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i
TABLE DES MATIÈRES
5 Annuité et Rente 43
5.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
5.1.1 Problème posé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
5.1.2 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
5.2 Etude des annuités ou des rentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
5.2.1 La valeur acquise par une rente temporaire . . . . . . . . . 45
5.2.2 La valeur actuelle d’une rente temporaire . . . . . . . . . . 45
5.3 Trois suites d’annuités particulières . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
5.3.1 Les suites d’annuités constantes . . . . . . . . . . . . . . . 46
5.3.2 Les suites d’annuités en progression géométrique . . . . . . 46
5.3.3 Les suites d’annuités en progression arithmétique . . . . . 48
5.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
ii Mathématiques financières
Chapitre 1
1.1 Généralités
Définition 1.1.1.
• Une suite numérique est une succession de termes formés d’après une
loi donnée. Par exemple 1, 4, 9, 16 est une suite.
• Une suite numérique est aussi une application u : N → R. On note cette
application sous forme indicielle :
Remarque 1.1.1.
X Une application définie à partir d’un certain rang n0 est aussi une suite
numérique.
X (un ) désigne une suite alors que un désigne un terme de la suite.
Définition 1.1.2.
• Suite finie
Une suite finie a un nombre fini de termes. On peut généraliser une suite
finie en la représentant de la façon suivante : u1 , u2 , u3 , · · · , un .
• Suite infinie
Une suite infinie a un nombre illimité de termes. On note par des points
de suspension une suite infinie. Par exemple, si l’on continue indéfini-
ment à écrire les termes de la suite ci-dessus, on obtient la suite infinie
1, 4, 9, 16, · · · . Qu’on peut noter aussi par
u1 , u2 , u3 , u4 . . .
Remarque 1.1.2. Le terme général ou neme terme a une expression qui indique
comment former les différents termes. Dans l’exemple ci-dessus, le terme général
est un = n2 Le premier terme s’obtient en posant n = 1, le deuxième en posant
n = 2, etc.
1
Les suites numériques
Exemple 1.1.1.
• Soit la suite infinie définie par :
∀n ∈ N, un = n2 + n + 1
∀n ∈ N∗ , un = n2
Exemple 1.1.2. La suite numérique (un = (−1)n .n)n∈N∗ est une suite alternée.
u1 = −1, u2 = 2, u3 = −3 · · ·
Exemple 1.3.1. La suite (un ) définie par un = (−1)n+1 est une suite :
• minorée par −1.
• majorée par 1.
• bornée .
2 Mathématiques financières
1.4 Limite d’une suite
Exemple 1.3.2.
1
• La suite (un ) définie par un = n+1
est une suite décroissante.
1 1
En effet ∀n ∈ N, n ≤ (n + 1) ⇔ n
≥ n+1
⇔ un ≥ un+1 .
√
• La suite (un ) définie par un = n est une suite croissante.
√ √
En effet ∀n ∈ N, n ≤ (n + 1) ⇔ n≤ n + 1 ⇔ un ≤ un+1 .
• La suite (un ) définie par un = (−1)n est une suite qui n’est pas monotone.
En effet u1 = −1 ≤ u2 = 1 mais u2 = 1 ≥ u3 = −1
∀ > 0, ∃N ∈ N, ∀n ≥ N, |un − l| ≤
On note alors
lim un = l ou encore un −−−−−→
n→+∞ l
n→+∞
Remarque 1.4.1.
• S’il existe un réel l tel que la suite converge vers l, on dit que la suite
converge ou la suite est convergente.
• S’il n’existe pas de réel l vérifiant la propriété ci-dessus, on dit que la suite
diverge ou la suite est divergente.
Remarque 1.4.2. On peut étendre la notion de limite à R,on dit alors que (un )
diverge vers +∞ ou vers −∞
lim un = +∞ ⇔ ∀A ∈ R > 0, ∃N ∈ N, ∀n ≥ N, un ≥ A
n→+∞
lim un = −∞ ⇔ ∀A ∈ R > 0, ∃N ∈ N, ∀n ≥ N, un ≤ −A
n→+∞
Exercice 1.4.1.
1
1. Montrer que la suite (un ) définie par un = n
converge vers 0.
Pr.Khatmi 3
Les suites numériques
√
2. Montrer que la suite(un ) définie par un = n diverge vers +∞.
3. Trouver une suite divergente qui ne tend pas vers ±∞ ;
Théorème 1.4.1. La limite d’une suite si elle existe est unique
Théorème 1.4.2. Toute suite convergente est bornée.
Remarque 1.4.3. La réciproque est fausse, on a la suite (un ) définie par un =
(−1)n est une suite bornée mais n’a pas de limite.
2n2 +n−1
Exercice 1.5.1. Étudier la suite de terme général un = 3n2 +1
4 Mathématiques financières
1.6 Suites adjacentes
1 1
∀n ∈ N∗ , un = 1 − 2
et vn = 1 +
n n
– On sait que ( n12 ) est une suite décroissante ⇒ (− n12 ) est une suite crois-
sante ⇒ vn est une suite croissante.
– (un − vn ) = ( n1 − 1
n2
) converge vers 0.
Remarque 1.7.1. Si la suite (un ) converge vers une limite l ∈ R, alors forcément
l = f (l) .
Il est donc essentiel de chercher les points fixes de f.
(Graphiquement les intersections du graphe de f avec la première bissectrice.
Pr.Khatmi 5
Les suites numériques
6 Mathématiques financières
1.8 Suites récurrentes classiques
Pr.Khatmi 7
Les suites numériques
Remarque 1.8.2. Nous pouvons constater qu’une suite géométrique est entière-
ment déterminée par la donnée de son premier terme et de sa raison.
Nous noterons G(u1 ; q) une suite géométrique de premier terme u1 et de raison
q.
Preuve
1. Si q = 1 ∀2 ≤ p ≤ n up = u1 d’où le résultat
2. Si q 6= 1 on a alors
Sn = u1 + u2 + u3 + .... + un−2 + un−1 + un
qSn = u2 + u3 + u4 .... + un−1 + un + un+1
8 Mathématiques financières
1.8 Suites récurrentes classiques
Sn − qSn = u1 − un+1
En utilisant la relation générique, nous constatons que
u1 − un+1 = u1 (1 − q n )
Exemple 1.8.2. Soit G(u1 , q) une suite géométrique croissante, sachant que u3 =
80 et u5 = 1280, déterminer u6
Solution
En utilisant la relation générique, nous constatons que
1280
u5 = u3 ∗ q 2 ⇒ q 2 = = 16
80
La suite étant croissante, nous déduisons que q > 1 donc q = 4
Preuve
u1 (1 − q n )
Sn =
1−q
Or
u1 (1 − q n ) u1 u1 q n
S = lim Sn = lim = lim − lim
n→+∞ n→+∞ 1−q n→+∞ 1 − q n→+∞ 1 − q
u1 q n
lim = 0.
n→+∞ 1 − q
Pr.Khatmi 9
Les suites numériques
1.9 Exercices
Exercice 1.9.1. Trouver la somme demandée :
1. La somme des 8 premiers termes de la suite {1; 3; 5; 7; 9; ......}.
2. La somme des 8 premiers termes de la suite {5; 52 ; 45 ; 58 ; 16
5
; ....}.
3. la somme infinie de la suite géométrique {8; 4; 2; 1; 12 ; 14 ; ......}.
Exercice 1.9.2. Trouver les termes demandés dans les suites suivantes :
1. u5 et u7 dans la suite {1; 3; 9; .....}
2. u9 et u13 dans la suite {512; 256; 128; .....}
3. u6 dans la suite {0, 3; 0, 03; 0, 003; .......}
Exercice 1.9.4. Déterminer le nombre x tel que les trois nombres 25, x, 16
soient trois termes consécutifs d’une suite géométrique de raison négative.
Exercice 1.9.5. Soit la suite (un )n∈N définie par la relation de récurence :
un+1 = 3 − 5un et u0 = 1
10 Mathématiques financières
1.9 Exercices
n+1
Exercice 1.9.9. Soit la suite du terme général un = (−1)
n2
• Etudier la monotonie de cette suite.
• Montrer que cette suite est convergente et calculer sa limite.
Exercice 1.9.11. On considère la suite (un )n∈N de nombres réels positifs définie
par :
u0 = u1 = 1
un+1 = un + un−1 ∀n ∈ N∗
1. Montrer par récurence que (un )n∈N∗ est une suite positive
2. Vérifiez que (un )n∈N est une suite croissante
un+1 1
3. Soit vn = un
, montrer que vn+1 = 1 + vn
Exercice 1.9.12. pour n ∈ N, on pose un est le chiffre des unités dans l’écriture
décimale de n. Par Exemple u2 = 2, u4 = 4, u12 = 2, u13 =3, u53 = 3, u54673 = 3,
etc.
1. La suite (un )n∈N est-elle bornée ? si oui donner les nombres m et M tel que
∀n ∈ N, n ≤ un ≤ M
2. La suite (un )n∈N est-elle monotonne ?
3. La suite (un )n∈N est-elle convergente ?
Exercice 1.9.13. Soit la suite numérique définie dont le terme général est défini
par : n3
5n+1 si n 6= 6
un =
1000 si n = 6
Pr.Khatmi 11
Chapitre 2
2.1 Introduction
Dans le chapitre 1, nous avons étudie la notion de suite. Nous allons mainte-
nant nous intéresser à la somme des termes d’une suite, qui porte le nom de série.
Nous aborderons la notion de convergence et de divergence d’une série infinie
en donnant des régles et des critères permettant d’établir la convergence ou la
divergence pour différents types de séries.
L’utilisation des séries en économie permet notamment de trouver le taux de ren-
dement interne d’un investissement ou encore la valeur capitalisée d’une annuité.
2.2 Généralités
Nous avons vu au chapitre 1 qu’une suite finie avait un nombre fini de termes :u1 , u2 , u3 , .....un .
Définition 2.2.1. On appelle série finie la somme finie u1 + u2 + u3 + .....un
n
X
notée ui , ou les ui sont les termes d’une suite (un )n∈N .
i=1
Remarque 2.2.1.
L’indice de sommation peut tout aussi bien être noté par k, l , m · · · etc.
Ainsi, pour désigner la somme u1 + u2 + u3 + .....un on peut indifféremment
Xn n
X n
X n
X
écrire : ui , uk , ul , um · · · etc.
i=1 k=1 l=1 m=1
Définition 2.2.2.
• On appelle série infinie X
( ou série) la somme infinie u1 +u2 +u3 +.....un +....
• Une série est notée par ui . Où les ui sont les termes d’une suite (un )n∈N .
i≥1
X
• un est dit le terme général de la série ui .
i≥1
13
Les séries numériques
Remarque 2.2.2.
∞
X
• Une série infinie est aussi notée par ui .
i=1
• II est parfois pratique X de prendre 0 comme indice du premier terme ; dans
ce cas, la série s’écrit ui .
i≥0
• Comme dans le cas des suites, le terme général ou ne terme d’une série a
une expression indiquant comment former les différents termes de la série.
5
X
n3 = 1 + 23 + 33 + 43 + 53 = 225.
i=1
1
un =
2n−1
i≥1
2i−1
On a ∀(λ, µ) ∈ R2 :
X X X
λ ui + µ vi = (λui + µvi )
i≥1 i≥1 i≥1
14 Mathématiques financières
2.3 Convergence et divergence d’une série
Nous pouvons des lors définir la convergence et la divergence des séries infinies :
X
Définition 2.3.1. On dit qu’une série ui est convergente si et seulement
i≥1
si la suite des sommes partielles converge :
n
X ∞
X
lim Sn = lim ui = ui = L.
n→+∞ n→+∞
i=1 i=1
S1 = 1
1 3
S2 = 1 + =
2 2
1 1 7
S3 = 1+ + =
2 4 4
1 1 1 15
S4 = 1+ + + =
2 4 8 8
..
.
1 1 1 1 2n − 1 1
Sn = 1 + + + + . . . + n−1 = n−1 = 2 − n−1
2 4 8 2 2 2
1
lim Sn = lim 2 − n−1 = 2
n→+∞ n→+∞ 2
Pr.Khatmi 15
Les séries numériques
X 1
Comme la suite des sommes partielles converge, la série n−1
converge et sa
n≥1
2
somme vaut 2. Ainsi,
∞
1 1 1 1 X 1
1 + + + + . . . + n−1 + . . . = =2
2 4 8 2 n=1
2n−1
X
Proposition 2.3.1. Une condition nécessaire pour qu’une série un converge
n≥1
est que le terme général un de la série tende vers 0 lorsque n tend vers l’infini :
lim un = 0.
n→+∞
Remarque 2.3.1. Cette condition n’est cependant pas suffisante, comme nous
le verrons plus loin, aux paragraphes suivants. En revanche, on peut affirmer :
X
Si lim un 6= 0 alors un diverge.
n→+∞
n≥1
16 Mathématiques financières
2.3 Convergence et divergence d’une série
Exemple 2.3.3.
X 1
• Soit la série convergente n
de somme égale à 2.
n≥0
2
X 1
∀λ ∈ R, la série λ converge et vaut 2λ. En effet
n≥0
2n
1 1 1 1 1 1 1 1 2n − 1 1
Sn = λ+λ +λ +λ +. . .+λ n−1 = λ(1+ + + +. . .+ n−1 ) = λ( n−1 ) = λ(2− n−1 )
2 4 8 2 2 4 8 2 2 2
Donc
1
lim Sn = lim λ(2 − ) = 2λ
n→+∞ n→+∞ 2n−1
X n
X
• Soit la série divergente 1 et soit Sn = λ = λn :
n≥1 i=1
X
– Si λ = 0 alors Sn = 0 et donc la série λ converge et sa somme vaut 0.
n≥1
X
– Si λ 6= 0 alors lim Sn = ±∞, donc la série λ diverge
n→+∞
n≥1
∞
X ∞
X ∞
X
un + vn = un + vn
n=1 n=1 n=1
X X
• Si la série un converge et la série vn diverge alors la série numérique
n≥1 n≥1
X
de terme général (un + vn ) : (un + vn ) diverge
n≥1
X X
• Si les deux séries un et vn sont divergentes alors on ne peut rien
n≥1 n≥1
X
conclure pour la série (un + vn )
n≥1
Exemple 2.3.4.
1. Somme d’une série convergente et une série divergente
1 1
Soient un = n le terme général d’une série convergente et vn = n−1 + 1 le
4 2
Pr.Khatmi 17
Les séries numériques
1 1
wn = n
+ n−1 + 1
4 2
1 2 1
= ( n) + 2 n + 1
2 2
1
= ( n + 1)2
2
X
lim wn = 1 6= 0, donc wn diverge.
n→+∞
n≥1
Calculons la suite des sommes partielles Sn = u1 +u1 q +u1 q 2 +u1 q 3 +· · ·+u1 q n−1 .
On a déja vu que
1−q n
Sn = u1 1−q si q 6= 1
Sn = nu1 si q = 1
18 Mathématiques financières
2.4 Séries géométriques
Comme
0 si |q| < 1
lim q n = ∞ si |q| > 1
n→+∞
n’existe pas si q = −1
alors la série
u1
X converge et vaut 1 − q
si |q| < 1
u1 q n−1
n≥1
diverge si |q| ≥ 1
où u1 = 1 et q = 13 .
Comme q < 1, cette série converge et l’on a :
∞
X 1 1 3
( )n−1 = 1 =
n=1
3 1− 3
2
Première méthode
X 1 X 1 1
( )n+2 = ( )n−1
3 5
n≥1
5 n≥1
5
1
C’est une série géométrique de premier terme u1 = 53
et q = 15 .
Comme q < 1, cette série converge et l’on a :
∞ 1
X 1 3 1 5 1
( )n+2 = 5 1 = 3
× =
n=1
5 1− 5
5 4 100
Deuxième méthode
X 1 X 1
( )n+2 = ( )n−1
n≥1
5 n≥4
5
X 1 1 1
= ( )n−1 − 1 − − 2
n≥1
5 5 5
Pr.Khatmi 19
Les séries numériques
X 1
On a ( )n−1 est une série géométrique où u1 = 1 et q = 15 .
n≥1
5
Donc
∞
X 1 1 5
( )n−1 = 1 =
n=1
5 1− 5
4
et par suite
∞
X 1 5 1 1 1
( )n+2 = − 1 − − 2 =
n=1
5 4 5 5 100
Puisque tons les termes sont positifs, la suite des sommes partielles est une
suite monotone croissante. Or, le premier critère de convergence d’une suite nous
assure qu’une suite croissante et bornée est convergente. On peut donc énoncer
le critère de convergence d’une série à termes positifs.
Démonstration
Comme ∀i ∈ N, ui > 0 alors Sn est une suite strictement croissante, et comme
Sn est majorée alors elle converge.♣
20 Mathématiques financières
2.5 Séries à termes positifs
Démonstration
• On a
n
X n
X
∀i ∈ N, ui ≤ vi ⇒ ui ≤ vi
i=0 i=0
X
La série vn étant convergente, alors la suite de ses sommes partielles est
n≥0
bornée :
n
X n
X
∃M > 0 \ vi ≤ M ⇒ ∃M > 0 \ ui ≤ M.
i=0 i=0
X
Donc la suite des sommes partielles de la série un est bornée.Par suite
n≥0
X
d’après le théorème 2.5.1 la série un converge.
n≥0
X
• On fait une démonstration par absurde. On suppose que la série vn
n≥0
X
converge, d’après le résultat précéent, la série un converge aussi, contra-
n≥0
diction avec l’hypothèse ♣
Exercice 2.5.1.
1
• Montrer que la série de terme général un = n
diverge.
1
• Montrer que la série de terme général un = n2 +3
converge.
Pr.Khatmi 21
Les séries numériques
∞
X ∞
X ∞
X
vn ≤ un ≤ wn
n≥0 n≥0 n≥0
Démonstration
X∞ ∞
X ∞
X ∞
X ∞
X ∞
X
( un = (un − vn ) + vn ) ⇒ vn ≤ un ≤ wn
n≥0 n≥0 n≥0 n≥0 n≥0 n≥0
1
Exemple 2.5.1. Montrer que la série de terme général un = n2 +3
converge.
22 Mathématiques financières
2.5 Séries à termes positifs
On a
1 1
∀n ≥ 1, n2 + 3 > n2 ⇒ < 2
n2 +3 n
X 1
Or 2
est la série de Riemann avec p=2, donc elle converge.
n≥1
n
X 1
D’après la convergence par domination converge aussi.
n≥1
n2 + 3
n2 + 1
Exemple 2.5.2. Montrer que la série de terme général un = diverge.
n3
n2 + 1 1 1
On a un = 3
= + 3 , donc
n n n
1
∀n > 0, un >
n
X1
Or est la série harmonique, elle diverge donc d’après la convergence par
n≥1
n
X
domination un diverge.
n≥1
Pr.Khatmi 23
Les séries numériques
On a
2
un+1 n! 1 un+1
= 2 = ⇒ lim =0
un (n−1)!
n n→+∞ un
X 2
Donc d’après la règle de d’Alembert α = 0 < 1, la série converge.
n>0
(n − 1)!
n>0
4n
On a
(n+1)!
un+1 n+1
4n+1 un+1
= n!
⇒ lim
= = +∞
un 4
4n
n→+∞ un
X n!
Donc d’après la règle de d’Alembert α > 1, la série n
diverge.
n>0
4
On a
2n > n 1 1
∀n > 0 ⇒ 2n(2n − 1) ≥ n2 ⇒ ≤ 2
2n(2n − 1) n
2n − 1 ≥ n
X 1
Or la série converge, donc d’après la convergence par domination la série
n>0
n2
X 1
converge.
n>0
2n(2n − 1)
Remarque 2.5.4. Une série à termes négatifs peut être étudiée comme l’opposé
d’une série a termes positifs.
Exemple 2.5.6.
1 1 X 1
−1 − − − ... = −
2 3 n>0
n
est l’opposé de la série harmonique
1 1 X1
1+ + + ... =
2 3 n>0
n
24 Mathématiques financières
2.6 Exercices
X 1 X1 X1
Dans ce cas − =− . Comme la série diverge , il en est de même
n>0
n n>0
n n>0
n
X 1
pour la série − .
n>0
n
Nous pouvons, des lors, résumer les différents types de séries et l’étude de leur
convergence :
X
1. Soit une série un à termes de signe quelconque.
n≥1
X
2. Soit la série un à termes positifs. On utilise la règle de d’Alembert en
n≥1
un+1
calculant α = lim .
n→+∞ un X
– Si 0 ≤ α < 1, la série un est convergente.
n≥0
X
– Si α > 1, la série un est divergente
n≥0
– Si α = 1, on ne peut rien conclure.
X
3. Soit une série un à termes positifs. Lorsque la règle de d’Alembert
n≥1
échoue, c’est-a-dire lorsque α = 1, on utilise les tests de comparaison avec
une autre série que nous savons être convergente ou divergente (série géo-
métrique, série de Riemann..).
– Si cette nouvelle série majore la série donnée et qu’elle converge, alors la
série donnée converge.
– Si la série donnée majore cette nouvelle série et que celle-ci diverge, alors
la série donnée est divergente.
2.6 Exercices
Exercice 2.6.1. Trouver une formule pour : Sn = 20 + 21 + 22 + 23 + · · · + 2n
puis la démontrer par récurrence.
Exercice 2.6.2.
1 1 1 1 n
1. Démontrer par récurence que : + + + ··· + =
1.2 2.3 3.4 n.(n + 1) n+1
1
2. Montrer que la série de terme général un = converge et trouver
n(n + 1)
sa limite.
Pr.Khatmi 25
Les séries numériques
26 Mathématiques financières
Chapitre 3
3.1 L’introduction
3.1.1 Les généralités
Il est parfois intéressant, dès qu’une certaine liquidité d’argent est disponible,
de déposer son argent sur un compte qui rapporte un intérêt. Il est parfois néces-
saire d’avoir besoin d’argent frais pour effectuer un investissement et de contracter
un emprunt qui nous obligera à payer un intérêt. Nous voyons ainsi apparaı̂tre
la notion d’intérêt qui peut être considéré tout simplement comme le prix de
mettre à disposition un montant d’argent (un capital) pendant une certaine pé-
riode. C’est donc la rémunération de la location d’argent qui doit se déterminer
en fonction d’un pourcentage (taux d’intérêt) appliqué sur le montant prêté ou
emprunté et de la durée de mise à disposition de cet emprunt/prêt. Plus la durée
d’un placement est longue plus on a tendance à exiger plus d’intérêt en retour ;
et plus le montant prêté est grand plus le montant d’intérêt sera important.
Au niveau théorique, un prêt et un emprunt sont des notions similaires et sy-
métriques : s’il y a prêt, c’est qu’il y a emprunteur. Tout problème financier
peut donc se résumer par une relation entre une partie prêteuse et une partie
emprunteuse.
• La valeur nominale d’un capital est la valeur qui sert de base aux calculs.
Cette valeur doit obligatoirement être associée à une date appelée date
origine (désignée par t0 ).
• La valeur acquise par un capital est la valeur nominale augmentée de
27
Les intérêts simples
La valeur acquise est donc, comme la valeur nominale, associée à une date
(désignée par t1 ).
• La valeur actuelle pour un capital, au contraire, se détermine avant sa
date origine et est égale à sa valeur nominale diminuée de l’intérêt qui prend
dans ce cas le nom d’escompte.
La valeur actuelle est donc, comme la valeur nominale, associée à une date
(désignée par t−1 ). Nous pouvons alors constater que la valeur acquise,
comme la valeur actuelle, sont des valeurs d’un capital à une date choisie
encore appelée date d’évaluation. La valeur d’un capital est donc, en gé-
néral, supérieure à la valeur nominale si la date d’évaluation est postérieure
à la date origine et inférieure à la valeur nominale si la date d’évaluation est
antérieure à la date origine. Dans tous les cas, l’intérêt, ou l’escompte, sera
proportionnel à la valeur nominale et augmentera avec la durée séparant la
date origine de la date d’évaluation.
28 Mathématiques financières
3.2 Les intérêts simples
In = C0 .i.n
N’oublions pas que, même dans ce cas, si la durée est donnée de date à date,
les mois doivent être décomptés pour leurs durées respectives.
Nous arrivons ainsi à un résultat peut-être gênant : si vous placez un capital de
C0 à un taux d’intérêt annuel i pendant un an, celui-ci vous rapportera un intérêt
Pr.Khatmi 29
Les intérêts simples
égal à I = C0 .i. Si le même capital est placé dans les mêmes conditions du 1er
janvier au 31 décembre de la même année non-bissextile (soit une durée de 364
jours), l’intérêt rapporté suivant la procédure commerciale sera de :
C0 .i.364
I0 =
360
et celui rapporté suivant la procédure de l’intérêt civil sera égal à :
C0 .i.364
I” =
365
Nous constatons alors que I” < I < I 0 . Par soucis de justice et dans ce cas,
l’intérêt rapporté sera égal à I.
Solution 3.3.2. Dans ce cas on connait le montant dont nous aurons besoin
dans 2 ans et le montant que nous prétons aujourd’hui, mais on se demande
quel taux d’intérêt à appliquer pour qu’un prêt de 909 Dh sur 2 ans produit un
remboursement de 1100 Dh ?
Pour répondre à cette question, il suffit de remplacer les valeurs dont nous
disposons dans la formule de l’intérêt simple :
1100 1 1100
909(1 + 2 ∗ i) = 1100 ⇒ 2 ∗ i = −1⇒i= [ − 1] = 10, 5%♣
909 2 909
30 Mathématiques financières
3.3 Exemples d’utilisation
C1 .n1 .i1 +C2 .n2 .i2 +C3 .n3 .i3 = C1 .n1 .i+C2 .n2 .i+C3 .n3 .i = (C1 .n1 +C2 .n2 +C3 .n3 ).i
D’où :
C1 .n1 .i1 + C2 .n2 .i2 + C3 .n3 .i3
i=
(C1 .n1 + C2 .n2 + C3 .n3 )
En remplaçant les inconnues par leurs valeurs respectives, nous obtenons un taux
moyen de 3,5183 %.♣
Pr.Khatmi 31
Les intérêts simples
Solution 3.3.5. Les intérêt bruts à percevoir par cette personne sont alors cal-
culés à 5 % sur le nominal du bon de placement, soit 1 500 Dh et sur 5 ans, ils
s’élèvent donc à 1500 × 5 × 0, 05 = 375Dh.
Si une partie des intérêts n’étaient pas précomptés, la valeur acquise serait :
Le précomptage des intérêts sur deux ans signifie que cette personne reçoit à
l’avance, c’est-à-dire au moment de son placement, les intérêt de deux ans soit
150 Dh. Tout revient donc à dire que le capital effectivement placé n’est plus le
nominal du bon de placement mais prend une valeur inférieure au nominal (il
est diminué de 150 Dh). Bien entendu, le capital remis en fin de placement sera
inférieur à celui ci-dessus (il sera également diminué de 150 Dh).
Le taux effectif de placement brut est donc le taux ib qui permet à un capital de
(1500-150=1 350)Dh d’acquérir une valeur de 1 725 Dh au bout de 5 ans. Ce
taux est solution de l’équation :
32 Mathématiques financières
3.4 Exercices
Le taux effectif de placement net est donc le taux in qui permet à un capital
de 1 395 Dh d’acquérir une valeur de 1 657,50 Dh au bout de 5 ans. Ce taux est
solution de l’équation :
3.4 Exercices
Exercice 3.4.1. Vous placez une somme de 4500Dh sur un livret de caisse
d’épargne durant 7 mois aux taux de 3%. Calculer l’intérêt acquise.
Exercice 3.4.2. Une céance de 1000Dh au 1r juin sera payée par traite le 31
août. Taux d’intérêt : 12% par an. Calculer le montant de la traite à créer.
Exercice 3.4.4. Un effet nominal 760 Dh au 31 juin est négocié le 30 avril auprès
de la banque. Taux d’intérêt 15%. Calculer la valeur actuelle de cette traite.
Exercice 3.4.5. Le 1er juin, une société a besoin de 3000 Dh pour payer une
créance. Deux possibilités s’offrent à elle :
1. Négocier une traite nominale de 7000 Dh au 30 juin, intérêt 12%.
2. Demander un découvert de 3000 Dh pour 7jours au 7 juin. À cette date une
importante vente payée comptant sera effectué. Taux d’intérêt 18%.
Quelle est le meilleur choix ?
Pr.Khatmi 33
Chapitre 4
4.1 Le principe
Le principe de l’intérêt composé consiste à prendre en compte comme base
du calcul, non seulement le capital initial comme dans le cas de l’intérêt simple,
mais également les montants d’intérêt qui seront générés au fur et à mesure de la
durée du placement.
35
Les intérêts composés
Solution 4.2.1.
Dans cette exemple, tous les éléments de la formule Cn = C0 (1 + i)n sont
identifiés. à savoir :
• le taux d’intérêt mensuel i = 2 %,
• le capital prêté C0 = 2000 Dh,
• la durée du prêt n = 3 × 12 = 36 mois.
Donc en appliquant simplement la formule, le produit du placement serait
avec n le nombre de mois nécessaires pour qu’un prêt de 2000 Dh au taux mensuel
de 2 % produit 5000 Dh (capital initial + les intérêts).
En simplifiant la formule nous avons :
5 5
(1, 02)n = ⇒ ln((1, 02)n ) = ln( ) ⇒ n ln 1, 02 = ln(2, 5) ⇒ n = 46, 27
2 2
Finalement nous obtenons une durée de : 46 mois et (0, 27 × 30 = 8 )jours. ♣
Nous constatons donc qu’il n’y a pas équivalence entre les deux modes de ver-
i
sement. Le taux d’intérêt sera appelé taux périodique proportionnel au
k
taux annuel i. Pour avoir l’équivalence, et en désignant par ik le taux périodique
correspondant, l’équation suivante doit être vérifiée :
1
(1 + ik )k = 1 + i ⇔ ln (1 + ik )k = ln(1 + i) ⇔ ik = (1 + i) k − 1
i
(1 + )k ≥ 1 + i = (1 + ik )k ,
k
nous en déduisons que le taux d’intérêt proportionnel est supérieur ou égal au
taux d’intérêt équivalent :
i
≥ ik
k
Le produit k.ik = jk est appelé taux annuel payable k fois par an.
1 + i = (1 + ik )k ⇒ ln(1 + i) = k. ln(1 + ik )
Ces égalités sont valables quelque soit le nombre de périodes k existant dans
une année, et en particulier si ce nombre de périodes tend vers l’infini, donc par
passage à la limite en +∞ on obtient :
i i
Or on a vu que 0 ≤ ik ≤ et comme lim = 0, on obtient par le théorème de
k k→+∞ k
gendarme que lim ik = 0 et donc ln(1 + ik ) ∼ ik par conséquent :
k→+∞
Remarque 4.4.1. Dans toute la suite, et sauf indications contraires, les intérêts
seront calculés suivant la méthode des intérêts composés. Et la capitalisation sera
considérée comme continue.
Pr.Khatmi 37
Les intérêts composés
Solution 4.5.1.
1. La capitalisation est annuelle.
Il nous faut travailler en intérêts composés sur les trois premières années
(qui sont entières) et en intérêts simples sur les quatre derniers mois. La
valeur acquise par ce capital au bout de trois ans est égale à
Les intérêts produits sur les quatre derniers mois sont égaux à :
0, 09
I = 7032, 01 × 4 × = 210, 96
12
Ce capital a donc acquis, dans ces conditions, une valeur de 7 242,97 Dh
au bout de 3 ans et 4 mois.
2. La capitalisation est continue.
La valeur acquise par ce capital au bout de 3 ans est 4 mois est égale à :
4
5430.(1 + 0, 09)3+ 12 = 7236, 94
38 Mathématiques financières
4.5 Exemples d’utilisation
Pr.Khatmi 39
Les intérêts composés
4.6 Exercices
Exercice 4.6.1. Un capital de 5 000 Dh est placé à intérêts composés au taux
annuel de 4% pendant 5 ans.
1. Calculez la valeur acquise.
2. Quel capital faut-il placer pendant 5 ans au taux de 3, 5% l’an pour obtenir
une valeur acquise de 5000 Dh ?
Exercice 4.6.6. Quels capitaux faut-il placer à intérêts composés au taux annuel
de 5, 25% pour disposer au bout de 5 ans d’une valeur acquise de 10 000 Dh
minimum ?
40 Mathématiques financières
4.6 Exercices
Exercice 4.6.9. Deux capitaux placés pendant trois ans, le premier à intérêt
simple au taux de 7% et le second à intérêt composé au taux de 10%. Le premier
capital étant supérieur au second de 500 Dh, a acquis la même valeur que celle
du second capital. Calculer les montants des deux capitaux.
Exercice 4.6.11. Une personne place à intérêt composé une somme de 20000 Dh
à un taux d’intérêt annuel i et une somme de 50000 Dh à un taux d’intérêt annuel
i’. Après quatre ans, elle dispose d’une somme totale égale à 109199,130 Dh. Si
le capital de 20000 Dh était placé au taux d’intérêt i’ et le capital de 50000 Dh
était placé au taux d’intérêt i, alors la somme des deux valeurs acquises devient
112159,560 Dh. Calculer les deux taux d’intérêt i et i’.
Exercice 4.6.12. Une personne dépose dans un compte productif d’intérêts com-
posés la somme de 10 000 Dh. Un an après, elle retire 10 000 Dh. Un an après
ce retrait, elle dispose de 806,250 Dh. Calculer le taux d’intérêt annuel.
Exercice 4.6.14. Un capital de 300 000 Dh placé dans une banque rapporte des
intérêts semestriels de 12000 Dh.
1. Quel est le taux annuel équivalent de ce placement ?
2. Si ce capital a été placé au taux annuel de 7
3. Si le taux annuel annoncé par la banque est de 9 versés mensuellement au
taux proportionnel, quel est le taux annuel équivalent ?
Pr.Khatmi 41
Chapitre 5
Annuité et Rente
5.1 Généralités
5.1.1 Problème posé
Vous décidez d’acheter une voiture qui coute 169 000 Dh au comptant . Le
concessionnaire vous présente le plan de financement suivant : 10 % à la livraison,
soit 16 900 Dh, puis 36 mensualités de 5 000 Dh. Le concessionnaire veut vous
prouver que ce mode de financement n’est pas très cher et calcule donc un coût de
crédit sous la forme d’un taux annuel en faisant le raisonnement suivant : Les 36
mensualités de 5000 Dh valent 180 000 Dh et servent à rembourser un crédit de
(169 000 - 16 900) Dh soit de 152 100 Dh. L’écart (180 000 - 152 100) représente
donc le coût du crédit qui s’élève ainsi à 27 900 Dh. Cet écart représente les
intérêts payés sur un crédit portant sur un capital de 152 100 Dh remboursables
en trois ans. Le taux d’intérêt serait alors tel que :
Le concessionnaire vous affirme donc que ce crédit vous coûte 6,1144 % par an.
Vous lui faites alors remarquer que la procédure des intérêts simples est dépassée
et qu’il faudrait mieux prendre celle des intérêts composés qui donnerait un taux
d’intérêt tel que :
d’où un coût de 5,7745 % par an. Voilà donc déja deux taux qui vous permettraient
d’avoir une idée du coût de ce crédit qui s’élèverait environ à 6 %. Cependant vous
avez oublié que votre remboursement n’était pas effectué en une seule fois mais en
plusieurs. Quelle est alors l’influence du fractionnement du remboursement d’un
prêt sur son coût ? Nous arrivons ainsi à la notion d’annuités.
43
Annuité et Rente
5.1.2 Définitions
Définition 5.1.1. On appelle annuité une suite de règlements effectuée à inter-
valle de temps égaux pour constituer un capital ou rembourser un emprunt.
• Les annuités permettant de constituer un capital sont appelées annuités
de début de période
– les annuités permettant de rembourser un emprunt sont appelées annuités
de fin de période.
On dit que cette suite de règlements constitue une rente pour celle ou celui qui
en est le bénéficiaire.
Il existe deux sortes de rente :
• Les rentes certaines : lorsque le nombre de leurs termes est fixé à l’avance.
• Les rentes aléatoires : lorsque le versement de leurs termes est interrompu
par l’arrivée d’un évènement imprévu ou qui ne peut être prévu à l’avance.
Définition 5.1.2. Une rente est dite :
• temporaire lorsque le nombre des termes ou de versements ou de règlements
est fini.
• perpétuelle lorsque le nombre des termes ou de versements ou de règlements
est infini.
Pour avoir une rente il faut que les versements se fassent à intervalle de temps
égaux. Et en plus ces versements doivent être périodiques. La période peut être
l’année ou tout autre période. Ainsi si la périodicité est différente de l’année le
mot annuité est donc impropre. On doit lui préférer les termes de semestrialité,
trimestrialité, mensualité, etc.
Définition 5.1.3. Il existe différentes sortes de rentes :
• La rente immédiate ou à terme échu : Pour cette rente, la date d’origine
précède d’une période la date du 1er versement.
• La rente différée : Pour cette rente, la date d’origine précède de plus d’une
période la date du 1er versement.
• La rente dite anticipée : Pour cette rente, la date d’origine précède de moins
d’une période la date du 1er versement.
44 Mathématiques financières
5.2 Etude des annuités ou des rentes
Remarque 5.2.1.
Vn = V0 (1 + i)n
Pr.Khatmi 45
Annuité et Rente
La somme
est la somme des n premiers termes d’une suite géométrique dont le premier terme
est égal à 1 et la raison égale à (1 + i). Cette raison est différente de 1 car le taux
d’intérêt est certainement non nul.D’où
(1 + i)n − 1 (1 + i)n − 1
Vn = a[ ]=a
(1 + i) − 1 i
1 − (1 + i)−n
V0 = Vn .(1 + i)−n = a
i
Exemple 5.3.1. Une société effectue un emprunt au taux de 12 % qu’elle rem-
bourse en 7 annuités de 50 397,08 Dh. Quel est le montant de l’emprunt ?
1 − (1 + i)−n 1 − 1, 12−7
Solution 5.3.1. V0 = a = 50397, 08. = 230000Dh ♣
i 0, 12
Vn = a(1 + i)n−1 + a.q.(1 + i)n−2 + a.q 2 .(1 + i)n−3 + · · · + a.q n−2 .(1 + i) + a.q n−1
(1 + i)n−1 (1 + i)n−2 (1 + i)n−3 (1 + i)
= a.q n−1 [ n−1
+ n−2
+ n−3
+ ··· + + 1]
q q q q
46 Mathématiques financières
5.3 Trois suites d’annuités particulières
La somme
(1 + i)n−1 (1 + i)n−2 (1 + i)n−3 (1 + i)
n−1
+ n−2
+ n−3
+ ··· + +1
q q q q
est la somme des n premiers termes d’une suite géométrique dont le premier terme
(1 + i)
est égal à 1 et la raison égale à . Deux cas sont à distinguer : le cas où la
q
raison est égale à 1 (q = 1+i) et le cas où la raison est différente de 1 (q 6= (1+i)).
• q =1+i
Vn = a(1 + i)n−1 + a.q(1 + i)n−2 + a.q 2 (1 + i)n−3 + · · · + a.q n−2 (1 + i) + a.q n−1
= a(1 + i)n−1 + a.(1 + i)n−1 + a.(1 + i)n−1 + · · · + a.(1 + i)n−1 + a.(1 + i)n−1
| {z }
nf ois
n−1
= na.(1 + i)
• q 6= (1 + i)
1 + i n−1 1 + i n−2 1 + i n−3 1+i
Vn = a.q n−1 [( ) +( ) +( ) + ··· + + 1]
q q q q
1+i n
) −1
n−1 q
= a.q (
1+i
−1
q
(1 + i)n − q n
= a.
(1 + i) − q
Pr.Khatmi 47
Annuité et Rente
Avec
S = [(1 + i)n−1 + (1 + i)n−2 + (1 + i)n−3 + · · · + (1 + i) + 1]
T = (1 + i)n−2 + 2(1 + i)n−3 + · · · + (n − 2)(1 + i) + (n − 1)
S est la somme de n premiers termes d’une suite géométrique de premier terme
égale à 1 et de raison (1+i). Cette raison est différente de 1 car le taux d’intérêt
est certainement non nul.D’où
(1 + i)n − 1 (1 + i)n − 1
S= =
(1 + i) − 1 i
1 − (1 + i)−n r r.n
V0 = .[a + ]− .(1 + i)−n
i i i
1 − (1 + i)−n r r.n nr nr
= .[a + ]− .(1 + i)−n + −
i i i i i
1 − (1 + i)−n r nr
= .[a + + nr] −
i i i
5.4 Exercices
Exercice 5.4.1. Vous envisagez de placer un capital de 100 000 Dh au taux
annuel de 4%. Vous hésitez entre un placement en intérêt simple et en intérêt
composé. Le tableau ci-dessous permet de comparer l’évolution de la valeur acquise
par ce capital selon les deux modes :
Mode 1 Mode 2
Durée du placement en année Valeur acquise arrondie Valeur acquise arrondie au centime
1 104 000 104 000,00
2 108 000 108 160,00
3 112 000 112 486,40
4 116 000 116 985,86
5 120 000 120 665,29
En justifiant votre réponse, répondez par vrai ou faux aux assertions sui-
vantes :
X Vn1 est une suite géométrique de raison 4000
X Vn2 est une suite géométrique de raison 4000
X Vn2 est une suite géométrique de raison 1,4
Exercice 5.4.2. Une société effectue un emprunt au taux de 12% qu’elle rem-
bourse en 7 annuités de 50 397,08 Dh. Quel est le montant de l’emprunt ?
Pr.Khatmi 49
Annuité et Rente
Exercice 5.4.4. Une société a acquis pour 450 000 Dh un matériel destiné à être
loué immédiatement à une société industrielle pour 5 ans. Le loyer est payable
en 10 semestrialités constantes, la première étant exigible 6 mois après. Quel
doit être le montant des semestrialités pour que la société de crédit-bail puisse
s’assurer un taux de 4% par semestre ?
50 Mathématiques financières
Chapitre 6
6.1 Généralités
6.1.1 Définition
Dans la section précédente, nous avons vu que la théorie des annuités servait
à calculer le montant des versements qu’il fallait effectuer pour rembourser un
emprunt. Nous allons maintenant étudier comment fractionner chaque annuité
en amortissement (remboursement du capital emprunté) et intérêts. Ce fraction-
nement nous permettra de connaı̂tre l’état de la dette après chaque versement
d’annuité. L’emprunt indivis est celui qui ne comporte qu’un seul prêteur : ban-
quier, établissement financier,... En général ce type d’emprunt porte sur un capital
relativement faible.
6.1.2 Principes
L’emprunt indivis entraine, pour l’emprunteur le service, au profit du prêteur,
d’annuités divisées en deux composantes :
• l’intérêt toujours calculé sur le capital restant dû.
• le remboursement d’une partie de la dette : l’amortissement.
Chaque annuité remboursant un emprunt s’écrit donc sous la forme
an = mn + iRn−1
où
an : la nieme annuité versée
mn : l’amortissement contenu dans cette annuité
Rn−1 : le reste dû avant paiement de cette annuité (donc après paiement de la
précédente)
i : le taux d’intérêt de l’emprunt.
51
Les emprunts indivis
Bien entendu, si l’emprunt est remboursé par des annuités immédiates, son mon-
tant est égal à la valeur actualisée par chacune des annuités une période avant le
versement de la première d’où :
n
X
ap (1 + i)−p = C0
p=1
Pour nous, les restes dûs seront les restes dûs après paiement de l’annuité corres-
pondante.
52 Mathématiques financières
6.2 Le tableau d’amortissement
I L’intérêt contenu dans la 2eme annuité est calculé sur le reste dû après
paiement de la 1ere annuité : 85000 × 12 % soit 10 200 Dh.
I La deuxième annuité est donc égale à 15 000(2eme amortissement) + 10
200 (2eme intérêt) = 25 200 Dh.
I Le reste dû après paiement de la 2eme annuité est égal à 85 000 (reste dû
après paiement de la 1ere annuité) diminué de 15 000(2eme amortissement)
soit 70 000 Dh.
I L’intérêt contenu dans la 3eme annuité est calculé sur le reste dû après
paiement de la 2eme annuité : 70000 × 12% soit 8 400 Dh.
I La troisième annuité est donc égale à 15 000 (3eme amortissement) + 8 400
(3eme intérêt) = 23 400 Dh.
I Le reste dû après paiement de la 3eme annuité est égal à 70 000 (reste dû
après paiement de la 2eme annuité) diminué de 15 000 (3eme amortissement)
soit 55 000 Dh.
I L’intérêt contenu dans la 4eme annuité est calculé sur le reste dû après
paiement de la 3eme annuité :55000 × 12% soit 6 600 Dh.
I La quatrième annuité étant égale à 39 600 Dh et le 4eme intérêt égal à 6
600 Dh, le 4eme amortissement est égal à 33 000 Dh.
I Le reste dû après paiement de la 4eme annuité est égal à 55 000 (reste dû
après paiement de la 3eme annuité) diminué de 33 000 (4eme amortissement)
soit 22 000 Dh.
I L’intérêt contenu dans la 5eme annuité est calculé sur le reste dû après
paiement de la 4eme annuité : 22000 × 12% soit 2 640 Dh.
I Le dernier reste dû doit être égal à 0.
Cela signifie que le dernier amortissement doit être égal à l’avant dernier
reste.Donc le 5eme amortissement est donc égal à 22 000 Dh.
I La 5eme et dernière annuité remboursant cet emprunt sera donc égale à 22
000 (dernier amortissement) + 2640 (dernier intérêt) soit 24 640 Dh.
D’où le tableau d’amortissement :
Remarque 6.2.1. Le dernier reste dû doit toujours être égal à 0. Le dernier
amortissement est donc toujours égal à l’avant dernier reste dû. Or cet avant
dernier reste sert à calculer le dernier intérêt versé, qui est donc égal au dernier
amortissement multiplié par le taux d’intérêt. La dernière annuité remboursant
un emprunt est donc égale au dernier amortissement multiplié par (1 + i).
Pr.Khatmi 53
Les emprunts indivis
Nous pouvons vérifier que la valeur actualisée par la suite d’annuités rem-
boursant cet emprunt une période avant le versement de la première annuité est
égale au capital emprunté :
En effet :
27 000×1, 12−1 +25 200×1, 12−2 +23 400×1, 12−3 +39 600×1, 12−4 +24 640×1, 12−5 = 100 000
Nous pouvons encore vérifier que la valeur actualisée par la suite d’annuités rem-
boursant cet emprunt une période avant le versement de la première annuité est
égale au capital emprunté :
En effet :
32 000×1, 12−1 +29 600×1, 12−2 +27 200×1, 12−3 +24 800×1, 12−4 +22 400×1, 12−5 = 100 000.
Remarque 6.3.1. Dans le cas d’un ammortissement constant, les annuités suivent
donc une progression arithmétique de raison égale à moins l’intérêts calculé sur
un amortissement.
54 Mathématiques financières
6.3 Deux types d’emprunts indivis
1 − (1 + 0, 12)−5
100 000 = a ×
0, 12
0, 12
a = 100 000 × = 27 740, 97
1 − (1 + 0, 12)−5
• Rp = Rp−1 − mp
• ap+1 = mp+1 + i.Rp = mp+1 + i.(Rp−1 − mp ) = mp+1 + i.Rp−1 − i.mp
• ap = mp + i.Rp−1
Donc
mp+1 = mp (1 + i)
Remarque 6.3.2.
Si les annuités sont constantes, les amortissements sont en progression géo-
métrique de raison (1 + i).
Pr.Khatmi 55
Les emprunts indivis
6.4 Exercices
Exercice 6.4.1.
Le premier janvier, un emprunt de 200 000 Dh est contracté auprès de la
banque. Payable en 8 annuités. Taux 12%.
1. Dresser le tableau d’amortissement en envisageant le cas d’ammortissement
constant.
2. Dresser le tableau d’amortissement en envisageant le cas d’annuité constante.
3. donner le coût de l’emprunt dans les deux cas.
4. Quel est le mode le plus avantageux pour l’emprunteur.
Exercice 6.4.2.
Le premier janvier, un emprunt de 100 000 Dh est contracté auprès de la
banque à un taux 9% payable en 10 semestrialités constantes.
1. Dresser le tableau d’amortissement.
2. donner le coût de l’emprunt.
Exercice 6.4.3.
Une société a décidé d’acheter un robot industriel pour réduire le temps de
production. Elle envisage de le financer par un emprunt bancaire aux conditions
suivantes :
I Autofinancement exigé par la banque : 20
I Durée : 4ans
I Taux annuel : 9%
I Remboursements : Semestrialités constantes
I Prix total TTC : 126 630 Dh ( TVA : 19,6%)
1. Dresser le tableau d’amortissement.
2. donner le coût de l’emprunt.
56 Mathématiques financières