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MADAME DE RÉMUSAT
-- 1802-1808—
PUBLIES
PAUSONPETIT-FILS
PAU], DE H KM USAT
î/ IIKl..\II.MITK-G.UIONNK
^SATKIU
PARIS
CALMANN LKVV, HMTKUIl
ANCIKNXKMAISONMIC1IKI,LKVY Fil ÈRES
KUKAUnr.ll,3, ETItOL'LEVAUl»
DESITALIENS,
15
A LA LIRItAIRIK NOUVKLLK
1880
Droits
tl«* ot<li*
ri'|in>tliirlinn tr;icliictii»i
IVSI>I\VS.
PRÉFACE
î.
II.
\. Onpeutconsultersurla famillottastardl'ouvrageintéressant
PRÉFACE. 13
\. Onpeutconsultersur la famillebastardl'ouvrageintéressant
PRÉFACE. 13
I. Voicicommentmadamed'£pinays'exprime d'abordsurle
mari<lcsa belle-soeur,puis sur M.«leSaint-Lambert :
« Mimise marie, c'est une chosedécidée.Elle épouseM. le
comled'iluudctol,jeune hommede qualité,maissansfortune,Agé
de vingt-deuxans,joueurdo profession, laid commele diableet
peuavancédansle service; en un mot ignoré,et, suivanttoute
apparence,faitpour l'être.Maisles circonstances de cetteaffaire
sont tropsingulières,trop au-dessusdo toute croyancepourne
pas tenir une placedansce journal.Je ne pourraism'empôcher
dVuriresi je necraignaisquele résultatde cetteridiculehistoire
ne fûtderendre ma pauvre Mimimalheureuse.SonAmeest si
belle,si franche,si sensible...C'est aussice qui me rassure,il
faudraitêtre un monstrepourse résoudreà la tourmenter.» —
« Le marquisde Croismare,qui nousest arrivéhier (parpareil»
thèseplus gai, plus aimable,plus lui que jamais),a fait têteà
tète une promenadeavecla comtesse(d'IIoudotot), qui n'a fait
que l'entretenirà motscouverts,plus clairsquele jour,de sa pas»
sion pourle marquisde Saint-Lambert. M.de Croismarc l'a mise
fortà sonaise,et, auboutd'unquartd'heure,elleluia confiéque
Rousseauavaitpensése brouilleravecelle dès l'instantqu'elle
luiavait parlésansdétourdesessentimentspour Saint-Lambert
Lacomtessey met un héroïsmequi n'a pu rendreRousseauin-
dulgentsur sa faiblesse.Il a épuisé toutesonéloquencepourlui
fairenaîtredes scrupulessur cetteliaisonqu'ilnommecriminelle
elleest très loin de l'envisagerainsi; clic en fait gloireet ne
s'enestimequedavantage.Le marquism'a fait un narrétrès
plaisantde cette effusionde coeur.» Mémoires et Correspondance
île madamed'Epinay,tomeI, page112,et tomeIII, page82.
I'IIÊKACK. 27
III.
SÉNATCONSERVATEUR.
o Luxembourg,
le 29avril.
» J'ai envie de commencer le portrait de
» Clari. — Clari n'est point ce que l'on nomme
» une beauté; tout le monde s'accorde à dire
» qu'elle est une femme agréable. Elle avingt-
» huit ou vingt-neuf ans; elle n'est ni plus ni
» moins fraîche qu'on ne doit l'être a vingt-
» huit ans. Sa taille est bien, sa démarche est
» simple et gracieuse. Clari n'est point maigre;
y>elle n'est faible que ce qu'il faut pour être
J> délicate. Son teint n'est point éclatant; mais
» elle a l'avantage particulier de paraître plus
» blanche à proportion de ce qu'elle est éclai-
PRÉFACE. 17
IV.
« Vichy,15juillet 1813.
c'étaitle bontemps:
Croyez-moi,
Queje vousplainsd'avoirvingtans!
Miseau couventselonl'usage,
Grâceaux leçonsdu tentateur,
Domesquestionsavantl'Age
J'cflrayalsnotredirecteur.
UnfrèredosoeurCuuégonde,
Le marquis,venaitau parloir.
H m'appritce qu'il fautsavoir
Pourse présenterdansle monde.
c'étaitlebon temps:
Croyez-moi,
Queje vousplainsd'avoir\ingt ans!
HHttant que, par convenance,
A m'épouseril fut réduit.
Je n'ai pasgardésouvenance
D'avoirvuson bonnetde nuit.
70 PRÊFICE.
Mesenfants,c'étaitle bontemps:
Queji>vousplainsd'avoirvingt ans!
Cequej'ai vune peut se rendre.
Ah! leshommessontLientombés.
Tenez,je ne puispascomprendre
Comment on se passed'abbés.
Quej'ai vud'âmesbienconduites
Parleur galantepiété!
Sanseux j'auraisbien regretté
Qu'unait supprimélcsjésuitos.
Mesenfants,c'étaitle bon temps:
Queje vousplainsd'avoirvingtans1
C'estunsot métier,sur mouAme,
Qued'êtrejolieaujourd'hui.
Je voispbmd'unejeunefemme
Sécherde Mgcssc et d'ennui.
l'Itisd'ungrandmoisaprèsla noce,
J'ai vu, CIMIOS
j'en ai bienri,
J'ai vumanièceotsonmari
Tous«Jeuxdanslemimecarrosse!
PRÉFACE. 71
des amateurs, mille autres contrariétés, ne les
c'étaitle bontemps:
.Croyez-moi,
Queje vousplainsd'avoirvingtans!
Mais,sousun règnelégitime,
Dédaignant de vaincsclameurs,
Reprenezà l'ancienrégime
Ses lois,afind'avoirsesmoeurs.
Alors,commedansniajeunesse,
Unchacunsera bonchrétien.
Vousvoyez,je m'amusaisbien,
f,t n'aijamaismanguela mes^c.
c'étaitle bontemps!
Croycz-mol,
Queje vousnlainsd'avoirvingtaijs! »
72 PRÉFACE.
V.
rompu.
Les Bourbons toutefois semblèrent prendre
a tache d'irriter, de décourager ceux que leur
7,4 PRÉFAÇA
VI.
DE
MADAME DE RÉMUSÀT
INTRODUCTION
•
PORTRAITS ET ANECDOTES.
NAPOLÉONBONAPARTE.
LA MÈREDE BONAPARTE.
JOSEPHBONAPARTE.
1. JosephBonaparte
estmortà Florencele28juillet1811.(P. R.)-
2.Lareinede Suèdeest morteil y a peud'années,aprèsavoir
longtempsIwbitéà Paris, rued'Anjou-Saint-llonoré.
(P. R.)
132 MÉMOIRESDE MADAMEDE RÉMUSAT.
LUCIENBONAPAHTE.
LOUIS BONAPARTE.
1. LucienBonaparte
est mort il Vitcrbcle29juin 1810.(P.R.)
130 MÉMOIRESDE MADAMEDE RÊMUSAT.
Avec beaucoup moins d'esprit que Napoléon cl
Lucien, il a pourtant quelque chose de romanes-
que dans l'imagination qu'il a su allier à une com-
plète sécheresse de coeur. Les habitudes d'une
mauvaise santé ont flétri sa jeunesse et ajouté à
la tristesse Acre de son caractère. Je ne sais si,
livré à lui-même, celle ambition si naturelle à
toute sa famille se fût aussi développée en lui,
mais il a montré dans plusieurs occasions qu'il
croyait devoir profiter des chances que les cir-
constances lui ont offertes.
On lui a su gré d'avoir voulu gouverner la Hol-
lande dans les intérêts de ce pays, au mépris des
volontés de son frère, et son abdication, causée
par un caprice plutôt que par un sentiment géné-
reux, lui a cependant fait honneur. Elle est au
fond la meilleure action de sa vie.
Louis Bonaparte est essentiellement égoïste et
défiant. La suite de ces Mémoires servira à le
faire mieux connaître. Bonaparte disait un jour de
lui : « Ses fcinlcs vertus me donnent autant d'em-
barras que les vices de Lucien. » Il s'est retiré a
Home depuis la chute de sa famille.
PORTRAITS KT ANKCDOTKS. 137
MADAME
JOSÉPHINEBOXAI'AKTK
ETSA FAMILLE.
CHAPITRE PREMIER.
(1802-1803.)
1. HorlcnsndoIJcauharnaUavait ôpotisûLouisDonaparlcle
4 janvier1802.(P. II.)
172 MÉMOIRESD£ MADAMEDE UÉMUSAT.
« Madame,
t>Le premier consul vous a désignée pour faire
auprès de madame Bonaparte les honneurs du
palais.
» La connaissance personnelle qu'il a de votre
caractère et de vos principes lui donne l'assurance
que vous vous en acquitterez avec la politesse qui
distingue les dames françaises et la dignité qui
174 MÉMOIRESDE MADAMEDE HÉMUSAT.
convient au gouvernement. Je suis heureux d'être
chargé de vous annoncer ce témoignage de son
estime et de sa confiance.
* Agréez, madame, l'hommage de mon res-
pect. »
(1803.)
réls.Cesflatteurssontdétestablessansdoute,maisla sourcepre-
mièrede leursfautesest toujoursdansle pouvoirabsolu.C'est
parceque le monarqueest tout-puissantqu'il est dangereuxde
lui déplaire.Touteplatitude,commetoute justiceémaneduroi.
(P.R.)
DEUXIÈME. 231
KE admiration pour lui, fut le
maréchal Bortliicr, prince de Wagram. Il avait
faitla campagne d'Egypte, et là il s'était fortement
attaché à son général. Il lui voua môme une si
grande amitié, que Bonaparte ne put, quelque peu
sensible qu'il fût a ce qui venait du coeur, s'empè-
cher d'y répondre quelquefois. Mais les sentiments
entre eux demeurèrent fort inégaux, et devinrent
pour le puissant une occasion d'exiger tous les
dévouements qui viennent à la suite d'une sincère
affection. Un jour,M. de Talleyrand causait avec
Bonaparte devenu empereur. « En vérité, lui
disait celui-ci, je ne puis comprendre comment il
a pu s'établir entre Berthier et moi une relation
qui ait quelque apparence d'amitié. Je ne m'amuse
guère aux sentiments inutiles, et Berthier est si
médiocre, que je ne sais pourquoi je m'amuserais a
l'aimer ; et cependant, au fond, quand rien ne m'en
délourncje crois que je ne suis pas toulalausans
quelque penchant pour lui. — Si vous l'aimez,
répondit M. de Talleyrand, savez-vous pourquoi?
C'est qu'il croit en vousl »
Toutes ces différentes anecdotes, que j'écris à
mesure que je me les rappelle, je ne les ai
sucs que bien plus tard, et lorsque mes relations
232 MÉMOIRESDE MADAl^^^BÉMUSAT.
•
plus intimes avec M. de Tallcyrand m'ont dévoilé
les principaux Irails du caractère de Bonaparte.
Dans les premières années, j'étais parfaitement
trompée sur lui, et très heureuse de l'être. Je lui
trouvais de l'esprit, je le voyais assez disposé à
réparer les torts passagers qu'il avait a l'égard de
sa femme; je considérais avec plaisir cette amitié
de Berlhier; il caressait devant moi ce petit Na-
poléon qu'il semblait aimer; je me le figurais ac-
cessible à des sentiments doux cl naturels, et
ma jeune imagination le parait à bon marché de
toutes les qualités qu'elle avait besoin de lui
trouver. Il est juste de dire aussi que l'excès du
pouvoir l'a enivré, que ses passions se sont exas-
pérées par la facilité avec laquelle il a pu les sa-
tisfaire, et que, jeune et encore incertain de son
avenir, il hésitait plus souvent entre montrer
certains vices, et du moins affecter quelques
vertus.
Après la déclaration de guerre a l'Angleterre,
je ne sais qui, le premier, donna à Bonaparte l'idéo
première de l'entreprise des bateaux plats. Je ne
pourrais pas môme assurer s'il en embrassa l'es-
pérance de bonne foi, ou s'il ne s'en fit pas une
occasion de réunir et de fortifier son armée qu'il
CHANTRE DEUXIÈME. 233
rassembla au camp de Boulogne. Au reste, lanl de
gens répétèrent que celte descente était possible,
qu'il se pourrait qu'il pensât que sa fortune lui
devait un pareil succès. Tout à coup d'énormes
travaux furent commencés dans nos ports et dans
quelques villes de la Belgique; l'armée marcha
sur les côtes; les généraux Soull cl Noy furent en-
voyés, pour la commander, sur différents points.
Toutes les imaginations parurent tournées vers la
conquête de l'Angleterre, au point que les Anglais
eux-mêmes ne furent pas sans inquiétude, cl se
crurent obligés de faire quelques préparatifs de
défense. On s'efforça d'animer l'esprit public par
des ouvrages dramatiques contre les Anglais; on
lit représenter sur nos théâtres des traits de
la vie de Guillaume le Conquérant. Et cependant,
on faisait facilement la conquête du Hanovre; mais
alors commençait ce blocus de nos ports qui nous
a fait tant de mal.
Dans l'été de celle année, un voyage en Belgique
fui résolu.Le premier consulexigea qu'il fût faitavec
une grande magnificence. Il eut peu de peine à per-
suader à madame Bonaparte de porter tout ce qui
contribuerait à frapper les peuples auxquels elle
allait se montrer. Madame Talhouet et moi, nous
'M MÉMOIRESDE MADAMEDE RÉMUSAT.
Tûmes choisies, et le consul me donna trente mille
francs pour les dépenses qu'il nous ordonnait. Il
partit le 24 juin 1803, avec un cortège do plusieurs
voitures, deux généraux de sa garde, ses aides de
camp, Duroc, deux préfets du palais, M. de Ué-
musat et un Piémontais nommé Salmatoris, et
rien ne fut épargné pour rendre ce voyage pom-
peux.
Avant de commencer cette tournée, nous al-
lumes passer un jour à Mortcfontaine. Cette terre
avait été achetée par Joseph Bonaparte. Toute la
famille s'y réunit; il s'y passa une assez étrange
aventure.
On avait employé la matinée à parcourir les
jardins qui sont fort beaux. A l'heure du dîner,
il fut. question du cérémonial des places. La
mère des Bonapartcs était aussi à Mortcfontaine.
Joseph prévint son frère que, pour passer dans la
salle a manger, il allait donner la main à sa mère,
la mettre a sa droite, et que madame Bonaparte
n'aurait que sa gauche. Le consul se blessa de ce
cérémonial qui mettait sa femme à la seconde
place, et crut devoir ordonner a son frère do
mettre leur mère en seconde ligne. Joseph résista,
cl rien ne put le faire consentira céder. Lorsqu'on
CHAPITREDEUXIÈME. 235
vint annoncer qu'on avait servi, Joseph prit la
main de sa mère, et Lucien conduisit madame
Bonaparte. Le consul, irrité de la résistance, tra-
versa le salon brusquement, prit le bras de sa
femme, passa devant tout le monde, la mit à ses
côtés, cl, se retournant vers moi, il m'appela haute-
ment, et m'ordonna de m'asseoir près de lui.
L'assemblée demeura interdite; moi, je l'étais en-
core plus que tous, et madame Joseph Bona-
parte ', à qui l'on devait tout naturellement une po-
litesse, se trouva au bout de la table, comme si
elle n'eût point fait partie de la famille. On pense
bien que cet arrangement jeta de la gène au
milieu du repas. Les frères étaient mécontents,
madame Bonaparte attristée, et moi très embar-
rassée de mon évidence. Pendant le dincr, Bona-
parte n'adressa la parole à personne de sa famille,
il s'occupa de sa femme, causa avec moi et choisit
môme ce moment pour m'apprendre qu'il avait
rendu le matin au vicomte de Vcrgennes, mon
cousin, des bois séquestrés depuis longtemps par
suite d'émigration, et qui n'avaient point été ven-
dus. Je fus fort touchée de cette marque de sa
I. JosephBonaparteavaitépousemademoiselle
JulieClary,fille
d'unnégociantde Marseille.(P. R.)
m MÉMOIRESDE MADAMEDE R ÉMUSAT.
(1803.)
(1803-18W.)
—Lecture
du premierconsulà ttoulogne.
Suitedesconversations
— Mesnouvellesimpres-
de la tragédiedo Philippe-Auguste.
sions.— Retourà Paris.— Jalousiede madameBonaparte.—
Fûtesde l'hiverde 1801.— M.de Fontanes.— I*. Fouclic.—
Savary.— Pichcgru.— Arrestationdu généralMormu.
CHAPITRE V.
(1804.) \
S
Arrestationdo GeorgesCadoudal.— Missiondo M.de Caulain-
courta Ettcnheim.— Arrestationdu duc d'Enghicn.—Mes
angoisseset mes instancesauprèsde madameBonaparte.—
Soiréede la Malmaison.—Mortduduc d'Enghicn.— Paroles
remarquables du premierconsul.
1. Alorscommandantde Paris.
2. Onm'a assuré,depuis,qu'il avaitété fortaflligé.
CHAPITRE CINQUIÈME. 331
I. Lemeurtreituduc d'Enghicncstl'inépuisablesujetîle;con-
troversesentreles adversairesde l'Empireet les défenseursde
Napoléon.Maisles dernièrescl les plus sérieusespublications
deshistorienset desauteursde mémoiresne sont enriencontra-
dictoiresavec co récit qui a d'ailleurstous les caractèresdela
sincéritéet dola vérité.I.o premierconsula conçuet ordonné
l'attentat,Savarycl lacommissionmilitairel'ont exécuté,M. de
Caulaiucourt oit a été l'intermédiaireinconscient.Onpeuttrouver
toutesles piècesdu procèsdansun livreintitulé: Leducd'En~
ghien,d'aprèsles documentshistoriques,par L. Constant,ln-8,
Paris, 1809.Voicitoutefoisun passagedes Mémoiresd'Outré»
tombe,parChateaubriand, qu'ilnie paraitintéressantde citerici,
quoiquece livrene soit pointle meilleurde son auteur, et ne
mérite pas une confianceabsolue.Pourtantla démissionque
CHAPITRECINQUIÈME. 339
donna le lendemaindu crime M. de Chateaubriandlui Tait
justementhonneur.«Il y eutunedélibérationdu conseilpour
» l'arrestationduduc d'Knghicn.Cambacérès, dansses mémoires
* inédits,affirme,etje le crois,qu'ils'opposaà cette arrestation;
» maisen racontantce qu'il dit,ilnedit pascequ'onlui répliqua.
» Dureste, le Mémorial deSainte-Hélène nieles sollicitations
do
» miséricordeauxquellesBonaparteaurait été exposé.La pré-
» tendue scènede Joséphinedemandanta genouxla grAco
» du duc d'Enghicn,s'atlacliant au pan de l'habitde sonmariet
» se faisanttraînerparce mari inexorable, estune de cesinven-
» lions de mélodrameaveclesquellesnosfablierscomposentau-
» jourd'huila véridiquehistoire.Joséphineignorait,le 19marsau
» soir,que le duc d'Enghicndevaitêtre jugé; ellele savaitscu-
» lemcnlarrêté.Elleavaitpromisà madamede Rémusatdos'iu-
» téresserau sortduprince.Cene fut que lo 21 mars que Bona-
» parte dit a sa femnia: c Le duc d'Enghicnest fusillé.» Les
» mémoiresdemadamede Rémusat,quej'ai connue,étaientcxlré-
» mementcurieuxsur l'intérieurde la courimpériale.L'auteur
» lesa brûléspendantles Ccnl-Jours,et ensuiteécrits de nou-
» veau;ce nesont plusque dessouvenirsreproduitssur dessou-
» venirs;la couleurest affaiblie,mais Bonapartey est toujours
» montréà nu, et jugéavecimpartialité.» (P.R.)
CHAPITRE VI.
(1801.)
1.AchilleétaitfilsainedeMurât.
23
354 MÉMOIRESDK MADAMEDE RfiMUSAT.
1. 1,0généralKleinépousa,drpuis,la filledolacomtessed'Ar-
licig, damedu palais.Ufuinommésénateuret conservépairde
Francopar lo roi.
2. Depuislo maréchalNcy.
CHAPITRESIXIÈME. 363
consul au nom du Corps législatif, dans ce mo-
ment séparé, et ceux de ses membres qui se trou-
vaient à Paris se réunirent pour voter comme le
Sénat.
On pense bien que de pareils événements met-
taient l'intérieur du château de Saint-Gloud dans
de vives agitations. J'ai déjà dit quel mécompte le
refus de Louis Bonaparte avait fait éprouver à sa
belle-mère. Cependant elle conservait l'espérance
que le premier consul viendrait à bout, s'il de-
meurait dans la môme volonté, de vaincre la résis-
, tance de ses frères, et elle me témoigna sa joie
de voir que les nouveaux plans de son époux ne
le portaient point à remettre en délibération ce
terrible divorce. Dans les moments où Bonaparte
avait à se plaindre de ses frères, madame Bona-
parte remontait toujours en crédit, parce que son
inaltérable douceur devenait la consolation du
consul irrité. Elle n'essayait point d'obtenir une
promesse de lui, soit pour elle, soit pour ses en-
fants, et la confiance qu'elle montrait en sa ten-
dresse ainsi que la modération d'Eugène, mises
en comparaison des prétentions de la famille de
Bonaparte, ne pouvaient que le frapper et lui
plaire beaucoup. Mesdames Bacciochi et Murât,
36i MÉMOIRESDK MADAMEDE RÊMUSAT.
(1801.)
FINDUTOMEPREMIER.
TABLE
DUTOMEPREMIER.
PRÉFACE 1
INTRODUCTION.
Portailset anecdotes O.i
LIVREPREMIER.
1802-1801.
CHAPITRE PREMIER.
1802-1803.
Détails(Ic'famille.—.'Ma
premièresoiréeà Saint-Cloud.—
Le généralMoreau.— M.de Rémusatest nommépréfet
du palais,et je deviensdamedu palais.—Habitudesdu
premierconsulet de madameBonaparte. — M.de Tallcy-j
rand. — Lafamilledu premierconsul.— Mesdemoiselles
Georgeset Duchcsnois.—Jalousiede madameBonaparte. ICI
CHAPITRE II.
1803.
Retouraux habitudesde la .monarchie. — M.de Fontanes.
— Madamed'Houdetuf. —.Bruitsde guerre.— Réunion
du Corpslégislatif.—Départdel'ambassadeur
d'Angleterre.
il* TABLE
CHAPITRE
III.
1803.
Suitedu voyageen Belgique.—Opinionsdu premierconsul
surla reconnaissance,la gloireet les Français.—Séjour •
— Leclergé.— M.de Ro-
à (ïaml,à Malincs,à Bruxelles.
quclaurc. — Retoura Sainl-Cloud. — Préparatifsd'une
descenteen Angleterre.— Mariagede madameLcclerc.
— Voyagedu premierconsulà Boulogne. — Maladiede
M.de Rémusat.—Je vaisle rejoindre.—Conversations
du premierconsul 240
CHAPITRE
IV.
1803-1801.
du premierconsulà Boulogne.—
Suitedesconversations
— Mesnou-
Lecturedela tragédiede Philippe-Auguste.
—Retourà Paris.—Jalousiede ma-
vellesimpressions.
dameBonaparte.— Fôtcsde l'hiverde 1801.— M.de
Fontancs.— M.Fouché.—Savary.— Pich'egru. — Arres-
tationdu généralMoreau 276
CHAPITRE
Y.
1804.
Arrestationde GeorgesCadoudal.— MadameBonaparte
m'annoncela missiondoM.de Caulaincourt
à Eltenheim.
Arrestationdu duc d'Enghicn.— Mesangoisseset mc3
instancesauprès de madameBonaparte.— SoiréeA la
Malmaison. — Mortdu duc d'Enghien.—Parolesremar-
quablesdu premierconsul 309
TAULE 113
l'.i;c«.
CIIAI'ITHE
VI.
180t.
Impressionproduiteà Taris pur la mortduduc d'Engliin).
— Effortsdu premierconsulpour la dissiper.—Représen-
tationdol'Opéra.— Mortde Vieliegru. — Rupturede lk>-
napartoavecson frère Lucien.— I'rojotd'adoptiondu
jeune Napoléon.— Fondationde l'Empire 310
VII.
CHAPITRE
1801.
te au Initie.—
Effetset causesde l'avènementde Ronapai
Conversation do l'empereur.—Chagrinsde madame.Mu-
rat. — CaractèredeM.de lléinusat.—Lanouvellecour.. 372
UN DELATAULEDUTOMEl'HKMIK.n.