce qu’indique ce verset : Que leur
commande-t-on, si ce n’est d’adorer Allâh d’un culte sincère.

Aucun parmi eux n’a, dans sa confrérie (ndT : Tarîqa), préconisé autre chose ou indiqué
une autre voie que la piété et le respect scrupuleux des commandements du Seigneur, dans
le secret, la confidence et en toute circonstance. D’autre part, il existe, pour chaque
endroit, un langage qui lui convient, pour toute époque un état des hommes, et pour
chaque confrérie une terminologie de circonstance, élaborée compte tenu du moment, du
lieu et des Frères. C’est pour cette raison qu’on voit des différences entre la Shâdhiliyya, et
la Qâdiriyya, et entre celle-ci et la Rifâ`iyya.’ Plus loin il ajoutera (qu’Allâh l’ait en Sa
miséricorde) : ‘Pourtant ils n’ont tous qu’un seul objectif : l’Essence Sublime et Elevée et
les Attributs Transcendants.’ »

Fin de citation.

Le noble maître Ahmadu Bamba (qu’Allâh l’agrée) a dit dans son Masâlik al Jinân :

« Je dis que les générations de notre temps ignorent le Soufisme (at-Tasawwuf) et perdent
par là beaucoup d’avantages.

Ils ignorent que le Soufisme constitue un chemin menant jusqu’à l’Enceinte Scellée ; que
leur perte est lourde !

Ils ignorent que le Soufisme constitue le meilleur viatique au jour de la désillusion, quand
la grande peur frappe les créatures.

Ils ignorent qu’il est la meilleure des sciences dans lesquelles l’homme passe sa vie entière.

Ils ignorent qu’il confère à l’homme la droiture et la garantie contre le blâme. »

77
Ailleurs dans ce même ouvrage il dit :

« Si tu ignores l’histoire des Awrâd (ndT : plur. Wird), sache que l’objectif en est fort
important.

La place qu’il occupe dans la pratique pieuse se situe parmi les plus éminents actes de
dévotions aux yeux de tous [les Maîtres].

Sa définition, d’après des informateurs (inspirés) : c’est un acte d’adoration déterminé dans
un temps régulier.

Et le vocable dérive du mot wird qui signifie : stationner sur un point d’eau pour boire ou
puiser.

Chaque Wird conduit le pratiquant vers l’Enceinte Scellée d’Allâh, sans déviation,

Peu importe que ce Wird vienne d’al Jîlânî, d’Ahmad al Tijânî ou d’un autre parmi les
Aqtâb (Pôles) – qu’Allâh soit satisfait d’eux.

Car ils sont tous dans la rectitude et la probité ; garde-toi d’en mépriser et n’en critique
aucun dans ta vie.

L’origine du Wird est, ou la révélation, ou l’inspiration, que la Paix (al Salâm) réserve à ses
privilégiés à qui ils conviennent ;

La révélation est l’apanage du Prophète, l’inspiration celle du Saint.

Le Wird a pour fondement Son Livre révélé où il est disséminé (en fragments) et la Parole
prophétique transmise en chaîne (par chaîne de garants.) »

Fin de citation.

Le Chaykh al Islâm al Hajj Ibrâhîma Niasse a dit dans son al Bayân wa al-tabyîn `ani-t-
tijâniyyati wa-l-tijâniyyîn :

« Même si c'était satan qui avait recommandé ces invocations, leur pratique n'en serait pas
moins licite car, selon le Hadîth, "Il arrive que le menteur te dise la vérité". Qu'en est-il
alors si elles sont recommandées par un Saint parmi les Amis d’Allâh et si elles sont les
invocations du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam). En se tolérant mutuellement, les
gens se sont affiliés qui au Chaykh cAbdu äl-Qâdir äl-Jîlânî, qui au Chaykh Abi äl-Hassan
äl-Châdhilî, qui au Chaykh Ahmad äl-Tijânî. Tout revient au même: les invocations sont
celles du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) et il s'agit de rappel d’Allâh et non de
rappel d'un autre. »

Fin de citation.

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Qu’Allâh nous guide vers ceux qui nous guideront vers Lui par la dignité de Celui qui
guide sur le droit chemin, notre Maître Muhammad que la grâce et la paix soient sur lui, sa
Famille et Ses Compagnons. Âmîn.

Retraçons le parcours du noble Chaykh Ahmad al Tijâni qu’Allâh l’agrée.

Sa vie et la fondation de sa Voie :

La biographie qui suit est un résumé de celle qui se trouve dans Ifhâm al Munkîr al Jânî du
Chaykh al Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée) ainsi que quelques informations
complémentaires issues du Jawâhir al Ma`anî.

Sayyidî al Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée) rapporte :

« Voici la prestigieuse et privilégiée généalogie, la naissance et les proches parents du


Chaykh (qu’Allâh l’agrée), elle vient en partie du Jami` d’Ibn al-Mashrî et du Jawâhir al
Ma`anî.

Il est (qu’Allâh l’agrée, lui permette de L’agrée, ainsi que nous !) celui qui a concilié la
Sharî`a et la Haqîqa, le Guide de ceux qui ont trouvé refuge en lui dans la meilleure des
Voies, Abû al `Abbâs Ahmad fils de Mahammad, fils de notre maître, surnommé Abû
`Umar al Mukhtar, fils d’Ahmad, fils de Muhammad, fils de Sâlim, fils d’Abû al-`Îd, fils de
Sâlim, fils d’Ahmad dit al `Alawânî, fils d’Ahmad, fils de `Alî, fils de `Abd Allâh, fils de
`Abd al Jabbâr, fils d’Idrîs, fils d’Idrîs, fils d’Ishâq, fils de Zayn al `Abidîn, fils d’Ahmad,
fils de Muhammad an-Nafs az-Zakiyya, fils de `Abd Allâh al Kâmil, fils d’al Hasan al
Muthannâ, fils d’al Hasan as-Sibt, fils de `Alî, fils d’Abû Tâlib (qu’Allâh honore son
visage).

Voilà sa généalogie telle qu’elle figure dans al `Uqûd. Cependant notre Chaykh (qu’Allâh
l’agrée) n’en n’a jamais fait cas, fût-elle vérifiée par ses Ancêtres, jusqu’au jour où il a
interrogé le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) qui lui confirma.

L’auteur d’al Jami` a dit : ‘Je l’ai (qu’Allâh l’agrée) entendu dire : J’avais interrogé le
Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) sur ma généalogie pour savoir si j’étais ou non son
déscendant (sharîf). Il me répondit par trois fois : « Tu es certes mon fils. ». Et c’est depuis
qu’il en a ainsi entendu la confirmation qu’il en a été convaincu en la rendant publique.
C’était pour vérifier en même temps sa généalogie. Car le Prophète ( sallallâhu `alayhi wa
sallam) le lui a fait savoir en état de veille et non en rêve, tout comme il l’a informé de tant
d’autres choses, relevant des domaines de l’exotériques et de l’ésotérique (ndT : dhahirat
wa bâtinat), qui seront abordées, s’il plaît à Allâh.’ Cité dans Jami` al Jawâhir.»

Plus loin, Sayydî al Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée ajoute) :

« Le Maître, quant à lui, naqui à `Ayn Mâdî, en 1150 de l’Hégire et mourut (qu’Allâh l’ait
en Sa Miséricorde) à Fez, où il fût inhumé dans la matinée du jeudi, 17 du mois de

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Shawwâl, en l’an 1230 de l’Hégire. Il accomplit la prière du matin dans les conditions les
plus complètes, se coucha sur le côté droit (qu’Allâh l’agrée), demanda de l’eau dont il but
et se recoucha de la même façon. A l’instant même, sa noble âme le quitta pour regagner le
Séjour Sanctifié. »

Fin de citation.

Ensuite, Sayydinâ al Hâjj Mâlik (qu’Allâh l’agrée) traite dans la noblesse des ascendants du
Chaykh (qu’Allâh sanctifie son âme). Il eût parmi ses nobles Ancêtres des saints connus
pour leur bénédiction et leurs miracles, des savants et des pieux (qu’Allâh les agrée tous).

Concernant l’éducation spirituelle du Chaykh, le maître al Hâjj Mâlik Sy rapporte


(qu’Allâh les agrée) :

« Sur son avènement et la naissance de sa Voie (ndT : Tarîqa) sache, qu’Allâh t’accorde Sa
Clémence, que le Chaykh (qu’Allâh l’agrée) a grandi et réçu de manière la plus achevé sa
première éducation auprès de ses parents (qu’Allâh les agrée) comme l’a dit l’auteur d’ al
Munya :

Allâh lui acordera la faveur de bien germer


Dans l’opulence et dans la lumière la plus éclatante.

Le Maître devait tôt maîtriser le Qur-ân, à l’âge de sept ans, sous la direction d’un maître
prodigieusement versé dans les sciences coraniques : l’Imâm, le très intègre et le maître le
plus achevé, Abû `Abd Allâh Muhammad ibn Hamû at-Tijânî dont il a été question plus
haut. L’auteur de la Lâmiyya dit :

Il mémorisa le Qur-ân à l’âge de sept ans


Le maîtrisant bien. Quel excellent et prodigieux garçon !

Plus tard le Chaykh devait résolument entreprendre l’étude des sciences exotériques
(ndT : `Ilm al dhâhir) où il fit preuve de dons exceptionnels comme en témoigne al
Munya :

Il fit preuve de dons exceptionnels étant jeune,


Don que lui reconnut la région toute entière. »

Fin de citation.

Il est précisé dans al Jawâhir al Ma`anî que le Chaykh (qu’Allâh l’agrée), suite à sa
mémorisation du Qur-ân, a étudié les sciences de la jurisprudence (fiqh et usûl), du
Hadîth, de l’exégèse (tafsîr), de la récitation (tajwîd), de la grammaire (nahw) et de la
littérature (adab). D’après l’ouvrage, il a très tôt maîtrisé ces sciences grâce d’une part à sa
volonté et ses aptitudes personnelles et d’autre part grâce à la qualité de ses professeurs.
Parmi ses enseignant, le Chaykh Mabrûk ibn Ba`afiyya Midawî at-Tijânî lui a enseigné le

80
Mukhtasâr de Sîdî Khalîl, la Risala d’Ibn Abî Zayd, al Muqaddimat d’Ibn Rushd et Kitâb al
`Ibâda d’al Akhdarî. Il est ainsi devenu Muftî à l’âge de vingt ans et les gens de `Ayn Mâdî
venaient rechercher la science auprès de lui (qu’Allâh l’agrée).

Sayydî Al Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée) poursuit :

« Ensuite, porté par une ambition louable et élevée, il entreprit de s’engager dans la Voie
tracée par l’Imâm al Junayd et sa communauté (ndT : Les Soufis), tel que le confirme
l’auteur de l’œuvre précitée :

Puis son ambition louable le porta


A suivre la voie mystique des grands Maîtres.

Ainsi devait-il se rendre en Orient et en Occident à la recherche des hommes d’Allâh,


comme il précise encore :

Aussi se mit-il à la recherche des hommes d’Allâh


A la manière des dévots épris d’Allâh.

Il en rencontra certains parmi les plus en vue, qui lui firent par des faveurs spirituelles
qu’Allâh lui avait reservées. Le premier qu’il rencontra parmi eux, au moment où il
quittait son pays pour Fez et sa banlieue, fût le maître parfait et le Pôle, notre maître at-
Tayyîb Ibn Muhammad al Yamlahî al `Alamî ; qui repose à Wazzân (qu’Allâh l’agrée)
C’est à cette rencontre que fait allusion notre maître `Ubayda (qu’Allâh l’agrée), l’auteur
de la Lâmiyya :

Et le premier qu’il rencontra, car l’oiseau fréquente souvent


Son espèce cherchant à prendre sa forme
Fût at-Tayyîb fils d’at-Tayyîb, son maître dont il aspira
A suivre la Voie comme source, chez les Masmûda, et
A enrichir Wazzân de son renom et de son mausolée.
Initié par lui, il eut toutes sortes de bonheur.

Après lui il fréquenta d’autre que nous nous permettons de ne pas mentionner pour ne pas
être long. »

Fin de citation.

On trouve les détails des Maîtres qu’il a cotoyé et dont il a pris le wird dans al Jawahîr al
Ma`anî. Concernant le Chaykh at-Tayyîb al Wazzânî (qu’Allâh l’agrée) il souhaitait
donner l’autorisation au Chaykh d’initier mais celui-ci déclina car ne se sentant pas prêt
pour cette tâche. Il prit la Qadîriyya du Chaykh Ahmad al Yamanî, ainsi que la Voie
Nasiriyya de Chaykh Muhammad al Tizanî, il prit aussi la Voie du Chaykh Abu-l`Abbâs
Ahmad al Habîb al Sijilmasî qu’Allâh les agrée tous.

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Sayyidî al Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée) continue :

« Il quitte le Maghreb, se dirigeant vers le désert. Puis il se rendit à Tlemcen, qu’il quittera
pour la Mecque, afin d’y effectuer le Pèlerinage et visiter le Mausolée du Prophète
(sallallâhu `alayhi wa sallam).

Arrivé à Zawâwî, à proximité d’Algérie, il entendit parler du maître, Imâm et Gnostique


(ndT : `Ârif), le vaillant, le modèle des hommes pieux et référence des hommes des
Vérités essentielles, Abû `Abd Allâh Sîdî Muhammad ibn `Abd ar-Rahmân al Azharî qu’il
alla rencontrer. Il se fit initier, par lui, à la Khalwatiyya. Ce maître (qu’Allâh l’agrée)
jouissait d’une grande popularité et possédait un nombre considérable d’adeptes et
d’importantes zâwiyas. Il mourût le 1er du mois sacré de Muharram de l’an 1180 de
l’Hégire.

Puis arrivé à Tunis, en l’an 1186 de l’Hégire, il y rencontra quelques Amis d’Allâh
(Awliyâ) (qu’Allâh nous fasse profiter de leur bénédiction !) Il y résida quelques temps en
faisant la navette entre cette ville et Sousse, il y dispensa beaucoup d’enseignements autant
utiles qu’abondants, mais ayant décliné la proposition du Sultan d’y rester, il décida de se
rendre par mer à la Mecque en passant par la ville du Caire avec la ferme détermination
d’aller s’initier auprès du maître Mahmûd al Kurdî, auquel il s’attachera corps et âme pour
en suivre la Voie, dans l’obéissance stricte de ses directives.

Et les raisons d’un tel attachement trouvent leur origine dans un rêve qu’il avait fait. Voir
Jawahîr al Ma`anî. »

Fin de citation.

Le Chaykh Mahmûd al Kurdî (qu’Allâh l’agrée) était le maître du Chaykh Muhammad ibn
`Abd al Rahmân et le Chaykh al Azhar de son époque. Il tenait son autorité spirituelle
dans la noble Tarîqa Khalwatiyya du Chaykh Muhammad al Hifnî qui lui-même la tenait
de Chaykh Mustafâ al Bakrî (qu’Allâh les agrée), déscendent de Sayydunâ Abû Bakr
(qu’Allâh l’agrée), tous étaient d’éminents savants de la préstigieuse université d’al Azhar.
Concernant la rencontre avec le jeune Chaykh Ahmad al Tijânî (qu’Allâh l’agrée), on
trouve les détails de ce récit dans le Jawahîr al Ma`anî.

Lors de leur première rencontre, le Chaykh al Kurdî (qu’Allâh l’agrée) lui dit : « Tu es le
Bien Aimé d’Allâh dans cette vie et dans l’autre. »

Chaykh Ahmad al Tijânî (qu’Allâh l’agrée) répondit : « De qui cela t’es venu ? »

« D’Allâh » répondit le Chaykh al Kurdî (qu’Allâh l’agrée).

Chaykh Ahmad al Tijânî raconta alors : « Je t’ai vu lorsque j’étais à Tunis, et je t’ai dit : ‘Je
suis entièrement de cuivre.’ Tu m’as répondu : ‘C’est vrai, mais je changerai le cuivre en
or.’ »

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Chaykh al Kurdî (qu’Allâh l’agrée) confirma la véracité de cette vision puis demanda au
jeune voyageur (qu’Allâh l’agrée) : « Quel est ton objectif ? »

« Mon objectif, dit Chaykh al Tijânî (qu’Allâh l’agrée), est la Grande Sainteté Véridique (al
Qutbaniyya al `Udhmâ) »

« Tu auras bien plus que cela » répondit le Chaykh al Kurdî (qu’Allâh l’agrée). Ensuite il
raconta au jeune Chaykh Ahmad la Tijânî ses voyages et ses rencontres avec les maîtres :
Chaykh al Hifnî et Chaykh al Bakrî (qu’Allâh les agrée).

Le Chaykh, Sayydî al Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée) poursuit :

« Arrivé à la Mecque, la très noble (qu’Allâh ajoute à sa noblesse) et y ayant rencontré


quelques-uns parmi les honorables Amîs d’Allâh avec lesquels il eût des échanges, il devait
se rendre à Médine, la ville illuminée (Paix sur notre maître Muhammad qui y repose.) »

Fin de citation.

Parmi ses nobles rencontres, citons l’épisode rapporté dans al Jawahîr al Ma`anî où le
Chaykh qu’Allâh l’agrée reçut une lettre d’un Walî d’Inde résidant aux lieux saints du
nom d’Ahmad ibn `Abdullâh al Hindî (qu’Allâh l’agrée) : « Tu es l’héritier de mes
connaissances, de mes secrets, de mes dons et de mes lumières ». Il informa aussi le jeune
pèlerin (qu’Allâh l’agrée) que sa mort était proche en lui donna la date exacte, et qu’il
devait rendre visite au Pôle (Qutb) le noble maître Muhammad ibn `Abd al Karîm al
Sammân (qu’Allâh l’agrée). Lui aussi membre de la noble Tarîqa Khalwatiyya, il reçut,
ainsi que son codisciple Chaykh Muhammad al Hifnî, une autorisation totale dans cette
Voie par le maître Mustafâ al Bakrî (qu’Allâh les agrée).

Sayyidî al Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée) fait allusion à cette rencontre :

« Plus tard, il rencontra notre maître Muhammad ibn `Abd al Karîm al Sammân, qui lui
proposa de rester auprès de lui afin qu’il améliora son état spirituel. Mais il s’excusa auprès
de lui, à cause de son engagement qu’il avait déjà pris vis-à-vis du maître Mahmûd al
Kurdî. Il reçut toutefois quelques Noms. Ce maître devait être le dernier qu’il rencontra.
Mais il ne reçut de lui aucune initiation, à cause des raisons que nous venons d’évoquer.

Revenant de ce pèlerinage exaucé, il se rendit auprès de son maître al Kurdî. Ce fût alors
qu’il lui donna l’autorisation d’initier à la Khalawtiyya. S’étant aperçu qu’il avait accepté
avec réticence, il lui dit : ‘j’en suis le garant.’ ‘J’accepte alors’ fit l’adepte. Le maître lui fit
part des choses le concernant personnellement et d’autres qui se produisirent lors de son
périple. Voir Rawd al Muhibb al Fânî. »

Plus loin, le Chaykh al Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée) nous fait par de l’aboutissement de
ce parcours spirituel :

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« Après avoir obtenu ce qu’il cherchait en matière d’initiation par méthode
conventionnelle (istilâh), comme part abondante et trésor substantiel, Allâh lui accorda la
parfaite ouverture mystique (al Fath at-tâmma) en l’an 96, par la vision du Prophète
(sallallâhu `alayhi wa sallam) qu’il vit intérieurement et de ses propres yeux. »

Fin de citation.

L’Ouverture spirituelle (al Fath) à laquelle fait référence le Chaykh al Hâjj Mâlik Sy
(qu’Allâh l’agrée) est définie par lui-même en ces termes dans son ouvrage al Kifâyat al
Râghibîn :

« J’ajoute : ‘L’ouverture, en réalité, c’est l’ouverture du cœur à l’Islâm. Allâh a dit : Celui
dont Allâh a ouvert le cœur à l’Islâm n’est-il pas dans une lumière venue d’Allâh ?
Et le signe caractéristique en est de se consacrer entièrement à Allâh, la disponibilité des
membres organiques dans la dévotion. Dans al Kashshâf on note : quand l’Envoyé d’Allâh
(sallallâhu `alayhi wa sallam) récita ce verset, on lui demanda : Ö Envoyé d’Allâh,
comment s’ouvre une poitrine ? Quand la lumière Divine entre dans le cœur, répondit-il,
la poitrine se dilate et s’élargit. Mais, quel en est, lui demanda-t-on, le signe
caractéristique ? Il consiste, reprit-il, à œuvrer dans la perspective de la Vie dernière, à
rompre avec le monde illusoire, et à se préparer à la mort avant l’heure fatidique. L’Imâm
al Bûsîrî a dit :

Quand le cœur est animé par la droiture


Les membres obéissent dans un élant de dévotion. »

Fin de citation.

Reprenons le récit de la vie du noble maître Ahmad al Tijânî d’après Sayyidî al Hâjj Mâlik
Sy (qu’Allâh les agrée) :

« Puis le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) lui dit : romps avec l’ensemble de tes
maîtres. Nul ne devait te prévaloir. Je suis désormais ton maître, ton initiateur. Tu es mon
vrai fils. » Il le répéta trois fois.

C’est ainsi qu’il lui inculqua (Allâh soit loué !) à la fin du deuxième siècle, la litanie (wird)
que nous pratiquons maintenant, en lui donnant à réciter :

- La demande pardon (istighfâr) ;


- La prière sur le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) qu’il devait compléter au
début du troisième siècle par la haylala (Lâ ilâha illa Allâh)

Il lui a promis, s’il demeure attaché à cette Voie (Tarîqa), l’obtention de tous les bienfaits
sans pour autant pratiquer la retraite spirituelle ou chercher à s’isoler des gens. Il lui a
demandé aussi d’initier, selon les conditions requises, tout musulman, homme ou femme,
asservi ou libre, obéissant ou rebelle, venu la solliciter auprès de lui. Les plus importantes

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de ces conditions consistent à ne jamais abandonner la pratique de la litanie par
indifférence, ni la cumuler avec celle d’une autre Voie dont la pratique est obligatoire, ni
rendre visite à un walî pour s’attacher à lui ou rechercher l’illumination, c'est-à-dire pour
attirer un avantage ou écarter un péjudice. »

Fin de citation.

Le maître, Sayydî al Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée) continue par une clarification :

« C’est en considérant ce que nous venons de souligner que l’on saura que l’état spirituel
(ndT : Hâl) de notre Chaykh et Intermédiaire auprès d’Allâh (ndT : Chaykhanâ wa
Sayyidinâ wa Wasîlatunâ ila Rabbinâ), avant sa rencontre avec son Aïeul (sallallâhu
`alayhi wa sallam), en vertu duquel il s’initia, rejeta, cumula ou s’attacha aux maîtres, est
fort différent de son état postérieur. Qui consistait à prendre sans laisser, ni cumuler et ni
s’attacher aux maîtres.

C’est par manque de discernement que la situation de la Tarîqa demeure confuse dans
l’esprit de certains hommes, pour la simple raison qu’il (le Chaykh qu’Allâh l’agrée) était
devenu, après la Rencontre, le Porte parole de la Présence Ahmadienne (al Hadra al
Ahmadiyya). En effet, il ne parlait en quelque sujet que ce fût, relativement aux
conditions, aux prodiges et aux garanties qu’en fidèle interprète du Maître des Créatures
(sallallâhu `alayhi wa sallam), qui le renseignait de la Présence al Ahmadiyya, ainsi que l’a
précisé le Chaykh Lui-même (qu’Allâh l’agrée). Voir les ouvrage de la Tarîqa, les
arguments ne sauraient êtres plus étayés que ceux qui y sont développés. »

Fin de citation.

Enfin, Sayydî al Hâjj Mâlik (qu’Allâh l’agrée) conclut par :

« Si tu veux le salut, tu dois avoir du respect pour des principes émanant de la Présence al
Ahmadiyya.

Toute la vérité est que notre Maître, Imâm et Intermédiaire auprès d’Allâh, après avoir
fréquenté différents maîtres (qu’Allâh nous fasse profiter de leurs bénédictions !), a fait
gravir et a gravi lui-même les différents échelons jusqu’à ce que la Providence le fasse
accéder à la Présence Intermédiaire qui lui demanda d’abandonner son ‘bâton de pèlerin’
pour s’y fixer, sans plus tourner les yeux vers les présences inférieures aux occupants
desquelles il ne doit plus rien, et qui fit de lui le Médiateur entre celles-ci et celle qu’il
occupe. Ainsi son état mystique premier accéda à un autre niveau, qui recèle des choses
que l’on ne divulgue pas. »

Fin de citation.

Ainsi le Chaykh s’est installé à Fez, depuis laquelle la Voie s’est propagée, pour y enseigner
la Sharî`a et la Haqîqa. Son enseignement s’est diffusé à travers le monde musulman

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depuis deux siècles. De nombreux Tijânis se trouvent au Maghreb, en Egypte, en Afrique
de l’Ouest et ailleurs dans le monde. Qu’Allâh agrée le Chaykh Ahmad al Tijâni et le
récompense abondamment. Qu’Il nous fasse à jamais profiter de ses bénédictions.
Allâhumma âmîn.

Sa Voie Spirituelle ( Tarîqa ) :

La Voie des Hommes d’Allâh est basée sur l’effort d’interprétation (ijtihâd) des grands
maîtres du tasawwuf concernant la meilleure méthode pour accéder à la Proximité
d’Allâh.

Il convient lorsque l’aspirant s’engage à suivre une Tarîqa de respecter les règles comme en
témoigne le passage suivant d’al Ifhâm al Munkîr al Jânî de Sayyidî al Hâjj Mâlik Sy
qu’Allâh l’agrée :

« Dans l’Ijâza de Sîdî at-Tayyîb al Sufyânî, il est dit que le respect strict des limites fixées
par les grands maîtres spirituels (qu’Allâh les agrée) est une obligation au discple affilié à
leurs Ordres, comme cela est évident. Car ils pratiquent tous l’effort personnel
d’interprétation (mujtahidûn).

Or, le point de vue d’un mujtahid sur une question donnée ne saurait, comme on l’a dit
engager un autre mujtahid. En somme, la vérité devrait consister, pour le disciple affilié à
ces Ordres, à respecter rigoureusement les limites fixées par les maîtres, et à ne pas les
franchir délibérément. »

Fin de citation.

Le Maître, le noble déscendant de Sayydunâ `Umar ibn al Khattâb (qu’Allâh l’agrée) le


très érudit Chaykh Muhammad al `Arabî Ibn Sa`ih qu’Allâh l’agrée, dit en introduction
de son ouvrage de référence al Bughyât al Mustafîd, le commentaire du poême Munyatu-
l-Murîd (cité plus haut), repris par al Hâjj Mâlik Sy dans Ifhâm al Munkîr al Jânî :

« L’éducation spirituelle ainsi que la purification intérieure, dans notre noble et agrée
Tarîqa al Muhammadiyya, consiste en la récitation de la litanie originelle (wird) que l’on
connaît et sans laquelle on ne peut prétendre y avoir accès. Ceci est valable tant pour
l’élite que pour la masse. Il en est de même des autres litanies (awrâd) subsidiaires mais
non moins obligatoires qui l’accompagnent telles que la wadhîfa que nous connaissons et
la haylala que l’on récite le vendredi après la prière de `Asr, avec l’observance dans tout
cela, des conditions édictées, et dont la plus importante reste celle d’observer au possible
et scrupuleusement, l’accomplissement des cinq prières quotidiennes, selon les modalités
requises et les règles établies par la Sharî`a les concernant, en respectant l’observance
totale des piliers de celle-ci, et consacrant les heures et les instants libres, à la récitation de
la prière sur le Prophète Muhammad (sallallâhu `alayhi wa sallam), en particulier celle
dite Salât al fâtihi limâ ughliq, qui demeure l’un des trésors les plus inestimables et l’une
des marchandises les plus appréciées. Être animé seulement, en la faisant par l’amour du

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Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam), du désir d’exprimer ses actions de grâces dans
l’espoir de bénéficier des mérites les plus purs qui, sur le plan des Vérités essentielles,
doivent être sollicitées, sans pour autant entrer en retraite spirituelle, ni fournir d’efforts
inutiles, ni s’adonner à d’autres pratiques conventionnelles, en matière d’éducation
spirituelle, qui furent instituées juste après la première époque de l’Islâm.

Telle est la Voie de notre Maître (qu’Allâh l’agrée) qu’il avait suivie et que lui avait
demandé de faire suivre aux autres le Maître des Créatures et Source de l’Illumination et
de la Générosité (sallallâhu `alayhi wa sallam). L’auteur du Jawahîr al Ma`anî nous
apprend que le Prophètre (sallallâhu `alayhi wa sallam), après avoir fait savoir à notre
Chaykh (qu’Allâh l’agrée) qu’il est l’Intermédiaire entre lui et Allâh (qu’Il soit exalté) et
son Illuminateur en matière de vérités essentielles et après lui avoir déclaré qu’il est son
Tuteur et son seul Educateur, à l’exclusion des autres maîtres de Voies spirituelles, et lui a
assuré qu’il ne doit rien à aucun autre maître, car ce qu’il reçoit d’Allâh lui parvient pasr
l’intemédiaire et des mains du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam), il lui a fait la
recommandation suivante :

‘Suis désormais cette Voie sans retraite spirituelle ni t’isoler des gens, jusqu’à ce que tu
atteignes le rang qui t’est promis. Reste dans l’état, sans te créer ni angoisse, ni gêne, ni
t’imposer des efforts inutiles…’ »

Fin de citation.

Comme mentionné plus haut, la Voie est fondée sur des conditions dont les principales
sont :

- Obtenir l’initiation d’une personne autorisée dont la permission émane du


Chaykh directement ou indirectement (par intermédiaires.)

Comme le rappelle le Chaykh al Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée) dans l’ouvrage Ifhâm al
Munkîr al Jânî :

« Les Anciens (as-Salâf qu’Allâh les agrée) ne recevaient rien de la religion sans chaîne de
garants. »

Fin de citation.

A ce propos on rapporte que l’Imâm `Abdullâh ibn al Mubârak (qu’Allâh l’agrée), l’un des
Pieux Prédécesseurs, disait : « Celui qui cherche sa religion sans chaîne de transmission
(isnad) est tel celui qui cherche à monter sur un toit sans échelle. »

Sayydunâ al Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée) poursuit :

« Mais c’est lorsque les hommes ont été gagnés par l’innovation que la référence à la
chaîne a été abandonnée, sauf chez la catégorie de personnes au sujet duquel le Hadîth dit

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‘qu’elle sera toujours du côté de la vérité, aucun préjudice ne pouvant lui être porté de la
part de ceux qui agissent autrement, jusqu’à la fin des temps.’ »

Fin de citation.

- Ne pas cumuler le wird de cette voie avec celui d’une autre


- Ne pas rendre visite aux saints ( Awliyâ ) dans le but d’obtenir l’illumination ou
leur intercession mais obligation de les respecter et de tous les honorer.

Le fait de ne pas cumuler est l’objet de divergence entre les savants du tasawwuf, certains
l’autorisent tandis que d’autres l’interdisent. Ces règles de la Tarîqa al Tijâniyya sont
basées sur les propos du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) rapporté dans Jawahîr al
Ma`anî ainsi que sur la pratique du Chaykh et de ses successeurs (qu’Allâh les agrée) :

« Maintiens-toi dans cette Tarîqa sans te retirer du monde, ni cesser d’être en relation avec
les hommes jusqu'à ce que tu atteignes la station spirituelle qui t'es promise, tout en
gardant ton état, sans grande gêne, ni difficulté, ni effort cultuel excessif, renonce
désormais à tous les saints ».

Le Chaykh al Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée) rapporte dans son Ifhâm al Munkîr al Jânî :

« Dans Latâ-if al Minân, notre maître al Sha`rânî (qu’Allâh l’agrée) dit : ‘Il y a parmi les
grâces que le Très Haut m’a accordées, le fait de ne pas accepter l’engagement d’un disciple
ayant violé celui qu’il avait déjà pris envers son maître et qui voudrait faire de moi son
nouveau maître. Il en est de même du fait de ne pas lui témoigner de l’affabilité, par égard
pour son maître qu’il aurait trahi. Aucun maître n’a jamais manifesté de l’amabilité envers
un disciple ayant trahi son maître sans être lui-même honni, ainsi que son disciple. Sîdî
`Alî al Murtadâ et le maître Muhammad ash-Shanâwî avaient coutume, lorsque quelqu’un
voulait être initié par l’un d’eux, de lui dire : as-tu déjà été initié par quelqu’un d’autre ?
S’il répondait par l’affirmative, ils le renvoyaient. »

Fin de citation.

Il y a cependant des maîtres qui autorisent leurs disciples à cumuler leur Voie avec une
autre.

Concernant la visite à un autre maître, il peut en découler un danger spirituel, aussi cette
porte a été fermée suite aux recommandations du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam).
On rapporte les propos suivant du Chaykh `Abd al `Azîz al Dabbâgh dans Kitâb al Ibrîz
qui explique cette opinion :

« Ne te présente chez un maître en vue d’enter dans son compagnonnage que si tu as la


conviction qu’il est un maître initiateur, et qu’il est en cela le plus confirmé de son temps.
Cela est une obligation pour le disciple, car si le maître qui voit que son disciple se tourne
vers un autre maître lui coupe les ‘vivres’. »

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- Accomplir son wird jusqu’à la mort

Le candidat à la Tarîqa prend un engagement devant Allâh ta`ala qu’il se doit de remplir
conformément au verset 10 de la sourate al Fath :

« Ceux qui te prêtent serment d'allégeance ne font que prêter serment à Allah : la
main d'Allah est au-dessus de leurs mains. Quiconque viole le serment, ne le viole
qu'à son propre détriment; et quiconque remplit son engagement envers Allah, Il
lui apportera bientôt une énorme récompense. »

L’accomplissement du wird devient un vœu qui devient obligatoire pour le disciple


comme l’explique, le Chaykh Muhammad al `Arabî ibn al Sa`ih (qu’Allâh l’agrée) dans
Bughyât al Mustafid :

« Les Awrâd sont en réalité des contrats et des engagements qu’Allâh a pris de Son
serviteur à travers les Chaykhs. Ainsi, celui qui aura honoré les Chaykhs et sera resté
fidèle au contrat et qui aura rempli ses engagements gagnera le bien dans les deux Mondes.
Allâh, qu’Il soit exalté a dit : ‘Ô vous qui avez cru ! Respectez vos contrats’ (al
Maidah : 1). Et Il a dit : ‘Parmi les croyants se trouvent des hommes qui ont honoré
le contrat établi avec Allâh.’ (al-Ahzab : 23) Et celui qui tient peu compte des Chaykhs,
et néglige les contrats et les engagements (pris), alors cela sera la cause de son zaygh
(égarement du Droit Chemin) et du naufrage de son embarcation (i.e. sa destruction).
Allâh, qu’Il soit exalté, a dit : ‘C’est un mensonge ignoble auprès d’Allâh de dire ce
que vous ne faites pas.’ (al-Saff : 3). »

L’Imâm, al Hâfidh, Ibn Hajar al `Asqalanî (qu’Allâh lui fasse miséricorde) explique dans
son ouvrage al Fath al Barî, après avoir défini les types de vœux, ce qu’est le vœu de
piété ainsi :

« Le Vœu de piété (Nadhr at-Tabarrur)

Le vœu de piété comporte deux sous-catégories :

- Le premier est le vœu en vue de se rapprocher (d’Allâh) sans raison particulière, comme
(dans le cas où l’on dit) : ‘Pour Allâh, je m’oblige à jeûner tel et tel (jour ou nombre de
jours).’ Parmi cette catégorie, se trouve aussi le fait de dire «Pour Allâh, je m’oblige à
jeûner tel et tel (jour ou nombre de jour) pour Le remercier de m’avoir fait la grâce d’avoir
guéri tel malade (de la famille).’ Et certains savants on rapporté un accord unanime
(ittifâq) sur un tel vœu comme étant valide et recommandé. Mais une parole irrégulière
(shâdh) de certains savants Shafi`îtes soutiennent qu’un tel vœu n’a aucun poids.

- La seconde forme est faite pour se rapprocher (d’Allâh) avec la condition particulière
qu’une chose dont on tire profit arrive à la personne, comme (le fait de dire), ‘si tel de mes
connaissances disparues refait surface…’ ou ‘Si Allâh me protège de mon ennemi, je
m’oblige à jeûner tel et tel (jour ou nombre de jours).’ Et le vœu conditionné doit être

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obligatoirement rempli (lâzim) par agrément unanime (ittifâqan). Il en est de même pour
le vœu sans condition d’après l’avis le plus fondé (râjih). »

Fin de citation.

Manquer à ces conditions annule le pacte et le disciple se doit alors de le renouveler. Les
autres conditions à respecter n’entrainent pas l’annulation. Il est cependant nécessaire de
mentionner deux points très importants :

- La pratique des cinq prières obligatoires à l’heure, à la mosquée et le respect de


la Sharî`a

On rapporte dans Jawahîr al Ma`anî que le Chaykh Ahmad al Tijânî (qu’Allâh sanctifie
son âme) a dit :

« Aucun effort n’est meilleur que l’accomplissement de la prière en son temps. »

Le Chaykh al Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée) développe ce point dans al Ifhâm al Munkir
al Jânî :

« La seconde condition dont le non respect n’entraine pas la défection, mais fait obligation
à l’adepte de se repentir et d’implorer le pardon du Très-Haut, consiste à se conformer au
commandement du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) et à éviter toute
désobéissance, surtout celle du cœur. L’auteur d’al Munya a encore dit :

Celui que le Glorieux a éprouvé de commettre un péché


N’est pas tenu de renouveler son initiation.

Elle requiert également l’accomplissement des actes susceptibles de remettre les péchés et
de purifier le cœur, tels que la prière de glorification et la récitation entre autre de la fin de
la sourate le Rassemblement (al Hashr), l’accomplissement autant que possible, en
commun des cinq prières canoniques. Voir les ouvrages qui donnent davantage de détails
sur la question. »

Fin de citation.

- Ne pas se sentir à l’abri de la Riposte imprévisble d’Allâh ( Makr Allâh )

Allâh ta`ala a dit : « Seuls les perdants se soucient peu de la riposte d’Allâh. »

Le Chaykh Ahmad al Tijânî (qu’Allâh l’agrée) disait à ses disciples (en prose) :

Se soucier peu de la riposte d’Allâh c’est L’ignorer


Seul Le connaît celui qui craint Sa riposte

90
Aussi n’est ignorant que celui qui s’en soucie peu
Seul le non perdant se soucie de la riposte

Les autres conditions sont relatives à l’amour du Chaykh, de ses représentants, au fait de
ne pas le contredire ni le critiquer ni l’insulter ainsi qu’à l’amour des disciples et de tous
les musulmans.En effet, parmi les règles, il est interdit de rompre définitivement avec eux.
Concernant les paroles qu’on attribue au noble Chaykh Ahmad al Tijânî, il est rapporté de
lui dans Ifadât al Ahmadiyya :

« Si on vous rapporte de moi des propos, pesez les dans la balance de la Sharî`a sils sont
conformes, acceptez-les sinon rejetez-les. »

Ainsi il a prévenu les disciples qu’on lui attribuera des paroles qui ne sont pas de lui. Et
cette phrase est un ordre implicite d’apprendre la science religieuse. Car pour peser les
propos, il faut avoir des connaissances.

Parmi ces conditions, le fait de ne pas s’asseoir avec ceux qui détestent le Chaykh
(qu’Allâh l’agrée). L’Imâm al Nawawî (qu’Allâh l’agrée) dit dans son Kitâb al Adhkâr, dans
la section intitulée « Celui qui entend dire du mal de son maître ou de son ami est tenu de
réagir » :

« Celui qui entend diffamer un musulman se doit de réagir immédiatement en


admonestant le calomniateur : si la parole ne suffit pas à lui clouer le bec, qu’il en vienne
aux mains, s’il est en mesure de le faire, sinon, qu’il quitte l’assemblée sur-le-champ. Et
qu’il montre davantage de fermeté si c’est de son maître dont il entend dire du mal ou de
toute autre personne de mérite à laquelle il est redevable. »

Fin de citation.

Le reste des conditions est relative au perfectionnement dans la pratique des awrâd de la
Tarîqa comme l’ablution, la propreté…etc.

En ce qui concerne les litanies (Awrâd) obligatoires de la Voie, elles sont au nombre de
trois :

- Le Wird (al lâzim), récité deux fois par jour individuellement.


- La Wadhîfa, récitée en groupe si possible (sinon seul), une fois obligatoirement à
deux fois par jour si on le souhaite.

- La Hadra du vendredi, récitée une fois par semaine en groupe si possible (sinon
seul).

Chaque wird est fondé sur trois piliers que sont

- La demande de pardon (al istighfâr)

91
- La prière sur le Prophète (as-salât `ala-n-nabî sallallâhu `alayhi wa sallam)

- La Parole de Vérité (al kalimât al Haqq) : Lâ ilâha illa Allâh

Il convient de rattrapper le Lâzim et la Wadhîfa (à l’exclusion de la Hadra qui ne se


rattrappe pas) s’ils viennent à être manqués par nécessité comme le recommande le
Chaykh al Nawawî dans le Kitâb al Adhkâr :

« Celui qui pratique un dhikr régulièrement, de jour, de nuit, à la fin d'une prière ou en
quelque moment que ce soit, se doit de le rattrapper s'il vient à le manquer et à ne jamais
le négliger, car s'il demeure fidèle à cette pratique; il ne courra plus le risque de l'oublier.
Sont rapportés à ce sujet dans le recueil de Muslim ces propos de l'Envoyé d'Allâh
(sallallâhu 'alayhi wa sallam) transmis par `Umar ibn al Khattab (qu'Allâh l'agrée) :

"Celui qui s'endort sans avoir récité son hizb ou n'en ayant lu qu'une partie, mais qui le
récite entre la prière de l'aube l'aube (fajr) et celle du zenith (dhuhr) [c'est-à-dire le
lendemain] se le verra compter comme s'il l'avait récité pendant la nuit." »

Fin de citation.

Les horaires d’accomplissement sont parmi les moments recommandés dans le Qur-ân : le
matin, après la prière de l’après-midi (`asr) et la nuit.

«Evoque ton Seigneur en toi-même dans tes humbles supplications et dans ta


peur, sur un ton plus bas que ton franc-parler, à l'aube et au soleil couchant et
ne sois pas parmi les distraits. » (7, 205)

«Récite la louange de ton Seigneur avant le lever du soleil et avant son


coucher.» (20, 130)

«Proclame la gloire et la louange de ton Seigneur l'après-midi et le matin de


bonne heure.» (40, 55)

«Dans des maisons (mosquées) que Dieu a donné l'autorisation d'élever et d'y
évoquer Son Nom par la pensée et la parole, y répètent sans cesse l'affirmation
de Sa Gloire et de Sa Pureté, au lever du jour et à son coucher... » (24, 36-37)

«O vous qui avez cru! Evoquez Dieu d'une façon abondante. Proclamez Sa gloire
et Sa pureté de bonne heure et à la tombée de la nuit.» (33, 41-42)

Concernant les Awrâd, le Chaykh al Islâm, notre maître al Hâjj Ibrâhîma Niass (qu’Allâh
l’agrée) rapporte dans son al Bayân wa al-tabyîn `ani-t-tijâniyyati wa-l-tijâniyyîn :

92
« Le savantissime Abu Bakr äl-Daymânî äl-chinguîtî dit:

Est-ce une idolâtrie si un serviteur déclare


Sincèrement qu'il n y a de divinité qu'Allah
S'il sollicite le repentir par le ïstighfâr, il espère bien
La rémission des fautes qu'il a commises
Ô homme, si ceci est une idolâtrie, alors soyez idolâtres
Vous aurez certainement une fin bénie et heureuse. »

Fin de citation.

Terminons par ces propos tirée d’al Bughyat al Mustafîd de notre maître, l’érudit,
Muhammad al `Arabî ibn Sa`ih al `Umarî (qu’Allâh l’agrée) :

« Notre objectif est de nous assurer que l’éducation dans cette Voie Spirituelle soit libre de
toute nécessité de recourir à la retraite ou l’isolation des gens, ainsi que d’autres pratiques
pesantes pour l’âme, et d’insister sur le fait que l’éducation y est réalisée en accord avec la
méthode des pieux anciens, qui est la méthode originelle, et qui est la gratitude dans la
réjouissance du Donnateur (qu’il soit exalté) et l’exercice basé sur le cœur. L’éducation
spirituelle ne devrait pas être basée sur une autre méthode, qui fût inventée et pratiquée
comme technique par les gens postérieurs aux trois premiers siècles, afin de s’adapter aux
conditions difficiles de leur époque, à savoir la méthode de l’ascèse.

Il y a une différence entre le deux car dans la première méthode le cheminement est celui
des coeurs, et dans la seconde celui des corps. Il est connu que le facteur crucial pour
atteindre la Présence d’Allâh (ta`ala) est le cheminement des cœurs, notamment ce qui
concerne sa condition : ce qui l’améliore et ce qui la corrompt, en concordance avec les
standards de rectitude et le suivi de la pure Loi Sacrée et le mise en pratique de la noble
Sunna, et non par le biais de l’oppression de l’âme par l’ascétisme, la frugalité dans le
régime et l’habillement, la difficulté et le manque de confort, sans faire suffisamment
attention aux conditions du cœur.

En ce qui concerne ceux qui sont arrivés après les trois premiers siècles, ils ont choisi la
seconde méthode, en raison de la multiplication des passions et la divergence des opinions.
Ils ont eu recours à cela pour purifier l’âme et la faire progresser, dans le but d’illuminer le
cœur et le débarrasser des troubles des désirs. »

Fin de citation.

Parmi ses enseignements…

Les paroles qui suivent sont rappotées du noble Chaykh Ahmad al Tijânî (qu’Allâh l’agrée
et sanctifie son âme) dans Kitâb al Jawahir al Ma`anî :

93
« La plus proche des portes qui mènent à Allâh est celle de la reconnaissance (shukr), et
celui qui n’y passe pas n’entre pas. [Car] les égos (nafs) sont devenus denses et ne sont plus
affectés par l’exercice spirituel, la dévotion et l’obéissance, ni par l’examen de conscience
(al hisab) ou les discours (l’argumentation). Donc, quiconque souhaite s’immerger dans le
bonheur et la grâce doit se passer de cela et mettre fin à sa distance [avec Allâh], et nous
avons constaté que tous les bienfaits promis par Allâh trouvent leur cause dans le fait de
ne rien désirer d’autre que de se montrer reconnaissant. Car le Très Haut a dit : Si vous
êtes reconnaissants, très certainement J'augmenterai [Mes bienfaits] pour vous. »

« Cette époque est celle où les bases des Ordres divins ont été détruites… ; et il est au-delà
de la capacité des gens de remplir les obligations divines sous tous leurs aspects en leur
temps, sauf ceux enracinés dans Sa Connaissance ou qui s’en approchent. Cependant, les
choses étant telles qu’il a été décrit précédemment, et comme le serviteur n’a aucun
moyen d’échapper à la situation dans laquelle Allâh l’a placé, le gris et meilleur que le
noir. Abstenez vous d’agir contrairement aux commandements divins autant qu’il est en
votre pouvoir, et accomplissez Ses ordres autant que possible ; mais faites pour vous-
mêmes de nombreux actes expiatoires de jour comme de nuit. »

« Certes Allâh a de la Miséricorde pour un serviteur à cause d’une seule qualité. S’Il trouve
un seul trait de bonté, comme la modestie, la générosité ou une part d’amour comme par
exemple la paix du cœur ou la véracité dans la parole, ou d’autres choses semblables dans
les actions accomplies pour Lui, Il fera preuve de Compassion [pour ce serviteur] et le
prendra pas la main. »

« Allâh ta`ala fait preuve de Miséricorde sans raison particulière. »

« On ne plaisante pas à propos de la sainteté de nos maîtres, les Saints (Awliyâ), ni ne


prenons à la légère leur éloge. Ainsi, faîtes l’éloge de la sainteté des Elus, qu’ils soient
morts ou vivants, car celui qui glorifie leur sainteté verra la sienne glorifiée par Allâh.
Quiconque les méprise, Allâh l’humiliera et Se courroucera contre lui. Ne prenez pas à la
légère l’éloge des Saints. »

« Le meilleur des rappels (adhkâr), est le rappel (dhikr) de la part du serviteur des
obligations de Son Seigneur et de Ses interdictions. »

« Tout bien est dans le suivi de la Sunna, et tout mal provient du fait de s’en écarter »

Dans une lettre de conseils reproduite dans l’ouvrage al Jawahîr al Ma`anî, le Chaykh
Ahmad al Tijânî (qu’Allâh sanctifie son âme) reprends les propos du noble Maître Abû-l-
`Abbâs al Mursî (qu’Allâh sanctifie son âme) en rappelant :

« Les instants du serviteur se départagent en quatre, sans cinquième :

- Soit tu te trouves dans un instant d’aisance, et alors le Vrai t’exige de faire preuve de
reconnaissance.

94
- Soit tu te trouves dans un instant de difficulté, et alors le Vrai t’exige de faire preuve de
patience.

- Soit tu te trouves dans un instant de désobéissance, et alors le Vrai t’exige de faire preuve
de repentir.

- Soit tu te trouves dans un instant d’obéissance, et alors le Vrai t’exige de faire preuve
d’espérance »

Fin de citation.

Dans une autre lettre adressée aux gens de Fez, le Noble Chaykh (qu’Allâh sanctifie son
âme) a dit :

« Délaissez la recherche de l’autorité et ses causes car elle est la kaaba autour de laquelle
tournent tous les maux, elle est l’établissement de la perdition dans ce bas monde et dans
l’Au-delà. »

Qu’Allâh nous abreuve à sa source de ce noble Chaykh et qu’il nous fasse profiter de ses
bénédictions et de ses enseignements. Âmîn.

Parmi ses invocations…

Voici comment le Chaykh Ahmad al Tijânî s’adressait à Son Seigneur et enseignait


l’invocation à ses disciples (qu’Allâh les agrée) :

« Ô Allâh ! A Toi la louange et à Toi le remerciement autant que l'ensemble de Ta Science


peut cerner de Tes Attributs, de Tes Noms et de Tes louanges par lesquelles Tu T'es loué
Toi-même par Ta Propre Parole, et par lesquelles t'a loué chacune de tes créatures, avec
toutes les expressions de louange par lesquelles Tu T'es évoqué Toi-même et par lesquelles
T'ont évoqué l'ensemble de tes créatures et à la dimension de ce que cerne Ta Science et
pour tous les bienfaits à mon égard que Ta Science englobe. »

« Ô Allâh accorde ta Grâce et ta Paix à la Sources de la Miséricorde Seigneuriale (ndT :


Sayyidinâ Muhammad sallallâhu `alayhi wa sallam)… »

« Fais qu’il (le Prophète sallallâhu `alayhi wa sallam) soit pour nous un esprit et le secret
profond de notre adoration. Et fais de l’amour que nous lui portons une subsistance qui
nous aide à le magnifier. Et fait de notre louange pour lui une vie dans nos cœurs par
laquelle je serai élevé et par l’aide de laquelle je le mentionnerai et je mentionnerai son
Seigneur.

A la porte du meilleur de la Création mon objectif s’est fixé, car d’après ma connaissance
l’Elu est généreux dans son secours. Je viens, n’apportant aucune science ni piété, car rien
n’est de moi mon Seigneur. »

95
« Ô Allâh ! Ton absolution est plus vaste que mes péchés et j'ai plus d'espoir en Ta
Miséricorde qu'en mes œuvres »

« Ô Toi qui a fais apparaître la beauté et voilé la laideur, sans pour autant nous reprocher
un quelconque crime et sans déchirer le voile !
Ö Toi dont la grâce est immense, Splendide dans Sa Transcendance, Large dans son
Pardon, dont les Mains son largement ouverte par Miséricorde !
Ô Toi qui reçoit les confidences et en qui finissent toutes les requêtes !
Ô Toi qui es à la base de tous les bienfaits avant qu’ils ne deviennent des mérites !
Ô Refuge de ceux qui trébuchent !
Ô Source des bénédictions imméritées !
Ô mon Seigneur ! Ô mon Maître ! Ö mon Protecteur !
Ô But de mes aspirations !
Je Te demande de ne pas me défigurer par les afflictions de ce monde ou par le châtiment
du Feu. »

« Ô Lumière des lumières qui illumine l’obscurité du non-être par la brillance de Ta


Lumière, fais de Ta Lumière la lampe de mon être subconscient, de ma pensée, de mon
âme, de mon esprit, de mon cœur et de mon corps et de tout ce qui fait partie de moi,
jusqu’à ce que je ne sois plus que lumière et débordant de la Lumère de Ton Unicité. »

Ainsi s’exprimait notre maître Ahmad al Tijânî (qu’Allâh l’agrée) dans ses invocations.
Qu’Allâh l’exauce et nous exauce par la dignité de notre maître Muhammad sallallâhu
`alahyi wa âlihi wa sahbihi wa sallam. Âmîn.

Parmi ses discples…

Citons quelques éminentes personnalités ayant suivi les enseignements de ce noble Imâm
(qu’Allâh l’agrée).

Parmi ses disciples, le très érudit, le Guerrier dans la Voie (al Mujâhîd), la Couronne des
Connaissants (Tâj al `Ârifîn) Sayyidî al Hâjj `Umar ibn Sa`îd al Futî Tall qu’Allâh l’agrée.
Il a voyagé du Sénégal jusqu’aux Lieux saints pour être éduqué par notre maître, le noble
Sharîf Sîdî Muhammad al Ghalî disciple direct du Chaykh Ahmad at-Tijânî qu’Allâh les
agrée. Suite à son Pèlerinage, il éduqua les gens de l’Afrique de l’Ouest et mena la guerre
contre les païens de cette région. Le maître Al Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée) dira de lui :
« Dans une Tarîqa où al Hâjj `Umar n’est qu’un disciple, je ne demande à Allâh que la
grâce d’en faire partie». Il est l’auteur d’un ouvrage de référence intitulé Rimah Hizb al
Rahîm `ala nuhûr hizb ar-rajîm, sur la Tarîqa Tijâniyya et le Soufisme en général.
Qu’Allâh l’agrée et nous fasse bénéficier de sa bénédiction.

Parmi ses disciples, le noble déscendant de Sayydunâ `Umar ibn al Khattab (qu’Allâh
l’agrée), l’Imâm, le Connaissant (al `Ârif), notre maître Muhammad ibn al `Arabî ibn
Sa`ih al `Umarî (qu’Allâh l’agrée). Il était un maître accompli dans les sciences de la

96
Sharî`a et de la Haqîqa et l’une des références de la Tarîqa grâce à son ouvrage « Al
Bughyât al Mustafid ». Qu’Allâh l’agrée et nous fasse bénéficier de sa bénédiction.

Parmi ses disciples, le Sage de Tivaouane, le très érudit savant al Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh
l’agrée). Il fût le défenseur de la Sunna face à l’invasion culturelle des français suite à la
colonisation du Sénégal. Il a travaillé à la conservation de l’Héritage Islamique dans cette
région. On lui doit la création de nombreuses écoles Coraniques, la formation de
nombreux savants et une œuvre littéraire touchant à de nombreux aspects des Sciences
Islamiques. Qu’Allâh l’agrée et nous fasse bénéificier de sa bénédiction.

Parmi ses disciples, le Mujâhid, l’Imâm `Abdullâh Niass qu’Allâh l’agrée. Il a lutté des
années contre l’invasion des français en Sénégambie par les armes avant de fonder sa ville
au Sénégal et de s’y installer pour propager l’enseignement religieux. Suite à son voyage à
Fez et après avoir ébloui les nobles savants et shurâfa de la Tarîqa, il sera le premier
titulaire d’une autorisation illimitée (ijâza mutlaqa) dans la Voie en Afrique de l’Ouest. Il
en obtiendra une aussi pour son frère en Allâh et ami al Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée).
Son fils, le Chaykh al Islâm al Hâjj Ibrâhîma Niass (qu’Allâh l’agrée) dira de lui : « après
mon père, nul n’a été capable de m’apprendre quoique ce soit. » Qu’Allâh l’agrée et nous
fasse bénéficier de sa bénédiction.

Parmi ses disciples, le Soufre Rouge (al Kibriti-l-Ahmâr), le noble sharîf et Juge (Qadî)
d’Oujda, Sayyidî Ahmad ibn al `Ayyashî al Sukayrij (qu’Allâh l’agrée). Il fût diplomée de
la prestigieuse Université al Qarawiyîn et était décrit par la Muhaddith d’al Azhar, notre
maître Muhammad al Hâfidh al Misrî comme le « plus savant de la terre ». Il possédait 600
ijazas de 600 maîtres différents en science du Hadîth. Il fût un auteur prolifique, il a écrit
notamment un résumé de Kitâb al Shifâ versifé en 500 vers ainsi qu’une versification d’al
Khasâ-is al Kubrâ d’as-Suyutî en 60 000 vers. Qu’Allâh l’agrée et nous fasse bénéficier de
sa bénédiction.

Parmi ses disciples, le Savant du Hadîth d’al Azhar, le référence de son temps, notre
maître Muhammad al Hâfidh al Misrî (qu’Allâh l’agrée). Il fût un noble sharîf et étudia
avec des sommités de son temps comme Chaykh Badr al Dîn al Hasanî, Chaykh Ahmad
Sukayrij et Chaykh `Abd al Hayy al Kattanî (qu’Allâh les agrée tous).Il a enseigné le Sahîh
al Bukhârî dans sa totalité plus de 40 fois en Egypte, a formé de nombreux savants et fût
l’auteur de nombreux ouvrage dans la noble science du Hadîth. Il s’est engagé dans
plusieurs Voies spirituelles avant d’entrer dans la Tijâniyya et d’y rester jusqu’à sa mort. Il
participa à la guerre contre les anglais et le Chaykh Hasan al Banna (qu’Allâh lui fasse
miséricorde) lui demandait conseil. Il a aussi travaillé à la réfutation des orientalistes. Le
Chaykh al Sayyîd Muhammad ibn `Alawî al Mâlikî (qu’Allâh l’agrée) disait de lui qu’il
était un grand Saint (Walî) et l’appelait « Shayukhuna al `Ârif billâh » (notre maître le
Connaissant par Allâh). Lors de son décès, le Chaykh al Azhar de son temps, le maître
`Abd al Halîm Mahmûd (qu’Allâh l’agrée) a dit de lui « Al Imâm al Muhaddithîn (l’Imâm
des Traditionnistes) est mort. » Qu’Allâh l’agrée et nous fasse bénéficier de sa bénédiction.

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Parmi ses disciples, le Chaykh al Islâm, notre maître al Hâjj Ibrâhîma Niass qu’Allâh
l’agrée. Il fût le Savant Ouest Africain le plus célèbre de son temps et eût de très nombreux
disciples à travers le monde. Il fût la cause de nombreuses conversions notamment au
Nigéria. Il a beaucoup lutté pour la cause des musulmans à travers le monde. Il était un
Hujja en Hadîth c’est-à-dire qu’il en maîtrisait plus de 300 000 comme en a témoigné le
Muhaddith Muhammad al Hâfidh d’al Ahzar en disant dans un discours : « Louange à
Allâh pour nous avoir béni en nous unissant par les liens de l’amour : cet humble serviteur
Muhammad al-Hâfidh at-Tijânî et le Hujja, la pierre angulaire de la religion, l’océan de
confiance, le croyant en Allâh, mon frère et le frère de mon esprit, mon maître Abî Ishâq,
Chaykh Ibrâhîm… ». Chaykh Ahmad Sukayrij (qu’Allâh l’agrée) qui était lui-même en
possession de 600 ijazas de 600 Chaykhs différents a écrit dans son livre où leurs noms
sont mentionnés « La première personne à qui j’ai octroyé l’autorisation dans toutes ses
chaînes de transmission fût le Khalifa al-Hâjj Ibrâhîm Niasse. » Il fût aussi connu des
ulama et dirigeants de la plus large partie du monde Musulman et membre d’organisations
telles que la Ligue Islamique Mondiale (Rabitat al-‘Alam al-Islami basée en Arabie
Saoudite et où il a fait office de Vice Président), le Congrès Musulman International
(Majma’ al-Buhuth al-Islamiyya; Egypte), et le Haut Concile des Affaires Islamiques
(Majlis al-‘Ala li al-Shu’un al-Islamiyya; Egypte). Suite à un voyage au Caire, en Egypte, en
1961, il devint largement connu en tant que « Chaykh al-Islâm » après avoir dirigé la
prière du Vendredi dans la prestigieuse mosquée d’al Azhar. Qu’Allâh l’agrée et nous fasse
profiter de sa bénédiction.

Les éloges des savants à son égard :

Citons ici quelques éloges de savants à l’endroit du noble maître. On rapporte du Chaykh
Muhammad al Sanûsî, fondateur de la Târiqa Sanusiyya, dans l’ouvrage Al Anwâr al
Qudsiyya fi Muqaddimat al Tarîqa al Sanusiyya de son petit fils Ahmad al Sharîf (qu’Allâh
les agrée) :

« J’ai appris auprès de lui [Chaykh al Tijânî], et j’ai reçu de lui le Qur-ân, qu’il a lui-même
pris directement du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam), à l’état de veille et non en
sommeil. Et il excellait dans son imitation [ndT : celle du Prophète sallallâhu `alayhi wa
sallam] dans tous ses actes, et il m’a fait l’honneur de prendre le Qur-ân par sa noble
chaîne (sanad), après qu’il l’ait pris de lui [Le Prophète sallallâhu `alayhi wa sallam]. »

Fin de citation.

Le Chaykh al Islâm al Hâjj Ibrâhîma Niasse (qu’Allâh l’agrée) rapporte dans son ouvrage
Bayân wa al-tabyîn `ani-t-tijâniyyati wa-l-tijâniyyîn les éloges des savants de diverses
contrées, affiliés à la Tarîqa ou pas, à l’égard du noble Maître, Sayyidî Ahmad al Tijânî
(qu’Allâh l’agrée) :

98
« J'ai déjà livré dans mon livre (Avertissement des purs : Tanbîhu äl-äzkiyâ) une série de
relations de savants musulmans d'Afrique du Nord et d'ailleurs, avec Cheikh Ahmad äl-
Tijânî. J'en livre ici quelques unes sans nous étaler en longueur.

Les savants de cette religion et les grands guides (cheikhs ) véridiques de toutes les
contrées, cheikhs qu'on ne peut soupçonner de faux témoignages, ont fait l'éloge de
Cheikh Ahmad äl-Tijânî (qu’Allâh l’aggrée).Tous ces éloges ont trait à sa science et à sa
connaissance de d’Allâh (gnose).

Eloges de savants du Maghreb.

Dans son livre äl-ächrâf (les nobles), le savantissime Hamdûn ïbn äl-Hâj affirme que son
père faisait des éloges à Cheikh Ahmad äl-Tijânî pour sa science et sa connaissance de
Dieu et le considérait comme un des cheikhs accomplis de la religion et qu'il composa ces
vers:

Fais aussi mention de la lune éclatante, la clarté de Abu


Al-cAbbas, je veux dire Ahmad äl-Tijânî
Soleil de la Noblesse, Pôle du cercle de la guidance
Peine lune de la félicité, étoile de l'embellissement
Mer de la générosité qui nous gratifie de sagesses, lui le zénith
tel le diamant parmi les pierres et les couronnes
Beauté, Imâm (guide), il s'est élevé de bien de degrés
dans les actions pieuses et ne s'est point attardé.

Cheikh äl-Tâlib ïbn äl-Hâj, dans son commentaire du livre äl-murchid (le guide) a dit, en
commentant la phrase (il est obligatoire d'accorder l'authenticité aux nobles prophètes) , ce
qui suit:

Sayyidî Cheikh Ahmad äl-Tijânî, le gnostique, que Dieu nous fasse profiter de ses
bénédictions, etc…

Dans son livre äl-charbu äl-muhtadar wa äl-sirru äl-muntazar min macîni baca°di ahli äl-
qarni äl-thâlitha cachara (le breuvage présent et le secret attendu des sources de certains
savants du treizième siècle), le savantissime, le complet, le noble, Jaca°far ïbn Idrîs äl-
Kitânî, a dit ce qui suit:

"Parmi eux, le Saint, le Célèbre, le Pôle, le Sans ambiguité, le Grand, le Sauveur, le Dévot,
Abu äl-cAbbas, Seyydî Ahmad äl- Tijânî, etc…"

Il ajouta: "… ses qualités sont très grandes, ses états mystiques très prodigieux, sa station
dans la sainteté, très élevée …"

99
En page 180, de la première partie de son ouvrage salwatu äl-änfâs (soulagement des
âmes), le savant influent, Muhammad Jaca°far äl-fâsî, äl-madanî, äl-hassanî äl-kitânî, a dit
ce qui suit:

" Le cheikh, qui atteint l'enceinte scellée de Dieu, l'exemple, l'accompli, le pieu, le grand,
le gnostique établi, la montagne de la Sunna (tradition du Prophète sallallâhu `alayhi wa
sallam), le signe des bien dirigés craintifs d’Allâh, le savantissime réceptif, l'associé, le très
intelligent, celui qui a réussi la jonction entre l'exotérisme ( charî-ca) et l'ésotérisme
(haqîqa), …"

Dans son livre rafcu äl-citâbi wa äl-malâm can man qâla: äl-camalu bi äl-dacîf ikhtiyâräñ
haram (Rejet du blâme contre celui qui interdit la pratique du hadith faible dans les
œuvres méritoires), en page 53, Cheikh Abu cabdi ällâh Mahmad äl-Qâdirî décrit ainsi le
cheikh:

"Le gnostique, mon maître, Ahmad äl-Tijânî".

De même dans son commentaire du poème äl-burda de l'Imâm äl-buçayri, il dit que son
père lui recommanda d'aimer Cheikh Ahmad äl-Tijânî. Il dit en plus:

"Il rencontra son maître et le maître de son père Abu äl-cAbbâs Ahmad äl-Tijânî et lui
attesta qu'il aimait ce cheikh". Et ces gens là étaient des savants de Fèz.

Dans son livre äl-ïstiqçâ (l'Investigation), le savantissime, le célèbre, le généalogue,


Ahmad äl-nâçirî äl-lâwî, que Dieu lui accorde sa miséricorde, dit en page 137, partie 4,
"que Cheikh Ahmad äl-Tijânî est plein d'allure et influe sur les sciences"

En page 146 de la même partie, il dit:

"Quant aux saints, l'interdiction de la visite (spirituelle) - afin d'éviter tout prétexte - mais
expliquée correctement et largement de sorte que cela (l'interdiction) ne ambiguë, est
pertinente et ne contredit pas les fondements de la Loi (charîca) mais, plutôt, lui est
conforme.

Ce point de vue est celui du jurisconsulte, du mystique, Abu äl- cAbbâs, Cheikh Ahmad äl-
Tijânî, qui a défendu ses compagnons de la visite (spirituelle) des autres saints."

Il dit finalement en page 150 de la même partie:

"Le Cheikh, le Gnostique, l'Imâm, Abu äl-cAbbâs Ahmad äl-Tijânî, guide suprême de la
Voie Tijâniyya.".

Eloges des savants Tunisiens.

100
Dans son livre çafwatu äl-ica°tibâr bi mustawdaci äl-ämçâr, en page 32, Cheikh
Muhammad äl-bayram äl-khâmis äl-Tûnissî, äl-miçrî (décédé et inhumé en Egypte, 1370),
décrit ainsi le cheikh:

"Le Pôle, le Vertueux, Ahmad äl-Tijânî (qu’Allâh l’agrée)".

Il rappela un poème par lequel Ahmad äl-Tijânî a appelé Dieu lorsqu'il rencontra des
difficultés dans la contrée de Tunis.

Eloges des savants de Cham (Syrie).

1) Dans son livre jâmicu karâmâti äl-äwliyâ (Collection des faits prodigieux des saints), en
page 349, partie 1, L'imâm, l'excellent, l'aimant, l'accompli, Yûsuf äl-nabahânî décrit ainsi
le cheikh:

"Guide des gnostiques, l'une des sommités parmis les saints rapprochés"

Dans son livre sacâdatu äl-dârayni (la félicité des deux mondes), il dit:

"Cheikh Ahmad äl-Tijânî, fait partie de ceux qui reçurent leur litanies (äwrâd wa ädhkâr)
directement du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam), en état de veille".

Il rappela dans son livre certaines particularités de jawharatu äl-kamâl (La perle de la
perfection).

2) Un autre, le célèbre, l'exemplaire Muhammad Fâl ïbn Muhammad ïbn Ahmad äl-câqil, a
dit:

"Ahmad, plutôt connu sous le nom de äl-Tijânî


doué de connaissance, de secrets et de gnose".

3) cAbdu Ällah ïbn Ahmad Dâm, reconnu par sa haute position par tous ses
contemporains, métropolitains et provinciaux, décrit Cheikh et sa voie dans le poème
suivant [dont nous donnons les deux premiers vers]:

Qu'on veuille supputer sur la Voie d'äl-Tijânî


Quant à moi, je suis convaincu de sa perfection
Celui qui lit les livres qu'il a propagés
y verra des paroles véridiques, toutes guidantes

Eloges des savants d'Egypte.

Dans son livre ïntichâru äl-ïslâm fî äl-qârati äl-aîfrîqiyya (Propagation de l'Islâm sur le
continent africain), le docteur Hasan Ibrahîm, Recteur de l'Université Usyût, dit en page
44:

101
"Parmi les ordres çûfî, la Voie Tijânîyya, est celle qui a la propagation la plus vertigineuse.
Elle fut fondée par Abu äl-cAbbâs Ahmad ïbn Muhammad äl-Mukhtâr ïbn Sâlim äl-Tijânî
(1737-1810 après Jésus)

Originaire du village de cAynu Mâdî d'Algérie. Ensuite, il a effectué plusieurs voyages


dans les pays musulmans tels que Télemcen, Makka, Médine, Le Caire. Il s'est formé
auprès des cheikhs de ces villes. Enfin il fonda une nouvelle voie çûfie

Il effectua un séjour dans le désert (äl-çahrâ) en 1782 après Jésus puis s'installa à Fèz
(Maroc) en 1797. Il y passa une grande partie de sa vie pour l'organisation et l'expansion
de sa voie. Il désigna ses compagnons sous le nom "des Amis" (äl-ähbâb). Il interdit à ses
compagnons l'enrôlement dans d'autres voies çûfies." (Voir note plus haut).

On retient d'eux la pratique constante du dhikr (litanies), de la lecture du Qur-ân,


d'invocations, de prières sur le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) très précises en des
moments aussi déterminés."

Conclusion.

Nous avons listé quelques brillants éloges de savants de la religion musulmane qui ne sont
pas des membres de le Voie Tijâniyya:

Certes les gens ne manquent pas d'intelligence au point


De dire le bien là où ils ne le voient pas. »

Fin de citation.

Sources, biographies et textes complémentaires :

Ouvrages traitant de Soufisme en général et de la Tijâniyya :

Kifayât al Râghibîn traduit sous le titre « El Hadji Malick Sy : Pensées et Actions Vol. II » :
http://www.albouraq.com/index.php?op=article&cat=01010114&articles=4907&count=15

Ifhâm al Munkîr al Janî traduit sous le titre « El Hadji Malick Sy : Pensées et Actions Vol.
III » :
http://www.albouraq.com/index.php?op=article&cat=01010114&articles=4908&count=0

Vie et Enseignement de Chaykh Ahmadu Bamba (qu’Allâh l’agrée) :


http://www.iqrashop.com/Vie_et_enseignement_du_Cheikh_Ahmadou_Bamba-
Didier_Hamoneau-Livre_livres-Biographies-2053-.html

Al Munqidh min ad-dalâl (La délivrance de l’erreur) de l’Imâm al Ghazâlî (qu’Allâh


l’agrée) :

102
http://www.iqrashop.com/Erreur_et_Delivrance_suivie_de_Lettre_au_disciple-
Al_Ghazali-Livre_livres-Spiritualite-1603-.html

Kitâb al Ibrîz de Chaykh Ibn Mubârak al Sijilmasî reprenant les paroles du maître Sîdî
`Abd al `Azîz ad-Dabbâgh, qu’Allâh l’agrée (traduit sous le titre « Paroles d’Or ») :
http://www.iqrashop.com/product_info.php?products_id=2506

Chapitres traduits de Haqâ-iq at-Tasawwuf du Chaykh `Abd al Qadîr `Isâ (qu’Allâh


l’agrée) :
http://www.islamophile.org/spip/article510.html

Articles du Chaykh Nûh Keller (qu’Allâh le préserve) en anglais :

The Place of Tasawwuf in Traditional Islam:


http://www.masud.co.uk/ISLAM/nuh/sufitlk.htm

How would you respond to the Claim that Sufism is bid'a ?


http://www.masud.co.uk/ISLAM/nuh/sufism.htm

“On the Path of the Prophet” de Sîdî Zakariya Wright:


http://www.onlineislamicstore.com/b8945.html

Lumière sur la Tijâniyya, livre en ligne du Chaykh Ibrahima Niass (qu’Allâh l’agrée) :
http://www.geocities.com/ganesamblo/bayan.htm

Autres ouvrages en ligne :


http://www.geocities.com/ganesamblo/Ouvrage.htm

Vidéos sur la Tarîqa au Sénégal et au Mali :


http://aslama.com/forums/showthread.php?t=13953

Sites sur la Tarîqa :


www.tijani.org
www.tidjaniya.com
http://www.cheikh-skiredj.com/ (Bibliothèque en ligne en arabe du Chaykh Ahmad al
Sukayrij qu’Allâh l’agrée)
http://www.geocities.com/ganesamblo/tambali.htm

Voir les biographies des Shuyukh sur :


http://tijani.org/scholars

Voir les conditions de la Voie sur :


http://www.tidjaniya.com/conditions.php

103
Textes sur Aslama :

La Lignée noble (sur le respect dû à la Famille du Prophète sallallâhu `alayhi wa sallam) :


http://aslama.com/forums/showthread.php?t=13401

Le Chaykh Authentique :
http://aslama.com/forums/showthread.php?t=13905

Soufisme et « science cachée » :


http://aslama.com/forums/showthread.php?t=13052

Ibn al Qayyîm a dit vrai (mise en garde contre le délaissement de la Sharî`a) :


http://aslama.com/forums/showthread.php?t=13848

La place du Fiqh dans le cheminement du discple :


http://aslama.com/forums/showthread.php?t=13877

Conseils pour ceux qui n’ont pas de maîtres :


http://aslama.com/forums/showthread.php?t=14727

L’origine de l’initiation :
http://aslama.com/forums/showthread.php?t=13509

Le Tawhîd est un joyau précieux :


http://aslama.com/forums/showthread.php?t=13179

Conclusion :

Ainsi se termine cet aperçu sur la vie et les enseignements de mon maître et guide, le
Pieux Saint, Sayyidî Abû-l-`Abbâs Ahmad at-Tijânî (qu’Allâh l’agrée), sanctifie son âme et
nous abreuve constamment à la source de sa bénédiction.

Qu’Allâh récompense en bien tous ceux qui m’ont encouragé, conseillé, aidé, directement
ou indirectement, que je le sache ou que je l’ignore. Qu’Allâh me pardonne pour les
erreurs qui se trouvent dans ce texte.

Concluons par cette invocation en prose de l’érudit, mon maître al Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh
l’agrée) :

Yâ Rabbanâ yâ Mâlika-l-kawnayni
Qinâ ilâhi sharafi-d-darayni
Amâtanâ-l-lâhu `âla dîni-n-nabî
Wa hubbi Chaykhinâ-l-Imâm-t-Tayyibi
Âmîn âmina astajib du`a-anâ
Wa lâ tuqayyib Sayyidî raja-anâ

104
Arjû-l-amâna yawma lâ amâna
Ilâ liman âmanahu mawlânâ

Ô notre Seigneur ô Le Roi des 2 mondes


Préserve-nous, ô Dieu, du mal des 2 demeures
Qu'Allah nous donne la mort dans la Religion du Prophète
Et l'amour de notre Chaykh, l'imam, le pur,
Amine, Amine, accepte nos invocations
Ne déçois pas ô mon Seigneur, nos espérances
J'espère la sécurité le jour où il n'y en aura pas
Sauf pour celui que notre Maître a mis en sécurité.

Ô Allâh ! Prie sur notre maître Muhammad qui a ouvert ce qui était clos, et qui a clos ce
qui a précédé, le soutien de la Vérité par la Vérité et le guide sur Ton droit chemin, ainsi
que sur sa famille, selon sa valeur et à la mesure de son immense dignité

Allâhumma salli `alâ Sayyidinâ Muhammadin-il-Fâtihi limâ ughliqa wal Khâtimi limâ
sabaqa nâsiri-l-Haqqi bil Haqqi wal Hadî ila sirâtikal mustaqimi wa `ala âlihi haqqa
qadrihi wa miqdârihi-l-`adhîm.

Allahumma âmîn bi jâhi nabiyyi-l-Mustafa (sallallâhu `alayhi wa sallam) wa bi barakâti


Chaykhana Ahmad al Tijâni radiy Allâhu `anhu wa-l-hamdu lillâhi-r-Rabbi-l-`Alâmin.

Achevé le 26/02/2008

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