20 LUNDI 5 MARS 2018

LA FEUILLE DE MATCH ET POURTANT, LES JOVINIENS TENAIENT LES PARISIENS EN RESPECT

TONNERRE (gymnase Abel-Minard). Match arrêté à la 23e minu-
te sur le score de 4-0 en faveur du Sporting Club de Paris (D1) face LE MATCH. Une première période disputée. La rencontre
à l’US Joigny (District). Mi-temps : 2-0. Arbitres : MM. Babula et a été arrêtée alors que les joueurs de l’USJ se diri­
Maataoui.
geaient vers une élimination avec les honneurs. Issus
Buts. Sporting Club Paris : Dulac (4e, c.s.c.), Hamadi (17e), Camara du foot à 11, les Joviniens ont tenu en respect le Spor­
(22e), Hurtado (23e). ting Club de Paris, le club le plus titré de France, au
Avertissements. US Joigny : Azaiez (13e), Dulac (22e, 22e). cours de la première période. Menés 0­2 à la pause, les
Exclusions. US Joigny : Azaiez (22e), Dulac (22e, deuxième avertisse- Maillotins n’avaient cédé que sur un but contre son
ment) ; Sporting Club Paris : Teixeira (22e). camp de Jordan Dulac (4 e ) et une combinaison sur
US Joigny. Devilaine - Bentarhlia, Azaiez (cap.), Dulac - O. Atrar ; phase arrêtée (17e) face aux pensionnaires de D1. Jim­
Serrano, Pierron, Deghal, A. Atrar. Entr. : Z. Atrar et P. Hutin. my Deghal (photo B. J.) et ses coéquipiers avaient eu
Sporting Club de Paris. Cavalheiro - Mendes, Ndukuta, Camara - de belles opportunités avec notamment un poteau
Hurtado ; Hamadi, Chaulet, Teixeira, Schusterman. Entr. : J. Miguel d’Ilyas Bentarhlia (16 e ). Le jeu n’a eu ensuite plus
Garcia. beaucoup de place pour s’exprimer… ■

Sports Futsal
COUPE NATIONALE / 16ES DE FINALE ■ Le match US Joigny ­ Sporting Club de Paris arrêté à la 23e minute, à 0­4

Insultes, crachats et match arrêté…

Le 16e de finale de Coupe
nationale entre l’US Joigny è RÉACTIONS
et le Sporting Club de
Paris n’a pas pu aller à
son terme, arrêté à la
23e minute en raison de
débordements en tribune,
au gymnase Abel-Minard
de Tonnerre, hier.
PATRICK SABATIER
Président de l’US Joigny Football
Benoît Jacquelin « C’est du dégoût… On avait fait
benoit.jacquelin@centrefrance.com

T
rois coups de sifflet stri­
dents résonnent dans le
gymnase Abel­Minard. On
ne joue que la 23e minute
mais l’arbitre Sébastien Babula
met fin à la partie, perturbée
par les incivilités d’une vingtai­
ne de spectateurs. Les crachats
sur l’entraîneur parisien Juan
Miguel Garcia auront été le dé­
bordement de trop.
Tout est parti d’un but
parisien contesté
Le match venait à peine de re­
prendre, après avoir déjà été in­
t e r r o m p u d u ra n t u n q u a r t
d’heure. À l’origine, une action
qui a fait basculer la rencontre
vers des contestations en cas­
cade : au milieu de terrain, le
capitaine jovinien Sabri Azaiez,
p r i s e n t re d e u x Pa r i s i e n s ,
s’écroule et reste au sol. Aucune
faute n’est signalée, le jeu se
poursuit et Jonathan Camara
IMPUISSANT. L’entraîneur Zakariya Atrar a tenté de calmer la vingtaine de spectateurs en furie. En vain… PHOTO B. J.
marque le but du 3­0 (22e).
Le ton monte alors sur le ter­
rain. L’ailier de l’USJ Jordan Du­
lac est averti pour contestation,
et les capitaines Sabri Azaiez
( Joigny) et Jonathan Teixeira
(SC Paris) directement exclus,
au milieu de la cohue. Tandis
que les joueurs sont séparés
tant bien que mal, une poignée
de spectateurs s’en mêle et ten­
te de passer par­dessus le gar­
de­corps afin de pénétrer sur le
terrain. Sébastien Babula ren­
voie les deux équipes aux ves­
tiaires en attendant un retour
au calme.
Les dirigeants joviniens, l’en­
traîneur Zakariya Atrar en tête,
tentent d’apaiser des supporters
de l’USJ, excédés par ce qu’ils
estiment être une erreur d’arbi­
trage en leur défaveur. Après un
quart d’heure de discussions, le
jeu finit par reprendre dans une
atmosphère encore très tendue.
Dès la première action, Jordan
Dulac reçoit un deuxième car­
ton jaune après un contact avec
le gardien. La sanction est con­
testée mais confirmée après
quelques minutes d’échanges
entre le corps arbitral, le délé­
gué de la rencontre et le staff jo­
vinien. Le jeu reprend, Paris
marque un quatrième but et des
crachats tombent alors des tri­
bunes en direction de l’entraî­
neur parisien. Fin de la partie.
Le sort de la rencontre, défini­
tivement arrêtée à la 23e minute
à 0­4, sera tranché désormais
par la FFF, après lecture du rap­
port de l’arbitre. L’US Joigny ris­
que de lourdes sanctions. ■
de ce 16e de finale une fête
pour le club, elle est gâchée. Le
public s’est senti lésé par
certaines décisions d’arbitrage
que je ne commenterai pas.
Bonnes ou pas bonnes, elles
sont là. Le feu qui a été mis
dans la tribune, ce n’est pas
forcément bon pour le club, avec
déjà des craintes sportives car
j’ai deux joueurs qui prennent
un rouge. On se sent
complètement démunis, on ne
peut rien faire ! On ne va pas
mettre le football à huis clos, ce
n’est pas possible… On avait fait
le nécessaire : ouvrir les sacs, il
n’y a pas eu d’objets lancés. J’ai
essayé de m’interposer dans la
tribune, avec les deux personnes
de la sécurité que j’avais mises
en place, c’était obligatoire dans
l’organisation du match, mais on
a affaire à des fous furieux ! Je
déplore vraiment ce qui s’est
passé. J’ai pris un gros coup
derrière la tête. »

Christophe Cailliet: «C’est vraiment navrant»

Présent au gymnase Abel-Minard
de Tonnerre, le président du Dis-
trict de l’Yonne condamne les dé-
bordements qui ont mis fin à la
rencontre et décrit une forme
d’impuissance à les juguler.
■ Comment réagissez-vous à ces
événements ? Je suis forcément
très déçu. C’est rare dans notre
District d’accueillir un 16e de fi­
nale de Coupe de France futsal.
Je suis navré de l’image qui a pu
être donnée du Distr ict de
l’Yonne de football. C’était chez
nous, nous avions la charge de
cette organisation, une organi­
sation défaillante il faut le croi­
re. Le travail a été gâché par une
bande de crétins, on ne peut
que les appeler comme ça. Ça
dépasse largement le cadre du
football, c’est sociétal, et on se
retrouve relativement démunis.
■ Avez-vous le sentiment d’être
otage de ce type de déborde-
ments ? Complètement. Malheu­
reusement, on peut mettre tous
ÉCŒURÉ. Le président du District l’était hier.
les services de sécurité que l’on
veut, quelqu’un qui a envie de
créer un climat délétère autour
d’une rencontre amateur, pour
lui, c’est facile. Joigny avait mis
les mesures de sécurité néces­
saires, Tonnerre avait mis une
super­organisation en place. On
va dire qu’on a été défaillant :
oui, mais c’est très difficile de
PHOTO D’ARCHIVES J. FULLERINGER
prévoir qu’une demi­douzaine
d’imbéciles puisse venir gâcher
une fête. Je comprends tout à
fait la réaction de l’arbitre, il fal­
lait arrêter le match.
■ Qu’est-ce qui aurait pu être fait
de plus ? Dans l’absolu, le huis
clos, mais c’était improbable.
On ne pouvait pas se douter
que cela se passerait comme ça.
J’étais au 32e de finale au gym­
nase René­Yves­Aubin d’Auxerre
où cela s’est magnifiquement
bien passé avec une très belle
ambiance. Je condamne très sé­
vèrement les agissements de ces
imbéciles qui en réalité ne sont
pas des supporters de Joigny.
Là, ils vont plomber le club. Je
pense que la FFF va assez peu
goûter que le match ait été arrê­
té et qu’il y ait eu des déborde­
ments. C’est vraiment navrant.
■ Ce genre d’événement reste-t-il
rare dans l’Yonne ? Le District or­
ganise environ 80 matches tous
les week­ends, rien qu’en se­
niors. Nous avons fait les comp­
tes récemment pour la Préfec­
ture : il y a 1 % de matches avec
des incidents comme des bous­
culades à la fin du match, des
insultes, etc. C’est toujours trop
mais la grande majorité des ren­
contres se déroulent dans un
bon climat. ■
Propos recueillis par B. J.
ZAKARIYA ATRAR
Entraîneur de l’équipe de futsal
« Ils ont gâché la fête… On est
tous déçus, pour tous les gens
du club. Malheureusement, on
ne peut pas gérer les
spectateurs. Dans tous les clubs,
il y en a des bons et des
mauvais. Aujourd’hui je crois
qu’à Joigny il y avait plus de
mauvais que de bons. On n’a
pas pu défendre nos qualités
jusqu’au bout : on ne sait même
pas si ce match-là on aurait pu
le gagner, le perdre ou faire
match nul. Ça laisse
énormément de regrets. Ils ont
gâché nos chances de pouvoir
faire quelque chose jusqu’au
bout, un match se joue jusqu’à
la dernière minute. J’espère que
ça ne touchera pas l’image du
club, qu’on ne sera pas encore
montré du doigt. »