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Revue Internationale de Philosophie

LA PHILOSOPHIE ET SON HISTOIRE


Author(s): YTSHAQ KLEIN
Source: Revue Internationale de Philosophie, Vol. 30, No. 117/118 (3/4), ÉPISTÉMOLOGIE ET
LANGAGE (1976), pp. 511-519
Published by: Revue Internationale de Philosophie
Stable URL: http://www.jstor.org/stable/23943143
Accessed: 22-02-2018 21:24 UTC

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VARIÉTÉ

LA PHILOSOPHIE ET SON HISTOIRE

par YTSHAQ, KLEIN

Hegel est considéré communément comme le philosophe du système.


«La vraie figure dans laquelle la vérité existe ne peut être que le
système scientifique de cette vérité» ('). Le système est la forme ap
propriée à la philosophie hégélienne.
Cependant, on sait également le cas que Hegel a fait de l'histoire de la
philosophie. Il est bien connu qu'il s'est proposé comme but de la
présenter comme un processus unique et de l'intégrer dans son systè
me.

Bien que cet aspect ne soit nullement resté caché, c'est plu
aspect, celui du système, qui a prit la vedette. Il y a très p
sur la conception hégélienne de l'histoire de la philosophie.
qu'il faut en conclure qu'elle est considérée communém
claire et cohérente, bien qu'on ne soit pas disposé, pour un
pour une autre, de l'épouser. Le problème du rapport entre
et l'histoire de la philosophie n'a pas été même posé.
Et pourtant, à proprement parler, c'est précisément cette
concernant le rapport entre la philosophie et son histoi
révèle l'originalité de Hegel. En fait, il a manifesté depuis
une tendance très prononcée à recueillir et à assimiler des
de divers auteurs. Cette tendance l'a marqué pendant toute
bien qu'il peut être considéré comme le philosophe le plus
conceptions des autres philosophes. Qjaant à l'importance d
du système, ce sont Kant, Fichte et Schelling qui ont insis

(l) Hegei., Phénoménologie de l'esprit, trad. Hyppolite, Paris, Aubier-Mo


p. 21.

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chacun à sa manière. Lorsque Hegel a abordé le chemin


sophie (vers la fin de l'époque de Francfort ou au débu
Iéna), il a adopté leur attitude envers le système comme a
Le but de cette étude est de montrer (1) qu'Hegel a dé
attitude inédite envers le problème de l'histoire de la phi
que cette attitude est liée à une conception inédite de la p
(3) que ces découvertes n'ont été pourtant établies en
claire, cohérente et accomplie.

(1)

Le problème que l'histoire de la philosophie pose aux philosophes


est le suivant : quelle doit être l'attitude d'un philosophe envers les
autres philosophies? En vérité cette aporie ne semble pas avoir
beaucoup gêné les grands philosophes. C'est plutôt la conscience com
mune qui se plaît à évoquer ce problème afin de taquiner les philo
sophes. Hegel est le seul des philosophes pour qui ce problème se situe
au cœur même de sa pensée philosophique. De ce fait, il a découvert
une attitude originale envers l'histoire de la philosophie.
Notre premier but est de fonder cette affirmation concernant
l'originalité de l'attitude hégélienne aussi bien que d'établir en quoi
elle consiste essentiellement. A cet effet nous prendrons la démarche
suivante. Nous établirons une typologie des attitudes philosophiques
vers l'histoire de la philosophie. Cette typologie nous rendra capables
de cerner ce qu'il y a de spécifique dans l'attitude hégélienne. Aussi
nous servira-t-elle de critère pour examiner s'il y a du nouveau dans le
type hégélien vis-à-vis des autres types. En fait, il ne s'agit que d'un
expédient méthodique à la fin que nous nous proposons. Elle com
porte les quatre types suivants : dogmatique, sceptique, éclectique, dialec
tique. Ces dénominations doivent être prises dans une acception stricte
ment terminologique. Surtout faut-il se garder de leur attribuer une
signification péjorative quelconque.
Le premier type est le dogmatique. C'est l'attitude philosophique
immédiate, l'expression réflexive de l'attitude nai've. Telle est la
première réponse que nous donnera le philosophe qui n'a pas réfléchi
à ce problème, au moment où on le lui pose.
Il ne peut y avoir qu'une seule vraie philosophie. C'est donc ma
philosophie qui est la seule vraie, ou bien celle que j'ai faite mienne.
Au moment où je suis sûr de ma philosophie, j'ai tout ce qu'il me faut.
Le philosophe d'attitude dogmatique ne se demande pas : que faire
avec les bons arguments des autres philosophies? Car il est satisfait

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LA PHILOSOPHIE ET SON HISTOIRE 513

de ses propres arguments et, d'après lui, il ne peut y a


seule vraie philosophie. Il ne prend pas en considération qu
même avec les autres philosophies. Il n'est pas assez philos
se poser la question : en quoi sa propre certitude vaut-e
celle des autres? Ou bien, s'il se le demande, il n'est plus d
La deuxième attitude — l'attitude sceptique — est la nég
titude dogmatique. Sa définition comporte trois éléme
ception de la vérité est la même que celle du dogmatique,
ne peut y avoir qu'une seule vraie philosophie et, p
conséquence, la vérité de l'une implique la fausseté des aut
state qu'il y a, en fait, plusieurs philosophies. Et, finalement, il
cette pluralité comme une contradiction. Les différentes ph
contredisent et s'annulent mutuellement. La conséquence d
lité des philosophies est, au yeux du sceptique, qu'en réalit
point de philosophie.
Le troisième type, que nous appelong éclectique, a trouvé
de sauver la philosophie de cet embarras. Il consiste
talement dans la réduction de la pluralité à l'unité. Selo
tion de l'éclectique, à l'état immédiat, les philosophies pré
aspect confus, étant un mélange du vrai et du faux. Il fau
par le biais de l'abstraction, afin d'établir (ou bien, de rétab
en supprimant la différence. A titre d'exemple, on pourr
passage suivant de Leibniz (cité par Hegel) : «J'ai trouvé qu
des sectes ont raison dans une bonne partie de ce qu'el
mais non pas tant en ce qu'elles nient» (2).
Le type éclectique est le plus important pour notre prop
fleure le type dialectique, bien qu'il l'exclue. Tous les deux
fet des «synthèses» du dogmatique et du sceptique. Sans ti
clusion négative concernant la possibilité de la philosop
que se range du coté du sceptique, en reconnaissant le
pluralité des philosophies. Cependant, l'éclectisme ne saura
dans son entreprise que dans la mesure où il aboutit à
pluralité à l'unité, la différence à l'identité.
Maintenant nous pouvons essayer de décrire le derni
nous appelons dialectique. Il sera établi par ses rapports au
cédents. En excluant tous les autres types, sa nécessité for
térieur d'une pareille typologie sera déduite.
Il se distingue du dogmatique par le fait qu'il a pris cons

(2) Hegei., Sämtliche Werke, ed. Glockner, Band 1, p. 218.

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pluralité des philosophies et qu'il n'en visage pas la vérité co


tité abstraite. Il se distingue du type sceptique, car pour lui i
philosophie et de la vérité philosophique ; la vérité n'est
comme identité abstraite. Or, c'est précisément par ce f
distingue également de l'éclectique : il ne s'applique à ef
différence que pour aboutir à la pure identité.
Pour ce type dialectique, le problème de la pluralité d
sophies n'est plus un «hors-d'œuvre». Ici la philosophie et so
ne sont plus envisagées séparément. Nous avons affaire
ception de la philosophie toute différente de l'ancienne qui
porter l'historicité.
Or, une telle conception de la philosophie implique
rolaires. D'abord, le sujet d'une telle philosophie est «im
nel». Il ne saurait s'agir d'un système qui ne se référé qu
philosophe. Le «Je pense» d'un seul philosophe est trop é
fonder l'idée totale de la philosophie. Ensuite, tout comm
Dieu dans l'argument ontologique, l'idée de la philosophie
être conçue que comme réelle. Le concept concret de la p
n'est concevable que pleinement actualisé. C'est à l'analyse
cept concret de la philosophie — tel qu'il fut au moins éb
Hegel — qu'il nous faut nous tourner maintenant.

(2)

Il est malaisé d'indiquer quel est le «thème» de la philosophie. Pour


tant, on ne risque rien en disant, avec Hegel (3), qu'elle vise la Pensée
(Gedanke). Car, en le disant, on n'a pratiquement rien dit. A moins
que nous ne rappelions par cela la définition de l'homme comme être
rationnel (pensant), ou bien le fait que l'homme (quoiqu'il ne soit pas
toujours à la hauteur de cette faculté) est toujours en quelque sorte
«condamné» à penser.
Mais, comme nous venons de le dire, en parlant de la pensée, nous
n'avons encore rien énoncé de spécifique. La pensée «en soi» est pur
projet, rien que position de problème. Ou bien plutôt, déjà en posant
le problème, on s'est engagé dans un chemin déterminé. De la sorte,
on glisse inopinément dans la particularité. Au moment où l'on entre
prend la définition du problème de la philosophie, on s'est déjà engagé
dans une voie déterminée. Bien qu'elle vise la totalité, l'universel — la
philosophie prend inévitablement la forme de la particularité.

(3) Hegel, Einleitung in die Geschichte der Philosophie, ed. Hoffmeister, p. 97.

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LA PHILOSOPHIE ET SON HISTOIRE 515

Au moment où la philosophie s'exprime, s'énonce, elle in


opposition entre elle-même et son expression. Cette op
l'origine du fait qu'il y a plusieurs philosophies. La ph
trouve divisée en deux : un concept universel abstrai
pressions multiples qui ne sont pas capables de l'épuiser
un faux-semblant, la contradiction entre les philosop
origine la contradiction de la philosophie avec elle-mêm
Depuis Platon au moins, ce que vise la philosophie est
comme éternel et transcendant. La «vérité» est tenue pour
sans rapport essentiel avec ses «eidoloï» historiques et emp
ne s'agit nullement d'un concept «en et pour soi», comme
Aussi longtemps que persiste cette conception abstraite
sophie, celle-ci peut être considérée à juste titre comme un
futile et insensée. Le concept de la philosophie est flou et l
du soi philosophique presque inexistante. Car, les philo
cupent de n'importe quoi, sauf de la philosophie. Si bie
plexité de la situation philosophique n'a été réalisée que
science non-philosophique.
Il faut donc concilier la «philosophia perennis» avec son
pirique. Or, ceci implique deux choses : l'établissement d'u
qui présentera l'auto-détermination du concept de la philo
même temps faut-il aussi une histoire de la philosophie, q
fin de comprendre celle-ci comme processus unique q
système. Finalement, la philosophie ne saura parvenir
concrète qu'en tant que discours qui réussit à montre
système et de l'histoire de la philosophie. Si la philosophie
dre la forme du système, ce système doit être d'une so
ticulière : un système qui est plus qu'un système. En d'autr
forme appropriée au concept concret de la philosophie ne
un système parmi tant d'autres et qui n'est pas médiatisé
doit prendre la forme d'un système de système et de l'his
philosophie.
Ceci ressort de la prise de conscience de la contradic
mentale du concept de la philosophie et, partant, de l'hist
philosophie. On ne saurait revenir ni à la naïveté de l
dogmatique, ni au désespoir de l'attitude sceptique. Il faut
trouver le moyen de rétorquer au scepticisme, en montra
la philosophie est possible malgré sa contradiction. Déso
une philosophie qui accepte le fait que les divers systèmes
disent sera acceptable. Le problème d'une telle philosop
comprendre comment cela est possible. Autrement dit : d
philosophie avec son histoire.

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Or, c'est précisément le type dialectique qui est capab


cette tâche. Ayant pris conscience du fait de l'historici
sophie, il refuse l'expédient éclectique, qui consiste à
différence pour retrouver une identité immédiate. C'e
trouvé la formule qui caractérise la conception dialect
tité : identité d'identité et de différence. Le problème car
toute conception dialectique est : comment identifier, tout
à la différence sa part?

(3)

Il est de fait que c'est Hegel qui a découvert l'attitude dialectique


envers l'histoire de la philosophie. C'est lui qui énonce son «principe» :
identité d'identité et de nonidentité (4). C'est Hegel qui a donné à la
contradiction un sens nouveau. C'est Hegel qui a abordé, le premier
parmi tous les philosophes, la tâche d'une histoire de la philosophie.
C'est encore Hegel qui a conçu son système comme l'intégration de
l'ensemble de l'histoire de la philosophie. Est-ce donc soutenable que
Hegel a mis-en-acte une conception dialectique de la philosophie
d'une façon claire, élaborée et cohérente?
Or, à considérer le système hégélien de près, il faut avouer qu'il ne
comporte nullement la forme d'un système de système et d'histoire de la
philosophie. En vain chercherait-on dans les écrits systématiques une
théorie de l'histoire de la philosophie. Le problème du rapport entre
philosophie et histoire de la philosophie n'y est abordé qu'inci
demment. Seuls les Cours comportent une pareille théorie. Il y a plus :
c'est à peine si Hegel a posé le problème de la conciliation de son
système avec l'histoire de la philosophie. En réalité, il présuppose
plutôt le problème résolu.
S'il en est ainsi, Hegel a seulement découvert l'attitude dialectique,
mais n'est pas parvenu à l'élaborer. Au vrai, Hegel n'est pas parvenu
même à achever le système, seulement cette esquisse qu'est l'En
cyclopédie. C'est l'achèvement du système qui fut le principal souci de
Hegel à l'époque de sa maturité.
Malgré les apparences, on ne saurait parler d'une théorie claire,
élaborée et cohérente. Il y a manque de clarté, car on n'est même pas
sûr de savoir si les rapports entre le système et l'histoire de la philo

(4) Hegel, Wissenschaft der Logic, ed. Lasson, 1 Teil, p. 59 ; sous la forme de «Lien de
lien et de non-lien», cf. Hegels theologische Schriften, ed. Nohl, p. 348.

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LA PHILOSOPHIE ET SON HISTOIRE 517

sophie sont d'ordre intérieur ou extérieur. L'histoire de la ph


est-elle absorbée par le système, si bien qu'elle a disparu tota
dans celui-ci? Ou bien peut-elle tout de même réclamer un
l'intérieur du système? Ou bien encore devrait-elle se sati
remplir la fonction d'une introduction au système (5)? Dans
questions on reste dans l'ambiguïté.
La philosophie hégélienne doit intégrer l'histoire de la philo
Cependant, il est facile de voir que le système hégélien, dans l
où il est réalisé, n'est nullement conçu pour remplir cette tâch
à titre d'exemple, la philosophie de la nature est seulement le
des problèmes qui ont été à l'ordre du jour à l'époque de H
concept de la philosophie même — étape dernière de l'esprit
est conçu dans l'Encyclopédie plutôt comme synthèse de l'art
religion, que par rapport à l'histoire de la philosophie. La con
du système en tant que triple syllogisme, le représente
totalement renfermé sur lui-même.
Seule le Logique pourra prétendre d'être — au moins jusqu'à un cer
tain point — le reflet de l'histoire de la philosophie. En effet, Hegel va
jusqu'à affirmer que «la suite de systèmes philosophiques est la même
que la suite de la déduction logique des déterminations conceptuelles
de l'idée» (6). Or, la Logique hégélienne ne confirme pas cette assertion
à la lettre. En fait, il y a ça et là des allusions historiques, mais on est
très loin d'établir une correspondance complète, comme le veut
Hegel.
Il faut en conclure qu'Hegel n'a pas fourni la preuve que son
système est effectivement l'intégration de la totalité de la philosophie.
Qy'on puisse le faire ou non — Hegel de toute manière ne l'a pas fait.
De même faut-il avouer qu'il manque de cohérence. Au moins dans
la mesure où l'attitude hégélienne est considérée comme dialectique
dans le sens indiqué ci-dessus. Car, il y a chez Hegel une tendance
éclectique très marquée (7). D'une telle nature est surtout la distinction
fondamentale entre prindpe et élaboration dans son analyse de l'histoire
de la philosophie. Celle-ci n'est qu'une manière d'appliquer l'expé
dient éclectique par excellence. La découverte éclectique a consisté
dans le fait qu'on peut découper chaque philosophie en une partie

(5) Hegei., Einleitung, p. 79.


(6) Hegel, Einleitung, p. 34.
(7) Il va de soi que notre acception de ce terme n'est pas celle de Hegel. Qyand à celle
ci, cf. Einleitung, p. 130-131.

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vraie et une partie fausse. L'éclectique distingue à son gr


l'inessentiel. Cette distinction est effectuée de l'extérieur
essentiel à un système philosophique n'est pas établi d'un
manente à ce système, mais dans la perspective du systèm
C'est finalement ce système qui est le critère de «ce qui es
ce qui est mort» dans la philosophie de Spinoza ou de
Or, une telle interprétation de l'histoire de la philos
corde point avec l'attitude dialectique, qui donne tou
l'histoire de la philosophie, et par conséquent, au mo
différence, impliqué par celle-ci. Le découpage entre
élaboration implique que les systèmes philosophiques n
de valeur propre. On se demande s'il y avait jamais eu un
avant Hegel. Il semble que les divers systèmes philos
soient bons qu'à fournir des matériaux pour la mosaïqu
hégélien. Or, il se peut que les mêmes matériaux puiss
binés d'autres façons, ou bien encore que d'autres ma
choisis. La solution éclectique n'est donc pas à même de n
qu'elle nous fournit la seule solution possible.
Si en effet, l'attitude dialectique est la découverte de H
saurait nier l'ambiguïté de la conception hégélienne de l'h
philosophie. Cependant, nous venons de constater que
vers l'histoire de la philosophie n'est pas un «hors-d
philosophie hégélienne. De même qu'on n'est pas autori
forme du système pour la philosophie hégélienne, on ne
plus se passer d'une interprétation de l'histoire de la
laquelle interprétation nous montrera comment les sy
sophiques constituent la Philosophie. Celle-ci étant consid
comme une idée transcendante, ni comme un système
comme le processus intégral de tous les systèmes.
La tâche d'une telle histoire de la philosophie sera donc
comment les divers systèmes particuliers construisent par
forces leur unité qui est La Philosophie. De la sorte, ils par
universalité. C'est l'insertion par soi-même dans le proce
l'histoire de la philosophie qui pourra «définir» une
comme telle.
Or, la force par laquelle se constitue la philosophie est la contra
diction. Par la prise de conscience de la contradiction la philosophie
manifeste le fait qu'elle n'est pas une opinion (Meinung). C'est par la
contradiction que chaque philosophie est ce qu'elle n'est pas.
S'il en est ainsi, l'héritage fondamental de Hegel n'est pas celui d'un
système achevé auquel on n'a rien à ajouter (sauf peut-être l'ap

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LA PHILOSOPHIE ET SON HISTOIRE 519

plication à des problèmes spécifiques) et, par ailleurs,


cepter ou rejeter en bloc. Plutôt qu'un tel système achev
a légué un problème, celui de la médiation de la philosop
histoire.
Hegel a, sans conteste, dépassé le concept abstrait de la
Il a bel et bien formulé l'exigence d'un concept concr
sophie. Mais, il a manqué de la réaliser d'une manière
cohérente. Si bien qu'il nous a laissé uniquement le conce
concept concret de la philosophie. Or, un pareil concept s
même.

Telle est donc l'aporie que Hegel nous a laissé. Cependant, dans
ce cas-là, la philosophie hégélienne n'est pas à même de conclure
l'histoire de la philosophie. Au fait, elle est contradictoire comme
toute autre philosophie. Aussi pourra-t-on la découper en principe et
élaboration à l'instar des autres. Le principe étant le dialectique,
l'élaboration est plutôt éclectique. Ou bien, le principe étant le con
cept concret de la philosophie, tandis que l'élaboration est un système
bien distinct des autres systèmes.
Cependant, dans ce cas précis il y a plus que simple aporie : il y a
pour ainsi dire, «aporie de l'aporie». La philosophie hégélienne qui s'op
pose au «Sollen» ne saurait valoir qu'actualisée. Le problème ne
saurait être résolu qu'à partir du concept concret réalise' de la philo
sophie. La solution ne vaut qu'achevée. Sinon, nous revenons à l'an
cien concept abstrait et non-réalisé et à ses réalisations empiriques, qui
ne correspondent pas à leur concept.

Université' de Haifa.

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