No.
6
www.dry-net.org
Une démarche internationale pour l'avenir des terres arides
Le projet Drynet réunit 14 associations de par le monde qui travaillent ensemble à lutter contre la dégradation des terres.
ACTUALITES DU MONDE
ACTUALITES DU MONDE
Des nouvelles de Drynet 1
Une sélection des plantes parti-
cipatives et évolutives 2
Agenda international 3
Extrait d'expérience réussie: un
partenariat
pour l'agriculture durable 4
ACTUALITES DES REGIONS DU
MONDE
Programme écorégional AlaMaiky
(spiny forest) 5
TARAMASOANDRO dans la zone
sèche de l'Atsimo Andrefana 7
Atelier de formation dans l'Atsimo
Andrefana le 19 et 20 mai 2009 8
PUBLIE PAR
Ce projet est financé par
l'Union Européenne
Des nouvelles de Drynet
Des nouvelles de Drynet
Bienvenue à la sixième édi-
tion des Nouvelles de Drynet, la newsletter
du réseau Drynet qui vous informe sur les
enjeux des terres arides à travers le monde,
considérés à partir d’une perspective
locale. Ce numéro est consacré au sujet de
l'agriculture dans les zones arides du monde.
C'est l'un des domaines qui touche
le plus les habitants de ces régions subissant
les tendances du changement climatique. Les
agriculteurs du monde entier sont confrontés à
des précipitations instables, des sécheresses ou
des crues subites de plus en plus nombreuses,
de nouveaux nuisibles et des fluctuations de
température, qui rendent leurs cultures et leurs
revenus encore plus instables. Alors que les
plus gros agriculteurs industrialisés peuvent
généralement repousser certains de ces effets,
les petits exploitants d'agriculture vivrière peu-
vent être complètement ruinés par une ou
deux années de mauvais rendements. Dans
les régions du monde connaissant une grande
versatilité de prix telles que les zones arides,
les conséquences peuvent être de grande amp-
leur, pour toute une région, citons par exemple
: l'augmentation de la pauvreté entraînant une
crise humanitaire, un exode de masse vers les
villes ou encore la dégradation et la déserti-
fication des terres qui s'ensuivent. Pourtant,
de plus en plus de personnes commencent à
trouver des moyens de s'adapter à la difficulté
1
Septembre 2009
de la situation et aux changements des tend-
ances climatiques. Grâce à une coopération
plus étroite au sein des communautés, par
l'utilisation de méthodes d'irrigation innovan-
tes ou par l'expérimentation de variations dans
la sélection des semences ou des plants, nom-
bre d'habitants des zones arides commencent
à créer de nouveaux espaces d'adaptation et
de survie. Dans ce numéro, nous souhaitons
discuter de la situation de l'agriculture dans
les zones arides et présenter certaines des
initiatives et alternatives qui y fleurissent.
En ce moment, le groupe Drynet
travaille activement à la rédaction de prop-
ositions pour la suite à donner au projet
actuel qui se terminera en décembre 2009.
Par ailleurs, certains partenaires de Drynet
travaillent sur les moyens de sensibiliser
aux processus participatifs de la COP 9 de
Buenos Aires en septembre de cette année.
Par le partenaire Drynet, Both ENDS,
aux Pays-Bas - drynet@bothends.org

Une démarche internationale pour l'avenir des terres arides
ACTUALITES DU MONDE
Une sélection des
plantes participative
et évolutive :
UNE APPROCHE HOLISTIQUE POUR
UNE ADAPTATION DES CULTURES À
L'AGRONOMIE, AU CLIMAT ET À LA
POPULATION.
Le déclin massif et rapide de la biodiversité
est dû en partie au succès de la sélection
moderne des plantes, notamment dans le
blé, le riz et le maïs qui représentent 60%
des apports caloriques de l'alimentation
humaine. Par conséquent, les variétés de
ces cultures les plus largement cultivées
sont très proches et uniformes du point
de vue génétique. Nos principales sources
alimentaires sont donc plus vulnérables
qu'auparavant, et de même que les cas
connus de la famine de la pomme de terre
en Irlande dans le milieu des années 1800 ;
de la réduction de la production de maïs en
1970 aux Etats-Unis due à la céphalosporiose
; et plus récemment de la propagation rapide
du UG99 de l'Ouganda au Kenya, à l'Ethiopie,
au Yémen et à l'Iran ; en contribuant ainsi
à la propagation de nouveaux degrés de
virulence de pathogènes, l'uniformité
génétique met la sécurité alimentaire en
danger. De même, l'uniformité génétique
a pratiquement les mêmes effets que la
réaction aux stress abiotiques comme les
températures extrêmes et la sécheresse.
Il est largement reconnu que les variétés
traditionnelles (les populations naturelles)
ont une meilleure résistance face aux stress
de la sécheresse ou autre. Certaines des
populations naturelles qui se sont perdues
Des nouvelles de Drynet
à cause de l'introduction des
technologies de la Révolution
verte sont disponibles dans
des banques de gènes
nationales et internationales.
Les collections de ces banques
sont d'une utilité rare : elles
permettent d'éviter de perdre
des individus, des espèces
et les gènes qu'ils portent
pouvant être uniques. D'un Femmes entrain de planter en Iran - Photo Mohsen Yosefi
autre côté, en "congelant" les
graines, c'est aussi l'évolution au moment de
la récolte qui est "gelée". Ainsi, de nombreux
scientifiques et décideurs plaident pour
que, en sus d'une conservation dans les
banques de gènes, ex situ, la diversité
soit également conservée sur leurs lieux
d'origine, soit in situ, où les populations
de plantes peuvent continuer d'évoluer.
De plus, les variétés à fort rendement
introduites pendant la Révolution verte
demandent des conditions de culture
optimales, ce qui a été rendu possible
grâce au recours aux pesticides et engrais
chimiques et à l'eau. D'un côté, la création de
ce milieu si optimal a endetté les agriculteurs
des milieux favorables qui ont dû acheter
des intrants onéreux ; a pollué la terre et
l'eau ; et a surexploité les sources d'eau
déjà rares. De l'autre, les agriculteurs en
marge de ces milieux ont été écartés d'une
philosophie de la recherche qui ne prend
pas en compte leurs besoins particuliers.
De même que le climat se réchauffe, d'après
les observations, il est indiscutable que
les températures de l'air et des océans
augmentent, que la neige et la glace
fondent à grande échelle et que le niveau
global de la mer monte. Il y aussi de fortes
chances que dans certaines régions la
fréquence et l'intensité de la sécheresse,
2
ainsi que la variabilité du climat augmentent.
Pour répondre à ces défis posés par
l'uniformité génétique, les changements
climatiques et la dépendance vis à vis des
entrants chimiques, il est urgent de déployer,
sur le terrain, une stratégie dynamique et
peu coûteuse qui favorisera rapidement
l'adaptation des cultures au changement
climatique, et donc atténuera ses
répercussions. Une telle stratégie se fonde
sur quatre composantes : des ressources
génétiques (populations naturelles)
adaptées au milieu local, la participation
et les connaissances des agriculteurs,
l'intégration de la sélection des plantes et de
la gestion des cultures (agronomie, gestion
du sol, gestion des maladies et des nuisibles)
et le respect des droits des agriculteurs.
Ces quatre composantes sont utilisées dans
un programme multi-pays de sélection
évolutive des plantes. Il consiste à mettre
des populations à large variabilité génétique
entre les mains des agriculteurs et de les
laisser évoluer petit à petit et s'adapter aux
changements à la fois de climat et de gestion,
notamment des conditions biologiques.
Actuellement, une population obtenue à
partir du mélange d'un même nombre de
graines, environ 1600 d'orge F2 pousse dans
5 endroits en Iran, 4 en Jordanie, 4 en Syrie et

Une démarche internationale pour l'avenir des terres arides
ACTUALITES DU MONDE
bientôt 3 en Algérie. Les lieux ont été choisis
avec les agriculteurs ayant été touchés par
un ou plusieurs stress abiotiques et biotiques
qui ont affecté le rendement et la qualité de
la récolte. Sur chaque lieu, les populations
évolueront grâce à la sélection naturelle et
artificielle mise en place par les agriculteurs
(grâce aux compétences développées lors
de leur participation aux programmes de
sélection) et finalement par les producteurs
(sélection évolutive-participative des
plantes). Ces populations peuvent être
utilisées dans le cadre d'un objectif à court
terme pour développer des variétés adaptées
spécifiquement à différentes régions et aux
niveaux de stress abiotiques et biotiques
du moment. En parallèle, étant donné que
la recombinaison et la sélection naturelle
continueront de se produire, de nouveaux
gènes et de nouvelles combinaisons de
gènes pourront apparaître alors qu'elles
ne sont même pas dans les banques de
gènes. Donc, ces populations vont peu à
peu s'améliorer et mieux s'adapter ; elles
pourront être utilisées dans le cadre d'un
objectif à long terme pour développer des
variétés résistantes aux futurs niveaux des
changements climatiques et agronomiques.
Au fur et à mesure que les populations
évoluent, les agriculteurs vont utiliser
une petite partie des graines produites
chaque année pour planter et récolter
la population en évolution et permettre
une adaptation progressive aux stress
dominants. Les premières années passées
et selon les disponibilités de la plus grande
quantité de graines, la population pourra
être partagée avec d'autres agriculteurs et
évoluer selon de nombreuses combinaisons
Des nouvelles de Drynet
de gestion agronomique et de conditions
climatiques. Les graines restantes pourront
être partagées avec d'autres agriculteurs qui
commenceront leurs propres populations
évolutives, en ajustant leurs tailles à la
terre et aux ressources disponibles, ou
bien s'en serviront dans leurs plantations.
Dans quelques lieux choisis, nous
commencerons à faire des expériences
sur l'association du labour léger, et de
l'amélioration des rotations et des variétés.
L'intégration de la rotation, du labour et de
la sélection demande que sur chaque lieu
choisi dans le champ d'un agriculteur, une
parcelle de terre soit dédiée à ces expériences
pour la durée du projet. La démarche
expérimentale consistera à commencer le
traitement agronomique sur une expérience
à 2 ou 3 facteurs. Dans l'expérience à 2
facteurs, la première année, des bandes de
terre verront l'alternance soit de deux types
de labour soit de deux types de rotation.
La deuxième année, les essais participatifs,
mais aussi les populations évolutives seront
plantés de façon orthogonale, en direction
du traitement agronomique, de façon que
la moitié de chaque parcelle (=1 variété)
sera dédiée à un traitement, et l'autre moitié
au second traitement. Ces types d'essais,
s'ils sont répétés dans un minimum de 3
lieux nous renseigneront sur le génotype
x le traitement agronomique x le nombre
d'années x les interactions de lieux.
Une approche similaire peut
s'utiliser facilement pour adapter les
cultures à l'agriculture biologique.
Par Salvatore Ceccarelli, de ICARDA.
Présenté par le partenaire de Drynet,
CENESTA, en Iran.
3
Agenda International 2009
Du 25 au 28 août 2009 - 1ère conférence inter-
nationale de l'IFOAM sur la sélection animale
et végétale biologique : Breeding Diversity à
Santa Fe, dans le Nouveau Mexique, aux Etats-
Unis. La conférence vise à encourager le dialogue
entre des agriculteurs de la filière commerciale et
d'autres de la filière vivrière, des scientifiques et
des médecins, des agriculteurs professionnels et
des jardiniers/éleveurs amateurs, pour promouvoir
un échange vivant d'expériences et de perspec-
tives sur la sélection dans l'agriculture biologique.
Pour plus d'informations : www.ifoam.org
Du 31 août au 4 septembre 2009 - Conférence
mondiale sur le Climat 3 (CMC-3) à Genève, en
Suisse. Conférence organisée par l'Organisation
météorologique mondiale. La CMC-3 s'appuiera
sur les résultats des première et deuxième
Conférences mondiales sur le Climat et s'attachera
aux grandes avancées des prévisions et infor-
mations climatiques pour voir comment notre
société peut en faire usage. La CMC-3 contribuera
aux résultats de la 15ème Conférence des Parties
(COP) de la Convention des Nations unies de lutte
contre la désertification (UNCCD) qui se tiendra à
Copenhague, au Danemark en décembre 2009.
Pour plus d'informations : www.wmo.int/wcc3
Du 7 au 11 septembre 2009 - Conférence
sur la gestion durable de la terre en zone
aride, de la SADC, à Windhoek, en Namibie. Le
MET, en collaboration avec le PNUD et d'autres
partenaires, organisent une conférence qui ser-
vira de forum aux spécialistes. Elle présentera les
bonnes pratiques et sera l'occasion d'un partage
d'expériences sur la recherche d'une gestion dura-
ble et intégrée de la terre. (ISLM en anglais)
Pour plus d’informations : www.sadc.int

Une démarche internationale pour l'avenir des terres arides
Extrait de l’expérience réussie : Un parte-
nariat pour l’agriculture durable.
UNE APPROCHE MULTI-INSTITUTIONNELLE INTÉGRÉE POUR L'AMÉLIORATION DE
LA GESTION DE L'EAU SUR LES TERRES COMMUNAUTAIRES : LE CAS DE POTSHINI
AU KWAZULU-NATAL, EN AFRIQUE DU SUD.
Une communauté rurale densément peuplée,
située aux pieds des montagnes Drakensberg,
en Afrique du Sud, refuse de se laisser aller
à la dégradation et à la pauvreté. La plupart
des habitants pratiquent l'agriculture vivrière,
notamment du maïs et des haricots pour la
consommation de leur foyer. Le bétail paît
dans les terres communautaires l'été, quand
les cultures poussent. L'hiver, après la récolte,
le bétail est autorisé à paître les résidus des
récoltes dans les champs. Cependant, des
décennies de surpeuplement (hérité des lois
discriminatoires de l’apartheid sur le sol)
et des mauvaises pratiques d'utilisation du
sol conséquentes laissent des traces sur ces
champs qui souffrent de l'érosion, de la perte
de sol et de l’épuisement des nutriments.
Avec l'aide du Farmer Support Group, le FSG,
des agriculteurs, notamment des femmes,
développent des systèmes plus durables
et productifs de gestion des ressources
naturelles. A travers la recherche-action par-
ticipative, des visites de terrain, une évaluation
et un suivi participatifs par les agriculteurs
eux-mêmes, le FSG et environ 60 agriculteurs
ont partagé et expérimenté de nouvelles
technologies agricoles comme des mesures de
conservation de l'eau, avec par exemple des
tranchées, des cultures de protection et des
jardins suspendu.
Dans les Champs-Ecoles, les agriculteurs et les
formateurs ont interagi comme des co-appre-
nants dans des sessions régulières traitant de
sujets particuliers. Les personnes considérées
comme expertes sur tel ou tel domaine ont
Des nouvelles de Drynet
été appelées à s'exprimer sur des sujets pré-
cis, quand cela était nécessaire. Les agricul-
teurs ont été invités à s'approprier quelques
idées des visites de terrain pour les mettre
en pratique sur leurs champs, même à titre
expérimental. Par ailleurs, régulièrement, des
journées-champs avaient lieu pour partager
des informations sur les innovations en cours
d'expérimentation dans le cadre du projet.
Parmi les succès de cette initiative collec-
tive, citons la réduction de l'érosion du
sol, la réalimentation des nappes phréa-
tiques, l'amélioration de l'accès à l'eau pour
l'agriculture, le renforcement de la sécurité ali-
mentaire, l'amélioration de la nutrition alimen-
taire et de la santé, l'augmentation du rende-
ment et une meilleure capacité de finance-
ment des dépenses des foyers. Par exemple,
le projet a démontré qu'une technique de
labour léger, que le projet a comparé avec le
labour traditionnel, augmentait le rendement
de maïs de 168% par rapport aux traitements
4
traditionnels.
L'approche participative et collaborative avec
laquelle l'initiative a été menée est l'une des
principales raisons du succès de ce projet.
En s'engageant dans ce projet, les différents
acteurs des partenariats multi-parties pre-
nantes ont approfondi leurs connaissances et
ce qui leur était utile. Le projet a également
facilité leur soutien réciproque pour promou-
voir un développement durable à long terme
dans la région. Il a permis de comprendre
l'étendue des enjeux à traiter pour soutenir les
efforts des agriculteurs qui souhaitent amél-
iorer leur situation. Les parties prenantes se
sont donc rendu compte du besoin de travail
collaboratif, et ont agi en fonction
Comme Poshini est un exemple typique
de régions agricoles communautaires non-
irriguées de l'Afrique du Sud, les approches et
technologies utilisées dans ce projet pourront
être appliquées dans nombre de régions du
pays et ailleurs, en Afrique sub-saharienne.
Par le partenaire de Drynet, EMG, en
Afrique du Sud.
Si vous souhaitez plus d'informations sur
cette initiative, consultez le site : www.dry-
net.org
Agriculteurs experimen-
tant des nouvelles techno-
logies et
méthodes de "Partnership
for sustainable Agricul-
ture"
Photo Michael Malinga
 Des nouvelles de Drynet
Une démarche internationale pour l'avenir des terres arides

ACTUALITES DES REGIONS DU

MONDE

Programme écorégional
Ala Maiky (Spiny forest)
PROTÉGER LE PAYS DES MAKIS

1. Le contexte

En termes de biodiversité, les forêts

tropicales sèches et d’épineuses
du sud, sud-ouest et du nord-
ouest de Madagascar sont parmi les
plus riches des zones arides dans Ankodida
le monde. Ces forêts abritent
des milliers d’espèces de plantes économiques, sociaux et culturels, du Système d’Aires Protégées de Madagascar
et d’animaux, dont la majorité est par la conservation de la biodiversité (SAPM), et oeuvre en vue de la réhabilitation
endémique à Madagascar. Le sud unique de la région. Les forêts des écosystèmes.
de Madagascar attire des milliers épineuses de Madagascar sont parmi WWF protège les espèces clés de la région,
de visiteurs chaque année, générant les 200 écorégions prioritaires comme la tortue radiée, le rat sauteur et
des revenus importants pour du WWF dans le monde. les baobabs, en collaboration avec les
le pays. Néanmoins, ces écosystèmes Le Programme vise à conserver organismes de conservation et de recherche,
exceptionnels sont menacés 15 à 25% des habitats naturels les autorités locales et régionales ainsi que les
par l’expansion de l’agriculture, dans l’écorégion des forêts communautés rurales.
l’exploitation de bois d’énergie, les épineuses dans un réseau de sites de
incendies incontrôlés et l’invasion conservation gérés de manière efficace. 4. Impact et réalisation
de plantes exotiques. La croissance
du secteur minier pourrait également 3. Déscription du projet - Le taux global de déforestation dans
générer un confl it avec les l’écorégion a été réduit de 27% entre 2000 et
objectifs de la conservation de la biodiversité. Afi n d’atteindre ces objectifs, le Programme 2005 par rapport à 1990 - 2000;
Depuis 1997, le Programme a utilise une série d’approches pour la − Trois nouvelles Aires Protégées ont
mis en oeuvre une approche conservation, telles que la création d’aires été créées et ont un statut de protection
écorégionale à la conservation protégées et la gestion communautaire temporaire (Ankodida, Ifotaka du Nord et
des habitats et de la biodiversité. des ressources naturelles. Des méthodes Amoron’i Onilahy), couvrant une superfi cie
innovatrices sont en cours d’expérimentation, totale de 85 503 ha. Tous ont des mécanismes
2. Objectifs du projet telles que le renforcement de l’état des forêts de gouvernance novateurs qui impliquent les
sacrées et les normes sociales traditionnelles autorités traditionnelles;
Le but du programme est de régissant la gestion des ressources, ainsi que − La création de quelques 700 000 hectares
permettre aux générations actuelles le recours à des contrats de conservation. de futures aires protégées couvrant les neuf
et futures de jouir de leur patrimoine WWF appuie également le développement aires de conservation prioritaires identifi ées
naturel et d’en tirer des profi ts d’un cadre juridique pour la mise en place dans la vision de la biodiversité est bien en

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Une démarche internationale pour l'avenir des terres arides

Parcelle de Brachiaria chez un paysan encadrée par VSF Paysans adoptant le semis direct sous couverture végétale

cours, et appuyée par des partenaires fi nanciers et techniques;

− Vingt contrats de gestion communautaire de forêts pour la conservation et l’exploitation
durable de 220 355 ha de forêts naturelles autour des aires protégées nouvellement proposées WWF’s mission is to stop the degradation
sont en cours de finalisation; of the planet’s natural environment and
− Huit associations intercommunales ont été créées et renforcées. Elles sont maintenant to build a future in which humans live in
opérationnelles et ont la responsabilité d’orienter et de développer la coopération harmony with nature, by:
intercommunale en vue de faciliter les travaux de conservation (la planifi cation conjointe • conserving the world’s biological diversity
des activités de développement, le contrôle forestier conjoint et l’application de la loi, la • ensuring that the use of renewable natural
réglementation de la migration, etc.) resources is sustainable
• promoting the reduction of pollution and
5. Défis wasteful consumption.

- Accroissement de l’alignement des programmes de développement rural à ceux pour la WWF Madagascar & Western Indian Ocean
réduction de la pauvreté ; Programme Offi ce
− Contribution à l’étude d’impact environnemental des projets proposés, des investissements, PO Box 738, (101) Antananarivo, Madagascar
ainsi que les politiques d’initiatives dans le sud ; Tel: +261 20 22 348 85 / 304 20
− Renforcement des capacités des Associations Intercommunales ; +261 33 02 888 05 / 888 06
− Soutien au développement d’une stratégie de fi nancement durable pour le Programme Ala Fax: +261 20 22 348 88
Maiky ; E-mail: wwfrep@moov.mg

6. Financement www.panda.org
WWF US

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Une démarche internationale pour l'avenir des terres arides

TARAMASOANDRO dans techniques des communautés bénéficiaires

la zone sèche de l'Atsimo constituent les activités principales de l’ONG.
Andrefana A travers cette intervention
d’accompagnement technique et socio-
1. Historique organisationnel, TARAMASOANDRO apporte
L’association TARAMASOANDRO a été créé en une nouvelle vision sur la vie quotidienne des
2006. L’initiative de la création revient à des communautés locales en tenant compte d’un
jeunes intellectuels et de simples citoyens qui double aspect inséparable : la gestion durable
travaillent dans la région sèche du Sud-Ouest Communauté Anjabetrongo des ressources naturelles et la lutte contre la
de Madagascar. L’objectif de l’organisation désertification. Cette vision offre une large
est de contribuer à la recherche de solution membres des bureaux des associations prise de responsabilité des communautés
stratégique ou opérationnelle pour faire bénéficiaires. Sur le terrain, TARAMASOANDRO locales pour faire face à leur défi.
face à la pauvreté qui mine la société dans envoie des techniciens pour encadrer En guise de stratégie de pérennisation,
la région. Elle concentre ses activités dans le les paysans, proposer des techniques TARAMASOANDRO s’efforce d’atteindre
domaine du développement rural, de la santé, culturales adéquates, apporter des conseils l’objectif d’un transfert des acquis techniques
de l’éducation, du renforcement institutionnel et mettre en place un système de suivi. et socio-organisationnels au profit des
des collectivités locales. Face à l’envergure des L’organisation adopte une méthodologie communauté locales. Le souhait serait
défis, une restructuration a abouti en 2008 basée sur la formation dans l’action. que ces communautés disposent d’une
à un changement de son statut juridique en La pratique renforce les expériences autonomie pour continuer leur action.
Organisation Non Gouvernementale (ONG). et la capacité des associations. Cette année, TARAMASOANDRO déploie ses
Ce qui élargissait les champs de collaboration actions dans le domaine de la communication
et de partenariats technique et financier. 3. Gestion durable des ressources en renforçant les échanges entre les
naturelles communautés vivant aux alentours de la
2. Appui technique et socio- Atsimo Andrefana (Sud-ouest) dispose d’une forêt Mikea. Cette action se résume par la
organisationnel énorme potentialité en matière de ressources production d’un film documentaire retraçant
L’action de TARAMASOANDRO naturelles comme la forêt Mikea. La situation la vie d’un projet communautaire en cours
se résume en deux parties : actuelle démontre la conséquence néfaste des de réalisation. TARAMASOANDRO a diffusé
- Phase d’élaboration de document de projet diverses pressions comme le défrichement. ce film dans la zone Mikea dans le but de
des communautés. TARAMASOANDRO Depuis 2007, Small Grants Programme et la partager cette expérience communautaire et
apporte un appui purement technique fondation TANY MEVA focalisent leurs efforts d’inciter les autres communautés à élaborer
et/ou rédactionnel en fonction des sur les problématiques liées à la dégradation de nouveaux projets reflétant la gestion
capacités des communautés. Ces derniers environnementale et à la précarité durable des ressources naturelles et la lutte
détiennent le pouvoir de décision sur de la vie de la communauté riveraine. contre la désertification. Ceci a certainement
les orientations directrices du projet. TARAMASOANDRO accompagne la contribué à augmenter le nombre de
- Phase opérationnelle du projet. réalisation des projets de valorisation des demande de projets communautaire
Elle assure un appui technique de terres anciennement défrichées (monka) qui reçu par le Small Grants Program et
proximité et socio organisationnel. contribuent à assurer une gestion durable son partenaire, la fondation Tany Meva.
des ressources naturelles . L’introduction des
Les appuis techniques prennent la forme techniques culturales adaptées dans la zone, Nirina Dani RANDRIAMBOAVONJY
d’une contribution à l’élaboration de la le partage d’expérience sous la forme d’une responsable de l'ONG Taramasoandro
planification opérationnelle (planning formation dans l’action, et le renforcement
de travail des communautés) auprès des des capacités socio-organisationnelles et

7
 Des nouvelles de Drynet
Une démarche internationale pour l'avenir des terres arides

Atelier de formation dans capitalisation.

l'Atsimo Andrefana le 19 et
20 mai 2009
1. Renforcement de capacité par
l’échange d’expérience et une
formation sur la capitalisation
1.1 Le 19 mai 2009
Les différents acteurs invités à partager
leurs expériences faisaient ressortir les
éléments techniques mis en œuvre ou les
méthodologies d’intégration adoptées sur le
terrain. Chaque présentation de 15 minutes
était suivie d’un débat dont les questions
de clarification contribuaient à une
bonne assimilation pour transformer
l’expérience en connaissance. De
la même manière, elles permet
tent d'niciter à une reproduction
des moyens de lutte contre la
désertification dans les contrées
d’origine des participants.
1.2 Le 20 mai 2009
Les régions sensibles aux phénomènes de
désertification font l’objet d’interventions
multiples de la part des organisations ou
promoteurs de projets. Parfois l’urgence des
interventions ne permet pas de consacrer
du temps pour définir une méthodologie
d’intervention qui tient compte des
expériences précédentes. Ou bien, les outils
permettant de le faire sont inexistants.
Or, il est important de comprendre les
acquis du projet qui déterminent le niveau
qualitatif de réalisation. Ce travail fournit
des enseignements cruciaux pour une
bonne intégration des futures actions dans
le milieu d’intervention. Voilà l’objet d’une
Certains opérateurs de développement
préconisent au moment de la conception d’un
projet d’inclure une phase de capitalisation
pour toutes ces raisons. Les résultats des
capitalisations sont utilisés pour mieux agir
par la suite, pour mieux appréhender les
spécificités de l’interaction entre une zone
d’action et les méthodologies de mise en
œuvre d’un projet.
La seconde journée visait à apporter plus de
clarté sur le sujet de la capitalisation : Quel
est l’objectif ? Pourquoi le faire ? Comment la
mener ? Qui en est responsable ? …

Les interventions répondaient aux

objectifs suivants :

- Partager une expérience

pertinente à partir de laquelle les
participants peuvent acquérir de
nouvelles idées et/ou connaissances
; qui pourront servir à améliorer leurs
futures interventions.
- Illustrer par des cas
concrets la mise en œuvre des
stratégies ou des méthodologies
d’intervention pour une meilleure
appréhension.

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 Des nouvelles de Drynet
Une démarche internationale pour l'avenir des terres arides

2. Extraits des présentations
2.1 L’ONG TAFA et la gestion durable
des terres
L’ONG TAFA est une institution technique
chargée de créer et d’ajuster des systèmes
de culture sur couverture végétale, bases
d’un développement durable et rapide. Sa
motivation résulte d’un diagnostic rapide qui
souligne l’érosion et la dégradation des sols,
la déforestation et tavy, la lutte contre des
adventices et pestes végétales, les maladies
et autres ennemis des cultures.
L’organisation a mis en place les sites de
référence pour servir d’expérimentation et de
modèle. Elles démontrent la possibilité d’un
système de culture durable caractérisé par un
minimum d’intrants, une défriche sans brûlis,
la diversification des cultures, l’utilisation de
petits matériels agricoles et la sélection des
variétés rustiques. L’ensemble s’harmonise
avec les réalités paysannes, techniquement,
économiquement et agronomiquement.
2.2 État des lieux et Perspectives du
Plan d’Action Nationale de Lutte contre
la Désertification à Madagascar (PGM-E/
GTZ)
Cette contribution du PGM-E (Programme
Germano-malgache pour l’Environnement)
synthétise les grandes lignes adoptées lors
de la table ronde du 29 mai 2008 organisé
par le Ministère de l’Environnement, des
Eaux et Forêts et du Tourisme à Tsimbazaza,
Antananarivo.
Cette rencontre a établi un bilan sommaire
sur le PAN/LCD. Elle a soulevé les obstacles
principales : l’insuffisance de connaissance du
processus de désertification et/ou de la lutte
contre la désertification (gestion durable
des terres), la multiplicité des acteurs/
intervenants, l’insuffisance de coordination
des activités.
Les acteurs interviennent à différents niveaux.
Ils ont clarifié leurs positions par rapport à la
mise en œuvre de la Convention, illustrées
par le tableau ici-bas.
Au final, le mémorandum, identifie les pistes
de renforcement de mise en œuvre : l’analyse
de l’état des lieux de la mise en œuvre du PAN/
LCD et sa révision. La conclusion dégagée
confirme l’importance du renforcement des
rôles de la société civile.
2.3 Les systèmes de production
agricoles de Sébikotane dans les Niayes
(Sénégal)
La présentation d’Emmanuel SECK décrit
les problématiques de la désertification en
insistant sur la vulnérabilité de l’Afrique.
Les manifestations ont des incidences
sur les activités productives (baisse de la
productivité, diminution du cheptel avec
les crises de la sécheresse, difficulté de la
pratique…) et la population.
Surmonter ces difficultés devenait une
motivation de l’ENDA pour développer un

TAFA offre des services de formation sur

les SCV, d’appui conseil, d’expertise auprès
de ses cibles : agriculteurs, organisations
professionnelles, opérateurs économiques et
agro-alimentaires… Elle est appuyé par ses
partenaires (CIRAD, IRD, FOFIFA, FIFAMANOR,
FAFIALA).
Hubert RAZAFINTSALAMA a partagé avec
les participants quelques techniques
pertinentes, à titre de conseil et d’échange
d’expériences, sur les SCV, l’association de
cultures qui a réellement capté l’attention des
acteurs présents.

9

Une démarche internationale pour l'avenir des terres arides
programme de lutte contre la désertification
axé sur l’agriculture dans la zone de Niayes
(durée 1997-2003). Il s’agissait d’influer
positivement sur les systèmes de production
agricole de Sébikotane dans les Niayes autour
des questions techniques (multiplication
des cycles agricoles, irrigation goutte-à-
goutte…), environnementales (brise-vent,
forêt linéaire…), sociales (création d’emploi,
genre…) et économiques (accès aux marchés,
génération de revenus, transformation de
produits agricoles). Le programme concerne
environ 250 producteurs bénéficiaires directs,
formés pour être des entrepreneurs agricoles
(# paysans).
Cette expérience du Sénégal a suscité
de l’intérêt auprès de quelques acteurs.
Les questions-réponses ont apporté des
éclaircissements précis sur des points comme
Des nouvelles de Drynet
les cultures utilisées, autochtones en dehors étroite relation des groupes familiaux avec
du maïs sucré, pour la diversification agricole. l’élevage du zébus. La pertinence de cette
Une requête a été formulé pour disposer des présentation est d’avoir retracée l’histoire
fiches techniques sur l’irrigation goutte-à- agraire très explicite dans cette région.
goutte et le neem.
2.4 Le projet FASARA
C’est un programme d’appui
aux filières agricoles et d’amélioration
de la sécurité alimentaire dans la région
Androy, financé par l’Union Européenne. Il
intervient dans 13 /19 communes du district
d’Ambovombe, 4 communes du district
d’Amboasary et 2 communes du district
de Tsihombe. David RICHARD a décrit le
milieu biophysique originel, les modes
d’aménagement du territoire par l’homme.
La valorisation du milieu est basée sur une
Histoire agraire dans l'Androy
10
 Des nouvelles de Drynet
Une démarche internationale pour l'avenir des terres arides

Ce contexte global facilite une meilleure
appréhension des différentes formes de
dégradation observées qui affectent les
conditions de production : sols sableux
peu fertiles, une surexploitation
surpâturage des terres, l’érosion éolienne,
des pluies incertaines en faible quantité,
une pression des ravageurs des cultures.
Le niveau d’avancement du phénomène
de désertification ne fait aucun doute et se
manifeste par le décapage de la surface des
sols et la présence des dunes vives.
Le projet FASARA, dans un volet spécifique,
à l’issu d’un résultat d’enquête élargie qui a
soulevé la nécessité de lutter contre l’érosion
éolienne, a développé un projet de protection
des sols basé sur les haies brise-vents
implantées face au vent. C’est un processus
itératif qui a subi de nombreuses adaptations
depuis 2002, illustré par le tableau ici-bas.
Au final, environ 300 km de haies brise-
vents ont été installés depuis 2002-03
dans 8 communes. L’importance du taux
d’échec est source d’enseignements. Il faut
pouvoir assurer la disponibilité des plants
de remplacement sur plusieurs années
et réfléchir à un mode pérennisation car
et le coût d’installation reste élevé pour les
agriculteurs malgré l’effort du projet. La
population de la région Androy est la plus
pauvre de Madagascar.
2.5 Formation sur la capitalisation
d’expérience
En dehors du partage
d’expérience, la formation sur la
capitalisation constitue l’objectif
principal de la tenue de cet
atelier de formation (training
meeting).
La journée du 20 mai a été
presque entièrement consacrée
à cela.
Laetitia MORLAT et Thierry
RABARIJAONA ont dirigé les
travaux de groupes. Les participants ont
commencé par travailler sur une définition en
malgache de la capitalisation. Cette définition
pouvait rendre plus compréhensible la
notion de capitalisation qui n’est pas
familière aux communautés malgré qu’elle
a son importance dans les actions de
développement.
Le résultat des travaux de groupes,
synthétisés, a permis de dégager sur la base
de mots-clés le sens, selon les participants
de la capitalisation : Fanekena sy fizarana
ireo traikefa (trad. Formaliser et partager une
expérience).

Le résultat de ce travail a été repris par

Laetitia MORLAT pour servir de conclusion sur la capitalisation. Sur cette
base, des exercices ont été conduits par les groupes pour démontrer
que l'application de cette connaissance est acquise par les participants ;
ce qui donne de l’espoir sur l’appropriation de la méthode.

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 ENDA -TM / Programme « Energie, Environnement, Développement »
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