A32 r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 7 1 S ( 2 0 1 5 ) A29–A52
Introduction Le nombre élevé des patients arrivant hors
délai de thrombolyse (> 4 h 30) au sein de notre USINV nous
a conduit à rechercher les facteurs pouvant expliquer ces
retards par une étude rétrospective sur 50 patients consécu-
tifs.
Objectifs Dégager les paramètres pouvant expliquer les
retards de prise en charge : facteurs propres au patient, heure
et lieu de l’AVC, mode de transport, type d’AVC (AIT/AVC
constitué) et sévérité (NIHSS).
Méthodes Étude rétrospective sur 50 patients consécutifs
entrés en USINV en évaluant 3 délais : délai 1 = signes d’alerte
d’AVC-appel des secours ; délai 2 = appel de secours-arrivée
USINV ; délai 3 = arrivée USINV-éventuelle thrombolyse. Ces
délais sont ensuite confrontés aux paramètres de prise en
charge cités plus haut pour déterminer quels facteurs prin-
cipaux sont susceptibles d’intervenir dans l’allongement des
délais de prise en charge et quels moyens peuvent être mis en
place pour y remédier.
Résultats L’âge n’est pas un facteur discriminant. Les AVC
survenant à domicile sont plus souvent hors délais. Les AVC
survenant de nuit entre 20 h 00 et 08 h 00 sont plus souvent
hors délai. Le transport régulé par le 15 ou le 18 permet plus
souvent une arrivée dans les délais. Lorsque le patient vient
par ses propres moyens, le délai médian de prise en charge est
multiplié par 5. Les AIT arrivent dans les même délais que les
AVC constitués. Les patients à NIHSS faible sont majoritaires
dans le groupe arrivant hors délai.
Discussion On dégage ainsi 2 profils extrêmes : patient AVC
arrivant en moins de 3 h 30 : AVC hors domicile, AVC de jour
(8 h 00–20 h 00), AVC régulé par le 15 ou le 18, tous scores NIHSS.
Patient arrivant en plus de 3 h 30 = AVC à domicile, AVC de nuit,
AVC non régulé par 15 ou 18, Score NIHSS faible < 7.
Conclusion Les campagnes de communication devraient,
tout en continuant à privilégier l’appel du 15, préciser que
l’appel doit se faire immédiatement, même la nuit, même si
AVC au domicile, même si ça ne paraît pas grave.
Mots clés Accident vasculaire cérébral ; Infarctus cérébral ;
Traitement
Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de
déclaration de conflits d’intérêts.
http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2015.01.065
R09
Cardiomyopathie de Takotsubo
secondaire à des évènements
cérébraux aigus
Christelle Blanc 1,∗ , Marianne Zeller 2 , Yves Cottin 3 ,
Yannick Bejot 1 , Benoit Daubail 1 , Anne-Laure Vialatte 1 ,
Maurice Giroud 1
1 CHU de Dijon, neurologie unité 1, 14, rue Gaffarel, 21000 Dijon,
France
2 Laboratoire de physiopathologie et pharmacologie
cardiométaboliques, Inserm U866, Université de Bourgogne, 21000
Dijon, France
3 CHU de Dijon, cardiologie, 21000 Dijon, France
∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : christelle.blanc002@gmail.com (C. Blanc)
Introduction La cardiomyopathie de Takotsubo est caracté-
risée par une dysfonction ventriculaire apicale transitoire
typiquement induite par un stress. Les évènements neurolo-
giques aigus comme les infarctus cérébraux (IC) ou les crises
épileptiques (CE) peuvent être associés avec un relargage mas-
sif de catécholamines.
Objectifs Notre objectif était d’identifier les caractéristiques
et l’évolution des patients ayant présenté un syndrome de
Takotsubo compliquant un IC ou une CE.
Méthodes Entre 2008 et 2013, 87 patients furent admis dans
notre unité de soins intensifs pour une suspicion de syn-
drome de Takotsubo. Parmi eux, 6 ont présenté un IC ou une
CE dans les deux jours précédents. Le syndrome de Takotsubo
fut diagnostiqué à partir des données d’IRM myocardique, de
l’électrocardiogramme, de l’échographie cardiaque, des don-
nées biologiques et de la coronarographie.
Résultats Cinq femmes et un homme furent inclus. L’âge
moyen était de 63,7 ± 20,1 ans (44–84). Cinq d’entre eux (67 %)
présentèrent précédemment un IC et deux (33 %) eurent une
CE. La lésion cérébrale responsable suspectée fut le cortex
insulaire pour quatre patients, et la fosse cérébrale postérieure
pour deux patients. Les principaux symptômes neurologiques
étaient l’hémiparésie, l’aphasie et des signes cérébelleux. Les
anomalies ECG incluant un sus décalage ST (33 %), ou des
ondes T négatives (50 %) apparurent entre quelques heures et
48 heures après le début des signes neurologiques. Le pic de
troponine fut de 1,8 (0,79–14,11) ␮g/L. L’échographie cardiaque
révéla une altération transitoire de la fraction d’éjection ven-
triculaire gauche (46 ± 12 %) avec une hypokinésie apicale.
Deux patients (33 %) présentèrent une insuffisance cardiaque
aiguë. La coronarographie réalisée chez tous les patients
confirma l’absence de sténose coronaire significative.
Conclusion La cardiomyopathie de Takotsubo peut survenir
dans les premières heures suivant un évènement cérébral
aiguë en particulier chez les femmes avec des lésions céré-
brales insulaires ou de la fosse postérieure.
Mots clés Insular cortex ; Takotsubo cardiomyopathy ;
Posterior fossa
Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de
déclaration de conflits d’intérêts.
http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2015.01.066
R10
Maladie de Moyamoya : aspects
diagnostiques, cliniques, évolutifs
et thérapeutiques chez 10 patients
Christelle Blanc 1,∗ , Samer Janoura 1 , Frédéric Ricolfi 2 ,
Adrien Chavent 2 , Guy-Victor Osseby 1 , Maurice Giroud 1 ,
Yannick Bejot 1
1 CHU de Dijon, neurologie CHU de Dijon, 14, rue gaffarel, 21000
Dijon, France
2 CHU Dijon, radiologie, 21000 Dijon, France
∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : christelle.blanc002@gmail.com (C. Blanc)
Introduction La maladie de Moyamoya est une atteinte vas-
culaire cérébrale chronique rare.
Objectifs L’objectif de cet article est de rapporter les diffé-
rentes présentations cliniques, radiologiques, évolutives et
thérapeutiques de cette maladie.
Méthodes Nous avons recherché tous les cas de Moya-
moya issus d’un centre hospitalo-universitaire français. Le
diagnostic fut porté en cas d’artériographie confirmant une
occlusion uni- ou bilatérale des terminaisons des artères caro-
tides internes ou sylviennes, associée à un réseau artériel
collatéral typique. Nous avons analysé les données radiolo-
giques et cliniques de patients identifiés.
Résultats Dix cas furent recueillis entre 2009 et 2014 dont
un enfant et neuf adultes. Deux présentèrent un accident
vasculaire cérébral (AVC) hémorragique, six un AVC isché-
mique, et les deux derniers soit des accidents ischémiques
transitoires ou soit des malaises à l’effort. Quatre patients pré-
sentèrent une ou plusieurs récidives. Huit patients reçurent
un traitement médical et aucun un traitement chirurgical.
Un Moyamoya secondaire fut évoqués chez deux patients, les
autres étaient idiopathiques.