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§1 - La compétence juridictionnelle
A/ La compétence d’attribution
Lorsque l’appel est possible, celui-ci est porté devant une chambre civile de la
Cour d’appel. Il n’y a alors plus de juge spécialisé comme le juge aux affaires
familiales qui examine une nouvelle fois l’affaire.
B/ La compétence territoriale
Lorsque les époux résident séparément, il faut alors saisir le TGI du ressort
où habitent les enfants. S’il n’y a pas d’enfant, il est nécessaire de se diriger
vers le TGI du domicile de l’époux qui sera défendeur à l’instance.
Seuls les époux ont qualité pour agir en divorce. Les héritiers, les créanciers,
même s’ils trouvaient un intérêt à agir en divorce, ne peuvent intenter
d’action. Dans le même ordre d’idées, le décès de l’un des époux lors de la
procédure de divorce éteint l’instance en cours.
§1 – La requête initiale
La requête initiale doit contenir les demandes formulées au titre des mesures
provisoires.
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§2 - La tentative de conciliation
Les mesures provisoires regroupent l’ensemble des mesures que le juge peut
prendre entre l’ordonnance de non-conciliation et le prononcé du divorce.
Elles sont indispensables en pratique. En effet, entre l’ordonnance de non-
conciliation et le prononcé du divorce, il peut s’écouler un temps compris
entre plusieurs mois et plusieurs années, notamment en cas d’appel.
Les mesures provisoires sont exécutoires de plein droit, elles peuvent être
modifiées en cours de procédure. L’article 254 du Code civil indique que le
juge détermine les mesures provisoires au sein de l’ordonnance de non-
conciliation. Il peut utiliser les accords que les époux auraient au préalable
conclus entre eux, dans le cadre par exemple de la tentative de conciliation.
Les mesures provisoires ont un rayonnement très large. Selon l’article 254
du Code civil, elles doivent assurer l’existence des époux et celle des enfants
jusqu’à la date à laquelle le jugement de divorce passe en force de chose jugée.
Lorsqu’un fait nouveau vient changer les rapports entre époux établis suite
aux mesures provisoires, le juge peut les modifier ou les compléter. Sans ce
fait nouveau, au contraire, le juge ne peut modifier ces mesures.
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Un litige en divorce étant relatif à l’état des personnes, l’article 248 du Code
civil précise les débats doivent avoir lieu à huis-clos.
§5 – Les preuves
Quant aux modes de preuve, l’article 259 du Code civil précise que les
évènements conduisant au divorce étant des faits juridiques, ils peuvent être
prouvés par tout moyen.
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- selon l’article 259-1 du Code civil, « un époux ne peut verser aux débats
un élément de preuve qu’il aurait obtenu par violence ou fraude ». Cet
article trouve à s’appliquer entre autres en matière de lettres écrites par
un époux, et qui n’étaient pas destinées à son conjoint, mais souvent à un
tiers. Un arrêt Civ. 2° 6 mai 1999 a jugé que ces lettres peuvent être
librement produites par l’autre conjoint, à condition qu’il les ait obtenues
de façon licite. La même solution s’applique pour les SMS, ainsi qu’à
l’ordinateur du mari, laissé au domicile conjugal que ce dernier a quitté
antérieurement ;
- selon l’article 259 du Code civil, les descendants des époux en litige ne
sont pas admis à témoigner sur les griefs invoqués par les époux ;
Le juge peut, si les parties n’ont pas été assez diligentes sur ce point,
enjoindre les époux à lui communiquer l’ensemble des pièces relatives à
leur situation financière.
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A/ Le jugement
Le délai d’appel est d’un mois suivant la signification du jugement par voie
d’huissier.
Un pourvoi en cassation est alors possible. Il doit être formé dans les deux
mois suivant la signification de l’arrêt de la Cour d’appel. Selon l’article
1086 du CPC, ce pourvoi est exceptionnellement suspensif.
Afin de pacifier autant que possible les procédures de divorce, l’article 247 du
Code civil prévoit qu’à tout moment de la procédure, les époux peuvent
emprunter la voie du divorce par consentement mutuel.
Il existe un cas particulier, lorsque l’un des époux a formulé une demande
en divorce pour altération définitive du lien conjugal. Si son conjoint formule
une demande reconventionnelle en divorce pour faute, alors, il est possible pour
le demandeur originel de poursuivre cette procédure en divorce pour faute,
en tentant de démontrer les fautes de son conjoint.
Le divorce n’a aucun effet sur les donations effectuées pendant le mariage
entre époux qui restent valables.
B/ Le nom d’usage
- si le conjoint a donné son accord afin que l’époux continue à utiliser son
nom patrimonial, cette autorisation permet alors à l’autre époux
d’user de ce com. Cette autorisation cessera dans l’hypothèse d’un
remariage de l’époux ainsi autorisé à conserver le nom de son conjoint,
sauf commune intention contraire des parties
§2 – La prestation compensatoire
Selon l’article 271 du Code civil, « la prestation compensatoire est fixée selon
les besoins de l’époux à qui elle est versée et les ressources de l’autre en tenant
compte de la situation au moment du divorce et de l’évolution de celle-ci dans
un avenir prévisible ».
L’ensemble des revenus des époux doit être pris en compte. Du côté de
l’époux créancier de la prestation compensatoire, s’il a la garde des enfants, un
arrêt Civ. 1° 15 février 2012 a jugé que les sommes versées par les allocations
familiales ne sont pas à prendre en compte, puisqu’elles aident à l’éducation
des enfants sans procurer de revenus propres à l’époux.
En ce qui concerne l’époux débiteur, selon un arrêt Civ. 2° 10 mai 2001, les
sommes qu’il verserait au titre de la contribution à l’entretien et à
l’éducation des enfants sont à déduire de ses ressources pour le calcul de la
prestation compensatoire.
1° Le capital
Selon l’article 275 alinéa 1er du Code civil, le juge peut fixer lors du jugement
de divorce les modalités de versement du capital par l’époux débiteur. Il
peut lui permettre de se libérer de cette dette dans un délai de huit ans.
L’alinéa 3 du texte dispose que le débiteur peut, dans cette situation, se libérer
à tout moment du solde du capital restant dû.
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2° La rente viagère
Selon l’article 276 du Code civil, la prestation compensatoire peut être versée
sous forme de rente, mais il faut que cette situation reste exceptionnelle. Ainsi,
la Cour de cassation contrôle les motivations des juges du fond lorsqu’ils
décident de verser la prestation compensatoire sous cette forme (Civ. 1° 23
octobre 2013).
Le montant de la rente viagère est fixé par le juge en fonction des critères
posés par l’article 271 du Code civil en cas de divorce contentieux. Il peut
l’être par les époux, dans le cas d’un divorce par consentement mutuel. Ce
montant est alors contrôlé par le juge.
Le montant du capital ne peut être révisé, il est fixé une fois pour toutes par
le juge. Cependant, le débiteur de la prestation compensatoire peut désormais
librement demander le rééchelonnement des modalités de paiement de la
prestation, en cas de changement de situation. Selon l’article 275 alinéa 2 du
Code civil, le juge peut alors l’autoriser à payer l’entier capital dû en plus de
huit ans.
L’article 276-3 alinéa 2 du Code civil précise que la révision ne peut jouer
qu’à la baisse.
Enfin, l’article 303 du Code civil énonce que la séparation de corps laisse
subsister le devoir de secours. Ainsi, le jugement prononçant la séparation de
corps doit fixer, le cas échéant, le montant de la pension alimentaire à verser
à l’époux dans le besoin. A l’image de la prestation compensatoire, la pension
alimentaire n’est pas dépendante des fautes commises ayant mené à la
séparation de corps. Elle est uniquement fonction d’une part des besoins de
l’époux demandeur et d’autre part des ressources de son conjoint.
S’il arrive parfois au juge de considérer que l’adultère n’est plus une faute
permettant un divorce pour faute, alors, a fortiori, lorsqu’il est commis
pendant une période où les obligations nées du mariage sont plus que
relâchées, le caractériser est encore plus difficile.
Enfin, la faute au sens de l’article 242 du Code civil évoque une faute
rendant intolérable le maintien de la vie commune, vie commune qui n’est
plus obligatoire lors de la séparation de corps.